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26/07 - Paris 2024 : quand les artistes s’emparent du skateboard
Sur le parvis du Centre Pompidou, elle trône à l’endroit même où se déployaient en d’autres temps le grand mobile Horizontal de Calder ou Le Pouce de César. Depuis fin juin, Cycloïde Piazza (1), la sculpture de Raphaël Zarka, attire tous les regards. Réalisée avec l’architecte Jean-Benoît Vétillard, cette pièce monumentale a la particularité d’être "skatable", à savoir praticable par tout adepte du plateau à quatre roues, qu’il soit amateur ou professionnel. Au-delà du sport, c’est une "mise en frottement" de l’univers du skateboard, de l’histoire de l’art et de la science des géométries courbes.
L’artiste, qui a tâté de la planche dès l’enfance, est déjà l’auteur de quatre essais sur la discipline, dont La Conjonction interdite (éditions B42, 2023). Il a repris ici les principes des appareils imaginés dans les cabinets de physique expérimentale des XVIIe et XVIIIe siècles, qui virent Galilée et consorts étudier la chute des corps en faisant rouler des billes dans les canaux. En 1599, l’illustre astronome avait d’ailleurs baptisé "cycloïde" la courbe jugée la plus rapide, que Zarka est le premier à avoir introduite dans une infrastructure de skate."Cycloïde Piazza" de Raphaël Zarka pour le centre Pompidou, 2024.
Alors que les JO de Paris 2024 s’apprêtent à recevoir les épreuves de skateboard (2), qui signent l’entrée officielle de la discipline dans l’olympisme après une incursion comme sport additionnel aux Jeux de Tokyo en 2020, musées et galeries célèbrent la pratique dans l’Hexagone. Si Raphaël Zarka crée l’événement...
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26/07 - Philippe Vandel et les JO de Londres : "Des Jeux en ville ou presque, mais sans barrières partout"
1968. Je n’ai pas encore 6 ans. Les Jeux olympiques d’hiver se tiennent à Grenoble. Je ne sais pas exactement de quoi il s’agit, mais l’effervescence me gagne. Toute la région se prépare, nous habitons une petite ville à une cinquantaine de kilomètres de Grenoble.
Je sais déjà lire (j’ai peu ou prou appris tout seul, la chance d’avoir des parents professeurs). Je tente de déchiffrer les pages sport du Dauphiné Libéré, à quatre pattes sur le journal déplié au sol. Les quotidiens de l’époque étaient bien trop larges pour l’envergure de bras d’enfant. Les Jeux me sautent aux yeux. Puis est arrivée la scarlatine. Maladie hautement redoutée. J’en garde un souvenir très agréable. Plein de petits boutons rouges partout, mais pas de douleurs. Et j'étais contagieux. En conséquence de quoi : il ne fallait surtout pas aller à l’école. Joie !
Me reviennent les bribes d’une rengaine : "Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine, ça vaut mieux que de manger de la mort aux rats" (renseignement pris, chanson de Ray Ventura de 1936). Maintenant je sais : il vaut mieux attraper la scarlatine plutôt que de manger de la mort aux rats. Surtout si ça vous fait rater un mois de classe.
Voilà pour l’automne 68. Et à l’hiver, enfin, les Jeux d’hiver !Un nom revenait triplement : Jean-Claude Killy
Nous n'avions pas la télé. D’abord parce que ça coûtait un bras (le prix d’une 4L), mais aussi par conviction militante. Les enseignants ont été les derniers à installer cet engin dans leur foyer, considéré par eux comme le mal absolu, jusqu’à...
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26/07 - Revenu universel : l’étude qui ébranle les convictions des progressistes
Le 22 juillet, le monde académique et l’univers de la technologie se sont retrouvés pour commenter les résultats d’une expérimentation grandeur nature totalement inédite. Le prestigieux National Bureau of Economic Research a mis en ligne une étude détaillant les impacts du revenu universel, autrement dit un transfert monétaire sans conditions.
Concrètement, les chercheurs ont donné 1 000 dollars par mois pendant trois ans à 1 000 personnes à faible revenu, dans l’Illinois et au Texas. Ils ont également créé un groupe témoin de 2 000 personnes qui n’ont, elles, reçu que 50 dollars par mois. Les participants disposaient d’une application mobile personnalisée qui a permis d’étudier leur utilisation de cette somme. Ces derniers avaient accepté la transmission de leurs relevés bancaires, de leurs dossiers médicaux et même des résultats de leurs prises de sang régulières. Le montant, substantiel, de 12 000 dollars par an représentait une augmentation de 40 % du revenu du ménage et il n’était pas imposable. C’est la première véritable étude de ce type car les expérimentations précédentes, notamment en Finlande en 2017-2018, relevaient de transferts monétaires plus modestes (560 euros), en substitution d’allocations.Plus de loisirs, moins de travail
Les conclusions de l’étude sont sans appel. Le programme a entraîné une diminution de 2 points de pourcentage de la participation au marché du travail des heureux bénéficiaires et une réduction de 1,3 à 1,4 heure par semaine des horaires de travail, les partenaires des...
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26/07 - La SNCF victime d’un "sabotage" : ce que l’on sait de "l’attaque massive" qui paralyse le réseau TGV
La SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une "attaque massive d’ampleur pour paralyser" son réseau de TGV, a indiqué le groupe à l’AFP, ce vendredi 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris et veille d’un week-end de départ en vacances. La société ferroviaire a "été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est", a-t-elle indiqué dans un communiqué, précisant que "des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager (ses) installations". Une source proche du dossier, interrogée par l’AFP, évoque des actes de "sabotage", mais l’opération n’a pas donné lieu pour le moment à une revendication.
En conséquence, la circulation des TGV sur ces trois axes est "très perturbée". "Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre", a affirmé la SNCF. En revanche, la ligne de TGV Sud-Est n’est "pas touchée", a précisé le groupe. Des équipes de SNCF Réseau "sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", mais cette "situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d’effectuer les réparations", a indiqué l’opérateur.
"Tous les clients vont être informés par SMS de la circulation de leurs trains", a précisé le groupe à l’AFP. L’opérateur conseille à "tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare", précisant dans son communiqué que tous les billets sont échangeables et remboursables. Près de 800 000 voyageurs...
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26/07 - Ukraine : ces derniers chiffres qui montrent l’avantage de Moscou sur le front, mais...
Lui-même le concède : la situation est "très difficile". Pour sa première interview dans un média occidental, au journal britannique The Guardian, le nouveau chef d’état-major de l’armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky, ne fait pas dans le faux-semblant. "L’agresseur russe attaque nos positions dans de nombreuses directions", explique celui qui a remplacé de Valeri Zaloujny à la tête des armées ukrainiennes en février dernier. "Mais je sais que nous allons gagner. Je sais comment je dois m’y prendre. Et je suis sûr que nous y parviendrons."
Dans cet entretien, réalisé dans une base militaire secrète en Ukraine, Oleksandr Syrsky a également donné quelques indications sur le rapport de force actuel entre les armées ukrainiennes et russes. Si ce dernier est assez nettement en faveur des troupes de Moscou, l’Ukraine dispose également d’avantages non négligeables, notamment dans son optique d’une guerre plus défensive.Soldats mobilisés sur le front : avantage Russie
Au niveau des soldats sur le front, le constat est clair : l’armée russe dispose d’un net avantage sur les forces ukrainiennes. Selon le général Syrsky, "leur force d’invasion initiale de 100 000 hommes est passée à 520 000 hommes. Et leur objectif est d’atteindre 690 000 hommes d’ici à la fin de l’année 2024", rappelle-t-il dans les colonnes de The Guardian.
Concernant l’Ukraine, comme depuis le début de la guerre, le chef d’état-major a refusé de donner des informations précises sur le nombre de soldats engagés. Mais une chose est sûre : Kiev fait face...
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26/07 - JO de Paris 2024 : Colombes, la revanche du stade mal-aimé
L’historien du sport Michaël Delépine s’en amuse. Examinant le matériel édité pour promouvoir les lieux accueillant des épreuves olympiques, il observe qu’aucune image ne vante le stade de Colombes. Pas de carte postale, pas d’affiche - à croire que le site des Hauts-de-Seine ne mériterait pas d’être mis en avant. Dédain étonnant quand on songe que celui-ci a l’unique privilège de recevoir en son sein une seconde fois les Jeux olympiques. La première, c’était en 1924, lorsque s’y tinrent la cérémonie d’ouverture, les compétitions d’athlétisme, le cyclisme sur route (le départ et l’arrivée), l’équitation, le football, la gymnastique, le cross du pentathlon moderne et le rugby. Un tourbillon d’épreuves qui mirent la ville, située à 8 kilomètres de la capitale, à rude épreuve ; les installations de métro promises n’ayant pas vu le jour, il fallut se rabattre sur les chemins de fer et bâtir à la hâte une "halte ferroviaire" - d’édifier une gare il n’était plus temps.
Cent ans plus tard, dans quelques jours donc, le stade de Colombes, officiellement nommé stade Yves-du-Manoir, du nom d’un polytechnicien international de rugby décédé dans un accident d’avion, recevra les épreuves de hockey sur gazon, non sans avoir bénéficié de 101 millions d’euros de travaux, dont 90 déboursés par le Département, son propriétaire. Avec ses deux bâtiments neufs et ses trois terrains de hockey, le stade deviendra, dès l’automne, le siège national de la Fédération française de hockey. Une résurrection, ce spectaculaire, bien que discret, retour....
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25/07 - Homard et JO : l’opération séduction de Macron auprès des grands patrons étrangers
Homard, poisson plat, fromage et fraises en dessert. Un menu léger pour une conversation animée, d’après un participant. Ce jeudi 25 juillet à midi, le président de la République a reçu à l’Elysée une quarantaine de grands patrons français et étrangers. Un rendez-vous prévu de très longue date à la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Une façon de travailler en profondeur le "soft power" de la France et son attractivité. Parmi les Français, Bernard Arnault, le président de LVMH, Sébastien Bazin, le DG d’AccorHotels, Alexandre Bompard (Carrefour), Christel Heydemann (Orange), Nicolas Namias (BPCE) et Nathalie Bellon-Szabo (Sodexo Live). Dans les rangs des grands patrons étrangers, on trouvait notamment Elon Musk (Tesla), Lakshmi Mittal (ArcelorMittal) ou encore les patrons de Coca Cola, d’Airbnb, d’Alibaba et Tik Tok.
Une opération séduction deux mois après le grand raout de Choose France à Versailles qui s’était conclu par des annonces d’investissements records dans l’Hexagone pour un peu plus de 15 milliards d’euros. Sauf que le pataquès politique né de la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée début juin et le résultat des élections législatives qui ont suivi début juillet ont commencé à ternir l’image de la France, terre d’accueil, aux yeux des grands groupes internationaux. A tel point que la petite musique du "Why France" commence à se faire entendre.
Pas question pour l’Elysée de reperdre la crédibilité acquise ces dernières années auprès des investisseurs internationaux. Lors de sa...
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25/07 - Un "EDF" des énergies vertes : l’ambitieux projet britannique pour le climat
À peine a-t-il déballé ses cartons au 10 Downing Street que Keir Starmer dévoile déjà des projets d’envergure sur le front climatique. Le nouveau Premier ministre britannique a annoncé, ce jeudi 25 juillet, un grand plan pour les énergies vertes. Son ambition ? Faire du Royaume-Uni un "leader mondial" en matière d’énergies renouvelables.
"Je veux gagner la course à l’énergie propre : nous avons le potentiel, les ports, les travailleurs, les talents, et maintenant, un gouvernement déterminé à saisir ses opportunités", a fait valoir le chef du gouvernement travailliste, en marge d’un déplacement au nord-ouest de l’Angleterre, où il a confirmé qu’un projet de loi avait bien été déposé au Parlement, pour un vote prévu le 5 septembre prochain.Un "EDF" britannique
Un texte dont la clef de voûte se niche dans la création d’une société publique d’investissement, fer de lance de la transition énergétique outre-Manche. Et avant même sa naissance officielle, son nom est déjà trouvé : Great British Energy (GB Energy). Sorte d’EDF à l’anglaise, note le quotidien britannique The Guardian, qui sera pleinement dédié au développement des énergies renouvelables.
Cette entité "possédera, gérera et exploitera des projets d’énergie propre", explique le site Internet du gouvernement britannique, qui prévoit une dotation quinquennale de quelque 8,3 milliards de livres - soit près de 10 milliards d’euros. Une somme qui devrait permettre à GB Energy d’investir dans un florilège de technologies de pointe : "éoliennes flottantes, l’énergie...
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25/07 - L’inquiétante analyse de David Frum, ex-plume de Bush : "Si Trump l’emporte, ce sera la fin…"
Si un Américain vous dit que Donald Trump est un danger pour la démocratie dans le monde, vous tendrez peut-être l’oreille. Vous tendrez à coup sûr les deux si cet Américain est un célèbre néoconservateur qui a soufflé à George W. Bush cette formule passée à la postérité : "l’axe du mal". David Frum, désormais éditorialiste au magazine The Atlantic, a du mal à saisir pourquoi la France n’arrive toujours pas à former un gouvernement - "Je ne comprends pas où est la difficulté" -, mais il lit en Donald Trump comme dans un livre ouvert. Du candidat républicain, l’ancienne plume de George W. Bush pendant son mandat estime qu’il n’a plus la même vigueur qu’il y a huit ans. Mais qu’il est néanmoins encore plus dangereux : "En cas de second mandat, il sera toujours aussi paresseux, mais il saura ce qu’il veut faire : se venger. Et il sera entouré de personnes qui voudront l’aider."
David Frum trace la voie à suivre pour que Kamala Harris, ou celui qui portera les couleurs du Parti démocrate, triomphe en novembre prochain. Une campagne qui s’annonce violente, selon l’auteur de Trumpocalypse (Harper, 2020) : "Trump va déchaîner contre Kamala Harris toutes les forces obscures de la vie américaine." Mais lorsqu’on regarde dans le détail les résultats du Parti républicain lors des derniers scrutins, la victoire de l’ex-président est loin d’être acquise, pointe l’éditorialiste. Entretien.
L’Express : Deux jours avant l’abandon de Joe Biden, vous écriviez à propos du camp républicain : "Cette équipe est tout à fait battable."...
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25/07 - Ukraine : 14 chars Leopard 2 danois et néerlandais livrés à Kiev d’ici la fin de l’été
Chose promise, chose due. Les 14 chars Leopard 2 de fabrication allemande seront livrés à l’Ukraine avant la fin de l’été. Promis par le Danemark et les Pays-Bas, ils répondent à un "besoin urgent de davantage de soutien militaire, compte tenu des violents combats sur le champ de bataille", a déclaré, ce jeudi 25 juillet, Ruben Brekelmans, le ministre de la défense néerlandais.
Les infos à retenir
⇒ Les chars Leopard 2 danois et néerlandais seront livrés à l’Ukraine d’ici la fin de l’été
⇒ Nouvelle attaque de drones russes sur un port ukrainien
⇒ Le Kremlin "inquiet" du niveau de l’inflation en RussieLes chars Leopard 2 danois et néerlandais seront livrés à l’Ukraine d’ici la fin de l’été
Les 14 chars Leopard 2 de fabrication allemande promis à l'Ukraine l’année dernière par le Danemark et les Pays-Bas seront livrés à Kiev avant la fin de l’été, a annoncé ce jeudi le ministre néerlandais de la Défense. Kiev "a un besoin urgent de davantage de soutien militaire, compte tenu des violents combats sur le champ de bataille", a indiqué Ruben Brekelmans. "Ces chars peuvent jouer un rôle important pour permettre à l’armée ukrainienne de se défendre contre les forces russes", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.
Le Danemark et les Pays-Bas avaient annoncé l’an dernier l’achat pour 165 millions d’euros de ces équipements militaires. Ces derniers mois, ils ont été "remis à neuf et testés", selon le gouvernement néerlandais. "Hier et aujourd’hui les deux derniers Leopard 2 passent leurs tests de vérification", a précisé Ruben...
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25/07 - Lucie Castets à Matignon ? Ce que révèle vraiment sa gestion des finances de Paris
Abroger la réforme des retraites, engager une "grande réforme fiscale", améliorer le pouvoir d’achat, restaurer les services publics… Dans la liste des priorités de Lucie Castets, une grande absente : la réduction de la dette française. La candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, dont le nom est sorti du chapeau de la coalition de gauche mardi soir, occupe pourtant, depuis octobre 2023, le poste de directrice des finances et des achats de la Ville de Paris. Elle était précédemment conseillère au cabinet d’Anne Hidalgo, en charge du budget et des finances. "Son profil est excellent, elle est passée par le Trésor, une administration d’élite", veut croire Michel Bouvier, directeur de la Revue française de finances publiques, qui se désespère qu’un responsable politique s’attaque enfin aux plus de 3 000 milliards d’euros de dette accumulée par la France.
Les comptes de la Ville de Paris n’incitent toutefois pas à l’optimisme. Dans l’opposition, on s’inquiète depuis des années de la gestion financière de la capitale. "Lucie Castets à Matignon ? Ce serait une très mauvaise nouvelle pour les Français, synonyme de hausse massive des impôts et de dérive de la dette, assène David Alphand, membre LR de la commission en charge des finances. En tant que conseillère de la maire de Paris, elle n’a pas été que l’exécutante des décisions politiques prises par les élus. Elle est l’une des architectes de l’effondrement des finances de la ville depuis 2020". Plus que doublée en dix ans, la dette de la...
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25/07 - JO de Paris 2024 : nos reportages
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25/07 - Lucie Castets à Matignon ? Voici ce que seraient ses premières mesures
Cette fois-ci, la gauche a des devoirs de vacances : continuer à maintenir la pression jusqu’à faire plier le chef de l’Etat. "Il y a 48 heures, j’étais totalement inconnue des Français. Aujourd’hui, 41 % disent qu’Emmanuel Macron doit me nommer", sourit Lucie Castets, candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) au poste de Premier ministre. Au micro de BFMTV et RMC, ce jeudi 25 juillet, celle qui a été désignée après quinze jours de (longues) tractations a livré des éléments concrets sur les premières mesures qu’elle entendait appliquer.
Et son programme commence par l’un des revendications phares de la gauche : l’abrogation de la réforme des retraites. La haute fonctionnaire promet, dès son arrivée à Matignon, de signer un décret reportant la mise en œuvre de la nouvelle loi portant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. Objectif ? Rendre "caduque" la réforme la plus emblématique et la plus contestée du deuxième quinquennat Macron. Dans un second temps viendra un projet de loi de suppression pure et simple, présenté par son gouvernement. Ce calendrier permettrait à la coalition de gauche de sauter un obstacle : la proposition de loi d’abrogation que le Rassemblement national compte présenter le 31 octobre à l’Assemblée nationale.
Mais plus largement, celle qui espère être nommée rue de Varenne n’a pas fermé la porte à la possibilité de voter certains textes avec l’extrême droite, question ultra sensible à gauche. "La question devra être débattue", a-t-elle évacué, soucieuse de défendre "projet par projet"...
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25/07 - Samuel Ducroquet : "Les émotions des JO seront décuplées grâce au patrimoine français"
Dans un monde où le sport occupe une place croissante sur la scène internationale, la diplomatie française se montre plus offensive dans ce champ stratégique et compte bien capitaliser sur les Jeux de Paris. Depuis une dizaine d’années, le Quai d’Orsay a créé le poste d’ambassadeur du sport, encore peu connu. Après avoir passé trois années à Tokyo (2018-2021) et au Qatar (2015-2018) en tant que conseiller sport et attaché olympique, Samuel Ducroquet est actuellement ambassadeur pour le sport depuis février 2023. Avant cela, il a été senior manager chargé du programme des dignitaires au sein de la direction des relations internationales du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. A l’approche du coup d’envoi des JO, son rôle et ses initiatives prennent une importance particulière, soulignant l’ambition de la France de briller sur la scène internationale. Dans un entretien à L’Express, Samuel Ducroquet explique la complémentarité de son rôle par rapport aux fédérations sportives et ses ambitions pour le rayonnement international du sport made in France.
L’Express : Quel est votre rôle en tant qu’ambassadeur du sport, dans l’architecture de la diplomatie du sport français ?
Samuel Ducroquet : Depuis une dizaine d’années, nous sommes très mobilisés au Quai d’Orsay pour développer une véritable diplomatie sportive compte tenu de l’importance stratégique du sport à l’international. Sur le plan économique d’abord, en raison du poids que représente le sport dans le PIB mondial ; sur le plan socioculturel aussi,...
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25/07 - La Macronie et le cas Wauquiez, l’ombre d’une nouvelle dissolution
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Députés LR-RN : l’Assemblée, très peu pour eux
Les députés élus grâce à l’alliance entre le Rassemblement national et Eric Ciotti l’ont bien compris : la législature va être compliquée pour eux. Composé de seulement 16 députés, le groupe présidé par l’élu des Alpes-Maritimes reste menacé de dissolution, et ne constitue pas la force pivot espérée par le président (contesté) des Républicains. Alors, certains députés ont déjà fait le deuil de leur activité parlementaire : "On a bien compris qu’on serait seulement dans un jeu d’opposition basique, donc la plupart d’entre nous comptent plutôt sur leur statut pour travailler au maximum leur implantation locale et leur présence en circonscription." Eric Ciotti devrait être ravi de présider un groupe fantôme.Écolos et ex-LFI doivent cohabiter
Ce n’est pas le mariage de la carpe et du lapin, mais l’accueil des députés LFI que Jean-Luc Mélenchon a purgé dans le groupe écologiste en interroge plus d’un au sein du Nouveau Front populaire. Et pour cause, la ligne...
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25/07 - Cyberespionnage : cette opération mondiale de "désinfection" menée par la France
A la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, la vigilance contre les cyberattaques est à son maximum. Or depuis une semaine, une vaste "opération de désinfection" est en cours, a annoncé ce jeudi 25 juillet la procureur de Paris, Laure Beccuau. Le but ? Tordre le cou à un logiciel soupçonné d’avoir causé "plusieurs millions de victimes dans le monde".
"À la veille de l’ouverture des JO, cette opération démontre la vigilance des différents acteurs, en France et à l’étranger, mobilisés pour lutter contre toutes les formes de cybercriminalité, y compris les plus sophistiquées", a fait valoir la magistrate, alors qu’une enquête a été ouverte au parquet de Paris après un signalement de la société de cybersécurité Sekoia. Elle a été confiée au Centre de lutte contre les criminalités numériques de la gendarmerie nationale (C3N).Plusieurs victimes sorties d’affaire
Les investigations s’intéressent tout particulièrement à un "réseau de machines zombies (botnet)", soupçonné d’avoir infecté "les machines des victimes" en implantant via des clefs USB, le malware PlugX, "un logiciel malveillant de type'RAT' (Remote Access Trojan)", explique le communiqué de la procureure. "Après avoir infecté la machine, le logiciel reçoit des ordres d’un serveur central afin d’exécuter des commandes arbitraires et de s’emparer de données présentes sur le système", et ce "notamment à des fins d’espionnage", détaille encore Laure Beccuau.
Mais d’après la procureure de Paris, les analystes de la société Sekoia sont parvenus "à...
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25/07 - Bombardiers russes et chinois près de l’Alaska : ce que l’on sait de cette "intrusion"
Dans l’hémisphère nord, le ciel s’agite. Des bombardiers russes et chinois ont mené ce jeudi 25 juillet une patrouille commune à la jonction entre les continents asiatique et américain, non loin de l’Etat de l’Alaska, sans violer d’espace aérien étranger, selon Moscou, ni viser "une tierce partie", d’après Pékin. Les appareils ont été interceptés par des avions américains et canadiens, a indiqué le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (Norad). "C’était la première fois que les militaires des deux pays entraient dans la zone en même temps", a expliqué un responsable américain de la défense au média spécialisé Air & Space Forces Magazine.
D’après un communiqué du ministère russe de la Défense, "un groupe composé de bombardiers stratégiques TU-95MS des forces aérospatiales russes et de bombardiers stratégiques Xian H-6K de l’armée de l’air chinoise a effectué une patrouille commune au-dessus de la mer des Tchouktches, de la mer de Béring et de la partie Nord de l’océan Pacifique".
La Chine, de son côté, a déclaré que cette patrouille commune avec la Russie près de l’Alaska ne visait pas "une tierce partie". "Cette action est conforme au droit international et n’a rien à voir avec la situation internationale et régionale actuelle", a répété Zhang Xiaogang, porte-parole du ministère chinois de la Défense, ajoutant que la patrouille vise à "tester et améliorer le niveau de coopération entre les deux forces aériennes".Une patrouille de plus de cinq heures
Le ministère russe a précisé que des "chasseurs...
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25/07 - Cahier Thématique n°1
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25/07 - Cérémonie d’ouverture, les secrets d’une idée folle : "Si vous n’en voulez pas, j’arrête de respirer"
C’est le secret le mieux gardé de ces Jeux olympiques : la cérémonie d’ouverture et les détails de ce qui s’annonce être comme le plus grand show du siècle. Pour la première fois dans l’histoire de l’olympisme, la grande fête qui marque le début officiel des épreuves va donc se dérouler hors d’un stade, sur un fleuve - la Seine - et au cœur même de la ville hôte. A 19h30 précises, heure de Paris, ce vendredi 26 juillet, un peu plus d’un milliard de téléspectateurs auront les yeux rivés sur leurs écrans. Sur les bords de Seine, plus de 200 000 spectateurs s’amasseront sur les quais hauts gratuits mais sur invitation, environ 100 000 sur les parties basses payantes, pour assister à la parade fluviale qui va durer près de trois heures quarante-cinq.
Aux manettes de la cérémonie, le metteur en scène Thomas Jolly s’est entouré de la romancière Leïla Slimani, de la scénariste de Dix pour cent Fanny Herrero et de l’historien du Collège de France, Patrick Boucheron. Daphné Bürki a dessiné les costumes des quelque 2 000 artistes. Céline Dion, Aya Nakamura et Yseult seraient de la partie.
La partie technique de la cérémonie a, elle, été directement pilotée par le préfet d’Ile-de-France Marc Guillaume et ses équipes. Dès le milieu de l’après-midi, les 120 dignitaires attendus embarqueront en bus place de l’Etoile, direction les berges. Les 8 500 athlètes, eux, vont peu à peu quitter le village olympique à Saint-Denis à bord de 240 bus pour rejoindre les bords du fleuve en amont du pont d’Austerlitz, lieu de départ de la parade. Les...
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25/07 - Dissolution : ces grands patrons à qui Macron veut "expliquer ses choix"
Un déjeuner à plusieurs milliards de dollars. Emmanuel Macron reçoit, ce jeudi 25 juillet midi, Elon Musk, le milliardaire très engagé en faveur du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, ainsi qu’une quarantaine d’autres patrons de groupes internationaux présents à Paris pour les JO, afin de les "rassurer" face la crise politique que traverse le pays.
Lors d’un déjeuner, le président français va donc notamment accueillir à l’Elysée le patron du groupe automobile Tesla, du réseau social X et de l’entreprise aérospatiale SpaceX. Mais aussi James Quincey (Coca-Cola), Joe Tsai (Alibaba), Brian Chesky (Airbnb) et Shou Zi Chew (TikTok), selon une liste non exhaustive fournie par la présidence, qui précise qu’il s’agit de PDG étrangers présents en France pour les Jeux olympiques, à la veille de la cérémonie d’ouverture."Expliquer les choix qui ont été les siens"
L’entourage du chef de l’Etat a expliqué à la presse que le rendez-vous, prévu de longue date, serait l’occasion de "rassurer" les investisseurs étrangers à la lumière de l’incertitude politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale voulue par Emmanuel Macron et les résultats des élections législatives, qui n’ont débouché sur aucune majorité claire.
Il va leur "expliquer les choix qui ont été les siens, avec notamment la dissolution" et les "inviter à continuer à investir dans notre pays", a expliqué une conseillère présidentielle, qui évoque un "mini-Choose France", du nom de ce forum annuel visant à attirer les investissements étrangers - et qui a...
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25/07 - Tesla : pourquoi l’entreprise d’Elon Musk peine à sortir la tête de l’eau
Nouveau revers pour Tesla. Avec un bénéfice de 1,48 milliards de dollars enregistré entre avril et juin 2024, le constructeur automobile américain accuse une chute de 45 % de son résultat net.
En avril, le géant de la voiture électrique avait déjà dû supprimer quelque 14 000 postes, soit 10 % de ses effectifs. Ce, alors même que son patron, Elon Musk "ne déteste rien de plus que de licencier", selon sa formule. "Mais, avait-il poursuivi, cela doit être fait". Et pour cause, tous les indicateurs sont dans le rouge. Au premier trimestre 2024, Tesla a été plombé par un recul de 8,5 % de la production, couplé à une baisse des ventes de 8,5 %. Une première en quatre ans. En somme, une sérieuse perte de vitesse qui pourrait trouver sa source dans l’évolution de plusieurs paramètres.Un recul de la demande couplé à des prix trop élevé
Au premier rang desquels un repli de la demande de voitures électriques. Un point identifié par la Bank of America, qui a constaté dans une note - consultée par le site spécialisé Markets Insider - que Tesla avait produit 46 561 véhicules de plus qu’elle n’en avait vendu au premier trimestre. Raison pour laquelle entre autres, le numéro deux du secteur bancaire américain avait revu à la baisse son objectif de cours pour l’action Tesla de 280 à 220 dollars, soit une chute de plus de 20 %.
"Les stocks s’étant accumulés au premier trimestre, il semblerait que la principale raison des chiffres de livraison en berne soit la baisse de la demande de véhicules électriques dans toutes les zones...
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25/07 - Leadership : montrer ses émotions, une arme à double tranchant
Elle restera comme l’une des images fortes de l’entre-deux tours des législatives. Celle qui a donné un coup de projecteur sur Marine Tondelier. Abondamment relayée sur les réseaux sociaux, on y voit la cheffe des écologistes, au lendemain du premier tour, au bord des larmes, réagissant sur France Inter aux propos de Bruno Le Maire qui, deux minutes plus tôt, venait de refuser d’appeler à voter pour les candidats LFI face au RN. "En colère et atterrée", elle y fustige le futur ex-ministre de l’Economie, "un lâche et un privilégié", et ne cache pas le sentiment qui l’envahit, rapidement trahie par sa voix qui se brise. Une émotion assumée, dont on voit aux réactions positives suscitées, qu’elle n’a pas desservi son propos. Au contraire.
De celles de Valéry Giscard d’Estaing, en 1994, pris d’une vive émotion à l’idée de voir les troupes allemandes défiler à côté des françaises lors de la cérémonie du 14-Juillet, à Barack Obama évoquant les enfants tués par armes à feu, les larmes des leaders ne sont pas une nouveauté. "La lecture de ce genre d’images aurait été très différente il y a encore trois décennies, explique Christian Le Bart, professeur des universités en science politique et auteur de Les émotions du pouvoir. Larmes, rires, colères des politiques (Armand Colin, 2018). Jusque dans les années 1990 prédominait l’idée qu’un politique devait se contenir, contrôler ses émotions, comme un médecin urgentiste devait garder son sang-froid". Avant de devenir un outil communicationnel comme un autre, et d’être, par...
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25/07 - Netanhayou devant le Congrès américain : les cinq points à retenir de son discours
Un discours enflammé et combatif. Mercredi 24 juillet, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a parlé pendant plus d’une heure devant les sénateurs et les élus de la Chambre des représentants. Le chef de l’Etat a continué d’appeler à "une victoire totale" à Gaza sous les applaudissements du camp républicain. Pas question pour celui qu’on surnomme "Bibi" de changer de ligne : son allocution est jusqu’au-boutiste et exempte d’autocritique. "Netanyahou cherchait à utiliser le Congrès pour redorer son image politique en déclin", a commenté le New York Times.
À noter que des dizaines de démocrates ne se sont pas présentés, certains boycottant ouvertement le discours. De son côté, la vice-présidente Kamala Harris, candidate présumée du parti à la présidentielle qui faisait campagne dans le Midwest, a refusé de présider en sa qualité de présidente du Sénat aux côtés du président Mike Johnson, une rupture avec la tradition. À l’extérieur du Capitole, plus de 5 000 manifestants hurlaient leur haine du dirigeant israélien. Ce jeudi, le Premier ministre israélien doit rencontrer à Washington le président Joe Biden, avec lequel il entretient des relations tendues.Son appel aux Etats-Unis à "rester unis" avec Israël
Parmi les sujets phares abordés, on retrouve la guerre menée par l’Etat hébreu dans la bande de Gaza, déclenchée à la suite de l’attaque - qui a fait 1 200 morts - du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël. En quasiment dix mois, l’offensive israélienne sur le territoire...
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25/07 - Emmanuel Macron recevra le président israélien Isaac Herzog vendredi
Arrivé lundi 22 juillet à Washington pour une visite de plusieurs jours aux Etats-Unis, le Premier ministre israélien a pris ce mercredi la parole devant la chambre des représentants. Benyamin Netanyahou s’apprête désormais à s’entretenir le président des Etats-Unis et sa vice-présidente Kamala Harris. Il s’envolera vendredi pour la Floride, où il rencontrera l’ancien président et candidat républicain Donald Trump, qu’il a longuement remercié dans son discours au Congrès.
Les infos à retenir
⇒ JO-2024 : Emmanuel Macron reçoit ce vendredi le président israélien
⇒ Benyamin Netanyahou devant le Congrès américain
⇒ Le Premier ministre israélien va rencontrer Joe BidenJO-2024 : Macron reçoit vendredi le président israélien
Ce vendredi 26 juillet, le président français recevra son homologue israélien, Isaac Herzog, dans le cadre de ses entretiens en marge des JO. L’occasion de lui réitérer à la fois son engagement à "assurer la sécurité des athlètes" israéliens et sa demande de mettre fin à la guerre meurtrière à Gaza, a indiqué l’Elysée dans un communiqué.
"Le président de la République appellera à conclure sans plus de délai un cessez-le-feu immédiat et durable pour permettre la libération de tous les otages" du Hamas, "dont celle de nos deux compatriotes, ainsi que l’acheminement massif de l’aide médicale et humanitaire", détaille le communiqué. Les deux dirigeants se verront à midi au palais présidentiel, avant une réception prévue dans l’après-midi pour plus de 80 chefs d’Etat et de gouvernement qui iront ensuite à la cérémonie...
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25/07 - Kamala Harris, de vice-présidente à présidente ? Ce seul exemple sur lequel elle peut s’appuyer
On attribue au Texan John Nance Garner, vice-président de Franklin Roosevelt entre 1933 et 1941, et connu pour son langage fleuri, une citation assez crue sur cette fonction : "La vice-présidence n’a pas plus de valeur qu’un seau de pisse chaude." Dans bien des cas, les "VP" restent en coulisse. Leur pouvoir constitutionnel se limite à la présidence du Sénat, sans pour autant participer à ses débats – il possède néanmoins la possibilité d’y voter en cas d’égalité de voix. Son autre rôle officiel se limite à rester disponible pour remplacer le président s’il décède, démissionne ou se trouve destitué.
Cette relégation au second plan n’a pas empêché certains vice-présidents de remporter une élection présidentielle. Mais pas tous ! L’après-Seconde Guerre mondiale a démontré qu’ils avaient quasiment autant de chance d’accéder à la Maison-Blanche que d’en rester à la porte. Voilà Kamala Harris, quasi assurée d’être désignée candidate du camp démocrate après le retrait de la candidature du sortant, Joe Biden, prévenue.
Mettons de côté le cas Lyndon Johnson : lorsqu’il remporte l’élection en novembre 1964, il est déjà le président en exercice, à la faveur de l’assassinat de John Kennedy, un an plus tôt. Dans le camp des démocrates, un seul VP a réussi, ces dernières décennies, à être élu président : Joe Biden lui-même. Mais quand il remporte la primaire démocrate – contre, notamment, Kamala Harris –, il n’est alors plus vice-président, c’est Mike Pence, que Donald Trump avait choisi comme colistier.
Un autre VP qui n’occupait plus ce...
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25/07 - Comment Joe Biden a justifié son retrait de l’élection présidentielle
Il a fini par céder, après des semaines de pressions et d’inquiétudes sur son âge et son acuité mentale. Le dimanche 21 juillet, Joe Biden a annoncé son retrait de la course à la Maison-Blanche, et provoqué un coup de tonnerre dans la campagne pour la présidentielle qui aura lieu en novembre. "Cela fut l’honneur de ma vie d’être votre président, mais la défense de la démocratie, qui est en jeu, est je pense plus importante que n’importe quel titre", a-t-il déclaré à ses compatriotes, mercredi 24 juillet, dans une adresse solennelle à la nation depuis le bureau Ovale.
"Ces dernières semaines, il m’est apparu clairement que je devais unir mon parti", a-t-il dit, ajoutant que le "temps" était venu "d’avoir de nouvelles voix […], des voix plus jeunes". La vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, qui est depuis son retrait quasiment assurée d’être la candidate des démocrates, "est expérimentée, elle est forte, elle est compétente", a insisté Joe Biden, qui l’avait désigné comme sa successeur dès son annonce surprise.
"Elle a été une partenaire incroyable pour moi, une dirigeante pour notre pays. Maintenant, c’est à vous, le peuple américain, de choisir", a-t-il poursuivi. Si le président des Etats-Unis a indirectement évoqué son propre âge en parlant de la nécessité de laisser la place à plus jeune, il ne s’est pas réellement étendu sur le sujet. La question était pourtant dans tous les esprits depuis sa performance désastreuse face à Donald Trump lors de leur débat fin juin, qui a suscité une crise chez les démocrates et...
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25/07 - Marc Guillaume, préfet d’Ile-de-France : "C’est une grande fierté d’avoir ressuscité la Seine"
Sourire soulagé, courtoisie de grand commis. Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France, nous accueille en costume de ville à quelques jours du début des Jeux olympiques. Grand bureau avec vue panoramique sur la Seine. Il va justement en être question. Le 17 juillet, le haut fonctionnaire s’y est immergé, avec Anne Hidalgo et Tony Estanguet. La preuve par l’exemple que le fleuve est désormais propice à la baignade. Bientôt, le public pourra lui aussi barboter. Issue heureuse d’un combat mené depuis sept ans par le préfet qui garde comme un trophée la couverture du magazine américain Time titré "Saving the Seine", [NDLR : la Seine ressuscitée]. Les JO ont l’art de rendre envisageable ce qui semblait impossible. En coulisses, Marc Guillaume tente de profiter de la compétition pour faire avancer les dossiers les plus embrouillés. A rebours de ceux qui évoquent un "nettoyage social" dans Paris, il revendique plus d’une centaine de mises à l’abri de SDF.
L'Express : La Seine est désormais baignable certains jours. Le restera-t-elle après les Jeux olympiques ou n’était-ce qu’un exploit éphémère, le temps de la compétition ?
Marc Guillaume : La Seine restera baignable l’été. Il y a des conditions. Le fleuve ne sera pas forcément baignable tous les jours, ce sera comme en bord de mer quand vous avez un drapeau rouge. Il ne sera probablement pas baignable les jours suivants de violents orages, tout simplement parce que les infrastructures que nous utilisons peuvent stocker seulement une certaine quantité...
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24/07 - "Quand il veut, qui il veut" : Emmanuel Macron, son jeu dangereux avec la Constitution
Les années passent, et il y a des réflexes qui demeurent chez Emmanuel Macron. En ce début d'année 2020, la Cour des Comptes a perdu la tête. Son président Didier Migaud a pris le large, direction la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. Personne n'est surpris, ce changement était prévu depuis un an. Le poste reste pourtant vacant pendant des mois. La juridiction est même contrainte de reporter de quelques jours la publication de son traditionnel rapport annuel. Cette vacance va bien à Emmanuel Macron, qui prend tout son temps pour trouver un successeur au socialiste. Il réclame "une femme, issue de l’immigration, très bonne analyste", rapporte la journaliste Corinne Lhaïk dans Président cambrioleur (Fayard, 2020). Le président veut alors "casser le système", selon ses propres mots. Au diable les horloges, il est "à la recherche du geste parfait", narre la journaliste.
Rien n'a changé. Le chef de l’Etat se joue de tout, de tous et du temps. Affres du présidentialisme jupitérien. Ses deux derniers "coups" ont ajouté au brouillard, sinon au capharnaüm politique. En juin, il ouvrait, avec la dissolution, une crise institutionnelle dans une Constitution qui n’en connut guère, et qui fut modelée de telle manière à les éviter. Voilà la Ve entravée, qui ressemble un peu plus la IVe, et où les partis politiques ont repris vigueur, où aucun des trois blocs de l’Assemblée nationale ne peut gouverner librement. En juillet, le même Emmanuel s'amuse de cette paralysie politique, et réclame une...
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24/07 - Allan Lichtman, l’homme qui prédit les présidents américains : "Les démocrates pourraient l’emporter si…"
Nous sommes en 1981. Joe Biden n’est encore que sénateur et Donald Trump, un homme d’affaires bling-bling qui vient de faire construire une tour à son nom au beau milieu de Manhattan. Allan Lichtman, lui, n’est pas encore connu sous le surnom de "Nostradamus de la présidentielle américaine", mais il est professeur invité à l’Institut de technologie de Californie, où il fait la rencontre de Vladimir Keilis-Borok, un sismologue russe réputé (il a notamment participé aux discussions américano-soviétiques concernant le contrôle des armements en 1963). "Je suis tombé amoureux de la politique et j’ai toujours voulu essayer d’appliquer les méthodes de prévision des tremblements de terre aux résultats des élections. Mais je vis en URSS…", lui explique-t-il alors.
"C’est ainsi que notre drôle de couple a commencé, en abordant l’histoire des élections présidentielles américaines depuis 1860 comme un jeu de balancier entre stabilité (l’hypothèse selon laquelle le parti à la Maison-Blanche reste au pouvoir) et tremblement de terre (le parti au pouvoir perd sa place)", résume auprès de L’Express Allan Lichtman, aujourd’hui professeur émérite en histoire à l’American University de Washington. Le modèle est le suivant : 13 affirmations auxquelles la réponse, "vrai" ou "faux", déterminera le résultat de la présidentielle. Parmi celles-ci : "il n’y a pas de véritable concurrence pour l’investiture présidentielle au sein du parti au pouvoir" ; "le candidat du parti au pouvoir est le président sortant" ; "l’économie n’est pas en...
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24/07 - Ces surprenants policiers qui sécuriseront les JO : maîtres-nageurs, sauveteurs en montagne…
Les plages de sable du littoral ont été remplacées par le bitume de Paris : en ce mois de juillet 2024, les 280 CRS maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) que compte la police nationale ont été mobilisés à Paris et en Ile-de-France, pour participer au maintien de la sécurité des Jeux olympiques (JO). Habituellement déployés sur les côtes françaises durant la saison estivale, ces spécialistes ont pour mission de porter secours aux personnes en détresse en mer, mais également de surveiller les plages et les côtes françaises, afin d’y maintenir la sécurité et de verbaliser les usagers en infraction. "Nous sommes les seuls nageurs sauveteurs à être armés. En cas d’attaque terroriste sur une plage par exemple, nous sommes les premiers à pouvoir riposter et proposer une première intervention", explique Patrice Martin, référent national des CRS MNS pour le syndicat de police Unité.
Cette année, l’intégralité des effectifs a été réquisitionné afin de maintenir une surveillance nautique aux abords du village olympique et en région parisienne, ou pour renforcer les compagnies classiques de CRS. "Il n’a pas été prévu que nous soyons remplacés sur les plages, et les maires des communes concernées ont dû s’organiser en renforçant leur police municipale, par exemple", regrette Patrice Martin, qui craint, en conséquence, une "délinquance d’opportunité" sur certaines côtes françaises.
Le ministère de l’Intérieur, de son côté, rappelle que les restrictions de congé consenties par les policiers et gendarmes sur cet été 2024 permettront une...
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24/07 - Kamala Harris, meilleure arme contre Trump ? Cette folle campagne qui commence
En 2025, la première puissance mondiale sera dirigée… soit par Donald Trump, soit, sauf surprise, par Kamala Harris. La vice-présidente remplace au pied levé Joe Biden, mais devra attendre l’investiture du camp démocrate, lors de la convention de Chicago qui se déroulera du 19 au 22 août.
Mauvaise nouvelle pour les démocrates, les deux derniers présidents à s’être désisté en pleine course (Harry Truman et Lyndon B. Johnson) ont vu leur camp perdre le jour du vote. En revanche, la candidature probable de Kamala Harris force les républicains à bouleverser tout leur narratif de campagne, basé sur l’attaque à outrance d’un Joe Biden présenté comme sénile et faible physiquement. La présidentielle américaine qui bascule, c’est l’objet de notre nouveau long format vidéo, à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux.
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24/07 - David Lappartient, le Français le plus puissant du sport mondial : ses ambitions, ses secrets
C’est une opération secrète. Soigneusement préparée, échafaudée en une poignée de semaines. Une opération commando en marge des circuits traditionnels de la diplomatie. Dans cette zone grise où tout ou presque est possible, comme l’exfiltration de 125 Afghans au nez et à la barbe du pouvoir près de cinquante jours après le départ des Américains, la chute de Kaboul et la reconquête du pays par les talibans. Dans tout le pays, c’est le règne du chaos et de la peur. Le drapeau blanc barré de la chahada, la profession de foi de l’islam, a remplacé le drapeau tricolore, noir, vert et rouge de l’ancienne République d’Afghanistan sur les bâtiments officiels encore debout. Des millions de femmes vivent leurs derniers jours de liberté. Les humanitaires plient bagage et les derniers avions militaires occidentaux se sont envolés dans la confusion, avec, parfois, accrochés aux trains d’atterrissage, quelques candidats désespérés à l’exil. Le pays s’est bunkérisé, l’espace aérien a été interdit aux avions étrangers.
Et pourtant. Ce 29 septembre 2021, un Boeing 737-800 de la petite compagnie afghane privée Kam Air décolle discrètement de l’aéroport de Mazâr-e Charîf, la quatrième plus grande ville d’Afghanistan, au nord du pays. Un lieu stratégique au confluent du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et du Turkménistan. Aucune compagnie n’a accepté d’assurer l’avion. Sur le tarmac, un bus venu de Kaboul avec plus d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont patienté pendant des heures. Des sportifs – beaucoup de cyclistes...
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24/07 - Atos placé en procédure de sauvegarde accélérée : la fin d’une longue saga ?
Atos s’apprête-t-il à sortir enfin la tête de l’eau ? Le tribunal de commerce de Nanterre a ouvert mercredi 24 juillet une procédure de sauvegarde accélérée du groupe informatique français en difficulté, pilier technologique des Jeux de Paris, afin de mettre en œuvre le plan de restructuration négocié avec ses créanciers. En parallèle, Jean-Pierre Mustier, président du conseil d’administration d’Atos depuis octobre 2023, a été nommé le même jour président-directeur général du groupe avec effet immédiat.
"Le tribunal a estimé que, compte tenu du soutien suffisamment large des créanciers financiers et des informations fournies par la conciliatrice lors de l’audience, l’adoption du projet de plan de restructuration financière au cours de la procédure de sauvegarde accélérée était vraisemblable", a indiqué Atos dans un communiqué. L’audience du tribunal pour l’approbation du plan de sauvegarde accéléré est "envisagée" pour le 15 octobre.
Mi-juillet, Atos, qui compte plus de 90 000 salariés dans 69 pays, était parvenu à un accord avec un groupe de banques et créanciers obligataires pour sécuriser le financement de son plan de restructuration, dont le montant atteint 1,75 milliard d’euros. Plombé par une dette brute colossale de près de 5 milliards d’euros, Atos avait enclenché en février une procédure de restructuration et se trouve depuis plongé dans un feuilleton financier aux multiples rebondissements….Avec son lot d’échecs. Au fil des mois, l’ex-fleuron français des services informatiques a vu tomber à l’eau de nombreuses...
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24/07 - Kamala Harris, vue de Russie : chez les propagandistes du Kremlin, moqueries et inquiétude
Il est 21 heures à Moscou, le dimanche 21 juillet, lorsque Joe Biden annonce son retrait de la course à la présidentielle américaine. La nouvelle fait le tour du monde et n’épargne pas la Russie. Dans la foulée, les propagandistes du Kremlin changent leur programme pour se concentrer sur l’arrivée fracassante de la nouvelle candidate démocrate, Kamala Harris. D’abord assez superficielles, les critiques envers l’actuelle vice-présidente des Etats-Unis se focalisent sur son rire, comme dans l’émission Vesti à 20h, qui montre Kamala Harris hilare. Sur cette base, Valéry Soloviev, présentateur de l’émission qui porte son nom, sur la chaîne Russia 1, se permet de la traiter de "folle" et "d’heureuse gogole".
Très vite, des commentaires beaucoup plus violents concernant le genre et la couleur de peau de Kamala Harris sont diffusés à l’antenne. Toujours dans l’émission de Soloviev, le politologue Andreï Sidorov lâche que "Kamala, avec le bouton nucléaire, est plus dangereuse qu’un singe avec une grenade".Inquiétudes et théories du complot
Malgré ces moqueries racistes et sexistes, l’ambiance est tout de même tendue sur les plateaux télé russes, car Donald Trump ne sera plus face à Joe Biden - que les médias russes adoraient détester. De toute évidence, le candidat républicain est le candidat privilégié de Moscou, lui qui semble prêt à laisser la Russie s’emparer du Donbass et de la Crimée en Ukraine, selon un article du Washington Post paru en avril. Vladimir Poutine avait d’ailleurs déclaré qu’il croyait que "le...
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24/07 - JO : le casse-tête sécuritaire pour protéger la délégation israélienne
Le drapeau bleu et blanc flottera devant un milliard de téléspectateurs. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui se tiendra, vendredi 26 juillet, sur la Seine, les 88 athlètes israéliens défileront aux côtés d’autres délégations. "C’est l’une des nations les plus contrôlées et les plus à risque", souligne le quotidien italien La Repubblica, rappelant que les sportifs transalpins se trouveront sur le même bateau. Mais avant le coup d’envoi officiel, les joueurs israéliens affronteront leurs homologues maliens lors du tournoi de football au Parc des Princes, mercredi 24 juillet au soir. Un millier de policiers seront mobilisés.
"Les événements internationaux de ce type représentent une cible privilégiée pour les menaces et les attaques de divers groupes terroristes, en raison de l’impact médiatique qu’ils peuvent avoir", a prévenu le Conseil national de sécurité israélien (NSC) dans le journal Times of Israel. Alors que le gouvernement de Benyamin Netanyahou bombarde sans relâche cette enclave, la crainte est de voir le conflit au Proche-Orient s’inviter au cœur de Paris. Difficile d’oublier le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenché à la suite de l’attaque (qui a fait 1 200 morts) du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël. En quasiment dix mois, l'offensive israélienne sur le territoire palestinien a fait près de 40 000 morts, selon les derniers chiffres du Hamas.
"Les athlètes israéliens sont les bienvenus", a pourtant...
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24/07 - Jeux olympiques : la forte hausse des assignations à résidence inquiète les avocats
Charifa a informé ses employeurs pleurant au téléphone, elle ne pourrait plus garder leur bébé les prochaines semaines. Le 15 juillet, des policiers se sont présentés à son domicile, convocation au commissariat, où la trentenaire, née en Algérie, résidant en France depuis onze ans, sans aucun antécédent judiciaire, apprend qu’elle fait l’objet d’une Micas, une "mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance". La Micas est un instrument instauré par la loi antiterroriste de 2017, directement inspiré de l’état d’urgence. Or ces dernières semaines, les Micas pleuvent, manifestant d’un climat sécuritaire tendu à la veille des Jeux olympiques.
155 mesures d’interdiction ont été prises ce mois-ci, selon le ministère de l’Intérieur, trois fois plus qu’en juillet 2023. Un triplement visant à éloigner des sites olympiques "les personnes suivies, toutes proches des mouvances d’extrême droite, d’extrême gauche et islamistes", commente-t-on Place Beauvau, où l’on fait observer que ces mesures d’interdiction sont validées par les tribunaux administratifs lorsqu’elles y font l’objet d’une contestation. Ces Micas indignent les avocats, s’alarmant de telles interdictions suspendant, sans débat contradictoire, les libertés d’aller et de venir de ces individus. En témoigne l’histoire de Cherifa, sommée de pointer chaque matin, à 8 heures, au commissariat de sa commune dans les Hauts-de-Seine, interdite "de se déplacer en dehors du territoire de sa commune". Ses employeurs lui confiant leur enfant dans une ville...
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24/07 - Pourquoi Emmanuel Macron n’est pas tenu de nommer Lucie Castets à Matignon
Quitte à tarder à s’accorder sur un nom, autant choisir le moment le plus opportun pour le dégainer. Une heure dix avant l’interview présidentielle sur France 2, par exemple ? Façon pour le Nouveau Front populaire (NFP) de contraindre Emmanuel Macron à se positionner. Ce qui est chose faite. Mercredi soir, le chef d’Etat a évacué l’idée d’adouber Lucie Castets, candidate officielle de la coalition de gauche : "Le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique. La question est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour que le gouvernement de la France puisse passer des réformes."
Une fin de non-recevoir en somme, qui a suscité l’ire des responsables du NFP. "Macron est un personnage dangereux et capricieux", persifle la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot sur X. Dans son sillage, la patronne des Verts, Marine Tondelier s’amuse à un drôle de parallèle : "Emmanuel Macron, on dirait mon fils de 5 ans quand il perd au Monopoly Junior". Sur TF1 ce mercredi matin, Olivier Faure, premier secrétaire du parti à la rose et premier à avoir proposé le nom de l’énarque de 37 ans, surenchérit : "Le président vit dans un monde parallèle. Le réel lui échappe".
Le réel politique, peut-être. Mais le réel juridique, pas nécessairement. Si l’on se réfère à la Constitution, l’article 8 se borne à indiquer : "le président de la République nomme le Premier ministre". Une lettre constitutionnelle "courte et obscure", pointe un professeur en Droit public en clin d’œil à la formule de Napoléon Bonaparte...
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24/07 - Raphaël Enthoven : "Les Insoumis offrent le visage d’une pure bêtise en action"
C'est un procès devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris qui devrait faire du bruit. La France insoumise poursuit Raphaël Enthoven pour "'injure publique", lui réclamant la somme de 10 000 euros. En cause : un message sur le réseau X (ex-Twitter) dans lequel le philosophe et écrivain qualifiait LFI de "parti détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite", et ajoutait : "Et ils sont tellement cons qu’il n’est même pas nécessaire de les corrompre pour qu’ils reprennent à la lettre le narratif du Hamas ou de Poutine. On n’en peut plus, de ce club de déficients qui, après avoir tenté de faire entrer des islamistes à l’Assemblée, tentent de faire entrer le Hamas au Parlement européen."
Pour la formation d'extrême gauche lancée par Jean-Luc Mélenchon, ces propos "relèvent de l'attaque opportuniste et gratuite et constituent une atteinte considérable à l'image du parti, visant à le discréditer dans l'opinion publique", comme on peut le lire dans la citation à comparaître adressée le 22 juillet à Raphaël Enthoven. L'intellectuel sera défendu par Richard Malka, l'avocat historique de Charlie Hebdo. A L'Express, il contextualise mais maintient ces mots qui relèvent selon lui du "constat", assurant que "La France insoumise, c’est un morceau de Corée du Nord en France".
L'Express : La France insoumise vous poursuit pour un tweet que vous aviez publié le 1er mai, et dans lequel vous qualifiez le mouvement de "détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite". Cette...
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24/07 - De la bombe nucléaire aux débuts de l’électricité : la grande histoire du CEA
Sièges sociaux, usines, magasins, ces lieux constituent les points de départ de quelques-unes des plus grandes sagas industrielles et commerciales françaises. Dans cette série d’été, L’Express ouvre les portes de sites emblématiques qui ont marqué l’histoire économique du pays.
EPISODE 1 - Renault : la véritable histoire du Bâtiment X, là où tout a commencé
EPISODE 2 - Carrefour : l'histoire méconnue du premier hypermarché de France
Quand les caméras de télévision pénètrent sur le site de Marcoule en 1956, la plus grande réalisation industrielle de la vallée du Rhône ressemble encore à un énorme chantier. Le long des allées en terre, des ouvriers munis de truelles croisent des scientifiques en blouse blanche, sous le regard sévère des forces de l’ordre équipées de casquettes estampillées "CEA", Commissariat à l’énergie atomique. Dans ce décor en construction, une étrange tour circulaire de 100 mètres de haut attire immédiatement l’attention. Il s’agit de la cheminée d’évacuation d’air de refroidissement de la pile atomique G-1.
"Officiellement, la décision de créer le site, au début des années 1950, répond à des besoins civils. L’idée est d’y produire du plutonium qui doit servir de combustible aux réacteurs du futur", détaille Michaël Mangeon, chercheur associé au laboratoire de Recherches interdisciplinaires ville, espace, société (Rives) de l’université de Lyon. Mais à l’époque, les experts n’ignorent pas que cette matière peut aussi servir à fabriquer des bombes. "En 1945, dès sa création, le CEA était destiné à faire des...
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24/07 - L’Arcom ne renouvelle pas les fréquences de C8 et NRJ12
Décision choc. La candidature de C8, chaîne la plus sanctionnée de la télévision française, n'a pas été retenue pour la réattribution des fréquences TNT en 2025 et pourrait disparaître sous sa forme actuelle. Le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, a dévoilé ce mercredi les candidats retenus pour l'attribution de 15 fréquences TNT en 2025, après des auditions courant juillet. Il a fondé sa décision notamment sur "l'intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme", écrit-il dans un communiqué.
Des chaînes déjà existantes (BFMTV, LCI, W9, TMC, Gulli, NRJ12, etc.) étaient en concurrence avec de nouveaux prétendants issus de la presse, comme RéelsTV (du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky), OF TV (Ouest-France), retenus. La candidature de L’Express, qui avait présenté un projet de chaîne, n’a pas été retenue, comme celle du Média TV, de la webtélé de gauche radicale éponyme. Au total, 24 projets étaient en lice.
En ne retenant pas C8, qui cumule 7,6 millions d'euros d'amende en raison des dérapages de son animateur vedette Cyril Hanouna, à la barre de "Touche pas à mon poste", le régulateur envoie un signal fort aux éditeurs de chaîne sur la nécessité de respecter leurs obligations. "Avec cette décision, l’Arcom tire les premières conséquences logiques des dérives des antennes contrôlées par Vincent Bolloré", a réagi le nouveau directeur général de RSF, Thibaut Bruttin. Le régulateur "a pris la mesure de ses responsabilités", dit-il."Censure" pour Ciotti
Le directeur général de...
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24/07 - Les JO d’hiver de 2030 accordés aux Alpes françaises sous réserves de garanties financières
La France organisera bientôt de nouveaux Jeux olympiques, six ans après ceux se tenant cet été à Paris. Le Comité international olympique (CIO) a attribué mercredi 24 juillet "sous conditions" les Jeux olympiques d'hiver de 2030 aux Alpes françaises.
Seule en lice depuis qu'elle a supplanté en novembre dernier la Suède et la Suisse, la France "organisera les 26e Jeux d'hiver" sous réserve de fournir les garanties financières de l'Etat et des régions, a annoncé le président du CIO Thomas Bach, sans détailler le résultat du scrutin.
Alors que l'actuel gouvernement est chargé des "affaires courantes", le futur Premier ministre devra fournir au CIO la garantie de l'Etat "avant le 1er octobre", a avancé M. Bach. Cette garantie devra être ratifiée par le parlement "au plus tard le 1er mars". L'instance a voté dans la foulée d'une intervention du président de la République Emmanuel Macron, venu en personne défendre la candidature de la France, à deux jours de l'ouverture des JO d'été à Paris.
"Je confirme mon engagement et mon engagement total et l'engagement total de la nation française", a-t-il dit, en anglais, ajoutant qu'il allait "demander au prochain Premier ministre non seulement d'inclure cette garantie mais aussi de promulguer une loi olympique".
Du fait de la récente dissolution et du résultat des élections, la garantie financière qui doit compléter le dossier du CIO et doit émaner du Premier ministre n'a pas pu être apportée par la France. Le président du CIO Thomas Bach avait prévenu mardi soir...
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24/07 - Cinéma : "Mon parfait inconnu", un thriller scandinave basé sur le mensonge
La Suède, le Danemark, la Norvège, la Finlande font partie des pays que je ne connais qu’à travers le cinéma, ce qui fait que je les confonds un peu. Les courses de trotteurs ne m’ont pas aidé à les distinguer, l’ensemble des hippodromes de la planète n’ayant de patrie que celle du Cheval, qui n’a pas de frontière, les turfistes étant avant tout des citoyens du monde des courses. Je n’ai donc pas vu grand-chose de la Suède le jour de la victoire de Mister JP, à Jägersro, l’hippodrome de Malmö, pas non plus reconnu les films de Bergman dans l’ambiance de kermesse qui régnait ce jour-là au pesage, et le soir, lors de la vente des yearlings, les propriétaires enchérisseurs n’avaient rien à voir avec les bourgeois pervers des films de Lars von Trier ou de Thomas Vinterberg. Ils sont pourtant formidables, les gens des courses, mais ils n’impriment pas, au cinéma. Insaisissables, ils ne ressemblent qu’à eux-mêmes.
Johanna Pyykkö, la réalisatrice de Mon parfait inconnu, a tout juste 40 ans, elle est née en Finlande, a grandi en Suède et vit actuellement en Norvège. Elle fut l’assistante de Joachim Trier, le réalisateur norvégien, né au Danemark, à qui on doit Thelma, un film suédo-dano-franco-norvégien.
Mon parfait inconnu est le premier long-métrage de Johanna Pyykkö. C’est une parabole du rapport difficile que la Scandinavie entretient avec le reste du monde, me suis-je dit en sortant, ou alors c’est une leçon d’altruisme à l’adresse de l’Occident cupide, xénophobe, riche et non violent par confort plus que par éthique....
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24/07 - Lucie Castets demande à Macron de "prendre ses responsabilités" et de la nommer à Matignon
Les partis de gauche sont enfin parvenus à un compromis autour d’un nom pour Matignon : le Nouveau Front populaire (NFP) a désigné mardi 22 juillet Lucie Castets, haute fonctionnaire de 37 ans largement inconnue du grand public. Celle-ci s'est exprimée mercredi matin sur France Inter, appelant Emmanuel Macron à la désigner Première ministre.
Interviewé pour la première fois depuis le résultat des élections législatives, Emmanuel Macron a refusé, la veille, de se prononcer sur ce nom, jugeant : "La question n’est pas un nom, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement puisse dégager des réformes, faire passer un budget et faire avancer le pays."
Les infos à retenir
⇒ Les partis de gauche appellent Macron à désigner la candidate qu’ils ont choisie, Lucie Castets
⇒ Jean-Luc Mélenchon accuse le président de vouloir "imposer son front républicain"
⇒ Emmanuel Macron annonce maintenir le gouvernement Attal aux affaires courantes au moins jusqu’à la mi-aoûtLucie Castets appelle Emmanuel Macron à la choisir
La candidate désignée par la gauche pour Matignon Lucie Castets a demandé au président de la République de "prendre ses responsabilités" et de la nommer Première ministre, tout en affirmant qu’une coalition entre la gauche et le camp présidentiel était "impossible".
Déplorant sur France Inter "l’inconséquence" et le déni de démocratie" du président Macron qui a rejeté mardi soir sa candidature, la haute fonctionnaire de 37 ans a demandé à Emmanuel Macron de prendre "ses responsabilités" et...
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24/07 - Comment la Russie contourne les sanctions sur son pétrole avec sa "flotte fantôme"
C’est un problème complexe pour l’Europe qui ne cesse de prendre de l’ampleur. La Russie utilise de plus en plus de "bateaux fantômes" pour transporter son pétrole au mépris des sanctions européennes. Désormais, selon un article du Financial Times publié lundi 22 juillet, elle a aussi recours à des navires transportant son gaz naturel liquéfié. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Il s’agit de vieux tankers rachetés par les autorités russes, dont la propriété est peu claire, et qui naviguent en secret pour transporter du pétrole russe à travers les eaux du monde entier. Ils battent parfois pavillon de petits pays, comme le Gabon ou le Panama, et permettent de contourner les sanctions sur le transport d’hydrocarbure russe mises en place par le G7 et l’Union européenne au début de la guerre en Ukraine. En effet, l’acheminement du pétrole russe est interdit par ces sanctions s’il est vendu à plus de 60 dollars le baril. Habituellement, plus des deux tiers de ce transport est assuré par des compagnies maritimes occidentales, mais elles respectent les sanctions et ne font plus affaire avec l'industrie pétrolière russe.
Par conséquent, la Russie a recours à ce stratagème pour écouler sa marchandise à un prix plus élevé, comme le font l’Iran et le Venezuela, des pays producteurs de pétrole également sous embargo, explique Elisabeth Braw, analyste du think tank Atlantic Council. La Russie vend notamment son or noir à la Chine, l’Inde, la Turquie ou encore le Brésil, qui le revendent ensuite encore plus cher à...
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24/07 - Et si l’inflation revenait ? Ces défis que pose la transition écologique
Aux Etats-Unis, elle attise les tensions entre républicains et démocrates. En France, elle s’est largement invitée dans les débats précédant les dernières élections. Elle ? C’est l’inflation. Voilà déjà plusieurs années que la hausse des prix est de retour en Occident. Au grand dam du monde politique, qui voudrait bien pouvoir la contrôler. Les économistes en ont parfaitement identifié les causes : ruptures d’approvisionnement durant la période Covid, rebond de la demande après les confinements, pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, hausse des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine…
Mais alors que le pire semble derrière nous et que l’inflation retrouve des niveaux plus raisonnables de part et d’autre de l’Atlantique, certains experts tirent à nouveau la sonnette d’alarme. Car la transition écologique sera probablement inflationniste. Pour les ménages déjà échaudés par la flambée des prix de l’énergie, et la remontée des taxes qui l’accompagne, c’est bien sûr une mauvaise nouvelle car cette fois-ci, les tensions sur les prix risquent de durer plus longtemps.
Dans une étude récente, les équipes de la société Carmignac chiffrent l’ampleur du problème. "Contenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5 °C pourrait ajouter chaque année 1,6 % à l’inflation au cours de la prochaine décennie", préviennent Lloyd McAllister, responsable de l’investissement durable, Raphaël Gallardo, économiste en chef, et Michel Wiskirski, spécialiste des matières premières.
Pour la France, cela signifie une inflation...
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24/07 - Pourquoi Benyamin Netanyahou préfère Donald Trump à Kamala Harris
Pour la première fois depuis le 7 octobre et cette guerre qui le mobilise vingt heures par jour, Benyamin Netanyahou s’autorise à sortir de son pays. Autant dire que le Premier ministre israélien mise gros sur sa visite officielle aux Etats-Unis. Préparée minutieusement par ses conseillers – qui ont réussi à vaincre les réticences de l’administration Biden -, elle s’inscrit dans un contexte imprévu : le retrait soudain du président américain de la course à sa réélection et la mise en orbite de Kamala Harris. "Je dirai à nos amis des deux camps que, quelque soit le prochain président que choisira le peuple américain, Israël restera l’allié indispensable et puissant des Etats-Unis au Moyen-Orient", a déclaré Netanyahou avant de monter dans l’avion, lundi matin.
Avant de rencontrer Donald Trump en Floride jeudi, Netanyahou s’exprimera mercredi après-midi devant une chambre bipartisane, point d’orgue de son voyage. Un honneur réservé à quelques rares chefs de gouvernement à travers l’histoire. "Quiconque se comporte de manière inappropriée pendant le discours de Netanyahou pourrait risquer l’arrestation", a prévenu Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants face aux menaces de boycott et de manifestations hostiles brandies par plusieurs élus démocrates. Un climat qui traduit les tensions inédites suscitées par l’intervention militaire israélienne à Gaza. A mesure que les bombes s’abattent sur les populations civiles gazaouies, le soutien américain s’étiole. Sous la pression des étudiants...
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23/07 - Lucie Castets à Matignon ? Entre Macron et le NFP, la guerre d’usure continue
C’est l’énième bataille d’une guerre des nerfs. En soumettant ce mardi 23 juillet à Emmanuel Macron le nom de Lucie Castets à Matignon, la gauche a mis sous pression le chef de l’Etat, accusé de ne pas reconnaître le résultat des dernières législatives. Le président, lui, a balayé la proposition dans la foulée, arguant de l’absence de majorité à gauche pour gouverner. Voilà les deux camps engagés dans un tango sans fin : celle de l’interprétation du verdict des urnes. Si je ne sais pas qui a gagné, comment savoir qui doit gouverner ?
Personne ne l’avait vu venir. La gauche, engluée dans ses divisions, ne suscitait que ricanements ou désespoir. Elle a fini par lâcher un nom. La fumée blanche a émergé ce mardi à 19 heures, sous la forme d’un communiqué du Nouveau Front populaire (NFP). L’alliance des gauches, arrivée en tête aux législatives, "présente" alors à Emmanuel Macron sa "proposition" : nommer Lucie Castets au poste de Premier ministre. Inconnue du grand public, cette haute fonctionnaire, plus proche du Parti socialiste que de LFI, est engagée dans la défense des services publics. Sitôt le nom dévoilé, les injonctions pleuvent. "Le président de la République ne doit plus tergiverser", tonne Jean-Luc Mélenchon. "Macron doit reconnaître le résultat des élections et la nommer", abonde la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. Lucie Castests elle-même se projette dans ses futures fonctions, et promet d’y mettre toute son "énergie" et sa "conviction"."Vous la connaissez ?"
Des semaines d’invectives, pour un...
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23/07 - Emmanuel Macron après la proposition du NFP pour Matignon : "La question, ce n’est pas un nom"
Il s’agissait de sa première interview depuis les résultats des élections législatives. Mardi 23 juillet, lors d’une interview diffusée sur France 2 et Franceinfo sur un plateau en plein air survolé par les hélicoptères, Emmanuel Macron a commenté la situation politique du pays à l’approche des Jeux olympiques de Paris, qui doivent s’ouvrir ce vendredi 26 juillet.
Le président de la République est revenu sur son choix de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des élections européennes du 9 juin, remportées par le Rassemblement national. "J’ai fait ce choix en conscience, avec beaucoup de gravité, parce que l’Assemblée nationale ne correspondait plus à la société française", a-t-il affirmé. "Tout le monde nous disait qu’à l’automne la motion de censure arriverait", a justifié Emmanuel Macron, avant d’affirmer : "J’ai pris mes responsabilités en demandant aux Françaises et aux Français de choisir."
Interrogé sur les résultats des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire, il a reconnu que la majorité sortante avait "perdu cette élection", mais a jugé que "personne" n’avait "gagné". Il a appelé les forces politiques à être "à la hauteur de ce qu’elles ont fait dans l’entre-deux-tours". "La responsabilité de ces partis, c’est de faire quelque chose que toutes les démocraties européennes font, […] savoir faire des compromis", a-t-il pointé.
Emmanuel Macron est revenu sur la polémique qui a suivi le refus de certains députés du Nouveau Front populaire (NFP) de...
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23/07 - Le Nouveau Front populaire propose Lucie Castets pour être Première ministre
Fumée blanche au Nouveau Front populaire. L'alliance des partis de gauche s'est mise d'accord ce mardi 23 juillet pour proposer au président de la République le nom de Lucie Castets, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics, pour le poste de Première ministre. Cette dernière a affirmé à l'AFP avoir accepté "en toute humilité mais avec beaucoup de conviction", estimant être une candidate "crédible et sérieuse" pour Matignon.
La candidate surprise du Nouveau Front populaire, âgée de 37 ans et issue de la société civile, a déclaré avoir parmi ses "grandes priorités" l'"abrogation de la réforme des retraites" d'Emmanuel Macron, une "grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part", une "amélioration du pouvoir d'achat" par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la "fin de la régression des services publics".
Une heure avant l'interview d'Emmanuel Macron à la télévision et après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser l'union de la gauche, les partenaires du Nouveau Front populaire ont enfin réussi à s'accorder sur un nom. Le NFP, qui revendique le poste de Premier ministre depuis qu'il est arrivé en tête des législatives, mais sans majorité absolue, juge que Lucie Castets sera "forte de notre engagement complet à ses côtés dans le gouvernement qu'elle dirigera".
Lucie Castets est inconnue du grand public. Actuellement directrice des finances et des achats à la ville de Paris, elle est une...
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23/07 - Guerre en Ukraine : l’exemption hongroise sur le pétrole russe crispe ses partenaires
A la suite du sixième paquet de sanctions contre la Russie, voté en décembre 2022 en raison de la guerre en Ukraine, tous les membres de l’Union européenne (UE) se sont résolus à appliquer un embargo pétrolier contre Moscou. Tous les pays membres ? Non… Trois pays - Slovaquie, République tchèque, Hongrie - en ont été exemptés, en raison de leur situation géographique. Enclavés, il leur est difficile de diversifier leur approvisionnement en énergie, contrairement à d'autres pays disposant d'un accès à la mer. La mesure, arrivée à son terme en décembre dernier, a été prolongée d’un an à l’occasion du 12e paquet de sanctions visant Vladimir Poutine.
Seulement, en juin, l’Ukraine a entrepris une série de sanctions contre la société pétrolière russe Loukoïl, bloquant depuis quelques semaines ses livraisons qui représentent "un tiers des importations hongroises de pétrole", selon le chef de la diplomatie Peter Szijjarto. Kiev en a les moyens techniques puisque c’est par son territoire que transitent les commandes hongroises, via l’oléoduc Droujba. L’intervention ukrainienne irrite dans la plaine de la Puszta, où l’on estime que la situation n’est pas tenable à "moyen et long terme". Budapest, soutenu par son allié slovaque, en appelait lundi 22 juillet à l’Union européenne pour régler le litige qui l’oppose au pays agressé. Elle lui demandait de prendre part à "une procédure de consultation". Pour le président du gouvernement slovaque Robert Fico et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’initiative ukrainienne relève...
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23/07 - Donald Trump contre Kamala Harris : à quoi va ressembler ce duel que personne n’attendait ?
Et tout d’un coup, l’Histoire s’accélère… Voilà un mois, c’est-à-dire une éternité, l’Amérique était embarquée dans une campagne électorale soporifique en vue de l’élection présidentielle de novembre. Puis le jeudi 27 juin est arrivé, avec son débat télévisé qui a révélé au pays ce que la Maison-Blanche cherchait à lui dissimuler depuis des mois : âgé de 81 ans, le 46e président des Etats-Unis Joseph Robinette Biden, devenu sénile, était une proie facile pour son adversaire républicain, Donald J. Trump, 78 ans.
Environ deux semaines plus tard, le 13 juillet, autre coup de théâtre : le candidat républicain réchappe, comme par miracle, à un attentat qui érafle le haut de son oreille droite en plein meeting électoral en Pennsylvanie. Et nouveau rebondissement dimanche 21 : le candidat-président déclare qu’il renonce à briguer un second mandat. Et cela, à un mois seulement de l’ouverture de la convention du Parti démocrate – du 19 au 22 août à Chicago – qui devait le propulser pour de bon vers le scrutin du 5 novembre. Ce n’est plus une campagne électorale, c’est une série Netflix !
Certes, le retrait in extremis de Joe Biden a un précédent. Voilà cinquante-six ans, en 1968, le président démocrate Lyndon B. Johnson avait lui aussi décidé de jeter l’éponge dans la dernière ligne droite. Mais c’était au mois de mars, pas en juillet comme aujourd’hui, ce qui laisse peu de temps au camp démocrate pour se réorganiser face à la "machine Trump". Surtout, son désistement d’alors en faveur du vice-président Hubert Humphrey n’était pas dû à...
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23/07 - Tentative d’assassinat contre Trump : la directrice du Secret Service démissionne
La pression aura finalement été trop forte. La directrice du Secret Service, sous le feu des critiques depuis la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet, a démissionné, ont rapporté ce mardi 23 juillet plusieurs médias américains.
Kimberly Cheatle, la patronne de ce service d’élite chargé de la protection de hautes personnalités américaines, avait reconnu un échec et faisait l’objet de nombreux appels à démissionner, qu’elle avait jusqu’ici rejetés. Contacté par l’AFP, le Secret Service n’avait pas encore réagi ce mardi après-midi.
Le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’est aussitôt félicité de sa démission. "Cela n’a que trop tardé, elle aurait dû le faire il y a au moins une semaine. Je me réjouis de constater qu’elle a entendu les appels des républicains et des démocrates", a-t-il déclaré à la presse, affirmant que "nous devons maintenant recoller les morceaux, reconstruire la confiance du peuple américain dans le Secret Service".
Dans un communiqué, le président démocrate Joe Biden a dit sa reconnaissance à Kimberly Cheatle "pour ses décennies de service". "Tout au long de sa carrière au sein du Secret Service, elle s’est dévouée sans compter et a risqué sa vie pour protéger notre nation", a-t-il ajouté. Le président a toutefois tenu à mentionner l’enquête "indépendante" qui doit passer en revue les événements du 13 juillet et déterminer comment un tireur a pu se retrouver aussi près de Donald Trump. "J’attends avec impatience d’évaluer ses conclusions", a dit Joe Biden,...
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23/07 - Abroger la réforme des retraites à l’Assemblée nationale ? Cette idée qui monte à gauche
Une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour revenir sur la réforme des retraites de 2023 ? C’est la promesse qu’a faite Mathilde Panot, ce mardi 23 juillet. La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale a affirmé ce matin au micro de France Inter que son groupe parlementaire déposerait le même jour "une proposition de loi pour abroger la réforme de la retraite à 64 ans".
Le Nouveau Front populaire avait fait de l’abrogation de cette réforme l’une de ses principales promesses en cas de victoire aux élections législatives et d’accès au gouvernement. Faute de prendre en main l’exécutif, comme ils le réclament depuis le 7 juillet dernier, La France insoumise a donc fait le choix d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale.
Une initiative déjà soutenue par la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain. "Nous avons combattu ensemble contre la retraite à 64 ans. Nous déposons ensemble l’abrogation de la réforme des retraites. Et ensemble nous arriverons à convaincre l’Assemblée de mettre un terme à cette réforme injuste", a-t-elle affirmé ce mardi sur son compte X."C’est fidèle à notre programme, donc nous la voterons"
"Convaincre l’Assemblée", peut-être, mais qui ? Ce mercredi, un premier allié de circonstances s’est en tout cas déjà déclaré pour cette proposition : le Rassemblement national. "C’est fidèle à notre programme, donc nous la voterons", a assumé sur BFMTV Laurent Jacobelli, député RN de la Moselle, ouvrant donc des perspectives pour faire adopter ce texte....
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23/07 - En quoi consiste le "Pacte législatif d’urgence" présenté par Wauquiez et Retailleau ?
Peut-on se présenter en phare dans le brouillard lorsqu’on ne représente que 8 % de l’hémicycle du Palais Bourbon ? Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau veulent en tout cas y croire. Trois jours après être parvenue à obtenir trois postes au sein du Bureau de l’Assemblée, la droite tente de s’imposer comme la force pivot du paysage politique français. Ainsi, lundi 22 juillet, le chef de la Droite républicaine (DR, ex-Les Républicains) à l'Assemblée nationale et le patron des sénateurs Les Républicains au Sénat ont-ils posé sur la table un pacte législatif.
Fruit d’un "travail croisé" entre sénateurs et députés républicains, le texte prétend "répondre à l’urgence de la situation" dans laquelle le pays est plongé depuis la dissolution survenue le 9 juin dernier. Ce, par la mise sur pied de 13 lois, sélectionnées conformément au respect des trois grandes priorités égrainées par le chef de file DR à la chambre basse : la restauration de l’autorité, la relocalisation de la production industrielle, artisanale et agricole et le renfort des services publics en s’attaquant à la "bureaucratisation".Des fers de lance de la droite
Les textes législatifs inscrits dans le contrat couvrent un panel de thématiques clefs qui s’étend de la sécurité à la "compétitivité" en passant par la justice, l’immigration, la souveraineté alimentaire ou encore l’école et la santé. Presque chaque texte de loi comprend des vieux serpents de mer de la droite. A l’instar de l’instauration de peines planchers, du remplacement de l’aide médicale d’Etat...
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23/07 - JO d’hiver 2030, l’histoire secrète : tambouilles politico-financières et piège écologique
Quoi de mieux que le bonheur ? Ce jeudi 20 janvier 2022, Renaud Muselier rayonne. Bulles légères et petits fours gourmands. Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) reçoit un parterre de journalistes et d’élus locaux pour la traditionnelle cérémonie des vœux de début d’année. Il y a six mois, il a remporté son combat face au Rassemblement national lors des dernières élections. Alors, cette cérémonie est pour lui la tribune idoine afin de dérouler sa feuille de route pour les six prochaines années. Chapelet de promesses faciles et de déclarations un brin pompeuses. Renaud Muselier fait miroiter une région plus simple, lisible, décentralisée. Demain, Paca sera "le cœur de l’Euroméditerranée", le "laboratoire de la transition climatique", le "phare de l’industrie du XXIe siècle"… Mais le clou du discours est plus lyrique encore. Il s’engage à faire de cette terre baignée de soleil la région du "bonheur et des sourires". Difficile d'être contre. L’édile de Paca a son idée, un plan longtemps mûri : "J’ai l’intention de faire acte de candidature pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2034 ou 2038. Une candidature qui reposera sur trois axes : la fierté retrouvée, un environnement préservé, les valeurs du sport exaltées." Ça claque comme un slogan publicitaire. Après la stupeur, les applaudissements. En contrebas de la tribune, les conseillers du président affichent un sourire crispé. Aucun d’eux n’a été mis dans la confidence. Tout juste, certains ont eu vent de ce vieux rêve au détour d’une...
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23/07 - Assemblée nationale : la stratégie du RN face au retour du cordon sanitaire
L’expérience laisse un goût amer. Le Rassemblement national s’était habitué, ces deux dernières années, à polir chaque jour un peu plus son image, à voir tomber les tabous, à dîner avec des représentants de la majorité ou de la droite, à franchir mois après mois de nouvelles étapes de dédiabolisation. En 2022, après avoir fait élire 89 députés, le parti d’extrême droite avait même obtenu deux vice-présidences à l’Assemblée nationale.
Deux ans plus tard, voici le groupe de Marine Le Pen de nouveau assis sur les bancs de l’hémicycle, passé de 89 à 125 élus (143 avec leurs alliés ciottistes), mais, cette fois, sans réussir à décrocher aucun poste clé, au terme d’une semaine de vote au Palais Bourbon, à la suite d’un accord politique passé entre les membres de la droite républicaine et du camp présidentiel. Une rétrogradation en règle subie par les frontistes, confrontés de nouveau à un cordon sanitaire qu’ils étaient sûrs d’avoir réussi à enterrer.
Mais le score historique du RN aux élections européennes du mois de juin et au premier tour des élections législatives anticipées a agi comme un électrochoc et ressuscité le front républicain pour faire barrage à l’extrême droite. Et resurgit avec lui, dans les discours frontistes, l’argumentaire antisystème. Face à leur score décevant du 7 juillet au soir, et leur incapacité à obtenir des postes stratégiques à l’Assemblée, les marinistes crient au scandale démocratique, dénoncent un manque de respect envers les millions de Français qui ont glissé un bulletin RN dans les urnes, s’insurgent...
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23/07 - Microsoft : comment éviter la prochaine panne informatique mondiale, par Bruno Alomar
Après Boeing et sa litanie de difficultés, une autre grande entreprise américaine est sur la sellette : Microsoft. La panne informatique géante qu’il l’a frappée le vendredi 19 juillet a affecté les entreprises et administrations publiques utilisant le système Windows dans de nombreux pays (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Japon, Australie etc.). Les secteurs du transport, des médias, des hôpitaux et beaucoup de marchés financiers ont également été touchés. En réalité, la responsabilité de la panne incombe pour l’essentiel à Crowdstrike, fournisseur de Microsoft spécialisé dans la cybersécurité.
Une première réaction serait la prudence. Après tout, le numérique – c’est peut-être une chance alors que l’IA alimente tant de craintes de voir le facteur humain écarté – a aussi ses faiblesses, et il ne faut pas s’étonner que des dysfonctionnements puissent survenir.
Au cas d’espèce, pourtant, les signaux annonciateurs n’ont pas manqué. Ainsi, le Cyber Safety Review Board (CSRB) américain a de manière répétée attiré l’attention sur les failles de sécurité auxquelles s’exposaient les utilisateurs de certains services de Microsoft. Ce fut notamment le cas en avril dernier quand cet organisme gouvernemental américain a rendu un rapport critique à l’égard des incidents de cybersécurité d’Exchange Online en 2023. Microsoft ne les avait d’ailleurs pas niés et s’était engagé à les traiter avec diligence. En France aussi des inquiétudes ont été exprimées, par exemple par IncertFrance qui a estimé que le système d’exploitation de la firme...
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23/07 - Face à Kamala Harris, Trump pourrait regretter d’avoir choisi J.D. Vance comme colistier
En plaçant l’intérêt national au-dessus de ses propres ambitions, Joe Biden a porté un coup terrible à son rival. Pour la première fois depuis très longtemps, Donald Trump se retrouve sur la défensive. Voilà encore une semaine, le candidat républicain, victime d’une tentative d’assassinat, marchait sur l’eau. Rien ne semblait pouvoir arrêter la course quasi messianique de ce "miraculé" vers le pouvoir. En se retirant de la course à la Maison-Blanche, son actuel locataire bouleverse ses plans.
D’abord, parce que Trump, qui ne cessait de gloser sur l’âge de "Sleepy Joe", est devenu, à son tour, le plus vieux candidat à la présidence de l’histoire américaine. Qu’il s’agisse de l’actuelle vice-présidente, Kamala Harris, 59 ans, ou d’un autre prétendant qui sortirait du bois lors de la prochaine convention démocrate (du 19 au 22 août), le candidat officiel s’empressera – si Donald Trump accepte de débattre avec lui, ce qui, à ce jour, n’est pas acquis – de faire oublier la désastreuse prestation télévisée de Joe Biden, le 27 juin. Dans ce rôle, l’ancienne procureure de Californie semble bien armée pour pousser dans les cordes le candidat républicain, qui multiplie les erreurs et les outrances lors de ses interventions.Pour Trump, tout est à refaire
Ensuite, parce que Trump pourrait bien regretter d’avoir choisi J.D. Vance comme potentiel vice-président. En nommant ce self-made-man, issu d’une famille pauvre, l’ancien président veut, de toute évidence, attirer la classe ouvrière blanche, déclassée, qui vit dans les régions...
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23/07 - JO 2024 : Hiromi, Nathalie, Fatime... Les "invisibles" des Jeux de Paris
Lorsqu’elle évoque les Jeux de Tokyo de 2021, Hiromi ressent un peu de tristesse. La quinquagénaire, résidente depuis un quart de siècle à Montpellier, s’était inscrite pour participer en tant que volontaire à l’Olympiade asiatique. Mais l’épidémie du Covid a contraint les organisateurs à revoir leurs plans : Hiromi a dû rester en France. Lorsque en mars 2023, cette enseignante de japonais apprend que la France ouvre sa campagne de recrutement de volontaires pour les Jeux de Paris, elle n’hésite pas : "Une telle opportunité ne se présente pas deux fois dans une vie : c’est pour moi une façon de rendre à la France tout ce qu’elle m’a apporté", sourit Hiromi, dont la candidature a été retenue pour assister les équipes de taekwondistes.
Nathalie, 48 ans, a de son côté posé une semaine de congé pour participer comme volontaire aux Jeux paralympiques, à la fin de l’été. Cette ancienne handballeuse, installée à Aix-les-Bains, est une mordue de sports : elle a choisi de candidater aux Jeux paralympiques pour être certaine de pouvoir assister à différentes épreuves : rugby à sept, canoé-kayak, volley, tennis de table, handball, basket 3x3… En septembre, elle évoluera aux côtés des athlètes paralympiques de fauteuil escrime, au Grand Palais de Paris : elle s’occupera de fixer les fauteuils, d’assister les sportifs, de vérifier les accréditations… "Pour moi, c’était une évidence, car il n’y a rien au-dessus des JO pour ceux qui aiment le sport comme pour ceux qui en font, explique-t-elle. Au passage, celle qui fut une petite...
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23/07 - JO d’hiver 2030 : Macron va se rendre devant le CIO pour appuyer la candidature de la France
Un déplacement visant certainement à éteindre certains doutes. Emmanuel Macron va se rendre ce mercredi 24 juillet devant le Comité international olympique (CIO) à Paris pour appuyer la candidature de la France pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030, a annoncé ce mardi à l’AFP une source proche du dossier.
La 142e session du CIO est censée attribuer officiellement, par un double vote mercredi, les JO d’hiver de 2030 aux Alpes françaises, seules en lice, et ceux de 2034 à la ville américaine de Salt Lake City, déjà hôte de l’édition 2002. Mais la crise politique en France complique la donne, le gouvernement, démissionnaire, ne pouvant fournir certaines garanties exigées par l’organisation olympique.
Il s’agit avant tout de la garantie de livraison des Jeux, qui relève des compétences gouvernementales - et non de celles du président de la République - et doit donc être matérialisée par la signature du Premier ministre, avant d’être votée par le Parlement avec la loi de finances.
La candidature française n’a pas pu fournir deux documents exigés par l’organisation olympique : la garantie de livraison des Jeux, qui doit être signée par le Premier ministre, et la "contribution de partenariat au budget d’organisation" entre l’Etat et les deux régions Rhône Alpes-Auvergne et Provence-Alpes-Côte d'Azur. La candidature française, préférée en novembre dernier à la Suède et la Suisse, a été conduite en quelques mois par Laurent Wauquiez (LR) et Renaud Muselier (Renaissance), les patrons de ces deux régions, avec le soutien...
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23/07 - Le réchauffement climatique vous angoisse ? Le milliardaire Harald Mix a deux bonnes nouvelles pour vous
Sauver le monde est-il déjà passé de mode ? Les startupers écolos sont éclipsés depuis deux ans par les génies de l’intelligence artificielle. Ces vents contraires ne font cependant pas dévier d’un pouce la course de Harald Mix. Regard doux, manières courtoises, ce milliardaire suédois de 64 ans est de toutes les aventures écologiques via Altor, la firme de capital-investissement qu’il dirige et Vargas, cette holding lancée avec Carl-Erik Lagercrantz et véritable fabrique à start-up vertes.
Dans l’écurie de celle-ci : Northvolt, le champion européen des batteries électriques dont le carnet de commandes dépasse les 50 milliards de dollars, H2 Green Steel qui construit une vaste aciérie verte près du cercle arctique ou encore le spécialiste du stockage d’énergie Polarium. Un catalogue qui vaut à Harald Mix une image de roi Midas de l’écologie. Projets d’envergure, levées de fonds spectaculaires… Tout ce qu’il touche se transforme en or. En haut d’un immeuble de la belle avenue Jakobsgatan à Stockholm, l’homme reçoit avec affabilité. Sur la table, des pâtisseries locales exhalent leur arôme de cannelle. A l’écran, pas de photo "inspirante" ni de slogan grandiloquent. Tableaux, graphiques… Des chiffres précis dessinent une voie claire. Rationnelle.
Harald Mix a deux bonnes nouvelles pour ceux que le réchauffement climatique empêche de dormir. "La première est que nous avons à l’heure actuelle les technologies nécessaires pour répondre à une grande partie des défis de la transition. La deuxième, que cela constitue une...
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23/07 - Le Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
Les bombardements continuent dans la bande de Gaza. Selon le Hamas, 70 Palestiniens sont morts ce mardi 23 juillet à Khan Younès, ville du sud du territoire, quelques heures après que l’armée israélienne a ordonné aux habitants d’évacuer leur logement. Les leaders des deux camps se mobilisent sur la scène internationale. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a commencé sa visite officielle à Washington, alors que le Hamas vient d’annoncer avoir signé en Chine un accord de réconciliation avec d’autres factions palestiniennes.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
⇒ 70 Palestiniens tués dans des bombardements israéliens à Khan Younès
⇒ Benyamin Netanyahou rencontrera Joe Biden jeudi à WashingtonLe Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
C’est un accord historique qu’a signé le Hamas ce mardi 23 juillet à Pékin avec son grand rival, le Fatah. Le texte, selon le ministre chinois des Affaires étrangères, prévoit la création d’un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale" après la guerre à Gaza. Au total, 14 factions différentes se sont réunies à Pékin pour trouver des compromis sur la gouvernance palestinienne. "Aujourd’hui, nous signons un accord sur l’unité nationale et nous déclarons que la voie à suivre pour achever ce processus est l’unité nationale", a indiqué Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du Hamas.
Cet accord est d’autant plus historique que ce dernier, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, parti de Mahmoud Abbas à...
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23/07 - Le chef de la diplomatie ukrainienne en visite en Chine pour parler d’une "paix durable et juste"
Tandis qu’une frappe ukrainienne près de la Crimée a fait plusieurs morts, la Russie a annoncé avoir détruit dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 juillet 25 drones ukrainiens dont 21 au-dessus de la Crimée annexée et de la mer Noire. "Les défenses antiaériennes ont intercepté et détruit deux drones au-dessus de la région de Briansk et deux au-dessus de celle de Belgorod, ainsi que 21 drones au-dessus du territoire de la République de Crimée et des eaux de la mer Noire", a écrit sur Telegram le ministère de la Défense.
La veille déjà, alors que l’Ukraine avait revendiqué une attaque de drones dans la raffinerie d’une ville sur les bords de la mer noire, la Russie avait dit avoir abattu 85 drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi et en début de matinée, dont 47 dans la seule région méridionale de Rostov, frontalière de l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine frappe un port et un ferry russe près de la Crimée, des morts et des blessés
⇒ Le chef de la diplomatie ukrainienne en visite en Chine
⇒ La visite d’Orban à Moscou sanctionnéeFrappes ukrainiennes sur un port russe près de la Crimée
L’armée ukrainienne a frappé à l’aide de drones un ferry faisant des morts et des blessés dans un port du détroit de Kertch, qui sépare la Russie de la Crimée, une zone hautement sécurisée, ont annoncé mardi 23 juillet les autorités régionales russes.
"Les services d’urgence travaillent actuellement sur le site. L’incendie est contenu et ne risque pas de se propager", a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région de...
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23/07 - Kamala Harris et le "piège" du (bon) bilan économique de Biden
La phrase est devenue culte. En 1992, James Carville, conseiller du jeune candidat démocrate Bill Clinton, théorise ce qui sera plus bien plus qu’un slogan de campagne : "It’s the economy, stupid". Une formule que l’on pourrait résumer par : "Il n’y a que l’économie qui compte". Alors qu’au printemps 1991, Georges W. Bush est donné largement vainqueur dans les sondages, la récession qui frappe l’économie américaine dans les mois qui suivent et la remontée du chômage seront largement utilisées par le camp adverse pour battre le républicain.
Par la suite, l’état de santé de la locomotive américaine et la performance de la "job machine" seront toujours des éléments déterminants dans la décision des électeurs outre-Atlantique.
Pas aujourd’hui. Le bilan économique de Joe Biden devrait théoriquement aider le camp démocrate et soutenir Kamala Harris. Après le gros trou d’air du Covid, la croissance a rebondi et le produit intérieur brut a largement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le taux de chômage est au plus bas, la réindustrialisation est en cours, largement dopée par l’Inflation Reduction Act. Une partie de la dette des étudiants américains a été effacée, de grands plans d’infrastructures, notamment ferroviaires, ont été relancés après des décennies de déshérence. Et même les inégalités de revenus ont cessé de se creuser.
Et pourtant. Aujourd’hui, le rapport des Etats-Unis avec le monde est l’unique boussole des électeurs. Un "ailleurs" perçu comme un danger dont il faut se protéger par des murs, des barrières...
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23/07 - Kamala Harris obtient assez de soutiens pour devenir candidate du Parti démocrate
"Je suis fière d’avoir acquis le large soutien nécessaire pour devenir la candidate du parti" démocrate, s’est félicitée mardi 23 juillet Kamala Harris. La vice-présidente américaine a remplacé au pied levé Joe Biden, qui a annoncé dimanche renoncer à la course à la Maison-Blanche. Selon les médias américains, une majorité de délégués démocrates - ces quelque 4 000 personnes en charge de désigner officiellement le ou la candidate du parti - ont déjà annoncé leur intention de la soutenir. Ce choix devra être formalisé lors de la convention démocrate mi-août à Chicago.
"J’ai hâte de pouvoir bientôt accepter formellement cette nomination", ajoute-t-elle dans son communiqué. "Je suis reconnaissante envers le président Biden et tous ceux du Parti démocrate qui ont décidé de me faire confiance", poursuit Kamala Harris. Elle va désormais tester sa candidature auprès d’électeurs : la démocrate tient ce mardi un meeting dans le Wisconsin, un Etat décisif pour son duel probable face à Donald Trump.
Tonight, I am proud to have earned the support needed to become our party’s nominee.
Over the next few months, I'll be traveling across the country talking to Americans about everything on the line. I fully intend to unite our party and our nation, and defeat Donald Trump. pic.twitter.com/Bsq3N6pMAi— Kamala Harris (@KamalaHarris) July 23, 2024
Comparant le candidat républicain de 78 ans à un "prédateur" et un "escroc", l’actuelle vice-présidente américaine a lancé, dans ce qui était son premier discours de campagne : "nous...
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23/07 - Management : comment choisir son adjoint ? Ces erreurs à éviter absolument
On parle de "couples célèbres" et de l’alchimie magique qui fait que leur synergie fonctionne. Dans la vie professionnelle c’est pareil. "J’ai commis l’erreur de m’entourer à l’Elysée d’une équipe qui était sans doute la meilleure possible dans son domaine mais qui n’était pas adaptée à la tâche qui était désormais la sienne". Le constat est celui de Valéry Giscard d’Estaing, président de la République entre 1974 et 1981, dans Le Pouvoir et la vie (Livre de poche, 2004), dans lequel il explique le regret d’avoir été amené à reconduire une équipe très marquée par le ministère des Finances, où VGE avait passé cinq ans. "La formule a souvent été mal comprise… alors qu’elle exprime une évidence : à savoir le caractère relativement technicien pour ne pas dire technocratique, d’un secrétariat général de l’Elysée au sein duquel il n’y avait guère de conseiller vraiment politique… Rien de comparable en tout cas au duo Juillet-Garaud (NDLR : conseillers de Pompidou)", explique Eric Roussel (Valéry Giscard d’Estaing, Perrin, 2024).
"Pour choisir son adjoint, l’une des erreurs absolues est de prendre seulement en compte le critère de l’expertise", confirme Eléna Fourès, fondatrice du cabinet Idem-per-Idem. Pour cette experte qui accompagne les dirigeants et les managers, contrairement à une intuition répandue et à laquelle a cédé VGE, le profil technique n’est pas le meilleur. En revanche, elle met en avant le critère de la loyauté. "Beaucoup de dirigeants me disent : "l’expertise s’achète, mais pas la loyauté". Cette loyauté doit être à...
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23/07 - Jeux olympiques : huit livres qui racontent les petites histoires derrière la grande compétition
Géostratégix. Un monde de jeux
Par Pascal Boniface et Tommy (Dunod Graphic, 128 p., 21,90 €)
Et de trois ! Après les deux tomes BD de "vulgarisation" Géostratégix, "La géopolitique mondiale de 1945 à nos jours" (vendu à 60 000 exemplaires depuis septembre 2022, selon Edistat) et "Les grands enjeux du monde contemporain" (quelque 20 000 exemplaires depuis septembre 2023), voici Géostratégix. Un monde de jeux, toujours concocté par la paire Pascal Boniface-Tommy, le premier étant géopolitologue et fondateur de l’institut Iris, et le second, dessinateur et diplômé en sciences politiques. Un beau duo qui, encore une fois, réussit à nous instruire tout en nous divertissant. Il s’agit donc ici des JO, racontées par le prisme des relations internationales. Et c’est passionnant, tant on voit que les Jeux olympiques de l’ère moderne (nés en avril 1896 à Athènes sous l’impulsion du baron Pierre de Coubertin) sont intimement liés aux soubresauts géopolitiques de la planète.
Quand la paire Pascal Boniface – Tommy nous raconte les Jeux olympiques par le prisme des relations internationales.
Les auteurs ont découpé leur album BD en six parties, de "la renaissance de l’olympisme" aux "jeux de Paris en 2024", en passant par "la tourmente des guerres mondiales", "la guerre froide", "des boycotts à l’universalisme" à "la mondialisation". Tout y est, traité avec sérieux et humour : les JO de la honte, les boycotts, l’apartheid sud-africain, les bisbilles entre les deux Chine, le faux amateurisme des sportifs soviétiques,...
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23/07 - Populisme et violence politique : la dérive américaine qui touche la France, par Jean-François Copé
Le 13 juillet dernier, sans doute l’avenir de l’Amérique s’est-il joué en Pennsylvanie et à quelques millimètres. La photo poing levé et oreille ensanglantée d’un Donald Trump ayant survécu à la tentative de son assassinat a fait le tour du monde à la vitesse des réseaux sociaux. Pendant quelques heures, l’actualité américaine a sorti les Français de leur interminable cauchemar institutionnel. Une pause qui nous offre non pas un instant de respiration mais un avertissement. Celui d’une Amérique gangrenée depuis huit ans par un dangereux cocktail populiste à base de violences verbales, de remises en cause des institutions et de fake news.
Les derniers mois de campagne l’ont parfaitement illustré. L’ancien président a régulièrement traité avec l’élégance légendaire qui le caractérise son ex-adversaire Joe Biden de "tas de merde en ruine" devant ses supporters, une "vermine" qui "ment, vole et triche lors des élections". Il va certainement redoubler de créativité, une fois son nouvel adversaire adoubé par le parti démocrate. De quoi poursuivre le récit entamé fin 2020 : celui du vol de la dernière élection par les démocrates. Une contrevérité qui a eu pour conséquence d’entraîner ses militants dans une "marche sur le Capitole" et dans laquelle Donald Trump est toujours enfermé, qualifiant cette élection de "fraude" lors du dernier débat.
En France, depuis 2017, nous goûtons un à un à chacun des ingrédients de ce cocktail explosif. La crise des gilets jaunes a été synonyme d’une remise en cause de la démocratie...
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23/07 - "C’est ça, la vie à Kharkiv" : l’incroyable résilience des habitants malgré les missiles russes
Quand le soleil se couche sur la place de la Constitution, dans le centre de Kharkiv, les cicatrices de la guerre s’estompent lentement. Sans éclairage public, éteint pour éviter les drones ennemis, seules se découpent les silhouettes des bâtiments historiques éventrés. Plus loin, trois guirlandes illuminent le quartier comme un phare dans la nuit. Le bar Piana Vyshnia, "la cerise ivre", reste ouvert presque jusqu’au couvre-feu, à 23 heures. Une cinquantaine de personnes, verre de liqueur à la main, se pressent devant l’entrée afin de profiter du ciel étoilé qui, pour une fois, n’est pas zébré de missiles. Les rires et la musique résonnent au milieu de la foule enhardie par cet acte de résistance ordinaire. "Peut-être que ce n’est pas le moment de faire la fête, mais pour une soirée, on veut oublier la guerre. Kharkiv respire, Kharkiv vit !" s’époumone Alyona*, 21 ans.
Une imprimerie, un centre commercial, une gare routière : les bombardements se multiplient dans la deuxième ville d’Ukraine depuis que les Russes ont lancé un nouvel assaut sur la région, le 10 mai dernier. En l’espace de quelques jours, Moscou s’est emparé – pour la deuxième fois – de quelque 80 kilomètres carrés de territoire le long de la frontière, profitant d’un moment de vulnérabilité des troupes ukrainiennes. Les retards de livraison d’armes avaient laissé les défenseurs dans l’incapacité de riposter alors que leurs positions étaient pilonnées. La situation a changé. Réarmée et habilitée par le président Biden à frapper des cibles sur le...
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23/07 - A droite, les dessous du "leadership" façon Laurent Wauquiez
Marc Fesneau connaît peu Laurent Wauquiez. Les deux hommes, aux trajectoires distinctes, n’ont jamais eu l’occasion de ferrailler. Dommage. En cette semaine de juillet, le patron du groupe MoDem à l’Assemblée aimerait bien cerner la personnalité de son homologue de la Droite républicaine (DR), qui l’appelle si souvent. Les postés clés du Palais Bourbon sont mis aux votes, il est urgent de s’entendre pour faire barrage à la gauche.
Alors, le ministre de l’Agriculture sonde Patrick Mignola, ex-vice président MoDem de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Wauquiez ? Il est dur en affaires, mais il tient les deals, c’est le RPR", lui explique l’ancien député. Bien vu. Quelques jours plus tard, chaque camp tient parole. La Droite républicaine assure l’installation de Yaël Braun-Pivet au Perchoir, la macronie régale son allié d’un jour. Son groupe de 47 députés obtient deux des six vice-présidences de l’Assemblée, une des trois questures, et le poste de rapporteur général du budget de la sécurité sociale. On a frôlé le grand chelem : Véronique Louwagie n’a échoué à prendre la tête de la Commission des finances qu’à une voix près."On n’entend pas se noyer dans le bloc central"
Tant pis pour les cris d’orfraie de la gauche. Qu’importe l’agacement d’Éric Ciotti, qui dépeint son ennemi en "petit pion de la majorité macroniste". Le 20 juillet, les présidents de groupe négocient la répartition des sièges dans l’hémicycle. Là encore, Laurent Wauquiez échange avec le responsable Horizons Laurent Marcangeli pour trouver un terrain...
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22/07 - "Nous avons échoué" : le mea culpa du Secret Service après la tentative d’assassinat contre Trump
Un véritable aveu. Le Secret Service a "échoué" dans sa mission de protéger le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine Donald Trump, visé le 13 juillet en Pennsylvanie par une tentative d'assassinat, a assuré ce lundi 22 juillet sa directrice, Kimberly Cheatle, lors d'une audition au Congrès.
"La mission solennelle du Secret Service est de protéger les dirigeants de notre nation (...). Le 13 juillet, nous avons échoué", a-t-elle déclaré devant une commission de la Chambre des représentants.
"En tant que directrice, j'assume la pleine responsabilité de toute faille de sécurité", a ajouté Kimberly Cheatle, qualifiant les évènements de "plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies". @lexpress
L'ex-président américain Donald Trump, blessé à l'oreille, a échappé samedi à une tentative d'assassinat lors d'un meeting d'une campagne électorale désormais bouleversée. Donald Trump, âgé de 78 ans, a été évacué, le visage ensanglanté, après la fusillade survenue à Butler, en Pennsylvanie (nord-est). Avant que les agents ne l'emmènent jusqu'à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. #Trump ♬ original sound - L’Express - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>Des appels à la démission
Depuis le 13 juillet et la tentative d'assassinat contre Donald Trump, le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités américaines, fait face à des critiques sur d'éventuels...
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22/07 - Après le retrait de Biden, quel colistier pour Kamala Harris ? Les noms qui circulent
"Je tiens à apporter tout mon soutien et mon appui à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année", a tweeté Joe Biden à la suite de sa mise en retrait de la campagne présidentielle, annoncée ce dimanche 21 juillet. L’actuelle vice-présidente devra attendre la convention du Parti démocrate, du 19 au 21 août, pour se voir investie officiellement du statut de candidate.
Ne serait-ce que pour des soucis de logistique financière, la candidature de l’ancienne juriste s’impose. A ce stade d’avancement de la campagne, les dons mobilisés pour le ticket - le tandem président et vice-président - qu’elle formait avec Joe Biden lui seraient plus facilement reversés. En raison de la crédibilité de la candidature de Kamala Harris, des noms sont déjà pressentis pour occuper la fonction de colistier, et ainsi former le nouveau ticket démocrate.
Dans les colonnes de L’Express, Charles Kupchan, professeur à l’université de Georgetown et ancien conseiller de Barack Obama, dessine les contours du choix qu’aura à faire Kamala Harris en désignant son vice-président. "Est-ce que je choisis quelqu’un qui possède les qualités de Gretchen Whitmer ou est-ce que je joue la carte de la sécurité en choisissant un homme blanc d’un swing-state ?", problématise-t-il.
Gretchen Whitmer. Le nom de la gouverneure démocrate du Michigan a la cote dans la presse américaine pour accompagner Kamala Harris. Pour autant, en choisissant des profils davantage masculins, occupant des postes clefs dans des territoires historiquement...
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22/07 - Kamala Harris peut-elle battre Trump ? "L’équipe de Biden avait discrètement commencé à sonder ses chances"
Depuis sa nomination comme vice-présidente des Etats-Unis il y a quatre ans et son euphorique "We did it, Joe !", on avait presque oublié son existence. Jusqu’à ce 21 juillet 2024. Voici donc Kamala Harris passée de l’ombre à la lumière grâce à ce coup double de Joe Biden, qui a renoncé à briguer un second mandat à la tête du pays tout en adoubant l’actuelle n° 2 de la Maison-Blanche. En moins de vingt-quatre heures, l’ancienne sénatrice et procureure de Californie a amassé quantité de fonds pour sa campagne et ribambelle de soutiens dans les rangs démocrates.
Celle qui entrera dans sa soixantième année en octobre devra obtenir l’investiture de son camp lors de la convention démocrate qui se déroulera du 19 au 22 août à Chicago. Sur ce point, estime Amy Greene, spécialiste des Etats-Unis, Kamala Harris part avec de nombreux avantages sur ses potentiels rivaux. Si tout se passe comme prévu et qu’elle est choisie par les siens, il lui faudra déjouer ensuite les attaques des trumpistes. Une autre paire de manches. Les républicains, souligne cette enseignante à l’université Paris Sciences et Lettres, "ne lui épargneront aucune critique", notamment sur la question de l’afflux de milliers de migrants à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Dossier que lui avait confié Joe Biden début 2021 et sur lequel elle n’a pas particulièrement brillé.
L’Express : Vendredi dernier, Joe Biden affirmait qu’il reprendrait sa campagne la semaine suivante. Deux jours plus tard, il annonce jeter l’éponge. Que s’est-il passé...
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22/07 - Coqueluche : les nouvelles recommandations vaccinales des autorités de santé
La coqueluche poursuit son retour en force. Depuis le début de l’année 2024, la France connaît "une forte augmentation du nombre de contaminations" par cette infection et "au moins 17 décès, dont 12 chez des nourrissons âgés de 2 mois et moins", alerte la Haute autorité de santé (HAS) dans un communiqué publié ce lundi 22 juillet.
Et pour mieux protéger les bébés face à la résurgence de cette maladie virale hautement contagieuse, la HAS recommande aux personnes en contact proche avec un nourrisson de recevoir un rappel de vaccin plus précoce, et appelle les femmes enceintes à se faire vacciner avant leur sortie de la maternité.
Il faut aussi "ne pas différer la primovaccination des nourrissons dès qu’ils sont en âge d’être vaccinés, à partir de 2 mois - y compris si la maman a été vaccinée pendant sa grossesse", note Anne-Laure Crémieux, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS.Une immunité vaccinale qui s’estompe
Ainsi, "toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou nourrisson de moins de 6 mois dans un cadre familial ou professionnel reçoive un rappel, si son dernier vaccin contre la coqueluche date de plus de 5 ans", détaille la HAS, qui met en garde contre la diminution d’efficacité du vaccin au fil du temps. "Des études suggèrent que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à compter de 5 ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l’infection", explique-t-elle.
Les professionnels de santé et de la petite enfance sont donc...
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22/07 - Sebastian Coe : "La cérémonie d’ouverture des JO doit galvaniser et aussi provoquer"
Il a été le grand artisan du succès des Jeux de Londres de 2012. Double médaillé olympique en 1980 et 1984, Sebastian Coe – devenu lord sous Tony Blair, en 2000 – dirige depuis 2015 la World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme, la discipline reine des Jeux olympiques. Le champion, toujours élancé et vif à 67 ans, a intégré depuis 2020 le Comité international olympique (CIO) et est vu comme l’un des successeurs potentiels du président de l’organisation, Thomas Bach – qui entretient le flou sur un troisième mandat à partir de 2025. L’hypothèse CIO, minée par ailleurs par d’anciennes affaires de conflit d’intérêts, n’est pas pour l’instant à l’ordre du jour, tant l’ancien athlète se dit concentré sur sa mission actuelle. A la tête de la World Athletics, dont le siège est basé à Monaco, Sebastian Coe s’est distingué par son attitude ferme à l’égard des athlètes russes, qui ne peuvent pas concourir aux championnats, même sous bannière neutre. Le dirigeant ne manque pas non plus une occasion d’afficher son soutien aux athlètes ukrainiens, durement touchés par le conflit en cours.
L'ancien coureur britannique a par ailleurs su moderniser l’image de l’athlétisme, inventant un nouveau format de compétition, plus ramassé, et encourageant les athlètes à communiquer sur les réseaux sociaux, pour inciter davantage de jeunes à s’intéresser à ces sports. Douze ans après les Jeux de Londres, il garde en mémoire le meilleur de cette olympiade, qui a transformé Londres et apporté beaucoup à l’image du Royaume-Uni. Son conseil...
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22/07 - Guerre en Ukraine : Kiev revendique une attaque contre une raffinerie en Russie
Les attaques de drones se poursuivent sur le front ukrainien… Et sur quelques régions russes. Kiev a revendiqué ce lundi une attaque de drones contre une raffinerie dans le sud-ouest de la Russie, Moscou ayant affirmé pour sa part avoir détruit 80 drones ukrainiens pendant la nuit et en début de matinée.
Les infos à retenir
⇒ Une attaque contre une raffinerie en Russie revendiquée par Kiev
⇒ Jeux olympiques : le Kremlin juge "inacceptable" un refus d’accréditation de journalistes russes
⇒ Le Kremlin relève la "rhétorique inamicale" de Kamala Harris à l’égard de la RussieRussie : 6,5 ans de prison pour la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva
La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva a été condamnée vendredi à six ans et demi de prison pour diffusion de fausses informations sur l’armée russe en Ukraine, a affirmé ce lundi la justice russe, qui n’avait annoncé la tenue du procès. "Ce procès secret et cette condamnation sont une parodie de justice. La seule conclusion juste serait la libération immédiate d’Alsu", a réagi Stephen Capus, le président de Radio Free Europe/Radio Liberty, le média américain qui emploie la journaliste.JO : le Kremlin dénonce le refus d’accréditation de journalistes russes
À moins de cinq jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, le gouvernement russe a jugé "inacceptable" le refus d’accréditation dont a fait état l’agence de presse Ria Novosti concernant cinq de ses journalistes sportifs, qui devaient couvrir les JO-2024 en France. "Nous considérons cette décision...
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22/07 - Élection présidentielle américaine 2024
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22/07 - Gaza : deux otages aux mains du Hamas sont morts, annonce une association israélienne
Le conflit entre Israël et le Hamas contamine un peu plus la région, déjà inflammable. Alors que Benyamin Netanyahou est en chemin vers Washington, l’armée israélienne a ordonné ce lundi 22 juillet à une partie des habitants de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, d’évacuer leur logement avant "une opération intensive contre des organisations terroristes". Dans le même temps, les tensions grandissent entre Israël et le Yémen, soutien revendiqué du Hamas.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne ordonne des évacuations dans le Sud, dans la ville de Khan Younès
⇒ En Israël, le Forum des otages annonce la mort de deux captifs aux mains du Hamas
⇒ Au Yémen, un incendie dans le port de Hodeida toujours en cours, après une attaque israélienneL’armée israélienne ordonne des évacuations dans le sud de la bande de Gaza
Dans un communiqué largement diffusé ce lundi 22 juillet, l’armée israélienne a demandé aux habitants du sud de l’enclave d’évacuer. "En raison d’importantes activités terroristes et de tirs de roquettes en direction d’Israël depuis la partie orientale de la 'zone humanitaire', il est désormais dangereux d’y rester", est-il expliqué. Selon la carte diffusée par l’armée israélienne, les habitants des quartiers est de Khan Younès doivent se diriger vers l’ouest, c’est-à-dire en bord de mer, dans une partie de la bande de Gaza que l’armée israélienne appelle "zone humanitaire" d’al-Mawasi.En Israël, le Forum des otages annonce la mort de deux captifs aux mains du Hamas
Le Forum des otages, qui milite pour la...
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22/07 - Lycée musulman Averroès : la fin des subventions validée en référé
Pour la seconde fois, ce lundi 22 juillet, le tribunal administratif de Lille a validé en référé la rupture du contrat de l’Etat avec le lycée Averroès de Lille, principal lycée musulman de France, confirmant la fin des subventions publiques à quelques semaines de la rentrée scolaire. Le tribunal a estimé qu’il n’y avait "pas lieu de maintenir le contrat d’association liant le lycée Averroès à l’Etat jusqu’à ce que la décision de résiliation de ce contrat, prise par le préfet du Nord, soit examinée par les juges du fond", selon une communication transmise à l’AFP. Contacté, l’avocat de l’établissement scolaire n’était pas joignable dans l’immédiat.
L’Etat avait rompu en décembre 2023 le contrat le liant à ce lycée, fondé en 2003, arguant de "manquements graves aux principes fondamentaux de la République". Le lycée a dit craindre pour sa survie après cette décision, effective au 1er septembre 2024. En février, le tribunal administratif, déjà saisi en référé, avait confirmé la décision de la préfecture, estimant que l’établissement avait manqué à ses obligations à deux reprises.
D’une part en s’opposant sans motif suffisant à un contrôle inopiné du Centre de documentation et d’information (CDI). Et d’autre part en citant comme source pour des cours d’éthique musulmane un recueil de textes religieux comprenant des commentaires qui prônent la peine de mort en cas d’apostasie et la ségrégation des sexes. La nouvelle requête en référé détaillait les mesures correctives prises par l’établissement et pointait les "conséquences...
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22/07 - Finances publiques : la périlleuse situation des collectivités locales
Une "détérioration globale de la situation financière" des collectivités territoriales en 2023. Voilà le bilan de la Cour des comptes dans un rapport publié ce lundi 22 juillet, qui indique que les collectivités ont perdu 3,9 milliards d’euros l’an passé, les départements étant de loin les plus mal lotis.
Ainsi, ces derniers, dont les dépenses sont majoritairement attribuées à l’action médico-sociale avec par exemple le versement du Revenu de solidarité active (RSA), ont vu leur épargne fondre de 4,7 milliards d’euros. Ils ont fortement souffert du ralentissement du marché immobilier, une bonne partie de leurs recettes provenant des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) prélevés sur les transactions immobilières, compris dans les dits "frais de notaire".
En 2023, les recettes des DMTO, toutes collectivités confondues, ont baissé de 4,5 milliards d’euros, pointe la Cour, qui préconise une nouvelle fois de réformer le système de financement des départements, trop exposé aux cycles économiques, alors que beaucoup de leurs dépenses sont incompressibles. "Une vingtaine de départements" risquent d’être fragilisés l’an prochain par la poursuite de la chute des DMTO, prévient-elle. Et d’assurer que "les départements vont connaître une situation financière plus difficile en 2024 qu’en 2023".Les communes bien loties
Les régions, elles, ont vu leur épargne brute - ne tenant pas compte du remboursement de leurs dettes - se réduire de 0,4 milliard d’euros, leurs dépenses de fonctionnement ayant augmenté sous l’effet de...
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22/07 - "Ne pas sous-estimer Kamala Harris" : le renoncement de Biden vu depuis l’étranger
En 200 ans, aucune campagne présidentielle américaine n’aura connu autant de rebondissements en si peu de temps. En l’espace de huit de jours, un candidat a failli perdre la vie, et l’autre a fini par se retirer de la course face aux doutes de nombreuses personnes jusque dans son propre camp. Une folle semaine qu’El Universal résume en une formule musclée : "La balle tirée pour tuer Trump il y a huit jours a finalement tué Biden."
Alors que les appels en faveur d’un désistement du président des Etats-Unis se multipliaient, "la raison a fini par l’emporter", se réjouit le quotidien mexicain. De l’autre côté de la frontière, le magazine américain Rolling Stones salue une "décision historique", faisant entrer Biden dans le sillage de Lyndon B. Johnson, "seul président moderne à renoncer volontairement à la chance de servir encore quatre ans".Une annonce montée "en 48 heures"
Il faut dire que beaucoup d’indicateurs viraient au rouge. "La carte s’élargissait dans la mauvaise direction. Le parti avait tourné. L’argent se tarissait. Les sondages dans les États à gagner absolument étaient de pire en pire", égraine The Washington Post. Longtemps soutenu par les pontes du camp démocrate, telles que Nancy Pelosi, souligne le Corriere della Sera, Joe Biden a fini par perdre la plupart de ses défenseurs. Dans les derniers jours précédant son retrait, les doutes ont même infiltré dans le clan Biden.
Dans un récit détaillé, le New York Times raconte notamment ce "week-end où Joe Biden a décidé de se retirer de la...
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22/07 - Tirs sur Trump, retrait de Biden : récit des huit jours qui ont fait chavirer l’élection présidentielle
Jusqu’au 13 juillet dernier, seuls les déboires judiciaires de Donald Trump étaient venus perturber la campagne électorale. L’ancien président, de nouveau dans la course pour être le 47e président des Etats-Unis, partageait alors son temps entre les tribunaux et les meetings de campagne, avant d’entrer dans l’histoire comme le premier ex-président à être condamné au pénal.
Mais l'histoire retiendra très certainement un autre événement. Le 13 juillet, en plein meeting en Pennsylvanie, alors que Donald Trump déroule son discours, avec son emblématique casquette rouge sur la tête, des détonations résonnent. Donald Trump, visé par des tirs, se met à terre, avant d’être exfiltré par des agents des services secrets. Il prend tout de même le temps de se relever, quelques secondes plus tard, le poing levé face au public, avec du sang sur le visage. Touché à l’oreille, il est néanmoins sain et sauf. Son aura est désormais celle du miraculé. Et la ferveur de ses partisans est décuplée.Un candidat miraculé
Une semaine après la tentative d’assassinat dont il a été victime, le candidat républicain à la Maison-Blanche a repris, ce samedi 20 juillet, le fil de sa campagne présidentielle en tenant, dans le Michigan, son premier meeting depuis le week-end précédent. Entre-temps, le milliardaire a été officiellement investi par son parti pour se présenter à l’élection présidentielle de novembre, lors d’une convention triomphale dans le Wisconsin, où il arborait une large gaze blanche sur le pavillon de l’oreille. En soutien, des...
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22/07 - Philippe Coléon (Acadomia) : "Aucun jeune ne devrait avoir à choisir entre sport et études"
Dans quelques jours, le compteur des médailles démarrera pour nos athlètes engagés aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Quel sera le classement final de la France ? Quels sportifs nationaux obtiendront un titre ? Lesquels seront recalés au pied du podium ?
C’est un moment opportun pour se demander comment faire de la France une plus grande nation d’athlètes encore. Nous connaissons depuis longtemps déjà l’un des ressorts qui nous permettrait à coup sûr de remporter davantage de médailles : donner aux jeunes espoirs la possibilité de mener à bien dans de bonnes conditions un projet sport-études. Plus de jeunes engagés dans le sport à haut niveau, c’est mathématiquement plus de chances de médailles !
On estime malheureusement que 30 % des sportifs décident d’arrêter leur pratique de haut niveau faute de pouvoir la mener de front avec leur scolarité. Or, les années passées à organiser ces JO n’auront pas suffisamment permis de faire émerger dans le débat public cette question : comment mieux concilier sport et études pour permettre à nos jeunes de ne pas avoir à choisir ?Philippe Coleon est à la tête d'Acadomia, organisme de soutien scolaire.
C’est pourtant une évidence. Le champion de demain est l’écolier d’aujourd’hui. La question n’est donc pas uniquement, pour les fédérations sportives, de savoir comment le détecter et le faire performer, mais également de tout mettre en œuvre pour qu’il puisse développer son talent dans des conditions qui lui permettent de combiner sa passion et sa scolarité. Au-delà, il s’agit...
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22/07 - Emmanuel Macron s’exprimera sur France TV et Radio France mardi à 20 heures
C’était l’une des personnalités évoquées comme option pour Matignon au nom du Nouveau Front populaire (NFP). L’économiste et diplomate du climat Laurence Tubiana a annoncé, ce lundi 22 juillet, "prendre acte" des oppositions au sein du NFP et renoncer à être candidate au poste de Première ministre. Avant elle, la présidente de la Réunion, Huguette Bello, a connu pareil destin : un temps pressenti, elle a finalement renoncé faute d’accord entre les quatre partis de la coalition de gauche.
Les infos à retenir
⇒ La droite dévoile son "pacte législatif d’urgence"
⇒ Macron évoque une "trêve politique" à l’occasion des Jeux olympiques
⇒ Laurence Tubiana renonce à être candidate au poste de Première ministreFabien Roussel dénonce le "chaos" semé par Emmanuel Macron
Le patron des communistes, Fabien Roussel, a accusé ce lundi Emmanuel Macron d’avoir "semé le chaos" en France avec la dissolution de l’Assemblée, et le prévient : "Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain." Dans un communiqué, l’ex-député, qui n’a pas réussi à se faire réélire dans sa circonscription du Nord, juge que "le président de la République se moque bien des Français", déplorant que "le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir" et laisse le pays "ingouvernable" après la dissolution de l’Assemblée.
Fabien Roussel promet de rester "unitaire pour deux" au sein du Nouveau Front populaire, qui se déchire sur le nom d’un potentiel Premier ministre. Il regrette notamment que les forces de gauche et écologistes soient...
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22/07 - Retrait de Biden : avec la candidature de Harris, jackpot pour les démocrates
C’est l’une des premières conséquences de la décision prise par Joe Biden, dimanche 21 juillet. Quelques heures après l’annonce de son retrait de l’élection présidentielle et le soutient apporté à la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris, le groupe de levées de fonds démocrates, ActBlue, a annoncé avoir enregistré sa plus grosse collecte en une seule journée depuis le début de la course pour la Maison-Blanche.
"A 21 heures (heures locales), les sympathisants de base avaient collecté 46,7 millions de dollars (soit 42,8 millions d’euros, NDLR) via ActBlue suite au lancement de la candidature de la vice-présidente Kamala Harris. Il s’agit de la plus grande journée de collecte de fonds du cycle 2024", indique sur le réseau social X le groupe qui facilite la collecte de fonds en ligne pour les candidats démocrates.
En plus d’être soutenue par Joe Biden pour le remplacer, ainsi que par d’autres poids lourds démocrates à qui l’on prêtait pourtant des ambitions présidentielles (comme les gouverneurs Californie, Gavin Newsom, ou de Pennsylvanie, Josh Shapiro), ou encore par Bill et Hillary Clinton, Kamala Harris semble rassurer bon nombre de grands donateurs. Car quelques-uns avaient décidé, ces dernières semaines, de suspendre leurs financements à la campagne de Joe Biden afin de le forcer à se retirer de la course. C’était notamment le cas de plusieurs figures d’envergure d’Hollywood."La bonne personne au bon moment"
Le retrait du président, et la candidature de Kamala Harris, même si elle n’est pas...
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22/07 - Charles Kupchan : "Kamala Harris a deux alternatives sur le choix de son colistier"
Charles Kupchan a travaillé étroitement avec Joe Biden et connaît le camp démocrate de l’intérieur. Assistant spécial du président Barack Obama et directeur des affaires européennes au sein du Conseil national de sécurité de 2014 à 2017, il a également conseillé Bill Clinton. Aujourd’hui professeur d’affaires internationales à la prestigieuse université de Georgetown, à Washington, il partage avec L’Express son soulagement à l’annonce du retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle. "Les démocrates ont pris un nouveau départ il y a quelques heures." Entretien.
L’Express : Quelle est votre première réaction après l’annonce du retrait de Joe Biden ?
Charles Kupchan : Je ressens un mélange de tristesse et de soulagement. La tristesse, parce que j’aime beaucoup Joe Biden, j’ai travaillé très étroitement avec lui, c’est un vrai fonctionnaire et un être humain très respectable. Cette décision n’a pas été facile à prendre. Le soulagement, car je pense qu’il n’avait pas le choix. Il a dû se retirer en raison du raz-de-marée d’incertitudes entourant sa candidature. Jour après jour, heure après heure, d’éminents démocrates appelaient à mettre fin à cette campagne, des grands donateurs du parti également. La situation était simplement intenable. Et les sondages montraient que l’écart se creusait, que Biden se laissait distancer par Trump dans les "Swing States" [NDLR : États où le vote est indécis et peut donc changer de camp].
Joe Biden n’avait donc pas d’autre option. Il lui a fallu un certain temps pour l’admettre, mais il a...
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22/07 - SCPI : ces nouveaux fonds d’usufruit temporaire qui attisent la curiosité
La société de gestion France Valley vient de lancer deux fonds qui devraient intéresser les épargnants en quête de revenus complémentaires. France Valley Usu Sélect et Club Usu Sélect sont composés d’usufruits temporaires de SCPI. Une stratégie jusqu’alors réservée aux institutionnels et qui devient ici accessible à un plus grand nombre, moyennant toutefois une mise minimum de 100 000 euros. "En devenant investisseur usufruitier, on obtient une bonne visibilité sur la performance du sous-jacent, qui est totalement indépendante de l’évolution de l’immobilier", souligne Arnaud Filhol, directeur général de France Valley.
Depuis dix ans, le démembrement temporaire de parts de SCPI se développe : de nombreux investisseurs acquièrent la nue-propriété de ces produits, en échange d’une décote sur le prix d’achat, pour retrouver la pleine propriété une fois à la retraite et percevoir, à ce moment-là, des revenus additionnels. France Valley est l’acquéreur ultra-majoritaire de tous les usufruits résultant de ce démembrement. Ce sont ces derniers qui vont être logés dans ses nouveaux supports.
Commercialisés jusqu’à la fin de l’année, ces véhicules verseront des coupons trimestriellement, jusqu’à l’extinction des usufruits en portefeuille. "80 à 90 % de ces fonds seront éteints d’ici dix ans, la durée moyenne des démembrements temporaires, et nous verserons les derniers coupons d’ici une quinzaine d’années", précise Arnaud Filhol. Le rendement devrait être légèrement supérieur à celui du marché, de 4,52 % l’an...
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22/07 - Cacao, café, jus d’orange... Vent de panique sur le petit déjeuner
Sur les plaques d’immatriculation de Floride, on ne voit qu’elle aux côtés de l’aguicheur surnom de cet Etat du sud-est des Etats-Unis, the Sunshine State. Si le soleil n’a jamais fait défaut le long des côtes ensablées et dans les terres, l’orange, elle, est en bien mauvaise posture sur ce territoire, longtemps idéal pour son développement. Les champs à perte de vue de l’agrume le plus consommé au monde n’ont plus la splendeur d’autrefois. En 2022, les ouragans Nicole et Ian ont détruit plus de 150 000 hectares de plantations, soit 75 % de la surface totale.
L’hécatombe aurait pu s’arrêter là. C’était compter sans l’inexorable propagation de la maladie du dragon jaune depuis le début des années 2000. Cette bactérie, venue de Chine, donne du fil à retordre aux producteurs d’agrumes du monde entier. Une fois l’oranger infecté, un terrible cercle vicieux s’enclenche : propagée par le psylle, un petit insecte dont l’apparence rappelle celle de la cigale, l’affection se répand comme une traînée de poudre. Lorsque les feuilles vertes se mettent à jaunir, l’agriculteur sait que l’arrêt de mort d’une partie de sa parcelle vient d’être signé. Les fruits perdent alors leur couleur orange et virent au vert, perdant toute saveur. Les feuilles tombent ensuite au sol, et les racines de l’arbre finissent par pourrir.Une inflation galopante bouleverse les habitudes du matin.
Pour l’heure, malgré la recherche, aucun traitement n’a encore été trouvé. "La piste principale consiste à essayer de mettre au point des variétés plus...
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22/07 - Jeux olympiques : le podium des sponsors les plus pollueurs
Et la médaille d’or est attribuée à… Toyota. Un rapport du think tank The New Weather Institute, publié ce lundi 22 juillet, montre que parmi les principaux sponsors mondiaux des JO figurent des entreprises très émettrices de gaz à effet de serre. Sur le podium des émissions se retrouvent Samsung, Procter & Gamble et en tête, Toyota. Selon les auteurs, les entreprises se servent des Jeux olympiques pour faire du "sportswashing" - du greenwashing sportif.
Les auteurs de l’étude ont comparé les émissions autodéclarées de ces sponsors de premier plan des Jeux olympiques de Paris 2024, en collectant les données dans leurs rapports annuels de développement durable. Ils se sont concentrés sur les 14 partenaires mondiaux membres du programme TOP (The Olympic Partner) du Comité International olympique. Il existe aussi des sponsors nationaux (comme LVMH ou Air France), qui ne font pas partie du champ de cette étude.
Selon ce rapport, "les trois principaux émetteurs sont 1) le plus grand constructeur automobile mondial, Toyota ; 2) le géant des biens de consommation Procter & Gamble ; et 3) le conglomérat électronique Samsung." On trouve aussi un peu plus loin Bridgestone, Panasonic et Coca-Cola.
Le rapport de développement durable 2023 de Toyota indique que les émissions totales de l’entreprise en 2022 s’élevaient à 575,8 millions de tonnes de CO2. Dans le détail, l’entreprise a émis 2,4 millions de tonnes d’émissions de CO2 de scope 1 (émissions directes), 2,9 millions de tonnes d' émissions de CO2 de...
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22/07 - Présidentielle américaine : pourquoi Kamala Harris va rapidement se heurter à un mur
Le mois de juillet 2024 est déjà assuré de rester dans l’histoire américaine comme l’un des plus fous de la vie politique des Etats-Unis. A moins de dix jours d’intervalle, un ancien président, Donald Trump, a échappé de quelques millimètres à un assassinat par balles et son successeur a renoncé à une seconde candidature à la fonction suprême en raison d’un débat catastrophique – c’était le 27 juin – qui a révélé au pays ce que la Maison-Blanche cherchait à lui cacher depuis des mois : le déclin physique et cognitif du 46e président, Joe Biden, 81 ans. Si l’on y ajoute la géante panne informatique de Microsoft la semaine dernière et la visite de Benyamin Netanyahou (qui doit s’exprimer devant le Congrès américain cette semaine au moment où la guerre à Gaza fait rage), la séquence donne le tournis.
Certes, le retrait in extremis de Joe Biden a un précédent. Voilà cinquante-six ans, en 1968, le président démocrate Lyndon B. Johnson, qui souffrait de problèmes cardiaques et d’une impopularité sévère en raison de la guerre au Vietnam, a lui aussi décidé de jeter l’éponge. Mais c’était au mois de mars, pas en juillet comme aujourd’hui, ce qui laisse très peu de temps au camp démocrate pour se réorganiser face à la "machine Trump", déjà en tête dans les sondages. La convention du Parti démocrate qui – parallèle troublant – se déroulait à Chicago comme c’est le cas aujourd’hui avait alors tourné à la catastrophe. En novembre, le républicain Richard Nixon avait été élu face au falot Hubert Humphrey.Joe Biden le 10 juin 2024 à la...
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22/07 - Est-il possible de compenser l’impact environnemental d’un voyage en avion ?
Dans l’entrée, les valises sont prêtes, les sacs à dos sont bouclés. Après des mois de réflexion, de débats et de préparation, la famille Jacinovic s’apprête enfin à s’envoler pour le Canada. Un grand voyage de trois semaines que les parents avaient promis de longue date à leurs deux enfants. La certitude d’apercevoir des orignaux dans les forêts boréales, et peut-être même de croiser des baleines dans la région du Bas Saint-Laurent suscite déjà l’excitation de la famille. Pourtant, à la veille du départ, nos quatre écolos culpabilisent. Car à bien regarder, il leur sera impossible de compenser le coût environnemental de leur voyage.
La famille a bien tenté de réduire au maximum les conséquences environnementales de ce voyage. Premièrement le vol se fera sans escale. Le prix du billet est un peu plus élevé, mais les émissions sont bien moindres. Pour éviter d’aggraver leur bilan, le choix a été fait d’adopter un tourisme plus vertueux : une fois dans le pays, la famille va privilégier les mobilités douces. Pas de road-trip en SUV, mais l’utilisation des moyens de transport en commun pour se rendre dans les plus beaux parcs naturels. Les activités seront aussi orientées dans ce sens. Au programme : randonnée, activités en kayak, ou à vélo. Et même les nuitées sont surveillées, en privilégiant les hébergements collectifs et les campings.
Malgré ces précautions, les calculettes de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) s’affolent. Selon le décompte de la plateforme, un vol aller-retour...
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22/07 - Après le retrait de Joe Biden, Kamala Harris soutenue par ses potentiels rivaux démocrates
Joe Biden, qui vient de jeter l’éponge, a annoncé ce dimanche soutenir sa vice-présidente Kamala Harris pour devenir la nouvelle candidate démocrate à l’élection de novembre, un remplacement naturel mais pas automatique. Déjà amenée à succéder au président en cas de décès ou d’incapacité, elle est toutefois très bien positionnée pour être choisie par les démocrates. Pionnière en série, cette fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne a été la première femme et première personne noire à devenir procureure générale de Californie, puis la première sénatrice originaire d’Asie du Sud.
De sa carrière de magistrate, elle garde une réputation de dureté qu’elle pourrait faire valoir dans une campagne où les questions de criminalité pèsent lourd. Certains progressistes lui reprochent toutefois d’avoir puni durement les petits délits, ce qui a touché surtout les minorités. Le soutien de Gavin Newsom
Le nom du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, était, avant l’annonce du retrait, lui aussi évoqué avec insistance. Le démocrate de 56 ans, ancien maire de San Francisco, dirige depuis cinq ans l’Etat le plus peuplé du pays, faisant de la Californie un sanctuaire pour le droit à l’avortement.
Si l’homme à la mèche bien peignée a continué de soutenir Joe Biden ces dernières semaines, le gouverneur a récemment multiplié les déplacements à l’étranger, fait diffuser sans retenue des spots publicitaires vantant son bilan et a investi des millions de dollars dans un comité d’action politique, alimentant les spéculations sur une candidature...
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21/07 - Retrait de Joe Biden, découvrez sa lettre historique : "Dans l’intérêt de mon parti et de la nation"
Après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, le président des Etats-Unis Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet dans une lettre aux Américains qu’il se retirait de la course pour un second mandat à la Maison-Blanche. Voici le texte de cette annonce historique :
"Mes chers compatriotes,
Depuis trois ans et demi, nous avons fait de grands progrès en tant que Nation.
Aujourd’hui, l’Amérique a l’économie la plus forte du monde. Nous avons réalisé des investissements historiques dans la reconstruction de notre pays, dans la réduction du coût des médicaments pour les personnes âgées et dans l’accès à des soins de santé abordables pour un nombre record d’Américains. Nous avons fourni des soins indispensables à un million d’anciens combattants exposés à des substances toxiques. Nous avons adopté la première loi sur la sécurité des armes à feu depuis 30 ans. Nommé la première femme afro-américaine à la Cour suprême. Et nous avons adopté la législation climatique la plus importante de l’histoire mondiale.
L’Amérique n’a jamais été aussi bien placée pour montrer la voie qu’aujourd’hui.
Je sais que rien n’aurait été possible sans vous, le peuple américain. Ensemble, nous avons surmonté une pandémie centennale et la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Nous avons protégé et préservé notre démocratie. Et nous avons revitalisé et renforcé nos alliances dans le monde entier."Il n’y a rien que l’Amérique ne puisse faire"
Vous servir comme président a été le plus grand honneur de ma vie. Et bien...
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21/07 - Présidentielle américaine : Joe Biden se retire, et maintenant ? Ces questions qui restent en suspens
Joe Biden ne sera finalement pas candidat à sa propre réélection en novembre. Le président démocrate de 81 ans a cédé sous la pression de son propre camp, inquiet de ses chances de victoire face à Donald Trump. S'ouvre désormais une ère de grande incertitude pour une campagne présidentielle américaine déjà entrée dans l'Histoire.
Voici quelques éléments à attendre des jours et semaines à venir.Comment ?
Même en cas de consensus sur le nom du candidat pour lui succéder, le processus pour formellement remplacer Joe Biden risque d'être un peu technique. Le président a été désigné comme le candidat des démocrates à la présidentielle lors d'une série de primaires, qui se sont tenues de janvier à juin. Il devait donc, en théorie, être intronisé lors de la convention du parti, à Chicago mi-août. Mais avec ce retrait, les délégués du parti, 3900 personnes au profil très varié, sont désormais libres de choisir leur candidat.
Dans une note écrite avant le retrait de Joe Biden, la chercheuse Elaine Kamarck de l'institut Brookings imaginait qu'une telle éventualité donnerait lieu à un "genre de convention où tous les coups sont permis", chaque camp essayant de pousser pour son candidat. Un scénario à peu près comparable s'était présenté pour les démocrates le 31 mars 1968, quand le président Lyndon B. Johnson avait publiquement annoncé qu'il ne briguerait pas de second mandat, en pleine guerre du Vietnam.Qui ?
Joe Biden a dès l'annonce de son retrait dimanche dit soutenir sa vice-présidente Kamala Harris. Mais aucune règle ne prévoit...
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21/07 - Joe Biden jette l’éponge et soutient Kamala Harris pour "battre Trump"
Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet son retrait de la course à la Maison-Blanche après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, son rival Donald Trump sautant sur l'occasion pour déclarer que le démocrate n'était apte à être ni candidat ni président. Après des semaines d'incertitudes, le démocrate de 81 ans rejoint le club très restreint des présidents américains sortants ayant jeté l'éponge alors qu'ils briguaient un second mandat. Mais il est le premier à le faire aussi tard dans la campagne, la plongeant dans l'inconnu. Le seul, aussi, à devoir abandonner en raison d'interrogations sur son acuité mentale.
pic.twitter.com/RMIRvlSOYw— Joe Biden (@JoeBiden) July 21, 2024
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat", a-t-il déclaré dans un communiqué, en appuyant la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris pour "battre Trump". "Aujourd'hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année. Démocrates, il est temps de se rassembler et de battre Trump", a-t-il ajouté sur X. Joe Biden a annoncé qu'il s'adresserait à la nation "plus tard cette semaine".
Face à lui dans la course présidentielle, le républicain Donald Trump n'a pas manqué l'occasion de critiquer son rival. "Joe l'escroc n'était pas apte à être candidat et il n'est certainement pas apte à exercer ses fonctions",...
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21/07 - Refuser de serrer la main d’un député RN est irresponsable, par Denys de Béchillon
Ont été – justement – traités de pignoufs les députés de gauche qui ont refusé de serrer la main du benjamin (Rassemblement national) des députés, Flavien Termet, alors qu’il surveillait l’urne pour l’élection du président de l’Assemblée nationale. Mais ce ne serait pas bien grave s’il ne s’agissait que d’avoir manqué à la courtoisie minimale, parlementaire ou non. Nous savons depuis longtemps qu’il n’y a rien de mieux à attendre de ceux – insoumis ou écolos – qui ont fait de ce genre de comportement leur marque de fabrique. Ils n’allaient pas perdre l’occasion de s’héroïser à bon compte en donnant à voir la fermeté de leurs corps dressés en rempart contre la peste brune. Dont acte. C’est ridicule, mais ce n’est pas dramatique.
Ce qui l’est beaucoup plus – et relève en vérité de l’impardonnable – c’est qu’Olivier Faure, Boris Vallaud et Agnès Pannier-Runacher ont eux aussi refusé de serrer cette main, car cela emporte une trahison complète de l’esprit de responsabilité dont "leur" gauche, dite de gouvernement, se veut gardienne par contraste avec toutes les autres.
Dieu sait pourtant qu’elle nous tympanise avec son amour de la Nation. Elle l’enrubanne dans les plis de sa novlangue, prône le "vivre-ensemble", nous enseigne comment il faut s’y prendre pour "faire société" et désigne le Parlement comme le très haut lieu de Sa présence au monde. Un vrai credo, chanté dans la ferveur. Comme chez les pires chaisières.
Notre Constitution – que nos amis portent en sautoir quand ça les arrange – enseigne (art. 27) que "tout mandat...
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21/07 - Bangladesh : la justice réduit les quotas controversés, mais les manifestations continuent
La décision de la plus haute juridiction suffira-t-elle à apaiser la colère des Bangladais ? Alors que le pays de 170 millions d’habitants connaît une escalade de violence, les manifestants ont affiché, dimanche 21 juillet, leur intention de poursuivre le mouvement de contestation, malgré une décision très attendue de la Cour suprême.
La haute juridiction devait se prononcer en août sur la légalité d'un programme récemment réintroduit qui réserve plus de la moitié des emplois publics à des candidats sélectionnés (enfants de certains anciens combattants), mais au vu de l’intensification des violences entre étudiants et forces de l’ordre, elle a avancé son verdict. La Cour suprême a ainsi jugé "illégale" l’ordonnance rendue en juin par une juridiction inférieure réintroduisant le système des quotas d’embauche dans le secteur public, a rapporté à l’AFP le procureur général du Bangladesh, A.M. Amin Uddin.
Dans sa décision, la Cour suprême a fortement réduit le nombre d’emplois réservés, qui est passé de 56 % à 7 % de l’ensemble des postes. Elle réserve 5 % de tous les emplois publics aux enfants des "combattants de la liberté" de la guerre de libération du Bangladesh contre le Pakistan en 1971. A titre de comparaison, ces derniers en avaient 30 % auparavant. De plus, 1 % des postes est attribué aux communautés tribales et 1 % aux personnes handicapées ou s’identifiant à un troisième sexe en vertu de la loi bangladaise. Les 93 % de postes restants seront désormais attribués au mérite, a tranché la Cour.Les protestataires...
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21/07 - Comment des proches de l’Elysée ont empêché la vente de "Marianne" à Pierre-Edouard Stérin
Sur le papier, mi-avril, la vente de Marianne paraît simple, étonnamment simple. Daniel Kretinsky, propriétaire de Casino et du n° 2 deux français de l’édition, Editis, mandate Denis Olivennes, président d’Editis et du groupe de presse CMI, afin qu’il vende l’hebdomadaire acheté voici six ans. Si le magnat tchèque souhaite se séparer du magazine, c’est qu’outre ses pertes - entre 3 et 4 millions d’euros chaque année -, il s’agacerait de sa ligne "monochrome anti-Macron".
Pierre-Edouard Stérin, à la tête de la société d’investissement Otium Capital, est approché. L’exilé fiscal en Belgique négocie seul en lice - après avoir manifesté de l’intérêt, Vincent Bolloré comme les deux héritiers d’Iskandar Safa, propriétaires du journal Valeurs actuelles, font silence.
L’hebdomadaire, de gauche, souverainiste, s’accommode avec une surprenante souplesse du quinquagénaire affichant sa foi catholique conservatrice, nourrie de ses retraites à l’abbaye de Solesmes (Sarthe). Pour mettre la main sur le magazine, fondé en 1997, Pierre-Edouard Stérin promet beaucoup. Il déboursera entre 8 à 10 millions d’euros, il consent à toutes les garanties d’indépendance demandées par la rédaction, et il conservera à sa tête la directrice, Natacha Polony.
Le 12 juin, il envoie deux missionnaires à la rencontre des journalistes, une habitude chez le fondateur de Smartbox évitant les agoras, tant l’incommodent imprévu, second degré et humour – jeux de langage que son esprit clinique tient, depuis sa naissance, à distance. A sa place donc, Arnaud...
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21/07 - Présidentielle américaine : comment Donald Trump se prépare déjà à l’option Kamala Harris
En tant que vice-présidente, elle semble être l’héritière naturelle de Joe Biden. Au point que ce dernier a dit, ce dimanche 21 juillet, officiellement soutenir la candidature de Kamala Harris après s'être lui-même retiré de la course à la Maison-Blanche.
De nombreux démocrates espéraient un retrait de Joe Biden, y compris plusieurs poids lourds, comme l’ancienne cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ainsi que les leaders des démocrates à la Chambre et au Sénat, Hakeem Jeffries et Chuck Schumer. Tout comme l’ex-président Barack Obama, toujours influent, ils auraient conseillé en privé à Joe Biden de ne pas se représenter en raison des inquiétudes sur son âge et sur sa santé mentale, après sa performance désastreuse au débat télévisé de fin juin contre Donald Trump.
Maintenant que Joe Biden a officiellement renoncé, les démocrates n'ont que quelques semaines pour désigner un remplaçant, la convention nationale du parti débutant le 19 août. De leur côté, les républicains devraient réagir rapidement pour attaquer leur nouveau rival. Et selon le New York Times, l’équipe de Donald Trump a déjà commencé à travailler sur une stratégie contre Kamala Harris.
Ce plan d'action ciblerait notamment le bilan de la vice-présidente, que Joe Biden a chargé de s’occuper des "causes de l’immigration". Les républicains présenteraient ainsi Kamala Harris comme responsable de la gestion de la frontière avec le Mexique, désapprouvée par deux Américains sur trois selon un sondage d'Associated Press et du centre de recherche...
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21/07 - Etats-Unis : "Tuer Donald Trump ? Les Iraniens n’ont pas encore réussi, mais…"
Donald Trump de retour aux manettes ? Il n’y a pas que dans les ambassades occidentales qu’un tel scénario commence à donner des sueurs froides. L’Iran a, elle aussi, gardé un très mauvais souvenir de son passage à la Maison-Blanche. A l’actif de l’ancien président des Etats-Unis : dénonciation de l’accord sur le programme nucléaire iranien, rétablissement d’un large éventail de sanctions et surtout son feu vert à l’assassinat du général Qassem Soleimani en janvier 2020. Assez pour vouloir le tuer à quatre mois d’une potentielle victoire à la présidentielle ? Selon plusieurs médias américains, Donald Trump, miraculeusement rescapé d’une attaque le 13 juillet, fait en effet l’objet de menaces venues de Téhéran cette fois-ci. La chaîne CNN et d’autres médias ont rapporté mardi 16 juillet que les autorités américaines avaient reçu des renseignements d’une "source humaine" concernant un plan fomenté par le régime iranien contre l’actuel candidat républicain, poussant le Secret Service, chargé de la protection des personnalités politiques américaines, à relever son niveau de protection.
Selon Gabriel Noronha, ancien Conseiller spécial sur l’Iran au département d’État des États-Unis (entre 2019 et 2020), la République islamique a la dent dure s’agissant de Donald Trump. Membre de l’Institut juif américain pour la sécurité nationale (Jinsa), le Républicain estime que de telles menaces apparaissent crédibles au regard du bilan du régime iranien en matière d’assassinat d’opposants ces quarante-cinq dernières années. Si viser Trump...
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21/07 - Des JO "plus dangereux" ? Les inquiétudes des médias étrangers
Plus que quelques jours avant le coup d’envoi. La cérémonie des Jeux olympiques de Paris s’ouvrira, vendredi 26 juillet, sous les yeux des médias du monde entier. Les plus optimistes, comme le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, espèrent voir une "vaste fête urbaine capable d’affirmer le sentiment national". Alors que 15 millions de visiteurs sont attendus pour cette compétition mondiale, d’autres observateurs étrangers sont plus inquiets.
Le journal espagnol El Pais pointe par exemple du doigt des Parisiens maussades, quand certains s’interrogent sur la propreté de la Seine - dont le programme de dépollution a coûté 1,4 milliard d’euros. "La qualité de l’eau de la Seine est loin d’être irréprochable, comme n’ont cessé de le montrer les nombreuses analyses conduites en vue de ces 33e Olympiades", tance la chaîne américaine ABC News, reprise par Courrier International. Plus prosaïquement, The Age, quotidien australien édité à Melbourne, titrait : "La Seine qui pue : là où les poissons vont mourir et où naissent les manifs d’excréments contre les Jeux olympiques" - en référence aux internautes ayant appelé à déféquer dans la Seine avant qu’Anne Hidalgo s’y baigne.
Parmi les craintes partagées par la presse étrangère, le volet sécuritaire se hisse en pole position. "Les questions de sécurité inquiètent, d’autant plus qu’on assiste à une recrudescence des attaques d’islamistes radicaux", juge l’hebdomadaire américain Time. Alors que la majeure partie de la compétition aura lieu au cœur même de la capitale, le...
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21/07 - L’armée russe revendique la prise de deux villages dans l’est de l’Ukraine
L'armée russe continue de grignoter du terrain dans l'est de l'Ukraine. Elle a annoncée ce dimanche 21 juillet s'être emparée de deux villages dans les régions de Lougansk et Kharkiv. Cette avancée, très lente, se fait au prix de grandes pertes humaines pour Moscou, qui ne parvient pas à véritablement percer les défenses ukrainiennes.
Les infos à retenir
⇒ Deux villages pris par l'armée russe dans l'est de l'Ukraine
⇒ Des avions de combat russes éloignent des bombardiers américains
⇒ Une ex-députée ukrainienne assassinée à LvivL'armée russe continue de gagner du terrain dans l'est
L'armée russe a revendiqué dimanche la prise de deux petites localités dans l'Est de l'Ukraine, poursuivant un grignotage de terrain dans certaines parties du front malgré de lourdes pertes, face à des forces ukrainiennes moins nombreuses. "Les unités du groupe "Ouest" ont libéré les localités de Rozovka (Andriïevka en ukrainien) et Pestchanoïe Nijnee (Pichtchané en ukrainien)", a indiqué le ministère russe de la Défense dans son compte-rendu quotidien.
Ces petites localités, très peu peuplées avant l'attaque russe à grande échelle de février 2022, sont situées respectivement dans les régions de Lougansk et Kharkiv, à une quinzaine de kilomètres l'une de l'autre.
L'armée ukrainienne, en manque d'hommes et de puissance de feu, fait face depuis l'automne dernier à des attaques russes le long de la ligne de front, qui s'étend sur près de 1 000 km. Dans l'Est, les forces russes ont conquis plusieurs petites localités ces dernières semaines....
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21/07 - Le Hezbollah tire des roquettes sur Israël après des raids sur des dépôts d’armes
Le conflit entre Israël et le Hamas s'étend à toute une partie du Proche et du Moyen-Orient, jusqu'au Yémen et au Liban. Dimanche 21 juillet, le Hezbollah a fait savoir dans un communiqué avoir tiré des roquettes Katioucha sur les secteurs de Dafna, dans le nord d'Israël, "en réponse aux attaques de l'ennemi israélien qui ont visé des civils dans la ville d'Adloun (sud du Liban), blessant plusieurs d'entre eux".
Les infos à retenir
⇒ Le Hezbollah tire des roquettes sur Israël après des raids sur des dépôts d'armes
⇒ Six morts et plus de 80 blessés dans des frappes israéliennes au Yémen, selon les Houthis
⇒ Benyamin Netanyahou attendu lundi à WashingtonLe Hezbollah tire des roquettes sur Israël
Le Hezbollah libanais a annoncé, dimanche 21 juillet, avoir tiré des roquettes sur le nord d'Israël en réponse à une frappe israélienne qui a visé deux dépôts d'armes du mouvement pro-iranien dans le sud du Liban. Au lendemain de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, le Hezbollah a ouvert un front avec Israël en soutien au mouvement islamiste palestinien. Depuis, les hostilités sont quasi-quotidiennes à la frontière israélo-libanaise.
Le Hezbollah a indiqué dans un communiqué avoir tiré des roquettes Katioucha sur les secteurs de Dafna, dans le nord d'Israël, "en réponse aux attaques de l'ennemi israélien qui ont visé des civils dans la ville d'Adloun (sud du Liban), blessant plusieurs d'entre eux". L'armée israélienne a affirmé avoir bombardé dans la nuit "deux...
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21/07 - A l’Académie française, les rêves d’ailleurs d’Amin Maalouf : il se donne un an, sinon...
Immuable décor, la cour pavée à traverser, le petit couloir, le grand escalier et sur la gauche, la double porte. A l’intérieur, la tapisserie jaune, quelques livres, étonnamment peu pour un tel lieu, une galerie de portraits choisis dans les collections de Versailles. Voilà un an que, le 5 août 2023, Hélène Carrère d’Encausse a tiré sa révérence sans avertir personne si ce n’est ses très proches. Voilà presque un an que le romancier Amin Maalouf lui a succédé en tant que secrétaire perpétuel. Un an, presque rien, une révolution à l’Académie française où l’immuabilité est érigée en principe. Un an au cours duquel des visages ont changé, des egos se sont agités et de vieilles querelles réveillées. Amin Maalouf n’imaginait pas la tâche si lourde, il la découvre ingrate. Au début de l’été, il le dit sans détour lors d’une rencontre avec L’Express : le manque d’écriture le tourmente. Il se donne encore une année pour tenter de concilier son œuvre et la fonction. Sinon…."Hélène", un règne de vingt-quatre ans
Lorsqu’il est élu secrétaire perpétuel à l’automne dernier, Amin Maalouf est une figure du Quai Conti : Immortel depuis 2011, il est l’un des plus assidus aux séances du jeudi. Sa voix douce, son accent rocailleux, sa cravate jaune font partie du paysage. Mais "Hélène", comme l’appellent encore la plupart des anciens, et sa très forte personnalité ont régné vingt-quatre ans sur la Coupole. Il a fallu s’habituer à se passer de ses petits gestes, la bouteille de champagne au déjeuner du dictionnaire pour marquer l’anniversaire d’un...
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21/07 - Braun-Pivet assure que "la voix du RN sera entendue" dans les instances de l’Assemblée
La présidente de l’Assemblée nationale est à la tête d’un hémicycle plus morcelé que jamais. Et Yaël Braun-Pivet a jugé, samedi 20 juillet "pas normal" que le Rassemblement national ait été écarté du Bureau de l'Assemblée. "La voix du RN sera entendue dans les instances de l’Assemblée nationale", a déclaré sur France 2 celle qui a retrouvé son perchoir cette semaine, réélue de justesse face au candidat NFP André Chassaigne. Elle a aussi rappelé que Marine Le Pen siégerait à la conférence des présidents qui fixe l’ordre du jour de l’Assemblée.
"J’ai toujours plaidé pour que toutes les forces politiques soient représentées au Bureau", cette instance compétente pour l’organisation interne des travaux de la chambre, a-t-elle ajouté. Cette figure de la Macronie a regretté que "les présidents de groupe, notamment ceux du Nouveau Front populaire, aient refusé un accord pour la répartition des postes" au Bureau, contraignant à recourir à un vote.
Alors que le RN est le groupe le plus important de la nouvelle Assemblée (126 députés), la formation politique apparaît comme la grande perdante d’une longue série de scrutins. Contrairement à 2022, quand il avait obtenu deux vice-présidences de l’Assemblée, le RN a cette fois-ci été tenu à l’écart des postes clefs par les autres partis et ne siégera pas au Bureau de la chambre basse : aucune des six vice-présidences, pas de poste de questeur sur les trois en jeu, pas même un secrétaire sur 12.Aucun poste clef pour le RN
La cheffe de file des députés du RN Marine Le Pen s’est insurgée,...
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21/07 - L’économie selon le NFP : ces deux erreurs à ne pas commettre, par Eric Chaney
Revaloriser les salaires et baisser les taxes à la consommation font partie des mesures phare du Nouveau Front populaire pour stimuler le pouvoir d’achat des Français. Le programme du Rassemblement national comportait des mesures similaires. Sans grande surprise, la revalorisation des salaires est plébiscitée par les sondages, le thème du pouvoir d’achat étant passé au premier rang des préoccupations après les hausses de prix entraînées par la reprise post-Covid et l’invasion de l’Ukraine. Les prix sont trop élevés ? Qu’à cela ne tienne, il suffit de remonter les salaires et de baisser les taxes, cela réglera le problème.
Si seulement les choses étaient aussi simples. Ceux qui prônent ces solutions semblent avoir oublié les expériences historiques et ignoré que nous sommes depuis 1992 en change fixe vis-à-vis de nos partenaires de ce qui est devenu depuis la zone euro. Relever unilatéralement les salaires ou baisser les taxes à la consommation revient à réévaluer la monnaie nationale, qu’on pourrait appeler l’euro français. Pour mieux le comprendre, revenons à l’époque où un gouvernement pouvait décider du taux de change de sa monnaie.
A l’issue des négociations de Grenelle conclues le 27 mai 1968, le salaire minimum garanti (Smig, indexé sur l’inflation) fut augmenté de 35 %. Le 1er décembre, le taux de TVA était relevé de 20 % à 25 %. Le 8 août 1969, Jacques Chaban-Delmas autorisait une dévaluation de 11 % du franc contre le dollar. Moins de trois mois plus tard, le Deutsche Mark était réévalué de 9 % contre le...
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21/07 - Devriez-vous changer de travail ? L’article qui vous donnera la réponse
"Tout le plaisir de l’amour est dans le changement", disait Molière. Mais en va-t-il de même pour le travail ? Affirmatif, répondent les chiffres. Les Français - mais il n’y a pas d’exception culturelle ici – changent de plus en plus souvent de poste, d’entreprise, voire de métier. L’ancienneté moyenne dans la même société au cours des dix dernières années est passée de six à trois ans (Insee, 2022). Le turnover, lui, a presque quintuplé en 30 ans. 36 % des cadres ont quant à eux l’intention de changer d’employeur cette année (Apec 2023). Sans parler du boom du nombre de free-lances (+ 92 % depuis 2009, source Eurostat).
Peut-être faites-vous aussi partie de ces cadres gagnés par la tentation de la grande bougeotte. Sans toutefois oser franchir le pas. Une frilosité qui s’explique. "Parce qu’on a un emprunt sur le dos, un salaire qui tombe régulièrement ou qu’on a mis du temps à décrocher un poste, on se place dans une logique peu proactive", analyse Thomas Simon, professeur en ressources humaines à l’école MBS de Montpellier. Une envie de changement contrariée, donc, par un besoin de sécurité : "C’est un peu la fable du chien et du loup : le loup est libre mais affamé et le chien en laisse mais il a toujours à manger", résume le chercheur.
Gare toutefois à ne pas rester trop longtemps dans cette zone tampon, en espérant que les choses se tassent et qu’elles s’améliorent. Prêtez attention à ces petits signes annonciateurs qui peuvent un jour devenir symptomatiques d’une plus grande difficulté. Jusqu’à se retrouver...
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21/07 - Côtes-du-rhône, Jacques Chirac et chah d’Iran : Guigal, l’incroyable histoire d’un empire du vin
Au loin et par temps clair, la silhouette ventrue du mont Ventoux barre la ligne d’horizon. Juste à côté, les graciles Dentelles de Montmirail sont autant de petits créneaux ocre sur un ciel bleu délavé. Au fond de la vallée vauclusienne, les ruines immobiles de la tour carrée du château de Châteauneuf-du-Pape surveillent les vignes à perte de vue. Ici, les collines sensuelles sont trompeuses. La terre est rude, un curieux melting-pot géologique que ce terroir-là. Des parcelles arides comme un sol lunaire, empilement de galets roulés d’où émergent les corps noueux des ceps de vigne. Puis, quelques mètres plus loin, la terre devient sableuse, parfois brune ou rouge, parsemée d’éclats de silex ou de grès.
En ce début d’été, la chaleur se laisse encore désirer et les cigales boudent. En plein cœur du vignoble, le château de Nalys, l’une des plus grandes propriétés du coin, ressemble pourtant déjà à une ruche bourdonnante. Il faut préparer les chais, surveiller la formation du raisin, planifier les prochaines vendanges vertes, qui permettront aux grappes restantes de gagner en maturation et en concentration, traiter les quelques feuilles déjà jaunies par le mildiou… Il a tant plu ces dernières semaines.500 000 euros l’hectare au bas mot
Nalys est l’une des dernières conquêtes de la famille Guigal, qui compte parmi les plus puissantes maisons de vin en France. Elle a racheté les 53 hectares du domaine en septembre 2017 à l’assureur Groupama, au terme d’une négociation menée dans le plus grand secret. Le montant de...
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21/07 - EXCLUSIF. Welcome to Gaza !, la pièce inédite de Robert Littell : découvrez l’épisode 1 sur L’Express
Le 30 juillet 1973, Robert Littell, jeune journaliste américain à Newsweek, publie sa première œuvre de fiction : La Boucle paraît sous forme de feuilleton d’été, découpée en quatre épisodes, dans… L’Express ! Cinquante et un ans ont passé. Robert Littell est devenu l’un des plus grands auteurs de romans d’espionnage contemporain - son plus connu, La Compagnie, a été vendu à des centaines de milliers d’exemplaires dans le monde. Et une boucle est bouclée. Puisque L’Express publiera à nouveau cet été quatre épisodes d’une œuvre inédite de l’auteur. Cette fois, cependant, il ne s’agit pas d’un "grand roman d’espionnage drôle", comme était présenté La Boucle en juillet 1973, mais d’une tragédie en un acte, qui se déroule en Israël, le 7 octobre 2023. Littell, également auteur d’un livre d’entretiens avec l’ex-Premier ministre israélien Shimon Peres, a fait de sa pièce un manifeste pour la paix vibrant et désespéré. Voici le premier épisode.
Le rideau se lève sur une scène plongée dans l’ombre, avec deux décors.
A gauche, à l’avant : un projecteur éclaire une buanderie sans fenêtre qui sert aussi d’abri sécurisé dans un kibboutz, à un jet de pierre de la bande de Gaza. L’un des côtés de la pièce est ouvert sur le public dans le théâtre. Au moment du lever de rideau, Justine, un peu moins de 40 ans, pieds nus, en robe longue sans manches, est en train de pousser un vieux lave-linge contre la porte pour la bloquer. Essoufflée, elle s’assoit sur un tas de linge sale, adossée au mur, face à la porte barricadée. Des tee-shirts et des...
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21/07 - Présidentielle américaine : Trump promet à ses partisans un "raz-de-marée" républicain
"On dit sans cesse que je suis un danger pour la démocratie. […] La semaine dernière, j’ai pris une balle pour la démocratie !" Porté par son triomphe à la convention républicaine et la crise qui secoue la candidature de Joe Biden, Donald Trump a été acclamé par plus de 12 000 personnes, samedi 20 juillet, lors de son premier meeting de campagne depuis qu’il a été victime d’une tentative d’assassinat.
Apparu sans le bandage blanc qui lui recouvrait ses derniers jours toute l’oreille, mais avec un pansement plus discret, le candidat républicain tenait son meeting dans une salle omnisports pleine à craquer, à Grand Rapids dans le Michigan, un Etat clef qu’il avait remporté en 2016 mais que Joe Biden lui a ravi en 2020.
Il a promis "un raz-de-marée monumental" en faveur des républicains lors des prochaines élections de novembre et moqué les démocrates "qui ne savent pas qui est leur candidat", assurant que Joe Biden disposerait d’un quotient intellectuel de "50", "60", ou "70". Il a ainsi mis de côté le tournant vers l’unité qu’il s’était fixé et s’est lancé dans la rhétorique de division qui a marqué sa carrière politique."Campagne de vengeance"
Il s’est répandu en invectives, qualifiant M. Biden de "stupide" et de "vieillard faible", et Mme Harris de "cinglée". Un responsable de la campagne Biden-Harris a fustigé un discours "colportant les mêmes mensonges (et) menant la même campagne de vengeance".
"They keep saying, 'He's a threat to democracy,'" former Pres. Trump says at first campaign...
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21/07 - Audrey Kurth Cronin : "Ce que doit faire Israël, s’il veut détruire le Hamas…"
Tout a commencé par une conversation avec un sénateur chevronné peu après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. "Je n'ai jamais étudié al-Qaïda. J'ai l'impression d'être emporté par une réaction émotionnelle, passionnée et colérique", avait confié cet homme politique à Audrey Kurth Cronin, chercheuse alors spécialisée dans le terrorisme au Congressional Research Service. Avant de lui demander : "Pouvez-vous m'aider à réfléchir à la lutte contre le terrorisme d'un point de vue stratégique ?". C'est ainsi qu'a débuté un projet de recherche qui allait conduire la chercheuse, aujourd'hui directrice du Carnegie Mellon Institute for Strategy & Technology (CMIST) à l'université Carnegie Mellon, à examiner pas moins de 457 campagnes et organisations terroristes sur une période de 150 ans.
Grâce à ces recherches, Audrey Kurth Cronin a établi six modèles historiques de disparition des groupes terroristes : l'échec, le succès, la négociation, la capture ou l'assassinat des chefs, la répression militaire ou la transformation du groupe. Pour L'Express, l'auteure de How Terrorism Ends : Understanding the Decline and Demise of Terrorist Campaigns (Princeton, 2009), examine la fin la plus probable pour le Hamas et analyse si l'approche actuelle du gouvernement israélien en matière de lutte contre le terrorisme permettra d'y parvenir. Entretien.
L'Express : Selon vos recherches, la répression militaire est l'une des six stratégies susceptibles de mettre fin à un groupe terroriste. Après l’attaque du 7 octobre,...
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21/07 - Les confidences de Tubiana, le coup manqué de Faure… Au NFP, les coulisses d’un vaudeville
Un escalier dans les nouveaux quartiers généraux du Parti socialiste, dans le Xe arrondissement de Paris. Mardi 11 juin. Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard s’apprête à monter les marches quatre à quatre pour rejoindre Olivier Faure.
Les deux hommes doivent parapher l’accord du Nouveau Front populaire et commencer la campagne des législatives. Ils veulent repartir de plus belle, sur les bases du contrat de la Nupes signé il y a deux ans, avec quelques députés en plus pour le parti à la rose, fier du bon score de son candidat Raphaël Glucksmann aux européennes. Avant l’escadrin, le lieutenant de Jean-Luc Mélenchon tombe nez à nez sur Pierre Jouvet, porte-parole du PS, et Benoît Payan, le maire de Marseille.Acte I. Braquage raté
"Olivier n’est pas là." Il l’est pourtant, dans la pièce à l’étage. Les socialistes ne veulent pas se jeter dans la gueule du loup insoumis, comme l’ont fait les écologistes et les communistes la veille. Le PS a faim, et réclame une plus grosse part du gâteau : 200 circonscriptions, ou rien. "Il était hors de question de refaire la Nupes, de laisser Olivier signer un nouvel accord de soumission à Mélenchon, et donc de risquer que le parti ne s’entredéchire à nouveau, explique une huile rose. On devait mener une négociation sans concession." Suivront des jours de discussions, tendues, parfois au bord de l’explosion. A plusieurs reprises, le Premier secrétaire du PS demandera à ses émissaires de ne pas rendre les discussions impossibles, de préserver l'union, d’être...
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20/07 - Les Houthis affirment qu’Israël "paiera le prix" de ses frappes au Yémen
La confirmation n’a pas tardé. L’armée israélienne a déclaré être à l’origine de frappes aériennes qui ont visé, samedi 20 juillet, Hodeida, ville du Yémen sous contrôle des rebelles Houthis. "Il y a peu, des avions de combat de l'armée israélienne ont frappé des cibles militaires du régime terroriste Houthi dans la région du port de Hodeida au Yémen, en réponse aux centaines d'attaques menées contre l'Etat d'Israël" par ces rebelles ces derniers mois, a indiqué l'armée dans un communiqué.
Les Houthis avaient accusé plus tôt dans la journée de samedi l’Etat hébreu d’être à l’origine des bombardements. "Les raids de l’ennemi israélien sur les installations de stockage de pétrole dans le port de Hodeida", ont fait des morts et des blessés, a dit le ministère de la Santé des Houthis dans un communiqué publié par les médias dirigés par les rebelles, sans indiquer de bilan précis.
Israël "payera le prix" de ses frappes au Yémen, a déclaré un responsable houthi peu après la confirmation par Israël de l'origine de ces frappes. Il s'agit des premières frappes annoncées par Israël contre le pays.
De fortes explosions ont été entendues dans la ville portuaire située dans l’ouest du Yémen en guerre où les Houthis contrôlent de vastes régions du pays, selon un correspondant de l’AFP sur place. Les frappes sont intervenues au lendemain d’une attaque de drone revendiquée par les Houthis qui a fait un mort à Tel-Aviv.Des attaques en mer Rouge depuis novembre
Disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à la guerre entre...
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20/07 - Plus de 115 morts, un couvre-feu national... Que se passe-t-il au Bangladesh ?
Un point de non-retour est atteint. Samedi 20 juillet, la police anti-émeute du Bangladesh a violemment réprimé le mouvement de contestation étudiant, tirant à balles réelles sur des manifestants dans la capitale Dacca, a constaté un journaliste de l’AFP.
Initié début juillet contre une réforme des règles de recrutement dans la fonction publique, le développement du mouvement en manifestations quasi quotidiennes a fait au moins 115 morts cette semaine, selon un décompte de l’AFP de sources policières et hospitalières. Une violence inédite pour ce pays de 170 millions d’habitants, où le durcissement de la répression pousse les manifestants à réclamer la fin du pouvoir autocratique de la Première ministre Sheikh Hasina.Un système de quotas à l’origine des troubles
"A bas la dictatrice", ont scandé cette semaine les manifestants lors de plusieurs défilés à Dacca, une mégalopole tentaculaire de 20 millions d’habitants. Ce samedi, ils étaient encore des milliers à s’être rassemblés dans le quartier de Rampura, à Dacca, notamment pour protester contre le couvre-feu imposé la veille par le gouvernement. L’armée a également été largement déployée samedi dans les villes du pays, face à l’échec de la police à maîtriser les troubles. Des foules en colère ont mis le feu jeudi à plusieurs bâtiments gouvernementaux.
Si des dizaines de milliers de jeunes Bangladais réclament aujourd’hui la fin du mandat de la Première ministre Sheikh Hasina, ce n’était pourtant pas leur revendication au départ. Début juillet, les étudiants ont d’abord...
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20/07 - Que sait-on de l’avancée du programme nucléaire iranien ?
"La situation actuelle n’est pas bonne", a reconnu Antony Blinken. Vendredi 19 juillet, le secrétaire d’Etat américain s’est exprimé lors d’un forum sur la sécurité à Aspen (Colorado) à propos de la menace du développement d’une arme nucléaire par l’Iran.
Alors que Téhéran nie toujours sa volonté d’en fabriquer une, le responsable des Affaires étrangères américaines a estimé que le pays avait réduit à "une ou deux semaines" le délai nécessaire pour produire les matières fissiles indispensables à la production d’une bombe nucléaire. Une déclaration qui fait écho aux alertes récentes sur l’accélération majeure du programme nucléaire iranien.Un taux d’uranium déjà proche du niveau militaire
La démarche iranienne s’est enclenchée en 2018. Sous l’impulsion de Donald Trump, les Etats-Unis décident alors de sortir de l’accord international JCPOA. Signé en 2015, cet accord prévoyait de réduire les sanctions économiques américaines contre l’Iran en échange d’une limitation de son programme nucléaire à un usage civil, tel que la production d’électricité.
Si l’Iran reste signataire de cet accord aujourd’hui, Téhéran rompt peu à peu ses engagements depuis trois ans, comme le constate l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Celle-ci est chargée d’inspecter les usines iraniennes d’enrichissement d’uranium déclarées par l’Iran : "une usine en surface et une plus grande, souterraine, dans son complexe de Natanz, ainsi qu’une autre enterrée dans une montagne à Fordo", détaille l’agence de presse Reuters. Selon la degré d'énergie...
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20/07 - Eté 64 : fin de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, naissance de l’ORTF, premières photos de la Lune
De la fin de la guerre d’Indochine, à l’affaire du Watergate, jusqu’à la nomination d’Emmanuel Macron à Bercy, redécouvrez à travers nos archives, les temps forts des étés de chaque décennie entre avancées diplomatiques, crises politiques et progrès scientifiques. Cette semaine, l’été 64.
EPISODE 1 - Eté 54 : l’espoir Mendès France, la fin de la guerre d’Indochine, un coup d’Etat au GuatemalaLa fin de l’apartheid américain
L’Express du 25 juin 1964
Le 11 juin 1963, le président Kennedy prononce un discours historique posant les bases du Civil Rights Act. Après l’attentat de Dallas, Lyndon Johnson, successeur de JFK à la Maison-Blanche, entreprend de faire voter au Congrès cette promesse de campagne phare du président défunt. Dix ans après le lancement du combat pour les droits civiques mené par Martin Luther King, toute discrimination dans les lieux publics, à l’école, au travail, dans les administrations, l’armée et les transports est désormais prohibée.Le 30 juillet 1964, un mois après le vote historique du "Civil Rights Act", L'Express publie une grande enquête sur le ghetto de Harlem et souligne "Ce qui constitue la vraie démocratie, ce n'est pas de reconnaitre des égaux, mais d'en faire."
"Le président Johnson compte signer la loi sur les droits civiques le 4 juillet prochain, jour anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis. Cette loi a été ratifiée au Sénat par 73 voix contre 27, le 19 juin, au terme d’un débat de quatre-vingt-trois jours, grâce à la coopération de démocrates et de républicains.
Le débat...
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20/07 - Assemblée nationale : Eric Coquerel réélu à la présidence de la commission des Finances
Six sur huit. Le camp présidentiel a obtenu la grande majorité des présidences de commission à l’Assemblée nationale, ce samedi 20 juillet, mais l’Insoumis Eric Coquerel a été réélu à la présidence de la commission des Finances. Cette dernière, dévolue à l’opposition, était aussi convoitée par la droite.
Florent Boudié (Ensemble pour la République, macroniste) a été élu président de la puissante commission des Lois, le MoDem Jean-Noël Barrot à la commission des Affaires étrangères, Paul Christophe (Horizons) à celle des Affaires sociales, Antoine Armand (Ensemble) à celle des Affaires économiques, Sandrine Le Feur (Ensemble) à celle du développement durable, Jean-Michel Jacques (Ensemble) à celle de la Défense. La socialiste Fatiha Keloua Hachi a arraché la présidence de la commission des Affaires culturelles.Deux victoires pour le NFP
Le camp présidentiel avait promis la commission des Finances à la droite, et, contrairement aux usages, a pris part au vote pour soutenir Véronique Louwagie (Droite républicaine). Mais le retrait du candidat centriste Charles de Courson (Liot) entre les deuxième et troisième tours du scrutin a fait pencher la balance en faveur du président sortant, Eric Coquerel.
Charles de Courson a ensuite été élu, sur le fil, rapporteur général du budget : malgré une égalité des voix avec Jean-René Cazeneuve (Ensemble), l'élu Liot a obtenu le poste grâce à son âge.
Charles de Courson gagne par 72 ans contre 66 ans pour Jean-René Cazeneuve. https://t.co/3p0gaiPH3C— Nicolas Berrod (@nicolasberrod)...
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20/07 - "C’est impossible de se parler" : entre RN et NFP, cette ville du Tarn fracturée après les législatives
Sur la place centrale de Graulhet, l’excitation des jours de fête flotte dans l’air. Cette année, la municipalité de cette petite commune de 13 000 habitants, située au cœur du Tarn, a décidé de célébrer le 14 juillet en grande pompe. Pour l’occasion, la fanfare locale s’est installée au centre de la place, une scène avec DJ et lumières bleutées attend déjà les futurs danseurs, des barmans et vendeurs de sucreries se préparent à enchaîner les commandes dans leurs stands éphémères. Avant le début des festivités, la municipalité organise une cérémonie solennelle en présence des pompiers, avec honneurs au drapeau et revue des troupes. Sous le lourd tissu bleu-blanc-rouge, face à des soldats du feu au garde-à-vous, le maire (PS) de la commune Blaise Aznar tente un discours fédérateur. Elu depuis juillet 2020, il salue l’engagement de ces pompiers qui "ne comptent pas leurs heures", et permettent l’organisation de tels événements, "populaires et rassembleurs". Autour de lui, la centaine d’habitants applaudit doucement. Alors que la ville est divisée, ses mots n’ont pas été choisis au hasard.
Lors du second tour des élections législatives, la semaine précédente, la commune s’est fracturée en deux camps : les électeurs du Rassemblement national (RN), mobilisés à 52,6 % pour le candidat Julien Bacou, et les électeurs du Nouveau Front populaire (NFP), qui ont voté à 47,4 % pour la députée sortante La France insoumise, Karen Erodi. Malgré près de 37 % d’abstention, le choix du RN dans la commune s’est ainsi joué à 275 petites...
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20/07 - Mbappé, Wembanyama… Les maillots de stars, un marché porteur ?
L’organisation à Paris des Jeux olympiques influencerait-elle les collectionneurs ? Une étude publiée fin mai par le site Interencheres.com semble l’attester. Elle affirme que "11,3 millions de Français auraient acquis ou prévoient d’acheter des memorabilias", ces vêtements ou objets ayant appartenu à des personnalités célèbres.
Ce culte mémoriel n’est pas récent mais jusqu’à présent il se cantonnait aux grands personnages de l’histoire, comme Marie-Antoinette ou Napoléon, et aux stars du cinéma ou de la musique. C’est ainsi que la robe blanche portée par Marilyn Monroe lors de l’anniversaire du président Kennedy s’est vendue 4,8 millions de dollars, la guitare de Kurt Cobain 10 millions de dollars, un bicorne de Napoléon près de 2 millions d’euros et, plus modestement, un blouson en cuir de Johnny Hallyday 7 000 euros. La nouveauté tient au fait que cette fascination fétichiste touche désormais les sportifs et, de façon presque exclusive, les footballeurs et les basketteurs, avec des prix parfois astronomiques. Ainsi, un maillot de Michael Jordan s’est vendu pas moins de 10 millions de dollars !Maillot de Michael Jordan, 1998 NBA Finale "The last dance" vendu 10 091 000 dollars.Wembanyama, l’étoile montante
En réalité, le budget moyen consacré à ces memorabilias est bien plus modeste. La majorité des amateurs y consacrent moins de 500 euros et seuls 21 % déboursent plus de 1 000 euros. Outre le plaisir de vivre avec un morceau de tissu porté par son idole, nombreux sont ceux qui rêvent également d’une belle...
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20/07 - Après l’électrique, la Chine accélère sur la voiture autonome
La Chine est à la pointe en matière de robotaxis, avec AutoX, Baidu Apollo, Didi Chuxing, Pony.ai et WeRide, qui comptent à eux cinq plus de 2000 taxis entièrement automatisés. A Wuhan, la grande agglomération du centre du pays, dont la population - plus de 12 millions d’habitants - équivaut à celle de l’Ile-de-France, les 500, et bientôt 1000, robotaxis de Baidu Apollo couvrent une zone de 3000 km².
Robin Li, le PDG de Baidu, a déclaré en mai que 70 % des trajets de sa flotte étaient intégralement autonomes, et que cette part atteindrait 100 % dans les prochains trimestres, ce qui permettrait à la société d’atteindre le seuil de rentabilité. Ces chiffres ne sont pas si éloignés des prouesses que réalisent les américains Waymo, filiale d’Alphabet, et Cruise, filiale de General Motors. Aujourd’hui, 250 véhicules sillonnent déjà les rues de San Francisco, 150 celles de Phoenix, et une licence pour 50 véhicules à Los Angeles a été accordée.
Les taxis autonomes sont classés dans la catégorie des technologies de niveau 4 : ils se conduisent sans surveillance humaine et sans les restrictions de vitesse qui définissent le niveau 3. Mais ils restent coûteux à fabriquer et à exploiter. Le passage du niveau 2 au niveau 3 sur des véhicules accessibles aux consommateurs est potentiellement plus significatif. Si les constructeurs allemands Mercedes-Benz et BMW commencent à vendre des systèmes de niveau 3 en Allemagne, ils sont très bridés. La Chine semble prête à aller beaucoup plus loin, consciente que l’avance acquise sera...
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20/07 - Louer son parking pendant quelques heures, une semaine ou un mois ? C’est possible (et rentable)
Des entreprises comme Yespark ou Zenpark proposent, via une application connectée, des stationnements à l’heure, la journée, la semaine ou le mois. Leur rôle consiste à mettre en relation des conducteurs avec des emplacements de parking vides. Alors que les mairies suppriment de plus en plus de stationnements et que le trafic reste soutenu, se garer devient un défi dans certaines agglomérations. Pourtant, Yespark évalue à 400 000 le nombre de places non utilisées en France.
Le parc locatif de ces acteurs est principalement composé de places vacantes de parkings publics ou d’entreprises, ces dernières n’étant pas utilisées par les salariés le week-end. Zenpark, quant à lui, revendique 300 sociétés partenaires. Mais si votre emplacement personnel est bien situé - en centre-ville, à proximité d’une gare ou d’un aéroport - et qu’il est facilement accessible, notamment pour les véhicules de grande taille, il pourra aussi intéresser ces prestataires.Accord préalable des copropriétaires
Pour savoir si vous êtes éligible, rien de plus simple ! Les deux sociétés fonctionnent de la même manière : elles récupèrent des informations sur votre place - adresse, caractéristiques… - et si celle-ci entre dans leur cahier des charges, elles posent un boîtier connecté sur votre immeuble. Il permet, ensuite, aux locataires d’accéder au parking avec leur smartphone via l’application, sans avoir à vous solliciter. Attention, "la pose du boîtier nécessite l’accord préalable des copropriétaires en assemblée générale", rappelle Charles...
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20/07 - Présidentielle américaine : Joe Biden s’affiche combatif, malgré les critiques
"La vision lugubre de Donald Trump pour l’avenir ne représente pas qui nous sommes en tant qu’Américains", a déclaré Joe Biden vendredi 19 juillet. "Ensemble, en tant que parti et en tant que pays, nous pouvons le battre et le battrons dans les urnes", a poursuivi le président américain dans un communiqué. Candidat à sa réélection en novembre, Joe Biden s’est montré plein de défi en affirmant qu’il reprendrait sa campagne, en pause à cause du Covid, la semaine prochaine, mais sans parvenir à faire taire les voix qui exhortent le président-candidat de 81 ans à passer le flambeau.
Selon son médecin, les symptômes de M. Biden, à l’isolement dans sa résidence privée en bord de mer dans le Delaware, sur la côte Est, se sont "améliorés". Et le président a dit avoir hâte de retourner en campagne "la semaine prochaine". Mais son ton combatif ne cache pas la fronde grandissante chez des responsables démocrates.Plus de 30 élus lui ont demandé publiquement de quitter la course
Une dizaine d’élus de la Chambre des représentants et un quatrième sénateur se sont joints à la cohorte vendredi et ont appelé le président, qui brigue un second mandat face au républicain Donald Trump, à laisser la place à un ou une candidate plus jeune.
En tout, ils sont plus de trente élus à lui avoir demandé publiquement de quitter la course. Et l’un de ses principaux donateurs, l’homme d’affaires Michael Moritz, l’a appelé à se retirer et annoncé qu’il suspendait ses dons au parti. "Malheureusement, le président Biden doit faire un choix : la...
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20/07 - La surprenante histoire de la chanson qui a permis à Bill Clinton d’accéder à la Maison-Blanche
Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques présidentiels. Des duos très pop’n’pol !
EPISODE 1 - Kennedy et Sinatra : une bromance épique, une rupture fracassante
EPISODE 2 - Elvis Presley et Richard Nixon : cette folle entrevue entre le "King" et le président
EPISODE 3 - Jimmy Carter et Bob Dylan, amis pour la vie : "En écoutant ses disques..."
Le 19 janvier 1993, Bill Clinton, devenu le 42e Président des Etats-Unis, fête son élection en grande pompe au Capital Center de Washington. Pour célébrer la victoire du camp démocrate – privé de la Maison-Blanche pendant douze ans –, de nombreuses vedettes ont fait le déplacement : Barbra Streisand, Michael Jackson, Elton John… A tour de rôle, les stars défilent sur scène et interprètent leurs tubes. Mais dans cette ambiance survoltée, les 18 000 invités n’attendent qu’une chose : la prestation de Fleetwood Mac ! A la surprise générale, les cinq membres de ce groupe, dont la carrière a connu son apogée à la fin des années 1970, ont accepté de mettre leurs querelles de côté et de reprendre sur scène l’un de leurs...
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20/07 - Christophe Jaffrelot : "L’Occident a signé un chèque en blanc à l’Inde"
Les 8 et 9 juillet derniers, le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est rendu en visite officielle à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine. Une décision difficilement compréhensible pour la Maison-Blanche : pourquoi le chef de la plus grande démocratie du monde se rend-il en Russie, au moment même où le monde occidental se retrouve à Washington pour le sommet de l’Otan ? Quelques jours avant cette visite décriée, le Secrétaire d’Etat adjoint américain Kurt Campbell avait tenté de convaincre le ministre des Affaires étrangères indien, Vinay Kwatra, de reprogrammer la rencontre, selon le Washington Post.
En vain. En représailles, l’ambassadeur américain en Inde, Eric Garcetti, a incité l’Inde, lors d’une conférence de presse, à ne pas "prendre pour acquise la relation" entre les deux pays. Mais Washington peut-il ramener à la raison l’impossible Narendra Modi ? Christophe Jaffrelot, politologue français spécialiste du sous-continent indien et directeur de recherche à Sciences Po, explore cette question.
L’Express : Comment définir les relations entre l’Inde et les États-Unis ?
Christophe Jaffrelot : Pour reprendre la phrase du leader communiste italien Enrico Berlinguer (1922-1972), nous pourrions les qualifier de "convergences parallèles". Les deux Etats sont - de plus en plus - sur la même longueur d’onde, mais cela n’induit pas nécessairement de rapprochement entre eux. Certes, il y a davantage d’échanges diplomatiques entre les deux pays - en témoigne la présence de l’Inde dans le Quad,...
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20/07 - Paris 2024 : "Non, M. le président du CIO, la République islamique d’Iran n’est pas un Etat démocratique"
"Monsieur,
Le 19 mars 2024, vous avez accordé un entretien au journal Le Monde. À la question "Le prochain président du CIO pourrait-il être issu d’un pays non démocratique ?", vous avez répondu : "Il faudrait déjà me donner la définition d’un pays non démocratique". Vous avez alors conclu cette interview en précisant que le président du CIO devait "être prêt à porter haut les valeurs de l’olympisme" mais "respecter le fait que, dans certaines cultures, puissent exister des manières différentes de porter ces valeurs."
Ce relativisme s’applique-t-il à la "République" Islamique d’Iran, qui fait partie des pays retenus par le CIO pour participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 ?
Le 8 mars 2024, la Mission internationale indépendante (FFMI), créée en novembre 2022 par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour enquêter sur la détérioration de la situation des droits de l’Homme en République Islamique d’Iran, a rendu son premier rapport. Celui-ci ne souffre aucune ambiguïté : exécutions extrajudiciaires, force meurtrière disproportionnée, tortures, viols, arrestations arbitraires et disparitions forcées figurent parmi les nombreuses violations des droits qui constituent, selon les propres mots de la mission d’enquête, des "crimes contre l’humanité". Dans un nouveau rapport publié le 4 avril 2024, l’ONG Amnesty International déclare que l’Etat iranien "persiste dans sa folie meurtrière, transformant ses prisons en véritables lieux de massacres".La République Islamique n’est...
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20/07 - IA et médecine, les liaisons dangereuses : la France face à un inquiétant déficit d’évaluation
Elle a fait son entrée à pas feutrés. Bien moins remarquée que sa version "grand public" Chat GPT ou que sa variante guerrière, qui équipe les drones tueurs en Ukraine, l’intelligence artificielle (IA) s’est progressivement installée dans les cabinets de santé, sans fureur ni fracas. Certaines détectent les cancers, d’autres améliorent la prise en charge des patients, aident à la formulation de diagnostics personnalisés ou simulent des millions de molécules pour les grands groupes pharmaceutiques. Autant de tâches que les médecins et chercheurs cèdent à la machine dans l’espoir d’être plus efficaces et de gagner du temps. Une denrée rare, alors que l’accès aux soins est un sujet de préoccupation majeure des Français.
Mais l’intervention de l’IA dans la santé soulève, aussi, de nombreuses questions. Outre les craintes d’une déshumanisation du soin, la fiabilité et l’efficacité des outils sont une importante source d’inquiétude. Comment s’assurer que ces technologies fournissent des solutions adéquates reposant sur des preuves scientifiques solides, alors que leur fonctionnement reste opaque aussi bien pour la population générale que les professionnels de santé, voire pour les développeurs qui les créent ? Et quid de la sécurisation des données de santé collectées par les entreprises privées ou les puissances étrangères ? Interpellée par ces problématiques, l’Assurance maladie consacre plusieurs pages à ce sujet dans son rapport "Charges et produits" 2023, que L’Express a pu consulter.Sans évaluation nationale, les...
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20/07 - Les Etats-Unis, une nation à feu et à sang : pourquoi la guerre civile n’est plus taboue
Un président retranché à la Maison-Blanche, des Etats qui se rebellent contre le pouvoir fédéral, la mort qui rôde à chaque coin de rue… C’est par cette vision d’horreur d’un futur pas si lointain que s’ouvre Civil War, premier film au box-office américain lors de sa sortie en salles mi-avril. En cette année électorale, marquée par la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet dernier en Pennsylvanie, le succès de ce long-métrage pensé comme un avertissement prend une résonance toute particulière dans un pays polarisé comme jamais. "Les extrémistes américains sont de plus en plus organisés, dangereux et déterminés, et ils ne disparaîtront pas", alertait dès 2022 la politologue américaine Barbara Walter dans son livre How Civil Wars Start (Ed. Crown, 2023). Un diagnostic alarmant : "Nous sommes un pays divisé en factions […] qui s’approche rapidement du stade de l’insurrection ouverte, ce qui signifie que nous sommes plus proches de la guerre civile qu’aucun d’entre nous ne voudrait le croire."
Jamais autant d’Américains n’ont considéré la violence comme un moyen légitime de changer de gouvernement : 18 millions d’entre eux jugent l’usage de la force justifié pour ramener Donald Trump au pouvoir… et 26 millions pour l’empêcher de redevenir président, montre une étude conduite par le Chicago Project on Security and Threats, publiée ce 13 juillet, le jour où la balle tirée du haut d’un toit de Butler a frôlé l’oreille de l’ancien président républicain. "Il n’y a pas de place en Amérique pour ce genre de...
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20/07 - Dominique Boullier : "Le problème, ce ne sont pas les fake news, c’est leur viralité"
Invectives, punchlines, montages déshonorants, fake news… Lors des récentes élections européennes puis législatives, les réseaux sociaux ont davantage ressemblé à un ring de boxe qu’à un salon de débats civilisé. Une triste habitude, malgré des velléités de contrôle et d’assainissement de plus en plus importantes des législateurs. L’Europe, en particulier, via le DSA (Digital Services Act), sa grande législation sur le numérique, a contraint les plus grandes plateformes à mieux modérer leurs contenus et à faire preuve de plus de transparence vis-à-vis de leurs choix algorithmiques. Ce qui reste insuffisant, déplore Dominique Boullier, sociologue spécialiste des usages du numérique et des technologies cognitives. D’autant plus à l’ère de l’intelligence artificielle générative où la circulation de messages, d’images et de vidéos devrait s’intensifier.
De manière radicale, l’auteur de Propagations. Un nouveau paradigme pour les sciences sociales (Armand Colin, 2023), également professeur à Sciences Po, appelle dans une récente note à remettre à plat (reset) l’architecture des réseaux sociaux en s’attaquant directement à la viralité, afin de casser le rythme de propagation actuel des contenus, au cœur de la dégradation de notre conversation publique.
L’Express : Pendant les campagnes des élections européennes et législatives, le candidat du Rassemblement national Jordan Bardella a dopé sa popularité sur les réseaux sociaux à l’aide de vidéos où il se met en scène dans des poses banales, comme le simple fait de manger une...
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20/07 - La gauche remporte la majorité absolue des sièges au Bureau de l’Assemblée nationale
Contre toute attente, la gauche a remporté dans la nuit de vendredi à samedi la majorité absolue des sièges au Bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance exécutive. Le Bureau, présidé par Yaël Braun-Pivet, compte au total 22 membres : six vice-présidents, trois questeurs et 12 secrétaires. Cette institution est dotée de pouvoirs importants sur le fonctionnement de la chambre basse.
Avec 12 représentants, le Nouveau Front populaire dispose donc seul d’une majorité absolue, le reste des sièges étant divisés entre les groupes du camp présidentiel (cinq), la Droite républicaine (trois), et les indépendants de Liot (deux).
Une configuration qui "va changer un peu l’ambiance de travail à l’Assemblée nationale", a affirmé à l’issue du scrutin la cheffe des députés La France insoumise (LFI) Mathilde Panot, dénonçant les sanctions contre son groupe sous la législature précédente, dont les plus sévères sont proposées par ce bureau.L’élection des vice-présidents perturbée
Les vice-présidents (six) partagent avec Yaël Braun-Pivet, à la fois présidente de l’Assemblée nationale et du Bureau, la responsabilité de présider les séances dans l’hémicycle depuis le fameux "perchoir". Ils attribuent la parole, veillent au bon déroulement des débats, tranchent certains litiges et disposent d’un pouvoir de sanction sur les autres députés lors de ces séances.
Ils participent également à la conférence des présidents de l’Assemblée, qui statuent entre autres sur l’ordre du jour de ses travaux dans l’hémicycle et président chacun une...
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19/07 - Les ministres-députés avaient-ils le droit de voter à l’Assemblée ? Ce que dit la Constitution
20h30, jeudi 18 juillet. Le député du Rassemblement national José Gonzales, doyen de la chambre basse et à ce titre, président de la séance inaugurale, annonce la victoire de Yaël Braun-Pivet au Perchoir. Sur les bancs de l’hémicycle, soulagement de la présidente sortante, passée à 13 voix de ne pas rempiler à cette fonction qui lui avait tant plu ces deux dernières années. Mais comme le soir de la dissolution, certains se voient déjà l'évincer du siège sur lequel elle est assise.
"Elle a gagné un vote, mais ce n’est pas dans l’esprit de la démocratie", tance sur TF1 l’écologiste Sandrine Rousseau qui annonce : "Nous [NDLR : le Nouveau Front populaire] regarderons les recours juridiques possibles" contre cette élection. Au même moment, le député frontiste Jean-Philippe Tanguy répond aux questions de Franceinfo. Et concède : "Il est vrai, que sans les voix des ministres députés, Mme Braun-Pivet n’aurait pas été élue".Une lecture souple de la Constitution
Réprobation, pour ainsi dire, transpartisane, et alimentée par le flou juridique qui entoure le vote des 17 ministres élus députés le 7 juillet dernier. "Ministres-députés", une formule aux airs d’oxymores. Et pour cause, l’article 23 de la Constitution de 1958 interdit à un membre du gouvernement d’être en même temps député ou sénateur : "Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire […]". L'opposition au camp présidentiel s’appuie sur ce principe pour dénoncer la participation des ministres à l’élection du...
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19/07 - A Gaza, une "catastrophe sanitaire" : le virus de la polio découvert dans les eaux usées
"Les eaux usées et les ordures jonchent les rues dévastées. L’odeur des déchets fermentés imprègne l’air. Cette situation constitue un terrain propice à la propagation des maladies", raconte le Dr. Hanan Balkhy, directrice régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Peuplée par près de 2,4 millions d’habitants pour une superficie d’à peine 360 km², la bande de Gaza souffre de son hyperdensité. Avec les destructions des infrastructures, 370 000 logements détruits début mai selon un rapport de l'ONU, et la concentration des opérations militaires sur les foyers urbains - Gaza puis Rafah - près de 1,9 million de personnes ont été déplacées, trouvant refuge dans des camps de fortune.
Avec l’arrêt de la collecte des détritus, est apparu le phénomène des "montagnes de déchets" commenté et analysé dans un article du Financial Times, fin mai. Visibles depuis des images satellites, elles sont 140 à avoir été recensées sur l’ensemble du territoire gazaoui par le média américain, épaulé dans sa tâche par l’ONG néerlandaise PAX for Peace.
"La pollution issue du conflit" risque "d’aggraver la crise sanitaire", alerte l'ONG néerlandaise PAX for the Peace, dans une note publiée le 18 juillet. "Comme il fait plus chaud, il y a plus de problèmes. Au-delà de la puanteur, il y a le risque des maladies et la prolifération de rongeurs ou de moustiques qui favorisent d’autant plus la propagation des maladies", déplore Louise Wateridge, porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de...
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19/07 - Nouvelle-Calédonie, un parfum de chaos : ces signaux qui laissent craindre le pire
La fumée a parfois un parfum d’apocalypse. Dans la moiteur de la nuit calédonienne, ce mardi 16 juillet, un incendie criminel a ravagé plusieurs bâtiments de la paroisse de Saint-Louis, au cœur de la commune du Mont-Dore, au sud de l’archipel. "Ces derniers jours, j’ai vu les bâtisses de la mission s’allumer les unes après les autres. D’abord le presbytère, la maison des sœurs Les Petites Filles de Marie, les salles paroissiales… Et pour finir, l’église", soupire Mgr Michel-Marie Calvet, archevêque de Nouméa. L’homme de foi n’a pas immédiatement "vu" de ses yeux les événements : coincé à 12 kilomètres de la paroisse, dont la route principale vient juste d’être déblayée par les forces de l’ordre, il n’a pu constater les dégâts qu’en vidéo.
Pour qui connaît la Nouvelle-Calédonie, le symbole est lourd. Fondée en 1860, l’église a un temps été surnommée "le petit Vatican" en raison de son rayonnement spirituel dans la région. "C’est un sanctuaire, un morceau de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie qui part en fumée", s’alarme Roch Wamytan, président indépendantiste du Congrès et grand chef de Saint-Louis. Symptôme d’une violence hors de contrôle, l’incendie a eu lieu sur les terres mêmes de la tribu dirigée par cette figure incontournable de la lutte indépendantiste. Ces départs de feu sont une réponse à la mort de Rock Victorin Wamytan – son petit-cousin –, 38 ans, tué par un tir de riposte du GIGN le 10 juillet alors qu’il visait lui-même des forces de l’ordre. "Nous sommes confrontés à un déferlement de violence, reprend Mgr...
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19/07 - En Russie, un journaliste américain condamné à 16 ans de prison pour "espionnage"
Un tribunal russe a condamné ce vendredi le journaliste américain Evan Gershkovich à 16 ans de prison, marquant la fin d’un procès expéditif à huis clos pour "espionnage", une accusation jamais étayée par la Russie. Sa condamnation était une condition préalable à un possible échange de prisonniers avec Washington, Moscou n’échangeant des détenus que s’ils sont condamnés. Mais elle est aussi le signe d’une répression toujours plus forte du Kremlin contre toute voix dissonante au pouvoir.
De son côté, Volodymyr Zelensky était aujourd’hui à Londres pour assister à un conseil des ministres exceptionnel du gouvernement britannique, où il a réitéré sa demande pour une levée des restrictions sur les armes occidentales contre la Russie.
Les infos à retenir :
⇒ Le journaliste américain Evan Gershkovich condamné à 16 ans de prison en Russie
⇒ Moscou revendique la prise d’un nouveau village dans l’est de l’Ukraine
⇒ Zelensky redemande une levée des restrictions sur les armes occidentales devant les ministres britanniquesRussie : le journaliste américain Evan Gershkovich condamné à 16 ans de prison
Le journaliste américain Evan Gershkovich a été reconnu coupable d'"espionnage" en Russie, et condamné à 16 ans de prison, une accusation jamais étayée par Moscou et rejetée par l’intéressé, ses proches et les Etats-Unis.
Le reporter de 32 ans du Wall Street Journal et ancien journaliste de l’AFP devra purger sa peine dans une colonie pénitentiaire à "régime sévère", a ordonné le juge Andreï Mineïev, selon une journaliste de l’AFP...
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19/07 - Meta : pourquoi le géant américain repousse la sortie de sa prochaine IA dans l’UE
Le bras de fer se poursuit entre l’Union européenne et les géants de la tech. Dans un communiqué transmis mercredi 17 juillet au média en ligne Axios et consulté par l’AFP, la multinationale américaine Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé reporter sine die la mise en ligne dans l’Union européenne d’une nouvelle version de son intelligence artificielle (IA) générative.
Ce nouveau service concerne son IA générative Llama 3, dite multimodale. Comprenez : un modèle de langage permettant d’utiliser et de créer à la demande et par IA aussi bien du texte que des images, des vidéos ou des cartes. Derrière cette annonce, Meta explique être "incertain" que son service respecte les règlements de l’UE sur la protection des données personnelles des citoyens européens. Une stratégie loin d’être inédite.Un texte de 2016 au cœur du problème
Prévu pour être lancé "au cours des prochains mois", d’après Meta, ce "modèle multimodal de Llama" vise à offrir de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs de toutes les plateformes du groupe. Selon le média Axios, le service vise à être intégré "dans une large gamme de produits, y compris pour les smartphones et pour ses lunettes intelligentes Meta Ray-Ban". Mais cette mise en ligne prochaine ne concernera donc pas l’UE : "du fait de l’environnement réglementaire incertain", a répété le groupe californien jeudi à l’AFP.
Questionné sur les textes qui lui posent problème, Meta explique que cette décision est surtout liée au Règlement général sur la protection des données (RGPD). Voté...
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19/07 - Panne informatique mondiale : CrowdStrike, l’antivirus au cœur d’une paralysie géante
Alors qu’une panne informatique paralyse depuis ce vendredi matin de nombreuses entreprises partout dans le monde, que ce soient des compagnies aériennes, des aéroports, des banques, des médias ou encore des hôpitaux, la cause de cet incident d’ampleur semble se préciser. Avec, au cœur du problème, le groupe américain de cybersécurité CrowdStrike.
Selon Oleg Gorokhovsky, fondateur de la banque en ligne ukrainienne Monobank, la panne est "liée à une interaction entre l’antivirus CrowdStrike et Windows". Même analyse du côté du gouvernement allemand, qui a expliqué que cette panne informatique mondiale est liée à une "mise à jour défectueuse" d’une solution informatique - un antivirus - du groupe CrowdStrike. Ces derniers auraient communiqué "une solution de contournement" du problème aux entreprises touchées, qui ne font état d'"aucun signe de cyberattaque", a précisé à la presse un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, Mehmet Ata.
Après plusieurs heures de silence, le patron de CrowdStrike, George Kurtz, a finalement pris la parole ce vendredi midi. Le problème est "identifié" et "en cours de correction", a-t-il annoncé sur le réseau social X, assurant qu’il ne s’agissait pas "d’un incident de sécurité ou d’une cyberattaque". L’entreprise américaine s’appuie beaucoup sur l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique (machine learning), et propose notamment une plateforme de protection numérique nommée Falcon.Des conséquences en Bourse
Alors que de très nombreuses entreprises dans le...
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19/07 - Questeur de l’Assemblée nationale : les dessous d’une fonction méconnue mais influente
Le perchoir n’étant plus vacant depuis jeudi soir, et la réélection de Yaël Braun-Pivet, place désormais à la distribution des postes clefs. Ce vendredi 19 juillet, les 577 députés éliront les membres du bureau de l’Assemblée nationale, la plus haute instance du Palais Bourbon, composée de vingt-deux parlementaires.
Parmi les fonctions qui font l’objet de nombreux tractages en coulisses : la questure. C’est à elle que revient la charge de la bonne gestion des services financiers et administratifs de la chambre basse.
Les places y sont chères. Seuls trois députés pourront accéder à ce poste vieux de plus de deux siècles, un héritage de la période napoléonienne, que se partagent majorité et opposition. En effet, depuis 1973, le troisième siège est dévolu à un membre issu du groupe minoritaire. "Ce qui lui permet de veiller à ce que les deux questeurs de la majorité ne fassent pas n’importe quoi", sourit Florian Bachelier, premier questeur sous le premier mandat d’Emmanuel Macron (2017-2022).Thierry Solère, Eric Ciotti… Le couac de 2017
Jusqu’en 2017, les questeurs n’étaient pas élus en séance plénière : chaque groupe désignait en interne le ou les députés qu’il souhaitait voir entrer à la questure. Mais l’éclatement du clivage droite-gauche à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron a bouleversé les usages et a contraint les députés à voter pour désigner les trois membres de la questure. Aussi, à l’époque, le chef de file des députés LREM de l’époque aurait omis de préciser qu’un des trois sièges revenait à l’opposition....
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19/07 - Donald Trump - Joe Biden : la bataille des corps de l’Amérique, par Abnousse Shalmani
L’Amérique est une histoire de corps. Corps conquérant, corps hollywoodien, corps modèle, corps monde. Jérôme Fourquet dans La France sous nos yeux nous apprenait que la passion country, musique et danse, réunissait 4 millions d’adeptes en France, soit 9 % de la population française. Le corps du cow-boy est increvable. En témoigne encore, Kevin Costner, qui, alors que la mort du western a été moult fois annoncée, que Clint Eastwood et son Unforgiven en 1992 auraient mis un point final (grandiose) au genre, revient avec un western au long cours, en trois longs métrages, financés sur ses propres deniers. Même pas peur. Comme si l’Amérique résistait avec force à l’agonie de sa puissance en glorifiant son ADN, en retrouvant le corps insubmersible du cow-boy, qui même blessé, même mourant, même mort, garde l’attrait de la force et de la lutte.
Le corps instable de Joe Biden devenu source d’inquiétude du monde, ce corps qui dérape, qui ne tient plus, ce corps qui est à l’image de l’esprit défaillant, fatigué du président américain, nous tient en haleine à quelques semaines de l’élection présidentielle américaine qui pourrait voir revenir un Donald Trump vengeur. Et voilà que le corps de Trump renverse la donne, s’imposant aux rétines du monde comme le corps retrouvé de l’Amérique. Victime d’une tentative d’assassinat, filmée, enregistrée pour l’Histoire, l’ex-président se jette à terre avant que les services secrets se jettent sur lui, formant un amas de corps protecteurs. Rapidement, il faut exfiltrer Trump,...
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19/07 - Choix du Premier ministre : pourquoi en appeler à Laurent Fabius ? Par Severin Naudet
Il faut se rendre à trois évidences. Aucun parti ou coalition, n’a su convaincre les Français de lui donner une majorité absolue, ni même, soyons sérieux, relative. Nous n’avons ni majorité, ni opposition. Les principaux camps se définissant eux-mêmes comme irréconciliables. Conclusion : le pays semble donc dans une impasse politique.
En France, nous croyons que le compromis est une combine, que le consensus est un renoncement moral, une forme de parjure. Nous sommes des aristocrates de la pensée, des intellectuels de la politique. En politique française le pragmatisme est une bassesse, presque une insulte, on ne commerce pas avec les idées ! C’est le fruit de notre histoire politique depuis les guerres de religions jusqu’à la Ve République, en passant par la Révolution. Nous nous affrontons dans la violence, convaincus que ce qui nous divise est plus important que ce qui nous rassemble.
Nous avons donc souvent eu besoin d’un sauveur, d’un "héros" qui apaise et nous rassemble. Chaque époque a eu ses jokers, ses Jacques Delors, mais à l’ère politique de TikTok nous n’avons pas beaucoup de cartes dans nos manches. Et si, donc, on se tournait vers une des dernières figures politiques désormais au-dessus des partis ? S’il était temps de faire appel à quelqu’un qui ne souhaite plus le pouvoir mais qui pourrait l’exercer au bénéfice de tous ?
Cette figure n’est pas au Parlement, en fait elle ne peut pas être au Parlement, ni appartenir à un parti. Il faudrait une personnalité crédible aux yeux des...
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19/07 - L’occupation de territoires palestiniens par Israël est "illégale", juge la CIJ
Les rebelles houthistes du Yémen, un mouvement soutenu par l’Iran, ont revendiqué ce vendredi 19 juillet une attaque de drone qui a provoqué une explosion ayant fait un mort, tôt ce matin dans le centre de Tel-Aviv, en Israël. "La force aérienne des drones au sein des forces armées yéménites […] a mené une opération militaire qualitative, en ciblant l’un des objectifs importants dans la zone occupée de Jaffa, connue en Israël sous le nom de Tel-Aviv", a indiqué leur porte-parole militaire, Yahya Saree, dans un communiqué. Cette attaque survient après plus de neuf mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Les infos à retenir
⇒ L'occupation de territoires palestiniens par Israël est "illégale", dit la Cour internationale de Justice
⇒ Netanyahou qualifie de "décision mensongère" l'avis de la CIJ
⇒ Attaque sur Tel-Aviv : Israël promet une vengeance "décisive"L'occupation de territoires palestiniens par Israël est "illégale" (Cour internationale de Justice)
La plus haute juridiction de l'ONU a estimé ce vendredi que l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était "illégale", ajoutant qu'elle devait cesser "le plus rapidement possible".
Une cinquantaine d'Etats ont témoigné dans cette affaire sans précédent. L'avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, n'est pas contraignant mais pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Gaza.Netanyahou...
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19/07 - Avions, trains, JO... Une panne géante de Microsoft paralyse de nombreux secteurs dans le monde
Télévisions, aéroport, opérateur ferroviaire, Bourse… De nombreux secteurs subissent, ce vendredi 19 juillet, d’importantes défaillances informatiques. Microsoft a annoncé qu’une panne mondiale affectait les clients professionnels. "Nos services sont en cours d’amélioration tandis que nous continuons à prendre des mesures d’atténuation", a écrit le géant de la tech sur le réseau social X (ex-Twitter). Il précise que plusieurs entreprises ont été touchées, et notamment australiennes.
La plus haute autorité de cybersécurité du pays a en effet confirmé qu’une panne technique à grande échelle a frappé les systèmes informatiques de plusieurs entreprises, affectant notamment la télévision australienne ABC, l’aéroport de Sydney et une grande chaîne de supermarchés. Celle-ci est causée par un problème avec une "plate-forme logicielle tierce utilisée par les entreprises touchées", a déclaré le bureau du coordinateur national australien de la cybersécurité dans un communiqué. La radiotélévision publique ABC a indiqué que ses systèmes ont été paralysés par un problème "majeur".
Des photos publiées en ligne montrent de longues files d’attente à l’aéroport de Sydney, le plus grand aéroport international du pays, qui a indiqué à l’AFP que certaines opérations aériennes et des services aéroportuaires ont été affectés. Certains terminaux de caisse libre-service de l’une des plus grandes chaînes de supermarchés du pays affichaient des messages d’erreur. Enfin, la société de télécommunications Telstra a déclaré que certains de ses systèmes...
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19/07 - L’écrivaine Maria Larrea se souvient de Carl Lewis : "Que se passe-t-il dans la tête de mon père ?…"
Je me souviens. Été 1992. J’ai treize ans et je regarde les Jeux olympiques de Barcelone à la télé. J’ai treize ans, je suis en grandes vacances en Espagne avec mes parents, nous sommes une famille d’immigrés de Bilbao, ville où nous passons chaque mois de juillet. C’est l’été à la ville avec les autres enfants du quartier, les premiers baisers dans les terrains vagues et la torpeur de l’après-midi, dans l’ombre rafraîchissante des appartements, volets fermés, devant la télévision. Je ne sais pas ce que c’est que de vivre sans la télé allumée. Mes parents la regardaient en permanence. L’écoutaient. […]
À l’adolescence, j’avais une préférence pour les fictions avec de jeunes riches Anglo‐saxons en bord de mer qui vivent des histoires de lycée et d’amour. Mon père, lui, sa préférence, c’était le sport. Le football, le tennis, le cyclisme, la boxe, l’athlétisme. C’est ainsi que j’ai commencé à regarder les compétitions, les tournois, avec une nette préférence pour les Coupes du monde de football, Roland‐Garros (je rêvais d’être la nouvelle Arantxa Sanchez sans avoir jamais touché une raquette) et l’athlétisme. Je voulais être une athlète. […]
Concernant mon père, sa pratique sportive n’existait que par procuration. Il avait un ventre démesuré de buveur de bière, physique de lymphatique alcoolique, et il était incapable de courir, rapport aux trois paquets de Camel sans filtre qu’il consommait chaque jour. Cet été-là, vissés dans le canapé des congés payés et des grandes vacances, nous allions frémir ensemble en regardant les...
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19/07 - Donald Trump, son grand retour sur scène : récit messianique, mur anti-migrants et forages "à tout-va"
Après le passage remarqué, hier de son colistier et prétendant à la vice-présidence américaine, J. D. Vance, c’était au tour de Donald Trump de prendre la parole lors du dernier jour de la convention du parti républicain à Milwaukee (Wisconsin). Jeudi 18 juillet, l’ex-président américain a fait son grand retour face aux caméras, cinq jours seulement après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting de campagne.
Pansement bien visible sur l’oreille droite, le septuagénaire est remonté sur scène non seulement en rescapé miraculeux des balles, mais surtout en grand patron incontesté de la droite américaine. Il a tenu un discours de 90 minutes crucial, censé le placer sur la voie directe d’une reconquête de la Maison-Blanche.Un champion anti-Biden incontesté
Pour ce faire, il a d’abord enfilé son costume de champion des Républicains. Sur la scène de Milwaukee, Donald Trump a "fièrement" accepté officiellement l’investiture du parti républicain pour l’élection présidentielle de novembre. "Avec foi et dévouement", l’ex-président a prédit "une victoire incroyable", en promettant "les quatre plus belles années de l’histoire" des Etats-Unis s’il regagne la Maison-Blanche.
Après un ballet soigneusement réglé faisant alterner à la tribune les figures du parti qu’il a défaites lors de primaires, la candidature de Donald Trump semble toujours plus incontestée. Ce qui contraste fortement avec celle du président démocrate sortant, Joe Biden.
Donald Trump a évidemment profité de son discours pour critiquer son...
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19/07 - EN DIRECT. Six vice-présidents de l’Assemblée élus, dont Lescure et Genevard, le RN bredouille
Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir. La présidente sortante de l’Assemblée nationale a été réélue jeudi soir au terme d’une journée "historique" et pleine de suspense. Au troisième tour, Yaël Braun-Pivet a devancé, avec 220 voix, le candidat du Nouveau Front populaire, André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a, lui, quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix. Face à une "Assemblée plus divisée que jamais", elle a souligné à la tribune la nécessité pour les députés de "rechercher des compromis", d’être "capables de dialoguer, de (s') écouter et d’avancer". "Cette élection m’oblige peut-être plus que jamais, plus que celle de 2022", a-t-elle dit.
Après cette première élection très disputée au perchoir, les députés s’attaquent ce vendredi à la répartition des autres postes clés, avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places laissées au RN.
Les infos à retenir :
⇒ Les six vice-présidents de l'Assemblée ont été élus
⇒ Parmi eux, l'ancien ministre Roland Lescure ou encore Clémence Guetté (LFI-NFP) mais aucun RN
⇒ Le premier tour du scrutin annulé à cause "de dix enveloppes en trop" dans les urnesLescure et Genevard élus, le RN bredouille
L'ancien ministre Roland Lescure et la député de la Droite républicaine Annie Genevard ont été élus dans la soirée vice-présidents de l'Assemblée nationale, face aux candidats du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte, vice-présidents sortants.
Après deux tours d'un scrutin chaotique, les six vice-présidents de la chambre...
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19/07 - Joe Biden : ce poids lourd de son camp qui lui demande de reconsidérer sa candidature
Le coup de grâce pour Joe Biden ? L’ancien président américain Barack Obama, très influent dans le parti démocrate, a dit à des proches que l’actuel président devait reconsidérer sa candidature à la présidentielle de novembre, a rapporté ce jeudi 18 juillet le Washington Post. Depuis son débat calamiteux fin juin face à Donald Trump, au cours duquel il a souvent peiné à articuler sa pensée, Joe Biden est sous pression d’une partie des démocrates qui doutent de sa capacité à affronter et battre le candidat républicain le 5 novembre prochain.
Barack Obama, dont Joe Biden a été le vice-président, estime que l’actuel hôte de la Maison-Blanche, âgé de 81 ans, devrait "évaluer sérieusement la viabilité de sa candidature", a écrit le quotidien américain, citant des personnes informées dans son entourage. Le journal précise que l’ancien président n’a pas réagi à cette information.
Si l’information devenait officielle, Barack Obama serait le plus important démocrate à se joindre aux voix qui poussent Joe Biden à jeter l’éponge. Le président est actuellement à l’isolement dans sa résidence privée du Delaware, dans l’est des Etats-Unis, après avoir été testé positif au Covid-19 mercredi.Chefs démocrates du Sénat et de la Chambre
Face aux inquiétudes et pressions, Joe Biden refuse de se retirer et balaye les doutes sur ses capacités mentales et sa forme physique, se disant le plus à même de battre Donald Trump dans les urnes. Mais la pression monte dans son propre camp : les chefs démocrates du Sénat et de la Chambre des représentants...
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19/07 - Face au mal-être des ados, les prescriptions hasardeuses et risquées se multiplient
En première ligne face à la détresse des jeunes, de plus en plus de médecins prescrivent des médicaments qui n’ont pas été éprouvés pour leur catégorie d’âge. Avec, en tête, l’espoir de soulager leurs patients, nombreux à avoir des idées noires depuis le déclenchement de la crise sanitaire en 2020. Qu’importe si les études ne montrent pas d’utilité aux remèdes de leur cru, composés au jugé et à l’expérience.
Un phénomène massif, si volumineux qu’il est désormais rare de trouver une prescription qui respecte les recommandations officielles, édictées par la Haute autorité de santé et en vigueur depuis 2014. Les ordonnances bricolées en dehors des clous sont devenues la norme. Et ce, malgré les risques que ces méthodes font peser sur les adolescents, dont le cerveau n’a pas tout à fait terminé sa croissance.
En 2023, 288 000 jeunes ont ainsi reçu un antidépresseur pourtant déconseillé par les autorités sanitaires, car jugé trop dangereux à ce stade de maturité cérébrale et psychique pour les faibles effets positifs observés. Autrement dit, et rien que pour cette famille de médicaments, 3 prescriptions sur 4 cette année-là se sont avérées non conformes aux bonnes pratiques pour les 12-25 ans.288 000 jeunes ont reçu une molécule déconseillée
Ces données, extraites du rapport annuel de l’Assurance-maladie, analysé par L’Express avant qu’il ne soit remis au gouvernement, interpellent. Car mal employés, ces médicaments sont susceptibles de provoquer de graves troubles pour la santé. Pis, en plus d’être toxiques, certaines substances...
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19/07 - Valérie Pécresse : "Après les JO, les Franciliens verront qu’on a amélioré leur quotidien"
De ses bureaux de Saint-Ouen, maintenant que le chantier est achevé, Valérie Pécresse admire la vue : "Des arbres et des pistes cyclables, sourit-elle. Quand on se souvient comment c’était avant, c’est spectaculaire." Dans l’ensemble de la région Ile-de-France, qu’elle préside depuis 2015, d’énormes projets ont été accélérés pour répondre aux besoins en transports, en équipements sportifs de qualité, en logements exigés par l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Autant d’infrastructures qui resteront en héritage de cet événement.
L’Express : La Région Ile-de-France a été très impliquée dans l’organisation de ces Jeux olympiques de Paris 2024. Quel effort financier a été consenti ?
Valérie Pécresse : D’ores et déjà, la Région Ile-de-France est la grande gagnante des JO, et l’héritage pour ses habitants sera réel. Nous avons investi 500 millions d’euros, dont la moitié est financée par la Région et l’autre moitié par les visiteurs, via des tarifs spéciaux dans les transports. Cela permettra de couvrir une partie des surcoûts liés à la hausse de 15 % de l’offre de transports pendant les Jeux, aux 150 navettes gratuites de bus, aux centaines de minibus mis à disposition pour les personnes handicapées, à la création d’une signalétique ad hoc, aux 50 000 cartes de transport gratuites attribuées aux forces de l’ordre venues du reste de la France. Nous avions besoin de nouvelles recettes car le Cojo [NDLR : Comité d’organisation des Jeux olympiques] n’a pas pu financer la gratuité des transports, faute de...
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19/07 - Naissance des épidémies, épisode 5 : la peste de Constantinople
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la toute première pandémie, partie du cœur de Constantinople.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Getty Images / iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Si vous n’avez raté aucun des épisodes de cette série, vous savez qu’on a parlé de la peste d’Athènes, de la peste Antonine et de la peste de Cyprien. Et pourtant, aucune d’elles n’était véritable la peste, celle qui nous fait penser au...
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18/07 - Braun-Pivet, une revenante au Perchoir : les manœuvres d’Attal, le jeu de Wauquiez, la gauche dépitée
Ce n’était pas la candidate du cœur. Mais la raison l’a emporté. Son nom symbolise une ère révolue, mais elle a résisté à la vague dégagiste déclenchée lors des législatives. Yaël-Braun Pivet a été réélue ce jeudi 18 juillet présidente de l’Assemblée nationale face au communiste André Chassaigne, au terme du troisième tour de scrutin. Avec 220 suffrages contre 207, la députée des Yvelines rempile in extremis pour un nouveau mandat. Sa reconduction est un soulagement pour l’Elysée. Voilà Emmanuel Macron libre de disserter sur l’illégitimité de la gauche à réclamer Matignon. Libre, aussi, d’ériger ce succès en acte fondateur d’une bien hypothétique coalition.
Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge. Le 16 juillet, Yaël Braun Pivet songe-t-elle à cette maxime? Face à elle, les députés Ensemble pour la République (EPR), survivants de la dissolution de l’Assemblée nationale. "Je suis contente d’avoir la confiance du groupe", lance-t-elle à ses pairs. L’élue est seule en piste, aucun collègue n'ose l'affronter lors d'une primaire interne. Mais elle le sait, nul enthousiasme n’embarque la salle. "Zéro engouement", "rien n’a changé", "elle est maladroite dans son insistance"… Tant de cadres de l’ex-majorité se répandent en critiques acerbes contre YBP, soupçonnée de s’accrocher à son poste. Elle n’en a cure. Elle a commencé sa campagne dès le soir du second tour, à coups de SMS et d’appels aux prétendants. Sa course est minutieuse. Tiens, quels députés élus sous la bannière LR sont parmi les non-inscrits ? Elle se...
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18/07 - Erdogan - Assad : comment Poutine rapproche les deux autocrates ennemis
Entourés par leurs épouses, les deux dirigeants sont souriants, assis dans un restaurant traditionnel de la vieille ville de Damas. Cette photo est gravée dans la mémoire syrienne. Bachar el-Assad souhaitait alors montrer aux médias que le lien avec son homologue Recep Tayyip Erdogan ne se résumait pas à la seule politique, mais qu’il était aussi amical. Nous étions en 2008, et la visite historique de celui qui était alors Premier ministre turc devait contribuer à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et à améliorer les relations diplomatiques. L’image d’Erdogan s’était imposée dans le quotidien des Syriens, ils le voyaient régulièrement à la télévision dans des émissions le présentant comme un résistant à l’impérialisme occidental. Lui et Assad allaient construire un avenir indépendant pour leurs pays.
Trois ans après, en 2011, tout changea avec la révolution syrienne. Erdogan apporta son soutien sans réserve aux rebelles, et fit savoir que "la Turquie considérait la crise syrienne d’un point de vue humanitaire". Plus tard, sa phrase "Assad doit quitter le pouvoir" fut répétée en boucle par les Syriens, surtout ceux réfugiés en Turquie. Pour eux, Erdogan était devenu un sauveur, le protecteur contre la sauvagerie du régime de Damas, presque un père. "On t’aime", pouvait-on lire à côté de ses photos sur de nombreux profils de Syriens sur les réseaux sociaux. Depuis, les deux dirigeants s’étaient échangé des "amabilités". Pour Assad, Erdogan n’était qu’un frériste [NDLR : sympathisant des Frères...
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18/07 - Semaine de quatre jours, IA... Pourquoi ça ne prend pas dans les TPE françaises
Les patrons de très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés, selon les critères du ministère de l'Economie) sont 72 % à se dire "défavorables" à la semaine de quatre jours. Voilà ce que fait ressortir la deuxième partie du 76e Baromètre des TPE, réalisé par l’Ifop et commandé par Fiducial - une société spécialisée dans l’accompagnement administratif et financier des TPE et PME. Cette étude estime que les dirigeants de TPE "plébiscitent peu les nouvelles organisations du travail".
Premier exemple : la semaine de quatre jours. Le baromètre explique que l'un des principaux motifs d'opposition à cette organisation du temps de travail réside dans la crainte d’une "moins bonne coordination avec l’externe". 41 % des chefs d'entreprise interrogés partagent cette opinion. L’inquiétude naît aussi dans la perspective de ne pas pouvoir couvrir l’intégralité des heures de service (37 %). Dans l’hôtellerie, ce sont 54 % des patrons qui partagent cette crainte. Ce secteur reste particulièrement marqué par la difficulté du recrutement. En avril dernier, Thierry Marx - président de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie - rappelait dans la matinale de Franceinfo que 200 000 postes restaient à pourvoir.
La semaine de quatre jours, "c’est un vrai choix économique et de culture d’entreprise", décryptait en mai pour L’Express Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH. S'ils ne sont que 13 % des patrons de TPE interrogés à avoir mis en place la semaine de quatre jours, le baromètre de l'Ifop...
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18/07 - Nicolas Baverez : "Aujourd’hui, la France est à terre, et beaucoup de pays s’en réjouissent"
ll y a vingt et un ans, Nicolas Baverez publiait un best-seller retentissant, La France qui tombe. Aujourd’hui, une édition actualisée pourrait s’intituler "La France à terre". Alors que notre pays s’embourbe dans une crise politique née de la dissolution, tout en faisant face à un déficit public qui devrait encore dépasser les 5 % de PIB en 2024, même les plus optimistes auront du mal à contester un déclassement annoncé par l’avocat et essayiste libéral.
Dans un grand entretien accordé à L’Express, ce disciple de Raymond Aron analyse les causes et les conséquences de ce qu’il qualifie de "tournant historique". Un entretien en forme d’avertissement : après quatre décennies d’"impunité" permise par la solidité de la Ve République puis la protection de l’euro, la France ne doit, selon lui, plus compter sur l’indulgence de ses partenaires, qui sont en train de construire, sans elle, l’Europe de demain, et ne seraient pas mécontents de se venger de l'arrogance d'Emmanuel Macron...
L'Express : Quelles sont les racines de la crise politique actuelle, qui peut laisser présager une crise financière à venir ?
Nicolas Baverez : Nous vivons l’aboutissement de quatre décennies de déclin, durant lesquelles la France a perdu régulièrement de la croissance, s’est désindustrialisée et s’est enfermée dans le chômage de masse. L’extrême droite s’est nourrie d’une colère sociale provoquée par la paupérisation de la population et par une polarisation géographique qui sont parvenues à un point critique. Seules...
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18/07 - "Y’a plus de saisons", vraiment ? La vérité scientifique derrière le dicton
"Il n’y a plus de saisons, ma bonne dame". Une expression triviale, presque clichée, que l’on a tous déjà entendue. Une formule que la météo fraîche de ce début d’été pourrait presque confirmer : des températures dépassant à peine les 20 °C et un ciel grisâtre alors que, il y a encore quelques semaines, Paris connaissait un début de canicule.
Alors, à L’Express, nous avons pris cette phrase au pied de la lettre et nous nous sommes plongés dans le cycle des saisons. En réalité, de nombreux chercheurs se sont déjà penchés sur le dérèglement climatique et ses conséquences. C’est le cas de Françoise Vimeux ,directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement, mais aussi de l’agroclimatologue Serge Zaka. Leurs analyses sont à retrouver dans notre nouveau long format vidéo, sur notre site, et sur tous nos réseaux.
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18/07 - Cette phrase d’Attal que Darmanin ne digère pas, la guerre chez les écolos pour Matignon
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Bello, la "veuve Mao"
Quand Huguette Bello, qui fut députée de 1997 à 2020, siégeait à la commission des Lois, celle dont le nom a été avancé (puis retoqué) pour Matignon était surnommée "la veuve Mao". "Elle était le lieutenant de Paul Vergès au Parti communiste réunionnais, en comparaison duquel le PC de Corée du Nord apparaissait comme un modèle de démocratie", se souvient un témoin de l’époque.Darmanin-Attal : une phrase en travers de la gorge
"Evidemment, comme il est très intelligent, il a dit ça sur France Inter" : c’est la déclaration de Gabriel Attal que Gérald Darmanin lui reproche le plus. Le 3 juillet, sur la radio du service public, le Premier ministre appelle au "barrage", même avec un bulletin LFI : "Tout me sépare de La France insoumise, mais elle n’est pas en situation d’avoir une majorité absolue : en revanche, l’extrême droite est en situation de gouverner le pays." Le ministre de l’Intérieur, lui, veut sortir de l’ambiguïté : "Elle peut se comprendre quand on est en...
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18/07 - J.D. Vance, une menace pour l’Ukraine : les positions alarmantes du colistier de Trump
"Je dois être honnête avec vous : je n’en ai pas grand-chose à faire de ce qui arrive à l’Ukraine." L’intervention date de février 2022, quelques jours seulement avant le début de l’invasion russe. Au micro de l’émission de Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump : J.D. Vance. A l’époque âgé de 37 ans, il est une étoile montante du conservatisme américain depuis son best-seller Hillbilly Elegy, un récit mêlant autobiographie et analyse sociologique sur l’Amérique de la classe ouvrière blanche délaissée. Le Parti républicain l’a bien compris, et voit alors en lui un avenir politique certain. Et Donald Trump lui-même le propulse candidat pour devenir sénateur de l’Ohio ; élection qu’il remportera en janvier 2023.
Deux ans plus tard, c’est ce même J.D. Vance qui a été choisi par Donald Trump pour devenir son colistier et donc son possible futur vice-président si jamais il venait à l’emporter le 5 novembre prochain. Un choix idéologique, dans la droite lignée de la vision trumpiste des Etats-Unis et du monde : "L’Amérique d’abord".
Un sujet le place très clairement dans la droite lignée de l’ex-président américain : un isolationnisme exacerbé et, une volonté de se désinvestir du conflit russo-ukrainien. Et c’est peu dire que ce choix risque de jeter une vive inquiétude à Kiev. "C’est un désastre pour l’Ukraine", a confié un haut fonctionnaire de l’Union européenne au journal Politico ce lundi 15 juillet. "L’Ukraine est en danger", abonde un diplomate européen dans le Wall Street Journal.Une opposition à l’aide...
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18/07 - Israël accusé de soumettre les prisonniers palestiniens à de la "torture généralisée"
Le Hamas a affirmé ce jeudi que des dizaines de frappes israéliennes avaient visé la bande de Gaza, où le Premier ministre Benyamin Netanyahou veut "augmenter la pression" militaire sur le mouvement islamiste, malgré les appels des familles d’otages à mettre fin à la guerre. Par ailleurs, le Parlement israélien a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi une résolution s’opposant à "la création d’un Etat palestinien". Un vote qui a suscité la "consternation" de Paris. La France a affirmé que cette décision était "en contradiction avec les résolutions adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies".
Les infos à retenir
⇒ Amnesty International accuse Israël de soumettre les prisonniers palestiniens à de la "torture généralisée"
⇒ La Knesset adopte une résolution "contre la création d’un Etat palestinien"
⇒ La France exprime sa "consternation" après ce voteConditions de détention de Palestiniens en Israël : Amnesty International dénonce une "violation flagrante du droit international"
Israël doit cesser de placer "au secret" des Palestiniens de Gaza et de les soumettre à une "torture généralisée" dans ses geôles, a exhorté ce jeudi Amnesty International, qui accuse le pays en guerre contre le Hamas de détourner la loi pour cibler des civils. Interrogée ce lundi par l’AFP sur des accusations similaires portées par le ministre palestinien chargé des prisonniers, l’armée israélienne a rejeté "catégoriquement les allégations concernant des maltraitances systématiques de détenus" arrêtés depuis le début de la guerre.
"Les...
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18/07 - Union européenne : Ursula von der Leyen confirmée à la tête de la Commission européenne
Une victoire confortable. Ursula von der Leyen a bien été confirmée ce jeudi à la tête de la Commission européenne par le Parlement européen, avec 401 voix pour (284 contre, 15 abstentions, 7 nuls), sur les 707 eurodéputés présents. Largement suffisant pour décrocher un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’exécutif de l’Union européenne, où elle s’est imposée depuis 2019 à travers les crises.
Après le feu vert des chefs d’Etat des Vingt-Sept fin juin, Ursula von der Leyen, 65 ans, devait s’assurer le soutien d'au moins 360 députés européens pour décrocher un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’exécutif européen. Il y a cinq ans, le vote avait été extrêmement serré, et l’ancienne ministre allemande n’avait été confirmée qu’à neuf voix près. Une victoire bien plus large cette année donc, dans ce scrutin à bulletins secrets.
5 more years.
I can’t begin to express how grateful I am for the trust of all MEPs that voted for me. pic.twitter.com/d9n3yfIVtS— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 18, 2024Macron salue la réélection de von der Leyen "pour une Europe plus souveraine"
"Pour une Europe plus souveraine, plus prospère et compétitive, plus démocratique, félicitations chère Ursula von der Leyen", a réagi sur X Emmanuel Macron, qui avait soutenu la candidature de la dirigeante allemande pour son second mandat. Olaf Scholz, de son côté, a estimé que cette reconduction démontrait "notre capacité d'agir dans l'UE, justement en période difficile. Les Européens attendent de nous que nous faisions avancer l'Europe....
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18/07 - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européen
Alors que des rumeurs de retraite face aux attaques russes répétées courent, l’armée ukrainienne dément, assurant "tenir" à Krynky, sur la rive occupée du Dniepr, dans le sud de l’Ukraine. "Les défenseurs ukrainiens continuent de tenir leurs positions et leurs têtes de pont, au pluriel, sur la rive gauche du fleuve Dniepr", a assuré ce jeudi 18 juillet à la télévision un porte-parole de l’armée ukrainienne, Dmytro Lykhovy.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européen
⇒ von der Leyen dénonce la visite de Viktor Orban à Moscou
⇒ Plus de 2 000 militaires ukrainiens attendus en FranceVolodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européen
Ce jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est au Royaume-Uni pour un sommet européen. "Je rencontrerai Sa Majesté le roi Charles III, le Premier ministre Keir Starmer", a-t-il fait savoir sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il signerait "un accord intergouvernemental sur le soutien au complexe industriel et de défense ukrainien".
Dès son arrivée près d’Oxford, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Européens à rester unis dans leur soutien à son pays en guerre. "C’est très important de maintenir l’unité en Europe, car l’unité permet toujours de prendre des décisions fortes", a-t-il déclaré depuis le palais de Blenheim, lieu de naissance de Winston Churchill, où a lieu cette quatrième réunion de la Communauté politique européenne (CPE).Ursula von der Leyen fustige la visite d’Orban à Moscou
Ursula von der Leyen a accusé le...
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18/07 - Semaine de six jours : la France ferait bien de s’inspirer de la Grèce
Avoir un œil sur la politique économique grecque est pertinent à double titre. D’abord parce que la France, de ses citoyens à sa classe politique, ne s’intéresse pas autrement que par la parole à la question des finances publiques et qu’elle pourrait, dans quelques années, connaître le destin peu enviable qui fut celui de la République hellénique entre 2008 et 2015. On s’en souvient. Du fait d’un profond laxisme dans la gestion de ses comptes publics, de dissimulations comptables puis de l’arrivée au pouvoir de la gauche d’Alexis Tsipras et de son programme déraisonnable - moins que celui du Nouveau Front populaire, mais ce n’est pas difficile -, la Grèce avait perdu la confiance de ses créanciers, ce qui avait fait flamber les taux d’intérêt sur sa dette publique et précipité le pays dans l’insolvabilité.
Les questions qui se posaient alors étaient existentielles : avec quel argent payer les fonctionnaires ? Les retraites ? Comment rembourser les médicaments à la fin du mois ? Heureusement, la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le FMI, honnis à Athènes, sont intervenus pour replacer la dette grecque sur le chemin de la liquidité et aider à la restructuration du système bancaire.Des finances publiques en excédent primaire
Après dix ans d’efforts, de rigueur fiscale et de serrage de boulons sur la dépense publique, le pays est de nouveau solvable. Pour le dire clairement, les résultats de la Grèce sont même spectaculaires. Le déficit budgétaire du pays tourne autour de 1 % du PIB, beaucoup...
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18/07 - Joe Biden positif au Covid : les Etats-Unis face à une nouvelle vague ?
Alors que la campagne du camp démocrate est parasitée par les appels aux désistements de Joe Biden en raison de son âge et de sa santé, cette annonce de la Maison-Blanche tombe mal : le président des Etats-Unis, candidat à sa propre succession, a été testé positif au Covid, mercredi 17 juillet. Elle n’a cependant rien de surprenant : "une vague estivale de Covid s’abat sur le pays" note le Wall Street Journal.
Pour la semaine se terminant le 29 juin, dernière date à laquelle des données sont disponibles, le taux de positivité des tests Covid aux États-Unis était de 9 %, soit une augmentation de 0,8 % par rapport à la semaine précédente, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Un chiffre également en augmentation par rapport aux niveaux observés au début du mois de mai.Les hospitalisations en légère hausse
Une trentaine d’Etats seraient particulièrement concernés. Parmi les plus touchés : l’Arizona, la Californie et le Nevada, où les taux de positivité enregistrés s’approchent des 16 %. Le Covid prolifère aussi dans le sud du pays. Au Texas, par exemple, où 14 % des tests effectués la semaine dernière étaient positifs. Le Sud-Est et les Etats du Montana, du Wyoming, du Dakota, et du Colorado, au Nord du pays, restent à ce jour les moins touchés, avec un taux de contamination inférieur à la moyenne nationale.
Si le taux d’hospitalisation hebdomadaire reste relativement bas, il a tout même progressé au cours des dernières semaines. Alors qu’il était de 0,3 % à la mi-mai, il a atteint...
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18/07 - EN DIRECT. Yaël Braun-Pivet réélue à la présidence de l’Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet conserve bien son poste à la présidence de l'Assemblée nationale. A l'issue d'un scrutin très serré, qui s'est joué au troisième tour, la députée Renaissance (220 voix) a devancé André Chassaigne (207 voix), candidat unique du Nouveau Front populaire, de seulement 13 voix. Côté Matignon, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a appelé sur BFMTV à un vote au sein du Nouveau Front populaire pour enfin proposer un nom potentiel à Emmanuel Macron.
Les infos à retenir
⇒ Yaël Braun-Pivet élue présidente de l'Assemblée nationale, devant André Chassaigne
⇒ Laurence Tubiana se dit "prête" pour Matignon
⇒ Olivier Faure veut un vote du NFP sur le nom d’un potentiel Premier ministreYaël Braun-Pivet réélue présidente de l'Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet conservera bien son poste à la tête de la présidence de l'Assemblée nationale. A l'issue d'un scrutin très serré, qui s'est joué au troisième tour, la députée Renaissance (220 voix) a devancé le candidat unique du Nouveau Front populaire, le communiste André Chassaigne (207 voix). Soit un écart de seulement 13 voix.
Sébastien Chenu, le candidat du Rassemblement national, s'était quant à lui maintenu pour ce troisième tour. Il obtient de son côté 141 voix.Présidence de l'Assemblée : au deuxième tour, Braun-Pivet devance tout juste Chassaigne, Chenu se maintient
Yaël Braun-Pivet, députée Renaissance et présidente sortante de l'Assemblée nationale, est passée en tête du scrutin pour le perchoir à l'issue du deuxième tour avec 210 voix. Le candidat...
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18/07 - Candidature de Joe Biden : ce premier (petit) signe d’inflexion
"Je me sens bien", a déclaré Joe Biden, mercredi 17 juillet, à des journalistes au moment de monter dans l’avion présidentiel Air Force One. Alors qu’il était en campagne pour séduire les électeurs hispaniques dans le Nevada, le président démocrate de 81 ans a "été testé positif" au Covid-19, selon un communiqué de la Maison-Blanche. Il est "complètement vacciné", souffre de "symptômes légers" et observera une période d’isolation dans son fief du Delaware pendant laquelle "il continuera à exercer pleinement ses fonctions", a précisé sa porte-parole.
L’annonce de son infection au Covid-19 survient au moment où il joue sa survie politique depuis sa performance désastreuse lors d’un débat, fin juin, face à son rival dans la course à l’élection présidentielle, Donald Trump, ce qui a suscité une vague d’interrogations sur ses capacités physiques et mentales, et la multiplication de demandes de retrait de la part d’élus de son propre parti.Joe Biden "plus réceptif" aux arguments en faveur de son retrait
Jusqu’à présent, seuls 20 membres de la Chambre des représentants et un sénateur ont publiquement demandé au président de se retirer de la course à l’élection présidentielle de novembre. "Mais en privé, beaucoup d’autres ont exprimé de profondes inquiétudes", affirme le quotidien américain The New York Times.
Selon des témoignages recueillis par le journal, "le président Biden est devenu plus réceptif au cours des derniers jours à l’écoute d’arguments expliquant pourquoi il devrait abandonner sa candidature à la réélection"....
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18/07 - Ballon gastrique Allurion : l’alerte de l’agence du médicament
Le ballon gastrique de la start-up Allurion, qui promet d'aider à perdre du poids sans nécessiter de chirurgie, peut causer de graves complications, a prévenu, ce jeudi 18 juillet, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). "Nous appelons à la vigilance concernant l'utilisation de ces ballons gastriques suite à la déclaration de plusieurs incidents faisant état de graves complications gastro-intestinales", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Un ballon gastrique est un dispositif qui vise à aider les personnes obèses ou en surpoids à perdre du poids. Le principe est proche d'un anneau, en réduisant la place disponible pour de la nourriture dans l'estomac, à la différence qu'un ballon nécessite peu ou pas de chirurgie. Dans le cas du ballon développé par Allurion, une startup fondée aux Etats-Unis mais très active en France, il faut avaler le dispositif sous forme de capsule, puis il reste actif quatre mois avant de se résorber. C'est le seul ballon gastrique qui fonctionne ainsi et c'est le plus utilisé en France, selon des précisions de l'ANSM à l'AFP.
Mais son intérêt est loin de faire l'unanimité. En France, les autorités de santé l'autorisent, mais elles ne le recommandent pas au vu des doutes sur son intérêt à long terme et de son coût élevé, celui-ci pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros. Il n'est donc pas remboursé, ce qui n'empêche pas plusieurs dizaines de cliniques privées de proposer l'implantation de ce ballon.Manque d'information
A ces considérations s'ajoute la question des...
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18/07 - Royaume-Uni : derrière la victoire de Keir Starmer, ces enseignements préoccupants pour le Labour
Depuis le triomphe de Keir Starmer aux élections générales du 4 juillet, politistes et autres décortiqueurs de chiffres du Royaume-Uni jouent les trouble-fêtes. Car si la victoire des travaillistes, passés de 121 à 356 sièges, a été éclatante, infligeant aux Tories leur pire défaite en 200 ans, elle renferme cependant des enseignements préoccupants pour le Labour et l’avenir du pays.
La légendaire stabilité de la vie politique britannique (à la notable exception de la période post-Brexit 2016-2024) a une source : le scrutin uninominal à un tour qui écrase tout sur son passage. Mais cette stabilité est un trompe-l’œil démocratique. Si le nouveau Premier ministre Keir Starmer a battu tous les records en remportant 63 % des sièges à la Chambre des Communes (soit 412 des 650 sièges), c’est avec seulement 34 % des votes, guère plus que son prédécesseur, le tribun trotskyste Jeremy Corbyn, qui, avec 32,1 % en 2019, avait été largement battu par Boris Johnson (365 sièges pour les Conservateurs, 202 pour les Travaillistes). Ce qui explique la victoire de Starmer, c’est donc davantage la terrible défaite des Tories que la nouvelle assise populaire des Travaillistes.Défiance de l'extrême-gauche
Autre ombre au tableau, l’aile ultragauche du Labour que Keir Starmer pensait avoir matée, a resurgi depuis les attentats du 7 octobre 2023, soit à l’intérieur du parti, soit à l’extérieur, en attaquant le Labour sur son flanc gauche. Certes, le parti a dissous ses groupuscules d’extrême gauche et expurgé ses éléments antisémites...
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18/07 - Indexer les salaires sur l’inflation : pourquoi le NFP fait fausse route
Le 23 mars 1983, à 20 heures, François Mitterrand apparaît dans les tubes cathodiques de tout l'Hexagone pour une allocution qui marquera l’histoire. Après avoir dressé un tableau peu reluisant de la situation économique du pays, le chef de l’Etat lance : "Il est temps, grand temps, d’arrêter la machine infernale". Ce mal dont le président parle, c’est l’inflation galopante qui étreint avec force le pouvoir d’achat des Français depuis maintenant plusieurs mois. Deux ans après son élection, le dirigeant socialiste doit se résoudre à prendre un virage qu’il n’avait pas prévu dans son programme : celui de la rigueur. L’économie souffre encore des conséquences du choc pétrolier de 1973, le franc a été dévalué à trois reprises, le chômage poursuit sa hausse… Tous les signaux sont au rouge.
François Mitterrand annonce alors qu’il a chargé le Premier ministre, Pierre Mauroy, de mettre en place une série de mesures pour atteindre un certain nombre d’objectifs comme "ramener l’inflation à un niveau comparable à celui de nos concurrents", "rétablir en deux ans l’équilibre de notre commerce extérieur" ou encore "respecter les équilibres financiers de la Sécurité sociale et contenir le budget de l’Etat dans ses limites actuelles". Le locataire de Matignon a en réalité déjà amorcé un premier tour de vis, quelques mois plus tôt, en signant une circulaire qui mettra fin progressivement, à partir de 1983, à l’indexation des salaires sur les prix, en place depuis 1952.
Une stratégie payante sur le long terme. En 1986, l’inflation...
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18/07 - Etats-Unis : J.D. Vance, le colistier de Donald Trump, appelle à "choisir une nouvelle voie"
Le sénateur J.D. Vance, choisi par Donald Trump pour le seconder dans sa campagne, a appelé, mercredi 17 juillet, les Etats-Unis à "choisir une nouvelle voie", qui place les travailleurs en son centre, lors de son grand oral à la convention républicaine de Milwaukee. "Nous serons unis dans la victoire", a lancé à l’adresse de son parti celui qui deviendra vice-président si l’ancien président républicain l’emporte en novembre.
Lors de cette nouvelle soirée en prime-time, l’élu de 39 ans, en costume cravate bleu, a formellement accepté l’investiture des républicains. Il a loué la "vision extraordinaire" de Donald Trump, installé dans une tribune rouge du grand complexe omnisports de Milwaukee où des milliers de militants "Make America Great Again" garnissaient les gradins dans une ambiance festive.
Issu d’un milieu modeste et auteur d’un best-seller décrivant l’Amérique rurale et désindustrialisée des oubliés, il a fait applaudir sa mère, une ancienne toxicomane "abstinente depuis 10 ans". Il a aussi rendu hommage à sa grand-mère décédée, qui l’a élevé, en indiquant qu’elle détenait 19 armes à feu. "Etre au service de Wall Street, c’est fini mesdames et messieurs, nous allons nous engager pour les travailleurs", a lancé le sénateur de l’Ohio, un ancien bastion de l’industrie américaine. "Importer de la main-d’œuvre étrangère, c’est fini. Nous allons nous battre pour les citoyens américains, leurs emplois et leurs salaires", a-t-il promis. @lexpress
Trois jours après avoir échappé à une tentative d'assassinat, Donald...
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18/07 - Naissance des épidémies, épisode 4 : l’Empire romain et la première pandémie
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la toute première pandémie, la peste antonine dans l’Empire Romain.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : L'Express
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Normalement, si je vous parle de l’Empire Romain, vous devez assez vite avoir une idée de ce à quoi cela ressemblait. Et si vous vous rappelez vos cours d'histoire, vous savez qu’on change là complètement d’échelle par rapport à l’épisode précédent....
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18/07 - Présidence de l’Assemblée nationale : une élection plus stratégique que jamais
Elle est, pour ainsi dire, aussi crainte qu’attendue. L’élection du prochain président de l’Assemblée nationale se tiendra ce jeudi 18 juillet dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Dans les starting blocs, six candidats, dont trois sont issus des trois principaux blocs : la présidente sortante Yael Braun-Pivet pour Renaissance, le communiste André Chassaigne pour le Nouveau Front populaire (NFP), le vice-président sortant Sébastien Chenu pour le Rassemblement national (RN).
Mais Les Républicains (LR), le groupe centriste Liot et les députés Horizons présentent eux aussi leur champion. Il faut dire que l’échéance est cruciale, tant le prochain locataire de l’Hôtel de Lassay est promis à un rôle politique de premier plan. "Bien plus stratégique que n’importe quel autre de ses prédécesseurs", confie à L’Express une huile parlementaire. Et ce, pour plusieurs raisons.Un rôle politique dopé par l’absence de majorité présidentielle
Tout d’abord, "la théâtralisation de son élection lui conférera mécaniquement beaucoup plus d’importance," explique le politologue et historien Jean Garrigues. Aussi, contrairement aux précédentes législatures, sa victoire est loin d’être acquise. Car jusqu’à présent, le quatrième personnage de l’Etat était à coup sûr issu des rangs du groupe majoritaire. Il n’est ainsi pas inenvisageable que pour la première fois depuis 1958, un membre d’un groupe minoritaire siège au perchoir.
Autre point : pour la première fois, Emmanuel Macron ne dispose d’aucune majorité, même relative. "Le maître des horloges...
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17/07 - Gavin Mortimer : "La France est en pole position en matière de nullité politique"
C’est sans doute l’un des Britanniques les mieux renseignés sur la politique française, dont il chronique les tourments pour le magazine conservateur The Spectator. Et c’est peu dire que, ces derniers temps, ses articles concernant la crise politique que traverse la France ont souvent frisé le registre de la consternation… Loin d’excuser Emmanuel Macron, qui "laisse derrière lui des Français anxieux" et "aux abois", l'historien et écrivain Gavin Mortimer retrace les origines de la "colère" qu’il perçoit dans l’Hexagone, où il vit depuis plus de 12 ans. Et explique pourquoi, selon lui, c’est au Nouveau Front populaire de gouverner, "point barre".
Loin de donner un blanc-seing à ses lieutenants, ni même au Rassemblement national (qui "bénéficie de l’incohérence qu’il y a en face"), Gavin Mortimer juge pourtant qu’il faut arrêter de dire de La France insoumise et du Rassemblement national qu’ils sont "hors de l’arc républicain". Et n’épargne personne. "Pour comprendre pourquoi nous vivons une période assez extraordinaire en termes de menaces (…), il ne faut pas sous-estimer la nullité de nos politiques", juge-t-il. Entretien.
L’Express : "Macron se voit en protecteur des Français, et il est convaincu que l’'anxiocratie' permanente est le moyen le plus efficace de maîtriser son peuple réfractaire", écriviez-vous en 2022. Deux ans plus tard, pensez-vous que cette disposition a joué un rôle dans la crise politique que nous vivons ?
Gavin Mortimer : Quand on secoue les peurs des Français comme Macron l’a fait sans...
