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26/03 - En Centrafrique, le groupe Wagner lorgne sur la bière française Castel
Nuit noire. Les flammes s’élèvent dans les hauteurs de Bangui, la capitale centrafricaine. Il est une heure lorsque quatre hommes cagoulés, élancés et athlétiques, veston et pantalon militaires, abandonnent les abords de la brasserie Mocaf, filiale du groupe français Castel. Entre les murs de béton et les barbelés, des milliers de containers de bières s’embrasent. Une attaque éclair : elle a duré moins de cinq minutes. Les casiers fondent et les bouteilles partent en fumée avant l’aube du mardi 7 mars.
Mais qui en veut au géant du vin et de la bière tricolore pour anéantir, en pleine nuit, une partie de sa production ? L’enquête menée par l’Etat centrafricain n’a pour l’heure rien révélé de probant. "Nous exploitons tous les documents avant de procéder à des arrestations", expliquait à l’AFP, huit jours après l’incendie, le procureur de Bangui, Benoît Narcisse Foukpio. Pourtant, l’identité des assaillants suscite peu d’interrogations dans l’esprit des experts internationaux. La minutie du mode opératoire dit tout de l’expérience des commanditaires de l’attaque.
D’après les informations de RFI recueillies auprès de sources locales, pas moins de trente-cinq objets incendiaires ont été lancés dans la zone de stockage, le terrain vague servant de dépôt d’emballage. Sur les images de vidéosurveillance consultées par plusieurs médias dans les jours suivant l’incendie, les tenues des quatre assaillants balayent les maigres incertitudes : les mercenaires de Wagner, organisation paramilitaire russe, sont derrière cette...
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26/03 - Italie : Giorgia Meloni, une Première ministre caméléon
Giorgia Meloni a espéré croiser Joe Biden toute la journée. Elle l’a même attendu plus d’une heure sur le tarmac de l’aéroport polonais de Rzeszow, ce 20 février. Mais le président américain, de retour de Kiev, n’a pas pris le temps de s’arrêter pour rencontrer la Première ministre italienne, qui visitait pourtant les deux pays au même moment. Elle a dû se contenter d’un simple appel téléphonique. Pour la quinquagénaire, ce déplacement devait être l’occasion de se poser en leader intégrée au concert des nations et de réaffirmer son atlantisme. Las. Elle doit se contenter de la photo de sa rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, col roulé blanc pour elle et tenue militaire pour lui.
L’enjeu restait essentiel : convaincre de la sincérité de son soutien aux Ukrainiens, malgré les positions prorusses de ses alliés Matteo Salvini - son ministre des Transports, opposé aux livraisons d’armes à l’Ukraine - et Silvio Berlusconi. "Moi, parler avec Zelensky ? Si j’étais président du Conseil, je n’y serais pas allé. Je juge très très négativement ce monsieur", a déclaré le Cavaliere, le 12 février. Ces deux hommes représentent des boulets pour la présidente du Conseil, hors des frontières italiennes, mais elle ne peut s’en passer à l’intérieur, même si Giorgia Meloni les a largement devancés lors des élections de septembre 2022. Pour gouverner, la Romaine a désormais plusieurs visages, à la manière d’un caméléon.
Depuis son installation au Palazzo Chigi, il y a cinq mois, Giorgia Meloni affiche un profil dur, en...
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26/03 - Retraites : le point sur les grèves avant une nouvelle semaine de mobilisation
Le gouvernement tente de colmater les brèches comme il peut. Alors que les réquisitions demeurent dans les raffineries de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre (Seine-Maritime) et de Donges (Loire-Atlantique), les incinérateurs devraient opérer un retour (presque) à la normale. Niveau carburant, la situation reste tendue dans certains départements du sud et de l’ouest du pays. À la veille d’une nouvelle semaine de mobilisation, la colère contre la réforme des retraites ne tarit pas.Réquisitions dans les raffineries et dépôts pétroliers
Le tribunal administratif de Rouen a rejeté, ce dimanche 26 mars, la requête en référé de la CGT contestant la légalité des réquisitions de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) opérées vendredi par la préfecture. Dans son ordonnance, consultée par l’AFP, le juge administratif a estimé que l’arrêté du préfet de Seine-Maritime "n’apparaît pas manifestement attentatoire au droit de grève reconnu et protégé par la convention de l’Organisation internationale du travail".
Dans cette raffinerie, quatre salariés chargés de la livraison de kérosène ont été réquisitionnés. Cela doit permettre l’approvisionnement des aéroports parisiens, jugé "critique" par le ministère de la Transition énergétique. Selon la justice administrative, l’état des réserves de kérosène de l’aéroport parisien de Roissy n’autorisait un "fonctionnement raisonnable" que pendant trois jours. L’aéroport n’aurait ensuite pas pu "maintenir un trafic aérien qui prévienne des...
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26/03 - Burger King, Deezer, Carte noire... TikTok, nouvel eldorado des annonceurs
Les budgets publicitaires sont souvent les premiers à pâtir d’une économie en souffrance. Avec une inflation estimée à 8,5 % en Europe et 6,5 % aux Etats-Unis, le secteur est en ce moment dans le creux de la vague. Même Internet et les réseaux sociaux, traditionnellement épargnés, subissent le coup de froid. Les deux empires publicitaires du secteur ont montré des signes de ralentissement : - 1 % de chiffre d’affaires en 2022 pour Meta, et - 7,8 % au quatrième trimestre 2022 pour YouTube (Google). Tout le monde coule, sauf un : TikTok.
Le jeune réseau social a généré plus de 11 milliards de dollars en revenus publicitaires l’an passé, soit une progression spectaculaire de 200 % sur un an. Un pactole qui constitue la majorité de ses recettes, avec les achats et les pourboires laissés par les utilisateurs, sur lesquels TikTok touche des commissions. Selon les analystes d’eMarketer, la plateforme pourrait engranger 18 milliards de dollars pour la seule publicité en 2023, puis encore 5 de plus l’année suivante. "En France, au deuxième semestre de l’année écoulée, 30 % de la croissance du marché publicitaire sur les réseaux sociaux se fait uniquement sur TikTok", observe Emmanuel Amiot, associé chez Oliver Wyman, cabinet auteur du rapport de l’Observatoire de l’e-pub SRI. Même si Google, Amazon, et Meta représentent toujours les deux tiers du marché en France (et plus encore dans le monde), un nouveau challenger est clairement dans la place.
L’extrême popularité de TikTok est un début d’explication au...
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26/03 - Allocation-chômage : vers une double revalorisation inédite en 2023
Un point positif pour les demandeurs d’emploi. Pour la première fois depuis sa création en 1958, l’allocation de retour à l’emploi (ARE) devrait être augmentée deux fois cette année. En effet, en plus de la hausse annuelle prévue au 1er juillet, ces aides devraient aussi être revalorisées de 1,9 % le 1er avril, sous réserve d’approbation d’un décret par le Conseil d’Etat. Ce coup de pouce exceptionnel, en raison de l’inflation, a été annoncé par plusieurs syndicats vendredi 24 mars. La décision a été prise lors d’un conseil d’administration de l’Unédic, l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime.
"Cela fait suite à une initiative collective des organisations syndicales qui, face à l’inflation galopante et la baisse du pouvoir d’achat des demandeurs d’emploi, ont demandé et obtenu cette réévaluation", s’est félicité Force ouvrière dans un communiqué. Une initiative quasi unanime : seule la CGT s’est abstenue. En février, le montant moyen net versé aux chômeurs indemnisés s’évaluait à 1 006 euros, selon l’Unédic. Sur cette base, la revalorisation représente donc un peu plus de 19 euros.
[#Communiqué FO] Revalorisation exceptionnelle de l’allocation d'#AssuranceChomage de +1,9% !
"Cette revalorisation de 1,9% devrait prendre effet au 1er avril, sous réserve d’approbation par le Conseil d’Etat". pic.twitter.com/iXS2JjYenF— force_ouvriere (@force_ouvriere) March 24, 2023
Combien de personnes sont concernées par cette double hausse ? Environ 1,7 million de personnes, soit 76 %...
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26/03 - Guerre de succession à la CGT : comment Bernard Thibault avait raté sa sortie
Durant sept décennies, notre journal a couvert et analysé tous les temps forts de notre histoire contemporaine entre décolonisation, Guerre froide, construction européenne, avènement de la Vème République... Il s’est engagé pour des combats de société comme l’abolition de la peine de mort ou l’émancipation des femmes et a accueilli de grandes plumes comme François Mauriac, Albert Camus ou Jean-Paul Sartre. En tournant les pages de nos archives, nous vous proposons de revivre l'actualité de ces soixante-dix dernières années.
Mobilisée sur le front par la bataille contre la réforme des retraites, la CGT l'est aussi en interne pour trouver un successeur à Philippe Martinez. C'est dans ce contexte explosif que s'ouvre lundi 27 mars à Clermont-Ferrand, le 53e congrès du premier syndicat de France.
Il y a un peu plus de 10 ans, la bataille pour la succession de Bernard Thibault avait duré de longs mois. Poussé vers la sortie, le secrétaire général, en poste depuis 13 ans tenait à choisir son héritier. En juin 2012, Agnès Laurent décryptait les coulisses de cette sortie ratée.L'Express du 6 juin 2012Bernard Thibault - Comment rater sa sortie
S'il pratiquait la boxe, Bernard Thibault serait de ces combattants que leurs adversaires envoient une fois, deux fois, trois fois au tapis et qui, toujours, se relèvent. Ils préfèrent encaisser de nouveaux coups plutôt que de concéder une défaite par KO. A la CGT, les combats sont symboliques, mais les uppercuts n'en sont pas moins violents.
Voilà plus de six mois que...
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26/03 - Polars : six romans à ne pas manquer
Je suis le châtiment
Par Giancarlo De Cataldo, trad. de l’italien par Anne Echenoz, éditions Métailié, 240 p., 20,50 €.
La note de L’Express : 4/5Je suis le châtiment Par Giancarlo De Cataldo, trad. de l’italien par Anne Echenoz. Editions Métailié
Il est impressionnant, ce Giancarlo De Cataldo, tout à la fois dramaturge, essayiste, scénariste, documentariste, grand romancier de la pègre (Romanzo criminale en 2002, La Saison des massacres en 2007, Suburra en 2013) et magistrat. Si à 67 ans, l’Italien a dû remiser sa robe de juge de la cour d’assises de Rome, il n’est pas près de rendre orphelins ses milliers de lecteurs. Mieux, il les harponne avec un nouveau et superbe personnage, l’élégant procureur adjoint de la République à Rome Manrico Spinori, dont il entend multiplier à l’avenir les aventures. Amateur fou d’opéra (source inépuisable d’enseignements sur les passions humaines), fils de la noblesse désargentée (sa mère est une joueuse invétérée), gentleman prévenant et prudent, le "petit comte" Manrico se voit confier une affaire qui, d’apparence banale, se fait vite explosive : Mario Brans (nom de scène de Stefano Diotallevi), un crooner idole des années 1960 et 1970 devenu un magnat de l’industrie du disque se tue dans un accident de voiture, tandis que son chauffeur s’en sort miraculeusement.
Problème : le tuyau d’alimentation du liquide de frein a été sectionné. La presse est aux abois. Epaulé par un trio d’inspectrices, le procureur, pressé par son supérieur, poursuit une enquête de plus en plus épineuse...
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26/03 - Méga-bassines : à Sainte-Soline, la presse étrangère fait l’écho "d’une spirale destructrice"
La manifestation interdite à Sainte-Soline n’est pas passée inaperçue dans la presse étrangère. Si la mobilisation aurait pu donner lieu à un débat autour de la gestion de l’eau, dans les Deux-Sèvres et plus largement dans le pays, nos voisins ont plutôt relayé la violence des affrontements qui ont eu lieu samedi 25 mars. Sur le site espagnol El Independiente, le journaliste utilise un vocabulaire martial parlant d’un millier de manifestations "prêts à en découdre". Certains étaient "armés d’engins pyrotechniques, de haches et d’autres objets contondants". Post Twitter et photos à l’appui, le site espagnol évoque de "graves affrontements".
Déjà dans le courant de la journée de samedi, The Daily Telegraph était sur le qui-vive. Nos confrères britanniques avaient décidé d’anticiper les violences à Sainte-Soline avec un article intitulé : "La France se prépare à des manifestations après le report 'humiliant' de la visite du roi Charles". Mais plus que les rassemblements contre la réforme des retraites "à Brest, Montpellier, Nice ou Dijon", les policiers "semblaient davantage craindre la manifestation à 'haut risque' se préparant à Sainte-Soline, dans le centre de la France", narre le correspondant à Paris du quotidien conservateur. En octobre dernier, une manifestation similaire et déjà interdite avait elle aussi "donné lieu à des affrontements très violents", rappelle The Daily Telegraph.
De son côté, le quotidien espagnol El Pais avait dépêché un journaliste pour se rendre sur place. Antonio Jiménez Barca écrit...
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26/03 - De la Chine à l’Ukraine, l’innovation va définir le futur de la géopolitique, par Eric Schmidt
Lorsque les troupes russes ont marché sur Kiev en février 2022, rares étaient ceux qui pensaient que l’Ukraine pourrait survivre. La Russie comptait plus du double de soldats que l’Ukraine. Son budget militaire était plus de dix fois supérieur. Les services de renseignement américains estimaient que Kiev tomberait au bout d’une à deux semaines au maximum.
Surpassée en armes comme en effectifs, l’Ukraine s’est tournée vers un domaine dans lequel elle avait un avantage sur l’ennemi : la technologie. Peu de temps après l’invasion, le gouvernement ukrainien a stocké toutes ses données essentielles sur le cloud, afin de pouvoir sauvegarder les informations et continuer à fonctionner, même si les missiles russes réduisaient ses bureaux ministériels en ruines. Le ministère de la Transformation numérique, créé deux ans auparavant par le président Volodymyr Zelensky, a réorienté son application d’administration en ligne, Diia, vers la collecte de renseignements en open source, afin que les citoyens puissent publier des photos et des vidéos d’unités militaires ennemies. Leur infrastructure de communication étant menacée, les Ukrainiens se sont tournés vers les satellites Starlink et les stations terrestres fournies par Space X pour rester connectés. Lorsque la Russie a envoyé des drones de fabrication iranienne, l’Ukraine a développé ses propres drones spécialement conçus pour intercepter leurs attaques - tandis que ses militaires apprenaient à utiliser des armes peu familières fournies par les alliés occidentaux. Dans...
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26/03 - L’Arabie saoudite, première destination touristique au monde ? Le pari fou de MBS
Une légère brise adoucit l’atmosphère de l’hiver saoudien et ses 30 °C en terrasse. Dans un restaurant chic de Riyad, l’acteur américain Edward Norton, smoking noir, disserte sur sa prochaine production sans détourner les yeux des plats locaux à base de riz, de mouton et de dromadaire qui défilent devant lui. A la table voisine, hommes et femmes sont mélangés ; eux en qamis saoudiens - ces longues robes d’un blanc éclatant -, elles avec un léger voile bleu foncé ou les cheveux nus. Seule la bière saoudienne, de la Moussy sans alcool, coule à flots. En fond sonore, la voix délicate de la chanteuse libanaise Fairuz accompagne la soirée
Cette scène serait presque banale dans tous les pays du monde, y compris au Moyen-Orient. Mais dans le royaume saoudien, la soirée a tout d’une révolution. "J’ai atterri en Arabie saoudite pour la première fois en 2017, raconte un entrepreneur français qui multiplie les allers-retours avec Riyad. A l’époque, l’abaya noire [NDLR : le voile intégral] était obligatoire pour les femmes, il n’y avait ni cinéma ni musique, aucune mixité, évidemment. Aujourd’hui, on organise des festivals électro où les hommes et les femmes peuvent danser les uns contre les autres… Les changements sont vertigineux !"
Cette "nouvelle Arabie", plus moderne et moins religieuse, a été façonnée par son maître de 37 ans, Mohammed Ben Salmane (MBS). En 2018, le prince héritier annonçait, bravache : "Le Moyen-Orient sera la nouvelle Europe", grâce au dynamisme de son royaume. "Dans cinq ans, l’Arabie saoudite...
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26/03 - Ukraine : l’Otan dénonce une "rhétorique dangereuse et irresponsable" de la Russie sur les armes nucléaires
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique de l'ONU se rendra la semaine prochaine à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia pour évaluer la gravité de la situation en matière de sécurité, a indiqué l’AIEA. Rafael Grossi a indiqué dans un communiqué que les dangers pour la sûreté et la sécurité nucléaires de la centrale contrôlée par la Russie n’étaient "que trop évidents". Dans le même temps, le chef de l’Etat russe a annoncé, samedi, que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie, un pays situé aux portes de l’Union européenne.Le chef de l’AIEA à Zaporijia la semaine prochaine
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé samedi qu’il se rendrait la semaine prochaine dans la centrale ukrainienne de Zaporijia (sud-est) qui, selon lui, se trouve dans une situation "précaire". Il s’agit de la deuxième visite de Rafael Grossi dans la plus grande centrale d’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, afin d'"évaluer directement la gravité de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires sur le site", a affirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
"Malgré notre présence sur le site depuis sept mois, la situation de la centrale nucléaire de Zaporijia reste précaire", a déclaré Rafael Grossi dans un communiqué. "Les dangers en matière de sûreté et de sécurité nucléaires ne sont que trop évidents, tout comme la nécessité d’agir maintenant pour éviter un...
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26/03 - Arnaques, profits astronomiques… Comment les hackers ont créé une industrie du crime
Mango fait le point auprès de son chef, Stern. En ce mois de juillet 2021, leur organisation revendique un total de 87 salariés. Sans compter les trois nouveaux développeurs en cours de recrutement. "Combien doit-on les payer ?" demande-t-il au cours d’une session de tchat. Cette conversation serait banale dans n’importe quelle société, mais Mango et Stern appartiennent à un milieu particulièrement sulfureux, le cybercrime, et leur échange confidentiel s’est retrouvé sur la place publique. Spécialisé dans le rançongiciel, le groupe Conti se trouve soupçonné d’avoir extorqué au moins 180 millions de dollars de rançons en 2021. Avant d’exploser en vol l’année suivante pour avoir appelé au soutien de la Russie au début de l’invasion de l’Ukraine : un infiltré a organisé une fuite massive de données en publiant 60 000 messages internes, permettant une plongée inédite dans les coulisses d’un cybergang. "Ce qui nous a surpris, c’est le nombre de développeurs employés et la capacité qu’ils avaient pour passer d’un projet à un autre comme dans une entreprise classique", observe François Lexis, un ingénieur de la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité de la police nationale.
En quelques années, l’activité des hackers malveillants s’est transformée en une véritable industrie. Les gangs comme Conti ont fait feu de tout bois. En 2022, à la suite d’attaques ayant frappé l’Hexagone, le parquet de Paris a ouvert 420 enquêtes sur ces programmes malveillants qui chiffrent vos données pour vous extorquer une rançon...
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26/03 - Anders Fogh Rasmussen : "Nous avons trop laissé Poutine poursuivre son escalade guerrière"
Pour un ancien Premier ministre danois, déambuler dans Paris en ce mois de mars électrique a quelque chose de surréaliste. Alors que les Français se déchirent sur le passage de la retraite à 64 ans, le Danemark a déjà entériné la retraite à… 70 ans. Stupéfait par ce débat hexagonal et la flambée de violence, Anders Fogh Rasmussen ne se trouve pourtant pas en France pour disserter sur les réformes sociales : l’ancien Secrétaire général de l’Otan, à la tête de sa fondation, multiplie les activités diplomatiques, à la recherche de garanties de sécurité pour l’Ukraine, d’unité occidentale face à la Russie et d’aide humanitaire pour l’Arménie. Pour L’Express, il livre son analyse de la guerre en Ukraine et des grands dossiers internationaux en cours. Entretien.
L’Express : Avec la fin de l’hiver ukrainien, Kiev et Moscou annoncent chacun des offensives et contre-offensives imminentes. Comment évaluez-vous la situation sur la ligne de front ?
Anders Fogh Rasmussen : Je pense que les combats vont s’intensifier dans les semaines qui viennent. La Russie avait lancé une offensive avec l’espoir de frapper les Ukrainiens avant l’arrivée des armes occidentales, mais heureusement les Ukrainiens ont résisté. Les deux camps ont subi de très lourdes pertes, sans toutefois que les Russes n’obtiennent de gains territoriaux significatifs.
La contre-offensive ukrainienne est imminente. Pour cela, ils ont besoin de toutes les armes possibles : missiles longue portée, chars de combat, munitions… Tout ce que nous pouvons livrer. Plus les...
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26/03 - Scandale des fluoroquinolones : Philippe Coville, l’ingénieur qui bouscule la bureaucratie
D’abord il y a eu la douleur. Puis la volonté de comprendre. La colère est arrivée ensuite. La colère face à "un système" qui n’a pas su le protéger. Ni lui, ni les autres patients victimes des fluoroquinolones, une famille d’antibiotiques à l’origine d’effets secondaires rares, mais très graves. Le système ? L’administration de la santé à la française. Une administration que Philippe Coville n’a cessé de bousculer depuis 18 mois, pour que ce qui lui est arrivé "n’arrive plus à d’autres". S’il commence aujourd’hui à se faire entendre, "à être pris au sérieux", c’est parce que cet ingénieur et chef d’entreprise a mis toutes ses compétences professionnelles dans cette bataille.
"Dans ma carrière, j’ai été commercial grands comptes, consultant en organisation, j’ai fait du contentieux aussi. Je sais pousser les portes, réaliser des audits, proposer des améliorations, construire un réseau…", raconte-t-il. Il fallait bien tout cela. A travers son combat, c’est encore une fois l’inertie des instances de régulation du médicament qui se dessine. Leurs méandres. Leurs bonnes et leurs mauvaises raisons de tarder à agir. Leur difficulté à prendre en compte la parole des patients et les alertes de terrain. Et, pire que tout, leur incapacité à se faire entendre des médecins – notamment quand il s’agit d’améliorer l’usage des médicaments en général, et des antibiotiques en particulier.
Car le plus rageant dans cette histoire, c’est qu’elle n’aurait jamais dû arriver. Les effets indésirables des fluoroquinolones sont connus de longue...
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26/03 - Comment la guerre en Ukraine a semé la zizanie au Cern : "Des relations ont été brisées"
Le signal s’est interrompu en mars 2022. Depuis ? Silence radio. Du Cern, laboratoire à qui la physique doit l’une des plus grandes découvertes du XXIe siècle, plus aucun message scientifique n’émerge. Durant un an, l’institution européenne, basée à Genève, n’a publié quasiment aucun article de recherche sur les expériences menées dans son accélérateur de particules, le grand collisionneur de hadrons (LHC).
Pourquoi un tel mutisme de la part de ceux qui avaient révolutionné la recherche fondamentale en 2012, observant pour la première fois la "particule de Dieu", le boson de Higgs, soixante ans après que Higgs eut émis l’hypothèse de son existence ? Après le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, de nombreux chercheurs occidentaux ont refusé que leur nom apparaisse aux côtés d’institutions russes, officiellement proguerre. Conséquence : plus de 250 papiers ont été figés, faute de solution.
Une crise majeure, dans l’antre de la coopération scientifique internationale, créée pour unifier les peuples européens autour de la physique : "Nos doctorants, dont l’avenir professionnel dépend de leurs publications, n’ont toujours pas récolté les fruits de leur travail", regrette le Pr Brajesh Choudhary, physicien indien et collaborateur du Cern. "Nous, chercheurs établis, avons dû faire preuve de beaucoup de pédagogie face à des gouvernements et des financeurs nous demandant de justifier cette période creuse. Publier, c’est le langage premier du scientifique !"La "science pour la paix" en temps de guerre...
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26/03 - Alice Ekman : "La relation entre la Chine et la Russie est beaucoup plus qu’un mariage de raison"
A ceux qui pensaient que la guerre en Ukraine allait mettre à mal le partenariat "sans limites" entre la Chine et la Russie, Xi Jinping a montré le contraire lors de sa visite à son "ami" Vladimir Poutine, la semaine dernière. En réalité, le régime communiste chinois n’a cessé de se rapprocher de son voisin ces neuf dernières années. Et il va continuer à le faire, même si le déséquilibre économique ne cesse de s’accroître entre les deux pays, car ce mouvement s’inscrit dans un objectif stratégique de long terme, explique Alice Ekman, analyste en charge de l’Asie et de la Chine à l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne et auteur de "Dernier vol pour Pékin - Essai sur la dissociation des mondes" (Editions de l’Observatoire). Plus globalement, poursuit la sinologue, Pékin cherche à créer une coalition de pays pour marginaliser l’Occident et décrédibiliser son système politique. Entretien.
L’Express : Près d’un an après le début de la guerre en Ukraine qui ravage le pays et la vie des civils, Xi Jinping n’a toujours pas condamné l’agression russe. En visite à Moscou quelques jours après que Vladimir Poutine a reçu un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, le président chinois n’a cessé de mettre en scène son amitié avec son homologue russe, sa foi dans ce partenariat stratégique et sa défiance envers l’Occident. Au risque de ternir encore plus son image en Occident. Quel but poursuit-il sur le long terme ?
Alice Ekman : Le rapprochement avec la Russie, qui a commencé il y a neuf ans, s’inscrit dans une...
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25/03 - Guerre en Ukraine : un an après, ces entreprises françaises qui maintiennent leur activité en Russie
Le communiqué est tombé dans la matinée, jeudi 23 mars. La famille Mulliez, propriétaire de l’enseigne de bricolage Leroy Merlin, annonce son intention de vouloir céder la totalité de ses magasins en Russie. Un choix non négligeable pour le groupe puisque le pays dirigé par Vladimir Poutine est le deuxième marché de l’entreprise : les 113 magasins Leroy Merlin représentent entre 18 à 20 % du chiffre d’affaires total de la société.
Il est aussi l’un des principaux employeurs étrangers sur le sol russe puisqu’il salarie 45 000 collaborateurs. Alors qu’Adeo, maison mère de l’enseigne de vices et de marteaux, avait annoncé poursuivre ses activités au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, elle a finalement choisi de se désengager. L’opération doit permettre "de préserver les emplois et de pérenniser l’activité de l’entreprise", insiste le communiqué.Manœuvres stratégiques
Ce que la firme ne dit pas, c’est qu’elle est tancée depuis plusieurs semaines par des ONG et la société civile française. Des produits d’équipement en provenance des rayons du magasin auraient même été photographiés sur le front russe. L’annonce vise donc à protéger l’image du groupe.
Leroy Merlin se retire… Tout en restant en Russie. Comme l’explique le quotidien économique Les Échos, la famille Mulliez n’entend pas céder la propriété de son entreprise qui lui rapporte gros, et pourrait garder la main sur la production via divers jeux financiers. L’opération ressemble trait pour trait à la stratégie utilisée par beaucoup de firmes du CAC 40...
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25/03 - "Dark stores" : pourquoi est-ce une victoire pour les communes ?
Depuis sept mois, les mairies attendaient ce verdict. Vendredi 24 mars, le gouvernement a tranché en faveur des élus dans un décret et un arrêté publiés au Journal Officiel : les "dark stores" sont des entrepôts et non des commerces, ouvrant la voie à la régulation de cette activité par les mairies. Ces locaux où sont stockés des produits livrés en quelques minutes après avoir été commandés sur Internet pourront donc désormais être contraints de fermer si le Plan local d’urbanisme (PLU) interdit ce type d’activité à leur adresse.
C’est une victoire pour les communes, d’autant plus qu’une décision du Conseil d’État, prise la veille, va dans le même sens. "Avec Olivier Klein (ministre délégué à la Ville et au Logement), nous nous étions engagés à ce que les mairies aient la possibilité d’approuver ou non l’implantation de 'dark stores' dans leur commune. C’est désormais chose faite", s’est félicitée vendredi sur Twitter Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce.
✅ L’arrêté encadrant l’activité des #DarkStores est publié.
Avec @OlivierKlein93 nous nous étions engagés à ce que les mairies aient la possibilité d’approuver ou non l’implantation de dark stores dans leur commune.
C’est désormais chose faite 👇🏼https://t.co/9YxeWoZ89I pic.twitter.com/P61HrfJ0q6— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) March 24, 2023
Le "quick commerce", qui a émergé à la faveur des confinements et de l’épidémie de Covid-19 depuis 2020, propose en quelques minutes la livraison de produits du quotidien, semblables à ceux à la vente dans une supérette. "En...
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25/03 - Nucléaire, agriculture, autisme… Les approximations d’Aymeric Caron
Sourcils froncés, la mine sérieuse, le député France insoumise à la télégénique crinière poivre et sel agrippe d’une main le micro de l’hémicycle, décidé à en découdre avec le projet de loi d’accélération du nucléaire (adopté en première lecture le 21 mars). Nous sommes le 16 mars, et Aymeric Caron, qui s’est d’abord fait connaître en tant que chroniqueur de l’émission On n’est pas couché, prend la parole afin de défendre le choix de nos voisins allemands de sortir du nucléaire pour augmenter leur production d’électricité renouvelable.
Pluie de chiffres à l’appui : entre 2005 et 2020, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité en Allemagne serait passée de 11 % à 44 %. Celle du charbon de 44 % à 24 %, et celle du nucléaire de 27 % à 11 %. Quant à ses émissions de CO2, elles auraient baissé là où, mauvaise élève, la France aurait stagné en 2022. La preuve, selon le député LFI, que nos voisins seraient plus vertueux sur le plan énergétique.
Si les chiffres sont bien exacts, cette énumération cache une réalité plus complexe. Ces quinze dernières années, la part du charbon dans la production d’électricité allemande a effectivement chuté au profit des énergies renouvelables, mais aussi celle du gaz. Soulignons que le contexte géopolitique causé par la guerre en Ukraine, freinant l’importation de gaz russe, a poussé au retour de certaines installations polluantes (la part du charbon dans la production d’électricité est remontée à 32 % l’an dernier).
"Certes, l’utilisation du gaz est un moindre mal par rapport au...
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25/03 - Comment le Vietnam attire les déçus de la Chine
Cet entrepreneur haut-savoyard en est persuadé : il investit au bon endroit et au bon moment. Son entreprise, spécialisée dans la mécanique de précision pour l’automobile et la domotique, a déjà une antenne commerciale en Chine, à Shanghai. Mais c’est à 2 500 kilomètres plus au sud, près de Hô Chi Minh-Ville, la capitale économique vietnamienne, que Lionel Baud a décidé de construire sa première usine asiatique, qui devrait être opérationnelle en septembre. "Dans l’industrie, il y a aujourd’hui le même engouement pour le Vietnam que pour la Chine il y a une vingtaine d’années : de plus en plus de nos clients et fournisseurs y transfèrent leurs usines, ça crée une véritable dynamique", s’enthousiasme le patron de Baud Industries, qui réalise une partie non négligeable de son activité sur le marché chinois.
Depuis les débuts de la guerre commerciale sino-américaine en 2018, sous Donald Trump, un nombre croissant d’investisseurs et d’entrepreneurs voient le pays de l’oncle Hô comme le nouvel eldorado asiatique. Grâce à sa proximité géographique avec le géant chinois, sa stabilité politique et sa main-d’œuvre abondante et bon marché, le Vietnam offre une porte de sortie aux groupes industriels implantés en Chine qui souhaitent contourner les sanctions américaines.La politique du "zéro Covid" a été un catalyseur
Si la plupart des sociétés ne renoncent pas à leurs usines chinoises, elles privilégient désormais d’autres pays à bas coûts pour implanter leurs nouveaux projets. Le Vietnam, et son marché de 100 millions...
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25/03 - Méga-bassines : pourquoi Sainte-Soline est au cœur des tensions
Elles pourraient être renommées les "bassines de la colère". La nouvelle manifestation contre ces réservoirs d’eau est placée sous haute sécurité, ce samedi 25 mars dans les Deux-Sèvres. Jusqu’à 10 000 personnes sont attendues autour de Sainte-Soline, où l’un de ces réservoirs dédiés à l’irrigation agricole est en construction. Le chantier, déjà au centre d’un rassemblement en octobre dernier, est protégé par une double rangée de grillage de deux mètres de haut, et ses accès défendus par des barrages routiers. Plus de 3 000 forces de l’ordre ont été mobilisées par les autorités - qui ont interdit la manifestation. Ils s’attendent à la présence de 1 500 "activistes violents". Des affrontements ont rapidement éclaté et au moins une trentaine de personnes ont été blessées parmi les gendarmes et les manifestants, selon un premier bilan.
"Le but, c’est d’approcher et d’encercler la bassine pour faire stopper le chantier", a affirmé à l’AFP, au début du rassemblement, un membre du collectif des Soulèvements de la Terre. Car depuis deux ans, ces "réservoirs de substitution" sont devenus le symbole d’un combat contre "l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie", selon les opposants aux projets.
La contestation contre ces "méga-bassines" n’est pas nouvelle. A Sainte-Soline comme dans la plupart des autres territoires concernés. Elle était déjà visible à travers certains activistes locaux dès février 2017, date du début de l’enquête publique relative à la création de 19 retenues - un nombre qui sera revu à la baisse - dites "de...
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25/03 - Fin des moteurs thermiques en 2035 : comment le lobby allemand s’est imposé
Et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne, pourrait-on dire. Au terme de plusieurs semaines de remous au sein des instances européennes, la Commission et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un terrain d’entente pour débloquer un texte clef du plan climat de l’Union Européenne portant sur les émissions de CO2 des voitures. "Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures", a annoncé sur Twitter le commissaire européen à l’Environnement Frans Timmermans. "Désormais, nous allons travailler à faire adopter le règlement sur les normes de CO2 des voitures dès que possible", a-t-il ajouté.
Au début du mois, l’Allemagne avait pris tout le monde de court en bloquant la dernière procédure législative permettant d’acter la fin de vente de voitures équipées de moteurs émettant du CO2 en 2035, une mesure qui imposait de fait les voitures 100 % électriques. Le texte avait pourtant fait l’objet en octobre d’un accord entre les États membres et le Parlement européen, et avait été formellement approuvé mi-février par les eurodéputés. Sous la pression du lobby automobile, l’Allemagne avait suspendu son vote début mars et réclamé de la Commission qu’elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse, produits à partir de CO2 et d’hydrogène.
Que change donc ce nouvel accord ? "Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en...
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25/03 - Passage à l’heure d’été : les idées reçues sur notre sommeil
On n’oublie toujours dans quel sens les aiguilles tourneront. À deux heures du matin dans la nuit du samedi 25 mars à dimanche, il sera en fait trois heures. Une mauvaise nouvelle pour les gros dormeurs qui perdront une heure de sommeil. Comment peut-on essayer d’amortir le choc ? On décortique les idées reçues.On dit que le changement d’heure peut provoquer des troubles du sommeil : est-ce vrai ?
Pour bien dormir, il est important d’avoir un rythme très régulier. C’est-à-dire se lever et dormir à heure fixe. Même une heure peut impacter notre sommeil et modifier nos rythmes. "Il faut savoir qu’on a une horloge dans notre cerveau qui influe les rythmes. On a des fenêtres temporelles où c’est plus facile de s’endormir que d’autres", explique à L’Express Armelle Rancillac, chercheuse en neurosciences à l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), spécialiste du sommeil. C’est également ce que confirmait dans L’Express, Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée, fin 2022 : "Il y a une sorte de reset de l’horloge interne. Le fait d’avoir un bon entraînement de nos horloges va réguler l’organisation du sommeil, mais aussi les rythmes de sécrétion des hormones, d’évolution de la température corporelle, etc." Ainsi le changement d’heure peut bouleverser notre routine de sommeil.On dit qu’il faut changer son rythme de vie-sommeil lors d’un changement d’heure : est-ce vrai ?
"Lors du changement d’heure d’été, il faut essayer de manger plus tôt dans le cas qui nous intéresse. C’est...
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25/03 - Guerre en Ukraine : les autorités ukrainiennes appellent à évacuer Kherson
Le conseil municipal de Kherson, ville martyre dans le sud de l’Ukraine, a appelé vendredi soir les habitants à quitter la ville et les localités environnantes. Les frappes de l’armée russes se répètent depuis plusieurs jours. "Les troupes russes continuent de terroriser notre collectivité territoriale. Les localités situées près du fleuve Dniepr sont les plus touchées. En raison des attaques constantes, il est presque impossible d’y assurer un approvisionnement stable en chaleur et en eau. La meilleure option pour se protéger et protéger ses proches est d’évacuer vers des lieux plus sûrs", ont déclaré les autorités dans un message diffusé sur Telegram. Des bus d’évacuation ont été mis en place.
Alors que la ville de Kherson avait été libérée par les forces ukrainiennes en novembre 2022 de l’occupation russe, les soldats du Kremlin multiplient les offensives pour en reprendre le contrôle. D’après le gouverneur de Kherson, Oleksandr Prokoudin, la Russie a attaqué les zones de l’oblast contrôlées par l’Ukraine 74 fois en l’espace de vingt-quatre heures, tirant 423 obus d’artillerie lourde et de lance-roquettes multiples Grad. "Douze obus ont touché des zones résidentielles, des immeubles privés d’habitation et un établissement médical", ajoute le gouverneur qui assure qu’une personne a été tuée.Cinq millions d’Ukrainiens privés d’eau potable
Ruslan Strilets, ministre ukrainien de la Protection de l’environnement et des ressources naturelles, a alerté à la tribune des Nations Unies, vendredi, sur la situation de cinq...
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25/03 - Médecine : demain, des jumeaux numériques pour notre santé ?
Ce qui ressemblait à de la science-fiction devient peu à peu réalité, du moins possibilité. Les sciences biologiques et informatiques permettent d’envisager, à horizon raisonnable, la création de jumeaux numériques complets. Répliques virtuelles d’un organe ou d’un corps entier, ces jumeaux sur ordinateurs se développent et pourraient un jour englober l’être humain dans sa totalité. Les deux scientifiques Peter Coveney et Roger Highfield nous font découvrir, avec pédagogie, les attendus de ces démarches et les résultats des centaines de millions de dollars qui sont investis à travers le globe. La réalisation de telles ambitions incarnerait une médecine résolument personnalisée et prédictive.
Généticiens et médecins, en s’associant aux spécialistes des données, cherchent à modéliser et à simuler le fonctionnement humain dans ses moindres détails. Les perspectives médicales sont considérables. Quelles affections anticiper ? Quels traitements choisir ? En reproduisant, à partir de combinaisons virtuelles de molécules, de cellules et d’organes, des copies de nous-mêmes, la science cherche à dupliquer les processus mécaniques, chimiques, électriques et organiques d’un corps. Il ne s’agit pas seulement de reconstituer le corps humain en général, mais le corps particulier de tout individu.
Ce double numérique ne sera pas un cobaye mais plutôt un miroir à partir duquel se reflètera la bonne ou la mauvaise santé. Comme les super-ordinateurs ont amélioré les prévisions météorologiques, le mariage du quantique et de la...
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25/03 - L’exposition à voir : Matisse et "Les Cahiers d’art", le tournant des années 1930
"Devant la toile, je n’ai aucune idée", écrit Henri Matisse le 21 novembre 1929, à quelques semaines de son soixantième anniversaire. Ses tableaux traduisent alors sa difficulté et ses hésitations, comme pour Femme à la voilette, où la peinture grattée par endroits et les lignes heurtées traduisent la crise qu’il traverse. Six ans plus tard, les rondeurs triomphantes de l’éclatant Grand Nu couché (Nu rose), conservé à Baltimore et rarement montré en France, témoigne du chemin parcouru par le peintre pour se réinventer.
Comment s’est opéré ce spectaculaire renouveau ? C’est ce que décrypte le musée de l’Orangerie, à Paris, jusqu’au 29 mai, en collaboration avec deux institutions : le Philadelphia Museum of Art et le musée Matisse de Nice. La première a ouvert le bal sur ses cimaises cet automne ; la seconde en fera son grand rendez-vous estival. L’événement est d’importance car, malgré les multiples expositions sur Matisse, "c’est la première spécifiquement dédiée aux années 1930", souligne Cécile Debray, directrice du musée de l’Orangerie, co-commissaire aux côtés de Claudine Grammont, à Nice, et de Matthew Affron, à Philadelphie.Henri Matisse, « Corselet sur fond de “Tahiti” », 1936.
A l’orée de la décennie 1930, Henri Matisse est donc en panne d’inspiration picturale - il se contente de dessiner. Ce n’est pas faute de succès, ses odalisques et intérieurs niçois asseyant sa notoriété. Mais le doute est là, entretenu par les rétrospectives organisées sur ses œuvres radicales de jeunesse, dont la revue mensuelle Cahiers...
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25/03 - Pourquoi le wokisme est (peut-être) déjà ringard
A peine entré dans le Petit Robert, le wokisme serait-il déjà en perte de vitesse ? Il y a quelques mois encore, il fallait, en France, préciser le sens du mot "woke" ("éveillé" en anglais). Aujourd’hui, il a tout d’une tarte à la crème. A droite, on le pourfend, à gauche, on le minimise en le réduisant à une simple panique morale. Même les bonbons chocolatés M & M’s se sont vus accusés de promouvoir cette idéologie centrée sur la justice sociale et les groupes minoritaires. Des médias comme Front Populaire ou Boulevard Voltaire vont jusqu’à utiliser le néologisme "wokiste", afin d’encore accentuer la tournure péjorative que le mot "woke" n’avait pourtant pas au départ. Signe que la mode est en train de tourner, les snobs se mettent à éviter le cliché, lui préférant les plus chics "déconstruction" ou "gauche culturelle".
Retrouvez chaque dimanche le meilleur de nos articles Idées et débats dans "Expression", notre lettre d’information
En octobre, le politologue Ruy Teixeira se demandait ainsi, dans The Economist, si le mouvement n’avait pas dépassé son pic. Selon le spécialiste de démographie électorale, son apogée a, sur le plan social, eu lieu en 2020, avec l’émotion mondiale suscitée par le meurtre de George Floyd. Bibles du "racisme systémique" et du "privilège blanc", White fragility de Robin DiAngelo et How to be an anti-racist d’Ibram X. Kendi figuraient alors en tête des ventes. Mais très vite, les excès des militants ont rebuté même les électeurs de gauche. L’ambition de "définancer la police" s’est par...
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25/03 - Cyberattaques : "Un dossier médical se revend 350 euros sur le dark web"
L’Express : Quelle est la mission du Cyber Campus ?
Michel Van Den Berghe : D’abord, montrer qu’on est plus forts ensemble. La France fait partie des meilleures nations dans la cybersécurité. Ici, à la Défense, on réunit chaque jour 1 000 professionnels du public et du privé. C’est inédit en Europe. Derrière tout ça, il y a une question de souveraineté. Le hardware et de nombreux logiciels sont majoritairement américains. A nous de prouver que l’on est capable de protéger nos données. D’où l’idée de mettre à disposition des ressources pour les entreprises et les administrations françaises. L’autre objectif est d’offrir un lieu phare, un totem, pour organiser des évènements (300 cette année), attirer plus d’experts et de talents, afin d’expliquer nos métiers intellectuellement passionnants mais qui peinent à attirer. Il y a cette imagerie trop ancrée du geek emmitouflé sous un sweat à capuche. L’an passé, 500 professeurs de lycées technologiques et généraux ont été sensibilisés et on en espère dix fois plus cette année. Nous travaillons également sur une série sur la cybersécurité avec Alex Berger [le coproducteur du Bureau des Légendes] : "Bienvenue en Cybérie". Ce programme a multiplié par quatre le taux d’attractivité de la Direction générale de la Sécurité extérieure, le renseignement français (DGSE).
En termes de brassages de compétences, quel bilan en tirez-vous un an après son inauguration ?
C’était un vrai pari de regrouper des chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), de l’Inria (Institut...
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25/03 - Médecines douces : réglementer oui, mais comment ? Par le Pr Ernst
Le traitement des patients par des praticiens autres que des médecins diplômés est illégal en France depuis le XIXe siècle. Pourtant, des dizaines de milliers de "thérapeutes" alternatifs de diverses traditions - ostéopathes, naturopathes, sophrologues, guérisseurs, etc. – s’occupent actuellement de millions de patients. La nécessité d’une réglementation appropriée est donc devenue évidente et la ministre déléguée à la Santé Agnès Firmin Le Bodo a récemment annoncé la création d’un comité d’experts pour aider à "encadrer" ces pratiques alternatives. La question se pose alors de savoir quelle est la meilleure façon de réguler ce secteur.
En abordant ce sujet épineux, nous devons nous demander quel est l’objectif principal de la réglementation dans le domaine des soins de santé. Les praticiens des médecines douces font souvent pression en faveur d’une forme d’encadrement car ils pensent qu’elle leur apporterait une meilleure reconnaissance (et de meilleurs revenus). Mais ce n’est certainement pas l’objectif des pouvoirs publics, qui doivent avant tout viser à protéger la population.Mise en danger des patients
Protéger contre quoi ? Je ne doute pas que la plupart des praticiens des médecines alternatives soient pleins de bonnes intentions. Mais la vérité est que la plupart ne sont pas suffisamment formés pour être compétents sur le plan médical et éthique. Pourtant, du fait de l’autorégulation actuelle, beaucoup jouent sur le flou de la frontière autour de la notion de "bien-être", n’hésitant pas à diagnostiquer,...
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25/03 - Guerre en Ukraine : comment Kiev se prépare à contre-attaquer
Avec le camp de Canjuers, au nord du Var, la France dispose d’un des plus grands champs de tir du continent. Ces dernières semaines, au milieu de ses collines arides où cohabitent couleuvres aux aguets et arbustes desséchés, elle y a formé au maniement de l’AMX-10 RC des militaires ukrainiens. Plusieurs vidéos, partagées sur les réseaux sociaux, en ont montré certains, pouce levé ou faisant le V de la victoire, aux commandes du "char de combat léger" promis en début d’année par Emmanuel Macron à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.
‼️ Reportedly the training Ukrainians are undergoing with the French AMX-10RC wheeled tanks...#France #Ukraine pic.twitter.com/VsbinO0IhM— @PStyleOne1 (@PStyle0ne1) March 14, 2023
Réceptionnés mi-mars, ces blindés pourvus d’un canon de 105 mm pourraient participer à la contre-offensive préparée depuis des mois par les stratèges de Kiev. Ces derniers ne cachent plus leurs intentions, alors que les Russes peinent à prendre la ville de Bakhmout, dans le Donbass, où les pertes s’accumulent. "Très bientôt, nous tirerons parti de cette opportunité, comme nous l'avons fait autrefois près de Kiev, Kharkiv, Balakliïa et Koupiansk", a affirmé le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, citant les victoires militaires obtenues depuis l’invasion du 24 février 2022.
Pour le président Zelensky et ses généraux, reprendre l’initiative n’est pas une option, mais une nécessité. "Ils se trouvent dans la même position que les Français pendant la Première Guerre...
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25/03 - Rainer Zitelmann : "N’en déplaise à Piketty, notre période est la plus faste de l’histoire"
Rainer Zitelmann a tour à tour été étudiant marxiste, titulaire d’un doctorat d’histoire, journaliste à Die Welt et entrepreneur à succès. Après avoir, la cinquantaine venue, soutenu une deuxième thèse dédiée aux super-riches, le chercheur allemand est aujourd’hui un essayiste résolument libéral. Paru en anglais, son nouveau livre, In Defense of capitalism, est un vibrant plaidoyer pour le capitalisme. Contredisant dix "mythes" sur la pauvreté, le consumérisme, les inégalités ou les monopoles, Zitelmann défend le bilan du libéralisme et assure que ce qui a échoué de manière répétée depuis un siècle, ce sont les expériences anticapitalistes, de l’URSS au Venezuela. L’ouvrage contient également des données inédites sur la perception du capitalisme dans différents pays de la planète. Sans surprise, la France se distingue par son opposition à la liberté économique…
L’Express : Vous publiez In Defense of Capitalism alors que nous semblons menacés par une nouvelle crise financière. Des crises comme celle de 2008 ne sont-elles pas la preuve que le capitalisme doit changer ?
Rainer Zitelmann : L’une des raisons qui m’a incité à faire ce livre est que je m’attendais à une nouvelle crise de ce type. En 2019, dans The Power of Capitalism, j’écrivais : "La crise financière a été causée par des taux d’intérêt excessivement bas, des interventions musclées sur les marchés et le surendettement. Devons-nous sérieusement croire que la bonne thérapie implique des taux d’intérêt encore plus bas, des interventions plus fortes sur le marché...
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25/03 - Aurélien Pradié : "Emmanuel Macron incarne le camp du désordre"
Il ne compte pas lâcher le gouvernement. Aurélien Pradié a adressé ce mercredi 22 mars des "observations" au Conseil Constitutionnel, saisi de plusieurs recours contre la réforme des retraites. Le député Les Républicains (LR) du Lot dénonce "l’insincérité" des débats et les coups portés au Parlement. Ephémère numéro 2 de LR, l’élu ne compte pas quitter sa famille politique et décrit une droite "à la croisée des chemins".
L’Express : La mobilisation sociale contre la réforme des retraites a connu un net regain jeudi. Emmanuel Macron a affirmé mercredi son souhait que la réforme des retraites "entre en vigueur d’ici la fin de l’année". La partie est-elle terminée ?
Aurélien Pradié : Des fractures profondes enflamment le pays. Emmanuel Macron n’a plus le droit de les ignorer, voire de s’en satisfaire. Le cynisme politique n’est plus permis. La crise n’est pas que sociale : elle est politique, institutionnelle et devient démocratique. Le point de rupture nous guette.
Nous nous habituons à l’inédit : un fonctionnement démocratique ultra dégradé, une succession de passages en force et finalement le recours au 49.3. Le gouvernement a été sauvé de la bascule à neuf voix près, et il se targue d’une victoire politique. La colère qui s’exprime provient du cumul d’années de déclassement généralisé de la France. Le règne de la fatalité s’installe, et dans une démocratie, c’est un danger extrême. Nous ne pouvons pas accepter les scènes de violences qui s’installent. Parier sur l’embrasement du pays, c’est parier contre l’intérêt...
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24/03 - Reconstruction de l’Ukraine : quatre chiffres sur les besoins et les aides internationales
Des destructions et des besoins pour la reconstruction qui augmentent. Les montants grandissent à mesure que la guerre en Ukraine dure. Plus d’un an après le début de l’offensive russe, les institutions économiques internationales continuent de soutenir le gouvernement ukrainien.411 milliards de dollars : le montant des besoins de reconstruction
Selon une estimation publiée conjointement mercredi 22 mars par la Banque mondiale (BM), le gouvernement ukrainien, l'ONU et l’Union européenne (UE), les besoins de reconstruction s’élèvent désormais à plus de 411 milliards de dollars depuis le début du conflit. Un total sans surprise en hausse par rapport à la précédente évaluation de 350 milliards de dollars, réalisée fin octobre 2022.
Ces 411 milliards représentent plus de deux fois le PIB ukrainien en 2021, et même 2,6 fois celui de 2022, année durant laquelle la richesse nationale s’est contractée de 30 %, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Pour autant, a souligné Anna Bjerde, vice-présidente de la BM pour l’Europe et l’Asie centrale, "les destructions ne se sont pas poursuivies au même rythme que celui observé durant les trois premiers mois de guerre", en particulier parce que "les combats les plus intenses sont concentrés dans des régions qui ont déjà subi d’importants dommages".
L’estimation publiée mercredi pourrait malgré tout être en dessous de la réalité, a rappelé le gouvernement ukrainien, dans la mesure où elle ne prend pas en compte les régions actuellement sous occupation russe. "Nous...
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24/03 - Guerre en Ukraine : à Bakhmout, l’interminable quête des forces russes
En dépit des assauts russes répétés inlassablement depuis des mois, le drapeau ukrainien flotte toujours au-dessus de Bakhmout. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est même autorisé mercredi une rapide visite à proximité de cette ville de l’Est de l’Ukraine pour soutenir ses soldats engagés sur le front. Une escale aux airs de camouflet pour les forces russes qui, depuis le 1er août, s’échinent à tenter de la conquérir. Au fil des mois, les combats acharnés autour de cette cité de 70 000 habitants avant le conflit, en ont fait la bataille la plus sanglante de la guerre.
Principal axe d’attaque des forces de Wagner, les mercenaires de Prigojine - recrutés en masse dans les prisons russes -, ont payé chaque avancée au prix fort. Envoyées vague après vague pour progresser de quelques dizaines de mètres, elles auraient subi, selon Washington, plus de 30 000 pertes (morts, blessés, capturés) en Ukraine depuis le début du conflit, dont 9 000 tués."La ville n’a pas une grande valeur"
"La défense de cette ville a permis aux Ukrainiens d’entamer le potentiel militaire des forces russes, pointe le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Ce qui va handicaper leur capacité à conduire de nouvelles opérations offensives dans le futur." Selon un responsable de l’Otan cité par CNN, les forces russes auraient perdu au moins cinq soldats pour chaque Ukrainien tué en défendant Bakhmout. Un ratio qui monterait même à un pour sept selon les autorités ukrainiennes.
Malgré cette...
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24/03 - Elisabeth Borne : comment elle veut sauver sa tête en coulisses
Certains ont réclamé son départ, certes pas depuis le premier jour, mais depuis le premier mois. Au lendemain du second tour des élections législatives de juin 2022, Elisabeth Borne avait sauvé sa place en se battant pour s’imposer à la majorité et convaincre Emmanuel Macron qu’elle saurait faire. Période d’essai concluante : son bail s’est prolongé à Matignon. La Première ministre n’est donc pas la moins bien placée quand elle considère avoir un CDD.
Mercredi, les choses ont changé : la pression est venue de son supérieur hiérarchique direct. "J’espère qu’elle y parviendra", a lâché Emmanuel Macron après lui avoir demandé de bâtir un programme de gouvernement et d’élargir la majorité. On a connu soutien plus chaleureux. Elisabeth Borne ne veut voir aucune intention maligne dans le propos, elle n’imagine pas le président commencer une émission de télévision avec des phrases préparées à l’avance, elle se trompe ou feint de ne pas décoder le message : ces mots ne doivent rien au hasard.
La volonté élyséenne de se distancier de la cheffe du gouvernement était trop patente pour passer inaperçue. Mais elle est décalée, presque dépassée. Elisabeth Borne est-elle encore le "fusible" qu’elle a dit accepter d’être dans une réunion, alors que la personne d’Emmanuel Macron concentre désormais toutes les contestations, les crispations, les haines ?
Si son sort ne dépend pas d’elle, la Première ministre tente de reprendre la marche en avant. "L’objectif, c’est évidemment d’apaiser", confie-t-elle au lendemain d’une journée de...
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24/03 - Trump et l’affaire Stormy Daniels : pourquoi l’ancien président n’a pas été arrêté cette semaine
Donald Trump a-t-il "crée une fausse attente" médiatique ? C’est l’accusation portée jeudi 23 mars par le procureur Alvin Bragg qui enquête sur l’ex-président des Etats-Unis. En tout cas, Donald Trump ne sera probablement ni inculpé ni "arrêté" cette semaine à New York comme il l’avait annoncé samedi 18 mars.
Le milliardaire républicain de 76 ans, qui rêve de "reconquérir" la Maison-Blanche en 2024, doit répondre devant la justice de l’Etat de New York et son procureur pour Manhattan, Alvin Bragg, d’une affaire de paiement de 130 000 dollars à l’actrice de films X Stormy Daniels en 2016, avec qui il aurait eu une liaison.
Donald Trump a réussi un coup d’éclat en assurant samedi sur son réseau Truth Social qu’il serait "arrêté" mardi 21 mars dans le cadre d’une inculpation au pénal par le procureur Bragg. Mais il ne s’est rien passé. Cela n’a pas empêché New York - sa police, sa justice et la presse - d’être suspendue toute la semaine aux hypothétiques comparution, inculpation et même brève "arrestation" du 45e président américain. Ce qui serait sans précédent aux Etats-Unis.La lettre des services du procureur Bragg
Le procureur Alvin Bragg, un élu démocrate à la tête du parquet de Manhattan depuis 2022 et qui a hérité de l’affaire Stormy Daniels, était resté mutique. Mais dans une lettre datée de jeudi et adressée à trois parlementaires républicains, ses services ont dénoncé le coup de tonnerre médiatique et politique qu’a provoqué Donald Trump samedi.
Dans ce courrier consulté par l’AFP, le parquet de Manhattan répond...
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24/03 - Bachar el-Assad, un tyran de nouveau fréquentable ?
L’agenda diplomatique du président syrien n’a jamais été aussi rempli. Les terribles séismes du 6 février, qui ont fait plus de 6000 morts côté syrien (44 000 côté turc) ont servi de prétexte à plusieurs pays arabes pour reprendre langue de façon plus officielle avec Bachar el-Assad. "Dès le lendemain du tremblement de terre, ceux qui sont à la manœuvre, ce sont les Émirats arabes unis", nous raconte dans ce long format vidéo Fabrice Balanche, géographe et spécialiste du Proche-Orient.
Coups de fil, promesses d’aide humanitaire, visite officielle au sultanat d’Oman, réceptions de ministres étrangers à Damas… l’effervescence diplomatique en cours au Moyen-Orient replace peu à peu le président syrien au centre d’un jeu dont il avait été pourtant longtemps exclu en raison de sa très violente répression des manifestations en 2011. La guerre qui s’en est suivie a fait plus de 500 000 morts, et 12 millions de déplacés.
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24/03 - L’OMS visée par Musk : qu’est-ce que ce projet sur les pandémies, qui suscite fantasmes et fake news ?
Elon Musk propage-t-il des "fake news" ? C’est ce que pense le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a répondu, sans le nommer, aux accusations du milliardaire, jeudi 23 mars. La polémique a démarré un peu plus tôt dans la journée, lorsque Elon Musk a tweeté : "Les pays ne doivent pas céder de leur autorité à l’OMS", en référence aux discussions en cours au sein de l’agence onusienne pour établir un accord international visant à aider les pays à mieux prévenir et lutter contre les pandémies.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui a d’abord répondu sur Twitter : "Les pays ne cèdent pas de leur souveraineté à l’OMS". "L’accord sur les pandémies ne va pas changer cela. L’accord va aider les pays à mieux se prémunir contre les pandémies. Il nous aidera à mieux protéger les gens, qu’ils vivent dans des pays riches ou pauvres", a-t-il assuré.
Countries aren’t ceding sovereignty to @WHO. The #PandemicAccord won’t change that. The accord will help countries better guard against pandemics. It will help us to better protect people regardless of whether they live in countries that are rich or poor. https://t.co/kYYtyOrh0u— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) March 23, 2023
Peu après, le Dr Tedros est revenu sur le sujet à l’ouverture de sa conférence de presse hebdomadaire sur les questions de santé mondiale, pointant du doigt les "informations erronées" à propos de l’accord qui circulent sur les réseaux sociaux. "L’affirmation selon laquelle l’accord cédera du pouvoir à l’OMS est...
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24/03 - Franchise : les pistes pour se financer
S’installer en franchise implique de réunir des fonds pour financer des investissements indispensables : droit d’entrée dû au franchiseur, aménagement des locaux respectant les consignes de l’enseigne, constitution éventuelle d’un stock… Voici comment procéder.Apport personnel
Il est constitué par l’épargne du franchisé et de ses éventuels associés. Représentant 25 % à 45 % de l’investissement total, selon le domaine d’activité, il doit généralement être complété par un crédit bancaire. Dans le secteur des services ou du conseil, les actifs matériels étant moins importants, les banques exigent souvent un ratio plus élevé de fonds propres. Sachez toutefois que plusieurs régions attribuent des aides à l’installation ou à la reprise d’entreprises/de fonds de commerce (se renseigner auprès de Bpifrance-Création ou du réseau des CCI). Et que les chômeurs-créateurs d’entreprise peuvent, sous certaines conditions, percevoir leurs droits cumulés, ce qui viendra renforcer leur capital de départ (dispositif Arce).Prêt d’honneur
Pour compléter vos fonds propres, il peut être judicieux de solliciter un "prêt d’honneur" auprès de plateformes telles qu’Initiative France ou Réseau Entreprendre, présentes dans l’ensemble des régions. Son obtention est soumise à l’accord d’un comité d’agrément composé de chefs d’entreprise et d’experts. L’avantage de ce prêt sans intérêt et sans prise de garantie ? Les banques l’assimilent aux capitaux propres de l’entrepreneur, ce qui augmente la capacité d’emprunt du franchisé. Cette démarche permet aussi...
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24/03 - Maintien de l’ordre et "usage de la force" : ce que dit la loi
Départs de feu, incidents nombreux… La manifestation contre la réforme des retraites, jeudi 23 mars, à Paris, a été émaillée de violences sur tout le territoire. L’intégralité de la contestation parisienne a vu s’affronter en tête de cortège forces de l’ordre et manifestants, quelques-uns vêtus de noir et équipés de masques et lunettes. Des scènes similaires ont pu être vues dans le reste de la France. Selon le ministère de l’Intérieur, 441 policiers et gendarmes ont été blessés et 457 personnes interpellées sur tout le territoire.
La manifestation contre la réforme des retraites a suscité de nouvelles critiques sur la brutalité des forces de l’ordre à l’encontre des opposants, ce jeudi 23 mars. Onze enquêtes judiciaires ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a annoncé vendredi, Gérald Darmanin. Plusieurs militants de l’union locale de la CGT de Nantes ont été la cible d’un assaut de policiers de la BAC alors qu’ils se trouvaient en terrasse, place du Bouffay. De son côté, le groupe Europe Écologie-Les Verts de Lyon dénonce des violences policières pendant la manifestation, à Bellecour. L’occasion de faire un point de droit : dans quel cadre un policier peut-il faire usage de la force physique ? Cet usage doit répondre à un cadre spécifique, prévu pour les forces de l’ordre. "La force sert à limiter les droits. Dans ce cadre-là, la police a des pouvoirs et des armes. La réglementation lui donne donc ses pouvoirs et en codifie l’usage", explique Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS...
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24/03 - Coups, menaces, chaises qui volent : l’école primaire démunie face à certains élèves
Estelle* laisse toujours la porte de sa classe ouverte. "Je n’ai pas le choix ! Il faut bien que j’essaye de garder un œil sur Adam* quand il déambule ou qu’il rebondit avec son ballon sauteur dans le couloir. Ce ballon, c’est la seule solution que j’ai trouvée pour le canaliser un peu et pouvoir faire cours aux autres élèves", soupire cette enseignante qui exerce dans une école des Yvelines classée en réseau d’éducation prioritaire. Et la jeune femme de décrire le comportement ingérable de ce petit garçon de douze ans, qui bouleverse le quotidien de sa classe de CM2 : insultes, remarques intempestives, fugues, pulsions de violence contre ses camarades.
En février dernier, Estelle a été arrêtée dix jours par son médecin qui a diagnostiqué un "syndrome de stress réactionnel majeur". La professeure, à bout, explique avoir frappé à toutes les portes pour obtenir de l’aide et tenter de mettre en place des actions concrètes. En vain. "Le service d’aide à l’enfance de ma ville avait fini par accepter ma demande de faire venir un éducateur spécialisé pour m’épauler. Il suffisait juste que mon inspectrice signe les papiers mais elle n’a même pas pris la peine de me répondre", dénonce-t-elle. Avant de lancer : "Je me sens totalement abandonnée et je vis dans la peur qu’il arrive un drame."
Depuis quelques mois, les témoignages comme celui d’Estelle se multiplient. La presse locale se fait régulièrement l’écho de situations similaires où de très jeunes "terreurs" sèment la pagaille dans leur école primaire, aussi bien à...
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24/03 - Réforme des retraites : la visite en France du roi Charles III reportée
Il avait choisi la France comme première visite d’Etat mais il devra encore patienter. Le déplacement du roi Charles III en France, prévue de dimanche à mercredi, est "reporté", "compte tenu de l'annonce d'une nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites" mardi 28 mars, a annoncé l’Elysée vendredi.
La décision a été "prise par les gouvernements français et britannique, après un échange téléphonique entre le président de la République et le Roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d'amitié", écrit la présidence française dans un communiqué, promettant une reprogrammation de la visite "dans les meilleurs délais". En début d'après-midi, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, Emmanuel Macron a indiqué avoir proposé qu'"au début de l'été", une nouvelle date de visite du roi Charles III puisse "être calée", après le report de son déplacement.Le report demandé par Macron
Ce report a été décidé après une demande en ce sens du président français Emmanuel Macron, a indiqué Downing Street.
"La décision a été prise avec l'accord de toutes les parties, après que le président de la France a demandé au gouvernement britannique de reporter la visite", a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak, suite à l'annonce par l'Elysée de ce report du fait du mouvement de protestations en France contre la réforme des retraites.
Le roi Charles et Camilla se réjouissent d'aller en France "dès que des dates pourront...
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24/03 - Les promesses non tenues du macronisme, par Abnousse Shalmani
Une image a largement circulé sur l’agora numérique : des clients attablés au restaurant qui finissent leur dîner, commandent un café, attaquent le plat principal. Une scène banale de la vie française à Saint-Etienne, le lundi 20 mars. A la différence qu’à travers les vitres du restaurant on voit les poubelles qui brûlent et des scènes d’émeute urbaine devenues classiques depuis l’utilisation du 49.3 par le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Je sais bien que cela n’a rien à voir, mais ce décalage entre la vie qui continue malgré le feu m’a fait penser au 9 mai 1940, jour de l’offensive allemande, lorsqu’un correspondant de guerre raconte que les soldats belges plantaient des pensées autour de leurs baraquements. Et aussi : les rues de Paris étaient pleines d’officiers et de soldats dont les permissions venaient d’être rétablies par le général Gamelin, les courses d’Auteuil faisaient le plein, il fallait faire la queue pour obtenir une table dans un restaurant, et la chanson J’attendrai était le succès du moment que les badauds fredonnaient sous les marronniers en fleurs… Cette séquence tragique n’a rien à voir avec le restaurant de Saint-Etienne un soir d’émeute. La Troisième Guerre mondiale ne pointe pas à l’horizon, malgré la tragédie ukrainienne, et personne ne sifflote dans les rues de France, les mains dans les poches en rêvant à l’amour et à un avenir radieux.
Justement. Les clients du restaurant qui poursuivent leur dîner sans un regard vers l’émeute n’en pensent peut-être pas moins - même ils semblent s’en...
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24/03 - Ukraine : l’ONU accuse Kiev et Moscou d’"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre
L'ONU a accusé, ce vendredi 24 mars, les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine et de mauvais traitements.
"Nous sommes profondément préoccupés par l'exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes" ainsi que par celle de "15 prisonniers de guerre ukrainiens", a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine.
Selon Matilda Bogner, l'ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, "souvent" perpétrées "immédiatement après la capture sur le champ de bataille". L'ONU est au courant de cinq enquêtes menées par Kiev et qui impliquent 22 victimes, mais "nous n'avons connaissance d'aucune poursuite à l'encontre des auteurs" de ces crimes, a-t-elle ajouté. En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens "peu après leur capture" par les forces armées russes", 11 d'entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable.Six morts dans des frappes russes
Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, et une sixième est morte dans une autre attaque dans le sud du pays, ont annoncé vendredi les autorités. "Trois femmes et deux hommes sont morts" à Kostiantynivka, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout,...
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24/03 - Cisjordanie : Israël face aux nouveaux combattants palestiniens
Ils ont la vingtaine, parfois seulement 13 ou 14 ans, et décident de prendre les armes contre Israël. Depuis un an, la Cisjordanie voit se lever une nouvelle génération de groupes armés, sans liens avec l’Autorité palestinienne ou avec les dirigeants traditionnels. Dans la seule ville de Naplouse, les soldats israéliens ont subi 61 attaques à main armée en 2022, contre seulement trois en 2020. Depuis janvier, plus de 60 Palestiniens ont été tués dans des affrontements, soit le bilan le plus élevé depuis le début du siècle. Le bain de sang ne fait, malheureusement, que commencer."Une génération perdue"
Depuis un an, Israël et les territoires palestiniens occupés sont submergés par de nouveaux groupes de combattants palestiniens, souvent très jeunes et comptant peu de membres, sans attaches aux mouvements historiques que sont le Fatah ou le Hamas. "C’est une génération palestinienne perdue, se désole Kobi Michael, chercheur à l’Institute for National Security Studies, à Tel-Aviv. Quand des adolescents de 13 ans prennent un fusil et tirent sur des civils, comme à Jérusalem le 28 janvier dernier, au lieu d’aller à l’école, de se construire un futur, la situation paraît désespérée."
Naplouse, ville de 150 000 habitants dans le nord de la Cisjordanie, a vu naître l’été dernier la plus connue de ces nouvelles milices : la Fosse aux lions. Ce groupe armé, dont le logo représente deux fusils M16 devant la mosquée al-Aqsa, ne compte que quelques dizaines de combattants, mais ses nombreux morts au combat et sa...
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24/03 - Patrick Artus : "Les rachats d’actions ont une vertu théorique, mais la réalité est tout autre"
Lors de son interview télévisée du 22 mars, Emmanuel Macron s’est offert une petite leçon de morale à l’égard des multinationales. "Il y a quand même un peu un cynisme à l’œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu’elles en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions", a pointé le Président de la République. Conseiller économique de Natixis et professeur d’économie à PSE (Paris School of Economics), Patrick Artus revient sur ce mécanisme financier très prisé aux Etats-Unis, qui commence à faire florès en France : TotalEnergies, Stellantis, BNP Paribas ou LVMH ont annoncé récemment leur intention d’y recourir, pour des montants considérables.
L’Express : Quelle est la justification des rachats d’actions ?
Patrick Artus : Il y a un argument théorique fort, qu’il faut considérer. Si une entreprise dégage des profits tels qu’elle n’est pas en mesure d’en réinvestir une partie dans des projets suffisamment rentables pour elle, elle doit rendre cet argent à ses actionnaires qui, eux, sauront l’investir ailleurs, dans d’autres secteurs plus porteurs. En somme, il est déraisonnable de forcer une entreprise à investir si elle n’est pas prête à le faire, faute d’avoir identifié les bonnes opportunités ou d’avoir sous la main les équipes ad hoc. Les profits exceptionnels réalisés en 2022 par certaines sociétés du CAC 40 sont liés, entre autres raisons, à des événements inattendus dans leur plan de marche, comme la crise énergétique ou l’inflation. Sur le...
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24/03 - "Le fils n’est pas comme la mère" : Charles III en France, le moment de vérité
Le choix de la France pour la première visite d’Etat du règne de Charles III ne doit rien au hasard ni à Downing Street. C’est un choix personnel du nouveau souverain, comme l’est celui de se rendre ensuite en Allemagne, en voyage officiel. Charles entend imposer sa volonté et faire entendre sa voix, de sorte qu’il sera nul besoin de scruter la couleur de ses tenues ou de ses chapeaux – comme c’était le cas avec sa mère Elizabeth II – pour y déchiffrer un quelconque message politique subliminal. Qu’on se le dise : avec lui, la monarchie britannique sera plus cash. Et tant pis si cela froisser certains politiciens outre-Manche, longtemps habitués au motus et bouche cousue royal. Dans une France en pleine tempête sociale sur les retraites, le voyage à Paris du monarque devrait marquer le début d’un règne “engagé“.
Mise à jour le 24 mars : La visite d'Etat du roi Charles III en France est "reportée", "compte tenu de l'annonce d'une nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites" mardi 28 mars, a annoncé l’Élysée ce vendredi.
Depuis le lendemain de la mort de sa mère, voilà six mois, Charles imprime sa marque. Le changement d’époque se ressent alors immédiatement lorsqu’il prend la décision de laisser les caméras de télévision témoigner en direct, et pour la première fois dans l’histoire de la monarchie britannique, des différentes cérémonies marquant la passation du pouvoir royal. Clash étonnant entre l’archaïsme d’une institution millénaire et la modernité d’une com' en direct. L’intérêt du...
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24/03 - PODCAST. Qu’est-ce que la vidéosurveillance augmentée ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Maxime Recoquillé, spécialiste Tech à L’Express, nous explique ce qu’est la vidéosurveillance augmentée.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Ambre Rosala (écriture et montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Euronews, Public Sénat
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Anne-Laure Chapelain et L’Express
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La vidéosurveillance augmentée ! J’ai l’impression que c’est un terme tout droit sorti d’un film de science-fiction… Alors pour comprendre ce que c’est, j’accueille Maxime Recoquillé, spécialiste de la Tech à L’Express, salut Maxime !
Maxime Recoquillé : Salut !
Charlotte Baris : "Vidéosurveillance", j’imagine que tu vas nous parler de caméras de sécurité, mais pourquoi "augmentée" ?
Maxime Recoquillé : La vidéosurveillance augmentée a plusieurs noms, on l’appelle aussi la vidéosurveillance algorithmique.
Pour aller plus loin
PODCAST. JO 2024, Coupe du monde de rugby… Les drones, une menace impossible à contrer ?
Dans l’ombre de Chat-GPT, les champions français de l’IA générative
Aux Etats-Unis, le grand retour des technologies de surveillance
La reconnaissance faciale, nouvelle menace pour nos libertés ?
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24/03 - Guerre en Ukraine : "Dans l’élite russe, beaucoup considèrent que Poutine a perdu la tête"
Un an après l’invasion de l’Ukraine et à un an de l’élection présidentielle en Russie (mars 2024), l’avenir de Vladimir Poutine, 70 ans, est suspendu à l’évolution de la situation sur le front. A Moscou, le fossé entre le président et les élites russes ne cesse de se creuser, selon Tatiana Stanovaya, chercheuse non-résidente au Carnegie Endowment for International peace - basée à Paris - et fondatrice du cabinet d’analyse R.Politik : "Poutine est désormais le seul, au sein de l’élite russe, à penser que Kiev capitulera un jour." Pour autant, sa démission semble plus improbable que jamais, estime cette analyste franco-russe.
L’Express : 2023 peut-elle être une année de bascule pour Poutine ?
Tatiana Stanovaya : D’ici à décembre, Poutine doit décider s’il se représente en 2024 ou s’il choisit un successeur. Pour l’administration présidentielle, la première option fait figure de scénario par défaut, mais beaucoup de choses peuvent changer en neuf mois. Tout dépendra de l’évolution de la guerre en Ukraine et de la manière dont la Russie relèvera les défis militaires. Si l’Ukraine ne parvient pas à renverser la vapeur sur le champ de bataille dans les mois à venir, Poutine disposera d’un sérieux avantage. Dans le cas contraire, les forces armées russes devront battre en retraite, ce qui constituera un sérieux coup politique interne, sans parler de l’éventualité d’une deuxième vague de mobilisation. Bref, la situation n’est pas sous contrôle. Et est donc imprévisible.
La guerre pourrait encore durer plusieurs années. Le...
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24/03 - Macron, Darmanin et l’immigration : l’histoire secrète d’une loi maudite
Après les gilets jaunes, Emmanuel Macron ne s’était pas caché derrière son petit doigt. Le 10 décembre 2018, il intervient solennellement à la télévision : "Je veux aussi que nous mettions d’accord la Nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde, que nous abordions la question de l’immigration. Il nous faut l’affronter." Comme dirait le capitaine Haddock, cette fois c’est la même chose, sauf que c’est exactement le contraire. Après la crise provoquée par la réforme des retraites, le président n’a plus la force ni la majorité parlementaire, pour "affronter" le sujet. Mercredi, sur TF1 et France 2, il a beau affirmer, le verbe haut, que l’exécutif allait s’occuper de moult dossiers comme si de rien n’était, le sort du projet de loi immigration vient prouver tout l’inverse, en même temps qu’il souligne les risques d’une impasse politique majeure pour la suite du quinquennat. Droit dans ses bottes peut-être, mais pour marcher à reculons.
Dans le huis clos d’un conseil de défense réunissant une quinzaine de ministres pour préparer le projet de loi, le 13 octobre 2022, Emmanuel Macron avait fixé le cap : il veut que tous les thèmes soient abordés – au fond, il demande alors l’opposé du résultat auquel il aboutit aujourd’hui avec le saucissonnage du texte.
Lundi, Gérald Darmanin comprend que rien ne se passera comme prévu : l’usage du 49.3 et les 9 voix qui manquent à la motion de censure changent la donne. Mardi matin, il entend le président demander à ses ministres de réfléchir à l’agenda parlementaire. Mardi...
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23/03 - Retraites : le Conseil constitutionnel va-t-il retoquer les "cavaliers budgétaires" ?
Après la bataille politique, la bataille sociale se poursuit. Elle est désormais aussi juridique. Les députés de la Nupes d’un côté, ceux du RN de l’autre, ont déposé mardi 21 mars, auprès du Conseil constitutionnel, des recours contre la réforme des retraites adoptée la veille par le Parlement. Les sénateurs de gauche doivent quant à eux déposer leur propre recours. La Première ministre Elisabeth Borne a également saisi les Sages le 21 mars.
Les députés de la Nupes estiment notamment que la réforme ne "relevait pas du champ d’une loi de financement rectificative" de la sécurité sociale. Le gouvernement a en effet choisi comme véhicule législatif pour faire passer sa réforme des retraites un projet de loi de financement rectificatif du budget de la sécurité sociale (PLFRSS).
Plusieurs voix, dont celle du président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius dans le Canard Enchaîné, ont mis en garde sur le risque de "cavalier budgétaire" qui menace toutes les dispositions hors du champ financier. Dans une note rédigée il y a plusieurs semaines, le Conseil d’Etat avait lui aussi alerté le gouvernement d’un risque d’inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet de réforme, comme l’avaient révélé Le Point et Le Monde le 21 février dernier."L’index senior" menacé
Parmi ces mesures figurent "l’index senior", soit l’obligation de déclarer les salariés de plus de 55 ans dans une entreprise, une disposition qui figure dans l’article 2 du projet de loi. Il sera obligatoire dès cette année pour les entreprises de plus...
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23/03 - Retraites : 1,08 million de manifestants en France selon la police, 3,5 millions d’après la CGT
L’intervention d’Emmanuel Macron n’a rien apaisé : la neuvième journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites a connu un net rebond de la participation. Au total 1,08 million de personnes ont défilé en France, d’après le ministère de l’Intérieur, 3,5 millions d’après les chiffres de la CGT. Fort de ce succès, l’intersyndicale promet déjà une nouvelle journée de mobilisation le mardi 28 mars.
> L’Express vous résume l’essentiel sur cette journée
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Une semaine après un huitième round en demi-teinte, les cortèges ont fait de nouveau le plein. La mobilisation a notamment battu un record à Paris, où 119 000 ont manifesté, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. D’après le décompte du cabinet Occurrence effectué pour un collectif de médias, dont l’AFP, 83 000 personnes ont défilé dans la capitale. La CGT dénombre, elle, 800 000 manifestants dans la capitale.
La manifestation parisienne a été émaillée de violences, "environ un millier" d’éléments radicaux, selon la police, vêtus de noir ont notamment brisé des vitrines et du mobilier urbain. A 18 heures, 26 personnes avaient été interpellées, principalement pour port d’armes...
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23/03 - "C’est l’histoire d’un scientifique qui a mal tourné" : Steven Koonin, l’art du déni climatique
"Lisez Koonin et cessez de nous baratiner sur les effets du changement climatique." La réplique, cinglante, revient de plus en plus souvent sur les réseaux sociaux. Il faut dire qu’avec Steven Koonin, ancien sous-secrétaire d’Etat à la science de l’administration Obama entre 2009 et 2011, les "dénialistes" ont trouvé leur nouveau champion. Son dernier ouvrage Climat, la part d’incertitude (éditions L’Artilleur) se serait déjà vendu à près de 200 000 exemplaires dans sa version anglaise (e-book et versions audio comprises). Et sa traduction française, disponible depuis la fin 2022, affiche déjà 15 000 ventes au compteur.
"Koonin, c’est l’histoire d’un scientifique qui a mal tourné, explique un climatologue français ne souhaitant pas commenter cette dérive. Son livre est clairement fait pour les procrastinateurs voire les complotistes. A chaque chapitre, il écrit que l’on ment à la population. Plus grave, l’auteur met en doute ce que nous tenons aujourd’hui pour acquis : l’impact sans équivoque des activités humaines sur le réchauffement ou encore l’urgence d’agir."
De passage en Europe pour une série de conférences au moment où le Giec vient lui aussi de publier son dernier rapport, Steven Koonin nous reçoit dans le salon cossu d’un hôtel parisien. L’œil vif, la posture amicale, il accepte la critique avec calme. "Vous savez, des personnes éminentes me disent en aparté que j’ai raison." Et l’expert de dérouler son discours parfaitement huilé : "Oui, notre planète se réchauffe mais il existe un fossé entre ce que...
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23/03 - Pénurie de carburant : les départements les plus touchés
Les grèves contre la réforme des retraites ont de plus en plus de conséquences pour les automobilistes. Les départements de l’ouest sont particulièrement affectés par les pénuries de carburant. Le département le plus touché devient la Loire-Atlantique avec 53,37 % des stations en pénurie d’au moins un carburant, selon des données publiques analysées ce jeudi 23 mars par l’AFP. En Loire-Atlantique, la raffinerie de Donges a cessé ses expéditions de carburants depuis de nombreux jours.Les départements de l'ouest de la France ainsi que du sud du pays sont les plus touchés par les pénuries de carburants.
D’autres départements de l’ouest sont également très affectés : le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, le Maine-et-Loire sont tous au-dessus de 40 % de stations en pénurie. Le sud de la France reste lui aussi très touché : les Bouches-du-Rhône et l’Aude sont au-dessus de 40 % et beaucoup d’autres départements à plus de 30 %.
A l’échelle nationale, la pénurie d’essence et de diesel en stations-service augmente. Selon l’AFP, 15 % des stations françaises manquent de l’un ou l’autre ce jeudi, et 7,65 % des stations sont à sec. La France compte 200 dépôts pétroliers et les pétroliers ont anticipé pour éviter la pénurie géante d’octobre 2022 causée par un conflit sur les salaires chez TotalEnergies et Esso."Le gouvernement suit la situation heure par heure"
A la raffinerie TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-L’Orcher, la préfecture n’a pas envoyé de policiers chez les salariés pour remettre les courriers de réquisition...
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23/03 - Quand Macron voulait "se débarrasser" de la CFDT, l’hypothèse Lecornu à Matignon
Que serait la politique sans ses coups d’éclat, ses coups bas, ses coups tordus, ses coups fourrés… ? Parce que, comme dirait Edouard Philippe, "il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux", le service politique de L’Express propose de vous immerger dans les coulisses du pouvoir grâce à un rendez-vous hebdomadaire, tous les jeudis, sur notre site Internet.Paris : un deal des macronistes avec Dati ?
Emmanuel Macron a tué dans l’œuf le fantasme de beaucoup de parlementaires macronistes mercredi midi 22 mars, en annonçant qu’un contrat de gouvernement avec LR, et encore plus avec d’autres forces politiques, semblait impossible. Mais dans son camp, on a d’autres idées pour élargir la majorité : "Le vrai deal à faire, il est avec Rachida Dati aux municipales à Paris. C’est la seule qui soit en capacité de gagner", glisse un haut dirigeant. Désolé messieurs-dames Olivia Grégoire, Marlène Schiappa, Gabriel Attal, Clément Beaune, il faudra peut-être attendre six ans de plus…49.3, le bon pronostic de Sarkozy
Nicolas Sarkozy était de retour le 16 mars à l’Assemblée nationale, auditionné par la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur la perte d’indépendance et de souveraineté de la France en matière énergétique. Sur place, il croise le patron des députés LR Olivier Marleix. On ne sait pas alors si le gouvernement va soumettre quelques heures plus tard au vote sa réforme des retraites. "Ça va se finir en 49.3, c’est écrit", lance l’ex-président. Nicolas Sarkozy aime à rappeler que lui n’a...
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23/03 - Visite de Charles III en France : l’inquiétude des Britanniques face aux "french riots"
Charles III va-t-il être une victime collatérale des mobilisations contre la réforme des retraites en France ? Le roi Charles doit arriver dimanche 26 mars en visite d’Etat, laquelle risque d’être perturbée par des protestations, qualifiées de "french riots" (émeutes françaises) par une partie de la presse britannique.
Pour son premier voyage depuis son accession au trône en septembre 2022, le monarque anglais, accompagné de son épouse la reine Camilla, restera jusqu’au mercredi 29 mars avant de se rendre en Allemagne jusqu’au vendredi 31 mars. Charles III doit notamment assister avec Emmanuel Macron à une cérémonie sous l’Arc de Triomphe et devait participer à un banquet au château de Versailles avant de se rendre à Bordeaux.
Son déplacement sera ciblé par les syndicats français. "Il y aura des initiatives autour de cette visite" royale, a déclaré ce jeudi à l’AFP une source au syndicat CGT cheminots, confirmant que la visite du roi était "dans le viseur" des manifestants.
Le gouvernement britannique a en tout cas indiqué ce jeudi ne pas être informé d’un changement de programme concernant la visite de Charles III en France malgré le mouvement social. "Je ne suis pas au courant d’un quelconque plan pour changer le plan", a indiqué un porte-parole de Downing Street.
La députée écologiste Sandrine Rousseau a demandé mercredi l’annulation de la visite du roi, car, selon elle, la priorité du président de la République doit être de "discuter avec la société qui se soulève" contre la réforme des retraites....
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23/03 - Dieselgate : nouvelle alerte sur 19 millions de véhicules en Europe
Une impression de déjà-vu. Dix-neuf millions de véhicules diesel roulant en Europe présenteraient des niveaux "suspects" d’émissions d’oxyde d’azote (NOx), a alerté, mercredi 22 mars, le Conseil international sur le transport propre (ICCT), une ONG environnementale. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu récemment plusieurs arrêts jugeant illégal un logiciel équipant des véhicules diesel. Ce "dispositif d’invalidation", révélé lors du Dieselgate en 2015, améliore systématiquement les performances du système de contrôle des gaz polluants lors des procédures d’homologation.
🚨“Suspicious” emission levels were found in at least 77% of tests of diesel cars in Europe, indicating the "likely use" of a prohibited defeat device.
🔴We estimate that 19 million cars showing "suspicious" emission levels remain in use in the EU+UK today. #Dieselgate👇🧵 pic.twitter.com/SmjJ9E87RF— The ICCT (@TheICCT) March 23, 2023De quoi parle-t-on ?
"Ces émissions excessives indiquent l’utilisation probable d’une stratégie de calibration du moteur qui peut désormais être classée comme un dispositif d’invalidation interdit sur la base des récents arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)", décrypte l’ONG. Ce dispositif antipollution permet de contrôler la purification des gaz d’échappement des véhicules diesel en fonction de la température extérieure. Le système de filtration des rejets de NOx est réduit ou désactivé quand les températures sont trop basses et au-dessus d’une certaine altitude....
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23/03 - Ukraine : Zelensky dans la région de Kherson, partiellement occupée par la Russie
Les regards se tournent à nouveau vers Zaporijia. La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a alerté, mercredi 22 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué.
Sur le terrain, les attaques russes continuent. Au moins huit personnes ont été tuées dans la nuit lors d’une attaque de drone sur Rzhyshchiv dans la région de Kiev, a déclaré le chef de la police régionale Andrii Nebytov.L'Otan rejette les plaintes de Moscou sur la livraison d'obus à uranium appauvri à Kiev
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a rejeté ce jeudi les plaintes de la Russie, qui a critiqué l'annonce par Londres de la livraison prochaine à l'Ukraine de munitions contenant de l'uranium appauvri. Moscou avait jugé mercredi qu'un tel choix constituerait une "aggravation sérieuse" du conflit, menaçant de "répliquer".
Les pays membres de l'Alliance atlantique "respectent les règles internationales et le droit international dans tout ce qu'ils font pour soutenir l'Ukraine", a déclaré Jens Stoltenberg à l'AFP, interrogé sur les plans britanniques et les plaintes russes. "Ce qui est dangereux, c'est la guerre, qui fait des milliers de morts", a-t-il poursuivi au cours du lancement opérationnel d'une nouvelle flotte d'avions ravitailleurs Otan-UE sur une base aérienne néerlandaise.
"La chose la plus importante qui puisse être faite pour réduire les risques est que le président (Vladimir) Poutine arrête la guerre",...
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23/03 - Les Français et la science : l’étude qui tempère l’alarmisme ambiant
Les Français auraient-ils décroché de la science ? En janvier, une enquête de l’Ifop pour la Fondation Reboot et la Fondation Jean-Jaurès alertait sur la mésinformation scientifique à l’heure des réseaux sociaux. Et révélait la perméabilité des jeunes à l’imaginaire complotiste, ou à d’autres croyances scientifiquement infondées comme l’astrologie ou l’occultisme. Le baromètre de l’esprit critique de l’établissement public Universcience, réalisé en partenariat avec L’Express, vient tempérer ces inquiétudes.
"Ce qui se dégage de cette étude, contrairement à certains discours, c’est qu’il n’y a pas de divorce entre la majorité des Français et la science", se réjouit Romain Pigenel, directeur du développement public et de la communication d’Universcience. Le sondage révèle en effet son importance dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Pour 81 % d’entre eux, elle fait partie de la culture. Un intérêt qui se confirme dans les pratiques : 55 % d’entre eux s’informent au moins une fois par mois sur des sujets scientifiques, et 58 % ont fréquenté un lieu ou un musée de sciences au moins une fois au cours des trois dernières années. Et 63 % affirment que le CO2 produit par les activités humaines est la principale cause du réchauffement climatique.
L’étude pointe cependant des disparités générationnelles, socio-économiques et de genre. Ainsi, les sondés considérés comme "distants" à l’égard de la science, formant un sous-groupe qui ne croit qu’à 39 % en l’indépendance de la communauté scientifique, présentent un profil plus...
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23/03 - Réunions, hiérarchie, organisation… Réinventer le management
Ne leur parlez plus d’encadrer une équipe. 20 % des cadres français ne veulent pas ou plus manager d’après un sondage OpinionWay de 2021 réalisé après les confinements successifs. Mais l’on aurait tort de mettre cette désaffection sur le compte de la pandémie. Si le Covid a engendré des changements et nécessité des ajustements, le mal est plus profond. Injonctions contradictoires venues d’en haut, nouvelles attentes des collaborateurs, réunionite aiguë… les managers - le middle management en particulier - sont à bout de souffle. Le manager tampon a vécu. Les organisations archaïques aussi. Puisse-t-il en être de même dans certaines grandes entreprises françaises, qui au nom d’une vision court-termiste de la performance inspirée des pires standards du modèle anglo-saxon justifient l’injustifiable. En témoigne la pratique glaçante du "ranking" décrite par la journaliste Violaine des Courières dans son livre Le Management totalitaire.
Fort heureusement, plus exigeante et moins docile que ses aînés, la génération Z bouscule les codes. Et la nécessité d’une plus grande autonomie des salariés occupe une place de plus en plus centrale. Le management n’est plus seulement vertical, il est l’affaire de tous, "tout le monde peut et même doit jouer ce rôle", estime Julien Dreher. Comme lui, une nouvelle classe d’entrepreneurs repense la relation aux équipes, teste d’autres méthodes. Comme en atteste le livre Dream Team de Ludovic Girodon qui a compilé les meilleurs retours d’expérience de quelque 400 décideurs. Les récentes...
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23/03 - Une nouvelle franchisée : "J’ai trouvé les démarches plus simples que prévu"
Il est 8 heures en ce mardi brumeux. Le village de Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, sort doucement de sa torpeur. Avenue du Champs de Mars, Laura Royère, 24 ans, jeune femme brune aux cheveux lisses et au regard pétillant, lève le rideau de fer de sa boutique Oya Fleurs. Puis, elle en sort des plantes et des bouquets pour les déposer dans les présentoirs extérieurs. "Après avoir nettoyé le sol de la boutique, je réalise un tri, rince les vases, arrose les monsteras, succulentes et autres terrariums qui en ont besoin, explique celle qui est devenue franchisée Oya Fleurs le 14 octobre 2022. Tout doit être impeccable pour l’ouverture, à 9 heures."
Peu de temps après, une camionnette se gare devant la boutique. Venue des Pays-Bas, elle apporte chaque semaine des fleurs fraîches et de jeunes plantes vertes. "Cela me permet de renouveler mon stock", indique Laura, qui connaît le fonctionnement de cette enseigne sur le bout des doigts. Et pour cause : son Bac Pro en produits de jardin en poche, elle y est entrée comme apprentie en 2017, à l’âge de 17 ans, pour suivre un CAP en apprentissage, un Brevet professionnel, puis un Brevet de maîtrise. Particulièrement douée, elle a décroché le titre de meilleure apprentie de France en 2017 et a été récompensée dans deux catégories lors de la Coupe de France des fleuristes en 2022.Elle a repris la boutique de sa patronne, partie à la retraite
Après un an en tant qu’employée, elle apprend que sa patronne souhaite profiter de sa retraite. Elle lui propose...
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23/03 - Réforme des retraites : hausse de la mobilisation en province, des tensions à Paris
L’intervention d’Emmanuel Macron n’a rien apaisé : les syndicats organisent, ce jeudi 23 mars, une neuvième journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3, convaincus que "l’entêtement" du président de la République va renforcer la détermination des opposants. Cette journée est la première organisée au niveau national après l’adoption de la loi via l’arme constitutionnelle du 49.3, le 15 mars.
> L’Express vous résume l’essentiel sur cette journée
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Une semaine après un huitième round en demi-teinte, les cortèges font de nouveau le plein. A Rouen, la préfecture a dénombré 14 800 manifestants, un record depuis le début du mouvement social, tandis que la CGT en a revendiqué 23 000.
Participation également en forte hausse à Lyon (22 000 à 55 000), Brest (20 000 à 40 000) ou Montpellier (18 000 à 40 000), où la mobilisation est toutefois restée en-deçà des sommets enregistrés lors des précédentes journées, surtout le 31 janvier et le 7 mars.
Le regain par rapport à la précédente journée de mobilisation était aussi observé dans des villes moyennes comme Agen (4 000 à 6 000), Laval (5 200 à 9 600) ou Valenciennes (3 100 d'après...
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23/03 - Guerre en Ukraine : la sûreté de la centrale de Zaporijjia dans un état "précaire"
Les regards se tournent à nouveau vers Zaporijjia. La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a alerté, mercredi 22 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué.
Sur le terrain, les attaques russes continuent. Au moins huit personnes ont été tuées dans la nuit lors d’une attaque de drone sur Rzhyshchiv dans la région de Kiev, a déclaré le chef de la police régionale Andrii Nebytov.Zaporijjia : la sûreté de la centrale nucléaire dans un état "précaire"
La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a mis en garde le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué. Selon l’organisation, la "dernière ligne électrique de secours" de la centrale, endommagée depuis le 1er mars, reste "déconnectée et en réparation". Or, elle lui permet en dernier recours d’assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs.
La centrale dépend depuis trois semaines de l’électricité fournie par une seule ligne externe principale de 750 kV, et "tout dommage (sur cette ligne) entraînera la perte totale de toute l’alimentation hors site de la centrale". "La sûreté nucléaire au sein de la (centrale) reste dans un état précaire", a déclaré Rafael Grossi. "J’appelle une fois de plus toutes les parties à s’engager à garantir la sûreté nucléaire et la protection de la sécurité de la...
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23/03 - La troisième mondialisation a commencé, par Nicolas Bouzou
Le réchauffement climatique, la pandémie de Covid et les tensions géopolitiques nous font basculer dans ce que le professeur d’économie à Harvard Dani Rodrik nomme "le productivisme". Il s’agit pour les Etats d’inciter les entreprises à produire en allant au-delà des allègements de taxes et des déréglementations à la Thatcher - Reagan. Cette "économie de l’offre" du début des années 1980 était idéologiquement libérale. Le productivisme est moins idéologisé. Il mobilise des outils de politiques publiques qui vont des baisses d’impôts aux subventions en passant par une large gamme de réglementations pour inciter, voire obliger, les entreprises à construire des usines de vaccins, des centrales nucléaires, des semi-conducteurs, des avions de combat.
Le fameux Inflation Reduction Act américain, qui déverse des tombereaux de subventions pour que les usines se décarbonent, constitue un exemple abouti de ce productivisme. Joe Biden, le commissaire européen Thierry Breton et, dans une certaine mesure, Emmanuel Macron, y sont désormais convertis. L’Allemagne, culturellement peu à l’aise avec ces interventionnismes qui percutent son ordo-libéralisme, commence à s’y mettre à sa façon : lentement mais sûrement.
Parmi les évolutions précédemment citées, les tensions géopolitiques sont les plus structurantes. Elles nous font entrer dans une "troisième mondialisation", nouvelle infrastructure du capitalisme mondial. La première mondialisation avait concerné les échanges de biens puis de services. Elle a émergé spontanément sous...
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23/03 - Violences post-49.3 : "Quand la police va au contact, il y a des dommages collatéraux"
Mais où est donc passée la "méthode Nunez" ? Au début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, la gestion du maintien de l’ordre imprimée par le nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nunez, avait semblé différente de celle de son prédécesseur. Entre mise à distance des forces de l’ordre et co-gestion avec les organisations syndicales, l’approche très offensive de Didier Lallement paraissait avoir été abandonnée. Pour autant, depuis jeudi dernier, à l’occasion des mobilisations contre l’usage du 49.3, le ton s’est durci.
Plus de 500 interpellations ont eu lieu dans Paris, beaucoup de manifestants finissant par être relâchés plusieurs heures plus tard, sans poursuite. Des vidéos mises en ligne montrent des forces de l’ordre n’hésitant plus à aller au contact des manifestants. Lundi, un policier de la Brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M) a été filmé mettant un violent coup de poing à un homme. Mardi soir, d’autres images, cette fois d’un homme présenté comme un SDF tombant puis insulté par des CRS, place de la République à Paris, ont circulé sur les réseaux sociaux. Une autre vidéo a également été publiée, montrant un policier lançant une grenade en l’air en direction de la foule, avant qu’elle atterrisse sur la tête d’un manifestant. Comment expliquer ces images et ce changement d’attitude des forces de l’ordre ? Éléments de réponse avec Mathieu Zagrodzki, chercheur spécialisé dans la sécurité intérieure et la police, auteur de Que fait la police ? Le rôle du policier dans la...
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23/03 - BuzzFeed, du prix Pulitzer à ChatGPT : les raisons d’un échec
Cela fait plus de dix ans que BuzzFeed cherche son modèle économique comme un cochon périgourdin sa truffe. Aujourd’hui, la bête s’essouffle. Ces derniers jours, le cours de l’action Buzzfeed est tombé aux alentours de 1 dollar, flirtant avec l’infamante catégorie de ce qu’on appelle les penny stocks, ces vaisseaux fantômes du Nasdaq. Sa quête de la martingale parfaite, son fondateur Jonah Peretti l’avait pourtant prêchée avec talent au point d’en faire une doxa qui a inspiré les médias du monde entier. Retour rapide sur une bulle.
En 2006, Peretti travaille au Huffington Post, lorsqu’il crée un laboratoire destiné à booster l’audience du site d’information en multipliant la viralité des contenus – d’où le nom de BuzzFeed. Il en naîtra un algorithme puissant qui fera la fortune du HuffPost. L’équipe de BuzzFeed n’a pas son pareil pour créer et disséminer les contenus qui marchent et les faire proliférer chez les autres, récoltant au passage audience et revenu publicitaire. Ceux-ci proviennent des marques pour lesquelles BuzzFeed produit articles et vidéos sur mesure, et qui sont diffusés partout sur les réseaux sociaux. C’est l’explosion de ce qu’on appelle les "contenus distribués".
Sur le papier, la mécanique est épatante. Pas besoin d’avoir un site puisque les diffuseurs sont partout : Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest, Snap. Sur cette idée, Buzzfeed lève des monceaux d’argent : parti avec 3,5 millions de dollars apportés par Hearst Ventures – la division capital-risque du géant de la presse magazine – le...
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23/03 - David Goodhart : "La situation autour des retraites me rappelle le Brexit"
L’essayiste et journaliste David Goodhart, célèbre pour sa distinction entre "Somewhere" ("ceux de quelque part") et "Anywhere" ("ceux de partout"), est l’un des meilleurs analystes des fractures de nos sociétés contemporaines. Actuellement en France, l’intellectuel anglais observe avec une curiosité incrédule notre déchirement national autour de la réforme des retraites. Pour L’Express, il analyse cette crise qui lui rappelle le précédent du Brexit. Entretien.
L’Express : En tant que Britannique, les protestations suscitées en France par la réforme des retraites vous surprennent-elles ?
David Goodhart : Non. Cette contestation est plus politique que d’habitude, et constitue elle-même une réaction à un acte politique particulièrement agressif de la part d’Emmanuel Macron : le recours au 49-3. Ces deux sources de légitimité qui s’affrontent - présidence de la République et Assemblée nationale - me rappellent le Brexit : les résultats du référendum s’opposaient aux vœux du Parlement.
A ces deux sources de légitimité, certains Français en ajoutent une troisième, la rue, en réactivant le mythe de l’insurrection populaire…
A chaque fois, les gens utilisent ce langage très radical de l’insurrection. Beaucoup de personnes sont très énervées, mais la France est une démocratie parlementaire et présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé cette réforme, et le peuple l’a élu. Il a ses raisons : le pays est lourdement endetté. Cela ne signifie pas qu’il peut faire tout ce qu’il veut. Il aurait dû se douter que les gens...
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23/03 - PODCAST. L’Union européenne face au défi du protectionnisme américain
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon analyse la stratégie de l’Union européenne contre le protectionnisme américain avec Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express, et Isabelle Ory, correspondante à Bruxelles.
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L’équipe : Xavier Yvon (présentation et écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Commission européenne, Chaine YouTube Power Rangers, Hamilton
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Sean Gallup/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : En préambule, je tiens à vous avertir : au cours de cet épisode, vous allez entendre des extraits d’une comédie musicale américaine sur des airs hip-hop, je vous parlerai d’une série télévisée pour enfants avec des héros en collants colorés et surtout il sera question de l’avenir de la construction européenne.
Vous ne voyez pas encore le rapport. Mais je vous promets qu’il va vous apparaître très naturellement, progressivement et qu’à la fin, il vous semblera évident. Grâce à cet épisode, vous serez capable d’expliquer pourquoi l’Union européenne joue en ce moment sa survie dans la nouvelle mondialisation de l’économie que dessinent la Chine et les Etats-Unis.
Pour aller plus loin
PODCAST. A quoi pourrait ressembler l’Union européenne en 2050 ?
PODCAST. Les Etats-Unis, véritables...
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23/03 - Général Yakovleff : "L’armée russe fait toujours preuve d’une incroyable incompétence"
La nouvelle offensive russe semble bien à la peine. Pour l’heure, les multiples assauts lancés ces dernières semaines par les forces russes autour de la ville de Bakhmout se sont davantage résumés à du "grignotage" territorial qu’à une réelle percée des lignes ukrainiennes. Après plus d’un an de conflit, ont-elles encore la capacité de progresser sur le front ukrainien ? "L’armée russe a perdu une grande partie de sa capacité offensive. Même si elle dispose encore d’une force importante, elle est aujourd’hui beaucoup moins puissante que ce qu’elle n'était avant le début de l’invasion", juge le général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d'état-major du Shape, le commandement suprême interallié pour les opérations de l'Otan. Entretien.
L’Express : Comment se passe la nouvelle offensive russe ?
Général Michel Yakovleff : Pas très bien. Cette offensive a commencé au mois de janvier et semble déjà en train de s'essouffler. Apparemment, les Russes avaient en tête de faire craquer l’armée ukrainienne sur l’ensemble de la ligne de front, mais ce sont finalement eux qui se sont le plus épuisés dans cet effort. Les forces russes commencent par exemple à être confrontées à des pénuries de munitions, notamment en ce qui concerne les obus d’artillerie. En parallèle, il faut souligner que leurs gains territoriaux sont ridicules : il n’y a eu aucune avancée significative.
Comment expliquer un résultat aussi peu concluant ?
Cela tient essentiellement à une stratégie complètement inadaptée. Déjà, les Russes n’avaient pas concentré...
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22/03 - Trains, métros, école… Ce qu’il faut savoir sur les grèves de ce jeudi
Les propos d’Emmanuel Macron, ce mercredi 22 mars sur TF1 et France 2, n’auront en rien apaisé la colère des Français hostiles à la réforme des retraites. Alors que le chef de l’Etat a fait part de son souhait de voir appliquer la loi à partir du 1er septembre 2023, les grévistes entendent bien se mobiliser une neuvième fois, ce jeudi, pour faire entendre leur voix. Secteur par secteur, voici à quoi s’attendre.Le service des trains et métros "très perturbé"
Ce jeudi, il sera difficile de se déplacer à travers la France en train. La SNCF prévoit la mise en service de la moitié des TGV Inoui et Ouigo, du tiers des TER et d’aucun intercités, à l’exception de deux allers-retours Paris-Clermont et Paris-Brive. Du côté des transiliens, gérés par la SNCF, il faudra compter un train sur deux pour la ligne K et un sur trois pour les lignes H, J, L, N, P et U.
[#MouvementSocial] À la suite d’un préavis appelant à une journée de grève interprofessionnelle le jeudi 23 mars, la #RATP prévoit un trafic très perturbé sur les réseaux RER et Métro. Le trafic sera quasi normal sur les réseaux Bus et Tramway. ⤵️ pic.twitter.com/JvDEkEs5X1— RATP Group (@RATPgroup) March 21, 2023
Concernant le métro parisien, la RATP prévoit un trafic très restreint sur la plupart des lignes, notamment aux heures de pointe, à l’exception des 7, 7bis et 9, qui circuleront à la fréquence d’un train sur deux, et des 1,14 et 4, qui sont automatiques. Prévoir, par exemple, un train sur trois sur les lignes 2,3,5,6,8,12, et une fermeture au plus tard à 20...
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22/03 - Guerre en Ukraine : que sont les obus à "uranium appauvri", que Londres pourrait fournir à Kiev ?
Dans l’idée de fournir à l’Ukraine les armes les plus efficaces possibles, afin que la contre-offensive à venir puisse s’avérer décisive, la Grande-Bretagne a annoncé, par la voix de sa vice-ministre de la Défense, qu’elle envisageait de fournir à Kiev des obus contenant de "l’uranium appauvri". Une annonce qui n’est pas passée inaperçue, tant le sujet de l’envoi ou non de telles munitions est un sujet débattu par les Occidentaux.
"L’uranium appauvri est une matière produite artificiellement par l’homme, un sous-produit du processus d’enrichissement de l’uranium", explique à L’Express Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité. Et l’expert précise d’emblée ce qu’il faut entendre par "appauvri" : ce type d’uranium possède moins d’isotopes 235 que celui présent à l’état naturel. Pourtant, contre la pensée instinctive, la radioactivité globale de ce type d’uranium s’avère être très nettement supérieure à celle que l’on trouve dans l’écorce terrestre. En termes de chiffres, la comparaison est saisissante. Alors que dans la plupart des sols, l’uranium naturel possède une radioactivité de 40 Becquerels (l’unité de mesure de la radioactivité d’une matière) par kilogramme en uranium 238, celle de l’uranium appauvri dépasse, pour une même quantité, les 10 millions de Becquerels.Une contamination durable des zones concernées
Si la Grande-Bretagne réfléchit à livrer de telles munitions à l’Ukraine, c’est parce qu’elles seraient particulièrement...
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22/03 - Crypto : quels sont les pays qui en utilisent le plus ?
C’est une image de chien amusante comme on en trouve des millions sur Internet. Mi-février, Elon Musk postait une photo de son chien Floki déguisé en PDG de Twitter. Connaissant son goût pour les messages à double sens, les amateurs de crypto se sont alors rués sur le token Floki, faisant grimper son cours de 40 % en 24 heures. Comme le président du Salvador Nayib Bukele, le patron américain de SpaceX et de Tesla est, en effet, une personnalité très suivie par la communauté crypto. La popularité de ces stars n’est cependant pas représentative des pays qui utilisent le plus les cryptomonnaies au quotidien.
A l’occasion de la Paris Blockchain Week (du 21 au 23 mars), dont L’Express est partenaire, nous nous sommes penchés sur les nouvelles places fortes de ce secteur. Une géographie hautement révélatrice des atouts et des points faibles de cette nouvelle finance qui affirme rendre les tiers de confiance superflus.
Les pays émergents dominent ainsi largement le classement 2022 du taux d’adoption des cryptos réalisé par le cabinet de référence Chainalysis. Dans le trio de tête se trouve le Vietnam, suivi des Philippines et de l’Ukraine. Viennent ensuite l’Inde, les Etats-Unis, le Pakistan, le Brésil, la Thaïlande et la Russie. La raison à cela ? "Les cryptomonnaies offrent des avantages uniques et des bénéfices tangibles aux personnes qui vivent dans des conditions économiques instables", observent les auteurs du rapport. C’est notamment le cas des pays en proie à une inflation galopante comme l’Argentine...
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22/03 - Retraites, Ukraine, adolescents : le courrier des lecteurs de L’Express
Oui à la retraite par capitalisation
Philippe Schnabel, Grasse (Alpes-Maritimes)
J’ai lu avec plaisir l’article d’Antoine Buéno qui remet en question la retraite par répartition, énorme totem de nos gouvernants. Pourquoi ne pas introduire une part de capitalisation (10 % dans un premier temps par exemple) et faire progresser cette part selon les besoins ? L’évolution de ce taux étant, chaque année, soumise à un vote à l’Assemblée, dans le cadre de la discussion sur le budget. ("Retraites : les régimes par répartition ne sont pas écologiquement soutenables", L’Express du 9 mars).
Age de départ et niveau de vie
Claude Joubert, Penvins (Morbihan)
La France est 19e au classement des pays de l’OCDE pour leur PIB par habitant. Logique : nous travaillons moins que les autres et créons moins de richesses. En repoussant l’âge de départ à la retraite, on améliorerait le niveau de vie moyen, mais les Français ne veulent pas le comprendre car, depuis très longtemps, l’Etat distribue des revenus complémentaires aux citoyens en creusant la dette publique. La question est : jusqu’à quand ? (" Retraites : le “sacrifice de trop” ?", L’Express du 16 mars).
La mauvaise foi de Macron
Pâris Bouttement, Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
Baser le financement exclusivement sur les actifs quand ceux-ci sont de moins en moins nombreux au regard du nombre de retraités est suicidaire. Malheureusement, Emmanuel Macron a rejeté toutes les propositions de financement autres, comme la participation des retraités aisés, la taxation des...
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22/03 - Interview d’Emmanuel Macron : un président peau de chagrin
"Le cercle de vos jours, figuré par cette Peau, se resserrera suivant la force et le nombre de vos souhaits, depuis le plus léger jusqu’au plus exorbitant" : le héros de Balzac, le jeune Raphaël de Valentin, n’aurait jamais dû pousser la porte du vieil antiquaire. Plus dure sera sa chute. Il existe aussi une fatalité des seconds mandats présidentiels. Ce qui n’était déjà pas simple pour François Mitterrand ou Jacques Chirac l’est encore moins pour Emmanuel Macron, à une époque où les usures politique et médiatique sont démultipliées.
L’actuel chef de l’Etat le sait, il connaît ce risque d’enlisement. "On apprend des erreurs de ses prédécesseurs, observe un conseiller. Le meilleur moyen de lutter contre l’enlisement, c’est le mouvement." L’interview présidentielle sur TF1 et France 2, ce mercredi 22 mars, avait cet objet : noyer sous l’avalanche des chantiers évoqués l’impression, ou le risque, de l’immobilisme que pointe pourtant l’abandon, dans son état actuel, du projet de loi sur l’immigration, préparé de longue date par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Mais le temps qui passe réduit le champ des possibles, même pour un président – surtout, de nos jours, pour un président. Emmanuel Macron a fait le coup de l’acte 2, en présentant, lors d’une conférence de presse le 25 avril 2019, au sortir de la crise des gilets jaunes, "la nouvelle méthode que je souhaite : l’humain remis au cœur du projet". Il a personnalisé la promesse de changement : "Sachons nous réinventer, moi le premier", ça, c’était en 2020....
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22/03 - Retraites : face à Emmanuel Macron, Laurent Berger pris au piège de la provocation
Mardi 21 mars, cette expression sur la "foule sans légitimité". Mercredi 22 mars, ce "je regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé de compromis". Ces derniers jours, Emmanuel Macron n’a rien fait pour faciliter une sortie de crise sur les retraites avec la CFDT. Au contraire. Aussitôt après l’intervention télévisée du chef de l’Etat, Laurent Berger lui a renvoyé sur Twitter un virulent : "Déni et mensonge ! La CFDT a un projet de réforme des retraites. Macron 2019 l’avait compris il avait repris notre ambition d'un système universelle (sic)." Face à ce président inflexible, le leader de la CFDT n’a d’autre choix que de hausser le ton. Pas franchement sa méthode favorite, surtout lorsqu’un texte a été adopté par le Parlement.
Le numéro 1 de la CFDT le sait mieux que quiconque. Lancer un conflit social est aisé. En sortir l’est infiniment moins. Depuis son accession à la tête du syndicat en 2012, Laurent Berger a toujours pris soin de préparer minutieusement les après-manifs. Pas question de retomber dans le piège de 1995 après le soutien de Nicole Notat à la réforme Juppé ou dans celui de 2003 et du "compromis acceptable" délivré par François Chérèque à la réforme Fillon. Chaque fois, ces dernières années, il a trouvé des dénouements satisfaisants. Jusqu’à cette fichue réforme des retraites de 2023.
Cette fois, avant une nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi 23 mars, la tension est toujours aussi vive et le dénouement aussi incertain. Les portes permettant d’éteindre la contestation tout en gardant la tête...
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22/03 - Quand la France brade ses trésors nationaux, par Sylvain Fort
Cette semaine, je vais vous conter une histoire merveilleuse. C’est celle d’un manuscrit médiéval appelé le "Codex Irmengard". Il fut réalisé au XIe siècle en Allemagne, à la demande d’une riche mécène, Irmengard de Nellenburg, parente aussi bien du pape Léon X que de l’empereur ottonien Henri II.
Œuvre des copistes bénédictins de l’abbaye de Reichenau, sise sur une île du lac de Constance, ce manuscrit comporte des enluminures sublimes, illustrant les grandes scènes des Evangiles. Les copistes ont opté pour des couleurs tendres de rose pastel et de vert émeraude, ou pour des orangés vifs et des bleus profonds. La fraîcheur et la beauté de cette œuvre sont bouleversantes. Pourvus d’un sens aigu de la dramaturgie, les moines ont parfois aussi employé les deux pages en regard pour donner plus d’ampleur à une scène. Trait émouvant, Irmengard dédia ce recueil à son mari Werner et à son fils Adalbert, tous deux tués dans la bataille de Civitate (1053). Une planche sur deux pages nous montre Irmengard offrant au Christ son mari, qui lui-même lui offre l’évangéliaire, comme un viatique vers l’au-delà.
Figurez-vous que ce manuscrit voyagea. Il quitta l’abbaye pour migrer vers la Lorraine, en France. On retrouve sa trace à Toul au XVIIe siècle, puis à Saint-Mihiel dans la Meuse au XVIIIe siècle. Cette merveille d’art et de spiritualité est acquise chez un libraire de Saint-Mihiel en 1830 par un curé et futur évêque, Charles Didiot (Pierre Jova raconta cela jadis dans le magazine La Vie). Il en fit don à son parent Jules...
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22/03 - Macron sur TF1 et France 2 : retraites, Borne… Ce qu’il faut retenir de l’interview présidentielle
Les deux motions de censure déposées à l’Assemblée nationale ayant été rejetées ce lundi 20 mars, la réforme des retraites a été définitivement adoptée. Mais les opposants au texte, très engagés dans la rue, ne comptent pas cesser leur combat. Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce jeudi, Emmanuel Macron s’est exprimé, ce mercredi, aux 13H de France 2 et TF1.La réforme des retraites va poursuivre son "chemin démocratique"
Le président de la République a annoncé que le texte allait poursuivre son "chemin démocratique", avec l’espoir qu’il entre en vigueur au 1er septembre 2023. Actuellement, la loi est entre les mains du Conseil constitutionnel, qui doit la valider. Quand ce sera fait, Emmanuel Macron souhaite que le décalage de l’âge légal de départ à la retraite soit repoussé "de trois mois supplémentaires" avant la fin de l’année. Ainsi, cela permettra "d’augmenter d’environ 600 euros par an en moyenne le montant des pensions de 1,8 million de retraités"."J’ai pris l’engagement de faire la réforme"
Interrogé sur la crise sociale qui sévit en France, Emmanuel Macron a dénoncé "les faits de violence inadmissibles perpétrés contre certains élus", tout en se disant soucieux des Français inquiets. "Cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire, a déclaré le chef de l’Etat. Dans les années 2030, il y aura vingt millions de retraités, le système actuel n’est pas viable et il n’y a pas 36...
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22/03 - Becht - Zacharopoulou : "Le projet Global Gateway est une opportunité pour nos entreprises"
Dans "Qui veut être mon associé ?" sur M6, de jeunes créateurs de start-up tentent de convaincre des entrepreneurs chevronnés. Le 23 mars, à Paris, deux jeunes ministres vont se livrer au même exercice du "pitch" devant un parterre de patrons. Mais pas pour leur demander de l’argent : pour leur en proposer ! Organisé par Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État en charge de la francophonie et du développement, et Olivier Becht, ministre délégué au Commerce extérieur, ce séminaire vise à mieux faire connaître un vaste plan d’investissement porté par la Commission européenne, "Global Gateway". Depuis son lancement fin 2021, cette "stratégie de connexions durables et fiables au service des citoyens et de la planète" s’était perdue dans les méandres de la technocratie bruxelloise. Son objectif est pourtant simple : financer des infrastructures essentielles (ports, routes, hôpitaux, fibre optique…) en Afrique, en Amérique du Sud et dans la zone indo-pacifique, en plaçant les industriels européens aux avant-postes. Chrysoula Zacharopoulou et Olivier Becht en détaillent les opportunités pour les entreprises françaises.
L'Express : Quelle est la philosophie du plan "Global Gateway" mis en œuvre par la Commission européenne ?
Chrysoula Zacharopoulou : En décembre 2021, la Commission européenne a présenté ce dispositif qui permet de mobiliser des financements publics et privés avec le drapeau européen partout dans le monde. Une enveloppe de 300 milliards d’euros est prévue, dont la moitié destinée au continent...
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22/03 - Manifestations contre le 49.3 : qu’est-ce que la "Brav-M", accusée de violences policières ?
Elles sont dans le viseur d’une partie de l’opposition. Alors que le mouvement social se durcit contre la réforme des retraites, des manifestants dénoncent des violences policières de la part des "Brigades de répression de l’action violente motorisées" (Brav-M), ces unités de police créées en 2019 pendant le mouvement des gilets jaunes.
Dans un courrier adressé au ministère de l’Intérieur que France Info s’est procuré, trois députés de La France insoumise - Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis - demandent le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M". A minima, ils demandent au ministre de l’Intérieur de "suspendre" le recours à ces brigades dans le cadre de "votre doctrine de maintien de l’ordre". Si ces brigades sont souvent décriées, les trois députés estiment qu’elles sont loin "d’assurer un retour à l’apaisement" et que "leur intervention participe de l’augmentation des tensions".
Les BRAVM sont des brigades de la mort. Il faut les interdire, pour toujours. Ce ne sont pas des policiers, ce sont des miliciens qui cherchent la violence et l’affrontement. https://t.co/lZYwP95txj— Thomas Portes (@Portes_Thomas) March 22, 2023
Composées de binômes formés d’un motard et d’un policier, les "Brav-M" se distinguent de leurs collègues par leur mobilité. Sur le terrain, elles sont toujours accompagnées par des fourgons qui transportent des renforts et évacuent les personnes interpellées. L’objectif de la "Brav-M" : permettre une grande réactivité aux forces de l’ordre lorsqu’il faut intervenir dans un...
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22/03 - Macron sur TF1 et France 2 : retraites, Borne… Ce qu’il faut retenir de l’interview présidentielle
Les deux motions de censure déposées à l’Assemblée nationale ayant été rejetées ce lundi 20 mars, la réforme des retraites a été définitivement adoptée. Mais les opposants au texte, très engagés dans la rue, ne comptent pas cesser leur combat. Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce jeudi, Emmanuel Macron s’est exprimé, ce mercredi, aux 13H de France 2 et TF1.La réforme des retraites va poursuivre son "chemin démocratique"
Le président de la République a annoncé que le texte allait poursuivre son "chemin démocratique", avec l’espoir qu’il entre en vigueur au 1er septembre 2023. Actuellement, la loi est entre les mains du Conseil constitutionnel, qui doit la valider. Quand ce sera fait, Emmanuel Macron souhaite que le décalage de l’âge légal de départ à la retraite soit repoussé "de trois mois supplémentaires" avant la fin de l’année. Ainsi, cela permettra "d’augmenter d’environ 600 euros par an en moyenne le montant des pensions de 1,8 million de retraités"."J’ai pris l’engagement de faire la réforme"
Interrogé sur la crise sociale qui sévit en France, Emmanuel Macron a dénoncé "les faits de violence inadmissibles perpétrés contre certains élus", tout en se disant soucieux des Français inquiets. "Cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire, a déclaré le chef de l’Etat. Dans les années 2030, il y aura vingt millions de retraités, le système actuel n’est pas viable et il n’y a pas 36...
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22/03 - Guerre en Ukraine : le président Zelensky visite le front près de Bakhmout
Le président Volodymyr Zelensky s'est rendu, ce mercredi 22 mars, sur le front dans l'Est près de Bakhmout, ville devenue symbole de la résistance ukrainienne, tandis qu'une frappe russe sur un immeuble d'habitation a fait une trentaine de blessées et un mort à Zaporijia.Zelensky près de Bakhmout
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu mercredi sur la ligne de front dans la zone de Bakhmout, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, a annoncé son service de presse. "Région de Donetsk. Positions de première ligne des militaires ukrainiens en direction de Bakhmout. Honoré d’y être aujourd’hui et de décorer nos héros", a déclaré le président dans un message sur Telegram en publiant une vidéo de ce déplacement. "Vous avez un destin difficile mais historique, celui de protéger notre terre et de tout rendre à l’Ukraine, pour nos enfants", a-t-il poursuivi avant de rendre hommage aux soldats tués "dans l’Est et généralement dans cette guerre". La ville de Bakhmout, qui comptait environ 70 000 habitants avant l’invasion russe lancée en février 2022, est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le déclenchement de la guerre.
President Zelensky today visited the troops around #Bakhmut, honoring the men and women on the frontline. #Zelensky #Ukraine pic.twitter.com/0CAd51wfjP— Soloveyko 🇺🇦 (@soloveykoua) March 22, 2023Quatre morts dans une attaque de drones russes
Quatre personnes ont été tuées dans une attaque de drones russe ayant touché un lycée professionnel dans la...
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22/03 - En Colombie, des rois du monde sans lendemain, par Christophe Donner
Je me souviens de Medellin. Je n’avais encore jamais entendu parler du cartel. Mais le taxi qu’on avait pris à l’aéroport nous avait tout de suite mis dans l’ambiance, vantant sa ville comme la plus violente du monde. Il avait lu ça dans le Guinness des records et il en était à la fois désolé et fier. Plus fier que désolé, en fait. En tout cas, il nous vendait cette violence locale comme une attraction touristique. De fait, la nuit fut chaude. On nous avait donné l’adresse d’un "bon hôtel" qui s’est avéré un désastre de bruits, de chaleur, de bagarres et d’arrestation. Des flics un peu partout, des camés, des voitures blindées. Ça ne nous avait pas empêché de passer la nuit dans les bars, les boxons, les hammams, et de baiser comme des dingues.
Et au petit matin, du côté de la cathédrale Metropolitana, c’étaient les mangues, les vertes à croquer avec du sel, les mûres à se dégouliner les doigts de jus comme jamais une mangue ne pourra être aussi sucrée, succulente. On repartait le lendemain pour la côte Pacifique, autre forme de sauvagerie, mais naturelle, pas moins risquée, les moustiques, les serpents, les autochtones. Et l’océan qui porte si mal son nom.
Quelques dizaines d’années plus tard, en allant voir le film de Laura Mora, Los Reyes del Mundo, je savais que je ne retrouverai rien de tout ça. Et pourtant si, un peu. Les enfants des rues de Medellin y sont toujours livrés à eux-mêmes, à l’état sauvage dans une ville où, s’ils trouvent à manger, à dormir, c’est en prenant la place des chiens, après leur...
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22/03 - Garett Jones : "Les immigrés changent les natifs, parfois en bien, parfois en mal"
Garett Jones est fasciné par Singapour. Ce professeur d’économie à l’université George Mason (Virginie), réputée pour la qualité de sa recherche dans ce domaine, en a même fait l’exemple-roi d’une trilogie d’ouvrages, tous inédits en français. Hive Mind : How Your Nation’s IQ Matters So Much More Than Your Own (2015) s’intéressait à l’impact de l’intelligence moyenne d’un pays sur son niveau de richesse. 10 % Less Democracy : Why You Should Trust Elites a Little More and the Masses a Little Less (2020) s’interrogeait sur le degré de démocratie optimisant les performances d’un pays.
Paru mi-novembre, The Culture Transplant : How Migrants Make the Economies They Move to a Lot Like the Ones They Left (Stanford Business Books) questionne lui les effets à long terme de l’immigration sur la trajectoire d’une nation, en se nourrissant notamment d’analyses statistiques et des nombreuses études publiées sur le sujet depuis le début du siècle. Rattaché à l’école du "choix public", Garett Jones nage plutôt dans les eaux glacées du calcul coûts/avantages que dans les grands débats moraux… Entretien.
L’Express : En quoi consiste votre théorie de la "transplantation culturelle" ?
Garett Jones : Depuis quelques années, je me pose, comme beaucoup d’économistes, la même question qu’Adam Smith, celle de la nature et des causes de la richesse des nations. Notre champ de recherche a fait beaucoup de progrès sur ses causes immédiates : des individus intelligents, beaucoup de machines et de capitaux, des institutions et un système...
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22/03 - Covid-19 : taux d’incidence et de positivité… Ces indicateurs à la hausse
Les indicateurs sanitaires vont-ils à nouveau se teinter de rouge ? Le 21 mars, la France comptait 11 519 nouveaux cas confirmés, soit une hausse de 15,9 % en sept jours. Sans surprise, le taux d’incidence a également gonflé, puisqu’il est passé au-dessus de la barre des 50 pour atteindre 69,2 contaminations pour 100 000 habitants au 18 mars, autrement dit une montée de 26 % en une semaine. Au début du mois de mars, il était encore à 38. Idem pour le taux de positivité qui a gonflé de 31,1 % en sept jours, pour se hisser à 13,3 %, d’après Santé publique France. "On observe une augmentation assez régulière du nombre de cas depuis une quinzaine de jours. Il faut dire qu’on part de très bas, même si ce chiffre est probablement sous-estimé", explique à L’Express Yannick Simonin, virologiste et enseignant chercheur à l’université de Montpellier.
Pour l’instant, l’impact à l’hôpital reste limité. Selon CovidTracker, le nombre de lits occupés pour Covid-19 est de 13 334, ce qui marque une légère augmentation comparée aux semaines précédentes. Les admissions quotidiennes à l’hôpital suivent la même ligne : elles sont chiffrées à 384.6 au 21 mars, contre 283 au 27 février. Et concernant les admissions quotidiennes en soins critiques pour Covid-19 ? Au 21 mars, on en compte 38, en hausse (+ 43 %) par rapport à la semaine dernière. "Ce chiffre reste faible, mais il a tendance à augmenter. Ça nous rappelle que le Covid-19 est toujours présent et qu’il circule toujours", commente Yannick Simonin.
Par ailleurs, il y a en moyenne...
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22/03 - "Pour l’enseignement des oeuvres en langues régionales à l’école"
En cette Semaine de la Langue française et de la Francophonie, notre collectif "Pour les littératures en langues régionales à l’école" fait parvenir à Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, une pétition ayant recueilli plus de 10 000 signatures, dont celles de très nombreuses personnalités (parmi lesquelles Patrick Chamoiseau, Francis Cabrel, Mona Ozouf, Paul Molac, Azouz Begag, Bernard Cerquiglini…).
Le patrimoine littéraire français ne se limite pas aux productions écrites en langue française. Depuis des siècles, la création poétique, narrative, théâtrale, argumentative en langues dites "régionales" est abondante et éminemment digne d’intérêt. Elle est connue et reconnue à travers le monde.
Or, comme ce fut longtemps le cas de la littérature féminine, tout cet archipel de créations écrites est aujourd’hui largement ignoré par les programmes scolaires de notre pays. Et donc par la majeure partie des Français.Une tradition de mépris remontant à l’Ancien Régime
Afin de mettre un terme à cette injustice, nous demandons que ces programmes soient reconsidérés et intègrent officiellement l’enseignement d’œuvres créées par des autrices et auteurs qui, pour être ancrés dans leur culture "régionale", n’en ont pas moins une portée universelle.
La France ne s’émeut guère d’une contradiction profonde entre ses déclarations d’intention et son action réelle. Elle s’enorgueillit de posséder une littérature mondialement reconnue, récompensée cette année encore par un prix Nobel, attribué à une femme. Elle se bat sans relâche,...
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22/03 - Guerre en Ukraine : quatre morts dans une attaque de drones russes sur un lycée
Alors que le président chinois Xi Jinping a quitté Moscou ce mercredi matin après un voyage de deux jours en Russie, le Fonds monétaire international a annoncé, ce mardi 21 mars, avoir conclu un accord avec l’Ukraine pour un financement sur quatre ans d’une valeur d’environ 15,6 milliards de dollars, offrant les fonds dont le pays a besoin alors qu’il continue de se défendre contre l’invasion russe.
Sur le terrain, alors que les combats continuent à Bakhmout, quatre personnes ont été tuées dans une attaque de drones russes survenue dans la nuit de mardi à mercredi dans la région de Kiev, a indiqué dans la matinée l’administration militaire régionale.Quatre morts dans une attaque de drone
Quatre personnes ont été tuées dans une attaque de drones russe ayant touché un lycée professionnel dans la région de Kiev durant la nuit de mardi à mercredi, selon un nouveau bilan annoncé par les autorités. "Plus de vingt drones meurtriers iraniens" lancés contre l'Ukraine, "ainsi que des missiles, de nombreux bombardements. Tout cela c'est juste la dernière nuit de terreur russe", a dénoncé sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky condamnant des "frappes criminelles".
Au total, la Russie a lancé 21 drones contre l'Ukraine dans une attaque qui a commencé peu avant minuit, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne, précisant en avoir abattu 16.Guerre en Ukraine : la situation au 21 marsUn plan d’aide de 15,6 milliards de dollars du FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi être parvenu à un accord...
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22/03 - Management : "En Chine, on valorise les capacités d’observation"
Comment expliquer, d’un côté, la compétitivité et la réussite des entreprises chinoises (Huawei, Alibaba ou Tencent) et, de l’autre, la difficulté des Occidentaux à s’implanter dans l’empire du Milieu, comme l’ont montré les échecs d’Amazon et de Carrefour ? Pour Sandrine Zerbib et Aldo Spaanjaars, la réponse à cette question s’explique en partie par une forme de management proprement asiatique qu’ils décrivent dans Dragon tactics, les tactiques des entrepreneurs chinois pour mieux diriger dans l’incertitude (Ed. Dunod). Les auteurs connaissent bien le pays : le second fut PDG de Lacoste-Chine lorsque la première y a lancé avec succès la filiale d’Adidas. Depuis Shanghai où elle dirige aujourd’hui une entreprise d’e-commerce, Sandrine Zerbib nous a accordé un entretien.
L'Express : Selon vous, quelle est la différence fondamentale entre le management "à la chinoise" et la gestion occidentale ?
Sandrine Zerbib : Si je devais n'en donner qu’une seule, je dirais que c’est la valorisation des capacités d’observation. En Chine, quelqu’un qui a du génie n’a pas des idées géniales ou pense "bien", mais possède avant tout un grand sens de l’observation. Grâce à cette capacité, il va savoir, très en amont, saisir les opportunités. Par exemple, dans les entreprises de la mode, il faut à la fois une faculté pour comprendre ce que veut le client chinois qui est absolument unique et une capacité à percevoir les microtendances qui se dessinent. Les consommateurs d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux d’hier qui prenaient ce...
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22/03 - Retraites : une réforme indispensable, une méthode coupable
Il ne faut pas être grand clerc pour constater à quel point l’exécutif est passé à côté de sa réforme des retraites. Et il faudrait être aveugle pour se satisfaire du fait qu’elle est passée. Oui, la motion de censure a été écartée à 9 petites voix près, et le texte entérinant la retraite à 64 ans a donc été adopté. Mais à quel prix ! Des partenaires sociaux qui se sentent floués, un gouvernement essoré, un exécutif isolé, un Parlement laminé, un peuple exaspéré. Tous nos voisins ou presque, confrontés à la même réalité démographique, sont parvenus à remonter l’âge de départ à la retraite – parfois jusqu’à 67 ans – sans mettre le feu dans la rue.
A chacun sa méthode, mais celle utilisée par le pouvoir a incontestablement péché. D’abord, par son absence ou plutôt son trop-plein, de justifications. A force de changer de discours – et de méthodologie –, l’exécutif a non seulement perdu les Français en route, mais surtout une partie de sa crédibilité. Ensuite, par le choix du calendrier. Il n’y a jamais un moment idéal pour demander un effort aux Français, et beaucoup de dirigeants préfèrent la procrastination à l’action. Reconnaissons au chef de l’Etat sa détermination. Mais la séquence post-Covid/guerre en Ukraine/poussée inflationniste n’était, loin s’en faut, pas la plus optimale pour (ré) engager "la mère des réformes", quand bien même le relèvement de l’âge de la retraite figurait dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron.
Encore eut-il fallu disposer des bons capteurs et des bons alliés pour mener la bataille. Mais les deux ont...
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22/03 - PODCAST. Réforme des retraites : l’échec d’aujourd’hui et le casse-tête de demain
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon vient discrètement écouter les discussions entre Laureline Dupont, Erwan Bruckert, Paul Chaulet, et Olivier Pérou, journalistes au service Politique de L'Express.
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L'équipe : Xavier Yvon (présentation), Xavier Yvon et Charlotte Baris (écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Thibaut Zschiesche / L’Express
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Je me dépêche. Il y a une réunion du service Politique de L’Express qui a été organisée à la dernière minute, vu le contexte, que vous connaissez : la motion de censure rejetée de justesse, le passage de la réforme des retraites au 49.3, la prise de parole d’Emmanuel Macron à venir, et puis les appels à la mobilisation qui se multiplient... Bref, nos journalistes ont modifié leurs agendas.
Mais vous avez de la chance, ils sont venus me prévenir et vous allez pouvoir assister avec moi à leurs discussions à condition, vous le savez, de pas faire de bruit. J’espère qu’ils m’ont attendu avant de commencer.
Olivier Pérou : Salut Xavier ! C’est la course ! Viens, on rentre.
Pour aller plus loin
PODCAST. Comment Emmanuel Macron veut relancer son quinquennat après la réforme des retraites
PODCAST. Retraites : les...
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22/03 - Entre Elisabeth Borne et ses ministres, l’histoire d’une réunion qui tourne court
En temps normal, après une victoire acquise au prix de longs efforts et d’amples sacrifices, une équipe se soude autour de son capitaine. Et puisque selon Elisabeth Borne, l’adoption de la réforme des retraites via l’article 49.3 en est une, comme elle l’a affirmé ce mardi matin à l’Elysée, ce devrait être la même chose pour les membres du gouvernement. Seulement, les temps ne sont pas tout à fait normaux. La victoire n’est peut-être pas si franche que cela. Et entre la Première ministre, qui enchaîne les réunions avec le président, les parlementaires, ses ministres, et une partie de son équipe, il y a eu de l’eau dans le gaz en ce lendemain de motions de censure rejetées. Récit d’une petite fracture. D’un lâchage ?
L’ensemble des ministres de plein exercice - les titulaires, en somme - sont assis autour de la grande table de la salle à manger de Matignon. Ils ont été conviés à déjeuner à 13 heures par Elisabeth Borne, officiellement pour faire un tour d’horizon de leurs dossiers respectifs et sonder "comment ils voient les choses" en cette période de crise politique, selon l’un des participants. Plus officieusement, pour montrer, aussi, l’image d’un gouvernement uni et en soutien à leur chef, comme peuvent en attester les caméras de télévision présentes au début de ce repas de travail. Elisabeth Borne arrive en retard, vers 13 h 20. Très vite, certains trouvent que quelque chose cloche. La Première ministre semble s’impatienter à chaque prise de parole. "Dès la troisième intervention, elle nous dit ‘Faites plus...
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21/03 - Retraites : que faut-il attendre de l’interview d’Emmanuel Macron ?
"Mais que voulez-vous donc qu’il fasse ?", finit par concéder, en haussant les épaules, un cadre du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale lorsqu’on lui demande naïvement ce qu’il attend de l’interview d’Emmanuel Macron. Comme beaucoup, comme tous oserait-on même, il n’en a pas la moindre idée. D’ailleurs, le chef de l’Etat lui-même s’est bien gardé de lâcher quelques confessions à ses chefs à plumes, réunis ce mardi matin à l’Elysée pour évoquer le marasme politique engendré par le 49.3 et la motion de censure Courson rejetée à neuf voix près. Le président est - enfin - de retour devant les Français : comme toujours, le secret est bien gardé. Ce n’est pas pour autant que, dans son camp, les attentes sont élevées.
Il y a comme un léger paradoxe : depuis qu’Élisabeth Borne a engagé la responsabilité de son gouvernement jeudi dernier, déclenchant une vague de protestations, parfois très musclées, à Paris comme dans plusieurs autres communes du pays, la Macronie a le regard tourné vers son chef. Il n’y a que lui qui puisse trouver une issue à cette séquence, apaiser au moment où la Ve République semble connaître une crise de régime. "Il a fait vite, c’était une attente forte de la majorité", glisse un ministre. Pour autant, personne ne se fait d’illusion sur le contenu de son intervention, prévue mercredi à 13 heures sur TF1 et France 2. Car à défaut de savoir ce qu’il dira, on sait au moins ce qu’il ne dira pas. Au Château, devant ses ouailles, il a prévenu qu’il ne serait pas question ni de dissolution, ni de remaniement,...
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21/03 - Réforme des retraites : à Paris, des éboueurs bloqués par des activistes "galvanisés"
Pour ces activistes, il n’y a ni petit geste, ni petites actions. Près de 24 heures après l’échec des deux motions de censure déposées dans le sillage du 49.3 sur la réforme des retraites, un petit groupe sillonne le septième arrondissement de Paris. Par petites grappes de deux ou trois personnes, certaines masquées, ils s’arrêtent avenue de Lowendal, à quelques encablures des Invalides et de la place Vauban, où un rassemblement a eu lieu la veille. Tous inspectent méthodiquement la petite dizaine de bennes à ordure garées de chaque côté de la chaussée. Un jeune homme brandit une bombe de peinture, et couvre les rétroviseurs des camions d’une peinture mauve, avant de passer à un autre. Peu après, un homme passe, attaché caisse et complet marron, et tente en jurant de nettoyer. Peine perdue. "C’est pas possible ! Sale gréviste !", murmure-t-il avant de repartir.
Imperturbable, le petit groupe de personnes continue son œuvre, avant de se rassembler entre deux camions, sur le trottoir. Ils attendent une intervention policière qui ne viendra pas. Nous sommes peu avant 14 heures. Les éboueurs non-grévistes de Pizzorno Environnement, entreprise qui collecte les déchets dans le 15ème arrondissement de Paris ne pourront pas effectuer leur tournée comme ils l’avaient prévu cet après-midi. Aucun d’entre eux ne s’est même approché de leurs camions. Ils attendent, désoeuvrés, sur les bancs de l’avenue."C’est la grève !"
"Patron, on va rentrer tôt ce soir, grommelle au téléphone "Teteuf", l’un des conducteurs. On ne...
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21/03 - Visite de Xi Jinping à Moscou : que faut-il retenir du sommet avec Poutine ?
Au deuxième jour de son "voyage d’amitié, de coopération et de paix" en Russie, le président chinois Xi Jinping était convié, ce mardi soir, à un dîner d’Etat au Kremlin. En guise d’apéritif, il a trinqué, avec Vladimir Poutine, à la "prospérité" des peuples russe et chinois. Si un tête-à-tête informel s’est tenu ce lundi entre les deux dirigeants, les discussions de ce mardi ont pris une tournure plus officielle, avec la signature d’une déclaration commune, dont voici ce qu’il faut retenir.Une haine commune des Etats-Unis affichée
Selon la déclaration commune signée par les présidents chinois et russe, les Etats-Unis représentent un danger pour la paix mondiale. En effet, Pékin et Moscou estiment que les Etats-Unis veulent "créer un système mondial de défense antimissile et déployer des missiles dans plusieurs pays du monde afin de conserver un avantage militaire unilatéral". Aussi, le communiqué s’inquiète du "renforcement de la capacité d’armes non nucléaires de haute précision" dont Washington se rendrait coupable.La menace d’une guerre nucléaire s’éloigne
Alors que la menace nucléaire a été agitée par Vladimir Poutine à mesure que les pays occidentaux venaient en aide à l’Ukraine, le président russe adopte désormais le langage de la Chine, inquiète d’un débordement irrattrapable. "Les parties déclarent à nouveau qu’il ne peut y avoir de vainqueurs dans une guerre nucléaire, et que cette dernière ne doit jamais être déclenchée", peut-on lire dans le texte commun.Le plan de paix chinois adoubé par Poutine
Alors que les...
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21/03 - Guerre en Ukraine : Avdiivka, cette autre ville fortifiée dans le viseur de Poutine
A la liste presque infinie des localités ukrainiennes meurtries par la guerre s’ajoute, ces derniers jours, le nom d’Avdiivka, ville située au sud de Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk. La grande majorité des 30 000 habitants qui la peuplaient avant l’invasion ont fui, et si elle demeure toujours ukrainienne, Moscou semble en avoir fait un objectif de circonstance. "Depuis plus de six mois, les Russes tentent de prendre Bakhmout. N’y parvenant pas, ils cherchent des villes proches à conquérir", explique à L’Express le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU. L’illustration d’une conquête par grignotage, faute de pouvoir faire mieux.
Car si la prise d’Avdiivka permettrait aux Russes de se positionner stratégiquement au sud de Bakhmout, tout en ouvrant la voie vers Donetsk, elle montre, pour le général Trinquand, que "la Russie ne cherche plus qu’à consolider les frontières des régions annexées en septembre", et de protéger notamment la ville de Donetsk, dont les alentours ne sont pas sécurisés. L’idée russe est donc d’encercler Avdiivka, et d’en venir à bout grâce à la puissance de son artillerie. En ce sens, les Russes ont déjà conquis des collines environnantes, afin de prendre de la hauteur et pouvoir frapper une ville fortifiée depuis 2014. Ils entendent aussi couper les lignes de ravitaillement, une stratégie utilisée depuis des semaines à Bakhmout, et qui ne fonctionne pas comme prévu.Fixer les soldats russes le plus longtemps possible
Mais les...
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21/03 - A Massy, l’IA au service de la vidéosurveillance : "On est loin d’Orwell !"
Route. Trottoirs. Bâtiment public. Re-bitume. Place. Le mur d’écrans du commissariat de police municipale de Massy, dans l’Essonne, affiche aléatoirement chaque plan de la ville quadrillée par des caméras. Jeremy, le téléopérateur de service, scrute ces images "aquarium" de manière impassible en terminant son paquet de chips. La pendule approche les 17 heures, ce vendredi. Un temps fort de la journée approche. Les Massicois s’apprêtent à sortir de l’école, du travail ou en reviennent ; la ville dispose de deux stations RER et d’une gare de TGV. Une petite partie du parc de caméras se resserre sur les zones de passage. L’attention de Jeremy aussi… Sans toutefois se soucier de ce qu’il peut rater ailleurs. Depuis plus de deux ans, Massy fait équipe avec de l’intelligence artificielle (IA).
Une quinzaine de licences d’un logiciel fourni par la start-up française XXII tire profit de l’important parc de caméras de la commune - 271, environ une pour 178 habitants - un héritage de l’ère Sarkozy. Régis Lebeaupin, le policier municipal chargé de l’outil, en vante ses nombreux cas d’usages : détection de départs d’incendie, de bagage abandonné, de circulation à contresens, de stationnement gênant… Tout est modulable à l’envi. Démonstration. Une école est située sur l’un des plus grands boulevards de la ville. Un feu rouge modère le trafic. Un franchissement illégal, à cette heure, pourrait avoir des conséquences dramatiques. En deux clics, le policier indique à la plateforme le sens de circulation et encercle le feu rouge....
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21/03 - Rencontre Xi-Poutine, projet pétrolier controversé en Alaska… Le tour de l’actu mondiale
Chine
Xi Jinping renforce ses liens avec Poutine
"Cher ami, bienvenue en Russie", a déclaré Vladimir Poutine à son homologue Xi Jinping, accueilli par un tapis rouge et une fanfare militaire, pour une visite de trois jours, du 20 au 22 mars. Pékin continuera à faire des relations stratégiques entre la Chine et la Russie "une priorité", a affirmé le président chinois Xi Jinping, qui a invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine cette année.
"Les commentaires publics de MM. Xi et Poutine [au sujet de la guerre en Ukraine] ont été discrets, malgré les conséquences en cascade de l’année écoulée. Au lieu de cela, les dirigeants se sont donné beaucoup de mal pour se flatter mutuellement et afficher leur unité", note le New York Times.Russie
Mandat d’arrêt contre Poutine
La Cour pénale internationale (CPI) a émis le 17 mars un mandat d’arrêt contre le président russe pour crimes de guerre. Vladimir Poutine est "présumé responsable" de la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers le territoire russe. Si la Russie n’est pas membre de la CPI, ce mandat d’arrêt n’est pas sans conséquence. "Le monde de Poutine est devenu beaucoup plus petit", commente CNN. De fait, s’il se déplace dans l’une des 123 nations signataires du statut de Rome régissant la Cour, il risque l’extradition. Comme un pied de nez à cette décision, le président russe s’est rendu le 19 mars à Marioupol, en territoire ukrainien occupé.Turquie
Otan : Erdogan ouvre la porte à la Finlande
Après des mois de négociations, Recep Tayyip Erdogan a fini par...
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21/03 - Des communistes au gouvernement ? Le scénario fou sur la table d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est pat, comme on dit aux échecs. Ce n’est pas échec et mat, mais il n’a plus de coups possibles pour s’en sortir. Sacrifier sa reine - Elisabeth Borne - ne lui permet même plus de se sauver. Un président bloqué, en somme, par cette crise politique née de la réforme des retraites et du 49.3 qui l’a conclue. S’il a bel et bien gagné le vote à l’Assemblée nationale, échappant d’une courte tête à une motion censurant le gouvernement d’Elisabeth Borne, la suite de son quinquennat s’annonce compliquée, sinon difficile.
Comment gouverner ? Avec qui gouverner ? Lui qui avait cru pouvoir réformer avec une majorité relative, texte par texte, compromis par compromis, tantôt avec Les Républicains, tantôt avec une partie de la Nupes, n’a plus d’atouts : ni avec LR, parti divisé et insondable entre la ligne Ciotti et la ligne Pradié, ni avec le PS et EELV, devenus les bras zélés de Jean-Luc Mélenchon.
Au gouvernement, les regards des ministres les plus politiques mais aussi de vieux partenaires de route d’Emmanuel Macron ne portent plus seulement vers la droite - à qui le chef de l’Etat a compris qu’il ne pouvait plus vraiment faire confiance - mais se déplacent de plus en plus vers la gauche. Un poids lourd du gouvernement, venu des rangs de la droite, l’affirme : "Je ne serai pas choqué de voir des ministres communistes intégrer le gouvernement. On a une proximité avec eux, sur le nucléaire, sur l’industrie. Leur souci, c’est la ligne LFI. C’est le nôtre aussi. LFI, c’est une tyrannie." À croire qu’il...
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21/03 - Management : comment travailler son sens de la répartie
"Edith, on t’espère meilleure au lit qu’au ministère". A cette phrase crasse d’une banderole de la FNSEA, Edith Cresson, fraichement nommée dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy en 1981, avait eu cette réponse de génie : "Cela tombe bien que je sois ministre de l’Agriculture. Comme j’ai affaire à des porcs, je vais devoir m’occuper de vous". Ingrédient indispensable du leadership, le sens de la répartie peut vous sortir de bien des situations désagréables dans votre management de tous les jours.. Dans son livre Le Pouvoir de l’humour (éditions Eyrolles), Vanessa Marcié, docteur en sciences de l’information et de la communication, revient, à travers des témoignages et des études scientifiques, sur les bienfaits de l’humour au travail et sur l’art de la répartie, souvent utile face à la blague un peu trop agressive de son N + 1 ou à la sortie peu inspirée d’un collaborateur. Cette adepte du stand-up explique comment, en de pareilles circonstances, on peut reprendre le pouvoir grâce à cette qualité.
Qui ne s’est pas retrouvé un jour confronté à une plaisanterie douteuse, à une attaque ou une critique en plein open space ou au beau milieu d’une réunion ? "Le plus important c’est de répondre", avertit d’emblée Vanessa Marcié. Un bon manager n’a évidemment pas à s’emporter, mais il se doit de réagir, sous peine de laisser la porte grande ouverte aux récidivistes du mauvais esprit. Nous n’avons pas tous le même sens de l’humour et tout le monde n’a pas la réplique facile d’un Mitterrand face à Chirac en 1988...
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21/03 - Edith Bruder : "Le phénomène du judaïsme noir, par son ampleur, est proprement stupéfiant"
L’illustration est audacieuse, presque provocatrice : un homme juif – chapeau en feutre, papillotes – et une femme noire s’embrassant langoureusement. Pourtant, comme le montre cette Histoire des relations entre juifs et Noirs (Albin Michel), les rapports entre les deux minorités n’ont pas toujours été idylliques. Des liens complexes que dénoue Edith Bruder, chercheuse au CNRS et à la School of Oriental and African Studies de Londres, dans une synthèse remarquable de nuance et d’érudition. Entretien.
L'Express : Comment l’Ancien Testament représente-t-il les Noirs ?
Edith Bruder : Dans les écrits bibliques, le terme "Kushi", qui désigne les habitants de l’Afrique, est purement descriptif et ne porte aucun jugement. Les préjugés les plus tenaces envers les Noirs d’Afrique vont naître d’un épisode de la Genèse appelé "la malédiction de Cham". Un jour, Cham voit son père Noé ivre et nu, et en informe ses frères, Sem et Japhet, qui couvrent sa nudité et dénoncent Cham à leur père. De façon totalement énigmatique, Noé maudit alors Canaan, le fils de Cham, à la place de son père, et le condamne à l’esclavage éternel. Au fil du temps, par une série de glissements épistémologiques et sémantiques, la figure de Cham en viendra à associer noirceur de peau et esclavage. Le terme "Kushi", lui, désignera le Noir, puis l’esclave.
Justement, les juifs ont-ils eu des esclaves noirs ?
Oui : en Europe et notamment dans la péninsule Ibérique, dans l’Empire ottoman, aux Caraïbes… Nous savons qu’au XVIe siècle, un contingent important...
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21/03 - Energie et climat : en finir avec l’insoutenable légèreté des lois, par Cécile Maisonneuve
Alors que les poubelles brûlaient dans les rues de Paris à la suite de l’activation par le gouvernement de ce fameux article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de réforme des retraites, deux séquences intéressantes se sont jouées au Parlement la semaine dernière. La première, très médiatique, a eu lieu à l’Assemblée nationale, avec les auditions menées dans le cadre de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique. Celle-ci aura démontré qu’il est possible, dans le pays des Lumières, de voter, sans aucune étude d’impact, une loi qui met à mal la sécurité énergétique, affaiblit une filière industrielle sans autre justification qu’une alliance politique de circonstance.
La seconde s’est déroulée au Sénat : sans tambour ni trompette, les sénateurs ont adopté un texte d’initiative sénatoriale, fruit de plusieurs mois d’un travail transpartisan discret, sur l’objectif zéro artificialisation nette (ZAN). Loin des regards médiatiques, cette proposition très technique corrige les dispositions de la loi climat-résilience visant à réduire puis interdire l’artificialisation des sols d’ici à 2050. Comment expliquer que, moins de deux ans après la promulgation de cette loi issue des travaux de la convention citoyenne, les sénateurs aient dû remettre sur le métier un texte pourtant passé au crible du débat parlementaire ? La raison en est simple : la loi est inapplicable faute d’avoir pris en compte les réalités concrètes du terrain. Elle signifie de fait, pour nombre de communes, renoncer à accueillir de nouveaux...
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21/03 - Guerre en Ukraine : le plan de l’UE pour livrer davantage de munitions à Kiev
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, le répète dès qu’il en a l’occasion : pour repousser les forces russes, et lancer ses propres contre-offensives, son pays a besoin de 350 000 obus d’artillerie par mois, soit trois fois plus que maintenant. Problème, cela représente deux fois la production européenne. Répondre à cette demande équivaudrait donc, pour les pays membres, à rapidement épuiser leurs stocks, avec le risque de mettre en péril leur propre sécurité. Pour résoudre cette délicate équation, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis ce lundi 20 mars afin d’élaborer un plan sur l’avenir. Pour le plus grand bonheur du ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, ils sont tombés d’accord pour fournir des obus prélevés sur leurs stocks et passer des commandes en commun. Aussi, ils se sont entendus pour développer les capacités de production du Vieux continent.Une enveloppe de deux milliards d’euros débloquée
L’enveloppe de deux milliards d’euros, qui sera débloquée au sein de la FEP - un fonds européen destiné à financer des actions extérieures de l’UE dans le domaine militaire - se répartit de la façon suivante : un milliard sera consacré à des achats communs d’obus de 155mm et de missiles. Les premières sont notamment capitales, car indispensables au bon fonctionnement du matériel envoyé par les Etats-Unis et les Européens à Kiev, tels que les lance-roquettes Himars ou les canons Cesar. L’autre milliard servira à rembourser les Etats...
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21/03 - Retraites, 49.3… Tout ça pour ça ! Le dossier de L’Express
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21/03 - Wagner : police interne, fake news… Les dernières révélations sur le bras armé du Kremlin
Qu’est vraiment le groupe Wagner ? Avant que la guerre en Ukraine n’éclate, l’organisation ressemblait encore à un groupuscule occulte. Quelques hommes, Russes pour la plupart, armés, organisés, violents, présents en Ukraine, en Centrafrique, ou encore au Mali, qui mêlent activités paramilitaires et business relativement conventionnel. Le reste n’était qu’extrapolation.
De nouveaux documents, sur la base d’un piratage informatique, feuilletonnées ces dernières semaines, dessinent une toute autre réalité, et une véritable multinationale du crime. Une forme d’Etat dans l’Etat, dont les nombreuses filiales, ou les départements, couvrent tous les champs de nuisance imaginable contre l’Occident, du meurtre à la désinformation. Une œuvre totale, dont les liens avec le régime russe apparaissent désormais au grand jour.
D’où proviennent ces nouvelles informations ?
Ces fuites proviennent des systèmes informatiques des entreprises du groupe Wagner. Ce sont des factures, des échanges internes, des extraits d’agents, de la paperasse, comme n’importe quelle entreprise peut en avoir. Des hackers dont l’identité reste secrète ont notamment transmis ces millions de documents aux médias, notamment à Die Welt, quotidien allemand.
Depuis, Die Welt, mais aussi Arte, Paris Match, Insider, ou encore Dossier Center, un média d’opposition russe, fondé par le dissident Mikhaïl Khodorkovski, homme d’affaires anciennement détenu dans les geôles de Poutine, publient régulièrement leurs découvertes. Pour en vérifier l’authenticité, ils...
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21/03 - Rapprochement entre Xi Jinping et Vladimir Poutine : attention danger !
"Nous devons soutenir tout ce que notre ennemi combat et combattre tout ce qu’il soutient", disait Mao Zedong. En rendant visite à son "ami" Vladimir Poutine à Moscou du 20 au 22 mars, tout juste visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, le président chinois Xi Jinping montre qu’il n’a pas oublié le précepte de son illustre prédécesseur.
Beaucoup, au début de la guerre en Ukraine, pensaient que le partenariat "sans limites" entre la Chine et la Russie, annoncé quelques semaines plus tôt, ne résisterait pas à un conflit déclenché par Moscou. C’est l’inverse qui s’est produit. Les échanges commerciaux ont bondi, Pékin n'a pas condamné l'agression russe, a repris la propagande du Kremlin rendant les Etats-Unis et l’Otan responsables du conflit, et les deux pays ont réalisé des exercices militaires conjoints.Ressentiment chinois
Alors que les combats meurtriers et les destructions continuent de ravager l'Ukraine, Xi Jinping a choisi de se rendre chez son voisin pour consolider les liens sino-russes (tout en cherchant à se positionner comme un médiateur dans le conflit). La raison ? La Chine a besoin de l’aide de la Russie pour lutter contre leur ennemi commun, les Etats-Unis.
On aurait tort de sous-estimer la force du ressentiment chinois face à la domination mondiale américaine. Dès le 4 février 2022, les autocrates chinois et russe fustigeaient "l'influence négative" des Etats-Unis et des alliances militaires occidentales, les jugeant déstabilisatrices, en Europe comme en Asie. "Jamais...
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21/03 - Franchise : "Avant de vous lancer, enquêtez sur votre propre enseigne"
Vous avez défini vos objectifs personnels et professionnels et décider d’embrasser l’aventure de la franchise. Reste à choisir un secteur d’activité. Pas si simple quand on sait qu’en France il en existe 75 différents, déployés au travers de 1 972 réseaux. Voici quelques conseils précieux, avec l'avocate spécialiste Charlotte Bellet.
L'Express : Quand un franchisé s’engage avec une enseigne, il choisit d’abord un secteur d’activité. Comment ne pas se tromper ?
Charlotte Bellet : En se confrontant à la réalité de cette activité. Etre fleuriste, par exemple, c’est porter des seaux de 10 litres et se lever à 4 heures du matin plusieurs fois par semaine pour aller à Rungis. Ouvrir un restaurant requiert une énergie physique et des qualités de direction. C’est pourquoi je conseille toujours aux candidats de passer au moins une journée chez un professionnel pour voir concrètement en quoi consiste son métier. Ils se rendront compte qu’un commerce, ce n’est pas seulement de la vente : c’est aussi de l’encadrement et de la gestion, les deux domaines dans lesquels les néoentrepreneurs rencontrent le plus de difficultés.
Vient ensuite le moment de choisir son réseau. Là encore, comment procéder ?
En n’hésitant pas à enquêter : le site des franchiseurs, la presse spécialisée et le salon Franchise Expo permettent de recueillir de nombreuses informations sur le concept, son coût (droit d’entrée, redevances de marque et de communication) et ses performances (chiffre d’affaires, retour sur investissement). Et il faut aller au-delà...
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21/03 - Grève des éboueurs : ces montagnes de déchets que l’on ne veut pas voir
Il faut peu de temps pour gâcher une promenade dans l’une des plus belles villes du monde. En une semaine plus de 5 000 tonnes de déchets non ramassés se sont accumulées dans les rues de Paris. Une semaine plus tard, ce chiffre atteignait un pic symbolique à 10 000 tonnes. Autant de nuisances malodorantes que la grève des éboueurs met en lumière. N’oublions pas d’où viennent ces amoncellements de poubelles. Si la vue et les odeurs nous ont gênés aussi rapidement, c’est aussi car notre production de déchets nous échappe complètement. Que sait-on des résidus de notre consommation passés le couvercle de la poubelle ? Loin des yeux, loin des consciences, les déchets ménagers continuent d’alimenter les incinérateurs (eux aussi à l’arrêt), les sites de stockage, et bien sûr les centres de tri.
Chaque année un français produit en moyenne près de 6 tonnes de déchets ménagers. Un chiffre qui nous place dans la moyenne des pays européens mais qui tarde à prendre le chemin d’une baisse sensible. Depuis une dizaine d’années, le recyclage des déchets ménagers a progressé, mais certains détritus continuent de croître. C’est le cas notamment des emballages, qui constituent environ 20 % des déchets ménagers et comprennent une part de plastique non recyclable."Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit"
En dehors des ONG, peu nous encouragent à abaisser notre folle production de déchets, et le citoyen ne doit pas être tenu seul responsable. Certes, les comportements individuels jouent leur part, et beaucoup reste à faire...
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21/03 - Sabotage de Nord Stream : pourquoi Poutine est le seul à y gagner, par Marion Van Renterghem
L’image en noir et blanc des cercles gigantesques de gaz bouillonnant au milieu de la mer Baltique continue de fasciner. Alors que les gazoducs Nord Stream sont devenus le symbole de la dépendance énergétique de l’Europe à la Russie, du piège tendu par Vladimir Poutine et de l’aveuglement allemand, leur sabotage anonyme, le 27 septembre 2022, constitue un mystère central de la guerre en Ukraine. Une enquête du journaliste américain Seymour Hersh, publiée le 8 février sur sa propre plateforme et accusant les Etats-Unis d’avoir fait le coup avec l’aide des Norvégiens, a fait la joie de Moscou, de Pékin et de leurs trolls.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’en est emparé au dernier G20, en Inde, se disant "scandalisé" et réclamant "une enquête internationale impartiale". Le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin a renchéri. Le 8 mars, trois médias allemands sérieux (l’hebdomadaire Die Zeit, la télévision publique ARD et la chaîne régionale SWR) s’appuyaient sur l’enquête du parquet fédéral en cours pour décrire l’opération de sabotage par un commando de six personnes ayant loué un bateau à des Ukrainiens. Le New York Times, informé par les services américains, avançait une hypothèse similaire. Une chose est sûre : l’Allemagne, mise sur le banc des accusés dans l’affaire Nord Stream, est plus que d’autres obligée à la vérité et à la transparence. Le parquet fédéral ne jouera pas.A qui profite le crime ?
La question "à qui profite le crime ?" ne suffit jamais à désigner un coupable. Il y a des...
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21/03 - Crédit Suisse et UBS : "Ici, le système bancaire est un gigantesque casino à ciel ouvert"
Un calme très précaire semble être revenu sur les marchés financiers après le sauvetage de la banque helvète Crédit suisse par son concurrent UBS, donnant ainsi naissance à un géant bancaire… aux pieds d’argile. Si les autorités ont pris les choses très au sérieux et poussé à ce rachat, cet épisode révèle les défauts de surveillance du système bancaire par la Banque centrale suisse, soutient l’économiste et investisseur suisse Michel Santi qui publie le 24 mars prochain un essai aux éditions Favre BNS, rien ne va plus. Il y dénonce le comportement malsain d’une banque centrale métamorphosée en "hedge fund". Interview.
L’Express : Les autorités suisses ont agi très vite et en un week-end ont organisé le rachat du Crédit Suisse par UBS. Le pire est-il derrière nous et la menace de contagion aux autres banques européenne est-elle écartée ?
Michel Santi : Effectivement à court terme, le sauvetage du Crédit Suisse par UBS est une bonne nouvelle. Car le risque systémique était considérable. Or nous traversons déjà depuis deux semaines une période extrême de stress bancaire depuis la faillite de la Silicon Valley Bank. Aux Etats-Unis, on voit bien que le sauvetage d’une autre banque régionale First Republic n’est pas acquis. Comme d’habitude, dans ces périodes de très fortes inquiétudes, tous les regards se portent sur les établissements les plus fragiles et les moins sains. A ce titre, Crédit suisse était une belle proie. Depuis des années, cette banque marchait hors des clous. Elle avait écopé de plusieurs milliards...
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21/03 - Réforme des retraites : l’autre menace qui pèse sur le texte
Ils s’appellent les Sages, c’est dire si dans la période actuelle ils ne courent pas les rues. Maintenant que le texte réformant les retraites est considéré comme adopté, c’est le Conseil constitutionnel, saisi directement par Elisabeth Borne, qui va décider de son sort. De deux manières. En l’examinant formellement, pour déterminer notamment ce qui relève effectivement d’une loi de financement de la sécurité sociale et ce qui doit être considéré comme un "cavalier" : quid par exemple de l’expérimentation d’un CDI senior ? Les membres du Conseil se prononceront aussi sur le fond, en un mois (huit jours quand le gouvernement demande l’urgence).
Le calendrier n’est pas anodin dans cette histoire. Car une autre menace pèse sur le texte. La semaine dernière, 185 parlementaires ont déposé une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée. Cette procédure prévoit la possibilité d’organiser une consultation populaire sur une proposition de loi ("à l’initiative de 1/5 des membres du Parlement", soit au moins 185 des 925 parlementaires et "soutenue par 1/10 des électeurs", soit 4,87 millions de personnes, dont les signatures doivent être recueillies dans un délai de neuf mois). Objet du texte : proposer que l’âge de départ à la retraite ne puisse pas excéder 62 ans.
Le Conseil constitutionnel vérifie le nombre de parlementaires signataires et regarde la constitutionnalité de la proposition de loi, avant d’autoriser le recueil des signatures. Dans quel ordre agira-t-il ? Si le texte réformant les retraites est...
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21/03 - Retraites : en quoi consiste le "RIP", le référendum d’initiative partagée ?
Après le 49.3, et les motions de censure… le référendum d’initiative partagée ? Cela pourrait être la nouvelle séquence d’une crise politique qui s’enlise en France autour de la très impopulaire réforme des retraites qu’Emmanuel Macron tente d’imposer à ses oppositions : ce lundi 20 mars, la gauche a soumis au Conseil constitutionnel une demande de référendum d’initiative partagée, ou "RIP", en guise de nouveau volet de contestation. Comme l’institution, penchons-nous sur les conditions nécessaires à sa mise en place, et ses effets éventuels.Comment déclenche-t-on un RIP ?
Pour déclencher un RIP, un cinquième des parlementaires doivent se prononcer pour. C’est le cas actuellement. Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs principalement de gauche, soutiennent le RIP, alors que la réforme des retraites vient d’être adoptée au Parlement. Les oppositions jouent là une de leurs dernières cartes, alors que la Première ministre Élisabeth Borne a déclenché le 49.3 pour faire passer ces mesures, et que les motions de censure, qui devaient défaire le gouvernement, n’ont pas abouti.
Si le Conseil constitutionnel doit maintenant vérifier que l’éventuelle consultation citoyenne qui en découlerait porte bien sur les domaines de "l’organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale et aux services publics qui y concourent", prévus par la loi. Puis pourrait s’ouvrir le recueil des signatures citoyennes, afin de tenter d’atteindre un dixième des électeurs, soit...
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21/03 - Ventes de livres : les essais qui plaisent à la sphère complotiste à la fête
Tandis que la relève du printemps (Mélissa Da Costa, Michel Bussi, Aurélie Valognes) s’installe confortablement dans le palmarès des fictions, celui des essais connaît un sérieux bouleversement (neuf nouvelles entrées) avec, notamment, deux pourfendeurs "scientifiques" des vérités officielles. Ainsi de la neurobiologiste Alexandra Henrion Caude, ex-directrice de recherche à l’Inserm, qui condamne les vaccins à ARN messager ; ainsi aussi du statisticien Pierre Chaillot, covido-sceptique en chef, qui pointe au deuxième rang.
Autres bénéficiaires du tsunami de la semaine, dans un registre très différent, la scénariste et romancière Sarah Barukh, qui analyse dans un livre collectif (125 voix et des milliers) les schémas communs aux féminicides ; le plaidoyer pour l’amitié à trois de Geoffroy de Lagasnerie qui s’octroie la 16e place de notre classement ; ou encore l’appel à Sauver la différence des sexes de la journaliste du Figaro Eugénie Bastié. A quand le prochain coup de vent ? Marianne Payot3742 Palmares16. Grandeur nature
Par Erri De LucaGrandeur nature Par Erri De Luca
Un petit livre qui pèse son poids d’émotions. Dans ce recueil de neuf récits et nouvelles, l’auteur italien préféré des Français évoque de façon très personnelle la relation entre parents et enfants. Jeunes vagabonds napolitains, jeunesse de Mai 68, fille d’un criminel de guerre nazi en cavale, directeur d’un orphelinat de Varsovie… surgissent sous la plus de cet homme dont les seuls enfants sont ses livres.7. Le Dernier Souffle. Accompagner la...
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21/03 - Guerre en Ukraine : Poutine veut "renforcer la coordination" entre Pékin et Moscou
Des combats, et des visites internationales. Alors que la boue enlise une partie des conflits en Ukraine, les présidents ukrainien et russe participent, ce mardi 21 mars, à d’importantes visites diplomatiques. Volodymyr Zelensky reçoit le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dans une visite surprise, et une première pour un représentant japonais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En parallèle, la Chine poursuit son opération séduction auprès de la Russie. Le président Xi Jinping entame une deuxième journée de discussion avec Vladimir Poutine. Le pays veut apparaitre comme un médiateur de la guerre, qui continue à faire rage en Ukraine, alors que la ville de Bakhmout est toujours la cible d’intenses affrontements.L’Ukraine a attaqué une station de pompage de pétrole en Russie
L’Ukraine a mené mardi une attaque au drone sur une station de pompage de pétrole dans une région russe frontalière, sans faire de victime, a annoncé le gouverneur régional.
"Les forces armées ukrainiennes ont utilisé un drone pour attaquer le territoire de la station de pompage de pétrole Novozybkov appartenant à Transneft. Aucune victime n’est à déplorer", a indiqué sur Telegram Alexandre Bogomaz, à la tête de la région russe Briansk.Wagner affirme contrôler 70 % de Bakhmout
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé ce lundi que ses hommes contrôlaient "environ 70 %" de la ville de Bakhmout dans l’est de l’Ukraine, théâtre de violents combats depuis l’été dernier. Depuis des semaines,...
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21/03 - Le rapport du Giec suivi des faits ? Pourquoi ce n’est pas encore tout à fait le cas
Huit ans de travail, des milliers d’études, et une ambition : éclairer les décideurs politiques sur les trajectoires à suivre pour contenir et se préparer au changement climatique. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), est arrivé au bout de sa mission, et a publié ce lundi 20 mars la synthèse des trois volets de son 6e rapport. Depuis 2015, ces experts du climat rassemblent les connaissances scientifiques sur l’état des écosystèmes, la manière dont nos activités humaines bouleversent le thermostat mondial ainsi que l’environnement, et les solutions d’adaptation à mettre en place.