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17/07 - Les coulisses effarantes du voyage de Macron en Chine : "Sous cette arrogance apparente…"
Qui est donc cette "personnalité étrange" qui "a semé le chaos et le carnage dans la politique française" ? Dans un article publié le 8 juillet dans le magazine européen Politico, Jamil Anderlini, son rédacteur en chef, s‘est livré à un exercice périlleux sur le plan humain et… journalistique : se plonger dans la tête d‘Emmanuel Macron et tenter de saisir l‘essence du personnage. Cet ancien rédacteur en chef pour l'Asie du Financial Times fait partie des rares journalistes à avoir eu accès au président français et à son cercle proche, lors de sa visite d‘Etat en Chine, en avril 2023, lors de laquelle il avait suscité la polémique après ses propos sur Taïwan. Un article qu‘il a rédigé un an après avoir côtoyé Emmanuel Macron et son équipe – "Je supervise environ 200 journalistes dans toute l‘Europe, le management occupe une grande partie de mon temps" –, mais qu‘il a jugé essentiel et finalement plus pertinent de publier au lendemain des législatives surprises provoquées par le président français. A la sortie, un portrait magistral du chef de l‘Etat qui évite l‘écueil de basculer dans le voyeurisme et la psychologie de comptoir. Et ne vous fiez pas à son titre un brin grandiloquent – "L‘esprit magnifique d‘Emmanuel Macron" –, ce portrait, qui a rencontré un certain écho sur les réseaux sociaux, n‘a rien de flatteur. Il décrit un président "péchant par excès de confiance en lui".
L‘Express s‘est entretenu avec Jamil Anderlini pour tenter d‘approfondir la psychologie d‘un président mal-aimé, dont l‘action recueille la...
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17/07 - Complotisme aux Etats-Unis : "On assiste à une dérive de l’électorat démocrate et du camp Biden"
Sans surprise, depuis la tentative d’assassinat contre Donald Trump, samedi 13 juillet, les théories du complot se multiplient sur les réseaux sociaux. Plus surprenant en revanche, celles-ci ne sont pas l’apanage du clan trumpiste… "Faux sang. Un drapeau américain à l’envers. Je n’achète pas. Trop parfait", a par exemple posté sur X l’influenceur Lakota Man, pas moins d’un demi-million d’abonnés et démocrate revendiqué. "L’un des faits saillants de la campagne présidentielle états-unienne, ces dernières semaines, c’est la dérive d’une partie de l’électorat démocrate et de la campagne de Joe Biden dans son ensemble. On peine à le percevoir depuis la France, mais de façon assez étonnante, celle-ci se construit en miroir de celle de Trump", explique Anthony Mansuy, journaliste à Society et auteur de Les Dissidents (Robert Laffont, 2022) - un livre enquête dans lequel il était question de comprendre les raisons pour lesquelles les théories du complot ont infiltré l’ensemble de la société.
Auprès de L’Express, le journaliste décrit ainsi ce qu’il qualifie de "théories du complot centristes". Loin d’être une nouveauté aux Etats-Unis (pas plus qu’en France), l’essor de cette forme de complotisme correspondrait, selon lui, au besoin pour une partie des soutiens de Joe Biden d’éviter de se confronter à la réalité d’un candidat montrant notamment "des signes de déclin cognitif". Entretien.
L’Express : Après la tentative d’assassinat de Donald Trump, lors d’un meeting qui se tenait le 13 juillet, vous avez relevé sur X le...
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17/07 - 7 octobre : ce que le rapport d’HRW révèle des crimes commis par le Hamas
"Je ne peux pas effacer tout le sang de mon esprit", l’attaque du 7 octobre commise par des groupes armés palestiniens contre Israël : voici le nom du rapport publié par l’ONG Human Rights Watch (HRW), ce mercredi. Long de 236 pages, le document s’attarde à recenser toutes les exactions perpétrées le 7 octobre 2023. L’organisation humanitaire dessine ainsi les contours de la responsabilité du Hamas, et des groupes paramilitaires qui l’accompagnaient, lors de cette opération terroriste. Le bilan humain de cette funeste journée s’élève à 1 195 personnes tuées, dont 815 civils, et 251 otages capturés, selon un chiffrage réalisé par l’AFP. Au dernier recensement, ils étaient encore 116 aux mains du Hamas, retenus prisonniers dans la bande de Gaza.
Le rapport d’HRW, s’il met en avant les brigades al-Qassam - la branche militaire du Hamas - mentionne également la participation de quatre autres milices, dont le Jihad islamique palestinien. Ces groupes paramilitaires seraient responsables de "centaines de crimes de guerre", selon Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises et conflits de l’ONG.La responsabilité du Hamas
Pour engager la responsabilité du Hamas, HRW s’appuie sur l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève : "La partie rebelle au gouvernement légitime possède une force militaire organisée, une autorité responsable de ses actes, agissant sur un territoire déterminé et ayant les moyens de respecter et de faire respecter la Convention".
Parmi les sévices violant le droit de la...
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17/07 - Royaume-Uni : Charles III présente le premier programme travailliste en 15 ans
Economie, immigration, relations du Royaume-Uni avec l’Europe, mais aussi transport et logement : Charles III a énoncé ce mercredi 17 juillet les priorités du nouveau gouvernement travailliste dans son traditionnel discours du roi, cérémonie solennelle à la réouverture du parlement.
Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain, mais rédigé par le gouvernement. C’est l’occasion pour le nouveau parti au pouvoir d’exposer ses priorités à Westminster. C’était le premier pour un gouvernement travailliste en 15 ans, après les élections législatives du 4 juillet dernier qui ont abouti à l’arrivée à Downing Street du Premier ministre travailliste Keir Starmer après quatorze années de pouvoir conservateur.
Coiffé de la couronne impériale d’apparat et portant une longue robe, Charles III, arrivé au parlement en carrosse doré depuis le palais de Buckingham, a lu le texte d’un ton monocorde, une manière de marquer la neutralité politique du souverain.Une évaluation "indépendante" des budgets
Le gouvernement, qui avait bâti sa campagne sur une promesse de "sérieux" budgétaire, a d’abord mis en avant "la stabilité économique". Il fera évaluer de "manière indépendante" ses budgets à venir par l’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, pour assurer un meilleur contrôle des dépenses publiques. Un pas de côté clair en comparaison de l’ancienne Première ministre Liz Truss ; à l’automne 2022, la très éphémère cheffe du gouvernement britannique avait semé la panique sur les marchés financiers avec des...
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17/07 - La Californie, trop progressiste pour Elon Musk ? Les sièges de X et SpaceX vont déménager
C’est un nouveau coup de sang conservateur pour le milliardaire. Mardi 16 juillet, l’entrepreneur américain Elon Musk a annoncé sur X (ex-Twitter) son intention de déplacer au Texas les sièges de deux entreprises dont il est le patron : la firme aérospatiale SpaceX et… le réseau social X lui-même. Toutes deux sont actuellement installées en Californie.
Dans son annonce, Elon Musk justifie cette décision comme un signe de protestation face à la politique du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. En cause : la promulgation lundi d’une loi californienne visant à protéger les droits des élèves transgenres et à lutter contre leur discrimination. Deux déménagements surprises qui actent la rupture d’Elon Musk avec l’Etat doré, et une nouvelle étape de la politisation à l’extrême droite de l’homme le plus riche du monde.Une opposition au progressisme californien
Et pour cause : Elon Musk s’oppose à une loi inédite dans la lutte contre les discriminations aux Etats-Unis. Signé lundi, le "SAFETY Act" californien interdit notamment au personnel scolaire de divulguer à qui que ce soit des informations sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’un élève sans le consentement préalable de la personne concernée. Une interdiction qui concerne également les parents de l’élève, faisant ainsi de la Californie le premier Etat américain à interdire le "outing" (dévoiler l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne LBGTQ+ sans son accord) forcé des étudiants LGBTQ+.
I did make it clear to Governor...
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17/07 - Economie chinoise : "En Europe, la tactique de Pékin consiste à jouer sur les divisions entre Etats membres"
L’événement est scruté de près. Jusqu’à jeudi 18 juillet, le Parti communiste chinois organise à huis clos son troisième plénum, une réunion au sommet organisée tous les cinq ans et de laquelle pourraient déboucher de grandes orientations, notamment sur le plan économique. Et ce, alors que la croissance de la Chine ralentit, sur fond de crise immobilière, d’une consommation en berne et d’un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes. Si la Chine devrait réaffirmer son engagement à poursuivre ses réformes, il est peu probable qu’elle dévoile des mesures précises à cette occasion, estime Philippe Aguignier, chercheur à l’Institut Montaigne.
L’Express : Une réunion au sommet se tient jusqu’à ce jeudi en Chine. De ce troisième plénum doivent découler les grandes orientations économiques pour les années à venir. La rencontre est d’autant plus attendue que le pays enregistre une croissance plus faible qu’attendu. Peut-elle aboutir à des inflexions majeures dans la politique chinoise ?
Philippe Aguignier : Le plénum traite des grandes orientations. Il ne couvre pas la gestion économique au jour le jour. Ce n’est pas non plus le plan quinquennal, qui fixe des objectifs précis. Il pourrait y avoir des surprises, compte tenu de la situation économique qui n’est pas fameuse, mais le plus probable, c’est qu’il conduise à la réaffirmation d’un certain nombre de principes formulés de manière assez vague. Ce que tout le monde guette en particulier, c’est une réaffirmation de la volonté de poursuivre et d’approfondir les...
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17/07 - Tentative d’assassinat contre Donald Trump : cette autre menace venue d’Iran
Le Secret service était déjà en alerte, plusieurs jours avant la tentative d'assassinat contre Donald Trump, samedi 13 juillet. Pas parce qu'il anticipait l'attaque de Thomas Matthew Crooks, abattu par les forces de l'ordre après avoir tiré sur le candidat républicain. Mais parce que les services de renseignement avaient reçu des informations concernant une menace de l'Iran contre l'ex-président, ont révélé plusieurs médias américains mardi 16 juillet.
Selon CNN, qui a été le premier à rapporter l'information, le Conseil de sécurité nationale (NSC) a été informé d'un plan iranien visant à éliminer Donald Trump et a "directement" transmis l'information au Secret service, l'agence chargée d'assurer la protection des présidents et ex-présidents américains. "En réponse à cette menace accrue, les services secrets ont déployé des ressources et des moyens pour la protection de l’ancien président Trump. Tout cela s’est produit avant samedi", a déclaré une source du NSC au média.Vengeance après l'assassinat de Qassem Soleimani
La porte-parole du NSC, Adrienne Watson, a déclaré que les menaces iraniennes découlaient de "la volonté de l'Iran de se venger de l'assassinat de Qassem Soleimani", un général iranien populaire tué en 2019 par une frappe aérienne américaine devant l'aéroport de Bagdad. Il était le dirigeant de l'unité d'élite des Gardiens de la Révolution. Selon Adrienne Watson, aucun lien n'a été identifié entre le tireur lors du rassemblement "et un quelconque complice ou co-conspirateur, étranger ou national",...
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17/07 - Ecole, déserts médicaux, Nouvelle-Calédonie : ces urgences qui ne sont pas traitées
Et pendant ce temps-là, le déclassement se poursuit. Alors que la paralysie paraît guetter le pays, en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, les problèmes les plus urgents, ceux qui exigent des décisions fermes et tranchées, ne sont pas traités. Le risque ? Que les frustrations dérivent imperceptiblement en colère, et que la France se réveille, un jour prochain, plus distancée et fracturée que jamais. La preuve par trois avec les dossiers de l’école, des déserts médicaux et de la Nouvelle-Calédonie.L’école
Décembre 2023. Le niveau des élèves français dégringole en maths et en compréhension de l’écrit, selon le classement Pisa, commun aux pays de l’OCDE. Il stagne en sciences. Dans ces trois disciplines, la France est éjectée du top 20 mondial. Une débâcle. Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, annonce une série de mesures pour conjurer le déclin. Groupe de niveaux au collège, retour des redoublements, brevet obligatoire pour accéder au lycée général à partir de 2025… Des réformes emblématiques extrêmement liées à l’arbitrage du futur Premier ministre, qui pourraient être remises en cause par un autre gouvernement.
Surtout, ces mesures ne prennent pas en compte un des principaux fléaux de l’éducation nationale : le malaise enseignant. Devenir professeur n’enthousiasme plus, plus de 3 000 postes n’ont pas trouvé preneur en 2024. Comment faire ? Entre le Nouveau Front populaire, Renaissance et le Rassemblement national, personne n’est d’accord. La gauche veut augmenter les fonctionnaires de 10 % et...
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17/07 - Tentative d’assassinat de Trump : "Les Etats-Unis ne sont pas à l’aube d’une guerre civile..."
L’Amérique est-elle au bord du précipice ? Depuis la tentative d’assassinat de Donald Trump lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet, les Etats-Unis assistent, ébahis, à une montée presque inédite de la violence en politique. Dans un sondage quasi prémonitoire réalisé entre le 20 et 24 juin 2024 par un think-tank de l’université de Chicago, environ 10 % des adultes américains - 26 millions de personnes - seraient prêts à soutenir un recours à la force pour empêcher Donald Trump de devenir président. Et ils sont 7 % - soit 18 millions de personnes - à être d’accord pour soutenir l’usage de la violence, cette fois pour rétablir Donald Trump à la Maison-Blanche. De plus en plus divisés, de plus en plus violents, la politique américaine et ses plus fervents partisans s’engagent dans une spirale aux conséquences difficiles à évaluer. Pour y voir plus clair, L’Express a interrogé William Howell, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago et coauteur de Présidents, populisme, et la crise de la démocratie (Ed. University of Chicago Press).
L’Express : Après la tentative d’assassinat de Donald Trump, les Etats-Unis sont-ils plus divisés que jamais ?
William Howell : Un moment comme celui de samedi dernier présente une opportunité : celle, pour un pays, de prendre un instant, de 'baisser la température' et de se réunir autour de l’opportunité qui se présente. La manière dont le pays prendra ce moment n’est pas claire pour moi. Il est certain que la campagne actuelle est un...
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17/07 - Il y a trop de Français : la chronique de Christophe Donner
Bien qu’inquiet et même par moments paniqué à l’idée de voir le Rassemblement national accéder au pouvoir, quand cette catastrophe annoncée s’est soudain démentie et définitivement effondrée le dimanche 7 juillet au soir, j’avoue avoir ressenti, durant une fraction de seconde, l’infantile et amorale déception de l’aventurier qui a raté l’avion qui va se crasher, du photographe de guerre qui a quitté Hiroshima une heure avant le largage atomique d’Enola Gay. Comme si l’Histoire me privait d’un de ces grands moments qui allait faire de moi un traître ou un héros. Un collabo ou un résistant.
Ça se passait dans l’avion qui nous ramenait de Minorque, la jolie petite île des Baléares où nous nous étions rendus pour assister à l’inauguration de la dernière œuvre de Felice Varini, présentée par la galerie Albarran Bourdais. Dora a réalisé une magnifique vidéo : https://www.instagram.com/lartcontent
Varini réalise des œuvres qui ne peuvent se voir que par une seule personne à la fois. Ce qui rend très difficile les inaugurations avec cocktail où la foule se bouscule pour brouiller le principe même de l’œuvre. Il faut donc revenir le lendemain, au calme, en solitaire, et savourer cette prise en charge jubilatoire de l’espace par une structure picturale qui se déplie, se recompose, tel un caméléon à la recherche de sa troisième dimension. Bref, on s’amuse bien. Et une fois de plus, on s’est bien amusés.
Minorque est une île aux prises avec un phénomène de grand remplacement qui a commencé il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui,...
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17/07 - Tentative d’assassinat contre Trump : le fusil d’assaut AR-15 dans le collimateur de Joe Biden
Le débat sur les armes à feu aux Etats-Unis revient sur le tapis, à l’occasion d’un meeting du président américain Joe Biden. Mardi 16 juillet, le chef d’Etat sortant et candidat démocrate pour l’élection présidentielle de novembre organisait à Las Vegas son premier rassemblement politique depuis la tentative d’assassinat contre son rival républicain, Donald Trump.
Quatre jours plus tôt, le samedi 13 juillet, l’ex-président américain était blessé à l’oreille droite par des tirs lors d’un meeting du Parti républicain en Pennsylvanie. Une fusillade qui a fait un mort et deux blessés. Si Joe Biden s’est dit hier "soulagé" que son rival républicain aille bien, il a également appelé à faire baisser la température dans une Amérique à cran. Notamment, en proposant d’interdire le type d’arme utilisé par le tireur ayant visé Donald Trump : le fusil automatique AR-15.Une arme de guerre omniprésente
Dans sa prise de parole, le président américain de 81 ans a ainsi interpellé ses sympathisants : "Aidez-moi à débarrasser les rues de l’Amérique de ces armes de guerre. Un AR-15 a été utilisé dans les tirs contre Donald Trump… Il est temps de les supprimer", a lancé Joe Biden mardi. Cet appel fait écho aux nombreuses critiques émises à l’encontre de ce modèle d’arme automatique. Que ce soit à Sandy Hook en 2012, Las Vegas en 2017, Parkland en 2018 ou Uvalde en 2022, ce fusil d’assaut léger usant de chargeurs de munitions à grande capacité est omniprésent dans les fusillades meurtrières de ces dernières années aux Etats-Unis.
Et pour cause...
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17/07 - EN DIRECT. Le communiste André Chassaigne candidat du NFP pour la présidence de l’Assemblée
Emmanuel Macron a cette fois accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal, présentée mardi 16 juillet en fin de journée. Le gouvernement sortant restera en charge du traitement des "affaires courantes" jusqu’à la désignation du prochain Premier ministre. Gabriel Attal a proposé aux autres groupes politiques des "rencontres" pour "avancer vers (un) pacte d’action" en vue de former un prochain gouvernement. A gauche, les tractations se poursuivent autour de la désignation d’un nom de candidat ou candidate à proposer pour Matignon. Après le rejet, par certains membres du Nouveau Front populaire (NFP) de plusieurs propositions - Huguette Bello, Laurence Tubiana - les députés communistes ont proposé que le Premier ministre soit désigné par un vote des élus NFP. Les membres de la coalition électorale de gauche devraient en tout cas présenter une candidature commune pour le perchoir de l’Assemblée nationale.
Les infos à retenir
⇒ Aucun canal de discussion n’est rompu" au NFP, assure Olivier Faure
⇒ Sébastien Chenu (RN) et Naïma Moutchou (Horizons) candidats au perchoir
⇒ L'ex-LR Aurélien Pradié appelle à un "gouvernement de cohabitation"Présidence de l'Assemblée : le communiste André Chassaigne candidat du Nouveau Front populaire
Le communiste André Chassaigne a été choisi ce mercredi comme candidat unique du Nouveau Front populaire pour briguer la présidence de l'Assemblée nationale, ont indiqué à l'AFP des sources parlementaires de la coalition de gauche à la veille du scrutin.
Après de longues...
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17/07 - Présidence de l’Assemblée : derrière la bataille du perchoir, l’ombre de Matignon
En politique, perception et réalité ont une fâcheuse tendance à se confondre. Jean-Luc Mélenchon l’a bien compris. Le 7 juillet, le leader insoumis prend tout le monde de court dès l’annonce des résultats aux législatives. Il revendique la victoire et lance un ultimatum à Emmanuel Macron. "Le président a le pouvoir, le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner. Celui-ci y est prêt." Qu’importe si le NFP n’obtient que 182 sièges, loin de la majorité absolue. Tant pis si l’ancienne majorité présidentielle le talonne, avec 168 élus. Une graine est semée. S’instille l’idée d’une victoire de la gauche, appelée à exercer le pouvoir. Ses tractations sur la désignation d’un Premier ministre potentiel rythment l’actualité. On guette la fumée blanche, signe annonciateur de la formation d’un nouveau gouvernement."Nous devons bâtir un autre récit"
Le camp présidentiel est réduit au rang de spectateur. Emmanuel Macron refuse d’entrer en cohabitation avec la gauche ? Un mauvais perdant, au mieux. Un ennemi de la démocratie, au pire. La gauche a remporté la bataille du récit. Place à la revanche, jeudi, à l’occasion de l’élection du président de l’Assemblée nationale. Le camp présidentiel veut reprendre la plume et infliger au NFP une défaite symbolique. La priver du poste, pour mettre en lumière son illégitimité à réclamer Matignon. "Si le perchoir revient à un élu du NFP, c’est un coup de plus dans le narratif de cette hypothèse de la gauche au pouvoir. Nous devons bâtir un autre récit", assume un député...
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17/07 - A la convention républicaine, Trump acclamé et soutenu par ses anciens rivaux
Nouvelle apparition triomphale pour Donald Trump, mardi 16 juillet, à la convention républicaine de Milwaukee. Comme la veille, l'oreille toujours couverte d'un pansement, le candidat de 78 ans a déclenché un tonnerre d'applaudissements et une ovation debout en arrivant dans l'immense salle omnisports qui, quatre jours durant, accueille la grand-messe du Grand Old Party. Sans s'exprimer mais se réjouissant manifestement du moment, trois jours après avoir réchappé à des tirs lors d'un meeting de campagne, Donald Trump est allé s'asseoir dans le carré VIP entouré de ses lieutenants. Il a pris place à côté de J.D. Vance, l'atypique sénateur qu'il a choisi pour le seconder dans la campagne.
De là, semblant moins tendu que vingt-quatre heures plus tôt, il a assisté avec délectation à un ballet soigneusement réglé faisant alterner à la tribune les figures du parti qu'il a défaites lors des primaires, au premier rang desquelles Nikki Haley. L'ancienne gouverneure de la Caroline du Sud, qui pendant des mois a mis en garde le pays contre "le chaos" que provoquerait un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, a été claire: "Donald Trump a mon ferme soutien, point à la ligne !", a-t-elle lancé.
Deux autres anciens rivaux du milliardaire, qui ont également tenté de remettre en cause sa mainmise sur le parti, sans guère d'espoir d'y parvenir, ont aussi prêté allégeance. Ron DeSantis, gouverneur de la Floride, et l'homme d'affaires Vivek Ramaswamy ont dressé l'éloge d'un Donald Trump tout souriant, savourant ce...
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17/07 - Décidément, les Britanniques ne font jamais rien comme tout le monde, par Marion van Renterghem
Décidément, les Britanniques ne font jamais rien comme tout le monde. Le Premier ministre que les rescapés du Brexit viennent de porter au pouvoir avec une majorité écrasante semble une incongruité à contre-courant de la vague populiste de l’Occident et de ses leaders tonitruants. Un homme raisonnable, calme, au parcours d’avocat et de procureur général exemplaire, mais sans charisme particulier, qui ne brille pas dans les discours, ne promet pas la lune et ne cherche pas dans les immigrés, les riches, les élites ou les normes du marché européen les boucs émissaires à tous les maux du pays.
Comme une bizarre réincarnation d’Angela Merkel dans un océan de Trump, de Poutine, de Milei, de Le Pen et d’Orban triomphants. Keir Starmer, dont les yeux ébahis et les cheveux étrangement lissés sur le côté me font toujours irrésistiblement penser au mari de Samantha dans Ma sorcière bien-aimée, est devenu un pôle de stabilité aux portes d’une Union européenne bousculée par la guerre et hantée par la montée du national-populisme, face à une France en pleine pagaille politique qui ne sait plus où elle habite.
Le national-populisme, les Britanniques en ont eu leur dose. Keir Starmer doit une partie de son succès à leur retour douloureux à la réalité, après s’être laissé hypnotiser, tel Mowgli par le serpent Kaa, par les marchands d’illusions du Brexit. Les conservateurs au pouvoir et les tabloïds avaient joué sur la nostalgie impériale et les délires de grandeur nationale, attisé la peur de l’immigration, flatté les bas...
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17/07 - Naissance des épidémies, épisode 3 : Athènes et le premier récit
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la première épidémie décrite : la peste de Thucydide, à Athènes.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Getty Images / iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
On fait aujourd’hui un grand bon dans l’Histoire. On reste dans l’Antiquité, mais on quitte l’Egypte et les rives du Nil, pour arriver au cœur de la Méditerranée, en Grèce, autour de 400 avant notre ère.
Vous vous souvenez certainement que,...
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17/07 - "Macron est devenu inaudible" : à Bruxelles, l’inquiétante perte d’influence de la France
Il a fallu faire les cartons en quelques heures. Adieu les bureaux lumineux de l’aile la plus moderne du Parlement européen, les macronistes ont dû déménager dans le bâtiment principal, plus ancien. A Bruxelles, les groupes politiques comptant le plus d’élus choisissent leurs points de chute avant les autres. Or, après les élections européennes, les centristes de Renew ont dégringolé de la troisième à la cinquième place, doublés par deux groupes d’extrême droite. L’ambiance est d’autant plus morose que les 13 rescapés de la délégation française vont devoir se séparer d’une partie de leur personnel administratif. Dix élus en moins par rapport à 2019, c’est moins de moyens humains et financiers… mais aussi un poids politique moindre – dans l’Hémicycle comme dans les négociations de coulisses.
Valérie Hayer le sait bien. Depuis son élection à la présidence du groupe, le 25 juin, l’eurodéputée se démène pour sauver les meubles et éviter que ses rivaux politiques ne s’approprient les postes brigués par ses membres. La bataille est rude. Mercredi 10 juillet, en soirée, l’ex-tête de la liste d’Emmanuel Macron, qui avait convié la presse autour d’un verre, arrive avec plus d’une heure de retard. La cause ? Un rendez-vous très tendu avec Manfred Weber, son homologue du Parti populaire européen (PPE).
En théorie allié des centristes, le puissant Bavarois n’a pas hésité à faire affaire, dans leur dos, avec les nationalistes du parti Conservateurs et réformistes européens (ECR). Résultat, la puissante Commission des libertés civiles,...
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16/07 - Parlement européen : ces projets qui pourraient ne jamais voir le jour
Les élections européennes de juin dernier ont recomposé les équilibres politiques au sein du Parlement européen. La percée de la droite souverainiste et populiste l’illustre. Le nouveau groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe formé par Viktor Orban, composé du Rassemblement national et du parti hongrois Fidesz, devient la troisième force de l’assemblée avec 84 sièges.
Les Conservateurs et Réformistes européens (CRE) gagnent quant à eux dix sièges par rapport à la précédente législature où ils en occupaient 68. Enfin, le parti allemand d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD) a créé un nouveau groupe parlementaire. Ce dernier, L’Europe des nations souveraines, comptabilise 25 sièges dont 14 sont occupés par des Allemands de l’AfD. Entre les élections de 2019 et celles de 2024, cette droite dure est passée de 120 à 187 eurodéputés.
Lors de la précédente législature, le Parti populaire européen (PPE), première force parlementaire de l’hémicycle avec 188 sièges, regardait davantage sur sa gauche pour obtenir des majorités de texte. Si l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S & D) conserve 136 sièges et, par la même occasion, le statut de deuxième force de l’hémicycle, les centristes du groupe Renew perdent 25 eurodéputés sur les 101 qu’ils possédaient. Il en va de même pour les Verts, ne disposant désormais plus que de 53 sièges, au lieu de 72 lors de la précédente législature.
Dans ces circonstances, quel avenir pour les projets qui n’ont pas pu aller au terme du processus législatif,...
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16/07 - La rupture avec Attal, les piques de Darmanin, Mélenchon en allié… Macron sur un champ de ruines
Gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge. Le lundi 8 juillet, Emmanuel Macron donne ses consignes aux dirigeants de son parti, Renaissance : "On ne bouge pas au groupe. Il faut laisser Sylvain Maillard président jusqu’en septembre." Autour de la table élyséenne, personne ne contredit le chef. Mais dès qu’il a pris son avion pour se rendre au sommet de l’Otan à Washington, l’histoire s’accélère. Sans lui. Gabriel Attal passe à l’offensive et cinq jours plus tard, il est élu à la tête du groupe. "A la hussarde", regrette l’Elysée.
Le vendredi 12, le président est de retour en son palais. Face à lui, Gérald Darmanin l’a un peu mauvaise, qui lui lance : "Ça ne rémunère pas, la loyauté !" Le ministre de l’Intérieur va vite tirer la conclusion de l’épisode : "Ok, on a compris comment ça fonctionne maintenant." Il faut mesurer l’ampleur du changement.
Pour la première fois depuis 2017, le maître de la Macronie ne s’appelle plus Emmanuel Macron. Chacun pour soi. Le chef de l’Etat voulait à tout prix retarder l’échéance de sa succession. Avec la dissolution, il l’a accélérée. Chaque pas est un combat entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal. L’élection de deux vice-présidents estampillés macronistes au groupe Ensemble pour la République est saluée comme une victoire de l’Elysée. "Attal a forcé la présidence du groupe, mais il ne maîtrise pas tout le groupe", note aussitôt un macroniste.
En face, les enquêtes d’opinion sont convoquées pour montrer que plus rien n’est comme avant. Le champion de la Macronie ne...
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16/07 - Donald Trump et la position du "martyr" : les mécanismes d’un récit messianique
Son accueil était à la hauteur de la frayeur ressentie par ses partisans deux jours plus tôt lorsqu’il est passé à quelques centimètres de la mort. Arrivé en fanfare, pansement sur l’oreille, à la convention républicaine à Milwaukee lundi soir, c’est un Donald Trump combatif et le poing levé qui a été accueilli sous les longues acclamations du public. Le même geste que celui exécuté samedi, le visage ensanglanté, quelques secondes après avoir échappé à une tentative d’assassinat lors de son meeting à Butler en Pennsylvanie, et dont l’image, aussitôt passée à la postérité, a fait le tour du monde.
En dépit de l’onde de choc provoquée par cette attaque inqualifiable, ce symbole, trop beau pour ne pas être exploité, a très vite été mis à profit par les partisans du milliardaire pour alimenter une campagne construite depuis des mois sur le thème de la victimisation et de la persécution politique de Trump. "Ils ont essayé de le mettre en faillite. Ils ont essayé de le calomnier. Ils ont essayé de l’emprisonner. Maintenant, ils ont essayé de le tuer, mais si Dieu le protège, ils n’y parviendront jamais", a psalmodié, sans préciser davantage à qui ce "ils" faisait référence, son ancien secrétaire au Logement, Ben Carson, sur X, moins de deux heures après l’attaque.Le storytelling du martyr
Habitué de longue date à se présenter comme la victime d’un "harcèlement" aussi bien politique, médiatique que judiciaire, Donald Trump n’a eu de cesse ces derniers mois d’alimenter un storytelling le décrivant dans une lutte perpétuelle contre...
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16/07 - Derrière la folle popularité des spectacles sons et lumière, une aubaine pour le patrimoine
Dans la nuit, la silhouette de la cathédrale de Laon (Hauts-de-France) se détache du ciel étoilé. Au rythme d’une musique électronique, presque cinématographique, la pierre prend vie grâce aux projecteurs installés à quelques mètres de la façade. Les images défilent et couvrent tout l’espace offert par le monument classé historique depuis 1840. Des tours aux trois portails en passant par la rosace, chaque relief est sublimé par les équipes du Monumental Tour qui passent en revue les derniers détails. Dans vingt-quatre heures, 3 000 personnes seront rassemblées face à Notre-Dame de Laon, immergées dans un univers de son et lumière.
Créé en 2019 par le DJ français Michaël Canitrot et placé sous le patronage de la Commission nationale française pour l’Unesco, le Monumental Tour a pour objectif de "tordre le cou aux clichés" tant sur un patrimoine à l’image poussiéreuse que sur une musique électronique cantonnée aux clubs. En cinq ans, 18 évènements ont ainsi pris place dans des lieux exceptionnels en France ou à l’étranger, avec à chaque fois la même volonté de valoriser les monuments. "Par notre travail, on veut changer le regard des spectateurs et leur donner envie de se réintéresser au lieu par le prisme d’un art plus contemporain", explique Jérémie Bellot, en charge de la création du mapping vidéo, une technique qui consiste à projeter des images à grande échelle sur des surfaces en relief. Michaël Canitrot va plus loin : "En développant le concept, je voulais que les spectateurs deviennent acteurs et contribuent à...
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16/07 - "Elle est condamnée à ce destin" : Marine Le Pen face à l’insaisissable victoire
L’ambition, ou comment rebondir après une défaite. Le procédé ne date pas d’hier. Chez les Le Pen, ça fait plus de vingt ans qu’on y a recours. Alors, le 9 juillet au soir, ce n’est qu’une gigantesque claque de plus pour le Rassemblement national. Le parti d’extrême droite rêvait encore, quelques jours plus tôt, d’une majorité absolue et d’un Jordan Bardella propulsé à Matignon. Clap de fin. Il n’obtient que 126 députés (125 après l’éviction de l’un d’entre eux pour avoir déclaré que "les Maghrébins n’avaient pas leur place dans les hauts lieux"). 143 avec ses alliés de droite. Le plafond de verre, qu’on croyait largement fragilisé, tient. On rebat les cartes. Voilà les frontistes rétrogradés à la troisième marche du podium, derrière l’alliance de la gauche et celle du centre. Mais comme au lendemain de chaque défaite, Marine Le Pen crie à la victoire. Désormais à la tête du plus gros RN jamais porté à l’Assemblée nationale, la fille de Jean-Marie Le Pen continue de se persuader que son ascension, si elle est retardée, est irrépressible. Mais dans quel horizon se projeter quand une défaite succède à l’autre ? Et comment raconter l’histoire d’une progression quand le barrage républicain continue de fonctionner ? Depuis vingt ans, un sentiment seulement guide l’héritière de l’extrême droite française, celui de la résilience.Chapitre 1 : L’héritière
Souvent, Marine Le Pen rêve de sa retraite. Elle s’imagine à La Trinité-sur-mer. "Je nous ai déjà réservé des places en Ehpad là-bas, comme ça, on verra la mer", promet-elle hilare à...
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16/07 - "Le NFP prouve qu’il est incapable de gouverner" : la course à Matignon vue par la presse étrangère
11 juillet. Quatre jours ont passé depuis le second tour des législatives et toujours aucun candidat du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon. Sur le plateau de BFMTV, Sandrine Rousseau professe : "En n’ayant pas de nom, on laisse la place à tous les commentaires". Y compris ceux de nos voisins européens et transatlantiques qui n’ont pas manqué de relever les difficultés rencontrées par l’alliance, "incapable de s’accorder sur un possible Premier ministre", raille la Radio Télévision suisse. Même son de cloche de l’autre côté de la frontière : "Une semaine après le vote, la gauche française cherche toujours un accord unitaire pour proposer un nom de premier ministre", acte La Repubblica.
Et le quotidien transalpin Il Post de renchérir : "Jusqu’à présent, les négociations au sein du NFP n’ont abouti qu’à une série d’accusations réciproques". Un "spectacle qui vire au véritable feuilleton sans fin, digne de Dallas et qui donne un aperçu peu rassurant de ce à quoi pourrait ressembler le quotidien d’un gouvernement NFP", persifle Le Temps. Outre-Manche, The Guardian, estime que cette absence d’accord place plus que jamais le Nouveau Front populaire dans une "impasse". En Espagne, El País, parle quant à lui d’une gauche française "divisée", dont les désaccords viennent "assombrir la victoire inattendue aux élections législatives le 7 juillet dernier"."Bras de fer" entre le PS et LFI
Qu’ils soient espagnols, britanniques, suisses ou américains, les observateurs internationaux semblent avoir compris que le nœud...
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16/07 - Un gouvernement des "affaires courantes" : quel est son véritable champ d’action ?
La configuration politico-institutionnelle laissait peu de place au doute. Le président de la République va accepter, d'ici ce mardi 16 juillet au soir, la démission de son Premier ministre, Gabriel Attal, après l’avoir refusé une première fois au lendemain du second tour des élections législatives. Resté de plein exercice malgré la défaite du camp présidentiel le 7 juillet dernier, le gouvernement sera désormais "démissionnaire".
Dès que le décret portant cessation de ses fonctions sera signé par Emmanuel Macron, il deviendra un "gouvernement en affaires courantes", selon la nomenclature juridique. Ainsi, jusqu’à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale, l’exécutif se bornera à assurer la continuité de l’action gouvernementale et administrative. C’est-à-dire accomplir le strict nécessaire pour assurer la continuité de l’Etat. Et ce, pendant "quelques semaines", vraisemblablement jusqu'à la fin des Jeux olympiques au moins, ont affirmé des participants au Conseil des ministres auprès de l'AFP ce mardi. @lexpress
🤔 Qui sera Premier ministre ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais ce n’est pas la bonne. Notre journaliste Olivier Pérou, du service Politique de L’Express, vous explique. #politique #france #législatives #macron #newsattiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound - L’Express - L’Express <script async...
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16/07 - Roberta Metsola réélue à la tête du Parlement européen
Elle a obtenu 562 voix, tandis que son unique adversaire n’en a récolté que 61. Très net plébiscite pour la conservatrice maltaise Roberta Metsola, 45 ans, réélue mardi 16 juillet présidente du Parlement européen à une écrasante majorité des eurodéputés. Le vote se tenait à l’ouverture de leur première session plénière à Strasbourg à la suite des élections de juin.
Issue du PPE (droite), première force politique du Parlement, Mme Metsola a été reconduite pour un nouveau mandat de deux ans et demi par 562 voix, contre 61 voix pour l’Espagnole Irene Montero (gauche radicale).
"Il faut un Parlement fort dans une Union forte (...) maintenir la pression pour garantir notre droit d'initiative (face à la Commission européenne), améliorer nos pouvoirs de contrôle et d'enquête, remédier aux déséquilibres institutionnels", a insisté Mme Metsola.
Elle a appelé à "redonner aux gens l'enthousiasme et la croyance dans le projet européen, un espace partagé plus sûr, plus égalitaire", notamment en renforçant "le pilier social" de l'UE et a brièvement salué en français la localisation du siège de l'institution à Strasbourg, "symbole vivant de la réconciliation" au sein de l'Europe. "L'Europe reste la réponse. Vive l'Europe!", a-t-elle conclu.Soutien très actif en faveur de l'Ukraine
Roberta Metsola avait été élue pour la première fois en janvier 2022 à la présidence du Parlement européen. Portée à cette fonction par un accord entre le PPE, les socialistes (S&D) et les libéraux (Renew), elle était alors la plus jeune à prendre la...
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16/07 - Assurance-maladie : cet autre déficit qui nous guette
Après les retraites et la dette publique, le déficit de l’Assurance-maladie va lui aussi se creuser en 2024. Il devrait atteindre les 11,4 milliards d’euros, d’après le bilan annuel de l’institution, consulté par L’Express avant sa remise au gouvernement.
Une mauvaise nouvelle : depuis 2020, date à laquelle le déficit est subitement passé de 1,5 à 30 milliards d’euros à cause du Covid-19, les dépenses n’avaient cessé de se résorber. L’Assurance-maladie s’attendait à ce qu’il en soit ainsi, mais l’augmentation des taux d’intérêt auxquels la France emprunte a eu raison de la dynamique.
Certes, la hausse est circonscrite. Elle plafonne à 300 millions. Mais elle fige le résultat de la Caisse nationale d’assurance-maladie à huit fois son déficit d’avant la crise sanitaire. Un gouffre destiné à s’agrandir : entraînées par le vieillissement de la population, les dépenses de soins sont amenées à exploser dans les prochaines années.
En 2023, les pathologies chroniques, essentiellement liées à l’âge, représentaient déjà 59 % des dépenses, soit plus de 112 milliards d’euros. 24 millions de Français, un tiers des assurés, sont concernés.
L’Assurance-maladie prévoit d’économiser 1,56 milliard en 2025. Cela ne suffira pas, prévient-elle. Comme avec les retraites, c’est en réalité tout le système qui est menacé. Le dossier, peu porté dans les débats politiques, mérite une attention toute particulière : une nouvelle réforme mal ficelée, qui consisterait simplement à retirer des droits aux assurés, ne ferait qu’ajouter de la colère à la colère....
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16/07 - La destruction du Hamas est encore loin d’être achevée : enquête sur un crépuscule sans fin
C’est une chasse à l’homme qui s’étire depuis neuf mois. Dans le dédale des immeubles de Gaza, dans des souterrains piégés, dans le champ de ruines qu’est devenue l’enclave palestinienne. Depuis le 7 octobre, 80 % du territoire a été rasé par l’armée israélienne, mais Yahya Sinouar, 61 ans, reste introuvable. D’après les renseignements américains, les Israéliens auraient en permanence "un mois de retard" sur l’endroit où se cache le chef de la branche armée du Hamas et leader de facto de l’organisation terroriste dans la bande de Gaza. Tsahal le dit terré dans un tunnel de Gaza, d’autres l’imaginent au Liban ou en Syrie, après avoir pris la fuite via le désert du Sinaï égyptien. "Il est l’homme le plus recherché depuis Oussama Ben Laden, assure une source israélienne. Le jour de sa mort, les bombardements sur la bande de Gaza prendront fin."
En survie, caché et anémique, mais toujours vivant. Le destin de Yahya Sinouar se confond aujourd’hui avec celui du Hamas, neuf mois après le début d’une guerre provoquée par ses massacres terroristes en Israël. Avant la guerre, cet homme malingre à la barbe grise, regard noir exalté, régnait sur une force de 25 000 à 30 000 combattants dans l’enclave palestinienne. Israël affirme avoir éliminé 14 000 de ses hommes et détruit la majorité de ses infrastructures. Impossible, pourtant, de connaître l’état réel du Hamas. "Un combattant du Hamas ne porte pas d’uniforme, il peut mettre un bandana sur la tête mais, aussi, ne pas en avoir, pointe Joost Hiltermann, directeur du programme...
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16/07 - Promotion, mobilité… Comment Veolia s’y prend pour retenir ses salariés
Il y a ceux qui veulent du neuf, tout le temps. Et ceux qui construisent autrement avec le même matériel. Publicité pour le recyclage dans un monde de surconsommation effrénée ? Non, car deux types de comportements coexistent : ceux qui aiment changer, dans la vie comme dans l’entreprise et ceux qui évoluent avec les mêmes équipes. Turn-over contre rétention. Or, depuis la crise sanitaire, les salariés ont repris la main, sur leurs désirs d’ailleurs ou de rester - à leurs conditions. De surcroît, la pénurie de main-d’œuvre risque de devenir systémique.
Aux entreprises d’innover. McKinsey a augmenté son budget mobilité pour permettre aux employés de s’essayer à d’autres projets dans de nouvelles villes, ne serait-ce que pour quelques mois, rapportait récemment le Wall Street Journal. "On encourage la mobilité, et cela ne veut pas seulement dire changer de région ou de pays : c’est souvent pour acquérir des compétences et gagner de l’expertise dans un métier ou en changer", indique Isabelle Calvez, DRH du groupe Veolia.10 % des salariés qui bougent
Veolia compte 218 000 salariés dans le monde, environ 50 000 en France, fin 2023. Principalement des ouvriers et techniciens. "L’entreprise a un grand rôle, la promotion interne", soulignait Antoine Frérot, président du conseil d’administration de Veolia, lors des 24es Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le 6 juin dernier. Sans filtre : "parce qu’il faut former les gens à leur nouveau poste, c’est parfois plus simple d’aller chercher quelqu’un de déjà prêt...
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16/07 - “Il faut gouverner autrement, légiférer autrement” : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Gouverner autrement
Gilles Blanc, Saint-Jeoire-Prieuré (Savoie)
A la lecture de votre titre de Une, "La faute" […], j’en viens à me demander si les Lumières n’ont pas perdu la raison. La faute à qui, sinon l’indécrottable misère de notre vie politique depuis quarante ans, faite de renoncement, de compromis, de pleutrerie, de mensonge et… d’absence de courage. La faute à toutes ces promesses électorales faites pour conquérir et garder le pouvoir.
Nul n’est besoin d’être devin pour comprendre qu’il faut, après le 7 juillet, gouverner autrement, légiférer autrement, faire sauter les verrous qui gangrènent aussi bien les relations sociales, la vie politique, économique, éducative, familiale, artistique, médiatique, juridique […]. Il nous faut apprendre ce que d’autres démocraties ont appris depuis longtemps : aucun parti n’ayant la vérité ni la solution à lui tout seul, seule une coalition avec une colonne vertébrale faite de valeurs indestructibles – liberté, égalité, fraternité -, peut soulever les nuages qui s’amoncellent. ("La faute. Notre récit et les analyses", L’Express du 4 juillet.)Retrouvons la joie
Bruno Lonchampt, Dole (Jura)
Et maintenant ? Tout reste à faire ! On nous annonçait une dissolution pour une clarification, rien n’est encore résolu. On garde des majorités relatives avec des coalitions fragiles. Est-ce encore possible de construire des projets partagés, de vivre ensemble, de pacifier la politique, de faire entrer la tendresse et le respect à l’assemblée ? En tant qu’électeurs, ces élections nous...
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16/07 - EN DIRECT. Macron a "accepté" la démission du gouvernement Attal, qui traitera les "affaires courantes"
Le premier Conseil des ministres post-législatives s’est réuni ce mardi 16 juillet, et a abouti comme attendu à la démission de Gabriel Attal, officiellement confirmée par Emmanuel Macron ce soir. Le gouvernement sortant restera en charge des "affaires courantes jusqu’à la nomination d'un nouveau gouvernement", possiblement durant "quelques semaines", a affirmé le chef de l'Etat à ses ministres ce matin.
La gauche, elle, peine à s’entendre pour proposer son candidat pour Matignon : La France insoumise a rejeté l’idée de désigner Laurence Tubiana, s’attirant les critiques des autres partis alliés au sein du Nouveau Front populaire (NFP). La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a quant à elle déploré "les travers d’appareils" de certains responsables politiques.
Les infos à retenir
⇒ Macron a "accepté" la démission du gouvernement Attal, qui assure "le traitement des affaires courantes"
⇒ Un accord au Nouveau Front populaire pour une candidature unique à la présidence de l'Assemblée nationale
⇒ Assemblée : le RN revendique la commission des FinancesMacron a "accepté" la démission du gouvernement Attal, qui assure "le traitement des affaires courantes"
Emmanuel Macron a "accepté" ce mardi la démission de Gabriel Attal et de tous les ministres, qui assurent désormais "le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d'un nouveau gouvernement", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.
"Afin que cette période s'achève le plus rapidement possible, il appartient aux forces républicaines de travailler...
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16/07 - Joe Biden se défend face aux critiques : "Mon acuité mentale est sacrément bonne"
Il a beau juger que les inquiétudes autour de son âge constituent une "question légitime", Joe Biden l'assure : "Mon acuité mentale est sacrément bonne." Dans un entretien à la chaîne NBC lundi 15 juillet, programmé la semaine dernière après son débat désastreux face à son rival républicain pour la Maison-Blanche, le président américain candidat à sa réélection a affirmé "En trois ans et demi, j’ai fait plus de choses que n’importe quel président depuis longtemps. Je suis prêt à être jugé sur ce point."
Les tirs qui ont blessé Donald Trump ont beau siphonner toute l’attention médiatique, ils n’effacent pas la panique qui s’est saisie du camp démocrate depuis que Joe Biden a donné une piètre image de lui-même fin juin, cherchant ses mots lors d’un débat face à Trump où il a souvent eu le regard dans le vague et la bouche ouverte.
Revanchard, le président s’est dit prêt à un nouveau débat "en septembre", comme prévu avant l’élection de novembre. "Je vais débattre avec lui au moment où nous avons convenu de débattre […] en septembre", a-t-il déclaré. "Je ne prévois pas d’avoir une autre performance de ce niveau"."Une question légitime"
Il a toutefois buté sur les mots, n’a pas terminé plusieurs phrases et a également perdu le fil de son propos à un moment dans l’entretien, provoquant un silence gêné. "Je comprends pourquoi les gens disent : 'Mon Dieu, il a 81 ans. Comment sera-t-il quand il aura 83 ans, 84 ans ?'. C’est une question légitime à poser", a-t-il reconnu. Le président répète à l’envi qu’il ira jusqu’au bout, ignorant...
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16/07 - Ukraine : Zelensky favorable à la participation de la Russie à un sommet pour la paix
"J’ai fixé comme objectif qu’en novembre, nous ayons un plan entièrement préparé" pour pouvoir organiser le prochain sommet pour la paix, a déclaré lundi 15 juillet le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse à Kiev. Mais pour la première fois, il a aussi assuré y vouloir la présence de Moscou, affirmant penser "que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet".
Le Kremlin a réagi mardi en disant vouloir "comprendre" les propos de Volodymyr Zelensky". "Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il (M. Zelensky) entend par là", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne Zvezda, diffusée mardi sur Telegram.
Un premier sommet sur la paix en Ukraine avait été organisé mi-juin en Suisse, avec plusieurs dizaines de pays représentés, mais la Russie n’avait pas été conviée et la Chine, alliée de Moscou et poids lourd diplomatique, avait décidé de ne pas y participer. Depuis, Volodymyr Zelensky dit vouloir présenter en novembre un "plan" pour "une paix juste", après plus de deux ans d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes côtés ukrainien et russe.Un plan sur trois sujets clés
Le président ukrainien n’a pas évoqué l’arrêt des hostilités, mais l’établissement "d’un plan" sur trois sujets : la sécurité énergétique de l’Ukraine, dont l’infrastructure a été ravagée par les bombardements russes, la libre navigation en...
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16/07 - Après les législatives, il est temps de changer notre mode de scrutin, par Emmanuel Rivière
Le rôle des élections en démocratie, c’est de résoudre pacifiquement les conflits, en mettant en compétition des projets concurrents dans des conditions qui permettent que la minorité acquiesce au verdict des urnes. Est-il nécessaire d’écrire que la séquence accélérée des législatives 2024 n’a pas exactement produit cet effet ? Contentons-nous ici d’écouter les sentiments exprimés par les électeurs au lendemain du second tour, recueillis par des études* convergentes. A côté du soulagement exprimé essentiellement par les électeurs du Nouveau Front populaire et d’Ensemble dominent la déception et l’inquiétude, voire le désespoir et la colère. Tant et si bien que 71 % des Français (Elabe) ne se disent pas satisfaits du résultat des élections et de la composition de la nouvelle Assemblée. Où trouve-t-on des élections dont plus des deux tiers des habitants des pays où elles se déroulent se déclarent insatisfaits ?
On pourrait expliquer cette déception par la désignation d’une Chambre où aucun des partis ou des coalitions en lice n’obtient, tant s’en faut, la majorité absolue. Cette situation tout à fait banale dans les démocraties européennes n’y produit pas le même sentiment de dépit. Nos voisins s’y adaptent en attendant que les partis cherchent les combinaisons permettant de constituer des coalitions majoritaires autour d’un projet de gouvernement patiemment et parfois âprement discuté, même si cela peut prendre des semaines, voire des mois. Cela heurte sans doute notre habitude des grands soirs électoraux où les élections...
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16/07 - IA, voitures électriques, renouvelables... Ces virages planétaires que la France ne doit pas rater
L’économie mondiale entame une métamorphose radicale. Numérisation et décarbonation, ces deux transitions d’ampleur, vont bouleverser les hiérarchies. Si la France ne suit pas la cadence, gare à la dégringolade.Voitures électriques
La Chine en embuscade
Mine de rien, la voiture électrique fait son nid en France. Après des décennies de délocalisation, Renault transforme ses usines encore présentes dans les Hauts-de-France en bases d’assemblage de ses futurs modèles à batterie. Stellantis a installé le premier site de production de batteries de sa coentreprise ACC à Douvrin (Pas-de-Calais). Les 846 millions d’euros de subventions tricolores n’y sont pas pour rien… Le soutien public de 1,5 milliard d’euros a aussi attiré ProLogium, à Dunkerque, pour produire des batteries de nouvelle génération.
Un appui à l’offre que Bruno Le Maire a doublé d’un travail sur la demande, par le biais du bonus écologique et du leasing social. Autant d’efforts que le prochain locataire de Bercy devra impérativement poursuivre, au moment où la Chine manœuvre pour contourner les barrières douanières imposées par Bruxelles et inonder le marché européen. Quitte à envisager des mécanismes pour favoriser, à l’échelle nationale et européenne, le développement de petites voitures électriques accessibles. Des véhicules à l’empreinte environnementale bien moindre que celle des SUV, et qui auraient le mérite de démocratiser l’électrique tout en sécurisant de nombreux emplois dans la filière.
IA : un coup d’arrêt ?
"Soulagement, c’est le mot qui domine...
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16/07 - Tentative d’assassinat contre Donald Trump : Elon Musk et X, la voie du complot
L’information n’a pas eu un grand retentissement tant elle paraissait évidente : Elon Musk soutient le républicain Donald Trump dans sa course à la Maison-Blanche. Le patron de Tesla l’a officialisé sur son propre réseau social, X, en marge de l’émotion suscitée par la tentative d’assassinat contre l’ancien président américain lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. Puis a immédiatement embrayé sur un ton plus complotiste, sous-entendant une inaction "délibérée" des services secrets chargés de la sécurité, si tant est qu’ils ne soient pas "extrêmement incompétents". Un message vu plus de 80 millions de fois, qui s’explique par la popularité de Musk en personne, le compte le plus suivi de la plateforme avec près de 190 millions d’abonnés.
X, autrefois connu sous le nom de Twitter, est plus que jamais au centre des théories complotistes qui s’affrontent depuis samedi. Sans surprise, la plus courante dépeint le magnat de l’immobilier en victime d’une machination aussi sordide que mystérieuse. "Ils ont laissé tirer sur Trump", a assuré l’ancien kickboxer masculiniste Andrew Tate, totalisant à ce jour près de 13 millions d’impressions. Le compte Shadow of Ezra, près de 400 000 abonnés, a quant à lui affirmé que le deep state [l’État profond, NDLR] a tenté d’assassiner Donald Trump en direct à la télévision". Ce dernier présente d’ailleurs une liste de commanditaires "en connivence" avec la CIA, l’exécutante, tels qu’Alexander Soros [le fils de George, NDLR], Barack Obama et même l’ex vice-président de...
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16/07 - Naissance des épidémies, épisode 2 : la variole des pharaons
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, direction l’Egypte des Pharaons pour comprendre les répercussions sanitaires de la sédentarité.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP/MOHAMED EL-SHAHED
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Hier, nous avons tenté de comprendre quelles maladies avaient pu rencontrer nos ancêtres préhistoriques. Gardez bien en tête toutes les connaissances de ce précédent épisode, elles vont forcément nous servir pour la suite. Et nous...
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16/07 - Le climat aura-t-il la peau de nos règles budgétaires ? Les prévisions des économistes
C’est ce que l’on appelle un dialogue de sourds. Invitée sur un plateau télé juste avant les élections législatives pour clarifier la position d’un Nouveau Front populaire prêt à bafouer les règles budgétaires européennes, Marine Tondelier botte en touche… à trois reprises. Au lieu de répondre clairement à la question "Allez-vous remettre en cause les traités ?", la secrétaire nationale des Ecologistes esquive, préférant évoquer le mauvais bilan d’Emmanuel Macron en matière de finances publiques, ou encore le combat que la gauche entend mener contre la pauvreté ou pour le climat. Pas question de faire peur aux Français ou de renvoyer l’image d’un programme peu crédible. Les pays de la zone euro viennent à peine de réviser – à la marge – les fameuses contraintes du pacte de stabilité, après des mois de négociations difficiles. Par ailleurs, la Cour des comptes s’alarme de l’état des finances publiques françaises.
Mais les élections étant passées, la tête d’affiche des Verts fera sans doute preuve, désormais, de moins de pudeur. Car dans le monde des économistes, la question de nouvelles règles budgétaires se pose avec de plus en plus d’insistance. Non en raison du programme dispendieux de la gauche, mais à cause du réchauffement de la planète, qui pourrait obliger l’ensemble des pays européens à demander des marges de manœuvre financières supplémentaires. C’est en tout cas l’idée principale d’un rapport publié par l’ONG Finance Watch ce mardi 16 juillet. Thierry Philipponnat, son chef économiste, précise : "Nous entrons...
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15/07 - Présidentielle américaine : Donald Trump fera équipe avec le sénateur J.D. Vance
Les délégués républicains réunis à Milwaukee ont désigné ce lundi Donald Trump pour être leur candidat à la présidentielle du 5 novembre, une mission que le septuagénaire acceptera de façon formelle jeudi, dans un discours formant le point culminant de la convention du parti. Plus de la moitié des quelque 2400 délégués ont sans surprise choisi l'ancien président républicain, le vote se poursuivant, Etat après Etat.
Donald Trump avait, peu de temps auparavant, mis fin au suspense en annonçant avoir choisi le sénateur de l'Ohio J.D. Vance pour être son vice-président. Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de 39 ans au profil éclectique n'a eu de cesse de défendre au Congrès les causes chères à l'ex-homme d'affaires, comme la lutte contre l'immigration et la défense du protectionnisme économique. Il prononcera un discours mercredi soir.Des milliers de policiers
L'annonce du "ticket" Trump-Vance est le premier moment fort d'une convention déjà historique: les dizaines de milliers de républicains réunis à Milwaukee ont failli perdre leur héros, visé par des tirs lors d'un meeting en plein air, samedi. Des milliers de policiers sont déployés dans les rues de l'ancienne ville industrielle, sous haute tension. "S'ils ne sont pas anxieux, alors moi non plus", confie Tim Hawkins, 57 ans, venu de l'autre bout du pays. Le lieu choisi pour la convention est un immense complexe sportif, dont les murs sont recouverts de grandes photographies à la gloire du 45e président des Etats-Unis, qui veut être aussi le 47e.
Les...
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15/07 - Donald Trump : ces opportunistes qui cherchent déjà à tirer profit de sa photo historique
L’opportunité était trop grande pour être manquée. Depuis ce dimanche 14 juillet au soir, lorsque l’on cherche à se rendre sur le site officiel de campagne de Donald Trump, une redirection vers un autre site web est désormais automatique. La destination : une plateforme de collectes de fonds. Sur celle-ci, en plein centre, on y voit la photo déjà "iconique" - telle que définie par Trump lui-même - du candidat républicain, l’oreille ensanglantée et le poing levé, quelques secondes seulement après avoir été touché par une balle lors d’un meeting en Pennsylvanie.
En légende, on retrouve écrit en lettres capitales : "N’AYEZ PAS PEUR. Je suis Donald J. Trump. Je vous aimerai toujours pour m’avoir soutenu. Unité. Paix. MAGA (NLDR : "Make America Great Again", le motto historique de Donald Trump)". Et surtout, juste en dessous, l’outil pour donner à la campagne du candidat républicain, avec des montants préinscrits allant de 24 à 3 330 dollars. Une barre coulissante rouge égraine les donateurs : "1 500 $ viennent d’être donnés par James D." ; "94 $ viennent d’être donnés par Andy H ; "48,93 $ viennent d’être donnés par Jerry A", et de nombreux autres encore.Des boutiques en ligne qui fleurissent
Depuis ce samedi, alors que la campagne pour l’élection présidentielle américaine a pris une tournure inouïe avec cette tentative d’assassinat, certaines personnes cherchent par ailleurs à saisir l’occasion de ce choc politique retentissant pour leur business personnel.
Ainsi, les boutiques en ligne non officielles et vendant des...
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15/07 - En Chine, le 3e plénum : ces grandes questions économiques qui vont être discutées
"Les bases d’une reprise et d’une croissance économique saines doivent être consolidées." C’est en ces termes évasifs que le Bureau national des statistiques de Chine (BNS) - organisme de tutelle sous la responsabilité du Conseil des affaires de l’Etat - évoque la situation économique de la deuxième puissance mondiale.
Les dirigeants du parti communiste chinois (PCC) auront tout le loisir de discuter de ce constat à l’occasion du 3e plenum, qui se déroule du 15 au 18 juillet. Cette assemblée plénière est l’une des six tenues à chaque mandat. De celle-ci découlera le futur plan économique quinquennal, l’actuel arrivant à son terme en 2025 pour un bilan économique morne.
Il est fort probable que l’assemblée plénière de 2024 ne fasse pas date comme celle de 1978. La réussite économique de la Chine, sous Deng Xiaoping (1978-1989) et même au-delà, est impulsée lors de ce rendez-vous coutumier de planification économique. Ce dernier a amené le pays au socialisme de marché, sortant, selon Reuters, 800 millions de Chinois de la pauvreté. A chaque mandat son 3e plénum, donc, et pour cette année, la tendance est à la modération.Les ratés du moteur chinois
Au deuxième trimestre 2024, la croissance du pays est en augmentation de 4,7 % par rapport à l’année précédente. Une tendance au ralentissement comparé aux 5,3 % du trimestre précédent. Pour illustrer ce ronronnement, deux données apparaissent pertinentes : la vente au détail, en hausse d’à peine 2 % au mois de juin 2024, et la hausse de seulement 5,3 % de la production...
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15/07 - Des bagarres de rue à l’Assemblée : Raphaël Arnault, la mue politique d’un antifasciste fiché S
Ces derniers temps, Raphaël Arnault est un homme difficile à attraper. "Je dois vous avouer que dernièrement je n’ai accepté que des entretiens en direct", admet-il. Au bout du fil, on entend le bruit de fond d’un voyage en train. Arnault rentre à Avignon. "Je suis devenu méfiant, poursuit-il. Vous devinez bien pourquoi…" Pas par timidité : le nouveau député Nouveau Front populaire de la 1re circonscription du Vaucluse est tout sauf une personnalité effacée. Depuis plusieurs années, il est devenu le visage de La Jeune Garde, collectif antifasciste qu’il a cofondé à Lyon, en 2018. Avec sa silhouette efflanquée, ses tatouages et sa maîtrise des harangues par mégaphone, Arnault est une figure familière des manifestations de la capitale des Gaules.
Depuis le 7 juillet, le jeune homme est le "député fiché S". Pendant la campagne législative, Arnault a appris qu’il était inscrit dans ce fichier des services de renseignement, qui réunit des personnes soupçonnées de terrorisme, mais aussi des militants politiques radicaux. Ce fichage policier n’implique aucune accusation pénale, mais il rendait plus difficile son accès à certains lieux protégés… comme l’Assemblée nationale, où deux commandants de police effectuent des enquêtes administratives sur chaque personne invitée à se rendre au Palais Bourbon, avec toute latitude pour leur refuser l’accès aux lieux. Une mesure de prudence que son élection efface : en tant que parlementaire, Raphaël Arnault doit pouvoir accéder aux locaux comme il le souhaite. Ses nominations en...
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15/07 - Attal, Premier ministre et... président de groupe parlementaire : pourquoi ça va coincer
C’était officieux, c’est désormais officiel. Gabriel Attal présidera le groupe des députés Renaissance à l’Assemblée nationale. Le jeune loup du macronisme a reçu l’approbation de 84 députés sur 98 inscrits dans le groupe du camp présidentiel lors d’un vote qui s’est tenu samedi 13 juillet. Un résultat attendu : le nouveau député de Vanves était le seul à avoir déposé une candidature officielle la veille. Gérald Darmanin et Elisabeth Borne, qui lorgnaient aussi sur la fonction, avaient in fine renoncé à croiser le fer avec le Premier ministre.
Car oui, à l’heure actuelle, Gabriel Attal est encore chef du gouvernement de plein exercice. Sa démission présentée à Emmanuel Macron au lendemain du second tour des législatives a été refusée par le président de la République, qui souhaitait le maintenir à Matignon "pour le moment", afin d’"assurer la stabilité du pays". Résultat : il est à la fois Premier ministre, député et chef de file d’un groupe politique à l’Assemblée nationale.
De quoi s’attirer les sermons de l’opposition. Invitée sur le plateau de CNews ce lundi 15 juillet, Manon Aubry a qualifié cette situation d’"ubuesque", dénonçant un "mélange entre le législatif et exécutif".Des failles juridiques
Et pour cause, en application du principe inscrit à l’article 23 de la Constitution, "les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire". Il n’est donc pas possible, en théorie, d’être à la fois ministre et député. "Mais attention, il y a les textes, et il y a la pratique",...
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15/07 - Finances publiques : cette différence entre la France et le reste de la zone euro
Le chiffre est vertigineux. L’héritage politique et économique immense. La marque indélébile. D’ici la fin du mandat d’Emmanuel Macron, la dette publique aura, quoi qu’il arrive, augmenté de 1 000 milliards d’euros depuis son accession au pouvoir en 2017, pour atteindre 3 280 milliards d’euros. "Du bullshit. Ce nombre ne veut rien dire. La dette n’a de sens que par rapport à la richesse créée", s’emportait il y a encore quelques jours Bruno Le Maire devant des journalistes.
Certes, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine sont passées par là. Tous les pays de la zone euro, sans exception, ont vu leurs comptes virer au rouge écarlate. Mais à la différence de nos proches voisins, la France n’a, pour le moment, jamais mis les moyens suffisants pour redresser la barre. Tel est, en substance, l’un des messages véhiculés par le dernier rapport de la Cour des comptes sur l’état de nos finances publiques, publié ce lundi. Un réquisitoire cinglant, étayé par des chiffres implacables. "En 2025, selon les programmes de stabilité, la dette publique française excéderait de 15,2 points de PIB son niveau d’avant-crise, contre + 3,7 points en Allemagne, + 5,9 points en Espagne et + 4,7 points en Italie", énumèrent les magistrats de la rue Cambon.Des objectifs peu réalistes
Quant au déficit public - le ministre de l’Economie le répète à l’envi -, il doit, selon les projections de Bercy, repasser sous la barre des 3 % en 2027. Une trajectoire jugée "peu réaliste" par la juridiction financière, en raison d’hypothèses de...
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15/07 - Déserts médicaux : "On connaît mieux la disponibilité des chauffeurs Uber que l’offre de soins du pays"
L’Express : Le Nouveau Front populaire souhaite interdire l’installation des médecins généralistes dans les territoires les mieux lotis, s’il arrive à former un gouvernement. Comment jugez-vous cette proposition ?
Paul Frappé : C’est intéressant, mais je ne pense pas que cela puisse régler le problème. Les trois quarts des départements français ont perdu en densité médicale ces dernières années. Tout le monde en France est confronté à des difficultés d’accès au soin. Il y a des insuffisances partout, même dans les départements les mieux pourvus, et dans toutes les spécialités. Avec cette mesure, la gauche risque de se mettre à dos les médecins, très attachés à la liberté d’installation. Et en même temps, de crisper les patients dans les endroits où ils n’iront pas.
Une des mesures phares d’Emmanuel Macron a été de permettre de former plus de médecins, en faisant sauter le numerus clausus. Fallait-il le faire ?
Oui, mais là encore, cela ne suffira pas. Il faut dix ans pour former plus de médecins. Donc on va mettre des années avant de voir les effets de la suppression du numerus clausus, qui n’a été actée qu’en 2021. Les premières promotions devraient arriver en 2031. Entre-temps, la population aura augmenté et vieilli, et la demande de soins aura augmenté elle aussi, car beaucoup de maladies sont liées à l’âge. C’est d’ailleurs un des problèmes actuels : au-delà d’une mauvaise répartition du personnel sur le territoire, les demandes de soins liées aux pathologies chroniques explosent.
La question du nombre de diplômés...
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15/07 - Electricité : le gouvernement fait machine arrière sur une hausse des prix au 1er août
Le gouvernement renonce à faire appliquer une augmentation prévue du prix de l’électricité d’environ 1 %. "Les évolutions prévues ne s’appliqueront pas au 1er août 2024", a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE), dans un communiqué publié ce lundi 15 juillet.
"Conformément à mon engagement, les prix de l’électricité baisseront de 15 % en février prochain. Je refuse toute augmentation des factures en août. Les consommateurs ont droit à la stabilité et à la visibilité des prix", a commenté le ministre de l’Economie et des Finances auprès de l’AFP. Bruno Le Maire s’évite ainsi une nouvelle polémique sur les prix de l’énergie, en pleine crise politique.
Le gendarme du secteur a ainsi pris acte de "l’intention" du ministre chargé de l’Energie "de ne pas procéder à la publication", au Journal Officiel, des délibérations qui faisaient évoluer le tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité (Turpe). Si cette évolution annuelle avait été appliquée au 1er août – soit de l’ordre de + 4,80 % pour le tarif du distributeur Enedis -, la facture de quelque 22 millions de ménages et entreprises au tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté d’environ 1 %, explique la CRE à l’AFP. Selon les calculs de Bercy, cela aurait entraîné une hausse de la facture annuelle de 10 à 40 euros.
Une augmentation relativement modeste comparée à celle du "prix repère du gaz", de 11,7 % en juillet. Mais elle serait intervenue dans un contexte politique inflammable, alors que les prix de l’énergie, au plus haut en 2021 et...
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15/07 - EN DIRECT. Matignon : le PS, EELV et le PCF ont proposé le nom de Laurence Tubiana à LFI
Alors qu’un conseil des ministres doit se tenir mardi 16 juillet, selon l'AFP, les négociations se poursuivent au sein du Nouveau Front populaire (NFP) pour s’accorder sur un candidat au poste de Premier ministre. Alors que les insoumis poussaient le nom d’Huguette Bello, la présidente de la région Réunion a décliné "l’offre" ce dimanche 14 juillet. Côté camp présidentiel, Gabriel Attal a été hissé au rang de chef de file des députés Renaissance samedi. De quoi irriter ses adversaires qui dénoncent une confusion entre le pouvoir parlementaire et exécutif. Ainsi, Emmanuel Macron devrait-il accepter la démission de son gouvernement "mardi ou mercredi", a glissé lundi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Les infos à retenir
⇒ Le PS, le PCF et les écologistes proposent une candidature "issue de la société civile" à LFI
⇒ La députée LR Annie Genevard candidate au perchoir
⇒ LFI reproche aux socialistes de bloquer les discussions sur un nom de Premier ministreSocialistes, écologistes et communistes ont proposé le nom de Laurence Tubiana à LFI
Les socialistes, les écologistes et les communistes ont proposé à LFI le nom de Laurence Tubiana pour briguer Matignon, comme personnalité de la société civile, ont indiqué des sources parlementaires à l'AFP lundi soir après des informations de presse.
Cette proposition circule "depuis quelque temps" avec la "bienveillance des trois partis", indique une source, confirmant des informations de L'Opinion et Franceinfo. Mme Tubiana est une universitaire, cheville ouvrière de...
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15/07 - "La Planète des singes", "Le Petit Prince"... Le jackpot des adaptations de livres au cinéma
Vous avez peut-être vu réapparaître dans les rayons des librairies La Planète des singes de Pierre Boulle sous une couverture illustrée par Etienne Davodeau. La raison de la réédition de ce roman culte de science-fiction publié en 1963 ? La sortie, en mai 2024, d’une énième adaptation sous le titre Le Nouveau Royaume réalisée par Wes Ball, dixième film de la franchise Planète des singes – le premier long métrage, signé Franklin J. Schaffner, datant de 1968 ! Autant dire une manne pour les ayants droit de Pierre Boulle, mort en 1994, et pour sa maison d’édition, Julliard. Il en est de même du fameux Bonjour tristesse de Françoise Sagan, publié en 1954, et qui a déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 1958 par Otto Preminger, de deux transpositions télévisuelles (François Chatel en 1965 et Peter Kassovitz en 1995) et dont une nouvelle adaptation est à venir, signée par l’écrivaine d’origine indienne Durga Chew-Bose. Toujours chez Julliard, Le Salaire de la peur de George Arnaud (1949) a séduit plusieurs cinéastes.
Bref, le fonds des maisons d’édition peut être une source de revenus non négligeable tant que l’ouvrage n’est pas tombé dans le domaine public, soit soixante-dix ans après la mort de l’auteur. Sauf exception, comme pour Le Petit Prince de Saint-Exupéry (1940-1944), protégé jusqu’en 2032 en raison de "prorogations de guerre" et du statut de son auteur, "mort pour la France". Et c’est ainsi que Gallimard et les ayants droit de l’aviateur continuent d’engranger – le dernier film en date, celui de Mark...
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15/07 - Plan d’épargne retraite : cette nouveauté qui entrera en vigueur à l’automne
La loi industrie verte du 23 octobre 2023 a prévu d’intégrer des investissements non cotés dans la gestion profilée à horizon, proposée par défaut dans les plans d’épargne retraite (PER). Un arrêté publié le 1er juillet dernier est venu préciser les modalités pratiques de cette nouvelle obligation, qui entrera en vigueur le 24 octobre prochain pour les PER individuels "S’agissant des PER obligatoires et des PER collectifs, l’obligation court à compter du 30 juin 2026", précise-t-on au cabinet Eres.
La proportion de non coté varie en fonction du profil de risque du client et de son échéance. Ainsi, pour un profil prudent, elle sera au maximum de 6 % jusqu’à vingt ans avant la date de sortie prévue, pour tomber à 2 % jusqu’à dix ans avant l’échéance. Pour les profils dynamiques, ce taux sera de 12 % jusqu’à vingt ans avant la date de liquidation envisagée et descendra à 5 % jusqu’à cinq ans avant l’échéance. Un nouveau profil, offensif, est par ailleurs instauré, qui pourra accueillir de 6 % à 15 % de non coté.
Si ce fléchage de l’épargne vers les entreprises non cotées n’a pas été bien accueilli par tous les acteurs de la gestion de patrimoine, il bénéficie d’un contexte porteur : la gamme de supports ne cesse de s’étoffer et le décret élargit les typologies de produits pouvant être intégrés. Selon un sondage réalisé par Sienna IM et YCE Partners, 72 % des professionnels de l’épargne interrogés se mettent d’ores et déjà en ordre de bataille pour adapter leur offre. Les obstacles les plus fréquemment cités sont liés à...
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15/07 - "Grave faille de sécurité" : après la tentative d’assassinat de Trump, le Secret service critiqué
Donald Trump est en plein meeting en Pennsylvanie, samedi 13 juillet, lorsqu’il est interrompu par plusieurs détonations. L’ex-président et candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, blessé à l’oreille, est aussitôt mis au sol puis évacué par les agents du Secret service américain, un organisme en charge de la sécurité des présidents et ex-présidents.
Deux jours plus tard, de nombreuses questions entourent encore la fusillade : quelles étaient les motivations du tireur ? Mais aussi, comment a-t-il pu se retrouver à portée de tir d’un ancien président américain entouré de gardes du corps ? Alors que la convention républicaine à Milwaukee (Wisconsin) débute ce lundi 15 juillet, le Secret service, qui s’est dit "totalement prêt" à garantir la sécurité de l’événement, fait l’objet de nombreuses critiques outre-Atlantique.
Créé en 1865 en tant que bureau du département du Trésor pour lutter contre la contrefaçon, l’United States Secret service assure aujourd’hui la sécurité "du président, du vice-président, de leurs familles, de la Maison-Blanche, de la résidence du vice-président, des chefs d’Etat étrangers en visite, des anciens présidents des Etats-Unis et de leurs conjoints, et des événements d’importance nationale". Le service a aussi une mission d’enquêtes financières et de lutte contre la cybercriminalité.Le dispositif de sécurité en question
A-t-il failli, alors, en laissant un homme armé s’approcher si près de Donald Trump ? Selon le porte-parole du Secret service, Anthony Guglielmi, le tireur, abattu...
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15/07 - Atos annonce un accord avec banques et créanciers pour financer son plan de restructuration
"Financement réussi". Dans un communiqué, le groupe informatique français en difficulté Atos, pilier technologique des Jeux olympiques 2024, a annoncé lundi 15 juillet avoir reçu l'engagement d'un groupe de banques et de créanciers obligataires pour sécuriser le financement de son plan de restructuration, dont le montant atteint 1,675 milliard d’euros. Grâce à cet accord, "l’objectif est d’ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée au cours de la semaine du 22 juillet 2024 afin d’obtenir l’approbation du tribunal et de mettre en œuvre le plan de restructuration financière", a indiqué l’entreprise sur son site.
Cette annonce renforce l’espoir d’une sortie de crise pour le groupe comptant plus de 90 000 salariés dans 69 pays, plongé ces derniers mois dans un feuilleton financier aux multiples rebondissements. Plombé par une dette brute colossale de 4,8 milliards d’euros, Atos a enclenché en février une procédure de restructuration et se trouve depuis ballotté au gré des offres de reprise.
Après le retrait fin juin du consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d’Atos initialement choisi pour mener à bien ce sauvetage, les créanciers et les banques se sont entendus pour reprendre et sauver eux-mêmes l’entreprise.L'un des piliers des JO de Paris
L’accord comprend notamment une augmentation de capital de 233 millions d’euros, un apport de 1,675 milliard d’euros et une réduction de la dette d’environ 3 milliards d’euros. "Les opérations de restructuration seront ensuite mises en œuvre au cours du second...
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15/07 - Tentative d’assassinat contre Trump : "George Washington avait prévenu les Américains…"
Des tirs. Du sang. Un poing levé. La stupeur. Le meeting de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, ce samedi 13 juillet, devait être un meeting de campagne comme un autre. Il a frôlé la tragédie. Dans une campagne présidentielle américaine qui ne ressemble décidément à aucune autre, le candidat républicain a été visé par une tentative d’assassinat, qui pousse l’Amérique un peu plus près du précipice démocratique. Y aura-t-il un avant et un après 13 juillet ? Comment expliquer ce climat d’extrême tension dans un pays qui, habitué à voir ses présidents et ses candidats pris pour cible, n’avait pas vu pareil événement depuis 1981 et l’attentat raté contre Ronald Reagan ?
Marie-Christine Bonzom, ancienne correspondante de la BBC à Washington, a couvert sept campagnes présidentielles aux Etats-Unis. Cette spécialiste de la politique américaine, qui a entrevu la victoire de Donald Trump en 2016 -"pour s’en rendre compte, il fallait sortir de Washington, des grandes villes, parler à des électeurs directement et surtout sortir des a priori" - livre son éclairage sur la portée politique des événements de ce week-end, ce que cela signifie pour la suite de la campagne et pourquoi le bipartisme américain est aujourd’hui "sclérosé".
L’Express : Ce n’est pas la première fois dans l’histoire des Etats-Unis qu’un candidat ou un président se fait tirer dessus. Quelle est la portée politique de cette tentative d’assassinat contre Donald Trump ?
Marie-Christine Bonzom : Il s’agit d’un événement majeur, évidemment. Historique, bien sûr,...
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15/07 - Entreprise : mais qui a eu la peau des "happiness managers" ?
Il a suffi d’un voyage aux Etats-Unis, en 2013. Après un séjour dans la Silicon Valley, assorti d’une visite inspirante des locaux de Google, le patron de Florelle Moire lui propose un poste à l’intitulé étonnant, encore extrêmement rare en France : chief happiness officer (CHO), soit "responsable du bonheur en entreprise". Jusqu’ici simple chief officer, missionnée pour gérer les espaces de travail, la communication entre les équipes ou les services généraux de l’entreprise, la salariée devient alors, officiellement, chargée du bien-être de ses collègues. Pour ce faire, elle organise des team buildings entre collaborateurs, aménage les locaux, crée une gazette interne pour mettre en valeur les succès de certains salariés. "Dans les faits, ça n’a pas changé grand-chose à mes missions. C’était surtout un titre un peu tape-à-l’œil, pour mettre en valeur les thématiques importantes de la santé mentale et du bonheur en entreprise", reconnaît aujourd’hui l’ex-CHO.
La Nantaise se souvient de la réticence de certains collègues, "qui ne respectaient pas vraiment cet intitulé", et du sentiment de devoir "se justifier plus qu’auparavant" sur ses missions. Mais, en parallèle, elle observe également "un grand intérêt" de certains DRH pour son travail, et n’hésite pas à prendre la parole dans les médias ou lors de conférences dédiées aux thématiques du bien-être en entreprise. "Le problème, c’est que le poste a vite été sous-estimé et caricaturé, comme si les CHO n’étaient chargés que d’apporter des plateaux de fruits ou...
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15/07 - Tentative d’assassinat de Trump : Joe Biden lance un appel au calme
La politique n'est pas un "champ de bataille meurtrier". Joe Biden a appelé dimanche 14 juillet les Américains à faire "baisser la température" de la vie politique du pays, au lendemain de la tentative d'assassinat contre l'ancien président républicain Donald Trump, que les enquêteurs considèrent comme "un acte potentiel de terrorisme intérieur". Le président américain s'adressait solennellement à ses concitoyens depuis le Bureau ovale à la Maison-Blanche.
"La violence ne doit pas devenir quelque chose de normal", a-t-il affirmé. "Plus les enjeux sont élevés, plus les passions sont ardentes", a ajouté le président américain. "Si fortes soient-elles, nos convictions ne doivent jamais sombrer dans la violence. (...) Il est temps de se calmer." Il avait déjà appelé dimanche les Américains à "s'unir en tant que nation", après avoir eu samedi soir une "courte mais bonne conversation" avec son rival à la présidentielle de novembre.
Le président Biden a annoncé dimanche avoir ordonné une "enquête indépendante" sur les circonstances de la tentative d'assassinat contre Donald Trump. L'ex-président de 78 ans et de nouveau candidat à la Maison-Blanche a été blessé à l'oreille et évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs tirs lors d'un meeting samedi à Butler en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.
Avant d'être évacué, l'ex-président a levé le poing en l'air en signe de défi, une image qui tourne en boucle et déjà devenue historique. "Seul Dieu a empêché l'impensable de se...
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15/07 - Elections générales au Rwanda : Paul Kagame vers un quatrième mandat
Il dirige le pays depuis trente ans, et devrait rempiler pour sept années de plus. Paul Kagame - du Front patriotique rwandais (FPR) - part favori à l’élection présidentielle qui se tient ce lundi 15 juillet, en même temps que des élections législatives. Le tout-puissant président est à la tête du Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994.
Le scénario semble connu d’avance : la présidentielle oppose les trois mêmes candidats qu’en 2017, quand le chef de l’Etat sortant l’avait emporté avec 98,79 % des voix face au leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza (0,48 %) et à l’indépendant Philippe Mpayimana (0,73 %).
Paul Kagame, 66 ans, tient fermement les rênes du pays depuis qu’il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du FPR, le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait selon l'ONU 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi. D’abord vice-président et ministre de la Défense mais dirigeant de facto du Rwanda, Paul Kagame en est officiellement le président depuis 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, puis à trois reprises au suffrage universel (95,05 % en 2003 - 93,08 % en 2010 - et 2017)."Sévères restrictions" aux droits de l’opposition
Il jouit d’une forte popularité pour avoir relevé le pays, exsangue au sortir du génocide et aujourd’hui présenté par certains dirigeants occidentaux et africains comme un modèle de développement. La solide croissance (7,2 % de moyenne entre 2012 et 2022) du Rwanda s’est accompagnée d’un...
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15/07 - Mais où est passé l’esprit de la Ve République ?, par Denys de Béchillon
Chacun a sa petite idée sur "l’esprit de la Ve République". Dernier avatar en date : le pronunciamiento médiatique déclenché par le Nouveau Front populaire (NFP) à 20 h 01 le 7 juillet pour revendiquer son droit naturel à gouverner (voire à choisir le Premier ministre) bien qu’il n’ait obtenu que 174 sièges sur 577 (et 25,3 % des suffrages exprimés au second tour). Le coup est bien joué, puisque beaucoup de monde croit à cette théorie, mais ça n’en dit long que sur le talent de ses vendeurs. D’autant que la denrée à fourguer fait partie des douteuses.
Ce qui est clair dans l’économie générale de la Ve, c’est que le Premier ministre y est le chef de la majorité parlementaire. Telle est sa fonction politique et la raison – primordiale – pour laquelle on l’a toujours pris grosso modo dans ses rangs. Le choix de sa personne repose invariablement sur cette harmonie-là, surtout en période de cohabitation. Or, comme on sait, nul – de près ou de loin – ne dispose aujourd’hui d’une majorité. Rien ne justifie donc que l’on doive se sentir obligé d’accorder son attribut le plus éminent – le gouvernement de la France – à ceux qui occupent moins du tiers des sièges à l’Assemblée nationale. Bref, dans la configuration actuelle, la seule vérité disponible est que personne n’a de titre "naturel" à revendiquer quoi que ce soit.
Le drôle, dans cette invocation frénétique de l’esprit de nos institutions, c’est qu’elle ne sert en ce moment que son exact contraire. S’il faut chercher une philosophie directrice dans la Ve République, on la...
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15/07 - Le budget, épreuve du feu du futur gouvernement : entre promesses intenables et pression de Bruxelles
Continuer à servir l’Etat. Coûte que coûte. Continuer à chiffrer, évaluer, échafauder des scénarios, faire tourner des modèles mathématiques bourrés d’équations. Continuer, oui, mais pour quoi ? Et pour qui ? Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et le brouillard politique du second tour des législatives, la direction du Budget à Bercy n’a pas chômé. Une armée de l’ombre muette et docile. Cheville ouvrière d’une œuvre indispensable au bon fonctionnement de la nation : la construction du budget pour l’année qui vient. Sans budget, pas d’Etat. Sans budget, pas de services publics, d’écoles, d’hôpitaux. Pas de policiers, de juges, de militaires. Sans budget, le chaos.
Quels que soient sa couleur politique ou son métissage - grande coalition républicaine ou équipe resserrée d’experts affûtés -, la préparation de la loi de finances sera LE chantier prioritaire du prochain exécutif. Un travail ingrat, technique mais politiquement explosif. Un exercice d’équilibriste entre des promesses de campagne souvent fantaisistes, des contraintes européennes, la réalité de la situation budgétaire du pays et la fragilité des équilibres à l’Assemblée nationale. Sauf qu’avec le big bang politique, la mécanique bien huilée a été totalement détraquée.
Tout avait pourtant bien débuté. Comme chaque année, dès la fin du printemps, les quelque 200 agents de la direction du Budget s’étaient déjà attaqués à l’écriture de la future loi de finances. Les "conférences budgétaires", appellation ronflante pour décrire les réunions de travail entre...
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15/07 - La Russie et la Chine lancent des exercices militaires conjoints : ce qu’il faut en savoir
Deux corvettes de combat russe, les monstres militaires des mers "Gromki" et "Rezki, sont arrivées samedi dans le port Chinois de Zhanjiang. Elles débuteront, ce lundi 15 juillet, des exercices navals conjoints avec l’armée chinoise, a annoncé le ministère russe de la Défense. Nommés "Interaction maritime 2024", ils consistent en une phase pratique de trois jours, qui durera jusqu’à mercredi, durant laquelle sont prévues des manœuvres conjointes de défense antiaérienne ainsi que de lutte anti-sous-marine.
"L’exercice en cours est de démontrer la détermination et les capacités des deux parties à traiter conjointement les menaces pour la sécurité maritime et préserver la paix et la stabilité mondiales et régionales", a déclaré Zhang Xiaogang, porte-parole du ministère chinois de la Défense. Il s’est aussi félicité d’une nouvelle collaboration qui "approfondira encore le partenariat stratégique global de coordination entre la Chine et la Russie dans la nouvelle ère". "Interaction maritime 2024" est un exemple de la collaboration régulière en matière de défense convenue entre les deux nations, selon le ministère.
Mais depuis plusieurs mois, ce qui inquiète l’Otan, la Russie et la Chine ne cessent de se rapprocher et de renforcer leur coopération sur plan militaire, en termes de matériel comme d’exercices. Les deux pays revendiquent désormais "une amitié sans limite", motivée par leur volonté commune de faire concurrence au bloc occidental et à l’influence des Etats-Unis sur la scène géopolitique mondiale. La Chine...
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15/07 - Naissance des épidémies, épisode 1 : les maladies d’Homo sapiens
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on s’intéresse à la formation des microbes et à leurs conséquences pour notre aïeul préhistorique.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : AFP / Damien MEYER
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid... les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. A travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Cette série a été écrite avec le professeur Renaud Piarroux. Il est épidémiologiste, chef de service à la Pitié Salpêtrière à Paris. Il y a quelques semaines, il était d’ailleurs à Mayotte, pour enquêter sur le choléra qui a...
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15/07 - Face au "martyr Trump", l’indispensable renouveau des démocrates
Huit balles, une tentative d’assassinat et un ancien président miraculé. En Pennsylvanie, ce 13 juillet, le destin de la démocratie américaine a basculé. "Cette photographie de Donald Trump blessé, le visage en sang et le bras levé, restera une image mythique, qui va devenir centrale dans cette campagne présidentielle et rend probable sa victoire, avance le politologue américain Ian Bremmer. Si Joe Biden paraît si vulnérable, c’est en raison de son âge et de sa fragilité physique. La réaction incroyable de Trump, capturée par les caméras, constitue l’opposé de la fragilité et va rassembler ses soutiens pour longtemps."
A trois mois de la présidentielle, l’ancien président menait déjà la danse dans cette campagne. Depuis fin juin et la prestation cataclysmique de Biden pendant leur débat, le milliardaire républicain n’avait qu’à garder le silence pour voir son rival s’écrouler. Loin d’être évident pour lui, mais diablement efficace. Signe du délabrement du président sortant, son équipe de campagne se félicitait de sa conférence de presse au sommet de l’Otan, la semaine dernière, dans laquelle il a "seulement" mélangé Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, puis sa vice-présidente Kamala Harris et Donald Trump…Le seul programme de Biden : arrêter Trump
En 2020, Biden l’a emporté parce qu’il incarnait la stabilité, ce "bon vieux Joe" qui faisait partie du paysage politique américain depuis les années 1970. Un retour à la normale après quatre ans de chaos. Mais que propose aujourd’hui ce candidat de 81 ans, contraint de...
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14/07 - Charles Consigny : "Les Français cherchent une alternance que les macronistes refusent de leur donner"
Il n’avait pas sa robe d’avocat. Ni même son costume noir sur chemise blanche de chroniqueur chez BFM TV. Ce 10 juillet, lorsqu’il pousse les portes du café parisien dans lequel nous lui avons donné rendez-vous, c’est en tee-shirt et un brin en retard - "Désolé, j’ai un déj’ avec une sénatrice qui s’est éternisé" - que Charles Consigny, 35 ans ce 14 juillet - "ne m’en parlez pas, je sors un livre sur le sujet à la rentrée" - débarque, prêt, comme à son habitude, à répondre sans détour aux questions que nous lui posons sur l’erratique vie politique française de ces dernières semaines. Face à nous, jus d’oranges pressées à la main, un jeune homme de droite, orphelin d’un courant républicain longtemps dominant en France et qui a vu son électorat se réduire à peau de chagrin en l’espace d’une décennie. Mais qui ne désespère pas de voir revenir sur le devant de la scène une droite "à la fois gaulliste et libérale".
Sévère avec LR, qui "n’arrive plus à dire ce qui les différencie du RN", Charles Consigny s’est fait remarquer dans l’entre-deux tours - sa prise de position lui a valu quelques louanges sur les réseaux sociaux - pour avoir appelé à faire barrage au RN, quitte à envisager certaines alliances avec le Nouveau Front populaire. "Je préfère encore un pays gouverné par la gauche qu’un pays aux mains de l’extrême droite", assume-t-il, même si le programme du NFP lui paraît à bien des égards "liberticide". Pas tendre non plus avec Emmanuel Macron, en qui il avait placé quelques espoirs en 2017, Charles Consigny vilipende un...
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14/07 - Thesmar et Landier : "Le déclassement économique de la France n’est pas qu’un sentiment"
L’Express vous en avait parlé à sa sortie : Le Prix de nos valeurs, édité en janvier 2022 par Flammarion, est un des livres d’économie les plus éclairants parus ces dernières années. David Thesmar, professeur au Massachusetts Institute of Technology, et Augustin Landier, professeur à HEC, y interrogent les raisons du divorce entre l’avis du peuple et l’analyse économique. Sur l’immigration, le Brexit ou le protectionnisme, les deux libéraux s’affranchissent des évidences de l’efficience, pour tenter de comprendre l’avis d’une partie des citoyens.
Pour L’Express, ces économistes atypiques analysent en profondeur l’impasse politique dans laquelle nous sommes rendus, dressent le bilan critique du macronisme ("le déclassement économique de la France n’est pas qu’un sentiment, malgré le village Potemkine de la French Tech") tout en égratignant les biais idéologiques de certains de leurs confrères universitaires…
L’Express : Ces élections législatives confirment-elles la thèse de votre dernier livre, à savoir que les électeurs votent sur des questions de valeurs (la liberté, la sécurité, l’identité, l’égalité, etc.), quitte à en payer le prix économique ?
David Thesmar Il y a une tension entre les valeurs qu’on veut défendre et le prix économique qu’on est prêt à payer pour cela. Mais cette tension est difficile à assumer – c’est pour cela précisément que nous avions écrit le livre. On a retrouvé ce non-dit dans la campagne. On a d’un côté des partis qui mettent en avant des valeurs – par exemple l’égalité à gauche,...
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14/07 - Fico, Abe, Bolsonaro : avant Trump, ces tentatives d’assassinat contre des figures politiques
Le visage ensanglanté, Donald Trump, 78 ans, quitte l’estrade le poing en l’air. Samedi 13 juillet, l’ex-président américain a reçu une balle dans l’oreille. Il a été victime d’une tentative d’assassinat au cours d’un meeting à Butler (Pennsylvanie), lors duquel le tireur et un passant ont été tués, et deux spectateurs grièvement blessés.
Les images, qui ont fait le tour du monde, ne sont pas sans rappeler d’autres tentatives similaires, déjà contre des dirigeants politiques, aux Etats-Unis et à travers le monde, avec des conséquences politiques souvent retentissantes.Robert Fico, le Premier ministre slovaque
Le 15 mai dernier, le Premier ministre slovaque Robert Fico, âgé de 59 ans, a été touché par quatre balles tirées à bout portant après une réunion délocalisée du gouvernement dans le centre du pays - une attaque qui lui a valu deux longues interventions chirurgicales. À la suite de l’attentat, le tireur présumé, identifié par les médias slovaques comme le poète Juraj Cintula, 71 ans, a été inculpé pour attaque terroriste et placé en détention provisoire.
Robert Fico est sorti de l’hôpital deux semaines après l’attentat, le 31 mai, et a fait sa première apparition publique lors d’une cérémonie près de Bratislava, le 5 juillet. En raison de ses blessures, il marche avec une béquille et a aussi visiblement perdu du poids. Le Premier ministre slovaque dirige une coalition tripartite composée de son parti centriste Smer-SD, du parti centriste Hlas et du parti d’extrême droite SNS. Ce gouvernement a suscité de vives critiques...
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14/07 - Présidentielle américaine : Donald Trump, le miraculé, par Eric Chol
Avant la tentative d’assassinat de Donald Trump, lors d’un meeting le 13 juillet à Butler, en Pennsylvanie, le dernier président à s’être fait tirer dessus était Ronald Reagan, un ancien acteur de série B, ancien gouverneur de Californie. L’attentat, qui a eu lieu à Washington le 30 mars 1981, avait fait trois blessés, dont Ronald Reagan lui-même. Touché en pleine poitrine, le président, âgé de 70 ans, a vite récupéré : il quitte l’hôpital au bout de quinze jours pour la Maison-Blanche. Dans la foulée, sa cote de popularité, qui avait beaucoup baissé au cours des deux premiers mois de son mandat, rebondit très fortement. Au point que le journaliste Bernard Ullmann écrit dans L’Express, quelques jours plus après le drame : "Quelle force ou quelle chance insolente soutient donc Ronald Reagan ?"
Donald Trump n’est pas président, mais il l’a été, et surtout, il aspire à le redevenir le 5 novembre prochain. Le rival de Biden est aujourd’hui un miraculé. Il s’en est fallu de quelques millimètres pour que le tueur, Thomas Matthew Crooks, un jeune Américain âgé de 20 ans, ne touche mortellement l’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais. Si Donald Trump n’a jamais été un acteur professionnel, il a montré, une fois encore à Butler, dans les secondes qui ont suivi la tragédie, à quel point il était une bête de scène. Moins d’une minute après avoir été touché, l’ancien président se relève, le visage ensanglanté, entouré des agents du secret service, lunettes noires, costumes noirs et chemises blanches, et, sous la bannière...
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14/07 - Tentative d’assassinat contre Donald Trump : "La campagne présidentielle est presque déjà jouée"
"Si les élections se jouaient aujourd’hui, je n’ai pas de doute que Donald Trump l’emporterait." Pour Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des États-Unis, la tentative d’assassinat contre l’ex-président républicain, lors d’un meeting samedi 13 juillet en Pennsylvanie, "chamboule totalement la campagne américaine". Après cette fusillade, dont l’ancien pensionnaire de la Maison-Blanche est ressorti blessé à l’oreille, avec du sang sur le visage mais le poing levé, "Donald Trump a fait son entrée dans l’histoire des héros américains", estime la politologue.
"Cette image d’un candidat ensanglanté, qui se relève avec sang-froid, déterminé, le drapeau américain flottant en fond, restera gravée dans les mémoires", poursuit la spécialiste. Un symbole qui contraste avec les difficultés actuelles du président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, mais dont les doutes grandissent sur sa capacité à diriger le pays, alors qu’il est apparu affaibli ces dernières semaines. "On a, d’un côté, un candidat solide comme un roc, et de l’autre, un président qui a perdu de son aura politique. Biden va avoir extrêmement de mal à rivaliser", analyse-t-elle.Risque de polarisation politique
Quelques heures après le choc, les Etats-Unis se réveillent dans la crainte d’un regain des tensions politiques. Bien que l’assaillant présumé, Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, a été identifié par le FBI comme étant un militant républicain, cela n’a pas empêché les partisans de Donald Trump de se déchaîner contre le camp Biden, l’accusant...
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14/07 - Les confessions d’une repentie de la naturopathie : "J’ai conseillé des pratiques erronées et coûteuses"
Il y a rarement plus féroce critique que les amoureux déçus. Sohan Tricoire s’est fait connaître grâce à sa chaîne YouTube, où elle décrypte les grands principes de la naturopathie, pour mieux en dénoncer les dérives. Si la jeune femme connaît si bien les rouages de cette pseudo-médecine, c’est qu’elle s’est laissé happer par ces croyances au point de devenir elle-même naturopathe, avant de prendre conscience que cette pratique était totalement inepte. Une période de questionnement professionnel, le mépris voire l’hostilité du corps médical face à certains de ses choix (véganisme, stérilisation…), un intérêt prononcé pour l’écologie et tout ce qui relève du "naturel" : "A un moment donné de mon parcours, toutes les conditions se sont trouvées réunies pour que j’adhère à ces préceptes", explique la trentenaire.
Le déclic a pris la forme d’une vidéo de la naturopathe controversée Irène Grosjean, dont les conseils nauséabonds (des attouchements sexuels pour faire tomber la fièvre chez les bébés) ont depuis fait polémique. "C’est un collègue crudivore qui me l’avait conseillée. Elle parlait d’hygiène de vie, prenait une posture de soignant tout en tenant un discours très positif et bienveillant sur l’alimentation végétale", raconte Sohan, qui n’avait alors pas "les outils pour comprendre que cette femme n’était en rien une professionnelle de santé". Celle qui alternait les petits boulots administratifs pense avoir trouvé une voie de reconversion vers un métier à la fois "riche de sens" et un peu "alternatif, hors du système".
Elle...
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14/07 - Tentative d’assassinat contre Donald Trump : ce que l’on sait du tireur
Les images ont déjà fait le tour du monde. Donald Trump, du sang sur le visage, enserré par les membres de son service de sécurité, le poing levé. L’ex-président des Etats-Unis, candidat à la Maison-Blanche, a été visé, samedi 13 juillet, par une tentative d’assassinat alors qu’il tenait un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. Donald Trump a été légèrement touché à l’oreille, deux spectateurs ont été grièvement blessés. Un spectateur du meeting a été tué, comme le tireur présumé.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une "tentative d’assassinat". Les services secrets américains ont affirmé dans un communiqué que le tireur présumé avait "tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée (située) à l’extérieur du rassemblement" avant d’être "neutralisé" par les agents.Inscrit chez les Républicains
Des images non vérifiées montrent le corps de l’assaillant présumé, gisant sur le toit incliné d’un bâtiment bas d’où il a tiré. De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler qui a affirmé avoir "répondu à un certain nombre de rapports d’activité suspecte", sans donner plus de précisions. Le tireur, qui était armé d’un fusil semi-automatique AR15 selon des médias américains, a été identifié ce dimanche par le FBI comme étant "Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie". Les autorités, qui tentent toujours de déterminer le mobile du suspect, ont par ailleurs retrouvé du...
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14/07 - Immobilier : les folles promesses des logements imprimés en 3D
Sur une vidéo YouTube, un bras articulé coule du béton selon un tracé précis, tel un glacier façonnant un immense cornet à l’italienne. La maison prendra moins de vingt-quatre heures à monter, et ne nécessitera la présence que de deux ou trois techniciens pour surveiller et encadrer les travaux de la machine. C’est le rêve de tout futur propriétaire : construire son chez-soi en moins de temps qu’il n’en faut pour y emménager.
La France fait partie de ceux qui y croient : plusieurs maisons, à Reims ou encore à Nantes, ont été élevées grâce à la construction 3D, ces dernières années. Les entreprises tricolores ont décroché 54 brevets entre 2001 et 2020 dans ce domaine. Seuls les Etats-Unis (259 brevets), l’Allemagne (103) et la Chine (61) font mieux. Pour les Jeux Olympiques de Paris, cet été, Saint-Gobain a conçu un skatepark au look de flipper géant avec des modules réalisés en impression 3D béton. Une première mondiale.
Le marché est émergent. Contactée par L’Express, la Fédération française du bâtiment (FFB) admet ne pas disposer de chiffres permettant d’évaluer la tendance, à la fois dans le logement individuel, l’industrie, ou bien le mobilier public ou sportif. Mais la construction 3D a des atouts. Le gain de temps en est le premier. Au printemps, en Allemagne, l’ossature d’un bâtiment industriel de 600 mètres carrés a été érigée en à peine quatre mois grâce à cela.
La technologie commence aussi à être abordable. "Aujourd’hui, on se situe à peu près aux mêmes niveaux de prix que le bâtiment traditionnel", assure...
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14/07 - EN DIRECT. Huguette Bello "décline l’offre" de devenir la Première ministre du Nouveau Front populaire
Les discussions se durcissent au sein du Nouveau Front populaire, dont les composantes n’arrivent toujours pas à s’accorder sur un candidat au poste de Première ministre. Samedi soir, le Parti socialiste a refusé d’entériner le choix de la Réunionnaise Huguette Bello, suscitant la colère de LFI, qui a convoqué ses instances ce dimanche 14 juillet.
Les infos à retenir
⇒ Huguette Bello "décline l’offre" pour Matignon au nom du NFP, après le refus du Parti socialiste
⇒ Fabien Roussel réclame une réunion des chefs de partis "au plus vite"
⇒ La France insoumise a convoqué ses instances ce dimanche midiFabien Roussel réclame une réunion des chefs de partis "au plus vite"
Le patron des communistes, Fabien Roussel, a demandé "une réunion aux chefs de partis au plus vite pour sortir par le haut de la situation de blocage actuelle". "Il faut arrêter le double langage et les ambiguïtés. Chacun doit faire preuve de sérieux et de responsabilité, sans intentions dissimulées", a-t-il fait savoir dans un communiqué de presse relayé sur le réseau social X.
Fabien Roussel estime que le choix d'Huguette Bello de "décliner l'offre" de devenir la Première ministre du Nouveau Front populaire était "le résultat du manque de clarté de plusieurs forces [de l’alliance à gauche] dans le soutien à cette proposition". Hier soir, les socialistes ont écarté cette option pour Matignon lors d'un conseil national - l'équivalent du parlement du parti.
Je demande une réunion aux chefs de partis au plus vite pour sortir par le haut de la...
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14/07 - Le Girardin industriel, un outil puissant pour réduire ses impôts
Le Girardin industriel est un dispositif simple sur le papier : l’Etat propose aux particuliers de contribuer à l’achat de matériels neufs, comme des grues ou des camions, dans les départements et collectivités d’outre-mer. "L’objectif est de compenser le coût des investissements dans ces territoires, qui, du fait de leur éloignement, est supérieur de 25 à 30 % à celui de la métropole, explique Jérôme Devaud, directeur général délégué du groupe Inter Invest, acteur historique dans ce domaine. Plutôt que de recourir à des subventions pour effacer ce différentiel, l’Etat offre aux investisseurs privés, en contrepartie, une réduction d’impôt attractive, supérieure à leur apport."
L’investissement est à fonds perdu mais la compensation est de taille car la réduction d’impôt permet d’aller au-delà du plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros. Elle peut grimper jusqu’à 40 909 euros de plein droit et 52 941 euros pour des opérations de plus grande ampleur, nécessitant un agrément de l’administration fiscale. Encore mieux : seule une fraction de la réduction d’impôt obtenue est prise en compte dans le plafond des niches fiscales. "Par exemple, une famille, ayant déjà 6 000 euros de réduction d’impôt liée à la garde d’enfants et 2 500 euros pour d’autres services à domicile tels que du jardinage, du ménage ou des cours à domicile, pourra encore obtenir 21 590 euros de réduction d’impôt supplémentaire en Girardin", détaille Jérôme Devaud. Chez Inter Invest, les projets offrent un rendement de 10 % tout au long de l’année, ce...
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14/07 - Carrefour : l’histoire méconnue du premier hypermarché de France
Sièges sociaux, usines, magasins, ces lieux constituent les points de départ de quelques-unes des plus grandes sagas industrielles et commerciales françaises. Dans cette série d’été, L’Express ouvre les portes de sites emblématiques qui ont marqué l’histoire économique du pays.
EPISODE 1 - Renault : la véritable histoire du Bâtiment X, là où tout a commencé
La réclame, comme on disait alors, a joué à plein. Dans les boîtes aux lettres des communes alentour, des milliers de tracts promotionnels ont annoncé l’événement. L’un d’eux échoue chez les parents de Michel Faure. L’adolescent au naturel curieux, qui court sur ses 18 ans, ne veut pas rater ça. Le 15 juin 1963, il enfourche son vélo depuis le domicile familial de Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne, pour prendre la direction du centre-ville de Sainte-Geneviève-des-Bois. Trois kilomètres plus tard, il atteint un parking de 450 places flambant neuf, déjà rempli de Peugeot 403 et de 2 CV Citroën, où trône un immense bâtiment à la devanture imposante : celle du premier hypermarché de France, estampillé Carrefour.
Sur place, la foule de nouveaux clients est déjà compacte, tandis qu’une myriade de personnalités ont fait le déplacement. Les fondateurs de l’enseigne de supermarchés créée en 1959, Marcel Fournier, mercier à Annecy, et les frères Denis et Jacques Defforey, grossistes dans l’Ain. Mais aussi la romancière Françoise Sagan, marraine du magasin, le maire et le député. Les discours prononcés, le prêtre bénit les lieux. Puis la visite débute. "C’était exceptionnel, on...
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14/07 - Médicaments contre l’obésité : l’histoire d’une révolution scientifique
C’est l’histoire de beaucoup d’efforts. Et de quelques hasards aussi, il y en a tant dans la recherche médicale. Sans cette part d’aléa, pas de Saxenda, de Wegovy (Novo Nordisk) ou de Mounjaro (Eli Lilly), ces médicaments prescrits depuis une dizaine d’années contre le diabète, et qui se sont récemment révélés efficaces pour lutter contre l’obésité. Ils pourraient permettre à des millions de personnes de "vivre mieux" et "plus longtemps", en aidant à réguler leur appétit.
Déjà autorisés aux Etats-Unis, et en cours d’évaluation en Europe pour cette indication, ces traitements pourraient faire perdre une dizaine de kilos aux patients en quelques mois, grâce à de simples injections. De quoi leur éviter de lourdes opérations chirurgicales, sujettes à complications. Mieux encore : des études récentes, dont les dernières sont parues pas plus tard qu’au début du mois, indiquent que ces médicaments pourraient également avoir une action protectrice contre certains cancers, ainsi que plusieurs maladies neurodégénératives, d’Alzheimer à Parkinson.
Les recherches sur ces bénéfices inattendus sont toujours en cours. Et comme tout médicament, ces molécules ne sont évidemment pas sans effets indésirables, et doivent être utilisées avec prudence. Mais, aux yeux de nombreux spécialistes, ces substances présentent déjà tout d’une nouvelle révolution médicale, de par les nombreux bénéfices qu’elles semblent apporter, et les perspectives ainsi ouvertes. Un accomplissement scientifique important, dont les premières pierres ont été posées il...
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14/07 - Tentative d’assassinat contre Donald Trump : l’indignation des dirigeants mondiaux
Donald Trump a été la cible d'une tentative d'assassinat, ce samedi 13 juillet, lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie. L'ancien pensionnaire de la Maison Blanche a été touché à l'oreille droite. Le tireur présumé et un spectateur ont été tués, deux autres sont grièvement blessés. Rapidement après cette attaque, des dirigeants du monde entier se sont dressés contre la violence politique et ont envoyé leur soutien aux victimes.
Le président français Emmanuel Macron a adressé sur X, ce dimanche, ses "voeux de prompt rétablissement" à Donald Trump. "Un militant est décédé, plusieurs sont blessés. C'est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l'indignation du peuple américain", a-t-il écrit. La cheffe du gouvernement ultraconservateur italien Giorgia Meloni a aussi transmis "sa solidarité" à Donald Trump, ainsi que des "voeux de prompt rétablissement, avec le souhait que les prochains mois de campagne électorale puissent voir le dialogue et la responsabilité avoir le dessus sur la haine et la violence".
Mes pensées au Président Donald Trump, victime d’une tentative d’assassinat, à qui j’adresse mes vœux de prompt rétablissement. Un militant est décédé, plusieurs sont blessés. C’est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l’indignation du peuple américain.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 14, 2024
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a condamné l'attaque et regrette d'être "une fois encore, [...] témoins d'actes de violence inacceptables contre des...
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14/07 - Les leçons de la IVe, cette République si injustement moquée
Le 7 juillet, les Français ont été renvoyés à 1945, lorsque trois blocs se partageaient les bancs de l’Assemblée : le Parti communiste, le Mouvement républicain populaire (MRP), chrétien-démocrate, et la SFIO. La gauche était majoritaire, mais les socialistes redoutaient un face-à-face avec un Maurice Thorez aux ordres de Moscou. Aussi, militèrent-ils pour un ménage à trois afin d’appliquer le programme social du Conseil national de la Résistance (intensification de la production, plan complet de sécurité sociale, retraite pour tous…). Le fait que les brides de l’attelage étaient tenues par le chef du gouvernement provisoire de la République, de Gaulle, auréolé de son statut de chef de la "France libre", rassurait.
Le code de bonne conduite censé régir leurs relations ne résista pas à leurs désaccords sur l’Indochine, la politique économique et la nature de la future IVe République. Le 20 janvier 1946, le général de Gaulle décidait de "foutre le camp". Le "tripartisme" perdurera une année, jusqu’à ce que le président du Conseil, le socialiste Paul Ramadier, renvoie les communistes qui avaient refusé la confiance. Une nouvelle coalition, la Troisième Force, où radicaux et modérés se substituaient aux communistes, allait gouverner quatre ans, sous la surveillance des deux partis "antisystème", le PCF et le Rassemblement pour la France (RPF), fidèle au "Général".
Après coup, les gaullistes eurent beau jeu de tisser la légende noire de ces 21 gouvernements successifs, de ce "régime des partis" qui s’était fracassé sur...
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14/07 - Photovoltaïque en Europe : "L’idée n’est pas de mettre les Chinois dehors"
Les industriels l’attendaient avec impatience. La semaine dernière, quatre grands programmes s’inscrivant dans la transition écologique et énergétique ont reçu le statut de "projet d’intérêt national majeur". Une notion introduite en octobre 2023 par la loi industrie verte, qui permet la reconnaissance de leur importance dans l’avenir industriel de la France et ouvre la voie à des facilités administratives.
Outre l’usine de recyclage moléculaire des plastiques de la société Eastman à Saint-Jean-de-Folleville et celle de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène de la société Gravithy, le label a aussi récompensé la future méga-usine de panneaux photovoltaïques Carbon de Fos-sur-Mer. Un projet européen d’ampleur qui mobilise un investissement de près de 2 milliards d’euros, ambitionne de produire plus de 10 millions de panneaux solaires par an, et entend ainsi répondre à la domination de la Chine sur ce marché. Un vœu pieux ? Nicolas Chandelier, le directeur général de Carbon, l’assure : relever le défi est possible, grâce à une régulation efficace et une massification de la production.
L’Express : Ce nouveau statut peut-il changer la donne en matière de réindustrialisation ? Certains labels manquent d’efficacité et ressemblent surtout à une opération de communication...
Nicolas Chandelier : Bien sûr, il est question d’image et de symbole. Mais ce nouveau statut ne concerne pas une centaine de projets. Quatre seulement ont été retenus. Cela leur confère un caractère assez unique. Ensuite, l’attribution du...
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14/07 - Donald Trump ciblé par une tentative d’assassinat : les dernières informations
Donald Trump a échappé au pire. L'ex-président américain, 78 ans, a été évacué, le visage ensanglanté, après une fusillade survenue à Butler (Pennsylvanie), samedi 13 juillet, lors de laquelle le tireur et un passant ont été tués, et deux spectateurs grièvement blessés. Avant que les agents n'emmènent Donald Trump jusqu'à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. "J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a-t-il affirmé sur sa plateforme, Truth Social.
Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé tout en condamnant de "telles violences". Joe Biden a parlé avec Donald Trump, a précisé la Maison Blanche.
Des images non vérifiées montrent le corps de l'assaillant présumé, gisant sur le toit incliné d'un bâtiment bas d'où il a tiré, suscitant la terreur et la panique chez les spectateurs. Lors d'une conférence de presse samedi soir, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une "tentative d'assassinat". Ce dimanche, "le FBI a identifié Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie, comme étant l'individu impliqué dans la tentative d'assassinat de l'ex-président Donald Trump ," a indiqué l'agence dans un communiqué cité par les chaînes NBC et CBS. De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler qui a affirmé avoir "répondu à un certain nombre...
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14/07 - Présidentielle américaine : Kamala Harris est-elle vraiment prête à remplacer Joe Biden ?
Cela faisait bien longtemps que Kamala Harris n’avait pas fait l’objet d’une telle attention. D’habitude, les faits et gestes du n° 2 de la Maison-Blanche passent à peu près inaperçus. Mais depuis le débat télévisé catastrophique de Joe Biden fin juin, tous les yeux sont rivés sur la vice-présidente. Partout où elle va, elle traîne derrière elle une meute de journalistes, suscite presque autant d’intérêt que Kim Kardashian sur les réseaux sociaux, et sur Predictit, un site de paris en ligne, on lui donne plus de chances d’obtenir la candidature démocrate que Joe Biden.
Pour le moment, elle se livre surtout à un numéro d’équilibriste périlleux. Elle est sa remplaçante la plus probable si le président décidait de se retirer de la course - une éventualité qu’il a pour l’instant écartée catégoriquement. Son rôle cependant est d’appeler à le soutenir pour qu’il reste en lice. Dès le lendemain du débat, elle a donné comme consigne à ses équipes et à ses alliés de ne pas encourager les spéculations. Elle s’est montrée à ses côtés à la réunion des gouverneurs démocrates à la Maison-Blanche, à la célébration du 4 Juillet, la fête nationale, et le défend avec acharnement. Elle est allée plaider sa cause sur CNN juste après sa prestation télévisée en reconnaissant qu’il avait eu un démarrage "laborieux" devant les caméras mais qu’il fallait le juger sur ses trois ans et demi de mandat et pas sur quatre-vingt-dix minutes de débat. Et dans tous les meetings électoraux, elle répète que c’est un "battant, un leader qui se bat pour le peuple de...
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14/07 - Encensées par Mélenchon, soutenues par Macron et la droite… La résurrection des hydroliennes
"Les petits ruisseaux font les grandes rivières", parole de Jean-Luc Mélenchon. Le chef insoumis n’a rien d’un Don Quichotte en guerre contre les moulins à vent. Au contraire : il aimerait en voir "des milliers d’autres" dans le pays. "Je parle souvent des moulins. Leur nom moderne est 'hydroliennes'. Peu importe. L’énergie tirée de la force de l’eau reste une énergie illimitée", écrivait-il sur son blog en 2021. Discours, débat, interviews… Le triple candidat à la présidentielle n’a cessé, ces dernières années, de défendre les énergies renouvelables marines, et particulièrement les hydroliennes, ces éoliennes immergées qui utilisent les courants marins pour produire de l’électricité. Rien d’étonnant, donc, à les voir inscrites noir sur blanc dans le programme du Nouveau Front populaire : "Faire de la France le leader européen des énergies marines avec l’éolien en mer et le développement des énergies hydroliennes."
Dans cette période d’instabilité et de coalitions qui se dessinent à l’Assemblée nationale, les sujets qui rassemblent entre formations politiques peinent à émerger clairement. L’hydrolien peut se féliciter d’en être un. Outre La France insoumise, et la gauche dans son ensemble, le secteur a retrouvé la confiance du gouvernement, qui le mentionne – c’est une première – dans son Plan national intégré énergie-climat (Pniec), finalement transmis début juillet à la Commission européenne. Le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à l’Assemblée et les Républicains (LR) au Sénat ont également,...
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14/07 - Vincent Pons : "Un gouvernement d’experts, c’est un piège démocratique"
Les alternances politiques ont-elles un effet sur la croissance ? Quelle forme de coalition serait préférable d’un strict point de vue économique ? Alors que les tambouilles politiques s’éternisent pour bâtir une alliance et proposer un nom pour Matignon, l’économiste Vincent Pons, professeur à la Harvard Business School et lauréat du prix du meilleur jeune économiste en 2023, décortique la séquence récente.
L’Express : Vous avez analysé des milliers d’élections sur des décennies et sur tous les continents. Quelles conséquences sur la croissance tirez-vous des alternances politiques ?
Vincent Pons : Effectivement, nous avons collecté avec d’autres chercheurs les résultats des élections présidentielles et législatives du monde entier depuis 1945. Puis nous avons comparé les performances économiques du pays dans les années qui suivent l’élection, lorsque le parti sortant est resté au pouvoir, à celles réalisées lorsque le parti sortant a été battu par l’opposition.
En moyenne, ces transitions électorales sont plutôt bénéfiques pour l’économie. Les échanges commerciaux avec d’autres pays sont plus forts, l’inflation et le taux chômage plus faibles, des réformes sont lancées et même les indicateurs sur la qualité de la démocratie, comme le niveau de corruption, s’améliorent. Historiquement, les alternances électorales sont donc plutôt une bonne chose pour les pays dans lesquels elles ont lieu. Ce résultat est rassurant, puisque ces alternances sont une composante centrale de ce qui fait une démocratie : c’est l’une des...
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13/07 - Ecoles françaises en Turquie : pourquoi la crise couve entre Paris et Ankara
Les jeunes turcs pourraient ne plus pouvoir effectuer leur scolarité dans les établissements français d’Istanbul et Ankara, par décision du gouvernement dirigé par Recep Tayyip Erdogan. Cette annonce fait suite à une série de désaccords entre les systèmes éducatifs français et turcs. Dans un courrier adressé, vendredi 12 juillet, aux parents d’élèves, l’Ambassade de France à Ankara les a informés du risque de voir, dès "l’année scolaire 2024-2025", les élèves turcs interdits de s’inscrire dans les établissements français. Ils constituent pourtant l’écrasante majorité des 2 000 élèves qui y sont accueillis.
Au cœur du désaccord : l’exigence d’Ankara, depuis plusieurs années, d’un principe de "réciprocité". Le gouvernement turc souhaite en effet pouvoir ouvrir des écoles turques reconnues par l’Etat en France, comme il existe des écoles françaises en Turquie. Face au refus de la France, la Turquie a soudainement durci sa position le 2 juillet dernier. Dans une "note verbale des autorités turques", celles-ci ont prévenu que, faute d’accord, il serait désormais interdit aux écoles françaises d’accueillir de jeunes turcs. "Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi", a affirmé le ministre turc de l’Education, Yusuf Tekin, dans un entretien publié par le journal Haberturk.
Il a même dénoncé, ce samedi 13 juillet, l’arrogance" de la France. "Il faut conclure un accord bilatéral, et le problème sera résolu, mais ils...
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13/07 - Le fabricant de batteries Northvolt en difficulté : "Nous avons dix ans de retard sur la Chine"
C'est l'un des producteurs de batteries les plus prometteurs en Europe. Las. Depuis plusieurs mois, le suédois Northvolt enchaîne les déconvenues. Retards de livraison et problèmes de qualité ont conduit le constructeur automobile allemand BMW à annuler la grosse commande qu'il avait passée auprès du jeune fabricant européen. Pire, le quotidien Dagens Nyheter a fait état de plus d'une vingtaine d'accidents graves en cinq ans dans l'usine de Northvolt située au nord-est de la Suède. Acculé, son PDG, Peter Carlsson, a admis avoir "été un peu trop agressif dans ses projets d'expansion".
Peu avant, ACC, la coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, avait décidé de mettre en pause ses projets d'usines en Allemagne et en Italie. La montée en puissance de l'industrie des batteries sur le Vieux Continent est loin d'être un fleuve tranquille. Mais les difficultés actuelles ne devraient pas empêcher les acteurs européens de capter une partie d'un marché jusqu'à présent ultra-dominé par l'Asie et la Chine, estime Christophe Pillot, le directeur d'Avicenne Energy, un cabinet de consulting qui organise chaque année un grand raout dédié aux batteries à Lyon... Sous réserve que l'Europe poursuive les mesures de soutien et de protection de cette industrie naissante.
L'Express : Northvolt rencontre de nombreuses difficultés. Le fabricant suédois de batteries a renoncé à une nouvelle usine, perdu une commande de BMW… Le franco-allemand ACC a mis en pause ses projets en Allemagne et en Italie. Comment...
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13/07 - Gaza : au moins 71 morts dans une frappe sur un camp de déplacés, selon le Hamas
L’armée israélienne a indiqué, ce samedi 13 juillet, avoir visé deux hauts dirigeants du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. "L’armée a visé Mohammed Deif et Rafa Salama […] qui étaient deux cerveaux du massacre du 7 octobre", a-t-elle indiqué dans un communiqué, sans préciser si les deux hommes étaient morts. "La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas et où, d’après nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents et où il n’y avait pas de civils".
Il s’agit, selon le Hamas, "de fausses allégations visant à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre". Car le mouvement islamiste palestiniena fait état, lui, d’au moins 71 morts et 289 blessés dans une frappe israélienne sur le camp de déplacés d’al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza.
Le ministère de la Santé de son gouvernement a dénoncé, dans un communiqué, "un massacre odieux de l’occupation (Israël, NDLR) contre des citoyens et des déplacés dans la zone al-Mawasi de Khan Younès". Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a répondu examiner ces informations.Effondrement du système de santé
Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benyamin Netanyahou avait "donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas". Il "a été mis au courant des développements" et "fera une évaluation de la situation aujourd’hui" avec des responsables sécuritaires, d’après son bureau.
La zone d’al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younès, avait été déclarée "zone humanitaire" par...
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13/07 - Eté 54 : l’espoir Mendès France, la fin de la guerre d’Indochine, un coup d’Etat au Guatemala
De la fin de la guerre d'Indochine, à l'affaire du Watergate, jusqu'à la nomination d'Emmanuel Macron à Bercy, redécouvrez à travers nos archives, les temps forts des étés de chaque décennie entre avancées diplomatiques, crises politiques et progrès scientifiques. Cette semaine, l'été 1954.Investiture de Pierre Mendès France : l'espoir d'une nomination
Un mois après l’humiliante défaite de Diên Biên Phu, Pierre Mendès France est investi comme président du Conseil par l'Assemblée nationale, le 18 juin 1954, sur la base d'un contrat de gouvernement : revenir sous quatre semaines avec un accord négocié pour une sortie de crise en Indochine ou démissionner. Son équipe ministérielle, resserrée et rajeunie, tranche par sa manière de gouverner, insufflant un souffle nouveau à une IVe République en proie à l'instabilité parlementaire, aux scandales et aux tumultes internationaux.
Un an après la création de L’Express, lancé pour porter Mendès France au pouvoir, cette investiture marque aussi un tournant pour notre hebdomadaire. "Le journal pour Mendès", selon les mots de Françoise Giroud, se doit de clarifier son positionnement vis-à-vis de ses lecteurs.Pierre Mendès France, nouveau président du Conseil, en couverture de L'Express du 19 juin 1954.
"La chute du gouvernement Laniel a été, sans nul doute, la plus spectaculaire depuis le début de la législature ; elle a ouvert l'épisode le plus marquant en politique française depuis le départ du général de Gaulle. La raison en est simple : sur quelques problèmes essentiels,...
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13/07 - Russie : la dernière stratégie de Poutine pour financer sa coûteuse guerre en Ukraine
Vladimir Poutine redouble d’efforts pour continuer de financer son invasion de l’Ukraine. Sa dernière solution : la signature, vendredi 12 juillet, de plusieurs décrets pour augmenter les impôts pour les hauts revenus et les entreprises. Cette décision, estime le Kremlin, devrait permettre de financer l’explosion de près de 70 % du budget militaire russe en 2024, conséquence de la guerre menée sans relâche contre Kiev. Les dépenses militaires représenteront, cette année, 6,7 % du PIB.
La Douma et le Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement, ont voté en faveur de ce projet d’augmentation des impôts. Car, en Russie, les dépenses publiques ont excédé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d’euros depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022. Le déficit fédéral a atteint 0,5 % du PIB sur les six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances. Ce dernier prévoit un déficit de 1,1 % cette année, un niveau qui reste malgré tout bien inférieur à la plupart des principales économies mondiales.Taxer les pus riches et les entreprises
Pour compenser ce déséquilibre, l’Etat russe va donc instaurer de nouveaux seuils d’imposition pour les plus hauts revenus - à 18, 20 et 22 % - et augmenter l’impôt sur le bénéfice des sociétés, de 20 à 25 %. "Ces changements visent à mettre en place un système fiscal juste et équilibré", a justifié récemment le ministre des Finances, Anton Silouanov.
Si ces hausses d’impôts sont importantes, elles ne toucheront que "3 à 4" % des Russes et des...
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13/07 - Non, nous n’avons pas tout essayé pour réindustrialiser, par Olivier Lluansi
Dans le contexte actuel avec un paysage politique fragmenté et antagonique, l’industrie fait partie des exceptions. Elle est l’un des rares sujets rassembleurs sur lesquels il est possible de trouver un accord sans qu’aucun parti ne fasse de compromission par rapport à sa base électorale.
Quelle est notre situation ? Depuis 2009, nous avons mis un terme à un long cycle de désindustrialisation, notamment via les initiatives des présidents de la République successifs : les Etats généraux de l’industrie de 2009 et le programme d’investissements d’avenir, le rapport Gallois en 2012 et les plans Montebourg, ou encore plus récemment France Relance, France 2030 puis la loi Industrie verte.
Hélas, cette réindustrialisation n’est toujours pas pleinement perceptible dans les chiffres macroéconomiques. Nous restons scotchés à 10 % d’industrie manufacturière dans notre création de richesses, l’un des pires scores en Europe, au niveau de la Grèce, qui nous permet de devancer seulement Chypre, Malte et le Luxembourg ! Certes, on peut se targuer de l’ouverture de 300 usines en trois ans, mais c’est un indicateur de dynamiques territoriales davantage qu’un indicateur économique. On peut aussi mettre en avant les 20 000 emplois industriels manufacturiers par an, mais avec prudence, car il nous en faudrait le triple.
Alors pourquoi cette réindustrialisation en trompe-l’œil ? Historiquement, les succès des politiques gaulo-pompidoliennes se sont appuyés sur une organisation en filières pilotée par les grands groupes et...
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13/07 - Jean-Charles Gil sur la pointe des pieds
Il en a bavé, Jean-Charles Gil, pour atteindre les sommets de son art… "Mes pieds n’étaient pas prédisposés à la danse mais il n’était pas imaginable de renoncer", raconte-t-il aujourd’hui, après plus de vingt années passés à fouler les plus grandes scènes internationales et presque autant comme chorégraphe à la tête du Ballet d’Europe fondé à l’orée du XXIe siècle. Il y a eu les débuts chez Roland Petit qui le nomme danseur étoile en 1979, puis les tournées mondiales en "guest", du Ballet national du Canada au Béjart Ballet de Lausanne avec l’inoubliable Sacre du Printemps, en passant par le Met de New York, la Scala de Milan ou l’Opéra de Paris qui lui offre le rôle-titre dans Roméo et Juliette au milieu des années 1980, et enfin l’ultime étape étoilée au sein des Ballets de Monte-Carlo.
Qu’il ait dansé pour les autres ou fait danser les autres, cette histoire de pieds ne l’a jamais quitté. Un lien puissant tissé avec ses demi-pointes, nourri de sueur, de tourments, de joie aussi. Ces chaussons, qui sont pour un danseur une sorte de seconde peau, un témoin des doutes et des triomphes, un complice au long cours parfois mué en bouc émissaire, sont désormais au cœur de la création plastique de Jean-Charles Gil, 64 ans aujourd'hui. Il les recycle, les assemble en compositions, à mi-chemin entre l’installation et la sculpture. Mandala", 2018." height="1482" width="1370"/>"Irradiance / Mandala", 2018.
Même s’il se consacre totalement à cette nouvelle forme d’expression depuis seulement cinq ans, l’ex-danseur-chorégraphe...
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13/07 - EN DIRECT. Gabriel Attal élu président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale
Les tractations se poursuivent depuis cinq jours au sein du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives mais sans majorité absolue, pour s’accorder sur le nom d’un (ou d’une) potentiel Premier ministre. Celui d’Huguette Bello a surgi, vendredi 12 juillet au soir, comme prétendante pour Matignon - mais n’a pas encore été validé par tous. La désunion qui gagne le camp présidentiel a suscité l’agacement d’Emmanuel Macron, qui a déploré un "spectacle désastreux". La droite, elle, aussi se déchire sur la proposition du président de former une "coalition" Républicaine.
Les infos à retenir
⇒ Gabriel Attal élu à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale
⇒ Les communistes et LFI poussent le nom d’Huguette Bello comme Première ministre
⇒ Rachida Dati s’exprime en faveur d’une coalition de la droite républicaine avec le camp présidentielAccusée de collusion avec le RN, Braun-Pivet dénonce une polémique "nauséabonde"
La présidente sortante de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé ce samedi par la voix de son entourage une polémique "nauséabonde", après avoir été accusée d'avoir "pactisé avec le RN" pour conserver sa place au Perchoir. Selon un article du Figaro paru vendredi soir, relayé notamment à gauche, elle aurait noué une "entente tacite" avec le Rassemblement national pour obtenir sa réélection à la présidence de l'Assemblée, jeudi prochain.
"Indignité et déshonneur", a ainsi écrit sur X la députée LFI Clémence Guetté, affirmant que Yaël Braun-Pivet "aurait déjà pactisé avec le RN, échangeant leur...
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13/07 - Qui pour succéder à Yaël-Braun Pivet à l’Assemblée ? Ces députés qui lorgnent sur le perchoir
Une "clarification réelle" de la situation politique. C’est en tout cas ce qu’espère Emmanuel Macron à l’issue de l’élection du président ou de la présidente de l’Assemblée nationale, prévue le 18 juillet. Cette personnalité, désignée par ses pairs, pourrait faire figure d’unité dans un hémicycle fragmenté.
Les élections législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet, ont débouché sur une tripartition de la chambre basse du Parlement. Le barrage républicain a fait de la gauche, d’une courte tête, la première force politique de l’Assemblée nationale avec 196 sièges, selon les chiffres du Cevipof. Il a permis de sauver le bloc présidentiel (173 sièges) et de limiter les ambitions du Rassemblement national et de ses alliés (143 sièges). Aucune majorité forte ne se dégage, empêchant la formation de tout gouvernement.
L’une des premières tâches de XVIIe législature sera néanmoins de s’accorder sur un nom pour désigner le futur occupant du perchoir. Que des députés de formations politiques différentes arrivent à un consensus permettrait ainsi d’ouvrir la voie à une coalition pour former un gouvernement stable, espère le président. Voici les pressentis pour siéger au perchoir du palais Bourbon.Yaël Braun-Pivet : candidate à sa propre succession"Si Yaël Braun-Pivet y va, on ne fera pas barrage", affirme un cadre du parti Horizons.
"Si Yaël Braun-Pivet y va, on ne fera pas barrage", affirme un cadre du parti Horizons, selon des propos rapportés par Le Parisien. Un temps envisagée, la candidature de l’élue philippiste Naïma...
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13/07 - Bourse : les ETF sont en plein boom, mais comment s’y retrouver ?
Les ETF, pour Exchange traded funds ou fonds indiciels cotés, sont en plein boom. Ce support d’investissement, qui vise à reproduire un indice comme le CAC 40, le Nasdaq ou le S & P 500, se situe à la croisée des chemins entre une action et une Sicav : il prend la forme d’un fonds mais s’achète via des ordres en direct. Et il peut se loger dans toutes les enveloppes patrimoniales, que ce soit un plan d’épargne en actions (PEA), un plan d’épargne retraite (PER), une assurance-vie ou un compte titre. "C’est un excellent moyen de s’initier à la Bourse, car cela évite le travail de sélection de valeurs, qui nécessite d’analyser de manière approfondie chaque entreprise considérée", considère Christian Sanson, responsable des formations chez Bourse Direct. Les épargnants ne s’y sont pas trompés puisque 296 000 particuliers ont misé sur ces véhicules en 2023, soit deux fois plus que cinq ans auparavant. L’engouement se renforce encore sensiblement en 2024, selon l’Autorité des marchés financiers.
Autre atout phare : "La gestion est passive, sans équipe mobilisée au quotidien, ce qui permet de proposer des frais jusqu’à dix fois inférieurs à ceux de la gestion active", poursuit Christian Sanson. Concrètement, les ETF affichent des frais de gestion très bas, le plus souvent aux alentours de 0,30 % des encours par an, ce qui rognera peu vos éventuelles plus-values. "C’est particulièrement attractif pour de l’investissement à long terme, sur plusieurs décennies, car les baisses sont limitées et les gains - préservés...
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13/07 - Jimmy Carter et Bob Dylan, amis pour la vie : "En écoutant ses disques..."
Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques présidentiels. Des duos très pop’n’pol !
EPISODE 1 - Kennedy et Sinatra : une bromance épique, une rupture fracassante
EPISODE 2 - Elvis Presley et Richard Nixon : cette folle entrevue entre le "King" et le président
Il fut un temps, bien avant le "Never Ending Tour", où Bob Dylan ne donnait plus de concerts. Trop d’hystérie autour de ses prestations, de ses chansons, de sa personne, du mythe qu’il incarne alors aux yeux de la jeunesse – un prophète de la contre-culture –, tout ceci l’exaspère. Sa tournée nord-américaine du début 1974, après huit ans passés loin de la scène, suscite un enthousiasme considérable pour ses nombreux admirateurs. Parmi eux, trois jeunes hommes et leur père, un planteur d’arachide de 49 ans convaincu qu’il pourrait devenir le prochain président des Etats-Unis, Jimmy Carter.
Pour l’heure, il est gouverneur de Géorgie. Et ce 21 janvier, à l’issue du premier des deux concerts programmés dans sa ville d’Atlanta, auquel il a assisté avec les siens, il reçoit dans sa résidence, lors d’une...
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13/07 - Facebook, Instagram… Donald Trump n’est plus soumis à des conditions spéciales
Meta a annoncé, vendredi 12 juillet, mettre fin aux mesures imposées aux comptes Facebook et Instagram de Donald Trump en janvier 2023. "En tant que candidat du Parti républicain, [il] ne sera plus soumis aux sanctions de suspension renforcées", a indiqué le groupe californien dans une mise à jour du billet de blog du 25 janvier 2023.
Concrètement, le milliardaire n’était pas restreint sur les plateformes, mais sujet à des sanctions plus rapides et importantes (suspension) en cas de nouvelle infraction au règlement de Meta. "Ces sanctions étaient une réponse à des circonstances extrêmes et extraordinaires, et elles n’ont pas eu à être déployées", a souligné l’entreprise.
Meta justifie sa décision par sa "responsabilité de permettre l’expression politique" : "nous pensons que le peuple américain devrait être en mesure d’entendre les candidats à la présidence sur la même base." Le groupe note encore que les conventions des partis pour désigner officiellement leurs candidats auront lieu prochainement, notamment la convention républicaine la semaine prochaine.Déjà exclu deux ans
Donald Trump avait été exclu de Facebook le 7 janvier 2021, alors qu’il était encore au pouvoir, pour y avoir encouragé ses partisans lors de l’attaque du Capitole à Washington la veille. Outre cette intervention, l’ancien locataire de la Maison Blanche martelait depuis des mois sa théorie du "Grand Mensonge" - des allégations infondées selon lesquelles la présidentielle de 2020 lui aurait été "volée", largement considérées comme de la...
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13/07 - Après les législatives, ce que les chefs d’entreprise doivent avoir en tête, par Nicolas Bouzou
Un sophisme chez les représentants patronaux consiste à répéter que l’économie n’aime pas l’incertitude. C’est dommage, car les incertitudes, justement, se multiplient. Il en est une, fondamentale déjà, c’est celle que la géopolitique fait peser sur les économies libérales. En effet, depuis 2022, année de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, du XXe Congrès du Parti communiste chinois et de la limitation des exportations de semi-conducteurs américains vers l’empire du Milieu par l’administration de Joe Biden, l’économie mondiale et quelques-uns de ses grands agrégats – exportations, coûts industriels, taux d’intérêt… – sont directement liés aux soubresauts géopolitiques. L’économie d’avant 2022 était instable. L’économie désormais géopolitisée est fondamentalement imprédictible.
L’autre incertitude concerne évidemment la politique française. Et ceux qui ont accueilli les résultats du second tour des élections législatives avec un ouf de soulagement risquent de vite déchanter. Certes, le péril du Rassemblement national, de son programme inepte et de ses dirigeants incompétents, est provisoirement écarté. Mais au prix d’une Assemblée nationale éparse et à la durée de vie indéterminée.Sens du devoir
Car, enfin, comment faire cohabiter dans une même majorité les députés du camp présidentiel qui soutiennent une politique de l’offre depuis sept ans – enfin rejoints, on l’espère, par les LR – et les thuriféraires du programme de destruction économique et social du Nouveau Front populaire, projet basé sur un braquage fiscal d’une...
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13/07 - 14-Juillet : 130 000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France
Quelque 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, ces samedi et dimanche, sur l’ensemble du territoire français pour assurer le bon déroulement des festivités du 14-Juillet, deux semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques, a annoncé vendredi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
"Pour garantir la sécurité des festivités, 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés ce week-end, dont 11 000 à Paris", a-t-il écrit sur X. "Face aux irresponsables qui tentent de semer le désordre, j’appelle au respect de ce moment de cohésion nationale", a-t-il ajouté, sans préciser qui il visait.Manifestation dimanche soir
L’Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne, avec le soutien de plusieurs députés de la France insoumise, ont appelé à manifester, dimanche à 19 heures, place de la Bastille à Paris, "pour un gouvernement du Nouveau Front populaire" et "contre le coup de force présidentiel" après les législatives anticipées.
Les négociations patinaient vendredi à gauche pour proposer un nom de Premier ministre, sur fond de désaccords entre Insoumis et socialistes, tandis que le camp présidentiel luttait pour afficher son unité autour de Gabriel Attal, assuré de prendre la tête d’un groupe Renaissance...
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13/07 - Puces électroniques, la course à l’infiniment petit : dans les coulisses d’un "joyau" européen méconnu
"L’homme créa la tech à son image". Ce pourrait être le titre de la fresque aperçue à l’Imec, représentant deux mains - une humaine, une robotique - essayant désespérément de s’atteindre. Une subtile référence à l’œuvre de Michel-Ange, mettant quant à elle en scène Adam et Dieu pointant leurs index l’un vers l’autre, au plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican. Elle rappelle, au fond, que la mission principale de l’Institut de micro-électronique et composants (Imec), situé à Louvain, en Belgique, repose sur une part de croyance. Croyance non pas en la Genèse biblique, mais en la "loi de Moore".
En 1965, le cofondateur d’Intel, Gordon Moore, a prédit que le nombre de transistors présents sur une puce électronique - que l’on retrouve communément appelée semi-conducteurs - doublerait tous les dix-huit mois afin de soutenir nos besoins technologiques, des antennes télécoms à nos satellites, en passant par l’intelligence artificielle ou les objets connectés. Une prévision réajustée à deux ans en 1975. Jusqu’à aujourd’hui, malgré quelques soubresauts, son principe tient toujours debout. De 1000 transistors, certaines puces sont passées à plus de 100 milliards mesurant le diamètre d’une hélice d’ADN, soit environ 3 nanomètres. Nos smartphones actuels embarquent plus de puissance de calcul qu’il en a fallu à la Nasa pour poser un vaisseau sur la Lune lors des missions Apollo.
Fondé il y a 40 ans, l’Imec a pris un rôle de plus en plus important dans cet effort vers la gravure infiniment petite des puces. Ses recherches,...
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13/07 - Nucléaire : l’été de tous les paradoxes pour la filière, par Cécile Maisonneuve
Côté soleil, le démarrage imminent de l’EPR de Flamanville et, cet été, le début des travaux préparatoires du grand chantier des deux EPR2 à Penly. Côté ombre, la victoire de la gauche aux élections législatives anticipées dont le programme est resté remarquablement muet sur le sujet. D’un côté, se clôt un épisode douloureux, celui des projets de construction isolés qui partout ont vu leur calendrier déraper et leur budget exploser. L’industrie nucléaire peut enfin regarder devant elle : la réalité d’un monde où il est enfin acté par les gouvernements d’un nombre croissant de pays, à la suite des scientifiques, qu’il n’y aura pas de transition énergétique vers le bas-carbone sans nucléaire. De l’autre, les fantômes d’un passé pas si lointain resurgissent, que décrit avec vigueur le rapport transpartisan des députés Armand et Schellenberger de 2022 : un monde où le poids et l’avenir du nucléaire sont sabordés à la faveur d’accords de coalition entre le Parti socialiste et les seuls écologistes naguère, dorénavant confortés par l’analphabétisme économique et industriel de La France insoumise. Scénario cauchemar pour une filière encore traumatisée par la légèreté d’un politique capable de sacrifier sur un coin de table l’un des secteurs où la France peut encore parler d’excellence et de rang mondial.
La terrible ironie de la situation veut qu’un gouvernement de gauche qui s’installerait aujourd’hui aux manettes pourrait se contenter d’appliquer le droit existant pour mettre en œuvre un programme antinucléaire. Nul besoin d’aller...
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13/07 - Atos, Casino, Orpea… En coulisses, le rôle crucial des administrateurs judiciaires
L’urgence de la situation ne laissait pas de place aux tergiversations. Entre le 26 octobre 2022, date de l’obtention par Orpea de l’ouverture d’une procédure de conciliation devant le Tribunal de commerce de Nanterre et le 16 février 2023, épilogue de l’affaire, avec la fin de la restructuration du groupe d’Ehpad, une vie entière est quasiment passée. Tel est l’effet produit par ces procédures d’une intensité rare, et dont la complexité juridique et financière n’a fait que s’intensifier ces dernières années.
Pour conserver les emplois des 76 000 salariés et garder un lit aux 250 000 résidents, il a fallu arracher des compromis. Des dizaines de réunions, parfois tendues, souvent suffocantes. Des échanges de jour comme de nuit. Des négociations au cordeau. Au centre, le directeur général, Laurent Guillot, nommé en juillet 2022 pour remettre le navire à flot, et Hélène Bourbouloux, administratrice judiciaire réputée et incontournable de la place de Paris, désignée comme conciliatrice.
Autour des deux protagonistes, une trentaine d’acteurs, banquiers, avocats, créanciers et représentants de l’Etat dépêchés par le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Pour une écrasante majorité, des hommes. Qu’importe. "Quand une femme fait preuve d’autorité, cela fonctionne bien. Hélène Bourbouloux est très professionnelle et très sérieuse sur le plan juridique. C’est une poigne ferme dans un gant de velours", décrit Laurent Guillot. Lorsque les blocages devenaient trop insistants, elle trouvait le bon ton pour...
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13/07 - L’armée russe à la peine : "A ce rythme il leur faudra plus d’un siècle pour conquérir l’Ukraine"
Aux températures caniculaires de ce début d’été en Ukraine s’ajoute sans discontinuer le feu des combats. Comme à plusieurs reprises ces dernières semaines, Moscou a revendiqué le 11 juillet la prise d’un nouveau village, Voskhod, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d’Avdiivka, dans l’est du pays. Deux jours plus tôt, c’était Iasnobrodivka, à 10 kilomètres plus au sud. Dans un cas comme dans l’autre, moins de 100 habitants, à l’instar des milliers de hameaux qui constellent l’Ukraine. De maigres prises, bien loin de celles des villes autrement plus stratégiques d’Avdiivka, en février, ou de Bakhmout un an plus tôt.
En dépit d’assauts ayant redoublé en intensité depuis le printemps, Moscou peine encore et toujours à afficher des résultats convaincants sur le front. "On peut difficilement parler de succès pour les Russes, confirme le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Ils parviennent à grignoter un peu de terrain, mais à ce rythme, il leur faudra plus d’un siècle pour conquérir l’Ukraine." Les chiffres ne jouent pas en faveur de Moscou : depuis le début de l’année, les Russes n’auraient mis la main que sur 560 km2 au prix de très lourdes pertes.Front stabilisé dans le nord
Fin mai, les renseignements britanniques avaient estimé le nombre de victimes quotidiennes moyennes au cours du mois à 1 200 - soit le niveau le plus haut depuis le début de la guerre - et leur nombre total à 500 000 (tués, blessés, capturés). Malgré ce lourd bilan humain, l’attaque surprise lancée...
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13/07 - Le sexe (et le genre) influencent le fonctionnement des réseaux cérébraux
"Le cerveau a-t-il un sexe ?" Cette question est, depuis des décennies, le cœur de très nombreuses recherches… et l’objet de controverses scientifiques. En cause, une compréhension encore très imparfaite de notre cerveau, alors même que les recherches sur les interactions entre le sexe, la neurobiologie et le comportement ont explosé ces vingt dernières années. De nombreux travaux font état de résultats contradictoires ou ne parviennent pas à être reproduits. Il est néanmoins admis que, si les cerveaux des hommes et des femmes sont globalement similaires, il existe quelques différences. La plus notable étant que le cerveau des hommes est en moyenne plus gros que celui des femmes, de l’ordre de + 6 %, même à taille égale. Une étude publiée en juillet 2021 dans Humain Brain Mapping montre également que quelques centaines de régions cérébrales présentent de légères différences statistiques en termes de taille.
Mais les neurosciences - et la recherche biomédicale en général - restent démunies pour expliquer les causes et conséquences de ces différences. Sont-elles liées à des facteurs génétiques, des différences hormonales, environnementales, à l’éducation ou aux cultures des sociétés ? Personne ne le sait avec précision. Il n’y a guère plus de réponses concernant les conséquences. Tout juste sait-on que même s’il existe une corrélation entre le volume du cerveau et le quotient intellectuel, les hommes ne sont pas plus "intelligents" que les femmes. Les scores de QI des deux sexes sont d’ailleurs très proches. Pour ne rien...
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12/07 - De Ioulia Navalnaïa à "The Moscow Times", Poutine accroît sa répression sur l’opposition russe
La mort d’Alexeï Navalny, le 16 février dernier, aura été un véritable choc aux yeux du monde. Le principal opposant à Vladimir Poutine, décédé durant son incarcération sibérienne, aura rappelé que le Kremlin était bien déterminé à poursuivre sa dérive ultra-autoritaire.
Et de fait, depuis février, les principales autres figures d’opposition en Russie subissent une répression accrue de la part du pouvoir. Cette semaine fut tout particulièrement violente pour nombre d’entre eux, de Ioulia Navalnaïa au prix Nobel de la Paix Oleg Orlov, en passant par Vladimir Kara-Mourza ou le journal indépendant The Moscow Times. Tour d’horizon.Mandat d’arrêt, "terroriste"… Ioulia Navalnaïa, cible numéro 1 du Kremlin ?
Elle a juré de poursuivre l’héritage de son mari Alexeï Navalny. Un message que semble prendre au sérieux le Kremlin, qui a placé ce jeudi 11 juillet Ioulia Navalnaïa sur la liste des "terroristes et extrémistes". Deux jours plus tôt déjà, ce mardi 9 juillet, la justice russe avait annoncé que l’opposante était visée par un mandat d’arrêt pour "participation à un groupe extrémiste". Son placement en détention provisoire avait même été prononcé en son absence, par un tribunal moscovite.
En exil loin de la Russie, ce mandat d’arrêt et cette inscription à la liste des "terroristes" n’auront pas d’impact sur son quotidien. Mais le message est clair : si elle venait à faire son retour sur le sol russe, son arrestation serait immédiate. A l’image d’Alexeï Navalny, arrêté à l’aéroport de Moscou dès son retour en Russie le 17 janvier...
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12/07 - "Ruffin réac", "Tondelier raciste"… A Pantin, les coulisses délirantes du meeting de la gauche de "rupture"
Et si c’était ici, dans ce discret restaurant situé dans la ville de Pantin, en Seine-Saint-Denis, que se jouait l’avenir d’une partie de la gauche ? Là, entre le mobilier de jardin et les guirlandes lumineuses de ce "tiers-lieu solidaire" (le Relais Pantin) qu’émergerait de quoi faire plier l’inexorable ascension de l’extrême droite en France ? C’est avec cet espoir que plusieurs centaines de personnes de tous âges, seules ou accompagnées, militantes ou non, ont fait le déplacement le 10 juillet au soir, quelques jours après la défaite du Rassemblement national et la remontée surprise du Nouveau Front populaire dans les urnes, pour assister au "grand meeting politique" organisé par le média "décolonial" Paroles d’Honneur.
Qui est familier du vocabulaire militant imagine sans doute une réunion d’initiés à l’intitulé pompeux. Pas tout à fait : trois larges écrans retransmettent la soirée en direct. L’un dehors, côté guirlandes, l’autre à l’intérieur dans un premier espace, un dernier dans la grande salle où tout se passe. L’événement est aussi diffusé en direct sur la chaîne YouTube de Paroles d’Honneur, et suivi par plusieurs milliers de personnes. A ce jour, il a été visionné près de 40 000 fois.
Pour cause : l’ensemble des personnalités et collectifs présents ce soir représentent à eux seuls l’équivalent d’une décennie de "luttes" du mouvement social. Et pour certains, autant de propos polémiques. De la militante décoloniale Houria Bouteldja au philosophe, économiste, et figure de Nuit debout Frédéric Lordon, en...
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12/07 - Qui est Huguette Bello, possible candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon ?
La discussion remonte à août 2023. Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, est alors en déplacement sur l’île de la Réunion. Aux côtés de la présidente de la région, Huguette Bello, celui-ci tient un portrait très élogieux de celle qu’il dit "connaître depuis plus de dix ans". "Par-delà les débats et les différences politiques qui peuvent exister, Huguette Bello est une grande républicaine, qui a toujours mis au cœur de son engagement politique la question de l’éducation de nos enfants", déclare Gabriel Attal.
Moins d’un an plus tard, cette même Huguette Bello est désormais en passe de devenir la candidate officielle du Nouveau Front populaire pour succéder à Gabriel Attal au poste de Premier ministre.
Car depuis ce dimanche 7 juillet et ce résultat auquel personne ne s’attendait, les négociations au sein de l’alliance de gauche patinent. Si le NFP répète chaque jour à qui veut l’entendre qu’il compte bien gouverner, impossible pour eux de se mettre d’accord sur un nom pour le poste de Premier ministre. La France insoumise insiste pour voir l’un des leurs à Matignon : Clémence Guetté, Mathilde Panot, Manuel Bompard, et pourquoi pas même Jean-Luc Mélenchon.
En face, les socialistes n’en démordent pas : Olivier Faure, le patron du parti, est selon eux la seule personnalité en capacité de pouvoir diriger le gouvernement sans se voir immédiatement censuré.Députée pendant vingt-trois ans
Vient alors en cette fin de semaine une proposition de nom du PCF, révélée ce vendredi 12 juillet par le journal...
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12/07 - Arthur Goldhammer : "Les élites américaines se méfient un peu de Macron"
Lorsque nous avons contacté Arthur Goldhammer pour avoir son regard sur les secousses qui agitent la vie politique en France et aux Etats-Unis, c’est tout naturellement que ce chercheur associé au Centre des études européennes de l’Université Harvard s’est prêté à l’exercice. "Pour moi, en tant que lecteur et traducteur de Tocqueville, l’étude comparée de la démocratie en Amérique et de la démocratie en France va de soi". Celui qui a également traduit en anglais Marguerite Yourcenar, Albert Camus et plus récemment Thomas Piketty (Le Capital au XXIe siècle, vendu à plus de 700 000 exemplaires à sa sortie aux Etats-Unis) prend ainsi régulièrement sa plume de blogueur pour analyser ce qui se passe de ce côté-ci de l’Atlantique.
Plutôt soulagé quant au résultat surprise du second tour des législatives, Arthur Goldhammer, dont on devine assez aisément que le coeur penche à gauche, juge toutefois "illusoire" l’apparente solidité du barrage républicain représenté par le Nouveau Front populaire. Et se montre inquiet quant à la suite des évènements : "qu’importe le gouvernement qui émergera de cette recomposition politique, il laissera une bonne partie des électeurs en colère". Inquiet, mais avec au fond de lui, une intime conviction : "les Français trouveront une issue, j’en suis certain". Optimiste, il l’est un peu moins pour l’avenir de son pays : seul rempart contre la menace que représente selon lui Donald Trump ? Un Joe Biden "en proie à la vieillesse, qui est, comme on le sait, un naufrage."
L’Express : Avez-vous été...
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12/07 - Pourquoi craindre la victoire du RN n’a rien d’une panique morale, par Gérald Bronner
De nombreux Français se sont sentis soulagés après les résultats de l’élection du 7 juillet. Une partie d’entre eux s’est clairement mobilisée pour éviter que le Rassemblement national bénéficie d’une majorité. Il faut tempérer ce soulagement à la lumière du fait que le RN a tout de même comptabilisé plus d’électeurs que tous les autres partis ou coalitions.
A présent que ce risque est – provisoirement – écarté, il est possible qu’on finisse par se demander : n’en a-t-on pas trop fait, et depuis des années, avec le RN ? De nombreux commentateurs ont décliné cette idée sous toutes ses formes depuis des mois : après tout le RN n’a-t-il pas montré qu’il se comportait plus raisonnablement que LFI à l’Assemblée nationale ? Certains soulignent aussi que, lorsque l’extrême droite arrive au pouvoir, elle peut s’adoucir à l’épreuve du réel et l’exemple idoine est celui de Giorgia Meloni en Italie. La Première ministre italienne a jadis déclaré, par exemple, que Mussolini avait été un "bon politicien", pourtant, elle a dû, sous la pression des normes européennes et des grands patrons italiens, aménager sa politique.
Il y a là une croyance en une pseudo-loi selon laquelle la radicalité finirait par se dissoudre dans l’exercice concret du pouvoir. C’est une pseudo-loi – ce qui ne veut pas dire qu’elle est toujours fausse et qu’elle est sans raison – parce que l’histoire politique la contredit facilement. La pensée extrême ne s’affadit pas toujours face au réel parfois, au contraire, elle s’enrage et va même au-delà de ce qu’elle avait...
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12/07 - Russie, Chine, Iran... L’OCS, cette organisation qui veut défier l’Otan
Sommet contre sommet, les grandes puissances du monde se défient. D’un côté, les Occidentaux se sont réunis à Washington entre le 9 et le 11 juillet, à l’occasion du 75e anniversaire de l’Otan, fondé en 1949 au sortir de la Seconde Guerre mondiale. De l’autre, la semaine dernière, les 3 et 4 juillet, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est réunie à Astana, au Kazakhstan, pour sa réunion annuelle. L’OCS, fondée en 2001 par la Chine et la Russie, se veut une organisation de coopération en matière de sécurité et de défense.
"Engagée contre l’hégémonie des Occidentaux sur la scène internationale, l’OCS incarne une vision du monde multipolaire, en témoigne la présence de l’Iran, de l’Inde et du Pakistan aux côtés de la Russie et de la Chine et de 14 États partenaires", souligne Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et ancien ambassadeur de France en Russie, dans un entretien publié sur le site de l’Iris.Une alternative à l’Otan ?
Le Bélarus, plus grand allié de Moscou, vient par ailleurs d’intégrer l’Organisation de coopération de Shanghai, en devenant ainsi le dixième pays membre. Outre l’adhésion du Bélarus, l’agenda politique a été chargé cette année pour l’OCS, devant acter d’une coopération en matière de criminalité et terrorisme à la guerre en Ukraine, et traiter du projet de réconciliation entre la Turquie et la Syrie.
Néanmoins, cette coopération serait loin d‘égaler pour l’heure l’alliance transatlantique, les pays membres de l'OCS étant...
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12/07 - France - Russie : l’effondrement des échanges commerciaux en chiffres
La part de la Russie dans les échanges commerciaux extérieurs français a nettement reculé en 2023, atteignant son niveau le plus bas depuis plus de décennies, ont indiqué ce vendredi 12 juillet les Douanes, attribuant ce recul aux sanctions économiques à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
Entre 2021 et 2023, les exportations de marchandises vers la Russie ont ainsi été divisées par trois, se chiffrant à 2 milliards d’euros en 2023, "avec notamment l’arrêt des livraisons de produits aéronautiques", désormais interdites par l’Union européenne, explique le département des statistiques de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI).
La Russie ne pèse plus que 0,4 % des échanges extérieurs français en 2023, contre 1,8 % en 2021, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis l’an 2000. Ce déclin a relégué la Russie du 11e rang parmi les plus importants partenaires commerciaux de la France en 2021 au 37e rang en 2023. En effet les importations d’origine russe (3,6 milliards d’euros), essentiellement liées à l’énergie, ont suivi la même tendance à la baisse et ont été ainsi divisées par plus de trois entre 2021 et 2023. Le pétrole brut, dont la Russie était encore le 6e fournisseur de la France en 2021, et le gaz naturel à l’état gazeux ont quasiment disparu des importations françaises, contrairement au gaz naturel liquéfié (GNL) qui continue d’échapper à l’embargo et demeure le principal produit importé de Russie. Ainsi pour répondre à ces impératifs énergétiques, la France, tout comme l’Europe, ont dû...
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12/07 - UE : cette lourde mise en garde contre X et Elon Musk
Une lourde remise en cause contre le réseau social d’Elon Musk. La Commission européenne a accusé ce vendredi 12 juillet le réseau social X de "tromper" les utilisateurs et de violer les règles de l’UE avec ses coches bleues censées certifier des sources d’information dignes de confiance, ouvrant la voie à de lourdes amendes.
Bruxelles juge également que le réseau social enfreint ses obligations de transparence concernant les publicités diffusées et l’accès aux données de la plateforme pour les chercheurs. "X a maintenant le droit de se défendre, mais si notre point de vue est confirmé, nous imposerons des amendes et exigerons des changements significatifs", a averti le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton.
Cette mise en cause constitue une première dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA) entré en vigueur l’an dernier pour protéger les internautes contre les contenus jugés dangereux. Elle pourrait conduire dans les prochains mois à une décision définitive de non-conformité si le groupe ne corrige pas les déficiences constatées, puis à des sanctions financières pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial de X (anciennement Twitter). Aucune date limite n’est fixée pour clore ces procédures.Des preuves d’abus par des "acteurs malveillants"
"X conçoit et exploite son interface pour les'comptes vérifiés'avec la'coche bleu'd’une manière qui ne correspond pas aux pratiques de l’industrie et trompe les utilisateurs", a déploré la Commission dans un communiqué....
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12/07 - Législatives 2024 : le règne de l’artificialisation généralisée, par Abnousse Shalmani
Si on ne peut que se réjouir du retour aux urnes des citoyens français, si on ne peut que se féliciter d’entendre les Français parler politique et tactique, partager crainte et espoir, et cela partout, dans les commerces ou lors des dîners amicaux et familiaux, il n’empêche que l’attitude voire la posture des politiques, des intellectuels et des médias n’est pas à la hauteur des enjeux. Les enjeux : le blocage parlementaire, l’immobilisme économique, le ressentiment, voire le dégoût des citoyens. L’une des causes de ce capharnaüm inédit et toxique est avant tout l’artificialisation généralisée.
Artificialisation du vote d’abord. Ne nous leurrons pas, malgré le soulagement d’avoir évité l’arrivée à Matignon d’un Jordan Bardella mal préparé, sans colonne vertébrale solide, opportuniste jusqu’à l’accumulation d’erreurs de débutant : le RN est sorti gagnant des législatives en doublant le nombre de ses députés. RN qui a voulu flatter son électorat historique avec le doute malsain distillé sur les doubles nationaux tout en donnant des gages de "mélonisation" au monde économique, prenant le risque de perdre son électorat déçu de la gauche, qui vote avant tout pour son pouvoir d’achat et contre les élites. D’accord.
Mais les près de 11 millions de Français qui ont glissé un bulletin RN dans les urnes ne sont pas des Waffen-SS. Le barrage dressé contre le RN – parti dont nous pouvons, à l’image de nombreux intervenants, débattre de la face infréquentable cachée derrière la face cravatée, mais qui joue depuis quelques années le...
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12/07 - Comment la CGT veut faire pression sur Macron pour obtenir un Premier ministre du NFP
Ce sont des actions censées retentir comme un avertissement pour le chef de l’Etat Emmanuel Macron, dont le gouvernement reste à être nommé. Le 18 juillet, premier jour de législature de l’Assemblée nationale nouvellement élue, les cheminots de la CGT comme leurs homologues des secteurs de l’énergie appellent à des rassemblements devant les préfectures et le Palais Bourbon, pour "exiger la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire".
EXIGEONS LE RESPECT DES URNES ! #progressocial @cgtcheminots @lacgtcommunique pic.twitter.com/XMiyH1Fnhs— CGT Cheminots (@cgtcheminots) July 10, 2024
Le syndicat entend faire pression pour que le président de la République appelle le Nouveau Front populaire (NFP), force politique avec le plus d’élus à l’Assemblée nationale mais sans majorité absolue, à gouverner."Pression populaire"
"Il faut une pression populaire, citoyenne, pour que le résultat des élections soit respecté", a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur LCI jeudi matin. Sortant de son silence trois jours après le second tour des législatives, le président s’est adressé mercredi aux Français dans une lettre en demandant aux "forces politiques républicaines" de "bâtir une majorité solide" pour gouverner. "Personne ne l’a emporté dimanche", a-t-il déclaré, scandalisant la gauche qui continue de revendiquer le gouvernement. "Il faut qu’il entende le résultat des urnes", a estimé Sophie Binet. "Emmanuel Macron doit prendre acte du fait qu’il a perdu, doit nommer le Premier ministre qui...
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12/07 - L’inflation reprend sa lente décrue en juin
La hausse des prix en France en juin a atteint 2,2 % sur un an, soit 0,1 point de moins qu'en mai, mais le ralentissement est moins marqué que ce que laissait présager une première estimation (2,1 %), a indiqué ce vendredi 12 juillet l'Insee.
Les prix n'ont que très peu augmenté en juin par rapport à mai (+0,1 %), rapporte l'Institut national de la statistique (Insee). La hausse des prix des services (+0,3 % sur un mois) et des produits manufacturés a été en "grande partie compensée" par une baisse des prix de l'énergie (-0,8 %) et de l'alimentation (-0,2 %). En particulier, le prix des produits pétroliers continue de significativement baisser (-1,9 % par rapport à mai).Au plus bas depuis septembre 2022
L'inflation, au plus bas depuis septembre 2022, reprend ainsi sa lente décrue entamée l'été dernier, après un petit rebond en mai, où elle avait progressé de 0,1 point par rapport au mois d'avril.
Le prix des services - une composante qui pèse pour plus de la moitié dans l'indice des prix à la consommation - s'est apprécié de 2,9 % sur un an en juin, contre 2,8 % en mai. La hausse des prix se rapproche de plus en plus de la barre des 2 % visée par la Banque centrale européenne (BCE), limite en dessous de laquelle l'inflation retrouve des niveaux plus habituels comparés à ceux qu'ont connus la France et l'Europe à partir de la mi-2021. Indicateur de référence au niveau européen, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) progresse de 2,5 % sur un an en juin, après une hausse de 2,6 % en...
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12/07 - Evelyne Bloch-Dano se souvient d’Alain Mimoun : "Il est à nouveau le champion des champions"
Je me souviens de l’année 1956. Pourquoi est‐elle restée dans ma mémoire ? Peut-être à cause du froid polaire du mois de février, le plus glacial du XXe siècle, de la neige qui s’amoncelait dans les rues de Paris, de la porte de Champerret devenue silencieuse, du petit radiateur électrique branché dans le séjour qui dégageait une odeur métallique. Un mois entier de températures négatives, des chutes nocturnes à moins 15 °C, la Seine prise par les glaces, les arbres du jardinet de l’immeuble blancs de givre, les congères de chaque côté de la rue Jean‐Moréas. La 4 CV du voisin qui nous conduisait à l’école le matin ne démarrait pas […].
Les Jeux d’été de Melbourne se déroulent pour la première fois dans l’hémisphère Sud, d’abord dans le froid et sous la pluie puis, le jour du marathon, sous un soleil de plomb. Je trouve extraordinaire cette inversion des saisons à laquelle je ne comprends rien. J’entends pour la première fois le nom de Mimoun. Il a gagné l’épreuve reine des olympiades grecques, celle qui clôture les Jeux, le marathon […].
L’époque était sombre. Les guerres succédaient aux crises. En mars, l’Assemblée nationale avait voté les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Guy Mollet pour gérer la situation en Algérie. […] Fin octobre débute aussi l’insurrection de Budapest, rapidement écrasée dans le sang par les chars soviétiques, faisant des milliers de morts et des centaines de milliers d’exilés. Une manifestation contre le Parti communiste à Paris fera des blessés et trois morts. Ce n’est pas tout. Quelques jours...
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12/07 - EN DIRECT. Macron déplore le "spectacle désastreux" donné par son camp
Le nom d’un Premier ministre est toujours attendu pour former un gouvernement. Dans sa lettre aux Français publiée jeudi, Emmanuel Macron a indiqué laisser aux différents partis le soin "d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays". Lors des discussions au sein du Nouveau Front populaire (NFP), La France insoumise (LFI) a mis au débat une liste de quatre personnalités, dont Jean-Luc Mélenchon.
Les infos à retenir
⇒ Macron déplore le "spectacle désastreux" donné par son camp
⇒ L'élection d'Attal à la tête du groupe Renaissance ne règle pas "la ligne politique", estime Darmanin
⇒ Au sein du NFP, Huguette Bello nouvelle favorite pour Matignon ?Macron appelle ses troupes à "oeuvrer à un rassemblement"
Emmanuel Macron a déploré vendredi lors d'une réunion à l'Elysée le "spectacle désastreux" donné par son camp lors d'une semaine marquée par des divergences internes sur la ligne ou la gouvernance du groupe fraîchement élu à l'Assemblée, ont indiqué des participants à l'AFP.
Lors de cette rencontre, à laquelle ont notamment participé Gabriel Attal, Gérald Darmanin ou Elisabeth Borne, le chef de l'Etat a également appelé ses troupes à "oeuvrer à un rassemblement", en privilégiant "la Nation plutôt que les ambitions prématurées", a fait savoir un proche de M. Macron.L'élection d'Attal à la tête du groupe Renaissance ne règle ni "la ligne politique" ni "le fonctionnement du parti", estime Darmanin
Gérald Darmanin a estimé ce vendredi, dans un message aux députés...
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12/07 - Anatole France : pourquoi il est urgent de réhabiliter cet écrivain mal-aimé
Fin des années 1970. Peu après son arrivée en exil en France, ayant fui la Tchécoslovaquie soviétisée, Milan Kundera évoque devant Cioran sa passion pour Anatole France. Le philosophe ricane : "Ne prononcez jamais ici son nom à haute voix, tout le monde se moquera de vous !" Des années plus tard, en 2009, Kundera consacrera à Anatole France un chapitre de son essai Une rencontre. Pourquoi ce dernier s’est-il retrouvé sur la "liste noire" alors qu’il aurait mérité une autre postérité ? "Jeune homme, écrit Kundera, j’essayais de m’orienter dans le monde en train de descendre vers l’abîme d’une dictature dont la réalité concrète n’était prévue, voulue, imaginée par personne, surtout pas par ceux qui avaient désiré et acclamé son arrivée : le seul livre qui a été capable de me dire alors quelque chose de lucide sur ce monde inconnu a été Les dieux ont soif."
A l’occasion du centième anniversaire de la mort d’Anatole France, Calmann-Lévy a eu la bonne idée de rééditer Les dieux ont soif, ce classique délaissé paru en 1912 qui peint avec clairvoyance et esprit la dérive de la Terreur. Né à Paris en 1844, élu à l’Académie française en 1896, Prix Nobel de littérature en 1921, France était une icône de son vivant – rappelons qu’il a en grande partie inspiré à Proust le personnage de Bergotte. Mais dès sa disparition en 1924, les choses se compliquent. Les surréalistes publient contre lui le pamphlet collectif Un cadavre. Aragon voit en lui un "exécrable histrion de l’esprit". Aussi suffisant que d’habitude, André Breton argumente...
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12/07 - Joe Biden : une conférence de presse ternie par des lapsus spectaculaires
Malgré les hésitations et de nouvelles bourdes, Joe Biden s’est montré combatif. A l’issue du sommet marquant le 75e anniversaire de l’Otan à Washington, le président américain s’est plié à une conférence de presse, en direct, sans script et sans filet. Un événement (très) attendu, tant le président américain, âgé de 81 ans, est sommé de toute part d’abandonner sa candidature à sa succession en novembre à cause de son état de santé. Le 27 juin dernier, Joe Biden était apparu très confus et fatigué lors d’un débat, jugé "calamiteux", face à son rival et prédécesseur Donald Trump. Ce jeudi 11 juillet, face à la presse, Joe Biden a ainsi tenté de contre-attaquer face à ces critiques qui plombent sa campagne électorale, défendant sa politique étrangère et la légitimité de sa candidature à un second mandat à la Maison-Blanche.
Le défi pour le président Biden après le débat du mois dernier est que chaque apparition publique jusqu’en novembre sera scrutée à la recherche de preuves d’infirmité, note le quotidien The New York Times. Quelques heures avant ce face-à-face avec la presse, Joe Biden avait déjà marqué les esprits au sommet de l’Otan à Washington où il a invité le "président Poutine" à la tribune alors qu’il accueillait le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky sur scène. "Ça n’a certainement pas aidé", estime le quotidien new yorkais.Rester dans la course à tout prix
Pendant près d’une heure, lors de la conférence de presse la plus attendue de sa présidence, Joe Biden a fait preuve d’une bonne compréhension des enjeux et s’est...
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12/07 - Vers la fin du marché carbone dans l’UE ? Pourquoi c’est loin d’être une bonne idée
C’est l’histoire d’un mécanisme mal-aimé, parfois critiqué, souvent incompris. Voilà près de 20 ans que l’Union européenne s’est dotée d’un système d’échange de quotas de CO2 (SEQ). Le principe : un marché sur lequel les entreprises peuvent échanger des permis d’émissions de CO2 pour donner un coût au carbone et favoriser le verdissement de secteurs clés. Presque deux décennies plus tard, le système est toujours en place, et a démontré son efficacité. "Malgré des débuts imparfaits, le marché a prouvé sa solidité et sa capacité à traverser les crises économiques et politiques, et il est devenu un outil clef de la décarbonation de l’Union européenne", constate Mirabelle Muûls, professeure à l’Imperial College Business School, à Londres. Dans un article intitulé "La tarification du carbone atténue-t-elle le changement climatique ?", l’économiste s’est intéressée aux premières années de la mise en place du SEQ. L’étude montre qu’au cours des huit premières années, les industries manufacturières en France ont réduit de 15 % leurs émissions, sans perte de compétitivité.Les ravages de l’Inflation Reduction Act américain
Grâce à la base de données confidentielles de l’Insee et du Centre d’accès sécurisé aux données, les auteurs de l’étude ont pu analyser les informations des entreprises les plus consommatrices d’énergies entre 1996 et 2012. "Cela nous a permis de mesurer les émissions de chaque entreprise, et de comparer les résultats de celles qui sont entrées dans le marché du carbone, et celles qui n’y sont pas incluses", explique...
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12/07 - Ukraine : le projet russe d’assassinat du patron du géant allemand de la défense
Un ponte de l'armement allemand visé par Moscou. Les Etats-Unis et l'Allemagne ont déjoué, plus tôt cette année, un projet d'assassinat attribué à la Russie contre le directeur général d'un grand fabricant d'armes allemand fournissant de l'armement à l'Ukraine, a rapporté ce jeudi 11 juillet la chaîne américaine CNN.
Citant cinq responsables américains et occidentaux non identifiés, CNN affirme que Washington a informé Berlin de ce projet d'assassinat contre Armin Papperger, le patron de Rheinmetall, et qu'une protection lui a été fournie par les services de sécurité allemands.
Selon la chaîne, ce plan fait partie d'une série de projets russes découverts par le renseignement américain pour tuer des cadres de l'industrie de défense européenne soutenant l'effort de guerre ukrainien face à la Russie. Rheinmetall produit des obus d'artillerie de 155 mm et prévoit de commencer à fabriquer des véhicules blindés en Ukraine, selon CNN.
Le Kremlin a, sans surprise, rejeté ce vendredi ces informations de presse, estimant qu'elles n'étaient basées sur "aucune argumentation sérieuse"."Une guerre d'agression hybride"
Cette information de CNN est intervenue en plein sommet de l'Otan à Washington. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a affirmé qu'"au vu des dernières informations sur Rheinmetall, c'est ce que nous avons communiqué de plus en plus clairement au cours des derniers mois. La Russie mène une guerre d'agression hybride". "Avec du sabotage, des cyberattaques, avec une paralysie des GPS...
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12/07 - Bac 2024 : des élèves d’un lycée juif n’ont pas été discriminés, selon une enquête
Les soupçons et accusations de discrimination au préjudice d'élèves d'un lycée juif parisien lors du bac 2024 n'ont pas été confirmés par l'enquête administrative lancée par la ministre Nicole Belloubet, a indiqué jeudi soir l'Education nationale.
Les éléments recueillis "ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée Yabné auraient subi une quelconque discrimination à raison de leur religion supposée ou de leur établissement d’origine", indiquent les résultats de l'enquête.
"Si certaines élèves ont pu connaître des notes plus faibles à cette épreuve très spécifique du Grand oral qu’à celles d’autres épreuves écrites dans les mêmes matières, rien n’établit que ces notes attribuées par un jury souverain l’auraient été pour des raisons autres que la maîtrise ou l’absence de maîtrise de cet exercice par ces élèves", ajoute-t-il. Les modalités d’examen ont été "conformes", fait valoir l'enquête. Nicole Belloubet avait demandé l'ouverture d'une telle enquête, "à la suite de signalements concernant une quinzaine d’élèves du groupe scolaire" privé sous contrat Yabné à Paris, rappelle le ministère."Aucune distorsion de notation"
Sur "les deux jurys incriminés", pour le premier, "l’analyse des résultats des candidats notés par ce jury, en comparant les élèves issus de Yabné et les autres élèves, ne révèle aucune distorsion de notation". Et pour le deuxième, s'il "s’est montré globalement plus sévère, rien ne permet de retenir une discrimination réelle ou supposée à l’égard des élèves du lycée" Yabné, ajoute-t-elle.
De manière...
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12/07 - Ultrariche, loyal, radical (mais pas trop)... Qui sera le futur colistier de Trump ?
"Il s’agira d’un super vice-président". Donald Trump est resté plutôt laconique au micro de Fox News ce lundi concernant l’identité de son colistier pour l’élection présidentielle américaine. Le candidat républicain a tout de même distillé quelques indices : il faut "quelqu’un qui nous aidera à nous faire élire", mais aussi quelqu’un qui serait "capable de faire un excellent boulot en tant que président" (à comprendre, prêt à lui succéder en cas de force majeure).
Pourtant, le candidat républicain à la présidentielle va devoir accélérer : son choix devrait être officialisé avant la convention républicaine de Milwaukee la semaine prochaine, lors de laquelle le duo que Donald Trump formera avec son colistier sera officiellement couronné par le parti. Les rumeurs ne manquent pas. Trois noms sortent pour l’instant de la mêlée : l’expérimenté Marco Rubio, l’idéologue J.D. Vance ou encore le fortuné Doug Burgum. Mais d’autres figures, comme Elise Stefanik ou Tim Cotton, sont également toujours en embuscade et pourraient bien décrocher le ticket.Marco Rubio, le choix de l’expérienceMarco Rubio le 28 juin 2016 à Washington
Marco Rubio est loin d’être une personnalité inconnue dans la politique américaine. Sénateur de la Floride depuis 2011, il s’était notamment présenté à la primaire républicaine de 2015 sur une ligne voulue plus modérée et presque anti-Trump, allant jusqu’à qualifier ce dernier d'"escroc" aux "petites mains". Avant de finalement devoir se retirer de la course, emporté comme tous les autres par la vague...
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12/07 - A l’Assemblée, ces nouveaux députés très courtisés : "Vu les promesses qu’ils font à chacun..."
Dimanche 7 juillet, au soir du second tour. Les résultats tombent au compte-goutte ; cette élue divers droite, elle, a l’assurance de retrouver son siège au Palais Bourbon. Son smartphone ne cesse de vibrer - traditionnels messages de félicitations - quand le numéro de Yaël Braun-Pivet s’affiche sur l’écran. "Bravo pour ta réélection ! À nous de construire une grande coalition républicaine qui permette de répondre aux attentes des Français et de veiller à ce que notre Assemblée fonctionne au mieux. Pour cela on aura besoin de chacun d'entre nous, tu peux compter sur moi. Je t'embrasse."
La destinataire lève un sourcil. Cette si soudaine proximité affichée par la présidente sortante de l’Assemblée nationale, alors qu’elle ne la connaît que vaguement, ne partage pas la même étiquette et s’est même (très) souvent opposée à la politique du gouvernement dans la précédente législature… "Un peu cryptique ce SMS, quand même", ricane-t-elle. Pas dupe pour un sou ! "Elle joue sa réélection au perchoir et essaye de rallier chez Renaissance, analyse-t-elle. On a tous été inondés de textos par Yaël Braun-Pivet." Message reçu 5 sur 5."200 postes de questeurs à promettre"
Au Palais Bourbon, la saison des amours a commencé. Après la rude bataille des législatives, une autre offensive est à l'œuvre depuis le lendemain du second tour. Une lutte hégémonique, où chaque écurie tente de garnir ses rangs de nouvelles têtes, en vue de la constitution des groupes parlementaires, à déclarer au plus tard le 18 juillet. Ici, l’amour n’a que...
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12/07 - Après ses visites en Russie et en Chine, la nouvelle croisade anti-libérale de Viktor Orbán
Le verdict est tombé ce 10 juillet, en marge du sommet de l’Otan à Washington. Pour Charles Michel, président du Conseil européen, la récente visite à Moscou, auprès de Vladimir Poutine, du dirigeant hongrois Viktor Orbán était une "faute politique". Et que dire de sa visite à Pékin auprès du président chinois Xi Jinping - les deux voyages ayant été effectués sans en informer ses partenaires européens. De quoi entacher d’emblée la présidence hongroise du Conseil de l’UE, démarrée le 1er juillet dernier, pour une durée de six mois.
Bruxelles réfléchit à des ripostes, alors qu’Orbán doit s’exprimer en septembre devant le Parlement européen. Certains veulent que la Pologne, prochain pays sur la liste des présidences tournantes, reprenne le flambeau dès le 1er septembre. Pour l’heure, l’Europe en reste au "carton jaune" adressé le 10 juillet par les ambassadeurs des Etats-membres. La présidente du groupe Renew, Valérie Hayer, a demandé ce jeudi que Viktor Orban n’assure plus la présidence du Conseil de l’UE. La Commission tente également d’éviter de se déplacer à Budapest, où elle est attendue à la rentrée. Aucune place n’a été trouvée non plus pour un laïus d’Orbán durant la séance plénière inaugurale du Parlement européen, du 16 au 19 juillet. Et lors d’une réunion à Budapest du Conseil "Compétitivité", une formation réunissant, plusieurs fois par an, des ministres de l’UE, seuls sept pays sur 27 ont envoyé des représentants ministériels."Perturber l’UE"
Et tandis que Viktor Orbán vante ses "missions de paix", son ministre des...
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12/07 - Législatives : la France est-elle devenue officiellement ingouvernable ?
Une semaine après le second tour des élections législatives anticipées, notre pays est-il officiellement devenu ingouvernable ? On se penche sur tous les dossiers en péril avec tous les journalistes de la rédaction de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : France 2
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Dimanche dernier, comme plus de 11 millions de Français, vous avez peut-être suivi la soirée électorale en direct devant votre télévision. Et à 20 heures, lorsque les résultats se sont affichés, c’est peut-être cette réaction-là aussi, qui vous a traversé l’esprit. Personne, ou presque, n’avait anticipé ces résultats. Avec toute l’équipe de La Loupe, on s’est évidemment dit qu’il fallait qu’on dédie un épisode à cette nouvelle donne politique.
Une fois l’émotion retombée, force est de constater qu’il n’y a eu aucun vainqueur clair à ces élections législatives anticipées. Le Rassemblement national fait une contreperformance inattendue, mais obtient un nombre record de sièges à l’Assemblée. L’ancienne majorité présidentielle sauve les meubles. Même si elle a...
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12/07 - Face à la presse, un Biden batailleur et gaffeur
Joe Biden a bataillé de plus belle, jeudi 12 juillet, lors d'une longue conférence de presse, plutôt maîtrisée bien qu'obscurcie par des lapsus spectaculaires, mais sa candidature à un second mandat reste précaire. Le président américain avait à peine bouclé une heure d'échanges avec les journalistes que deux démocrates supplémentaires lui ont demandé de céder la place.
Cela augure-t-il d'une déferlante d'appels de ce genre ? Les prochaines journées diront si Joe Biden a juste gagné un peu de temps avant un retrait que nombre de partisans disent inéluctable, ou s'il a endigué la révolte grondant dans son parti. Je suis déterminé à être candidat, mais je pense qu'il est important d'apaiser les peurs, a -t-il reconnu, en promettant de faire campagne activement.
Ancien bègue, le président américain n'a jamais été un orateur flamboyant. Jeudi, il a parfois bafouillé ou peiné à finir ses phrases, mais aussi démontré sa maîtrise de dossiers internationaux notamment, sans notes ni prompteur. En clair, rien de comparable avec son débat calamiteux du 27 juin face à Donald Trump, lors duquel il était apparu très confus et fatigué.Terminer le travail
Joe Biden a répété plusieurs fois vouloir terminer le travail engagé en 2020, et assuré qu'il serait toujours capable, s'il était réélu, de gérer les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, dans trois ans. J'ai eu trois examens neurologiques intenses et conséquents menés par un neurologue, le dernier en février, a-t-il rappelé, et ils disent que je suis en...
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11/07 - Qui à Matignon ? Ces noms qui circulent pour succéder à Gabriel Attal
A gauche comme ailleurs, certains commencent à s’impatienter. "Nous mettons beaucoup trop de temps pour trouver le nom du Premier ministre", considère la députée nouvellement réélue Sandrine Rousseau sur RMC ce jeudi 11 juillet. A trop musarder sur des "répartitions boutiquées" selon sa formule, l’écologiste craint que le Nouveau Front populaire (NFP) ne perde en crédibilité. "On inquiète en n’étant pas capables de sortir un gouvernement", va-t-elle jusqu’à admettre.
Les mauvaises langues moquent les difficultés du NFP à se mettre d’accord sur un nom. Il faut dire que dans les médias, chaque parti prêche pour sa paroisse. En particulier côté socialiste et insoumis, où chacun revendique la légitimité d’envoyer un des siens à Matignon. Mais dans le clan de Jean-Luc Mélenchon, on jure que "rien ne coince". "Nous travaillons sur l’architecture du gouvernement que nous souhaitons", évacue Mathilde Panot, fraîchement reconduite à la tête du groupe LFI de l’Assemblée nationale ce jeudi 11 juillet au micro de Franceinfo. Reste que lorsqu’on l’interroge sur l’éventualité d’un Premier ministre socialiste, la députée insoumise grince des dents. "Il y a une tradition républicaine qui veut que ça soit la plus grande formation politique au sein de l’Assemblée […] qui puisse proposer le nom d’un Premier ministre", répète Mathilde Panot dans les médias. Tour d’horizon des personnalités, chez LFI et ailleurs, dont le nom est régulièrement évoqué ces derniers jours pour succéder à Gabriel Attal à Matignon.Clémence Guetté : "l’élue" des...
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11/07 - Maladies chroniques : cette forte progression en France qui pèse sur l’Assurance maladie
La problématique ne fait que prendre de l’ampleur d’année en année. Les maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, maladies psychiatriques, etc.) continuent leur très nette progression en France, avec un impact non négligeable sur les finances publiques.
D’après un rapport de l’Assurance maladie que l’Express s’est procuré, en 2022, 24 millions de personnes consommaient ainsi des soins en lien avec au moins une maladie chronique. Soit 1 560 000 de Français de plus qu’en 2015.
Certaines maladies chroniques progressent plus vite que d’autres. C’est le cas des maladies cardiovasculaires, avec plus de 160 000 patients supplémentaires traités ces deux dernières années. Mais aussi du diabète, qui a touché 320 000 personnes supplémentaires.
Les maladies psychiatriques et les traitements psychotropes, avec plus de 8 500 000 Français concernés, soit plus d’un Français sur 10, se révèlent également être au cœur de ces problématiques récurrentes.
Cette dynamique s’explique en partie par le vieillissement de la population française : les personnes les plus âgées sont les plus touchées par les pathologies chroniques. D’autres facteurs sont à prendre en compte comme les habitudes alimentaires des Français, ainsi que leur propension à pratiquer des activités physiques. Enfin, l’amélioration ces dernières années de la prise en compte de ces phénomènes a aussi pu nourrir ces chiffres.112 milliards d’euros de dépenses
Cette hausse des cas n’est pas sans conséquences sur le budget de l’Assurance maladie. Alors...
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11/07 - Paris 2024 : les défis de la brigade fluviale à quelques jours de la cérémonie d’ouverture
Perché sur le toit-terrasse d’un bateau-mouche, Pascal Laulhé scrute les courants gris de la Seine. Sous ses yeux, trois zodiacs remplis d’une demi-douzaine d’agents de la Compagnie d’intervention (CI) attendent patiemment son feu vert. Comme chaque semaine, et plus particulièrement en prévision des Jeux olympiques de Paris, ces unités de police urbaine spécialisées dans le maintien de l’ordre public s’entraînent avec la Brigade fluviale de la capitale à embarquer et désembarquer des bateaux en mouvement, ou à intervenir rapidement sur les quais de Seine. "Fluv' 1, 2 et 3, top départ pour l’exercice", lâche enfin l’instructeur dans son talkie-walkie, déclenchant immédiatement le début de la simulation. Sur le fleuve, les bateaux filent à une vitesse impressionnante. En quelques secondes, ils rattrapent le bateau-mouche, "cible" fictive de la matinée.
Simultanément, les trois embarcations se collent aux parois du bateau-mouche. Les agents, armés et casqués, sautent sur le pont et se déploient à la hâte, prêts à intervenir. À bord, un instructeur chargé de superviser la gestion des armes observe chaque mouvement, du port des armes longues à l’orientation des canons, afin d’éviter tout accident. Tout aussi rapidement, les agents remontent sur leurs pneumatiques et s’éloignent de l'imposante embarcation - ils recommenceront cet exercice trois fois en moins d’une heure.
Vue de l’extérieur, l’intervention semblerait presque anodine. Mais Sophie Malherbe-Mayeux, commandante divisionnaire et cheffe de service de la...
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11/07 - Macron et l’ombre de la démission, le mystérieux coup de fil reçu par Hollande
C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu'on connait... Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Hollande et ses ex-frondeurs : la grande réconciliation
Drôle de scène salle Victor Hugo, à l’Assemblée nationale mercredi 10 juillet. C’est ici même qu’en 2014 les premiers frondeurs socialistes naissent et s’expriment ouvertement contre la direction du quinquennat Hollande. Ils refusent de voter la confiance du gouvernement Valls 1. Parmi eux, Laurent Baumel et Jérôme Guedj, réélus députés le 7 juillet aux côtés de… François Hollande. Tout est bien qui finit bien : les frondeurs de l’époque ont tout oublié, saluant même les mots de l’ancien président ce 10 juillet devant le groupe PS.
"La seule question qui est posée, et celle qui taraude la gauche : est ce qu’on veut gouverner ou pas ?", a interrogé Hollande. "Avec le Nouveau Front populaire, nous ne sommes pas majoritaires mais si on ne prétend pas gouverner, on le laisse à d’autres. Il faut proposer un Premier ministre triplement acceptable : par les partenaires, par l’Assemblée nationale et par le président de la République. Ni LFI,...
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11/07 - Paiement sans contact : l’UE donne son feu vert pour l’ouverture d’Apple aux services concurrents
Bruxelles a donné son aval, ce jeudi 11 juillet, aux changements proposés par Apple pour ouvrir en Europe ses téléphones aux services de paiement sans contact concurrents de son système Apple Pay, au terme d'une enquête ouverte en 2020.
"Désormais, les concurrents pourront rivaliser efficacement avec Apple Pay pour les paiements mobiles effectués avec l'iPhone dans les magasins. Les consommateurs auront donc le choix entre un plus grand nombre de portefeuilles numériques sûrs et innovants" s'est félicitée la Commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestage.
Accusé d'avoir bridé la concurrence pendant des années, Apple a accepté d'offrir à des fournisseurs tiers un accès sur ses célèbres iPhones à la fonctionnalité NFC qui permet la communication entre les appareils et les terminaux de paiement dans les magasins. Ces ajustements avaient été proposés le 19 janvier par le géant américain. Depuis, la Commission, gendarme de la concurrence dans l'UE, sondait les parties intéressées avant de se prononcer.
Cet engagement est valable pour dix ans dans l'ensemble de l'Espace économique européen (EEE, soit les 27 pays de l'UE plus l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein). Les utilisateurs auront ainsi la liberté de choisir entre Apple Pay et plusieurs autres applications pour effectuer leurs paiements. Cette annonce met un terme à l'un des litiges entre la marque à la pomme et l’Union européenne, initié par une enquête ouverte en juin 2020 à la suite de plaintes de banques européennes.
Les fonctionnalités de...
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11/07 - "Il nous faut un autre candidat" : aux Etats-Unis, ces voix démocrates qui s’élèvent contre Joe Biden
"Biden devrait se retirer pour le bien du pays", déclarait hier Peter Welch, sénateur démocrate du Vermont, dans les colonnes du Washington Post. Peu de temps après sa sortie dans la presse américaine, l’élu de 77 ans - seulement cinq de moins que Joe Biden (81 ans, 82 en novembre 2024) - déclarait : "Nous ne pouvons pas ignorer ce que nous avons vu."
En ligne de mire, le débat qui l’opposait à Donald Trump, il y a deux semaines de cela. Malgré des conditions plutôt favorables - absence de public, micro de son adversaire éteint pendant ses prises de parole -, Joe Biden a pourtant souvent cherché ses mots, et parfois de longs moments… @lexpress
Les démocrates vont-ils finalement choisir un autre candidat que Joe Biden pour défier Trump à la prochaine présidentielle ? Après le premier débat, l'hypothèse prend de l'ampleur aux Etats Unis. shorts joebiden trump USA #sinformersurtiktok #apprendresurtiktok ♬ son original - L’Express - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>Les financements "se tarissent"
Les déboires du candidat investi inquiètent au sein du camp démocrate. "Les financements se tarissent" rapporte le Financial Times, selon un mécène de longue date du camp démocrate. Pourtant, toujours selon le média américain, il devrait s’agir de "la course à la Maison-Blanche, la plus chère de l’histoire des Etats-Unis".
L’acteur américain George Clooney réussissait un coup de force en juin dernier. A l’occasion d’un gala qu’il coprésentait, auquel...
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11/07 - EPR de Flamanville : en quoi consiste l’opération de "divergence" bientôt lancée ?
Les travaux auraient dû s’achever en cinq ans. Mais la construction du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville (Manche), en a duré dix-sept. Le coût du projet, initialement prévu à 3,3 milliards d’euros a, lui aussi, tapé à côté. En 2020, la Cour des comptes estimait le montant total des dépenses pour l’EPR à… 19,1 milliards d’euros.
Alors, quand Luc Rémont - PDG d’EDF - annonce aux 24e Rencontres économiques d’Aix, ce 6 juillet, "l’imminent" lancement de la "divergence" de l’EPR, on se dit que la fin du calvaire est proche.La mise en route du réacteur de Flamanville
Divergence est un mot de jargon issu des mathématiques. Dans le nucléaire, il correspond à l’initiation de la réaction en chaîne à l’origine de la production d’électricité. "A l’aide d’un neutron, on casse le noyau d’un atome d’uranium 235. En se brisant, ce dernier va libérer trois neutrons qui, projetés sous l’effet du premier choc, casseront d’autres noyaux d’atomes d’uranium 235, provoquant de nouvelles fissions", résume Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).
La fission des noyaux provoque un dégagement d’énergie important, sous forme de chaleur. Cette chaleur est utilisée pour faire de la vapeur d’eau entraînant des turbines, qui convertissent le mouvement de rotation en électricité.
"Il y a de l’émotion", imagine Emmanuelle Galichet, alors que se rapproche le lancement du 57e réacteur du parc français. "Je crois que les équipes sont soulagées. Elles voulaient montrer qu’elles étaient...
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11/07 - Bruno Le Maire : un baroud d’honneur à 10 milliards d’euros
"Je ne suis ni en tong, ni sur la plage". Dans le brouillard politique et économique qui persiste actuellement en France, Bruno Le Maire a tenu à rappeler, avec humour, qu’il était encore aux manettes et que sa mission de rétablir les finances publiques restait entière. Selon toute vraisemblance, le ministre de l’Economie devra céder la place qu’il occupe depuis maintenant sept ans, dans les prochaines semaines, si ce n’est dans les prochains jours. A une personnalité de gauche, du centre ou de droite ? Quelle que soit la réponse, pas question pour lui de baisser les bras. Pour tenir l’objectif des 5,1 % de déficit en 2024 que s’est fixé le gouvernement, Bruno Le Maire a dévoilé ce jeudi une nouvelle salve de 10 milliards d’euros d’économies.
Ce second tour de vis budgétaire depuis le début de l’année était déjà dans les tuyaux. Dissolution oblige, il était passé au second plan. Mais à mesure que l’heure fatidique du départ se rapproche, le locataire Bercy tire ses dernières cartouches. Et surprise : une nouvelle fois, Bercy revoit à la hausse ses besoins d’économies. Au total, 25 milliards d’euros en moins seront nécessaires en 2024 - contre 20 milliards d’euros auparavant - pour tenir la trajectoire fixée par le programme de stabilité envoyé à Bruxelles. En février, un premier décret avait permis d’annuler 10 milliards d’euros de crédits. Cinq autres milliards d'euros ont déjà été exécutés, grâce à la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE).La balle est dans le camp du futur...
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11/07 - Pourquoi l’Otan a raison de se préoccuper de la Chine
La question divise ses membres depuis longtemps : l’Otan doit-elle élargir sa focale à la Chine ? Voilà plusieurs années que la Maison-Blanche demande aux autres membres de l’Alliance atlantique qu'ils accompagnent son propre pivot stratégique vers l’Indo-Pacifique. A Washington, les ambitions hégémoniques du Parti communiste chinois, en particulier en ce qui concerne le contrôle de Taïwan, inquiètent davantage que les prétentions de la Russie.
C’était sans compter le soutien croissant de la Chine à Moscou. Dans son communiqué du sommet qui s’est tenu du 9 au 11 juillet, l’Otan prend acte que "la République populaire de Chine (RPC) joue désormais un rôle déterminant dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine au travers de son partenariat dit 'sans limites' et du large soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense russe".
Dans la foulée, l'Alliance appelle Pékin "à cesser de transférer des biens à double usage, tels que des composants d’armes, des équipements et des matières premières, qui sont ensuite utilisés par le secteur de la défense russe". Et elle dénonce, de la part de la Russie et de la Chine, "des menaces et activités malveillantes hybrides, cyber, spatiales et autres, qui sont le fait d’acteurs étatiques et non étatiques".
Le ton est bien plus ferme que lors du sommet de Bruxelles, en 2021, où l’Otan qualifiait les ambitions déclarées de la Chine de "défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de...
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11/07 - Guerre en Ukraine : en quoi consiste réellement l’aide militaire de la Chine à la Russie ?
L’inquiétude ne cesse de grandir parmi les pays de l’Otan, réunis à Washington pour fêter leurs 75 ans, concernant l’appui militaire apporté par la Chine à la Russie. Le sujet sera, ce jeudi 11 juillet, au cœur des discussions entre l’alliance la plus puissante du monde et ses partenaires d’Asie Pacifique (Japon, Corée du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), ont fait savoir ses membres. Mercredi soir déjà, ils diffusaient un communiqué exprimant leurs "profondes préoccupations" concernant le partenariat stratégique qui ne cesse de se renforcer entre Moscou et Pékin. "La Chine aide de façon décisive la Russie dans sa guerre illégale d’agression contre l’Ukraine", a ainsi dénoncé le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Car selon l’Otan, la Chine est responsable de fournir des équipements à double usage, civil et militaire, à la Russie, qui permettent à Moscou de "produire des missiles, des bombes, des avions et des armes". Mais en quoi exactement consiste cette aide militaire ?
En avril déjà, une haute responsable américaine accusait - sous anonymat et auprès de l’AFP - Pékin de vendre à Moscou des composants électroniques, des machines-outils et des explosifs chinois, tandis que des "entités chinoises et russes travaillent à produire ensemble des drones" sur le sol russe. La Chine livrerait ainsi à la Russie des moteurs de drones et des systèmes de propulsion pour missiles de croisière, ainsi que de la nitrocellulose, un matériau utilisé par la Russie pour fabriquer des munitions d’artillerie."70 % des...
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11/07 - Le rapport qui s’inquiète d’une "marée montante" de l’antisémitisme en Europe
Les chiffres sont éloquents. Les Juifs sont "plus angoissés que jamais en Europe" face à la "marée montante de l'antisémitisme", le conflit au Proche-Orient sapant les efforts menés par l'UE, selon une vaste enquête européenne publiée ce jeudi 11 juillet.
Selon ce rapport de l'Agence des droits fondamentaux (FRA) basée à Vienne, en Autriche, "96 % d'entre eux" y ont été confrontés "en ligne" ou dans leur quotidien au cours des 12 mois précédant l'enquête. Une écrasante majorité juge que "la situation s'est aggravée ces dernières années", écrit en préambule sa présidente Sirpa Rautio, alors même qu'ils ont été interrogés "avant les attaques du Hamas en octobre 2023 et la guerre à Gaza".Une "augmentation spectaculaire"
Dans ce contexte tendu, 76 % des Juifs ont dit "cacher occasionnellement leur identité" en Europe, déplore-t-elle. C'est particulièrement le cas en France, où ils sont 83 % à le faire. Depuis l'escalade entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, le tableau s'est encore noirci, selon des informations recueillies "plus récemment auprès de douze organisations communautaires juives".
"Les retombées du conflit érodent des progrès durement acquis" et observés après l'adoption de la toute première stratégie européenne de lutte contre l'antisémitisme en 2021, avec une "augmentation spectaculaire" des incidents. En France, 74 % des Juifs estiment que le conflit a un impact sur leur sentiment d'insécurité, le taux le plus élevé parmi les pays sondés, où ils sont 62 % à éprouver un tel ressenti en moyenne,...
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11/07 - EN DIRECT. Larcher opposé à la nomination d’un Premier ministre du Nouveau Front populaire
Quatre jours après le second tour des élections législatives du 7 juillet, tandis que les tractations se poursuivent à gauche pour tenter de former un gouvernement, les réactions à la lettre d’Emmanuel Macron adressée aux Français dans les pages de la presse quotidienne régionale ce jeudi 11 juillet se font vives. Dans son texte, le président de la République exhorte à une large coalition des forces républicaines. Une stratégie rejetée en particulier par la gauche, qui appelle le le chef de l’Etat à respecter le résultat des urnes et à placer au poste de Premier ministre une figure issue du Nouveau Front populaire.
Les infos à retenir :
⇒ La gauche accuse Emmanuel Macron de "refuser de connaître le résultat des urnes"
⇒ Le Rassemblement national dénonce "un cirque indigne"
⇒ La droite rejette un Premier ministre NFP, mais aussi une "coalition nationale"Olaf Scholz croit que la classe politique française peut trouver une "solution"
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit jeudi "tout à fait confiant" quant à la capacité des dirigeants politiques français à trouver une "solution" sur un nouveau gouvernement après des élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire.
"Il incombe maintenant aux responsables politiques de trouver une solution et d'en tirer parti. Je suis persuadé qu'ils finiront par le faire", a déclaré M. Scholz, avant le début d'une réunion dans le cadre du sommet de l'Otan à Washington. "La France sera sur la scène internationale un partenaire important, un...
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11/07 - 66 avions militaires chinois autour de Taïwan en une journée : Pékin resserre son étau
Pékin resserre son contrôle sur Taiwan. Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé, ce jeudi 11 juillet, avoir détecté 66 avions militaires chinois autour de l’île en l’espace de 24 heures, un chiffre record depuis le début de l’année et au lendemain de manœuvres militaires dans les eaux environnantes.
La Chine revendique Taïwan, dirigée par un régime démocratique, comme faisant partie de son territoire et a déclaré qu’elle ne renoncerait jamais à l’usage de la force pour prendre le contrôle du territoire. Pékin a intensifié la pression sur Taipei ces dernières années. Le nouveau record de jeudi intervient alors que la veille, déjà, le gouvernement taïwanais avait affirmé que des avions chinois se dirigeaient vers le Pacifique occidental pour des exercices avec le porte-avions chinois Shandong, dans le cadre d’un entraînement maritime et aérien.
"Soixante-six avions de l’Armée populaire de libération (APL) et sept navires de la Marine de l’APL opérant autour de Taïwan ont été détectés jusqu’à 06H00 du matin (22H00 GMT mercredi) aujourd’hui", a indiqué le ministère dans un communiqué. Sur ce nombre, 56 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, qui coupe en deux ce détroit de 180 kilomètres de large entre l’île et la Chine continentale.Taipei "a réagi en conséquence"
Le ministère taïwanais a affirmé avoir "surveillé la situation et réagi en conséquence". Il a publié un document montrant que certains avions se sont approchés à moins de 33 milles nautiques (61 km) de la pointe sud de Taïwan.
Le précédent record de...
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11/07 - Coca-Cola et les Jeux olympiques : ce message caché qui agace les scientifiques
Des "concerts Coca-Cola". Des porteurs de la flamme Coca-Cola. Un Coca-Cola food court, des fontaines de Coca, des "villages Coca", des publicités Coca, des athlètes soutenus par Coca, du Coca pour les sportifs et les officiels… Premier partenaire des JO, loin devant les autres mécènes, la multinationale américaine va repeindre Paris à ses couleurs cet été, comme l’ont fait toutes les autres villes olympiques avant la capitale française. Entre Coca-Cola et les Jeux, l’histoire d’amour dure depuis 1928. L’entreprise créée par le pharmacien John Pemberton cherchait alors à se faire connaître en Europe : elle livra mille caisses de son soda aux athlètes et aux spectateurs. Par la suite, le soutien de Coca-Cola à l’événement le plus médiatisé de la planète ne s’est plus jamais démenti.
Une question d’image et de visibilité : les JO sont un incomparable "accélérateur de business", comme le rappelait récemment Claire Revenu, la directrice générale Paris 2024 de Coca-Cola. La firme assure aussi vouloir "porter la magie des Jeux au plus grand nombre", ou encore profiter de l’événement parisien pour "montrer qu’une économie circulaire des emballages est possible". Mais l’intérêt du groupe d’Atlanta pour le sport ne se limite pas aux JO. Il sponsorise également une liste toujours plus longue de compétitions, dans toutes les disciplines : football, rugby, tennis, judo, voile, tennis… "C’est une constante dans la communication de Coca, une sorte de message subliminal visant à mettre l’accent sur le sport comme le moyen de...
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11/07 - Guerre en Ukraine : l’Otan s’engage sur une aide de 40 milliards d’euros à Kiev sur l’année
Des avions F-16, des batteries de défense antiaérienne et missiles sol-air… Les pays de l’Otan ont multiplié, mercredi 10 juillet, les gages d’un soutien matériel renforcé à l’Ukraine, au premier jour du sommet marquant les 75 ans d’existence de l’Alliance. Un renfort matériel dont les livraisons ont déjà débuté, se sont félicités les membres, et qui devrait atteindre la somme de 40 milliards d’euros sur l’année à venir, se sont-ils engagés.
Cette relance symbolique et matérielle du soutien de l’Alliance atlantique nord a été déclenchée en partie par de "profondes préoccupations" de l’occident face à l’aide civile et militaire grandissante fournie par la Chine à la Russie. "Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l’Alliance être distancée", a averti le président américain Joe Biden.
Les infos à retenir
⇒ L’Otan a multiplié les promesses d’aide militaire, des F-16 aux systèmes antiaériens
⇒ L’Alliance s’engage à fournir 40 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine sur l’année
⇒ L’Otan dénonce le soutien chinois à la RussieL’Otan muscle son soutien matériel
Avant même l’ouverture officielle de leur sommet historique, plusieurs pays de l’Otan ont annoncé avoir déjà commencé à transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Dans le détail, les Pays-Bas ont promis l’envoi de 24 F-16, la Belgique 30 d’ici à 2028 et le Danemark 19 de ces avions de combat multirôles, qui "voleront dans le ciel ukrainien cet été", a assuré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. La Belgique et la Norvège se sont engagées à fournir d’autres appareils...
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11/07 - Israël - Hamas : Tsahal annonce la fin de ses opérations militaires dans l’est de Gaza
L'armée israélienne a annoncé mercredi soir avoir "achevé" ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, quartier de l'est de la ville de Gaza théâtre de violents combats depuis cette date. "Les soldats [...] ont achevé leur mission, qui a duré environ deux semaines, dans la zone de Choujaïya", selon un communiqué militaire.
L'offensive a permis le démantèlement de "huit tunnels" et l'élimination de "dizaines de terroristes" ainsi que la destruction de "base de combats et d'immeubles piégés". L'offensive sur Choujaïya, dans laquelle ont été engagés au sol des soldats d'unités d'élite, avait été étendue lundi aux quartiers du centre de Gaza-ville.L'avertissement de Tsahal
L'armée israélienne avait appelé mercredi tous les habitants à évacuer la ville de Gaza, la principale du territoire palestinien assiégé. Des milliers de tracts, appelant "toutes les personnes" à évacuer via des "couloirs de sécurité", ont été largués au-dessus de la ville de Gaza, dans le nord du territoire. Ces tracts avertissent que cette ville déjà en partie détruite, où se trouvaient jusqu'à présent 300 000 à 350 000 personnes, selon l'ONU, restait "une dangereuse zone de combat".
Les troupes au sol, appuyées par des chars et des bombardements aériens, ont été engagées dans d'intenses combats contre le Hamas et ses alliés, les plus violents dans la ville de Gaza depuis le début de la guerre, qui ont déjà poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir.
Ces nouvelles directives "ne feront qu'ajouter aux souffrances de masse pour les familles...
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11/07 - François Cornut-Gentille : "Le problème, c’est la médiocrité générale du personnel politique"
Député pendant vingt-neuf ans, François Cornut-Gentille est retraité de la vie politique nationale depuis que Laurence Robert-Dehault, candidate du Rassemblement national, l’a battu en 2022. Cet élu LR de Saint-Dizier, en Haute-Marne, conserve un regard acéré sur le pouvoir. Le problème n° 1 de la France au sortir des élections législatives, à ses yeux ? Pas l’absence de majorité ni le manque de culture du compromis, mais "la médiocrité générale" et "l’incapacité à penser les dossiers de long terme", cingle ce spécialiste des questions de défense.
Dans Savoir pour pouvoir. Sortir de l’impuissance démocratique (Gallimard), son essai publié en 2021, l’ancien parlementaire préconisait la création d’une nouvelle assemblée élue, en plus du Parlement, exclusivement chargée d’expertiser les dossiers de fond : l’écologie, les retraites, l’intelligence artificielle, etc. Une réflexion qu’il précise et renouvelle auprès de L’Express.
L’Express : Le résultat de ces élections législatives annonce-t-il l’agonie de la Ve République ?
François Cornut-Gentille : Depuis 2017, la déconstruction de notre démocratie s’accélère. Le processus d’adhésion par le vote est cassé. Il n’existe plus qu’un processus de rejet. On vote contre le pouvoir en place, contre le FN, contre le RN. Cela remonte d’ailleurs à plus loin : hormis Nicolas Sarkozy en 2007, depuis quarante ans, toutes les majorités parlementaires ont été renversées lors de l’élection suivante.
Mesure-t-on le message sidérant envoyé par les Français avec ces défaites à répétition de ceux qui...
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11/07 - Boris Vallaud : "Macron n’a plus la main, il doit nommer un Premier ministre issu du NFP"
Sa vie de chef de file des députés socialistes, qui l’ont désigné à l’unanimité mercredi 10 juillet, sera bien différente dans cette nouvelle législature. Il est fini le temps de président d’un groupe d’une trentaine de députés. Voilà Boris Vallaud meneur de 69 parlementaires à la rose, au minimum… Car il se murmure quelques recrutements à venir, pour grossir les rangs et tenir la dragée haute à la France insoumise au sein du Nouveau Front populaire. 69 députés PS, et pas des moindres : sur les bancs, on remarquera François Hollande, l’ancien président dont Vallaud fut secrétaire général adjoint à l’Élysée entre 2014 et 2016. Ou encore l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau, son ami de longue date avec qui il ferraillait lors de la bataille des retraites voilà un an.
L’Express : Dans une lettre aux Français, publiée dans la PQR, Emmanuel Macron "demande à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays". Y êtes-vous favorable ?
Boris Vallaud : Je suis favorable à ce que le vote des Français soit entendu. Ils ont refusé de porter l’extrême droite au pouvoir et y ont opposé un front républicain, ils ont infligé une défaite cinglante à Emmanuel Macron et ont placé le Nouveau Front populaire en tête à l’Assemblée nationale. Cette lettre donne une lecture partielle et partiale de la réalité. Il est curieux d’en appeler à une majorité solide quand la vôtre se disloque sous vos yeux ! Les Français ne font plus...
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11/07 - Energies renouvelables : ces questions en suspens qui hantent la filière
"Le temps est devenu beaucoup moins maussade, mais l’horizon ne s’est pas pour autant éclairci". Dans le tumulte politique de ces dernières semaines, la formule d’un énergéticien résume l’état d’esprit de la filière des énergies renouvelables. Depuis le 9 juin et la dissolution de l'Assemblée nationale, le secteur de la production d’énergie verte retenait son souffle. La menace d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir, qui soutenait dans son programme vouloir instaurer un moratoire sur les "énergies intermittentes", laissait craindre un sévère coup d’arrêt pour les secteurs de l’éolien et du solaire. "Ce qui est écarté aujourd’hui c’est la perspective d’un moratoire global et un renoncement à la décarbonation, mais il est encore difficile de dire quelle en sera l’alternative", constate Jules Nyssen, le président du Syndicat des énergies renouvelables, qui représente le secteur.
L’incertitude vient désormais du flou artistique qui entoure la composition de l’Assemblée nationale. Les résultats des élections législatives ne laissent pas entrevoir de majorité claire pour former un gouvernement, et l’éparpillement des étiquettes politiques questionne sur la capacité des députés à s’accorder sur certains textes clés. "Pour le moment les élections apportent un certain soulagement, mais on attend de voir comment la situation politique va affecter les processus en cours", explique-t-on chez Vattenfall, un énergéticien suédois qui développe des projets d’éolien en mer en France et se positionne sur les futurs appels d’offres...
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11/07 - Dans l’intimité du château de Souzy-la-Briche, lieu de villégiature secret du pouvoir exécutif
Episode 4 : Laureline Dupont, directrice adjointe de rédaction de L’Express, vous emmène à Souzy-la-Briche, dans l’Essonne, où un mystérieux château a été un lieu de villégiature pour plusieurs présidents et Premiers ministres.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture et montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, France 5
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : L'Express
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Alors voilà, j’ai allumé mon micro. Chers auditeurs, comme je vous l’ai promis dans l’épisode d’hier, aujourd’hui on quitte Paris. Et je suis toujours en compagnie de Laureline Dupont, la directrice adjointe de la rédaction de L’Express. Bonjour Laureline !
Laureline Dupont : Bonjour Charlotte, ça tombe bien, on est presque arrivés. Continue de remonter la “Grand rue” là, tu peux longer cette grande haie là, et gare-toi un peu avant le virage au fond. Tu vas voir un grand portail.
Charlotte Baris : Laureline, où est-ce qu’on est exactement ?
Laureline Dupont : Alors ce village, il s’appelle “Souzy-la-Briche". C’est une commune rurale au cœur de l’Essonne. Ici, il doit y un peu plus de 400 habitants. Et ce village, c'est un lieu important pour ceux qui – comme...
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11/07 - Pierre Vermeren : "Au Maroc, la perspective que Macron soit battu n’a rien de triste"
Pierre Vermeren est historien et professeur des universités. Il a récemment publié Histoire de l’Algérie contemporaine (Nouveau Monde Éditions) et Le Maroc en 100 questions, un royaume de paradoxes (Texto). Pour L’Express, il analyse les réactions au Maghreb après les élections législatives françaises, avec, derrière l’opposition apparente au RN, des contrastes entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Pour le spécialiste, il sera important de savoir qui, du Maroc ou de l’Algérie, organisera la prochaine visite d’Etat en France…
L’Express : Comment les élections législatives françaises ont-elles été perçues au Maghreb ?
Pierre Vermeren : La réaction apparente globale, c’est un "ouf" de soulagement, dans une région où l’envie d’émigrer reste intacte. Là-bas, dans la presse, le Rassemblement national est régulièrement présenté comme étant un parti anti-musulman et anti-maghrébin.
Mais il y a des différences selon les pays. La presse tunisienne a fortement associé ce scrutin au conflit israélo-palestinien, en présentant le résultat comme une défaite du "lobby sioniste français". La promesse de Mathilde Panot de reconnaître un Etat de Palestine "dans les deux prochaines semaines" a été reprises en boucle. Les presses algérienne et marocaine sont, elles, beaucoup plus prudentes sur ce sujet. Dans le cas du Maroc, cela se comprend aisément, puisque le pays est allié à Israël dans le cadre des accords d’Abraham. Mais cette différence s’explique aussi par le fait que c’est en Tunisie où la presse d’extrême gauche est la plus...
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10/07 - Emmanuel Macron, récit d’un crépuscule : une lettre, un rendez-vous et 50 nuances de tergiversations
Ne dites pas à Emmanuel Macron qu’il a raté son pari de la dissolution. "Personne ne l’a emporté", écrit le chef de l’Etat dans sa lettre aux Français publiée mercredi 10 juillet dans la presse quotidienne régionale. Traduisons-le : tout le monde a perdu, personne n’a gagné. Comme c’est plus facile de faire ce constat que d’écrire : j’ai perdu. D’ailleurs, soulignent les proches du président, "c’est le Premier ministre qui a dit tous les quatre matins qu’il était le chef de la campagne". Gabriel Attal ne manque pas une occasion de dire que ce n’est pas lui qui a dissous ? Emmanuel Macron ne manquera pas une occasion de dire que ce n’est pas lui qui a échoué… Puisqu’on vous dit que le président est en surplomb et pas qu’Emmanuel Macron a du plomb dans l’aile.
"Tu casses, tu répares", avait prévenu Gabriel Attal dans sa déclaration de politique générale. "Je casse, tu répares", semble penser, dire et écrire Emmanuel Macron. Dimanche 7 juillet à l’Elysée, second tour des législatives, ambiance de défaite ? Ambiance de conquête au contraire ! C’est donc le moment d’en profiter. Non pas pour reconstruire mais pour laisser les autres s’entre-déchirer. Avant de sauter dans l’avion direction le sommet de l’Otan, le voici qui dépose sur le guéridon des oppositions et des Français une missive. Quelques lignes anodines ? "Il provoque une crise de régime", tempête un ami. Energie retrouvée.
Le soir du second tour, le chef de l’Etat a bien failli croire - une minute, pas plus - les froussards qui lui disaient qu’il ne pourrait pas...
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10/07 - Tractations, sécessions... Dans les coulisses de la bataille des groupes parlementaires
Après l’heure des "clarifications", celle de la "reconfiguration". En début de semaine, les cinq Insoumis répudiés ont pris la plume dans une lettre commune adressée ce mardi 9 juillet aux patrons sortants des groupes communiste et écologiste. "Comme vous le savez, la rupture entre nous et La France insoumise est consommée. Nous ne siégerons pas dans le groupe ’insoumis'", écrivent François Ruffin et Clémentine Autain, ainsi que les députés LFI sortants non réinvestis Danielle Simonnet, Alexis Corbière et Hendrik Davi.
Ainsi, ces nouveaux électrons libres appellent-ils à la création d’un "groupe nouveau", associant écologistes, communistes ainsi que les membres de Générations.s, ce parti fondé par Benoît Hamon au lendemain de la présidentielle de 2017, parvenu à faire élire six parlementaires dimanche soir à l’issue du second tour des législatives anticipées.
Car cinq députés ne suffisent pas à former un groupe parlementaire : il faut être a minima 15. Un seuil important, car les laissés-pour-compte - les "non-inscrits", selon la nomenclature du 33 Quai d’Orsay - voient leur poids politique réduit comme peau de chagrin dans l’hémicycle. Isolement, moyens financiers chiches et temps de parole limité… Une soirée de juin 2018, Jean Lassalle alors député, n’avait-il pas tempêté contre ce statut qu’il assimilait à celui de "sous-députés" ?De l’importance de siéger au sein d’un groupe
Excessif ? Peut-être. Reste que l’appartenance à un groupe parlementaire offre un certain nombre d’avantages. A commencer par le nerf de...
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10/07 - Gideon Rachman : "Nous Britanniques sortons du chaos, vous Français y entrez..."
Chroniqueur au Financial Times depuis 2006, après quinze années passées à The Economist, Gideon Rachman est l’un des meilleurs spécialistes en matière de politique internationale. Il y a deux ans, il publiait The Age of the strongman, analysant la vague des "hommes forts" ayant pris le pouvoir depuis vingt ans. Pour L’Express, le journaliste britannique compare ces législatives françaises au choc du Brexit, au moment même où les Britanniques ont eux voté pour la stabilité, en la personne de Keir Starmer, un responsable politique "ennuyeux" mais centriste. Entretien.
L'Express : Ces législatives en France peuvent-elles être comparées au choc du référendum pour le Brexit au Royaume-Uni, en 2016 ?
Gideon Rachman : Il y a très clairement des points communs entre ces événements. Les deux représentent d’abord un vote anti-élites. Au Royaume-Uni, les riches métropoles étaient opposées au Brexit, alors que les zones rurales et périphériques ont voté pour. Ce schéma se répète en France à travers le vote pour le RN. Mais il y a aussi l’idée que les choses ne peuvent pas être pires et qu’on peut donc tenter le pari d’une sortie de l’Union européenne ou d’un vote pour les extrêmes, alors qu’on sait bien qu’en réalité les choses peuvent encore largement empirer.
L’ironie, c’est que quand nous, Britanniques, avions voté en faveur du Brexit, vous, Français, nous regardiez avec pitié, en vous demandant comment nous pouvions prendre une décision aussi folle, qui allait de toute évidence porter préjudice à notre économie. Aujourd’hui,...
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10/07 - Rémi Lefebvre : "Cette nouvelle Assemblée est dominée par des élites sociales"
Ce lundi 8 juillet, les 577 nouveaux députés de l’Assemblée nationale ont officiellement débuté leur mandat. Dans l’hémicycle, nombreux sont les nouveaux visages, novices en politique, inconnus du grand public ou issus de la société civile : on compte par exemple un élu jusqu’à présent chef de cuisine dans un lycée, un étudiant en économie, un conducteur de train ou encore des responsables associatifs.
Malgré cette apparente diversité, l’Assemblée nationale reste peu représentative des électeurs français. Seules 36 % de femmes occuperont ainsi les sièges rouges de l’hémicycle - contre 39 % en 2017 -, 74 % des nouveaux députés sont classés "cadres et professions intellectuelles supérieures", comme l’a décompté Le Monde, et seuls quatre d’entre eux sont ouvriers - contre 19 % de la population française active. Enfin, la majorité des candidats élus exerçaient déjà dans la dernière Assemblée : 408 députés sortants ont ainsi été reconduits lors de ces élections législatives anticipées. Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’Université de Lille et chercheur au CERAPS, analyse pour L’Express la sociologie de cette nouvelle Assemblée nationale.
L’Express : Parmi les nouveaux députés élus à l’Assemblée nationale, on retrouve certains profils issus de la société civile, que l’on a peu l’habitude de voir siéger dans l’hémicycle. Cette sociologie des élus est-elle inédite ?
Rémi Lefebvre : Malgré quelques rares exceptions, la nouvelle Assemblée nationale n’est justement pas si représentative des électeurs. Il n’y a par...
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10/07 - "Ça va tanguer pour elle" : le pari raté de Giorgia Meloni après la défaite du RN
"Vive la République", s’est exclamé sur X (ex-Twitter) Paolo Gentiloni, le pourtant discret Commissaire européen aux Affaires économiques, à l’issue des élections législatives françaises. Si, à Bruxelles, la défaite du Rassemblement national a suscité des soupirs de soulagement, elle n’en finit pas de faire grincer des dents à Rome. A l’instar du vice-président du Conseil, Matteo Salvini, qui a déploré le résultat de sa "grande amie Marine". "Macron remporte les élections, mais n’a pas les chiffres pour gouverner", a réagi le leader de la Ligue, pour qui le "Tous contre un" a réduit le nombre de sièges espérés par le RN au Parlement, mais pas son ancrage auprès des Français.
Mais c’est surtout Giorgia Meloni qui a été secouée par la défaite du RN. La résurrection du "front républicain" et la débâcle moins large qu’annoncée de l’ancienne majorité présidentielle ont en effet réduit à néant la stratégie européenne de la présidente du Conseil italienne. Celle-ci espérait un affaiblissement de son éternel rival, Emmanuel Macron. Une claire victoire du RN lui aurait permis de renforcer sa position à Bruxelles et d’arracher plus de concessions à Ursula von der Leyen, qui se retrouve privée du moteur franco-allemand, en panne. L’Italie vise ainsi un poste de commissaire à l’Industrie, au Marché intérieur ou à la Concurrence - que convoite également la France. Peut-elle l’obtenir ?
"Nous sommes l’unique pays stable parmi les fondateurs de l’UE avec un gouvernement fort dirigé par une personnalité respectée", plaide un membre de son...
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10/07 - Gaza : Israël affirme avoir "éliminé ou blessé" 60 % des combattants du Hamas
L'armée israélienne renforce depuis plusieurs jours son offensive majeure sur la ville de Gaza, dans l'enclave palestinienne du même nom. Le mouvement islamiste palestinien et Israël sont entrés dans le 10e mois d’une guerre dévastatrice qui a déjà fait plus de 38 000 morts au sein de la bande de Gaza, selon le dernier décompte du ministère de la Santé du Hamas.
Les infos à retenir
⇒ 60 % des combattants du Hamas tués ou blessés, selon Israël
⇒ La France a condamné des frappes israéliennes sur des écoles palestiniennes
⇒ L'armée israélienne a largué des tracts sur la ville de Gaza pour encourager les habitants à partirIsraël affirme avoir "éliminé ou blessé" 60 % des combattants du Hamas
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé mercredi que l'armée israélienne avait "éliminé ou blessé 60%" des combattants du Hamas après neuf mois de guerre avec le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza, évoquant une "réussite" militaire.
Alors que le conflit entre Israël et le Hamas est entré dimanche dans son dixième mois et que les efforts de médiation s'intensifient, les "réussites sont nombreuses", a vanté Yoav Gallant à la tribune de la Knesset, le Parlement israélien.
L'armée opère actuellement dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza et a notamment renforcé ces derniers jours une offensive dans la ville de Gaza.La France condamne les attaques israéliennes sur des écoles palestiniennes
La diplomatie française a jugé mercredi 10 juillet "inacceptable que des écoles, a fortiori abritant des...
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10/07 - "Grande marche" sur Matignon : l’appel d’Adrien Quatennens provoque un tollé
Une proposition qui a suscité bien peu d’enthousiasme, jusqu’à son camp. L’ancien député insoumis du Nord Adrien Quatennens s’est attiré des réactions indignées en proposant "une grande marche" sur Matignon pour imposer un Premier ministre de gauche. "Alerte ! Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l’application du programme du #NouveauFrontPopulaire. Le seul souverain que la République connaisse, le peuple, doit le faire céder. Pourquoi pas une grande marche populaire en direction de Matignon ?", a écrit l’ancien élu sur le réseau social X ce mardi.
Même le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dû préciser ce mercredi qu’il ne s’agit pas d’un appel de son mouvement. LFI "n’appelle pas à une marche sur Matignon, elle dit que le résultat doit être respecté", a déclaré le député réélu dans les Bouches-du-Rhône sur LCI. Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête dimanche à l’issue du second tour des élections législatives, mais il est loin de la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
"Ce que dit Adrien Quatennens et que je partage, c’est qu’il doit y avoir les conditions d’une mobilisation populaire pour dire ’Monsieur le président de la République, vous devez respecter le résultat des élections législatives'", a-t-il expliqué, alors que le Nouveau Front populaire a mis "solennellement" en garde Emmanuel Macron contre le maintien de Gabriel Attal à Matignon.
Adrien Quatennens, proche de Jean-Luc Mélenchon, avait retiré sa candidature aux législatives, contestée en raison de sa condamnation...
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10/07 - Afghanistan : le calvaire des victimes de la police des mœurs des talibans
Se couper les cheveux à l’européenne, écouter de la musique autre que religieuse, fumer… Autant d’actes anodins devenus des crimes punissables en l’espace de trois ans en Afghanistan, depuis le retour du régime des talibans en août 2021. Selon le rapport de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (UNAMA) publié mardi 9 juillet, cette répression menée par "la police des mœurs" réduit drastiquement les droits de l’homme des Afghans, créant un "climat de peur et d’intimidation" à travers le pays. Avec un effet disproportionné sur les femmes et les filles.
Les règles intransigeantes se multiplient à mesure que le ministère de la Propagation de la vertu et de la prévention du vice, créé par les talibans en 2021, légifère sur les interprétations strictes de la loi islamique qui devront être appliquées partout dans la société. Ainsi, toute activité "non islamique" est désormais prohibée : par exemple, la célébration de la Saint-Valentin ou l’affichage dans des lieux publics ou les publicités d’images d’humains ou d’animaux. Nombreuses de ces règles datent déjà du dernier règne du régime islamiste radical, dans les années 1990, reprises par ce nouveau régime qui avait pourtant affiché sa volonté de prendre ses distances avec ce passé et se présentait comme plus moderne.
Ces règles, parfois uniquement énoncées verbalement, sont appliquées de manière "arbitraire et disproportionnée" ou "imprévisible", pointe l'ONU. Entre le 15 août 2021 et le 31 mars 2024, l'ONU a documenté au moins 1 033 cas où des officiers...
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10/07 - Gérard Grunberg : "Mélenchon veut détruire le centre pour établir un face-à-face avec le RN"
C’est une victoire présentée comme "historique" pour la gauche. Dimanche 7 juillet, le Nouveau Front populaire est sorti gagnant des élections législatives, reléguant le Rassemblement national – pourtant arrivé largement en tête au premier tour – à la troisième place. Auprès de L’Express, Gérard Grunberg, directeur de recherche émérite au CNRS, ne parle pas, lui, d’une "victoire de la gauche", mais du succès d’un "cartel d’une minute", soit l’alliance éphémère de deux camps contre le clan lepéniste, dont l’aboutissement sera, selon lui, "un pays ingouvernable pendant un certain temps". Le politologue analyse la responsabilité d’Emmanuel Macron dans cette situation, mais également les obstacles et les choix auxquels va être confrontée la coalition de gauche. Entretien.
L’Express : Au vu des résultats du second tour des élections législatives, la "clarification" qu’appelait Emmanuel Macron de ses vœux a-t-elle eu lieu ?
Gérard Grunberg : Tout dépend de ce que l’on appelle une clarification… Si l’idée était de confirmer ce que les élections législatives de 2022 avaient déjà montré, à savoir qu’il n’y a pas de majorité alternative à l’ancienne majorité macroniste, la preuve nous en est donnée par le résultat de ces législatives. Aucun des trois pôles politiques ne paraît capable de rassembler une majorité absolue car, dans ce système de tripolarisation, l’alliance de deux d’entre eux se fera toujours contre le troisième, quel qu’il soit. Nous nous dirigeons donc vers une situation où le pays sera sans majorité claire et donc...
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10/07 - "Béton", une BD-polar sur l’histoire d’un matériau massacreur
Quand on ne sait plus comment se faire comprendre après avoir essayé la parole, la tribune dans la presse, la thèse de troisième cycle, le syndicalisme, l’enseignement, la politique, quand on a essayé l’entrisme dans une multinationale, le retour à la terre, le roman à clefs, quand rien n’a servi à rien, la dernière chose qui reste, aussi dérisoire et désolante qu’elle paraisse, n’en est pas moins celle qu’il faut faire pour être en paix avec sa conscience. La bande dessinée offre l’ultime viatique consolateur sur le chemin du renoncement à tout, quand on se dit qu’après tout notre planète ne compte pour rien au regard de ce que nous savons de l’Univers. Quelle importance que l’humanité l’ait bousillée, elle disparaîtra un jour, c’est programmé, on n’y échappera pas, alors laisse béton, comme dit l’autre.
Eh bien non. C’est plus fort que nous, on proteste, on raconte, on témoigne. C’est du moins ce qu’ont fait Alia Bengana, Claude Baechtold et Antoine Maréchal avec leur album intitulé Béton. Il est publié dans la collection La Cité graphique des Presses de la Cité.
Alia Bengana, commençons par elle, est architecte. Elle a travaillé un peu partout dans le monde ; je ne sais pas quel âge elle a, mais je crois que ce n’est pas une question d’âge, tous les architectes en âge de l’être aujourd’hui, en tout cas ceux qui ont fait leurs études en France, n’ont qu’un seul dieu : Le Corbusier. De son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret-Gris. Une sorte de Picasso de l’architecture. Sauf que Le Corbusier faisait aussi de la...
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10/07 - La colère de Macron contre "l’inacceptable" soutien d’un ministre israélien au RN
Une ingérence "inacceptable" a été commise par le ministre de la Diaspora israélien avec ses déclarations "visant ouvertement et de manière flagrante à aider le parti d’extrême droite Rassemblement national", aurait accusé Emmanuel Macron lors d’une conversation avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou, quelques jours avant le second tour des élections législatives du 7 juillet. Selon un article du site israélien Walla !, publié mardi 9 juillet, le président français aurait déploré le soutien affiché par Amichai Chilki, issu de la droite radicale, à Marine Le Pen pendant la campagne électorale.
Fin juin, cet ex-député du Likoud, le parti de Netanyahou, avait effectivement relayé sur X un discours de Jordan Bardella, dans lequel la jeune figure du Rassemblement national jugeait obsolète une solution à deux Etats du conflit israélo-palestinien, relate le journal de gauche Haaretz, rompant alors "avec le boycott officiel du Rassemblement national par Israël". "Ce serait excellent pour Israël si elle [Marine Le Pen, NDLR] était présidente de la France, absolument", avait renchéri début juillet Amichai Chilki dans une interview à la radio, assurant que le Premier ministre partageait sa position.Un ministre d’extrême droite indiscipliné
Mais selon Haaretz, le ministre agit indépendamment du gouvernement, et multiplie les initiatives "pour nouer des liens avec des partis d’extrême droite en Europe". En mai dernier, il avait déjà rencontré Marine Le Pen à Madrid à l’occasion d’une convention organisée par la...
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10/07 - Otan : un accord pour affirmer la voie "irréversible" de l’adhésion de l’Ukraine
Après avoir fêté en grande pompe la veille au soir le 75e anniversaire de l'Otan, les leaders des Etats de l'alliance se réunissent ce mercredi 10 juillet au sein du Conseil de l'Atlantique nord, l'organe politique suprême de l'Otan, pour discuter des modalités d'un soutien accru à l'Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.
Le président américain Joe Biden a notamment confirmé ce mardi soir que les alliés allaient fournir à l'Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.
Les infos à retenir
⇒ L'Otan d'accord pour dire que l'Ukraine est sur une voie "irréversible" vers son adhésion
⇒ Le transfert d'avions F-16 à l'Ukraine a commencé, dit Blinken
⇒ Biden annonce l'envoi à l'Ukraine de systèmes de défense antiaérienneL'Otan d'accord pour dire que l'Ukraine est sur une voie "irréversible" vers son adhésion
Les pays de l'Otan, réunis ce mercredi en sommet à Washington, sont d'accord pour reconnaître que l'Ukraine est sur une "voie irréversible" vers son adhésion à l'Alliance atlantique, ont affirmé des diplomates auprès de l'AFP.
"Nous continuerons à soutenir (l'Ukraine) dans son chemin irréversible vers une intégration euro-atlantique totale, y compris une adhésion à l'Otan", indiquent ces 32 pays, dans une déclaration commune, finalisée, mais qui doit encore être formellement adoptée par les dirigeants de l'Otan, selon ces...
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10/07 - Guerre Israël - Hamas : l’Iran derrière les manifestations aux Etats-Unis ?
La plus haute responsable du renseignement américain a accusé, mardi 9 juillet, l’Iran, soutien du Hamas palestinien, d’encourager les manifestations aux Etats-Unis contre la guerre menée par Israël à Gaza, allant jusqu’à payer des manifestants.
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier, suivie d’une campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, de nombreuses manifestations propalestiniennes se sont tenues à travers les Etats-Unis, notamment certaines, tendues, sur des campus universitaires.
"Depuis quelques semaines, des acteurs liés au gouvernement iranien ont agi afin de tirer profit des manifestations actuelles sur la guerre à Gaza", a déclaré la directrice du renseignement national américain, Avril Haines, qui chapeaute plusieurs agences dont la CIA, dans un communiqué.
"Nous avons observé des acteurs liés au gouvernement iranien se faisant passer pour des militants en ligne, cherchant à encourager les manifestations et apportant même un soutien financier aux manifestants", a-t-elle ajouté."L’Iran cherche à saper la confiance dans nos institutions"
Cela ne nie pas la sincérité et la bonne foi des Américains qui manifestent, a tenu à préciser Avril Haines. "La liberté d’exprimer des points de vue divers, quand ils sont exprimés sans violence, est centrale pour notre démocratie, mais il est important d’alerter sur les acteurs étrangers qui exploitent nos débats pour leurs propres buts", a-t-elle écrit.
"L’Iran devient de plus en plus agressif dans son travail...
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10/07 - EN DIRECT. Macron nommera un Premier ministre quand les forces politiques auront bâti des "compromis"
Trois jours après les législatives anticipées du 7 juillet, n’ayant pas permis de dégager de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le suspens règne toujours autour de la nomination d’un Premier ministre qui cohabiterait avec Emmanuel Macron. Le président de la République s'est enfin exprimé ce mercredi 10 juillet après-midi dans une lettre adressée aux Français et publiée dans plusieurs médias régionaux, dans laquelle il annonce vouloir laisser aux forces politiques le temps de "bâtir" des "compromis".
Les tractations continuent au sein du Nouveau Front populaire, entre le PS, LFI, les écologistes et les communistes, censés proposer un nom d’ici la fin de la semaine. Tandis qu’une partie des Républicains a revendiqué, ce mardi, la tête de Matignon et un "gouvernement de rassemblement", afin de "mettre un coup d’arrêt à LFI", les groupes politiques de l'Assemblée nationale désignent leur président. Marine Le Pen dirigera les députés RN, Boris Vallaud les élus socialistes, Mathilde Panot les LFI.
Les infos à retenir :
⇒ Emmanuel Macron s'exprime pour la première fois depuis le second tour des législatives
⇒ Les groupes à l'Assemblée nationale choisissent leurs présidents
⇒ Une partie des Républicains revendique un Premier ministre de droite à Matignon, tandis que la bataille se poursuit entre le PS et LFI pour proposer un nomMacron sort du silence, Mélénchon lui demande de "s'incliner"
"Personne ne l'a emporté" aux élections législatives anticipées, a déclaré Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français et...
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10/07 - L’entreprise est l’un des derniers remparts démocratiques en France, par Pierre Gattaz
Il est étonnant de constater que l’entreprise, pilier essentiel de notre économie, a été largement négligée dans les "débats" politiques des récentes élections. Il fut beaucoup question de relance keynésienne, d’alourdissement de la fiscalité et d’augmentation du smic… alors que les entreprises elles-mêmes étaient totalement absentes des sujets de discussion. Elles sont pourtant le véritable moteur de la richesse et de la prospérité des nations et de leurs peuples. Il me semble aujourd’hui essentiel de rappeler quelques fondamentaux.
L’entreprise est avant tout une communauté humaine, un lieu de fierté et d’épanouissement pour les hommes et les femmes qui y œuvrent, par le mérite et le travail. Elle est un espace unique d’intégration et de respect des minorités, quelles que soient leur origine, leur race ou leur confession. L’entreprise est également un creuset d’innovation et de création de solutions pour répondre aux besoins de nos concitoyens, mais aussi pour résoudre une grande partie des problèmes présents et futurs liés au dérèglement climatique et aux transitions écologique, numérique et démographique.
Sans entreprises françaises, les produits et services consommés par nos concitoyens seraient tous importés, creusant les déficits et la dette, appauvrissant le pays. Enfin, l’entreprise est probablement l’un des derniers remparts démocratiques en France, avec peut-être nos 36 000 communes, alors que les partis politiques, l’école, la plupart des administrations et les religions sont des institutions vacillantes...
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10/07 - Dominique Voynet à l’Assemblée, le retour qui hérisse les défenseurs du nucléaire
Pour un retour discret à l’Assemblée, c’est raté. Dès le premier tour des législatives, le bon score de Dominique Voynet dans le Doubs avait déjà créé des réactions épidermiques sur les réseaux sociaux. Depuis le second, qui consacre son élection en tant que députée, les critiques pleuvent. "Elle devrait être jugée pour trahison", s’écrient les uns. "On prend les fossoyeurs du nucléaire et on recommence", s’épanchent d’autres. Certains tentent bien de relativiser : "C’était ça ou le RN". Il n’empêche, le retour de Dominique Voynet fait ressurgir l’une des pages les plus douloureuses de l’histoire du nucléaire français : la fermeture de Superphénix.
"Ni oubli, ni pardon", résument nombre d’internautes dont certains affirment être désormais bloqués sur X par l’ancienne ministre. L’histoire est connue : mis en service en 1985, le réacteur Superphénix devait fournir une avance considérable à la France en lui permettant de produire de l’énergie tout en consommant une partie de ses déchets nucléaires. Las, en 1997 au moment même où il commençait à fonctionner de façon tout à fait satisfaisante, Superphénix est définitivement arrêté par le Premier ministre Lionel Jospin, en application d’un accord passé avec les Verts quelques mois plus tôt.
"Quand nous avons décidé de passer un accord avec le PS, nous avons discuté des choix énergétiques de la France et nous nous sommes entendus sur des orientations, qui comprenaient notamment l’arrêt de Superphénix", déclarera plus tard Dominique Voynet. Et même si d’autres personnalités - comme...
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10/07 - Dans l’intimité du palais de l’Alma, où vivent les collaborateurs d’Emmanuel Macron
Episode 3 : Laureline Dupont, directrice adjointe de rédaction de L’Express vous présente le mystérieux palais de l’Alma qui héberge de nombreux proches du pouvoir macronien.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture et montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, France 5
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Gilles Targat/Photo12 via AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : L’adresse du lieu qu’on vous présente aujourd’hui c’est le "11 quai Jacques Chirac" à Paris. Il est situé entre le musée du Quai Branly et l’église orthodoxe de la Sainte-Trinité, sur la rive gauche de la Seine, à quelques centaines de mètres à peine de la tour Eiffel. Au premier regard, il n’est pas très original : c’est un immeuble de quatre étages, en pierres de taille, avec une dizaine de fenêtres par niveau. Le toit est orné d’un fronton sculpté et d’un drapeau français. A Paris, la plupart des sièges de ministères ressemble à cela. Mais cet endroit est particulier.
Si vous en doutez, je vous conseille d’ouvrir l’application cartographique de votre smartphone. Vous entrez l’adresse : "11 quai Jacques Chirac" donc. Et une fois géolocalisé, passez la visualisation en mode "satellite". Vous...
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10/07 - Ecolos et communistes tentés de s’allier pour contrer Mélenchon et les socialistes
La question a progressivement pris de l’importance depuis lundi. Outre l’enjeu d’un éventuel Premier ministre de gauche, dans quelles configurations devront siéger les élus du Nouveau Front populaire au sein de l’hémicycle ? Les 577 députés qui composent l’Assemblée nationale ont jusqu’à jeudi prochain, 18 juillet, pour annoncer leur rattachement à un groupe parlementaire. Alors que les tractations se poursuivent et que le Parti socialiste cherche à éloigner les mauvais souvenirs de la précédente mandature, espérant balayer l’hégémonie insoumise, voici que le reste de la gauche tente à son tour de jouer sa partition."On ne veut pas enfermer la gauche dans un débat Hollande-Mélenchon"
Mardi après-midi, les dissidents insoumis réélus - et auto-renommés "les insurgés" - ont allumé la mèche. "Comme vous le savez, la rupture entre nous et La France insoumise est consommée. Nous ne siègerons pas dans le groupe insoumis", écrivent dans un message commun Alexis Corbière, Clémentine Autain, Danielle Simonnet, Hendrik Davi et François Ruffin. "Profondément attachés à la dynamique unitaire et au NFP riche de sa diversité, nous aspirons à siéger dans un groupe nouveau, associant des écologistes, des communistes, des membres de Génération. s et nous." La missive est adressée directement au chef de file des communistes André Chassaigne, et à la patronne des parlementaires écolos Cyrielle Châtelain. "Nous souhaitions la création d’un grand groupe du Nouveau Front populaire : l’idée n’a pas été reprise. On a donc mis cette...
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09/07 - Pascal Delwit : "Faure et Mélenchon sont un obstacle à la belgicisation de la France"
Au lendemain d’élections législatives ayant débouché sur une Assemblée sans majorité claire, Emmanuel Macron demandait au Premier ministre Gabriel Attal de rester à Matignon "pour le moment", en vue "d’assurer la stabilité du pays" et donc expédier les affaires courantes. Le début d’un scénario belge ? Pas si sûr. Si nos voisins sont habitués aux périodes sans gouvernement de plein exercice (six mois de 1987 à 1988, 19 mois entre 2010 et 2011, 22 mois de 2018 à 2020), les différences avec la France sont en réalité nombreuses.
Pour L’Express, Pascal Delwit, politologue belge et professeur de science politique à l’Université libre de Bruxelles, analyse les facteurs susceptibles de compliquer la tâche d’un gouvernement dit "des affaires courantes" tout comme celle d’un gouvernement de plein exercice issu d’une coalition. "En l’état actuel des choses, je ne vois pas comment la France pourra s’en sortir sans passer par une révision en profondeur des institutions de la Ve République", juge-t-il. Entretien.
L’Express : En attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre, le cabinet de Gabriel Attal devra assurer les affaires courantes. En Belgique, ce système n’est pas nouveau. Comment cela se manifeste-t-il ?
Pascal Delwit : L’idée est qu’en l’absence de gouvernement de plein exercice, le gouvernement chargé des affaires courantes va travailler à la gestion des questions "quotidiennes" avec un budget provisoire qui est délivré chaque mois à hauteur du montant correspondant au même mois pour l’année précédente. Ce...
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09/07 - Dette de la France : les agences de notation inquiètes après les législatives
Arrivé en tête des législatives avec 182 sièges, le Nouveau Front populaire et ses différentes composantes discutent, en ce moment même, de la manière dont il leur faudra agir pour abroger la réforme des retraites. Mesure phare de leur programme, elle inquiète les agences de notation, ces analystes financiers é le risque de non-remboursement de la dette de chaque Etat.
Au lendemain du second tour, Standard & Poor's avait annoncé la couleur, expliquant que la note de la dette de la France serait "sous pression" s’il n’y avait pas de réduction du déficit public. En mai, l’agence américaine dégradait déjà la note française, s'attendant à ce que le ratio de dette sur PIB s'alourdisse (à 112 % en 2027, contre 109 % en 2023). S & P s'inquiétait de l'aggravation du déficit public de la France (voir notre infographie ci-dessous), bien plus élevé en 2023 (-5,5 % du PIB) qu’initialement annoncé. La France passait alors de la qualification "AA" à "AA-", soit le quatrième échelon de notation.
Ce mardi 9 juillet, c'est une seconde agence de notation, Moody's, qui a également exprimé ses inquiétudes. Dans un commentaire consulté par l'AFP le 9 juillet, celle-ci a affirmé que l’abrogation potentielle de la réforme des retraites, conjuguée à une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies, aurait un impact négatif sur la note française. L’agence américaine attribue actuellement la note de Aa2 à la France et qualifie la dynamique de "stable". Aujourd’hui, elle craint que celle-ci devienne "négative".Le...
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09/07 - Paris 2024 : quel impact de l’événement sur la croissance française ?
A un peu plus de deux semaines de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, l’Insee se jette à l’eau : les statisticiens nationaux ont estimé ce mardi 9 juillet que l’accueil en France des Jeux olympiques et paralympiques devrait entraîner un surcroît de croissance de 0,3 point de PIB au troisième trimestre de l’année.
"L’impact des recettes de billetterie et de droits de rediffusion serait d’environ + 0,25 point de PIB, auquel il convient d’ajouter les effets d’entraînement, notamment sur le tourisme (hébergement, restauration et transport), ainsi que les primes pour les fonctionnaires présents tout au long des Jeux", aux effets économiques plus "incertains" mais qui pourraient engendrer un surcroît de croissance trimestrielle de 0,05 point, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa dernière note de conjoncture.
Au total, le PIB progresserait de 0,5 % au troisième trimestre et de 1,1 % sur l’ensemble de l’année 2024. "L’activité marquerait le pas par contrecoup en fin d’année", ajoute l’Insee, qui anticipe une contraction de 0,1 % du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre.Un impact comparable à celui des JO de Londres
L’impact des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) et paralympiques (28 août - 8 septembre) sur l’économie serait ainsi comparable à celui des Jeux de Londres, qui avaient dopé l’économie britannique à hauteur de 0,2 à 0,4 point de PIB au troisième trimestre 2012, marqué par une croissance totale de 1 %.
Alors que les économistes sont...
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09/07 - La tech au cœur de Paris 2024 avec Intel
Imaginez des Jeux Olympiques et Paralympiques comme jamais auparavant. Où le monde est unifié non seulement par le désir de voir les meilleurs athlètes du monde, mais aussi par une technologie au cœur d’un des plus grands événements au monde. Une technologie déployée en coulisse, devenue essentielle, accélérée par l’IA, pour permettre des Jeux Olympiques plus immersifs, plus connectés, plus durables. Bref, plus moderne, et cela commence avec Intel. Laissez-vous guider !
>> Découvrez comment l’innovation technologique, au cœur des Jeux Olympiques et Paralympiques, redéfinit l’expérience Olympique !
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09/07 - Alexis Kohler, l’adieu à Macron ? Coups bas, déception et confidences
"Alors, il te reste trois ans pour être ministre !" C’est fou comme l’humour se périme vite. Quand Sébastien Lecornu asticote Alexis Kohler qu’il vient de rejoindre pour dîner dans un restaurant parisien ce 15 mai, qui peut imaginer qu’il reste au secrétaire général de l’Elysée, non pas trois ans pour devenir ministre, mais trois semaines pour finir d’exercer ses responsabilités telles qu’il les a envisagées depuis 2017 ? Probablement personne, pas même le principal concerné qui répond avec application à son voisin de table : "Ministre ? Premièrement, ça demande des qualités que je n’ai pas, je ne suis pas un bon communicant. Deuxièmement, c’est l’apothéose des conflits d’intérêts, après ça je ne pourrais plus rien faire."
Le "vice-président", comme l’ont surnommé ses contempteurs et ses promoteurs, a beau avoir participé à des réflexions sur l’hypothèse de la dissolution, en cette soirée printanière, la décision et ses conséquences paraissent si loin… Le voici qui disserte sur son avenir ; que le champ des possibles semble étroit quand on occupe depuis sept ans le secrétariat général de la présidence de la République. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique veille, et empêche, surtout. "La seule chose que je peux faire, c’est aller bosser à l’étranger ou faire du consulting", constate Kohler. Sept ans au service de la France nuit et jour puis mettre à profit cette expérience hors de nos frontières ? Navrant. "Alexis est touchant, dira le lendemain un convive. Il est attaché à son pays."
Il suffit d’une...
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09/07 - A l’Assemblée nationale, ces postes clefs qui doivent être désignés rapidement
Trois quarts d’heure après les écologistes, les députés insoumis se sont retrouvés à 10 heures devant l’entrée du Palais Bourbon ce mardi 9 juillet. Pour les primo élus, l’occasion de découvrir ce lieu emblématique du pouvoir où sont minutieusement examinés chaque projet et proposition de loi depuis 1799. Pour les parlementaires réélus, le retour sur leur lieu de travail que d’aucuns craignaient de ne pas réintégrer après la dissolution de l'Assemblée nationale.
Et comme à chaque rentrée parlementaire, l’agenda était chargé : visite des murs, création des badges, séances photo, distribution du règlement de l’Assemblée nationale et des écharpes tricolores, micro tendu avec une cohorte de journaliste… La veille déjà, le Palais Bourbon a vu défiler une première salve de députés, venus pour leur pré-rentrée parlementaire avant la première séance publique de la XVIIe législature, le 18 juillet prochain.18 juillet - élection de la présidence de la chambre basse
C'est une date clef, puisqu’il s’agira alors d’élire le ou la présidente de la chambre basse. Comme le veut la tradition, cette première séance sera présidée par le doyen des députés assisté des six plus jeunes élus. Charge qui revient pour la seconde fois au frontiste de 81 ans José Gonzalez. En 2022, cet "enfant d’une France d’ailleurs" évoquait la voix pleine d’émotion, sa "terre natale" dont il a été "arraché". D’aucuns au sein de la feu Nupes y avaient vu une ode à peine voilée à l’Algérie française et au colonialisme. "Introduire cette législature avec un discours...
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09/07 - Macron et la dissolution : "Pour une personnalité narcissique, le pari tient la route"
L'Express : Il fut beaucoup dit, et écrit, ces derniers jours, qu’Emmanuel Macron aurait perdu la raison en choisissant la dissolution de l’Assemblée. Vous y voyez plutôt un calcul fondé sur un besoin de réparation d’un narcissisme blessé. Pourriez-vous nous expliquer ?
Geneviève Delaisi de Parseval : Il s’agit à première vue d’un comportement paradoxal, mais avec un peu de recul, je suis désormais convaincue que le président a essayé au prix d’un dessein quelque peu machiavélique de trouver son compte dans cet échec. Passage à l’acte ou comportement cynique dans cette dissolution ? Ce qui est sûr, c’est que le président de la République est un vieux routier de la politique. Il a, en outre, des conseillers autres que ceux de son groupe restreint. Je vois en tout cas dans ce geste de dissolution et de convocation des élections un jeu d’échecs mûrement réfléchi. Sa blessure narcissique était trop importante pour qu’il soumette son destin au hasard d’élections archi incertaines ! Face à une blessure narcissique, il est commun que le sujet soit tenté de la retourner en son contraire. C’est exactement ce que nous vivons.
Les Français ont fait savoir à Emmanuel Macron qu’ils ne l’aimaient plus, ne le supportaient plus ; il n’a pas pu ne pas prendre en compte ce désamour massif. Comment le retourner ? Vous ne m’aimez plus ? Soit, vous verrez, demain vous m’aimerez autrement. En convoquant ces élections législatives, il a anticipé que tous, ses ministres, ses alliés, ses opposants, ses conseillers, allaient s’affronter,...
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09/07 - Les mille et une "morts" du front républicain : anatomie d’un emballement
Si par bien des aspects il n’a plus rien de l’ancien Twitter, X permet encore de déterrer quelques vieilles pépites. Prenez cette vidéo postée par Emmanuel Macron le 26 avril 2017, soit onze jours avant le second tour qui l’oppose à Marine Le Pen. Le candidat lâche devant un parterre de journalistes : "Le jeu politico-médiatique a banalisé Marine Le Pen […]. Le front républicain n’existe plus en France, il n’est plus un réflexe de la classe politique". Quinze jours plus tard, le voilà porté à la fonction suprême avec 66,1 % des voix grâce à un report massif des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et dans une moindre mesure François Fillon. Cinq ans plus tard, match retour : Marine Le Pen améliore son score de 8 points (+ 2,5 millions d’électeurs), mais ce n’est pas suffisant. Macron est reconduit à l’Elysée avec une nouvelle fois un report des voix conséquent à gauche chez Mélenchon et Jadot mais aussi à droite chez Pécresse.
Un, deux et trois... 7 juillet 2024 au soir, la Macronie perd sa majorité mais, surprise, elle arrive en deuxième position devant le RN et fait bien mieux que prévu en nombre de sièges. Le "front républicain", encore lui, permet au président de sauver la face et un nombre de sièges inespéré. "Front républicain" dont le décès avait pourtant été annoncé à de nombreuses reprises dans cet entre-deux tours. Pas plus tard que la veille du scrutin, le sociologue Michel Wieviorka s’épanche dans le quotidien belge L’Echo : "L’idée de front républicain s’émousse, elle ne peut plus tenir. Le...
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09/07 - L’ex-gilet jaune Ingrid Levavasseur : "Macron a joué avec nous, sauf que nous, on ne joue pas"
Au début du mouvement des gilets jaunes, avec son discours sur la dignité des plus modestes, elle était devenue l’incarnation de ces mères célibataires en peine de survivre malgré leur travail à temps plein. Six ans après l’automne 2018, Ingrid Levavasseur a raccroché la chasuble jaune fluo depuis longtemps. Agée aujourd’hui de 37 ans, elle n’est plus aide-soignante mais couturière, spécialisée dans le "upcycling", elle retouche des vêtements avec des chutes de tissus de grandes marques.
"Dans mes clients, j’ai de tout, des ouvriers et des gens qui ont les moyens de s’acheter du Jean Paul Gaultier, nous dit-elle. Elle habite en revanche toujours la Normandie rurale, à la frontière entre sa Seine-Maritime natale et son Eure d’adoption ; ce dimanche 7 juillet, le Rassemblement national a fait élire six députés dans ces deux départements. A la sollicitation de L’Express et au vu de l’urgence politique, l’ex-figure des gilets jaunes a accepté de sortir de son silence médiatique, entamé en 2021. Elle n’a rien perdu de son mordant.
L'Express : En 2018, vous dénonciez l’indifférence des politiques face aux travailleurs pauvres mais au-dessus du seuil des aides sociales. Six ans plus tard, malgré l’efficacité du front républicain, le Rassemblement national est le premier parti de l’Assemblée nationale. Comment en est-on arrivé là ?
Ingrid Levavasseur : J’en veux beaucoup à Emmanuel Macron. Il a joué au pyromane en promettant de grandes choses, qu’il allait révolutionner la politique, puis qu’il allait écouter les...
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09/07 - Vers un "gouvernement d’experts" ? Pourquoi la France n’est pas l’Italie
La France peut-elle sortir de l’imbroglio né de ces élections législatives en se dotant temporairement d’un "gouvernement d’experts" ? Dit autrement, la technocratie est-elle substituable à la politique dans le moment présent ? Les partisans d’une telle solution invoquent la parenthèse Mario Monti (novembre 2011-décembre 2012) durant laquelle l’économiste italien dirigea le pays, entouré de seize ministres "techniciens", lors de la grande crise des dettes souveraines de la zone euro.
Invité le week-end dernier aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, l’ancien Commissaire européen, âgé de 81 ans, est longuement revenu sur cette expérience. Au risque de décevoir ses fans, il a surtout relevé des différences notables entre les deux périodes, et les deux pays.Pas de prime de risque démesurée
Primo, "la situation économique de la France n’est pas aussi dramatique que celle de l’Italie à l’époque, pointe Mario Monti. En juillet 2011, le spread (NDLR : l’écart de taux) entre la dette italienne et la dette allemande à 10 ans était déjà considéré comme élevé, autour de 100 points de base. Cet écart s’est creusé tout au long de l’été, malgré les rachats de titres italiens par la Banque centrale européenne et la Banque d’Italie. Début novembre, le spread était passé à 574 points, soit l’équivalent de 7 % de taux d’intérêt pour l’Italie. Au-delà de ce seuil, les experts considéraient que les conséquences économiques pouvaient devenir irréversibles."
A la suite de la démission du gouvernement Berlusconi, le président de la...
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09/07 - Guerre en Ukraine : ce que l’on sait de l’attaque russe sur un hôpital pour enfants à Kiev
Un "crime de guerre" russe qui a "choqué le monde par sa cruauté" et que "nous, les soldats ukrainiens, ne pardonnerons jamais", a déclaré le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky. Kiev observe ce mardi 9 juillet une journée de deuil au lendemain de frappes russes ayant fait plus de 30 morts et dévasté le plus grand hôpital pédiatrique du pays.
Un bilan qui peut s’alourdir, les recherches se poursuivant encore dans les décombres. L’Express fait le point sur cette attaque.Que s’est-il passé ?
La Russie a lancé lundi sur l’Ukraine une vague de bombardements, visant notamment le centre hospitalier pédiatrique Okhmatdyt. Deux adultes, dont une femme médecin et un visiteur, y ont été tués, et 32 personnes blessées, ont indiqué les autorités ukrainiennes après la fin des opérations de sauvetage ce mardi matin. Sur environ 630 patients qui étaient soignés dans "l’un des plus importants hôpitaux pour enfants d'Europe" selon Volodymyr Zelensky, 94 ont été transférés dans d’autres centres de soins de la capitale, plus de 465 ont dû rentrer chez eux et 68 sont restés dans les bâtiments qui n’ont pas été touchés par l’attaque, a indiqué le ministère ukrainien de la Santé ukrainien.
Au total, au moins 31 personnes, dont quatre enfants, ont été tuées à Kiev, où les missiles russes et leurs débris ont frappé, outre l’hôpital Okhmatdyt, une clinique privée et des immeubles d’habitation dans plusieurs quartiers.
D’après les services de sécurité ukrainiens, le SBU, c’est un missile de croisière russe qui a...
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09/07 - Asie centrale : en quoi consiste l’exercice militaire "inédit" de cinq pays en mer Caspienne ?
4 000 militaires, des navires de guerre, de l’aviation, de l’artillerie et des chars : mardi 9 juillet, les pays d’Asie centrale ont lancé une série d’exercices militaires conjoints terrestres, maritimes et aériens, devant se dérouler jusqu’au 17 juillet en mer Caspienne, dans la province kazakhe du Mangystau. Intitulé Birlestik-2024, signifiant "alliance" en kazakh, l’exercice rassemble quatre pays d’Asie centrale, à savoir le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, selon le vice-ministre de la Défense du Kazakhstan, le lieutenant général Marat Khusainov (cité par l’agence d’information du Tadjikistan Asia Plus), ainsi que l’Azerbaïdjan.
Les différentes armées entendent en effet renforcer leur coopération, alors que la région est en proie à un regain de tensions militaires (en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine, ou la récente guerre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh), et fait face à un intérêt croissant des grandes puissances, en tant que carrefour stratégique.
Military contingents of four states arrived in the Mangystau region to participate in the Birlestic-2024 exercise.
Military personnel from Kyrgyzstan, Uzbekistan, Azerbaijan and Tajikistan were solemnly greeted at the military airfield and at the port of the naval base in Aktau. pic.twitter.com/Q4N2LMU1Qd— Ministry of Defence of the Republic of Kazakhstan (@modgovkz) July 9, 2024
Selon l’Agence France Presse, le ministère kirghiz de la Défense a précisé que cet exercice consistera, pour les...
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09/07 - Décollage d’Ariane 6, innovations, retards : "Les Européens s’autoflagellent"
Les Européens avaient les yeux rivés sur Kourou ce mardi 9 juillet. C’est de la base spatiale guyanaise qu’Ariane 6 a entamé son vol inaugural vers 21 heures. Un sujet qui met "tout le monde sur les nerfs", reconnaît le général Philippe Steininger, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et conseiller militaire du président du Centre national d’études spatiales (Cnes). Car depuis un an et le dernier vol d’Ariane 5, l’Europe n’a plus de lanceurs lourds en fonctionnement. Auteur de Révolutions spatiales aux éditions l’Archipel, Philippe Steininger explique à L’Express pourquoi l’Europe a besoin de cette autonomie. Et les nouveaux rapports de force qui se créent de quelques centaines à quelques dizaines de milliers de kilomètres au-dessus de nos têtes.
L’Express : Pourquoi est-il si important que le premier lancement d’Ariane 6 fonctionne ?
Philippe Steininger : Le fait de ne pas avoir de lanceur met tout le monde sur les nerfs. Un échec serait une mauvaise nouvelle. Mais il ne faudrait pas le voir comme une catastrophe irrémédiable. Les lanceurs lourds et leurs pas de tir sont des machineries très complexes. Les statistiques montrent qu’il n’y a en moyenne qu’un premier vol sur deux qui réussit. Le premier vol d’Ariane 5 a été un échec, mais cela n’a pas empêché ce lanceur de s’avérer formidablement fiable et compétitif. Les concurrents, du lanceur lourd H3 au Falcon 9 ont eux aussi essuyé des échecs au démarrage. Ce ne serait pas du tout la fin de l’histoire pour...
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09/07 - Taxis volants à Paris : le bras de fer se durcit entre la Mairie et le gouvernement
"Ce gouvernement n’a plus aucune légitimité démocratique et il continue d’aller à l’encontre du Conseil de Paris [qui s’était opposé à ce projet] anti-écologique [et] très cher", a défendu David Belliard - adjoint aux mobilités de la mairie de Paris - sur France Bleu Paris, ce mardi matin. L’élu ne décolère pas après l’inscription au Journal officiel par le gouvernement de l’autorisation de création d’une plateforme flottante sur la Seine à proximité de la gare d’Austerlitz.
La barge, déjà amarrée au quai, deviendra ce que l’on appelle un "vertiport". Elle est chargée de permettre le décollage et l’atterrissage de taxis volants électriques. Le modèle de ces derniers, "Volocity", est fabriqué par la société allemande Volocopter. En région parisienne, quatre plateformes sont déjà fonctionnelles (Bourget, Roissy, Issy-les-Moulineaux, l’aérodrome de Saint-Cyr).
"L’objectif c’est d’expérimenter nos vols dans les conditions du réel, l’insertion dans le ciel parisien, l’acceptabilité de la population aussi", déclarait en mai, au micro de France Bleu Paris, Jean-Christophe Drai, directeur France de Volocopter. Le projet se veut le fleuron de l’aviation décarbonée. Aux côtés de Volocopter, pour porter le projet, il y a le groupe ADP, anciennement Aéroports de Paris.3463 Volocopter. Cet appareil allemand de 2 places et d’une autonomie de 30 minutes a effectué son premier vol-test à Dubaï le 28 septembre 2017.De la méfiance à la défiance
Si le gouvernement a validé la création du vertiport d’Austerlitz ainsi que son exploitation jusqu’au...
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09/07 - La frustration des électeurs RN après les législatives : "Une rhétorique anti-système se réactive"
Pour les électeurs du Rassemblement national (RN), c’est une semaine en forme d’ascenseur émotionnel qui s’achève. L’euphorie, d’abord, lorsque le parti de Jordan Bardella obtient plus de 33 % des suffrages au premier tour, le 29 juin. Puis la lente désillusion, lorsque les instituts de sondage et les observateurs politiques excluent petit à petit la possibilité d’une majorité absolue à l’Assemblée. Le désarroi, enfin, alors que le RN ne se hisse qu’en troisième place au second tour, ce dimanche 7 juillet, devancé par le Nouveau Front Populaire (NFP) et la majorité présidentielle (Ensemble).
Selon le sociologue Félicien Faury, auteur de l’ouvrage Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite (Le Seuil, 2024), cette énième frustration pourrait largement consolider la position anti-système des militants RN, et aggraver la fracture politique entre certains territoires. Entretien.
L’Express : Après ce résultat inattendu aux élections législatives, comment risque d’évoluer la frustration des électeurs du Rassemblement national ?
Félicien Faury : Ce que l’on constate déjà dans les discours des porte-parole du RN, c’est une rhétorique anti-système qui se réactive. L’idée que le parti serait à nouveau seul contre tous, victime d’une grande coalition élitiste qui aurait fait barrage, est largement reprise par le RN. C’est une rhétorique très ancienne du parti, qui cherche à être intégré au jeu politique tout en se positionnant comme un parti subversif. On se souvient que le FN dénonçait à l'époque...
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09/07 - Présidentielle 2022 : la campagne de Marine Le Pen visée par une enquête
La campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 fait l'objet d'une enquête portant sur des soupçons de financement illégal à la suite d'un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), a indiqué mardi le parquet de Paris, confirmant une information de BFMTV.
Après une enquête préliminaire, une information judiciaire a été ouverte le 2 juillet pour prêt d'une personne morale à un candidat en campagne électorale, acceptation par un candidat en campagne de prêt d'une personne morale, détournement de biens par des personnes exerçant une fonction publique, escroquerie commise au préjudice d'une personne publique, faux et usage de faux, a détaillé le parquet.Des dépenses déjà retoquées
La CNCCFP, chargée de contrôler la régularité des dépenses des candidats, qui sont plafonnées et dont une partie est remboursée par l'Etat, avait adressé un signalement au parquet de Paris en 2023. Les investigations, confiées à la brigade financière de la police judiciaire parisienne, "se poursuivent donc désormais sous la direction d'un magistrat instructeur", a ajouté le ministère public. Aucun détail n'a été donné sur la nature des soupçons.
Mi-décembre 2022, la CNCCFP avait retoqué les dépenses de "flocage et déflocage" de douze cars loués dans le cadre de la campagne de la cheffe de file du Rassemblement national, pour un montant de 316 182 euros, estimant que le recours à ce type d'affichage constituait une dépense irrégulière. La candidate du RN, battue au second tour par...
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09/07 - Christophe Guilluy : "La conversation médiatique aujourd’hui, c’est le salon parisien du XIXe siècle"
Certains se demandent aujourd’hui : comment en est-on arrivé là ? D’autres tâchent de le documenter depuis de longues années. C’est le cas de l’essayiste Christophe Guilluy, qui fouille depuis Fractures françaises (Françoise Bourin, 2010) et La France périphérique (Flammarion, 2014) la nouvelle partition culturelle, sociale, géographique et politique qui taraude les sociétés occidentales modernes. En vingt ans, sa grille de lecture s’est fait connaître dans de nombreux pays, jusqu’à être saluée comme la plus pertinente par le célèbre éditorialiste du Financial Times Christopher Caldwell. En ce lendemain d’une élection historique, Christophe Guilluy approfondit pour L’Express un aspect de la fracture à laquelle on ne réfléchit probablement pas assez : la conversation publique est-elle déconnectée de ce qui se dit, se constate, et se débat chez les Français ordinaires ?
L’Express : Quand elle a inventé la démocratie, la Grèce antique a fait de l’agora d’Athènes son cœur battant. Aujourd’hui, c’est dans les médias que s’organise cette conversation publique - alimentée par les politiques, les journalistes, les syndicalistes, les intellectuels, etc. Joue-t-elle son rôle de représentation des points de vue ?
Christophe Guilluy : La "conversation publique" n’a de sens que s’il existe une connexion culturelle entre le bas et le haut de la société. Cette connexion est essentielle, vitale pour la démocratie. On me caricature parfois en essayiste anti-élites, mais c’est faux : pour peu qu’elles jouent leur rôle, les élites...
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09/07 - Laurent Wauquiez, l’Elysée en ligne de mire : SMS, plan secret et grandes promesses
Laurent Wauquiez n’a plus de temps à perdre. Sitôt sa victoire aux législatives confirmée, le nouveau député Les Républicains (LR) de Haute-Loire a pris le pouls de ses futurs collègues, à coups de SMS de félicitations ou d’appels plus approfondis. Ces élus en sont convaincus : le candidat putatif à l’Elysée envisage fortement de prendre la présidence du groupe LR, qui pourrait être mise aux voix ce mercredi 10 juillet. "Il ne doit pas revenir à l’Assemblée qu’à moitié", défend un cadre. Et entretenir l’image d’un présidentiable caché, fuyant ses responsabilités.
Le message semble reçu. Dans ses échanges, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy dessine les contours du collectif qu’il envisage de diriger. Le groupe LR pourrait changer de nom, tant l’étiquette a été affaiblie par les échecs électoraux et la trahison d’Eric Ciotti. A un député, il vante un fonctionnement interne plus "collégial" et un travail plus approfondi avec le Sénat à majorité de droite. A un autre, il défend un dialogue accru avant les décisions. Manière d’assurer une plus grande discipline et cohésion interne. La lisibilité, obsession de Laurent Wauquiez. L’ancien patron de LR juge que ses intuitions politiques ont été validées par le verdict des urnes, lui qui veut représenter une droite "indépendante" en 2027. Donnés pour morts, Les Républicains sont parvenus à sauver leur peau dimanche et devraient conserver une soixantaine de sièges. Les deux blocs qui enserrent la droite sortent affaiblis du scrutin.Champ de mines
Le Rassemblement national, incapable...
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09/07 - Défaite du RN : "Nos imaginaires collectifs, surtout à gauche, se sont arrêtés à Vichy"
On le croyait mort, mais il bouge encore. Ce dimanche 7 juillet, le second tour des législatives a vu, à la surprise générale, le Nouveau Front populaire arriver en tête. Le score de l’alliance des partis de gauche, organisée en quelques jours, a dépassé celui de l’ex-majorité présidentielle, Ensemble, et surtout du Rassemblement national. Si l’avancée du parti d’extrême droite se confirme par rapport aux précédentes élections législatives, en 2022, le parti n’obtient ni majorité absolue, ni relative. L’appel clair au "front républicain", ainsi que les nombreux désistements - dans la majorité des 306 triangulaires - aura eu raison de la vague RN. L’imaginaire antifasciste, en France, semble toujours fonctionner chez une partie des Français. Analyse avec Gilles Vergnon, maître de conférences en histoire contemporaine à Sciences Po Lyon et auteur de L’Antifascisme en France de Mussolini à Le Pen (Presses universitaires de Rennes) ainsi que Changer la vie ? Le temps du socialisme en Europe de 1875 à nos jours (Folio Histoire).
L’Express : Comment analysez-vous cette survie du front républicain ?
Gilles Vergnon : L’imaginaire antifasciste fonctionne toujours en France, plus que ce que je ne le pensais moi-même. Je ne voyais pas, par exemple, les électeurs de gauche se précipiter pour élire Elisabeth Borne alors qu’ils ont été dans la rue pendant des mois pour la conspuer sur sa réforme des retraites. Je voyais mal également les électeurs d’Emmanuel Macron aller voter pour Raphaël Arnault, porte-parole de La Jeune...
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09/07 - Education : la désaffection du métier d’enseignant en chiffres
Plus de 3 000 postes n’ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants du public et du privé, selon des chiffres publiés lundi 9 juillet par le ministère de l’Education, confirmant une crise persistante de recrutement qui suscite des inquiétudes pour la rentrée. Selon les chiffres du ministère, sur 27 589 postes ouverts en 2024 (23 696 dans le public et 3 893 dans le privé sous contrat), 3 185 n’ont pas été pourvus.Premier et second degrés concernés
Dans le détail, dans le public, le nombre de postes qui n’ont pas trouvé preneurs s’élève à 1 350 dans le premier degré (maternelle et élémentaire) et 1 575 dans le second degré (collèges et lycées), selon des chiffres du ministère. Dans le privé, 260 postes restent vacants.
Pour le premier degré, les chiffres de la rue de Grenelle sont inférieurs à ceux de la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, qui avait donné début juillet 1 583 non pourvus (dont 670 dans l’académie de Créteil, 692 dans celle de Versailles et 174 en Guyane, hors concours supplémentaires).
Selon un comptage de l’AFP, qui a compilé les résultats publiés sur la plateforme Cyclades du ministère, le nombre de postes non pourvus est également supérieur : 1 582 dans le premier degré public (hors Polynésie, concours supplémentaires pour Créteil et Versailles, concours internes exceptionnels et premiers concours internes, hors recrutement sur les listes complémentaires) et 75 dans le privé. Pour la maternelle et l’élémentaire, "comme en 2023", seules quatre académies sont déficitaires, Créteil et...
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09/07 - Lassaâd Metoui ou l’ivresse de la lenteur
Il ne boit pas d’alcool, la cigarette lui est inconnue, et pourtant c’est bien l’ivresse qui l’habite à l’état naturel. A 61 ans, Lassaâd Metoui, calligraphe originaire de Gabès, en Tunisie, qui vit à Nantes, n’en finit pas de dialoguer avec l’encre tel un moine tout entier tourné vers sa religion : pour lui, celle de "la pensée, de la création, de la contemplation". On pourrait y adjoindre l’éloge de la lenteur, que l’artiste cultive depuis toujours.
Après la rétrospective événement de 2018 à l’Institut du monde arabe, Le Pinceau ivre, le voici de retour avec Ivresse de l’encre, cette fois sur sa terre d’adoption nantaise, où Bertrand Guillet, directeur du château des ducs de Bretagne, lui a donné carte blanche. Comme à son habitude, Lassaâd Metoui a pris le temps de construire un projet entièrement nouveau et en accord avec les lieux : au total, six années de travail, dont quatre consacrées à la réflexion et deux, à la réalisation proprement dite. Plus de 50 œuvres calligraphiques inédites sont ainsi accrochées sur les murs de l’ancienne forteresse royale, découpées en une vingtaine de sections qui sont autant d’invitations au voyage et à la méditation.La magie du roseau
Depuis ses débuts en Europe, dans les années 1980, Lassaâd Metoui incarne le trait d’union entre une tradition séculaire et un art contemporain expressif. Dans l’oasis de son enfance, entre désert et mer, il découvre "la magie du roseau capable d’engendrer les splendeurs du trait, des courbes et des formes". Tandis que ses copains se passionnent pour...
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09/07 - Paris 2024 : des scientifiques en colère contre la promotion des véhicules à hydrogène de Toyota
Ils lancent un appel au n°1 mondial de l’automobile. Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 9 juillet, une centaine de scientifiques estiment que les véhicules à hydrogène retardent la transition énergétique et ne devraient pas être promus par Toyota pendant les Jeux olympiques de Paris.
Cinq cents Toyota Mirai, la seule berline du marché équipée d’une pile à combustible, doivent intégrer la flotte officielle de l’événement, avant d’être reconverties en taxi à l’issue des Jeux. Une dizaine de bus doivent aussi transporter les athlètes. "La promotion d’une voiture à hydrogène est scientifiquement en contradiction avec les objectifs d’émissions de CO2" mondiaux et va "endommager l’image des Jeux", préviennent les signataires de cette lettre ouverte envoyée au Comité international olympique et consultée par l’AFP.
"Toyota promeut l’hydrogène depuis longtemps, mais ils cherchent seulement à retarder la transition vers les véhicules électriques", a déclaré à l’AFP David Cebon, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Cambridge (Royaume-Uni). "C’est une stratégie dilatoire, très cynique de la part d’une des entreprises les plus puissantes du monde".Le retard de Toyota dans le développement de l’électrique
Le n°1 mondial de l’automobile a pris beaucoup de retard dans le développement des voitures électriques, leur préférant des modèles hybrides, plus polyvalents, et où il est pionnier. C’est aussi une des seules marques au monde, avec BMW et Hyundai, à travailler sur l’hydrogène, apprécié pour l’autonomie et la...
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09/07 - Législatives : "Un Premier ministre NFP ? Je ne lui donnerais pas longtemps avant d’être renversé"
Qui sera nommé à Matignon ? Quand ? Avec quelle majorité ? Pour combien de temps ? Une coalition est-elle possible ? Sur la base de quel programme ? La liste des questions qui se posent au lendemain des législatives et le score surprise du Nouveau Front populaire est longue comme le bras. Les Français à s’être réveillés dans le brouillard ce 8 juillet sont nombreux, mais la clarification appelée de ses voeux par Emmanuel Macron au moment de l’annonce de la dissolution aura au moins clarifié un point : le "front républicain" n’est pas mort. Pour autant, faute de majorité claire à l’Assemblée et face à l’impossibilité de dissoudre avant l’été prochain, "la situation d’ingouvernabilité dans laquelle nous risquons d’entrer peut profiter au Rassemblement national", analyse Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Auteur de Aux portes du pouvoir - RN, l’inéluctable victoire ? (Michel Lafon), ce professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne "voit mal comment on sera en mesure de constituer une majorité à partir des résultats du second tour des législatives" et ne croit guère à l’entrée d’un Premier ministre issu du NFP à Matignon : "le bloc de gauche est en tête mais il n’est pas majoritaire". Entretien.
L’Express : Les observateurs ont-ils sous-estimé la vigueur du "front républicain" ?
Arnaud Benedetti : Il est toujours difficile de faire des projections précises pour des élections législatives, qui plus est dans un contexte politique aussi nouveau, mais il est clair que l’efficience...
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09/07 - EN DIRECT. Emmanuel Macron reçoit Gérard Larcher à l’Elysée
Les tractations se poursuivent de toutes parts, mardi 9 juillet, au surlendemain des législatives anticipées qui n’ont pas permis de dégager de majorité claire à l’Assemblée nationale. Les regards sont avant tout braqués sur le Nouveau Front populaire qui débarque en force dans l’hémicycle, et s’est engagé à proposer "dans la semaine" un candidat pour Matignon issu de la coalition. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est dit ce mardi "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre. Les macronistes, arrivés en deuxième avec près de 160 sièges, et qui se réunissent également mardi matin, entendent profiter de la brèche ouverte par la crise politique.
Les infos à retenir
⇒ Macron se réunit mardi soir avec Gérard Larcher
⇒ Olivier Marleix appelle à Macron à "nommer un premier ministre issu des Républicains"
⇒ Le Nouveau Front populaire met en garde "solennellement" Macron contre le maintien prolongé d'Attal à MatignonMacron se réunit mardi soir avec Gérard Larcher
Emmanuel Macron, silencieux depuis le second tour des législatives, a reçu ce mardi soir à l'Elysée le président LR du Sénat Gérard Larcher, a-t-on appris de source sénatoriale confirmant une information du Figaro. Une réunion à la demande du chef de l'Etat, précise-t-on, à laquelle le président du Sénat répond comme d'habitude, mais "pour écouter" et "sans proposition à soumettre" à Emmanuel Macron.
Le groupe Les Républicains (LR) du Sénat a réaffirmé mardi matin en réunion de groupe son refus de toute coalition avec le camp macroniste...
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09/07 - Télétravail, heures sup’, objectifs fixés… Ces règles (parfois surprenantes) qui s’imposent aux managers
Donner un coup de main au collègue qui croule sous les dossiers : on est dans le même bateau et aider quand on a soi-même terminé sa tâche, c’est un réflexe classique. Proposer une pause, aussi. Ces règles non écrites permettent la cohésion, une ambiance agréable. D’ailleurs, 97 % des salariés considèrent qu’avoir de bonnes relations avec son N + 1 comme avec ses voisins de bureau est très important et 71 % que cela a un impact positif sur la productivité ("Blurring", Michael Page, 2017). "Bonjour", "merci", "bonne soirée", "félicitations", tricotent le quotidien avec le sourire, pour faire disparaître le ringard "tu prends ton après-midi ? (à 19h)" ou l’égoïste et rageur : "moi aussi j’ai du boulot !".
Du savoir-vivre qui cimente le collectif : 6 salariés sur 10 disent qu’il leur arrive de se sentir isolés au sein de leur entreprise et 1 sur 4 est "souvent" isolé (Ifop/Paris Workplace, 2019). Même s’il ne connaît rien au droit, le manager a généralement en tête quelques règles évidentes : d’abord, le lien de subordination. Suivent la loyauté, la mère des relations de travail et ses filles, la non-discrimination (religieuse, liée à l’état de santé, à l’apparence physique…) et la prohibition des agissements et propos sexistes. Décryptage des autres subtilités, pour que l’humain prime sur le juridique, par Lise Le Borgne, avocate associée spécialiste en droit du travail au cabinet Kantor-Le Borgne.
La base du droit du travail reste la réalisation d’une prestation contre rémunération. "Encore faut-il rémunérer chacune des...
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09/07 - Joe Biden : la réponse de la Maison-Blanche après des révélations sur les visites d’un expert de Parkinson
Joe Biden a exhorté, ce lundi 8 juillet, les élus d’un Parti démocrate divisé à "se rassembler" autour de sa candidature, et défié les sceptiques de l’affronter lors de la convention d’investiture du mois d’août, alors que les appels à un retrait de sa candidature et les spéculations autour de son état de santé s’intensifient.
"Je suis fermement décidé à rester en course", écrit le président américain dans une lettre aux parlementaires démocrates, de retour en session à Washington après la pause de la fête nationale du 4 juillet. "Il est temps de se rassembler", juge le démocrate de 81 ans.
Sa porte-parole a tenté de contenir une vague de spéculations provoquée par un article du New York Times indiquant qu’un spécialiste de la maladie de Parkinson s’était rendu huit fois à la Maison-Blanche en huit mois, entre l’été 2023 et le printemps dernier.
"Le président (Joe Biden) est-il traité pour la maladie de Parkinson ? Non. […] Prend-il des médicaments contre la maladie de Parkinson ? Non", a dit Karine Jean-Pierre, sans indiquer qui ce spécialiste était venu voir ni dans quel but, se retranchant derrière une obligation de "confidentialité". Elle a souligné que Joe Biden avait vu trois fois un neurologue à l’occasion de ses bilans annuels de santé, dont le dernier a été rendu public en février, et qu’il avait été testé pour diverses maladies neurodégénératives dans ce cadre, avec des résultats négatifs.
Dans la soirée, l’exécutif américain est allé jusqu’à publier une lettre du médecin du président, confirmant que Joe Biden...
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09/07 - Abroger la réforme des retraites par décret ? Les obstacles sur la route du NFP
À peine la victoire du Nouveau Front populaire aux législatives anticipées proclamée, les premiers masques tombent. Interrogé sur l’abrogation de la réforme des retraites, l’une des mesures phares de leur programme, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a déclaré lundi 8 juillet sur Franceinfo : "Ce qui s’est fait par 49-3 peut se défaire par 49-3". En mars 2023, Elisabeth Borne avait activé cet article de la Constitution pour faire adopter le texte, qui relevait de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, sans passer par l’accord du Parlement. Le patron des socialistes estime qu'"en l’occurrence, il s’agirait d’un parallélisme des formes".
Ce retour en arrière législatif est en tout cas inscrit noir sur blanc dans le programme de l’alliance des partis de gauche, avec une application dans les 15 jours suivant l’élection. Jean-Luc Mélenchon a, lui, déjà donné la marche à suivre lors de son discours post-scrutin - le premier prononcé par une personnalité politique dimanche soir. Le chef de file de La France insoumise a affirmé que le Premier ministre qui serait désigné par le NFP pourrait gouverner "par décret sans vote". Parmi les premières actions : augmenter le Smic à 1 600 euros net et… abroger la réforme des retraites.Le décret ne doit pas dénaturer la loi
Mais qu’en est-il vraiment ? "Le noyau dur de la réforme ne peut être remis en cause que par la voie législative", rappelle Alexandre Viala, professeur de droit public à l’Université de Montpellier. Autrement dit, le futur locataire...
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09/07 - Dans l’intimité de "l’Interallié", l’hôtel particulier où a lieu le dîner du Siècle
Episode 2 : Louis-Henri de La Rochefoucauld, journaliste à la rubrique Livres de L’Express vous fait découvrir le Cercle de l’Union interalliée où se réunit notamment une fois par mois le dîner du Siècle, qui rassemble certaines des personnalités les plus puissantes de la Ve République.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, France 5
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Stéphane Humbert-Basset
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Chers auditeurs, si vous avez écouté l’épisode d’hier, vous savez que cette semaine, dans La Loupe, on vous fait découvrir des lieux mythiques du pouvoir en France. Hier, c’était l’Elysée - et si vous n’avez pas écouté notre visite guidée, je vous invite à mettre ce podcast en pause et à y revenir dans quelques minutes.
Dans l’épisode d’aujourd’hui, on va pénétrer dans un autre hôtel particulier de la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. On est à exactement 200 mètres du palais présidentiel, dans une portion de rue qui compte beaucoup moins de barrières et de véhicules de police, mais qui est tout aussi peu fréquentée. Le bâtiment où nous nous rendons est situé précisément au numéro...
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09/07 - 30 milliards d’économies à trouver en 2025 : les propositions chocs d’Agnès Verdier-Molinié
Les élections législatives n'ont pas réussi à accoucher d'une majorité claire. Le Nouveau Front populaire arrive certes en tête, mais avec seulement une quinzaine de voix d'avance sur Ensemble, le camp présidentiel, quand le Rassemblement national arrache la troisième place. Alors que les tractations vont bon train pour tenter de sortir de l'impasse, la nouvelle majorité qui sera issue d'une coalition d'un genre nouveau n’échappera pas à l’ardente obligation de présenter, à la rentrée, un budget pour l’année 2025 particulièrement serré.
Dans une France championne d’Europe des prélèvements obligatoires, sur le travail comme sur le capital, la tentation d’augmenter les impôts serait mortifère sur le plan économique. Pendant plusieurs semaines, la Fondation iFRAP a échangé avec les services de Matignon et de Bercy pour documenter une autre voie : réaliser les 30 milliards d’euros d’économies qu’elle estime nécessaires pour reprendre le contrôle de nos dépenses publiques. Les principales mesures détaillées ici ont le caractère d’urgence que requiert la situation politique actuelle. Il ne s’agit que d’économies ponctuelles, sur un an, qui ne relèvent pas de réformes structurelles dont la France aurait, par ailleurs, grandement besoin d’ici à 2027. Nous formons le vœu qu’elles puissent nourrir le débat jusqu’à l’automne.1/ Maîtriser la masse salariale de la fonction publique : 8 milliards d’euros
Les dépenses de rémunérations dans les trois versants de la fonction publique – Etat, territoriale et hospitalière – sont...
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08/07 - Nouveau Front populaire, le récit d’un imprévu : de la "pu-purge" de Melenchon au réveil des socialistes
Mardi 11 juin, ce n’était pas le plan. Un balcon à Marseille. Le Vieux-Port qui s’agite au rythme de musiciens cap-verdiens et la "Bonne Mère" qui regarde. Benoît Payan fait son paquetage, premier train pour Paris. Le maire socialiste de Marseille s’invite dans les négociations du Nouveau Front populaire. Son ami Pierre Jouvet, le lieutenant du Premier secrétaire du PS, et le chef de file des députés roses Boris Vallaud le veulent à leurs côtés pour affronter de féroces négociateurs insoumis. Le bon score de Raphaël Glucksmann aux européennes devait faire les affaires de la maison rose, rebattre les cartes à gauche, casser les jambes de l’hégémonie castratrice de LFI. Quatre jours plus tôt, le même Jouvet babillait avec Marine Tondelier et Raquel Garrido pour élaborer, une dernière fois, l’après-européennes. Un plan sur la comète, des négociations à trois d’abord, sans LFI, pour tenir la dragée haute à Mélenchon. Le groupe des "Insoumis insoumis", les frondeurs à Mélenchon que sont François Ruffin, Alexis Corbière, Clémentine Autain et d’autres, doivent pouvoir former un groupe à l’Assemblée nationale ; et refaire "les ponts à gauche" avec les sociaux-démocrates hier séduits par Emmanuel Macron qu’il faut convaincre. Il n’en fut rien : à peine le président avait-il annoncé la dissolution que les écologistes se lovaient dans les bras insoumis. Les communistes leur emboîtaient le pas. Quant aux huiles roses, les voici tétanisées par la crainte de voir leur chef Olivier Faure céder à son tour devant Jean-Luc Mélenchon, se...
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08/07 - Au milieu des militants RN, les coulisses d’une soirée au goût de défaite
Des dizaines de mètres de file d’attente, ce dimanche 7 juillet, au milieu du bois de Vincennes. Devant le Pavillon Chesnaie du Roy, les militants RN en tenue de soirée trépignent. Distribution de drapeaux tricolores, pyramide de flûtes de champagne, sourires sereins. Puis les smartphones sortent des poches, et le doute s’installe. Après l’annonce des premières estimations de 20 heures, quelques applaudissements surgissent, au milieu des mines déconfites. Il faut pourtant faire bonne figure, pour les quelques militants qui se prêtent aux questions-réponses des journalistes.
Marylou Magal, journaliste au service politique de L’Express, nous raconte dans cette vidéo les coulisses d’une soirée électorale cuisante pour les militants RN, convaincus il y a quelques jours qu’une majorité absolue était à portée de mains. C’est à retrouver sur le site de L’Express, notre appli, et tous nos réseaux sociaux.
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08/07 - Brice Teinturier sur la défaite du RN : "Les sondages n’ont pas influencé les électeurs"
Dimanche 7 juillet, 20 heures. La surprise est de taille pour les électeurs, qui découvrent en direct la nouvelle composition de l’Assemblée nationale. Contrairement aux prévisions des instituts de sondage, qui plaçaient le Rassemblement national en tête de ces élections législatives, sans majorité absolue mais devant le Nouveau Front populaire, lui-même suivi de la majorité présidentielle (Ensemble), c’est bien l’union de la gauche qui a finalement tiré son épingle du jeu, en envoyant 182 députés dans l’hémicycle. Le RN et ses alliés, quant à eux, n’obtiennent que la troisième place avec 143 sièges, derrière Ensemble, que les électeurs ont hissé à la deuxième place avec 168 sièges.
Tout au long de l’entre-deux tours, au fil des désistements et en prenant en compte les différents scénarios des triangulaires, les instituts de sondage ont tenté de fournir des projections précises de la future Assemblée nationale. Leurs simulations - qui ne se sont finalement pas vérifiées dans les urnes -, largement reprises sur les réseaux sociaux et commentées dans les médias, ont-elles eu une influence sur le vote des électeurs, notamment contre le RN ? Brice Teinturier, politologue et directeur général délégué d’Ipsos France, analyse pour L’Express les conséquences des enquêtes d’opinion sur le vote des Français.
L’Express : A quel point les sondages ont-ils pu influencer le vote des Français contre le RN pour ce second tour des élections législatives ?
Brice Teinturier : Pour cette élection, on peut justement tirer la conclusion que...
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08/07 - Travail, immigration : si les démocraties libérales ne veulent pas disparaître… Par Daron Acemoglu
Professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Daron Acemoglu est l’un des économistes les plus influents du monde auquel certains prédisent un Nobel dans un avenir proche, lui qui a déjà reçu en 2005 la prestigieuse médaille John Bates Clark. Etudiant depuis longtemps le rôle des institutions dans le développement économique et politique des pays, il estime que le moteur de l’économie, c’est la politique, et que ce qui conduit à une prospérité partagée, c’est le système démocratique. Co-auteur du best-seller Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres*, le professeur turco-américain dresse le constat suivant : depuis les années 1980, les démocraties libérales n’ont pas suffisamment tenu leurs promesses en matière d’emploi, de stabilité économique et de services publics. Rappelant toutefois que "sur la plupart des questions, les gouvernements démocratiques ont fait mieux que les gouvernements non démocratiques", ses travaux, passionnants, constituent une clé importante pour comprendre pourquoi, par rejet du "système", de plus en plus de travailleurs des pays industrialisés laissés sur le bord de la route ont pris le bus des extrêmes.
Daron Acemoglu invite vivement les gouvernants à construire une prospérité partagée et à se reconnecter aux aspirations de leurs citoyens, sans quoi le lien de confiance entre ces derniers et les institutions sera définitivement rompu. Attentif aux derniers soubresauts de la vie politique française, Daron Acemoglu porte un regard positif sur les réformes...
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08/07 - Jordan Bardella élu président du groupe de Viktor Orban au Parlement européen
Défait en France aux élections législatives, où il a obtenu 143 sièges, loin de la majorité absolue espérée, le Rassemblement national œuvre déjà en coulisses au Parlement européen. Le parti à la flamme a officielement rejoint ce lundi le nouveau groupe nationaliste "Patriotes pour l’Europe" à Bruxelles, initié par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Et le président du RN, Jordan Bardella, va même prendre la tête de cette nouvelle force politique au Parlement européen, largement bâtie sur les vestiges de l’ancien groupe Identité et Démocratie.
Avec l’arrivée des 30 eurodéputés du RN, ce nouveau groupe va devenir la troisième force politique au Parlement européen, avec 84 membres, venant de 12 pays différents. De quoi le placer assez largement derrière la droite pro-européenne (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D). Mais devant le groupe de droite radicale ECR de Giorgia Meloni (78 sièges), ou encore le groupe libéral Renew auquel appartiennent les eurodéputés Renaissance (76 sièges).
Dès ce dimanche soir lors de l’annonce des résultats électoraux en France, Jordan Bardella avait largement sous-entendu le ralliement de son parti au nouveau groupe de Viktor Orban. "Nos eurodéputés joueront dès demain [lundi] pleinement leur rôle au sein d’un grand groupe qui pèsera dans les rapports de force en Europe pour refuser la submersion migratoire, l’écologie punitive et la confiscation de notre souveraineté", avait déclaré le patron du Rassemblement national, sans donner plus de précisions. La délégation à Bruxelles...
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08/07 - Gaspard Koenig : "Quand le système politique devient fou, il faut s’en abstraire"
"Ces élections ont été celles du grand déni face aux crises réelles de notre temps". Philosophe libéral et romancier talentueux (son formidable Humus a reçu le prix Interallié l’année dernière), Gaspard Koenig déplore que les législatives aient occulté les sujets les plus brûlants de notre époque (écologie, géopolitique, IA) au profit de "débats du XXe siècle", comme la relance économique par la demande. La situation politique actuelle renforce aussi sa conviction qu’il faut en finir avec notre régime présidentiel ("On a vu dès le soir du second tour que la seule obsession des responsables politiques reste l’élection présidentielle") afin de favoriser une culture du compromis et des coalitions. Enfin, il donne des clés pour s'épanouir dans des périodes de forts clivages identitaires, invitant à suivre l'exemple de Montaigne et de cultiver son "arrière-boutique".
L'Express : Dans une chronique pour Les Echos, vous annonciez faire "grève" pour ces législatives. N’avez-vous aujourd’hui pas de regret ?
Gaspard Koenig : Je voulais dire que je refusais le chantage des blocs. Dans l’Orne, j’ai voté pour une figure locale indépendante. Sinon, j’aurais voté blanc. Le citoyen a le droit de ne pas toujours voter contre, de ne pas faire rempart, de ne pas se projeter dans des stratégies complexes à trois bandes. Il peut refuser le système qu’on lui offre. C’est aussi un geste politique : l’éthique de conviction contre l’éthique de responsabilité. D’autant qu’on ne sait même plus qui est allié avec qui, à quoi pourrait...
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08/07 - Législatives : comment la Macronie et LR ont été sauvés par le barrage républicain
"Prudence", voici les mots du chef de l’Etat rapportés par son entourage alors que se dessinaient peu à peu les contours de la nouvelle Assemblée nationale. Dans la tripartition qui s’annonce, le camp de la Macronie arrive en deuxième position. A l’issue du deuxième tour des élections législatives, le 7 juillet, il réussit à rassembler entre 163 (selon les estimations de Franceinfo) et 168 députés (selon celles du Monde). Un résultat inespéré si l’on se souvient des projections au lendemain du premier tour, annonçant les partisans d’Emmanuel Macron aux alentours d’une centaine de députés.
L’un des artisans majeurs de la survie de la majorité sortante se nomme le "front républicain". Une formule héritée de celle de "barrage républicain", née en 2002 au lendemain de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Le petit dernier a émergé il y a quelques jours seulement.
Le 30 juin, au soir des résultats du premier tour des législatives - lors duquel le Rassemblement national (RN) et ses alliés avaient vu 39 de leurs candidats être élus d'emblée et 258 autres arriver en tête - Jean-Luc Mélenchon demandait, sur X, le retrait de toutes les candidatures Nouveau Front populaire arrivées en troisième position.
En cas de triangulaire, si le Rassemblement national est en tête et que nous sommes troisième, nous retirerons nos candidatures.
Notre consigne est simple, directe et claire : pas une voix, pas un siège de plus pour le RN.#ElectionsLegislatives2024 #NouveauFrontPopulaire...
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08/07 - Défaite du RN : "L’imaginaire antifasciste reste très puissant en France"
Il est encore bien vivant. Le "front républicain" construit entre les deux tours des élections législatives a fonctionné pour limiter la vague bleu marine à l’Assemblée nationale. Le RN arrive en troisième position, alors qu’il se voyait déjà à Matignon. En cause, le jeu des désistements, avec la suppression d’une grande partie des 306 triangulaires. Au second tour, les électeurs du Nouveau Front populaire se sont reportés en masse sur Ensemble ou LR face au RN. Ceux du camp présidentiel ont également eu ce réflexe de barrage, mais seulement quand le candidat du NFP n’était pas un candidat LFI. Pour expliquer la survie de cette culture du "cordon sanitaire", L’Express a interrogé Philippe Raynaud, professeur émérite de science politique à l’université Panthéon-Assas, membre de l’Institut universitaire de France.
L’Express : Comment expliquer que le "front républicain" ait fonctionné aussi efficacement contre le Rassemblement national ?
Philippe Raynaud : Il fonctionne en France parce qu’il n’y a que dans notre pays où l’on essaie vraiment de le mettre en œuvre. Il tient à la structuration du système français. Chez la plupart de nos voisins européens, l’extrême droite a été contenue plus ou moins par le fait que les partis de droite et même, dans les cas scandinaves, de gauche, ont explicitement pris en compte un certain nombre de demandes populistes. Ensuite, l’extrême droite intervient là-bas dans des systèmes politiques où le mode de scrutin est la proportionnelle et où la pratique est celle des coalitions. Ces...
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08/07 - Gouverner sans majorité absolue au Parlement ? L’expérience de nos voisins européens
Le pays va-t-il devenir ingouvernable ? C’est la question que beaucoup se posent en France et à l’étranger, après qu’aucune majorité absolue n’a clairement été dégagée à la suite du second tour des élections législatives anticipées, dimanche 7 juillet. Déjà en 2022, la majorité relative obtenue par les macronistes à l’Assemblée nationale apparaissait comme une anomalie dans le paysage politique français. Et pour cause, le système hérité de la Constitution de la Vᵉ République (1958) donne la primauté à un exécutif fort, à qui le passage du septennat au quinquennat dans les années 2000 assurait quasiment à coup sûr l’élection de son parti aux législatives - celles-ci se déroulant dans la foulée de la présidentielle.
Pourtant, dans plusieurs pays d’Europe continentale, où le système parlementaire est prédominant, gouverner sans majorité, sur la base de coalitions, d’accords au cas par cas ou de compromis, fait partie intégrante de la culture démocratique. Voici quelques exemples de la façon dont ces régimes fonctionnent, et dont le président de la République et les chefs des partis politiques s’inspireront peut-être pour sortir de l’impasse des résultats de dimanche soir.En Allemagne, un système de coalition
Le système politique parlementaire allemand de l’après-guerre s’appuie sur les coalitions, au point qu’il n’y a eu que quatorze mois de gouvernement ne reposant que sur une seule force politique (la CDU d’Adenauer en 1960-1961). Le gouvernement actuel d’Olaf Scholz est ainsi un attelage des partis social-démocrate, libéral et...
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08/07 - Législatives : pourquoi Emmanuel Macron maintient-il Gabriel Attal à Matignon ?
Une heure s’est écoulée depuis l’annonce des résultats. Depuis le perron de l’Hôtel de Matignon, Gabriel Attal prend la parole. Les yeux rougis, la voix encombrée, le plus jeune Premier ministre de la Ve République se plie à la coutume républicaine. "La formation politique que j’ai représentée dans cette campagne […] ne dispose pas d’une majorité. Ainsi, […] je remettrai demain matin ma démission au président de la République".
Démission refusée en fin de matinée par Emmanuel Macron, qui demande à Gabriel Attal de rester en poste "pour le moment", afin d'"assurer la stabilité du pays". Le même chef d’Etat qui, seul, prit trois semaines plus tôt la décision d’une dissolution que Gabriel Attal n’avait, a-t-il déclaré dimanche 7 juillet, "pas choisie" mais qu'il a "refusé de subir". Mais alors, pourquoi avoir décidé de conserver un chef de la majorité présidentielle mis en minorité la veille ?
A première vue, la réponse est assez simple : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a lieu dans moins de trois semaines. Le budget doit être voté à l’automne. Et pour l’heure, aucun groupe ne peut revendiquer à lui seul une majorité claire. Former une coalition gouvernementale ou de projet ne semble pas non plus être chose aisée. Réussir à en former une pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon certains constitutionnalistes.Une règle de plus de 70 ans
En cas de démission du Premier ministre, et dans l’attente de la nomination d’un nouveau gouvernement, l’exécutif se limiterait à "expédier les affaires...
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08/07 - Guerre en Ukraine : au moins 24 morts dans des frappes russes
La Russie a mené, ce lundi 8 juillet, une attaque massive contre les villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, tirant plus de 40 missiles, faisant au moins 24 morts et touchant notamment un hôpital pour enfants, ont dénoncé les autorités locales. Ces frappes surviennent alors que sur la ligne de front dans l’Est l’armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l’armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d’armes et de munitions de la part des Occidentaux.
Les infos à retenir
⇒ 10 morts et 35 blessés à Kiev dans des frappes russes
⇒ Frappes massives sur les villes ukrainiennes
⇒ Xi Jinping appelle à "créer les conditions" pour un "dialogue direct" entre Kiev et Moscou10 morts et 35 blessés à Kiev dans des frappes russes à Kiev
Une nouvelle explosion a été entendue lundi à Kiev par des journalistes de l’AFP à 13h05 locales (10h05 GMT), quelques heures à peine après plusieurs frappes russes qui ont fait au moins neuf morts dans la capitale. Autour de l’hôpital pour enfants Okhmadyt, touché lors de la première frappe, des habitants se sont réfugiés en courant dans les abris anti-aériens, a constaté une journaliste de l’AFP sur place. Des personnes sont prisonnières des décombres de l’hôpital endommagé, a annoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Frappes russes à Kiev : des installations électriques touchées
Des frappes russes ont touché lundi trois installations électriques à Kiev, a indiqué l’opérateur privé DTEK, lors d’une nouvelle vague de...
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08/07 - Attention, un électeur RN revient très rarement en arrière, par Arnaud Lacheret
Le RN n’aura donc de loin pas la majorité absolue, ce qui était assez prévisible compte-tenu du jeu des désistements, mais il dispose du plus important groupe politique à l’Assemblée nationale, renforçant sa position de premier opposant. Toutefois, ce qui est objectivement une défaite pour le parti de Jordan Bardella peut être interprété comme une étape supplémentaire dans une conquête démocratique du pouvoir qui semble paraitre inéluctable et s’appuie sur un effet bien connu des politologues depuis des décennies, qui est celui du "crantage", ou "effet cliquet".
Les enquêtes d’opinion depuis les années 1980 portant sur le vote FN, puis RN, montrent que lorsqu’un électeur a voté RN une fois, il ne revient en arrière que très rarement lors des scrutins qui suivent. Les électeurs du parti d'extrême droite sont en effet les moins volatiles et les plus certains de leurs choix. Pour les législatives 2024 par exemple, le taux de certitude de voter pour le candidat RN était entre 88 et 92 % en fonction des instituts de sondage, celui pour le candidat d’union de la gauche était entre 80 et 84 %, loin devant la certitude de voter pour un candidat centriste, qui se situait aux alentours de 70 %. Encore plus loin derrière, on trouvait un indice entre 50 et 55 % de certitude de voter pour un candidat de droite.
Ces chiffres pour le RN sont constants, élection après élection, depuis trente ans. L’électeur du Rassemblement national n’hésite jamais dans son choix, qu’il cristallise très tôt.Les députés RN ont surperformé...
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08/07 - "La France semble ingouvernable" : la surprise des législatives vue par la presse étrangère
"Quel revirement ! Les résultats du deuxième tour des élections législatives françaises ont totalement déjoué les pronostics", s’est réjoui le quotidien belge Le Soir, dans un éditorial publié dimanche 7 juillet. "L’explication principale tient évidemment dans l’efficacité quasi inespérée du front républicain lancé par la gauche et suivi, parfois timidement, par le camp macroniste". Après des législatives anticipées qui ont, contre toute attente, porté le Nouveau Front Populaire en tête et écarté le Rassemblement national du pouvoir, les réactions étrangères célèbrent une France qui semble avoir retrouvé la raison.
En Espagne, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, s’est ainsi félicité que la France et le Royaume-Uni - où le Parti travailliste a remporté les élections législatives la semaine dernière - aient opté pour un "rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale". Outre-Atlantique, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a salué dimanche le triomphe "contre l’extrémisme" et la "maturité des forces politiques" en France. Même tonalité en Allemagne, où un responsable du parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a jugé que "le pire" avait été "évité" avec le score décevant du Rassemblement national aux élections françaises, dont Emmanuel Macron ressort cependant "politiquement affaibli".
Car si les observateurs étrangers ont, eux aussi, pu souffler dimanche soir en constatant le renouveau d’un front républicain contre l’extrême droite, la presse...
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08/07 - Législatives : les tractations politiques reprennent leurs droits… et "le peuple" dans tout ça ?
Il y a d’abord eu un moment en suspension, dimanche soir, lorsque les uns et les autres ont compris que le résultat des élections législatives était très différent des prédictions des derniers jours. Très vite, pourtant, alors que s’affinent et se confirment les projections, les premières questions pointent : quelle coalition ? Avec qui ? Quel Premier ministre ? A gauche, on promet de présenter un candidat d’ici à la fin de la semaine et on revendique Matignon. La question du "pour quoi faire ?" est vite balayée, comme secondaire. Au Nouveau Front populaire, on répète que ce sera "le programme" et "rien que le programme" ; à l’extrême droite, le fond est oublié tant l’accession au pouvoir est désormais improbable ; en Macronie, on temporise, pas mécontents tout de même de voir que toute la politique menée depuis 2017 n’a pas été jetée aux oubliettes de ce scrutin anticipé par la volonté de leur chef. Dans les états-majors comme dans les médias, on se concentre sur les rivalités d’hommes, les alliances de partis, les équilibres des forces. Loin, très loin de ce qui ressort des préoccupations d’une majorité de Français, de droite comme de gauche, qui veulent que leurs dirigeants s’occupent des problèmes de leur quotidien plutôt que de leurs destins propres.
Dans les prochains jours, pour ne pas dire les prochaines semaines, les nouveaux parlementaires vont se concentrer sur des enjeux qui échappent à leurs concitoyens. Le 18 juillet, ils se retrouveront à l’Assemblée nationale pour élire un ou une président(e) du...
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08/07 - Législatives : si le RN avait gagné, qu’aurait-on dit à Moscou, Pékin et Washington ?
Le Rassemblement national ne constituera donc pas le prochain gouvernement de la République française. Cela aurait-il changé la donne en matière d’affaires étrangères et stratégiques, surtout s’agissant des grandes puissances et sachant que ses priorités affichées s’inscrivent au sein des frontières et non à l’extérieur ? En premier lieu, on rappellera que la lettre de la Constitution de 1958 est assez claire quant au partage des pouvoirs en cas de cohabitation, les questions stratégiques et militaires revenant pour l’essentiel au président comme chef des armées et garant des traités (art. 15), la diplomatie relevant certes des deux pôles exécutifs mais restant dans l’esprit des textes plutôt du côté présidentiel. Certes, les trois cohabitations précédentes avaient vu (en dépit des frictions Mitterrand-Chirac en 1986-88) les deux chefs de l’exécutif s’entendre assez bien, mais les schémas de pensée étaient assez communs ; là, avec l’extrême droite du RN (ou l’extrême gauche de LFI, du reste), on aurait connu un fossé de perceptions et donc de politiques sur quantité de points, notamment face à la Russie, à la Chine et aux Etats-Unis. Comment y aurait-on réagi dans ces trois grandes puissances ?
A Moscou, on aurait évidemment préféré une victoire du RN, pour deux raisons au moins.
Premièrement, ce parti est extrêmement proche du Kremlin sur les plans idéologique et financier, et aurait vraisemblablement tenté de rompre avec la politique élyséenne non seulement favorable à l’Ukraine mais de plus en plus proactive en...
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08/07 - Après la surprise des législatives, les quatre scénarios sur la table d’Emmanuel Macron
Les incertitudes demeurent plus que jamais au lendemain du second tour des législatives anticipées qui n’ont fait naître aucune majorité absolue à l’Assemblée. Ni le Nouveau Front populaire (NFP, autour de 180 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) ne peuvent atteindre, seuls, la majorité absolue fixée à 289 sièges.
En attendant, le Premier ministre sortant Gabriel Attal qui doit remettre dans la matinée sa démission à Emmanuel Macron. Pour autant, il pourrait conserver sa place, ou du moins être immédiatement reconduit afin d’empêcher un vide institutionnel. Il s’est dit dimanche soir prêt à rester à Matignon "aussi longtemps que le devoir l’exigera" dans le contexte des JO. Du côté de l’Elysée, on joue la prudence : le chef de l’Etat "attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires". Sa prise de position est très attendue, car c’est lui qui dispose du pouvoir de nomination du Premier ministre. Le processus pourrait prendre beaucoup de temps, dans l’attente d’un accord hypothétique entre plusieurs forces politiques sur un candidat pour Matignon et un programme. A moins qu’Emmanuel Macron n’opte pour un gouvernement technique sur le modèle italien. L’Express fait le point sur les différents scénarios possibles.Macron nomme un Premier ministre modéré de gauche
La gauche met déjà la pression. Le NFP doit présenter "dans la semaine" une candidature pour Matignon, a assuré ce lundi matin sur franceinfo le...
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08/07 - Enrico Letta : "Si les partis échouent à s’entendre, la Ve République sera mise en péril"
Comment, en cas de coalition, éviter la paralysie de la France ? S’il y en a un qui peut nous éclairer sur cette question, c’est bien Enrico Letta. Durant près d’un an (2013-2014), cette grande figure politique italienne (Parti démocrate) a "tenu" au palais Chigi une alliance turbulente (gauche, centre et droite berlusconienne). Les pièges et les chausse-trappes, il les connaît. Et il a des conseils à nous donner. Mais Enrico Letta a un autre atout. Il a une connaissance intime de notre pays, qu’il a parcouru en tous sens pour élaborer son rapport sur l’avenir du marché européen, soit un ensemble de préconisations remis à Bruxelles, en avril dernier, afin d’éviter le décrochage du Vieux Continent par rapport aux Etats-Unis.
Très marqué par la révolte des gilets jaunes, le président de l’Institut Jacques-Delors nous livre, dans cette interview exclusive, un diagnostic implacable sur l’état de la France - et sur les raisons qui ont entraîné cette crise majeure. Selon lui, notre système politique est trop vertical. "Il faut, dit-il, donner des chances aux régions, aux périphéries". Surtout, le prochain gouvernement qui doit être fort, doit oublier la présidentielle de 2027 pour se concentrer sur les réponses à apporter aux Français. Sinon, il fera le jeu de Marine Le Pen. L’heure est grave, souligne Enrico Letta. Et elle n’est plus à l’inertie.
L’Express : beaucoup redoutaient un raz de marée du RN, et c’est finalement le Nouveau Front populaire qui arrive en tête. Vous voilà rassuré ?
Enrico Letta : En...
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08/07 - Législatives : ce grand malentendu à ne pas négliger, par Jean-François Copé
L’année 2022 nous a rappelé que la paix avait une fin. 2024 nous rappelle que la démocratie peut aussi en avoir une. Le scrutin du 7 juillet marque une étape supplémentaire dans la lente décrépitude d’un système qu’un nombre croissant de citoyens rejette de plus en plus brutalement. Près de 215 députés d’extrême gauche ou d’extrême droite se retrouveront d’ici quelques jours au Palais-Bourbon. Comment en est-on arrivé là ?
C’est en réalité très simple. Résultat, méthode et narratif : trois piliers sur lesquels reposait la confiance des Français envers notre système démocratique se sont, en quelques mois, brisés les uns après les autres. Fin 2023, 41 % des sondés s’accordaient à dire qu’"il vaudrait mieux moins de démocratie et plus d’efficacité". Une absence de résultat liée à l’amateurisme d’une Assemblée nationale privée à la fois d’élus locaux depuis la fin du cumul des mandats en 2014 mais aussi de nouveaux talents que l’hyper-transparence a éloignés de la sphère politique. Mais cette crise d’inefficacité a bel et bien atteint son paroxysme lors du second mandat d’Emmanuel Macron. Un président sans majorité absolue, pris au piège d’un "en même temps" plus que jamais subi. Une certitude de pouvoir faire seul et sans la droite qui l’aura finalement empêché de porter les réformes pourtant plébiscitées par les Français pour rétablir l’ordre dans les comptes, dans la rue, à l’école et à nos frontières.
Une démocratie incapable de fournir des réponses aux Français mais aussi dans l’impossibilité de produire la moindre méthode pour y...
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08/07 - Le Rassemblement national confronté à un plafond de verre persistant
Le plafond plie mais ne rompt pas. Le Rassemblement national en était pourtant certain : après cinquante-deux années d’existence, dont une bonne cinquantaine aux marges de la vie politique, il avait enfin réussi à trancher ce satané cordon sanitaire. Son avenir semblait tout tracé : arrivé en tête aux élections européennes avec plus de 30 % des suffrages, le parti d’extrême droite avait transformé l’essai, le 30 juin, en première place dans plus de 90 % des circonscriptions. Le 1er juillet au matin, Jordan Bardella est serein. Il ajuste son costume et se projette déjà à Matignon. La carte des résultats est quasi entièrement bleu marine, l’ensemble de la classe politique alerte sur l’éventualité plus probable que jamais de voir le parti de Marine Le Pen accéder au pouvoir. Une partie de la droite même, portée par Eric Ciotti, a décidé de franchir le Rubicon, brisant le tabou de l’alliance. Le Rassemblement national marche sur l’eau.
Et, dans les premiers jours de campagne, rien ne semble avoir de prise sur sa dynamique électorale. Ni les approximations programmatiques de Jordan Bardella, ni les contrepieds successifs des représentants lepénistes. Mais dans les derniers jours, le vernis se craquelle. La vitrine polie du parti à la flamme est entachée par des révélations successives sur les profils de ses candidats. Complotisme, racisme, antisémitisme, incompétence. Revoilà les failles historiques du RN révélées au grand jour. Et avec elles, la résurrection soudaine du barrage républicain, et les désistements, en...
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08/07 - Thomas Clay : "Emmanuel Macron n’a plus aucune marge de manœuvre"
Ce dimanche 7 juillet, les urnes ont déjoué les pronostics des sondeurs. Alors que la quasi-totalité des projections donnaient le Rassemblement national (RN) en tête de ces élections législatives anticipées, c’est in fine le Nouveau Front populaire (NFP) qui a remporté la mise : quelque 182 sièges, contre 168 pour la majorité présidentielle, et 143 pour le parti à la flamme.
Problème : ces résultats privent l’Assemblée nationale d’une majorité claire. Une configuration inédite sous la Ve République qui plonge la France dans un inconnu vertigineux. Quel Premier ministre ? Quel gouvernement ? Quel programme ? Pour le professeur de droit à la Sorbonne, Thomas Clay, l’arrivée d’un gouvernement de plein exercice pourrait attendre plusieurs mois, voire un an jusqu’à la prochaine dissolution, qui semble, selon lui, inévitable. Entretien.
L’Express : Comme le présageaient différentes projections, aucune majorité claire ne s’est dégagée dimanche soir. La France est-elle vraiment devenue ce dimanche soir ingouvernable ?
Thomas Clay : Je dirais plutôt que l’on devient une démocratie adulte avec des groupes qui se parlent et élaborent des coalitions. Sur le plan institutionnel, c’est possible. Sur le plan politique, au vu de ce à quoi on a assisté dimanche, ça l’est beaucoup moins. Personne ne semble prêt à faire la moindre concession. Donc on va assister ces prochains jours à l’apprentissage de la concession. Ça peut prendre un an, jusqu’à la prochaine échéance de dissolution, c’est-à-dire le 9 juin 2025.
Gabriel Attal a...
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08/07 - Législatives : "le pire a été "évité", les réactions des dirigeants étrangers après le second tour
Le soulagement domine dans la communauté internationale. Des dirigeants étrangers et responsables politiques ont salué le "rejet de l’extrême droite" ou encore la "maturité des forces politiques", lors des élections législatives en France, qui ont vu l’alliance de gauche sortir en tête devant le camp présidentiel et l’extrême droite. Voici les principales réactions :Espagne
Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, s’est félicité que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un "rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale".
Esta semana, dos de los mayores países de Europa han elegido el mismo camino que eligió España hace un año: rechazo a la ultraderecha y apuesta decidida por una izquierda social que aborde los problemas de la gente con políticas serias y valientes.
Reino Unido y Francia han…— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) July 7, 2024
"Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne il y a un an", écrit Pedro Sanchez dans un message sur le réseau social X après les élections législatives françaises et britanniques.Allemagne
Un responsable du parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a jugé dimanche que "le pire" avait été "évité" avec le score décevant de l’extrême droite aux élections françaises, dont Emmanuel Macron ressort à ses yeux "politiquement affaibli".
"Le pire est évité, le RN (Rassemblement national) ne peut pas constituer une majorité gouvernementale" à l’issue des législatives, a déclaré au...
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08/07 - EN DIRECT. Olivier Faure rejette une alliance avec le camp macroniste
Après la surprise des résultats du second tour des législatives anticipées qui ont nettement freiné la progression du Rassemblement national, la France se cherche une majorité parlementaire pour gouverner. Un casse-tête pour l’union de la gauche, fragile malgré sa première place, et une Macronie en recul.3810_INFOG_SONAR-2
Les infos à retenir
⇒ Olivier Faure rejette une alliance avec le camp macroniste
⇒ Jordan Bardella reconnaît de nouveau des "erreurs"
⇒ François Bayrou souhaite une "entente de la gauche hors LFI jusqu'à la droite hors RN"Jordan Bardella reconnaît de nouveau des "erreurs"
"J’assume les erreurs. Cela a donné une mauvaise image au parti. Des erreurs qui ne correspondaient pas à mes valeurs, à mes convictions, à ma ligne politique", a admis ce lundi soir Jordan Bardella, pointant de nouveau du doigt des "erreurs de castings que nous payons très cher".
Le patron du Rassemblement national a également dénoncé le fait qu'Emmanuel Macron ait "jeté le pays dans les bras de l'extrême gauche". Admettant ne pas "savoir" le scénario de ces "prochains mois, Jordan Bardella a assuré : "nous serons là et nous allons préparer l'alternance".
🗣️ "Ces accords électoraux entre Messieurs Macron et Mélenchon nous empêchent d'accéder aux responsabilités pour cette fois"
▶️ Le président du RN, @J_Bardella, est l'invité du #20H de @GillesBouleau après le revers de son parti aux élections législatives pic.twitter.com/DKZDukfceM— TF1Info (@TF1Info) July 8, 2024Olivier Faure rejette une alliance avec...
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08/07 - Maintenant que tout le monde se déteste, il n’y a qu’un seul chemin, par Anne Rosencher
La campagne pour les législatives qui a agité la France pendant vingt jours la laisse exsangue et abîmée. Les semaines précédentes, déjà, le fracas des européennes – parasitées notamment par l’inconséquente instrumentalisation de la guerre Israël-Hamas – avait été éreintant. En convoquant des élections générales par surprise, alors que le pays était sur les dents, le président de la République est passé outre le souci qu’il aurait dû avoir de l’état de la nation. Au-delà même de la situation politique sur laquelle tout cela est en train de déboucher, c’est de cette erreur d’appréciation là dont il est comptable au premier chef.
Débordement, agitation, crise de nerfs. La France a été plongée dans un état psychologique borderline qui va laisser des traces. Dans "la vie", l’esprit de querelle s’est insinué partout. Notre société s’est hérissée de barrages symboliques. Un climat infect s’installe – défiance de classe, mépris social, banalisation de l’antisémitisme à l’extrême gauche, libération d’une parole raciste à l’extrême droite. Et beaucoup de citoyens se demandent : à quoi sommes-nous en train d’assister ?On a finalement rien débattu. Ou si mal
Dans la conversation publique, les slogans faciles et les démonstrations de vertu – qui ont toujours participé du débat – ont cette fois pris toute la place. L’arène médiatique est plus intimidante que jamais. A chaque coin de phrase, la menace du bad buzz incite à ne plus rien dire que les banalités attendues de pied ferme. Une indignation chasse l’autre, une polémique remplace la...
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08/07 - Au Palais de l’Elysée, dans l’intimité des salons les plus stratégiques
Episode 1 : Emilie Lanez, grand reporter à L’Express et Eric Mandonnet, rédacteur en chef du service Politique, vous font visiter certaines salles hautement stratégiques du palais de l’Elysée.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture et montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, France 5
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP/Christophe Ena
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La Ve République française regorge de lieux aussi mystérieux que fastueux. Ils sont éloignés des regards indiscrets. On les surnomme parfois "les ors de la République" ou encore "les arcanes du pouvoir", et ils suscitent des fantasmes en tout genre. C’est souvent là que les petites histoires rencontrent l’Histoire avec un H majuscule. Lorsqu’ils enquêtent sur les coulisses de la politique française, les journalistes de L’Express ont parfois la chance de les visiter. Et cette semaine, ils vous emmènent dans l’intimité de ces majestueux lieux de pouvoir. Episode 1 : le Palais de l’Elysée.
Chers auditeurs, il ne vous a pas échappé qu’hier s’est achevée une séquence politique extrêmement tendue. Une séquence avec des décisions très fortes, qui bien souvent se sont jouées derrière des...
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08/07 - Macron vers une cohabitation inédite pour éviter la démission : "Il est droit comme un J"
Entre les deux tours des élections législatives, Bruno Le Maire échange avec Emmanuel Macron. "Comment fait-on pour que tu tiennes ? Je l’ai dit au président, c’est la seule vraie question politique." Péril sur clé de voûte de la Ve République et donc péril des institutions. Déjà Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont montré une parfaite convergence. "Il n’aura plus que la démission pour sortir de la crise politique", a dit la députée du Pas-de-Calais avant même le premier tour. "La solution pour sortir de l’impasse serait qu’Emmanuel Macron démissionne. Ce serait logique, il est le responsable. Il y aurait une élection présidentielle anticipée", a lancé le dirigeant insoumis jeudi dernier.
L’avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon, triomphant, et Marine Le Pen, dépitée, ont gardé, non pas le pouvoir de faire, mais le pouvoir de défaire. Lui a bénéficié à fond du front républicain, elle en a pâti au maximum. Un front républicain qui a très bien fonctionné, beaucoup plus qu’en 2022, y compris au profit de l’étiquette Ensemble ; un front républicain malgré Macron.
Le 11 juin, le président déjeune avec Gabriel Attal, Edouard Philippe, Stéphane Séjourné et François Bayrou. Ce dernier met les pieds dans le plat : Emmanuel Macron doit apprendre le silence. Et cela va lui prendre du temps. Omniprésent dans la campagne, il finit par se taire dans la semaine qui précède le second tour. Pas de son, pas d’image. Quand le président joue l’homme invisible, son camp se redresse…L'Elysée,...
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08/07 - Sommet de l’Otan : quel sera le message adressé à l’Ukraine ?
Ce devait être une grande fête, ce sera plutôt une avalanche de remises en question. Du mardi 9 juillet au jeudi 11 juillet, le président américain Joe Biden, en difficulté pour sa réélection face à Donald Trump, doit accueillir ses 31 homologues de l’Otan. Le président français Emmanuel Macron ne sera pas en reste, après le séisme politique provoqué par l’ascension inédite de l’extrême droite aux législatives.
Sans parler du trouble-fête Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui assure la présidence de l’Union européenne, après son déplacement controversé vendredi à Moscou où il s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Une série d’événements qui risque d’animer les discussions entre les dirigeants lors des sessions de travail, d’un dîner solennel et des apartés en marge du sommet.
"Il y a beaucoup d’échanges, de doutes, liés à nos situations intérieures respectives", avait confié la semaine dernière un responsable européen. L’objectif du sommet "sera de dissiper ces perceptions", avait-il avancé sous couvert d’anonymat.Fébrile unité
Les dirigeants de l’Otan, fondée en 1949 du temps de l’Union soviétique et qui s’est élargie à la Finlande et la Suède après l’invasion russe de l’Ukraine, auront à cœur d’afficher leur unité. Quel message adresser à l’Ukraine en particulier ? Ce sera la grande question de ce sommet où le président Volodymyr Zelensky est aussi attendu.3809 geopolitique otan
Depuis le sommet de Vilnius l’année dernière, où Volodymyr Zelensky avait singulièrement agacé les Américains, les...
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08/07 - Nouveau Front populaire : de l’improbable victoire aux lendemains piégés
Gare aux propos qui vieillissent mal. C’était jeudi 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives. Invité du 20 Heures de TF1, Raphaël Glucksmann, le troisième homme du récent scrutin européen, affirmait avec la foi du charbonnier : "Soyons directs, soyons sincères : il n’y aura pas de majorité de gauche à l’Assemblée nationale." La seule question qui prévalait alors était la suivante : "Voulez-vous, oui ou non, de l’extrême droite au pouvoir en France ?". Comment le lui reprocher ? Après les résultats du 30 juin, ils étaient nombreux, à gauche, à appréhender le second tour de ce scrutin comme un simple barrage à une éventuelle majorité absolue du Rassemblement national. À balayer, à demi-mot, l’espoir d’une accession du Nouveau Front populaire aux responsabilités. Et pourtant. Dimanche 7 juillet, le "front républicain", dont la gauche a pris ardemment la défense en réclamant des désistements systématiques, s’est avéré diablement efficace. Voilà le Rassemblement national relégué à la troisième place derrière la coalition présidentielle. Et derrière, l’alliance des gauches qui, elle, a remporté ces élections.
Le Nouveau Front populaire obtient 182 sièges. Pas assez pour convertir la victoire en une majorité absolue (289 députés), mais suffisant pour réclamer de former un gouvernement. "Le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner", a revendiqué Jean-Luc Mélenchon, premier à s’exprimer après les premiers résultats. Et d’ajouter : "Aucun subterfuge, arrangement ou...
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08/07 - Après le second tour, l’heure de la reconstruction a sonné, par Eric Chol
Depuis des années on soupçonnait des fragilités. On devinait de fines craquelures, sans y prendre garde. Et puis ces craquelures sont devenues plus grandes, jusqu’à se transformer en fissures. Ici dans les campagnes, là dans les villes périphériques. Partout, on voyait le pays se lézarder. Jusque dans ces petits villages ou ces bourgs tranquilles, soumis à la radicalisation ambiante et aux montagnes de fausses vérités postées sur les réseaux sociaux. L’an dernier, les agriculteurs ont pris le relais, retournant les panneaux de signalisation. Cette fois-ci, les failles étaient partout, Jordan Bardella aussi, sur TikTok, tandis que le nouveau Premier ministre Gabriel Attal croyait éteindre le feu en discourant sur des bottes de paille. Trop tard. Longtemps, ils avaient gardé le silence. Paris les ignorait, oubliant le conseil de Charles Péguy : "Ceux qui se taisent, les seuls dont la parole compte." Le 9 juin, ils sont allés voter pour les élections européennes. Ce jour-là, le barrage a rompu et le président a dissous.
Prises au dépourvu, les bonnes âmes ont crié au loup, s’efforçant d’ériger des digues anti-RN, sans voir la colère envahir le pays. Triste réalité de ces deux France, que le politique, aveuglé par le pouvoir et la technocratie, n’a jamais su réconcilier. Une première brèche avait sauté avec le mouvement des gilets jaunes. Déjà, à l’époque, le gouvernement avait brandi ses chèques et ses subventions. Hélas, le "quoi qu’il en coûte", désastreux pour nos finances, n’a jamais restauré la confiance....
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07/07 - A la soirée du RN, la défaite amère : "J’en connais un qui va se faire engueuler"
Et au milieu de l’allée, une jeune militante fond soudainement en larmes, la tête entre les mains. La claque est gigantesque, ce dimanche soir, au Pavillon Chesnais du Roy, dans l’Est parisien. Les cadres et militants du Rassemblement national découvrent avec effroi le résultat des élections législatives. 143 sièges seulement pour le parti d’extrême droite, qui rêvait encore une semaine plus tôt d’une majorité absolue et de Jordan Bardella à Matignon. Le voici donc rétrogradé à la troisième place, derrière le Nouveau Front populaire et Ensemble, l’alliance présidentielle. "C’est un cauchemar, c’est un cauchemar", répète une militante en reposant son petit four. Un autre replie son drapeau bleu, blanc, rouge, agrippe le bras de sa femme : "Allez chérie, on se tire !".
Sur l’écran géant accroché au-dessus de la scène, le visage de François Hollande apparaît. L’ancien président socialiste est élu en Corrèze. Nouveau coup dur pour la jeune militante qui redouble de larmes. Les visages sont figés tant le résultat était inattendu. "On considérait déjà que 240 députés ce serait une déception, mais alors 140…", se désole un élu. L’état-major du parti, lui, est barricadé à l’étage depuis plusieurs heures. Depuis quelques jours, il avait senti le vent tourner, les désistements se multiplier pour faire barrage à l’extrême droite et la majorité absolue s’éloigner de plus en plus.
Mais personne ne s’attendait à une telle chute en si peu de temps. Et comment l’expliquer ? Contrairement aux élections régionales de 2021, autre souvenir de...
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07/07 - Législatives : Attal, Darmanin, Séjourné… Quel sort pour les ministres candidats ?
Le verdict tombe au compte-goutte pour les membres du gouvernement sortant. De 24 candidats sur la ligne de départ, ils étaient encore 19 pour le second tour, après les désistements de cinq d’entre eux face au risque de l’élection d’un député du Rassemblement national.
Pour l’instant, la plupart des ministres candidats ont été réélus, bénéficiant pour beaucoup des désistements face au Rassemblement national. C’est notamment le cas de Gabriel Attal, qui l’a emporté avec 58,2 % des voix dans les Hauts-de-Seine contre la candidate du Nouveau Front populaire. Victoire également pour Gérald Darmanin avec 58,9 % des voix dans son fief de Tourcoing, contre le candidat du Rassemblement national. Ou encore de Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères et lui aussi candidat dans les Hauts-de-Seine, qui l’a emporté avec 72,6 % contre la candidate des Ecologistes.
Les ministres sortants auxquels on prédisait un second tour plus complexe s’en sont également sortis. C’est notamment le cas d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, qui l’a emporté avec 53,5 % des voix dans le Pas-de-Calais contre le candidat du Rassemblement national. Ou encore de Franck Riester, ministre chargé des Relations avec le Parlement, qui a gagné avec 54,4 % des voix dans la Seine-et-Marne contre le RN, alors qu’il avait plus de dix points de retard après le premier tour.
Deux ministres candidats ont jusqu'ici été battus. C'est le cas du ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, battu dans la 3e...
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07/07 - Gabriel Attal, le "petit frère" de Macron en quête d’émancipation
Une gifle. Les premières heures suivant l’annonce du président de la République, Gabriel Attal est pétrifié. Autour de lui, Matignon figé dans la colère, instants stupéfaits, durant lesquels son quarteron de fidèles réalise qu’ainsi s’achèvent six années de conquête. Rien ne vient tempérer leur rage, pas même l’empressement d’Alexis Kohler à passer les consoler. Le vacillement est bref. "Rien n’est si voisin de la faveur que la disgrâce" écrivait, en 1696, la marquise de Maintenon au premier président du Parlement de Paris. Si la disgrâce est cousine de la faveur, n’est-ce pas que la faveur l’est aussi de la disgrâce ? Qu’il serait alors possible - ayant subi l’éclatante disgrâce d’une dissolution imposée, secrète, pensée à distance - d’aller chercher d’autres faveurs, celle que pourrait offrir un avenir soudain grand ouvert ?
Aussitôt, le Premier ministre, trentenaire, plastique, viscéralement politique, comprend qu’il doit, qu’il peut, transformer la boue en or, la disgrâce en faveur. Ne pas se plaindre, ne pas gémir, saisir que l’avenir se joue dans ces ruines, là, maintenant, libéré d’une tutelle mortifère, devenue détestable. Emmanuel Macron n’a pas cru nécessaire d’évoquer avec lui son choix de dissoudre l’Assemblée, encore moins d’envisager ensemble la campagne, il lui a tout caché, préférant s’en ouvrir, voici deux mois déjà, à son père, médecin amiénois à la retraite, dont on le sait peu proche, comment faire plus mal qu’en confiant à son père ce qu’on cache à dessein à celui dont on fit mine de croire qu’il fut un...
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07/07 - Waresquiel : "Macron ressemble à Louis-Philippe, animé par un esprit de revanche"
Alors qu'il est encore ministre de l'Economie, en 2015, Emmanuel Macron accorde un entretien au magazine Le 1 Hebdo, dans lequel il déplore que la figure du roi soit absente de la vie politique française. Deux ans plus tard, il publie en pleine campagne présidentielle son livre-programme intitulé "Révolution". Le sens du paradoxe n'a jamais empêché une carrière politique. Mais l'histoire est parfois moqueuse et voici ce président qui, aujourd'hui, assiste médusé à une hostilité grandissante à son encontre qui pousse même certains à guillotiner des poupées à son effigie.
Dès lors, il paraissait naturel de solliciter le plus vivifiant des historiens de la Révolution française pour comprendre ce que nous analysons parfois comme des balbutiements de l'Histoire. Emmanuel de Waresquiel, spécialiste de la Révolution, de l'Empire et des monarchies constitutionnelles, qui publiera en septembre "Il nous fallait des mythes. La Révolution et ses imaginaires de 1789 à nos jours" (Taillandier), trouve au président bien des ressemblances avec Louis-Philippe, "probablement le dernier roi de France à avoir eu une conception solitaire et personnelle de l’exercice du pouvoir". Quant aux Français, ils ont eux aussi une tendance à l'emphase selon l'historien : "Les fantasmes l’emportent largement sur la réalité des pouvoirs du président, encadrés non seulement par la Constitution, mais depuis quelques dizaines d’années par les traités européens. Les Français ont besoin d’un roi et absolument besoin de lui couper la tête,...
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07/07 - Législatives : Braun-Pivet réélue, Véran et Dupont-Aignan battus… Les résultats marquants du second tour
Le suspense est enfin levé. Les résultats du second tour de ces élections législatives sont enfin connus à travers la France, avec une surprise marquante : le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, avec entre 180 et 199 députés, devant le bloc macroniste et le Rassemblement national.
Parmi les têtes d’affiche, François Hollande a été réélu assez largement dans son fief de Tulle, en Corrèze. L’ancien président de la République a obtenu 43,3 % des voix, contre 31,4 % pour le candidat du RN et 25,3 % pour le candidat des Républicains. Victoire également, bien plus serrée néanmoins, pour François Ruffin. Dans la Somme, l’ancien journaliste aurait obtenu 53 %, devançant la candidate du Rassemblement national, qui avait eu une avance de sept points au premier tour. Le dissident Alexis Corbière l'a également emporté avec 57,2 % des voix en Seine-Saint-Denis, face à la candidate investie par La France insoumise.
Du côté des figures de la droite, carton plein jusqu’ici. Dans la 1re circonscription de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez a été élu avec 60,7 % des voix contre le candidat du RN. Victoire aussi pour l’ancien patron des députés LR, Olivier Marleix, avec 56,4 % des voix, lui aussi devant un candidat RN. L’ancien numéro 2 du parti, Aurélien Pradié, qui avait annoncé quitter le parti durant cette campagne des législatives, retrouvera également bien l’Assemblée nationale, après sa victoire dans une triangulaire contre une candidate insoumise et un du RN.
Du côté du Rassemblement national, Marie-Caroline Le Pen, la...
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07/07 - Philippe Aghion : "Une France ingouvernable, c’est une France qui regarde passer les trains"
Pour les compagnons de route historique d’Emmanuel Macron, le réveil est rude. En 2017, le grand spécialiste des théories de la croissance Philippe Aghion, professeur au Collège de France, avait largement inspiré le programme économique du jeune président. Sept ans après, et alors que les Français ont sanctionné le camp présidentiel au second tour des élections législatives, l’économiste dresse le bilan d’une France écartelée, dans laquelle le populisme se nourrit d’un ascenseur social bloqué. Services publics, fiscalité, souveraineté et innovation… la feuille de route pour une France apaisée ?
L’Express : Au second tour des élections législatives et alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête devant le camp présidentiel et le Rassemblement national, quel portrait dressez-vous de la France ?
Philippe Aghion : Un portrait contrasté. D’un côté la France de ceux qui réussissent, une France des métropoles, qui crée des emplois, se réindustrialise, redevient attrayante pour les investisseurs étrangers et se lance hardiment dans les révolutions technologiques. De l’autre, la France de ceux qui réussissent moins, ceux qui restent scotchés dans des zones qui ne sont plus des viviers d’emplois comme avant. Cette France-là éprouve un sentiment de stagnation, d’abandon, de déclassement, de mépris de la part des élites. C’est cette absence de perspectives, ce blocage de l’ascenseur social et cette sensation d’être sans pouvoir d’influence sur les gouvernants qui nourrissent le populisme.
Mais tous les pays...
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07/07 - Législatives : le Nouveau Front populaire en tête, le RN troisième… Découvrez les résultats
Coup de tonnerre : l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire est sortie en tête du deuxième tour des élections législatives ce dimanche 7 juillet, devant Ensemble et le Rassemblement national dont la progression est largement endiguée, selon les résultats complets (non définitifs) du ministère de l’Intérieur qui ne dégagent aucune majorité pour former un gouvernement.
Le Nouveau Front populaire (NFP) obtient autour de 190 sièges. L’alliance de gauche devance la majorité présidentielle, qui obtient autour de 160 sièges. Le Rassemblement national, finalement, est troisième, avec 140 sièges. Les Républicains, de leur côté, conserveraient entre 67 sièges.Une coalition inédite en vue ?
Cette tripartition jette cependant la France dans le brouillard, au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 67 %, la plus forte depuis 1997. Car faute d’atteindre la barre de 289 députés, ou même de s’en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement. En attendant les chiffres consolidés, les prises de position des grands leaders et les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent.
Les partis de gauche et le camp macroniste trouveront-ils un improbable accord politique, après deux ans à ferrailler pied à pied contre la réforme des retraites ou encore la loi immigration ? Quelle place dans le prochain dispositif pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dont la suprématie à gauche pourrait...
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07/07 - EXCLUSIF. "Nouvelle république", référendum… L’appel de Benoît Payan à Emmanuel Macron
Un balcon à Marseille, vue sur le Vieux-Port et la "Bonne Mère" qui regarde. C’est là, dans l’hôtel de ville de l’autre capitale française, que Benoît Payan reçoit L’Express pour y dévoiler ce sur quoi il bûche depuis plusieurs années : "une nouvelle République". Alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête de ces élections législatives, le maire de la cité phocéenne appelle Emmanuel Macron à ouvrir la voie d’un référendum sur le sujet de la Constitution dès aujourd’hui, alors que les législatives se terminent.
Le mode de scrutin, le calendrier, le nombre d’élus locaux, leurs pouvoirs, ceux du président de la République… Il appelle les Français à tout revoir, du sol au plafond de la Constitution. Un travail long et fastidieux indispensable pour sortir de la crise institutionnelle qui mine le pays, et sauvegarder une démocratie prise en tenaille. Et l’édile socialiste, qui réclame de "la force tranquille", considère que le rôle du président de la République "ne doit plus jamais être celui que lui consent la Ve".
L’EXPRESS : Qu’arrive-t-il à la Ve République ?
Benoît Payan : Aujourd’hui, la Ve République convulse sous nos yeux. Elle vit ses derniers instants parce que ce qui cadence notre démocratie, le débat politique, a été mis sous l’éteignoir. Et pourtant, le peuple français est éminemment politique… Les Allemands ont le romantisme en commun, les Italiens la culture, et nous, Français, nous avons la politique en commun. Or le dévoiement de la Ve République, dénaturée par l’inversion du calendrier électoral et...
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07/07 - Résultats des législatives : l’alliance de gauche en tête, le RN plus bas que prévu... Revivez la soirée électorale
Les urnes ont parlé. Selon une nouvelle estimation de l’Ifop, ce dimanche 7 juillet, le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête du second tour des élections législatives anticipées, avec entre 188 et 199 sièges. L’alliance de gauche devance la majorité présidentielle, qui obtient de 164 à 169 sièges. Le Rassemblement national, finalement, est troisième, avec de 135 à 143 sièges, avec ses alliés. Arrivent ensuite Les Républicains (LR) et leurs alliés (63 sièges), les divers gauche (10 sièges) et autres (5).
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il remettra sa démission "demain matin" à Emmanuel Macron. Suivez en direct avec L’Express les résultats de la soirée électorale et toutes les réactions.
Les infos à retenir
⇒ Gabriel Attal remettra sa démission lundi matin
⇒ Pour Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier, le NFP doit "gouverner"
⇒ "Notre victoire n’est que différée", assure Marine Le Pen
00h10C’est la fin de ce direct
Merci de nous avoir suivi. Bonne nuit et retrouvez dès lundi matin de nouveaux contenus sur notre site Internet.
23h58Christophe Béchu ne veut pas redevenir ministre
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, entend retrouver son poste de maire d’Angers et "n’aspire pas" à retrouver un portefeuille dans un éventuel gouvernement de coalition, a-t-il annoncé sur France 3 Pays de La Loire. "A titre personnel ce soir, je peux vous indiquer que je n’aspire pas à retrouver des fonctions gouvernementales dans un contexte de coalition", a déclaré le secrétaire général du...
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07/07 - Législatives : Guyane, Guadeloupe, Martinique... Les premiers résultats en Outre-mer
Déconvenue pour le RN dans les départements et territoires d’Outre-mer lors de ce second tour des élections législatives. Alors que la métropole vote jusqu’à 18 heures (20 heures dans les grandes villes), le dépouillement a déjà été effectué dans de nombreuses localités d’Outre-mer, où le vote s’est effectué hier. Comme au premier tour, la gauche arrive en première position quasiment partout. L'Express fait le point. Défaite du RN en Guadeloupe
Les députés sortants ont été reconduits dans les quatre circonscriptions guadeloupéennes, face notamment aux deux candidats du Rassemblement national, qui avaient réalisé une percée en se qualifiant pour le second tour.
Respectivement battus par les deux sortants DVG Christian Baptiste (72,38 %) et Max Mathiasin (69,15 %), Laurent Petit (RN) enregistre 27,62 % des voix et Rody Tolassy, tête d’affiche locale du RN, 30,85 %. Il s’agit d’un recul pour ce dernier, élu au Parlement européen le 9 juin et qui, aux législatives de 2022, avait frôlé l’élection en réunissant près de 48 % des suffrages au second tour.Près de 76 % pour le candidat de gauche en Guyane
Les deux députés sortants de Guyane, soutenus par le Nouveau Front populaire, ont été réélus. Le régionaliste Jean-Victor Castor l’a emporté dans la 1ère circonscription avec le score confortable de 76,11 % des suffrages exprimés face à un candidat sans étiquette, Boris Chong-Sit.
Dans la seconde circonscription, le président sortant de la délégation aux Outre-mer à l’Assemblée nationale Davy Rimane a été réélu alors qu’il...
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07/07 - Mali, Niger, Burkina Faso… Ces Etats du Sahel qui s’unissent dans une confédération
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont entériné leur alliance au sein d’une "confédération". L’annonce a été faite lors de leur premier sommet, organisé samedi 6 juillet comme un défi, à la veille de celui de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les chefs d’État des trois pays, des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État, "ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les États membres", indiquent-ils dans le communiqué final du sommet. Ils ont ainsi adopté un traité instituant une confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée Confédération des États du Sahel (AES), précise le même texte. Les dirigeants actuels du Niger, du Mali et du Burkina avaient déjà annoncé en janvier leur départ commun de la Cedeao pour former une force commune pour lutter contre les djihadistes qui attaquent régulièrement leurs territoires. Les trois pays ont par ailleurs rompu avec la France, ancienne puissance coloniale, faisant partir les troupes françaises qui étaient stationnées chez eux.
Leur communiqué de presse souligne également leur volonté de "mutualiser leurs moyens", dans des secteurs jugés stratégiques tels que l’agriculture, l’eau, l’énergie ou encore les transports. Ils ont aussi demandé que les langues locales soient davantage utilisées dans les médias publics et privés de leurs pays.Eloignement des puissances étrangères
Le général Abdourahamane Tiani, le leader nigérien, a appelé samedi à construire "une communauté éloignée de la...
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07/07 - Parlement européen : le RN va-t-il rejoindre le groupe de Viktor Orban ?
Va-t-on vers une grande alliance des partis d’extrême droite au Parlement européen ? Avec quelque 190 élus sur un total de 720 eurodéputés, les droites nationalistes représentent désormais un gros quart des effectifs. C’est pourquoi, pour pouvoir peser dans les votes et débats mais aussi sur l’agenda législatif, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, souhaite rassembler au maximum.
Un pari qu’il a déjà à moitié réussi, puisque son nouveau groupe, nommé "Les Patriotes pour l’Europe" devrait pouvoir se constituer au Parlement européen, ayant réuni suffisamment de membres avec le parti d’extrême droite autrichien et le mouvement centriste de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis. "Nous prenons l’initiative de lancer cette nouvelle plateforme", a déclaré dimanche dernier Viktor Orban lors d’une déclaration conjointe à Vienne aux côtés de Andrej Babis et de l’Autrichien Herbert Kickl, chef du FPÖ.
Depuis, cinq partis de différents pays ont annoncé leur ralliement : le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le portugais Chega, l’espagnol VOX, et - derniers à annoncer leur entrée samedi - le Parti populaire danois et le parti d’extrême droite indépendantiste flamand Vlaams Belang.
Quant au ralliement du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella, il devrait être confirmé ou non ce lundi 8 juillet, "après le second tour des législatives en France", a indiqué Viktor Orban. Si le RN décidait de rejoindre le groupe, il en prendrait de facto la tête en termes d’effectifs, avec...
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07/07 - Walt Disney : infantile, lunatique et chauvin, la véritable histoire derrière le mythe
"J’aime Mickey Mouse plus que toutes les femmes que j’ai connues", déclarait Walt Disney. Au moins, on ne pourra pas lui reprocher des infidélités. A 25 ans, Disney avait pris deux bonnes résolutions : se marier et se laisser pousser la moustache, pour devenir un adulte crédible – tant il est vrai que les célibataires glabres peuvent inspirer la méfiance. Mais ce bon père de famille était-il si exemplaire que cela ? La biographie que lui consacre Olivier Cotte, qui vient de paraître chez Perrin, dresse le portrait d’un homme infantile, lunatique et chauvin, mêlant Peter Pan et Oncle Sam, sur lequel il y a beaucoup à redire.
Né en 1901, le petit Walt grandit dans une ferme du Missouri. Après avoir servi en France, au sein de la Croix-Rouge, pendant la Première Guerre mondiale, il commence de bonne heure dans le dessin et l’animation, d’abord comme publicitaire salarié, puis à son compte comme artiste-entrepreneur. Contrairement à ce que pourrait nous faire croire une légende dorée, les débuts sont très difficiles : se nourrissant uniquement de haricots en boîtes, ce mauvais gestionnaire jongle entre les faillites et les trahisons de ses collaborateurs. En 1928, touché par la grâce, il crée Mortimer Mouse, rebaptisé Mickey. Universal n’en veut pas. Encore un échec en vue ? Non : alors que personne n’y croit, le premier film de la souris fait un triomphe. Pour la petite histoire, rappelons que Mickey choquait – on prêtait à ce macho des gestes inappropriés envers Minnie ! Disney a rapidement civilisé son...
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07/07 - Electricité : "On a financé sans trop compter toutes les énergies renouvelables"
Hasard du calendrier, les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur l’électricité, présenté jeudi 4 juillet, interviennent dans une campagne pour les élections législatives très marquées par la question énergétique. Après six mois de travail et plus de 140 auditions, le sénateur (centriste) de l’Essonne, Vincent Delahaye a présenté les conclusions de ce travail qui vise à abaisser le prix de l’électricité pour les ménages, tout en renflouant les caisses de l’Etat et d’EDF. Nicolas Meilhan, ingénieur et spécialiste des sujets d’énergie, a été auditionné par la Commission d’enquête, il revient pour L’Express sur ses conclusions, et salue l’approche "pragmatique" de ses auteurs.
L’Express : Au sein d’une campagne politique très marquée par la question de l’énergie et du pouvoir d’achat, ce rapport présente de nombreuses pistes pour répondre aux enjeux de production et de consommation. Comment recevez-vous ce travail ?
Nicolas Meilhan : C’est un rapport qui se projette dans le temps et qui pose des questions sur l’évolution de la production, de la consommation, de la place du nucléaire. Il est assez complet et assez bienvenu, parce que la Commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique de l’Assemblée nationale —qui a rendu ses conclusions en mars dernier— regardait le passé et non le futur. Il permet aussi de se pencher sur les objectifs européens de développement des énergies renouvelables qui nous sont imposés, et montre qu'ils ne sont pas toujours pertinents au vu de notre mix électrique, déjà...
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07/07 - Paris 2024 : 35 000 policiers pour les JO, mais dans quel état ?
35 000 policiers et gendarmes sécuriseront les Jeux olympiques pendant plus de deux semaines. Ramené en pourcentage, le chiffre impressionne : 15 % des forces de l’ordre de toute la France seront mobilisées à temps plein sur Paris 2024. L’engagement est tellement exceptionnel que plusieurs institutions, d’habitude protégées par une présence policière à l’année, ont appris qu’elles devraient faire sans leurs "hommes en bleu" pour la durée des JO.
Tout cela sans compter le point d’interrogation de la sécurité privée, 22 000 vigiles appelés à suppléer les fonctionnaires, dûment recrutés par la préfecture d’Ile-de-France : les professionnels du secteur savent que le taux de "no show", c’est-à-dire de lapin posé à leurs employeurs, est élevé lors de tels événements. A Londres, en 2012, moins de la moitié des agents s’étaient présentés. En cas d’absence, la police et l’armée devront combler les trous.
Dans quel état se trouveront ces policiers ? Plusieurs hauts gradés s’inquiètent du contexte politique. 30 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés ce dimanche 7 juillet en prévention des violences liées au second tour des législatives. Ce dispositif sera prolongé jusqu’au 16 juillet. Et si ça dégénère, d’ici aux JO ? Un vertige saisit Beauvau : pendant les émeutes liées à la mort du jeune Nahel, en juillet 2023, 40 000 à 45 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pendant près d’une semaine. "Nous avons été à la limite de la rupture", jaugeait alors un responsable policier. Cette fois, la crainte est que la police se...
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07/07 - Plan épargne avenir climat : comment fonctionne ce placement à destination des jeunes
Silence radio du côté des banques et des compagnies d’assurances. Le plan épargne avenir climat (PEAC), ce nouveau placement vert destiné aux moins de 21 ans, ne suscite guère de commentaires, pour l’instant, chez les professionnels. Créé par la loi du 23 octobre 2023 relative à l’industrie verte, le PEAC n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu ni aux prélèvements sociaux. "C’est une vraie surprise, compte tenu de l’état des finances publiques", se réjouit Maxime Chipoy, le président de MoneyVox.
Comme le livret A, il est plafonné à 22 950 euros. Mais la comparaison s’arrête là, car ce produit, destiné à financer la transition énergétique, est bloqué jusqu’à la majorité du détenteur, sauf en cas d’accident de la vie - invalidité ou décès. A partir de 18 ans, le jeune peut effectuer un rachat si son plan a plus de cinq ans. Le PEAC est investi sur des fonds labellisés ISR - investissement socialement responsable - ou Greenfin. L’objectif annoncé par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, est d’obtenir une performance plus attractive que celle du livret A, actuellement à 3 %. "Il faudra être attentif au niveau des frais de gestion et aux supports sélectionnés, qui impacteront directement la performance", ajoute Maxime Chipoy.Une épargne temporairement bloquée
Cette enveloppe vient compléter la palette des produits accessibles aux mineurs, comme le livret A, le livret Jeune - à partir de 12 ans - et l’assurance-vie. Mais ce nouveau plan vert est le seul produit à être bloqué. "A la différence de l’assurance-vie, le...
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07/07 - Elvis Presley et Richard Nixon : cette folle entrevue entre le "King" et le président
Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques présidentiels. Des duos très pop’n’pol !
EPISODE 1 - Kennedy et Sinatra : une bromance épique, une rupture fracassante
Fin 1970, Richard Nixon, au pouvoir depuis près de deux ans, est un président en pleine gloire, hautement populaire chez les Américains (sauf les jeunes), qui comptent sur lui pour mettre fin à la guerre du Vietnam. Deux ans plus tard, le républicain est même réélu triomphalement en remportant 49 Etats sur 50 ! Encore deux années et le scandale du Watergate l’obligera à démissionner, mais ceci une autre histoire… Elvis Presley, lui, est au contraire une star en perte de vitesse. Devenu acteur de cinéma (Le Shérif de ces dames, L’Idole d’Acapulco, Micmac au Montana…) durant les années 1960, le chanteur a progressivement été éclipsé par les Beatles, Bob Dylan, Led Zeppelin, les Doors, les Rolling Stones et d’autres encore.
"Soudain, Elvis est devenu has been, dépassé par la culture hippie, résume Daniel Ichbiah, auteur d’Elvis Presley. Histoire et légendes (Danicart Publ.). Rebelle à ses débuts en...
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07/07 - Pourquoi le secteur des jeux vidéo est sous pression, par Robin Rivaton
La parenthèse Covid se termine dans de nombreuses industries. La livraison à domicile a été évoquée dans cette chronique il y a quelques semaines, et c’est maintenant au tour du jeu vidéo de comprendre qu’il a mangé son pain blanc. Le sentiment de crise qui règne dans le secteur après deux années de baisse contraste avec la croissance enregistrée pendant la pandémie, qui a poussé de nombreux consommateurs confinés à consacrer de leur temps et de leur épargne forcée aux jeux. Ce pic a marqué l’aboutissement d’un cycle inauguré par la sortie de la première PlayStation en décembre 1994, amenant l’industrie à près de 200 milliards de dollars de revenus.
Désormais, l’engouement pour le matériel diminue. Du côté des consoles, Sony a réduit ses prévisions de ventes sur la PlayStation 5. Celles-ci ont atteint 59 millions d’unités depuis le lancement, dont 21 millions l’année dernière contre 25 millions attendues. Elles se situent à 18 millions cette année. Pour atteindre ces chiffres, Sony a consenti de larges rabais, rognant sa marge.
La Switch de Nintendo, troisième plus gros carton de l’histoire des consoles, est entrée dans sa septième année de commercialisation, et ses ventes chutent elles aussi rapidement. La sortie de la prochaine édition ne se fera pas avant mars 2025. Quant à la Xbox de Microsoft, elle n’a pas d’héritière, et les ventes sont atones. Qui dit moins de consoles dit moins de jeux à venir. Dans le mobile, les dépenses de consommation consacrées aux jeux ont diminué de 2 % l’année dernière, à 107 milliards...
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07/07 - Pourquoi il faut absolument simplifier notre orthographe, par Franck Ramus
Le Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) a travaillé sur un rapport intitulé "Rationaliser l’orthographe du franҫais pour mieux l’enseigner". Pourquoi une telle initiative ? Comme le documente amplement ce travail, les complexités inutiles de notre orthographe entravent la bonne acquisition de la lecture et de l’écriture, et donc entravent aussi l’accès à la littérature et aux apprentissages scolaires. Comparés à nos voisins espagnols ou finlandais, les élèves français gaspillent un temps considérable à tenter de maitriser les curiosités arbitraires de notre orthographe, un temps que les autres consacrent à des apprentissages bien plus utiles. En plus de ralentir tous les élèves, cette complexité exacerbe aussi les difficultés des élèves dyslexiques.
De plus, l’orthographe est devenue un vecteur de discrimination injuste, et ce en partie à dessein. Personne ne l’a dit aussi clairement que l’académicien François Eudes de Mézeray dès 1673 : l’orthographe "distingue les gens de Lettres d’avec les Ignorants et les simples femmes" (sic). A quoi on a beau jeu de rétorquer selon l’adage que "l’orthographe est la science des ânes". En tout cas, c’est un système trop arbitraire, trop incohérent et trop creux intellectuellement pour être une base légitime de sélection scolaire ou d’un quelconque jugement sur les mérites d’une personne.
Comme à chaque fois que l’on ose contester ce totem bien français qu’est l’orthographe, on peut s’attendre à une avalanche de réactions outrées. Les défenseurs du statu quo ne...
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07/07 - EN DIRECT. Législatives : Macron recevra Attal et les chefs de partis du camp présidentiel à 18H30
Les Français votent, dimanche 7 juillet, pour le second tour des législatives anticipées. Un scrutin historique où l’extrême droite cherche à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée et à former un gouvernement après sa victoire au premier tour (33,2 % des voix).
Ce score inédit pour un scrutin législatif a ouvert la porte à l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir, ce qui serait une première en France depuis la Seconde Guerre mondiale, et un coup de tonnerre aux répercussions dépassant largement les frontières de l’Hexagone.
Selon les données du ministère de l'Intérieur, la participation pour ce second tour des élections législatives est de 59,71% à 17 heures, confirmant la forte participation déjà enregistrée à midi, accusant une mobilisation électorale historique. Le Premier ministre Gabriel Attal est attendu pour une réunion avec les chefs de la majorité à l'Elysée à 18 heures 30.
Les infos à retenir
⇒ Taux de participation à 17 heures en France : 59,71%
⇒ Gabriel Attal attendu à l'Elysée à 18 heures 30
⇒ Emmanuel Macron n'exclurait pas une prise de parole ce soir
18h16Fin du live
C'est la fin de ce live sur L'Express. Découvrir les résultats à partir de 20h en cliquant ici. 18h00Macron recevra Attal et les chefs de partis du camp présidentiel à 18H30
Emmanuel Macron recevra dimanche à l'Elysée le Premier ministre Gabriel Attal et les chefs des partis de la majorité sortante, ont indiqué des sources au sein du camp présidentiel, confirmant une information du Figaro.
Cette réunion interviendra une heure et...
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07/07 - "Une grande peur s’est installée" : au Kazakhstan, l’ombre de Poutine sur les déserteurs russes
Sur la rive ouest du lac Balkhach, le plus grand du Kazakhstan, une voiture de police de la Fédération de Russie, un aigle bicéphale floqué sur la portière avant, file dans les allées de la ville de Priozersk. À son bord, Kamil Kassimov, un déserteur russe qui vivait dans l’ex-république soviétique depuis plusieurs mois pour échapper à la guerre en Ukraine. Ce 23 avril, des officiers du FSB, le service de renseignement russe, sont venus le kidnapper dans cette ville kazakhe co-administrée par la Russie.
La méthode avait déjà été expérimentée en Arménie. Deux déserteurs militaires russes avaient été enlevés par des officiers du FSB dans la ville de Gyumri où, comme à Priozersk, la Russie dispose d’une base militaire. Une manière, pour le Kremlin, de rappeler que cette république d’Asie centrale, qui partage une frontière de plus de 6 000 kilomètres avec la Russie, n’est pas un pays sûr pour la quinzaine de déserteurs qui s’y cache. "Une grande peur s’est installée parmi eux, affirme Artur Alkhanov, avocat au bureau international des droits de l’homme du Kazakhstan, qui s’occupe du cas de Kamil Kassimov. Nous ne sommes pas certains que Kamil Kassimov est le seul à avoir été enlevé", lâche l’avocat.Terrains militaires russes au Kazakhstan
Parmi la population de 17 000 habitants de cette ville composée pour près des deux tiers de Kazakhs et pour 30 % de Russes, la nouvelle n’a pas vraiment suscité d’émoi, ni remis en question la gouvernance de la ville. Ici, on côtoie chaque jour des soldats russes, en civil ou en...
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06/07 - Royaume-Uni : Keir Starmer va enterrer le projet controversé d’expulsion de migrants au Rwanda
Le projet d’expulsion des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda ne se fera finalement pas. Le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, a confirmé ce samedi 6 juillet qu’il n’était "pas prêt" à poursuivre le projet du précédent gouvernement conservateur. Celui-ci "était mort et enterré avant même de commencer. Il n’a jamais été dissuasif, je ne suis pas prêt à continuer avec des mesures gadget", a affirmé, lors d’une conférence de presse organisée après le premier conseil des ministres du gouvernement travailliste, celui qui a été officiellement nommé vendredi par Charles III au 10 Downing Street.
Lorsqu’il était dans l’opposition, le chef du parti travailliste avait déjà annoncé son intention de mettre fin ce projet controversé des conservateurs, lancé en 2022 mais jamais mis à exécution. Le sujet de l’immigration a été un des principaux thèmes de la campagne électorale qui vient de s’achever au Royaume-Uni, et qui a vu le Labour remporter une très large majorité à la Chambre des Communes.
Après un précédent texte retoqué par la Cour suprême fin 2023, cette loi permettant les expulsions a été adoptée au printemps dernier. Le précédent Premier ministre, Rishi Sunak, comptait débuter les expulsions cet été et les autorités avaient commencé début mai à arrêter des migrants susceptibles d’en faire partie. Mais avec l’incertitude que faisait peser le scrutin législatif, la justice avait ordonné la libération de dizaines d’entre eux. Le texte prévoyait ainsi d’envoyer les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le...
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06/07 - Paris 2024 : pourquoi des lutteurs russes refusent de participer
Les lutteurs russes ont décidé de boycotter les Jeux olympiques de Paris 2024. La fédération russe de lutte a annoncé, ce samedi 6 juillet, que ses athlètes autorisés à prendre part aux JO parisiens avaient refusé "à l’unanimité" d’y participer.
"Nous n’acceptons pas le principe non-sportif de la sélection sur lequel se basait le Comité international olympique (CIO) en établissant sa liste d’athlètes autorisés et dont l’objectif est de saper l’unité de notre équipe, a expliqué la Fédération dans un communiqué. Les lutteurs russes ont pu obtenir 16 licences olympiques sur 18 possibles […] dans des conditions de menaces de sanctions et de restrictions infondées."
Mais, dans sa liste de lutteurs russes autorisés à participer, le CIO n’en a finalement retenu que dix, en excluant les plus performants, parmi lesquels le double champion olympique Abdulrashid Sadulaev, ou encore le double champion du monde Zaur Uguev. Aux JO de Tokyo, en 2021, les lutteurs russes avaient ramené quatre médailles d’or. Dans ce contexte, la présidence de la Fédération de lutte a organisé une réunion avec les lutteurs invités et leurs entraîneurs et "une décision a été prise à l’unanimité".Conditions de qualification trop strictes ?
Lors de la dernière olympiade d’été, au Japon, 330 sportifs russes et 104 biélorusses avaient participé à la compétition. Tandis qu’à Paris, entre le 26 juillet et 11 août, seulement 32 athlètes russes et 15 biélorusses font partie des athlètes autorisés à concourir sous la bannière neutre du CIO. "Ce ne sont pas des...
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06/07 - Métaux critiques : "Un retour de Trump pourrait favoriser une coopération Etats-Unis-Chine"
Réduire notre dépendance aux hydrocarbures n'est pas forcément un vecteur de paix. Les nouvelles technologies décarbonées exigent des métaux critiques, comme le lithium, nickel, cobalt, cuivre... à leur tour catalyseurs de conflits, explique Emmanuel Hache, adjoint scientifique de la direction Economie et veille à IFP Energies nouvelles et directeur de recherche à l’IRIS. Le spécialiste, coauteur de l'ouvrage Métaux, Le nouvel or noir (Editions du Rocher, 2023) n'exclut pas qu'en cas de retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2025, une nouvelle relation se noue avec la Chine, grande productrice de ces matières premières hautement stratégiques. Au détriment de l'Europe.
L’Express : On a longtemps perçu la transition énergétique comme un moyen d’enrayer les conflits liés aux hydrocarbures. Une fausse idée ?
Emmanuel Hache : On a en effet vécu avec cette forme de naïveté, que le renouvelable et les technologies bas carbone étaient des facteurs de paix. On a tout simplement oublié la matérialité du monde : il y a, derrière chaque technologie bas carbone, des matériaux, des matières premières et notamment des métaux. Nous sommes entrés dans une ère de compétition pour la transition, et nous sommes de moins en moins dans la coopération. Ces métaux, qui étaient un point d’entrée pour décarboner le système, sont aussi le point d’entrée de conflits commerciaux et de rivalités géopolitiques. Penser l’arrivée du renouvelable comme vecteur de paix n’est en soi pas complètement faux, car plus on décarbonera les...
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06/07 - Livres, les meilleures ventes : une entrée fracassante au rayon "dark romance"
Semaine très calme que celle du 24 au 30 juin – en termes de nouveautés dans nos palmarès s’entend. Une seule entrée en effet ces derniers jours, celle de Chloé Wallerand avec le tome IV de sa série Devil’s Sons. Publiée par Plumes du web (et HarperCollins pour le poche) depuis novembre 2022, sa saga, taxée de dark romance ou de romance mafia, s’est d’ores et déjà écoulée à plus de 370 000 exemplaires selon Edistat.
A noter que, tout comme Sarah Rivens, l’auteure de Captive, la jeune romancière a commencé à écrire sur la plateforme Wattpad dès ses 14 ans. Ses Devil’s Sons nous entraînent à l’université du Michigan en compagnie de la jeune étudiante Avelone qui se retrouve liée aux activités d’un gang païen du Michigan. Avec cette entrée fracassante, Chloé Wallerand (34 200 followers sur Instagram et 41 100 sur Tik Tok) talonne une autre reine du genre, Morgane Moncomble, qui caracole en tête dans le palmarès des fictions depuis quelques semaines avec ses quatre tomes de sa série Seasons (Hugo Roman).
Sinon, sinon, la surprise de ce trimestre, le roman de Philippe Collin, Le Barman du Ritz (Albin Michel) continue son épopée victorieuse (troisième au palmarès). Fort de la réputation de ses podcasts à succès (autour de Léon Blum et de Louis-Ferdinand Céline) sur France Inter, le journaliste féru d’histoire nous replonge dans les années 1940 avec, en personnage central, Frank Meier, le bartender autrichien (et juif) du célèbre palace de la place Vendôme.
A noter, à ce propos, qu’Albin Michel, toujours prompt à surfer sur...
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06/07 - Cessez-le-feu à Gaza : Israël annonce la poursuite des pourparlers
Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent jusque-là aux exigences des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, à la frontière nord d’Israël avec le Liban, qui ont connu une brusque intensification jeudi.
Les infos à retenir
⇒ Poursuite des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à Gaza
⇒ Cisjordanie : un raid israélien fait sept morts dont cinq membres du Hamas
⇒ Des salves de roquette ont été tirées depuis le nord Liban par le HezbollahIsraël annonce la poursuite des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu
Israël a déclaré, vendredi 5 juillet, que des "écarts" restaient à combler dans les discussions en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d’un accord de libération des otages, mais qu’il enverrait "la semaine prochaine" une délégation pour poursuivre les pourparlers avec des médiateurs qataris.
Après le retour, vendredi soir en Israël, du chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, qui s’est entretenu à Doha avec des responsables qataris, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé qu’une "équipe partira la semaine prochaine pour poursuivre les négociations" au Qatar.Cisjordanie : un raid israélien fait sept morts dont cinq membres du Hamas
Le Hamas a annoncé, dans un communiqué vendredi, que cinq de ses hommes avaient été tués "par balle" dans le camp de réfugiés de Jénine. L’armée israélienne a dit, de son côté,...
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06/07 - Etats-Unis : comment le "clan Biden" s’organise pour sauver Joe
L’Histoire se souviendra que le mandat du 46e président des Etats-Unis s’est fracassé lors d’un débat télévisé calamiteux, ponctué de trous de mémoires, d’hésitations et de bégaiements, dans un studio de CNN à Atlanta, en Géorgie. Le 27 juin, face à Donald Trump, Joe Biden a réalisé la plus mauvaise prestation d’un président en exercice depuis l’invention du téléviseur – pire que la piètre performance de Ronald Reagan lors du premier duel contre Walter Mondale en 1984, souvent cité comme un cas d’école de ratage.
Mais ces quatre-vingt-dix minutes n’étaient que les prémices d’un effondrement médiatique qui, au-delà de Joe Biden lui-même, concerne aussi sa femme Jill et le reste de leur famille. Car l’engrenage fatal ne s’est pas arrêté au débat. Le soir même, une vidéo de dix-sept secondes, filmée depuis les coulisses avant le début de la retransmission, fuite sur les réseaux sociaux. On y voit Jill Biden aider son mari à descendre la marche du plateau de télévision. Pour le président de 81 ans, une simple marche d’escalier est un obstacle. Virale, l’image évoque une aide-soignante conduisant un patient de maison de retraite à la promenade…
Plus tard dans la soirée, voici le couple présidentiel sur une scène, à Atlanta, devant des partisans venus acclamer "Joe". Or, alors que celui-ci, au second plan, reste coi, le regard dans le vide et raide comme une statue du musée Grévin, Jill, elle, tient le micro et galvanise l’auditoire. Contraste saisissant : l’un est éteint, l’autre, animée. Se tournant vers son époux, elle lui parle...
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06/07 - Recruter en 2024 : les gisements de candidats ne manquent pas, mais…
L’équation complexe entre les besoins des entreprises et les compétences des candidats est évidemment loin d’être résolue. L’hypothèse la plus vraisemblable est que les recruteurs et les candidats ne se comprennent plus parce qu’ils appartiennent à des groupes français qui eux-mêmes ne se comprennent plus. Les matrices sociale, économique et culturelle qui font l’arrière-plan des attitudes et des comportements ont changé. De nouveaux rapports au travail se construisent et s’improvisent. L’employabilité et la confiance en l’avenir en sont les ingrédients.
Après trente ans de crise économique et de chômage de masse, l’employabilité externe est la clé de voute du rapport au travail. Être "sous" le marché promet des difficultés. Être "dans" le marché permet d’avoir un emploi et de le garder. Et, surtout, être "au-dessus" du marché permet de dicter ses préférences de tarif, de temps de travail ou de lieu de résidence. Chacun s’interroge aussi sur son destin personnel, sur le sens de son histoire passée et sur l’avenir de son récit de vie. Mais tandis que certains sont convaincus que demain ne pourra que leur reprendre ce qu’ils ont gagné hier, d’autres sont certains de leur capacité à tirer leur épingle du jeu, quel que soit le jeu. La confiance en l’avenir est la seconde dimension qui structure le rapport au travail. A employabilité équivalente, on ne fait pas les mêmes choix selon que l’on se voit prospérer, stagner ou être déclassé dans les prochaines années.
Le croisement de l’employabilité et de la confiance en...
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06/07 - Etats-Unis : Biden s’obstine à défendre sa candidature malgré la défection de grands donateurs
Joe Biden n’abandonnera pas. Lors d’une interview sur la chaîne ABC, vendredi 5 juillet, le président américain, candidat à sa réélection, a obstinément et parfois laborieusement défendu son acuité mentale et sa capacité à gouverner le pays pour un second mandat. "Personne n’est plus qualifié que moi" pour "gagner" l’élection, a affirmé le dirigeant de 81 ans lors de cet entretien d’une vingtaine de minutes, niant la réalité des sondages qui le placent en nette difficulté face à Donald Trump.
Lors de son échange avec le journaliste George Stephanopoulos, crucial pour le maintien de sa candidature, le président a esquivé à plusieurs reprises la question de savoir si son état physique et mental s’était dégradé durant son mandat. Il ne s’est pas non plus engagé à se soumettre à des évaluations médicales indépendantes, assurant qu’être président équivalait à passer "un test cognitif chaque jour".
Or ce sont bien ses capacités cognitives qui font l’objet de très vives discussions, depuis son débat catastrophique face à Donald Trump, jeudi 27 juin. Questionné concernant sa contre-performance, le président a répété qu’il était "malade". "Je ne me sentais vraiment pas bien", a assuré Joe Biden, évoquant un mauvais rhume et son épuisement. À la question de savoir s’il avait revu prestation, il a répondu par ces mots étranges : "Je ne crois pas." @lexpress
Les démocrates vont-ils finalement choisir un autre candidat que Joe Biden pour défier Trump à la prochaine présidentielle ? Après le premier débat, l'hypothèse prend de l'ampleur...
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06/07 - Agatha Christie : pourquoi la reine du crime reste indétrônable
Un huis clos sur une île plus ou moins déserte, un joli village anglais frappé par une série de meurtres mais abritant une vieille dame curieuse, un train traversant l’Europe/les Etats-Unis avec, à son bord, une ribambelle de personnages aux animosités anciennes… et aussitôt la comparaison surgit. Parfois sous la forme de périphrase glissée en quatrième de couverture, "dans la ligne de la reine du crime", parfois plus directement sur un bandeau de bas de page, "digne héritier d’Agatha Christie". Peu importe la forme, les romans policiers qui se réfèrent à la mythique Anglaise pullulent. Les chroniqueurs littéraires spécialistes du genre s’en donnent aussi à cœur joie, parfois jusqu’au trop-plein.
Parmi les héritiers revendiqués, il y a la variante classique, comme chez Christos Markogiannakis avec son Qui a tué Lucy Davis ? (Plon). Dans ces Vacances d’Hercule Poirot à la sauce grecque, il met en scène un détective qui, à l’occasion de quelques jours de détente sur une île paradisiaque, est obligé de se plonger dans l’élucidation d’un meurtre. Par chance, il a emporté des livres d’Agatha Christie, même s’il sait, aussi bien que le petit Belge, dénicher les secrets que chacun s’emploie à dissimuler. Et il y a la version déjantée. Chez Sonatine, Benjamin Stevenson s’en est fait une spécialité. Après Tout les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un, il est de retour avec Tout le monde dans ce train est suspect. Croquis des compartiments en ouverture, pitch "Sept écrivains montent dans un train. A la fin, cinq en...
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06/07 - Industrie verte : face à la Chine, le choix cornélien de l’Europe
On la savait cruciale dans la production de médicaments. Un maillon clé de la fabrication des matières plastiques. Incontournable dans l’assemblage des téléphones portables, entrée de gamme ou bijoux de technologie. Au centre du modèle de la fast fashion, grâce à un vaste réseau d’ateliers capable de répondre au renouvellement sans cesse plus rapide des collections de vêtements. Avec la transition énergétique, la Chine pousse un cran plus loin sa place d’usine du monde. La voici en passe de s’imposer comme manufacture de la planète dans l’industrie verte. Une fois encore, elle a su faire mûrir de vastes capacités de production sur son territoire, tout en tissant sa toile aux quatre coins du monde pour faire main basse sur les matières critiques.
La méthode est redoutable : "La Chine mise sur l’avantage du dernier arrivant dans un secteur, qu’elle combine à des barrières à l’entrée élevées sur son marché et à un environnement domestique concurrentiel pour éviter les effets pervers des situations de rente. En plus de subventions directes accordées par les autorités, les banques sont incitées à prêter aux entreprises reconnues comme stratégiques", relate François Chimits, économiste au Mercator Institute for China Studies, un think tank allemand. De quoi répondre aux énormes besoins de son marché intérieur… Et rendre les produits chinois extrêmement compétitifs à l’export. D’autant plus qu’avec la crise économique qui secoue le pays et plombe sa demande intérieure, les entreprises chinoises ont grand besoin de...
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06/07 - Comment l’instabilité politique a mis "un coup d’arrêt" à l’immobilier de luxe
Les investissements "coup de cœur" ne répondent pas aux mêmes ressorts que les placements traditionnels. "C’est la même chose dans l’immobilier de prestige : le plaisir est devenu un élément très important depuis trois à quatre ans et cela se traduit par des critères de choix spécifiques", analyse Nicolas Orlowski, le PDG du groupe Artcurial, qui a acquis en 2017 John Taylor, un réseau spécialisé dans l’immobilier d’exception. Les acquéreurs disposant de plusieurs millions d’euros pour acheter une demeure à Saint-Germain-des-Prés, Deauville, Courchevel ou sur la Riviera sont en quête de biens en parfait état immédiatement disponibles, constatent les agents immobiliers. Les plus fortunés d’entre eux sont, en outre, peu touchés par la remontée des taux d’intérêt, qui limitent les capacités d’emprunt des acheteurs traditionnels.
Cette spécificité a permis au segment de l’immobilier de luxe de bien résister au premier semestre 2024. "Le marché a beaucoup souffert en 2023, avec des baisses d’activité de l’ordre de 20 à 25 % à Paris, mais, depuis le début de l’année, il était bien reparti, ce qui nous rendait optimistes pour le second semestre, jusqu’à ce que les élections ne mettent un coup d’arrêt", constate Richard Tzipine, le directeur général de Barnes. Tous les acteurs ne définissent pas le luxe au même niveau. Selon une étude récente de Belles Demeures, il y a eu 9 000 transactions de plus de 1,2 million d’euros en 2023 et 870 ventes d’exception à plus de 3,2 millions d’euros. Sur ce dernier périmètre, le site spécialisé...
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06/07 - Cadres, juges et... même ministre : au Kazakhstan, l’âge d’or des voyantes
Tous les matins, elles se retrouvent sur les bancs de l’allée Pouchkine, à Almaty, pour lire l'avenir des passants. Sous les arbres de cette rue passante, Aïna, la soixantaine passée, pratique la divination "depuis plus de 36 ans", dit-elle, assise face au Bazar vert, le plus grand marché de la capitale économique du Kazakhstan. En remuant des pierres de médiums sur une plaque en plastique, elle répond à toutes les questions qu'on lui pose : amour, argent, santé… Tarif d’une consultation : quelques milliers de tenge, la monnaie nationale (entre 4 et 10 euros). Un prix largement abordable par rapport à certains devins, qui demandent une centaine d’euros pour leurs services.
Car une clientèle aisée, voire très riche, s’adresse de plus en plus à des diseuses de bonnes aventures. Tarologues, astrologues, liseuses d’avenir dans le marc du café… "Au Kazakhstan, ce ne sont plus seulement les classes populaires qui sont leurs clients, mais aussi des femmes et des hommes éduqués et d’influence", confirme Dinara Jangjekova, sociologue à l’Association d’études politiques, à Almaty.Les confidentes de l'élite
Même des hommes d'Etat en consulteraient, selon certains témoignages. Responsable d’un magasin de produits ésotériques dans un quartier branché d’Almaty, elle-même voyante et tarologue, Diana Bayalan le confirme. "Cadres, juges, avocats et patrons font régulièrement appel à des voyantes, témoigne-t-elle dans sa boutique. Mais jamais ils ne l’avoueraient publiquement."
En avril dernier, l’un d’entre eux a pourtant été...
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06/07 - Iran : le réformateur Masoud Pezeshkian remporte la présidentielle
Le candidat réformateur Masoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui plaide pour une ouverture de l’Iran vers l’Occident, a remporté ce samedi 6 juillet le second tour de l’élection présidentielle avec plus de 16 millions de voix sur un total de 30 millions de bulletins déjà dépouillés, selon les autorités électorales. Il devance l’ultraconservateur Saïd Jalili, qui a recueilli, pour le moment, 13 millions de votes.
Organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai, la présidentielle s’est tenue dans un contexte de mécontentement populaire face notamment à l’état de l’économie frappée par des sanctions internationales.
A l’issue du vote vendredi, lors duquel quelque 61 millions d’Iraniens étaient appelés aux urnes, la participation s’est établie à 49,8 %, après un premier tour marqué par une forte abstention. Le nombre de bulletins nuls s’élèverait à plus de 600 000."La voix des sans-voix"
"Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays", a déclaré Masoud Pezeshkian, lors de sa première prise de parole depuis sa victoire, en remerciant ses sympathisants. Tout en affirmant sa loyauté à la République islamique, celui que les Iraniens nomment le "docteur" appelle à des "relations constructives" avec Washington et les pays européens afin de "sortir l’Iran de son isolement".
Nul n’aurait parié sur ce député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran,...
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06/07 - Renault : la véritable histoire du Bâtiment X, là où tout a commencé
Sièges sociaux, usines, magasins, ces lieux constituent les points de départ de quelques-unes des plus grandes sagas industrielles et commerciales françaises. Dans cette série d’été, L’Express ouvre les portes de sites emblématiques, aux quatre coins de l’Hexagone.
Ils sont toujours là. Plantés en travers des longs jardins qui verdissent le quartier du Trapèze, dans le sud de la ville de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Propres sur eux dans leurs habits d’un autre temps, à distance respectable de l’écoquartier flambant neuf qui les entoure. Nichés dans le coude d’une voie privée, ils se font face. Deux coqs, rescapés d’un Salon de l’auto de la Belle Epoque, les observent du haut de leur structure en fonte. A droite, la petite cabane où tout a commencé. A gauche, le bâtiment en brique où tout s’est amplifié. Deux faces d’une même saga industrielle : celle du constructeur automobile Renault. Deux vestiges d’un site de production jadis tentaculaire, aujourd’hui disparu.
Car avant d’accueillir des sièges d’entreprises à tour de bras, Billancourt, c’était Renault. Et Renault, c’était Billancourt. C’est dans cette commune que Louis Renault aime bricoler. Au commerce de tissus et de boutons qui a enrichi ses parents, il préfère la grisante nouveauté qu’offre l’automobile en cette fin du XIXe siècle. Il fait sien l’appentis de la maison de campagne familiale qui servait de remise, et dont une copie est aujourd’hui accessible aux visiteurs habilités par Renault.
Autodidacte, le jeune homme met au point sa...
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06/07 - Législatives : faut-il craindre des violences le soir du 7 juillet ?
"Il ne se passera rien". Cette source policière de premier plan se veut rassurante sur d’éventuelles violences post-second tour des législatives : aucun élément précis ou circonstancié n’indique que des émeutes pourraient éclater ce dimanche 7 juillet. Après le premier tour, le 30 juin, quelques heurts ont émaillé la soirée, en lien avec des manifestations anti-Rassemblement national : des vitrines brisées à Nantes, un policier blessé à Lyon, des jets de projectiles ou des poubelles incendiées à Bordeaux. Mais rien de grave.
Ce jeudi 4 juillet, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a toutefois annoncé sur France 2 un "très gros dispositif" de sécurité, le soir du second tour, "afin que l’ultragauche ou l’ultra-droite ne profitent pas de ces résultats pour créer un désordre". Selon la police nationale, 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France. A Paris, 2800 fonctionnaires seront déployés, contre 1700 au soir du premier tour, soit une augmentation de 65 %. Des forces mobiles resteront présentes dans les plus grandes villes jusqu’au 16 juillet au moins, afin de prévenir d’éventuels troubles. Selon nos informations, ce dispositif concerne Paris et l’Ile-de-France, Lyon, Marseille, Lille, Rennes, Nantes, Rouen, Angers, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nîmes, Nice, Avignon, Grenoble, Saint-Etienne, Nancy, Strasbourg et Mulhouse."Lieux de pouvoir"
L’ultragauche est considérée comme la principale menace. Le slogan "gardez les urnes, on prend la rue" circulerait actuellement sur certaines...
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06/07 - Clarisse Magnin (McKinsey) : "La paix recule mais les échanges économiques augmentent, c’est troublant"
Directrice générale de McKinsey en France mais aussi membre du McKinsey Global Institute, l’institut de recherche du cabinet de conseil américain, Clarisse Magnin se passionne pour ces sujets qui mêlent de plus en plus économie et géopolitique, et leurs conséquences sur la stratégie des entreprises. Avec son équipe, elle vient de publier un rapport, "Quels nouveaux visages pour la mondialisation ?", décryptant l’évolution des flux de toute nature, à l’épreuve des crises et conflits divers des dernières années. "Nous sommes dans un monde qui ne donne pas tellement sa place à la nuance. Il est toutefois important d’observer les changements graduels pour essayer de mieux anticiper l’avenir", estime-t-elle.
L’Express : Vous relevez dans votre étude que les restrictions commerciales dans le monde sont passées de 650 en 2017 à plus de 3 000 en 2023. Est-ce là le signe d’une "dé-mondialisation" ?
Clarisse Magnin : Ce que montre notre analyse, c’est que la mondialisation ne régresse pas, elle mute vers une mondialisation à géométrie variable. Plusieurs facteurs reflètent une certaine continuité, comme la croissance des flux, de toutes natures, ces dix dernières années : + 8,8 % par an pour les marchandises, + 4,3 % dans les services, + 6,2 % pour les capitaux, + 7,4 % s’agissant des étudiants internationaux, et une explosion de 27 % pour les données. Les interdépendances restent ainsi très fortes entre toutes les régions du monde.
Mais nous identifions trois facteurs de complication. D’abord, cette envolée des...
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06/07 - Elections britanniques : "Le pouvoir d’achat est passé au second plan, bien plus qu’en France"
En ce début de mois de juillet, seuls les Britanniques auraient dû se rendre aux urnes pour renouveler leur Parlement. Mais par un coup du sort politique, les Français, eux aussi, sont appelés à voter dimanche pour le second tour des législatives anticipées, après la dissolution actée par Emmanuel Macron. Deux destins croisés à plus d’un titre. De l’autre côté de la Manche, les travaillistes ont obtenu, jeudi 4 juillet, la majorité absolue. Huit ans après le Brexit, le Royaume-Uni tourne ainsi la page des conservateurs qui restaient sur 14 années au pouvoir.
A l’inverse, en France, le Rassemblement national est toujours en course pour décrocher le seuil des 289 députés qui lui permettrait d’appliquer son programme. Pour L’Express, Catherine Mathieu, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste du Royaume-Uni, analyse les tenants et les aboutissants de ces deux scrutins au regard de la situation économique de deux pays finalement assez similaires.
L'Express : Comment interprétez-vous le vote des Britanniques d’un point de vue économique ?
Catherine Mathieu : Il faut surtout l’interpréter comme le souhait de tourner la page de l’époque des conservateurs. Sur le plan des propositions économiques, le programme travailliste s’avère très au centre. Il est fondé sur le sérieux budgétaire. Les travaillistes l’ont martelé tout le temps de leur campagne : en cas de victoire, ils s’attacheraient à baisser la dette publique et à réduire les déficits sans augmenter les impôts....
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05/07 - Tibo InShape, de YouTube au ministère des Sports ? Les dérapages musclés d’un influenceur très politique
Personne n’avait prononcé son nom dans la campagne. Il l’a posé de lui-même sur la place publique, l’air de rien, au détour d’un entretien. "Oui", Thibaud Delapart, alias "Tibo InShape", accepterait de devenir ministre des Sports, si un parti le lui proposait à l’issue des législatives. C’est ce que le vidéaste, premier youtubeur de France a fait, savoir à la chaine Brut, le 22 juin dernier, sans qu’on ne lui ait posé la question. Aucune plaisanterie, promis.
Le jeune homme, connu pour ses gags et sa capacité à pousser d’énormes quantités de fonte, engoncé dans un costume de ministre, sur les photos officielles de l’Elysée ? Aucun candidat ne l’a appelé de ses vœux. Mais la prise de position de la star d’Internet, tout en muscles, n’est pas passée inaperçue : ces quelques mots ont suffi à faire parler de lui dans une dizaine de journaux. Une couverture dont rêveraient bon nombre de chefs de parti.
L’intéressé s’est bien gardé de préciser sa pensée, et ne dit pas s’il faut y voir une réelle tentative de se placer dans la course, ou une simple opération de communication. Il n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien. Mais deux jours après son interview, et à deux semaines de l’arrivée d’un nouveau gouvernement, il relançait l’idée sur ses réseaux sociaux, en demandant à son audience : "Demain, vous devenez ministre des Sports, quelles sont vos mesures ?"L’influence de Hanouna, les biceps de Schwarzenegger
Ministre, le trublion d’Internet ne l’est pas encore. Mais de roi, Tibo InShape en porte déjà l’étoffe. A 32 ans, le...
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05/07 - Législatives, le récap’ du jour : quand Le Pen tacle Mbappé, Attal et la continuité de l’Etat
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.
Ce vendredi 5 juillet, dernier jour de campagne, Marine Le Pen a fustigé les "leçons de morale" de Kylian Mbappé qui avait appelé la veille à voter contre le Rassemblement national. Gabriel Attal s’est dit prêt à assurer la continuité de l’Etat en fonction du scénario du second tour ce dimanche qui, selon les derniers sondages, devrait donner lieu à une Assemblée nationale sans majorité.La riposte du jour : Marine Le Pen tacle Kylian Mbappé
A quelques heures du quart de finale de l’Euro de football France - Portugal, Kylian Mbappé a subi son premier tacle musclé de la journée, ce matin, de la part de Marine Le Pen. "Les Français en ont marre de se faire donner des leçons de morale, de se faire donner des consignes de vote", a déclaré la cheffe de file de l’extrême droite française à la chaîne américaine CNN. "Kylian Mbappé est sans doute un très bon footballeur", a-t-elle admis, elle-même "très peu férue de football". Mais "cette tendance qu’ont les acteurs, les footballeurs, les chanteurs à venir dire aux Français ce qu’ils doivent voter […] commence à être très mal ressentie dans notre pays", a-t-elle ajouté. En particulier quand ce sont "des millionnaires voire des milliardaires qui vivent à l’étranger" qui...
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05/07 - Législatives : au RN et au NFP, l’envie de se payer la "start-up nation"
Le sujet a été quasi absent des débats des législatives. Un tour des programmes permet de constater le peu de place offert à la technologie et à l’innovation, en particulier de la part des deux blocs arrivés en tête au premier tour, le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire (NFP). La "start-up nation" soutenue sous Emmanuel Macron par de nombreuses mesures économiques a tout de même compris que son avenir s’assombrissait. Le lobby France Digitale s’est ému des discours anti-immigration du RN, risquant de tuer toute attractivité de talents étrangers pourtant indispensables à l’innovation en France. D’autres ont déploré la fiscalité souhaitée par le NFP, pouvant à terme faire fuir les investisseurs, si précieux pour les start-up afin de changer d’échelle.
Outre les conséquences indirectes de leurs politiques, il existe, au RN comme au sein du NFP, une franche volonté de renverser ce marqueur "macronien" par excellence qu’est la "start-up nation". Changer son logiciel. "Quand on voit de l’argent investi dans des places de marché en ligne qui vendent des macramés écoresponsables…", a récemment raillé le député RN Aurélien Lopez Liguori, sur les ondes de Sud Radio, s’en prenant (avec une nette dose d’exagération) à la futilité de certaines entreprises de la tech française, et à leur faible rentabilité. Une critique qui n’est pas neuve. Tout comme le vœu, partagé à gauche comme à l’extrême droite, de remettre au cœur de la stratégie l’industrie. La "French Tech" est traditionnellement plutôt software...
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05/07 - Courbevoie, Crépol, Châteauroux... Les faits divers, un booster du vote RN ?
L’émoi face à l’horreur. La crainte d’un acte II au pied de chez soi. Des mots-clefs ensuite, "insécurité", "immigration", "ensauvagement", distillés par une partie de la classe politique dans les médias et sur les réseaux sociaux. Thomas, Lola, Matisse, Philippe et à quinze jours du premier tour des législatives, le viol à caractère antisémite d’une enfant de 12 ans à Courbevoie. Dans ce dernier cas, comme dans la plupart des drames précédents, le Rassemblement national, régulièrement accusé d’instrumentaliser les faits divers, est monté au créneau. Marine Le Pen dénonçant une "stigmatisation des juifs depuis des mois par l’extrême gauche" et Jordan Bardella, le président du RN, un "antisémitisme d’atmosphère". Sur les plateaux de télévision, l’hypothèse d’un tournant dans la campagne des législatives : le parti lepéniste allait-il profiter d’un effet "fait divers" dans les urnes ?
Qui s’attarderait sur les scores réalisés par le parti de Jordan Bardella aux dernières élections européennes et législatives dans les communes récemment marquées par des drames pourrait bien s’en convaincre. Rien qu’à Crépol (Drôme), où le jeune Thomas Perotto a été tué dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023 au terme d’une bagarre survenue lors du bal du village, le RN a réalisé le 9 juin dernier un bond de plus de 20 points par rapport au scrutin de 2019 (et la tendance s’est confirmée lors des législatives).
A Châteauroux (Indre), théâtre du meurtre de Matisse, décédé après avoir été poignardé à plusieurs reprises le 27 avril, le RN a également...
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05/07 - Au Rassemblement national, les étranges alliés de Mohamed VI
Au Parlement européen, Thierry Mariani a ses marottes. Le Maroc en est une. Ce 19 janvier 2023, l’eurodéputé Rassemblement national vole une fois de plus au secours du royaume chérifien. L’hémicycle strasbourgeois vient de voter une résolution invitant les autorités marocaines à "respecter la liberté d’expression et la liberté des médias" et à garantir un "procès équitable" à plusieurs journalistes emprisonnés, dont Omar Radi - connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir et incarcéré depuis l’été 2020 pour "atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat" et "viol". Thierry Mariani prend le micro, déplore que "la gauche européenne ne condamne jamais l’Algérie [NDLR : grand rival du Maroc] et que l’Union européenne lui passe tout". Et de conclure ainsi sa plaidoirie : "Ce n’est pas au Parlement européen de s’essuyer les pieds sur la justice marocaine".
Le royaume n’aurait pu rêver meilleur défenseur. Le mois suivant, rebelote. L’assemblée vote cette fois pour contrer les tentatives d’ingérence de puissances étrangères au sein des institutions européennes, à la suite du "Marocgate" et du "Qatargate", scandale de corruption de plusieurs eurodéputés dans lequel Rabat est mis en cause. Le Maroc est cité à deux reprises dans la résolution. "Une mesure inutilement vexatoire", fulmine Thierry Mariani dans une interview au très loyaliste site marocain Le 360. L’élu, connu pour ses penchants pro-Poutine et pro-Bachar-el-Assad, ne semble pas indifférent non plus au roi Mohammed VI. Et il n’est pas le seul dans sa...
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05/07 - Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer dévoile son nouveau gouvernement
Outre-manche, les urnes ont parlé jeudi 4 juillet… Et ont désavoué le camp conservateur, conduit par Rishi Sunak depuis octobre 2022. Les Britanniques ont ainsi confié les clefs du 10 Downing street au patron des travaillistes, Keir Starmer, qui a promis de "rebâtir" le Royaume Uni. Un vrai changement, après quatorze ans de gouvernements conservateurs.
Ce vendredi 5 juillet, quelques heures seulement après avoir été officiellement nommé Premier ministre par le roi Charles III, Keir Starmer a dévoilé les premiers noms des ministres qui formeront son nouveau gouvernement.
La première nommée est Angela Rayner, la numéro deux du parti travailliste britannique, qui est étiquetée comme plus à gauche que Keir Starmer. À 44 ans, elle est donc nommée vice-première ministre et se voit confier le portefeuille du Logement et du Rééquilibrage territorial. @lexpress
Quatorze ans après, le Parti travailliste revient au pouvoir au Royaume-Uni. Décryptage en vidéo. uk royaume_uni shorts ♬ original sound - L’Express - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>Des femmes dans les ministères de premier plan
Le ministère des Finances revient quant à lui à Rachel Reeves. Cette ex-économiste de la Banque d’Angleterre est la première femme à occuper ce poste, brisant ainsi ce qu’elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique". À quarante-cinq ans, elle martèle que son parti est désormais "le parti naturel des entreprises" et promet "une discipline de fer" sur les...
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05/07 - Législatives en France et au Royaume-Uni : l’Entente cordiale, victime collatérale de la dissolution
Always Blame The French, "Mettez tout sur le dos des Français". C’était, depuis huit ans et le référendum sur le Brexit, le mantra des gouvernements britanniques successifs. Contraints de gérer tant bien que mal les effets délétères de leur sortie de l’Union européenne, ils avaient trouvé un coupable idéal de l’autre côté de la Manche. L’immigration incontrôlée ? Causée par le laxisme de la police française. Les pénuries dans les supermarchés ? La faute aux droits de douane imposés par Paris. Les négociations laborieuses avec l’Union européenne ? Nées d’un désir de vengeance des élites françaises. Souvenons-nous que Boris Johnson avait fait affréter deux navettes militaires pour neutraliser des pêcheurs français en colère près de l’île de Jersey, en mai 2021. "Nous n’avions jamais eu un tel niveau de tension depuis Waterloo", confie, sans plaisanter, une ancienne diplomate française.
Après une si longue dérive, ce mois de juillet apparaissait comme l’espoir d’un retour à l’Entente cordiale, cette formule élégante de 1904 qui définit officiellement les relations entre nos deux pays. Comme le dit avec élégance l'ambassadrice britannique à Paris, Menna Rawlings, "les élections franco-britanniques sont comme les bus : vous passez la journée à les attendre et finalement ils arrivent tous en même temps". Ce 4 juillet, les Britanniques ont porté en triomphe un parti opposé au Brexit et un Premier ministre enclin à développer les liens économiques avec l’Europe. Bien sûr, Keir Starmer ne reviendra pas sur la sortie de l’UE, tant le...
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05/07 - Orban-Poutine : ce qu’il faut retenir d’une rencontre qui embarrasse l’UE
Trois jours après s’être rendu à Kiev pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, Viktor Orban a de nouveau fait du Viktor Orban : une visite surprise à Moscou, sans concertation avec les autres pays européens, martelant de nouveau vouloir "instaurer la paix".
Alors que la Hongrie a pris la tête de la présidence tournante du Conseil de l’UE, cette visite a suscité des réactions glaciales au sein de l’Union européenne, qui a tenu à souligner que Viktor Orban n’était en aucun cas un représentant des positions de l’Union. De son côté, la Russie s’est félicitée de la venue du dirigeant hongrois, soutien de longue date du régime de Moscou. Vladimir Poutine en a profité pour rappeler ses conditions pour la paix : une capitulation de l’Ukraine. Retour sur les principales déclarations à retenir de cette rencontre. @lexpress
Viktor Orban a rencontré Vladimir Poutine vendredi. On vous explique pourquoi.orban poutine russie moscou sinformersurtiktok#apprendreavectiktok ♬ original sound - L’Express - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>Orban dit pouvoir être "un instrument au service de Dieu"
"De nombreuses étapes à franchir" pour "mettre fin à la guerre" en Ukraine et "instaurer la paix". C’est ainsi que Viktor Orban a résumé sa rencontre avec Vladimir Poutine. "J’ai constaté que les positions sont très éloignées", a-t-il ajouté devant les journalistes, aux côtés du président russe. "Mais pour le rétablissement du dialogue, le premier pas...
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05/07 - Mères célibataires, commerçantes, profs… La stratégie "Madame tout le monde" du RN
Il y a encore quatre ans, le nom de Sandra Delannoy n’était connu dans l’Avesnois qu’à travers l’entreprise de torréfaction artisanale du même nom, lancée en 2007. Les cafés Delannoy, reconnaissables à leur emballage jaune, étaient alors vendus sur les marchés par cette commerçante, qui a inauguré sa première boutique dans le centre-ville de Maubeuge (Nord) en 2019. Mais depuis le 29 juin dernier, une autre actualité a poussé la quinquagénaire à la Une de la presse locale : candidate du Rassemblement National (RN) pour la 3e circonscription du Nord, cette novice en politique a été élue députée dès le premier tour, raflant 50,8 % des voix face au député sortant Benjamin Saint-Huile (Liot).
D’abord encartée à l’UDI, puis aux Républicains, avant de se tourner finalement vers le parti de Marine Le Pen, Sandra Delannoy fait partie de ces "Madame tout le monde" récemment engagées auprès du RN, qui ont réussi à séduire un électorat lassé des personnalités politiques traditionnelles. Ce n’est qu’en 2021 que la Nordiste s’investit concrètement auprès du parti d’extrême droite, placée numéro 2 sur la liste du porte-parole Sébastien Chenu pour les élections régionales.
"Il est venu frapper à ma porte un samedi, je venais de rentrer du boulot, ça surprend", racontait-elle à nos confrères de La Voix du Nord le 4 juillet dernier. Le Républicain Xavier Bertrand sera finalement élu à la tête de la région ; mais pendant trois ans, Sandra Delannoy fait ses armes en tant que conseillère d’opposition. En 2022, elle se présente une première...
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05/07 - Benjamin Morel : "Macron, s’il déclenchait l’article 16, se la jouerait un peu à la Poutine"
Le président de région Xavier Bertrand (LR) appelle à un "gouvernement de sursaut national" ; François Bayrou (MoDem) cherche, lui, des "réponses inédites". L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide pour une "nouvelle coalition républicaine" ; et le Premier ministre, Gabriel Attal, réfléchit sur "une Assemblée plurielle". D’aucuns suggèrent plutôt de s’essayer au "gouvernement technique". Une "bizarrerie" importée de nos voisins transalpins, qui présente plusieurs avantages et pourrait constituer une solution en cas d’absence de majorité à l’Assemblée nationale au soir du 7 juillet, estime Benjamin Morel, constitutionnaliste et politiste, auteur de Rompre avec la monocratie, 50 propositions pour changer nos institutions (Le Bord de l’eau, 2024).
L’Express : A la veille du second tour des législatives, comment appréhender vous la situation politico-institutionnelle du pays ?
Benjamin Morel : Elle est assez inédite sous la Ve République. Il s’agit d’une situation fondamentalement liée à la tripolarisation de la vie politique engendrée par Emmanuel Macron, couplée à une plus grande fluidité des électorats. Ce qui est véritablement inédit, ce sont les scénarios qui s’imposent. À savoir une cohabitation avec l’extrême droite, ou une assemblée ingouvernable. Cette deuxième éventualité impliquerait nécessairement de la créativité institutionnelle. Mais le paysage politique qui se dessine ressemble un peu à celui de la IVe République : des partis centristes faibles qui tentent de nouer des...
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05/07 - Quoi qu’il se passe dimanche, il restera une République bordélisée et brutalisée, par Abnousse Shalmani
A l’heure où j’écris ces lignes, les résultats du second tour des législatives ne sont pas encore connus. Nous sommes au cœur de la campagne et ce cœur est en ébullition. Peut-être que l’improvisation née d’une folle dissolution, le temps court de la campagne, la panique – intense, palpable, abrutissante –, le choix qui se rétrécit, l’attitude pour le moins déconnectée du président Folamour de la République, le brouillard en guise d’avenir, peut-être que tous ces ingrédients ont précipité le retournement des valeurs, l’autorisation d’insulter, de mépriser, de mentir, de se renier. Cette campagne a aussi été révélatrice de ce que l’on soupçonnait, de ce qui s’analysait pourtant déjà, de ce qui s’étalait sous nos yeux mais encore recouvert d’une chape d’espoir de réconciliation, de la possibilité, même infime, que cela puisse n’être qu’un temps intermédiaire : le temps de la brutalisation et de la bordelisation.
Après une première semaine de campagne où il était évident que la France insoumise se moquait des valeurs républicaines, où il était cohérent et moral de rejeter le vote LFI à la suite d’une campagne européenne où le conflit Israël-Hamas prenait toute la place, où soudain "le juif", volontairement confondu avec non seulement l’Israélien mais aussi avec Netanyahou, prenait une place disproportionnée, une place de coupable idéal, une place dreyfusarde, la donne a pourtant changé après les résultats du 30 juin. Les républicains de gauche comme de droite ne votent pas LFI. Point barre. Ni le RN, ni LFI. Ça se tient politiquement et...
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05/07 - L’alerte de la cheffe des économistes allemands : "Sincèrement, je suis inquiète pour la France…"
L’Europe tout entière observe, médusée, le saut dans l’inconnu politique de la France. A commencer par l’Allemagne, notre premier partenaire économique. Une situation d’autant plus difficile que les relations entre les deux pays n’étaient déjà pas au beau fixe. Outre-Rhin, l’une des voix les plus respectées, l’économiste Monika Schnitzer, titulaire de la chaire de recherche économique comparative à l’université Ludwig-Maximilians de Munich, ne cache pas son inquiétude. Finances publiques, retraite, politique migratoire… la présidente du groupe d’économistes qui conseille le gouvernement allemand décortique la trajectoire française, et explique que l’Allemagne va devoir se chercher de "nouveaux alliés" en Europe. Si elle envisage une "nouvelle dégradation de la note de la dette française", elle estime cependant improbable un scénario grec ou une démission rapide comme Liz Truss au Royaume-Uni face à la pression des marchés.
L’Express : Comment voyez-vous ces élections législatives en France ?
Monika Schnitzer : Sincèrement, je suis inquiète. Le Rassemblement national est un parti eurosceptique fondamentalement antieuropéen, uniquement centré sur les intérêts français. Or nous avons besoin aujourd’hui en Europe de travailler ensemble, et encore plus aujourd’hui qu’hier compte tenu du contexte de guerre en Ukraine et de tensions politiques et commerciales très fortes avec la Chine. Penser et vouloir faire l’inverse est une folie !
J’ajoute que cette décision parfaitement incompréhensible d’Emmanuel Macron de dissoudre...
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05/07 - Joe Biden, un état de santé qui interroge : les alternatives étudiées par le camp démocrate
"Le plus étonnant, concernant le débat autour de l’investiture de Joe Biden, est la temporalité des démocrates qui semble s’arrêter au 5 novembre", écrit Edward Luce dans les colonnes du Financial Times. Déjà peu convaincu par l’idée de laisser le président sortant se représenter, l’éditorialiste s’inquiète davantage du déroulé de son futur mandat en cas de victoire. Né en 1942, Joe Biden, 82 ans au compteur, rempilerait pour quatre années, donc jusqu’à ses 86 ans…
Edward Luce plaide ainsi pour une "convention démocrate", qu’il craint "confuse mais qui pourrait sauver, de Trump, la République" en investissant un nouveau candidat démocrate à la présidentielle. Ces derniers jours, plusieurs options sont théorisées côté démocrate, afin de relancer une dynamique jusque-là en berne.Une primaire démocrate
L’éditorial du chroniqueur en chef du Financial Times intervient une semaine après le débat qui a opposé le Joe Biden à Donald Trump. Un fiasco lors duquel le président a justifié son surnom de Goofy Uncle Joe, traduit plus ou moins bien en 'Joe, l’oncle maladroit', qu’on lui attribue outre-Atlantique. Face à Donald Trump, il a peiné à trouver ses mots et perdu le fil de ses idées, quand il n’a tout simplement pas été traversé par des moments d’absences. @lexpress
Les démocrates vont-ils finalement choisir un autre candidat que Joe Biden pour défier Trump à la prochaine présidentielle ? Après le premier débat, l'hypothèse prend de l'ampleur aux Etats Unis. shorts joebiden trump USA #sinformersurtiktok #apprendresurtiktok ♬...
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05/07 - Guerre en Ukraine, service militaire, Otan... Que veut faire le RN des armées ?
La guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, n’a pas fait des questions de défense un thème de campagne des élections législatives anticipées. Dans les programmes, cela occupe à peine quelques lignes. Concernant celui d’Ensemble, porté par le gouvernement sortant. Il n’est question que de maintenir l’augmentation du "budget militaire de la nation", en le doublant d’ici à 2030.
Dans celui du Nouveau Front Populaire, l’accent est mis sur "la livraison d’armes nécessaires" à Kiev "pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine". Rien d’autre. On ne saurait dire mieux qu’il n’y aurait pas, là, matière à discorde avec les centristes, si jamais le "bloc républicain" parvenait à s’entendre pour gouverner.
Et du côté du Rassemblement national ? A peine plus. Il est question de "préserver la souveraineté pleine et entière sur notre dissuasion nucléaire et garantir notre modèle d’armée complet". Et cela en "[sanctuarisant] la trajectoire budgétaire de la Loi de Programmation Militaire". Soit ce que propose l’actuelle majorité.Plus question de sortir un pied de l’Otan
"Le programme de ces législatives a été envisagé comme un programme de cohabitation, explique Emeric Salmon, rapporteur du budget opérationnel de la défense, au sein de la Commission des finances, lors de la mandature qui s’est achevée avec la dissolution, qui vient d’être réélu dès le premier tour en Haute-Saône. Ce que l’on souhaite, comme dans le programme de 2022, c’est passer à 3 % du PIB le budget de la défense. Mais on ne l’envisage que dans...
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05/07 - Nouvelle-Calédonie : le coût économique de la crise s’élève finalement à…
Les émeutes et la grave crise causées en Nouvelle-Calédonie par la réforme électorale rejetée par les indépendantistes ont coûté au moins 2,2 milliards d’euros, révèle la dernière estimation réalisée par le gouvernement local. Selon un document que l’AFP a pu consulter, le gouvernement présidé par l’indépendantiste Louis Mapou évalue la facture des troubles à 1,2 milliard d’euros pour le secteur privé, et à 1 milliard de plus pour les infrastructures publiques.
Les violences, qui ont éclaté à partir du 13 mai dernier après le vote par le Parlement de la réforme du corps électoral, ont fait 9 morts et causé des dégâts considérables, d’après le dernier bilan des autorités. Au total, 700 entreprises privées ont été incendiées, pillées ou vandalisées, dénombre le gouvernement.250 millions d’euros d’aides déjà versés
Côté public, 19 écoles sont parties en fumée, de même que plusieurs médiathèques, des locaux techniques ou des bureaux, pour un montant de 385,3 millions d’euros, ajoute le gouvernement. En outre, le chômage total ou partiel pourrait toucher quelque 24 000 personnes, soit plus d’un salarié sur quatre du territoire français du Pacifique Sud, selon l’institution, qui évalue le coût de son financement à 234,5 millions d’euros sur l’année.
Quant à la facture des pertes de recettes fiscales, de cotisations sociales et de taxes douanières liées à la destruction du tissu économique, elle est estimée à 364,4 millions d’euros.
La Nouvelle-Calédonie a d’ores et déjà bénéficié de plus de 250 millions d’euros d’aides de l’Etat pour...
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05/07 - Comment créer de la richesse : le silence inquiétant des candidats aux législatives
"Du progrès et des lendemains qui chantent", pour le Nouveau Front populaire (NFP). "Un vent d’espérance s’est levé sur la France, et il ne fait que commencer", pour Jordan Bardella. Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, le 9 juin dernier, les blocs de gauche et d’extrême droite rivalisent d’emphase pour convaincre les électeurs qu’ils incarnent une alternative capable de redonner aux Français la capacité de rêver. Pour cela, ils misent sur un programme social très généreux. Le Rassemblement national propose pêle-mêle la baisse de la TVA sur l’ensemble des produits énergétiques, l’abrogation de la réforme des retraites, la garantie de prix rémunérateurs pour les agriculteurs, ou encore la suppression de l’impôt sur le revenu des jeunes de moins de 30 ans.
Si le RN a entre-temps tempéré ses promesses en retirant ou en repoussant à plus tard les propositions jugées les plus irréalistes qui figuraient dans ses propositions de 2022, le "contrat de législature" du NFP, qui prévoit notamment le blocage des prix des biens de première nécessité et la retraite à 60 ans, est un festival de dépenses : augmentation du smic à 1 600 euros net, revalorisation de l’aide personnalisée au logement (APL) de 10 %, garantie d’un prix plancher pour les agriculteurs, renforcement du budget public consacré à l’art, la culture et la création pour le porter à 1 % du PIB par an, augmentation des moyens de la justice, et ainsi de suite pour l’école, la santé, les transports, l’écologie,...
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05/07 - Keir Starmer, le nouveau Premier ministre travailliste du Royaume-Uni
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05/07 - Allemagne : cette nouvelle crise évitée de justesse par Olaf Scholz
En Allemagne, cette crise budgétaire, évitée de justesse, a été l’une des plus sérieuses à ébranler la coalition formée des sociaux-démocrates, des écologistes et des libéraux, au pouvoir depuis fin 2021. Les partisans de la rigueur s’opposaient à ceux qui réclamaient une augmentation des dépenses au cours de semaines de négociations particulièrement tendues. A tel point qu’une chute du gouvernement d’Olaf Scholz, affaibli par ses mauvais résultats aux élections européennes, était même redoutée, avec des conséquences en cascade pour la première économie de l’UE et pour l’ensemble du continent.
Selon un sondage dévoilé ce vendredi 5 juillet par la chaîne publique ARD, les trois partis au pouvoir n’obtiendraient ensemble qu’à peine plus de 30 % des voix en cas de législatives anticipées, alors que l’extrême droite a beaucoup progressé au scrutin européen de juin. L’opposition conservatrice CDU-CSU, créditée de près de 30 % des voix, pourrait de son côté envisager de revenir au pouvoir. Mais face à la gravité de la situation, les partenaires de coalition ont arraché un compromis au cours d’une ultime séance de négociation de près de quinze heures, qui s’est terminée au bout de la nuit.Frein à l’endettement respecté
Evoquant avec inquiétude les turbulences traversées par l’UE et notamment l’issue incertaine des législatives en France, Olaf Scholz a affirmé que son pays se devait d’être un "pôle de stabilité". "Nous ne devons pas nous détourner du monde en ce moment et nous ne devons pas nous occuper (que) de nous-mêmes", a-t-il dit,...
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05/07 - "Ennuyeux" mais "rassurant" : Keir Starmer, le nouveau Premier ministre britannique vu de l’étranger
Ils mettent fin à 14 ans de pouvoir conservateur. Les travaillistes ont remporté, jeudi 4 juillet, les élections législatives au Royaume-Uni. Avec 410 sièges et une majorité sans appel selon les résultats de ce vendredi matin prenant en compte 639 des 650 circonscriptions, le parti de centre gauche revient en force dans le paysage politique outre-Manche.
Mené par Keir Starmer, 61 ans, qui vient d’être nommé Premier ministre par le roi Charles III, le Labour a bénéficié à plein de la soif de changement des électeurs, faisant plus qu’effacer sa cuisante défaite d’il y a cinq ans. Avant les élections, cet ancien avocat spécialisé dans les droits humains, élu au Parlement britannique depuis 2015, assurait qu’être le chef de l’opposition était "le travail le plus frustrant qu’il ait jamais fait" et qu’il était impatient de gouverner. Depuis qu’il est arrivé en 2020 à la tête du Labour, après la déroute électorale de 2019, il n’a pas dévié d’un iota dans sa stratégie de conquête du pouvoir.
"Les victoires électorales ne tombent pas du ciel. Elles se gagnent difficilement, en se battant très fort, et celle-ci n’a pu être gagnée que par un Labour transformé", a-t-il insisté. "Le changement commence maintenant", a aussi promis Keir Starmer, alors que la victoire travailliste doit beaucoup au rejet suscité par les conservateurs après une succession de crises et une campagne électorale désastreuse. Keir Starmer s’est évertué depuis son arrivée à la tête du Labour à remanier le parti, le recentrant sur le plan économique et...
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05/07 - Pierre-Henri Tavoillot : "Le mépris à l’égard des électeurs RN peut avoir de sérieuses conséquences"
Comment en sommes-nous arrivés-là ? La question ne cesse d’agiter le débat public français et, pourtant, Pierre-Henri Tavoillot, philosophe et enseignant à Sorbonne Université, rappelle que la crise politique actuelle, faite d’impuissance publique et de sentiment de dépossession, n’est ni récente ni circonscrite à la France : "L’ensemble des démocraties libérales, en Europe et même aux Etats-Unis, sont troublées par les mêmes désordres depuis des décennies."
"Tous les scénarios qui s’offrent à nous sont négatifs. Il n’y aura aucune raison de se réjouir quelle que soit l’issue du second tour", estime Pierre-Henri Tavoillot. Mais, face au degré d’adhésion dont jouit aujourd’hui le Rassemblement national, le philosophe juge "préférable que celui-ci obtienne une majorité absolue", et s’en explique. Entretien.
L’Express : Comment qualifieriez-vous la crise politique que nous vivons ?
Pierre-Henri Tavoillot : D’ancienne, pour commencer. La dissolution de l’Assemblée nationale (et tout ce qui en découle) n’est qu’une péripétie, l’émanation d’une crise beaucoup plus profonde se caractérisant, je crois, par deux aspects : l’impuissance publique (l’impression, à tort ou à raison, que l’Etat ne peut plus rien) et le sentiment de dépossession. C’est-à-dire l’impression, pour une partie grandissante de la population, de se trouver refoulée hors du champ démocratique, et que la politique ne peut plus rien pour elle.
L’émergence des gilets jaunes, qui avait véritablement révélé le clivage entre les métropoles et les "territoires", était...
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05/07 - L’Ukraine fustige la visite de Viktor Orban à Vladimir Poutine
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est à Moscou pour une rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine, sans l’aval du Conseil de l’Union européenne, a précisé Josep Borrell, le patron de la diplomatie européenne. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit sur le front, cette visite intervient au moment où la Hongrie vient tout juste de prendre la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, le 1er juillet 2024.
Les infos à retenir
⇒ Viktor Orban se rend à Moscou sans "mandat de l’UE"
⇒ L’Ukraine a reçu le troisième système antiaérien Patriot donné par l’Allemagne
⇒ Législatives britanniques : Zelensky félicite Keir Starmer pour sa victoireLa diplomatie ukrainienne fustige la visite d'Orban à Moscou
La diplomatie ukrainienne a fustigé ce vendredi la visite sans aucun accord" avec Kiev du Premier ministre Viktor Orban à Moscou pour parler de l'Ukraine avec Vladimir Poutine. "Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine souligne que la décision d'effectuer ce voyage a été prise par la partie hongroise sans aucun accord ou coordination avec l'Ukraine", a dénoncé le ministère sur son site internet, martelant qu'il n'y aura "pas d'accord sur l'Ukraine sans l'Ukraine".L’UE met en garde contre la tentation de "l’apaisement"
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé vendredi la visite du Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban à Moscou, fustigeant la tentation de "l’apaisement" qui "n’arrêtera pas" le président russe Vladimir Poutine.
La tentation de...
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05/07 - Vote des cadres : ce malaise qu’Emmanuel Macron n’a pas voulu voir
Il est loin le temps où Emmanuel Macron régnait en maître sur les open spaces. Il y a sept ans, avec 36 % des voix, les cadres (22 % de la population active) étaient la première catégorie professionnelle à soutenir la Macronie au premier tour des législatives. Sept ans plus tard, la majorité présidentielle enregistre une perte de 10 points chez les cols blancs. Ceux qui verront le verre à moitié plein retiendront qu’entre les européennes du 9 juin et le premier tour des législatives, la liste Ensemble a amélioré son score de 11 points chez les cadres (le parti était tombé à seulement 15 % il y a trois semaines, soit moins que la moyenne nationale et moitié moins qu’en 2019). Peut-être la perspective d’un RN au pouvoir a-t-elle compté…
Effet dissolution ou pas, reste une question : où sont donc partis les cadres qui, en 2017 et dans une moindre mesure en 2022, avaient placé leurs espoirs dans le camp macroniste ? Si une infime partie d’entre eux a migré vers le bloc de gauche, déjà très solide chez les cadres (34 % le 30 juin dernier contre 33 % en 2017), plus nombreux sont ceux qui ont pris le chemin du… Rassemblement national. Au premier tour des législatives, le parti à la flamme a enregistré une progression de 16 points par rapport à 2017. Aux dernières européennes, la liste menée par Jordan Bardella s’est même offert le luxe de faire 6 points de plus que Valérie Hayer et jeu égal avec Raphaël Glucksmann.
Si l’on regarde les chiffres de près, le discours du RN semble particulièrement porter ses fruits chez...
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05/07 - Législatives : ces quatre questions de l’après 7 juillet
A minuit, ce vendredi soir, la campagne des élections législatives prendra officiellement fin. Le second tour du scrutin a lieu dimanche 7 juillet. L’extrême droite va-t-elle obtenir une majorité absolue pour la première fois en France ? La stratégie de désistement de ses adversaires va-t-elle lui barrer la route ? Le camp présidentiel va-t-il sauver les meubles ? De nombreuses questions se posent pour ce second tour. Les interrogations se posent aussi pour l’après-législatives. Majorité absolue, gouvernement minoritaire, gouvernement "technique"… Plusieurs hypothèses existent.Quelle Assemblée nationale ?
Plusieurs scénarios sont possibles à l’issue du second tour. D’abord une majorité absolue (au moins 289 députés) pour le Rassemblement national. Une autre option est une majorité relative. Si celle-ci est confortable (autour des 270 sièges), "cela pourrait permettre à Jordan Bardella d’aller chercher des soutiens chez LR et d’accéder à Matignon sans crainte que son gouvernement ne soit renversé par une motion de censure à l’Assemblée", explique la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, de l’Université de Rouen, auprès de l’AFP.
Si la majorité est limitée (autour de 250 sièges), un scénario connu récemment avec Elisabeth Borne, le RN aura des difficultés à faire passer ses lois. Si la majorité est faible (autour des 220 sièges) alors la "légitimité (du RN) sera presque concurrente des oppositions qui seront à touche-touche avec le RN", estime Anne-Charlène Bezzina.
"Deux choses sont certaines. L’Assemblée...
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05/07 - Yann Bourgueil : "La France pourrait difficilement se passer des soignants d’origine étrangère"
Dans son programme pour la dernière élection présidentielle, le Rassemblement national affichait clairement sa volonté de "réduire drastiquement le nombre de médecins ayant obtenu leur diplôme hors de l’Union européenne". Depuis, le parti de Marine Le Pen est resté d’une discrétion de violette sur cette question après, déjà, la polémique suscitée par ses positions sur les binationaux. Mais il n’empêche : si la présence des soignants d’origine étrangère devait à un moment ou à un autre être remise en cause, c’est tout le système de soin qui se trouverait en difficulté. Et en particulier les zones aujourd’hui déjà les plus concernées par la désertification médicale. Explications avec Yann Bourgueil, médecin de santé publique et conseiller scientifique à la chaire santé de Sciences Po.
L’Express : Quelle est la part de soignants diplômés à l’étranger dans le système de santé français ?
Si l’on s’en réfère aux statistiques de l’Ordre des médecins, notre pays comptait en 2023 12,5 % de médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France, dont 7 % hors de l’Union européenne, principalement en provenance d’Algérie, de Tunisie et de Syrie. Au total, ils sont 29 238. C’est une proportion assez faible par rapport à d’autres pays. Historiquement, le système de soins français n’a pas fait appel de façon explicite à de la main-d’œuvre étrangère contrairement à d’autres Etats qui ont toujours fonctionné de cette façon, comme le Royaume-Uni et le Canada.
Outre-Manche par exemple, il y a toujours eu la volonté de rationner l’offre pour...
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05/07 - Au Kazakhstan, Vladimir Poutine marginalisé par Xi Jinping
A Astana, la capitale aux allures futuristes du Kazakhstan, il n’y avait d’yeux que pour lui. Le président chinois Xi Jinping, en atterrissant à bord de l’un de ses quatre Boeing à l’aéroport d’Astana ce 2 juillet, a compris qu’il serait le centre de l’attention. En visite d’Etat au Kazakhstan, couplé à sa participation au 24e sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) les 3 et 4 juillet, la délégation chinoise a été accueillie par le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev en personne. Un honneur que, semble-t-il, n’ont pas mérité les 14 autres chefs d’Etats venus de tout le continent eurasien pour ce sommet, dont le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre pakistanais Shabhaz Sharif et même le dirigeant russe Vladimir Poutine !
D’ailleurs, les médias d’Etats kazakh n’ont accordé presque aucune attention au président russe - pourtant l’un des fondateurs historiques de cette organisation en 2001 - dans le sillage du groupe de Shanghai, créé en 1996 par la Chine, avec la Russie et quatre Etats d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan et Tadjikistan). Initialement, cette plateforme avait pour mission d’aborder les questions de sécurité régionale et de développement économique et de régler les différends territoriaux. Elargie en 2017 à l’Inde et le Pakistan, avant d’accorder l’entrée à l’Iran en 2023, l’OCS s’est affirmée au fil des années comme un terrain d’affrontement entre les influences russes et chinoises.Ascendant de la Chine sur Moscou
Mais depuis la guerre en...
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05/07 - Pourquoi les Français sont de grands épargnants... mais de piètres investisseurs
Les Français épargnent, mais n'investissent pas. L’étude menée par BlackRock et OpinionWay le confirme puisque 71 % des personnes interrogées ont conscience du rôle de l’épargne dans la construction de leur sécurité financière, indique le gestionnaire d’actifs. En 2023, les ménages ont ainsi mis de côté 16,9 % de leur revenu disponible brut, c’est-à-dire ce dont ils disposent après les effets de redistribution des politiques publiques, selon l’Insee. Ce qui nous classe parmi les champions mondiaux.
BlackRock s’est donc intéressé aux motifs qui empêchent l’épargne de se transformer en investissement, cette notion n’étant évoquée que par 37 % des répondants comme un moyen d’assurer leur sérénité financière. "Pour 60 % des Français, l’investissement est perçu comme une action difficile à réaliser au vu d’autres dépenses jugées plus prioritaires", rapporte l’étude. D’après une large majorité des personnes sondées (82 %), la complexité des produits financiers est un frein à l’investissement, tandis que 77 % d’entre elles ont le sentiment de ne pas bien saisir les mécanismes de la finance.
L’aversion pour le risque est un autre facteur prégnant alors que la notion d’investissement est liée, pour 81 % des sondés, à la possibilité de perdre sa mise. Pour aller plus loin, le sondage a creusé différentes pistes afin d’encourager le passage à l’acte. Les répondants réclament une solution facile à comprendre, au fonctionnement simple, et accessible pour de petits...
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05/07 - Médicaments anti-obésité : les craintes de l’agence du médicament
Elle craint d’éventuels effets indésirables graves. Face aux prescriptions croissantes de traitements contre le diabète qui agissent aussi contre l’obésité, et face aux risques associés, l’agence du médicament va renforcer sa "vigilance", a-t-elle annoncé vendredi 5 juillet.
Cette famille de traitements, à laquelle appartient notamment l’Ozempic, mime une hormone sécrétée par les intestins (GLP-1) qui agit sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline et envoie au cerveau un signal de satiété après l’ingestion de nourriture.Des médicaments en stylo injectables
Indiqués contre le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé ou pour contrôler le poids en cas d’obésité, ces médicaments en stylo injectable sont parfois détournés pour perdre du poids à des fins esthétiques.
"Environ 700 000 personnes en France prennent ce type de traitements, on va arriver très rapidement au million, et l’utilisation de ces molécules va encore augmenter dans les années à venir", a déclaré à l’AFP le Dr Isabelle Yoldjian, directrice médicale au sein de l’ANSM. "Cette forte utilisation peut faire apparaître plus largement des risques jusqu’alors très rares ou montrer que des risques connus sont plus graves qu’envisagé".
Jusqu’alors, l’ANSM a "recensé peu de cas d’effets indésirables graves […], sans doute en raison des tensions importantes d’approvisionnement qui nous ont contraints à restreindre l’utilisation", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Mais, "lorsque ces tensions prendront fin, un plus grand nombre de patients pourront avoir...
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05/07 - L’éditeur Philippe Rey se souvient d’Alberto Juantorena aux JO de 1976 : "Tu as changé ma vie"
Cher Alberto,
En ce 25 juillet 1976, il est 3 heures du matin chez moi, à l’île Maurice. Nous nous sommes levés avec mes deux frères pour regarder les épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques de Montréal. J’ai 15 ans, et depuis dix jours, je vais de surprise en émerveillement, fasciné surtout par l’adolescente gymnaste Nadia Comaneci qui apprend au monde entier ce qu’est la perfection.
Mais dans ma nuit tropicale, ce soir-là, je ne me doute pas que toi, Alberto Juantorena, dans quelques minutes tu vas changer ma vie, tandis que tu t’échauffes avant de prendre le départ du 800 mètres.
Tu es grand, 1m89, très musclé, trop même disent certains car le 800 m est considéré une course de fond, tu es apparemment trop lourd face à tes concurrents plus fins et redoutables de vélocité. Le commentateur te connaît à peine, réservant ses propos au champion américain Rick Wohluter, favori. Ta haute taille te donne un air gauche, ta tignasse frisée participe à cette impression de quasi-artiste, un peu égaré au milieu des bolides. Et pourtant… dès les 300 m, quand les concurrents vont pouvoir se rabattre de leurs couloirs attitrés, tu es déjà en tête. Wohluter te rejoint et donne l’impression de pouvoir te dépasser au dernier virage, mais tu ne lui laisses aucune chance avec tes gigantesques foulées de 2m70. Tes longues jambes se déploient comme des ailes à l’envers battant le sol pour te propulser avec puissance vers la victoire et un record du monde en 1 min 43 s. Je n’ai jamais vu autant d’efficacité et de beauté dans le...
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05/07 - EN DIRECT. Législatives : vers une participation record au second tour ?
Quelques heures avant le silence : à minuit, ce vendredi soir, la campagne des élections législatives prendra officiellement fin. Les responsables politiques vont profiter de ce dernier jour pour multiplier les prises de parole avant de retenir leur souffle face à un scrutin historique, dimanche 7 juillet pour le second tour. L’extrême droite va-t-elle obtenir une majorité absolue pour la première fois en France ? La stratégie de désistement de ses opposants va-t-elle lui barrer la route ? Le camp présidentiel va-t-il sauver les meubles ? A ce stade de la campagne les sondages prédisent davantage une majorité relative au RN et à ses alliés.
Les infos à retenir :
⇒ Vers une participation record au second tour ?
⇒ Entre 175 et 205 sièges pour le RN, selon Ipsos
⇒ Marine Le Pen fustige les "leçons de morale" de MbappéLe Rassemblement national en tête des sondages mais loin de la majorité absolue
L’institut de sondage Ifop projette entre 170 et 210 sièges pour le parti à la flamme, là où son concurrent Ipsos estime une fourchette de 175 à 205 sièges. La majorité absolue (289) s’éloigne pour Jordan Bardella et Marine Le Pen. Les analystes placent néanmoins le Rassemblement national (RN) en vainqueur de second tour.
La deuxième place devrait être glanée Nouveau Front populaire (NFP). Ipsos-Talan lui donne entre 145 et 175 sièges. L’ex-alliance de la gauche, la Nupes, comptabilisait, dans la dernière législature, 151 sièges. La majorité devrait être la plus grande perdante. Dans sa projection, l’institut de sondage...
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05/07 - Législatives : quand l’actualité politique éclipse les JO 2024 sur les réseaux sociaux
En juin, 5,6 millions de publications sur les Jeux olympiques ont été recensées par Visibrain - plateforme de veille du web - et l’agence de communication Image 7. Dans leur précédent rapport mensuel, celui sur le mois de mai, ils en comptabilisaient 3,5 millions.
Si la dynamique globale est à la progression, les pays francophones voient paradoxalement les occurrences mentionnant les Jeux diminuer. Les analystes estiment à 17 % la baisse du volume de messages francophones mentionnant les Jeux par rapport au mois précédent, la faute à l’actualité politique dense de ces derniers jours en France.
Il faut bien dire que la dissolution surprise de l’Assemblée nationale - provoquant la perspective d’une arrivée du Rassemblement national au pouvoir - a quelque peu enflammé les réseaux sociaux, X (ex-Twitter) en particulier.
"Sur cette plateforme, la conversation militante et le suivi "live" des multiples rebondissements des dernières semaines ont en partie occulté Paris 2024, qui recueille trois fois moins de mentions (5,2 millions) que les sujets de politiques françaises du moment (17 millions)", commente le baromètre.Un intérêt en baisse
Pourtant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques est prévue pour le 26 juillet. A moins d’un mois d’un événement où le monde entier aura les yeux braqués sur le pays, les principaux intéressés ne semblent pas des plus impressionnés. Un rapport de l’Ipsos, datant d’avril 2024, faisait déjà état de 53 % des Français se disant intéressés par l’événement. Une valeur huit...
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05/07 - Paris 2024 : la qualité de l’eau de la Seine s’améliore mais…
L’éclaircie, enfin ! L’état sanitaire de la Seine s’est amélioré fin juin pour devenir conforme aux standards de baignade certains jours, quatre semaines avant les épreuves olympiques prévues dans le fleuve. Mais le suspense demeure. L’empressement avec lequel la mairie de Paris, la préfecture de région et le Comité d’organisation (Cojo) ont communiqué jeudi 4 juillet, à l’AFP, avec un jour d’avance, le bulletin hebdomadaire de qualité de l’eau de la Seine en dit long sur leur soulagement.
Impropre à la baignade quasiment tout le mois en raison d’une pollution bactériologique trop élevée, le fleuve est enfin passé sous les seuils définis par la directive européenne pendant quatre jours, dont deux consécutifs (28 et 29 juin), dans l’ensemble des quatre points de prélèvement de la capitale.
Ces premiers bons résultats, liés notamment à un temps ensoleillé aux premiers jours de l’été, ont été obtenus malgré un débit du fleuve "quatre à six fois" supérieur "au débit habituel d’été", soulignent les organisateurs. Pour la mairie et la préfecture de région, cette amélioration "est la conséquence du retour du soleil et de la chaleur", mais aussi "des travaux réalisés dans le cadre du Plan d’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine" qu’elles copilotent depuis 2016.
Ce plan permet "aujourd’hui d’envisager sereinement la tenue des épreuves", a réagi la ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra, saluant des résultats "satisfaisants"."De bon augure"
Pour l’adjoint aux JO et à la Seine de la mairie de Paris, Pierre Rabadan,...
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05/07 - Les "drôles de dames" de Keir Starmer, le nouveau Premier ministre britannique
"Premier leader travailliste réellement working-class depuis plusieurs générations, Keir Starmer est un homme ordinaire, dans le meilleur sens du terme." Ce commentaire, signé Tom Baldwin, son biographe, est essentiel pour comprendre la personnalité du probable futur Premier ministre britannique. Selon des résultats partiels, son parti a déjà sécurisé plus de 340 sièges, soit plus que les 326 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir former seul le futur gouvernement britannique, lors de ces élections législatives organisées jeudi 4 juillet au Royaume-Uni.
Avec Keir Starmer, le Royaume-Uni tourne non seulement la page de quatorze ans de conservatisme, mais se débarrasse aussi d’une série de Premiers ministres éduqués dans des public schools comme Eton, où les frais de scolarité se montent à 60 000 euros par an et dont les élèves, à l’instar d’un David Cameron ou d’un Boris Johnson, considèrent la politique comme un jeu sans conséquence.
"Starmer n’a que mépris pour cette légèreté de décadents, assène Baldwin. Pour lui, intégrité veut dire quelque chose." Elle viendrait, poursuit-il, du football "qui fut un refuge lors de son enfance difficile" et dont le nouveau chef du gouvernement a retenu la rigueur des règles et l’esprit d’équipe. Et la sienne, il l’a constituée durant ces quatre dernières années passées dans l’opposition, après avoir totalement renouvelé le Parti travailliste et sa culture.Exit Corbyn
Il faut dire qu’à son arrivée en avril 2020, en pleine...
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05/07 - Commerce, immobilier, embauches… Le climat des affaires plombé par l’incertitude politique
Emmanuel Macron a climatisé le stade. L’expression consacrée lorsqu’un joueur de foot marque un but décisif face à un public acquis à l’équipe adverse s’applique assez bien aux effets de la dissolution de l’Assemblée nationale sur la marche des affaires en France… Une fois passées la surprise, l’incompréhension, la colère, quelle attitude adopter quand monte une inquiétude grandissante sur la conduite du pays, sa politique économique, sa fiscalité, sa mécanique institutionnelle ?
Baromètre le plus visible, le comportement des investisseurs a été immédiatement scruté. L’indice CAC 40 a rapidement perdu toute l’avance engrangée depuis le début de l’année, et n’a pas vraiment redressé la barre depuis, malgré un rebond post-premier tour. L’écart de taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne s’est dégradé, signe de la défiance des créanciers envers la dette française. Mais pas de panique non plus. "On n’observe pas de sell off [NDLR : ventes massives] des investisseurs. Leur état d’esprit est plutôt de se dire que si le marché devait être volatil, ce serait une opportunité d’achat, indique Vincent Marioni, directeur des investissements crédit chez Allianz Global Investors. Les Américains sont davantage concentrés sur ce qu’il se passe chez eux. Vu des Etats-Unis, la France est un petit pays.""On lève le crayon"
Ce qui n’empêche pas ces gérants d’actifs internationaux de partir à la pêche aux infos pour prendre les bonnes décisions. "Depuis la baisse de la note de la France par S & P puis l’annonce de la dissolution, je n’ai...
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05/07 - Qu’est-ce que la cohabitation ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, à l’approche du second tour des élections législatives anticipées, Eric Mandonnet, le chef du service politique de L’Express, revient sur le fonctionnement de la cohabitation et explique pourquoi celle qui pourrait s’ouvrir serait inédite.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation et écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : Europe 1, France Culture, Le HuffPost, Lumni, TF1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP/JULIEN DE ROSA
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : La cohabitation. Au début du second mandat d’Emmanuel Macron, elle paraissait encore assez improbable. Mais aujourd’hui, elle semble presque inéluctable. Pour tout comprendre, j’ai fait appel au chef du service politique de L’Express, Eric Mandonnet. Au sein de la rédaction, tu es un peu le gardien de la "Bible du service politique", celle où on range toute l’Histoire de la Ve République française. Eric, cette cohabitation, est-ce qu’elle a été imaginée dès l’écriture de la constitution, en 1958 ?
Eric Mandonnet : Absolument. Si on revient vraiment au texte de départ, on sait que la France est un régime parlementaire dans lequel le président joue un rôle actif. D’après l’article 8, c’est le président qui...
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05/07 - Bardella, les raisons de son succès sur TikTok : "Il arrive à toucher des jeunes pas encore politisés"
"Vous n’avez pas une pomme ?". Dans une récente vidéo publiée sur TikTok, Jordan Bardella réclame un fruit, le nettoie consciencieusement avant de croquer dedans à pleines dents. Quelques sourires et clin d’œil caméra plus tard, la séquence d'une trentaine de secondes est complète. Elle a été vue à ce jour plus de 4 millions de fois, et elle résume bien la popularité dont jouit le président du Rassemblement national sur le réseau social d’origine chinoise. Malgré, donc, l’apparente futilité de la scène.
Que cela dit-il, à la veille d’un second tour des élections législatives déterminant ? Tristan Boursier, docteur en science politique et chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, analyse les ressorts du succès de Jordan Bardella sur la plateforme, qui ne doit rien au hasard. Celui-ci découle d’une stratégie mûrement réfléchie, et d’une présence en ligne relativement ancienne de l’extrême droite.
L’Express : Sur X, sur TikTok ou encore YouTube, les contenus d’extrême droite génèrent beaucoup d’audience. Jordan Bardella, le leader RN, est le politique français le plus suivi sur la plateforme ultra-virale d’origine chinoise. Comment expliquer que cette famille politique soit aussi puissante en ligne ?
Tristan Boursier : Traditionnellement, l’extrême droite est une des premières forces politiques, en tout cas en France, à s’être mobilisée en ligne avant les médias sociaux, sur des sites Internet ou encore des forums. Cela s’explique tout bonnement par les besoins de développer des canaux...
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05/07 - Marine Tondelier, une renaissance qui ne fait pas l’unanimité
Mercredi 3 juillet. Marine Tondelier quitte le plateau de BFMTV à la hâte, laissant s’envoler l’une de ses fiches. Jordan Bardella entre dans le champ. Les deux chefs de parti se croisent, ne se serrent pas la main, ne se regardent pas. La secrétaire nationale des Ecologistes, qui jusqu’au bout aura demandé à débattre avec le président du Rassemblement national - quand lui le refusait - a dû se contenter d’une simple interview. Qu’importe finalement, car le psychodrame de ce débat avorté est venu alimenter cette forme de "Tondelier-mania", éclose en début de semaine. Précisément au lendemain de l’entre-deux tours, lorsque, au bord des larmes au micro de France Inter, Marine Tondelier étrille le "comportement de lâche" de Bruno Le Maire qui refuse d’inclure La France insoumise dans le barrage contre l’extrême droite. Un extrait viral, sur X (anciennement Twitter). Par-delà les murs de la maison verte, nombreux sont ceux à gauche qui saluent sa campagne active contre le Rassemblement national. Et la présentent comme une figure majeure de ces élections législatives.Jeu de rôle
La native du Pas-de-Calais, élevée et installée avec sa famille à Hénin-Beaumont, repense-t-elle aujourd’hui à cette conversation il y a quinze ans, alors qu’elle est en dernière année d’études à Sciences Po Lille, avec son ancien directeur ? Elle souhaite devenir cadre dans la fonction publique hospitalière, mais l’idée d’un retour aux sources pour y faire de la politique lui chatouille l’esprit, depuis qu’elle a adhéré à EELV. "Tu as une...
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04/07 - Législatives au Royaume-Uni : victoire écrasante des travaillistes
Le Royaume-Uni bascule au centre-gauche : les travaillistes ont remporté une victoire écrasante lors des législatives ce jeudi, mettant fin à 14 ans de pouvoir conservateur et ouvrant les portes de Downing Street à leur chef Keir Starmer. Les résultats laissent peu de doute sur l'issue de ce vote qui ouvre un nouveau chapitre de l'histoire politique du pays. Vers 04H GMT, le Labour avait sécurisé plus de 340 sièges, soit plus que les 326 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir former seul le futur gouvernement britannique. Le Labour pourrait remporter 410 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes. Le dépouillement est encore en cours.
Si c'est un peu moins que le raz-de-marée de Tony Blair en 1997 (418), il devance largement le parti conservateur du Premier ministre sortant Rishi Sunak, désavoué par les électeurs avec seulement 131 députés élus. C'est loin des 365 députés Tories élus il y a cinq ans et le pire résultat de la formation depuis le début du XXe siècle. Les libéraux-démocrates (centristes) se renforceraient avec 61 députés mais la surprise du scrutin vient surtout du parti anti-immigration et anti-système Reform UK: il gagnerait 13 sièges, une entrée bien plus fracassante que prévu pour la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage, devenu député à son huitième essai.
Alors que l'extrême droite est susceptible d'accéder au pouvoir en France et que Donald Trump semble bien placé pour retourner à la Maison Blanche, les Britanniques...
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04/07 - Législatives : ces violences qui émaillent l’entre-deux-tours
La scène a illustré la montée des violences dans cette campagne éclair et extrêmement polarisée. Candidate à sa réélection dans la 8e circonscription des Yvelines, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, et son équipe ont été victimes d'"une agression lors d’une opération de collage d’affiches électorales", ce mercredi soir à Meudon (Hauts-de-Seine). Les faits se sont produits aux alentours de 20 heures. Selon une source proche du dossier auprès de l’AFP, Prisca Thevenot et une de ses collaboratrices ont été prises à partie par une vingtaine de personnes. La ministre n’a pas été touchée, mais sa collaboratrice et un militant - opéré ce jeudi de la mâchoire - ont été blessés et transportés à l’hôpital.
Quatre personnes, dont trois mineurs, ont rapidement été placées en garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Nanterre pour "violences commises en réunion sur un élu public". Des actes jugés "absolument inqualifiables" par le Premier ministre Gabriel Attal. "On peut s’opposer démocratiquement, mais on ne peut pas s’agresser verbalement ou physiquement, comme malheureusement ça a été le cas pendant cette campagne", a-t-il réagi ce jeudi lors d’un déplacement à Nevers (Nièvre). Ce vendredi 5 juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que "51 candidats ou militants ont été agressés" durant la campagne.
Le matin même, c’est le prédécesseur de Prisca Thevenot au porte-parolat, Olivier Véran, qui a dénoncé "l’agression lâche" d’un de ses militants dans sa première circonscription...
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04/07 - Législatives, le récap’ : Ruffin s’émancipe vraiment de LFI, le projet de Bardella pour Bercy
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.
Ce jeudi 4 juillet, alors que Jordan Bardella réfléchit sur la possible architecture qu’il donnerait au ministère de l’Economie en cas d’arrivée à Matignon, François Ruffin acte sa rupture avec La France insoumise (LFI). Après son agression, Prisca Thevenot repart en campagne. Également prise à partie dans son fief de Haute-Savoie, Marie Dauchy s’est vue prescrire huit jours d’ITT.L’annonce du jour : divorce consommé entre LFI et Ruffin
Les rumeurs de son départ enflaient à mesure que la campagne avançait. "Je quitterai La France insoumise", aurait François Ruffin lâché à son entourage fin juin. Démenti de l’intéressé quelques heures plus tard. Mais, depuis, les échanges se sont musclés entre ses proches et ceux de Jean-Luc Mélenchon… Jusqu’à ce que François Ruffin annonce ce jeudi matin qu’il ne siégerait pas sur les bancs des députés insoumis s’il venait à être réélu dimanche prochain. Et de dire ce qui n’avait échappé à personne depuis des mois : "Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon […] sont profonds sur la démocratie, sur le bruit et la fureur plutôt que la force tranquille".
Ce Jean-Luc Mélenchon qu’il décrivait, il y a un an, comme "l’homme sans qui la gauche serait sans doute morte dans ce pays", est...
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04/07 - Macron, Attal, Le Maire, Darmanin… En coulisses, des relations plus "exécrables" que jamais
Le moment restera comme l’une des séquences les plus surréalistes du quinquennat. Mercredi, devant des membres du gouvernement inquiets autant que mutiques, Gérald Darmanin présente sa communication sur "la préparation de la saison des feux de forêts". Le ministre de l’Intérieur n’est pas le dernier à mesurer le côté cocasse de l’instant. Oui, il y a le feu. La maison brûle, la maison macroniste, et ils ne regardent pas ailleurs.
Là, sous leurs yeux, deux hommes ne se supportent plus. C’est embêtant, l’un est président de la République, l’autre est Premier ministre. "C’est physique : on voit quand les mots deviennent très creux que leurs relations sont très dégradées, exécrables même", raconte un présent. Pour en avoir le cœur net, un ministre a même sondé le premier des collaborateurs de Gabriel Attal. Pourquoi donc le lien avec Emmanuel Macron s’est-il tant distendu ? Réponse du tac au tac : "C’est normal, quand on vous écrase avec un bus, on ne dit pas merci." Mais que les âmes sensibles se rassurent : entre les deux têtes de l’exécutif, l’histoire était déjà finie. Finie avant même d’avoir commencé. "Ça a duré une semaine. Dès le discours de politique générale d’Attal, Macron a considéré que ce n’était pas au niveau", rapporte une mauvaise langue. Rectification d’une autre : "Du jour où il l’a nommé, il s’est mis à le détester. Trop jeune, trop populaire, trop faraud."
Mercredi, Gérald Darmanin a donc parlé. Deux jours plus tôt, il n’était pas bavard, mis en ballottage la veille au premier tour dans sa circonscription du...
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04/07 - Propagande russe : "Poutine considère la France comme une cible prioritaire"
La politique française est un feuilleton suivi de près par le Kremlin. Alors que le second tour des législatives approche, quatre semaines après l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée Nationale, la désinformation pro-russe bat son plein sur les réseaux sociaux. Faux sites web, fausses publicités Facebook, faux comptes Twitter... de nombreux outils sont mobilisés pour désorganiser le débat français. Entretien avec David Colon, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de l’histoire de la propagande et de la manipulation de masse et auteur de La Guerre de l'information aux éditions Taillandier.
L'Express : Depuis la dissolution, quelles campagnes de désinformation ciblant la France ont été mises au jour ?
David Colon : Les agents de désinformation du Kremlin se sont très rapidement adaptés à la nouvelle donne de la dissolution et ont intensifié leurs efforts visant à influencer notre débat public. Selon le social data analyst Florent Lefebvre, qui a analysé des données de Visibrain [NDLR : une plateforme de veille des réseaux sociaux], une armée de 8 000 faux comptes Twitter créée pour l’essentiel entre le 9 et le 13 juin a soutenu le Rassemblement national et spammé les communautés Twitter du Nouveau Front populaire et de Renaissance avec des contenus hostiles au gouvernement. Le média suédois SVT Nyheter a de son côté identifié, le 30 juin, 108 articles de désinformation pro-Kremlin diffusés par un millier de bots depuis la dissolution qui mentionnaient Emmanuel Macron (63 fois),...
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04/07 - LFI et sa purge à plusieurs milliers d’euros, cette décision qui divise les Verts
Et maintenant, la dissolution ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Le cas du commissaire Breton
Emmanuel Macron s’est beaucoup avancé sur la reconduction de Thierry Breton comme commissaire européen, avant le premier tour des législatives, alors que le choix devra être partagé entre le président et le futur Premier ministre. "Si c’est Bardella et que Macron lui tord le bras, le RN provoquera un vote négatif au Parlement européen", alerte un responsable de la majorité.La date de péremption du Nouveau Front populaire
Ira ? Ira pas ? Rarement l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale (ou d’une coalition) n’aura été aussi sérieuse à l’aube de ce second tour des élections législatives. "Pensons-y toujours, n’en parlons jamais", disait Gambetta. À gauche, on y pense un peu plus qu’à l’habitude, mais pas à n’importe quel prix ou conditions. Et chacun y voit midi à sa porte. Les écologistes de Marine Tondelier se disent "prêts à gouverner". Pour Olivier Faure, une telle coalition n’aurait de sens qu’avec le programme du Nouveau Front populaire "comme centre de gravité".
"On a besoin de pompiers qui commencent à...
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04/07 - Défaillances d’entreprises : se dirige-t-on vers une année record ?
C’est une dynamique inquiétante pour les entreprises françaises. Au premier semestre, 33 493 d’entre elles sont entrées en défaillance, d’après les données publiées ce mercredi 3 juillet par les administrateurs et les mandataires judiciaires. Soit une augmentation de 18 % par rapport à la même période en 2023. Un nombre supérieur à celui de la période avant-Covid… Et qui pourrait encore empirer. Dans un post LinkedIn repris par Les Echos, Patrick Senicourt, président de Nota-PME, anticipe un total de 70 000 défaillances pour l’année 2024.
Un ordre de grandeur confirmé par Thierry Million, le directeur des études à Altares Dun & Bradstreet, qui table, lui, sur 64 000 défaillances (sauvegardes comprises) d’ici la fin de l’année, selon NetPME, un site de services dédiés aux TPE-PME. Il mise cependant sur une "lente amélioration qui se dessine" avec le ralentissement de l’inflation.
Cette note d’optimisme n’est en revanche pas partagée par l’institut Rexecode. Dans un panorama publié fin juin, il projette que "la hausse va au-delà d’un processus de rattrapage après la mise en sommeil des entreprises après le Covid."
Pour le premier semestre 2024, environ 102 000 emplois se retrouvent ainsi menacés, selon les chiffres communiqués par le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires (CNAJMJ) et l’Observatoire des données économiques (ODE). Ces derniers insistent notamment sur le récent redressement judiciaire de Milee, une société de communication qui emploie une dizaine de...
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04/07 - Une France ingouvernable, le scénario du pire pour la filière nucléaire
Avant même le résultat du second tour des législatives, les experts de l’énergie s’interrogent. Et si, à la suite du scrutin, la France retombait dans ses travers et ne prenait aucune direction claire en matière de politique énergétique ? Certes, il est encore prématuré de tirer ce genre de conclusions. Cependant, l’hypothèse vraisemblable d’une majorité introuvable à l’Assemblée risque bien de conduire à une absence de décision.
"Les grands acteurs de la filière s’inquiètent, confirme une source. Mettons-nous à leur place. Pour embaucher et former du personnel, investir dans des usines et des machines, il faut que derrière, il y ait une relative certitude que tout cela servira à quelque chose, et que les dépenses engagées ne deviendront pas impossibles à amortir". En d’autres termes, les entreprises de la filière ont besoin de lisibilité. Or les programmes électoraux, à gauche comme à droite, soulèvent plus de questions qu'ils n'apportent de réponses. Nombre d’observateurs se demandent comment le RN pourrait appliquer son programme, qu’il s’agisse du calendrier serré de livraison des futures centrales ou de la mise en place d’un prix français de l’électricité. Côté Nouveau Front populaire, le fait d’avoir mis la question du nucléaire sous le tapis le temps du vote crée également de l’incertitude.
Un expert tente de positiver : "si le Nouveau Front populaire n’a pas voulu aller loin sur les questions énergétiques, cela veut dire qu’il a en son sein des personnes favorables au nucléaire". Toutefois, le pire pour la...
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04/07 - Thales : "Avec une grande diversité de drones, l’ennemi aura du mal à résister"
C’est l’un des grands enseignements de la guerre en Ukraine : les conflits modernes réclament une quantité très importante de drones. La France dispose d’un véritable savoir-faire en la matière mais sa filière, constituée de nombreux acteurs, doit s’organiser pour créer davantage de synergies et répondre aux exigences d’une économie de guerre. Signe que les lignes bougent, Thales a regroupé récemment la plupart des dronistes français à l’occasion d’une journée consacrée aux drones aériens de contact. Le début d’une nouvelle ère ? Gilles Labit, directeur du département drones militaires chez Thales, nous livre son analyse.
L’Express : Quelles leçons la filière française tire-t-elle de la guerre en Ukraine ?
Gilles Labit : On s’est rendu compte que les conflits modernes consomment énormément de drones. Ces appareils peuvent servir à de nombreux usages : détruire une cible, aider l’artillerie à définir ses objectifs, vérifier que ces derniers ont été bien traités après le tir, détecter les brouilleurs ou les systèmes ennemis perturbant le champ de bataille, protéger l’avancement des troupes…
On voit aussi qu’il faut être capable de proposer beaucoup de fonctionnalités différentes. En d’autres termes, il nous faut une biodiversité importante de drones. Plus celle-ci sera élevée, plus l’ennemi aura du mal à résister. A l’inverse, si on ne lui oppose que deux ou trois modèles, il saura très vite s’adapter.
L’heure est à la diversité et à la mutualisation.
En partant de ce constat, l’objectif de Thales est de développer une...
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04/07 - Bronchiolite : la vaccination des seniors recommandée par la Haute autorité de santé
Bien connu comme cause majeure de bronchiolite chez les nourrissons, le virus respiratoire syncytial (VRS) peut aussi provoquer de graves complications, pouvant aller jusqu’au décès, chez les personnes âgées. C’est pour cette raison que la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé, ce jeudi 4 juillet, la vaccination des Français les plus âgés avec l’un ou l’autre des deux vaccins disponibles contre le principal virus à l’origine de cette infection.
Si aucun traitement contre les infections respiratoires à VRS n’existait jusqu’à l’an dernier, deux vaccins récemment ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les seniors : Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer). Après évaluation, la HAS "recommande de vacciner, avec l’un ou l’autre de ces vaccins, les personnes âgées de 75 ans et plus, ainsi que les personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques", selon un communiqué.
Si le ministre de la Santé - présent ou futur - suit la recommandation de la HAS, comme c’est généralement le cas, ces vaccinations pourront être prises en charge par l’assurance maladie. Les 75 ans et plus sont "particulièrement vulnérables" face au VRS, a exposé l’autorité sanitaire. En France, lors de la saison hivernale 2022-2023, cette catégorie a représenté 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS. De plus, des études au Royaume-Uni et aux États-Unis ont montré l’importance de ce virus comme cause de morbidité et mortalité chez les 75 ans et plus, indépendamment de...
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04/07 - Véhicules électriques chinois : l’UE impose des droits de douane supplémentaires
L’UE a imposé à titre conservatoire, ce jeudi 4 juillet, jusqu’à 38 % de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois, avant une décision définitive en novembre, accusant Pékin d’avoir illégalement subventionné ses constructeurs. Ces nouveaux droits "compensateurs", qui s’ajoutent aux taxes de 10 % déjà appliquées par l’Union européenne aux véhicules fabriqués dans les usines en Chine, seront en vigueur à partir de vendredi 5 juillet. La Chambre de commerce chinoise dans l’UE a immédiatement dit "s’opposer fermement" à une "mesure protectionniste" motivée par "des facteurs politiques".
A l’issue d’une enquête anti-subventions entamée en octobre, Bruxelles avait annoncé ces nouveaux droits le 12 juin, tout en lançant des discussions avec Pékin pour tenter de résoudre les problèmes et désamorcer les risques de guerre commerciale. L’exécutif européen a désormais quatre mois pour décider de surtaxes définitives, ce qui laisse ouverte une fenêtre de dialogue avec la Chine. La Chambre de commerce chinoise a dit espérer "une solution le plus tôt possible" pour éviter la validation définitive de ces droits. Ceux-ci devront être avalisés par les Vingt-Sept, et seraient valables cinq ans.
Bruxelles emboîte le pas aux Etats-Unis, qui avaient annoncé mi-mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100 %, contre 25 % précédemment. Championne des moteurs essence et diesel, l’industrie automobile européenne craint de voir ses usines disparaître si elle échoue à...
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04/07 - Le Hezbollah attaque Israël avec plus de 200 roquettes, l’Etat hébreu riposte
L’armée israélienne a bombardé, ce jeudi 4 juillet, la bande de Gaza où des combats font rage à Choujaïya, dans le nord, et à Rafah, dans le sud, après un ordre d’évacuation dans cette région qui a poussé des dizaines de milliers de Palestiniens à un nouvel exode. A la frontière avec le Liban, les échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, le puissant mouvement islamiste allié du Hamas palestinien, font redouter une extension de la guerre. Tsahal a fait état d’alertes aux roquettes et aux incursions aériennes partout dans le nord d’Israël, jusqu’au plateau du Golan occupé.
Les infos à retenir
⇒ Le Hezbollah libanais dit avoir attaqué Israël avec des drones et plus de 200 roquettes
⇒ Le Hamas dit avoir envoyé aux médiateurs des "idées" pour arrêter la guerre à Gaza
⇒ Des dizaines de milliers de Palestiniens fuient le sud de GazaLe Hezbollah libanais affirme avoir attaqué Israël avec des drones et plus de 200 roquettes
Le Hezbollah a déclaré avoir tiré plus de 200 roquettes et des drones explosifs sur le nord d’Israël, ce jeudi, en représailles à la mort dans le sud du Liban d’un haut commandant du mouvement, tué dans une frappe israélienne. Cette dernière a par la suite annoncé avoir frappé en riposte des positions dans le sud du Liban après avoir fait état d’alertes aux roquettes et aux incursions aériennes partout dans le nord d’Israël, jusqu’au plateau du Golan occupé.
"Dans le cadre de la riposte à l’attaque et à l’assassinat perpétrés par l’ennemi" à Tyr, dans le sud du Liban, le Hezbollah a attaqué...
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04/07 - Législatives : ces 11 circonscriptions sans "front républicain" où le RN est arrivé en tête
Qu’ont en commun la 2e circonscription de l’Allier et la 3e circonscription de l’Ardèche ? Elles font partie des 11 circonscriptions où le RN est arrivé en tête et où le "barrage républicain" n’a pas fonctionné lors de ces élections législatives. Dans ces circonscriptions, il y a donc a minima un candidat du Rassemblement national (RN) et un candidat du Nouveau Front populaire (NFP), dans la plupart des cas opposés à un candidat du camp présidentiel ou des Républicains (LR).
Après les 224 désistements de candidats qualifiés, la physionomie du second tour des élections législatives, organisé ce dimanche 7 juillet, a complètement changé. On assiste à une diminution massive du nombre de triangulaires, passées de 306 à 89, selon des données officielles du ministère de l’Intérieur publiées mercredi. On assiste en conséquence à un bond des duels, de 190 à 409.
Dans les circonscriptions où le RN et ses alliés sont arrivés en tête, les candidats en troisième position se sont presque tous désistés. A l’exception des 11 circonscriptions où ce "front républicain" n’a pas fonctionné. Dans la 1re circonscription du Val-d’Oise, en rassemblant 33,65 % des suffrages, la candidate du RN Anne Sicard se hisse en tête du scrutin, devant le candidat du NFP Maximilien Jules-Arthur (30,8 %) et Emilie Chandler, députée sortante du camp présidentiel (25,46 %).
"Les maires, les associations, les habitants m’ont demandé de maintenir ma candidature dans le refus des extrêmes", explique Emilie Chandler sur sa page Facebook pour justifier sa...
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04/07 - Vieillissement démographique : le grand absent du débat public, par Nicolas Bouzou
Avec notre habitude de parler abondamment de sujets sans importance, nous en oublions les vrais enjeux. De nos investissements à réaliser en matière de défense et d’intelligence artificielle en passant par l’état lamentable de nos universités, tant de choses n’ont pas été dites pendant cette piteuse campagne des législatives. Un sujet, absolument structurant pour nos sociétés, ne fait l’objet d’aucune réflexion politique sérieuse : celui du vieillissement de la population – les Anglo-Saxons parlent d’aging, ou avancée en âge, ce qui évite la connotation péjorative liée au substantif "vieux".
En 1950, l’âge médian en France était de 34,5 ans. Il est aujourd’hui de 42 ans, avec une dispersion bien plus grande puisque l’espérance de vie à la naissance est passée entre ces deux dates de 65 à 82 ans. Désormais, plus de 14 millions de nos concitoyens sont âgés de plus de 65 ans. Autre statistique cruciale quand on réfléchit à l’avenir de notre pays : d’ici à 2030, la tranche d’âge des 75-84 ans – 6 millions de personnes aujourd’hui – est celle dont les effectifs devraient croître le plus, de 50 % environ. Cette évolution démographique certaine porte en elle un triple défi : financier, économique et politique.Pression sur nos systèmes sociaux
Le défi financier est évident sur le papier mais les partis politiques ont visiblement du mal à l’intégrer : un système de retraite par répartition est structurellement insolvable quand le ratio du nombre d’actifs sur le nombre d’inactifs se dégrade, qui plus est quand la productivité de...
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04/07 - La Biélorussie rejoint Moscou à l’OCS et son "ordre mondial multipolaire"
Leurs relations sont particulièrement tendues avec l’Occident. La Biélorussie, principal allié de Moscou, est devenue officiellement, jeudi 4 juillet, membre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), rejoignant ainsi la Russie et la Chine.
La décision a été annoncée par l’OCS sur son canal Telegram, à l’occasion de son sommet qui se tient ce jeudi à Astana. Outre la Russie, la Chine et maintenant la Biélorussie, les autres pays de l’OCS sont l’Inde, le Pakistan, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.
"Il est dans nos forces de détruire les murs d’un monde unipolaire, de nourrir les gens, de mettre fin à beaucoup de contradictions et de conflits provoqués par l’inégalité sociale, le déficit de produits d’alimentation et de ressources", a assuré pour sa part le président bélarusse, Alexandre Loukachenko.Un "ordre mondial multipolaire équitable"
L’OCS va appeler aujourd’hui à un "ordre mondial multipolaire équitable", a déclaré Vladimir Poutine, formule visant la suprématie des Etats-Unis qu’il dénonce. Dans leur déclaration finale, les Etats membres vont souligner leur "engagement pour la formation d’un ordre mondial multipolaire équitable, fondé sur le rôle central de l’Organisation des Nations unies, le droit international et l’aspiration des Etats souverains à un partenariat mutuellement bénéfique", a précisé Vladimir Poutine, à l’ouverture de la séance plénière à Astana, la capitale kazakhe.
Pour le président russe et son homologue chinois Xi Jinping, également présent au...
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04/07 - Les Cahiers d’Esther tirent leur révérence après neuf ans de confidences
Clap de fin ! En novembre 2022, on "fêtait" le 6e et dernier tome de la série L’Arabe du futur, commencée en 2014. Aujourd’hui, c’est au tour d’Esther, 18 ans, de tirer sa révérence après neuf années de confidences. Esther ? L’adolescente, fille d’un ami de Riad Sattouf, qui a inspiré au dessinateur franco-syrien sa fameuse BD biographique relatant le quotidien, de 9 à 18 ans, d’une collégienne puis lycéenne d’aujourd’hui. Deux séries au succès considérable. Ni l’auteur ni son éditeur, Guillaume Allary, n’auraient pu imaginer que la BD autobiographique de Riad, sous-titrée Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011), se vendrait, pour la seule France (elle est traduite en 22 langues), à quelque 3,23 millions d’exemplaires ; et Les Cahiers d’Esther à près de 2 millions. La clé de la réussite ? Peut-être ces dessins expressifs et clairs, nés de la volonté de Sattouf de dessiner, à l’instar de son modèle, Hergé, pour les gens qui ne lisent pas de BD. Mais aussi et sûrement cette capacité de coller à l’actualité et aux émois et espoirs de toute une jeunesse, qu’elle soit binationale ou franco-française.
Prenez ce dernier tome des Cahiers. Esther rentre en terminale dans un lycée chic de la capitale. La reine Elizabeth II meurt, et en Iran, la police des mœurs fracasse le crâne d’une jeune fille mal voilée. Esther a beau ne pas être passionnée par l’actualité, elle est accablée, d’autant que le bac se profile devant elle comme une muraille. "En vrai, j’ai la quasi-certitude que je vais tout louper, mon année, le bac, ma vie,...
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04/07 - Législatives : ce message de la Russie qui embarrasse Marine Le Pen
Tentative d’ingérence ? Provocation ? Coup politique ? Des déclarations de la Russie provoquent l’embarras du Rassemblement national, régulièrement taxé de proximité avec Moscou. Mercredi 3 juillet, la diplomatie russe a estimé que le "succès indéniable de l’opposition" en France lors du premier tour des élections législatives anticipées, le 30 juin, et lors des élections européennes, le 9 juin, était une réponse, notamment, au "diktat" de Washington et Bruxelles.
💬 #Nastasin: The people of France are seeking a sovereign foreign policy that serves their national interests & a break from the dictate of Washington & Brussels.
☝️ French officials won’t be able to ignore these profound shifts in the attitudes of the vast majority of citizens pic.twitter.com/4gCRBLayPP— MFA Russia 🇷🇺 (@mfa_russia) July 3, 2024
"Le premier tour (des législatives), de même que les élections européennes de juin, ne peuvent être considérés autrement que comme un vote de défiance des Français à l’égard des autorités actuelles, y compris de la politique extérieure de Paris", a déclaré un porte-parole de la diplomatie russe, Andreï Nastassine, lors d’un briefing.
"Le succès indéniable de l’opposition ne témoigne pas seulement de la polarisation de la société et d’un renforcement de la protestation, mais aussi du fait que grandit dans le pays la demande d’une justice sociale, d’une politique étrangère souveraine répondant aux intérêts nationaux et d’un affranchissement du diktat de Washington et de Bruxelles", a-t-il poursuivi.Une photo...
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04/07 - Baisser le prix de l’électricité ? Les préconisations du Sénat
C’est un sujet qui anime la campagne des législatives. La baisse du prix de l’électricité doit passer par "une baisse ciblée" de la fiscalité, selon un rapport spécial du Sénat publié jeudi 4 juillet, relevant qu'"une baisse générale et indifférenciée de la TVA serait très coûteuse pour nos finances publiques et particulièrement injuste".
Pour la commission d’enquête sénatoriale sur l’électricité, le taux de TVA devrait être réduit de 20 % à 5,5 % pour la "consommation de base" des ménages, définie par un certain volume, et laissé à 20 % au-delà. Ajoutée à l’instauration de contrats sur le nucléaire d’EDF, cette proposition réduirait la facture électrique des Français de plus de 40 % pour la consommation de base, indique le rapport.
A l’initiative des centristes, cette commission transpartisane, installée au terme d’une crise de l’énergie qui a vu en 2022 les factures s’envoler, a entendu plus de 140 personnes en six mois. Ce rapport intervient alors que plusieurs partis ont exprimé leur position sur ce sujet : le RN notamment promet de réduire la TVA sur les énergies à 5,5 % de manière indifférenciée. Le rapport du Sénat recommande, lui, de cibler cette baisse.
"L’idée est de baisser de façon ciblée et non générale car cela peut coûter très cher, et ce n’est pas juste," dit à une journaliste de l’AFP le centriste Vincent Delahaye.
La réduction proposée concernerait la "consommation de base" d’un ménage, soit 4,5 mégawattheures par an (MWh/an) s’il n’y a pas chauffage électrique et 6 MWh/an avec chauffage électrique. Sous ce...
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04/07 - EN DIRECT. Kylian Mbappé, après les "résultats catastrophiques" du 1er tour : "Il y a urgence à voter"
Vu le nombre de députés élus directement dimanche dernier, 501 sièges restent à pourvoir pour le second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet. Après les 224 désistements de candidats qualifiés, la physionomie du second tour a complètement changé avec une diminution massive du nombre de triangulaires : elles sont passées de 306 à 89, selon des données officielles du ministère de l’Intérieur publiées mercredi. On assiste en conséquence à un bond des duels, de 190 à 409. Il faut compter également sur deux quadrangulaires.
Les infos à retenir
⇒ "Il y a urgence à voter après les résultats catastrophiques" du 1er tour, affirme Kylian Mbappé
⇒ Plus de 3,1 millions de procurations depuis le 10 juin
⇒ Gabriel Attal appelle à "l'apaisement et à l'unité" face à la montée de la violence dans la campagne"Il y a urgence à voter après les résultats catastrophiques" du 1er tour, affirme Kylian Mbappé
Le capitaine de l'équipe de France de football Kylian Mbappé a déclaré ce jeudi qu'il y avait "urgence à aller voter après les résultats catastrophiques" du premier tour des élections législatives qui ont vu le Rassemblement national arriver en tête.
"Plus que jamais, il faut aller voter. Il y a vraiment urgence. On ne peut pas mettre le pays entre les mains de ces gens-là, c'est vraiment urgent. On a vu les résultats, c'est catastrophique", a affirmé Kylian Mbappé.Plus de 3,1 millions de procurations depuis le 10 juin
Au mercredi 3 juillet, le ministère de l'Intérieur avait comptabilisé "3 138 158 procurations établies...
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04/07 - Salaire, augmentation : pourquoi les plus méritants sont souvent déçus
Spéculer sur le salaire de son voisin de bureau est un plaisir à double tranchant qui se finit souvent par une douche froide. C’est la cruelle mise en application de la théorie de l’équité popularisée dans les années 1960 par le psychologue américain John Stacy Adams. A savoir l’idée selon laquelle notre motivation au travail dépend de notre perception de l’équité, soit le ratio personnel entre notre contribution à l’organisation et la rétribution qu’on en retire. Ratio que l’on compare ensuite à celui de nos collègues, du moins à l’idée que l’on s’en fait. En découle alors un sentiment de justice ou d’injustice. "Quand je me regarde, je me désole, et quand je me compare, je me désole un peu plus"… Car les politiques de rémunération mises en place au sein des entreprises créent plus ou moins de frustration, d’iniquité et parfois, disons-le, de ressentiment chez les plus méritants.
Prenez par exemple les fameuses NAO, les négociations annuelles obligatoires entre l’employeur et les délégués syndicaux. Celles-ci n’impliquent aucune obligation de conclure mais, dans la pratique, les entreprises prévoient en général une enveloppe pour les augmentations collectives et une autre pour les coups de pouce individuels. Les fervents défenseurs du "tout collectif" - les syndicats - salueront un système qui a le mérite d’augmenter des gens qui sans ça ne le seraient jamais, notamment en période d’inflation. Ses pourfendeurs regretteront de voir le mérite sacrifié sur l’autel de l’égalitarisme. "C’est très frustrant de saupoudrer...
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04/07 - Présidentielle américaine : Joe Biden ne veut pas jeter l’éponge mais…
La pression se fait de plus en plus forte. La Maison-Blanche a catégoriquement rejeté, mercredi 3 juillet, la possibilité que Joe Biden retire sa candidature à un second mandat, malgré les très vives inquiétudes sur son état de forme.
Le président de 81 ans n’envisage "absolument pas" de jeter l’éponge, a affirmé sa porte-parole Karine Jean-Pierre, près d’une semaine après une performance désastreuse pendant son débat avec Donald Trump. "Je me suis planté", a reconnu à ce propos le principal intéressé, dans un entretien avec une radio locale du Wisconsin (nord), dont l’intégralité doit être diffusée jeudi. "Je serai dans la course jusqu’au bout et nous allons gagner", a-t-il assuré lors d’une conférence téléphonique destinée à remotiver ses équipes de campagne, selon une source proche.Des gouverneurs en soutien
Un élu démocrate de la Chambre des représentants, Raul Grijalva (Arizona), a été le deuxième à appeler ouvertement Joe Biden à "sortir de la course", dans un entretien au New York Times. Ces appels n’ont jusqu’ici pas trouvé de relais parmi les poids lourds du parti, notamment chez les gouverneurs démocrates, des figures influentes dans la vie politique américaine, qu’il a réunies mercredi à la Maison Blanche.
Les gouverneurs démocrates "vont (le) soutenir", ont assuré deux d’entre eux, Wes Moore (Maryland) et Tim Walz (Minnesota) au sortir de la rencontre, lors d’un bref échange avec la presse. Le second a assuré que le président était "apte" à remplir ses fonctions.
La gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer,...
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04/07 - La France, une nation en colère : comment les émotions ont guidé le vote RN et NFP
C’était il y a dix-sept ans. "Je suis une femme en colère", avait tonné Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle. En 2007, le mot avait laissé un instant sans voix son adversaire, Nicolas Sarkozy. Dans le débat feutré de l’entre-deux-tours, l’expression de l’émotion, globalement absente de la communication politique d’alors, avait paru presque étrange, déroutante. Trois élections présidentielles plus tard, l’algarade de Ségolène Royal paraît bien dérisoire. Emergence des bonnets rouges, explosion des gilets jaunes, grogne des agriculteurs, déflagration du mouvement #MeToo et coups de sang politiques… Désormais, cette émotion est partout, tout le temps, omniprésente sur les écrans, fleurissant aux coins de nos rues.
Dans une étude intitulée "La France sous nos tweets", Yann Algan, professeur d’économie à HEC, et Thomas Renault, maître de conférences à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, auscultent les passions qui nous traversent. De 2011 à 2024, les deux chercheurs ont passé au crible les messages écrits par 160 000 comptes sur le réseau social X (ex-Twitter). Leur objectif : déterminer les principales préoccupations des Français (en matière économique, sociétal ou politique) et examiner les émotions qui leur sont liées.Colère et révolte
Au cours de la dernière décennie, les messages exprimant la colère ont progressé d’environ 66 %, avant que cette dernière n’éclate à gros bouillon au moment des gilets jaunes. Depuis cette poussée de fièvre, elle n’est que peu redescendue, augmentant à nouveau en 2022,...
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04/07 - Loïg Chesnais-Girard : "Le RN donne des coups de boutoir permanents sur la Bretagne"
Avant ce dimanche 30 juin, aucun candidat du Front national ou du Rassemblement national n’avait jamais franchi le cap du premier tour des élections législatives en Bretagne. Le 7 juillet, ils seront présents au second tour dans 26 des 27 circonscriptions de la région, avec cinq candidats s’étant même qualifiés en première position.
Une situation à laquelle Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, ne veut pas rester indifférent. Celui qui avait quitté le Parti socialiste après l’accord de la Nupes en 2022 en raison de la présence de La France insoumise appelle à un barrage républicain contre l’arrivée du RN au pouvoir, jugeant qu’il s’agit d’une "urgence absolue". Le tout en fustigeant la politique "hypercentralisée" menée par Emmanuel Macron depuis 2017, selon lui responsable de la détresse de nombreux citoyens dans le pays.
L’Express : Comment analysez-vous cette percée historique du Rassemblement national en Bretagne ?
Loïg Chesnais-Girard : Les citoyens ont exprimé lors des élections européennes une insatisfaction, une colère, une détresse. Le président leur a demandé de confirmer leur sentiment, et ils l’ont fait avec force, avec cette vague qui touche tous les territoires. La Bretagne partait d’un peu plus loin, donc les dégâts sont peut-être moins importants. Mais cette vague est là, comme partout ailleurs. Nous avions bien senti depuis quelque temps que le Rassemblement national, en conquête du pouvoir, ciblait la Bretagne. Il cherchait les endroits les plus vulnérables, là où il y avait le...
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04/07 - La disparition des services publics, carburant électoral du RN dans l’Indre
Dans l’Indre, l’un des départements les moins densément peuplés de France, les terres agricoles s’étendent sur des kilomètres. Lors des élections européennes, l’extrême droite avait tout emporté sur son passage, totalisant 45 % des voix exprimées. Dans toutes les communes - sauf une où le parti Reconquête s’est imposé - la liste menée par Jordan Bardella est arrivée en tête. Même succès au premier tour des élections législatives, le 30 juin : les deux candidats RN des deux circonscriptions du département ont fini en première position avec plus de 40 % des suffrages. Un triomphe inédit dans un territoire autrefois partagé entre centre-gauche et centre-droit.
"Le RN a voulu tabler sur la ruralité, explique Claire Lemercier, historienne et directrice de recherche au CNRS, co-autrice de La valeur du service public (La Découverte, 2021). Pour les convaincre, leur discours a été le suivant : 'Vous êtes abandonnés, il n’y a plus de services publics'." Dans son ouvrage La France d’après (Seuil, 2023), le politologue Jérôme Fourquet parle de la disparition des services publics comme d’un carburant électoral du RN dans les petites villes et les villages, "douloureusement vécue par les populations locales et leurs élus". Et l’Indre ne fait pas exception à ce phénomène, entre la fermeture de certains bureaux de poste, le déclin des transports publics et un difficile accès aux soins.Un des pires déserts médicaux
"Le Blanc voit rouge". En cette mi-septembre 2018, le slogan résonne sur la place de la commune du Blanc, 6 500...
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04/07 - Quelles politiques mènent réellement les partis d’extrême droite au pouvoir en Europe ?
Dans cet épisode, on s’intéresse aux cas de l’Italie, de la Hongrie et de la Pologne avec Charlotte Lalanne, journaliste au service Monde, et Baptiste Gauthey, journaliste au service Idées.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : France Inter, DailyMail, TF1, 20 Minutes, BFMTV, EuroNews
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : AFP / Gints Ivuskans
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Depuis le 9 juin et l’annonce de la dissolution, le scénario d’une cohabitation avec le Rassemblement national est sur la table. Une hypothèse qui va de pair avec une phrase régulièrement entendue chez certains électeurs : “on n’a jamais essayé le RN”. Et c’est vrai qu’en France, depuis le début de la Ve République, l’extrême droite n’a jamais été au pouvoir. Contrairement à d’autres pays d’Europe.
Chez nos proches voisins, on peut citer l’Italienne Giorgia Meloni, qui dirige le pays depuis 2022, avec son parti Fratelli d'Italia. En Hongrie, on ne présente plus le Premier ministre, Viktor Orban, chef de file du Fidesz et proche de Vladimir Poutine. Ou encore la Pologne, dont le Parti Droit et Justice, le PiS, a gouverné de 2015 à 2023.
Alors à L’Express, on...
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03/07 - Législatives : l’œil critique de la presse étrangère sur le barrage républicain
"La tentative a été faite : il ne reste plus qu’à attendre dimanche pour voir si cela fonctionnera cette fois-ci aussi." Cet implacable constat est le fruit du journal italien La Stampa et concerne le "front républicain" que tentent d’ériger les forces de gauche et du centre. Arrivé en tête au premier tour des législatives anticipées, le Rassemblement national (RN) est aux portes du pouvoir.
L’actualité mouvementée de l’entre-deux-tours résulte, en partie, de notre manière d’élire nos députés. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours reste un modèle assez difficile à appréhender à l'étranger. Les Néerlandais du De Telegraaf n’ont pas manqué de didactisme pour en expliquer les ressorts et mettre en lumière le changement de position de Marine Le Pen, conséquence de l’émergence d’un potentiel "front républicain".
La figure de proue du parti d’extrême droite conditionnait l’exercice du pouvoir par son parti à l’obtention d’une majorité absolue. Espoir brisé par la stratégie du désistement, qui a fait chuter le nombre de triangulaires de presque 300 à 89. Au micro de France Inter, elle ne se disait désormais pas dérangée à l’idée de gouverner avec "seulement" 270 députés.
Ce nombre pourrait encore diminuer. La journaliste italienne Francesca Schianchi ne manque pas de pointer les difficultés du Rassemblement national. Ces dernières ne se limitent pas qu’à la mise en place d’un "front républicain". La Stampa s’attarde en particulier sur l’affaire Ludivine Daoudi.L’affaire Ludivine Daoudi ne passe pas inaperçue
Candidate RN...
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03/07 - Mobilisation, percée nationaliste... Cinq enjeux majeurs des élections britanniques
Il part grand favori des élections législatives prévues ce jeudi 4 juillet au Royaume-Uni. Le Parti travailliste (Labour) devrait sortir vainqueur de ce scrutin, qui doit permettre de renouveler les 650 sièges de la Chambre des Communes. D’autres partis vont aussi essayer d’obtenir un maximum de sièges, dont le Parti conservateur (Tories) de Rishi Sunak, Premier ministre sortant, les Libéraux-démocrates, le Parti national écossais, Reform UK de Nigel Farage et le Parti vert.
C’est une élection qui semble jouée d’avance et un Labour déterminé à ne prendre aucun risque, la campagne n’a pas déchaîné les passions. Et si les Britanniques aspirent à un changement après quatorze ans de gouvernement conservateur, c’est sans illusions ni enthousiasme démesuré qu’ils s’apprêtent à accueillir cette nouvelle majorité.Mobilisation ou lassitude des électeurs ?
Les travaillistes ont clairement annoncé qu’ils ne disposaient pas d’une "baguette magique" pour transformer le pays instantanément. Face à cette réalité, la grande question : les électeurs se mobiliseront-ils jeudi ? Les dirigeants du Labour expriment leur vive préoccupation, surtout étant donné que de nombreux sièges sont en jeu avec une marge très serrée. L’enjeu crucial réside dans la participation électorale, qui avait atteint 67,3 % en 2019, servant d’indicateur essentiel du sentiment des Britanniques envers leur classe politique.Victoire éclatante ou nouvel échec ?
Rare surprise de cette campagne : Nigel Farage, champion du Brexit en 2016 devenu depuis la figure de la...
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03/07 - Législatives, le récap’ : la parade de Bardella, l’alerte de Jean Pisani-Ferry
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.
Ce mercredi 3 juillet, Jordan Bardella tente de se justifier tant bien que mal au sujet des investitures ratées du Rassemblement national, que la rédaction de 20 Minutes qualifie de parti aux "idées fascistes, xénophobes, racistes, sexistes, Igbtiphobes et antiprogressistes". Fraîchement réélue députée du Pas-de-Calais dès le premier tour, Marine Le Pen est accusée de "manipuler l’information". L’Express fait le point.La formule du jour : Les "brebis galeuses" du RN
Ils sont un caillou dans les sabots qui doivent le conduire à Matignon. Ainsi Jordan Bardella a-t-il qualifié de "brebis galeuses" ces candidats épinglés pour leurs propos ou attitudes controversées. En début de semaine, la candidate RN dans le Calvados Ludivine Daoud a été vue sur une photographie arborant une casquette nazie, s’inscrivant ainsi dans une longue liste de lieutenants frontistes pris en flagrant délit d’antisémitisme.
"Hitler n’en a peut-être pas tué assez" aurait lâché le maire de Cholet, candidat de l’alliance RN-Ciotti à propos des Tziganes. "Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah", écrivait en 2018 Joseph Martin, candidat frontiste dans le Morbihan sur son compte X. Lorsqu’il n’est pas clairement assumé,...
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03/07 - Fuite des mécènes, démissions et vandalisme : Sciences Po, la crise au pire des moments
Vendredi 14 juin, la garden-party des anciens élèves de Sciences Po finit dans le sang. En fait, de la peinture rouge jetée à l’entrée des locaux ultramodernes de la place Saint-Thomas d’Aquin, dans le VIIe arrondissement de Paris, où certains invités y sont accueillis aux cris de "fascistes" par un petit groupe de militants se réclamant du comité Palestine de l’établissement. Dans les jardins, une dizaine d’étudiants, munis du ticket d’entrée à 40 euros et grimés de masques chirurgicaux dissimulant leur visage, fait irruption avec banderoles et drapeaux vers 19h30.
"Vous buvez du champagne pendant que des enfants meurent à Gaza", s’indigne un jeune homme depuis le balcon, où l’administration a accepté de lui céder le micro pendant cinq minutes. Des tracts incriminant Coca-Cola, un des partenaires de la soirée annuelle, coupable d’entretenir des liens commerciaux en Israël, sont distribués. Au bout d’une heure, la "performance" prend fin, dans une ambiance houleuse, après que Pascal Perrineau, le président de l’association des anciens élèves, a fait monter la musique pour couvrir les bruits des manifestants.
"On se souviendra de vous", intime alors une des étudiantes au politologue, selon ses dires. "Des dizaines d’anciens élèves sont ensuite venus me trouver, en me disant : "On ne pensait pas que c’était à ce point !" Et certains m’ont dit qu’ils avaient l’habitude de donner 1 000 ou 2 000 euros mais que cette fois c’était fini", relate Pascal Perrineau. Ultime curiosité de cette soirée mouvementée, les...
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03/07 - Les trois principaux obstacles auxquels pourrait faire face le RN en cas de cohabitation
Dans la presse, sur les ondes, et sur les réseaux sociaux, Jordan Bardella itère : "Nous refuserons Matignon si les Français ne nous donnent pas de majorité absolue". À moins que… "des députés […] qui ont exprimé par le passé une proximité avec nous" acceptent de faire alliance avec le Rassemblement national (RN), évacue mine de rien Marine Le Pen au micro de France Inter mardi 2 juillet. L’importance réside dans le fait que "nous puissions […] changer la vie des Français".
Sauf qu’en insinuant qu’une majorité absolue seule permettrait au RN d’appliquer son programme, la tout juste réélue députée du Nord enjambe de plusieurs mètres la réalité institutionnelle. Car majorité absolue ou pas, in fine qu’importe puisque au-delà de ses opposants au sein de l’hémicycle, le parti à la flamme cofondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen, fera face à des obstacles bien plus redoutables s’il venait à signer un bail à Matignon.Obstacle n°1 : Le Conseil constitutionnel
Au premier rang desquels le Conseil constitutionnel. Personne n’imagine Laurent Fabius, président de l’institut de la rue Cambon et ancien Premier ministre de François Mitterrand, laisser vivre un texte instaurant la préférence nationale, ou fermer les yeux sur la suppression du droit du sol.
"Certes, les Sages se doivent de ne regarder que le droit, et d’être impartiaux, mais il existe des lignes rouges qu’ils ne sauraient franchir", glisse un fin connaisseur du Conseil constitutionnel. Et d’attirer l’attention sur "le sacro-saint principe d’égalité" qui risquerait...
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03/07 - Roland Dumas, ancien ministre et président du Conseil constitutionnel, est mort
Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand et figure du barreau de Paris, est mort mercredi à l’âge de 101 ans, a appris l’AFP auprès de son entourage. Celui-ci avait également présidé le Conseil constitutionnel entre 1995 et 2000. "Il a marqué de son empreinte l’histoire de la Ve République", a salué le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, alors que Jacques Attali, ancien conseiller spécial de François Mitterrand à l’Elysée, a rappelé qu'"après avoir vu son père être fusillé par les nazis, (Roland Dumas) fut un grand acteur de la relation franco-allemande".
Roland Dumas marqua les prétoires par ses plaidoiries de brillant avocat, les chancelleries par ses dons de négociateur roué et les salons par sa personnalité d’esthète et de séducteur. Mais sa carrière fut ternie par le scandale Elf qui le contraignit à démissionner de la présidence du Conseil constitutionnel et par sa condamnation pénale dans le dossier de la succession du sculpteur Giacometti.
L’homme, qui a partagé "cinquante ans de secrets" avec François Mitterrand dont il a été trois fois ministre, avait une personnalité complexe. Chaleureux et cynique, ce fin collectionneur de tableaux était aussi misogyne et fasciné par l’argent. "Chez Dumas, il n’y a que le volant de sa Porsche qui soit à gauche", raillait-on au barreau. Après une jeunesse "tranquille, monotone même", la vie de l’étudiant en droit, né à Limoges le 23 août 1922, bascule en mars 1944, lorsque son père, un contrôleur des impôts, est fusillé par les...
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03/07 - Le nouveau discours de Jordan Bardella plaira peu à Marine Le Pen, par Thibault Muzergues
Ce 30 juin aura signé la mort du macronisme en tant que courant politique. Certes, on répondra que le président Macron est encore en poste, et que quel que soit le résultat du second tour, il aura un rôle crucial à jouer dans ses trois dernières années de mandat. On pourra également arguer du fait que son groupe parlementaire, a priori composé de 60 à 90 députés (un chiffre à confirmer au soir du second tour), pourrait jouer un rôle clé dans la formation d’une coalition, quelle qu’elle soit. Il n’empêche : la macronie a essuyé un revers majeur, et celui-ci lui devrait être fatal. Dans un hémicycle de 577 députés, ce qui restera du groupe parlementaire macroniste aura du mal à se faire entendre, et plus encore compte tenu de l’impopularité du président, qu’on a clairement senti à la fois lors des élections européennes et durant la campagne des législatives.
Qui plus est, le "parti" macroniste n’en est pas un : bien qu’existant légalement depuis 2016, il n’a jamais été que le véhicule de conquête électorale d’un seul homme, Emmanuel Macron, et ses seules victoires ont littéralement été les siennes. Cela signifie que les candidats de ce parti n’ont pas enregistré de succès aux élections locales et régionales, empêchant ainsi à En Marche (aujourd’hui Renaissance) de prendre racine dans le paysage politique français. Sans représentation à l’échelon local, sans groupe parlementaire majoritaire, sans perspective de distribution des portefeuilles ministériels (ou autres honneurs) par le président de la République, il est probable...
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03/07 - David Daoud : "Une guerre contre le Hezbollah serait la plus destructrice de l’histoire d’Israël et du Liban"
Depuis quelques semaines, les mises en garde se multiplient. "Dans un scénario de guerre totale, le Hezbollah serait détruit et le Liban durement touché", a récemment menacé le ministre des Affaires étrangères israélien. Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, craint quant à lui qu’un conflit "entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient".
Malgré ces avertissements, les tensions à la frontière qui sépare le Liban d’Israël ne cessent de croître, éloignant un peu plus chaque jour toute perspective de pacification. Pour David Daoud, chercheur au think tank américain Foundation for Defense of Democracy, l’heure n’est pas à l’optimisme. Bien que cette guerre serait "probablement la plus destructrice de l’histoire d’Israël", il n’en reste pas moins qu’elle est "inévitable" : "je ne vois pas d’issue à ce conflit, dans la mesure où aucune des propositions de cessez-le-feu présentées actuellement, que ce soit par les États-Unis ou la France, ne s’attaque au problème de fond : l’inimitié insatiable du Hezbollah à l’égard d’Israël". Entretien.
L’Express : Depuis quelques semaines, il semble y avoir une montée des tensions à la frontière entre Israël et le Liban. Comment en sommes-nous arrivés là ?
David Daoud : Les premières tensions sont apparues au lendemain du 7 octobre, au moment des attaques du Hezbollah contre Israël. Elles sont passées un peu inaperçues, car toute l’attention médiatique s’est portée sur celles du Hamas. Mais ce...
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03/07 - Choléra : à Mayotte, les pouvoirs publics ont (discrètement) changé de stratégie
Pour contrer la diffusion du choléra à Mayotte, le gouvernement ne procédait jusqu’à présent qu’à des vaccinations ciblées, restreintes. Des injections d’abord proposées uniquement aux soignants, puis seulement à l’entourage des malades, en complément d’autres mesures jugées plus efficaces. Ainsi seulement 7 000 personnes en ont bénéficié depuis mars 2024, date du début de l'épidémie dans le département d’outre-mer.
Mais depuis quelques jours, les pouvoirs publics ont changé de stratégie. Craignant une plus grande propagation de la bactérie transmissible par les eaux souillées, le gouvernement a discrètement rehaussé ses ambitions vaccinales. Les autorités sanitaires se sont ainsi mises à vacciner à une bien plus grande intensité, sans que de véritables annonces n’aient été faites à ce sujet.
Des vaccins sont désormais proposés dans quatorze des nombreux bidonvilles de l’archipel. Ces zones sont jugées plus à risque face au choléra car très peuplées et dépourvues d’accès à de l’eau propre. Au total, plus de 40 000 personnes devraient bénéficier de cette évolution stratégique dans les prochaines semaines, d’après un avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) publié le 26 juin.Un risque de dissémination sur toute l’île
Le HCSP, chargé d’évaluer les stratégies sanitaires, s’est prononcé pour un tel changement, du fait de la "dynamique épidémique" actuelle. Celle-ci n’est en effet pas favorable. Au total, plus de 210 personnes ont été contaminées en quatre mois, et deux sont décédées, à chaque fois dans les bidonvilles. La...
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03/07 - Un thriller d’espionnage en Syrie, la "protectrice" d’Anne Frank… Dix livres à lire cet été
Miss Mars
Par Manuel Jabois, trad. de l’espagnol par Charlotte Lemoine
Gallimard, 226 P., 20,50 €.
Les événements se sont déroulés lors de l’été 1994, dans le village balnéaire de Xaxebe, sur la Costa da Morte, en Galice. Une grande partie des habitants, ce jour-là, ont célébré le mariage entre Santiago Galvache, le fils d’une figure locale, et la jeune Mai Lavinia, 18 ans, apparue quelques mois plus tôt sans que personne ne sache précisément d’où elle venait. Mais les festivités ont fini par tourner court : dans la soirée a été constatée la disparition de la fille de Mai, âgée de trois ans. Elle ne sera jamais retrouvée. Quant à sa mère, cette jeune fille solaire, imprévisible, facétieuse, elle entrera quelques mois plus tard dans les eaux de l’Atlantique pour n’en plus ressortir.
Construit par un jeu d’allers-retours entre le passé et le présent à travers le tournage, deux décennies après les faits, d’un documentaire relatif à l’affaire, Miss Mars est d’abord le portrait d’un lieu, "l’endroit d’Europe où le soleil se couche en dernier", de ses habitants, et plus particulièrement d’une bande de jeunes adultes dont chaque membre aura à composer avec le double drame. Racontée par l’un de ses protagonistes devenu journaliste local, l’histoire met en exergue un personnage féminin hors du commun, Mai, alias miss Mars, trop fantasque pour ne pas receler de sombres secrets. Porté par une écriture sensorielle et pleine d’urgence, le roman dépasse l’ancrage local pour toucher à l’universel, évoquant différents faits divers...
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03/07 - "Plutôt mourir" : en Israël, la résistance des juifs orthodoxes contre le service militaire
Avec sa barbe et ses longues papillotes, Avrumi Linsche pose chaque jour en uniforme de Tsahal sur les réseaux sociaux. Une façon d’inciter ses congénères à suivre son exemple, à briser le grand tabou du monde orthodoxe : servir dans l’armée israélienne. "En tant que partie intégrante du peuple juif, nous devons prendre notre part dans la guerre. Je sais que certains craignent que les laïques ne nous asphyxient avec l’aide de la Cour suprême, qu’ils cherchent à nous changer. Mais, à mon avis, il faut ignorer ces polémiques vides de sens et faire notre devoir", écrivait cette semaine ce robuste trentenaire, doté d’une belle éloquence et familier des plateaux de télévision. Avrumi Linsche incarne l’exception, un orthodoxe dans Tsahal, et son message se heurte à l’hostilité résolue des rabbins.
Alors que la Cour suprême israélienne vient d’exiger pour la première fois l’enrôlement d’au moins 3 000 orthodoxes, les manifestations des jeunes de cette communauté religieuse se multiplient à travers le pays. "Plutôt mourir que de s’engager", scandent les protestataires. Bloquant les routes et affrontant parfois violemment les forces de l’ordre, les jeunes orthodoxes défient ouvertement le gouvernement israélien et menacent l’équilibre de la coalition.Limiter au strict minimum les contacts avec le monde laïque
Avrumi Linsche a vécu dans sa chair ce rejet radical de la conscription chez les orthodoxes. Issu d’une famille nombreuse membre de la communauté hassidique de Gour, l’un des grands courants des hommes en noir, il a...
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03/07 - Législatives : la nouvelle mise en garde de l’Académie des sciences
Un appel à "la vigilance de nos concitoyens et de nos élus quant au respect des valeurs et principes que porte la science". A l’approche du second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet, l’Académie des sciences a tenu à se démarquer nettement du parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, dans un communiqué publié ce mercredi 3 juillet.
"Dimanche prochain, les Français sont appelés à un choix critique au moment où le Rassemblement National et ses alliés pourraient accéder au pouvoir", prévient l’Académie des sciences.
Celle-ci juge qu’il est "crucial de rappeler qu’un repli sur soi ne peut apporter de solution" et ce "alors que la connaissance ne peut progresser que dans un monde ouvert et sans frontières scientifiques". Ce "repli sur soi" ne "pourrait qu’être préjudiciable à l’élaboration des savoirs, à l’éducation, à la santé, à la culture, au rayonnement de la France et à la compétitivité de son économie, bref à notre bien-être commun, et il conduirait à l’isolement et l’affaiblissement de notre pays", juge l’assemblée de scientifiques."Libre circulation des scientifiques et des idées"
L’Académie des sciences souligne par ailleurs "l’absence totale de crédibilité des déclarations programmatiques du Rassemblement national, sur des sujets scientifiques et technologiques cruciaux pour l’avenir de la France" et "appelle donc tous les citoyens à tenir compte de ces éléments lors de leur vote du 7 juillet" au second tour du scrutin.
Le 18 juin dernier, déjà, dans une rare communication consacrée au débat...
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03/07 - Législatives : Ruffin, Marleix et les macronistes… Les points chauds du second tour
"Battu, pas abattu", déclarait Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, au soir de sa défaite dans la 20e circonscription du Nord. Et pourtant, en poste depuis sept ans, le communiste quitte un siège occupé pendant un demi-siècle par le parti de Maurice Thorez, Georges Marchais et consorts au profit du Rassemblement national, en tête dans cette circonscription.
Ce cas de figure s’est présenté dans de nombreux autres endroits de France qui sont en train de basculer lors de ces élections législatives anticipées où une vague bleu marine emporte tout (ou presque) sur son passage.Ruffin est sonné, mais pas K.-O.
Si la sentence est sans appel pour Fabien Roussel, d’autres figures indéboulonnables doivent se contenter d’un inconfortable sursis. En Picardie, le dissident LFI François Ruffin est sonné, mais pas K.-O. "Il s’agit de jouer le match. On va rattraper les quatre points dans la semaine qui vient", assure le chef de Picardie Debout !, arrivé en deuxième position (33,92 %) derrière le Rassemblement national (40,69 %). Pour le second tour, il ne peut compter que sur un report de voix suite au désistement d’Albane Branlant (22,68 %), candidate de la majorité.
Bien plus au sud, la situation électorale est identique pour son ami Christophe Bex, investi par le Nouveau Front populaire dans la 7e circonscription de Haute-Garonne. Là encore, l’insoumis, candidat à sa réélection, arrive en deuxième position (33,17 %) derrière le Rassemblement national (40,37 %). À gauche depuis presque...
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03/07 - Etienne Ollion : "Bardella au pouvoir pourrait avoir un impact bien plus fort que Meloni en Italie"
L’expérience de Giorgia Meloni en Italie prouverait-elle que des partis d’extrême droite se modèrent une fois arrivés au pouvoir ? Directeur de recherche en sociologie au CNRS, professeur à l’école Polytechnique et auteur des Candidats (PUF), Etienne Ollion travaille en Italie sur l’exercice du pouvoir de la cheffe de Fratelli d’Italia, présidente du Conseil depuis octobre 2022. Selon le sociologue, si Meloni a effectivement tout fait pour modérer son image en arrivant aux manettes après une campagne très radicale, elle a aussi remplacé les responsables à la tête des administrations, de l’audiovisuel public ou des institutions culturelles, tout en poursuivant des opposants devant les tribunaux. Surtout, elle ambitionne aujourd’hui de réformer la Constitution pour renforcer l’exécutif.
Mais pour Etienne Ollion, du fait de la faiblesse des contre-pouvoirs en France, un Jordan Bardella à Matignon, même en situation de cohabitation, disposerait de bien plus de moyens que son homologue italienne afin d’imposer une politique radicale, "avec peu de limites" institutionnelles. Enfin, le chercheur rappelle qu’en cas d’absence de majorité à l’Assemblée nationale, un "gouvernement technique", comme ce fut le cas en Italie avec Mario Draghi, n’a rien d’une solution idéale…
L’Express : A quoi pourraient ressembler les premiers jours d’un gouvernement RN, si on se fie à l’expérience Meloni en Italie ?
Etienne Ollion : C’est difficile à dire, car les dynamiques ne sont pas les mêmes. Giorgia Meloni avait mené une campagne...
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03/07 - Une "grande coalition" après les législatives ? L’idée fait son chemin à gauche comme à droite
Les partis se mettent en ordre de marche pour le deuxième tour des élections législatives. Ils s’accordent bon an mal an pour former un front républicain face au Rassemblement national, même si cela coince dans certaines circonscriptions. Le RN espère avoir la majorité absolue pour pouvoir gouverner librement. Mais plusieurs ténors du camp présidentiel plaident en faveur d’une grande coalition allant de certains LR aux socialistes et aux écologistes, si jamais le RN n’avait qu’une majorité relative.
Lundi soir, sur TF1, Gabriel Attal a défendu l’idée d’une assemblée "plurielle", comme un clin d’œil à la gauche plurielle de Lionel Jospin, qui serait composée de "différentes forces politiques" dont les futurs députés macronistes. Le même jour, sur BFMTV, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, (Renaissance) a appelé à une "grande coalition allant des LR aux écologistes et aux communistes" pour gouverner la France au lendemain des législatives. "Depuis des mois, depuis des années, je plaide pour cette coalition républicaine des forces progressistes, donc sur des bases de valeurs", a-t-elle insisté.
"J’ai vu à l’Assemblée le président du groupe communiste André Chassaigne qui est un grand républicain, responsable, avec qui nous pouvons construire. De l’autre côté, les Républicains qui ne se sont pas vendus au RN sont aussi des grands démocrates", a-t-elle jugé. Quant au président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (Les Républicains), il a plaidé pour un "gouvernement de sursaut...
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03/07 - "L’Histoire retient son souffle" : la chronique électorale de Christophe Donner
Mardi 25 juin. J-5 avant le premier tour. La chaleur est arrivée d’un coup sur Paris après des semaines de températures inférieures aux normales saisonnières. Ce soir-là, le triangulaire débat entre Attal, Bardella et Bompard a bien rendu compte de l’absurdité de cette élection sans queue ni tête. Le premier insupportable d’impolitesse, le deuxième effrayant de calme, le troisième mal rasé. Les trois se parlant les uns sur les autres sans que les deux modérateurs ne parviennent eux-mêmes à se faire entendre. Et sur l’autre chaîne, presque dans le même temps, les footballeurs français et polonais se grimpaient eux aussi les uns sur les autres dans la surface de réparation, avec l’espoir de pousser l’adversaire à la faute.
Mercredi 26 juin. J-4. 10 heures du matin. Un froid de canard dans la salle de projection privée où je découvre Hijo de sicario. Ça se passe au Mexique, ça raconte l’histoire d’un tueur à gages, lui-même assassiné, presque sous les yeux de son fils de 3 ou 4 ans. Lequel se trouve de fait en danger de mort : on cherche à le tuer pour qu’il ne puisse pas se venger, plus tard. Il en réchappe, mais le plus tard venu, comment l’adolescent va pouvoir éviter de prendre la succession prestigieuse de son père, refuser la vengeance, disparaître dans l’anonymat de la grande ville ? Encore un film réalisé par deux femmes, ce qui tendrait à prouver qu’il est toujours préférable de faire un film à deux. Je ne sais pas très bien pourquoi. Est-ce qu’on divise les erreurs par deux ? Ça m’a bien éloigné des...
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03/07 - Iter : un surcoût pharaonique pour ce réacteur nucléaire expérimental
Le réacteur expérimental international de fusion nucléaire Iter, qui vise à révolutionner la production d’énergie, va subir un retard d’au moins huit ans et sa facture s’alourdir de "milliards d’euros", a indiqué mercredi Pietro Barabaschi, son directeur général.
La date de première production de plasma, indispensable à la fusion, initialement prévue pour 2025, est reportée à au moins 2033, et les retards et réparations de pièces défectueuses vont entraîner des surcoûts, évalués pour l’instant à "cinq milliards" d’euros, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse pour présenter le nouveau calendrier de ce projet, basé dans le sud-est de la France.
Ce dernier prévoit une échéance de 2036 pour la production "d'énergie magnétique complète", prévue pour 2033 dans le calendrier initial qui datait de 2016. Lors d'un conseil d'administration fin juin, les pays membres partenaires - Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne et Russie - ont accepté la poursuite du projet selon ce nouveau calendrier, a précisé le directeur.
Le conseil doit encore se prononcer sur la demande de financements supplémentaires, à hauteur de "cinq milliards d'euros", a-t-il précisé. Cette décision pourrait intervenir lors d'un prochain conseil prévu en novembre.
"Il y a un retard mais nous pensons que nous faisons ce qui est bon pour atteindre l'objectif avec plus d'attention aux risques et en minimisant le retard total pour le projet", a insisté Pietro...
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03/07 - EN DIRECT. Il "peut arriver" qu’il y ait "des brebis galeuses" au RN, reconnaît Bardella
Après le dépôt des candidatures mardi et le feuilleton des désistements face au Rassemblement national, il reste trois jours avant la clôture de la campagne officielle pour le second tour des élections législatives, le dimanche 7 juillet.
Si Jordan Bardella a déjà fait savoir qu’il refuserait le poste de Premier ministre faute de majorité absolue, Marine Le Pen a expliqué mardi que si le RN s’approchait de la barre de 289 députés, le seuil de la majorité absolue, avec "par exemple 270" élus, son parti chercherait à attirer "des députés par exemple divers droite, divers gauche, LR" pour tenter de réunir les conditions d’un gouvernement.
Les infos à retenir :
⇒ Il "peut arriver" qu'il y ait "des brebis galeuses" au RN, reconnaît Bardella
⇒ Il n'est "pas question" de "gouverner demain avec LFI", lance Macron en Conseil des ministres
⇒ Darmanin ne votera "jamais pour le RN, ni pour LFI"Il "peut arriver" qu'il y ait "des brebis galeuses" au RN, reconnaît Bardella
Des "brebis galeuses" investies aux législatives par le Rassemblement national, "il peut arriver qu'il y en ait", a reconnu mercredi Jordan Bardella, assurant qu'il n'avait "pas la main qui tremble", alors que le cas de plusieurs candidats sulfureux ont été épinglés durant la campagne. "Effectivement, j'ai souhaité retirer l'investiture à des gens dont je n'avais pas connaissance" de certains agissements ou déclarations passés, a expliqué le président du RN sur France Bleu.
Interrogé sur ces profils décriés, Jordan Bardella s'en est pris à la presse,...
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03/07 - Bronchite du fumeur : un traitement de Sanofi autorisé par l’UE
La Commission européenne a autorisé la commercialisation d’un médicament vedette de Sanofi dans le traitement de la bronchite du fumeur, ce produit (Dupixent) étant désormais indiqué dans six maladies au sein de l’Union Européenne, a annoncé mercredi le groupe pharmaceutique.
"La Commission européenne est la première autorité réglementaire au monde" à approuver Dupixent comme traitement d’entretien complémentaire chez les adultes atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) non contrôlée, souligne Sanofi dans un communiqué.
Cet anticorps fait par ailleurs l’objet d’un examen aux États-Unis, au Japon et en Chine pour le traitement de cette maladie inflammatoire des bronches qui entraîne une dégradation progressive de la fonction respiratoire.
"Dupixent est le premier nouveau médicament pour le traitement de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) non contrôlée depuis plus d’une décennie et une nouvelle option thérapeutique pour environ 220 000 adultes atteints de cette maladie dans l’UE, indique Sanofi.Le Dupixent réduit d’au moins 30 % ces crises
Cette maladie irréversible se traite habituellement par des médicaments inhalés qui dilatent les voies respiratoires. Ils peuvent être combinés à des corticoïdes pour réduire l’inflammation. L’apparition de crises, appelées exacerbations, dans la progression de la maladie, est de mauvais pronostic.
Le Dupixent réduit d’au moins 30 % ces crises aggravantes pendant 52 semaines pour les patients qui présentent une inflammation dite de type 2 et...
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03/07 - Législatives : ces candidats RN qualifiés pour le second tour qui font polémique
Il reste trois jours avant la clôture de la campagne officielle pour le second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet. Il y avait plus de 4000 candidats avant le premier tour. Ils seront encore un peu plus de 1100 dimanche. Ils avaient jusqu’à mardi 18h pour déposer leur candidature en préfecture pour tenter de rejoindre les 76 députés élus dès dimanche dernier. Une petite centaine de triangulaires vont se dérouler, contre 311 possibles à la sortie des urnes dimanche dernier, à l’issue du premier tour.
Plusieurs candidats du Rassemblement national qualifiés pour le second tour font parler d’eux pour leurs propos polémiques. Ainsi, au total, Libération recense près de 70 candidats d’extrême droite épinglés par la presse qui ont franchi le seuil du premier tour. Plus de la moitié, soit 37, se sont non seulement qualifiés mais ont donc remporté le scrutin dès le premier tour (8) ou apparaissent favoris pour le second tour (29). Tour d’horizon non exhaustif de ces candidats ayant dérapé.Ludivine Daoudi et la casquette nazie
La candidate RN Ludivine Daoudi de la 1ère circonscription du Calvados a décidé de retirer sa candidature à la suite de la publication d’une photo d’elle avec une casquette de l’armée nazie, a déclaré mardi Philippe Chapron, délégué départemental RN sur France Bleu.
"La candidature sera retirée dès aujourd’hui […], elle ne nie pas, elle a fait cette photo il y a plusieurs années", a déclaré Philippe Chapron sur France bleu, qualifiant cette photo de "mauvais goût". Ludivine Daoudi...