Présenté comme un "guide pratique pour désamorcer" la bombe à retardement climatique, ce rapport entend donner les clés de la survie pour une humanité de plus en plus menacée. "Cette synthèse a l’avantage d’intégrer les trois volets, et elle met l’accent sur pourquoi il faut agir et comment le faire", détaille Jean-Charles Hourcade, directeur de recherche émérite au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement, et co-auteur de cette synthèse. L’occasion pour les scientifiques d’enfoncer le clou sur la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique, et réitérer l’urgence à agir pour le contenir. Mais cette feuille de route scientifique est-elle pour autant suivie par les Etats ?
En France, depuis 2019, les conclusions du Giec transparaissent en filigrane des propositions de la Convention citoyenne sur le climat et des mesures retenues dans le cadre de la...
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21/03 - Guerre en Ukraine : Poutine veut "renforcer la coordination" entre Pékin et Moscou
Des combats, et des visites internationales. Alors que la boue enlise une partie des conflits en Ukraine, les présidents ukrainien et russe participent, ce mardi 21 mars, à d’importantes visites diplomatiques. Volodymyr Zelensky reçoit le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dans une visite surprise, et une première pour un représentant japonais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En parallèle, la Chine poursuit son opération séduction auprès de la Russie. Le président Xi Jinping entame une deuxième journée de discussion avec Vladimir Poutine. Le pays veut apparaitre comme un médiateur de la guerre, qui continue à faire rage en Ukraine, alors que la ville de Bakhmout est toujours la cible d’intenses affrontements.L’Ukraine a attaqué une station de pompage de pétrole en Russie
L’Ukraine a mené mardi une attaque au drone sur une station de pompage de pétrole dans une région russe frontalière, sans faire de victime, a annoncé le gouverneur régional.
"Les forces armées ukrainiennes ont utilisé un drone pour attaquer le territoire de la station de pompage de pétrole Novozybkov appartenant à Transneft. Aucune victime n’est à déplorer", a indiqué sur Telegram Alexandre Bogomaz, à la tête de la région russe Briansk.Wagner affirme contrôler 70 % de Bakhmout
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé ce lundi que ses hommes contrôlaient "environ 70 %" de la ville de Bakhmout dans l’est de l’Ukraine, théâtre de violents combats depuis l’été dernier. Depuis des semaines,...
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21/03 - Ces mots disparus de la langue française : "défâcher", "dansomanie", "décevable"…
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Chaque année, les médias recensent avec gourmandise "les nouveaux mots" choisis par Le Petit Robert et Le Petit Larousse. Covidé, wokisme, cyberharcèlement et distanciel ont ainsi récemment fait leur entrée dans le saint des saints, témoignant à leur façon des mutations de notre société.
Ce que l’on dit moins, c’est que le mouvement inverse existe aussi. Régulièrement, de malheureux adverbes, d’infortunés substantifs et de malencontreux adjectifs quittent ces pages prestigieuses pour rejoindre le cimetière des mots oubliés. Ceux que, collectivement, nous sacrifions sans pitié sur l’autel de la modernité.
C’est à eux que j’ai eu envie de rendre hommage en cette semaine de la langue française. Et pour cela, il m’a suffi de me plonger dans le livre, superbement illustré (1), que les éditions Larousse ont consacré aux mots et expressions en usage du temps de la toute première parution du glorieux dictionnaire, en 1905, et progressivement chassés de la nomenclature… Autant de disparitions qui, elles aussi, montrent à quel point notre idiome national, comme toute langue vivante, évolue au fil du temps. En voici quelques illustrations :
- Une profusion de préfixes. Le français de 1905 avait moins de pudeur que le nôtre. Pierre Larousse, observateur de la langue (et non prescripteur du "bon usage" comme l’Académie française) avait introduit dans son ouvrage les termes qu’il entendait autour de lui : envoisiné (qui a des voisins),...
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21/03 - Motion de censure : "Ah il est bon Macron !"... A Ivry, le rire jaune des éboueurs
"Il est bon le Macron ! Ah il est bon !". L’interjection est positive, mais le ton est amer. Assis autour d’un feu de bois, les grévistes de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine, en Île-de-France, regardent mollement leur "patron", Régis Vieceli, émerger à grands pas de l’une des tentes rouges dressées sur le parking. Lunettes vissées sur le nez malgré le crépuscule, l’homme s’avance, un sourire aux lèvres : "On le savait. On savait que ça n’allait pas passer. On continue la mobilisation". Par "ça", le secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement de la Ville de Paris désigne la motion de censure "transpartisane" déposée par le groupe LIOT après l’activation du 49.3 sur la réforme des retraites. Soumis au vote ce lundi 20 mars, le texte a échoué à 9 voix près. "Il s’en est fallu de peu", poursuit Régis Vieceli. Le syndicaliste cherche le regard des éboueurs encore présents en ce début de soirée. "C’est la preuve que l’on est en train de convaincre. On va les faire bouger !", s’exclame-t-il. Qu’importe si, avec ce vote, puis le rejet d’une seconde motion de censure - cette fois déposée par le Rassemblement National -, la réforme est adoptée.
Pour les éboueurs de la Ville de Paris rassemblés sur ce parking, la mobilisation n’est pas terminée. "Vous allez y arriver les gars !", s’exclame un homme du groupe. Cheveux blancs et lunettes cerclées de métal, Daniel Rivière, retraité, fait le tour du petit groupe. Depuis plusieurs jours, cet "acteur has been", comme il le clame lui-même, apporte son soutien -...
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21/03 - Leadership : les trois règles à suivre pour avoir du charisme
"I have a dream". Chacun a dans sa tête Martin Luther King scandant son incroyable discours qui provoque encore aujourd’hui des frissons, des larmes ou un grand silence dès les premiers mots prononcés. D’autres ont en tête le port altier de Nelson Mandela. Dans un autre registre, les phénoménales conquêtes d’Alexandre, fils d’Olympias et du roi Philippe II de Macédoine ou celles de l’Empereur venu de Corse. Anjezë Gonxhe Bojaxhiu alias mère Teresa demeure un cap. Une autre sainte, Jeanne d’Arc, une héroïne. Le point commun de ces personnages, auxquels on peut y adjoindre ses personnalités politiques, musicales, artistiques - ou même inconnues - préférées : elles sont charismatiques. Incarnées. De tu querida presencia. Comandante Che Guevara a écrit Carlos Puebla. On parle aussi de leadership. "Un leader charismatique est une personne que l’on a envie de suivre. On ne se décrète pas manager charismatique, mais on est reconnu comme tel", souligne Clément Bergon, coauteur de Bon manager, mode d’emploi (avec Jérôme Hoarau, Diateino, 2023). Mais c’est un art qui s’apprend.
"Charisme vient du grec ancien "kharis" qui signifie "ce qui brille", "ce qui réjouit" ou encore "la grâce", ce qui a donné "kharisma" - "une faveur qui est accordée sans rien demander en retour"", précise le formateur de coachs. N’est pas Gandhi qui veut. Pourtant, Clément Bergon avance deux préalables : d’une part, le charisme naturel existe, mais il ne fait pas tout. D’autre part, pour être ressenti comme charismatique, il faut un récepteur…...
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21/03 - Réforme des retraites : comment LR s’est englué dans un dilemme mortifère
"Parti de gouvernement." Eric Ciotti aime définir ainsi Les Républicains (LR) depuis son élection à la présidence du parti. Difficile de définir ce concept, plus proche du lieu commun médiatique que du terme scientifique. Pour se prévaloir de cet attribut, quelles qualités un mouvement politique doit-il arborer ? Avoir exercé le pouvoir dans un passé récent, s’inscrire dans un cadre républicain ou appartenir au "cercle de la raison" cher à Alain Minc ? Qu’importe l’ambiguïté de la formule : LR s’accroche à cette qualité, survivance d’un passé glorieux, pour justifier son existence. Modeste bouée de sauvetage d’un parti tombé à moins de 5 % des voix lors de la dernière présidentielle. Le patron des députés LR Olivier Marleix se méfie de la notion, mais vante la "cohérence" et l’esprit de "responsabilité" de sa formation. La "cohérence" exige fidélité aux convictions et unité. La "responsabilité" a une teinte idéologique pour un parti attaché à une gestion rigoureuse des comptes publics.La stratégie Ciotti en échec
La réforme des retraites a fait voler en éclat ce bouclier. Seule une grosse moitié du groupe LR était prête à voter le texte, contraignant l’exécutif à dégainer l’article 49.3. 19 élus ont même voté la motion de censure du groupe Liot, au mépris des consignes officielles. Ces divisions rendent illisible la ligne de LR et portent un coup rude à la stratégie d’Eric Ciotti. Le soutien du député des Alpes-Maritimes au projet de loi poursuit une ambition : reconquérir les électeurs de droite partis chez Emmanuel Macron au...
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21/03 - Retraites : la décomposition rapide de LR
"Parti de gouvernement." Eric Ciotti aime définir ainsi Les Républicains (LR) depuis son élection à la présidence du parti. Difficile de définir ce concept, plus proche du lieu commun médiatique que du terme scientifique. Pour se prévaloir de cet attribut, quelles qualités un mouvement politique doit-il arborer ? Avoir exercé le pouvoir dans un passé récent, s’inscrire dans un cadre républicain ou appartenir au "cercle de la raison" cher à Alain Minc ? Qu’importe l’ambiguïté de la formule : LR s’accroche à cette qualité, survivance d’un passé glorieux, pour justifier son existence. Modeste bouée de sauvetage d’un parti tombé à moins de 5 % des voix lors de la dernière présidentielle. Le patron des députés LR Olivier Marleix se méfie de la notion, mais vante la "cohérence" et l’esprit de "responsabilité" de sa formation. La "cohérence" exige fidélité aux convictions et unité. La "responsabilité" a une teinte idéologique pour un parti attaché à une gestion rigoureuse des comptes publics.La stratégie Ciotti en échec
La réforme des retraites a fait voler en éclat ce bouclier. Seule une grosse moitié du groupe LR était prête à voter le texte, contraignant l’exécutif à dégainer l’article 49.3. 19 élus ont même voté la motion de censure du groupe Liot, au mépris des consignes officielles. "Plus rien ne me lie à ces gens", constate la députée de Savoie Emilie Bonnivard. Ces divisions rendent illisible la ligne de LR et portent un coup rude à la stratégie d’Eric Ciotti. Le soutien du député des Alpes-Maritimes au projet de loi poursuit...
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21/03 - PODCAST. Guerre en Ukraine : l’amitié entre Pékin et Moscou à l’épreuve du conflit
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon explique les relations entre la Chine et la Russie avec Clément Daniez, journaliste au service Monde de L’Express.
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L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Charlotte Baris (écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Sergei Bobylov/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Xavier Yvon : La scène que je vais vous raconter pour commencer cet épisode est une rencontre diplomatique. Si vous écoutez régulièrement La Loupe, vous commencez à être habitués à ces descriptions qu’on aime particulièrement pour illustrer les équilibres géopolitiques
Je vous plante le décor : nous sommes dans une grande salle de réception avec de longs rideaux rouges aux fenêtres et du marbre gris clair au sol. Il y a une immense peinture sur la gauche et au milieu une grande table en bois sombre. Les portes s’ouvrent : Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine font leur entrée. Dans le coin réservé aux médias, les cameramen jouent des coudes et les appareils photos crépitent.
Les deux dirigeants s’installent de part et d’autre de la table, la tension est palpable, les visages sont crispés et tous les deux ont l’air extrêmement concentré. Derrière eux des drapeaux, ceux de la Russie et de l’Ukraine,...
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21/03 - Réforme des retraites : entre crise politique et crise de régime
Est-ce ainsi que les Constitutions meurent ? Celle de 1958, approuvée en son temps par 82 % des Français, souffre de plus en plus, en ces temps peu raisonnables où ce qui est légal n’est plus légitime. D’ailleurs, qui la lit encore ? En son premier alinéa, l’article 3 stipule : "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Le peuple et les parlementaires, à égalité. La démocratie représentative est peut-être morte un jeudi après-midi de mars 2023 et les historiens pourront constater, comme Hercule Poirot dans Le Crime de l’Orient-Express, que chacun y a mis du sien.
L’exécutif, bien sûr. Emmanuel Macron n’a jamais été le meilleur ambassadeur du parlementarisme, question de culture, question de parcours, question de personnalité. Son principal collaborateur, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, dissimule bien son admiration pour les députés, lui qui, au cours du premier mandat, en plein débat sur… les retraites, avait un jour sommé le président du groupe LREM, Gilles Le Gendre, d’interdire à ses troupes tout contact avec Laurent Berger. "Ah oui ? et je fais comment ? Une note de service ?", avait ironisé le chef des Marcheurs. Chez ces gens-là, seule l’efficacité, mantra de leur action publique, prévaut, ce qui suppose, détail, qu’elle soit au rendez-vous.
La classe politique dans son ensemble, toujours encline, on l’a vu à moult occasions, à creuser sa propre tombe, a fortement aidé à bousiller les outils pour exercer le pouvoir. "Jusqu’à...
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21/03 - Le "cirque Trump" redémarre… au grand bénéfice de l’intéressé
Le cirque Donald Trump rouvre ses portes ! Et, avec lui, la perspective d’un spectacle qui pourrait tenir le public en haleine jusqu’à la présidentielle 2024. En matière de "show", l’ex-président en connaît un rayon : organisateur de match de boxe et de catch (coproduit par Don King) dans son casino d’Atlantic City dans les années 1980, patron du concours Miss Univers dans les années 1990, animateur télé de The Apprentice dans les années 2000, l’ex-président sait comment faire monter la sauce et captiver les médias avec les ingrédients d’un récit à rebondissement.
Il a d’ailleurs commencé, dimanche 18 mars, en annonçant sur son réseau social Truth Social qu’il pourrait faire l’objet d’une arrestation ce mardi 21 mars à la suite de son audition par le procureur de la ville de New York Alvin Bragg. Celui-ci veut l’entendre dans le cadre de l’enquête sur une enveloppe de 130 000 dollars en cash, destinée à acheter, en 2016, le silence de l’actrice porno Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, qui assure avoir eu, plusieurs années auparavant, une liaison éphémère avec le futur président. L’argent aurait été remis par Michael Cohen, l’avocat de Trump qui a déjà purgé un an de prison dans cette affaire en 2019-2020 et témoigne aujourd’hui contre son ancien patron.
Dénonçant une "chasse aux sorcières", ce dernier s’offusque qu’un procureur (démocrate) de Manhattan puisse "harceler, inculper et poursuivre un ancien président des Etats-Unis". Donald Trump a déjà mobilisé ses troupes via son message du 18 mars sur Truth...
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21/03 - Motion de censure : après les retraites, la Macronie plonge dans l’inconnu
Peut-on rire de tout et avec n’importe qui ? Mise en situation. En entrant dans l’hémicycle ce lundi 20 mars après-midi pour s’installer dans son fauteuil rouge et feutré, le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, l’œil toujours malicieux, s’arrête à hauteur des quelques ministres déjà assis au premier rang. Il y a là la secrétaire d’État chargée de l’Europe Laurence Boone, qu’il connaît bien, et le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui ne lui adresse plus la parole, et inversement. La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est là, aussi.
Vallaud tient à les saluer. Tradition républicaine. "Je suis venu vous dire au revoir, quand même", leur lâche-t-il. La petite blague ne les a pas fait sourire. Pas du tout, même. Finalement, le gouvernement n’est pas tombé sous les votes de la motion de censure, à neuf petites voix près, mais qui sait combien de temps encore Boris Vallaud croisera ces visages au banc des membres du gouvernement ?
Un geste fort. Un tournant. Un électrochoc. Qu’importent les termes utilisés par les troupes d’Emmanuel Macron depuis jeudi dernier, le constat est le même à tous les étages du paquebot lézardé : le cours des choses doit changer. "Il y aura un avant et un après" 49.3, reconnaissait à ce propos Olivier Dussopt ce week-end sur BFMTV. Le passage en force sur la réforme des retraites a ébranlé les Français et leurs députés ; le résultat de la motion de censure transpartisane portée par Charles de Courson a mis en lumière les marges de manœuvre de plus en plus mince...
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20/03 - Racisme, féminicides, violences policières… Le "système" a bon dos
Racisme, féminicides, violences policières… Depuis quelques années, la sphère militante française pare chacun de ses combats du vaporeux épithète "systémique" - au mépris de l’exactitude, de la nuance et du dialogue. A l’impérieuse nécessité de nommer dûment les travers sociétaux, on accole désormais le dit argument d’autorité, au risque de noyer les responsabilités dans une bouillie mêlant Etat, institutions, héritage culturel ou encore biologie.
Mais la France – qui charrie son lot de travers – n’est pas l’Amérique, où le racisme institutionnalisé a longtemps perduré, au point que l’organisation de sa société en porte encore les stigmates. Elle n’est pas non plus l’Iran, dont la loi donne le droit de commettre des "crimes d’honneur" à l’encontre des femmes. Bien sûr, l’emballement du décompte des féminicides de ce début d’année doit nous interpeller (33 en France au 16 mars). Mais imputer leur responsabilité au "système" va contre la rigueur intellectuelle. D’ailleurs, de quel système parlerions-nous ? Pour l’historienne Christelle Taraud, interrogée par Le Monde, les meurtres de femmes seraient ainsi le fait d’un "système patriarcal qui privilégie [les hommes]". Selon la porte-parole de l’association Osons le féminisme Violaine de Filippis, ceux-ci seraient encore engendrés par "notre culture judéo-chrétienne". Est-ce bien suffisant pour expliquer – et par là, endiguer – ces crimes ?
Certes, les féminicides sont dans leur écrasante majorité le fait des hommes. Mais une étude de la Délégation aux victimes a montré...
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20/03 - Rejet des motions de censure à l’Assemblée : qui a voté quoi ?
Il n’y a pas eu de surprise. L’Assemblée nationale a rejeté ce lundi 20 mars la motion de censure transpartisane. Cette motion avait été déposée par le groupe de députés indépendants Liot, après le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites.
Elle a toutefois failli être adoptée : cette première motion de censure a recueilli 278 votes sur les 287 nécessaires. Il a donc manqué seulement neuf voix pour son adoption, plus que ce qui était attendu. Dans le détail, 19 députés Les Républicains (sur les 61 du groupe) ont voté pour la motion de censure déposée par Liot, malgré les consignes du président du groupe Olivier Marleix. Parmi eux, Ian Boucard, Fabien Di Filippo, Julien Dive, Pierre-Henri Dumont ou encore Maxime Minot et Aurélien Pradié, fer de lance de la contestation contre la réforme des retraites chez LR.
Les députés RN ainsi que les députés de la Nupes ont voté pour cette motion de censure, de même que 18 des 20 députés du groupe Liot et quatre des cinq députés non inscrits, dont Nicolas Dupont-Aignan et Adrien Quatennens.La motion de censure du RN récolte 94 voix
La seconde motion de censure, déposée par les députés RN, n’a pas abouti. Elle n’a recueilli que 94 voix sur les 287 nécessaires. Dans le détail, les 88 députés RN ont voté pour, de même que trois députés LR (Pierre Cordier, Fabien Di Filippo, Maxime Minot) et un député du groupe socialiste et apparentés (Christian Baptiste) et deux non inscrits (Véronique Besse et Nicolas Dupont-Aignan).
Le rejet des deux...
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20/03 - Retraites et motions de censure : LR sauve le gouvernement… et se fracture un peu plus
"Tout cela est pathétique. Plus rien ne me lie à ces gens." La députée Les Républicains (LR) de Savoie Emilie Bonnivard n'a pas attendu le vote pour exprimer sa colère. 19 des 61 députés LR ont adopté ce lundi la motion de censure déposée par le groupe Liot après le recours à l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Pas assez pour renverser le gouvernement Borne : le texte n’a recueilli que 278 suffrages sur les 287 nécessaires. Suffisant pour aggraver la crise existentielle du groupe LR, toujours plus proche du canard sans tête.
A 16h40, Olivier Marleix monte à la tribune de l’hémicycle. Le patron des LR est favorable à la réforme des retraites, dont il a négocié le contenu avec Elisabeth Borne. "Nous ne voterons pas la motion de censure", lance-t-il, refusant de se "laisser entraîner par l’extrême gauche". Le pronom personnel "nous" est utilisé à plusieurs reprises. Manière de donner à un groupe fracturé une apparente unité. Olivier Marleix sait alors que des élus LR vont voter la motion de censure. Il en dénombrait six ou sept samedi. Mais les compteurs se sont affolés. "Il y a eu un effet d’entraînement, note le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont. Et quand Aurore Bergé nous explique que ce vote équivaut à un scrutin sur les retraites, on la prend au mot."Réquisitoire de Marleix contre Macron
Président du groupe LR : la fonction mériterait de figurer au rang des critères de pénibilité. A l’Assemblée, Olivier Marleix se livre à un numéro d’équilibriste. Il rappelle son soutien à la...
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20/03 - Comment l’ONU classe les pays les plus heureux au monde ?
Pour vivre heureux, vivez en Finlande. Le pays nordique a décroché ce lundi 20 mars la place du pays le plus heureux au monde dans un indice annuel parrainé par l'ONU. C’est la 6e fois consécutive que la Finlande décroche la première place.
Le Rapport mondial sur le bonheur est une mesure du bonheur publiée par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies chaque année depuis 2012. Ce rapport sur le bonheur dans le monde est basé sur l’évaluation que les gens font de leur bonheur, ainsi que sur des données économiques et sociales. Le rapport prend en compte six facteurs clés : le soutien social, le revenu, la santé, la liberté, la générosité et l’absence de corruption. Il attribue un score de satisfaction basé sur une moyenne de données sur une période de trois ans.
Les équipes en charge de ce rapport soulignent qu’il s’agit de passer en revue "l’état du bonheur dans le monde aujourd’hui" et de montrer comment une "science du bonheur" peut expliquer "les variations personnelles et nationales du bonheur" observées dans différents pays. "Il existe un consensus croissant sur la manière dont le bonheur doit être mesuré. Ce consensus signifie que le bonheur national peut désormais devenir un objectif opérationnel pour les gouvernements", précisent les auteurs.
Comme le rappelle TF1, en partenariat avec des chercheurs issus de multiples universités, les équipes de l'ONU s’appuient sur les données fournies par le Gallup World Poll, une série de sondages effectués par la société américaine...
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20/03 - Grèves dans les raffineries : "Ce sont les achats de précaution qui vont créer une pénurie"
Le mouvement se durcit dans les raffineries. Pour la première fois depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, des stations-service sont à sec. C’est le double effet d’un durcissement des blocages dans les raffineries et dans les dépôts. Les expéditions de carburants des premières vers les seconds - ceux-ci alimentant les stations-service en fin de course - étaient déjà bloquées le week-end. Le mouvement se poursuit ce lundi 20 mars puisque les raffineries de TotalEnergies à Feyzin et d’Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer ont de nouveau cessé leurs expéditions, et certains dépôts de carburants sont eux aussi bloqués par des employés.
La production commence elle aussi à être impactée : à Donges pour des raisons techniques mais surtout à Gonfreville-l’Orcher (TotalEnergies), l'installation la plus grande du pays, où l'activité a été arrêtée en raison de la grève. D’autres sites menacent de suivre le mouvement : les raffineries de PétroIneos à Lavéra, de TotalEnergies à Feyzin et d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-Gravenchon. L’installation Esso de Fos-sur-Mer tourne, elle, "au ralenti", selon la CGT.
Résultat : la situation à la pompe s’est dégradée localement. Elle était particulièrement compliquée ce lundi matin dans les Bouches-du-Rhône, où le responsable d’un syndicat professionnel a déploré un "effet de panique" créé par un leader syndical local appelant les citoyens à faire le plein. Les départements du Gard, du Vaucluse, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence étaient aussi affectés, dans une moindre mesure pour...
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20/03 - Réforme des retraites : l’Assemblée rejette à 9 voix près la motion de censure transpartisane
- A 9 voix près ! L’Assemblée nationale a rejeté ce lundi la motion de censure transpartisane qui avait été déposée par le groupe de députés indépendants Liot, après le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne. Les députés ont également repoussé la seconde motion de censure, déposée par les députés RN, ce qui entraîne l'adoption définitive par le Parlement du projet de réforme des retraites prévoyant un report de l'âge légal de 62 à 64 ans
- Les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce jeudi 23 mars, un peu partout en France, contre la réforme des retraites.
- Piquets de grève ou barrages filtrants : des actions de mobilisation contre la réforme des retraites ont émaillé ce lundi le lancement des épreuves de spécialité du bac, qui se tiennent pour la première fois en mars, même si le ministre de l’Education a estimé qu’il n’y avait "pas de points d’inquiétude particuliers".
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19h50Borne "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires"
Elisabeth Borne se dit ce lundi soir "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires" au pays, après l'adoption par le Parlement de sa réforme très contestée des retraites.
"Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays avec mes ministres et...
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20/03 - Guerre en Ukraine : Poutine veut parler avec Xi Jinping du plan de paix chinois
L’Ukraine attend non sans appréhension la visite de Xi Jinping ce lundi 20 mars au Kremlin, redoutant que Pékin, allié stratégique russe, puisse à terme décider de livrer des armes à Moscou, et peser ainsi sur l’issue de la guerre, au 387e jour du conflit. En parallèle, Moscou mène d’intenses raids aériens à l’Est de l’Ukraine, et les forces ukrainiennes tentent de reprendre du terrain à Bakhmout.Xi Jinping en visite à Moscou
Vladimir Poutine s'est dit "ouvert" ce lundi à des discussions sur le plan de paix chinois pour l'Ukraine avec Xi Jinping, qui a en retour salué les "relations étroites" entre la Russie et la Chine, au début d'une rencontre très attendue de trois jours à Moscou.
Malgré ses relations privilégiées avec Moscou en pleines tensions avec l'Occident, Pékin, qui revendique une influence diplomatique à la hauteur du poids de l'économie chinoise, se pose en médiateur et a proposé le mois dernier une initiative pour régler le conflit.
"Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect", a déclaré M. Poutine au début d'un entretien "informel" avec Xi Jinping au Kremlin, retransmis à la télévision russe.
De son côté, le président chinois a salué les "relations étroites" entre Pékin et Moscou, qui ont une "coopération stratégique globale", selon la traduction officielle en russe de ses propos.
Si les Etats-Unis ont fait savoir que ce type de discussions étaient les bienvenues...
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20/03 - Réchauffement, impacts plus forts que prévu… Ce qu’il faut retenir du dernier rapport du Giec
"Un message d’espoir" mais aussi un appel aux décideurs politiques pour faire plus et plus vite. C’est la substance du dernier rapport de synthèse du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), indique à l’AFP son président, l’économiste coréen Hoesung Lee.
Le Giec a publié ce lundi 20 mars la synthèse de son sixième rapport d’évaluation. Un résumé des plus de 10 000 pages de travaux qu’il a publiées depuis sa précédente synthèse fin 2014. Cette synthèse, qui n’aura pas d’équivalent dans la décennie en cours, est "un guide de survie pour l’humanité", a souligné le secrétaire général de l'ONU, António Guterres.
Ce consensus scientifique du Giec sera la base factuelle des intenses tractations politiques et économiques des prochaines années. A commencer par le sommet climat de l'ONU en décembre à Dubaï, la COP28, où un premier bilan des efforts de chaque pays dans le cadre de l’accord de Paris sera dévoilé et où l’avenir des énergies fossiles sera âprement négocié. Voici les principaux points à retenir de la synthèse de neuf années de travaux du Giec.Un réchauffement qui atteindra 1,5°C dès 2030-2035
Le réchauffement climatique atteindra 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle dès les années 2030-2035, prévient le Giec, alors que la température a déjà grimpé de près de 1,2°C en moyenne. Cette projection est valable dans presque tous les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre de l’humanité à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demi.
Les émissions de CO2 qui...
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20/03 - Jean-Pascal Tricoire : "La transition énergétique vient d’abord du client"
Après 36 ans chez Schneider Electric, dont presque une vingtaine à sa tête, Jean-Pascal Tricoire avait formé le vœu de quitter ses fonctions de directeur général au cours de son mandat actuel. Ce sera bientôt chose faite : à l’issue de l’Assemblée générale prévue en mai prochain, cet ingénieur attaché au terrain conservera la présidence d’une entreprise à laquelle il a consacré sa vie et dont il a fait un champion mondial des solutions en matière d’efficacité énergétique, du disjoncteur aux logiciels industriels les plus pointus. En 2022, ce fleuron du CAC 40 a bouclé une année record, avec plus de 34 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour 3,5 milliards de résultat net. Direct et passionné, son patron a confié à L’Express sa vision sur le changement d’ère auquel le monde est confronté en matière d’énergie, de climat et de relations commerciales.
L’Express : L’administration Biden a théorisé la naissance d’un nouvel ordre commercial mondial, avec la création d’un bloc occidental derrière les Etats-Unis, et d’un autre bloc réunissant la Russie et la Chine. Les pays appartenant à ces blocs partageraient les mêmes valeurs, et commerceraient ensemble à l’avenir. Sentez-vous monter cette dichotomie ?
Jean-Pascal Tricoire : Partons des faits. On reste dans un monde extrêmement globalisé, avec des interdépendances inextricables. Ces trois dernières années, en dépit des sanctions économiques multiples, les échanges entre pays ont continué à s’intensifier. Aucun pays ou aucune région du monde n’a une complète autosuffisance. Il...
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20/03 - L’entreprise à suivre : Amplifon, le premier réseau mondial d’audioprothésistes
La valeur de demain est réalisée en partenariat avec Zonebourse.com
Comme d’autres spécialités du secteur médical, le marché des prothèses auditives est trusté par un nombre restreint d’acteurs, essentiellement européens d’ailleurs. Dans le domaine de la production de matériel, on retrouve cinq entreprises dominantes : le suisse Sonova, les danois Demant, GN Store et WS Audiology et l’américain Starkey. Mais c’est un distributeur qui va nous intéresser aujourd’hui, l’italien Amplifon, souvent perçu à tort comme un concurrent des cinq entreprises précitées.
La société milanaise, née après-guerre, est devenue une référence sur le marché très fragmenté des boutiques proposant toute la palette des services du secteur, des tests d’audition à la maintenance, en passant bien sûr par la fourniture et l’installation d’une solution personnalisée. Et si elle dispose d’une gamme à son nom, elle ne produit pas les systèmes d’aide à l’audition qu’elle vend. Au sortir de l’année 2022, Amplifon revendique une part de marché mondiale d’environ 11 %, très supérieure à n’importe lequel de ses rivaux. Les ventes se répartissent entre la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique (71 %), les Amériques (16 %) et l’Asie-Pacifique (13 %). Cela représente plusieurs milliers de points de vente dans 25 pays et 18 600 salariés, dont la moitié sont des audioprothésistes. Une partie des magasins, environ 4 300, sont détenus en propre. Les autres sont des franchises et des points de vente intégrés dans des établissements plus vastes.
Le marché des prothèses...
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20/03 - Trump face à la justice : quatre questions sur l’affaire qui menace l’ancien président américain
Ce serait sans précédent pour un ancien président américain. Donald Trump a prévenu samedi 18 mars qu’il s’attendait à être inculpé ce mardi dans une affaire impliquant un paiement pour acheter le silence d’une actrice pornographique. Le candidat à la présidence de 2024 a appelé ses partisans à manifester, plaçant les forces de l’ordre sur le qui-vive.
Dimanche, l’ancien hôte de la Maison-Blanche a dénoncé sur son réseau social Truth Social une "chasse aux sorcières", et s’est offusqué qu’un procureur ayant exercé "durant la plus grande vague de crimes violents de l’histoire de New York" puisse "harceler, inculper, et poursuivre en justice un ancien président des Etats-Unis". Le point sur cette affaire.Que reproche-t-on à Donald Trump ?
L’ancien président américain est inquiété dans l’affaire dite "Stormy Daniels". En cause, 130 000 dollars versés à cette actrice et réalisatrice de films pornographiques, Stephanie Clifford de son vrai nom. La justice new-yorkaise l’accuse d’avoir acheté son silence dans les semaines précédant l’élection présidentielle de 2016 pour qu’elle taise une supposée relation extraconjugale et ainsi ne pas porter préjudice au candidat Trump.
Dans cette affaire, la justice cherche à déterminer si le milliardaire américain s’est rendu coupable de fausses déclarations, ce qui est une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, ce qui est un crime.Sera-t-il inculpé ?
L’ancien président américain l’a assuré lui-même samedi : il pourrait être "arrêté" mardi dans ce que son...
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20/03 - Le journaliste français Olivier Dubois, otage au Mali depuis 2021, a été libéré
Il était l’otage d’un groupe djihadiste au Mali depuis avril 2021. Le journaliste français Olivier Dubois est arrivé libre lundi 20 mars à l’aéroport de Niamey au Niger, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Je me sens fatigué mais je vais bien", a-t-il déclaré à sa descente de l'avion, souriant et visiblement ému, vêtu d'une chemise blanche ouverte sur un t-shirt et d'un pantalon beige. "C'est énorme pour moi d'être là, d'être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et a tous ceux qui m'ont permis d'être là aujourd'hui", a-t-il ajouté devant plusieurs journalistes.
Olivier #Dubois libéré après près de 2 ans (711 jours) de captivité. Immense emotion a l'aéroport de Niamey pic.twitter.com/vOwYD5Z8ps— Stanislas Poyet (@stanislas_poyet) March 20, 2023
L'humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016 au Niger a également été libéré. S'appuyant sur une canne, les cheveux blancs, il est apparu aux côtés d'Olivier Dubois.
"Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d'être remis aux autorités françaises et américaines" a déclaré lundi à l'aéroport, le ministre de l'Intérieur nigérien Hamadou Souley. Emmanuel Macron a exprimé, sur Twitter, sa "grande reconnaissance" au Niger. "Je viens d'échanger avec Olivier Dubois : il est en bonne santé. Soulagement immense pour la Nation, pour ses proches et ses confrères journalistes", a-t-il tweeté.
Dans un communiqué, l'Elysée a confirmé que le président avait...
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20/03 - Croissance, inflation… Les prévisions 2023 de la Banque de France
Il est l’un des seuls ministres à avoir de quoi se réjouir, en ces temps de crise politique. Alors que le gouvernement joue sa survie ce lundi après-midi, menacé par deux motions de censure, Bruno Le Maire, lui, peut se permettre d’être optimiste face aux prévisions de la Banque de France. Invité ce matin de BFM TV, le ministre de l’Economie s’est félicité de la situation française.
Remuée par la reprise de l’activité économique après trois confinements et une crise sanitaire mondiale, puis l’éclatement de la guerre en Ukraine qui a redéfini bon nombre de routes commerciales, l’économie française voit pourtant son horizon se dégager dans les prochains mois, selon les prévisions trimestrielles de la Banque de France, institution référente en la matière.Une meilleure croissance
Dans ses dernières projections, publiées ce lundi 20 mars, l’institution double par exemple ses prévisions de croissance en France pour 2023 et table désormais sur une progression de 0,6 % du produit intérieur brut (PIB), contre 0,3 % envisagé jusqu’alors. De quoi se rapprocher du chiffre avancé par le gouvernement, de l’ordre de 1 %. Comment ? La Banque de France explique qu’elle s’attend à une croissance plus élevée de la demande mondiale et à une inflation moins prononcée, dans les mois à venir, d’après la tendance actuelle.
Ce redécollage serait notamment soutenu par la consommation des ménages (+ 1,5 % en 2024 et + 1,6 % en 2025), dont la rémunération devrait connaître une progression plus dynamique que ces dernières années. Le salaire...
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20/03 - Management - Les méthodes qui marchent
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20/03 - Julien Dreher : "Tout le monde peut et doit être manager"
L'Express : Vous publiez un livre pour en finir avec le "management hiérarchique". Que signifie cette expression ?
Julien Dreher : C’est le management tel qu’on le connaît dans quasiment toutes nos entreprises et auquel on s’est habitué pour le meilleur, mais surtout pour le pire… Cette relation de subordination a été mise en place dans un contexte de production à la chaîne. L’humain, sa créativité et ses convictions devaient être empêchés par une structure hiérarchique stricte. Il a donc été pensé à l’origine pour contrôler les salariés, pas uniquement par peur de l’oisiveté ou du sabotage, mais surtout par crainte qu’ils prennent des initiatives ou expriment leurs singularités.
Cent ans plus tard, ce système presque inchangé n’est plus adapté. Dans un monde digital devenu multilatéral et mouvant, nous avons besoin de l’humain et de sa capacité à inventer mais aussi à apprendre. La relation managériale est devenue une charge insoutenable : les collaborateurs doivent supporter un cadre qui les entrave et les infantilise, et les managers doivent assumer une mission qui est devenue quasiment impossible.
Pourquoi l’autonomie des salariés est-elle si essentielle ?
Il n’y a pas de coopération et d’innovation sans autonomie. Les nouvelles dynamiques ne sont pas prédictives, elles ne s’obtiennent pas par le contrôle systématique mais par l’engagement et la responsabilisation. Les entreprises qui tirent leur épingle du jeu sont celles qui savent prendre des petites décisions nombreuses, rapides et réversibles pour...
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20/03 - Franchise : les bonnes stratégies pour savoir où s’implanter
"Avec le Covid, les chiffres d’affaires ont beaucoup baissé. Il faut donc se montrer particulièrement vigilant sur le loyer". Le constat de prudence est signé Emmanuel Jury. Il dirige l’agence de conseil Progressium qui aide les franchiseurs à trouver des candidats et des emplacements. Etre vigilant dans ce domaine, selon lui, cela signifie en premier lieu surveiller de près le taux d’effort demandé par le franchiseur, c’est-à-dire le pourcentage que représente le total "loyer + taxe foncière + charges" par rapport au chiffre d’affaires. "Celui-ci ne doit pas dépasser 12 %. Mieux vaut ne pas ouvrir qu’ouvrir mal et cher".
Il est important également de prospecter dans plusieurs villes. Pour commencer, choisissez un emplacement correspondant à vos objectifs de chiffre d’affaires, sachant qu’ils sont classés en trois catégories, de la plus attractive (et la plus chère) à la moins achalandée : 1, 1 bis et 2. "Dans le secteur des services, il n’est pas gênant de se situer en 2, précise Emmanuel Jury. Mais dans le commerce de détail, il est impératif d’obtenir un n°1." La deuxième règle, selon lui, consiste à ne pas s’intéresser seulement aux centres commerciaux, lesquels ont connu une forte désaffection depuis deux ans. "Pendant le Covid, ce sont les commerces situés en centre-ville qui ont le moins souffert", rappelle-t-il.
Nicolas Louis-Amédée, qui dirige Territoires & Marketing, une agence de géomarketing, met en avant un autre indicateur. "Il faut avant tout scruter l’évolution du taux de vacance...
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20/03 - Mandat d’arrêt contre Poutine : Maria Lvova-Belova, l’autre accusée de "crimes de guerre"
Les enfants s’avancent, tête baissée. Ils suivent la direction indiquée par un adulte, chapka vissée sur la tête. L’un d’entre eux tient un chiot dans ses bras. Au fond, on distingue le wagon gris et rouge, caractéristique des trains russes. La photo, publiée sur Instagram le 21 février 2022, est accompagnée d’un message qui se veut bienveillant : "Chers collègues, force à vous. Prenez soin de vous et de vos enfants".
Nous sommes une semaine après le déclenchement de l’invasion en Ukraine. Maria Lvova-Belova poste une série de clichés censés témoigner du "sauvetage" d’enfants ukrainiens. "Leur cœur leur fait mal", souligne celle nommée Commissaire aux droits des enfants, par Vladimir Poutine, en 2021. Son "travail" ? Organiser le transfert de milliers d’enfants, en provenance du Donbass, territoire actuellement occupé par la Russie, à forte présence séparatiste pro-russe. De la "déportation", et un "crime de guerre", selon la Cour pénale internationale.
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20/03 - Réforme des retraites : Emmanuel Macron, le président qui refusait de douter
Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, il est une petite musique que des êtres malveillants entonnaient souvent : "S’il n’avait ni Premier ministre, ni ministres, il serait le plus heureux des hommes." Solitaire, autoritaire, Jupiter… on attribuait au jeune président moult qualités, dont l’une - la mieux partagée par les responsables politiques ayant atteint des sommets - n’a aucune raison d’avoir faibli avec sa réélection : une foi absolue en lui-même. Une foi, d’une telle ampleur, qu’elle provoque chez un familier du premier cercle macronien cette exaspération : "On sous-estime confusément la confiance qu’il a en lui !" Le président se prendrait-il pour Saint-Just ? "Je méprise cette poussière qui me compose et qui vous parle : on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et les cieux."
Emmanuel Macron a conquis le pouvoir aux cris de "disruption" et "révolution", il a prouvé que d’une crise même inattendue, même spectaculaire, il savait se relever, sa confiance en lui non pas ébranlée mais au contraire ravivée par sa capacité à retourner en sa faveur une situation accablante. Pourquoi se sentirait-il étreint par le doute ? Bien sûr, aussitôt son second mandat entamé, des fâcheux ont pointé du doigt le score élevé de Marine Le Pen, l’abstention colossale, mais il suffirait d’envelopper les hésitants, les déçus, les anti y compris, dans une nouvelle méthode de gouvernement duveteuse et rassurante....
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20/03 - EN DIRECT - Retraites : début des débats à l’Assemblée sur les motions de censure
- Jour de vote… contre le gouvernement ? A partir de 16 heures, l’Assemblée nationale doit examiner les deux motions de censure proposées par les groupes Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), et Rassemblement national (RN). Emises suite au déclenchement du 49.3, celles-ci vont déterminer le sort du gouvernement Borne, et la suite de la réforme des retraites.
- Les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce jeudi 23 mars, un peu partout en France, contre la réforme des retraites. Ce week-end, de nombreuses mobilisations ont été observées un peu partout en France. 169 personnes ont été interpellées samedi, selon le ministère de l’Intérieur.
- Alors que la grève des éboueurs se poursuit à Paris (9 600 tonnes de déchets non ramassés), au moins jusqu’à mardi, et s’étend à Rennes, et à Nantes, plusieurs syndicats de l’éducation ont appelé à faire grève, alors que se tient la première journée des épreuves du baccalauréat.
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16h10Coup d'envoi des débats à l'Assemblée sur les motions de censure
L'Assemblée nationale examine deux motions de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne qui ont peu de chances d'être votées : une transpartisane du groupe indépendant Liot et une autre du RN. Cosignée par des députés de la Nupes, la motion Liot...
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20/03 - Faut-il fermer les maternités de proximité ? Deux spécialistes débattent
OUI / "Il faut réorganiser le secteur pour parer à la crise de la périnatalité en France"
Par le Pr Yves Ville, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Necker et coauteur du rapport.
Il y a d’abord un constat de base qui nous a amenés à écrire ce rapport : nous sommes face à une crise de la périnatalité, il faut bien nommer les choses. Les maternités de proximité qui réalisent moins de 1 000 accouchements par an ferment déjà une à une, de manière non organisée, erratique. Elles transfèrent les femmes au dernier moment, recourent massivement à l’intérim… En parallèle, les plus grosses maternités accueillent aujourd’hui plus de 80 % des patientes. Mais la pression qu’elles subissent contribue à la désaffection des sages-femmes pour ces structures. Nous proposons donc, dans ce rapport, de restructurer le secteur, en proposant aux femmes à la fois un réel accompagnement - loin du cliché de "l’usine à bébé" que l’on entend trop souvent - et une sécurité dans leur accouchement.
Les centres de proximité, qui sont amenés à fermer de toute manière, doivent être transformés. Ils deviendraient ainsi des centres de périnatalité, qui, en contractualisant avec des maternités plus grandes, pourraient proposer un soutien en présentiel et en visio pour les consultations pendant la grossesse, puis un accompagnement via des transports d’urgence publics comme le Samu ou le Smur qui permettrait un accouchement en ambulatoire. En résumé, les femmes pourraient être suivies en proximité, accoucher dans les maternités plus grandes,...
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20/03 - Guerre en Ukraine : Poutine et Xi vont parler du plan chinois pour régler le conflit
L’Ukraine attend non sans appréhension la visite de Xi Jinping ce lundi 20 mars au Kremlin, redoutant que Pékin, allié stratégique russe, puisse à terme décider de livrer des armes à Moscou, et peser ainsi sur l’issue de la guerre, au 387e jour du conflit. En parallèle, Moscou mène d’intenses raids aériens à l’Est de l’Ukraine, et les forces ukrainiennes tentent de reprendre du terrain à Bakhmout.Xi Jinping en visite à Moscou
Vladimir Poutine s'est dit "ouvert" ce lundi à des discussions sur le plan de paix chinois pour l'Ukraine avec Xi Jinping, qui a en retour salué les "relations étroites" entre la Russie et la Chine, au début d'une rencontre très attendue de trois jours à Moscou.
Malgré ses relations privilégiées avec Moscou en pleines tensions avec l'Occident, Pékin, qui revendique une influence diplomatique à la hauteur du poids de l'économie chinoise, se pose en médiateur et a proposé le mois dernier une initiative pour régler le conflit.
"Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect", a déclaré M. Poutine au début d'un entretien "informel" avec Xi Jinping au Kremlin, retransmis à la télévision russe.
De son côté, le président chinois a salué les "relations étroites" entre Pékin et Moscou, qui ont une "coopération stratégique globale", selon la traduction officielle en russe de ses propos.
Si les Etats-Unis ont fait savoir que ce type de discussions étaient les bienvenues...
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20/03 - Devenir franchisé, combien ça coûte ? Ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises
Se lancer en franchise représente certes une aventure entrepreneuriale, mais également une relation contractuelle avec un réseau qui met à votre disposition son concept, son savoir-faire et sa marque. Evidemment, tout cela n’est pas gratuit.
Vous allez tout d’abord devoir honorer des droits d’entrée. Ce que l’on appelle également la redevance initiale forfaitaire, versée à la signature du contrat. Son utilité ? Rémunérer la tête de réseau pour les services rendus avant l’ouverture du point de vente ou du lancement du service. Cette somme contribue à payer vos frais de sélection, la transmission du savoir-faire, l’autorisation à utiliser la marque, l’aide à la recherche d’un local, la fourniture d’un matériel de marketing, mais également la mise à disposition d’une base de données clients sans oublier l’assistance pour l’inauguration. Attention : pour afficher des droits d’entrée moins élevés, certaines marques font preuve d’imagination et extraient certains services de cette somme. Ils vous seront alors facturés à part, mais vous devrez quand même vous en acquitter. Dès lors, si vous hésitez entre plusieurs enseignes, veillez à bien comparer ce qui est comparable en vérifiant ce qu’englobent précisément ces fameux sésames.
Signer un contrat de franchise vous engage également à régler diverses contributions, souvent mensuelles, au nombre de deux. La première, dite "redevance principale", correspond aux coûts d’accompagnement dont vous bénéficierez de la part du réseau après l’ouverture, ainsi qu’à la rétribution de ce...
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20/03 - Retraites : à droite, le danger mortel du contre-emploi, par Jean-François Copé
Bizarre ! Tout le monde feint l’étonnement, l’inquiétude, en rajoute sur le "caractère inédit de la crise sociale que nous traversons" depuis le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Etrange simulacre d’autopersuasion…
Car c’est un peu vite oublier que, depuis trente ans, les réformes des retraites ont toutes été impopulaires et ont toutes conduit aux mêmes séquences : obstruction des oppositions dans l’hémicycle, colère syndicale, grève des agents publics (largement épargnés au demeurant par la réforme), violence dans la rue et puis… retour au calme dans un climat d’amertume et de frustration. Cette année encore, le pays retrouve cette représentation familière, ces postures bien connues et ces discours déjà entendus.
Le scénario bien ficelé durant trois décennies a connu cependant cette fois une exception : le comportement incompréhensible de députés LR dont les motivations peu glorieuses auront conduit effectivement au risque de renversement du gouvernement et de dissolution à haut péril de l’Assemblée nationale. Une crise supplémentaire dans un contexte déjà marqué par des menaces géopolitiques, économiques, financières qui nécessiterait au contraire, un exécutif fort et des partis de gouvernement solides et responsables.Des apprentis gaullistes ridicules
Regardons-les et voyons les choses en face. C’est un bien mauvais film que nous ont livré des députés qui se prétendent pourtant issus de la droite de gouvernement. Qu’ils ne s’y trompent pas, leur action aura plus nui à leur parti qu’au...
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20/03 - EN DIRECT - Réforme des retraites : Pradié va voter la motion de censure transpartisane
- Jour de vote… contre le gouvernement ? A 16 heures, l’Assemblée nationale doit voter les deux motions de censure proposées par les groupes Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), et Rassemblement national (RN). Emises suite au déclenchement du 49.3, celles-ci vont déterminer le sort du gouvernement Borne, et la suite de la réforme des retraites.
- Les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle ce jeudi 23 mars, un peu partout en France, contre la réforme des retraites. Ce week-end, de nombreuses mobilisations ont été observées un peu partout en France. 169 personnes ont été interpellées samedi, selon le ministère de l’Intérieur.
- Alors que la grève des éboueurs se poursuit à Paris (9 600 tonnes de déchets non ramassés), au moins jusqu’à mardi, et s’étend à Rennes, et à Nantes, plusieurs syndicats de l’éducation ont appelé à faire grève, alors que se tient la première journée des épreuves du baccalauréat.
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10h2020% des vols mardi et mercredi à Orly et à Marseille
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) demande aux compagnies aériennes d'annuler mardi et mercredi 20% de leurs vols à Paris-Orly et à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.
09h40Éric Ciotti ne...
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20/03 - Sur le métavers, le bras de fer entre les marques et les artistes
Ne dites pas à Mason Rothschild que c’est un faussaire, il se dit artiste, donc incompris. "Je ne crée pas de faux sacs. J’ai conçu des œuvres d’art représentant des sacs Birkin imaginaires couverts de fourrure. Le Premier Amendement me donne le droit de créer et vendre des œuvres représentant les sacs Birkin, comme Andy Warhol l’a fait avec les soupes Campbell’s", s’est épanché l’Américain sur les réseaux sociaux.
Poursuivi par le maroquinier Hermès, Sonny Estival (de son vrai nom) a perdu en février son procès en contrefaçon. Les avocats de la maison de luxe ont fait valoir que ces œuvres numériques adossées à des NFT (jetons non fongibles, en français), un dispositif qui garantit leur authenticité et leur traçabilité, occasionnaient de la "confusion" dans l’esprit du public. Que Rothschild n’était qu’un "spéculateur digital" cherchant à s’enrichir à travers "l’arnaque" constituée par sa marque déposée "Metabirkin". Et qu’il s’inspirait explicitement d’un modèle iconique valant en boutique 9 000 dollars, alors que ses sacs pixélisés se vendaient entre 5 000 et 165 000 dollars dans le métavers, leur cote grimpant avec le buzz suscité par le contentieux.
Au total, l’artiste aurait empoché plus de 1,1 million de dollars, à en croire les documents que la firme a produits lors du procès. Soit bien plus que les 133 000 dollars de dommages et intérêts auxquels le tribunal de New York l’a condamné. Hermès, bien que victorieux, a, depuis, étendu le champ de ses marques déposées aux objets de collection numériques, cryptomonnaies...
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20/03 - Lycées professionnels : la réforme impossible ?
"Carole Grandjean vous recevra dans l’un de ses deux bureaux… Pas celui abrité par l’Education nationale, mais celui qui se trouve au ministère du Travail", prend soin de préciser à L’Express l’entourage de la ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels. L’intéressée, placée sous double tutelle, dispose donc de deux adresses. Une particularité qui n’a rien d’anecdotique : rapprocher le monde de l’enseignement et celui des entreprises est l’une des ambitions du projet de réforme des lycées professionnels que cette ancienne cadre en ressources humaines et ex-députée LREM de Meurthe-et-Moselle pilote depuis sa nomination en juillet dernier. "Si l’on veut en faire une voie d’excellence et de réussite, choisie par les familles et les élèves, il faut changer la donne", insiste-t-elle, sous les ors de l’hôtel du Châtelet.
Le constat chiffré n’est guère reluisant : à eux seuls, les lycées professionnels comptabilisent deux tiers des élèves décrocheurs ; seule la moitié de ceux qui en sont issus réussit à trouver un emploi ; 10 % de ceux qui souhaitent poursuivre des études y arrivent. L’une des grandes promesses d’Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle, était d’ouvrir cet immense chantier qui concerne plus de 620 000 élèves… soit 1 lycéen sur 3. "Vous imaginez si le lycée général affichait un tel bilan ? Ce serait un tollé ! On ne peut pas continuer à orienter des centaines de milliers d’adolescents vers des voies de garage qui ne leur offrent aucune perspective", confie-t-on à...
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20/03 - Macky Sall : "L’Afrique n’est plus la chasse gardée de l’Europe"
Président du Sénégal depuis 2012, Macky Sall, 61 ans, est à la tête d’un pays en ébullition. A un an de la présidentielle, le chef de l’Etat n’exclut pas de se présenter à un troisième mandat tandis que son opposant Ousmane Sonko - poursuivi pour viols et diffamation - mobilise ses partisans dans la rue depuis deux ans. En 2021, des émeutes se sont soldées par la mort de 14 personnes. La semaine dernière, de nouveaux heurts ont éclaté à Dakar en marge des marches organisées par les supporters de Sonko contre la procédure judiciaire qui vise leur champion. Aux manettes d’un pays de 17 millions d’habitants, Macky Sall vient également de terminer son mandat d’un an à la présidence de l’Union africaine, marqué par la crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine.
L’Express : Une vingtaine de pays africains – y compris le Sénégal – se sont abstenus d’exiger le retrait de l’armée russe d’Ukraine lors du vote des résolutions à l'ONU en mars 2022 et février 2023. Pourquoi ?
Macky Sall : Dès le premier jour de la guerre, les États africains ont su que la guerre aurait un impact direct sur la vie de leurs citoyens. Le continent est importateur net de blé, qui vient en majorité de Russie et d’Ukraine. L’Afrique est confrontée à une pénurie de plus 30 millions de tonnes de denrées alimentaires, notamment de blé, de maïs et de soja ! En outre, l’arrêt brutal de l’exportation des engrais a touché de plein fouet nos cultures locales : l’arachide, le mil, le coton. Voilà pourquoi, depuis le début, nous privilégions le dialogue avec...
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20/03 - Retraites et 49.3 : "L’exécutif gagnerait à reconnaître ses erreurs"
Inspecteur des finances, passé par les cabinets de Michel Delebarre (Travail) et Dominique Strauss-Kahn (Economie) mais aussi par de grands groupes comme La Poste ou BPCE (Banque populaire-Caisse d’épargne), Bruno Mettling est un spécialiste des ressources humaines en terrain miné. Appelé comme DRH chez France Télécom (devenu Orange) en 2010, c’est à lui qu’est revenue la lourde tâche de panser les plaies d’une entreprise meurtrie par une série de suicides. A la tête depuis 2018 de son propre cabinet de conseil, Topics, cet apôtre du dialogue social accompagne aujourd’hui les dirigeants dans la conduite du changement. Convaincu que la réforme des retraites était "nécessaire" mais qu’elle a crispé les Français par son manque d'"équilibre", il esquisse, pour L’Express, les voies étroites d’une sortie de crise.
L’Express : Cette réforme ne devait répondre à l’origine qu’à une équation budgétaire. Comment a-t-elle pu dérailler à ce point, et chauffer le pays à ce degré d’incandescence politique et sociale ?
Bruno Mettling : Ce qui me frappe, en premier lieu, c’est la faiblesse, voire la médiocrité, du diagnostic initial. L’erreur majeure, c’est qu’on a démarré, sur un sujet aussi sensible, avec un rapport du Comité d’orientation des retraites qui identifiait plusieurs scénarios possibles, plus ou moins pessimistes. Et c’est le plus pessimiste qui a été retenu, alors que des économistes modérés se sont dit très tôt dubitatifs sur le constat et le timing. Autrement dit, le minimum de consensus nécessaire parmi les experts, en...
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20/03 - PODCAST. Éoliennes et "îles énergétiques" : le modèle danois peut-il inspirer la France ?
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon analyse le développement des éoliennes au Danemark avec Sébastien Julian, du service Sciences de L’Express.
Ecoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.
L'équipe : Xavier Yvon (présentation), Margaux Lannuzel (écriture), Charlotte Baris (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Soeren Bidstup / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : L’idée de cet épisode est signée Sébastien Julian, du service Sciences de L’Express. On s’est croisés dans les couloirs de la rédaction il y a quelques jours. Je savais qu’il rentrait d’un reportage sur les éoliennes au Danemark, je lui ai demandé si ça c’était bien passé. Il m’a dit qu’on pourrait tout à fait en faire un podcast. Comme c’est un auditeur fidèle de La Loupe, il avait déjà réfléchi à la forme.
Pour me convaincre, il m’a fait ressortir des extraits d’un épisode qu’on avait fabriqué à l’automne, avec un autre Sébastien, Pommier cette fois, à propos du modèle des bus verts en Suède :
Sébastien Pommier : "En fait, c'est l'aboutissement d'un plan de conversion massif lancé il y a une vingtaine d'années maintenant dans tout le pays. Les décideurs des transports suédois anticipent déjà l'avenir. Il y a des modèles flambant neufs, roulant au biodiesel et au biogaz, les deux seules...
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20/03 - Xi Jinping en Russie : les dessous d’une amitié intéressée
A décollage vertical ou sur piste, de trois à 200 kilos, à l’autonomie variable : sur le portail 81uav.cn, on peut découvrir les drones vendus par Bingo Intelligent Aviation Technology. "Nos produits et services sont principalement utilisés pour la prévention et le contrôle des feux de forêt, l’inspection des pipelines, des réseaux, etc.", précise l’entreprise basée à Xi’an, dans le centre de la Chine. Un modèle n’y figure pas : celui qui intéresse Moscou, le ZT-180. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé que la Russie négocierait avec Bingo l’achat d’une centaine de ces munitions rôdeuses, similaires aux drones kamikazes iraniens Shahed-136 utilisés par Moscou dans sa guerre contre Kiev.
Des armes chinoises frapperont-elles bientôt l’Ukraine ? Washington affirme que les dirigeants communistes envisagent d’en fournir à Vladimir Poutine. Pékin dément. Officiellement, la Chine appelle au dialogue et refuse de prendre un parti depuis l’invasion du 24 février 2022 que, toutefois, elle se refuse à condamner. Mais dans les faits, la guerre a accéléré le rapprochement de ces deux régimes autoritaires, adversaires avoués des Etats-Unis, déterminés à modeler l’ordre international en leur faveur.
Certes, "l’amitié sans limites" revendiquée le 4 février 2022 par Vladimir Poutine et Xi Jinping a justement montré des limites : Pékin se garde de livrer à son voisin russe des obus, des roquettes, des blindés et tout autre équipement létal prêt à l’emploi. Un tel soutien mettrait à mal sa neutralité, quand bien même elle n’est...
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19/03 - UBS va racheter un Credit Suisse en crise pour deux milliards de dollars
Des bourses financières qui chutent de plus de 3 %, des marchés complètement fébriles et une des plus grandes banques européennes en difficulté après la faillite de SVB, aux Etats-Unis, le 10 mars dernier. Credit Suisse, la deuxième banque helvétique, a été rachetée par sa rivale UBS ce dimanche 19 mars, ont confirmé les deux entités concernées et le gouvernement. Ce dernier mise sur cette fusion pour "rétablir la confiance".
Poussée par des autorités réunies en urgence à plusieurs reprises ces derniers jours, UBS a accepté de débourser plus de deux milliards de dollars pour acquérir Credit Suisse. Elle a doublé in extremis une première proposition, selon le Financial Times, afin de surmonter les réticences sa concurrente et de l’un de ses principaux actionnaires, et, surtout, pour empêcher un mouvement de panique sur les marchés, lundi. Toujours selon le quotidien spécialisé, la transaction se ferait uniquement en actions UBS et valoriserait l’action Credit Suisse à un prix de 50 centimes, au lieu des 25 initialement proposés - qui reste très inférieur au cours du titre vendredi à la clôture (1,86 franc).
Après une chute record à la clôture de la Bourse le 15 mars, Credit Suisse ne valait qu’à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d’euros). Une misère pour une banque qui fait partie - tout comme UBS - des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite. Face à la défiance des investisseurs et partenaires, la Banque centrale helvétique avait prêté...
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19/03 - Rachat du Credit suisse par UBS : le secteur bancaire et les bourses chutent en Europe
Des bourses financières qui chutent de plus de 3 %, des marchés complètement fébriles et une des plus grandes banques européennes en difficulté après la faillite de SVB, aux Etats-Unis, le 10 mars dernier. Credit Suisse, la deuxième banque helvétique, a été rachetée par sa rivale UBS ce dimanche 19 mars, ont confirmé les deux entités concernées et le gouvernement. Ce dernier mise sur cette fusion pour "rétablir la confiance".
Poussée par des autorités réunies en urgence à plusieurs reprises ces derniers jours, UBS a accepté de débourser plus de trois milliards d'euros pour acquérir Credit Suisse. Elle aurait augmenté une première proposition, selon le Financial Times, afin de surmonter les réticences sa concurrente et de l’un de ses principaux actionnaires, et, surtout, pour empêcher un mouvement de panique sur les marchés, lundi. Ce montant est payable en actions UBS et valorise l’action Credit Suisse à un prix de 76 centimes, ce qui reste très inférieur au cours du titre vendredi à la clôture (1,86 franc suisse).
Après une chute record à la clôture de la Bourse le 15 mars, Credit Suisse ne valait qu’à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d’euros). Une misère pour une banque qui fait partie - tout comme UBS - des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite. Face à la défiance des investisseurs et partenaires, la Banque centrale helvétique avait prêté dans la foulée 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène à Credit Suisse et...
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19/03 - "Il n’a jamais peur" : Charles de Courson, le cauchemar du gouvernement Borne
"Une attaque de cormoran, c’est pire qu’un bombardement allemand en piqué ! J’ai vu des poissons, des milliers de tanches terrorisées, il est intolérable que les ministres successifs protègent ces cormorans nazis !". Octobre 2014, Charles-Amédée de Courson, député de la Marne, élégance corsetée du hobereau, cheveux peignés et cravate nouée haut, le dos raide et cette emphase, au risque du ridicule. Tout à ses tanches terrorisées, il faut l’observer se rasseoir, impassible, feignant de ne pas entendre l’immense rire étreignant l’hémicycle ; qu’ils se moquent ces élus des villes pourvu qu’on en finisse avec ces saletés de cormorans. C’est que le parlementaire est chasseur. Ah ces passées du soir, l’heure mauve où les étangs s’endorment, veste cirée, bottes humides, des heures à humer le vent, puis son fusil ajusté. Paf !
A l’Assemblée nationale, où il siège depuis trente ans, sept mandats, recordman de France, il flingue aussi, parfois seul, parfois en bande, petite bande jusque-là. L’un des 11 députés UDF à voter la motion de censure de gauche contre le gouvernement Villepin. Contre les avantages sociaux en Corse, contre l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie, président de la commission d’enquête dans l’affaire Cahuzac. 2016, présidence Hollande, la déchéance de nationalité pour les terroristes, et lui, sanglots étranglés, évoquant 1940, son grand-père maternel, l’un des 80 parlementaires ayant voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. 2019, présidence Macron, il prophétise le retour du "régime de Vichy",...
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19/03 - Retraites : motion de censure, avis des Sages, pression de la rue… Quelles suites pour la réforme ?
Le gouvernement va-t-il tomber ? Lundi 20 mars, à l’Assemblée nationale, des motions de censure seront débattues dans l’hémicycle. En attendant cette journée décisive, des ministres montent au créneau pour défendre l’impopulaire réforme des retraites et le recours au 49.3. Motions de censure, invalidation du Conseil constitutionnel ou encore référendum d’initiative partagée (RIP) : différentes procédures pourraient encore empêcher la réforme d’aboutir.Les motions de censure
Deux motions de censure ont été déposées, par le groupe Liot et par des élus du Rassemblement national (RN). Elles seront débattues et mises au vote ce lundi à partir de 16 heures. La motion de censure est un moyen de contrôle du gouvernement par l’Assemblée nationale. Pour être adoptée, elle doit recueillir la majorité absolue (287 voix). Elle peut être "spontanée" (article 49.2 de la constitution) ou "provoquée" par la décision du Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement sur un texte (article 49.3).
Dans ce dernier cas, le projet de loi litigieux est réputé adopté sans vote, sauf si une motion de censure est votée. L’adoption de la motion a deux conséquences : le texte n’est pas adopté et le gouvernement démissionne (article 50). Le président de la République doit alors en composer un nouveau. Pour résoudre la crise politique, il a aussi la faculté de dissoudre l’Assemblée nationale, ce qui entraîne des élections législatives (article 12).
Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule, toutefois, a été...
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19/03 - Crise au Credit Suisse : vers un rachat de la banque par UBS
Des bourses financières qui chutent de plus de 3 %, des marchés complètement fébriles et une des plus grandes banques européennes en difficulté après la faillite de SVB, aux Etats-Unis, le 10 mars dernier. Credit Suisse, la deuxième banque helvétique, serait sur le point d’être rachetée par sa rivale UBS ce dimanche 19 mars, selon le quotidien suisse Blick, généralement bien informé.
Après une chute record à la clôture de la Bourse le 15 mars, Credit Suisse ne valait qu’à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d’euros). Une misère pour une banque qui fait partie - tout comme UBS - des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite. Face à la défiance des investisseurs et partenaires, la Banque centrale helvétique avait prêté dans la foulée 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène à Credit Suisse et rassurer les marchés. Mais le répit n’a été que de courte durée.
D’après Bloomberg, un autre scénario est aussi possible, à savoir une nationalisation partielle ou totale de Credit Suisse. Selon le média spécialisé, qui cite des personnes proches du dossier, il s’agirait de la seule option viable en dehors d’un rachat par UBS. "Le pays envisage soit de reprendre la banque dans son intégralité, soit de détenir une participation importante si une prise de contrôle par UBS s’effondre en raison de la complexité de la conclusion de l’accord et du court délai imparti", ont-elles déclaré, demandant à ne pas être identifiées car "l’affaire est...
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19/03 - Visites discrètes, démissions et anathèmes : l’histoire cachée du collège des Bernardins
Une nef blanche, portée par la grâce de 32 colonnes, semblant - magie de l’architecture cistercienne – tutoyer les cieux. Mille mètres carrés immaculés, voués, depuis huit siècles, au dialogue entre l’intelligence, la culture et la foi. Le collège des Bernardins, blotti dans le Ve arrondissement de la capitale, est devenu, dès sa réfection, achevée en 2008, une scène où déambulent, dînent ou cogitent à peu près tout ce qui compte dans le pays ; un lieu convoité, flatté, qu’Emmanuel Macron, en visite à Rome en octobre dernier, prend soin de citer deux fois. C’est ici, sous l’œil du Christ aux liens, statue nichée en surplomb, que Jean-Luc Mélenchon s’ébahit devant l’exposition sur Notre-Dame, que Cédric Villani, l’ancien député et mathématicien converti à la permaculture bretonne, remet la Légion d’honneur à une amie spécialiste d’intelligence artificielle ; ici, toujours, que Nicolas Lerner, patron de la DGSI et Sébastien Bazin, le PDG du groupe Accor réfléchissent à l’anticipation, que le galeriste Emmanuel Perrotin régale ses invités d’un concert de Juliette Armanet, que Fanny Ardant récite du Stravinsky, que le député François Ruffin disserte sur l’éthique, qu’Emmanuel Faber, ancien patron de Danone, discourt sur le "code source du vivant" ; et le spectateur attentif peut même, la nuit tombée, y apercevoir Gad Elmaleh, cartable en bandoulière, se dirigeant vers son cours sur la Bible - même si le comédien n’est pas le plus assidu des étudiants.
La nuit y abrite quelques discrètes visites, comme celle, en marge du raout...
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19/03 - "Les Apprentis sorciers" : Alexandra Henrion Caude, ou l’art de tordre les faits scientifiques
Quelque 15 000 exemplaires écoulés en quatre jours. Rares sont les ouvrages qui peuvent se targuer d’un tel succès… Dès sa sortie le 8 mars, Les Apprentis sorciers, le pamphlet antivax de la généticienne Alexandra Henrion Caude s’est propulsé en tête du palmarès des ventes réalisé par L’Express avec Edistat, dans la catégorie "essais et documents". Il faut dire que son réquisitoire a été plébiscité par la sphère covido-sceptique. Pascal Praud sur CNews, André Bercoff chez Sud Radio, Radio Courtoisie, Valeurs actuelles, sans oublier une multitude d’influenceurs sur les réseaux sociaux : tous se sont mis en ordre de marche pour en assurer la promotion.
Lovée sur son canapé, derrière son écran d’ordinateur, Alexandra Henrion Caude affiche un sourire ravi malgré la fièvre qui l’empêche de recevoir L’Express. "J’ai réussi mon pari : ouvrir le débat, pouvoir discuter sur une base commune, avec des sources vérifiables", explique celle que l’on a vue tout au long de la pandémie aux côtés de la fine fleur du complotisme. Ouvrir le débat, vraiment ? L’argument est repris par son éditeur, la très sérieuse maison Albin Michel, qui a choisi de lui apporter sa caution : "Il est parfaitement légitime qu’Alexandra Henrion Caude puisse s’exprimer et être publiée. La science, comme la démocratie, doivent pouvoir s’exercer dans la contradiction et la liberté d’expression", nous indique un porte-parole par courriel.
Encore faut-il pour cela échanger sur la base de faits avérés. Ce qui est loin d’être le cas tout au long des 140 pages...
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19/03 - Multivers : un autre monde est-il possible ? Par Etienne Klein
Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan et Daniel Scheinert a raflé la bagatelle de sept statuettes aux Oscars 2023, dont celle du meilleur film. Il raconte l’histoire – ou plutôt les histoires – d’une héroïne débordée par sa gestion d’une laverie et qui saute plus ou moins joyeusement d’un univers à l’autre, s’incarnant chaque fois dans une version différente d’elle-même : star de cinéma, cheffe cuisinière, femme munie de saucisses à la place des doigts, etc.
Si ce scénario décoiffant est difficile à suivre, c’est parce qu’il dissout la notion même de destin personnel. Il faut dire qu’il s’appuie directement sur le concept de "multivers" tel qu’il fut mis sur pied par des physiciens théoriciens. En général, nous parlons de l’Univers au singulier, supposant par là qu’il ne saurait être qu’unique, "seul au monde" si l’on peut dire. Mais cette sorte d’évidence a été remise en question par la structure même de certaines théories physiques aujourd’hui à l’ébauche.
Reprenons le fil.
Notre Univers observable a deux propriétés aux allures d’énigme : il est homogène à grande échelle et sa courbure globale, qui aurait pu être négative ou positive, se trouve être parfaitement nulle. En 1981, deux cosmologistes, Alan Guth et Alexei Starobinsky, avancèrent une hypothèse susceptible d’expliquer ces deux propriétés : l’univers primo-primordial aurait subi une gigantesque "inflation", c’est-à-dire une phase d’expansion furieusement accélérée lorsque sa densité était extrêmement élevée : les distances auraient été multipliées par un...
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19/03 - Qui est Couche-Tard, cette enseigne canadienne qui rachète des stations-service TotalEnergies ?
Plus de 1 600 stations-service, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Le 16 mars, TotalEnergies a annoncé céder une partie de son activité au groupe canadien de distribution d’alimentation et de carburants Couche-Tard, pour mieux se préparer à la fin des ventes de véhicules thermiques en Europe en 2035. En Belgique et au Luxembourg, les deux groupes vont aussi s’associer au sein d’une coentreprise (TotalEnergies en détiendrait 40 % et Couche-Tard 60 %), qui exploitera 619 stations. Le montant de la transaction est de 3,1 milliards d’euros.
Avec un chiffre d’affaires de 59 milliards d’euros en 2022, Couche-Tard est un des leaders mondiaux sur le marché des magasins de proximité ouverts 7 jours sur 7, avec une offre de restauration, une boutique et une station-service. Fondé en 1980, le groupe canadien compte plus de 14 000 points de vente en Amérique du Nord, Asie et Europe du Nord. Il emploie plus de 120 000 salariés.
En opérant ce partenariat avec Total, Couche-Tard espère encore accroître son influence. "Le réseau de Total est très bien positionné avec une taille et des parts de marché importantes dans les quatre pays. Nous avons visité des centaines de leurs établissements et ce sont de bons opérateurs. Ils ont une bonne offre aux consommateurs", souligne le président et chef de la direction, Brian Hannasch, au journal québécois Le Devoir. Au total, l’entreprise estime qu’elle pourra générer 120 millions d’euros en synergie sur une période de trois ans avec cette acquisition, dont la conclusion est prévue...
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19/03 - Mitterrand, ce roman qui ne se termine jamais
A André Rousselet, qui lui demandait à la fin de sa vie : "Celui qui vous connaît le mieux, quel pourcentage de connaissance a-t-il ?", François Mitterrand répondit : "30 %." Lorsque le président mourut, Robert Badinter le compara à un secrétaire anglais, avec ses multiples tiroirs ne communiquant pas entre eux. Sébastien Le Fol, avant d’écrire, a lu toutes les biographies du Charentais, mais Mitterrand est un roman qui ne se termine jamais. Un roman, parce qu’il a conçu sa vie comme une construction, une domination de soi-même, et qu’il y a en permanence mêlé le vrai et le faux. Sébastien Le Fol, lui, a privilégié un autre genre, celui de l’enquête, des années et des dizaines de personnages pour comprendre une "bande organisée" et une période.
On est toujours du pays de son enfance. Et quand ce pays et cette enfance se situent dans la France des années 1930, on pourrait croire – on a d’ailleurs longtemps cru – que c’était une époque en noir et blanc. Les bons et les méchants. On oubliait le gris. On a fini par découvrir les vichysto-résistants. Ils sont quatre, des provinciaux, tous, venus d’une droite qu’il est difficile aujourd’hui de qualifier, très conservatrice, influencée par le catholicisme, extrême parfois. Abracadabra, ils ont fabriqué un président de gauche, pas n’importe lequel, le premier de la Ve République et, à jamais, "le plus long" de l’histoire de France. Et cela les a fait rire. François Mitterrand, Pierre de Bénouville, François Dalle et André Bettencourt : il est ici question de Vichy, de la...
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19/03 - Poutine visé par un mandat d’arrêt : "Les dirigeants des grandes puissances ne sont plus à l’abri"
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi 17 mars avoir émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine, ce qu’a salué Volodymyr Zelensky en qualifiant cette décision d'"historique".
Le maître du Kremlin "est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie", peut-on lire dans son communiqué. Plus de 16 000 enfants ukrainiens ont en effet été déportés vers la Russie depuis l’invasion, selon Kiev, et beaucoup auraient été placés dans des institutions et des foyers d’accueil. Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, est aussi visée par un mandat.
Pour Mathilde Philip-Gay, professeure de Droit à l’université Jean-Moulin Lyon 3 et auteure de "Peut-on juger Poutine ?" (Albin Michel, mai 2023), cette décision de la CPI va dans le bon sens. Mais elle doit être soutenue par la mise en place d’une juridiction spécialisée, afin de juger les autres crimes du président russe et accélérer les délais.
L’Express : À quoi sert le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale à l’encontre de Vladimir Poutine ?
Mathilde Philip-Gay : Cela a une double fonction. Symboliquement d’abord, le premier mandat d’arrêt divulgué par la CPI pour le crime de guerre de "transfert d’enfants" concerne Vladimir Poutine, et non Maria Alekseyevna Lvova-Belova, ce...
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19/03 - Chloé Thomas, Joann Sfar et Mathieu Belezi : les livres à ne pas manquer
Parce que la nuit
Par Chloé Thomas.
Rivages, 144 P., 18 €.
La note de L’Express : 4/5Parce que la nuit Par Chloé Thomas. Rivages
C’est un livre sur des heures difficiles et tues, celles après onze heures ou minuit. A la nuit, nous ne sommes jamais préparés, ignorants de ce qui surviendra : le sommeil ou la veille, le rêve ou le cauchemar. En ouvrant son bel essai par un inquiétant "Personne ne dort", Chloé Thomas, chercheuse en littérature, ne diagnostique pas une insomnie généralisée. Il faut l’entendre comme un aphorisme lacanien : le sommeil n’est pas un acte, n’est pas une décision que l’on prend, c’est lui qui nous prend ou nous rejette. Court, superbement écrit, orfévré, Parce que la nuit fait de nos heures sombres un cabinet de curiosités où l’on croise le plissé des oreillers de Dürer, les Noctuelles de Ravel ou un roman de science-fiction oublié, La sortie est au fond de l’espace (1956). Inattendues, perturbantes comme le baiser à la Belle au bois dormant, les pièces du cabinet jettent le doute sur notre aptitude au sommeil et au monde en général.
On y apprend que seule la société industrielle a fait de la nuit continue une évidence, là où l’Antiquité et le Moyen-Age la scindaient en deux ; ou encore que notre horloge biologique a trente minutes de retard sur l’horloge solaire, que nous essayons tant bien que mal de compenser. Cette visite à la nuit se fait méditation inquiète, qui culmine dans le bouleversant chapitre "La boîte de nuit". En quelques pages dignes de Benjamin commentant les passages...
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19/03 - Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine en visite à Marioupol, Kiev dénonce son "cynisme"
Vladimir Poutine est visé depuis vendredi 17 mars par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crime de guerre de "déportation illégale" d’enfants ukrainiens. Il a été délivré le jour où Moscou et Pékin ont dévoilé la visite du dirigeant chinois Xi Jinping en Russie la semaine prochaine, censée ouvrir une "nouvelle ère" dans les relations entre deux alliés.
Cette visite aura lieu du 20 au 22 mars, un peu plus d’un an après le lancement de l’offensive russe en Ukraine qui a conduit le Kremlin à se réorienter vers la Chine, sur fond de tensions avec l’Occident qui soutient l’Ukraine. Le mois dernier, la Chine a cherché à s’imposer comme médiateur en publiant un document exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol
Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol, ville ukrainienne assiégée pendant des mois par les forces russes - avant de tomber en mai 2022 - et dévastée par les bombardements, a rapporté ce dimanche 19 mars le Kremlin. Il s’y est rendu en hélicoptère puis a fait un tour de la ville au volant d’une voiture, a indiqué le service de presse de la présidence, cité par les agences de presse russes. Vladimir Poutine a parlé avec des habitants, visité des lieux d’intérêt et s’est fait présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de cette ville dévastée, selon la même source. "Tout cela était très spontané", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Ses déplacements en ville n’étaient pas prévus...
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19/03 - Dans l’ombre de Chat-GPT, les champions français de l’IA générative
Plus de 150m2 au sol et 45 tonnes sur la balance. Un monstre de câbles, de disques durs et de processeurs graphiques. Des performances de 36,8 millions de milliards d’opérations à la seconde. Le supercalculateur Jean Zay, du nom de l’ancien ministre de l’Education nationale, est très prisé par les chercheurs français en intelligence artificielle (IA) depuis son inauguration il y a trois ans sur le plateau de Saclay, près de Paris.
"C’est un outil que beaucoup de pays n’ont pas, à la pointe de la technologie et très facile d’accès", confie François Yvon, chercheur à Limsi, le Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur du CNRS. On y loue des plages horaires, de quelques jours à plusieurs mois, pour entraîner des jeux de données. Les demandes s’accordent en ce moment dans un délai de 24 à 48 heures seulement, grâce à une procédure accélérée. "A la vitesse où l’IA progresse, on ne peut vraiment pas se permettre d’attendre six mois", glisse l’expert. Les progrès phénoménaux de ChatGPT illustrent bien cette urgence.
A l’ombre de ce nouveau géant, la France a donc son mot à dire. Au sommet de son art, Jean Zay a accouché, l’été dernier, d’un grand modèle linguistique (ou LLM) baptisé Bloom, d’une puissance comparable à celle de GPT-3, le cerveau du célèbre assistant virtuel. Qu’importe si OpenAI vient de dévoiler sa quatrième génération GPT-4, encore plus performante. Bloom symbolise le savoir-faire français dans le domaine. Une autre manière d’aborder l’IA, aussi. Open-source (dont le code et...
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19/03 - Et si on arrêtait d’"hygiéniser" les vies d’enfants ? Par Abnousse Shalmani
Bret Easton Ellis est de retour avec un roman, Les Eclats, plus de quatorze après sa dernière incursion littéraire, et quatre ans après son percutant essai, White. Dans une interview accordée au Monde, il pointe la différence entre avoir 17 ans en 1981 et aujourd’hui : "Je pense que la grande différence, c’est qu’à l’époque nous voulions être des adultes. Le monde était fait pour les adultes. Ce n’était pas un monde construit pour des enfants. Et nous voulions entrer dans ce monde-là, celui du sexe, des soirées cocktails, de la carrière professionnelle, et enfin sortir de ce petit piège étouffant de l’adolescence et de l’enfance."
Il n’y a qu’un grand écrivain pour ouvrir les voies escarpées de la réflexion et soudain, au détour d’une banale interview de promotion, offrir de quoi nourrir une chronique !
Jusqu’aux années 2010, l’enfance et l’adolescence étaient vues pour ce qu’elles sont : une période de transition, un état passager, un apprentissage, mais aussi une période de doute salutaire, d’innocence contrariée, de désirs butés, de déceptions douloureuses. Un temps de liberté, certes limitée par l’école, les parents, les interdits, mais un temps libre car dénué de responsabilité d’adulte, un temps de répétition générale, un temps brouillon. Depuis, l’individualisme forcené a accouché d’une infantilisation généralisée qui se manifeste par une absence criante d’humour et une sensiblerie écœurante. Pourtant cette infantilisation est contrariée, pour ne pas dire contradictoire.
D’un côté l’enfance et l’adolescence sont...
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19/03 - Cybersécurité : comment l’Europe tente de rattraper son retard
"Pas sexy pour un sou". Avec son jargon technique et ses "scénarios catastrophes", voilà l’image que la cybersécurité a longtemps eue aux yeux des investisseurs. Et puis, les hackers s’en sont pris aux multinationales, aux hôpitaux, aux mairies. Les états et les entreprises ont compris, à la dure, qu’il fallait s’armer. Et la cybersécurité est devenue un eldorado. Le nombre de tours de table a plus que triplé entre 2012 et 2022, révèle le baromètre de l’investissement en cybersécurité de Tikehau Capital 2 023 pour le FIC qui se penche sur l’Europe, les Etats-Unis et Israël. Dans ces zones, les montants levés ont été quasiment multipliés par 17 (14,9 milliards d’euros en 2022).
A ce jeu, les Etats-Unis dominent de la tête et des épaules. Dans le périmètre étudié par Tikehau, ils récoltent 73 % des montants levés. Les Américains abritant sur leur sol nombre de géants mondiaux de la Tech, ils se sont intéressés au cyber plus tôt que les Européens. Israël tire aussi son épingle du jeu. "C’est un pays à la pointe de la Tech avec un marché intérieur très petit. Les start-up locales ont donc dès le début une stratégie tournée vers l’international", explique François Lavaste, directeur d’investissements au sein de l’équipe cybersécurité de Tikehau Capital. Elles ont ainsi réalisé pas moins de 67 tours de table et levé 1,6 milliard d’euros en 2022.
Et l’élève européen ? "Des progrès, mais peut mieux faire" serait-on tenté d’inscrire sur son bulletin. Entre 2012 et 2022, la quantité de tours de table a presque été multipliée par 5 (de...
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19/03 - L’Iran, "un enfer au quotidien" : entre inflation record et restrictions des libertés
Sur le marché de Tajrish, dans les quartiers huppés du nord de Téhéran, les étals affichent les couleurs vives habituelles, le rouge profond du sumac, le vert vif des herbes fraîches, le rose fuchsia des jacinthes qui ornent traditionnellement le "haft-sin", la table que dressent les Iraniens chez eux à l’approche du Nouvel an perse, "Nowrooz", célébré dans la soirée du lundi 20 au mardi 21 mars. Sur le marché, on peut aussi voir passer quelques femmes totalement dévoilées. Mais ce qui attire l’œil, ce sont surtout les prix affichés pour des denrées pourtant basiques à cette période de l’année, où chacun se fournit habituellement pour les festivités. Des prix qui dissuadent les acheteurs de se conformer au menu traditionnel, pour se rabattre sur des plats sans viande ou sans poisson, devenus trop chers.
"Avant, je ne regardais pas le ticket de caisse quand j’allais faire les courses, mais maintenant je vérifie à chaque fois parce que je ne comprends pas comment il est possible d’avoir à chaque fois moins pour les mêmes dépenses", raconte Mina*, jeune mère de famille qui sort faire ses courses sans voile tous les jours à Téhéran. L’Iran subit une hausse de 50 % de l’inflation et une dévaluation historique de sa monnaie, le rial, face à l’euro et au dollar. "La pression des sanctions internationales, l’impact des protestations et le caractère incertain de l’avenir fragilisent tous fortement l’économie iranienne, souligne Sanam Vakil, directrice du programme Moyen-Orient à la Chatham House et spécialiste de...
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19/03 - Guerre en Ukraine : astrologues, sorciers… Ces agents improbables de la propagande russe
Avec son air sérieux et son look de femme politique, Tamara Globa, 66 ans, pose ses mains sur les genoux, et répond pendant une heure vingt à l’intervieweuse qui la questionne. Docte, elle dit des choses comme : "Ce qui se passe entre le Balance Vladimir Poutine et le Scorpion Joe Biden est tout à fait typique des relations zodiacales. On observe souvent chez Poutine la tentative de maintenir un équilibre, de chercher un accord. Et seulement quand c’est impossible, il passe à l’offensive. Le Scorpion, lui, frappe délibérément, après avoir trouvé le point faible de son adversaire". Cela pourrait prêter à sourire ; mais cette vidéo de l'une des plus célèbres astrologues russes, diffusée fin mars 2022, un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a été vue plus de 15 millions de fois sur YouTube.
Depuis, elle, comme d’autres sont les invités réguliers de nombreuses chaînes de télévision d’État ou proches du pouvoir, pour apporter leur "expertise" quant au conflit à l’œuvre et ses répercussions, mais aussi sur des questions plus générales ("qu’adviendra-t-il de l’Europe en 2023 ?", "quels sont les pays qui connaîtront les plus grands flux migratoires ?"…), a été vue plus de 15 millions de fois sur YouTube.
Ils sont astrologues, tarologues, ou encore médiums. En vérité, ils s’appliquent à distiller la propagande du Kremlin en se réclamant des astres ou de leurs prétendues capacités extrasensorielles. Certains, tel le "médium" militaire (!) Andrei Savin, arguent de la supériorité d’un Vladimir Poutine commandée...
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18/03 - Retraites et 49.3 : de la nécessité de s’allier en l’absence de majorité absolue, par Emmanuel Rivière
Les Français ont une connaissance limitée de l’Assemblée et de son fonctionnement, mais il y a un article de la Constitution, l’article 49 et son alinéa 3, qu’ils connaissent de réputation, laquelle n’est pas bonne. Il est pour eux synonyme de passage en force. L’exécutif le sait, c’est pourquoi il a tout fait pour éviter d’y recourir pour la réforme des retraites, mettant en lumière comme rarement son acharnement à trouver une majorité, et le constat de son échec. Le compte n’y était pas, comme l’a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne au JT de TF1.
Le compte n’y était pas non plus le 19 juin, au second tour des législatives qui ont privé le président réélu de majorité absolue, et la situation actuelle est bien sûr la conséquence de ce résultat, mais aussi l’aboutissement de cette expérimentation hasardeuse consistant à démarrer une législature sans majorité constituée. Cette aventure fut bien accueillie par les Français, qui voyaient dans cette Assemblée composite la promesse d’une gestion du pays plus consensuelle. Cette situation n’en était pas moins singulière. Une Assemblée nationale divisée où aucune force ne dispose à elle seule de la majorité n’a rien d’exceptionnel, c’est le lot commun dans l’espace politique européen. Cependant, partout ailleurs en Europe, cette situation ouvre une séquence qui consiste à chercher une majorité, plus ou moins solide et durable, mais qui permet au moins de démarrer. Cela se révèle parfois impossible, entraînant la convocation de nouvelles élections. Dans certains cas au...
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18/03 - L’IA bénéfique pour la médecine ? "Certaines perspectives sont assez vertigineuses"
Une intelligence artificielle capable de répondre à toutes vos questions ou presque, ou encore d’écouter un discours et d’en fait la synthèse… La dernière version de Chat-GPT présentée cette semaine pousse encore plus loin les prouesses fascinantes de cette IA générative. Une technologie qui promet de bouleverser de très nombreux secteurs, de l’analyse financière à la publicité en passant par la recherche ou encore la médecine. Dans ce domaine, Google a également dévoilé cette semaine les derniers progrès de son algorithme Med-Palm, concurrent de Chat-GPT spécialisé dans la santé. Il obtient désormais 85 % de réussite aux examens finaux des études médicales américaines.
Pourtant, malgré le buzz de ces dernières années, force est de le constater : à de rares exceptions près, l’IA n’a pas encore apporté de changements radicaux ni d’avancées spectaculaires dans la pratique médicale. Et pour cause, la plupart des IA qui ont fait les gros titres ces dernières années n’ont pas encore apporté la preuve de leur intérêt à travers des études scientifiques rigoureuses. Une étape pourtant incontournable, mais qui s’annonce délicate à franchir, comme le rappelle le Pr Jean-Emmanuel Bibault, radiothérapeute à l’Hôpital européen Georges Pompidou et chercheur à l’Inserm dans le domaine de l’IA appliquée à la médecine, dans son récent ouvrage 2041 : l’odyssée de la médecine (Equateurs). Entretien.
L’Express : Les promesses de l’intelligence artificielle sont vastes, mais elles peinent encore à se traduire dans la pratique clinique…
Pr...
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18/03 - Au Japon, les "lécheurs de sushis" créent la psychose
Quoi de plus amusant qu’un repas entre amis dans un kaitenzushi ? Les assiettes de sushis défilent sur un tapis roulant devant chaque table, pour la plus grande joie des petits et des grands. Mais ça, c’était avant. Depuis le début de l’année sévit en effet une vague de "terrorisme" qui vise ces restaurants, très populaires au Japon et au-delà. Des clients un brin étranges lèchent les sushis avant de les reposer sur le tapis roulant, ou glissent un mégot entre le poisson et le riz, ou boivent au goulot des petites bouteilles de sauce soja. Puis ils postent la vidéo de leurs "exploits" sur les réseaux sociaux. Dans l’Empire du soleil levant (et du poisson cru), une psychose est née.
Le 9 mars toutefois, deux jeunes hommes et une adolescente ont été arrêtés pour "comportements contraires à l’hygiène" et "entrave à l’activité d’une entreprise". Attablés chez Kura Sushi, un kaitenzushi tokyoïte, ils s’étaient filmés en pleine action terroriste. L’enseigne victime a salué la "promptitude" des forces de l’ordre et espère "que cette action convaincra les autres de ne pas adopter un tel comportement répréhensible".
Dans ce pays très attentif à l’hygiène, les "terroristes" ont trouvé la recette parfaite pour ébranler les certitudes culinaires de leurs concitoyens. Sur Twitter, des clients indignés écrivent qu’ils réfléchiront à deux fois avant d’aller déguster des sashimis, sushis et autres tatakis, sur un tapis mécanique. Inquiets, les professionnels du secteur convoquent des réunions de crise. L’enseigne Choshimarua a...
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18/03 - Faillite, "gâchis" et plongeon en Bourse : une semaine de panique dans le monde de la finance
C’est la plus grande faillite bancaire depuis la crise financière de 2008. Vendredi 10 mars, la Silicon Valley Bank (SVB), un établissement bancaire californien spécialisé dans le secteur technologique, a été fermée par les autorités américaines après les retraits massifs de ses clients liés à une hausse des taux. En parallèle, deux autres banques ont aussi fait faillite - Signature Bank et Silvergate Bank -, provoquant l’inquiétude des milieux financiers. L’Express retrace le fil d’une semaine mouvementée sur les marchés.10 mars : l’effondrement de la SVB
C’était l’établissement fétiche des start-up américaines dans le secteur des technologies, et la 16e banque des Etats-Unis par la taille de ses actifs - 209 milliards de dollars fin 2022. Vendredi 10 mars, la Silicon Valley Bank a été fermée par les autorités et a vu sa gestion confiée à l’agence américaine chargée de garantir les dépôts (FDIC), après avoir fait face à un retrait massif de ses clients, principalement des acteurs de la tech. En cause : le resserrement monétaire de la Réserve fédérale (Fed), via une hausse des taux, qui a mis les marges des banques sous pression et bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
Deux jours avant sa fermeture, SVB annonçait chercher à lever rapidement du capital, sans y parvenir, et avoir vendu pour 21 milliards de dollars de titres financiers, en perdant 1,8 milliard de dollars au passage. Cette annonce a surpris les investisseurs et a ravivé les craintes sur la solidité de l’ensemble du secteur...
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18/03 - Retraites et 49.3 : plusieurs rassemblements en France, des tensions à Nantes et Brest
La contestation ne faiblit pas contre l’impopulaire réforme des retraites. Le déclenchement du 49.3 par l’exécutif, jeudi 16 mars, provoque la colère de nombreux Français. Ce week-end, les syndicats prévoient des "rassemblements locaux de proximité". D’autres, plus spontanés, devraient avoir lieu dans tout le pays.
L’intersyndicale a appelé dès jeudi, dans la foulée du recours par Élisabeth Borne à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure, à des rassemblements ce samedi 18 mars et dimanche 19 mars, ainsi qu’à une 9e journée de grèves et manifestations jeudi 23 mars.
Les unions régionales de syndicats, notamment la CGT, et d’autres organisations ont appelé à des manifestations sur tout le territoire. Il y a eu des rassemblements à Caen (2 000 personnes selon la préfecture, 5 000 selon les syndicats), à Saint-Etienne (entre 1 200 et 3 000), à Roanne (de 1 600 à 3 000). Quelques centaines de personnes se sont réunies à Besançon et Marseille, à Dijon (500), Grenoble (300), Gap (400), Annecy (de 700 à un millier) ou encore Valence (1 700).
Melun ce matin. Le 49-3 face aux Français quasi unanimes est un déni démocratique. On ne lâche rien. #ReformeDesRetraites #64anscestnon pic.twitter.com/VrZTK5DlNV— Olivier Faure (@faureolivier) March 18, 2023
A Nantes, le périphérique a été bloqué dans la matinée, à hauteur d’un rond-point qui dessert le centre commercial Atlantis, l’un des plus grands de la région. L’opération a été levée à la mi-journée. Dans...
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18/03 - Finance : la planète en état d’alerte, par Nicolas Bouzou
Sans lucidité, pas de résolution des problèmes. Il convient donc de dire que la crise bancaire est sérieuse. Le déni serait catastrophique. En quelques jours, on a assisté à la deuxième et à la troisième plus grosse faillite de l’histoire bancaire américaine (la Silicon Valley Bank et Signature Bank), les autorités bancaires américaines ont dû garantir la totalité des dépôts de ces deux établissements, la Fed (la banque centrale américaine) a dû mettre en place un plan de prêts d’urgence aux banques, la même Fed doit revoir son programme de lutte contre l’inflation, 11 banques sont intervenues pour sauver l’une des leurs (First Republic Bank).
En Europe, la BCE n’a pour l’instant pas infléchi sa politique mais la Banque centrale suisse a prêté un peu plus de 50 milliards d’euros à Crédit suisse. Certes, les marchés financiers ont des comportements moutonniers et autoréalisateurs. Mais la psychologie et le mimétisme, s’ils amplifient les crises, ne suffisent pas à résumer ce qui vient de se produire. Les évènements de ces derniers jours ont des causes fondamentales et identifiables. Le système bancaire américain (et dans une moindre mesure européen) est secoué par la sortie du monde des taux d’intérêt à 0 %, alors même que l’innovation technologique brouille les repères économiques et qu’Internet accélère les crises bancaires.
Passons en revue ces trois points (taux 0, innovation technologique, Internet bancaire) et analysons leurs interactions pour bien comprendre ce qui se joue actuellement dans les profondeurs du...
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18/03 - En Afrique, l’offensive de charme des Etats-Unis
C’est une offensive de charme quasi inédite. Toute la Maison-Blanche défile en Afrique depuis le début de l’année. Il y a eu en janvier la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui a visité le Sénégal, la Zambie et l’Afrique du Sud. Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice américaine à l'ONU, s’est rendue ensuite au Ghana, au Mozambique et au Kenya, suivie par Jill Biden, la première dame, en Namibie et au Kenya. La semaine dernière, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat, était en Ethiopie et au Niger. A la fin du mois, la vice-présidente Kamala Harris se déplacera au Ghana, en Tanzanie et en Zambie. Ne manque plus que le président Biden, qui a promis de s’y rendre cette année.
Après l’avoir négligé pendant la présidence Trump, les Etats-Unis courtisent le continent. En août, la Maison-Blanche a présenté sa nouvelle stratégie, affirmant que l’Amérique doit "relancer les relations avec ses homologues africains". En décembre, elle a organisé à Washington un sommet avec 49 chefs d’Etat de la région. "Notre administration va investir son temps et son énergie à renforcer les partenariats dans le continent", a déclaré alors Kamala Harris. Et "on va être guidé non par ce que l’on peut faire pour l’Afrique, mais par ce que l’on peut faire avec l’Afrique". Les Américains investiront 55 milliards de dollars sur les trois prochaines années, et ont promis de soutenir la création d’un siège africain au Conseil de sécurité de l’ONU. "Avec ce sommet, les Etats-Unis ont voulu montrer qu’ils attachent de l’importance à ces pays", résume...
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18/03 - Retraites : les épreuves du bac peuvent-elles être perturbées par les grèves ?
Grèves, blocus et programmes terminés juste à temps. Les lycéens ont de quoi être inquiets avant le coup d’envoi du baccalauréat 2023, dès lundi 20 mars, et des épreuves écrites de spécialité qui se tiennent pendant trois jours. Créées par la réforme du baccalauréat décidée en 2019 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Education nationale, elles n’ont eu lieu qu’une seule fois l’an dernier (en mai), Covid-19 oblige. Conformément au calendrier initial de la réforme, elles se déroulent donc cette année en mars.
Les 536 081 candidats (390 710 en voie générale et 145 371 en voie technologique) plancheront sur deux épreuves, qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points. Leurs notes, connues à partir du 12 avril, seront prises en compte dans Parcoursup, la procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur qui délivre ses premières réponses aux vœux des lycéens début juin. C’est la première fois que les notes des épreuves de spécialité doivent être prises en compte par Parcoursup.La "grève des surveillances là où c’est possible"
Les épreuves pourraient toutefois être perturbées. Le recours à l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites a en effet accru la colère des syndicats enseignants, plus de personnels pourraient ainsi rejoindre le mouvement de grève. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, plusieurs syndicats enseignants rappellent qu’ils ont déposé un préavis de grève qui couvre la période des épreuves de spécialité.
"Dans l’hypothèse où le gouvernement n’aurait...
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18/03 - Liens entre vaccins anti-Covid et cancer : "Nous, cancérologues, réfutons cette théorie"
Nous, cancérologues, tenons à prendre publiquement position sur la thématique actuellement très médiatisée d’un lien supposé entre la vaccination anti-Covid et une augmentation de cas de cancers. Ainsi, certains ont-ils pu parler de "turbo cancers" (de manière impropre car ce terme n’est pas médical et n’est jamais utilisé) c’est-à-dire de cas de cancers très agressifs ou "fulgurants", survenant juste au décours d’une vaccination. De manière très ferme, nous contestons formellement ces informations qui ne sont basées sur aucune publication, sur aucune donnée épidémiologique française ou internationale, malheureusement relayées sans modération par certains grands médias ou sur les réseaux sociaux, et qui ne correspondent en rien à ce que nous, professionnels de santé en première ligne de la prise en charge des cancers, avons constaté à ce jour dans notre quotidien ni dans nos bilans d'activité au cours des années 2021 et 2022.
Très tôt, l’ensemble des sociétés savantes internationales d’oncologie se sont prononcées en faveur de la vaccination des patients atteints de cancer contre la Covid-19, plus à risque de formes sévères ou de décès en raison de l’immunodépression induite par la maladie ou les traitements. Le très bon profil de tolérance de la vaccination a été rapporté dès avril 2021, avec des effets indésirables graves et inattendus exceptionnellement rapportés. Initialement exclus des programmes d’enregistrement des vaccins à ARNm, les patients atteints de cancers ont présenté malgré tout une moins bonne...
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18/03 - L’exposition à voir : Ferdinand Hodler et Valentine, la mort à l’œuvre
"La mort a la beauté de la vérité. C’est elle, c’est sa grandeur, que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés, et qu’elle envahit", écrit Ferdinand Hodler en 1917. Deux années plus tôt, le peintre suisse peignait en temps réel la maladie puis la mort de Valentine Godé-Darel (1873-1915), muse, maîtresse et mère de leur fille Pauline. L’histoire est triste. En 1913, Valentine apprend sa grossesse en même temps que son cancer. La naissance de Pauline, dite Paulette, se superpose alors aux croquis et aux peintures de Ferdinand qui retracent, sur papier ou sur toile, l’avancée du crabe chez celle qu’il appelle "la passion la plus intense de [sa] vie". Hodler a ainsi scrupuleusement documenté l’agonie d’un être cher, série qui deviendra une contribution emblématique de l’histoire de l’art moderne. "Personne n’a encore jamais fait cela", confie-t-il à la collectionneuse Gertrud Dübi-Müller, conscient de se confronter à quelque chose d’inédit, de tabou même.
Ce lien macabre entre le peintre et la femme aimée, où s’entremêlent l’art et l’intime, le musée Jenisch Vevey, en Suisse, le met en lumière jusqu’au 21 mai en partenariat avec l’Institut Ferdinand Hodler de Genève. En réunissant 115 pièces issues du fonds de Vevey, mais aussi de collections publiques et privées, les commissaires Anne-Sophie Poirot et Niklaus Manuel Güdel posent "un regard actualisé et critique sur la relation unissant les deux protagonistes, ainsi que sur l’ensemble d’œuvres majeur qu’est le cycle de Valentine". La dernière...
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18/03 - Les 10 meilleurs de romans de SF sur le réchauffement climatique
Un coup l’eau, un coup la chaleur, un coup le froid… Depuis les années 1960, les dérèglements climatiques inspirent les auteurs de science-fiction : des visions de Ballard au scepticisme d’un Michael Crichton en passant par la rage anticapitaliste d’un Jean-Marc Ligny, petite promenade en 10 romans sur une planète dévastée.LA NOUVEAUTÉ
CHOC TERMINAL, de Neal Stephenson
Avec Neal Stephenson, auteur célébré d’Anatèm, on n’en est plus au constat mais à la recherche de solutions. Son monde, le nôtre très bientôt, est victime de dérèglements majeurs : montée des eaux, températures insupportables… La confiance de l’auteur dans l’action étatique étant très relative, il envoie des héros inattendus (la reine des Pays-Bas, un chasseur de cochons sauvages, un maître du bâton sikh, un milliardaire texan…) tenter une expérience préconisée par certains Prix Nobel et décrite avec un grand luxe de détails : l’envoi de soufre dans l’atmosphère pour manipuler directement le climat. Mais une expérience peut-elle se passer comme prévu ? Le remède ne peut-il être par endroits pire que le mal ? Stephenson développe en huit cents pages jamais pesantes son hypothèse, et parvient à la rendre attrayante par une construction habile d’histoires entremêlées et l’invention de personnages complexes.
Trad. de l’anglais par Benoît Domis, Albin Michel, 2 tomes, 428 et 423 p., 24,90 € chacun.LES CLASSIQUES
QUATRE APOCALYPSES, de J. G. Ballard (1962-1966)
Dans une tétralogie qui marqua les années 1960, J. G. Ballard imagina quatre apocalypses, quatre...
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18/03 - Guerre en Ukraine : l’accord sur les céréales est prolongé de 60 jours, selon Moscou
Vladimir Poutine sera-t-il un jour arrêté ? La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi 17 mars avoir émis un mandat d’arrêt contre le président russe pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe.
Dans un communiqué, la CPI a estimé que Vladimir Poutine "est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie". Par ailleurs, "les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022", a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait "des motifs raisonnables de croire que Vladimir Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés".Poutine en Crimée pour le 9e anniversaire de l’annexion
Vladimir Poutine était en Crimée ce samedi 18 mars pour le 9e anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie. Ce déplacement surprise est le premier voyage du maître du Kremlin en Crimée depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février 2022, qui a valu à la Russie une série de sévères sanctions internationales, ajoutées à celles déjà imposées à la suite de l’annexion de 2014.
Arrivé à Sébastopol, port d’attache de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, Vladimir Poutine a notamment assisté à la cérémonie d’inauguration d’une école des arts pour enfants en compagnie du gouverneur local, Mikhaïl Razvojaïev, selon les images diffusées par la...
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18/03 - "C’est Michel Houellebecq avec un demi-siècle d’avance" : Maurice Druon, un écrivain pop ?
"Maurice Druon est mon héros et Les Rois maudits est à l’origine de Game of Thrones" : en déclarant cela il y a dix ans, George R. R. Martin - dont les livres inspirèrent la série à succès – avait donné un coup de fouet à la postérité du "meilleur romancier historique français depuis Alexandre Dumas", que l’on réduit souvent à son image d’académicien ronchon et poussiéreux. Ce mois-ci, c’est Dominique Bona qui œuvre à sa réhabilitation. Dans son nouveau livre, Les Partisans, elle croise les destins de Joseph Kessel et de Druon, deux écrivains hors normes qu’unissaient des liens familiaux – le premier était l’oncle du second.
Si Dominique Bona vénère l’auteur des Cavaliers, elle semble singulièrement amusée par celui des Rois maudits, ainsi qu’elle nous le confirme de vive voix : "Il a été ministre des Affaires culturelles sous Pompidou, et plus tard secrétaire perpétuel de l’Académie française. Avec ses chapeaux, ses capes, son monocle et son cigare, il était proche de la caricature. Il avait le verbe flamboyant, un peu trop, on avait l’impression d’entendre parler Sacha Guitry. Il goûtait la provocation, il en rajoutait pour irriter un milieu culturel qu’il n’aimait pas. Cela ne doit pas faire oublier l’écrivain très inventif qu’il fut aussi…""C’est Michel Houellebecq avec un demi-siècle d’avance"
Deux coups d’éclat méritent d’être mis à son crédit. En 1948, âgé de seulement 30 ans, le jeune Druon décroche le prix Goncourt pour Les Grandes Familles, une fresque décapante sur l’élite sociale de son temps. "Il a un...
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18/03 - Management : sept raisons de se méfier de son cerveau
Fondé sur un raisonnement scientifique universel, le modèle d’organisation du travail baptisé "taylorisme" a longtemps prévalu au sein des entreprises. Mais rétif au changement et à l’épanouissement personnel, il s’est révélé inadapté au monde moderne. Depuis, des modèles dits "apprenants" ont tenté de lui succéder sans plus de réussite. Au cœur du système se trouve la notion de leadership "à savoir un ou des personnes qui contribuent pour que l’ensemble de l’entreprise fonctionne en harmonie afin d’atteindre un objectif commun", résume Philippe Damier, professeur de neurologie au CHU de Nantes qui (avec James Teboul, professeur à l’Insead et au Collège des ingénieurs), a publié Le Mirage du leadership à l’épreuve des neurosciences (Odile Jacob, 355 p., 23,90 €). Avec lui, nous revenons sur "sept biais capitaux", inscrits dans notre cerveau qui nous conditionnent et que chaque patron devrait connaître pour remettre l’humain au cœur du monde du travail. Nous en avons tiré sept conseils de management.De tes émotions, tu te méfieras (biais du raisonnement intentionnel)
N’en déplaise à Descartes, nous ne sommes pas rationnels mais pilotés par nos affects. C’est un des résultats actuels en neurosciences comme les travaux d’Antonio Damasio qui montrent le rôle du cortex préfrontal comme régulateur-calculateur des émotions. Ces dernières, si souvent refoulées, sont aujourd’hui mises en avant pour un bon leader qui doit s’appuyer sur son intelligence émotionnelle afin de prendre ses décisions et dans son rapport avec son...
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18/03 - Orthographe : faire des fautes vous éloigne d’une promesse d’embauche, c’est prouvé
Finalement, la maîtrise de l’orthographe est-elle si indispensable que cela aujourd’hui ? Lorsqu’il est confronté à cette question, le linguiste Alain Bentolila se lance dans une démonstration imparable. "Analysons la phrase'la mort de l’homme que j’ai toujours désiré'", propose-t-il : "Telle qu’elle est écrite, celle-ci laisse entendre que vous convoitez cette personne. A l’inverse, en ajoutant un'e'à'désiré', vous signifiez à votre interlocuteur que vous détestez cet homme, au point de souhaiter sa disparition." Preuve qu’un simple accord grammatical peut modifier totalement le sens du message que l’on souhaite faire passer. "L’orthographe est absolument indispensable à la communication", conclut le spécialiste.
Alain Bentolila prône le retour d’une certaine exigence en matière de syntaxe. A l’inverse, certains spécialistes des sciences de l’éducation dénoncent le caractère "discriminatoire" de l’orthographe. Ils militent pour sa simplification et en appellent à une plus grande tolérance à l’égard des élèves en peine avec les dictées et les règles grammaticales. Le 12 janvier dernier, une note de service du ministère de l’Education nationale a relancé le débat. Le texte recommande, entre autres, l’usage de brèves dictées quotidiennes. "27 % des élèves n’ont pas le niveau requis en français" à l’entrée au collège, rappelait Pap Ndiaye quelques jours avant. Interrogés sur le même texte depuis 1987, les adolescents d’aujourd’hui font, en effet, "deux fois plus de fautes" que leurs aînés. Faut-il s’en inquiéter ? Les...
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18/03 - Visite de Xi Jinping à Poutine : "La Chine considère la Russie comme son coéquipier"
Ce sera la première visite d’Etat en Russie en près de quatre ans. Le président chinois Xi Jinping sera à Moscou, du 20 au 22 mars, pour y discuter de leur "coopération stratégique" avec son homologue russe Vladimir Poutine. Officiellement neutre, la Chine ne cesse de renforcer ses liens avec la Russie, malgré la guerre en Ukraine, qu’elle a refusé de condamner. Comme l’explique à L’Express Zhao Tong, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace, Pékin garde comme priorité stratégique son opposition aux Etats-Unis.
L’Express : Pourquoi "l’amitié" entre les régimes russes et chinois se maintient malgré la guerre ?
Zhao Tong : La Chine et la Russie partagent une même lecture, une même vision des affaires mondiales. Malgré la guerre en Ukraine, la communauté internationale ne doit pas s’attendre à beaucoup de changement de la position chinoise vis-à-vis de la Russie, qu’elle n’abandonnera pas pour améliorer pour ses relations avec les pays occidentaux. Tout simplement parce que la Chine considère la Russie comme son coéquipier contre les Etats-Unis.
Pourquoi la Chine ne peut-elle se permettre un effondrement du régime de Poutine ?
Il faut bien comprendre que la perception chinoise de la guerre, c’est que les Etats-Unis et les pays occidentaux utilisent ce conflit pour affaiblir la Russie. Pour la Chine, c’est l’objectif fondamental des Américains. Elle craint qu’une fois la Russie battue, ceux-ci cibleront la Chine et mettront une pression semblable pour contenir son développement.
Elle craint...
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18/03 - Retraites : avec le 49.3, le risque de "giletjaunisation" du mouvement social
Un parfum de crise politique flotte dans l’air. Ce jeudi 16 mars, plusieurs villes françaises ont été émaillées de manifestations spontanées, parfois marquées par la violence, après le déclenchement de l’article 49.3 pour la réforme des retraites. A Paris, des manifestants se sont réunis dans l’après-midi place de la Concorde après l’appel du syndicat Solidaires. Les syndicats étudiants, organisations politiques et les représentants de plusieurs organisations de jeunesse s’y sont réunis, bientôt rejoints par un cortège de plus de 1600 jeunes venus depuis la place de la Sorbonne, mais aussi de travailleurs (cheminots et raffineurs). Les forces de l’ordre sont intervenues dans la soirée, évacuant progressivement la place de la Concorde après plusieurs charges et des jets de gaz lacrymogène. D’après la préfecture de police, 120 personnes ont été interpellées. D’autres incidents ont éclaté sur le territoire, notamment à Rennes. Huit personnes ont été interpellées et autant mises en garde à vue à la suite de dégradations multiples.
Des affrontements ont également opposé manifestants et forces de l’ordre à Nantes ou Marseille, tandis qu’à Dijon, un mannequin à l’effigie du président de la République a été brûlé. Cette montée en tension d’un mouvement resté jusqu’ici calme, interroge sur la suite de la contestation. L’usage du 49.3 va-t-il signer la transformation du conflit actuel en une réédition des gilets jaunes ? Eléments de réponse avec Stéphane Sirot, historien, spécialiste de l’histoire des grèves, du syndicalisme et des...
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18/03 - Livraison d’avions de chasse à l’Ukraine : un tournant dans la guerre ?
Encore une fois, la Pologne se positionne à la pointe de l’aide militaire à l’Ukraine. Elle était parmi les premiers pays à fournir des chars – de fabrication soviétique – à Kiev, plusieurs mois avant que l’Allemagne donne son feu vert pour ses Leopard 2. La voici qui joue à nouveau les pionnières avec l’annonce, le 16 mars, d’une livraison prochaine de quatre Mig-29, un avion de combat soviétique également utilisé par l’armée ukrainienne. Et dès le lendemain, la Slovaquie a annoncé qu’elle lui céderait tous ceux qu’elle possède, soit 13 modèles récemment retirés du service.
Pour l’Ukraine, il s’agit d’un tournant politique. Jamais, jusqu’alors, les Occidentaux n’avaient osé lui fournir des avions de combat, par crainte, d’une escalade avec Moscou. Le geste des Polonais et des Slovaques constitue donc un précédent favorable à Kiev pour en recevoir d’autres. L’intérêt est également militaire : "Cela permet à l’Ukraine de reconstituer une masse de manœuvre au niveau aérien, après des pertes substantielles ces derniers mois", souligne Yohann Michel, chercheur sur les questions de défense à l’International Institute for Strategic Studies (IISS).
Depuis le début de la guerre, l'Ukraine a perdu une soixantaine d’aéronefs, selon le recensement documenté du site Oryx, dont 18 Mig-29. Il ne s’agit pas d’un modèle de première jeunesse, entré en service dans les années 1980, mais il permet à Kiev d’assurer la défense de son espace aérien malgré la supériorité en nombre et en qualité des aéronefs de Moscou. Cet avion de guerre a...
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17/03 - En Espagne, l’autre réforme des retraites
Il n’y a pas que la France qui réforme son système de retraites. Alors que le gouvernement français a actionné le 49.3 ce jeudi 17 mars, la coalition gouvernementale espagnole a fait passer la sienne, le même jour, avec moins de fracas. Et sans que la rue ne déferle, pour s’y opposer. Différence de culture démocratique ? Si l’Espagne n’a pas forcément le même rapport à la contestation que la France, la réponse est ailleurs.
Car leur réforme est sensiblement différente. En Espagne, pas de report de l’âge de départ à la retraite. Il faut dire que les Espagnols prévoient déjà de travailler bien plus longtemps : 67 ans, selon la législation en vigueur, qui fera effet en 2027. Soit 37,5 annuités. L’âge légal de départ avait été repoussé de deux ans en 2011 par le gouvernement du Premier ministre socialiste José Luis Zapatero, en pleine crise financière.
Y est plutôt prévu : un accroissement de l’assiette de cotisation - c’est-à-dire la part du salaire sur laquelle les employés cotisent - pour mettre davantage à contribution les revenus les plus élevés. Le plafond au-delà duquel les salariés ne sont plus prélevés passe de 4 139 à 4 495 euros mensuels.
Egalement : une hausse de la contribution, en particulier des employeurs, au "mécanisme d’équité intergénérationnelle". Ce dernier alimente un "fonds de réserve" créé pour faire face aux tensions attendues lorsque la génération du "baby-boom" des années 1960-1970 arrivera à l’âge de la retraite. Enfin, le montant des pensions sera calculé soit sur la base des 25 dernières années...
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17/03 - Aux auditions sur l’indépendance énergétique, trous de mémoire et choix désastreux
Des trous de mémoires, des décisions controversées, des présidents qui défendent leur bilan et des scientifiques qui brocardent les responsables politiques… La commission d’enquête parlementaire aura offert un beau spectacle pour qui aura suivi ses - presque - 90 auditions. Visant "à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France", elle tente de comprendre comment notre pays a pu se retrouver, en 2022, importatrice nette d’électricité pour la première fois en plus de quarante ans. "Les erreurs ont été successives et monumentales", résume auprès de L’Express Bernard Accoyer, ex-président de l’Assemblée nationale.
Un constat pour commencer : si la politique énergétique française a connu "des dysfonctionnements", ils sont d’abord dus à "une inculture technique et scientifique de notre classe politique". Cette rugueuse observation émane d’Yves Bréchet, ancien Haut-commissaire à l’énergie atomique (2012-2018), interrogé en novembre dernier. Visage crispé, masquant à peine sa rancœur, l’expert déplore des choix "décidé(s) par un canard sans tête, une chaîne de décision publique désastreuse". Plus policée, la société française d’énergie nucléaire (Sfen), qui n’a pas attendu la fin des auditions pour écrire un compte rendu, constate que "les gouvernements successifs n’ont pas donné de perspectives à la filière industrielle nucléaire. Elle a souffert paradoxalement d’un excès de scénarios, le plus souvent récupérés à des fins partisanes, et sans réelle volonté d’instruire le sujet comme une...
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17/03 - Moldavie : le plan secret de Poutine pour mettre ce pays de l’ex-URSS sous son influence
La preuve qu’après Kiev figure Chisinau, sur la liste de la Russie ? Selon un consortium international de journalistes, Vladimir Poutine avait prévu, avant même d’envahir l’Ukraine, de tenter de prendre le contrôle de la Moldavie, ancien territoire de l’URSS, indépendant depuis les années 1990. Dans sa volonté de restaurer l’empire russe, le maître du Kremlin aurait conçu un plan, documenté, pour placer le pays sous son influence, avant 2030.
Ces médias, dont font partie le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, le média d’opposition russe Dossier Center, ou encore le journal ukrainien The Kyiv Independent, s’appuient sur un document, qui détaillerait ce programme impérialiste. Il émanerait du directorat russe de la coopération transfrontalière, et aurait été rédigé en 2021. L’idée ? Faire monter les ressentiments populaires contre l’Otan, notamment par l’intermédiaire de médias pro-russes et infiltrer l’économie et la politique avec des acteurs d’influence poussés par le Kremlin.
Mais également : faire en sorte que le territoire moldave de la Transnistrie reste une région séparatiste pro-russe. La Transnistrie, peuplée de russophones et abritant des industries clés (énergie, aciérie, cimenterie), s’est détachée de facto de la Moldavie en 1992 après une courte guerre. La Russie y a depuis déployé 1 500 soldats et un important stock russe de munitions.
"Ils veulent augmenter le nombre d’organisations russes à but non lucratif ici, ils veulent augmenter le nombre d’étudiants, ils veulent une plus grande présence de la...
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17/03 - Retraites, "la réforme ou la faillite" ? Ce qu’il en est vraiment
Au départ, il y a le verbe. Et puis les chiffres. "C’est la réforme ou la faillite", a menacé Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, à maintes reprises, lors du débat parlementaire sur le recul de l’âge légal de départ en retraite. Le jeudi 16 mars, devant une poignée de ministres essorés, le chef de l’Etat a justifié l’utilisation de l’article 49.3 par l’existence de "risques économiques et financiers" trop grands. En septembre 2007 déjà, François Fillon, alors Premier ministre, déclarait être à la tête d’un "Etat en faillite". Entre les deux, rien. Sinon une rivière de déficits et le totémique "quoi qu’il en coûte" inventé au moment du Covid et poursuivi après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le résultat : un endettement public à des sommets himalayens, la barre des 3 000 milliards d’euros devant être franchie cette année (111 % du PIB).
Aujourd’hui, le péril grec rode-t-il aux frontières de l’Hexagone ? A court terme, pas vraiment. Certes, les conditions d’emprunt de l’Etat français se sont tendues, et l’écart entre les taux des obligations à dix ans françaises et allemandes atteint 0,54 % contre 0,44 % en janvier. "Mais en 2011, au plus fort de la crise de la zone euro, cette différence atteignait 1,90 %. Nous ne sommes donc pas en phase de stress maximal, mais pas en totale tranquillité non plus", observe Alexandre Baradez, le responsable des analyses marchés chez IG.
De fait, le feu couve, et des signaux d’alerte s’allument ici et là. Le plus brûlant, celui de la charge de la dette, à savoir la...
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17/03 - Guerre en Ukraine : la CPI émet un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré, ce vendredi 17 mars, avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion russe.
La CPI, qui siège à La Haye, a également émis un mandat d'arrêt contre Maria Lvova-Belova, commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, pour des accusations similaires. La Russie n'est pas membre de la CPI et selon les experts, il est peu probable qu'elle remette des suspects. La cour n'a pas précisé comment elle prévoyait l'exécution des mandats d'arrêts.
"Aujourd'hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova", commissaire présidentielle aux droits de l'enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué. Vladimir Poutine "est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de Russie", a ajouté la cour.
La présidence ukrainienne s'est immédiatement félicitée de l'émission de ce mandat d'arrêt. "Ce n'est que le début", a ainsi déclaré le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram. Le Parquet ukrainien a, lui, salué une "décision historique".
D'après Moscou, cette décision est "insignifiante", "dénuée de...
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17/03 - Pourquoi le capitalisme est la solution au réchauffement climatique, par Rainer Zitelmann
Depuis plus de vingt ans, des chercheurs de l’université de Yale publient l’indice de performance environnementale (IPE), qui classe les pays en fonction de leur santé environnementale et de la vitalité de leurs écosystèmes. Une comparaison peut être faite entre l’IPE et l’Indice de liberté économique de la Heritage Foundation, qui mesure la liberté économique dans le monde depuis 1995. L’indice, que beaucoup appellent l’indice du capitalisme, analyse le niveau de liberté économique dans 178 pays.
Ces pays sont regroupés en cinq catégories : "libres", "presque libres", "modérément libres", "principalement non libres" et "réprimés". Les chercheurs de la Heritage Foundation ont comparé les deux indices et ont constaté que les pays ayant les niveaux de liberté économique les plus élevés avaient également les scores les plus élevés à l’IPE. Les pays dits "principalement non-libres" et "réprimés" affichent de loin les pires performances environnementales.
L’économiste Daniel Fernandez Mendez a répondu à la potentielle objection consistant à dire que les pays jouissant d’une plus grande liberté économique "exportent" leurs industries polluantes vers les pays en développement qui sont moins libres, tout en conservant leurs industries non polluantes. Ce n’est manifestement pas le cas. "Les données analysées montrent que le capitalisme est favorable à l’environnement. Plus la liberté économique est grande, meilleurs sont les indices de qualité environnementale. Les pays les plus'propres'n’exportent pas leur pollution en...
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17/03 - Retraites et 49.3 : motion de censure, mode d’emploi
C’est la réplique du recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites : deux motions de censure ont été déposées ce vendredi 17 mars afin de renverser le gouvernement. L'une est l’œuvre du Rassemblement national. L'autre, "transpartisane", est conduite par le groupe des députés indépendants Liot. Leur examen aura lieu lundi 20 mars à l’Assemblée nationale. Comment fonctionne une motion de censure ? Le gouvernement Borne peut-il vraiment tomber ? L’Express fait le point sur ce mécanisme constitutionnel à la saveur très politique.A quoi sert une motion de censure ?
La motion de censure est un moyen de contrôle du gouvernement par l’Assemblée nationale. Son adoption provoque sa démission immédiate. Elle peut être "spontanée" (article 49.2 de la constitution) ou "provoquée" par la décision du Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement sur un texte (article 49.3).
Dans ce dernier cas, le projet de loi litigieux est réputé adopté sans vote, sauf si une motion de censure est votée. L’adoption de la motion a deux conséquences : le texte n’est pas adopté - ici la réforme des retraites - et le gouvernement démissionne (article 50).
Le président de la République doit alors composer un nouveau gouvernement. Pour résoudre la crise politique, il a aussi la faculté de dissoudre l’Assemblée nationale et de provoquer de nouvelles élections législatives (article 12). Il s’agit ici d’un pouvoir propre du chef de l’Etat, et pas d’une obligation.Quelles sont les règles...
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17/03 - 49.3 : ces réformes emblématiques votées grâce à cette arme constitutionnelle
Et de 100. Ce jeudi 16 mars, la Première ministre Elisabeth Borne a actionné l’article 49.3 de la Constitution, sous les huées de l’Assemblée nationale. Il n’y aura donc pas de vote sur la réforme des retraites, et le report de l’âge de départ à 64 ans. En première lecture, les députés n’avaient pas eu le temps de se prononcer, à cause des 14 000 amendements déposés, par les oppositions. C’est donc la 100e fois qu’est déclenché le 49.3. L’histoire se répète : avant cette crise politique, d’autres textes adoptés de cette manière avaient eux aussi profondément secoué la France. Et certaines déclarations de l’époque ressemblent étrangement aux dernières prises de parole du gouvernement Borne et des oppositions.
Le 49.3 de la Loi Travail, un traumatisme sous Valls
C’est un des recours au 49.3 qui a participé à en diaboliser l’usage. En 2016, Manuel Valls annonce engager la responsabilité du gouvernement pour faire passer la très impopulaire loi Travail, sous le mandat de François Hollande, et après 210 jours de mobilisation sociale contre. "L’application du 49.3 par la gauche contre la gauche [les frondeurs, NDLR] a été ressentie durement. Y compris par Emmanuel Macron…", relatait récemment l’ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, dans les colonnes de L’Express.
A l’époque, une partie de la majorité PS de François Hollande s’oppose à la réforme. De fait, le président est en situation de majorité relative, et décide de faire passer la loi, qui assouplit les conditions de licenciements, et le minimum d’heures qui...
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17/03 - Covid-19, l’énigme des origines : et si les chiens viverrins étaient la clef ?
Une nouvelle pièce vient de s’ajouter au puzzle sur les origines du Covid-19. Une équipe internationale de scientifiques a assuré jeudi 16 mars avoir pour la première fois trouvé un lien entre des animaux vendus sur le marché aux fruits de mer de Wuhan (où les premiers cas de Covid officiels ont été recensés fin 2019) et l’épidémie de Covid-19. Concrètement, l’analyse de données génétiques chinoises - publiées puis supprimées depuis - issues d’échantillons prélevés début 2020 dans et autour du marché de Wuhan montre que les chiens viverrins, qui y étaient vendus illégalement, pourraient avoir "porté et peut-être excrété le virus à la fin de 2019", rapporte The Atlantic. Cela renforce l’hypothèse d’une origine zoonotique de la pandémie qui a officiellement fait près de 7 millions de morts à travers le monde (au moins le double selon l’OMS). Plusieurs des chercheurs ont présenté leurs conclusions mardi 14 mars au Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO), un groupe d’experts convoqué l’année dernière par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un rapport contenant tous les détails de cette étude doit être publié dans les prochains jours.
Revenons au commencement. Peu de temps après le début de la pandémie, du 1er janvier au 2 mars 2020, des scientifiques chinois se rendent au marché de Wuhan, où plusieurs cas ont été détectés, et effectuent des prélèvements environnementaux sur les murs, les sols, les cages métalliques et les chariots souvent utilisés pour transporter les...
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17/03 - Retraites et 49.3, le jour d’après : deux motions de censure et des actions de colère
- L’annonce du 49.3 plonge la suite du quinquennat dans une grande incertitude. Mercredi, avant de se résigner à dégainer cette arme constitutionnelle, Emmanuel Macron avait d’ailleurs envisagé, en cas de vote et de défaite dans l’hémicycle, la possibilité d’une dissolution, selon des cadres de la majorité. Deux motions de censure ont été déposées par le groupe indépendant Liot et le RN, elles seront soumises au vote lundi 20 mars.
- La motion de censure de Liot a davantage de chances d’être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites. Mais la barre de la majorité absolue pour faire chuter le gouvernement paraît difficile à atteindre.
- Blocage du périphérique parisien, des gares de Toulon ou de Bordeaux, manifestations… Après des rassemblements de plusieurs milliers de manifestants "révoltés" jeudi soir, les opposants au recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans ont repris le combat de manière sporadique ce vendredi, le plus souvent à l’initiative de la CGT.
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19h50Une quinzaine de sites universitaires bloqués
Quelque 200 personnes, des jeunes essentiellement, se sont réunies cet après-midi devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris, où deux étudiants...
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17/03 - Plan sur l’industrie verte européenne : "L’investissement est le grand absent"
"Fini la naïveté, maintenant l’action." C’est par cette affirmation que Thierry Breton, le Commissaire européen en charge du Marché intérieur, a présenté jeudi 16 mars les ambitions de la Commission en matière de politique industrielle commune, en réponse aux mesures américaines et chinoise. Deux plans ont été présentés : le Net Zero Industry Act, visant à booster et subventionner une industrie à zéro émission, et l’European Raw Critical Materials Act, dont l’objectif est de sécuriser l’approvisionnement des Vingt-Sept en matières premières stratégiques. Décryptage de cette première feuille de route avec Thomas Pellerin-Carlin, directeur du programme Europe de l’Institute for Climate Economics (I4CE).
L’Express : Que contient le Net Zero Industry Act présenté hier par la Commission européenne ?
Thomas Pellerin-Carlin : Il acte l’intention de produire en Europe certaines technologies propres (cleantech), essentielles à la transition écologique. Mais les objectifs restent pour l’instant trop vagues et généraux. Le texte indique qu’il faudrait que 40 % de nos besoins en matière d’éolienne, de batteries, de pompes à chaleurs, etc, soient produits en Europe. C’est extrêmement modeste et aussi relativement flou pour les investisseurs et les industriels. La méthode pour calculer ces 40 % n’est pas claire. Je considère qu’il faut aujourd’hui donner des objectifs précis, exprimés en Gigawatt pour les panneaux solaires photovoltaïques, en tonnes pour la production d’hydrogène renouvelable, etc. On n’y est pas du tout. Le...
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17/03 - 49.3 et poubelles en flammes : un désastre pour l’image de la France à l’étranger
Une décision présidentielle unilatérale, un rassemblement place de la Concorde, des références à Louis XVI et quelques poubelles en feu : la folle soirée de jeudi cochait toutes les cases du bingo "révolution à la française" dont raffolent les médias étrangers. "Malheureusement pour la France, cette séquence n’étonne personne, souffle Richard Werly, correspondant historique de la presse suisse à Paris et journaliste pour le site d’information Blick. Le sentiment s’est installé que, de toute façon, les Français sont dans une période de grande colère et qu’ils attendent la moindre étincelle pour allumer le feu. La réalité est qu’Emmanuel Macron, depuis sa réélection, ressemble plus à un pyromane qu’à un président."La France à la une de la presse internationale
Aujourd’hui, au-delà des poubelles brûlées, le monde entier découvre l’article 49.3 de notre Constitution, cette anomalie parmi les démocraties occidentales. Ce qui est décrit comme un "coup de force" d’Emmanuel Macron pour faire passer son impopulaire réforme des retraites s’affiche à la une de la presse internationale, du Guardian à El Pais. Même la version papier du New York Times, baromètre de l’attention mondiale, montre Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale, titubant face à la fronde des députés Nupes. "La rage monte", titre le quotidien américain de référence."Macron modifie les retraites par décret, alors que la rage monte", titre le New York Times dans son édition du vendredi 17 mars 2023.
Les images des éruptions de violence dans les beaux quartiers de...
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17/03 - Franchise : l’exclusivité territoriale à l’épreuve du e-commerce
Par nature, les enseignes recourent à la franchise pour se déployer plus rapidement sur l’ensemble d’un territoire. Chaque franchisé exerce son activité sur une zone de chalandise plus ou moins étendue géographiquement. Sans constituer une obligation, le contrat qui lie les deux partenaires est susceptible d’inclure une clause dite d’exclusivité territoriale, destinée à procurer un avantage concurrentiel.
Le candidat a toutefois intérêt à faire préciser si cette clause interdit seulement l’installation d’un autre membre du réseau dans sa zone (exclusivité relative) ou si elle interdit également à l’enseigne elle-même d’y ouvrir une succursale (exclusivité totale). Mais attention, cette dernière a la faculté de se réserver des zones d’exclusion, telles que des gares, aéroports, centres commerciaux, à l’intérieur du territoire concédé à son co-contractant avec la possibilité d’y ouvrir des points de vente. Il convient donc de veiller à valider tous ces éléments avant la signature définitive du contrat qui engage les deux parties pour plusieurs années !Une notion mise à mal par l’essor de la vente en ligne
Reste une question. La notion d’exclusivité territoriale n’est-elle pas mise à mal par l’explosion spectaculaire de la vente en ligne ? "Avec le e-commerce, les franchisés courent le risque de se voir peu à peu dépossédés de leur clientèle, ce qui serait préjudiciable pour leur rentabilité et pour la valeur de leur fonds de commerce. D’autant que la jurisprudence ne voit pas d’incompatibilité entre l’exploitation par la...
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17/03 - Retraites et 49.3 : Liot, ce petit groupe parlementaire qui pourrait faire basculer la motion de censure
Le plus petit groupe de l’Assemblée nationale se retrouve en position d’arbitre dans cette crise politique aiguë. Après l’usage du 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites, le gouvernement d’Elisabeth Borne va devoir affronter, lundi 20 mars, une motion de censure "transpartisane" déposée par le groupe "Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires" (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques. Et qui séduit de plus en plus dans les rangs de l’opposition…Un petit groupe aux sensibilités diverses
Au sein de ce groupe hétéroclite qui se dit "clairement dans l'opposition" : des élus d’outre-mer, des nationalistes corses, des centristes, et plus récemment quatre dissidents du Parti socialiste qui n'aimaient pas l'alliance avec les Insoumis… Formé en 2018 par le député du Morbihan Paul Molac (autrefois LREM), le petit groupe indépendant réunit donc des sensibilités très diverses, mais revendique une valeur forte d’ancrage territorial. A l’origine, sa création avait été motivée par les avantages conférés à la constitution en groupe parlementaire, comme le temps de parole à l’Assemblée ou la place en commissions. "C’est pour peser dans le débat parlementaire sur les questions de ruralité, d’urgence écologique, de justice sociale et de subsidiarité européenne que ce groupe s’est constitué", confie son créateur à Ouest France.
Il est désormais dirigé par le député de la Meuse, Bertrand Pancher, issu du Parti radical. Jusqu’ici pas hostile à nouer des accords avec le camp présidentiel "sur des grands...
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17/03 - Guerre en Ukraine : la CPI émet un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré, ce vendredi 17 mars, avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion russe.
La CPI, qui siège à La Haye, a également émis un mandat d'arrêt contre Maria Lvova-Belova, commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, pour des accusations similaires. La Russie n'est pas membre de la CPI et selon les experts, il est peu probable qu'elle remette des suspects. La cour n'a pas précisé comment elle prévoyait l'exécution des mandats d'arrêts.
"Aujourd'hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova", commissaire présidentielle aux droits de l'enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué. Vladimir Poutine "est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de Russie", a ajouté la cour.
La présidence ukrainienne s'est immédiatement félicitée de l'émission de ce mandat d'arrêt. "Ce n'est que le début", a ainsi déclaré le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram. Le Parquet ukrainien a, lui, salué une "décision historique".
D'après Moscou, cette décision est "insignifiante" et "dénuée...
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17/03 - GPT-4 : les nouvelles IA seront-elles communistes ou capitalistes ? Par Robin Rivaton
Les intelligences artificielles telles que GPT-4 sont une révolution culturelle. Depuis que la dernière itération d’OpenAI a été dévoilée, les exemples le montrant sont encore plus impressionnants. GPT-4 est en effet multimodal, autrement dit, il est capable de comprendre des images ou des sons, à la différence de ChatGPT. Ses capacités de compréhension et de raisonnement sont meilleures.
Sur le plan technologique, même si cette famille d’IA dites LLM (large language model) a actuellement le vent en poupe, personne ne sait si cette architecture sera encore là dans quelques années. Des chercheurs éminents comme Yann Le Cun, le responsable de l’IA chez Meta, considèrent que les futurs systèmes d’IA devront être factuels, sans génération de contenu, et auront à ce titre une architecture très différente de la génération actuelle de LLM.
D’ailleurs, OpenAI n’est qu’une société parmi d’autres aux côtés de Cohere, Github, Hugging Face, DeepMind, sans parler de Google, Baidu, Nvidia, Microsoft, Meta, Tencent ou IBM. Le montant des investissements privés en intelligence artificielle est passé de 6 milliards de dollars en 2013 à 176 milliards de dollars en 2021, d’après le laboratoire d’IA de Stanford. Si l’alunissage reste à venir, le lancement de ChatGPT a été le moment Spoutnik de la course à l’IA. Une sorte de choc culturel. Tout le monde en a entendu parler. Selon un sondage Odoxa, la moitié des Français ont déjà entendu ChatGPT être évoqué. Un score qui grimpe à 86 % dans la sphère des professionnels des technologies,...
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17/03 - "A consommer avec modération" : aux origines du 49.3
Durant sept décennies, notre journal a couvert et analysé tous les temps forts de notre histoire contemporaine entre décolonisation, Guerre froide, construction européenne, avènement de la Vème République... Il s’est engagé pour des combats de société comme l’abolition de la peine de mort ou l’émancipation des femmes et a accueilli de grandes plumes comme François Mauriac, Albert Camus ou Jean-Paul Sartre. En tournant les pages de nos archives, nous vous proposons de revivre l'actualité de ces soixante-dix dernières années.
En 1991, Raphaël Hadas-Lebel décrypte pour L'Express l'histoire déjà riche du 49.3. Ce dispositif de l'arsenal constitutionnel de la Ve République s'avère très utile en cas de majorité peu docile comme sous le gouvernement de Raymond Barre ou très étroite comme ce fut le cas sous Michel Rocard. Le conseiller d'Etat alerte : "Ce qui devait être un dispositif à usage exceptionnel tend progressivement à devenir une pratique courante". Pour la 100ème fois depuis son apparition dans la Constitution, le 49.3 vient d'être utilisé par Elisabeth Borne pour faire passer le texte de loi sur la réforme des retraites.L'Express du 9 mai 1991
Le recordman du 49.3
En engageant la responsabilité du gouvernement sur le projet de réforme hospitalière, Michel Rocard "dégainait le 49.3" pour la vingt-septième fois depuis son entrée à Matignon. A ce rythme, le Premier ministre, à lui seul, aura bientôt utilisé cette procédure presque autant de fois que tous ses prédécesseurs réunis depuis 1958.
Pourquoi, en...
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17/03 - EN DIRECT - Réforme des retraites : les oppositions déposent deux motions de censure
- Le gouvernement a choisi de contourner le vote de l’Assemblée nationale en faisant faire adopter de force la réforme des retraites via un nouveau 49.3, jeudi 16 mars, après deux mois de bataille parlementaire. Alors que le nombre de voix en faveur de la proposition de loi n’était pas assuré, Elisabeth Borne a ainsi annoncé engager la responsabilité de son gouvernement sur cette réforme.
- A l’Assemblée comme dans les rues, les réactions ont été virulentes. Dans plusieurs villes de France comme à Marseille, Paris, Nantes ou Rennes, des heurts ont éclaté entre la police et plusieurs milliers de manifestants réunis pour protester contre le passage en force de la réforme. Une neuvième journée d’actions et de grèves est prévue le 23 mars à l’appel des syndicats.
- L’annonce de ce 49.3 plonge la suite du quinquennat dans une grande incertitude. Mercredi, avant de se résigner à dégainer cette arme constitutionnelle, Emmanuel Macron avait d’ailleurs envisagé, en cas de vote et de défaite dans l’hémicycle, la possibilité d’une dissolution, selon des cadres de la majorité. Une motion de censure déposée par le groupe indépendant Liot va être soumise au vote lundi 20 mars.
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16h35Retraites et 49.3 : motion de censure, mode d’emploi
Deux motions de censure,...
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17/03 - Eloge de l’empathie chez les biographes, par Pierre Assouline
Tous les écrivains ne sont pas tenus d’aimer leurs personnages. C’est même si rare que, lorsque cela advient dans un roman, les critiques le remarquent. La moindre des choses chez les biographes. Certains sont si hostiles à l’endroit de leur héros que l’on peut se demander ce qui les a poussés à passer quelques années à vivre avec lui. Ce qu’on attend d’eux ? Juste de l’empathie. Trois biographies récemment parues chez nous témoignent de ce sentiment qui bat en brèche toute notion de neutralité, ce fléau, cette imposture, cette illusion dont Wikipédia a fait l’alpha et l’oméga de sa charte : le Roth de Blake Bailey chez Gallimard, le Sontag de Benjamin Moser chez Bourgois, le Kafka de Reiner Stach au Cherche Midi. L’empathie du biographe pour son héros en est le cœur battant.
Ce concept nomade est suffisamment flou, polymorphe, galvaudé pour que l’on y revienne. Les dictionnaires s’accordent à la définir comme une fusion permettant de ressentir ce que l’autre ressent, de se mettre à sa place, distinct de la compassion suscitée par la sympathie et de l’identification au personnage. Le biographe s’en tient là sans entrer dans les dimensions psychanalytiques et neuropsychologiques. "Pourquoi un goy de l’Oklahoma écrirait-il l’histoire de ma vie ?" demanda Philip Roth à Blake Bailey, lequel lui répondit aussitôt : "J’ai bien raconté celle de John Cheever sans être moi-même un bisexuel alcoolique issu d’une famille puritaine." Et c’était parti pour sept ans d’immersion dans le "Rothland".
L’empathie pousse le...
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17/03 - Macron et la relance du nucléaire : tout reste encore à faire
Décidément, la fusion entre l’ASN et l’IRSN n’en finit pas de faire des vagues. Alors qu’ils étaient censés franchir une étape de plus dans la relance de l’atome, les députés ont rejeté mercredi 15 mars la très controversée réforme de la sûreté nucléaire. "Impréparation criante", "proposition abrupte et incompréhensible"… Les critiques n’étaient pas tendres sur les bancs de l’Assemblée. Sur le fond, les opposants à la fusion craignent que le rapprochement des deux entités ne se traduise par une perte d’indépendance dans l’expertise ainsi qu’un appauvrissement des analyses. Sans parler d’une moindre transparence vis-à-vis du grand public.
Cependant, les critiques adressées au printemps du nucléaire imaginé par Emmanuel Macron vont bien au-delà de la sûreté. Même si le contexte s’avère favorable à l’atome et que le projet de relance finit par être adopté à l’issue de quelques allers-retours entre les deux assemblées, nombre d’experts s’interrogent encore sur l’avenir de la filière, éprouvant même de la rancoeur à l’égard du chef de l’Etat.
"N’oublions pas qu’il a fermé Fessenheim. Certes, à l’époque, le Président invoquait le fait que le processus était déjà entamé. Mais ce n’est pas un argument. Il pouvait s’y opposer" peste Dominique Greneche, professeur à Sciences Po et à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN). Bien sûr, dire stop n’aurait pas suffi. Sur place, le maintien de l’activité aurait occasionné des travaux entraînant sans doute la fermeture des deux réacteurs concernés pour une année. Au moins, ces...
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17/03 - Retraites et 49.3 : la fausse bonne nouvelle pour LR
Pas vu, pas pris. Les Républicains peuvent observer avec soulagement l’issue de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. En actionnant l’article 49.3 de la Constitution, faute de majorité certaine, le gouvernement n’a pas étalé au grand jour les fractures de la droite. Mais tel une autruche à la tête enfouie dans le sable à l’approche du danger, LR n’échappera pas à un examen de conscience après une séquence collective désastreuse.
C’est de bonne guerre : la droite fait porter à l’exécutif la responsabilité de l’usage de l’arme constitutionnel. "Le recours à 49.3 est l’échec de plusieurs années de politiques et d’une méthode qui n’a pas abouti à trouver une majorité", a lancé ce jeudi 16 mars le patron de LR Éric Ciotti. Tout juste le député des Alpes-Maritimes reconnaît-il des "positions différentes" au sein de son groupe. Le fautif, c’est toujours l’autre.Un voile pudique sur les divisions
Cet "échec" recèle en réalité deux avantages pour la droite. Le premier est collectif. Près de 30 députés LR approuvaient le texte, plus de 20 le rejetaient. L’absence de vote pose un voile pudique sur ces divisions. La direction de LR a tout loisir de mettre en lumière les doute d'une partie de la majorité, et de rappeler qu’un vote interne a été organisé : le 14 février, le bureau politique de LR s’est prononcé à la quasi-unanimité en faveur du report de l’âge légal à 64 ans. "Circulez, il n’y a rien à voir", oseront les plus audacieux.
Le second avantage est individuel. Plusieurs députés LR favorables à la réforme...
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17/03 - PODCAST. Qu’est-ce que le "bank run" ? L’Express vous explique tout
Dans cet épisode de La Loupe, alors que la Silicon Valley Bank vient de faire faillite, Béatrice Mathieu, grand reporter spécialiste de l’Economie, nous explique ce qu’est le "bank run".
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Marion Galard (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : TF1, BFM Business, Europe 1, TVL
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Anne-Laure Chapelain et L’Express
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Charlotte Baris : Le "bank run" ! J’ai donc fait appel à une journaliste qui maîtrise l’anglais et la macro-économie : Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express. Salut Béatrice !
Béatrice Mathieu : Salut Charlotte !
Charlotte Baris : Comment on traduirait en français cette expression de "bank run" Béatrice ?
Béatrice Mathieu : En bon français, c’est la "panique bancaire".
Pour aller plus loin
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17/03 - Retraites et 49.3, le jour le plus long : jeu de dupes, arme atomique et menace de dissolution
Ce n’est pourtant pas son genre. Certes, Elisabeth Borne n’est pas un bloc de béton froid, beaucoup l’ont déjà vu rire à gorge déployée, être taquine, vulgaire même… Mais verser quelques larmes, jamais. C’est avec les yeux rouges et embués qu’elle s’est adressée aux députés de Renaissance, du MoDem et d’Horizons, réunis en intergroupe jeudi après-midi. C’est dire la pression, la fatigue, la déception qui la traversent, elle qui vient de descendre de la tribune de l’Assemblée nationale.
Quelques minutes auparavant, elle a engagé, sous les chants des Insoumis et les claquements de pupitres des élus du RN, la responsabilité de son gouvernement en activant l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites. Sa réforme des retraites. "Jamais la question de mon devenir personnel n’a compté dans la décision qui vient d’être prise", lâche-t-elle, sincère, devant ses troupes, qu’elle sait alors largement frustrées par le passage en force décidée par le président et la Première ministre. En moins de vingt-quatre heures, ils ont entériné un double échec : celui de trouver une majorité et celui de sa méthode. Décidément, et définitivement, les LR étaient des alliés bien trop faibles pour être fiables. Comment en est-on arrivé là ?
"Les promesses n’engagent que ceux qui les croient", avait coutume de répéter Charles Pasqua. Ce mercredi 15 mars, la réunion du groupe LR organisée à la suite de la commission mixte paritaire (CMP) touche à sa fin. Les députés investissent au compte-goutte la salle des quatre...
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16/03 - Retraites et 49.3 : la méthode Elisabeth Borne, le compromis au mépris de la conviction
Une fois, deux fois, trois fois… Puis nous avons cessé de compter. "Compromis", le mot a semblé encombrer les paroles d’Elisabeth Borne, dépêchée ce jeudi soir sur TF1, pour tenter d’éteindre l’incendie allumé par le recours (presque) inattendu à l’article 49.3 de la Constitution. Surtout, montrer, crier, que ce gouvernement est capable de négocier, de composer. Eviter à tout prix l’écueil du jupitérisme : la décision solitaire, celle qui jette les foules dans la rue, faute de dialogue. Mais le compromis n’est pas performatif, il ne suffit pas de le convoquer dans un discours ou une conversation pour qu’il advienne et apaise les esprits échauffés. Surtout, le compromis trop souvent invoqué a un versant peu flatteur : l’affaissement des convictions.
En répétant que "le texte est le fruit d’un compromis", en rappelant les longs "mois de concertations avec les organisations syndicales", en exprimant sa certitude "que c’est en trouvant des compromis [décidément] qu’on peut proposer les meilleures solutions pour les Français", Elisabeth Borne a oublié de dire à ceux qui ce soir avaient leurs yeux rivés sur leur écran de télévision, avides de savoir s’il leur faudra vraiment travailler jusqu’à 64 ans, les raisons de sa croyance profonde en cette réforme des retraites.
Pourquoi repousser l’âge de départ relève, selon elle, de l’absolue nécessité ? Quel avenir sombre attend les Français si la réforme n’est pas votée ? Tant d’interrogations qui depuis des mois paraissent rester en suspens, faute de réflexion...
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16/03 - Recours au 49.3 sur les retraites : Elisabeth Borne, les coulisses d’un échec
Au début, ça la faisait presque sourire, cette histoire de 49.3. Les humoristes ironisaient sur Elisabeth 1, Elisabeth 2, Elisabeth 3, etc. S’en souvient-on, lors d’un dîner de Noël des ministres, en décembre dernier, elle avait reçu et revêtu un maillot 49.3, et Matignon avait évité de peu la publication de clichés sur les réseaux sociaux. A dix reprises – avant ce jeudi 16 mars 2023 – la Première ministre avait été obligée de recourir à ce fameux article de la Constitution.
Quand elle est arrivée à Matignon, dans les conditions rocambolesques que l’on connaît, après des élections législatives qui n’avaient pas dégagé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, Elisabeth Borne pensait compter sur "un périmètre de gens raisonnables qui permet d’avancer" : "Je n’ai pas de doute qu’on trouve 290 députés (soit la majorité d’une chambre qui compte 577 élus) pour voter beaucoup de mesures. Michel Rocard, avec une majorité relative, a créé le RMI et la CSG", confiait-elle en juin. Ce jeudi, dès l’entame de son discours, elle a de nouveau cité Michel Rocard, le recordman toutes catégories des 49.3 depuis le début de la Ve République : "Si chacun votait selon sa conscience…", avait dit le héraut de la seconde gauche en regrettant de recourir au 49.3 pour créer la CSG ; "si chacun votait selon sa conscience…", disait cette fois la cheffe du gouvernement, le texte réformant les retraites serait aussi passé.
Elisabeth Borne a une conviction dont elle voulait faire la marque de sa méthode et dont elle pensait qu’elle ferait le succès...
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16/03 - Grève des éboueurs à Paris : comment fonctionnent les réquisitions ?
Réquisition, pas réquisition ? Depuis le 6 mars dernier, l’Etat, la mairie de Paris et la préfecture se renvoient la balle concernant la réponse à apporter à la grève des éboueurs de la ville, qui protestent contre la réforme des retraites. Forcer le personnel gréviste à revenir en poste ? Anne Hidalgo avait dit non à Gérald Darmanin, qui en avait fait expressément la demande. Mais, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a finalement annoncé ce jeudi 16 mars la réquisition.
De quel droit ? Le préfet peut en effet "réquisitionner tout bien ou service et requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service ou à l’usage de ce bien". Sous quelle condition ? "En cas d’urgence, lorsque l’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques l’exige". Il faut également que "les moyens dont dispose le préfet ne permettent plus de poursuivre les objectifs pour lesquels il détient des pouvoirs de police".Le caractère d’urgence
Urgence y avait-il ? Oui, selon le gouvernement et la préfecture de police, et bon nombre d’experts, qui alertent sur le risque de contacts avec les rats, et les maladies qu'ils peuvent véhiculer. Plus de 7 000 tonnes de déchets trônent à Paris, sur les trottoirs. Une montagne de déchets qui a même attiré l’attention du New York Times, dont les journalistes se sont amusés à filmer la Tour Eiffel cachée sous un monticule d’immondices.
"La concentration de détritus, notamment alimentaires, dans certaines rues de Paris, fait courir...
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16/03 - Pr Flahault : "Après le Covid, une dizaine d’agents infectieux pourraient générer une nouvelle pandémie"
"Nous sommes en guerre." Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron annonce le premier confinement. Face au Covid-19, la France se barricade. Les rues se vident. La nature reprend même ses droits, ici et là. Deux mois passent, avant que les Français ne goûtent à nouveau à leurs libertés. Ils seront contraints de s’enfermer chez eux à deux nouvelles reprises. Un supplice.
Trois ans après, que reste-t-il de la crise sanitaire ? Malgré un hiver difficile, confiner apparaît à nouveau surréaliste. "Nous avons quitté l’urgence, estime Antoine Flahault, mais d’importants défis demeurent". Epidémie saisonnière, Covid long, mutations, maladie X… L’épidémiologiste à l’Institut de santé globale de Genève livre sa vision de l’après-coronavirus.
Vous, et votre institution, avez été un des acteurs principaux dans le monde de la surveillance de l’épidémie de Covid-19. En France, il y a trois ans, nous confinions. Désormais, on dit que le Covid, c’est fini, qu’il faut passer à autre chose. Vous êtes passé à autre chose ?
On est tous en train de passer à autre chose ! Les institutions, les gouvernements, les peuples ne sont plus dans cet état d’alerte permanent, où les informations étaient toujours plus préoccupantes, où on avait le sentiment que la situation n’était pas sous contrôle, où l’on n’avait pas assez de vaccins ou de personnes vaccinées.
Le virus pourrait revenir en force, c’est possible, rien n’est à exclure, mais le paradigme a changé. Nous avons quitté l’urgence. Les responsables de santé publique sont donc moins sollicités. Je...
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16/03 - Retraites : les conséquences du 49.3 seront lourdes, par Anne Rosencher
Tout le monde se souvient de la phrase d’Emmanuel Macron au second tour de la dernière présidentielle : "Ce vote m’oblige". Par cette formule, le président tout juste réélu prenait acte que "nombre de compatriotes avaient voté pour lui non pour soutenir ses idées mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite". C’est juste. On aurait pu ajouter que ce qui l’obligeait plus encore, peut-être, était ailleurs : dans le fait que Marine Le Pen avait amélioré son score entre les deux dernières présidentielles, passant de 33,9 % à 41,5 % des suffrages exprimés, c’est-à-dire de 10,6 millions de voix à 13,3 millions. Une colère importante s’était exprimée – encore endiguée, dans les urnes, par l’effet repoussoir de l’héritage lepéniste, et par les gros doutes sur la compétence de la candidate. Mais la preuve d’une fracture de plus en plus profonde, était sous nos yeux. Et, oui, elle "obligeait" le président. Un mois plus tard, la situation s’était encore corsée : le vote des Français aux législatives privait Emmanuel Macron d’une majorité à l’Assemblée. La colère et le désarroi s’étaient frayé un chemin malgré la mécanique électorale pourtant peu "proportionnelle" de notre scrutin majoritaire à deux tours.
C’est pourquoi, à vrai dire, cette réforme des retraites, telle qu’elle a été pensée, et (très mal) ficelée, fut dès le départ, extrêmement déroutante. Dans un premier temps, déjà, le gouvernement a semblé hésiter quant à l’exposé des motifs. Le Conseil d’orientation des retraites répétant à l’envi que l’équilibre du système...
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16/03 - IA Act : les pistes du Parlement européen pour réguler les intelligences artificielles comme ChatGPT
Les droits et les devoirs des machines… Le Parlement européen planche actuellement sur un projet de règlement visant à réguler les intelligences artificielles, un texte dans les cartons depuis 2021, date à laquelle la Commission européenne avait fait une première proposition. Utilisation des données, risque de production de faux en masse, délégation de pouvoir à des systèmes pas si intelligents que ça, surveillance de masse…
L’institution s’accorde à dire qu’il faut donner un cadre à ces outils, qui déferlent sur le marché - ChatGPT pour le plus connu, avait réuni des millions d’utilisateurs en quelques jours. Mais il reste encore aux élus européens à s’accorder sur les modalités exactes de cette régulation. Un nouveau texte, présenté au Parlement ce mois-ci, par les rapporteurs Dragos Turdarche et Brando Benifei, et révélée par le site d’information Contexte, permet de jauger l’avancée des travaux.
Il propose d’abord une définition de ces systèmes. Il s’agit, en l’état de programmes, donc "entraînés sur de vastes données à grande échelle, conçus pour une généralité de résultats et pouvant être adaptés à un large éventail de tâches". Correspondent à cette définition : ChatGPT, mais aussi Bard, des générateurs de texte. Les systèmes embarqués par Tesla, les voitures autonomes d’Elon Musk, qui sur la base d’une énorme base de données calculent comment conduire. Mais aussi des systèmes qui assistent les chirurgiens dans leurs opérations. Moins désirables, du moins en Europe : les systèmes de notation sociale, l’identification...
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16/03 - Macron joue les guides de Charles III, les leçons de politesse d’Edouard Philippe
Que serait la politique sans ses coups d’éclat, ses coups bas, ses coups tordus, ses coups fourrés… ? Parce que, comme dirait Edouard Philippe, "il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux", le service politique de L’Express propose de vous immerger dans les coulisses du pouvoir grâce à un rendez-vous hebdomadaire, tous les jeudis, sur notre site Internet.Projet de loi immigration : Véran a une idée
Sentant sans doute le vent du boulet, Olivier Véran, comme d’autres, s’évertue à minimiser l’ampleur du projet de loi sur l’immigration porté par Gérald Darmanin. Le texte, qui fait déjà polémique, ne serait qu'"une boîte à outils à disposition de préfets", veut croire le porte-parole du gouvernement, issu de la gauche. Également chargé du Renouveau démcoratique, il a d’ailleurs reçu les auteurs d’une tribune plaidant pour l’organisation d’une convention citoyenne sur l’immigration et a jugé leur idée formidable. "La convention est un outil qu’on devrait utiliser davantage", défend Véran qui trouverait également pertinent de solliciter les citoyens sur la question des algorithmes. Avec ce format, pas de risque de 49-3 - dont lui considère, à titre personnel, qu’il ne faut surtout pas l’utiliser sur ce texte.Beaune et les années de chien
Une certaine lassitude semble avoir saisi les membres du gouvernement ces derniers temps. Clément Beaune soupire : "Trois textes de loi depuis un an à peine, certes, mais tout est plus lourd, plus lent, c’est de la pince à épiler", une référence au comptage et...
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16/03 - Elon Musk, son nouveau projet fou : créer une ville pour ses employés au Texas
Plus rien n’étonne quand il s’agit d’Elon Musk. Ou presque. Après avoir conquis le marché de l’exploration spatiale, le milliardaire revient sur Terre avec un nouveau projet fou : il a décidé de créer sa propre ville. Baptisée Snailbrook en référence à la lenteur des machines de son entreprise de construction de tunnels installée à quelques kilomètres, elle sera bâtie sur au moins 3 500 hectares fraîchement acquis par l’entrepreneur près d’Austin, au Texas. La vision : une sorte d’utopie texane le long du fleuve Colorado, où les employés de ses entreprises Boring compagny, Tesla et SpaceX pourraient vivre bien en dessous des prix du marché. Le site comprend déjà un groupe de maisons modulaires, une piscine, une aire de sports en plein air et une salle de sport selon le Wall Street Journal, qui a révélé l’information.Le projet provoque déjà des controverses
La ville devrait également devenir la résidence principale du patron le plus excentrique des Etats-Unis, qui vivrait alors sur son propre royaume. Un maire devrait néanmoins être élu démocratiquement. Afin de voir le jour, Snailbrook devra être absorbée par le comté de Bastrop, à 35 kilomètres d’Austin, et ainsi devenir une municipalité dotée de ses propres régulations. Une demande a déjà été déposée pour la construction de 110 maisons supplémentaires sur le terrain, rapporte le journal. Selon la loi du Texas, une ville doit accueillir au moins 201 habitants pour être reconnue par les autorités.
Elon Musk Is Planning a Company Town -- in Texas
* Could set own...
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16/03 - 49.3 : l’histoire d’une mauvaise réputation
"Tout le monde médit de moi/Sauf les muets, ça va de soi…" Comme l’anticonformiste de la chanson de Brassens, le 49.3 a mauvaise réputation. Un exemple parmi d’autres : en 2016, le mouvement citoyen "Nuit Debout", créé en protestation contre la loi Travail, dénonce dans son usage un "déni de démocratie". L’opposition à cet article, qui permet au gouvernement d’engager sa responsabilité sur un projet de loi - lequel est considéré comme adopté si une motion de censure n’est pas votée à l’Assemblée nationale -, semble aujourd’hui largement partagée. Dans une étude Odoxa-Backbone pour Le Figaro, 74 % des sondés jugent inacceptable son usage pour faire passer la réforme des retraites. "Les citoyens le voient comme un mécanisme très peu démocratique, qui brutalise la vie parlementaire", constate Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof. Si bien que jusqu'à la dernière minute, l'hypothèse du recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraite n'avait rien d'une évidence.
Avant Elisabeth Borne, bien des chefs de gouvernement font usage de cet article présent dans la Constitution de 1958. L’ancien Premier ministre de François Mitterrand Michel Rocard (1988-1981), qui dispose d'une majorité relative, l'active à vingt-huit reprises, un record sous la Vème République. Edith Cresson, son éphémère successeure à Matignon (1991-1992), l’utilise, elle, huit fois en moins d’un an. "Il y avait une grosse crispation à l’époque d’Edith Cresson. Les chansonniers l’appelaient 49.3", se souvient Gaspard Gantzer, ancien...
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16/03 - Réforme des retraites : Borne défend l’usage du 49.3, une "décision collective"
- Après une matinée de suspense, la Première ministre Elisabeth Borne a engagé ce jeudi après-midi, à l’Assemblée nationale, la responsabilité du gouvernement sur la réforme des retraites par le biais de l’article 49.3 de la Constitution.
- Après avoir déclaré vouloir "tout faire" pour l’éviter, Emmanuel Macron et sa Première ministre se sont donc résignés à faire adopter le texte sur les retraites sans vote de l’Assemblée, ce qui sera le cas sauf si une motion de censure venait à être adoptée contre le gouvernement.
- Il s’agit d’une forme d’échec pour Elisabeth Borne, qui a déployé de nombreux efforts depuis plusieurs mois pour tenter de nouer un accord avec la droite. Mais un nombre visiblement trop important de députés LR risquaient de manquer à l’appel.
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Retraites : Elisabeth Borne, une Première ministre qui ne voulait pas du 49.3
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Retraites : les conséquences du 49.3 seront lourdes, par Anne Rosencher
20h55Retraites : Elisabeth Borne, une Première ministre qui ne voulait pas du 49.3
Depuis dix mois, la Première ministre veut faire du dialogue sa marque de fabrique. Avec la réforme des retraites, elle connaît l’échec. Folle journée, folle époque. L’analyse de notre journaliste Eric Mandonnet.
20h20Borne sur le 49.3 : "C’est une décision collective"
Invitée du journal de 20H de TF1, la Première ministre Elisabeth Borne assume l’usage du 49.3 à l’Assemblée. "C’est une décision collective. Je suis convaincue qu’on doit réformer notre...
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16/03 - EN DIRECT - Réforme des retraites : tractations de dernière minute avant la séance de l’Assemblée
Les informations à retenir :
- Après sa validation par la Commission mixte paritaire, la réforme des retraites a été votée une dernière fois par le Sénat ce jeudi 16 mars, puis elle sera débattue une dernière fois au Palais Bourbon autour de 15 heures. Sans majorité claire, le gouvernement est suspendu au vote de quelques députés Républicains, qui pourraient faire basculer le résultat.
- Plusieurs scénarios sont possibles durant cette journée de débats parlementaire extrêmement incertaine. Pour qu’il soit adopté, le texte doit recueillir plus de voix favorables que de voix contre : un décompte pour l’instant très incertain au sein de l’hémicycle. Parmi eux plane aussi la menace d’un nouvel usage de l’arme constitutionnelle du 49.3, qui permettrait d’adopter la réforme sans vote à l’Assemblée, mais mettrait le gouvernement en danger.
- La France Insoumise a promis de poursuivre jusqu’au bout l’opposition au projet de loi. "Rien n’est fini", a promis la patronne du groupe Mathilde Panot, qui menace aussi d’utiliser s’il le faut une motion de censure, ou de saisir le Conseil Constitutionnel.
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14 h 15 : Nouvelle réunion de crise à l'Elysée autour de Macron et Borne
Une nouvelle réunion de crise a débuté à l'Elysée en présence de la cheffe du...
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16/03 - Guerre en Ukraine : les enquêteurs de l’ONU n’ont pas observé de génocide
Les relations Etats-Unis-Russie continuent de s’envenimer après l’affaire du drone américain abattu au-dessus de la mer Noire. En parallèle, des combats sont toujours en cours à Bakhmout, dans l’est du pays, tandis que l’Ukraine lance un énième appel à l’aide aux membres de l’union pour lui fournir les armes et munitions pour se défendre.Les enquêteurs de l'ONU n’ont pas observé de génocide en Ukraine
Les enquêteurs de l'ONU n’ont pas observé de génocide en Ukraine depuis l’invasion russe dans ce pays, ont-ils indiqué ce jeudi, mais recommandent toutefois de poursuivre les études à ce sujet. "Nous n’avons pas constaté qu’il y ait eu un génocide en Ukraine", a déclaré aux journalistes Erik Mose, un des trois commissaires en charge de l’enquête, soulignant toutefois "que certains aspects peuvent soulever des questions concernant ce crime".Drone américain : Washington va enquêter
La Russie a dit vouloir repêcher le drone américain qu’elle est accusée d’avoir fait s’abîmer en mer Noire et qui prouve selon elle l’implication des Etats-Unis dans les opérations en Ukraine, Washington annonçant de son côté enquêter sur les motivations de Moscou dans cet incident. Mercredi 15 au soir, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a estimé que l’une des causes de l’incident était le "renforcement" des opérations d’espionnage américaines.
Cité dans un communiqué du ministère, le ministre a ajouté que "les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et...
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16/03 - Fluoroquinolones : un nouveau scandale qui en dit long sur les failles de notre système de soins
Après le Mediator, le Lévothyrox, ou encore l’Androcur, les fluoroquinolones vont-elles s’ajouter à la liste des scandales sanitaires qui secouent régulièrement notre pays ? Ces antibiotiques à large spectre peuvent provoquer des effets secondaires potentiellement graves : ruptures de tendons, troubles du rythme cardiaque, anévrismes et dissection aortique, neuropathies, affections neuropsychiatriques… Des patients, qui en ont été victime, ont annoncé en début de semaine leur intention de porter plainte pour "blessures involontaires" et pour "tromperie aggravée". Ils estiment en effet que ces médicaments n’auraient jamais dû leur être prescrits.
Et pour cause. En 2019, du fait de ces risques, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a fortement restreint les infections dans lesquelles ces molécules peuvent être administrées. Mais l’information a du mal à passer : une étude de l’EMA a montré qu’en France, 66% des ordonnances ne respectaient pas ces nouvelles règles.
"L’agence nationale de sécurité du médicament a envoyé des courriers aux médecins, et elle a pensé que cela suffisait pour être entendue", fulmine Philippe Coville, un ingénieur qui a souffert d’effets secondaires graves après s’être vu prescrire un de ces antibiotiques pour une simple infection urinaire - pathologie pour laquelle il n’était plus recommandé de les utiliser. Il a depuis créé une association de victimes.Une paupérisation de l'action publique
"L’information ne fait pas la formation. Cela ne suffit pas à changer trente ans d’habitudes de...
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16/03 - Débat sur le climat dans "Quotidien" : "mansplaining" et victimisation, par Chloé Morin
La scène a immédiatement suscité l’emballement des réseaux sociaux : Salomé Saqué, une jeune journaliste écologiste débat de climat dans l’émission Quotidien avec le maire Les Républicains de Cannes et président de l’Association des Maires de France. Pour ceux qui le regardaient en direct sur TMC, comme ce fut mon cas, le débat put paraître frustrant, car il aurait mérité davantage de temps pour que chacun développe ses arguments. Il me sembla néanmoins respectueux.
Alors pourquoi un tel emballement sur Twitter ? La journaliste venait promouvoir un livre dénonçant la disqualification par ses aînés des discours écologistes portés par la jeunesse, simplement au motif que celle-ci serait nécessairement inexpérimentée, paresseuse, bref pas sérieuse. Un argumentaire auquel j’aurais pu être sensible, moi qui appartiens (encore) à la vaste catégorie des "18-35 ans".
Mais voilà : il n’était pas question de débattre de fond, dans cette émission. Ce fut sans doute la principale erreur commise par David Lisnard ce soir-là, que de croire qu’un dialogue était souhaité. Car l’auteure s’empressa de regretter sur Twitter que cet échange, prétendument irrespectueux, était "l’illustration parfaite de ce pour quoi [son livre] est intitulé Sois jeune et tais-toi". Voilà comment la recherche du buzz, la confection d’un coup de com’ basé sur le détournement d’une vidéo anéantissent la possibilité même de débattre de sujets pourtant essentiels.
Hélas pour elle, celui qui devait lui servir d’alibi, de représentant parfait du patriarcat...
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16/03 - Les JO de Paris-2024 : un défi logistique
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16/03 - Franchise : l’habillement est-il encore à la mode ?
Sale temps pour les enseignes de mode. L’Alliance du commerce, première organisation professionnelle dans l’équipement de la personne, fait état d’un repli de 11 % du chiffre d’affaires de l’habillement en magasin entre 2019 et 2022, d’une chute de 17 % côté fréquentation et d’une baisse de 11 % du nombre de boutiques dans le pays.