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03/07 - Rhum arrangé : l’histoire derrière un retour en vogue
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux ou encore casser les codes de la consommation. Les cocktails en général et le Rhum en particulier n'échappent pas à la règle et se réinventent sans cesse. Notre guide.
L’engouement des Français pour le rhum ne se dément pas. Un phénomène qui s’explique par sa montée en gamme, sa versatilité et sa capacité à réinventer l’Histoire, comme l’ont prouvé les rhums arrangés, sans doute créés au début du XVIIe siècle par des marins de la Royal Navy basés en Inde. On parlait alors de "punch", confectionné à l’origine à base d’arak, avant de passer au rhum. Dans les deux cas, le but était le même : conserver épices et fruits en les plongeant dans de l’alcool. Une préparation – parfois médicinale – qui devient l’une des boissons les plus populaires du Vieux Continent jusqu’au XIXe siècle. Avant de signer l’un des plus grands succès de l’industrie des spiritueux ces dernières années. En 2021, ses ventes ont même enregistré une progression de 44 % en grandes surfaces (d’après Nielsen). Cyrille Lawson, responsable du...
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03/07 - Etat de santé de Joe Biden : comment la Maison-Blanche tente d’éteindre l’incendie
La crise liée à l’âge du président fait des remous dans le camp démocrate. Plusieurs poids lourds et parlementaires ont commencé, mardi 2 juillet, à s’interroger publiquement sur l’état de forme de Joe Biden, tandis que la Maison-Blanche et le président lui-même tentent sans grand succès de contenir l’incendie.
"J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire", a écrit le Texan Lloyd Doggett en milieu de journée. Ce parlementaire démocrate est le premier à demander publiquement que le président jette l’éponge.
Face à l’angoisse qui flambe dans son parti, la vice-présidente Kamala Harris a affirmé mardi être "fière" d’être la "colistière" du président. "Joe Biden est notre candidat, nous avons battu Donald Trump une fois et nous allons le battre à nouveau", a-t-elle affirmé à la chaîne CBS News.Un débat calamiteux
Un optimisme qui se fait rare dans le camp démocrate, très ébranlé par le calamiteux débat de jeudi dernier, lors duquel le démocrate de 81 ans a perdu pied face à son rival républicain Donald Trump.
"Je pense qu’il est légitime de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état" durable, a lancé la très influente Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants, sur la chaîne préférée de Joe Biden, MSNBC. "La vérité, je pense, c’est que Biden va perdre face à Trump. Je sais que c’est difficile, mais je pense que le débat a fait trop de dégâts", a déclaré l’élue démocrate de l’Etat de Washington Marie Gluesenkamp...
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03/07 - La France, entre crise politique historique et syndrome du déclassement
Comment a-t-on pu en arriver là ? La crise politique historique que traverse aujourd’hui la France pourrait s’expliquer et s’incarner en un seul mot : le déclassement. Déclassement d’une partie de la population, désormais persuadée que ses enfants vivront moins bien qu’elle. Il faudrait aujourd’hui six générations – soit 180 années ! – pour qu’un descendant d’une famille en bas de l’échelle des revenus - les 10 % les plus bas - se hisse au niveau moyen du pays, d’après les projections de l’OCDE. L’un des plus mauvais résultats des grands pays développés.
Déclassement aussi de la France par rapport à ses partenaires européens. Triste résultat, alors qu’Emmanuel Macron rêvait - par arrogance ou naïveté - d’écrire le futur de l’Union européenne. Pour illustrer ce décrochage, il suffit de suivre sur près de deux décennies l’évolution du PIB par tête de la France par rapport à celui de ses voisins. Alors qu’en 2000, la richesse par habitant était supérieure de 15 % à la moyenne européenne d’après les statistiques d’Eurostat, l’écart est tombé à 10 % en 2010 et il est aujourd’hui totalement comblé.
Mais il y a plus inquiétant. Comme le souligne l’économiste Véronique Riches-Flores, le PIB par tête est aujourd’hui inférieur à la moyenne européenne dans 11 des 13 régions que compte l’Hexagone, contre trois seulement en 2000. Alors que l’Ile-de-France reste l’un des territoires les plus riches d’Europe – le PIB par tête y est près de 60 % plus élevé que la moyenne continentale -, dans huit régions françaises, la sous-performance est...
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03/07 - JO 2024 : le paradis des coureurs kenyans menacé par le changement climatique
La ville d’Iten ne semble vivre qu’au rythme des clap-clap sur les chemins de terres battues. Foulées aériennes, balancements de bras cadencés, respirations régulières. Des essaims de coureurs se croisent et se recroisent au quotidien, transpirent à grosses gouttes en avalant des dizaines de kilomètres. Avec, toujours, un œil sur la montre, indispensable outil de contrôle du rythme cardiaque. Parmi eux, des athlètes français et européens qui, cet hiver, ont fui le froid du Vieux Continent pour rejoindre les camps d’entraînements kényans et peaufiner leur préparation en vue des Jeux olympiques de Paris.
Les sentiers des hauts plateaux de la vallée du Rift, là où les 2 400 mètres d’altitude stimulent la production de globules rouges, sont devenus l’un des endroits les plus prisés au monde pour s’entraîner aux courses d’endurance, en même temps que le berceau de nombreux marathoniens d’exception et de médaillés olympiques. "La maison des champions", annonce un panneau à l’entrée de cette ville de l’ouest du pays. Mais pourra-t-elle le rester encore longtemps ?
Depuis plusieurs années, la fédération kényane d’athlétisme s’inquiète des effets du changement climatique sur les performances de ses sportifs, mais aussi sur la capacité de certains lieux à accueillir des événements. Le message a de nouveau été martelé par son patron, Jackson Tuwei, également vice-président de World Athletics, en introduction du rapport "Rings of Fire" publié mi-juin. "Les athlètes sont confrontés à des défis de plus en plus importants en...
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03/07 - Désinformation : ces manquements déontologiques qui privent France-Soir de son agrément
Coup dur pour France-Soir. L’ancien journal a perdu, ce lundi 1er juillet, l’agrément délivré par la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) aux titres et services de presse. La CPPAP, institution présidée par un membre du Conseil d’Etat et constituée de représentants de médias, considère que l’entreprise n’est pas en mesure de répondre aux conditions nécessaires, notamment déontologiques, pour obtenir le statut d’entreprise de presse.
Fondé en 1944, ancien poids lourd de l’information dans l’Hexagone, ce qui n’est plus aujourd’hui qu’un site Internet se trouve aujourd’hui accusé d’être l’un des principaux relais de désinformation du pays. La CPPAP estime notamment que France-Soir "expose sous un jour favorable des conduites thérapeutiques et préventives qui sont susceptibles de détourner des malades de thérapies conformes à l’état actuel des connaissances scientifiques". Ce que l’entreprise conteste.
"C’est une décision importante, courageuse, mais nécessaire pour s’assurer du respect de la déontologie des titres de presse", estime Anne-Claire Marquet, directrice générale du Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne (SPIIL), qui siège à la commission CPPAP. De fait, le site ne pourra donc plus prétendre aux aides à la presse, et surtout, aux dons défiscalisés autorisés au titre du soutien au pluralisme de l’information.
France-Soir dénonce de son côté une croisade à son encontre : "Devant cette nouvelle tentative de la CPPAP de porter atteinte au pluralisme des opinions et...
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03/07 - Poutine, Trump, RN… L’Otan est-elle prête face aux défis qui s’annoncent ?
Dans l’immensité agitée de la mer du Nord, une cinquantaine de sous-marins et de vaisseaux scrutent la surface et les profondeurs, en chasse de la moindre menace. Par des températures polaires, des milliers de soldats sécurisent les territoires enneigés du nord de la Norvège, tandis qu’au milieu de la plaine polonaise, des dizaines de blindés traversent le fleuve Vistule sur des barges mobiles, sous la protection de défenses aériennes. De nuit, par temps clair ou nuageux, 15 000 parachutistes sautent sur l’ensemble du front oriental européen lors de la plus ample opération aéroportée depuis la Seconde Guerre mondiale.
Pour l’année de ses 75 ans, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) a vu les choses en grand avec son "Steadfast Defender 24" (Défenseur inébranlable). Plus de 90 000 soldats appartenant aux 32 pays membres ont pris part, de janvier à mai, au plus important exercice "otanien" depuis la fin de la guerre froide. Objectif principal : démontrer à la Russie que l’Otan est unie et prête à répondre à la moindre agression. Alors que Moscou poursuit sa sanglante offensive en Ukraine – au moins 200 000 morts civils et militaires –, ce message sera au cœur du sommet organisé du 9 au 11 juillet, à Washington, chez le "grand frère" américain. Un rendez-vous marqué par l’entrée de la Suède, un an après celle de la Finlande, par la passation du secrétariat général au Néerlandais Mark Rutte et la volonté de pérenniser l’aide à l’Ukraine.
En âge, l’Otan dépasse à présent la Ligue de Délos,...
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03/07 - Avec la hausse du vote RN, une banalisation inquiétante des actes racistes
Les alertes se suivent et se ressemblent, avant-goûts glaçants de ce qui pourrait advenir dans quelques semaines. Le Secours catholique, SOS-Racisme, la Licra ou la Ligue des droits de l’homme ont tous constaté une augmentation des violences racistes, antisémites et xénophobes, qu’elles soient verbales ou physiques, dans l’espace public. Et ce, depuis les élections européennes. Auprès de certains électeurs, les succès du Rassemblement national semblent agir comme un alcool désinhibant, autorisant les comportements les plus abjects. Face à ce qui est perçu comme une légitimation d’un certain point de vue par les urnes et par la société, on se "lâche" plus facilement. Jusqu’au pire.
Les insultes racistes fusent plus que jamais sur les réseaux sociaux ; on entend, en direct sur un plateau de télévision, que des ministres binationaux ne seraient pas "souhaitables" ; des affiches de campagnes affirment vouloir "donner un avenir aux enfants blancs" ; des citoyens français demandent, face caméra, à une aide-soignante noire de rentrer "à la niche".
Par mimétisme, sentiment de toute-puissance, allégresse de la victoire – ou les trois en même temps –, le racisme tu de certains Français sort de sa cachette. Il était refoulé, il devient acceptable, y compris en public. Tous les électeurs du Rassemblement national ne sont pas xénophobes. Mais cette nuance importante ne doit pas faire oublier une autre réalité, qui nous saute aux yeux depuis quelques jours : les xénophobes, eux, ont depuis longtemps reconnu dans le...
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03/07 - Taïwan : comment l’île se prépare à une attaque chinoise
Dans cet épisode, on se demande si Taïwan résisterait à une invasion chinoise avec Cyrille Pluyette, rédacteur en chef adjoint au service Monde de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : The Guardian
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : SAM YEH/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Ça faisait quelque temps qu’on ne l’avait pas utilisé. Alors il est rangé un peu au fond du placard, mais pour commencer cet épisode je vais avoir besoin du téléporteur… Le voilà ! Je rentre simplement les coordonnées de notre destination.
Et nous venons d’arriver à Taïwan. Plus précisément, sur la base militaire aérienne de Hshinsu, sur la côte ouest de l’île, à une heure en train de la capitale, Taipei. J’ai volontairement atterri au cœur de la base, dans la "ready room". A l’intérieur, les pilotes de l’armée de l’air taïwanaise attendent l’ordre de décoller. Debout ou assis dans un canapé, certains regardent la télévision, tandis que d’autres lisent un livre.
Vous entendez cette alarme ? C’est le signal. L’un des pilotes bondit hors de la pièce. Il se précipite vers son avion de chasse, dans le hangar juste à côté. Un collègue l’aide à...
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03/07 - Se maintenir pour faire barrage au RN ? "C’est parfois la meilleure solution"
Pour ces élections législatives, "faire barrage" ne relève plus de l’évidence. Malgré des désistements en nombre, l’héritage d’avril 2002 semble parfois lointain lorsque quelques jusqu'au-boutistes, dans la majorité, balaient d’un revers de main l’idée de se retirer d’une triangulaire favorable au Rassemblement national. Il y a, bien sûr, les consignes formelles des partis : à l’instar de cet aspirant Horizons, Graig Monetti qui, en vertu des propos d’Édouard Philippe ("Aucune voix ne doit se porter sur les candidats du RN ni sur ceux de LFI"), se maintient dans les Alpes-Maritimes face à un Insoumis.
Il y a aussi ces députés Renaissance, pourtant invités à se désister dans le cas où "le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national" - dixit le Premier ministre Gabriel Attal - qui brigueront tout de même un siège. C’est le cas d’Anne Laure Petel, sortante des Bouches-du-Rhône, qui confirme son maintien, derrière un candidat d’extrême droite et du Parti socialiste. Le front républicain a cessé d’être un réflexe."Si je me désiste, j’offre 10 000 voix potentielles au RN"
Mais la situation, dans certaines circonscriptions, répond parfois à d’autres logiques. Et voilà que surgit un paradoxe : face au Rassemblement national, le maintien d’une troisième candidature peut faire office de barrage. "Moins il y a de triangulaires, et moins le Rassemblement national est favorisé, résume Mathieu Gallard, directeur de recherches à l’Institut Ipsos. Mais il y a effectivement des cas où les...
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02/07 - Désistements massifs, triangulaires réduites… Quatre enseignements avant le second tour
Le décor est planté pour ce dimanche 7 juillet. Plus de 200 désistements avaient ainsi été recensés par l’AFP ce mardi 2 juillet à 18h, à l’heure de la clôture des candidatures pour le second tour. De quoi largement réduire le nombre de triangulaires, dans une tentative de constitution d’un "front républicain" contre un Rassemblement national aux portes de la majorité absolue. L’Express fait le point sur la situation du second tour de ces législatives anticipées, à cinq jours du scrutin.Des triangulaires divisées par trois
Au soir du premier tour, on comptait près de 306 triangulaires, et même cinq quadrangulaires. Mais alors que depuis, les annonces de désistements se sont enchaînées, celles-ci seront finalement bien moins nombreuses. Ainsi, selon le décompte provisoire de l’AFP ce mardi à 18h, heure limite du dépôt des candidatures, il devrait finalement n’y avoir plus que 107 triangulaires et deux quadrangulaires ce dimanche. Au contraire, 392 circonscriptions reviendront à des situations traditionnelles, nombre d’entre elles opposant un candidat du Rassemblement national à l’un de tous les autres partis.Plus de 210 désistements pour faire barrage au RN
Selon un décompte de l’AFP, 214 candidats ont finalement décidé de retirer leur candidature, pour la plupart arrivés troisièmes dans une circonscription où le RN était en tête. Parmi eux, 127 membres du Nouveau Front populaire de gauche ont choisi de se désister, ainsi que 81 candidats de la coalition macroniste Ensemble pour la République. Auxquels...
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02/07 - Législatives, le récap’ : la stratégie du RN pour avoir la majorité absolue, l’appel des syndicats
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.
Ce mardi 2 juillet, le Rassemblement national (RN) a été de nouveau embêté par ses vieux démons, une ministre macroniste qui s’accrochait a été priée de se retirer par Emmanuel Macron et Gabriel Attal, et Marine Le Pen se prépare à tracter pour réunir une majorité. Enfin, dans le continuum des appels aux désistements, plusieurs syndicats exhortent les électeurs à choisir le candidat en position de battre le parti à la flamme.Le chiffre du jour : plus de 210 désistements
Ce mardi, le thermostat n’affichait qu’une vingtaine de degrés. Pourtant, le nombre de triangulaires a fondu comme neige au soleil. De l’ordre de 300 au soir du premier tour des élections législatives dimanche soir, il est désormais de 109. Une contraction qui était attendue après les appels tous azimuts au désistement. Peu après 18h, heure limite pour le dépôt des candidatures, l’AFP recensait 214 désistements pour contrer le RN.
À gauche, le NFP - hors LFI - avait pris de l’avance en appelant dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde à faire barrage au RN. Quitte à sacrifier certains candidats. Quelques minutes après les résultats du premier tour, Jean-Luc Mélenchon s’est mis au pas, recyclant son poncif des élections de 2022 : "Pas...
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02/07 - Tech chinoise : quand les Etats-Unis et l’Europe "financent leur rival"
D’où vient l’argent ? Où va-t-il ? Les flux d’investissements dans la tech sont scrutés de toujours plus près par les Etats-Unis. Après avoir restreint la capacité des Chinois à investir dans ses pépites technologiques, Washington va limiter celle des Américains à investir dans les sociétés chinoises. L’idée est de ne pas "financer son rival" décrypte Mathilde Velliet, chercheuse au Centre géopolitique des technologies à l’Institut français des relations internationales (Ifri) qui publie demain 3 juillet, une étude sur le sujet qu’elle dévoile à L’Express en exclusivité.
L’Express : Les Etats-Unis ont-ils durci leurs règles sur les investissements venant de ou allant vers la Chine ?
Mathilde Velliet : L’idée de ne pas encourager les capacités d’un adversaire potentiel a émergé dans les années 1980. Mais le sujet n’a vraiment pris de l’importance que dans les années 2010, lorsque des acteurs chinois ont commencé à investir dans ou racheter des entreprises américaines plus moins stratégiques. La réglementation sur les investissements entrants s’est précisée sous l’administration Trump. Mais ce n’est que depuis deux ans que les investissements sortants, ceux des Etats-Unis vers la Chine, sont devenus un sujet de préoccupation, inscrit au programme politique du Congrès et de l’exécutif. Un décret signé par Joe Biden en août dernier cible les investissements américains dans trois secteurs en particulier : l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs et le quantique. Le but de ce décret est d’imposer qu’ils soient à...
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02/07 - EXCLUSIF. Les manœuvres de l’Elysée et Matignon pour faire perdre Aurélien Rousseau
"Tu dors ?" Il est 00h46, ce mardi 2 juillet, et la sonnerie du téléphone a fait sursauter Babette de Rozières. À cette heure, la célèbre animatrice d’émissions culinaires devenue candidate "LR-RN" s’affaire à la suite de sa campagne des législatives. Elle est arrivée troisième avec 25,79 % des suffrages, derrière la macroniste Nadia Hai (29,32 %) et Aurélien Rousseau (34,68 %), l’ancien ministre de la Santé aujourd’hui candidat du Nouveau Front populaire. Le message nocturne est signé d’un proche d’Emmanuel Macron, un de ses conseillers officieux. Elle le connaît bien. Il vient de la droite, comme elle. Il a été conseiller régional en Ile-de-France sous la présidence de Valérie Pécresse, comme elle. Il s’appelle Thierry Solère. Non, Babette de Rozières ne dort pas. Il l’appelle aussitôt, pendant seize minutes pour lui parler des Yvelines mais pas seulement.
Il faut dire que les derniers soldats de la Macronie lèchent leurs plaies après ce premier tour des législatives anticipées - voulues par Emmanuel Macron - et comptent leurs blessés. Plus d’une centaine de candidats Ensemble ont été balayés. Alors, les stratèges du chef de l’Etat comptent et recomptent ce qu’il est possible de sauver, tant bien que mal. Les Yvelines, dernier lopin du macronisme à sauvegarder : une majorité de députés Ensemble pourrait s’en sortir au soir du 7 juillet, mais la gauche a progressé et peut l’emporter dans trois circonscriptions, dont la septième qu’Aurélien Rousseau est en passe d’emporter. Sa démission en 2023 après le vote de la...
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02/07 - Revers en justice, menace aux législatives… La sale journée de Rachida Dati
Il y a des journées où les mauvaises nouvelles s’accumulent. Rachida Dati l’a vécu ce mardi 2 juillet, entre des déboires judiciaires qui se confirment et le désaveu politique d’une partie de la majorité présidentielle à son encontre.
La ministre de la Culture a d’abord vécu un important revers devant la justice. La cour d’appel de Paris a rejeté sa demande de faire reconnaître la prescription des faits et donc de mettre fin aux poursuites pour corruption qui la visent dans un volet de l’affaire Ghosn. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris "n’a pas fait droit à la demande de Rachida Dati" ce mardi, ont déclaré à la presse deux de ses avocats, Mes Olivier Pardo et Olivier Bluche. Une source judiciaire a confirmé cette décision auprès de l’AFP.
"Le fond n’est pas du tout tranché. Le problème est que le temps est un outrage à la mémoire. Il est difficile d’appréhender une affaire quinze ans après les faits", ont réagi dans un communiqué Mes Olivier Pardo et Olivier Baratelli, autre avocat en défense, annonçant se pourvoir en cassation.Mise en examen depuis juillet 2021
L’ancienne garde des Sceaux et actuelle maire du VIIe arrondissement de Paris est mise en examen depuis juillet 2021 pour corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public. Dans cette information judiciaire, ouverte depuis 2019, le Parquet national financier (PNF) doit prochainement rendre ses réquisitions avant que les juges d’instruction ne tranchent sur la tenue d’un procès, ou non, devant...
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02/07 - Nicolas Tenzer : "Avec Trump et le RN au pouvoir, il y aura du champagne à volonté au Kremlin"
Nicolas Tenzer est philosophe, professeur à Sciences Po et président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique. Dans un entretien accordé à L’Express, l’auteur du récent Notre guerre (L’Observatoire) explique pourquoi, en dépit de sa "détestation" des positions de La France insoumise en matière notamment de politique étrangère, il défend ardemment un front républicain pour le second tour des législatives face au Rassemblement national. "A un moment, il faut savoir se boucher le nez et hiérarchiser les risques", assure-t-il. Nicolas Tenzer déplore également qu’Emmanuel Macron, en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, n’ait pas tenu compte des conséquences d’un tel acte pour l’Ukraine, l’Europe et la position de la France dans le monde, offrant ainsi "un cadeau inespéré" à Vladimir Poutine. Il croit toutefois encore dans la possibilité d’un gouvernement d’union nationale. "Il faut bien avoir en tête qu’il y a des scénarios catastrophes qui annonceraient le retour des sombres temps et d’autres, certes pas brillants, mais qui sont quand même moins terribles pour l’avenir de notre pays", avertit le philosophe.
L’Express : Vous êtes un ardent partisan du "front républicain". Pourquoi est-ce selon vous la seule position "responsable" ?
Nicolas Tenzer : Aujourd’hui, la priorité est de bloquer le Rassemblement national. Au vu des résultats du premier tour des législatives, je ne vois pas comment, sans un barrage de tous les partis devant l’extrême droite, on pourrait y parvenir. Voilà le risque majeur....
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02/07 - Emmanuel Macron, à contre-temps : "Ce qui compte le plus, c’est l’envie"
"Chacun a son moment, c’est souvent irrationnel, on ne peut pas l’anticiper, mais quand je vois qu’un moment se crée, je le prends." Certitude d’Emmanuel Macron, érigée en théorie politique. Quand il évoque son ascension, le voici qui égrène cette succession de moments, qu’il a su saisir évidemment, de l’arrivée au ministère de l’Economie, puis le décalage martelé avec le hollandisme, jusqu’à cette première candidature à la présidentielle… La dissolution le 9 juin ? Un moment à saisir, encore. La politique, souvent, se confond avec la gestion du temps.
Ces derniers jours, pourtant, le président est apparu comme en décalage. Aux membres du gouvernement cabossés, hagards, pour la plupart en difficulté dans leurs circonscriptions, il lance mercredi dernier : "Ce qui compte le plus, c’est l’envie !" On s’étouffe autour de la table du Conseil des ministres. Pensée magique, songent les uns, complète déconnexion, fulminent les autres, Emmanuel Macron décèle-t-il la stupéfaction dans les yeux qui à cet instant le fixent ? "Imaginer que la victoire, aux termes d’une campagne de 21 jours, puisse dépendre de notre désir de gagner…" Pour cette ministre effarée comme pour beaucoup d’autres, le succès à une élection a grandement à voir avec l’anticipation."C’est fini ! On ne va plus rien administrer du tout !"
Ils sont quelques-uns aujourd’hui à se souvenir de leurs échanges un an plus tôt avec Stéphane Séjourné, président du parti, ou avec des proches du chef de l’Etat. "Stéphane m’a dit les yeux dans les yeux : il y a une option...
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02/07 - Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron a raté son rendez-vous avec l’Histoire
Le 27 juin, Emmanuel Macron a profité du Conseil européen pour glisser son nom. Thierry Breton, a-t-il dit à ses homologues, doit rester commissaire européen durant la prochaine mandature. Une façon de signifier à ses adversaires hexagonaux, RN en tête, qu’il entend rester maître du jeu à Bruxelles. La riposte n’a pas tardé. "Il est de la prérogative du Premier ministre de nommer le commissaire européen", a cinglé Marine Le Pen, le lendemain, sur Europe 1. Le ton est donné : si le RN s’installe au pouvoir, la politique étrangère ne demeurera pas le pré carré exclusif du chef de l’Etat.
A Kiev, cette passe d’armes a provoqué des sueurs froides. Les Ukrainiens craignent, à juste titre, que le soutien français soit l’une des premières victimes collatérales de la séquence politique en cours en France. Quid de la livraison de Mirage 2000, annoncée par l’Elysée le 6 juin ? Du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE ? "En cas de cohabitation, le rapport de force tournera à l’avantage du Premier ministre, car c’est lui qui détient les cordons de la bourse", rappelle François Heisbourg, conseiller auprès de la Fondation pour la recherche stratégique.
"Au mieux, poursuit-il, le RN gardera une attitude distanciée vis-à-vis de cette guerre. Et la France ne sera plus en mesure d’imprimer une direction forte en matière de sécurité européenne." Dommage, au moment où Paris aurait pu profiter de la faiblesse diplomatique allemande pour se retrouver au centre du jeu. Emmanuel Macron a raté son rendez-vous avec l’Histoire. Et Kiev...
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02/07 - David A. Bell : "Comme toute personne d’un certain âge, Biden ne veut pas croire qu’il perd ses forces"
"La politique américaine est si désastreuse et déprimante. Et si on regardait plutôt du côté de la politique française ? Non, laissez tomber". Il suffit de lire ses derniers posts sur Twitter pour comprendre que David A. Bell n’est guère optimiste sur le sort de deux des plus vieilles démocraties au monde. L’éminent historien, membre de l’Académie américaine des arts et des sciences, rejoint la longue liste des observateurs qui ne verraient pas d’un mauvais œil le retrait de Joe Biden après son débat catastrophique face à Donald Trump. Même si lui a plutôt été convaincu sur le fond par la prestation du président américain face au candidat républicain qui "ment à chaque fois qu’il ouvre la bouche."
Quand il n’a pas le nez dans les élections américaines, ce professeur à l’université de Princeton, spécialiste de la Révolution française, garde un oeil sur l’ascension inexorable du Rassemblement national désormais aux portes du pouvoir. Et dresse le constat suivant : "ce qui arrive en ce moment en France est à peu de chose près ce qui est arrivé il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis". Entretien.
L’Express : "Si l’on met de côté la performance et que l’on juge le débat uniquement sur la valeur des arguments et l’exactitude des faits présentés, Biden l’a facilement emporté", avez-vous récemment écrit dans une tribune. Pourtant, ce n’est pas ce que les observateurs ont retenu de ce débat…
David A. Bell : La performance de Joe Biden a été tellement mauvaise qu’elle a éclipsé le fond du débat. Dès qu’il est entré sur scène,...
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02/07 - Entre le RN et la droite, la fin du cordon sanitaire ? "S’il y en a qui veulent devenir ministre..."
Une seule vague peut-elle suffire à ensevelir un barrage ? Dans cet entre-deux-tours des législatives, on phosphore au Rassemblement national. Eric Ciotti, en rejoignant la coalition portée par le RN, a porté le premier coup au cordon sanitaire, qui assurait jusqu’alors une parfaite étanchéité entre les appareils politiques de droite et d’extrême droite. Il s’agit désormais, pour les frontistes, de transformer l’essai. D’autant que le parti lepéniste en est quasi certain : ses seules troupes risquent de ne pas suffire. Il aura besoin des députés de droite pour atteindre la majorité absolue à l’Assemblée nationale, et porter Jordan Bardella à Matignon.
Problème : les cadres des Républicains, dans leur grande majorité, ont dénoncé la démarche d’Eric Ciotti et refusé de s’allier avec les héritiers de Jean-Marie Le Pen. Pire : ils récoltent, ce dimanche, plus de 10 % des suffrages, à la surprise de l’état-major frontiste qui avait sous-estimé leur score. Réunis en bureau exécutif, lundi matin 1er juillet, les huiles du parti d’extrême droite se demandent comment mettre à profit le score obtenu par les candidats de la droite traditionnelle. Hypothèse numéro un, évoquée dès dimanche soir : dans certaines circonscriptions où un candidat LR-divers droite serait arrivé en tête face à la gauche, le candidat RN pourrait envisager de se retirer et ainsi favoriser l’élection de leur adversaire de droite, moyennant une alliance dans l’hémicycle.Des négociations sous le manteau
Une sorte de main tendue de la dernière chance, pour...
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02/07 - Pays-Bas : Dick Schoof, cet ex-chef du renseignement parachuté… Premier ministre
Cheveux poivre et sel épais, barbe de trois jours et yeux cernés, voici le nouveau visage de celui qui s’apprête à diriger les Pays-Bas. L’ex-chef du renseignement néerlandais a été investi, mardi 30 juin, Premier ministre des Néerlandais, à la tête d’un gouvernement de coalition de droite chargé de mettre en œuvre la politique d’immigration "la plus stricte jamais vue" dans le pays.
Plus de sept mois après la victoire électorale retentissante du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders, surprenant le pays et l’Europe entière, Dick Schoof succède à Mark Rutte, au pouvoir depuis 2010. Ce dernier a été nommé secrétaire général de l’Otan. S’il doit quitter son poste de haut fonctionnaire au sein du ministère néerlandais de la Justice, Dick Schoof a une longue expérience dans des emplois liés à la sécurité nationale et a dirigé le service de l’immigration entre 1999 et 2003.
"Il a été nommé coordinateur national de la lutte contre le terrorisme en 2013, supervisant la réponse à l’abattage du vol 17 de Malaysia Airlines au-dessus de l’Ukraine après avoir quitté l’aéroport Schiphol d’Amsterdam", rappelle le quotidien économique britannique The Financial Times.
Et sur le volet politique ? Ancien membre du Parti travailliste - dont il claque la porte en 2021, ce sportif de 67 ans se dit sans parti. Par ailleurs, il n’a aussi aucune expérience politique ce qui reflète pour le New York Times "une tentative de gouverner les Pays-Bas différemment après plus de treize ans sous la présidence du Premier ministre", Mark Rutte."Un joueur...
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02/07 - La longue histoire du champagne rosé (et comment les distinguer)
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux ou encore casser les codes de la consommation. Le champagne non plus ne fait pas exception avec la vogue du champagne rosé. De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ? Notre guide.
Le champagne prend des couleurs, celles d’un camaïeu rose que les amateurs de bulles apprécient de plus en plus. Et cet engouement ne date pas de la récente vague de vins pâles de Provence qui submerge les linéaires et les agapes estivales. "La progression des ventes est régulière depuis une vingtaine d’années, pour atteindre 10 % des volumes en 2022", précise Jean-Christophe Delavenne, vice-président du Syndicat général des vignerons de la Champagne. Les Etats-Unis se sont montrés les plus friands en la matière, avec 5,9 millions de bouteilles, détrônant pour la première fois la Grande-Bretagne (3,6 millions) comme premier marché des expéditions de bulles roses. Au total, l’année dernière, une vingtaine de millions de flacons colorés se sont écoulés à l’exportation. Auxquels il faut ajouter bien sûr...
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02/07 - Dans l’intérêt des Etats-Unis et de l’Occident, Joe Biden doit jeter l’éponge
Parce qu’il l’a battu une fois, à la présidentielle de 2020, Joe Biden s’est persuadé qu’il est le seul capable de défaire Donald Trump le 5 novembre prochain. Le calamiteux débat du 26 juin a montré l’inverse : son délabrement physique (flagrant à l’écran) et mental (il était incapable de raisonner) est devenu le meilleur argument électoral de son adversaire. Soit dit en passant, 2024 n’est pas 2020 : les deux candidats ont vieilli, surtout Biden, et la Maison-Blanche est confrontée à deux guerres, en Ukraine et au Moyen-Orient. L’histoire n’est pas la même.
Dans l’intérêt de son propre camp ; dans celui de l’Amérique ; dans celui de la démocratie, Joe Biden doit renoncer à se porter candidat. Si le président octogénaire (il aurait 86 ans à la fin d’un second mandat) veut vraiment barrer la route au milliardaire new-yorkais qui, selon lui, "menace la démocratie", il doit laisser le champ libre à une nouvelle génération. Mais il faut faire vite, car la convention du Parti démocrate, du 19 au 22 août, approche à grands pas. Une candidature de remplacement présenterait l’immense avantage de déstabiliser le camp Trump, qui, précisément, redoute ce scénario.
Désormais, la présence de Biden à Washington nuit à l’Occident tout entier. La Maison-Blanche, qui tourne au ralenti, rappelle irrésistiblement le Kremlin du début des années 1980. En mettant en évidence le caractère gérontocratique de l’URSS, le décès de trois secrétaires généraux du Parti communiste en moins de deux ans et demi (Brejnev, Andropov, Tchernenko) avait...
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02/07 - Politique, culturelle, médiatique... Les ressorts d’une crise multiple, par Anne Rosencher
Au premier tour des législatives, 10,6 millions de Français ont voté Rassemblement National. 10,6 millions. Mais, de grâce, ne parlons plus de "séisme" : depuis le 21 avril 2002 et l’arrivée de l’extrême droite au second tour de la présidentielle, cela fait vingt-deux ans que toute la panoplie du vocabulaire sismique y est passée. Election après élection, nous avons volé de "tremblement de terre" en "tsunami", avec l’impression sans cesse réitérée que les représentants des partis traditionnels – aux mines si graves les soirs de scrutin – oubliaient dès le lendemain la réalité de ces alertes. Soit par désinvolture électorale (ils misaient sur un hypothétique "plafond de verre" qui écarterait à jamais le lepénisme du pouvoir). Soit parce que beaucoup de ceux qui font le débat public s’en retournaient, "une fois le séisme passé", dans un îlot sociologique où l’on ne voit pas grand-chose des ressorts qui gonflent le vote RN depuis des décennies.
L’étiage inédit de ces 10,6 millions d’électeurs au premier tour d’un scrutin indique que ces motifs sont désormais nombreux et puissants. Certains des vieux ressorts hérités du Front national travaillent encore : beaucoup de citoyens ont pu témoigner, ces trois dernières semaines, d’une libération de la parole et de menaces racistes, comme si la perspective de l’arrivée du RN au pouvoir en galvanisait l’expression. Il faut le voir, le dire, le dénoncer, et le combattre à toute force.Surplomb moral et intellectuel
Ce ressort-là ne saurait expliquer cependant les 33,15 % de ce...
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02/07 - "Ecoutons la France périphérique !" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
"Demain, on rase gratis"
Philippe D. Vincent, Versailles (Yvelines)
Dans leur radicalité, les deux extrêmes de l’échiquier politique français se rejoignent : mêmes excès dans les propos, mêmes ignorances des mécanismes économiques, mêmes croyances en la vertu du verbe pour changer le réel. On assiste avec eux à une surenchère qui relève de ce que l’on pourrait appeler le concours Lépine du "Demain, on rase gratis". Malheureusement, la suite ne peut être que la faillite de la France ! Leur totale méconnaissance des mécanismes économiques leur fait occulter cette idée de bon sens : pour redistribuer des richesses, il faut d’abord les avoir créées ! A défaut, ces largesses se paient par une montée des déficits et une augmentation du coût de la vie qui revient comme un boomerang sur la tête des plus démunis. ("Finances publiques : la France en deuxième division, c’est maintenant", L’Express du 20 juin.)
Ecoutons la France périphérique !
Yannick Girardeau, Marsilly (Charente-Maritime)
J’approuve en une très large partie les arguments développés par Arnaud Lacheret selon lequel l’électorat rural et périurbain va décider de l’avenir du pays. Cette "France périphérique" que personne ne veut voir tire la sonnette d’alarme depuis des décennies, sans jamais avoir été entendue. L’hyper centralisation de notre pays a engorgé notre capitale ainsi que certaines métropoles régionales, tout en désertifiant la "France des circonscriptions". Ces élections législatives constituent une nouvelle alerte qui, cette fois, doit être prise en...
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02/07 - Bains glacés, baumes chauffants... Le chaud-froid, allié de la récupération sportive ?
Comment performer dans sa pratique sportive, comment bien s’entraîner et prendre du plaisir à se dépasser sans se blesser ? L’Euro de football, les Jeux olympiques de Paris sont autant de vitrines pour le sport de haut niveau, avec ses athlètes suivis au jour le jour, parfois par des armées de médecins, kinésithérapeutes, psychologues… Pour le sportif du dimanche jusqu’à l’amateur endurci, impossible d’être aussi bien accompagné. Les plus argentés se tournent vers des coachs personnels, quand la plupart glanent des recommandations auprès de collègues sportifs, d’outils connectés, voire de YouTube, Instagram ou TikTok… où bons et souvent moins bons conseils pullulent. De nombreuses études scientifiques apportent pourtant des réponses sérieuses quant aux méthodes éprouvées pour s’améliorer. L’Express passe en revue quatre thèmes essentiels : la préparation mentale, l’alimentation, les méthodes de récupération et la conduite à tenir face aux blessures. Dans ce quatrième et dernier épisode, les secrets d’une bonne récupération.
EPISODE 1 - Les conseils de la science pour s'améliorer en sport : le cerveau, un allié trop souvent négligé
EPISODE 2 - Régimes, gels, barres... Quelle alimentation en tant que sportif ? Les conseils de la science
EPISODE 3 - Les étirements sont-ils toujours utiles ? Les réponses (parfois déroutantes) de la science
Un contact un peu trop marqué ? Vite, du froid. Des raideurs, après une longue séance ? Surtout du chaud. A voir les sportifs des Jeux olympiques et paralympiques, ou ceux de l’euro de...
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02/07 - Assurance chômage : quel avenir pour la réforme après le rétropédalage du gouvernement ?
L’exécutif recule : la réforme controversée de l’assurance chômage a été suspendue par le gouvernement. Mais les règles actuelles n’ont été prolongées que pour un mois, plongeant le système d’indemnisation des chômeurs dans une situation totalement inédite. Que peut-il se passer désormais ? L’Express fait le point.Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de suspendre la réforme ?
Dès le soir du 1er tour, dimanche 30 juin, le Premier ministre Gabriel Attal a décidé de "suspendre la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage", pourtant qualifiée d'"indispensable" mi-juin par le président de la République Emmanuel Macron. Cette réforme, qui prévoyait un nouveau tour de vis des règles d’indemnisation au 1er décembre, n’est pas enterrée mais pourra "faire l’objet d’aménagements, de discussions entre forces républicaines", selon l’entourage de Gabriel Attal. Autrement dit, Matignon laisse à la gauche la possibilité de faire des amendements sur ce sujet.
Ce rétropédalage, salué à gauche comme au RN, a été présenté comme un "premier acte" du Premier ministre "dans l’esprit des futures majorités de projets et d’idées", à l’issue des législatives. Alors que la coalition présidentielle n’arrive qu’en troisième position au premier tour des législatives, le gouvernement semble vouloir apaiser une aile plus à gauche en vue d’une union "des forces républicaines" face à l’extrême droite.
De son côté, la CFDT considère que la prolongation des règles actuelles équivaut à un "abandon" d’une "réforme injuste, qui visait d’énormes économies...
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02/07 - Elections législatives 2024 : quels sont les candidats qui se désistent face au RN ?
Le visage du second tour se dessine. Les désistements des candidats de gauche et macronistes se multiplient depuis ce lundi 30 juin, au lendemain du score inédit du Rassemblement national au premier tour, pour empêcher l’extrême droite d’obtenir la majorité absolue que Jordan Bardella a de nouveau réclamée, dénonçant des "alliances du déshonneur". Au total, ce sont au moins 200 désistements déjà annoncés, selon le décompte de l'AFP.
Au "20 heures" de TF1, lundi 1er juillet, le Premier ministre, Gabriel Attal, a assuré que "désistement ne voulait pas dire ralliement".Au profit de la majorité présidentielle
Elisabeth Borne va tenter de s’en sortir grâce au NFP
Le candidat LFI, Noé Gauchard, a décidé de se retirer dans le Calvados pour favoriser l’élection face au RN de l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, que la gauche a pourtant vigoureusement combattue sur les réformes des retraites et de l’immigration ou sur le recours à l’article 49.3 sur le budget.
"J’ai eu Elisabeth Borne juste après mon retrait. Elle m’a remerciée, j’ose espérer qu’elle aurait fait la même chose…", a glissé le candidat insoumis. "Le fait de devoir se retirer pour laisser la place à Elisabeth Borne, aux manettes de la réforme des retraites, est encore plus difficile et dur mais ça ne vaut pas le fascisme", poursuit-il.
Gérald Darmanin s’appuie sur le désistement de la gauche
À Tourcoing, la candidate investie par le NFP, l’insoumise Leslie Mortreux, décide également de faire barrage à l’extrême droite, laissant le champ libre au ministre de...
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02/07 - Législatives : "La forte participation a profité au RN, et non pas au Nouveau Front populaire"
Le Rassemblement national confirme son ancrage territorial. Ce 30 juin, le parti d’extrême droite est arrivé en tête du premier tour des législatives avec 33,15 % des suffrages exprimés, suivi par le Nouveau Front populaire (27,99 %) et la majorité présidentielle (20,04 %). Ce score fait suite à ses résultats aux élections européennes, où le RN avait été en tête dans 93 % des communes de l’Hexagone. D’après l’institut Ipsos, ces résultats s’expliquent par un électorat "diversifié et élargi". Aux législatives, le parti de Jordan Bardella a fortement mobilisé son électorat traditionnel (employés et ouvriers) mais a également séduit d’autres catégories, comme les femmes (32 % contre 17 % en 2022), les plus aisés (32 % contre 15 % en 2022) ou encore les retraités (31 % des suffrages contre 12 % en 2022).
Même un certain nombre de grandes villes, bastions supposés de la gauche et de la majorité présidentielle, glissent un bulletin RN dans l’urne (28 % contre 13 % en 2022). S’il reste minoritaire chez les plus diplômés, le vote RN progresse néanmoins (22 % contre 11 % en 2022). Pour comprendre cette évolution, L’Express a interrogé le géographe Aurélien Delpirou, maître de conférences à l’école d’urbanisme de Paris et co-auteur de 50 cartes à voir avant d’aller voter (Ed. Autrement).
L’Express : Quels enseignements peut-on tirer de ce scrutin ? Quelle différence peut-on voir avec les législatives de 2022 ?
Aurélien Delpirou : C’est une évidence, mais formulons-la : d’abord, la progression forte et généralisée dans l’ensemble du...
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02/07 - Guerre en Ukraine : en visite à Kiev, Viktor Orban plaide pour un "cessez-le-feu"
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est rendu en Ukraine pour sa première visite depuis le début de l’invasion russe, a annoncé Budapest, malgré les fortes tensions liées à sa proximité avec Moscou et son opposition à l’aide pour Kiev.
Le dirigeant "est arrivé à Kiev pour des discussions avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky", a déclaré son attaché de pressé Bertalan Havasi, cité par l’agence de presse nationale MTI. Il s’agit avant tout d’évoquer "la possibilité de parvenir à la paix", a-t-il ajouté."Un cessez-le-feu rapidement"
Depuis Kiev, le Premier ministre hongrois a exhorté le président Volodymyr Zelensky à envisager au plus vite "un cessez-le-feu" afin de parvenir à la paix. "J'ai demandé au président de considérer la possibilité d'un cessez-le-feu rapidement", qui serait "limité dans le temps et permettrait d'accélérer les négociations de paix", a déclaré le dirigeant nationaliste.
De son côté, Volodymyr Zelensky a insisté sur l'importance d'une "paix juste" dans son pays. Le président ukrainien a affirmé que la visite du dirigeant hongrois illustrait les "priorités européennes communes, à quel point il est important d'apporter une paix juste à l'Ukraine et à l'ensemble de l'Europe". "Il est également très important pour nous tous en Europe que le soutien de l'Europe à l'Ukraine reste à un niveau suffisant, y compris notre défense contre la terreur russe", a également exhorté Volodymyr Zelensky.Il se démarque sur l’Ukraine
Viktor Orban, dont le pays vient de prendre la présidence tournante du...
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02/07 - Comment le kebab est devenu un symbole du clivage politique en France
Dimanche 21 mai 2023, le soleil commence à pointer le bout de son nez à Rostrenen, commune de 3 000 âmes dans les Côtes-d’Armor. Il est encore tôt quand les gérants du Kebab d’Or, situé au cœur de la ville, découvrent une croix gammée taguée en rouge vif qui s’étend sur la devanture. Ils portent plainte - elle n’a pas abouti - et effacent le symbole nazi dans la foulée. Depuis huit ans qu’ils sont installés ici, jamais ces restaurateurs n’avaient été menacés de la sorte. "Le kebab, c’est une spécialité culinaire. Si ça ne plaît pas, on n’oblige personne à en manger", se désole aujourd’hui le patron du Kebab d’Or.
Croix gammées taguées sur un kebab à Guémené-sur-Scorff (Morbihan) et à La Gorgue (Nord), autocollants empreints d’un "Tu niques la France… dégage !" déposés par un sympathisant d’ultradroite sur un autre à Saint-Flour (Cantal)… Ces dernières années, la presse locale s’est fait l’écho de plusieurs actes de vandalisme à caractère raciste sur des restaurants de kebabs. Le point commun de ces petites bourgades ? Toutes ont catapulté Jordan Bardella en tête lors des élections européennes du 9 juin."Un plat politique"
C’est dire si le kebab - ce sandwich populaire aux origines turques qui mêle pain, viande cuite à la broche et autres garnitures - clive la société française. "La nourriture est un marqueur profondément identitaire et structurant. Elle dit qui nous sommes individuellement, mais aussi collectivement, explique Pierre Raffard, enseignant et chercheur à l’Institut libre d’étude des relations internationales. A...
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02/07 - Immunité de Donald Trump : l’inquiétude de Joe Biden
La Cour suprême américaine à majorité conservatrice a étendu, lundi 1er juillet, l’immunité pénale du président, une victoire pour Donald Trump dont le procès fédéral est une nouvelle fois retardé, tandis que son adversaire Joe Biden a dénoncé un "dangereux précédent".
En décidant le 28 février de se saisir de cette question, puis en fixant les débats près de trois mois plus tard, la plus haute juridiction des Etats-Unis avait déjà considérablement différé le procès fédéral de l’ex-président républicain pour tentative d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020 remportée par Joe Biden.
Par une majorité de six voix contre trois - les juges conservateurs contre les progressistes - la Cour considère que "le président ne jouit d’aucune immunité pour ses actes non officiels" mais qu’il "a droit au moins à une présomption d’immunité pour ses actes officiels". Au nom de la majorité, le président de la Cour, John Roberts, motive cette décision par des "principes constants de séparation des pouvoirs". La Cour renvoie donc le dossier au tribunal de première instance pour déterminer quels actes sont potentiellement immunisés de poursuites pénales. A charge pour l’accusation de démontrer qu’ils ne le sont pas lorsqu’ils ont été accomplis dans l’exercice de ses fonctions."Un dangereux précédent"
Donald Trump s’est félicité d’une "décision historique", assurant qu’elle invalidait l’essentiel des charges dans les quatre procédures pénales contre lui. Lors d’une allocution télévisée, Joe Biden a lui dénoncé une décision qui...
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02/07 - "C’est impossible de tout faire" : comment éviter la surchauffe quand on manage une équipe
Chef de gare, homme-orchestre ou coordinateur, tous les métiers qui comportent plusieurs fonctions ont été déjà associées à celle de manager que l’on imagine mal seul, dans un bureau, à travailler sur un dossier sans être dérangé par des demandes légitimes (celles de son équipe) ou impossibles à refuser (celles de sa hiérarchie ou d’un client). Or, il se trouve qu’un bon chef d’équipe doit veiller au bon fonctionnement du collectif et au rendu des tâches pour respecter les objectifs qui lui sont assignés. Là encore, avoir des impondérables, des annulations et des surcharges de travail de dernière seconde font partie du métier, tout comme être "force de propositions" qui figure dans les qualités requises lors du recrutement d’un manager, à côté de "forte capacité de travail" et de "capable de résister à la pression". Ces exigences déjà fortes, sont aujourd’hui associées à une requête qui monte en puissance : celle de l’adaptabilité, ce qui passe notamment par avoir une excellente capacité d’écoute.
Mais le chef est-il armé pour réaliser l’écoute active 24/7 dans toutes les situations tout en encadrant ? "On demande beaucoup au manager. On lui demande de prendre sur lui. C’est impossible de tout faire et cela créé de la frustration", répond Ludovic Girodon, consultant, conférencier et auteur de Dream Team. Les meilleurs secrets des managers pour recruter et fidéliser votre équipe idéale (Marabout 2024).
Coincé entre la direction et les salariés dont il doit susciter le meilleur pour réaliser un travail optimum, le manager...
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02/07 - EN DIRECT. Fin du dépôt des candidatures pour le second tour, plus de 210 désistements
Quelque 210 candidats - arrivés, pour la plupart, en troisième position au premier tour des élections législatives anticipées dimanche 30 juin - s'étaient désistés pour faire barrage au Rassemblement national ce mardi 2 juillet au soir, selon un décompte de l'AFP. Le premier tour du scrutin a amené le Rassemblement national (RN) et ses alliés ciottistes aux portes du pouvoir. Arrivés en tête avec 33,15 % des voix, l'extrême droite est talonnée par le Nouveau Front populaire (NFP) : 27,99 %, et le bloc de la majorité : 20,04%.
Les infos à retenir
⇒ Législatives : fin du dépôt des candidatures, plus de 210 désistements
⇒ Manuel Bompard ne veut pas de grande coalition
⇒ Marine Le Pen évoque un seuil de 270 députés pour accepter MatignonFin du dépôt des candidatures pour le second tour, 214 désistements
214 candidats qualifiés pour le second tour des législatives, presque tous de gauche ou macronistes, s'étaient désistés mardi 2 juillet à 18h, heure limite à laquelle pouvaient être déposées les candidatures au second tour des législatives, le 7 juillet.
Majoritairement de gauche (126) ou du camp macroniste (78), ces candidats étaient pour la plupart arrivés troisièmes dans une circonscription où le Rassemblement national était en tête au premier tour. Au total, avec les 214 désistements recensés par l'AFP, seulement 109 triangulaires et quadrangulaires subsistent au second tour, sur les 311 prévues à la sortie des urnes.Pressée par l'Elysée, Dominique Faure se désiste
"Le président de la République et le Premier ministre...
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02/07 - Orban, Meloni, et la voix brisée de la France en Europe, par Marion Van Renterghem
Depuis le 1er juillet, Viktor Orban est président du Conseil de l’Union européenne. Le plus anti-européen des dirigeants européens se retrouve le maître de cérémonie des 27 chefs d’Etat et de gouvernements à Bruxelles, ainsi que des réunions entre leurs ministres et leurs ambassadeurs. Celui qui se distingue parmi ses pairs en violant les règles de l’Etat de droit et en mettant son veto aux aides à l’Ukraine sera chargé de les aider à trouver des consensus… En dépit des apparences, ce n’est pas un gag, mais le simple fruit du hasard : ainsi en a décidé le calendrier des présidences tournantes de l’Union qui reviennent à tour de rôle à chacun des 27 Etats membres, le temps d’un semestre.
Orban président, c’est tout un symbole et le Premier ministre hongrois s’en empare avec une joie non dissimulée. En témoigne le slogan qu’il a choisi pour marquer le cap de ses priorités pour les six prochains mois : "Make Europe Great Again". Ces quatre mots disent bien le double jeu de ce national-populiste, proche de Donald Trump et de Vladimir Poutine, à la fois membre de l’UE et de l’Otan et ami des ennemis de l’UE et de l’Otan. Derrière l’objectif hypocrite de faire peser l’Union sur la scène internationale, la formule est un clin d’œil à son ami Trump qui s’est fait élire en 2016 sur la promesse (empruntée à l’ex-président Ronald Reagan) du "Make America Great Again". Les deux hommes, qui se sont reçus dans leurs résidences respectives, partagent quelques grandes lignes idéologiques : nationalisme, culte du chef, suprématisme...
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02/07 - Face au risque de chaos financier, Christine Lagarde et la BCE peuvent-elles sauver la France ?
C’est fou ce qu’un simple coup de fil peut changer le cours d’une vie. Ce 15 août 2007, Christine Lagarde s’est échappée loin de Paris. Loin de la lessiveuse de Bercy, ce ministère de l’Economie dont elle a pris la tête il y a deux mois à peine, propulsée par Nicolas Sarkozy nouvellement élu. Elle s’est réfugiée à quelques kilomètres de Marseille, chez elle, dans sa maison de famille où, avec ses frères, elle trie les affaires de sa mère décédée en juin. Le président de République, lui, est en congé aux Etats-Unis, à Wolfeboro, élégante petite bourgade du New Hampshire où il épuise une nuée de journalistes lors de ses joggings quotidiens au bord du lac Winnipesaukee. La sonnerie stridente du téléphone fait taire les cigales. "Tu dois rentrer à Paris en urgence et organiser une conférence de presse. Il faut montrer que tout est sous contrôle", ordonne Sarkozy. Quelques jours plus tôt, la banque BNP Paribas a gelé les retraits d’argent des clients dans trois de ses fonds d’investissement. Un signal d’alarme pour la communauté financière qui redoute une crise bancaire. Un mois plus tard, la société de crédit britannique Northern Rock fera faillite. Premier craquement d’un tremblement de terre qui culminera, un an plus tard, le 15 septembre 2008 par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers.
Combien de fois, en dix-sept ans, Christine Lagarde aura-t-elle promis que "tout est sous contrôle" ? Combien de fois aura-t-elle dû participer à des plans de sauvetage ? Combien de fois aura-t-elle dû éteindre des incendies...
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02/07 - Que faire face au RN et au NFP ? Le macronisme a rendu l’âme
Le couperet du premier tour de ces législatives anticipées aura fait plus d’une victime. Les anciens ministres d’Emmanuel Macron à l’évidence, et une ribambelle de candidats étiquetés Ensemble défaits ce dimanche 30 juin. Avec cette dissolution, Emmanuel Macron a joué au poker les mains vides et a tout perdu : ses ouailles certes, mais aussi et surtout son identité politique. Ce "macronisme" qui vivait ses belles heures en 2017 a rendu l’âme. Ci-gît ce "et de droite et de gauche" qui lui a permis de brasser large pour composer ses gouvernements successifs avec d’anciens LR autant que d’anciens socialistes, et même d’anciens écologistes. Une dissolution dans la dissolution.
À bien y regarder, chaque composante du macronisme s’en retourne à ses amours de jeunesse. Fini le "en même temps" ! Ainsi ceux qui ont grandi dans les bras de feu l’UMP puis de LR ont fait le choix du "ni LFI ni RN". Mais les positions de principes des chapeaux à plumes parisiens ne résistent parfois pas aux consciences individuelles et à la réalité de terrain. En Seine-Maritime, Laurent Bonnaterre, candidat Horizons, annonce, lui, son retrait pour faire gagner la députée LFI Alma Dufour face au RN.
Dans la 8e circonscription du Nord, le candidat Ensemble Tarik Mekki, arrivé troisième et en incapacité de se maintenir au second tour, affirme que "pas une voix ne [devait] aller au RN". Et va même plus loin : "À titre personnel, je voterai pour David Guiraud." Guiraud, Dufour... Deux candidats d'autant plus problématiques aux yeux de la...
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02/07 - Législatives anticipées : comment expliquer le nombre record de triangulaires ?
Aujourd’hui, on s’intéresse au nombre de triangulaires possibles lors du second tour des élections législatives anticipées - un nombre qui devrait être un record. Explications d’Olivier Pérou, grand reporter au service Politique de L’Express.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits : France Info, M6, HuffPost, Europe 1, TikTok
Crédits image : GUILLAUME SOUVANT / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 310. C’est le nombre de triangulaires possibles lors du second tour de ces élections législatives anticipées. Vous l’avez donc compris, ce n’est pas de géométrie dont on va parler, mais bien de résultats électoraux. Olivier, tu es grand reporter au service Politique et tu as suivi avec attention la soirée du premier tour. Si tu veux bien, on va commencer par un point définition : c’est quoi une “triangulaire” ?
Olivier Pérou : Une triangulaire, ça désigne la situation où trois candidats peuvent se maintenir au second tour. Comment c’est possible ? Sur le papier, c’est très simple, mais il y a une subtilité, spécifique à ces législatives : pour accéder au second tour, il faut obtenir au moins 12,5 % des...
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01/07 - Hausse du vote RN : "Le résultat d’une libération des discours racistes et identitaires"
La scène est violente. Devant les caméras de l’émission Envoyé Spécial, Divine Kinkela, une aide-soignante noire qui vit en France depuis une trentaine d’années, est prise à partie par ses voisins, sympathisants du Rassemblement national (RN). "Tu dégages ! J’ai quitté les HLM à cause de gens comme toi !", lui lance sa voisine sur le trottoir d’un quartier résidentiel de Montargis (Loiret). Avant de marteler : "On est chez nous, on fait ce qu’on veut. Va à la niche !" Sur le même ton, son conjoint accuse "les Mustapha, les tout ce que vous voulez" de "ne pas respecter les coutumes de la France". Depuis, l’aide-soignante - qui a également dénoncé les "cris de singe" et les insultes racistes proférés par ses voisins hors caméra - a indiqué avoir porté plainte pour "injures publiques à caractère racial" et "harcèlement moral".
Depuis le résultat historique du RN aux élections européennes du 9 juin, confirmé ce dimanche 30 juin par un score de 33,15 % du parti d’extrême droite aux élections législatives, Divine Kinkela ne semble pas être la seule à être victime d'une banalisation d'un discours raciste dans l’espace public. À Calais, le Secours catholique a dénoncé des jets d’eau de javel ou de "bombes à eau" remplie de liquide souillé sur des migrants, tandis que les murs d’un ancien squat d’exilés ont été recouverts de tags racistes, portant l’inscription "Partez ou brûlez", selon le site InfoMigrants. À Avignon, une boulangerie dont l’apprenti est originaire de Côte d’Ivoire a été incendiée et taguée d’insultes dans la...
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01/07 - La justice espagnole maintient le mandat d’arrêt visant Carles Puigdemont
La justice a tranché : Carles Puigdemont reste concerné par un mandat d’arrêt. Un mois après l’adoption de la loi d’amnistie des indépendantistes catalans, le Tribunal suprême espagnol a refusé d’appliquer la mesure au dirigeant exilé en Belgique. Ce mandat d’arrêt court depuis la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Le juge Pablo Llarena a rendu "un arrêt dans lequel il déclare l’amnistie non applicable au délit de détournement de fonds dans le dossier visant l’ancien président de la Generalitat catalane Carles Puigdemont", a indiqué la plus haute instance judiciaire du pays.Coup de tonnerre
L’arrêt du Tribunal suprême fait l’effet d’un coup de tonnerre alors que la loi d’amnistie devait concerner au premier chef Carles Puigdemont, qui espérait pouvoir rentrer rapidement en Espagne. Elle constitue aussi un revers de taille pour le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, à l’origine de cette mesure controversée. Le Parlement espagnol a adopté cette loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans le 30 mai, prix que Pedro Sánchez a dû payer pour être reconduit au pouvoir en novembre dernier grâce au soutien des deux partis indépendantistes catalans, qui exigeaient cette mesure en contrepartie.
Visé par un mandat d’arrêt depuis les évènements de 2017, M. Puigdemont a fui en Belgique, où il vit toujours, pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, qui ont valu à plusieurs autres responsables séparatistes d’être incarcérés. Il a été inculpé pour des délits de détournement de fonds,...
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01/07 - Les derniers jours d’Emmanuel Macron vus par lui-même : "Ça va finir tragiquement"
"De toute façon, je n’ai jamais nommé un Premier ministre qui me soutenait" : Emmanuel Macron aime se raconter des histoires, peut-être même les croit-il. Oubliée la loyauté d’Edouard Philippe, oublié le sens du sacrifice de Jean Castex, oubliée la rectitude d’Elisabeth Borne, oubliée la gratitude de Gabriel Attal. Après le 7 juillet, il appellera un Premier ministre non seulement qui ne l’a pas soutenu, mais qu’il n’aura pas choisi. Il percevra la différence. La France écartelée entre ses extrêmes, ce n’est plus le dépassement, c’est un trépassement. Le dimanche 30 juin s’est achevé le septennat de celui qui, selon ses mots au soir du premier jour, voulait écrire "la page de l’espoir et de la confiance retrouvés". Voici le président menacé de n’être qu’une parenthèse. Responsable devant le pays, coupable devant l’Histoire."Bride courte !"
A Matignon, le fauteuil est déjà vide. A l’Elysée, la coupe est pleine : on relève "les traces de doigts" du Premier ministre et de son équipe dans la presse. Ici, des attaques contre les hommes du président. Là, des interrogations à peine chuchotées sur l’état du chef. Gabriel Attal s’est mis à son compte. Emmanuel Macron ne l’a pas informé de ses réflexions sur la dissolution avant le 9 juin ? Et si le Premier ministre décidait de partir au soir du second tour, le 7 juillet, sans rien demander à personne, et encore moins au président ? L’Elysée est hanté par ce scénario, alors que les services redoutent une désinhibition des groupuscules d’extrême droite comme d’extrême gauche, voire...
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01/07 - Législatives : le suspense autour des désistements, le rappel d’Emmanuel Macron à ses ministres
21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Trois semaines plus tard, au premier tour de ces élections législatives anticipées, c’est bien le Rassemblement national qui est arrivé assez largement en tête devant le Nouveau Front populaire et le camp macroniste, plus que jamais en danger de disparition. Pour le RN, rien n’est cependant encore fait pour obtenir une majorité absolue, ou même une solide majorité relative.
Ce lundi 1er juillet, la question des désistements dans les plus de 310 triangulaires a largement occupé les débats et les discussions. Emmanuel Macron a appelé son gouvernement à "ne pas se tromper" de combat, et vise l’extrême droite. Enfin, les différents chefs d’Etat européens sont partagés entre inquiétude et satisfaction au lendemain des résultats en France.Le fil rouge du jour : les désistements dans les triangulaires accaparent les partis
Avec 311 circonscriptions en situation de triangulaire, dont 161 où le Rassemblement national et ses alliés sont arrivés en tête, la situation s’est très vite imposée à chaque camp : les candidats arrivés troisièmes doivent-ils systématiquement se retirer face au RN ? Chaque camp tente d’appliquer sa propre ligne directrice.
Du côté du PS, des Ecologistes ou du PCF, la consigne avait été claire avant le premier tour : leurs candidats qualifiés troisièmes se retireront systématiquement face au RN, que les candidats d’extrême droite soient arrivés premiers...
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01/07 - La Cour suprême américaine reconnaît une "présomption d’immunité" pour les actes officiels de Trump
Une "grande victoire" pour la démocratie, selon Donald Trump. La Cour suprême américaine à majorité conservatrice a renvoyé lundi 1er juillet aux juridictions inférieures la question de son immunité pénale en tant qu’ex-président, retardant encore la tenue de son procès fédéral à Washington. Le candidat à l’élection américaine "pense être au-dessus des lois", a commenté l’équipe de campagne de Joe Biden. Cette décision "ne change rien aux faits […] : Donald Trump a craqué après avoir perdu l’élection de 2020 et a encouragé une foule à renverser les résultats d’une élection libre et juste", a commenté un conseiller de campagne du président démocrate, candidat à un second mandat.
Par six voix contre trois, celles des six juges conservateurs contre les trois progressistes, la Cour considère que "le président ne jouit d’aucune immunité pour ses actes non officiels" mais qu’il "a droit au moins à une présomption d’immunité pour ses actes officiels".
En décidant le 28 février de se saisir de cette question, puis en fixant les débats près de trois mois plus tard, la plus haute juridiction des Etats-Unis avait déjà considérablement différé le procès fédéral de l’ex-président républicain pour tentative d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020 remportée par Joe Biden."Une règle pour la postérité"
L’ensemble de la procédure en vue de ce procès, initialement prévu à partir du 4 mars, et reporté sine die, était déjà suspendu depuis quatre mois. Lors des débats, si les juges s’étaient montrés généralement sceptiques face à...
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01/07 - Alain Minc sur Macron : "Il y a des erreurs historiques pardonnables, celle-là ne l’est pas"
Il a soutenu Emmanuel Macron sans ambiguïté quand il a été élu président de la République. Plus dure sera la chute. Aujourd’hui, Alain Minc ne décolère pas contre la dissolution, qui installe le Rassemblement national comme premier parti de France. Et qui jette une ombre sur toute l’aventure macronienne : "Comme dans les drames shakespeariens, la fin efface le reste."
L'Express : "Ce ne sera la faute de personne le soir du deuxième tour. Ce sera la responsabilité des Français", a dit Emmanuel Macron avant même le premier tour. Le président est-il comptable de ce que votent les électeurs ?
Alain Minc : C’est une phrase honteuse, oui, honteuse. Nous sommes déjà dans la démarche psychologique qui va permettre à Emmanuel Macron de s’exonérer de toute responsabilité. Il a créé les conditions du désastre, il en est le responsable. Il aurait pu chercher à faire oublier le résultat des européennes et là, il a réussi la performance de le faire entrer dans le marbre de manière définitive. On aurait fini par oublier la victoire du RN le 9 juin, il en a fait désormais le parti interclassiste et intergénérationnel comme le furent le RPR et le PS.
Comment expliquez-vous qu’un président qui paraissait incarner une forme de raison ait décidé cette dissolution ?
Quand un homme que l’on suppose intelligent et qui l’est prend une décision d’une absolue bêtise, c’est que la dimension psychologique a pris le pas sur la réflexion et la raison. Emmanuel Macron est, parmi les dirigeants des dernières décennies, celui pour lequel la...
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01/07 - Les étirements sont-ils toujours utiles ? Les réponses (parfois déroutantes) de la science
Comment performer dans sa pratique sportive, comment bien s’entraîner et prendre du plaisir à se dépasser sans se blesser ? L’Euro de football, les Jeux olympiques de Paris sont autant de vitrines pour le sport de haut niveau, avec ses athlètes suivis au jour le jour, parfois par des armées de médecins, kinésithérapeutes, psychologues… Pour le sportif du dimanche jusqu’à l’amateur endurci, impossible d’être aussi bien accompagné. Les plus argentés se tournent vers des coachs personnels, quand la plupart glanent des recommandations auprès de collègues sportifs, d’outils connectés, voire de YouTube, Instagram ou TikTok… où bons et souvent moins bons conseils pullulent. De nombreuses études scientifiques apportent pourtant des réponses sérieuses quant aux méthodes éprouvées pour s’améliorer. L’Express passe en revue quatre thèmes essentiels : la préparation mentale, l’alimentation, les méthodes de récupération et la conduite à tenir face aux blessures. Dans ce troisième épisode, ce que dit la science à propos des étirements, des échauffements et des blessures.
EPISODE 1 - Les conseils de la science pour s'améliorer en sport : le cerveau, un allié trop souvent négligé
EPISODE 2 - Régimes, gels, barres... Quelle alimentation en tant que sportif ? Les conseils de la science
EPISODE 4 - Bains glacés, baumes chauffants... Le chaud-froid, allié de la récupération sportive ?
La scène est typique. Au stade ou dans un gymnase, alors que des sportifs se préparent, c’est la grand-messe des étirements et échauffements. Mais ces gestes...
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01/07 - "La recherche et l’innovation thérapeutique ne sont pas compatibles avec un repli identitaire"
Nous voulons exprimer notre inquiétude concernant la possibilité de conduire une recherche scientifique et médicale ambitieuse dans notre pays en cas de victoire de l’extrême droite aux législatives. En effet, l’absence totale de programme clair du Rassemblement national (RN) sur la science et l’innovation indique le peu d’intérêt des cadres de ce parti pour la recherche, qu’elle soit fondamentale ou clinique, c’est-à-dire orientée vers la découverte de médicaments innovants pour traiter des patients gravement malades.
De plus, les prises de position polémiques et complotistes lors de la pandémie de Covid-19 laissent présager du pire concernant l’ouverture vers une recherche ouverte et fondée sur les preuves. Le repli identitaire prôné par le RN qui place au cœur de son programme la préférence nationale est incompatible avec les nombreux échanges internationaux, la formation d’étudiants étrangers, l’obtention de financements européens ainsi que les partenariats académiques et industriels indispensables pour permettre des avancées scientifiques majeures, notamment dans la prise en charge des cancers graves qui continuent de tuer plus de 150 000 personnes par an en France.
A titre d’exemple, c’est l’obtention de financements publics et privés importants, alloués de façon indépendante de leur applicabilité immédiate, et les échanges entre chercheurs et médecins de différentes nationalités qui ont rendu possible, après plusieurs années de recherche fondamentale, la découverte dans un laboratoire marseillais d’une...
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01/07 - Petits rappels utiles avant d’aller voter pour le second tour, par Eric Chol
Sans surprise, la déflagration attendue s’est bien produite le 30 juin dans les urnes. Après avoir démoli les partis classiques au nom du "dépassement politique", Emmanuel Macron, en appuyant sur le bouton "dissolution" a abouti à effacer son propre courant. Le macronisme est mort, mais les extrêmes se portent bien, à commencer par le RN. Reste aux orphelins de la politique ce choix impossible du second tour, entre le "préférable et le détestable", selon la formule de Raymond Aron.
Pas question pour L’Express de donner des consignes de vote. En lieu et place, voici quelques réflexions nées au cours de cette courte campagne avant de glisser son bulletin dans l’urne. Car au-delà des émotions, des réflexes pavloviens ou du courroux inspiré par la geste et le verbe présidentiels, il faut plus que jamais agrandir le zoom, en resituant ce vote français dans un contexte historique et international.Quelques considérations à prendre en compte
1) Amin Maalouf, l’écrivain ; Robert Schuman, l’homme politique ; Marie Curie, la physicienne ; Charles Aznavour, le chanteur ; Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature ; Françoise Giroud, la cofondatrice de L’Express… On pourrait prolonger cette liste sur des pages et des pages*. Tous nés étrangers, tous devenus français. Quelle HONTE de la part du RN d’avoir semé le doute sur l’identité française, en rouvrant à travers ses attaques contre les binationaux le tiroir d’un passé abject !
2) "Ça y est, Jean Moulin est de retour !" a ironisé Jordan Bardella pendant la campagne...
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01/07 - Législatives : le calendrier d’un entre-deux-tours sous tension
Les urnes ont parlé. Pour les candidats malheureux à l’issue du premier tour des élections législatives anticipées ce dimanche 30 juin, la campagne est terminée. Pour les autres, elle se poursuit. Ou, plus exactement, elle redémarre ce lundi 1er juillet après avoir été suspendue le 28 juin à minuit. Les candidats qualifiés au second tour ont jusqu’à demain, mardi 2 juillet, 18 heures, soit un peu moins de deux jours, pour déposer leur candidature dans les préfectures attenantes à leur circonscription.
Le temps des responsabilités pour certains. Celui de retirer ou non sa candidature de sorte à ne pas disperser les voix au détriment d’un candidat dont les chances de l’emporter sont plus importantes. Ainsi, le candidat divers droite de la 5e circonscription de Saône-et-Loire, Gilles Platret, saisit ce délai comme une invitation à la réflexion. "La nuit porte conseille", indiquait sur sa page Facebook le maire de Chalon-sur-Saône, arrivé quatrième avec 19 % des suffrages exprimés et qualifié de justesse.
Un choix d’autant plus cornélien que Les Républicains ont refusé de donner des consignes de vote ou bien de désistement pour le second tour. Au sein d’un camp présidentiel qui entretient plusieurs lignes de conduite, Gabriel Attal a, lui, demandé aux candidats roulant sous la bannière Ensemble de se retirer à la faveur du candidat républicain le mieux placé face au Rassemblement national en cas de triangulaire. Et ce même si le candidat en question est insoumis.La dysphonie de la majorité présidentielle
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01/07 - Europe : pourquoi plusieurs bases militaires américaines ont rehaussé leur niveau d’alerte
L’armée américaine a relevé le niveau d’alerte sur plusieurs de ses bases en Europe, ont rapporté, dimanche 30 juin, plusieurs médias outre Atlantique. Il s’agit du niveau "Charlie", le deuxième le plus élevé, selon ABC News et CNN, citant des responsables sous couvert d’anonymat. Ce niveau s’applique "en cas d’incident ou de renseignements faisant état de la probabilité d’une forme d’action terroriste ou ciblant le personnel ou les installations", précise l’armée américaine sur son site Internet.
Parmi les bases concernées, la garnison de l’armée américaine à Stuttgart, en Allemagne, où se trouve le quartier général du commandement américain en Europe. "De nombreux services auront un nombre important d’employés en télétravail ou des bureaux seront ouverts avec un personnel réduit", a indiqué la garnison dans un communiqué. Outre la garnison de Stuttgart, l’alerte de niveau Charlie est également en place à la base aérienne d’Aviano, en Italie, selon Stars and Stripes, journal officiel des forces armées aux Etats-Unis.
L’un des responsables américains, qui est stationné dans une base en Europe, a indiqué à la chaîne en continu CNN qu’il n’avait pas vu ce niveau de menace "depuis au moins 10 ans", et a précisé que cela signifie généralement que l’armée a reçu une "menace active et fiable". L’armée américaine utilise un système pour évaluer et communiquer le niveau de menace pesant sur le personnel et les ressources militaires. Ces conditions vont des opérations normales en temps de paix à l’état d’alerte le plus élevé en...
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01/07 - Macron, le nouveau Louis XVI, a réussi ce qu’il voulait, par Jean Peyrelevade
Les démocraties sont particulièrement exposées au risque du populisme qui peut finir par les faire disparaître. On voit partout aujourd’hui la montée fort inquiétante de cette menace, aux Etats-Unis, en Europe et surtout en France. Pour quelles raisons ?
La réponse est assez simple, dans son principe. En démocratie, ce sont les citoyens qui votent. Ils portent donc, tout naturellement, sur la scène politique au moment des élections leurs revendications personnelles : qui ne voudrait gagner plus, être mieux protégé, payer des impôts réduits, travailler moins, partir plus tôt en retraite, payer moins cher essence, énergie, loyer et, en bref, voir son pouvoir d’achat s’améliorer ?
C’est normalement aux organisations politiques et sociales, au sens large du terme (partis politiques, élus locaux, parlementaires, personnalités gouvernementales, syndicats, autorités indépendantes, experts), à analyser ces demandes, mesurer les conséquences dans la durée de telle ou telle politique et rappeler à tous que l’on ne peut distribuer que des richesses qui ont été réellement produites. Toute mesure prise en faveur des citoyens doit être financée, sous peine d’être illusoire. Ce travail de transformation est fondamental, avant toute prise de décision. Il n’y a pas de démocratie digne de ce nom sans ce débat et cette discipline collectifs. On ne peut pas répondre aux désirs des uns ou des autres sans un vrai travail de fond. Combien de Français savent-ils que notre productivité par tête a diminué depuis cinq ans d’environ 6 % ?...
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01/07 - Aymeric Caron élu dès le premier tour : les secrets d’une victoire très symbolique
Ce n’est pas forcément la circonscription la plus scrutée de France, mais c’est sans doute l’une des plus symboliques de la recomposition à l’œuvre ces dernières semaines entre la Macronie et la gauche. En jeu : la capacité des électeurs sociaux-démocrates, un temps tentés par En Marche, à soutenir pour ces législatives anticipées un candidat Nouveau Front populaire, même aussi clivant et controversé qu’Aymeric Caron. En battant dès le 1er tour, par 50,38 % des voix, Pierre-Yves Bournazel (32,38 %), membre d’Horizons, proche d’Edouard Philippe, l’ex-homme de télé a récolté les fruits de la clarté de son positionnement quand son adversaire se perdait en des références diverses.
Pour les deux hommes, l’enjeu était le même : convaincre l’électorat de centre-gauche, très ancré dans cette circonscription du nord-est de Paris qui couvre une partie des 9ème et 18ème arrondissements, longtemps acquise au Parti socialiste, de se porter sur leur nom. Aux européennes du 9 juin, Raphaël Glucksmann y a recueilli 29 % des voix, le double de son score national. Déjà en 2022, les deux hommes s’étaient affrontés, Aymeric Caron sous l’étiquette Nupes, Pierre-Yves Bournazel sous celle de "majorité présidentielle". Le premier l’avait emporté au second tour, avec 1200 voix d’avance.
Cette fois, le duel a été tranché plus nettement, près de 10 000 voix séparent les deux candidats. Pourtant tant Aymeric Caron que Pierre-Yves Bournazel ont mis en avant leur engagement écologique pour convaincre un électorat sensible à ces enjeux. Ils se sont...
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01/07 - Projections de la nouvelle Assemblée nationale : pourquoi il faut rester prudent
Quel visage pour la nouvelle Assemblée nationale ? À 20 heures pile, les Français ont pu voir se dessiner sur leur écran un demi-camembert, censé représenter les projections traduisant les résultats du premier tour des élections législatives. Sur ce graphique coloré, le grand vainqueur, avec près de 33 % des voix, est sans ambages le Rassemblement national, qui pourrait envoyer entre 240 et 270 députés à l’Assemblée nationale, selon la projection Ifop-Fiducial. Dans cette configuration, le parti dirigé par Jordan Bardella raflerait a minima 150 élus de plus qu’en 2022, sans toutefois obtenir la majorité absolue au Palais Bourbon (289 députés).
Sans réussir à menacer le score du RN, largement en tête, le Nouveau Front populaire obtient entre 28 et 29 % des intentions de votes et pourrait avoir, à l’issue du second tour dimanche prochain, de 180 à 200 sièges selon l’Ifop ; 125 à 165 selon Ipsos ; entre 130 et 170 d’après Opinionway ; 115 à 145 selon Elabe. De son côté, la coalition présidentielle Ensemble ! (22,10 %) pourrait compter entre 60 et 90 élus, quand les Républicains seraient crédités de 30 à 50 députés. Le reste de l’hémicycle se répartirait entre 13 à 21 députés divers gauche (DVG), divers droite (DVD) et régionalistes.
Mais les chiffres affichés dimanche soir sur vos écrans doivent être pris avec des pincettes comme le rappelle, dans Le Figaro, François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualités à l’Ifop. "Ce sont des estimations qui plaquent un scénario national dans les 577 circonscriptions. Les...
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01/07 - Législatives : les promesses économiques hors-la-loi du RN et du NFP
L’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le soir du 9 juin a sonné le départ d’une course contre la montre, obligeant les partis politiques à élaborer à la hâte des alliances, mais aussi des programmes ad hoc. Certaines propositions sont reprises de la campagne présidentielle de 2022, d’autres sont sorties du chapeau pour l’occasion, parfois avec des contours encore flous.
Parmi cette avalanche de mesures, au-delà d’une pertinence économique discutable, quelques-unes apparaissent impossibles à mettre en application, car contraires au droit. Nous en avons décrypté cinq, issues des programmes du Rassemblement National (RN) et du Nouveau Front Populaire (NFP), les deux forces arrivées en tête au premier tour des élections législatives.Sortir des traités de libre-échange : un accord à la majorité du Conseil européen est obligatoire
Le RN et le NFP se rejoignent sur un point : la sortie des accords de libre-échange. Une promesse qui ne passe pas le test de la réalité. Ces accords qui visent à diminuer, voire supprimer, les droits de douane pesant sur les produits importés sont signés entre l’Union Européenne (UE) et les pays ou les groupes de pays concernés.
Pour les retoquer, il faut donc une décision du Conseil européen à la majorité qualifiée : c’est-à-dire par 15 Etats membres sur les 27, représentant plus de 65 % de la population de l’Union. Or, aujourd’hui, aucun des grands pays – Allemagne, Pologne, Italie ou Espagne – ne partage la position française. Pire, depuis...
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01/07 - "Emmanuel Macron contraint de se taire" : les législatives vues par la presse étrangère
Elle était aussi attendue que crainte. L’arrivée en tête du Rassemblement national (RN) au premier tour des élections législatives avait été anticipée par la quasi-totalité des sondages réalisés depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée, le 9 juin dernier. Ainsi, comme le soulignait La Tribune de Genève dimanche soir, "la question n’était pas de savoir si l’extrême droite allait arriver en tête de ce premier tour des législatives françaises, mais avec quel score".
Et celui-ci est pour le moins humiliant pour le camp macroniste : près de 33 % des électeurs s’étant déplacés ont glissé dans l’urne un bulletin RN. C’est quasiment dix points de plus que pour la majorité présidentielle qui dépasse tout juste les 20 % de suffrages exprimés. Un score qui a de quoi donner des frissons aux députés sortants de la majorité.L’énigme ou le casse-tête des triangulaires
Et pour cause : les résultats du premier tour l’ont confirmé et plongent donc le pays dans un flou politico-institutionnel sans précédent. Le RN obtiendra-t-il suffisamment de sièges pour entrer à Matignon ? Une majorité parviendra-t-elle à se dégager le 7 juillet prochain ? La macronie honorera-t-elle sa promesse de retirer ses candidats au profit des mieux placés face à l’extrême droite ? La presse anglo-saxonne comprend l’énorme incertitude qui pèse sur l’Hexagone en raison "du nombre de triangulaires" : 301 possibles, contre seulement 8 aux législatives de 2022.
Un nombre qui pourrait toutefois largement diminuer en cas de désistements promis par l’alliance de...
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01/07 - Législatives : 4 graphiques pour comprendre le score historique du RN
Il reste encore une grande partie du gâteau à se partager. Les responsables du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella en tête, et ceux du Nouveau Front populaire, se sont donné rendez-vous dimanche 7 juillet pour un second tour "déterminant" en effaçant d’ores et déjà le "bloc macroniste" à l’issue du premier tour des législatives. Le Rassemblement national est arrivé en première position avec 33 % des suffrages, contre 28 % pour le Nouveau Front populaire, loin devant le camp d’Emmanuel Macron à 20,8 %. Les consignes de vote pour le second tour ont aussi été au cœur de la soirée électorale.
Dès 20 heures, le chef de l’Etat s’est tourné vers le 7 juillet avec une déclaration écrite appelant, face au RN, à "un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour". "L’extrême droite est aux portes du pouvoir" et "notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d’avoir une majorité absolue au second tour", a ajouté Gabriel Attal depuis Matignon. Du côté du Nouveau Front populaire, les partis ont déjà donné une consigne claire : tout candidat arrivé en troisième position devra se retirer. Mais pour La France insoumise, cela vaudra seulement là où le RN est "arrivé en tête", a précisé Jean-Luc Mélenchon.
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont appelé les électeurs à donner une majorité absolue au Rassemblement national à l’issue du second tour des élections législatives, le président du parti promettant qu’il serait dans ce cas "Premier ministre de tous les Français". "Les Français ont rendu...
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01/07 - Le Pen, Chenu, Bompard, Faure… Ces députés élus dès le premier tour
Sans surprise, la France adopte la couleur bleu marine. 39 candidats soutenus par le Rassemblement national ont été élus députés dès le premier tour, dont Marine Le Pen (plus de 58 % des voix dans le Pas-de-Calais), Sébastien Chenu ou Julien Odoul, une première pour le parti lepéniste qui comptait 88 députés lors de la précédente législature. Dans les Hauts-de-France, le RN connaît un raz-de-marée avec dix-huit députés élus dès dimanche : six dans le Pas-de-Calais, six dans le Nord, quatre dans l’Aisne, un dans la Somme et un dans l’Oise.
À noter que si ces candidats ont été sélectionnés dès le premier tour, c’est qu’ils ont tous recueilli au moins 50 % des suffrages exprimés et obtenu un nombre de voix au moins égal à 25 % du nombre des électeurs inscrits. Un score facilité par le très fort taux de participation (67,5 %). Parmi ces candidats déjà élus figurent une grande majorité de députés sortants, mais aussi quelques nouveaux, à l’image d’Eddy Casterman, tombeur de Jean-Louis Bricout dans la troisième circonscription de l’Aisne. Dans les Bouches-du-Rhône, le député sortant (RN) Franck Allisio a été réélu dès le premier tour (54,07 %). Idem pour Laure Lavalette (RN) qui a réuni 50,8 % des voix dans la 2e circonscription du Var.
De son côté, le Nouveau Front populaire compte 32 candidats élus députés dès le premier tour, selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur compilés par l’AFP. Dans le détail, les Insoumis envoient 20 députés, les socialistes cinq, les Ecologistes cinq également, et les communistes...
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01/07 - Najat Vallaud-Belkacem : "Pour le RN, l’arabe est tout juste bon à travailler dans l’arrière-cuisine de notre économie"
L’Express : Le Rassemblement national est arrivé en tête, largement même, loin devant le bloc macroniste et le Nouveau Front populaire. Quelle analyse faites-vous de ce premier tour des législatives anticipées ?
Najat Vallaud-Belkacem : Sauf sursaut donc, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, l’extrême droite pourrait arriver au pouvoir autrement que dans les fourgons de l’occupant. Il y a désormais plus de 300 triangulaires à venir. Plus de 300 cas dans lesquels l’absence de désistement clair contre l’extrême droite vaudra soutien à celle-ci. J’en appelle aux électeurs de la majorité, aux déçus de la gauche, aux centristes, aux républicains sincères : ne laissez pas notre pays basculer. Le temps n’est pas aux états d’âme. Soutenons partout le candidat arrivé deuxième pour battre le RN. C’est ce que fera la gauche. Rien n’est perdu. Notre responsabilité est désormais de rassembler tous les républicains. Les Français peuvent changer de politique sans sauter dans l’inconnu ni renier les valeurs de notre pays.
Emmanuel Macron appelle, lui, à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain".
La vérité, c’est que le président ne dit presque rien ou en tout cas rien de très clair. Et ses troupes, elles, répondent façon puzzle : le front républicain au cas par cas n’est pas à la hauteur de l’enjeu. C’est désormais aux Français eux-mêmes de ne pas laisser une poignée d’aventuriers de la haine transformer leur pays en un gigantesque pugilat de ressentiment entre ses citoyens. Puissent les vrais...
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01/07 - Législatives : Rima Hassan et le keffieh de la discorde
Il est un peu moins de 21h, et Jean-Luc Mélenchon, au pupitre de son QG de campagne, esquisse les enjeux du 7 juillet prochain. Détaille cette dualité, conséquence du résultat de ce premier tour des législatives anticipées. "Le pays doit choisir : va-t-il aggraver le pire de ses divisions ? […] Ou bien va-t-il se rassembler, pour ne former qu’un seul peuple ?" questionne-t-il. Rima Hassan, fraîchement ralliée aux Insoumis, se tient à sa gauche, son célèbre foulard brandi en hommage au peuple palestinien, posée sur les épaules. Le 9 juin, au soir des européennes, elle n’était pas présente au côté de Mélenchon. Ce dimanche, elle n’est pas concernée par les élections législatives, elle n’a pas de responsabilité au sein de LFI, mais elle est là.
L’eurodéputée, figure de proue du combat pro-palestinien lors du dernier scrutin européen, est devenue une fidèle, une coqueluche. Qu’importe si la figure a incarné la stratégie du coup d’éclat permanent, exacerbé les divisions, et alimenté les suspicions d’antisémitisme dont on accuse La France Insoumise. "La vérité monte d’un coup d’aile jusqu’au symbole", écrivait Émile Zola. Autrement dit, le rassemblement n’est pas une option, et Jean-Luc Mélenchon entend le montrer. Et provoquer jusqu’au bout, quand bien même le Rassemblement national est aux portes du pouvoir.
Le keffieh de la discorde. Il y a cette classe politique qui, sans surprise, s’est emparée de la séquence. À l’instar de François Bayrou, le patron du MoDem, ou de François-Xavier Bellamy, chef de file des eurodéputés LR...
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01/07 - Législatives : au moins une centaine de désistements avant le second tour pour contrer le RN
Le Rassemblement national, allié à Eric Ciotti, domine le premier tour des législatives avec 33,1 % des voix, devant le Nouveau Front populaire (28 %). De son côté, Ensemble, la coalition présidentielle, a réuni 20 % des voix. La gauche a appelé ses candidats arrivés en troisième position à faire barrage à l’extrême droite en se retirant, tandis que la majorité présidentielle se divise sur son attitude face aux candidats issus de La France insoumise. Pour Gabriel Attal, Premier ministre, : "Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national" lors du second tour des élections législatives.
Les infos à retenir
⇒ A l'étranger, Donald Tusk se montre inquiet, Giorgia Meloni satisfaite
⇒ Mélenchon d'accord avec Bardella pour un débat mais écarte sa propre participation
⇒ Si le RN "trouve des soutiens", Sébastien Chenu n’exclut pas de gouverner même en cas de majorité relativeAu moins une centaine de désistements avant le second tour
Une centaine de candidats de gauche ou macronistes qualifiés pour le deuxième tour des législatives se sont déjà désistés lundi afin de contrer le Rassemblement national, selon un décompte provisoire de l'AFP communiqué peu avant 17h.
Ces candidats sont engagés dans des triangulaires et sont arrivés en troisième position. Parmi ceux-ci, figurent à ce stade une majorité de représentants de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, ou encore trois ministres (Sabrina Agresti-Roubache, Marie Guévenoux, Fadila Khattabi).Giorgia Meloni estime que la "diabolisation" ne fonctionne plus
La...
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01/07 - Viktor Orban à la présidence de l’UE : la voie étroite du roi de la provoc’
Ce n’est un secret pour personne : Viktor Orban vénère Donald Trump. A tel point que le Premier ministre hongrois a emprunté à son alter ego américain son dernier slogan : "Make Europe Great Again", formule provoc' lancée en guise de programme pour la présidence tournante de l’Union européenne dont la Hongrie prend les rênes ce lundi 1er juillet. "Rendre à l’Europe sa grandeur". La promesse peut étonner venant du trublion en chef du Vieux continent. Réfractaire invétéré au soutien à l’Ukraine, dénigreur du Pacte Vert, camarade de Vladimir Poutine et Xi Jinping, fossoyeur de l’Etat de droit dans son pays : la voix de l’Europe pour les six prochains mois sera donc celle du chantre de la "démocratie illibérale"… "Orban sera tiraillé entre le désir d’imposer une forme de respectabilité face à ses partenaires européens qui le voient comme le mauvais élève, et une volonté d’imposer sa signature en ralentissant certains dossiers, notamment le soutien à l’Ukraine", prédit Blanche Leridon, directrice éditoriale de l’Institut Montaigne et coauteure de la note Union européenne : portée et limites des nationaux-populistes (avril 2024).
"Le slogan choisi par Orban traduit la mutation de la droite extrême, qui ne se dit plus ouvertement europhobe et ne prône plus la sortie de l’UE - à l’image du Rassemblement national en France -, ce qui a rendu ce courant plus fréquentable et populaire aux yeux des électeurs, explique l’ancien directeur de l’Institut Jacques Delors Yves Bertoncini qui enseigne à l’ESCP. 'Make Europe Great...
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01/07 - Si le Nouveau Front populaire veut empêcher le RN d’avoir la majorité absolue…
Souvent, Mélenchon varie. Très souvent. Oublié son "pas une voix pour le RN" de l’entre-deux tours de 2017, si ambigu, si polémique. D’aucuns à gauche ont pris peur en voyant Jean-Luc Mélenchon, flanqué d’une Rima Hassan qui arborait un keffieh, avancer vers le pupitre à 20h15. Qu’allait-il dire ? Un discours sur le ton du bruit et la fureur ? Une petite phrase polémique qui fragiliserait le Nouveau Front populaire, encore une fois ? Une saillie contre les sociaux-démocrates ? À vrai dire, le leader insoumis en a étonné plus d’un. Il n’a pas tergiversé. "En cas de triangulaire, si le Rassemblement national (RN) est en tête et que nous sommes troisième, nous retirerons nos candidatures. Notre consigne est simple, directe et claire : pas une voix, pas un siège de plus pour le RN", a-t-il déclaré dimanche soir. Une fois n’est pas coutume, Raphaël Glucksmann, son némésis social-démocrate de Place Publique, lui a emboîté le pas et a appelé tous les partis arrivés en troisième position à se désister face au RN.
Avec 12 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement national au premier tour des élections législatives, la gauche ne veut plus jouer à se chamailler. Dès 18 heures, les chefs à plumes du Nouveau Front populaire se sont réunis une ultime fois pour arrêter une consigne de vote : le retrait quand troisième. L’affaire n’était pas évidente à LFI où se retirer au profit de certains LR ou d’une ancienne ministre, telle Élisabeth Borne - arrivée deuxième - n’est pas mince. C’est Jean-Luc Mélenchon en personne...
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01/07 - Législatives au Royaume-Uni, pourquoi le Labour va l’emporter : le dossier de L’Express à La Loupe
Cette semaine, on s’envole outre-Manche pour comprendre pourquoi après quatorze années dans l’opposition, le Parti travailliste est aujourd’hui aux portes du pouvoir britannique. Les explications d’Agnès C. Poirier, correspondante de L’Express à Londres.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : afp.com/Molly DARLINGTON, Andy BUCHANAN
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : A moins d’avoir été enfermé dans une grotte pendant plusieurs semaines, cela ne vous aura pas échappé. Ces derniers jours, ce sont les élections législatives françaises qui dominent notre actualité. Pourtant, de l’autre côté de la Manche, se déroule également un scrutin qui pourrait s’avérer aussi déterminant que celui en France. Lors des élections générales britanniques qui se tiendront le 4 juillet, les Anglais devront élire les 650 membres de la Chambre des communes pour les cinq années à venir.
Et le parallèle avec la France n’est pas anodin : Rishi Sunak, le Premier ministre anglais, a décidé de convoquer les élections, initialement prévues pour l’automne, en avance. Au Royaume-Uni, c’est le Premier ministre qui fixe la date à sa...
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01/07 - Macron et le RN : l’histoire d’un rempart devenu simple spectateur
Le macronisme est né dans la victoire. Sa tentation hégémonique guide ses choix stratégiques depuis le 16 novembre 2016, lorsque Emmanuel Macron annonçait sa candidature à l’élection présidentielle. Les partis de l’arc républicain ? Des concurrents à vassaliser, parfois. A écraser, souvent. La "raison" ? Il s’en est arrogé le monopole, reléguant ses adversaires dans les limbes de l’extrémisme. Même la majorité relative à l’Assemblée nationale, avertissement adressé par les Français en juin 2022, n’a pas entamé ses certitudes.
Le camp présidentiel bascule ce dimanche 30 juin dans un autre monde. Avec 21 % des suffrages, la coalition Ensemble et ses alliés sont nettement devancés par le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire (NFP) au terme du premier tour des élections législatives anticipées. L’Elysée espérait en secret un taux de participation de 70 %, signe supposé d’un réveil de l’électorat macroniste. Comme si le peuple était par essence acquis à son discours de modération. Les urnes ont balayé ce fantasme, malgré un léger sursaut de mobilisation du socle macroniste. Adieu le rêve de majorité absolue, qu’espérait encore en privé Emmanuel Macron il y a quelques jours. Même cette coalition des modérés, bouffée d’oxygène du camp présidentiel, a tout d’une chimère.Appel à battre le RN
Voilà la Macronie réduite au rôle d’arbitre entre la gauche et le RN. Sommée de choisir entre ces camps qu’elle n’a cessé d’éreinter durant la campagne. "Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement...
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30/06 - Législatives : en Haute-Loire, Wauquiez contraint de batailler face au RN
Pour décor : Notre-Dame de France et la cathédrale du Puy-en-Velay. En fond sonore, aucun militant. Sur les coups de 21 heures, Laurent Wauquiez a prononcé un bref discours depuis son fief, au Puy-en-Velay, la préfecture de la Haute-Loire. Trois minutes, pour désigner un adversaire : le candidat du RN, Alexandre Heuzey, arrivé deuxième. "Les habitants de la Loire se sont exprimés, choisissant la clarté des convictions et la force de l’enracinement face à un candidat parachuté", a-t-il déclaré. Alexandre Heuzey, administrateur au Parlement européen et originaire de la Haute-Garonne, n’avait pas de lien avec la Haute-Loire avant ce scrutin.
Si la première étape est franchie pour Laurent Wauquiez, rien n’est encore gagné pour lui. Candidat surprise dans la 1ère circonscription de Haute-Loire, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes est qualifié pour le second tour des élections législatives. Avec 36,88 % des voix, il devance Alexandre Heuzey (34,88 %), qu’il devra affronter dans une semaine. La candidate Nouveau Front populaire, l’écologiste Celline Gacon, obtient 18,04 % des voix et, si elle se maintient, se qualifie pour une triangulaire.Un parti affaibli
Dans son discours, Laurent Wauquiez a annoncé rester "élu régional" en cas de victoire aux législatives. Expliquant vouloir "veiller sur les services de proximité", "favoriser l’ordre public", le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a mis l’accent sur des arguments de campagne ultra-locaux, en réponse à un adversaire "venu de Nice,...
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30/06 - Assurance chômage : Gabriel Attal met sur pause la réforme
Gabriel Attal a mis sur pause la réforme controversée de l'assurance chômage, dénoncée tant par l'extrême droite que par l'alliance de gauche, qui ont largement distancé le camp présidentiel dimanche soir au premier tour des législatives.
Le Premier ministre "a décidé ce (dimanche) soir de suspendre la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance chômage", qui visait notamment à durcir les conditions d'accès aux indemnités, a déclaré à l'AFP l'entourage du chef du gouvernement. Très critiquée par les syndicats, cette réforme, prévue pour entrer en vigueur au 1er décembre, devait être entérinée par un décret publié au Journal officiel lundi. Mais le Rassemblement national (RN), à l'extrême droite, comme la gauche, réunie dans le Nouveau Front populaire (NFP), avaient promis d'abroger ce projet, qui devait durcir à plusieurs titres les droits des demandeurs d'emplois.
Dans un contexte très difficile pour le camp présidentiel, largement distancé au premier tour des législatives par le RN, nettement en tête, mais aussi la gauche, le Premier ministre a donc préféré suspendre le projet.
La réforme n'est pas enterrée mais pourra "faire l'objet d'aménagements, de discussions entre forces républicaines", selon l'entourage de M. Attal, renvoyant à de "futures majorités de projets et d'idées" après le 2e tour des législatives.
Afin d'éviter un vide juridique, les règles actuelles n'étant valables que jusqu'à ce dimanche, Matignon a d'ores et déjà précisé qu'un "décret de jointure" doit être publié dès lundi matin pour prolonger...
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30/06 - Législatives 2024 : Attal , Darmanin, Séjourné... les ministres candidats ont-ils réussi leur pari ?
Vingt-quatre ministres du gouvernement sortant étaient candidats à ces élections législatives anticipées, et leurs destins sont pour l’instant encore assez incertains. Le Premier ministre sortant Gabriel Attal s'en sort bien, avec 43,9 % des scrutins, 9 points devant la candidate du Nouveau Front populaire. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, est arrivé en tête (36 %) dans sa circonscription dans le Nord, est talonné par le candidat du Rassemblement national, Bastien Verbrugghe (34,3 %).
Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères sortant et patron du parti présidentiel, est quant à lui arrivé assez largement en tête (46,1 %) dans sa circonscription des Hauts-de-Seine, devant la candidate du Nouveau Front populaire.
> Notre direct à lire ici.
La plupart des ministres sont pour l’instant en ballottage défavorable. C’est le cas d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, distancée de plus de 18 points par le candidat du RN.
Plusieurs anciens membres du gouvernement sont également arrivés en seconde position, comme l’ex-ministre du Logement Guillaume Kasbarian, à quatre points du candidat RN, ou encore l’ex-ministre de la Santé Frédéric Valletoux, à moins de deux points du candidat du parti de Jordan...
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30/06 - "Il faut que ça change" : à Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen fête la victoire du RN
La liesse. A l’espace de l’abbaye, à Hénin-Beaumont, les militants du Rassemblement national vivent leur épiphanie. Ce dimanche soir, le parti d’extrême droite, qui a récolté 34 % des voix selon les premières estimations, célèbre un score historique. Dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen est élue dès le premier tour (avec 58,24 % des voix), comme beaucoup de députés RN sortant du Nord-Pas-de-Calais. Dans cet ancien fief de gauche, c’est la victoire du parti tout entier qu’on fête. Voilà vingt-deux ans que Marine Le Pen laboure cette terre du Pas-de-Calais, où elle multiplie les candidatures aux élections (régionales, municipales, européennes, législatives). Son premier parachutage remonte aux élections régionales de 1998, aux côtés de Carl Lang.
Steeve Briois (maire d’Hénin-Beaumont) et Bruno Bilde (élu au premier tour dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais) l’incitent ensuite à poursuivre son implantation sur ces terres ouvrières, persuadés qu’il y a quelque chose à faire pour le parti d’extrême droite. "Et puis le physique de flamand et la gouaille de Marine s’accordaient bien au lieu", précise à l’époque Bruno Bilde à Libération.
Il faut attendre 2017 pour que Marine Le Pen remporte la circonscription, puis 2024, pour confirmer le basculement final de la ville nordiste avec une élection dès le premier tour. Et celui du Rassemblement national qui n’a jamais réalisé un score aussi élevé, avec un tel niveau de participation (67 % selon les premières estimations). 12 millions d’électeurs...
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30/06 - Législatives 2024 : quelles sont les consignes de vote de chaque parti pour le second tour ?
Arrivés nettement en tête du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national (RN) et ses alliés pourraient obtenir une large majorité relative à l’Assemblée nationale, voire une majorité absolue. Avec potentiellement de 285 à 315 triangulaires au second tour et de 150 à 170 duels (estimation Ipsos), c’est peu dire que les consignes de vote de chaque parti étaient attendues avec un mélange d’impatience et de hantise ce 30 juin après l’annonce des résultats. Les voici.LA MAJORITE PRESIDENTIELLE
"Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour", a dit Emmanuel Macron dans une déclaration écrite. "La participation élevée au premier tour (..) témoigne de l’importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique. Leur choix démocratique nous oblige", a ajouté le président de la République.
Depuis l'hôtel Matignon, Gabriel Attal a appelé au "désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République". "La leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir" et "donc notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue au second tour", a martelé le Premier ministre.
Un peu plus tôt dans la soirée, Edouard Philippe avait pour sa part affirmé qu'"aucune voix" ne devait "se porter sur les candidats...
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30/06 - Législatives 2024 : Le Pen, Borne, Hollande… Les résultats marquants du premier tour
Un scrutin aux surprises multiples. Les premiers résultats de ces élections législatives 2024 arrivent au compte-gouttes, dans les différentes circonscriptions. Marine Le Pen a ainsi été réélue dès le premier tour dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, notamment dans son fief d’Hénin-Beaumont. Sébastien Chenu, son bras droit à l’Assemblée nationale, a également été réélu dès ce 30 juin, dans la 19e circonscription du Nord.
Le RN commence déjà à accumuler les victoires dès le premier tour. Et ce, au détriment de certaines figures politiques… comme Fabien Roussel. Le patron du Parti communiste français a annoncé son élimination dès le premier tour contre le candidat du RN, qui a obtenu 51,9 % des voix dès ce 30 juin. @lexpress
Résultats du premier tour : 10 personnalités à la loupe legislatives2024 sinformersurtiktok apprendreavectiktok ♬ son original - L’Express - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>
De son côté, l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne arrive en deuxième position d’une triangulaire, derrière la candidate du Rassemblement national. François Ruffin est lui aussi engagé dans une triangulaire, mais concède 17 points de retard au premier tour face à la candidate du Rassemblement national. Pour François Hollande ou Laurent Wauquiez sont pour l’instant en tête au premier...
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30/06 - Législatives : RN en tête, NFP en embuscade... Les enseignements du premier tour
Le Rassemblement national est arrivé largement en tête ce dimanche du premier tour d'élections législatives historiques qui pourraient ouvrir les portes du pouvoir à l'extrême droite pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec 34-34,2 % des suffrages, le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen et ses alliés devancent le Nouveau Front populaire réunissant la gauche, qui obtient 28,1-29,1 %, loin devant le camp d'Emmanuel Macron à 20,3-21,5 %, lors de ce vote marqué par une participation en forte hausse, selon les estimations publiées à 20 heures par les instituts Ipsos et Ifop. Les Républicains qui n'ont pas fait alliance avec le RN s'établissent à 10 %.
Les premières projections en sièges pour la future Assemblée nationale, à prendre avec beaucoup de précautions, envisagent pour le RN et ses alliés une forte majorité relative, voire une majorité absolue à l'issue du deuxième tour dimanche prochain. "Il nous faut une majorité absolue", a lancé Marine Le Pen, annonçant également sa propre élection comme députée dès le premier tour dans son fief d'Hénin-Beaumont. Selon la triple candidate à la présidentielle, "le bloc macroniste" est "pratiquement effacé" après ce premier dimanche de vote.
Après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, annoncée par le chef de l'Etat au soir de la déroute de ses candidats aux élections européennes du 9 juin, le paysage politique devrait être profondément bouleversé. Mais il s'agit en réalité de 577 scrutins pour choisir autant de députés, et la...
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30/06 - Vincent Cocquebert : "Bardella s’adresse aux habitants de la civilisation du cocon et de l’égocène"
L’Express : Qu’est-ce qui caractérise selon vous "l’égocène" ?
Vincent Cocquebert : Depuis quarante ans prospère ce que, dans un livre précédent, j’ai nommé la civilisation du cocon, où chacun, dans un mouvement défensif, se réfugie dans le repli sur soi, qu’il soit spatial, physique, idéologique et même territorial. C’est une séquence historique et un phénomène qui traversent toutes les générations et qui trouvent sa source chez les classes populaires depuis les années 80 qui ont été les premières à expérimenter ce repli domestique, une forme de micro-sécession. A partir de cette décennie, celle de la démocratisation du culte du moi, de la performance, de la réussite personnelle, les discours politiques sont devenus beaucoup plus catégoriels. On a dès lors assisté à un morcellement du politique, à une certaine fin des utopies qui a alimenté le sentiment qu’il n’y avait plus vraiment de destin commun, et que l’ultime quête était intérieure.
Obsédés par la quête de notre propre singularité, par la sécurité, nous vivons une certaine "fin de l’autre" dont l’étrangeté nous menace et qui semble être un obstacle à l’épanouissement de notre désir
L’égocène, ce passage des grands récits de la démocratie aux petits récits personnels de l’intimocratie, est la réponse à cette civilisation du repli. A force d’avoir domicilié nos existences grâce au numérique (du travail à la consommation en passant par la culture et les rencontres), nous expérimentons le sentiment d’être les grands ordonnateurs de nos petits mondes et nous parvenons de moins en...
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30/06 - Législatives 2024 : "une vingtaine de circonscriptions" remportées au 1er tour par le NFP, dit Bompard
Les Français sont désormais fixés sur le résultat de ces élections législatives. Le RN arrive en tête du scrutin avec 33,5 % des voix, devançant le Nouveau Front populaire à 28,1 %, et le camp présidentiel à 22,1 %.
Ces élections sont marquées par une hausse spectaculaire de la participation, au plus haut depuis près d’un demi-siècle. Au terme de la journée, celle-ci atteint 66 %, toujours selon l'institut Ifop.
Les infos à retenir :
⇒ Le RN largement en tête, le NFP second, le camp présidentiel en embuscade
⇒ Le Pen, Chenu, Bompard, Faure... de nombreux candidats élus dès le premier tour
⇒ Attal : "pas une voix ne doit aller" au Rassemblement national
00h20Fin du live
L'Express clôture le suivi de ce live pour ce soir de premier tour d'élections législatives anticipées. Retrouvez-nous sur le site de L'Express dès demain matin pour suivre nos analyses, décryptages et enseignements de ce scrutin. Bonne fin de soirée à tous !
00h10Sabrina Agresti-Roubache, 3e à Marseille, se retire : "pas de voix pour le RN"
Secrétaire d'Etat à la Ville et députée sortante, Sabrina Agresti-Roubache a annoncé se désister dimanche soir, après être arrivée troisième dans la première circonscription de Marseille, appelant clairement à voter contre le Rassemblement national.
"Ce soir le choix a été clair, 45% pour le Rassemblement National, 27% pour le Nouveau Front Populaire, évidemment je me retire et dans ces conditions, je le dis de façon très claire, dans ma circonscription 'pas une voix pour le Rassemblement national'", a-t-elle...
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30/06 - Atos : un accord trouvé entre banques et créanciers
Est-ce l’épilogue d’une saga à rebondissements ? Les créanciers obligataires et les banques d’Atos sont parvenus, dimanche 30 juin, à un accord pour reprendre et sauver eux-mêmes le groupe informatique en difficulté.
L’accord passera par une augmentation de capital de 233 millions d’euros, un apport de 1,5 à 1,675 milliard d’euros et une réduction de la dette de 3,1 milliards d’euros, selon un communiqué diffusé quatre jours après que le consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d’Atos initialement choisi pour mener à bien cette reprise, a jeté l’éponge.
Cette annonce, faite par la direction d'Atos, renforce l'espoir d'une sortie de crise pour le groupe employant quelque 100 000 salariés dans 69 pays mais plongé ces derniers mois dans le chaos. Il espère désormais aller très vite pour lancer les opérations dès début juillet, avant les Jeux olympiques.
"Les opérations de restructuration seront ensuite mises en oeuvre au cours du second semestre 2024 en vue d'une réalisation effective d'ici la fin de l'année 2024 ou au cours du premier trimestre 2025", précise le groupe.
Banques et détenteurs d'obligations deviendront alors ses actionnaires majoritaires: ils détiendront jusqu'à 99,9% du capital. L'augmentation de capital est toutefois ouverte aux actionnaires actuels, qui ne souhaiteraient pas voir leur participation diluée, et pourraient, s'ils contribuent, s'assurer au maximum 25,9% des parts.
L'accord trouvé doit permettre de sortir le groupe de l'ornière financière, d'obtenir "d'ici 2026" une...
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30/06 - "Une campagne dans la campagne" : après son naufrage contre Trump, Biden tente le tout pour le tout
"Quarante-huit heures pour rattraper un débat de 90 minutes". C’est ainsi que le New York Times résume le défi auquel est confronté Joe Biden, après un débat télévisé catastrophique contre son rival à l’élection présidentielle, Donald Trump, suite auquel des voix se sont élevées pour demander qu’il laisse la place à un candidat démocrate plus solide. Se refusant à cette éventualité, le président américain et son entourage ont multiplié ces derniers jours les meetings et rendez-vous auprès de soutiens ou donateurs clés.
"Les 48 heures qui ont suivi le débat ont été une campagne dans la campagne, visant à sauver la candidature soudainement vacillante de Joe Biden. Un effort de plusieurs jours pour limiter les dégâts et faire pression sur les élus démocrates anxieux, les militants et les donateurs pour qu’ils soutiennent le président", analyse le quotidien new-yorkais. Comme pour prouver qu’il a encore toute sa vitalité, le candidat de 81 ans et plus vieux président de l’Histoire des Etats-Unis, a enchaîné en quelques jours sept évènements dans quatre états différents.
En commençant dès le lendemain de sa défaite par un meeting en Caroline du Nord, où il a cherché à donner l’image d’un candidat ressaisi. "Joe Biden a parlé d’une voix plus forte et plus stable que le ton faible et rauque qui avait troublé même ses alliés pendant le débat", rapporte Tyler Pager, journaliste politique au Washington Post. Le président a d’ailleurs présenté son mea-culpa au sujet de sa prestation ratée : "Je ne marche plus aussi facilement qu’avant....
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30/06 - Ukraine : la Corée du Nord s’apprête-t-elle à envoyer des troupes pour aider la Russie ?
C’est un soutien qui ne passera pas inaperçu. Selon des informations des autorités sud-coréennes, la Corée du Nord s’apprêterait dans les prochains jours à envoyer ses soldats sur le front ukrainien pour prêter main-forte à l’armée russe.
Il s’agirait essentiellement de "troupes de génie" qui se consacreront aux travaux de reconstruction et de fortification dans les territoires occupés du Donbass. Chacun de ces soldats toucherait une solde mensuelle de 800 dollars américains, ce qui constituerait une rentrée de devises considérable pour le régime de Pyongyang, a rapporté la chaîne de télévision privée sud-coréenne TV Chosun, citant un haut fonctionnaire sud-coréen.
Mais selon un expert militaire interrogé par le journal économique de Kiev, RBK-Ukraine, pour Moscou, la priorité n’est pas à la reconstruction. "Ce n’est pas dans ce domaine que l’armée russe a le plus besoin de renfort, mais bien en première ligne, pour les opérations offensives", prévient ainsi Ivan Kiritchevskyï.Des livraisons d’armes déjà en place
Le 19 juin dernier, Vladimir Poutine a effectué une visite d’Etat en Corée du Nord pour renforcer les liens en matière de défense entre les deux pays dans le contexte de l’opération militaire russe en Ukraine. Si l’envoi de troupes nord coréennes en Ukraine se concrétisait, il s’agirait alors de la première concrétisation de "l’accord d’assistance commune en cas d’agression militaire" signé en grande pompe par Vladimir Poutine et Kim Jong-un lors de leur rencontre.
Autrement dit, cet accord prévoit une...
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30/06 - La principale étude montrant l’efficacité de l’homéopathie était une fraude ! Par le Pr Ernst
L’homéopathie est une thérapie placebo : ses hypothèses vont à l’encontre de la science, ses remèdes sont dépourvus d’ingrédients actifs et les preuves issues des essais cliniques sont uniformément négatives. Après le Royaume-Uni et la France, c’est maintenant l’Allemagne, le pays d’origine de l’homéopathie, qui se rallie à cette position. La 128e assemblée médicale allemande a récemment déclaré que "l’utilisation de l’homéopathie… n’est pas une option compatible avec la médecine rationnelle, l’exigence du meilleur traitement possible et une compréhension appropriée de la responsabilité et de l’éthique médicale".
Pourtant, les homéopathes du monde entier affirment que ce n’est tout simplement pas vrai et qu’il existe de nombreux essais cliniques sur l’homéopathie qui ont abouti à des conclusions positives. À vrai dire, ils n’ont pas tout à fait tort. Certaines études suggèrent que l’homéopathie fonctionne au-delà du placebo. Comment cela est-il possible ? Pourquoi certaines études sur l’homéopathie montrent-elles des résultats positifs ? La réponse évidente est que ces études ne sont pas rigoureuses ; elles ne sont pas randomisées, ou ne sont pas en double aveugle, ou ne sont pas contrôlées par placebo, par exemple. Mais cette hypothèse n’est peut-être pas tout à fait vraie.
En 2020, le Pr Michael Frass a publié un essai très médiatisé qui semblait prouver le contraire. Cette étude randomisée et contrôlée par un placebo en double aveugle (étude où les participants sont répartis au hasard entre deux ou trois groupes, l’un...
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30/06 - Présidentielle en Iran : le réformiste Pezeshkian, partisan d’une détente avec Washington
Le résultat du premier tour de la présidentielle iranienne était inattendu. Le second tour, qui aura lieu le 5 juillet, opposera le candidat réformateur Massoud Pezeshkian à l’ultraconservateur Saïd Jalili. Il sera le successeur du président Ebrahim Raïssi, mort le 19 mai dans un accident d’hélicoptère.
Quasiment inconnu lorsqu’il est entré dans la course, Massoud Pezeshkian a récolté 42,5 % des suffrages vendredi, contre 38,6 % pour Saïd Jalili, proche du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Il n’empêche, L’abstention, qui a atteint un niveau record, avec près de 40 %, selon les autorités, est la grande gagnante de ce premier tour du scrutin. "Dans l’une des élections présidentielles les plus compétitives, où réformistes et conservateurs sont entrés en jeu de toutes leurs forces, une majorité de 60 % des Iraniens en ont fini avec les réformistes et les conservateurs", a observé l’économiste iranien Siamak Ghassemi sur les réseaux sociaux. Sur 60 millions d’électeurs appelés aux urnes, seuls 24 millions ont fait le déplacement dans un pays frappé par une crise économique, avec une inflation à 40 % et secoué par une répression meurtrière de tout mouvement contestataire.Ouverture vers l’Occident
Député de la ville de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran, et chirurgien cardiaque de profession, Massoud Pezeshkian, 69 ans, propose un programme bien différent de son adversaire conservateur, sans toutefois qu’il s’agisse d’une rupture fondamentale. Le Monde observe ainsi que "le candidat n’a franchi aucune ligne...
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30/06 - Internet peut mourir : la preuve par la Toile chinoise
Pour chacun d’entre nous, Internet est immédiatement associé à un moteur de recherche qui fournit des hyperliens vers des pages Web en réponse à la requête d’un utilisateur. Ces moteurs de recherche ont permis d’organiser l’accès aux quelque 1,1 milliard de sites mondiaux, bien que l’essentiel d’entre eux (82 %) soit inactifs. S’il existait une multitude de moteurs de recherche à l’avènement d’Internet, Google est devenu dominant dans les années 2000 et maintient une part de marché mondial de 91 %, Bing, de Microsoft, absorbant le reste. Ces outils ont façonné le Web, car le trafic est extrêmement influencé par le positionnement d’un site sur la première page des moteurs de recherche.
Mais ce modèle d’accès à la Toile, devenu un réflexe, n’a rien d’immuable. De nombreux experts ont ainsi annoncé la mort de la recherche avec l’avènement de l’IA générative et ses modèles de langage étendus (LLM), censés être plus pertinents que la recherche sémantique.
C’est notamment la promesse de Perplexity.ai, qui, au lieu de proposer des liens, regroupe des informations provenant de sources crédibles en une réponse unique et cohérente. Ce procédé fonctionne pour un type réduit de requêtes ouvertes. Pour des requêtes précises, comme les résultats d’un match de football, vous continuerez d’utiliser un moteur de recherche. Ces derniers affichent d’ailleurs eux-mêmes un nombre croissant d’informations, notamment des résultats sportifs ou des indications météo. Une tendance qui rend la visite de sites Web dédiés de plus en plus superflue.La...
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30/06 - Livres : éloge de la nouvelle, ce genre injustement mal-aimé
En France, la nouvelle a mauvaise presse. Faute de prescripteurs (libraires, journalistes), elle est présumée repoussoir pour le lecteur et serait source de méventes. D’où le peu d’appétit des éditeurs pour ces formes courtes, que Michel Déon appelait malicieusement "mes danseuses". Mais, qui, de l’œuf ou de la poule… ? C’est l’éternelle question dont la revue Décapage s’est emparée dans son numéro printemps-été 2024 (16 euros) à travers le témoignage de 21 écrivains, apôtres du genre.
En guise de mise en bouche, surgissent les grands noms du domaine, Raymond Carver, Joseph Conrad, Ernest Hemingway, Alice Munro, Anton Tchekhov, Marcel Aymé, James Salter ou encore Edgar Allan Poe, qui en donnait cette jolie définition : "Texte de fiction, traitement d’un seul incident, matériel ou spirituel, et qu’on peut lire d’une traite." La nouvelle garde aujourd’hui encore un statut à part aux Etats-Unis, rappelle Julia Kerninon, les écrivains devant "faire leurs preuves comme nouvellistes avant d’avoir droit de s’attaquer au sacro-saint roman".
Reste que, contrairement aux idées reçues, c’est en France, et non outre-Atlantique, que s’impose le genre, à la fin du XIXe siècle, grâce aux très nombreux journaux qui publient alors feuilletons et nouvelles à la pelle. L’un des grands coupables de la désaffection actuelle, Belinda Cannone l’a déniché en la personne d’Alain Robbe-Grillet, l’auteur de Pour un nouveau roman (1963), selon qui la création devait être soumise à l’écriture, au détriment des personnages et de l’intrigue… Les...
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30/06 - Corruption : ces soupçons qui pèsent sur Thales
C’est un fleuron de l’industrie française qui se retrouve dans les filets de la justice, visé actuellement par plusieurs enquêtes pour des faits de corruption sur des contrats passés à l’étranger. Selon une information BFMTV révélée le 29 juin, plusieurs perquisitions ont eu lieu cette semaine auprès du groupe Thales, le leader mondial des hautes technologies spécialisé dans la défense, l’aérospatial ou encore la cybersécurité.
Elles se sont déroulées les mercredi 26 et vendredi 28 juin, en France, aux Pays-Bas ainsi qu’en Espagne, dans le cadre de "deux enquêtes préliminaires", selon une source interrogée par l’AFP. Les soupçons de corruption portent sur un contrat de 2008 pour la vente de sous-marins et la construction d’une base navale au Brésil, pour lesquels une première enquête a été ouverte fin 2016, "des chefs de corruption d’agent public étranger, corruption privée, association de malfaiteurs et blanchiment de ces infractions", selon cette même source judiciaire.Nombreux soupçons
Il existe également une seconde enquête, ouverte en 2023, des chefs de corruption et trafic d’influence d’agent public étranger, corruption privée, association de malfaiteurs, blanchiment et recel de ces infractions, portant cette fois-ci sur différentes opérations de vente de matériel militaire et civil à l’étranger", a-t-elle ajouté.
Les opérations "ont été réalisées par 65 enquêteurs de l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, NDLR), 12 magistrats du PNF (Parquet...
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30/06 - Bourse : comment prêter ses actions à un tiers
Le courtier en ligne Bourse Direct, qui revendique 300 000 comptes ouverts, lance un nouveau service. Ses clients peuvent désormais souscrire l’option "prêt de titres" et confier temporairement ces derniers à des investisseurs institutionnels, qui peuvent en avoir besoin pour différentes opérations d’arbitrage ou de couverture, en échange d’une rémunération. Une fois le service activé, Bourse Direct pourra proposer les titres détenus - ETF ou actions -, en fonction de la demande sur le marché, par le biais d’une structure sécurisée. Le courtier gère le prêt et assure que "les clients conservent le contrôle total de leur portefeuille, peuvent vendre sans aucune restriction les titres prêtés, et continuent de toucher les éventuels dividendes".Des intérêts versés mensuellement
Les intérêts de ce prêt, une fois déduits les coûts supportés par la plateforme - de l’ordre de 60 % du total -, seront partagés entre le client et Bourse Direct. Calculés quotidiennement, ils seront versés une fois par mois. Difficile d’anticiper la rémunération à laquelle prétendre, le courtier précisant qu’elle dépend des titres prêtés, de leur quantité, de la demande et de la durée du prêt. Le service est pour le moment réservé aux personnes physiques majeures et aux personnes morales détenteurs d’un compte titres ordinaire, hors indivision. A noter qu’une telle opération présente un risque, dans le cas où les emprunteurs ne seraient pas en mesure de rendre les titres prêtés. Pour le limiter, Bourse Direct indique prendre des garanties auprès...
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30/06 - Landes, Beaujolais, Bordeaux... Ces nouveaux vins rouges à consommer cet été
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, casser les codes de la consommation jusqu'à élaborer des vins moins alcoolisés De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ? Notre guide.
Selon le baromètre 2024 Sowine/Dynata, si le vin a recouvré sa place de boisson préférée des Français, le rouge reste à la peine. Face à ce désamour, notamment celui des jeunes et des femmes, toutes les régions proposent cet été des vins bio aux reflets carmin dotés d’un profil fruité et moins alcoolisés, qui leur permet de supporter des températures de service de 10 °C à 14 °C. Une tradition pour certains cépages, comme le gamay, riche dans le Beaujolais de son terroir granitique, dont les caractéristiques trouvent un supplément d’expression servi frais. De même, les vins de sable, réputés pour leur souplesse et leur salinité, tels ceux du domaine de la Pointe, rare vignoble de la côte landaise, se dégustent de la même manière - à l’instar des pinots noirs d’Alsace et de ceux de la vallée de la Loire.Le Bordealais aussi
Du côté du Bordelais, aussi, de...
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30/06 - Maksim Samorukov : "Le régime de Poutine est en permanence au bord de l’effondrement"
Un taux de croissance de plus de 3 %, des opposants morts ou emprisonnés, une alliance avec la Corée du Nord, des provocations nucléaires… En apparence, Vladimir Poutine semble plus fort que jamais en dépit de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales. Une illusion, selon Maksim Samorukov. Pour le chercheur au centre Carnegie Russie-Eurasie, à Berlin, l’ultra-concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne et le goût grandissant pour le "micromanagement" d’un Poutine de plus en plus coupé de la réalité rend le régime très vulnérable à une erreur fatale ou à une incapacité à s’adapter à de nouveaux problèmes. D’autant plus que l’obsession monomaniaque du maître du Kremlin pour l’Ukraine lui fait oublier la surchauffe de l’économie russe ou la menace islamiste qui s’est encore manifestée dans le Caucase. Entretien.
L’Express : La Russie de Vladimir Poutine est, selon vous, bien plus vulnérable qu’on ne le pense. Pourquoi ?
Maksim Samorukov : La nature même du régime russe le rend vulnérable, car il est totalement dépendant de la décision d’une seule personne. Cette concentration du pouvoir s’est encore renforcée avec la guerre en Ukraine. A tel point que, face à tout nouveau problème, le régime ne réagit qu’en fonction du point de vue – et des biais personnels – d’un autocrate. Avec un tel fonctionnement, impossible de ne pas commettre d’erreurs. D’autant plus que cet homme, Vladimir Poutine, vieillit et se montre de plus en plus détaché de la réalité. Son obsession pour l’Ukraine lui fait...
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30/06 - La vie secrète des jeunes avec l’IA : "ChatGPT m’a aidé à écrire une lettre d’amour"
La Mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé. Goncourt des lycéens 2002. Une épopée formidable inspirée de la mythologique guerre de Troie de l’Iliade d’Homère, ramassée en 204 pages, que Stan, 15 ans, en seconde, n’avait évidemment pas lue. Sa prof en attendait un compte rendu pour le lendemain. Alors qu’il raconte l’anecdote, somme toute classique, on lui demande pourquoi il ne s’est pas exécuté plus tôt. Dans ses pupilles semblent défiler mille et une activités plus importantes que ses devoirs quand on a cet âge : copains, sport, jeux vidéo peut-être. Il hausse les épaules et souffle : "Je savais que je pouvais compter sur ChatGPT pour le faire à ma place."
Le chatbot créé par l’entreprise OpenAI, dévoilé en novembre 2022, s’est rapidement imposé comme l’allié des élèves du monde entier. Facile, il est un mix de tous les outils qui ont donné des sueurs froides aux enseignants depuis cinquante ans : la calculatrice programmable, puis Internet, et notamment Wikipédia. En mieux, car accessible depuis un smartphone, dont on se dote aujourd’hui, en moyenne, entre 11 et 13 ans. ChatGPT s’exécute benoîtement, formule en dix secondes une réponse structurée, bien écrite. En apparence, réfléchie. L’arme atomique des devoirs maison. L’IA générative est donc là pour le meilleur : adieu la honte de l’exercice pas réalisé dans les temps - parfois pas du tout. Mais aussi pour le pire : Stan ne s’est pas rendu compte que l’IA lui a soufflé quelques bêtises sur la mort du roi Tsongor. Sa prof, en revanche, si.
Raconter l’histoire des...
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30/06 - Mitterrand-Chirac, l’histoire secrète de la première cohabitation : conciliabules, émissaires, coups bas…
La cohabitation, ça commence avant la cohabitation. Le samedi 15 mars 1986, à la veille d’élections législatives en un tour qui vont amener la droite au gouvernement face à François Mitterrand, le secrétaire général de l’Elysée décroche son téléphone. Jean-Louis Bianco appelle Edouard Balladur, alors principal collaborateur (il n’aimerait pas le mot) de Jacques Chirac. Il lui délivre le message présidentiel : "Que le maire de Paris ne fasse pas de déclaration triomphante qui rendrait sa nomination impossible. Qu’il me laisse le sentiment d’être libre. Qu’il ne pose pas de conditions préalables." Il ne le fera pas. Cinq jours plus tard, Jacques Chirac est dans le bureau de François Mitterrand. Loin des caméras, le président signe le décret de nomination du Premier ministre. Il plaisante : "Ma main tremble, car une fois que j’aurai signé, je ne pourrai plus vous déboulonner. Mais à la fin, je trouverai bien un moyen…" Faux semblants, jeux de rôle, émissaires, conciliabules, coups bas et coups fourrés : il y a trente-huit ans, la France invente un régime que l’on pensait impossible, incompatible avec la Ve République, la cohabitation.
Une cohabitation, surtout pour le chef de l’Etat, ça se prépare. Juste avant le scrutin, L’Express fait sa Une sur "Le bunker Elysée". François Mitterrand (message de service à Emmanuel Macron) a anticipé l’alternance dans les mois qui précèdent et nommé à une série de postes de la haute fonction publique des proches ou des amis politiques. A la présidence de la République, circule une...
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30/06 - Législatives : 59,39 % de participation à 17h, du jamais-vu depuis 1986
Jour J pour les législatives les plus scrutées de l’histoire récente. Trois semaines seulement après le vertige de la dissolution, l’heure des premiers enseignements approche. L’Assemblée nationale peut-elle être dominée pour la première fois de la Ve République par l’extrême droite ? La gauche peut-elle créer une surprise ? Gabriel Attal peut-il espérer rester à Matignon ? A défaut de réponses définitives, les premiers résultats de ce premier tour à grand suspense, qui seront dévoilés ce dimanche soir à 20 heures, devraient permettre d’y voir plus clair.
Les infos à retenir
⇒ 59,39 % de participation à 17 heures, en très forte hausse par rapport à 2022
⇒ La participation est la plus forte dans le Finistère et les départements du sud de la France
⇒ Le couple Macron a voté au TouquetSuivez les résultats en direct sur L'Express.fr
Ce live est désormais terminé. Pour suivre les résultats, les réactions et toutes les informations des élections législatives, rendez-vous ici.
>> Législatives : suivez nos résultats en direct dès 20 heuresQuel département a le plus voté à 17h ?
La participation la plus forte par département est enregistrée dans le Finistère avec 68,26 %, devant le Tarn (67,31 %) et la Dordogne (66,82 %).
Les taux les plus faibles apparaissent en région parisienne avec 47,04 % en Seine-Saint-Denis, 50,53 % en Essonne et 50,91 % dans le Val-d’Oise. A Paris, le taux est de 60,87 %.La participation au 1er tour estimée entre 67,5 % et 69,7 %
Le premier tour des élections législatives anticipées devrait être...
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30/06 - Régimes, gels, barres... Quelle alimentation en tant que sportif ? Les conseils de la science
Comment performer dans sa pratique sportive, comment bien s’entraîner et prendre du plaisir à se dépasser sans se blesser ? L’Euro de football, les Jeux olympiques de Paris sont autant de vitrines pour le sport de haut niveau, avec ses athlètes suivis au jour le jour, parfois par des armées de médecins, kinésithérapeutes, psychologues… Pour le sportif du dimanche jusqu’à l’amateur endurci, impossible d’être aussi bien accompagné. Les plus argentés se tournent vers des coachs personnels, quand la plupart glanent des recommandations auprès de collègues sportifs, d’outils connectés, voire de YouTube, Instagram ou TikTok… où bons et souvent moins bons conseils pullulent. De nombreuses études scientifiques apportent pourtant des réponses sérieuses quant aux méthodes éprouvées pour s’améliorer. L’Express passe en revue quatre thèmes essentiels : la préparation mentale, l’alimentation, les méthodes de récupération et la conduite à tenir face aux blessures. Dans ce deuxième épisode, la nutrition, entre bienfaits et dérives marketing.
EPISODE 1 - Les conseils de la science pour s'améliorer en sport : le cerveau, un allié trop souvent négligé
EPISODE 3 - Les étirements sont-ils toujours utiles ? Les réponses (parfois déroutantes) de la science
EPISODE 4 - Bains glacés, baumes chauffants... Le chaud-froid, allié de la récupération sportive ?
Régimes alimentaires spécifiques, barres de céréales, gels sucrés, pastilles et poudres électrolytes. Ces dernières années, les produits et modes autour de l’alimentation du sportif explosent....
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29/06 - Guerre en Ukraine : Moscou et Kiev annoncent un échange de civils, dont des prêtres
La libération a été négociée avec l’aide du Vatican. En parallèle, les combats se poursuivent : la Russie a annoncé samedi 29 juin la capture du village de Choumy, près de Toretsk, dans l’est de l’Ukraine, prise importante, car elle pourrait permettre à l’armée russe d’avancer vers Kostiantynivka et Kramatorsk, des objectifs clés dans la région.
Les infos à retenir
⇒ Echange de prêtres entre Kiev et Moscou, dont un haut responsable orthodoxe ukrainien
⇒ La fédération russe de judo annonce boycotter les Jeux olympiques 2024
⇒ La Russie a annoncé samedi la capture d’un village près de Toretsk, dans l’EstEchange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine
Selon le président Volodymyr Zelensky, deux prêtres gréco-catholiques ukrainiens faits prisonniers dans la ville de Berdiansk, occupée par la Russie, ont été rendus à l’Ukraine grâce à la médiation du Vatican. Selon lui, ces deux prêtres ont été faits prisonniers par la Russie en novembre 2022. Cette libération a eu lieu dans le cadre d’un échange de prisonniers impliquant des civils.
La Russie a de son côté indiqué qu’un haut responsable du clergé orthodoxe ukrainien, le métropolite Ionafan, ainsi que deux autres prêtres ont été remis à Moscou. Le métropolite Ionafan avait été condamné en août 2023 à cinq ans de prison en Ukraine, accusé d’avoir justifié l’invasion russe du pays. L’Eglise orthodoxe ukrainienne, proche du patriarcat de Moscou, est sous pression des autorités, bien qu’elle ait rompu ses liens avec la Russie après le début de l’invasion. La Russie et l’Ukraine...
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29/06 - "Pour le pays, retirez-vous" : Joe Biden face au spectre d’un abandon en pleine campagne
"Monsieur Biden n’est plus l’homme qu’il était il y a quatre ans". Dans un éditorial publié vendredi 28 juin, le New York Times appelle le président américain et prétendant à sa réélection, à "quitter la course" pour laisser place à un autre candidat démocrate face à Donald Trump, au lendemain d’un débat télévisé catastrophique devant 51 millions de spectateurs.
"Joe Biden est apparu comme l’ombre d’un dirigeant politique", écrit le quotidien new-yorkais proche du camp progressiste, alors que le président âgé de 81 ans a montré de grandes difficultés à défendre son programme, répondre aux provocations du républicain Donald Trump (à peine plus jeune, à 78 ans), ou tout simplement… à terminer ses phrases, lors de ce duel. Le républicain est ainsi apparu largement vainqueur auprès de 67 % des spectateurs, selon un sondage CNN, qui indique toutefois que 81 % des électeurs ayant assisté à la joute n’ont, pour autant, pas changé d’opinion sur leur vote.Décidé à poursuivre la course
Ce qui n’a cependant pas empêché les démocrates, à la traîne dans les sondages, d’être gagnés par la panique générale, selon la presse américaine. Et pour cause, "ce débat devait être l’opportunité pour Joe Biden de démontrer qu’il était encore apte à gouverner, et il a échoué dans cet exercice", analyse Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des Etats-Unis. "C’est un président apprécié dans son propre camp, où l’on juge qu’il a fait du bon travail, mais sa sénilité pourrait être un frein à la réélection des démocrates". Ce qui fait dire au New York Times...
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29/06 - Guerre en Ukraine : ces armes que la Corée du Nord aurait livrées à la Russie
L’Occident met la pression sur Pyongyang. Les Etats-Unis et des pays alliés ont accusé, ce vendredi 29 juin, la Corée du Nord d’enfreindre les mesures de contrôle d’armes en vendant, selon Washington, des missiles à la Russie utilisés dans la guerre en Ukraine.
L’ambassadeur américain adjoint à l'ONU Robert Wood a dénoncé des "transferts illégaux d’armes" de la Corée du Nord vers la Russie, alors que les deux pays nouent des liens de plus en plus étroits. "Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces transferts illégaux, qui ont largement contribué à la capacité de la Russie à mener sa guerre contre l’Ukraine", a déclaré Robert Wood avant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à ce sujet. La fourniture d’armes et de munitions par la Corée du Nord viole les résolutions du Conseil de sécurité de 2006, 2009 et 2016 sur la question, a-t-il dit.
Jonah Leff du Conflict Armament Research (CAR), qui traque l’utilisation des armes dans les guerres, a déclaré au Conseil de sécurité qu’il avait trouvé des preuves de l’utilisation de missiles balistiques nord-coréens en Ukraine. Il a ajouté que des missiles identiques avaient aussi frappé Kiev et Zaporijia en début d’année.
Live: CAR's Exec Director @jonahleff briefs the UN Security Council on non-proliferation and the Democratic People's Republic of Korea (DPRK).
CAR works to independently document diverted weapons: read our latest findings, including on DPRK weapons, here https://t.co/Zqdmos6Zbu pic.twitter.com/yjNldd9gTk— CAR (@conflictarm) June 28, 2024...
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29/06 - Meilleures ventes de livres : Morgane Moncomble et la preuve par 4
Fin de saison et carton plein pour Morgane Moncomble avec sa tétralogie Seasons entamée le 20 septembre 2023 avec Un automne pour te pardonner et achevée le 19 juin avec Un été pour te retrouver, en passant par Un hiver pour te résister (3 janvier) et Un printemps pour te succomber (le 20 mars), les volets étant donc publiés (par Hugo Roman) au rythme d’un tous les trois mois environ. Et c’est simple comme un bon quarté… les voilà tous placés dans notre Top 20, totalisant à ce jour, selon Edistat, quelque 450 000 exemplaires vendus.
Romancière de 28 ans, et reine française de la new romance, Morgane Moncomble a trouvé la bonne martingale en proposant quatre variantes autour d’une ficelle bien rodée, la réunion in fine de deux êtres supposés se détester. Après avoir ainsi réconcilié une avocate et son ancien assaillant, elle a réuni une star montante du patinage artistique et son "détestable" nouveau partenaire, puis une fleuriste fauchée et un playboy milliardaire, et, enfin, une éternelle romantique et son amour de jeunesse.
Une question demeure : Morgane Moncomble aura-t-elle la même longévité que M. C. Beaton, la reine du cosy crime, écossaise celle-ci, qui a publié jusqu’à sa mort, à 83 ans, le 30 décembre 2019 au terme d’une prolifique carrière ? L’auteure des séries de romans policiers Agatha Raisin et Hamish Macbeth, best-sellers internationaux, ainsi que des séries sur la Régence Anglaise comme La Saison des débutantes, fait ainsi les choux gras d’Albin Michel, qui place systématiquement les publications...
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29/06 - Vins sans alcool : les dessous d’une tendance partie pour durer
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, casser les codes de la consommation jusqu'à élaborer des vins sans alcool. De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ? Notre guide.
Les plus hautes instances du vin faisaient face à un dilemme depuis plusieurs mois. Devant le raz-de-marée de nouvelles cuvées à faible degré éthylique, voire sans aucun alcool, le comité national des Indications géographiques protégées viticoles a admis le principe, début avril, de pouvoir désalcooliser jusqu’à six degrés des vins sous IGP. En attendant le premier Pays d’Oc ou Val de Loire light, la question reste en suspens pour les AOC…
Mais à Montagne-Saint-Emilion, un satellite de la prestigieuse appellation bordelaise, le Clos de Boüard, dans la même famille que l’icône Angelus, consacre déjà un tiers de sa production au Prince Oscar : 85 % de merlot, 15 % de cabernet et 0 % d’alcool. La cuvée est née, en 2019, d’une demande des propriétaires qataris du PSG, pour être servie dans les loges.La mode dite du "No Low": avec ou sans alcool
Si la mode du...
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29/06 - Présidentielle en Iran : un second tour entre le réformateur Pezeshkian et l’ultraconservateur Jalili
Les candidats réformateur Massoud Pezeshkian et ultraconservateur Saïd Jalili sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle en Iran, selon des résultats publiés ce samedi matin par le ministère de l’Intérieur.
"Aucun des candidats n’a pu obtenir la majorité absolue des voix" au premier tour et, "par conséquent, le premier et le deuxième candidat" seront départagés par un second tour le 5 juillet, a déclaré devant la presse Mohsen Eslami, le porte-parole du service des élections au ministère. Sur 14 élections présidentielles organisées depuis la révolution islamique de 1979, une seule s’est jusqu’à présent décidée au second tour, en 2005.
Sur les 24,54 millions de bulletins dépouillés, le député Massoud Pezeshkian a recueilli 10,41 millions suffrages, soit 42 %. Il devance Saïd Jalili, ancien négociateur du dossier nucléaire, qui en a obtenu 9,47 millions (38 %). Loin derrière, le quatrième candidat, Mostafa Pourmohammadi, le seul religieux en lice, a obtenu 206 397 suffrages.
Cette élection a été organisée dans la hâte après la mort du président conservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai. Elle est suivie avec attention à l’étranger alors que l’Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s’oppose aux pays occidentaux.
Seuls 24,54 millions (40 %) se sont déplacés malgré l’appel lancé vendredi par la plus haute autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, à "prendre le vote...
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29/06 - "Le Huit", le roman historique à emporter dans vos valises cet été
Avec ses quelque 750 pages, il n’a pas franchement le format "bagage cabine", mais à l’approche de l’été, Le Huit de Katherine Neville devrait trouver place dans nombre de valises. Ce roman historico-ésotérique, gros succès lors de sa sortie en France en 2002 (1988 aux Etats-Unis) avec plus de 200 000 exemplaires vendus, indisponible depuis plusieurs années, est enfin réédité par les éditions du Cherche Midi. Il a tous les ingrédients du parfait pavé de plage : de l’aventure, du mystère, de la grande histoire, de la plus modeste… Enoncée ainsi, la recette peut susciter la crainte chez les allergiques à un genre intellectualisé par Le Nom de la rose d’Umberto Eco et popularisé par le Da Vinci Code de Dan Brown. Ils auraient tort : même si l’on n’est pas féru d’échecs, même si l’on n’aime pas l’occulte, le livre séduit.
L’une de ses grandes forces est de mêler habilement deux époques. La première partie se déroule en 1790, au cœur de la Révolution française. Dans le sud de la France, alors que plane la menace d’une confiscation des biens du clergé, l’abbesse de l’abbaye de Montglane décide d’exhumer des pièces d’un trésor caché depuis des décennies et de les disperser en les confiant à des novices envoyées sur les routes. Puis le livre plonge en 1973 à New York : une jeune informaticienne qui travaille pour Triple M, le plus grand fabricant d’ordinateurs au monde, est mutée en Algérie par son employeur. Une punition, croit-elle. Elle perçoit les choses curieuses qui se préparent autour de l’Opep, sans en mesurer encore...
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29/06 - Des prêts étudiants à 0 % ? Comment les banques attirent de nouveaux clients
Plus que quelques jours de patience : les résultats du baccalauréat seront dévoilés le 8 juillet. Les heureux diplômés pourront alors s’inscrire officiellement à l’université, en classe préparatoire ou dans une école d’ingénieur ou de commerce postbac. Il faut, dans la foulée, régler tout ou partie des frais de scolarité, souvent grâce au soutien financier des parents. Pour compléter ce budget, les jeunes peuvent souscrire un crédit étudiant, dont le montant maximum se situe entre 50 000 euros et 75 000 euros selon les banques, et jusqu’à 200 000 euros chez BNP Paribas.
Les prêts étudiants affichent cette année des taux très raisonnables, compris, pour les meilleures offres, entre 0 % et 2 %, car les banques sont à l’affût de ces nouveaux clients. Elles pourront, une fois le jeune diplômé entré dans la vie active, lui proposer des placements voire, à plus long terme, un crédit immobilier. Banque populaire Franche-Comté, Caisse d’épargne Grand Est, Crédit mutuel Alliance fédérale et LCL proposent des prêts à 0 % pour des montants compris entre 5 000 euros et 50 000 euros.
Attention, dans les fédérations du Crédit mutuel et au CIC, le foyer fiscal de l’étudiant doit afficher un quotient familial inférieur à 29 000 euros pour bénéficier de cette offre. De son côté, Crédit agricole Ile-de-France propose un prêt jusqu’à 75 000 euros à 0,50 %. Les autres banques affichent des taux compris entre 2 % et 3 %, en fonction d’éventuels partenariats avec les écoles.Majorité exigée
Comme pour n’importe quel crédit, l’octroi d’un prêt...
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29/06 - Joe Biden lâché par le New York Times après son débat calamiteux face à Trump
La prestation chaotique de Joe Biden face à Donald Trump lors du débat présidentiel ébranle ses partisans. Le comité de rédaction du prestigieux journal américain New York Times a appelé, ce vendredi 28 juin, le président sortant à se retirer de la course à la Maison-Blanche.
Dans un éditorial publié vendredi soir et intitulé "pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course" à la Maison-Blanche, le New York Times a décrit Joe Biden comme étant "l’ombre d’un dirigeant", après que le président de 81 ans a "échoué à son propre test".
Méconnaissable, Joe Biden a avalé des mots, n’a pas fini certaines phrases et a regardé dans le vide lors du duel télévisé jeudi face à son prédécesseur républicain. "M. Biden a été un président admirable. Sous son commandement, la nation a prospéré et a commencé à relever une série de défis à long terme, et les plaies ouvertes par M. Trump ont commencé à se refermer. Mais le plus grand service public que pourrait rendre aujourd’hui M. Biden serait d’annoncer qu’il ne se représentera pas à l’élection", a écrit le New York Times. "La charge revient au Parti démocrate de placer les intérêts de la nation au-dessus des ambitions d’un seul homme", a plaidé le journal. Son comité de rédaction rassemble des éditorialistes de renom et est censé refléter les valeurs du média.Le soutien d’Obama et Clinton
Des membres du Parti démocrate ont aussi questionné la capacité du président américain à assumer un nouveau mandat, ce qui a déclenché une tempête au sein du parti mais Joe Biden a assuré vendredi...
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29/06 - SNCF : les voies tortueuses de la concurrence, par Nicolas Bouzou
S’il est une notion qui a complètement disparu du débat sur la politique économique de la France, c’est celle de concurrence. Cette absence traduit tout à la fois un appauvrissement de la réflexion économique, dominée par les questions fiscales, et la passion antilibérale qui enflamme ces élections législatives où les propositions des uns et des autres ont consisté à empiler toujours plus de dépenses publiques, comme si la France n’en avait pas suffisamment.
C’est bien dommage car la concurrence est un outil de politique économique mais aussi de justice : ouvrir un secteur et laisser entrer de nouvelles entreprises multiplie les opportunités sociales. Les exemples historiques abondent, qui montrent que la concurrence a permis de développer différents secteurs - c’est bon pour l’emploi - tout en baissant les prix et en augmentant la qualité - c’est bon pour le consommateur. Les télécommunications ou le transport aérien en témoignent.
Plus récemment, le secteur américain du spatial a connu une révolution à partir du moment où la Nasa a décidé, non plus d’être un fabricant de fusée, mais un donneur d’ordre mettant en concurrence des industriels et des lanceurs. Cette stratégie de montée en puissance de la commande publique et de stimulation des acteurs privés a donné naissance à un écosystème, connu sous le nom de "newspace", dont les innovations, comme les minisatellites à bas prix, se sont multipliées. SpaceX en constitue l’exemple le plus frappant.Possible en droit, bloquée dans les faits
En France, le secteur du...
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29/06 - Kennedy et Sinatra : une bromance épique, une rupture fracassante
Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques que sont les présidents américains.
Qui aurait pu imaginer pareil dénouement ? Furax, Frank Sinatra sort de sa villa de Palm Springs (Californie), masse à la main, fonce vers l’héliport flambant neuf construit pour son cher "JFK". Et voilà le dandy au regard azur, tel un forcené, pilonnant la piste d’atterrissage, de rage. Nous sommes en mars 1962. Le crooner vient d’apprendre par un coup de fil que "Jack" (le diminutif de John Fitzgerald Kennedy) ne viendra pas s’encanailler chez lui, comme prévu. Pis, le président démocrate – amateur, comme son compère, d’agapes et de parties fines – passera finalement son week-end chez un rival de Sinatra : Bing Crosby, autre chanteur célèbre, républicain en prime !
Pour accueillir son ami, "The Voice" n’a pourtant pas lésiné : des chambres supplémentaires bâties pour le personnel de la Maison-Blanche à la batterie de 25 lignes téléphoniques destinées à connecter le président au monde à tout instant… Rien n’a été laissé au hasard. Las ! La petite sauterie n’aura pas lieu....
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29/06 - Dans le vestiaire déjanté de Philippe Decouflé : une étourdissante rétrospective
Moulins, sa célèbre tour carillonnante, ses Halles voûtées et… son Centre national du costume de scène (CNCS). Cette ancienne caserne militaire du XVIIIe siècle abrite depuis 2006 une collection unique au monde de 10 000 tenues théâtrales, lyriques et chorégraphiques, du milieu du XIXe siècle à nos jours. Avec, dans le rôle de gardienne du temple, l’incollable Delphine Pinasa, qui n’a pas son pareil pour animer ces précieux textiles d’anecdotes croustillantes. Que faire d’autre qu’ouvrir grand les yeux et les oreilles face à cet incroyable ensemble de pièces issues de la BnF, de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française, mais aussi des multiples dons de compagnies ?
La visite, pourtant, ne fait que commencer. A quelques encablures des réserves, une étape s’impose dans l’appartement reconstitué de Rudolf Noureev, avant de découvrir la plus fantastique des parades que le CNCS accueille, jusqu’au 5 janvier, dans ces murs jadis dévolus aux uniformes : une étourdissante rétrospective des costumes de scène qui ont habillé – ou déshabillé - les créations de Philippe Decouflé. Quarante ans de carrière du chorégraphe sont ainsi déployés sur 13 sections et autant de "planètes".Alexandra Naudet et Christophe Salengro dans "Shazam !", costumes de Philippe Guillotel.
Dès l’ouverture du parcours, le ton est donné dans le salon d’honneur avec, dressé sur un podium circulaire, ce tutu revisité : une robe bustier jupe en mousse Plastazote évoquant un motif de dentelle, portée par la danseuse Alexandra Naudet dans Shazam ! en 1998,...
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29/06 - L’écologie, ce cheval de Troie du régime communiste chinois, par Thierry Wolton
En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis et l’Europe, la Chine profite des nouvelles normes de production mises en place par les économies développées afin de répondre au réchauffement climatique pour imposer ses produits, et au-delà son hégémonie économique. Les préoccupations écologiques serviraient-elles de cheval de Troie à Pékin pour parvenir à ses fins ? La question mérite d’être posée face aux offensives commerciales de la République populaire comme aux intentions politiques qui les accompagnent.
Grâce à des coûts de fabrication défiant toute concurrence, Pékin dispose déjà d’un quasi-monopole mondial en matière de production de panneaux solaires. Les éoliennes made in China se taillent également la part du lion sur le marché planétaire. Ces deux symboles d’une énergie propre peuvent laisser croire que la République populaire mène une politique écologique exemplaire, alors que le pays reste le plus grand émetteur de CO2 au monde. Le régime communiste n’a nullement renoncé à l’énergie fossile, pis, il multiplie l’installation de centrales à charbon, avec quatre fois plus de mise en chantier ces dernières années que de 2016 à 2020.
L’avenir étant à la voiture électrique, le pays veut aussi devenir leader sur ce créneau en proposant des modèles à bas coûts, dans l’intention encore de casser la concurrence. Les Etats-Unis et l’Europe cherchent à contrer ce danger par des taxes à l’importation sur des véhicules qui bénéficient de subventions étatiques massives, en violation des règles de l’Organisation mondiale du...
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29/06 - Les conseils de la science pour s’améliorer en sport : le cerveau, un allié trop souvent négligé
Comment performer dans sa pratique sportive, comment bien s’entraîner et prendre du plaisir à se dépasser sans se blesser ? L’Euro de football, les Jeux olympiques de Paris sont autant de vitrines pour le sport de haut niveau, avec ses athlètes suivis au jour le jour, parfois par des armées de médecins, kinésithérapeutes, psychologues… Pour le sportif du dimanche jusqu’à l’amateur endurci, impossible d’être aussi bien accompagné. Les plus argentés se tournent vers des coachs personnels, quand la plupart glanent des recommandations auprès de collègues sportifs, d’outils connectés, voire de YouTube, Instagram ou TikTok… où bons et souvent moins bons conseils pullulent. De nombreuses études scientifiques apportent pourtant des réponses sérieuses quant aux méthodes éprouvées pour s’améliorer. L’Express passe en revue quatre thèmes essentiels : la préparation mentale, l’alimentation, les méthodes de récupération et la conduite à tenir face aux blessures. Dans ce premier épisode, place aux pouvoirs fascinants du cerveau.
EPISODE 2 - Régimes, gels, barres... Quelle alimentation en tant que sportif ? Les conseils de la science
EPISODE 3 - Les étirements sont-ils toujours utiles ? Les réponses (parfois déroutantes) de la science
EPISODE 4 - Bains glacés, baumes chauffants... Le chaud-froid, allié de la récupération sportive ?
Il s'agit de l’organe le plus sous-estimé dans le sport. Et pourtant, il est possible de l’entraîner pour prendre plus de plaisir et mieux performer ! Et l’intérêt est grand, car le cerveau est doté de...
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29/06 - Israël-Hezbollah : l’apocalypse peut-elle encore être évitée ?
Sur le Liban, les pessimistes ont pris le pouvoir. L'ONU évoque "une apocalypse" à venir, les Etats-Unis "un désastre pour le Moyen-Orient" et Israël un retour du pays du Cèdre "à l’âge de pierre". Comme si le pire était inévitable. Comme si une guerre totale entre Israël et le Hezbollah, milice chiite radicalisée qui contrôle le sud-Liban, ne pouvait plus se dérober. Déjà, les amoureux du Liban annulent leurs vacances d’été dans ce qui était considéré, il n’y a pas si longtemps, comme "la Suisse du Proche-Orient". Pourtant, comme l’assure un diplomate européen, "le pire n’est jamais sûr".
Depuis le 7 octobre et les massacres commis par le Hamas en Israël, les échanges de feu sont quotidiens à la frontière libanaise. Près de 100 000 civils israéliens ont été évacués du nord du pays et 100 000 Libanais du sud ont fui la zone. Un exode qui dure depuis bientôt neuf mois.
Ces dernières semaines, cette guerre de basse intensité entre le Hezbollah et Israël monte en puissance, entre escalade verbale, drones en territoires ennemis et intensification des frappes. La situation semble mûre pour dégénérer en conflit global. "Malheureusement, le Hezbollah ne montre pas qu’il peut se comporter de manière responsable, souffle un diplomate occidental qui suit de près le dossier. Il montre plutôt l’inverse. Dans l’intérêt du Liban et des Libanais, il ne faut ne surtout pas se résoudre à l’inéluctable, qui serait une opération militaire israélienne massive." Voici plusieurs raisons d’espérer.1 - Un risque immense pour Israël
Depuis...
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28/06 - Suppression des droits de mutation : "Ce n’est pas la bonne méthode pour relancer le marché immobilier"
Dans la cohue médiatique et politique des derniers jours, c’est une mesure qui n’a pas fait grand bruit. Lors de la présentation du programme de Renaissance pour les législatives, le 20 juin dernier, Gabriel Attal a annoncé vouloir supprimer les frais de notaire pour les primo-accédants pour les biens immobiliers allant jusqu’à 250 000 euros. Ces taxes, appelées droits de mutation (DMTO), servent à rémunérer le notaire gérant la vente, mais également à remplir les caisses des collectivités locales et de l’Etat. Or, les DMTO constituent la deuxième ressource financière des départements.
Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, cinquième département le plus peuplé de France, estime que cette mesure viendrait porter un nouveau coup aux finances locales déjà en grande difficulté et mettrait en danger la capacité des départements à fournir des services publics de manière efficace et équitable.
L’Express : La suppression partielle des droits de mutation serait-elle une mauvaise nouvelle pour les départements ?
Stéphane Troussel : Faire fonctionner les services publics coûte de l’argent. C’est bien beau de vouloir supprimer les frais de notaire, cela fait forcément plaisir au contribuable, mais si le Premier ministre n’indique pas comment faire fonctionner les services publics qui sont en partie financés par ces taxes, il y a un petit problème de cohérence. Cela mettra directement en péril notre capacité à fournir des services de manière efficace et équitable. Par ailleurs, la...
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28/06 - Législatives : la nouvelle polémique du RN, LFI donne rendez-vous à Renaissance au tribunal
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce vendredi 28 juin, dernier jour de campagne avant le premier tour, le Rassemblement national s’est embourbé dans une nouvelle polémique concernant sa proposition d’interdire certains emplois aux Français binationaux. La France insoumise a saisi la justice en référé contre Renaissance pour diffusion de fausses informations. Enfin, le co-fondateur d’En Marche, Philippe Grangeon, alerte dans les colonnes de L’Express sur la "tentation périlleuse du'ni-ni'".La polémique du jour : Marine Le Pen désavoue son "monsieur Education"
Une nouvelle polémique dont le Rassemblement national se serait bien passé, à deux jours du premier tour. Invité jeudi soir sur le plateau de BFMTV, le député sortant Roger Chudeau, dépeint comme le futur ministre de l’Education nationale d’un potentiel gouvernement mené par Jordan Bardella, s’est attaché à défendre la promesse de son camp d’interdire certains emplois aux citoyens titulaires d’une double nationalité. Alors que le RN s’acharne à soutenir que cela ne concernerait qu’une "cinquantaine" de postes stratégiques, Roger Chudeau est allé plus loin, évoquant une interdiction dans les emplois ministériels et s’appuyant sur "un exemple précis" : le cas de Najat Vallaud-Belkacem,...
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28/06 - Jonas Pardo : "Sur l’antisémitisme, le NPA m’inquiète moins que LFI"
Antisémitisme "ontologique" contre "contextuel", "racisme antisémite"… Quand on interroge Jonas Pardo, militant juif et de gauche, sur ces expressions qui ont marqué la campagne des législatives, soit il soupire, soit il fustige une "contorsion des mots" symptomatique selon lui d’un malaise ancien au sein des gauches. Son agacement est à l’image de la sincérité de son engagement pour la lutte contre l’antisémitisme, qui l’a mené à mettre au point des formations dédiées, spécifiquement pensées pour un public de gauche – et ce, bien avant l’attaque du 7 octobre 2023.
Auprès de L’Express, le trentenaire explique avec ardeur pourquoi dresser un signe égal entre antisionisme et antisémitisme procède, selon lui, d’une "analyse paresseuse" ("on peut se dire sioniste et être profondément antisémite"). Mais appelle également à "faire preuve de courage" en reconnaissant qu’au-delà de la haine des juifs propagée par l’extrême droite, "la gauche participe à diffuser l’antisémitisme". S’il multiplie les critiques sans concession contre Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants, et juge de surcroît que "La France insoumise a mené une campagne antisémite lors des européennes", Jonas Pardo défend pourtant le Nouveau Front populaire face à un Rassemblement national dont le "vernis a changé, mais pas le fond". Entretien.
L’Express : Vous avez mis sur pied des formations à la lutte contre l’antisémitisme spécifiquement pensées pour un public de gauche et ce, bien avant le 7 octobre. Pourquoi cela ?
Jonas Pardo : J’ai pris conscience qu’il...
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28/06 - Le RN au pouvoir ? Ce qui se cache derrière le slogan "on n’a pas encore essayé", par Gérald Bronner
Un argument résonne depuis plusieurs années comme une petite musique qui accompagne notre vie politique : "on n’a pas encore essayé". De quoi s’agit-il ? De l’aventure du Rassemblement national au pouvoir. Cette musique s’est fait particulièrement entendre ces dernières semaines, au point qu’elle a été moquée de bien des façons sur les réseaux sociaux et même dans des dessins de presse. "Ah oui ?", "vraiment ?" reprennent ironiques les persifleurs : on n’a pas essayé le bain d’acide non plus ; on n’a pas essayé de se jeter dans le vide, etc. C’est amusant et pas si faux mais cela réduit la formule à celle du sophisme de l’argumentum ad novitatem. Celui-ci consiste à considérer comme supérieure une option parce qu’elle est nouvelle, ou à dénigrer une situation parce que nous la vivons au présent (ce qui revient presque au même).
Il me semble, cependant, que le slogan "on n’a pas encore essayé" dit plus que cela. Lorsque la moquerie rétorque qu’on n’a pas essayé de se jeter dans les griffes d’un tigre, on suppose que la phrase implique un univers infini de possibles ; or elle dit tout l’inverse. Cette formule révèle deux choses d’un certain imaginaire politique contemporain : on a déjà tout essayé sauf cela, et tout le reste a été insatisfaisant. Les deux points sont à interroger. Le premier parce qu’il n’est pas vrai qu’on a tout tenté en matière d’aventure politique : nous n’avons pas essayé la décroissance ou l’autogestion… pas à un niveau national en tout cas. A un niveau plus local, les expériences politiques ont...
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28/06 - Consignes de vote, triangulaires… Ce que les partis ont déjà (ou non) tranché pour le second tour
Ce dimanche 30 juin au soir, la France sera fixée sur les candidats qualifiés pour le second tour des élections législatives. Un scrutin qui pourrait être marqué par une démultiplication des triangulaires, en raison de la hausse de la participation.
Les comportements des principaux camps politiques seront alors particulièrement scrutés, que ce soient pour leurs consignes de vote en cas d’élimination ou leur éventuel retrait de triangulaires pouvant favoriser l’élection de députés du Rassemblement national, toujours largement en tête dans les sondages. Tour d’horizon des prises de position des différents partis à la veille du premier tour.Dans le camp présidentiel, le flou se maintient
A deux jours du premier tour, toujours difficile d’y voir clair dans la stratégie et les consignes du camp présidentiel pour le second tour de ces élections législatives. Mardi, le chef de l’Etat et les cadres de sa majorité avaient semblé se diriger vers un mot d’ordre "ni RN, ni LFI" lors d’une visioconférence, distinguant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon des autres partis de l’alliance de gauche. "Nous ne voterons ni pour un candidat du Rassemblement national, ni pour un candidat LFI", avait également de son côté affirmé François Bayrou, président du MoDem.
Mais Emmanuel Macron lui-même a semblé nuancer sa position promettant, jeudi soir, "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour. "J’ai eu l’occasion de dire qu’à l’extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l’antisémitisme ou la violence,...
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28/06 - A gauche, les bonnes purges et les mauvaises purges, par Abnousse Shalmani
La pureté a toujours frayé avec la gauche. Parce que la gauche s’est toujours fixé pour ambition de changer l’homme et de créer le meilleur des mondes, en faisant fi de la réalité, en niant la nature humaine, en n’imaginant pas qu’un homme puisse être différent d’un autre, qu’une femme puisse être motivée par d’autres ambitions, d’autres désirs que sa voisine de palier, tout en refusant, en même temps, que tous les Hommes soient obnubilés par des besoins primaires comme se nourrir, se reproduire, vivre en sécurité. La gauche veut réécrire l’humanité et n’a accouché que de charniers. Naturellement, la purge est venue avec l’ambition de pureté. La purge façon stalinienne existait avant Staline, elle est née en même temps que le marxisme, plus exactement lors de la IIe internationale (1889-1914), où ça purgeait sévère entre l’aile gauche marxiste et internationaliste et l’aile opportuniste (autrement dit ceux qui étaient pour la collaboration de classe, cette horreur qu’est le réformisme).
Aujourd’hui, alors que le président schizophrène Macron ajoute de l’"en même temps" irrationnel à la panique hystérique qu’il a lui-même provoquée, rassurant les Français dans une lettre le lundi ("N’ayez pas peur !") et les affolant le mardi (la "guerre civile", répétée sept fois, est à nos portes si vous votez mal), les médias comme les politiques, les citoyens comme les écoliers sont au bord de la crise de nerfs, et les purges entre amis ou collèges sont quotidiennes sous prétexte d’un positionnement pas assez, ou trop, d’une complaisance...
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28/06 - Fin des moteurs thermiques : la position du RN pourrait s’avérer dévastatrice
Le Rassemblement national (RN) ne porte pas les éoliennes dans son cœur. Les voitures électriques non plus. Lors du débat organisé sur TF1 mardi entre les représentants des trois blocs politiques du moment, le président du parti d’extrême-droite, Jordan Bardella, s’est à nouveau opposé à l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves fixée dans l’Union européenne en 2035. "On va se retrouver dans une société un peu à la cubaine, où les classes populaires et les classes moyennes ne pourront pas s’acheter des véhicules électriques parce qu’ils sont trop chers", a justifié le candidat en dressant un improbable parallèle entre la France et l’île des Caraïbes, où le salaire moyen tourne autour d’une trentaine de dollars par mois. Et d’assurer que le futur couperet "désorganise aussi la filière automobile". "Plusieurs industriels ont évidemment tiré la sonnette d’alarme", a garanti Jordan Bardella.
Son propos rejoint celui d’autres formations européennes, à l’image de la droite allemande qui ne cesse de faire pression pour renoncer à l’échéance de 2035, avec un résultat relatif pour l'heure. Tous misent désormais sur la clause de revoyure prévue en 2026. De quoi remettre en cause la décision européenne visant à réduire les émissions de CO2 du parc automobile ? "La Commission dispose d’un pouvoir d’initiative discrétionnaire pour rouvrir le dossier. Elle aura le dernier mot sur l’activation, ou non, de la clause de revoyure, explique Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l’énergie au sein du Centre énergie...
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28/06 - Les législatives vues de l’étranger : "Ces élections pourraient être les plus destructrices depuis la guerre"
"Un acte d’autosabotage" digne d’un chef d’État "hystérique et imprévisible" : c’est ainsi que le quotidien allemand indépendant Der Spiegel (traduit par Courrier International) qualifie la décision prise par Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des législatives anticipées, après la victoire du Rassemblement National (RN) aux élections européennes le 9 juin dernier. Qu’elle soit progressiste ou conservatrice, la presse étrangère ne fait aucun cadeau au chef d’État français, et s’inquiète des conséquences de ses actes sur la stabilité du régime dans l’Hexagone et, plus largement, dans l’Union européenne.
"C’est une certitude, Emmanuel Macron a perdu le sens des réalités", fustige le site d’informations en anglais The Local, qui estime que l’actuelle majorité ne peut plus espérer se baser sur le seul argument du barrage électoral face à l’extrême droite pour espérer être réélue. "Les Français ne veulent pas que Macron les sauve", tacle Der Spiegel. "Quoi qu’il arrive, ce sera l’un des paris les plus fous de l’Histoire française moderne", résume le New York Times.
Beaucoup interprètent le coup de poker d’Emmanuel Macron comme une tentative de porter le RN au pouvoir pour mieux le décrédibiliser, et ainsi "démystifier l’attrait contestataire" du parti, analyse le New York Times, qui y voit une tactique "cynique". "Il est tout à fait possible que cette exigence péremptoire que les électeurs 'assument leurs responsabilités 'se retourne contre lui de façon spectaculaire" commente The Guardian. Et...
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28/06 - Russie - Otan, une "confrontation directe" ? La dernière menace de Moscou
C’est le deuxième avertissement de la Russie envers les Occidentaux en quelques jours. Après s’en être pris aux Etats-Unis à la suite d’une frappe en Crimée annexée, le Kremlin a menacé, ce vendredi 28 juin, les Occidentaux de "confrontation directe". La raison ?" L’intensification" des vols de drones militaires américains en mer Noire, au large de l’Ukraine.
Moscou considère que l’aide fourni à Kiev en matière d’armements, de collecte de renseignement et d’identification de cibles en territoire russe, a fait des Etats-Unis et de leurs alliés, membres de l’Otan, des parties au conflit en Ukraine. Les vols de drones américains en mer Noire "multiplient la probabilité d’incidents dans l’espace aérien avec les avions des forces aérospatiales russes, ce qui augmente le risque d’une confrontation directe entre l’Alliance et la Fédération de Russie", a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
"Les pays de l’Otan en seraient responsables", a-t-il mis en garde, ajoutant que le ministre de la Défense, Andreï Belooussov, avait ordonné à l’état-major "de prendre des mesures pour répondre rapidement aux provocations". Car, selon le ministère russe, les drones américains servent "à la reconnaissance et la désignation des cibles pour les armements de précision fournis aux forces armées ukrainiennes" par les Occidentaux.
Après avoir longtemps refusé, de crainte de provoquer une escalade, Américains et Européens ont commencé à autoriser ces dernières semaines, sous conditions, des frappes avec des armements de...
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28/06 - Paris 2024 : la Seine n’est toujours pas baignable à un mois de l’ouverture de la compétition
La Seine était encore trop polluée à un mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Au-delà des normes requises pour que s’y déroulent les épreuves, selon les relevés d’analyses comptant pour la semaine dernière mais publiés ce vendredi 28 juin par la municipalité. "La qualité de l’eau reste dégradée du fait d’un contexte hydrologique défavorable : pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en dessous des normes de saison et une pollution venue de l’amont", a fait savoir la mairie de Paris.
"On s’attend à ce que les choses s’améliorent cette semaine compte tenu de la météo", a commenté de son côté la préfecture de la région Ile-de-France auprès de l’AFP. Le préfet de région, Marc Guillaume, avait prévenu que le fleuve ne serait pas baignable début juillet du fait du débit du fleuve.
La concentration des deux bactéries fécales sur laquelle est basée la réglementation pour autoriser la baignade affichait des valeurs en forte hausse par rapport aux deux premières semaines de juin, avec des pics très élevés entre le 18 et le 20 juin.Débit trop fort
Le débit du fleuve, qui a fortement augmenté depuis un mois, a été jusqu’à six fois plus important que d’ordinaire : de 666 mètres cubes par seconde, dimanche 23 juin, alors qu’il est normalement de 100 à 150 mètres cubes en cette période. C’est en raison de ce débit trop fort qu’a été reportée la répétition de la cérémonie d’ouverture prévue lundi.
Ces mauvais résultats, dus à la météo, ont renforcé les doutes quant à la bonne tenue des épreuves olympiques dans le...
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28/06 - L’abandon de Biden n’est plus exclu après son débat catastrophique contre Trump
On le sait depuis 1960 et l’affrontement télévisé entre le fringant John Fitzgerald Kennedy et le pâle et mal rasé Richard Nixon : dans les débats sur petit écran, la forme compte autant que le fond. L’impression qui se dégage des orateurs, leurs attitudes, leurs mimiques, leurs poses sont des éléments plus puissants que leurs paroles. Sur ces critères, le débat Trump-Biden, du jeudi 27 juin, a confirmé les craintes du camp démocrate. Il s’est révélé catastrophique pour le locataire de la Maison-Blanche.
Face à Donald Trump, il est apparu fragile, hésitant, confus, parfois bégayant. Son adversaire et prédécesseur républicain paraissait affûté, vif, maître de son discours et même "présidentiel", voire solennel, en dépit d’une cinquantaine de mensonges et contrevérités assénés au fil d’un duel d’une heure trente où les noms d’oiseaux ont volé. "Il a la moralité d’un chat de gouttière !" a tancé Joe Biden après avoir évoqué la relation du républicain avec une star du porno [NDLR : Stormy Daniels] alors que sa femme [Melania] était enceinte". Le 30 mai dernier, le jury pénal de Manhattan avait déclaré à l’unanimité Donald Trump coupable de 34 délits de falsifications de documents comptables pour cacher le paiement de 130 000 dollars à la star de films X juste avant la présidentielle de novembre 2016.Un "cauchemar pour les démocrates"
"La prestation de Biden est un cauchemar pour les démocrates", a réagi le média en ligne The Hill. "Car s’il y a bien une chose que les démocrates voulaient voir du côté du président Biden, c’était la...
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28/06 - Postes interdits aux binationaux : la DGSE applique-t-elle déjà ce genre de critères ?
Il y a des candidatures que l’Etat préfère éviter. "Il y a quelques années, j’ai reçu un Franco-Chinois pour un poste très sensible à Bercy, raconte un ancien haut fonctionnaire, depuis passé dans le privé. Je l’avais prévenu que sa situation allait soulever des difficultés en raison de la nature de l’emploi auquel il postulait, et que je ne garantissais pas qu’il puisse passer l’enquête de sécurité". A raison : l’avis qui revient dans le bureau de l’ex-haut fonctionnaire est négatif. "Ce n’était pas très surprenant, poursuit-il. Déjà, ce type de profil était souligné en rouge-vif dans l’esprit des services de renseignement, en raison des liens très étroits que le gouvernement chinois a établis avec sa diaspora - et qui n’ont fait que se renforcer".
Le cas de ce candidat écarté pour son origine franco-chinoise n’est pas une exception. Les agents publics font régulièrement l’objet d’enquêtes administratives lorsqu’ils prétendent à des postes sensibles, notamment en raison de leur binationalité - ou de liens intimes avec certains pays. Lors d’une conférence de presse, organisée ce 24 juin, Jordan Bardella a lui expliqué vouloir interdire certains emplois "sensibles" aux binationaux. Le chef de file du Rassemblement national entendait "réserver" des postes "dans les secteurs notamment liés à la sécurité et à la défense exclusivement à des citoyens français", en passant "par une loi organique et un décret".Une annonce qui embarrasse
L’annonce - et ses contours très flous - ont provoqué la polémique. "Ambassadeur et...
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28/06 - Les influenceurs peuvent-ils changer le cours des élections législatives ?
21h02, Emmanuel Macron annonce aux Français la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de nouvelles élections les 30 juin et 7 juillet prochains. Quelques minutes plus tard, la créatrice de contenus Léna Mahfouf ouvre Instagram, met son costume de Lena Situations, et adjoint en story ses 4,6 millions d’abonnés à retourner aux urnes. Tout y est, les dates du premier et du second tour, un lien pour s’inscrire sur les listes électorales, accompagné d’un message incitateur : "C’est très facile et vous n’avez pas besoin de votre carte électorale." Au réveil, nouvelle story : "Je sais que c’est relou de se réveiller un dimanche pendant les vacances mais c’est TELLEMENT important que les jeunes aillent voter ! ON a un vrai pouvoir pour changer notre futur."
Entre-temps, d’autres influenceurs lui ont emboîté le pas. Suivie par 2 millions de personnes sur Instagram, Paola Locatelli lance à sa communauté le même précepte. "Votez et dites à vos potes d’aller voter." Avec une liberté de ton que n’a pas osé utiliser Lena Situations : "Et pas pour les fachos !!!!!". La tonalité fait écho aux discours de Sally, une créatrice de contenus qui a pris l’habitude pendant les élections européennes, de se livrer à des décryptages de l’actualité politique et internationale.
Dans une vidéo d’un peu moins de quatre minutes, concoctée et postée le soir même de la dissolution, la jeune femme âgée de 27 ans met en garde ses followers : "Si le Rassemblement national (RN) arrive en tête MLP pourrait être nommée Première...
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28/06 - Législatives : ces 46 heures qui peuvent faire basculer l’entre-deux-tours
C’est presque le moment le plus important des élections législatives. Entre la fermeture des derniers bureaux de vote le 30 juin, jour du premier tour, à 20 heures, et le 2 juillet, à 18 heures, date limite pour déposer en préfecture sa déclaration de candidature pour le second tour, se joue une part décisive du sort de l’Assemblée nationale suivante. Triangulaires, désistement, front républicain, engagement à soutenir ou pas le futur gouvernement ou, au moins, à s’abstenir sur certains textes financiers et à ne pas voter la censure : données techniques et considérations politiques se mêlent.
Pour se qualifier pour le second tour, un candidat doit avoir obtenu au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits dans la circonscription. Si un seul candidat remplit cette condition, le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages après lui peut se maintenir au second tour. Dans le cas où aucun candidat ne remplit cette condition, seuls les deux candidats arrivés en tête peuvent se maintenir. Ici, le taux d’abstention est donc capital. En 2022, à l’échelon national, il s’élevait à 52,5 % au premier tour et à près de 54 % au second tour. Et dire qu’en 1978, au premier tour, il avait chuté sous les 17 % ! Lors de la dernière dissolution, celle décidée par Jacques Chirac en 1997, l’abstention avait été de 32 % au premier tour des législatives qui avaient suivi, ce qui était considéré à l’époque comme un chiffre plutôt faible.
Cette fois, une participation assez forte est...
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28/06 - Hollande, Borne, Ruffin… Les sept points chauds des élections législatives
François Ruffin défié dans la Somme, Marine Le Pen sans partage dans son fief, un ex-chef de l’Etat en reconquête et une ancienne Première ministre sous la menace… Le premier tour des législatives, dimanche, regorge de points chauds à travers la France. L’Express vous propose de faire un tour d’horizon des points chauds à deux jours du scrutin.Hollande, le retour
Allié encombrant ou ralliements assurés ? La candidature de François Hollande dans ses terres de Corrèze a bouleversé le paysage du Nouveau Front populaire, où beaucoup n’en voulaient pas, notamment chez les Insoumis.
Mais l’ancien président, qui tente de peser médiatiquement depuis plusieurs semaines et s’est publiquement écharpé avec Jean-Luc Mélenchon durant la campagne, n’entendait plus "rester sur (sa) montagne de Tulle" et "regarder le chaos". Sans "aucun compte à régler" avec Emmanuel Macron, assure-t-il. L’ancien locataire de l’Elysée tentera de reprendre la circonscription à la droite, mais le sortant LR Francis Dubois est aussi soutenu par le camp présidentiel.Borne et des ministres en danger
Ils sont 24 en lice : de nombreux ministres sortants repartent au combat, de Gabriel Attal à Stéphane Séjourné (Hauts-de-Seine) en passant par Stanislas Guérini (Paris) ou Agnès Pannier-Runacher (Pas-de-Calais). Plusieurs d’entre eux sont menacés par le Rassemblement national, comme Marc Fesneau dans le Loir-et-Cher, ou par la gauche comme Thomas Cazenave à Bordeaux.
En pleine entreprise d’émancipation vis-à-vis de l’exécutif, Gérald Darmanin joue, lui,...
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28/06 - Les fonctionnaires et le RN : "Démissionner n’est ni possible pour certains, ni souhaitable pour le pays"
Certains dénoncent par avance le manque de courage supposé des fonctionnaires qui accepteront de continuer à travailler avec un Premier ministre d’extrême droite à Matignon ; d’autres agitent au contraire la menace d’une démission massive des hauts fonctionnaires qui laisserait le Rassemblement national sans cadres pour faire fonctionner l’appareil d’Etat, en supposant sans doute que tous les fonctionnaires sont de gauche, ce qui est loin d’être le cas.
Toute alternance entraîne ainsi une vague de nominations "à la discrétion du gouvernement". Il s’agit notamment des emplois de secrétaires généraux et directeurs d’administration centrale dans les ministères, des préfets, des ambassadeurs, des recteurs, des présidents et directeurs généraux d’établissements publics, d’entreprises publiques et de sociétés nationales, etc.
Les réseaux d’appartenance ont une importance déterminante dans les choix qui sont faits à cette occasion. L’exécutif est libre de choisir qui il veut nommer pour occuper ces postes. Et le Rassemblement national, en cas de victoire, ne dérogera pas à la règle. Si le RN arrivait au pouvoir et décidait de mettre en œuvre la politique de "préférence nationale" qu’il promeut, cela soulèverait de graves questions juridiques et morales quant au respect des principes d’impartialité, d’égalité des citoyens devant la loi et d’accès aux services publics. Les hauts fonctionnaires occupant les postes les plus sensibles pourraient être démis de leurs fonctions ou démissionner s’ils ne veulent pas travailler avec...
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28/06 - Dette, inflation… Les derniers chiffres de l’Insee sur l’économie française
Selon les données publiées par l’Insee vendredi 28 juin, la dette publique continue de grimper pour atteindre les 110,7 % du PIB à la fin du premier trimestre. En revanche, la consommation des ménages a connu un fort rebond en mai, tandis que l’inflation est repartie légèrement à la baisse en juin. L’Express fait le point.La dette publique grimpe à 110,7 % du PIB
La dette publique de la France a grimpé à 110,7 % du PIB à la fin du premier trimestre, contre 109,9 % (revu en baisse) à la fin de 2023. L’endettement public du pays, qui s’est massivement accru depuis la crise sanitaire, a augmenté de 58,3 milliards d’euros pour atteindre 3 159,7 milliards d’euros, a précisé l’Institut national de la statistique, alors que le mauvais état des finances publiques est un des sujets centraux de la campagne des législatives anticipées.
La dette publique est en repli par rapport au premier trimestre 2023 (111,9 % du PIB). La hausse enregistrée sur les trois premiers mois de l’année provient essentiellement de l’augmentation de la dette de l’Etat (+ 44,4 milliards d’euros), quand celle des administrations de sécurité sociale a progressé de 12,9 milliards d’euros. En revanche, la dette des administrations publiques locales est restée quasiment stable (+ 0,8 milliard), comme celle des organismes divers d’administration centrale (+ 0,2 milliard).EXP_3799_Sonar_detteRebond de la consommation des ménages
La consommation des ménages a connu un fort rebond en mai, en hausse de 1,5 % en volume par rapport au mois d’avril,...
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28/06 - Félicité Herzog : "Rachida Dati se comporte comme une barbouze"
Elle occupe aujourd'hui la tête de la branche stratégie d’un des plus grands groupes tricolores, Vivendi. Après avoir fait ses armes chez JP Morgan et dans la banque d'affaires Lazard frères, Félicité Herzog a couronné sa carrière de postes de direction chez Publicis, Areva, et Vivendi. Avec un curriculum vitae aussi fourni et trois enfants, pas le temps pour la politique. Pourtant, à cinquante-six ans, là voici prête à capitaliser sur une tradition familiale. Notamment inspirée par son père, maire, député et ministre du général de Gaulle pendant près d’une décennie, qu’elle raconte dans son premier roman, Un héros, paru en 2012.
"Je ne crois pas au déterminisme familial", jure la fille de Maurice Herzog. Pourtant, dimanche dernier alors qu’il ne reste que quelques heures avant la clôture des dépôts de candidature, Félicité Herzog est bien là, à la préfecture, son ordinateur sur les genoux, en train d'écrire son programme. C’est peu dire qu’il faut se dépêcher : la campagne démarre officiellement le lendemain et tout doit être prêt avant minuit pour envoyer la propagande électorale chez l’imprimeur. Fin de journée, candidature déposée. Ça y est, la pro des fusions-acquisitions entre officiellement dans la campagne des législatives, et donc en politique. Mais quelle mouche a bien pu piquer cette femme élégante à la silhouette élancée ? "Emmanuel Macron et sa dissolution", tout simplement. Rencontre avec une figure de la société civile qui, face à l'urgence, a décidé promptement de s'engager.
L’Express : Vous avez un...
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28/06 - Decathlon, Fnac, Carrefour... Comment vos achats dans ces enseignes vont vous aider à épargner
Dépenser plus pour épargner plus : voilà un curieux concept sur lequel misent certains acteurs pour inciter les Français, en particulier les jeunes, à investir. Grâce à l’acquisition en mai dernier de la société Salva, qui propose des cartes prépayées, la mutuelle Garance compte ainsi lancer cet été un dispositif de cagnottage - ou cashback - venant alimenter un plan d’épargne retraite (PER). "Nous voulons démocratiser l’accès à l’épargne et ce dispositif va permettre de financer la retraite supplémentaire grâce au cagnottage de la consommation", explique Charles Besnard, directeur marketing chez Garance.
En pratique, tous les achats réalisés via la carte auprès d’un millier d’enseignes partenaires permettront de récupérer quelques pourcents du montant dépensé, reversés par le commerçant. Ainsi la Fnac rétrocède 3,5 % des achats effectués, Decathlon 4 %, Carrefour 5 %… L’équivalent de 1 % sera prélevé pour financer les coûts du dispositif. L’originalité réside dans le fait que la carte sera adossée à un PER, qui sera ouvert dès que la cagnotte aura atteint le palier des 250 euros. "Le client sera alors invité à entrer dans la démarche de souscription d’un PER, adossé à une gestion pilotée", précise Charles Besnard. Le contrat se présente comme une déclinaison du PER Garance Vivacité, avec des frais de versement réduits.Une première étape, prélude à d’autres produits
Le concept a également séduit le courtier allemand Trade Republic, qui propose depuis le début de l’année à ses clients européens une carte Visa associée à un...
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28/06 - Ce qui motive les plus jeunes à enfiler le costume de manager
Les idées reçues sont tenaces. Davantage encore lorsqu’elles sont alimentées par des études. Depuis la crise sanitaire, de nombreux travaux mettaient en avant le fait que les jeunes aspireraient moins aux postes à responsabilités, ou à diriger une équipe. Mais un rapport réalisé par l’éditeur et l’expert en psychométrie PerformanSe vient battre en brèche cette idée reçue : 58 % des jeunes Français, âgés de 20 à 30 ans, exprimeraient l’envie d’enfiler le costume de manager et 68 % en ont une image positive.
"Le problème de beaucoup d’études réside dans le fait qu’elles n’offrent que très peu de comparaisons que ce soit avec les périodes antérieures ou avec les autres classes d’âges, ce qui fait que l’on ne sait pas s’il s’agit d’un phénomène de notre époque ou d’une normalité", explique à L’Express Dominique Duquesnoy, directeur général de PerfomanSe. Concernant, l’appétence pour la fonction de manager, le rapport révèle qu’elle décroît avec l’âge.Les femmes gagnent en confiance avec l’âge
Seuls 46 % des plus de 56 ans ont envie d’exercer un rôle de manager, contre la moitié des salariés âgés de 31 à 45 ans. Pour Dominique Duquesnoy, cette décrue s’explique davantage par le fait que les moins jeunes ont l’expérience des contraintes et des difficultés, que par la recherche d’augmentations salariales. "Il ne faut toutefois pas caricaturer, car même si l’envie est moins importante chez les salariés plus âgés, elle reste élevée", souligne-t-il.
Idem pour la différence femmes-hommes. Si 49 % des femmes âgées de 20 à 30 ans ont envie d’avoir...
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28/06 - Vins : dans le Bordelais, le temple zéro carbone de Cantenac Brown
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, réduire le taux d’alcool, casser les codes de la consommation, relancer la production de blanc. Ou encore inventer de nouveaux chais. De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ?
Château parmi les plus remarquables du Bordelais par sa spectaculaire architecture écossaise en terres médocaines, Cantenac Brown continue de se distinguer sur la rive gauche. Mais par une humble construction, en bois brut et terre crue, à l’opposé de l’exubérant manoir.
Trois lignes rouges, de la couleur du vin, courent un peu tremblantes le long du mur de pisé café au lait : le millefeuille d’argile porte les stigmates – des bandes horizontales – de cette technique de construction ancestrale, consistant à empiler des couches de terre compactée. L’ouvrage de 350 mètres carrés, réalisé par des artisans toulousains, constitue une prouesse et un défi aux autres corps de métiers – pour poser les fenêtres, la charpente, etc. Le mur d’aspect modeste mesure en réalité 1 mètre d’épaisseur avec sa couche...
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28/06 - Fabien Wathlé et la défaite de Federer aux JO de Londres : "L’histoire d’un échec retentissant"
Le 5 août 2012 restera gravé dans ma mémoire comme un jour de triomphes contrastés. Tandis qu'Usain Bolt confirmait son statut de légende sur la piste en finale du 100 mètres, Roger Federer (le Dieu quasi Olympien pour tout fan de tennis que je suis) affrontait Andy Murray en finale des Jeux olympiques de Londres. J’en garde un souvenir aussi vibrant que doux-amer.
Doux-amer, si on se rappelle le résultat de cette confrontation au sommet (victoire sèche de Murray en 3 sets sur sa terre britannique natale) et le contexte de cette finale (quelques semaines seulement après la victoire de Federer sur la même herbe sacrée de Wimbledon, face au même combattant Murray, lui permettant d’accéder de nouveau au statut de numéro 1 mondial grâce à cette victoire).
Sans grande surprise, je suis un fervent admirateur de Roger Federer, un joueur dont le talent et la grâce m'ont captivé pendant des années. J’ai eu l’occasion d’observer cet immense joueur à Roland Garros. C’est bien lui qui m’a réconcilié avec ce sport que je n’ai jamais réussi à pratiquer moi-même (je suis plutôt randonneur amateur). Aussi voir Federer, grand favori, manquer l’un des derniers titres qu’il lui manquait, sur son terrain de prédilection, contre un adversaire qu'il avait souvent dominé, fut un coup dur pour moi.Une journée de finale exceptionnelle
Bien sûr, il venait de remporter une demi-finale épique en 4h26 contre Del Potro avec un troisième set marathon de 19-17. Alors on lui pardonne les 9 balles de break perdues (on pardonne tout à...
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28/06 - Atos : nouveau coup de théâtre avec le retrait de Onepoint du capital
Le géant informatique français toujours dans la tourmente. Onepoint, le principal actionnaire d’Atos, veut se retirer du capital du groupe, après avoir renoncé à le reprendre alors que son offre avait été choisie, a annoncé Atos dans un communiqué vendredi 28 juin.
Les représentants de Onepoint, son président David Layani et Helen Lee Bouygues, démissionnent "avec effet immédiat du conseil d’administration" d’Atos, a ajouté le groupe dans ce bref communiqué. Tous deux étaient entrés fin février au conseil d’administration d’Atos, dont Onepoint est le premier actionnaire avec plus de 11 % du capital.Coup de théâtre
Ces annonces interviennent deux jours après un énième coup de théâtre dans le dossier Atos, autrefois fleuron de l’informatique français, mais qui lutte aujourd’hui pour sa survie dans une longue descente aux enfers.
Choisi le 11 juin pour reprendre Atos et tenter de le sauver, le consortium mené par Onepoint a jeté l’éponge mercredi, à la surprise générale. Cela laisse la voie libre au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour reprendre les discussions, alors qu’il avait initialement été éconduit.
Embourbé dans une crise financière depuis près de trois ans, Atos, qui vaut désormais à peine plus d’un euro en Bourse, avait enclenché en février une procédure de restructuration. Il avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire massivement sa dette brute, de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité.
Atos va être un pilier...
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28/06 - "Top jobs" de l’UE : qui sont les dirigeants choisis pour gouverner l’Europe ?
Fumée blanche à l’UE ! Les dirigeants européens se sont entendus, jeudi 27 juin, pour accorder à Ursula von der Leyen, un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, dans le cadre d’une répartition des postes clés de l’UE. La responsable conservatrice allemande devra encore être confirmée lors d’un vote au Parlement européen, tout comme la Première ministre libérale estonienne, Kaja Kallas, proposée comme cheffe de la diplomatie européenne.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont par ailleurs nommé le socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil européen, l’institution qui réunit les pays membres.L’UE privilégie la continuité avec von der Leyen
Les dirigeants de l’UE se sont entendus pour accorder un deuxième mandat à Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Cette dernière avait su s’imposer pendant un mandat secoué par de nombreuses turbulences, du Covid à la guerre en Ukraine. En effet, face au choc de la pandémie, elle avait piloté un gigantesque plan de relance européen de 750 milliards d’euros, financé par un endettement commun inédit, symbole tangible de solidarité européenne. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, elle avait affiché haut et fort son soutien à Kiev et définit une stratégie pour sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou.
Cette reconduction devra encore être confirmée par une majorité absolue d’eurodéputés : "Il y a encore une étape […] Je solliciterai l’approbation du Parlement européen après la...
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28/06 - Mme de Sévigné plus forte que WhatsApp : et si vous relisiez ces lettres d’une époque révolue ?
Dans un livre essentiel paru il y a deux ans, Le Grand Siècle au féminin (Perrin), Marie-Joëlle Guillaume rappelait que le XVIIe fut un "âge d’or de la civilisation française", "tant il est vrai que le charme incroyable de cette époque tient à une exquise familiarité entre hommes et femmes, depuis l’idéal chevaleresque partagé, pendant la Fronde, jusqu’à l’exploration du cœur humain poussée ensuite en commun jusqu’au tréfonds des consciences". Deux amies se sont particulièrement illustrées dans le champ de l’introspection, l’une avec spleen et gravité, l’autre avec swing et gaieté : Mme de La Fayette (surnommée "le Brouillard") et Mme de Sévigné. C’est sur cette dernière que l’universitaire Geneviève Haroche-Bouzinac a écrit un livre remarquable, publié chez Flammarion et qui vient de recevoir le prix Goncourt de la biographie. Une lecture idéale pour se plonger dans une société plus fine que la nôtre.
Tout le monde n’a pas le privilège d’avoir une grand-mère sainte. Née à Paris en 1626, Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné, est la petite-fille de Jeanne de Chantal, la fondatrice de l’ordre des visitandines avec saint François de Sales, qui sera canonisée en 1767. Orpheline dès ses 7 ans, la petite Marie est élevée dans l’austérité religieuse autant que dans une certaine fantaisie. Si on parle souvent de l’esprit des Mortemart, celui des Rabutin n’était pas mal non plus – avec son cousin Roger de Bussy-Rabutin, Marie cultivera toute sa vie l’art de la drôlerie. L’année de ses 18 ans, on marie la jeune...
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28/06 - Emmanuel Macron a promis "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour
La gauche et le camp du président Emmanuel Macron n’ont plus que quelques heures vendredi pour tenter de réduire l’écart avec l’extrême droite toujours largement favorite pour le premier tour des législatives en France, sur fond de bras de fer constitutionnel. La campagne en vue du premier tour dimanche s’arrête officiellement ce vendredi, à minuit. Le second tour aura lieu le 7 juillet.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron a promis "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour
⇒ Un ex-conseiller d’Emmanuel Macron alerte contre "la tentation périlleuse du ni RN ni LFI"
⇒ Gabriel Attal accuse Bardella de soutenir des candidats "racistes, antisémites et homophobes"Macron promet des consignes de vote claires pour le second tour
En marge d’un sommet européen à Bruxelles, jeudi soir, Emmanuel Macron a promis "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour en cas de duel entre le RN et la gauche. "Je veux évidemment éviter que les extrêmes, et notamment l’extrême droite, puissent gagner ces élections", a affirmé de son côté Gabriel Attal vendredi sur BFMTV/RMC.
Et, alors que l’exécutif avait pu donner l’impression ces derniers temps de mettre sur un pied d’égalité le RN et La France insoumise "et ceux qui les suivent", Emmanuel Macron a semblé à Bruxelles nuancer cette position. "J’ai eu l’occasion de dire qu’à l’extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l’antisémitisme ou la violence, sur l’antiparlementarisme que je désapprouvais, qui sortaient de l’arc...
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28/06 - Nicolas de Warren (Uniden) : "Si le RN supprimait la compensation carbone, ce serait catastrophique"
Pour financer son programme, le RN a déjà annoncé une diminution de la contribution au budget européen et une taxation du transport maritime. Mais il pourrait également supprimer la compensation carbone, un mécanisme destiné à aider les entreprises consommant beaucoup d’énergie, mis en place depuis 2016. Favorable à cette suppression, Jean-Philippe Tanguy, chargé du programme économique du Rassemblement National, estime qu’elle rapporterait 1 milliard d’euros par an. Pour Nicolas de Warren, président de l’Union des entreprises utilisatrices d’énergie (Uniden), cette mesure serait "catastrophique". Elle mettrait à mal la compétitivité de plusieurs dizaines de sites industriels en France, avec des conséquences en cascade sur les investissements et l’emploi.
L'Express : Peu de gens connaissent ce dispositif de compensation carbone. Pourquoi est-il si important ?
Nicolas de Warren : Parce qu’il soutient la compétitivité de nos sites industriels dans un environnement difficile. Les "électro-intensifs" (NDLR : les sociétés qui utilisent beaucoup d’énergie comme les producteurs d’acier) font face à une concurrence internationale très forte. Contrairement aux industriels situés hors d’Europe, ils sont soumis au marché des quotas de CO2, un mécanisme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces quotas représentent un double coût pour les entreprises car ils augmentent aussi le prix de l’électricité sur les marchés. Cet effet a été mesuré par RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, dans une...
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28/06 - Emmanuelle Mignon : "La Ve République a aussi un défaut…"
Depuis une trentaine d’années, le monde occidental est confronté à trois bouleversements considérables : la mondialisation, la révolution numérique et le changement climatique, brusquement passé du statut de perspective lointaine à celui d’urgence absolue. Ce n’est pas un hasard si la chute du mur de Berlin, que les historiens prendront comme point de départ de cette nouvelle époque, paraît remonter à la nuit des temps. Chaque année passée a laissé dans nos vies l’empreinte d’une décennie.
Pour reprendre la grille d’analyse de Karl Polanyi dans son ouvrage magistral sur la révolution industrielle [1], ces métamorphoses présentent d’abord la caractéristique d’être particulièrement rapides. Pour l’Europe, elles sont en outre allogènes. Nous ne sommes à l’origine d’aucune d’entre elles. Dans une telle situation, le rôle des institutions, et de l’élite qui les incarne, est d’accompagner ces mutations pour atténuer leur sévérité, étaler dans le temps leurs effets et permettre aux plus vulnérables de s’y adapter.
Les institutions n’empêchent jamais les extrêmes d’accéder au pouvoir : soit que les extrêmes s’y hissent légalement, comme Philippe Pétain en 1940 ou, dans une moindre mesure, Adolf Hitler en 1933 (Hitler ayant en effet très rapidement instauré un régime de terreur après sa nomination comme chancelier du Reich) [2] ; soit qu’ils y parviennent par la rue, qui balaie tout sur son passage. On peut observer qu’il arrive également, et c’est heureux, que des institutions, y compris de très solides, soient renversées par des...
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28/06 - Philippe Grangeon, co-fondateur d’En Marche : "Placer le RN et LFI sur un pied d’égalité est dangereux"
Parmi les amis d’Emmanuel Macron, il en est un qui occupe une place singulière. Parce qu’il l’accompagne dès les premières heures de son aventure politique, parce qu’il a l’expérience et le caractère qui offrent une liberté de parole, Philippe Grangeon est de ceux dont l’avis compte double pour le président de la République. Issu de la gauche, ancien conseiller de Nicole Notat à la CFDT, Grangeon a longtemps veillé à ce que le barycentre du macronisme ne penche pas trop à droite mais soit bien un "en même temps". S’imposant un devoir de réserve depuis son départ de l’Elysée en 2020, soucieux de ne pas encombrer le chef de l’Etat, il prend aujourd’hui la parole pour réclamer que la majorité donne, "sans barguigner", des consignes claires pour "éviter le pire"."Pour des consignes de vote claires au second tour des élections législatives"
Qu’on comprenne ou non la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, l’ensemble des forces politiques du pays, mais aussi l’immense majorité des Français ont le sentiment de vivre, sidérés et inquiets, un moment décisif, un moment historique, où se jouent sans doute dans les urnes le destin et l’avenir de notre pays.
Ce dimanche 30 juin, lors du premier tour des élections législatives, les Français auront la possibilité de choisir entre trois principaux projets pour le pays. Ils pourront voter pour la majorité présidentielle, qui est la famille politique à laquelle j’ai la fierté d’appartenir. Ce bloc central, qui gouverne le pays depuis sept ans, se...
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28/06 - Donald Trump - Joe Biden : les cinq temps forts du débat
Donald Trump enchaînant avec aplomb les affirmations mensongères, Joe Biden offensif sur le fond mais très embrouillé sur la forme : les deux candidats à la présidentielle américaine ont ferraillé sur l’inflation, l’immigration ou l’Ukraine pendant leur premier débat jeudi 27 juin. L’Express fait le point sur les cinq temps forts du débat.Trump : "L’inflation tue notre pays !"
La hausse des prix est le premier sujet sur lequel les deux hommes ont été interrogés lors de ce débat, organisé à Atlanta (Georgie). Car le sujet est l’un des principaux auxquels penseront les électeurs américains au moment de voter.
"L’inflation tue notre pays", a affirmé d’emblée l’ancien président républicain de 78 ans, extrêmement à l’aise, reprenant un argument qu’il sait porteur auprès des Américains, et assurant que son rival faisait du "mauvais travail", malgré la croissance robuste et l’emploi au beau fixe. Joe Biden a lui accusé son prédécesseur d’avoir "réellement décimé l’économie. C’est pour cela qu’il n’y avait pas d’inflation". "Nous travaillons à faire baisser les prix des produits sur la table de la cuisine, et nous allons y parvenir", a assuré le démocrate.Biden reproche à Trump son action "terrible" contre le droit à l’avortement
Le président américain Joe Biden a reproché à Donald Trump son action "terrible" contre le droit à l’avortement. "C’est une chose terrible ce que vous avez fait", a lancé le dirigeant démocrate à son adversaire républicain durant leur face-à-face à Atlanta.
La Cour suprême américaine, profondément remaniée...
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28/06 - Que sont les extrêmes ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, avant les élections législatives où Rassemblement National et Nouveau Front Populaire sont en tête dans les sondages, Olivier Pérou, du service Politique de L’Express, nous explique ce que sont les "extrêmes".
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Charlotte Baris (écriture), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Crédits : BFMTV, France 24, France Info, Public Sénat
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Julien de Rosa/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Les extrêmes… Dans cet épisode, il va être question d’histoire, de sémantique et bien sûr de politique. Ce mot extrême, on le sait il classe certains partis politiques comme étant très à droite ou très à gauche. Mais Olivier, qui décide de cette classification ?
Olivier Pérou : Plusieurs choses. Il y a le programme d’un parti. En fonction des mesures, on dira qu’il est de gauche ou de droite, plus ou moins à gauche ou à droite. Pour le dire de manière vraiment résumée, à droite les programmes reposent souvent sur la réussite de l’individu pour faire progresser la société, et donc le libéralisme économique, mais aussi une notion de conservatisme.
A gauche, la réussite collective précède l’individu, les programmes sont...
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28/06 - "Personne n’a idée des effets de la carte électorale" : pourquoi tous les votes ne se valent pas
L’argument s’est faufilé de ronds-points en ronds-points. Il était de tous les tracteurs qui voulaient prendre Paris, au début de l’année. Et le voilà qui ressurgit, à l’approche des élections législatives : les décisions politiques, l’avenir de la nation, seraient joués depuis des villes-citadelles, par des citoyens sourds aux cris lointains de la "vraie France", celle d’en bas, des campagnes. Beaucoup de Français semblent s’en être persuadés, aidés par le Rassemblement National qui fait campagne sur ce sentiment d’injustice.
Il y aurait d’un côté des citadins emmurés, qui décident de tout. Et de l’autre, des ruraux laissés à part, contraints de suivre. Pourtant, à l’Assemblée nationale, institution créée justement pour porter la voix du peuple à Paris, les campagnes sont loin d’être exclues, bien au contraire. Grâce à la manière dont ses sièges sont attribués, ces territoires sont en réalité très souvent privilégiés dans le décompte final. Du moins, sur le plan statistique.
La règle qui prévaut en matière de découpage électoral veut que chaque département envoie au moins un député au Palais Bourbon à l’issue des législatives. Une convention, pensée précisément pour n’exclure aucune de ces provinces administratives de la photo finale, à l’issue du scrutin. Mais ce principe a aussi pour effet secondaire de générer d’importantes disparités de représentation, ce qui n’est pas sans conséquences sur la vie politique.De bien meilleurs sièges pour les campagnes
De fait, la règle avantage les zones très peu denses, en dépit de celles...
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27/06 - Bardella, l’appel de Matignon : notre grand récit sur les vingt jours qui ont tourmenté le RN
Erreur 404. Mardi 18 juin au matin, le programme du Rassemblement national a disparu. Le site Internet sur lequel se trouvaient les "livrets thématiques" déroulant les mesures du parti d’extrême droite n’est plus accessible. Il est remis à flot quelques heures plus tard, expurgé, l’air de rien, d’un élément embarrassant : le livret "Défense" qui réclamait notamment "une alliance avec la Russie sur certains sujets de fond" s’est évaporé.
Depuis la déclaration d’Emmanuel Macron, le 9 juin à 21 heures, un vent de panique souffle sur le parti. Tout s’accélère. La dissolution surprise et la dynamique électorale qui porte le Rassemblement national viennent soudainement de rendre réelle la perspective de victoire. Il ne s’agit plus de se complaire dans le rôle de premier opposant, mais de réussir à agréger une majorité d’électeurs. Et, peut-être, de gouverner le pays dans le cadre d’une cohabitation. Installé par Marine Le Pen dans le rôle de Premier ministrable, Jordan Bardella doit désormais donner des gages, et n’a plus qu’une obsession en tête : montrer patte blanche.Chapitre 1 : Cachez ce programme que je ne saurais voir
Le siège du parti prend des airs de forteresse. Marine Le Pen et Jordan Bardella rassemblent leurs fidèles. Vertige. Quel est le plan ? On consulte nuit et jour. Les boucles WhatsApp tournent à plein régime, comme celle des "Horaces", ces conseillers de l’ombre vieillissants de la patronne, qui fournissent argumentaires et justifications chiffrées. On passe des coups de fil aussi. Au juriste...
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27/06 - Calendrier cosmique, êtres spirituels… Ces formations publiques infiltrées par la biodynamie
Quentin ne comprend pas les critiques à l’encontre de la biodynamie. En 2022, l’éleveur laitier a été diplômé d’un brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole (BPREA), orientation biologique et biodynamie, à Segré, dans le Maine-et-Loire. Durant sa formation, étalée sur deux ans, lui et ses camarades ont découvert l’influence des "forces cosmiques" et de la Lune sur le développement des plantes, ou encore l’importance d’enfouir en hiver une corne de vache remplie de bouse pour emmagasiner "les forces de la vie et de l’astral"… Des concepts jamais démontrés scientifiquement, sortis de l’imagination de Rudolf Steiner, le père de l’anthroposophie, un mouvement fondé au début du XXe siècle dont les dangers ont été maintes fois dénoncés par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
"Si je dis que les bourgeons du chêne gonflent en fonction des cycles de la planète Mars, vous avez le droit de considérer que c’est ésotérique, mais c’est factuel", défend pourtant Quentin. Au cours de son brevet, le jeune homme a aussi rencontré des agriculteurs en biodynamie travaillant avec des "êtres élémentaires" (gnomes, ondines, sylphes et salamandres) invisibles à l’œil nu, dont l’existence a été soutenue par Steiner en 1907. "C’était un détail de notre formation. Mais quand on a des témoignages de paysans qui disent avoir obtenu des résultats sur les maladies de leurs plantes après un travail méditatif avec ces êtres, on en parle forcément dans notre promotion", assure...
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27/06 - Législatives : pourquoi les jeunes et les femmes votent plus pour le RN, par Arnaud Lacheret
Plusieurs caractéristiques sociologiques marquent les électeurs de la liste conduite par Jordan Bardella aux européennes, que l’on retrouve dans les enquêtes d’opinion pour les législatives. Elles ont été examinées d’urgence par des politologues affolés d’avoir raté, ou pour le moins négligé, ce changement profond dans l’électorat nationaliste, alors que des signaux faibles auraient pu permettre de les détecter.
Le premier, le plus marquant, est que l’électorat jeune se mobilise en faveur de la personne de Jordan Bardella bien plus qu’il ne le faisait pour Marine Le Pen. Tout professeur en lycée ou dans le supérieur le constate aisément : la jeunesse parle de Bardella, échange sur Bardella, notamment à travers les réseaux sociaux. Plusieurs enseignants avec qui j’ai échangé sont surpris du succès du jeune député européen et pensent le comprendre à travers son usage de réseaux sociaux que les plus âgés ne consultent jamais. On pense évidemment à TikTok, plateforme sur laquelle Bardella rassemble 1,7 million de followers avec un taux d’engagement particulièrement important. On est également surpris de la puissance de l’algorithme qui enferme celui qui aura voulu regarder par curiosité une vidéo de leader du RN, il en sera submergé par la suite.Bardella comme Boyard
Cet usage des réseaux sociaux n’explique pas tout. La façon dont Bardella s’exprime est réellement celle d’un jeune homme de 28 ans. Il ne cherche pas à imiter des hommes politiques plus âgés comme ont pu le faire Gabriel Attal, Marion Maréchal ou d’autres...
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27/06 - Législatives, le récap’ : la menace de Marine Le Pen, la "doctrine" rejetée par Attal
21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays.
Ce jeudi 27 juin, la majorité et le Rassemblement national se sont livrés à une passe d’armes autour du "domaine réservé" du président de la République sur les questions internationales et militaires. Gabriel Attal refuse d’établir une "doctrine" avant le premier tour pour les triangulaires et les consignes de vote. Le nombre de procurations a dépassé les deux millions, soit davantage que pour l’élection présidentielle de 2022.La passe d’armes du jour : la Macronie et le RN s’écharpent autour du "domaine réservé" du Président
"Chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse". Les mots sont ceux de Marine Le Pen, dans un entretien au journal Le Télégramme. "Jordan n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes", poursuit-elle encore.
Cette déclaration a fait bondir dans le camp présidentiel. François Bayrou a estimé que Marine Le Pen remettait "en cause profondément la Constitution" avec cette affirmation "extrêmement grave". "La Constitution n’est pas honorifique", a de son côté cinglé l’actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu....
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27/06 - Dati montre les dents, un job pour Hollande, les petits calculs du RN
Et maintenant, la dissolution ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives.
Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Haro sur Séjourné
"Vous l’avez entendu faire des matinales ? Qu’a-t-il fait à part chasser un élu pour se prendre une circonscription en or ?" Les oreilles de Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, vont beaucoup siffler dès le second tour des législatives passé. Le parti est accusé de ne rien avoir préparé avant la dissolution et de ne pas avoir réussi à financer les candidats.Les petits calculs du RN
Le RN va étudier de près le cas de quelques circonscriptions où le retrait de son candidat après le premier tour favoriserait la victoire d’un candidat LR. A une condition : que celui-ci soit disposé à ne pas censurer un éventuel gouvernement Bardella.Dati montre les dents
Dans la 2e circonscription de Paris, Rachida Dati soutient Jean Laussucq, alors que le député sortant Gilles Le Gendre n’a pas été investi par Renaissance. Mais ce macroniste historique est encouragé, dans des vidéos, par des personnalités comme Richard Ferrand ou Yaël Braun-Pivet. Du coup, un conseiller de la ministre de la Culture a téléphoné à un proche de la...
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27/06 - Législatives : "La laïcité, l’enfant pauvre de cette campagne historique"
A l’heure où les cartes se trouvent totalement rebattues, à l’heure où tous les scénarios semblent soudain envisageables, à l’heure où toutes les forces politiques se recomposent et se réécrivent, on pourrait penser que la question de la laïcité a naturellement repris toute sa place dans le débat public comme un marqueur politique majeur, ce qu’elle fut toujours jusqu’ici, entre les différents projets de société proposés par les partis en lice. Or, il n’en est rien du tout ! La laïcité est au contraire l’enfant pauvre de cette campagne législative historique. Nommément du moins.
Car il est pourtant clair que les enjeux liés à la laïcité sous-tendent la plupart des thématiques données comme chères aux Français lors des dernières élections européennes : qui parle de sécurité ne peut s’abstenir de penser aux récents crimes et rixes sanglantes d’adolescents liés aux questions d’orthopraxie religieuse (Shaïna, puis Samara, Shemseddine…) ; qui dénonce avec raison la montée de l’islamisme en France le fait bien souvent en dévoyant le principe de laïcité, grimée en rempart contre les immigrés, quand celle-ci nous enjoint au contraire de considérer dans l’étranger sa part de raison universelle, de libre arbitre et d’humanité, de le regarder comme un semblable et non comme le produit d’un groupe ethnique ou religieux ; qui parle de redressement de l’école ne peut manquer de songer à Samuel Paty et à Dominique Bernard, assassinés pour avoir incarné l’école laïque et les libertés dont elle est la promesse ; qui pointe encore l’acmé...
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27/06 - Kasra Aarabi : "Nous devons anticiper une escalade iranienne dans les huit prochains mois"
L’Iran vote, le Guide suprême choisit. Ce vendredi 28 juin, les Iraniens sont officiellement appelés aux urnes pour élire le successeur du président Ebrahim Raïssi, disparu dans un accident d’hélicoptère le 19 mai. Derrière une fine couche de vernis démocratique, ce scrutin se joue entre des ultraconservateurs choisis personnellement par l’ayatollah Khamenei, un octogénaire seul aux commandes d’une République islamique extrêmement agressive sur la scène internationale.
Kasra Aarabi connaît les coulisses de ce régime brutal par coeur. Grâce à ses contacts au sein des Gardiens de la révolution, la force paramilitaire du Guide, ce directeur de recherche au sein de l’ONG United Against Nuclear Iran documente les exactions et la corruption tentaculaire au sein de la République islamique.
De passage à Paris à l’invitation de la fondation Jean-Jaurès et de l’association de presse EIPA, le chercheur irano-britannique a rencontré L’Express juste avant le scrutin du 28 juin. Il expose un régime "purifié" par Khamenei, de plus en plus violent, de plus en plus idiot et de plus en plus dangereux.
L’EXPRESS : Qu’est-ce que la mort d’Ebrahim Raïssi a révélé sur l’état du régime iranien ?
KASRA AARABI : Ali Khamenei en a tiré une grande leçon : si le régime gère ma propre mort de cette manière, nous allons vers d’immenses problèmes ! Les 48 heures qui ont suivi la disparition de Raïssi se sont déroulées dans un chaos total : le régime a perdu le contrôle du récit, il n’a pas suivi les protocoles d’urgence et a cédé à la panique....
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27/06 - La consommation de viande par habitant a chuté de presque 6 % en vingt ans en France
Un recul saisissant. En vingt ans, la consommation de viande bovine par habitant en France a chuté de 19 %, selon une note de synthèse publiée le 27 juin par FranceAgriMer, un établissement dépendant du ministère de l’Agriculture. La plupart des viandes sont également affectées par cette baisse, notamment la viande ovine (mouton, agneau) et porcine. Seules celles de volailles voient leur consommation augmenter. Toutes viandes confondues, la consommation moyenne par habitant a chuté de 5,8 % entre 2003 et l’an dernier, et de 1,7 % entre 2022 et 2023.
Cette baisse intervient après deux ans de hausse de la consommation (en 2021 et 2022), dans un contexte de reprise économique post-Covid-19. Les viandes de boucherie sont particulièrement concernées par la chute de l’an dernier, "dans un contexte inflationniste qui pèse sur le pouvoir d’achat des consommateurs", souligne FranceAgriMer. En moyenne en France l’an dernier, chaque habitant a consommé 83,5 kg équivalent-carcasse (kgec), contre 85,1 kgec en moyenne chaque année entre 2013 et 2022.
La viande de volailles est la seule à tirer son épingle du jeu en 2023 : en moyenne par habitant, sa consommation s’élevait à 29 kgec, en hausse de 0,9 kgec par rapport à 2022. "Plus accessible que la viande de boucherie", celle-ci bénéficie aussi d’un "contexte de reprise de la production des volailles", après "différentes vagues d’épizootie d’influenza aviaire", selon la note de synthèse.
Dans un rapport publié en janvier, le Haut conseil pour le climat notait : "La...
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27/06 - Euroapi va investir près de 400 millions d’euros, grâce à un coup de pouce de Sanofi
Une annonce qui fait l’effet d’un bol d’air pour Euroapi, producteur français de principes actifs pharmaceutiques. L’ancienne filiale de Sanofi, qui traverse depuis plusieurs mois des difficultés financières, a annoncé mercredi 26 juin que le grand groupe pharmaceutique allait le renflouer à hauteur de 200 millions d’euros. Le géant français, qui s’était séparé d'Euroapi en 2022, en est toujours le principal actionnaire à 29,77 %, selon zonebourse.
En parallèle de l’annonce de ce renflouement, le producteur de principes actifs a annoncé un plan d’investissement de 350 à 400 millions d’euros, "comprenant des augmentations de capacités pour les grosses molécules, la vitamine B12, les prostaglandines et les opiacés". 4 à 11 % de baisse de ventes anticipée en 2024
En effet, comme nous l’écrivions dans L'Express en mai, le groupe dispose de savoir-faire "dans les anti-infectieux, les opiacés, les corticoïdes" et "assure être le premier fournisseur mondial de prostaglandines, qui entrent dans la composition des traitements de maux tels que les glaucomes et l’hypertension artérielle". Il se targue aussi d’être "le seul fabricant occidental de vitamine B12 pour l’industrie pharmaceutique".
Euroapi a néanmoins traversé plusieurs difficultés, à commencer par l’arrêt de la production sur son site de Brindisi en Italie, en raison de failles dans le contrôle qualité. Elle a également, dans le passé, identifié des faiblesses structurelles : portefeuille constitué de principes actifs insuffisamment différenciés, appareil...
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27/06 - L’inexorable perte d’influence de la France au Parlement européen
Passé de la troisième à la quatrième position notamment en raison du mauvais résultat de la liste macroniste en France, le groupe Renew – et avec lui la voix de l’Elysée – perdra à coup sûr de l’influence à Bruxelles et Strasbourg dans les cinq années à venir. Reste à savoir, jusqu’à quel point. En passant de 102 eurodéputés à un peu plus de 70, la dégringolade est actée : Renew perd mécaniquement du temps de parole dans l’hémicycle, des financements et du personnel. Malgré 13 élus seulement, soit 10 de moins qu’en 2019, les Français restent les plus nombreux dans ce groupe et Valérie Hayer (Renaissance) conserve la présidence du groupe. La "bataille", à coups de négociations, pour les présidences de commissions et sous-commissions au Parlement européen – c’est là, aussi, que se mesure le poids d’un pays – n’est, elle, pas terminée.
Renew en contrôlait trois jusqu’à présent : Environnement, Défense (la vice-présidente était Nathalie Loiseau) et Pêche. Mais ce n’est pas le seul critère de l’influence des pays membres qui se calcule aussi à leur taille, à la personnalité de leur dirigeant et, last but not least, à leur situation politique interne.
Sur les deux premiers paramètres, pas de problème : la France (68 millions d’âmes) reste la France et Macron reste Macron, un dirigeant jugé volontariste et compétent par ses pairs du Conseil européen. Le dernier critère, en revanche, dépend des législatives à venir. Si le Rassemblement national (30 eurodéputés, + 12 sièges) ne conquiert pas Matignon, l’essentiel sera sauf pour...
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27/06 - La mue des entreprises du CAC 40 à travers les crises
"Chaos." Le mot choisi par Camille Demarquilly pour décrire l’arrivée de la pandémie de Covid-19 est sans équivoque. "Nous sommes une entreprise globalisée. A ce moment-là, il n’y avait pas un point du monde où nous n’étions pas en difficulté", se remémore le vice-président de la chaîne logistique de Michelin. Dès le 16 mars 2020 et l’entrée en confinement de la France, le groupe décide d’interrompre la quasi-totalité de sa production sur le territoire, mais aussi en Espagne et en Italie. Quelques jours plus tard, les sites implantés aux Etats-Unis et en Inde connaissent le même sort. En près de cent trente ans d’histoire, le fabricant de pneumatiques n’avait jamais connu pareille situation.
Très vite, les équipes de Camille Demarquilly se retrouvent propulsées au cœur des discussions stratégiques. Des cellules de crise sont mises en place, dont une au niveau du groupe animée par la direction de la chaîne logistique elle-même. "Nous avons eu un immense besoin de réactivité. Nous sommes passés d’un pilotage mensuel à hebdomadaire en nous rapprochant au plus près du terrain", raconte le dirigeant. Il applique alors un plan en trois étapes : prévention, "avec des mécanismes qui permettent d’absorber le choc", gestion, avec la création de ces cellules régionales, et enfin sortie de crise en "restaurant la performance".
Des processus classiques lorsque le problème identifié est local. Mais lorsqu’il prend une dimension mondiale, cela change la donne. "Savoir qui réunir, déterminer quelles personnes sont malades, qui...
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27/06 - Nouveau Front populaire : créer un statut de "déplacé climatique" est-il une bonne idée ?
C’est une petite ligne dans le "contrat de législature" du Nouveau Front populaire (NFP). Une proposition encore floue, glissée dans la partie du programme intitulée "Garantir un accueil digne". Elle suggère de "créer un statut de déplacé climatique", et remet sur le devant de la scène un concept depuis longtemps débattu. "L’idée revient régulièrement quand un gouvernement ou un parti veut donner l’impression de s’intéresser à la question, mais je ne pense pas que ce soit avec un statut que l’on va régler ce problème essentiel", juge le spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations François Gemenne.
Inondations massives, vagues de chaleurs inédites, tempêtes dévastatrices… Avec le réchauffement climatique d’origine humaine, certaines parties du globe sont de plus en plus touchées par des phénomènes météorologiques extrêmes.
En 2023, les déplacements liés à ces catastrophes concernaient plus de 20 millions de personnes dans le monde, selon l’Observatoire des situations de déplacement interne. Et le phénomène s’accélère : entre 2008 et 2022, ces mobilités ont augmenté de 41 %. Conséquence, les déplacements de populations deviennent un sujet majeur. Et un épouvantail pour une partie de la droite et de l’extrême droite, qui dénoncent depuis de nombreuses années le programme de la gauche sur la question migratoire.Des déplacements internes en majorité
Dans ce contexte, la proposition du Nouveau Front populaire aurait mérité plus de clarté. Car pour le moment, elle génère plus d’interrogations...
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27/06 - Ukraine : ce que Zelensky attend de la France après les élections législatives
Le président Volodymyr Zelensky est convaincu que le nouveau gouvernement français qui sera issu des législatives maintiendra son soutien à l’Ukraine face à la Russie, a-t-il déclaré, jeudi 27 juin, dans un commentaire exclusif à l’AFP.
Ces propos interviennent alors que les élections prévues pour les 30 juin et 7 juillet en France pourraient conduire au pouvoir le Rassemblement national (RN), régulièrement épinglé pour sa proximité avec le régime de Vladimir Poutine.
"Nous croyons que les Français continueront à soutenir l'Ukraine quelle que soit la situation politique", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un commentaire écrit adressé à l'AFP. "De même, par la volonté du peuple français, le prochain gouvernement continuera à soutenir pleinement l'Ukraine à la fois sur le champ de bataille" et dans son adhésion à l'UE, a-t-il poursuivi."Indépendant de l'agresseur russe"
Tout en félicitant la France pour sa "solidarité inébranlable" avec son pays dès le début de l'invasion russe en février 2022, le président ukrainien s'est dit confiant que le nouveau gouvernement français conserverait son indépendance à l'égard de la Russie et resterait fidèle aux valeurs européennes. "Nous sommes convaincus que le prochain gouvernement sera indépendant de l'agresseur russe et restera attaché aux valeurs européennes et à une Europe forte et unie, l'Europe même que l'Ukraine défend contre la tyrannie russe", a-t-il ajouté.
A l'issue des législatives, le président Emmanuel Macron, un soutien de Volodymyr Zelensky, risque de se retrouver...
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27/06 - Lahouari Addi : "Sur l’Algérie, le RN agite beaucoup de fantômes mais…"
La politique d’immigration de la France va-t-elle être totalement chamboulée après le 7 juillet ? C’est en tout cas la promesse de Jordan Bardella, le chef de file du Rassemblement national aux élections législatives et potentiel Premier ministre, qui a promis une nouvelle loi "d’urgence" dans ce secteur dès cette année. Ses propositions : suppression du droit du sol, durcissement des critères du regroupement familial, délit de séjour irrégulier avec une amende et transformation de l’Aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière en "aide d’urgence vitale", interdiction des "emplois stratégiques" aux binationaux…
Des réformes qui inquiètent plus particulièrement les 887 000 ressortissants algériens qui vivent en France, selon les chiffres de l’Insee en 2021. Après l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, qui avait exprimé dans les colonnes de L’Express sa volonté de remettre à plat l’accord franco-algérien de 1968, c’est au tour de Sébastien Chenu, porte-parole du RN, de vouloir l'"abroger".
Ce texte, qui organise l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France selon des règles dérogatoires plus favorables au droit commun, fait figure de symbole pour le RN. Pour Lahouari Addi*, professeur émérite à Sciences Po Lyon et chercheur au laboratoire Triangle, spécialiste de l’Algérie, le parti d’extrême droite "agite des fantômes" sur les questions d’immigration et souffle sur les braises de questions mémorielles toujours non résolues. Entretien.
En Algérie, la population craint-elle l’arrivée du...
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27/06 - Avant les législatives, l’Etat investit dans les câbles sous-marins d’ASN
A quelques jours du premier tour des élections législatives, l’Etat français entérine sa politique de sécurisation d’actifs stratégiques. Il vient de s’offrir 80 % d’Alcatel Submarine Networks (ASN), l’ancienne division de câbles sous-marins d’Alcatel détenue depuis 2015 par le Finlandais Nokia.
Annoncé jeudi 27 juin par Bercy, le rachat d’une majorité de ce groupe, considéré comme un actif crucial pour la France et qui fabrique, pose et entretient les câbles sous-marins, "démontre la capacité de l’État à investir dans des sociétés françaises afin de soutenir et développer leurs activités stratégiques", a indiqué le ministère de l’Economie dans un communiqué.100 millions d’euros
Selon une estimation du cabinet de Bruno le Maire, l’Etat devrait débourser environ 100 millions d’euros pour acquérir cette entreprise, l’un des leaders mondiaux du secteur et valorisée à 350 millions d’euros. "C’est une activité stratégique essentielle pour la France puisqu’elle concerne l’approvisionnement en connexion internet avec l’étranger", indique-t-on au ministère, "dans un contexte où l’on voit que les infrastructures de câbles sous-marins peuvent faire l’objet d’attaques".
Jugés critiques, les câbles sous-marins assurent en effet 99 % des communications numériques mondiales et tout dommage leur étant causé peut donc avoir d’importantes conséquences en matière de communications.
"ASN a connu une transformation importante ces dernières années et occupe une position solide sur le marché", a commenté dans un autre communiqué Pekka Lundmark, PDG...
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27/06 - Puma, Decathlon, Look… Arkema, le géant français derrière les plus grandes marques
Quel est le point commun entre une chaussure de running avec une plaque carbone de Decathlon, un aileron de planche de surf FCS, des crampons de football Puma et un cadre de vélo Look ? Le sport, bien sûr. Mais surtout, tous ces équipements contiennent un matériau, un additif ou un adhésif fabriqué par le chimiste Arkema. Le géant français, qui compte plus de 21 000 salariés dans le monde et affiche un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros en 2023, est l’un des partenaires méconnus de nombreuses marques de sport depuis plusieurs dizaines d’années.
A l’approche des Jeux olympiques 2024, l’entreprise rêverait de clamer tout haut les disciplines dans lesquelles elle sera présente. Mais la confidentialité de certains contrats l’oblige à réduire sa communication au minimum. "C’est frustrant, mais c’est normal parce que nous sommes un groupe B2B (NDLR : business to business, qui ne s’adresse pas directement au consommateur). Quand nous travaillons sur une chaussure, on ne voit pas notre marque, nous fournissons seulement des matériaux à l’équipementier", admet Frédéric Cavicchi, médiateur scientifique pour Arkema. Quelques chiffres permettent tout de même de rendre compte de son assise sur le secteur. Lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo, 80 % des médaillés en athlétisme portaient un équipement qui avait été mis au point avec au moins un procédé créé par les ingénieurs et chimistes du groupe. Pour l’édition parisienne, l’entreprise s’attend à un chiffre encore plus élevé. En 2022, lors de la Coupe du...
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27/06 - Semaine des primeurs : à la découverte de la "fashion week" du bordelais
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, réduire le taux d’alcool, casser les codes de la consommation. Zoom sur le millésime bordelais 2023. Notre guide.
Comme chaque année depuis quarante-trois ans, le vignoble de la Gironde a vibré, fin avril, au rythme de la Semaine des primeurs. Durant cette fashion week organisée pour l’essentiel par l’Union des grands crus de Bordeaux (UGCB), plusieurs milliers d’échantillons du millésime 2023 se sont glissés dans leurs plus beaux habits d’arômes pour défiler devant quelque 5 000 visiteurs. Tous ces professionnels – sommeliers, importateurs, cavistes, critiques, journalistes… – ont pu vérifier l’antienne connue que, en viticulture, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Après l’exceptionnelle 2022, puissant et riche, le fruit de la dernière récolte a dû s’affirmer. Un vrai défi, plutôt bien relevé par ce millésime qui marque le retour à un certain classicisme : "Un profil plus océanique, reflétant la tradition bordelaise avec beaucoup de modernité", résume Ronan Laborde,...
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27/06 - Guerre à Gaza : Israël menace de ramener le Liban "à l’Âge de pierre"
Les craintes d’un approfondissement de la guerre entre Israël et le Hezbollah dans le Sud Liban s’accroissent cette semaine. En visite à Washington ces derniers jours, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a menacé le Hezbollah, mouvement islamiste pro palestinien allié au Hamas, de "réduire le Liban à l’Âge de Pierre" en cas de conflit, tout en précisant que ce n’était pas la volonté d’Israël. A l’international, les voix se multiplient contre une "extension potentiellement apocalyptique" de la guerre à Gaza aux conséquences "imprévisibles", pour reprendre les mots de l'ONU.
Les infos à retenir
⇒ Israël menace de "ramener le Liban à l’Âge de pierre" en cas de guerre
⇒ L'ONU s’inquiète d’une extension "potentiellement apocalyptique" du conflit
⇒ A Gaza, la crise de l’eau se fait plus violente en plein étéIsraël menace de ramener le Liban à "l’Âge de pierre"
"Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée", a déclaré à la presse le ministre Yoav Gallant à l’issue d’une visite de plusieurs jours à Washington. "Nous avons la capacité de ramener le Liban à l’Âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire […] Nous ne voulons pas d’une guerre", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien "se préparait à tout scénario".
Mais "une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient", s’est inquiété le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en recevant...
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27/06 - Periactine : pourquoi cet anti-allergique ne sera plus vendu librement en pharmacie
Le médicament Periactine, un anti-allergique utilisé de manière détournée par certaines personnes pour prendre du poids, ne sera plus vendu librement en pharmacie, a annoncé, jeudi 27 juin, l’agence du médicament.
A compter du 10 juillet, "tout médicament contenant de la cyproheptadine ne pourra être dispensé que sur prescription médicale", a annoncé dans un communiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).Il a fait l’objet d’un usage détourné
La cyproheptadine, vendue par le laboratoire Teofarma sous le nom Periactine, est, à la base, un antiallergique vendu depuis plusieurs décennies. Mais il fait l’objet d’un usage détourné par des personnes, souvent des jeunes femmes, qui cherchent à prendre du poids.
Cette molécule favorise en effet une augmentation de l’appétit, un effet vanté sur certains réseaux sociaux dans le but affiché de reproduire la silhouette de personnalités callipyges comme la star de téléréalité Kim Kardashian.
Or, la cyproheptadine peut causer une série d’effets secondaires, parfois graves, si elle est prise de façon incontrôlée. Dans ce contexte, l’ANSM, qui appelait déjà à la vigilance depuis 2022 les professionnels de santé, a donc mis fin à la vente libre de ce traitement. Les ordonnances de cyproheptadine devraient, de fait, être très rares puisque d’autres antiallergiques ont depuis fait leurs preuves avec une meilleure efficacité et moins d’effets secondaires.Une promotion de l’usage cosmétique
L’ANSM a pris sa décision "sur la base de ce qu’on voit sur les réseaux sociaux où il y...
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27/06 - Législatives : la barre des deux millions de procurations franchie
A trois jours des élections législatives anticipées, un second débat télévisé doit avoir lieu ce jeudi 27 juin au soir sur France 2. A l’approche du premier acte, les partis de gauche se sont ralliés, mercredi, à l’idée de désistements au second tour pour faire barrage au Rassemblement national, de plus en plus confiant dans sa victoire et qui a émis un avertissement sur la répartition des pouvoirs sur la défense et la diplomatie en cas de cohabitation. De son côté, le président du Sénat Gérard Larcher s’est alarmé "du risque de crise institutionnelle" en France, dans un entretien au Parisien.
Les infos à retenir
⇒ François Bayrou estime que Marine Le Pen met "en cause" la Constitution
⇒ Eric Ciotti compte sur des députés LR si le RN n’obtient pas la majorité
⇒ Pour Gérard Larcher, "Emmanuel Macron ratatine la démocratie"La barre des deux millions de procurations franchie
La barre des deux millions de procurations pour participer aux scrutins des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet a été franchie mercredi soir, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l'Intérieur. Au plan national, à la date du 26 juin inclus (J-4 avant le 1er tour du scrutin), le ministère a comptabilisé "2.124.918 procurations établies depuis le 10 juin".
"Entre le 10 et le 26 juin, le taux de dématérialisation s'établit à désormais 77%", a poursuivi le ministère, ajoutant que "par rapport aux élections législatives de 2022, entre J-20 et J-4 avant le 1er tour, 5,1 fois plus de procurations" ont été comptabilisées. Les différents...
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27/06 - "Si Xi Jinping décidait d’attaquer..." : Taïwan résisterait-il à une invasion chinoise ?
Chapitre 1 : Un harcèlement militaire de plus en plus inquiétant
Base aérienne de Hsinchu, sur la côte nord-ouest de Taïwan, face à la Chine. Dans ce lieu ultrasécurisé, les consignes imposées à L’Express sont strictes. Interdiction de photographier de l'extérieur les dizaines de hangars camouflés - en cas de guerre, Pékin pourrait chercher à les frapper pour anéantir les appareils au sol. Un Mirage 2000-5 se positionne sur une piste : le vacarme assourdissant de son moteur déchire l’air. En combinaison kaki, les traits tirés, le lieutenant-colonel Nick, 34 ans, entre dans la "ready room", le local où les pilotes attendent l’ordre de décoller. La plupart regardent distraitement une chaîne de sport.
Soudain, l’alarme retentit, stridente : un jeune pilote bondit et se précipite vers son avion de chasse, dans le hangar attenant. Entre l’alerte et le décollage, il ne doit pas s’écouler plus de six minutes. L’exercice d’entraînement est réussi. Mais la tension est palpable en cette fin du mois de mai, au sein de la "second wing", l’une des sept bases aériennes de Taïwan, située non loin du siège du leader mondial des semi-conducteurs, TSMC, l’entreprise la plus stratégique du pays. Quelques jours plus tôt, l’armée chinoise a organisé des manœuvres d’encerclement autour de l’île. Lancées en "représailles" au discours d’inauguration du nouveau président taïwanais, Lai Ching-te (qui se fait aussi appeler William Lai), elles ont mobilisé 111 avions et une armada de navires.Le lieutenant-colonel Nick, de la "second wing",...
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27/06 - Bolivie : après la tentative de coup d’Etat, le chef de l’armée arrêté
La confusion a régné pendant une plusieurs heures dans la capitale bolivienne. Le chef des forces armées de Bolivie a été destitué et arrêté, mercredi 26 juin, après avoir massé des hommes et des blindés devant le palais présidentiel à La Paz en affirmant vouloir "restructurer la démocratie", dans ce que le président Luis Arce a dénoncé comme une tentative de coup d’Etat.
Le général Juan José Zúñiga a été appréhendé alors qu’il s’exprimait devant la presse à l’extérieur d’une caserne de la capitale, après s’être retiré avec ses troupes de la place Murillo, devant le palais présidentiel, qu’ils avaient occupée plusieurs heures.
"Vous êtes en état d’arrestation mon général !", lui a lancé le ministre de l’Intérieur Jhonny Aguilera, qui accompagnait les policiers, selon les images diffusées par la télévision publique. Le haut gradé a été conduit au siège d’une unité spéciale de la police pour être interrogé par le parquet, qui l’accuse de terrorisme et soulèvement armé.
Avant d’être arrêté, le général Zúñiga a soutenu devant les journalistes avoir agi sur ordre du président Arce, qui lui aurait demandé dimanche de "préparer quelque chose" pour rehausser sa cote de popularité. Dans la journée, le général et ses hommes avaient avancé en rangs serrés dans les rues de La Paz jusqu’à la place Murillo, où ils avaient positionné huit véhicules blindés et lancé des gaz lacrymogènes sur toute personne tentant de s’approcher."Défendre la démocratie"
Luis Arce avait alors dénoncé sur le réseau social X "les mouvements irréguliers de certaines unités de...
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27/06 - Jean-Eric Schoettl : "Les démons qu’Emmanuel Macron prétendait exorciser reviennent au galop"
L’extrémisation du paysage politique traduit à la fois un désarroi de nos compatriotes devant le futur, leur perte de confiance dans les institutions, une montée des ressentiments et l’éclatement de la société française. Facteurs qui se manifestent au travers d’autres symptômes que le vote aux extrêmes : abstention, incivilités, repli individualiste ou séparatisme communautaire.
Nous nous trouvons, comme jamais auparavant, exposés à un affrontement manichéen, enfantant un paysage politique réduit à deux pôles radicaux écrasant un bloc central. La République peut tomber entre les mains de leaders sans culture (ni vocation) gouvernementale et sans expérience de la gestion des affaires publiques… Le "en même temps" macronien entendait substituer le juste milieu à l’affrontement, et la raison gestionnaire à la passion politique : les démons qu’il prétendait exorciser reviennent au galop.Pouvoirs d'empêcher
Notre système démocratique n’est cependant pas dépourvu d’immunités contre un pouvoir abusif. Un changement de paradigme comme ceux que se proposent d’accomplir les extrêmes suppose de reconfigurer notre système constitutionnel. Mais tout projet de loi constitutionnelle se heurterait à l’opposition d’Emmanuel Macron. La voie du référendum législatif serait également fermée à un gouvernement Rassemblement national (RN) ou Nouveau Front populaire (NFP), car l’article 11 en confie l’initiative au président de la République et non au Premier ministre. Emmanuel Macron pourrait également refuser de signer les ordonnances,...
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27/06 - Des doutes, des pressions et beaucoup de flou : ce "ni-ni" qui embarrasse la Macronie
Une tribune peut parfois en cacher une autre, à écouter ses signataires. Prenez le texte publié le 25 juin dernier dans les colonnes du Monde. On pensait le message clair : des cadres socialistes, écologistes et communistes, ainsi que quelques figures de l’aile gauche macroniste appelaient collectivement à "éviter les triangulaires au second tour", en retirant le candidat le moins bien placé au profit du "candidat des forces démocratiques restant face au Rassemblement national". Et ce, "qu’elles appartiennent au Nouveau Front populaire, à la majorité sortante ou à la droite républicaine". Mais permettez à ce proche d’Agnès Pannier-Runacher, ministre qui a également apposé son cachet au texte, d’ajouter une nuance : "C’est hors LFI, bien sûr." "HEIN ? !", s’étrangle Sandrine Rousseau. "C’est un scandale total, si c’est ça. Dans l’esprit, c’était tout sauf le RN", poursuit la députée sortante, signataire elle aussi. Le premier interlocuteur tempère : "C’est surtout un message envoyé à la gauche raisonnable."
Anticiper le second tour avant le premier : voilà quelques jours qu’une partie de la classe politique cherche la parade face à la probable arrivée en masse de nouveaux députés d’extrême droite. Un risque accentué par l’hypothétique multiplication de triangulaires, au soir du 30 juin prochain. Car un récent sondage, publié par l’institut Odoxa, en prévoit une grosse centaine - 170 dans la fourchette haute, un nombre historique - contre seulement 8 en 2022. Le bloc central d’Emmanuel Macron, en bon troisième à lire...
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27/06 - "Le prix à payer va être élevé" : la stratégie de la France pour conserver son influence dans l’UE
Pas le temps de s’appesantir. L’Union européenne continue à tourner, même si beaucoup sur le continent gardent un œil inquiet sur la France et son scrutin à venir. Dans la foulée du renouvellement du Parlement européen, les rendez-vous stratégiques s’enchaînent, qui vont dessiner le visage des institutions européennes pour les années à venir. Malgré les mauvais résultats de la liste macroniste le 9 juin, les Français sont, comme les autres, à la manœuvre sur plusieurs fronts pour tenter de préserver leur influence à Bruxelles.
Premier résultat tangible, l’ex-tête de liste Valérie Hayer a été réélue mardi 25 juin à la tête du groupe parlementaire libéral Renew. Le poste était jugé crucial par Paris : son titulaire participe à la Conférence des présidents, qui pilote le Parlement européen, et il est l’un des interlocuteurs de la présidente de la Commission européenne.L'influence de Macron sur les "top jobs" de l’UE
"Le prix à payer va être élevé, les Français ne dirigeront pas de commission parlementaire puissante", anticipe néanmoins une source européenne. Dans le Parlement sortant, les Macronistes dirigeaient les commissions Environnement et Pêche, ainsi que la sous-commission Défense. Mais depuis le 9 juin, ils ne sont plus que 13 (contre 23 auparavant) dans un groupe qui a cédé la troisième place en nombre d’élus aux eurosceptiques droitiers d’ECR.
En vertu des règles complexes de répartition des responsabilités au Parlement européen, les centristes vont devoir rabattre leurs prétentions. "Certes, Renew aura moins de...
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27/06 - Choléra à Mayotte : comment l’épidémie a fait son retour en France
Des manquements de l’Etat seraient à l’origine de cette flambée épidémique. C’est ce que nous apprend l’enquête d’Antoine Beau, journaliste au service Sciences et Santé de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation, écriture), Jules Krot (montage, réalisation)
Crédits : Youtube, France 24, France Inter
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : afp.com/MIGUEL MEDINA
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : En France, au cours de l’année 1832, près de 100 000 personnes en meurent durant les quelques mois que dure l’épidémie.
La situation est largement racontée par Jean Giono, dans Le Hussard sur le toit, publié en 1951. Dans toute la population, c’est la panique. Comme les pauvres meurent plus que les riches, certains ouvriers y voient une manipulation du gouvernement pour les éliminer, quand les bourgeois craignent la contagion de cette infection du peuple.
Voilà l’image que nous avons longtemps eue du choléra. Une maladie ancienne, voire moyenâgeuse, que nous avons éradiquée.
Pourtant, le choléra est de retour en France. À Mayotte, les cas se multiplient depuis plusieurs mois. Mais alors comment cette épidémie a-t-elle pu se déclencher et pourquoi n’a-t-elle pas encore été enrayée ? Ce sont les...
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26/06 - Antisémitisme : la mission sénatoriale qui s’alarme d’une "résurgence" dans les universités
Une mission sénatoriale s’est alarmée, ce mercredi 26 juin, d’une "résurgence" dans les universités françaises d’un "climat d’antisémitisme" en proposant de "renforcer les formations" et "systématiser les sanctions", des recommandations qu’elle souhaite voir prise en compte "dès la rentrée prochaine".
Depuis le 7 octobre, "76 actes antisémites ont été signalés dont 17 font l’objet d’une procédure disciplinaire", avait affirmé fin mai la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau lors d’une audition au Sénat. Cela constitue plus du double de l’année scolaire précédente, constate dans son rapport final la "mission flash" du Sénat menée par le centriste Pierre-Antoine Lévi et le radical Bernard Fialaire, lancée fin mars à la suite d’incidents survenus lors de l’occupation d’un amphithéâtre de Sciences Po Paris.
Depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, des associations dont le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et des politiques ont alerté régulièrement sur la montée d’un "antisémitisme d’atmosphère" dans les universités alimenté par le conflit dans la bande de Gaza.
Les rapporteurs se sont dits "alarmés de la résurgence, au sein de nombreux établissements, d’un climat d’antisémitisme dont les modes d’expression ont évolué sous l’effet de la polarisation idéologique associée aux mobilisations étudiantes en faveur de la Palestine", a souligné Pierre-Antoine Lévi lors d’une conférence de presse. Au-delà "d’agissements isolés et sporadiques" de "sympathisants de l’ultradroite", cette...
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26/06 - Ruffin invité par Quatennens à rejoindre le RN, Bardella cherche son "expert" pour Bercy
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mercredi 26 juin, la guerre ouverte entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin prend une nouvelle dimension. Aurélien Pradié annonce son départ des Républicains, un parti "mort", tout en étrillant le "numéro de Guignol" d’Eric Ciotti. Enfin, Marine Le Pen assure que Jordan Bardella "a déjà son gouvernement en tête".La guérilla du jour : entre Ruffin et le clan Mélenchon, tous les coups sont permis
"Rejoins le RN direct !". L’attaque brutale est signée Adrien Quatennens, à l’encontre de… François Ruffin. Car pendant que Manuel Bompard débattait contre Gabriel Attal et Jordan Bardella sur le plateau de TF1 ce mardi soir, l’ancien coordinateur national de La France insoumise en a profité pour régler ses comptes avec le député sortant de la Somme. "C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser. Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie", a ainsi fustigé Adrien Quatennens sur le réseau social X (ex-Twitter).
C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser.
Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer...
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26/06 - Roger Chudeau, le futur ministre de l’Education de Bardella ? "Si nous arrivons au pouvoir…"
"Si vous voulez que l’année prochaine on se retrouve, ce qui n’est pas forcément certain, je voudrais que vous vous mettiez au niveau et que vous baissiez d’un ton !" Nous sommes le 20 septembre 2023 à l’Assemblée nationale, et le député Rassemblement national Roger Chudeau se fait péremptoire face aux représentants des syndicats d’enseignants venus participer à une table ronde sur la rentrée scolaire.
Dans un climat très tendu, l’élu d’extrême droite, qui siège ce jour-là aux côtés de ses homologues de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, n’hésite pas à taxer les interventions de membres de la FSU ou du Snalc de "ridicules" ou "totalement déplacées", estimant que "l’aigreur des propos tenus rend inopérante ce type de réunion". Protestation des intéressés qui quittent la salle, ce qui donne lieu à une suspension de séance. "Cette sortie outrancière a laissé des traces et a entravé le travail parlementaire", confie une députée Renaissance. Par la suite, les syndicats refuseront d’être auditionnés dans le cadre d’une mission d’information sur le recrutement et la formation des enseignants présidée par Roger Chudeau.
Ce "clash" aura contribué à tendre un peu plus les relations entre les syndicats et le député RN du Loir-et-Cher qui a rejoint les rangs de l’hémicycle en 2022. Cette même année, l’élu à la mèche poivre et sel avait rédigé le programme éducation de Marine Le Pen alors candidate à la présidentielle, ce qui lui vaut, depuis, le surnom de "Monsieur éduc du RN". C’est également lui qui travaille...
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26/06 - LR, la mort d’une marque : exit Pradié, Ciotti en sursis, Wauquiez à côté
Un curieux attelage. Le 18 janvier 2023, le nouveau patron des Républicains (LR) Éric Ciotti présente son organigramme. L’heure est à la synthèse. Deux vice-présidents sont nommés pour épauler le Niçois : Aurélien Pradié, chantre d’une droite sociale, et François-Xavier Bellamy, tenant d’une ligne libéral-conservatrice. De cette alliance des contraires, il ne reste plus rien. Ou si peu. Éric Ciotti est un chef en sursis, traqué par son camp après son alliance avec le Rassemblement national.
Aurélien Pradié, démis de ses fonctions lors de la réforme des retraites, a décidé de prendre ses distances avec son parti. "LR est dans une situation inextricable. Le gaullisme n’est pas mort, il est plus vivant que jamais, mais LR est mort", annonce-t-il à La Dépêche du Midi. L’homme a longtemps oscillé entre refonte interne et appel du grand large. Peur de perdre sa circonscription du Lot, ancrée à gauche ? Verrouillage du parti ? La deuxième option l’a emporté, même s'il assure ne pas avoir rendu sa carte d'adhérent LR. "La structure est impossible à bouger. Trop de lourdeurs", déplore un proche.
Le candidat aux législatives partira sous la bannière de son micro-parti "Du courage", comme 30 autres prétendants. François-Xavier Bellamy, lui, reste à la maison. Mais l’eurodéputé a mesuré lors des européennes le poids néfaste de l’étiquette LR. "Une barrière difficile à contourner", admettait-il récemment. Quand il obtient 7 % des suffrages le 9 juin, la droite le remercie d’avoir limité la catastrophe promise au parti. Cette...
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26/06 - Jeremstar : "Ce n’est pas la première fois que je suis approché par un parti politique…"
Certains se souviennent peut-être de ses "interviews baignoire" de candidats de téléréalité - un mélange de mousse, de silicone et de canards en plastiques très apprécié de la génération Z dans les années 2010. D’autres ont peut-être en tête son bref passage en tant que chroniqueur dans l’émission Les Terriens du dimanche ! (C8), avant que n’éclate le scandale du "Jeremstargate" - une affaire dans laquelle ce dernier a été mis hors de cause. En 2024, Jeremstar, de son vrai nom Jérémy Gisclon, a refait parler de lui. Le 20 juin, le trentenaire annonçait sur ses réseaux avoir été approché par un parti politique en vue d’influencer le vote de ses abonnés (2,5 millions sur Instagram, 1,6 million sur YouTube et 2,1 millions sur TikTok) contre rémunération en vue des élections législatives. Dans un entretien accordé à L’Express, Jeremstar explique les raisons de son refus, motivé notamment par son aversion pour le monde de la politique qu’il compare à celui… de la téléréalité.
Celui qui enseigne aujourd’hui le marketing à l’Inseec Business School se dit également "mitigé" quant à la stratégie de certains candidats s’affichant aux côtés d’anciennes stars de téléréalité, à l’instar de Sébastien Delogu (Nouveau Front populaire) avec Maëva Ghennam. Et Jeremstar d’expliquer pourquoi, selon lui, il devient nécessaire de faire passer une loi pour "endiguer le risque que les influenceurs deviennent des relais de propagande". Entretien.
L’Express : On continue de vous qualifier d’"influenceur". Ça vous agace ?
Jeremstar : En effet, j’ai un peu...
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26/06 - Retraites, Ukraine, Otan... quand le RN ajuste son programme
Si le Rassemblement national semble n’avoir jamais été aussi proche de s’installer à Matignon, reste à savoir quel programme il entendra appliquer une fois au pouvoir. Car il y a de quoi être un peu perdu. Depuis plusieurs semaines, Jordan Bardella s’est mué en grand équilibriste, revenant sur l’idée de quitter le commandement intégré de l’Otan, hésitant sur l’urgence d’abroger la réforme des retraites, temporisant sur la suppression de l’impôt sur le revenu des moins de 30 ans… Contrairement à ce que préconisait Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle en 2022.
Au sein du parti, la surprise, l’euphorie et le vertige s’entremêlent. Marylou Magal, journaliste au service Politique de L’Express, nous raconte dans cette vidéo comment la quête de Matignon s’accompagne de quelques ajustements programmatiques, au risque de fâcher l’aile radicale du RN. C’est à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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26/06 - Antoine Vey : "Le cas Assange a toujours été un caillou dans la chaussure du pouvoir américain"
L’annonce de sa libération a été la surprise de ce début de semaine. Après sept ans passés entre les murs de l’ambassade équatorienne à Londres, cinq ans de prison et une interminable bataille judiciaire contre son extradition aux Etats-Unis, Julian Assange est ressorti libre du palais de justice de Saipan, la plus grande des Iles Mariannes Nord, ce mercredi 26 juin.
Libre certes, mais pas innocent. Le fondateur de WikiLeaks, devenu célèbre pour avoir relayé plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités américaines en Irak et en Afghanistan, a été jugé coupable du seul chef d’accusation retenu in fine à son encontre : la sollicitation et la diffusion de documents classifiés. Et a écopé de soixante-deux mois de prison ferme. Peine qu’il a déjà purgée dans la prison de haute sécurité de Belmarsh (Angleterre), où il était incarcéré depuis son arrestation en 2019. Un verdict bien plus clément que les 175 ans de prison qu’il encourait, et qui découle d’un accord passé avec les autorités américaines : en échange de sa liberté, l’Australien de 52 ans devait plaider coupable. S’il éprouve "un véritable soulagement" à l’idée de savoir Julian Assange "enfin libre", son avocat français Antoine Vey ne crie pas victoire pour autant. Et pour cause, "on ne pourra jamais se réjouir qu’un journaliste soit contraint de plaider coupable pour recouvrer sa liberté", tempête l’auteur de Julian Assange. La plaidoirie impossible (Plon), paru fin mai. Entretien.
L'Express : Tout d’abord, comment va Julian Assange ?
Antoine Vey :...
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26/06 - Vins : la Provence voit la vie en rose et... vert
Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, réduire le taux d’alcool, casser les codes de la consommation. Ou encore passer la production de Provence en biologique puisque 25% du vignoble s'est converti. De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ? Notre guide.
En 1997, Correns devenait le "premier village bio de France". Face au déclin économique de la viticulture locale, le maire de ce bourg médiéval de la rive droite de l’Argens, Michaël Latz, par ailleurs président de la coopérative, avait opéré un tournant vers l’agriculture biologique deux ans auparavant. Producteurs d’huile d’olive, de miel et maraîchers de ce morceau de la bien nommée Provence Verte mirent au ban les pesticides dans la foulée. Toujours pionnière, la cave s’est récemment convertie à la biodynamie.
Depuis, des rives de la Méditerranée aux Alpes, de très nombreux domaines provençaux sont cultivés dans le respect de la nature. La région est même leader en la matière. "Plus d’un quart des surfaces sont certifiées en bio [NDLR : 15 % au niveau national] et...
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26/06 - Débat Trump-Biden : le plan de CNN pour éviter le chaos
"Tu vas la fermer, mec ?", s’était emporté l’actuel président américain Joe Biden en plein débat en septembre 2020, agacé par les interruptions incessantes de son rival d’alors, Donald Trump. Quatre ans plus tard, les deux mêmes hommes, 81 et 78 ans, s’affrontent à nouveau jeudi 27 juin lors du premier débat télévisé en vue de l’élection présidentielle américaine de novembre.
La chaîne d’information CNN, qui accueille le duel, a prévu des modalités particulières qui devraient éviter la cacophonie d’il y a quatre ans. Les deux candidats les plus âgés de l’histoire américaine, eux, se préparent en coulisses.Un débat sans public
Dans les locaux de CNN à Atlanta, le débat, qui commence à 21 heures, va se dérouler sans public, alors que les débats de 2020 avaient eu lieu devant un public prêt à réagir aux attaques ou rire de l’un ou l’autre des candidats. Les deux hommes se tiendront debout derrière un pupitre pendant quatre-vingt-dix minutes, dont l’emplacement - à droite ou à gauche - a été déterminé par un pile ou face remporté par Joe Biden. Ce dernier a donc choisi de se tenir à droite sur l’écran, et a laissé à Donald Trump la clôture du débat.
Jake Tapper et Dana Bash, les deux modérateurs de CNN, "utiliseront tous les outils à leur disposition pour faire respecter les temps de parole et assurer un débat civilisé", a affirmé le la chaîne auprès de la presse américaine. Deux coupures publicitaires auront lieu, selon les règles du débat consultées par le New York Times, mais Trump et Biden n’auront pas le droit de discuter avec...
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26/06 - Bardella ou Mélenchon au pouvoir, nos institutions résisteraient-elles ?
Que personne ne crie, il existe une lecture optimiste des votes extrêmes. Si certains osent, malgré les mises en garde, les réprimandes parfois, pourquoi ne pas songer qu’ils le font parce qu’ils possèdent avant toute chose, une foi immense en nos institutions ? Difficile de nier, la Ve n’a pas été fondée en un jour et ses piliers ne sont ni légers ni chancelants. Les chevauchées solitaires paraissent périlleuses (Emmanuel Macron peut en témoigner) et la République possède ses garde-fous.