Les disparitions inquiétantes de points de vente s’expliquent notamment par la liquidation d’enseignes phares (comme Camaïeu ou Cop. Copine) et par la fermeture d’échoppes jugés peu performantes par les réseaux les plus fragilisés, tels que Kookaï, Pimkie, Burton ou San Marina. Ces suppressions tiennent bien sûr notamment à la formidable hausse des ventes en ligne de vêtements et de chaussures (+ 80 % sur trois ans) et au contexte inflationniste, qui contraint les Français à surveiller leurs dépenses.
Certaines marques résistent toutefois aux turbulences du marché. "Le prêt-à-porter masculin, en particulier sur les segments du milieu et du haut de gamme, souffre nettement moins que le marché de masse", assure Thierry Herbe, directeur général de Father & Sons (56 magasins, dont 12 affiliés). Son enseigne entend se distinguer des gros vendeurs à bas coût du Web en proposant des articles et des costumes de qualité, tout en conservant des tarifs abordables.Mettre la main au portefeuille
Fortes elles aussi de leur positionnement bien étudié, d’autres marques prospèrent et développent leur réseau. "Les petits prix et les idées innovantes actuellement en test (comme la location de...
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16/03 - Réunions : les huit règles à connaître pour y perdre moins de temps (et d’argent)
100 millions de dollars. Selon une étude récente, c’est la somme colossale que pourrait économiser une entreprise de plus de 5000 salariés en supprimant les présences non nécessaires dans des réunions. Professeur de sciences des organisations et de management à l’université de Caroline du Nord, Steven Rogelberg a interrogé 632 employés dans 20 secteurs économiques différents. En moyenne, les sondés passent près de dix-huit heures par semaine en réunion. Ils déclarent ne décliner que 14 % de celles auxquelles ils sont conviés, alors que près d’un tiers leur paraissent superflues. A ces pertes s’ajoute le coût psychologique de la réunionite, qui engendre frustration et fatigue, sans même parler du coût d’opportunité, c’est-à-dire les activités que ne font pas les employés tant qu’ils sont assis dans une salle de conférences.
Face à ce fléau de la vie de bureau moderne, le géant canadien du commerce en ligne Shopify vient d’annoncer la suppression de la majorité de ses réunions. Mais pour Steven Rogelberg, cette réponse radicale imposée de manière verticale par la direction n’est pas la bonne. Le psychologue rappelle que les réunions représentent un cadre démocratique qui permet d’impliquer les salariés, de faire passer des messages et de confronter une pluralité de points de vue ou de compétences. L’auteur du salué The surprising science of meetings (Oxford University Press) préconise des techniques plus subtiles basées sur les recherches. Florilège.Réduisez les durées de 5 à 10 %
Selon la loi de Parkinson, plus une...
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16/03 - Jérôme Fourquet : "Le scénario de la réforme des retraites risque d’alimenter un ressentiment"
Sur les retraites, Macron convainc moins que Sarkozy. Tel est l'un des enseignements du sondage réalisé par l'Ifop pour L'Express les 8 et 9 mars dernier. Alors que le report progressif de l'âge légal de départ en retraite était jugé "acceptable" par 53 % des sondés en octobre 2010, au moment de la loi Woerth, ils ne sont plus que 36 % aujourd'hui. La faute à une argumentation défaillante ? Pas seulement. Il se pourrait même, estime Jérôme Fourquet, le directeur du département "opinion et stratégies d'entreprise" de l'Ifop, que la réforme de 2010 ait porté dans ses gênes le refus de celle de 2023. Explications avec l'intéressé.
L'Express : Comment expliquez-vous que la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron et son gouvernement convainque aussi peu, par rapport à la même réforme, treize ans plus tôt ?
Jérôme Fourquet : Je pense à la fois qu'il y avait un contexte particulier en 2010 et que c'est précisément cette réforme qui explique l'hostilité au projet de loi de 2023. En 2010, nous sommes encore dans une période de crise financière, et trois ans plus tôt, François Bayrou a mené sa campagne présidentielle de 2007 sur le thème de l'état désastreux des finances publiques. La population est alors mûre pour le sacrifice que constitue le passage de 60 à 62 ans de l'âge de départ en retraite. Mais, et c'est important, dans les études que nous réalisions alors, nous avions noté que le discours des sondés était d'accepter le passage à 62 ans seulement si cela constituait un maximum, un plafond. "Ne revenez pas...
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16/03 - EN DIRECT - Réforme des retraites : le Sénat adopte le texte de compromis
Les informations à retenir :
- Après sa validation par la Commission mixte paritaire, la réforme des retraites a été votée une dernière fois par le Sénat ce jeudi 16 mars, puis elle sera débattue une dernière fois au Palais Bourbon autour de 15 heures. Sans majorité claire, le gouvernement est suspendu au vote de quelques députés Républicains, qui pourraient faire basculer le résultat.
- Plusieurs scénarios sont possibles durant cette journée de débats parlementaire extrêmement incertaine. Pour qu’il soit adopté, le texte doit recueillir plus de voix favorable que de voix contre : un décompte pour l’instant très incertain au sein de l’hémicycle. Parmi eux plane aussi la menace d’un nouvel usage de l’arme constitutionnelle du 49.3, qui permettrait d’adopter la réforme sans vote à l’Assemblée, mais mettrait le gouvernement en danger.
- La France Insoumise a promis de poursuivre jusqu’au bout l’opposition au projet de loi. "Rien n’est fini", a promis Mathilde Panot. Le groupe promet aussi d’utiliser s’il le faut une motion de censure, ou de saisir le Conseil Constitutionnel.
Nos derniers contenus à lire absolument :
Réforme des retraites : et si une troisième voie était possible ? Par Guy Abeille
Retraites, les dessous d’une journée décisive : fausse manip', négociations et hésitations
Retraites : ce que contient la version finale de la réforme
10 h 43 : Le Sénat adopte le texte de compromis. Le Sénat, à majorité de droite, a adopté jeudi matin, avant la dernière étape très attendue à l'Assemblée nationale, le texte...
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16/03 - Réforme des retraites : et si une troisième voie était possible ? Par Guy Abeille
Alors que le projet loi final de la réforme des retraites arrive ce jeudi 16 mars à l’Assemblée nationale, le gouvernement a fait du recul de l’âge de départ le pilier indéfectible de politique ; il n’en démord pas. Face à lui les syndicats, historiquement soudés, et une très large et solide majorité de la population s’y opposent, sans fléchir. Dans cette confrontation, deux visions s’arc-boutent, qui ont trait toutes deux à l’usage du temps.L’affrontement de deux principes
Pour les uns, habituellement de droite, une réalité prévaut : le progrès produit une dilatation de l’échelle du temps, tendancielle, graduelle, imparable, qui s’applique à tous âges de la vie - allongement du temps de formation, conduisant au recul de celui de l’entrée dans l’emploi ; allongement du temps de vie, conduisant au recul de celui de l’entrée dans la mort. Dès lors, il paraît logique, pour ne pas dire biologique, qu’à cette dilatation du temps n’échappe pas celui dédié, ou bien dû, au travail, et que la durée de vie qui lui est consentie, elle aussi, s’allonge, naturellement, sinon fatalement. Pour les autres, classiquement de gauche, la rétribution du progrès, rudement arrachée à l’histoire, c’est l’échappement toujours plus grand au long joug du labeur - depuis la fin du travail des enfants jusqu’à la réduction de la semaine ouvrée, en passant par les congés payés -, et donc l’élargissement du temps expressément qualifié de libre, et perçu comme celui enfin de la vraie vie.
Chacun des adversaires campe sur son principe,...
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16/03 - Guerre en Irak : une calamité, oui, le début du chaos, non !
Voilà vingt ans, les Etats-Unis et 43 coalisés attaquaient l’Irak de Saddam Hussein. En amont, le motif était fallacieux et mensonger ; tout impérialiste et hautement criminel que fut ce démiurge, il n’avait pas trempé dans l’attentat du 11 septembre 2001 ni ne possédait illégalement d’armes de destruction massive. En aval, l’après-guerre avait été négligée ; dès la chute rapide de Bagdad, les pertes civiles s’accumulèrent, les pertes militaires coalisées également ; criminalité, terrorisme et répression s’imposèrent durablement. La cause est entendue et, dès avant l’expédition, la majorité des Occidentaux (y compris l’auteur de ces lignes) s’y étaient déclarés opposés.
Pour autant, une posture intellectuellement paresseuse et géopolitiquement fausse prévaut depuis lors : ce conflit aurait déstabilisé l’ensemble du Moyen-Orient, quand ce n’est pas la planète tout entière !
Sous le joug turc ottoman (on épargnera au lecteur les croisades, invasions mongoles et épopées mameloukes l’ayant précédé), soit du début du XVIe siècle à celui du XXe, les frictions et rivalités confessionnelles, tribales et/ou ethniques ne se sont jamais tues, bien qu’atténuées par la férule d’un empire pratiquant la relative autonomie civile et religieuse du millet, en même temps qu’une impitoyable répression sur tout opposant présumé. Les grands massacres d’Arméniens de 1894-1896 en témoignent, parmi d’autres horreurs. Quand le Royaume-Uni s’empare de la Mésopotamie à la chute de la Sublime Porte, il crée ex nihilo ou sur la base d’anciennes limites...
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16/03 - Santé mentale des enfants : "Les chiffres sont alarmants"
Les enfants et adolescents français ont-ils un problème avec les médicaments ? Dans un rapport publié ce lundi, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) alerte sur l’explosion des prescriptions de psychotropes chez les mineurs atteints de souffrances psychiques et de troubles psychologiques ces dix dernières années. Selon le document, un enfant sur vingt serait désormais concerné, et la consommation de tels médicaments aurait tout simplement doublé entre 2014 et 2021. Le HCFEA constate, sur cette période, une augmentation de 49 % de la prise d’antipsychotiques, de 63 % pour les antidépresseurs, de 78% pour les psychostimulants, de 155% pour les hypnotiques et sédatifs.
Ce phénomène concerne des "dizaines de milliers d’enfants", précisent les auteurs du rapport, qui s’alarment de niveaux d’augmentation deux à vingt fois plus élevés que ceux observés au niveau de la population générale. Comment en est-on arrivés là ? L’organisme souligne un net recul de l’offre pédiatrique et pédopsychiatrique. Avec des délais d’attente de "6 à 18 mois", elle ne permettrait plus d’accueillir les mineurs "dans des délais raisonnables". Et encouragerait, faute de soins adaptés, le recours à la prescription de médicaments psychotropes.
Auprès de l'Express, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance Charlotte Caubel insiste sur la nécessité d’une meilleure prise en charge de ces mineurs, en se concentrant notamment sur la prévention "à tous les niveaux de la chaîne de la protection de l’enfance", et un...
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16/03 - Russie : le rêve d’émancipation des minorités ethniques
Imaginez un drapeau américain, dont les bandes ne seraient pas bleues mais vertes, et les étoiles remplacées par des flocons de neige. Peinte il y a une dizaine d’années par l’artiste sibérien Damir Mouratov, cette toile, nommée "États-Unis de Sibérie", flottera-t-elle un jour à l'ONU, tout comme les Républiques d’Oural, du Don, du Pacifique, de la Laponie et autres Terres des Vepses ? C’est ce qu’espèrent certains "activistes ethniques", exilés à l’étranger et de plus en plus actifs sur les réseaux sociaux. Leur credo : le démantèlement de l’Union soviétique n’a pas été achevé, la Fédération russe est un projet raté et la désintégration de l’actuelle Russie ne pourrait qu’améliorer la condition de ces minorités (la Fédération de Russie compte une centaine de peuples différents).
Pour Ioulia Faïzrakhmanova, militante du mouvement pour l’indépendance du Tatarstan, la Russie - le dernier empire de la planète - doit disparaître car il restera une menace, même s’il subit une défaite contre l’Ukraine : "Nous ne savons pas qui remplacera Poutine, dit-elle. Rien ne nous dit que le même scénario ne se répétera pas avec son successeur, surtout s’il apprend des erreurs et des lacunes de son prédécesseur…"Russie, empire éclaté
D’où l’idée, émise par certains de ces mouvements ethniques, de s’émanciper définitivement de Moscou. Balkaniser la Russie ? "Certes, la fragmentation du pays serait risquée, poursuit Ioulia Faïzrakhmanova. Certains de ces nouveaux États choisiraient la voie démocratique, à l’instar des pays baltes, d’autres...
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16/03 - PODCAST. Comment Emmanuel Macron veut relancer son quinquennat après la réforme des retraites
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon dresse la liste des options du président Macron avec Erwan Bruckert, du service politique de L’Express.
Ecoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.
L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Charlotte Baris (écriture), Mathias Penguilly (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Arte, BFM TV, Europe 1, France 24, France Info, L’Humanité, Le Parisien, La Provence, TF1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Alain Pitton/NurPhoto via AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Je ne vais pas vous refaire - encore une fois - toute l’histoire de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Depuis près de quatre mois, c’est la saga dont on lit les rebondissements presque tous les jours. On commence à bien connaitre les personnages : Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt, les députés de la France insoumise et les sénateurs de droite, les syndicats et les manifestants.
Dans toute bonne histoire, il y a aussi des lieux récurrents : de l’Assemblée nationale au Sénat, en passant par les bureaux des ministres, les salles de réunion de l’intersyndicale et surtout la rue.
Pendant votre lecture, vous découvrez également des expressions, qui reviennent régulièrement au fil des pages : commission mixte paritaire, grèves reconductibles, amendements,...
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15/03 - Retraites, les dessous d’une journée décisive : fausse manip’, négociations et hésitations
Faux départ ! Ou, plutôt, fausse arrivée ! C’est selon… Il est précisément 16h48 ce mercredi 15 mars et un communiqué de presse tombe sur le fil WhatsApp du groupe LR destiné aux journalistes : "Une CMP conclusive avec trois avancées majeures, sous l’impulsion des Républicains, au nom des Français !" Sauf que… Rien ne va. Pas plus la date affichée, celle du 5 mars (sic), que l’horaire de l’envoi : la commission mixte paritaire n’est absolument pas conclusive, pour la simple et bonne raison qu’elle n’a pas encore terminé l’examen de la réforme des retraites. Oups. Le document est supprimé dans la minute. Trop tard, bien sûr.
"Petit raté interne", évacue-t-on dans la seconde à la direction du groupe. Les parlementaires de gauche, eux, font leur miel de la bourde qui, en outre, apporte de l’eau à leur moulin sur l’hypothèse d’une entente préalable entre LR et la majorité. "Olivier Marleix a dû se tromper en appuyant sur le bouton, il était peut-être trop empressé d’annoncer le pacte, ou le mariage d’amour. Mais le pacte existe bien, tout est ficelé", s’empresse de déclarer le député socialiste Arthur Delaporte, membre de la CMP. Il suffisait pourtant d’attendre encore un peu : près d’une heure plus tard, les quatorze parlementaires - particulièrement ceux de Renaissance et LR - ont bel et bien trouvé un compromis sur le texte à soumettre, jeudi, au vote solennel du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Le plus dur est à venir, mais l’étape était tout de même importante. Lundi soir, Élisabeth Borne et Olivier Dussopt ont reçu...
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15/03 - Retraites : ce que contient la version finale de la réforme
Alors que se tenait, ce mercredi 15 mars, la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, des sénateurs et députés étaient réunis depuis la matinée en commission mixte paritaire, afin de s’entendre sur un texte commun. Aux alentours de 17h30, ce fut chose faite. Selon la formule, la commission parlementaire, composée de sept sénateurs et sept députés, s’est avérée conclusive, validant la réforme des retraites. Ce jeudi, le texte sera soumis au vote du Sénat le matin, puis à l’Assemblée nationale l’après-midi.64 ans, 43 annuités, le fond de la réforme conservé
Cet accord en commission n’est pas une surprise, dix parlementaires sur les quatorze étant favorables à la réforme. Ainsi, le coeur du projet sort intact de cette journée. Le report de l’âge légal de 62 à 64 ans, à partir du 1er septembre 2023 et au rythme de 3 mois par an jusqu’en 2030, est bien dans le texte. Les travailleurs handicapés, eux, pourront partir à partir de 55 ans, et ceux en invalidité à 60 ans.
En ce qui concerne le nombre d’annuités, la réforme enregistre l’allongement de la durée de cotisation, qui passera de 42 ans (168 trimestres) à 43 ans (172 trimestres) d’ici 2027, au rythme d’un trimestre par an. Cet allongement était prévu par la réforme Touraine de 2014, mais sur un calendrier moins resserré. A noter que l’annulation de la décote restera maintenue à 67 ans pour ceux qui n’auront pas tous les trimestres requis.Les petites pensions
Les pensions des futurs retraités justifiant d’une "carrière complète", soit 43 ans de...
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15/03 - Picasso vu par Paul Smith, par Christophe Donner
La soirée était joyeuse. Ça se passait à l’hôtel Salé, qui abrite depuis trente-huit ans le Musée Picasso, dans le Marais. Vous y êtes déjà allé ? Eh bien vous allez y retourner, car si vous n’aviez pas aimé Picasso, vous allez comprendre pourquoi, et l’aimer enfin. Et si vous l’avez toujours aimé, comme la tour Eiffel, la Cinquième de Beethoven, le brillat-savarin et le clair de lune à Maubeuge, vous allez l’aimer sans accablement, sans vous répéter les mots "génie", "talent", "monstre", "immense", "maître", j’en passe et des plus empoisonnants. Par la liberté humoristique de son accrochage, le styliste Paul Smith vous fait voir les tableaux de Picasso que vous avez vus cent fois, admirés, désadmirés, il vous les fait voir comme si tous ces chefs-d’œuvre couvraient désormais les murs du squat occupé depuis des lustres par votre vieille tante fantasque, soixante-huitarde décavée, et collectionneuse de tout, commissaire de sa propre expo, accrochant ses lubies cubistes, roses, bleues, un peu partout, dans la cuisine, la salle de bains, les couloirs et les escaliers, des Picasso jusque dans les toilettes. Des copies ? Même pas. Juste des repros arrachées des pages culture des suppléments week-end, au fil des ans. Un Picasso redescendu sur terre.
L’auteur de ce prodige était là, en personne, ressemblant de plus en plus à Bill Nighty… Vous ne voyez pas ? Mais si, l’acteur dont j’ai parlé la semaine dernière, le patron du Herald dans la série Jeux de pouvoir. Bref. Il était...
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15/03 - Electricité : le plan de Bruxelles pour contenir les prix
Protéger les consommateurs d’une flambée des prix de l’électricité et permettre aux fournisseurs de disposer de revenus prévisibles, tels sont les deux objectifs affichés par la Commission européenne. Ce mardi 14 mars, Bruxelles a présenté des pistes pour réformer le marché européen de l’énergie. Sans le refonder totalement, elle entend développer des contrats énergétiques à long-terme, qui auraient le mérite de lisser la facture des consommateurs et d’encourager les investissements dans les énergies renouvelables. Ainsi, les fluctuations du marché du gaz, dont dépend directement l’électricité, auraient moins d’effet sur les prix, qui ont explosé avec la guerre menée par la Russie en Ukraine.Le nucléaire comme point de tension
Aussi, Bruxelles veut faciliter le déploiement des contrats d’achat d’électricité entre acteurs privés, sur la base d’un prix décidé à l’avance, ce qui permettrait aux entreprises de bénéficier "de prix plus stables pour la production d‘énergies renouvelables et non fossiles", selon ses mots. Et comme les Etats devraient établir des régimes de garanties publiques pour couvrir les risques de crédit des acheteurs, de nombreuses entreprises pourraient souscrire ce type de contrats. Une autre mesure, existant déjà dans le secteur du renouvelable français, va également être discutée par les Etats membres : il s’agit des "contrats pour la différence", qui prévoient que le producteur d’électricité reverse les gains si le cours est plus élevé, et que, au contraire, il perçoive une compensation financière...
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15/03 - Guerre en Ukraine : l’intenable neutralité de la Suisse
Le choix des mots ne laisse aucune place au doute. En dénonçant le 12 mars une "frénésie guerrière" reposant sur "une vision à court terme", dans une interview à la NZZ am Sonntag, le président de la Confédération suisse Alain Berset (socialiste) a été on ne peut plus clair quant à sa position vis-à-vis d’un transfert d’armes à l’Ukraine. Et s’est attiré, dans la foulée, des critiques jusque dans son propre camp : "L’idée que la Suisse se retire du monde n’est plus tenable, au moins depuis le 24 février 2022", lui a rétorqué dès le lendemain, dans le même quotidien, le coprésident du Parti socialiste Cédric Wermuth.
La neutralité historique de la Suisse alimente les débats, aussi bien en interne qu’à l’international. Si Berne a adopté, en mars, les sanctions économiques contre la Russie décidées par l’Union européenne – sans en être membre –, le gouvernement helvétique refuse catégoriquement de franchir le pas d’un soutien militaire. En dépit des demandes répétées pour autoriser la réexportation d’armes et de munitions suisses vers l’Ukraine, plusieurs pays européens, tels que l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne, se sont vus opposer une fin de non-recevoir.
"La neutralité de la Suisse est un concept très ancré historiquement, qui remonte au congrès de Vienne et au traité de Paris de 1815. A l’époque, son principe avait été soutenu par toutes les puissances européennes, retrace Christian Bühlmann, chercheur en politique de défense et chef d’état-major du Centre de politique de sécurité de Genève. Mais cela pèse aujourd’hui sur...
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15/03 - "Il ne doit pas se rater" : le plan de Macron pour rebondir après les retraites
Cabillaud, café gourmand et après-retraites au menu du midi. Cabillaud, café gourmand et après-retraites au menu du soir. De quoi être rassasié, ce 7 février, une fois venue l’heure tardive du coucher. L’examen de la mère des réformes vient à peine de débuter à l’Assemblée et, le même jour, dans le même restaurant du VIIe arrondissement de Paris, la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé et le secrétaire général du parti Stéphane Séjourné réunissent, à quelques heures d’intervalles, une demi-douzaine d’influents députés macronistes - en partie les mêmes - pour réfléchir à la suite. Au rebond. A la relance. Au premier jour du reste du quinquennat… Appelez cela comme vous voudrez : vous n’aurez jamais autant d’imagination que les ouailles d’Emmanuel Macron pour trouver un petit nom enthousiasmant à cette poignée de mois durant lesquels le chef de l’Etat "devra absolument redonner un cap et engager une dynamique", dixit un membre du gouvernement.
"On clôt cette page commencée en 2017, qui visait à augmenter la quantité de travail disponible, à réparer le pays ; maintenant on arrive au moment où il faut endosser quelques combats pour le rendre vivable pour les trente ans qui viennent", résume un proche longtemps chargé de mettre en musique la pensée macronienne. Autant dire que la pression est à la mesure du défi : de taille. Le moment est charnière, à en juger par le nombre de documents Word que le président de la République reçoit sur son téléphone personnel ; ce genre de moment, comme à la suite du Grand débat ou...
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15/03 - L’automobile, nouvel eldorado des semi-conducteurs
Elles s’appellent Infineon, NXP, Renesas Electronics, Qualcomm, Nvidia, STMicroelectronics, SK Hynix, Micron ou encore Intel et Samsung. A l’exception des deux dernières, ces entreprises sont souvent méconnues. Dans l’ombre, elles réalisent pourtant des milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les semi-conducteurs qu’elles produisent équipent nos téléphones portables, nos ordinateurs, nos lave-linges, nos frigos, nos cafetières et de plus en plus… nos voitures. D’après la filière automobile, le nombre de puces électroniques intégrées dans nos véhicules a doublé entre 2017 et 2021. Et ce n’est pas fini ! En janvier dernier, le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, qui fait la part belle aux innovations électroniques grand public, a accueilli un nombre record de constructeurs. Au point de devenir "peut-être le plus grand salon de l’auto au monde", s’est réjoui Gary Shapiro, le responsable de cette grand-messe.
Portés par l’électrification des flottes, les puces, micro-processeurs et autres logiciels embarqués ont pris une place stratégique dans l’industrie automobile. Leur pénurie depuis deux ans pèse lourdement sur les cadences des chaînes de montage. Mondiale, cette crise des semi-conducteurs, consécutive à la pandémie de Covid et à la forte demande liée au déploiement de la 5G, a empêché, en 2021, la production de 11 millions de véhicules - sur un total d’environ 95 millions -, dont plus de 3 millions en Europe. L’an dernier, ce sont 4,5 millions de voitures qui ont manqué à l’appel. "La tendance est à...
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15/03 - Credit Suisse tente de rassurer les marchés après une journée noire
Cinq jours après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank, une autre inquiétude s’est emparée, ce mercredi 15 mars, du marché bancaire. Un géant du secteur, le Crédit Suisse, est en effet dans la tourmente, après que son actionnaire principal, la Banque nationale saoudienne, a exclu toute augmentation de sa participation au sein du capital de la deuxième banque helvétique. "La réponse est absolument pas", a déclaré son président, Ammar al-Khudairy, à Bloomberg TV, "pour plusieurs raisons, qui sont réglementaires et statutaires". Et si celui du Crédit Suisse, Axel Lehman, a affirmé que son établissement n’avait pas besoin d’aide, l’annonce a eu un effet dévastateur : ce mercredi, l’action de la banque a perdu 24,24 %, la pire chute de son histoire.L’inquiétude d’une défaillance du prêteur suisse
Il faut dire que le Crédit Suisse ne se porte pas au mieux. En novembre dernier, la banque a lancé une importante restructuration, qui l’a conduite à se tourner vers un actionnaire saoudien. Puis, en février, elle a dévoilé une perte de 7,3 milliards de francs suisse pour l’exercice 2022. Une situation qui fait craindre le pire. Selon l’agence de presse Bloomberg, spécialisée dans la finance, le prix d’une assurance contre le risque d’un défaut de la banque suisse a plus que triplé en trois jours. Les faiblesses de ce poids lourd du secteur financier européen font souffler un vent de tempête sur ses consœurs.
Ce mercredi, les valeurs bancaires du Vieux continent affichent des pertes dépassant les 60 milliards...
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15/03 - Guerre en Ukraine : "Bratstvo", le bataillon qui multiplie les sabotages en Russie
C’est un groupe indépendant, mais qui entretient tout de même des relations avec les forces armées ukrainiennes. Depuis le début de l’invasion russe, un groupe de volontaires, le bataillon "Bratstvo" - "fraternité" en ukrainien - s’est constitué en unité de forces spéciales, pour effectuer des opérations de sabotage dans les territoires ukrainiens occupés et sur le sol de la Fédération de Russie. Ce statut "hybride" permet à Kiev de nier toute responsabilité dans les actions qu’ils mènent, tout en faisant leur promotion lorsqu’elles sont des réussites. "Les commandants militaires ukrainiens disent depuis longtemps qu’ils ne manquent pas de soldats pour la guerre, mais ils ont néanmoins accueilli dans leurs rangs des milliers de volontaires, dont des citoyens étrangers. Beaucoup d’entre eux, comme les Tchétchènes, sont des réfugiés de Russie", rapporte le New York Times.
Subdivisés en petits groupes de quatre à cinq soldats, les hommes du bataillon, vétérans de la guerre du Donbass ou nouvelles recrues n’ayant aucune expérience militaire, repèrent les accès les plus sûrs en Russie en étudiant le mouvement du bétail ou en se renseignant auprès de gens qui pratiquaient la contrebande avant la guerre. "Nous avons montré que nous sommes capables d’entrer sur le territoire russe et montré aux Russes que les Ukrainiens peuvent agir, témoigne l’un des membres à The Observer. Quand les Russes s’aperçoivent que des saboteurs sont à l’œuvre sur leur territoire, ils sont obligés de déployer beaucoup de soldats pour les...
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15/03 - Retraites : "La France à l’arrêt", l’impossible rêve des syndicats
L’amour a-t-il un parfum ? Ces derniers jours, la ville qui en est le symbole, en tout cas, en a un, et il n’a rien de romantique. Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, les sacs-poubelles s’amoncellent sur les avenues les plus prestigieuses de la capitale. La grève des éboueurs n’a pas lieu seulement à Paris, mais aussi à Nantes, au Havre, ou encore à Antibes. Malgré cette manifestation très visible du mécontentement des agents, les appels à la règle reconductible après le 7 mars, poussée par certaines branches de la CGT et de la CFDT, ne fonctionnent pas vraiment.
Aux lendemains des journées de manifestation, l’adhésion diffère dans des secteurs habituellement en pointe dans les mobilisations sociales. Côté énergie par exemple, les expéditions de carburants étaient bloquées dans 6 raffineries sur 7 ce 14 mars. Mais ce mouvement n’est pas continu : les grévistes des raffineries TotalEnergie de Feyzin, dans le Rhône, et surtout celle de Gonfreville-l’Orcher, en Normandie - la plus importante de France - ont interrompu quelque temps leur mouvement ce week-end pour éviter un arrêt de la production. Si des actions spontanées - de coupures de courant ou d’électricité gratuite - sont réalisées par les électriciens et les gaziers, le réseau électrique global n’a pour l’instant pas été touché. A la SNCF, la circulation des trains reste encore perturbée, avec 3 TGV et Ouigo sur 5, 1 Intercités sur 3, 1 TER sur 2. Mais à la RATP, le trafic est redevenu quasiment normal, avec un...
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15/03 - "Ne confondons pas orientation sexuelle et identité de genre, donc homosexualité et transidentité"
Dans plusieurs pays d’Europe et même aux Etats-Unis, les autorités sanitaires (en Finlande, en Suède, au Royaume-Uni et ces jours-ci en Norvège) ou politiques (dans au moins sept Etats aux Etats-Unis) appellent à la prudence voire interdisent les prescriptions hormonales précoces (notamment celles de bloqueurs de puberté entre 8 et 12 ans) et rapides (en quelques consultations) des mineurs qui demandent un changement de sexe.
Ils préconisent en première instance une prise en charge globale, un suivi psychothérapeutique sur la durée. La décision la plus spectaculaire a été prise à Londres avec la fermeture prochaine du service dédié à la transidentité (GIDS) de la célèbre Tavistock Clinic. Cette fermeture a été décidée à la suite du rapport indépendant du docteur Hilary Cass pointant de graves dysfonctionnements dans la prise en charge des mineurs et des résultats globalement plus négatifs que positifs.
C’est au moment où le vent tourne, en Europe notamment, qu’un collectif de psychiatres transaffirmatifs et d’associations transactivistes (dont les plus connus sont Serge Hefez et Jean Chambry pour les psychiatres, des membres d’OUTrans, Espace Santé Trans, Grandir Trans pour les associations militantes) publie dans le Club Médiapart le 2 mars 2023 une tribune qui ne tient aucun compte de ces changements, ce qui est pour le moins surprenant de la part de médecins qui devraient se tenir informés des dernières expertises se rapportant à la médicalisation des mineurs. Mais L’Amour médecin (la pièce de Molière)...
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15/03 - Ukraine : ce que l’on sait sur le drone américain abattu au-dessus de la mer Noire
Les tensions restent vives entre Washington et Moscou après un incident aérien mardi, les Etats-Unis accusant l’aviation russe d’avoir "intercepté et percuté" un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire et provoqué sa chute, ce que la Russie dément. L’Express fait le point sur la situation.Que s’est-il passé ?
"Notre drone MQ-9 effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte du MQ-9", a déclaré mardi le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe, confirmant des informations révélées plus tôt par l’AFP. Et de préciser qu’avant la collision de l’un des chasseurs russes Su-27 avec le drone endommageant l’hélice, ils avaient largué du carburant et survolé l’appareil à plusieurs reprises.
Le drone Reaper est un aéronef - 20 mètres d’envergure - piloté à distance et équipé de capteurs embarqués pour la surveillance, ainsi que d’armement. Volant à une vitesse de croisière de 335 km/h, il bénéficie d’une autonomie de plus de 24 heures. Selon le porte-parole du Pentagone, le brigadier général Pat Ryder, le drone était "incapable de voler et incontrôlable".Comment ont réagi Washington et Moscou ?
"Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes", a souligné James Hecker, ajoutant que "les drones des Etats-Unis et des alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international", et appelant les Russes à "se comporter de manière professionnelle". En guise de...
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15/03 - Réforme des retraites : 480 000 manifestants selon la police, 1,7 million d’après la CGT
Députés et sénateurs sont parvenus à un accord, mercredi 15 mars, en commission mixte paritaire (CMP), sur une version commune du projet de réforme des retraites, qui devra encore obtenir un vote favorable du Sénat et de l’Assemblée jeudi pour être adoptée, sauf si le gouvernement décide de recourir au 49.3. Cet accord, obtenu par 10 voix contre 4, était attendu : la commission mixte paritaire réunissant 7 députés et 7 sénateurs étant composée majoritairement de parlementaires favorables au recul de l’âge légal de 62 à 64 ans.Entre 480 000 et 1,7 million de manifestants
Comme d’ordinaire, la guerre des chiffres a eu lieu entre le ministère de l'Intérieur et la CGT, à l’occasion de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites organisée par les syndicats. 480 000 personnes ont manifesté ce mercredi en France, selon un comptage de la police. Un chiffre bien sous-estimé pour la CGT, qui a annoncé la présence de 1,7 million de manifestants. A Paris, la CGT a revendiqué 450 000 personnes, contre 37 000, selon la préfecture de police.Fonction publique d’Etat : le taux de grévistes chute à moins de 3 %
Le ministère de la Fonction publique a indiqué que le taux de grévistes mobilisés avait chuté à moins de 3 % dans la fonction publique d’Etat à la mi-journée, alors qu’il s’élevait à 25 % lors de la grande journée de mobilisation du 7 mars. Dans le détail, notons que seuls 4,5 % des agents hospitaliers sont en grève (9,4 % le 7 mars), contre 2,2 % pour les agents de la fonction publique territoriale (11...
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15/03 - Franchise : Comptoir de campagne, une épicerie multiservices pour revitaliser les villages
Une épicerie avec des produits du quotidien ; des services de proximité comme le pressing, la poste, la réservation de billets de train, un photomaton ou des colis ; un espace grignotage et une salle en libre accès permettant aux habitants de fixer des rendez-vous avec une esthéticienne ou un ostéopathe ! Voilà le quatuor gagnant de Comptoir de campagne, un réseau d’épiceries en milieu rural créé en 2016 par Virginie Hills. "Cette addition de modèles économiques fait la force de notre concept, explique cette ancienne cadre du secteur agroalimentaire. Dès le démarrage, j’ai souhaité franchiser le modèle avec le désir de redynamiser les villages qui ne disposent plus de commerces de proximité.""La volonté de s’impliquer localement est déterminante"
La phase de préparation a pris six ans et s’est appuyée sur onze épiceries pilotes déjà en activité dans la partie ouest de la France. "Devenir franchiseur est un autre métier, cela ne s’improvise pas. Il fallait modéliser le concept, financer son ingénierie, organiser le système d’approvisionnement et structurer le fonctionnement des magasins", poursuit la fondatrice.
Accompagné par le cabinet Franchise Management, le réseau s’est peu à peu mis en place avant de lancer ses trois premières unités fin 2022 dans la Loire, le Rhône et la Drôme. Formation, savoir-faire, assistance, logiciel de gestion : tous les outils et services composant la vie d’une enseigne sont aujourd’hui prêts. Pour y accéder, les candidats doivent prévoir un investissement de 100 000 euros, dont 25...
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15/03 - Licenciements chez Meta : et pourtant, l’horizon s’éclaircit
La deuxième coupe est aussi sanglante que la première. Après avoir licencié 11 000 employés en novembre dernier, Mark Zuckerberg a annoncé le 14 mars la suppression de 10 000 nouveaux postes dans les semaines qui viennent. En tout, Meta aura donc supprimé 25 % de ses effectifs en quelques mois. Au-delà d’une conjoncture économique compliquée, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp souffre d’avoir surestimé ses forces. Elle a recruté avec exubérance ces dernières années (15 000 créations de postes en 2020) sans prendre suffisamment au sérieux la désertion des jeunes utilisateurs. Entre 2014/2015 et 2022, le pourcentage d’Américains de 13 à 17 ans utilisant Facebook a dégringolé de 71 à 32%, selon le Pew Research Center. Le problème est que la publicité, principale source de revenu de Meta, a tendance à cibler cette population et à la suivre là où elle va.
Mark Zuckerberg a tenté de faire revenir les ados avec ses promesses de métavers, mais a fait monter le soufflé bien trop tôt. Il a raison, bien sûr, de parier que les utilisateurs privilégieront les solutions les plus immersives : c’est ce qu’ils ont toujours fait, passant du texte à l’envoi massif de photos puis de vidéos et de live. Mais il faudra encore des années avant que les métavers ne proposent des univers aussi spectaculaires que ce que "Zuck" dépeint. En orchestrant une énorme campagne de promo, avec affiches dans le métro et spot TV, le créateur de Facebook a réussi à lasser le public de son innovation avant même de l’avoir lancée. Meta n’a...
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15/03 - Guerre en Ukraine : les revenus pétroliers de la Russie plongent
Alors que les combats se poursuivent pour le contrôle de Bakhmout dans l'est du pays et que l'affaire du drone américain intercepté au-dessus de la mer Noire empoisonne les relations entre Moscou et Washington qui se rejettent mutuellement la responsabilité, Vladimir Poutine va s'entretenir aujourd'hui avec le président syrien, Bachar al-Assad.
Sur le plan économique, les revenus pétroliers de la Russie ont plongé de 42% sur un an en février sous l'effet des sanctions du G7 et de l'Union européenne, même si le pays commercialise plus ou moins toujours le même volume, a indiqué mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).Les revenus pétroliers de la Russie plongent
"Nous estimons qu'en février la Russie a engrangé 11,6 milliards de dollars, comparé à 14,3 milliards en janvier et à près de 20 milliards un an avant", souligne son rapport mensuel sur le pétrole. Or "un an après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le pays envoie toujours environ le même volume de pétrole sur les marchés mondiaux. Cela montre que le régime de sanctions du G7 a permis de ne pas réduire l'offre mondiale de brut et produits pétroliers, tout en limitant la capacité de la Russie à générer des revenus à l'exportation".Trois missiles abattus au dessus de la région russe de Belgorod
Trois missiles ont été abattus mardi soir au-dessus de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a affirmé le gouverneur de la région Viatcheslav Gladkov sur sa chaîne Telegram. Les missiles ont été abattus par la défense antiaérienne russe...
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15/03 - La ville du "quart d’heure", nouvelle lubie des complotistes
Qui l'eut cru ? Peu de choses, finalement, auront suffi à déclencher de folles théories complotistes autour d’un concept… d’urbanisme. Une confusion – réelle ou prétendue – entre deux plans, l’agitation de certaines personnalités ancrées à l’extrême droite, la viralité des réseaux sociaux et le tour était joué. Au centre de l’hystérie : la ville du quart d’heure, une approche de l’organisation du territoire qui préconise la réduction des déplacements et la concentration des besoins essentiels (école, travail, soin, loisirs, etc) dans un rayon accessible à pied ou à vélo.
Popularisé par l’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno, le concept n’est pas nouveau et a été déjà décliné sous différents libellés dans le monde : 20-minute neighbourhoods (quartiers 20 minutes), complete community (communautés complètes), etc. Paris (où Carlos Moreno conseille Anne Hidalgo), Barcelone, Portland, Milan et bien d’autres ont été séduites, la pandémie de Covid-19 ayant souvent agi comme un accélérateur du besoin de repenser l’organisation des villes pour lutter contre la crise climatique. Comme tout concept, la ville du quart d’heure a ses détracteurs. Mais leurs arguments, construits, pouvaient s’entendre et le débat exister. Jusqu’au surgissement, ces dernières semaines en Angleterre, de théories conspirationnistes dénonçant un "plan dystopique" dont l’objectif serait d’enfermer les habitants dans leurs quartiers et leur retirer toute liberté."Tellement dingue, tellement gros"
La mèche a été allumée dans la cossue cité d'Oxford. L’an...
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15/03 - Un nouveau salarié débarque ? Voici comment éviter qu’il ne claque la porte dans la foulée
C’est un angle mort du management. L’onboarding – en bon français l’intégration d’un nouveau salarié - est souvent négligé par l’entreprise et les managers. La faute au temps et peut-être aussi à une méconnaissance de son importance : 1 cadre sur 3 a en effet déjà claqué la porte de sa nouvelle boîte parce qu’il n’a pas eu le sentiment d’avoir été bien accueilli et accompagné. Pour l’entreprise, le coût d’une intégration ratée est astronomique, évalué en moyenne à 7 000 euros. Vous aurez compris l’idée, dénicher la perle rare, c’est bien, la garder près de soi, c’est mieux. Mais alors qu’est-ce qu’un onboarding réussi ? Dans Dream Team (308 p., 19,90 €), numéro un des ventes France Amazon catégorie RH, Ludovic Girodon nous met d’abord en garde contre quelques fausses croyances, notamment celle qui consiste à penser que ce processus commence le premier jour du collaborateur au bureau. Dans sa boîte à outils du management d’équipe, ce formateur en entreprise donne des clefs pour accueillir comme il se doit une nouvelle recrue. Voici trois incontournables.
Une course de fond. Il peut se passer plusieurs jours voire plusieurs semaines entre le moment où le collaborateur signe son contrat et sa présence effective dans l’entreprise. Pour éviter tout flottement, il vous faut maintenir le lien de confiance déjà créé. Chaque petite attention du manager compte. A commencer par l’envoi d’un mail pour rappeler à votre recrue à quel point vous êtes heureux de son arrivée prochaine. Et pourquoi ne pas lui fournir un trombinoscope de...
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15/03 - Retraites : ce qui a changé dans l’opinion depuis la réforme Sarkozy en 2010
En temps normal, Marie-Hélène ne descend pas dans la rue. A 67 ans, cette ancienne comptable se dit pourtant engagée politiquement, "plutôt à gauche". En 2019, elle a soutenu de loin les gilets jaunes, en effectuant "quelques tâches administratives" pour le mouvement depuis son domicile. Mais les manifestations pour lutter contre les réformes sociales… Très peu pour elle : "Jusqu’à présent, ça restait selon moi le cheval de bataille des syndicats. Et puis la réforme des retraites a tout changé." Pour la mère de famille, c’est la goutte de trop. "Les paniers de course à 300 euros alors que nous ne sommes que deux avec mon mari, le prix de l’essence, et maintenant la retraite à 64 ans… Ce n’est plus possible", souffle-t-elle. A partir du mois de février et pour "l’une des premières fois de sa vie", Marie-Hélène a donc décidé de défiler aux côtés de centaines d’autres citoyens mobilisés à Saint-Dizier, commune de 23 000 habitants située à quelques kilomètres de son petit village de Haute-Marne. Pour sa fille, qui deviendra "médecin dans quelques mois et devrait avoir le droit de profiter de la vie" une fois sa carrière terminée, ses amis en activité qu’elle ne voit "pas travailler encore dix ans", et au nom de "ses convictions personnelles", la sexagénaire assure qu’elle continuera, tant que sa santé le permet, à battre le pavé dans les semaines à venir.
Un sentiment de lassitude générale que confirme un sondage de l’Ifop, réalisé en exclusivité pour L’Express du 8 au 9 mars. En comparant la situation actuelle à la...
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15/03 - PODCAST. De la rencontre avec Macron, jusqu’aux JO, les espoirs de l’e-sport
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon se plonge dans l’univers en pleine expansion du sport virtuel avec Maxime Recoquillé, journaliste au service Tech de L’Express.
Ecoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.
L'équipe : Xavier Yvon (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Marion Galard (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : RTL, LCI, RMC, Public Sénat, Chaîne YouTube "France Esports"
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Vladimir Zivojinovic / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : En ce moment, vous êtes un peu ronchon. Cela fait des années que vous espérez pouvoir assister aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Vous vous êtes inscrits pour le tirage au sort. Vous avez obtenu un créneau pour acheter des billets. Mais votre joie a été de courte durée : les prix des places sont bien plus chers que ce que vous pensiez.
Vous ne verrez donc ni Simone Biles à la poutre, ni Teddy Riner sur un tatami, ni même Tom Daley au plongeoir. Vos rêves d’Olympe viennent de partir en fumée. Mais ne vous inquiétez pas, La Loupe vous a peut-être trouvé une solution de repli, à moins de 40 euros par jour. Et pas besoin d’attendre 2024, cet événement aura lieu à Bercy à Paris au mois de mai. Cette fois, pas de piste d’athlétisme, de mur d’escalade ou de grand bassin mais des écrans.
Cet événement est la finale du...
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14/03 - IA, retraites, milliardaires : le courrier des lecteurs de L’Express
Le malaise des petites villes
Bruno Lonchampt, Dole (Jura)
Les manifestants sont nombreux dans les villes petites et moyennes, ces communes invisibles où la situation est difficile, où l’addition des soustractions commence à peser - services publics, accès aux soins, commerces de proximité - et où le cumul des coûts pèse déjà, qu’il s’agisse des distances domicile travail à parcourir, de l’accès aux services, de l’inflation, du coût de l’énergie ou de l’état de l’habitat… La réforme des retraites est comme la goutte qui fait déborder le non-dit d‘une souffrance accumulée. ("Retraites : le choc des légitimités" L’Express du 9 mars).
Triste haine des riches
Hélène Alliod, Lyon (Rhône)
Les analyses proposées dans le numéro consacré à la haine des riches étaient très intéressantes. Travaillant depuis trente ans avec l’Education nationale, je puis témoigner que, lors des réunions de parents, cette haine transpire au point de ne pas laisser le choix aux enfants pour leur avenir. On ne leur dit plus :"Travaille les maths, tu seras banquier ; travaille ton anglais, tu seras commercial à l’international". Ce qui est répété, c’est : "Ne deviens pas comme ces ultra-riches qui nous méprisent, qui nous exploitent, qui nous volent". Comment un jeune avec plein de capacités peut-il alors avoir envie d’aller plus loin, d’aller plus haut ? Dans cette ambiance, cet enfant n’a aucune envie de grimper dans l’ascenseur social. ("La démagogie anti-milliardaires", L’Express du 23 février)
Taxation des riches et bien commun
Paul de Montagnani,...
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14/03 - Glyphosate, néonicotinoïdes… La crédibilité de l’Anses de plus en plus discutée en interne
C’est un rapport que certains auraient voulu discret. Il a pourtant fait grand bruit. Ce vendredi 10 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié les résultats d’une vaste réflexion en interne sur la crédibilité de son expertise scientifique, auprès du grand public. Ses conclusions : l’opinion commence à douter de la pertinence de ses avis.
Publié sans annonce, le rapport réalisé par un comité d’experts indépendants a été déterré par le journal Le Monde, et depuis ne cesse de faire parler de lui. Dans un rare exercice d’autocritique, le conseil scientifique de l’institution française conclut que sa crédibilité a été menacée ces dernières années, notamment en raison de certains avis, apparus comme éloignés des réalités de la science.
"Le décalage entre science et expertise constitue l’un des facteurs les plus importants d’érosion de la crédibilité et l’Anses ne parvient pas toujours à réduire cette tension", ont notamment constaté les experts, une trentaine de scientifiques, pour la plupart extérieurs à l’organisation chargée de protéger "la santé humaine et animale". Les auteurs du rapport appellent ainsi l’agence à réformer en profondeur ses procédures, pour éviter que le grand public ne devienne trop sceptique vis-à-vis de ses avis futurs.
Ces dernières années, "les expertises produites par l’Anses (et dans certains cas les experts y ayant contribué) ont été contestées, voire violemment attaquées, directement ou par médias interposés", constatent les...
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14/03 - Retraites : chez Les Républicains, "la descente aux enfers continue"
L’aveu est signé d’une cadre d’Horizons, la formation d’Edouard Philippe. "LR ? Je n’ai aucune confiance dans leurs calculs, j’ai renoncé à les comprendre." Le ton, mélange de dépit et d’amusement, résume un sentiment ambiant. A deux jours d’un hypothétique vote sur la réforme des retraites, il est difficile de prendre le thermomètre du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Chacun mesure des températures différentes, au gré de ses capteurs et de ses intérêts.
L’équation est simple : le gouvernement a besoin de près de 40 voix LR sur 61 pour faire passer son texte. A défaut, le recours à l’article 49.3 de la Constitution sera inévitable. Une déflagration politique, qui affaiblirait Elisabeth Borne. La droite tient autant l’avenir de la Première ministre que de la réforme des retraites entre ses mains.
"Il y a une majorité nette au sein du groupe pour voter cette réforme", a assuré ce mardi 14 mars le patron des députés LR Olivier Marleix lors d’un point presse. Selon les calculs d’Eric Ciotti, entre 32 et 35 députés approuvent le texte. Une quinzaine y est opposée et une dizaine reste à convaincre. Ces partisans de la réforme sont des proches du patron de LR, d’Olivier Marleix, des élus Macron-compatibles ou de simples parlementaires soucieux de préserver la cohérence intellectuelle de la droite. Ces élus ne partent pas la fleur au fusil. L’un d’eux, qui craint d’apporter une voix décisive au gouvernement, n’exclut pas de changer de bord. "Si le vote est serré, il faut supporter cela en circonscription...
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14/03 - Un tournant entre le Royaume-Uni et la France, la chute de la SVB… L’actu mondiale en 7 infos
ROYAUME-UNI
Une main tendue à Paris et à l’Europe
Le Premier ministre Rishi Sunak a été reçu à l’Elysée, le 10 mars, à l’occasion du premier sommet franco-britannique depuis plus de cinq ans. Paris et Londres en ont profité pour multiplier les annonces de coopération, notamment le versement par les Britanniques de 541 millions d’euros sur trois ans pour lutter contre l’immigration illégale.
"Ce sommet est perçu comme un tournant dans la construction de la relation entre le Royaume-Uni et la France, mais aussi avec le reste de l’Europe, soulève The Independent. Macron constitue une porte d’entrée essentielle pour redémarrer nos relations avec l’Union européenne."IRAN-ARABIE SAOUDITE
Prudente réconciliation
L’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé, le 10 mars, la reprise de leurs relations diplomatiques, après sept ans d’interruption. Les deux grands rivaux du Moyen-Orient ont scellé leur accord depuis Pékin, actant le nouveau rôle de la Chine dans la région. La prudence reste de mise, tant leurs intérêts sont éloignés. "L’Iran ne va pas renoncer au panchiisme ni à ses missiles balistiques (qui hantent les pays du Golfe depuis des années), ni même encore à son programme nucléaire, explique L’Orient-Le Jour. L’Arabie va continuer de percevoir son voisin iranien comme une menace de premier plan et non comme un potentiel allié."ÉTATS-UNIS
Faillite bancaire dans la Silicon Valley
Seizième institution bancaire américaine, la Silicon Valley Bank (SVB), spécialisée dans le capital-risque, a été fermée administrativement et...
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14/03 - Marine Le Pen élue en 2027 ? Le scénario qui rend fou Emmanuel Macron
"Crois-tu qu’elle puisse être élue présidente de la République en 2027 ?" Devant ses conseillers, devant ses ministres, Emmanuel Macron avance le menton haut, fier d’avoir écarté de sa route, par deux fois, la patronne du Rassemblement national. Mais devant ses intimes, il formule, fébrilement, cette question.
A défaut d’être un fin DRH, le chef de l’Etat a étudié la philosophie, il sait que l’homme est un loup pour l’homme et qu’aussitôt son quinquennat achevé, les mauvais esprits se ligueront pour lui attribuer la responsabilité de la victoire de Marine Le Pen, si celle-là advenait. "Personne ne lui pardonnerait", prévient déjà un ancien conseiller. Des réformes, de grands discours balayés dans l’imaginaire collectif par l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Voilà qui agace l’intéressé, qui le rend fou même. Au point d’organiser dès à présent sa succession ?
Après sa réélection, l’ex-nouveau président s’est empressé d'inviter à dîner les chefs à plumes de la majorité. Preuve, pour les participants qui se remémorent l’événement, que son legs politique le préoccupe depuis le premier jour du second quinquennat. Au menu des agapes : "les affaires du parti", dixit un convive, qui de mémoire, cite cette phrase prononcée par Emmanuel Macron ce soir-là : "Si nous sommes divisés, c’est la porte ouverte à toutes les hostilités ; si nous sommes divisés, on peut avoir Marine Le Pen/Mélenchon au second tour en 2027."
L’histoire est presque trop flatteuse. Certes, le président songe à son legs, certes il ne souhaite pas voir...
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14/03 - Réforme des retraites : cinq questions sur la bataille qui se prépare au sein de la commission mixte paritaire
Une forme de conclave, quasi épiscopale, bien loin de l’agitation de la rue, mais à la tension quasi paroxystique. Ce mercredi 15 mars, la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron va atterrir en commission mixte paritaire (CMP). Sept députés, sept sénateurs, et autant de suppléants, négocieront au Palais Bourbon à huis clos. Le but ? Tenter de s’accorder, sur un texte en petit comité, avant de faire part des échanges, sous la forme d’un vote définitif, d’abord au Sénat, puis à l’Assemblée nationale. Pourquoi, comment, qu’est-ce que cela change ? On vous explique.
Pourquoi la réforme des retraites passe en commission mixte paritaire ?
Une loi, pour entrer en vigueur, doit être adoptée à la virgule près, pas les deux chambres parlementaires : l’Assemblée nationale et le Sénat. Si, même après des allers-retours, le désaccord persiste, alors le gouvernement peut solliciter l’article 45 de la Constitution de la Ve République. Celui-ci prévoit le recours à la commission, une tentative pour produire du consensus, lorsque les débats dans les deux chambres sont trop clivants.
Ce n’est pas le premier recours de l’exécutif à un outil législatif depuis le début des discussions autour de cette réforme. Depuis son arrivée au Parlement, le texte divise autant qu’il mobilise dans la rue, et les débats patinent. 20 000 amendements ont ainsi été déposés à l’Assemblée, dont 13 000 de la part de la France insoumise, pour bloquer l’adoption du texte défendu par le gouvernement, lequel souhaite notamment repousser l’âge de départ...
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14/03 - Brisons le tabou sur la compétence de nos élus, par Sylvain Fort
Dans notre démocratie, tous les élus ont un point commun : ils ont su, le temps d’une campagne, convaincre leurs concitoyens de la pertinence des changements qu’ils promettent d’apporter. En aucun cas, en revanche, ils ne sont soumis à un test de compétences ni à une validation technique de leur capacité réelle à piloter ces changements.
La question de la compétence des élus est un angle mort. Sans doute pense-t-on que les mandataires du peuple exercent leur mandat sous une double surveillance : d’une part, ils doivent respecter les grands principes juridiques protégés par le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel ; d’autre part, ils sont cernés d’experts et de technocrates dont le métier est précisément d’éclairer leur lanterne afin que la décision politique soit prise en connaissance de cause. Hélas, ce que révèle la commission parlementaire sur la souveraineté énergétique, c’est que l’organisation de nos institutions et de notre haute administration ne nous sauve pas de l’incompétence.
Faut-il alors donner mandat uniquement à des personnalités réputées compétentes ? Les Français le font peut-être empiriquement en élisant à la présidence de la République des personnalités que leur parcours semble avoir préparées à des décisions politiques éclairées par la compétence technique. De là la série d’énarques ayant atteint la magistrature suprême (avec quand même des fortunes diverses quant à la réalité de la compétence supposée). Pour les autres élus, la diversité prévaut, et c’est heureux. Aucune démocratie ne...
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14/03 - Ventes de livres : l’heure du grand ménage de printemps
Le prince Harry a beau se plaindre de son statut de "suppléant", voilà deux mois qu’il occupe une place royale dans notre liste des meilleures ventes d’essais, plutôt stable, où des gens aussi divers que Richard Malka, Florence Aubenas, Mohamed Boclet ou notre chroniqueur Gérald Bronner se distinguent depuis plusieurs semaines.
La tendance est bien différente du côté des romans. Certes on retrouve le marathonien Giuliano da Empoli, qui en est à sa 37e semaine dans ce classement (et a dépassé les 360 000 exemplaires vendus avec Le Mage du Kremlin). Les auteurs de janvier, en revanche, sont à la peine : Pierre Lemaitre est le seul à faire de la résistance, alors que même Daniel Pennac est en baisse. C’est que, alors que se profile le printemps, un grand vent de dégagisme souffle dans les librairies. Aurélie Valognes, Michel Bussi et surtout Melissa Da Costa s’invitent en tête des ventes dès la sortie de L’Envol, Trois vies par semaine et Les Femmes du bout du monde. Il y a fort à parier que ces trois auteurs de best-sellers confirmés s’inscrivent dans la durée. Rendez-vous dans quelques semaines… Louis-Henri de La Rochefoucauld3741 Palmares5. De sel et de sable (t.I). Le Pont des tempêtes
Par Danielle L. Jensen
Feu de paille ou début d’un phénomène qu’on comparera bientôt à ceux de Stephenie Meyer et E. L. James ? Star chez elle au Canada, Danielle L. Jensen arrive en France avec Le Pont des tempêtes, premier tome de De sel et de sable, sa saga de Fantasy. Pour les ados qui aiment les royaumes imaginaires.Le...
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14/03 - Grèves contre la réforme des retraites : à quoi faut-il s’attendre mercredi ?
Les grèves contre la réforme des retraites continuent depuis lundi 13 mars, alors que l’intersyndicale appelle à une huitième journée de mobilisation, mercredi. Cette date n’a pas été choisie au hasard, puisqu’il s’agit du jour où doit se tenir la commission mixte paritaire. Sept députés et sept sénateurs vont tenter de se mettre d’accord sur une version finale du projet de réforme. L’Express fait le point sur ce à quoi il faut s’attendre dans les différents secteurs clés qui se mobilisent.Les transports perturbés
L’ensemble des syndicats de la SNCF ont appelé les cheminots, le 7 mars, à la grève reconductible. Depuis, le trafic ferroviaire est perturbé. Si la mobilisation est en baisse, les syndicats entendent bien continuer le mouvement. Alors que la réforme des retraites vient d’être votée au Sénat, le secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail, Julien Troccaz, appelle à "durcir le mouvement" et parle d’une "semaine décisive" avant le vote final du texte à l’Assemblée nationale. "Notre priorité, c’est de généraliser la grève dans ce pays dès demain [lundi]", a-t-il expliqué dimanche sur franceinfo.
Mercredi ne devrait pas être une "journée noire" dans les transports publics, a rassuré le ministre des Transports Clément Beaune mardi matin. "En Ile-de-France, il y aura peu de perturbations. A la SNCF aujourd’hui ce n’est pas une situation normale et ça devrait être moins bien demain. Dans le transport aérien, seulement sur l’aéroport d’Orly, il y aura 20 % de vols en moins", a précisé le ministre sur France 2.
Les...
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14/03 - Xi Jinping, la stratégie trompeuse du camp de la paix pour contrer l’Amérique
A peine reconduit pour un troisième mandat, le président chinois Xi Jinping souffle le chaud et le froid. Offensif, il durcit le ton comme jamais contre des pays occidentaux "menés par les Etats-Unis", accusés "d’endiguement" et "d’encerclement" de son pays. Et demande à son armée de devenir une "Grande Muraille d’acier". Si Washington persiste dans son attitude, la Chine est prête à faire sauter "les garde-fous" qui empêchent la relation entre les deux superpuissances de dérailler, a même renchéri son nouveau ministre des Affaires étrangères. Le message est clair, alors que les tensions bilatérales sont au plus haut après l’affaire du ballon "espion" chinois abattu au large des côtes américaines : Pékin ne craint pas le "conflit".
Un discours destiné à pousser les Etats-Unis à relâcher leur pression - Washington impose des restrictions drastiques à l’exportation de composants de semi-conducteurs vers la Chine ; et renforce ses alliances militaires via notamment Aukus (partenariat avec l’Australie et la Grande-Bretagne pour construire des sous-marins à propulsion nucléaire). Tout en mobilisant la population dans une période de difficultés économiques. Dans l’immédiat, la Chine a cependant intérêt à la stabilité avec son rival pour faire repartir la croissance - même si elle se prépare à une "confrontation"."Situation plus dangereuse"
"Pékin a une perception de plus en plus négative des relations sino-américaines, souligne Zhao Tong, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace. Le régime craint que...
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14/03 - JO de Paris 2024 : à J-500, ce qui est prêt, ce qui reste à faire
Le compte à rebours est lancé. Les prochains Jeux olympiques doivent avoir lieu dans très exactement 500 jours à Paris. Ce mardi 14 mars, Emmanuel Macron va recevoir les entreprises partenaires à déjeuner à l'Elysée puis s'entretenir avec Tony Estanguet, patron du comité d'organisation ainsi qu'avec Thomas Jolly, directeur artistique, de la cérémonie d'ouverture qui s'annonce inédite avec une parade sur la Seine. Accompagné des ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et des Sports Amélie Oudéa-Castéra, il rencontrera ensuite un demi-millier de fonctionnaires impliqués dans l'organisation des Jeux à 16h30 la préfecture de Paris.
Plusieurs chantiers sont encore en cours. L’Express fait le point sur cet évènement qui coûtera au total près de 3 milliards d’euros, selon la Cour des comptes.Le programme des travaux bientôt achevé
Sur un total de 64 projets, 46 chantiers sont en cours, mobilisant 5 400 personnes dont 3 000 pour le village des athlètes, pièce maîtresse de 52 hectares du volet "héritage" de Paris 2024. Ce nouveau quartier près de Saint-Denis, qui pourra accueillir 6 000 habitants et 6 000 salariés, a pris forme avec l’ouverture le 1er février d’une résidence pour étudiants, laquelle servira de logements pour les athlètes pendant les Jeux.
"Le village olympique avec tout ce que ça comporte, le pont sur la Seine, l’enfouissement des lignes à haute tension, tous les bâtiments pour loger les athlètes, sera livré à la fin de l’année. Pareil pour le village des journalistes. On est dans les délais qu’on...
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14/03 - Faillite de la Silicon Valley Bank : la crainte d’une contagion
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14/03 - Polémique Roald Dahl : ce que l’effacement discret de Kipling nous enseigne, par Anne Rosencher
Dans les nouvelles modalités de notre conversation publique, où flambent chaque jour deux ou trois polémiques, il est devenu difficile pour l’observateur de bonne foi de savoir, sur tel ou tel sujet, s’il faut s’attarder ou laisser filer. En trois jours, l’affaire est close. Les algorithmes de l’attention – qui ont besoin de nouveauté comme nos poumons, d’air – enjoignent de passer vite à la controverse suivante ; et parler trop tard, c’est ne pas parler du tout : l’audience est un plat qui se mange chaud.
Autant vous dire que je m’apprête ici à revenir sur une affaire préhistorique, puisqu’elle date du 17 février dernier. Ce jour-là, le quotidien The Telegraph révèle que pour sa dernière édition des livres de Roald Dahl, la maison britannique Puffin avait réécrit les textes originaux de l’auteur culte (en accord avec ses ayants droit), afin de les expurger de termes pouvant être perçus comme offensants. Ainsi Augustus Gloop, un personnage de Charlie et la chocolaterie, décrit originellement comme "gros" était-il devenu "énorme", et les fameux Oompa Loompas, qui peuplent le royaume de Willy Wonka, avaient-ils été pour leur part "dégenrés", passant de "petits hommes" à "petites personnes". Je ne m’attarderai pas ici sur les dizaines d’autres préventions vétilleuses des traqueurs de sensibilités froissées : elles constituent désormais un classique de la polémique culturelle.
Ce qui m’a paru le plus fou et le plus inédit dans cette affaire fut moins relevé, et concerne le roman Matilda, écrit par Roald Dahl en...
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14/03 - Guerre en Ukraine : un avion russe a percuté un drone américain en mer Noire
Un avion de chasse russe Su-27 a percuté, ce mardi 14 mars, un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire, une zone très surveillée par l'Otan depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé l'armée américaine.
"Notre drone MQ-9 effectuait des opérations de routine dans l'espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte du MQ-9", a précisé le général James Hecker, commandant des forces armées américaines en Europe et en Afrique. Un porte-parole de la Maison-Blanche a dénoncé un "acte irréfléchi". John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, a noté qu'il y avait déjà eu dans le passé des interceptions de drones américains par des avions russes.
L'armée russe a reconnu que deux de ses chasseurs avaient bien intercepté un drone américain, mais assuré qu'ils ne l'avaient ni heurté ni entraîné sa chute, contrairement à ce qu'a annoncé Washington.
Le communiqué américain confirme une information publiée plus tôt par l'AFP sur un incident impliquant un drone de fabrication américaine en mer Noire. "Les drones des Etats-Unis et des alliés continueront à opérer dans l'espace aérien international et nous appelons les Russes à se comporter de manière professionnelle", a-t-il ajouté. Selon une source militaire occidentale s'exprimant sous couvert d'anonymat, les canaux diplomatiques entre Washington et Moscou vont être activés pour éviter toute escalade.Accord sur les céréales : Moscou propose une prolongation...
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14/03 - Violences conjugales : pour les enfants exposés, "un poids traumatique énorme"
Un petit garçon sage, obéissant, sérieux… Mais mutique. Lors de ses premières rencontres avec Tom*, dans les locaux de l’association Solidarité femmes Loire-Atlantique, à Nantes, Lucie Leray n’arrive pas vraiment à cerner le caractère de cet enfant de cinq ans, si réservé qu’elle se demande même s’il a accès au langage. Pourtant, l’assistante sociale connaît parfaitement son dossier : Tom est arrivé dans ce centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) quelques jours plus tôt, aux côtés de sa mère mise en sécurité après avoir été victime de violences conjugales. Lors d’un énième atelier, Lucie Leray propose au petit garçon de projeter son ombre contre un mur, et de montrer à l’aide de gommettes les endroits de son corps qui lui font ressentir de la douleur. "Il a exprimé son angoisse en plaçant ces autocollants sur son ventre et son coeur. Il n’était pas en capacité de nous dire ce qu’il ressentait, mais il nous l’a montré. On a alors découvert une facette bien plus sombre que celle qu’il laissait paraître."
À partir de cet instant, la spécialiste travaille avec son jeune interlocuteur à l’aide de figurines représentant la justice, la famille, la loi, utilise des couleurs pour lui faire décrire ses émotions… "Il y avait beaucoup de rouge, de noir, de colère et de peur. Dès qu’on représentait la famille, il amenait dans le jeu un animal féroce qui dévastait tout. C’est par ce genre de techniques qu’on a pu comprendre ce qui se passait dans sa tête." Ce type de suivi, très spécifique, a pu être réalisé auprès de 66...
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14/03 - Faillite de la Silicon Valley Bank : les quatre leçons à retenir
Et si l’histoire balbutiait ? Le 15 mars 2008, les autorités américaines renflouaient en catastrophe Bear Stearns, la cinquième banque d’affaires de Wall Street. Première fêlure dans le château de carte des subprimes qui allait amener à la déconfiture de la banque Lehman Brothers six mois plus tard. Aujourd’hui, c’est la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) qui fait trembler toute la planète financière, ravivant le spectre d’une crise bancaire et financière mondiale.
Et pourtant, ces deux déroutes n’ont rien à voir. En 2008, les montages baroques, sophistiqués et souvent très opaques des magiciens de la finance avaient provoqué la crise, plongeant le monde dans une récession historique. Quinze ans plus tard, SVB est - juste - la première victime de la hausse des taux d’intérêt de la Reserve fédérale provoquée par la surchauffe inflationniste. Au cours des dernières années, grâce à la politique de taux zéro de la banque centrale, les start-up des nouvelles technologies ont levé des sommes astronomiques auprès d’investisseurs financiers ou de business angels fortunés. De l’argent frais qu’elles ont déposé dans les comptes de banques spécialisées qui ont commencé à pulluler, offrant des services sur mesure à ces entreprises. SVB était même devenue l’établissement chouchou des plus belles pépites californiennes. A la fin 2022, elle affichait ainsi près de 175 milliards de dollars de dépôts. La société de boîtiers de streaming vidéo Roku lui avait ainsi confié près de 487 millions de dollars, soit un quart de ses...
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14/03 - Ils racontent leurs premiers pas de franchisés : "Un sentiment de liberté retrouvée"
Morgane Plantrou (Impulse Communication)
Après plus de cinq années passées au Canada dans le secteur des relations presse, Morgane Plantrou, de retour en France, décide de créer sa propre affaire dans ce métier. "Mais je devais surmonter une double difficulté : je n’avais pas de réseau et les méthodes nord-américaines sont assez différentes de celles en vigueur dans l’Hexagone". Elle juge donc préférable de s’appuyer sur l’enseigne Impulse Communication pour ouvrir en octobre 2022 son agence à Lyon.
Sa priorité durant les premières semaines ? "Bien intégrer les fondamentaux qui constituent l’identité de la franchise et la méthodologie pour prospecter efficacement". Partant d’une page blanche, elle a gagné quatre clients les deux premiers mois. "Partir de zéro, c’est difficile, mais plus excitant. C’est une vraie création d’entreprise".Laetitia Arabian-Legeay (Oliviers & Co)"Il faut une grande volonté pour aboutir", souligne Laetitia Arabian-Legeay.
Mère de trois enfants, Laetitia Legeay-Arabian a interrompu pendant plusieurs années sa vie professionnelle avant de reprendre une activité. Parce qu’elle aime la cuisine, elle rejoint l’enseigne Oliviers and Co, spécialisée dans les huiles d’olive de qualité.
Chercher le bon emplacement, trouver la bonne banque, suivre des formations sur l’entrepreneuriat… Les premiers mois relèvent du parcours du combattant. "Il faut une grande volonté pour aboutir", reconnaît Laetitia, qui a inauguré son magasin fin 2022 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Mais elle se...
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14/03 - Retraite par capitalisation : il faudra bien ouvrir le débat
Y penser toujours, n’en parler jamais… Lors de son passage au Sénat, Olivier Dussopt s’est bien gardé de répondre aux parlementaires LR sur l’opportunité d’introduire une dose de capitalisation dans notre système de retraites. "Personne ne peut raisonnablement dire qu’il n’y a pas de réflexion à avoir sur le sujet", a tout de même concédé le ministre du Travail. A l’en croire, la généralisation à l’ensemble des actifs d’un complément de pension, en sus de celle issue du régime général par répartition, qui aurait pour socle la valorisation sur le long terme d’un capital individuel investi en Bourse, serait d’une "complexité" folle. Il est donc urgent de ne pas ouvrir le débat, mais d’y réfléchir, quand tant de nos voisins sont passés depuis belle lurette à l’action.
Cette "complexité" ne semble pourtant pas insurmontable : 4,5 millions de fonctionnaires, magistrats ou militaires cotisent, à travers leurs primes, au régime de retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Créé en 2003, cogéré avec les syndicats, CGT incluse, ce fonds de pension qui ne dit pas son nom pilote 38 milliards d’euros d’encours dont près de la moitié sont investis dans les eaux glacées des marchés actions, sans qu’aucune voix à gauche ne crie à la spéculation égoïste…
Quant à la "complexité", bien réelle, qui existait en matière d’épargne retraite des salariés du privé, elle s’est nettement résolue avec la création, par la loi Pacte de 2019, du Plan d’Epargne Retraite (PER). Ce produit, facile à souscrire et cousin de l’assurance-vie, a...
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14/03 - Sous-marins pour l’Australie : pourquoi le pacte de l’alliance "Aukus" est historique
C’est le "plus grand investissement" de l’histoire de l’Australie, selon les termes du Premier ministre, Anthony Albanese. Lundi 13 mars, le pays a signé un partenariat historique au sein d’alliance militaire tripartite "AUKUS", aux côtés des Etats-Unis et du Royaume-Uni, visant à remplacer sa flotte de submersibles propulsés au diesel par des navires à propulsion nucléaire. Ce remplacement se fera d’abord par l’achat de bâtiments américains, puis par la production sur le territoire australien d’un nouveau type de sous-marin, conçu conjointement par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Ces derniers, livrés à partir de 2030, devraient "soutenir l’économie australienne pendant des décennies", et créer "environ 20 000 emplois directs" dans le pays, selon le dirigeant.Quel est le but du partenariat ?
"Chaque nation a une justification légèrement différente sur le pourquoi de l’accord AUKUS, mais sur le fond, on en revient toujours à la Chine", a expliqué Charles Edel, conseiller principal du cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies. Les Etats-Unis voient le pays comme leur principal concurrent et cherchent à la dissuader d’entreprendre des actions militaires, surtout à l’égard de l’île de Taïwan - que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire. Selon des responsables américains, la Chine veut que son armée soit prête à prendre Taïwan, si nécessaire par la force, d’ici à 2027.
Bien que la Chine n’ait été directement mentionnée lors de la réunion publique, le but de...
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14/03 - En Allemagne, une armée qui "manque de tout"
Avant même de présenter ce mardi 14 mars son rapport annuel sur l’état des forces armées allemandes, la contrôleuse parlementaire de la Bundeswehr a voulu anticiper le choc en faisant quelques déclarations à la presse. "L’armée manque de tout", a répété Eva Högl dans les médias. "Les militaires luttent tous les jours contre la pénurie", déplore celle que l'on surnomme "l'avocate des soldats".
Personne ne conteste son constat, inquiétant : l’Allemagne est actuellement incapable de se défendre face à une attaque. Le nouveau ministre de la Défense, Boris Pistorius, s’en inquiète d’autant plus que sa prédécesseuse, Christine Lambrecht, n’avait pas jugé bon de commander les matériels livrés à l’Ukraine pour les remplacer dans les casernes. Résultat : l'Allemagne est encore plus vulnérable qu'avant la guerre ! Les réserves de munitions permettraient de tenir deux jours. Les équipements sont tellement vétustes que les conducteurs de char, qui utilisent des radios des années 1980, doivent communiquer entre eux en sortant de leur tourelle. C’est une armée "fauchée", selon l’expression de ses propres généraux.
Boris Pistorius est donc l’homme qui doit sauver cette Bundeswehr en lambeaux pour en faire une armée de combat. Il était le dernier social-démocrate compétent que le chancelier Scholz ait réussi à trouver au Parti social-démocrate (SPD) pour prendre ce poste à haut risque, surnommé le "siège éjectable" dans le jargon politique berlinois. Armin Papperger, le patron de l’industriel Rheinmetall (fabriquant du char Leopard),...
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14/03 - Interdiction du corse à l’Assemblée de Corse : un problème de droit… et de fond
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Commençons cet article par une question. Que penseriez-vous d’un gouvernement qui proclamerait sa volonté de faire reculer l’insécurité routière et qui, dans le même temps, autoriserait l’alcool au volant et supprimerait les limitations de vitesse ? Vous l’accuseriez sans doute d’incompétence ou d’hypocrisie et vous n’auriez pas forcément tort.
Le rapport avec cette lettre d’information, me direz-vous ? Le voici : la même contradiction peut être observée en ce qui concerne les langues régionales. Officiellement, la France entend les préserver. Dans les faits, elle multiplie les décisions allant dans le sens contraire. C’est ainsi que, ce 9 mars, le tribunal administratif de Bastia, saisi par le préfet, a annulé une disposition du règlement intérieur de l’Assemblée de Corse qui prévoyait la possibilité d’utiliser la langue historique de l’île pendant les débats (1). Une décision qui pose un problème de droit et un problème de fond.
Commençons par le droit. Certes, ce jugement était attendu. En effet, les élus insulaires n’avaient en effet pas précisé dans leur règlement que les propos tenus dans l’hémicycle devaient être systématiquement traduits en français (2). Leur avocat a bien tenté de soutenir que le recours au corse ne revêtait aucun caractère contraignant, cela n’a pas suffi. Se référant à un célèbre alinéa de l’article 2 de la Constitution - "La langue de la République est le français" - le tribunal administratif de Bastia a...
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14/03 - Retraites : "Mélenchon ne supporte pas que l’on parle autant de Berger et de Martinez"
Marine Le Pen peut-elle la seule à pouvoir tirer avantage de la crise née de la bataille des retraites ? La stratégie de "bordélisation" de LFI a-t-elle desservi le parti de Jean-Luc Mélenchon ? Les syndicats, qui reprennent vigueur, travaillent-ils au service de la gauche politique ? Spécialiste des grandes heures de la gauche - comme des pires - et auteur de Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel), le politiste Rémi Lefebvre analyse ce que le mouvement social contre la réforme des retraites peut faire naître de politique.
L’Express : Les syndicats ont réussi à rassembler, à plusieurs reprises depuis janvier, plus d’un million de personnes dans la rue. Pour autant, est-ce un bon signe pour la gauche politique ?
Rémi Lefebvre : Il est vrai que la mobilisation est aussi spectaculaire qu’historique. Ce qui me frappe surtout, c’est sa dimension pacifique. C’est une rupture très forte avec ce que l’on a vu ces dernières années lors des manifestations souvent violentes depuis la loi travail. Là, la force syndicale est coordonnée et, de fait, puissante. Elle a mobilisé une opinion publique de gauche. Ce ne sont pas les partis politiques qui ont contribué à cela. Eux ont emboîté le pas des syndicats. Mais il y a un terreau pour eux. La société qui se mobilise contre la réforme des retraites peut devenir un point d’appui pour la gauche dans les mois qui viennent.
On a souvent en mémoire les grandes manifestations de 1995. Elles avaient été l’un des points de départ amenant à la victoire de la gauche emmenée...
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14/03 - Réunionite aiguë : apprenez à dire stop !
Promettre à plusieurs personnes à la fois qu’on les verra, cela fait partie de notre quotidien social et professionnel. Le faire en même temps – sauf dans un amphi ou au restau – impossible, tant que nous ne sommes pas clonés, même si le don d’ubiquité, grâce aux outils numériques, permet déjà beaucoup. Le conflit d’agenda est la pire des situations qui puisse arriver et, pourtant, la multiplication de sollicitations nous condamne tous à l’erreur possible, évidemment à un moment où il est interdit de se tromper. Il reste alors à s’excuser ou à faire porter la responsabilité au destin ou à la stagiaire, voire le N-1, histoire de conserver sa superbe. Moche mais efficace, pensent ceux qui n’ont pas compris qu’une fois, c’est une fois de trop et qui essaient encore de faire entrer toutes ces réunions dans un minimum de temps, comme dans un jean trois tailles en dessous. "Les gens comptent sur moi et j’accélère. Je prends beaucoup sur moi mais j’accélère", chante le rappeur Rohff. Jusqu’où ? Les cadres dans les entreprises de plus de 500 salariés assistent en moyenne à 6,3 réunions hebdomadaires contre 2,7 pour ceux dans celles de moins de 50 (Ifop/Speechi, octobre 2021). "Mon opinion n’est rarement, voire jamais prise en compte par le management lors des décisions importantes", déplorent 78 % des cadres (Wisembly/Ifop, 2018). "On a tous vécu la réunionite aiguë", confirme Pascal Grémiaux, président d’Eurécia (entreprise de solutions RH 100 % web). Alors que le phénomène s’accentue, il propose d’autres remèdes que...
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14/03 - PODCAST. Depuis la guerre en Ukraine, l’armée française se prépare aux pires scénarios
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon s’est intéressé à ces hypothèses avec Etienne Girard et Alexandra Saviana du service Société de L’Express.
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L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Charlotte Baris (écriture), Mathias Penguilly (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Europe 1, BFMTV, RTL
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Vladimir Zivojinovic/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Depuis un an et le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, certaines interrogations reviennent régulièrement : quelle attitude adopter face à Vladimir Poutine ? Comment continuer d’aider l’Ukraine ? Est-ce qu’on peut imaginer une fin au conflit ?
Et dès les premiers instants de la guerre, une autre question est apparue : la France est-elle prête pour la guerre ? Une question qu’on s’est aussi souvent posée à La Loupe, que ce soit dans des épisodes consacrés à la défense européenne, aux risques de cyberattaque ou encore à la qualité de nos espions.
Mais vous vous rappelez peut-être d’un épisode en particulier. Il commençait dans les toilettes du porte-avions Charles de Gaulle et faisait l’inventaire des problèmes d’équipements et de vétusté de notre armée. Cette enquête avait été menée par Etienne Girard et Alexandra Saviana, du service Société de...
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13/03 - Projet pétrolier en Alaska : pourquoi le feu vert de Biden est vu comme une trahison par les écologistes
La décision est vécue comme une trahison par les associations environnementales. Lundi 13 mars, l’administration de Joe Biden a approuvé un projet pétrolier géant dans la steppe d’Alaska. Nommé "Willow" et piloté par le géant américain ConocoPhillips, le projet sera situé à l’ouest sur les terres appartenant à l’Etat américain, dans une zone appelée la "réserve nationale de pétrole". Elle sera "l’une des exploitations de pétrole et de gaz les plus grandes sur des terres fédérales publiques dans le pays", pointe l’organisation environnementale Sierra Club.
Le président démocrate affirmait pourtant vouloir faire de la lutte contre le réchauffement climatique l’une de ses luttes majeures. Sur la question spécifique des forages pétroliers, il avait débuté son mandat par l’annulation de permis autorisés par Donald Trump dans la zone protégée à l’Est de l’Alaska, "l’Arctic National Wildlife Refuge". Il avait également promis, en arrivant au pouvoir de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales, et avait réitéré l’engagement du pays, pris à occasion de l’Accord de Paris, de réduire de 50 à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005 les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis.Lorsque deux engagements politiques entrent en collision
La désillusion a commencé quelques mois après l’élection de Joe Biden, dès mai 2021, lorsque son administration a créé l’émoi en commençant à défendre le permis accordé à ConocoPhillips par Donald Trump en 2020. Quelques jours avant, les sénateurs républicains...
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13/03 - Faillite de la Silicon Valley Bank : "La solidarité dans la tech a été impressionnante"
Un "bank run" en bonne et due forme. Mercredi 8 mars, la Silicon Valley Bank (SVB), 16e banque commerciale des Etats-Unis, en difficultés financières, annonce une vente massive de titres faisant chuter sa valeur marchande. La journée suivante, les start-up - clientes principales de la banque basée en Californie en plein cœur de l’écosystème tech - formulent des retraits à hauteur de 42 milliards de dollars. Vendredi, la Silicon Valley Bank déclare sa faillite. Parmi les victimes : majoritairement des entreprises américaines, comme l’éditeur de jeu Roblox (150 millions de dollars de dépôts), le challenger du streaming vidéo Roku (487 millions) ainsi que d’autres firmes spécialisées dans les cryptomonnaies.
Mais aussi quelques Françaises, tentées par cet établissement réputé stable, qui allait fêter ses 40 ans à l’automne. WeWard, spécialisée dans la monétisation des pas - 20 millions d’utilisateurs revendiqués à travers le monde - est l’une d’entre elles. "SVB était une banque start-up friendly, dans laquelle on pouvait ouvrir un compte bancaire à distance sans forcément être américain ou même être présent sur place. Elle était donc très simple à gérer, complètement digitale. Idéale quand on commençait à gérer un peu d’activité aux Etats-Unis, ce qui était notre cas", explique Yves Benchimol, son CEO.
L’entrepreneur avait placé plus de 250 000 dollars (le maximum garanti, au départ), il y a environ un mois. Il a vite suivi le mouvement du "bank run", comme beaucoup, juste avant le week-end. "On a ordonné des virements de...
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13/03 - "Borne est menacée de toute façon" : réforme des retraites, ces scénarios sur la table
C’est la semaine de tous les dangers. Après le vote samedi soir par le Sénat du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, qui contient la réforme des retraites, les jours prochains seront décisifs pour le texte, et, au-delà, pour le gouvernement, tant le sort de l’un et de l’autre est désormais lié. Cette fois, il ne s’agit pas d’une formule de circonstance.
Mercredi a lieu la commission mixte paritaire (CMP). Le gouvernement mise sur une dynamique consécutive à l’adoption du texte par la CMP pour mettre la pression sur l’ensemble des parlementaires. La réunion se déroule à l’Assemblée nationale, car la dernière dépendant de la Commission des affaires sociales a eu lieu au Sénat. La composition de la CMP est la suivante : cinq parlementaires de la majorité présidentielle (trois députés Renaissance, un député MoDem, un sénateur Renaissance), quatre LR (trois sénateurs et un député), un sénateur Union centriste, un député LFI, un député et un sénateur PS, un député RN. C’est le projet de loi tel qu’il a été voté par le Sénat qui est étudié par la CMP. Rien n’empêche de revenir sur certains points : par exemple, l’incertitude plane sur la concession faite mi-février à la surprise générale par Elisabeth Borne, qui avait annoncé que ceux qui ont commencé à 17 ans pourraient partir à 60 ans, après quarante-trois ans de travail. "On verra si ce point figure toujours dans la version finale", confie un conseiller de l’exécutif. La mesure coûte quelque 300 millions d’euros.
Ce même jour a lieu le...
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13/03 - SNCF : pourquoi les prix des trains vont-ils encore augmenter ?
En janvier, la SNCF avait annoncé une hausse du prix des billets de train de 5 % cette année pour les usagers, en raison de l’explosion des prix de l’énergie. Cette augmentation devrait continuer en 2024, pour une raison différente cette fois, selon une information du Parisien.
Le responsable : l’augmentation des péages ferroviaires payés par la SNCF (ainsi que n’importe quel concurrent utilisant les rails français) à SNCF Réseau, qui souffre de l’inflation touchant les matières premières utilisées sur ses chantiers. Cette redevance, qui fonctionne sur le même principe que le péage payé par un automobiliste pour utiliser une autoroute qui doit être entretenue, pèse pour environ 40 % du prix d’un billet de train vendu par la SNCF.
Plusieurs hausses du prix de ces péages ont été annoncées fin février par l’Autorité de régulation des transports (ART). En 2024, la SNCF devra ainsi dépenser 8 % de plus pour faire rouler ses TER sur le réseau ferroviaire national, et 7,6 % pour ses TGV et Intercités. En 2025 et en 2026, le prix devrait encore augmenter de 4 %. Les répercussions sur le montant des billets pour les consommateurs sont certaines, puisque "les coûts d’entretien des TGV doivent être intégralement couverts par les recettes commerciales", explique un administrateur de SNCF Voyageurs au quotidien Le Parisien.Moins de TER dans les régions ?
Les régions pourraient être mises en difficultés par cette annonce. Effectivement, la vente des billets de TER (tous gérés par les régions) ne représente que 29 % de ce...
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13/03 - DPE : les failles du diagnostic qui bouleverse le marché de l’immobilier
Le 1er juillet 2021, la France sort tout juste de longs mois de restrictions. L’été se profile, et les Français n’ont sûrement pas la tête à se plonger dans le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) qui entre en vigueur ce jour-là. Cet outil créé en 2006 renseigne sur la performance énergétique d’un logement et oriente notamment les choix pour les travaux de rénovation. Le DPE est affiché sur les annonces immobilières et il est systématiquement annexé aux contrats de vente et de location.
Depuis le 1er juillet 2021, le DPE a perdu son caractère simplement informatif pour devenir pleinement opposable. Une révolution pour le secteur immobilier. La nouvelle législation a des impacts majeurs pour les professionnels comme pour les particuliers, propriétaires comme locataires. Le DPE se transforme en effet en arbitre de la valeur d’un bien immobilier. "La loi Carrez (NDLR : sur la superficie des logements) a une incidence extrêmement élevée sur la valeur d’un bien et c’est désormais aussi le cas avec le DPE", souligne auprès de L’Express Thierry Marchand. L’ex-président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers FNAIM (CDI-FNAIM), diagnostiqueur en Bretagne, tient à rappeler que le DPE n’est "pas un outil qui va calculer la consommation énergétique des gens". "Il devrait plutôt s’appeler diagnostic de performance environnementale", estime-t-il.
L’effet de la loi Climat et résilience, qui interdit progressivement à la location les logements les plus énergivores, commence à se faire sentir. Les...
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13/03 - Michel Duclos : "La désoccidentalisation du monde est une lame de fond"
Ancien ambassadeur français en Syrie, en Suisse et auprès des Nations Unies à New York, Michel Duclos décrit dans un ouvrage collectif, Guerre en Ukraine et nouvel ordre du monde (Editions de l’Observatoire, février 2023), le grand divorce du "Sud global" avec l’Occident. Entretien.
L’Express : Quel est le nouvel ordre du monde qui se profile à l’aune de la guerre en Ukraine ?
Michel Duclos : Cette guerre a fait surgir un monde fragmenté entre un nouvel Est (l’axe russo-chinois) ; un nouvel Ouest (l’axe transatlantique et son prolongement asiatique, Japon et Australie) ; et un troisième bloc représenté par un "Sud global" qui refuse de suivre les Occidentaux dans la stratégie d’isolement de Moscou, non seulement parce que ces pays relativisent l’importance de l’agression russe, mais aussi parce qu’ils ne veulent pas s’aliéner la Chine. Au sein de ce Sud global, plusieurs puissances se dégagent par la taille critique qu’elles ont acquise : l’Inde, la Turquie, l’Arabie saoudite et, d’une certaine manière, l’Iran. Je les appelle les "puissances désinhibées", qui agissent dans leur unique intérêt et revendiquent leur autonomie.
Ces fractures vont-elles, d’après vous, s’inscrire dans la durée ?
Cette guerre a fait émerger un paradoxe : l’ordre actuel du monde, encore dominé par les Occidentaux, prend l’eau et est contesté de toutes parts. En même temps, l’Occident est toujours debout et a su s’unir pour réagir contre Moscou.
Toutefois, les raisons qui ont laissé penser à Vladimir Poutine que le moment de passer à...
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13/03 - Grève des éboueurs à Paris : qui est responsable ?
Une semaine de grève des éboueurs, et la capitale est à la hauteur des clichés d’insalubrité qui lui collent à la peau. Près de 5 400 tonnes de déchets jonchaient les rues de Paris dimanche 12 mars, après sept jours de passages réduits des agents de propreté et conducteurs de camions poubelle qui protestent contre la réforme des retraites, adoptée par le Sénat samedi 11 mars. Dans certains arrondissements plus que d’autres, les piles de détritus monopolisent les trottoirs, provoquant la colère d’une partie des habitants et des élus.
Prestataires privés, public, incinérateurs… Les blocages se multiplient
Cette différence de traitement s’explique par un double fonctionnement concernant la collecte des déchets à Paris. Dans la moitié des arrondissements, elle est assurée par les agents de la mairie, employés par le service public de ramassage des déchets métropolitain "Syctom". Cela concerne les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements. L’autre moitié est gérée par quatre prestataires privés. Le plus important, l’entreprise Derichebourg, s’occupe des 1er, 3e, 4e, 7e, 10e et 18e arrondissements. Les déchets du 15e arrondissement sont collectés par Pizzorno, ceux du 11e et du 19e par Urbapropreté, tandis que le 13e est pris en charge par Sepur.
À Paris, comme dans d’autres villes, la grève des éboueurs concerne non seulement les agents du public, mais aussi du privé. "C’est le cas […] à Paris 15, ou aucune poubelle n’est collectée, car le garage du prestataire chargé de la #collecte est bloqué...
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13/03 - L’entreprise à suivre : Amadeus IT, chef d’orchestre de la réservation aérienne
La valeur de demain est réalisée en partenariat avec Zonebourse.com
Amadeus IT a été créée en 1987 par Air France, Lufthansa, Iberia et SAS, qui voulaient se doter de leur propre système mondial de distribution de billets (SMD, ou GDS en anglais), tout en proposant une architecture neutre susceptible d'interconnecter d'autres acteurs. Les fondateurs ont introduit la société en bourse en 1999. Elle n'y restera que six ans, jusqu'à son rachat par les fonds d'investissement BC Partners et Cinven. Ce sont eux qui la font à nouveau coter à Madrid en 2011. Les deux fonds et les quatre actionnaires-fondateurs n'ont plus aucun titre et la société vole de ses propres ailes depuis longtemps déjà.
Amadeus peut se targuer d'être une belle réussite, puisqu'elle contrôle aujourd'hui environ 40% du marché mondial des GDS, devant l'américain Sabre et le britannique Travelport. Le groupe a progressivement étoffé son offre à partir de sa solution initiale de gestion de la relation entre les compagnies aériennes et les agences de voyage. Car il a fallu s'adapter à l'économie numérique, puisque la création de l'entreprise remonte à l'ère pré-Internet de masse, que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître. A force de diversification et d'acquisitions, Amadeus IT continue de dégager une part conséquente de son activité de la distribution aérienne (environ 45%), mais propose aussi des prestations informatiques pointues aux compagnies aériennes (35%) et des solutions pour le secteur de l'hébergement, ou plus généralement...
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13/03 - TikTok : derrière l’appli préférée des ados, ces raisons qui font trembler l’Occident
Dans le monde parallèle de TikTok, le ciel est bleu, les oiseaux chantent et les potins autour de Selena Gomez et de Justin Bieber monopolisent l'attention. Les amateurs de l’appli chinoise ont déjà vu la menace d’une interdiction de TikTok brandie en 2020, sans que cela ne se concrétise. Ils ne s’en inquiètent donc pas plus que cela pour le moment. A tort. Le nuage qui plane sur l’Eden numérique des ados est plus menaçant que jamais. Aux Etats Unis, le discours des autorités s’est fortement durci ces derniers mois.
"TikTok est un loup déguisé en agneau", affirmait sans prendre de gants le commissaire de la Commission fédérale des communications américaine Brendan Carr à L’Express en décembre dernier. La commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants s'est emparé du sujet. Le Sénat américain aussi : le 7 mars, deux de ses membres, John Thune et Mark Warner, ont déposé un projet de loi visant à élargir les pouvoirs du département du Commerce sur les technologies de pays tels que la Chine. "La possibilité que TikTok soit banni aux Etats-Unis est devenue très crédible", analyse Julien Nocetti, chercheur associé au programme Géopolitique des technologies de l’Institut français des relations internationales (Ifri).Le Sénat français dissèque TikTok
La Commission et le Parlement Européen ont, eux aussi, récemment interdit à leur personnel d'installer l’application sur leur téléphone professionnel. Et en France une commission d’enquête du Sénat s'ouvre ce lundi 13 mars afin d’étudier l'utilisation et...
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13/03 - Réforme des retraites : à Saint-Dizier, une mobilisation révélatrice d’un "ras-le-bol général"
Mardi 7 mars, Sylvie s’est levée aux aurores. Mais au lieu de prendre tranquillement son petit-déjeuner avant de se rendre au travail, cette magasinière employée par une collectivité territoriale a pris sa voiture en direction du rond-point de Valcourt, à Saint-Dizier, en Haute-Marne. Aux alentours de 4h30 du matin, elle y a retrouvé un petit groupe de citoyens, venu mettre en place des barrages filtrants aux abords de cette ville d’environ 23 000 habitants - la plus peuplée du département. A l’appel de nombreux syndicats, plusieurs axes ont ainsi été bloqués durant toute une partie de la journée, empêchant notamment les poids lourds de décharger leurs marchandises aux quatre coins de la commune. Le but ? Lutter contre la réforme des retraites, via l’opération "Haute-Marne à l’arrêt", avant d’aller manifester, en fin de journée, devant la mairie. "Pour moi, c’est primordial : la retraite à 64 ans, je n’en veux pas", confie Sylvie, atteinte d’une spondylarthrite ankylosante - une inflammation des articulations qui l’atteint au niveau du bassin et des jambes. Qu’importe les longues heures passées sur le rond-point, le froid ou les 80 euros de salaire perdus en cette journée de grève nationale. "Quand vous avez une pathologie comme la mienne, vous vous rendez bien compte que le travail, ce n’est pas la santé. J’ai envie de profiter de ma vie. J’ai 49 ans, et je ne me vois clairement pas continuer 15 ans comme ça", souffle-t-elle.
A Saint-Dizier, la fonctionnaire n’est pas la seule à manifester son...
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13/03 - EBS Group renforce son expertise SAGE par un rachat stratégique
Cécilia Lopes : le parcours atypique d’une entrepreneuse de talent
Le rachat de l’intégrateur référent de SAGE est aussi l’histoire d’un succès personnel pour Cécilia Lopes. La jeune femme, directrice générale associée d’EBS Group France, prenait le risque de monter la société à l’âge de 27 ans seulement. Neuf années plus tard, elle est à la tête d’une PME à la réussite florissante, comptant plus de 80 salariés et déjà près de 1 800 clients en portefeuille. EBS Group offre la double particularité d’être dirigé par une femme – encore une rareté dans l’univers IT – et de respecter une stricte parité dans la composition de son comité de direction.
Le rachat d’APTETUDE Co, enfin, présente un caractère symbolique fort pour Cécilia Lopes. Cette dernière, en effet, y avait fait ses premières armes avant de tenter l’aventure de l’entrepreneuriat.
APTETUDE Co : une référence en matière d’intégration SAGE
Le nom de APTETUDE Co n’est sans doute pas étranger à de nombreux dirigeants, DAF, DRH ou DSI évoluant au sein de petites et moyennes entreprises. Depuis plus de trente ans, le groupe s’est positionné comme un référent quasi incontournable auprès de nombreuses PME /ETI , souhaitant refondre leur environnement IT et gagner en performance.
Sa spécialité ? L’intégration des outils SAGE, une suite logicielle complète comportant tous les progiciels métier utiles à la vie quotidienne d’une entreprise :
• Gestion commerciale
• comptabilité et finance ;
• Dématérialisation et GED
• moyens de paiement et dématérialisation des flux bancaires ;
•...
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13/03 - Fouad Laroui, Peter Stamm, Laurent Seksik : les livres à ne pas manquer
30 jours pour trouver un mari
Par Fouad Laroui.
Mialet-Barrault Editeurs, 192 p., 19 €.
La note de L’Express : 4/530 jours pour trouver un mari Par Fouad Laroui. Mialet-Barrault Editeurs
Préparez vos sourires. Adieu viols, harcèlements, secrets de famille mortifères et autres joyeusetés : le Maroco-Néerlandais Fouad Laroui, auteur de Une année chez les Français (2010) et Goncourt de la nouvelle 2013, nous invite au Café de l’univers, où chacun des compagnons du narrateur se doit de raconter une histoire étonnante. Soit 12 saynètes à l’ironie mordante. Tour à tour, Najib l’apothicaire, Machin l’ingénieur, Ahmed le mathématicien, Hamid le chroniqueur, Salim l’informaticien, etc., prennent la parole, non sans être interrompus par leurs amis goguenards, toujours prompts à relever une incongruité, faire un bon mot ou tenter une digression – sur un ton qui rappelle les fameuses Brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio.
C’est Najib qui entame la joute avec un épisode qui donne son titre à l’ouvrage, 30 jours pour trouver un mari. Années 1980, Khaoula, bibliothécaire à Rabat, accepte un stage à la bibliothèque de l’Ecole des mines de Paris, non pas pour se familiariser aux techniques modernes mais pour… dégoter un mari américain, riche et naïf. Plus loin, Hicham, après un long exil, rencontre dans une rue de Casa une cousine enveloppée d’un niqab ("empaquetée dans son linceul") à la vie antérieure beaucoup plus légère ; on tombe ainsi sur un marionnettiste schizophrène, une bourgeoise qui s’entiche des deux enfants d’un...
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13/03 - Ukraine : la Russie favorable à la prolongation de l’accord céréalier pour seulement "60 jours"
De "violents combats" avec les forces russes sont en cours pour le centre de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, a indiqué ce lundi 13 mars le commandant de troupes terrestres ukrainiennes, informations confirmées aussi du côté russe.
Conséquence du conflit : le bond des importations européennes d’armes. Selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié ce lundi, sur les cinq dernières années (2018-2022), période privilégiée par le Sipri pour identifier les tendances lourdes, les importations européennes d’armes ont progressé de 47 % par rapport aux cinq années précédentes, et ce alors que les échanges mondiaux ont décliné de 5 %.La Russie veut renouveler l’accord céréalier pour 60 jours seulement
La Russie s’est dite ce lundi favorable au renouvellement de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars, pour 60 jours, et non 120 comme cela a été le cas jusqu’à présent. L’annonce a été faite par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, à l’issue des pourparlers qu’il a tenus à Genève (Suisse) avec le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, et la secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan.
"La partie russe […] ne s’oppose pas à une nouvelle prolongation de l''Initiative de la mer Noire'après l’expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours", a indiqué Sergueï Verchinine dans une déclaration écrite...
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13/03 - Etats-Unis : la réponse des autorités américaines à la faillite des banques
Ce sont des mesures prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l’Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain Joe Biden. Les autorités américaines ont annoncé dimanche 12 mars une série de dispositions afin de rassurer particuliers et entreprises sur la solidité du système bancaire américain.
Elles vont notamment garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB). Outre SVB, elles vont permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué. La Réserve fédérale (Fed) - la banque centrale américaine - s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
"Aujourd’hui, nous prenons des mesures décisives pour protéger l’économie américaine en renforçant la confiance dans notre système bancaire", ont indiqué Fed, Trésor et FDIC dans leur communiqué. "Cette initiative va permettre au système bancaire américain de continuer à jouer son rôle vital de protection des dépôts et d’accès au crédit pour ménages et entreprises", ont-ils poursuivi.La défaillance de trois banques
L’ensemble du dispositif témoigne des turbulences qui menacent le système bancaire américain, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Elle a mis les marges des banques sous pression, incité des clients à placer leur argent...
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13/03 - Le destin contrarié du libéralisme : l’analyse de Francis Fukuyama
Le politologue américain Francis Fukuyama a acquis une notoriété mondiale grâce à un essai paru en 1992 dans lequel, commentant la disparition de l’URSS, il postulait la "fin de l’Histoire". Faisant ainsi ironiquement allusion à une formule célèbre de Karl Marx, il affirmait, à rebours des théories marxistes, la supériorité intrinsèque et la solidité historique de la démocratie et du libéralisme. Son propos, qui n’était pas de prétendre que l’humanité entrait dans une période de sérénité et de calme politique, a malheureusement été abondamment caricaturé.
Trente après ce coup d’éclat, il revient sur les bienfaits du libéralisme dans un livre publié en français sous le titre Libéralisme, vents contraires. Pour l’auteur, la première force du libéralisme tient à la faiblesse de ses adversaires. La gauche se perd désormais dans des considérations sur les discriminations sexuelles ou raciales dont l’extrémisme l’éloigne d’une grande majorité de la population et la condamne à chercher la prééminence culturelle plutôt que l’exercice concret du pouvoir politique. Quant à la droite radicale, une fois parvenue au pouvoir, elle déçoit ses électeurs en gardant un discours appuyé sur la morale, voire la religion, et la grandeur nationale, sans se montrer capable de répondre aux problèmes de ses soutiens.
De façon plus positive, le libéralisme a l’avantage d’offrir le bien-être individuel né de la liberté, le bien-être économique issu de la croissance qu’il favorise, le bien-être politique conséquence de la mise en place d’institutions...
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13/03 - "Management totalitaire" : les ravages de la performance à tout prix
La scène se passe pendant un conseil d’administration d’un grand établissement financier. Une heure durant, un exposé RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) détaille l’importance de prendre en compte le réchauffement climatique. "A la fin, une décision a été prise, raconte Henri Proglio, l’ex-PDG de Veolia et d’EDF. C’était de supprimer les gobelets en plastique. J’ai posé la question : "Croyez-vous vraiment que cela va avoir un impact ?" On m’a répondu : "Ah, tu nous fais encore ton numéro"".
Ce témoignage est issu du livre Le Management totalitaire (Albin Michel), publié par Violaine des Courières, journaliste à Marianne. L’auteure, elle-même cadre d’une agence de communication dans une première vie, s’est plongée pendant cinq ans dans les méandres du capitalisme français. Ce qu’elle y a découvert a de quoi saisir le lecteur : un monde de clair-obscur, où les valeurs affichées correspondent peu aux pratiques en vogue. Sa thèse ? Le monde des grandes entreprises français s’est peu à peu conformé aux standards du business anglo-saxon, où le profit à court terme fait figure de principe cardinal. Peu importent les conséquences, il faut ’performer’ immédiatement.
Le phénomène qui illustre le mieux ces nouvelles pratiques est sans doute celui du "ranking". Violaine de Courières décrit comment, dans plusieurs multinationales françaises, dont certaines cotées au CAC 40, les salariés sont catalogués en différentes catégories par leurs managers. Impossible de bien classer tout le monde : il faut dégager une hiérarchie...
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13/03 - PODCAST. Et si le futur de notre alimentation passait par les insectes en poudre ?
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon analyse cette métamorphose de notre alimentation avec Sébastien Julian, journaliste au service Sciences de L’Express.
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L’équipe : Xavier Yvon (présentation et écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : L’Express
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Je vous préviens : je suis installé dans le studio de La Loupe, prêt à enregistrer un épisode, mais je n’ai rien préparé du tout pour l’introduction. J’attends Sébastien Julian, journaliste au service Sciences de L’Express, il m’a dit qu’il s’occupait de tout.
Sébastien Julian : Salut Xavier, désolé je suis un peu en retard. Je devais récupérer plusieurs choses pour notre épisode.
Xavier Yvon : Salut Sébastien, installe-toi, qu’est-ce que tu nous as apporté ?
Sébastien Julian : D’abord Xavier, on va commencer par un petit rappel. Tu sais que l’être humain a besoin de protéines, elles sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme (système immunitaire, croissance, etc.) Dans notre alimentation, la principale source de protéines aujourd’hui est la viande. Or, l’élevage intensif dans le monde pose beaucoup de problèmes : c’est énergivore, mauvais pour la planète, pour notre santé, pour les animaux...
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12/03 - Aramco, Total, Shell, BP… Ces géants pétroliers qui ont connu des résultats records en 2022
Le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé, dimanche 12 mars, des bénéfices records en 2022 grâce à l’envolée des cours du brut, s’attirant des critiques en pleine crise climatique et énergétique. La compagnie, détenue en grande partie par l’Etat saoudien, a dégagé un bénéfice net 161,1 milliards de dollars, en hausse de 46 % sur un an, selon un communiqué publié à la bourse de Ryad. Il s’agit des profits les plus élevés pour Aramco depuis l’introduction de 1,7 % de ses actions à la Bourse saoudienne, en décembre 2019.
Comme d’autres majors pétrolières dans le monde qui ont engrangé des bénéfices records totaux de 151 milliards de dollars en 2022, les résultats d’Aramco n’ont pas manqué de faire réagir. "Il est choquant qu’une entreprise réalise des profits de plus de 161 milliards de dollars en un an à travers la vente d’énergies fossiles, le principal facteur de crise climatique", a déploré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, dans un communiqué. "C’est d’autant plus choquant que cet excédent a été amassé en pleine crise mondiale du coût de la vie aggravée par la hausse des prix de l’énergie", conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a-t-elle ajouté.
Il est + que temps que l'#Arabiesaoudite agisse dans l'intérêt du monde: Les bénéfices d'#Aramco devraient soutenir l'arrêt progressif des combustibles fossiles et le financement d'une transition mondiale vers les énergies renouvelables: https://t.co/06hZzCc6PP— Agnes Callamard (@AgnesCallamard) March 12, 2023
Mercredi 8...
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12/03 - Macron, ses étonnantes ambitions : "Son avenir c’est d’être Jésus-Christ, Bill Gates ou Barack Obama"
Quel âge a-t-il ? Emmanuel Macron raccompagne Marc Lambron sur le perron du palais présidentiel ; d’une main chaleureuse, il presse le bras de l’académicien, puis, sage, lui ordonne : "Conservez votre insolente liberté !" En cet instant, l’hôte élyséen est un homme mûr, assurément. Qui d’autre, sinon, oserait glisser ce conseil paternel à un écrivain de 66 ans.
Quel âge a-t-il ? Eté 2017, journée radieuse, sourire juvénile du môme qui a réussi son coup. Le voici comme englouti par le vaste bureau élyséen, Dieu que le plafond est haut. Devant lui, un ami. Un autre écrivain, un autre académicien qui à l’époque ne l’est pas encore. François Sureau contemple ce président aux traits si lisses, un vertige le saisit : "Te voir ici m’émeut, j’y ai vu Mitterrand il y a trente ans." A cet instant, le nouvel occupant n’a pas encore 40 ans.
En 2027, il aura l’âge de François Mitterrand au moment où ce dernier se déclare candidat pour la première fois
Quel âge a-t-il, quel âge aura-t-il ? En conquérant la fonction suprême à 39 ans, Emmanuel Macron a fait de cette question anodine un nœud. "Quand j’étais petit, j’étais président", et quand il sera grand ? Après deux quinquennats, dix ans, - une vie d’enfant ! -, il quittera ses habits de chef d’Etat, tout juste encombré de 49 minuscules années. Dans les couloirs de l’Elysée, ceux qui connaissent leur petite histoire de la Ve chuchotent mi-fascinés mi-effrayés : "En 2027, il aura l’âge de François Mitterrand au moment où ce dernier se déclare candidat pour la première fois à la présidence...
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12/03 - Guerre en Ukraine : pourquoi le prolongement de l’accord céréalier est vital
La sécurité alimentaire mondiale va-t-elle être (de nouveau) ébranlée ? La Russie a annoncé la tenue, lundi 13 mars, d’une réunion à Genève avec l'ONU portant sur le prolongement de l’accord des exportations de céréales ukrainiennes. "L’initiative des céréales en mer Noire", arraché de haute lutte, a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par l’attaque russe en Ukraine. Alors que la date d’expiration de ce pacte, scellé le 22 juillet, est fixée au 18 mars, son avenir demeure incertain. En effet, jeudi, les négociations visant à le maintenir ont été jugées "compliquées" par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l'ONU, a lui aussi décrit une situation "difficile".
Reconduit mi-novembre pour les quatre mois d’hiver, l’accord est pourtant vital pour l’approvisionnement alimentaire mondial. "Je tiens à souligner l’importance capitale de la prolongation (de l’accord céréalier) le 18 mars et de la création des conditions permettant d’utiliser au mieux les infrastructures d’exportation", a appuyé le chef de l'ONU Antonio Guterres lors d’une visite à Kiev, mercredi.
Today I visited Ukraine to meet President @ZelenskyyUa. I underscored the critical importance of the rollover of the Black Sea Grain Initiative on 18 March.
My press remarks: https://t.co/nLDwKlktUy— António Guterres (@antonioguterres) March 8, 2023
L’Ukraine et la Russie produisent une part importante des céréales et des engrais dans le monde, fournissant ensemble (avant...
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12/03 - Marcel Proust : un siècle plus tard, enfin populaire !
Les vrais Proustiens voudraient qu’on ne parle que des livres. Ceux de leur idole, "La Recherche", se contentent-ils de dire, ou ceux de sérieux universitaires explorant encore et encore son œuvre. En 2022, à la faveur de l’année marquant le centenaire de la mort de l’écrivain, ils ont dû se résoudre à le voir décliné en pièces de théâtre, bandes dessinées ou expositions… La majorité des puristes ont observé le phénomène de bon cœur, ravis d’accueillir de nouveaux adeptes, quelques-uns avec plus de dédain, agacés de voir leur Proust adoré orner des tasses à thé ou des madeleines aux différents parfums. Combien de lecteurs sont venus à La Recherche du temps perdu par des voies détournées, des chemins de traverse ? Difficile à évaluer, mais fréquent. "Il y a un besoin de prendre de la distance avec la solennité et la monumentalité de cette œuvre, de la mettre à la hauteur du public profane", confirme Nicolas Ragonneau, fondateur du blog Proustonomics.Pas de mauvais moyens de découvrir Proust
Certes, selon le bilan dressé par ce dernier en février, les ouvrages de Marcel Proust se sont vendus en 2022 mieux que les années précédentes : "Avec 72 000 exemplaires en cumul, la vente des œuvres de Proust dans la collection Folio a connu une nette augmentation : + 28 % par rapport à 2021." Mais parmi l’abondante publication, ce sont les romans graphiques et les BD qui ont remporté un franc succès. Ainsi, Céleste. "Bien sûr Monsieur Proust" de Chloé Cruchaudet s’est écoulé à 11 300 exemplaires et Monsieur Proust de Stéphane...
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12/03 - Etats-Unis : Trump-DeSantis, duel sanglant à l’horizon
Comment reconnaître un homme politique qui rêve de devenir président ? Réponse un : à une perte de poids significative, à l’instar de Mike Pompeo, l’ancien Secrétaire d’Etat de Donald Trump qui a perdu 40 kilos en six mois et réfléchit à briguer la Maison Blanche. Réponse deux : au lancement d’un livre. Celui du gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui a tout d’un programme de campagne, s’intitule The Courage to be Free : Florida’s Blueprint for America (Le Courage d’être libre : le plan de la Floride pour l’Amérique). Il vient d’en faire la promotion au Texas et en Californie, les deux Etats les plus peuplés des Etats-Unis, lors de sa première grande tournée hors des frontières de son Etat.
S’il n’a pas officiellement déclaré sa candidature à la Maison-Blanche, tout indique qu’il s’apprête à le faire. "DeSantis est hyperméthodique, relève l’historienne des Etats-Unis et du Parti républicain Françoise Coste. Tout ce qu’il entreprend est calculé. Son timing est parfait. Il déroule son plan de bataille, étape par étape." L’exact l’inverse, en somme, de la "méthode" Trump fondée sur l’improvisation, les coups de sang et le désordre créatif.Le gouverneur de Floride Ron DeSantis et Donald Trump le 24 juillet 2020 à la Maison Blanche
Pour barrer la route à Joe Biden (ou à tout autre candidat démocrate), beaucoup mise donc sur un DeSantis au pedigree impeccable. Fils d’un installateur de télévision et d’une infirmière, diplômé de Yale et de Harvard, ancienne star de l’équipe de base-ball de son université, il est aussi médaillé de...
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12/03 - Crimes de guerre russes : pourquoi le Pentagone refuse-t-il de collaborer avec la CPI ?
Une bataille politique interne est en cours entre l’administration de Joe Biden et le Pentagone, et elle pourrait ralentir la traduction en justice de la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Le Pentagone empêche pour l’heure le ministère de la Défense de partager des preuves avec la Cour pénale internationale (CPI) de La Hague concernant les exactions russes sur le sol ukrainien, selon le New York Times. Ces informations ont pourtant été récoltées par les renseignements américains eux-mêmes, et pourraient nourrir l’enquête portant sur les crimes de guerre perpétrés par la Russie.Que contiennent les informations du renseignement ?
Selon les sources officielles du quotidien américain, les informations récoltées contiendraient "des éléments sur les décisions des responsables russes de cibler délibérément les infrastructures civiles et d’enlever des milliers d’enfants ukrainiens des territoires occupés". Des détails qui pourraient être pertinents et venir enrichir l’enquête ouverte il y a un an par le procureur en chef de la Cour de justice internationale, Karim Khan.Qu’est ce qui empêche le partage des informations ?
C’est en réalité l’histoire d’une division qui dure depuis plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois. Les responsables militaires américains du Pentagone ne souhaitent pas épauler la CPI, du moins lui permettre l’accès à certaines informations, dans son enquête contre la Russie. Selon eux, une telle collaboration pourrait ouvrir un précédent permettant au tribunal de poursuivre à l’avenir les...
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12/03 - Pour combattre la dépression, l’espoir des drogues psychédéliques
Allongé confortablement sur son matelas, Hubert* a le sourire aux lèvres. Le quadra a l’impression de flotter. Son corps se dilate. Ses bras s’allongent. Ses ruminations négatives, si tenaces d’habitude, s’éloignent. Plus rien ne paraît important. Ce "trip" ne se déroule pas dans son salon mais dans une salle blanche de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris. Pendant quarante minutes, sous l’œil vigilant d’un psychiatre, Hubert reçoit une perfusion de kétamine. Ce stupéfiant figure dans les dernières recommandations de l’Association française de psychiatrie biologique et de neuropsychopharmacologie, qui le cite parmi les traitements de la dépression résistante.Les psychédéliques améliorent les symptômes de la dépression sévère
A l’image de la kétamine, les drogues psychédéliques ont réinvesti depuis deux décennies le champ de l’innovation psychiatrique. LSD, psilocybine, ayahuasca, MDMA, ces psychotropes avaient déjà été étudiés dans les années 1950 et 1960 avant d’être bannis par les autorités à la suite de dérives dans leur consommation. Ces vingt dernières années, les régulateurs ont assoupli leur jugement, car la recherche dans ce domaine est très prometteuse pour certaines pathologies. "Des patients dépressifs pendant plusieurs années vont mieux depuis qu’ils ont pris de la kétamine. Leur humeur se stabilise", note Philippe Fossati, chef du département de psychiatrie adulte à la Pitié-Salpêtrière. "Les psychédéliques provoquent un état modifié de conscience qui améliore leurs symptômes en quelques heures seulement",...
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12/03 - Réforme des retraites : les principales mesures du projet de loi adopté par le Sénat
C’est un premier succès législatif pour le gouvernement Macron, après presque deux mois de contestations dans les rues et un parcours parlementaire chaotique : le Sénat a finalement voté samedi 11 mars au soir l’adoption du projet de loi de la réforme des retraites. Il a été voté à 195 voix pour et 112 contre par la chambre à majorité de droite.
La Première ministre Élisabeth Borne s’en est réjouie auprès de l’AFP, se disant convaincue qu’il "existe une majorité" pour adopter la réforme. À gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme "brutale", et une "journée noire pour tous les salariés de ce pays". "Enfin, nous y voilà !", s’est de son côté exclamé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, en précisant néanmoins voter "pour la réforme, mais nous ne votons pas pour Emmanuel Macron". Celle-ci sera décortiquée la semaine prochaine en commission mixte paritaire (CMP) et devra de nouveau être votée par le Sénat et par l’Assemblée - à la majorité incertaine et à l’opposition déchaînée - avant de pouvoir être définitivement adoptée.
Lors de la première lecture, l’Assemblée nationale n’avait pas pu se prononcer sur le texte en raison d’une avalanche d’Amendements déposés par l’opposition. Grâce à un processus de débats accéléré par l’article 44.3 de la Constitution qui permet d’ignorer les amendements auxquels le gouvernement est défavorable, le Sénat a pu, lui, voter le projet de loi. En voici les principales mesures.Age de départ et calcul des cotisations
C’était le cœur des débats. Le projet de loi adopté...
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12/03 - Geoffroy de Lagasnerie : "Le modèle hégémonique, c’est toujours le couple qui doit avoir des enfants"
Ce lève-tard a décidément l’art de créer la controverse de bonne heure. Venu, lundi à 7 h 50 sur France Inter, défendre son nouveau livre, 3. Une aspiration au dehors (Flammarion), le philosophe Geoffroy de Lagasnerie s’en est pris à la famille en des termes virulents, l’associant à "la déperdition, la tristesse et l’ennui". De quoi, une nouvelle fois, déclencher les attaques de la droite conservatrice contre cette figure de la gauche radicale intellectuelle. Le Figaro a dénoncé un "manifeste geignard et narcissique", estimant que "l’abjuration de la vie de famille est devenue la doxa de notre temps". CNews a organisé plusieurs débats sur le sujet, tandis que pour le site Boulevard Voltaire, "critiquer les cellules dites 'traditionnelles', à l’heure où le divorce est la norme, la natalité un problème, la fidélité une blague et les enfants une 'charge mentale', ce n’est pas iconoclaste : c’est terriblement bourgeois".
Le livre 3 vaut pourtant mieux que cette polémique de la semaine. Si la description du trio amical et fusionnel formé par l’auteur avec le sociologue Didier Eribon et l’écrivain Edouard Louis n’est pas exempte de narcissisme, si l’aspiration du "dehors" revendiquée dans le titre peut faire sourire tant on ne sort pas des cafés jadis bohèmes du VIe arrondissement parisien (le Select…) ou des grandes capitales européennes, l’éloge de l’amitié comme "mode de vie" fait souvent mouche. L’essai pose ainsi des questions stimulantes sur la place que nous accordons à l’amitié dans nos existences adultes,...
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12/03 - Guerre en Ukraine : Kiev dit avoir repoussé plus de 92 assauts russes en 24 heures
La Russie fait de nouveau pleuvoir les attaques par les airs et sur le sol. L’armée ukrainienne a repoussé plus de 92 assauts russes dans cinq zones au cours de la journée de samedi, a déclaré l’état-major général des forces armées ukrainiennes lors de son briefing du matin du 12 mars, rapporte le Kyiv Independent. Selon le rapport de l’état-major général, les forces russes concentrent leurs efforts sur la conduite d’offensives contre Lyman, Bakhmout, Avdiivka, Mariinka et Shakhtarsk dans l’oblast de Donetsk, qui aurait à lui seul essuyé quarante-huit attaques russes en une journée. Le gouverneur de cette région, Pavlo Kyrylenko, a déclaré que deux civils avaient été tués et quatre autres blessés au cours de la journée écoulée.
L’armée de l’air ukrainienne a mené six frappes sur des bases russes temporaires, tandis que les forces de roquettes et d’artillerie ukrainiennes ont frappé quatre bases temporaires russes, un dépôt de munitions et deux stations de guerre électronique, a-t-il poursuivi. L’armée ukrainienne met en garde contre une menace toujours élevée d’attaques de missiles dans toute l’Ukraine.La Moldavie démantèle un groupe de déstabilisation russe
La police moldave a annoncé ce dimanche avoir arrêté les membres d’un réseau "orchestré par Moscou" dans le but de déstabiliser ce petit pays de l’ex-Union soviétique. Pour démanteler le groupe, un agent moldave avait infiltré le groupe dirigé par un Russo-Moldave. Il a récolté "dix heures" d’enregistrement vidéo et audio à charge, a déclaré lors d’une conférence de...
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12/03 - Sécurité alimentaire : plaidoyer en faveur de nos paysans
Ce livre est d’abord un vibrant plaidoyer en faveur de nos paysans. Les 100 premières pages sont un véritable cri du cœur : jamais nous n’avons autant eu besoin des agriculteurs, et jamais on ne les a autant maltraités ! Ras le bol de les présenter comme un problème alors qu’ils possèdent toutes les clefs du développement durable, voire sont même les premiers écologistes de la planète.
Dans le collimateur de Sylvie Brunel, les médias bobos qui mettent en avant des modèles alternatifs à l’agriculture moderne, louent les petits producteurs et critiquent les gros exploitants, sans réaliser que ces jardiniers ne nourrissent personne (2 % seulement des besoins des grandes villes) et s’enfoncent dans la précarité, et que leur généralisation serait un drame pour notre sécurité alimentaire.
Visés, aussi, les intégristes du bio : pour pouvoir tous manger, il faut traiter : pourquoi diable interdire la chimie aux paysans alors qu’on l’encourage pour les particuliers, au vu des substances bannies des étables et des poulaillers mais autorisées pour les animaux de compagnie ? Et que diraient nos ancêtres du renoncement aux traitements qui ont sauvé des générations de la famine ? Fustigés, enfin, ceux qui veulent nous priver de viande : si le monde arrêtait d’en manger, il faudrait plus de terres cultivées pour nourrir la planète qu’aujourd’hui. Sans compter qu’il y a sur terre davantage de personnes carencées en protéines animales que de personnes qui en mangent trop.
Passé les coups de gueule, la professeure de...
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12/03 - La femme enjeu de disputes sémantiques et politiques, par Franck Ramus
Qu’est-ce qu’une femme ? Une personne produisant des ovocytes ? Une personne possédant une paire de chromosomes X, des ovaires, une vulve ? Un individu avec la mention "Sexe : F" sur ses papiers d’identité ? Un être avec une apparence féminine ou un comportement féminin ? Une personne qui se ressent et se définit elle-même comme une femme ?
Pour la plupart des gens, une femme, c’est tout cela à la fois. Comme nous l’avons expliqué dans une chronique précédente, pour la grande majorité des humains, le rôle reproductif, le sexe chromosomique, le sexe gonadique, le sexe phénotypique, le sexe légal, l’expression du genre et l’identité de genre sont tous non-ambigus et concordants. Alors, à quoi bon faire toutes ces distinctions ?
Il existe un petit nombre d’individus ayant un intérêt vital à faire ces distinctions : d’une part, les personnes avec une condition intersexuée, qui ont des organes génitaux intermédiaires ou ambigus. D’autre part, les personnes transgenres qui, sans pour autant être intersexuées, ne se reconnaissent pas dans leur sexe biologique et souhaitent vivre selon le genre opposé à leur sexe, voire modifier leur corps pour s’approcher autant que possible de l’apparence sexuée souhaitée.
Ces individus souffrent d’être occultés par la binarité du sexe dans les discours et les représentations, et revendiquent de pouvoir utiliser les mots "femme" et "homme" pour désigner leur identité de genre, plutôt que leurs caractéristiques physiques. Autrement dit : "Est une femme toute personne qui ressent être une...
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12/03 - Turquie : Erdogan face à la fronde des supporters de foot
"Gouvernement, démission !" Dans une Turquie forcée au silence, la moindre critique contre les autorités trouve un écho retentissant. Surtout quand elle est scandée par des milliers de supporters enflammés. Après le double séisme du 6 février, qui a fait plus de 45 000 morts, plusieurs centaines d’internautes et de manifestants ont été arrêtés par les autorités pour avoir exprimé leur colère contre la mauvaise gestion des secours. Mais, galvanisés par l’effet de groupe et l’anonymat relatif des tribunes, les supporters de football font à leur tour entendre leurs voix contre Recep Tayyip Erdogan. "Je suis surpris que ce ne soit pas arrivé plus tôt, les supporters historiques du Fenerbahçe sont opposés au gouvernement, et on sentait la colère monter depuis quelque temps", raconte Mustafa, fan depuis vingt ans de ce club d’Istanbul, qui a crié sa colère le premier le 26 février, repris par les Fanatik du Besiktas, situé dans un autre quartier de la ville.
Le Fenerbahçe, condamné à jouer son prochain match sans supporters, a cependant dû payer le prix de son indiscipline. Une décision qui a indigné son président, le richissime Ali Koç, proche du parti d’opposition kémaliste, le CHP. "Ça fait plaisir de se sentir soutenu, la plupart des clubs n’ont pas cette chance", se réjouit Mustafa. Les intimidations du pouvoir et la présence de policiers dans les gradins, filmant les supporters reprenant les slogans anti-Erdogan, n’ont pas suffi à calmer les tribunes du Fenerbahçe et de Besiktas, déjà au premier plan lors du...
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12/03 - Americano Media : derrière le Fox News des latinos, des enjeux très politiques
Americano Media a un objectif : devenir le Fox News en espagnol. Lancée il y a un an, cette entreprise de média conservatrice vise les électeurs latinos aux Etats-Unis avec un mélange d’infos et de talk-shows politiques afin de les persuader de voter républicain en 2024. "Il y a beaucoup de voix qu’on n’entend pas car les médias existants sont foncièrement de gauche. Nous voulons corriger ce biais", affirme Michael Caputo, le directeur de la communication.
Ces derniers mois, on assiste à une ruée sur les médias en espagnol pour conquérir le deuxième groupe démographique du pays, qui représente près de 15 % de l’électorat. Traditionnellement, les Américains d’origine hispanique votent peu et roulent plutôt pour les démocrates. Mais ces dernières années, les républicains ont fait une percée notable auprès de cette population. En 2020, même si Joe Biden a gagné 59 % des suffrages latinos, Donald Trump en a reçu 38 %, une hausse de 10 points par rapport à 2016, selon le Pew Research Center. Il les a séduits par ses positions économiques libérales, ses valeurs conservatrices… Surtout, les républicains peignent habilement les démocrates comme des Fidel Castro en puissance, prêts à transformer l’Amérique en dictature de gauche, un argument particulièrement efficace auprès des Cubains et des Vénézuéliens. "On observe un virage significatif du vote hispanique vers la droite", assure Michael Caputo, avant de citer Ronald Reagan : "Les Latinos sont des conservateurs, mais ils ne le savent pas encore."
D’où la volonté des...
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12/03 - Trottinettes électriques : moins vandalisées mais toujours contestées
A l’approche du 2 avril, date du vote des Parisiens sur le maintien - ou pas - d’un service de trottinettes électriques, la tension monte chez les opérateurs de flottes. "Si le non l’emporte, il y aura des implications sociales fortes. C’est pour cela qu’il y a un peu d’émotion lorsqu’on en parle", confie le responsable d’un des trois acteurs du marché, qui avoue scruter chaque chiffre ou déclaration pouvant influencer le résultat. De fait, lorsque la société Greenly, spécialisée dans le bilan carbone des entreprises, évoque dans une courte étude - et à quelques jours du scrutin - l’effet potentiellement important du vandalisme sur la durée de vie des trottinettes et donc sur leur bilan carbone, son sang ne fait qu’un tour.
"C’est une hypothèse de travail, justifie Alexis Normand, directeur général de Greenly. Nous calculons que si le vandalisme réduisait la durée de vie des trottinettes à six mois, leur empreinte carbone deviendrait plus élevée que celle d’une voiture à moteur thermique." Mais pour les professionnels du secteur, ce chiffre de six mois ne passe pas, même au conditionnel, car il ne reflète pas du tout la réalité.
"Le vandalisme est quasiment inexistant. Nous perdons à peine 0,5 % de notre flotte tous les mois. Ce n’est pas ce faible taux qui est à la base de la durée de vie de nos trottinettes", affirme Nicolas Gorse, directeur général chez Dott. Même son de cloche chez ses deux concurrents Lime et Tier Mobility, qui évoquent un phénomène dont l’impact ne dépasse pas l’épaisseur du trait.
"A un...
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12/03 - ChatGPT : une révolution plus importante que celle de l’imprimerie, par Nicolas Bouzou
La possibilité offerte au public d’utiliser ChatGPT aura eu l’immense mérite de placer l’intelligence artificielle (IA) au cœur de nos débats. Enfin on en parle, fût-ce de façon brouillonne. La configuration du débat public, très clivé, nous somme de choisir notre camp : soit du côté des Jean-Noël Barrot, notre ministre délégué chargé de la Transition numérique (ah les intitulés de postes ministériels…) qui considère ChatGPT comme un "perroquet approximatif", soit du côté des Laurent Alexandre qui y voient un changement économique, social et civilisationnel majeur. Parmi ces deux extrêmes, il me semble que le second est le plus proche de la réalité.
ChatGPT est une application d’intelligence artificielle dite générative. Cela signifie qu’elle génère des textes ou des répliques lors d’une conversation avec des humains. D’autres applications peuvent générer des images, des vidéos ou des musiques. ChatGPT est un avatar parmi d’autres de la troisième révolution industrielle, celle qui voit converger les technologies du numérique, de l’intelligence artificielle, des robots et des biotechnologies. Remis dans cette perspective, ChatGPT est une application parmi d’autres, la plupart n’existant pas encore. L’avenir est plein de surprises.
A notre ministre Jean-Noël Barrot, qu’on a connu mieux inspiré qu’au moment de cette saillie ornithologique, on fera remarquer que, non seulement son jugement est sévère, mais surtout ChatGPT sera 100 000 ou 1 million de fois plus puissant dans dix ans, l’intelligence artificielle apprenant de...
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11/03 - Asthme allergique : ce projet de vaccin qui pourrait soulager la vie de deux millions de personnes
Ce projet pourrait améliorer le quotidien de deux millions de personnes. Mardi 7 mars, l’Inserm a annoncé, dans un communiqué, que des essais cliniques sur l’humain étaient en cours de discussion avec les partenaires impliqués. De par le nombre de personnes concernées, la nouvelle est importante : "L’asthme est une maladie chronique qui touche 340 millions dans le monde. Elle représente environ 50 % des cas d’asthme, se caractérise par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, le plus souvent des acariens", détaillent les chercheurs de l’Inserm. Autrement dit, il s’agit d’un type d’asthme qui est déclenché ou aggravé par l’exposition à des allergènes (pollens, phanères d’animaux, moisissures, etc.) Cette maladie peut se développer dès un jeune âge ou plus tard dans la vie.
Des chercheurs ont franchi une nouvelle étape pour montrer l'efficacité d'un #vaccin contre l’#asthme allergique. Il permet de produire des anticorps capables de neutraliser des protéines immunitaires humaines clés dans le déclenchement de l’asthme.
➡️https://t.co/FWfo5iGZcL. pic.twitter.com/zf8cSls6Rz— Inserm (@Inserm) March 7, 2023Neutraliser les protéines immunitaires clés
Les chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur en collaboration avec l’entreprise française NEOVACS, travaillent au développement d’un vaccin très prometteur. Et ils ont dévoilé la dernière avancée en février, avec une étude publiée dans la revue scientifique Allergy. L’objectif était de produire des anticorps...
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11/03 - Silicon Valley Bank, la discrète banque des start-up à la chute vertigineuse
Sa fermeture a fait souffler un vent de panique sur les marchés financiers mondiaux. Il y a une semaine, pourtant, peu connaissaient le nom de cette banque : la Silicon Valley Bank. Elle a été fermée vendredi 10 mars par les autorités américaines, marquant la plus grosse faillite bancaire des Etats-Unis depuis celle de Washington Mutual ayant provoqué une crise financière en 2008. Et la deuxième plus grosse défaillance d’une banque de détail.La banque championne des start-up
Peu connue du grand public, SVB était spécialisée dans l’écosystème des start-up - en particulier de la Silicon Valley - et dans le financement du capital-risque, c’est-à-dire de jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance. Ses dépôts avaient explosé aux côtés de l’industrie technologique, en augmentation de 86 % en 2021. Basée à Santa Clara (Californie), au cœur de la Silicon Valley, cette banque cotée en Bourse appartenait à la société mère SVP Financial Group, avant d’être reprise officiellement par l’agence américaine chargée de garantir les dépôts (FDIC).
Elle était devenue la 16e banque américaine par la taille de ses actifs. Fin 2022, elle comptait 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dépôts. Selon son propre site Internet, SVB travaillait avec "près de la moitié" des start-up financées par du capital-risque aux États-Unis, en particulier dans le secteur de la technologie, du soin et de la santé, comme Pinterest et ZipRecruiter.Le PDG prévoyait "un premier semestre volatile"
Le grand patron de...
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11/03 - Guerre en Ukraine : comment l’Inde tire son épingle du jeu
L’Inde continue avec agilité son numéro d’équilibriste sur la scène internationale. Plus d’un an après le début de l’offensive russe en Ukraine, elle applique son nouveau principe diplomatique de "multi-alignement", développé par son ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar. Sous la houlette de ce brillant diplomate de carrière et habile lieutenant du Premier ministre, l’Inde s’éloigne de sa tradition de non-alignement au profit d’une vision de la politique étrangère entièrement dictée par les intérêts nationaux. De l’aveu même de Subrahmanyam Jaishankar, les engagements multiples du géant sud-asiatique avec ses "partenaires" sont noués en "identifiant et en exploitant les opportunités créées par les contradictions mondiales". Une stratégie au service de la puissance indienne, et portée par le nationalisme hindou promu par Modi.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’Inde a réussi à maintenir de bonnes relations avec les deux camps. Historiquement proche de Moscou, son principal fournisseur d’équipements militaires, elle a en parallèle approfondi ces dernières années son partenariat avec les Etats-Unis et l’Europe dans l’Indo-Pacifique pour contrer l’influence grandissante de la Chine.
En dépit des pressions occidentales, New Delhi n’a pourtant jamais condamné explicitement l’agression russe, et s’est systématiquement abstenue de voter des résolutions en ce sens aux Nations unies. Ce qui n’a pas empêché Narendra Modi de signifier au président russe Vladimir Poutine que "l’heure [n’était] pas à...
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11/03 - François Godement : "Xi Jinping veut une Chine invulnérable aux événements extérieurs"
Le scénario était écrit d’avance. Alors que Xi Jinping a été reconduit pour un troisième mandat, vendredi 10 mars, l’un de ses hommes de confiance, Li Qiang, a été désigné Premier ministre ce samedi. Le chef de l’Etat, 69 ans, est devenu le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations. Et son cap pour les années à venir est établi : remettre la Chine sur les rails de la prospérité économique. Pour 2023, le gouvernement s’est fixé un objectif de croissance d’environ 5 %, l’un des plus faibles depuis des décennies. Sur le plan interne ou au niveau international, alors que la crise avec les Etats-Unis, les défis qui attendent la Chine sont nombreux. Et le pouvoir chinois veut montrer qu’il n’est pas ébranlé, estime l’historien François Godement, conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne.
L’Express : Cette réélection marque-t-elle l’aboutissement de l'ascension pour Xi Jinping, devenu le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations ?
François Godement : Le terme de réélection convient difficilement pour un vote à l’unanimité où les gens applaudissent sans interruption - ce qui a été le cas pour l’élection du Premier ministre, avant même d’en connaître le résultat final. La reconduction de Xi Jinping était attendue, personne n’a imaginé qu’il pouvait en être autrement. Cependant, ce scénario peut surprendre ceux qui ont cru que Xi Jinping pouvait être en difficulté après les divergences politiques et économiques dans un contexte de lutte contre le Covid-19. En réalité, le chef d’Etat chinois a tout...
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11/03 - La crypto face aux risques cyber : "Un bug peut mettre en danger des millions d’euros"
Connu pour ses soubresauts sur les marchés et ses vastes arnaques, laissant des millions d’investisseurs sur la paille, le monde de la crypto l’est moins pour ses piratages de grande ampleur. Cela pourrait changer. Les vols de cryptoactifs ont atteint la somme record de 3,8 milliards de dollars l’an passé (+500 millions par rapport à 2021), selon le rapport "Crypto Crime" récemment publié par la société d’analyse économique américaine Chainalysis. Le mois d’octobre 2022 a été le plus marquant avec 32 attaques ayant subtilisé plus de 775 millions de dollars. Des multinationales du crime surgissent. A lui seul, le groupe nord-coréen Lazarus a dérobé l’équivalent de 1,7 milliard de dollars d’actifs.
Cet intérêt grandissant de la part des hackers s’explique en premier lieu par la croissance du milieu. Les valorisations des cryptomonnaies - actuellement autour de 1000 milliards de dollars - mais également des NFT ont explosé depuis la crise du Covid-19. La première porte d'entrée se trouve donc dans les "wallets, ces nouveaux portefeuilles numériques des consommateurs", indique Laurent Leloup, directeur du cabinet de stratégie-conseil Leloup Partners, spécialiste des sujets crypto. Du simple phishing - piéger l’utilisateur afin qu’il divulgue lui même ses codes secrets - peut être suffisant afin d’atteindre une cible. Mais de plus gros poissons sont apparus et avec eux de nouvelles manières de faire plus lucratives encore. Vincent Maret, expert en cybersécurité au sein du cabinet KPMG, évoque le récent essor de...
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11/03 - Guerre en Ukraine : près de 500 enfants ukrainiens ont été tués depuis le début du conflit
Alors que les attaques et les bombardements russes se multiplient en Ukraine depuis plus d’un an, au moins 464 enfants sont morts durant le conflit, a annoncé le 11 mars le bureau du procureur général d’Ukraine. De plus, 934 auraient été blessés et 367 disparus ajoute le bureau, qui précise que le bilan n’inclut pas les territoires occupés par la Russie ni ceux où des combats ont lieu.
Selon l’institution, le plus grand nombre de victimes a été documenté dans les oblasts de Donetsk et de Kharkiv. Le bureau du procureur général a également signalé que près de 16 226 enfants ukrainiens avaient été expulsés de force vers la Russie.Bakhmout est un bouclier pour le reste du pays
Selon le ministère de la défense Britannique, la ville de Bakhmout, bombardée sans relâche par l’armée russe depuis plus d’une semaine, est devenue une "zone de mise à mort" qui constitue désormais la seule entrave à l’avancée des mercenaires de Wagner dans leur assaut vers l’ouest. La dernière mise à jour des renseignements anglais indiquait qu’au cours des quatre derniers jours, les forces du groupe Wagner ont pris le contrôle de la majeure partie de l’est de Bakhmut, tandis que les forces ukrainiennes tenaient son ouest et avaient démoli des ponts clefs sur la rivière Bakhmutka, "qui marque désormais la ligne de front".
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 11 March 2023.
Find out more about Defence Intelligence's use of...
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11/03 - Pourquoi interdire les photos de bouledogues sur les réseaux sociaux ? Par Gérald Bronner
Certains faits sociaux qui paraissent minuscules éclairent d’une grande lumière notre contemporanéité. Il en va ainsi de l’intention de Piet Adema, ministre néerlandais de l’Agriculture, d’interdire à ses concitoyens de partager sur les réseaux sociaux des photos de bouledogues. Cette annonce est liée à la popularité de ces races de chiens. Le hashtag #bouledoguefrançais est associé à 53 millions de posts sur Instagram, et ses cousins carlins et bouledogues anglais font presque aussi bien. Les trois races sont affligées du syndrome de brachycéphalie, qui désigne étymologiquement un "crâne court".
L’attrait pour ces animaux est devenu une mode dont les effets se font sentir un peu partout, et notamment dans notre pays où, en sept ans, leur nombre a été multiplié par 30 ! Quel mal y a-t-il à cela ? Pourquoi vouloir interdire le partage d’images et même la possession de ces animaux ? La raison en est que leur vie est un calvaire, comme le montre un papier publié par trois vétérinaires, Frauke Roedler, Sabine Pohl et Gerhard Oechtering. Ces chiens sont peu aptes à l’exercice physique, ils ne supportent pas la chaleur, et souffrent de pathologies liées au sommeil. Plus ils sont dotés de cette truffe écrasée que nous trouvons adorable, plus ils ont des chances d’éprouver un mal-être physique, au point que leur espérance de vie a diminué récemment de sept ans (ce qui est considérable pour un chien).
Leur origine est un cas d’exaptation intéressant. Ce terme désigne le fait que la fonction initiale d’un phénomène...
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11/03 - Réforme des retraites : plus d’un million de manifestants pour la CGT, 368 000 selon l’Intérieur
Après une mobilisation record mardi 7 mars, l’intersyndicale veut maintenir la pression avec une nouvelle journée de grève ce samedi, la septième depuis le début de la mobilisation, le 19 janvier 2023. Les organisateurs comptent sur une nouvelle démonstration de force de la rue, alors que débute une semaine cruciale : celle ou le gouvernement espère voir la réforme définitivement adoptée.
En amont de la manifestation parisienne, les responsables syndicaux ont appelé Emmanuel Macron à "consulter le peuple" sur la réforme des retraites. "Puisqu’il est si sûr de lui, le président de la République, il n’a qu’à consulter le peuple. On verra la réponse du peuple", a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "Sans doute il faut aller vers une consultation citoyenne", a estimé son homologue de la CFDT, Laurent Berger. "J’implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social", a-t-il ajouté, faisant part de la "sidération" des militants face à la fin de non-recevoir du président de la République.
La dernière journée de manifestation, qui avait réuni entre 1,28 (ministère de l’Intérieur) et 3,5 millions de Français (selon les organisateurs), n’avait pas suffi à faire reculer le vote du projet de loi. Après une procédure de vote accélérée au Sénat, une commission mixte paritaire doit désormais se réunir dans les jours prochains. Un vote définitif aura ensuite lieu dans les deux chambres d’ici dimanche 26 mars, à minuit. La menace d’un énième 49.3 plane toujours, si le...
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11/03 - Production d’électricité : pourquoi la France manque de marges
"Est-ce dû à un problème d’organisation chez EDF ou bien à l’utilisation d’un sous-traitant qui aurait mal fait son travail ? En tout cas, ces problèmes de fissures interpellent", confie un ancien technicien de centrale. Certes, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère l’estafilade de 15 centimètres détectée récemment sur le circuit de refroidissement du site de Penly 1 (Seine-Maritime) comme un point singulier et non un problème générique pouvant toucher de nombreuses installations. Certes, EDF rappelle que le phénomène de fatigue thermique à l’origine d’autres craquelures dans le réacteur 2 de Penly et le réacteur 3 de la centrale de Cattenom (Moselle) est "bien connu et surveillé de longue date". Il n’empêche, cette succession d’incidents inquiète. Le fournisseur d’électricité va devoir de nouveau accorder la priorité à ses contrôles et sans doute élargir ses investigations. De quoi s’interroger sur la disponibilité, déjà relativement faible, de notre parc nucléaire.
"Avant même les problèmes de fissures, EDF prévoyait une activité extrêmement basse du parc en 2024. Et si vous regardez le bilan prévisionnel du gestionnaire de réseau RTE à horizon 2023-2035, vous verrez que ses auteurs se montrent extrêmement prudents sur le facteur de charge de la filière de l’atome à l’avenir", prévient Nicolas Goldberg, responsable du pôle énergie du laboratoire d’idée Terra Nova. "Même si l’on sort de cette crise autour de 2025-2026, ce qui est l’hypothèse optimiste d’EDF, en 2029 on sera reparti pour un tour puisque la...
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11/03 - Maître ès "uchiwa" : quand Hiroshige gravait des éventails
"Voyez les Japonais, ce sont des maîtres ès éventails ; leurs écrans sont d’un goût exquis et leurs paravents d’une originalité prodigieuse…", écrit l’auteur et illustrateur Gustave Fraipont dans l’un de ses nombreux ouvrages, L’Art de composer et de peindre l’éventail, l’écran, le paravent, paru en 1895. Utagawa Hiroshige (1797-1858), l’un des derniers maîtres de l’ukiyo-e de l’époque d’Edo, compte alors parmi les héritiers de ces légendes nipponnes qui ont hissé au rang d’art le genre, en en constituant, dès la première heure, la production la plus élaborée. Tour à tour cérémoniel, utilitaire, martial, décoratif ou publicitaire, l’éventail, qui n’existe que le temps d’une saison, a eu des fonctions multiples, jusqu’à faire naître le statut de "maître éventailliste" dès la fin du XVIIe siècle, conférant à l’objet imprimé un véritable accessoire de mode au féminin. La maison Ibaya Senzaburô, fondée en 1792, est l’ultime à avoir commandé des éventails à Hiroshige. Elle est aujourd’hui la dernière à œuvrer à Tokyo.
Sous l’égide de sa nouvelle présidente Yannick Lintz, le musée Guimet, à Paris, montre ces estampes pour la première fois en France. Dans le rôle de l’expert-commissaire : Christophe Marquet, historien de l’art japonais, spécialiste des XVIIIe et XIXe siècles. Dans celui du prêteur : Georges Leskowicz, collectionneur prolifique d’estampes japonaises. Ici, on découvre l’Edo uchiwa (éventail d’Edo), en forme d’ellipse, dont l’ensemble de la structure est réalisé à partir d’une même canne de bambou. Apparu au Japon dans les années...
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11/03 - Les "fake news" autorisées des néoféministes, par Abnousse Shalmani
Il semble qu’il est dorénavant permis d’user et de répandre les fake news quand il s’agit des luttes néoféministes. Qu’importent les approximations, les mensonges, les exagérations, ce qui compte est de prouver que les femmes sont des victimes, et les hommes – blancs – des coupables. La litanie des femmes vouées à être battues, violées, insultées, mal payées a enflé et s'est répandue à l’approche de la Journée des droits des femmes. Il s’agit de montrer pattes antipatriarcales, de justifier les subventions étatiques, de garder son job et de faire carrière. Ce n’est pas seulement lamentable, c’est dangereux pour la pérennité du féminisme et des droits des femmes.
Le magazine Vanity Fair mène l’enquête, aussi précise que terrifiante, sur une affaire, datant de 2020, qui m’avait totalement échappé : une soprano, Chloé Briot, a porté plainte contre un baryton, Boris Grappe, qui l’aurait agressé sexuellement sur scène, devant les spectateurs, durant les représentations. J’insiste : non seulement les spectateurs assistaient à la séquence de "l’agression sexuelle", mais les représentations comme les répétitions étaient filmées. Philippe Carbonneaux, l’assistant du metteur en scène Joël Pommerat, s’est repassé les images en boucle, et n’en revient toujours pas.
Ce que décrit Chloé Briot n’existe pas, n’a jamais existé. Ni dans la réalité ni dans la réalité filmée, archivée, visible. Les enquêteurs ne voient pas sur les vidéos, le baryton "agripper les seins" de la soprano, comme elle l’a très précisément décrit, ni mettre la tête...
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11/03 - Dominique Schnapper : "A l’école, beaucoup d’atteintes à la laïcité ne sont pas signalées"
Le Conseil des sages de la laïcité, créé en 2018 par Jean-Michel Blanquer pour "préciser la position de l’institution scolaire en matière de laïcité et d’enseignement laïque des faits religieux", entretenait des relations étroites avec l’ancien cabinet. Depuis l’arrivée de Pap Ndiaye Rue de Grenelle en juillet dernier, l’instance composée de 18 membres, confesse devoir s’adapter à un changement de méthode. "Mais nous continuons à jouer notre rôle de conseil et d’acteur", assure sa présidente Dominique Schnapper.
La sociologue revient notamment sur les dégâts du "pas de vague", sur la récente "offensive des abayas", ou encore sur les remous emblématiques qui ont récemment secoué la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcrah).
L'Express : Selon les derniers chiffres rendus publics par le ministère, les atteintes à la laïcité et aux principes de la République dans les établissements scolaires étaient en net recul entre décembre et janvier (passage de 363 à 280 signalements dans le second degré). Peut-on en déduire que la situation s’améliore sur le terrain ?
Dominique Schnapper : Une précision liminaire : ces données statistiques ont, certes, l’avantage d’indiquer une tendance, mais nous savons par expérience que le chiffre "en valeur absolue", lui, ne veut pas dire grand-chose. Beaucoup d’atteintes à la laïcité ne sont pas signalées. Avant que l’information n’arrive en bout de chaîne, il faut d’abord que le professeur concerné décide de signaler le problème auquel il est confronté...
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11/03 - En Ukraine, une économie de l’humanitaire comme dernier rempart
Avant la guerre, le village de Staryï Saltiv, dans la région de Kharkiv, était un petit Saint-Tropez ukrainien, aiment à raconter les habitants. Dormant entre deux collines, l’immense lac reste magnifique en cette journée d’hiver, embrumé de rose sous le coucher de soleil. Des pêcheurs tentent d’attraper des poissons-chats depuis un pont en partie arraché par une explosion, lançant leurs lignes à travers un trou béant.
Staryï Saltiv a été libéré par l’armée ukrainienne fin avril, mais les bombardements russes ont continué, même après le retrait des Russes de la région de Kharkiv en septembre. Les deux ponts permettant d’accéder à Staryï Saltiv ont été détruits, comme 80 % des bâtiments de ce village de 3 500 habitants, à 45 minutes au nord-est de Kharkiv.
La plupart des 1 000 habitants revenus dans le village vivent désormais de l’aide humanitaire. "Il n’y a plus de travail… C’est un problème, mais on trouvera une solution, si les bombes s’arrêtent…", souffle Tamara Alexenko, la soixantaine, ex-cuisinière à l’école de la ville - transformée en un tas de ruines -, qui fait la queue pour une portion de soupe. Tout à coup, des bombardements sourds au loin font sursauter la cinquantaine de personnes, essentiellement des seniors munis de Tupperware, qui attendent dans le calme.
Avant l’invasion russe, près de 3 millions d’Ukrainiens dépendaient de l’aide humanitaire, surtout dans le Donbass, où l’armée du pays se bat depuis 2014 contre la Russie et les forces séparatistes qu’elle soutient. Mais, depuis le 24 février 2022,...
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11/03 - Dérives sectaires : comment l’Etat veut relancer la lutte contre les gourous
L’Etat est de retour dans le combat contre les dérives sectaires. Après plusieurs années d’errements, et alors que le phénomène ne fait que croître, la secrétaire d’Etat Sonia Backès a présenté ce vendredi une série de mesures destinées à renforcer la lutte contre les sectes et l’emprise mentale. Campagne de sensibilisation, travail avec les plateformes numériques et les réseaux sociaux, augmentation des moyens de la Miviludes, nouveaux outils juridiques : ces annonces intervenaient à l’issue des premières Assises nationales consacrées à ce sujet. "Il ne s’agit pas d’un aboutissement, mais de la fondation d’une nouvelle maison, d’un plan d’action que nous allons construire", a indiqué Sonia Backès. Le travail doit en effet se poursuivre dans les prochaines semaines, pour aboutir à une feuille de route interministérielle d’ici à l’été, qui devra guider l’action des pouvoirs publics "pour les dix prochaines années".
La hausse des effectifs de la Miviludes était très attendue par les associations de terrain. "Nous sommes 12 aujourd’hui, et nous devrions passer à 15 ou 16 d’ici à la fin de l’année", a précisé Donatien Le Vaillant, le nouveau chef de la mission, arrivé fin janvier. Des agents de la direction générale de la police nationale devraient notamment rejoindre les rangs de cette structure. "On nous le demandait, mais nous ne pouvions pas nous arrêter à cette seule réponse, cela n’aurait pas été à la hauteur de ce que nous attendions", a souligné Sonia Backès, qui souhaite développer à la fois la prévention, l’aide...
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11/03 - Catastrophe ferroviaire en Grèce : la colère monte contre l’état des services publics
Les excuses du Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, n’y ont rien changé. La colère submerge les Grecs, après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, le 28 février. Cette nuit-là, un train de passagers reliant Athènes à Thessalonique avec plus de 350 voyageurs - dont de nombreux étudiants - entre en collision avec un convoi de marchandises près de la ville de Larissa, dans la vallée de Tempé. Le 8 mars, plus de 50 000 Grecs défilent dans tout le pays, au rythme des slogans "Mitsotakis démission", "nous n’oublierons pas le crime de Tempé".Tout un système coupable
"Le pays vit un traumatisme national, c’est l’accident ferroviaire le plus meurtrier de son histoire, souligne Yiorgos Vassalos, enseignant en sciences politiques. Tout le monde ou presque a déjà pris cette ligne de chemin de fer au moins une fois dans sa vie. Personne ne savait qu’il y avait tant de problèmes concernant des manquements de sécurité élémentaires…" Pour l’heure, le chef de gare de Larissa a été inculpé et trois autres employés des chemins de fer sont poursuivis pour, entre autres, homicide involontaire par négligence. Mais pour les citoyens en colère, tout un système est à l’origine de ce drame, et non une seule "erreur humaine", comme l’avait formulé le Premier ministre juste après l’accident.
Dans le viseur : le gouvernement actuel, mais aussi l’entreprise publique OSE, gestionnaire du réseau ferré, et Hellenic Train, la compagnie ferroviaire aux mains d’un groupe italien, chargé de l’exploitation des trains de passagers et de...
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10/03 - Affaire Taha Bouhafs : l’une des deux accusatrices fait marche arrière
C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire Taha Bouhafs, un de plus dans la série d’accusations de violences sexistes et sexuelles (VSS) qui malmène les partis politiques de gauche depuis près d’un an ; les tétanise presque. Selon nos informations, l’une des deux accusatrices du journaliste militant, ex-candidat de La France insoumise aux législatives, a retiré le témoignage qu’elle avait déposé auprès de la cellule interne à LFI chargée des VSS. "Elle s’est ravisée parce qu’elle a compris que son témoignage n’avait pas lieu d’être", précise une source, sans plus de commentaire.
Le 10 mai 2022, en pleine campagne des législatives, Taha Bouhafs renonçait à se présenter dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux, sous l’étiquette Nupes. Trois jours plus tôt, le 7 mai, le parti de Jean-Luc Mélenchon avait en effet reçu un "témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles" sur une militante insoumise et ex-petite amie de l’intéressé. En réalité, deux signalements avaient bel et bien été enregistrés par la cellule.Un autre signalement anonyme
Après un silence de plus de deux mois sur l’affaire, Taha Bouhafs publiait une lettre ouverte dans laquelle il reprochait à La France insoumise de ne pas lui avoir permis de se défendre de manière "juste et équitable". Il y fustigeait plus particulièrement la députée LFI Clémentine Autain, qui avait refusé de lui donner plus de précision sur les accusations le visant ainsi que toute confrontation avec l’accusatrice qui avait réclamé de rester anonyme. Le parti et...
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10/03 - Macron - Sunak : ce qu’il faut retenir du sommet franco-britannique
Emmanuel Macron a les yeux rivés vers le nord et plus précisément vers les côtes britanniques. Quinze jours avant de recevoir le nouveau régent, le roi Charles III, le président de la République a accueilli le Premier ministre Rishi Sunak à Paris, ce vendredi 10 mars. Et le rendez-vous entre les deux dirigeants s’est déroulé dans une forme de camaraderie, Rishi Sunak s’autorisant à appeler son homologue par son prénom et le qualifier d'"ami" devant les caméras.
"C’est un moment de retrouvailles, de reconnexion et un nouveau départ", se sont réjouis les deux dirigeants lors d’un point presse organisé dans les salons de l’Elysée. Les deux hommes ont affiché leur volonté de relancer une alliance refroidie par les années Brexit en faisant de la lutte contre l’immigration illégale la pierre angulaire de leur coopération.541 millions d’euros du Royaume-Uni à la France pour lutter contre l’immigration illégale
À l’occasion du premier sommet franco-britannique depuis 2018, les deux pays avaient à cœur de soigner leurs annonces. Un chiffre a particulièrement retenu l’attention des observateurs. Le Royaume-Uni s’est engagé à verser à son voisin 541 millions d’euros, sur trois ans, dans le cadre de la coopération contre l’immigration illégale. "Au cours des trois prochaines années, la contribution du Royaume-Uni à ce paquet sera de 141 millions d’euros en 2023-1924, 191 millions d’euros en 2024-1925 et 209 millions d’euros en 2025-2026", a précisé un communiqué.500 agents de forces de l’ordre sur les plages françaises
Sur le...
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10/03 - Macron, Borne, Berger et même Canteloup... Retraites, les coulisses de la dernière ligne droite
Elle n’a pas vu arriver la question. "Vous avez regardé Nicolas Canteloup hier soir ?" Le 12 janvier, Elisabeth Borne discute avec les dirigeants de LR et se lance dans une longue explication technique d’un point précis de la réforme des retraites quand l’un d’eux l’interrompt. Non, la Première ministre n’a pas regardé l’humoriste la veille sur TF1, peut-être avait-elle mieux à faire… Canteloup l’a imitée se noyant dans les chiffres (et dans la fumée), tenant des propos complexes jusqu’à devenir incompréhensibles, au point de semer l’auditoire. Dans le fameux enfer de Matignon, un ange passe, qui ne repartira pas de sitôt. Le directeur de cabinet Aurélien Rousseau le confiera à l’auteur de cette petite provocation, "la sortie sur Canteloup nous a fait la journée !"
A la mi-janvier, la croisière s’amuse encore, mais plus pour longtemps. Depuis que la réforme des retraites a été présentée, "on a vraiment tout fait pour énerver le monde entier, on a bien aidé pour que ça se passe mal". Parole de Jean-Luc Mélenchon ? Non, c’est un ministre qui, cette semaine, dresse ainsi en privé le bilan des dernières semaines.Laurent Berger ? "Il n'a pas fait ce qu'il avait dit"
Même la boussole perd le nord. Elisabeth Borne rêvait, non pas d’un accord qu’elle savait impossible avec la CFDT, au moins d’une paix armée avec Laurent Berger. "Penser qu’on va gagner avec Laurent Berger dans le pays tel qu’il est aujourd’hui, c’était une erreur", dit aimablement un membre du gouvernement. Un autre : "Le logiciel d’Elisabeth Borne a été...
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10/03 - Réforme des retraites : trois questions sur le vote bloqué utilisé par le gouvernement au Sénat
L’article 49.3 est désormais connu de tous. L’article 44.3 de la Constitution entrera-t-il dans le langage courant de la même manière ? Alors que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, espérait retrouver dans les couloirs du Sénat une opposition moins forte qu’à l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi sur la réforme des retraites est plus mouvementé que prévu. Le gouvernement accuse la gauche de faire traîner les débats. Pressé d’achever l’examen du texte avant le dimanche 12 mars minuit, il a donc dégainé ce vendredi 10 mars le 44.3. Une arme constitutionnelle particulièrement redoutable. Explications.Le 44.3, qu’est-ce que c’est ?
Ce dispositif valable aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat prévoit que "l’assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement".
Avec le vote bloqué, l’opposition ne pourra plus voter ses propres amendements et l’examen du projet de loi se fera à l’initiative du gouvernement. Il s’agit de présenter un texte unique sur lequel les sénateurs devront statuer, une manière d’éviter que la discussion parlementaire ne dérive sur des sujets annexes ou tombe dans l’obstruction parlementaire.Pourquoi le gouvernement a-t-il recours au vote bloqué ?
Depuis le début de la semaine, Olivier Dussopt pointe "une opposition méthodique" de la gauche qu’il tient pour responsable de la lenteur des débats. "Nous avons remarqué une volonté caractérisée et systématique de la gauche de...
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10/03 - Réécritures, sexisme… Peut-on encore aimer James Bond ?
Les diamants sont éternels, pas les livres. A l’occasion du 70e anniversaire de la saga James Bond, cette année, les récits mettant en scène l’agent secret 007 vont faire l’objet de réécritures supprimant des passages jugés racistes ou sexistes. Une nouvelle qui s’ajoute à une longue liste de transformations pour le personnage né sous la plume du romancier britannique Ian Fleming. Son incarnation au cinéma par Daniel Craig n’a-t-elle pas donné un caractère plus torturé et humain au macho hédoniste interprété par Sean Connery dans James Bond 007 contre Docteur No en 1962 ? Dans Mourir peut attendre (2021), c’est même une femme noire, jouée par Lashana Lynch, qui hérite de son fameux matricule, 007… La rumeur d’un James Bond de couleur a d’ailleurs longtemps circulé, avant que le Britannique Idris Elba, pressenti pour le rôle, ne démente.
Des mutations susceptibles d’altérer le personnage et son univers ? Luc Le Clech, président du Club James Bond France, qui se présente comme la plus active des associations consacrées à 007 à travers le monde, ne s’indigne pas des réécritures annoncées : "Quelques termes supprimés, ce n’est pas non plus catastrophique". En revanche, le tournant des derniers films a pu éloigner des aficionados : "Certains ne retrouvaient plus le fun et le rythme d’avant, alors ils se sont tournés vers la saga Mission Impossible", témoigne Clément Feutry, du site de fans Commander James Bond. L’historien Vincent Chenille, auteur de James Bond. Figure mythique (Autrement, 2008) avec Françoise...
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10/03 - ChatGPT, MidJourney… L’IA, un coût énergétique difficile à calculer
Dénoncer la gabegie énergétique de l’intelligence artificielle, c’est un peu comme critiquer la fumée d’un stand à merguez à la Fête de l’Huma. C’est incongru. Dans l’abondante littérature sur les IA conversationnelles comme ChatGPT ou encore les IA génératives qui produisent des images au kilomètre, il faut une âme de spéléologue pour trouver des informations sur le bilan environnemental de cette exubérance numérique.
A la fin de l’automne dernier, un groupe d’ingénieurs de Microsoft a été sommé de céder à une réquisition venue d’en haut : ils devaient interrompre leurs travaux gourmands en capacité de calcul et transférer l’usage de milliers de serveurs pour une tâche prioritaire à l’entreprise. Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’ils ont compris que la directive concernait l’intégration de ChatGPT dans le moteur de recherche Bing. Comme il fallait réentraîner l’immense réseau de neurones artificiels du modèle pour le remettre à jour, il était nécessaire d’aligner le plus grand nombre possible de serveurs spécialisés.Le coût énergétique de l’IA
Le problème ne fait que commencer. Aujourd’hui, les recherches sur Internet utilisant les systèmes type ChatGPT ne représentent qu’un nombre infime des requêtes. Mais ces interfaces sont tellement séduisantes que l’industrie se prépare à une croissance phénoménale. La mesure de l’impact environnemental de l’intelligence artificielle est d’une extrême complexité. Les chercheurs en sciences informatiques ne sont pas d’accord entre eux, quant aux officines écologiques, leur rigueur...
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10/03 - Thierry Casasnovas, gourou des "crudivores", placé en garde à vue
Nouveau démêlé avec la justice pour Thierry Casasnovas. Le chantre du jeûne et du crudivorisme, qui cumule plus de 500 000 abonnés sur la plateforme de vidéo en ligne YouTube, a été placé en garde à vue jusque dans la soirée du jeudi 10 mars, a appris l’AFP. L’audition a débuté mardi, selon Le Parisien. La décision de le présenter à un juge d’instruction en vue d’une éventuelle mise en examen, notamment pour "exercice illégal de la médecine", doit être prise ce vendredi. La justice s’intéresse depuis plusieurs années à ce personnage fantasque à l’audience inquiétante.
Depuis presque dix ans, l’homme s’illustre en vantant les bienfaits pour la santé du crudivorisme - pratique consistant à se nourrir exclusivement d’aliments crus. Et est devenu incontournable dans le monde des médecines et régimes alimentaires alternatifs.
Dans ses vidéos, il défend le manger cru et l’abstinence pour mieux vivre. Il prétend guérir le cancer ou le diabète sans recourir à la médecine traditionnelle grâce à un régime supposément miracle à base de fruits et légumes. Allant même jusqu’à affirmer qu’un jus de légume peut faire repousser un membre amputé. En novembre dernier, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s’est alarmée de l’influence de Thierry Casasnovas sur plusieurs adeptes ayant "renoncé à leurs traitements médicaux".
La justice n’a pas attendu les appels répétés du gendarme des dérives sectaires pour enquêter sur le gourou. Durant l’été 2020, le parquet de Perpignan avait ouvert une...
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10/03 - Chloé Morin : "Les politiques sont trop faibles pour demander des efforts aux citoyens"
Bras d’honneur d’un ministre à l’Assemblée, défi TikTok contre la réforme des retraites, manifestations et blocages qui semblent se répéter à l’infini… Comment en sommes-nous arrivés là ? Dans On aura tout essayé… (Fayard, 400 p., 20,90 euros), la politologue Chloé Morin, ancienne conseillère à Matignon sous François Hollande (2012-2016), experte associée à la Fondation Jean-Jaurès et chroniqueuse à L’Express, énumère les causes de notre malaise démocratique. Institutions obsolètes, Etat impuissant, citoyens inaptes au compromis, médias paupérisés, responsables politiques menacés par l’inculture… Son réquisitoire, nourri d’entretiens avec une quarantaine d’interlocuteurs, d’Edouard Philippe à François Ruffin en passant par Philippe Martinez et Geoffroy Roux de Bézieux, n’épargne personne. Au-delà du diagnostic, implacable mais largement partagé, ce cri d’alerte d’une sociale-démocrate en détresse suggère quelques pistes, notamment institutionnelles, pour sortir du marasme. Entretien.
L’Express : Les manifestations contre la réforme des retraites ont un air de déjà-vu : on pense au plan Juppé de 1995, au projet Woerth de 2010. La démocratie française vit-elle un jour sans fin ?
Chloé Morin : On a en effet un sentiment de déjà-vu. A force d’enchaîner les réformes des retraites, et même si chacune se veut définitive, on a l’impression que le sujet n’est jamais réglé. A chaque fois, les déficits persistent, et il faut remettre le travail sur le métier. Ce qui explique en partie le rejet du projet gouvernemental : les gens ne...
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10/03 - Finances publiques : pourquoi le "quoi qu’il en coûte" continue de faire flamber la dette
Le "quoi qu’il en coûte" n’est pas mort, il vit même encore. Ces choix politiques ont des conséquences sur les finances publiques qui ne sont pas du goût de la Cour des comptes. Les Sages de la rue Cambon ont exhorté jeudi 9 mars le gouvernement à engager un "redressement résolu" des finances publiques mises à mal par la crise énergétique. Ils ont étrillé une trajectoire "peu ambitieuse" de réduction de la dette qui risque au contraire de se creuser, selon eux.
Après les dizaines de milliards d’euros dépensés pour aider les ménages et les entreprises à affronter la crise sanitaire, l’année 2022 devait marquer la fin de l’onéreux "quoi qu’il en coûte". C’était sans compter sur la guerre en Ukraine et l’envolée des prix de l’énergie qui ont conduit le gouvernement à remettre la main au portefeuille, même si l’exécutif fait de la réduction de la dépense publique l’un de ses principaux chevaux de bataille pour 2023.
"La crise énergétique a prolongé la période de soutien public massif à l’économie et aux ménages, synonyme de déficit et de dette publics toujours très élevés", constate la Cour des comptes dans son rapport public annuel de 572 pages, remis au président Emmanuel Macron avant sa présentation devant la presse ce vendredi 10 mars au matin. "Il est donc indispensable de mettre en place une stratégie qui combine redressement résolu des finances publiques et redressement du potentiel de croissance à moyen terme", ajoute-t-elle.
"L’accent doit être résolument mis sur la maîtrise des dépenses, c’est-à-dire sortir...
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10/03 - Guerre en Ukraine : après les frappes russes, Zelensky dénonce "l’Etat terroriste"
Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi 9 mars et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijjia.
La Russie a qualifié ces frappes, qu’elle a effectuées notamment à l’aide de nouveaux missiles hypersoniques Kinjal, de "représailles" à une incursion sur son territoire le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens. Quelques heures après les frappes de missiles, l’opérateur électrique ukrainien Ukrenergo a annoncé le rétablissement de l’alimentation de cette centrale occupée, écartant le risque d’un incident nucléaire.Frappes russes : "Une nouvelle tentative de combattre la civilisation", selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur Internet, "une nouvelle tentative par l’Etat terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l’eau dans certaines de nos régions et de nos villes". "Les missiles russes ont tué six Ukrainiens aujourd’hui", a-t-il ajouté.
Selon l’armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, et quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Aucun des six missiles Kinjal utilisés par les Russes pour cette attaque n’a pu être abattu, selon Kiev. La Russie a régulièrement bombardé les installations énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid,...
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10/03 - Guerre en Ukraine : après les frappes russes, Zelensky dénonce "l’Etat terroriste"
Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi 9 mars et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijia.
La Russie a qualifié ces frappes, qu’elle a effectuées notamment à l’aide de nouveaux missiles hypersoniques Kinjal, de "représailles" à une incursion sur son territoire le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens. Quelques heures après les frappes de missiles, l’opérateur électrique ukrainien Ukrenergo a annoncé le rétablissement de l’alimentation de cette centrale occupée, écartant le risque d’un incident nucléaire.Frappes russes : "Une nouvelle tentative de combattre la civilisation", selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur Internet, "une nouvelle tentative par l’Etat terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l’eau dans certaines de nos régions et de nos villes". "Les missiles russes ont tué six Ukrainiens aujourd’hui", a-t-il ajouté.
Selon l’armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, et quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Aucun des six missiles Kinjal utilisés par les Russes pour cette attaque n’a pu être abattu, selon Kiev. La Russie a régulièrement bombardé les installations énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid,...