Que personne ne hurle, il existe une lecture pessimiste des votes extrêmes. Serait-il fou de songer que certains s’y hasardent précisément parce que ce qui constitue l’état social, le collectif, nos institutions au sens des structures qui nous permettent de vivre ensemble, ne sont plus qu’un paysage lointain et brumeux ? L’école, la police, la justice… Quand plus rien n’est à la hauteur, comment cela peut-il être pire, pourquoi cela serait-il pire ? La "prise de conscience républicaine" que des responsables politiques, intellectuels, etc. appellent de leur voeu, "le risque de chaos" agité sous le nez des votants pour les détourner de leurs excès, quel effet pour ceux qui devant chez eux n’aperçoivent plus la République, ou si peu ?
A la question, les institutions protègent-elles contre le réel, l’académicien et ancien conseiller d’Etat François Sureau répond : "Elles ont pour but de le civiliser en tout cas…" Idéal partagé mais pas toujours constaté. Car un autre phénomène a fait son apparition : quand elles demeurent...
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26/06 - Fuite des Parisiens, galère des transports : le casse-tête des JO vu par la presse étrangère
"Une plaisanterie courante en France est que le sport national n’est ni le rugby ni la pétanque, mais bien de se plaindre. Avec l’arrivée imminente des Jeux de Paris 2024, les protestations quotidiennes ont été portées à des niveaux rarement atteints", raille le quotidien américain Wall Street Journal (conservateur), dans un article intitulé "Paris pourra-t-elle sauver les Jeux ?". Un titre qui en dit long sur la manière dont la presse étrangère perçoit les soucis d’organisation de la compétition olympique, à un mois de la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet 2024."Préoccupation cocasse"
Et pour cause, les craintes ne manquent pas. Au sujet des difficultés sécuritaires d’abord : "Ces Jeux olympiques se déroulent dans un contexte international tendu, en raison des guerres au Proche-Orient et en Ukraine", s’inquiète le quotidien espagnol El País (progressiste), qui rappelle la série d’attentats commis sur le sol français depuis 2015. "L’attentat près de Moscou, le 22 mars dernier, a renforcé les peurs que l’Etat islamique ou une organisation similaire commette une action semblable en Europe occidentale".
A ces difficultés de maintien de l’ordre s’ajoute un risque de déstabilisation dont les organisateurs se seraient bien passés : la possibilité de troubles sociaux à la suite des résultats des élections législatives anticipées du 7 juillet. Une nouvelle préoccupation qualifiée de "cocasse", par le journal sportif barcelonais "Mundo Deportivo". "La principale préoccupation du gouvernement français […] n’est pas...
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26/06 - Quel gouvernement après le 7 juillet ? Les trois scénarios secrets sur la table de Macron
Au milieu de la brume, la lumière de la certitude : quoi qu’il advienne, il faudra, tôt ou tard, composer un gouvernement. Emmanuel Macron le sait, tout comme il sait que figer dès aujourd’hui ses choix n’aurait aucun sens tant l’issue du scrutin du 7 juillet s’annonce imprévisible. L’heure est aux tentatives, aux ballons d’essai, à la liberté offerte aux uns et aux autres, conseillers d’hier, amis d’aujourd’hui, de réfléchir et d’échafauder des plans. Pour être sûr d’avoir sous les yeux l’étendue la plus vaste des possibles, le président sollicite, réclame des notes et élargit ses cercles. Une seule consigne, que les idées avancées exhalent l’apaisement et la modération, à l’heure où les extrêmes étendent et consolident leur assise.
La tempérance a-t-elle un nom ? Voire plusieurs - ce serait mieux ? A cette question, dans l’entourage du président, certains répondent par l’affirmative et citent, par souci d’égalité, un homme de gauche et un homme de droite. Un tandem, presque, que pourraient constituer à les entendre l’ancien ministre des Affaires étrangères Michel Barnier, et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, incarnations parfaites de ces "républicains de sensibilités diverses qui auront su, par leur courage, s’opposer aux extrêmes", évoqués par le chef de l’Etat dans sa "Lettre aux Français". "Ce sont des figures capables en temps de coalition de rassembler des gens pas forcément d’accord entre eux, dit-on à l’Elysée. Des figures d’autorité, connues, modérées, capables de réunir les socialistes et les...
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26/06 - Macron, roi du Bhoutan ? Ce film sensationnel qui nous questionne, par Christophe Donner
L’avantage pour moi avec le cinéma bhoutanais moderne, c’est qu’en ayant vu absolument tous les films bhoutanais sortis en France depuis une quinzaine d’années, je peux prétendre sans trop me vanter être devenu un des plus grands spécialistes mondiaux du cinéma bhoutanais lequel, ses quinze dernières années, n’a pas produit moins de deux longs-métrages. J’ai fait ici même l’éloge du premier, L’Ecole du bout du monde, réalisé en 2019 par Pawo Choyning Dorji, qui raconte l’histoire d’un jeune instituteur rebelle rêvant de devenir chanteur en Australie, mais que son administration envoie enseigner dans le village le plus reculé des hauteurs himalayennes du royaume.
Car le Bhoutan est un royaume, un tout petit peu plus étendu que la Suisse, où vivent moins de 800 000 habitants, sujets du roi Jigme Khesar Wangchuck, dont le père, qui lui a cédé son trône en 2006, est connu sur le plan international pour avoir inventé le concept de Bonheur national brut, le BNB, censé faire la nique au PIB, indicateur économique incapable de rendre justice à l’atmosphère particulière qui règne dans le royaume où, avait-il argué, on vit beaucoup plus heureux que dans quantité d’autres pays aux produits intérieurs bruts insolents et grands consommateurs d’antidépresseurs.
L’école où échouait l’instituteur chanteur n’était qu’une baraque poussiéreuse, sans banc ni chaise, sans craie ni tableau, mais avec des enfants merveilleux qui ne demandaient qu’à apprendre. Sélectionné parmi aucun autre film bhoutanais pour représenter le royaume du...
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26/06 - Le GUD et trois structures d’ultradroite ont été dissous par le gouvernement
Le GUD (Groupe union défense) et trois autres structures d’ultradroite basées à Lyon ont été dissous mercredi 26 juin en Conseil des ministres, a annoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, à quelques jours du premier tour des élections législatives.
Hormis le GUD, syndicat étudiant d’ultradroite créé dans les années 70 et réactivé récemment, les trois autres structures dissoutes sont le "groupement de fait" Les Remparts, ainsi que deux associations, La Traboule et Top Sport Rhône. Une association islamiste, Jonas Paris, a également été dissoute mercredi.
Jamais dissous mais en sommeil depuis 2017, le GUD avait annoncé son retour fin 2022. Gérald Darmanin avait indiqué la semaine dernière qu’il allait proposer à Emmanuel Macron la dissolution du GUD, qu’il avait accusé d’être "ami" de "gens" du Rassemblement national. Le GUD compte "près de 40 membres", dont "la plupart" sont issus d’un autre groupuscule, les Zouaves Paris, dissous en janvier 2022, selon le décret de dissolution. Le groupuscule a dénoncé en retour une dissolution sur des "motifs fallacieux" et prévenu qu’il poursuivrait la "lutte".
Ce groupe "provoque" à des "agissements violents contre les personnes", selon le décret, qui évoque notamment la prise à partie d’un cortège étudiant à Paris en mars 2023, ainsi que la condamnation en justice d’un de ses membres pour une agression homophobe en juin...
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26/06 - Législatives : la "coalition", bouée de sauvetage d’Emmanuel Macron
Les sondages l’acculent. Ses troupes le lâchent, son visage s’effaçant des affiches de campagne. Emmanuel Macron n’en a cure : le chef de l’Etat reste sourd aux appels au silence de son camp et multiplie les prises de parole en vue des législatives. Ici, un podcast pour justifier sa dissolution de l’Assemblée nationale et étriller ses rivaux. Là, une lettre aux Français.
Dans cette missive, Emmanuel Macron dessine son futur gouvernement idéal. Celui-ci rassemblerait "les républicains de sensibilités diverses qui auront su par leur courage s’opposer aux extrêmes". Qu’importent les sondages promettant au Rassemblement national de tutoyer la majorité absolue le 7 juillet : le président de la République guette un trou de souris pour reprendre la main. "Ce retour au peuple peut conduire à cette coalition, voire la contraindre", espère un proche. Elle est la planche de salut des macronistes. "Si on revient à 150, que 50 LR traînent avec 80 socialistes, pourquoi ne pas se mettre d’accord sur quelques grands trucs ?", confiait récemment un candidat Renaissance. Et préserver le pays d’un blocage mortifère.Rhétorique ultra-offensive
Malgré quelques consultations d’usage, le chef de l’Etat n’a jamais tenté de mettre sur pied cette coalition après les élections législatives de 2022. Aucune offre d’alliance n’a été soumise à la droite - partenaire peu fiable et turbulent - pour arracher la quarantaine de sièges manquants à l’Assemblée nationale. Il s’y essaie deux ans plus tard. Mais c’est un président démonétisé qui...
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26/06 - "Doctor Who" : comment Disney + a réussi son pari
Etre avalé par un mastodonte peut-il avoir du bon ? A cette question à laquelle chaque spectateur sain d’esprit serait tenté de répondre "non", Doctor Who a décidé de prouver le contraire. Culte outre-Manche, diffusée sur la BBC depuis 1963, la série s’offre une nouvelle jeunesse sur Disney +. Tout semblait pourtant réuni pour faire échouer sa migration vers le géant américain. Par essence, Doctor Who est une création étrange, faite de bric et de broc, dont le pitch et la réalisation s’approchent davantage du nanar que d’un vrai morceau de science-fiction. Jugez par vous-même : un extraterrestre voyage dans le temps et l’espace grâce à une cabine téléphonique. Flanqué d’une jeune femme, il traverse diverses péripéties et sauve régulièrement l’univers. Dernier détail, et de taille : le "Docteur" est un Seigneur du temps qui, arrivé à la fin de sa vie, change d’apparence.
Cette capacité à renouveler son acteur principal - ainsi que les compagnons mortels qui l’entourent - explique en grande partie la longévité de la série. L’arrivée de chaque nouvelle équipe est l’occasion de découvrir une itération différente des aventures qui, depuis plus d’un demi-siècle, se déclinent aussi bien à la télé qu’en BD, en livre, ou en feuilleton radiophonique. Mais elle est aussi risquée. Changer un élément d’une recette qui marche – l’alchimie entre un groupe d’acteurs ou la manière dont le Docteur appréhende les problèmes les plus étranges –, et toute l’atmosphère loufoque de la série risque de s’effondrer.Vernis Disney
Les scénaristes l’ont...
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26/06 - Otan : le Premier ministre néerlandais Mark Rutte nommé à la tête de l’Alliance
Il devrait officiellement prendre ses fonctions le 1er octobre, en remplacement du Norvégien Jens Stoltenberg, nommé en 2014 et dont le mandat a été renouvelé à quatre reprises. Les 32 pays de l’Otan ont nommé, mercredi 26 juin, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, 57 ans, comme prochain secrétaire général, dans un moment crucial pour l’Alliance alors que la Russie poursuit sa guerre en Ukraine. La voie était dégagée pour Mark Rutte après le retrait la semaine dernière de la candidature du président roumain Klaus Iohannis.
Outre le conflit en Ukraine, il pourrait avoir à composer avec une nouvelle présidence de Donald Trump, si le milliardaire américain, très critique sur le rôle de l’Otan, devait retrouver la Maison-Blanche après les élections en novembre.
Emmanuel Macron a salué la nomination de l'ex-Premier ministre néerlandais, "à l'heure où l'Alliance est plus nécessaire que jamais". "Ensemble, avec les Alliés, nous continuerons de défendre la sécurité de l’Europe", a ajouté sur le réseau social X le chef de l'Etat, qui affichait d'excellentes relations avec Mark Rutte quand il était Premier ministre.
"Il a beaucoup d’expérience en tant que Premier ministre", avait assuré récemment Jens Stoltenberg, se disant "certain" que la nomination prochaine de son successeur serait une bonne chose "pour nous tous, pour l’Otan et pour moi-même".
Mark Rutte ne devrait pas être effrayé par la perspective de rester longtemps en poste. Politicien chevronné, ce libéral est depuis 14 ans chef du gouvernement néerlandais...
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26/06 - Atos : pourquoi Daniel Kretinsky revient dans la course
Le consortium mené par l’entreprise française Onepoint, initialement choisi pour assurer le sauvetage financier d’Atos, lourdement endetté, a retiré son offre, a annoncé, mercredi 26 juin, le groupe informatique français, qui confirme que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a renouvelé son intérêt pour reprendre les discussions.
"Le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom a constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre" de son projet, a annoncé Onepoint, dirigé par David Layani, dans un communiqué.
Cette annonce intervient moins de trois semaines après que son consortium est sorti gagnant de la compétition pour la reprise d’Atos face à Daniel Kretinsky. Son offre de reprise avait été jugée "mieux orientée en matière d’intérêt social de la société" par le conseil d’administration du groupe informatique français, et la majorité de ses créanciers.Une dette de 4,8 milliards d’euros
Atos, pilier technologique des JO de Paris, avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire massivement sa dette brute, de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité. Pour "satisfaire la demande de liquidité à court et moyen terme du groupe", Atos indique avoir reçu de la part de ses créanciers "une proposition globale de restructuration financière révisée".
"Les discussions se poursuivent avec le comité représentatif des créanciers et...
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26/06 - Quand l’extrême droite attaque la science : les Pays-Bas, funeste laboratoire pour la recherche
Voilà un "modèle" étranger que les scientifiques français scrutent avec angoisse. Un modèle en forme de repoussoir, comme une inquiétante plongée dans le futur de la France, si le Rassemblement national remportait les élections législatives. Aux Pays-Bas, une coalition emmenée par le parti d’extrême droite de Geert Wilders est sortie victorieuse des urnes en novembre dernier. Du fait des particularités du système politique local, le nom des ministres et le programme de cet attelage n’ont été connus que récemment. Les annonces concernant la science et l’innovation affolent les chercheurs néerlandais – et font frémir leurs collègues hexagonaux.
Au menu : coupes drastiques dans les budgets de la recherche et forte diminution du nombre d’étudiants étrangers. "Après des années de sous-investissement, le précédent gouvernement avait enfin décidé de respecter les engagements de Lisbonne [NDLR : consacrer 3 % du PIB à la recherche et à l’innovation]. Et maintenant, on nous annonce un retour en arrière, avec des réductions importantes de financement", déplore Marileen Dogterom, biophysicienne et présidente de l’Académie royale des arts et des sciences néerlandaise.
Les nouveaux partis au pouvoir prévoient ainsi de mettre un terme au "fonds national de croissance" qui devait allouer 20 milliards d’euros en cinq ans à des projets regroupant des académiques et des entreprises. Les deux dernières tranches, pour un montant de 6,8 milliards d’euros, ne seront pas versées. Les trois premières avaient permis de financer des...
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26/06 - Législatives : 250 000 Français de l’étranger ont déjà voté en ligne
A quatre jours du premier tour des élections législatives anticipées, les instituts de sondage prédisent une participation exceptionnellement élevée : entre 60 et 64 %, contre 47,8 % en 2022. Dans ce contexte, la possibilité d’avoir des triangulaires au second tour dans de nombreuses circonscriptions s’accentue, faisant peser sur les partis politiques une responsabilité supplémentaire quant à de possibles désistements et appels au vote.
Ce mercredi 26 juin, la cheffe d’EELV Marine Tondelier a ainsi affirmé qu’en cas de triangulaire, les candidats écologistes arrivés en dernier se retireraient pour appeler au "vote républicain" contre l’extrême droite et a demandé aux partis de la majorité à faire de même avec la gauche.
Les infos à retenir
⇒ Les Verts retireront leurs candidats arrivés en dernier en cas de triangulaire au second tour
⇒ Une plus forte participation attendue lors de ces législatives qu’en 2022
⇒ François Ruffin tacle Jean-Luc MélenchonLR, la mort d’une marque : exit Pradié, Ciotti en sursis, Wauquiez à côté
L’ex-numéro 2 des Républicains Aurélien Pradié a décidé de quitter le parti, secoué par une énième crise interne. L'analyse de notre journaliste Paul Chaulet. Quel gouvernement après le 7 juillet ? Les trois scénarios secrets sur la table de Macron
"Ça turbule" en ce moment autour d’Emmanuel Macron, selon l’expression d’un conseiller. Ses proches d’aujourd’hui et d’hier réfléchissent à différentes manières de composer un gouvernement au lendemain de ces législatives singulières. Notre journaliste...
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26/06 - Ukraine : Zelensky en visite près du front oriental, dans la région de Donetsk
L’Union européenne a officiellement lancé mardi à Luxembourg des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, une étape qualifiée d'"historique" tant à Kiev qu’à Bruxelles. La Russie a cherché par tous les moyens à entraver ce processus d’adhésion, qui s’annonce long et difficile, devant conduire ces deux anciennes républiques soviétiques à s’ancrer à l’Europe.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky en visite près du front oriental
⇒ Un contact téléphonique entre les ministres de la Défense russe et américain
⇒ La Russie et l’Ukraine échangent 90 prisonniers chacunVolodymyr Zelensky en visite près du front oriental
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé s'être rendu mercredi dans une ville de la région orientale de Donetsk, proche d'une zone particulièrement difficile du front, pour rencontrer ses troupes. "J'ai commencé cette journée dans la région de Donetsk, avec nos soldats, avec le commandant en chef (Oleksandre) Syrsky et le nouveau commandant des forces conjointes, le général (Andriï) Gnatov", a-t-il annoncé dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram.
Le président y est filmé devant le panneau de la ville de Pokrovsk, secteur où les Russes sont à l'offensive depuis des semaines.L'Ukraine se félicite de la nomination de Rutte à la tête de l'Otan
La présidence ukrainienne s'est félicitée mercredi de la nomination du Premier ministre néerlandais Mark Rutte au poste de secrétaire général de l'Otan, soulignant son rôle crucial pour faire face à l'invasion russe en Ukraine.
"Félicitations à Mark...
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26/06 - Cocaïne : les chiffres inquiétants de la consommation en France
Un véritable tsunami blanc. La consommation de cocaïne explose en France, où un adulte sur dix en a déjà pris au moins une fois dans sa vie, montre une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publiée mercredi 26 juin. L’enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) a été réalisée au cours de l’année 2023 sur le territoire hexagonal, sur un échantillon représentatif de 14 984 personnes âgées de 18 à 75 ans.
"La cocaïne est de plus en plus disponible. L’offre a beaucoup augmenté, avec des saisies records, dans un contexte de production en hausse considérable, un prix qui stagne - entre 60 et 70 euros le gramme - alors que la pureté augmente", rappelle à l’AFP Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT.
La Colombie, premier producteur mondial, a battu en 2022 un nouveau record avec 1 738 tonnes de cocaïne fabriquées. La même année, 27,7 tonnes de poudre blanche ont été interceptées en France, selon le dernier bilan des autorités, un chiffre multiplié par cinq en dix ans. "On peut ajouter à cela la démocratisation de l’usage avec une plus grande variété de types de consommation : festives, mais aussi dans des métiers où la pénibilité est forte", précise-t-il.
En 2023, près d’un adulte sur dix (9,4 %) a consommé au moins une fois de la cocaïne au cours de sa vie, contre 5,6 % en 2017. L’usage actuel (au moins une fois au cours des 12 derniers mois) connaît une trajectoire exponentielle : la consommation a été multipliée par dix entre 1992 (0,3 %) et...
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26/06 - Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange officiellement libre
"Vous pourrez sortir de cette salle d’audience en homme libre" : 14 ans après le début de sa saga judiciaire, le lanceur d’alerte Julian Assange est parvenu à un accord avec la justice américaine. Mercredi 26 juin, une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan (îles Mariannes du Nord), présidée par la juge Ramona V. Manglona, a mis un terme aux déboires judiciaires du fondateur de WikiLeaks.
L’ancien informaticien âgé de 52 ans, accusé d’avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d’obtention et de divulgation d’informations sur la défense nationale.
"J’ai encouragé ma source", la militaire américaine Chelsea Manning, à l’origine de cette fuite massive, "à fournir du matériel qui était classifié", a reconnu mercredi à la barre un Julian Assange fatigué mais visiblement détendu. Ce dernier n’aura toutefois pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice dans un communiqué.
Vêtu d’un costume noir et d’une cravate ocre, les cheveux gominés, Julian Assange a pris ses deux avocats dans ses bras et dédicacé un livre pour un de ses soutiens avant de quitter le tribunal sous l’objectif des caméras, sans faire de déclaration. "Aujourd’hui est un jour historique. Il met un terme à 14 années de batailles judiciaires", s’est félicitée l’une de ses avocates, Jennifer Robinson.
WikiLeaks Founder Pleads Guilty and Is Sentenced for Conspiring to Obtain and Disclose Classified National Defense...
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26/06 - Guerre en Ukraine : le rôle crucial des supporters de foot contre l’envahisseur russe
Vitali Ovtcharenko se souvient de l’Euro 2012 de football (organisé en Ukraine et en Pologne) comme si c’était hier. Cela parait si loin pourtant… Ce militaire ukrainien était alors à Donetsk, "la ville au million de roses", où avaient lieu plusieurs matchs. Dans la Donbass Arena, inaugurée par Beyoncé trois ans auparavant, l’Espagne éliminait la France en quart de finale. "C’était une grande fête du foot. Pour notre ville, pour notre pays, c’était le symbole que l’Europe de l’Ouest nous faisait confiance et n’avait plus peur de l’Europe de l’Est", raconte Vitali par téléphone. Cet ultra du Chakhtar Donetsk, l’équipe locale, avait alors mis de côté les rivalités avec les autres clubs ukrainiens pour soutenir l’équipe nationale dans une sorte d’union sacrée derrière le drapeau bleu et jaune."Nous avons choisi l’Ukraine sans hésitation"
Deux ans plus tard, en février 2014, Donetsk n’est plus au cœur de l’Europe du foot, mais au cœur d’une guerre qui ne dit pas encore son nom avec la Russie. Alors que la révolution triomphe sur la place Maïdan de Kiev avec la destitution du président corrompu prorusse Viktor Ianoukovitch, dans le Donbass s’opposent les manifestants pro et anti-révolution. Ces derniers sont bientôt armés et soutenus par Moscou. Mais, fort de leur expérience de la baston contre d’autres fans ou la police, les ultras s’organisent pour protéger les manifestants pro-ukrainiens. "Nous, les ultras, avons choisi l’Ukraine sans hésitation", poursuit Vitali, alors résident de Donetsk, ville russophone. "Nous avions...
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26/06 - Audiovisuel public, autoroutes... Ces projets du RN qui ne tiennent pas la route
Privatiser l’audiovisuel public, nationaliser les autoroutes françaises. Le programme du Rassemblement national donne des sueurs froides aux investisseurs depuis deux semaines. En Bourse, TF1, M6 et NRJ Group ont accusé le coup, les concessionnaires Vinci et Eiffage aussi. Pour autant, "ce ne sont pas les mêmes logiques qui président à ces deux projets", signale le politologue Maroun Eddé. Etre un Etat actionnaire ou ne pas être, telle est la question ?
L’auteur de La Destruction de l’Etat (Bouquins, 2023) résume : "Sur le plan économique, l’équation est souvent assez simple : soit l’Etat sort d’une activité parce qu’il n’a pas grand-chose à y faire ou qu’il n’est pas un bon gestionnaire. Soit, à l’inverse, la mutualisation par les pouvoirs publics peut se révéler bénéfique, à l’instar des infrastructures du rail, des autoroutes ou du nucléaire. Pour le reste, il s’agit essentiellement d’un choix de société". En l’occurrence, l’essayiste voit surtout dans les velléités du parti de Marine Le Pen une visée populiste. Et même une mesure revancharde, sous couvert d’économies budgétaires : "Le RN identifie l’audiovisuel public comme marqué à gauche et estime que l’Etat n’a pas à le financer".
Quoi qu’il en soit, d’un point de vue économique, ces deux mesures ne tiennent pas la route. Commençons par l’hypothèse d’une renationalisation des axes opérés par Vinci, Eiffage et Sanef depuis les privatisations de 2006, sous le gouvernement Villepin. Autant de contrats de concession dont les échéances s’étalent entre 2031 et 2036,...
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26/06 - Biden remplacé face à Trump ? Cette "short list" qui circule dans la presse américaine
Le choc des titans ? Joe Biden et Donald Trump, au coude-à-coude dans les sondages, s’affronteront, jeudi 27 juin, lors du premier débat dans la course à la Maison-Blanche sur la chaîne américaine CNN. Jamais encore les Américains n’ont eu à départager des candidats aussi âgés que le président démocrate, 81 ans, et son prédécesseur républicain, 78 ans. Mais les électeurs s’inquiètent plus des facultés du président en exercice, qui a indéniablement perdu en prestance physique et en aisance oratoire. Or la question de ses capacités ne cesse de polluer la campagne démocrate.
Dernier couac en date : l’ancien président Barack Obama a été vu saisissant la main de Joe Biden et le guidant hors de la scène lors d’une grande collecte de fonds à Hollywood le week-end dernier, après que le président a hésité pendant plusieurs instants. D’où la question brûlante : et s’il était contraint d’être remplacé ?
Depuis quelques jours, des rumeurs bruissent dans les couloirs d’un possible changement de dernière minute du candidat démocrate. C’est du moins la théorie évoquée par le Boston Herald : "Un certain nombre de consultants démocrates spéculent que les hauts responsables du parti pourraient chercher très discrètement à retirer Biden de la liste avant la convention." Objectif : trouver un leader dynamique. Le journal à tendance conservatrice précise que le président pourrait être remplacé surtout s"il fait "une gaffe majeure ou s’effondre complètement lors du débat".Kamala Harris, la mieux placée
Parmi les mieux placés pour reprendre le...
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26/06 - Boeing : les déboires s’accumulent pour l’avionneur américain
Dans cet épisode, Charlotte Baris revient sur le décrochage de ce géant de l’aérospatial avec Julie Thoin-Bousquié, reporter au service économie de L’Express et experte des questions industrielles.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : TV5 Monde, France Info, CNews, TF1, Les Echos, BFMTV
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : afp.com/David Ryder
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : A quelques semaines des vacances d’été, je vous emmène aujourd’hui… dans un avion ! Imaginez-vous en train d’embarquer à bord d’un vol direction la Californie pour profiter de vos vacances en famille. Les autres passagers finissent de déposer leurs valises dans les compartiments à bagages. Les hôtesses de l’air circulent dans les couloirs pour vérifier que tout le monde est bien attaché. Et le chef de bord rappelle les dernières règles de sécurité au haut-parleur. L’avion est paré au décollage.
Les roues quittent le tarmac de l’aéroport. Mais quelques minutes à peine après avoir décollé, un bruit sourd résonne dans l’habitacle. L’une des portes de l’appareil s’est décrochée, laissant un trou béant vers l’extérieur, à près de 5 000 mètres d’altitude. Puis...
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26/06 - Alain Laquieze : "Au pouvoir, le RN et le NFP seraient dans l’obligation de se modérer"
Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, l’extrême droite pourrait obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. A quelques jours du premier tour de l’élection législative, de nombreux commentateurs craignent qu’un tel scénario déclenche une grave crise politique et institutionnelle. Pour d’autres, l’absence d’une majorité claire pourrait rendre le pays ingouvernable.
A ce pessimisme, le professeur de droit public Alain Laquièze, doyen de la Faculté de droit, d’économie et de gestion de l’Université Paris Cité, préfère la nuance. Selon ce spécialiste de l’histoire du régime parlementaire, si la tripartition de la vie politique est "de nature à perturber le fonctionnement de nos institutions", il reste que ces dernières ont, dans le passé, "fait la preuve de leur résilience". Entretien.
L’Express : Pour la première fois de leur histoire, la gauche et la droite semblent dominées par leurs extrêmes. Quel regard posez-vous sur cette situation ?
Alain Laquièze : Une large partie des Français ont le sentiment, je pense, au moins depuis le référendum de 2005, qu’ils n’ont pas le choix, que les politiques menées se ressemblent toutes. Et de fait, est-ce qu’on peut leur donner tort ? Les dirigeants politiques ont des contraintes qui n’existaient pas il y a trente ans. Ils avaient par exemple davantage de marge de manœuvre dans les politiques économiques et budgétaires.
Ces partis, une fois au pouvoir, ne feraient pas grand-chose de plus.
Le vote aux extrêmes est une réaction au sentiment...
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25/06 - Attal - Bardella - Bompard : les quatre temps forts du débat sur TF1
Un peu moins de deux heures de discussions, très souvent tendues. Le premier débat de ces élections législatives anticipées entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard, représentant respectivement le camp présidentiel, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, s’est tenu ce mardi soir. Du pouvoir d’achat aux retraites, en passant par l’immigration ou les déserts médicaux, les trois camps ont défendu leurs propositions à cinq jours du premier tour. Retour sur les principaux temps forts de cette soirée.Sur les retraites, Attal assure ne pas promettre "la lune"
L’un des premiers sujets saillants de ce débat : la question des retraites et de la réforme mise en place par le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2023. Jordan Bardella l’a de nouveau assuré : en cas de victoire du RN, lui et ses alliés permettront "dès l’automne" à ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans de partir à la retraite à 60 ans. De son côté, Manuel Bompard (LFI) a rappelé la promesse du Nouveau Front populaire d'"abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron et, avant 2027, déposer une proposition de loi pour ramener l’âge de départ à 60 ans".
Des propositions jugées irréalistes par Gabriel Attal. "Je le dis ici : ceux qui vous promettent la lune, qui vous disent qu’ils remettront la retraite à 60 ans, c’est un projet à 40 milliards d’euros qui n’est pas financé. Et qui entraînera un matraquage fiscal pour le financer", a attaqué le Premier ministre sortant.
🗣️ "Ne prenez pas le risque d'avoir un système...
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25/06 - Débat sur TF1 : Attal charge Bardella sur la question des binationaux
Le premier grand débat de ces élections législatives anticipées : Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard se sont affrontés ce mardi soir sur le plateau de TF1 dans la dernière ligne droite de cette campagne éclair. Les trois débatteurs se sont écharpés sur la double nationalité, la défense du pouvoir d'achat ou les retraites, alors que l'extrême droite caracole en tête des sondages.
>> Retrouvez les moments forts du débat :"Plus de médecins"
Pour terminer l’échange qui aura duré un peu moins de deux heures, les débatteurs abordent la question de la santé. "Je décréterai un moratoire sur la fermeture de lits", plaide Jordan Bardella, qui souhaite "supprimer les agences régionales de santé" et "lever les contraintes sur le numerus clausus".
Gabriel Attal préconise "plus de médecins" pour faire face aux déserts médicaux. Le Premier ministre souhaite d’abord "libérer du temps médical pour nos médecins […] en déléguant un certain nombre d’actes, de tâches à d’autres professionnels de santé".
Manuel Bompard qui appelle, pour sa part, à "arrêter de supprimer des lits", estime qu’il est nécessaire que "tous les services publics essentiels soient à moins de 30 minutes de son lieu de vie".Un "big bang de l’autorité" à l’école
Sur la question sensible de la laïcité, Gabriel Attal revient sur l’interdiction de l’abaya à l’école, décidée à la rentrée 2023. Il rappelle qu’il avait "à cœur de réaffirmer clairement, par des actes, les règles de la République, les lois de la République à l’école, et notamment la...
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25/06 - Avec le RN ou le NFP, la France risque de devenir la Suède des années 1990, par Johan Norberg
En suivant les élections législatives françaises anticipées, je songe à la description que fait Tocqueville de la Révolution française : à la moitié de l’escalier, nous nous sommes jetés par la fenêtre pour arriver plus vite au sol.
Emmanuel Macron est loin d’être le président idéal, mais il a encouragé de nombreux autres Européens à regarder à nouveau la France. Par à-coups, celle-ci a commencé à ressembler à un pays réformable, ainsi qu’à une destination possible pour les investissements et pas seulement pour le tourisme. Macron est parvenu à faire baisser l’inflation, à augmenter les niveaux d’emploi, à rendre les retraites plus viables et, grâce à une série de réformes structurelles, à accroître les perspectives de croissance future.
Pourtant, de larges pans de la société française estiment qu’on n’en a pas fait assez pour protéger le pouvoir d’achat, les retraites et l’emploi, et se demandent s’il ne vaudrait pas mieux se jeter par la fenêtre. Car c’est bien à cela que se résument les projets des deux principales alternatives à Emmanuel Macron. Par convention, l’extrême droite et l’extrême gauche sont considérées comme opposées, mais en réalité, elles ont une idéologie commune : faire sauter la banque.
Elles souhaitent toutes deux abroger la réforme des retraites de Macron, et rendre ainsi le système de retraite dangereusement insoutenable pour une population vieillissante. Elles proposent toutes deux de longues listes de cadeaux, d’avantages, d’augmentation des salaires et de baisse des prix, mais sont terriblement peu...
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25/06 - Dissolution : ci-gît la scénarisation de la vie politique, par Pierre Vallet
Dans le petit milieu des communicants politiques, il existe une fable : le meilleur d’entre eux serait un… scénariste. Fascinée par la "Netflixisation de la politique", concept assez tendance porté par l’essayiste Raphaël Llorca, une nouvelle génération "d’ingénieurs du chaos" s’est laissé emballer. Chacun s’est pris pour Baron Noir (Machiavel, c’est so XVIe…) et y est allé de son décryptage House of Cards style dans une novlangue d’initié : "Et là, cliffhanger, nouvelle séquence, le spin doctor provoque un coup d’Etat psychique…". Bienvenue dans l’univers flatteur de la post-rationalisation.
Peut-on faire davantage fausse route ? La Netflixisation est un mauvais concept pour une mauvaise politique, un exercice intellectuel éloigné de la réalité stratégique ou opératoire – car le scénariste, deus ex machine à écrire, joue avec des personnages dont il maîtrise seul la destinée fictive quand le stratège – qui doit demeurer le politique – compose avec la réalité mouvante et le réel insondable.
Et il était assez burlesque de voir en avril dernier la Fondation Jean Jaurès mobiliser le ban et l’arrière-ban de l’expertise politique pour une analyse dédiée de la série La Fièvre, sans qu’aucune de ces éminences n’interroge la trame caduque de cet "objet pop-culturel", inscrit dans cette structuration politique mitterrandienne qui vole en éclat sous nos yeux. Les pieds dans l’humus, il est bien difficile d’étudier ce biotope qui vous nourrit. En vérité, dans cette expérience de laborantin, pour brillante qu’elle soit, la Fondation...
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25/06 - Allemagne : Sahra Wagenknecht, synthèse du nationalisme et du socialisme, par Rainer Zitelmann
Sahra Wagenknecht est l'une des personnalités politiques les plus en vue d'Allemagne. Elle était à l'origine membre du parti communiste (Parti socialiste unifié d’Allemagne, SED) qui, après l'effondrement de l'Allemagne de l'Est, a changé de nom à plusieurs reprises (PDS, puis Die Linke). En janvier, elle a créé son propre parti, l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), qui a rapidement obtenu 6,2 % des voix aux élections européennes, dépassant le parti libéral FDP, pourtant partenaire de coalition dans l’actuel gouvernement fédéral. Les projections suggèrent que la BSW pourrait dépasser les 10 % lors des élections régionales dans l’est de l’Allemagne, cet automne. La CDU, parti de l'ancienne chancelière Angela Merkel, réfléchit actuellement à la possibilité de considérer la formation de Sahra Wagenknecht comme un potentiel partenaire de coalition.
Qu'est-ce qui rend la BSW si différente des autres partis politiques allemands ? Sahra Wagenknecht associe une critique féroce de la politique migratoire et de la "politique identitaire" de gauche à une politique économique socialiste - un peu comme le PiS en Pologne. En termes de politique étrangère, Wagenknecht est contre le soutien à l'Ukraine. Lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est récemment adressé au Bundestag, les élus de la BSW se sont, de manière manifeste, tenus à l’écart de son discours. Les détracteurs de Wagenknecht l'ont également accusée de minimiser la menace Poutine et d'afficher des sentiments anti-américains. Même si elle condamne la...
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25/06 - Législatives : les couacs du vote électronique, l’appel "des forces démocratiques" contre le RN
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mardi 25 juin, les Français de l’étranger ont commencé à voter – non sans mal. Dans les colonnes du Monde, 220 personnalités publiques appellent à faire barrage à l’extrême droite. Absents de cette tribune, les représentants des Républicains le seront également du débat organisé ce soir sur TF1 : le Conseil d’Etat a rejeté la requête en référé de LR.Le couac du jour : les débuts chaotiques du vote en ligne pour les Français de l’étranger
Comme pour chaque élection, les Français de l’étranger votent pour les législatives avec quelques jours d’avance sur la métropole. Et, contrairement aux électeurs présents sur le territoire national qui sont contraints de se rendre aux urnes, les Français résidant à l’étranger ont la possibilité de voter en ligne.
Pour ce faire, un portail dédié au scrutin a été ouvert à midi ce mardi sur le site du ministère des Affaires étrangères. Sauf qu’une heure à peine après son lancement, la page Internet plantait. Sur les réseaux sociaux, plusieurs votants ont fait part de leur mécontentement après être tombés sur un message les informant que le site était "en cours de maintenance".
Sur X (anciennement Twitter), l’un d’entre eux tempête : "Dur dur de voter. Depuis 12h ce mardi, les Français de...
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25/06 - Jordan Bardella, l’épée de Damoclès au-dessus de la tech française
Enfin, les portes du club s’ouvraient. Avec sa politique en faveur des start-up et ses talents de l’IA, Paris commençait à se faire une place à la table de ceux qui comptent dans la tech mondiale. Depuis deux ans, les pépites tricolores lèvent plus de fonds que leurs voisines allemandes. Et des cerveaux partis aux Etats-Unis commencent à revenir au bercail. "Paris est devenue une des capitales mondiales de l’IA. La France a enfin ce qu’il faut pour se faire une très belle place dans la tech. Et ce magnifique potentiel risque d’être gâché. C’est aussi triste qu’inquiétant", observe Maya Noël, DG de l’association de start-up France Digitale.
Les scénarios post-législatifs ont en effet de quoi faire peur aux entrepreneurs de la tech, en particulier celui d’un Rassemblement national au pouvoir. A peine dans la cour des grands, Paris va-t-il aussi sec être renvoyé en deuxième division ?
Jordan Bardella a beau jouer les geeks de l’IA, sous les encouragements de l’essayiste Laurent Alexandre, les connaissances du président du RN sont en réalité assez maigres. Et les orientations de son parti, pas du tout favorables à ce secteur. "Le RN ne parle presque pas d’innovation", pointe Ben Marrel, PDG et cofondateur de Breega, un fonds de capital-risque français. Certes, le Rassemblement National ne s’entête plus à prôner les scénarios les plus fous, tels qu’un Frexit ou une sortie de l’euro - constatant sans doute que les Français y sont dans l’ensemble réticents. Mais le parti demeure fondamentalement hostile à...
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25/06 - Robert Ménard : "Je n’ai pas envie d’une société où l’on déteste les juges, les élus, les journalistes !"
Vue sur le réel. C'est en tout cas comme cela que de nombreux maires ou élus locaux envisagent leur mandat. Robert Ménard est de ceux-là, convaincu que l'Hôtel de ville de Béziers (Hérault) est un formidable terrain d'observation des maux qui égratignent la société. Après avoir apporté son soutien à Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022, l'ancien journaliste, ex-secrétaire général de Reporters sans frontières venu de la gauche, a pris ses distances jusqu'à considérer aujourd'hui que l'application du programme du RN serait "dangereuse pour notre situation budgétaire". Quant à nos institutions, il dit ne pas craindre leur ébranlement par l'arrivée au pouvoir du parti lepéniste mais juge leur image déjà abîmée par une multitude d'épisodes qu'il détaille ici. Entretien.
L'Express : Un certain nombre de services de l’Etat semblent devenus invisibles pour une partie des Français dans certains territoires de la République. Est-ce un phénomène que vous constatez, en tant que maire de Béziers ? Et quelles en sont les conséquences ?
Robert Ménard : Je ne suis pas un maire laxiste, c’est le moins qu’on puisse dire. Je suis même parfois un peu autoritaire. Quand j’ai été élu en 2014, la ville comptait moins d’une trentaine de policiers municipaux qui ne travaillaient ni le soir ni le week-end. Aujourd’hui, ils sont 124, ils sont armés et travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année. De la même façon, Béziers était équipée de 30 caméras de vidéosurveillance. Nous en avons 440 aujourd’hui....
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25/06 - Parlement envahi, tirs à balles réelles : que se passe-t-il au Kenya ?
Partout au Kenya, des manifestants s’opposent depuis plus d’une semaine à un projet de nouvelles taxes du gouvernement. Mardi 25 juin, des milliers de personnes étaient rassemblées à Nairobi, la capitale, dans le cadre de ce mouvement inédit mené par la jeunesse et baptisé "Occupy Parliament".
Mais la manifestation a viré au chaos après que des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans le Parlement, où est actuellement débattu le projet de taxes, situé dans le quartier d’affaires de la capitale kényane. La police a tiré à balles réelles, tuant au moins cinq personnes et faisant au moins 31 blessées, ont annoncé dans un communiqué plusieurs ONG dont Amnesty Kenya.Le Parlement envahi, au moins 5 morts et des blessés
Après quelques dizaines de minutes, la police a repris le contrôle de l’enceinte du Parlement. Des images de la télévision montraient des salles saccagées, tables renversées, fenêtres brisées et du mobilier fumant jonchant des jardins. Des journalistes de l’AFP présents sur place ont vu trois personnes inanimées, gisant dans des mares de sang, aux abords du Parlement, où un bâtiment a été brièvement en feu. Amnesty International Kenya évoque de "nombreux blessés", tandis que l’ONG Commission kényane des droits humains (KHCR) a affirmé avoir vu la police "tirer sur quatre manifestants, […] tuant l’un d’entre eux", dans un communiqué sur X.
Police have shot four protesters, as witnessed by KHRC, killing one. We strongly condemn the police killing. Such actions are unacceptable and...
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25/06 - Trois infographies pour comprendre les nouveaux équilibres au Parlement européen
C'est le nouveau visage de l'Europe à l'issue des élections du 9 juin dans les 27 Etats de l'Union européenne : une gouvernance plus à droite, marquée par la victoire du Parti populaire européen. Le PPE renforce ainsi sa domination au sein de l'hémicycle strasbourgeois, avec plus d'un quart des 720 sièges, de quoi influer durablement sur les grandes politiques de l'UE. En collaborant, sur certaines questions, avec l'extrême-droite ?Le nouveau Parlement européen
Les partis nationalistes sont en effet en forte progression, à l'image du Rassemblement national en France et de Fratelli d'Italia, la formation de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. A eux deux, les groupes les plus à droite du Parlement européen, les Conservateurs et réformistes européens (CRE) et Identité et Démocratie (ID), rassemblent 141 sièges.Un Conseil européen largement dominé par le PPE.
A l'aune de ces nouveaux rapports de force, l'influence française pâlit nettement. Le groupe Renew, où siège le parti d'Emmanuel Macron, passe de 102 à 74 députés. Au Conseil européen, regroupant les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, le président français perd par ailleurs deux alliés de poids : le Premier ministre belge Alexander De Croo a donné sa démission après la lourde défaite de son parti aux élections législatives belges le 9 juin ; et son homologue néerlandais Mark Rutte, bientôt nommé secrétaire général de...
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25/06 - Uranium : Orano perd son énorme gisement au Niger, mais le vrai problème n’est pas là
Clap de fin pour Orano au Niger. Le groupe français s’est vu retirer son permis d’exploitation de la mine d’Imouraren - l’un des plus grands gisements d’uranium au monde - par le régime militaire en place. La bonne nouvelle ? A court terme, ce camouflet ne devrait pas beaucoup impacter la France. La décision était anticipée. "Le Niger avait déjà baissé d’importance dans le portefeuille d’achat d’EDF ces dernières années", expliquait récemment Teva Meyer, géographe et spécialiste en géopolitique du nucléaire, à L’Express.
"Même si la France perdait la totalité de l’approvisionnement du Niger - elle exploite encore un site dans la région d’Arlit - on pourrait facilement compenser en faisant venir davantage de combustible depuis l’Ouzbékistan ou le Canada", détaille l’expert. Enfin, les temporalités dans le nucléaire ne sont pas celles du gaz ou du pétrole. Entre le moment où l’uranium est extrait d’une mine et le moment où il est utilisé dans une centrale, il peut se passer cinq ans. Il n’y a donc pas de rupture d’approvisionnement à craindre dans l’immédiat. D’autant que la France dispose d’un stock d’uranium stratégique, dont le volume est tenu secret.Un risque de pénurie à terme
En apparence donc, la France garde le contrôle et les déboires d’Orano au Niger ne créeront pas beaucoup de vagues. En coulisses pourtant, certains spécialistes tirent la sonnette d’alarme. Car une vraie inquiétude pèse sur les prochaines décennies. Comme l’indique Claire Kerboul, docteur spécialisée en physique nucléaire et auteur de L’Urgence du...
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25/06 - La Russie bloque l’accès à 81 médias européens, dont L’Express, sur son territoire
El Mundo, Le Monde, l’AFP, L’Express… La Russie a bloqué l’accès à plus de 80 médias européens ce mardi 25 juin, en représailles à une décision similaire prise côté européen en mai.
Dans le même temps, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêts contre le chef de l’armée russe et un ancien ministre. Une décision saluée par la présidence ukrainienne mais qualifiée d'"insignifiante" par les autorités russes.
Sur le front ukrainien, une bonne nouvelle : la première cargaison de munitions arrive en Ukraine ce mardi. Cette initiative intervient alors que le réapprovisionnement en munitions se fluidifie sur place, notamment depuis le déblocage d’une nouvelle enveloppe par le Congrès américain.
Les infos à retenir
⇒ La Russie bloque l'accès à 81 médias européens, dont L'Express, sur son territoire
La CPI émet des mandats d’arrêt contre le chef de l’armée russe et un ancien ministre
⇒ Arrivée en Ukraine des premières munitions envoyées dans le cadre de l’initiative tchèqueDes "représailles absurdes", dénonce la Commission
Le blocage mardi par la Russie de l’accès sur son territoire à la diffusion de 81 médias européens représente des "représailles absurdes" aux mesures prises par l’UE contre des médias accusés de propagande pro-Kremlin, a dénoncé la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova.
"Non, les organes de propagande financés par la Russie pour diffuser de la désinformation dans le cadre de la doctrine militaire de la Russie ne sont pas semblables aux médias indépendants. Les démocraties le savent", a...
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25/06 - Libération de Julian Assange : que contient l’accord avec la justice américaine ?
Et si l’on arrivait enfin au dernier chapitre ? Après des années de saga judiciaire, Julian Assange a été finalement relâché de prison au Royaume-Uni. Mardi 25 juin, le fondateur de WikiLeaks fait route vers un tribunal fédéral américain dans le Pacifique où il doit plaider coupable d’un seul chef d’accusation pour obtention et divulgation illégales d’informations relatives à la sécurité nationale en échange de sa libération. La fin d’une longue et amère confrontation avec les États-Unis.
Aux termes de cet accord, "Julian Assange est libre" et a quitté le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité proche de Londres, où il était incarcéré depuis 2019, pour embarquer dans un avion privé à l’aéroport de Stansted, a précisé WikiLeaks, se félicitant qu’il puisse retrouver sa femme Stella Assange et leurs enfants, en "résultat d’une campagne mondiale".Îles Mariannes du NordIl va comparaître devant un tribunal des îles Mariannes
Poursuivi pour avoir exposé au grand jour des centaines de milliers de documents confidentiels, cet Australien âgé de 52 ans doit comparaître mercredi à 09H00 locales (mardi 23H00 GMT) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi à mardi. "Ce lieu inhabituel reflète la réticence d’Assange à retourner volontairement sur la zone continentale des États-Unis", commente le média américain en ligne Politico. A noter que ces îles sont beaucoup plus proches de l’Australie natale de Julian Assange, dont il...
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25/06 - "Quel mépris pour les personnes qui ont voté !" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Les repoussoirs
Eric Debray, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
Trois de nos hommes politiques les plus cultivés font office de repoussoir, y compris au sein de leur propre camp : Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour et Emmanuel Macron. Ironie de l’histoire : ces trois hommes ont participé à la poussée du RN. Mélenchon, en menaçant la République, a repris la place qu’occupait le nom "Le Pen" dans l’imaginaire des Français, par la peur qu’il provoque désormais. Zemmour, par ses propos réellement racistes, a recentré Marine Le Pen. Macron, lui, a abusé de la tactique électorale en effectuant de nombreux ralliements LR dès son premier mandat et en déclarant Marine Le Pen comme adversaire n° 1. (Peut-on "faire barrage" quand on devient soi-même un repoussoir ?, L’Express du 20 juin.)Macron nous a trahis !
Claude Majeur, Divonne-les-Bains (Ain)
Macron nous a trahis. Je croyais que je votais pour une élection européenne. Mais le président, après avoir eu le mot "Europe "à la bouche dans toutes ses interventions, l’a réduite à une élection nationale. Quel mépris pour les personnes qui ont voté ! (Arc républicain : malgré Macron, L’Express du 20 juin.)Plus envie…
Jean-Michel Bénard, Châtillon (Hauts-de-Seine)
Je n’ai pas envie de voter à gauche à cause de LFI et de ses outrances. Je n’ai pas envie de voter à droite à cause du RN et de ses incohérences. Je n’ai plus envie de voter par défaut pour le parti du président Goudurix, qui ne nous laisse le choix qu’entre lui, Charybde et Scylla. Je n’ai pas envie de ne pas voter,...
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25/06 - Formules secrètes et ADN de sauterelles : Spiber, le champion japonais de la protéine
On s’attend à le voir débarquer en berline électrique dernier cri, comme le feraient de nombreux "grands" patrons soucieux de leur image. Mais c’est au volant d’un minivéhicule utilitaire, dont les Japonais raffolent, que Kazuhide Sekiyama, 41 ans, cofondateur de Spiber, arrive tranquillement à notre rendez-vous. Nous sommes dans la banlieue de Tsuruoka, à une heure d’avion de Tokyo en direction du nord. Ici, des rizières gorgées d’eau remplacent le béton à perte de vue. Et, dans ce paysage de carte postale, des montagnes bleutées au sommet légèrement enneigé rappellent le mont Fuji. Drôle d’endroit pour implanter une société valorisée 1 milliard de dollars.
Mais, pour le dirigeant de Spiber, peu importe le lieu. L’essentiel est d’avoir des racines solides. "L’aventure a commencé non loin d’ici, dans une antenne de l’université Keio", explique-t-il tout sourire. Etudiant en biologie et en informatique, le jeune Kazuhide recherche alors un projet capable de changer le monde. Il s’intéresse de près au stockage de données dans l’ADN, et envisage même d’utiliser celui d’une araignée pour rendre les avions plus résistants aux crashs. "A l’époque, les scientifiques connaissaient seulement le matériel génétique d’une ou deux araignées. Les outils pour analyser et manipuler le génome en étaient à leurs balbutiements. Il fallait tout construire. On partait dans la nature pour capturer des araignées afin de les analyser. C’était un peu fou", raconte le patron japonais. Spiber naît ainsi en 2007. Dix-sept ans plus tard, les...
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25/06 - Législatives : ces entrepreneurs à la tête de grandes enseignes qui s’engagent
À l’approche des législatives, certains patrons d’enseignes bien connues des Français donnent de la voix. Des entrepreneurs des Hauts-de-France, dont l’association familiale Mulliez, détentrice d’Auchan, Leroy Merlin ou Decathlon, ont appelé, lundi 24 juin, les Français à soutenir aux législatives les candidats "qui portent des messages de confiance, de coopération et de responsabilité", afin de garantir la "stabilité" de l’économie du pays. "Les risques engendrés par les élections législatives du 30 juin et 7 juillet 2024 sont considérables", écrivent ces entrepreneurs dans une tribune transmise à l’AFP. Or, "pour se développer et créer de la richesse, une entreprise a besoin de stabilité, d’avoir foi en l’avenir".
"Nous appelons les citoyens à soutenir les candidats qui portent des messages de confiance, de coopération et de responsabilité", ajoutent-ils, déplorant les "alliances politiques de circonstance" qui disent "vouloir renforcer la souveraineté française" tout en annonçant "dans leurs programmes paradoxaux la surcharge des entreprises" du pays.
S’ils ne nomment pas les partis à l’origine de leur inquiétude, ils citent des propositions selon eux problématiques, comme "l’abaissement de l’âge de la retraite, l’indexation des salaires sur l’inflation", le "blocage des prix des biens de première nécessité", "la sortie des traités de libre-échange, la taxation du capital" ou encore "la mise en œuvre de politiques migratoires très restrictives".
Parmi les propositions du Rassemblement national : suppression du...
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25/06 - Législatives : le Conseil d’Etat a rejeté la demande de participation de LR au débat de ce soir
Alors qu’une possible nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon en cas de victoire divise la gauche, le fondateur de La France insoumise a martelé ne pas être "concerné par cette bataille". Il l’assure : "Je ne fais pas une carrière, tout cela est derrière moi", ajoute-t-il, soutenant toutefois à nouveau "ne pas s’imposer" mais ne pas "s’éliminer" non plus. Cependant, l’ombre de cette figure politique devrait planer sur le premier grand débat des législatives de ce mardi soir, auquel ne participera par le parti LR, le Conseil d'Etat ayant rejeté sa requête, après que sa demande de participation a été refusée par l'Arcom.
Les infos à retenir
⇒ Plus de 1,3 million de procurations ont été établies entre le 10 et le 23 juin
⇒ Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard s’affrontent sur TF1 à 21h
⇒ Jean-Luc Mélenchon assure qu’il respectera le verdict des urnes si le RN a une majorité absolueLe camp présidentiel vers le "ni RN ni LFI" au second tour
Les ténors du camp présidentiel ont discuté ce mardi de la "stratégie de la campagne" et ont semblé se diriger vers un mot d'ordre "ni RN, ni LFI" au second tour des législatives, même si Emmanuel Macron n'a pas encore tranché, a-t-on appris auprès de participants.
La réunion s'est tenue par téléconférence, ont-ils précisé à l'AFP, confirmant une information du Parisien. Autour du chef de l'Etat, ont participé le Premier ministre Gabriel Attal, les chefs des partis du camp présidentiel (Stéphane Séjourné, François Bayrou, Edouard Philippe, Hervé Marseille et Laurent...
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25/06 - Israël : la Cour suprême ordonne la conscription des étudiants en écoles talmudiques
Israël pilonne mardi la bande de Gaza à l’heure où son Premier ministre Benyamin Netanyahou évoque la fin de la phase "intense" des combats avec le Hamas palestinien, et où les craintes d’une "nouvelle escalade" avec le Hezbollah libanais vont croissant. Aux premières heures mardi, la défense civile palestinienne a fait état de 13 morts dans des frappes israéliennes à Gaza-Ville et des témoins de bombardements à Rafah (sud), près de l’Egypte, où Israël a lancé une opération terrestre début mai.
Les infos à retenir
⇒ La Cour suprême ordonne la conscription des étudiants en écoles talmudiques
⇒ 10 membres de la famille du chef du Hamas seraient morts dans une frappe israélienne
⇒ Les Etats-Unis veulent éviter une "escalade" du conflit à Gaza au LibanLa Cour suprême ordonne la conscription des étudiants en écoles talmudiques
La Cour suprême israélienne a ordonné mardi la conscription des étudiants ultra-orthodoxes en écoles talmudiques, jusqu'ici exemptés, sur fond de débats au Parlement et au sein du gouvernement sur le sujet. "L'exécutif n'a pas l'autorité pour ordonner de ne pas appliquer la loi sur le service militaire aux étudiants de yeshiva (écoles talmudiques) en l'absence d'un cadre légal adéquat", a jugé la Cour. "Sans ancrer cette exemption dans un cadre légal, l'Etat doit agir pour imposer la loi", a-t-elle ajouté dans sa décision.
Celle-ci intervient alors que le Parlement israélien a relancé le 11 juin un projet de loi en vue d'une conscription progressive des ultra-orthodoxes, sur fond de guerre dans la...
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25/06 - Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : quelles étapes reste-t-il ?
"Un rêve européen", selon le président ukrainien Volodymy Zelensky. La présidence belge du Conseil de l’Union européenne (qui réunit les ministres des Etats membres) a annoncé vendredi dernier l’ouverture formelle ce mardi 25 juin des négociations pour l’entrée de l’Ukraine et de la Moldavie dans l’UE. Mais il leur reste encore un certain nombre d’étapes à franchir car le processus d’adhésion est long et complexe.
🇺🇦🇲🇩 The @EU_Council adopted the general EU positions, incl. negotiating frameworks, for accession negotiations with Ukraine and Moldova.
This opens the way for launching the negotiations on Tuesday 25 June in Luxembourg:
· 15:30 - IGC with Ukraine · 18:00 - IGC with Moldova pic.twitter.com/A2c8bPpIgS— Belgian Presidency of the Council of the EU 2024 (@EU2024BE) June 21, 2024Les premières étapes franchies
Anciennes républiques soviétiques, l’Ukraine et la Moldavie, ainsi que la Géorgie, ont effectué leur demande d’adhésion en 2022, peu après l’invasion russe de l’Ukraine. Après avoir vérifié ces demandes, la Commission européenne a émis un avis qui a permis à l’Ukraine et à la Moldavie d’obtenir le statut de candidat en juin 2022, à l’unanimité par les 27 Etats membres. Un candidat à l’UE reçoit une aide financière de pré-adhésion, afin de mettre en œuvre les réformes nécessaires à son entrée.
En décembre 2023, les dirigeants de l’UE ont décidé d’ouvrir des négociations d’adhésion pour ces deux pays - et ont en même temps attribué le statut de candidat officiel à la Géorgie -, mais le cadre de ces négociations...
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25/06 - Interdire les "emplois sensibles" aux binationaux ? La réalité derrière la proposition du RN
Ce texte est loin de passer inaperçu : le Rassemblement national souhaite "empêcher" les personnes avec une double nationalité d’occuper "des emplois extrêmement sensibles" dont la liste sera définie "par décret", a annoncé, lundi 24 juin, le député Sébastien Chenu, Jordan Bardella évoquant "les postes les plus stratégiques de l’Etat".Que propose exactement le RN ?
La mesure d’interdiction portera sur "des emplois extrêmement sensibles, par exemple des gens qui soient binationaux russes pour occuper des postes de direction stratégique dans la défense", a précisé le député sur TF1, sans donner davantage de détails sur le type d’emplois concernés. Objectif pour le RN : "protéger" la France d’un risque "d’ingérence".
"Oui, je vous confirme que les postes les plus stratégiques de l’Etat seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français", a confirmé dans la foulée Jordan Bardella. Avant de poursuivre : "Nous n’entendons pas remettre en cause la double nationalité […]. En revanche, nous entendons effectivement réserver un certain nombre d’emplois stratégiques dans les secteurs notamment liés à la sécurité et à la défense exclusivement à des citoyens français.
Face à l’emballement médiatique, le RN a tenté de présenter cette mesure comme "anecdotique". L’eurodéputé s’est empressé d’ajouter que cette mesure concernait "très, très peu de personnes". Puis, c’est à la finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen, de venir à sa rescousse soulignant sur le réseau social X que "les doubles nationaux" pourraient "occuper...
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25/06 - "On arrête tout" : le RN fait trembler la filière de l’énergie éolienne
Depuis le 9 juin et la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le monde de l’éolien frissonne. Le score du Rassemblement national, et la perspective d’une majorité d'extrême droite au Parlement, laisse ce secteur industriel, pourtant habitué aux soubresauts politiques, dans l’expectative.
Que faut-il comprendre de la proposition de Marine Le Pen d’instaurer un moratoire sur les énergies renouvelables "intermittentes" ? Faut-il la croire quand elle parlait en 2022 de démonter les parcs éoliens ? Et qu’adviendrait-il des futurs appels d’offres sur les grands parcs offshore tant attendus ? Face à ces propositions, les responsables de la filière hésitent entre incrédulité et inquiétude. "On regarde ce qu’il se passe de très près, mais on n’a pas de boule de cristal, alors on ne veut pas pleurer avant d’avoir mal", explique le directeur d’un énergéticien.
Affublées de tous les maux, considérés comme "moches", "inutiles" et trop chères car trop "subventionnées", les éoliennes font l’objet, ces dernières années, d’une campagne particulièrement offensive de la part de l’extrême droite. Et si le parti semble avoir mis de l’eau dans son vin sur l’acceptation de quelques sources de production comme la géothermie ou la biomasse, les turbines sur mât restent dans le viseur.
Interrogé par L’Express sur la réalité du programme du Rassemblement national, le député sortant Jean-Philippe Tanguy se montre direct. "Sur l’éolien, on arrête tout", évoque-t-il d’emblée, avant d’introduire quelques nuances dans cette...
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25/06 - Législatives : jusqu’où est-il permis de parler de politique au travail ?
Sur la question des élections législatives anticipées, chacun y va de son opinion : à quelques jours des Jeux olympiques, c’est bien la politique qui est au centre du jeu. Premier tour le 30 juin pour élire les 577 députés, second tour le 7 juillet, avec de savants calculs sur les duels et triangulaires envisagés. L’homme est (re) devenu un "animal politique" au sens d’Aristote, armé de son "logos", de sa parole, de ses arguments pour convaincre, étriller son contradicteur. Or, la cité c’est aussi l’entreprise : dans ce périmètre contractuel et collectif, le "logos" doit-il rester devant l’accueil du bâtiment, dans le casier ou au vestiaire, ou entrer en vainqueur par la porte principale ?
52 % des salariés répondent qu’ils parlent politique "avec diplomatie", mais pour 33 % "c’est trop risqué" (LinkedIn/Le Parisien/Aujourd’hui en France, mars 2022). "Bien sûr que l’on peut parler politique en entreprise", confirme Eric Manca avocat associé au cabinet August Debouzy. Pour lui, "l’entreprise n’est pas un lieu clos, résolument fermé et aveugle. Chaque salarié y transporte son intimité, sa personnalité, ses opinions. La liberté politique est d’ailleurs une des trois libertés fondamentales, avec les libertés religieuses et philosophiques, garanties à l’individu. Sauf restrictions apportées au règlement intérieur et exceptions propres aux services publics, le salarié a absolument le droit d’aborder le sujet politique (article L 1121-1 du code du travail), tout comme il pourrait le faire avec n’importe quel autre...
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25/06 - Economie, immigration, Russie… Le vrai bilan des extrêmes droites en Europe
Au soir du "big bang" de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, l’hypothèse circulait déjà : Emmanuel Macron ferait-il le pari fou d’une cohabitation avec le Rassemblement national pour neutraliser le clan de Marine le Pen à la présidentielle de 2027 ? D’ici trois ans, le parti qui séduit de plus en plus de Français aura montré, penserait le président, toutes ses insuffisances. De quoi s’aliéner une partie de son électorat ? Rien n’est moins sûr.
"Les gouvernements populistes nuisent à la croissance, constate l’économiste Manuel Funke, coauteur d’une étude pour le Kiel Institute for the World Economy, qui a examiné les conséquences de gouvernements populistes de droite comme de gauche entre 1900 et 2020. Mais il faut au moins trois ans et souvent plus d’une décennie pour prendre la mesure des dégâts."
Secteur privé vassalisé, justice aux ordres, chauvinisme social… Quel est le bilan des extrêmes droites à l’épreuve du pouvoir ? L’Express passe au crible une série d’exemples européens, de la Hongrie, aux mains de Viktor Orban depuis 2010, à la Pologne sous l’emprise du PiS jusqu’en octobre 2023, en passant par l’Italie de Giorgia Meloni.Economie : le cas Orban, "pire scénario pour le business"
Ils ont choisi d’officialiser leur idylle devant le patronat : Jordan Bardella et Eric Ciotti sont apparus pour la première fois en public ce jeudi 20 juin, assis côte à côte face à un parterre de patrons français. "J’ai compris en venant ici devant vous qu’il fallait que je rassure les milieux économiques" lance le...
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25/06 - Productivité : quand les entreprises françaises investissent… sans en tirer les bénéfices
La productivité d’une économie, d’un secteur ou d’une entreprise est le meilleur indicateur de sa compétitivité et de sa capacité à faire croître son activité à long terme. On aurait pu penser qu’avec la massification de l’enseignement supérieur, la mondialisation des marchés de capitaux et la rapidité de la diffusion des technologies par Internet, la productivité allait converger. Il n’en est rien. Celle-ci présente de très forts écarts. Dans l’approche la plus simple, on mesure la productivité apparente du travail, obtenue comme le rapport entre la valeur ajoutée et la quantité de travail utilisée pour la générer, et la productivité apparente du capital, rapport entre la valeur ajoutée et la quantité de capital immobilisée pour la produire.
Le décrochage de la richesse produite entre l’Europe et les Etats-Unis tient principalement à un décrochage de la productivité par heure travaillée. Le sujet étant stratégique, le Conseil de l’Union européenne a recommandé en 2016 la création de conseils nationaux de la productivité dans chaque Etat membre de la zone euro. Le Conseil français de la productivité, présidé par Natacha Valla, remet chaque année un rapport sur l’évolution de celle-ci.
Parmi les pays développés, la France se singularise par une baisse de la productivité du travail. Depuis 2019, celle-ci a baissé de 8,5 % par rapport à sa tendance pré-Covid. Les créations d’emplois, liées au développement massif de l’apprentissage et à la rétention de main-d’œuvre dans certains secteurs, ont été en effet plus dynamiques que...
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25/06 - Aya Nakamura chante-t-elle en français ? Les réponses des linguistes aux polémiques
Commencez par lire ceci : "Bam bam, tout d’un coup le boug est love/Le plan, c’était s’enjailler". Ou encore : "En Catchana, baby, tu dead ça". Allez, un dernier : "C’est faya, faya, faya/J’suis pompelup et j’veux des loves, j’veux des loves".
Peut-être certains d’entre vous auront-ils reconnu des extraits des chansons d’Aya Nakamura (respectivement Haut-niveau, Djadja et Faya). Peut-être certains d’entre vous – comme moi – n’auront-ils pas spontanément compris les paroles. D’où l’émoi suscité par le choix du président de la République – révélé par L’Express en février – de confier à la chanteuse l’honneur de représenter la France lors des Jeux olympiques. Un choix qu’il a confirmé depuis en assurant : "Elle a tout à fait sa place dans une cérémonie d’ouverture ou de clôture des Jeux."
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Ces derniers propos datant d’avant la dissolution, il est encore prudent d’attendre : seules les prochaines semaines diront si l’idée va à son terme – a fortiori en cas de cohabitation avec Jordan Bardella. Toujours est-il que, sur le moment, son annonce n’a pas convaincu tout le monde, loin s’en faut. 63 % des personnes interrogées se sont en effet aussitôt déclarées défavorables à cette idée, selon une enquête Winimax RTL. Elle a également déclenché un débat passionné sur ce qu’est ou n’est pas la langue française. Qu’en est-il exactement ? Voici la réponse des linguistes aux différentes assertions qui ont circulé à cette occasion."Elle ne chante pas en français" :...
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25/06 - Pourquoi l’eau va coûter de plus en plus cher en France
Dans cet épisode, Baptiste Langlois, du service climat de L’Express, nous explique l’augmentation du prix moyen du mètre cube d’eau.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Miléna Rossi (écriture et montage), Jules Krot (réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP PHOTO/FRED TANNEAU
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 8 euros… C’est le prix moyen du m3 cube d’eau qui pourrait s’afficher sur vos factures d’ici quelques années. Baptiste, je me suis rendu compte en préparant l’épisode que je ne savais pas vraiment de quoi ma facture d’eau était faite. Alors je te propose que tu nous la détailles.
Baptiste : En 2022, en France métropolitaine, le prix moyen de l’eau s’élevait à 4,34 euros par mètre cube c’est-à-dire pour 1 000 litres. Et donc dans ce prix, tu payes environ 20 % de taxes et redevances et les 80 % restants correspondent aux charges directes – c’est ce qui sert à rénover les installations ou traiter les eaux usées. En fait, on peut dire que l’eau paye l’eau.
Pour aller plus loin
Eau potable : comment la France s’organise face aux polluants éternels
2024-2030, nos six scénarios noirs de l’eau : comment anticiper le pire ?
Plan eau : la France patauge encore sur la réutilisation des...
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24/06 - Revirements, coups de pression et fronde interne : à quoi jouent les écolos avec les Insoumis ?
"Manu, j’avais ton engagement oral que vous ne le feriez pas." Il est 3h du matin, samedi 15 juin, et Marine Tondelier fulmine dans le groupe WhatsApp des principaux chefs de parti du nouveau Front populaire, comme l'a révélé Libération. La Secrétaire nationale vient d’apprendre que les "frondeurs" insoumis - Raquel Garrido, Alexis Corbière, Danielle Simonnet, Hendrik Davi et Frédéric Mathieu - n’ont pas été réinvestis par la direction mélenchoniste, et charge lourdement son coordinateur, Manuel Bompard. "Je suis en colère, et inquiète de tout ce que cela signifie, de ce que je considère comme une forme de sabotage irrespectueux de notre histoire collective", déplore-t-elle dans un long message. "L’histoire que l’on écrit ensemble, épisode après épisode, pose un récit." Le récit était donc tout écrit, mis en scène par les écolos à mesure que la polémique enflait : "Je ne vois pas pourquoi on ne soutiendrait pas les députés sortants", affirmait-elle d’ailleurs sur un plateau télé. Une position similaire à celle du socialiste Olivier Faure ou de Fabien Roussel, patron du Parti communiste.
Comprenez alors que l’on n’y comprend plus rien. Trois jours plus tard, un courrier à destination d’Alexis Corbière et de Danielle Simonnet, signé de la main de Marine Tondelier, fleure bon le rétropédalage. "Nous avons découvert que vous avez utilisé sans notre autorisation le logo du parti Les Écologistes et la photo de sa Secrétaire nationale, Marine Tondelier, sur du matériel de propagande électorale. Cette utilisation...
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24/06 - "Swing-circos", craintes d’infiltration... L’âpre bataille autour des procurations
Le message est tombé dans la boîte mail des adhérents de Renaissance dans la soirée du jeudi 20 juin. Objet : "Votez deux fois". Face à l’afflux de "milliers de demandes de procurations de la part de soutiens", le parti de la majorité invite ceux qui le peuvent à s’inscrire sur leur site en tant que mandataire, afin de pouvoir enregistrer le plus de votes possibles pour le camp présidentiel lors des élections législatives à venir les 30 juin et 7 juillet prochains.
Affaibli par la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron dans la soirée du 9 juin, Renaissance assure que les procurations sont "autant de votes pour la majorité présidentielle qui seront perdus si nous ne trouvons personne pour les porter". Il faut dire que la prise de parole du président a pris de court beaucoup de Français. Plus d’un million de procurations ont été enregistrées pour les législatives à venir, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, en date du 21 juin. Un nombre déjà supérieur à celui du précédent scrutin pour élire les députés de l’Assemblée nationale, en 2022.Le "bon" bulletin dans l’urne
Pour ceux qui envisagent un départ en vacances, un week-end chez des amis ou qui ne se trouveront pas à proximité de leur bureau de vote, il est toujours possible de faire une procuration. Du grain à moudre pour l’ensemble des corps politiques, qui se livrent une sourde bataille autour de ces votes. Car bien qu’il soit d’usage de donner procuration à un proche, les grandes formations politiques proposent, en...
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24/06 - "Le macronisme est un narcissisme" : Emmanuel Macron, l’oreille fracturée et la parole débridée
Emmanuel Macron n’est plus. La table de travail se dresse toujours au milieu de la pièce, quelques affaires éparses, des livres, et ces lampes à gros abat-jour. Mais de lui aucune trace. Voilà le seul endroit en France où peuvent se dépêcher ceux qui ne veulent ni voir ni entendre le président : en plein cœur de Paris, au musée Grévin. La statue de cire du chef de l’Etat, debout, mains à mi-hauteur comme pour s’adresser aux Français, "est en réparation". Motif ? Emmanuel Macron est devenu sourd, "une oreille fracturée". Ironie de la réalité. Le faux a perdu l’ouïe, le vrai sature celle des Français. Conférence de presse, confidences à la presse régionale, lettre aux Français, podcast de 1h45… Et pour ceux qui entendraient mal : les photographies, en noir et blanc, semées comme autant de petits cailloux sur le chemin du "retour au peuple" par sa photographe officielle, Soazig de La Moissonnière.
Quand L’Express a raconté que le président, aux ministres réunis le dimanche 9 juin, avait annoncé : "Je ferai trois interventions par semaine jusqu’aux législatives", l’Elysée s’est empressé de démentir. Un président bavard, quelle horreur ! Deux semaines, six interventions. Cherchez l’erreur… En cette fin d’année scolaire, il se peut que les notions de calcul mental doivent encore être consolidées rue du Faubourg Saint-Honoré.
Le président parle, donc. Alors même qu’autour de lui, on s’accorde pour réclamer le silence. Il y a ceux qui osent, appelant devant lui à une "démacronisation" de la campagne, comme François Bayrou,...
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24/06 - Olivier Dard : "Comparer Bardella avec Mussolini ou Hitler n’est guère opératoire"
Manuel Valls aurait-il été, dans les années 1930, un soutien du slogan "plutôt Hitler que le Front populaire" ? C’est en tout cas ce qu'a sous-entendu, au micro de RTL le 18 juin, la députée européenne de La France Insoumise, Manon Aubry. Le crime de l’ancien Premier ministre ? Avoir osé renvoyer dos à dos le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national.
C'est un marqueur de la culture politique française. En temps de crises, les références aux années 1930 vont bon train. Ces derniers mois, ceux qui s’opposent à une aide trop appuyée à l’Ukraine se sont par exemple vus qualifiés de "munichois" - en référence aux partisans des accords de Munich de 1938.
Mais que valent ces analogies ? Pour Olivier Dard, historien spécialiste de la période et professeur à Sorbonne Université, s’il peut être pertinent d’établir des parallèles entre cette période et la nôtre, il faut cependant se méfier des rapprochements abusifs. Entretien.
L’Express : Que pensez-vous de la multiplication des références aux années 1930 dans la sphère politique, à l'image des propos de Manon Aubry sur Manuel Valls ?
Olivier Dard : Il y a dans ces propos une volonté évidente de dresser un parallèle dans lequel la France de 2024 serait l’Allemagne de Weimar en 1933, Manuel Valls, un social-traître, et Jordan Bardella… Hitler ? En tant qu’historien, je trouve cela osé. Cela pose un très sérieux problème de mise en contexte. La France et l’Europe d’aujourd’hui ne sont plus celles des années 1930. Dans ces conditions, comparer Bardella et le RN...
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24/06 - Législatives : la gauche se rebiffe contre Mélenchon, Macron se livre dans un podcast
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce lundi 24 juin, Jordan Bardella a présenté les contours du programme du Rassemblement national. Le PS, le PCF et les écologistes ont de nouveau écarté l’hypothèse Mélenchon Premier ministre, que ce dernier continue pourtant d’entretenir. Gabriel Attal et Jordan Bardella insistent quant à eux pour débattre avec l’ex-candidat à l’élection présidentielle, tandis qu’Emmanuel Macron assure s’en remettre à la "responsabilité" des Français.La présentation du jour : le RN détaille son programme électoral
Marine Le Pen, Sébastien Chenu ou encore… Eric Ciotti. Les cadres du Rassemblement national - et leurs nouveaux alliés - étaient tous présents ce lundi 24 juin pour suivre la présentation du programme de leur camp par leur candidat pour le poste de Premier ministre, Jordan Bardella.
Pas d’immense surprise lors de ces annonces : le président du RN s’est surtout efforcé à vouloir apporter un peu de clarté à un programme qui apparaissait chaque jour amputé d’une mesure différente. Jordan Bardella a notamment insisté sur l’immigration, assurant vouloir supprimer le droit du sol, restreindre le regroupement familial, ou encore interdire que "les postes les plus stratégiques de l’Etat" puissent être octroyés à des citoyens...
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24/06 - Cazeneuve : "Lorsque la médiocrité domine, on explique que les institutions sont à bout de souffle"
Il est parfois bon de faire preuve de rigidité. Bernard Cazeneuve a toujours rejeté les alliances avec l’extrême gauche et il n’était pas question pour ces législatives inédites de faire une exception. Il a donc dit non, haut et fort, au Nouveau Front populaire, incarnant, un peu seul, une gauche républicaine refusant de fermer les yeux sur les outrances, l’antisémitisme et les discours communautaristes d’une partie de La France insoumise, notamment.
Son intransigeance, l’ancien Premier ministre ne s’en défait pas non plus quand il s’agit d’examiner les comportements de nos responsables politiques, tous bords confondus. Selon lui, c’est à eux et à eux seuls que revient la responsabilité du malaise éprouvé par certains citoyens à l’encontre de nos institutions. Cazeneuve n’oublie personne, pas même nos présidents : "Lorsque les présidents de la République deviennent ministres de tout et de ce fait, ne sont plus président de rien, c’est leur comportement, leur relâchement qui sont critiquables et non les institutions qui furent jadis capables d’engendrer, à leur tête, d’autres comportements." Un scepticisme qui, au fond, est aussi un optimisme : point de grands chantiers institutionnels nécessaires pour sauver la République, il suffit que les élus, ministres, présidents, renouent avec des pratiques et une conduite tournées vers l’intérêt collectif.
L'Express : Les institutions nous protègent-elles encore contre le réel ?
Bernard Cazeneuve : Sincèrement, je le crois et d’ailleurs nos institutions voulues par le...
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24/06 - Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", alerte Macron
Promis, il y aura "un changement" : à une semaine du premier tour des législatives, Emmanuel Macron et ses troupes assurent que la gouvernance sera plus collaborative en cas de victoire, quand le Nouveau Front populaire s’embourbe dans la guerre des chefs pour Matignon. Poussé par les sondages mais accusé de reculer sur des mesures, Jordan Bardella a dévoilé ce lundi 24 juin les grands axes du programme du RN quand Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l’écart avec la gauche et l’extrême droite.
Les infos à retenir
⇒ Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", affirme Macron
⇒ Mélenchon "ne sera pas Premier ministre", assure Marine Tondelier
⇒ Jordan Bardella : un "big bang de l’autorité" à l’école"Le macronisme est un narcissisme" : Emmanuel Macron, l’oreille fracturée et la parole débridée
Durant cette campagne des législatives, plusieurs proches d'Emmanuel Macron ont espéré que ce dernier se ferait plus discret qu’à l’accoutumée. Raté. De quoi ses excès de communication sont-ils le nom ? Les explications de notre journaliste Laureline Dupont. Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", affirme Macron
Les programmes des "deux extrêmes" mènent "à la guerre civile", a affirmé Emmanuel Macron dans un podcast diffusé lundi dans lequel il fustige le Rassemblement national, La France insoumise "et ceux qui les suivent". "La réponse de l'extrême droite" en matière d'insécurité, "parce qu'elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c'est en ça qu'elle divise et...
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24/06 - Les sinistres ressorts du viol de Courbevoie, par Abnousse Shalmani
Mis en examen des chefs de viol aggravé, d’agression sexuelle en réunion, de tentative d’extorsion, de violences commises en réunion sur mineur de 15 ans et à raison de la religion, d’atteinte à l’intimité de la vie privée, d’enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel, de menace de mort réitérée, et d’injure à raison de la religion. Cela fait beaucoup (trop) pour deux mineurs de 13 ans – le troisième de 12 ans ayant été placé sous le statut de témoin assisté concernant les faits de viols et mis en examen pour tout le reste. Rien qu’à écrire les termes juridiques, on est pris de haut le cœur, tant ils soulèvent d’insoutenables images.
Justement, les images. Les gamins qui ont violé et torturé – car allumer un briquet et l’approcher de la joue d’une jeune fille de douze ans et menacer de la brûler, avant de la violer, en la menaçant de mort, le tout durant une longue heure, cela relève de la torture – ont tout filmé, sans honte, avec fierté. Ils ont même envoyé les images aux copains dans la foulée. Comme une preuve et un trophée. Comme les images des recruteurs de Daech, qui, sur fond de musique entêtante, montage hollywoodien, autodafé en pagaille, décapitations en majesté, barbarie érigée en règles de l’art, et promesses de sexe criminel, de viol sur mécréantes, de viol de punitions, attiraient vers le nouveau califat des jeunes gens élevés dans le confort civilisé de l’Occident. Comme les images des pogroms commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre, filmés par les...
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24/06 - Apple : l’UE menace le géant américain d’une amende XXL
La Commission européenne a ouvert la voie, ce lundi 24 juin, à une amende géante contre Apple, estimant à titre préliminaire que sa boutique d'applications App Store ne respectait pas les nouvelles règles de concurrence de l'UE - ce que réfute la marque à la pomme, qui pourrait se voir contrainte d'en modifier le fonctionnement.
"Les règles de l'App Store enfreignent le règlement sur les marchés numériques (DMA), elles empêchent les développeurs d'applications d'orienter les consommateurs vers des canaux de distribution alternatifs pour des offres et du contenu", estime Bruxelles dans un "avis préliminaire".
Apple a construit son succès sur un écosystème fermé autour des iPhone et iPad dont il contrôle tous les paramètres, invoquant des impératifs de sécurité et le confort accru des utilisateurs - une philosophie en opposition frontale avec les règles européennes de concurrence. "Au cours des derniers mois, Apple a apporté un certain nombre de modifications pour se conformer au DMA (...) Nous sommes convaincus que notre plan est conforme" au droit, a réagi le groupe californien. "Tous les développeurs dans l'UE ont la possibilité d'utiliser les fonctionnalités que nous avons introduites, notamment la possibilité de diriger les utilisateurs vers internet pour effectuer leurs achats", a-t-il argumenté.
L'opinion publiée lundi, à la suite de l'ouverture d'une enquête le 25 mars, constitue une première dans le cadre des nouvelles règles de concurrence du DMA, devenues contraignantes début mars. Apple peut...
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24/06 - Législatives : héritages, donations… Les promesses fiscales de la majorité présidentielle
Alors que le déficit public de la France a été épinglé par la Commission européenne la semaine dernière, les différentes forces politiques pour les législatives anticipées présentent petit à petit leur programme et ont fait de la fiscalité l’un des thèmes de leur campagne. Le Premier ministre Gabriel Attal a présenté jeudi 20 juin celui de la majorité présidentielle, Ensemble pour la République, juste avant la présentation, vendredi puis lundi, de celui des deux autres mouvements pour le moment en tête devant dans les sondages, le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national. Le volet fiscal du projet macroniste propose notamment de ne pas imposer les successions et donations jusqu’à 150 000 euros par enfant.Pas de hausse d’impôts ?
"Nous prenons un engagement, inscrire dans la loi une règle d’or budgétaire", a déclaré Gabriel Attal lors de la présentation du programme. A savoir : "pas d’augmentation des impôts quoi qu’il arrive". "S’interdire toutes recettes nouvelles, conduirait la France dans une impasse", a réagi sur Public Sénat le sénateur (ex-LR) Jean-François Husson, rapporteur général du budget. D’autant que la loi de programmation de finances qui court encore ne prévoit rien de la sorte. Alors que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait annoncé 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires en février et prévoyait 20 milliards supplémentaires sur le budget 2025, le programme promet plusieurs coups de pouce en matière d’héritage et pour le pouvoir d’achat.Relever l’abattement sur les...
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24/06 - Droit du sol, retraites, école… Jordan Bardella précise son programme pour Matignon
"Nous sommes prêts à gouverner". Jordan Bardella a présenté ce lundi matin le programme du Rassemblement national pour ces élections législatives. Des retraites à l’immigration, en passant par l’Education nationale, celui qui prétend au poste de Premier ministre seulement en cas de "majorité absolue" a égrené les mesures qui seront mises en oeuvre par le RN en cas de victoire de son camp.Bardella répète qu’il ne sera Premier ministre qu’en cas de "majorité absolue"
Jordan Bardella l’a de nouveau assuré : il ne sera pas Premier ministre sans "majorité absolue" du Rassemblement national à l’Assemblée nationale. "Nous acceptons de constituer un gouvernement si nous avons la légitimité pour le faire et si nous avons la majorité absolue" dit-il, expliquant ne pas vouloir aller "15 jours" à Matignon par "gloire personnelle".
Le président du RN a affirmé qu’il "n’entend pas être un collaborateur" d’Emmanuel Macron s’il devient Premier ministre, expliquant qu’il sera "intransigeant" sur la politique qu’il mènerait à Matignon. Tout en assurant que son camp ne sera "pas une majorité qui écrase" ou une majorité "fermée". Selon lui, la manière de gouverner du RN sera "faite d’écoute, de dialogue, de respect avec les partenaires sociaux, les corps intermédiaires, contournés et bafoués depuis sept ans".A l’école, un "big bang" de l’autorité
Uniforme, téléphones portables, vouvoiement… Jordan Bardella a proposé "un big bang de l’autorité" à l’école "dès la rentrée de septembre". "Les téléphones portables seront interdits dans les...
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24/06 - David Baverez : "Les retraités doivent financer la transition énergétique"
Dans Bienvenue en économie de guerre ! (Novice), l’essayiste et investisseur David Baverez envisage l’année 2022 comme une période de rupture conduisant à l’avènement d’une "économie de guerre", où le conflit fusionne business et géopolitique. Une nouvelle configuration dont il estime que l’Europe n’a pas pris la mesure, à la différence des Etats-Unis.
L’Express : Bruxelles a imposé des droits de douane susceptibles de grimper jusqu’à 38 % sur les voitures électriques importées de Chine. N’est-ce pas le signe d’un changement d’ère en Europe qui s’adapte à la nouvelle donne des relations commerciales ?
David Baverez : Je pense qu’elles confirment au contraire mon propos. Nous sommes en rivalité systémique avec la Chine, qui mène une guerre des prix financée par les subventions étatiques jusqu’à ce que l’Occident craque et fasse faillite. Les Etats-Unis ont défini cet état de fait en 2022 et pris des mesures en conséquence. Nous ne l’avons toujours pas fait en Europe et ne savons pas agir. Dans le cas présent, la mesure prise par l’Europe n’a pas de sens en comparaison de la magnitude des subventions cumulées perçues par l’industrie automobile chinoise, qui atteignent près de 125 milliards d’euros.
En imposant des droits de douane en moyenne à 20 % sur un marché des véhicules électriques importés de Chine d’une valeur de 10 milliards d’euros, nous taxons à hauteur de 2 milliards d’euros par an. Sans compter que la Chine envisage, en réponse, de relever les droits de douane pour les voitures thermiques importées d’Europe....
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24/06 - Législatives : le peuple piégé par les extrêmes, par Jean-François Copé
Tous les gens de bonne foi le reconnaissent enfin. Emmanuel Macron a confirmé ce que nos professeurs nous avaient enseigné à propos de la Ve République : le clivage gauche-droite classique est le meilleur antidote à la montée de l’extrémisme. Et à l’inverse gouverner au centre, qui plus est sans majorité absolue, conduit inévitablement à une alternance extrémiste. Car c’est se réduire à la demi-mesure et condamner les électeurs à l’insatisfaction permanente. C’est le pire visage que pouvait donner la démocratie à des citoyens sans mémoire : l’inaction ou, pire encore, l’inefficacité. Les actions positives ont été occultées par l’incapacité à rétablir l’ordre dans les comptes, dans la rue, à l’école, aux frontières. Mais surtout, cette décision effarante de dissoudre l’Assemblée plonge le pays dans un désarroi total.
Les conditions de la campagne électorale sur le terrain sont cauchemardesques avec des électeurs sans repères condamnés en deux semaines à choisir entre ce qui serait à leurs yeux le "moins pire", l’extrême droite ou l’extrême gauche. Quant aux candidats du centre ou de la droite agonisante, incapables de s’entendre alors que le pire est à nos portes, ils ne peuvent plus espérer, sauf exception locale, sauver leur siège de cet enfer. Mais le jeu de massacre ne s’arrête pas là. Car, dans ces moments de débâcle, la nature humaine présente souvent un médiocre visage. La dissolution a été suivie de deux répliques majeures : la honteuse manœuvre du président des Républicains pour imposer à son parti un accord avec...
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24/06 - Ukraine : la France déterminée "sans équivoque" à aider Kiev "dans la durée"
Emmanuel Macron a déclaré, ce lundi 24 juin, que la France avait une "détermination sans équivoque" à soutenir l’Ukraine "dans la durée", alors que la possible arrivée de l’extrême droite au pouvoir à Paris suscite l’inquiétude à Kiev. "Notre soutien à l’Ukraine demeure et demeurera constant et nous continuerons de nous mobiliser pour répondre aux besoins immédiats de l’Ukraine, porter le message de notre détermination sans équivoque pour nous tenir au côté des Ukrainiens dans la durée", a-t-il dit au côté du secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, à l’Elysée. Le chef de l’Etat a par ailleurs insisté sur la nécessité pour l’Otan d’envoyer un "signal fort" d’ancrage à l’Ukraine lors de son prochain sommet à Washington, du 9 au 11 juillet.
Les infos à retenir
⇒ Le Kremlin menace les Etats-Unis de "conséquences"
⇒ La Hongrie d’Orban à la présidence de l’UE en juillet inquiète Bruxelles
⇒ L’Ukraine prévoit des coupures de courant dans tout le pays lundiLe Kremlin menace les Etats-Unis de "conséquences"
Le Kremlin a menacé, ce lundi, les Etats-Unis de "conséquences", au lendemain d’une frappe ukrainienne en Crimée, menée selon Moscou à l’aide d’un missile américain, et accusé les Occidentaux de "tuer des enfants russes". "Il est évident que la participation des Etats-Unis dans les combats, leur participation directe, qui entraîne la mort de citoyens russes, doit avoir des conséquences", a insisté auprès de la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, appelant les journalistes à demander en Europe et aux...
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24/06 - Tribune du Monde : cette incroyable défense de l’antisémitisme de gauche, par Pierre Bentata
Dans Le Réel et son double, le philosophe Clément Rosset décrit cette fascinante disposition des hommes à envoyer "le réel se faire voir ailleurs" sans jamais véritablement le nier. Cette manière "d’en finir avec le réel, dit-il, ressemble à un raisonnement juste qui viendrait couronner une conclusion aberrante." Autrement dit, dédoubler le réel pour le reconnaître tel qu’il est sans en tirer la moindre conclusion qui viendrait contredire le point de vue antérieur.
Exprimée ainsi, la chose paraît abstraite ; mais les exemples sont innombrables. Dernier en date, et non des moindres, l’incroyable tribune publiée par l’avocat Arié Alimi et l’historien Vincent Lemire dans les colonnes du Monde pour rendre compte de la résurgence d’un antisémitisme de gauche. Les auteurs constatent l’existence d’un antisémitisme de gauche, mais sitôt observé, ce "talon d’Achille du Nouveau Front populaire" se voit atténué, au motif qu’il serait instrumentalisé par ses adversaires pour parasiter le débat. Mieux encore, cet antisémitisme n’en serait pas un, puisqu’il n’est pas "fondateur, historique et ontologique" comme celui de l’extrême droite, mais "contextuel, populiste et électoraliste."
Ici s’opère le dédoublement du réel. On voit bien l’antisémitisme de gauche, mais cela s’arrête là. Qu’on ne demande pas d’agir en conséquence, comme on le ferait avec l’antisémitisme de droite, puisque, justement, cet antisémitisme sert à combattre l’autre. Au contraire, ce qui relève de l’ignoble n’est pas l’antisémitisme de gauche – moralement...
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24/06 - Netanyahou assure que les combats "intenses" à Rafah sont "sur le point de se terminer"
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi soir pour dénoncer la conduite de la guerre et appeler au retour des otages encore retenus à Gaza. Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive d’envergure contre le territoire palestinien assiégé.
Les infos à retenir
⇒ Netanyahou dit que les combats "intenses" à Rafah sont "sur le point de se terminer"
⇒ Liban : le ministre des Transports dément la présence d’armes du Hezbollah à l’aéroport
⇒ Un navire marchand endommagé par un drone au large du YémenNetanyahou dit que les combats "intenses" à Rafah sont "sur le point de se terminer"
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé, dimanche 24 juin, que les combats "intenses" à Rafah dans le sud de la bande de Gaza où l’armée israélienne mène une offensive terrestre, sont "sur le point de se terminer". Alors que des bombardements israéliens ont encore visé dimanche ce territoire palestinien dévasté par plus de huit mois de guerre, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant est arrivé aux Etats-Unis en pleine dispute sur les armes entre les deux alliés.
"La phase intense des combats contre le Hamas est sur le point de se terminer […] Cela ne signifie pas que la guerre est sur le point de se terminer mais la guerre dans sa phase intense est sur le point de se terminer à Rafah", a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une interview à la chaîne israélienne Channel 14.Gaza : "pillages et contrebande généralisés" empêchent la distribution d'aide...
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24/06 - Russie : ce que l’on sait sur les attaques terroristes dans le Caucase
Des hommes armés ont attaqué, dimanche 24 juin, des églises orthodoxes et au moins une synagogue dans le Caucase russe, tuant 19 personnes, dont un prêtre, des policiers et quatre civils, ont annoncé les autorités, en dénonçant des actes "terroristes".Que s’est-il passé ?
Les attaques ont eu lieu dans la capitale de la république russe du Daghestan, Makhatchkala, et la ville côtière de Derbent. Ont été visés "deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police", a annoncé le Comité antiterroriste russe, cité par l’agence Ria Novosti. Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont affirmé qu’une deuxième synagogue a aussi été incendiée. Au total, ces attaques contre des églises orthodoxes et une synagogue ont fait au moins 19 morts.
Les autorités ont affirmé qu’un officier de la Garde nationale était décédé, et qu’un autre policier avait succombé à ses blessures. Au total, 16 personnes, dont 13 policiers, ont été blessées et hospitalisées, d’après le ministère. Des individus armés ont également ouvert le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l’un d’eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, a encore précisé le ministère de l’Intérieur local aux agences russes. Les synagogues de Derbent et de Makhatchkala ont été incendiées, selon le président du conseil public des communautés juives de la Fédération de Russie, Boruch Gorin.
Des images, reprises par les médias russes, montrent un bâtiment en flammes, présenté comme une synagogue. Sur d’autres vidéos, on peut...
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24/06 - Compétitivité : comment l’UE espère encore rattraper son retard sur les Etats-Unis
A peine quelques mois avant de basculer dans le XXIe siècle, la présidence portugaise de l’Union européenne réunissait, les 24 et 25 septembre 2000, à Lisbonne, les dirigeants des quinze Etats membres de l’époque. Un sommet extraordinaire organisé dans le but d’établir la feuille de route la plus ambitieuse de l’histoire de la communauté. Sous le soleil radieux de la capitale lusitanienne, rien ne semblait pouvoir contrarier les plans des acteurs en présence. A l’issue des échanges et tractations, les parties prenantes, parmi lesquelles Jean-Claude Juncker, Tony Blair ou encore Jacques Chirac, tomberont d’accord pour établir celle que l’on désignera plus tard comme "la stratégie de Lisbonne". Avec un objectif clair : "Devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde".
Pour y parvenir, les dirigeants européens s’étaient notamment mis d’accord pour monter à 3 % du PIB le budget annuel consacré à la recherche et au développement (R&D) et pour atteindre un taux de croissance annuel moyen de 3 %. Markus Beyrer était présent lors des débats en tant que conseiller économique du chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel. D’après lui, l’espoir et la conviction affichés par les participants pendant 48 heures n’avaient rien d’un doux rêve. "C’était absolument la bonne chose à faire, mais nous n’avons pas réussi à prendre les mesures nécessaires pour que cela se produise", regrette aujourd’hui le directeur de l’association des fédérations d’entreprises BusinessEurope.L’écart n’en...
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24/06 - Législatives : le camp de la responsabilité doit se ressaisir, par Eric Chol
Il sera toujours temps, le 8 juillet, d’ouvrir le procès d’Emmanuel Macron. En considérant que ce président monarque a joué le sort de la démocratie française sur un coup de dés. Qu’il a, en accélérant le calendrier, ouvert les portes du pouvoir à l’extrême droite. Ou au contraire, on lui sera reconnaissant, en prononçant la dissolution, d’avoir demandé au peuple de trancher. Et précipité une clarification politique inéluctable et indispensable. Mais ce débat ne devrait pas encombrer nos esprits, à quelques jours d’un vote historique. Car le 30 juin, un mois avant l’ouverture des Jeux olympiques, un mois à peine après la célébration du 80e anniversaire du débarquement en Normandie - qui permit l’anéantissement de cette Allemagne nazie, les Français retournent voter.
Avec trois choix. Celui en faveur d’un mystificateur, Jordan Bardella, porte-parole tiktokien d’une droite illibérale synonyme de régression des libertés et des droits. Celui qui, au nom du barrage à l’extrême droite, conduirait un leader du Nouveau Front populaire à Matignon : Jean-Luc Mélenchon, notre Hugo Chavez national, s’y verrait bien.Le macronisme a vécu
Et face à ce double populisme, s’offre aux Français une troisième option, dictée par l’esprit de responsabilité : celui d’un vote au centre. Certes, la droite, trahie par Ciotti et ses sbires partis pour un plat de lentilles du côté du RN, est encore debout, mais dans quel état ! Voici la réalité du paysage politique : une alternance par les extrêmes, ou ce fameux centre insaisissable. De ce dernier,...
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24/06 - Macron : le résultat des législatives ne sera la "faute de personne"
Promis, il y aura "un changement" : à une semaine du premier tour des législatives, Emmanuel Macron et ses troupes assurent que la gouvernance sera plus collaborative en cas de victoire, quand le Nouveau Front populaire s’embourbe dans la guerre des chefs pour Matignon. Poussé par les sondages mais accusé de reculer sur des mesures, Jordan Bardella a dévoilé aujourd’hui les grands axes du programme du RN quand Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l’écart avec la gauche et l’extrême droite.
Les infos à retenir
⇒ Jordan Bardella : un "big bang de l’autorité" à l’école
⇒ Le Maire craint pour la "paix civile" avec le RN au pouvoir
⇒ Laurent Berger écarte l’idée d’une nomination à MatignonMacron : le résultat des législatives ne sera la "faute de personne"
Emmanuel Macron a déclaré ce lundi que le résultat des législatives, au soir du 7 juillet, ne serait "la faute de personne" mais l’expression de la "responsabilité des Français".
"Au-delà de vos colères - elle s’est exprimée, je l’ai entendue, je vous redonne la parole - qu’est-ce que vous voulez ? Regardez les projets" des uns et des autres, a-t-il lancé dans un podcast de "Génération Do It Yourself" (Faites-le vous-même).
Ce podcast, animé par Matthieu Stefani, se présente comme celui qui "part à la rencontre de celles et ceux qui se sont construits par eux-mêmes". "Ce sera la faute de personne le soir du deuxième tour. Ce sera la responsabilité des Français. Et moi, c’est pas un pari (que je fais NDLR), c’est une confiance (que j’ai)" dans les...
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24/06 - Pourquoi la Nouvelle-Calédonie connaît une nouvelle poussée de fièvre
Une nouvelle flambée de violences a eu lieu en Nouvelle-Calédonie dans la nuit de dimanche à lundi, après l'incarcération en métropole de militants indépendantistes.
"La nuit a été agitée et marquée par des troubles sur l'ensemble de la grande terre (l'île principale, ndlr), sur l'île des Pins et Maré, nécessitant l'intervention de nombreux renforts: prises à partie des forces de l'ordre, incendies volontaires et barrages", a indiqué lundi dans un communiqué le Haut-commissariat, représentant de l'Etat français en Nouvelle-Calédonie.
Ce regain de tension intervient après le transfèrement en métropole, dans la nuit de samedi à dimanche, de plusieurs figures indépendantistes calédoniennes, dont Christian Tein, le chef de la CCAT, soupçonné d'avoir orchestré les émeutes sur le "Caillou", pour y être incarcérés. A Dumbéa, au nord de Nouméa, chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie, les locaux de la police municipale ont brûlé ainsi qu'un garage. Quatre véhicules blindés dont un de dernière génération - un Centaure - sont intervenus, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les affrontements se sont déroulés près d'un garage automobile où des voitures étaient en feu. Quatre militants encagoulés se tenant derrière des barricades de fortune ont lancé des projectiles vers les forces de l'ordre en les invectivant, a observé un journaliste de l'AFP."Libérez nos prisonniers !"
Près d'un grand magasin de matériel de sport entièrement détruit situé dans les environs, des indépendantistes campaient devant les forces de l'ordre lundi en début...
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24/06 - Législatives : pourquoi le nombre de triangulaires pourrait exploser au second tour
Les électeurs vont-ils se mobiliser les 30 juin et 7 juillet prochains ? C’est une des grandes inconnues de ces élections législatives. Plus d’un million de procurations ont déjà été validées d’après le ministère de l’Intérieur, et la participation pourrait atteindre 63 %, selon un sondage de l’Ifop pour Le JDD publié dimanche 16 juin. Soit 15 points de plus qu'en 2022. Un tel chiffre serait le signe d’un intérêt revitalisé des Français pour ces élections historiques, mais pourrait aussi augmenter le nombre de triangulaires au second tour.
Pour remporter une élection législative dès le premier tour, il faut obtenir 50 % des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Sinon, un second tour s’impose, avec les deux candidats arrivés en tête. Mais un troisième prétendant peut se maintenir s’il a reçu le vote de 12,5 % des inscrits.
C’est sur ce point que la participation joue un rôle crucial. Si elle est faible, il est alors plus difficile pour un candidat d’atteindre ce seuil. Mais si elle est élevée, le candidat arrivé en troisième place a toutes ses chances de le franchir. "C’est mathématique. Avec 60 % de participation, les candidats doivent dépasser 20,8 % des suffrages exprimés. Donc plus la participation est importante, plus il y a de triangulaires", explique le politologue Jean-Yves Dormagen au Nouvel Obs.Peu de candidats cette année
Ces dernières années, de moins en moins d’électeurs se sont rendus aux urnes pour les législatives. En 2022 comme en 2017, ils étaient moins de 50 %...
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24/06 - Jordan Bardella, le mystificateur : la Une de L’Express à La Loupe
Dans cet épisode, La Loupe a convié dans son studio toute la rédaction de L’Express pour passer au crible le programme du Rassemblement national qui pourrait remporter les élections législatives anticipées et accéder à Matignon pour la première fois de son histoire.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : JOEL SAGET/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Nous sommes au soir du 7 juillet et le scénario que certains redoutent se réalise. Le Rassemblement national arrive en tête dans près de 300 circonscriptions législatives, Emmanuel Macron est obligé de nommer Jordan Bardella Premier ministre. A 28 ans, il bat - déjà - le record de son prédécesseur, Gabriel Attal, et devient le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.
Dans les jours qui suivent, Jordan Bardella prépare son discours de politique générale, qu’il doit prononcer devant une nouvelle Assemblée nationale où son parti est désormais majoritaire.
Ce scénario-catastrophe, les journalistes de L’Express s’y préparent depuis l’annonce de la dissolution au soir du 9 juin. Alors dans le dossier en Une du magazine cette semaine, ils...
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23/06 - Dans une lettre aux Français, Macron promet "d’agir jusqu’en mai 2027"
Le président Emmanuel Macron a promis, ce dimanche 23 juin, "d’agir jusqu’en mai 2027", même si son camp se trouve en posture délicate à une semaine des élections législatives, admettant que "la manière de gouverner doit changer profondément" à l’issue du scrutin.
Alors que certains parmi ses adversaires, Marine Le Pen en tête, suggèrent qu’il sera contraint à la démission en cas de défaite les 30 juin et 7 juillet, Emmanuel Macron a répondu au détour d’une lettre publiée dans la presse quotidienne régionale : "Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu’en mai 2027 comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs, respectueux du pluralisme et de vos choix, à votre service et à celui de la Nation."
Revenant, dans cette missive, sur les raisons qui l’ont poussé, au soir des élections européennes, à prononcer la dissolution de l’Assemblée, Emmanuel Macron a reconnu que sa décision avait suscité parfois de la "colère tournée contre (lui)". Il a surtout détaillé les enjeux du scrutin à venir, qui n’est "ni une élection présidentielle, ni un vote de confiance envers le président de la République" mais la réponse à "une seule question : qui pour gouverner la France"."Ne vous résignez pas. Votez"
Face au Rassemblement national et à l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire, le chef de l’État se fait l’avocat de sa "troisième voie", distancée dans les sondages par ses adversaires. "L’objectif ne peut être seulement de continuer ce qui a été fait. J’ai entendu que vous vouliez que...
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23/06 - En Israël, le combat parallèle de Yaïr Netanyahou pour défendre son père
Il mène la charge contre l’État-major de son père. Yaïr Netanyahou, 32 ans, a ressorti son arme la plus redoutable : les réseaux sociaux. Hyperactif en ligne, le premier des fils de Benyamin Netanyahou monte systématiquement au front pour défendre son géniteur. Des accusations de fraude ou de corruption en 2020 aux dénonciations actuelles de sa mauvaise gestion de la guerre à Gaza, qui provoquent depuis des plusieurs semaines des manifestations réunissant des dizaines de milliers de personnes à Tel-Aviv.
Alors qu’il s’était fait discret depuis son départ précipité aux États-Unis, il y a un an et demi, l’héritier revient plus mordant que jamais avec une série d’attaques au grand jour contre plusieurs figures haut placées du gouvernement et de l’armée israélienne, accusés par son père, à cause de leurs échecs contre le Hamas, de déloyauté.
Samedi 15 juin, Yaïr Netanyahou s’en est pris, dans une vidéo postée sur Instagram, aux grands chefs de la sécurité israélienne, les qualifiant de "ratés mortels" ou d’"erreurs fatales". Il s’agissait du chef d’état-major, Herzi Halevi, du chef du renseignement militaire, Aharon Haliva, et de celui du Shin Bet, Ronen Bar. Le lendemain, il dénonçait une "trahison" de plusieurs officiers le 7 octobre, sur le réseau social X, allant jusqu’à accuser la Cour suprême de les couvrir en ayant suspendu une enquête controversée sur d’éventuels manquements de l’armée lors de l’attaque du Hamas. "Qu’essaient-ils de cacher ?, interrogeait le jeune homme. S’il n’y a pas eu de trahison, pourquoi...
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23/06 - Quand le corps détraque le cerveau : ces découvertes qui révolutionnent la psychiatrie
Sa descente aux enfers a duré plus de trois ans. Trois années pendant lesquelles Clotilde, 43 ans aujourd’hui, a souffert d’une maladie étrange et incompréhensible. Du moins au début. "C’était en 2017. Je venais d’accoucher d’une petite fille. J’étais une jeune maman heureuse. Après six mois de congé, j’ai repris mon travail de manager en fonction logistique. Et puis tout a basculé." Les premiers symptômes apparaissent sans prévenir, en voiture, alors qu’elle se rend à Bruxelles. Une étrange sensation physique l’envahit : l’impression d’être vidée de son sang et ne plus rien ressentir. "Comme si j’étais spectatrice de tout", précise-t-elle. Les symptômes disparaissent au bout d’une heure. Mais ils reviennent au cours des semaines et mois suivants et durent chaque fois plus longtemps : deux heures, puis trois, quatre, et sont de plus en plus désagréables. Clotilde ne ressent plus la fatigue, devient insomniaque, s’évanouit parfois, souffre de vertiges et de spasmes : "Comme quand vous avez la paupière qui tremble à cause de la fatigue, mais à l’estomac… Ça me faisait parfois vomir." Elle a l’impression de "perdre les pédales".
Les médecins diagnostiquent "une dépression très profonde" et prescrivent des antidépresseurs. Mais son état se dégrade encore. Des douleurs aux bras et aux jambes, comme des brûlures, apparaissent, ainsi que des migraines. Elle pleure, non pas parce qu’elle se sent triste - elle assure ne plus ressentir ni sentiment ni émotion -, mais parce que "les larmes coulent toutes seules". Elle se met à...
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23/06 - Antoine Bordes (Helsing) : "Les armes autonomes ne sont pas la solution"
L’armée du futur ? Elle n’est pas peuplée, comme on le pense, de robots autonomes lâchés en liberté. Si l’IA bouleverse l’art de la guerre, c’est en amenant de nouveaux types d’armes, moins chères mais augmentées d’IA et fréquemment mises à jour afin de les adapter aux tactiques de l’ennemi. Basé en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, le spécialiste européen de l’IA de défense Helsing se fait fort d’aider les démocraties, en particulier celles de l’UE, à renforcer leurs capacités militaires. Entretien avec Antoine Bordes, ancien numéro deux de l’IA chez Meta, aujourd’hui vice-président d’Helsing.
L’Express : Que ce soit le nucléaire, Internet ou le GPS, une grande partie des révolutions technologiques de ces dernières décennies viennent du secteur de la Défense. Ce qui semble être moins le cas aujourd’hui avec l’intelligence artificielle. Comment l’expliquez-vous ?
Antoine Bordes : Je nuancerai un peu vos propos. Des années 1970-1980 jusque dans les années 2000, l’IA est née et s’est développée dans le secteur de la Défense et dans les universités américaines grâce aux financements de la Darpa, l’agence du département de la Défense chargée du développement de nouvelles technologies à usage militaire. Puis à partir du programme AlexNet de l’Université de Toronto, en 2012, qui est considéré aujourd’hui comme la première architecture IA, nous avons assisté à un décrochage à partir de ces années-là avec le développement du deep learning [NDLR : un sous-domaine de l’intelligence artificielle] et l’arrivée de nouvelles bases de...
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23/06 - Législatives : ce qui unit Roussel et Hollande, la mise en garde de diplomates
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce dimanche 23 juin, François Hollande et Fabien Roussel ont appelé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon à "se mettre de côté" - selon les mots du premier - dans l’intérêt de l’union des gauches, après que le leader de LFI a dit, la veille, être prêt à endosser le rôle de Premier ministre. De son côté, le camp présidentiel - Rachida Dati et Gabriel Attal, notamment - a assuré qu’Emmanuel Macron "a changé".Le tacle du jour : Hollande et Roussel recadrent Mélenchon
"Veut-on faire gagner la gauche ou créer de la conflictualité ? S’il veut rendre service au Nouveau Front populaire, Jean-Luc Mélenchon doit se mettre de côté. Quand il y a autant de rejet, il faut avoir le sens de l’intérêt général", a déclaré l’ancien président de la République, François Hollande, dans une vidéo publiée sur X ce dimanche 23 juin. La veille, le leader de LFI a clamé sur France 5 qu’il était "bien évidemment" prêt à devenir Premier ministre si l’alliance de gauche l’emportait aux législatives, malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp.
"L’idée d’une nomination au poste de Premier ministre de Jean-Luc Mélenchon, qu’il alimente lui-même, n’a jamais fait l’objet d’un accord entre les forces du Front populaire. C’est faux et...
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23/06 - Richard Malka : "La gauche ? Mélenchon les a dévorés et ils ne le voient même pas"
Nuls effets de manche en ce jeudi après-midi pluvieux. L'avocat qui nous reçoit est un citoyen effaré. "Emmanuel Macron nous a plongés dans une dépression collective par une décision qui paraît folle, et en réponse, la gauche a été minable.", tonne Richard Malka. Il ne décolère pas de ce Nouveau Front populaire justifié, à gauche, par l'urgence de faire barrage : un "barrage factice, superficiel, carriériste pour certains", dit-il. "On ne fait pas barrage en trahissant ses principes et sa conscience. On ne fait pas barrage en s’associant à un parti qui a réhabilité l’antisémitisme.(...) Cela ne fera que discréditer davantage la gauche, et donc préparer la victoire du RN", déplore-t-il, en prévenant que "si le Rassemblement national prenait les commandes, ce serait destructeur pour ce pays, son essence et son image". "Il y a dans la démocratie un germe pouvant produire la fin de la démocratie, prévient-il. Il faut s’interroger sur les raisons de ce désir d’autoritarisme, sinon on ne résoudra rien. Et pour commencer, il faut nommer les choses." Grand entretien avec Richard Malka, en exclusivité dans nos colonnes.
L'Express : En tant que citoyen, dans quel état l’annonce de la dissolution – et de la campagne pour les législatives qui en découlait – vous a-t-elle plongé ?
Richard Malka : Comme beaucoup de Français : effaré et effrayé. Le président, censé être le gardien de la raison, semble l’avoir perdue. Provoquer le chaos n’est jamais une bonne idée. Ceci dit, ce n’est que le dernier acte d’un mouvement de...
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23/06 - Russie : ce plan démesuré pour développer le tourisme balnéaire en Ukraine occupée
Un plan secret de la Russie pour transformer la côte sud-est de l’Ukraine… En une série de stations balnéaires, d’ici à 2030. Les détails de ce projet ont été dévoilés dans des médias russes pro-régime, carte à l’appui, jeudi 20 juin. Plages à perte de vue, centres de sports nautiques ou de bien-être, logements "éco-responsables" et "zones naturelles" abritant des fermes d’autruches, ou encore un programme d’élevage d’esturgeons dédiés à la pêche de loisir… Le tout sur les littoraux de la mer d’Azov bordant l’Ukraine, du nord de la Crimée au sud du Donbass. Une nouvelle preuve de la volonté de Moscou d’occuper sur le long terme ces territoires ukrainiens.
La Russie a ainsi pour ambition de construire 20 nouvelles stations balnéaires, dans et autour des villes de Melitopol, Berdiansk ou Marioupol, où un port de plaisance serait alors édifié. Actuellement dévastées par deux ans de bombardements russes, ces villes deviendraient les capitales russo-ukrainiennes du tourisme vert.
Une "nouvelle Mecque de la villégiature", s’enthousiasme le journal russe Komsomilskaïa Pravda, proche du régime. Ce qui devrait permettre, se félicite le média, de soulager les stations balnéaires déjà construites en Crimée annexée, engorgées durant l’été. "La Russie a beau être le plus grand pays du monde, nous sommes limités en mers chaudes. Sotchi et Yalta (en Crimée occupée) ne suffisent pas, en pleine saison c’est la cohue là-bas", juge le journal.Un plan à 30 milliards d’euros
Pour ce projet, Moscou ne lésinerait pas sur les moyens : près de 2...
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23/06 - IVG, Dix commandements dans les écoles… Comment Trump fait de l’œil aux évangéliques
C’est une histoire d’amour improbable, entre un ancien président au goût revendiqué de la transgression et une communauté religieuse qui représente plus d’un quart de l’électorat américain. Samedi 22 juin, Donald Trump a exhorté les chrétiens évangéliques à voter pour lui lors de la présidentielle de novembre, à l’occasion d’une conférence organisée par la coalition "Faith and Freedom" (Foi et Liberté). Il s’agit d'"une importante organisation chrétienne communautaire, comptant plus de 3 millions de membres à travers les États-Unis", observe Fox News.
"Votez pour moi, je vous défendrai", a ainsi déclaré Donald Trump, tout en promettant de créer "une nouvelle mission fédérale sur la lutte contre les préjugés anti-chrétiens", dont l’objectif sera d’enquêter sur la "discrimination" et la "persécution" des chrétiens aux Etats-Unis.
L’ancienne vedette de téléréalité a surtout acquis le soutien de la communauté évangélique en proposant de nommer des juges antiavortement à la Cour suprême, thème de prédilection pour cette frange de l’électorat, et dont l’issue a été la suppression de la garantie constitutionnelle du droit à l’avortement en 2022. Alors que chaque Etat fédéré peut désormais décider ou non d’autoriser l’IVG, une décision qui a créé des déserts gynécologiques dans certaines parties du pays, de nombreux évangéliques souhaitent cependant une interdiction plus large de l’avortement, au niveau national.
Sur ce sujet, Donald Trump ne s’est pas engagé à aller plus loin, mais est resté vague. "Le peuple décidera et c’est ainsi que...
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23/06 - Le RN au pouvoir ? La grande peur des scientifiques pour la recherche française
Une vibration, une autre, encore une. Et cette même angoisse qui se répand, de SMS en SMS, de laboratoire en laboratoire. "Doit-on faire nos bagages ?", demande un chercheur à sa hiérarchie, le soir des élections européennes. "Il faut leur dire que la science n’a pas de frontière !", envoie frénétiquement un autre, en boucle depuis qu’il a vu la France s’afficher brune sur sa télévision.
A l’approche des législatives, l’inquiétude s’est emparée d’une grande partie de la communauté scientifique française. Brusquement confrontés à l’hypothèse d’un Premier ministre d’extrême droite, bon nombre de chercheurs se demandent ce qu’il adviendra d’eux si Marine Le Pen (et son parti) gouverne. Le Rassemblement national n’a jamais été tendre, ni avec la science, ni avec les étrangers, nombreux dans ces métiers.
La cheffe de file du parti d’extrême droite souhaite trier les habitants du pays selon leur nationalité, au détriment des non-Français. La mesure, dite de "préférence nationale", doit d’abord être appliquée au logement, mais est vouée à se généraliser. De quoi durement affecter le quotidien des scientifiques. Plus d’un tiers des lauréats aux concours pour l’attribution des postes de chercheurs ne sont pas nés ici et détiennent de simples titres de séjours, selon les statistiques du CNRS."Bien sûr qu’on est inquiets, comment ne pas l’être ?"
Le RN, longtemps ouvertement xénophobe, n’a jamais précisé le périmètre de ces réformes. Jordan Bardella, Premier ministre, préféra-t-il les scientifiques "de souche" à ceux de "papier" ?...
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23/06 - Guerre Israël-Hamas : nouvelle attaque du Hezbollah après l’élimination d’un chef islamiste au Liban
Une nouvelle attaque a été revendiquée par le Hezbollah à la frontière nord d’Israël, ce dimanche 23 juin, en réponse à l’élimination d’un chef islamiste par l’armée israélienne, alors que les pouvoirs occidentaux alertent depuis plusieurs jours de la création d’un conflit parallèle qui pourrait déstabiliser la région entière. Les manifestations contre Benyamin Netanyahou prennent de l’ampleur.
Les infos à retenir
⇒ Une attaque de drones du Hezbollah libanais contre le nord d’Israël
⇒ L’Europe veut ouvrir une enquête sur l’attaque de La Croix Rouge à Gaza
⇒ Nouvelle manifestation contre Benyamin Netanyahou à Tel AvivNetanyahou estime que le "différend" autour de la livraison d’armes américaines sera "résolu dans un avenir proche"
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré ce dimanche que le "différend" avec les États-Unis concernant les retards de livraison d’armes sera "résolu dans un avenir proche", sur fond de tensions entre les deux pays alliés. "Il y a environ quatre mois, il y a eu une baisse considérable des livraisons d’armes à Israël en provenance des Etats-Unis. Nous avons reçu toutes sortes d’explications, mais la situation n’a pas changé. A la lumière de ce que j’ai entendu ces derniers jours, j’espère et je crois que cette question sera résolue dans un avenir proche", a-t-il déclaré lors d’une réunion avec des ministres de son gouvernement.Nouvelle attaque du Hezbollah dans le nord d’Israël
Ce dimanche 23 juin, le Hezbollah libanais a annoncé avoir lancé un "drone explosif" contre un site...
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23/06 - Législatives : Attal promet de "faire mieux", Dati garantit "une nouvelle gouvernance"
A une semaine du premier tour des législatives anticipées, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a déclaré que si le parti d’extrême droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée, il sera le Premier ministre "de tous les Français sans aucune distinction", dans un entretien mis en ligne samedi par le JDD. Pour la formation de son gouvernement "d’union nationale" qu’il entend constituer, l’eurodéputé assure qu’il sera composé "de personnes issues du Rassemblement national ainsi que d’autres mouvements politiques", précisant que le patron de LR Éric Ciotti, qui a conclu une alliance avec le RN, y aura "sa place".
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a redit, samedi, qu’il pourrait tout à fait être le prochain premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire (NFP), alors que plusieurs personnalités de l’alliance de gauche ont exprimé leur opposition à le voir arriver à Matignon, comme Raphaël Glucksmann, Valérie Rabault et Aurélien Rousseau.
Les infos à retenir
⇒ Mélenchon se dit "bien évidemment" prêt à être Premier ministre
⇒ Jordan Bardella affirme qu’il sera le Premier ministre de "tous les Français"
⇒ Gabriel Attal promet un "changement" et de "faire mieux"Hollande demande à Mélenchon de "se taire"
L’ancien président François Hollande a exhorté ce dimanche Jean-Luc Mélenchon à "se taire" au regard du "rejet" suscité par l’Insoumis, qui après avoir répété la veille qu’il postulait pour Matignon, a répliqué qu’il n’avait "jamais cédé" à qui que ce soit. "Si j’ai un message à faire...
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23/06 - Livres : trois pépites pour parcourir le monde sans quitter son canapé
Il y a quelques années, le journaliste dandy Matthias Debureaux avait publié un essai hilarant intitulé De l’art d’ennuyer en racontant ses voyages. Rien de pire, il est vrai, que ces récits narcissiques aux airs de soirées diapos. Après avoir épinglé ses contemporains, il fallait relever le gant. Mission accomplie pour Debureaux qui avait signé un indispensable Guide mondain des villages de France, où il sillonnait nos provinces avec érudition et espièglerie. L’esprit est nécessaire pour réussir un livre de voyage. C’est ce qui fait la marque de fabrique du maître du genre, Sylvain Tesson, dont la cote ne baisse pas auprès des lecteurs (près de 170 000 exemplaires vendus pour son dernier livre, Avec les fées). Au début du précédent, Blanc, on avait souligné ces phrases riches en culture générale : "J’en connaissais moi aussi des phrases pour les départs. De Rimbaud : 'Je vais m’acheter un cheval et m’en aller.' De Montaigne : 'Il faut être toujours botté et prêt à partir.' De Mme Despentes : 'On se lève, on se casse.'" Les trois auteurs qui suivent lui emboîtent le pas.
Julien Blanc-Gras a dû pas mal lire Despentes. Agé de 48 ans, il est d’une génération qui a été biberonnée à Bret Easton Ellis et à Houellebecq plutôt qu’à Pierre Loti. Cela se ressent dans son style, qui laisse plus de place aux bonnes formules qu’à la contemplation – ce qui n’est pas un reproche, sauf quand il écrit cette phrase impardonnable : "Le bonheur, c’est simple comme un coucher de soleil sur le Mékong en écoutant Aya Nakamura." Sa femme...
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23/06 - Livrets et comptes à terme : ces offres encore attractives
Malgré une première baisse des taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE) le 6 juin dernier, certains acteurs se montrent encore très compétitifs pour attirer des dépôts. C’est notamment le cas de Placement-direct.fr, qui a relevé courant mai la rémunération de ses comptes à terme, à contre-courant de la tendance générale. Le taux brut servi pour les clients acceptant d’immobiliser leur épargne pendant un an est ainsi passé de 3,10 à 3,30 %. En outre, cette plateforme propose, avec son partenaire CFCAL (groupe Crédit Mutuel Arkéa), des comptes à terme dont la durée peut aller jusqu’à cinq ans, à 3,10 % annuel, ce qui permet de figer les niveaux actuels de rémunération.
Ces offres ne sont toutefois accessibles qu’à partir de 10 000 euros et subissent des pénalités en cas de sortie anticipée. Ce n’est pas le cas du livret de Distingo Bank, qui peut s’ouvrir avec 10 euros et qui fait l’objet actuellement d’une campagne promotionnelle. Les nouveaux clients bénéficient d’un taux de 4 % pendant trois mois – dans la limite de 150 000 euros –, puis de 2,75 %. L’établissement se positionne ainsi dans la roue de son concurrent Renault Bank, qui propose 4,50 % pendant trois mois puis 3 % sur son livret Zesto.
Autre offre attractive du moment : le compte de Trade Republic, qui répercute la rémunération des dépôts de la BCE, actuellement à 3,75 %. Les gains ont, en outre, l’avantage d’être versés mensuellement. Quelle que soit la formule choisie, les intérêts générés par ces placements sont imposés à la flat tax...
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23/06 - Samy Chaar : "Les guerres en Ukraine ou à Gaza n’ont que peu d’impacts sur l’économie"
Une guerre sévit sur le sol européen depuis plus de deux ans, le Moyen-Orient risque l’embrasement et la mondialisation est chamboulée, remise en cause notamment par les rapports tendus entre les Etats-Unis et la Chine. Pour autant, l’économie mondiale tient le choc, constate Samy Chaar. Le chef économiste de la banque privée suisse Lombard Odier livre son analyse à L’Express.
L’Express : Conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, guerres commerciales… Faut-il s’inquiéter pour l’économie mondiale ?
Samy Chaar : Partons des faits. Les risques géopolitiques sont susceptibles de se transmettre à l’économie au travers de deux canaux : les marchés de l’énergie d’une part, et les chaînes de valeur d’autre part. Or, aujourd’hui, les premiers n’envoient pas un signal négatif - les prix du pétrole ne s’envolent pas - et les chaînes de valeur sont opérationnelles, que ce soit pour produire des biens ou les transporter. La situation n’est certes pas parfaite, compte tenu des perturbations dans le Canal de Panama ou en mer Rouge, mais globalement les biens arrivent sans trop de délais aux consommateurs, et à un prix qui reste compétitif. Il est d’ailleurs assez incroyable que des conflits aussi significatifs dans le monde aient finalement si peu d’impact sur l’économie et la finance. Et la raison est bien dans le fait que ces deux canaux de transmission, finalement, ont été peu touchés.
Comment expliquez-vous que les marchés de l’énergie ne réagissent pas davantage ?
Quelque chose a fondamentalement changé ces dix dernières...
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23/06 - Economie de guerre : deux ans après les promesses de Macron, la France toujours loin du compte
Juin 2022. Devant un parterre d’industriels de la défense réunis au nord de Paris, Emmanuel Macron décrète "l’entrée dans une économie de guerre" de la France, quatre mois après le début de l’invasion russe en Ukraine. En deux ans, l’idée a largement infusé. D’aucuns en font le nouvel état de fait des relations internationales. A Bruxelles, l’ancien patron d’Atos devenu commissaire au marché intérieur s’est autoproclamé commissaire à la défense. Drapé de ses nouveaux atours, Thierry Breton relaie auprès de qui veut l’entendre l’injonction du chef de l’exécutif tricolore. Derrière les immenses portes de l’hôtel de Brienne à Paris, à rebours du calme de cette bâtisse entourée d’arbres, le ministère des Armées bruisse du mantra.
A chaque déplacement, Sébastien Lecornu ausculte les progrès réalisés. Le ministre veille au grain, car l’Etat a pris sa part du fardeau. Adoptée l’an dernier pour couvrir la période allant de 2024 à 2030, la loi de programmation militaire (LPM) est dotée d’une coquette enveloppe de 413 milliards d’euros. L’an dernier, 20 milliards d’euros de commandes ont été passés auprès des chefs de file du secteur comme Airbus Defense & Space, Dassault et MBDA. De quoi irriguer par ricochet les 4 000 entreprises de la base industrielle et technologique de défense tricolore, promet l’exécutif.
En face, les industriels semblent s’être mis en ordre de marche. Ici, le délai de livraison des canons Caesar a été divisé par deux. Là, la fabrication d’obus de 155 mm augmente. La France ambitionne d’en produire 100 000 en...
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23/06 - Face à Fdesouche, la défaite culturelle de la "start-up nation" de Macron
Dans la dernière livraison, datée du 31 mai, on trouve pêle-mêle, sous les intitulés "De la suite dans les idées" et "Coups de jeunes", des chiens traqueurs de fuite d’eau en Occitanie, une carte de paiement pour les SDF créée à Lille ou une chaise adaptée aux personnes peu mobiles imaginée à Besançon. Plus bas, il est question du bilan très positif de l’attractivité économique de la France et de "ces mesures qui pourraient vous concerner", comme l’évolution de MaPrimeRénov’, le pass Sport et le périmètre JO. Légèrement décalé dans le climat actuel ? Bienvenue dans le monde pastel de Cocorico, la newsletter "condensé de bonnes nouvelles" diffusée par l’Elysée auprès de 100 000 abonnés. Ici, il n’est pas question d’enjeu électoral, de réforme des retraites ou de menace des extrêmes politiques, mais d’initiatives solidaires, d’innovation et de héros du quotidien. Créée en avril 2021 à la sortie du confinement, avec un premier numéro intitulé "Un train d’avance", elle se veut une sélection d’informations positives repérées partout dans le pays, et de préférence ailleurs qu’à Paris, dans la presse locale ou les sites de France Bleu.
Autre recoin du Web, autre ambiance. A l’instar de Cocorico, Fdesouche se présente comme une revue de presse, mais le ton et l’orientation en sont très différents. La première se veut optimiste, le reflet de la France qui réussit chère au macronisme. La seconde, aux échos identitaires, met exclusivement en avant les "mauvaises nouvelles" et nourrit les passions tristes et les colères d’une France en...
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23/06 - Michel Winock : "L’une des éventualités du RN au pouvoir pourrait être la guerre civile…"
De La Fièvre hexagonale, histoire des grandes crises politiques, à La France et les juifs en passant par La Gauche au pouvoir : l’héritage du Front populaire, ses ouvrages classiques sont une lecture indispensable pour cerner les tumultes politiques actuels. Michel Winock, l’un de nos plus éminents historiens, a beaucoup travaillé sur le socialisme comme sur l’extrême droite et la question de l’antisémitisme. Crépuscule du macronisme, arrivée possible de l’extrême droite au pouvoir ("Il n’y a pas de précédent dans notre pays, si ce n’est le régime du maréchal Pétain"), mythe du Front populaire, purges au sein de LFI… Aujourd’hui âgé de 87 ans, le professeur émérite des universités à Science Po analyse pour L’Express les enjeux historiques de ces élections législatives. "Je ne puis imaginer aujourd’hui un gouvernement par le Rassemblement national sans troubles profonds dans le pays", avertit-il. Michel Winock attribue également un "zéro pointé" en histoire à Olivier Faure, suite aux propos du premier secrétaire du Parti socialiste minimisant les clivages à gauche ou assurant que la gauche a toujours été "au rendez-vous" dans la lutte contre l’antisémitisme…
Il y a quelques mois, vous nous déclariez : "Si Macron est un vrai leader, il a en revanche oublié qu’un leader ne peut se suffire à lui-même." Le macronisme n’aura-t-il été, finalement, que le mouvement d’un seul homme ?
Michel Winock Je n’ai jamais cru au "macronisme" comme système politique. Son originalité est d’être un centrisme qui gouverne. Le gouvernement...
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22/06 - Législatives : la prédiction de Hollande, ce parti qui n’aura "jamais" le vote de Le Drian
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce samedi 22 juin, François Hollande, ex-président et candidat en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire, prédit la fin du "macronisme". Jean-Yves Le Drian, ex-ministre des Affaires étrangères, déclare, lui, qu’il ne votera "jamais" pour un candidat de La France insoumise (LFI), même en cas de duel avec le Rassemblement national.La prédiction du jour : Hollande et le macronisme
Il est, selon l’AFP, le "roi des selfies" sur les marchés de Tulle et Ussel. Malgré les "coups à prendre", l’ancien président François Hollande mène campagne dans la première circonscription de Corrèze pour les élections législatives, assurant n’avoir pas d’autre ambition que d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir. "Quand c’est trop grave, il ne faut pas se poser la question", assure-t-il. Cette montée du RN est, selon lui, à inscrire au passif d’Emmanuel Macron, dont le mandat a "abîmé" les partis et "l’esprit public". Le macronisme, conclut François Hollande, "c’est terminé" !La déclaration du jour : pas de vote LFI pour Le Drian
En cas de duel entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire au second tour des élections législatives, Jean-Yves Le Drian, ex-ministre des Affaires étrangères, ne votera...
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22/06 - Pierre-Guillaume Méon : "Les manifestations anti-RN peuvent être déterminantes"
Paris, Marseille, Strasbourg, Bayonne, Toulon, Nancy, Reims, Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Valenciennes… Le 15 juin, 250 000 personnes ont manifesté contre l’extrême droite à l’appel des associations, syndicats et partis de gauche. Mais ces rassemblements peuvent-ils avoir une véritable incidence sur l’issue du scrutin des législatives ? Pour L’Express, Pierre-Guillaume Méon, professeur d’économie à l’université libre de Bruxelles (ULB) et co-auteur, avec Nicolas Lagios et Ilan Tojerow, de l’ULB, d’une étude intitulée "Is Demonstrating Against the Far Right Worth it ? Evidence from French Presidential Elections" ("Manifester contre l’extrême droite en vaut-il la peine ? L’expérience des élections présidentielles françaises") revient sur l’impact qu’avaient eu les mobilisations organisées en 2002 contre le Front national (désormais RN), lors de l’entre-deux tours opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. Si, à l’époque, les manifestations avaient eu un effet "à la marge" (sans elles, Jean-Marie Le Pen aurait obtenu de 1,1 à 2,4 points de plus, et Jacques Chirac de 2 à 4,4 points de moins, selon leurs estimations), la situation en 2024 pourrait bien se révéler différente…
Entre mode de scrutin différent et paysage médiatique moins uniformément critique du RN, Pierre-Guillaume Méon juge probable que dans de nombreuses circonscriptions, les scores soient serrés. "C’est là que les mobilisations peuvent se révéler déterminantes : un ou deux points de pourcentage en plus peuvent avoir un impact majeur sur l’issue...
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22/06 - Nouvelle-Calédonie : le chef indépendantiste Christian Tein va être placé en détention en métropole
Après sa mise en examen à Nouméa, Christian Tein, le chef du mouvement indépendantiste soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie, va être placé en détention provisoire en métropole, a indiqué ce samedi 22 juin son avocat. Cette décision a été prise par un juge des libertés et de la détention (JLD), appelé à se prononcer sur le sort de Christian Tein, considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et de dix autres personnes, interpellées mercredi en même temps que lui.
Le procureur Yves Dupas a confirmé à l’AFP des "affectations en métropole", sans plus de précision à l’issue de ces comparutions à huis clos devant le JLD. Les chefs de mise en examen n’ont pas été précisés. L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Me Pierre Ortent, qui a fait part de sa "stupeur". "Personne ne détenait l’information au préalable que la destination serait la métropole. Ce sont des procédures parfaitement exceptionnelles par rapport au territoire", a-t-il insisté."Décision parfaitement choquante et éprouvante"
Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s’est dit "extrêmement choqué et abasourdi". Mère de...
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22/06 - Comment les hackeurs russes tentent de piéger des diplomates français
La méthode est ingénieuse : envoyer un message contenant une pièce jointe piégée, depuis une boîte mail volée à son propriétaire, en général un membre du ministère des Affaires étrangères. C’est la stratégie du groupe de hackeurs Nobelium, comme l’explique un rapport de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le service chargé de la cybersécurité de l’Etat français, publié mercredi 19 juin. Egalement appelé phishing ou hameçonnage, cette méthode permet aux hackeurs de se faire passer pour un tiers de confiance et d’avoir accès à des informations confidentielles.
Nobelium, aussi connu sous le nom de Midnight Blizzard, est actif depuis octobre 2020, mais ce n’est que la dernière en date des émanations d’APT29, un groupe qui attaque des organismes gouvernementaux, des entités diplomatiques, des think tanks et des partis politiques depuis 2008. Malgré cette longue expérience dans la cyberattaque, les tentatives d’intrusion qui ciblaient des diplomates français ont été pour la plupart infructueuses, selon l’Anssi. Notamment grâce au "comportement approprié" des personnels diplomatiques, comme à l’ambassade de France en Roumanie, en mai 2023.
Les tentatives sont nombreuses et créatives. En avril et mai 2022, des dizaines d’adresses e-mail de diplomates français sont touchées par des courriels leur proposant un rendez-vous avec l’ambassadeur du Portugal ou annonçant la fermeture d’une ambassade ukrainienne. En mai 2023, plusieurs ambassades européennes à Kiev, dont celle de la France, reçoivent des...
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22/06 - Complotistes, antivax, sectaires… Ces candidats fâchés avec la vérité scientifique
Quelques noms dans une boucle WhatsApp. Une connaissance, chuchotée à l’oreille, dans un couloir entre deux plateaux de télévision. Qui prendre ? Qui refuser ? Qui est trop "limite" ? Entre erreurs de casting, vraies compromissions ou proximité idéologique, les choix pour les investitures des différentes formations politiques font, cette année encore, apparaître des candidatures complotistes ou antisciences, dont les thèses vont à l’encontre de faits pourtant établis et consensuels.
Ces candidats propagent toutes sortes de théories, du "club de dirigeants pédophiles" à la possibilité de soigner le cancer par la pensée. Au total, et sans prétendre à l’exhaustivité, plus d’une trentaine de profils fâchés avec la rationalité ont pu être identifiés par L’Express, après une analyse menée conjointement avec Conspiracy Watch, le Groupe d’étude du phénomène sectaire (GéPS) et L’extincteur. S’ils viennent surtout grossir les rangs du Rassemblement national, presque aucun parti n’y échappe.
Certains noms ont pu bénéficier de l’urgence de la dissolution pour passer le filtrage des formations politiques. Mais d’autres, encartés de longue date, sont sciemment soutenus par leur parti qui cautionne donc ces écarts avec les faits. "Même si ces idées ne se retrouvent pas toujours dans les mesures mises en avant, l’empreinte conspirationniste risque donc de progresser à l’Assemblée nationale", souligne Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université Paris Diderot, et membre de Conspiracy Watch.
Un signal inquiétant...
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22/06 - Législatives au Royaume-Uni : les atouts de Keir Starmer pour l’emporter
Souvent caricaturé comme un nanti des quartiers "tendance" du nord de Londres, le futur Premier ministre britannique est en réalité plutôt un de ces Working Class Hero que célèbre John Lennon dans la chanson éponyme (de son premier album post-Beatles). Fils d’un machiniste et d’une infirmière, Keir Starmer connaît une jeunesse difficile dans un village du sud de l’Angleterre au sein une fratrie de quatre enfants. Leur père, un taiseux, interdit par exemple la musique pop et bannit tout poste de télévision de sa modeste maison. Sa mère, elle, fait des séjours réguliers à l’hôpital. Atteinte de la maladie de Still, elle reçoit des soins quotidiens, subit des opérations multiples et l’amputation d’une jambe. Depuis, Starmer est un grand défenseur du système de santé publique.Keir Starmer est du genre résilient
Dans sa famille, les fins de mois sont difficiles, les factures souvent impayées et le téléphone, régulièrement coupé. Seul membre de la famille à étudier à l’université (le droit, à Leeds puis Oxford), le jeune Keir – qui doit son prénom à ses parents militants qui honoraient ainsi Keir Hardie, l’un des fondateurs du Parti travailliste à la fin du XIXe siècle – a la pugnacité de ceux qui connaissent la valeur de l’effort. Celui qui est aujourd’hui à la tête du Labour (Parti travailliste) est en effet du genre résilient. Et combatif.
Ses camarades de chambrée de l’époque étudiante se souviennent qu’il était souvent le seul à se lever à 6 heures du matin pour s’installer à son bureau et prendre de l’avance sur ses...
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22/06 - Au château de Chambord, le bestiaire fantastique de Julien des Monstiers
Quoi de commun entre un édifice royal bâti à la gloire de François Ier et une ancienne morgue transformée en résidence d’artistes ? Plus de 600 kilomètres séparent le plus vaste château de la Loire resté dans son jus et l’antre cannoise résolument tournée vers l’avenir, mais une double exposition les relie aujourd’hui puisque les deux lieux accueillent simultanément les œuvres de Julien des Monstiers*. A tout juste 40 ans, ce peintre originaire de Limoges est considéré comme une valeur montante de l’art contemporain.
Représenté par la galerie Christophe Gaillard, à Paris, qui lui a déjà consacré cinq accrochages monographiques, il met la peinture au cœur de son travail, notamment dans ses compositions animalières parfois empruntées aux maîtres du passé, à l’instar de Jean-Baptiste Oudry au XVIIIe siècle. Autant dire que le registre privilégié de Julien des Monstiers prend une ampleur particulière au domaine de Chambord, dont les murs et les œuvres témoignent d’une histoire spectaculaire : celle de la création architecturale monumentale voulue par François Ier pour en faire une luxueuse demeure de chasse en annexe du château de Blois.
Dans les salles adjacentes au fameux escalier à double révolution, inspiré par Léonard de Vinci, lions et chiens, la gueule ouverte et les yeux écarquillés, s’abattent sur leur proie, tandis que les oiseaux fuient le carnage à venir. Peinte avec une symétrie axiale, la scène se reflète dans son double, comme pour s’affronter elle-même. Plus loin, deux chevaux, sabots tournés vers le ciel,...
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22/06 - Policiers, militaires, enseignants… Ces fonctionnaires candidats RN aux législatives
Le chiffre paraît dérisoire, mais c'est tout un symbole. Dans les quelque 500 candidats aux législatives que le Rassemblement national a dû trouver - 499, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur -, on dénombre une trentaine de fonctionnaires ou anciens fonctionnaires, soit environ 5 % des investitures. Dans le parti d’extrême droite, ce sont les professions du privé - agent immobilier, responsable RH, profession de santé, avocat - qui semblent dominer. Mais aussi beaucoup d’assistants parlementaires, de collaborateurs d’élus du RN, et de jeunes issus du Rassemblement national de la Jeunesse (RNJ).
Le signe, comme le soulignait déjà L’Express cette semaine, que pour réussir à investir candidats et suppléants, le parti a dû mobiliser l’ensemble de son écosystème. Non sans réaliser quelques "prises" notables au sein de la fonction publique. Policiers, anciens militaires, mais aussi hauts fonctionnaires ou encore enseignants… Voici la radiographie des candidats du Rassemblement national passés par la fonction publique.Officiers et magistrat
Longtemps boudé par "l’élite" de la fonction publique, le RN compte au moins quatre hauts fonctionnaires parmi ses candidats. Le diplomate Rémy Queney représente ainsi le parti dans la 3e circonscription de l’Allier. Ancien préfet de l’Aube ou encore de la Dordogne jusqu’en 2016, Christophe Bay est candidat dans la 3e circonscription de l’Eure-et-Loir. La figure est bien connue des médias : il a été directeur de campagne de Marine Le Pen lors de l’élection...
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22/06 - Travaux : quand faut-il demander un permis de construire ?
Vous comptez aménager votre domicile, rénover un bien immobilier locatif ou construire une piscine ou une véranda dans votre résidence secondaire ? Attention, ces travaux nécessitent parfois le dépôt d’un permis de construire. Ce document administratif, qui n’est pas réservé aux seules constructions nouvelles, permet aux services d’urbanisme de vérifier que votre projet respecte les règles : code de l’urbanisme, réglementations thermiques…
Un permis de construire est obligatoire si les travaux envisagés modifient l’extérieur de l’habitation, entraînent une création de surface intérieure supérieure ou égale à 40 m², créent une surface extérieure nouvelle avec une emprise au sol de plus de 20 m², ou changent la destination du bien. Concrètement, si vous isolez une façade depuis l’extérieur, surélevez une maison, aménagez des combles, construisez un garage ou transformez une boutique en logement, ce document sera exigé. Idem pour l’implantation d’une piscine de plus de 100 m².Jongler avec les délais
Pour le déposer, il faut remplir un dossier Cerfa et annexer une série de pièces essentielles à l’instruction : plan de masse, de situation, modélisation 3D… Une tâche que vous pouvez confier à un architecte, même si ce n’est pas toujours obligatoire. « En faisant appel à nous, les particuliers gagnent beaucoup de temps sur la mise en chantier », affirme Gabriel Reiniche, architecte à l’agence Punkt.
Ce dossier complet doit être déposé en plusieurs exemplaires papier ou envoyé par lettre recommandée avec accusé de réception à...
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22/06 - Législatives : RN, majorité présidentielle, Nouveau Front populaire… Le comparatif des programmes
Pris de court par l’annonce de la dissolution, les partis politiques ont été contraints d’improviser un programme à la hâte. Dans l’amertume pour certains, qui ont dû repousser leurs lignes rouges pour ne pas risquer de faire échouer un accord de coalition. Dans l’impréparation pour d’autres, qui ne s’attendaient pas à ce qu’Emmanuel Macron réponde favorablement à leurs appels répétés à dissoudre la Chambre basse. Du Rassemblement national (RN) au Nouveau Front populaire (NFP), en passant par la majorité présidentielle, tour d’horizon des différents programmes politiques proposés durant ces élections législatives anticipées.Pouvoir d’achat
Majorité présidentielle
De façon générale, le camp présidentiel mise sur "le changement dans la continuité". Ainsi, pour lutter contre le rétrécissement du pouvoir d’achat tout en assurant le "sérieux budgétaire" prôné par Bruno Le Maire, Gabriel Attal se contente-t-il d’égrainer une ou deux mesures consensuelles : augmentation de limite de la prime Macron à 10 000 euros – contre 6 000 euros actuellement – et suppression des frais de notaire pour les achats de moins de 250 000 euros. Des idées qui font toutefois pâle figure face aux promesses des blocs politiques adverses.
Nouveau Front populaire
A gauche, le Nouveau Front populaire ouvre grand les robinets : salaire minimum à 1 600 euros net par mois, augmentation du minimum vieillesse, indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix sur les biens de première nécessité, ou encore revalorisation des APL de 10 %…
Rassemblement...
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22/06 - Législatives : le macronisme est "terminé", assure François Hollande
A huit jours du premier tour des élections législatives, le 30 juin, la campagne électorale express se poursuit. Emmanuel Macron, qui s’exprimait vendredi lors de la Fête de la musique, à l’Elysée, assure qu'"on ne veut pas d’un pays qui se met dos à dos". Le président a martelé qu’il y a "des extrêmes qu’on ne peut pas laisser passer". L’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place Publique) a, lui, appelé les candidats de l’alliance de gauche Nouveau front populaire à se retirer au second tour des législatives si, en cas de triangulaire, ils sont arrivés troisièmes et ne sont pas en mesure de battre le Rassemblement National (RN).
Les infos à retenir
⇒ En cas de triangulaire, le moins bien placé face au RN devra se retirer, selon Raphaël Glucksmann
⇒ Le macronisme, "c’est terminé", estime François Hollande
⇒ Pour sortir de la crise, selon Marine Le Pen, "il ne restera à Macron que la démission"Policiers, militaires, enseignants… Ces fonctionnaires candidats RN aux législatives
Jadis mal-aimé dans cette frange de la population, le parti de Jordan Bardella est de plus en plus populaire auprès de la fonction publique. Lire notre décryptage.Le macronisme, "c’est terminé", assure Hollande
"Roi des selfies" sur les marchés de Tulle et Ussel, l’ancien président François Hollande mène campagne en Corrèze pour les élections législatives malgré les "coups à prendre", assurant n’avoir pas d’autre ambition que d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir. L’ex-président de la République (2012-2017) s’est déclaré candidat dans la...
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22/06 - Livres : mieux que la série "The Buccaneers", relisez Edith Wharton !
Elle a été nommée Chevalier de la Légion d’honneur en 1916, en récompense de son engagement en faveur de sa patrie d’adoption et de son aide aux réfugiés durant la guerre. Enterrée à Versailles, Edith Wharton (1862-1937) a passé la moitié de sa vie en France, entre la région parisienne et la Côte d’Azur. Mais chez nous, l’écrivaine reste trop souvent cantonnée à l’austère Ethan Frome. Un chef-d’œuvre certes, mais atypique : c’est l’un de ses rares livres situés loin des quartiers huppés de Manhattan. Remercions donc la collection Quarto chez Gallimard de publier un magnifique volume regroupant trois romans majeurs et des nouvelles qui ont tous New York pour cadre principal. De surcroît, The House of Mirth, son premier grand succès, y bénéficie non seulement d’une nouvelle traduction par Marc Chénetier, mais trouve aussi en français un titre plus fidèle à celui d’origine (La Maison de liesse, au lieu du fitzgeraldien Chez les heureux du monde, qui s’était imposé depuis 1907).
Première femme lauréate du prix Pulitzer du roman, plusieurs fois pressentie pour décrocher le Nobel de littérature, Edith Wharton n’avait rien d’une électrice du Nouveau Front populaire (le président Franklin Roosevelt et son New Deal lui paraissaient trop socialistes), encore moins d’une souverainiste RN. Cosmopolite dès son enfance, elle s’impose comme l’écrivaine aux revenus les plus élevés de son époque. "C’était une femme d’affaires", note Anne Ullmo, professeure de littérature américaine à l’université de Tours, qui s’est occupée de...
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22/06 - Les dangers du Smic à 1 600 euros : "Ce ne serait pas un coup de pouce mais un coup de poing"
Marc Sanchez a l’impression de vivre un mauvais rêve… qui se répète. Comme la Nupes en 2022, le Nouveau Front populaire prévoit d’augmenter le Smic de 200 euros net, pour le porter à 1 600 euros, s’il arrive au pouvoir. Et ce, dans les quinze jours qui suivraient sa potentielle victoire aux élections législatives anticipées. "Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les petits patrons", admet le secrétaire général du Syndicat des indépendants et des TPE (SDI). Depuis la présentation du programme de l’alliance nouée entre le Parti socialiste, le Parti communiste, La France insoumise (LFI) et les écologistes, les organisations patronales et les chefs d’entreprise font feu de tout bois pour marteler leur opposition.
Les membres du gouvernement, eux aussi, sont montés au créneau. Pour Bruno Le Maire, "ce serait une catastrophe" qui entraînerait un "chômage de masse". Quant à Gabriel Attal, il assure que cette mesure détruirait pas moins de 500 000 emplois. Au sein des TPE et des PME, certains dirigeants prennent déjà les devants. "Dans notre dernière enquête, 22 % des chefs d’entreprise interrogés avaient la possibilité de recruter quelqu’un. Depuis une semaine et demie, on constate que toutes les embauches qui ne sont pas nécessaires sont stoppées", rapporte Marc Sanchez.
Lors de leur grand oral devant le Medef, jeudi 20 juin, l’ancien président de la Commission des finances, Eric Coquerel (LFI) et le député sortant Boris Vallaud (PS), ont promis que rien n’allait changer pour les TPE qui seraient par ailleurs...
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22/06 - Kimberly Powell (Nvidia) : "La plus grande contribution de l’IA sera dans la médecine"
Kimberly Powell a été un témoin privilégié de la transformation spectaculaire de Nvidia. Au moment de son embauche, il y a seize ans, le groupe se rend compte que les GPU, ces puces dédiées au traitement des graphismes des jeux vidéo - invention maison de la firme en 1999 - étaient aussi excellentes pour donner vie aux pixels que pour du calcul informatique à visée scientifique. La décennie suivante, la puissance de calcul de Nvidia devient ainsi très convoitée dans le monde. Elle explose, même, aux alentours de 2022, à l’avènement de l’IA générative, ces programmes capables de créer des textes, des images ou des sons par eux-mêmes. L’entreprise fondée par l’Américano-Taïwanais Jensen Huang, en tire profit, et s’installe aujourd’hui comme la première capitalisation boursière au monde, dépassant Apple ainsi que Microsoft, à plus de 3 000 milliards de dollars. Son cours gagnant 200 % sur la seule dernière année.
Powell, désormais vice-présidente monde spécialisée dans la santé, évoque l’impact concret que vont avoir les GPU et plus largement l’IA sur la découverte de maladies et le traitement des patients. Selon elle, sûrement le secteur le plus décisif, un jour, pour Nvidia, compte tenu des besoins et des quantités de data disponibles pour nourrir ses machines.
Pourquoi la médecine a-t-elle besoin de puissance informatique aujourd'hui ?
Kimberly Powell La radiologie et l’imagerie médicale sont de bons exemples. Les rayons X, les scanners et IRM ou encore les ultrasons, des technologies non invasives pour du diagnostic,...
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22/06 - Meilleures ventes de livres : quand surgissent deux ouvrages consacrés au Rassemblement national…
Il aura fallu attendre le résultat des élections européennes, dimanche 9 juin au soir, et la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, pour que des livres ayant trait à la politique intègrent le palmarès des meilleures ventes. Jusqu’à cette semaine du 10 au 16 juin, en effet, seuls le massacre du 7 octobre, le conflit entre Israël et le Hamas qui s’ensuivit et le Débarquement de 1944 avaient eu le droit aux honneurs du Top 20. Mais nécessité faisant loi, deux ouvrages consacrés au Rassemblement national et à ses électeurs s’installent dans notre palmarès des essais.
Le premier, Le Grand Remplaçant. La face cachée de Jordan Bardella (Studiofact), entré au 6e rang, est signé par le journaliste et réalisateur de documentaires d’investigation Pierre-Stéphane Fort, celui-là même qui avait eu maille à partir avec le RN lors de la diffusion, en janvier 2024, de son reportage sur Jordan Bardella dans Complément d’enquête (France 2), affirmant - en se basant sur quatre sources, dont trois anonymes - que le jeune président du parti de Marine Le Pen aurait utilisé (ce qu'il a depuis démenti) de 2015 à 2017 un compte Twitter sous un pseudonyme pour diffuser des messages racistes, homophobes ou pour insulter des journalistes. Le journaliste a puisé dans cette même enquête pour dresser le portrait du jeune homme pressé, "mi-Rastignac, mi-Bel-Ami", et "arme de séduction massive de son camp".
Le deuxième essai, Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite (Seuil), placé...
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21/06 - IA générative : le nouveau retard d’Apple dans l’Union européenne
Un retard de plus. Apple a indiqué, ce vendredi 21 juin, qu'il reportait sine die le lancement de son système d'intelligence artificielle (IA) générative dans l'Union européenne, "Apple Intelligence", du fait d'"incertitudes réglementaires" liées au règlement sur les marchés numériques (DMA), a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe.
Le groupe s'inquiète, en particulier, des obligations fixées par la DMA en matière d'interopérabilité, qui doit permettre de communiquer entre différentes plateformes et systèmes de messagerie. Ces dernières pourraient poser, selon Apple, un risque pour la sécurité et la protection des données personnelles.La concurrence de Nvidia et Microsoft
Ce retard d'Apple dans l'IA générative tranche avec le dynamisme de certains de ses plus gros concurrents sur ce domaine, en particulier Samsung. Le spécialiste des puces électroniques Nvidia et Microsoft lui sont même passés devant à la Bourse américaine, là où la marque à la pomme trônait depuis longtemps. Même si pour Apple, cette manière de prendre son temps dans l'IA générative, en signant notamment un partenariat avec OpenAI, reflète également d'une volonté de ne pas se précipiter pour éviter les...
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21/06 - Otan : ce "vétéran" de l’Aéronavale français qui rejoint le commandement de l’Alliance atlantique
L’amiral Pierre Vandier, ancien chef d’état-major de la Marine et actuellement numéro deux de l’état-major des armées françaises, a été nommé "commandant suprême allié Transformation (SACT)", l’un des deux commandants stratégiques de l’Otan, a appris l’AFP ce vendredi 21 juin. Agé de 56 ans, ce "vétéran" de l'Aéronavale français succède au général Philippe Lavigne, de l’armée de l’air et de l’espace, selon une source militaire française et une source diplomatique à Bruxelles.
Le poste est occupé par un officier général français depuis de nombreuses années et siège à Norfolk, aux Etats-Unis. Le second poste stratégique de l’Alliance, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), est tenu par un Américain basé à Bruxelles.
A une période où le rôle stratégique de l’Otan s’est considérablement accru sur fond d’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’amiral Vandier, 56 ans, sera chargé notamment de "promouvoir et superviser la transformation continue des forces et des capacités de l’Alliance", selon le descriptif du poste sur le site de l’Otan. "Il contribue à identifier puis à prioriser les futurs besoins capacitaires et besoins en matière d’interopérabilité" et prend la responsabilité "des programmes d’entraînement et de formation" de l’organisation, est-il encore détaillé.Ancien commandant du Charles-de-Gaulle
Diplômé de l’Ecole navale, Pierre Vandier reçoit son brevet de pilote de l’aéronautique navale en 1993. Il mène ensuite des missions en ex-Yougoslavie, au Kosovo et en Afghanistan au sein du groupe aéronaval...
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21/06 - Des soldats français en Ukraine ? Pourquoi l’hypothèse s’éloigne
Faut-il envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien ? Depuis plusieurs mois, les Etats européens s’écharpent sur cette question, et sur la réponse à adopter sur le terrain face à l’invasion de Vladimir Poutine. Pour le général Nicolas Richoux, ancien commandant de la 7e brigade blindée, cette coalition "pourrait rassembler pas mal de pays. On pense forcément à la Pologne ou les Pays Baltes." Mais les négociations s’éternisent.
En France, l’attention médiatique se concentre davantage sur les élections législatives à venir, depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron le 9 juin au soir. Plusieurs questions demeurent : dans quel cadre juridique ces troupes pourraient-elles être déployées ? Ce renfort aurait-il de quoi donner un avantage stratégique à l’Ukraine ? Et surtout… que se passerait-il en cas de cohabitation ? Réponse dans ce nouveau long format vidéo.
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21/06 - Législatives : Philippe et Le Maire s’émancipent de Macron, le choc fiscal de la gauche
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce vendredi 21 juin, les poids lourds du camp présidentiel, d’Edouard Philippe à Bruno Le Maire, ne cachent plus leurs désaccords envers Emmanuel Macron. De son côté, le Nouveau Front populaire a présenté en détail son programme économique, entre retour de l’ISF, hausse du SMIC et budget revendiqué à l’équilibre. Enfin, les procurations enregistrées ont déjà dépassé le niveau de 2022.Les tacles du jour : les poids lourds de la majorité ne masquent plus leurs attaques contre Macron
La petite musique ne fait que monter au sein du camp présidentiel depuis la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale : les poids lourds de la Macronie sont loin, très loin, d’adhérer aveuglément au pari du chef de l’Etat. Ces dernières heures, plusieurs d’entre eux n’ont pas hésité à tacler ou à prendre leurs distances avec le président de la République, plus ou moins directement.
C’est d’abord Edouard Philippe qui a planté la première banderille, hier soir. Candidat à peine caché pour la présidentielle de 2027 et en recherche d’émancipation du bilan d’Emmanuel Macron, le maire du Havre n’a pas mâché ses mots à l’encontre de ce dernier. "C’est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle. Il l’a...
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21/06 - Comment le RN et le Nouveau Front populaire sont devenus le seul atout de la Macronie
C’est l’oracle du dimanche soir. Le 9 juin, après avoir déclenché la foudre de la dissolution, Emmanuel Macron pariait sur les divisions de la gauche – qui allait s’unir en 24 heures. Une semaine plus tard, devant certaines oreilles ministérielles ahuries, le président affirme : "La majorité absolue est à portée de main." La charité commande de ne pas s’appesantir sur le pronostic réalisé par le chef de L’Etat quelques jours avant les européennes. Il imaginait encore Valérie Hayer tutoyer les 20 %. Loupé. Mais qui écoute encore le président de la République ? Emmanuel Macron, Cassandre qui se trompe.
Et pourtant… Ne parlons pas d’optimisme. Ni même d’espoir. Mais plutôt d’espérance. Elle tient à si peu de choses. Quand les courants vous emportent, le moindre morceau de bois est un don du ciel. Alors, le camp présidentiel guette les signaux faibles à quelques jours du premier tour des législatives. Ici, des sondages en hausse. Là, l’augmentation attendue de la participation et l’explosion des procurations. Les Français avaient délaissé la politique. Elle les habite à nouveau. S’immisce dans les conversations quotidiennes, monopolise les dîners en famille. Eclipse tout, même l’Euro 2024 de football.
Ce regain d’intérêt se nourrit d’un éternel ressort électoral : la peur. "C’est le mot qui revient le plus, note un ministre. Les gens en veulent beaucoup à Macron mais observent que les extrêmes sont proches du pouvoir.""La crainte du nouveau Front populaire est très forte"
"Les" extrêmes. Les candidats de la majorité...
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21/06 - Eurosatory : comment le salon de l’armement a poussé la France et Israël au bord d’une crise diplomatique
C’est une décision prise sous le coup d’une tragédie et qui pourrait avoir des répercussions sur la marche du Proche-Orient. Le 31 mai dernier, les autorités françaises annonçaient que les entreprises israéliennes se verraient refuser l’accès à Eurosatory, le grand salon de l’armement à Paris, du 17 au 21 juin.
Au fil des jours, cette décision a donné naissance à un véritable imbroglio juridique et diplomatique, débouchant sur un début de crise entre la France et Israël, alors que le Liban paraît sur le point de s’embraser. "Emmanuel Macron semble avoir décidé seul de cette interdiction et sa décision a créé un effet boule de neige immense, avec des conséquences non maîtrisées et potentiellement majeures pour la diplomatie française au Proche-Orient", explique un proche du dossier. Si le salon de l’armement vient de fermer ses portes, ses conséquences sur la relation franco-israélienne risquent de se faire sentir encore longtemps.74 entreprises israéliennes privées de salon de l’armement
Tout commence le 26 mai. Malgré les avertissements de ses alliés occidentaux et les demandes européennes d’un cessez-le-feu, l’armée israélienne bombarde le sud de la bande de Gaza et la périphérie de Rafah, où sont réfugiés 1,4 million de Palestiniens. Ce soir-là, un camp de déplacés prend feu après des tirs de missiles. Des dizaines de civils sont tués, dont des femmes et des enfants. Les images de l’horreur font rapidement le tour du monde.
A Paris, les autorités décident que le gouvernement de Benyamin Netanyahou a dépassé les...
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21/06 - Paris 2024 : la Seine est encore trop polluée, à un mois et demi des épreuves
Le plongeon dans la Seine est encore prématuré. A la date du 16 juin, à un mois et demi des Jeux olympiques de Paris, le fleuve était encore trop pollué, au regard des critères pour y autoriser les épreuves de triathlon et de natation en eau libre, selon les résultats d’analyses publiées ce vendredi 21 juin.
"À date, les prélèvements dans la Seine ne correspondent pas aux standards que nous aurons cet été", a commenté lors d’un point presse le préfet de région Marc Guillaume, qui s’est dit "confiant, avec le Cojo (Comité d’organisation), sur la tenue des épreuves fin juillet début août dans la Seine".
Selon le bulletin hebdomadaire publié par la mairie de Paris et la préfecture d’Île-de-France, la mauvaise météo en France ces derniers jours explique des concentrations largement supérieures aux normes des deux bactéries fécales pour autoriser des compétitions dans le fleuve. "La qualité de l’eau reste dégradée du fait d’un contexte hydrologique et météorologique défavorable : pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en-dessous des normes de saison", expliquent les autorités locales."Des rejets liés aux pluies"
"Le fort débit du fleuve, qui ne favorise pas une bonne qualité de l’eau, est le fruit de cette météo très pluvieuse", rappellent-elles également. Selon les graphiques mis en ligne, le niveau de concentration en bactérie fécale E.Coli était supérieur à 1 000 unités formant colonie (UFC)/100 ml, le seuil retenu par les fédérations internationales de triathlon et de natation en eau libre pour autoriser...
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21/06 - Choléra à Mayotte : près de 200 cas depuis le début de l’épidémie
Le nombre de cas de choléra à Mayotte approche désormais les 200, selon un nouveau bilan communiqué vendredi 21 juin par l’agence sanitaire française, au lendemain d’un sommet mondial sur la production de vaccins en Afrique où Emmanuel Macron a appelé à "renvoyer le choléra au passé".
"Au 18 juin 2024, 193 cas de choléra ont été signalés à Mayotte", dont 172 acquis localement et 21 "importés des Comores ou de pays du continent africain", indique Santé publique France dans un point épidémiologique hebdomadaire. Sur une semaine, 27 nouveaux cas ont été signalés, dont 17 le seul 18 juin, "lendemain de rassemblements à l’occasion d'(une) fête religieuse", ajoute l’agence.
Depuis le début de l’épidémie, deux décès, dont celui d’une fillette de trois ans, ont été recensés dans l’archipel d’environ 320 000 habitants. Mayotte compte actuellement trois foyers actifs de transmission du choléra, tous dans la commune de Mamoudzou. Un nouveau foyer a été détecté dans le quartier Doujani, au lendemain des rassemblements pour la fête religieuse, selon l’agence.
"La transmission communautaire du choléra en cours dans la commune de Mamoudzou, et le risque d’importation de nouveaux cas d’Afrique ou des Comores, où la situation n’est toujours pas maîtrisée, notamment à Anjouan, exposent Mayotte à un risque de transmission locale à court et long terme sur tout le territoire", alerte SPF.
Ce risque est "particulièrement élevé dans les quartiers les plus précaires, tant que l’accès à l’eau potable et l’assainissement n’y sont pas...
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21/06 - Nouveau bac, laïcité, centres spécialisés : le plan du RN pour l’école
Jusqu’ici, le Rassemblement national avait donné peu de détails concernant son programme sur l’Education nationale. C’était sans compter sur le référent école du parti, Roger Chudeau. Dans les colonnes de nos confrères des Echos, ce vendredi 21 juin, cet ancien professeur agrégé, ex-proviseur, inspecteur d’académie, inspecteur général et conseiller ministériel de Gilles de Robien à l’Education nationale puis de François Fillon à Matignon, a déroulé le programme.
Si le parti d’extrême droite venait à former un gouvernement, l’Education nationale ferait l’objet des premières mesures. A commencer par défaire les réformes réalisées par Gabriel Attal, ex-ministre de l’Education, avant d’être nommé Premier ministre. "On va abolir le 'choc des savoirs' en tant que politique publique et arrêter de caporaliser les enseignants", lance-t-il, ajoutant qu’il faut faire confiance à l’autonomie des enseignants.Mesures symboliques
Dans l’immédiat, le RN prendrait également des dispositions plus symboliques. "Nous insisterons sur la laïcité, notamment dans l’éducation prioritaire, assure Roger Chudeau. Les enseignements sont contestés, la nourriture hallal est omniprésente, le ramadan exerce une pression terrible sur la vie scolaire. Tout cela doit cesser." Il a précisé que les accompagnantes des sorties scolaires ne pourront plus porter le voile.
Autre proposition pour "rétablir l’ordre" : envoyer les élèves perturbateurs dans des centres spécialisés. Ils y feraient toute leur scolarité jusqu’à 16 ans, "sans possibilité de retour vers...
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21/06 - Royaume-Uni : l’étrange scandale qui fragilise toujours plus le camp Sunak
A deux semaines des élections générales britanniques, rien ne va plus pour les conservateurs. Promis dans les sondages à une défaite écrasante contre les travaillistes, ce sont maintenant des révélations sur des soupçons de paris frauduleux sur la date des législatives visant des candidats du parti qui viennent encore plus enfoncer le Premier ministre Rishi Sunak dans la tourmente.
Pressé de questions par le public lors d’une émission de télévision en direct ce jeudi 20 juin, celui-ci s’est dit "terriblement en colère […] en prenant connaissance de ces allégations". "S’il s’avère que quelqu’un a violé les règles, il doit non seulement rendre des comptes à la justice, mais aussi être expulsé du parti Conservateur", a-t-il assuré.
Alors que les élections générales britanniques se tiendront le 4 juillet prochain, les sondages prédisent aux Tories une défaite jamais vue en près de 200 ans d’existence face aux travaillistes. Et désormais, le chef du gouvernement se voit attaqué sur l’intégrité de ses troupes.Des comportements "inacceptables"
Concrètement, la commission chargée de la régulation des paris se demande si certaines personnes n’ont pas tiré profit de leur proximité avec Rishi Sunak pour parier sur la date à laquelle se tiendrait cette élection. En effet, alors que tout le monde l’attendait à l’automne, le Premier ministre a annoncé le 22 mai, à la surprise générale, que le scrutin aurait lieu le 4 juillet.
L’affaire a pris une nouvelle ampleur ce mercredi soir, lorsque la police de Londres a indiqué avoir été...
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21/06 - "Où avons-nous merdé ?" : adresse à l’élite, par Abnousse Shalmani
Où avons-nous merdé ? Tu m’excuseras, cher lecteur, pour cette familiarité, mais cette question me turlupine depuis longtemps. Par "nous", j’entends l’élite. D’accord, je suis issue de l’immigration, de mes parents exilés je n’ai ni patrimoine, ni héritage, ni famille. La moindre bourrasque m’enverrait illico sous le Pont-Neuf, mais je n’ai jamais été partisane du misérabilisme vertueux, ni de me draper dans la cape d’immunité du camp du Bien. "Je suis pauvre, donc je suis digne d’amour, de parole, d’expertise, de gauche", ce n’est pas ma came. Mais j’ai l’honneur d’écrire chaque semaine dans L’Express, d’être éditée par des maisons aussi prestigieuses qu’historiques, d’apparaître chaque soir dans la lucarne d’une chaîne info sous la houlette d’un grand journaliste. Le tout en toute liberté. Je participe donc de l’élite, et cela m’engage éthiquement. Alors, en ces temps de naufrage et d’hystérie, en ces temps où l’on calcule très sérieusement si l’antisémitisme et l’islamisme militants sont plus graves – ou non – que la droite national-populiste incompétente, la question de la responsabilité individuelle doit se poser : où ai-je merdé ?
Ariane Mnouchkine a publié une tribune dans Libération le samedi 15 juin 2024. Autoritaire, certainement, dictatoriale, peut-être, mais c’est quelqu’un, Ariane Mnouchkine. Elle est une histoire du théâtre français et une histoire de la politique culturelle de France. Dès que les lumières s’éteignent dans son Théâtre du Soleil, la magie opère, et je sais, à chaque fois, pourquoi l’art et la...
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21/06 - Le pèlerinage à La Mecque tourne au drame à cause de la canicule
Le bilan ne cesse de s’alourdir. Selon l’Agence France presse, près de 1 000 pèlerins sont morts lors du grand pèlerinage musulman tenu en Arabie saoudite sous des chaleurs caniculaires. Au total, 1 081 décès ont été signalés par une dizaine de pays, officiellement ou via des diplomates impliqués dans les recherches des victimes, précise l’AFP ce vendredi 21 juin.
La cause de la plupart de ces décès reste la chaleur très élevée en Arabie saoudite lors de ce pèlerinage. La seule journée de dimanche a enregistré plus 27 000 cas d’épuisement dus à la chaleur, selon le ministère saoudien de la santé.Chaleurs écrasantes
Ce pèlerinage musulman, qui s’est déroulé du 14 au 19 juin, a eu lieu cette année à quelques jours du début de l’été, dans l’une des régions les plus chaudes de la planète. Il a réuni près de 1,8 million de personnes sous des températures atteignant les 51,8 °C à La Mecque, la ville la plus sainte de l’islam. Les rituels se sont déroulés encore une fois cette année sous des températures très élevées.
L’Indonésie, l’Iran, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, la Turquie ou encore la Jordanie ont signalé des morts parmi leurs ressortissants. Sur environ 150 000 pèlerins, le Pakistan a enregistré jusqu’à présent 58 décès, d’après un diplomate. L’Indonésie, qui comptait environ 240 000 pèlerins, a fait état d’un nouveau bilan de 183 morts, contre 313 l’année dernière.
De nombreuses personnes cherchaient encore des nouvelles de pèlerins portés disparus dans les hôpitaux ou à travers les réseaux sociaux en fin de...
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21/06 - Livres : l’histoire de ces tubes francophones qui ont franchi les frontières
Pas sûr que cet après-midi du 21 juin, en France et dans les quelque 120 pays du monde qui organisent la fête de la Musique, l’on chante à tue-tête Mon amour, mon ami, de Marie Laforêt, Le Tourbillon de Jeanne Moreau ou encore Valentine, de Maurice Chevalier… On ne va pas se leurrer, la souveraineté de l’anglais sur le show-business mondial, notamment depuis la Beatlemania des années 1960, est flagrante. Pourtant, grâce à notre langue toujours présente sur les cinq continents, la ritournelle francophone fait de la résistance. Un livre, C’est une chanson qui nous ressemble (Editions du Patrimoine/Centre des monuments nationaux), doublé d’une expo et de 46 podcasts (sur France Info) éponymes, tous signés par le journaliste spécialiste de la chanson Bertrand Dicale, en font la preuve par une cinquantaine de "succès mondiaux des musiques populaires francophones".
Des noms ? Parlez-moi d’amour, de Jean Lenoir, interprétée par Lucienne Boyer en 1930 et sacrée premier hit mondial français ; J’ai deux amours, de Joséphine Baker, entonnée en 1930 au Casino de Paris ; Poupée de cire, poupée de son, de Serge Gainsbourg, exécutée par France Gall à l’Eurovision de 1965 et reprise dans 21 pays, de l’Afrique du Sud à la Turquie ; Milord, chantée par Piaf sur un texte improvisé par Moustaki en une demi-heure ; L’amour est un oiseau rebelle, de Bizet ; La Vie en rose, écrite dans un café par Piaf au printemps 1945 et bissée à New York en 1948 ; l’album D’eux de la majestueuse Québécoise Céline Dion écoulé à 10 millions...
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21/06 - Jean-Pierre Raffarin et la défaite de Michel Jazy : "J’en ai les larmes aux yeux"
Il y a les victoires que l’on célèbre toute une vie. Et puis les défaites que l’on pleure. Cette terrible quatrième place, la pire, qui laisse un goût tellement amer.
J’ai 16 ans lors des Jeux de Tokyo en 1964 et je me souviens encore de la défaite de Michel Jazy – l’immense Michel Jazy ! – lors de la finale de l’épreuve reine de l’athlétisme, le 1500 mètres. Comment expliquer cette contre-performance, lui qui survolait tellement la discipline ; lui qui s’était tellement entraîné ; lui le meilleur coureur de demi-fond du monde. Il la voulait tellement cette médaille d’or.
J’ai 16 ans et je rêve de Michel Jazy cet été en courant dans ma campagne poitevine. Je pratique déjà l’athlétisme : je suis en cadet et ma spécialité c’est le 600 mètres. Plus tard en junior, je m’alignerai sur le 800 mètres. A côté de la maison familiale, il y a un petit raidillon que je grimpe et descend en courant au moins 10 fois de suite tous les jours. L’image de Jazy au fond des yeux. Nous avons la télévision et une fois par semaine, pendant toute la préparation des Jeux, juste avant le journal de 20 heures, Jazy court pour la France. En direct du stade de Saint-Maur-des-Fossés, il brûle ses poumons pour battre un record, poussé au train par un lièvre, un de ses camarades de club. Il est affûté. Cela ne suffira pas.
La nuit avant la course, il dort peu, et sur ses épaules, pèse le poids des attentes d’une nation entière. Il pleut ce jour-là à Tokyo. Une chaleur humide qui colle. Nous nous réveillons la nuit, pour cause de décalage horaire,...
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21/06 - L’Arménie reconnaît à son tour l’Etat de Palestine
Le ministère arménien des Affaires étrangères a annoncé, vendredi 21 juin, la reconnaissance de l'Etat de Palestine dans le but d'avancer vers la paix au Proche-Orient, insistant sur la "situation critique à Gaza".
"Réaffirmant son allégeance au droit international et aux principes d'égalité, de souveraineté et de coexistence pacifique des peuples, la République d'Arménie reconnaît l'État de Palestine", a indiqué le ministère dans un communiqué, soulignant que "Erevan désire sincèrement l'avènement d'une paix durable" dans la région.
Hussein al-Sheikh, le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a rapidement "salué" la décision prise par Erevan. "C'est une victoire pour le droit, la justice, la légitimité et la lutte de notre peuple palestinien pour la libération et l'indépendance", a-t-il souligné sur le réseau social X.
Fin mai, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont aussi officiellement reconnu l'Etat de Palestine pour le même motif, suscitant la colère des autorités israéliennes.L'ambassadeur convoqué
L'ambassadeur d'Arménie en Israël a été convoqué vendredi par le ministère des Affaires étrangères israélien en vue d'une "réprimande sévère" après l'annonce de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par Erevan, selon un communiqué officiel.
"Dans le sillage de la reconnaissance par l'Arménie d'un Etat palestinien, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Arménie pour une réprimande sévère", indique sans plus de précision le...
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21/06 - "Vous ne valez pas mieux que l’extrême droite" : échange tendu entre Attal et un candidat LFI
A neuf jours du premier tour des législatives, la gauche a détaillé, ce vendredi 21 juin, son ambitieux programme de relance budgétaire, avec 25 milliards de dépenses supplémentaires dès 2024. Selon le chiffrage présenté lors d’une conférence de presse des représentants du Nouveau Front populaire, les dépenses publiques supplémentaires pourraient atteindre 150 milliards fin 2027 pour des recettes équivalentes, largement à la faveur d’une hausse de la fiscalité.
Les infos à retenir
⇒ Le Nouveau Front populaire propose d’instaurer un ISF
⇒ Un sondage entrevoit la possibilité d'une majorité absolue pour le RN
⇒ Plus d’un million de procurations enregistréesUn sondage entrevoit la possibilité d'une majorité absolue pour le RN
Le Rassemblement national allié avec Eric Ciotti est crédité de 250 à 300 députés dans la future Assemblée nationale et disposerait, dans sa fourchette haute, d'une majorité absolue fixée à 289 sièges, selon un sondage Odoxa pour Le Nouvel Obs paru ce vendredi.
Dans cette étude, l'extrême droite recueille au premier tour des élections législatives 33 % d'intentions de vote, devant l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (28 %) et la majorité présidentielle macroniste (19 %). Une projection en sièges dans l'hémicycle donne une majorité au RN, 160 à 210 députés pour l'ensemble de la gauche, 70 à 120 députés pour la majorité présidentielle et 10 à 50 députés pour Les Républicains et les divers droite.La cheffe du Conseil de l’Europe s’alarme d’un retour à "l’état sauvage"
Nationalistes et...
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21/06 - Avant les élections, l’appel de Pascal Cagni aux patrons : "Allez-y, sortez du bois !"
Directeur général Europe de Packard Bell puis d’Apple (2000-2012), Pascal Cagni a monté en 2014 un fonds de capital-risque, C4 Ventures, qui a accompagné plus de 50 start-up dont neuf sont passées au stade de licorne – plus d’un milliard de dollars de valorisation. En 2017, il est revenu en France pour prendre, à titre bénévole, la présidence non exécutive de l’agence Business France. Nommé par Emmanuel Macron ambassadeur aux investissements internationaux afin d’assurer la promotion de la France, il s’exprime ici - avec passion - à titre d’entrepreneur.
Le silence des chefs d’entreprise est assez assourdissant depuis l’annonce de la dissolution et la possible victoire du RN aux prochaines législatives. Comment l’expliquez-vous ?
Pascal Cagni C’est absolument honteux que tous les acteurs bénéficiant, depuis sept ans, d’un environnement pro business qui leur a permis d’investir en France et de créer des emplois n’osent pas dire qu’on court à la catastrophe ! On peut donner tous les torts de la terre à Emmanuel Macron mais c’est quand même lui qui a cristallisé ce contexte extrêmement porteur pour le pays. Les réactions commencent enfin à arriver, c’est heureux, il fallait peut-être le temps politique de la "clarification", pour voir le chiffrage et l’incohérence des programmes.
J’ai passé sept ans de ma vie à expliquer à nombre de patrons présents aux sommets Choose France pourquoi la France était la terre d’accueil idéale pour leurs projets. J’ai vu dans les yeux de ces dirigeants combien l’image du pays avait...
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21/06 - Cybersécurité : le nouveau tour de vis de Washington contre Kaspersky
L’entreprise a toujours nié farouchement ces accusations. Washington a annoncé, jeudi 21 juin, l’interdiction du logiciel antivirus russe Kaspersky aux Etats-Unis, reprochant à ce géant de la cybersécurité une proximité avec Moscou. "Kaspersky ne sera plus en mesure, entre autres activités, de vendre ses logiciels aux Etats-Unis ou de fournir des mises à jour aux logiciels déjà utilisés", a indiqué le département américain du Commerce dans un communiqué.
"L’interdiction s’applique également aux sociétés affiliées, filiales et sociétés mères de Kaspersky Lab", est-il précisé. Kaspersky sera néanmoins autorisée à mener certaines activités jusqu’au 29 septembre, afin de donner aux clients le temps de trouver une alternative.L’entreprise se défend de tels soupçons
L’entreprise a rapidement condamné dans un communiqué une décision "prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques" qui "bénéficie à la cybercriminalité". Elle se défend depuis des années de tels soupçons.
Karspersky "a démontré à de nombreuses reprises son indépendance de tout gouvernement" et les Etats-Unis ont "ignoré ces preuves", assène le groupe, qui précise que ses services d’informations sur le monde de la cybersécurité ne sont pas touchés par cette mesure. L’entreprise, l’une des grandes références mondiales dans le milieu de la sécurité informatique, envisage également de contester la décision en justice.
La multinationale Kaspersky a des bureaux dans 31 pays, et des clients dans plus de 200 pays et territoires, détaille le département...
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21/06 - Placements : les atouts rassurants des contrats d’assurance-vie luxembourgeois
Après le choc du résultat des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’inquiétude est palpable chez de nombreux investisseurs particuliers. L’arrivée potentielle d’un parti extrémiste au gouvernement ne laisse rien présager de bon en matière d’épargne. A court terme, les plus aisés craignent une ponction pure et simple sur leurs capitaux pour renflouer les caisses de l’Etat. A plus long terme, une dégradation de la situation économique, une hausse de la fiscalité, voire un affaiblissement de l’euro font partie des scénarios redoutés. "Si la fiscalité post-élection venait à être fortement augmentée, nous pourrions assister à des sorties de capitaux, notamment sur les clients fortunés, anticipe Patrick Thiberge, le directeur général de Meilleurtaux Placement. Cela a été le cas en 2012, après l’élection de François Hollande qui avait annoncé la mise en place d’une taxe à 75 % sur les revenus au-delà d'un million d’euros.»
Pour la clientèle aisée, le Luxembourg fait figure d’eldorado, tant pour sa stabilité réglementaire et sa solidité financière que pour son ingénierie patrimoniale sophistiquée. Accessible aux ménages français, qui forment la moitié de sa clientèle, l’assurance-vie luxembourgeoise peut être une réponse à envisager. "Toute forme d’incertitude incite nos clients à protéger leur épargne face à un risque de crise systémique, souligne David Liebmann, directeur adjoint des ventes pour l’Europe chez Lombard International. Dans les jours qui ont suivi le résultat des élections européennes,...
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21/06 - Livraisons d’armes : l’accusation de Netanyahou qui jette un froid avec Washington
C’est un dossier épineux entre Israël et les Etats-Unis qui dure depuis plusieurs jours. Mardi 19 juin, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ouvertement critiqué le rythme des livraisons d’aide militaire américaine. Dans une vidéo en anglais publiée sur le réseau social X, il accuse les Etats-Unis, premier soutien militaire d’Israël, de "retenir" des livraisons d’armement. Ce jeudi 20 juin, il en a rajouté une couche, affirmant qu’Israël a besoin des armes américaines "dans la guerre pour son existence".
Les commentaires en question ont provoqué la colère de Washington : ils sont "profondément décevants et certainement offensants pour nous, étant donné l’ampleur du soutien que nous avons fourni et que nous continuerons à fournir", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Aucun autre pays ne fait plus pour aider Israël à se défendre contre la menace du Hamas et contre les autres menaces régionales", a précisé John Kirby. Un peu plus tôt, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre avait assuré ne pas savoir "de quoi" le Premier ministre "parle". Plus mesuré, le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller a lui déclaré jeudi : "Notre engagement pour la sécurité d’Israël est sacro-saint. Nous l’avons prouvé pas seulement en paroles mais en actes, et je ne crois pas qu’il soit productif de se lancer dans un va-et-vient public à ce sujet".Livraisons de bombes en cours
Washington a par ailleurs indiqué qu’une seule livraison de bombes de 2 000 livres (907 kilos) à Israël...
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21/06 - L’UE va lancer dès mardi des négociations d’adhésion pour l’Ukraine et la Moldavie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué, ce vendredi 21 juin, l'ouverture prévue la semaine prochaine des négociations d'adhésion de son pays à l'UE, un événement qui lancera officiellement le processus d'intégration de Kiev à l'Union européenne. "Nous attendons avec impatience la semaine prochaine, le 25 juin, lorsque l'Ukraine et l'UE tiendront leur première conférence intergouvernementale, ce qui marquera le début effectif du processus de négociation", a-t-il expliqué sur X, saluant la réalisation d'un "rêve européen".
Les infos à retenir
⇒ Zelensky salue le début des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE
⇒ L’Ukraine recevra désormais "en priorité" les missiles anti-aériens américains
⇒ L’Ukraine déploie des renforts pour défendre la ville clé de Tchassiv IarLes 27 confirment l’ouverture mardi de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie
Les 27 pays de l’Union européenne ont confirmé l’ouverture mardi prochain de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, a annoncé vendredi la présidence belge du Conseil de l’UE sur le réseau X.
Les ministres des Finances de l’UE, réunis à Luxembourg, ont adopté formellement le cadre de négociations avec ces deux pays candidats, confirmant un accord de principe de leurs ambassadeurs trouvé la semaine dernière. Cet accord ouvre la voie à l’ouverture formelle des négociations mardi à Luxembourg, a-t-on précisé de même source.L’Ukraine déploie des renforts pour défendre la ville clé de Tchassiv Iar
L’Ukraine a déployé des renforts dans le secteur de...
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21/06 - Tara Varma : "En cas de cohabitation, l’Ukraine sera le premier sujet d’affrontement entre Macron et le RN"
Basée aux Etats-Unis, où elle scrute les soubresauts de la politique américaine et leur portée sur la scène mondiale, la spécialiste des relations internationales Tara Varma se trouve de passage à Paris, en plein chamboulement politique. La chercheuse invitée à la Brookings Institution observe de près le chaos intérieur qui saisit la France, au beau milieu d’une intense séquence internationale, entre les commémorations des 80 ans du Débarquement, le G7 en Italie et la répartition des "top jobs" européens.
Le sommet de l’Otan à Washington DC s’annonce comme le point d’orgue de cette séquence occidentale, décisive dans la lutte contre les visées impérialistes de Vladimir Poutine. Il aura lieu le 9 juillet, soit deux jours après le second tour des législatives qui, d’après les sondages, pourraient donner une majorité absolue à l’extrême droite. Selon Tara Varma, la diplomatie française souffre déjà des effets de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. Entretien.
La dissolution de l’Assemblée nationale et cette campagne législative fragilisent-elles déjà la France sur la scène internationale ?
Tara Varma Absolument. A l’étranger, personne ne sait qui va parler pour l’Etat français dans un avenir proche : la politique étrangère fait partie du "domaine réservé" du chef de l’Etat, donc le processus de décision restera probablement entre les mains d’Emmanuel Macron et de la cellule diplomatique de l’Elysée. Pour autant, si le Rassemblement national [RN] l’emporte et que nous avons un Premier...
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21/06 - Qu’est-ce que l’arc républicain ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, à moins de 10 jours du premier tour des élections législatives, Paul Chaulet, du service politique de L’Express, nous explique ce qu’est "l’arc républicain" défendu par Emmanuel Macron.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Charlotte Baris (écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : Public Sénat, France 2, Europe 1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : L’arc républicain. Et vu le contexte du moment, vous vous doutez que j’ai fait appel à un journaliste du service politique de L’Express. Plus précisément à Paul Chaulet. Paul, j’avoue que j’ai plus souvent entendu le terme de front républicain, alors quelle est la différence entre le front et l’arc républicain ?
Paul Chaulet : L’arc républicain c’est un terme plus récent. L’idée dans les deux cas est la même. Ce sont des notions qui insinuent que certains partis ne seraient pas républicains, ne respecteraient pas la République et donc devraient être mis de côté. En dehors de ça, c’est assez flou comme notion. Qu’est-ce que ça veut dire républicain ? Est-ce que ce sont des valeurs ? Et si oui lesquelles ? Est-ce que ce sont les institutions ? Chacun y met un...
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20/06 - Poutine "n’écarte pas" la possibilité de fournir des armes à la Corée du Nord
Le président russe Vladimir Poutine a dit, ce jeudi 20 juin, "ne pas écarter" la possibilité d’envoyer des armements à la Corée du Nord, tout en assurant que la fourniture d’armes par la Corée du Sud à l’Ukraine serait une "très grave erreur".
Vladimir Poutine avait déjà menacé début juin de livrer des armes à des pays tiers, en réponse à la livraison d’armements occidentaux à l’Ukraine et à l’autorisation donnée à Kiev par les Etats-Unis et plusieurs pays européens de frapper le territoire russe avec les missiles occidentaux qui lui ont été livrés.
"Nous nous réservons le droit de fournir des armes à d’autres parties du monde, en gardant à l’esprit nos accords avec la Corée du Nord, et je n’écarte pas cette possibilité", a déclaré Vladimir Poutine devant la presse lors d’une visite au Vietnam.Une mise en garde contre la Corée du Sud
Il a également averti la Corée du Sud contre toute fourniture d’armes à l’Ukraine, alors que Séoul a annoncé qu’elle allait "reconsidérer" sa politique lui interdisant de telles livraisons, en réaction à la signature d’un accord de défense entre la Corée du Nord et la Russie mercredi. "La fourniture d’armes létales en zone de guerre en Ukraine serait une très grave erreur. J’espère que cela ne se produira pas. Si c’est le cas, nous devrons alors prendre une décision appropriée, qui ne plaira probablement pas aux dirigeants sud-coréens", a déclaré Vladimir Poutine.
Le président russe a assuré que Séoul n’avait "pas à s’inquiéter" de cet accord de défense entre Pyongyang et Moscou car il ne...
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20/06 - Législatives : Attal la joue solo, la colère de Ciotti contre Darmanin
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce jeudi 20 juin, les représentants des principales forces politiques étaient invités à défendre leur programme économique devant le Medef et les organisations patronales. Gabriel Attal a de son côté appelé les Français à le "choisir" face aux "extrêmes", tandis qu’Eric Ciotti récuse l’étiquette d’extrême droite qui lui a été attribuée par le Conseil d’Etat.L’appel du jour : Attal demande aux Français de le "choisir" comme Premier ministre
Gabriel Attal le rappelle toujours un peu plus chaque jour : le chef de file de la Macronie pour ces élections législatives, c’est bien lui. Lors de la présentation du programme du camp présidentiel ce jeudi, le locataire de Matignon a appelé les électeurs à le "choisir" comme Premier ministre. Le tout, en se plaçant de nouveau comme le rempart face aux "extrêmes", incarnés à ses yeux par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire.
"Quel que soit le résultat de l’élection, le président de la République est président jusqu’en 2027. Le résultat de l’élection, ce n’est donc pas qui est président de la République, c’est qui est Premier ministre, qui gouverne, avec quel gouvernement et quelle majorité". Avant d’ajouter : "Le 9 janvier, le président de la République m’a...
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20/06 - Le "n’importe quoi" de Bardella, Pierre Charon nouvel influenceur, la rumeur Baroin
Et maintenant, la dissolution ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Ciotti intrigue jusqu’au gouvernement
Mais quelle mouche l’a donc piqué ? La droite tente de comprendre l’échappée solitaire d’Eric Ciotti, marginalisé chez LR après son alliance avec le Rassemblement national. L’exécutif aussi. Un ministre issu de la droite y voit d’abord l’aventure personnelle d’un ambitieux, qui observe l’horloge tourner : "Mais prendre les élus en otage de la sorte est incroyable. Il a fait cela dans son coin, sans prévenir personne !" Et ce fin connaisseur de la droite d’ajouter : "Il voudrait tuer LR, il ne s’y prendrait pas autrement."Les macronistes décodent Sarkozy
L’interview de Nicolas Sarkozy dans le Journal du dimanche a évidemment été lue de près par les amis d’Emmanuel Macron, qui ne retiennent pas seulement la charge de l’ancien président contre la dissolution. "Quand il souligne que le chef de l’Etat n’a plus que trois ans devant lui et qu’il ne lui conteste pas de réelles compétences d’une part, et qu’il insiste sur la jeunesse de Jordan Bardella, c’est un moyen de dire deux choses à Macron : que celui-ci...
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20/06 - Edouard Philippe inquiète les siens : "Il ne peut pas juste être le candidat des gens raisonnables"
Une rupture, mais quelle rupture ? Il est urgent d’attendre. Le mot est "bien trop sarkozyste", précise l’un des amis d’Edouard Philippe. Et puis, comme ont l’habitude d’indiquer ses proches, "Edouard n’est pas un héritier" ! Lui-même le fait savoir, un soir de mai sur la chaîne LCI : le président de la République l’a certes choisi comme Premier ministre ; il lui en sera "toujours reconnaissant". Mais il a commencé sa vie politique avant Emmanuel Macron, ne lui doit pas le début de sa carrière d’élu, ni sa réélection comme maire du Havre.
Voilà qui expliquerait cette petite voix dissonante, durant la campagne européenne. Lui qui jugeait "surprenant" un débat entre Marine Le Pen et le chef de l’Etat - débat dont l’idée avait été lancée par ce dernier. Lui qui préférait largement, au cœur de la crise néo-calédonienne, un accord entre loyalistes et indépendantistes sur la réforme du corps électoral plutôt que la convocation d’un congrès, brandie par Emmanuel Macron comme une menace. Les contempteurs de l’ex-Premier ministre entrevoient l’esquisse d’une sortie de bois ? Ses soutiens la promettent, après le 9 juin. Raté. Il demeurera maître du temps long, veut-il croire. Pas encore des horloges."Philippe, c’est l’indépendance dans l’interdépendance"
Mais Edouard Philippe fait un cauchemar : le 7 juillet prochain, le maire du Havre devient la grande victime collatérale de la défaite du bloc central ; son groupe parlementaire Horizons, qui comptait 29 députés avant la dissolution, sort amoindri… Non ! Contrecarrer le mauvais...
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20/06 - Législatives : le Conseil constitutionnel rejette les recours contre les dates des élections
Il n'y a pas de faille dans la convocation des élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet prochains. Le Conseil constitutionnel a rejeté, ce jeudi 20 juin, dix recours qui contestaient le décret signé par Emmanuel Macron, jugeant les délais conformes à la loi fondamentale. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, plusieurs recours avaient été déposés pour protester contre les dates des législatives dans des délais considérés comme trop courts et de nature à "porter gravement atteinte à la sincérité du scrutin".
Selon l'article 12 de la Constitution, "les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution". Pour le Conseil constitutionnel, ce délai est respecté, y compris pour des élections anticipées de 24 heures dans les outre-mer.
"Le Président de la République a prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale par un décret du 9 juin 2024 qui a pris effet le jour même. Dès lors, en fixant au 30 juin 2024 ou, par dérogation, au 29 juin, la date du premier tour de scrutin, les dispositions contestées ont mis en œuvre, sans le méconnaître, l'article 12 de la Constitution", indiquent les Sages.
Le Conseil constitutionnel écarte aussi les arguments sur les risques d'atteinte à la sincérité du scrutin ou sur le fait que l'élection a lieu à partir des listes électorales arrêtées à la date du décret du 9...
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20/06 - Otan : Mark Rutte en passe de devenir le nouveau patron de l’Alliance atlantique
La voie est libre désormais pour le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, candidat à la tête de l’Otan, après le retrait ce jeudi 20 juin de la course de son unique concurrent, le président roumain Klaus Iohannis. Le dirigeant de 65 ans a indiqué avoir informé les pays de l’Alliance atlantique qu’il jetait l’éponge, a annoncé dans un communiqué le Conseil supérieur de défense nationale, qui a donc décidé de soutenir Mark Rutte.
C’est la fin d’un faux suspense tant les chances du responsable roumain, qui avait dévoilé ses ambitions en mars, disant vouloir incarner le flanc oriental de l’Alliance atlantique, paraissaient faibles face au soutien américain accordé à Mark Rutte. La proposition était toutefois sérieuse : la Roumanie a pris du galon au sein de l’alliance, de par sa position stratégique à la frontière de l’Ukraine et de la Moldavie, non-membres de l’Otan. Elle borde aussi la mer Noire et plus de 5 000 soldats de l’Otan y sont déployés.Le soutien décisif de la Hongrie
Mais Klaus Iohannis n’a pas réussi à convaincre les 31 autres pays de l’Alliance. Seule la Hongrie du Premier ministre nationaliste Viktor Orban lui avait apporté son soutien, avant de se rallier mardi au grand favori, Mark Rutte. Le dirigeant néerlandais "a confirmé" que s’il obtenait ce poste, la Hongrie ne serait pas obligée de participer aux activités de l’Alliance atlantique en Ukraine et, "au regard de cet engagement, la Hongrie est prête à le soutenir", a déclaré le Premier hongrois sur X.
La décision, prise par consensus parmi les...
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20/06 - Législatives : pouvoir d’achat, travail, nucléaire… Ce qu’il faut retenir des annonces de Gabriel Attal
"Le 9 janvier, le président de la République m’a nommé. Le 30 juin, j’aimerais que les Français me choisissent". Gabriel Attal a présenté ce jeudi 20 juin le programme du camp présidentiel pour les élections législatives à venir, appelant directement les électeurs à le choisir comme son propre successeur à Matignon.
Lors d’une conférence de presse au QG de Renaissance, le Premier ministre sortant a détaillé plusieurs axes du programme de son camp, sur le pouvoir d’achat, le travail, l’énergie ou la sécurité. Le tout, en martelant de nouveau les oppositions, que ce soient le Nouveau Front populaire ou le Rassemblement national. Retour sur les principales déclarations et annonces de cette prise de parole de Gabriel Attal.Attal appelle les Français à le "choisir" face aux "extrêmes"
"C’est la première fois depuis plus de 25 ans que les Français vont choisir un Premier ministre. Evidemment qu’il y aura un avant et un après. Et qu’à l’issue de cette élection, nécessairement, il y aura un avant et un après dans la pratique du pouvoir, dans l’équilibre des institutions", a insisté Gabriel Attal ce jeudi.
"Ne dispersez pas vos voix au premier tour", a-t-il affirmé, en rappelant que le camp présidentiel se présentait sous la bannière "Ensemble pour la République" et qu’il était "le vote utile dès le premier tour pour contrer les extrêmes". "Quel que soit le résultat de l’élection, le président de la République est président jusqu’en 2027. Le résultat de l’élection, ce n’est donc pas qui est président de la République, c’est...
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20/06 - Covid-19 : un retour de l’épidémie avant les JO est-il probable ?
Le Covid-19 n’a clairement pas disparu. Le virus se transmet toujours dans l’hexagone, et, à nouveau, de plus en plus. Une nouvelle vague épidémique frappe le territoire français depuis la mi-mai. Dans son dernier bulletin publié ce mardi, Santé publique France annonce une "reprise de la circulation virale" et estime que son impact sur le système de soins "est à suivre dans les prochaines semaines". Une tendance à la hausse depuis huit semaines déjà.
En l’espace de dix jours, les passages aux urgences pour "suspicion Covid" ont bondi (+52 % sur une semaine). Cette hausse est encore plus marquée chez les moins de 15 ans (+ 123 %). Même tendance chez SOS Médecins (+51 %, avec 1 507 actes du 3 au 10 juin). Autre indicateur qui fait l’objet d’une surveillance particulièrement accrue : les eaux usées. La présence du Sars-CoV-2, surveillée dans 12 stations, montre aussi une nette progression de la circulation virale depuis un mois.Nouveaux variants
Plus de quatre ans après le début de la pandémie, plusieurs signaux d’une circulation croissante convergent, comme dans d’autres pays d’Europe. "Après une longue période de faible activité", des pays européens connaissent un rebond épidémique depuis quelques semaines, a récemment rapporté le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). "La remontée était prévisible", a jugé auprès de l’AFP Mircea Sofonea, épidémiologiste à l’université de Montpellier et au CHU de Nîmes.
En cause : "un déclin immunitaire" de la population mais aussi l’apparition de...
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20/06 - Nouveau Front populaire : la référence à 1936 et 1981 relève de l’inculture historique, par Jean Peyrelevade
Face au danger extrême que représente pour la démocratie française une éventuelle victoire électorale du Rassemblement national, la gauche a décidé de s’unir. Mais elle l’a malheureusement fait dans des conditions telles que sa division historique est à nouveau apparue comme une évidence.
Un accord électoral est certes une bonne chose car il permet, au premier tour, de réduire les chances de succès des candidats du RN. Fallait-il dans la foulée que Place publique, le mouvement créé par Raphaël Glucksmann, les socialistes, les écologistes, les communistes se joignent à LFI pour essayer de faire croire qu’ils allaient gouverner le pays et signent à cette fin ce qu’ils appellent un programme de rupture ? Nous n’avions pas besoin pour lutter contre l’extrême droite d’un nouveau "Front populaire". L’appel à la constitution d’un vrai front républicain aurait suffi.Un chef-d’œuvre de démagogie et de laxisme
D’autant que le programme de gouvernement négocié du côté socialiste par Olivier Faure en personne, et donc imposé par l’appareil du parti au malheureux Glucksmann, est sur le plan économique une vraie catastrophe qui ne favorisera pas le succès dans les urnes. Proposer des dépenses d’une à deux centaines de milliards d’euros quand la situation des finances publiques nous imposerait le schéma exactement inverse est un déni de réalité. Affirmer en outre que La France Insoumise pourrait se transformer en échappant au pouvoir dictatorial de Jean-Luc Mélenchon relève du mythe. La gauche radicalisée a, une fois de plus, exercé...
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20/06 - L’électricité pas chère, la meilleure arme contre le populisme, par Cécile Maisonneuve
On laissera aux historiens de 2050 le soin de démêler l’écheveau des causes qui auront conduit la France de juin 2024 à une situation politique inédite, dramatique à coup sûr, explosive peut-être. Psyché présidentielle sur laquelle même les plus réticents à convoquer les analyses freudiennes se retrouvent à spéculer ; étatisme délirant qui a fait des Français les clients d’une machine technocratique qui tourne à vide, quand elle n’empêche pas ; panne sèche des deux services publics cruciaux dans une démocratie, l’éducation nationale qui forme des citoyens éclairés et la justice qui protège la liberté en édictant la responsabilité ; manipulations continues de l’opinion publique par des puissances hostiles, qu’elles s’appellent Russie ou islamisme radical… Les explications ne manquent pas.
Pour l’heure, que disent les Français lorsqu’ils sont interrogés sur leurs motivations électorales ? La cause première de leur mécontentement, qui ressort de toutes les enquêtes d’opinion, tient en trois mots : pouvoir d’achat. Et, rapidement, est pointée du doigt la hausse des prix de l’énergie. Dans une situation de crise, tout expert est tenté d’invoquer son propre champ de compétence pour expliquer la situation, et l’auteure de cette chronique est consciente d’un tel biais.
Osons pourtant l’hypothèse : parmi les causes économiques de la débâcle politique actuelle, il faut dire et répéter que la politique énergétique aura joué un rôle majeur. Emmanuel Macron a compris tard, très tard que l’énergie, c’est tout à la fois le pouvoir...
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20/06 - Russie : l’UE approuve un nouveau paquet de sanctions
Les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'UE ont approuvé jeudi un nouveau paquet "substantiel" de sanctions contre la Russie, en guerre contre l'Ukraine, a annoncé la présidence belge du Conseil de l'Union européenne.
"Ce paquet prévoit de nouvelles mesures ciblées et renforce l'impact des sanctions existantes en resserrant les mailles du filet", a indiqué la présidence belge sur le réseau social X. "Ce paquet de mesures fortes va empêcher encore davantage la Russie d'avoir accès aux technologies. Il privera aussi la Russie de revenus supplémentaires dans le secteur de l'énergie", s'est félicité la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen sur X.Une interdiction du transbordement de GNL
Parmi ces mesures, figure une interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l'Union européenne, selon le document listant ces sanctions, dont l'AFP a obtenu une copie.
Cette mesure vise à entraver la logistique des exportations de gaz russe en provenance de l'Arctique, qui nécessite l'utilisation de méthaniers brise-glace pendant les mois d'hiver. Ces navires livrent le GNL qu'ils transportent dans les ports européens -Zeebruges en Belgique ou Montoir-de-Bretagne en France par exemple-, un gaz ensuite acheminé par des méthaniers classiques vers le marché asiatique, en particulier la Chine.
Ces nouvelles sanctions ne réduisent donc pas les volumes de gaz naturel fournis à l'UE, une condition considérée comme essentielle par certains pays, toujours très dépendants de ces...
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20/06 - Législatives : le Nouveau Front populaire demande "un effort" aux milliardaires
Courtiser et rassurer : les représentants des principaux partis dans la course aux élections législatives présentent, jeudi 20 juin, leur programme devant les organisations patronales, à l’heure où la gauche et l’extrême droite sont accusées de faire des promesses trop dispendieuses.
Ces auditions auront lieu dans un contexte où les finances publiques françaises sont dans le rouge et ont été épinglées mercredi par la Commission européenne qui a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs.
Les infos à retenir
⇒ Gabriel Attal réclame des digues" face à l’antisémitisme
⇒ Le Nouveau Front populaire demande "un effort" aux milliardaires
⇒ Bardella cherche à rassurer sur les dépensesLe banquier d’affaires Matthieu Pigasse appelle à voter Nouveau Front populaire
Le banquier d’affaires et patron de presse Matthieu Pigasse, engagé de longue date à gauche, a affiché jeudi son soutien au Nouveau Front populaire (NFP). "J’appelle en effet à voter Nouveau Front populaire, je considère qu’il faut tout faire pour faire barrage au Rassemblement national", a-t-il déclaré au micro de France Info. L’ancien directeur général délégué de la banque Lazard, actuellement associé chez Centerview Partners, a fustigé le bilan du gouvernement actuel, citant en vrac une "dérive des finances publiques", un "déficit budgétaire hors de contrôle" et des "mesures antisociales".
Il a également averti contre "le retour de la'bête immonde'du siècle précédent mais avec des nouveaux masques". Le Rassemblement national (RN) porte selon M....
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20/06 - Le RN et les femmes : "Aujourd’hui, le vote genré n’existe plus"
Dans les années 90, le livre 'Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus", de James Gray, a connu un succès fulgurant à l’international. Réédité à de nombreuses reprises depuis, le best-seller assure que "les hommes et les femmes ne parlent pas la même langue". Les deux sexes n’auraient ni la même façon d’exprimer leurs sentiments, ni d’agir.
D’après une étude largement relayée dans les médias anglo-saxons et français en ce début d’année, hommes et femmes n’auraient pas - ou plutôt plus - non plus la même manière de voter. Dans cette dernière, le Dr Alice Evans, maître de conférences à King’s College, à Londres, et chercheuse invitée à Stanford, partage de troublantes observations. Sur tous les continents, un gouffre idéologique semble s’être creusé entre les jeunes hommes et les jeunes femmes. Là où, dans les années 90 ou 2000, le bulletin de vote était à peu près identique entre les deux sexes, les femmes coréennes, américaines, ou encore allemandes votent désormais plus à gauche - les hommes plus à droite. La Chine, la Tunisie, et plusieurs pays africains suivent la même tendance. Pourtant, la France semble s’inscrire à rebours de ces observations. En cinq ans, selon l’institut Ipsos, le Rassemblement national a progressé de dix points dans l’électorat féminin, passant de 20 à 30 % entre les élections européennes de 2019 et celles de 2024. D’après un sondage Ifop de sortie des urnes, les femmes seraient même légèrement plus nombreuses (32 %) à avoir voté pour la liste du parti d’extrême droite que les...
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20/06 - Vladimir Poutine au Vietnam : Hanoï, ce fidèle allié du président russe
Après la Corée du Nord, place au Vietnam. Vladimir Poutine effectue, jeudi 20 juin, une visite d’Etat dans ce pays allié de longue date et fidèle acheteur d’armes russes. L’Express fait le point sur les raisons de cette entente entre Moscou et Hanoï, nouvelle étape de la tournée diplomatique du président russe.Pourquoi s’entendent-ils bien ?
La proximité entre Hanoï et Moscou tire ses racines de l’époque soviétique. Durant des décennies, l’URSS a formé des cadres du parti communiste vietnamien (PCV), dont Ho Chi Minh, le père de l’indépendance, qui s’est rendu sur place pour la première fois en 1923. Durant la guerre du Vietnam, le pouvoir soviétique a fourni armes, avions de chasse, tanks et des milliers de soldats à son allié du Nord, en réponse à l’intervention directe de Washington qui soutenait le Sud capitaliste.
Depuis l’effondrement de l’URSS, la Russie continue de jouir d’une image positive au Vietnam, qui a pris le tournant de l’économie de marché dans les années 1980. En 2012, Hanoï a hissé Moscou au rang de partenaire "stratégique spécial", soit le plus haut degré de coopération après la Chine (2008), mais avant les Etats-Unis (2023).Que vient faire Vladimir Poutine ?
Le Vietnam est le troisième pays visité par Vladimir Poutine depuis sa réélection en mars dernier, après la Chine et la Corée du Nord. Le dernier déplacement du maître du Kremlin dans le pays d’Asie du Sud-Est remonte à 2017, à l’occasion d’un sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec). Il s’agit d’une opportunité pour...
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20/06 - Aurélien Rousseau : "Je n’accepte pas que Macron m’impose ce ’moi ou le chaos’"
Il y a encore quelques jours, Aurélien Rousseau se préparait à quelques entretiens d’embauches. Le score du Rassemblement national aux européennes, la dissolution annoncée par Emmanuel Macron, la naissance du Nouveau Front populaire… Autant d’évènements qui ont chamboulé les plans de l’ancien ministre de la Santé d’Emmanuel Macron qui démissionnait en décembre sur fond de désaccord politique sur la loi immigration. Vendredi, alors que l’accord à gauche était sur le point d’accoucher, Raphaël Glucksmann l’a appelé pour lui proposer de se porter candidat du Nouveau Front populaire sous l’étiquette "Place Publique" dans la 7e circonscription des Yvelines, celle d’un certain Michel Rocard. Tout un symbole.
L’Express : Votre candidature sous la bannière du Nouveau Front populaire a étonné vos anciens camarades du gouvernement. Emmanuel Macron lui-même a ironisé sur votre cohérence. Que leur répondez-vous ?
Aurélien Rousseau : Dans cette campagne, mon seul adversaire, c’est le Rassemblement national. Je ne passe pas mon temps à parler des autres. C’est peut-être là une différence avec certains à Renaissance. Ce n’est jamais facile de rompre, et cela ne se fait pas à la va-vite. Cette rupture date du moment de l’adoption de la loi immigration. Je ne pouvais accepter cette loi, les termes dans laquelle elle a été adoptée, ni la majorité avec laquelle elle a été votée, c’est-à-dire avec la majorité de l’époque, une partie de LR et surtout le Rassemblement national.
J’ai quitté le gouvernement parce que je ne partageais plus...
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20/06 - Guerre à Gaza : pourquoi le Hezbollah s’en prend à Chypre
Chypre, pays membre de l’Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient, est dans le viseur du Hezbollah. Ce mercredi 19 juin, le chef de la milice chiite, Hassan Nasrallah, qui s’est exprimé à la télévision, a prévenu qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par ses missiles en cas d’attaque contre le Liban, sur fond de crainte d’un embrasement lié à la guerre dans la bande de Gaza.
Il a nommément mis en garde l’île, l’accusant de soutenir les Israéliens dans leurs efforts de guerre contre le Liban.
Le chef du Hezbollah assure "détenir des informations" selon lesquelles Israël pourrait notamment se servir des "aéroports et bases" chypriotes. "Nous avertissons le gouvernement de Nicosie, une ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l’ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre", a affirmé Hassan Nasrallah.
Chypre est située à quelque 300 kilomètres d’Israël et environ 200 kilomètres du Liban, et entretient de bonnes relations avec ces deux pays. C’est la première fois que l’île est directement visée par des menaces de dirigeants libanais.Discours belliqueux
Le discours d’Hassan Nasrallah est intervenu au lendemain de l’annonce par l’armée israélienne que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" ont été "validés". Le chef du Hezbollah a promis à l’État hébreu de le combattre "sans restrictions ni limites", en cas d’attaque. Si guerre il y a, "Israël devra nous attendre par la terre, par la mer, par les airs". Un...
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20/06 - Emissions de gaz à effet de serre : les progrès prometteurs de la France
Il s’inquiète du retard de certains textes importants, encore accru par la dissolution. Dans son rapport annuel publié jeudi 20 juin, le Haut conseil pour le climat salue les progrès de la France dans la réduction des émissions de CO2 mais prône un "changement d’échelle dans l’adaptation" au changement climatique.
"Il devient crucial que l’action climatique protège efficacement les enfants, les ménages et les entreprises. Malgré des avancées importantes, les efforts d’adaptation restent en décalage par rapport aux vulnérabilités et aux besoins", a jugé la présidente du HCC, la climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré, lors d’une présentation à la presse. Le rapport de plus de 230 pages rédigé par un panel d’experts prône un "changement d’échelle dans l’adaptation".
L’année passée s’est classée au deuxième rang des années les plus chaudes en France. Le pays a connu ces dernières années un manque d’eau localement à cause de la sécheresse, des feux géants dévastateurs, des canicules, orages intenses et inondations.
Le gouvernement de Gabriel Attal était justement en train de préparer le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), fondé sur l’hypothèse d’un réchauffement de 4°C en France d’ici la fin du siècle (contre 1,7°C à ce jour). Mais le processus de mise en consultation a traîné et celle-ci est désormais suspendue à la majorité et au gouvernement qui émergeront des élections législatives des 30 juin et 7 juillet."Vive préoccupation"
Le HCC, parmi 65 recommandations, demande de...
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20/06 - Nucléaire : pourquoi l’armée aimerait se doter de ses propres centrales
Pendant que la France se demande si elle construira 6 ou 14 EPR dans le futur, les militaires, eux, lorgnent de plus en plus des petits réacteurs nucléaires pour alimenter leurs bases. Dans les couloirs d’Eurosatory, le salon international consacré à la défense et à la sécurité, nombre de généraux, équipementiers ou analystes évoquent le sujet. D’autant que les Etats-Unis ont décidé de franchir le pas. "Le département de la Défense américain pousse le dossier depuis plusieurs années déjà, et un premier petit réacteur situé dans une base de l’US Air Force devrait bientôt être mis en service", glisse Ryan Duncan, directeur des relations avec les gouvernements chez Last Energy, une start-up qui propose des mini-centrales clef en main.
Les Etats-Unis ont retenu les leçons de l’histoire. En décembre 1941, les Japonais n’ont pas réussi à détruire les sites de stockage de carburant et les pétroliers de la flotte américaine. Leur perte aurait sans doute contraint la flotte du Pacifique à se retirer, n’ayant plus que quatre à cinq jours d’approvisionnement en carburant. "Cela aurait prolongé la guerre de deux ans", déclarait l’amiral Chester Nimitz après le conflit.100 millions de dollars l'unité
Aujourd’hui, la réglementation oblige les bases américaines à davantage de résilience. Si un incident coupe leur système principal d’alimentation en énergie, elles doivent être capables de fonctionner pendant 14 jours, grâce à des groupes électrogènes. Ce qui ne va pas sans poser quelques difficultés : dans les zones très éloignées...
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20/06 - L’Europe peut-elle créer le prochain Nvidia ? L’industrie des puces cherche encore sa stratégie
Philippe Notton trépigne sur son fauteuil. Invité d’une table ronde sur les puces électroniques, au ministère de l’Economie et des Finances, lundi 17 juin, le patron de la start-up SiPearl écoute pendant de longues minutes des responsables de chez STMicroelectronics et Soitec, deux entreprises tricolores majeures du secteur, lister les grands investissements dont ils ont bénéficié ces dernières années. Le Chips Act européen, ce programme d’investissement de 43 milliards d’euros, annoncé en février 2022 puis adopté l’été dernier, leur a permis de financer de nouvelles usines et d’augmenter leur production, essentielle à des industries majeures du continent, l’automobile et l’aéronautique en premier lieu, victimes de pénuries lors de la crise du Covid. Quand Philippe Notton prend enfin le micro, il s’exaspère : "Ce sont peut-être 10 à 20 % des besoins actuels. Peut-on enfin prêter attention à tout le reste ?" Dans son viseur, entre autres sujets, l’intelligence artificielle (IA) et sa dernière évolution générative, en plein essor et actuellement absente de la stratégie européenne sur les puces. Une poignée d’applaudissements et même quelques clameurs transpercent l’atmosphère si policée jusqu’ici.
Certes, l’homme prêche pour sa paroisse : SiPearl conçoit des puces dédiées à des supercalculateurs ou des machines permettant à l’IA de fonctionner au quotidien, c’est que l’on appelle l’inférence. Mais la scène illustre le débat brûlant autour de l’approche européenne en matière de puces électroniques : sécuriser son...
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20/06 - LinkedIn : pourquoi 35 % des entrepreneurs boudent la plateforme
Il permet souvent de partager les réussites de leur business. Alors que près de 29 millions de membres sont inscrits en France sur LinkedIn, comment les entrepreneurs vivent-ils leur expérience sur ce réseau social ? Qu’est-ce qui explique que 35 % d’entre eux fassent l’impasse ? Entre analyses inspirantes et autopromotions parfois tapageuses, le réseau social attire certains entrepreneurs autant qu’il en repousse d’autres.
Dans une étude, l’organisme de données statistiques Flashs et la plateforme de solutions Web Digitiz ont interrogé 1 215 chefs d’entreprise et indépendants. Malgré plusieurs limites mises en lumière, LinkedIn a su convaincre, depuis sa création en 2002, près de 65 % des entrepreneurs français, dont 6 sur 10 sont des hommes. Une communauté particulièrement dynamique, dont l’activité principale consiste à interagir avec leur tissu professionnel élargi constitué sur la plateforme, en commentant ou en likant des postes. Ainsi 67 % des personnes interrogées disent échanger au moins une fois par semaine, et plus d’un tiers (35 %) tous les jours.
Plus de 8 utilisateurs sur 10 participent eux aussi à nourrir la plateforme et les autres utilisateurs de leurs expériences, en postant ou en partageant des contenus, quotidiennement pour un quart d’entre eux. "Rompues à la publication de contenus via de multiples canaux, les jeunes générations sont celles qui publient ou partagent le plus fréquemment", relève l’étude. 73 % des 18-24 ans et 60 % des 25-34 ans le font au moins une fois par semaine,...
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20/06 - Nucléaire : le redémarrage de Three Mile Island et le retour de l’atome aux Etats-Unis
Dans cet épisode, Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint du service climat de L’Express, nous fait le récit de la centrale de Three Mile Island, lieu du premier incident nucléaire civil majeur, en 1979, qui va bientôt reprendre du service.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : INA, BFM Normandie, WITF
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : afp.com/Emmanuel DUNAND
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Avec 12 ans de retard, l’EPR de Flamanville va enfin pouvoir démarrer cet été. Et ce réacteur nucléaire devrait être le premier d’une longue série. Début 2022, Emmanuel Macron a déjà commandé 6 EPR à EDF, et le président de la République aimerait en ajouter 8.
Alors que la part du nucléaire en France était vouée à diminuer et malgré de fortes oppositions, le secteur connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Et nous ne sommes pas les seuls à miser à nouveau sur l’atome. Même les Etats Unis, qui jusqu’ici avaient surtout investi dans le gaz naturel, se tournent désormais vers le nucléaire. Au point de remettre en route une centrale connue pour être le lieu du premier accident civil majeur.
Three Mile Island, c’est l’illustration d’un nouveau chemin...
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19/06 - Ce que Marine Le Pen pourrait apprendre de Giorgia Meloni, par Thibault Muzergues
Elle est la grande gagnante des élections européennes, sur tous les tableaux. Avec quasiment 29 % des voix, son parti, Fratelli d’Italia, sort vainqueur des élections italiennes, devant une gauche divisée et des partenaires affaiblis qui n’arrivent pas à atteindre les 10 %. Les europarlementaires de Fratelli d’Italia formeront la plus grande délégation du groupe parlementaire des Conservateurs et réformistes européens (CRE), qu’elle préside, et qui pourrait se retrouver le troisième plus important de l’hémicycle strasbourgeois, devant les libéraux d’Emmanuel Macron.
Enfin, et peut-être surtout, en consolidant son assise électorale à Rome, Giorgia Meloni renforce ses positions en Europe : face à une France et une Allemagne affaiblie, elle peut permettre à une Italie politiquement plus stable de s’imposer en leader dans un nouveau triumvirat européen, et peut prendre ses distances avec le radioactif Viktor Orban, tout en gardant les canaux de communication ouverts avec lui – c’est notamment grâce à elle que le leader illibéral hongrois a finalement cédé sur l’aide à l’Ukraine cet hiver.
Quelle est donc la recette de Meloni ? Gardons-nous de transférer nos repères hexagonaux sur nos voisins transalpins – la fameuse "union des droites" n’a rien de nouveau en Italie, elle a déjà été au pouvoir sous la houlette de Silvio Berlusconi dans les années 1990 et 2000, et la coalition de Giorgia Meloni aujourd’hui n’en est que le prolongement. Son leadership sur cette alliance ne s’est par ailleurs scellé que très tard,...
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19/06 - Législatives : le RN rattrapé par l’antisémitisme, le crime qui percute la campagne
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mercredi 19 juin, l’actualité a été percutée par un drame, à Courbevoie. Une jeune fille de 12 ans a été victime d’un viol et de violences à caractère antisémite par deux jeunes adolescents, déclarant avoir été traitée de "sale juive". En marge de ce crime odieux, le Rassemblement national est contraint de désinvestir l’un de ses candidats pour antisémitisme. Emmanuel Macron, quant à lui, continue de pleinement s’investir dans la campagne, provoquant une nouvelle polémique.Le drame du jour : le viol d’une adolescente juive percute la campagne
Un drame condamné par l’ensemble de la classe politique. Deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen ce mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite sur une adolescente de 12 ans. La victime a notamment assuré avoir été traitée de "sale juive" par ses agresseurs.
Alors que les actes antisémites explosent ces derniers mois, le président de la République Emmanuel Macron a demandé ce mercredi "un temps d’échanges" sur le racisme et l’antisémitisme dans les établissements scolaires, dénonçant un "fléau".
"L’agression antisémite et le viol d’une enfant de 12 ans dans les Hauts-de-Seine nous révulsent", a réagi Marine Le Pen,...
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19/06 - Législatives : votre facture d’électricité fera-t-elle basculer l’élection ?
Dans une campagne électorale, il est souvent important de parler le premier. Ce n’est donc pas un hasard si le ministre de l’Economie Bruno le Maire promettait - seulement deux jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale - une baisse de 10 à 15 % de la facture d’électricité à partir de février 2025. L’objectif est double : prendre de court le Rassemblement national (RN), qui a fait du pouvoir d’achat et de la facture énergétique son cheval de bataille, et ne pas laisser s’installer trop longtemps dans les esprits l’annonce par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) d’une hausse de près de 12 % des prix du gaz en juillet.
Depuis la campagne pour les élections européennes, jusqu’à celle pour les législatives qui se joue actuellement, un fait est clair : la guerre des promesses politiques sur les prix de l’énergie bat son plein. "On voit que la question énergétique est surreprésentée par rapport aux autres enjeux de la campagne, malheureusement il y a souvent une méconnaissance du sujet par les responsables politiques", constate Nicolas Leclerc, cofondateur du cabinet de conseil en énergie et décarbonation Omnegy. Agrégeant les notions de pouvoir d’achat, de souveraineté et même des choix de transition écologique, la facture énergétique est un terrain de campagne presque parfait. "Il y a moyen de faire un strike", constate Julien Teddé, directeur général d’Opéra énergie, courtier en énergie pour les entreprises.Des mesures coûteuses au contribuable
Pour le moment, une bonne partie des...
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19/06 - Déficit public excessif : en quoi consiste la procédure de l’UE qui vise la France ?
Le déficit public français a continué de se creuser en 2023, et Bruxelles sonne l’alerte. Ce mercredi 19 juin, la Commission européenne a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE. Et à l’aune des élections législatives anticipées, la France fait partie des Etats membres épinglés.
À l’origine de cette décision, deux principaux éléments. Premièrement, le déficit public français qui a atteint 5,5 % l’an dernier. Une dégradation qui a valu à Paris un camouflet asséné par l’agence de notation américaine Standard & Poor's (S & P) qui a rétrogradé sa note, la passant de "AA" à "AA-" le 31 mai dernier.L’inquiétude face aux programmes de la gauche et de l’extrême droite
Ensuite, les conséquences de la crise politico-institutionnelle dans laquelle la France a plongé depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Car à droite, comme à gauche, les oppositions qui caracolent en tête dans les sondages, prévoient d’ouvrir grand le robinet des dépenses. Mais également, de revenir sur les réformes emblématiques des retraites et du marché du travail préconisées par Bruxelles.
Et bien que Bercy martèle être en capacité de repasser sous les 3 % de déficit public en 2027, le climat politique français suffit à mettre à mal la promesse du ministère de l’Economie et des Finances. Bruxelles juge d’ailleurs l’objectif peu crédible et table davantage sur un déficit de 5,3 % cette année et de 5 % en 2025 pendant que la plupart des pays de l’Union européenne devraient...
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19/06 - Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont "dangereuses", selon le Medef
A 11 jours des élections législatives, le président du RN Jordan Bardella a voulu rassurer, ce mercredi 19 juin, sur sa politique étrangère, en excluant de "remettre en cause les engagements" de la France à l’international en matière de défense. Gérald Darmanin a, de son côté, annoncé sa volonté de dissoudre le GUD (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’ultradroite connu pour ses actions violentes. Le patron du RN a lui aussi assuré qu’il dissoudrait "toutes les organisations d’ultragauche et d’ultradroite" s’il devait arriver au pouvoir.
Les infos à retenir
⇒ Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont "dangereuses", selon le Medef
⇒ Darmanin veut dissoudre le GUD, Bardella lui emboîte le pas
⇒ Bardella ne veut pas remettre en cause les engagements internationaux de la FranceDébat entre Attal, Bardella et Bompard le 25 juin sur TF1
Un débat opposera Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard le 25 juin en soirée sur TF1, à cinq jours du premier tour des élections législatives, a annoncé mercredi la première chaîne française, confirmant une information du Figaro. Ce débat entre le Premier ministre issu de Renaissance, le président du Rassemblement national et l’ancien député de La France insoumise sera animé par Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray, selon le journal.Le RN rattrapé par l’antisémitisme, le crime qui percute la campagne
Si vous avez loupé les principales infos de ce mercredi, L’Express compile ce qu’il fallait savoir : l’émotion de la classe politique après le viol d’une...
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19/06 - Face au dangereux programme du RN pour la science, ressaisissons-nous ! Par le Pr Alain Fischer
Le Rassemblement national (RN) est aux portes du pouvoir. Il ne m’appartient pas d’en analyser les causes. Mais on peut aisément évaluer les conséquences de ce que provoquerait son accession au gouvernement, que ce soit en matière de politique de santé, d’enseignement, de recherche scientifique ou encore de prise en compte du réchauffement climatique. Elles seraient particulièrement lourdes, voire désastreuses.
Rappelons-nous les prises de position des leaders de ce parti lors de la crise du Covid, à propos des mesures de confinement nécessaires ou de la politique de vaccination. Il n’y avait dans leurs discours pas de place pour la raison, remplacée par une attitude populiste fondée sur l’exploitation des peurs. Quel aurait été le bilan de la pandémie si le RN avait alors gouverné la France ? Les exemples désastreux au Brésil du gouvernement de Jair Bolsonaro ou de Vladimir Poutine en Russie, qui ont tenu des propos semblables et les ont transformés en actes sont éclairants.
Le programme du Rassemblement national prévoit de restreindre la présence de personnes non européennes sur notre sol en en favorisant le départ et en en restreignant l’arrivée. Cette mesure provoquerait le départ vers des cieux plus favorables de nombre de soignants dont la présence est pourtant essentielle pour assurer le fonctionnement de nos hôpitaux et en particulier des urgences.Affaiblir notre recherche
La restriction d’accès à l’Enseignement supérieur des étudiants étrangers détournerait de notre pays des étudiants avides de...
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19/06 - Ces salariés qui naviguent sur les réseaux sociaux pendant les réunions
Depuis la crise sanitaire, le néologisme "réunionite" est entré dans le langage commun du monde de l’entreprise. Et pour cause, de nombreux salariés se plaignent de la fréquence des réunions. D’après une étude réalisée par le leader français des opérateurs et de l’aménagement de bureaux, Deskeo, publiée ce mardi 18 juin, près de 57 % des salariés interrogés participent à au moins une réunion par semaine. Et ils sont près d’un quart à avoir assisté à au moins quatre réunions hebdomadaires.
Une cadence excessive qui nuirait à l’efficacité. Près de la moitié des salariés a l’impression que les réunions affectent leur productivité, et 20 % de "manière significative". Raison pour laquelle un peu moins de six collaborateurs sur dix jugent ces réunions à la chaîne "peu efficaces", et près d’un quart "pas du tout efficaces". "Le temps passé en réunion peut parfois nuire à la productivité en empêchant d’accomplir des tâches essentielles, d’avancer sur des projets ou de réfléchir de manière approfondie", décrypte Kim Le, chief marketing officer (CMO) de Deskeo.Des réunions trop fréquentes et trop longues
D’autant qu’il n’est "pas rare qu’elles s’éternisent sans qu’aucune décision concrète ne soit prise", poursuit Kim Le. En effet, près d’un salarié sur quatre estime la durée moyenne des réunions à une à deux heures en visio-conférence. Et plus de 17 % affirment que les réunions en présentiel s’étendent sur plus de deux heures. Une "perte de temps se traduit par une baisse de la qualité du travail et par un stress accru lié à l’accumulation...
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19/06 - TotalEnergies : les recommandations du Sénat sur la stratégie du géant français
TotalEnergies passé au gril du Sénat : la chambre haute a dévoilé ce mercredi 19 juin une série de recommandations pour garantir le respect par le groupe pétrolier des engagements climatiques de la France, après plusieurs mois de travaux d’une commission d’enquête transpartisane.
Initiée en décembre par le groupe écologiste au Palais du Luxembourg, cette commission d’enquête est parvenue à achever ses travaux la semaine passée avec l’adoption d’un rapport à l’unanimité, une prouesse dans une assemblée dominée par une alliance de la droite et du centre. Après avoir mené plus de 40 auditions, cette commission d’enquête "sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’Etat pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France", formule 33 recommandations à l’adresse de l’Etat.L'Etat devrait détenir une "action spécifique"
La première préconise "la détention par l’Etat d’une action spécifique au capital de TotalEnergies". Celle-ci "permettrait à l’Etat de disposer d’un 'droit de regard' sur les évolutions actionnariales du groupe et d’une plus grande information, voire une plus grande influence, en ce qui concerne les décisions stratégiques de son conseil d’administration", souligne le rapport. La commission d’enquête justifie cette proposition au vu de "l’évolution des menaces qui pèsent sur la souveraineté énergétique de la France et de l’Europe, de l’évolution de la structure de l’actionnariat de TotalEnergies",...
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19/06 - Législatives 2024 : Ensemble, la coalition de la majorité présidentielle
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19/06 - Paris 2024 : l’étude qui détaille les risques de propagation de virus liés au moustique tigre
Au-delà de la logistique des Jeux olympiques de Paris 2024, les autorités françaises devront face à un autre défi cet été : protéger les personnes présentes en Ile-de-France des virus liés aux piqûres de moustiques. C’est sur ce thème que l’institut Pasteur relaye, mardi 18 juin, une étude publiée mi-mai dans la revue médicale d’épidémiologie Eurosurveillance.
Menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Agence régionale de démoustication et du Centre national de référence des Arbovirus, cette étude part d’un constat simple : le brassage de populations dans le Grand Paris lié aux JO pourrait multiplier le nombre de cas d’infections à des virus transmis par le moustique tigre, tels que la dengue ou le chikungunya. Dès lors, les chercheurs ont évalué précisément le nombre de jours nécessaires à ce moustique pour transmettre ces virus. Une étape importante pour mieux lutter contre les risques d’épidémie.Les cas d’infections explosent en métropole
Pour bien comprendre cette menace sanitaire et l’intérêt de cette étude, il faut revenir sur le mécanisme de la transmission d’une maladie par un moustique. En effet, ces arthropodes peuvent transmettre certains virus d’un humain à l’autre. On appelle alors ces virus "arbovirus". Comme le précise l’Institut Pasteur, "la transmission des arbovirus s’effectue quand la femelle pique un individu porteur du virus et ingère des particules virales. […] Lorsque la femelle moustique ira ensuite piquer un autre humain, elle injectera du virus en même temps qu’elle aspirera sa dose de...
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19/06 - Législatives 2024 : le Nouveau Front populaire
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19/06 - Réforme des retraites : ces renoncements du RN et de la gauche
Depuis une semaine, un nouveau mot-valise s’est invité dans l’espace politico-médiatique. Le terme de "clarification", qui semble être le seul point d’accord entre les différents blocs politiques. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par la Macronie, aucun ne passe sur un plateau télévisé sans l’agiter. Pourtant, les discours de chaque camp ont rarement semblé aussi confus, et les projets politiques si nébuleux.
Sur la question de la réforme des retraites notamment, qui a laissé transparaître les premières divergences entre le Rassemblement national (RN) et son nouvel allié, Eric Ciotti. A la question "vous retrouvez-vous dans l’abrogation de la réforme des retraites ?", le député sortant de Nice botte en touche : "Il n’est pas dit que la réforme sera abrogée", élude-t-il sur France 2. Oubliant qu’in fine, c’est la volonté du plus fort qui s’appliquerait. Or, dans cette coalition Ciotti-RN, c’est le RN qui a le leadership.Pour le RN, une abrogation, mais pas pour tout de suite
Et Jordan Bardella n’a pas manqué de le tambouriner dans les colonnes du Parisien ce mardi 18 juin. "C’est le RN qui conduit cette coalition […] La réforme des retraites sera abrogée" confirme-t-il, dépliant le projet du parti à la flamme : un âge de départ minimum fixé à 60 ans destiné aux carrières longues, ces personnes ayant commencé à travailler à 20 ans. Pour les autres, le départ serait progressivement étendu jusqu’à 62 ans selon l’entrée sur le marché du travail et les parcours professionnels de chacun.
Pour le...
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19/06 - Armement : "Les drones sous-marins vont modifier les équilibres géopolitiques"
Les dépenses militaires mondiales ont dépassé 2443 milliards de dollars en 2023, selon l’Institut international de recherche sur la paix, basé à Stockholm. Un record. Une recrudescence d’intérêt pour le secteur qui se ressent à Eurosatory, plus grand salon international d’armement terrestre, qui se tient à Villepinte, au nord de Paris jusqu’au 21 juin. Des armées de tous les continents s’y pressent pour y découvrir tous les équipements développés par l’industrie de défense.
La guerre en Ukraine a rappelé à de nombreux Etats l’importance de disposer d’un armement à même de résister à une attaque ou de la dissuader. "Les Européens se sont souvenus que l’armement est un enjeu de survie face à des puissances hostiles", souligne Léo Péria-Peigné, chercheur de l’IFRI, qui vient de publier Géopolitique de l’armement (éd. Le Cavalier Bleu).
L’Express : En quoi l’armement est-il un outil de la géopolitique ?
Léo Péria-Peigné : C’est l’outil de base de la guerre, un des composants essentiels de la géopolitique depuis toujours. Etre armé ou désarmé place un État dans une position favorable ou défavorable face à un autre, qui peut ou non lui imposer ses objectifs stratégiques. La méthode d’acquisition importe aussi : produire son propre armement ne signifie pas la même chose que l’acquérir auprès d’un État tiers en termes d’indépendance et de souveraineté.
Avec la guerre en Ukraine, les Européens ont redécouvert tout l’intérêt de cet outil…
Oui, beaucoup se sont souvenus que l’armement est un enjeu de survie face à des puissances...
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19/06 - "La honte de l’Europe" : en Russie, le chaos politique français âprement commenté
Si les médias et le public russes connaissent bien une femme politique française, c’est Marine Le Pen. Non seulement celle-ci est identifiée depuis des années comme un allié privilégié de Moscou, elle qui avait rencontré Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle française de 2017, mais ces derniers jours, elle est le sujet d’une multitude d’articles de sites proches du Kremlin.
Depuis le score historique du Rassemblement national (RN) aux dernières élections européennes en France, les médias s’emballent sur une possible accession au pouvoir du parti de la députée du Nord-Pas-de-Calais, relayant les sondages d’opinion avantageux de la formation lepéniste pour les législatives anticipées.
L’occasion est aussi trop belle pour ces médias de commenter la défaite sévère du parti d'Emmanuel Macron comme résultante de sa politique étrangère : le chef d’Etat français est considéré depuis plusieurs mois comme la nouvelle bête noire de la Russie en Europe en raison de son soutien ferme à l’Ukraine. La Pravda titrait cette semaine que "le 'parti de la guerre' perd son leader en Europe - Macron", tandis que le Moskovskiy Kosmolets, tout aussi proche du pouvoir, écrivait dans une de ses analyses que "la principale raison pour laquelle Macron a été vaincu est la crainte des Français que le président ne les entraîne dans la guerre. Aujourd’hui, de moins en moins de Français souhaitent soutenir l’Ukraine ; ce soutien coûte trop cher au pays."Scholz et Macron, cibles privilégiées
Dès l’annonce des résultats, quelques...
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19/06 - Déficits budgétaires dans l’UE : la France épinglée par Bruxelles
Bruxelles a publié à la mi-journée des rapports sur la situation économique et budgétaire de chacun des 27 pays de l’Union européenne. Et sans surprise, la Commission a constaté que sept d’entre eux, dont la France, ont dépassé l’an dernier la limite de 3 % du PIB pour les déficits publics fixée par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Elle va donc ouvrir la voie à des procédures disciplinaires.
Outre la France, ces procédures "sont justifiées" pour l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte, a annoncé la Commission. La Roumanie était déjà sous le coup de cette procédure disciplinaire depuis 2019. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir les règles budgétaires de l'Union européenne, sous peine de sanctions financières.
Formellement, l'exécutif européen proposera aux Etats membres d'ouvrir les procédures lors d'une prochaine réunion des ministres des Finances le 16 juillet. Ces règles ont été mises en sommeil après 2020 à cause de la crise économique liée au Covid puis à la guerre en Ukraine. Elles ont été réformées et réactivées cette année.
"Cela ne signifie pas un retour à la normale car nous ne vivons pas des temps normaux et certainement pas un retour à l'austérité, car ce serait une terrible erreur", a affirmé le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, invitant à la "prudence budgétaire" face aux risques géopolitiques.
Le Pacte de stabilité prévoit en principe des sanctions financières à hauteur de 0,1% du PIB par an pour...
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19/06 - AME et aides sociales : le programme du RN passé au peigne fin
Dimanche 9 juin, après l’annonce de législatives anticipées consécutive à la dissolution de l’Assemblée nationale, la responsable du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a assuré que son parti était "prêt à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse". Pour les électeurs du RN, cette question est centrale. Ce mardi 18 juin, dans les colonnes du Parisien, le président du parti, Jordan Bardella, pressenti pour être le futur Premier ministre en cas de victoire de son camp, a ainsi déclaré que son action se ferait en "deux temps". "Le premier est celui des urgences autour du pouvoir d’achat, de la sécurité et de l’immigration", égraine-t-il. Sans en détailler les mesures… Sur deux points cruciaux, les aides sociales et la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), l'efficacité et la légalité des évolutions voulues par le RN doivent encore être démontrées.Aides sociales : les trois axes du RN
Réserver les aides sociales aux Français, conditionner l’accès aux prestations de solidarité à cinq ans de présence en France, assurer la priorité nationale pour le logement et l’emploi : ces mesures sont au cœur du programme du RN. Pour ses dirigeants, il est d’autant moins question d’y renoncer que l’immigration et le pouvoir d’achat figurent en tête des motivations du vote du 9 juin. Toutes nécessiteront une révision de la législation existante. Et certaines devront passer par le tamis du Conseil constitutionnel, qu’Emmanuel Macron pourra solliciter. Réserver les aides sociales aux...
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19/06 - Jason Chicandier, l’humoriste graveleux prend la plume : "Derrière mon côté très beauf..."
Saint-Etienne, début des années 1990. Un adolescent de 14 ans, Laurent Regairaz, découvre les joies de l’ivresse au Baladin : "C’était tenu par les parents d’un pote. Venant d’un milieu bourgeois à la Chabrol [NDLR : père chirurgien, mère ophtalmo], je n’avais pas la culture du bar. Ce fut une révélation. Le bistrot, c’est le sas de sécurité de l’homme avant de rentrer chez lui. Le zinc est généralement un univers masculin, on ne va pas se mentir. Le mec sort de son travail avec son petit costard et ses petits problèmes, il descend ses deux ou trois canons, il se met à se livrer, il fait des blagues graveleuses, il se sent un peu mieux et il rentre chez lui… Rien n’a changé depuis Zola ou L’Absinthe de Degas ! J’adore ce théâtre fait d’éclopés, de mythomanes et de petites gens, dont certains ont une forme de noblesse. Ça m’est resté chevillé au corps : il n’y a pas une journée où je ne vais pas au troquet." De l’alcool a coulé sous les ponts. Après avoir été brièvement notaire, le pilier de bar est devenu célèbre sous le pseudonyme de Jason Chicandier. Pour discuter de son premier livre, Les Miscellanées de Chicandier (Flammarion), l’humoriste ne nous a pas donné rendez-vous dans un rade mais chez Carette, le luxueux salon de thé sis dans le XVIe arrondissement de Paris. Bien qu’il ne soit que l’heure du goûter, Chicandier commande un Picon-bière. Mauvaise pioche : pas de Picon chez Carette. Une pinte fera l’affaire…
Les pharisiens de Saint-Germain-des-Prés s’étonneront que nous consacrions deux pages à Chicandier, qui...
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19/06 - Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, menace directement Chypre
Des combats de rue appuyés par des bombardements israéliens meurtriers ont fait rage, ce mercredi 19 juin, dans le sud de la bande de Gaza, pendant que l'armée affirme se préparer à une possible offensive au Liban contre le mouvement islamiste Hezbollah.
Les infos à retenir :
⇒ Israël a approuvé "des plans opérationnels pour une offensive au Liban"
⇒ Les Etats-Unis réfutent les accusations israéliennes de blocage de livraisons d’armes
⇒ Les renseignements israéliens auraient eu connaissance d’un plan du Hamas visant à faire des otagesLe chef du Hezbollah menace Chypre
Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a menacé mercredi Chypre si l'île décidait d'ouvrir ses aéroports et ses bases à Israël en cas de guerre contre son mouvement. "L'ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l'ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre", a-t-il affirmé dans un discours télévisé transmis en direct.
Hassan Nasrallah a aussi prévenu mercredi qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de sa formation si les dirigeants israéliens mettaient à exécution leurs menaces d'attaquer le Liban.Netanyahou souhaite continuer d’occuper les territoires palestiniens dans un "avenir prévisible"
Dans un entretien publié mercredi 19 juin dans Le Figaro, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a estimé que "l’État palestinien n’existe pas", affirmant qu’Israël "devra garder le contrôle de la sécurité, du Jourdain à la mer" dans un...
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19/06 - Darmanin va proposer à Macron la dissolution du groupe d’ultradroite GUD
Gérald Darmanin a annoncé mercredi qu’il allait "proposer au président de la République" la dissolution du GUD (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’ultradroite créé dans les années 70 et réactivé en 2022.
"C’est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national. […] Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves", a ajouté le ministre de l’Intérieur sur BFMTV, précisant travailler sur ce dossier depuis "neuf mois". "Je n'ai pas attendu cette élection législative", a-t-il poursuivi.Un syndicat né en 1968
Avec ses drapeaux noirs marqués de la croix celtique, le syndicat étudiant, "marque" historique de l'extrême droite française née en 1968 à l'université parisienne d'Assas, reste actif. Jamais dissous mais en sommeil depuis 2017, le GUD avait annoncé son retour fin 2022.
Il a depuis fait le liant entre les mouvements d'ultradroite, à l'image d'un "week-end sportif" organisé au printemps dernier au parc de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) qui a réuni des dizaines de militants. Connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l'actualité. Loïk Le Priol, ancien "gudard", est le principal suspect dans le meurtre en mars 2021 de l'ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.
La semaine dernière, quatre militants d'ultradroite ont été condamnés pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu'ils "fêtaient" la victoire du RN aux élections européennes. Parmi eux se...
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19/06 - Sommet Kim - Poutine : un accord d’assistance mutuelle en cas d’"agression"
La Corée du Nord et la Russie ont signé mercredi un "partenariat stratégique global", prévoyant une assistance mutuelle en cas d'"agression", a annoncé le président russe Vladimir Poutine qui, accueilli en grande pompe à Pyongyang pour une visite d’Etat, a reçu le fervent soutien de son hôte Kim Jong-un pour sa guerre contre l’Ukraine.
"Le traité pour un partenariat global signé aujourd’hui prévoit, entre autres, une assistance mutuelle en cas d’agression contre une partie du traité", a déclaré Vladimir Poutine à la presse après avoir signé le document. "La Russie et la Corée mènent toutes deux une politique étrangère indépendante et n’acceptent pas le langage du chantage et du diktat", a-t-il averti.
Le président russe a qualifié l’accord de "document véritablement révolutionnaire", ajoutant que la Russie "n’excluait pas pour elle-même une coopération militaro-technique" avec Pyongyang. Vladimir Poutine a également estimé que la Russie et la Corée du Nord luttaient "ensemble" contre l'"hégémonie" américaine."Meilleur ami"
Cité par les agences de presse russes, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a précisé que l’accord avec la Russie était purement "défensif". Qualifiant Vladimir Poutine, dont c’était la première visite en Corée du Nord depuis 2000, de "meilleur ami" de son pays, il a salué l’avènement d’une "nouvelle ère" dans les relations avec Moscou.
La Corée du Nord "exprime son entier soutien et sa solidarité au gouvernement, à l’armée et au peuple russes dans la conduite de l’opération militaire spéciale en...
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19/06 - Législatives : refus, rébellions... Ciotti, une semaine pour bricoler une liste de candidats
Beaucoup ne se connaissent pas. Ne partagent pas la même histoire militante et ont soutenu des candidats différents aux élections présidentielles. Leur seul trait d’union, une boucle Whatsapp. On y centralise les informations relatives à la campagne électorale. Ici, un choix d’imprimeur pour les affiches. Là, une recension des obligations légales à respecter.
Tant d’urgences à régler dans un temps record. Voilà les 62 candidats issus de l’alliance nouée entre Eric Ciotti et le Rassemblement national (RN) dans le grand bain des législatives. Heureusement, le grand frère veille. Des responsables départementaux RN sont aux petits soins en cas de tracasseries administratives. Le patron de LR, aussi. Le jeudi 13 juin, il réunit ses poulains pour un échange en visio, et démine les craintes. "Je ne suis pas parti seul. Certains se sont retirés au dernier moment", explique-t-il en substance. Prudence est mère de sûreté. Tous ces prétendants se sont rattachés financièrement, non à LR, mais à son microparti "A droite, les amis d’Eric Ciotti".
Comment les appeler, d’ailleurs ? Ces 62 impétrants, symbole d’une droite au bord de l’implosion ? Dévastée par la lutte à mort à laquelle se livrent Eric Ciotti et l’immense majorité des cadres du parti. Eux revendiquent la dénomination "LR-RN" et s’érigent en symbole d’une union des droites enfin sur pied. Les adversaires d’Eric Ciotti les qualifient avec dédain de "Ciotti-RN". Des affidés à un homme seul, pas des soldats de la recomposition politique. Guerre de tranchées...
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19/06 - Nouvelle-Calédonie : le leader du mouvement à l’origine du soulèvement arrêté
Coup de filet en Nouvelle-Calédonie. Huit personnes ont été arrêtées, mercredi 19 juin, dont Christian Tein, considéré comme le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), mouvement à l’origine du soulèvement contre la réforme du corps électoral dans l’archipel, a confirmé le parquet à l’AFP.
L’identité des sept autres personnes n’était pas connue dans l’immédiat. Les huit suspects ont été placés en garde à vue. Celles-ci pourront durer jusqu’à 96 heures, "s’agissant de faits relevant de la criminalité organisée", a précisé le procureur de la République de Nouméa Yves Dupas dans un communiqué.
Le parquet de Nouméa avait ouvert le 17 mai une enquête notamment pour association de malfaiteurs visant "des commanditaires" présumés des émeutes, dont "certains membres de la CCAT".Des violences inédites
Depuis le 13 mai dernier, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences inédites depuis la guerre civile des années 1980. Neuf personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées, des centaines de personnes blessées et les dégâts matériels se chiffrent au bas mot à 1,5 milliard d’euros. Plus de 3 000 militaires, gendarmes et policiers ont été déployés sur place.
La Cellule de coordination des actions de terrain, ou CCAT, est une organisation créée en novembre 2023, frontalement opposée à la réforme électorale. Elle est dans le collimateur du gouvernement depuis le début des émeutes, les autorités accusant ses responsables d’être les commanditaires des violences. Le collectif indépendantiste avait été qualifié...
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19/06 - Arno Klarsfeld : "Aujourd’hui, c’est La France insoumise qui est d’extrême droite"
Fallait-il y voir les mots d’un homme débordé par les démons de son enfance marquée par la Shoah, ou ceux d’un électeur envahi par la crainte que la gauche n’abandonne la communauté juive ? Le 15 mai, Serge Klarsfeld, le célèbre "chasseur de nazis", historien et avocat, annonçait auprès de Darius Rochebin (LCI) qu’il voterait sans hésiter pour le Rassemblement national en cas de duel avec La France insoumise. Paradoxal, choquant selon certains, venant d’un homme qui a dédié sa vie à la mémoire des juifs persécutés.
Le mystère de ce revirement ne s’arrête pas là. Auprès de L’Express, Arno Klarsfeld, avocat des parties civiles aux procès de Paul Touvier et Maurice Papon, reprend à son compte les déclarations de son père, et s’en explique. L’éternel jeune homme, "centriste" revendiqué, auquel nous avions consacré un portrait en avril 2023, n’a pas changé. Même franchise empreinte de candeur, même obsession du "bon sens". Au risque d’en oublier les raisons qui l’avaient poussé à faire irruption lors d’un meeting du Front national en 1987, le tee-shirt disant "Le Pen = nazi" ? "Le RN a changé", plaide-t-il… Entretien.
L’Express : Votre père, Serge Klarsfeld, a suscité la polémique en déclarant qu’il voterait pour le Rassemblement national en cas de duel face à La France insoumise… Qu’en avez-vous pensé ?
Arno Klarsfeld : Je pense souvent comme mon père vous savez (rires). Nous avons d’un côté un parti qui a été antisémite mais qui ne l’est plus, et qui fait en partie campagne aujourd’hui sur la défense des juifs et le soutien à...
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19/06 - Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont "dangereuses", selon le Medef
En marge d’un déplacement mardi sur l’île de Sein (Finistère) pour célébrer le 84e anniversaire de l’Appel du 18 juin, Emmanuel Macron a justifié sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. "La solution que j’ai prise, c’est la plus lourde, la plus grave, mais la plus responsable", a assuré le chef de l’Etat à des Français, inquiets, qui l’ont longuement interrogé sur le sujet.
Le président a également estimé que "sans dissolution, cela aurait été la chienlit". "N’ayez pas peur", "allez voter et choisissez votre avenir", les a encouragés le chef de l’Etat. Chose rare, le président de la République s’est aussi laissé aller aux confidences : "ça m’a fait mal le 9 juin […], c’était un coup de pied aux fesses". Il a estimé que les Français l’avaient sanctionné sur "le pouvoir d’achat et la sécurité".
Les infos à retenir
⇒ Darmanin veut dissoudre le GUD, Bardella lui emboîte le pas
⇒ Bardella ne veut pas remettre en cause les engagements internationaux de la France
⇒ Une polémique sur le changement de genreLes propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont "dangereuses" pour l'économie, selon le Medef
Le Medef, première organisation patronale française, a jugé mercredi "inappropriées" et "dangereuses" pour l'économie française les mesures proposées par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. Le Medef a estimé que "si ces programmes se concrétisaient en 2024 ou après", ils provoqueraient "des hausses d'impôts, (...) le départ des investisseurs étrangers...
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19/06 - Des médicaments mal évalués et mis trop vite sur le marché : cette controverse qui agite le corps médical
Lorsque les débats deviennent inflammables, il faut parfois revenir à des questions simples. Celle-ci par exemple. Accepteriez-vous d’être traité avec un médicament dont l’efficacité et la sécurité n’auraient pas été parfaitement démontrées ? Dans la plupart des cas, la réponse sera bien sûr négative. C’est pourtant ce qu’il se passe aux Etats-Unis et en Europe, et dans une moindre mesure en France, au nom d’un accès toujours plus rapide des patients à l’innovation. Le mouvement a démarré au début des années 1990 outre-Atlantique dans la foulée de l’épidémie de sida. A l’époque, les malades mourraient rapidement, alors que des molécules prometteuses étaient en développement dans les laboratoires pharmaceutiques. Les associations de patients ont fait valoir, à juste titre, qu’il était insupportable d’attendre plusieurs années avant d’y accéder, à cause de la lourdeur des procédures d’évaluation.
Dès 1992, le gendarme américain du médicament, la FDA (Food and Drug Administration), a ouvert une voie d’approbation accélérée des traitements présumés innovants, pour des pathologies où les patients se trouvaient sinon en impasse thérapeutique. L’Europe a suivi. Depuis, ces procédures n’ont cessé de prendre de l’ampleur. Aux Etats-Unis, un tiers des médicaments bénéficient aujourd’hui d’un parcours rapide. Dans notre pays, 30 % environ des nouvelles demandes de remboursement passent aussi par une évaluation dérogatoire, une proportion en hausse régulière.
"Grâce à ces accès précoces, les patientes françaises atteintes d’un cancer du sein...
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19/06 - Alzheimer : les dessous de la fraude scientifique derrière l’une des études les plus influentes
Des milliers de chercheurs ont vu ces clichés. On dirait de petits haricots noirs, très mal photographiés. Les spécialistes, habitués au grain des photos de paillasse, savent bien qu’il s’agit de protéines. Mais aucun ne s’était aperçu de la supercherie. C’est par hasard que Matthew Schrag s’en est rendu compte. Ce neurobiologiste américain, professeur à l’université Vanderbilt (Tennessee) brassait la littérature scientifique sur Alzheimer, quand il est tombé sur cet article de recherche, publié dans Nature en 2006. Un carton dans le milieu de la recherche ; l’un des articles les plus cités au monde. Rien de scandaleux, du moins à l’époque.
Matthew Schrag n’avait rien demandé. Des avocats l’avaient choisi comme expert pour procéder à des vérifications à propos d’un médicament contre Alzheimer. Une tout autre affaire, pas vraiment l’enquête du siècle. Mais en revoyant ces photos, très célèbres dans le domaine, il ne peut s’empêcher de tiquer. Sur ce fond grisâtre d’abord : pourquoi est-il similaire dans toutes les photos alors que chacune concerne une expérience différente ? Et puis il y a les haricots - les protéines donc - tous semblables, trop parfaits. Dame nature fait les choses bien, c’est vrai, mais rarement à l’identique. "C’était bidon", résume-t-il, fort de son oeil d’expert.
Ces accusations, formulées avec les égards nécessaires à la controverse scientifique, Matthew Schrag les a d’abord pointées anonymement, sur la plateforme de collaboration PubPeer. Puis dans une enquête de la revue scientifique Science,...