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10/03 - Allemagne : ce que l’on sait sur la fusillade dans un centre des Témoins de Jéhova
L'enquête avance après la fusillade dans un centre des Témoins de Jéhova de Hambourg. Au total, huit personnes ont été tuées, dont "manifestement" le probable auteur des coups de feu, a indiqué, ce vendredi 11 mars, la police dans un premier bilan officiel chiffré. Plusieurs médias allemands parlent de huit blessés graves. Il n'y aurait "pas d'indices" d'un mobile "terroriste", a déclaré le procureur dans la journée. Que s'est-il passé ?
Les faits se sont déroulés pendant un service de prières organisé par la communauté dans ce centre religieux de Hambourg. Il est entré de force dans le bâtiment où se tenait la séance de prière, à laquelle participaient environ 50 personnes, selon le Spiegel. L'homme a ensuite "tiré sur les participants", a précisé la police, en ajoutant que d'autres personnes ont été blessées, "pour certaines d'entre-elles grièvement". Le quotidien Bild a parlé d'un "bain de sang" à l'intérieur des locaux.
A gunman believed to have been acting alone killed several people in a Jehovah's Witness church in the German city of Hamburg, police said, as they focused their investigation on the motive for the attack https://t.co/EAz5xMTZpm pic.twitter.com/Ak6onSqdIC— Reuters (@Reuters) March 10, 2023
Les forces de l'ordre "ont été appelées vers 21H15 (20h15 GMT) pour des coups de feu tirés" dans ce bâtiment de trois étages, situé dans le quartier de Gross Borstel, a indiqué un porte-parole de la police. Les forces d'intervention ont "pénétré très rapidement dans l'immeuble et y ont trouvé des...
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10/03 - La Silicon Valley Bank fermée après avoir semé un vent de panique sur les marchés financiers
Les autorités américaines ont annoncé, ce vendredi 10 mars, avoir fermé Silicon Valley Bank, une banque proche des milieux de la tech qui s'est soudainement retrouvée en difficultés, et avoir confié le contrôle des dépôts à l'agence américaine chargée de les garantir (FDIC).
Cette dernière prévoit de rouvrir les 17 agences de la banque lundi, basée en Californie et dans le Massachusetts. Elle prévoit d'autoriser à court terme les clients à retirer jusqu'à 250.000 dollars, soit le montant habituellement garanti par la FDIC.
Ceux ayant plus sur leurs comptes bancaires, soit la grande majorité des clients de la banque, sont invités à contacter l'agence. C'est le bureau californien de la protection financière et de l'innovation (DFPI) qui a officiellement pris possession de l'établissement, invoquant "son manque de liquidités et son insolvabilité".
Elle en a confié la gestion à la FDIC, qui a créé, à cet effet, une entité spécifique, qui s'occupera de gérer les actifs de la banque, les retraits, les prêts en cours, etc.
Fin 2022, la banque comptait 209 milliards de dollars d'actifs et environ 175,4 milliards de dépôts, précisent les autorités.
Peu connue du grand public, elle était quand même la 16e banque américaine par la taille des actifs. Basée à Santa Clara, en Californie, Silicon Valley Bank s'était spécialisée dans le secteur technologique, faisant principalement affaire avec des clients bénéficiant des fonds de sociétés de capital-risque ou de capital-investissement.
Ces derniers faisant face à leurs propres...
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10/03 - Justice : les grandes douleurs sont (bien trop) muettes, par Denys de Béchillon
Tout le monde chougne. La télévision nous perfuse de douleurs. J’ai raté la cuisson du suprême de volaille parce que ma mère n’avait pas confiance en moi, mais je ne lâche rien… Nous sommes sommés de comprendre, de discerner des raisons, d’entrevoir des causes si ce n’est des excuses. Une cohorte de malheureux s’avance, à qui il n’est pas arrivé grand-chose. Rien à voir avec les souffrances de ceux qui ont perdu un enfant, leurs jambes, subi un viol, injustement connu la prison, dû quitter leur pays, mais ces ordres de grandeur ne troublent personne. Mon "ressenti" pèse aussi lourd que la réalité objective. Bilan des courses : un wokiste se réveille en chacun dès qu’il y voit son avantage. La quête du bénéfice secondaire – l’après-midi sans école (mais avec jeu vidéo) de l’enfant aux prises avec son nez qui coule – dispute au football le titre de sport national. Et nous voilà, peuple de victimes, revendiquant des droits en contrepartie de nos misères. Fondamentalement, nous nous plaignons.
Plainte, victime, revendication… Le cœur même du droit. A priori, les juristes devraient avoir beaucoup à dire là-dessus. D’autant que la société française est réputée suivre l’américaine de près. Comme on sait, une des croyances les mieux ancrées veut que, comme nos voisins d’outre-Atlantique, nous autres Français fassions des procès pour un oui et pour un non dès que nous pensons avoir subi le moindre dommage. Ce serait d’ailleurs assez normal qu’un pays aussi gémissant se précipite chez le juge pour obtenir réparation de ses...
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10/03 - Israël : Netanyahou, comme un poisson dans le chaos
En juin 2021, la Knesset fait sa rentrée après plusieurs semaines d’interruption et de longues négociations pour former un gouvernement. Au milieu du Parlement, Benyamin Netanyahou semble perdu, jusqu’à ce qu’un collègue lui donne une petite tape dans le dos pour lui indiquer sa place : en bas, sur un simple siège, comme tout "vulgaire" député. Pour la première fois depuis douze ans, celui que ses fans surnomment "Bibi" n’est plus Premier ministre mais chef de l’opposition.
Pendant un an et demi, Netanyahou fait du sport, déprime et radote sur "l’alliance de traîtres" au pouvoir, qui réunit ses anciens bras droits. "Chaque jour loin de son trône était une traversée du désert pour lui", confie un habitué de la politique israélienne.Son alliance avec les suprémacistes juifs, un pacte avec le diable
Alors, Bibi planifie son retour au pouvoir. Au printemps 2021, les émeutes d’Arabes israéliens dans les villes "mixtes" de l’Etat hébreu suscitent la peur sur tout un pays. Un sentiment que Netanyahou va utiliser à merveille pour semer la zizanie dans le gouvernement, le faire éclater puis arriver en tête aux législatives. Avide de pouvoir, poursuivi devant les tribunaux pour corruption, il décide de briser un tabou dans l’histoire d’Israël et s’allie aux suprémacistes juifs, partisans d’un "Grand Israël" sans Palestiniens, pour former un gouvernement en décembre dernier. "Cette coalition n’était pas son premier choix, mais elle était le seul, pose Hugh Lovatt, analyste au European Council on Foreign Relations. Sa...
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10/03 - "Vous êtes esclaves de Moscou" : les Géorgiens se déchirent autour de l’influence russe
La rue a-t-elle gagné ? Alors que la jeunesse géorgienne a dansé jusqu’au petit matin au son des sirènes de police, le parti majoritaire Rêve géorgien a déclaré qu’il retirait sa proposition de loi controversée sur les "agents étrangers". Calquée sur la législation russe, cette loi vise, selon ses détracteurs, à stigmatiser les organisations de la société civile et les médias indépendants. "J’aimerais célébrer cette victoire, mais je ne leur ferai confiance que lorsque le gouvernement mettra ses mots à exécution", a posté sur Instagram Giorgi Kikonishvili qui a participé aux dernières manifestations.
Comme lui, des milliers de Géorgiens ont défilé devant le parlement à Tbilissi, drapeaux européens et géorgiens à la main. Entre plusieurs prises de parole, les manifestants ont crié "esclaves" en adressant des doigts d’honneur au Parlement. Selon eux, les députés de la majorité seraient asservis au pouvoir russe. Pour Rusudan Kutateladze, ancienne professeure de musique de 80 ans, le souvenir de la répression sanglante d’avril 1989 est encore vif.
Une vingtaine de manifestants antisoviétiques avaient perdu la vie : "On ne veut plus être une colonie de la Russie". Sur leurs pancartes, beaucoup de jeunes affichent leur haine antirusse. Nino Isakadze porte un t-shirt où la tête de Vladimir Poutine est jetée à la poubelle : "Vous ne nous aurez pas. La Russie est notre ennemie et ça, ce n’est pas notre gouvernement, dit-elle en désignant le Parlement. Les députés sont soumis aux Russes à 99 % !" Sur les réseaux sociaux,...
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10/03 - Sommet franco-britannique : "La relation entre Paris et Londres a été fragilisée par le Brexit"
Le Brexit avait mis un coup de frein à leur entente, pas toujours cordiale lorsque Boris Johnson, aux accents populistes, était au pouvoir outre-Manche. La France et le Royaume-Uni comptent à présent redonner de la vigueur à leur partenariat à l’occasion du sommet bilatéral organisé à Paris, ce vendredi 10 mars.
En plus des questions portant sur l’énergie et l’immigration, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président Emmanuel Macron devraient y évoquer la coopération en matière de défense, qui avait connu un coup d’accélérateur avec les traités de Lancaster House de 2010. Pour la chercheuse Alice Billon-Galland, du groupe de réflexion londonien Chatham House, co-auteur d'une note sur le sujet, les possibilités de nouveaux rapprochements ne manquent pas.
L’Express : La coopération entre le Royaume-Uni et la France en matière de défense a-t-elle été minée par le Brexit ?
Alice Billon-Galland : Oui, le Brexit a eu un effet négatif sur la relation bilatérale, avec un vrai manque de confiance entre le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le président français, Emmanuel Macron, ce qui fut d’autant plus dommageable que les questions de défense se règlent à un échelon très élevé. Mais par rapport à d’autres sujets, la défense a été plutôt préservée, car le dialogue se fait aussi à travers d’autres structures, comme l’Otan, et parce que la coopération entre les forces armées, dépolitisée, n’a pas faibli. Les programmes capacitaires eux aussi ont continué, avec plus ou moins de succès, mais il y a eu...
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10/03 - PODCAST. Qu’est-ce qu’une commission mixte paritaire ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, alors que le texte sur la réforme des retraites va quitter le Sénat, Paul Chaulet du service Politique de L’Express vous explique ce qu’est une commission mixte paritaire.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Marion Galard (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : Franceinfo, Arte, BFM, Europe 1, France Inter
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Anne-Laure Chapelain et L’Express
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Charlotte Baris : La commission mixte paritaire… On va rentrer dans les détails de la Constitution. Pour cela, j’ai fait appel à un de nos spécialistes du service politique de L’Express, Paul Chaulet, salut Paul !
Paul Chaulet : Salut Charlotte ! Pour être précis, on va s’intéresser à l’article 45.
Charlotte Baris : Je savais qu’on avait avec nous la bonne personne… Que dit cet article Paul ?
Paul Chaulet : D’abord, il faut rappeler que tout projet ou proposition de loi doit être voté par les deux chambres en termes identiques. C’est-à-dire que le texte doit être identique. Dans la procédure la plus classique, il y a un vote à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Si les deux votent la même chose, au mot près, ça passe.
Pour aller plus loin
PODCAST. Retraites : les mobilisations passées sont-elles un exemple à suivre pour faire échouer la...
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10/03 - Dérives sectaires : le plan du gouvernement pour (enfin) réguler les médecines alternatives
Médecines douces, alternatives, complémentaires, intégratives, ou encore soins non conventionnels… Ces pratiques ont aujourd’hui le vent en poupe dans notre pays, encore plus depuis la crise sanitaire. Mais quel que soit le nom qu’on leur donne, elles ont surtout en commun de ne pas présenter de bénéfice démontré par des études scientifiques. Et d’être, trop souvent, des portes d’entrée vers des dérives thérapeutiques ou des formes de mise sous emprise, comme cela a encore été rappelé à l’occasion de la première journée des Assises nationales de la lutte contre les dérives sectaires, qui se tiennent ce jeudi et ce vendredi au ministère de l’Intérieur.
Pourtant, malgré l’engouement des Français pour ces thérapies, le ministère de la Santé avait choisi, ces dernières années, de largement ignorer ce vaste champ, qui regroupe des pratiques pouvant aller de l’acupuncture à la naturopathie, en passant par des "soins" encore plus ésotériques (médecine énergétique, ayurvédique, reiki etc.). Interrogés sur le sujet, ses représentants apportaient invariablement la même réponse : "Il ne s’agit pas de santé, cela ne nous concerne pas". C’est donc potentiellement une petite révolution dans ce domaine qu’a annoncé aujourd’hui Agnès Firmin Le Bodo, la ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la prévention, avec la création dans les prochaines semaines d’un "Comité d’appui pour l’encadrement des pratiques de soins non conventionnelles". "Il ne s’agit pas de faire une chasse aux sorcières, mais de sécuriser des pratiques...
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10/03 - Ukraine : les "wargames", ces simulations prisées des soldats de Kiev pour préparer les combats
"Toute planification éclate au premier coup de feu". Sur le champ de bataille ukrainien, l’adage perd chaque semaine des adeptes. À commencer dans les rangs des soldats ukrainiens. À mesure que le conflit avec son voisin russe avance, l’Ukraine mise toujours plus intensément sur des outils de planification et de simulation de combats pour anticiper l’avancée de la guerre. Et parmi ces outils de prévision, l’un d’eux semble avoir les faveurs de l’Etat-major de l’armée jaune et bleue : les "wargames".
Ceux qu’on appelait "Kriegsspiel" au XIXe siècle permettent aux armées de simuler, sous forme de jeu, des opérations face à un adversaire en mesure de réagir. Employées par les Etats-majors, ces fictions visent à examiner des plans militaires futurs. Sur ordinateur ou sur carte, ces "jeux" permettent de réduire la part d’imprévisibilité dans les combats à venir. "Le principe est de simuler des modes d’action, d’injecter face à eux des imprévus, des scénarios possibles qui pourraient se présenter sur le champ de bataille", décrypte le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies, interrogé par L’Express. "Cela permet notamment de corriger des stratégies", ajoute-t-ilChangement de cap
Les Ukrainiens en ont fait l’expérience cet été. La double offensive sur Kherson, le 29 août, et Kharkiv, le 6 septembre a été largement inspirée par leur "wargame". Le quotidien américain New York Times a révélé début mars que la stratégie de l’Etat-major a été repensée au regard des...
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09/03 - Guerre en Ukraine : pourquoi Zelensky veut tenir Bakhmout jusqu’au bout
Après des mois de combats acharnés, la bataille pour Bakhmout continue de faire rage. Ecartant le scénario d’un retrait tactique face à la progression des forces russes, Volodymyr Zelensky a réaffirmé en début de semaine sa volonté de tenir jusqu’au bout cette ville de l’est de l’Ukraine qui est devenue l’épicentre des combats. "J’ai dit à l’état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout", a-t-il déclaré dans la soirée de lundi, ajoutant "qu’aucune partie de l’Ukraine ne peut être abandonnée". Depuis bientôt huit mois, Ukrainiens et Russes s’y affrontent dans un enfer de boue, de béton, de ferraille.
"Au départ, cette ville n’était pas particulièrement stratégique, mais elle a fini par acquérir un poids symbolique fort, souligne le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. L’abandonner serait donc difficile politiquement."
Sur place, la position des forces ukrainiennes paraît de plus en plus précaire. Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué mercredi 8 mars la prise de "la partie orientale de Bakhmout", affirmant détenir "tout ce qui est à l’est de la rivière Bakhmoutka", laquelle traverse la ville. Les troupes russes ont aussi conquis du terrain, ces dernières semaines, au nord et au sud de la cité, limitant des voies d’approvisionnement des forces ukrainiennes à quelques routes filant vers l’ouest.
Bakhmout "constitue maintenant un saillant tenu par les Ukrainiens, vulnérable aux attaques russes sur trois côtés", a indiqué le 4 mars dans un...
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09/03 - Arménie : "Réveillons nos consciences face aux prémices d’un nouveau nettoyage ethnique"
L’Arménie, pays aux dimensions relativement modestes mais stratégiquement important au cœur du Caucase, à la culture chrétienne millénaire mais fondée à présent sur la constitution d’une démocratie laïque, se voit aujourd’hui menacée par l’impérialisme toujours plus agressif de nouvelles dictatures, au premier rang desquelles émerge, un peu plus d’un siècle après le génocide dont elle fut déjà victime en 1915 (avec le massacre de 1 million et demi de ses citoyens), la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.
C’est, plus précisément encore, sa région la plus sacrée au regard de son historique dimension socio-philosophique, l’Artsakh, mieux connue sous le nom de Haut-Karabakh, que l’intégrité territoriale tout autant que la souveraineté nationale de cette même Arménie, devenue indépendante en 1991 suite à l’effondrement de l’Union soviétique, se voient mises aujourd’hui, depuis 2020, le plus directement en danger. Et ce par l’intermédiaire de cette autre dictature contemporaine qu’est celle de l’un de ses pays limitrophes, l’Azerbaïdjan du non moins despotique Ilham Aliyev, ambitieux bras armé, dans cette région au passé tumultueux, sinon souvent douloureux, des appétits expansionnistes, nostalgiques de l’ancien Empire ottoman et donc sans cesse plus voraces sur les plans politique, économique et militaire, de la Turquie, encore et toujours, d’Erdogan.
La Russie elle-même, dans le passé, avait soutenu l’Arménie, ancienne république soviétique. Mais les dictatures, on le sait, changent facilement leur politique étrangère au gré de...
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09/03 - CAC 40 : trois questions sur les bénéfices historiques des géants français en 2022
Alors que l’inflation fait rage en France, les entreprises du CAC 40 ont dévoilé leurs résultats nets mardi 7 mars confirmant leur très bonne santé financière malgré la crise. Les géants français ont dégagé 142 milliards d’euros de bénéfices cumulés en 2022, selon un calcul de l’AFP, grâce notamment aux performances des firmes du luxe et au secteur de l’énergie.Quelles sont les entreprises qui réalisent le plus de bénéfices ?
TotalEnergies profite de la guerre en Ukraine et des difficultés d’approvisionnement en gaz du continent européen pour afficher des gains hors norme : 19,5 milliards d’euros. Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné est l’entreprise française la plus bénéficiaire de l’exercice 2022. Il peut d’ailleurs se réjouir d’avoir fait mieux qu’en 2021, une année lors de laquelle il avait déjà atteint des niveaux de rentabilité historiques, puisqu’il affiche une hausse de 28 % de son résultat net.
C’est tout le secteur de l’énergie qui sourit. Il réalise 23,2 milliards d’euros de bénéfices (+ 14 %) malgré la hausse des charges liées à l’invasion russe en Ukraine. À noter, tout de même, la baisse des résultats d’ArcelorMittal. Le leader français de l’acier paie la hausse des coûts de production qui s’observe dans beaucoup de filières industrielles. Engie, également, voit ses bénéfices fondre sur les douze derniers mois.Les résultats 2022 des entreprises du CAC 40.
L’autre grand gagnant de la cuvée 2022 tient en quatre lettres : LVMH. Le numéro un mondial du luxe présente 14 milliards d’euros de résultat net. La compagnie...
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09/03 - Le clash Borne - Dupond-Moretti en conseil des ministres, Macron et Kohler en désaccord
Que serait la politique sans ses coups d’éclat, ses coups bas, ses coups tordus, ses coups fourrés… ? Parce que, comme dirait Edouard Philippe, "il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux", le service politique de L’Express propose de vous immerger dans les coulisses du pouvoir grâce à un rendez-vous hebdomadaire, tous les jeudis, sur notre site Internet.Viande saoule au Salon de l’agriculture
Les records ne sont pas toujours ceux qu’on croit… Ainsi, le Salon de l’agriculture peut se targuer d’avoir accueilli plus de 600 000 personnes, soit 100 000 de plus que l’année dernière. Première édition depuis l’année électorale de 2022, toute la classe politique nouvellement élue s’est déplacée Porte de Versailles pour caresser les vaches certes, mais surtout pour lever le coude. De l’aveu d’un organisateur à L’Express, "on n’a jamais vu autant de viande saoule dans les allées ! J’avais parfois l’impression d’être aux ferias de Bayonne. Les élus n’ont pas arrêté de boire, du matin jusqu’au soir". Et notre source, qui n’est pas à son premier SIA, loin de là, de marteler : "C’est la première fois que je vois autant de politiques ivres. Je n’en reviens toujours pas !" Boire ou faire la loi, il faut choisir ?La divergence Macron-Kohler
Ces deux-là ne se quittent jamais, indissociables depuis le premier jour de l’aventure politique d’Emmanuel Macron. Pourtant, un sujet oppose le président et le secrétaire général de l’Elysée : la réforme des institutions. "Emmanuel a très envie d’avancer, Alexis pas du...
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09/03 - Déjeuner des best-sellers de L’Express : et soudain l’affaire Vivendi s’invite à table…
On ne l’a pas hélitreuillé sur le toit du Royal Monceau-Rafles, dans le VIIIe arrondissement de Paris, mais on n’en est pas loin. Train annulé, donc avion, puis taxi moto slalomant entre les camions et les ronds-points… Grève oblige, pour venir de son Helvétie natale, Joël Dicker a dû pulvériser son empreinte carbone. C’est qu’en ce mercredi 8 mars, une vingtaine de ses compagnons de plume l’attendaient pour la traditionnelle photo annuelle des grands gagnants de l’année précédente. Soit, pour le millésime 2022, et dans l’ordre, Dicker, da Empoli, Lemaitre, Musso, Despentes, Houellebecq, Giraud, etc. Tous ne sont pas là, retenus par des occupations professionnelles ou empêchés par les cheminots – les écrivains ne résident pas tous, loin de là, à Saint-Germain-des-Prés.La grande famille de l’édition n’a jamais été un long fleuve tranquille
Même gymnastique pour la bonne quarantaine d’éditeurs invités, L’Express ayant souhaité cette année élargir le cercle en conviant tous les "ténors" du milieu. A la dernière minute, quelques désistements tombent, compliquant encore plus la composition des tables, à côté de laquelle les mariages à Windsor ressemblent à des goûters d’enfants. Car si la grande famille de l’édition n’a jamais été un long fleuve tranquille, l’ambiance en son sein s’est dûment durcie ces derniers temps. Valse des éditeurs entre les différents groupes, montée au créneau d’Antoine Gallimard et de Françoise Nyssen contre le rachat de Hachette par Vivendi et multiplication des "transferts" d’auteurs (Rufin, Dugain,...
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09/03 - Sommet franco-britannique : le début du dégel ?
Les ruptures ont souvent leurs petites phrases. Lors d’un colloque organisé récemment par un groupe de réflexion prestigieux à Londres, un diplomate anglais a comparé les relations franco-britanniques à des "théologies incompatibles." Cette trouvaille sémantique va sans nul doute compléter la liste déjà longue d’expressions qualifiant les relations entre les deux pays, de la fameuse "entente cordiale" à l’"entente infernale", du "couple impossible" aux "meilleurs ennemis". Mais que révèle-t-elle à la veille du sommet franco-britannique du 10 mars, le premier depuis 2018 ?
La formule, frappante, n’est en réalité pas nouvelle. Le Premier ministre Harold Wilson évoquait déjà dans les années 1960 la "différence théologique" entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la CEE. L’Europe, déjà, sujet de friction entre ces deux vieux pays qui se ressemblent tant et que tout, pourtant, oppose.
Europe, Brexit, les mots sont lâchés. Ces sept dernières années, depuis le Brexit, ont mis à très rude épreuve les relations entre les deux voisins. Il y a d’ailleurs des détails qui en disent long. Sur le site de l’ambassade de France au Royaume-Uni, les pages concernant la relation bilatérale semblent figées dans le temps. Chiffres, statistiques et observations datent d’avant juin 2016, autrement dit avant le Brexit. Sept ans plus tard, elles n’ont pas été mises à jour. Seuls les noms des ambassadeurs en poste de part et d’autre de la Manche ont changé. Pour éviter de parler des choses qui fâchent, on a arrêté les compteurs...
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09/03 - Hygena : miser sur la franchise pour se relancer
Même quand il tombe de la neige, impossible de manquer la façade bleu turquoise et jaune canari du nouveau magasin Hygena, d’Annecy-Epagny (Haute-Savoie). Ce choix de couleurs décomplexé illustre la volonté de rajeunissement et de rupture du cuisiniste. "Nous avons repositionné la marque sur les équipements sur-mesure, prêts à monter et à prix bas", précise Sébastien Lelieur, le directeur de l’enseigne.
Non seulement le client peut commander en magasin et en ligne, mais il peut aussi choisir son parcours : réflexion sur le site hygena.com, rencontre d’un conseiller en magasin et, pourquoi pas, règlement sur Internet… Hygena s’engage à fournir un devis en 1 heure et à livrer la commande à domicile dans un délai de trois semaines. Le slogan "Ma cuisine en mode facile" résume l’ambition. Dès l’entrée du magasin d’une surface de 250 m2, cette simplicité est assumée avec un sol en béton brut parsemé de flèches jaunes pour guider le visiteur vers les cuisines exposées. Musique pop et latino, petit café-thé, sur un canapé ou des poufs : tout est pensé pour le mettre à l’aise.Une place à part dans la mémoire des Français
Lancé en 2022, le réseau compte deux autres points de vente à Antibes (Alpes-Maritimes) et à Saint-Quentin (Aisne), sachant qu’une petite dizaine d’inaugurations est prévue cette année. "L’objectif est double : ouvrir une trentaine de magasins d’ici à 2025, et devenir le numéro 1 sur le e-commerce", assure Sébastien Lelieur. Ce spécialiste du numérique peut compter sur la notoriété de la marque : Hygena...
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09/03 - Thorniké Gordadzé, ex-ministre géorgien : "En cas de troubles en Russie, Poutine nous envahira"
Ancien ministre géorgien en charge des relations avec l’Union européenne, Thorniké Gordadzé revient sur le destin troublé de son pays depuis son invasion par la Russie en 2008. Un projet de loi visant ONG et médias a déclenché ces deux derniers jours des manifestations massives durement réprimées dans ce pays du Caucase. Le texte adopté mardi 7 mars en première lecture par le Parlement prévoyait que les organisations recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger soient obligées de s’enregistrer en tant qu'"agents de l’étranger", sous peine d’amende. Un texte inspiré d’une loi similaire qui existe en Russie. Sous la pression, le projet a été retiré par le gouvernement dans la nuit de mercredi à jeudi, mais le parti au pouvoir ne ferme pas complètement la porte à son retour futur au Parlement. Pour Thorniké Gordadzé, cet épisode montre les paradoxes d’un territoire partagé entre l’influence russe et l’attraction de l’Union européenne.
L’Express : Quel rôle la guerre de Géorgie, en 2008, a-t-elle joué dans l’engrenage qui a conduit à la guerre en Ukraine ? Le plan diplomatique négocié sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy a-t-il été un succès ?
Thorniké Gordadze : Le conflit de 2008 a servi de répétition générale à la guerre en Ukraine, y compris pour ce qui concerne les réactions occidentales et le service après-vente des accords signés sous l’impulsion de Sarkozy. C’était un test.
Il faut rappeler les faits. Avant le début de cette guerre en Géorgie, les Russes ont essayé tout ce qu’on appelle aujourd’hui la guerre...
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09/03 - Réforme des retraites : trains annulés, raffineries bloquées… Ces grèves qui se poursuivent
Un essoufflement du mouvement social ? C’est que souhaite l’exécutif. Mardi 7 mars, les syndicats ont fait descendre dans la rue 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions d’après la CGT. Mais les taux de grévistes sont restés en-deçà des records.
Deux jours plus tard, les grèves et bocages se poursuivent dans différents secteurs, alors que les syndicats ont annoncé mardi soir deux nouvelles journées de mobilisation afin de protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement : le samedi 11 mars et la semaine prochaine, probablement le mercredi 15 mars. Le point sur la situation ce jeudi 9 mars.Raffineries : les expéditions toujours bloquéesLes raffineries et principaux dépôts pétroliers en France métropolitaine
Sans créer de pénurie à ce stade, les expéditions de carburants sont toujours bloquées ce jeudi matin à la sortie des raffineries du groupe TotalEnergies en France. "La grève a été reconduite sur tous les sites de TotalEnergies ce matin", a affirmé à l’AFP Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, syndicat qui a appelé à une grève reconductible.
Les expéditions de carburants sont toujours bloquées dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, mais pas la production (sauf à Donges, à l’arrêt pour des raisons techniques). A la raffinerie de Feyzin, un durcissement de la grève via un arrêt de la production avait été évoqué, mais pour l’instant, "la situation est inchangée", a affirmé Eric Sellini, précisant que...
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09/03 - Géorgie : pourquoi le parti au pouvoir retire un projet de loi controversé
Un projet de loi "présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse". Voilà comment le parti au pouvoir en Géorgie, Rêve géorgien, qualifie son texte visant ONG et médias. Rêve géorgien a annoncé ce jeudi 9 mars le retrait de ce projet de loi qui a déclenché ces deux derniers jours des manifestations massives durement réprimées dans ce pays du Caucase.
"En tant que parti de gouvernement responsable envers chaque membre de la société, nous avons décidé de retirer de façon inconditionnelle ce projet de loi que nous soutenions", a déclaré le parti du Rêve géorgien, dans un communiqué publié sur son site. Dans son communiqué, le parti du Rêve géorgien précise cependant qu’il va lancer des consultations publiques pour "mieux expliquer" le but de ce texte. Le parti au pouvoir ne ferme donc pas complètement la porte à un retour futur de ce projet de loi au Parlement.
Cette annonce intervient au lendemain de manifestations massives dans la capitale Tbilissi lors desquelles la police a utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des dizaines de milliers de personnes rassemblées près du Parlement. La police a ordonné aux manifestants réunis devant le Parlement de se disperser, puis a fait usage de gaz et de canons à eau. Des drapeaux de la Géorgie et de l’Union européenne étaient brandis par les manifestants.Le soutien de Zelensky aux forces "démocratiques"
Le ministère géorgien de l’Intérieur a affirmé mercredi qu’au moins 77 personnes avaient été interpellées et 50 policiers blessés la veille....
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09/03 - Ukraine : des frappes russes meurtrières, la centrale nucléaire de Zaporijia affectée
Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijia. A Kherson (sud), ce sont en outre des tirs d’obus de l’artillerie russe qui ont tué trois personnes, selon les autorités locales.
La Russie a qualifié ces frappes, qu’elle a effectuées notamment à l’aide de nouveaux missiles hypersoniques Kinjal, de "représailles" à une incursion sur son territoire le 2 mars de "saboteurs" ukrainiens.Des "représailles" russes
La Russie a annoncé jeudi avoir mené des frappes "massives" en Ukraine "en représailles" à une récente incursion sur son territoire qu’elle impute à des "saboteurs" de Kiev.
"En réponse aux actes terroristes du régime de Kiev dans la région (russe) de Briansk le 2 mars, les forces armées de la Fédération de Russie ont mené des frappes de représailles massives", a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, affirmant que des missiles hypersoniques "Kinjal" ("poignard", en russe) avaient notamment été utilisés.La Pologne annonce que ses 10 nouveaux chars Leopard ont "été livrés" à l’Ukraine
Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a annoncé jeudi que son pays avait "déjà" livré à l’Ukraine les 10 chars Leopard 2A4 supplémentaires qui avait été promis. "Nous parlons d’un bataillon de chars lourds qui, dans le cas de la Pologne, ont déjà été livrés, et dans le cas de nos alliés,...
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09/03 - Crimes de guerre en Ukraine : le long travail de recherche de preuves
En ce matin du 8 avril 2022, plusieurs centaines de personnes attendent patiemment sur le quai de la gare de Kramatorsk, à l’est de l’Ukraine. Alors que l’invasion russe a débuté depuis plus d’un mois, ces civils tentent de fuir les combats les plus violents, ou de rejoindre leurs familles déjà exilées à l’ouest du pays. Peu avant 10h30, un missile balistique équipé d’une tête d’arme à sous-munition est lâché au-dessus de leurs têtes, provoquant la dispersion d’une cinquantaine de petites bombes autour de la gare. L’attaque tue au moins 58 personnes - toutes civiles -, et blesse plus d’une centaine d’autres victimes. Directement mise en cause par les autorités ukrainiennes, la Russie nie toute implication, affirmant même ne pas utiliser ce type de missiles, avant de rejeter la responsabilité sur les forces ukrainiennes. Dans les semaines qui suivent, à plus de 2000 kilomètres de Kramatorsk, Sam Dubberley et son équipe décident alors de lancer une minutieuse enquête sur le déroulement précis des événements de la journée. Depuis Berlin, motivé par la nécessité de démontrer "l’horreur et l’inhumanité" de ce bombardement, le directeur du Digital Investigations Lab de l’ONG Human Rights Watch (HRW) commence un long travail de recherches de preuves.
Pendant des mois, son petit groupe de spécialistes étudie des centaines d’images satellites, de photos et de vidéos issues des réseaux sociaux, recoupe des dizaines de témoignages récoltés par des correspondants envoyés sur le terrain, recalcule la trajectoire du missile et de...
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09/03 - PODCAST. Le dilemme des universités françaises : faut-il couper les ponts avec le secteur fossile ?
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon décrypte les positions des universités et écoles sur les entreprises des énergies fossiles avec Valentin Ehkirch, journaliste spécialiste de la Transition écologique à L’Express.
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L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Margaux Lannuzel (écriture), Charlotte Baris (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Chaîne Youtube "des talents qui bifurquent"
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Martin Bureau/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Ça faisait longtemps que je n’avais pas commencé un épisode de La Loupe en ouvrant notre bon vieux dictionnaire. Je sais, on pourrait chercher les définitions sur internet quand on en a besoin. Mais on va dire que c’est notre côté un peu "old school".
Donc je tourne les pages… D, E, F. On s’approche… Flamand, foisonner… Voilà ! Fossile.
"Adjectif et nom masculin", il y a deux sens. Je vous les lis. Le premier : "Débris ou empreinte de plante ou d’animal, ensevelis dans les couches rocheuses antérieures à la période géologique actuelle, et qui s’y sont conservés". On est vraiment dans l’archéologie pure et dure… Et le deuxième sens est beaucoup plus court : "vieux et sclérosé, considéré comme archaïque".
Après les définitions, l’adjectif est présenté aux côtés des mots...
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09/03 - Gêne des élèves, incompréhension des familles... La délicate éducation à la sexualité à l’école
Attention sujet sensible ! "S’attaquer aux questions d’éducation à la sexualité c’est risquer de se heurter à la gêne des élèves, à l’incompréhension des familles, au mécontentement des élus locaux… Voilà pourquoi nous sommes tentés de passer vite sur le sujet, voire de faire l’impasse", confie un enseignant interrogé sur les raisons pour lesquelles la loi de juillet 2001 n’est pas toujours respectée. Il est à l’unisson de nombre de ses confrères. Ce texte prévoit la mise en place de trois séances annuelles d’éducation à la sexualité dans le primaire et le secondaire. Mais, selon un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, seuls 15 % des écoliers et des lycéens et moins de 20 % des collégiens en bénéficient.
Face à ce constat, trois associations – le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction – ont saisi le tribunal administratif le 2 mars dernier pour "faire connaître la responsabilité de l’Etat dans le défaut de mise en œuvre" de la loi. Dans un communiqué, le collectif baptisé "Cas d’école" met en avant des "besoins criants", s’appuyant sur des données statistiques basées sur diverses études : une femme sur cinq de 18 à 24 ans déclare avoir subi un viol ou une agression sexuelle ; un jeune sur trois se dit mal informé sur le VIH ; tandis que les témoignages d’élèves LGBT affirmant être victimes de discrimination sont en augmentation.
Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye, qui ne manque pas d’affirmer régulièrement son engagement en faveur de la réalisation de ces séances...
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09/03 - Lutte contre les dérives sectaires : les associations de victimes dans l’expectative
Coup de communication ou réelle volonté de relancer le combat contre les gourous en tout genre ? Ce jeudi 9 et vendredi 10 mars se tiennent au ministère de l’Intérieur les premières "Assises nationale de la lutte contre les dérives sectaires". Initiées par Sonia Backès, la secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté, l’objectif de ces deux journées de tables rondes est "d’adapter l’organisation et la réponse de l’Etat" à une menace en forte croissance. Une initiative accueillie avec un mélange d’enthousiasme et de prudence par les associations qui œuvrent sur le terrain auprès des victimes.
Ces dernières années, les pouvoirs publics ont en effet largement abandonné cette bataille. A la suite du drame de l’Ordre du temple solaire, qui avait fait plus de 70 morts en Suisse, au Canada et en France en 1994 et 1995, notre pays s’était pourtant doté d’un arsenal solide. Après plusieurs rapports parlementaires, la loi About-Picard était promulguée en 2001, et la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) créée dans la foulée. Placée auprès du Premier ministre, dotée de moyens conséquents, elle joue alors un véritable rôle de prévention, de réponse aux victimes, et de mise en musique de l’action de l’Etat. Le ministère de la Santé se dote d’un groupe d’appui technique, pour éclairer les autorités, mais aussi le public, sur les pratiques de soins non conventionnels risquées. Dans les préfectures, des réunions régulières sont organisées entre les différentes administrations et...
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08/03 - IVG dans la Constitution : une annonce de Macron… et des doutes
Le diable se niche dans les détails. En annonçant ce mercredi 8 mars son souhait d’inscrire dans la Constitution la "liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse", Emmanuel Macron suscite les applaudissements de la majorité… et les doutes de la gauche. Le chef de l’Etat a en effet affirmé lors d’un hommage à l’avocate féministe Gisèle Halimi que cette modification s’inscrirait "dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois". "Un projet de loi constitutionnel d’ensemble élaboré dans une recherche de consensus", indique l’Elysée, sans plus de précisions.
Ces subtilités sémantiques sont décisives. Un projet de loi uniquement dédié à l’IVG a toutes les chances d’être adoptée par 3/5 des députés et sénateurs réunis en Congrès. Et pour cause : les deux Chambres ont approuvé ces derniers mois une proposition de loi constitutionnelle sur le sujet. L’intégration de cette avancée dans une réforme institutionnelle plus large recèle davantage d’incertitudes. Les parlementaires pourraient faire échec au texte - au contenu inconnu - avec l’IVG comme victime collatérale. Ainsi, la députée Insoumise Mathilde Panot "alerte" sur Twitter Emmanuel Macron. "Ce serait le meilleur moyen pour le président de faire échouer cette occasion historique, et il en porterait l’entière responsabilité." "Oui, notre Constitution sera changée", salue en revanche sur le même réseau social la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé."Engagement direct du président"...
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08/03 - Manifestations en Géorgie : "La Russie pourrait intervenir si la mobilisation se durcit"
L’image a fait le tour des réseaux sociaux : à Tbilissi, la capitale géorgienne, une femme avance contre les canons à eaux des forces de l’ordre, avec pour seule arme un immense drapeau européen tenu à bout de bras. Ce mardi 7 mars, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Géorgie contre l’adoption d’une loi sur les "agents étrangers" étrangement similaire à celle qui a permis d’intimider des médias et des ONG russes. Dans ce petit État de 4 millions d’habitants situé dans le Caucase du Sud, ce vent de colère illustre la fracture entre le camp pro russe, de plus en plus représenté par le parti majoritaire au parlement, Rêve Géorgien, et le camp proeuropéen, partisan d’une adhésion à l’Union européenne, explique Gaïdz Minassian docteur en sciences politiques et enseignant à Sciences Po Paris.
L’Express : Que dit exactement cette loi sur les "agents de l’étranger" adoptée en première lecture par le Parlement géorgien, le 7 mars ?
Gaïdz Minassian : Ce texte, largement inspiré de la loi russe, oblige les associations et les ONG recevant plus de 20 % de financement étranger à s’enregistrer auprès du ministre compétent, sous peine d’amende. C’est une loi liberticide qui fait des membres de ces organisations de susceptibles espions, agents de l’extérieur au service d’une puissance tierce.
Quelle en est la genèse ?
Le parti majoritaire au Parlement, Rêve géorgien veut à la fois être bien vu par Moscou et renforcer son influence en Géorgie. Officiellement la Géorgie reste un pays très ouvert à...
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08/03 - Manifestations en Géorgie : "La Russie pourrait intervenir si la mobilisation se durcit"
L’image a fait le tour des réseaux sociaux : à Tbilissi, la capitale géorgienne, une femme avance contre les canons à eaux des forces de l’ordre, avec pour seule arme un immense drapeau européen tenu à bout de bras. Ce mardi 7 mars, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Géorgie contre l’adoption d’une loi sur les "agents étrangers" étrangement similaire à celle qui a permis d’intimider des médias et des ONG russes. Dans cet État de 4 millions d’habitants situé dans le Caucase du Sud, ce vent de colère illustre la fracture entre le camp pro russe, de plus en plus représenté par le parti majoritaire au parlement, Rêve géorgien, et le camp proeuropéen, partisan d’une adhésion à l’Union européenne, explique Gaïdz Minassian docteur en sciences politiques et enseignant à Sciences Po Paris.
L’Express : Que dit exactement cette loi sur les "agents de l’étranger" adoptée en première lecture par le Parlement géorgien, le 7 mars ?
Gaïdz Minassian : Ce texte, largement inspiré de la loi russe, oblige les associations et les ONG recevant plus de 20 % de financement étranger à s’enregistrer auprès du ministre compétent, sous peine d’amende. C’est une loi liberticide qui fait des membres de ces organisations de susceptibles espions, agents de l’extérieur au service d’une puissance tierce.
Quelle en est la genèse ?
Le parti majoritaire au Parlement, Rêve géorgien veut à la fois être bien vu par Moscou et renforcer son influence en Géorgie. Officiellement la Géorgie reste un pays très ouvert à l’Occident...
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08/03 - Qui a vendu le plus de livres en 2022 ? Découvrez le palmarès de L’Express
450 000 exemplaires (selon Edistat) vendus de L’Affaire Alaska Sanders de l’Helvète Joël Dicker (plus 100 000 exemplaires du côté des Suisses francophones), plus de 300 000 exemplaires pour Le Mage du Kremlin (grand prix du roman de l'Académie française) de l'ancien conseiller politique du président du Conseil italien Matteo Renzi, enseignant à Sciences Po, Giuliano da Empoli ; plus de 320 000 exemplaires pour Le Grand Monde de l'ancien "polardeux" Pierre Lemaitre, devenu sans conteste le maître français du "feuilleton populaire" ; près de 240 000 exemplaires du Cher connard de Virginie Despentes ; quelque 220 000 exemplaires de l’anéantir de Michel Houellebecq. Et cela pour la seule année 2022. Les chiffres donnent le tournis, les compteurs se sont affolés en cette année d’après-Covid.
Ils sont 39 heureux auteurs (Natacha Calestrémé étant présente avec deux titres) à figurer dans notre palmarès annuel des meilleures ventes de romans et d’essais (hors poche, BD, livres illustrés et Grandes surfaces alimentaires), les romanciers tenant le haut de l’affiche.
Du côté des éditeurs, c’est Gallimard qui remporte la palme d’or avec 7 titres, suivi par Albin Michel (5 citations), Fayard (4), Flammarion et Robert Laffont (3 chacun), 19 éditeurs se partageant l’ensemble du pactole. Beaucoup d’entre eux étaient réunis par L’Express en ce mercredi 8 mars pour le traditionnel déjeuner des best-sellers organisé chaque année. En l’occurrence, au Royal Monceau, dans le 17e arrondissement de Paris. Et cela, malgré les...
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08/03 - Retraites, héritage, Israël : le courrier des lecteurs de L’Express
La France s’enfonce
Jacques de Pesquidoux, Authie (Calvados)
Transmettez à Abnousse Shalmani toute mon admiration pour ses chroniques percutantes et courageuses, à l’opposé du prêt-à-penser. "On se réveillera un matin pour constater que la Macronie fut un hachoir à esprits intelligents, un tamis des qualités, une fabrique de clones ratés, une perte de temps." Quel style ! Car oui, une perte de temps, c’est le sentiment tragique qui m’étreint depuis plusieurs années maintenant, et la France qui s’enfonce. La Macronie après la Hollandie, la Sarkozie, la Chiraquie, la Mitterrandie, la Giscardie… Est-ce qu’on parlait de "De Gaullie" ? Non, on parlait de la France. ("Réforme des retraites : imbécillité partout, réflexion nulle part", par Abnousse Shalmani, L’Express du 23 février).
Cacophonie à l’Assemblée nationale
Guylaine Remeur, Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes)
Comment voulez-vous que nos enfants et nos petits-enfants puissent être à l’écoute des adultes et respecter l’autorité lorsqu’ils ont vent de cette cacophonie dans le long débat sur les retraites à l’Assemblée nationale ? Un jour viendra peut-être où nos chers députés (que nous élisons quand même) se mettront autour d’une table pour discuter, argumenter en s’écoutant les uns les autres dans un climat apaisé, apaisant, digne d’un humain intelligent. Est-ce utopique ? ("Réforme des retraites : imbécillité partout, réflexion nulle part", par Abnousse Shalmani, L’Express du 23 février).
Défense des fonctionnaires
Frédéric Bergero, Bordeaux (Gironde)
Le lecteur qui...
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08/03 - Carburant : pourquoi il ne faut pas craindre de pénurie (pour l’instant)
Jusqu’où ira le "blocage du pays" contre la réforme des retraites ? En prévision du mouvement de grève nationale de ce mardi, certains automobilistes avaient fait le plein. Un geste salutaire pour quelques-uns. Ce mercredi 8 mars, près de 6 % des stations-service de France étaient à court d’essence ou de gazole, selon prix-carburants.gouv.fr.
L’Ouest est plus touché que la moyenne nationale, avec environ un quart des stations de Sarthe, d’Indre-et-Loire et du Calvados manquant soit d’essence, soit de gazole. De quoi faire craindre une pénurie, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit ?
Pas si tout à fait. En réalité, ces pénuries viendraient surtout pour l’instant… de l’afflux d’automobilistes anxieux à l’idée de se retrouver à sec, selon le secteur pétrolier. Si plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises, en grève, 200 dépôts continuent d’approvisionner les stations.Un "emballement" des automobilistes
Ce manque de carburant dans des stations tient exclusivement à un "emballement" des automobilistes qui ont multiplié les pleins de précaution depuis vendredi et "provoqué des surventes de 10 à 30 %", indique à l’AFP Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians représentant 5 800 stations sur les quelque 10 000 de France.
"Certaines stations avaient anticipé en faisant des stocks avant la crise. Mais dans certains points de vente, on a eu des hausses de vente de 50 %. Donc, fatalement, il y a un moment donné où il y a une rupture car on ne met pas autant de...
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08/03 - Inégalités femmes-hommes au travail : "Le plafond de verre résiste mais commence à se fendre"
À poste et volume de travail égal, les hommes sont toujours mieux payés que les femmes en France. Selon une étude de l'Insee publiée le 3 mars dernier, reprenant les derniers chiffres disponibles de 2019, les hommes gagneraient ainsi 22 % de plus que les femmes - un écart important, qui se résorbe néanmoins au fil du temps, puisque ce chiffre atteignait 28 % en 2000. Selon le document, "un peu moins d’un tiers" de cet écart s’expliquerait par les différences de durée du travail : en 2020, 27 % des femmes actives travaillent ainsi à temps partiel, contre 8 % des hommes. Surtout, l’arrivée des enfants continue de constituer une véritable inégalité dans le parcours professionnel des femmes : en 2020, 81 % des mères en couple sont en activité, contre 96 % des pères.
Ces dernières ont également un accès moindre aux postes les plus rémunérateurs, tout en travaillant dans des secteurs d’activité généralement moins bien payés - plus diplômées que les hommes, les femmes ne représentent par exemple que 43 % des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures en 2020 - elles étaient 21 % il y a 40 ans, en 1982. Alors que la loi dite "Rixain" du 24 décembre 2021 impose aux entreprises de moins de 1000 salariés d’atteindre d’ici 2029 un taux de 40 % de femme dans ses instances dirigeantes, l’Index de l’égalité professionnelle 2023 publié ce mercredi 8 mars par le ministère du Travail montre que le chemin est encore long : au total, 60 % des entreprises concernées comptent moins de 30 % de femmes parmi leurs...
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08/03 - TikTok, écrans, ados : "L’arrivée au collège est une période charnière"
Les curseurs grimpent chaque année. En 2022, la quantité de jeunes de 11 et 12 ans utilisant un réseau social a encore augmenté de 10 points par rapport à 2020. Elle culmine désormais à 87 % (étude Born Social de Heaven). Un phénomène que veulent juguler les députés qui ont récemment voté à la quasi-unanimité une proposition de loi créant une majorité numérique à 15 ans. L'idée ? Obliger les réseaux sociaux à vérifier réellement l'âge des personnes lors de l’inscription et imposer l’autorisation des parents avant 15 ans. Entretien avec Axelle Desaint, directrice d’Internet sans crainte et coordinatrice du Safer Internet Day, rendez-vous annuel de sensibilisation des plus jeunes aux usages du numérique.
L'Express : A quel âge les jeunes commencent-ils à utiliser des réseaux sociaux et que font-ils dessus ?
Axelle Desaint : Il y a un rajeunissement très rapide dans cette sphère. Officiellement, les réseaux sociaux interdisent aux moins de 13 ans de s’inscrire. Mais il n'y a pas de réelle vérification. L'arrivée au collège est une période charnière où les jeunes sont incités à rejoindre ces plateformes. Et en 2022, près de 90% des moins de 13 ans en utilisent régulièrement un. Ce qui interpelle davantage, c’est que plus de 50% des enfants de 8 à 11 ans ont un compte TikTok [NDLR : étude Thémis 2021]. Et les parents n’ont pas toujours bien conscience de ce phénomène.
A cet âge, la gestion de ses données personnelles et de son image est difficile. Les interfaces ne sont pas conçues pour cette catégorie d’utilisateurs. Un...
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08/03 - "Pour battre le patriarcat, devenez riche" : quand la France découvre le féminisme financier
"Le meilleur moyen de battre le patriarcat ? Devenir riche". Tel est le leitmotiv de l’Américaine Tori Dunlap, auteur du podcast Her first 100k qui dispense des leçons d’éducation financière à destination des femmes. Le financial feminism, qui existe depuis une dizaine d’années à l’étranger, vise à émanciper les femmes par la finance personnelle. Formations, fonds d’investissements et produits financiers deviennent des outils pour permettre aux femmes d’exercer leur pouvoir économique, réduire les écarts de richesse, et leur donner une voix sur les marchés.
En France, la tendance est récente. Des podcasts sur l’empowerment par la finance voient le jour, comme celui de ViveSmedia ou des newsletters, et des féministes comme Titiou Lecoq s’emparent du sujet. En ce début 2023, deux livres se font les précurseurs d’un financial feminism à la française avec le concret de guides pratiques. Il s’agit de Aux thunes citoyennes ! d’Insaff El Hassini (auteur du podcast Ma juste valeur) et Héloïse Bolle, fondatrice de la société de conseil financier Oseille et compagnie ; et Développez vos super pouvoirs financiers ! écrit par Hélène Gherbi et Melvin Duveau, fondateurs de la première entreprise française de financial feminism, FEMCA.
L’argent est l’angle mort de notre tradition féministe, qui s’est construite dans l’anti-capitalisme des discours marxistes, selon lesquels la richesse serait un outil d’exploitation. Les auteurs d’Aux thunes citoyennes ! mettent les pieds dans le plat : "Le principal outil de notre émancipation,...
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08/03 - Egalité femmes-hommes : ce que contient le plan du gouvernement
Alors que des manifestations se déroulent dans 150 villes en France pour protester, ce mercredi 8 mars, contre les inégalités au travail et dans la vie entre les genres, le gouvernement a dévoilé un nouveau plan d’action, courant jusqu’en 2027. Tour d’horizon des principales mesures et enjeux, alors que pour la question a été une nouvelle fois érigée en "cause principale du quinquennat" d’Emmanuel Macron.
Augmenter les structures d’aides aux victimes de violences, mieux prendre en charge les fausses couches… Une centaine de mesures sont prévues dans différents domaines. "Plusieurs centaines de millions d’euros" seront consacrées à ce plan de lutte contre les inégalités femmes-hommes "ambitieux et transversal", ont indiqué les services de Matignon lors d’un briefing presse.
"ll est inacceptable, dans notre République, que certaines voies soient bloquées et certains rêves inaccessibles uniquement parce que l’on est une femme […] ll est insupportable, dans notre République, que des personnes puissent encore mourir sous les coups de leurs conjoints parce qu’elles sont des femmes", a déclaré ce mercredi la Première ministre, en préambule de la présentation des mesures. Un comité interministériel piloté Elisabeth Borne sera créé afin de suivre sa mise en œuvre et son avancement chaque année.
Le plan se structure en 4 axes : la lutte contre les violences, la santé, l’égalité professionnelle, et la culture. Parmi les mesures phares figure le doublement du nombre de Maisons des femmes, structures d’aide aux victimes de...
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08/03 - L’inconscient anti-Brexit de Rishi Sunak, par Marion Van Renterghem
C’est extraordinaire. Est-ce vraiment Rishi Sunak qui a parlé ou son inconscient qui a fourché ? S’exprimant dans une usine Coca-Cola à Lisburn, au sud de Belfast, le Premier ministre a voulu rassurer les Nord-Irlandais. Aux citoyens souvent délaissés de cette nation constitutive du Royaume-Uni, il a expliqué à quel point ils se trouvaient dans une position enviable pour les trois autres (Angleterre, Ecosse, pays de Galles) et même "unique au monde". "Personne d’autre n’a cela. Personne – seulement vous, seulement ici !", a déclaré l’Anglais à ses compatriotes du Nord-Ouest. Pourquoi ? Parce que grâce à "l’accord de Windsor" qu’il vient de négocier avec Bruxelles, les Irlandais du Nord auront l’immense privilège de bénéficier à la fois du marché intérieur britannique, le cinquième plus grand du monde, ET du marché intérieur européen – le premier du monde. Quel pays ne rêverait pas d’une situation pareille ? "Cela n’existe nulle part ailleurs !", s’est exclamé le Premier ministre, émerveillé que l’Irlande du Nord devienne, selon ses propres termes, "la zone économique la plus excitante du monde". Mais il a oublié un détail : cette chance exceptionnelle, l’accès privilégié aux deux marchés britannique et européen, c’était très exactement ce dont bénéficiait… l’ensemble du Royaume-Uni. Jusqu’à ce qu’il abandonne cette "zone excitante" pour le mirage du Brexit, auquel Rishi Sunak lui-même, Brexiteur de la première heure, avait voulu croire. Décidément, cette farce politique sans fin regorge de perles comiques qui démontrent...
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08/03 - Negar Djavadi : "Les mollahs iraniens sont prêts à tout pour rester au pouvoir"
Partie clandestinement d’Iran à l’âge de 11 ans, Negar Djavadi a connu les soubresauts de la révolution iranienne de 1979. Issue d’une famille engagée contre le chah, puis contre les mollahs, elle acquiert très tôt une conscience politique. C’est dans le cinéma d’abord qu’elle se distingue, à la fois par l’écriture de nombreux scénarios pour le grand et le petit écran. Elle fait ses preuves en littérature avec le succès du fabuleux Désorientale (2016, Liana Levi), fresque familiale où s’exprime pleinement un magnifique talent de conteuse. Elle signe son deuxième roman en 2020, Arène, toujours chez Liana Levi, un tableau saisissant de la société contemporaine, française cette fois-ci, où règnent les faux-semblants. Dans un entretien avec L’Express, elle revient ses souvenirs de la révolution de 1979, sur son sentiment face au mouvement de contestation en Iran et ce que cela lui inspire en tant qu’écrivain.
L’Express : Mahsa Amini a été tuée mi-septembre. Depuis, les jeunes Iraniens, et en particulier les femmes, ont multiplié les manifestations et les actes de désobéissance civile, faisant face à une répression féroce. Est-ce que finalement, les mollahs ont gagné ?
Negar Djavadi : Les mollahs qui dirigent l’Iran n’ont pas gagné, car la manière dont ils se battent pour rester au pouvoir est une défaite, tout le monde le voit maintenant. Avant, ce n’était pas le cas. Avant septembre, il était très difficile de faire comprendre ici que les Iraniens vivaient dans une dictature totalitaire. Ce n’était pas les canons du...
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08/03 - Traité sur les océans : "Un très grand pas pour la protection de la haute mer"
Pour de nombreux observateurs, c’est un document "historique" qui vient d’être signé par les membres de l'ONU. Le texte du traité de protection de la haute mer, finalisé par les États membres de l'ONU le week-end dernier après de très longues négociations, a été rendu public lundi 6 février. Cet accord prévoit des outils pour "la conservation et la gestion durable de la diversité biologique marine au-delà des juridictions nationales", ce qui correspond à plus de la moitié des océans.
Le texte s’appliquera d’une part à la haute mer, soit la partie des océans au-delà des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, qui s’étendent à maximum 200 milles nautiques (370 kilomètres) des côtes, et couvrira aussi les fonds marins et leur sous-sol situés en dehors des juridictions nationales. Un cadre juridique essentiel pour l’établissement d’aires marines protégées dans ces eaux qui comportent une très riche biodiversité. Mais aussi une "prouesse" diplomatique pour la protection de ce "cadre commun" selon Julien Rochette, directeur des programmes "Océan et Gouvernance internationale de la biodiversité" au sein de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
L’Express : Nombreux ont été les commentateurs à parler d’accord historique. Qu’y a-t-il d’historique dans ce traité ?
Julien Rochette : Je pense que c’est d’abord une grande avancée pour l’océan parce que la haute mer représente à peu près la moitié de la planète. Ce traité donne un cadre international pour la gestion durable et...
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08/03 - Sabotage des gazoducs Nord Stream : ce que l’on sait, ce qui reste flou
A l’époque, on parlait encore de "fuites". Le 26 septembre 2022, les autorités danoises et suédoises remarquent quelque chose d’anormal, en mer Baltique. L’eau semble bouillir, des grandes bulles se forment à la surface. Que s’est-il passé ce jour-là ? Très vite la source de ce phénomène est identifiée : du méthane s’échappe des conduits sous-marins Nord Stream I et II, qui relient la Russie à l’Europe. Reste alors à trouver le comment, et le pourquoi. Plus de cinq mois plus tard, l’enquête n’a pas encore permis de cerner toute l’histoire, mais elle apporte de nouveaux éléments. Et si tous les regards se sont d’abord tournés vers la Russie, une nouvelle piste est étudiée.
Ce que l’on sait
Les autorités suédoises ont confirmé, quelques jours après l’incident qu’il s’agissait d’un "sabotage". Quatre secousses comparables à des explosions ont été enregistrées, et des restes d’explosifs ont été découverts. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les gazoducs Nord Stream I et II étaient l’objet de tractations. Moscou menaçait de couper cette source d’énergie à l’Europe. Les réparations pourraient coûter jusqu’à 500 millions de dollars.
Depuis, les enquêteurs suédois, danois et allemands tentent de remonter la piste. La Russie a également ouvert une enquête pour "acte de terrorisme international". Un bateau soupçonné d’avoir pu servir à l’opération de sabotage des deux gazoducs sous-marins a été fouillé en janvier dans le cadre de l’enquête menée en Allemagne sur cette opération, a indiqué ce mercredi le parquet fédéral allemand....
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08/03 - Accessible et facile à créer : la micro-franchise solidaire, mode d’emploi
Intégrer une franchise est une démarche tentante pour les âmes entrepreneuses. Le montant du droit d’entrée peut toutefois freiner plus d’un postulant. Il faut en effet débourser entre 12 000 et 50 000 € pour poser le nom d’une enseigne sur son commerce. L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) a donc créé, il y a une dizaine d’années, un concept novateur : la microfranchise solidaire.
Au programme : un tarif d’entrée limité, une activité simple à mettre en place et rapidement rentable (la personne doit pouvoir générer un revenu équivalent au smic à la fin de la première année) et, cerise sur le gâteau, un plan de financement pouvant aller jusqu’à 12 000 € permettant de réaliser certains investissements nécessaires au démarrage de l’activité (l’achat d’un utilitaire par exemple). "Nous proposons à des microentrepreneurs ou des personnes éloignées du marché de l’emploi et du crédit bancaire des projets de microentreprise clé en main, accessibles et faciles à créer. La force du modèle de la franchise, associant une enseigne, un modèle économique rentable, un savoir-faire et une formation, est ainsi mise au service du micro-entrepreneuriat et de la solidarité", résume Basile Albert, responsable du développement de cet organisme de microcrédit.Des résultats plus qu’encourageants
Sur les quatre filières initialement créées, seules deux subsistent : O2 Adie petit jardinage et Mon assistant numérique. Mais les résultats sont plus qu’encourageants. "Les microfranchisés affichent des revenus et des...
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08/03 - Israël : pourquoi des réservistes de l’armée font défection pour aller manifester
Leur mobilisation est exceptionnelle. Ce mercredi 8 mars, des dizaines de réservistes de l’armée de l’air israélienne ne se présenteront pas à une journée d’entraînement normalement obligatoire pour rester opérationnels. A la place, ils iront protester contre la réforme de la justice portée depuis plusieurs semaines par le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Si le projet de loi du chef du gouvernement ultra-conservateur est largement contesté dans la société israélienne et a déjà poussé des milliers de personnes dans les rues, la mobilisation des réservistes de l’armée de l’air est un choc dans un pays dont l’armée est censée être un creuset apolitique.
Dotée d’un contingent relativement restreint, l’armée de l’air israélienne s’appuie traditionnellement sur des réservistes en temps de guerre et exige que les équipages qui ont été démobilisés (ceux ayant pris leur retraite opérationnelle par exemple) s’entraînent régulièrement afin de rester prêts. Mais dans une lettre diffusée dans les médias locaux dimanche, 37 pilotes et navigateurs d’un escadron de F-15 ont déclaré qu’ils ne seraient pas présents lors des exercices prévus ce mercredi et "consacreraient [leur] temps au dialogue et à la réflexion au nom de la démocratie et de l’unité nationale". Ces réservistes font partis des formations les plus élitistes de l’armée israélienne, telles que le 69e Escadron, dont les F-15 ont bombardé le réacteur nucléaire syrien en 2007, ou encore l’unité des forces spéciales Shaldag de l’armée de l’air, rapporte The Times of Israël....
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08/03 - Alimentation, habitat, crèches : ces secteurs en vogue quand on se lance dans la franchise
L’inflation et l’incertitude ambiante poussent de nombreux Français à modifier leurs habitudes de consommation, et surtout à dépenser moins. Pourtant, dans certains secteurs, la demande reste forte et ne freine en rien les possibilités d’entreprendre. "C’est un peu le retour aux besoins primaires et à tout ce qui relève de l’essentiel", analyse Laurent Delafontaine, fondateur du cabinet Axe Réseaux. Pour cet expert des tendances en franchise, pas de doute : le commerce alimentaire, pour peu qu’il soit porté par des enseignes solides et agiles, continue et continuera sur sa lancée.
"Ces activités restent des valeurs sûres et traversent tranquillement les époques sans trop souffrir". De Monoprix à Franprix (le plus actif avec plus de 1 000 magasins) en passant par Petit Casino, Vival ou Carrefour City, toutes se développent, avec un mot d’ordre : la proximité, voire l’ultra-proximité. "C’est le bon segment pour répondre aux attentes des Français en quête de sens et de contact avec les commerçants. Tous les acteurs, d’ailleurs, cherchent à alléger les concepts avec des formats réduits", souligne Sylvain Bartolomeu, associé chez Franchise Management.
Mieux vaut donc éviter les surfaces de ventes géantes sans âme ni convivialité, lesquelles, de surcroît, supposent de lourds investissements de départ. Attention également au bio. Après avoir eu longtemps le vent en poupe, le secteur accuse le coup depuis plusieurs mois, mettant à l’épreuve plusieurs enseignes comme Biocoop (treize magasins de l’agglomération de...
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08/03 - Nucléaire : ce que l’on sait sur la fissure détectée à la centrale EDF de Penly
C’est une énième anomalie qui pourrait coûter cher au géant de l’électricité EDF, dont le parc est déjà lourdement perturbé depuis 2021. Passée inaperçue jusqu’à sa médiatisation mardi 7 mars par le site Contexte, une note d’EDF publiée le 24 février indique avoir décelé sur le site de Penly 1, en Seine-Maritime, un "défaut significatif de corrosion sous contrainte", sur une conduite de secours servant à refroidir le réacteur en cas d’urgence. Autrement dit, une fissure importante a été détectée dans la tuyauterie. Un problème visiblement persistant dans le parc EDF, qui a contraint l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) à demander à EDF de "réviser sa stratégie" pour résoudre ces problèmes récurrents.Quels sont les risques ?
Sur le site de Penly 1, ce nouveau défaut a été détecté lors d'"expertises métallurgiques" sur "une soudure déposée en janvier", selon la note publiée sur le site Internet du groupe. Il est dû à ce que l’on appelle un mécanisme de "corrosion sous contrainte", qui apparaît sous l’effet de plusieurs facteurs concomitants dont l’utilisation d’un matériau sensible et la présence d’un milieu chimique favorable.
"Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement. Toutefois, il affecte la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur", souligne l’ASN dans sa note d’information. Et pour cause, la fissure détectée se situe sur un circuit de secours du réacteur numéro 1 du site de Penly, et plus précisément "au sein de la zone radioactive, dans le bâtiment réacteur", a précisé...
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08/03 - "Jeux de pouvoir", la série de nos 20 ans
On a toujours 20 ans quand on regarde pour la première fois une série qui date d’il y a vingt ans. Je suis certain de ne pas avoir ressenti ça quand je découvrais, jadis, des "vieux films".
C’est qu’en effet, "avoir 20 ans" est une expérience qu’on ne peut ressentir que tardivement. Les petits malins qui vous disent avoir 20 ans sous prétexte qu’ils ont 20 ans ne savent pas ce que c’est réellement que d’avoir 20 ans. Et encore moins d’avoir toujours 20 ans. Isabelle Huppert, par exemple, elle sait ce que c’est que d’avoir toujours 20 ans, ça fait cinquante ans qu’elle les a. La minisérie, re-rediffusée par Arte, State of Play ("Etat des lieux", traduit par Jeux de pouvoir) a 20 ans. Elle n’a pas pris une ride, comme on dit. Elle a même gommé les rides des acteurs qu’on aimait déjà quand ils étaient plus vieux, comme Bill Nighy, cette espèce de rocker shakespearien, découvert sur le tard dans Good Morning England où il incarnait Quentin, le rédac chef d’une radio pirate émettant depuis les eaux internationales de la mer du Nord.
Ça se passait donc dans les années 1980. Vingt ans plus tard, Quentin est revenu sur la terre ferme, il a monté en grade et en respectabilité, pour interpréter Cameron Foster et diriger la rédaction du Herald, un quotidien d’investigation, sérieux, déontologiquement irréprochable, un boss comme il n’y en a plus qu’à la tête de L’Express : toujours prêt à foncer dans les affaires les plus périlleuses, jamais un mot censuré, sans cesse à vous proposer...
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08/03 - "Fin de l’histoire" : et si Fukuyama avait raison ?
Dans l’après-guerre froide, trois universitaires américains ont connu la gloire en osant prédire le futur de la géopolitique. Avec La Fin de l’histoire (1992), Francis Fukuyama annonçait l’avènement de la démocratie libérale en tant qu’idéologie dominante et "forme finale de tout gouvernement humain". Dans Le Choc des civilisations (1996), son ancien professeur Samuel Huntington assurait que les conflits futurs se joueraient sur les "lignes de failles" entre grandes civilisations inconciliables (occidentale, islamique, confucéenne…). Enfin, dans The Tragedy of Great Power Politics (2001), John Mearsheimer, champion de l’école réaliste en relations internationales, décrivait un monde multipolaire invariablement en proie aux conflits entre grandes puissances pour des raisons de sécurité.
Dans l’euphorie des années 1990, la thèse de Fukuyama a semblé l’emporter. Mais le 11 septembre 2001, puis l’ascension de la Chine et la résurgence de la Russie en tant que puissances rivales des Etats-Unis ont marqué la revanche de Huntington et de Mearsheimer, tandis que "la fin de l’histoire" devenait un cliché raillé. Et qu’importe si Huntington (disparu en 2008) avait explicitement exclu un conflit entre l’Ukraine et la Russie. Ou si Mearsheimer assure aujourd’hui que c’est l’expansion de l’Otan qui serait à l’origine de cette guerre…
Souvent mal lue, la "fin de l’histoire" connaît pourtant un retour en grâce avec les déboires des régimes autoritaires. Comme l’explique Francis Fukuyama dans le grand entretien qu’il nous...
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08/03 - Réveil à 5 heures, réunions et coups de fil : comment le gouvernement a vécu la grève du 7 mars
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais lorsqu’on se fait réveiller à cinq heures du matin, on peut légitimement penser, les yeux à moitié fermés, que c’est aussi le début des problèmes. Il fait encore nuit noire, le téléphone de Clément Beaune sonne sur sa table de chevet. On en appelle solennellement au ministre des Transports : les syndicalistes des routiers des Hauts-de-France demandent à pouvoir tracter en paix, autrement dit sans avoir à craindre les forces de police, qui ont elles aussi déjà entamé depuis belle lurette leur journée. Tracter, et non bloquer, assure-t-on au ministre pour l’amadouer. Requête acceptée… même si les contestataires finiront, un peu plus tard, par bloquer quand même.
La France n’est pas encore debout qu’on lui promet d’être paralysée, "à l’arrêt". Les organisations syndicales misaient beaucoup sur la mobilisation de ce 7 mars contre la réforme des retraites pour faire chanceler l’exécutif. "Il ne faut pas crier avant d’avoir mal", indiquait lundi matin le ministre du Travail Olivier Dussopt au micro de Franceinfo. Mardi soir, les membres du gouvernement, loin de hurler de douleur, ont bien davantage poussé un léger soupir de soulagement. Rien de cassé.
"Mardi noir", mais la vie continue : pas de quoi modifier l’agenda présidentiel. Revenu de son voyage en Afrique, Emmanuel Macron réunit à 10 heures à l’Elysée une partie de son équipe gouvernementale pour une réunion consacrée au plan "Quartiers 2030". Autour de lui et d’Elisabeth Borne : le ministre de la Ville et du...
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08/03 - Ukraine : Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", selon le patron de l’Otan
Bakhmout va-t-elle tomber prochainement ? Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a en tout cas affirmé ce mercredi 8 mars que ses troupes avaient pris "toute la partie orientale" de la ville, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine. Ces derniers jours, la pression s’est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d’un encerclement.
Le patron de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a dit ne pas "exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours". "Cela ne reflète pas nécessairement un quelconque tournant de la guerre", a-t-il affirmé devant la presse. L'armée russe ne réalisera probablement pas de "gains territoriaux majeurs" en Ukraine cette année, a dit mercredi la directrice du renseignement américain Avril Haines devant une commission sénatoriale.
Un ton radicalement différent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce mercredi qu’en cas de prise de Bakhmout, épicentre de combats particulièrement meurtriers depuis des mois, l’armée russe aurait "la voie libre" pour avancer dans l’Est de l’Ukraine.
En outre, Kiev a démenti mercredi toute implication dans le sabotage l’an dernier des gazoducs Nord Stream I et II en mer Baltique que le New York Times impute à un "groupe pro-ukrainien", sur la base d’informations obtenues par le renseignement américain. Face au conflit ukrainien qui dure, la Suisse entend préserver sa neutralité prévue par sa Constitution et reste donc pour...
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08/03 - Numérique et transition écologique : un changement de société sinon rien ?
A l’ère de ChatGPT, de TikTok, et des heures passées à regarder des séries sur Netflix, il est parfois facile d’oublier que le numérique pollue. Or l’analyse des scénarios tendanciels à 2030 et 2050 montre que ce secteur ne s’inscrit pas jusqu'ici "dans une dynamique de décarbonation et de réduction des impacts environnementaux en opposition aux engagements pris par la France", selon l'analyse publiée lundi 6 mars par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Chargées depuis août 2020 de mesurer l’impact environnemental du numérique en France, les deux organismes avaient déjà permis de montrer que l’empreinte carbone générée par les biens et les services numériques en France en 2020 représentait 2,5 % de celle du pays, soit environ 17 millions de tonnes de CO2.
A l’avenir, cette facture environnementale pourrait exploser. "Il ressort de cette analyse que, si rien n’est fait pour la réduire, l’empreinte numérique doublerait presque d’ici à 2030 et pourrait même tripler à 2050", prévient l’Arcep. Elle représenterait ainsi plus de 49 millions de tonnes de CO2, soit le double des émissions du trafic aérien français en 2019. La consommation de métaux et minéraux, de son côté, ferait plus que doubler.
En cause notamment, les terminaux - principalement les téléviseurs - mais aussi les ordinateurs, les box Internet et les smartphones. S’ajoutent à cela les objets connectés dont l’impact est grandissant....
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08/03 - Redécoupage des régions : faut-il revenir sur la réforme Hollande de 2015 ?
Oui/ Il y a un échec de la construction de ces collectivités
Par Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin
Les deux lois de réorganisation territoriale adoptées en 2015 ont été faites dans la précipitation. Face à l’absence de réforme structurelle, François Hollande a dû "donner un gage à Bruxelles". Ces régions et des intercommunalités XXL ne fonctionnent pas, s’éloignent du citoyen et abîment la démocratie.
Alors que les autres pays d’Europe ont fait le choix d’une organisation décentralisée forte, cela se traduit dans les compétences des collectivités et les moyens dont elles disposent pour les exercer. En France, l’agrandissement de la taille des collectivités fait croire à une augmentation des moyens, alors qu’il n’en est rien.
L’échec de cette réforme est aujourd’hui évident. Echec démocratique, car nos concitoyens ne se reconnaissent pas dans ces mégaterritoires. Ils ne sont le reflet d’aucune réalité géographique, économique, sociale ou culturelle. Il est d’ailleurs impossible de nommer ces régions simplement. Pas de sentiment d’appartenance conduit à l’absence de participation démocratique et à l’indifférence politique.
Il y a ensuite un échec de la construction de ces collectivités. D’une part, les fusions de région n’ont permis aucune économie. Au contraire, les frais de déplacement et de communication ont explosé. D’autre part, les politiques construites sur des réalités différentes au sein d’une même grande région conduisent à des situations incompréhensibles : soit la politique est unique et les régions...
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08/03 - Marine Le Pen et l’Ukraine, un soutien de façade : ce que révèlent les votes RN
"Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour", disait le poète. En politique, le proverbe fonctionne aussi. Ici, pas d’amour, seulement des votes. "Le soutien moral, politique et matériel à l’Ukraine relève pour moi de l’évidence", déclare Jordan Bardella dans les colonnes de L’Opinion, le 22 février. A entendre le président du Rassemblement national, le parti d’extrême droite soutiendrait désormais pleinement la nation ukrainienne dans sa lutte contre l’agresseur russe. Terminé, le soutien mêlé d’admiration au régime de Vladimir Poutine. Oubliés, les deux prêts en provenance de Russie accordés au parti en 2014 (2 millions d’euros au microparti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec, et 9 millions d’une banque tchéco-russe pour le FN). Evanouis, les voyages d’élus dans le Donbass pour soutenir les séparatistes pro-russes…
Le protégé de Marine Le Pen se dit désormais "favorable à l’envoi de tout ce qui peut permettre à l’Ukraine de défendre sa souveraineté et de protéger ses frontières". La seule limite à son support serait selon lui "l’envoi d’avions, de chars d’assaut et plus largement de missiles de longue portée". Un soutien (presque) total donc, dans les limites du raisonnable pour ne pas précipiter l’Europe dans la guerre. Vraiment ? L’Express a passé en revue les différents votes du RN au Parlement européen - et donc ceux de Jordan Bardella - depuis le 24 février 2022, date du début de l’invasion russe. Dans les trois quarts des cas, le parti d’extrême droite vote contre ou s’abstient de voter les résolutions qui...
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08/03 - Droits des femmes : l’épopée féministe vue par L’Express
Avant que le réveil des sixties ne sonne, L’Express mettait à l’honneur dans les années 50 des figures féminines telles que Brigitte Bardot, Marilyn Monroe ou Audrey Hepburn. Elles incarnaient la beauté, la sensualité mais surtout et, déjà, un certain accomplissement socioprofessionnel.
Il faudra attendre août 1966 pour que le physique des femmes cesse d’être leur distinction majeure. Le magazine fait alors émerger une question (brûlante), celle de la légalisation de la pilule. C’est le thème à la une du numéro 790 : "Avant 1967 la pilule en France" : le journal dénonce alors "l’absurdité, la vétusté de la législation de 1920". Dans ce contexte, les Françaises observent leurs voisines européennes avoir accès à la contraception.En mettant la pilule à la une de son numéro du 8 août 1966, L'Express s'engage pour la légalisation de la contraception.
La France d’après-guerre, qui reste très patriarcale, ne peut qu'ouvrir les yeux sur les revendications féministes. A l'époque, des médias font le choix de mettre en avant les prémices de cette révolution. C'est le cas en particulier de L’Express, qui fait entendre des voix féminines. Cette Une sur la pilule marque un grand tournant dans les priorités du journal.
En 1972, la révolution féministe intrigue. Dans le numéro titré "Les femmes vues par les hommes", c'est pourtant Michèle Cotta qui signe l'article principal de ce numéro. Dans son enquête, elle explique : "les hommes n’ont pas encore peur des femmes", "ceux qui s’adapteraient le mieux à la situation (de la révolte...
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08/03 - PODCAST. Comment Google se retrouve face au spectre du "moment IBM"
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon analyse la guerre du "search" qui va changer nos usages d’internet, avec Frédéric Filloux, grand reporter spécialiste de la Tech à L’Express, et Christophe Tricot, expert en intelligence artificielle, fondateur de Laforge AI.
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L'équipe : Xavier Yvon (présentation et écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : Arte, France 2, TF1, TMC, The Verge, Google
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Jakub Porzycki / NurPhoto via AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Xavier Yvon : Je cherche un épisode de La Loupe qui date un peu et dont j’ai oublié le titre, je dois l’avouer. Si je rentre "Big Tech" et "deuxième semestre 2021" je devrais le retrouver... "Le Monstre de Facebook", non, "Cybergeddon", ce n'est pas ça... c’est celui-là : "Darwin chez les GAFAM", étagère D, quatrième rangée au fond, à droite.
Avec plus de 400 épisodes dans notre armoire à archives, il a bien fallu qu’on crée un index pour s’y retrouver. Donc un peu comme à la bibliothèque, ce catalogue nous donne l’emplacement exact de l’épisode qu’on cherche. Là, c’est donc étagère D. Cet épisode était consacré aux menaces pesant sur les géants de la Tech. Emmanuel Paquette, du service Economie, avait utilisé une expression qui va nous...
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08/03 - Macron et le travail : pour un vrai débat de société, on repassera
"Notre système politique me terrifie dans sa façon de rendre tout sectoriel." Ce cri du cœur, ce n’est ni un membre de l’opposition qui le pousse, ni un dangereux syndicaliste, mais le président d’une grande banque française. Ce dernier a été, comme tant d’autres, frappé par la façon dont le gouvernement et le président de la République ont abordé la réforme des retraites. Pas de débat ouvert à cette occasion sur le bien-être au travail, aucune réflexion sur les nouveaux défis écologiques, numériques auxquels sont confrontés les entreprises et les salariés, rien de rien concernant l’équilibre vie professionnelle-vie privée bousculé par l’avènement du télétravail, les carrières des femmes…
Non, ce qui agite Elisabeth Borne et Olivier Dussopt réside dans ces questions techniques : pourrons-nous réduire, grâce à cette réforme, notre déficit et lui faire ainsi avoisiner les 300 ou 400 millions ? Faut-il élargir aux avocats la majoration de 10 % de la pension pour les assurés à partir du troisième enfant ? Etc.
Le président a eu beau déclarer à Rungis, le 21 février : "Le vrai débat que l'on doit avoir, c'est un débat sur le travail", nous sommes tentés de lui rétorquer que cela ne tenait qu’à lui. Parmi ses proches, ils sont nombreux à regretter que la réforme des retraites ne s’inscrive pas dans un texte d’ampleur sur le travail. Le projet de loi sur l’emploi promis par Olivier Dussopt devrait être l’occasion d’une réflexion sur le sujet mais pourquoi diable avoir décorrélé les deux textes ? Pourquoi avoir évoqué les retraites...
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07/03 - Réforme des retraites : du Parlement aux sondages, un choc des légitimités inédit
Au début des années 1930, Antonio Gramsci, ancien secrétaire général du Parti communiste italien, théorise depuis les murs de sa prison ce qu’est une crise. Un "interrègne", un "clair-obscur" dans lequel "surgissent les monstres", dit-il dans un développement maintes fois cité ensuite. Or cette ambiguïté entre chien et loup s’applique parfaitement au contexte politique provoqué par la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Rarement un texte aura autant mis en balance les différentes légitimités qui peuvent prétendre dicter l’action publique. Laquelle doit dominer ? Ni grève générale, ni raz-de-marée populaire, ni projet incontestablement validé dans les urnes, les réponses envoyées par la société ne sont que des signaux faibles que chacun interprète selon ses préférences. Cette incapacité grandissante à se mettre d’accord sur des référentiels communs trouve sa traduction la plus caricaturale dans les écarts de comptage de manifestants entre la police et les syndicats. 700 000 à Paris ce mardi 7 mars selon la CGT, 81 000 selon la préfecture de police. Chacun vit dans sa réalité. Faute de rapport de forces clair, tout est embrouillé.
La mobilisation contre la retraite à 64 ans connaît une ampleur inédite, affirment les opposants au projet. Elle est en réalité comparable au mouvement contre la loi Woerth, en 2010, portant l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Et celle-ci a été votée puis est entrée en vigueur. 1,28 million de manifestants dans les rues, selon la police, c’est moins que le nombre de Français...
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07/03 - Les grèves, l’obstacle Mélenchon, les européennes… La Nupes à quitte ou double
Mais puisqu’il vous dit qu’il a eu raison ! Raison contre tous. Raison contre le reste de la gauche. Raison contre les syndicats. Raison contre certains des siens, aussi. La stratégie de "bordélisation" de ses insoumis à l’Assemblée nationale, la bacchanale d’amendements - la plupart signés des députés LFI - pour empêcher le vote final de la réforme des retraites dans l’hémicycle, son tweet torpillant les communistes qui a fâché tous les partenaires de la Nupes… Jean-Luc Mélenchon est convaincu d’avoir eu raison.
Lui saurait mieux que tous ceux-là, du haut de ses 22 % à la dernière élection présidentielle, jure son entourage. On serait presque tenté de lui donner le point : l’action des Insoumis dans l’hémicycle a un peu plus abîmé leur image auprès des Français, mais le texte de la réforme a quitté le palais Bourbon sans vote et, de fait, dépourvu de légitimité parlementaire.
Mais à quel prix Jean-Luc Mélenchon a-t-il bousculé la gauche, ces dernières semaines ? Il a fâché tout le monde, les syndicats en particulier qui, eux, retrouvent grâce aux yeux des Français et rassemblent des millions de personnes dans la rue depuis le début de l’année. Ce 7 mars, promis comme le D-Day d’une France "à l’arrêt", ne déroge pas à la règle : plus d’un million de personnes ont certainement battu le pavé de nouveau, et encore et toujours dans la France des sous-préfectures. Ironie de la situation, cette cohésion populaire où l’on retrouve salariés, fonctionnaires, étudiants, lycéens et autres composantes sociologiques censément acquises...
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07/03 - Réforme des retraites : quels sont les secteurs qui poursuivent la grève ce mercredi ?
Alors que le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué mardi 7 mars une "mobilisation historique" contre la réforme des retraites, faisant état de "20 %" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier qui avait réuni 1,27 million de participants selon les autorités, plusieurs secteurs ont déjà annoncé de nouvelles mobilisations ces prochains jours. L’Express fait le point sur les secteurs touchés.Les transports
La circulation sera de nouveau perturbée, mercredi 8 mars, à la SNCF comme à la RATP. Le trafic des TGV comme des TER, ainsi que les métros et les RER, seront touchés par la grève reconductible envisagée par les syndicats contre le projet de réforme des retraites. Dans le métro, hormis les lignes 1 et 14 (automatisées) et la 4 où le trafic sera normal, les autres lignes ne proposeront qu’entre un quart et la moitié du service habituel. Elles fermeront pour certaines plus tôt que d’habitude, même si elles seront généralement ouvertes aussi en dehors des heures de pointe, contrairement à la journée de mardi.
La RATP a toutefois annoncé une amélioration du trafic, notamment dans le RER et les bus. Le RER connaîtra ainsi un trafic plus régulier avec deux trains sur trois sur le A et un sur deux sur le B. Bus et tramways rouleront quasiment normalement.
La RATP s’avance aussi sur la journée du jeudi 9 mars et prévoit une nouvelle amélioration du trafic avec un métro qui ne serait plus que "perturbé", un RER A roulant quasiment normalement comme les autobus et tramways, mais un...
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07/03 - Tournée africaine de Macron, contestation dans l’armée en Israël... Le tour de l’actu mondiale
ÉTATS-UNIS
Ron DeSantis dans les starting-blocks
Après la publication de son livre en février (Le Courage d’être libre : le plan de la Floride pour la renaissance des Etats-Unis, non traduit), le gouverneur de Floride Ron DeSantis s’est lancé dans sa précampagne pour la présidentielle 2024 avec une tournée, du 3 au 6 mars, dans les deux Etats américains les plus peuplés : le Texas et la Californie. "Selon les sondages, le Floridien est le plus redoutable adversaire de Donald Trump, lequel a entrepris sa troisième campagne pour la Maison-Blanche", remarque The Washington Post à propos du gouverneur, encore méconnu au-delà des frontières de son propre Etat. L’intéressé ne s’est toutefois pas encore déclaré candidat officiellement.