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19/06 - Le sacre de Nvidia, nouveau roi de la Bourse à Wall Street
Une réussite financière insolente. Le concepteur de semi-conducteurs Nvidia est devenu, mardi 19 juin, la première capitalisation mondiale en Bourse, dépassant Apple et Microsoft, un symbole de la fièvre de l’intelligence artificielle (IA) générative qui agite les marchés.
La valorisation boursière du groupe de Santa Clara (Californie) est montée jusqu’à 3 352 milliards de dollars, selon un calcul effectué par l’AFP. Vers 18H30 GMT, l’action de Nvidia était en hausse de 3,69 % à la Bourse de New York. "Ça faisait un moment qu’on attendait ça", a réagi Angelo Zino, analyste de CFRA.
"L’IA est en train de bouleverser le paysage. Dans le monde réel, mais aussi sur les marchés", a-t-il ajouté, soulignant que l’industrie des semi-conducteurs était désormais le secteur le plus important à Wall Street.Dans le top 3 mondial
Nvidia restait légèrement en retrait du record absolu atteint la veille par Apple, à 3 376 milliards de dollars. Désormais, Nvidia, Apple et Microsoft pèsent environ 10 % de l’ensemble des entreprises cotées en Bourse dans le monde. Depuis le lancement de ChatGPT, fin novembre 2022, le cours de l’action de Nvidia a été multiplié par huit.
La récente division par dix des actions de l’entreprise, le 7 juin, a contribué à accélérer encore la progression du cours du titre, le rendant plus accessible aux investisseurs. Le reflux des taux obligataires favorise aussi les valeurs dites de croissance, parmi lesquelles Nvidia. Le groupe doit sa popularité à ses cartes graphiques (GPU), des puces capables de gérer...
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19/06 - En Italie, la télévision publique accusée d’être à la botte du pouvoir : "La RAI, c’est télé Meloni"
"La RAI est à la botte du gouvernement Meloni !" C’est le cri lancé par les syndicats du service audiovisuel public regroupant cinq chaînes de télévision généraliste, huit chaînes thématiques et trois radios nationales. Un conglomérat employant près de 13 000 salariés, dont 1 760 journalistes. Ce mastodonte dédié à l’information et au divertissement a pourtant toujours entretenu des rapports très ténus avec le pouvoir politique, habitué à être "repris en main" à chaque changement de majorité, en vertu de la traditionnelle "lottizzazione" (NDLR : "attribution" en italien) : une sorte de "mercato" post-électoral où les partis au pouvoir se répartissent le choix des postes de direction au sein des organismes publics.
A peine investie présidente du Conseil en octobre 2022, Giorgia Meloni place ses proches à la tête de l’entreprise. A commencer par Giampaolo Rossi. Le cinquantenaire connaît par coeur les rouages de la RAI, où il travaille depuis 2004 en tant que manager. Il y est connu pour son admiration sans bornes pour les "hommes forts", notamment le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine. Et affiche sans complexes ses tendances complotistes et ses positions prorusses sur son blog, hébergé par le quotidien d’extrême droite Il Giornale. Proche de Giorgia Meloni, il est l’homme qui a mis la RAI au pas. Dès l’été 2023 il déprogramme l’émission de l’écrivain Roberto Saviano sur la lutte contre la mafia, après ses critiques envers le ministre Matteo Salvini. Les démissions...
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19/06 - Déserts médicaux et hôpitaux : le RN ne propose rien de neuf... ni d’efficace
La carte des difficultés d’accès aux soins les plus marquées se superpose presque parfaitement à celle du vote frontiste. Le parti populiste l’a bien compris, qui consacrait en 2022 de larges développements aux questions de santé. Dans sa profession de foi en vue des prochaines législatives, le Rassemblement national réaffirme son ambition de "réduire les déserts médicaux, soutenir l’hôpital public et sécuriser l’approvisionnement des médicaments". Comment ? Si le flou règne sur les mesures retenues aujourd’hui, il reste possible de se référer au programme mis en avant à l’occasion des élections présidentielles par Marine Le Pen.
La principale réforme proposée pour renforcer l’attractivité des zones sous-dotées ? Un tarif différencié de la consultation dans ces territoires. Peu convaincant, pour les spécialistes : "On sait depuis les années 2000 que les incitations financières présentent des inconvénients (effets d’aubaine…) et ne permettent pas, à elles seules, de renforcer l’attractivité des territoires déficitaires", souligne l’ancien directeur de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé Yann Bourgueil.
Le partage des tâches avec d’autres soignants est une réponse complémentaire, proposée d’ailleurs par le RN. "Mais il faut en parallèle substituer partiellement au paiement à l’acte une rémunération au forfait, pour favoriser la coopération entre les professionnels", poursuit l’expert. Les autres propositions - développement de la télémédecine et des maisons de santé, plus de places dans les...
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19/06 - Un déserteur russe témoigne : "On ne peut pas imaginer l’horreur de ce qu’il se passe en Ukraine"
Attablé en terrasse dans une ville du sud de la France, Anton* se remémore l’enfer du front en Ukraine et les tranchées du Donbass, au fil des cigarettes qu’il écrase dans son cendrier. Comme des centaines d’autres, ce Moscovite a déserté les rangs de l’armée russe. A 40 ans passés, il n’a jamais été volontaire pour s’engager, ni mobilisé selon les règles normales de la conscription. Au contraire, Anton vient tout droit de la prison. "J’ai été dealer de drogue, puis indic pour la police, à Moscou, explique-t-il à L’Express en écrasant un énième mégot. En 2021, j’ai cependant été arrêté par une autre agence gouvernementale et condamné à plusieurs années de prison."
Bien qu’il ait signé de sa main le contrat militaire début septembre 2023, rejoindre les bataillons de "l’opération militaire spéciale" n’a jamais fait partie de ses projets, assure Anton. "Dès le début, une pression énorme était exercée sur les prisonniers, pour qu’ils s’engagent. Menaces, agressions sexuelles… Là-bas, c’était Guantánamo. On devait chanter l’hymne russe plusieurs fois par jour, remercier Poutine… Mes codétenus étaient des dissidents, soit des "agents de l’étranger", et des prisonniers de guerre ukrainiens."Recrutements par le ministère de la Défense
Anton fait partie des dizaines de milliers de détenus sortis de leurs cellules pour se retrouver dans un autre enfer, cette fois-ci à ciel ouvert, sur le front de la guerre en Ukraine. Les recrutements dans les prisons ont commencé à l’époque où feu Evgueni Prigojine, chef de la société de mercenaires...
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19/06 - Nouveau Front populaire : comment Mélenchon veut faire la peau à Ruffin, Autain, Corbière et les autres
Deux points font une ligne, alors quatre… Le premier, l’heure : 23 h 30, vendredi 14 juin. Le Nouveau Front populaire vient de naître et les partis de gauche concoctent les investitures de leurs futurs candidats aux législatives. La France insoumise attend le début de la nuit pour dégainer sa longue liste d’aspirants députés, circonscription par circonscription. La "grande purge" s’officialise. Deuxième point, les concernés : Raquel Garrido, Alexis Corbière, Danielle Simonnet, Frédéric Matthieu, Hendrik Davi, Guillaume Ancelet. Leur crime ? Celui de "lèse-Mélenchon", jure la première. Ils sont députés sortants, ont émis des critiques sur le manque de démocratie interne, publiquement ou plus discrètement, sur les outrances ou encore le communiqué du 7 octobre. Les deux derniers sont proches respectivement de Clémentine Autain et de François Ruffin, contempteurs du leader insoumis qui ambitionnent d’être candidat à la présidentielle ; à sa place, il va sans dire.
Troisième point : la méthode. Les concernés n’ont pas été prévenus. Ils l’apprennent en lisant la communication officielle du mouvement ou de journalistes qui s’étonnent de ne les voir défendre leurs sièges de députés. Quatrième et dernier point : le double standard. Si eux sont mis à la porte par manque de loyauté, Adrien Quatennens, éternel fils protégé de Mélenchon, est investi malgré sa condamnation pour violences conjugales [NDLR : avant de renoncer dimanche] ; et Elisa Martin, à Grenoble, reçoit l’aumône insoumise alors qu’elle sous le coup d’une...
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19/06 - Ursula von der Leyen, la vraie gagnante des élections européennes ?
Dans cet épisode, Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express, tisse le portrait de l’actuelle présidente de la Commission européenne dont sa prolongation à la tête de l’exécutif européen est loin d’être jouée d’avance.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Crédits : Parlement Européen
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : afp.com/FREDERICK FLORIN
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : En France, le contrecoup des élections européennes a été un véritable séisme. Depuis dix jours, on ne parle plus que de la campagne éclair pour les législatives anticipées, qui dessinera les contours d’une nouvelle assemblée nationale. On en oublierait presque ce pour quoi on votait le 9 juin dernier. A savoir le renouvellement du Parlement européen.
Ces résultats, eux aussi, ont été largement commentés. Dans le camp des perdants d’abord, on trouve Renew, le parti d’Emmanuel Macron à Bruxelles, qui perd 23 sièges (dont une dizaine d’eurodéputés français). Il y a aussi le parti social-démocrate auquel appartient Olaf Scholz, le chancelier allemand, qui a enregistré son plus faible score en cent ans. Et puis, il y a les Verts, qui avaient réalisé un...
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18/06 - Qui Premier ministre de Macron ? Les exigences de Bardella, le vote de Faure, le jeu d’Attal
Est-ce parce qu’Emmanuel Macron s’assoit sur l’article 12 de la Constitution, qui l’obligeait à des "consultations" avec le Premier ministre et les présidents des Assemblée nationale et du Sénat avant de dissoudre, que tous les autres responsables politiques ont décidé de s’asseoir sur l’article 8 ? La loi fondamentale est claire : "Le président de la République nomme le Premier ministre." Son pouvoir est, sur ce point précis, discrétionnaire.
Pourtant, depuis le 9 juin, la foire de Matignon bat son plein, symptôme de la confusion actuelle des esprits autant que de la déliquescence de la scène politique. "Le Premier ministre, c’est moi", déclare Jordan Bardella dans Le Parisien mardi, sans précaution oratoire excessive. Tout en apportant une précision importante : "Pour nous essayer, il nous faut la majorité absolue." L’Express a raconté vendredi dernier le message que Marine Le Pen avait transmis à l’Elysée : "Si j’ai 240 députés, je n’accepterai pas le pouvoir."
Pour le RN, il existe deux cas de figure. En cas de majorité absolue, le choix du président du parti, Jordan Bardella, s’imposerait-il à Emmanuel Macron ? Le chef de l’Etat tentera sans doute de sauver les apparences. En 1986, quand il s’agit d’inventer la première cohabitation de l’histoire de la Ve République, François Mitterrand veille scrupuleusement à soigner les formes en même temps qu’à préserver les pouvoirs présidentiels. Pour montrer qu’il reste libre de son choix alors que le RPR est devenu le groupe le plus important de l’Assemblée...
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18/06 - Les Français votent tête baissée pour des partis leur promettant la misère, par Pierre Bentata
Suite au caprice d’un président ayant décidé de renverser la table après avoir perdu les européennes, un vent de panique secoue notre paysage politique. Face à l’imminence des législatives, coups bas et coups tordus se multiplient, alliances se font et se défont. C’est l’heure des stratèges sans foi ni loi, des calculateurs sans honneur, et des petits règlements de compte. Pas une heure ne passe sans qu’on ait droit à un retournement de situation, une volte-face ou une secousse qui menace de rebattre les cartes de la répartition des circonscriptions. Bref, on clarifie la situation…
Au milieu de ce chaos, un fait est passé presque inaperçu. Les deux favoris à la course aux sièges ont publié les grandes lignes de leurs programmes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont aussi absurdes l’un que l’autre. Côté RN, on veut freiner l’immigration économique alors que les entreprises peinent à trouver de la main-d’œuvre ; on propose de baisser la TVA – seul impôt à peu près efficace – alors que le déficit atteint des records ; on promet de ramener l’âge de la retraite à 60 ans alors que le Conseil d’orientation des retraites (COR) vient d’annoncer qu’en l’état, le système est intenable. Et tout ça, sans hausse d’impôt. C’est gratuit.
A l’autre bout du spectre, c’est-à-dire à côté en réalité, le Nouveau Front insoumis – car c’est bien de cela qu’il s’agit – va encore plus loin dans le délire. Augmentation du smic à 1 600 euros et passage aux 32 heures, quand la compétitivité et la productivité françaises déclinent ;...
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18/06 - Les pharmaciens vont pouvoir prescrire certains antibiotiques sans ordonnance
Les pharmaciens vont pouvoir désormais délivrer directement des médicaments en cas de test positif pour l’angine bactérienne ou la cystite dans certaines conditions, après la parution ce mardi 18 juin d’un décret au Journal officiel.
Les premières délivrances directes en officine pourraient intervenir "d’ici 15 jours", le temps que les premiers pharmaciens fassent les formations en ligne nécessaire pour pouvoir procéder à cette délivrance directe, a indiqué à l’AFP Philippe Besset, le président de la FSPF (fédération des pharmaciens de France).
Le décret applique une disposition de la loi de financement de la Sécurité sociale 2024. La délivrance directe, sans ordonnance médicale, est possible pour les patients de plus de 10 ans en cas de test positif à l’angine bactérienne, et pour les femmes de 16 à 65 ans, non fébriles, pour la cystite. Le pharmacien est rémunéré 10 euros en cas de test négatif, et 15 euros en cas de test positif.Alléger la tâche des médecins
Cette délivrance directe par les pharmaciens s’inscrit dans les efforts actuels pour alléger la tâche des médecins, dans un contexte de désertification médicale. D’autres décrets allant dans le sens d’un plus grand partage des tâches avec les médecins sont attendus par les professionnels de santé, qui espèrent les voir paraître avant les élections législatives et le changement de gouvernement.
Les infirmières de pratique avancée (IPA) attendent le décret qui va permettre aux patients de prendre rendez-vous directement avec elles, sans ordonnance médicale. Cet...
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18/06 - Collaborateurs, réseau CNews et syndicats étudiants : qui sont vraiment les candidats du RN ?
Trouver 577 candidats en un peu moins de deux semaines n’est pas chose aisée. Au Rassemblement national, on a dû ratisser large. Le "plan Matignon" avait beau être prêt, comme l’assuraient tous les cadres du parti d’extrême droite au lendemain de la dissolution, les simples réserves du parti n’étaient pas suffisantes. Pour investir ses candidats et suppléants, le RN a mobilisé et recyclé tout l’écosystème qui gravite autour de lui depuis des années, y compris une partie de son versant groupusculaire. Un tableau allant de la droite traditionnelle à l’extrême droite radicale, qui constituerait un groupe très hétéroclite au lendemain des élections législatives du 8 juillet. Tour d’horizon.RNJ et collaborateurs
Il a fallu piocher chez les jeunes, d’abord. Heureusement pour les frontistes, le Rassemblement national de la jeunesse (RNJ) piloté par l’eurodéputé et proche de Jordan Bardella, Pierre-Romain Thionnet, offre un vivier de candidatures non négligeable et déjà fourbi au militantisme. Souvent collaborateurs parlementaires, ces nouveaux visages ont décroché une promotion avant l’heure. Urgence oblige. Parmi eux, Céline Sayah, ancienne assistante de l’eurodéputée RN Annika Bruna, et déléguée départementale du RNJ dans le Nord, investie dans la 7e circonscription du Nord. Le collaborateur de Sébastien Chenu, Alexandre Dufosset, investi dans la 18e circonscription du Nord. On compte aussi Julien Limongi, collaborateur de Julien Rancoule, qui hérite de la 4e circonscription de Seine-et-Marne, ou Matthias Renault,...
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18/06 - Législatives : la "nouvelle primaire" de gauche, Zemmour copie Fillon
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce mardi 18 juin, la question du conflit au Proche-Orient, très présent pendant la campagne des européennes, est agitée par La France insoumise qui a peu goûté la sortie médiatique de son allié socialiste, Olivier Faure. A l’extrême droite, tandis qu’Eric Zemmour manque d’idées nouvelles, Jordan Bardella peine de plus en plus à masquer les fragilités de son programme.Le retour du jour : quand Gaza se réinvite dans le débat
Après son omniprésence médiatique pendant les européennes, elle semblait au lendemain de la dissolution entrer dans une période de réserve. Aucune antenne, aucune interview, aucun message sur X - juste des republications - aucune apparition publique. Jusqu’à hier, lundi soir. Sous l’œil des caméras et de centaines de militants LFI, Rima Hassan a fait son retour à Montreuil à l’occasion du meeting du Nouveau Front populaire (NFP).
Et avec elle, le combat pour la Palestine, amené sur scène au détour d’une anaphore. "A gauche, personne ne doit trembler à l’idée de défendre la Palestine et sa libération. A gauche, personne ne doit trembler à l’idée de nommer le racisme systémique et de le dénoncer." Un tacle adressé aux alliés des insoumis au sein du NFP, qui juge-t-elle, délaissent la question palestinienne.
Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Au réveil ce mardi, Jean-Luc Mélenchon s’interroge sur l’agora...
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18/06 - Pr Antoine Flahault : "L’épidémie de choléra à Mayotte serait déjà jugulée si le gouvernement le voulait"
Le 10 mai, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, annonçait que l’épidémie de choléra à Mayotte était "circonscrite", "sous contrôle". Un mois plus tard, le bilan s’est pourtant aggravé. Les cas recensés dans le département français d’outre-mer ont quasiment triplé, passant d’une soixantaine à 166 au dernier décompte officiel, le 11 juin. Deux personnes sont décédées de la bactérie depuis cette prise de parole.
Comment expliquer une telle déconvenue ? Il y a plus d’un siècle, les dernières épidémies du genre avaient été jugulées en quelques semaines, rappelle le Pr Antoine Flahault, grand spécialiste de la diffusion des maladies à l’Institut de santé globale à Genève (Suisse). La science n’était pourtant pas aussi avancée que maintenant. Si les victimes s’accumulent à Mayotte, c’est à cause d’un manque de volonté politique, dénonce le scientifique.
L'Express : L’épidémie est-elle "sous contrôle", selon vous ?
Pr Antoine Flahault : On parle d’épidémie "sous contrôle" au minimum lorsque le nombre de nouveaux cas baisse significativement et durablement. Ce n’est pas le cas à Mayotte. Et pourtant, si le gouvernement français le voulait vraiment, il pourrait en l’espace de quelques semaines seulement juguler entièrement cette épidémie.
On aurait déjà pu mettre un terme à l’épidémie, vraiment ? On l’a pourtant bien vu avec le Covid-19, les crises sanitaires sont souvent incertaines…
Oui, mais le Covid, c’est une toute autre histoire. Malgré les vaccins, on ne sait pas comment s’en débarrasser. Pas plus que la grippe d’ailleurs. Il...
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18/06 - Législatives : la CGT appelle à voter pour le Nouveau Front populaire
La CGT a appelé explicitement, ce mardi 18 juin, à voter pour le Nouveau Front populaire lors des élections législatives, au vu de "la gravité de la situation" avec le risque de l'arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
Le Comité confédéral national (CCN, "parlement" de la CGT) s'est prononcé "très largement" en faveur d'une déclaration titrée "Il est minuit moins une" qui stipule que la centrale "appelle les salariés, retraités et privés d’emploi à aller voter le plus nombreux et nombreuses possible les 30 juin et 7 juillet pour le programme du Nouveau Front populaire". Le deuxième syndicat français a coutume d'appeler à faire barrage contre l'extrême droite, mais sans donner de consigne de vote. Le texte, consulté par l'AFP, note que "l’extrême droite est en situation d’accéder au pouvoir pour la première fois de l’histoire de notre République - à l’exception de la période du régime de Vichy".
Les infos à retenir
⇒ La CGT appelle explicitement à voter pour le Nouveau Front populaire
⇒ Le Maire prévient d'un risque de "mise sous tutelle" de la France
⇒ Faure veut "un vote" pour choisir un Premier ministre de gaucheLe Maire prévient d'un risque de "mise sous tutelle" de la France
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a prévenu ce mardi que la France risquait d'être "mise sous tutelle" par la Commission européenne et le FMI si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet.
Le pays connaîtra "une crise de la dette, si leurs programmes étaient...
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18/06 - Guerre en Ukraine : quelle sera la position de la France le 8 juillet ?
Passé le 7 juillet, Vladimir Poutine pourra sans doute économiser quelques roubles : plus besoin d’opérations de déstabilisation à Paris, la France aura sabordé d’elle-même sa politique ukrainienne. Ces derniers mois, Emmanuel Macron faisait sauter une à une les lignes rouges de l’Occident : permission de frapper le territoire russe avec des armes occidentales, envoi d’avions de chasse, instructeurs militaires sur le terrain… Un vent d’espoir soufflait enfin sur Kiev, après un hiver dévastateur. "Depuis deux ans, nous attendions qu’un leader européen tienne tête à Poutine et entraîne les Occidentaux derrière lui, confie un diplomate européen. Macron était devenu ce leader, et le voilà paralysé !"
Certes, le chef de l’Etat conserve un "domaine réservé" en politique étrangère, inscrit dans les usages de la Ve République. Le président représente la France sur la scène internationale et garde les liens directs avec les autres chefs d’État. A l’Elysée, on maintient que, quel que soit le résultat des législatives, Emmanuel Macron sera président jusqu’en 2027, assurant ainsi la continuité de la diplomatie française.Crash-test pour le principe de "domaine réservé" du président
Le chef de l’État et ses propres équipes comme une garantie de stabilité, tel a été le message transmis aux autres chancelleries ces derniers jours. Interrogé sur le sujet, le 17 juin, Volodymyr Zelensky est resté diplomate en public : "J’ai parlé à Emmanuel Macron et il m’a dit que rien ne devrait changer. Je lui fais confiance." En coulisses, la...
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18/06 - Des charlatans toujours présents sur Doctolib ? Les dessous de notre enquête en vidéo
Reiki, chamanisme ou encore "access bar"… Ces pratiques, associées à des pseudos-sciences, voire à des pratiques sectaires, sont accessibles sur Doctolib au même titre qu’une consultation médicale classique. Notre journaliste, Victor Garcia, en a fait le constat en parcourant les pages Web de la plateforme, première "licorne" économique française et valorisée à près de 6 milliards d’euros.
Depuis un premier scandale en 2022, surnommé le "Doctolib-gate", des collectifs de praticiens alertent sur ces méthodes douteuses. Ils demandent une meilleure régularisation, afin de ne pas être mis sur un pied d’égalité avec ceux qu’ils voient comme des charlatans. Dans cette vidéo, Victor Garcia nous raconte les coulisses de son enquête, la découverte de ces pseudo-médecins, ainsi que la réponse de Doctolib face à ces manquements.
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18/06 - Législatives 2024 : le Rassemblement national
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18/06 - Nucléaire : quand Emmanuel Macron refait le coup des EPR
La France doit-elle construire six nouveaux EPR ou bien 14 ? Pour le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, la réponse paraît évidente : même si notre pays a besoin d’investir énormément dans ses capacités de production d’électricité - on parle de 30 nouveaux réacteurs classiques nécessaires d’ici à 2050 pour maintenir un parc digne de ce nom, qui tiendrait compte du vieillissement avancé de nombreuses centrales -, il faut rester réaliste. EDF, dans sa situation actuelle, aura bien des difficultés à construire les six premiers EPR.
Le patron de Bercy soulignait il y a quelques jours à peine "l’ampleur gigantesque" du chantier à venir, "dans une filière qui malheureusement a connu des hauts et des bas, a été trop souvent pointée du doigt, qui a perdu beaucoup de compétences et qui doit maintenant se reconstruire". Mais ce discours semble trop pessimiste pour Emmanuel Macron. Lors de sa conférence de presse du 12 juin, le chef de l’Etat a réitéré son objectif d’arriver à 14 EPR. Une décision "forte", indispensable pour la transition écologique. Le président aurait-il des informations sur l’état de la filière que son ministre n’a pas ?
Que nenni. "Cette annonce, plus tactique qu’autre chose, passe volontairement sous silence les nombreux défis auxquels EDF fait face en termes de main-d’œuvre, de ressources financières et de délais. Il est évident qu’il s’agit principalement d’une stratégie de campagne dans le contexte difficile des élections législatives anticipées, car la question de la relance du parc nucléaire...
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18/06 - Législatives 2024 : nos entretiens politiques
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18/06 - Législatives : comment le RN justifie ses renoncements programmatiques
Qu’il est confortable de n’avoir siégé qu’au sein de l’opposition. Pas de bilan, pas de compte à rendre. Mais toute la latitude d’infliger remontrances à ceux qui sont et ont été aux manettes. Les procès en incompétence faits à Jordan Bardella ? Qu’ils viennent de la gauche, de la Macronie ou de la droite, le jeune président du Rassemblement national les esquive un à un : "Je ne crois pas avoir de leçon à recevoir, de brevets de compétences de la part de gens qui s’apprêtent à nous léguer un pays à plus de 3 000 milliards d’euros de dette", cingle-t-il dans les colonnes du Parisien.
Ainsi, à quelques semaines de signer - peut-être - son bail à Matignon Jordan Bardella martèle : "Je vais hériter d’une situation financière de quasi-faillite mon devoir sera donc de remettre de l’ordre dans les comptes de l’Etat." Une petite musique jouée dès le lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale par l’ensemble des cadres RN dans les médias. Comme pour préparer les électeurs à des renoncements en cascade sur des promesses phares du parti à la flamme. Au premier rang desquelles, les mesures portant sur l’amélioration du pouvoir d’achat, pour la plupart très coûteuses.La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité
La baisse de la TVA sur les biens de première nécessité en est un exemple criant. En 2022, Marine Le Pen, alors candidate à l’élection présidentielle, en avait fait la clef de voûte sociale de son programme, malgré les réserves émises par un florilège d’économistes. Deux ans plus tard, alors que le RN...
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18/06 - Législatives anticipées 2024 : nos podcasts et vidéos
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18/06 - Carrefour : le modèle de franchise de l’enseigne de distribution épinglé par Bercy
Carrefour, qui s’en défend, impose-t-il à ses franchisés une relation trop déséquilibrée ? C’est l’avis de certains d’entre eux, qui l’ont assigné en justice, mais également du ministère de l’Economie, qui préconise une amende de 200 millions d’euros, faisant dévisser le cours de bourse du distributeur ce mardi 18 juin.
Des conditions contractuelles "si manifestement déséquilibrées au détriment des franchisés" qu’il ne peut en résulter "que de la soumission de ceux-ci à ces obligations" : les "conclusions d’intervention volontaire" des services du ministère de l’Economie, révélées mardi par le média La Lettre et que l’AFP a pu consulter, sont très critiques vis-à-vis de Carrefour.
Les pratiques de ce dernier sont, selon le document de 160 pages, "caractéristiques de pratiques restrictives de concurrence" et "consistent très concrètement à asphyxier les franchisés en usant d’une position de force". Le groupe a contesté les conclusions de Bercy auprès de l’AFP. Après la révélation de l’information, l’action du seul distributeur du CAC 40 a toutefois dévissé de plus de 9 %, touchant même un plus bas depuis novembre 2020, à 13,14 euros, avant de réduire légèrement ses pertes.Association de franchisés mécontents
Le ministère de l’Economie, qui se base notamment sur une enquête menée par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) de Normandie entre juillet 2019 et mars 2022, a délivré ces conclusions dans le cadre d’une assignation émanant d’une "association des franchisés de...
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18/06 - Si le RN gagne, les marchés financiers ne lui pardonneront rien, par Christopher Dembik
Le 12 juin dernier, le Sénat a dressé un bilan sans concession de la dégradation des finances publiques sous le président Emmanuel Macron. Extrait : "le manque de rigueur du programme de stabilité 2024-2027 et l’absence de projet de loi de finance rectificative démontrent l’aveuglement d’un gouvernement qui ne prend pas la mesure de l’enjeu et ne tient pas compte des alertes de son administration". Implacable. Mais il y a pire : "la dégradation non anticipée en 2023 impacte le déficit 2024, déjà revu à la hausse, et qui pourrait encore s’alourdir". Dit autrement, le déficit public sera bien plus élevé que prévu cette année… Il pourrait atteindre 5,3 % contre une prévision révisée ce printemps à 5,1 % et un objectif initial de 4,4 %. Deux raisons à cela : l’effet de base lié à un déficit plus important qu’annoncé en 2023 et surtout une très mauvaise appréciation du volet des recettes. Bon courage au prochain gouvernement !Une lente perte de confiance
On observe depuis plusieurs trimestres une réévaluation du risque de crédit pour la France, liée à l’accroissement du déficit et à des objectifs en la matière qui ne sont ni atteignables ni crédibles. C’est un problème structurel. La Covid, souvent invoquée comme excuse, a bon dos. Conséquence : la dette de la France est perçue comme plus risquée par les investisseurs étrangers qui nous financent.
Début 2022, le spread [NDLR: écart] entre le taux d’emprunt à dix ans de la France et celui de l’Allemagne, qui mesure la perception du risque par les investisseurs à l’égard de...
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18/06 - Nouvelle-Calédonie : quand Marine Le Pen veut revenir à la méthode "des accords de Nouméa"
Au Rassemblement national, c’est "son" sujet. Celui où, en dehors d’elle, personne ne prend vraiment la parole au sein du parti, assure-t-on. Le 16 mai, en pleine crise en Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen avait surpris en s’interrogeant sur le plateau de France 2 : "Peut-être faut-il un référendum de plus en Nouvelle-Calédonie ?" Plaidant pour une "pacification" sur le temps long, elle ouvrait la possibilité d’un référendum "dans quarante ans". La déclaration surprend : en 2021, lors du dernier référendum prévu par les accords de Matignon et de Nouméa, signés en 1998, celle qui était alors la présidente du Rassemblement national estimait que les Calédoniens s’exprimaient "de façon définitive".
Marine Le Pen joue désormais la carte de la négociation. "Rétablissons l’ordre et reprenons la technique éprouvée des accords de Nouméa, indique-t-elle à L’Express. A côté de ça, on discute des perspectives économiques et des investissements nécessaires." La cheffe de file de l’extrême droite ne parle plus désormais d’une problématique lointaine, dont elle devrait potentiellement se préoccuper dans la perspective de 2027. Si, dans le cadre des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le RN était en position d’accéder à Matignon, le dossier brûlant de la Nouvelle-Calédonie arrivera très vite sur le bureau de Jordan Bardella, pressenti Premier ministre.Situation inflammable
Car, à Nouméa, la situation est loin d’être réglée. Dans une lettre adressée ce 18 juin aux Calédoniens, Emmanuel Macron a déclaré "ne pas réunir le...
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18/06 - Nos lecteurs face à la dissolution : "Difficile de dire aujourd’hui quelle France fera l’ouverture des JO"
Les européennes ne sont pas un référendum
Bruno Lonchampt, Dole (Jura)
Des élections européennes sont-elles un référendum au périmètre national ? La confusion règne depuis que voter pour le Parlement de Strasbourg amène les électeurs à retourner dans les isoloirs pour désigner des députés à Paris. Le chef de l’Etat, après s’être défini comme un rempart face à l’extrême droite aux présidentielles de 2017 et de 2022, ouvre la porte à une cohabitation potentielle. Il joue avec le feu en renvoyant la responsabilité aux citoyens, au risque de projeter la France dans une véritable crise. Un scrutin européen, pas plus qu’un scrutin législatif, n’a rien d’un référendum. En tant qu’électeur, je me sens pris en otage. L’échec de la politique présidentielle nous confronte au pari d’un homme qui ne semble accepter ni l’échec ni la contestation, et reste fermé à toute véritable négociation. Difficile de dire aujourd’hui quelle France fera l’ouverture des Jeux olympiques. ("Emmanuel Macron, les scénarios de juillet", L’Express du 13 juin.)Macron vers un départ gaullien ?
Franck Beyeler, Nantes (Loire-Atlantique)
Le président de la République a tiré les conséquences autant des résultats d’une élection que d’un mode de fonctionnement du monde politique opaque et incompris par les citoyens. Le départ d’Emmanuel Macron, à plus ou moins long terme, n’aura de sens pour la France et ne sera gaullien que s’il s’avère un préalable à une rénovation de ce cadre politique qui permette de restaurer la confiance et l’engagement de tous. Sous cette seule...
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18/06 - Russie : Vladimir Poutine poursuit son grand ménage au ministère de la Défense
Nouveau chambardement au sommet de sa machine de guerre. Le président russe Vladimir Poutine a nommé, lundi 17 juin, 12 nouveaux vice-ministres de la Défense, dont une cousine, en pleine purge visant des généraux et des responsables, arrêtés pour corruption dans la foulée du départ de l’historique Sergueï Choïgou.
La première vague de changements était intervenue mi-mai, quand le chef du Kremlin, quelques jours après son investiture pour un cinquième mandat, avait remplacé Sergueï Choïgou, en poste depuis 2012, par un économiste sans expérience militaire, Andreï Beloussov. Vladimir Poutine avait justifié ce remaniement ministériel surprise par le besoin d'"optimiser" les dépenses militaires, qui ont explosé pour soutenir les besoins de l’armée en Ukraine.
Depuis, au moins cinq généraux ou responsables, dont des proches de l’ancien ministre, ont été arrêtés pour corruption, illustrant la montée en puissance des technocrates au sein du dispositif militaire du Kremlin.Elle était à la tête du Fonds des Défenseurs de la Patrie
Parmi les douze vice-ministres nommés lundi par décret présidentiel, y figure notamment Anna Tsiviliova, une cousine de Vladimir Poutine, sous sanctions européenne et britannique. Le lien de parenté n’a toutefois pas été officiellement confirmé en Russie.
Elle était jusque-là à la tête de l’important Fonds des Défenseurs de la Patrie, mis en place en 2023 par le président russe, dont le but est officiellement "de fournir un soutien social personnalisé aux vétérans" du conflit en Ukraine et "aux...
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18/06 - Livres : pourquoi il faut absolument lire "Pleurer au supermarché", de Michelle Zauner
Amélie Nothomb se serait-elle inspirée de Michelle Zauner ? L’an dernier, la baronne belge a publié un récit intitulé Psychopompe. Il n’a pas échappé aux amateurs de rock indépendant que Psychopomp était déjà le titre d’un album sorti en 2016 par Japanese Breakfast, le groupe de ladite Zauner. Si les derniers livres de la première tournent autour du décès de son père, toute l’œuvre de la seconde est hantée par la mort de sa mère. Son récit autobiographique Pleurer au supermarché creuse le même sillon que ses excellents disques.
Tout le monde se souvient du passage de Du côté de chez Swann où le Narrateur, homme fatigué de nature, rentre chez lui encore plus flagada que d’ordinaire. Sa mère lui sert une tasse de thé et une madeleine, aussi efficace que des champignons hallucinogènes : le rêveur se remémore le tilleul que lui faisait boire sa tante Léonie quand il était petit, et tout le Combray de sa jeunesse lui réapparaît comme par magie. Il y a quelque chose de cet ordre dans les premières pages du livre de Michelle Zauner. Née à Séoul, en 1989, d’un père américain et d’une mère sud-coréenne, elle a perdu cette dernière en 2014. Un jour, à Philadelphie, elle marche dans les rayons de chez H Mart, la chaîne de supermarchés asiatiques. Devant un réfrigérateur à banchans, se rappelant les œufs confits à la sauce soja que lui préparait sa mère, elle fond en larmes. Chez cette femme mutique, l’amour se transmettait par la cuisine. Les saveurs et les images se télescopent dans le cerveau de l’orpheline, cela dépasse les...
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18/06 - Finances publiques : la France en deuxième division, c’est maintenant, par Eric Chol
"C’est 1981 à la puissance 10". A écouter Bruno Le Maire, ministre en sursis à Bercy, l’économie française ne supportera pas le big bang budgétaire annoncé dans les programmes du Nouveau Front populaire ou du Rassemblement national, comparable à celui provoqué par la politique de relance de François Mitterrand. C’est vrai : les mesures promises par Jordan Bardella ou le futur Premier ministre du Nouveau Front populaire – si l’un ou l’autre arrive à Matignon – ont en commun d’additionner des dépenses, dans la plus folle démagogie. Le 8 juillet, on rase gratis. Tout est permis. Au nom du pouvoir d’achat - mais se rappelle-t-on qu’il a augmenté en France ces dernières années ? -, les deux formations en tête dans les sondages suivent à la lettre une pratique vieille comme Hérode : toujours plus de prodigalité, tout en ignorant soigneusement la colonne des recettes - sauf à expliquer que l’on prendra l’argent dans la poche des immigrés ou des riches…
Dès l’annonce de la dissolution, Bruno Le Maire a fait tourner sa calculatrice : les mesures prônées à gauche comme à l’extrême droite se chiffrent en centaines de milliards d’euros… De quoi mettre la France sur la paille. Jusque-là, le ministre de l’Economie a raison. Mais comparaison n’est pas raison. Car si nos candidats actuels sont aussi paniers percés que la gauche de l’époque, le contexte a totalement changé. En 1981, la France vivait en économie fermée, sous la menace d’une dévaluation du franc : une fois les caisses vides (c’est-à-dire très vite), le gouvernement...
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18/06 - Législatives : le patron du foot français garantit aux joueurs "la liberté d’expression"
La période de campagne éclair du premier tour des élections législatives, qui aura lieu le 30 juin, a été inaugurée par le tout premier meeting du Nouveau Front populaire lundi 17 juin au soir, entre unité affichée et tensions internes. Face à la gauche, la majorité a annoncé avoir investi 485 candidats, tandis que l’extrême droite de Jordan Bardella, toujours créditée à 33 % des intentions de vote, a détaillé son programme dans les pages du Parisien.
Les infos à retenir
⇒ "Je garantis aux joueurs la liberté d’expression", dit le patron du foot français
⇒ Gabriel Attal pointe un "refus d’obstacles" de Bardella
⇒ Faure veut "un vote" pour choisir un Premier ministre de gaucheCandidate RN dans la Sarthe, la soeur de Marine Le Pen se défend d’être "parachutée"
Marie-Caroline Le Pen, sœur de Marine et candidate du Rassemblement national aux élections législatives dans la Sarthe, a assuré ce mardi ne "pas avoir été parachutée", reconnaissant cependant que son patronyme pouvait l'"aider" à convaincre les électeurs.
L’aînée des trois filles de Jean-Marie Le Pen, âgée de 64 ans, se présente dans la quatrième circonscription de la Sarthe, dont l’ex-Premier ministre François Fillon a été le député. "Je ne suis pas d’ici, je ne vais pas mentir mais je réponds à l’appel des militants" du Rassemblement national (RN), a déclaré la conseillère régionale d’Île-de-France et jusque-là candidate malheureuse aux législatives dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines. "Je n’ai pas ce sentiment d’avoir été parachutée, je n’ai pas été parachutée...
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18/06 - Législatives : "Le RN mobilise la forte inquiétude qui règne en France, sans savoir y répondre"
Une feuille de route plus détaillée. Dans Le Parisien, de ce 18 juin, Jordan Bardella présente son programme pour les élections législatives 30 juin et du 7 juillet. Le président du Rassemblement national rappelle des thèmes chers au parti depuis des années depuis plusieurs années - immigration, pouvoir d'achat -, non sans revenir sur certaines promesses, comme la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. "Elle se fera dans un second temps", dit-il, sans plus de précision, au quotidien.
Totem social du RN, l'abrogation de la réforme des retraites portant l'âge de départ à 64 ans, pourrait intervenir "à l'automne", promet Jordan Bardella. Une promesse coûteuse, alors que six Français sur dix - d'après le baromètre de l'économie d'Odoxa - voudraient faire du rétablissement des finances publiques une priorité. Ce paradoxe n'empêche pourtant pas le RN d’amasser des électeurs à chaque scrutin, jusqu’à finir en tête lors des européennes avec près de 31,5 % des voix exprimées dimanche 9 juin.
Pour le comprendre, L’Express a interrogé Gilles Ivaldi, chercheur au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences Po, spécialiste des droites radicales et du populisme. Selon lui, la liste d’extrême droite a donné une dimension politique aux préoccupations d’une partie des Français, sans réflexion concrète sur les réponses à apporter. Entretien.
L’Express : Dans leur tract d’une page, le RN présente huit propositions à l’approche des législatives. Pas un mot sur le soutien à l’Ukraine, la lutte...
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18/06 - "Top jobs" de l’Union européenne : où en sont les négociations ?
Pas de fumée blanche à Bruxelles ! Les Vingt-Sept vont poursuivre leurs tractations en vue d'un accord formel fin juin sur les postes clés de l'UE, après un premier tour de table lundi à l'issue duquel Ursula von der Leyen est restée favorite pour le "top job" à la Commission européenne. "C'était une bonne discussion. Cela va dans la bonne direction, je pense, mais il n'y a pas d'accord à ce stade", a reconnu le président du Conseil européen Charles Michel, à l'issue d'un dîner informel des dirigeants des pays de l'UE lundi soir à Bruxelles.
Le responsable belge a toutefois souligné qu'une décision n'était de toute façon pas attendue avant un autre sommet des dirigeants de l'UE, les 27 et 28 juin à Bruxelles. "Il est de notre responsabilité collective de prendre une décision d'ici à la fin juin", a ajouté Charles Michel. Il faut que ça mijote, je pense qu'on n'est pas si loin que ça", a jugé le président français Emmanuel Macron, à l'issue de cette réunion.
Les dirigeants ont multiplié les marques de soutien pour une reconduction d'Ursula von der Leyen, 65 ans, à la tête de la Commission européenne. Première force politique au Parlement européen, où il s'est nettement renforcé à l'issue du scrutin des 6-9 juin, le Parti populaire européen (PPE, droite), qui soutient Ursula von der Leyen, a toutefois cherché à pousser son avantage lors des pourparlers, selon des sources diplomatiques.
Les demandes du PPE ont alors empêché l'annonce d'un accord global portant aussi sur les autres postes, celui de président du...
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18/06 - La lutte contre l’antisémitisme, une toujours ardente obligation
Le 6 mai 2024, à l’initiative de la ministre pour l’Egalité hommes-femmes et la lutte contre les discriminations ont été organisées des Assises de lutte contre l’antisémitisme. Sur un sujet aussi grave que complexe à analyser et aussi difficile à combattre, nous devions prendre le temps plus long de la réflexion et d’une consultation élargie afin de rendre un rapport pour 2025, capable de clarifier le diagnostic et d’innover dans les remèdes. La dissolution de l’Assemblée nationale et la situation de réserve qu’impose une période préélectorale conduisent à suspendre le processus alors engagé. Ne voulant pas nous résoudre à passer et penser à autre chose, nous avons rédigé cette tribune que nous avons voulue équilibrée mais sans concession à ce qui nous paraît être de l’ordre de la vérité des faits. Dans un contexte de bouleversement des équilibres politiques, l’affichage d’un projet de lutte contre l’antisémitisme apparaît pourtant plus que jamais nécessaire. Il devrait même constituer un axe transversal revendiqué par toutes les sensibilités politiques et convictionnelles.
Lutter contre l’antisémitisme suppose d’abord de s’accorder sur un constat. Loin d’être résiduelles, les manifestations d’hostilité antijuive ont véritablement explosé depuis les massacres du 7 octobre. Cette hausse exponentielle s’inscrit aussi dans un processus de moyenne durée. Depuis plus de deux décennies se sont multipliés discours et slogans hostiles ainsi que des actes de violence de différente nature : profanation de tombes, agressions physiques...
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18/06 - Nucléaire : cette divergence que le Nouveau Front populaire tente (pour l’instant) d’occulter
Ce qui est écrit compte. Ce qui ne l’est pas est tout aussi révélateur. Les composantes du Nouveau Front populaire, au terme d’intenses tractations pour les élections législatives anticipées, ont bouclé en fin de semaine dernière un programme commun et "de rupture" avec la politique d’Emmanuel Macron. L’urgence climatique et la transition énergétique infusent dans de nombreux aspects couchés noir sur blanc par les négociateurs insoumis, socialistes et écologistes. Ils souhaitent, en chœur, un moratoire sur les grands projets autoroutiers et sur les mégabassines, le vote d’une loi énergie-climat, un plan traçant le chemin jusqu’à la neutralité carbone en 2050, s’opposer à la privatisation des barrages hydroélectriques et transformer la France en "leader européen des énergies marines".
La mention des énergies renouvelables, qui font l’objet d’un consensus, cache à peine l’absence de paramètres concrets sur la composition future du mix énergétique français. Elle contraste surtout avec le passage sous silence de l’éléphant dans la pièce : le nucléaire.
"Nous ne sommes pas d’accord, on ne va pas faire comme si on l’était", a justifié Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise. Alors dans une optique d’union et de campagne express, les questions qui fâchent, dont l’épineuse question de l’atome, ont été volontairement remises à plus tard. "Le calendrier est certes très restreint, mais ce n’est pas à la hauteur des enjeux", regrette Benoît Calatayud, directeur de la transition énergétique chez Capgemini Invent et...
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18/06 - Nouvelle-Calédonie : Macron a écrit une lettre aux habitants de l’archipel
Le président de la République Emmanuel Macron a demandé, mardi 18 juin, "la levée ferme et définitive de tous les barrages" en Nouvelle-Calédonie et "la condamnation des violences sans faux-semblants" dans une lettre envoyée aux Calédoniens.
"La situation dans laquelle la Nouvelle-Calédonie a été réduite par quelques-uns demeure inadmissible et ceux qui l'ont encouragée devront répondre de leurs actes", écrit le chef de l'Etat qui s'était rendu sur place le 23 mai.
Rappelant qu'il a décidé de ne pas convoquer de Congrès pour adopter le projet de réforme électorale constitutionnelle à l'origine des émeutes de mai, le président appelle "à la constitution d'un nouveau contrat social calédonien". "Ce dialogue devra naturellement porter sur la nature des liens qui seront tissés avec la France, des liens unissant sans entraver, des liens de solidarité mutuels", écrit-il. "Il faut toujours plus de temps pour construire que détruire. Mais la patience est toujours la condition de l'espérance", conclut-il.Les écoles ont rouvert lundi
Signe d'un très lent retour à la normale après cinq semaines de troubles, les écoles ont rouvert lundi, tout comme l'aéroport international de Nouméa, tandis que l'entrée en vigueur du couvre-feu nocturne a été repoussée de 18h00 à 20h00.
Mais, dans ses rues, la capitale du territoire français du Pacifique Sud porte encore les marques des violences : bâtiments brûlés, dont des établissements scolaires, barrages des indépendantistes, contre-barrages des...
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18/06 - Guerre en Ukraine : pourquoi Poutine n’a aucun intérêt à mettre fin au conflit
Au cœur de la "Rust Belt" russe, la ville de Nijni Taguil se réveille d’un long sommeil. Les cheminées d’usines de cette cité industrielle nichée dans les monts Oural – à un millier de kilomètres de Moscou – fument à nouveau nuit et jour. Les mécanos de l’usine Uralvagonzavod, fleuron de l’industrie de défense russe, travaillent d’arrache-pied pour fabriquer les chars en première ligne de l’offensive contre l’Ukraine. "Nous avons été parmi les premiers à organiser un travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans notre usine, et nous avons augmenté la production plusieurs fois", lance un ouvrier soudeur à Vladimir Poutine, en visite sur le site le 15 février dernier. "Nous sommes prêts à travailler à ce rythme aussi longtemps que nécessaire", poursuit ce fidèle du chef du Kremlin, soigneusement sélectionné par les organisateurs du déplacement.
Il n’y a pas si longtemps, pourtant, Uralvagonzavod était au bord de la faillite. La manufacture historique de wagons et de tanks, endettée jusqu’au cou, ne faisait plus rêver grand monde. Les chaînes de montage tournaient au ralenti, la grogne des travailleurs montait face à la baisse des salaires. C’était avant la guerre, avant que Vladimir Poutine ne fasse de la conquête de l’Ukraine son fonds de commerce. "Aux yeux du Kremlin, la guerre est désormais le principal moteur de l’économie russe et le ciment de l’unité nationale. Il n’y a donc aucune raison de l’arrêter", observe Andreï Kolesnikov, expert de la Fondation Carnegie pour la paix internationale.
Les chiffres...
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18/06 - Législatives : chez les Insoumis, candidats sulfureux et "grand ménage de printemps"
Une toute première rencontre, en juin 2022, lors d’un débat organisé par le média Street Press. L’échange entre Raquel Garrido (LFI) et Aly Diouara (La Seine Saint-Denis au Coeur), candidats à l’époque aux élections législatives en Seine Saint-Denis, tourne au vinaigre. "La représentation nationale du 93 n’est pas à l’image de la population du 93", lâche-t-il, en lorgnant sur la photo des candidats Nupes investis dans le département. "Ici, il n’y a pas de parachutés, on n’est que des militants du 93 !", rétorque Garrido. "Moi je vois des parachutés. Vous-même…" Raquel Garrido, domiciliée dans le département, s’indigne. Le ton monte très fort, et la parole est donnée à Sandrine Rousseau, également invitée sur le plateau, qui demeure un peu interdite face aux échanges très vifs. Les deux ne se sont plus jamais recroisés.
Ils se recroiseront sûrement lors de ces prochaines semaines, dans la cinquième circonscription de Seine Saint-Denis, où chacun brigue un poste de député. Car Aly Diouara a finalement été investi par les Insoumis à la place de Raquel Garrido, qui concourra tout de même en dissidence sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Mais voilà que certains propos polémiques du second remontent à la surface. Sur les réseaux sociaux, notamment, où le fonctionnaire territorial à la mairie de Drancy avait qualifié Raphaël Glucksmann de "candidat sioniste" lors de la campagne européenne, durant laquelle il avait, avec son petit parti, milité pour Manon Aubry. Lors d’un tractage en soutien à l’Union Populaire, le...
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18/06 - Israël - Hezbollah : pour Washington, il est "urgent" de résoudre le conflit
Une manifestation d’une ampleur inédite depuis le début de la guerre, réunissant plusieurs milliers de personnes contre Benyamin Netanyahou a eu lieu lundi soir. Les manifestants plaident pour la fin de la guerre sanglante à Gaza et pour le retour des otages, dont plusieurs dizaines seraient encore en vie, selon les révélations anonymes d’un négociateur. Les Etats-Unis appellent à mettre fin aux affrontements avec le Hezbollah au sud du Liban qui sévissent en parallèle de la guerre à Gaza.
Les infos à retenir :
⇒ Manifestation de plusieurs milliers de personnes contre Netanyahou
⇒ L’envoyé spécial de Joe Biden juge urgent de résoudre le conflit entre le Hezbollah libanais et Israël.
⇒ Un négociateur affirme que plusieurs dizaines d’otages sont encore vivants.Des milliers d’Israéliens contre Netanyahou
Fait rare en plus de huit mois de guerre sanglante, des milliers d’Israéliens ont manifesté lundi 17 juin au soir à Jérusalem à proximité de la résidence de Benyamin Netanyahou et de la Knesset (Parlement). Ils demandent la tenue d’élections anticipées, reprochant au Premier ministre sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier les derniers otages aux mains du Hamas. Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l’armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l’attaque du 7 octobre.
"Tous ! Maintenant !", ont scandé des manifestants dont certains...
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18/06 - Nexans, le Français qui se rêve en champion des câbles sous-marins
L’anecdote pourrait figurer dans le petit livre des savoirs inutiles. Quelle entreprise possède les deux plus grandes tours de Norvège ? Le français Nexans (ex-Alcatel Câbles). Cocorico ! 153 mètres pour la plus haute, dont la construction s’est récemment achevée. Ce qui en fait le premier gratte-ciel du pays nordique, vante le géant des câbles électriques. Elle relègue au deuxième rang son aîné, copie quasi similaire vue de l’extérieur, une trentaine de mètres de moins, qui régnait jusqu’alors seule sur les environs de Halden, non loin de la frontière suédoise, à cent kilomètres au sud d’Oslo. Dans ces coquilles grises érigées entre fjord et forêts, nul bureau, étage ou salle de conférence. Du vide, ou presque. Seulement un laboratoire au sommet et deux tuyaux, un montant et un descendant, contenant un même câble électrique sur lequel sont apposées trois couches de polymères isolants. Ces tours d’extrusion sont essentielles dans la fabrication d’un câble sous-marin afin de garantir la protection de la partie conductrice, et donc la bonne qualité de ce passeur de dizaines de milliers de volts.
Pour décarboner l’économie et lutter contre le changement climatique, la planète doit s’électrifier. "On rentre dans une époque digne des Trente Glorieuses. Il nous faut repenser et reconstruire tous les réseaux électriques. Ce qu’il s’est passé pour les télécoms, avec plus d’un million de kilomètres de fibre optique dans les fonds marins, se reproduit pour l’énergie. Dans ce domaine, on est en train de bâtir l’équivalent...
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18/06 - Les énergies vertes, une mine d’or pour les chasseurs de tête : "La France vend très bien ses talents…"
Aujourd’hui, l’écosystème est vert. La pluie coulait sur la fenêtre/Le ciel n’était pas clair/Mais le jardin était vert vert vert/Et devant moi celui que j’aime chantait déjà Véronique Sanson en 1969. Olive, émeraude, pistache, la gamme est très large pour répondre à un enjeu politique aujourd’hui majeur : la France doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et, avec la loi Energie et Climat adoptée en 2019, atteindre la neutralité carbone en 2050. L’économique et le social doivent suivre : 88 % des salariés estiment que la transition écologique est un sujet important dans leur entreprise et 36 % pensent qu’il est prioritaire (CSA pour LinkedIn et L’Ademe, mai 2021). Par ailleurs, la loi n° 2023-973 du 23 octobre 2023 (industrie verte) a pour double objectif de créer de nouveaux emplois et de produire plus proprement à partir de 2025.
Pourtant, il existe un risque majeur : la pénurie de compétences qui freine la croissance des emplois du développement durable et qui risque de compromettre la course à la neutralité des émissions d’ici 2050 (OCDE, "Bridging the Great Green Divide", 14 mars 2023). Une niche existe : trouver les compétences.L’univers du "green" évolue sans cesse
"L’univers du conseil a souffert ces dernières années mais les spécialistes du renouvelable ont connu une forte augmentation de leur activité. Cela fait écho à une tendance de fond où les entreprises et les particuliers cherchent à réduire leur impact carbone, c’est tout naturel que les investisseurs suivent...
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18/06 - Langues régionales : les contradictions d’Alba Ventura
Bon, si j’espère finir ma carrière à RTL, je risque de regretter les lignes qui vont suivre, mais tant pis, j’assume.
Si vous écoutez régulièrement cette radio périphérique, peut-être avez-vous entendu le "billet d’humeur" d’Alba Ventura. Le 31 mai, ma consœur a consacré sa chronique aux manifestations en faveur des langues régionales prévues le lendemain - ce qui, a priori, me la rend très sympathique. Hélas, elle y a accumulé en toute bonne foi des erreurs de raisonnement qui, dans les faits, contredisent son intention première. Des erreurs si fréquentes qu’il m’a paru intéressant de les examiner ici et de reproduire l’entretien qu’elle a eu l’honnêteté de m’accorder par la suite.
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Voici pour commencer ce qu’elle a déclaré à l’antenne :
"Je trouve formidable que l’on fasse vivre les langues régionales, qu’on les transmette." Et de citer quelques exemples : "Je suis favorable à cette double signalisation à l’entrée des villes et des villages […]. Je suis aussi pour qu’à l’école et au collège on puisse découvrir la culture et l’art d’une région dans la langue de la région. Cela existe. Je suis née en Provence et on apprenait des chansons en provençal à l’école." Jusque-là, tout va à peu près bien. C’est ensuite que les choses se gâtent.
"Mais réclamer l’enseignement immersif (1), ça, non. Enseigner l’histoire-géo en basque ou les maths en breton ou la SVT en corse, non ! On a une langue pour ça, c’est le français." Ici se manifeste la...
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18/06 - 64 000 métiers industriels en plus : cette différence qui arrange Bercy
Aujourd’hui, Arnaud Bouillin, rédacteur en chef du service Économie de L’Express nous explique les manipulations de Bercy pour réussir ses objectifs de réindustrialisation.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Mehdi FEDOUACH/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 64 000. Ce chiffre, c’est le résultat d’un calcul effectué à partir des données de Bercy. Arnaud, sur quelles sources tu t’es basé pour arriver à ce chiffre ?
Arnaud Bouillin : Deux sources tout à fait officielles. Je vais t’expliquer. Traditionnellement, c’est l’INSEE, l’institut national de la statistique qui mesure le nombre d’emplois industriels en France. Et cet indicateur, il regroupe tous les emplois liés à l’énergie, à la production de biens manufacturés. C’est très bien documenté par l’INSEE et en 2022, selon eux, il y a eu 44 000 emplois industriels supplémentaires créés en France. Mais de son côté Bercy a fait un autre calcul, avec un autre indicateur, récent et de son cru, qui est celui des "métiers industriels". Et là on est à sur une création nette de 108 000 "métiers" supplémentaires en 2022. 108 000 moins 44 000, ça fait...
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18/06 - L’hypothèse du RN à Matignon agite les hauts fonctionnaires : "Je ne saluerai pas Bardella en uniforme"
Mars 2024, une table près de l’Assemblée nationale. Laure Lavalette, députée Rassemblement national du Var, est entourée d’une brochette de journalistes et y va de ses suppositions. "C’est sûr que si on arrive au pouvoir, certains hauts fonctionnaires seront sous antidépresseurs", s’esclaffe-t-elle. Il y a trois mois seulement, personne encore n’imagine que la possibilité pour le parti d’extrême droite d’arriver aux responsabilités est si proche. Elle-même n’a pas que de bonnes expériences avec les hauts fonctionnaires, notamment avec Philippe Mahé, le préfet du Var, qui refuse de s’afficher aux côtés de la députée frontiste.
Le 7 décembre 2023, il ne l’avait pas invitée à l’inauguration d’une maison France services dans sa circonscription, comme lors d’un déplacement à Porquerolles en compagnie du ministre Hervé Berville, où Laure Lavalette avait fait des pieds et des mains pour tenter de s’incruster. "Contrairement à ce qui a été indiqué, Mme Lavalette a bien été invitée à la visite officielle, elle y a participé en déjeunant à mon invitation dans un restaurant de Porquerolles, rectifie Philippe Mahé. Je précise qu'évidemment Madame Lavalette est invitée ,comme tous les parlementaires du Var, à l’ensemble des visites officielles des membres du Gouvernement." Si certains préfets se sont faits à la présence du RN à l’Assemblée, les relations ne sont pas encore fluides sur tout le territoire. Du moins, elles ne l’étaient pas jusqu’au 9 juin au soir, au moment où Emmanuel Macron a choisi de dissoudre l’Assemblée....
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17/06 - Bruno Karsenti : "L’alliance de la gauche s’effondrera si elle n’affronte pas l’antisémitisme…"
Au lendemain de la dissolution et des élections européennes, le nom de Bruno Karsenti apparaissait parmi les premiers intellectuels et artistes appelant à une union des gauches. Mais le philosophe, directeur d’études à l’EHESS, se dit aujourd’hui "atterré" par la tournure prise par le Nouveau Front populaire. En cause : la prédominance dans l’alliance de La France insoumise sur la gauche sociale-démocrate incarnée par Raphaël Glucksmann, alors même que le parti de Jean-Luc Mélenchon défend un antisionisme radical et refuse de considérer qu’un antisémitisme de gauche peut exister.
Bruno Karsenti, qui vient de publier un livre de dialogue posthume avec Bruno Latour sur l’avenir de l’Europe (Nous autres Européens, PUF), explique à L’Express pourquoi l’antisémitisme et la question juive sont des enjeux centraux pour la gauche. "La seule purge à laquelle on assiste ayant été exactement contraire à ce qu’on pouvait espérer", déplore-t-il, faisant référence à l’éviction par Jean-Luc Mélenchon de ses opposants internes, comme Raquel Garrido et Alexis Corbière. Le philosophe regrette que même François Ruffin ait demandé que la première mesure du Nouveau Front populaire soit la réintégration de l’humoriste Guillaume Meurice, licencié par Radio France pour avoir répété sa comparaison entre Benyamin Netanyahou et Adolf Hitler. Entretien.
L’Express : L’antisémitisme est-il le grand oublié de ce Nouveau Front populaire ?
Bruno Karsenti : L’antisémitisme est le point clé sur lequel se joue la possibilité d’une union de la gauche. Si...
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17/06 - Jean-Baptiste Guégan : "Mbappé a fait un choix osé en mettant sur le même plan le RN et LFI"
"J’appelle tous les jeunes à aller voter, à prendre conscience de l’importance de la situation. J’espère que ma voix va porter un maximum […] Je suis contre les extrêmes, contre les idées qui divisent. On a l’opportunité de choisir le futur de notre pays". Ces mots n’ont pas été prononcés par un vieux loup politique, mais par le très populaire capitaine de l’équipe de France de football, Kylian Mbappé, qui s’exprimait dimanche 16 juin dans le sillage d’un Marcus Thuram appelant la veille à se "battre pour que le RN ne passe pas [aux élections législatives]".
Opportunisme de jeunes millionnaires déconnectés de la réalité ou engagement sincère ? Pour L’Express, Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, co-auteur de La Guerre du sport, une nouvelle géopolitique (Tallandier) et de Révolution Mbappé (Michel Lafon), analyse le sous-texte de ces prises de position. Et rappelle, au sujet des programmes économiques "lamentables" du RN et de LFI, que "la plupart [des joueurs] sont des chefs d’entreprise qui valent plusieurs millions. Si le président de Danone ou Xavier Niel s’expriment sur la situation politique, personne ne s’en offusquera parce qu’ils sont perçus comme des businessmen qui savent de quoi ils parlent". De là à peser concrètement dans cette course express aux législatives ? "On parle plus de la sortie de Kylian Mbappé qui a 25 ans que de la candidature de François Hollande, un ancien président de la République…", tacle Jean-Baptiste Guégan. Entretien.
L’Express...
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17/06 - Poutine - Kim Jong-un : la Russie et la Corée du Nord vont signer des "documents importants"
Vladimir Poutine sera en Corée du Nord ce mardi 18 juin et mercredi, une visite exceptionnelle à l’issue de laquelle un accord de partenariat stratégique pourrait être signé entre ces deux pays que l’Occident perçoit comme des menaces.
Américains et Européens s’inquiètent depuis des mois du rapprochement accéléré de Moscou et Pyongyang, accusant les Nord-Coréens de livrer des munitions à la Russie pour son assaut contre l’Ukraine en échange d’une assistance technologique, diplomatique et alimentaire. Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a présenté le déplacement de Vladimir Poutine comme un moment fort pour les deux pays qui sont sous le coup de sanctions occidentales, et a dit espérer qu’un accord de partenariat stratégique serait signé.
"Des documents importants, très significatifs" seront signés, a-t-il dit aux médias russes, évoquant "la conclusion possible d’un accord de partenariat stratégique global". "Ce traité, s’il est signé, sera bien sûr conditionné par l’évolution profonde de la situation géopolitique dans le monde et dans la région et par les changements qualitatifs qui ont récemment eu lieu dans nos relations bilatérales", a-t-il relevé, disant attendre qu'"une décision finale sur sa signature sera prise dans les prochaines heures".
D’après la même source, Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un feront également "des déclarations à la presse" et le président russe assistera à un concert donné en son honneur. Le maître du Kremlin sera notamment accompagné de...
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17/06 - Législatives : la Macronie applaudit Mbappé, Jérôme Guedj trahi par son ex-suppléante
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce lundi 17 juin, la nouvelle star du Real Madrid, Kylian Mbappé, a ravi la majorité présidentielle en se posant contre les extrêmes, qui inquiètent autant les grandes entreprises françaises que le maire du Havre, Edouard Philippe. Dans L’Express, un autre ancien premier ministre, Manuel Valls, étrille ses ex-camarades socialistes. Enfin, dans certaines circonscriptions, le Nouveau Front populaire continue d’éprouver ses limites.La récup' du jour : la Macronie remercie Kylian Mbappé
Créateurs de contenus, acteurs, sportifs… Nombreux sont ceux qui ont appelé à voter contre l’extrême droite. Mais aucun n’a la force de frappe d’un Kylian Mbappé. Une semaine après l’annonce de la dissolution, l’attaquant vedette des Bleus, qui entame l’Euro de foot ce lundi soir, est sorti du silence ce dimanche lors d’une conférence de presse. "J’espère qu’on sera encore fiers de porter ce maillot le 7 juillet" a-t-il lancé à Düsseldorf, se revendiquant "contre les extrêmes, contre les idées qui divisent".
Nul besoin de les citer, Kylian Mbappé sait que les noms du Rassemblement national et de La France insoumise seront lus entre les lignes. De quoi ravir la Macronie qui surfe depuis hier soir sur l’appel de la star de l’équipe de France à choisir le camp de "la raison" face à celui de la "radicalité". Ainsi la ministre de la Culture...
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17/06 - Les militants de LR fermement opposés à l’alliance avec le RN ? Pas si sûr…
Nous sommes le mardi 11 juin, vers le milieu de journée. Christelle*, une salariée historique du parti Les Républicains, descend les escaliers du 4 place du Palais Bourbon, en pleurs. Cette militante de longue date, déjà là au temps du RPR, ne peut contenir son émotion lorsqu’elle passe devant les portraits des figures historiques de la droite républicaine française : Philippe Séguin, Charles Pasqua, Valérie Giscard d’Estaing… Sans doute doivent résonner dans son esprit les mots de Jacques Chirac, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle en 2002 : "Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible."
Depuis, il y a eu La Manif pour tous, la recomposition politique de 2017, le phénomène Zemmour, l’ascension fulgurante de Bardella… et puis le coup de massue : Eric Ciotti, président de LR, a décidé d’engager son parti dans une alliance avec le Rassemblement national, plongeant Les Républicains dans une des plus graves crises de leur histoire.
Si les adversaires et observateurs extérieurs s’amusent de ce vaudeville, les militants et sympathisants, eux, sont affligés. "On dirait un épisode de The Office, c’est ridicule", nous dit le responsable départemental des Jeunes LR Yvelines, Julien Abbas. Dominique, un agriculteur bourguignon à la retraite qui a toujours voté pour les partis de droite de gouvernement, confirme : "Sur la forme, c’est absolument exécrable… Comment imaginer qu’un chef de parti prenne une décision aussi...
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17/06 - Emmanuel Macron, principal obstacle à l’"arc républicain" ?
Le camp de la nuance a perdu le sens de la nuance et donc, d’une certaine façon, la bataille. Le principal obstacle à la constitution d’un arc républicain semble désormais avoir un nom : Emmanuel Macron. C’est lui qui l’appelle de ses vœux, c’est lui qui encombre sa réalisation. Il est une gêne au fameux "vote utile". Car il focalise trop de reproches dans sa pratique personnelle du pouvoir, et pas seulement chez ses adversaires irréductibles – jusqu’au mépris des consultations prévues dans la Constitution pour la prise de décision de la dissolution.
S’il serait exagéré de faire de lui l’unique responsable de la folie qui a emparé la scène politique au lendemain de la dissolution, s’il serait injuste de le rendre seul coupable du vent de populisme qui menace d’emporter aussi bien la droite que la gauche, c’est lui qui a facilité ce face-à-face en espérant qu’il favorise ses victoires électorales et sa domination de l’espace public. La France écartelée entre deux extrêmes, entre un Jordan Bardella qui remet au goût du jour, et sans même penser à mal (ce qui est pire encore), "les Français d’origine étrangère" et un Jean-Luc Mélenchon perdu dans les délires de l’autocratie et prêt à investir n’importe qui – ce qui conduit généralement à faire n’importe quoi), est un pays au bord de l’abîme.
"Emmanuel Macron s’est construit contre le système, il ne supporte pas d’avoir l’impression d’en être", dit l’un de ses conseillers, pour qui le président "a dissout l’Assemblée et tout ce système" : "C’est parce que c’est dangereux...
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17/06 - Peut-on "faire barrage" tout en étant un repoussoir ? Message à la gauche de bonne foi, par Anne Rosencher
Quoi qu’il arrive, disons-le d’emblée : nous vivons une période affligeante. Aucun citoyen animé par l’envie de bonne foi que la France aille mieux ne peut traverser ce moment de peu de raison et de peu de gloire sans la boule au ventre. La campagne éclair qui commence promet de jeter plus de sel encore sur les plaies d’une société déjà à vif, et cela n’a rien de rassurant. Qu’est devenue la politique ?
Et regardons à gauche, d’abord, où la crise de nerfs a été érigée en morning routine. A chaque jour, sa douche écossaise : lyrisme des grands soirs, petits matins des purges lambertistes. L’heure, nous dit-on, est à la grande "clarification". Où est-elle ? Que dit cette nouvelle union des fondements et des promesses de la gauche ? Que dit-elle de la défense du progrès ? De l’émancipation par le savoir ? De la laïcité ? De l’instruction ? De la lutte contre les communautarismes ? Que dit-elle de la protection des plus faibles, et notamment des classes populaires, qui se sentent si peu représentées qu’elles ont pour la plupart basculé depuis longtemps au RN ou dans l’abstention ? La gauche des partis est de plus en plus constituée de gens qui se sont arrogé le monopole de la définition de "la gauche" – avant tout : une lettre de noblesse – et qui, à force de mépriser moralement et intellectuellement les diagnostics d’une partie des Français a chassé le peuple de son électorat. Beau bilan.
Malgré le lyrisme des slogans, la période n’y change rien. La vérité du Nouveau Front populaire ce n’est pas la clarification,...
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17/06 - Royaume-Uni : face à la poussée de l’extrême droite, Sunak menacé d’"une disparition ’à la canadienne’"
C’est fait. Le moment "tant attendu" du crossover est arrivé, lâche la BBC. Dans un sondage YouGov commandé par The Times en vue des élections générales du 4 juillet prochain, et publié la semaine dernière, les populistes de Reform UK sont passés devant les conservateurs (tories) dans les intentions de vote. Une première pour cette formation politique, héritière du mouvement indépendantiste Ukip devenu le Parti du Brexit en janvier 2019.
De quoi provoquer des "doutes" chez le Premier ministre britannique Rishi Sunak sur "la pertinence de sa décision de convoquer les élections à l’avance", pointe le sondeur Sir John Curtice à l’antenne de la plus ancienne chaîne du monde. Car depuis 2022, le Parlement n’a plus de mandat fixe, ce qui laisse la liberté au chef du gouvernement de dissoudre la Chambre des communes sur simple demande au souverain. Après la déroute des conservateurs aux élections locales de mai dernier, Rishi Sunak a donc demandé à Charles III de convoquer de nouvelles élections.Une percée inédite du mouvement populiste
Sauf que, d’après les estimations de l’hebdomadaire britannique The Economist (libéral), les conservateurs pourraient bien subir un de leurs pires revers électoraux. Les tories risquent bien d’être "abandonnés" par 7 à 9 des 14 millions d’électeurs qui les ont soutenus lors des dernières élections générales, en 2019. Dans les sondages, les tories ne sont donnés qu’à 18 % des intentions de vote, soit "le niveau le plus bas de l’histoire britannique", souligne The Times (centre droit),...
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17/06 - Guerre Israël - Hamas : Netanyahou enterre le cabinet de guerre
En Israël, le gouvernement d’union nationale a fini par exploser après de longues semaines de dissensions politiques. Un porte-parole du bureau du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a confirmé ce lundi 17 juin la dissolution du cabinet de guerre, créé après l’attaque sans précédent du 7 octobre menée par le mouvement palestinien Hamas en Israël.
Les médias israéliens avaient rapporté plus tôt lundi que le Premier ministre avait annoncé la dissolution de ce groupe restreint lors d’une réunion du cabinet de sécurité dimanche, après la démission la semaine dernière du centriste Benny Gantz.Le cabinet de sécurité prend le relais
David Mencer, un des porte-parole du bureau de Benyamin Netanyahou a confirmé la dissolution du cabinet de guerre, précisant que le cabinet de sécurité prendrait "les décisions sur les questions relatives à la guerre". "Le cabinet de guerre était une condition préalable à la création de ce gouvernement d’unité nationale […] Avec le départ de Benny Gantz du gouvernement, le cabinet n’est plus nécessaire, ses fonctions seront reprises par le cabinet de sécurité", a déclaré David Mencer lors d’un point de presse.
Le cabinet de sécurité, qui comprend neuf ministres en plus de Benyamin Netanyahou est maintenant le principal organe à prendre les décisions relatives à la guerre avec le Hamas. Benny Gantz, chef du parti de l’Union nationale (centre), avait quitté la coalition gouvernementale plus tôt en juin, entraînant avec lui Gadi Eisenkot, qui est comme lui un ancien chef de l’armée. Selon des...
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17/06 - Accords de libre-échange : les promesses farfelues de Jordan Bardella
Le 25 février dernier, Jordan Bardella, costume anthracite et cravate bleu horizon, déambule dans les travées du Salon de l’agriculture. La veille, la visite d’Emmanuel Macron a tourné à l’émeute. Partout en France, la colère agricole a explosé. Le président du Rassemblement national joue sur du velours : "Il faut changer de logiciel pour l’agriculture française. Moi, je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange." "Une promesse qui ne passe pas le test de la réalité", s’agace Jean-Luc Demarty, ancien directeur général du commerce extérieur de la Commission européenne.
Ces accords sont signés par l’Union européenne. Pour les retoquer, il faudrait une décision du Conseil européen à la majorité qualifiée, c’est-à-dire par 15 Etats membres sur les 27, représentant plus de 65 % de la population de l’UE. Or, aujourd’hui, aucun des autres grands pays agricoles – Allemagne, Pologne, Italie ou Espagne – n’est sur cette position. Par ailleurs, depuis 2017 et une décision de la Cour européenne de justice, les accords commerciaux sont désormais de la stricte compétence de l’UE. Plus besoin, donc, de l’aval des Parlements nationaux pour les nouveaux traités. Seul accord potentiellement en danger : celui du Ceta avec le Canada, signé avant l’arrêt de la Cour et que le Parlement français n’a jamais ratifié.
"En défendant la sortie de ces accords, le RN affaiblit encore la voix de la France à Bruxelles et met en danger des pans entiers de l’agriculture, très exportateurs", pointe Sébastien...
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17/06 - Luc Gwiazdzinski : "Le Covid a modifié notre rapport à la nuit"
L’Express : Les Français vivent-ils de plus en plus la nuit ?
Luc Gwiazdzinski (1) : Sur la longue durée, la réponse est "oui". Pendant des millénaires, la nuit était simplement le temps du repos social. Les choses ont vraiment commencé à changer au XIXe siècle, avec la société industrielle. Depuis, ce phénomène s’est accentué car les activités de loisirs se sont à leur tour étendues. Et c’est logique : désormais, nous bénéficions à tout moment de la lumière, les urbains sont de plus en plus nombreux et le temps de travail s’est réduit.
Qu’en est-il à l’étranger ?
La conquête de la nuit est un phénomène mondial, mais elle diffère selon la latitude, le développement économique et les cultures. En Europe, des villes comme Barcelone ou Istanbul vivent en grande partie la nuit. En Afrique, c’est plus difficile, notamment parce que l’électricité n’est pas encore présente partout. En Scandinavie, l’ambiance n’est pas du tout la même à Helsinki l’hiver et l’été, quand il fait jour quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre !
Le Covid a-t-il modifié notre rapport à la nuit ? Incontestablement. D’un côté, le retour des couvre-feux nous a permis de mesurer la valeur d’un apéritif pris le soir entre amis. A l’inverse, nous avons redécouvert le calme et nous sommes rendu compte de l’impact de nos modes de vie sur les ressources naturelles et sur les dépenses énergétiques. La nuit est à la fois noire et blanche, selon la définition des verbicrucistes.
Les élus locaux ont-ils pris conscience de ces enjeux ?
Oui. De plus en plus de...
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17/06 - Les législatives anticipées vues de l’étranger : "Une téléréalité complètement folle"
Dans le chaos ambiant, une parole politique française a réussi à émerger à l’étranger : celle de Kylian Mbappé, attaquant de l’équipe de France et nouveau joueur du Real Madrid. En demandant à la jeunesse française de se mobiliser "contre les extrêmes", le footballeur semble avoir clarifié les enjeux des législatives anticipées pour la presse internationale, parfois perdue dans la foire d’empoigne hexagonale.
"Mbappé entre en campagne", titre en couverture le quotidien sportif espagnol Marca, qui remarque que "le message de son étoile contre l’extrême droite a éclipsé l’entrée des Bleus dans l’Euro".
#LaPortada 🗞️ Mbappé entra en campaña
El crack francés debuta este lunes en la #Euro2024 y 'se mete' en política pic.twitter.com/5fipPMODIg— MARCA (@marca) June 16, 2024
Pour le reste, les médias étrangers ne peuvent que constater "le Waterloo de la politique française", comme le surnomme la revue International Politik Quaterly. Entre Eric Ciotti retranché au siège des Républicains après son accord passé en solitaire avec le RN, la purge de La France insoumise au moment des investitures et le retour de François Hollande, "la politique française sombre dans une téléréalité complètement folle", explique Politico depuis Bruxelles. La dissolution de l’Assemblée nationale a provoqué ce qu’Emmanuel Macron espérait, soutient le site d’information : "une classe politique qui se déchire dans les rivalités et les trahisons avant les scrutins du 30 juin et du 7 juillet"."Une atmosphère de fin de règne plane sur la France"...
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17/06 - Armes nucléaires : cette inquiétante flambée des dépenses dans le monde
L’arme nucléaire ne cesse de se développer dans le monde. Ces cinq dernières années, son financement a fait un bond d’un tiers, selon deux rapports publiés lundi 17 juin. La raison ? L’augmentation en nombre et en intensité des tensions géopolitiques, qui provoquent un désir de protection chez les neuf détenteurs de l’armée nucléaire que sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord.
Selon la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), ces puissances nucléaires ont dépensé 91 milliards de dollars (85 milliards d’euros) en 2023, soit 10,8 milliards de dollars de plus que l’année précédente. Une augmentation considérable qui va de pair avec une modernisation, voire le déploiement de nouvelles technologies d’armement atomiques. Le monde demeure dans "une course aux armements nucléaires", juge à partir de ce constat Mélissa Parke, directrice de l’ICAN.Hausse des dépenses dans les armes nucléaires
Actuellement, les États-Unis représentent 80 % de cette augmentation : sa part dans les dépenses totales (51,5 milliards de dollars) "est supérieure à celle de tous les autres pays dotés d’armes nucléaires réunis". Viennent ensuite la Chine (11,8 milliards de dollars) et la Russie (8,3 milliards de dollars). Puis les Britanniques qui ont augmenté significativement leurs dépenses (+ 17 % à 8,1 milliards de dollars), pour la deuxième année consécutive. Globalement, les sommes consacrées aux armes nucléaires ont bondi de 33 % depuis...
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17/06 - Macron et la dissolution : une autodestruction nationale et européenne, par Marion Van Renterghem
Ce n’est pas le moindre des paradoxes qu’au soir des élections européennes les plus importantes de l’Histoire le plus européen des présidents français ait engagé l’avenir de l’Europe par la moins européenne des décisions. Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale sans prévenir ses partenaires européens, qui figurent parmi les premiers concernés et qui en seront peut-être les premières victimes.
A 20 heures le 9 juin, le soulagement l’emportait encore sur l’inquiétude. La vague nationale-populiste avait gagné du terrain, mais le raz-de-marée europhobe n’avait pas eu lieu. La France détenait le record des scores de l’extrême droite, l’Allemagne n’était pas en reste, et le gouvernement allemand d’Olaf Scholz subissait lui aussi une défaite sévère. Le nouveau Parlement européen restait néanmoins stable, chahuté sans être bouleversé, toujours dominé par la coalition des chrétiens-démocrates, des sociaux-démocrates et des libéraux. De 20 h 59 à 21 h 04 le même soir, le discours télévisé du président Macron agissait comme une bombe. Les autres résultats étaient soufflés.
A Bruxelles comme dans les capitales des Etats, l’inquiétude ou la colère s’expriment derrière la politesse publique. Les premiers sondages pronostiquent le dévissage du parti présidentiel et une future Assemblée au mieux ingouvernable, au pire aux mains du Rassemblement national. Personne n’accuse le président français d’une montée de l’extrême droite dont le phénomène est commun à toute l’Europe, jusqu’aux Etats-Unis. Chacun se veut...
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17/06 - Ukraine : "Le chemin vers la paix passe par plus d’armes pour Kiev", selon le chef de l’Otan
La vaste majorité des pays réunis au premier sommet sur la paix ont réitéré leur soutien à l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine et ont souligné que la Russie devra être partie prenante des discussions pour arriver "à une paix durable et juste". Sur le terrain, Kiev a jugé lundi que la Russie intensifiait ses attaques sur le front Est pour "maximiser l’épuisement des troupes" ukrainiennes.
Les infos à retenir
⇒ La Russie intensifie ses attaques avant l’arrivée des F-16
⇒ Conférence de paix sur l’Ukraine : "zéro" résultat selon le Kremlin
⇒ L’Ukraine se prépare à davantage de coupures de courant"Le chemin vers la paix passe par plus d'armes pour l'Ukraine", selon le chef de l'Otan
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a appelé ce lundi à faire payer à la Chine le prix de son soutien à la Russie, tout en encourageant l'alliance militaire occidentale à fournir davantage d'armes à l'Ukraine. "Cela peut paraître comme étant un paradoxe mais le chemin vers la paix passe par plus d'armes à l'Ukraine", a déclaré le chef de l'Otan dans un discours devant le Wilson Center, un centre de réflexion à Washington.Poutine attendu en Corée du Nord dès mardi
Le président russe Vladimir Poutine se rendra en Corée du Nord mardi et mercredi pour une rare visite dans l'un des Etats les plus reclus au monde, accusé par les Occidentaux de fournir à Moscou des munitions pour son offensive en Ukraine.
Les deux pays, sous le coup de sanctions internationales d'ampleur, ont considérablement resserré leurs liens...
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17/06 - Le RN et la privatisation de l’audiovisuel public : "L’un des obstacles ? Les très bonnes audiences…"
La privatisation de France Télévisions et de Radio France ? "Une marge de manœuvre [budgétaire] de 3 milliards d’euros", affirmait Sébastien Chenu, porte-parole du RN, au lendemain des européennes. Les titres boursiers des chaînes privées dégringolent… "Un objectif", rétropédale quelques jours plus tard Jordan Bardella, président du parti d’extrême droite. Et puis une mesure à nouveau "d’actualité", redit le patron du RN. Des atermoiements qui, pour Martine Lombard, traduisent l’impréparation du parti face à un chantier extrêmement complexe, et dangereux pour le pluralisme des médias.
L'Express : Jordan Bardella a parlé de la privatisation de l’audiovisuel public comme d’un "objectif" alors qu’elle figurait dans le programme du RN en 2022. S’il s’agit d’un rétropédalage, que traduit-il ?
Martine Lombard : Selon moi, il s’agit davantage d’une prise de conscience des difficultés de l’opération que d’un rétropédalage. Les équipes du Rassemblement national ont dû saisir l’énormité des obstacles à franchir pour privatiser France Télévisions et Radio France. La mesure figurait bien dans le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2022, mais apparemment sans étude précise de sa faisabilité technique et juridique.
De quelles marges de manœuvre dispose un nouveau gouvernement pour réaliser cette privatisation ?
Leur capital est détenu directement par l’Etat, leur privatisation ne serait donc possible que par l’adoption d’une loi très complexe, pour tenter de lever trois barrières. La première est technique : grâce à la loi...
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17/06 - Restauration de la nature : le feu vert de l’UE sur ce texte-clé du Pacte vert
Les Etats membres de l'Union européenne ont donné, lundi 17 juin, leur ultime feu vert à l'adoption d'une législation qui impose la restauration des écosystèmes abîmés, une volte-face de la ministre autrichienne de l'Environnement permettant de dégager la majorité requise après des mois de blocage.
La décision, soutenue par 20 Etats sur 27 lors d'une réunion des ministres de l'Environnement à Luxembourg, permet l'entrée en vigueur de ce texte-clé du Pacte vert, qui avait déjà été validé par les eurodéputés.Une "querelle interne" à l'Autriche
Jusqu'à présent, l'Autriche avait officiellement choisi de s'abstenir en raison de divisions au sein de la coalition au pouvoir. Le chancelier conservateur Karl Nehammer a jugé "illégal" le vote de sa ministre écologiste Leonore Gewessler, menaçant d'introduire un "recours en annulation devant la justice européenne". Le Belge Alain Maron, dont le pays assure jusqu'à fin juin la présidence de l'UE, a cependant estimé qu'il s'agissait d'une "querelle interne" à l'Autriche, rappelant que "ce sont les ministres autour de la table qui s'expriment".
La législation, dont l'adoption a été saluée comme "une victoire historique" par l'ONG environnementale WWF, impose d'instaurer d'ici à 2030 des mesures de rétablissement des écosystèmes sur 20% des terres et espaces marins à l'échelle de l'UE, et de restaurer au moins 30% des habitats (zones humides, forêts, etc.) en mauvais état. D'autres dispositions visent à améliorer les critères mesurant la santé des forêts, à retirer des...
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17/06 - Fièvre du Congo : quels sont les risques en France ?
Deux signalements en France d’un cas de virus hémorragique qui sévit en Afrique alertent les services de santé publique. La fièvre du Crimée Congo (du nom de ses deux épidémies les plus sérieuses), une maladie parfois mortelle et transmise des bovins aux humains par les tiques, pourrait-elle émerger sérieusement sur le territoire de l’hexagone ?
Présente principalement chez les animaux, plus fréquemment dans les élevages de bovins, elle est causée par un virus transmis entre animaux ou possiblement aux humains, par des morsures de tiques. C’est la tique "Hyalomma marginatum", aux pattes rayées et à la taille particulièrement grande (près d’un centimètre), qui peut faire passer le virus d’un individu ou d’un animal à l’autre, via le sang qu’elle a absorbé.
La plupart du temps, une personne infectée n’a pas ou peu de symptômes, et ces derniers s’apparentant alors à une petite grippe. Mais dans de rares cas, la maladie peut dégénérer en "fièvre hémorragique", avec des saignements incontrôlés qui mènent alors à la mort dans 10 % à 40 % des cas, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour l’instant, aucun traitement n’a vraiment fait ses preuves contre cette maladie. Il n’y a donc guère d’autre choix que de la laisser suivre son cours en cherchant à apaiser les symptômes.Pourquoi donc s’inquiète-t-on de cette maladie maintenant ?
Ces derniers mois, le virus a été détecté en France à deux reprises : d’abord dans les Pyrénées-Orientales, fin 2023, puis en Corse, début 2024. Pourtant jusqu’ici, la...
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17/06 - Législatives : ces sportifs qui mouillent le maillot contre "les extrêmes"
Dans la foulée de sa victoire aux européennes, le Rassemblement national aborde cette campagne des législatives en tête des sondages, donné autour de 30 % des voix. Cette possibilité de voir arriver les "extrêmes" -selon l’expression de Kylian Mbappé-, et notamment le RN de Jordan Bardella et Marine Le Pen, au pouvoir en France suscite l’inquiétude de nombreuses personnalités du monde du sport. L’Express fait le point.Mbappé met un tacle "aux extrêmes"
La préparation des Bleus pour l’Euro 2024, qui débute lundi (21h00) pour les vice-champions du monde contre l’Autriche à Düsseldorf, n’en finit pas d’être percutée par la crise politique en France. La parole de la superstar des Bleus, habituée à donner son avis et à partager son opinion sur les sujets de société, était particulièrement attendue. L’attaquant a comme d’habitude bien pesé ses mots et n’a pas botté en touche. "Je suis contre les extrêmes, les idées qui divisent", a déclaré le futur joueur du Real Madrid (25 ans) lors de la conférence de presse de veille de match, sans préciser quelles formations politiques il avait dans le viseur.
"Je pense qu’on est dans un moment crucial de l’histoire de notre pays. La situation est inédite, c’est pour ça que j’ai envie de m’adresser à tout le peuple français et à la jeune génération qui peut faire la différence. J’appelle les jeunes à aller voter, on voit que les extrêmes sont aux portes du pouvoir, on a l’opportunité de choisir l’avenir de notre pays", a-t-il ajouté. Pour Mbappé, "la situation est plus importante que le...
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17/06 - Le programme du Nouveau Front populaire, c’est la lâcheté, le pire et le risque, par Manuel Valls
Le choix du Président de dissoudre l’Assemblée est une déflagration politique. Cette décision aura le mérite de redonner la parole au peuple. Mais son opportunité ne pourra être analysée qu’à la lumière de ses effets.
Le danger est immense. L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Elle n’apporterait que la haine, la honte et le chaos. Au fond d’eux‑mêmes, les Français n’en veulent pas pour gouverner. Mais ils veulent un changement radical de politique. Ils veulent surtout être entendus, qu’on les écoute enfin vraiment sur leurs attentes fortes et légitimes en matière de pouvoir d’achat, de sécurité, ou d’immigration.
Dans les moments de trouble, face aux périls, les choix des uns et des autres engagent le pays. Je partage la peur du RN qui s’empare du peuple de gauche et je comprends son aspiration à l’unité face à ce danger. Mais l’appareil du PS et ses dirigeants, confrontés au moment politique grave et historique que nous traversons, ont fait le choix de la lâcheté, du pire et du risque.
Ils ont fait le choix de la lâcheté car des chemins plus vertueux s’offraient à eux. Ces voies étaient plus exigeantes, difficiles, escarpées, mais avaient le mérite de ne pas faire sombrer la gauche de gouvernement dans la honte. Il y avait une place pour des candidatures communes sociales-démocrates, écologistes voire communistes, laissant l’extrême gauche marginalisée. Il y avait surtout une place pour une coalition négociée avec la majorité actuelle et tous les républicains, où la gauche aurait pu imposer ses priorités sur...
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17/06 - Enquête pour "détournement de fonds publics" : Ciotti dénonce "une manipulation politique"
Après une semaine de rebondissements et de confusion pour nouer dans l’urgence les alliances et désigner les candidats, la campagne éclair du premier tour des législatives du 30 juin démarre officiellement lundi sous haute tension. Depuis 18 heures dimanche, tous les candidats à l’un des 577 sièges de députés sont enregistrés en préfecture. Place maintenant aux réunions de terrain, à l’envoi de la propagande électorale et aux spots à la télévision.
Les infos à retenir
⇒ Les grandes entreprises alertent contre un "risque majeur" de "décrochage"
⇒ La majorité soutiendra le concurrent de droite face à Hollande
⇒ Mbappé met un tacle aux "extrêmes"Plus de 400 000 procurations en une semaine
Un total de 409 226 procurations ont été réalisées depuis le 10 juin afin de voter lors des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, soit six fois et demie plus que lors des législatives de 2022 sur la même période, a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur.
Entre le lundi 10 juin et le dimanche 16 juin, soit entre J-20 et J-14 avant le premier tour, "nous comptabilisons 409.226 procurations", explique l'Intérieur. Et "91 % des procurations ont été établies via une voie partiellement ou totalement dématérialisée", précise Beauvau. Par rapport aux élections législatives de 2022, Beauvau assure "comptabiliser 6,5 fois plus de procurations" sur la même période.Enquête pour "détournement de fonds publics" : Ciotti dénonce "une manipulation politique évidente"
Le procureur de la République de Nice a ouvert une enquête préliminaire...
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17/06 - Opération déminage : le business sous-marin des chasseurs de munitions
Ce sont les archéologues de nos côtes. Ni pinceau ni truelle, encore moins de chapeau et de lasso dignes d’Indiana Jones. Ils sont plutôt armés de radars, de robots sous-marins et quadrillent les côtes à la recherche d’un butin éruptif : les munitions non explosées (UXO). Les deux guerres mondiales ont laissé un colossal héritage empoisonné au fond des mers et océans. Rien qu’en Baltique et en mer du Nord, plus de 1,6 million de tonnes de bombes, obus, mines ou munitions encore chargées tapissent le plancher marin. La situation est tout aussi problématique le long du littoral français. "La Manche a été plus que bombardée, comme la côte Atlantique", rappelle Fabien Lucas, responsable technique de Geomines, une entreprise spécialisée en diagnostic et dépollution pyrotechnique.
Le terrain de jeu de ces entreprises spécialisées est immense. Leur business, grandissant. "Et nous n’en sommes qu’au début", confirme Thomas Portenart, responsable du service maritime du groupe Géotec. Car ces espaces au large sont stratégiques pour la transition énergétique, avec l’implantation de parcs éoliens et la pose de liaisons électriques sous-marines entre pays.
Mais qui dit recrudescence des activités, dit multiplication des risques. L’explosion de ces déchets oubliés et remués par les courants (ou les pêcheurs) pourrait, si ce n’est dynamiter un projet, au moins sérieusement le retarder. La détection des UXO étant donc un prérequis à tous chantiers, "de nouveaux acteurs ont vu l’opportunité de faire du business", affirme Jean...
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17/06 - Le "NCIS" français : les secrets et stupéfiants outils de la gendarmerie scientifique
L’identification des 11 corps brûlés lors de l’incendie du gîte de Wintzenheim (Alsace), en 2023, c'est eux. L’enquête qui a déterminé que la voiture Tesla, qui avait "accéléré subitement" et fait 21 blessés et un mort à Paris en 2021, n’avait pas eu de défaillance technique, mais bien humaine, c'est encore eux. Tout comme l’identification du corps du petit Emile, disparu en juillet 2023 et retrouvé neuf mois plus tard, dont les ossements sont toujours analysés afin d’élucider les circonstances de sa mort. Les limiers du Pôle judiciaire de gendarmerie nationale (PJGN), qui regroupe l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale et le Service central de renseignement criminel, sont probablement ceux qui incarnent le mieux l’équivalent français des Experts ou de NCIS, les célèbres séries américaines mettant en scène des enquêteurs scientifiques.
Leurs locaux, répartis sur 27 000m² en face du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, au nord-ouest de Paris, ne payent pas de mine - si ce n’est ces gendarmes quadrillant la zone et filtrant consciencieusement les entrées. La Grande Muette étant peu bavarde, les portes s’ouvrent rarement aux journalistes. L’intérieur vaut pourtant le coup d’œil. Dans les étages les plus hauts, des laboratoires où des scientifiques analysent l’ADN de milliers d’échantillons de suspects dans des "salles blanches" dotées de pressions atmosphériques différentes afin d’éviter les contaminations.
Dans les étages inférieurs, une salle d’autopsie, une armurerie qui affiche une...
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17/06 - Après l’âge d’or du Covid, l’heure est grave pour Uber Eats et consorts
Quel secteur illustre mieux les égarements de l’ère Covid que la livraison de nourriture à domicile ? Si on inclut la division Eats du géant Uber, les principaux groupes de ce secteur en Europe et aux États-Unis ont accumulé plus de 20 milliards de dollars de pertes d’exploitation depuis leurs introductions en Bourse, alors même qu’ils ont achevé la concentration du marché. L’allemand Delivery Hero, qui exploite des marques populaires telles que Glovo, Foodora et Foodpanda, est coté depuis 2017. Le hollandais Takeaway l’avait précédé en 2016, avant de racheter en 2020 le n° 4 mondial, le britannique Just Eat. En décembre de la même année, l’américain DoorDash entrait en Bourse avant que le britannique Deliveroo ne l’imite en avril 2021.
Les actions de ces quatre sociétés se négocient désormais bien en dessous de leurs sommets : - 89 % pour Just Eat Takeaway, - 72 % pour Delivery Hero, - 65 % pour Deliveroo, - 55 % pour DoorDash. Les investisseurs scrutent leurs modèles économiques et attendent désormais qu’elles fassent preuve d’une croissance durable et rentable.
La période de croissance alimentée par le confinement a pris fin et les comportements sont revenus à ce qu’ils étaient avant la pandémie. Pas de monde d’après. Les perspectives de développement sont plus limitées. La croissance annuelle du secteur est attendue à 8 %, contre 15 % il y a trois ans.
L’attention s’est portée sur les coûts. Pendant des années, les fonds de capital-risque ont investi de l’argent dans ces entreprises qui subventionnaient les...
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17/06 - Pourquoi l’alliance avec LFI et le NPA n’a rien d’un "compromis", par Jean Szlamowicz
"Ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire. Pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, il y a un moment où il faut aller au-delà de nos divergences", déclarait François Hollande le 13 juin sur TF1. Si l’opinion publique n’est pas assez dégoûtée des manigances, des reniements et des sournoiseries de la politique politicienne, avec ce genre de phrases, l’ancien président met le dernier clou dans le cercueil.
Le cynisme comme principe de discours est tout de même un choix un peu sordide. Car à quoi bon "empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir" si c’est pour véhiculer l’antisémitisme décomplexé de son propre camp ? En effet, on aurait de la peine à comprendre ce qu’il y a "de gauche" dans les outrances de LFI ou du NPA, leur obsession anti-israélienne, leurs accointances avec les islamistes du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) avec qui ils défilèrent le 10 novembre 2019, leur hypocrisie sur la question de la laïcité.
La phrase de François Hollande révèle l’impudence morale d’un camp politique dénué de scrupules. Sur le plan rhétorique, on y remarque la dynamique d’atténuation ("divergences") et de valorisation ("union") : cette technique bien éprouvée consistant à minorer le négatif et à promouvoir le positif, permet ainsi de construire une réalité alternative. C’est le sens d’un marketing lexical utilisant "union", "Front populaire", "barrage", termes qui servent à hyperboliser l’adversaire comme un danger en taisant ses propres turpitudes.Technique mitterrandienne
On propose...
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17/06 - Macron et le goût du risque : la Une de L’Express à La Loupe
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Eric Chol, le directeur de la rédaction, et Eric Mandonnet, le chef du service politique de L’Express, nous racontent quelles options s’offrent désormais à Emmanuel Macron.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture et présentation), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Ludovic Marin/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Depuis une semaine, il ne se passe pas une journée sans une annonce de ralliement ou d’alliance. Les présentations de programme ont débuté, les équipes sont à pied d’œuvre et les mairies s’organisent… Bref, une nouvelle campagne électorale est lancée.
Et seulement vingt jours séparent l’annonce de la dissolution et le premier tour des législatives, le 30 juin. Vingt jours auxquels L’Express a décidé de consacrer son nouveau numéro. La stratégie de Jordan Bardella, les discussions à gauche, mais surtout le plan d’Emmanuel Macron pour le mois de juin… Dans la tête du président de la République, ce sont tous les scénarios de vote qui vont défiler pendant ces quelques semaines et ce sont ces options qu’on passe à La Loupe aujourd’hui.
Pour aller plus loin :
Le RN au pouvoir ? Ce que nous apprennent les pays...
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17/06 - Immigration illégale : pourquoi les mesures promises par le RN sont inapplicables
Fin avril 2024, Marine Le Pen se déplace à Mayotte, quatre jours après le lancement de l’opération place nette visant à lutter contre l’insécurité et l’immigration irrégulière. Face aux habitants, elle promet de "tordre le cou" à l’immigration venue des Comores. L’année précédente déjà, sur le plateau de BFMTV, Jordan Bardella proposait de "suspendre les transferts de fonds privés vers les Comores […] et l’aide au développement aux Comores tant qu’ils refusent de reprendre leurs ressortissants".
En France, le taux de réalisation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) est d’environ 10 % en 2022. Ces propositions du RN ont pour objectif de faire fléchir les pays, dont le Maroc et l’Algérie notamment, qui refusent d’accueillir leurs ressortissants étrangers, expulsés du territoire français. Sont-elles applicables ?"Risque juridique sérieux"
"Juridiquement, suspendre les aides au développement ne pose pas de problème", indique Benjamin Morel, maître de conférences en droit public et constitutionnaliste. Celles-ci sont votées dans le budget chaque année. Elles représentent près de 15 milliards d’euros en 2022, et sont gérées par le Quai d’Orsay et Bercy.
Le gel des transferts de fonds privés vers les pays étrangers, lui, pourrait entrer en violation avec le droit de l’Union européenne. L’article 63 du Traité de Lisbonne interdit "toutes les restrictions aux mouvements de capitaux et aux paiements entre les Etats membres ainsi qu’entre les Etats membres et les pays tiers."
Quelques exceptions persistent,...
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16/06 - Des Légions d’honneur en échange de dons ? Le général Puga au coeur des soupçons
Mâchoires serrées, le général Benoît Puga ne décolère pas. Ses filles jumelles (il a 11 enfants) harcelées par des journalistes, les noms de trois de ses fils cités dans la presse et son téléphone qu’il suppose sur écoute - un comble pour celui qui fut, entre autres prestigieuses fonctions, le directeur du renseignement militaire et le chef de l’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy puis François Hollande. En avril, le retraité, 71 ans, a choisi de démissionner de sa mission de déontologue – deux jours par semaine - au sein du groupe AG2R La Mondiale ; comment assurer ce travail, entamé voici quatorze mois ? Intenable, quand un vent soupçonneux bruisse autour de soi. Le général cinq étoiles, grand-croix de la Légion d’honneur, 16e personnage de l’Etat, est blessé. Il gronde que les doutes sur sa probité relèvent de la calomnie, une cabale dont il assure sortir, demain, bientôt, tête haute et honneur immaculé. En attendant, ces soupçons corrodent l’institution créée par Napoléon. Jamais un grand chancelier ne fut le sujet d’une enquête préliminaire, comme celle ouverte ce printemps par le Parquet national financier pour des chefs de "corruption", de "trafic d’influence" et de "prise illégale d’intérêts" ; jamais un grand chancelier ne vit son domicile perquisitionné, ses archives saisies, ses vacances scrutées et les jobs de ses enfants décortiqués.
Tout démarre à l’automne dans les colonnes du site Mediapart, qui pointe "la pluie de décorations" dont auraient bénéficié, entre 2016 et 2023, 12 proches...
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16/06 - Législatives : le renoncement de Quatennens, le tacle de Sarkozy, le soutien de Jospin
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce dimanche 16 juin marque la date limite des dépôts de candidature dans les 577 circonscriptions, avant le début, lundi, de la campagne officielle. Nicolas Sarkozy s’est enfin exprimé, taclant la décision d’Éric Ciotti de rallier le RN.L’enjeu du jour : candidatures bouclées à 18 heures
Ce dimanche, 18 heures, sonne le glas des dépôts de candidature, des accords de partis et autres petits arrangements. Les postulants aux législatives dans les 577 circonscriptions avaient en effet jusqu’à aujourd’hui pour déposer leur déclaration de candidature en préfecture.
Le Nouveau Front populaire s’apprête à investir 547 candidats, dont 230 sous la bannière LFI, 175 pour le PS, 92 pour les Écologistes et 50 pour le Parti communiste. Du côté du Rassemblement national, le nombre de candidats investis n’est pas encore connu. Jordan Bardella a par ailleurs annoncé soutenir 77 candidats LR, issus du ralliement d’Éric Ciotti. Chez Renaissance, plus de 200 candidatures avaient été déposées vendredi soir, tandis que dans certains départements, le choix d’accords pour un candidat unique a été fait.Le tacle du jour : Sarkozy charge Ciotti
Sa parole était attendue. L’ancien président Nicolas Sarkozy a livré son appréciation de la situation dans un entretien au JDD. Il n’a pas retenu ses coups à l’égard de son ancien camarade de parti, Éric...
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16/06 - Législatives : après le dépôt des candidatures, voici les prochaines étapes d’une campagne express
C’est une course contre la montre, sur fond de tensions et de polémiques. Alors que le dépôt des candidatures pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochains sera clos ce dimanche 16 juin à 18 heures, et que les partis de droite comme de gauche se déchirent ou connaissent de fortes tensions, L’Express fait le point sur les prochaines échéances.17 juin : début de la campagne officielle
La campagne pour les législatives s’annonce éclair. Alors que le ministère de l’Intérieur rappelle qu’il y a normalement une "période qui s’étend sur les six mois précédant le scrutin, avec certaines règles encadrant la campagne électorale", celle-ci sera cette fois réduite à une semaine. La période de campagne officielle, encadrée par "des règles plus strictes", court "du deuxième lundi précédant le jour du scrutin" jusqu’à "la veille du scrutin à minuit". Elle démarrera donc ce lundi 17 juin et s’achèvera vendredi 28 juin, à 23 h 59.
Durant ces deux semaines, les programmes des candidats seront disponibles en ligne, précise le site Vie-publique.fr. Il y aura également "une campagne officielle à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats".30 juin : premier tour des législatives
Emmanuel Macron a opté pour le délai le plus court dans la fenêtre de 20 à 40 jours pour la tenue du scrutin : le premier tour aura lieu le dimanche 30 juin, soit vingt et un jours après l’annonce de la dissolution. Les électeurs seront donc appelés aux urnes pour désigner les 577 députés qui siègent à la chambre basse,...
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16/06 - L’économie version Nouveau Front populaire : une insulte à notre intelligence, par Nicolas Bouzou
On pensait avoir touché le fond avec le programme économique incohérent et dépensier du Rassemblement national. C’était sous-estimer gravement la gauche et son pathétique Nouveau Front populaire - pauvre Léon Blum… -, cette alliance honteuse de sociaux-démocrates sans convictions, d’écologistes décroissants, de communistes grisonnants et d’anticapitalistes/antisémites. Que des personnalités comme Anne Hidalgo, Carole Delga ou François Hollande soutiennent ce "programme" délirant, pur avatar d’une France insoumise qui a visiblement détruit toute lucidité de gauche, montre à quel point la faiblesse de caractère peut être parfois plus forte que l’intelligence. Quant à Raphaël Glucksmann, il n’aura fallu que quelques heures pour que Manuel Bompard lui vole la vedette, à tel point que le nom de l’insoumis circule comme candidat à Matignon si jamais, pour le malheur du pays, cette alliance l’emportait le 7 juillet.
On ne sait par quel bout attraper ce programme pour en montrer l’indigence, tant la matière abonde en ce domaine. Sur la philosophie générale d’abord. Mettre sur la table un programme qui propose des mesures de relance de la demande par une explosion des déficits publics - incompatible avec notre maintien dans l’Union européenne et donc dans la zone euro -, alors même que notre pays souffre d’un double déficit, commercial et des finances publiques, est un contresens intégral.Choc de compétitivité négatif
Dans le détail, les principales mesures sont ineptes et susceptibles d’affecter en peu de temps notre...
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16/06 - Pourquoi Donald Trump est pire que Marine Le Pen, par Anne Applebaum
Les élections européennes sont aux accros de la politique ce que la Coupe du monde est pour les amateurs de football. Il y a 27 pays avec 27 configurations politiques différentes et 27 résultats à analyser. Comme il ne s’agit pas d’élections nationales et qu’elles ne changent généralement pas le gouvernement en place, les électeurs les traitent souvent de manière expérimentale, en votant pour des partis qu’ils ne choisiraient pas pour diriger leur pays, ou en votant simplement pour protester contre le parti au pouvoir, comme le font les Américains lors des élections de mi-mandat. C’est ce qui les rend imprévisibles, de manière attrayante ou alarmante.
Depuis le Brexit, les Britanniques ne votent plus au Parlement européen, et ils ne s’en sont jamais beaucoup préoccupés de toute façon. Les Américains, eux, ont une vision assez floue des institutions de l’Union européenne. Néanmoins, les médias anglophones ont toujours eu besoin d’un raccourci pour résumer cette course de chevaux désordonnée, complexe et continentale. Cette semaine, ils en ont trouvé un : la montée de l’extrême droite. Le débat qui en a découlé ? L’Amérique pourrait emprunter la même direction en fin d’année.L’extrême droite recule en Scandinavie ou en Pologne
Appliqués à la France, les titres alarmistes étaient assez justes : le parti anti-establishment et d’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national (qui fait en réalité partie de l’establishment français depuis des décennies, bien qu’il n’ait jamais été au pouvoir), a remporté le...
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16/06 - Montres : de Paris à Monaco... Trois nouvelles adresses à découvrir
Paris : IWC Schaffhausen
IWC Schaffhausen vient d’ouvrir l’Appartement IWC au 73, avenue des Champs-Elysées. A cheval sur deux étages, nouveautés, haute horlogerie et calibres sont exposés sur 230 mètres carrés aménagés dans un cadre haussmannien. Un service de personnalisation permet au client de configurer sa montre Portugieser Chronographe : bracelet, matériau du boîtier, couleur du cadran. Spécificité de ce magasin : un partenariat a été mis en place pour trois références avec la maison Jean Rousseau pour réaliser des bracelets sur mesure.
Monaco : Jaeger-LeCoultre
Pour célébrer le premier anniversaire de son point de vente de Monaco place du Casino, Jaeger-LeCoultre propose une exposition sur le thème de la précision et présente ses nouvelles références Duomètre Héliotourbillon, Duomètre Chronographe, en or et en acier. Les mouvements les plus emblématiques sont affichés sur un mur, car ce lieu est aussi conçu pour explorer l’histoire de l’horlogerie liée à celle de la "Grande Maison", qui a créé plus de 1 300 calibres. Un autre emplacement est dédié au modèle Reverso.
Lyon : Panerai
Après Paris, Strasbourg et Monaco, la maison horlogère florentine Panerai inaugure une nouvelle adresse à Lyon, rue des Archers, en partenariat avec Maier. Dans un bâtiment historique du centre-ville, la boutique occupe 100 mètres carrés et dispose de 20 mètres linéaires de vitrines. L’architecture intérieure mêle éléments urbains, matériaux contemporains et tonalités de bleu, évoquant l’héritage marin de la marque. Un bar...
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16/06 - Sommet pour la paix en Ukraine : les pays appellent "à impliquer toutes les parties"
Le sommet pour la paix en Ukraine, qui s’achève ce dimanche 16 juin en Suisse, est parvenu à une déclaration commune soutenue par la très grande majorité de la centaine de participants. Elle appelle "à impliquer toutes les parties" au conflit pour faire cesser les hostilités, et réaffirme "les principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les États, y compris l’Ukraine". Mais reconnaît que Moscou devra être partie prenante des discussions pour arriver "à une paix durable et juste".
L’absence de la Russie - qui n’a eu de cesse de dénigrer la réunion et qui n’a par conséquent pas été invitée par les hôtes suisses - a toutefois été déplorée par plusieurs des participants à ce sommet, notamment l’Arabie saoudite ou encore le Kenya.
Les infos à retenir
⇒ Le sommet pour la paix en Ukraine appelle "à impliquer toutes les parties"
⇒ La position de l’Ukraine "s’aggrave sur le front" selon le Kremlin
⇒ La Norvège annonce 103 millions de dollars d’aideLa Russie n’est pas prête "à une paix juste", accuse Zelensky
La Russie et ses dirigeants "ne sont pas prêts à une paix juste", a accusé ce dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Nous devons faire notre travail, ne pensons pas à la Russie, faisons ce que nous devons faire. Pour l’instant, la Russie et ses dirigeants ne sont pas prêts à une paix juste. C’est un fait", a dit le président à l’issue d’un Sommet de la paix en Suisse.
La Russie peut négocier la paix "demain, si elle se retire de notre territoire", a insisté Volodymyr Zelensky....
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16/06 - Renaissance et LR : ces alliances locales pour présenter un candidat unique
Officiellement, il n’existe pas d’accords entre Les Républicains (LR) et la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI) en vue des élections législatives anticipées. Mais alors que les candidatures dans les 577 circonscriptions doivent être déposées ce dimanche avant 18 heures, des alliances ou des "pactes de non-agression" se créent localement, afin de ne pas présenter de candidats les uns contre les autres. Sont-ils le prélude à un accord de plus grande ampleur ?
En aucun cas selon le président LR du Sénat, Gérard Larcher. "Je démens formellement les rumeurs inacceptables et fantasques qui circulent. Il n’y a eu ni rendez-vous secret ni arrangement de sous-main. Je n’ai pas rencontré Emmanuel Macron depuis le 7 mars en dehors des cérémonies officielles", a-t-il expliqué sur X, en réponse à certains bruits faisant état d’une entente avec le président.
La direction des Républicains, qui a vécu une semaine plus que chaotique, confirme. "Aucun accord d’appareil n’engage Les Républicains", écrit-elle sur X. "Notre ligne a été fixée dès le départ : l’indépendance, dans la constance des combats de la famille politique de la droite". Ces accords locaux sont largement condamnés à droite. D’un côté, par Éric Ciotti, président contesté de LR et partisan d’une alliance avec le Rassemblement national (RN). De l’autre, par la direction anti-Ciotti de LR, qui promet une ligne d’"indépendance".
🔴 Aucun accord d'appareil n’engage Les Républicains.
Notre ligne a été fixée dès le départ : l’indépendance, dans la...
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16/06 - Israël : Tsav 9, ce groupe extrémiste qui entrave l’aide humanitaire vers Gaza
Des sacs de riz, de céréales, de farine ou de soupes lyophilisés, jetés à terre et piétinés. Depuis six mois, des centaines de personnes, regroupées dans un collectif, Tsav 9, s’attaquent aux convois humanitaires à destination de Gaza. Une situation condamnée par les Etats-Unis.
Ce samedi 15 juin, le gouvernement américain a annoncé geler les avoirs du groupe en vertu d’un décret sur la violence en Cisjordanie pris par le président Joe Biden en février, ainsi qu’interdire aux ressortissants américains tout contact avec ces individus. "Pendant des mois, les membres de ce groupe d’activistes israéliens ont cherché à plusieurs reprises à contrecarrer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, en particulier en bloquant les routes, parfois de manière violente, entre la Jordanie et Gaza. Ils ont également endommagé des camions et déversé sur la route de l’aide humanitaire vitale qu’ils contenaient", a-t-il rappelé dans un communiqué.
Tout a commencé début janvier. Israël ouvre alors, sous pression internationale, le point de passage de Kerem Shalom afin de faire entrer de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, alors que le terminal de Rafah, contrôlé par l’Égypte, a atteint ses limites de transit. Si la décision est saluée par les États-Unis, elle ne passe pas auprès de certains Israéliens, qui décident de se mobiliser via les réseaux sociaux pour entraver le passage de l’aide à la population gazaouite. C’est la naissance du collectif Tsav 9, nommé ainsi en référence à "Tsav 8" ("Ordre n°8" en français) – le...
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16/06 - Gilles Candar : "Mélenchon a beau jouer au grand-père bienveillant et rassembleur…"
Photo de classe d’un groupe soudé, tout sourire, prêt à taire ses divergences internes pour faire front en vue des élections législatives… Après quatre jours d’intenses négociations, les principales formations de gauche (Parti socialiste, La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, Parti communiste français et Place publique) réunies au sein d’un Nouveau Front populaire annonçaient jeudi 13 juin s’être entendues sur un "programme de gouvernement". Qu’est-il arrivé à ces gauches que l’on disait "irréconciliables", notamment lors de la campagne pour les élections européennes ? Qu’est-il arrivé, aussi, au leader maximo de La France insoumise, qui assure ne pas vouloir s’"imposer" en tant que prétendant au poste de Premier ministre en cas de victoire de la coalition de gauche ?
Pour L’Express, Gilles Candar, historien spécialiste de la gauche et auteur de Pourquoi la gauche ? (Ed. PUF), analyse l’envers du décor. Selon lui, nulle anomalie à déceler dans cette coalition pour le moins éclectique : "L’union face au danger d’une extrême droite hégémonique et liberticide est un réflexe séculaire de la gauche." Mais, prévient-il, si cette dernière veut compter lors des législatives et à l’avenir, elle devra faire l’examen de ses faiblesses… Entretien.
Le Nouveau Front populaire, qui regroupe le Parti socialiste, La France insoumise, le Parti communiste et les Ecologistes, ainsi que plusieurs autres petits partis de gauche, est-il une "Nupes bis" ?
Gilles Candar Oui et non. Bien sûr, il s’agit d’une nouvelle formule...
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16/06 - Macron et la dissolution : comment expliquer (scientifiquement) le goût du risque ?
L’argument est revenu, à gauche, à droite, et même au sein de la majorité, quasiment à chaque intervention. Si Emmanuel Macron a choisi la dissolution, ce serait en partie parce qu’il "aime le risque", répète-t-on, chez les amis du président, comme parmi ses adversaires. "Le courage, c’est d’avoir peur et d’y aller quand même", disait l’intéressé, trois jours avant le dimanche fatidique, devant les vétérans du Débarquement. A-t-il eu peur ? Nul ne le sait. Mais il y est allé.
Le chef de l’Etat, connu pour sa propension à oser, aurait la prise de risque inscrite dans sa philosophie politique, forgée au cœur de sa personnalité. N’est-il pas arrivé au pouvoir sans parti ni expérience ? Impossible depuis de lui faire respecter un protocole. Son service d’ordre a eu beau le lui dire, cela ne l’a pas empêché de prendre une gifle à Valence, en 2021. Alors, bien sûr, on ne joue pas l’avenir d’un pays à la roulette russe, simplement pour le frisson. Mais cela fait quand même partie du personnage, susurre-t-on à bien des endroits.
Ces explications ne disent rien de la logique mobilisée, de ce que le président espère vraiment faire avec ces nouvelles législatives. Mais elles ont au moins le mérite de souligner une chose : tout le monde n’est pas égal devant l’appréciation du risque. Face à l’abîme que représente une potentielle cohabitation avec l’extrême droite, beaucoup auraient choisi de reculer. C’est d’ailleurs ce que disent les études scientifiques sur le sujet : il est normal, courant même, de préférer l’éventualité de...
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16/06 - La qualité de l’air intérieur, enjeu récurrent d’une vraie politique de santé publique
Avril 2022, campagne pour les présidentielles, ainsi s’exprimait Emmanuel Macron : "J’annonce que si les Français me font confiance à nouveau, nous lancerons immédiatement un effort massif de purification de l’air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics. Et vous en verrez les premiers résultats avant la fin de cette année."
Juin 2024, aucun "Plan Air" n’a été déclenché et la qualité de l’air intérieur (QAI) des bâtiments publics est toujours aussi mauvaise et néfaste pour la santé des occupants. A titre d’exemple, en 2024, Santé Publique France estime que la mauvaise qualité de l’air intérieur dans les écoles serait responsable d’au moins 40 000 cas d’asthme et sifflements chez les enfants de 6 à 11 ans. Une mauvaise QAI dégrade également les facultés cognitives des élèves et permet la transmission des maladies aéroportées : lorsque l’air stagne, les particules émises par la respiration (aérosols) et contenant potentiellement virus et bactéries, restent en suspension dans l’air, se diffusent partout dans la pièce où elles s’accumulent, en atteignant les concentrations suffisantes pour infecter les autres occupants.
Depuis quatre ans, aux autres maladies se transmettant dans l’air (coqueluche, bronchiolite, rougeole, grippe, tuberculose, …), s’est ajouté le Covid. Une maladie qui n’est toujours pas devenue bénigne, mais pour laquelle au contraire les preuves de séquelles cardiovasculaires (infarctus, AVC), neurologiques, immunitaires, s’accumulent. Le Covid reste...
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16/06 - L’exposition "Paris !", une image bien flatteuse de la capitale avant les JO
"Paris !", un titre à la fois sobre et un rien crâneur pour une expo (gratuite) de l’hôtel de Ville et sa déclinaison livresque à l’entreprise de séduction affirmée, le tout à la veille des JO et de ses millions de touristes attendus. A la manœuvre, Anne Hidalgo et ses troupes, dont le directeur du théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota, commissaire de l’exposition, qui font montre de tous feux pour dresser une vitrine parisienne volontariste illustrant le grand cœur d’une population "jeune, engagée, solidaire, mobile, libre et bonne vivante", composée de près de 180 nationalités, et les diverses transformations de la capitale face aux épreuves, de l’urgence climatique à l’incendie de Notre-Dame en passant par les attentats.
Si l’ensemble se veut à hauteur de nos concitoyens, la première (immense) photo qui apparaît relève de la "majesté" parisienne avec le cliché de près d’un millier de premiers édiles entourant la maire PS tout sourire lors du Sommet des maires pour le climat le 4 décembre 2015 ; suivie, il est vrai, d’une galerie de portraits géants d’anonymes réalisés par la photographe plasticienne Marguerite Bornhauser.
Viennent ensuite quelques "gadgets", une installation vidéo proposant une expérience immersive de traversée de la Ville Lumière à vélo, une "rue aux écoles" grandeur nature, la remontée de la Seine, de ses sources au Havre, etc. Dans l’ouvrage (Flammarion), conçu comme un carnet Moleskine de voyage, tout en illustrations et bilingue français-anglais, reprenant les thématiques de l’expo,...
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16/06 - Israël annonce pour une pause quotidienne dans le sud de Gaza pour "raisons humanitaires"
L’armée israélienne a annoncé la mort, samedi, de huit soldats dans la bande de Gaza, l’un des bilans les plus lourds pour l’armée en huit mois de guerre contre le Hamas palestinien. Sur le front diplomatique, les espoirs d’un cessez-le-feu semblent s’éloigner en raison des exigences contradictoires d’Israël et du Hamas, qui laissent peu de chances de voir se concrétiser le plan annoncé fin mai par le président américain Joe Biden.
Les infos à retenir :
⇒ Israël annonce pour une pause quotidienne dans le sud de Gaza pour raison humanitaire
⇒ L’armée israélienne annonce la mort de huit soldats dans la bande de Gaza
⇒ Un navire américain frappé par des tirs houthis dans le golfe d’AdenL'ONU "salue" l’annonce d’une pause des opérations israéliennes
L'ONU "salue" l’annonce, ce dimanche, d’une pause des opérations militaires israéliennes dans le sud de la bande de Gaza, mais demande que cela "conduise à d’autres mesures concrètes" pour faciliter l’aide humanitaire, a souligné Jens Laerke, le porte-parole de l’agence onusienne pour les situations d’urgence (Ocha). Il a souligné les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles vit la population de la bande de Gaza assiégée, où ne rentre qu’une aide humanitaire très insuffisante depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
"Les opérations humanitaires à Gaza doivent être pleinement facilitées et tous les obstacles doivent être levés. Nous devons être en mesure d’acheminer l’aide en toute sécurité dans tout Gaza", a expliqué le porte-parole....
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16/06 - La fin des péages routiers ? Sur les autoroutes, la révolution technologique du flux libre
Rallier la Côte Fleurie d’une traite, sans perdre de temps à sortir sa carte bleue ? Voilà de quoi faire rêver les 8 millions d’automobilistes qui circulent chaque année sur l’axe Paris-Normandie. Le gestionnaire des autoroutes du nord et de l’est de la France, autrement dit Sanef, prépare les 210 kilomètres de l’A14 et de l’A13 à une petite révolution : la suppression des barrières de péage au profit d’un système dit "en flux libre". Pour l’A14, la bascule aura lieu dans la nuit du 18 au 19 juin. Pour l’A13, le gros morceau, il faudra patienter jusqu’au mois de décembre.
Fini les ralentissements à l’approche des bornes, l’audacieuse marche arrière de celui qui s’est trompé de file, la recherche nerveuse de son portefeuille sous la pression de la voiture de derrière, l’extension – parfois acrobatique – du bras à travers la fenêtre. Arnaud Quémard, le directeur général de Sanef, voit d’autres atouts encore à ce projet, un investissement de 120 millions d’euros validé par l’Etat en 2021 : "La technologie de péage en flux libre permet de fluidifier la circulation, explique-t-il, avec à la clé des économies de carburant – estimées à 9,5 millions de litres par an – et de CO2 – 25 000 tonnes. La suppression des barrières va aussi permettre de rendre 28 hectares à la nature d’ici 2027". L’équivalent de 40 terrains de football.
Ces 14 chantiers menés de front sont un défi inédit pour Sanef. Les trois quarts du montant investi sont consacrés au réaménagement de la route, qui n’aura plus besoin d’être élargie pour les besoins des...
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16/06 - Litiges : et si vous passiez par l’Autorité des marchés financiers ?
Tout épargnant ayant un différend avec un intermédiaire financier ou un émetteur et n’arrivant pas à trouver une solution avec l’établissement concerné peut se tourner vers le médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF). En 2023, ce dernier a ainsi reçu 1 922 dossiers, dont environ 60 % relevaient de ses compétences. Avec comme premier motif de litiges le Plan d’épargne en actions (PEA).
Les deux tiers des dossiers sont liés aux délais de transfert d’un plan en cas de changement d’établissement. Le problème est tellement récurrent que le régulateur a créé un groupe de travail afin d’améliorer les pratiques de place, dont les propositions ont été validées l’an dernier. Autres sujets fréquents : l’épargne salariale et les ordres de Bourse.
Mais l’an passé a aussi apporté son lot de nouveautés. "En 2023, en raison d’une conjoncture économique immobilière qui s’est dégradée, deux nouveaux types de litiges ont plus que doublé : ceux relatifs aux sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et au financement participatif [NDLR : crowdfunding] immobilier", souligne Marielle Cohen-Branche, la médiatrice de l’AMF. Dans le premier cas, la plupart des dossiers relèvent de la pédagogie, du fait de la baisse des prix de parts de certains produits ou du délai nécessaire pour obtenir le remboursement de ses parts. Quant au crowdfunding, la médiatrice relève "une analyse des projets et une compétence qui laisse parfois à désirer de la part des plateformes". Les litiges concernant les cryptos sont eux aussi en forte...
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16/06 - Allemagne : la stratégie de l’AfD pour séduire les jeunes sur TikTok
La stabilité avant tout. Aux antipodes des soixante-huitards, les nouvelles générations d’Allemands ne votent plus écolos et n’aspirent plus à une révolution de gauche. "Elles rêvent d’une maison au vert et d’une relation stable", résume Stephan Grünewald, cofondateur de l’Institut Rheingold, spécialisé dans les études de marché. Est-ce la peur de ne pas pouvoir accéder à cet idéal qui pousse de plus en plus de jeunes vers le camp conservateur, voire réactionnaire ? D’après la dernière étude sur la jeunesse allemande, publiée par l’économiste Simon Schnetzer en avril dernier, l’adhésion aux idées de l’extrême droite parmi les jeunes de 14 à 29 ans a progressé de 9 % à 22 % entre 2022 et 2024. "Les gens qui se sentent menacés sont plus susceptibles de voter AfD", analyse Kilian Hampel, le co-auteur de cette étude publiée annuellement depuis 2020.
Les élections européennes ont confirmé ces tendances. Près de 16 % des 16 à 24 ans ont accordé leur voix à l’AfD (Alternative für Deutschland), en progression de 11 points par rapport au scrutin de 2019, selon les sondages de l’institut Infratest-dimap. L’expression d’un mécontentement diffus ou d’un rejet du gouvernement pour certains, mais pas seulement. Plus de 50 % ont choisi l’extrême droite "par conviction". Le glissement vers la droite est général : 17 % de jeunes ont également voté pour l’Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU).
Après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, la jeunesse a perdu confiance en l’avenir. "Le Covid-19 a fondamentalement changé la façon de voir...
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16/06 - Législatives : "On est dans un moment crucial de l’histoire de notre pays", prévient Mbappé
Fin de partie sur les intentions des uns et des autres : les postulants aux législatives dans les 577 circonscriptions ont jusqu’à ce dimanche 16 juin, 18 heures, pour déposer leur déclaration de candidature en préfecture en vue du premier tour du 30 juin. Candidatures dissidentes à gauche, alliances locales entre la droite et la majorité, ralliement de LR au RN… Tout devrait être connu ce soir, après des journées confuses et tendues à droite puis à gauche.
Les infos à retenir
⇒ Adrien Quatennens renonce à se présenter dans le Nord
⇒ Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre si son camp ne le décide pas
⇒ "On est dans un moment crucial de l’histoire de notre pays", prévient Kylian MbappéLégislatives à Nice : un candidat LR investi contre Eric Ciotti
Les Républicains (LR) ont investi un candidat, Virgile Vanier, à Nice contre Eric Ciotti, président de LR qui a causé une division du parti après avoir prôné une alliance avec le Rassemblement national, a indiqué ce dimanche à l’AFP un membre de la commission d’investiture. Présenté comme un entrepreneur des Alpes-Maritimes d’une quarantaine d’années, Virgile Vanier est "un sympathisant de droite qui est venu voir LR cette semaine pour être candidat" suite au choc créé par l’alliance d’Eric Ciotti avec le RN, a expliqué à l’AFP ce membre de la commission sous couvert d’anonymat."On est dans un moment crucial", prévient Kylian Mbappé
Le joueur de l’équipe de France, interrogé sur la situation politique en France lors d’une conférence de presse, estime "qu’on est dans...
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16/06 - Cocaïne, cannabis… Pier-Vincenzo Piazza, le chercheur qui veut vaincre l’addiction
Pier-Vincenzo Piazza surnage dans son smoking bleu porté ajusté. Il provoque, fanfaronne même, fier qu’il est. Ce jour-là devant la centaine de savants et de décideurs qui l’observent au ministère de la Santé, le chercheur, iconoclaste revendiqué, s’amuse en présentant l’aboutissement de ses années de recherche sur les drogues. "En voilà, un travail de malade", lâche-t-il du haut de son estrade, pointant un de ses articles.
Habituée à plus de réserve, l’assistance applaudit, tout sourire. Ceux qui connaissent Pier-Vincenzo Piazza savent qu’il n’est pas à une audace près. En trente ans de carrière, cette sommité de l’addictologie et de la neurologie, auteur de nombreuses études de référence, s’est hissée au sommet de sa discipline. Ce savant cocktail d’imprudence et de travail fait qu’on se l’arrache, de congrès en colloque, comme en ce début juin au ministère de la Santé, pour la Journée nationale de la recherche translationnelle sur les addictions.
En descendant de son pupitre, l’invité d’honneur prévient tout de même, inquiet d’en faire trop : "Je plaisante, mais ne faites pas de moi un rigolo." Aux yeux de ses pairs, la précaution paraît inutile. Le sérieux du chercheur, qui a découvert plusieurs mécanismes moléculaires liés à la dépendance, n’est plus à prouver. Impossible de parler de toxicomanie sans le citer. "Il a fait un boulot remarquable", résume Nicolas Ramoz, neuropsychiatre à l’université Paris Cité. Si bien qu’en 2015, l’Inserm et l’Académie des sciences, deux des plus hautes institutions scientifiques du...
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16/06 - Matthieu Pigasse : "La gauche doit se réapproprier le thème de la sécurité, c’est le sujet de la République"
En novembre dernier, à l’occasion de la sortie de son dernier essai - La Lumière du chaos. Pour une société du possible (Ed. de l’Observatoire), le banquier d’affaires et entrepreneur iconocaste, Matthieu Pigasse alertait dans une interview à L’Express contre des dangers d’une société au bord du gouffre minée par la montée des inégalités. Six mois plus tard et au lendemain d’un scrutin qui a vu une poussée inédite du Rassemblement national, il s’alarme toujours et redoute un effondrement démocratique et une guerre civile généralisée. Mais dans le tumulte actuel, il voit aussi quelques motifs d’espoir, et notamment le retour d’une gauche humaniste et sociale. Union de la gauche et programme commun, dérive de certains médias, tromperie du RN… Matthieu Pigasse cogne et s’explique.
L'Express : Votre dernier livre, paru l’année dernière, s’intitule La lumière du chaos. Le chaos, on y est depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais voyez-vous de la lumière ?
Matthieu Pigasse : Nous sommes entrés dans l’ère du chaos depuis un certain temps déjà, et c’était en effet le thème de mon livre. Le chaos, c’est la dislocation de la société que nous vivons, et c’est pour moi le résultat d’un système capitaliste à bout de souffle : arrêt de la croissance, explosion des inégalités, repli sur soi, perte de sens collectif… Le chaos, c’est la fin d’une illusion, celle de la mondialisation heureuse et d’une société apaisée. J’ai eu l’occasion d’en souligner les risques, une guerre civile généralisée et un effondrement démocratique....
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16/06 - Le RN aux portes du pouvoir ? "Les investisseurs demandent une prime de risque plus élevée"
L’exécutif est en campagne, y compris, et surtout, Emmanuel Macron. Depuis son annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir, le président de la République multiplie les saillies contre ses adversaires politiques, du Rassemblement national (RN) à l’union de la gauche, regroupée sous la bannière du Nouveau Front populaire.
Si le RN arrive au pouvoir, "le crédit coûtera plus cher", a affirmé Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de mercredi 12 juin. Expliquant que les prêts immobiliers vont flamber parce que les taux vont flamber ". Et son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de renchérir : "si le RN applique son programme, une crise de la dette est possible en France". Projections fictives ou bien réelles ? Pour L’Express, Anthony Morlet-Lavidalie, économiste chez Rexecode, décrypte les enjeux d’une arrivée aux responsabilités du Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen le 7 juillet prochain.
L’Express : Le scénario évoqué par Emmanuel Macron est-il possible, voire probable ?
Anthony Morlet-Lavidalie : À ce stade, la prudence reste de mise. Il s’agit d’analyser les premiers signaux. Il est important de mentionner que les taux français à 10 ans, c’est-à-dire le coût auquel la France s’endette à dix ans, se sont tendus depuis dimanche. On remarque notamment que l’écart de taux entre la dette française à 10 ans et son équivalent allemand s’est sensiblement élargi. Cela signifie que les investisseurs demandent une prime de risque plus élevée pour accepter de...
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16/06 - "Bienveillance", "inspirant"... L’intelligence des collaborateurs mérite mieux que ces mots convenus, par Julia de Funès
Comment se fait-il que certains mots l’emportent au point d’être immédiatement repris, répétés, servis à toutes les sauces et tous les menus ? Comment se fait-il que "bienveillance", "résilience", "inspirant" et quelques autres "éléments de langage", comme on dit là encore, terrassent les autres au point d’annexer toutes les bouches ? Ces quelques exemples de termes machinalement prononcés ne sont que les symptômes d’un conformisme moral et intellectuel qui sclérose les esprits, formate la langue et engourdit les entreprises. D’où vient le fait que certains se raccrochent si facilement aux branches des mêmes mots ? Comment expliquer cette contagion langagière, cette viralité lexicale ?
Premièrement, nous payons la mode des années passées qui valorisaient les images au détriment des mots. Une image équivaut à 1 000 mots, disait-on avec malice. Les textes de présentation ont alors été remplacés par des lipdubs, les plaquettes d’entreprise, par des films amateurs déprimants, les conférences, par des projections de slides en série, les entretiens, par des QCM, les tests de personnalité, par des graphiques de couleurs, etc. Il s’ensuit que les gens ont de moins en moins de mots à l’esprit.
Deuxièmement, cet amenuisement du vocabulaire s’accompagne d’une inflation bien-pensante. Remarquez que ces mots répétés à l’envi sont généralement doux, plaisants, aimables. Etant pour la plupart positivement connotés, ils en deviennent par là même irréfutables. Faudrait-il être assez fou pour contester la bienveillance, la...
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16/06 - Arnaud Rousseau (FNSEA) : "Nous lançons un ultimatum à l’exécutif sur les aides de la PAC pour le bio"
Comme une kyrielle de textes législatifs, le projet de loi d’orientation "pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture" a été emporté par le tsunami de la dissolution. Un texte censé répondre à la fronde des campagnes de janvier dernier, qu’Arnaud Rousseau trouvait lacunaire mais qui, selon lui, "avait le mérite d’exister". Le président de la FNSEA, premier syndicat agricole, appelle le prochain gouvernement, quel qu’il soit, à remettre l’ouvrage sur le métier. Et lance un ultimatum à l’exécutif sur les aides à l’agriculture bio.
L’Express : Comment analysez-vous la victoire très nette du Rassemblement national dans le monde rural ?
Arnaud Rousseau : 93 % des territoires ruraux ont placé Jordan Bardella et le Rassemblement national en tête, du jamais vu. Ce résultat s’explique évidemment par une conjonction de facteurs. Mais à la racine, il y a ce sentiment de déclassement, l’idée selon laquelle les territoires ruraux sont une espèce de "sous France". Une seconde zone dont la voix ne porte pas, qui n’est pas entendue par l’élite des villes sur des sujets comme la place de la voiture par exemple. S’ajoute un discours "agriculteur égal pollueur" que le monde agricole ressent comme vexatoire. Le résultat, c’est un vote différent, sur l’air du "Après tout, on ne les a pas essayés". Je pense que l’insécurité et le sujet migratoire sont, en réalité, mineurs dans ce choix.
Dans le programme du RN figure la sortie des accords de libre-échange. Soutenez-vous cette...
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16/06 - Etats-Unis : la candidature de Joe Biden, pire décision de l’histoire américaine
Le coup d’envoi de la présidentielle américaine, le vrai, sera donné le 27 juin. Ce jour-là, Trump et Biden s’affronteront lors d’un débat sur CNN, à Atlanta, où se trouve le siège de la chaîne. Pour les deux candidats – mais plus encore pour le locataire de la Maison-Blanche –, la joute verbale sera un test de vivacité et d’endurance. Côté démocrate, on croise les doigts, on retient son souffle et on prie… pour que Joe Biden réussisse l’oral. Car, récemment encore, il a montré des signes de sénilité, notamment la désorientation.
A la cérémonie du 80e anniversaire du Débarquement, en Normandie, le chef d’Etat de 81 ans a certes prononcé un discours sans faute. Mais, à d’autres moments, sa fatigue était visible : démarche mal assurée, équilibre incertain, regard fixe, élocution hésitante. "Entre lui et Emmanuel Macron, âgé de 46 ans, soit 35 de moins que l’Américain, le contraste était saisissant, note la spécialiste des Etats-Unis Françoise Coste. Biden avait presque l’air d’un vétéran du D-Day…"
Le voyage officiel en France – le plus long de son mandat, cinq jours, de quoi lui ménager des plages de repos – est arrivé après la publication d’un article fouillé du Wall Street Journal soulignant "les signes de faiblesses du président". Selon le quotidien new-yorkais, qui a recueilli 45 témoignages de personnes gravitant dans son orbite à la Maison-Blanche, "Joe Biden connaît des hauts et des bas" : "Parfois, il parle si bas qu’il est inaudible. En réunion, il lit des notes pour exprimer des évidences, fait de longues pauses entre...
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15/06 - Législatives : la surprise François Hollande, la purge à LFI qui fait tanguer l’union à gauche
21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce samedi 15 juin, l’ombre de Jean-Luc Mélenchon plane plus que jamais sur la stabilité de l’union de la gauche. Les choix des candidats LFI ont créé de nombreuses incompréhensions dans les rangs, accusant la direction de "purge". Pendant ce temps-là, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes en France pour dire non à l’extrême droite au pouvoir.La surprise du jour : François Hollande candidat
Ce n’est pas une première sous la Ve République. Il n’empêche : l’information a surpris. L’ancien président François Hollande a annoncé sa candidature dans la première circonscription de Corrèze, ce samedi 16 juin, actant ainsi son retour dans la vie politique, selon des informations du journal La Montagne rapidement confirmées. Il sera candidat sous la bannière du Nouveau Front populaire. "A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle", a déclaré à la presse, depuis Tulle, l’ancien chef de l’Etat, qui a déjà été député français entre 1997 et 2012. Sa circonscription avait initialement été attribuée par l’état-major socialiste au maire de Tulle, Bernard Combes. Mais la fédération de Corrèze a annoncé l’investir l’ex-président, ne laissant d’autre choix au PS que de "prendre acte" de cette décision.
Avant lui, Valéry Giscard d’Estaing avait retrouvé les bancs de l’Assemblée nationale après avoir quitté l’Elysée, en...
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15/06 - Israël : la double tragédie des guetteuses de Tsahal
"Regardez-les dans les yeux." Telle a été l’injonction faite aux dirigeants israéliens par les parents des cinq observatrices de Tsahal, filmées le 7 octobre par les GoPro du Hamas, avant d’autoriser près de huit mois plus tard le partage de ces images choquantes. Pendant trois minutes, ces jeunes filles âgées d’à peine 19 ans apparaissent le visage ensanglanté, ligotées, molestées, entourées de cadavres, le matin de leur enlèvement dans l’avant-poste militaire de Nahal Oz.
Stationnées à la frontière de la bande de Gaza, Liri Albag, Karina Ariev, Agam Berger, Daniela Gilboa et Naama Levy (montrée dans une autre vidéo l’entrejambe de son survêtement gris taché de sang) venaient de prendre leur fonction de guetteuses, tatzpitaniyot en hébreu.Les "yeux d'Israël" face à la menace vitale du pays
Celles que l’on surnomme les "yeux d’Israël" ont payé un lourd tribut le jour des attaques. Sur les 26 guetteuses de Nahal Oz, 15 ont été assassinées lors de l’assaut, tandis que parmi les sept observatrices kidnappées, seule une a été secourue par l’armée. Une autre a été tuée en captivité. Leur funeste sort a créé une onde de choc d’autant plus forte que ce drame cristallise à lui seul les blessures les plus profondes de la société israélienne et la défaillance sécuritaire de l’Etat hébreu.
"Ce qui s’est passé avec les observatrices, des militaires non combattantes [NDLR : elles ne sont pas armées] et qui se retrouvent pourtant en première ligne, si près de la frontière et sans défense, m’a particulièrement troublé", confie la...
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15/06 - Chute du CAC 40 : "La dissolution a réduit l’espoir d’une plus grande rigueur budgétaire"
Le CAC 40 n’avait pas connu pareille claque hebdomadaire depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022. En une semaine, l’indice parisien a chuté de plus de 6 %, plombé en particulier par les valeurs financières, sensibles à l’évolution des taux d’intérêt : Société générale a dévissé de 15 %, tandis qu’Axa, Crédit agricole et BNP Paribas ont cédé entre 11 et 12 %. Inquiets de la situation politique française après le score élevé du Rassemblement national aux élections européennes, et surtout l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée nationale, les investisseurs se sont délestés des titres des gros détenteurs de dette tricolore, ainsi que des groupes très endettés ou menacés par le programme du parti de Marine Le Pen.
C’est dans ce contexte chahuté que le premier gestionnaire d’actifs européen, Amundi, tenait son grand forum d’investissement, au Carrousel du Louvre. Anna Rosenberg affiche néanmoins un certain sang-froid face aux événements qui se déroulent en France depuis une semaine. Cette responsable géopolitique de l’Amundi Investment Institute, centre de recherche du groupe, n’anticipe pas de décisions majeures en France d’ici à 2027, même dans l’hypothèse où le Rassemblement national accéderait au pouvoir.
Après les élections européennes du 9 juin marquées par le score élevé du Rassemblement national et, dans la foulée, l’annonce de la dissolution de l'Assemblée en France, identifiez-vous de nouveaux risques ?
Anna Rosenberg S’agissant des élections européennes, je ne vois pas de nouveaux risques...
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15/06 - Montres : quand les éditions anniversaires attirent les collectionneurs
Il en va de l’horlogerie comme du vin : chaque année connaît son lot d’éditions millésimées. Avec cependant une différence notable : côté montres, aucune date ne risque d’être dépréciée du fait d’aléas climatiques.
Les chiffres ronds ont naturellement la cote, d’autant plus quand ils sont séculaires. Il y a cent ans, deux grandes marques horlogères japonaises associaient leur nom à un garde-temps : c’est en 1924 que Seiko dévoilait sa première montre-bracelet siglée par l’entreprise. Cette même année, Citizen présentait de son côté une montre de poche, un modèle réinterprété de nos jours pour célébrer ce centenaire, tandis que Seiko propose une édition spéciale centième anniversaire de sa montre de plongée Prospex. 2024 marque également la célébration par Piaget d’un siècle et demi d’existence, et ce seront 140 bougies à souffler du côté de Breitling.
Les dates historiques de modèles emblématiques sont aussi des occasions de célébration. La collection Ocean Star de Mido renaît quatre-vingts ans plus tard avec une édition spéciale dotée d’une fonction GMT. Pour le 70e anniversaire de sa référence Conquest, Longines s’inspire d’un modèle de la fin des années 1950, qui se distingue par sa réserve de marche sur des disques tournants au centre du cadran. Chez Pequignet, c’est la ligne Moorea qui est redessinée quatre décennies après sa naissance. Tandis que Dior propose un nouveau visage de sa montre masculine Chiffre Rouge, qui a vingt ans.
Lorsqu’un garde-temps est considéré comme iconique, même le quart de siècle devient prétexte à...
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15/06 - Squeezie, Lena Situation, Mister V… Ces influenceurs qui se mobilisent contre l’extrême droite
Leur prise de position en politique est habituellement rare, voire inexistante. Mais depuis dimanche 9 juin et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, les influenceurs sont de plus en plus nombreux à s’engager dans la campagne. Certains tentent de motiver leurs abonnés pour qu’ils exercent leur droit de vote les 30 juin et 7 juillet prochains. D’autres se positionnent très clairement contre le Rassemblement national de Jordan Bardella, arrivé largement en tête des élections européennes.
Squeezie, deuxième YouTubeur le plus suivi de France avec 19 millions d’abonnés, a ainsi mis en garde contre "une montée drastique de l’extrême droite" et appelé "les jeunes qui le suivent" à voter aux législatives, dans une lettre ouverte postée sur Instagram vendredi. "Allez voter les 30 juin et 7 juillet prochains, et gardez en tête que voter pour un parti qui prône la haine, la discrimination, et la peur de l’autre n’a jamais été une solution", a-t-il écrit.
Lucas Hauchard, de son vrai nom, est habituellement très discret en politique. "Je n’ai jamais voulu vous parler de politique […] car chacun est maître de ses convictions et je ne veux pas que les miennes influencent les vôtres", explique-t-il. "Mais je pense que s’opposer fermement à une idéologie extrême qui prône la haine et la discrimination va au-delà d’une quelconque prise de position politique." D’autres influenceurs l’ont relayé, comme les vidéastes Cyprien et Sofyan, respectivement 14,5 et 2,2 millions d’abonnés sur...
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15/06 - Guerre en Ukraine : Scholz dénonce la volonté de Poutine de "dicter" la paix
Volodymyr Zelensky a dit, ce samedi 15 juin, son espoir de parvenir à "une paix juste aussi vite que possible", au début du premier sommet de la paix en Ukraine qui se tient en Suisse - sans la Russie. "Tout ce qui sera convenu (à ce sommet) fera partie du processus de rétablissement de la paix dont nous avons tous besoin", a indiqué le président ukrainien, ajoutant : "Nous verrons l’histoire se faire lors de ce sommet."
Les infos à retenir
⇒ Olaf Scholz dénonce la volonté de Vladimir Poutine de "dicter" la paix
⇒ Nouvelle enveloppe américaine pour l’aide énergétique et humanitaire à l’Ukraine
⇒ La Suède affirme qu’un avion russe a violé son espace aérienOlaf Scholz dénonce la volonté de Vladimir Poutine de "dicter" la paix
Le chancelier allemand Olaf Scholz a dénoncé, ce samedi 15 juin, les revendications formulées par le président russe Vladimir Poutine pour négocier avec l’Ukraine, estimant qu’elles revenaient à "dicter" la paix. "Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une paix dictée, mais d’une paix juste et équitable qui tienne compte de l’intégrité et de la souveraineté de l’Ukraine", a déclaré le dirigeant dans une interview à la chaîne publique ARD, en marge du sommet du G7 en Italie.
"Ce qu’il propose, c’est en fin de compte de graver un raid impérialiste dans les textes", a critiqué le chancelier. Le président russe Vladimir Poutine a fixé, vendredi, la reddition de l’Ukraine comme condition pour des pourparlers. Il a réclamé que Kiev abandonne son ambition de rejoindre l’Otan et retire ses forces des...
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15/06 - Citroën sous la menace d’une initiative collective : "Il est temps de réformer l’action de groupe en France"
Ses airbags défectueux sont à l’origine de l’un des plus gros scandales automobiles. Et ont eu raison de son existence. Disparu avec pertes et fracas en 2017, l’équipementier japonais Takata a commercialisé pendant des années des airbags composés de nitrate d’ammonium. Or, lorsqu’il est exposé longtemps à l’humidité et à la chaleur, ce composant chimique bon marché devient instable et potentiellement explosif. De quoi transformer des équipements destinés à protéger les conducteurs en véritables bombes à retardement. Un choix funeste qui a donné lieu à la plus vaste campagne de rappel de l’histoire des Etats-Unis il y a près d’une décennie. Une trentaine de morts et plus de 400 blessés ont été liés au dysfonctionnement des airbags de Takata outre-Atlantique.
L’Europe, elle, commence à mesurer l’ampleur du désastre. Après plusieurs accidents mortels impliquant son modèle C3, Citroën a notamment engagé le rappel de plusieurs centaines de milliers de véhicules. Le français et sa maison-mère Stellantis sont désormais sous la menace d’une initiative collective au pénal. Une procédure qui se distingue de l’action de groupe, dispositif qui fête cette année ses dix ans d’existence en France. Et affiche des résultats pour le moins mitigés, à en croire Maria José Azar-Baud, avocate et maître de conférences en droit privé à Paris-Saclay. Fondatrice de l'Observatoire des actions de groupe, elle est membre de deux structures au Portugal et aux Pays-Bas agissant comme demanderesses dans des contentieux collectifs européens.
L'Express :...
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15/06 - Hollande, Rousseau et "purge" à LFI : ce que l’on sait des investitures du Nouveau Front populaire
La journée de vendredi avait débuté par une image d’union pour la gauche autour du Nouveau front populaire, elle s’est terminée dans la confusion et la division. Après quatre jours d’intenses négociations autour d’un programme commun et la répartition de candidatures uniques, les investitures (ou non) de certains candidats ont créé de grandes tensions.LFI : Quatennens retenu, mais pas Corbière ni Garrido
A commencer du côté de La France Insoumise, membre du Nouveau Front populaire avec le plus de candidats à investir : 230 au total. Adrien Quatennens, député sortant de la 1re circonscription du Nord, condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, sera sur la ligne de départ.
En revanche, Danielle Simonnet, élue à Paris, ainsi que Raquel Garrido et Alexis Corbières, députés de Seine-Saint-Denis, qui incarnent des voix discordantes au sein de La France insoumise, ont été brutalement écartés et remplacés par d’autres candidats. "Jean-Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec moi et mes amis", a réagi sur Franceinfo ce samedi matin, Alexis Corbière. "Un parti politique émancipateur, ça ne fonctionne pas comme une entreprise privée où le patron vous licencie car il ne peut plus vous encadrer", a tonné celui qui a longtemps été un compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon, en fustigeant un comportement "mesquin" et "petit". François Ruffin, réinvesti dans la 1re circonscription de la Somme, a vivement réagi sur X, regrettant "la division alors que l’extrême est aux portes du pouvoir". "Je ne...
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15/06 - Les "IA personnelles", révolution pour notre quotidien ou cauchemar à la "Black Mirror" ?
Le comble du chic dans l’intelligence artificielle ? Bientôt, ce ne sera plus d’avoir l’IA la plus puissante ou la plus rapide, mais celle qui vous comprend le mieux. Une IA personnelle, qui suit ce que l’utilisateur fait au quotidien afin de lui proposer le bon service, au bon moment. Pour Elon Musk, c’est un cauchemar qui semble tout droit sorti de la série dystopique Black Mirror. Mais de plus en plus d’entreprises adoptent une approche plus intime de l’IA. Microsoft a ainsi annoncé l’arrivée sur ses PC de Recall, une fonction dopée à l’IA, permettant aux utilisateurs de retrouver aisément ce qu’ils ont fait les semaines précédentes, la fonction prenant des captures d’écran régulières de leurs faits et gestes numériques. "Vous rêveriez d’avoir une mémoire photographique ? L’équivalent le plus proche est Recall", résumait avec enthousiasme sur X, Yusuf Mehdi, vice-président exécutif chez Microsoft.
Apple prend, lui aussi, le chemin de l’IA personnelle avec sa dernière création : Apple Intelligence. Cette IA "couteau suisse" est consciente de ce qui se passe sur le téléphone, ce qui lui permet de proposer une aide plus pertinente. Un utilisateur pourra ainsi demander à l’assistant d’Apple Siri "Lance la lecture du podcast que Luis m’a recommandé" ou lui demander à quelle heure atterrit l’avion de sa mère. Siri repérera elle-même l’épisode, ou trouvera les informations du vol et les "recoupera avec le suivi en temps réel pour fournir un horaire d’arrivée", détaille la firme de Cupertino.
Google n’est pas en...
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15/06 - Emmanuel Macron, la figure du "manager narcissique" qu’on a tous rêvé de quitter
Quiconque s’est déjà retrouvé en réunion face à un manager inconscient de conduire son équipe dans le mur se reconnaîtra dans ce moment immortalisé par la photographe officielle d’Emmanuel Macron le 9 juin à l’Elysée. Nous sommes moins de deux heures avant l’annonce surprise de la dissolution par le président. Sur ce cliché en noir et blanc, autour d’une table, le chef de l’Etat nous tourne le dos. Face à lui, plusieurs mines défaites dont celle de Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale, tête baissée, l’air blasé, prend des notes sur son carnet. Le Premier ministre Gabriel Attal, bras croisés, a le regard noir de celui qui vient de perdre toute estime pour son N + 1. Mis devant le fait accompli, ces deux-là savent la catastrophe qui risque de se matérialiser dans les urnes dans trois semaines. Ils tenteront de l'en dissuader. En vain. Dès le lendemain, le coup de poker présidentiel prend des airs de douche froide avec la publication des premières intentions de vote, lesquelles prédisent un nouveau raz-de-marée du RN.
Une décision dont Le Monde nous apprend qu’elle est étroitement liée aux "apprentis sorciers" de l'Elysée, à savoir la poignée de fidèles conseillers du chef de l’Etat, qui à la lecture de l’article publié le 12 juin, semblent avoir pris un malin plaisir à se servir de nos institutions comme d’une gigantesque partie de Risk. Voilà ce qui arrive lorsque vous avez en face de vous un manager "narcissique", tranche Arnaud Mercier, professeur en sciences de l'information et de la...
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15/06 - Nucléaire : pourquoi le programme du Rassemblement national est irréaliste
Refaire de la France le "paradis énergétique" qu’elle était jadis, avec plus de nucléaire et moins de renouvelables… Le programme énergétique du Rassemblement national (RN) est un vaste pari sur l’avenir de la France, mais surtout un vœu pieux, au dire des experts interrogés sur la question. A la lecture du programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle en 2022, et de celui de Jordan Bardella, le président du RN, pour les élections européennes, c’est un avenir énergétique fait de pénurie et de volatilité du prix de l’électricité qui se dessine. Le parti, qui entendait mettre en place un moratoire sur les énergies renouvelables, compte sur le nucléaire pour assurer la production électrique en France. Quitte à en faire trop. "Le positionnement politique du RN sur le nucléaire a été fluctuant mais ces derniers temps ils veulent montrer qu’ils en font plus que tout le monde", relève Nicolas Goldberg, spécialiste énergie chez Colombus Consulting et du groupe de réflexion Terra Nova.
Alors qu’Emmanuel Macron souhaite s’engager sur la construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires (un programme pour six nouveaux EPR2 a été lancé par le président de la République, qui a confirmé vouloir ajouter huit EPR2 à ces premiers chantiers), Marine Le Pen propose d’en construire six de plus dans les années qui viennent. Dans son programme de 2022 elle évoque "cinq paires d’EPR pour une mise en service en 2031 et cinq paires d’EPR 2 pour 2036". "Construire 20 EPR, c’est plus que ce que la filière nucléaire réclame et ne...
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15/06 - Meilleures ventes de livres : le Débarquement éclipse les élections
Décidément les morts ont "la cote". Tandis qu’en cette semaine du 3 au 9 juin, Philippe Boxho, le médecin légiste belge, continue de caracoler en tête avec deux ouvrages consacrés à "ses" cadavres, McSkyz, alias Joris, 24 ans, lui emboîte le pas. Après Tremblez ! 10 histoires criminelles vraies et flippantes, présent dans notre Top 20 il y a quelques semaines, voici son "petit frère", Tremblez ! 8 histoires criminelles vraies et flippantes au pays du soleil levant (Dark Side), qui s’installe à la 4e place de notre palmarès des essais. Leur auteur, roi des "HVF" (les Histoires vraies et flippantes) selon Détective, fait un malheur sur YouTube (1,34 million d’abonnés) avec ses vidéos hebdomadaires sur les affaires de meurtre, les disparitions, les tueurs en série…
Des morts et des héros, c’est aussi ce dont il est question en ces jours de commémoration du Débarquement. Pas moins de cinq ouvrages ayant trait à la Seconde Guerre mondiale figurent en effet dans notre Top 30. Avec en premier lieu, le livre de la grand reporter du Monde Annick Cojean, Nous y étions. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day (Grasset/Le Monde), qui grimpe de la 11e à la 3e place. Puis surgit, au 14e rang, De Sable et d’Acier. Nouvelle histoire du Débarquement (Passés Composés), signé par l’historien britannique Peter Caddick-Adams. "Pour comprendre, indique l’éditeur, la plus grande opération militaire de l’histoire, et en s’appuyant sur des recherches de première main, des témoignages inédits et une connaissance approfondie...
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15/06 - Placements : faut-il miser sur les obligations convertibles ?
Imaginez un placement qui vous offre un rendement minimal connu à l’avance, tout en vous permettant de doper vos gains si les marchés actions grimpent, avec en prime la quasi-garantie de récupérer votre capital à la date d’échéance. Inimaginable ? Au contraire, un tel produit financier existe : ce sont les obligations convertibles en actions (OCA).
Ces supports gagnent actuellement en attractivité, pour deux raisons. Tout d’abord, les baisses des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne, actuelles et futures, vont favoriser la valorisation du marché obligataire. Ensuite, la reprise de la croissance économique qui s’ensuivra devrait dynamiser les marchés actions.
Ce produit repose sur une obligation à taux fixe - une créance - émise par une entreprise. Cette dernière s’engage à rembourser le capital investi à une date connue à l’avance et, dans l’intervalle, à verser régulièrement des intérêts.Une évolution calquée sur la santé de l’émetteur
Tout comme les actions, les obligations sont cotées et leur cours fluctue en fonction de la rémunération des autres obligations émises. Si la vôtre offre un rendement annuel de 4 % et que les nouveaux titres arrivant sur le marché proposent des taux inférieurs, votre placement verra son cours augmenter, et inversement. Il peut aussi évoluer en fonction de la santé financière de la société emprunteuse. Si cette dernière fait faillite, elle ne pourra pas rembourser le capital emprunté et l’obligation ne vaudra plus rien !
Mais la particularité de la convertible réside dans...
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15/06 - Antisionisme à l’ENS : des anciens élèves appellent à "rompre le silence"
L’École normale supérieure de la rue d’Ulm est l’école de l’engagement : de Lucien Herr et Charles Péguy à Simone Weil et Jean Cavaillès, de très nombreux intellectuels ont été formés par l’école et l’ont façonnée en retour, en alliant le savoir et l’engagement. Raymond Aron n’est pas seulement le nom d’une salle du 45 rue d’Ulm – salle dont la porte a été recouverte d’affiches "Student Intifada" et dont les murs ont été tagués du slogan "Palestine vaincra" : un lieu abandonné, telle la part du feu, à la radicalité idéologique, où il est devenu impossible de réfléchir et de travailler.
L’engagement de normaliens pour la Palestine ne nous surprend pas : les jeunes intellectuels se sont toujours mobilisés pour les causes qu’ils estimaient justes – et c’est heureux. Nous constatons cependant que des activistes de cette cause prétendent aujourd’hui l’imposer à l’École, de bonne foi ou non, comme une position morale : ils ne font en réalité que relayer les discours idéologiques et les indignations sélectives d’une propagande extrémiste. Quoi que l’on pense du gouvernement israélien, l’illusion vertueuse est mauvaise conseillère en politique. Il n’y a pas d’engagement sans responsabilité et aucune cause, si charitable et douloureuse soit-elle, ne saurait excuser l’aveuglement ni légitimer l’incitation à la haine et à la violence.
Des élèves s’inquiètent de l’atmosphère qui règne rue d’Ulm, certains quittent l’internat où ils ne se sentent plus en sécurité, d’autres témoignent d’une montée régulière de l’antisémitisme sous couvert...
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15/06 - "Il cherche à nous tuer" : Ciotti et la droite, une lutte à mort derrière le folklore
L’absurde est un ressort comique indémodable. Ce 14 juin, on joue du Raymond Devos au tribunal judiciaire de Paris. Eric Ciotti y conteste en référé son exclusion de la présidence des Républicains, prononcée par ses pairs après son annonce d’alliance avec le Rassemblement national. "Je suis l’avocat de LR", "Je représente Les Républicains"… Les avocats du Niçois et de la présidente par intérim Annie Genevard se disputent la même qualité. Suspension, appel à une représentante du bâtonnier de Paris : la cacophonie règne.
Peu avant 20 heures, la décision tombe. La justice suspend l’exclusion de la présidence de LR Eric Ciotti, dans l’attente d’un jugement "au fond". D’ici là, l’incertitude juridique pèse sur les candidats investis par la direction "frondeuse" du parti. Voilà le Niçois rétabli dans ses droits. Lui, chef déchu, défié par les salariés du siège de LR, maître d’un royaume fantôme. Quelques heures avant la décision, un permanent confiait : "S’il redevient président, il pourra nous virer."
Enième rebondissement d’une mauvaise pièce de théâtre. Eric, seul à son balcon, face à une foule de journalistes. Ciotti, filmé dans son vaste bureau blanc, sur fond de musique épique. Des adversaires tout aussi démonstratifs. Les acteurs écrivent actes et scènes au quotidien. Ce folklore masque mal la violence de la crise traversée par LR. Une lutte à mort est engagée entre Éric Ciotti et la quasi-totalité des dirigeants du parti. "Il cherche à nous tuer", lâche un dirigeant."Fonds de panier des LR"
Il y a de la psychologie dans...
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15/06 - Qui décrochera les "top jobs" de l’Union européenne ? Ce qui se trame en coulisses
En 2019, il avait fallu des jours de négociations acrimonieuses pour choisir les titulaires des "tob jobs" européens. Cinq ans plus tard, le match paraît quasiment plié moins d’une semaine après les élections européennes. Sauf coup de théâtre de dernière minute, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement devraient reconduire l’Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, nommer l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa à la présidence du Conseil européen et charger l’actuelle cheffe du gouvernement estonien Kaja Kallas de diriger la diplomatie du bloc. Les Européens ont pu discuter en marge du G7 en Italie, et le feront ce week-end lors du sommet sur la paix en Ukraine, en Suisse.
Selon certaines sources, les nominations pourraient même être annoncées dès ce lundi 17 juin à l’issue du dîner des dirigeants à Bruxelles ; au plus tard, la décision sera prise officiellement lors du Sommet européen des 27 et 28 juin prochain. "Ce serait la traduction fidèle des résultats du scrutin au niveau européen, analyse Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Schuman. Une prise en compte intelligente des équilibres, qui intègre notamment une personnalité de l’est de l’Europe". Avec une conservatrice issue d’un grand pays fondateur, un socialiste d’un petit pays du sud de l’Europe et une libérale de l’est, toutes les cases semblent effectivement cochées. Les trois plus grandes familles politiques pro-européennes seraient servies.Macron n’est plus en mesure d’imposer ses vues
Les résultats des...
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15/06 - Législatives : plusieurs centaines de milliers de manifestants contre l’extrême droite
A deux semaines du premier tour des élections législatives, des manifestations contre l’extrême droite sont prévues ce week-end dans plusieurs villes françaises à l’appel de syndicats, d’associations et de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire. Des tensions ont émergé hier au sein de la France insoumise, composante de cette union, après avoir dévoilé ses investitures et l’absence de certaines figures historiques du parti, à l’image de Danielle Simonnet, d’Alexis Corbière ou de Raquel Garrido, tous étiquetés comme frondeurs.
Les infos à retenir
⇒ Alexis Corbière, non réinvesti par LFI, accuse Mélenchon de "régler ses comptes"
⇒ François Ruffin critique les "pires combines" de la direction de LFI
⇒ François Hollande candidat en Corrèze avec le Nouveau Front populaire"Des prisons hors de contrôle" : les impasses du programme justice du RN
Les propositions de Marine Le Pen se concentrent notamment sur une politique pénale plus répressive, mettant l’accent sur les peines de prison ferme… Au moment où la surpopulation carcérale atteint les 125 % au niveau national. Lire notre décryptage.Entre 75 000 et 250 000 manifestants à Paris
Selon les premiers chiffres de la CGT, 640 000 personnes ont manifesté en France, dont 250 000 à Paris. La préfecture de police a fait, elle, état de 75 000 manifestants dans la capitale, et de 250 000 dans le pays.Le PS "prend acte" du choix de la fédération de Corrèze pour François Hollande
Le Parti socialiste annonce investir l’ex-président François Hollande pour les...
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15/06 - Philippe Raynaud : "Non, la France n’est pas de plus en plus à droite"
Nouveau Front populaire réalisé en un temps record, bloc central macroniste qui joue sa survie et n’a pas réussi les ralliements qu’il espérait, droite classique menacée d’effacement, RN en passe d’accéder au pouvoir… Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le paysage politique français connaît des recompositions vertigineuses.
Professeur émérite de science politique à l’université Panthéon-Assas, Philippe Raynaud est spécialiste du libéralisme, mais aussi de l’extrême gauche. Pour L’Express, ce fin observateur tire les leçons de cette folle semaine. "Le calcul du RN, c’est de donner des signaux de respectabilité économique lui permettant de faire tomber les quelques digues restantes du côté des électeurs de la droite traditionnelle, tout en pariant sur le fait qu’il n’y a pas suffisamment de temps pour que les classes populaires se détachent de lui", analyse-t-il notamment. Entretien.
Comment analysez-vous les recompositions à l’œuvre dans le paysage politique français ?
Philippe Raynaud Il y a un contraste entre la manière de calculer les rapports de force après ces élections européennes. On peut raisonner en termes de dualité entre la droite et la gauche. La gauche, aux alentours de 30 %, est historiquement faible par rapport à son niveau naturel, alors que la droite dans son ensemble est très forte. Mais il semble difficile d’établir un clivage droite/gauche traditionnel du fait de l’hétérogénéité que l’on retrouve aussi bien à droite qu’à gauche.
Si on considère le...
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15/06 - Nouveau Front populaire, l’histoire secrète : la purge de Mélenchon, le plan Berger, les doutes de Glucksmann
Chapitre 1 : Trafalgar
Elle va si vite, la politique. Elle terrasse. Trente petites minutes, et le destin de Raphaël Glucksmann s’effondre. Il est un peu plus de 21 heures, le 9 juin. Affalé dans un fauteuil, la tête plongée dans une main, fuyant la chaleur de la Bellevilloise, cette salle du 20e arrondissement de Paris où il tient sa soirée électorale, échappant aux caméras agglutinées à l’étage en dessous, il refait le film de sa campagne européenne. A quoi bon ? Emmanuel Macron a tout gâché, la dissolution a tout emporté. Et dans la pièce, une valse démarre. Un quarteron de socialistes arrive, des grands élus, cadres du parti, conseillers de l’ombre, stratèges endimanchés. La maire de Nantes et numéro deux du PS Johanna Rolland arrive en trombe. L’édile de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et la présidente de la région Occitanie Carole Delga débarquent. Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, les rejoint. Olivier Faure est là, dans le haut-parleur du téléphone posé sur un guéridon.
Aucun de ceux-là n’a vraiment envisagé le scénario de la dissolution. Ils l’ont bien sûr évoqué quelques semaines auparavant lors d’une réunion stratégique, mais sans grande conviction. Impensable. L’idée était ailleurs. Le bon score de Raphaël Glucksmann et de la liste socialiste pourrait faire basculer le rapport de force à gauche, porter l’estocade à Jean-Luc Mélenchon et ses gardes rouges insoumis. Un accord tacite existe entre les socialistes, les écologistes et les communistes. François Ruffin, avec les frondeurs insoumis...
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15/06 - "Des prisons hors de contrôle" : les impasses du programme justice du RN
Réduction "drastique" des aménagements de peine, augmentation du nombre de places de prison, doublement du nombre de magistrats… Le programme du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella et Marine Le Pen prévoit de chambarder la justice française. L’Express a passé au peigne fin certaines des propositions du parti d’extrême droite, en s’appuyant sur le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2022. Concernant les législatives de 2024, le RN propose de "mettre fin au laxisme judiciaire à l’égard des délinquants et des criminels"."Doubler" le nombre de magistrats et "ouvrir" la profession
L’une des mesures phares présentées par Marine Le Pen dans son programme pour l’élection présidentielle de 2022 réside dans le fait de "doubler" le nombre de magistrats existants "en cinq ans", en ouvrant notamment "considérablement les voies d’accès" à la formation de ces derniers. "Avocats ou policiers, retraités de profession judiciaires voire représentants de la société civile, pourront bénéficier d‘un tour extérieur élargi, tout en garantissant la qualité du recrutement", est-il précisé.
Le ministère de la Justice balaie la possibilité d’une telle mesure. "Concrètement, il faudrait recruter 10 000 magistrats en cinq ans, et autant de greffiers et attachés de justice. Cela est matériellement impossible", liste la Chancellerie, qui a chiffré le coût de telles mesures : "Doubler le nombre de magistrats coûterait 1,2 milliard d’euros par an. Former 9500 magistrats supplémentaires coûterait au minimum environ 1,3 milliard...
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15/06 - Nouveau Front populaire : ces cinq questions qu’il faut absolument se poser
Tout va comme prévu. Quelques mois après l’éclatement de la Nupes, il n’a fallu qu’une demi-journée pour la refaire sous un autre nom, exactement comme si de rien n’avait jamais été depuis l’attaque du Hamas. Rien, c’est-à-dire la monstruosité de La France insoumise désormais révélée de part en part sur le fond des idées comme des stratégies. La marque identitaire "de gauche" se vérifie plus forte que tout chez ceux – visiblement assez nombreux – que ce genre de cuisine n’écœure pas. Le goût du calcul électoral aussi.
En matière politique, la perversité paie. Les mélenchoniens ont réussi leur coup. Avec un peu moins de 10 % des voix récoltées aux européennes, ils obtiennent de présenter 230 candidats aux législatives, soit plus de 40 % de l’ensemble. Je sais bien qu’il faudrait y regarder de plus près et peser les chances de succès circonscription par circonscription, mais peu importe. Au bout du compte, l’essentiel est ailleurs : tous les signataires ont accepté de voir LFI fournir le gros du bataillon parlementaire, incarner l’ensemble, donner le ton.
Nous avons donc, dans le même sac : des souverainistes et des proeuropéens, des poutinophiles et des poutinophobes, des pacifistes et des belliqueux, des industrialistes et des décroissants, des nostalgiques d’économie dirigée et des résolus à la libre entreprise, des teneurs de comptes publics et des indifférents à la dette, des vengeurs fiscaux et des réalistes prudents, des wokistes communautaires et des adorateurs de la nation, des gardiens d’un territoire...
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15/06 - "Envoyer un message clair à Poutine" : les six propositions d’Anders Fogh Rasmussen pour aider l’Ukraine
De passage à Paris au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, Anders Fogh Rasmussen n’est pas dépaysé, en plein chaos politique. Premier ministre du Danemark pendant sept ans (2001-2009), l’économiste de formation a connu son lot de coalitions houleuses, y compris avec la droite dure, avant de devenir secrétaire général de l’Otan pendant cinq ans (2009-2014).
Désormais, Rasmussen consacre son énergie et son réseau à aider l’Ukraine, travaillant étroitement avec le bureau de Volodymyr Zelensky à Kiev. Avec l’aide du chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, il a réuni plusieurs figures politiques occidentales, comme Boris Johnson ou Hillary Clinton, afin de livrer à l’Occident une feuille de route de soutien à l’Ukraine. "En janvier, Zelensky nous a demandé de rassembler ce groupe international pour que Kiev s’intègre dans l’architecture de sécurité Euro-Atlantique et pour renforcer la défense de l’Ukraine, raconte Rasmussen. Ce sont d’anciens présidents, d’anciens Premiers ministres, d’anciens ministres des Affaires étrangères… Nous avons tous l’avantage d’une liberté de parole totale."
Avant la Conférence pour la paix en Ukraine, qui s’ouvre ce samedi 15 juin en Suisse, et un mois avant un sommet de l’Otan décisif à Washington, l’ancien patron de l’alliance occidentale nous détaille son plan de soutien à l’Ukraine. Avec des propositions parfois radicales.La levée des restrictions sur les armes
Anders Fogh Rasmussen : "L’Occident doit lever toutes ses réserves, toutes ses restrictions sur...
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14/06 - SMS, notes confidentielles, estimations secrètes… Emmanuel Macron gagné par la peur
Extérieur - jour - G7 (Italie) - Jeudi 13 juin
Sous l’olivier, des embrassades puis la main d’Emmanuel Macron chaleureusement posée sur le dos de Giorgia Meloni. A quoi songe-t-il, ce président ? L’idée qu’il contemple peut-être son futur lui traverse-t-elle l’esprit quand il sourit à la Première ministre italienne, issue des rangs de la droite extrême ? Quand les sollicitations faiblissent ici, il s’empare de son téléphone : "Je suis au G7, tiens-moi au courant par écrit de ce qui se passe."Intérieur - jour - Paris - Elysée et alentour - Jeudi 13 juin
Devant les vidéos venues d’Italie, un stratège du chef de l’Etat écarquille les yeux. "Ici, il faut combattre la peste brune ; là-bas, c’est accolades et fous rires avec la blonde ?" Y aurait-il un doute sur la stratégie présidentielle ? Ding ! L’image s’interrompt, la réflexion avec. SMS du président. Le tenir au courant ? Bien sûr, mais faut-il lui dire qu’ici, tout est chaos ? Étourdissement du destinataire.
A l’Elysée, ce qui frappe, c’est le bruit de fond. Un bruit qui, depuis l’arrivée de Jonathan Guémas, plume devenue conseiller spécial, avait disparu. Voilà belle lurette que la télévision accrochée au mur de son bureau n’émettait plus ni son ni image. Depuis dimanche dernier, personne n’a imaginé lui couper la chique. BFM 24h/24 dans le cadre blanc, et, face à lui, des yeux rougis de déchiffrer sans répit les bandeaux successifs, tout en imaginant, à la hâte, un plan pour rebondir. Pour ne pas flancher, on se persuade que Paris et la presse sont des bulles...
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14/06 - 7 juillet 2024, Bardella arrive à Matignon : les six scénarios pour l’après-législatives
Assisterons-nous à la mi-juillet à une passation de pouvoir à l'Hôtel de Matignon entre Gabriel Attal et Jordan Bardella ? L'hypothèse prend forme, mais se décidera avant tout dans les urnes. Avec une différence de taille pour l'extrême droite : le plafond de verre auquel Marine Le Pen s'est heurtée lors des deux dernières élections présidentielles face à Emmanuel Macron se mue aujourd'hui en 577 élections locales à disputer. Un brouillard arithmétique difficile à prédire pour les sondeurs, alors que le pays plonge dans une campagne aussi éclair qu'incertaine. "Les masques tombent" lançait mercredi 12 juin le président de la République, considérant qu'il y a désormais des "alliances contre nature aux deux extrêmes qui ne sont d'accord à peu près sur rien".
L'Express a dessiné dans ce long format vidéo plusieurs scénarios pour ces élections législatives, soit remportées par le Rassemblement national, soir par les macronistes et leurs alliés, soit enfin par le néo "Front populaire", que Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin se sentent "capables" d'incarner si l'opportunité se présente. C'est à découvrir dès maintenant sur notre site, et tous nos réseaux...
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14/06 - Législatives : les rêves de "rupture" de la gauche, la guerre de tranchées chez LR
21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce vendredi 14 juin, la gauche officialise son second mariage pendant que la droite continue de s’éparpiller. Les uns tentés par l’extrême droite, les autres se réfugiant dans des alliances avec la majorité présidentielle. Quant au Rassemblement national, il semble ne jamais avoir été aussi sûr de sa victoire…Le projet du jour : le Nouveau front populaire rêve de "rupture"
Lorsqu’il a fallu convoquer d’urgence une nouvelle élection en 1974, Valéry Giscard d'Estaing n’avait pas voulu brusquer les électeurs, encore sous le choc de la mort de Georges Pompidou. Ainsi avait-il promis "le changement dans la continuité". Cinquante ans plus tard, tant pis pour le choc de la dissolution et l’urgence des élections. On ne parle plus de continuité, mais de "rupture". Formule choisie et brandie par le jeune Nouveau front populaire (NFP), constitué, entre autres, du Parti socialiste, de La France insoumise, des écologistes, et du Parti communiste français.
Retraites, pouvoir d’achat, environnement… Rien ne sera plus comme sous la politique d’Emmanuel Macron, jure d’une même voix les formations de gauche qui sont parvenues à trouver un accord après 72 heures de négociations sous haute tension. Primo, on commence par détricoter ce qui a été fait ces derniers mois : réforme des retraites, loi sur l’immigration et réforme de...
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14/06 - Alliances, vengeances et reniements : la folle semaine du Rassemblement national
Dans toutes les bonnes histoires, il est toujours question d’un loup. La politique ne fait pas exception. La nôtre commence avec le Rassemblement national. Le parti d’extrême droite avait pris l’habitude, ces dernières années, de crier au loup. Réclamant une démission par-ci, une dissolution par là. Les élections européennes n’ont pas fait exception.
Pendant sa campagne, Jordan Bardella avait bien demandé, en cas de victoire, la dissolution de l’Assemblée nationale. Ça ne mange pas de pain. Mais chez les frontistes, personne ne croit à son propre refrain. Chapitre 1 : Le parti qui criait au loup
Dimanche dernier, Marine Le Pen et Jordan Bardella pensaient encore pouvoir profiter de leur victoire, et se complaire dans le rôle du premier opposant jusqu’en 2027. Les cadres, donc, ont tous sursauté à l’annonce du président de la République, et ont précipitamment posé leur coupe de champagne avant de se carapater en vitesse direction le siège du parti : "On a du travail !" Branle-bas de combat.
"Heureusement, jure l’ancien secrétaire général de l’Assemblée Renaud Labaye, on était prêt depuis des mois." Sur une idée originale de Philippe Olivier, beau-frère et conseiller de Marine Le Pen, le RN avait mis en place un "plan Matignon" en cas de dissolution. En clair : une liste de candidats, souvent les responsables des fédérations locales, prêts à être investis par le parti. "Tout le monde s’est bien foutu de notre gueule, y compris en interne, mais pour une fois Philippe Olivier a eu raison", raille un cadre.
Le...
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14/06 - Législatives : il ne reste plus que des cœurs républicains qui saignent, par Abnousse Shalmani
Un naufrage ? Un psychodrame ? Un cataclysme ? L’apocalypse ? La République à bout de souffle ? Une crise de régime ? Depuis dimanche soir, il n’y a pas de mots assez forts pour décrire l’onde de choc de l’annonce de dissolution d’Emmanuel Macron, une heure après la proclamation des résultats provisoires. Résultats prévisibles, annoncés par tous les sondeurs. J’insiste sur ce détail : il n’y avait pas d’effet de surprise. Le RN a gagné, la majorité est humiliée, Glucksmann a percé, LFI inquiète, les Verts s’effondrent. Alors, pourquoi une dissolution qui soumet la République aux résultats d’élections européennes qui, parole de président, ne devaient pas avoir de conséquence sur la politique nationale ? Pourquoi jouer sur une victoire annoncée du RN ? Pour éviter une présidentielle gagnée par Marine Le Pen en 2027 ? Pour prouver que le RN ne sait pas faire ? Pour prouver que "c’est qui le chef" ?
Peut-être faut-il analyser les décisions du président Macron à l’aune de la psychologie et oublier toute logique politique. Peut-être y a-t-il dans la personnalité d’Emmanuel Macron une absence de frein, une vie entière à voir plier devant lui toutes les difficultés, une vie sans limites. Une vie d’enfant gâté à qui personne n’a jamais dit "non". Le président Macron entraîne, par une décision à la limite de la folie, des citoyens démocrates dans une pièce sombre entourée de portes fermées derrière lesquelles ne se trouvent que des monstres à trois têtes. Car que faire ? Que voter ? La tentation est grande de sanctionner la...
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14/06 - "Du flicage permanent" : l’inquiétant projet du RN pour l’éducation nationale
Sanctionner les chefs d’établissement qui ne seraient pas suffisamment vigilants quant au devoir de neutralité des professeurs… C’est l’une des mesures envisagées par le Rassemblement national s’il arrivait au pouvoir. "Nous ne menaçons personne, nous voulons juste que la loi soit respectée", tente de nuancer Roger Chudeau, souvent surnommé dans la presse le "Monsieur éducation du RN". Avant d’être élu député du Loir-et-Cher en 2022, ce fin connaisseur des rouages de la rue de Grenelle, qui fut professeur agrégé, proviseur, inspecteur général puis conseiller ministériel, avait rédigé le programme éducation de Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle.
Les grandes lignes de ce texte nous donnent quelques indices sur les priorités de l’extrême droite. Comme le "renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés". Jusque-là, rien de vraiment nouveau puisque le devoir de neutralité est censé s’appliquer à tous les fonctionnaires. Mais le RN innove en envisageant un "accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière", et une "obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrants". Voilà les personnels de direction prévenus !
Le programme du RN daté de 2022 prévoit bien un serrage de vis idéologique vis-à-vis du corps enseignant. Outre le contrôle "accru" du devoir de neutralité, il est question de mettre fin à la "doctrine...
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14/06 - Guerre en Ukraine : Zelensky rejette l’"ultimatum" à la "Hitler" de Poutine
Ces revendications constituent de facto une demande de reddition de Kiev. Vladimir Poutine, dont l’armée a repris depuis des mois l’initiative sur le champ de bataille face à des forces ukrainiennes en manque d’hommes et de munitions, a réclamé, vendredi 14 juin, que l’Ukraine abandonne son ambition de rejoindre l’Otan et retire ses forces des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia.
"Dès que Kiev […] commencera le retrait effectif des troupes et qu’elle notifiera l’abandon de son projet d’adhésion à l’Otan, nous donnerons immédiatement, à la minute même, l’ordre de cesser le feu et d’entamer des négociations", a dit Vladimir Poutine face aux cadres du ministère russe des Affaires étrangères. Et il a une fois encore martelé vouloir une Ukraine "neutre, non alignée, sans armes nucléaires, démilitarisée et dénazifiée".Des propositions qui "se heurtent au bon sens"
Dans un entretien à la chaîne d’information italienne SkyTG24, Volodymyr Zelensky a vivement rejeté l'"ultimatum" à la "Hitler" du président russe. Poutine "veut que nous cédions une partie de notre territoire occupé mais il veut aussi ceux qui ne sont pas occupés", a déclaré le président ukrainien en marge du sommet du G7 en Italie. "Ces messages sont des messages d’ultimatum […] Hitler faisait la même chose, quand il disait 'Donnez-moi une partie de la Tchécoslovaquie et on en reste là', mais non, ce sont des mensonges".
Ces revendications du président russe se "heurtent au bon sens", a réagi également Mykhailo Podoliak, conseiller à la...
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14/06 - JO d’hiver 2030 : histoires d’argent et batailles politiques menacent la candidature des Alpes
A la fin, il y a toujours une question d’argent. La grande fête de Paris 2024 n’a pas encore débuté que les regards se tournent désormais vers ceux de 2030. Le 24 juillet, deux jours avant la grande parade sur la Seine, le Comité international olympique (CIO) tiendra sa 142e séance plénière en France. Avec comme feu d’artifice, l’attribution des Jeux d’hiver pour 2030 et 2034. L’affaire était déjà bien ficelée : les Alpes françaises devaient décrocher les premiers tandis que Salt Lake City, aux Etats-Unis, remportait les suivants.
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Sur le papier, le dossier français a tout pour plaire au CIO. Un budget officiellement sous contrôle (un peu moins de 2 milliards d’euros), une grande partie des équipements déjà construits comme la piste de bobsleigh ou le tremplin de saut à ski à Courchevel. Pour l’heure, seuls la patinoire olympique à Nice - pour un coût de 53 millions d’euros - et deux téléphériques à la Plagne et Courchevel devaient être construits. L’infatigable David Lappartient, président du Comité national olympique français, l’assurait : "La France a la capacité d’attirer entre 600 et 800 millions d’euros de sponsors privés". Enfin et surtout, les deux autres candidats sérieux avaient été éliminés. La Suisse parce qu’elle devait d’abord soumettre le dossier des Jeux à une série de référendums locaux : une incertitude pas vraiment du goût du CIO. Et la Suède dont l’État refusait d’accorder la garantie financière malgré huit...
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14/06 - Législatives : comment la Russie et l’Azerbaïdjan agissent dans l’ombre
Le message est écrit en russe, sur le canal Telegram du groupe Wagner, l’organisation paramilitaire affiliée au Kremlin, et est accompagné d’un portrait d’Emmanuel Macron baissant la tête, visiblement contrarié. "Après l’échec du parti de Macron aux élections européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale française a été annoncée. Macron a convoqué des élections pour le 30 juillet (sic), qui conduiront très probablement à un nouvel échec", est-il écrit. La situation serait la preuve que "la politique pro-américaine en France échoue", alors que Marine Le Pen, à la tête de ce que le canal qualifie de "principal parti de droite" est prête "à prendre le pouvoir en main". "Macron fait des conneries partout où il le peut, le monde entier se moque de ses efforts en Afrique et en Ukraine", est-il assuré, non sans une dernière précision : cette publication est avant tout "l’avis de l’administrateur" du canal – et donc de Wagner.
Chaque décision politique majeure de l’Elysée est désormais commentée, décortiquée – et souvent déformée – par une pléthore de comptes proches du Kremlin ou, désormais, de l’Azerbaïdjan. La dissolution de l’Assemblée nationale ne fait pas exception. La période de campagne électorale qui s’ouvre fait craindre aux connaisseurs leur intensification. "Cette campagne législative est aussi importante qu’une élection présidentielle. Il y a déjà des mouvements de la part de possibles acteurs étrangers. Nous sommes très vigilants sur le sujet", explique une source gouvernementale.Des chaînes Telegram reliées au...
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14/06 - Ukraine : Moscou moque l’accord de sécurité signé entre Kiev et Washington
L’Ukraine et la Russie se sont mutuellement attaquées avec des drones et des missiles dans la nuit de jeudi à vendredi. Les deux pays ont, en effet, intensifié leurs attaques aériennes transfrontalières ces derniers mois, Kiev ciblant les raffineries et dépôts de carburant russes et Moscou visant les centrales électriques et les installations de stockage de gaz ukrainiennes.
Les infos à retenir
⇒ Ukraine : Moscou moque un "bout de papier" sans valeur
⇒ Des frappes croisées de drones et de missiles
⇒ Au G7, Zelensky reçoit 50 milliards de dollars pour la guerreUkraine : Moscou moque un "bout de papier" sans valeur
La Russie a estimé vendredi que l’accord de sécurité signé la veille entre les Etats-Unis et l’Ukraine était un simple "bout de papier" sans valeur. "Le fait est que (ces accords) ne sont que des bouts de papier […] Ces accords ne sont rien, ils n’ont aucune valeur juridique", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.
Ces accords sont en réalité un accord bilatéral de sécurité signé jeudi en marge du G7 entre les Etats-Unis et l’Ukraine ouvrant la voie à une intégration dans l’Otan. L’accord "stipule que les Etats-Unis soutiennent la future intégration de l’Ukraine dans l’Otan et reconnaît que notre accord de sécurité ouvre la voie à l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan", a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse conjointe avec Joe Biden à l’issue de la cérémonie de signature.Des frappes croisées de drones et de...
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14/06 - Musée Guimet : les "Gardiens" 2.0 de Jiang Qiong Er
Bouillonnante, virevoltante, radieuse, Jiang Qiong Er ne se lasse pas de faire le tour du propriétaire. Ou plutôt du locataire. Pour célébrer le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, Yannick Lintz, nommée à la présidence du musée Guimet à l’automne 2022, lui a en effet donné carte blanche pour investir les lieux en toute liberté jusqu’en février 2025. Et la designer franco-chinoise n’a pas fait les choses à moitié. Place d’Iéna, dans le très paisible XVIe arrondissement de la capitale, depuis bientôt deux mois, la façade de l’antre des arts asiatiques a été rhabillée en rouge foncé, "une couleur que les Chinois associent à l’énergie et à la vitalité", souligne la plasticienne.
Recouvertes d’un voile de tulle pourpre, les cavités creusées à l’emplacement des fenêtres de la vénérable institution abritent ainsi douze créatures fantastiques, dans une installation inspirée des grottes de Mogao ou de Longmen en Chine, mais aussi d’Altamira et de Lascaux en Europe. Ces êtres hybrides, que Jiang Qiong Er a baptisés Gardiens du Temps, incarnent chacun "une valeur essentielle de l’humanité" et portent le nom de Paix, Sagesse, Authenticité ou encore Exploration. Rien d’effrayant, donc, chez ces chimères gentiment "dragonesques" empruntées aux figures millénaires de l’empire du Milieu et qui, s’animant et se répondant grâce à l’intelligence artificielle, offrent une passerelle avec le XXIe siècle.Sa spécialité : la création biculturelle
Encore plus spectaculaire de nuit, quand un savant...
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14/06 - Montres : non, la Suisse n’a pas inventé l’horlogerie mécanique
"La Suisse n’a pas fondé l’horlogerie mécanique", rappelle Pascal Ravessoud, vice-président de la Fondation de la Haute Horlogerie (FHH). En déplacement à Paris pour présenter les activités de la FHH Academy autour de l’éducation et de la connaissance horlogères, l’équipe genevoise de la FHH a posé pour L’Express le cadre du contexte historique. "Les débuts de l’horlogerie mécanique en Europe datent du XIIIe siècle, avec l’essor des horloges monumentales. On en trouve de premières traces en France, mais aussi en Italie, en Allemagne et dans tous les pays européens dotés d’un pouvoir stable." Emmanuel Schneider, directeur du contenu à la FHH, ajoute : "Nous ne connaissons ni le berceau ni l’inventeur de l’horloge mécanique à poids moteur, ancêtre de l’horlogerie mécanique contemporaine."
Et la Suisse, dans tout cela ? Pour comprendre le rôle qu’elle occupe aujourd’hui dans ce secteur, il faut remonter au milieu du XVIe siècle. A cette époque, la Réforme de Jean Calvin bannit les objets d’apparat, notamment les bijoux, qui étaient alors largement fabriqués en Suisse. Les joailliers se retrouvent au chômage technique. Parallèlement, un grand nombre de protestants, persécutés en Europe, viennent se réfugier sur place. La conjonction de ces deux événements va favoriser le développement de l’horlogerie locale. "A l’époque, les échanges et le partage des différentes techniques étaient courants. Surtout, les horlogers voyageaient beaucoup, raconte Pascal Ravessoud. Il y avait alors une certaine perméabilité des frontières."...
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14/06 - Nouveau Front populaire : la lourde charge de Bruno Le Maire
L’union à gauche suscite de violentes critiques dans le camp présidentiel. La dernière pique est venue, vendredi 14 juin, de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, pour qui le programme proposé par le Nouveau Front populaire est "l’assurance de la sortie de l’Union européenne" par son refus de la "discipline européenne" budgétaire.
Le programme "est un délire total", "c’est l’assurance du déclassement, du chômage de masse et de la sortie de l’Union européenne" car "cette alliance de gauche refusera la contrainte austéritaire du pacte de stabilité", a déclaré Bruno Le Maire sur Franceinfo, ajoutant : "C’est la première fois qu’une union de la gauche tourne le dos à l’Europe."
Le programme proposé par l'alliance de gauche est l'assurance de la sortie de l'Union européenne.
Je vous explique pourquoi. ↓ pic.twitter.com/BGFetcyjT6— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) June 14, 2024
Le programme est aussi "l’effondrement économique garanti", avec la proposition d’un "Smic à 1 600 euros net", et entraînera un "chômage de masse", a-t-il jugé.Le programme du RN "n’est pas mieux"
Les chefs de file LFI, PS, écologiste et communiste ont annoncé jeudi soir un programme commun de "rupture", avec une "déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat", à l’issue de quatre jours d’intenses tractations. Pour autant, "quand je regarde du côté de l’extrême droite, je vois un programme qui est tissé de mensonges, donc ce n’est pas mieux", a réagi Bruno Le Maire.
"Les baisses de TVA qui sont proposées, […]...
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14/06 - Jérôme Garcin, son souvenir des JO : la grâce du couple Pierre Durand/Jappeloup au saut d’obstacles
Je me souviens d’un instant de grâce. 89,69 secondes égrenées entre terre et ciel. A peine une minute et demie de beauté volée. L’impalpable légèreté de l’être. Un elfe, en apesanteur.
Le 2 octobre 1988, au cœur vibrant du parc équestre de Séoul, à Kwachon, où 10 000 spectateurs retiennent leur souffle, et dans un immense silence, à peine troublé par le cliquètement des mors de bride, le froufrou des sabots sur l’herbe sèche et d’enfantins soupirs de naseaux, le spectacle tient moins de l’équitation que de la chorégraphie épurée, de la calligraphie asiatique et de la gymnastique artistique.
Ce jour-là̀, sur Jappeloup, son petit cheval bai brun foncé, Pierre Durand, veste bleu marine à col rouge vif, entre sur la piste, exécute un bref reculer pour s’assurer que sa monture est bien aux ordres, et puis s’élance au galop. Un galop chaloupé, dansant, mutin, un galop en avant, calme et droit. Comme pour une promenade de santé dans le doux automne sud-coréen. Sans se presser, le couple, qui sera même sanctionné à l’arrivée d’une infime pénalité pour temps dépassé, va franchir 13 obstacles monumentaux aux couleurs fluorescentes, dont un triple complexe et un double oxer sur bidet, avec un naturel confondant, sans exprimer, croit-on, le moindre effort.
Qu’importe si certains verticaux dépassent le 1m60 et les oxers mesurent 2 mètres de large, Jappeloup, qui ne paie pas de mine avec son 1m58 au garrot, les enjambe comme s’il se jouait d’eux, frôlant parfois les barres, mais ne les faisant jamais tomber. Un cabri noir au...
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14/06 - "C’est catastrophique" : les grands projets santé mis en suspens avant les législatives
La dissolution de l’Assemblée nationale, provoquée par la défaite du camp présidentiel aux élections européennes, a d’abord sidéré la France entière. Elle laisse désormais place à une campagne législative débridée qui tient tout le pays en haleine par ses rebondissements incessants. En attendant, tous les projets en cours sont mis à l’arrêt, dont ceux du monde de la santé. Travaux parlementaires, Conseil national de la refondation en santé mentale (CNR), assises de la pédiatrie, plan Natalité, projets de loi… Tous sont au mieux suspendus jusqu’à l’élection, au pis annulés et promis aux oubliettes. Il faudra attendre qu’une nouvelle majorité se dessine, si elle se dessine, pour y voir plus clair.
L’exemple le plus emblématique est sûrement la grande réforme sociétale du second quinquennat d’Emmanuel Macron : le projet de loi sur la fin de vie. Aprement débattu depuis des semaines par les députés, il est finalement enterré, sacrifié sur l’autel de la dissolution. Car les nouveaux élus du 7 juillet ne seront pas ceux qui siègent aujourd’hui, et l’intégralité du travail mené sur le texte depuis le 22 avril tombera à l’eau. Seule option : le nouveau gouvernement devra inscrire le projet de loi à l’agenda parlementaire, ce qui impliquera quoi qu’il en soit de repartir de zéro, ou presque.La nécessaire réforme du système de soin en stand-by
Le fait est marquant, mais loin d’être isolé. Il cache, surtout, un problème plus global. Car le système de santé français fait face, depuis des années, à une profonde mutation qui tend à...
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14/06 - Législatives : quand Macron utilise les JO comme argument de campagne
C’est l’événement de l’année pour la France. Et Emmanuel Macron pense que les Français vont "intégrer les Jeux olympiques" de Paris "dans leurs choix" aux législatives anticipées et ne voudront pas de dirigeants qui ne "sont pas prêts du tout", a-t-il déclaré devant la presse, en marge du G7 près de Bari en Italie jeudi.
"Je pense qu’ils n’ont pas envie d’avoir des Jeux olympiques qui se présentent mal", a souligné le chef de l’Etat en vue des législatives du 30 juin et 7 juillet, achevées moins de trois semaines avant les Jeux olympiques de Paris (26 juillet -11 août).Il vise implicitement Bardella
Les Français seront "attachés à ce qu’il y ait une continuité" avec des responsables "qui ont préparé ces Jeux" et "pas des gens qui ne sont pas prêts du tout", a-t-il insisté, en visant implicitement son adversaire du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui pourrait accéder à Matignon. Par ailleurs, Emmanuel Macron "ne croit pas" être affaibli à l’international, malgré la dissolution de l’Assemblée et cette menace de cohabitation avec l’extrême droite.
"Mes interlocuteurs sont tous des élus démocratiques. Ils ont tous dit : C’est courageux", a-t-il affirmé devant des journalistes. L’aide à l’Ukraine sera-t-elle menacée en cas de cohabitation avec le Rassemblement national ? "La parole de la France est engagée par le président de la République", a-t-il...
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14/06 - Investir dans la nue-propriété en immobilier : pour qui et comment ?
En 2001, à Vincennes (Val-de-Marne), une vente hors du commun s’est déroulée sur le programme la Villa des Nymphéas. L’usufruit et la nue-propriété ont été séparés. Le premier, le droit d’utiliser le bien et d’en tirer profit, a été alloué pendant vingt ans à un bailleur social. La seconde a été vendue à des particuliers investisseurs par l’opérateur spécialisé Perl, avec une décote de prix. L’un d’entre eux a ainsi pu acquérir un trois-pièces de 60 mètres carrés pour 92 600 euros et le revendre récemment, après avoir recouvré la pleine propriété du bien, à 600 000 euros. Certes, cet épargnant n’a touché aucun revenu pendant deux décennies, mais la décote liée à la cession de l’usufruit et la valorisation du marché immobilier lui ont permis une belle culbute !
Cette solution d’investissement existe encore aujourd’hui. En ce moment, cette décote, associée au creux que connaît le marché, permet des acquisitions intéressantes, porteuse de potentielles plus-values. Plusieurs acteurs proposent ce genre de services, comme Perl, pionnier dans le secteur, mais aussi Agarim ou Inter Invest. Tous proposent de céder pendant une période donnée l’usufruit à un bailleur social. Ce dernier loue le bien à un loyer modéré, puis, à la fin de la période de démembrement, reloge le locataire et remet l’habitation en état. "Le choix du bailleur social et le suivi de ses obligations contractuelles sont clés pour préserver la rentabilité de l’opération", alerte le directeur général de Perl, Nicolas de Bucy.A étudier dès 45 ans
Concrètement, cela...
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14/06 - Le Nouveau Front populaire aux législatives : ce que contient l’accord signé
Après quatre jours d’intenses négociations, les forces de gauche ont fini par s’accorder. Les quatre partis ont annoncé jeudi soir avoir scellé un "programme de gouvernement" pour accompagner des "candidatures uniques" aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
"Nous avons réussi. Une page de l’Histoire de France s’écrit", s’est réjoui sur X le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure alors que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a salué "un événement politique considérable en France". "Le changement est en route", a tweeté le chef des communistes Fabien Roussel tandis que la patronne des Écologistes Marine Tondelier a estimé qu’une "immense attente d’union s’est exprimée. Avec des candidatures et un programme commun". "Ça a été un rapport de force idéologique. Ça a été dur", a confié Raphaël Glucksmann, en tête de la gauche pour les européennes, ce vendredi matin au micro de France Inter.
.@rglucks1 : "Emmanuel Macron a décidé de cette dissolution avec trois ou quatre conseillers. Rien ne l'y obligeait, et il a plongé la France dans le chaos. Il a ouvert les voies du pouvoir à l'extrême-droite. Depuis dimanche soir, j'ai une boule dans le ventre." #le69Inter pic.twitter.com/7J9rBwxIO8— France Inter (@franceinter) June 14, 2024Quelles candidatures ?
Les partis de gauche scellent ainsi une nouvelle alliance, deux ans après la création de la Nupes, qui, après beaucoup de désaccords entre ses membres, avait fini par éclater après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023...
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14/06 - Atos : la proposition de l’Etat pour racheter les activités sensibles
La France va-t-elle conserver les activités stratégiques d’Atos, comme les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire ? L’Etat a proposé 700 millions d’euros pour les acheter, mais son offre doit encore être acceptée par le groupe informatique lourdement endetté.
"Aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties", a mis en garde Atos vendredi dans un communiqué en annonçant l’offre de l’Etat.
Elle intervient deux jours après le choix du consortium mené par Onepoint pour la reprise d’Atos, et vise à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d’acteurs étrangers. Selon Atos, son conseil d’administration, sous l’égide de la conciliatrice Hélène Bourbouloux, et sa direction "vont discuter de cette proposition avec l’Etat".
Avec cette offre, l’Etat a "tenu parole", a pour sa part fait valoir sur franceinfo le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Selon lui, "d’autres entreprises pourraient être partenaires" pour acheter les "activités stratégiques" d’Atos, et "garantir" ainsi qu’elles "restent sous le contrôle total ou partiel de l’État.""Pas bradés"
Formulée dans une "lettre d’offre confirmatoire non engageante", la proposition de l’Etat concerne "l’acquisition potentielle de 100 % des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité)" d’Atos, a indiqué le groupe.
Ces...
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14/06 - INFO L’EXPRESS. L’ancien ministre Aurélien Rousseau candidat pour le Nouveau Front populaire
La gauche a affiché, ce vendredi 14 juin, son unité avec son Nouveau Front populaire à 16 jours du premier tour des élections législatives, contrairement aux fractures chez LR, où Eric Ciotti a obtenu gain de cause devant la justice après son exclusion de la présidence du parti. Les chefs de file LFI, PS, écologiste et communiste ont tenu ce matin une conférence de presse à la maison de la Chimie à Paris pour célébrer leur union. Mieux, ils ont obtenu une belle prise en la personne d'Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé du gouvernement d'Elisabeth Borne.
Les infos à retenir
⇒ L'ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau sera candidat du Nouveau Front populaire, selon les informations de L'Express
⇒ L’exclusion d’Eric Ciotti de la présidence de LR invalidée par la justice
⇒ Jordan Bardella estime que le Nouveau Front populaire, qui a dévoilé son programme ce vendredi, est son "principal adversaire"Aurélien Rousseau candidat sous les couleurs du Nouveau Front populaire
Selon nos informations, l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sera candidat du Nouveau Front populaire pour Place publique dans l'ancienne circonscription de Michel Rocard, dans les Yvelines. Une grosse prise pour la gauche, et un nouveau coup dur pour Emmanuel Macron.
Aurélien Rousseau avait quitté le gouvernement en décembre après le vote de la loi immigration. Il avait auparavant été le directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, notamment durant la très contestée réforme des...
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14/06 - Le RN au pouvoir ? Ce que nous apprennent les pays gouvernés par le populisme
Depuis l’annonce par le président de la République, dimanche soir, de la dissolution de l’Assemblée nationale, une victoire du Rassemblement national n’a jamais été aussi proche. Selon certaines projections, le RN pourrait obtenir, le 7 juillet, entre 235 et 265 sièges, contre 89 lors de la dernière législature. Alors, quelle mouche a bien pu piquer Emmanuel Macron ?
Pour certains, le président de la République entend freiner la dynamique du RN en le sortant de son statut avantageux d’éternel opposant. Si on suit cette logique, la confrontation au pouvoir permettrait d’exposer au grand jour l’incompétence supposée du parti de Marine Le Pen, et in fine de réduire l’efficacité de sa rhétorique populiste. "Macron a conclu que le pouvoir permet souvent de dompter les partis radicaux ou de démontrer leur incompétence" estime ainsi Janan Ganesh, chroniqueur vedette du Financial Times.Un pari risqué
"Cette idée selon laquelle les populistes perdent de leur force de séduction une fois qu’ils arrivent au pouvoir a longtemps dominé la littérature scientifique, surtout à la fin des années 1990 et au début des années 2000", explique Daniele Albertazzi, professeur de sciences politiques à l’Université de Surrey, et co-auteur de l’ouvrage Populists in Power (Routledge).
Emmanuel Macron ne serait pas le premier à faire un tel pari. Wolfgang Schüssel, ancien chancelier fédéral d’Autriche, avait accepté de faire rentrer dans sa coalition, en 2000, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) de Jörg Haider, qui était arrivé en...
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14/06 - Bruno Retailleau : "Eric Ciotti tire dans le dos de ses propres troupes"
Qui l’imaginait il y a encore trois jours ? Bruno Retailleau devrait être en train de potasser ses dossiers législatifs au Sénat, au lendemain des européennes. La dissolution de l’Assemblée, conjuguée à l’alliance nouée entre Eric Ciotti et le RN, en a décidé autrement. Voilà le Vendéen engagé dans une guérilla politico-juridique contre le Niçois, exclu mardi des Républicains (LR). Il dénonce auprès de L’Express la trahison du député des Alpes-Maritimes et prévient : "Il n’y aura pas de candidats "LR-RN."
L’Express : Eric Ciotti a été exclu mardi des Républicains. Lui conteste la régularité de cette élection et court les plateaux télévisés pour défendre un supposé accord avec le RN. Derrière l’unanimité des cadres, la situation n’est-elle pas inextricable ?
Les choses sont claires. Eric Ciotti est sorti du cadre juridique. Notre mouvement a pour principe - c’est son article 4 - d’avoir une organisation et un fonctionnement démocratique. Or, il a pris une décision contradictoire avec la ligne générale que nous avons définie. Il l’a prise seul, sans consulter nos instances collégiales. Un dirigeant n’a pas tous les droits. Nous ne sommes pas en Corée du Nord ou en Chine. Nous ne parlons pas ici d’une décision d’intendance, mais d’un choix fondamental. Par son attitude anti-démocratique, Eric Ciotti s’est mis hors des statuts et a trahi notre confiance. Cela justifie son exclusion.
Eric Ciotti ne dévie pas de ligne et annonce l’investiture de 80 candidats LR soutenus par le RN. Ne va-t-on pas tout droit vers l’affrontement de...
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14/06 - Qu’est-ce qu’un mâle alpha ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Antoine Beau, du service Sciences et Santé de L’Express, vous explique pourquoi le concept de mâles alpha relayé par les groupes masculinistes résulte d’une mauvaise interprétation scientifique.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Léa Bertrand (écriture), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Crédits : France Inter, TV5 Monde, France Télévisions, TF1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : © Mayte Torres/Getty Images
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Les mâles alpha ce sont les dominants dans le règne animal, mais certains l’utilisent aussi pour parler des humains. Antoine Beau, du service Sciences et Santé de L’Express, va tout nous expliquer. Alors Antoine, qui sont ceux qui revendiquent ce terme pour parler, non pas des animaux, mais des Hommes ?
Antoine Beau : Et bien toutes sortes de personnes, car le terme est entré dans les imaginaires populaires, mais en ce moment, ceux qui font le plus parler d’eux, ce sont les masculinistes. D’après ces messieurs, qui luttent contre le féminisme sur les réseaux sociaux, tous les hommes se devraient d’être des mâles alpha, c’est-à-dire dominant, viril, agressif, déterminé, et intimidant. Ce serait l’ordre naturel des...
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13/06 - Darmanin et Dati jubilent après la dissolution, cet ex-Premier ministre qui plaît à Macron
Et maintenant, la dissolution ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.
Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.
Pour vous inscrire et recevoir chaque soir notre newsletter "21h politique", cliquez ici.Une formation contre l’antisémitisme pour les élus du nouveau "Front populaire"
Si l’accord n’est pas encore entériné, c’est que ça coince sur bien des points, et pas des moindres. Sur la répartition des circonscriptions il va de soi, mais aussi sur le programme et notamment le volet antisémitisme. Tout le monde se souvient des récents propos de Jean-Luc Mélenchon, qui crée la polémique en affirmant sur son blog que "l’antisémitisme reste résiduel en France". Changement de ton chez les insoumis dans ces négociations, désormais prêts à parapher un document qui reconnaît une "explosion" de l’antisémitisme en France, le condamne "d’où qu’il vienne."
"On leur a fait dire des choses qu’ils n’ont jamais dites. Ce sera écrit noir sur blanc", explique un...
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13/06 - Législatives 2024 : le premier rôle de Ciotti, le mariage du "nouveau Front populaire"
21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce jeudi 13 juin, le Premier ministre Gabriel Attal a profité d’un déplacement de campagne dans le Pas-de-Calais pour assener quelques coups à ses adversaires : "les extrêmes" qui rallient depuis dimanche soir, jusqu’au président "exclu" des Républicains, Eric Ciotti, qui s’est offert le premier rôle dans une courte vidéo publiée sur son compte X.Le déplacement du jour : Gabriel Attal bat la campagne dans le Pas-de-Calais
Ce jeudi, Gabriel Attal s’est remis en selle. Le Premier ministre s’est rendu à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais pour battre campagne et soutenir les deux députés Renaissance sortants : Jean-Pierre Pont et l’ancienne et éphémère ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. Dès mardi soir sur TF1, le chef de la majorité avait annoncé la couleur : "C’est moi qui mènerai cette campagne."
Ce qui n’est pas pour lui déplaire sans doute. Serrer des mains, recueillir les doléances, sourire, saluer… Depuis son arrivée au ministère de l’Education nationale, Gabriel Attal a fait du "terrain", sa marque de fabrique. Et si au passage, il peut tacler devant les caméras La France insoumise, "ce parti communautaire" de son verbe, pourquoi s’en priver ?La vidéo du jour : Eric Ciotti tente de conserver le premier rôle
On savait la netflixisation de la vie politique engagée depuis plusieurs années. Elle a...
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13/06 - Sexe et identité de genre : quelle est la bonne solution pour l’état civil ?
Les personnes transgenres demandent à pouvoir être reconnues et vivre en société conformément à leur ressenti, c’est-à-dire leur identité de genre. Les personnes intersexes et non binaires, elles, regrettent de se voir imposer l’une des deux catégories de sexe, alors que ni l’une ni l’autre ne leur correspond ou ne leur convient. Ce sont des demandes que certains peuvent trouver marginales, mais que l’on peut aussi juger légitimes. Elles donnent en tout cas l’occasion de réfléchir au rôle que jouent les catégories de sexe dans la société et à la manière dont elles sont intriquées dans notre système juridique et administratif.
Le législateur a répondu par la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, qui donne la possibilité de modifier sous certaines conditions le sexe légal enregistré à l’état civil. Or, même si l’on juge légitime la demande des personnes transgenres, cette réponse pose plusieurs problèmes. En effet, l’identité de genre n’est pas le sexe. Modifier le sexe légal, alors que le sexe biologique de la personne, lui, ne change en réalité pas complètement, c’est d’une certaine manière faire mentir l’état civil. C’est fâcheux. Le sexe et l’identité de genre sont deux caractéristiques distinctes de la personne et reconnaître la seconde n’implique pas de modifier la première ou d’amalgamer les deux. De plus, la Cour de Cassation a rejeté la possibilité d’introduire une troisième catégorie de sexe, laissant les personnes intersexes et non-binaires insatisfaites.
Pour résoudre ces problèmes, il est possible d’envisager...
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13/06 - Guerre en Ukraine : un "accord politique" du G7 sur les avoirs russes gelés
50 milliards de dollars d’ici fin 2024 pour l’Ukraine : les dirigeants du G7 réunis en Italie sont parvenus, ce jeudi 13 juin, à un "accord politique" sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour débloquer un méga-prêt à Kiev, a indiqué un responsable de la Maison-Blanche.
"Nous avons un accord politique au plus haut niveau […] et ce sont 50 milliards de dollars qui seront consacrés à l’Ukraine", a déclaré un haut responsable de l’administration américaine sous couvert d’anonymat.
Ce prêt de 50 milliards de dollars pour Kiev sera garanti par les futurs intérêts produits par les actifs russes immobilisés, qui se montent à 300 milliards d’euros générant jusqu’à trois milliards d’euros de revenus par an. Les Etats-Unis sont "disposés à prêter jusqu’à 50 milliards pour assurer que l’objectif de 50 milliards soit atteint, mais il y aura d’autres prêteurs, ce qui signifie que le véritable chiffre américain est plus bas", a-t-il expliqué."Un prêt solidaire"
"Il s’agit d’un prêt solidaire", a-t-il souligné. "Nous allons partager le risque, parce que nous partageons l’engagement pour que cela soit fait". La part de chaque pays dans ce prêt n’est pas encore connue. "Je ne vais pas parler pour les autres délégations, c’est à elles de dire si elles vont contribuer", a-t-il ajouté.
Après avoir prôné une confiscation pure et simple des avoirs russes, risquée juridiquement, les États-Unis s’étaient rangés à la position des Européens d’utiliser les seuls intérêts générés par les actifs gelés. Ces actifs se trouvent surtout dans l’Union...
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13/06 - Depeche mode, Lenny Kravitz, John Mayer : ces artistes sensibles à l’univers des montres
Berlin, février 2024. A la veille du concert de Depeche Mode, rencontre avec Martin Gore et Dave Gahan, les leaders du groupe, pour découvrir leur nouvelle montre signée Hublot. "Le quatrième modèle d’une collaboration qui dure depuis quatorze ans", précise Ricardo Guadalupe.
Le directeur général de Hublot décrypte le processus de création de cette référence Spirit of Big Bang Depeche Mode : "En hommage à l’album et à la tournée Memento Mori (souviens-toi que tu vas mourir, en latin), la mort est symbolisée dans le cadran par un crâne tandis que le temps qui passe est figuré par un sablier. De minuscules billes de céramique noire s’écoulent de la tête de mort, déplacées selon les mouvements du poignet." Cette création, destinée à susciter une réflexion sur la fugacité de la vie, illustre aussi l’univers sombre du groupe britannique. "Dès que nous avons vu les premiers croquis de la montre, nous avons apprécié cette proposition", raconte Martin Gore. Le musicien s’investit d’autant plus dans cette collaboration qu’elle défend des œuvres caritatives. En 2024, une partie des fonds collectés seront transférés au Conservation Collective, qui a pour objectif la préservation des environnements naturels.
Si tous les artistes ambassadeurs de marques ne soutiennent pas des causes, ils ont généralement en commun d’être sensibles à l’univers horloger. A l’instar du guitariste américain John Mayer. Avec Audemars Piguet, il a conçu une Royal Oak Quantième Perpétuel au design contemporain pour évoquer l’intemporalité, thème qui...
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13/06 - Déficit : le rapport qui dénonce "l’opacité de la communication budgétaire" du gouvernement
La charge est lourde. Un rapport sénatorial transpartisan, présenté ce jeudi 13 juin, a dénoncé "l’imprudence" du gouvernement sur le dérapage budgétaire des derniers mois.
"Aucune crise comparable ne justifie le déficit public de l’année 2023", s’est alarmé le rapporteur général du Budget Jean-François Husson (LR) lors d’une conférence de presse tenue au Sénat, pointant "une confusion entre la solidité, la rigueur des chiffres et le pari politique" de l’exécutif. Le déficit public a en effet atteint 5,5 % du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que ce qu’avait prévu le gouvernement (4,9 %). Ce qui l’a conduit à annuler 10 milliards d’euros de crédits pour 2024.
Le socialiste Claude Raynal a lui épinglé "l’opacité de la communication budgétaire", estimant qu’il n’était "pas prudent de s’accrocher toute l’année à un objectif de déficit de 4,9 % devenu inaccessible". Les deux sénateurs en charge de cette mission s’indignent tout particulièrement de la pratique gouvernementale du report de crédits budgétaires d’une année sur l’autre, chiffré pour 2024 à 16,1 milliards d’euros. Une pratique "non conforme à la rigueur budgétaire et à la transparence", qui permet de "réduire le déficit d’une année tout en augmentant gentiment celui de l’année suivante", a raillé Jean-François Husson.Une meilleure transparence des finances publiques
Le rapport sénatorial, adopté à l’unanimité avec des abstentions macronistes, propose ainsi que soient "mises à disposition" des commissions des finances du Parlement les notes techniques des...
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13/06 - Dissolution : ces 5 grands projets législatifs qui risquent de tomber aux oubliettes
En dissolvant dimanche 9 juin l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron n’a pas seulement "congédié" 577 députés, il a également entériné la clôture de pas moins d’une trentaine de travaux parlementaires. La moitié sont des projets ou des propositions de loi en cours d’examen, qui pourraient en cas de changement de majorité à l’issue des élections législatives, ne jamais voir le jour. L’Express fait le point.Loi sur la fin de vie
Les plus superstitieux diront de ce texte qu’il est maudit. Après avoir été repoussé sine die des mois durant, le projet de loi sur "l’aide à mourir" était sur le point d’être voté. Euthanasie, ouverture aux directives anticipées, délit d’entrave au suicide assisté… Sa promesse : aller plus loin que la loi Clayes-Leonetti de 2016, qui se borne à autoriser la sédation profonde et continue jusqu’au décès.
Promesse empêchée. Seuls six des 21 articles du texte ont pu être adoptés au cours des deux semaines de débats qui devaient se poursuivre cette semaine à l’Assemblée. Mais Emmanuel Macron en a décidé autrement. Comme pour le reste des travaux parlementaires, l’examen du texte a été stoppé net. Et avec, la réforme sociétale censée couronner son deuxième mandat.
Alors, on peut toujours se dire que le quinquennat n’est pas terminé, que les travaux pourront reprendre après le 7 juillet. À moins que les Français ne confient à Jordan Bardella les clefs de Matignon. Car le Rassemblement national a déjà fait savoir qu’il ne reprendrait pas le texte s’il arrivait au pouvoir. Auquel cas, on pourrait l’assurer...
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13/06 - Guerre à Gaza : Israël accuse l’ONU de "calomnies" à l’encontre de son armée
L’armée israélienne a pilonné, jeudi 13 juin, la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, après une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui cherche à arracher un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Israël accuse l'ONU de "calomnies" à l’encontre de son armée
⇒ Bombardements israéliens sur le sud de Gaza
⇒ Nombre record de 120 millions de déplacés de force à fin avrilDes bombardements israéliens sur le sud de Gaza
Des tirs d’artillerie nourris et des frappes aériennes ont visé tôt jeudi plusieurs secteurs du territoire palestinien, notamment la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, selon des correspondants de l’AFP. La branche armée du Hamas a affirmé être engagée dans des combats de rue contre les soldats israéliens dans l’ouest de Rafah, où des témoins ont signalé des tirs d’hélicoptères Apache.
De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas a appelé tôt, jeudi 13 juin, dans un communiqué les Etats-Unis à faire "pression" sur Israël en vue d’en arriver à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza.
Après plus de huit mois de guerre, les Etats-Unis s’efforcent d’obtenir un accord basé sur un plan annoncé par le président Joe Biden, sur lequel le mouvement islamiste palestinien a transmis aux pays médiateurs une première réponse, tandis qu’Israël n’a pas fait connaître officiellement sa position.Israël accuse l'ONU de "calomnies" à l’encontre de son armée
Israël accuse une commission d’enquête de l'ONU de proférer "de fausses...
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13/06 - Paris 2024 : le scénario de repli pour la cérémonie des JO
À sept semaines des JO de Paris (26 juillet-11 août), plusieurs scénarios pour la cérémonie d’ouverture, prévue sur la Seine, sont encore sur la table. Objectif ? Parer à toute éventualité. Ainsi, les autorités planchent bien sur un "plan B", excluant le Stade de France, assurent mercredi 12 juin plusieurs sources ayant connaissance des négociations citées par l’AFP.
"L’idée c’est d’aller chercher les athlètes au village olympique à Saint-Denis et de les emmener par bus au pied de la Tour Eiffel", détaille un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Une fois arrivés, les athlètes pourraient alors défiler sur le pont d’Iéna qui relie le monument parisien au Trocadéro, avant de rentrer au village. Le tout, sans public. Exit les 100 000 places payantes prévues sur les quais bas de la Seine, et les 220 000 spectateurs invités à suivre la cérémonie comme le prévoit le plan A.
"C’est un scénario qui maintient un semblant de cérémonie, mais la probabilité que cela ait lieu est mince. En gros s’il y a un attentat d’ici là, ou alors une menace précise et ciblée sur la cérémonie d’ouverture, et dans ce cas il est fort probable que tout soit annulé, y compris les JO", précise la source sécuritaire.
L’objectif avec ce plan B est surtout de rassurer le public en cas d’imprévu. Le 8 avril 2024, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait indiqué au Parisien qu’à ce jour "nous n’avons aucune menace terroriste caractérisée sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Donc il n’est pas question de remettre en cause...
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13/06 - Crise politique en France : l’erreur de diagnostic des élites et des dirigeants
Les résultats des élections des représentants au Parlement européen de ce dimanche 9 juin ont confirmé la tendance annoncée depuis des mois d’une forte participation pour des élections européennes et d’une domination absolue du Rassemblement national.
Nous comprenons ce ressentiment, ce goût amer des électeurs, qui ne sont pas écoutés et entendus depuis de trop nombreuses années. Car nous connaissons ces villes, ces territoires, leurs problèmes, leurs difficultés. Nous nous employons à les résoudre avec force, détermination, abnégation, mais sans être entendus par les gouvernants et les techniciens. Cette implacable défaite pour la majorité présidentielle a été transformée en crise politique majeure par le président de la République en déclarant la dissolution de l’Assemblée nationale. L’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir en France et cela constituerait une première en temps de paix pour notre pays.
La décision du président de la République plonge la France, mais aussi l’Europe dans une incertitude non compatible avec les enjeux géopolitiques actuels. Elle déstabilise en outre le fonctionnement de l’Etat à quelques semaines des Jeux olympiques, face aux guerres actuelles menaçantes et elle force les communes à organiser des élections très compliquées dans l’urgence, alors que beaucoup de villes ont à cette période des festivals, des fêtes ou le passage de la flamme olympique.L’erreur de diagnostic des élites et des dirigeants
Le Rassemblement national arrive en tête dans tous les départements...
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13/06 - Droit d’asile : la lourde amende de l’UE à la Hongrie
La condamnation est lourde. La Cour de justice de l'Union européenne a condamné jeudi la Hongrie à payer une somme forfaitaire de 200 millions d'euros et une astreinte d'un million d’euros par jour de retard pour ne pas s'être mise en conformité avec le droit de l'UE en matière d'asile.
La Cour constate que Budapest n'a pas exécuté un de ses arrêts pris en décembre 2020 qui condamnait la Hongrie pour n'avoir "pas respecté les règles du droit de l'Union en matière, notamment, de procédures relatives à l’octroi de la protection internationale et au retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier".
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fustigé jeudi cette condamnation. "L'amende de 200 millions d'euros plus 1 million d'euros par jour (!!!) pour avoir défendu les frontières de l'UE est scandaleuse et inacceptable", a réagi le dirigeant nationaliste sur le réseau social X, ajoutant que "les migrants illégaux semblaient plus importants pour les bureaucrates de Bruxelles que leurs propres citoyens européens".
Sous l'égide du dirigeant, au pouvoir depuis 2010, le pays d'Europe centrale a bâti des clôtures à ses frontières et restreint le dépôt des demandes d'asile aux ambassades à l'étranger, une politique qui lui a déjà valu plusieurs condamnations de la Cour de justice de l'UE.
L'astreinte d'un million d'euros est une pénalité par jour de retard tant que la décision de 2020 n'est pas respectée. Selon la Cour, ce non-respect par la Hongrie "a pour effet de transférer aux autres Etats membres la...
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13/06 - Ukraine : le casse-tête des actifs russes gelés au menu du G7
Que faire d’un tel butin ? Les dirigeants du G7 se réunissent, à partir de jeudi 13 juin, en Italie où ils vont tenter de s’accorder sur un mécanisme permettant l’utilisation des actifs russes gelés pour aider l’Ukraine à se défendre.
Sous présidence italienne, le "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) se retrouve dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles (sud). Face au spectre d’un retour à la Maison-Blanche de Donald Trump et l’incertitude autour des conséquences de son élection pour l’Ukraine, le G7 veut sécuriser le financement de son aide militaire à Kiev.Que représentent ces actifs russes ?
L’Union européenne et les pays du G7 ont gelé quelque 300 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale de Russie, selon l’UE. Ils ont aussi saisi des actifs privés de personnes liées au pouvoir russe. D’après l’Institute of legislative Ideas, un centre de réflexion ukrainien qui affirme interroger des sources officielles, 397 milliards de dollars sont immobilisés.
À noter que cette somme est composée d’obligations souveraines européennes détenues par la Banque centrale russe – c’est-à-dire de la dette. Et une partie du pactole - 190 milliards - dort dans la chambre de compensation privée Euroclear, basée en Belgique. C’est elle qui reverse l’argent aux banques centrales du monde entier. Comme elle ne donne plus rien aux Russes, les actifs gelés produisent des intérêts. Cela donne un poids prépondérant à l’Europe sur l’utilisation des avoirs...
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13/06 - Assurance chômage : Attal annonce un décret "d’ici au 1er juillet"
Le Premier ministre Gabriel Attal a assuré jeudi sur France inter que le décret réformant à nouveau l'assurance chômage, très contesté à gauche, serait bien pris "d'ici au 1er juillet", en pleine campagne des législatives anticipées.
"C’est une réforme qui consiste à dire, il faudra travailler huit mois sur les 20 derniers mois pour toucher le chômage" (contre six mois sur 24 mois jusqu'ici, NDLR), a-t-il expliqué. Mercredi, Emmanuel Macron avait dit assumer la réforme de l'assurance chômage, tout en assurant être ouvert sur les "modalités".
`Un projet de décret du gouvernement est actuellement en cours d'examen par le Conseil d'Etat pour une réforme qui durcit l'accès à une indemnisation.Les syndicats sont vent debout contre cette réforme
Selon ce décret la durée d'indemnisation sera également réduite, à 15 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans, contre 18 mois pour les moins de 53 ans aujourd'hui.
Les syndicats sont vent debout contre cette réforme qui vient s'ajouter à celles de 2021 et de 2023 : ils craignent une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. A l'inverse, les organisations patronales sont favorables à la réforme.
Pour le gouvernement, le but de la réforme est d'inciter à la reprise d'emploi, désendetter l'assurance chômage (dont la dette s'élève à 58 milliards d'euros) et mieux financer l'accompagnement des demandeurs d'emplois par France Travail grâce aux excédents que dégage désormais l'Unédic, explique-t-on au ministère du...
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13/06 - Tesla : la méga-rémunération d’Elon Musk en passe d’être votée
Le PDG de Tesla Elon Musk a annoncé que les actionnaires du groupe étaient en train de voter "à une large majorité" l'approbation de son plan de rémunération, dans un message publié tard mercredi soir aux Etats-Unis sur son réseau social X, avant la conclusion du vote.
"Les deux résolutions des actionnaires de Tesla sont actuellement adoptées à une large majorité !", a écrit Elon Musk, faisant référence aux résolutions visant à approuver son plan de rémunération d'une valeur de 56 milliards de dollars et le transfert de l'enregistrement de Tesla du Delaware au Texas. Les résultats officiels du vote n'ont pas encore été publiés.Il a fait campagne
Le constructeur automobile a fait campagne tous azimuts jusqu'au dernier moment pour que ses actionnaires adoptent l'énorme plan de rémunération de son patron. "Le temps est compté", affichait mercredi après-midi le site votetesla.com créé pour l'occasion, tandis qu'un compte à rebours égrenait les secondes jusqu'à 23H59 au Texas (04H49 GMT), heure de clôture du scrutin. "Votre vote est crucial pour la croissance et la réussite futures de Tesla et pour la valeur de votre investissement", a insisté le spécialiste des véhicules électriques dans une vidéo expliquant, avec l'aide de son robot-humanoïde Optimus, comment voter.
Pour susciter les votes, le groupe a mis en jeu, par tirage au sort, quinze visites de la méga-usine d'Austin (Texas) avec comme guides Elon Musk et Franz von Holzhausen, chef designer de Tesla. Outre le site dédié et l'aide d'Optimus, de nombreux...
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13/06 - Législatives : à gauche, Jean-Luc Mélenchon avance ses pions
Il veut "attendre" le résultat des élections. Mais le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit mercredi soir se sentir "capable" d'être Premier ministre d'un gouvernement de gauche en cas de victoire du nouveau "Front populaire" aux élections législatives anticipées.
"Je sais quelle est ma contribution à la vie de la gauche. Je dis la chose suivante : on va en rester à la formule qu'a proposée Olivier Faure, c'est le groupe parlementaire le plus important qui propose un Premier ministre", a déclaré le triple candidat à la présidentielle sur France 2.
"Je ne m'élimine pas mais je ne m'impose pas", a également précisé le fondateur de La France insoumise, qui, fort de ses 22% à la présidentielle, avait fait acte de candidature pour le poste de Premier ministre en 2022 au moment des législatives, poussé par l'alliance de la Nupes.Il a salué la vitesse des négociations du "Front populaire"
"On sortait de l'élection présidentielle. J'ai annoncé ça pendant que les deux autres (Emmanuel Macron et Marine Le Pen, NDLR) faisaient leur débat et on était à peu près tous d'accord parce que c'était l'ambiance de ce moment-là. Maintenant, c'est autre chose, il faut en tenir compte", a-t-il déclaré.
Jean-Luc Mélenchon a salué la vitesse des négociations du "Front populaire" et l'abandon des "rancunes" entre les partenaires de gauche, qui entretenaient des relations conflictuelles depuis la fin de la Nupes. "Il fallait se mettre à la hauteur de l'évènement", la possibilité que l'extrême droite arrive au pouvoir...
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13/06 - Législatives : le "nouveau Front populaire" scelle un "programme de gouvernement"
Qui sera le Premier ministre de la gauche, qui vient de sceller un accord de gouvernement ce jeudi soir, en cas de victoire aux élections législatives anticipées ? Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin se positionnent, tandis que la droite continue de se fracturer et que la majorité présidentielle tente de lancer sa campagne, avec Gabriel Attal en déplacement dans le Pas-de-Calais.
Les infos à retenir
⇒ Crise à LR : la justice examinera vendredi matin un recours de Ciotti contre son exclusion du parti
⇒ Macron "ne croit pas" être affaibli à l’international
⇒ Attal "favorable" à un débat avec Bardella et MélenchonLe "nouveau Front populaire" annonce avoir "scellé" un "programme de gouvernement"
Les forces de gauche réunies dans le "Nouveau Front populaire" ont annoncé ce jeudi soir, après quatre jours de négociations, avoir "scellé" un "programme de gouvernement".
"Avec un programme de gouvernement et des candidatures uniques dans les circonscriptions de France, les forces politiques qui ont constitué le nouveau Front populaire donnent rendez-vous aux Françaises et aux Français les 30 juin et 7 juillet prochains", écrivent le PS, le PCF, les Ecologistes et LFI dans un communiqué commun. "Nous avons réussi. Une page de l’Histoire de France s’écrit, s’est réjoui sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure alors que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a salué "un événement politique considérable en France".
🔴 Déclaration commune : une page de l'Histoire de France s'écrit avec le...
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13/06 - Derrière la licorne Alan, les éminences grises de l’IA française
Télés, radios, sommets internationaux… En un an, le cofondateur du français Mistral AI, Arthur Mensch, est devenu une star mondiale. Dans l’ombre de ce succès éclair, deux personnages de la French Tech ont joué un rôle important : Jean-Charles Samuelian-Werve et Charles Gorintin, les créateurs du néoassureur Alan. "On voyait que l’intelligence artificielle générative allait prendre une place majeure dans la santé des citoyens. Il était essentiel que des champions européens puissent émerger", explique le duo, qui a contribué au lancement de Mistral et l’accompagne depuis. Les deux acolytes baignent depuis longtemps dans l’IA et la data. C’est même ce qui leur a permis de percer la forteresse assurantielle. Un domaine longtemps boudé par les fonds de capital-risque qui préféraient aux prudentes assurtechs les rutilantes fintechs promettant de révolutionner les modes de paiement.
L’assurance est, par ailleurs, un marché tenu par des acteurs historiques et difficiles à concurrencer. "Ils ont accumulé des décennies de chiffres, cela leur donne un avantage de taille pour calculer le risque de manière précise", fait valoir un investisseur. Consultant dans l'assurance et cofondateur d'Okko Operating Partners, Alexandre Rispal observe d’ailleurs que "les premiers acteurs de l’assurtech ont souvent eu du mal à trouver un modèle rentable, avec des coûts d’acquisition maîtrisés".
Internet est cependant un eldorado de données. Et les fondateurs d’Alan l’ont compris. A la création de l’entreprise, en 2016, ils scannent...
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13/06 - Giorgia Meloni, la stratège : son plan pour accroître son influence en Europe
The Economist ne s’y était pas trompé en dédiant sa dernière couverture à Giorgia Meloni nous fixant droit dans les yeux, encadrée par Ursula von der Leyen et Marine Le Pen, toutes deux de profil. La cheffe du gouvernement italien ne cesse de répéter qu’elle est désormais "incontournable". Alors que le scrutin européen a infligé aux partis d’Emmanuel Macron et d’Olaf Scholz une humiliation historique, sa formation d’extrême droite, Fratelli d’Italia est arrivée largement en tête, frôlant les 29 % des suffrages. Giorgia Meloni est ainsi la seule dirigeante d’un des grands pays de l’UE à sortir renforcée de ces élections. "Je suis fière que notre nation se présente au G7, en Europe, avec le gouvernement le plus fort de tous", s’est-elle immédiatement félicitée.
Si sa victoire conforte un peu plus la crédibilité gagnée au cours de ses vingt mois passés au pouvoir, c’est surtout de la débâcle d’Emmanuel Macron qu’elle entend tirer profit. La faiblesse du président français, avec lequel elle n’entretenait qu’une entente de raison et qui est menacé de cohabiter avec un gouvernement d’extrême droite, lui offre une marge de manœuvre inédite. Pendant la campagne électorale qui vient de s’achever, elle prônait à Bruxelles ce qu’elle a réussi à faire à Rome : une union de toutes les droites au Parlement de Strasbourg pour renvoyer la gauche dans l’opposition en excluant toute participation à une majorité avec les socialistes.Divergences nombreuses au sein des droites radicales
Elle devra pourtant user du pragmatisme qui la...
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13/06 - La méthode Shein : les dessous de l’empire chinois de l’ultra fast fashion
Dans cet épisode, La Loupe décrypte les rouages de la machine Shein avec Julie Thoin-Bousquié et Thibault Marotte, journalistes au service Économie de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Crédits : Youtube, TikTok
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Shein
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Je vous emmène au cœur de la capitale, dans le quartier du Marais. Nous sommes le 5 mai 2023, et il y a foule au 18 rue des Archives. De bon matin, plusieurs milliers de jeunes font la queue devant les portes d’un immeuble haussmannien. Ils ont souvent moins de 25 ans, certains sont même accompagnés par leurs parents. Et tous attendent une chose : l’ouverture du pop-up store de la marque chinoise Shein.
Quarante-cinq minutes d’attente plus tard, c’est enfin le moment de rentrer. A l’intérieur de la boutique, on découvre une "boulangerie Shein", un photomaton, et même un bac de recyclage de tissus. Mais ce qui retient l’attention des visiteurs, ce sont évidemment les vêtements exposés sur les portants. Une jupe bleue à 8 euros succède à une très chic robe de soirée, à peine 19 euros. Puis un ensemble à 12 euros. Le...
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13/06 - Détenu en Iran, l’otage français Louis Arnaud a été libéré
Le Français Louis Arnaud, qui était détenu en Iran depuis septembre 2022, a été libéré, a annoncé mercredi soir Emmanuel Macron, exhortant Téhéran à libérer "sans délai" les trois autres Français encore détenus dans ce pays.
"Notre joie est immense mais elle ne sera complète qu’au retour de Cécile, Jacques et Olivier", a déclaré Sylvie Arnaud à l’AFP, en référence aux trois autres ressortissants français toujours emprisonnés en Iran. "Louis Arnaud est libre. Il sera demain en France après une trop longue incarcération en Iran", a annoncé le président dans un message posté sur X.
"Je remercie nos amis omanais et tous ceux qui ont œuvré à cette issue heureuse. Ce soir, je pense aussi à Cécile, Jacques et Olivier. J’appelle l’Iran à les libérer sans délai", a-t-il ajouté.Il est actuellement au sultanat d’Oman
"Louis Arnaud a quitté la prison d’Evin mercredi à l’aube. Il a vu un médecin qui a constaté qu’il pouvait prendre l’avion", a indiqué à l’AFP une source diplomatique. "Il est actuellement au sultanat d’Oman", a ajouté cette source. "C’est une issue heureuse pour notre compatriote", a-t-elle poursuivi. Ce jeudi matin, il est arrivé à Paris.
Après avoir serré la main du ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, présent au pied de la passerelle du petit avion qui l'a transporté à l'aéroport du Bourget, près de Paris, il a ensuite longuement serré dans ses bras son père, puis sa mère, venus l'y attendre. L'ex-détenu n'est pas monté directement dans l'ambulance mise à disposition. Il s'est dirigé, visiblement fatigué mais...
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12/06 - Ciotti et LR : récit d’une exfiltration aux airs de telenovela
Annie Genevard est une femme prévoyante. Du genre à garder sur elle un double des clefs du siège des Républicains (LR). On ne sait jamais, la vie politique est si imprévisible. Ce mercredi 12 juin, la députée du Doubs ouvre à 17 heures la lourde porte bleue de l’enceinte, en plein cœur de Paris. La voilà dans la forteresse assiégée d’Éric Ciotti, qui avait demandé à tous les permanents du parti de quitter les lieux dès midi. "Notre maison", se réjouit l’élue.
Qu’on se le dise : Annie Genevard est ici chez elle. Avec François-Xavier Bellamy, elle vient d’être désignée pour assurer la succession d’Éric Ciotti, exclu du mouvement quelques minutes plus tôt pour avoir amorcé une "alliance" avec le Rassemblement national. La sanction a été prise à l’unanimité par un Bureau politique du parti. Aussitôt, un communiqué tombe. "Les Républicains condamnent les décisions illégales de la réunion convoquée ce jour". Arguments juridiques à l’appui, le texte conforte Éric Ciotti dans son statut de président de LR. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal. La droite républicaine a vécu l'une des journées les plus loufoques de son existence. S’y entremêlent le comique du vaudeville et la dramaturgie d’un parti au bord de l’abîme. Des conflits de légitimité qui tournent à l’absurde."Non, je ne te donne rien"
Éric Ciotti n’est pas venu au siège des Républicains. Où est-il ? Mystère. Réfugié à la questure de l’Assemblée nationale, soupçonnent certains. A quoi bon se rendre à son bureau ? Le député est un homme seul. Son appel à un accord avec le...
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12/06 - Le RN hégémonique ? Ne faisons pas dire aux chiffres n’importe quoi !
Depuis les élections européennes, les cartes en circulation donnent toutes la même impression : celle d’une France presque entièrement acquise au Rassemblement national. Toute brune au Monde et à Libération, rose au Figaro, bleue, partout ailleurs. Mais, chaque fois, unie, unanime, entièrement bariolée, ou presque, aux couleurs attribuées au parti fondé par Jean-Marie Le Pen et arrivé en tête du scrutin ce dimanche.
Depuis leur publication, ces images sont partout, des réseaux sociaux aux comptoirs des cafés où ont échoué bien des journaux détaillants les résultats. Partout, au risque de s’imposer dans l’esprit des Français comme une fatalité, un fait immuable. Pourtant, il n’en est rien : la réalité, bien que marquée par la progression indéniable de l’extrême droite, est bien plus nuancée, plus complexe que cette apparente hégémonie.
La plupart de ces cartes présentent en effet les résultats par commune. Et n’affichent chaque fois que le camp qui a recueilli le plus de suffrages dans chacune de ces localités. Efficace, surtout si l’on veut se faire une idée en très peu de temps de la façon dont ont voté ses voisins. Mais pas sans biais, loin de là, surtout dans le cadre d’une élection proportionnelle où chaque vote compte dans le verdict final.Une seule couleur pour plusieurs vainqueurs
Oui, Jordan Bardella et les siens sont bien arrivés en tête dans 95 % des communes. Un symbole particulièrement évocateur et très bien véhiculé par ce type de représentation, que l’on comprend en un clin d’œil. Mais, en revanche, le...
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12/06 - Législatives : Mélenchon s’en sent "capable", Ciotti sommé de prendre la porte, Maréchal lâche Zemmour
21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce mercredi 12 juin, ce sont les règlements de comptes chez Les Républicains, un parti ébranlé après le revirement de son patron Eric Ciotti, qui ont rythmé l’arène politico-médiatique. Faisant presque de l’ombre à Emmanuel Macron qui s’est adressé à la presse pendant près d’une heure trente en fin de matinée.La course à Matignon : Mélenchon se sent "capable" d'être Premier ministre
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit ce mercredi soir se sentir "capable" d'être Premier ministre d'un gouvernement de gauche en cas de victoire du nouveau "Front populaire" aux élections législatives anticipées, mais a appelé à "attendre" le résultat des élections. "Je sais quelle est ma contribution à la vie de la gauche. Je dis la chose suivante: on va en rester à la formule qu'a proposée Olivier Faure, c'est le groupe parlementaire le plus important qui propose un Premier ministre", a déclaré le triple candidat à la présidentielle sur France 2.
"Je ne m'élimine pas mais je ne m'impose pas", a également précisé le fondateur de La France insoumise, qui, fort de ses 22% à la présidentielle, avait fait acte de candidature pour le poste de Premier ministre en 2022 au moment des législatives, poussé par l'alliance de la Nupes. "On sortait de l'élection présidentielle. J'ai annoncé ça pendant que les deux autres (NDLR :...
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12/06 - "Dans les ambassades, c’est la sidération" : l’agenda diplomatique compliqué de Macron
Devant son café, ce diplomate européen secoue la tête, comme s’il ne parvenait pas à y croire. "Depuis deux ans, on espérait un leader européen qui tienne tête à Poutine et entraîne les Occidentaux derrière lui pour soutenir l’Ukraine… Macron était devenu ce leader depuis quelques semaines, et le voilà paralysé !" Un séisme politique s’est produit à Paris le 9 juin, et depuis ses secousses font trembler l’ensemble du continent européen.
Dimanche soir, en annonçant dissoudre l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a stupéfié la France et glacé ses homologues à l’étranger. Quatre jours plus tôt, le chef de l’Etat recevait en grande pompe le gratin du monde occidental sur les plages de Normandie, avec le souvenir ému de la résistance du monde libre contre le fascisme il y a 80 ans.
Puis la dissolution, et ces sondages qui donnent une majorité au Rassemblement national, un parti anti-OTAN, anti-Union européenne et autrefois financé par une banque russe. La douche froide. "A l’étranger et dans les ambassades, c’est la sidération, soulève François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique. Il faut du temps aux diplomates pour absorber les implications de ce choc français." Les conséquences pour la diplomatie française sont déjà là, bien avant le second tour des législatives, le 7 juillet.Un G7 sans le ministre des Affaires étrangères français
Ce jeudi, Emmanuel Macron se rend dans les Pouilles, en Italie, pour un sommet du G7 forcément particulier. Alors que la guerre fait rage en Ukraine et...
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12/06 - Thomas Bauer : "L’individualisme égocentrique est de plus en plus éloigné des valeurs de la démocratie"
Tandis que l’époque prône la diversité, serions-nous, en réalité, de plus en plus recroquevillés sur nos certitudes et notre petite personne ? C’est la thèse de Thomas Bauer qui dans son livre "Vers un monde univoque" (Les éditions L’échappée) met en garde contre un monde où la nuance, l’ambivalence n’ont plus droit de cité. Dans le même temps, l’individu prend l’ascendant sur le collectif. Le "moi" devient primordial, il compte plus que tout. "Cela se traduit par les deux grands maux politiques de notre époque : le populisme et le désintérêt généralisé pour la politique et la communauté en général", alerte Bauer. Entretien.
L’Express : Quelle lecture faites-vous des résultats des élections européennes ?
Thomas Bauer : Les résultats sont intéressants. Le désastre des Verts allemands est notamment dû à l’idéologisation du parti, qui a souvent donné l’impression que la politique identitaire était plus importante pour lui que la politique des transports, par exemple. A cela s’est ajouté un autre facteur négatif : les gens ne veulent pas d’un gouvernement divisé, ils veulent de la clarté, et tous les partis de cette coalition divisée ont donc obtenu de mauvais résultats. En France, le fait que le président n’ait pas de majorité stable à l’Assemblée nationale a sans doute également joué un rôle, ce qu’il souhaite désormais corriger. Enfin, les partis nationalistes populaires ont gagné partout, élus par des personnes qui ne sont pas particulièrement solidaires de leurs concitoyens, mais qui voient le peuple comme une sorte...
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12/06 - Macron : à force d’être trop malin, on finit par prendre des décisions stupides, par Gérald Bronner
D’après ce que l’on peut savoir, plusieurs personnes, dont Gabriel Attal ou Yaël Braun-Pivet, ont tenté de dissuader Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. Rien n’y a fait, de sorte qu’il est permis de s’interroger sur les raisons fondamentales qui ont conduit le chef de l’Etat à cette conclusion, car c’est bien là la décision d’un homme et de quelques proches conseillers. C’est pourquoi la psychologie et le fonctionnement même de l’esprit du président n’ont jamais autant donné lieu aux analyses de tous ceux qui s’intéressent aux questions politiques.
L’une des interprétations les plus courantes est l’infantilisation d’Emmanuel Macron. On imagine qu’il aurait agi par frustration et volonté de punir des oppositions peu conciliantes. Sans le savoir peut-être, ces commentateurs pourraient citer les écrits d’Alain dans son livre Les Idées et les Ages, qui soulignait que l’enfant n’a d’autres moyens pour agir que de se servir des adultes. Pour cette raison, ses colères et les signes qu’il envoie aux géants qui veillent sur le monde lui paraissent dotés d’un pouvoir. De là que, devenu adulte, l’individu, lorsqu’il ne s’est pas affranchi d’une certaine puérilité, continue à croire qu’il peut agir sur les choses de cette façon.
C’est un jugement sévère, mais l’on peut au moins s’accorder sur le fait que notre président n’a guère donné de signes qu’il avait renoncé à essentialiser sa victoire à la présidentielle. J’avais eu l’occasion d’écrire, dans les pages du Point, dès juin 2017, que le risque majeur qui pesait...
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12/06 - Algérie, sources, rivalité avec les RG… Ces vétérans de la DST qui révèlent l’envers du renseignement
Louis Caprioli et Michel Guérin incarnent un genre bien particulier d’hommes d’Etat : ceux qu’on croise au rayon surgelés du supermarché sans jamais se douter qu’ils détiennent un tombereau de secrets. Avec son association barbe-pull-over-veste de costume et son œil rieur, le premier pourrait facilement passer pour un maître de conférences en histoire. Le second, rasé de frais, a opté pour un élégant ensemble bleu caviar ; seule la rosette rouge sur le flanc gauche, synonyme de légion d’honneur, révèle qu’il n’exerce pas dans le contrôle de gestion. Comme prévu, ces deux septuagénaires joviaux passent totalement inaperçus dans la rédaction de L’Express, ce qui n’est pas pour les surprendre ou même leur déplaire, après une vie passée à cultiver la discrétion absolue. "La plupart du temps, les gens ne sauront jamais qu’on leur a sauvé la vie", sourit Michel Guérin.
A les écouter, une évidence : le secret lie ses détenteurs comme une fratrie. Parfois, les deux anciens collègues semblent vous oublier, tout à leurs souvenirs complices d’une vie passée dans les affaires d’Etat : "Rondot, il est arrivé en quelle année, déjà ?" Une simple impression, probablement, tant on a affaire à deux professionnels de la manipulation humaine, dont le self-control est une seconde nature. Pendant plus de trente ans, ils ont été agents secrets au sein de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le service de renseignement intérieur, prédécesseur de l’actuelle DGSI, jusqu’à y occuper les plus hautes fonctions.
Dans le roman éponyme...
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12/06 - Vote par procuration, campagne, candidats... 5 questions (et réponses) sur les législatives
Après le séisme de la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron, les électeurs se préparent à voter aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juin.
Ils et elles sont nombreux à avoir été pris de court par l’annonce, et sont quelque peu perdus au milieu de ce capharnaüm. Procuration, dates de campagne, candidats… Les questions en suspens ne manquent pas. L’Express fait le point.Comment faire un vote par procuration ?
La procuration est un outil démocratique bien pratique. Surtout depuis le 1er janvier 2022, date depuis laquelle on peut donner procuration à un électeur inscrit sur les listes électorales d’une autre commune que la sienne. Seule contrainte : le mandataire doit se rendre dans le bureau de vote du mandant pour voter à sa place.
Comment ça marche ? Si une partie des démarches peut se réaliser en ligne (sur maprocuration.gouv.fr), il faut ensuite se déplacer dans le commissariat ou la gendarmerie de votre choix.
Et si ce n'est pas possible? "Si un handicap ou une maladie grave vous empêche de vous déplacer, vous pouvez demander qu'un agent de police ou de gendarmerie vienne à votre domicile ou dans l'établissement spécialisé où vous êtes pour y vérifier votre identité", précise le site du gouvernement français. Vous devez faire cette demande par écrit et y joindre une attestation sur l'honneur indiquant que vous êtes dans l'impossibilité de vous déplacer.
Avec ce nouveau scrutin, plusieurs questions se posent encore. Par exemple, peut-on prendre plusieurs procurations ? Ça...
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12/06 - Voitures électriques chinoises : l’UE relève ses droits de douane
Bruxelles a annoncé, ce mercredi 12 juin, jusqu'à 38 % de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l'UE, tout en cherchant à éviter une guerre commerciale avec Pékin accusé d'avoir favorisé illégalement ses constructeurs.
L'Allemagne, très engagée en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions, craignant des représailles. La France et l'Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées.
Pékin a immédiatement dénoncé "un comportement purement protectionniste" des Européens, via un communiqué du ministère du Commerce. La Chine avertit qu'elle "prendra toutes les mesures pour défendre fermement ses droits légitimes".
Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu'ici taxés à hauteur de 10 % dans l'UE. Bruxelles prévoit d'ajouter des droits compensateurs de 17,4% au fabricant chinois BYD, 20 % à Geely et 38,1 % à SAIC, au terme de près de neuf mois d'enquête. Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21 % devrait s'appliquer. Son montant diffèrera selon les niveaux de subventions publiques perçus.Guerre commerciale
Ces taux provisoires ont été communiqués aux différentes entreprises concernées et aux autorités chinoises pour "étudier les moyens de résoudre les problèmes recensés", a expliqué la Commission dans un communiqué. "Si les discussions avec les autorités chinoises n'aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet"...
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12/06 - Réforme des retraites : "Calculé correctement, le déficit des retraites atteint 53 milliards d’euros"
"Nous reviendrons sur cette réforme injuste des retraites", a martelé sur BFMTV Thomas Ménagé, porte-parole du Rassemblement national, à l’issue des élections européennes du 9 juin. Une réforme passée au forceps en 2023, au coût politique élevé, mais loin d’avoir résolu le sujet du financement de notre système de retraites. Le rapport du Conseil d’orientation des retraites a acté d’un excédent en 2023 mais anticipe le retour au déficit dès l’an prochain. "Cette dégradation se poursuivrait sur l’ensemble de la période de projection pour atteindre - 0,4 % du PIB en 2030 et - 0,8 % du PIB en 2070", ajoute-t-il. Des chiffres plus pessimistes que les prévisions de l’an passé.
Mais pour Nicolas Marques, le directeur de l’Institut Molinari, la situation est bien plus préoccupante. L’arrivée à la présidence de l’économiste Gilbert Cette à la place de Pierre-Louis Bras n’y a rien changé, les chiffres du COR continuent d’ignorer un paramètre fondamental et le déficit atteindrait en réalité 53 milliards d’euros. Explications.
L'Express : Le COR publie officiellement son rapport le 13 juin avec quelques ajustements par rapport à la précédente édition, en réponse aux critiques. Qu’en pensez-vous ?
Nicolas Marques : Ces changements sont marginaux. Certes, les projections sont plus réalistes, le rapport est plus ramassé, plus clair, et c’est très bien. Mais le vrai sujet important n’a pas changé, à savoir la photo à l’instant T du déficit, qui fait que les projections du COR n’ont pas de sens. Le calcul du solde du régime des retraites...
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12/06 - "Il se fout de sa majorité" : chez les députés macronistes, le choc et la frustration
Qui, dans la macronie, n’a pas été sidéré par la déclaration d’Emmanuel Macron ? Il est 21h, dimanche 9 juin, quand le président de la République s’apprête à prendre la parole. Une déclaration comme un couperet : "Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale".
Tous savaient, dans un contexte de majorité relative, leurs fonctions précaires ; mais apprendre la dissolution, et donc la clôture de leur mandat à la télévision, tout de même… "C’est symptomatique de la considération qu’il a de sa majorité : il s’en fout. S’il avait été devant moi, je lui aurais arraché les yeux de la tête", bouillonne une parlementaire de la majorité.
La décision de dissoudre a été saluée par deux tiers des Français, arguait le chef de l’Etat lors de sa conférence de presse, mercredi 12 juin. "Autoritarisme" et "exercice solitaire du pouvoir", répondent quelques indignés. "Macron se dit que lui seul sait, qu’il fait comme il pense. Et que si nous ne sommes pas contents, nous n'avons qu’à aller voir ailleurs", tempête un député Renaissance."J’espérais qu’on ne file pas tout de suite les clés du camion au RN"
C’est un sentiment de trahison qui gagne aujourd’hui une partie de la majorité. Celui, aussi, de ne pas "être écoutés", déplore Patrick Vignal. Enfin, l’ont-ils déjà été ? "Je ne suis pas certain qu’il ait tout fait pour être aimé des députés", reprend l’élu de l’Hérault. Point de...
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12/06 - Cinéma : "Maria", une expérience édifiante, par Christophe Donner
Le film de Jessica Palud s’appelle Maria. Croyant à un biopic sur Maria Callas, j’y suis allé en me disant que j’allais au moins entendre des grands airs d’opéra. Quand je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un film sur Maria Schneider, j’ai compris que le destin avait encore frappé à la porte de mes étourderies, car je venais juste de terminer le chapitre du roman que j’essaie d’écrire où il est question de Maria, de What a Flash !, le film qu’elle a tourné en 1971, quelques mois avant Le Dernier Tango à Paris qui défraya la chronique à cause d’une scène où Marlon Brando sodomise Maria Schneider sur le parquet défoncé de ce grand appartement crasseux, non meublé, inlouable en l’état, mais magnifique, plein sud, donnant sur le métro aérien de la romantique station Passy.
Après quelques préliminaires du genre "Je voudrais bien savoir ce qu’il y a dans ta tirelire", Marlon plaque Maria Schneider au sol, lui ouvre le jean, de force, tout en ramenant du bout du pied, acrobatiquement, la plaquette de beurre opportunément placée là par l’accessoiriste. Il plonge ensuite ses doigts dans la plaquette, en prélève une certaine quantité de beurre qu’il applique entre les fesses de l’actrice et, à ce qu’on dit, le salopard aurait réellement enfoncé ses doigts dans le derrière de l’actrice. Acte inutile puisqu’il n’est pas montré, mais revendiqué comme nécessaire par le metteur en scène désireux de saisir l’expression de surprise, d’effroi et de douleur, et les larmes vraies sur le visage de l’actrice.