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Fin de tournée mitigée pour Macron
Après le Gabon, l’Angola et le Congo, le président français a achevé son tour express d’Afrique centrale en République démocratique du Congo (RDC), pays déchiré par un conflit à l’est, où la rébellion du groupe M23 fait des ravages. Attendu sur ce sujet, Emmanuel Macron n’a pas explicitement dénoncé le Rwanda, accusé de soutenir les miliciens du M23. "Le président français est resté flou, déplore le site congolais Politico. Contrairement aux attentes de Kinshasa, Macron n’a pas condamné Kigali, corroborant ainsi la thèse d’un soutien présumé français au régime de Paul Kagame."
ISRAËL
La contestation touche l’armée
Depuis son arrivée au pouvoir, en début d’année, le gouvernement de Benyamin Netanyahou voit des centaines de...
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07/03 - Violences contre les femmes : qui sont les individus sanctionnés par l’UE ?
L’Union européenne a adopté, ce mardi 7 mars, des sanctions contre des individus et entités responsables de violences sexuelles et de violations des droits des femmes dans six pays dont l’Afghanistan, l’Iran et la Russie, une démarche inédite et symbolique à la veille du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. "En imposant ces sanctions, nous envoyons un message clair aux coupables : que leurs crimes ne resteront pas impunis", a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. "Ces crimes horribles et inhumains ont des conséquences. C’est aussi un message aux victimes : l’UE vous soutiendra, où que vous soyez dans le monde".
Parmi les personnes sanctionnées par des gels d’avoirs et une interdiction d’entrée dans l’UE figurent deux responsables talibans : le ministre de l’Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, et le ministre de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice, Mohammad Khalid Hanafi. "Depuis leur prise de fonction, les talibans ont publié des décrets interdisant aux femmes de fréquenter l’enseignement supérieur dans l’ensemble du pays. Ces décrets privent les femmes de leur droit à l’éducation ainsi que de l’égalité d’accès à l’éducation, en violation du principe de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes", pointe l’UE concernant le premier, tandis que le second est visé pour ses "décrets limitant la liberté et la dignité des femmes et des filles dans l’ensemble du pays".
Plusieurs responsables russes sont également dans cette liste. A...
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07/03 - Facebook, émoji qui pleure de rire... Bienvenue dans le Web des ringards
Un visage hilare avec des larmes aux coins des yeux. Ce banal émoji est le signe de reconnaissance d’une société secrète. Celle des plus jeunes pour qui ce petit visage jaune est devenu le comble du ringard et qui mourraient plutôt que de l’inclure à une conversation. De l’autre, les baby-boomers, la génération X et la frange la plus âgée des millennials qui l’utilisent depuis des années en toute innocence. Et découvrent aujourd’hui, furieux, que ce petit visage clame qu’ils ne sont plus jeunes ni branchés. La pilule est dure à avaler pour les millennials car ils ont façonné le Web qu’on connaît aujourd’hui. C’est la génération qui a fait émerger Facebook, royaume sélect qu’au début on ne pouvait pénétrer que sur invitation d’un membre. Ils y ont posté leurs plus compromettantes photos de soirée et s’en sont servi pour envoyer des signaux romantiques, en basculant leur statut de "célibataire" à "en couple" ou de "en couple" à "c’est compliqué".
Ils ont inondé le réseau de messages débiles informant leurs amis (qui n’en demandaient pas tant) de leurs moindres faits et gestes : "En train d’écouter de la musique", "se repose" ou "mange des Chocapic". Et bien sûr, ils se sont servis de Facebook pour rendre leurs amis jaloux. "2012 était une grande année pour moi. J’ai quitté un emploi merveilleux à NBC pour revenir à Chicago. J’ai commencé à sortir avec l’ange de ma vie, Jaime H. J’ai démarré le yoga […] j’ai écrit un album […] j’ai traîné avec Owen Wilson et travaillé avec Will Ferrell sur un projet génial. J’ai vraiment...
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07/03 - Japon : Yusuke Narita, l’homme qui veut "tuer les vieux"
Avec ses lunettes à verres rond et carré et ses sweats à capuche, on ne prend pas Yusuke Narita d’emblée au sérieux, surtout quand il clame haut et fort qu’il a trouvé le moyen de régler le problème du vieillissement accéléré au Japon, mais aussi les coûts prohibitifs de retraite et de Sécurité sociale : "La seule solution est assez claire, déclarait-il fin 2021 lors d’une émission sur le site Abema : le suicide de masse des vieux !" Depuis, ce professeur assistant à la prestigieuse université américaine de Yale, qui travaille sur des algorithmes dédiés à l’éducation et la santé, persiste : "L’obligation de l’euthanasie, dit-il, fera débat dans un avenir proche." Ses saillies lui ont assuré une certaine notoriété, notamment auprès des jeunes, dans un pays qui consacre le tiers de son budget aux dépenses de santé. Son compte Twitter cumule plus de 580 000 abonnés. "Les choses que l’on vous dit de ne pas dire sont généralement vraies", clame-t-il.Appels au suicide
Depuis le début de l’année, ses propos attirent l’attention des grands médias comme des critiques. Dans le très sérieux hebdomadaire Diamond, le journaliste Masaki Kubota juge "irréfléchis" ses appels au suicide et en appelle à sa responsabilité de chercheur. "C’est parce que des intellectuels faisant autorité ont affirmé que c’était bon pour l’avenir du Japon que la législation de 1948 prévoyant la stérilisation des personnes handicapées est passée", rappelle Kubota, au sujet d’un texte marqué par les théories eugénistes qui a fait des milliers de victimes. Dans...
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07/03 - Voyages offerts par le Qatar : le nouveau scandale qui secoue la Commission européenne
Après le Parlement européen, le Qatargate va-t-il ébranler la Commission européenne ? La question se pose après la révélation, la semaine dernière, de voyages offerts par le Qatar à un haut fonctionnaire de l’exécutif européen, Henrik Hololei. Selon Politico, le directeur général de l’unité transport de la Commission, Henrik Hololei, a voyagé gratuitement sur Qatar Airways à neuf reprises entre 2015 et 2021, pendant que son équipe était étroitement impliquée dans la négociation d’un accord de transport aérien entre l’UE et le Qatar.
Cet accord n’est pas négligeable. Le Qatar est le 15e marché hors UE dans le domaine de l’aviation, avec 6,3 millions de passagers. L’accord entend garantir une "concurrence loyale", mais également la transparence financière, une attention aux questions sociales et aux normes environnementales en matière de services aériens entre les deux parties pour les liaisons aériennes entre l’UE et l’Asie.
Ce timing a donc interpellé la médiatrice européenne, Emily O’Reilly, chargée d’enquêter sur les cas de mauvaise administration au sein de l’Union. Dans une lettre à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, rendue publique lundi, elle souligne que de tels voyages d’affaires sont particulièrement scrutés après les soupçons de corruption qui pèsent sur des eurodéputés liés au Qatar. "J’ai déjà noté, dans ma correspondance avec le Parlement européen, qu’un tel scandale est un cadeau pour ceux qui souhaitent porter atteinte ou dénigrer l’ensemble de l’UE", a-t-elle souligné.Possible conflit...
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07/03 - Donald Trump : pourquoi il est impossible de s’en débarrasser
Lui président, la guerre en Ukraine serait déjà terminée ! C’est du moins ce qu’affirme Donald Trump. C’était le 4 mars à Washington, lors du Conservative Political Action Conference, la convention des conservateurs snobée par Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride et rival potentiel républicain à la présidentielle de 2024.
"Avec moi, l’affaire serait réglée en moins de vingt-quatre heures", jure alors le fanfaron. Par quel miracle ? Mystère. "Je ne le dirai pas, car sinon je perdrai l’occasion d’y parvenir", minaude-t-il enfin. Comme à l’accoutumée, l’ancien promoteur immobilier ne recule devant aucune énormité. Depuis cinquante ans, c’est même le secret de sa réussite. Au fil de sa carrière, il a davantage fait le buzz que des affaires ou de la politique.
Selon certains psys, c’est sa psychologie qui l’exige. L’important est de satisfaire son narcissisme écrasant pour s’assurer que les autres le regardent. Faire du bruit et galvaniser l’électorat MAGA (Make America Great Again) le rend aussi incontournable. Aujourd’hui, c’est devenu son "assurance-vie". Ainsi, il espère neutraliser les procédures judiciaires qui le visent – pour détournement de documents à la Maison-Blanche, ingérence dans le dépouillement du scrutin en Géorgie, incitation à l’insurrection du Capitole et fraudes au sein de la Trump Organization.
Si l’une d’elles venait à se concrétiser, il provoquera un buzz encore plus énorme, criera au complot, perturbera le débat, affaiblira la vie démocratique. De quoi faire réfléchir la justice avant...
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07/03 - Classement des meilleures ventes de livres : les académiciens au pas
Dur, dur… Il ne suffit plus d’écrire de bons livres et d’avoir une belle notoriété pour figurer dans notre palmarès. Ainsi des académiciens ou (et) anciens Prix Goncourt publiés en janvier, dont les chiffres de vente sont plus que modestes. 3 000 exemplaires pour Le Trio des Ardents de Patrick Grainville, académicien français et Goncourt 1976 ; 1 000 pour l’essai sur la littérature russe de son collègue du quai Conti Dominique Fernandez, Goncourt 1982 ; 3 000 pour Petit traité sur le racisme en Amérique de l’Immortel Dany Laferrière ; 7 500 pour L’Ancien Calendrier d’un amour de l’homme en vert Andreï Makine (lauréat 1995) ; 3 500 pour Le Nageur de Bizerte du président de l’académie Goncourt Didier Decoin (lauréat 1977) ; 6 000 pour l’essai de successologie de Lydie Salvayre (lauréate 2014)… Bon, il y a des contre-exemples tels que Pierre Lemaitre, Daniel Pennac, J. M. G. Le Clézio (21e), Erik Orsenna (23e)… N’empêche, le constat est rude. Que faire ? Se reconvertir dans la romance ?
17. La Petite-filleLa Petite-fille Par Bernhard Schlink
A 78 ans, l’écrivain et ex-professeur allemand de droit public, auteur du best-seller mondial Le Liseur, continue de ravir ses lecteurs français. Notamment avec cette histoire émouvante d’un libraire qui apprend à la mort de sa femme, transfuge de la RDA en 1965, que celle-ci avait laissé un bébé de l’autre côté du Mur. Parti à sa recherche, il découvre une famille néonazie et complotiste, d’où il tente d’extraire "sa" petite-fille d’adoption.
1. Connaissance illimitée
Par...
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07/03 - Rémunération des enseignants : pourquoi ça coince entre les syndicats et le gouvernement
Lors de la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait assuré aux enseignants une augmentation de leur salaire. Face au décrochage de leur rémunération depuis plusieurs dizaines d’années, "aucun enseignant ne débutera sa carrière sous 2 000 euros nets", avait-il promis. A cette revalorisation générale des salaires, dite "inconditionnelle", le chef d’Etat, alors candidat, précisait aussi l’idée d’établir un "pacte pour les enseignants" qui leur permettra, sur une base volontaire, de "s’engager […] dans des missions supplémentaires", telles que le suivi individualisé, des tâches d’encadrement ou "des actions qui ont du sens", et qui seront "rémunérées".
Neuf mois après les élections, les négociations autour d’une hausse de la rémunération des enseignants ont bien débuté, mais les discussions autour de la partie "pacte" coincent. Autrement dit, les syndicats rechignent à l’idée d’établir des hausses de salaires inhérentes à une multiplication de nouvelles tâches."Un alourdissement de la charge de travail"
Ce lundi, avait lieu la deuxième réunion sur la partie "pacte", qui prévoit donc de nouvelles missions pour les enseignants. Mais, après une heure de réunion, les syndicats enseignants ont quitté la table des négociations, dénonçant "un alourdissement de la charge de travail". "Les organisations FSU, Unsa Education, SGEN-CFDT, Snalc et Sud Education ont quitté aujourd’hui (lundi) la réunion consacrée au pacte", écrit l’intersyndicale dans un communiqué commun. Les syndicats disent exiger "une revalorisation...
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07/03 - Réforme des retraites : 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions d’après la CGT
Ce mardi 7 mars a marqué le sixième jour de la mobilisation contre la réforme des retraites, qui a réuni 1,28 million de manifestants selon un comptage réalisé par le ministère de l’Intérieur et 3,5 millions selon la CGT, soit davantage que le record du 31 janvier. Les syndicats ont salué une "mobilisation historique", appelant le gouvernement à ne pas y "rester sourd". Partout sur le territoire, les cortèges étaient très fournis.
A quelques jours d’une probable adoption de la réforme au Sénat, les principaux syndicats d’opposition maintiennent la pression. La SNCF et la RATP ont ainsi prévu une circulation perturbée ce mercredi, tandis que le secrétaire général de la CGT des électriciens et gaziers, Sébastien Ménesplier, a promis "une semaine noire dans l’énergie".Une "mobilisation historique", "mieux que le 31 janvier"
Au départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué une "mobilisation historique", "mieux que le 31 janvier", son homologue de la CGT Philippe Martinez assurant à ses côtés que "ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit". A Paris, 81 000 manifestants étaient présents ce mardi, selon les chiffres de la préfecture de police en fin de journée. La CGT, elle, en a comptabilisé 700 000.La mobilisation tutoie les records en province
La sixième journée de manifestation contre la réforme des retraites a été marquée par une nette reprise de la mobilisation en province, avec des chiffres proches voire supérieurs aux niveaux du 31...
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07/03 - Turquie : Kiliçdaroglu, l’homme qui rêve de tourner la page Erdogan
Finalement, ce sera bien lui. Après trois jours de chaos au sein de l’opposition turque, Kemal Kiliçdaroglu a été choisi pour mener la bataille présidentielle du 14 mai contre Recep Tayyip Erdogan. Lundi soir, le leader du CHP, le principal parti d’opposition, a fini par convaincre les nationalistes du Bon Parti de ne pas faire exploser l’alliance "Tout sauf Erdogan" : pour la première fois depuis vingt ans, le reis aura tous ses opposants unis contre lui.
Consensuel, voire franchement terne, le doyen Kiliçdaroglu était devancé dans les sondages par le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, et celui d’Ankara, Mansur Yavas. "Mais peu importe le nom du candidat en réalité, tout le monde peut incarner l’opposition à ce stade, estime Ardavan Amir-Aslani, auteur de La Turquie, un nouveau califat ? (ed. de l’Archipel). Les citoyens hostiles à Erdogan le sont tellement qu’ils voteraient pour toute personne face à lui." En 2019, cette stratégie de l’alliance avait permis à l’opposition de remporter les trois plus grandes villes de Turquie : Ankara, Izmir et le joyaux Istanbul.Un projet sérieux, mais peu séduisant
A 74 ans, Kiliçdaroglu peut se prévaloir de son profil rassurant, qui pourrait notamment rallier les Kurdes - environ 20 % des électeurs - à la cause de l’opposition. Ancien haut fonctionnaire issu de la minorité alévie, il incarne le projet de la "Table des six", qui réunit six grands partis sous une même candidature, sérieuse, travaillée mais forcément bien plus lisse que le tempétueux Erdogan....
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07/03 - Ukraine : la Russie maintient son objectif de prendre Bakhmout
La Russie a affirmé, mardi 7 mars, qu’elle combattrait jusqu’à la prise de Bakhmout, épicentre de combats particulièrement meurtriers depuis des mois dans l’Est ukrainien, jugeant la ville cruciale pour la suite de son offensive malgré la défense acharnée des Ukrainiens. La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, récusant les spéculations sur un retrait tactique, a ordonné d’envoyer des renforts dans cette ville pratiquement détruite, malgré les récentes avancées russes et la menace d’encerclement.
Les Ukrainiens comptent résister pour user encore davantage les forces offensives russes en prévision d’une contre-offensive qu’ils lanceront avec les armements lourds et les blindés modernes promis par les Occidentaux.
Comme en écho, la Pologne a annoncé ce mardi qu’elle livrerait dès cette semaine dix de ses chars de combat Leopard 2 de fabrication allemande, au maniement desquels des soldats ukrainiens ont été formés.Plus de 20 arrestations après le sabotage présumé d’un avion militaire russe en Biélorussie
Plus de 20 personnes ont été arrêtées en Biélorussie en lien avec le sabotage présumé d’un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé mardi le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko. Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et "plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire biélorusse" ont été arrêtés à ce jour, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par l’agence de presse...
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07/03 - Méfiez-vous du chauvinisme linguistique !
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S’il est des génies injustement oubliés par l’Histoire, il est aussi des imposteurs que la postérité a curieusement choyés. Voyez Antoine de Rivarol, l’une des références le plus souvent citées à propos de la langue française. Quelle fut sa théorie ? "Ce qui n’est pas clair n’est pas français". Une phrase extraite d’un texte qu’il écrivit en 1784 à l’occasion d’un concours à l’intitulé explicite : "Qu’est-ce qui a rendu la langue française universelle ?". Le seul problème ? Le bon Rivarol avait tout faux et, s’il a démontré une seule chose, c’est que le chauvinisme linguistique est un travers répandu. On passe bien souvent d’une vérité incontestable - "L’autre ne parle pas comme moi" - à l’établissement d’une hiérarchie - "Ma langue est la meilleure". Dans un ouvrage remarquable (qui traite de bien d’autres sujets, tout aussi passionnants), le linguiste Michel Launey en apporte la démonstration (1).
Reprenons le "raisonnement" du pseudo-comte (car le bougre mentait aussi sur son appartenance à la noblesse). Selon Rivarol, c’est l’ordre "sujet-verbe-complément" de la phrase française qui aurait rendu notre langue "universelle". Prenons un exemple tout bête (c’est le cas de le dire) avec "Le chat mange la souris". "Le Français, expose-t-il, nomme d’abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est action et enfin l’objet de cette action". Et de poursuivre : "La phrase française est ainsi 'directe et claire' et 'en harmonie avec le...
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07/03 - Violences conjugales, protections périodiques… Ce qu’il faut retenir des annonces de Borne
Vingt-six femmes ont été tuées sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon dans le pays depuis le début de l’année. En seulement deux jours la semaine dernière, trois féminicides ont été rapportés en Gironde, dans la Somme et en Seine-et-Marne. Deux de ces femmes avaient porté plainte contre leur conjoint violent. Face à l’urgence de la situation, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé, lundi 7 mars, la mise en place de "pôles spécialisés" dans les violences conjugales au sein des tribunaux, afin de "répondre en proximité" aux difficultés des femmes victimes.
"On va mettre en place des pôles spécialisés dans chaque tribunal pour pouvoir mieux traiter ces violences conjugales, pour pouvoir aussi répondre globalement aux difficultés que rencontrent les femmes victimes de violences", a expliqué Elisabeth Borne sur France 5.
27 féminicides depuis le début de l’année, c’est insupportable. ➖Pour éloigner un conjoint violent, nous mettons en place une ordonnance de protection immédiate. ➖Pour accompagner les victimes, nous dotons les juridictions d’un pôle spécialisé. pic.twitter.com/j5n4CemEEn— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) March 6, 2023Une "réponse complète" pour les victimes
Les pôles ne seront pas des juridictions spécialisées, a précisé Elisabeth Borne, qui a reçu les premières conclusions d’une mission parlementaire dont les travaux définitifs sont attendus fin mars. Quelque 200 pôles seront créés au sein des 164 tribunaux judiciaires et 36 cours d’appel, a précisé Matignon à l’Agence France Presse....
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07/03 - Pyramide de Khéops : "Ce corridor permettait sans doute à un homme de tenir debout"
Quarante-cinq siècles après sa construction, la plus majestueuse des pyramides, celle du roi Khéops, n’a toujours pas livré tous ses secrets, notamment l’emplacement de la tombe du souverain de la IVᵉ dynastie de l’Ancien empire. Depuis octobre 2015 a débuté la mission ScanPyramids qui vise à réaliser une sorte de radiographie géante, c’est-à-dire par une méthode non invasive, de la dernière des Sept merveilles du monde.
Pour la première fois, les chercheurs ont réussi grâce aux nouvelles technologies à faire pénétrer un œil à l’intérieur d’un couloir qui n’avait jamais été visité depuis 4 500 ans. Pour Zahi Hawass, l’emblématique archéologue égyptien, il n’y a plus de doute désormais. Ce corridor protège "quelque chose. A mon avis, c’est la chambre funéraire du Roi Khéops", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse sensationnelle dont il a le secret… Ces travaux qui viennent de faire l’objet de deux publications dans les prestigieuses revues Nature et NDT & E (Non destructive Testing and Evaluation) relancent l’une des plus grandes énigmes de l’Egypte pharaonique. Explications avec Mehdi Tayoubi, le codirecteur du projet ScanPyramids.
L’Express : Depuis ses débuts, le projet ScanPyramids a permis de réaliser plusieurs découvertes majeures dont le corridor qui vient de donner lieu à deux publications scientifiques. Qu’apportent-elles de nouveau ?
Mehdi Tayoubi : D’abord une photo qui nous ramène 4 500 ans en arrière, au moment de la construction de la pyramide de Khéops puisque les scientifiques, sous l’autorité...
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07/03 - Réussir son management : imaginez-vous à la tête d’une équipe de rugby
Planqué derrière ses écrans, il échafaude des plans. Son N+1 lui a promis un nouveau poste, à condition que le N+2 change de grade et qu’il recrute des N-1 à des salaires qui n’explosent pas le budget. Sa dernière formation lui a donné une certification et il a travaillé son entretien annuel. Mais il ne faut pas que sa voisine de bureau, en concurrence frontale, remporte le combat car fragile est sa construction ascensionnelle. Avec ses dents qui rayent le parquet et son petit air triomphant, la rivale le menace. Ce poste, on le mérite. On a tout donné pour lui, oubliant même famille et amis. Damned, cela n’a pas suffi. Elle a pris la corde dans le dernier virage et décroché le graal. Difficile de s’en remettre. En réalité, c’est une claque à l’orgueil, rien de plus. Et si le manager avait pensé collectif ? "Jean, Pierre, Paul et compagnie. C’était leur seule litanie. Leur Credo, leur Confiteor Aux copains d’abord". A Oslo, bien loin de Sète tant aimé par Brassens, Grégory Malherbe est PDG de Noratel, une entreprise bientôt centenaire qui fabrique des transformateurs électriques. Il a également fait de l’équipe son Credo et comme au rugby, se dit "au service" du collectif pour réussir le match.Les leçons de la Scandinavie
La réussite commence par un équilibre vie privée/vie professionnelle. "En Norvège, en tant qu’individu, c’est d’abord ma vie qui compte. C’est ce qui va dicter mes priorités même si bien évidemment le travail est important ", indique ce patron de 3 000 salariés dans le monde et d’une...
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07/03 - Les prix flambent, les frigos se vident : les Français face à la spirale inflationniste
Alors que les négociations entre distributeurs et industriels de l’agroalimentaire viennent de se terminer, annonçant un printemps très chaud sur les étiquettes, les Français ont déjà ajusté leurs dépenses. Non seulement ils se ruent sur les marques de distributeurs et les premiers prix au détriment des grandes marques, mais ils achètent moins. Selon l’Insee, les achats de produits alimentaires affichent une chute de près de 9 % sur un an à la fin de 2022. Un plongeon historique alors que dans le même temps l’inflation a de nouveau accéléré en février en France, de 6,2 % sur un an, après 6 % en janvier, tirée en majorité par un bon des prix dans l’alimentation de 14,5 %, selon la première estimation de l’Insee publiée mardi dernier.
Tandis que les banques alimentaires et les associations font face à un afflux de demandes, le gouvernement semble pour l’heure avoir abandonné l’idée de créer un chèque alimentaire réservé aux plus démunis. Préférant mettre la pression sur les marges de la grande distribution.
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07/03 - PODCAST. Retraites : les mobilisations passées sont-elles un exemple à suivre pour faire échouer la réforme ?
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon se demande quelle est la "bonne recette" pour gagner la bataille de la rue, en replongeant dans les mouvements sociaux du passé, avec Etienne Girard, chef du service société de L’Express et Paul Chaulet, journaliste au service politique.
Ecoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.
L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Charlotte Baris (écriture), Mathias Penguilly (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : France 3, France Info, France Inter, INA, Le Parisien, Public Sénat
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Zakaria Abdelkafi/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Ça y est, nous sommes le 7 mars. Vous entendez parler de cette date depuis des semaines, elle est entourée en rouge dans le calendrier des syndicats. C’est le jour où ils espèrent faire basculer la mobilisation contre la réforme des retraites.
Depuis le début, à La Loupe, on tente de vous apporter des réponses aux questions que pose ce débat : y avait-il d’autres voies que le recul de l’âge légal de départ ? Pourquoi le gouvernement passe-t-il par un texte budgétaire ? Pourquoi le chahut est-il du côté des députés et le calme du côté des syndicats ?
Alors que pour le moment rien n’a fait reculer le gouvernement, aujourd’hui, c’est le bon jour pour explorer la question à...
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07/03 - Réforme des retraites : Macron et le rendez-vous du 16 mars
Les plus anciens s’en souviennent : c’est un 16 mars qu’est née la première cohabitation de l’histoire de la Ve République. En 1986, les élections législatives, un seul tour à la proportionnelle, envoient à l’Assemblée nationale une majorité de droite hostile au président de la République, qui s’appelle alors François Mitterrand. La France politique se fracturait comme jamais.
Les fractures d’aujourd’hui sont d’une tout autre ampleur et si le jeudi 16 mars 2023 est une date qu’Emmanuel Macron a cochée sur son agenda, il y a ajouté moult points d’interrogation. Le 16 mars, on pourrait croire que c’est presque demain – sauf qu’entre-temps, il y a la journée noire du 7 mars, et ses éventuelles répliques. Dans un monde idéal à la sauce Macron – auquel la France de 2023 ne ressemble pas du tout - le Parlement devrait avoir dénoué la situation : à l’issue du débat au Sénat, la commission mixte paritaire devrait s’être prononcée sur le projet de loi réformant les retraites et un vote solennel à l’Assemblée – enfin un vote – devrait avoir eu lieu le 15 mars, à moins qu’un recours à l’article 49-3 ne vienne compliquer encore la donne.
Il fut un temps où l’on disait que cette réforme apporterait à Emmanuel Macron une victoire politique sur laquelle il pourrait bâtir la suite de son quinquennat. A ce jour on voit plus ce que ce texte coûte que ce qu’il apporte. Triple fardeau, selon Bernard Sananès, le président de l’institut Elabe, qui constate dans L’Opinion : "Cela tourne définitivement la page du 'en même temps' et installe le...
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06/03 - Climat : faut-il s’inquiéter du retour d’El Niño ?
Nos étés et nos hivers vont-ils subir un coup de chaud supplémentaire en 2023 et 2024 ? La question agite le petit monde des climatologues. Des deux phénomènes climatiques majeurs qui influencent les températures à l’échelle du globe, La Niña est celui qui a tendance à refroidir la planète. Or il perd en puissance après trois années d’activité, a prévenu début mars l’Organisation météorologique mondiale (OMM), et devrait laisser la place à son équivalent "chaud", El Niño.
La date précise de son retour fait encore débat. Selon l’OMM, il existerait un peu plus d’une chance sur deux d’en voir les effets entre juin et août prochain. "Nous sommes dans une période où il est très difficile de prévoir son évolution. Il est possible qu’il revienne après l’été, mais je n’en mettrai pas ma main à couper pour l’instant", indique Jérôme Vialard, directeur de recherche à l’Institut de recherche et développement (IRD).
En dépit de ces imprécisions, la réapparition prochaine du phénomène ne fait aucun doute. "C’est un cycle naturel avec toujours la même saisonnalité : on passe de La Niña à El Niño, puis à La Niña, etc. Les conditions neutres entre les deux peuvent durer quelques mois", détaille Paloma Trascasa Castro, doctorante en sciences du climat (Centre de supercalcul de Barcelone et université de Leeds).
Le suivi réalisé par l’OMM, même incertain, a son importance pour les pays les plus sensibles à ces oscillations climatiques. Car El Niño, qui dure entre 9 et 12 mois et se caractérise par le réchauffement des eaux superficielles du...
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06/03 - Chine : soldats, têtes nucléaires... Trois chiffres sur le budget militaire de Pékin
Plus grande du monde en termes d’effectifs et deuxième en termes de budget, l’armée chinoise verra son montant progresser de 7,2 % en 2023, a annoncé dimanche 5 février le Premier ministre Li Keqiang, ce qui lui permettra de poursuivre sa modernisation. "Les forces armées doivent intensifier leur entraînement dans tous les domaines", a déclaré le numéro 2 de l’appareil communiste, tout en dévoilant un objectif de croissance annuelle du PIB de 5 % parmi les plus faibles depuis des décennies, à l’orée de la session annuelle de l’Assemblée Nationale du Peuple. Voici trois chiffres qui permettent d’appréhender la puissance de l’armée chinoise.1 553,7 milliards de yuans
C’est ce que Pékin prévoit de dépenser pour sa défense, soit l’équivalent de 225 milliards de dollars. Le budget, bien qu’important, reste environ trois fois inférieur à celui de Washington. Même si un flou entoure ce chiffre, car aucun détail n’est apporté, sa hausse chaque année suscite la méfiance des pays voisins de la Chine ayant des contentieux territoriaux avec elle. C’est notamment le cas de l’Inde - des escarmouches éclatent parfois le long de leur frontière contestée dans l’Himalaya -, du Japon - pour le contrôle des îles Diaoyu/Senkaku -, ou encore des Philippines où des incidents surviennent régulièrement autour de la souveraineté d’îles en mer de Chine méridionale.2 035 000
C’est le nombre de femmes et d’hommes qui composent l’armée chinoise, d’après le centre de réflexion britannique International Institute for Strategic Studies (IISS). Ces...
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06/03 - Pourquoi le capitalisme est la réponse à la pauvreté et à la famine, par Rainer Zitelmann
Avant l’émergence du capitalisme, la majorité de la population mondiale était engluée dans une extrême pauvreté. En 1820, environ 90 % de la population mondiale vivait dans la pauvreté absolue. Aujourd’hui, moins de 10 %. Fait plus remarquable : au cours des dernières décennies, le recul de la pauvreté s’est accéléré à un rythme comme jamais au cours de n’importe quelle autre période antérieure de l’histoire de l’humanité. En 1981, le taux de pauvreté absolue était de 42,7 % ; en 2000, il était tombé à 27,8 %, et en 2021, il était inférieur à 10 %.
C’est cette tendance, persistante depuis des décennies, qui est essentielle. Certes, la pauvreté a de nouveau augmenté ces deux dernières années. Mais c’est en grande partie le résultat de la pandémie mondiale de Covid-19, qui a exacerbé la situation dans des pays où elle était déjà relativement élevée.
Pour comprendre la question de la pauvreté, nous devons nous pencher sur l’Histoire. De nombreuses personnes pensent que le capitalisme est la cause première de la pauvreté et de la famine dans le monde. Elles se font une image totalement irréaliste de l’ère précapitaliste, façonnée par des ouvrages classiques, dont celui de Friedrich Engels (1820-1895), La Situation de la classe laborieuse en Angleterre. Engels y dénonce dans les termes les plus drastiques les conditions de travail du capitalisme primitif et brosse un tableau idyllique des travailleurs domestiques avant que le travail mécanique et le capitalisme ne viennent détruire leur beau mode de vie : "Les ouvriers végétaient...
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06/03 - Iran : le poison de la vengeance contre les femmes
L’Iran se talibanise-t-il ? Des nombreux reproches que l’on pouvait adresser à la République islamique, celui d’empêcher les filles d’accéder à l’éducation n’y figurait pourtant pas. L’avènement du régime des mollahs en Iran avait eu pour effet paradoxal de mettre sur le chemin de l’école beaucoup de jeunes filles issues de familles traditionalistes et religieuses, leurs parents étant rassurés par l’islamisation de l’enseignement. En Iran, 60 % des diplômés de l’enseignement supérieur sont des femmes. "Malgré les lois misogynes, la femme restait au centre de la société iranienne", assure la sémiologue Assal Bagheri.
Mais voilà que les jeunes filles risquent désormais leur vie en allant à l’école, comme en témoignent les centaines de cas d’empoisonnement au gaz au cœur des établissements depuis une dizaine de jours. Comme le résume l’écrivaine Négar Djavadi, "cela fait plus de quarante ans que le régime s’attaque au corps des femmes, ce corps qui attire, qui éveille la tentation, qui est essentiellement sexualisé, à travers divers interdits, négligeant peut-être leur capacité à penser, à réfléchir, à protester, à s’organiser, à interpeller le monde". Après six mois de contestation et d’actes de désobéissance civile à la suite de la mort de la jeune Mahsa Amini, "ces attaques donnent l’impression que ce n’est plus la femme tentatrice que le régime veut maîtriser, mais celle qui s’oppose".
Même si le guide suprême Ali Khamenei est finalement sorti de son silence pour qualifier ces attaques de "crime impardonnable", difficile de...
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06/03 - L’entreprise à suivre : Nel en passe d’électrolyser le secteur de l’hydrogène
La valeur de demain est réalisée en partenariat avec Zonebourse.com
Le norvégien est l’un des groupes cotés en Bourse les plus avancés dans les électrolyseurs qui permettent de produire de l’hydrogène avec de l’eau. Pour bien comprendre de quoi il retourne, il faut rappeler qu’actuellement, l’hydrogène est produit à 99 % à partir d’énergies fossiles. Ce gaz est largement utilisé dans l’industrie, par exemple pour produire de l’ammoniac, du méthanol ou purifier le carburant. Mais on sait créer de l’hydrogène autrement. L’enjeu consiste à faire évoluer les technologies pour que la production repose sur les énergies renouvelables, rendant le cycle bien plus vertueux qu’il ne l’est actuellement. En parallèle, il se trouve que l’hydrogène peut servir de base à la propulsion, terrestre ou maritime par exemple, par l’entremise d’une pile à combustible.
Sur cette base théorique, on peut donc parer l’hydrogène "vert" de nombreuses vertus. Si l’on est capable de le produire avec des énergies plus propres, de disposer des débouchés adéquats et dans des conditions économiques satisfaisantes. Sur ce dernier point, l’électrolyse de l’eau coûte au moins trois fois plus cher que les systèmes de vaporeformage au gaz naturel, et même souvent davantage. Par conséquent, comme l’humanité ne sait pas encore bien mettre une étiquette de prix aux désordres climatiques, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau est un secteur encore en chantier, réservé à des projets pilotes ou émergents et à des donneurs d’ordres qui ont pris le parti...
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06/03 - Retraites : le système par répartition n’est pas écologiquement soutenable, par Antoine Buéno
Des chercheurs et représentants d’ONG environnementales viennent de publier une tribune expliquant qu’au nom du combat écologique, ils s’opposent à la réforme des retraites. Car "travailler plus, c’est produire plus, c’est polluer plus". Ils refusent cependant d’aller au bout de leur logique en tirant la seule conclusion qui s’impose, à savoir que c’est le système par répartition lui-même qui est écocide. Sans le dire, les solutions qu’ils préconisent le remettent d’ailleurs fondamentalement en cause. Malheureusement comme toujours dans une optique décroissantiste et non de développement durable.
La tribune en question fait écho à une chronique du journaliste du Monde Rémi Barroux intitulée "Le climat, un angle mort de la réforme des retraites". Son auteur s’y étonnait et regrettait que le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites de septembre 2022, sur lequel s’appuie la réforme actuellement en discussion, ne prenne pas en compte l’impact que les changements climatiques vont avoir sur les conditions de travail. Il n’y a pourtant rien de surprenant à cela.
Plusieurs liens peuvent être faits entre climat et retraites. D’abord, la pénibilité. L’augmentation des températures va rendre le travail en extérieur plus pénible qu’il ne l’est aujourd’hui. Certes, mais on voit mal comment une telle pénibilité pourrait être prise en compte dans le système de retraites. Il est bien différent des critères qui, aujourd’hui, rendent éligible au compte professionnel de prévention. Depuis le 1er janvier 2018, ils sont...
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06/03 - Réforme des retraites : qu’est-ce-que le "CDI senior", voté au Sénat ?
Le Sénat a adopté ce lundi 6 mars un amendement visant à favoriser l’emploi des seniors, en créant un nouveau type de contrat à durée indéterminée (CDI) pour les travailleurs âgés de plus de 60 ans. Ce "CDI senior", comme il est appelé, permettrait de confier aux seniors de 60 ans ou plus des missions de fin de carrière comme de l’encadrement de jeunes, sur une part de temps de travail qui pourrait aller jusqu’à 20 %. Les employeurs, eux, bénéficieront d’une exonération de cotisations familiales, moyennant leur engagement de conserver leur salarié jusqu’à ce qu’il puisse partir à la retraite à taux plein.
"Les outils actuels d’emploi des séniors ne sont pas suffisants", a affirmé René-Paul Savary (LR), l’un des rapporteurs. La France est en effet en dessous de la moyenne européenne pour l’emploi des 55-64 ans (56 % contre 60,5 %). Ce dernier a précisé que l’amendement avait été rédigé "sur proposition de nombre de partenaires sociaux", à qui il reviendrait de définir les modalités d’application, branche par branche.Le gouvernement opposé
Du côté du gouvernement, on se montre très circonspect, pour ne pas dire opposé à ce "CDI senior", dont l’amendement a reçu un avis défavorable. Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, s’est dit ainsi "assez sceptique" sur les "allégements de cotisation ciblés sur un âge". Il a surtout pointé le risque "d’effet d’aubaine" et "d’effet de seuil". "Si vous exonérez à partir de 60 ans, qu’est-ce qui va se passer pour les gens qui ont 58 ou 59 ans, qui veulent être recrutés ? On va leur...
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06/03 - Aides d’Etat : le début d’une révolution européenne ?
Dans son discours du 4 décembre 2022 au Collège de Bruges, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, en réponse à l’Inflation Reduction Act américain (IRA), déclarait : "Nous réfléchissons maintenant à la manière de simplifier et d’adapter nos règles en matière d’aides d’Etat." Ce propos signifie peut-être le début d’une révolution. Les conclusions du Conseil européen du 9 février plaident, en effet, pour un assouplissement et une simplification rapides du régime des aides d’Etat.
Le contrôle de ces aides, instauré dès 1957, est au cœur de la politique et de l’action de la Direction générale de la concurrence, sans doute le plus puissant – et le plus critiqué – des services de la Commission. Son principe est simple : les aides d’Etat qui distordent la concurrence dans le marché intérieur sont interdites, sauf autorisation dûment accordée par la Commission. Cette interdiction de principe est assortie de quantité d’exceptions pour les motifs d’intérêt général énumérés dans le traité (compensation de service public, minimisation des disparités régionales etc.). C’est l’une des très rares compétences fédérales de l’UE. C’est sur ce fondement que la Commission a ainsi demandé à l’Irlande de récupérer 13 milliards d’euros de remises d’impôts à Apple qu’elle a jugées – en attendant que la Cour de justice statue – illégales.
Cette évolution, si elle devait se confirmer, est d’importance. Elle appelle une série de remarques.
Premièrement, l’Union européenne ne se réforme toujours pas de sa propre initiative, mais sous...
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06/03 - Politique industrielle, énergie, rapports avec la Chine… France-Allemagne, le débat
Quelle place pour l’Europe, coincée entre le rouleau compresseur américain et l’ogre chinois ? Lors du sommet européen des 22 et 23 mars prochains, l’Union européenne doit préciser les contours de la réponse qu’elle entend apporter au plan américain baptisé Inflation Reduction Act. Ce programme peaufiné par Joe Biden vise à subventionner massivement toutes les industries vertes à condition de produire sur le sol américain. Une provocation protectionniste, un aimant à délocalisation, s’alarment Bruxelles et Paris. De l’ampleur et de la nature des réponses dépendra le futur de notre industrie déjà mise à mal par le choc énergétique. Or toutes les planètes ne sont pas alignées au sein des Vingt-Sept. Les désaccords, notamment entre la France et l’Allemagne, sont nombreux.
Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons réuni deux fins connaisseurs des tiraillements européens : Monika Schnitzer, présidente du conseil allemand des experts économiques et Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz. Débat.
L'Express : Avec le choc énergétique et le plan Biden destiné à verdir l’industrie américaine, le "made in Europe" est-il en danger ?
Monika Schnitzer : Le choc énergétique est effectivement majeur pour l’industrie européenne. Pour l’heure, les gouvernements ont mis la main au porte-monnaie pour aider les entreprises. Mais désormais, il faut avoir une vision à moyen et long terme et analyser quelles sont les sociétés, et plus globalement quels sont les secteurs, qui sont capables de survivre dans un environnement de prix...
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06/03 - Grève du 7 mars : transports, écoles… La France sera-t-elle "à l’arrêt" ?
L’objectif des syndicats est clair et connu depuis plusieurs semaines : mettre la France "à l’arrêt" le mardi 7 mars. Pour la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale compte sur des mouvements de grèves massives et mêmes reconductibles dans tous les secteurs.
La SNCF et la RATP ont averti dimanche 5 mars que la circulation des transports publics serait très perturbée mardi, invitant les usagers à reporter leurs déplacements. Les baisses de production se poursuivent par ailleurs dans le secteur électrique, dont le mouvement a commencé vendredi. Le point sur les principales mobilisations attendues.Transports : une circulation des trains "très fortement perturbée"
La circulation des trains en France sera "très fortement perturbée" mardi, pour les TGV comme pour les TER, et "très perturbée" dans le métro et le RER en Ile-de-France, ont annoncé dimanche la SNCF et la RATP.
Seul un train sur cinq circulera pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER, et deux trains sur trois en moyenne sur les liaisons internationales Thalys et Eurostar. La circulation sera quasi totalement à l’arrêt sur les Intercités et de nombreuses perturbations sont à prévoir sur les transiliens, avec entre un train sur trois et un sur dix selon les lignes.
Côté métros parisiens, la plupart des lignes verront leur circulation restreinte principalement aux heures de pointe, à l’exception des lignes 1, 14 et 4. Les RER compteront entre un train sur deux et un train sur trois côté RATP et...
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06/03 - Guerre en Ukraine : Kiev refuse d’abandonner ses positions à Bakhmout
La pression sur les soldats ukrainiens s’intensifie à Bakhmout. Alors que les Russes continuent leur progression, l’armée ukrainienne compte "renforcer" ses positions autour de cette ville-symbole, a indiqué lundi la présidence ukrainienne sur fond de spéculations sur un éventuel retrait des forces de Kiev.
Les commandants en chef de forces armées ukrainiennes "se sont prononcés en faveur de la poursuite de l’opération défensive et d’un renforcement de nos positions à Bakhmout" lors d’une réunion lundi avec le chef de l’Etat Volodymyr Zelensky, a indiqué la présidence dans un communiqué.
Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass, qui est constituée des régions de Louhansk et de Donetsk. La Russie l’a annexée sans pourtant jamais en avoir pris le contrôle total.L’Ukraine dit avoir abattu 13 drones explosifs dans la nuit
L’Ukraine a annoncé ce lundi 6 mars avoir abattu 13 drones explosifs de fabrication iranienne sur 15 lancés par la Russie dans la nuit, la livraison de systèmes de défense aérienne occidentaux aidant Kiev à affronter plus efficacement cette menace depuis plusieurs semaines.
"Les envahisseurs russes ont attaqué l’Ukraine avec des Shahed-131/136 depuis le nord (la région russe de Briansk)", a indiqué l’armée de l’air ukrainienne. Au total, "15 lancements de drones ont été enregistrés et 13 Shahed ont été détruits", selon la même source.
Les autorités ukrainiennes n’ont pas fait état...
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06/03 - Corée du Sud : le plan historique d’indemnisation des victimes du travail forcé au Japon
C’est un contentieux historique en passe d’apaisement. La Corée du Sud a annoncé ce lundi 6 mars un plan pour indemniser ses ressortissants victimes du travail forcé au Japon pendant la guerre. Corée du Sud et Japon sont des alliés importants des Etats-Unis dans la région, mais leurs liens bilatéraux sont depuis longtemps tendus à cause de la brutale loi coloniale japonaise imposée en Corée entre 1910 et 1945.
Selon les données de Séoul, environ 780 000 Coréens ont été soumis au travail forcé durant les 35 ans d’occupation japonaise, sans compter les femmes réduites à l’esclavage sexuel par les troupes nippones. Tokyo insiste sur le fait qu’un traité signé en 1965 - qui a permis aux deux pays d’établir des relations diplomatiques et d’obtenir des réparations d’un montant d’environ 800 millions de dollars sous forme de subventions et de prêts bon marché - a réglé toutes les revendications entre les deux pays concernant la période coloniale.
Mais les liens entre les deux voisins s’étaient dégradés depuis 2018 en raison du retour au premier plan de ce contentieux historique. Dans un arrêt historique de 2018, la Cour suprême de Corée du Sud avait ordonné à certaines entreprises nippones de verser des compensations à une poignée de victimes.
Le nouveau plan du gouvernement de Séoul prévoit de confier à une fondation locale le soin d’accepter les dons des grandes entreprises sud-coréennes - qui ont bénéficié de réparations accordées par le Japon en 1965 - pour indemniser les victimes."Le cercle vicieux doit être brisé"
Le...
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06/03 - Covid-19 : l’heure du bilan pour la recherche et la santé, par le Pr Alain Fischer
Tout le monde a encore à l’esprit les deux années de crise humaine, sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie de Covid-19. Même si nous ne sommes pas encore à l’abri d’un rebond, un certain nombre de constats peuvent désormais être faits sur la gestion de l’épidémie. Je souhaite m’intéresser ici aux contrastes observés en ce qui concerne les actions de certains pays développés, dont le nôtre, en matière de recherche et de politique sanitaire.
Aux Etats-Unis, grâce à un socle de recherche solide autour du National Institute of Health (NIH), à une mobilisation rapide des équipes scientifiques, en conjonction avec un dynamisme industriel de petites et grandes entreprises, la mise au point de vaccins fut un succès en un temps record. Il ne fallut que 65 jours entre l’identification de la séquence du génome viral et la première injection à un volontaire du vaccin ARN de Moderna : résultats des études de phase III connus dès novembre 2020 et début de la vaccination en décembre. Cette réponse impressionnante a également été rendue possible par le soutien massif du gouvernement américain (opération "Warp Speed"), qui a mobilisé environ 18 milliards de dollars et permis aux industriels, dont Moderna et Janssen, de réaliser sans attendre des essais cliniques sur plusieurs dizaines de milliers de volontaires et de produire des vaccins en masse. Le NIH a utilisé un unique comité de surveillance et de suivi des différents essais cliniques, ce qui a facilité leur déroulement. Ajoutons encore un effort important...
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06/03 - Emmanuel Macron en Afrique : le very bad (road) trip présidentiel, par Jean-François Copé
Avant de s’envoler pour un voyage de quatre jours en Afrique, Emmanuel Macron a eu pour seul objectif de se débarrasser d’un encombrant poncif : "la Françafrique". La conférence de presse organisée quelques jours avant le voyage présidentiel était censée lui permettre de voyager plus léger et de présenter "la cohérence" de son action. Elle visait aussi à rappeler l’importance de la "modestie" et de l’"écoute", dans la création d’une énième "relation nouvelle entre la France et le continent africain". Malheureusement, cette tournée africaine s’est davantage apparentée à un road trip incompréhensible qu’à des visites d’Etats sérieuses et respectueuses des hôtes de la France.
En effet, en quatre jours le président s’est rendu dans les capitales du Gabon, de l’Angola, du Congo et enfin de la RDC. Il a d’ailleurs réussi à parcourir ces trois dernières en vingt-quatre heures chrono, ignorant l’importance que l’on attache au temps long dans la culture africaine. En outre, on cherche désespérément la cohérence de ce voyage éclair. La succession de déplacements ne semblait motivée par aucun fil conducteur. Les interlocuteurs ont été variés et n’ont comme point commun que leur proximité géographique. Dire au président Ali Bongo, en pleine campagne présidentielle, qu’on ne soutient aucun candidat, au président angolais et lusophone Joao Lourenço qu’on est content de le rencontrer et sous-entendre au président Sassou-Nguesso qu’il n’est pas fréquentable peut-il tenir lieu de politique africaine ? Au total, ce voyage, tellement éloigné...
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06/03 - Tunisie : derrière la dérive raciste de Saïed, l’ombre de Giorgia Meloni
Promis, juré, Giorgia Meloni avait changé, disait-elle. Ce 25 octobre 2022, la présidente du Conseil italien, à la tête du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, prend la parole devant le Parlement pour son premier discours de politique générale : "Je n’ai jamais eu de sympathie ou de proximité vis-à-vis des régimes antidémocratiques", affirme-t-elle de sa voix rocailleuse. Oubliés ses engagements de jeunesse au sein du Mouvement social italien, héritier du Parti national fasciste de Mussolini : la nouvelle cheffe du gouvernement veut faire mentir ceux qui voyaient en elle l’avènement d’un régime "illibéral". Pas question, assure Meloni, de soutenir pareille dérive en Italie. Ailleurs, en revanche, c’est une autre histoire. Non loin de la Botte, la Tunisie sombre dans un autoritarisme doublé d’un racisme décomplexé… avec la bénédiction de Rome.Une "dynamique "fascisante"
Le président Kaïs Saïed, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 et emprisonne la moindre voix discordante, a un nouvel ennemi dans son collimateur : les populations subsahariennes. 21 février : en plein Conseil de la sûreté nationale, il réclame des mesures urgentes contre l’arrivée des "hordes des migrants clandestins" - 57 000 étrangers vivaient dans le pays en 2019, selon les statistiques des Nations Unies. Aussitôt, des dizaines de personnes noires sont prises pour cible par des citoyens à Tunis et Sfax. Contrôles au faciès, agressions, expulsion de leur logement… "Ce phénomène témoigne d’une dynamique fascisante,...
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06/03 - PODCAST. Vrai ou faux ? Ce que dit vraiment la science à propos du jeûne
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon passe toutes ces théories au vérificateur avec Stéphanie Benz, journaliste au service Sciences de L’Express, et Jean-Michel Lecerf, médecin spécialiste de la nutrition à l’Institut Pasteur de Lille.
Ecoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.
L’équipe : Xavier Yvon (présentation), Charlotte Baris (écriture), Ambre Rosala (montage), Jules Krot (réalisation) et Marion Galard (alternante).
Crédits : France 5
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Burger/Phanie via AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
Comment écouter un podcast ? Suivez le guide.
Xavier Yvon : Vous le savez, à L’Express, on essaye toujours de vous donner les outils pour comprendre et répondre aux théories prétendument scientifiques qu’on peut voir à la télévision, sur les réseaux sociaux et dans les pages de certains magazines.
Par exemple, il y a un épisode que vous commencez à bien connaître : c’est notre "kit de survie en Absurdie", pour répondre à votre collègue qui pense que les trainées blanches des avions sont des produits chimiques déversés volontairement sur la population.
Dans un autre podcast, on a également cherché d’où venait la théorie de la dette immunitaire, censée nous rendre plus vulnérables à certaines maladies depuis le Covid. Pendant la pandémie, La Loupe vous avait aussi fourni les clés pour tenter de répondre à votre oncle ou votre cousine antivax lors...
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05/03 - Francis Fukuyama : "Poutine a commis la plus grande erreur stratégique de sa génération"
Trente ans après, son nom reste indissociable d’une thèse aussi célèbre que mal lue. A l’été 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin, Francis Fukuyama publie dans la revue The National Interest un article intitulé "La fin de l’histoire ?". Alors conseiller dans l’administration Reagan, l’universitaire y annonce le triomphe mondial du libéralisme politique et économique. Suivra en 1992 un livre au succès fulgurant, La Fin de l’histoire et le dernier homme. Fin de l’histoire ? L’expression, inspirée par la pensée de Hegel, a fait florès, quitte à devenir un cliché vidé de son sens. Fukuyama ne prédit nullement la fin des guerres ou la disparition du tragique dans l’histoire, mais l’avènement de la démocratie libérale sur le plan des idées. Selon lui, ce mode de gouvernement, depuis deux siècles, a tant démontré sa supériorité par rapport aux idéologies rivales (communisme, fascisme, monarchie héréditaire…) qu’il ne peut donc que s’universaliser sur le long terme, "comme forme finale de tout gouvernement humain".
Ancien professeur de Fukuyama à Harvard, Samuel Huntington lui répond directement en 1993 avec sa non moins célèbre thèse du "choc des civilisations", qui annonce l’affrontement entre de grands blocs culturels et religieux. Si le 11 septembre 2001 a semblé donner raison à Huntington, la résistance acharnée des Ukrainiens face à la Russie comme le refus de Taïwan de se soumettre à la Chine continentale sont bien plus à mettre au crédit de Fukuyama.
Désormais professeur de politique internationale à la...
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05/03 - "Françafrique" révolue, présence militaire... Ce qu’il faut retenir de la tournée africaine de Macron
La tournée en Afrique centrale d’Emmanuel Macron s’est terminée samedi. Il s’est rendu au Gabon, en Angola ainsi qu’en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzaville - quatre nations dont il n'avait pas encore foulé le sol dans le costume de président. Face aux partenaires désormais privilégiés d’une majeure partie du continent que sont la Chine, la Russie, l’Inde ou encore la Turquie, le chef d’Etat a œuvré pour redorer le blason d’une France en perte de vitesse.Au Gabon, Macron déclare l’ère de la Françafrique "révolue"
La première étape d’Emmanuel Macron était au Gabon, à Libreville, jeudi, dans le sillage du sommet pour la préservation des forêts tropicales, co-organisé par la France et le Gabon. Il a ainsi affirmé que l’ère de la "Françafrique" était "révolue" et que la France était désormais un "interlocuteur neutre" sur le continent. Il avait jusqu’ici, depuis son premier mandat, évité d’employer le mot "Françafrique". Le chef de l’État avait déjà esquissé lundi dernier, dans un discours à Paris, la fin du "pré carré" français en Afrique de l’ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la "Françafrique".
En outre, l’opposition gabonaise accuse depuis plusieurs semaines le président français d'"adouber" le président Ali Bongo en effectuant cette visite à Libreville en pleine année électorale au Gabon. "Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma...
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05/03 - Russie, Chine, cyber, djihadisme… Les sept scénarios noirs de l’armée française d’ici à 2030
Les collines, la garrigue, et la mer Méditerranée qui scintille au point du jour. Frontignan, commune balnéaire jouxtant la ville de Sète, a tout d’un décor de cinéma. Ce samedi 25 février, on joue à la guerre. Un catamaran s’avance silencieusement vers un ponton, où sont déjà rassemblés plusieurs militaires. Tout à coup, un bruit de sirène retentit. Une cinquantaine de soldats, tout en armes et en treillis, se précipitent hors du navire. Quelques minutes plus tôt, des échanges de tirs nourris ont été entendus. Mais pas de panique : ni l’Aude, ni le Tarn ne cherchent à envahir l’Hérault.
Ce simulacre a pour objectif de préparer les militaires français à une agression extérieure – une vraie. L’opération Orion rassemble 7 000 soldats dans une vingtaine de départements. Il s’agit de défendre un pays fictif, Arnland, victime d’une déstabilisation menée par des milices, Tantale, au service de l’Etat Mercure. D’aucuns auront reconnu un pays balte, Wagner et la Russie. Cela n’a rien de fortuit. La France cherche à s’entraîner dans les conditions proches d’un véritable affrontement, en prévision du jour J. Celui où il faudra se battre pour de bon contre un ennemi puissant. L’invasion de l’Ukraine a rappelé que la force reste le moyen le plus simple d’arriver à ses fins. Le corollaire de ce principe, un peu oublié pendant la triple décennie des baisses de budget militaire, aussi appelées "dividendes de la paix" post-guerre froide, saute désormais aux yeux : pour être libre, il faut...
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05/03 - Le Wokistan, Roald Dahl, les Rushdiens : l’année 2023 vue par l’historien du futur
Dans quelques siècles, d’une lointaine galaxie, un historien se penchera sur la vie culturelle terrestre au début du XXIe siècle et analysera la chute de l’Occident sous la pression du Wokistan, cet Etat moral dans l’Etat politique, agissant au nom de l’inclusion et de la tolérance. Historien de la culture, il rapprochera les sensitive readers de la secte des Moineaux, groupe ultrareligieux en quête de pureté inatteignable qui sévit dans la série Game of Thrones. Ce qui étonnera le plus notre historien du futur sera la réécriture des œuvres littéraires ou la censure des films ou peintures au nom d’un refus d’offenses envers une minorité, ou l’interdiction de représenter le mal sous toutes ces formes, mais aussi la Beauté au nom du respect des laids.
Notre historien débutera son introduction par un rappel de la fonction du théâtre sous l’Antiquité grecque, comment comédie et tragédie œuvraient, sous couvert de divertissement triste ou joyeux, à éveiller l’introspection chez le spectateur en le confrontant aux désirs interdits, aux pulsions morbides, aux souffrances inévitables qui jalonnent toute vie humaine. Notre historien notera avec malice comment la catharsis, "purification" en grec, autrement dit la séparation du bien et du mal, s’est transformée plus de vingt siècles plus tard, pour devenir purification des émotions humaines par l’interdiction et non plus par la représentation.
Il en profitera pour lister les autodafés, qui débutèrent au Canada, ce laboratoire du Wokistan, du fait de sa proximité avec...
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05/03 - Catastrophe ferroviaire en Grèce : pourquoi la colère monte dans le pays
"Nous ressentons une rage immense." Ces mots de Michalis Hasiotis, président du syndicat des experts-comptables grecs, pourraient résumer à eux seuls la situation de tensions qui s’empare de la Grèce, cinq jours après l’accident de train survenu le 28 février près de Larissa, dans le centre du pays. Ce dimanche 5 mars, 12 000 personnes ont manifesté devant le Parlement grec à Athènes, brandissant des pancartes "A bas les gouvernements assassins", tandis que les trains et les métros étaient en grève.
Le lourd bilan humain (57 morts) et l’origine humaine de la tragédie ont poussé plusieurs milliers de personnes dans les rues pour réclamer la démission du gouvernement et plus d’investissements dans le réseau ferroviaire du pays, au point de provoquer des heurts violents entre manifestants et policiers, vendredi soir. La collision frontale entre un train de passagers et un autre transportant des marchandises a été telle que des éléments "ont été projetés à des centaines de mètres dans les champs voisins", explique le journal Kathimerini. Plus de 340 passagers se trouvaient à bord, avec 10 membres du personnel.Une privatisation sous le feu des critiques
Depuis l’accident, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer la modernisation du réseau ferré national – voire sa renationalisation. Des manifestants ont notamment défilé à Larissa, devant les locaux de la compagnie Hellenic Train, au cri de "La privatisation tue !" ou encore "Leurs profits, nos morts". L’entreprise, privatisée après la faillite de la Grèce...
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05/03 - Indépendance énergétique : ceux qui ont mis la France dans le fossé, par Sylvain Fort
La commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique, subtilement présidée par le député (LR) Raphaël Schellenberger, offre, disons-le franchement, une image sinistre du fonctionnement de l’exécutif, tant du côté des responsables politiques qui en ont la charge confiée par le peuple, que des fonctionnaires qui ont pour rôle d’assister les politiques dans cette mission.
Sinistre, et en un sens révoltante, car cette commission, en étudiant la dégradation de notre souveraineté en matière d’approvisionnement énergétique, s’intéresse tout simplement à un des organes vitaux de notre vie nationale. C’est-à-dire à un sujet où le pacte de confiance entre les élus et le peuple est le plus profondément engagé. Où il en va du contrat démocratique que ces thèmes soient traités avec un sérieux absolu, refusant la marge d’erreur et l’à-peu-près. Il faut imaginer ici une analogie avec le chirurgien auquel vous auriez à vous en remettre pour une opération à cœur ouvert.
Où devrait prévaloir une parole claire, ferme, étayée, on a assisté de la part de Ségolène Royal, de Dominique Voynet, de Nicolas Hulot, et d’autres, au bal des approximations, à la sarabande des "j’me souviens p’us", à la ronde infernale des arguments d’autorité fondés sur des fantaisies mentales, et bien sûr à l’absence de tout regret, de toute reconnaissance d’avoir légèrement contribué à mettre le véhicule France dans le fossé. Ni responsables, ni coupables. On connaît la chanson.Défilé navrant
Il est heureux que les...
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05/03 - Panier ou trimestre "anti-inflation"... Ce que proposent l’exécutif et les distributeurs
Alors que le gouvernement va abandonner son projet de "panier anti-inflation", le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire a annoncé, ce lundi 6 mars, le lancement d'un trimestre -jusqu'au mois de juin- où les distributeurs se sont engagés à proposer les prix "les plus bas possibles". Le dispositif, financé grâce aux marges des distributeurs, leur coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros", le gouvernement comptant en outre déployer dans les prochains mois un "chèque alimentaire" pour les ménages les plus modestes, a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion à Paris avec la plupart des enseignes de la grande distribution.
Les produits qui seront vendus aux prix "les plus bas possibles" seront "choisis librement" par chacun des distributeurs, a précisé le ministre, et pourront varier d'une région à l'autre.200 produits à moins de deux euros chez Carrefour
De son côté, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a annoncé le lancement d'un panier "anti-inflation", dans un entretien au Journal du Dimanche. Il sera composé de 200 produits vendus en moyenne deux euros et "à prix bloqués" jusqu’à mi-juin, précise-t-il. La moitié concernera des produits du quotidien (lessive, couches, farine), l’autre des produits labellisés "sains" (yaourts, œufs, légumes frais, lait), avec un Nutri-Score A et B.
Le groupe lancera ce panier "essentiel et nutrition" - dont la composition a été choisie lors de tables rondes avec les clients de l’enseigne -, dans les linéaires de ses 5 945 magasins français dans dix jours,...
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05/03 - Allemagne : un logiciel économique à réinventer, par Nicolas Bouzou
Longtemps, les débats politiques et économiques français ont pris l’Allemagne comme point de référence, ce qui ne manquait pas de justifications. Avant les années 2000, notre voisin était, économiquement, l’homme malade de l’Europe. Les deux décennies qui viennent de s’écouler avaient, au contraire, érigé l’Allemagne en modèle, conséquence de ses performances macroéconomiques. Ainsi, entre 2000 et 2022, le PIB par habitant allemand a augmenté de 24,5 %, contre 15,6 % pour la France. Concrètement, l’écart de niveau de vie entre les deux pays s’est nettement creusé pendant cette période, à notre détriment. Outre-Rhin, le taux de chômage a connu un pic en 2005 à plus de 11 % de la population active (la France était au même moment à 8,9 %), avant de voir la situation de son marché du travail s’améliorer et passer sous les 5 % dès 2013 (il avoisine 3 % aujourd’hui). Cette croissance et une gestion des deniers publics "à la protestante" ont permis à la dette publique de redescendre après avoir atteint un sommet à un peu plus de 80 % du PIB en 2010. Elle est à 71 % du PIB aujourd’hui, 40 points de moins que la nôtre !
Les comparaisons entre la France et l’Allemagne étaient systématiquement à l’avantage de notre voisin, pour des raisons en partie liées à la bonne politique de l’offre menée sous le mandat de Gerhard Schröder, jusqu’à son départ en 2005. Schröder avait mené, plutôt contre les syndicats et une partie de son camp social-démocrate, une politique de rénovation de l’Etat-providence, un peu à l’image de celle conduite...
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05/03 - Energéticiens, routiers... Ces secteurs qui ont commencé la grève avant le 7 mars
C’est un vote qui devrait encore attiser les braises. Samedi soir, le Sénat - à majorité de droite - a voté l’extinction de plusieurs régimes spéciaux, dont ceux de la RATP et des énergéticiens, prévue dans l’article premier de la réforme des retraites, seulement pour les futurs embauchés. A compter de septembre 2023, les nouveaux recrutés seront ainsi affiliés au régime de droit commun pour l’assurance vieillesse. Dès vendredi, les énergéticiens ont donc entamé une grève reconductible contre le projet de réforme, avec des baisses de production d’électricité - près de 5 000 mégawatts - dans plusieurs centrales nucléaires, prélude à la journée de "mise à l’arrêt" de la France prévue le 7 mars.
"Les premiers messages de sûreté de réseau sont atteints et notre but n’est pas de toucher les usagers", a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Energie. "Mais la question d’aller plus loin se posera la semaine prochaine", a-t-il ajouté. "On sera capable de tout."
Selon l’AFP, s’appuyant sur les données fournies par le site d’EDF, les quatre unités de production nucléaires de Tricastin (Drôme) étaient touchées samedi par des baisses de charge d’environ 2 000 mégawatts. De son côté, la CGT a affirmé que l’unité de Flamanville 2 (Manche) était "toujours aux mains des grévistes pour le quart de matin", samedi, tandis que Saint-Alban 2 (Isère) a connu également une baisse de production dans la nuit. Le syndicat a aussi revendiqué une mise "en sobriété énergétique" de "très nombreux" radars routiers en "Mayenne,...
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05/03 - Guerre en Ukraine : l’armée russe tente toujours d’encercler Bakhmout, selon Kiev
Les troupes russes poursuivent leurs efforts pour encercler la ville symbole de Bakhmout, épicentre de la guerre dans l’est de l’Ukraine, a indiqué ce dimanche 5 mars l’armée ukrainienne, assurant toutefois avoir repoussé de nouvelles attaques. La bataille pour Bakhmout, ville industrielle dont l’importance stratégique est contestée, dure depuis l’été.
Par ailleurs, le groupe allemand d’armement Rheinmetall mène des discussions "prometteuses" avec Kiev concernant la construction en Ukraine d’une usine de fabrication de chars, dont le pays a besoin pour repousser l’invasion russe, a déclaré son président dans un entretien paru samedi.L’armée russe essaye toujours d’encercler Bakhmout, selon Kiev
Dans son compte rendu quotidien, l’État-major ukrainien a affirmé que "plus de 130 attaques ennemies" avaient été entravées lors des dernières 24 heures, dans plusieurs secteurs du front, notamment à Koupiansk, Lyman, Bakhmout et Avdiïvka. "L’ennemi poursuit ses tentatives d’encercler la ville de Bakhmout", a-t-il poursuivi, sans plus de détails. Des villages au nord et à l’ouest de Bakhmout ont été attaqués, a déclaré samedi sur CNN Serhii Tcherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes. Plus tôt dans la journée, il avait affirmé que la situation à Bakhmout était "difficile mais sous contrôle".
Le groupe paramilitaire Wagner, en première ligne à Bakhmout, avait assuré vendredi avoir "pratiquement encerclé" la ville et appelé le président Volodymyr Zelensky à ordonner le retrait de ses...
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05/03 - Bret Easton Ellis en mode "American rétro" pour son grand retour
Le goût du passé n’épargne personne. Bret Easton Ellis fut jadis l’enfant terrible des lettres américaines, l’alter ego de Jay McInerney au sein du Brat Pack, lancé par Moins que zéro (1985) et consacré par American Psycho (1991). Le provocateur pop n’était alors âgé que de 27 ans. Sa silhouette s’est arrondie, ses cheveux ont blanchi. Depuis le très mauvais Suite(s) impériale(s) (2010), Ellis n’avait plus publié de roman. Que devenait-il ? Il avait dévoilé une autre facette de son talent avec l’essai White (2019) : en moraliste goguenard, héritier du Tom Wolfe du Gauchisme de Park Avenue, il brocardait entre autres la gauche caviar hollywoodienne et les jeunes d’aujourd’hui (la "génération chochotte"). Notre monde ne semblait plus être le sien. C’est donc tout naturellement que Les Eclats, qui signe son retour fracassant au roman, est un pavé de 600 pages situé exclusivement en 1981, année chérie de ses 17 printemps.
Le narrateur des Eclats, un certain Bret, est un gosse de riches qui entre deux cours travaille au manuscrit de Moins que zéro. Un jeu avec l’autofiction, comme dans le fabuleux Lunar Park (2005) ? Ellis a répondu à cette question dans le Guardian : "Je ne me suis pas vraiment dit : allez, je vais écrire un livre d’autofiction. Je voulais juste me souvenir d’anciens camarades de classe, sur un mode sentimental et nostalgique – même si cette période de ma vie fut très douloureuse. A 59 ans, je retrouve le garçon que j’étais en 1981, une année qui a tout changé pour moi."
Scolarisé à Buckley,...
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05/03 - Traité sur la haute mer : un accord "historique" après 15 ans de discussions
C’est sous des applaudissements nourris pendant plusieurs minutes que s’est conclue la dernière session de la conférence intergouvernementale au siège des Nations Unies, à New York. Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, les Etats membres de l'ONU se sont enfin mis d’accord sur le premier traité international de protection de la haute mer, destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité.
"Le navire a atteint le rivage", a annoncé la présidente de la conférence Rena Lee, peu avant 21 h 30 (03 h 30 heure de Paris), et après 38 heures de pourparlers. Le contenu exact du texte n’a pas été publié dans l’immédiat, mais les militants l’ont salué comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. "C’est un jour historique pour la conservation et le signe que dans un monde divisé, la protection de la nature et des personnes peut triompher sur la géopolitique", a déclaré Laura Meller, de Greenpeace. Sur Twitter, l’ONG s’est réjoui d’un "traité historique".
Après deux semaines d’intenses discussions, dont une session marathon dans la nuit de vendredi à samedi, les délégués ont finalisé un texte qui ne peut désormais plus être modifié de manière significative. "Il n’y aura pas de réouverture ni de discussions de fond" sur ce dossier, a affirmé Rena Lee aux négociateurs. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a félicité les délégués, selon un porte-parole qui a qualifié cet accord de "victoire pour le...
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05/03 - Budget des armées : 413 milliards d’euros, le prix à payer
Qu’il semble loin, le psychodrame qui, en 2017, avait poussé à la démission le général Pierre de Villiers, alors chef d’Etat-major des armées. A l’époque, le gradé protestait contre une économie de 850 millions d’euros imposée aux troupes par Bercy. Six ans et une éternité plus tard, la Défense pourrait être dotée d’une loi de programmation militaire (LPM) d’un montant colossal de 413 milliards d’euros de 2024 à 2030, soit 59 milliards par an. Près du double de 2017.
La hausse des dépenses militaires, alors que certains services publics, comme la santé ou l’éducation, sont en souffrance, peut paraître extravagante. Malgré les raccourcis démagogiques, il faut pourtant contre-argumenter : il s’agit seulement de rattraper une "disette budgétaire" qui a duré près de trente ans. Les dépenses militaires ont chuté de manière vertigineuse, passant de 2,97 % du PIB sous Giscard, à 1,61 % à la fin du premier mandat Chirac, en 2002. L’invasion russe en Ukraine a provoqué un douloureux réveil européen : la guerre, ce n’est pas que chez les autres.
Des voix se sont ainsi élevées pour réclamer davantage. Dans nos colonnes, le colonel Michel Goya s’est inquiété d’un budget en deçà des 3 % du PIB, moins qu’en 1990. "On risque de ne pas être au niveau", indiquait-il, pointant notre "situation de vulnérabilité extrême", notamment en matière de munitions. Le spécialiste militaire a calculé que si la France dépensait la même chose que les Etats-Unis pour leurs armées, son budget annuel grimperait à 92 milliards d’euros, 56 % de plus qu’en 2024,...
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05/03 - BYD, le constructeur chinois qui fait de l’ombre à Tesla
C’est un bolide que bien peu d’observateurs ont vu arriver. Et surtout pas les analystes de la base de données EV Volumes, qui sert de référence dans le secteur. Dans une étude publiée en 2021 sur l’évolution des parts de marché des constructeurs automobiles dans l’électrique à l’horizon 2025, ce centre d’informations prévoyait que l’américain Tesla marquerait légèrement le pas au profit de l’allemand Volkswagen et des principales marques mondiales. En 11e place, le chinois BYD n’était crédité que de 377 000 ventes.
Raté ! En 2022, le constructeur de l’empire du Milieu a écoulé 911 000 véhicules équipés de batteries, auxquels s’ajoutent les modèles hybrides rechargeables. Avec un total de 1,86 million d’exemplaires commercialisés, il est devenu le n° 1 mondial des voitures propres, coiffant au poteau Tesla (1,31 million d’unités).Un entrepreneur visionnaire
BYD Auto, le nouveau fleuron automobile chinois, est né de la vision d’un ingénieur en chimie et expert en accumulateurs électriques. Très tôt, Wang Chuanfu a su percevoir les perspectives de développement de ce type de produits en Chine. A 29 ans, l’enseignant-chercheur se lance dans sa propre aventure et convainc son cousin d’investir à ses côtés. En février 1995, il crée son entreprise de batteries rechargeables, Build Your Dreams (construisez vos rêves), à Shenzhen (province du Guangdong, dans le sud). Baptisée la Silicon Valley chinoise, la ville concentre les sociétés de nouvelles technologies : BYD fournit les fabricants de téléphones ou d’ordinateurs et...
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05/03 - Ils sont la cible de Poutine : l’enfer des Russes désignés "agents de l’étranger"
Vilnius, vendredi 11 février. Ce soir-là, le téléphone de Sasha Kazantseva est en mode avion. L’activiste russe de 36 ans, engagée pour les droits des personnes LGBT et contre la guerre en Ukraine, donne une conférence en Lituanie sur l’éducation sexuelle, afin de collecter de l’argent pour la "Gay alliance Ukraine". Alors que son intervention touche à sa fin, la parole est au public pour d’éventuelles questions. Une main se lève : "Sasha, ça n’est pas une question, ils viennent de te mettre sur la liste des 'agents de l’étranger'". "J’ai ressenti un choc de quelques secondes dans mon corps et j’ai pensé ‘OK, il va sans doute falloir changer beaucoup de choses dans ma vie’ et j’ai poursuivi l’événement", se remémore Sasha Kazantseva, qui vit aujourd’hui en Lituanie.
En Russie, certains appellent cela "la roulette du vendredi", ou encore les "vendredis noirs". Chaque vendredi soir, à l’heure où les esprits se relaxent, le ministère de la Justice russe publie la liste des nouveaux "agents de l’étranger" - sorte de traîtres de l’intérieur désignés par le Kremlin. Le rendez-vous est désormais tellement ancré dans les esprits que certains ont même intégré des canaux Telegram regroupant plusieurs milliers de membres, destinés à donner l’identité des nouveaux parias aussitôt la liste publiée. Ils sont trois, cinq, parfois neuf, et peuvent être journalistes, activistes, acteurs, chanteurs ou mêmes professeurs. Officiellement, ceux-ci sont accusés d’être sous "influence étrangère". Leur véritable tort : s’être opposés à...
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04/03 - "Une surface énorme pour attaquer" : les municipalités, des cibles faciles pour les hackers
Depuis mercredi dernier, le site Internet de la mairie de Lille ne répond plus. Il a été piraté, ou du moins cyberattaqué. L’origine de l’attaque reste toujours inconnue. "Le diagnostic technique est à cette heure toujours en cours pour déterminer l’origine et la gravité de l’intrusion", est-il précisé dans un communiqué publié le soir de l’attaque par la municipalité lilloise. Et "jusqu’à nouvel ordre", tous les ordinateurs doivent rester éteints, "par mesure de précaution", rapportait vendredi France 3 Hauts-de-France.
Ces derniers mois, les cyberattaques se sont multipliées contre des établissements publics et des collectivités territoriales françaises. Les régions de Normandie et de Guadeloupe, ou encore les départements de Seine-Maritime et de Seine-et-Marne font partie des collectivités récemment touchées. Les communes sont également frappées par le phénomène. En 2022, au moins dix villes ont ainsi été ciblées, dont Brunoy (Essonne), Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) ou Caen. En cause, selon plusieurs spécialistes, le trop peu de moyens alloués à la cybersécurité, mais aussi une multiplication des acteurs malveillants."Pas tant de savoir si elles vont être cyber-attaquées, mais quand"
Dans son panorama de la cybermenace, publié en janvier, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) souligne que les collectivités locales constituent la deuxième catégorie de victime la plus affectée par des attaques par rançongiciel derrière les TPE, PME et ETI. "Elles représentent ainsi 23 % des incidents...
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04/03 - Fin des moteurs thermiques en 2035 : pourquoi certains pays freinent-ils la cadence ?
C’est un sérieux revers qui se dessine pour l’Union européenne, alors que les Etats membres devaient voter l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035 ce mardi 7 mars. Or ces derniers jours, l’Allemagne, qui abrite Volkswagen AG, le groupe Mercedes-Benz et d’autres grands constructeurs automobiles, a annoncé ne plus vouloir donner son feu vert au texte, tant qu’une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques - aussi appelés e-carburant - pourraient être utilisés après cette échéance n’était pas avancée par la Commission.
Ces carburants, qui ont la même structure chimique de base que les carburants conventionnels utilisés dans les moteurs à combustion interne, se servent de l’électricité provenant de sources renouvelables pour séparer l’hydrogène de l’eau. Le résultat est un liquide ou un gaz avec des chaînes d’hydrocarbures similaires à l’essence, au diesel ou au méthane, mais neutre pour le climat. Ils n’auraient pas non plus besoin d’une nouvelle logistique pour être exploités - les pipelines et les réseaux de ravitaillement en carburant des stations-service suffiraient. Problème : cette technologie est aussi très énergivore, et la combustion de carburants électroniques dans un moteur à combustion produit toujours des polluants, si bien que l’air de la ville ne sera pas nécessairement plus propre.Sauver des emplois
Si l’Allemagne défend cette technologie, c’est parce que cela lui permettra de prolonger la vente de certains de ses symboles emblématiques, comme la voiture de...
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04/03 - Soutien à l’Ukraine : aux Etats-Unis, les républicains divisés sur la question
L’avenir de l’Ukraine risque de ne pas se décider sur les champs de bataille de Kharkiv ou de Bakhmout. Mais plutôt sur la colline du Capitole, à Washington. Jusqu’ici, le Congrès et l’opinion publique américaine, avec une rare unanimité, ont soutenu l’effort de guerre. La belle unité commence pourtant à se fissurer, notamment au sein du Parti républicain. "Jusqu’à récemment, questionner l’engagement en Ukraine était tabou. Mais on se trouve à un point d’inflexion. Les républicains contrôlent la Chambre des représentants, la guerre va continuer et potentiellement s’enliser et la campagne présidentielle démarre", observe Charles Kupchan, du think tank Council on Foreign Relations et auteur d’un livre sur l’isolationnisme. D’où l’émergence d’un débat sur l’issue du conflit, sa durée et surtout sur l’utilisation et le coût croissant de l’aide qui a atteint quelque 113 milliards de dollars.
Les divergences sont particulièrement visibles chez les candidats républicains en lice pour 2024. D’un côté, les néo-isolationnistes comme Donald Trump et Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, bien placé dans les sondages, même s’il n’est pas encore entré dans la course. Ils estiment que les Etats-Unis ne devraient pas dépenser autant de ressources pour un pays qui n’est pas d’un intérêt vital, que cette guerre les détourne du véritable ennemi, la Chine, qu’elle épuise leurs réserves d’armement et menace donc leur force de dissuasion.
Dans ses meetings, Donald Trump, partisan de "l’Amérique d’abord", accuse Joe Biden d’avoir amené le...
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04/03 - Après la sécheresse hivernale, la crainte d’un nouvel été compliqué
Depuis juillet le ballet des camions ne s’est pas arrêté. Coucouron, en Ardèche, vit depuis l’été sous perfusion d’eau potable. "La population n’a jamais manqué d’eau, mais pour cela il a fallu la transporter depuis les communes voisines", reconnaît Jacques Genest, le maire de ce village de 800 âmes, et "382 résidences secondaires" où 60 000 litres d’eau sont livrés quotidiennement par camions-citernes. La sécheresse qui s’est installée cet hiver a désormais un aspect très concret. "Les trois sources principales qui alimentent la commune ont toutes baissé de volume", souffle l’édile. Et pour cause ! Depuis le 21 janvier, la France métropolitaine n’a pas connu de véritable pluie. La plus longue période "depuis le début des mesures en 1959", annonçait la semaine dernière Météo France.
Au cœur de l’hiver, la France s’inquiète donc de passer un nouvel été à sec. "L’été dernier, nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes", prévenait la semaine dernière Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) s’alarme : les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés l’année dernière. Plus des trois quarts des nappes restent sous les normales mensuelles. "On va avoir des déficits quoi qu’il arrive, il nous reste un mois pour profiter de...
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04/03 - Retraites au Sénat : l’article 38, arme ultime pour accélérer les débats ?
C’est une phrase qui sonne comme un avertissement. "S’il devait y avoir une obstruction, on utilisera tout simplement tous les moyens constitutionnels et ceux de notre règlement", prévenait Gérard Larcher, président du Sénat, dans un article du Figaro, mercredi 1er mars 2023. Une manière d’évoquer, implicitement, le recours à l’article 38 du règlement du Sénat, introduit en 2015 mais jamais utilisé à ce jour, qui permet d’accélérer la clôture des débats.
Ce dernier dispose que lorsque au moins deux orateurs d’avis contraire sont intervenus dans la discussion générale d’un texte, sur l’ensemble d’un article ou dans les explications de vote portant sur un amendement, un article ou l’ensemble du texte en discussion, le président du Sénat, un président de groupe ou le président de la commission concernée – celle des Affaires sociales – peut proposer la fin de la discussion. La "clôture" est ensuite adoptée ou non par les sénateurs par un vote "assis et levé", selon le règlement.
Concrètement, cet article permet donc d’accélérer les discussions au sein de la chambre haute. Dans le cadre de l’examen de la réforme des retraites, l’enjeu est crucial. Alors que l’Assemblée nationale n’a pas réussi à aller au-delà de l’article 2, en raison des 20 000 amendements déposés, le président du Sénat Gérard Larcher entend bien aller "au bout du débat". "Le Sénat doit aux citoyens et aux partenaires sociaux un débat sur l’ensemble du texte", a-t-il indiqué. De son côté, le patron des sénateurs LR au Sénat, Bruno Retailleau, demande à "[ses]...
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04/03 - "Club du nucléaire" : le message de l’Europe à la Russie, par Cécile Maisonneuve
Jusqu’au 28 février 2023, dans l’enceinte de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, bien connu des membres de la communauté internationale du désarmement, lorsqu’il était question de "club nucléaire", il y avait de fortes chances que ces mots soient prononcés pour désigner les neuf Etats détenteurs de l’arme nucléaire. Depuis cette date, il désigne une tout autre réalité : la détermination de 11 Etats membres de l’Union européenne qui ont décidé de s’allier pour défendre activement la place de l’énergie nucléaire dans l’ensemble des décisions de politique énergétique et climatique européenne.
Créé en marge du conseil informel des ministres de l’énergie réuni par la Suède - qui assure la présidence de l’Union durant le premier semestre 2023 -, ce club est le résultat d’une initiative française, qu’il faut saluer : après des années d’attentisme et de mutisme, dans les institutions bruxelloises, sur la place et le rôle de l’énergie nucléaire en Europe, la France se décide enfin à peser sur un sujet qui touche au cœur de ses intérêts. Et à jouer collectif, ce qui n’est pas toujours son fort à Bruxelles… Désormais, France, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Finlande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie défendront des positions coordonnées, sans doute bientôt rejoints par la Suède une fois sa présidence terminée, par l’Estonie, qui a annoncé un plan de déploiement de petits réacteurs modulaires, et par l’Italie, si le gouvernement Meloni parvient à réunir une majorité pour revenir sur...
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04/03 - Réseaux sociaux : l’accord parental à 15 ans est-il vraiment applicable ?
Des "garde-fous indispensables" face à "la précocité croissante de la puberté numérique et de la puissance des outils mis à disposition de nos jeunes". Jeudi 2 mars, l’Assemblée nationale a voté l’obligation pour les mineurs de moins de 15 ans d’obtenir l’accord de leurs parents pour se créer un compte TikTok, Instagram ou Snapchat. La proposition de loi, portée par le député Horizons Laurent Marcangeli, a été adoptée à une quasi-unanimité (82 voix contre 2) en première lecture, et doit désormais être examinée au Sénat.
La "majorité numérique" à 15 ans à laquelle se réfère le texte n’est pas nouvelle : introduite en France en 2018 en application d’une législation européenne, ce seuil concerne plus largement l’âge sous lequel un accord parental est requis pour que les données personnelles d’un mineur soient traitées. Pas véritablement appliqué jusqu’à présent, il n’a pas eu d’impact en termes d’accès des enfants aux réseaux sociaux. Problème : "les preuves scientifiques de liens de causalité entre l’utilisation débridée des réseaux sociaux et la santé mentale des enfants et adolescents s’accumulent", a souligné le ministre délégué à la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, qui a soutenu le texte voté.
Selon une étude récente de Stem4, une association britannique spécialisée dans la santé mentale des ados, les trois quarts des 12-21 ans n’aiment en effet pas leur apparence physique, et la proportion monte à 8 sur 10 chez les 18-21 ans. Plus généralement, la moitié des jeunes gens sondés avouent s’être désocialisés ou avoir adopté des...
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04/03 - MidJourney : dessine-moi un job tué par l’intelligence artificielle