Il s’ensuit un acte...
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12/06 - Montres : "Phase de Lune", une complication mystérieuse
"Avec ses périodes successives qui se répètent constamment, l’astre de la nuit a naturellement occupé une place essentielle dans la division du temps en jours, mois et années", explique l’auteur américain Jeffrey S. Kingston. Les montres à phase de Lune indiquent les lunaisons dans un disque à découpe circulaire où notre satellite évolue, par convention, sur une période de vingt-neuf jours et demi. Parce que les cycles lunaires sont légèrement variables, cette complication peut manquer de précision et, de ce fait, est volontiers associée à un registre poétique.
Près d’un demi-siècle après que Patek Philippe a créé, en 1925, la première montre-bracelet à quantième perpétuel, dotée d’une phase de Lune, Blancpain redonne à cette complication ses lettres de noblesse en 1983 et lui reste fidèle au fil des décennies, notamment aujourd’hui sur la Villeret Quantième Perpétuel.
Année bissextile oblige, les complications calendaires connaissent un regain d’intérêt en 2024. Une Lune espiègle, incarnée par le visage féminin du modèle Millésime Automatique Phase de Lune, s’affiche chez Raymond Weil, pendant que deux demi-lunes s’embrassent sur la Classics Elegance Luna de Frederique Constant.
D’autres s’essaient pour la première fois à l’exercice. Ainsi, Laurent Ferrier, avec sa Classic Moon et une interprétation de l’astre sur un verre aventuriné (variété de quartz) surmonté d’émail bleu translucide. Ou Trilobe, qui marque l’entrée de la maison dans l’univers des complications horlogères en dotant d’une phase de Lune la référence...
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12/06 - L’alliance Ciotti-RN vue par la presse étrangère : "Une épreuve de vérité pour les conservateurs"
En acceptant la main tendue du Rassemblement national (RN), Eric Ciotti s'est mis à dos l'entièreté de sa famille politique. Au micro de BFM TV, la sénatrice LR Agnès Evren a assuré que le président des Républicains serait destituer "à 15 heures" lors de la réunion du bureau politique de l'héritier du parti gaulliste, selon la formule consacrée. Le député sortant des Alpes-Maritime, qui a fait fermé en fin de matinée le siège de son parti, peut peut-être se consoler en voyant que son coup politique fait la une du Guardian (centre gauche) ce mercredi 12 juin.
"Le chef de file Les Républicains souhaite une alliance avec le Rassemblement national, parti d'extrême droite français", titre ainsi le quotidien britannique. Preuve que le séisme provoqué par l'ancien questeur du Palais Bourbon dépasse largement les frontières de l'Hexagone. "Le pare-feu s'effondre en France", résume le magazine allemand Der Spiegel (centre gauche). Un coup de poker s'ajoutant à celui d'Emmanuel Macron, qui a dissous l'Assemblée nationale au lendemain des élections européennes, mais qui n'étonne en rien nos voisins transalpins.
"Trop identitaire et anti-immigration pour représenter véritablement l'héritage gaulliste du parti, trop fasciné par l'Italie et son union des droites, trop ambitieux pour laisser passer la chance de gagner les prochaines élections et peut-être un ministère de poids", évacue le quotidien Corriere della Sera (centre droit) rappelant qu'Eric Ciotti est "le premier dirigeant [NDLR : de droite] à rompre le...
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12/06 - Et maintenant, quelle politique étrangère pour l’Europe ? Par Frédéric Encel
Sans réelle surprise par rapport aux principaux sondages et à l’évolution des opinions publiques ces derniers mois, le scrutin législatif européen du 9 juin a renforcé le centre droit, la droite conservatrice et l’extrême droite. Les deux premiers courants, sur les grands dossiers internationaux, représentent une tendance relativement cohérente : atlantiste bien qu’avec des nuances fortes selon les pays, assez (voire très) européiste en même temps, hostile aux régimes autoritaires et notamment à la Russie depuis son attaque de l’Ukraine, et globalement favorable à Israël sur la scène proche-orientale.
Pour sa part, l’extrême droite ne constituera toujours pas un bloc homogène tant sont profonds ses clivages et diverses ses natures, nationaliste ici, séparatiste là, fascisante ailleurs ; en matière de politique étrangère toujours, les partis d’extrême droite français, néerlandais, suédois, autrichien, italien ou encore polonais divergent souvent, en particulier sur le rapport à la Russie et au soutien à l’Ukraine.
Quant aux gauches, surtout si on y inclut les partis écologistes et les formations d’inspiration marxisante, elles apparaissent tout aussi divisées sur l’Ukraine, moins sur le Proche-Orient. On rappellera que sur le dossier israélo-palestinien, les parlementaires ne votent que rarement de façon clairement majoritaire, traduisant en cela fidèlement les votes sur les trois positions "pour", "abstention" et "contre" des chancelleries ! L’arrivée de nouveaux députés radicaux (sinon fanatiques) ne devrait...
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12/06 - Nouvelle-Calédonie : Macron affirme "suspendre" la réforme électorale contestée
Emmanuel Macron a affirmé, ce mercredi 12 juin, "suspendre" le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral de Nouvelle-Calédonie à l’origine des émeutes sur place, afin de "donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre".
"Le projet de loi constitutionnelle qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, j’ai décidé de le suspendre parce qu’on ne peut pas laisser l’ambiguïté dans la période", a déclaré le chef de l’Etat lors de sa conférence de presse.
Adopté successivement par le Sénat en avril puis l’Assemblée nationale le mois dernier, ce texte devait encore être adopté par les deux chambres réunies en Congrès avant le 30 juin. De facto, le chef de l’Etat ne peut convoquer de Congrès depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Poussé par le camp loyaliste, il visait à élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, pour les élections provinciales programmées à la fin de l’année. Le camp indépendantiste s’y est opposé farouchement, estimant qu’il allait marginaliser les électeurs autochtones.
Son adoption a nourri à partir du 13 mai de violentes émeutes dans le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis la crise politique des années 1980. Elles ont causé neuf morts, des centaines de blessés et de très importants dégâts, selon le dernier bilan rendu public par les autorités.
Ces derniers jours, le camp indépendantiste avait déjà, avant les propos du chef de l’Etat, pris acte de la fin de la réforme électorale contestée. "Nous pouvons convenir ensemble que...
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12/06 - Emmanuel Macron : le président condamné à ne pas se renouveler
Après la crise agricole, un intime du président constatait : "Quand les Français le regardent, ils se disent 'Quand même, Macron, il porte la poisse'." L’intéressé ne l’entend pas de cette oreille, lui qui n’aime rien tant que les crises, sûr qu’elles insufflent au chef de l’Etat et au pays la gravité qui leur sied. "Président des crises", a même théorisé un stratège élyséen. Pas question de se cacher. Au contraire, Emmanuel Macron insiste : "Depuis 7 ans, nous avons vécu beaucoup de crises, nous les avons traversées. Et la situation que nous vivons pour notre pays en est une." C’est l’avantage de ne pas se sentir comptable, ou si peu. Se renouveler au bout de sept ans, et sans rien avoir préparé, c’est se condamner à rabâcher.
Dissolution, "refondation". Le tout en affaiblissant le désormais puissant Rassemblement national et la bruyante et furieuse France insoumise. Enfantin. Une conférence de presse pour esquisser un cap, "bâtir une fédération de projets pour gouverner, pour agir au service des Français et pour la République". Il suffit de "se mettre d’accord sur une vision" avec ceux qui, dans le cadre défini et mouvant de l’arc républicain tel que le président l’entend – mouvant puisque ceux qu’il exclue aujourd’hui étaient invités hier à prendre place autour de la table à Saint-Denis, mais passons –, souhaitent participer à la refondation annoncée.
Cela donne quatre axes symboliques et éthérés, énoncés et décortiqués, ce mercredi 12 juin au Pavillon Cambon, par un président manifestement irrité par...
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12/06 - Jordan Bardella et les retraites : l’histoire du premier renoncement du RN
Premier rétropédalage pour le RN ? Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui espère obtenir le poste de Premier ministre après les législatives anticipées, a renvoyé à plus tard une éventuelle abrogation de la réforme des retraites, n’en faisant pas sa priorité dans l’immédiat. Le patron du RN a expliqué mardi soir sur France 2 distinguer "l’urgence de l’importance", avec pour "priorité", le "pouvoir d’achat" et les "factures d’électricité".
Dans un "second temps" seulement, il souhaiterait "évidemment" revenir sur la réforme Macron qui repousse à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, reconnaissant une "divergence" avec son nouvel allié de LR Eric Ciotti, favorable au récent report de l’âge légal. Abroger la réforme Macron ou pas ? "Nous verrons", avait timidement répondu Jordan Bardella mardi matin sur RTL, en invoquant la "situation économique" d’un "pays qui pulvérise sous Emmanuel Macron les records de déficit".
Une façon pour le patron du Rassemblement national de se montrer "raisonnable", face à l’enjeu du "mur de la dette". Un changement de cap qui n’a pas échappé à ses rivaux à gauche. La députée européenne La France insoumise (LFI) Manon Aubry a commenté sur X : "Jordan Bardella veut maintenir la réforme des retraites des macronistes, contre l’avis de sept Français sur dix".
Par ailleurs, le chef du parti d’extrême droite a également souligné le contexte spécifique d’une potentielle "cohabitation" avec Emmanuel Macron si le RN remporte les législatives du 30 juin et 7 juillet. "Dans le cas...
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12/06 - "Quel cirque !" : entre Maréchal, Zemmour et Bardella, 48 heures d’alliances et de rétropédalages
Saison 14, épisode 12. Vous aviez raté les derniers rebondissements chez Reconquête, le parti d’Eric Zemmour ? Asseyez-vous, on va vous résumer. Comme dans toutes les bonnes séries B, on parle d’abord de vengeance. Et Marion Maréchal la tenait quasiment dans le creux de sa main. Après une campagne européenne passée à se faire maltraiter par son propre camp, l’ancienne frontiste a sauvé sa tête, et celle de quatre de ses camarades, en dépassant les 5 % des voix et en décrochant sa place au Parlement européen. Personne n’y croyait, pourtant.
Revigorée, elle lance la phase 1 de sa revanche. Le dimanche soir, face caméra, devant un Eric Zemmour grimaçant à l’extrême, et manifestement pas au courant, elle assure vouloir discuter avec Marine Le Pen et Jordan Bardella pour mettre en place une coalition de droite et d’extrême droite dans l’optique des élections législatives qui se tiendront le 30 juin.
Pas de temps à perdre. Lundi matin, toujours sans en informer ses camarades de Reconquête, Marion Maréchal débarque, tout sourire, au siège du Rassemblement national pour mener des négociations. En plusieurs mois, on ne l’avait jamais aperçue si rayonnante qu’après cet échange avec les représentants de son ancien parti.Alliances et rétropédalages
Jordan Bardella, le premier, sort de la pièce et salue, devant la presse, l’attitude constructive de Marion Maréchal, assurant que d’autres discussions devraient avoir lieu. L’eurodéputée s’avance un peu plus. "Il y a un choix qui s’offre à moi, déclare-t-elle, grand sourire,...
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12/06 - "Je n’ai pas l’esprit de défaite !" : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Macron
Sa prise de parole était très attendue. "Les masques tombent" et "la bataille des valeurs éclate au grand jour" en vue des législatives anticipées, a lancé Emmanuel Macron mercredi 12 juin lors de sa conférence de presse organisée trois jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
Après avoir "pris acte d'un blocage" à l'Assemblée nationale, la dissolution "permet seule la clarification des choses", a-t-il dit, en pointant du doigt l'alliance du LR Eric Ciotti et du RN. Il a aussi accusé LFI d'avoir créé un "désordre parfois constant" et "inquiétant" au palais Bourbon, reprochant en outre à "l'extrême gauche" "antisémitisme" et "antiparlementarisme".
L'Express fait le point sur les annonces du président.Macron veut bâtir un rassemblement
Emmanuel Macron a dit mercredi souhaiter, "avant ou après" les élections législatives anticipées, un rassemblement de ceux qui auront "su dire non aux extrêmes", pour "bâtir un projet en commun sincère et utile au pays" pour "gouverner".
"Je souhaite avant tout" le "maximum d'élus" de la majorité présidentielle, a expliqué le chef de l'Etat en conférence de presse. "Mais je souhaite que se rassemblent le moment venu, avant ou après, les femmes et les hommes de bonne volonté qui auront ensemble su dire non aux extrêmes, et qui se mettront en capacité de bâtir un projet en commun sincère et utile au pays", a-t-il également déclaré, évoquant un "projet nouveau", une "fédération de projets pour gouverner", et chargeant les partis de sa majorité d'entamer des discussions...
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12/06 - "Crimes contre l’humanité" : les lourdes accusations de l’ONU contre Israël
Israël est responsable dans la bande de Gaza de crimes contre l’humanité, notamment pour "extermination", a estimé, mercredi 12 juin, une commission d’enquête de l'ONU, accusant aussi les autorités israéliennes et les groupes terroristes palestiniens de crimes de guerre depuis le 7 octobre.
"Les crimes contre l’humanité d’extermination, de meurtre, de persécution fondée sur le genre ciblant les hommes et les garçons palestiniens, de transfert forcé, d’actes de torture et de traitements inhumains et cruels, ont été commis" par Israël, conclut dans un rapport cette commission, créée en mai 2021 par le Conseil des droits de l’homme.
L’ambassade d’Israël à Genève a immédiatement accusé la commission de "discrimination systématique" à son encontre. La Commission d’enquête "a prouvé une fois de plus que ses actions sont toutes au service d’un agenda politique focalisé contre Israël", a dénoncé l’ambassadrice d’Israël auprès de l'ONU à Genève, Meirav Shahar, dans un communiqué.
A l’inverse du génocide, les crimes contre l’humanité ne doivent pas obligatoirement prendre pour cible un groupe de population particulier mais peuvent viser toute population civile, selon l'ONU. Ils doivent toutefois être commis dans le cadre d’attaques à grande échelle, contrairement aux crimes de guerre qui peuvent être des faits isolés. Selon les enquêteurs onusiens, les autorités israéliennes et "la branche militaire du Hamas et six autres groupes armés palestiniens" sont "responsables" de "crimes de guerre"."Garantir le strict respect du droit...
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12/06 - Guerre Israël - Hamas : les Etats-Unis s’efforceront de "conclure l’accord" de cessez-le-feu
Les Etats-Unis travailleront avec les pays médiateurs afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a déclaré ce mercredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, ajoutant que toutes les demandes du Hamas n'étaient pas "réalisables". En visite à Doha, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que les Etats-Unis avaient examiné les suggestions soumises mardi par le Hamas et que "certains changements sont réalisables, d'autres non".
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas et le Jihad islamique veulent un "arrêt total de l’agression" à Gaza
⇒ Washington "examine" la réponse du Hamas
⇒ ONU : Israël dénonce la "discrimination systématique" à son encontreLe Hamas et le Jihad islamique veulent un "arrêt total de l’agression"
La réponse du Hamas et du Jihad islamique à un plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, appelle à un "arrêt total de l’agression" dans la bande de Gaza, ont annoncé mardi les deux mouvements palestiniens.
"La réponse donne la priorité aux intérêts du peuple palestinien et souligne la nécessité d’un arrêt total de l’agression en cours à Gaza", ont déclaré le Hamas et le Jihad islamique dans un communiqué commun, ajoutant qu’ils étaient prêts à "s’engager de façon positive pour parvenir à un accord qui mette fin à cette guerre". Les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte sont engagés depuis des mois dans des négociations discrètes sur les détails d’un cessez-le-feu à Gaza.Washington "examine" la réponse du Hamas
Les Etats-Unis "examinent" mercredi...
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12/06 - "En Ukraine, les instructeurs français seront une cible" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Quelles frontières pour Israël et la Palestine ?
Chantal Bourry, Jonzac (Charente-Maritime)
Il n’aurait jamais fallu qu’Israël soit coincé entre deux territoires palestiniens. Cela élève le nombre de kilomètres de frontières et augmente dangereusement les risques de conflits. Et bien sûr, il faudrait aujourd’hui deux Etats. Mais la grande question porte sur la détermination des limites géographiques. Les deux pays arriveront-ils à s’accorder sur la délimitation des frontières ? (Rafah, l’horreur de trop, L’Express du 30 mai.)Deux Etats, oui, mais comment ?
Jean-Claude Bjaï, Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône)
L’un de vos lecteurs affirme – et il n’est pas le seul –, que la solution à deux Etats serait la meilleure garantie d’une paix durable entre Israël et les Palestiniens. Quelle naïveté et quelle méconnaissance de l’Histoire et de l’actualité ! A plusieurs reprises, les Etats arabes et/ou les Palestiniens ont refusé la création et l’existence d’Israël. De plus, dès que Mahmoud Abbas sera remplacé à la tête de l’OLP, le Hamas en prendra le contrôle, y compris par la force. Ce même Hamas qui appelle dans sa charte à la destruction d’Israël. Les implantations en Cisjordanie sont-elles vraiment le problème pour arriver à la paix ? (Courrier des lecteurs, L’Express du 30 mai).Le Hamas a affaibli les partisans de la paix
Christian Legrand
J’écris peut-être beaucoup de bêtises et ne demande qu’à être corrigé, mais voici les réflexions que m’inspire le conflit israélo-palestinien. La droite israélienne est arrivée au pouvoir...
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12/06 - Atos : la dégringolade en bourse après l’annonce d’un projet de cession d’une filiale
Le cours de l'action du groupe informatique Atos chutait de plus de 12%, à 85 centimes, mercredi à la Bourse de Paris après avoir annoncé mardi soir l'entrée en négociations exclusives avec Alten pour la vente de sa filiale Worldgrid.
La filiale du groupe, en pleine restructuration financière, est considérée comme hautement critique, et conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires, notamment pour EDF.
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12/06 - Législatives : ces recours déposés devant le Conseil Constitutionnel
Les Sages vont-ils bouleverser le scrutin ? Trois recours ont été déposés, mardi 11 juin, devant le Conseil Constitutionnel contre le décret organisant le scrutin des élections législatives, dont celui de La France Insoumise qui proteste "contre le gel des listes électorales".
"Emmanuel Macron prive ainsi des millions de personnes de leur droit de vote", dénonce le parti de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué sur Twitter. En 2022, les données de l’Insee estimaient que 2,9 millions de personnes n’étaient pas inscrites sur les listes électorales.
En effet, les personnes qui n’étaient pas inscrites sur les listes électorales le lundi 10 juin ne pourront pas voter lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, a indiqué, mardi 11 juin, le ministère de l’Intérieur. A noter que, selon le droit électoral, une personne peut voter si elle est inscrite avant le sixième vendredi précédant le premier tour de l’élection. En revanche, les jeunes qui seront majeurs d’ici au 29 juin inclus, veille du premier tour, pourront bel et bien participer au vote. Cette dérogation, qui a été précisée par le ministère de l’Intérieur, avait indiqué l’inverse dans un premier temps.
Les autres recours dénoncent également un scrutin trop précipité. "Ce qui est reproché, ce sont des problématiques de délai qui vont rendre les élections trop courtes", explique Jean-Baptiste Soufron, membre de l’Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico), portant le premier recours. La loi dispose que la dissolution de...
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12/06 - Législatives : ceux qui vivent en ville ne décideront pas du résultat, par Arnaud Lacheret
Les élections législatives françaises à venir sont uniques à bien des égards. Il s’agit d’abord du fruit d’une dissolution, donc un phénomène rare et incertain. ll s’agit également de la première fois qu’un bloc, classé à "l’extrême droite", même si ce terme est sans doute peu approprié, peut gagner et gouverner la France.
Mais le plus important, c’est que pour la première fois de l’histoire, ceux qui commentent cette élection dans les médias, ceux qui tiennent les leviers du pouvoir, ceux qui vivent dans les villes, ne décideront pas du résultat, ou alors de manière très marginale.
Les résultats des élections européennes ont porté le RN en tête dans 94 % des communes, mais la liste de Jordan Bardella n’est en tête que dans trois villes. Elle devance de justesse celle de Manon Aubry à Marseille et à Saint-Etienne, et fait un score conforme à la moyenne nationale à Nice. Partout ailleurs, dans les villes et Métropoles de France, le RN est devancé, parfois très largement comme à Paris, Lyon et dans des communes de l’ouest de la France.Le Lot ou l’Eure plus importants que Paris
Autrement dit, il y a de fortes chances que les populations des grandes villes, de la capitale en particulier, n’aient absolument pas leur mot à dire dans les urnes, puisque les seconds tours des législatives verront souvent s’opposer des candidats de gauche et des candidats centristes. Le RN a en effet très peu de chances de remporter la moindre circonscription urbaine. Au niveau des départements, Jordan Bardella est en tête partout sauf à Paris,...
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12/06 - Législatives : ces ministres qui retournent en campagne, ceux qui font l’impasse
L’annonce du président a contraint les députés à se lancer dans une nouvelle campagne… mais également les ministres. Gabriel Attal et plusieurs membres de son gouvernement vont se représenter aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, ont annoncé les intéressés sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre va se représenter dans sa circonscription, la dixième des Hauts-de-Seine, à Vanves, où il avait été élu avec 59,85 % des voix en 2022, contre la socialiste Cécile Soubelet (40,15 %), selon son entourage. Il a fait cette annonce aux députés Renaissance mardi matin, devant lesquels il a promis d’aller "au bout de (son) devoir" pour "éviter le pire" à ces élections, où l’extrême droite est donnée favorite.
Son nom figure parmi les plus de 150 sortants réinvestis mardi soir par le parti présidentiel Renaissance. Parmi ses prédécesseurs à Matignon, Elisabeth Borne va se représenter dans la 6e circonscription du Calvados. Après avoir hésité, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet retournera en campagne dans la 5e circonscription des Yvelines.
Deuxième dans l’ordre protocolaire du gouvernement, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui ne s’était pas présenté en 2022, a confirmé mardi qu’il ne serait pas candidat, lors d’une réunion de lancement de la campagne dans l’Eure. Dans ce département, son ancienne circonscription est tombée il y a deux ans dans l’escarcelle du Rassemblement national.Darmanin sera candidat
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se représentera dans...
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12/06 - Législatives : Zemmour annonce l’exclusion de Marion Maréchal de Reconquête
Eric Ciotti a été exclu des Républicains lors d’un bureau politique ce mercredi après-midi. Dans la foulée, il a annoncé qu’il contestait cette décision car elle est, selon lui, "en violation flagrante" des statuts du parti. Sa proposition de s’ouvrir au RN, annoncée à la surprise générale mardi au 13H de TF1, a pris de court l’appareil du mouvement, en pleine course contre la montre des législatives anticipées du 30 juin.
Les infos à retenir
⇒ Zemmour annonce l'exclusion de Marion Maréchal de Reconquête
⇒ Eric Ciotti exclu des Républicains
⇒ Dissolution : Macron affirme que "les masques tombent"Zemmour annonce l'exclusion de Marion Maréchal de Reconquête
Eric Zemmour a annoncé mercredi soir sur BFMTV qu'il excluait Marion Maréchal de Reconquête, dénonçant la "trahison" de la tête de liste de son parti pour les élections européennes, qui "a toujours méprisé" son mouvement.
"Elle accomplit le bout du chemin, c'est-à-dire qu'elle s'exclut d'elle-même de ce parti qu'elle a toujours méprisé", a expliqué le candidat à la présidentielle de 2022. Marion Maréchal appelle à soutenir les candidats de l'alliance entre Ciotti et le RN
La candidate Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a appelé ce mercredi à voter pour les candidats de l'alliance entre le Rassemblement national et le patron exclu des Républicains Eric Ciotti aux législatives anticipées, dénonçant la "triple faute" d'Eric Zemmour qui souhaite, lui, présenter des candidats Reconquête contre le RN. "Présenter des candidats de Reconquête dans les...
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12/06 - Le programme économique du RN est un cocktail indigeste, par Nicolas Bouzou
De fait, on ne peut pas dire que, depuis 2017, les finances publiques de la France ont été gérées avec une grande rigueur. Alors que la pandémie de Covid est derrière nous et que les aides pour faire face à la crise énergétique de 2022-2023 s’éteignent, notre situation budgétaire ne s’améliore pas. Pire : elle s’aggrave.
D’après les chiffres transmis par Bercy, le déficit de l’Etat entre janvier et avril 2024 monte déjà à 92 milliards d’euros, soit une hausse de 10 % par rapport à la même période l’année dernière. Il y a dix jours, la Cour des comptes a annoncé un dérapage du déficit de l’assurance-maladie cette année, alors que le Conseil d’orientation des retraites nous explique cette semaine que l’allongement de l’âge de départ à 64 ans ne suffira pas à équilibrer le système.
Il faut regarder la situation avec lucidité, ce que le Rassemblement national ne semble pas capable de faire : notre Etat et notre sécurité sociale sont surdimensionnés par rapport à la taille de notre économie. L'"Etat protecteur" est un produit de luxe que nous n’avons plus les moyens de nous payer. Nos déficits ne pourront donc diminuer qu’à la condition de soigner notre incontinence dépensière. Là serait le véritable changement.Revenir sur l’âge de départ à la retraite ? Une folie absolue
Il est piquant de constater que nombre des électeurs du RN critiquent la gestion macroniste des finances publiques - on peut les comprendre - mais sans voir que la lecture du programme du RN nous propose d’accélérer joyeusement vers le fond de l’impasse. La...
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12/06 - Immigration, Ukraine, ministres, nominations… En cas de cohabitation Macron-Bardella, qui aurait la main ?
C’est une petite musique qui commence à poindre. Si Jordan Bardella devenait Premier ministre après les législatives, le RN connaitrait l’expérience du pouvoir, mais Emmanuel Macron pourrait jouer les garde-fous comme président de la République. Empêcher certaines dérives, certains excès. Voire. En 1978, dans son fameux discours de Verdun-sur-le-Doubs, Valéry Giscard d’Estaing avait prévenu que la Constitution ne lui donnait pas "les moyens de s’opposer" à l’application du programme de la gauche si celle-ci l’emportait. En 1986, confronté à une majorité hostile à l’Assemblée nationale, François Mitterrand indique : "Beaucoup de nos concitoyens se posent la question de savoir comment fonctionneront les pouvoirs publics. À cette question, je ne connais qu’une réponse, la seule possible, la seule raisonnable, la seule conforme aux intérêts de la nation : la Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution".
Mais notre loi fondamentale n’est pas toujours limpide, qui n’a jamais été conçue dans l’hypothèse d’une dyarchie au sommet de l’Etat. Le président de la République dispose de pouvoirs propres, qu’il exerce seul : il nomme le Premier ministre, soumet un projet de loi au référendum, dissout l’Assemblée nationale, exerce les pouvoirs exceptionnels en cas d’article 16, saisit le Conseil constitutionnel d’une loi ou d’un engagement international de la France, nomme trois des membres du Conseil Constitutionnel ainsi que le président (ce sera le cas en 2025). Le rôle du chef de l’État est défini par l’article...
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12/06 - "C’est vraiment Dallas" : les coulisses d’une dissolution, de Reconquête au "Front populaire"
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on s’invite - très discrètement - à leur réunion pour écouter Laureline Dupont, Olivier Pérou et Marylou Magal.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation, écriture et montage) et Jules Krot (réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Geoffroy van der Hasselt/AFP
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Charlotte Baris : Vous vous en doutez, chers auditeurs, compte tenu de l’actualité il était indispensable de revenir écouter la réunion du service politique de L’Express. Après les élections européennes et surtout après l’annonce du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, on a grand besoin de l’éclairage de nos journalistes sur les législatives à venir, et leurs conséquences. Alors je vous rappelle le principe : on s’installe dans un coin de la salle… C’est juste ici, et surtout, pas un bruit !
Pour aller plus loin :
M. Macron, si vous voulez empêcher le 7 juillet de ressembler à un sombre dimanche…, par Eric Chol
Nous avons plongé le 9 juin dans un inconnu vertigineux, par Anne Rosencher
Edouard Philippe survivra-t-il à la dissolution (et à Macron) ? "Maintenant, le punching-ball...
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11/06 - Gabriel Attal : dans la tête d’un Premier ministre au "futur antérieur"
Ce Premier ministre lui ressemble. C’est en tout cas ce que songe Edouard Philippe quand il contemple, ce jour de mai, les traits tirés de Gabriel Attal. Malgré sa jeunesse, malgré son visage encore rebondi, il paraît fatigué. La tête des cinq mois à Matignon. "J’avais la même", se souvient l’aîné. Il faut dire que Gabriel Attal est du genre vibrionnant. Quand il reçoit peu de temps après sa nomination en janvier 2024 un autre de ses prédécesseurs, Jean-Pierre Raffarin, il l’inonde de questions. Stratégiques : "Comment fait-on quand un ministre vous manque ?" Organisationnelles : "Faut-il voir la présidente de l’Assemblée nationale le dimanche soir ?" Pour durer, ne rien laisser au hasard.
"Comment survivre quand on est remercié ?" Voilà donc une interrogation que l’actuel chef du gouvernement n’a pas formulée. Inutile de regretter. A peine installé, qui veut penser au jour où il sera congédié ? Puis, qu’auraient-ils dit ces ex, qui lui soit utile aujourd’hui ? Edouard Philippe, Jean-Pierre Raffarin… C’était l’époque où l’amour durait trois ans. L’époque où la dissolution n’abîmait pas les ambitions.Traitement particulier, traitement minimaliste
Quels que soient les résultats des législatives de juillet, Emmanuel Macron a le droit de conserver Gabriel Attal à son poste. Mais, après avoir martelé que "rien n’est plus républicain que de donner la parole au peuple souverain", parole de conseiller élyséen, un tel choix paraîtrait au mieux inconséquent, au pire incohérent. Six mois à Matignon… Attal plus fugace qu’Edith...
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11/06 - Dissolution de l’Assemblée : Moody’s s’inquiète des conséquences sur la dette publique
La dissolution de l’Assemblée nationale annoncée dimanche par Emmanuel Macron accroît les risques et l’incertitude concernant la maîtrise budgétaire de la France, selon les agences de notation Fitch et Moody’s, cette dernière y voyant un risque pour la note.
Moody’s classe la France Aa2 avec perspective stable, un cran au-dessus des autres agences Fitch et S & P, qui la placent à AA- depuis respectivement 2023 et le mois de mai. Le parti vainqueur des élections anticipées des 30 juin et 7 juillet "n’aura probablement pas de majorité absolue", relève Moody’s, puisqu’il faudrait à la majorité "une quarantaine de sièges supplémentaires", et au Rassemblement national "plus de 200".
L’agence de notation souligne les risques de multiplication des motions de censure lors de la prochaine législature, et y voit "un risque accru d’instabilité politique, d’autant que l’Assemblée nationale ne peut pas être dissoute dans sa première année". Une telle instabilité "engendre un risque de crédit", souligne Moody’s, alors que le gouvernement sortant a déjà dû réviser en forte hausse ses prévisions de déficit public pour 2024 et 2025, tout en maintenant sa prévision d’un retour à 3 % du PIB en 2027."Le fardeau de la dette française"
"Compte tenu de l’instabilité du paysage politique, il est tout à fait possible que ces objectifs soient abandonnés, malgré la probable pression de la Commission européenne" pour que la France soit en ligne avec les règles budgétaires de l’UE, estime Moody’s. Elle remarque que "le fardeau de la dette...
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11/06 - Raphaël Enthoven : "Le nouveau ’Front populaire’ ? Une fusion d’antisémites, de rêveurs et de carpettes"
Ne l’appelez plus "Nupes", mais "Front populaire". Le 10 juin, les dirigeants des principaux partis de gauche (Parti socialiste, EELV, communistes et LFI) ont conclu une alliance électorale en un temps record dans la perspective des législatives à venir. Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, qui a fait le meilleur score à gauche aux européennes, a lui déclaré vouloir poser des conditions à cette union, avec un "cap clair" qui a pourtant beaucoup de zones d’ombre.
La perspective d’une victoire du Rassemblement national, et plus prosaïquement la volonté de sauver des sièges à l’Assemblée nationale, feraient-elles oublier les vives tensions de ces derniers mois entre deux gauches présentées comme" irréconciliables", notamment sur la question de l’antisémitisme ? Le philosophe Raphaël Enthoven juge sévèrement cette alliance entre socialistes et Insoumis. "C’est le regroupement de gens qui se détestent mais qui sont soudés par la peur de perdre leur siège et qui se cherchent le plus petit dénominateur commun pour sauver les meubles et éviter le chômage", assure-t-il, épinglant tout particulièrement le premier secrétaire du PS Olivier Faure ("C’est le socialiste par excellence. Dès qu’il faut aller à Munich, c’est lui qu’on envoie.")
Raphaël Enthoven se montre pessimiste sur les chances de pouvoir faire obstacle à l’arrivée au pouvoir du RN. "Entre les expérimentations hasardeuses du président de la République, la souplesse dorsale des socialistes, les bataillons d’électeurs d’extrême droite que les Insoumis...
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11/06 - "Il n’a pas d’états d’âme, car il n’a pas d’âme" : Eric Ciotti, les revirements d’un opportuniste
L’échange a lieu à l’abri des regards indiscrets. En ce printemps 2024, Eric Ciotti converse à bâtons rompus avec une adversaire politique de premier plan. C’est dans cette intimité que les élus lèvent le voile sur leurs intentions. Laissent au vestiaire les discours formatés des plateaux télévisés. Là, le patron des Républicains (LR) avance ses pions. Il évoque la participation de son parti à un gouvernement de coalition. Prononce le nom de trois potentiels Premiers ministres : François Baroin, Gérard Larcher et Michel Barnier. Son interlocutrice encaisse. S’agirait-il de Marine Le Pen ? Non, de Marie Lebec, ministre chargée des Relations avec le Parlement. Une macroniste de la première heure, autoproclamée "fanzouze" du président.
Eric Ciotti est un homme de tentations successives, qui va là où son intérêt le guide. Quitte à s’autoriser la transgression ultime. Le paquebot Macron prend l’eau ? L’homme fait les yeux de Chimène au Rassemblement national, grand gagnant des élections européennes. Le député des Alpes-Maritimes a provoqué un séisme politique en annonçant ce mardi son intention de nouer une "alliance" avec la formation d’extrême droite en vue des élections législatives anticipées.
Qu’on se le dise : le Niçois bâtit cet accord pour "préserver" le modeste groupe LR à l’Assemblée et pour les Français. Il est urgent de protéger le pays du "macronisme" et du "mélenchonisme". Et d’entrer au gouvernement en cas de victoire du "bloc des droites" ? Quelle vulgaire interrogation. "Ma situation personnelle n’importe...
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11/06 - "Tu vas perdre les élections législatives" : cet échange entre Macron et son chatbot, par Christophe Donner
Ça ressemble à une blague. N’empêche que ça y est, on peut parler avec les morts. Les Chinois font ça depuis un certain temps. Le principe est simple, à partir d’un bon stock de documents manuscrits, sonores, photographiques et vidéos accumulés du vivant d’une personne, on peut la reconstituer à l’identique, l’animer et la rendre capable de répondre à toutes les questions, grâce à un chatbot, programme informatique doté des derniers progrès de la technologie de l’intelligence artificielle. Ce robot permettant d’avoir une conversation avec l’image animée du défunt.
Imaginons… Friand de technologies nouvelles, Emmanuel Macron, le président de la République, doté d’un logiciel d’intelligence artificielle, a réussi à parler avec un mort, et pas n’importe lequel, son maître à penser, le plus grand philosophe français de son vivant, mais pratiquement inconnu, mais ayant bénéficié, mort, d’une presse excellente, Paul Ricœur. Les services informatiques de l’Elysée ont fourni toutes les informations nécessaires à leur robot conversationnel, un chatbot nommé "Oncle Paul", car c’est ainsi que les enfants appelaient le grand philosophe dans sa communauté Esprit des Murs blancs. Ils ont fourni aussi un bref résumé de l’histoire de la France du XXᵉ siècle, ses guerres, ses années 30, avec ses faiblesses pour le régime nazi du grand voisin germanique, ses trahisons, ses lâchetés, sa débâcle, son occupation, ses lois scélérates, racistes, xénophobes, et puis l’actualité d’aujourd’hui, celle des années 20, comme on appellera plus tard...
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11/06 - Matthew Lynn (The Spectator) : "Le RN à Matignon ? Ce serait dramatique pour l’économie de la France"
Quand un journal conservateur britannique s’inquiète d’une possible arrivée du Rassemblement national à Matignon, on tend l’oreille… Dans un article publié par le magazine The Spectator, Matthew Lynn, chroniqueur financier et auteur de Bust : Greece, The Euro and The Sovereign Debt Crisis et The Long Depression : The Slump of 2008 to 2031, dresse un constat accablant : "La France ne peut pas se permettre un gouvernement Le Pen."
Auprès de L’Express, Matthew Lynn détaille ses motifs de préoccupation, et explique pourquoi l’hypothèse d’un gouvernement RN serait "sans doute la dernière chose susceptible de rassurer les investisseurs", alors que notre pays se retrouve déjà en difficulté sur le plan de la dette publique. Pour lui, "Emmanuel Macron a été très, très imprudent, car ce faisant, il joue avec l’économie française". Entretien.
L’Express : Dans un article publié dans le journal conservateur The Spectator, vous expliquiez que la France ne peut pas "se permettre un gouvernement Le Pen". Pourquoi cela ?
Matthew Lynn : Parmi toutes les grandes économies du G7, la France était déjà en grande difficulté financière avant même la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. Début juin, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a réduit la cote de crédit de la France (c’est-à-dire la note qui évalue la qualité de sa dette) de "AA" à "AA –". Une première depuis 2013… Sans compter que votre pays a toujours un déficit de 5,1 % du PIB, alors même que sa croissance a été quasiment nulle (0,2...
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11/06 - Réforme de l’assurance chômage : jusqu’à 5,4 milliards d’euros d’économies par an
À l’heure où les finances publiques sont dans le rouge, chaque économie est bonne à prendre. Raison pour laquelle, le gouvernement a annoncé en février dernier, l’imminence d’une prochaine réforme de l’assurance chômage. À l’époque, Bercy avait affiché un objectif de 3,6 milliards d’économies annuelles. Des prévisions revues à la hausse par l’Unédic ce mardi 11 juin. D’après l’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage, la réforme permettrait d’effectuer entre 4 et 5,4 milliards par an d’ici quatre à cinq ans. Les économies atteindraient entre 3,2 et 4,4 milliards en 2027.Un relooking "massif" de l’assurance chômage
Et pour cause, avec la réforme "il y a soit du retard dans l’acquisition de droits au chômage, soit l’exclusion de ces droits, donc c’est assez massif", a expliqué le directeur général de l’Unédic Christophe Valentie lors d’une présentation à la presse.
Pour ce faire, le gouvernement présidé par Gabriel Attal entend fonctionner par décret. Ainsi la durée maximale d’indemnisation pour les chômeurs sera abaissée à 15 mois pour les moins de 57 ans, contre 18 mois actuellement pour les moins de 53 ans. Ouvrir des droits sera également plus difficile : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur 24 mois actuellement.Une réforme menacée par la dissolution ?
Censée entrée en vigueur le 1er décembre prochain, la réforme reste toutefois suspendue aux résultats des élections législatives qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. Le Rassemblement national et les partis de gauche,...
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11/06 - En Belgique, l’incroyable montée en puissance de Tom Van Grieken, le "Jordan Bardella belge"
En France, il pourrait se présenter comme le "Jordan Bardella belge". Outre-Quiévrain nul besoin, tout le monde le connaît déjà. Depuis les résultats des élections législatives du 9 juin, le visage de l’extrême droite belge Tom Van Grieken a plus que jamais le vent en poupe. A l’issue du scrutin fédéral qui s’est tenu en même temps que le vote européen, son parti, le Vlaams Belang se hisse une fois plus à la deuxième position en réunissant près de 14 % des voix. Et continue ainsi de resserrer l’écart qui le sépare du parti nationaliste flamand, N-VA, arrivé en tête avec 16,7 % des suffrages exprimés.
Un hold-up qui lui vaut les plus hauts honneurs. Ce mardi matin, entre deux rendez-vous, le roi Philippe de Belgique a reçu le député d’Anvers. L’entretien aura duré un peu moins d’une demi-heure. Reste qu’il s’agit là d’une petite entorse à la tradition qui veut que le souverain reçoive au lendemain des élections les leaders des deux premières forces politiques au nord et au sud de la frontière linguistique. Lesquels sont Georges-Louis Bouchez, président du MR, premier parti francophone, et Bart De Wever à la tête du N-VA, première formation politique néerlandophone.Un ancien militant proche des milieux néonazis
Cette rencontre n’a toutefois rien d’inédit. En 2019 déjà, Tom Van Grieken avait reçu un carton d’invitation du palais, faisant de lui le premier dirigeant d’extrême droite à s’entretenir avec le roi depuis 1936. Gage de crédibilité pour un personnage longtemps perçu comme infréquentable, en raison de ses idées...
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11/06 - Alliance LR-RN : la proposition de Ciotti largement rejetée à droite
Invité ce mardi 11 juin du JT de 13H de TF1, Eric Ciotti a annoncé sa volonté de nouer une "alliance" avec le Rassemblement national (RN), mettant fin à une rumeur qui courait au siège des Républicains depuis la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir. Et le président des Républicains a beau marteler que "plusieurs" cadres de son parti soutiennent son projet de "bloc des droites", il collectionne cet après-midi les désaveux et les appels à la démission de son propre camp.
À commencer par celui du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qu’il avait lui-même adoubé pour la présidentielle de 2027. Depuis son compte X (anciennement Twitter), Laurent Wauquiez oppose la "droite républicaine" à celle du RN, et assure qu’il n’existe "aucun avenir pour les combinaisons d’appareil".
Son homologue d’Ile-de-France, Valérie Pécresse fustige une décision qui revient à "vendre son âme pour un plat de lentilles", faisant écho à la réaction de l’ancienne tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy qui considère qu'"abandonner aujourd’hui nos couleurs serait un choix inutile pour le pays". Le plus incisif reste toutefois le député LR sortant de l’Aisne Julien Dive, qui a lâché sur X : "Nous savons désormais qu’en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche."
Nous savons désormais qu’en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche.#LesRésistants— Julien DIVE (@JulienDive) June 11, 2024
Sur le même réseau social, le patron du groupe LR au Palais Bourbon, Olivier Marleix s’est lui...
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11/06 - Recul des Verts au Parlement européen : "L’environnement a été dilué parmi d’autres priorités"
En 2019 les écologistes avaient créé la surprise en obtenant 13,5 % des voix au Parlement européen. Cinq ans plus tard, les partis verts de l'UE sortent des élections européennes en position de faiblesse. Leurs effectifs à Strasbourg chutent de près de 30 %, avec 52 députés, bien loin des 71 obtenus lors de la mandature précédente. En France, la déconvenue est majeure, la liste portée par Europe Ecologie - Les Verts ne pointe qu’à 5,5 % des votes. En Allemagne, les écologistes étaient le deuxième parti du pays lors des élections européennes de 2019, avec 20,5 % des suffrages. Cette fois, ils sont tombés à 11,9 %.
Alors que le mandat d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s’était ouvert par la mise en place d’un vaste plan de transition écologique - le Pacte vert, comprenant des mesures emblématiques comme la sortie des énergies fossiles, la fin de la vente des véhicules thermiques d’ici à 2035, ou la réduction des pesticides -, l’élan environnemental de l’Union européenne s’est essoufflé. L’épidémie de Covid, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont-elles eu raison de l’ambition verte du continent ? Attaquée par la droite et les partis populistes, la transition écologique "ne se suffit plus à elle-même", mais les élus écologistes ont encore un rôle à jouer, explique Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l’énergie européenne et française au sein du Centre Energie de l’Institut Jacques Delors.
L’Express : Alors que le mandat d’Ursula von der Leyen s’était ouvert sur les...
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11/06 - Européennes : à Bruxelles, l’influence française affaiblie après la déroute des macronistes
"L’Europe est mortelle", avertissait Emmanuel Macron en avril, dans une tentative de relancer son camp avant les élections européennes. Désormais, après la déroute de son parti face au Rassemblement national (RN) et sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, c’est aussi l’influence française dans l’UE qui est menacée de disparition.
Le parti présidentiel voit d’abord son emprise se réduire au Parlement européen. Jusqu’à présent leader du groupe des Libéraux (Renew), membre de la coalition majoritaire à Strasbourg, il n’y compte plus que 13 sièges (contre 30 pour le RN). En déclin, cette formation reste la troisième en nombre d’eurodéputés, mais pourrait être dépassée par ECR, celle de l’Italienne Giorgia Meloni, qui cherche de nouveaux alliés de droite radicale.
Dans ce contexte défavorable, le chef de l’Etat, qui a toujours cherché à imposer son tempo à Bruxelles, risque d’avoir plus de mal à faire entendre sa voix. Premier test, les dirigeants des Vingt-Sept doivent se réunir dès le 17 juin pour discuter de la répartition des "top jobs" : la présidence de la Commission européenne, celle du Conseil européen, et le poste de haut représentant pour les affaires étrangères. Si Emmanuel Macron avait imposé l’Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission il y a cinq ans, les discussions pourraient cette fois se dérouler sans lui, ou presque, dans l’attente du résultat des législatives. "La position de la France était très attendue dans ces négociations : elle va être affaiblie", soupire Jean-Dominique...
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11/06 - IA générative : et si le retard d’Apple… était son meilleur atout ?
Ecrire un mail, résumer un document, rechercher des informations, façonner des images ou un avatar en quelques secondes, demander à un assistant vocal de noter un rendez-vous… Cela ne vous dit rien ? Depuis plus de dix-huit mois, on sait l’IA générative capable de réaliser de nombreuses tâches du quotidien, tantôt créatives, tantôt juste chronophages. ChatGPT (OpenAI) a ouvert la voie. Des millions d’utilisateurs y sont maintenant accros. Microsoft, son partenaire, via Copilot, ou encore Google, tout comme une infinité de start-ups, se sont engouffrés à toute allure dans la brèche.
Sans surprise, lundi, depuis son siège de Cupertino, Apple a lui aussi trempé ses systèmes d’exploitation - iOS pour l’iPhone, et macOS pour ses ordinateurs - dans la sauce magique IA, par le biais d’un système modestement appelé "Apple Intelligence".
"Enfin", ont soufflé bon nombre d’observateurs. Son principal rival dans les smartphones, Samsung, s’était lancé avant lui, et n’a pas manqué de le faire savoir, sur X (ex-Twitter). Des jeunes pousses telles que Humane ou Rabbit ont également tenté de promouvoir de nouveaux types d’appareils boostés à l’IA, flairant peut-être une opportunité de faire de l’ombre à Apple. Le silence du père de l’iPhone, devant une technologie jugée parmi les plus transformatrices depuis des décennies, a été sanctionné, notamment en Bourse. Microsoft lui a ravi sa couronne d’entreprise la plus valorisée au monde. Le spécialiste des puces, Nvidia, la semaine dernière, lui a aussi chipé sa seconde...
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11/06 - Macron - Scholz, les "Blues Brothers" des européennes vus par la presse étrangère
Emmanuel Macron et Olaf Scholz bras dessus, bras dessous, lors d’une visite amicale du président français à Potsdam. Le cliché date de juin 2023, un an tout juste avant des élections européennes catastrophiques pour les leaders du couple franco-allemand. Sur sa Une du 11 juin, la Taz reprend la photo, mais les surnomme désormais les "Blues Brothers européens"…
Ce 9 juin, des vagues d’extrême droite ont déferlé sur Paris comme sur Berlin. 31,4 % pour le Rassemblement national. 16 % pour l’AfD, dont le chef de file avait assuré pendant la campagne que "tous les SS n’étaient pas des criminels". En face, les sociaux-démocrates de Scholz ont réalisé leur plus mauvais résultat en cent cinquante ans d’existence (14 %), au même niveau que le parti présidentiel en France.
"Le roi est nu au centre de l’Europe et il s’effondre dans son cœur carolingien : Macron et Scholz sont les deux immenses perdants de ces élections", résume le Corriere della Serra à Rome.
super une demain de @tazgezwitscher @lukaswallraff pic.twitter.com/WrqwYTArlx— Pascal Thibaut (@pthibaut) June 10, 2024
Face au verdict des urnes, le locataire de l’Elysée a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Un tremblement de terre politique français, avec des secousses européennes. "Macron joue à la roulette avec l’avenir de la France, et met en jeu celui de l’Europe au passage, estime l’hebdomadaire britannique The New Statesman. Sa manœuvre est peut-être audacieuse, mais elle expose les failles de son propre camp et de l’Europe au moment où celle a le...
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11/06 - Le premier vaccin grippe-Covid bientôt sur le marché ? Les essais prometteurs de Moderna
Après avoir été pionnière dans le développement d’un vaccin contre le Covid-19, Moderna semble bien parti pour répéter l’exploit. Lundi 10 juin, la société américaine de biotechnologies a communiqué les résultats de ses derniers essais cliniques visant à développer un vaccin combiné contre la grippe et le Covid-19.
Cette double dose vise à vacciner les patients contre les deux maladies en une seule injection, à l’image du vaccin ROR, obligatoire pour les nouveau-nés en France depuis 2018 et qui protège à la fois de la rougeole, des oreillons et de la rubéole. Testé sur environ 8 000 personnes durant l’hiver 2023-2024, le vaccin grippe-Covid-19 de Moderna présente ainsi de bons résultats, au point de déclencher "une réponse immunitaire plus élevée" que des vaccins séparés déjà approuvés contre ces deux maladies, selon Moderna. Un pas de plus pour produire le premier vaccin de ce type.Vaccin combiné face à deux doses séparées
Moderna n’est pas la seule entreprise pharmaceutique à viser cet objectif : comme elle, Pfizer, BioNTech, Sanofi et Novavax tentent de développer ce cocktail grippe-Covid-19. Toutefois, Moderna est le premier laboratoire à fournir des résultats d’essais de phase 3, c’est-à-dire de grande ampleur.
Appelé mRNA-1083, son double vaccin utilise la technologie de l’ARN messager. Il combine ainsi deux vaccins distincts, développés par l’entreprise : son vaccin "dernière génération" contre le Covid-19, et son vaccin candidat contre la grippe. Pour le moment, aucun des deux n’a reçu d’autorisation de mise sur...
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11/06 - Zelensky appelle à empêcher une division de l’Ukraine par un "mur"
La Russie a revendiqué mardi la capture de deux nouveaux villages dans l’est de l’Ukraine, poursuivant sa lente progression entamée il y a plusieurs mois face à une armée manquant de recrues et d’armements. Selon le ministère de la Défense, les troupes russes se sont emparées de Miasojarivka dans la région de Lougansk (est) et de Timkivka dans celle de Kharkiv (nord-est), deux petits villages sur le front.
Volodymyr Zelensky participe mardi à Berlin à une conférence internationale pour la reconstruction de l’Ukraine qui réunit des représentants de gouvernements et du secteur privé, dont dix Premiers ministres.
Les infos à retenir
⇒ Zelensky appelle à l’aide contre "la terreur des missiles russes"
⇒ Deux nouveaux villages capturés par la Russie dans l’est de l’Ukraine
⇒ L’Ukraine a perdu la moitié de sa production d’électricité depuis l’hiverZelensky appelle à empêcher une division de l’Ukraine par un "mur"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ce mardi à ce que l’Ukraine ne soit jamais "divisée" par la Russie, établissant un parallèle historique avec le mur de Berlin lors d’un discours en Allemagne. "Une Europe divisée n’a jamais été pacifique. Et une Allemagne divisée n’a jamais été heureuse. Vous le savez par expérience […] nous faisons absolument tout pour empêcher l’existence d’un mur entre les différentes parties de notre pays", a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une visite à Berlin.Zelensky appelle à l’aide contre "la terreur des missiles russes"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi...
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11/06 - Déficit des retraites : les prévisions pessimistes du COR
Les prévisions sont moins bonnes qu’attendues. Comme chaque année, le Conseil d’orientation sur les retraites (COR) doit publier ce jeudi 13 juin son rapport sur la santé économique du système de retraite français. Rattaché au cabinet du Premier ministre, cet organe indépendant devrait fournir un diagnostic revu dans la forme et avec des prévisions économiques mises à jour selon le contexte annuel.
Selon une copie du rapport consultée par l’AFP, lundi 10 juin, ces projections seraient légèrement dégradées : le COR prévoit désormais un déficit à -0,4 % du PIB pour le système de retraite en 2030. L’an dernier, dans ses premières prévisions après la controversée réforme des retraites, le COR était plus optimiste, tablant sur -0,2 % du PIB à l’horizon 2030. Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement, notamment liée à l’abaissement récent des prévisions du déficit public.Des dépenses de retraites qui s’alourdissent
Le prochain rapport du COR pourrait donc confirmer la tendance à la hausse du déficit du système de retraite français. Après un excédent de +0,1 % du PIB l’an dernier, le solde des ressources et dépenses de ce système pour 2024 est cette fois estimé à -0,2 % du PIB, avance l’AFP. C’est 0,1 point de plus que l’estimation de l’année dernière.
Dans son rapport 2024 à venir, le Conseil d’orientation sur les retraites met en avant trois pistes d’explication. Tout d’abord, le COR évoque selon l’AFP la dégradation récente des prévisions macroéconomiques du gouvernement. En mars, après plusieurs semaines d’incertitudes, le...
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11/06 - Horlogerie : quand les fabricants de montres rivalisent d’inventivité
"L’audace, c’est d’abord avoir le courage de défendre une idée." Pour Gianfranco Ritschel, expert et formateur en horlogerie, il s’agit d’oser "casser les codes, même si la reconnaissance n’est pas systématiquement au rendez-vous".
Dès lors qu’une firme horlogère cherche à se distinguer, deux options s’offrent à elle : imaginer une esthétique originale ou repousser les limites de la technique. D’aucuns vont jusqu’à miser sur les deux tableaux, à l’instar de Louis Vuitton avec sa pièce de haute horlogerie Tambour Moon Saphir Tourbillon Volant Poinçon de Genève Frank Gehry. A lui seul, le nom de cette référence contient déjà les principales caractéristiques distinctives de cette montre hors norme, dont le mouvement, équipé d’un tourbillon volant squelette, se dévoile totalement par la transparence d’une boîte en saphir. Quant au design, il est le fruit de la collaboration entre la Fabrique du Temps Louis Vuitton et le célèbre architecte Frank Gehry. Celui-ci souhaitait retranscrire en miniature les mouvements des voiles de bateau et les effets de perspective qu’il avait réalisés pour la Maison Louis Vuitton à Séoul et la Fondation Louis Vuitton à Paris. Tout cela, dans un bloc de saphir où ont été sculptés boîtier, couronne, cornes, aiguilles et, surtout, le cadran ultrafin qui reprend les reliefs des ouvrages architecturaux de Frank Gehry et a nécessité deux cent cinquante heures de travail.
C’est aussi le saphir que la Big Bang MP-11 de Hublot met à l’honneur, dans un bleu clair inédit. Tandis que le studio de création...
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11/06 - Comment l’extrême droite va peser sur les choix du nouveau Parlement européen
A l’échelle de l’Union européenne, pas de séisme à la française : tous partis confondus, la mouvance des droites nationalistes et radicales obtient environ un quart des sièges dans la nouvelle assemblée. Difficile d’être plus précis car les contours du ou des futur(s) groupes parlementaires restent à définir. Ces forces vont s’organiser dans les prochaines semaines au sein du nouveau Parlement européen. A ce stade, les conservateurs réformistes (ECR) comptent 73 élus, Identité et Démocratie (ID) 58 dont 30 du Rassemblement national. Les 15 nouveaux députés allemands de l’Alternative für Deutschland (AfD), les 10 du Fidesz du Hongrois Viktor Orban, ainsi qu’une vingtaine d’autres issus de différentes formations européennes n’ont pas encore de port d’attache.La nouvelle assemblée du Parlement européen après les élections du 9 juin (résultats provisoires au 10 juin à 16h20).
Mathématiquement, l’extrême droite n’atteindra pas une minorité de blocage sur les futures lois européennes car la "majorité von der Leyen" (droite conservatrice, sociaux-démocrates et libéraux) conserve la majorité absolue des sièges. Néanmoins, comme le centre de gravité du Parlement s’est clairement déplacé vers la droite, y compris à la faveur du bon score des Chrétiens-démocrates (25,65 % des sièges à eux seuls), elle peut espérer peser sur les orientations du bloc dans les prochaines années.L’accent sera mis sur une Europe "forte et sûre"
"Les chefs d’Etat et de gouvernement vont s’interroger sur la manière de prendre en compte les électeurs plus...
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11/06 - Thibault Muzergues : "Emmanuel Macron a peut-être intérêt à une cohabitation avec le RN…"
La France va-t-elle, comme d’autres pays occidentaux, voir un parti populiste accéder au pouvoir ? Conseiller politique à l’International Republican Institute (think tank américain de tendance libérale), Thibault Muzergues a récemment publié le passionnant Postpopulisme. La nouvelle vague qui va secouer l’Occident (L’Observatoire) sur l’évolution des partis populistes en Europe, marquant selon lui le retour à un plus classique clivage gauche-droite, comme en Italie.
Pour L’Express, il analyse les grands enseignements, au niveau national comme continental, de ces élections européennes qui consacrent un "affaiblissement de la France" tout comme une droitisation de l’Europe. Thibault Muzergues évoque également les scénarios possibles de la dissolution décidée par Emmanuel Macron, estimant qu’avec ce pari très risqué, le président se "remet au centre du jeu", mais que même en cas de victoire du RN, il pourrait être "le garant des institutions, ce qui lui permettrait d’être un peu plus aimé des Français".
L’Express : La France peut-elle échapper à une expérience populiste ?
Thibault Muzergues : On a eu huit ans de Barack Obama qui ont débouché sur la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, deux ans de Matteo Renzi qui ont permis à Matteo Salvini d’accéder au pouvoir en Italie. Il n’y a pas de raison que sept ans de Macron ne nous donnent pas un gouvernement Le Pen ou Bardella. En même temps, étant donné la situation, on peut se demander si ce n’est pas le moins mauvais des scénarios, dans la mesure où Marine Le Pen...
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11/06 - Législatives chez LR : l’appel du pied de Bardella, le cas Ciotti, le message de Renaissance
De l’art de lire un résultat électoral. Des élections européennes, prélude à la dissolution de l’Assemblée nationale, il serait tentant de retenir deux données : l’effondrement de la majorité présidentielle et l’inexorable l’ascension du Rassemblement national (RN). L’Elysée en a retenu une autre, conforme à ses intérêts. "Il y a dans ce pays une majorité qui appartient à l’arc républicain et qui ne se reconnaît pas dans les valeurs de l’extrême droite." Déni face aux 40 % cumulés par le RN et Reconquête ? Plutôt les prémices d’une stratégie en vue du scrutin des 30 juin et 7 juillet.
Le camp présidentiel érige ces législatives anticipées en combat contre l’extrême droite. De cette solennité, l’exécutif tire une conséquence politique : l’appel au rassemblement des forces républicaines pour empêcher l’arrivée à Matignon de Jordan Bardella.
Le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a annoncé que la majorité "donnera l’investiture" aux députés sortants, y compris d’opposition, appartenant au "champ républicain" et souhaitant "s’investir dans un projet clair" autour de la majorité présidentielle. Le message, qui vise essentiellement Les Républicains (LR), est simple : l’exécutif souhaite, encore et toujours, des ralliements sous sa bannière. Comme en 2022, lorsque Emmanuel Macron opposait des candidats "Ensemble !" à une série de députés LR Macron-compatibles, coupables d’avoir conservé leur étiquette.Une forme de ralliement soft
Deux ans ont passé. Les prochaines législatives ne suivront pas la réélection d’Emmanuel Macron...
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11/06 - Gaza : Blinken assure que Netanyahou "a réaffirmé son engagement" pour un cessez-le-feu
La Jordanie organise, mardi 11 juin, une conférence internationale visant à récolter des fonds pour l’aide humanitaire destinée aux Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par huit mois de guerre. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui a commencé une nouvelle tournée au Moyen-Orient lundi pour plaider pour un cessez-le-feu, doit assister à cette conférence, organisée conjointement par les Nations unies, la Jordanie et l’Egypte.
Les infos à retenir
⇒ Blinken assure Netanyahou "a réaffirmé son engagement" pour un cessez-le-feu
⇒ Un projet de résolution adopté par l'ONU
⇒ Quatre soldats israéliens tuésBlinken assure Netanyahou "a réaffirmé son engagement" pour un cessez-le-feu
En tournée dans la région, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a assuré mardi que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lui avait "réaffirmé son engagement" pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
"J’ai rencontré hier soir M. Netanyahou et il a réaffirmé son engagement envers la proposition" d’accord de cessez-le-feu, a déclaré Antony Blinken, en référence au plan présenté par les Etats-Unis à l'ONU. Le chef de la diplomatie américaine a également qualifié de "signe encourageant" la réaction du Hamas qui a dit accueillir favorablement la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU votée mardi en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Un projet de résolution adopté par l'ONU
Cette huitième tournée régionale du secrétaire d’Etat depuis le début de la guerre le 7 octobre intervient alors que le Conseil de...
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11/06 - Européennes : "En Bretagne, la population de certains villages change, cela alimente le vote RN"
Même la Bretagne a cédé. Dans les quatre départements, le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête du vote des élections européennes dimanche 9 juin, avec 25,6 % des voix exprimées. Une première.
Surtout, le résultat tranche avec le précédent scrutin de 2019, quand la République en Marche avait empoché la majorité des voix - 25,64 % - de la région, huit points devant la liste du RN. Selon Romain Pasquier, politologue et directeur de recherche au CNRS ainsi qu’à Sciences Po Rennes, ce basculement traduit la volonté des Bretons, notamment ruraux, de marquer leur désaccord avec le gouvernement.
L’Express : Quelle analyse portez-vous sur la victoire du Rassemblement national dans l’ensemble des départements bretons ?
Romain Pasquier : L’électorat centriste - qui revendique un héritage démocrate-chrétien et un républicanisme laïc - a toujours animé les élections dans la région. C’est un résultat historique en Bretagne. La progression du RN, déjà présente lors des précédents scrutins, est très perceptible dans les zones rurales. La population y a l’impression d’être laissée de côté. Cette frustration entraîne un rejet du pouvoir actuel, qui gagne les campagnes bretonnes.
La Bretagne est un territoire géographiquement assez dispersé. La circulation automobile est nécessaire et les habitants ont souffert de l’inflation qui s’est notamment répercutée sur le prix du gasoil. Le coût des logements a lui aussi explosé.
De plus, c’est la région avec le plus faible taux de chômage, notamment grâce à une main-d’œuvre étrangère...
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11/06 - Apple signe un partenariat avec OpenAI : le coup de sang d’Elon Musk
L’annonce s’est faite en grande pompe au siège californien d’Apple. Lundi 10 juin, à l’ouverture de sa conférence annuelle destinée aux développeurs, le géant des technologies américain a présenté son tout nouveau service, "Apple Intelligence". Une appellation regroupant de nombreux outils d’optimisation de ses smartphones et ordinateurs grâce à l’intelligence artificielle (IA) générative.
Création d’émojis personnalisés, résumés automatiques d’e-mails et modernisation tant attendue de son assistant vocal Siri… Apple tente ainsi de rattraper son retard sur le terrain de l’intelligence artificielle en s’alliant pour cela avec OpenAI, maison mère de ChatGPT. Mais pour le milliardaire Elon Musk, ce partenariat constituerait un danger pour les utilisateurs d’iPhone et de Mac.Des accusations graves malgré les garde-fous
A peine annoncées, lundi 10 juin, ces nouveautés ont en effet déclenché les foudres du patron de SpaceX et Tesla. Peu après cette présentation, Elon Musk a ainsi publié une série de messages critiques de ce partenariat Apple-OpenAI sur son réseau social, X. Sur son compte personnel, il a d’abord annoncé qu’il interdirait les appareils d’Apple dans ses entreprises si l’entreprise "intègre OpenAI au niveau du système d’exploitation", dénonçant une "violation inacceptable de la sécurité" des utilisateurs de la firme.
"Apple n’a aucune idée de ce qui se passera une fois qu’il confiera vos données à OpenAI. Ils vous poignardent dans le dos", a assuré le milliardaire. En clair, Elon Musk juge que l’utilisation de...
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11/06 - Score carbone : comment sont jaugées les multinationales
La société Axilya continue de documenter le débat autour du principe "pollueur payeur". Spécialisée dans le conseil en investissement financier responsable, elle a développé en 2019 le score carbone, qui évalue la capacité d’une entreprise à s’acquitter de sa facture carbone. Il indique aux investisseurs et aux particuliers si l’entreprise est vraiment rentable et responsable, après imputation du coût du CO₂ qu’elle émet.
Pour l’établir, Axilya évalue les émissions de CO₂ d’environ 600 sociétés cotées européennes. La méthodologie recense les émissions directes – pour fabriquer le produit, chauffer les bureaux, etc. – mais aussi indirectes, qui intègrent toutes les émissions en amont et en aval de la fabrication. Cela va des achats auprès des fournisseurs jusqu’au traitement des déchets, en passant par les trajets des clients. Ce volume de CO₂ est ensuite converti en euros, sur la base du prix du carbone défini par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Ce coût environnemental est alors comparé au résultat d’exploitation de l’entreprise. Il en résulte un "risque carbone", affiché sous la forme d’une lettre allant de A à F. Du côté du CAC 40, les mauvais élèves, notés E ou F dans le dernier classement, sont des énergéticiens (TotalEnergies, Engie), mais aussi des constructeurs automobiles (Stellantis, Renault) ou aéronautiques (Airbus, Safran). Les meilleurs opèrent plutôt dans la tech (Capgemini, Dassault Systèmes) ou la consommation (L’Oréal, Kering,...
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11/06 - Législatives : Bardella précise les contours de la future alliance avec LR
Alors que la conférence de presse d’Emmanuel Macron est reportée à mercredi, la droite est au bord du gouffre. Le patron des Républicains Eric Ciotti a défendu ce mardi un accord avec le Rassemblement national pour les élections législatives anticipées. Une initiative aussitôt désavouée par les cadres de LR.
Les infos à retenir
⇒ Ciotti propose une "alliance" avec le RN, les cadres de LR disent non
⇒ Pas d’accord d’union entre Reconquête et le Rassemblement national
⇒ Macron exclut de démissionner "quel que soit le résultat"Bardella confirme un "accord" entre le RN et LR
"Il y aura un accord entre le Rassemblement national et Les Républicains" pour les législatives, avec "des dizaines" de députés LR qui seront "investis" ou "soutenus", a annoncé ce mardi Jordan Bardella lors d’un entretien au JT de 20H de France 2.
"J’ai lancé un appel à toutes les formations politiques patriotes autour du Rassemblement national qui veulent venir contribuer à cette majorité de redressement" et "je me félicite qu’Eric Ciotti (y) ait répondu favorablement", a poursuivi le président du RN en disant avoir "évidemment échangé" avec le patron de LR et "continuer de le faire dans les prochaines heures, et sans doute un peu plus tard dans la nuit"."C’est moi qui mènerai cette campagne" pour la majorité, affirme Attal
"C’est moi qui mènerai cette campagne" des élections législatives anticipées pour la majorité, a annoncé ce mardi soir sur TF1 le Premier ministre Gabriel Attal, qui avait jugé "soudaine" voire "brutale" la décision du...
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11/06 - "Je ferai trois interventions par semaine jusqu’aux législatives" : Emmanuel Macron, son plan de juin
Vouloir pour obtenir. C’est à cela que ressemble, parfois, la vie d’un président. Début juin, lors des commémorations, Emmanuel Macron n’a pas besoin de remuer ciel et terre pour satisfaire son souhait : passer les troupes en revue, seul, délesté de la présence encombrante du chef d’état-major des Armées, et de celle du ministre des Armées. Images solennelles, le chef de l’Etat en majesté. "Demande expresse de l’Elysée."
"C’est le chef des armées mais pas une autorité de commandement", s’emporte un gradé. Après enquête, il s’agit d’une rechute. "Cela fait des années" qu’Emmanuel Macron privilégie une présence solitaire devant les militaires. Il arrive que le pouvoir ne se partage pas.
Vouloir pour obtenir. Quitte à s’asseoir sur la Constitution : un président ne devrait pas faire cela. Dimanche 9 juin, à l’Elysée. Devant les responsables de la majorité, Emmanuel Macron évoque son intention de dissoudre. Puis il entame un tour de table en donnant la parole à Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale a appris quelques heures plus tôt qu’elle était conviée à l’Elysée, alors qu’on l’oublie "une fois sur deux". Mais elle ne se contente pas de se satisfaire d’être présente, elle veut un tête-à-tête avec le chef de l’Etat. Parce qu’elle n’est pas d’accord avec lui ? Sans doute. Mais aussi parce que la Constitution l’exige, tout simplement, via son article 12, qui parle d’une "consultation". La voici à peine mieux traitée que Gaston Monnerville sondé (pas même prié de s’asseoir) par le général de Gaulle en 1962 :...
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11/06 - Atos : le conseil d’administration choisit l’offre de Onepoint
Le conseil d'administration du groupe Atos, lourdement endetté, a annoncé mardi choisir l'offre de reprise du consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire, au détriment de celle de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, la considérant "mieux orientée en matière d'intérêt social de la société".
"Atos travaillera avec le consortium Onepoint (emmené par David Layani, NDLR) pour parvenir à un accord définitif de restructuration financière qui sera ensuite mis en oeuvre par le biais d'une procédure accélérée dédiée d'ici juillet 2024", a indiqué le groupe informatique français, dans un communiqué.
L'offre bénéficie "du soutien d'un grand nombre de créanciers financiers d'Atos et assure ainsi avec plus de certitude la conclusion d'un accord définitif de restructuration financière", a-t-il ajouté. L'entreprise, pilier technologique des JO de Paris cet été, avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d'euros sa dette brute, de 4,8 milliards d'euros, pour sauvegarder son activité.Un effacement de la dette à hauteur de 2,9 milliards d'euros
En concurrence avec celle d'EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, allié au fonds Attestor, l'offre menée par David Layani, patron de Onepoint, allié à l'homme d'affaires Walter Butler, l'entreprise Econocom et des créanciers, prévoit un effacement de la dette à hauteur de 2,9 milliards d'euros, à convertir en fonds propres.
"Sous réserve d'ajustements finaux", elle est...
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11/06 - Une élection peut laisser des traces indélébiles : l’exemple du Brexit, par Nicolas Bouzou
Un vote engage. Les résultats d’une élection peuvent être sans conséquences majeures - c’est souvent le cas et les électeurs s’en émeuvent. Ils peuvent aussi conduire un pays dans une impasse dont il est difficile de s’extraire. Ainsi, le Brexit, voté en 2016, a été rendu effectif en janvier 2020. Quatre années de recul, de faits, de statistiques, de sondages qui permettent d’affirmer une singularité dans cette décision historique du peuple britannique : elle n’a eu, pour le Royaume-Uni, absolument aucun effet positif identifiable. Du point de vue de l’intérêt britannique, le Brexit est un échec total. C’est, en outre, un échec durable car, à la différence de la plupart des élections et des référendums, il est sans espoir de retour, en tout cas à un horizon raisonnable.
Le Brexit est d’abord et surtout un échec économique. Une note publiée par la Direction générale du Trésor en avril en atteste et met en lumière les trois canaux par lesquels la sortie du Royaume-Uni de l’UE a affecté l’activité. Premièrement, le Brexit a entraîné une contraction spectaculaire de l’investissement des entreprises britanniques. Fin 2023, ce dernier était inférieur de 20 % à ce qu’il aurait été s’il avait poursuivi sa dynamique d’avant le référendum de 2016, qui était très porteuse - quasiment 6 % par an. Ce sous-investissement concerne toutes les branches, à l’exception de la construction. En ralentissant la modernisation du capital des entreprises, il a eu un effet sur la productivité et la croissance du pays.
Deuxièmement, le Brexit a...
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11/06 - Législatives : pourquoi les marchés financiers ne cèdent pas (encore) à la panique
Une réaction de surprise, oui. Un peu de spéculation, à coup sûr. Mais pas de panique. Lundi 10 juin, au lendemain de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, et de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale en France par Emmanuel Macron, le comportement des marchés financiers était sous surveillance. Les taux d’intérêt sur la dette française allaient-ils s’envoler, signe de la défiance des prêteurs ? Le moindre point de base séparant un peu plus le taux d’intérêt allemand (Bund) du français (OAT) a été interprété comme un signe de stress. Certains ont aussi relevé que le rendement à 10 ans de la dette tricolore atteignait un niveau inédit depuis novembre dernier, à 3,20 %.
En réalité, l’impact du séisme politique du 9 juin se révèle pour l’heure plutôt mesuré. "A ce stade, le spread [NDLR : écart, dans le jargon financier] entre l’OAT et le Bund est très limité, en hausse de 7 points de base par rapport à vendredi. En d’autres termes, la différence de rémunération entre les deux obligations souveraines est passée de 0,48 % à 0,55 %, détaillait lundi en milieu de journée auprès de L’Express le responsable de l’analyse marchés chez IG, Alexandre Baradez. Au plus fort de la crise de la dette en zone euro, en 2011, cet écart avait grimpé à 190 points de base !". Depuis trois ans, le spread avec l’Allemagne évolue autour de 50 points de base. Même les dégradations par les agences de notation – en particulier Standard & Poor’s, qui a passé la dette française à AA- contre AA le 31 mai – n’y...
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11/06 - Langue française : pourquoi Napoléon était fâché avec l’orthographe
Je l’avoue : c’est le genre de scènes qui, dans un film historique, m’agacent au plus haut point. En général, tout y est fignolé dans les moindres détails : les paysages, les costumes, les meubles… Tout, sauf la prononciation. Ecoutez la Lorraine Jeanne d’Arc ; écoutez le Béarnais Henri IV ; écoutez le Languedocien Jean Jaurès. Chacun d’entre eux, on le sait, parlait français avec l’accent de leur région d’origine. Mais, à l’écran, on croirait entendre des présentateurs de journal télévisé en 2024 !
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La règle vaut aussi pour Napoléon, y compris dans la dernière superproduction que lui a consacrée Ridley Scott. Dans la version française, l’empereur s’exprime avec les intonations de la bourgeoisie parisienne contemporaine, ce qui est évidemment contraire à la réalité. Et pour cause ! A sa naissance, en 1769, la Corse vient tout juste de devenir française. Sur l’île, on emploie donc principalement le corse (dans les classes populaires) ainsi que le génois (dans les élites nobiliaires et bourgeoises) - la capitale de la Ligurie y a longtemps été la puissance dominante. La famille de Napoléon n’échappe pas à la règle. Son père, Charles, lui a bien dispensé quelques notions de français, mais très peu et très tard, quelques mois à peine avant son départ pour le Continent. Résultat : lorsque l’enfant intègre le collège d’Autun puis l’école militaire de Brienne, en 1779, sa maîtrise de la langue nationale est plus que médiocre. "Son niveau est...
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11/06 - Comment manager quelqu’un qui ne veut pas être managé ?
Pourquoi le salarié accepte-t-il d’être managé ? Parce que le droit du travail parle de "lien de subordination". Recevoir des consignes, une lettre de mission et l’appliquer, en échange d’un salaire… On "rapporte" toujours à celui qui est au-dessus, et qui vérifie, acquiesce, juge. En plaçant sa caméra en haut de la pyramide, cela ne s’arrête pas aux PDG : certains très hauts dirigeants ont eux aussi des comptes à rendre à leur conseil d’administration ou à des fonds d’investissement. Néanmoins, quel salarié ne s’est jamais dit, après une interminable réunion de fin de journée qu’il préférerait être son propre patron ?
Pour ceux qui restent dans l’entreprise et vivent mal l’accumulation de process et de contrôles, cette idée peut progresser. Mais c’est le manager qui se retrouve en première ligne, tenu de respecter des délais, une mission, une équipe avec des caractères qui se révèlent parfois totalement libérés des contraintes pourtant inhérentes au travail. Attention : le terrain est glissant. A une époque où la détresse psychologique touche désormais 48 % des salariés, dont 17 % de manière très élevée (Empreinte Humaine/Opinionway, novembre 2023) et que 53 % des Français se disent désengagés au travail (53 %, Qualisocial/Ipsos, janvier 2024), le manager doit s’astreindre à une réflexion pour éviter une contamination des "non manageables".
Qui sont donc ceux qui défient l’ordre établi ? Il y a certes les "vieux briscards", qui connaissent tout de l’entreprise. Chaque nouveau manager est scruté. Véritables mémoires de...
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11/06 - Bardella en tête dans 93 % des communes aux européennes : ce que le vote RN dit de la France
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Céline Delbecque, journaliste au service Société de L’Express regarde la carte du vote et ce qu’elle peut nous enseigner, après les élections européennes qui ont vu le Rassemblement national largement l’emporter en France.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : TF1, Brut, Le Parisien
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Julien de Rosa/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 93 %, c’est la part de communes françaises qui ont placé en tête la liste Rassemblement national menée par Jordan Bardella…
Céline Delbecque : Tout à fait Charlotte. En tout, 32 600 communes ont plébiscité majoritairement la liste RN sur un total de 35 000. C’est une énorme et d’ailleurs, ça se voit très clairement sur les cartes que je t’ai apportées. Si on regarde à l’échelle des régions, tu vois que toute la carte de France est coloriée en bleu foncé : ça signifie que dans toutes les régions de France, le Rassemblement National est en tête des suffrages, avec des records localement, comme en Corse ou dans les Hauts-de-France où la liste a obtenu plus de 40 %… Mais la réalité est un peu plus complexe si on rétrécit la focale et qu’on...
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11/06 - Ursula von der Leyen, la tacticienne : les secrets de la femme la plus puissante d’Europe
Que Berlaymont lui semble loin, ce soir d’été - ce vaisseau de béton et de verre, siège de la Commission européenne, échoué en plein cœur de Bruxelles. Dédale de coursives impersonnelles. Fourmilière travailleuse. Loin aussi, les guerres intestines au sein du collège des commissaires. Les chausse-trappes politiques. Les nuits de négociation, les aubes solitaires dans sa tanière, un studio sans fenêtre de 20 mètres carrés aménagé au 13e étage de la tour. Une soupe lyophilisée le soir, goût tomate, prestement avalée, la tête dans les dossiers, une pomme croquée à la va-vite. Quelques sushis, parfois. Ce 27 août 2022, Ursula von der Leyen prie. Elle s’est échappée de Berlaymont pendant deux jours pour participer aux rencontres internationales œcuméniques de Taizé, un petit village de Saône-et-Loire, en France. Un événement où les jeunes du monde entier affluent pour échanger sur leur foi, leur engagement. Loin du fatras du monde. Le déplacement n’a pas été inscrit à l’agenda de la présidente de la Commission. Deux jours, une éternité dans son emploi du temps millimétré.
Dès son arrivée, elle s’est pliée aux rituels. Les trois prières chantées quotidiennes dans l’église de la Réconciliation, les nuits dans une petite chambre de la maisonnée attenante, les repas frugaux à la table de frère Alois, le prieur de la communauté, un prêtre catholique allemand – elle est protestante. Assise en tailleur à même le sol ou sur un modeste tabouret en bois, entourée de centaines de jeunes, elle répond posément aux questions. Le Covid, l’invasion...
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10/06 - M. Macron, si vous voulez empêcher le 7 juillet de ressembler à un sombre dimanche…, par Eric Chol
"Je ne dissoudrai pas, en ce moment, l’Assemblée nationale". Cette phrase, c’est celle écrite par Charles de Gaulle, sur un premier brouillon de son discours du 30 mai 1968. Phrase biffée et remplacée par "Je dissous aujourd’hui l’Assemblée nationale". On connaît la suite : les élections des 23 et 30 juin vont non seulement mettre fin à la crise politique de mai 1968 mais déboucher sur un raz de marée gaulliste, avec 293 sièges de députés sur les 487 de l’assemblée.
Emmanuel Macron a-t-il connu, ce dimanche 9 juin, ce même moment d’hésitation, avant de faire à 21 h 02, devant les Français, table rase du paysage politique national ? Croit-il, lui aussi, dans cette magie des urnes, capable de transformer le chaos politique à l’œuvre dans notre pays depuis 2022 en une vraie majorité ? Ou alors est-il prêt à jouer le tout pour le tout, quitte à ouvrir en grand les portes de Matignon à Jordan Bardella ?
Redonner la parole au peuple n’est jamais une mauvaise idée. Dans un pays qui a mal à sa démocratie, on peut difficilement reprocher à son chef de placer les électeurs face à leurs responsabilités. De les laisser choisir, au nom l’article 12 de la Constitution, leur destin, que celui-ci exhale le goût rance de l’extrême droite, suinte l’outrance de l’extrême gauche ou distille les effluves démodés des partis incapables de se renouveler. Mais les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique en à peine vingt jours, comme leur propose Emmanuel Macron ?
"En politique, ce qu’il y a souvent de plus difficile à...
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10/06 - Edouard Philippe survivra-t-il à la dissolution (et à Macron) ? "Maintenant, le punching-ball répond"
On ne devrait jamais quitter Besançon. C’est là qu’Albert Savarus, cet avocat aux ambitions électorales affichées et assumées, avait prévenu : "Le jour des élections, je serai tout ce qu’il faudra que je sois." Le héros de Balzac perdra tout, jusqu’à finir dans un couvent. Le 5 avril, Edouard Philippe est dans la préfecture du Doubs. Il connaît ses classiques et c’est tout sauf un hasard s’il prononce la phrase de Savarus. Les mots martèlent une détermination.
L’ancien Premier ministre a ce qu’il appelle un infaillible "volontomètre" : quand on veut une chose, il ne faut vouloir que cela, en vouloir deux, c’est ne pas vraiment vouloir. Mais la phrase est aussi riche de ses ambiguïtés. Etre tout ce qu’il faudra être, c’est, sinon s’inspirer de Jacques Chirac et de son indépassable "Je vous surprendrai par ma démagogie", au moins prouver qu’on est prêt à beaucoup de choses. Même à des compromis, même à des radicalités, qui sait. Voire à de la souplesse… Jusqu’où Edouard Philippe le prétendant est-il susceptible d’aller contre son histoire, contre sa personnalité, pour devenir le successeur ? Contre son tempérament, enfin ? Cet adepte du temps long subit l’accélération de l’histoire avec cette dissolution que lui, comme tant d’autres, n’avait pas vu venir.
La lucidité est une curieuse vertu. Elle vous libère des illusions. Mais agit comme un implacable révélateur de vos limites, parfois rédhibitoires pour l’élection suprême. Edouard Philippe ne manque pas de clairvoyance. L’homme mesure la soif de radicalité de l’époque....
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10/06 - Bardella et la France rurale : "Le territoire ne détermine pas à lui seul le vote RN"
La carte du vote des Français n’a jamais été aussi claire : en ce lundi 10 juin, lendemain des élections européennes, une vague bleu marine s’étale sur l’Hexagone, représentant 31,5 % de voix exprimées pour le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella. Sur ce vaste monochrome, quelques îlots de couleur jaune, rouge, rose, bleue ou verte subsistent, illustrant les bulletins pour la majorité, La France insoumise, le Parti socialiste, les Républicains ou les Verts. Tous ou presque sont situés dans les grandes agglomérations ; les frontières politiques entre zones rurales et métropoles semblent n’avoir jamais été aussi nettes. De fait, le Rassemblement national est arrivé premier du scrutin dans plus de 32 600 communes françaises sur 35 000 - soit plus de 93 % d’entre elles.
Dans son ouvrage Ceux qui restent (Ed. La Découverte), publié en 2019, le sociologue Benoît Coquard, spécialiste des milieux ruraux et des classes populaires, soulignait déjà l’appétence des habitants des zones rurales pour le parti d’extrême droite, nourrie notamment par la notion de ce que le sociologue appelle le "Déjà, nous", au sens "des Français d’abord", "qui vient justifier le sentiment de vivre dans un monde fracturé et prêche pour une alliance restreinte contre d’autres désignés 'pas comme nous', responsables tout trouvés des mille et un problèmes qui traversent la société française d’aujourd’hui", écrit le chercheur.
Au lendemain des scores historiques du Rassemblement national aux élections européennes, et de l’annonce par...
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10/06 - Maria Snegovaya : "Vladimir Poutine est le grand gagnant des élections européennes"
La vague populiste était attendue, c’est maintenant une réalité. Dans de nombreux pays, les partis d’extrême droite font un meilleur score qu’en 2019. En France, le Rassemblement national est passé de 23,31 % (22 sièges) à 31,4 % (30 sièges), sans compter les 5,5 % de Reconquête ! (5 sièges). Outre-Rhin, l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) progresse de 6 points. Au total, 178 députés européens affiliés à l’extrême droite siégeront au Parlement européen.
Maria Snegovaya, chercheuse en science politique à la Georgetown University’s Walsh School of Foreign Service, a étudié dans son dernier ouvrage When left moves right (Oxford University Press) les raisons de la montée du vote populiste en Europe. Dans un entretien accordé à L’Express, la politologue insiste sur le fait que "trop souvent, les facteurs économiques passent sous les radars alors qu’ils sont essentiels pour comprendre le vote populiste", et alerte sur "le risque de passer à côté du sentiment de frustration et de dépossession que ces populations expriment".
L’Express : Ces élections européennes confirment la progression de la droite populiste. Comment l’expliquez-vous ?
Maria Snegovaya : La montée du vote populiste s’explique par plusieurs facteurs. Il y a une frustration grandissante à l’égard de la politique migratoire des partis "centristes", la hausse du prix de l’énergie, l’idée selon laquelle l’aide européenne à l’effort de guerre ukrainien serait trop importante, la hausse des taux de chômage, etc. Nous sommes dans une situation d’instabilité et...
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10/06 - Pourquoi Rima Hassan n’a rien d’une "exilée", par Omar Youssef Souleimane
Etre interdit de visiter la maison de son enfance, de voir ses amis ; vivre sous la menace d’un régime fasciste qui contrôle son pays d’origine ; souffrir de la difficulté de s’assimiler dans une nouvelle société, de s’adapter à de nouvelles traditions ; être privé de passeport ; passer son temps dans l’attente du retour, un jour, peut-être. Voilà ce que ça signifie être exilé. On utilise aussi les mots "réfugié" ou "migrant". Mais peu importe le terme que l’on adopte, aucun d’entre eux ne convient à Rima Hassan (LFI) qui vient de faire son entrée au Parlement européen. Pourtant, la militante n’a cessé de se présenter comme une réfugiée palestinienne.
Depuis douze ans, je n’ai pas vu ma mère, ni personne d’autre de ma famille. Ils sont tous en Syrie. Avec le temps qui passe, la distance entre nous grandit. Durant mes premières années en France, je n’avais pas de passeport, je ne pouvais pas me déplacer en dehors de l’Union européenne. Finalement, j’ai obtenu la nationalité française en 2022. Cela a été une grande joie, mais en l’absence de ma mère, elle est restée incomplète. La naturalisation m’a permis de me déplacer partout dans le monde, sauf dans mon pays d’origine. Les opposants qui sont revenus en Syrie après avoir fui l’enfer de Bachar el-Assad ont fini par être assassinés, malgré les nombreuses promesses du régime. Mazen al-Hamada en est un exemple : ayant été torturé dans les abattoirs du parti Baas, il a témoigné dans les médias après avoir réussi à s’échapper de la Syrie. Depuis son retour à Damas en 2020, il...
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10/06 - Dissolution de l’Assemblée : Macron est impardonnable, par Jean-François Copé
Le 6 juin, des chefs d’Etat venus de tout le monde occidental ont commémoré la victoire héroïque de la démocratie contre la dictature et la haine. Le 9 juin, les élections européennes nous ramènent à une cruelle réalité. Quatre-vingts ans plus tard, l’extrême droite - expansionniste en Europe - réunit en France 38 % des suffrages contre l’immigration, l’extrême gauche en rassemble 9 % contre Israël. Au RN, Jordan Bardella a réussi son pari : présenter son parti comme rassembleur et rassurant, loin devant ses concurrents. A l’extrême gauche, c’est une étape de plus qui a été franchie. La mue vers un communautarisme rance et un antisémitisme abject est désormais clairement assumée et c’est encore son éternel gourou, Jean-Luc Mélenchon, qui en parle le mieux dans son blog : "le rayon paralysant abusif de l’accusation d’antisémitisme est désormais sans effet". Des scores sans appel pour une campagne sans accroc car, regardons la vérité en face, les partis de gouvernement ont accumulé les erreurs.
En souhaitant s’engager pleinement dans cette campagne, Emmanuel Macron est le premier comptable de cette victoire des extrêmes. En refusant d’admettre le rejet qu’il suscite dans l’opinion publique, il a foncé tête baissée dans le piège tendu par les populistes de tous bords : faire de ce vote avant tout un référendum contre lui.
La droite de gouvernement n’est pas exempte de reproches. L’expérience et l’honnêteté intellectuelle d’un François-Xavier Bellamy n’auront pas suffi à porter une famille politique prise en étau entre la...
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10/06 - Fin de vie : la fin tragique d’un texte devenu objet politique
Ce devait être la grande réforme sociétale du second quinquennat d’Emmanuel Macron, de celles qui laissent une trace dans l’histoire d’un président. Ça devait mais ça ne sera pas. En dissolvant l’Assemblée nationale, le Marcheur a choisi de sacrifier son projet de loi sur la fin de vie, en cours d’examen par les députés. Un projet victime de bien des hésitations présidentielles depuis 2017, auxquelles se sont ajoutées de cyniques arrière-pensées politiques ces dernières semaines.
Depuis son premier mandat, Emmanuel Macron tergiverse, hésite, consulte autour de l’inscription du suicide assisté ou de l’euthanasie dans la loi française. Beaucoup lui ont dit les insuffisances de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Mais quelle piste retenir pour la suite ? Comment éviter de braquer les cultes et une partie des soignants, hostiles à un tel projet ? Avant de trancher, le chef de l’Etat a saisi le Comité consultatif national d’éthique et l’Académie nationale de médecine, il a convoqué une convention citoyenne. A la veille de la présentation du texte en Conseil des ministres en avril 2024, nul ne comprenait encore quelle position le président embrassait vraiment. Il semblait vouloir réserver ce droit à des situations exceptionnelles tout en souhaitant laisser une grande liberté aux députés pour l’amender.
En lançant le texte dans l’arène parlementaire à la veille de la campagne des élections européennes, le chef de l’Etat a choisi d’en faire un objet politique. Son espoir ? Rattraper, avec la création de ce nouveau droit,...
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10/06 - Ce piège économique qui attend Bardella et le RN en cas d’accession au pouvoir
Qu’importe les promesses, le réel finit toujours par s’imposer. En cas de victoire du Rassemblement national aux prochaines élections législatives, la question des finances publiques risque de hanter très rapidement les nuits de Jordan Bardella, potentiel Premier ministre. Alors que l’agence S & P a dégradé récemment la note de la dette publique française, la Commission européenne pourrait, elle, placer dans les prochains jours la France en "procédure de déficit excessif". Un rappel à l’ordre qui s’explique par la dérive des comptes de ces dernières années : l’endettement public a grimpé de 98,2 % du PIB en 2018 à 110,6 % à la fin 2023. Soit 1 000 milliards d’euros de dette en plus.
Quant au déficit des comptes publics – Etat, collectivités publiques et organismes de sécurité sociale – il a atteint, lui, 5,5 % du PIB à la fin de l’année dernière, contre 2,3 % en 2018, l’une des plus mauvaises performances de la zone euro. Pire, la feuille de route budgétaire d’ici à 2027 envoyée récemment par le gouvernement Attal à Bruxelles a été étrillée ici même, en France, par le Haut conseil des finances publiques – une instance indépendante -, la jugeant peu crédible.
Certes, l’UE a adopté de nouvelles règles budgétaires un peu plus souples au printemps. Sauf que ce cadre ne s’applique pas quand un pays est placé en procédure de déficit excessif. En théorie donc, la France devra s’engager à réduire ses déficits de 0,5 point de PIB chaque année jusqu’à ce que le pays rentre dans les clous européens. Soit une vingtaine de...
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10/06 - Répartition des élèves par groupes de besoins : ces collèges qui ont déjà dit "oui"
"Je refuse ce terme de 'ségrégation'", s’insurge Mostafa Fourar, le recteur de l’académie de Toulouse. Ce haut fonctionnaire est favorable à la réforme du "Choc des savoirs" annoncée par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Education nationale. L’une des mesures phares était l’instauration de groupes de niveau (rebaptisés depuis groupes "de besoins") en français et en mathématiques, en classe de 6ème et 5ème, à la rentrée scolaire prochaine. Des enseignants avaient mené des opérations "collège mort", des grèves et des manifestations pour protester.
Cette nouvelle organisation verra-t-elle vraiment le jour dans les quelques 7 000 collèges français à partir du 2 septembre ? "Nous entendons les inquiétudes, les oppositions et les craintes, répond l’entourage de la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet. Toutefois ces blocages sont à relativiser puisque seuls 5 % des établissements sont concernés. Dans la quasi-totalité des collèges, la préparation, qu’elle soit technique, organisationnelle ou pédagogique est bien avancée.""Tout ne sera pas figé"
Au collège Françoise Dolto, à Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, le mise en place se fera progressivement. "Nous ne répartirons pas les élèves de 6ème dans différents groupes dès le premier jour de rentrée. L’année commencera de façon classique puisque chacun d’entre eux restera dans sa classe d’origine jusqu’aux vacances de la Toussaint", explique le principal Pascal Richarth. Les textes officiels, publiés en mars, prévoient en effet la possibilité de regrouper les...
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10/06 - Européennes : les départements où Jordan Bardella a dépassé les 40 %... et ceux qui l’ont boudé
Raz-de-marée frontiste ce dimanche 9 juin à l’issue du scrutin européen. En réunissant 31,4 % des suffrages exprimés, la liste de Jordan Bardella devance de près de 17 points celle de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, arrivée deuxième avec 14,6 %. Une gifle électorale qui a conduit Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale. Mais selon les territoires, l’adhésion au projet du Rassemblement national (RN) varie.
Certains bassins sont en effet restés hermétiques à la "Bardella-mania". C’est notamment le cas des départements ayant de grands centres urbains. À l’instar du Rhône par exemple, où le parti fondé par Jean-Marie Le Pen gagne pourtant du terrain depuis plusieurs années. Ce dimanche, moins d’un quart des Rhodaniens ont voté pour la liste menée par le président du RN.
Mais c’est sans surprise à Paris que les scores du parti d’extrême droite ont été les plus faibles : seuls 8,5 % des électeurs ont glissé un bulletin RN dans l’urne. En 2022 déjà, Marine Le Pen n’avait réuni que 14,8 % des suffrages à l’issue du vote du second tour de la présidentielle. Pour le scrutin européen, la Bretagne figure également parmi les territoires les moins tentés par le vote frontiste. La liste conduite par Jordan Bardella n’a pas réussi à percer le mur des 30 % dans les départements bretons.Une généralisation du vote RN
À rebours du nord-est de l’Hexagone, où le RN flirte avec le seuil symbolique des 50 %. En Haute-Marne par exemple, plus de 47 % des électeurs s’étant déplacé au bureau de vote ont accordé leur...
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10/06 - Montres : les dernières innovations dans le secteur
Aérospatial
Ralf Tech inaugure un nouveau chapitre dans son histoire. La marque tricolore a en effet été sélectionnée par le Centre national d’études spatiales pour concevoir et fabriquer la montre française de l’espace. La Space Millenium est dérivée du modèle emblématique de Ralf Tech, la WRX. Boîtier évidé en titane grade 1 (T35) aéronautique, mouvement Electric avec autonomie de douze ans, cadran composite de type nid d’abeilles, lunette céramique, bracelets dédiés : des caractéristiques choisies pour les prochains astronautes. Cette série limitée de 100 pièces, commercialisée en juin, a été testée en mars dernier lors d’un vol de plusieurs heures en apesanteur.
Basketball
La première montre officielle de la ligue féminine de basketball est le fruit de la collaboration entre Wilson, fournisseur des ballons pour les principales associations de basketball ; la WNBA (Women’s National Basketball Association), ligue américaine professionnelle de basketball féminin ; et Tissot, chronométreur officiel de la même WNBA. Deux éditions spéciales de la référence Seastar s’habillent en blanc et orange, aux couleurs de la fédération sportive : l’une, au cadran noir, est animée par le mouvement automatique Powermatic 80 et l’autre, au cadran blanc, est équipée d’un mouvement à quartz qui indique la fin de vie de la pile. Les deux montres disposent de bracelets interchangeables fabriqués à partir du matériau composite du ballon officiel Wilson. Leur lunette tournante intègre les 24 secondes du minuteur utilisé pendant les...
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10/06 - Elections européennes : ce qui a motivé le choix des électeurs
Alors que les partis politiques français s’apprêtent à entrer en campagne pour les élections législatives anticipées du 30 juin, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, les motivations et le profil des électeurs lors de ces européennes apparaissent.
Ainsi, le cabinet Elabe dévoile ce lundi 10 juin une étude sur les origines du vote du scrutin européen du 9 juin. Un sondage commandé pour BFMTV, La Tribune Dimanche et RMC, réalisé dans la journée de dimanche auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes inscrites sur les listes électorales pour ces élections européennes. Au-delà des 48,5 % d’électeurs abstentionnistes rapportés, dont près d’un tiers exprime à Elabe sa défiance envers la classe politique, ce sondage revient avant tout sur les facteurs qui ont motivé le choix des votants. Notamment, la large victoire du Rassemblement national, avec 31,3 % des voix.Le RN en tête quel que soit le niveau socio-économique
Premier constat : le vote RN est omniprésent et semble avoir conquis toutes les couches de la société. Selon ce sondage, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle (CSP) ou le niveau d’études des votants, le parti d’extrême droite est premier ou ex aequo en pourcentage de voix. Ainsi, 18 % des électeurs cadres déclarent avoir voté pour le RN, devant les 16 % de votants pour le Parti socialiste. De même, 17 % des électeurs diplômés d’un Master ou d’un doctorat indiquent avoir voté pour le RN, à égalité avec leurs pairs ayant voté PS ou Renaissance.
Malgré tout, le vote...
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10/06 - Nous avons plongé le 9 juin dans un inconnu vertigineux, par Anne Rosencher
Soyons honnêtes : personne ne s’y attendait. Les Français devant leur téléviseur hier ont été cueillis dans le ronron habituel des plateaux de soirs d’élections par un Emmanuel Macron inhabituellement bref et sévère, annonçant : "J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale." Depuis lors, chacun essaie de comprendre le sens et le pari de la décision présidentielle. Quel est le plan ? Quel est le calcul ? Surfer sur la faiblesse des oppositions hors Rassemblement national, afin d’obliger à une recomposition face à la menace Bardella ? Mobiliser un vote utile, et forcer une coalition de bloc central ? Ou alors purger l’hypothèse RN à l’Elysée en 2027, en l’installant dès cet été à Matignon pour qu’il y démontre son incurie ? On sait le président amateur de tactique, et chacun allait, ce lundi matin, de sa lecture pour expliquer la décision présidentielle et son calendrier.
Quoi qu’il en soit, la France vient d’entrer dans vingt jours d’une grande intensité politique. Emmanuel Macron a saisi dimanche l’occasion du score sans précédent du Rassemblement national aux européennes pour prendre acte de l’impasse politique dans laquelle les Français l’avaient placé deux ans plus tôt : lors des législatives 2022, ils avaient réélu un président auquel ils n’avaient pas donné, dans la foulée, de majorité pour gouverner, le contraignant ainsi à l’exercice d’un "pouvoir impuissant". En plus d’installer le pays dans une situation d’immobilisme...
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10/06 - Législatives anticipées 2024 : retrouvez tous nos contenus
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10/06 - La dissolution vue d’Europe : "Macron porte une responsabilité qui dépasse les frontières de la France"
Dimanche 9 juin, 21h02. Une heure à peine après les premiers résultats officiels du scrutin européen, cataclysmiques pour la majorité, Emmanuel Macron acte la dissolution de l’Assemblée nationale. "Un tremblement de terre politique secoue la France", résume le quotidien allemand Die Welt (conservateur). Le quotidien britannique The Guardian (gauche) évoque une "décision spectaculaire". La Libre Belgique, dans un verbe similaire à celui de Eunews Italie, alerte : "coup de tonnerre à Paris".
Mais pour nos voisins du Vieux Continent, cette décision est avant tout la traduction de l’échec cinglant du président de la République "qui s’est investi dans la campagne jusqu’à son interview télévisée de jeudi pendant les commémorations du Débarquement allié de 1944", note le quotidien helvétique Le Matin. En Espagne, El País (centre gauche) confirme : "La défaite humiliante des partisans d’Emmanuel Macron a déclenché une crise politique aux conséquences imprévisibles."Une situation inédite en France et en Europe
Et pour cause, la situation est inédite. Jamais la Ve République n’a connu de dissolution de la chambre basse en réaction immédiate au résultat d’une élection. "Alors que la droite dure progresse dans les élections européennes, Macron prend des risques", estime le magazine d’actualité hebdomadaire britannique The Economist (libéral). De son côté, le quotidien transalpin La Repubblica (gauche) rappelle que "la France entre dans une phase institutionnelle pleine d’inconnues où tout semble possible".
The Guardian se...
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10/06 - Vivre sans Mélenchon ou mourir avec lui : après la dissolution, le dilemme de la gauche
De tous les scénarios envisagés, c’est le moins prévisible qui s’est imposé à la gauche, le moins travaillé par les sachems, qu’ils s’appellent Raphaël Glucksmann, Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier ou Fabien Roussel. Tous, surpris sinon gagnés par la sidération : la dissolution, annoncée par un Emmanuel Macron acculé face à un Rassemblement national grand vainqueur des élections européennes, leur met le couteau sous la gorge. Ces législatives surprises qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet prochains promettent de nouvelles migraines. L’union, disent-ils tous, apparaît nécessaire plus que jamais mais chacun à sa recette, qu’il croit meilleure que l’autre. Ce qui était possible hier – la Nupes, morte désormais – est-il encore possible aujourd’hui ? Oui disent les Insoumis, attachés au programme commun de 2022 et ses 600 mesures. Non rétorquent les socialistes, qui considèrent eux que l’élection européenne rebat les cartes des accords comme du programme d’antan. D’ailleurs, la campagne des législatives à venir ne saurait, dixit un cadre de la direction socialiste, reprendre "la marque Nupes" pas plus que le slogan "Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre".
Dimanche soir et dans la nuit, les boucles de conversations entre les dirigeants de la gauche étaient sens dessus dessous. Des questions, par dizaines. Quelles législatives ? Faudra-t-il reconduire les 151 députés de gauche sortants ou de nouveaux candidats ? Faut-il de nouveaux candidats, avec plus de socialistes et donc moins d’Insoumis dans les...
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10/06 - Européennes : ces batailles cruciales qui vont débuter en coulisses à Bruxelles
Les 720 députés qui vont composer le Parlement européen sont désormais connus. Pourtant, cette élection seule est loin de suffire pour comprendre les orientations stratégiques qui vont être prises par l’Union européenne pour les cinq prochaines années.
Plusieurs évolutions sont désormais à l’ordre du jour des différentes institutions de l’UE, de la formation des groupes au Parlement européen à l’élection du président de la Commission européenne. Gros plan sur ces futures batailles qui vont animer le cœur de l’Union européenne d’ici la fin de l’année 2024.Dès le 10 juin : la formation des groupes au Parlement européen
La composition des députés élus au Parlement européen désormais connue, c’est désormais une étape toute aussi cruciale qui va se jouer dans les coulisses de Bruxelles : la constitution des différents groupes politiques. Officiellement, les différents partis politiques élus ont jusqu’au 15 juillet pour former leurs groupes, date de la première session plénière de la nouvelle législature. Un groupe politique au Parlement européen doit être composé d’au moins 23 députés, élus dans au moins sept Etats membres différents.
A la fin de la dernière législature, les eurodéputés étaient répartis en sept groupes : le Parti populaire européen (176 élus), classé à droite ; les socio-démocrates (139 élus), au centre gauche ; le groupe Renew (102 élus), les libéraux proches d’Emmanuel Macron ; les écologistes et régionalistes (72 élus) ; les Conservateurs et réformistes européens (69 élus), les nationalistes rangés derrière la...
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10/06 - Législatives anticipées : ces quatre questions qui se posent après la dissolution
La France entre dans une période d’incertitude politique, au lendemain des élections européennes du dimanche 9 juin. A la suite du score historique du parti d’extrême droite du Rassemblement national, arrivé en première position avec 31,3 % des voix, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale.
La décision du président de la République provoque ainsi les premières élections législatives anticipées depuis 1997. Une annonce voulue comme une réponse à la défaite du camp présidentiel, bien qu’elle soulève elle-même de nombreuses questions.Comment vont se dérouler les nouvelles législatives ?
Dans son allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a ainsi annoncé dimanche soir sa signature d’un décret de convocation des élections législatives. Celles-ci "se tiendront le 30 juin pour le premier tour, et le 7 juillet pour le second", a précisé le chef de l’Etat. Un délai en accord avec l’article 12 de la Constitution, qui prévoit que ce scrutin anticipé doit avoir lieu "vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution".
Une campagne électorale éclair de trois semaines s’ouvre donc avant le premier tour des législatives. Comme le rappelle le site du ministère de l’Intérieur, la campagne "officielle" s’ouvrira "à partir du deuxième lundi précédant le jour du scrutin", soit le 17 juin. D’ici là, chaque parti va devoir investir des candidats pour les 577 circonscriptions électorales que compte la France, et les...
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10/06 - "C’est allé trop loin" : Marion Maréchal élue dans un parti miné par les divisions
Après le chemin de croix, la résurrection. Tout le monde semblait avoir enterré Marion Maréchal, en particulier son propre parti. Mais contre toute attente, la tête de liste de Reconquête (le parti d’Éric Zemmour) a réussi à engranger 5,46% des voix, et gagne son ticket d’entrée au Parlement européen. François Hollande était abonné à la pluie, Marion Maréchal semble l'être à la malchance : à peine a-t-elle le temps de se réjouir de sa victoire, ce dimanche soir, que celle-ci est éclipsée par l'annonce d'Emmanuel Macron qui dissout l'Assemblée nationale.
Résultat : personne ou presque ne commente le sursis grappillé par le parti d'extrême droite, qui surprend pourtant y compris en interne. Il faut dire que personne ne s’y attendait. Il y avait bien quelques petits fours commandés pour l’occasion, et une poignée de quinquagénaires en costume qui se pressaient dans le QG du VIIIe arrondissement. Mais les rendez-vous avaient déjà été fixés ce lundi 10 juin, avec les journalistes. Et il était convenu, pour les zemmouristes, de faire la peau à la nièce de Marine Le Pen, après une longue campagne passée à se détester. Il va falloir réviser l’agenda. Et reboucher les tranchées. Car ils seront cinq élus du parti à investir le Parlement européen. Marion Maréchal, mais aussi Guillaume Peltier, Sarah Knafo, Nicolas Bay et Laurence Trochu.Travailler ensemble ? " Impossible, c’est allé trop loin"
Pour rappel, un aperçu de l’ambiance qui régnait en interne, trois jours plus tôt. Des amabilités de ce type, venues de l’entourage d’Éric...
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10/06 - Dissolution : cette arme présidentielle déjà dégainée six fois sous la Ve république
Elle ne s’est présentée que huit fois en plus de cent ans. Prérogative présidentielle dans la Constitution de 1958, la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée dimanche par Emmanuel Macron, est la sixième sous la Ve République.
Sous la Ve, le général de Gaulle et François Mitterrand en ont chacun prononcé deux, à chaque fois suivies par une victoire électorale de la majorité présidentielle. Celle décidée par Jacques Chirac en 1997 a en revanche vu la gauche remporter une majorité des sièges, donnant lieu à la nomination de Lionel Jospin à Matignon et à la cohabitation.
Auparavant, les deux dissolutions prononcées en 1877 et en 1955 avaient été un échec pour les gouvernements qui les avaient décidées en Conseil des ministres.Sous de Gaulle en 1962 et 1968
Le 9 octobre 1962, le général de Gaulle dissout l’Assemblée à la suite de l’adoption d’une motion de censure à l’initiative des socialistes, du MRP et des Indépendants, opposés à une révision constitutionnelle visant à instaurer l’élection du président de la République au suffrage universel direct.
Les gaullistes sortent renforcés des élections de novembre 1962, qui permettent au président de constituer une véritable majorité autour de lui.
Le 30 mai 1968, Charles de Gaulle dissout à nouveau l’Assemblée élue un an plus tôt au terme de la longue crise sociale - les "événements" de mai 68 - qui a ébranlé le pouvoir. Les élections de juin se soldent par un raz-de-marée de droite, les gaullistes obtenant à eux seuls la majorité absolue.Sous Mitterrand en 1981 et 1988
Au...
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10/06 - Législatives : les partis de gauche annoncent des candidatures uniques au premier tour
Emmanuel Macron a réaffirmé lundi 10 juin, au lendemain d’élections européennes marquées par la victoire du Rassemblement national (RN), qu’il avait "confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste" lors des élections anticipées qui se tiendront dans trois semaines. Le président a décidé hier de dissoudre l’Assemblée nationale. "J’ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures. Ma seule ambition est d’être utile à notre pays que j’aime tant", a-t-il déclaré sur X.
Une réunion s'est tenue ce lundi après-midi entre le RN et Reconquête - les deux partis d'extrême droite ont obtenu près de 37 % des suffrages à eux deux. Dans le même temps, les partis de gauche LFI, EELV, le PS et le PCF se sont également rencontrés pour discuter d'une possible alliance. Plusieurs responsables de gauche ont appelé à la création d'un "front populaire" contre l'extrême droite.
Les infos à retenir
⇒ Le Pen prête à ne pas présenter de candidats RN face à des candidats LR pour "faire le rassemblement"
⇒ Macron donnera une conférence de presse mardi
⇒ Glucksmann propose Laurent Berger pour MatignonLes partis de gauche annoncent un "Front populaire "
Trois semaines avant les législatives, un accord a été trouvé lundi soir entre les principales formations de gauche (LFI, PS, EELV, PCF) pour présenter des "candidatures uniques" dans "chaque circonscription" dès le premier tour.
"Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques...
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10/06 - Ventes de livres : la littérature jeunesse en force
Semaine très tranquille que celle du 27 mai au 2 juin. Deux entrées en fiction et deux entrées en essai et rien ne devrait vraiment changer d’ici à quelques semaines. J’entends par là que les cadors de l’édition, Frank Thilliez, Virginie Grimaldi, Joël Dicker, Guillaume Musso devraient naviguer dans les dix premières places durant tout l’été. Tout comme les cartons plus inattendus de ce 1er semestre 2024 effectués par Thomas Schlesser (Les Yeux de Mona) et Philippe Colin (Le Barman du Ritz), tous deux publiés par Albin Michel.
Quant aux dames de la romance, elles figurent bien évidemment en nombre dans notre palmarès : Hazel Diaz, Morgane Moncomble, Sarah Rivens, Scarlett St. Clair, Ana Huang sont en effet bel et bien là, et pour certaines d’entre elles depuis belle lurette.
A cette équipée, il faut dorénavant rajouter Alice DesMerveilles, l’une des deux entrées de la semaine. Surgissant à la 8e place, l’auteure du tome III de la série Heart Players, The Broken Soul est une jeune hôtesse de l’air le jour et écrivaine le soir. Elle a commencé à publier sur Wattpad début 2022 les premiers chapitres de The Bucket List, avant de se faire publier par Plumes du web. Dans ce 3e volume, il est question de Fall Davies, infirmière, maladroite, qui n’a jamais menti de toute sa vie, si ce n’est pour faire croire qu’elle a un nouveau mec pour l’accompagner au mariage de sa sœur. Il lui reste un mois pour trouver l’homme idéal…
Le deuxième impétrant n’est autre que Timothée de Fombelle, auteur phare de la littérature...
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10/06 - Prix du gaz : l’étrange paradoxe derrière une envolée record
Mauvaise nouvelle pour notre portefeuille. Après quelques mois de répit, le prix moyen de la facture de gaz de millions de Français va augmenter de 11,7 % en juillet par rapport à juin, la conséquence d’un rebond des cours et surtout d’une revalorisation du tarif des réseaux de distribution.
C’est un paradoxe : alors que les cours du gaz oscillent à des niveaux dix fois inférieurs au pic de la crise énergétique de l’été 2022, des millions de Français sont sur le point de voir leur facture augmenter nettement. Le niveau moyen du prix référence se situera à 129,2 euros TTC du mégawattheure (MWh) contre 142,7 euros/MWh en juin, selon cet indice de référence mensuel publié lundi par la commission de régulation de l’énergie (CRE).Le prix reste inférieur au prix moyen du 1er janvier 2024
Les factures se présentant souvent en KWh, cela correspond pour juillet à un prix de référence du gaz d’environ 13 centimes/KWh. Le régulateur relativise : même si ce prix est en augmentation par rapport au moins de juin (+ 11,7 %), il reste inférieur de 3,5 % au prix moyen du 1er janvier 2024. Selon le gendarme de l’énergie, la facture annuelle TTC d’un client résidentiel en offre indexée sur ce "prix repère", s’établirait à 1 184 euros au prix de juillet, contre 1 060 euros par an en juin, et 1 227 euros en janvier.
La raison de cette hausse ? Elle tient principalement à la décision de la CRE en février de revaloriser pour quatre ans le tarif d’acheminement du gaz qui arrive vers les maisons et les entreprises, autrement dit, le péage...
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10/06 - Européennes : derrière l’union des gauches, la crainte des écolos de "récupérer les miettes"
Dimanche 9 juin, au quartier général des Jeunes Écologistes. Les sondages ne se sont pas trompés, contrairement à ce qu’espéraient certains responsables du parti. Et Marie Toussaint a obtenu un peu plus de 5,5 % des voix. Silence de cathédrale à l’annonce des scores. Dans la salle, les yeux sont embués. Ceux de la candidate aussi.
"Face à la guerre menée à l’écologie, nous avons tenu bon mais nous reculons nettement. […] Je n’ai pas su convaincre au-delà de notre socle. Je m’en excuse sincèrement", affirme d’une voix tremblante la tête de liste. Et d’ajouter : "Je prends mes responsabilités, et j’espère que tout le monde au sein de ma famille politique prendra les siennes." Pour ces européennes, la candidate souhaitait mener une liste unitaire. La direction, elle, préférait la liste autonome ; la seconde option a été préférée par les adhérents. Dans l’assemblée, certains roulent des yeux à la pique de Marie Toussaint. Règlements de comptes à O.K. Corral dans 3, 2, 1…
Et puis la soirée a pris une toute autre tournure. Sur les coups de 21h, les deux télés du local prennent quelques décibels. "Après avoir procédé aux consultations prévues par l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de votre avenir parlementaire par le vote", lâche Emmanuel Macron. "La soirée était censée être consacrée aux élections européennes", lâche, un peu interdite, Marie Toussaint. "On est dans la merde", souffle un député européen, le pas pressé entre le bureau du QG et la pièce principale. Réunion de l’exécutif...
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10/06 - Sarah Fainberg : "Le 7 octobre, nous avons assisté au premier pogrom TikTok de l’Histoire"
Gérard Larcher, Abnousse Shalmani, Elie Barnavi, Anne Hidalgo, Sylvain Tesson, François Zimeray et Eric Ciotti… Ils sont 80 à s’être levés contre l’effacement d’un crime qui, malgré sa médiatisation à outrance, s’est déjà pratiquement évaporé. Loin d’être appréhendé comme un crime contre l’humanité, dans la lignée de Srebrenica ou du Darfour, le 7 octobre a, selon ces auteurs, cessé d’exister comme événement. Pour quelles raisons ces massacres sont-ils peu à peu devenus invisibles ? Pourquoi les violences sexuelles, pourtant prouvées et attestées, ont-elles été reconnues si tardivement ? Sans que nous y prenions garde, un "négationnisme d’atmosphère" s’est installé, alerte Sarah Fainberg, directrice de recherche à l’université de Tel-Aviv, spécialiste des questions de défense et de sécurité, et coordonnatrice avec David Reinharc de cet ouvrage collectif, 7 octobre. Manifeste contre l’effacement d’un crime (Descartes & Cie/David Reinharc Editions, à paraître le 17 juin. Entretien.
L’Express : Dans les semaines qui ont suivi le massacre du 7 octobre s’est installé, dites-vous, un "négationnisme d’atmosphère". Qu’entendez-vous par là ?
Sarah Fainberg : En réalité, ce processus a été long, graduel et si insidieux que l’on s’en est aperçu que post-factum. Un jour et demi après le 7 octobre, alors qu’en Israël nous n’avions pas encore appréhendé l’ampleur et l’intensité du massacre, une grille interprétative s’est mise en place à Paris, Washington et Columbia. Un mot est alors apparu et est devenu le mot clé de la lecture du 7...
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10/06 - Emmanuel Macron, la dissolution pour tordre le bras
Pendant une heure dimanche soir, après l’annonce des résultats cataclysmiques des élections européennes pour la majorité, la principale phrase martelée par les responsables politiques de tous bords tient en une formule : "Macron, c’est fini." Le second quinquennat serait terminé avant même d’être à son mitan. Puis, à 21 heures, deus ex cathedra, le président a parlé. Pour faire l’inverse de ce qu’il disait il y a un mois, dans La Tribune Dimanche, à propos du rendez-vous du 9 juin : "C’est l’élection des députés européens. La conclusion sera donc d’abord européenne."
"En tout cas, partout et tout de suite, il faut que s’organise l’action civique. […] La France en effet est menacée de dictature. […] Eh bien non, la République n’abdiquera pas, le peuple se ressaisira, le progrès, l’indépendance et la paix l’emporteront avec la liberté." Le 30 mai 1968, le général de Gaulle, tout juste revenu de Baden-Baden, dissout l’Assemblée nationale. La chienlit, non ! La dissolution 2024 s’inspire de celle-là. Emmanuel Macron n’a eu de cesse dans son intervention de dénoncer la chienlit parlementaire, la chienlit démocratique presque, et le poids de l’extrême droite équivaut, dans sa bouche, à "la menace de dictature" évoquée par le général. La chienlit au premier jour, ce dimanche, la chienlit au dernier jour, le 7 juillet, après le second tour des élections législatives ?Un ultime face-à-face avec l’extrême droite
Aussitôt l’entourage du chef de l’Etat s’est employé à démontrer que le geste de dissoudre, qui suppose "audace,...
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10/06 - L’Europe assiégée : la Une de L’Express à La Loupe
Dans cet épisode, Charles Haquet, le chef du service Monde de L’Express, et Alexandra Saviana, du service Société nous expliquent comment ces actions viennent perturber les informations et les décisions des dirigeants européens.
Fuites de données, ingérences étrangères… Bruxelles, nid d’espions
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : TF1, Le Parisien, Euronews, France 24
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Getty Images/iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Il y a quelques jours, un évènement un peu étrange a eu lieu en plein Paris : des cercueils remplis de plâtre et recouverts d’un drapeau français, avec l’inscription "soldats français de l’Ukraine" ont été déposés devant la Tour Eiffel.
La scène vous semble peut-être sans importance, mais elle a rapidement inquiété les services de renseignements français. Alors on va vous expliquer pourquoi.
Les hommes qui ont déposé ces cercueils sont rapidement interpellés. Et un lien apparait avec une autre affaire, datant du milieu du mois de mai. Puis un nouveau rapprochement est fait, avec un évènement qui a eu lieu cette fois juste après le 7 octobre.
A chaque fois, ces évènements sont...
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09/06 - Israël : Gantz démissionne du gouvernement sur fond de dissensions avec Netanyahou
Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien dirigé par Benyamin Netanyahou, a annoncé dimanche 9 juin au soir sa démission du gouvernement, sur fond de désaccords avec le Premier ministre sur la conduite de la guerre à Gaza.
"(Benjamin) Netanyahou nous empêche d’avancer vers une réelle victoire. C’est pourquoi nous quittons aujourd’hui le gouvernement d’urgence avec le cœur lourd mais sans regret", a déclaré lors d’une allocution solennelle à la télévision ce rival de Netanyahou. Si cet ancien général a appelé le Premier ministre à la tenue d’élections anticipées, sa démission ne devrait pas, dans l’immédiat, provoquer de grands bouleversements politiques. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, chef du grand parti de la droite Likoud, dispose toujours d’une majorité de 64 députés sur 120 au Parlement israélien, grâce à l’appui de ses alliés d’extrême droite. Très vite, Benyamin Netanyahou a répondu à Benny Gantz sur le réseau social X. "Israël est engagé dans une guerre existentielle sur plusieurs fronts. Benny, ce n’est pas le moment d’abandonner la campagne, c’est le moment d’unir nos forces", a exhorté le chef du gouvernement.
Ministre sans portefeuille dans le cadre d’un gouvernement élargi après l’attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre à Gaza, Benny Gantz, chef du parti de l’Union nationale (centre) avait lancé le 18 mai un ultimatum à Netanyahou. Il exigeait l’adoption par le cabinet de guerre d’un "plan d’action" sur la question de l’après-guerre dans la bande de Gaza, mettant sa démission...
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09/06 - Européennes : Allemagne, Espagne, Italie... Qui arrive en tête dans chaque pays ?
Les élections européennes un peu partout en Europe ont rendu leur verdict ce dimanche 9 juin. Si la France a évidemment été marquée par le coup de tonnerre de la dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée par Emmanuel Macron, d'autres pays européens ont également vu des surprises se dérouler. Tour d'Europe des estimations, pays par pays.
Allemagne. La coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz a enregistré un revers cuisant, ses trois partis arrivant chacun derrière l'opposition conservatrice mais aussi l'extrême droite, selon des sondages réalisés pour les chaines de télévision publiques. Les sociaux-démocrates du chef de gouvernement Olaf Scholz ont obtenu 14 % des suffrages, soit le pire score jamais enregistré par ce parti pour ce scrutin. En 2019, le SPD avait déjà essuyé une défaite historique avec 15,8 % des voix. Il arrive derrière le parti d'extrême droite AfD, en seconde position avec entre 16 et 16,5 % des suffrages, selon les enquêtes réalisées à la sortie des bureaux de vote pour ARD et ZDF.
Les conservateurs (CDU et CSU), le parti de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont arrivés eux très largement en tête avec 29,5-30 % (contre 28,9 % en 2019).Carte montrant les groupes politiques des eurodéputés élus en 2024 pays par pays, avec des estimations au 9 juin à 22h
Autriche. Le parti d'extrême droite FPÖ est crédité de 27 % des voix, en tête du scrutin. Les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont confirmé une hausse du parti d'extrême droite de Geert...
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09/06 - Le RN "prêt à gouverner", la gauche en quête d’union : les réactions après la dissolution
Une décision qui prend tout le monde à contre-pied. Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes. Les prochaines élections législatives doivent se tenir le 30 juin et le 7 juillet prochain. Chaque camp politique doit désormais se mettre en ordre de bataille pour lancer sa campagne, qui ne durera donc que trois petites semaines.Le RN se dit "prêt" à gouverner
Marine Le Pen a affirmé ce dimanche soir que le Rassemblement national était "prêt à exercer le pouvoir" à l’issue des élections législatives convoquées les 30 juin et 7 juillet à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale.
"Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives. Nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, prêts à faire du pouvoir d’achat des Français une priorité, prêts à entamer la réindustrialisation du pays", a martelé la responsable d’extrême droite, au soir de la victoire écrasante du RN aux élections européennes.
Le Rassemblement national "se battra pour avoir une majorité" et pour que Jordan Bardella "arrive à Matignon" à l'issue des élections législatives, a assuré ce dimanche Louis Aliot, vice-président du parti d'extrême droite arrivé largement en tête des élections européennes. Emmanuel Macron "n'avait pas le choix" en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, a-t-il...
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09/06 - Emmanuel Macron : "Je dissous l’Assemblée nationale"
Coup de théâtre politique. Emmanuel Macron a annoncé, ce dimanche 9 juin, la dissolution de l’Assemblée nationale après la victoire écrasante de la liste de Jordan Bardella (RN) aux élections européennes.
"Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second", a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée après l’annonce des résultats."Un danger pour notre nation"
L’issue du scrutin européen "n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe", "la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation", a-t-il ajouté.
"Oui, l’extrême droite, c’est à la fois l’appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays", a-t-il affirmé. "A cette situation s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays". "Or, aujourd’hui, les défis qui se présentent à nous, qu’il s’agisse des dangers extérieurs, du dérèglement climatique et de ses conséquences ou des menaces à notre propre cohésion, ces défis exigent la clarté dans nos débats, l’ambition pour le pays et le respect pour chaque Français", a-t-il...
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09/06 - Victoire de Bardella : en coulisses, la campagne d’une nouvelle génération
Jordan Bardella peut souffler. Le deal est respecté. Avec 31,5 % des voix selon les premières estimations, le président du Rassemblement national est arrivé ce dimanche en tête des élections européennes, et offre au parti d’extrême droite son meilleur score à ce scrutin depuis sa création. Pour sa deuxième candidature au Parlement européen, Marine Le Pen avait décidé de lui laisser du champ, ne lui fixant qu’un objectif : dépasser les 30 %. Sous tutelle en 2019, il avait, cette fois, les mains libres pour mener cette campagne comme il l’entendait.
C’est-à-dire entouré de ses plus proches. Dès septembre, le candidat a rassemblé une équipe restreinte de fidèles. Des amis de la première heure, du temps où ils traînaient ensemble dans les locaux du mouvement de jeunesse du Front national, ou côtoyaient les mêmes bars étudiants dans le VIe arrondissement parisien. François Paradol et Donatien Véret, ses collaborateurs de l’ombre, Alexandre Loubet, député de Moselle, et directeur de campagne, Pierre-Romain Thionnet, proche du président frontiste qui l’abreuve en fiches et conseils de lecture, Arthur Perrier, jeune directeur de cabinet proche des réseaux zemmouristes, et Victor Chabert, un rallié plus récent, ancien journaliste à Europe 1, chargé de ses relations presse depuis septembre 2022.
Les jeunes frontistes -la plupart ont la trentaine- ont rapidement trouvé le mot d’ordre de leur première campagne nationale : le verrouillage. Tous ont bien en mémoire ces fois où fuites, divisions, et critiques anonymes dans la...
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09/06 - Européennes : 52,5 % de participation, un record depuis 1994
Un sursaut démocratique. La participation aux élections européennes de ce dimanche 9 juin devrait s’établir autour de 52,5 % selon une estimation Ifop-Fiducial pour TF1 et LCI, au-dessus de celle de 2019 qui avait atteint 50,1 %. Si ce chiffre se confirmait, il constituerait une nette progression après le rebond déjà enregistré en 2019 : la participation s’élevait à 42,43 % en 2014 et 40,6 % en 2009. Il s'agit du meilleur score de participation depuis le scrutin de 1999.
En France, le Rassemblement national mené par Jordan Bardella a dominé le scrutin avec plus de 31,5 % des voix, loin devant le parti Renaissance du président Macron (15,2 %) et la gauche sociale-démocrate emmenée par Raphaël Glucksmann (autour de 14 %), selon des estimations des instituts de sondage. Le RN engrangerait ainsi 31 des 81 eurodéputés français.
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09/06 - Européennes : Marion Maréchal, les écolos, Bellamy… Cette erreur d’analyse qui leur a été fatale
Une France qui tend plus à droite sur des questions comme l’immigration, mais qui n’est nullement plus conservatrice sur le plan des valeurs. Voici l’une des confirmations de ces élections européennes. Le triomphe du RN de Jordan Bardella (32 % des voix selon les estimations de l'Ifop), contraste avec les scores décevants des listes Reconquête (5,3 %) et LR (7%) conduites respectivement par Marion Maréchal et François-Xavier Bellamy. Maréchal et Bellamy ? Contrairement à Bardella, deux figures conservatrices, deux catholiques affirmés passés par les écoles privées de la banlieue ouest, et fermement opposés au mariage pour tous.
Lors du précédent scrutin en 2019, François-Xavier Bellamy avait sans doute payé ses déclarations au sujet de l’arrêt des traitements prodigués à Vincent Lambert, en état végétatif depuis un accident de la route, faisant savoir qu’il n’y a pas de "fin de vie indigne d’être vécue". Depuis, l’eurodéputé a tenté de dépasser cette image de "catho tradi", mais a plaidé dans le JDD pour l’interdiction de la GPA "à l’échelle mondiale" ou s’est dit opposé à l’inscription de l’IVG dans des textes, assurant qu’il aurait voté "non" à son inscription dans la Constitution française s’il avait été parlementaire national. Marion Maréchal a elle adopté un ton plus tonitruant. Elle a fait polémique en tweetant "Où est la maman ?" après l’annonce de la naissance par GPA des jumelles du styliste Simon Porte Jacquemus et de son mari Marco Maestri. Durant la campagne, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen a aussi dénoncé...
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09/06 - Européennes : découvrez les résultats des élections
La liste du Rassemblement national de Jordan Bardella est arrivée largement en tête des élections européennes, ce dimanche 9 juin, avec 32 % des voix, d’après les dernières estimations de l’Ifop pour TF1-LCI, loin devant celle de la majorité conduite par la candidate macroniste Valérie Hayer (14,9 %) juste devant Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) qui se glisserait à la troisième place avec 14,2 %.
Derrière ces trois listes, la candidate LFI Manon Aubry enregistre autour de 9,1 % des voix, le candidat LR François-Xavier Bellamy 7 %, l’écologiste Marie Toussaint 5,4 %, et la candidate d’extrême droite Marion Maréchal (Reconquête) 5,3 %.
Pour rappel, il faut dépasser 5 % des voix pour envoyer des députés au Parlement européen. Signe d’une campagne qui a suscité plus d’intérêt que prévu, l’affluence aux urnes a encore progressé par rapport à 2019 à 52,5 % selon l’Ifop, quand elle s’était déjà affichée en hausse à 50,12 %. Ce surcroît de participation n’a pas pesé sur le score du grandissime favori : à seulement 28 ans, Jordan Bardella confirme son ascension sur la scène nationale en binôme avec Marine Le Pen. Il augmente de près de dix points son score déjà haut de 2019 (23,34 %).
Se félicitant d’un "désaveu cinglant" pour "un président affaibli", Jordan Bardella a immédiatement appelé Emmanuel Macron à organiser de nouvelles élections législatives pour "prendre acte de cette nouvelle donne politique". Dans la foulée, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué des élections législatives...
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09/06 - Laurent Cordonier : "En matière de désinformation, la post-vérité est le scénario le plus effrayant"
De fausses informations fabriquées à l’étranger ciblent au quotidien les citoyens européens qui s’apprêtent à élire leurs parlementaires. Et avec l’IA générative, ces campagnes deviennent plus réalistes et virales. Lesquelles risquent le plus d’influencer les citoyens ? Et comment se protéger ? Voici les questions qu’étudie Laurent Cordonier, sociologue et directeur de la recherche de la Fondation Descartes.
L’Express : Voir une fake news ne nous fait pas nécessairement changer d’avis. Mais baigner dedans au quotidien n’est sans doute pas anodin. Quel impact à la désinformation sur la population ?
Laurent Cordonier : Effectivement, ce n’est pas parce que vous êtes exposé à une fausse information que vous allez mécaniquement y croire. Les recherches montrent que plus on croise une information, plus on a tendance à la juger vraie. C’est lié à un mécanisme cognitif : l’information est traitée de façon plus fluide dès la deuxième fois qu’on la reçoit. Nous savons aussi qu’il y a des mécanismes de résistance. Des études montrent qu’un citoyen moyen dans une démocratie a tendance à distinguer assez bien le bon grain de l’ivraie informationnelle. Nous avons tendance à accepter plus facilement une information cohérente avec notre stock de connaissances et de croyances. De ce fait, les fake news ont peu de chance d’avoir un effet sur des populations bien éduquées, bien informée. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de sujets sur lesquels nous avons peu de connaissances préalables, nous sommes davantage susceptibles de croire à des...
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09/06 - Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale
Coup de tonnerre politique. Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, ce dimanche soir, la dissolution de l’Assemblée nationale, après la défaite de son camp aux élections européennes, qui placent Renaissance à plus de 17 points du Rassemblement national. Les élections législatives auront lieu le 30 juin et 7 juillet, a-t-il annoncé.
Les dernières estimations pour ces élections européennes de l’institut Ifop, donnent Jordan Bardella et le Rassemblement national largement en tête, avec 32 % des voix. Viennent ensuite la liste Renaissance (Valérie Hayer) à 14,9 % et le Parti socialiste - Place publique (Raphaël Glucksmann) à 14,2 %. Parmi les autres listes, on retrouve ensuite La France insoumise à 9,1 %, ou et les Républicains à 7 %. Les listes Reconquête et Les Ecologistes tournent quant à eux autour de la barre des 5 %, le minimum pour envoyer des élus au Parlement européen.
La participation devrait quant à elle s’élever à près de 52,5 %, soit deux points de plus qu’en 2019, un record depuis 1994.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale
⇒ Bardella largement en tête, Glucksmann et Hayer au coude-à-coude
⇒ Le Pen : "Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance"Fin du live
Merci d’avoir suivi notre direct durant cette soirée électorale. Retrouvez toutes nos analyses sur le scrutin par ici.Bardella : en coulisses, la campagne d’une nouvelle génération
Derrière Jordan Bardella, le parti d’extrême droite réalise le meilleur score...
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09/06 - Paris 2024, faux sites et vrais arnaques : comment acheter un billet en toute sérénité ?
A quelques semaines des Jeux olympiques de Paris 2024, les autorités redoublent d’efforts pour traquer les fraudes à la revente de billets. Selon une information de Franceinfo publiée ce dimanche 9 juin, la cyber gendarmerie, en collaboration avec Europol, a recensé 338 sites d’arnaques depuis mars 2023, "dont 51 ont été fermés et 140 mis en demeure".
Le capitaine et directeur des opérations, Etienne Lestrelin, a indiqué au site d’informations que la plupart des plateformes frauduleuses sont hébergées à l’étranger, car "les démarches sont plus longues et moins faciles pour intenter une action de fermeture ou de retrait du site". Parfois, certains sites ont simplement pour but de récolter des données personnelles de manière frauduleuse, comme des informations de contact, mais d’autres vont jusqu’à soutirer de l’argent.De vrais sites, mais sans autorisation
La majeure partie des ventes frauduleuses se font via les réseaux sociaux, de particulier à particulier, avec des revendeurs qui tentent de contourner la plateforme officielle. Le prix de vente peut être l’indice d’une arnaque : "Jamais vous n’aurez un billet en dessous de son coût d’origine", le but d’une revente étant "de se faire du bénéfice", souligne le capitaine Etienne Lestrelin. Ce dernier rappelle également qu’une revente sans passer par le site constitue un délit pénal, auquel l’acheteur s’associe en cas d’acquisition via cette méthode.
Attention également à ceux qui prétendent fournir un billet dès à présent, ceux-ci n’ayant pas encore été générés...
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09/06 - Présidentielle en Iran : qui sont les candidats autorisés à se présenter ?
La scène internationale aura bientôt - de nouveau - les yeux rivés sur l’Iran. Six candidats, la plupart conservateurs, ont été autorisés à concourir à l’élection présidentielle du 28 juin destinée à remplacer Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d’hélicoptère en mai 2024, d’après l’annonce faite ce dimanche 9 juin par le ministère de l’Intérieur. Nommé dans l’urgence, le président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, est chargé de superviser la bonne organisation du scrutin prévue initialement au printemps 2025.
Les candidats ont été sélectionnés par le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu dominé par les conservateurs et chargé de superviser le processus électoral, parmi les 80 personnalités ayant déposé leur candidature. Parmi elles, quatre femmes - mais n’a été qualifiée, comme à chaque présidentielle. "En réalité, c’est Ali Khamenei (le guide suprême) qui décide, car les membres du Conseil l’écoutent et lui sont très loyaux", précisait dans les colonnes de L’Express, Arash Azizi, historien et journaliste iranien. Et d’ajouter : "Ces élections ne seront pas libres et équitables, car aucune élection dans la République islamique ne l’a jamais été."
Parmi les candidats qui auront la possibilité de faire campagne, figure le président conservateur du Parlement et ancien membre des Gardiens de la révolution, Mohammad-Bagher Ghalibaf. Très proche du pouvoir, il s’était retiré en 2017 au profit d’Ebrahim Raïssi. On retrouve aussi le maire de Téhéran, Alireza Zakani, et Saïd Jalili, l’ancien négociateur...
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09/06 - Baisse de la natalité au Japon : la surprenante idée de Tokyo pour inverser la tendance
C’est la dernière idée du gouvernement métropolitain de Tokyo pour encourager ses habitants à trouver leur moitié et fonder une famille. Au Japon, pays traversant un grave problème de natalité et où le gouvernement vient d’annoncer une série de mesures pour tenter d’inverser cette tendance, la mairie de la capitale va lancer sa propre application de rencontres. Intitulée "Tokyo Futari Story" ("Futari" signifiant "couple", en japonais), l’application va recourir à l’intelligence artificielle pour faire matcher les célibataires. "Sur la base de 'vos valeurs' et des 'valeurs que vous souhaitez chez un partenaire' déterminées à partir d’un test, l’IA vous présentera des personnes compatibles avec vous", indique la plateforme sur son site Internet.
L’application a la particularité de s’adresser aux candidats cherchant une union de longue durée. Pour attester du "sérieux" de leurs intentions, les utilisateurs devront ainsi fournir un certificat administratif prouvant qu’ils sont célibataires sur le plan légal, ainsi qu’une lettre déclarant qu’ils cherchent bien une âme sœur avec qui se marier. Sont également exigés des justificatifs de revenus.
"Nous avons appris que 70 % des gens qui souhaitent se marier ne participent pas à des événements (de rencontres matrimoniales, NDLR) ou ne sont pas sur des applications de recherche d’un partenaire", a déclaré à l’AFP un responsable du gouvernement de Tokyo en charge de la nouvelle application. "Nous voulons leur donner un petit coup de pouce" avec ce nouvel outil, qui est...
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09/06 - Libération de quatre otages à Gaza : récit de la "complexe" opération "Graines d’été"
Samedi 8 juin, les Israéliens ont poussé un soupir de soulagement. Dans la plus grande discrétion, les forces de l’armée israélienne a organisé la libération de quatre otages lors d’une opération militaire "difficile" près du marché de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Il s’agit de Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans, tous les quatre "enlevés" par le Hamas le 7 octobre sur le site du festival de musique electro Nova, et récupérés en vie.
Initialement baptisée "Graines d’été", la mission a été renommée "Opération Arnon" en hommage à l’inspecteur en chef de l’unité, Yamam Arnon Zamora, qui a succombé à ses blessures pendant l’assaut. Selon le quotidien The Times of Israel, cette mission "audacieuse" et "complexe" a nécessité des semaines de préparation, le temps de recueillir des informations et d’organiser le sauvetage des captifs sans risquer leur vie.
Selon l’un des responsables israéliens de la Défense, cité dans le quotidien américain New York Times, les services de renseignements avaient appris que Noa Argamani était détenue dans un bâtiment près du marché de Nuseirat. D’autres indications reçues ultérieurement assuraient que trois autres otages se trouvaient dans un autre immeuble de la même section, a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole militaire israélien. Le militaire a également confirmé que les soldats israéliens s’étaient entraînés intensivement sur la base de modèles de bâtiments où les otages étaient détenus. À noter que...
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09/06 - Christopher Phillips : "L’Occident devrait redouter les conséquences des guerres oubliées du Moyen-Orient"
Syrie, Yémen, Libye, Soudan… Entre le front ukrainien et la guerre à Gaza, que sont devenus ces conflits du Moyen-Orient que l’on dit tantôt "gelés", ou dont on ne dit plus rien du tout (ou très peu) ? Auprès de L’Express, Christopher Phillips, professeur de relations internationales à l’université Queen Mary de Londres et membre associé de la prestigieuse Chatham House, s’inquiète que la communauté internationale ne commette l’erreur de sous-estimer le potentiel des "guerres oubliées", comme elle avait négligé, selon lui, le conflit israélo-palestinien avant l’attaque du 7 octobre.
Ce spécialiste détaille ainsi une palette de risques auxquels il serait judicieux de prêter attention, tant sur le plan migratoire que commercial, en passant par la question du terrorisme… "Relocaliser ne serait-ce qu’une petite partie des ressources diplomatiques, humanitaires et économiques allouées à Gaza serait déjà un pas important", explique-t-il. "Car au fond, ni la guerre à Gaza ni les autres conflits au Moyen-Orient ne sont des événements isolés. Parce qu’ils sont tous interconnectés, s’impliquer pour un conflit, c’est potentiellement agir sur le cours d’un autre. Tant que l’Occident n’en prendra pas conscience, la situation n’ira pas en s’améliorant." Entretien.
L’Express : Selon vous, la communauté internationale a négligé le conflit israélo-palestinien ces dernières années, tout comme elle néglige aujourd’hui d’autres conflits au Moyen-Orient. Expliquez-nous…
Christopher Phillips : L’implication de la communauté...
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09/06 - Reiki, Access Bar, décodage biologique dentaire… Ces charlatans encore présents sur Doctolib
Mais que se passe-t-il chez la principale plateforme de prise de rendez-vous médicaux en France ? Ici, une infirmière proposant des séances de Reiki, une pratique qui fait régulièrement l’objet de signalement auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Là, un psychologue mettant en avant des cessions d’Access Bar, une pseudo-thérapie aux dérives inquiétantes. Ou encore des ostéopathes qui prétendent soigner le bégaiement et le strabisme, alors que ces troubles doivent être pris en charge par des orthophonistes, et d’autres qui mettent en œuvre une multitude de techniques issues de la "médecine quantique", qui n’a jamais fait la moindre preuve d’une efficacité thérapeutique. On trouve, même, des praticiens proposant de la naturopathie, alors que la mise en avant de cette pratique sur le site avait déclenché une intense polémique, il y a deux ans, poussant Doctolib à supprimer 7 500 comptes de son site.
Sur les réseaux sociaux, la persistance de centaines de profils faisant la promotion de pseudo-médecines émeut de nombreux médecins. Certains accusent la plateforme de ne toujours pas avoir pris la mesure du charlatanisme, voire de s’en faire la vitrine. Interrogée par L’Express, la première licorne française (évaluée à près de 5,9 milliards d’euros, selon Statisa) dément, même si elle reconnaît que des professionnels proposent effectivement des "thérapies" non conventionnelles sur son site. "La conclusion des consultations lancées il y a deux ans...
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09/06 - L’Inde a-t-elle les moyens de devenir la nouvelle Chine ?
Le mirage du XXIe siècle présenté comme "le siècle de l’Inde" est-il en train de se dissiper ? Réélu péniblement pour un troisième quinquennat début juin, Narendra Modi a les ailes coupées. Son parti, le BJP, avec soixante députés en moins, a perdu la majorité absolue au Parlement, et la difficulté des tâches qui l’attendent relègue au second plan la sourde bataille économique et commerciale que le dirigeant autodidacte se figurait mener contre Pékin pour faire du sous-continent le nouvel atelier du monde.
Objet depuis un an de tous les fantasmes dans les milieux d’affaires occidentaux, le prétendu eldorado indien peut certes se targuer de son avance démographique, avec une population qui dépasse désormais celle de l’empire du Milieu, et un PIB mécaniquement devenu le cinquième des plus élevés de la planète. Mais la richesse produite en Inde est encore près de cinq fois inférieure à celle de la Chine.
Et le contexte politique s’est compliqué pour la rattrapage de ce retard : à l’issue de législatives aigres-douces pour eux, les nationalistes hindous doivent maintenant composer avec plusieurs potentats régionaux à la loyauté douteuse, au sein d’une coalition hétéroclite où chaque décision fera l’objet de marchandages. Les ressorts de la démocratie indienne ont en tout cas retrouvé de la vigueur, et le régime autoritaire et répressif en place depuis 2014 va devoir apprendre l’art du compromis. Politiquement, après avoir suscité des craintes, l’Inde s’éloigne donc du chemin pris par la Chine.Un potentiel économique "très...
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09/06 - L’incroyable renouveau des porcelaines de Meissen
Le 17 avril dernier, à Paris, la maison de ventes Bonhams Cornette de Saint Cyr proposait un ensemble de 56 porcelaines de la manufacture de Meissen provenant de la collection d’Hadrian Merkle, un homme d’affaires allemand. Pendant près de cinquante ans, ce dernier a accumulé les plus belles figurines, vases et pièces de vaisselle les plus admirables, se concentrant sur les créations du XVIIIe siècle, les plus prisées du marché.
Créée en 1710 par le prince-électeur de Saxe, Auguste le Fort, à la suite de la découverte du secret de fabrication de la porcelaine - monopole jusqu’alors de la Chine, qui l’exportait dans toutes les cours d’Europe -, la manufacture de Meissen connut un succès fulgurant. Cet engouement est dû au peintre Johann Gregor Höroldt (1696-1775) et au maître modéliste Johann Joachim Kändler (1706-1775) qui conçurent des centaines de pièces de vaisselle et des figurines qui ornaient les tables des rois et des princes. Aujourd’hui vases, tasses, chocolatières, assiettes et personnages divers, dont les fameux "cris de Paris" représentant les petits métiers de la capitale, sont exposés dans les vitrines des collectionneurs et des musées.Des pièces du XVIIIe pour moins de 10 000 euros
L’esthétique de la vaisselle et des vases s’inspire de la Chine, avec une pointe de baroque. Les personnages et animaux - dont les singes musiciens, les plus connus - sont résolument rococo. Pendant longtemps, ces porcelaines avaient l’image kitsch d’objets prisés des grands-mères. Ce n’est plus le cas...
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09/06 - Gérard Guégan : nostalgie d’une époque où le monde des lettres était bien plus marrant
En exergue du Chant des livres (Grasset), Gérard Guégan a copié ces deux phrases imparables de La Fontaine : "Les longs ouvrages me font peur. / Loin d’épuiser une matière, / On n’en doit prendre que la fleur." Alors que les pavés assommants de la prochaine rentrée s’entassent déjà sur les bureaux des critiques littéraires, cet essai ciselé de seulement 135 pages procure un vrai réconfort : il se siffle en une soirée, comme on déguste avec délectation un excellent whisky.
Né à Marseille en 1940, Gérard Guégan n’a rien d’un héritier : une mère brodeuse à domicile, un père chômeur communiste et un oncle, Marius, "turfiste léniniste". On lui glisse rarement un livre entre les mains. Autodidacte, il se passionne très tôt pour le personnage de Julien Sorel, son "maître à rêver du moment", ainsi que pour Rimbaud. Etre originaire de la même ville qu’André Suarès et Antonin Artaud prédispose-t-il à être une tête brûlée ? Le poète en herbe n’hésite pas à "donner du poing" quand les militants de Jeune Nation viennent "casser du coco" à la sortie de son lycée. Bien que bagarreur et insolent, il est retenu par un professeur pour aller visiter Giono à Manosque. Pipe au bec, l’auteur du Hussard sur le toit s’amuse de "la langue bien pendue" du jeune homme, lui donne un conseil (mentir au maximum) et lui offre un livre (Refus d’obéissance). Voici Guégan armé pour une vie où, à la fois comme éditeur et comme auteur, il ne cessera de ruer dans les brancards…
Le Chant des livres est une sorte de best of de choses vues et de propos entendus...
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09/06 - Gaza : la jetée américaine a été réinstallée, les livraisons d’aide humanitaire reprennent
L’armée américaine a dit, samedi 8 juin, avoir repris la livraison de l’aide humanitaire à destination de la population gazaouie à partir de la jetée temporaire construite sur le littoral de Gaza et endommagée par une tempête fin mai. Premier soutien militaire d’Israël, Washington a installé mi-mai cette jetée au large de Gaza face aux sévères restrictions imposées par l’Etat hébreu à l’acheminement terrestre de l’aide vers le territoire palestinien, ravagé par huit mois de guerre.
Selon les Nations unies, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par les combats et les bombardements, et se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, avec un risque de famine à grande échelle.
Les infos à retenir
⇒ Gaza : reprise de la livraison de l’aide à partir de la jetée temporaire américaine
⇒ Deux morts et d’importants incendies dans le sud du Liban après des bombardements israéliens
⇒ Un navire touché par un tir de missile au large du YémenGaza : reprise de la livraison de l’aide à partir de la jetée temporaire américaine
L’armée américaine a annoncé, samedi 8 juin, avoir repris la livraison de l’aide humanitaire à destination de la population gazaouie à partir de la jetée temporaire construite par les Etats-Unis sur le littoral de Gaza et endommagée par une tempête fin mai.
Samedi vers 10 h 30 heure locale, le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) "a commencé la livraison d’aide humanitaire à terre à Gaza. Aujourd’hui (samedi), un total de quelque 492 tonnes...
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09/06 - Renault, Safran… Comment les récentes crises ont transformé les entreprises du CAC 40
"Chaos". Le mot choisi par Camille Demarquilly pour décrire l’arrivée de la pandémie de Covid-19 est sans équivoque. "Nous sommes une entreprise globalisée. A ce moment-là, il n’y avait pas un point du monde où nous n’étions pas en difficulté", se remémore le vice-président de la chaîne logistique de Michelin. Dès le 16 mars 2020 et l’entrée en confinement de la France, le groupe décide d’interrompre la quasi-totalité de sa production sur le territoire, mais aussi en Espagne et en Italie. Quelques jours plus tard, les sites implantés aux Etats-Unis et en Inde, connaissent le même sort. En près de 130 ans d’histoire, le fabricant de pneumatiques n’avait jamais connu pareille situation.
Très vite, les équipes de Camille Demarquilly se retrouvent propulsées au cœur des discussions stratégiques. Des cellules de crise sont mises en place, dont une au niveau du groupe animée par la direction de la chaîne logistique elle-même. "Nous avons eu un immense besoin de réactivité. Nous sommes passés d’un pilotage mensuel à hebdomadaire en nous rapprochant au plus près du terrain", raconte le dirigeant. Il applique alors un plan en trois étapes : prévention, "avec des mécanismes qui permettent d’absorber le choc", gestion, avec la création de ces cellules régionales, et enfin sortie de crise en "restaurant la performance".
Des processus classiques lorsque le problème identifié est local. Mais lorsqu’il prend une dimension mondiale, cela change la donne. "Savoir qui réunir, déterminer quelles personnes sont malades, qui peut...
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09/06 - Etats-Unis : ce célèbre politologue qui prédit un "changement de régime" si Trump l’emporte
5 novembre 2024. Retenez bien cette date, elle pourrait bouleverser l’histoire des Etats-Unis. C’est en tout cas ce que pense Robert Kagan, politologue au Brookings Institution et éditorialiste vedette du quotidien le Washington Post, pour qui la prochaine élection américaine pourrait bien être "la dernière élection tenue dans une Amérique unifiée". Dans son nouveau livre tout juste paru en anglais, Rebellion : how antiliberalism is tearing America apart - again (WH Allen), cet ancien républicain et chef de file des néoconservateurs affirme que ce scrutin n’est pas moins qu’un référendum où les Américains seront amenés à se prononcer "pour" ou "contre" le modèle de démocratie libérale née au moment de la déclaration d’indépendance de 1776.
Depuis la victoire surprise de Donald Trump en 2016, le thème de "la démocratie en danger" est devenu un incontournable des débats sur la politique américaine ; l’assaut du Capitole par les partisans du président sortant, en janvier 2021, étant certainement l’exemple le plus marquant de la réalité de la crise démocratique américaine. Mais pour Kagan, l’obsession médiatique autour de la personnalité controversée de Trump ne permet pas d’analyser finement cette crise et détourne des véritables enjeux de l’élection à venir.Le trumpisme avant Trump
Ce qui va se jouer dans les prochains mois pourrait être l’épilogue, assure-t-il, d’une opposition qui a structuré l’histoire politique des Etats-Unis. D’un côté, les libéraux progressistes qui adhèrent avec conviction à l’héritage des...
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09/06 - Grippe aviaire : la menace venue du ciel qui inquiète les scientifiques
La menace tient en quatre lettres, ou plutôt deux et autant de chiffres : H5N1. Détectée en 1996, cette souche de la grippe aviaire partie de Chine est parvenue à coloniser la planète entière : d’abord en Russie, puis en Europe du Nord avant de s’attaquer au sud du continent, laissant derrière elle des millions de carcasses de canards, poulets et autres volailles d’élevage. Mais ces dernières années, le schéma a changé. Une variante hautement pathogène du virus - baptisée HPAI H5N1 - est apparue et a pu mystérieusement passer des oiseaux aux mammifères, notamment lors de son invasion outre-Atlantique. A l’extrémité de l’Amérique latine, son passage laisse un paysage de désolation : plus de 30 000 otaries au Pérou et au Chili sont mortes entre 2022 et 2023, ainsi que des marsouins, des dauphins et des loutres. Au total, une cinquantaine d’espèces sont touchées à travers le monde. Le virus a ensuite parcouru la côte Pacifique, puis a remonté la côte Atlantique en passant par l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil. En octobre dernier, un véritable "tsunami" de H5N1 a provoqué la mort de plus de 17 000 éléphants de mer en Patagonie. Mais c’est en mars dernier que la donne a changé pour une autre espèce : l’Homme.
La grippe aviaire A(H5N1) a pris ses quartiers aux Etats-Unis dans plusieurs élevages bovins du Texas, infectant pour la première fois des vaches. Aujourd’hui, l’épidémie en cours a essaimé dans plus de 80 troupeaux répartis dans au moins 11 Etats américains, et le virus a également été détecté dans les eaux...
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09/06 - Billets d’avion : paie-t-on le véritable prix du carbone ?
Record battu. Près de 5 milliards de personnes devraient prendre l’avion cette année, selon l’Association internationale du transport aérien. Une bonne nouvelle pour l’économie mais une mauvaise pour le climat : alors que l’avion émet 80 fois plus de CO2 que le train, ce mode de transport continue de profiter de conditions de ventes avantageuses. "Nous ne payons pas encore le vrai prix des billets, celui qui prendrait en compte toutes les 'externalités négatives' de ce mode de transport", estime Arnaud Aymé, responsable transport chez Sia Partner.
Pour appuyer sa démonstration, l’expert dissèque le tarif d’un Paris-Nice opéré par Air France. Sur le prix total du billet, environ 130 euros, 25 % correspondent au coût du carburant, soit 27 euros. A cela s’ajoute la fiscalité, comme la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), qui comprend en France une écocontribution finançant en partie les installations ferroviaires, mais aussi une taxe sur les nuisances sonores (de 0,40 euro), et plusieurs redevances à destination des aéroports ou des routes aériennes. Au total, selon Air France, 40 % du prix du billet correspond aux diverses taxes et aux redevances aéroportuaires. Mais ils ne profitent pas tous à l’environnement, et cette part chute de façon bien plus importante sur un vol international. Pour un vol Paris-New York par exemple, seulement 17 % du prix du billet (740 euros en moyenne) correspond à ces taxes.
Sur les vols internationaux, cette contribution environnementale tombe donc à zéro. "Si...
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09/06 - Elections européennes : vers une participation record en France
C’est le jour J : un grand dimanche politique a débuté à l’occasion des élections Européennes. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures ce 9 juin en France métropolitaine - certains territoires d’Outre-mer comme la Guadeloupe, la Guyane ou la Martinique ayant voté dès samedi - pour que les électeurs et électrices puissent élire les 81 eurodéputés tricolores qui siégeront au Parlement européen pendant les cinq prochaines années. Ils fermeront entre 18 et 20 heures, en fonction des villes. Plus de 49 millions de Français sont appelés à choisir entre 38 listes.
Particularité du scrutin continental, des pays de l’UE ont appelé dès jeudi leurs citoyens aux urnes, même si la majorité des pays ont opté pour le vote dominical. La France fait évidemment partie de cette dernière catégorie, et L’Express vous propose de suivre en direct le déroulé de cette journée électorale.
Les infos à retenir
⇒ 45,26 % de participation à 17 heures
⇒ La participation définitive est estimée entre 52 et 53,1 % par les sondeurs
⇒ Les bureaux de vote fermeront à 18 h dans la plupart des communes, à 20 h dans les grandes villesFin du direct
Merci d’avoir suivi notre direct sur la journée électorale. Vous pouvez suivre tous les résultats des élections européennes sur cette page. Bonne soirée !Grèce : la droite de Mitsotakis en tête, selon les premiers sondages
Le parti de droite du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est donné en tête des élections européennes avec entre 28 et 32 % des voix, selon des sondages à la sortie des urnes publiés par...
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08/06 - Mort de Christophe Deloire, le dirigeant de Reporters sans frontières, d’un "cancer fulgurant"
Le journaliste et directeur général de Reporters sans frontières (RSF) Christophe Deloire est mort ce samedi 8 juin à l’âge de 53 ans, a annoncé l’organisation défendant la liberté de la presse à travers le monde. Il est décédé "des suites d’un cancer fulgurant", a indiqué RSF dans un communiqué transmis à l’AFP. Il y exerçait ses fonctions depuis 2012 et "a transformé l’association […] en un champion mondial de la défense du journalisme, durant douze ans", salue l’ONG.
Pour le journaliste Pierre Haski, président du conseil d’administration de RSF, "Christophe Deloire a dirigé l’organisation à un moment crucial pour le droit à l’information. Sa contribution à la défense de ce droit fondamental a été considérable". Christophe Deloire était "un défenseur sans relâche, sur tous les continents, de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme, dans un contexte de chaos informationnel", poursuit RSF. "Le journalisme était le combat de sa vie qu’il a mené avec une conviction inébranlable", ajoute-t-elle."Infatigable défenseur du droit à l’information"
En juillet 2023, Emmanuel Macron avait confié à Christophe Deloire la direction d’un comité de pilotage des Etats généraux de l’information, qui doivent aboutir à la fin de ce mois de juin. "Pilier du dispositif, infatigable défenseur du droit à l’information, Christophe a marqué les travaux des États généraux de l’information dès leur lancement par son engagement, ses convictions, son énergie, son écoute, mais aussi son humanité", ont réagi les membres de ces Etats...
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08/06 - Royaume-Uni : comment les bourdes à répétition de Rishi Sunak fragilisent sa campagne
À l’approche des législatives au Royaume-Uni, le Premier ministre conservateur n’avait pas besoin d’un énième faux pas. Pourtant, il s’est infligé le pire : une violente tempête politique. Jeudi 6 juin, Rishi Sunak a suscité la consternation dans son pays en préférant se rendre à une interview plutôt que de rester aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement à Omaha Beach, en Normandie. L’évènement, organisé par le président français Emmanuel Macron, se tenait en présence de nombreux chefs d’Etat, comme l’Américain Joe Biden ou l’Ukrainien Volodymyr Zelensky. Son absence a été très remarquée sur la photographie officielle, le Royaume-Uni ayant été l’un des principaux artisans du débarquement allié sur les côtes normandes le 6 juin 1944.
La bronca a été d’autant plus forte que le chef du gouvernement est rentré pour enregistrer un entretien sur ITV, qui devait lui permettre de se défendre après avoir été accusé de mensonges lors d’un débat avec le chef du Labour, Keir Starmer. Il a accusé celui-ci de vouloir alourdir la charge fiscale des ménages, sur la base de chiffres contestés.
Selon un sondage YouGov, 65 % des Britanniques ont trouvé son absence "inacceptable". Pour la BBC, la "puissance de la gaffe" de Rishi Sunak réside dans "sa simplicité", car "tous les électeurs peuvent comprendre cette histoire." De quoi lui coûter encore quelques bulletins dans l’urne.
"Pour un Premier ministre en retard de plus de 20 points dans les sondages, il était considéré comme plus important de revenir sur le devant de la scène...
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08/06 - Les "accélérationnistes européens", ce mouvement tech qui veut combattre le déclinisme
De l’investisseur Marc Andreessen qui poste une photo de billets d’euros en demandant sarcastiquement de quel jeu de société ils proviennent, à cette entrepreneure avertissant qu’une offre d’emploi pour un fast-food affiche un salaire trois fois supérieur à celui d’un ingénieur nucléaire britannique, il est devenu de bon ton, dans la communauté tech américaine, de se moquer de l’Europe. Leurs piques s’appuient sur les récents débats autour du décrochage économique européen face aux Etats-Unis. "Europoors", "Europlebs", les qualificatifs se multiplient pour décrire des niveaux de vie qui ont pris des trajectoires radicalement différentes.
Face à cela, la réaction de plusieurs figures de la tech européenne a été de lancer le hashtag eu/acc, pour european accelerationism. Un mouvement qui fait écho à l’accélérationnisme efficace, abrégé e/acc, cette sous-culture de la Silicon Valley, technophile et libertarienne, évoquée dans ces colonnes il y a quelques mois. L’accélérationnisme européen a cependant un objectif spécifique. Il s’agit avant tout de ne pas gober la propagande américaine à l’égard des Européens, de leur supposée aversion au risque, de leur présumée réticence à travailler dur ou de leur manque de détermination.New Palo Alto, un concept prometteur
Si les Américains adorent parler de leur travail acharné, la réalité est bien différente. Le volume horaire dans les métiers de la tech se situe, des deux côtés de l’Atlantique, autour de 50 à 55 heures par semaine. C’est d’ailleurs avec effroi que les Américains ont...
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08/06 - Israël et le Hamas bientôt sur la "liste de la honte" de l’ONU : pourquoi l’Etat hébreu enrage
Aucun pays ne veut y figurer. Chaque année, l'ONU publie la "liste de la honte" qui dénonce les agissements de certains pays sur le volet des droits humains. Si cette initiative passe en revue les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflits, elle liste en annexe les responsables de ces violations, qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements ou violences sexuelles. Objectif : amener les gouvernements à améliorer leurs politiques. Parmi les habitués de ce catalogue noir, on retrouve l’Afghanistan, le Soudan du Sud, la Somalie… Et maintenant Israël, le "premier pays démocratique" à y figurer.
Après huit mois de guerre à Gaza, le petit pays hébreu est désormais pointé du doigt pour les agissements de son armée. Car le bilan est lourd : au total, 15 500 enfants ont été tués dans ce conflit, selon le ministre de la Santé de l’enclave palestinienne - des chiffres difficilement vérifiables de source indépendante. Alors que la liste doit être publiée le 18 juin, l’ambassadeur israélien, Gilad Erdan, a pris tout le monde de court en publiant une vidéo où il se voit notifier, vendredi 7 juin, par le chef de cabinet d’Antonio Guterres, de l’ajout de l’armée israélienne.
"Je suis profondément choqué et écœuré par cette décision honteuse du secrétaire général", voit-on Gilad Erdan dire au téléphone dans une vidéo diffusée sur son compte X (ex-Twitter). "C’est une décision immorale qui aide le terrorisme et récompense le Hamas […] Honte à lui !", ajoute l’ambassadeur, qui s’en...
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08/06 - L’armée israélienne annonce avoir libéré quatre otages à Gaza
L’armée israélienne pilonne toujours, ce samedi 8 juin, la bande de Gaza, où elle combat depuis huit mois le mouvement islamiste palestinien Hamas. Elle a annoncé la libération de quatre otages israéliens lors "d’une opération spéciale difficile de jour à Nousseirat", dans le centre de la bande de Gaza. "Un important signe d’espoir", selon le chancelier allemand Olaf Scholz.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne annonce avoir libéré quatre otages en vie
⇒ Libération d’otages à Gaza : Olaf Scholz y voit "un important signe d’espoir"
⇒ Le taux de chômage atteint près de 80 % à Gaza, selon l’OITLibération d’otages à Gaza : Olaf Scholz y voit "un important signe d’espoir"
"Un important signe d’espoir - en particulier pour les nombreuses familles israéliennes qui continuent de craindre pour leurs proches. Quatre otages sont désormais libres. Le Hamas doit enfin libérer tous les otages. La guerre doit prendre fin", a écrit le dirigeant allemand Olaf Scholz dans un message sur le réseau social X, après la libération de quatre otages dans la bande de Gaza lors d’une opération militaire israélienne.
Le président français Emmanuel Macron s'est félicité de la libération des quatre otages israéliens, son homologue américain Joe Biden assurant ce samedi, à Paris, que les Etats-Unis continueraient à se mobiliser jusqu'à ce que "tous" le soient.Gaza : l’armée israélienne annonce avoir libéré quatre otages
L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué, ce samedi 8 juin, avoir libéré quatre otages israéliens, en vie, lors "d’une...
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08/06 - Trois étapes pour basculer vers une économie de guerre à la française, par William Thay
L’Europe est prise dans un paradoxe : jamais ses dirigeants n’ont autant mis en avant la réindustrialisation, et pourtant, la production industrielle de l’UE a diminué de 2 % en 2023. Nous n’arrivons pas à joindre les actes aux paroles, car il manque un leadership européen clair. La France aurait intérêt à se distinguer en proposant un cap à l’Europe : transformer notre économie en économie de guerre, pour soutenir l’effort militaire ukrainien et parvenir ainsi à réindustrialiser le pays.
Basculer en économie de guerre ne se fera pas en quelques semaines, mais il est urgent de commencer maintenant. L’Ukraine est en train de perdre du terrain malgré un important soutien militaire occidental, notamment américain, alors que celui-ci pourrait s’amoindrir en raison de la présidentielle aux Etats-Unis et des pressions d’une partie de l’opinion publique à rediriger l’aide vers les ménages américains.
Cela emporterait deux conséquences pour la France et l’Europe : il faudrait augmenter massivement le soutien à l’Ukraine pour inverser le cours du conflit et se substituer à l’appui américain qui pourrait s’arrêter avec la victoire de Donald Trump à la fin de l’année. Autrement, nous sommes condamnés à voir Vladimir Poutine atteindre ses objectifs de guerre : conserver 20 % du territoire ukrainien, via des Républiques fantoches, et neutraliser l’Ukraine.
La France doit prendre les devants, car elle est le seul pays européen capable de le faire rapidement. Nous disposons de trois atouts pour opérer cette transition vers une...
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08/06 - "Cette situation n’est plus tenable" en Nouvelle-Calédonie : l’appel solennel du président indépendantiste
La déclaration était solennelle. Ce samedi 8 juin, Louis Mapou, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a appelé à écrire une "nouvelle page" de l’histoire de l’archipel du Pacifique sud, qui traverse depuis mi-mai sa plus grave crise depuis les années 1980. Lors d’une allocution diffusée sur les chaînes de télévision locales, le dirigeant a rendu hommage aux victimes des violences, et annoncé un huitième décès en trois semaines et demie de troubles, consécutifs au vote d’une réforme électorale décriée par les indépendantistes. Le couvre-feu a également été prolongé d’une semaine, jusqu’au lundi 17 juin.
"Cette situation n’est plus tenable car la population en est la principale victime", a déclaré Louis Mapou, relevant que "le chemin d’apaisement et de désescalade" convenu avec le président Emmanuel Macron, lors de son déplacement à Nouméa le 23 mai, "n’a pas encore abouti à un rétablissement de la situation".
Sur le plan politique, le président indépendantiste a pointé une "gestion trop mesurée" face aux émeutes des partis indépendantistes et, de l’autre côté, une "surenchère permanente" des responsables loyalistes, qui "nourrissent le climat de violence existant". "La loi constitutionnelle sur le corps électoral, décidée unilatéralement par les autorités nationales, a rouvert une plaie qui a pris du temps à panser et à cicatriser", a estimé le président. Ce texte visant à élargir le corps électoral aux scrutins provinciaux est accusé par les indépendantistes de "marginaliser" la population autochtone...
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08/06 - L’antisémitisme est la victoire morale de l’islamisme en Occident, par Abnousse Shalmani
Il y a 15,7 millions de juifs dans le monde. 7,2 millions vivent en Israël, 6,3 millions aux Etats-Unis, 27 000 dans des pays arabo-musulmans et 440 000 en France. Depuis les pogroms du 7 octobre, les actes antisémites ont explosé partout dans le monde. En France ils ont augmenté de 1000 %. L’expression de l’antisémitisme s’est décomplexée, comme si le massacre d’hommes, de femmes et d’enfants, les tortures, les mutilations, les viols, filmés dans l’enthousiasme par des terroristes heureux d’avoir accompli leur devoir d’annihilation totale, autorisait le quidam, dont l’antisémitisme ronflait tranquillement, d’exprimer sa haine au grand jour.
Et parce que cette haine trouve justification dans des discours de politiques aussi opportunistes que convaincus et d’intellectuels négationnistes et rances, ils en rajoutent en mots, en actes, en vociférations. Ils dressent des listes de sionistes à abattre "économiquement" – en attendant mieux. Les antisémites ne se cachent plus, ils sont fiers et applaudis, ils sont courtisés. L’antisionisme post-7 octobre est un antisémitisme enfin assumé. L’antisémitisme est un défi lancé au visage de la démocratie libérale, l’antisémitisme est la victoire morale de l’islamisme en Occident.
Ici, on doute, sourire aux lèvres, résistance confortable de lâches bourgeois universitaires, des viols perpétrés par les terroristes du Hamas, là on se réjouit que l’Europe sorte enfin de sa culpabilité post-Shoah pour condamner Israël avec l’espoir à peine dissimulé de le rayer de la carte du...
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08/06 - Joe Biden à Paris : les détails d’une visite en grande pompe
Emmanuel Macron met les petits plats dans les grands. Tous les fastes de la République sont déployés pour Joe Biden, en visite d’Etat à Paris ce samedi 8 juin, et pour célébrer une relation revenue au beau fixe après quelques turbulences diplomatiques. Tout est fait, d’un côté comme de l’autre, pour montrer que "nous sommes plus proches que nous n’avons jamais été", a indiqué vendredi John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche. Côté français, on se félicite d’avoir droit à la plus longue visite à l’étranger du démocrate de 81 ans, et ce en pleine campagne pour l’élection présidentielle américaine de novembre.
Le programme de la visite d’Etat est chargé : le président français et son homologue américain, après une cérémonie à l’Arc de Triomphe prévue à 12 h 30 locales, se déplaceront sur la plus célèbre avenue du monde, pavoisée aux couleurs de leurs deux pays, par 140 chevaux et 38 motards. Les deux présidents participeront à une cérémonie de ravivage de la flamme sur la tombe du Soldat inconnu. En fond sonore : l’hymne américain, The Star Spangled Banner, va retentir, suivi de La Marseillaise, avant que les dirigeants n’assistent à un "défilé aérien", selon le programme fourni par l’Élysée.
La visite se poursuivra par un déjeuner de travail entre Joe Biden et Emmanuel Macron, prévu à 13 h 10, puis les deux dirigeants s’exprimeront face à la presse. Selon l’Élysée, le président français participera ensuite à un "conseil d’affaires franco-américain" à la Chambre américaine de Commerce en France, située dans le 8e...
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08/06 - A la découverte de Guy Brunet, l’amoureux hors norme du 7e art
La saga cinématographique de Guy Brunet, c’est d’abord celle de son père, Charles. Au début des années 1930, cet électricien-photographe arpente les villages de l’Aveyron avec son projecteur pour présenter gratuitement des films aux habitants, avant de créer son propre cinéma, le Caméo, à Rignac. Suivront le Plaza et l’Idéal à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Guy, né en 1945 cadet d’une fratrie de trois garçons, contracte dès sa petite enfance le virus paternel. Les grandes figures de l’âge d’or hollywoodien, qui voit les acteurs se muer en stars, deviennent ses compagnons de route. John Ford, Gene Kelly ou Charles Laughton peuplent ses rêves de gamin, à l’instar des longs-métrages de Marcel Pagnol, Vittorio De Sica, Fritz Lang ou Alfred Hitchcock : "Les vedettes faisaient partie de ma seconde famille. J’ai toujours vécu avec elles comme si c’étaient mes frères ou parents qui étaient devant moi sur l’écran."
Dès l'âge de 6 ans, Guy crayonne des saynètes inspirées de ses productions préférées. Dix ans plus tard, il devient projectionniste au côté de son père et écrit ses premiers scénarios, dans lesquels il change la destinée de ses héros favoris : puisque, à son grand dam, ils meurent souvent à la fin de l’histoire, il en tord la trame pour lui donner un happy end, ou bien il s’y adjoint lui-même en tant que protagoniste, réalisateur ou producteur - parfois les trois en même temps. Ainsi, pour sa revisite du Pont de la rivière Kwaï, c’est lui qui est aux manettes de la réalisation, tandis que David Lean est crédité...
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08/06 - Danemark : Emmanuel Macron dénonce l’agression "inadmissible" de la Première ministre
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé, ce samedi 8 juin, l’agression "inadmissible" dont a été victime la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, frappée par un homme vendredi soir sur une place de Copenhague. "Je condamne fermement cet acte et adresse à Mette Frederiksen mes vœux de prompt rétablissement", a-t-il écrit sur le réseau social X.
Selon les services de la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen "a été frappée par un homme vendredi soir sur Kultorvet à Copenhague". "L’homme a été arrêté" et la Première ministre a été "choquée par l’incident", ont-ils précisé. L’agresseur va être présenté ce samedi à un juge d’un tribunal de Copenhague, qui va statuer sur sa détention. "Un homme de 39 ans sera traduit devant un tribunal de Copenhague pour y être interrogé", a indiqué la police danoise sur X."La violence n’a pas sa place en politique"
Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, ont condamné l’attaque. Roberta Metsola a exhorté la cheffe du gouvernement danois à "rester forte", tout en ajoutant dans un message publié sur X que "la violence n’a pas sa place en politique". De son côté, Charles Michel s’est dit "scandalisé par l’agression".
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également condamné ce qu’elle a qualifié d'"acte ignoble qui va à l’encontre de tout ce que nous croyons et défendons en Europe", dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux.
Cette attaque intervient après une série...
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08/06 - Guerre en Ukraine : "Nous ne nous déroberons pas", assure Joe Biden depuis Paris
Le président américain a réaffirmé, ce samedi 8 juin, son soutien à l’Ukraine mais aussi à ses alliés lors de sa visite d’Etat en France. "Nous nous tenons fermement aux côtés de nos alliés, de la France. Je le répète, nous ne nous déroberons pas", a-t-il dit lors aux côtés du président français Emmanuel Macron. Des déclarations qui interviennent alors que les troupes de Vladimir Poutine grignotent du terrain depuis des mois dans le Donbass face à une armée ukrainienne en manque d’hommes et de munitions, et se sont emparées de plusieurs localités dans la région de Kharkiv (nord-est), après une offensive lancée le 10 mai dernier.
Les infos à retenir
⇒ Ukraine : "nous ne nous déroberons pas", assure Biden
⇒ Thales va fournir un deuxième système de défense aérienne à l’Ukraine
⇒ Macron veut "finaliser" une coalition pour envoyer des instructeurs en Ukraine"Nous ne nous déroberons pas", assure Biden
Lors de sa visite d’Etat à Paris, le président américain Joe Biden a évoqué les sujets internationaux avec son homologue Emmanuel Macron. Ce dernier a d’ailleurs salué chez Joe Biden la "loyauté" d’un partenaire qui "respecte les Européens". Sur le volet de l’Ukraine, le président américain a assuré que les Etats-Unis se tenaient "fermement aux côtés de l’Ukraine" et ne manqueront pas de la soutenir avec leurs alliés. "Nous nous tenons fermement aux côtés de nos alliés, de la France. Je le répète, nous ne nous déroberons pas."Moscou dit avoir repoussé une attaque de drones ukrainiens dans le Caucase
La Russie a affirmé avoir repoussé...
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08/06 - Assurance-vie : mettre des actions dans votre contrat, une bonne idée ?
"Je veux du L’Oréal, du LVMH ou de l'Air Liquide dans mon contrat." Voilà ce que réclament certains détenteurs d’assurance-vie à leur conseiller financier. "Il y a souvent, au départ, une dimension affective liée à une entreprise en particulier, a fortiori chez ceux qui y ont fait de belles carrières", note Stellane Cohen, présidente du courtier en ligne Altaprofits, pionnier en la matière avec son produit Titres@Vie. Ce dernier accueille en moyenne de 10 à 15 % d’actions en direct, le plus souvent sur des titres d’entreprises rassurantes – de grandes capitalisations, au parcours boursier solide – qui sont ensuite détenues pendant plusieurs années, voire des décennies.
"La plupart du temps, les épargnants se limitent à deux ou trois actions dans des entreprises qui font rêver, et cela ne dépasse presque jamais 20 % des capitaux investis, confirme Emmanuel Narrat, dirigeant et fondateur du cabinet Haussmann Patrimoine. Ils cherchent aussi à comprendre ce dans quoi ils investissent, ce qui est difficile à identifier dans des fonds."
Concrètement, les particuliers optant pour une assurance-vie en gestion libre, sur laquelle ils gardent la main, peuvent choisir, en plus des fonds classiques, d’acheter des actions en direct. Petite subtilité à connaître par rapport à un compte-titres ou un plan d’épargne en actions (PEA) : c’est l’assureur qui acquiert les titres pour vous.
Cela emporte trois conséquences. Déjà, vous devrez assumer des frais pour rémunérer cet intermédiaire. Ensuite, vous ne pourrez pas...
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08/06 - Netflix : ces séries turques, sud-africaines ou espagnoles qui vantent le mode de vie américain
Dans ses grandes lignes, le synopsis pourrait avoir été écrit par Nora Ephron, scénariste adorée de Quand Harry rencontre Sally. Après une rupture difficile, une jeune avocate ambitieuse, Leyla, subit les nouveaux usages des rendez-vous amoureux. Euphorie des rencontres, blagues vaseuses et inévitables déconvenues : en huit épisodes, la série Merci, et au suivant !, diffusée sur Netflix, reprend les codes de la comédie romantique américaine à la virgule près. A une exception… L’éternel soleil qui nimbe les aventures de l’héroïne ne s’abîme pas dans l’océan Atlantique, mais dans le Bosphore.
Le temps où la Turquie d’Erdogan n’appuyait son soft power que sur des fictions exaltant l’empire ottoman est terminé. Cette nouvelle production présente une Istanbul de carte postale, résolument moderne, ouverte sur le monde. Les tribulations de Leyla et de sa bande d’amis ressemblent à s’y méprendre à celles que pourraient vivre des jeunes professionnels à Londres, Paris ou New York. En les regardant évoluer, difficile de ne pas penser aux réflexions du journaliste britannique David Goodhart, qui, dans son ouvrage Les Deux Clans, opposait "les gens de n’importe où" (anywhere) et "le peuple de quelque part" (somewhere). "Anywhere" jusqu’au bout des ongles, Leyla est une version chimiquement pure de ce que sont les séries originales Netflix : des productions standardisées, ancrées dans la mondialisation, imprégnées des valeurs américaines.Hub international
Depuis sa création en 2011, la plateforme n’en finit plus...
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08/06 - Les pharmaciens s’accordent avec l’Assurance maladie sur une revalorisation d’honoraires
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a annoncé, vendredi 7 juin, avoir signé de nouvelles conditions tarifaires avec l’Assurance maladie, engageant ainsi toute la profession qui avait fait pression fin mai avec une grève massive. "Les dernières propositions de l’Assurance maladie comprennent des revalorisations d’honoraires qui permettront de sécuriser l’activité des entreprises officinales et assureront l’indispensable soutien aux officines de proximité", a estimé la FSPF dans un communiqué.
Certaines revalorisations interviendront "dès cette année et l’année prochaine, notamment une augmentation des honoraires de dispensation, des honoraires de garde et de l’astreinte", a détaillé le syndicat majoritaire. L’engagement se traduira aussi "par une subvention, pouvant atteindre 20 000 euros, aux pharmacies en difficulté", se réjouit la FSPF qui note cependant que, "pour autant, l’avenir de l’officine n’est pas garanti". L’Assurance Maladie s’est de son côté félicitée de l'"accord donné par le principal syndicat de pharmaciens, la FSPF, à sa proposition d’avenant à la convention", notant que "cet accord valide juridiquement cet avenant".
"Il permettra de sécuriser le maillage territorial des pharmacies dans notre pays, notamment par l’aide financière aux pharmacies situées dans les zones fragiles", indique l’Assurance maladie. Cela permettra aussi d'"accompagner l’engagement des pharmaciens dans de nouvelles missions de santé publique (notamment l’utilisation des tests rapides), de...
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08/06 - Passion, dragons, TikTok… Pourquoi la "romantasy" connait un tel succès
Certaines attendaient depuis deux heures. La séance de dédicaces affichait complet avant même d’avoir débuté. La raison de cette effervescence au 23e festival des littératures de l’imaginaire d’Epinal ? La venue de Rebecca Yarros, nouvelle reine de la romantasy, genre qui, comme son nom l’indique, mêle romance et fantasy. Fourth Wing, pavé de 500 pages, premier volet de la trilogie Empyrean dont le tome II, Iron Flame, vient d’être publié en France, s’est déjà vendu à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde. Et Hugo Publishing, son éditeur français, a déposé le terme "romantasy" comme marque jusqu’en 2032.
Les cheveux blonds parsemés de mèches roses, le visage rond et presque enfantin, l’auteure américaine, 43 ans, ne peut rester en conférence plus d’une heure : elle est atteinte du syndrome d’Ehlers-Danlos, une maladie génétique du tissu conjonctif qui lui rend difficiles la station debout et les longs entretiens. Ce ne serait que douloureusement anecdotique si cette maladie, dont est également affligé l’un de ses six enfants, ne l’avait poussée à créer une héroïne qui, elle aussi, a les faiblesses de sa créatrice (étourdissements, os fragiles…) et sera contrainte de les surmonter.
Quand Rebecca Yarros décide de se lancer dans la romantasy, elle a déjà une longue pratique de l’écriture. Petite-fille, fille et épouse de militaire, lectrice passionnée de fantasy plus que de classiques (à l’exception d’A l’est d’Eden, précise-t-elle), Yarros a écrit très jeune un premier roman de fantasy dont personne ne...
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08/06 - Boeing, la descente aux enfers : enquête sur vingt ans d’erreurs chez l’avionneur américain
"If it ain’t Boeing, I ain’t going". "Si c’est pas Boeing, j’y vais pas", ont clamé des générations de pilotes, convaincus que les appareils du célèbre avionneur américain ne failliraient jamais. C’était avant. Avant que le colosse plus que centenaire, porte-étendard de l’industrie made in USA, n’entame sa descente aux enfers. C’était avant les crashs successifs de deux 737 MAX qui ont provoqué la mort de 346 personnes en 2018 et 2019. Avant les dissimulations de Boeing, qui a tardé à admettre l’existence et le rôle majeur d’un logiciel dans ces drames. Avant le grave incident ayant à nouveau touché en janvier un 737 MAX, dont la porte barrant l’issue de secours s’est détachée en vol… faute de boulons pour l’amarrer au fuselage.
C’était aussi avant que le géant de Seattle – 78 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 170 000 salariés – n’accumule les difficultés dans ses autres métiers. Dans le spatial, son vaisseau Starliner a dû s’y reprendre à trois fois pour rejoindre la Station spatiale internationale. Dans le militaire, les déboires du ravitailleur KC-46 ont longtemps exaspéré l’armée américaine.
La crise s’est infiltrée partout chez Boeing. Elle est aussi profonde que ses racines sont anciennes. Pour beaucoup d’observateurs, les premières graines sont semées en 1997 lors du rachat d’un concurrent en perdition, McDonnell Douglas. Derrière le vernis d’un cours de Bourse rutilant se cache une entreprise à l’agonie, relate Peter Robison, l’auteur de Flying Blind, un ouvrage riche d’enseignements sur Boeing et la...
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08/06 - "Vous êtes assez riches pour..." : les manoeuvres de Trump pour financer sa campagne
En avril, Donald Trump a organisé un dîner à Mar-a-Lago avec une vingtaine de patrons de compagnies pétrolières. L’un d’eux s’est plaint des restrictions imposées à l’industrie par l’administration Biden. Selon le Washington Post qui a eu le scoop, l’ex-président a répondu : "Vous êtes assez riches pour lever un milliard de dollars et me renvoyer à la Maison-Blanche." En échange, il leur a promis d’éliminer toutes sortes de réglementations sur l’environnement, d’annuler "dès le premier jour" de son retour au pouvoir le gel de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié, d’allouer davantage de permis de forages dans le golfe du Mexique…
C’est un bon "deal", a-t-il insisté. Outre les dérégulations qui leur faciliteraient la vie, sa réélection leur permettrait de faire des économies. Car les baisses d’impôts qu’il a mises en place au début de sa présidence viennent à expiration en 2025. Or son successeur Joe Biden ne compte pas les maintenir pour les plus hauts revenus s'il est réélu. Ce dernier veut aussi supprimer les allègements fiscaux dont bénéficient, entre autres, les compagnies pétrolières."Soyez généreux, s’il vous plaît"
Dans un gala de collecte de fonds organisé par trois patrons du secteur pétrogazier à Houston (Texas), Donald Trump a continué d’affirmer qu’il abolirait toutes les réglementations inutiles. Il a également suggéré qu’il pourrait pousser la Federal Trade Commission à accélérer le processus d’approbation des fusions acquisitions. "Soyez généreux, s’il vous plaît", a-t-il lancé aux invités....
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07/06 - Discours de Zelensky à l’Assemblée : pourquoi l’hémicycle était si clairsemé
L’image a sauté aux yeux de nombreux observateurs, ce vendredi 7 juin. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était reçu à la tribune de l’Assemblée nationale française pour y prononcer un discours dans la matinée devant les députés, ces derniers étaient loin d’être unanimement présents dans l’hémicycle.
Les députés Renaissance et de la majorité présidentielle étaient ainsi les seuls à être majoritairement présents. Les députés écologistes et socialistes, dans une certaine mesure, étaient également au rendez-vous.
Au contraire, parmi les absents, les rangs des députés LR étaient particulièrement vides, avec l’absence notable de leur chef de file, Olivier Marleix, ou du président du parti, Eric Ciotti. Pareillement du côté des députés LFI et communistes, très peu nombreux dans l’hémicycle ce vendredi matin. Ou encore du côté du Rassemblement national, à l’exception de quelques députés présents autour de Marine Le Pen."Une instrumentalisation du conflit"
Bien sûr, de nombreuses raisons peuvent tenir un député hors de l’hémicycle. Le vendredi est notamment un jour très souvent balisé pour les élus afin de se rendre dans leur circonscription, à la rencontre des citoyens dans leur permanence parlementaire ou bien d’acteurs locaux. De son côté, le coordinateur national et député de La France insoumise Manuel Bompard a par exemple expliqué sur X (ex-Twitter) son absence par la "campagne" des européennes, alors que les partis politiques ont jusqu’à ce soir minuit pour faire campagne avant le scrutin de ce dimanche.
Mais le...
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07/06 - Russie, Chine, Iran, Qatar… Ces ingérences étrangères qui visent à "dépecer" l’Europe
4 000 fausses alertes à la bombe sèment la panique dans les écoles lituaniennes ; un mystérieux incendie dévaste l’un des plus grands centres commerciaux de Pologne ; l’ancre d’un porte-conteneurs met à l’arrêt un pipeline reliant l’Estonie à la Finlande ; à Strasbourg, une eurodéputée lettonne entretient une correspondance avec le FSB, tandis qu’à Paris, trois individus déposent en plein jour des faux cercueils au pied de la tour Eiffel, couverts d’une banderole "Soldats français de l’Ukraine".
Bienvenue en Europe, cible de toutes les ingérences étrangères. "J’ai longtemps tenu la liste de toutes ces manœuvres, qui vont de la désinformation classique au sabotage en règle. Mais aujourd’hui il y en a trop, je n’arrive plus à les recenser !" se désespère Nathalie Loiseau, présidente (Renew) de la sous-commission sécurité et défense au Parlement européen."Drôle de guerre"
Russie, Chine, Iran, Qatar, Turquie, Azerbaïdjan… De plus en plus d’Etats mènent sur le Vieux Continent un conflit qui ne dit pas son nom. "Nous sommes dans une drôle de guerre, où l'attribution de tous ces actes est quasiment impossible", constate Franck De Cloquement, expert en intelligence stratégique. Derrière ces attaques, le même dessein : affaiblir l'Europe démocratique que ces Etats autoritaires abhorrent et cherchent, par tous les moyens, à déstabiliser.
Quel meilleur moment que les élections européennes ? Du 6 au 9 juin, 50 millions de citoyens choisissent les 720 prochains eurodéputés. De Vilnius à Paris, les services secrets sont sur les...
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07/06 - Guerre en Ukraine : quel impact vont avoir les Mirage 2000-5 livrés par la France sur le front ?
Dix mois après l’annonce de la livraison d’avions de chasse F-16 par les Pays-Bas et le Danemark, la France s’est à son tour décidée à sauter le pas. "Nous allons lancer une nouvelle coopération et annoncer la cession de Mirage 2000-5", a déclaré Emmanuel Macron lors d’une interview à TF1 et France 2, en marge des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement du 6 juin. Un nouveau cap dans le soutien hexagonal à l’Ukraine, alors que Paris s’y était jusqu’à présent refusé par crainte d’affaiblir ses capacités aériennes.
Pour les forces ukrainiennes, l’arrivée de ces nouveaux appareils représente un saut qualitatif. "Le Mirage 2000-5 est autrement plus performant que les Mig 29 actuellement utilisés par les Ukrainiens, explique le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Il s’agit d’une version modernisée du Mirage 2000, dédiée à la défense aérienne, dont les cibles principales sont les avions et les missiles ennemis." Encore utilisés par les forces françaises, quatre d’entre eux ont été déployés en novembre dernier à Šiauliai, en Lituanie, pour assurer des missions de police du ciel, et ont été impliqués dans l’interception de pas moins de cinq avions russes fin février.Un complément aux F-16
Si à ce stade le chef de l’Etat n’a pas précisé combien d’appareils seront cédés à Kiev, il a évoqué la création d’une "coalition avec d’autres partenaires". Sur les 37 Mirage 2000-5 qui avaient été livrés à l’armée de l’Air française par Dassault Aviation à la fin des années 1990, un peu...
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07/06 - Désinformation avant les européennes : le 9 juin, véritable crash test pour TikTok
"Ici, c’est un peu la Cour de justice, où l’on s’assure que les contenus liés aux élections respectent bien nos règles. Là-bas, ce sont nos pompiers : cette équipe intervient immédiatement en cas d’incident." Lorenzo Andreozzi, chef de projet chez TikTok, entraîne L’Express dans une minutieuse présentation du Mission Control Center - ou centre de contrôle de mission, en VF -, situé dans son siège de Dublin, en Irlande. Une dénomination que l’on pensait réservée aux opérations périlleuses, comme les décollages de fusées lancées à plus de 40 000 kilomètres-heure vers l’obscurité profonde de l’espace, mais qui s’applique ici à la modération du scrutin européen prévu ce week-end sur le continent. Un évènement critique pour un réseau social aussi populaire que TikTok.
"C’est l’élection la plus compliquée au monde, avec 27 pays votant en même temps, dans des systèmes et des langues différentes", indique Lorenzo Andreozzi. La mise en scène est volontairement travaillée : la pièce, quelque peu austère, est densément peuplée, avec une cinquantaine de jeunes employés - data-scientists, analystes, fact-checkeurs… - serrés sur de maigres bureaux où les coudes des uns touchent presque ceux des autres. Sur les murs, des cartes de l’Europe projetées avec le nombre de contenus modérés par pays, actualisées en direct - sauf, pour des raisons de discrétion, lors de la visite. Hormis la voix du présentateur règne le silence des cliquetis de souris. Les regards sont rivés sur les tableaux de bord affichés à l’écran, prêts à s'illuminer à la...
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07/06 - Baignade dans la Seine pour les JO : ces couacs qui s’accumulent
Nouveau contretemps à sept semaines des JO. La baignade dans la Seine de la maire de Paris Anne Hidalgo, initialement prévue dimanche 23 juin, avant les Jeux olympiques, devrait bien être décalée de quelques jours, comme le racontait en début de semaine L’Express. "En raison des fortes pluies du mois de mai et du débit très fort du fleuve, la baignade du 23 juin sera probablement reportée", a confirmé, ce vendredi 7 juin, la Ville à l’AFP. La date de report la plus probable est celle du dimanche 30 juin.
Le préfet de police Laurent Nuñez, le préfet de région Marc Guillaume ont également été invités à enfiler leur maillot, ainsi qu’Emmanuel Macron, sans que l’on ne sache à ce jour si le chef de l’Etat participera bien à la même séance de plongeon que la maire de Paris.
Le débit trop fort de la Seine provoque déjà quelques sueurs froides chez les organisateurs qui doivent sans cesse s’adapter. Dernier épisode en date, l’équipe de France de nage en eau libre, qui envisageait de s’entraîner dans le fleuve le lundi 10 juin, ne le fera pas. "Il est logique qu’on ne pouvait pas nager parce qu’il y a un courant de dingue", a expliqué Stéphane Lecat, directeur technique national de la nage en eau libre, qui n’est toutefois "pas inquiet". Ce test devait permettre aux nageurs français de se familiariser avec le fleuve avant l’épreuve olympique. Or, le débit actuel est de 349 mètres cubes par seconde, alors qu’il est attendu à 100 mètres cubes pour pouvoir y crawler cet été. Cela serait "dangereux" pour les nageurs, explique...
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07/06 - Michael Spagat : "Le taux de mortalité à Gaza ? L’un des plus rapides depuis la Seconde Guerre mondiale"
Le bilan des morts à Gaza est-il fiable malgré le contrôle du Hamas sur les institutions locales ? Et que représentent ces chiffres au regard de l’histoire des guerres récentes ? Quelles pourraient être les conséquences politiques d’une mauvaise estimation du nombre de morts à Gaza ? Ces questions, souvent posées sous un prisme polémique, Michael Spagat, professeur d’économie au Royal Holloway College de l’université de Londres et président de l’organisation caritative Every Casualty Counts (qui étudie le nombre de morts dans les guerres), y a répondu pour L’Express.
Si le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, "dispose d’un noyau solide d’informations", ce spécialiste des conflits armés ne cache pas son scepticisme grandissant à l’égard "d’au moins une partie de ses données". Ces réserves exposées, les estimations de Michael Spagat restent préoccupantes. Même s’il rejoint la thèse du psychologue cognitiviste Steven Pinker qui, dans La Part d’anges en nous (Les Arènes), a montré que les guerres sont de moins en moins violentes, l’universitaire explique qu’il se pourrait bien "que nous nous dirigions à nouveau vers une situation où les plafonds de l’ampleur des guerres et des dégâts qu’elles causent recommencent à augmenter". Entretien.
L’Express : Depuis le début de la guerre, le nombre de morts dans la bande de Gaza fait l’objet de vifs débats. En tant qu’expert, pensez-vous que les chiffres qui nous parviennent sont fiables ?
Michael Spagat : En dépit des controverses et je dois dire, de façon assez...
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07/06 - La dernière (et grossière) fake news de la Russie qui cible la France
C’est une séquence qui dure à peine trente secondes, mais qui a déjà été visionnée près de 3 millions de fois. Le 3 juin, un utilisateur de X, suivi par près de 47 000 personnes, publie "une vidéo exclusive de la capture d’un militaire français par des Russes dans la région du village de Lyptsi". Sur les images, un soldat russe effectue plusieurs tirs de sommation vers une tranchée de laquelle un homme s’extrait en rampant. Aux ordres du soldat russe qui lui intime de se rendre, ce dernier répond, dans un accent très grossier : "Venez me chercher ! Ne tirez pas ! Je suis français."
Le lendemain, l’ambassade russe en Afrique du Sud partage à son tour la vidéo, et précise en description que "l’armée russe a capturé un mercenaire français". Problème : le camouflage et le gilet de combat portés par l’homme n’ont rien à voir avec ceux dont les soldats français sont habituellement dotés, et le patch du drapeau français n’est pas officiel.
Au point que, le 6 juin, l’ambassade française à Pretoria réagit sur X, dans une réponse teintée d’ironie : "Chers collègues, vous diffusez des fake news depuis un certain temps et nous sommes maintenant habitués à cette pratique peu diplomatique. Mais celle-ci est particulièrement ridicule. Nous suggérons à vos acteurs de travailler leur accent en prenant des cours de français à l’Alliance française."Une série d’actions de déstabilisation
Cette vidéo, ubuesque, s’inscrit dans une série d’actions de déstabilisation hostiles à la France, et ce alors que le président Emmanuel Macron a...
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07/06 - 100e anniversaire de la mort de Kafka : les ouvrages à lire (ou relire)
Il y a des lettres dont on connaît chaque ligne, ou presque, telle celle-ci écrite par Franz Kafka à son ami Max Brod (1884-1968) : "Mon très cher Max, ma dernière volonté : tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi […], tout, qu’il s’agisse de journaux intimes, de manuscrits, de lettres (écrites par moi ou par d’autres), de dessins, etc., doit être totalement brûlé sans être lu…" – Franz a déjà publié La Métamorphose en 1915, en allemand, et divers textes, mais la renommée tarde, la confiance manque. Max n’en a rien fait, cherchant au contraire à diffuser l’œuvre de son ami, décédé le 3 juin 1924. Grâce à l’écrivain et journaliste tchèque, le monde entier a pu ainsi découvrir quelques joyaux tels Le Procès, Le Château, ses journaux ou encore Lettre au père.
Mais il ne suffisait pas de contredire les instructions de son ami, il fallait aussi sauver tous ces textes épars des mains des nazis puis, une fois installé à Tel-Aviv, les éloigner des conflits moyen-orientaux, en en rapatriant notamment une partie à Zurich. C’est cette course contre la perte que relate aujourd’hui Léa Veinstein, auteure notamment des Philosophes lisent Kafka (éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2019), dans J’irai chercher Kafka. Une enquête littéraire (Flammarion), alors qu’on fête le 100e anniversaire de la mort du Praguois à l’âge de 40 ans.
Un anniversaire qui suscite, comme à l’accoutumée, de nombreuses publications, à commencer par la réédition en Folio de sept textes (romans, journaux, lettres, nouvelles et récits)...
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07/06 - Macron et Scholz, deux vents contraires réunis par la guerre, par Marion Van Renterghem
Si la guerre en Ukraine a illustré comme jamais les divergences entre la France et l’Allemagne, la même guerre contraint aussi les deux pays à réfléchir comme jamais à leur obligation de se rapprocher sur les thèmes qui les divisent le plus, en particulier la défense. Les rares et subtiles modulations du visage d’Olaf Scholz, opportunément surnommé "Scholzomat" tant il paraît dépourvu d’affect, peuvent servir de thermomètre d’ambiance.
Le 26 février à l’Elysée, à l’issue de la conférence de Paris où Emmanuel Macron avait annoncé sans concertation que l’envoi de "troupes au sol" occidentales en Ukraine n’était pas à exclure, la froideur cinglante de Scholzomat semblait avoir atteint un point de non-retour. Le 28 mai en Allemagne, en amont du conseil des ministres franco-allemands de Meseberg, c’était le contraire. Olaf regardait Emmanuel en souriant. Il paraissait presque enthousiaste.
Pourtant le président franchissait alors une étape importante en déclarant que les armes livrées par la France à l’Ukraine pourraient frapper des sites militaires sur le territoire russe. Le chancelier allemand est resté prudent, mais il a approuvé, sans même attendre l’annonce qu’a faite Joe Biden d’une décision similaire, trois jours plus tard.
S’il s’oppose toujours à la livraison à l’Ukraine des missiles Taurus, il a laissé ouverte la possibilité que des armes moins puissantes puissent cibler des sites en Russie. "Il faut le dire clairement : [l’Ukraine] est attaquée et peut se défendre", a déclaré Olaf Scholz en invoquant "le...
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07/06 - Pénuries de médicaments : en pleine alerte aux pollens, les pharmacies manquent de Ventoline
En pleine période d'alerte aux pollens, le laboratoire britannique GSK a reconnu, ce vendredi 7 juin, des "tensions" d'approvisionnement de Ventoline en France en raison d'une demande mondiale forte : il a donc décidé de transférer des stocks en provenance de son site de production en Espagne.
"Il y a des tensions par endroits en France", a indiqué à l'AFP une porte-parole de GlaxoSmithKline (GSK), sans pouvoir dire si d'autres pays étaient concernés par des difficultés d'approvisionnement de ce médicament destiné à soulager l'asthme.
Le laboratoire est "au maximum de ses capacités de production" mais "depuis quelques semaines, le nombre de doses sur le marché n'a pas suffi pour répondre à la demande", selon GSK. Le groupe est "confiant" dans le fait que la situation se règle "assez rapidement" grâce "au renfort au niveau des stocks" de son site de production espagnol.L'ANSM vigilante
"Il n'y pas de rupture sèche" mais des "tensions d'approvisionnement ressenties sur le terrain", pour deux médicaments contre l’asthme, la Ventoline et la Seretide, a précisé à l'AFP l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le gendarme du médicament s'est assuré de "la mise en œuvre d’un contingentement quantitatif par les laboratoires" dans l'objectif de "répartir équitablement les approvisionnements sur l’ensemble du territoire et de préserver les stocks disponibles dans le temps".
Les signes de tensions "sont plus qu'évidents" et "sont apparus depuis une petite semaine", a déclaré à l'AFP Pierre-Olivier...
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07/06 - Cisjordanie : qui sont les "Lion’s Den", ce groupe armé sanctionné par Washington ?
En 2022, des dizaines de garçons "insurgés" - "terroristes" pour Israël - avaient fait le buzz sur TikTok et Telegram, en mettant en scène leur combat contre l’armée israélienne à Naplouse, au nord de la Cisjordanie. Mais le jeudi 6 juin dernier, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre ce groupe, appelé les "Lion’s Den" (Fosse aux lions), pour leur rôle dans une série d’incidents violents contre des colonies israéliennes, ainsi que contre les forces de sécurité israéliennes et palestiniennes, entre septembre 2022 et avril de cette année. "Les Etats-Unis condamnent tous les actes de violence commis en Cisjordanie, quels qu’en soient les auteurs", et ils "utiliseront les outils à leur disposition pour dénoncer ceux qui menacent la paix et la stabilité" a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.
Le groupe a émergé en août 2022, à la suite de l’assassinat par les forces israéliennes d’Ibrahim al-Nabulsi, un militant de Naplouse, surnommé "Le Lion de Naplouse". Très vite, des jeunes de la ville, âgés de 20 ans en moyenne, vont prendre les armes, et être responsables d’une grande partie de la montée de la violence palestinienne : alors que 61 attaques par balles, dont une meurtrière, contre des soldats et des civils israéliens ont été recensées dans et autour de Naplouse en 2022. Seulement trois attaques ont eu lieu en 2020, selon les archives militaires israéliennes. Pourtant, la "Fosse aux lions" voit ses soutiens progressivement augmenter : en octobre 2022, son...
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07/06 - BCE : "S’il n’y avait pas eu de baisse des taux, cela aurait beaucoup secoué les marchés"
Cela faisait déjà trois mois que Christine Lagarde avait préparé le terrain. Comme attendu, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé, jeudi 6 juin, de 0,25 point ses taux directeurs, une première depuis 2019. Après dix hausses successives depuis juillet 2022, la BCE a changé de cap en grande partie grâce au reflux de l’inflation dans la zone euro.
La présidente de l’institution monétaire se montre désormais beaucoup plus prudente sur la suite. Une nouvelle réunion du conseil des gouverneurs doit avoir lieu en juillet prochain, mais tout porte à croire que le statu quo devrait être privilégié. Celle de septembre, en revanche, pourrait être l’occasion d’acter une nouvelle baisse, selon Nathalie Benatia, senior économiste chez BNP Paribas Asset Management. Tout dépendra des dernières données dont disposera la BCE à la fin de l’été.
L’Express : Depuis juillet 2022, la BCE avait pris l’habitude d’imiter la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed). Cette fois-ci elle a pris les devants, comment l’expliquer ?
Nathalie Benatia : Dire que les banques centrales copient les unes sur les autres n’est pas forcément la meilleure approche pour comprendre leurs décisions. Les cycles économiques sont à des points très différents aux Etats-Unis et dans la zone euro. Dans le premier cas, on a observé une croissance très solide, ce qu’on appelle un "output gap", c’est-à-dire la croissance accumulée au-dessus de la tendance qui est positive et très importante. Dans le second, on sort d’une période de croissance...
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07/06 - Intelligence artificielle : "Les musiques générées par IA ne cannibaliseront pas les créations humaines"
Il est célèbre chez les stars de la musique. Moins connu du public qui écoute ces artistes. En pariant avant tout le monde sur le numérique, le Français Believe est devenu un géant mondial de la musique en ligne, qui distribue et produit des créateurs aussi connus que Jul ou Vianney. Si elle a surfé avec adresse la vague du streaming, la société en est certaine : la transition numérique de l’industrie musicale n’en est qu’au milieu du gué. De nombreux marchés, notamment en Asie, n’ont pas encore montré tout leur potentiel. Et l’intelligence artificielle générative promet de bouleverser la création musicale. Entretien avec le cofondateur de Believe, Denis Ladegaillerie et Nicolas Rose, managing partner du fonds XAnge, ancien actionnaire historique de l’entreprise.
L’Express : Mélodies générées automatiquement, voix d’artistes que l’on peut cloner à l’envi… Avec l’IA générative, le monde de la musique va-t-il être à nouveau chahuté par la technologie ?
Denis Ladegaillerie : Toutes les grandes plateformes, de YouTube à TikTok transforment grâce à l’IA la manière dont elles recommandent de la musique. Les titres sont regroupés dans des "clusters" en fonction de caractéristiques variées (tempo, tonalité…). Les réactions des audiences aussi. Tout cela perfectionne la recommandation algorithmique. Cependant, l’impact majeur de l’IA générative dans la musique, selon nous, c’est qu’elle sera une aide à la créativité, un copilote. Elle va analyser de vastes corpus de morceaux, développer une expertise de ce qui constitue un...
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07/06 - Ukraine : Macron veut lancer les négociations d’adhésion à l’UE "d’ici la fin du mois"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite en France, a exhorté ce vendredi 7 juin ses alliés occidentaux à en "faire plus" pour aider Kiev face à l’agression russe, et s’est vu promettre dans la foulée une nouvelle aide américaine par son homologue Joe Biden.
Les infos à retenir
⇒ Macron veut lancer les négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE "d’ici la fin du mois"
⇒ Macron annonce un fonds pour les infrastructures ukrainiennes
⇒ Le Kremlin critique la France "prête" à "participer directement" au conflitMacron dit vouloir le lancement des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE "d’ici la fin du mois"
Emmanuel Macron a apporté son soutien ce vendredi au "lancement effectif" de négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE "d’ici la fin du mois", lors d’une conférence de presse à l’Elysée au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Emmanuel Macron a promis que "la France continuera" d’appuyer "l’Ukraine dans toutes les enceintes", notamment "au niveau européen, pour tenter d’obtenir le lancement effectif des négociations d’adhésion d’ici la fin du mois".
La Commission européenne juge que l’Ukraine a rempli toutes les conditions préalables à une éventuelle ouverture de négociations d’adhésion à l’UE, a appris l’AFP ce vendredi à Bruxelles de sources diplomatiques. Mais cette décision requiert l’unanimité et la Hongrie de Viktor Orban, toujours très proche de la Russie, menace de bloquer le processus.Instructeurs militaires en Ukraine : Macron veut "finaliser une coalition" rapidement
Le président français...
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07/06 - Elections européennes : l’article à lire pour être incollable sur le Parlement
Après des semaines de campagne agitée, le jour J est presque arrivé. Dimanche 9 juin, les Français sont appelés aux urnes pour élire les 81 députés européens français qui siégeront pendant cinq ans au Parlement de Strasbourg.
Au total, les citoyens des 27 pays membres éliront 720 représentants, au scrutin proportionnel, pour modifier et voter les lois. La répartition des sièges par Etat tient compte de la population de chaque pays, mais cet avantage décroît avec l’augmentation de la population.Nombre de députés au Parlement européen, par million d'habitants pour chaque pays de l'UE, et pourcentage de la population globale de l'UE que celui-ci représente
Seule institution de l’Union européenne élue directement par les citoyens, le Parlement européen est partie prenante dans l’adoption des actes juridiques de l’Union européenne. Le traité de Lisbonne de 2007 a consacré la procédure de "codécision", aujourd’hui appelée procédure législative ordinaire, comme principal mode de décision européen.
Après l’élection des députés, le Parlement européen élit le président de la Commission européenne, l’institution chargée de proposer les lois. A chaque proposition, le Parlement européen se prononce en première lecture, puis soumet sa position au Conseil européen. Si ce dernier approuve tous les (éventuels) amendements des eurodéputés, l’acte peut être adopté. Mais si le Conseil adopte une autre position, le Parlement dispose d’un délai de trois mois (qui peut être prolongé d’un mois sur demande) pour réagir. Il se prononce alors en...
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07/06 - Financement participatif : quand les placements "verts" valent de l’or
Le prêt participatif (crowdlending, en anglais), qui permet de financer directement des projets au travers d’obligations, a marqué le pas en 2023. Il faut dire que les investisseurs ont subi des défauts et des réaménagements de dette, notamment dans l’immobilier. Cela va leur coûter a minima du rendement, voire une partie de leur capital. Pourtant, une thématique résiste : celle des énergies renouvelables, qui affiche un historique sans aucun retard de paiement, ou presque.
Concrètement, pour verdir votre épargne, vous pouvez prêter de l’argent à des entreprises spécialisées dans l’énergie solaire, l’éolien ou la méthanisation, et ce sur des réalisations très concrètes. Vous participez ainsi à la production d’énergie bas carbone tout en percevant des rendements compris entre 5,5 et 8,5 % par an. Vous pouvez même obtenir des taux bonifiés de 1 % si vous résidez à proximité du site car les responsables cherchent à y associer les riverains. La promesse des plateformes comme Lendosphère, Lendopolis, Lumo ou encore Enerfip est alléchante. Et séduit de plus en plus, avec une collecte 2023 en progression de 11,5 % sur un an.
Lendopolis ne s’y est pas trompé. Acteur généraliste du financement participatif, il a décidé en 2019 de se recentrer sur le vert. "Nous pensions que ces actifs devenaient incontournables et offraient un excellent couple rendement-risque, ce qui a été prouvé avec zéro défaut de remboursement à ce jour", note Alexandre Bléry, son responsable financement. Les plateformes sont portées par l’urgence du...
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07/06 - Volodymyr Zelensky à l’Assemblée nationale : "Poutine, c’est l’anti-Europe"
Il a reçu une standing ovation par une partie des députés présents dans l’hémicycle. Ce vendredi 7 juin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky est arrivée à l’Assemblée nationale en compagnie de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. "La résilience du peuple ukrainien fait la fierté des Français […] Nous sommes honorés", a-t-elle déclaré en préambule.
Le chef de l’Etat ukrainien a rendu hommage "à la France" et aux combattants de la Seconde guerre mondiale, au lendemain des célébrations de commémoration du D-Day. "Notre Europe, c’est le résultat du courage de ces combattants", a-t-il déclaré. "Aujourd’hui certains cherchent à diviser l’Europe […] à déstabiliser l’Europe, a déploré Volodymyr Zelensky, faisant allusion à la Russie. "Poutine c'est l'anti-Europe. Nous n'avons pas le droit de perdre", a-t-il assuré.
"L'Europe n'est plus un continent de paix" depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, a estimé le président Volodymyr Zelensky, qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'ennemi commun" de son pays et de l'Europe. "Nous vivons à une époque où l'Europe n'est plus un continent de paix", a déclaré le président ukrainien, affirmant que l'invasion de son pays par la Russie avait fait revenir "le nazisme (...) de nouveau en Europe". La "fin de la guerre" ?
Le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l'Ukraine de "la fin de la guerre", a estimé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Le sommet pour la paix pourrait nous rapprocher...
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07/06 - Guerre à Gaza : Netanyahou s’exprimera devant le Congrès américain en juillet
Après des mois de malaise de l’administration de Joe Biden face à la conduite de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou prononcera un discours devant le Congrès américain à Washington le 24 juillet, a indiqué jeudi à l’AFP une source parlementaire.
Dans leur lettre d’invitation à Benyamin Netanyahou, les quatre leaders parlementaires de la Chambre et du Sénat se sont dits "avec l’Etat d’Israël dans sa lutte contre le terrorisme". Le président américain, lui, a dit publiquement son opposition à une offensive terrestre de grande ampleur à Rafah où plus d’un million de civils sont piégés, et a menacé de cesser certaines livraisons d’armes à Israël si son avertissement n’était pas entendu.
Les infos à retenir
⇒ Netanyahou s’exprimera devant le Congrès américain le 24 juillet
⇒ Le chef de l'ONU met en garde contre un conflit "plus large" au Liban
⇒ Selon le Hamas, "il n’y a pas de nouvelle proposition" de cessez-le-feuA Gaza, un hôpital fait état d’au moins 37 morts dans une frappe revendiquée par Israël
Un hôpital de la bande de Gaza a fait état jeudi de la mort d’au moins 37 personnes dans un bombardement contre une école de l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans la région de Nousseirat, l’armée israélienne revendiquant cette frappe qui visait "une base du Hamas".
"Nous dormions, et à 02H00 du matin, nous avons vu le plafond, les murs et les fenêtres nous tomber dessus", a raconté à l’AFP Salmane al-Maqdama, une Palestinienne témoin du...
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07/06 - Marco Tarchi : "Giorgia Meloni a peur que le succès de Marine Le Pen éclipse le sien"
Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien, promet de faire à Bruxelles ce qu’elle a fait à Rome : renvoyer la gauche dans l’opposition et s’ériger en rassembleuse de toutes les droites, de la plus modérée à la plus radicale. En Italie, le parti de la présidente du conseil, Fratelli d’Italia, est assuré de remporter largement le scrutin organisé les 8 et 9 juin dans le pays. Un succès qui, espère-t-elle, lui permettra de peser sur les équilibres des prochaines institutions européennes tout en renforçant sa coalition au pouvoir dans son pays.
"Elle a à cœur de prouver qu’elle est capable de redonner du poids à l’Italie dans le domaine de la politique étrangère", explique Marco Tarchi, professeur à l’École de Sciences Politiques Cesare Alfieri de l’Université de Florence et spécialiste de l’extrême droite européenne. Entretien.
L’Express : Le parti de Giorgia Meloni devrait réaliser un bon score aux élections des 8 et 9 juin : quelles sont ses ambitions européennes ?
Marco Tarchi : Ce ne sont pas celles qu’elle professe en affirmant vouloir construire une nouvelle majorité au sein du Parlement européen. Elle ne parviendra très certainement pas à obtenir les résultats qui lui permettront d’atteindre cet objectif. Ce projet rencontrerait par ailleurs une très forte opposition au sein du PPE [NDLR : le Parti populaire européen, rassemblant des formations de centre droite et de droite conservatrice].
Giorgia Meloni vise plutôt à acquérir une plus grande visibilité sur la scène internationale et, par conséquent,...
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07/06 - Interdire les voitures thermiques ? "Le sujet n’est plus celui-ci, mais..."
Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR) ou Marion Maréchal (Reconquête) en ont fait un marqueur de leur campagne pour les européennes : l’arrêt en 2035 de la vente de véhicules neufs à moteur thermique serait une catastrophe économique, sociale, géopolitique et même écologique. A entendre les trois candidats, cette échéance, fixée par la Commission européenne en juillet 2021 puis confirmée par le Parlement européen, doit être purement et simplement abrogée. Spécialiste des questions de stratégie industrielle dans l’automobile et associé chez Deloitte, Jean-Michel Pinto s’étonne de la tournure prise par ce débat, qu’il juge à contretemps des réalités du secteur.
L’Express : La fin des ventes des voitures thermiques neuves en 2035 semble faire l’unanimité contre elle au sein de la droite et de l’extrême droite. Comment cette date, encore lointaine, a-t-elle été décidée au niveau européen ?
Jean-Michel Pinto : Cette échéance est le fruit d’un compromis. Les constructeurs automobiles plaidaient pour 2040, les partisans d’une transition écologique plus rapide pour 2030. A la suite de la Cop26 de Glasgow, en 2021, la proposition initiale de 11 pays menée par le Danemark visait une interdiction en 2030, repoussée dans le texte final à 2035. C’est ce cap qu’a retenu la Commissions européenne. Une clause de revoyure est néanmoins prévue en 2026, pour faire le point et revoir éventuellement le calendrier.
Le débat politique qui se cristallise aujourd’hui autour de cette date me surprend : pour certains responsables...
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07/06 - Productivité : l’IA aura les vertus que nous voudrons bien lui donner, par Nicolas Bouzou
Inflation, salaires, déficit public : l’intelligence artificielle générative (IAG), façon ChatGPT, pourrait, en théorie, tout régler. L’accélération des gains de productivité liée à l’utilisation de cette technologie aurait, en effet, des conséquences économiques et financières cruciales. En réduisant les coûts de production des entreprises, elle diminuerait l’inflation et les taux d’intérêt. En augmentant l’efficacité des travailleurs, elle revaloriserait leurs salaires. En améliorant la croissance économique et donc les recettes fiscales, elle résoudrait une grande partie de nos déficits publics.
Mais ce miracle adviendra-t-il ? Le débat sur le lien entre IAG et productivité vient de prendre un nouveau tour avec la publication, à la mi-mai, d’un article intitulé "The simple macroeconomics of IA", écrit par l’un des professeurs d’économie les plus réputés au monde, Daron Acemoglu, actuellement en poste au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce texte a fait l’effet d’une douche froide pour les techno-optimistes - dont l’auteur de ces lignes. Résumons l’argument.
Acemoglu souligne que l’IAG peut générer des gains de productivité de deux façons : en automatisant complètement des tâches faciles ou en augmentant la productivité des humains pour les tâches complexes. D’après lui, le gain de productivité total serait néanmoins faible au bout du compte, de l’ordre de 0,5 % d’ici à dix ans, avec un impact nul sur la croissance du PIB. Pourquoi ce résultat si décevant ? Premièrement, les tâches facilement automatisables –...
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07/06 - Espionnage : la Russie place en détention le chercheur français Laurent Vinatier
Il est désormais considéré comme un ennemi par le Kremlin. Laurent Vinatier, spécialiste de l’espace post-soviétique et membre d’une ONG suisse - le Centre pour le dialogue humanitaire (HD) oeuvrant dans la médiation des conflits -, a été arrêté le jeudi 6 juin par le Comité d’enquête de la Fédération de Russie. Motif ? Il est accusé d’avoir "recueilli des informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie" durant plusieurs années, informations "pouvant être utilisées contre la sécurité de l’Etat".
Laurent Vinatier se voit notamment reprocher de ne pas s’être signalé en tant qu’"agent de l’étranger", un motif passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Selon la justice russe, il aurait dû, de lui-même, comprendre qu’il pouvait tomber sous le coup de cette législation et demander à être placé sur le registre dédié.
Les choses s’accélèrent encore ce vendredi : le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a ordonné, à la demande des enquêteurs, le placement en détention de Laurent Vinatier au moins jusqu’au 5 août, en vue d’un éventuel procès.Docteur en philosophie
Docteur en philosophie, Laurent Vinatier a d’abord travaillé en 2001 pour l’Otan au sein du cabinet du conseiller du secrétaire général pour les affaires d’Europe centrale et orientale. Il s’est progressivement spécialisé sur la zone postsoviétique, couvrant les affaires politiques et les phénomènes migratoires en Asie centrale, dans le Caucase et en Russie. Il a ensuite étudié le conflit en Tchétchénie dans...
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07/06 - Elections européennes : les cinq choses à savoir sur le scrutin
Après des semaines de campagne agitée, le jour J est presque arrivé. Dimanche 9 juin, les Français sont appelés aux urnes pour élire les 81 députés européens français qui siégeront pendant cinq ans au Parlement de Strasbourg. Au total, les citoyens des 27 pays membres éliront 720 représentants, au scrutin proportionnel, pour modifier et voter les lois.Quelles sont les propositions des candidats ?
La campagne des européennes a mis en lumière les nombreuses différences entre les partis. Faut-il aller vers l’Europe puissance ou revenir à une Europe des nations ? L’Union européenne doit-elle s’élargir vers l’est et accepter l’Ukraine parmi membres ?
Quel compromis entre les régulations environnementales et la défense des agriculteurs ? Ecologie, libre-échange, politique étrangère ou encore immigration… Découvrez ici les propositions principales des candidats.Ces règles qui changent selon les pays
Les 27 pays membres ont beau voter pour la même assemblée, les règles sont parfois très différentes. Certains Etats autorisent le vote par correspondance ou en ligne. D’autres ont rendu le vote obligatoire.
Contrairement à la France, l’Irlande, permet à ses électeurs de créer leurs propres listes à partir des candidats de plusieurs partis. Lisez ici les règles instaurées par chaque pays.Les "top jobs" de l’UE, cette autre bataille qui se joue en coulisses
Après chaque scrutin européen, les négociations vont bon train entre les pays pour nommer les plus hauts postes de l’UE. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission...
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07/06 - La conquête spatiale a plus besoin des entreprises privées que des Etats, par Rainer Zitelmann
Les médias couvrent souvent en profondeur les missions spatiales privées financées par des milliardaires tels qu’Elon Musk et Jeff Bezos. Mais celles-ci ne sont qu’une partie d’une évolution bien plus large de l’industrie spatiale, dans laquelle l’accent est de plus en plus mis sur les entreprises privées et non plus sur les agences gouvernementales. En avril, le Forum économique mondial a publié une étude prévoyant que "la baisse des coûts et l’amélioration de l’accès aux technologies spatiales […] pourraient porter l’économie spatiale mondiale à 1,8 billion de dollars d’ici 2035, contre 630 milliards de dollars en 2023". En 2022, l’économie spatiale mondiale représentait 546 milliards de dollars, dont environ 78 % pour le secteur commercial, soit 427,6 milliards de dollars.
Les entreprises privées telles que SpaceX, Blue Origin, Rocket Lab, et bientôt Stoke Space, jouent un rôle de plus en plus important. Des centaines d’entreprises sont aujourd’hui actives dans le secteur spatial, et la concurrence entre les fabricants de fusées pour trouver les solutions les moins chères pour le lancement de satellites a permis de réduire les coûts de manière spectaculaire. "Grâce aux voyages spatiaux privés, le coût d’un lancement de fusée n’est plus qu’un cinquième de ce qu’il était il y a quinze ans", témoigne Robert Zubrin, expert renommé en matière d’exploration spatiale.A rebours des tendances sur Terre
La domination croissante des entreprises privées dans l’industrie spatiale est remarquable parce qu’elle contraste de...
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07/06 - Intelligence artificielle : quand la désinformation devient un jeu d’enfant
De Floride à Moscou, John Mark Dougan a opéré une bien étrange reconversion. Cet ancien shérif américain, aujourd’hui sous la protection du Kremlin, est devenu le coordinateur d’un tentaculaire réseau de désinformation prorusse, comme l’a révélé NewsGuard, start-up spécialisée dans la détection de sites peu fiables. DCWeekly, Chicago Chronicle... 167 sites se faisant passer pour des médias en Europe et aux Etats-Unis afin de polariser ces citoyens, déligitimer leurs élections et justifier l’invasion russe présentent de signes de connexion très forts au réseau de Dougan, malgré les dénégations de ce dernier. Un cas révélateur de l’impact explosif de l’IA générative dans cette bataille. "Il fallait auparavant des dizaines ou des centaines de personnes pour bâtir de tels dispositifs. Avec l’IA, un seul individu peut le faire", met en garde Chine Labbé, rédactrice en chef et vice-présidente de NewsGuard.
De tels cas se multiplient. Fin 2022, Meta a détecté un vaste réseau de désinformation russe, Doppelgänger, utilisant des sites "clones" imitant de vrais médias. Plus récemment, des enregistrements audio truqués, enfantins à produire avec l’IA, se sont invités en politique.
En Slovaquie, un de ces montages laissait croire que le candidat démocrate Michal Simecka voulait truquer l’élection et… augmenter le prix de la bière. Impossible d’évaluer l’impact que ces deep fakes ont eu, mais à l’issue d’un scrutin serré, Simecka a perdu l’élection. Des électeurs américains du New Hampshire ont, quant à eux, eu la surprise de...
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07/06 - Qu’est-ce que le Coreper ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, juste avant les élections européennes, Isabelle Ory, correspondante de L’Express à Bruxelles, nous explique comment fonctionne le puissant Comité des représentants permanents auprès de l’UE, qu’on surnomme aussi le Coreper.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : France Culture, RTVE, Council of UE
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Frederick FLORIN/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Le Coreper : Sans trop vous gâcher la surprise, je peux déjà vous dire que c’est un des lieux les plus mystérieux du pouvoir bruxellois… Et quand on parle de l’Union européenne, on fait souvent appel à Isabelle Ory, correspondante de L’Express en Belgique. Isabelle, que signifie cet acronyme ?
Isabelle Ory : Le Coreper, c’est le Comité des Représentants Permanents auprès de l’Union européenne. C’est un organe qui est assez méconnu mais il est inscrit dans les traités. Et il est composé de 27 ambassadeurs (un par pays membres). C’est une émanation du "Conseil", l’institution qui regroupe les 27 États et il a un rôle très important dans la fabrique de la loi, ici à Bruxelles.
Pour aller plus loin
Européennes : l’immigration, le sujet qui...
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06/06 - Emmanuel Macron annonce la "cession" d’avions de combat Mirage 2000 à l’Ukraine
A J-3 des élections européennes, Emmanuel Macron a accordé ce jeudi 6 juin un entretien largement consacré à la question ukrainienne aux JT de 20H de TF1 et France 2, à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement. "Aider l’Ukraine à résister, c’est éviter la loi du plus fort", a lancé d’emblée le chef de l’Etat, qui a décidé de faire monter d’un cran l’aide française à Kiev.La cession d’avions Mirage 2000-5
Emmanuel Macron a annoncé la "cession" à l’Ukraine de plusieurs avions de combat Mirage 2000-5, dans le cadre d'"une nouvelle coopération" avec Kiev. Ces engins de combat "permettront à l’Ukraine de protéger son sol et son espace aérien". La France va mettre en place "des formations de six mois pour des pilotes dès cet été". Les Mirage 2000-5 pourront "neutraliser les cibles" qui ont attaqué Kiev en Russie. "Nous n’allons pas, nous, bombarder", a assuré le chef de l’Etat.
Sur les avions de combat modernes, le temps de formation typique est de 6 mois pour un pilote expérimenté, un délai qu’il est envisageable de contracter à 3 mois mais guère moins. Des avions de combat F-16, promis par les Occidentaux, doivent arriver cet été en Ukraine une fois les pilotes formés. Au total, l’Ukraine n’a qu’un quart des systèmes de défense antiaérienne dont elle a besoin et nécessite au total 120 à 130 avions de combat F16 pour mettre fin à la domination de la Russie dans les airs, a assuré récemment le président ukrainien Volodymyr Zelensky.La formation de 4 500 soldats ukrainiens
Alors que des discussions sont en cours sur...
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06/06 - Patrice Franceschi : "L’Europe vit un rétrécissement qu’on ne mesure pas assez"
"Nous avons cru, parce que ça durait, que c’était définitif. La paix éternelle était arrivée. Mais c’est ignorer l’Histoire, ne pas avoir parcouru le monde. La paix est une parenthèse." L’appel semble alarmiste, mais résonne face aux dangers qui menacent l’espace européen aujourd’hui. On connaît Patrice Franceschi l’écrivain aventurier, qui sait raconter des histoires d’hommes et de femmes épris de liberté. Aviateur, marin, ce grand voyageur est aussi féru de philosophie politique. Ses réflexions le mènent aujourd’hui à défendre une Europe forte, capable de faire face aux empires en redevenir comme la Russie et la Chine. Dans Croire et agir, publié chez Plon (mars 2024), il défend un programme philosophique et pratique pour faire fi des nationalismes afin de réinventer une Europe plus unie autour d’un projet politique. Pour L’Express, il détaille sa vision, alors que 360 millions d’électeurs de l’Union européenne se rendent aux urnes du 6 au 9 juin.
L’Express : Dans Croire et agir [Ed. Plon, mars 2024], vous évoquez ce que l’Union européenne doit être, une grande idée et un système efficace, mais aujourd’hui elle est plutôt perçue comme un ensemble de normes contraignantes, une bureaucratie détachée des citoyens.
Patrice Franceschi : Comme un système produisant des normes, oui, la plupart du temps économiques. Il se trouve là, le péché originel. Il fallait construire un système politique d’où aurait dérivé le système économique. L’inverse de ce qui a été fait. Cela apparaissait logique dans l’après-Seconde Guerre...
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06/06 - La dernière manoeuvre de Rachida Dati, quand Rima Hassan se fait recadrer par Olivier Faure
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, voici les élections européennes de tous les dangers. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Breton y croit
Thierry Breton est convaincu de pouvoir tirer son épingle du jeu après les européennes et croit même, contre tous les pronostics, en ses chances d’accéder à la présidence de la Commission de Bruxelles. "Emmanuel Macron a cassé les codes en 2019, pourquoi ne le referait-il pas ?", a-t-il souligné devant un responsable du Parlement européen.Une affaire d’ego
Mario Draghi peut-il surgir à la dernière minute et s’imposer comme successeur de Von der Leyen, si celle-ci est battue lors du vote au Parlement européen ? L’hypothèse court mais est-elle réaliste ? C’est Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, qui l’a confié : "Draghi ça n’arrivera jamais, il est trop fort pour que les chefs d’Etat européens l’acceptent." Emmanuel Macron serait-il peu partageur ?Dati à la manoeuvre
Le gouvernement redoute qu’une partie du groupe Renaissance...
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06/06 - Les Français n’aiment plus l’Europe : derrière les chiffres, un étrange paradoxe
Quel sentiment ressentirez-vous, dimanche 9 juin, au moment de placer dans l'urne votre bulletin de vote lors des élections européennes ? L'espoir, la colère, la désillusion ? Enquêtes d'opinion après enquêtes d'opinion, le verre européen reste désespérément à moitié vide pour les 45 millions de Français inscrits sur les listes électorales. Dans un récent Eurobaromètre, ils sont même majoritairement pessimistes quant au sort des 27 pays membres, le score le plus élevé de l'Union européenne.
Qu'à cela ne tienne, le désamour a ses raisons que L'Express a choisi de ne pas ignorer. Dans ce nouveau long format, nous avons demandé à Olivier Costa et Thierry Chopin, tout deux politologues et spécialistes de l'Europe, de poser un diagnostic sur cette "exception française". Leurs analyses sont à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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06/06 - "C’est notre locomotive" : comment la Normandie a su capitaliser sur l’histoire du Débarquement
Pour les touristes non avertis, la scène peut sembler surprenante. Le long de la nationale 13 qui relie Caen aux côtes du Cotentin, en Normandie, des jeeps militaires datant de la Seconde Guerre mondiale côtoient les voitures électriques et les camions de transport routier flambant neuf. En ce début du mois de juin 2024, ces véhicules remplis de soldats en uniforme militaire américain plongent les automobilistes quatre-vingts ans en arrière, lors du fameux Débarquement des Alliés sur les plages de la région. En s’approchant de Sainte-Mère-Eglise, l’une des premières communes de France à avoir été libérée le 6 juin 1944, leur présence se fait de plus en plus dense. Ce mardi 4 juin, la sortie qui mène au petit village est même complètement bouchée par une file hétéroclite de halftracks américains, cargos militaires, véhicules de particuliers et bus touristiques.
Kilomètre après kilomètre, des dizaines de panneaux invitent les visiteurs à découvrir mémoriaux, musées ou expériences immersives autour du "D-Day", tandis qu’au cœur des villages normands, les petits événements locaux, cérémonies de commémoration et bals à thème se comptent par centaines. Nombreux sont les habitants à avoir, pour l’occasion, affiché un drapeau américain à leur fenêtre ou sur les rétroviseurs de leur voiture, tandis que les commerçants ont, depuis des semaines déjà, dessiné des messages d’accueil à l’acrylique sur leurs vitrines, agrémentant les "Welcome !" ["Bienvenue !"] de croquis de parachutistes ou de soldats souriants. Pour l’anniversaire...
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06/06 - Management : pourquoi près de 1 femme sur 2 ne se sent pas légitime
Les lignes bougent, mais très lentement. Si depuis plusieurs années, l’égalité entre les femmes et les hommes au sein des entreprises progresse, certaines disparités persistent. En particulier lorsque l’on regarde à l’échelle des postes de direction. D’après une étude réalisée par l’Ifop pour la plateforme Hostinger et publiée fin mai, 44 % des femmes interrogées disent ne pas se sentir légitimes à diriger une équipe. Pour expliquer ce phénomène, plusieurs pistes d’explication se dessinent.
Tout d’abord, les femmes sont en moyenne plus nombreuses à être victimes de discriminations au travail (20 % contre 13 % pour les hommes). Dans le détail, 22 % d’entre elles estiment avoir été confrontées à un traitement inéquitable au moment de négocier une augmentation de salaire, contre 13 % des hommes. Concernant l’accès à un poste de responsabilité, le sentiment de discrimination concerne 19 % des femmes interrogées contre 13 % des hommes."Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles"
Ensuite, s’il tend à se résorber, le sexisme est encore bien présent. Plus de 1 femme sur 2 déclare avoir été exposée à au moins une forme de sexisme durant sa carrière. "Les remarques à caractère sexiste visant les femmes, qu’elles soient en situation de direction ou non, sont malheureusement monnaie courante" dans l’univers professionnel, rapporte Chaimaa Chakib, spécialiste du référencement et du marketing de contenu chez Hostinger, qui décrypte l’étude.
Parmi les réflexions plus courantes : "Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir...
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06/06 - Ukraine : ce que contiennent les accords que Zelensky et Macron vont signer vendredi
C’est sa quatrième visite depuis le début de l’invasion russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera en voyage officiel en France ce vendredi 7 juin, au lendemain des commémorations du Débarquement de Normandie, auxquelles il était invité.
Le programme de la visite comprend plusieurs étapes fortes : une réception traditionnelle à l’hôtel des Invalides, un discours à l’Assemblée nationale, une rencontre avec des industriels de la défense - qui comprend notamment la visite d’un site du groupe d’armement franco-allemand KNDS à Versailles - et une série de discussions stratégiques au Quai d’Orsay. Enfin, une réception en fin d’après-midi à l’Elysée avec le président français Emmanuel Macron, qui sera suivie d’une conférence de presse et de la signature de deux accords, avec à la clé 650 millions d’euros de prêts et de dons à Kiev.Soutenir les collectivités locales ukrainiennes
D’après la présidence française, le premier accord doit permettre de doter l’Agence française de développement (AFD) de "fonds prévisionnels de 400 millions d’euros en prêts et de 50 millions de dons jusqu’en 2027" afin "d’étendre ses activités en Ukraine".
Cela permettra à l’AFD de "déployer toute sa palette d’instruments […] pour intervenir en soutien aux collectivités locales ukrainiennes, en coordination et en complémentarité avec les bailleurs déjà présents en Ukraine", a expliqué l’Elysée. Les domaines d’intervention prioritaires seront les secteurs de l’énergie, des transports avec un soutien "au développement des capacités...
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06/06 - "Si Marion Maréchal fait moins de 5 %…" : chez Reconquête, une fin de campagne au bord de l’implosion
Il était temps que ça s’arrête. A Reconquête (le parti d’Eric Zemmour), il a fallu serrer les dents pour prendre la pose tous ensemble, sur la dernière photo de famille, ce mercredi soir à Nice. Un ultime effort pour afficher une unité de façade et clôturer cette campagne des européennes qui a ressemblé à un long chemin de croix pour Marion Maréchal, tête de liste de la jeune formation d’extrême droite.
Illustration parmi d’autres de l’ambiance qui a régné en interne pendant ces quelques mois, cette réponse d’un cadre du parti interrogé sur la dernière prestation télévisée de sa candidate : "Je n’ai même pas eu la force de l’écouter." Un parti, deux camps, et une incertitude d’atteindre les 5 % des suffrages le 9 juin, seuil minimal pour obtenir des élus au Parlement européen. Voici, pour l’heure, le bilan de la campagne de Reconquête, qui jouait pourtant sa survie dans cette élection. A quelques minutes du début du dernier meeting, certains affichent de fausses pudeurs de gazelle mais semblent déjà avoir fait le deuil de la candidate et le font savoir. "Je ne peux pas me mettre à disséquer un être encore vivant", sourit un zemmouriste devant plusieurs journalistes.Un conflit sur l’attitude vis-à-vis du RN
Dire que tout avait bien commencé serait peut-être exagéré. Mais à moins de trois jours du scrutin, personne ne s’attendait à une atmosphère si délétère. Entre les proches d’Eric Zemmour et de Marion Maréchal, les relations sont quasiment rompues. Cela fait des mois que la campagne est minée par des divisions...
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06/06 - Européennes : ce que prédisent les derniers sondages au sein de l’UE
Le coup d’envoi a été donné. Les Néerlandais ont lancé, jeudi 6 juin, quatre jours d’élections à travers l’Union européenne pour élire 720 eurodéputés. L’occasion d’effectuer un tour d’horizon des forces politiques en présence dans les différents pays membres de l’Union européenne.Le PVV grand favori aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, c’est sans surprise le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, arrivé en tête des législatives de novembre, qui devrait obtenir le plus de sièges au Parlement européen.
Dans les derniers sondages, la formation politique d’extrême droite totalise 21,3 % des intentions de vote. Une percée inédite pour le parti eurosceptique et anti-immigration, qui n’avait obtenu que 3,5 % des suffrages exprimés en 2019.8 et 9 juin : Fratelli d’Italia caracole en tête
Des scénarios similaires s’observent ailleurs. En Italie par exemple, où la liste de droite nationaliste Fratelli d’Italia, conduite par Giorgia Meloni, caracole en tête avec près de 26,5 % dans les sondages. Une progression de vingt points par rapport aux résultats de 2019, qui pourrait permettre à la présidente du Conseil d’envoyer quelque 22 députés européens, contre 6 actuellement.
Un succès qui tranche avec l’effondrement de La Lega, son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, mais adversaire dans le cadre des européennes. Le parti de Matteo Salvini, allié de Marine Le Pen, qui avait réuni 34,8 % des voix en 2019, stagne à 8,6 % dans les intentions de vote.9 juin : en Allemagne, la CDU a l’avantage
Bien que relative, le parti...
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06/06 - La BCE abaisse ses taux directeurs, une première depuis deux ans
Après une phase inédite de durcissement monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) a commencé, ce jeudi 6 juin, à abaisser ses taux directeurs, offrant un léger bol d’air pour apaiser les tensions sur le crédit immobilier et les prêts aux entreprises.
Servant de référence, le taux sur les dépôts de 4 %, son plus haut atteint en septembre dernier, a été ramené à 3,75 %, selon un communiqué de l’institution. Le recul notable de l’inflation en zone euro depuis le pic atteint à l’automne 2022, en affichant 2,6 % en mai, a fini par convaincre le conseil des gouverneurs de la BCE de relâcher la bride monétaire à compter de juin, au sortir d’un cycle de relèvement des taux sans précédent lancé en juillet 2022, puis neuf mois de pause à des niveaux record.
Néanmoins, la BCE voit encore l’inflation "rester supérieure à l’objectif" de 2 % et ce, "pendant une grande partie de l’année prochaine". En cause, les tensions sur les prix d’origine interne qui restent fortes, surtout dans les services, en raison de la croissance élevée des salaires. L’institut a donc revu à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celle de mars, voyant l’agrégat en moyenne à 2,5 % en 2024 et 2,2 % en 2025, enfin 1,9 % en 2026. S’agissant de l’évolution des prix hors énergie et produits alimentaires, la hausse moyenne sera de 2,8 % en 2024, 2,2 % en 2025 et 2,0 % en 2026.
La vitesse et la durée des futures baisses des taux de la Banque centrale européenne (BCE) sont encore "très incertaines" a prévenu jeudi sa présidente Christine Lagarde....
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06/06 - Présidentielle américaine : ces milliardaires qui soutiennent Donald Trump
"C’est une honte. En tant qu’Américain, je suis gêné", disait Nelson Peltz après qu’une foule de partisans de Donald Trump a attaqué le Capitole, le 6 janvier 2021, pour empêcher la certification de l’élection de Joe Biden. Depuis, pour le très riche patron du fonds d’investissement Trian Partners, de l’eau a coulé sous les ponts. En mars dernier, Nelson Peltz a accueilli Donald Trump chez lui, en Floride, pour un petit-déjeuner avec d’autres milliardaires, dont Elon Musk, et a confié qu’il voterait "probablement" pour lui en novembre.
Il est loin d’être un cas isolé. Steve Schwarzman, PDG de Blackstone, l’un des plus importants fonds d’investissement au monde, avait lui aussi dénoncé "la tentative par une meute de saper notre Constitution". Mais il semble que ce ne soit plus un problème pour l’homme aux 37 milliards de dollars, qui a annoncé qu’il soutiendrait Donald Trump cette année.
Ce dernier aurait dû "démissionner et s’excuser auprès de tous les Américains" en 2021, selon Bill Ackman, une autre figure de Wall Street. Ce milliardaire devrait également officialiser son soutien dans les prochains jours. Ce ne sont pas que des mots ou des symboles : Miriam Adelson, veuve d’un magnat des casinos, devrait faire don de plus de 90 millions de dollars à la campagne de Donald Trump, soit encore plus qu’en 2020, selon le journal Politico.Baisses d’impôt
Tous ces milliardaires ont leur raison. Souvent, ce sont les mêmes que pour beaucoup d’autres électeurs américains. Ainsi, la crainte d’une immigration...
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06/06 - L’UE, responsable de tous les maux ? Démêlez le vrai du faux avec notre série de podcasts
"C’est la faute de l’Europe". Qu’il s’agisse d’économie, de sécurité, de défense et même de tech, certains responsables politiques français accusent régulièrement l’Union Européenne de tous les maux. La France est aussi, selon une récente enquête d’Eurobaromètre, l’Etat membre dont les habitants sont les plus pessimistes au sujet de l’avenir de l’UE.
Les détracteurs de l’UE ont-ils raison de lui attribuer tant de difficultés rencontrées ? C’est ce qu’on vérifie dans cette série de podcasts en cinq épisodes, diffusés avant les élections européennes du 9 juin 2024.Est-ce la faute de l’Europe si… on mange de la viande canadienne ?
En janvier 2024, les agriculteurs français ont mené une série d'actions pour exprimer leur colère, notamment envers l'Union européenne. Les manifestants, tout comme certains représentants politiques - Jordan Bardella, du RN, ou encore Manon Aubry, de LFI - dénonçaient en particulier les accords de libre-échange européens, qu'ils accusaient de favoriser une concurrence déloyale. Mais ceux-ci sont-ils vraiment responsable de tous les maux des agriculteurs français ? Réponse dans ce premier épisode sur l’agriculture.
Est-ce la faute de l’Europe si… nous ne rivalisons pas avec les Gafam ?
Paris a accueilli en mai le salon VivaTech. De nombreuses start-up y ont tenté de se faire une place parmi les plus grandes entreprises de la Silicon Valley. Pour l'heure, les Gafam américains n’ont pas de souci à se faire en termes de concurrence européenne. Bien peu des technologies que nous utilisons au quotidien...
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06/06 - La grippe aviaire de type H5N2 fait sa première victime au Mexique
Un premier cas mondial de décès humain dû à la grippe aviaire de type H5N2 a été attesté au Mexique, a annoncé, mercredi 5 juin, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Il s'agit du premier cas humain confirmé en laboratoire d'infection par un virus de la grippe A(H5N2)", a souligné l'organisation onusienne dans un bulletin épidémiologique.
La souche H5N2 est différente de celle (H5N1) en lien avec l'épidémie en cours chez les vaches aux Etats-Unis, et pour laquelle trois cas humain ont été rapportés.
Agée de 59 ans, la personne est décédée le 24 avril dans un institut spécialisé de la capitale mexicaine quelques heures après y avoir été hospitalisée, a indiqué cette source. Le ministère mexicain de la Santé a précisé qu'il s'agissait d'un homme.De la fièvre, un essoufflement, de la diarrhée
Le patient avait développé le 17 avril de la fièvre, un essoufflement, de la diarrhée, des nausées et un malaise général, a indiqué l'OMS, à qui le cas a été notifié le 23 mai. La personne n'avait eu "aucun contact" connu avec des volailles ou d'autres animaux mais souffrait déjà de multiples problèmes de santé, a souligné l'OMS.
Aucun autre cas humain de H5N2 n'a été rapporté à ce stade et "il n'y a pas de risque pour la population", a souligné le ministère de la Santé. L'OMS a jugé ce risque "faible".
Ce décès intervient après la découverte en mars de cas de H5N2 chez des volailles d'élevage dans l'Etat du Michoacan, qui borde l'Etat de Mexico où vivait la victime. D'autres cas de H5N2 avaient ensuite été identifiés le même mois chez...
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06/06 - Le club des admirateurs d’Elisabeth Badinter, par Philippe Val
Le livre de Sophie Sachnine Merci Elisabeth Badinter m’a fait penser à une nouvelle de Borges – ou bien ai-je rêvé cette nouvelle à la manière de Borges ? Il existe un club planétaire dont les membres ne se réunissent jamais. Ils ignorent même qu’ils en font partie, jusqu’au jour où, dans un train, dans un bar, dans un dîner, au hasard d’une conversation, ils découvrent qu’ils sont liés par l’appartenance à la même communauté, celle des élisabethbadinterriens.
L’immense majorité des membres du club ignore tout d’Elisabeth Badinter, hormis ses livres et ses rares et précieuses déclarations publiques. Ils ont aussi en tête son visage, ses yeux et sa voix. Lorsque deux membres du club se découvrent, ils peuvent être d’âge, de sexe, d’origine, et même d’opinions diverses, il s’établit aussitôt entre eux une complicité et une fraternité : sur des choses très profondes – comme la liberté humaine et son prix –, ils savent qu’ils sont d’accord. Il ressort du livre de Sophie Sachnine que pour cette étrange confrérie qui s’ignore, l’existence plus que discrète d’Elisabeth Badinter – son pouvoir fuit le pouvoir, son autorité ne s’exerce sur personne d’autre qu’elle-même – est une motivation de leur combat et de leur courage. Bien qu’elle ne demande jamais rien à personne, les membres de cette société secrète ne peuvent imaginer décevoir Elisabeth Badinter.Clarté et cohérence
Sophie Sachnine a beaucoup travaillé. Elle a beaucoup lu, beaucoup cherché. Même moi, qui suis un très ancien membre du club, j’ai pu mesurer toutes les prémonitions,...
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06/06 - Quatre pistes pour investir dans l’immobilier responsable
Malgré une conjoncture immobilière en berne, la pierre conserve un intérêt à long terme dans un patrimoine diversifié. Si vous y investissez, ce placement peut aussi avoir un impact vertueux sur la planète et la société. Voici nos quatre conseils pour investir dans l’immobilier de manière responsable.1. Neuf : misez sur le Pinel +
A condition d’acheter un logement neuf dans une ville éligible avant le 31 décembre et de le louer sans dépasser des plafonds de loyers à des locataires sous condition de ressources, vous profiterez d’une réduction d’impôt sur le revenu. Pour la maximiser, optez non pour le Pinel "simple", mais pour le Pinel +, qui implique d’acheter dans un programme aux normes écologiques et de confort plus strictes. Concrètement, le bâtiment doit être à énergie positive et réduction carbone ou répondre à la nouvelle norme RE2020 (selon la date de dépôt du permis de construire) avec, en plus, une taille minimale par typologie de logement (par exemple 28 m² pour un studio) et d’espace extérieur (3 m² minimum pour un studio). Seuls les programmes situés dans un Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV), par nature un peu plus risqués, sont exemptés de ces règles.
Si vous respectez ces conditions, "l’investissement en Pinel + vous offrira une réduction d’impôt de respectivement 12 %, 18 % ou 21 % du prix d’achat selon que le bien est loué six, neuf ou douze ans", précise Christophe Chaillet, directeur de l’ingénierie patrimoniale au CCF. Avantage supplémentaire : avec une étiquette...
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06/06 - Terrorisme : ce que l’on sait sur ce Russo-Ukrainien soupçonné de préparer une attaque
La garde à vue se poursuit pour l’homme russo-ukrainien arrêté ce lundi 4 juin à Roissy-en-France, au nord-est de Paris, alors qu’il fabriquait des engins explosifs. Le Parquet national anti-terroriste (PNAT), soupçonnant le jeune homme de 26 ans de projeter une action violente, s’est saisi de l’affaire et a ouvert une enquête.
Avant d’être interrogé à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le suspect avait été pris en charge par les sapeurs-pompiers lundi. Blessé à la tête avec un explosif, il présentait "des brûlures à la suite d’une explosion", a précisé le PNAT, alors qu’il séjournait dans une chambre d’hôtel près de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Les enquêteurs y ont retrouvé "des produits et des matériels destinés à la fabrication d’engins explosifs".
Peu d’informations ont été révélées sur le parcours de cet homme. Arrivé "récemment" en France selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP, il est originaire du Donbass, cette région de l’est de l’Ukraine connue pour la présence de séparatistes pro-russes, et annexée par la Russie depuis septembre 2022. Le suspect a combattu pendant deux ans au sein de l’armée russe, traduisant un engagement pro-russe peu anodin dans le cadre du conflit qui oppose Moscou et Kiev. L’unité et la région dans laquelle il était déployé n’ont pas encore été communiquées.Plusieurs hypothèses envisagées
Aucune des sources interrogées n’était en mesure, pour l’instant, de préciser si le suspect est accusé d’avoir agi seul ou s’il a eu des complices. Mais le PNAT a retenu...
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06/06 - Coqueluche : cinq questions sur ce fort rebond des infections en Europe
Elle s’était fait oublier, elle connaît un rebond marqué, surtout en Europe. La coqueluche, une bactérie à l’origine d’infections respiratoires potentiellement graves, provoque des flambées face auxquelles les autorités sanitaires et les scientifiques appellent à la vigilance et à la vaccination. L’Express fait le point.Qu’est-ce que la coqueluche ?
C’est une bactérie, Bordetella pertussis, qui provoque une infection respiratoire longue et hautement contagieuse. Symptôme majeur de la maladie : des quintes de toux fréquentes, et prolongées. La transmission, aérienne, se fait très facilement par gouttelettes, principalement dans la famille ou en collectivités. Une personne atteinte en contamine environ quinze autres. L’incubation dure en moyenne 9 à 10 jours.
La maladie peut être grave pour les nourrissons : ils peuvent présenter une coqueluche maligne avec détresse respiratoire et détérioration d’un ou plusieurs organes. Les personnes vulnérables (malades respiratoires chroniques, immunodéprimés, femmes enceintes) sont aussi plus à risque. Les décès sont rares, mais peuvent survenir surtout chez les très jeunes nourrissons non vaccinés.Quel rebond ?
Avant la pandémie de Covid, la bactérie engendrait des pics épidémiques tous les trois à cinq ans environ. La coqueluche a fait son retour depuis fin 2023 dans plusieurs pays, en Europe et outre-Atlantique. Les pics peuvent s’étaler sur plusieurs mois. Sur le continent européen, plus de 32 000 cas de coqueluche ont été recensés dans trente pays sur les trois premiers...
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06/06 - Cessez-le-feu à Gaza : Biden et une dizaine d’autres dirigeants exhortent le Hamas à accepter l’accord
Joe Biden et 16 autres dirigeants, principalement d’Europe et d’Amérique latine, ont exhorté, ce jeudi 6 juin, le Hamas à accepter l’accord de cessez-le-feu avec Israël à Gaza actuellement sur la table.
"Il est temps que cette guerre se termine et cet accord est un point de départ nécessaire", a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué conjoint avec notamment les dirigeants de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Canada, et de puissances sud-américaines telles que l’Argentine, le Brésil, et la Colombie. De son côté, l’Egypte aurait reçu des "signaux positifs" du mouvement palestinien concernant une trêve potentielle, a indiqué un "haut responsable" cité par Al-Qahera News, média proche des services de renseignement égyptiens. "Le Hamas va présenter sa réponse concernant la proposition de trêve dans les jours à venir", a précisé cette source.
Les infos à retenir
⇒ Une frappe contre une école de l’agence de l'ONU
⇒ L’armée israélienne annonce la mort d’un soldat
⇒ Poutine dénonce "l’anéantissement" de GazaFrappe à Gaza : le chef de l'ONU dénonce un "nouvel exemple terrifiant" du prix payé par les civils
Le secrétaire général des Nations Antonio Guterres a condamné ce jeudi la frappe israélienne meurtrière contre une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza, dénonçant un "nouvel exemple terrifiant du prix payé par les civils", selon son porte-parole.
"C'est un nouvel exemple terrifiant du prix payé par les civils, les hommes, femmes et enfants palestiniens qui tentent juste de...
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06/06 - Philippe Delerm et le révolutionnaire Dick Fosbury : "Un grand couturier des temps modernes"
Je me souviens de Dick Fosbury. Dimanche 20 octobre 1968, dernier jour de la semaine de l’athlétisme aux Jeux olympiques de Mexico. Tellement d’encre avait coulé, avant la quinzaine, à propos de l’altitude qui allait fausser les performances, favorisant les épreuves courtes et explosives, handicapant les courses longues. Et tellement d’images fortes étaient venues habiter depuis cette semaine-là, Tommie Smith sur 200 mètres, Lee Evans sur 400, leurs performances extraordinaires et plus encore leur attitude rebelle sur le podium olympique devenu l’épicentre de la lutte antiraciste. La gestuelle frénétique de Bob Beamon, pantin démantibulé dans le début d’orage propulsant son corps dégingandé jusqu’à la marque improbable de 8 m 90 en longueur. Dick Fosbury n’était quant à lui ni rebelle ni frénétique. Mais révolutionnaire, oui. Les juges du concours de saut en hauteur étaient gênés.
Pour la première fois de l’histoire, un titre majeur allait être décerné à un athlète franchissant la barre sur le dos. Pendant que les marathoniens en dette d’oxygène terminaient tant bien que mal leur épreuve, Fosbury venait de franchir une barre à 2,24 mètres, devançant son compatriote américain Caruthers, deuxième avec 2,22 mètres. Embarrassés, les officiels se replongeaient dans le règlement. Dick n’avait-il pas pris son élan à pieds joints, ce qui eût annulé son exploit ? Mais non, rien dans sa technique innovante ne semblait justifier une disqualification, il fallait s’y résoudre, ou s’y résigner.
Après tant d’images flamboyantes et...
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06/06 - Envoyer des instructeurs français en Ukraine : une mesure efficace pour soutenir Kiev ?
"Français, ne répétez pas les erreurs de vos ancêtres, leur sort est connu." Le message, inscrit sur des affiches placardées le 4 juin à proximité de l’ambassade de France à Moscou, a le mérite d’être clair. Et illustre la pression croissante du Kremlin à l’encontre d’un possible envoi d’instructeurs militaires français en Ukraine - même si aucune décision n’a encore été annoncée officiellement par Paris. A peine trois jours plus tôt, cinq cercueils recouverts d’un drapeau français avaient déjà été déposés près de la tour Eiffel avec la mention "soldat français de l’Ukraine"…
Près de quatre mois après l’annonce par Emmanuel Macron, le 26 février, que le déploiement de troupes occidentales en Ukraine ne devait pas être exclu, l’hypothèse de voir des militaires français poser officiellement le pied sur le sol ukrainien n’a jamais paru aussi consistante. Tout s’est accéléré fin mai lorsque le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a affirmé que l’Hexagone allait "prochainement" envoyer des instructeurs, avant que Kiev ne rétropédale le lendemain en précisant que la question était "toujours en discussion" avec Paris et d’autres pays."Gagner en efficacité et en flexibilité"
Depuis, les spéculations n’ont cessé de croître. Emmanuel Macron fera-t-il une annonce à l’occasion de la venue de Volodymyr Zelensky en France pour les 80 ans du Débarquement en Normandie, le 6 juin ? Pour l’heure, une rencontre entre les deux chefs d’Etat à l’Elysée au lendemain des commémorations a été annoncée par la présidence...
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06/06 - Poutine brandit la menace d’un conflit avec l’Occident par pays interposés
Un affrontement entre Moscou et l’Occident par pays interposés ? C’est ce qu’a suggéré en substance Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse ce mercredi 5 juin, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. "Si quelqu’un considère possible de fournir de telles armes dans la zone de combats pour frapper notre territoire […], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ?", a lancé le dirigeant, sans préciser de quels pays tiers il parlait.
Il faisait référence à la possible utilisation par l’armée ukrainienne d’armes occidentales pour frapper des positions et des bases arrière russes installées sur le sol russe. Un pas que souhaite franchir Kiev et qui divise l’Occident. Si la France, l’Allemagne et les Etats-Unis y sont désormais favorables, l’Italie, membre de l’Otan, reste réticente, par peur de provoquer une escalade militaire.
Vladimir Poutine a également réaffirmé que des instructeurs militaires occidentaux "se trouvent déjà en Ukraine" sous l’apparence de "mercenaires" et "y subissent des pertes". Pertes sur lesquelles "les Etats-Unis et les Etats européens préfèrent garder le silence", selon lui.
Emmanuel Macron a récemment annoncé qu’il envisageait d’envoyer des instructeurs militaires en Ukraine pour accélérer la formation des soldats ukrainiens, jugée trop lente et affaiblissant la résistance du pays. Le président français, qui recevra Volodymyr...
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06/06 - Yaïr Golan, le héros du 7 octobre, a-t-il une chance d’accéder au pouvoir en Israël ?
Le 7 octobre au matin, Nir Gontage, journaliste du quotidien Haaretz, tente désespérément de sauver son fils Amir, réfugié dans un verger tout près du festival de musique Nova. Autour du jeune homme de 23 ans, des dizaines de terroristes du Hamas surarmés tirent à vue sur les festivaliers. Au téléphone, Amir décrit à son père une scène d’apocalypse. "Il me disait qu’on lui tirait dessus et j’entendais les tirs dans le téléphone", raconte Nir Gontage. Roulant à 180 kilomètres-heure et brûlant tous les feux rouges, le père descend à toute allure vers le sud d’Israël. Mais il se retrouve bloqué par la police à 15 kilomètres du festival.
Désespéré, Gontage apprend sur les réseaux sociaux la présence de Yaïr Golan sur les lieux des massacres. Député d’opposition et général de réserve, Golan a pris le chemin de la région de Gaza dès l’annonce de l’invasion du Hamas. "J’ai appelé Yaïr Golan, retrace Nir Gontage. Il a demandé que mon fils envoie une localisation par WhatsApp puis m’a dit qu’il allait le chercher. Et effectivement, il l’a ramené sain et sauf. Sa mère a donné la vie à mon fils en 2000. Yaïr Golan lui a redonné la vie en 2023."Dans l’horreur, Golan devient un symbole d’unité
Ce matin-là, Yaïr Golan aura sorti au moins six personnes de l’enfer du 7 octobre. Ancien chef d’état-major adjoint de l’armée, familier des combats urbains, il a aussi coordonné l’action de dizaines d’Israéliens en civil affluant spontanément vers la région de Gaza. La veille encore, Yaïr Golan n’était qu’un banal politicien de gauche. Le 7 octobre,...
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06/06 - Quel avenir pour Macron après 2027 ? Ces cinq scénarios qui l’attendent
Limiter la fonction présidentielle à deux mandats ? Une "funeste connerie", rétorque Emmanuel Macron à Jordan Bardella devant l’ensemble des chefs des partis d’opposition réunis à Saint-Denis en septembre dernier. Mais surtout, une exigence constitutionnelle qui a peu de chance de tomber d’ici à 2027. Voici alors ce jeune chef de l’Etat obligé de tirer une croix sur une troisième élection présidentielle. Avant 2032.
Mais alors, que faire en attendant ? Quel ersatz à la fonction première choisir ? "Je ferai probablement quelque chose de complètement différent", élude l’intéressé en septembre dernier lors d’un déplacement officiel au Kazakhstan. Mais à mesure que l’échéance funeste se rapproche, la vision se précise. Dans un entretien accordé au groupe média Le Crayon et diffusé ce mardi 4 juin, Emmanuel Macron l’assure : il continuera à oeuvrer pour l’Europe et pour la France.
Que cache ce phrasé énigmatique aux allures de traditionnelle mise en garde de chaque président en fin de règne : "Il faudra continuer à faire avec moi" ? Avec des politologues et des spécialistes de l’Union européenne, L’Express a fait l’état des lieux des différentes portes qui s’ouvriront à Emmanuel Macron à l’issue de son second mandat.1/ Une place parmi les top jobs de l’UE
Méconnus voire obscurs pour le grand public, les "top jobs" sont les plus hauts postes de responsabilité au sein de l’Union européenne. Ils sont au nombre de cinq : la présidence du Parlement européen, la présidence de la Commission européenne, la présidence du Conseil...
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06/06 - Elections américaines : Gaza, tombeau de la présidence Biden ?
Comme souvent avec Donald Trump, l’événement est historique : condamné au pénal pour avoir falsifié des documents et tenté de cacher une relation sexuelle avec une star du X, le milliardaire entre une nouvelle fois dans l’Histoire. Certes, par la moins glorieuse des portes. Avec ce verdict, la justice américaine a-t-elle changé le cours de la présidentielle du 5 novembre ? A priori, non. Le candidat républicain perdra sans doute quelques points chez les électeurs indépendants, mais la grande majorité sera passée à autre chose dans quatre mois.
A l’inverse, Joe Biden devra encore gérer les conséquences d’un dossier empoisonné : celui de la guerre dans la bande de Gaza. C’est là, en réalité, que se joue la prochaine élection américaine. En 2020, Biden a vaincu l’inoxydable Trump grâce à la mobilisation des jeunes et des minorités. Mais aujourd’hui, un quart seulement des 18-29 ans soutiennent son action. Un désastre électoral en gestation. "La jeunesse américaine crie sa frustration devant la gestion de sa politique étrangère et devant le manque d’empathie de l’administration Biden, estime Sanam Vakil, spécialiste du Moyen-Orient à l’université Johns Hopkins, dans le Maryland. Et sans prise en considération de cette frustration, il y a de gros risques pour que l’addition se paye en novembre…"32 % des Américains arabes prêts à voter Trump
Joe Biden n’a pas seulement perdu les jeunes, mais aussi une partie des minorités. Ainsi, seuls 18 % des Américains d’origine arabe se disent prêts à voter pour lui dans les Etats...
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06/06 - Nicolas Schmit : "L’UE a sauvé des millions d’emplois mais les citoyens ne le savent pas"
Alors que les partis eurosceptiques risquent de faire une percée spectaculaire au sein du prochain Parlement, les pro-européens ont du mal à convaincre l’opinion publique des bienfaits de l’Europe. Pour le Commissaire européen chargé de l’emploi, des questions sociales et de l’insertion, Nicolas Schmit, l’UE souffre d’abord d’un manque de communication. Pour celui qui est également chef de file du Parti socialiste européen (PSE) aux élections, et principal opposant à Ursula von der Leyen pour la présidence de la Commission européenne, la souveraineté européenne n’est pas synonyme d’abolition de la souveraineté des Etats.
L’Express : Comment expliquez-vous la montée dans les sondages des parties populistes et d’extrême droite quasiment partout sur le continent ?
Nicolas Schmit : Nous sommes, comme rarement dans l’histoire contemporaine, victimes à la fois d’une succession et d’un empilement de crises depuis une vingtaine d’années. Cette polycrise a miné la social-démocratie. Commençons par la crise financière de 2008, métamorphosée en crise sociale et économique. Puis est survenue la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et enfin, la crise énergétique. Nous vivons donc dans un climat d’incertitude et d’instabilité qui désoriente les populations. Or, ces sentiments sont utilisés par l’extrême droite pour alimenter la peur. Tout naturellement, les peuples se tournent vers ceux qui n’ont jamais exercé le pouvoir avec ce réflexe "pourquoi pas eux, après tout…".
Par ailleurs, je pense que les politiques libérales dans...
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06/06 - Russie - Ukraine : l’issue de la guerre ne se joue pas seulement sur le front
Dans cet épisode, Charlotte Baris fait le point sur l’économie et la démographie des deux pays en guerre qui ne sont pas tout à fait perçues de la même manière. Clara Marchaud, correspondante de L’Express en Ukraine, et Charlotte Lalanne, journaliste au service Monde, nous décortiquent tout dans cet épisode.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Miléna Rossi (montage), Jules Krot (réalisation)
Crédits : RFI
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : DIEGO HERRERA CARCEDO/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Avant de commencer cet épisode, je vous propose, chers auditeurs, un point sur le front en Ukraine.
Pour rappel, à l’été 2023, l’armée ukrainienne a tenté une contre-offensive pour percer les lignes de la Russie. Un plan qui a rapidement échoué. Désormais, c’est Moscou qui est à l’offensive, depuis le mois d’octobre, dans le sud et l’est du pays. La progression est lente, mais l’armée russe continue d’avancer. C’est ainsi qu’elle s’est emparée en février d’Avdivka, et qu’elle se concentre depuis plusieurs semaines sur Kharkiv, 2e plus grande ville du pays. Alors que l’armée ukrainienne manque de tout, d’armes et de munitions on le sait, mais aussi d’hommes, les Russes veulent les pousser...
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06/06 - "Plus authentique qu’un musée" : en immersion chez les "reconstitueurs" du D-Day en Normandie
Les tirs sont assourdissants. Sur les hauteurs de Crasville, une petite commune de 220 habitants sur les côtes de la Manche, cinq hommes en uniforme militaire américain visent un blockhaus allemand, qu’ils arrosent généreusement de balles à blanc. De l’autre côté de ce no man’s land reconstitué, Fabien Trombert, coiffé d’un casque allemand, hurle un "Achtung !" [Attention !] d’avertissement à ses camarades imaginaires. Caché derrière le bloc de béton, il réplique en canardant le char datant de 1944 stationné au cœur du champ de bataille, à grand renfort d’artifices, de fumigènes et d’explosions factices.
Sous le ciel bleu de ce 3 juin 2024, les "reconstitueurs" dépensent une énergie impressionnante pour ramener les spectateurs quatre-vingts ans en arrière, au matin du 6 juin 1944, fameux D-Day du débarquement de Normandie. A l’annonce de l’assaut, certains figurants américains s’élancent vers le blockhaus, se jettent au sol, roulent dans la terre sèche et les tranchées creusées quelques jours plus tôt. Avec Jeep d’époque, tentes kaki et ambulances militaires datant du milieu du siècle dernier, la scène ressemble à s’y méprendre à un tournage de cinéma. Une centaine de spectateurs assistent, ravis, à la prise d’otage de l’ennemi allemand, qui sort du blockhaus sous les applaudissements.
Comblés, les acteurs du jour saluent l’audience, invitée à s’approcher du bloc de béton pour en apprendre davantage sur l’histoire de cette batterie allemande, bombardée par les Alliés américains quatre-vingts ans plus tôt, presque jour...
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05/06 - Raghuram Rajan : "L’Inde doit trouver un autre modèle économique que celui de la Chine"
C’est une victoire en demi-teinte pour le Premier ministre indien Narendra Modi. Alors que le chef du Bharatiya Janata Party espérait remporter près de 400 sièges, Modi et sa coalition n’ont obtenu qu’une courte majorité avec environ 290 députés. Le Premier ministre comptait pourtant tirer profit d’un bilan économique qu’il n’a cessé de vanter et que beaucoup jugent positif. Symbole fort, l’Inde est devenue en 2022 la cinquième puissance économique mondiale, dépassant ainsi son ancien colonisateur, le Royaume-Uni.
Dans Breaking the Mold : India’s untraveled path to prosperity (Princeton University Press), l’économiste Raghuram Rajan pose un regard plus nuancé et critique sur le bilan économique de Narendra Modi. Pour L’Express, cet ancien gouverneur de la Banque de réserve de l’Inde et professeur à la Chicago Booth School of Business explique pourquoi la stratégie de développement prônée par Modi ne permet pas d’exploiter pleinement tout le potentiel économique du pays.
L’Express : L’économie indienne pourrait bientôt dépasser celles de l’Allemagne et du Japon et rentrer dans le top 3 du classement des grandes puissances économiques mondiales. Pourtant, vous affirmez que l’Inde devrait faire mieux. Qu’entendez-vous par là ?
Raghuram Rajan : L’Inde est une économie jeune et pauvre, avec un PIB par habitant d’environ 2400 dollars. Les économies pauvres peuvent croître plus rapidement en rattrapant leur retard, et c’est ce qui se passe en Inde. Sous Modi, le pays a connu une croissance de rattrapage, avec le...
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05/06 - Russie : la nouvelle tournée diplomatique anti-occidentale du Kremlin en Afrique
La Guinée, le Congo, le Burkina Faso, et enfin le Tchad. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est engagé depuis ce lundi 3 juin dans une nouvelle tournée diplomatique en Afrique, aux habituels relents anti-occidentaux.
Le Kremlin a largement accéléré ces dernières années sa campagne d’influence sur le continent africain, bien accompagné par des putschs militaires chassant les régimes proches de l’Occident et de la France, en particulier dans la lutte antidjihadiste.
Mais si certains pays africains semblent avoir déjà très clairement adhéré au narratif russe, que ce soit le régime d’Assimi Goïta au Mali ou encore la junte militaire au pouvoir depuis septembre 2023 au Niger, le choix de ces quatre pays pour cette nouvelle tournée n’a rien d’un hasard. Que ce soit la Guinée, le Tchad ou le Congo-Brazzaville, et dans une moindre mesure le Burkina Faso, les gouvernements à la tête de ces pays ne figurent pas parmi les plus vindicatifs à l’égard de Paris, malgré un début de bascule de plus en plus net opéré vers Moscou.Des alliés pour son conflit en Ukraine
Le Kremlin l’a bien compris, et cette nouvelle tournée africaine de Sergueï Lavrov s’est de nouveau voulue particulièrement agressive à l’égard de l’Occident. En visite au Congo ce mardi, le chef de la diplomatie russe a ainsi assuré le président Denis Sassou Nguesso de son soutien pour son initiative d’une conférence de réconciliation en Libye, pays toujours fracturé en deux administrations rivales. L’occasion surtout de charger ses rivaux occidentaux. "La...
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05/06 - Fuites de données, ingérences étrangères… Bruxelles, nid d’espions
Le chiffre est vertigineux. Au mois de mai, 9 000 collaborateurs ont été victimes d’une fuite massive de données personnelles, à l’occasion d’une attaque sur People, le service de ressources humaines du Parlement européen. Des cartes d’identité, des certificats de naissance, des diplômes, mais aussi des dossiers médicaux sont concernés. "Toutes les données personnelles ont été aspirées", confirme la députée Nathalie Loiseau (Renaissance/Renew), dont deux collaboratrices sur trois ont été touchées par ce vol. Trois mois plus tôt, cette élue, membre de la sous-commission défense du Parlement, avait - déjà - été victime d’espionnage : son portable avait été infecté par le logiciel israélien de surveillance Pegasus.
Les signaux d’alarme se font de plus en plus insistants à Bruxelles. Réunissant des milliers de diplomates, de collaborateurs et de représentants d’intérêt, l’épicentre de l’Union européenne est un théâtre propice à l’espionnage et aux ingérences étrangères. Le Qatargate, scandale de corruption orchestré par le Qatar et le Maroc au Parlement européen, révélé en 2022, a montré les failles des institutions européennes. "Le Parlement européen est traversé par des vulnérabilités structurelles, confirme Arnaud Danjean, député (LR/PPE). Il est exposé à des ingérences et les réponses ne sont pas à la hauteur."
Des réformes ont pourtant été mises en place pour répondre à l’urgence, comme l’interdiction des groupes d’amitié entre les parlementaires et les pays, ou la publication obligatoire pour tous les parlementaires de leurs...
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05/06 - Mélenchon et "les électeurs radiés" : quand le leader de LFI s’enfonce
Jean-Luc Mélenchon est grognon ce mercredi 5 juin. Le leader de La France insoumise a peu goûté le billet politique publié deux jours plus tôt dans les colonnes du quotidien Libération. Le "vieux dirigeant politique de talent" y est accusé de verser dans "le complotisme", par le journaliste politique Thomas Legrand. Une charge qui n’a pas manqué de piquer le dirigeant Insoumis.
"Dans l’attente des excuses de Thomas Legrand m’accusant de complotisme et même de 'faire du Trump' pour m’être inquiété des conditions du vote du 9 juin", étrille Jean-Luc Mélenchon sur X, dépeignant le journaliste en "petit bourgeois parisien qui commente depuis son bureau des réalités du terrain qu’il ne connaît pas". Mais alors, Jean-Luc Mélenchon a-t-il été de nouveau pris d’une fièvre complotiste ?Mélenchon en tribun
La séquence s’ouvre samedi 1er juin, à Toulouse, au meeting de La France Insoumise (LFI). Après avoir demandé la "fin de la monarchie présidentielle" et d’un "système où la présidente de l’Assemblée nationale est allée en Israël donner son soutien inconditionnel à Benyamin Netanyahou", Jean-Luc Mélenchon laisse entendre que des électeurs de quartiers populaires auraient été sciemment radiés des listes électorales quelques jours avant le scrutin européen.
"Je vous demande de vérifier que vous soyez bien inscrit, parce que cette semaine, sont remontés des témoignages de gens qui ont été radiés des listes électorales. Toute la famille d’une camarade députée a été radiée dans une ville", commence l’Insoumis, ponctuant sa diatribe...
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05/06 - Mélenchon et "les électeurs radiés" : la dernière sortie polémique du leader de LFI
Jean-Luc Mélenchon n'est pas content et le fait savoir. Le leader de La France insoumise a peu goûté le billet politique publié ce 3 juin dans les colonnes du quotidien Libération. Le "vieux dirigeant politique de talent" y est accusé de verser dans "le complotisme", par le journaliste politique Thomas Legrand. Une charge qui n’a pas manqué de piquer le dirigeant Insoumis.
"Dans l’attente des excuses de Thomas Legrand m’accusant de complotisme et même de 'faire du Trump' pour m’être inquiété des conditions du vote du 9 juin", étrille Jean-Luc Mélenchon sur X, dépeignant le journaliste en "petit bourgeois parisien qui commente depuis son bureau des réalités du terrain qu’il ne connaît pas".
La séquence s’ouvre samedi 1er juin, à Toulouse, au meeting de La France Insoumise (LFI). Après avoir demandé la "fin de la monarchie présidentielle" et d’un "système où la présidente de l’Assemblée nationale est allée en Israël donner son soutien inconditionnel à Benyamin Netanyahou", Jean-Luc Mélenchon laisse entendre que des électeurs de quartiers populaires auraient été sciemment radiés des listes électorales quelques jours avant le scrutin européen.
"Je vous demande de vérifier que vous soyez bien inscrit, parce que cette semaine, sont remontés des témoignages de gens qui ont été radiés des listes électorales. Toute la famille d’une camarade députée a été radiée dans une ville", commence l’Insoumis, ponctuant sa diatribe d’un "Vous verrez bientôt de quoi je parle". Et d’adjoindre ses thuriféraires à ne pas se laisser...
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05/06 - "Un moment critique pour le climat" : le dernier cri d’alarme du patron de l’ONU
L’avertissement est "sévère" : il est à 80 % probable que la température moyenne annuelle du globe dépasse "temporairement" de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels (1850-1900) pendant au moins l’une des cinq prochaines années, a alerté l'ONU. Les humains, responsables du réchauffement climatique, représentent le même "danger" pour la planète que "la météorite qui a exterminé les dinosaures", a déploré ce mercredi 5 juin le secrétaire général de l'ONU.
"Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures. Nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger", a lancé Antonio Guterres lors d’un discours sur le climat au Muséum d’histoire naturelle à New York. "C’est un moment critique pour le climat", a insisté le secrétaire général, appelant à "prendre la bretelle de sortie de l’autoroute vers l’enfer", alors que les pays signataires de l’accord de Paris doivent soumettre d’ici début 2025 de nouveaux objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Selon un bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), coordonné avec un discours du secrétaire général de l'ONU à New York, le monde se rapproche "de plus en plus" des limitées fixées dans l’accord de Paris de 2015, signé par quasiment tous les pays de la planète. La limite sera considérée comme atteinte lors qu’un réchauffement de 1,5°C sera observé en moyenne sur plusieurs décennies, ce qui n’est pas encore le cas ; il n’est pas impossible que l’année prochaine soit plus froide que cette année, etc.
🚨There is an...
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05/06 - Cinéma : trente ans avant Tchernobyl, "L’Affaire Vinča Curie"
Il y a des bonnes journées pour l’espèce humaine, celles où les bonnes nouvelles tombent comme des gouttes de pluie sur le sol aride de ces années d’avant-guerre. Vendredi 31 mai, j’aurais appris à la radio la condamnation de Trump et l’autorisation accordée par Biden à Zelensky de se servir des armes que les Etats-Unis envoient en Ukraine pour se défendre. Et la manif devant TF1 aussi c’était une bonne nouvelle. Ce qui est rassurant dans la condamnation de Trump, c’est que parmi les 12 jurés, pas un, car il en suffisait d’un, pour se sentir le pouvoir, à lui tout seul de sauver le sale type, pas un pour avoir la mauvaise foi de le dire innocent, accepter l’évidence, ne pas rejeter le bon sens sous prétexte qu’il s’impose.
Combien de milliers de tonnes de bombes poutiniennes, combien de centaines de morts a-t-il fallu pour que Biden se décide ! Personne n’ose penser qu’il faudra bien, un jour, bombarder le Kremlin… Je n’ose pas le penser, moi non plus, mais qu’est-ce qu’ils attendent, les Russes, pour le transformer en usine de retraitement des poubelles de l’Histoire ? Combien de tsars, de secrétaires généraux, de présidents, à peine entrés dans ce bâtiment maléfique et hideux, ont-ils été atteints de folie ? C’est plus fort qu’eux, ils ne pensent plus qu’à ça, attaquer la Suède, l’Ukraine, la Turquie, la Pologne et j’en passe, c’est une manie, ça devient leur raison d’être. L’autorisation de Biden n’arrêtera pas la guerre, elle risque même de l’étendre, et l’espoir que certains nous avaient donné avec la...
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05/06 - Electricité, gaz : ce rapport qui tord le cou au discours des eurosceptiques
Un document de 170 pages en faveur d’une intégration plus poussée des réseaux électriques nationaux. A quelques jours des élections européennes, la publication du dernier rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) sonne comme un avertissement à ceux qui voudraient faire table rase des mécanismes économiques en œuvre au sein de l’Union.
Ces dernières décennies, les interconnexions entre la France et ses pays voisins n’ont cessé de se renforcer. Entre 2020 et 2023, nos capacités d’importation d’énergie ont même progressé de 31 %, et nos capacités d’exportation de 21 %. En gaz, la France possède désormais 8 interconnexions avec 5 pays. En électricité, elle en possède 37 avec 7 autres nations. Ainsi, nous avons la capacité d’exporter en moyenne à chaque instant 20 GW d’électricité, soit l’équivalent de la production d’environ 20 réacteurs nucléaires, et d’importer quasiment autant !
Loin d’être une faiblesse, ce maillage de plus en plus dense augmente la résilience des pays qui en font partie, estiment les experts de l’énergie. En temps de paix, il facilite les transferts d’une région à l’autre, avec pour objectif à terme d’envoyer le surplus de production solaire de l’Espagne vers l’Allemagne ou l’énergie hydroélectrique de la Norvège vers l’Europe centrale.Une rentabilité démontrée
En temps de guerre, il permet également une forme de solidarité. Le cas des échanges entre la France et l’Allemagne est emblématique : après l’attaque russe sur l’Ukraine, l’Allemagne s’est retrouvée en grande difficulté dans le...
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05/06 - Macron, sauveur ou fossoyeur de Renaissance avant les européennes ?
Emmanuel Macron est un indécrottable optimiste. Le chef de l’Etat ne se laisse pas abattre par les sondages en berne de la liste Renaissance aux européennes et la campagne poussive de sa cheffe de file, Valérie Hayer. Au diable les défaitistes de son camp, qui iront aux urnes le 9 juin comme on va à l’échafaud. Le président de la République espère encore dépasser dimanche 20 % des suffrages, malgré des intentions de vote encalminées entre 15 % et 16 %. Il juge en privé que l’opinion n’est pas encore cristallisée, sa volatilité laissant présager d’intenses transferts de voix dans la dernière ligne droite. Surtout, seuls 55 % de ses électeurs de 2022 pensent effectuer leur devoir électoral. Mobiliser ce socle est une priorité.
Emmanuel Macron juge avoir un As dans son jeu pour provoquer un sursaut de participation : lui-même. "Il pense que s’il ne fait pas le boulot, c’est le bordel", sourit un interlocuteur régulier. Alors, il s’y colle. Le chef de l’Etat entame ce mercredi trois jours de commémorations du 80e anniversaire du Débarquement des Alliés.
Le chef de l’Etat n’a pas forcé la main à Eisenhower en 1944 pour prendre les plages normandes un 6 juin. Mais ce hasard du calendrier fait ses affaires, tant il va jouir d’une surexposition médiatique d’ici au 9 juin. Ceux qui sont sensibles à son talent oratoire pourront l’écouter ce mercredi à Saint-Lô (Manche) lors d’un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés ou vendredi à Bayeux, théâtre d’une grande allocution du général de Gaulle en...
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05/06 - La "thérapie" par les ventouses est-elle bénéfique ? Pourquoi Brut a rétropédalé
Ne manie pas la "ventouse thérapeutique" qui veut. Le média en ligne Brut vient d’en faire les frais. Après avoir tenté d’informer ses auditeurs sur cette pratique en postant sur les réseaux sociaux une vidéo sur le sujet, la rédaction s’est pris une volée de bois vert. Une dizaine de spécialistes se sont immédiatement inquiétés du propos véhiculé. Car le média vantait sans guère de nuances les mérites de cette méthode pourtant unanimement décriée par les autorités médicales.
La polémique a même été si forte que quelques heures après avoir publié son contenu, Brut l'a tout bonnement supprimé. Le média, spécialisé dans l’information sur les réseaux sociaux, a admis "une erreur" : "Cette vidéo […] n’apportait pas l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de cette pratique et à ses dangers", pouvait-on lire, mardi 4 juin, dans un communiqué en forme de mea culpa.
Très en vogue chez les sportifs, la thérapie par les ventouses, aussi appelée "cupping" ou "hijama", consiste à aspirer la peau et à la maintenir ainsi pendant de longues minutes, avec ou sans massage. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montrent des stars se plier à l’exercice et ressortir avec des marques rouges sur le corps, le résultat de l’effet de succion. S’il n’y a évidemment aucun mal à rendre compte de la popularité du phénomène, la rédaction de Brut a oublié de préciser qu’il était… dangereux, et proscrit.Ni bénéfique, ni même autorisé
Dans la vidéo, un ostéopathe interrogé par Brut expliquait ainsi que seuls les...
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05/06 - Européennes : l’immigration, le sujet qui cristallise les débats chez nos voisins
L’immigration, priorité absolue des Français ou premier sujet de controverse de ces élections européennes ? Réunies pour la dernière fois avant le scrutin du 9 juin sur le plateau de France 2 ce mardi 4 juin, les sept principales têtes de liste se sont écharpées une fois de plus sur la question migratoire. Faut-il pour autant s’en étonner ? La réponse est non, car l’immigration ne suscite pas moins de passions chez nos voisins européens.
En Italie notamment, où "la question des migrants a toujours été l’un des thèmes centraux du débat politique européen et occupe une large place dans les programmes des principaux partis", soutient la chaîne de télévision transalpine Sky TG24. Le quotidien Il messaggero alerte même sur le risque que le vote des jeunes se porte davantage sur "les listes d’ultra-droite". Rien de bien étonnant alors même que l’Italie est en première ligne face à l’arrivée de migrants, recrutés par les mafias pour travailler, relève l’agence de presse transalpine ANSA.Trump, une influence en Europe ?
Sur le Vieux Continent, les formations politiques anti-immigration semblent avoir le vent en poupe. C’est le cas en Allemagne, où le parti d’extrême droite AfD, dont l’un des candidats aux municipales a été attaqué au couteau ce mercredi, arrive deuxième derrière les chrétiens-démocrates (CDU) dans les intentions de vote au scrutin européen. "La politique migratoire est l’un des sujets les plus urgents en Europe et pose de grands défis à l’Union européenne", écrit le média local Regensburger nachrichten....
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05/06 - Guerre à Gaza : le moral des officiers israéliens inquiète le gouvernement Netanyahou
C’est un choc auquel Tsahal ne s’attendait pas. Les officiers de carrière sont de moins en moins nombreux à garder l’uniforme après la fin de leur déploiement, selon un récent rapport de l’armée. Seuls 42 % d’entre eux acceptent de prolonger leur engagement, contre 49 % en août 2023. Une surprise pour les autorités israéliennes, qui s’attendaient, au pire, à une stabilisation et misaient même sur un regain de patriotisme après l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, qui a fait près de 1 200 morts.
Les militaires ont pourtant des raisons de se plaindre. Une grande partie d’entre eux dénoncent d’abord une solde insuffisante. Moins d’un tiers des officiers sont satisfaits de leur rémunération, alors que le montant est deux fois plus élevé chez les Israéliens qui travaillent dans le privé. Egalement en cause, l’impact sur la vie familiale. Tsahal a beau être une des armées les plus féminisées du monde, les femmes ne représentent qu’un quart des officiers. Les épouses de soldats sont donc nombreuses à devoir gérer leur travail et s’occuper de leurs enfants sans l’aide de leur mari.
Mais c’est surtout la nature de la guerre et ses résultats décevants qui font chuter le moral des militaires. Après huit mois de guerre, le Hamas n’est toujours pas neutralisé et près de 300 soldats israéliens ont été tués, à la frontière avec la bande de Gaza, au sud, ou à la frontière avec le Liban, au nord, où Tsahal et le Hezbollah échangent tous les jours des tirs de roquette. "La hantise de devoir assumer la responsabilité d’un éventuel...
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05/06 - 80e anniversaire du D-Day : les soldats canadiens, des alliés trop longtemps oubliés
A l’approche de chaque anniversaire du débarquement en Normandie, Jim Parks prend le temps. Le temps de se souvenir. Se souvenir de ses amis, de leurs visages, de leurs rires, des moments passés ensemble. Mais également, de se remémorer ce matin du 6 juin 1944, lorsque âgé d’à peine 20 ans, il les voit tomber sur Juno Beach. Cette plage de sable fin qui borde la commune de Courseulles-sur-Mer, qu’on lui avait montré à maintes reprises dans les jours précédent le "D-Day".
De cette journée d’effroi, une image ne le quittera jamais, figée dans sa mémoire. C’est celle du caporal Martin, mort dans les bras de son frère. "Il a été touché au ventre, il est mort en une minute, poursuit Jim Parks. A ce moment, tant de choses vous viennent à l’esprit : ses amis, sa famille, son parcours".
Quatre-vingts années ont passé mais les souvenirs restent vifs. "Notre bateau a été touché par une mine, on a été propulsés dans l’eau, il a fallu nager jusqu’à la plage, sur quelque 200 mètres", raconte Jim Parks qui, pour être accepté dans l’armée, avait menti sur son âge. Arrivé sur la terre ferme, le jeune soldat comprend qu’il a perdu la quasi-totalité de son équipement. Face à lui, un corps sans vie. Celui d’un soldat, qu’il connaît. "J’ai pris son casque, ses armes et ses munitions et je suis allé me battre".Jim Parks, vétéran du débarquement du 6 juin 1944 en NormandiePrès de 19 000 soldats Canadiens tués en Normandie
Au total, ils sont plus de 14 000 soldats de la 3e division d’infanterie canadienne et de la 2e brigade blindée...
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05/06 - Les filles et les maths : ces études qui démontent les idées reçues
Depuis la réforme du lycée et du bac, en 2019, les jeunes filles se détourneraient toujours plus des mathématiques. C’est du moins ce qui est ressorti de nombreux articles ou tribunes ces derniers mois. Mais, à en croire les statistiques tirées d’une enquête de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Education nationale, le bilan serait bien plus nuancé. S’appuyant sur ces nouvelles données, les penseurs de la réforme, mise en place par l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, sortent du silence. "Dans ce débat, beaucoup de personnes, par méconnaissance ou militantisme, ont tourné le dos à la rationalité, au débat objectif et à la sincérité", dénonce Charles Torossian, auteur avec Cédric Villani d’un rapport sur l’enseignement des mathématiques en France, en 2018. Cet ex-inspecteur général de l’éducation nationale a élaboré avec le principal architecte du nouveau bac, Pierre Mathiot, une note très détaillée dans laquelle il revient sur certaines idées reçues.
Les auteurs prennent le parti de ne pas concentrer leur analyse seulement sur les mathématiques, mais sur l’ensemble des disciplines scientifiques. Dans leur texte, que L’Express a pu consulter, ils rappellent qu’à la rentrée 2023, la triplette de spécialités maths, physique-chimie et sciences de la vie et de la terre (équivalent de l’ancien bac S) a été choisie en classe de première par 89 000 élèves, dont 38 000 garçons et 51 000 filles. Ces dernières, qui représentent 57,3 % des effectifs, sont donc...
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05/06 - Israël est "prêt" pour une opération "très intense" à la frontière libanaise
Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie israéliens ont ciblé mercredi le centre de la bande de Gaza, où la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien va entrer dans son neuvième mois, les médiateurs redoublant d’efforts pour arracher un cessez-le-feu.
Les infos à retenir
⇒ Israël est "prêt" pour une opération "très intense" à la frontière libanaise
⇒ Neuf soldats israéliens ont été blessés
⇒ La Slovénie reconnaît l’Etat de PalestineIsraël est "prêt" pour une opération "très intense" à la frontière libanaise
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé mercredi qu’Israël était "prêt pour une opération très intense" à sa frontière nord, où des tirs avec le mouvement libanais Hezbollah sont quotidiens.
"Nous sommes prêts pour une opération très intense au nord. D’une manière ou d’une autre, nous allons y rétablir la sécurité", a dit Benyamin Netanyahou, lors d’une visite près de la frontière avec le Liban. Les alliés d'extrême droite du Premier ministre israélien Netanyahu, les ministres Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, ont tous les deux appelé ces derniers jours à agir en urgence pour rétablir la sécurité dans le nord d'Israël. "Ils mettent le feu ici. Tous les bastions du Hezbollah devraient aussi brûler et être détruits. GUERRE", avait écrit ce mardi Itamar Ben-Gvir, dans un message sur le réseau Télégram.Neuf soldats israéliens ont été blessés
Neuf soldats israéliens ont été blessés ce mardi, dont deux grièvement, dans l'explosion de munitions sur une base militaire du sud du pays, a annoncé...
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05/06 - Assurance-vie "responsable" : méfiez-vous des apparences !
Quelque 153 milliards d’euros, soit environ deux fois le budget de l’Education nationale. Tel était le poids des fonds détenteurs d’au moins un label de "finance durable" en assurance-vie fin 2023, selon France Assureurs. C’était à peine 6 milliards cinq ans plus tôt ! Ce bond en avant des encours responsables au sein du placement roi des Français s’est d’abord produit sous une pression réglementaire croissante. Côté conseil, votre intermédiaire – banquier, assureur, courtier… – doit s’enquérir de vos attentes en termes de "durabilité" et vous proposer des placements adaptés. Côté offre, tout contrat – sauf celui comprenant uniquement un fonds en euros – doit contenir a minima un support d’investissement (ou unité de compte) labellisé ISR (Investissement socialement responsable), un autre Greenfin (vert) et un troisième Finansol (solidaire). L’assureur est enfin tenu d’indiquer le pourcentage de fonds labellisés présents dans l’enveloppe qu’il vous présente.
Le problème ? On trouve désormais sur le marché une offre bouillonnante, qui va bien au-delà des obligations légales. "Les assureurs disposent maintenant de multiples unités de compte, et pas seulement des fonds actions, constate Pascale Baussant, gérante de Baussant Conseil et membre du comité du label ISR. Cela leur permet de répondre aux demandes de leurs clients avec des fonds thématiques sur l’eau, le bois, le climat ou l’emploi, immédiatement déchiffrables par l’épargnant."
La course au mieux-disant est lancée. Les grosses enseignes, notamment bancaires,...
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05/06 - Ukraine : Macron et Zelensky vont discuter à Paris des besoins de Kiev face à la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi que les forces russes concentraient leurs attaques sur la région orientale de Donetsk et non sur celle de Kharkiv, dans le nord-est, cible d’une offensive déclenchée le mois dernier. "L’essentiel des combats et les attaques les plus massives se déroulent dans la région de Donetsk. En fait, c’est là que se concentrent les attaques russes", a dit Volodymyr Zelensky dans son message quotidien sur les réseaux sociaux. La Russie a revendiqué en 2022 l’annexion de cette région, même si elle n’en avait pas le contrôle total.
Les infos à retenir
⇒ Macron et Zelensky vont discuter vendredi à Paris
⇒ Biden rencontrera Zelensky en France
⇒ Lavrov vilipende "l’Occident" depuis l’AfriqueMacron et Zelensky vont discuter vendredi à Paris
Le président français Emmanuel Macron recevra son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi à l’Elysée, au lendemain des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, afin de discuter des "besoins de l’Ukraine" face à la Russie, a annoncé mardi la présidence française.
"Alors que les frappes russes ne cessent de s’intensifier sur le front et sur les infrastructures énergétiques, les deux présidents évoqueront la situation sur le terrain ainsi que les besoins de l’Ukraine", dans le "prolongement de la Conférence de soutien à l’Ukraine qui s’est tenue à l’Elysée le 26 février", est-il précisé.Kiev se félicite de la présence de Kamala Harris
Kiev s’est félicité mercredi de l’annonce par Washington de la...
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05/06 - 80e anniversaire du Débarquement : "Le rôle des soldats français est trop souvent négligé"
S’il n’y a qu’un seul livre à lire sur le D-Day, c’est celui-ci. De sable et d’acier, publié en avril aux éditions Passés composés, retrace avec minutie la patiente et longue préparation du Débarquement du 6 juin 1944, étape décisive de la chute du jour nazi sur l’Europe. Historien et ancien officier de l’armée britannique, Peter Caddick-Adams a aussi bien arpenté les archives que les plages, où il a recueilli un grand nombre de témoignages inédits de vétérans.
D’une écriture limpide, fourmillant de détails éclairants, ce récit, dans sa deuxième partie, retrace les assauts alliés depuis Utah Beach, à l’ouest, jusqu’à Sword, à l’est, en passant par Omaha, où il emmène son lecteur autant sur la place que dans les bunkers allemands. "Un débarquement sur une côte défendue est la plus difficile de toutes les opérations militaires, rappelle-t-il. Les assaillants, ce jour-là, sont en guerre contre les Allemands, mais également contre le vent, les marées, la météo et la géologie." Entretien.
L’Express : A quel point le D-Day a-t-il changé la vie de ceux qui y ont participé et y ont survécu ?
Peter Caddick-Adams : Il s’agit de la plus grande opération militaire du XXe siècle et de l’événement le plus dramatique dans la vie de ceux qui y ont participé. La plupart des participants à la vague d’assaut s’attendaient à mourir lors du Débarquement, mais les alliés ont subi incroyablement peu de pertes. On estime que 4 414 soldats, marins et aviateurs alliés ont perdu la vie le 6 juin 1944, alors qu’un minimum de 20 000 morts était attendu.
La...
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05/06 - Immigration : comment Joe Biden flatte l’électorat de droite
C’est une mesure aussi concrète que symbolique. Ce mercredi 5 juin, depuis minuit, un décret empêche les migrants entrés illégalement sur le territoire américain de bénéficier du droit d’asile lorsque leur nombre dépasse les 2 500 par jour sur une période de sept jours consécutifs, ce qui est le cas aujourd’hui. C’est un durcissement majeur de la politique migratoire de Joe Biden, à cinq mois de l’élection présidentielle. Habituellement, toute personne posant pied sur le sol américain a le droit d’y demander refuge.
Le président américain a déclaré que ces mesures permettront de "reprendre le contrôle" de la frontière avec le Mexique, où convergent de plus en plus de personnes fuyant la pauvreté en Amérique centrale ou latine. Elles viseront aussi "à rétablir l’ordre dans le processus" de demande d’asile, a-t-il ajouté lors d’une allocution à la Maison-Blanche, et qu’elles étaient conformes aux "responsabilités qui nous incombent en vertu du droit international".
Concrètement, les migrants pourront toujours traverser la frontière mais ils seront accueillis différemment. Jusqu’à présent, les agents leur demandaient s’ils étaient en danger dans leur pays d’origine, ce à quoi la plupart des arrivants répondaient par l’affirmative. Après quelques brèves vérifications, ils avaient le droit de rester dans le pays jusqu’à ce que leur demande d’asile soit traitée, ce qui peut prendre des années.
Désormais, les agents ne leur poseront plus la question. Ce sera aux migrants de faire valoir eux-mêmes leur droit d’asile et les...
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05/06 - Opération Tiger : cette répétition générale du débarquement en Angleterre qui vira au désastre
L’épisode est longtemps resté secret : avant le D-Day en Normandie, le 6 juin 1944, dont Emmanuel Macron commémore ce jeudi le 80e anniversaire, il y eut un autre débarquement. Le 27 avril 1944, l’armée alliée, dirigée par le général Eisenhower, futur président des Etats-Unis, organise une répétition générale sur la plage de Slapton Sands, bourgade du Devon, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
3 000 habitants des environs sont expulsés de leur domicile pour l’exercice, baptisé "Tiger" et préparé pendant plus de quatre mois. Quelque 30 000 soldats et 3 000 navires de guerre les remplacent. Les signaux radios alliés sont captés par l’armée allemande ; les nazis envoient neuf vedettes rapides depuis le port de Cherbourg. Huit navires sont torpillés, deux couleront dans la Manche, 946 militaires américains (certaines sources mentionnent plutôt 749 décès) périssent.
Aucune publicité n’est faite autour de cet événement, les Allemands ne se doutent pas qu’ils viennent de contrecarrer une répétition du débarquement en Normandie. Quarante jours plus tard, l’opération Overlord est un succès ; elle change le cours de la Seconde Guerre mondiale. Longtemps, les morts du 27 avril n’ont pas été honorés comme il se doit. Jusqu’en 1984, l’exercice est classé secret-défense aux Etats-Unis, les archives demeurent rares et parcellaires.
Ce n’est que le 5 juin 2012 qu’une plaque en leur honneur est posée à Utah Beach, près du musée du Débarquement. Elle rend enfin hommage à ces héros invisibles dont le sacrifice contribua à l’exploit...
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05/06 - Les fresques en entreprise, dernière lubie des progressistes bien-pensants, par Julia de Funès
Si vous entendez le mot "fresque" surgir d’une conversation, évitez tout lien direct avec les peintures rupestres ancestrales. On repérerait immédiatement votre désuétude. Les fresques désignent aujourd’hui des outils modernes, les "fresqueurs" et "fresqueuses" les nouveaux prophètes. Se présentant sous la forme d’un jeu de cartes, elles abordent les sujets sensibles du moment (biodiversité, diversité, inclusion, climat, mobilité, etc.). Le but de ces ateliers ? "Sensibiliser" les collaborateurs de l’entreprise aux problématiques mentionnées, le tout "dans un esprit ludique d’intelligence collective" (sic). La règle du jeu consiste à découvrir des liens de cause à effet. A partir de diagnostics, les joueurs avancent des pronostics et entrevoient l’utilité de certaines actions à mettre en place au sein des organisations. La vie, la nature et les hommes deviennent sujets de logique et de modélisation.
Au-delà du travail de sensibilisation et de prise de conscience toujours salutaire et non discutable, la pertinence de cette méthode de pensée reste à questionner. Car autant la prévision, la déduction, les liens de causalité fonctionnent pour la matière, l’inerte, le non-vivant et tout ce qui obéit à des lois mathématiques, autant les méthodes déductives restent plus aléatoires dès qu’il s’agit du vivant. On peut prédire ce que l’on veut, la vie excède systématiquement la conception préalable que l’on s’en est faite initialement.
Nous avons beau anticiper notre prochaine réunion de travail ou notre prochain dîner...
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05/06 - Réchauffement climatique : l’étude alarmante qui pointe un "rythme sans précédent"
Il y a urgence. Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un "rythme sans précédent" et la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés dans une étude parue mercredi 5 juin.
"Le réchauffement causé par l’homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023", indiquent ces scientifiques.
Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d’une soixantaine de chercheurs de renom qui s’appuient sur les méthodes du Giec, les experts climat mandatés par l'ONU. L’intérêt de l’étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.
Par rapport à l’ère pré-industrielle, ce réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022).
Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C - car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño.Emissions record
Les scientifiques entendent fournir des données à jour chaque année, pour nourrir les négociations des COP et le débat politique, alors que la décennie actuelle est jugée décisive pour sauver les objectifs de l’accord de...
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05/06 - Hongrie : Péter Magyar, l’anti-Orbán qui monte en puissance
C’est une percée incroyable dans la Hongrie verrouillée depuis quatorze ans par Viktor Orbán. Trois mois après s'être rebellé contre le régime, l'ancien haut fonctionnaire à Bruxelles Péter Magyar, pur produit du Fidesz, s'est hissé juste derrière son parti d'origine lors des élections européennes, avec 30 % des voix. Un score exceptionnel pour celui qui était encore inconnu du grand public en début d'année : sa formation : Tisza (Respect et Liberté), décroche sept sièges, écrasant l'opposition libérale et de gauche, en lambeaux.
- Cet article a été mis à jour après le résultat des élections européennes -
Fils de juristes renommés, le renégat au look de golden-boy confirme son statut d'anti-Orbán n° 1, conquis à force de charges contre la corruption et les dérives du gouvernement. Tout commence le 10 février, quand un scandale d'ampleur dans une affaire pédocriminelle provoquait la démission de la présidente Katalin Novák et le retrait de la vie publique de Judit Varga, ex-ministre de la Justice qui devait mener la liste du Fidesz aux européennes. Le lendemain, un ancien diplomate nommé Péter Magyar, ex-époux de Varga et pur produit du Fidesz, s’invitait dans le média alternatif Partizán pour tacler le pouvoir. Le 15 mars et le 6 avril, des dizaines de milliers de personnes l’écoutaient à Budapest. Le 17 avril, il annonçait la liste européenne de son parti Tisza et entamait une tournée colossale de 200 meetings.
"Beaucoup voient en lui une chance qu’ils ne voyaient en personne dans l’opposition. Et pas seulement les...
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05/06 - Européennes : la passe d’armes entre Glucksmann et Bardella sur la Russie
"Parti de la capitulation", "petit télégraphiste du Kremlin", "bataille de sacs à main"… Raphaël Glucksmann et Jordan Bardella se sont livrés à une vive passe d’armes autour de la Russie, mardi 5 juin, lors du dernier débat télévisé des européennes.
"Vous êtes pour que l’Union européenne finance la machine de guerre de Poutine à hauteur d’un milliard d’euros par jour", a lancé la tête de liste PS/Place publique à son rival du Rassemblement national, hostile à des sanctions énergétiques contre la Russie.
"Je ne suis pas pour que la France devienne une cobelligérante […] La guerre c’est du sérieux !", a répliqué sur France 2 et France inter Jordan Bardella, en référence aux livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine."Applaudi" à l’annexion de la Crimée
Raphaël Glucksmann a alors accusé le RN d’avoir "applaudi" à l’annexion de la Crimée par la Russie et l’eurodéputé Bardella de ne pas avoir voté une résolution condamnant la milice russe Wagner "qui s’en prenait à nos soldats" en Afrique. Le président du rassemblement national lui a reproché en retour d"'hurler sur un sujet qui mérite un peu plus de hauteur que cette espace de bataille de sac à mains".
"C’est la divergence fondamentale entre le parti de la défaite et de la capitulation face à Vladimir Poutine que vous incarnez et le parti de la résistance que j’incarne moi", a martelé le candidat de gauche.
🗣️ "Vous incarnez le parti de la capitulation face à Vladimir Poutine" lance Raphaël Glucksmann (PS) à Jordan Bardella, lors du grand débat des #Européennes2024.
En...
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05/06 - Pourquoi l’UE ne peut pas se permettre d’interdire TikTok
"L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat", a écrit le stratège militaire Sun Tzu. Cette phrase résonne étrangement à l’heure où TikTok et les Etats-Unis sont à couteaux tirés. Le réseau social originaire de Chine y est considéré comme une arme cognitive, un outil d’espionnage et d’influence dissimulé derrière une cascade de vidéos de passions heureuses et de plaisanteries enfantines. Fin avril, dans un rare mouvement transpartisan, le Congrès a ainsi voté une loi visant à interdire l’application d’ici un an, si elle ne coupe pas d’ici là ses liens avec l’Empire du Milieu. Alors, bye bye TikTok ?
Le dossier contre l’application est, en réalité, plus bancal qu’il n’y paraît. Et il y a de bonnes et de mauvaises raisons de se méfier de ce réseau social. Les plus solides relèvent de la santé publique, et sont précisément celles que l’Europe a choisi d’investiguer. TikTok étudie-t-il en profondeur les risques, notamment de "dépendance comportementale", que son outil suscite ? Que fait-il pour les atténuer ? Empêche-t-il suffisamment les mineurs d’accéder à des contenus inappropriés ? A ces questions, TikTok n’a pour le moment pas apporté de réponses satisfaisantes. Raison pour laquelle il fait l’objet de deux enquêtes ouvertes par la Commission européenne.
Les Etats-Unis mettent régulièrement en avant deux autres menaces : que Pékin se serve de TikTok pour espionner les Occidentaux et pour influencer leurs opinons. Malgré les débats houleux Outre-Atlantique, le dossier, à ce niveau, est cependant mince. En...
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05/06 - Face au RN, miser sur le plafond de verre de l’incompétence est suicidaire, par Anne Rosencher
Lors du débat de l’entre-deux-tours de 2022, une stratégie avait été établie pour le président candidat Emmanuel Macron : "Nous avions noté que Marine Le Pen avait beaucoup de mal avec les chiffres, détaille un conseiller du président. L’idée était donc de l’en bombarder afin d’obtenir l’effet 'regard perdu' – terrible quand on prétend diriger un pays." La stratégie a fonctionné. Le 20 avril 2022, la candidate du Rassemblement national était apparue bien moins "capée" qu’Emmanuel Macron. Sans que cela n’égale le "crash" du débat de 2017 – "où elle [avait] réussi l’exploit de faire honte à ses propres électeurs", dixit le philosophe Marcel Gauchet –, mais à de nombreuses reprises, Marine Le Pen avait semblé noyée dans ses dossiers, incapable de répondre aux arguments chiffrés du président en place.
Gabriel Attal a-t-il théorisé la même stratégie pour son duel avec Jordan Bardella le 23 mai dernier sur France 2 ? En tout cas, l’effet a été du même genre : corrigeant ici une approximation sémantique, reprenant là l’étiage d’une part de marché, le Premier ministre déployait sa supériorité technique avec un sourire en coin, prenant les téléspectateurs à témoin : "Vous taperez sur Google, et vous verrez qui a raison !"… En face, Jordan Bardella, 28 ans, ressemblait un élève qui avait bien travaillé ses fiches mais n’avait pas réussi à se mettre à niveau. Le lendemain, les commentaires l’avaient noté – les sondages, moins – et Emmanuel Macron, pas encore rentré de Nouvelle-Calédonie, défiait Marine Le Pen pour un duel avant les...
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05/06 - Après le fiasco Euroapi, tous les regards tournés vers Sanofi
Cette semaine, on a décidé de tirer les leçons du fiasco Euroapi avec Julie Thoin-Bousquié, reporter au service Economie de L’Express et experte des questions industrielles.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Miléna Rossi (montage) et Jules Krot (réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Charlotte Baris : Le Covid-19 a en effet révélé notre dépendance vis-à-vis des usines de médicaments asiatiques et des laboratoires américains. Et depuis les pouvoirs publics européens militent pour la relocalisation de notre production de médicaments. Dans le même temps, tous les grands groupes ont décidé de ne garder que leurs activités les plus lucratives et se délestent de plusieurs filiales. D’un côté, la recherche de souveraineté de l’autre, un impératif de rentabilité. Ce jeu d’équilibriste, c’est celui qu’a entrepris Sanofi depuis la pandémie.
Alors que Pfizer et Moderna faisait déferler leurs vaccins à ARN messager sur le monde entier, Sanofi était relégué au rang de sous-traitant. Depuis, l’entreprise a décidé de se concentrer sur certaines activités parmi les plus lucratives (l’oncologie, la vaccination ou les pathologies rares par exemple). Mais ce recentrage...
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04/06 - Israël - Hamas : le tacle de Biden à Netanyahou
Le président américain Joe Biden a taclé le Premier ministre israélien dans une interview au magazine Time publiée mardi 4 juin, affirmant qu’il y avait "tout lieu" de conclure que Benyamin Netanyahou faisait traîner la guerre à Gaza pour sa propre survie politique.
Le démocrate, dont les relations avec Benyamin Netanyahou sont notoirement compliquées, a ajouté avoir un "désaccord majeur" avec lui au sujet de l’après-guerre dans le territoire palestinien, et a jugé qu’Israël avait eu un comportement "inapproprié" pendant le conflit, déclenché par une attaque du Hamas le 7 octobre. Des remarques d’autant plus notables qu’elles émanent du dirigeant du grand pays allié d’Israël.
Plus largement, le président octogénaire, candidat à un deuxième mandat, s’est dit mieux placé que son rival républicain Donald Trump pour faire en sorte que les Etats-Unis restent "la puissance mondiale" sur des sujets comme l’Ukraine, Taïwan ou Gaza.
L’entretien avec Time s’est tenu avant l’annonce par le président américain d’une proposition présentée comme israélienne pour un cessez-le-feu à Gaza, et froidement accueillie par Benyamin Netanyahou A la question de savoir s’il croyait que le Premier ministre israélien faisait traîner la guerre dans son propre intérêt politique, le président américain a laissé entendre que oui. "Il y a tout lieu pour les gens de tirer cette conclusion", a-t-il affirmé.
Joe Biden a reconnu qu’il était particulièrement en désaccord avec l’Israélien au sujet de la nécessité de créer un Etat palestinien. "Mon grand...
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04/06 - "Si on frappe, il n’y aura plus de JO…" : dans les médias russes, le discours antifrançais a passé un cap
Ces dernières semaines, les annonces d’Emmanuel Macron ont été remarquées dans l’est de l’Europe : des instructeurs militaires occidentaux pourraient être déployés en Ukraine, Kiev peut maintenant frapper des cibles en Russie à l’aide d’armes occidentales et la délégation russe s’est vue retirer son invitation aux cérémonies du débarquement. A chaque fois, l’initiative a été prise par la diplomatie française. "Une à une, le président français efface les lignes rouges que les Occidentaux s’étaient fixées depuis deux ans sur l’Ukraine", remarque le journal russe Novaïa Gazeta.
Cet activisme français passe mal dans les médias proches du Kremlin, qui ciblent le locataire de l’Elysée. "Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron [NDLR : le nom complet du président de la République] est désormais perçu comme le principal opposant à la fédération de Russie, un personnage particulièrement nuisible, souligne le journal économique Kommersant. Il n’a jamais été un allié, mais jusqu’à présent nous pouvions le traiter avec simple condescendance. Maintenant, il a complètement basculé du mauvais côté : il provoque, il menace et ne défend que ses propres intérêts."Une étrange nostalgie de la Guerre froide
Selon ce journal moscovite, l’annulation de l’invitation aux 80 ans du débarquement en Normandie constitue un affront singulier pour la diplomatie russe : "La Seconde Guerre mondiale restait un lien entre nous, mais apparemment les Français ont décidé de tourner la page. De nos jours, chacun a ses propres dates de mémoire, ses propres célébrations....
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04/06 - Eva Illouz : "Un gouffre s’est ouvert à gauche autour de la question juive"
C’est le cri d’alarme d’une éminente intellectuelle, juive et de gauche. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, Eva Illouz déplore le "gouffre" qui s’est creusé entre les Israéliens progressistes et une partie de la gauche occidentale, rangée derrière le Hamas. Sociologue, directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteure de Pourquoi l’amour fait mal (Seuil), du Capital sexuel (avec Dana Kaplan) ou de Happycratie (avec Edgar Cabanas), la Franco-Israélienne ne peut pourtant pas être soupçonnée d’aucune sympathie pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qu’elle qualifie de "pire chef de gouvernement de toute l’histoire israélienne". Mais pour Eva Illouz, les militants propalestiniens se sont radicalisés et propagent souvent un "discours antisémite qui s’ignore". Tout en critiquant la riposte israélienne "disproportionnée" à Gaza, elle déplore le "deux poids, deux mesures" dans les indignations qui fait que les jeunes manifestants occidentaux ne semblent, par exemple, nullement se soucier de la guerre impérialiste menée par Vladimir Poutine en Ukraine.
Pour L’Express, la sociologue analyse aussi la double menace qui pèse, selon elle, sur la démocratie israélienne, de l’extérieur comme de l’intérieur, du fait du clivage entre laïques et religieux et du cynisme de Netanyahou. Pour elle, la paix dans la région, qui passera par une solution à deux Etats, ne pourra se faire qu’avec une contribution de pays arabes comme l’Arabie saoudite. Entretien.
L’Express : On a l’impression chez...
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04/06 - Inde : pourquoi la victoire de Modi n’en est pas vraiment une
Le rêve de Narendra Modi de transformer son pays en Etat hindou s’envole. A l’issue des élections législatives dont le dépouillement a eu lieu ce mardi, le parti du leader nationaliste, le BJP, a perdu la majorité absolue obtenue lors des deux scrutins précédents, en 2014 et en 2019. En bonne position néanmoins pour être vraisemblablement reconduit à la tête du géant d’Asie du sud pour un troisième mandat de cinq ans, exploit que seul le socialiste Nehru avait réussi avant lui, le dirigeant d’extrême droite, 73 ans, va devoir s’appuyer sur plusieurs petites formations régionales pour gouverner. Il espérait, avec ces dernières, obtenir 400 sièges sur 543, il n’en décrocherait finalement que 290 environ, selon des données provisoires, soit moins d’une vingtaine de sièges de plus que la majorité de 272. A lui seul, le BJP devrait compter autour de 240 députés dans l’hémicycle, contre 303 précédemment. Pour l’opposition, ces chiffres témoignent d’une "défaite morale et politique".
Si l’intéressé parvient à sauver sa tête, il devrait s’attacher en priorité, selon la presse indienne, à renforcer l’autonomie stratégique de l’Inde dans les tout prochains mois, avec de nouveaux investissements dans l’industrie manufacturière, talon d’Achille de l’économie indienne, la défense en particulier. Un sujet qu’il évoquera le 13 juin au sommet du G7, auquel il a été invité par la cheffe de l’exécutif italien Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, qu’il considère comme une "amie". Nul doute qu’il essaiera...
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04/06 - Antisémitisme : l’appel au sursaut de Bernard-Henri Lévy à la veille des européennes
L’antisémitisme flambe et nous regardons ailleurs. 1 676 actes antisémites recensés en 2023, soit une hausse de plus de 1 000 % en un an. Et pourtant, en pleine campagne des européennes, le sujet reste à la traîne, comme éclipsé par la force de frappe médiatique des militants pro-palestiniens. Bernard-Henri Lévy s’indigne : "Les grandes listes républicaines - Renaissance, Les Républicains, le Parti socialiste- Place publique - ne mettent pas l’antisémitisme en tête de leur agenda politique."
C’est ainsi que pour interpeller les candidats sur l’explosion de l’antisémitisme en Europe, le philosophe a donné rendez-vous ce lundi 3 juin au soir au Théâtre Antoine. L’événement est organisé par la revue littéraire "La Règle du jeu", et réunit une trentaine de responsables politiques, intellectuels, écrivains et artistes. Parmi lesquels les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, la maire de Paris, Anne Hidalgo et l’ancien Premier ministre, Manuel Valls. Mais également le rabbin Delphine Horvilleur, l’essayiste Yann Moix, l’écrivaine Justine Lévy, les comédiens Sandrine Kiberlain et Yvan Attal, ou encore le président du Crif Yonathan Arfi.La jeunesse ignorante
Tous ont répondu par la positive et avec gravité à l’invitation. Et pour cause, "l’Europe est au bord de l’abîme" a répété Anne Hidalgo de concert avec la journaliste et essayiste Caroline Fourest, qui figure également parmi les invités : "L’antisémitisme n’est définitivement pas résiduel : il déborde". Des campus universitaires,...
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04/06 - Baignade de Macron dans la Seine : ce coup de Trafalgar qu’on redoute chez Hidalgo
"Dans trois ans, j’irai me baigner dans la Seine devant témoins pour prouver qu’elle est un fleuve propre." Heureusement, Jacques Chirac a su ne pas persévérer. Mais le macronisme n’est pas un chiraquisme, il est une volonté. Tenace. Organiser les Jeux olympiques de Paris 2024 sans épreuve dans le fleuve parisien sous prétexte qu’y barboteraient quelques bactéries ? Impensable, pour Emmanuel Macron. Grandioses seront ces JO. "Bien sûr que j’irai [me baigner dans la Seine]", avait-il déclaré en février 2024 devant la presse. A la mairie de Paris, on est du même avis. "Je vous le dis : oui, on va nager. Oui, on va le faire", jurait Anne Hidalgo en janvier. La rivalité, en politique, fait des merveilles. Mais se révèle relativement inutile pour combattre les Escherichia coli.
Tandis que la Seine (et la Marne), depuis des mois, bénéficie de traitements d’assainissement, les derniers prélèvements indiquent toujours une présence trop importante de bactéries, la faute, notamment, à la météo qui maintient la température de l’eau sous les 22 degrés nécessaires à la disparition de ces organismes. Le 23 juin, date espérée par Anne Hidalgo pour une première démonstration de "son petit crawl", selon ses mots, les Escherichia coli pourraient être encore trop nombreuses, empêchant ainsi un plongeon. Scénario le plus probable à ce stade : un report des festivités le 30 juin. Et si ce monde sous-marin effrayant et "le débit encore trop puissant" de l’eau, dixit les conseillers de l’Hôtel de ville, constituaient la plus grande...
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04/06 - Boycott de personnalités "sionistes" : les dessous glaçants de ces listes devenues virales
Dis-moi ce qu’est un "sioniste", je te dirai ce que devient "l’antisionisme"… Dans les années 2010, les "listes" désignant d’infréquentables "sionistes" grouillaient surtout sur quelques blogs complotistes à tendance antisémite. C’était le cas de Panamza, un blog obsédé par Israël et les juifs, ou encore d’Egalité & Réconciliation, le site de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, qui avait publié en 2019 un "Diagramme de la gauche" cartographiant notamment de présumés poids lourds du "sionisme". Un lecteur frappé de catalepsie il y a quelques années et réveillé au début de la guerre à Gaza serait probablement sidéré : en 2024, ces listes n’ont rien de confidentiel ni de subversif. Elles se déclinent en galeries de portraits sur des comptes Instagram branchés (une publication, un nom, une photo façon Studio Harcourt) et en vidéos TikTok aux abords pédagogiques. Tout y est "argumenté", "sourcé", en vue d’"informer" et, en définitive, de boycotter.
Sur Instagram, Zionists in music ("sionistes dans la musique") affiche aujourd’hui près de 16 000 abonnés, deux mois seulement après sa première publication. De son propre aveu, le compte reconnaît dans un post d’introduction que la liste évolutive est "essentiellement composée d’individus juifs". Mais ici, promet-on, on ne cautionne pas l’antisémitisme. L’idée étant "d’éclairer les musiciens sur leur position au sein de cette industrie et qu’ils reconnaissent l’impact de leurs choix", en ciblant ceux qui ont "publiquement soutenu le sionisme". Par-là, Zionists in music...
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04/06 - Interview de Macron : la mise en garde de l’Arcom à TF1 et France 2
L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a appelé ce mardi 4 juin les chaînes au "strict respect des règles" des temps de parole, avant l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 jeudi, à trois jours des élections européennes.
"Tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte" dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel, et les autres listes devront bénéficier en contrepartie d'"un accès équitable" aux antennes, a souligné le régulateur dans un communiqué."Des dispositions" à prendre
Les oppositions avaient saisi l’Arcom pour protester contre l’intervention du président de la République jeudi au 20h00 de TF1 et France 2, également retransmise sur les chaînes info des deux groupes, LCI et franceinfo. A trois jours des européennes, elles y voient un soutien à la liste conduite par la candidate macroniste Valérie Hayer. L’autorité indépendante a indiqué ce mardi avoir écrit aux groupes TF1 et France Télévisions "afin qu’ils lui fassent connaître sans délai les dispositions qu’ils entendent prendre" pour équilibrer les temps de parole. Ces dispositions doivent être prises "y compris de manière anticipée", précise l’Arcom.
La campagne électorale prend fin vendredi à minuit et les candidats ne pourront ensuite plus s’exprimer publiquement. Soit seulement un peu plus de 24 heures pour les oppositions pour répondre à l’intervention du président de la République.
En outre, l’Arcom dit dans son communiqué avoir reçu ce lundi plusieurs petites listes candidates, inquiètes de...
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04/06 - Israël - Hamas : la députée LFI Rachel Kéké brandit un drapeau palestinien à l’Assemblée
A quelques jours des élection européennes, la France insoumise confirme qu'elle maîtrise l'art de l'agit-prop. La députée LFI Rachel Kéké a brandi, ce mardi 4 juin, dans l'hémicycle de l'Assemblée un drapeau palestinien, reproduisant le geste de son collègue Sébastien Delogu la semaine dernière, et la séance a été suspendue.
A l'ouverture des débats, des députés écologistes, communistes et LFI s'étaient présentés habillés en noir, rouge, blanc et vert, les couleurs du drapeau palestinien, pour manifester leur soutien à ce peuple. "Je crois qu'il est nécessaire de rappeler que nous sommes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. L'hémicycle est le lieu du débat, le lieu du débat démocratique et l'expression des parlementaires s'effectue exclusivement à l'oral", avait réagi la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, en laissant les débats se poursuivre.
La députée @KekeRachel (LFI) brandit un drapeau palestinien dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, ce qui est prohibé. La séance est suspendue par la présidente de l'Assemblée nationale @YaelBRAUNPIVET.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/q3oByRRNQV— LCP (@LCP) June 4, 2024
En réponse, des députés LR et Renaissance ont ceint leur écharpe tricolore. Les échanges se sont envenimées lorsque Rachel Kéké, elle-même vêtue en rouge, vert, blanc et noir, a brandi un drapeau palestinien. Yaël Braun-Pivet a immédiatement prononcé "sur le siège" un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal - la plus forte sanction prévue au règlement de l'Assemblée qu'elle...
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04/06 - Exposition : à Nice, la "Maison abandonnée" se demande si l’éternité est possible
Sur les hauteurs de la cité des Anges, la vieille dame se déploie en majesté. En apparence, rien n’y a changé depuis la Belle Epoque qui la vit s’édifier sous l’impulsion d’un pâtissier prospère de Nice. Avant, des années plus tard, d’être laissée à l’abandon, squattée, taguée, envahie par les fissures et les chauves-souris. Au prix de 1 000 rebondissements, ses plus proches voisins, Hélène et François Fincker, ont fini par faire l’acquisition de la belle endormie en 2003 pour y créer un lieu d’art alternatif. La Villa Cameline, son nom d’origine, est alors devenue la Maison abandonnée. Comprendre "abandonnée à la créativité des artistes".
Ni musée ni substitut de galerie, la demeure leur offre un tremplin vers la reconnaissance et un écrin resté dans son jus auquel ils ont pour seule contrainte de ne pas toucher. Aux antipodes de la White box et au fil des années se sont succédé entre ces murs défraîchis aux boiseries écaillées, sublimés par un plafond cathédrale et des lustres en perles de verre, installations, performances et Cabinets en tous genres – érotique, névrotique, démocratique…
Sans autre boussole que leur goût pour l’art et les affinités instinctives, les Fincker, qui sont, à la ville, expert en médecine nucléaire et professionnelle de la communication culturelle, ont déjà accueilli ici plus de 300 artistes et une soixantaine d’expositions. La Maison abandonnée est désormais un acteur à part entière de la sphère artistique du Sud de la France. Et bientôt au-delà si l’on en croit l’ambitieuse réunion qui s’y...
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04/06 - Ce qui se cache derrière l’Académie du climat d’Anne Hidalgo
Ici et là, les lieux ont gardé trace de leur ancienne vocation. Les minuscules carreaux tachetés du rez-de-chaussée, les boiseries de la salle des mariages à l’étage, la façade de pierre. Mais depuis 2021, la mairie du IVe arrondissement de Paris s’est transformée en "Académie du climat". Désormais, on y avale un parmentier veggie à 10 euros en discutant cinéma engagé ou pièce de théâtre sur les sorcières, on y boit de la chicorée parce que "le thé et le café, ça vient de loin et c’est moins bien", on y assiste à une conférence sur "les JO et le climat". Anne Hidalgo ambitionne d’y sensibiliser les Parisiens aux enjeux climatiques et environnementaux. Ses adversaires n’y voient, eux, qu’un objet politique destiné à soigner une part très militante de sa majorité. Le flou sur la gouvernance et les finances, la programmation aux allures de grand fourre-tout alimente les critiques sur ce tiers-lieu, directement piloté par l’Hôtel de ville.
L’histoire démarre en 2020 lorsque les quatre premiers arrondissements de Paris fusionnent. Il n’y a plus suffisamment d’habitants pour justifier d’un découpage hérité du XIXe siècle. Mais que faire des bâtiments inutilisés ? Une Maison de la jeunesse, dans le Ier, une "Fabrique de la Solidarité", sise – ça ne s’invente pas – rue de la Banque dans le IIe. Pour l’ancienne mairie du IVe, le débat est plus vif. Les habitants plaident pour des services de proximité, un conservatoire peut-être, ou un lieu dédié à la vie culturelle et associative. Mais la présidentielle se profile. En mai...
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04/06 - Guerre en Ukraine : l’obsession anti-Macron de Matteo Salvini
Une charge de plus de Matteo Salvini contre Emmanuel Macron. Le vice-Premier ministre italien a publié ce mardi 4 juin sur les réseaux sociaux un montage grimant le président français en tenue militaire lourde et équipé d’un fusil d’assaut ; une façon de réaffirmer son opposition absolue au possible envoi de troupes occidentales en Ukraine.
❌ Escalation militare e soldati italiani al fronte su ordine di pericolosi “bombaroli”? No, grazie.
✅ Sì all’impegno dell’Italia per la Pace, nel ripudio della guerra previsto dalla Costituzione, ispirato dalla coscienza morale collettiva e dalla nostra tradizione cristiana.… pic.twitter.com/jF6STt7KKf— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) June 4, 2024
"Une escalade militaire et des soldats italiens sur le front sur ordre de dangereux 'poseurs de bombes' ? Non merci", a écrit sur son compte X le dirigeant d’extrême droite dont le parti, la Ligue, appartient à la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni. "Oui à l’engagement de l’Italie en faveur de la paix, au refus de la guerre prévu par la Constitution, inspiré par la conscience morale collective et par notre tradition chrétienne", ajoute-t-il ensuite, appelant les électeurs à voter pour la Ligue pour "plus d’Italie et moins d’Europe".
Cette sortie n’est qu’une parmi d’autres ces dernières semaines, toujours au sujet de la position controversée d’Emmanuel Macron à propos du possible envoi de troupes occidentales pour défendre l’Ukraine face à la Russie. Si le gouvernement italien de Giorgia Meloni s’est déclaré...
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04/06 - Désinformation : ce test auquel a échoué TikTok
Le réseau social TikTok a autorisé la mise en ligne de publicités contenant de la désinformation liée aux élections européennes, selon un rapport publié ce mardi 4 juin, contrevenant à ses propres conditions d’utilisation et mettant en doute sa capacité à détecter les fausses informations à quelques jours du scrutin.
L’ONG britannique Global Witness a créé 16 publicités à destination du public irlandais contenant des informations erronées sur les élections, qui ont lieu de jeudi à dimanche, et a tenté de les publier sur trois plateformes : TikTok, YouTube (propriété de Google) et X (ex-Twitter), le réseau social détenu par Elon Musk.
TikTok, qui est particulièrement populaire auprès des jeunes, a approuvé la mise en ligne des 16 publicités, YouTube en a bloqué 14, X a filtré toutes les publicités et suspendu les faux comptes, indique l’ONG dans son rapport. "TikTok a lamentablement échoué à ce test", a commenté auprès de l’AFP Henry Peck, chargé de campagne chez Global Witness.
L’ONG a annoncé avoir déposé une plainte auprès des autorités de régulation irlandaises, estimant que le réseau social pourrait enfreindre les règles européennes visant à limiter les menaces sur les élections.
Soumises aux trois plateformes le mois dernier, ces fausses publicités contenaient toutes des éléments pouvant mettre en péril la bonne tenue du scrutin. On pouvait notamment y trouver des messages incitant les électeurs à rester chez eux en raison d’un risque de violence dans les bureaux de vote ou d’une recrudescence de maladies contagieuses....
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04/06 - "Emmanuel Macron ne se sortira pas du piège calédonien" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Européennes un enjeu majeur
Elisabeth Bucher, Osthoffen (Bas-Rhin)
Bravo à Thomas Mahler pour son article consacré à l’historien russe Sergueï Medvedev. Il doit nous amener à réfléchir. Allons-nous vers une troisième guerre mondiale ? Sommes-nous déjà dans ses prémisses ? Que penser de l’Europe, inexistante, démunie, bloquée par les propos populistes de certains ? L’enjeu des élections européennes est majeur. Merci à toute l’équipe de L’Express pour la qualité et l’objectivité de ses publications ("Sergueï Medvedev : "Une confrontation militaire entre l’Occident et la Russie sera inévitable"", L’Express du 2 mai.)N’oublions pas l’agriculture !
Christophe Deleuse, L’Arbresle (Rhône)
L’excellent entretien avec Emmanuel Macron me semble mettre la lumière (en creux…) sur un impensé de la Macronie en matière économique et culturelle : l’agriculture. Ce qui fut l’une des "mamelles" de la France n’y apparaît, sauf erreur, à aucun moment. C’est d’autant plus dommage qu’il s’agit d’un domaine où les traditions autant que les nouvelles technologies ont une place à jouer, où les savoir-faire pullulent, où notre pays jouit d’une sacrée légitimité et - même - d‘une excellente réputation. Il serait grand temps que nos élites daignent jeter un œil depuis Paris sur ce pan entier de l’activité qui détient entre ses mains une partie de notre avenir commun, tant matériel (production d’aliments, entretien du territoire…) qu’immatériel (rayonnement des "terroirs français", savoir-faire spécifiques…). Il serait dommage que nous ne soyons plus capables...
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04/06 - Mbappé au Real Madrid : ce que pèse la star des Bleus avec son nouveau contrat
L’interminable feuilleton a pris fin. Après plus de sept ans de rumeurs et de convoitises, la star du football français Kylian Mbappé s’est officiellement engagé lundi 3 juin jusqu’en juin 2029 avec le Real Madrid, le club qui le fait rêver depuis l’enfance. Dans un communiqué attendu toute la journée par la presse du monde entier, le Real Madrid a officialisé l’arrivée "pour les cinq prochaines saisons" de son nouveau "Galactique", priorité du géant espagnol qui tente depuis plusieurs années d’arracher à Paris et à la France sa superstar de 25 ans.
Les récents vainqueurs de la Ligue des champions "renforcent leur équipe avec une star mondiale, qui a réalisé sa meilleure saison avec le Paris Saint-Germain (44 buts) et a été le meilleur buteur des six derniers championnats de France", écrit le club merengue sur son site Internet. Kylian Mbappé était libre de signer où il le souhaite depuis l’annonce de son départ du PSG où son contrat se termine le 30 juin prochain.Salaire, primes et droits à l’image
Les termes de son contrat n’ont pas été dévoilés. Selon la presse espagnole, le capitaine de l’équipe de France devrait toucher l’un des plus gros salaires de l’histoire du club, autour de 35 millions d’euros bruts par saison. Cela le place juste au-dessus du joueur brésilien Vinicius Junior et de l’Anglais Jude Bellingham, les deux vedettes actuelles du vestiaire, mais bien loin de ses émoluments parisiens, estimés à 70 millions d’euros annuels, hors primes. En outre, Kylian Mbappé devrait toucher des primes estimées...
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04/06 - Médecin : ces tarifs des consultations qui vont grimper à partir de fin 2024
L'accord a été signé, ce mardi 4 juin, dans les locaux de la Caisse nationale d’assurance maladie, à Paris. Après un an et demi de discussions tendues, les syndicats de médecins et Thomas Fatôme, le directeur général de la Cnam, vont ratifier la convention médicale. Celle-ci fixe les nouveaux tarifs des consultations pour les cinq ans à venir. Cet accord représente 1,6 milliard d’euros de dépenses supplémentaires sur cinq ans pour l’Assurance maladie, 1,9 milliard d’euros en incluant aussi les dépenses des complémentaires santé, selon Thomas Fatôme.
L’augmentation des tarifs médicaux négociée par l’Assurance maladie avec les médecins libéraux a désormais un soutien suffisant chez les syndicats représentatifs pour entrer en vigueur, après le verdict favorable annoncé vendredi par le syndicat de spécialistes SML. La nouvelle convention a également recueilli le soutien de la CSMF pour les spécialistes, et de MG France et de la FMF pour les généralistes.
Ensemble, ces quatre organisations pèsent plus de 30 % des voix aux élections professionnelles dans les deux collèges - généralistes et spécialistes -, le seuil minimal exigé pour une entrée en vigueur. L’UFML (généralistes et spécialistes) s’est prononcé contre. Le premier syndicat de spécialistes, Avenir Spé-Le Bloc devait quant à lui se prononcer lundi soir. Voici les principaux changements pour les patients, souvent à partir de décembre 2024.Une hausse du tarif chez le médecin généraliste
La nouvelle convention tarifaire augmente la consultation de base du médecin...
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04/06 - Gérard Larcher Premier ministre de Macron ? Le président du Sénat dévoile ses intentions
Il a voulu mettre fin aux supputations. Le président du Sénat Gérard Larcher, dont le nom circule comme possible chef de gouvernement, a assuré mardi 4 juin lors d’une réunion de groupe avec les sénateurs Les Républicains (LR), qu’il ne souhaitait "pas être le Premier ministre d’Emmanuel Macron", ont indiqué des participants à l’AFP.
"Je veux faire taire aujourd’hui un certain nombre de rumeurs dont on connaît les origines et destinées à affaiblir notre camp à la veille des élections européennes", a-t-il affirmé, assurant que son engagement aux côtés de la tête de liste LR François-Xavier Bellamy est "total".
Selon les mêmes sources, le président du Sénat s'est non seulement engagé à poursuivre sa "tâche dans une institution qui reste le seul contrepouvoir de la République", mais il a brandi la menace d'un appel aux députés LR à voter une motion de censure à la rentrée "si le budget de 2025 est dans la même trempe que celui de 2024", comme L'Express le racontait il y a quelques jours.
Gérard Larcher a toutefois reconnu que des circonstances exceptionnelles pourraient altérer cette analyse. "Pour être définitivement clair : oui dans une crise, si crise il devait y avoir, la décision appartient au président de la République. Je ne fais que le constat de ce que prévoit la Constitution", a-t-il dit."Je ne suis demandeur de rien"
Dans un récent entretien à l'AFP, le président du Sénat avait souligné "qu'il faudra bien qu'on apporte une réponse" après les élections européennes, nourrissant les spéculations sur l'idée...
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04/06 - L’antiaméricanisme, une passion française qui remonte à...
Demandez à de vieux Normands quels sont leurs plus terribles souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, ils répondront, unanimes : les bombardements américains de 1944. Environ 20 000 civils périssent entre le 6 juin et le 12 septembre, jour de la libération de la place forte du Havre, auxquels il faut ajouter 300 000 sinistrés. Le 31 décembre 1945, un article de Life s’alarme que les GI, "loin d’être acclamés comme des libérateurs", sont considérés par les Havrais comme "des émissaires malveillants" distribuant "la nourriture et des friandises aux seules femmes affamées qui pouvaient les payer en retour" et traitant la population locale comme "des êtres inférieurs". Le spectacle de la débauche d’engins mécaniques, l’organisation et la vitesse d’exécution de l’US Army accablent un peu plus les Français, qui constatent en miroir leur sous-développement.
Au côté de cet antiaméricanisme de circonstance, la propagande de Vichy, et plus encore la presse de la collaboration, ne cessent de stigmatiser "l’Amérique juive" et "la plus affligeante médiocrité spirituelle" de cette nation, reprenant à son compte des poncifs qui plongent leurs racines cent cinquante ans plus tôt, dans un mélange de fascination et de répulsion. Car l’antiaméricanisme est une "tradition française", observe Philippe Roger dans L’ennemi américain (2002).Entre mépris et effroi
La monarchie a eu beau déléguer ses meilleurs officiers, La Fayette et Rochambeau en tête, lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, l’aristocratie n’a que mépris pour...
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04/06 - Instructeurs en Ukraine : le Kremlin menace la France de représailles
Le Kremlin n’a pas exclu, mardi 4 juin, que les forces russes puissent frapper les instructeurs français, dont l’envoi est actuellement en discussion et Kiev.
"Aucun instructeur s’occupant de la formation des militaires ukrainiens n’a d’immunité" face aux frappes, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Peu importe qu’ils soient Français ou non", a-t-il ajouté.
"Quel que soit leur statut : militaires de l’armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées", a martelé pour sa part le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse à Oyo, en République du Congo. Lavrov, qui effectue une tournée africaine, a par ailleurs affirmé que les instructeurs français "travaillent déjà en Ukraine", en assurant que leur présence dans le pays "se confirme par pas mal de faits".
La semaine dernière, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a affirmé que la France allait envoyer "prochainement" des instructeurs afin de former les troupes de ce pays qui fait face à une offensive russe depuis février 2022. Le ministère ukrainien de la Défense avait cependant précisé peu après que l’envoi d’instructeurs était "toujours en discussion" avec la France et d’autres pays.
Officiellement, la France ne dispose pas de militaires assistant ou formant les forces ukrainiennes en Ukraine.Le projet est encore loin d’être finalisé
Le président français Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises la possibilité d’envoyer...
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04/06 - "Ils se sentent souvent très seuls" : quand les responsables RH craquent
"Si certaines entreprises sont aussi performantes ou innovantes, c’est parce qu’elles disposent d’un élément un peu spécial : leur personnel… Cependant, gérer ce personnel n’est pas une chose facile… La fonction Ressources humaines doit donc essayer d’utiliser au mieux cette ressource un peu spéciale, les hommes" : telle est la définition des RH donnée par le ministère de l’Economie. Pour le ministère du Travail, c’est "mobiliser au mieux les compétences de ses salariés en vue de développer sa compétitivité. Il s’agit de : repérer les droits et obligations en matière de droit social, et d’en informer les salariés ; accompagner les évolutions sociales, économiques, environnementales qui traversent les organisations et adapter en conséquence sa gestion des RH".
Entre les deux, mon cœur balance/Je ne sais pas laquelle aimer des deux, dit la comptine. Qui l’emporte entre "ressources" et "humain", entre Bercy et Grenelle, entre Bruno Le Maire et Catherine Vautrin ? "La plupart des DRH que je croise ont une importante "fibre humaine"", répond Nicolas Merlaud, cofondateur de Teale (plateforme de santé mentale pour les salariés et les entreprises). Pourtant, 64 % des personnels RH disent être en détresse psychologique (Baromètre 2022 d’Empreinte Humaine et Opinion Way) et 56 % ont exprimé le souhait de changer d’emploi dans les douze prochains mois (dix points de plus qu'en 2023, Etude 2024 du cabinet Robert Walters). Pourquoi ?Sur-sollicités depuis la crise sanitaire
Commençons par le portrait-robot des...
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04/06 - Palais de Tokyo : l’art au service de la propagande anti-israélienne, par Omar Youssef Souleimane
Dans l’histoire tumultueuse entre Israéliens et Palestiniens, certaines périodes ont apporté un espoir, comme l’année 1993, celle des accords d’Oslo et de la poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Ou 1978, année du traité historique de Camp David qui débouchera sur la paix entre Israël et l’Egypte en contrepartie du Sinaï. Au niveau artistique, Rita et le fusil, un poème de l’écrivain palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008), est devenu un symbole de non-violence au Proche-Orient. Dans les années 1960, Darwich était alors amoureux d’une femme juive israélienne, mais il était pour eux impossible de continuer ensemble suite à la guerre des Six Jours.
En visitant "Passé inquiet" consacrée à la Palestine et autres luttes contre "l’impérialisme" au Palais de Tokyo (jusqu’à fin juin), on souhaiterait voir des photos de ces événements. Mais l’exposition, conçue par Kristine Khouri et Rasha Salti, chercheuses en histoire culturelle du Moyen-Orient, a déclenché une vive polémique suite à la démission de la collectionneuse d’art Sandra Hegedüs-Mulliez, mécène du Palais de Tokyo. En 2009, cette dernière avait fondé le Sam Art Projects, une fondation qui produit trois expositions par an, accompagnées d’un prix pour des artistes venant d’Amérique latine, d’Afrique ou du Proche-Orient. Elle dit avoir pris sa décision afin de ne pas participer à des "causes très orientées (wokisme, anti-capitalisme, pro-Palestine…)". Pour Sandra Hegedüs-Mulliez, l’exposition "Passé inquiet" propose "sans mise en perspective, des...
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04/06 - Elections européennes : l’article qu’il faut lire avant de voter
Dernière ligne droite avant les élections européennes du 9 juin ! Alors que la campagne bat son plein, la liste du Rassemblement national de Jordan Bardella consolide son avance, loin devant celle de la majorité qui voit sa marge se réduire sur celle des socialistes, selon une vaste enquête Cevipof-Ipsos-Institut Montaigne-Fondation Jean-Jaurès pour Le Monde, publiée lundi 3 juin.
Écologie, immigration, institutions… Avant ce scrutin décisif, L’Express fait le point sur ce que défendent les principales listes.Europe puissance contre Europe des Etats
A part quelques listes marginales (François Asselineau, Florian Philippot), plus personne ne défend de "Frexit". Le RN veut affaiblir les institutions communautaires au profit d’une coopération entre Etats et réduire la Commission européenne à un "secrétariat général" des Etats qui auraient le monopole de l’initiative législative.
LR voudrait remettre en cause la primauté du droit européen sur le droit national - au coeur de la construction européenne - notamment en matière d’immigration.
Dans les listes "pro-européennes", la majorité et le PS défendent une "souveraineté européenne" ou une "Europe puissance". Comme eux, les écologistes, qui assument le mot "fédéral", sont favorables à la fin du droit de veto des Etats sur la fiscalité ou la politique étrangère. Toutes ces propositions institutionnelles nécessiteraient une révision des traités européens qui requiert un accord puis une ratification unanime des 27 Etats membres.Résultats des partis politiques...
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04/06 - Livrets de partage, fonds 90-10... Quel placement solidaire est fait pour vous ?
L’encours de la finance solidaire s’élevait à 26,3 milliards d’euros fin 2022 d’après l’association FAIR, un chiffre en hausse de 7,4 % sur un an. Ce concept rassemble l’ensemble des placements visant une performance financière mais aussi une rentabilité sociale ou environnementale.
Autrement dit, ils permettent de placer son argent sur des produits classiques comme des livrets, des fonds ou des contrats d’assurance-vie, mais ils sont dotés d’un petit "plus" : ils financent notamment l’accès au logement ou à l’emploi de personnes en difficulté ou encore des activités écologiques.CT3804 placements finansol
Autrefois principalement souscrits par des militants associatifs plus intéressés par l’objectif social que par le rendement financier, les placements solidaires sont désormais largement diffusés parmi les épargnants. La porte d’entrée naturelle vers ces produits est représentée par les livrets solidaires. Ceux-ci fonctionnent comme le Livret A, auquel s’ajoute un dispositif permettant de reverser une fraction des intérêts perçus à une association. Un don qui ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66 % de la somme versée dans la limite de 20 % du revenu imposable ou 75 % dans la limite de 1 000 euros pour les associations d’aide aux personnes en difficulté.
L’épargnant renonce donc à une partie du rendement, comprise entre 25 % et 100 %, mais il préserve son capital puisque seuls les intérêts font l’objet d’un don. Très impliqué dans la finance solidaire, le Crédit coopératif propose notamment...
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04/06 - De la Floride aux montagnes italiennes : les huit livres de ce mois de juin à emporter en week-end
Pirate de lumière
Par Lily Brooks-Dalton, trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Juliane Nivelt.
Gallmeister, 400 p., 24,90 €.
Le sud de la Floride, aujourd’hui, dans quelques années, puis quelques décennies. Trois temporalités, pour restituer au plus juste l’impact des chambardements climatiques sur un territoire et ceux qui l’habitent. Tout commence par un ouragan, l’un des plus violents endurés par la petite ville (fictive) de Rudder. Chacun se claquemure, et particulièrement Frida, enceinte, et les deux garçons de son compagnon, Kirby. Ce dernier est parti travailler : lignard, il est chargé de remettre en état de marche les lignes électriques. Mais la vie de la famille ne sera plus jamais la même au lendemain de cette dévastation, au cours de laquelle est née la fille de Frida et de Kirby, Wanda. Voilà pour la première partie.
Deuxième roman de Lily Brooks-Dalton (le premier, Minuit dans l’univers, a été adapté par George Clooney pour Netflix), Pirate de lumière est de ces fictions dont on sait, la dernière page achevée, qu’elles ne nous quitteront jamais tout à fait. Par son thème, sa façon d’emmener le lecteur dans un univers dystopique crédible, elle peut rappeler l’œuvre majeure de Cormac McCarthy, La Route. Pas d’errance, ici, mais une unité de lieu, et un personnage féminin, celui de Wanda, qui découvre, à sa stupéfaction, que les flots se parent d’une myriade de points lumineux à son contact. La dernière partie, située dans une Rudder submergée par l’océan et quasi abandonnée, où seuls les...
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04/06 - JO de Paris 2024 : la Russie tente d’instiller la peur chez les spectateurs
"Storm-1679" et "Storm-1099". C’est à travers ces deux groupes d’influence russe que Moscou mène une campagne de désinformation visant les Jeux olympiques de Paris, qui s’ouvrent officiellement le 26 juillet et s’achèveront le 11 août.
La Russie a augmenté l’ampleur de cette campagne, rapporte lundi 3 juin, un observatoire de Microsoft. Le Centre d’analyse des menaces (MTAC), géré par le géant technologique américain, cite ces deux groupes d’influence russe qui associent "des tactiques anciennes à de l’intelligence artificielle (IA) pour mener des activités nuisibles".
Les contenus diffusés visent, entre autres, à diffamer la France, son président Emmanuel Macron, ainsi que le Comité international olympique (CIO), selon un message posté dimanche sur le site de Microsoft.Des faux messages de la CIA
Selon Microsoft et le MTAC, Storm-1679 "cherche aussi à semer la peur pour dissuader les spectateurs d’assister aux Jeux". Pour ce faire, ce groupe d’influence a notamment mis en ligne des vidéos trompeuses. L’une d’entre elles se fait passer pour du contenu produit par la chaîne d’information France 24 et affirme que 24 % des billets vendus ont été restitués par crainte d’un attentat durant les Jeux, ce qui est faux. Un autre sujet vidéo se présente comme un message de la CIA (la principale agence américaine de renseignement) et de la Direction générale de la sécurité intérieure française. Il conseille aux internautes de ne pas se rendre en France du fait d’un risque d’attaque.
Quant à "Storm-1099", il utilise un...
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04/06 - Adam Grant, professeur de management : "Les perfectionnistes se concentrent sur les mauvaises choses"
Si vous pensiez que le CV et les expériences passées faisaient tout en matière de recrutement, voici un livre qui risque de vous surprendre. Dans Potentiel caché. Comment accomplir de grandes choses (Alisio), Adam Grant, professeur de management à la Wharton School, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce américaines, nous invite à changer de logiciel pour détecter ce qui constitue ou pas une recrue à fort potentiel. Etudes scientifiques et sociologiques à l’appui, l’auteur met à mal le concept de prodige et met en lumière le rôle essentiel de la persévérance.
Un ouvrage qui incitera les recruteurs à regarder plus loin que les premières lignes du curriculum vitae et les capacités immédiatement identifiables des postulants. Avec leurs équipes, les managers "doivent être des mentors et faire ressortir le meilleur" chez chacun, insiste le psychologue organisationnel de 42 ans, soulignant que "des dizaines d’expériences ont montré qu’au travail, lorsque les dirigeants ont des attentes fortes, leurs salariés travaillent généralement plus dur, apprennent plus de choses et réalisent de meilleures performances".
Enfin, celui qui a été reconnu par le magazine Forbes comme l’un des "dix penseurs les plus influents du monde en matière de management", livre aux lecteurs de L’Express la question clé à poser en entretien pour déceler un potentiel caché…
L’Express : Les recruteurs et les dirigeants ont tout intérêt, selon vous, à se concentrer sur le potentiel futur des personnes plutôt que sur leurs aptitudes...
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04/06 - Inde : Narendra Modi près de la victoire, avec une majorité réduite
Le Premier ministre indien Narendra Modi et ses alliés s'acheminent, ce mardi 4 juin, vers la victoire, mais avec une majorité parlementaire réduite et le principal parti d'opposition renforcé, selon les chiffres de la commission électorale.
Les analystes et les sondages à la sortie des urnes prévoyaient la victoire écrasante de Narendra Modi et de son parti, dont la campagne a séduit la majorité hindoue, au grand dam des minorités religieuses. Mais pour la première fois en une décennie, le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi pourrait ne pas emporter seul la majorité, sans s'appuyer sur les alliés de sa coalition, selon les chiffres de la commission électorale.
Le principal parti d'opposition du Congrès en revanche semble sur le point de quasi doubler le nombre de ses sièges parlementaires, dans un revirement remarquable grâce à des accords visant à présenter des candidats uniques contre le rouleau compresseur du BJP. Selon des chiffres de la commission électorale après le dépouillement des trois quarts des bulletins, le BJP et les membres de sa coalition obtiendraient au moins 286 sièges, soit plus que les 272 nécessaires à l'obtention d'une majorité parlementaire à la chambre basse de 543 sièges.
Le BJP, avec 38,1 % des voix, ne mène qu'avec 242 sièges, selon les résultats partiels de la commission électorale, soit bien en-dessous des 303 sièges remportés en 2019. Le Congrès, au contraire, remporterait 99 sièges contre 52 cinq ans plus tôt. Les célébrations ont déjà commencé au siège du...
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04/06 - Nucléaire iranien : ces points de contentieux avec les Occidentaux
Dix-huit mois d’inaction diplomatique. Mais lundi 4 juin, les Européens ont décidé malgré les réticences américaines de soumettre une résolution condamnant l’escalade nucléaire de l’Iran au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui s’est ouvert à Vienne. "Le texte a été formellement déposé" dans la soirée, a indiqué à l’AFP une source diplomatique, une deuxième confirmant l’information.
Pour justifier cette première résolution depuis novembre 2022, Londres, Paris et Berlin (E3) ont invoqué "l’urgence à réagir devant la gravité de la situation", selon des diplomates. Car si Téhéran nie vouloir se doter de la bombe, son programme ne cesse de monter en puissance.L’uranium au niveau de 60 %
D’après l’Agence internationale de l’énergie atomique, c’est le seul pays non doté de l’arme atomique à enrichir l’uranium au niveau de 60 % et à accumuler des stocks toujours plus importants. Ce niveau se rapproche des 90 % nécessaires pour élaborer une bombe et se situe bien au-delà du plafond autorisé de 3,67 % - équivalant à ce qui est utilisé pour la production d’électricité.
Au premier jour de la réunion, le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi, a réitéré ses "inquiétudes", évoquant "les lacunes" dans la surveillance des activités nucléaires du fait de la forte restriction des inspections depuis 2021.
Il a également jugé "inacceptables" les récentes déclarations publiques de responsables en Iran sur une possible évolution de la doctrine nucléaire vers une vocation militaire assumée.Washington craint de nouvelles tensions...
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04/06 - Cessez-le-feu à Gaza : les Etats-Unis cherchent le soutien du Conseil de sécurité
Dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par près de huit mois de guerre, les bombardements israéliens se poursuivent aux premières heures ce mardi, notamment à al-Bureij (centre). Des frappes et des tirs d’artillerie ont fait six morts à al-Bureij, dix à Khan Younès et quatre à Gaza, selon des sources médicales.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne annonce la mort de quatre otages à Gaza
⇒ Les Etats-Unis veulent que le Conseil de sécurité soutienne le plan de trêve à Gaza
⇒ Le G7 dit soutenir le plan de paix présenté par Joe BidenL’armée israélienne annonce la mort de quatre otages à Gaza
Israël pleure ce mardi la mort de quatre otages dans la bande de Gaza. Dans un communiqué, l’armée a indiqué lundi avoir "informé les familles de Chaïm Peri, Yoram Metzger, Amiram Cooper et Nadav Popplewell" de la mort de ces quatre otages enlevés durant l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et emmenés dans la bande de Gaza voisine. Leurs corps sont toujours aux mains du Hamas, a-t-elle ajouté. "Nous estimons que les quatre (otages) ont été tués alors qu’ils étaient ensemble dans une zone de Khan Younès (sud de Gaza), lors de notre opération là-bas contre le Hamas", a précisé le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée.
Amiram Cooper, 84 ans, Yoram Metzger, 80 ans et Chaïm Peri, 80 ans, étaient originaires du kibboutz de Nir Oz, où ils avaient été enlevés. Nadav Popplewell, citoyen israélo-britannique, avait été enlevé dans le kibboutz de Nirim. "Je suis profondément attristé d’apprendre le décès de Nadav...
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04/06 - Présidentielle : la candidature de Mélenchon ? Une chance pour la gauche (et pour Ruffin)
A chacun de ses pas, la terre tremble. Jean-Luc Mélenchon effraie ses amis, ceux d’hier et d’aujourd’hui, ceux qui, téméraires, osent entrevoir un avenir sans lui. Une simple enquête de L’Express révélant que, clandestinement, des dîners autour du millionnaire Olivier Legrain réunissent depuis plusieurs mois des fortes têtes de la gauche - toutes les gauches ou presque - et voici que ces dernières reculent devant la crainte paralysante des représailles. Demi-tour, on préfère s’affamer plutôt que le fâcher.
Alors, comment ne pas être saisi par le découragement quand, au terme de plusieurs jours de suspense sur ses intentions élyséennes savamment entretenu par des adeptes du "journalisme d’invention" (sic), Jean-Luc Mélenchon se fend d’un long message sur X pour affirmer, non pas qu’il ne sera pas candidat, mais que "la date de la candidature insoumise n’est pas à l’ordre du jour" ? Mélenchon candidat à la présidentielle, Mélenchon candidat dès aujourd’hui, voilà pourtant l’unique espoir pour la gauche.
Un 3ème média me prête l'intention d'annoncer ma candidature pour 2027 le 9 juin prochain. Ce journalisme français déjà bien déconsideré par son alignement sur les besoins de la propagande de Netanyahu est en train de créer une nouvelle variété de manipulation : le journalisme…— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 31, 2024
La possibilité d’un sursaut. Parce qu’ils auraient enfin la certitude que le chef ne cèdera jamais la place, affidés et aspirants potentiels pourraient cesser leur procastination. A l’absence...
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04/06 - Thierry Breton : "Le TikTok d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a un an"
On ne présente plus TikTok, sa cascade infinie de vidéos courtes, souvent joyeuses, parfois entrecoupées de clips moins amusants sur l’état du monde. Ce mélange d’info-divertissement est à l’origine de son immense succès : près de 2 milliards d’utilisateurs à travers le monde, parmi lesquels un tiers des habitants de l’Union européenne (UE), qui y passent souvent plus d’une heure par jour. Parfois trois ou quatre, particulièrement chez les moins de 30 ans, la cible de TikTok. Forcément, l’Europe garde un œil attentif sur ce réseau social. C’est ce que rappelle Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur et porteur des réglementations sur le numérique comme le DSA (Digital Services Act), le DMA (Digital Markets Act) ou encore l’AI Act, dans un entretien donné à L’Express. Ses services ont ouvert une enquête, en février, sur l’application, au regard de la protection des mineurs et de sa dimension addictive. Plus récemment, la version "Lite" de TikTok, consistant à rémunérer en cartes cadeaux ses utilisateurs les plus assidus, a été suspendue sur le continent juste après sa parution.
Au-delà des problèmes posés par son extrême viralité – comparable à Facebook, Instagram, YouTube, X ou SnapChat –, TikTok soulève une autre question liée à son origine, chinoise. Un régime communiste mené d’une main de fer par Xi Jinping, qualifié de "rival systémique" par l’UE et régulièrement pointé du doigt pour ses tentatives d’espionnage et de désinformation à l’encontre des démocraties occidentales. Pour ces motifs, les...
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04/06 - Le wallon, langue de France, de Belgique et… des Etats-Unis !
Je vous le jure sur ce que j’ai de plus cher : ce qui suit n’est ni le fruit de mon imagination ni l’effet d’un penchant trop prononcé pour les bières belges. Or donc, voici : le wallon est parlé dans… le Wisconsin. Oui, vous avez bien lu ! Au demeurant, cette situation a priori surréaliste répond à une certaine logique. Des immigrés venus de la région de Namur sont en effet venus s’installer au XIXe siècle dans cet Etat du nord-est des Etats-Unis et, deux cents ans plus tard, un certain nombre de leurs descendants maîtrisent encore la langue de leurs ancêtres (voir plus bas la rubrique "A regarder"). Les noms de certaines localités en témoignent, d’ailleurs – Brussels, Champion, Grand-Leez – tout comme la gastronomie locale. Si vous vous rendez sur place, n’hésitez pas à consommer un booyah (bouillon) !
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Sachez encore que cette langue est également présente en France autour de la ville de Givet, dans les Ardennes, précisément. Cette proximité géographique explique en partie les emprunts du français au wallon, notamment dans le vocabulaire de la mine et de la sidérurgie. Il en va ainsi du "terril", de la "houille", du terrible "grisou" et, dans un registre beaucoup plus festif, de l’"estaminet".
Cela dit, c’est bien évidemment en Wallonie que ses pratiquants sont les plus nombreux. Mais attention : pas dans toute la Wallonie, puisque cette région administrative belge compte aussi des locuteurs du luxembourgeois et de...
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04/06 - En Chine, la vie brisée de l’homme qui avait aspergé d’encre le portrait de Mao en 1989
C’était il y a exactement 35 ans : le 4 juin 1989, à Pékin, Deng Xiaoping envoyait les chars sur la place Tiananmen réprimer dans le sang le mouvement des étudiants qui, épris de liberté, manifestaient dans tout le pays depuis plus d’un mois. Aujourd’hui encore, une lourde chape de plomb pèse sur ce massacre - tabou absolu pour le régime communiste. Y compris, désormais, à Hongkong, longtemps un haut lieu de mémoire, où toute commémoration des terribles événements est à présent sévèrement punie par la loi de sécurité nationale entrée en vigueur en 2020. Loin de Pékin, Taïwan est le dernier bastion du monde sinophone à pouvoir publiquement honorer la mémoire des victimes.
Plus de trois décennies après les faits, les fantômes de Tiananmen continuent de hanter les anciens du mouvement pro-démocratie, dont certains ont trouvé refuge à l’étranger. Parmi bien des tragédies, une histoire en particulier ne passe pas : celle des trois jeunes hommes, Yu Dongyue, Yu Zhijian et Lu Decheng, âgés d’une vingtaine d’années au moment des manifestations, qui, en mai 1989, ont eu l’extrême audace de jeter des œufs gorgés d’encre sur l’immense portrait de Mao Zedong ornant la porte de la Cité interdite.
Le sacrilège, encore vertigineux 13 ans après la mort du fondateur de la République populaire de Chine, entraîne la stupéfaction des étudiants de la place Tiananmen. A tel point qu’ils s’en désolidarisent et livrent eux-mêmes les rebelles à la police - preuve que les manifestants ne souhaitaient pas la chute du régime. La riposte des...
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04/06 - Désinformation : les méthodes toujours plus redoutables du Kremlin pour déstabiliser l’Europe
Début janvier, la vidéo d’un artiste ukrainien réfugié en France en train de scier la tour Eiffel apparaît sur les réseaux sociaux. Dans son sillage, des hordes de faux comptes créés par des "bots" (logiciels qui exécutent des tâches automatiques), attirent l’attention des médias français sur ce pseudo-artiste, afin de les convaincre qu’il est dangereux d’accueillir des Ukrainiens. Débusquée par le collectif Antibot4Navalny, groupe anonyme d’analystes qui traque les opérations d’influence russes sur le réseau X, cette fake news s’inscrivait dans une nouvelle campagne anti-Ukraine orchestrée par Moscou, nommée "opération Matriochkas". Un exemple des nouvelles méthodes de désinformation du Kremlin, destinées à saper le soutien européen à Kiev via les réseaux sociaux.
Cette nouvelle arme numérique vient renforcer la palette de médias alternatifs prorusses, comme Voice of Europe ou Euromore, créés après que l’UE a interdit à RT ou Sputnik d’émettre sur le sol européen, en 2022. Selon les analystes, les bots de cette opération "poupées russes" sont les mêmes que ceux utilisés pour la vaste offensive Doppelgänger, révélée en 2022, qui consiste à cloner et usurper des sites Web de médias et de gouvernements pour y diffuser l’idéologie du Kremlin, relayée ensuite sur les réseaux sociaux. Ces mêmes comptes ont été utilisés pour l’opération de grande ampleur Portal Kombat, une nébuleuse de faux médias s’adressant au public européen, identifié par Viginum, le service français de lutte contre les ingérences numériques étrangères.
Ce...
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04/06 - Est-ce la faute de l’Europe… si l’Ukraine n’a pas assez d’armes ?
Aujourd’hui, Paul Véronique, journaliste au service Monde de L’Express, et Isabelle Ory, correspondante à Bruxelles, nous expliquent tout de l’industrie de défense européenne.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Milena Rossi (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFMTV, Jordan Bardella sur YouTube, France Inter
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP/FREDERICK FLORIN
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Avant les élections européennes du 9 juin, La Loupe vous propose de comprendre comment les institutions européennes influencent notre quotidien, dans une série de cinq épisodes. Est-ce toujours la faute de l’Europe comme on l’entend beaucoup chez nos politiques ?
Cette petite phrase d’Emmanuel Macron, chers auditeurs, vous l’avez forcément entendue : "rien n’est exclu" sur l’envoi de troupes. Et peut-être que vous vous êtes demandé si, bientôt, nos soldats seraient envoyés sur le front ukrainien, voire si un jour des citoyens français pourraient être mobilisés dans cette guerre.
Nous n’en sommes pas là, mais les difficultés de l’Ukraine face à la Russie interrogent, notamment sur nos capacités de défense. L’Europe a-t-elle les moyens de faire face en cas de conflits...
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03/06 - RATP : vers un deuxième mandat de Jean Castex
Jean Castex est bien parti pour rempiler à tête de la RATP. Le président de la République Emmanuel Macron a proposé, ce lundi 3 juin, de reconduire l’actuel PDG pour un deuxième mandat de cinq ans, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.
L’ancien Premier ministre avait pris les rênes de la Régie des transports parisiens le 23 novembre 2022, deux mois après la démission de sa prédécesseure Catherine Guillouard pour raisons personnelles, avec pour mission de remettre les transports en ordre de marche pour les Jeux olympiques. En reprenant le mandat de Catherine Guillouard, nommée le 24 juillet 2019, Jean Castex se voyait donc confier une mission d’un an et demi, en attendant un éventuel renouvellement.
Il doit maintenant être auditionné par les commissions du Développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui doivent ensuite valider sa nomination.
Lors de sa prise de fonctions fin 2022, la RATP était en crise avec un réseau de bus à l’agonie - un quart des bus prévus ne circulaient pas - et un métro en grande difficulté - 10 % d’offre non exécutée - en raison de problèmes de ressources humaines, d’un absentéisme endémique et de mouvements sociaux sporadiques. La perspective de l’ouverture à la concurrence sur le réseau de bus, qui sera effective entre 2025 et 2027, a créé de nombreux remous au sein de l’entreprise publique, secouée par des conflits sociaux larvés. Le manque d’anticipation des recrutements en sortie de pandémie de Covid-19 a aussi engendré de graves...
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03/06 - IA générative : ces "agents" qui électrisent le secteur de l’intelligence artificielle
Des millions par-ci, des milliards par-là. La frénésie autour de l’IA générative, commencée à la sortie de ChatGPT, il y a dix-huit mois, ne faiblit pas. Elle semble même avoir passé la vitesse supérieure. Lors de l’ouverture du Salon VivaTech, le 22 mai, une nouvelle start-up française a annoncé la levée de 220 millions de dollars dans le cadre de son amorçage, sa toute première levée de fonds. Un événement rarissime, la dénommée "H", fondée par des anciens de DeepMind, se payant même le luxe de faire mieux que la pépite Mistral AI à son propre démarrage.
Ce départ en fanfare s’explique par l’ambition de H, lancée vers l’intelligence artificielle générale (AGI), le Graal établi par le leader du secteur, OpenAI. Une course à laquelle la jeune pousse entend contribuer grâce aux "modèles agentiques", écrit-elle dans un communiqué, une technologie visant à façonner des "agents" spécialisés, capables de raisonner, de planifier des actions et de collaborer avec les humains, ou entre eux. La grande tendance du moment dans l’IA. "Selon moi, l’IA agentique offre d’immenses possibilités et promet de dépasser les capacités actuelles de la GenAI", confie à L’Express Daniel Dines, directeur général d’UiPath, un investisseur majeur de H. Une centaine d’entreprises – dont bien sûr OpenAI – travaillent activement sur ce sujet, révèle dans une récente étude la firme technologique néerlandaise Prosus Group.
Pour comprendre cet engouement, un petit retour en arrière s’impose. Les solutions actuelles d’IA générative, à l’instar de ChatGPT,...
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03/06 - Comment le récit de l’occupation propalestinienne de l’ENS a été romancé
Il est environ 18h30, ce 26 mai, lorsqu’un cortège policier passe la porte du 45 rue d’Ulm en petite foulée. Derrière les grilles, côté rue, plusieurs silhouettes à tote bag pressent le pas pour filmer la scène. Vingt minutes plus tard, la prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS), occupée depuis quatre jours en soutien à la cause palestinienne, est évacuée par les forces de l’ordre (les locaux avaient été fermés moins de quarante-huit heures après le début de l’occupation). En cause notamment, selon un communiqué publié par la direction à 19 heures pétantes, la publication, sur le compte Instagram du groupe "ENS Ulm en lutte", cœur battant du Comité de soutien au peuple palestinien de l’ENS, de "photographies et noms, recouverts de gouttes de sang, de certains membres du [conseil d’administration] de l’école".
Comment cette institution, l’une des plus sélectives et prestigieuses de France, placée sous l’autorité directe du ministre chargé de l’Enseignement supérieur, a-t-elle pu, à son tour, rejoindre le cercle de moins en moins fermé des écoles sous occupation pro-palestinienne ? Mais surtout : comment la situation a-t-elle pu dégénérer aussi rapidement, sachant que Normale, élève modèle, semblait justement épargnée par les excès dont a pu pâtir Sciences Po ?
"Comme d’autres écoles prestigieuses, Normale s’est beaucoup internationalisée ces dernières années, ce qui a permis la pénétration de la culture des universités américaines et peut expliquer la sensibilité accrue de certains étudiants à la question...
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03/06 - Guerre en Ukraine : la colère de Kiev face au rapprochement entre la Russie et la Chine
Volodymyr Zelensky durcit assez drastiquement le ton contre la Chine. Le président ukrainien a accusé dimanche Pékin de "faire pression" sur des pays afin qu’ils ne se rendent pas au sommet sur la paix, organisé en Suisse, qui doit se tenir du 15 au 16 juin. Cette grande conférence, à laquelle 106 pays ont déjà confirmé leur participation selon le président ukrainien, ne verra pas de représentant russe y participer, le pays n’ayant pas été invité à la demande de l’Ukraine. Mais il ne devrait également pas y avoir de représentant chinois, Pékin ayant fustigé la non-participation de la Russie, confirmant leur rapprochement toujours plus fort.
Pourtant, jusqu’ici, la posture de l’Ukraine vis-à-vis de la Chine se voulait surtout pragmatique. N’ignorant rien des liens intenses liant les deux pays, Volodymyr Zelensky souhaitait avant tout arrondir les angles avec Pékin, notamment avec l’espoir que la Chine contribue le moins possible à l’effort de guerre du Kremlin. Le président ukrainien se gardait même de tacler directement son homologue chinois Xi Jinping, même lorsque ce dernier mettait en scène de façon toujours plus ostensible son "amitié" avec Vladimir Poutine. Un jeu diplomatique probablement perdu d’avance, alors que les liens commerciaux entre la Russie et la Chine ont plus que doublé ces trois dernières années, dépassant les 240 milliards de dollars en 2023 selon les douanes chinoises, et que Poutine et Xi Jinping ne cessent de mettre en avant leur convergence de vue sur l’état du monde, notamment leur...
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03/06 - Motions de censure : l’Assemblée nationale rejette les textes de LFI et du RN
Sans surprise, l'Assemblée nationale a rejeté successivement deux motions de censure déposées par LFI et le RN, qui entendaient dénoncer la situation budgétaire du pays à six jours des élections européennes.
La motion LFI, soutenue par la gauche et le RN, a recueilli 222 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaire pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal. Celle du RN n'a rassemblé que 89 voix.
L'exercice a surtout donné l'occasion aux camps politiques de s'affronter à l'approche du scrutin du 9 juin. Le Premier ministre Gabriel Attal a reproché à LFI et au RN "d'exécrer l'Europe" et de former "une communauté d'intérêts au service de l'instabilité" politique et économique avant les européennes et les Jeux olympiques. Auparavant, LFI a accusé le "macronisme" d'être en "faillite", en raison d'un "sabotage fiscal" favorable aux "ultrariches".
"Vous n'échapperez pas à la censure populaire car le vote de dimanche commencera l'après-Macron !", a lancé le député insoumis Matthias Tavel à Gabriel Attal. Le Rassemblement national s'en est pris pour sa part aux députés Les Républicains (LR), en reprochant à la droite de ne pas soutenir ces motions de censure et de "sauver la tête d'Emmanuel Macron". "Il faut que LR arrête de se présenter comme des opposants. Ils sont désormais des supplétifs voire pour certains de futurs alliés", a lancé Marine Le Pen devant la presse."Délices parlementaires"
A la tribune, le chef des députés LR Olivier Marleix a balayé ce reproche. "Personne évidemment n'est...
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03/06 - Au meeting du Rassemblement national, populisme et grosses ficelles
Qu’il est complexe, le rôle de l’équilibriste en politique. Mais qu’il peut, parfois, s’avérer nécessaire dans la dernière ligne droite électorale. Et puis le Rassemblement national n’est plus à un grand écart prêt. Pendant cette campagne européenne, la formation d’extrême droite a déjà fait le deuil de sa cohérence, changeant de positionnement sur la sortie du commandement intégré de l’Otan, sur la politique agricole commune (PAC), sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie ou sur la sortie du marché commun de l’électricité… Une volatilité idéologique qui n’empêche pas ses représentants de s’ériger en chantres du "camp de la raison", surjouant l’opposition raisonnée face aux prétendus incendiaires campés que seraient les représentants du gouvernement Macron.
"Je suis un raisonnable, je suis un pragmatique", fanfaronnait ces derniers mois la tête de liste lepéniste Jordan Bardella, pillant la Macronie de ses éléments de langage. "Je suis la voix de la raison face aux extrêmes" osait-il même, sourire en coin. Mais dimanche 2 juin, pour son dernier meeting de campagne avant le scrutin du 9 juin, les frontistes ont renoué avec les accents populistes du parti à l’ancienne.Discours anti-élites
Au Dôme de Paris, l’autoproclamé "camp de la raison" est devenu celui de "la vérité", promettant de "démanteler l’industrie du mensonge qui gouverne la France". "Toute leur campagne aura été bâtie sur la diffamation, la manipulation, la calomnie…, a scandé Jordan Bardella devant quelque 5 000 militants chauffés à blanc. Le 9...
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03/06 - Cercueils à la Tour Eiffel : des soupçons de manipulation étrangère
Les trois hommes soupçonnés d’avoir déposé samedi au pied de la tour Eiffel des cercueils portant l'inscription "Soldats français de l'Ukraine" ont échappé, lundi 3 juin, à une mise en examen pour "violences avec préméditation" et ont été placés sous le statut de témoin assisté, a indiqué le parquet. Alors que l’enquête ne fait que commencer, les regards se tournent vers l’étranger : l’un des hommes interpellés a en effet un lien avec un protagoniste d’une précédente affaire d’ingérence étrangère, celle des "mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah.
"Ces personnes demeurent donc libres. Il appartient au juge d’instruction de décider des suites qu’il entend apporter à sa saisine", a ajouté le parquet de Paris. Les trois hommes sont le chauffeur de véhicule ayant transporté les cercueils, de nationalité bulgare et âgé de 38 ans, et deux autres hommes, l’un âgé de 25 ans, né en Allemagne, l’autre, de 17 ans, né en Ukraine, a précisé le parquet.
Vers 9 heures samedi, sur le quai Branly, ces trois personnes ont déposé "cinq cercueils de taille réelle recouverts d’un drapeau français, avec mention’soldats français de l’Ukraine'", avait indiqué une source proche du dossier à l’AFP. Les cercueils "contenaient du plâtre", avait-elle ajouté. Le chauffeur de la camionnette a ensuite été "interpellé aux abords" de la tour Eiffel, selon cette source.
L’exploitation de son téléphone a démontré un lien avec un homme, lui aussi de nationalité bulgare et qui avait été "identifié" par les enquêteurs dans l’affaire des tags "mains rouges"...
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03/06 - "Le Grand Tour" : un ouvrage collectif qui rappelle les vertus de l’Europe actuelle
Si vous ne l’aviez pas vu passer en 2022 chez Grasset, il est temps de jeter un coup d’œil au Grand Tour. Autoportrait de l’Europe par ses écrivains, édité ces jours-ci au Livre de Poche. A la veille des élections européennes, cet ouvrage collectif constitue une passionnante plongée dans la mémoire du Vieux Continent. A la manœuvre de ce tour d’horizon des 27 Etats-membres d’une Union européenne trop souvent désincarnée, Olivier Guez, l’auteur de La Disparition de Josef Mengele (prix Renaudot 2017), qui, ayant grandi dans le quartier des institutions à Bruxelles, se définit comme "un Français né européen".
Le but de l’ouvrage, explique-t-il en substance dans son introduction, est de montrer la richesse de la culture européenne en proposant, via 27 écrivains souvent peu connus des lecteurs français, un vagabondage dans son imaginaire. Leur feuille de route ? "Choisir un lieu qui symbolise un lien de votre pays avec la culture et l’histoire européenne." Mission accomplie. "In fine, écrit Olivier Guez, Le Grand Tour répond à la définition de l’Europe de Milan Kundera : un maximum de diversité dans un minimum d’espace."
Reste que des grandes lignes apparaissent : les mémoires des totalitarismes nazi et communiste hantent nombre de ces textes, notamment ceux "de l’Est", de l’extermination des juifs (contributions polonaise, slovaque, roumaine et autrichienne) aux ravages du communisme (chapitres finlandais, allemand et estonien). La Polonaise Agata Tuszynska explique avec effroi combien elle fut longue à...
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03/06 - Joe Biden et son fils Hunter : le procès qui vient percuter la campagne du président américain
C’est un épisode inédit et risqué pour la campagne du président américain Joe Biden : le procès pour détention illégale d’arme de son fils, Hunter, s’est ouvert ce lundi 3 juin devant un tribunal fédéral.
Avec un passé semé d’addictions et d’anciennes affaires douteuses à l’étranger, Hunter Biden est l’une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d’Achille de Joe Biden. L’ouverture de son procès intervient quelques jours après que Donald Trump a été reconnu coupable de falsifications comptables dans son procès pénal à New York.
Hunter Biden est arrivé au tribunal pour ce premier jour consacré à la sélection du jury accompagné par sa femme ainsi que par sa belle-mère Jill Biden, épouse du président américain. "En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours mais en tant que père, j'ai un amour infini pour mon fils, j'ai confiance en lui, et je respecte sa force", a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
Hunter Biden, 54 ans, est accusé par des procureurs fédéraux d’avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’un revolver en 2018, dans lesquels il niait une addiction à la drogue qu’il a reconnue par la suite. Par ailleurs inculpé pour fraude fiscale dans un autre dossier, il se défend ici de trois chefs d’accusation pour lesquels il a plaidé non coupable en octobre.
Un jury de Wilmington, le fief des Biden dans l’Etat du Delaware, dans l’est des Etats-Unis, devra se prononcer...
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03/06 - Guerre en Ukraine : les frappes russes font trois morts dont un enfant
Le ministère russe de la Défense a revendiqué dimanche la conquête d’une petite localité, Oumanské, dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où son armée est à l’offensive. "Les unités du groupe de troupes’Centre’ont réussi à libérer le village d’Oumanské dans la République populaire de Donetsk", a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
Cette petite localité de moins de 180 habitants avant le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022 se situe à environ 25 kilomètres au nord-ouest de Donetsk, grande ville régionale sous contrôle russe. Vendredi, le nouveau ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s’était félicité "des progrès" réalisés par son armée en Ukraine "dans toutes les directions tactiques". Selon lui, 880 km2 de territoire ukrainien ont été conquis par les troupes russes depuis le 1er janvier 2024.
Les infos à retenir
⇒ Un mort dans un bombardement russe dans la région de Kharkiv
⇒ La Chine dément "faire pression" sur certains pays pour qu’ils ne participent pas au Sommet de paix sur l’Ukraine
⇒ Un millier de personnes ont assisté à Kiev aux funérailles d’une journaliste de renom et infirmière volontaire tuée au frontUn mort dans un bombardement russe dans la région de Kharkiv
Trois personnes, dont un garçon de 12 ans, ont été tuées dans des attaques russes dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, selon un nouveau bilan annoncé lundi les autorités ukrainiennes.
Deux personnes dont un garçon de 12 ans sont mortes et une autre a été blessée à la suite des bombardements russes du village...
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03/06 - Climat : l’arrivée probable de La Niña est-elle une bonne nouvelle ?
Le phénomène météorologique de La Niña devrait arriver plus tard cette année et apporter des températures plus fraîches, après les records de chaleurs attisés par El Niño et battus mois après mois depuis un an.
"Le phénomène El Niño en 2023 et 2024, qui a contribué à alimenter une hausse des températures mondiales et des conditions météorologiques extrêmes dans le monde, montre des signes qu'il arrive à sa fin. Il y aura probablement un retour aux conditions de La Niña plus tard cette année", indique l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'institution onusienne, dans son dernier bulletin consacré à ces deux phénomènes météorologiques naturels qui ont des impacts quasi opposés.
La Niña fait référence au refroidissement à grande échelle des températures de surface des océans dans le centre et l'est du Pacifique équatorial. Il est associé à des changements dans la circulation atmosphérique tropicale : vents, pression et précipitations. Pour autant, les effets précis varient en fonction de l'intensité, de la durée mais aussi de la période de l'année à laquelle le phénomène se produit et de l’interaction avec d’autres phénomènes climatiques, souligne l'OMM.Une hausse des températures mondiales moyenne
Au contraire, El Niño est un phénomène qui cause une hausse des températures mondiales moyenne, dû à un réchauffement de l'eau dans le centre et l'est de l'océan Pacifique tropical, qui influence les précipitations, les vents et les courants océaniques. Il survient tous les deux à sept ans et dure en général neuf à douze mois....
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03/06 - Transport aérien : le secteur a-t-il tourné la page du Covid ?
L’épidémie de Covid-19 n’a pas disparu mais la crise sanitaire semble être dans le rétroviseur du secteur aérien. L’Association internationale du transport aérien (Iata) prévoit désormais de transporter 4,96 milliards de personnes cette année, a-t-elle annoncé ce lundi 3 juin lors de son assemblée générale à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
L’organisation prévoyait jusqu’ici 4,7 milliards de voyageurs aériens en 2024. Il s’agit d’un chiffre supérieur à 2019, avant la pandémie, une année record marquée par un nombre de 4,54 milliards voyageurs transportés.
L’Association internationale du transport aérien, qui fédère 320 compagnies aériennes représentant 83 % du trafic mondial, a aussi révisé en hausse ses projections économiques, escomptant désormais 30,5 milliards de dollars de bénéfices cumulés pour ses transporteurs du monde entier, contre 25,7 milliards jusqu’ici évoqués. L’Iata estime aussi qu’en 2023 les compagnies aériennes ont engrangé 27,4 milliards de dollars, contre 23,3 milliards mentionnés dans ses précédentes projections, en décembre dernier. La crise sanitaire avait fait plonger le secteur aérien dans des pertes abyssales. L’Iata les a évaluées à 183 milliards de dollars entre 2020 et 2022. Les résultats espérés pour 2024 représentent "un énorme succès étant donné les récentes graves pertes dues à la pandémie", a remarqué le directeur général de l’Iata, Willie Walsh.
Le transport aérien devrait également battre des records de chiffre d’affaires cette année, à 996 milliards de dollars, a estimé l’Iata. Elle avait...
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03/06 - Nvidia : les ambitieux projets autour de l’intelligence artificielle
Son patron, Jensen Huang l’a dit dès l’ouverture du salon Computex : "la prochaine révolution industrielle a commencé". C’est dans ce cadre que le géant mondial des puces électroniques Nvidia a dévoilé, dimanche 2 juin, à Taïwan de nouveaux projets et produits liés à l’intelligence artificielle (IA).
A l’heure où l’IA rebat les cartes du secteur, d’autres poids lourds mondiaux comme Qualcomm, AMD et Intel doivent aussi s’exprimer lors de la très attendue édition 2024 de Computex, principale vitrine technologique de l’île où les usines de semi-conducteurs fournissent les composants-clé de nombreux produits, des iPhone aux serveurs qui font fonctionner ChatGPT.
Jensen Huang jouit d’une grande célébrité dans son île natale, où ses fans l’arrêtent pour lui demander autographes et selfies. Son groupe, Nvidia, est devenu le leader mondial incontesté des puces et du matériel spécialisé pour l’IA. "Les entreprises et les pays s’associent à Nvidia pour déplacer les centres de données traditionnels de milliers de milliards de dollars vers l’informatique accélérée et construire un nouveau type de centre de données - des usines d’IA - pour produire une nouvelle denrée : l’intelligence artificielle", a-t-il expliqué.
Il a annoncé la sortie de Nvidia ACE, produit d’IA générative qui peut créer des avatars humains réalistes pour des secteurs comme le support client.Développer des robots autonomes
Le patron emblématique a également expliqué comment certains clients, par exemple le taïwanais Foxconn, premier fabricant mondial...
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03/06 - Quatre thèmes porteurs de sens pour choisir ses placements responsables
Gérants de fonds, plateformes de financement participatif et autres fintechs proposent de nombreuses solutions pour donner du sens à son épargne. Acheter un arbre ou un morceau de forêt ; financer les entreprises qui amènent l’eau potable partout dans le monde ; aider une exploitation agricole dans sa transition biologique ou, plus simplement, s’assurer que votre épargne préserve la biodiversité : voici quatre thématiques très concrètes.
Elles offrent en outre des perspectives de performance décorrélées des marchés habituels, ce qui en fait de bons placements de diversification. Certaines d’entre elles ouvrent également droit à des économies d’impôt.L’accès à l’eau
L’accès à l’eau est un enjeu crucial, tant pour les populations que pour les entreprises. Or, cette ressource naturelle tend à se raréfier. La société de gestion Pictet en a fait un thème d’investissement il y a plus de vingt ans, en créant le premier fonds dédié à l’eau en 2001. Il a été depuis suivi par une flopée de gestionnaires (BNP Paribas AM, Robeco, Thematics…). "Notre fonds Pictet Water permet de financer la production d’eau potable, explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet Asset Management France. Concrètement, nous investissons dans des industriels distributeurs d’eau, comme les géants français Veolia et Suez."
La stratégie s’est révélée porteuse par le passé. Depuis sa création, la valeur du fonds a gagné… 531 %, bien au-delà de la performance de l’indice MSCI World (qui reflète les marchés actions internationaux), en hausse de 240 %...
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03/06 - Intelligence artificielle : ces grandes entreprises qui risquent le décrochage
Près d’1 entreprise sur 10 ne compte pas du tout intégrer l’intelligence générative artificielle (IAG) dans son activité. C’est l’un des enseignements d’une étude réalisée récemment par Opinion Way par le groupe Dékuple portant sur l’appropriation de l’intelligence artificielle générative au sein des entreprises de plus de 250 salariés en France.
Si parmi les 300 décisionnaires interrogés, 93 % considèrent que l’IAG est une vraie révolution pour les entreprises, certaines ne sont cependant pas encore actives sur le sujet, constate cette étude.
Celle-ci dévoile plusieurs signaux d’un décrochage potentiel face aux avancées très rapides de cette technologie. Tout d’abord, 33 % des entreprises ne prévoient pas d’intégration de l’IAG avant 2025. Ensuite, 30 % des entreprises visent une échéance à seulement 2026, quand 8 % n’ont tout simplement pas prévu de l’intégrer. Seulement 6 % des entreprises ont déjà pleinement intégré l’IAG dans leur organisation. Elles sont d’ailleurs 39 % à n’avoir entamé aucune réflexion ou être seulement au stade de la réflexion sur le sujet de l’IAG. Les entreprises qui n’ont pas encore débuté le processus "doivent y songer le plus rapidement possible sous peine de vivre une nouvelle forme d’ubérisation", met en garde Bertrand Laurioz, PDG de Dékuple, société spécialisée dans l’accompagnement des marques dans leur transition technologique.Les grandes entreprises à la traîne
Un vrai retard se crée du côté de certaines grandes entreprises, celles qui comptent plus de 5000 salariés. En effet, 9 % des...
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03/06 - Elections européennes : ces règles qui changent selon les pays
Du 6 au 9 juin, près de 360 millions d’électeurs, sur les 450 millions d’Européens, sont appelés à voter pour élire 720 députés européens. Mais si les 27 pays de l’Union européenne doivent respecter un certain nombre de règles communes, comme le suffrage universel direct, la représentation proportionnelle ou un mandat de 5 ans renouvelable, les États peuvent aussi mettre en place des règles spécifiques.
Sur le scrutin, d’abord, trois modèles coexistent. Dans 19 États dont l’Italie, la Pologne, les Pays-Bas et les pays nordiques, le vote est dit "préférentiel" : l’électeur peut, selon le pays, modifier l’ordre de la liste de candidats pour laquelle il vote, rayer des candidats ou encore panacher plusieurs listes.
En France, en Allemagne et en Espagne, le vote est au contraire par "listes bloquées" : les électeurs votent pour des listes dont ils ne peuvent modifier ni l’ordre ni la composition. A Malte et en Irlande, l’électeur ne vote pas pour une liste déjà constituée, mais élabore sa propre liste en classant les candidats par ordre de préférence : on parle alors de "vote unique transférable".Le mode de scrutin pour les élections européennes
Autre divergence : seulement quatre pays - l’Italie, la Pologne, la Belgique et l’Irlande - ont divisé leur territoire en circonscriptions. Ces subdivisions administratives sont géographiques, sauf en Belgique où les collèges sont linguistiques (néerlandophone, francophone et germanophone). Dans les autres pays, les électeurs votent dans une circonscription nationale unique....
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03/06 - "Je suis gendarme, je vote Bardella" : cette affiche du RN à l’origine d’une polémique
C’est un visuel où apparaît une personne prise en photo de dos, vêtue d’un uniforme de gendarme. Publiée samedi 1er juin sur le réseau social X par le compte du Rassemblement national (RN), l’affiche est accompagnée du commentaire : "Parce que je souhaite que les Français vivent en sécurité dans un pays où l’ordre est respecté et où on ne risque pas sa vie pour un regard de travers, le 9 juin je vote pour la liste de Jordan Bardella."
Cette affiche pour les élections européennes a provoqué la colère du directeur de la gendarmerie nationale, le général Christian Rodriguez, qui a jugé le "message inadmissible". "Vous semblez ignorer que le statut militaire interdit ce genre de message. Et le moins qu’on puisse attendre, c’est que vous respectiez le gendarme et son statut, dans ces périodes où son engagement peut le conduire aux pires conséquences", a-t-il déploré sur X. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a quant à lui estimé sur le même réseau social que "respecter la République, c’est ne jamais instrumentaliser l’armée qui protège la Nation à des fins électoralistes".
"Les gendarmes respectent le devoir de réserve dans leurs fonctions, contrairement à vous, qui prenez à partie publiquement un mouvement politique en pleine campagne officielle", a répondu le candidat aux européennes, Jordan Bardella. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a quant à lui déploré la réaction du président du RN, ce lundi 3 juin sur X : "Si vous aviez un peu conscience de l’État et de ses fonctionnaires, vous ne vous comporteriez...
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03/06 - Ballons d’immondices : Séoul suspend son accord militaire avec Pyongyang
La Corée du Sud va suspendre totalement son accord militaire conclu en 2018 avec le Nord afin de réduire les tensions entre les deux pays, a annoncé lundi le Conseil national de sécurité à Séoul après l’envoi par Pyongyang de centaines de ballons remplis d’immondices de l’autre côté de la frontière.
Séoul avait déjà partiellement suspendu cet accord l’année dernière à la suite de la mise en orbite par Pyongyang d’un satellite espion mais le Conseil national de sécurité a déclaré qu’il demanderait au cabinet de "suspendre totalement" cet accord militaire "jusqu’à ce que la confiance mutuelle entre les deux Corées soit rétablie".
Depuis une semaine, près d'un millier de ballons remplis de déchets, allant de mégots de cigarettes à des excréments d'animaux ont été lancés par la Corée du Nord vers son voisin, dont 600 dimanche, selon Séoul. Pyongyang a affirmé que ces "cadeaux sincères" visaient à riposter à l'envoi sur son territoire de ballons chargés de tracts de propagande contre le dirigeant Kim Jong Un. La Corée du Sud a qualifié cette action nord-coréenne "de bas étage" et d'"irrationnelle".
Toutefois, contrairement aux récents tirs de missiles balistiques, cette action n'enfreint pas les sanctions imposées par les Nations unies au régime nord-coréen. Pyongyang s'est engagée dimanche à "suspendre" temporairement ces lâchers de ballons en assurant que cette "contremesure" avait été efficace.
L'accord militaire de 2018, signé pendant une période de réchauffement des relations entre les deux pays qui restent techniquement...
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03/06 - Mexique : une victoire écrasante de Claudia Sheinbaum à la présidentielle
L’ex-maire de Mexico, Claudia Sheinbaum (gauche), a été élue première femme présidente dans l’histoire du Mexique, selon les premiers résultats officiels annoncés lundi 3 juin par l'Institut national électoral (INE).
Elle totalise entre 58 et 60% des voix, loin devant sa rivale de l'opposition, l'ex-sénatrice de centre-droit Xochitl Galvez, créditée de 26 à 28% des voix pour cette élection à un tour, a indiqué la présidente de l'INE Guadalupe Taddei. Le centriste Jorge Alvarez Maynez a obtenu entre 9 et 10% des voix.
"Je ne vais pas vous décevoir" a promis la présidente élue du Mexique, Claudia Sheinbaum, dans ses premières déclarations à une chaîne de télévision. "Je vais devenir la première femme présidente du Mexique", a-t-elle ensuite ajouté devant ses partisans, annonçant que son parti le Mouvement pour la régénération nationale (Morena) avait remporté la "majorité qualifiée" au Congrès.La candidate de l'opposition reconnaît sa défaite
La candidate de l'opposition, l'ex-sénatrice de centre-droit Xochitl Galvez, a reconnu dans la nuit de dimanche à lundi sa défaite.
"Il y a quelques minutes, j'ai appelé Claudia Sheinbaum pour reconnaître les résultats de l'élection", a déclaré Mme Galvez dans un discours devant des sympathisants dans un hôtel de Mexico. Claudia Sheinbaum la devance d'une trentaine de points, d'après les premiers résultats partiels de l'Institut national électoral...
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03/06 - Nouvelle-Calédonie : la demande des indépendantistes à Macron
Le principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, le FLNKS, a demandé à Emmanuel Macron de renoncer explicitement à convoquer le Congrès pour faire adopter la réforme électorale contestée à l’origine de la crise actuelle, selon un courrier consulté par l’AFP.
Le Front de libération national kanak socialiste (FLNKS) y exhorte le chef de l’Etat à être "explicite dans ses propos en affirmant clairement qu’il ne convoquera pas le Congrès de Versailles et abandonne par conséquent (la) réforme constitutionnelle".
"Une telle annonce permettra […] d’apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie", estime le bureau politique du FLNKS, qui regroupe la grande majorité des mouvements indépendantistes de l’archipel français du Pacifique Sud.Marginaliser la population autochtone kanake
Le vote par le Sénat puis l’Assemblée nationale du projet de loi constitutionnelle réformant le corps électoral calédonien pour les élections provinciales suscite l’hostilité du camp indépendantiste, qui estime que le texte va marginaliser la population autochtone kanake.
Cette réforme a nourri de violentes émeutes qui ont fait sept morts, des centaines de blessés et des dégâts considérables d’un coût évalué à un milliard d’euros. Lors de sa visite éclair dans l’archipel le 23 mai, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il n’y aurait "pas de passage en force" pour faire adopter le texte mais pas non plus de "retour en arrière".
"Ces propos restent malheureusement incompris sur le terrain,...
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03/06 - Gaza : l’armée israélienne annonce la mort de quatre otages
Un porte-parole du gouvernement israélien a affirmé, ce lundi 3 juin, que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, jugeait "incomplète" la proposition du président américain, Joe Biden, pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération d’otages.
"La proposition présentée par le président Biden est incomplète", a déclaré le porte-parole, David Mencer, citant des propos de Netanyahou. Le Premier ministre a également estimé que "la guerre cesserait dans le but de récupérer les otages" avant la tenue de nouvelles discussions sur la manière de parvenir à l’objectif de guerre d’éliminer le Hamas, a-t-il ajouté. "Les allégations selon lesquelles nous avons accepté un cessez-le-feu sans que nos conditions soient respectées sont incorrectes", a déclaré Netanyahou, cité dans un communiqué séparé envoyé par son bureau.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne annonce la mort de quatre otages à Gaza
⇒ Pour Netanyahou, le plan présenté par Biden pour Gaza est "incomplet"
⇒ Nouveaux bombardements meurtriers à GazaL’armée israélienne annonce la mort de quatre otages à Gaza
L’armée israélienne a annoncé ce lundi la mort de quatre otages israéliens détenus depuis le 7 octobre par le Hamas à Gaza, y compris Nadav Popplewell, dont le décès avait été annoncé plus tôt par le kibboutz Nirim.
L’armée a "informé les familles de Chaïm Peri, Yoram Metzger, Amiram Cooper et Nadav Popplewell" de la mort de ces quatre otages enlevés lors de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël et emmenés dans la bande de Gaza voisine, indique un...
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03/06 - Pénuries de médicaments : ces conséquences gravissimes pour les patients
Rideaux baissés, portes fermées, croix verte éteinte. Il était particulièrement difficile de se procurer des médicaments, jeudi dernier dans l’Hexagone. Neuf pharmacies sur dix étaient fermées. Une grève massive, motivée par des demandes salariales, le refus d’une libéralisation du marché et l’urgence de mettre fin aux pénuries qui persistent dans le pays.
"Médicaments en pénurie, patients à l’agonie", pouvait-on ainsi lire dans les cortèges. Un slogan particulièrement bien senti : complications, erreurs, décès… publiée le 15 mai dernier dans la revue European Association of Hospital Pharmacists, une étude révèle d’importantes conséquences sanitaires liées aux problèmes d’approvisionnement.
En 2023, 5 000 médicaments ont été rapportés en "rupture" ou en "risque de rupture" par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ils n’étaient que 3 761 en 2022, et 2 160 l’année précédente. Loin d’être un simple désagrément, qui oblige à courir d’une pharmacie à l’autre, cette publication démontre que ces tensions sur les approvisionnements peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé. Y compris quand, comme dans la plupart des cas, des solutions de substitution sont trouvées.224 incidents en deux ans
Sur la période 2020-2021, 224 incidents imputables aux pénuries ont été recensés. Dans 59 % des cas, il s’agissait d’effets indésirables liés à un changement de traitement, et d'erreurs médicamenteuses pour près d'un quart d'entre eux, pointent les auteurs, des pharmacologues spécialisés dans la...
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03/06 - LR, "béquille de la Macronie" ? Cette ambivalence exploitée par le RN et Reconquête
Il est toujours plus facile de s’unir face à un adversaire commun. Le 30 mai, Jordan Bardella et Marion Maréchal nouent une alliance inédite contre François-Xavier Bellamy lors d’un débat télévisé sur CNews. Le président du Rassemblement national met au défi LR de voter la motion de censure déposée par la formation d’extrême droite contre le gouvernement, examinée ce lundi 3 juin à l’Assemblée nationale.
La tête de liste LR aux européennes a tout juste le temps de dénoncer une "manœuvre" qu’une seconde balle part. La cheffe de file Reconquête raille l’hypothèse d’un accord de gouvernement entre la droite et le chef de l’Etat, évoquée à bas bruit par plusieurs cadres LR. "Vous voulez faire élire des gens qui au lendemain de l’élection rejoindront la Macronie", tance Marion Maréchal, avant d’agiter le spectre d’une candidature unique de la droite et du centre en 2027. Voilà LR renvoyé à son ambivalence. Ici, opposant frontal à Emmanuel Macron. Là, partenaire indocile de la majorité à l’Assemblée."Dans chaque piège, il n’y a que des mauvaises solutions"
De ces deux visages, le RN veut montrer le second. La droite raille les errements budgétaires de l’exécutif, symbolisés par la dégradation de la note française ? Elle a lancé une commission d’enquête sur la croissance de la dette ? Eh bien, qu’elle censure ce gouvernement à six jours des européennes ! La motion frontiste a officiellement été déposée pour sanctionner l’absence de projet de loi de finances rectificatif. Son intérêt est avant tout politique. "Nous voulons obliger...
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03/06 - Les secrets de la diplomatie française : la Une de L’Express à La Loupe
Cette semaine, on pénètre dans les coulisses de la diplomatie française. Depuis les attaques du 7 octobre, huit mois se sont écoulés. Huit mois d’intenses négociations pour les ministres, les ambassadeurs et surtout pour le président de la République. Récit avec Emilie Lanez, grand reporter à L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : Euronews, France 24, RTL, Europe 1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Ludovic MARIN/AFP
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Charlotte Baris : En février 2023, un an après l’invasion de l’Ukraine, nous vous avions raconté l’année diplomatique d’Emmanuel Macron. Les coups de fil du président de la République avec ses homologues ukrainien et russe, les réunions avec les dirigeants européens et les négociations avec les Etats Unis.
Depuis, la guerre en Ukraine s’est poursuivie et les attaques du 7 octobre ont embrasé le Proche-Orient, ne laissant aucun répit à la diplomatie française. Alors ces derniers mois, Emmanuel Macron voyage plus que jamais. Mais il reçoit également un grand nombre de dirigeants.
Cette semaine, L’Express a donc décidé de retourner dans les coulisses de la diplomatie française et de vous dévoiler les secrets de ces huit derniers mois. De quoi...
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03/06 - Comment les ingérences étrangères infiltrent le débat politique
Ce simple détail a fait tiquer la délégation française. Ce 27 mai, Emmanuel Macron prononce à Dresde un grand discours à l’occasion d’une visite d’Etat outre-Rhin. Place du Neumarkt, le chef de l’Etat livre un réquisitoire contre l’extrême droite et la "fascination pour les régimes autoritaires". Dans la foule, flotte un drapeau bleu, rouge et vert. Celui du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), mouvement indépendantiste calédonien. Que fait cet emblème à plus de 15 000 kilomètres de l’archipel ? Qui le brandit, en pleine crise ? L’exécutif s’interroge. Y décèle la main d’une puissance étrangère. Deux mois plus tôt, les services français avaient repéré la présence d’un agent des services azerbaïdjanais au côté de membres du FLNKS, à l’occasion d’une réunion du Comité spécial de la décolonisation des Nations unies, à Caracas (Venezuela).
La France n’a pas attendu l’explosion de la crise calédonienne pour identifier les ingérences étrangères sur l’île. Outre le régime de Bakou, on guette les signaux faibles en provenance de Russie ou de Chine. Mais l’Elysée fait passer la consigne : prière de ne pas évoquer le sujet publiquement. "Discours ferme sur l’Azerbaïdjan, mais pas de publicité", glisse un membre du gouvernement. "Cela donnerait l’impression de faire de la politique. Il ne faut pas en faire un argumentaire", ajoute un ministre de premier plan. Et donner le sentiment que l’existence même d’ingérences jette l’opprobre sur des revendications locales. Alors, quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin...
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02/06 - Pétrole : l’Opep+ poursuit sa baisse de production jusqu’à fin 2025
L’accord est scellé. Au terme d’une réunion tenue pour la première fois en visioconférence, les pays membres de l’Opep+ ont convenu ce dimanche 2 juin de poursuivre leurs coupes actuelles de production jusqu’à fin 2025 pour soutenir les cours de pétrole, minés par de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques.
D’un côté, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) va "prolonger le niveau de la production de pétrole brut" de ses membres du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025, a fait savoir l’alliance dans un communiqué. De l’autre, huit membres du groupe vont prolonger leurs réductions volontaires de production de pétrole pendant quelques mois, avant de les supprimer petit à petit.
Il s’agit de coupes de 2,2 millions de barils par jour, qui concernent principalement l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, mais aussi la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, ainsi que le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. Etendues jusqu’en septembre 2024, ces baisses de production seront progressivement arrêtées d’ici à septembre 2025. Elles viennent s’ajouter à de précédentes coupes volontaires de 1,65 baril par jour, annoncées l’année dernière, et étendues jusqu’à fin 2025, précise le communiqué. Par conséquent, l’Opep + garde actuellement sous terre près de six millions de barils de pétrole. A horizon 2025, l’Opep + aura pour défi de rouvrir les vannes sans inonder le marché et faire flancher les cours.
Cette stratégie, entamée fin 2022 face à la chute des cours, vise à s’adapter à...
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02/06 - Poutine et sa guerre sale contre l’Europe : sabotages, manipulation et crime organisé
Il est presque minuit, ce 20 mars, lorsqu’une voiture s’arrête devant l’entrepôt appartenant à l’entreprise de transport Meest, dans le nord de Londres. Sous l’œil d’une caméra de vidéosurveillance, deux hommes en sortent pour arroser d’essence des volets roulants, avant d’y mettre le feu et de déguerpir. Ce n’est qu’au bout de quatre heures d’intervention qu’une soixantaine de pompiers parviennent à maîtriser l’incendie.
Un simple acte criminel ? Non, Scotland Yard a rapidement identifié et incarcéré cinq participants présumés, dont un Anglais âgé de vingt ans, suspecté d’avoir été rémunéré par Moscou. Meest est spécialisée dans l’acheminement de colis vers et depuis la ville ukrainienne de Lviv, où elle a déjà envoyé une cinquantaine de camions d’aide humanitaire depuis 2022. Pour le parquet, il n’y a pas de doute : cet incendie "visait à envoyer le message que si vous aidez l’Ukraine, il y aura une punition". Autre fait troublant : dix jours après l’incendie, Meest en a subi un autre, dans ses locaux en banlieue de Madrid…
Il n’y a pas que l’Angleterre et l’Espagne qui soient concernés par de telles opérations de déstabilisation. Résolue à faire payer à l’Europe son soutien à l’Ukraine, la Russie intensifie ces derniers mois ses actions malveillantes sur le continent. "Il s’agit d’actes de sabotage, d’actes de violence" et autres "activités hybrides" qui "constituent une menace" sécuritaire, ont dénoncé les pays membres de l’Otan, début mai, ajoutant que cela "ne les dissuaderait pas de continuer à soutenir l’Ukraine"."Un...
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02/06 - Elections en Inde : Narendra Modi en passe d’être réélu pour un troisième mandat
Le résultat ne faisait que peu de doute. Le premier ministre indien, Narendra Modi, 73 ans, est en passe d’être réélu pour cinq ans à la tête de son pays, qu’il dirige depuis 2014. Selon une enquête à la sortie des urnes de CNN-News18, son parti, le BJP (Bharatiya Janata Party), et ses alliés devraient obtenir au moins 355 sièges à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, soit bien plus de la majorité absolue, fixée à 272.
Ces projections n’ont pas toujours été fiables, mais Narendra Modi a déjà pris la parole pour se féliciter du résultat. "Je peux dire avec confiance que le peuple d’Inde a voté en nombre record pour réélire le gouvernement", a-t-il affirmé samedi sur X, ajoutant que les électeurs "ont vu notre bilan et la façon dont notre travail a changé la vie des pauvres, des marginalisés et des déshérités". Le résultat définitif du scrutin ne sera proclamé que mardi 4 juin, ce qui clôturera un des plus longs exercices démocratiques du monde. Pendant six semaines, province après province, 968 millions d’Indiens étaient appelés à voter pour leurs députés.
La participation électorale, en revanche, devrait être en baisse par rapport à celle de 2019, où elle avait atteint 67 %. En cause : les écrasantes canicules qui ont frappé le pays, avec des températures souvent supérieures à 45 degrés, décourageant les électeurs de sortir de chez eux et perturbant le fonctionnement des bureaux de vote. Rien que samedi, dernière journée du scrutin, 33 agents électoraux sont morts à cause de la chaleur dans l’Etat d’Uttar...
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02/06 - Paul Seabright : "Au niveau mondial, le christianisme n’est pas en déclin face à l’islam"
"Les religions sont des entreprises", assure-t-il. Dans le très original The Divine Economy (Princeton University Press), qui vient de paraître en anglais, Paul Seabright analyse les religions sous l’angle économique. Cet athée tente de comprendre comment les grandes croyances globalisées, à commencer par le christianisme et l’islam, continuent de séduire autant de personnes dans le monde moderne, en dépit d’une perte de parts de marché en Occident. Pour l’économiste et professeur à la Toulouse School of Economics, c’est avant tout parce que les religions ont su s’adapter au monde moderne et aux avancées de la science en devenant des plateformes qui réunissent des communautés, proposent des services matériels comme spirituels et fournissent un sens à la vie.
Dans un grand entretien accordé à L’Express, Paul Seabright explique pourquoi le christianisme n’est, au niveau mondial, pas en perte de vitesse face à l’islam. En revanche, il estime que la structure de l’Eglise catholique n’est plus adaptée au XXIe siècle. L’économiste annonce aussi que l’instrumentalisation par Vladimir Poutine de l’Eglise orthodoxe russe pourrait se retourner contre cette dernière, tout comme l’islam est en recul en Iran, alors même que le régime est une théocratie. Entretien.
Comment se portent aujourd’hui les religions au niveau mondial ? En Europe et Amérique du Nord, elles semblent en déclin…
Paul Seabright La part du christianisme a effectivement décliné dans les pays occidentaux. Mais même en Europe, la situation est très...
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02/06 - Nouvelle-Calédonie : violences, couvre-feu, Européennes… Le point sur la situation
Ce dimanche 2 juin, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, représentant de l’Etat dans l’archipel, s’est voulu rassurant : "L’Etat s’engage pleinement pour que les élections européennes se tiennent le dimanche 9 juin prochain sur l’ensemble du territoire." Un mois après le début des violences sur le sol calédonien, "le matériel de vote est arrivé, les préparatifs sont en cours pour son acheminement vers les communes et les bureaux de vote sont en cours de recensement", a poursuivi Louis Le Franc, alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie depuis le 13 mai à sa plus grave crise depuis les années 1980.
Si l’état d’urgence a pris fin le 28 mai dernier, plusieurs mesures contraignantes continuent de perdurer sur l’archipel, comme l’interdiction de tout déplacement sur la voie et dans les lieux publics sur l’ensemble du territoire, de 18 heures à 6 heures le matin suivant. Ce couvre-feu, qui vaut au moins jusqu’au 10 juin, ne concerne toutefois pas les déplacements des personnels investis d’une mission de service public ou les professions médicales.
L’interdiction de porter et transporter des armes, de se rassembler et de vendre de l’alcool reste également d’actualité. Ces "mesures exceptionnelles de police", notamment encadrées par un arrêté du haut-commissariat pris le 27 mai et valable du mardi 28 mai au lundi 3 juin, impliquent aussi que "la vente au détail et le transport de carburant, produit combustion ou corrosif, dans tout récipient transportable […] est interdite sur l’ensemble du...
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02/06 - "Vulgaire" et "irrationnelle" : entre les deux Corées, la bataille des ballons fait rage
Mégots de cigarettes, piles usagées, bouts de plastique et excréments d’animaux… Voilà ce qu’ont pu voir tomber du ciel des habitants du nord de la Corée du Sud, y compris à Séoul, la capitale, dans la soirée du samedi 1er juin. Pas moins de 600 ballons portant des sacs de déchets ont atterri dans le pays en l’espace de quelques heures. Ils sont venus s’ajouter aux 260 ballons déjà envoyés par la Corée du Nord dans la nuit du mercredi 28 mai.
Plus habituée aux tirs de missiles balistiques vers la mer du Japon qu’à ces surprenants colis, l’armée sud-coréenne s’est vite mobilisée pour ramasser les déchets et a interdit la population d’y toucher, par crainte qu’ils contiennent des produits toxiques. Ce dimanche matin, l’état-major interarmées a assuré qu’aucune substance dangereuse n’avait été trouvée. Mais les militaires ont dénoncé une "infraction au droit international" et appelé la Corée du Nord à cesser ces actes "vulgaires" et "irrationnels".
Pyongyang, qui a annoncé ce dimanche cesser "temporairement" l’envoi de tels ballons, avait auparavant ironisé sur ces "cadeaux sincères", de prétendues manifestations de la liberté d’expression de ses citoyens. Ces ballons "poubelles" seraient en fait une riposte aux sacs envoyés le 12 mai dernier par l’association sud-coréenne Combattants pour une Corée du Nord libre, composée de militants pro-démocratie et de transfuges. Pour inciter leurs voisins à la résistance, ces derniers expédient régulièrement des tracts critiques du régime de Kim Jong-un, ainsi que du riz, des...
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02/06 - Combien de temps travaillent les Européens ? L’étude qui balaye certains préjugés
Ce sont des résultats qui ébranlent quelque peu les préjugés. Une étude sur le temps de travail hebdomadaire effectif au sein des pays européens, publiée par Eurostat le 30 mai, révèle qu’en 2023 les personnes âgées de 20 à 64 ans travaillaient en moyenne 36 heures par semaine.
Si les pays ayant la semaine de travail la plus longue étaient la Grèce (39,8 heures), la Roumanie (39,5) et la Pologne (39,3), les Pays-Bas, l'Autriche et l’Allemagne, en revanche, sont ceux dont les habitants travaillent le moins la semaine (respectivement 32,2, 33,6 et 34 heures).
La France, elle, se situe un peu au-dessus de son voisin germanique, avec 36 heures effectives, temps plein et partiel confondus. Ce dernier élément explique en partie ces résultats : les salariés français à temps complet travaillant moins longtemps que leurs voisins européens, ce qui n’est pas le cas de ceux à temps partiel.Les employeurs travaillent plus
Plus loin, l’étude donne également des éléments sur le profil des travailleurs. Dans l’UE, en 2023, les hommes travaillant à temps plein réalisaient 39,8 heures par semaine, contre 37,8 heures pour les femmes du même groupe. Pour les femmes, la semaine de travail la plus longue a été constatée en Roumanie (39,5 heures), en Lettonie (39,4 heures) et en Grèce (39,3 heures). Du côté des hommes, sept pays de l’UE affichent une semaine de travail supérieure à 40 heures en moyenne, notamment la Grèce (42,5 heures par semaine), Chypre (41,3) et la Pologne (41,1).
La répartition selon le sexe n’était pas la...
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02/06 - Immobilier : des SCPI débarquent chez BoursoBank
Sacré timing ! Alors que BoursoBank n’avait encore jamais proposé de fonds immobiliers non cotés en direct, elle choisit une période de marasme pour aborder ce marché. La conjoncture est en effet délicate pour ces supports qui ont souffert de la remontée des taux d’intérêt, laquelle a fait vaciller les prix de l’immobilier professionnel, en particulier celui des bureaux. Selon l’Association française des sociétés de placement immobilier, la collecte nette des SCPI, les sociétés civiles de placement immobilier, s’est montée à 781 millions d’euros au premier trimestre 2024, en recul de 68 % sur un an.Des gestionnaires expérimentés
Pourtant, investir aujourd’hui n’est pas forcément une mauvaise idée. A condition de sélectionner des produits en adéquation avec le marché. "Il y a une prime à la jeunesse", souligne Xavier Prin, directeur marketing et communication de la banque. L’absence d’historique, et donc de patrimoine, est le marqueur des SCPI sélectionnées par BoursoBank, mais avec des gestionnaires expérimentés : Mistral Sélection, de Swiss Life Asset Managers France, et Sofidynamic de Sofidy.
"Notre cahier de charges était très exigeant : des produits au meilleur prix, un parcours de souscription entièrement digitalisé, des acteurs de référence et une bonne répartition de la valeur", poursuit Xavier Prin. La première est sans frais d’entrée, la seconde prélève 2 %, remboursés par la banque jusqu’à la fin de l’année. D’autres véhicules pourraient suivre. La banque ambitionne, à plus long terme, d’intégrer...
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02/06 - Nucléaire : 45 ans après l’accident, le surprenant retour en grâce de Three Mile Island
Sur le bord de la route, à mi-chemin entre Falmouth à Middletown, dans l’Etat de Pennsylvanie, un panneau rappelle le traumatisme survenu il y a quarante-cinq ans : "Le 28 mars 1979, et pendant plusieurs jours, à la suite de dysfonctionnements techniques et d’erreurs humaines, l’unité 2 de la centrale nucléaire de Three Mile Island a été le théâtre du pire accident nucléaire commercial du pays", est-il indiqué en lettres d’or. Installé en 2009 par les autorités locales, le message réveille la fibre écolo des touristes de passage. Mais, dans les environs, seule une fraction de la population s’oppose encore à l’énergie de l’atome. La plupart des habitants ont tourné la page. Ils se montrent même favorables à un redémarrage des activités sur place.
"Il faut savoir qu’à la fin des années 1970, la centrale de Three Mile Island comptait deux réacteurs, confie Mark Nelson, fondateur et directeur général de Radiant Energy, une société de conseil promouvant l’énergie nucléaire. Celui de l’unité 2 a définitivement fermé après l’accident. L’unité 1, elle, a continué de fonctionner pendant près de quarante ans, après un renforcement de son niveau de sûreté." Son activité s’est interrompue en 2019 pour des raisons économiques. Mais, aujourd’hui, la question d’une éventuelle remise en service est sur toutes les lèvres.
Redémarrer un réacteur sur un site dont l’histoire fut marquée à jamais par un relâchement de radioactivité et l’évacuation de milliers de personnes, l’initiative passerait sans doute difficilement en France, où l’atome...
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02/06 - Finance durable : peut-on se fier au nouveau label ISR ?
Michèle Pappalardo, énarque, ancienne rapporteuse de la Cour des comptes, a été nommée présidente du comité du label ISR (Investissement socialement responsable) avec une mission : le refondre afin qu’il tienne réellement ses promesses.
L’Express : Pourquoi le label ISR a-t-il été réformé ?
Michèle Pappalardo : C’est très simple : le référentiel du label ISR datait de sa création, en 2016, à la suite de la COP 21 qui s’était déroulée à Paris l’année précédente. C’était alors un jalon important, mais, en matière de finance durable, il s’agit presque de la préhistoire. Il était temps de le repenser entièrement, sachant qu’il conviendra ensuite de l’amender au moins tous les trois ans, à mesure que la finance durable progresse, tant en exigence qu’en transparence.
En quoi consiste cette nouvelle mouture ?
Nous avons mis dix-huit mois pour définir une mécanique qui oriente efficacement l’épargne vers une économie qui prenne en compte les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Il s’agissait d’opérer un tour de vis, tout en veillant à ce que le dispositif reste accessible aux yeux des sociétés de gestion qui souhaitent atteindre ce niveau d’exigence. Par exemple, le précédent label prévoyait que 80 % des meilleurs élèves puissent intégrer un fonds labellisé ; ce sera désormais 70 %. L’objectif consistait à ne pas trop pénaliser les fonds très thématiques, dont l’univers est déjà très restreint et qui sont souvent vertueux.
Nous avons aussi demandé que 15 % des entreprises financées par les fonds ISR présentent...
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02/06 - Plan de cessez-le-feu à Gaza : des ministres israéliens menacent de quitter le gouvernement
Les médiateurs qataris, américain et égyptien ont appelé, samedi 1er juin, Israël et le Hamas palestinien à "finaliser" un accord de cessez-le-feu sur la base du plan annoncé par le président américain Joe Biden. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a quant à lui été invité le même jour à s’exprimer devant le Congrès américain.
Les infos à retenir
⇒ Des ministres israéliens d’extrême droite rejettent l’idée d’un cessez-le-feu
⇒ Netanyahou est invité à s’exprimer prochainement devant le Congrès américain
⇒ L’armée israélienne a continué à bombarder la ville de RafahIsraël : des ministres d’extrême droite menacent de quitter le gouvernement
Des ministres israéliens d’extrême droite israéliens ont menacé, samedi 1er juin, de quitter le gouvernement de Benyamin Netanyahou s’il allait de l’avant avec l’accord sur un cessez-le-feu à Gaza, comprenant une libération des otages. Le président américain Joe Biden a déclaré vendredi qu’Israël proposait une nouvelle feuille de route en trois étapes vers un cessez-le-feu complet, avec la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne combat le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Dans des messages sur X, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a dit que son parti allait "dissoudre le gouvernement" si l’accord était conclu, qualifiant la proposition de "victoire pour le terrorisme et un risque pour la sécurité d’Israël". "Accepter un tel accord n’est pas une victoire totale mais une défaite totale", a-t-il ajouté. Bezalel Smotrich, ministre...
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02/06 - Yves Navarre : retour sur la vie chaotique du "dernier écrivain maudit"
On est en 1969, dans les bureaux de l’agence BBDO, sur les Champs-Elysées. Un jeune Rastignac de 20 ans tout juste arrivé d’Issoire, Thierry Ardisson, sert de factotum. Le directeur de création, Yves Navarre, 29 ans et pas encore écrivain, le repère. Ambiance Rimbaud et Verlaine chez les pubards. Grâce à Navarre, Ardisson prend du galon. Puis Navarre, qui donnait des dîners en l’honneur de son poulain, comprend qu’il ne parviendra pas à le mettre dans son lit – leurs chemins se séparent. Vingt ans après, en 1989, devenu une vedette de la télé, Ardisson invite son ancien mentor sur le plateau de Lunettes noires pour nuits blanches. Lauréat du prix Goncourt en 1980 pour Le Jardin d’acclimatation, Navarre est déjà ringard – il se suicidera cinq ans plus tard en s’étouffant avec un sac plastique après avoir gobé des médicaments. Sur le plateau d’Ardisson, le romancier mélancolique et moustachu répond à une interview "anti-portrait chinois". Que serait-il s’il était un poison ? "Critique littéraire", rigole-t-il. Alors que les éditions Séguier publient son Journal inédit (précédé d’une passionnante biographie signée Frédéric Andrau), tentons de rembobiner la vie de Navarre sans y ajouter de cyanure.
Lui au moins ne pourra pas s’inventer une trajectoire de transfuge de classe : né en 1940, Yves Navarre grandit dans une maison à Neuilly-sur-Seine. Tous les dimanches, il joue au golf avec son père, qui l’emmène également à la Comédie Française. Les premières frictions surviennent à l’adolescence. Monsieur Navarre comprend...
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02/06 - Au Parlement européen, les tractations du RN pour fonder un "supergroupe" souverainiste
"Vous savez, même nous on a du mal à suivre." La stratégie du Rassemblement national envers ses alliés européens, c’est en interne qu’on en parle le mieux. Cela fait des années que le parti d’extrême droite brandit avec plus ou moins de conviction son ambition de créer un "supergroupe" au Parlement européen qui réunirait ses homologues nationalistes.
Pour l’heure, à Bruxelles, les partis nationalistes se répartissent dans deux grands groupes. Le groupe Identité et Démocratie (ID), où siègent notamment le Rassemblement national et son allié italien la Lega de Matteo Salvini, qui compte aujourd’hui 49 députés de huit nationalités différentes. Et le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), qui compte 68 sièges, notamment les représentants de Fratelli d’Italia, le parti postfasciste au pouvoir de Giorgia Meloni. Selon les dernières projections d’Europe Elects pour les élections européennes, un groupe composé d’ID et d’ECR pourrait atteindre plus de 150 sièges et devenir la deuxième force à Bruxelles après le PPE, parti de centre droit d’Ursula Von der Leyen.
De quoi pousser Marine Le Pen à tendre la main aux élus par-delà le groupe ID. "Je pense que de plus en plus de mouvements politiques souverainistes se disent que, compte tenu de la vague qui nous porte, il faut qu’on puisse parler ensemble et peut-être à terme tenter de construire un grand groupe qui pourrait être le deuxième du parlement européen et changer les équilibres", déclarait-elle encore, ce jeudi 30 mai, sur Franceinfo.
"L’idée a été...
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02/06 - Indépendance de Taïwan, mer de Chine… Les nouvelles mises en garde de Pékin
Le ministre chinois de la Défense, Dong Jun, a prévenu ce dimanche 2 juin que Pékin "agira avec détermination et force" pour empêcher l’indépendance de Taïwan, et a fermement réaffirmé la souveraineté revendiquée par le Chine sur l’île. "L’Armée populaire de libération de Chine a toujours été une force indestructible et puissante dans la défense de l’unification de la patrie, et elle agira à tout moment avec détermination et force pour freiner l’indépendance de Taïwan et faire en sorte qu’elle ne réussisse jamais dans ses tentatives", a-t-il déclaré lors du Dialogue Shangri-La, un forum majeur sur la sécurité à Singapour.
Le responsable chinois a aussi averti que la retenue de Pékin en mer de Chine méridionale avait "des limites", à la suite d’une série d’accrochages entre navires chinois et philippins dans une zone contestée. "La Chine a fait preuve d’une retenue suffisante face aux violations des droits et aux provocations, mais il y a des limites à cela", a indiqué le ministre. Les navires des garde-côtes chinois ont utilisé des canons à eau contre des bateaux philippins à plusieurs reprises dans des eaux que Pékin revendique presque entièrement, et des collisions ont blessé plusieurs soldats philippins.
Ces échanges sont intervenus deux jours après une rencontre de Dong Jun avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, pour les premiers pourparlers substantiels entre les chefs de la Défense des deux pays en 18 mois. "Nous avons toujours été ouverts aux échanges et à la coopération, mais cela exige que les...
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02/06 - Palmarès des ventes de livres : cet auteur qui cumule 37 semaines de présence
Il faut savoir varier les plaisirs. Alors, une fois n’est pas coutume, on ne va pas vous parler (ou du moins très peu) des entrants dans nos palmarès de cette semaine du 20 au 26 mai, mais nous attarder sur les ouvrages qui jouent les prolongations. Commençons par les fictions.
Grand gagnant, avec 37 semaines de présence, le prix Goncourt 2023, Jean-Baptiste Andrea, avec son roman Veiller sur elle (L’Iconoclaste). Un très beau Goncourt, il est vrai, sorti le 17 août, qui frise les 540 000 exemplaires vendus. Derrière lui, l’une des reines de la romance, Morgane Moncomble, dont le tome I de la série Seasons, Un automne pour te pardonner (Hugo Roman) affiche 29 semaines de présence dans notre palmarès et plus de 190 000 exemplaires au compteur.
Puis vient la grande surprise de cette rentrée 2024, l’historien de l’art et écrivain Thomas Schlesser avec son roman "intergénérationnel" Les Yeux de Mona (Albin Michel), qui glane près de 195 000 exemplaires depuis le 31 janvier. Enfin, toujours dans notre Top 20, deux grands habitués du cénacle des best-sellers (et des long-sellers) : Joël Dicker et Guillaume Musso. Le premier, riche de 13 semaines de présence depuis le 27 février pour Un animal sauvage (Rosie & Wolfe), remporte la mise avec près de 300 000 exemplaires écoulés ; le second, 3e de notre palmarès, y figure depuis treize semaines maintenant avec Quelqu’un d’autre (Calmann-Lévy) qui s’est vendu à quelque 270 000 exemplaires. Pas mal aussi…
A savoir que deux représentantes de la romance, soft...
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02/06 - Dominique Schnapper : "Nous ne pouvons pas être doux contre Poutine"
Alors que les démocraties libérales sont menacées par des régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, ont-elles tout simplement encore les forces pour se défendre ? Dans Les Désillusions de la démocratie, Dominique Schnapper analyse les contradictions et les fragilités de nos sociétés démocratiques : revendications sans limites, remise en cause des institutions, wokisme… La sociologue, présidente du Conseil des sages de la laïcité, ne cache pas ses inquiétudes.
L'Express : Vous semblez de plus en inquiète pour l’avenir des démocraties libérales, à la fois pour des raisons internes et externes…
Dominique Schnapper : Effectivement. Il existe des menaces extérieures, de l’Ukraine au Moyen-Orient en passant par l’Afrique. Et, en même temps, nous assistons à un délitement interne des démocraties. La conjugaison des deux me paraît inquiétante. Mon père [NDLR : Raymond Aron] croyait à la victoire des démocraties, mais à condition qu’elles le veuillent. Aujourd’hui, je ne suis pas certaine que les sociétés occidentales aient conscience de la situation ni que leurs membres soient disposés à renoncer à leurs avantages – souvent relatifs, mais incontestables – pour défendre la démocratie.
Selon vous, "l’Homo democraticus" se distingue par des revendications sans limites…
L’Homo democraticus contemporain accepte de moins en moins les insuffisances et les faiblesses de la démocratie, alors même que l’évolution va dans le sens de ses revendications. C’est le paradoxe formulé par Tocqueville : quand les inégalités diminuent...
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02/06 - Guerre en Ukraine : Poutine et Kim Jong-un, les dessous d’une "bromance"
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. A la faveur de la guerre en Ukraine, Kim Jong-un a agrandi le cercle de ses amis dictateurs : il s’apprête à accueillir en fanfare Vladimir Poutine dans les prochaines semaines. Le "royaume ermite" est en effervescence : la visite du président russe, la première depuis juillet 2000, est hautement symbolique pour un pays paria que l’épidémie de Covid-19 avait encore plus isolé sur la scène internationale. Et qui était devenu très dépendant du soutien de la Chine, son premier partenaire commercial.
Kim et Poutine, qui se sont rencontrés en Russie en septembre 2023, semblent vivre une véritable bromance. Rapprochés par leur détestation des Etats-Unis, les deux autocrates multiplient les échanges de bons procédés. Ainsi, en mars, au Conseil de sécurité de l’ONU, Moscou a mis son veto à la prolongation de la commission d’experts chargée de veiller au respect des sanctions imposées à la Corée du Nord (en raison du développement de son programme nucléaire). Pyongyang va donc pouvoir continuer à vendre des missiles balistiques et des obus à la Russie – des millions jusqu’à présent, selon certaines estimations –, une aide décisive face à l’Ukraine. Le vote russe laisse par ailleurs un peu plus les mains libres au "leader suprême" pour développer ses missiles et son arsenal nucléaire, mais aussi relancer ses trafics en tous genres.Un sous-marin nucléaire capable de lancer des missiles
Les deux voisins se serrent les coudes depuis le début de l’offensive russe en Ukraine....
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02/06 - Note de la France dégradée : ce que Bercy voudrait nous faire croire…, par Eric Chol
C’est l’histoire d’un pays de l’Union européenne, plutôt mal parti sur le plan économique au début de la décennie. Comme ses voisins, cet Etat, sept fois plus petit que la France et sept fois moins peuplé, n’a pas échappé à la pandémie du Covid, avec un bilan approchant les 25 000 morts. Son économie a été lourdement touchée : en 2020, la dette publique frôlait 135 % du PIB, le PIB reculait de plus de 8 points, et son déficit public avoisinait 6 % du PIB.
Tableau noir pour le Portugal, puisque c’est de lui dont il s’agit, sans parler de la forte inflation survenue en 2022, dans la foulée de la guerre en Ukraine, qui n’a pas contribué à arranger les choses. Et pourtant. En 2024, le Portugal affiche des performances remarquables. "En termes de politique budgétaire, l’endettement public s’est réduit à 99 % en 2023 selon la Banque du Portugal, surpassant les attentes du gouvernement qui projetait un poids de la dette publique à 103 % du PIB pour 2023 dans son budget pour 2023. Le Portugal devrait également enregistrer son deuxième et plus important excédent budgétaire depuis le début de la démocratie, aux alentours de 1 % du PIB en 2023. En 2023 et 2024, les principales agences de notation ont rehaussé leur rating de la dette souveraine qui se trouve désormais en niveau A."
Ces lignes sont extraites d’une note, publiée en mars, par les services du Trésor français. Les mêmes services qui ajoutent : "La baisse record de la dette publique en 2023 place le Portugal en tête des pays de la zone euro qui ont le plus...
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02/06 - Mexique : de Donald Trump à l’étoile Michelin, l’incroyable odyssée culinaire du taco
Cette chronique raconte la petite et la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car, comme le disait déjà Bossuet au XVIIᵉ siècle, "c’est à table qu’on gouverne".
La nuit est déjà tombée sur l’avenida 6 de Diciembre de Quito, en Equateur, lorsque plusieurs voitures blindées déboulent en trombe devant le portail de l’ambassade mexicaine. Des policiers d’élite, cagoules noires sur la tête, mènent en ce 6 avril 2024 un raid pour arrêter Jorge Glas, ancien vice-président équatorien accusé de corruption, qui vient d’obtenir le feu vert de Mexico pour sa demande d’asile. Malgré la convention de Vienne, qui rend en théorie les ambassades et les consulats inviolables, les forces de l’ordre le cueillent manu militari. Cette opération, sans précédent dans l’histoire récente, déclenche un tollé international.
A quelques semaines des élections générales de ce dimanche 2 juin, le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador - dit "Amlo"-, prend la décision de rompre les relations diplomatiques avec Quito. Tous les gouvernements de gauche, mais aussi l’ultralibéral président argentin, Javier Milei, condamnent cette intrusion.
Sous le feu des critiques, Daniel Noboa, le chef de l’Etat équatorien, a une étrange idée pour amadouer son voisin latino courroucé : "J’inviterai López Obrador à manger du ceviche, et...
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01/06 - Israël, la France et le salon de l’armement : ce nouveau sujet de tension
C’est une nouvelle importation de la guerre entre Israël et le Hamas, deux jours après l’interview controversée de Benyamin Netanyahou sur LCI. Vendredi 31 mai, la France a annulé la participation des industriels israéliens de l’armement au salon de défense Eurosatory, en raison du bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah dans la nuit du 26 au 27 mai. Cette attaque, qui a fait au moins 45 morts selon le Hamas, a soulevé l’indignation internationale et suscité des manifestations en France.
"Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024", a affirmé à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events. Selon le ministère des Armées, "les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah".
Peu après l’attaque, Emmanuel Macron a en effet ouvert la voie à la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, moyennant quelques conditions. Il a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à "mettre en œuvre les réformes indispensables", mais aussi demandé à "Israël, puissance occupante […] d’arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah".
Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a alors demandé à la France de "revenir" sur sa décision concernant le salon. "J’ai discuté avec le Premier ministre" français...
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01/06 - Déjà un "effet JO" sur l’emploi en France ? Ce que disent les derniers chiffres
Ce sont des résultats qui dépassent les prévisions initiales. Vendredi 31 mai, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé que les effectifs salariés du secteur privé ont progressé de 0,3 %, soit 61 100 postes de plus au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, révisant à la hausse le chiffre de 50 500 créations nettes (+ 0,2 %) initialement publié le 7 mai.
Sur un an, l’emploi salarié a augmenté de 0,6 % et se situe à 6,2 % au-dessus de son niveau de la fin 2019, soit 1,2 million d’emplois supplémentaires, a ajouté l’institut. Les effectifs dans le secteur public, eux, n’ont gagné "que" 14 000 postes (+ 0,2 %).
L’un dans l’autre, c’est le secteur tertiaire marchand qui a le plus garni ses troupes (+ 52 400, hors intérim). Deux secteurs en particulier se sont distingués : les services aux entreprises (+ 22 200) et l’hébergement-restauration (+ 20 400). A l’approche des Jeux olympiques de Paris (JO), difficile de ne pas y voir un lien, d’autant que ces emplois supplémentaires sont le résultat d’une très forte augmentation des CDD (+ 43 700), au détriment des CDI, qui ont eux légèrement reculé.Un effet passage de la flamme olympique
Et ces chiffres pourraient encore prochainement augmenter : selon le cabinet Kyu, 137 500 offres d’emploi en lien avec l’évènement ont été publiées dans les secteurs de la sécurité privée, l’hôtellerie-restauration, le transport de voyageurs ou encore la propreté et la gestion des déchets. Un effet "passage de la flamme olympique" a...
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01/06 - Dette française dégradée par S&P : Bruno Le Maire exclut toute hausse d’impôts en 2025
Bruno Le Maire a de nouveau écarté, ce samedi 1er juin, toute hausse d’impôt l’an prochain, au lendemain de la dégradation de la note souveraine de la France par l’agence S&P en raison des déficits chroniques du pays. "Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts" en 2025, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances sur BFMTV. Cette mesure "ne fait pas partie de la palette des options" du gouvernement, a-t-il insisté.
Interrogé sur une possible désindexation des pensions de retraite et des prestations sociales sur l’inflation l’an prochain, une voie d’économies potentielle, le locataire de Bercy a répondu qu’aucune décision n’avait été prise. "Pour 2025 aucune décision n’a même encore été préparée puisque je les préparerai avec les oppositions", a-t-il précisé en vue du prochain projet de loi de finances, indiquant par ailleurs qu’il allait "regarder toutes les options qui permettent de rétablir les finances publiques en 2027".
Le ministre a mis en avant les 10 milliards d’euros d’économies dans les dépenses de l’Etat décidées en début d’année, et sa volonté d’aller chercher 10 milliards de coupes supplémentaires en 2024."J’ai sauvé les usines, les restaurateurs, les hôteliers…"
Le gouvernement se retrouve sous pression après la dégradation, vendredi, de la note de sa dette souveraine par l’agence de notation S&P, de "AA" à "AA-", dont la menace planait depuis plusieurs trimestres. Pour justifier sa décision, S & P explique que "la dette publique française en proportion du PIB va augmenter en raison des...
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01/06 - Faut-il augmenter le prix de l’eau en France ? Ces communes qui lèvent un tabou
Avant la lecture de cet article, adonnez-vous à un simple exercice : interrogez quelques proches à propos de leur niveau de consommation d’eau, et du montant de leur facture. Résultat ? Il y a de grandes chances qu’ils ignorent l’un et l’autre. Peut-être vous aussi, d’ailleurs, alors que le prix de l’électricité, lui, est souvent bien mieux connu, scruté, et ses hausses largement commentées. Une situation problématique à l’heure des grandes interrogations sur la disponibilité et les usages de la ressource en eau, passée de la case "abondante" à la mention "à préserver". A propos de cette méconnaissance, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, file la métaphore : "C’est comme si on roulait sur l’autoroute avec sa voiture sans compteur de vitesse."
Les 850 000 habitants de la métropole toulousaine constateront, à partir du 1er juin et jusqu’au 30 octobre, un changement notable sur leur facture d’eau : une augmentation de 42 %. Soit 4,40 euros du mètre cube (les mille litres). Le prix, en revanche, baissera de 30 % sur les sept autres mois de l’année, à 2,58 euros du m³. A consommation constante, sur l’année, ces fluctuations ont été pensées pour "se neutraliser financièrement", assure l’édile. L’objectif est évidemment de tendre vers un usage encore plus raisonné du robinet, surtout quand la Garonne est réduite à un filet d’eau au cœur de l’été. Toulouse Métropole devient ainsi le plus important bassin de population français à sauter le pas du tarif saisonnier. Elle s’inscrit dans la dynamique d’autres agglomérations...
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01/06 - Donald Trump : comment sa condamnation a dopé les dons pour sa campagne présidentielle
Sa condamnation pour 34 chefs d’inculpation, dont la falsification comptable, n’aura pas suffi à l’affaiblir. Jeudi 30 mai, quelques minutes après l’annonce du verdict du jury new-yorkais, l’ancien président Donald Trump est parvenu à lever 34,8 millions de dollars de fonds pour sa campagne, soit presque le double de son record en une seule journée, selon son équipe de campagne. Le chiffre a grimpé à 52,8 millions de dollars dans la soirée, 30 % de ces dons ayant été effectués par de nouveaux donateurs, issus notamment du monde des affaires.
Il faut dire que les promesses du très probable candidat républicain pour la prochaine présidentielle américaine, avec une réduction des impôts pour les plus riches, ont de quoi convaincre les grands magnats du pays. Sans attendre la décision du jury, Stephen Schwarzman, le cofondateur de Blackstone Inc et l’une des 40 personnes les plus riches du monde, avait annoncé qu’il soutenait à nouveau Donald Trump.
"Ce verdict aura un impact inférieur à zéro sur mon soutien", a assuré de son côté Omeed Malik, président de la société de gestion 1789 Capital et coresponsable d’une collecte de fonds pour l’ancien président américain. Selon lui, ce procès illustre une "militarisation du système juridique", prêt à tout pour discréditer Donald Trump."Un procès truqué"
L’expression résonne auprès des conseillers de campagne de l’ancien président qui, depuis le début de l’affaire, crient au complot. "Joe l’escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA...
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01/06 - Placements : 6 idées reçues sur les fonds "responsables"
Tel un leitmotiv, l’accusation d’écoblanchiment revient régulièrement lorsque l’on évoque les fonds responsables. D’ailleurs, le législateur et le régulateur, bien conscients de ce risque, travaillent d’arrache-pied pour encadrer la finance durable, produisant un volume de textes considérable. Toutefois, certains débats relèvent parfois de l’incompréhension entre investisseurs et gérants. Décryptage de six d’entre eux.1. "L’ISR répond à une définition stricte"
L’investissement socialement responsable (ISR) est "une démarche visant à appliquer à l’investissement les principes du développement durable", indique le site du label ISR. Un cadre on ne peut plus vaste ! Le sigle en lui-même prête à controverse car il résulte d’une (mauvaise) traduction de l’anglais. "Le mot "socialement" fait immédiatement penser à la lutte des classes alors qu’il renvoie à la dimension sociétale de cette forme d’investissement", souligne Grégoire Cousté, délégué général de l’association Forum pour l’investissement responsable (FIR). Depuis, les anglophones ont adopté le terme sustainable, soit "soutenable" ou "durable", plus simple à comprendre.
Quel que soit le mot employé, il recouvre une grande variété d’approches et des degrés de durabilité différents. "L’ISR est un concept et recouvre de ce fait un ensemble de supports peu homogènes", reconnaît Hervé Guez, directeur des gestions actions, taux et solidaire de Mirova. La stratégie la plus répandue consiste à scruter les pratiques des entreprises (traitement des déchets, égalité homme-femme,...
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01/06 - L’Ukraine accuse la Russie d’avoir tiré plus d’une centaine de missiles et drones
"Un pas en avant". C’est ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué, vendredi, le feu vert - sous conditions - donné par les Etats-Unis concernant l’utilisation de leurs armes contre des cibles sur le sol russe. La veille, le président américain Joe Biden, qui s’y refusait jusqu’ici, a accepté que les Ukrainiens frappent pour se défendre des cibles sur le territoire russe proches de la région de Kharkiv (nord-est), qui subit des frappes russes incessantes depuis des mois. L’Allemagne a annoncé pareille décision quelques heures plus tard. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a quant à lui assuré que des armements américains étaient "déjà utilisés pour tenter de frapper le territoire russe", y voyant la preuve du "degré d’implication des Etats-Unis dans ce conflit".
Les infos à retenir
⇒ Kiev accuse la Moscou d’avoir tiré plus d’une centaine de missiles et drones dans la nuit
⇒ L’Otan veut ancrer son soutien à l’Ukraine à hauteur de 40 milliards d’euros par an
⇒ Le FMI ouvre la voie au versement de 2,2 milliards de dollars à l’UkraineL’Ukraine accuse la Russie d’avoir tiré plus d’une centaine de missiles et drones
La Russie a tiré plus d’une centaine de missiles et de drones sur des infrastructures essentielles et des centrales électriques en Ukraine durant la nuit de vendredi à samedi, a déclaré ce samedi 1er juin l’armée de l’Air ukrainienne. Celle-ci a dénombré "53 missiles de divers types et 47 drones d’attaque", et a assuré avoir abattu 35 des missiles et 46 drones.Livraisons de drones et...
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01/06 - "Neuf mois", de Philippe Garnier : un tribut dense de vie qui vous brûle les doigts
Neuf mois, c’est le temps qu’aura mis un cancer de l’estomac à emporter Elizabeth Stromme, l’épouse de Philippe Garnier, à 59 ans. Dix-huit ans, c’est le temps qui se sera écoulé entre sa disparition et le récit qui en est fait ici. Premier temps ("la drôle de mort"), la chronique des derniers jours, dans une maison en rondins prêtée par une amie, quelque part entre lacs et forêts dans le comté de Sonoma. Elizabeth Stromme a choisi de ne pas traiter son cancer. Elle a aussi voulu en décider le terme, en cessant de s’alimenter. Etrange routine des jours derniers, alors, suspendus entre cette mort certaine qui approche sans se cacher et l’éblouissement d’un hiver californien. Crépuscule dans un paysage de nature vibrant au soleil.
Deuxième temps ("la drôle de vie"), les souvenirs de leur vie commune, commencée aux lisières de l’âge adulte. Bohème, virées improbables. Mémoires de paysages et de bars du bout du monde. Elle : pulsion de vie, et cette tête brûlée qui nourrira avec le temps un activisme résolu dont l’agrobusiness sera l’ultime cible, dans des romans arrachés à l’indifférence des éditeurs et agents américains. Lignes étonnantes décrivant son combat écologique reposant finalement sur un éloge du jardin et du jardinage comme recours ultime contre la dévastation du monde, où la morale personnelle dépasse l’enjeu politique. Lui, constamment bousculé par cette figure droite et ardente dans sa pente vers le pococurantisme, éberlué d’amour et parfois griffé par lui - rapportant cette formule qui au fond éperdue et...
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01/06 - Immobilier : Vasco, une foncière solidaire pour financer vos travaux
Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments est une nécessité mais son coût rebute plus d’un propriétaire. Ce constat est à l’origine de Vasco, une jeune société lancée fin 2023 pour aider les Français à financer leurs travaux. "Il y a un gâchis énorme, s’émeut Hervé Degreve, l’un des trois cofondateurs. Beaucoup de projets de rénovation globale - les plus efficaces - ne vont pas jusqu’au bout car les propriétaires n’ont pas suffisamment d’épargne disponible et n’ont pas la capacité d’emprunt pour les financer. Les deux tiers des propriétaires de passoires thermiques ne sont pas finançables par les banques."
Inspirée d’une pratique américaine, la société apporte les capitaux nécessaires en échange d’une part de propriété du logement à rénover. Le financeur est attentif à l’emplacement du bien et à la dynamique de marché ainsi qu’à la création de valeur apportée par le projet de rénovation. Aucune contrepartie n’est demandée mais Vasco prend une marge. "Si nous finançons 40 000 euros d’une maison qui en vaut 400 000, nous allons demander à détenir non pas 10 % du bien mais 13 %, soit un supplément de 30 %", explique Hervé Degreve. L’argent est déposé sur un compte dédié aux travaux pour s’assurer qu’il est bel et bien affecté à ces derniers. Une convention d’indivision est conclue pour dix ans.Différentes portes de sortie
Trois options s’ouvrent ensuite : le rachat des parts par le propriétaire au prix de marché, le renouvellement de la convention pour dix années supplémentaires avec l’application d’un nouveau coefficient de 30...
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01/06 - Choléra à Mayotte, les suites de nos révélations : réunion avec Darmanin, manœuvres à la Santé…
Le 27 mai dernier, L’Express révélait d’importants manquements sanitaires à Mayotte ayant favorisé la diffusion du choléra. En dépit de plusieurs alertes, aucun ajout d’eau n’a été fait dans le département pour prévenir la propagation de la maladie. Du moins pas à l’endroit où les deux foyers épidémiques ont éclaté, dans les bidonvilles de M’Tsangamouji et à Koungou, zones d’habitations illégales de migrants que l’Etat tente actuellement de démanteler.
Alors qu’il s’agit de l’un des leviers les plus importants pour lutter contre la maladie, il a fallu attendre que les deux foyers épidémiques locaux se développent, faisant à ce jour 122 malades et deux morts, pour que des rampes d’eau supplémentaires soient ajoutées. Celles-ci n’ont été installées qu’au début du mois de mai, alors que le risque était connu depuis des semaines : les Comores, pays tout proche, ont vu la bactérie flamber à partir de février. Et dès le 26 avril, Santé publique France avait publiquement demandé à "assurer et/ou maintenir a minima" des accès à l’eau.
Depuis ces révélations, basées sur deux rapports confidentiels adressés aux autorités sanitaires et obtenus par L’Express, la situation a évolué. Selon nos informations, une réunion interministérielle impliquant les services des ministères de l’Intérieur et de la Santé a été convoquée mercredi 29 mai pour donner suite à cet écho médiatique. Le lendemain, le 30 mai, un des deux documents dévoilés par L’Express, la note du Covars (comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires) a été rendu public....
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01/06 - Dérivés de CBD, de THC : l’impossible guerre contre les psychotropes vendus en bureau de tabac
Chaque semaine, Igor achète à son bureau de tabac, près de Lyon, du CBD sous forme d’herbe. La substance, réputée pour ses effets apaisants, n’est pas psychotrope et est donc légale en France. Autant de raisons qui ont poussé le trentenaire, il y a plusieurs années déjà, à le préférer au cannabis, illégal et dans lequel se trouve une centaine de cannabinoïdes, dont le THC (la principale molécule psychoactive de cette plante). Mais début avril, il a eu une mauvaise surprise. "J’ai fumé deux joints le soir. Les effets, intenses pendant toute la nuit, m’ont empêché de dormir. Puis je suis resté couché deux jours de suite sans pouvoir me lever. Les cinq jours suivants, j’étais 'stone' en permanence, avec des crises de paranoïa et d’angoisse alors que je devais m’occuper de mes filles, aller au travail, conduire. C’était horrible, interminable."
S’il n’a pas eu besoin d’une hospitalisation, c’est parce qu’il a un passif de gros fumeur de cannabis et qu’il a l’habitude des effets indésirables du THC, assure-t-il. Reste que l’expérience lui a passé l’envie d’acheter du CBD. Mais elle ne l’a pas empêché de mener sa petite enquête. Il s’avère que son bureau de tabac a été victime d’une erreur d’étiquetage de son fournisseur, qui a remplacé une quinzaine de lots de CBD par du THCP, une molécule de synthèse vendue légalement, du moins jusqu’à maintenant.
Pierre, qui consomme tous les jours environ 1 gramme de cannabis, a délibérément acheté 3 grammes de H4CBD dans un bureau de tabac, il y a six mois. Là encore, le produit lui a été...
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01/06 - Mort de Raïssi : "Le Guide suprême iranien a eu l’air soulagé d’être débarrassé d’un idiot"
Grand spécialiste du fonctionnement idéologique de la République islamique, Abbas Milani a publié de nombreux ouvrages et a récemment signé des textes dans Femme, vie, liberté sous la direction de Marjane Satrapi (Ed. L’Iconoclaste, 2023). Pour L’Express, il analyse les conséquences de la mort inattendue du président Raïssi et l’impact des élections annoncées pour le 28 juin prochain. Ainsi que la bataille de succession au poste le plus important du pays, celui de Guide suprême, pour lequel Raïssi était aussi pressenti.
L’Express : Après le décès soudain d’Ebrahim Raïssi, se trouve-t-on face à une crise de succession en Iran ?
Abbas Milani : Il y a une crise de légitimité, une profonde crise de légitimité, dans le sens où le régime a voulu raconter l’histoire d’une mort tragique et les Iraniens n’y ont pas cru une seconde, ils ont fait énormément de blagues sur le sujet. La population ne croit pas à une seule histoire racontée par le régime. Il s’agit d’un gouvernement fantoche de type mafieux. Raïssi était un homme avec très peu de substance, dans une position très insignifiante. Tout comme le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. Il était une figure presque clownesque, et il s’agit là de la disparition de deux managers incompétents, dans un système où ils n’avaient pas le pouvoir. Le Guide suprême Ali Khamenei n’avait pas l’air de quelqu’un qui était attristé par la mort d’un camarade de combat, mais plutôt soulagé d’être débarrassé d’un idiot [NDLR : Raïssi].
D’autant que Raïssi était pressenti...
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01/06 - Gaza : le plan sur la fin de la guerre inclut la "destruction" du Hamas, prévient Netanyahou
Le mouvement islamiste palestinien Hamas juge "positive" la nouvelle feuille de route israélienne en vue d’un cessez-le-feu et de la libération d’otages dans la bande de Gaza. L’accord a été dévoilé par le président américain Joe Biden vendredi et salué, ce samedi 1er juin, comme une "lueur d’espoir" après des mois de guerre. Emmanuel Macron a également fait savoir qu'il soutenait ce plan. Dans une allocution depuis la Maison Blanche, le président des Etats-Unis a appelé le Hamas à accepter l'accord, soumis selon lui au Hamas via le médiateur qatari.
"Nous ne pouvons pas laisser passer" cette occasion d’un accord à Gaza, a fait savoir Joe Biden au huitième mois d’une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine selon l'ONU. "Il est temps que cette guerre se termine", a-t-il affirmé. La première phase, selon le chef de l’Etat, serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des "zones habitées de Gaza" pour une durée de six semaines.
L’arrêt des combats, toujours d’après lui, serait accompagné de la libération de certains otages israéliens enlevés durant l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre contre Israël, notamment les femmes et les malades, et de la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus par l’Etat hébreu. Ce cessez-le-feu temporaire pourrait devenir "permanent" si le Hamas "respecte ses engagements", a ajouté le président américain. La phase suivante du plan comprendrait notamment la libération de tous les otages encore...
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01/06 - Trois bonnes raisons d’alléger l’impôt sur les successions, par Nicolas Bouzou
Dans une tribune publiée par Le Figaro, François-Xavier Bellamy et Eric Ciotti ont relancé de façon très étayée le débat relatif à la fiscalité sur les successions et les donations. Les deux responsables des Républicains proposent un allègement radical de l’impôt sur les successions et une suppression des droits de donation en ligne directe, ce qui n’est pas étonnant tant ce débat est clivé.
La gauche considère que l’héritage est injuste, générateur d’inégalités et qu’il doit être taxé au maximum. La droite estime qu’il s’agit d’un "impôt sur la mort" qui frappe la transmission familiale : elle souhaite donc son extinction. Pendant la dernière campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué un allègement fiscal de l’ordre de 3 à 5 milliards d’euros, parfaitement oublié depuis en raison de la trajectoire dégradée de nos finances publiques mais aussi d’une majorité centriste par construction divisée sur le sujet.
Les évolutions patrimoniales ne sont pas là pour apaiser le débat : dans les années 1970, le patrimoine hérité représentait 35 % du patrimoine global. Ce chiffre est monté, depuis, à près de 60 %, très en deçà néanmoins des ratios du début du XXe siècle avant l’instauration de l’impôt sur le revenu en 1914. Un tiers des Français a déjà reçu un héritage ou une donation au cours de sa vie et les deux tiers pensent transmettre un jour. Accumuler un patrimoine et le transmette à ses enfants fait partie du rêve social français et ce rêve, quand il se réalise, a des conséquences de plus en plus tangibles, notamment en...
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01/06 - Mélenchon hué à Dakar : les dissonances du "progressisme" contemporain, par Gérald Bronner
Tout se passait bien jusque-là. Jean-Luc Mélenchon était en visite au Sénégal à la mi-mai et donnait, le 16, une allocution devant des étudiants. Il se tenait en la prestigieuse compagnie d’Ousmane Sonko, le nouveau Premier ministre du pays et fut accueilli en ami, lui qui a soutenu inconditionnellement le parti des opposants à Macky Sall, l’ancien président. L’Elysée, au contraire, est considéré comme coupable d’avoir pratiqué la politique de l’autruche face à la répression politique. Bref, l’Insoumis est en terrain conquis pour faire librement entendre son discours critique à l’endroit d’Emmanuel Macron.
Pourtant, il va se faire copieusement huer par l’assemblée nombreuse qui était venue écouter les deux hommes à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Que s’est-il passé ? Après que Sonko a déclaré que "les velléités extérieures de nous imposer l’importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs risquent de constituer un nouveau casus belli" – il songeait aux droits homosexuels et à la préoccupation "prioritaire au sein des opinions occidentales" pour la communauté LGBT –, Jean-Luc Mélenchon, une fois que la parole vint à lui, a rétorqué qu’il avait été le premier à avoir déposé un texte de loi sur la possibilité du mariage homosexuel et qu’il y avait donc là un sérieux désaccord. Il faut rappeler qu’au Sénégal, les relations homosexuelles sont ordinairement considérées comme une déviance et qu’elles peuvent être punies d’un emprisonnement de cinq ans.
On doit d’abord saluer le courage de Jean-Luc Mélenchon...
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01/06 - Entre narcotrafiquants et agents pénitentiaires, le "tabou" de la corruption en prison
Dans la confidentialité toute relative d’une cellule de prison, la question est parfois posée de manière inattendue, presque innocemment. "Tu pourrais me ramener un téléphone ? Je galère, je voudrais parler à ma femme. Je te le paye." Après plusieurs années passées à surveiller et recadrer les détenus, Sébastien Pages s’est habitué à ce type de sollicitations, lancées comme un hameçon par les prisonniers auprès de certains personnels pénitentiaires. "Ils testent toujours, sur le ton de l’humour ou de la menace, observent la réaction des agents. La plupart du temps, ils comprennent vite que ça ne sert à rien. Mais avec les plus vulnérables, ils peuvent se montrer très insistants", résume le surveillant, secrétaire local FO Justice à la maison d’arrêt de Nîmes. C’est ainsi qu’au cours de sa carrière, l’homme a vu "tomber" certains de ses confrères, surveillants ou contractuels, tentés par "l’argent facile" ou piégés par "leur naïveté". "Ça reste extrêmement rare, mais ça existe. Notamment parce que le narcotrafic explose dans les prisons, avec des moyens financiers illimités et un pouvoir de nuisance qui ne fait qu’augmenter", prévient-il.
C’est ainsi que le 15 mars 2024, six agents pénitentiaires ont été mis en examen pour avoir fait passer clandestinement de la résine de cannabis, des téléphones portables et de l’alcool contre rémunération à la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Trois mois plus tôt, un réseau de corruption était démantelé à la prison de Meaux, toujours en Seine-et-Marne. Six personnes, dont deux...
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01/06 - La dette française dégradée par Standard & Poor’s : y a-t-il lieu de s’inquiéter ?
Alors que le film "Un p’tit truc en plus" cartonne dans les salles de cinéma, la dette française aura-t-elle encore du succès avec un p’tit truc en moins ? Après la clôture de Wall Street vendredi soir, Standard & Poor's a rendu son verdict tant attendu, actant ce que l’on redoutait depuis plusieurs mois, à savoir la dégradation de la dette française de AA à AA-. Les esprits étaient préparés. L’agence de notation américaine avait fait part de sa circonspection dès le 2 décembre 2022, affublant alors la France d’une "perspective négative", traditionnel préalable à un déclassement.
La nouvelle a tout de même dû jeter un froid dans les hautes sphères de Bercy, qui s’était félicité de la stabilité des avis de Fitch et Moody’s un mois plus tôt. Quid des investisseurs ? Se montreront-ils plus méfiants vis-à-vis de la dette française ?Plus politique que financier
En réalité, la note de crédit tricolore a pris une couleur bien plus politique que financière. On peut comprendre l’orgueil de l’exécutif à vouloir maintenir à tout prix le statut de la dette souveraine, d’autant que la crédibilité du ministre de l’Economie et du chef de l’Etat a été méchamment écornée par les révisions en baisse des estimations de déficit public. Les critiques ont été féroces ces derniers mois – Bruno Le Maire a encore dû se justifier, jeudi 30 mai, devant les sénateurs de la commission des finances.
Des reproches nuancés, il y a quelques jours, par les calculs des experts de l’OFCE. Les économistes Mathieu Plane, Xavier Ragot et Raul Sampognaro ont uni...
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31/05 - La note de la France abaissée par l’agence Standard & Poor’s
Après les agences de notation Fitch et Moody's qui, il y a un mois, n'avaient pas revu la note française à la baisse, c'était au tour de Standard & Poor's de rendre son verdict ce vendredi 31 mai. L'agence de notation américaine a, quant à elle, décidé d'abaisser la note souveraine de la France, de "AA" à "AA-", sanctionnant la "détérioration de la position budgétaire" du pays.
"La dégradation reflète notre projection que, contrairement à nos attentes précédentes, la dette publique française en proportion du PIB va augmenter en raison des déficits plus importants que prévus en 2023-2027", a justifié la société américaine dans une analyse accompagnant la note, en rappelant que le déficit public français avait été en 2023 "nettement plus élevé que ce que nous avions prévu".
S&P ne croit pas que le déficit sera ramené à 3% du PIB en 2027, comme le gouvernement le prévoit, et table même sur 3,5% à cette date. "Sans mesures supplémentaires de réduction du déficit budgétaire, nous pensons que les réformes ne seront pas suffisantes pour permettre au pays d'atteindre ses objectifs budgétaires", ajoute l'agence. S&P n'avait revu son appréciation à la baisse pour la France qu'à deux reprises, en janvier 2012 et en novembre 2013.
La France décroche donc du groupe composé notamment de la Belgique et du Royaume-Uni, mais reste mieux notée que l'Espagne ou l'Italie.
Le risque inhérent à une rétrogradation est un mouvement de défiance des investisseurs et un alourdissement de la charge de la dette. Avec un double A même...
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31/05 - Gaza : Joe Biden affirme qu’Israël a proposé un nouvel accord "global" de cessez-le-feu
Joe Biden a affirmé ce vendredi qu'Israël avait proposé un nouvel accord "global" de cessez-le-feu, affirmant qu'il ne fallait pas "laisser passer" cette occasion d'un accord à Gaza.
Dans une allocution depuis la Maison-Blanche, le président américain a déclaré que la proposition d'Israël comprenait le retrait de toutes ses forces du territoire palestinien pour six semaines, un cessez-le-feu complet, et la libération de tous les otages. Joe Biden a également exhorté le Hamas à "accepter l'accord", ajoutant qu'il était "temps que cette guerre se termine".Une trêve qui tarde toujours
Le président américain, qui a menacé de remettre en cause son soutien jusqu'ici inconditionnel à Israël en cas d'opération de grande ampleur à Rafah, ne s'était pas exprimé depuis l'intensification de l'offensive israélienne dans cette ville du sud de la bande de Gaza. Avec en point d'orgue l'incendie due à une frappe aérienne israélienne dans un camp de réfugiés en début de semaine, ayant causé la mort d’au moins 45 personnes et 249 autres blessés.
Les Etats-Unis, jusqu'ici, lient un arrêt des combats à Gaza à un accord sur la libération des otages encore détenus dans le territoire palestinien. Le Hamas avait dit ce jeudi être disposé à parvenir à une trêve dans la bande de Gaza qui inclurait un "accord global sur un échange" de prisonniers, mais uniquement si Israël arrêtait ses...
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31/05 - Allemagne : une attaque au couteau fait six blessés, Olaf Scholz parle d’un "attentat"
"La violence est absolument inacceptable dans notre démocratie", a réagi le chancelier allemand, Olaf Scholz, ce vendredi 31 mai, après qu’un homme a blessé au couteau six personnes à Mannheim, en Allemagne. Un policier a été très grièvement blessé. L’homme s’en est pris au rassemblement d’un mouvement anti-Islam. Toutes les personnes blessées ont été hospitalisées et pour certaines opérées en urgence, notamment le policier qui restait dans la soirée dans un état critique. Olaf Scholz a qualifié l’acte d'"attentat".
La ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a évoqué la possibilité d’un acte islamiste pour cette attaque qui survient quelques jours avant les élections européennes prévues le 9 juin dans le pays. "Si l’enquête révèle un mobile islamiste, ce sera une nouvelle confirmation du grand danger que représentent les actes de violence islamistes, contre lequel nous avons mis en garde", a-t-elle déclaré dans un communiqué, évoquant un "crime terrible".L’agresseur a été blessé par balles
Selon le magazine Der Spiegel, l’agresseur est né à Herat en Afghanistan, il est âgé de 25 ans et se nomme Suleiman A. Il n’était pas répertorié jusqu’ici comme radicalisé mais semble avoir agi pour des motivations islamistes, ajoute le Spiegel. Le jeune homme a lui-même été blessé par balles par la police lors de sa neutralisation.
La police locale a rapporté que l’agresseur s’en était d’abord pris en fin de matinée "à plusieurs participants à un rassemblement" du Mouvement citoyen Pax Europa. Ce mouvement politique indique sur son...
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31/05 - Donald Trump fustige un procès "injuste" et une "arnaque" après sa condamnation
Une réponse à la Donald Trump. Au lendemain de son verdict historique de culpabilité à New York qui plonge la présidentielle américaine dans l’inconnu, l’ex-président américain a fustigé vendredi 31 mai un procès "très injuste" depuis son gratte-ciel de Manhattan. "Nous allons faire appel de cette arnaque", a lancé le candidat républicain depuis le hall de sa Trump Tower, s’insurgeant contre une décision "injuste" et un procès truqué.
Dans un discours décousu de plus de trente minutes, le milliardaire a par ailleurs accusé le président sortant, Joe Biden, et sa "bande", d’être des "malades" et des "fascistes" responsables de ses déboires judiciaires. Il a également ciblé le juge Juan Merchan, qualifié de "partial", et les jurés, "des gens malveillants, des gens malades". Devant la Trump Tower, une poignée de ses partisans se sont réunis en manifestation de soutien, tandis que certains passants faisaient un doigt d’honneur devant l’entrée du gratte-ciel."Donald Trump menace notre démocratie"
"Le vrai verdict aura lieu le 5 novembre, par le peuple américain", avait déjà assuré Donald Trump jeudi devant les caméras après avoir été reconnu coupable de l’ensemble des chefs d’accusation qui pesaient contre lui dans ce procès pénal, le premier d’un ex-président américain.
"Je suis un prisonnier politique", avait-il également lancé dans un appel aux dons publié dans la foulée de la décision de justice. Ce dernier a recueilli 34,8 millions de dollars de dons en quelques heures, selon sa campagne, soit "presque le double de la...
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31/05 - Elections européennes : cette autre bataille qui se joue en coulisses
Le 9 juin, l’Union européenne sera fixée sur la composition du Parlement européen et des 720 eurodéputés qui le compose. Entre une probable poussée de l’extrême droite à travers l’Europe, le large recul des libéraux proches d’Emmanuel Macron, ou le possible affaiblissement des deux forces de gauche et de droite traditionnelles, ces élections européennes pourraient bien marquer un tournant dans la direction prise par l’Union européenne.
Mais dès le lendemain des résultats du scrutin, une tout autre bataille sera lancée, toute aussi (voire plus) importante : celle pour les plus hautes responsabilités à Bruxelles. Largement influencés par la future composition du Parlement européen sans pour autant en dépendre directement, quatre postes, surnommés les "top jobs", seront particulièrement surveillés et convoités : la présidence de la Commission européenne, actuellement détenue par Ursula von der Leyen ; la présidence du Parlement européen, aujourd’hui occupée par Roberta Metsola, la présidence du Conseil européen, actuellement Charles Michel, ; et enfin le chef de la diplomatie européenne, aujourd’hui Josep Borrell.
Quatre rôles clés dans les rouages d’une Union européenne au fonctionnement parfois bien dur à suivre. L’Express fait le point sur les différentes tractations qui se jouent déjà dans les coulisses de Bruxelles.Présidence de la Commission européenne : Ursula von der Leyen en danger
Il s’agit sûrement du poste qui comporte le plus d’enjeux, vu son importance politique. Occupée par Ursula von der Leyen depuis...
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31/05 - Choléra à Mayotte : ces documents confidentiels qui pointent des manquements
La France n’avait plus connu une épidémie de choléra depuis cent trente-deux ans. En à peine deux mois, Mayotte a enregistré 122 cas. Une femme de 62 ans et une fillette de trois ans en sont mortes. Pourtant, les remèdes contre le choléra sont connus. Notre journaliste Antoine Beau a pu consulter des documents confidentiels pointant du doigt les manquements ayant favorisé cette épidémie. Jamais rendues publiques, ces deux analyses désignent un coupable : le manque de raccordement à l’eau potable dans ce département français.
Dans cette vidéo, il nous raconte les coulisses de son enquête sur les origines de cette nouvelle épidémie, les retards l’ayant favorisée, mais aussi l’influence qu’ont eue des élus et des groupes proches de l’extrême droite, s’opposant à l’installation de conduites d’eau, pour des raisons politiques.
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31/05 - 2027 en ligne de mire : comment les partis de gauche préparent l’après-européennes
Une rumeur. Et si Jean-Luc Mélenchon s’annonçait candidat au soir du 9 juin ? Elle court, elle court, et refroidit le reste de la gauche. Les écolos dépriment, les socialistes se lamentent. Ah ! S’il leur vole leur moment, aux roses, alors que Raphaël Glucksmann plastronne en tête, jetant le tout petit score de la présidentielle aux oubliettes. Et lui, Glucksmann, que va-t-il faire ? Nouvelle rumeur. Il est tenté de prendre la parole et de court Olivier Faure et les appareils politiques pour "pousser le rassemblement". Candidat lui aussi ? Mélenchon versus Glucksmann. Politique-fiction. Le deuxième ne regarde pas vers l’Elysée.
Une nouvelle étape s’ouvre à gauche. "Ça va être la guerre entre eux et nous", résume un cadre socialiste. Ou encore Patrick Kanner, le sénateur socialiste, convaincu : "Glucksmann, c’est le premier coup d’arrêt à Mélenchon." On dit le leader de LFI fragilisé par ses frondeurs, Clémentine Autain, Raquel Garrido, Alexis Corbière, Danielle Simonnet - ou Eric Coquerel, à plus petite voix – et concurrencé par François Ruffin. L’Insoumis de la Somme compte prendre la parole juste après le scrutin européen, une nouvelle brique à son édifice de candidat pour 2027. Un proche murmure : "Seule certitude : il n’ira pas contre Mélenchon. Il ne veut pas être Brutus." Autain, elle, plus audacieuse, s’avancera un peu plus avec L’Emancipation, son nouveau mouvement. Deux candidats à LFI, trois si l’on compte l’envie débordante de Mélenchon, un luxe pour le parti autant qu’un piège pour le patriarche...
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31/05 - De Niro attaque Trump : on le comprend, mais ça ne sert à rien, par Abnousse Shalmani
Robert De Niro est en colère. Il est, là, entouré de deux agents de police présents lors de l’invasion du Capitole le 6 janvier 2021, "de vrais héros" dixit l’acteur - ce qui est vrai -, devant le tribunal de New York où Donald Trump est en procès depuis plusieurs semaines. L’acteur culte des Affranchis, de Casino ou de Taxi Driver n’a jamais caché sa détestation de l’ex et peut-être futur président, ce qui lui avait valu un colis piégé reçu à domicile. Et il est là, De Niro, 80 ans, contre Trump : "Donald Trump ne veut pas seulement détruire cette ville, mais aussi le pays, et, en fin de compte, il pourrait détruire le monde." C’est un meeting hollywoodien, on ne peut pas lui en vouloir, organisé par l’équipe de campagne de Joe Biden : "Quand Trump s’est présenté en 2016, c’était comme une blague, un bouffon candidat à la présidentielle. Mais nous avons oublié les leçons de l’Histoire, qui nous montrent que d’autres clowns n’ont pas été pris au sérieux jusqu’à ce qu’ils deviennent de féroces dictateurs." Et il est vrai que le Trump 2024 n’est pas celui de 2016, il est le candidat qui veut "se venger", faire payer tous ceux qui lui ont "volé" l’élection de 2020 - oui, il "fout les jetons", dans un pays où les armes à feu sont plus nombreuses que les habitants. Et, à voir les séquences d’insultes, voire de bastons devant le tribunal de New York, on peut légitimement craindre le pire. D’accord. Mais.
Ce n’est pas la première fois que des acteurs s’engagent du côté des démocrates ; en 2016 déjà, pour soutenir Hillary...
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31/05 - Anne Hidalgo a promis de se baigner dans la Seine : ces études qui nous poussent à l’en dissuader
Que d’eau… que d’eau. Il ne manquait plus que la météo pour compliquer encore davantage la préparation des Jeux. Cette semaine, pour la deuxième fois consécutive, le test grandeur nature de la parade fluviale prévue pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet a été annulé. Motif invoqué : trop de pluie ces derniers jours et un débit de la Seine trop important pour faire naviguer, à la queue leu leu et en toute sécurité, la centaine de bateaux prévus pour la grande fête. Partie remise, assurent les organisateurs qui s’accrochent aux statistiques historiques : en juillet, la pluviométrie est plus faible et les eaux du fleuve plus calmes…
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Seront-elles pour autant plus propres pour permettre à Anne Hidalgo de tenir sa promesse : enfiler son maillot pour un petit plongeon dans la Seine avant le grand bain des athlètes ? Pour l’heure rien n’est gagné. Les dernières analyses réalisées le 22 mai au pont Alexandre III et au pont de l’Alma, en plein cœur de la capitale, par un laboratoire indépendant mandaté par la fondation Surfrider laissent songeur. Les résultats des tests qui ne portent que sur la recherche de deux bactéries – Escherichia coli et enterocoques – révèlent une qualité des eaux jugée mauvaise, d’après les standards des fédérations internationales de natation et de triathlon ainsi que ceux de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail. En ce qui concerne notamment la bactérie Escherichia...
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31/05 - Un attentat "d’inspiration islamiste" visant une épreuve des JO 2024 déjoué à Saint-Etienne
Le troisième attentat déjoué depuis le début de l'année en France, et le "premier" contre les JO de Paris, selon Gérald Darmanin. Un Tchétchène de 18 ans a été mis en examen et écroué pour avoir envisagé de commettre un attentat d'inspiration islamiste visant les épreuves de football des Jeux olympiques à Saint-Etienne, un projet déjoué par les services de renseignement.
Le 22 mai, "la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a procédé à Saint-Etienne à l'interpellation d'un ressortissant tchétchène de 18 ans soupçonné de vouloir commettre un attentat d'inspiration islamiste sur le sol national", a annoncé la Place Beauvau ce vendredi dans un communiqué.
Le suspect a été mis en examen dimanche dernier des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes et placé en détention provisoire, a indiqué à l'AFP le parquet national antiterroriste (Pnat). "Il lui est reproché d'avoir, au nom de l'idéologie jihadiste de l'Etat islamique, envisagé de commettre une action violente notamment en ciblant des rassemblements de supporters, en marge d'événements sportifs devant se tenir à Saint-Etienne pendant les Jeux olympiques", a ajouté la même source.
"Les premiers éléments démontrent qu'il préparait de manière active un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard", l'antre du football stéphanois, selon le ministère. D'après Beauvau, "il aurait souhaité s'en prendre à des spectateurs, mais également aux forces de l'ordre et mourir en martyr". Il s'agit, toujours selon...
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31/05 - Pourquoi la condamnation au pénal de Donald Trump peut le renforcer
Avant l’énoncé historique du verdict du Tribunal de district de Manhattan hier à 16h20 (heure de New York), aucun président ou ancien président américain n’avait jamais été jugé coupable de "crime" par la justice pénale de son pays. D’ailleurs, aucun ne serait capable de survivre politiquement à une telle infamie. Aucun, sauf Donald Trump, bien sûr ! L’ancien président milliardaire a depuis longtemps franchi toutes les limites, transgressé tous les interdits, cassé tous les codes.
Elu en 2016 après avoir qualifié les Mexicains de violeurs, déclaré qu’être célèbre l’autorisait à "attraper les femmes par la chatte", incité à l’insurrection du Capitole du 6 janvier 2021, voici Donald Trump coupable d’avoir cherché à dissimuler un paiement occulte à une star du porno (pour qu’elle taise leur relation avant la présidentielle de 2016) et falsifié des documents commerciaux. Une catastrophe pour Trump à cinq mois du scrutin de novembre ? Pas du tout !
"Au contraire, c’est du pain bénit pour le candidat républicain, affirme Françoise Coste, auteur de Reagan (Perrin) et spécialiste du Parti républicain. Dès le prononcé du verdict, tous les cadres du parti ont serré les rangs derrière Trump, depuis le "speaker" de la chambre des représentants Mike Johnson au chef des républicains au Sénat Mitch McConnell, en passant par la sénatrice du Maine Susan Collins, qui est une modérée." Ironie de l’histoire : les trumpistes les plus conservateurs de la droite religieuse ne font aucun cas de la relation adultère de leur champion avec...
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31/05 - Guerre en Ukraine : quand la Russie veut capter l’attention des jeunes… avec des BD
Pour le gouvernement russe, tous les moyens semblent bons pour convaincre sa population du bien-fondé de sa guerre en Ukraine. Alors, pour capter l’attention de la jeunesse, les autorités distribuent par dizaines de milliers des bandes dessinées glorifiant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine.
Selon la BCC, chaîne d’informations britannique, ces distributions, à l’initiative du ministère de la Défense et du ministère de l’Education, ont débuté au mois d’avril dans les écoles de Russie et des territoires ukrainiens occupés par la Russie. L’objectif étant, qu’à terme, ces bandes dessinées soient fournies à toutes les écoles sous contrôle russe. Elles ont été écrites par Oleg Roy, un éminent auteur russe pour enfants et un fervent partisan de la guerre en Ukraine.
Concrètement, ces bandes dessinées se déclinent en 22 nouvelles qui retracent le parcours de militaires russes sur le front ukrainiens, dont la plupart ont été décorés pour leurs actes de "bravoure". Toujours selon la BBC, qui a eu accès à ces ouvrages, la rhétorique russe, qui consiste à justifier sa guerre par le fait d’avoir empêché un "génocide" planifié par les autorités de Kiev dans l’est de l’Ukraine et soutenu par les pays de l’Otan, est largement reprise. "Par haine envers la Russie, l’Occident arme ses chiots néonazis dans Kiev occupée", peut-on aussi lire dans l’un des livres.De réelles personnalités russes
Les récits n’hésitent pas à mettre en avant de réelles personnalités russes. Parmi les protagonistes figure par exemple le colonel général Azatbek...
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31/05 - Yémen : la réponse des Houthis aux frappes anglo-américaines
Les rebelles houthis ont menacé d’intensifier leurs attaques contre les navires au large du Yémen, après les frappes meurtrières des forces américaines et britanniques contre leurs positions. "L’agression américano-britannique ne nous dissuadera pas de poursuivre nos opérations militaires en faveur de la Palestine. Nous répondrons à l’escalade par l’escalade", a affirmé Mohammed Al-Bukhaiti, un membre du bureau politique du mouvement, sur son compte X ce vendredi 31 mai.
Les forces des deux pays occidentaux ont en effet mené, dans la nuit de jeudi à vendredi, des frappes aériennes au Yémen contre des positions des rebelles houthis. Ces attaques ont fait au moins 16 morts et 35 blessés, selon la chaîne de télévision des houthis. Les frappes conjointes ont visé 13 sites des Houthis, afin de prévenir de futures attaques de ces rebelles soutenus par l’Iran en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, a affirmé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
"Les forces britanniques ont participé à une opération conjointe avec les forces américaines visant à miner les capacités militaires des Houthis qui continuent de mener des attaques contre le transport maritime international" au large du Yémen, avait auparavant indiqué le ministère de la Défense dans un bref communiqué. Des renseignements, rapportés par l’AFP, ont "confirmé" que deux sites dans la ville côtière de Hodeida (ouest) étaient impliqués dans des attaques contre le trafic maritime, avec des maisons qui servaient de poste de pilotage de...
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31/05 - Placements responsables : "Les particuliers exigent de la transparence"
Depuis cinq ans, la société de gestion CPR Asset Management (CPR AM) sonde les épargnants et leurs conseillers sur leurs préférences et leurs pratiques en matière de finance durable. Arnaud Faller, directeur des investissements de CPR AM, et Vanessa Cottet, sa responsable environnement, social et gouvernance (ESG), décrivent pour L'Express les attentes des épargnants. L’occasion de démonter quelques idées reçues et de mesurer l’ampleur du chemin parcouru.
L'Express : Après beaucoup de critiques, les épargnants se sont-ils réconciliés avec l’investissement socialement responsable (ISR) ?
Arnaud Faller : Oui. Les fonds responsables sont devenus des produits financiers comme les autres et leur taux de détention croît de façon régulière. Cette progression a été significative l’an dernier : lors de la dernière édition de notre baromètre, 44 % des répondants indiquaient disposer de fonds qualifiés de responsables dans leur épargne, contre 36 % en 2022. Les épargnants qualifiés d’autonomes - ceux qui ne sont pas conseillés - sont un peu en retard par rapport aux autres. N’ayant pas accès à un conseiller professionnel, ils ont un déficit de connaissances sur le sujet qui explique ce décalage.
Vanessa Cottet : L’adoption croissante de l’investissement responsable est en partie liée à la réglementation. Celle-ci prévoit notamment que, désormais, les conseillers abordent systématiquement ce sujet avec leurs clients. Or, ces professionnels ont gagné en compétences et sont maintenant beaucoup plus à l’aise pour recommander ce...
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31/05 - #Metoo à l’hôpital : ces quatre mesures dévoilées par le gouvernement
Le gouvernement s’attaque au #Metoo Hôpital. Le ministère de la Santé a présenté, ce vendredi 31 mai, une série de mesures contre les violences sexistes et sexuelles. Tous les personnels des hôpitaux et Ehpad publics vont notamment devoir suivre une formation dédiée. Celle-ci "sera rendue obligatoire à partir de 2024, avec un délai de 3 ans, pour tous les professionnels travaillant dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Parmi les autres mesures annoncées figurent la création d’une équipe nationale d’experts enquêteurs spécialisés, pour venir en aide aux établissements de santé en cas de signalement de violences sexistes et sexuelles. Aujourd’hui, les perspectives que les enquêtes puissent aboutir après un signalement sont trop faibles, estime le ministère de la Santé. L’équipe spécialisée "permettra de professionnaliser les enquêtes" et de "prévenir l’entre-soi", pour éviter notamment l’étouffement des affaires.
Par ailleurs, le ministère va confier à une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes le soin de mettre en place "un dispositif d’accompagnement", avec une "ligne d’écoute dédiée" et "un accompagnement psychologique, médical, et professionnel des victimes". L’Etat va également créer un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles pour "mesurer l’ampleur du phénomène et suivre son évolution dans le temps ainsi que l’impact des mesures" de prévention."Mettre fin à des pratiques...
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31/05 - Armes occidentales contre la Russie : Volodymyr Zelensky salue un "pas en avant"
"Un pas en avant" : le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a salué vendredi 31 mai le feu vert donné par les Etats-Unis pour que Kiev utilise des armes fournies par les Américains pour frapper, sous conditions, des cibles sur le sol russe. Ce pourrait être un tournant dans la guerre. L’Allemagne a suivi la position américaine quelques heures plus tard. Le président français, Emmanuel Macron, avait aussi estimé que les Ukrainiens devaient pouvoir neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles russes. Ces déclarations interviennent alors que la Russie a lancé début mai une offensive dans la région de Kharkiv, et gagne du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté.
L’Ukraine a estimé vendredi que le feu vert américain sur l’utilisation d’armes occidentales contre des cibles en Russie renforcerait "significativement" sa défense face aux assauts russes, selon le porte-parole du président ukrainien.
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis et l’Allemagne autorisent l’Ukraine à frapper des cibles en Russie
⇒ L’armée russe dit avoir conquis 880 km2 en Ukraine depuis le début de l’année
⇒ La Russie dit avoir échangé avec l’Ukraine 75 prisonniers de guerre de chaque campLe Kremlin affirme que des armes américaines sont déjà utilisées pour viser le sol russe
Le Kremlin a affirmé vendredi que des armes américaines étaient déjà utilisées par l’Ukraine pour viser le sol russe, au lendemain du feu vert américain sur l’utilisation d’armes occidentales par Kiev contre des cibles en Russie, sous certaines...
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31/05 - Nouvelle-Calédonie : Darmanin annonce la reprise du dernier quartier bloqué de Nouméa
Une opération de police a été menée "avec succès", ce vendredi 31 mai, dans le dernier quartier de la ville de Nouméa qui n’était pas encore passé sous contrôle des forces de l’ordre, a annoncé Gérald Darmanin, deux semaines et demie après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie. "Une grande opération de police vient d’avoir lieu, avec succès, dans le quartier de Rivière-Salée, le dernier de Nouméa qui n’était pas sous contrôle", a écrit le ministre de l’Intérieur dans un message sur X.
Cette opération a mobilisé 400 membres des forces de l’ordre, a précisé à la presse le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Des membres des unités d’élite de la police (RAID) et de la gendarmerie (GIGN) y ont participé, selon Gérald Darmanin, qui a salué "l’interpellation de 12 individus et la suppression de 26 barrages".
Le quartier de Rivière-Salée, dans le nord de la commune de Nouméa, était bloqué par "de nombreux barrages, tenus par des individus dangereux, et plusieurs snipers avaient été repérés", a indiqué à l’AFP une source policière, évoquant une "sécurisation complexe".Des quartiers de l’agglomération encore bloqués
D’autres quartiers demeurent cependant bloqués dans l’agglomération de Nouméa, sur les communes du Mont-Dore, Païta et Dumbéa, a souligné devant la presse la présidente de la province Sud, Sonia Backès, principale représentante du camp loyaliste. "L’Etat a les moyens d’agir, on l’a vu sur Rivière-Salée […]. Il faut que l’Etat se déploie partout pour libérer les quartiers", a-t-elle martelé.
Selon une...
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31/05 - Epargne salariale : ces avantages dont peuvent profiter les chefs d’entreprise
L’épargne salariale et retraite collective d’entreprise s’installe au fil des ans pour atteindre 188 milliards d’euros à fin 2023, selon l’Association française de la gestion financière (AFG). Ses différents dispositifs – intéressement, participation, abondement – et enveloppes – plan d’épargne entreprise (PEE), plan d’épargne retraite collectif (Percol) – bénéficient ainsi à plus de 12 millions de salariés. Et si les grandes entreprises sont nettement mieux équipées que les petites, l’AFG note une diffusion croissante de l’épargne salariale dans les TPE.
Nombre de dirigeants de ces structures ont compris les atouts de ces dispositifs, tant pour attirer, motiver et fidéliser leurs salariés que pour se bâtir un patrimoine personnel dans des conditions avantageuses. Pour les sociétés de moins de 50 salariés, les retenues sociales et fiscales sont on ne peut plus légères : les sommes versées sont exonérées de forfait social côté entreprise, et elles ne sont soumises qu’à 9,7 % de CSG et CRDS côté bénéficiaire. Si elles sont placées, elles sont aussi exonérées d’impôt sur le revenu. "Elles sont en outre déductibles de l’impôt sur les sociétés, ce qui permet au chef d’entreprise d’améliorer son épargne personnelle, au même titre que le salarié, tout en réduisant, en plus, le frottement fiscal à titre professionnel", souligne Bruno Lourenço, directeur commercial pour la région Ile-de-France chez Eres.Ouvert au chef d’entreprise, à une condition
Le dirigeant est, en effet, éligible aux dispositifs d’épargne salariale et bénéficie des...
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31/05 - François-Henri Désérable et la victoire de Cassius Clay aux JO de Rome : "Il va falloir rentrer au pays…"
Je me souviens, d’une flamme. Oui, c’est d’une flamme que je me souviens. Une flamme allumée le 19 juillet 1996, dans le ciel d’Atlanta. […]. Et d’un couloir où l’on vit apparaître un homme noir tout en blanc, tee‐shirt blanc, pantalon blanc, chaussures blanches : il avait décroché une médaille d’or aux Jeux de Rome, trente-six ans plus tôt.
Trente-six ans plus tôt l’histoire commence dans les airs. Dans les airs où no way, je n’irai pas, dit Cassius Clay, 18 ans, qui sait déjà ce qu’il veut, et prendre l’avion pas question, il ne veut pas. S’il le faut je prendrai le bateau puis le train mais l’avion, non. On lui répond que les Jeux olympiques sont à Rome, et que si tous les chemins mènent à Rome il n’y a pas 36 moyens de s’y rendre : "Ou bien c’est l’avion, ou bien les JO te passeront sous le nez – ce qui, ajoute‐t‐on, serait dommage : une médaille t’y attend."
C’est d’accord, j’irai, finit par lâcher le jeune Clay. Puis il achète un parachute qu’il portera sur lui tout au long du voyage, voyage qu’il passera une Bible à la main. Finalement le vol se déroule plutôt bien, et c’est assez tranquillement qu’on aborde la descente vers l’aéroport de Fiumicino, spécialement construit pour l’occasion. La température au sol est de 36° C, nous vous invitons à regagner votre siège, à relever votre tablette, à vous assurer que vos bagages à main sont situés dans les compartiments prévus à cet effet, désarmement des toboggans, vérification de la porte opposée, Benvenuto a Roma."On a presque envie de lui mettre un tutu"
Le...
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31/05 - Donald Trump déclaré coupable : ce qui l’attend dans les prochains mois
C’est un verdict historique. Du jamais vu pour un ex-président des Etats-Unis. Peu avant 16 heures (heure locale), jeudi 30 mai, les douze jurés de la salle d’audience de Manhattan ont déclaré coupable Donald Trump de ses 34 chefs d’accusation dans l’affaire de paiements dissimulés à une ancienne star de films X, Stormy Daniels, visant à éviter un scandale sexuel en pleine campagne présidentielle de 2016.
Après avoir fixé le prononcé de la peine au 11 juillet, le juge Merchan a confirmé que le candidat des républicains à la présidentielle 2024 restait en liberté - pour l’instant. Il pourra donc continuer de faire campagne, au moins jusqu’au verdict final, alors qu’il fulminait à chacune de ses comparutions que le procès l’éloignait de la campagne quatre jours par semaine depuis le 15 avril. Le juge l’a laissé repartir libre sans exiger de caution. Il a par ailleurs donné à la défense jusqu’au 13 juin pour présenter ses arguments en vue du prononcé de la peine, et jusqu’au 27 juin à l’accusation pour y répondre.Prison ferme ou travaux d’intérêt général ?
Le procureur de New York qui a instruit le dossier, Alvin Bragg, qui a salué jeudi soir le verdict, n’a pas souhaité indiquer si le parquet comptait réclamer de la prison ferme. Donald Trump encourt en théorie de la prison ferme, les falsifications de documents comptables étant passibles au maximum de quatre ans dans l’Etat de New York. Mais en l’absence d’antécédents judiciaires au pénal du prévenu, qui aura 78 ans au moment du prononcé de la peine, le juge devrait...
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31/05 - Boeing : la "feuille de route" de l’avionneur pour sortir de la crise
"Au bout du compte, il s’agit d’un changement systémique. Il y a beaucoup à faire", a indiqué jeudi 30 mai, devant la presse, Mike Whitaker, patron de la FAA, après une rencontre de trois heures avec des dirigeants de Boeing. Ceux-ci ont présenté le "plan d’action complet" exigé par la FAA après l’incident survenu le 5 janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.
L’appareil neuf, livré en octobre, perd ce jour-là en vol une porte-bouchon - un opercule condamnant une issue de secours redondante -, ne faisant que quelques blessés légers. Dans la foulée, le régulateur cloue au sol les 171 exemplaires ainsi configurés et enquête sur Boeing, qui a cumulé les problèmes de production tout au long de 2023 sur le 737, son modèle vedette, et sur le 787 Dreamliner.
Selon un rapport préliminaire de l’Agence de sécurité des transports (NTSB), plusieurs boulons d’attache de la porte-bouchon manquaient. Le 28 février, la FAA a réclamé à Boeing la remise sous 90 jours d’un plan "pour remédier à ses problèmes systémiques de contrôle qualité afin d’atteindre les standards de sécurité non négociables de la FAA". Des points d’étape ont été effectués à trente puis à soixante jours.Indicateurs clés
Cette "feuille de route" comprend notamment "six indicateurs clés de performance très distincts qui nous permettront de surveiller en temps réel" la qualité de la production. Ces indicateurs (KPI) "constitueront notre tableau de bord pour voir ce qu’ils font au niveau de la sécurité", a affirmé le chef du régulateur, laissant le soin à...
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31/05 - Une femme présidente au Mexique ? L’aboutissement d’un long processus politique et sociétal
"C’étaient toujours les hommes, les hommes, encore les hommes, maintenant, au tour des femmes !", affirme avec conviction Ximena, petite jeune femme énergique, à quelques pas du palais présidentiel, sous le soleil qui écrase le Zocalo, la place centrale de Mexico city, en ce printemps plus chaud et sec qu’à l’accoutumée. "Claudia va changer notre vie, veut-elle croire. Grâce à elle, nous aurons plus de travail et plus de présence dans la société."
"Claudia", c’est Claudia Sheinbaum, bien connue des habitants de la capitale. De 2018 à 2023, la femme de gauche dirige le gouvernement local de Mexico. Physicienne, docteur en sciences de l’environnement et membre du Giec depuis 2013, la chef de file de la coalition de gauche cherche aujourd’hui à conquérir le coeur des 99 millions de votants, lors de la présidentielle du 2 juin. Un scrutin majeur, qui s’accompagne d’élections législatives et locales. En cinq ans à la tête de la mégalopole de 22 millions d’habitants, cette femme élancée aux tailleurs impeccables et aux cheveux toujours tirés en queue-de-cheval, a su, au fur et à mesure, sortir de l’ombre d’Andres Manuel Lopez Obrador, dit “Amlo”, l’actuel président, qu’elle accompagne en politique depuis de nombreuses années. Agée de 62 ans et mère de deux enfants, l’ex-maire compte capitaliser sur la popularité de son prédécesseur, qui atteint les 60 %, alors que son mandat de six ans - non renouvelable - va s’achever en décembre 2024.Sous "Amlo", des grands projets inaboutis
Plus loin sur le Zocalo, Juan tient une...
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31/05 - EDF reprend officiellement les activités nucléaires de General Electric
C’est la fin d’un long processus. "Ce 31 mai, EDF reprend officiellement les activités nucléaires de General Electric et notamment les activités de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle", a annoncé Emmanuel Macron dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe EBRA, sans toutefois dévoiler le montant de l’accord. Le principe de cette opération avait été annoncé il y a deux ans, mais a tardé à se concrétiser, butant notamment sur des questions géopolitiques. "Les accords conclus assurent la pérennité de cette activité qui est une véritable fierté française", a ajouté le président.
EDF et General Electric (GE) avaient annoncé en février 2022 "un accord d’exclusivité" pour discuter du rachat par l’énergéticien français de GE Steam Power, branche nucléaire du conglomérat américain. Le président Emmanuel Macron annonçait alors, depuis Belfort, la relance d’un vaste programme nucléaire français. Interrogé sur la présence du russe Rosatom parmi les clients de cette activité nucléaire et donc sur l’opposition des Etats-Unis, Emmanuel Macron "confirme que tous ces problèmes étaient sur la table et qu’ils ont été réglés". "Je ne vais pas trahir le secret des affaires entre ces entreprises, mais nous avons sécurisé l’octroi des licences américaines nécessaires à l’opération", précise-t-il.
Les turbines Arabelle, fabriquées à Belfort, sont un équipement essentiel des centrales nucléaires. L’une d’entre elles - le modèle le plus puissant du monde - équipe ainsi l’EPR de Flamanville (Manche), qui a récemment commencé...
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31/05 - JO de Paris 2024 : comment le Club France s’est retrouvé dans le rouge
Une foule de supporters en liesse, drapeaux tricolores à la main, qui ne veulent pas rater une miette du spectacle. Au plafond, des dizaines de projecteurs à faisceaux bleu blanc rouge. Au centre, un immense tapis rouge, sur lequel défilent les premiers médaillés français des Jeux olympiques de Paris 2024 en judo, en natation ou encore en cyclisme. Voilà pour le tableau idéal. Le 27 juillet prochain, le Club France, lieu de rassemblement pour les supporters et les athlètes de l’équipe de France, ouvrira ses portes au sein de la Grande Halle de la Villette, dans le 19e arrondissement de la capitale.
Une tradition depuis 1988 et les JO de Séoul. Pour la version 2024, à domicile, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le Comité paralympique et sportif français (CPSF) ont vu grand. Sur 40 000 mètres carrés, dont 15 000 en intérieur, auront lieu chaque jour, en période olympique, des animations sportives, des performances artistiques et des retransmissions des épreuves sur écran géant. Pendant les paralympiques, seul le bâtiment aux grandes structures métalliques restera ouvert. Pas moins de 700 000 personnes sont attendues sur place durant l’été.Les organisateurs confiants
Cette fête géante a comme objectif premier de promouvoir le sport français. Mais à quel prix ? Le 18 mars dernier, au lendemain de la publication d’un article du Parisien, le président du CNOSF, David Lappartient, reconnaissait : "L’équilibre financier que nous avions prévu n’est pas encore atteint". En clair, un...
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31/05 - Qu’est-ce que le doxing ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Amandine Hirou, grand reporter au service société de L’Express, nous explique le phénomène du "doxing" qui sévit sur les réseaux sociaux.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Léa Bertrand (écriture), Milena Rossi (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFM Business, Bababam, France Inter, TikTok
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Manan VATSYAYANA/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Le doxing. Vous en avez peut-être déjà entendu parler lorsqu’on évoque les cas de harcèlement en ligne, notamment dans le milieu scolaire. L’experte du sujet à L’Express, c’est Amandine Hirou, grand reporter au service société. Alors "doxing", c’est encore un mot emprunté à la langue anglaise. Mais Amandine, j’ai fait quelques recherches, on ne le trouve pas dans le dictionnaire.
Amandine Hirou : Non, c’est un dérivé du verbe "to document", donc fournir des preuves en français. Donc le "doxing", ça consiste à rechercher, collecter puis diffuser - notamment via les réseaux sociaux - des informations sur l’identité et la vie privée d’une personne (ou d’une organisation), sans son autorisation. Ça concerne à la fois son identité, son adresse, son numéro de téléphone, ses mots de passe, ou...
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30/05 - Donald Trump reconnu coupable des 34 chefs d’accusation à son procès pénal à New York
Donald Trump a été reconnu coupable jeudi 30 mai à son procès pénal à New York pour des paiements dissimulés à une star de films X, un séisme pour l’ex-président américain en pleine course à la Maison-Blanche. Ce verdict n’empêche pas le milliardaire républicain de 77 ans d’être candidat à la présidentielle de novembre, face au démocrate Joe Biden, même en cas de condamnation à une peine de prison.
Après deux jours de délibérations, les 12 jurés ont déclaré à l’unanimité Donald Trump coupable de l’ensemble des 34 délits de falsifications de documents comptables, destinées à cacher un paiement de 130 000 dollars à l’actrice de films X Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016. Sa peine sera fixée le 11 juillet prochain par le juge Juan Merchan, que Donald Trump a traité de "corrompu" hors du tribunal pendant tout le procès. En théorie, il encourt jusqu’à quatre ans de prison ferme, possiblement assortis d’une amende. Mais le magistrat peut aussi prononcer une peine de prison avec sursis probatoire, voire des travaux d’intérêt général.
Le verdict tombe en pleine campagne présidentielle, alors que se profile le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden le 27 juin et la convention républicaine à Milwaukee (15-18 juillet), où le milliardaire recevra officiellement l’investiture de son parti. A cinq mois de l’élection, les conséquences de cette décision sur le scrutin sont difficiles à prédire, d’autant que le magnat républicain devrait faire appel. D’après plusieurs...
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30/05 - Biden autorise l’Ukraine à frapper des cibles en Russie pour défendre Kharkiv
Joe Biden, qui s’y refusait jusqu’ici, a donné son feu vert pour que l’Ukraine frappe sous certaines conditions des cibles sur le sol russe, dans la région de Kharkiv, a indiqué un responsable américain. "Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer", a dit cette source.
Ce responsable, qui a requis l’anonymat, a toutefois ajouté que les Etats-Unis continuaient à s’opposer à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe. "Notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé", a-t-il dit. Les ATACMS sont des missiles de longue portée fournis par les Américains à l’Ukraine, pouvant aller jusqu’à 300 km de distance.
Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, est la cible quasi quotidienne de bombardements venant principalement du territoire russe. La Russie a lancé début mai une offensive dans la région, et gagne du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait laissé entendre hier que les Etats-Unis avaient infléchi leur position en termes de frappes ukrainiennes sur le sol russe. "Alors que les conditions ont changé, alors que le champ de bataille a changé, alors que la Russie a modifié la manière de conduire son agression, nous nous sommes adaptés et ajustés et je...
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30/05 - Citadines électriques : cette étude qui donne tort à Carlos Tavares
Elles jouent un rôle de premier plan dans la chute de la production automobile française. Elles, ce sont les citadines, ces petites voitures qui ont fait vivre des milliers d’ouvriers en France… jusqu’à leur délocalisation massive au tournant des années 2000. Qu’il s’agisse de la Twingo et de la Clio chez Renault, des Peugeot 208 et Citroën C3 côté Stellantis, aucun de ces modèles n’est produit en France. Et ce, alors qu’ils se disputent chaque année la tête des classements des véhicules les plus vendus dans l’Hexagone. Avec ses coûts élevés, la France ne fait pas le poids face aux pays de l’Est ou à l’Espagne dans la production de petites voitures pas chères, ont longtemps expliqué les deux constructeurs tricolores.
Un argumentaire dont semble être revenu Renault, qui a décidé de produire sa R5 à batteries dans son usine de Douai (Nord). Stellantis se refuse à un tel revirement. En juillet dernier, son patron Carlos Tavares a balayé d’un revers de main la demande de Bruno Le Maire de localiser la production de la Peugeot 208 électrique sur le sol français. Et ce, alors que le véhicule a très largement profité du dispositif de leasing social mis en œuvre par le gouvernement. Dans un entretien accordé au Figaro, Carlos Tavares expliquait avoir "un très gros doute sur le fait que l’on puisse produire des véhicules électriques très compacts de façon rentable dans notre pays".
Or, l’arrivée des voitures à batteries change justement la donne, à en croire Jean-Philippe Hermine, le directeur de l’Institut mobilités en...
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30/05 - Musk - Trump : l’idylle qui va les conduire jusqu’à la Maison-Blanche ?
Elon Musk pourrait-il devenir le conseiller politique de Donald Trump à la Maison-Blanche, si celui-ci venait à être réélu ? Cette perspective n’a rien de saugrenue : elle serait même à l’ordre du jour entre le magnat des affaires et l’ex-président américain, selon des révélations du journal américain The Wall Street Journal, publiées ce jeudi 30 mai.
Les deux hommes auraient eu plusieurs discussions pour savoir de quelle manière le patron de Tesla et Space X pourrait avoir une "contribution et une influence formelle" auprès de la Maison-Blanche sur des sujets économiques, mais aussi sur la politique d’immigration et de contrôle de la frontière américaine, affirme le WSJ. Rien n’est encore acté, et le projet pourrait très bien même ne pas se concrétiser. Mais il témoigne du rapprochement de plus en plus fort entre Donald Trump et Elon Musk, qui échangent désormais plusieurs fois par mois sur les questions de technologie et de science, mais aussi sur l’immigration, raconte le journal américain.Une relation d’abord conflictuelle
Pourtant, entre Trump et Musk, la relation ne partait pas de la meilleure des augures. Alors que l’homme d’affaires avait déjà fait partie d’un comité assez large de grands patrons conseillant Donald Trump sur des questions économiques, il avait annoncé son départ de ce groupe dès 2017. En cause : le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, et les positions climatosceptiques de l’ex-président. Trump, de son côté, n’a jamais caché son mépris pour l’industrie des voitures...
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30/05 - Pierre Haroche : "L’Europe a tout intérêt à faire profil bas en Afrique"
Et si, en détrônant l’Europe, berceau de la mondialisation, de la révolution industrielle, de la conquête de nouveaux territoires et de la colonisation, les grandes puissances lui avaient en fait… rendu service ? C’est la thèse que développe Pierre Haroche, maître de conférences en relations internationales et sécurité internationale à l’université Queen Mary de Londres et chercheur associé Défense à l’Institut Jacques-Delors, dans un ouvrage intitulé Dans la forge du monde – Comment le choc des puissances façonne l’Europe (Fayard).
"Non seulement les Européens ne sont plus les plus puissants, mais l’Europe n’est même plus la région prioritaire de la compétition mondiale, comme elle avait pu l’être pendant la guerre froide, analyse l’auteur auprès de L’Express. C’est ce que j’appelle l’Europe provinciale. Et cela favorise une nouvelle étape de l’unification européenne, notamment en matière de sécurité internationale." Qu’il s’agisse des ambitions de la Chine vis-à-vis de Taïwan, des nouvelles priorités américaines ou de la guerre en Ukraine, Pierre Haroche passe en revue chacun des grands défis auxquels l’Europe doit (ou devra) faire face. Non sans optimisme.
L’Express : En 1919, Paul Valéry s’étonnait que l’Europe domine le monde. Pourquoi cette région, ni plus riche ni plus avancée que les autres avant le XIXe siècle, a-t-elle été le berceau de la mondialisation, de la révolution industrielle, de la conquête de nouveaux territoires et de la colonisation ?
Pierre Haroche : Ce destin si particulier, l’Europe le doit en...
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30/05 - Ukraine : comment Poutine cible les plus riches pour financer sa guerre
En 2024, les dépenses militaires russes ont atteint 10 800 milliards de roubles (environ 106 milliards d’euros), soit 40 % du budget national. Un effort de guerre qui commence à sérieusement peser sur les deniers de l’Etat. Des mesures s’imposent. Les technocrates du Kremlin s’activent alors tous azimuts pour trouver un moyen de continuer à financer la guerre qu’il mène sur le front ukrainien. Plusieurs solutions émergent, mais une en particulier séduit : puiser dans le portefeuille des riches.
Pour annoncer sa réforme fiscale, Vladimir Poutine, qui avait promis en mars "une répartition plus équitable de la charge fiscale vers ceux qui ont des revenus personnels plus élevés", s’en est remis à son ministre des Finances. Ainsi, Anton Silouanov a-t-il jeté un pavé dans la mare en annonçant ce mercredi 29 mai l’instauration d’un taux d’impôt sur le revenu progressif à compter de 2025, avec un système par tranche qui semble tout droit débarqué d’un pays membre de… l’UE.L’instauration d’un impôt progressif
Et pour cause, le système de l’impôt progressif a l’avantage de cibler les plus riches, en ponctionnant plus fortement les hauts revenus. Ainsi, les personnes dont les revenus sont inférieurs à 2,4 millions de roubles (soit quelque 24 500 euros) continueront à être imposées à 13 %. Le taux de 15 %, partiellement en vigueur depuis 2021, sera en revanche étendu aux revenus allant de 2,4 à 5 millions de roubles (51 000 euros). Enfin, le niveau de prélèvement passe à 18 % pour les revenus allant jusqu’à 20 millions de...
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30/05 - Le fichier des quartiers pro-Macron, cette fonction dont Borne ne veut pas, les censurés de LFI
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, voici les élections européennes de tous les dangers. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Fichés, mais absents
Renaissance a établi un fichier des bureaux de vote en intégrant les scores aux présidentielles de 2017 et de 2022 et aux européennes de 2019. Ce qui a permis de distribuer 4 millions d’exemplaires du tract Macron-Hayer (sur 6 millions imprimés) dans "les meilleurs quartiers macronistes de France, quasiment à la rue près". Objectif : finir par mobiliser les électeurs favorables à la majorité présidentielle. Actuellement, 1 électeur de Macron sur 2 n’a pas l’intention de voter le 9 juin.Macron : au bon plaisir
C’est un ministre du premier cercle qui le dit, après la proposition faite par Emmanuel Macron dans Le Parisien de débattre avec Marine Le Pen : "Ce n’est pas de la stratégie, il s’est fait plaisir en la titillant. Et quand on se fait plaisir, ce n’est pas toujours très efficace…"Borne : merci, mais non
Yaël Braun-Pivet fait...
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30/05 - Joe Biden reçu par Emmanuel Macron en visite d’Etat à Paris le 8 juin
Le président des Etats-Unis Joe Biden sera reçu par son homologue français Emmanuel Macron le 8 juin à Paris à l’occasion de sa "première visite d’Etat en France", a annoncé ce jeudi 30 mai l’Elysée.
Cette visite "sera précédée par les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement" allié pendant la Seconde Guerre mondiale, le 6 juin en Normandie, auxquelles assisteront le président américain et son épouse Jill Biden.
La Maison-Blanche a précisé dans un autre communiqué que Joe Biden serait en France du 5 au 9 juin. Il s’exprimera le 6 juin lors des cérémonies officielles sur les plages normandes de Utah et Omaha Beach, où "73 000 Américains courageux" débarquèrent pour "ouvrir la voie à la libération de la France et de l’Europe", a ajouté la présidence américaine, soulignant que le chef de l’Etat saluerait des "vétérans américains et leur famille".
"Alors que 80 ans après la Libération de l’Europe la guerre est de retour sur le continent, les deux présidents évoqueront le soutien sans faille et dans la durée à apporter à l’Ukraine", a déclaré pour sa part l’Elysée.Un agenda diplomatique chargé
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est aussi attendu aux commémorations du D-Day. "Cette coordination étroite sur les crises internationales aura vocation à préparer les prochaines échéances internationales, notamment le sommet du G7 de Bari", mi-juin en Italie, "et le sommet de l’Otan", en juillet à Washington, a précisé la présidence française.
Le 7 juin, Joe Biden "prononcera un discours à la Pointe du Hoc", toujours en...
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30/05 - JO : derrière le patch de "biologie augmentée" de Sanofi, beaucoup de promesses et peu de preuves
A l’approche des Jeux olympiques, un curieux petit bout de plastique s’est invité sur le corps des athlètes. Un patch "antidouleur", à coller là où cela fait mal. Appelé Initiv® et vendu par Sanofi, ce produit s’affiche partout ces derniers mois. Sur les omoplates suantes des sportifs partenaires, comme le décathlonien Kevin Mayer, la footballeuse Amandine Henry ou l’athlète de saut en longueur Arnaud Assoumani. Dans de beaux présentoirs de pharmacie, et même sur les panneaux publicitaires du métro de la capitale. Avec, à chaque fois, Paris 2024 inscrit en énorme, pour rappeler que le laboratoire français sponsorise l’événement.
Commercialisé une dizaine d’euros la boîte, le patch promet un effet antalgique, "sans recours à des actifs médicamenteux". Une aubaine, alors que de plus en plus de patients demandent des alternatives douces aux molécules chimiques. Le secret de cette "avancée" ? Un condensé de technologie à base de "bio-céramique", qui agirait en "synergie avec le corps" pour "optimiser sa capacité à répondre à la douleur", vante le fabricant. Un tel composé serait capable de rediriger les ondes infrarouges émises par l’organisme, ce qui, parole de publicitaire, "augmenterait les mécanismes antidouleur naturels" de l’organisme.
De très belles promesses, si ce n’est qu’elles ont fait tiquer bon nombre de scientifiques, inquiets devant tant de grandiloquence. Les formulations utilisées seraient, disent-ils, plus proches de la "pseudoscience" ou de la "cosmétique" que de l’argumentaire médical auquel ils...
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30/05 - Déficit public : Bruno Le Maire réfute toute dissimulation d’informations
"Jamais je n’accepterai qu’on m’accuse de dissimulation dans mes fonctions de ministre des Finances" : le locataire de Bercy, Bruno Le Maire, s'est vigoureusement défendu, ce jeudi 30 mai, d'avoir dissimulé au Parlement des informations sur le dérapage du déficit public en 2023, qui est "brutalement" passé à 5,5 % du PIB contre 4,9 % initialement anticipés.
Pendant presque trois heures, Bruno Le Maire est passé sur le gril des questions des sénateurs de la commission des Finances, qui avait lancé fin mars une mission sur la dégradation du déficit public et le "défaut d'information du Parlement" sur la situation.
Critiqué par les oppositions pour le dérapage du déficit, le gouvernement l'a attribué à des recettes fiscales de 21 milliards d'euros plus faibles qu'espéré l'an dernier, en raison notamment d'un repli de l'inflation plus rapide qu'anticipé. "Toutes les informations ont été données en temps utile au Parlement et aux Français, et toutes les décisions nécessaires ont été prises en temps utile pour corriger les conséquences de recettes fiscales moins élevées que prévu", a soutenu Bruno Le Maire."Les prévisions de déficit ne sont pas une science exacte"
Le ministre a rappelé que 10 milliards d'euros d'économies avaient déjà actés dans les dépenses de l'Etat et qu'il cherchait 10 milliards de coupes supplémentaires à réaliser en 2024. "Toutes les accusations (...) comme quoi j'aurais délibérément dissimulé au Parlement des informations qui étaient à ma disposition sont graves, infondées", s'est-il défendu.
Le...
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30/05 - Sécurité sociale : l’inquiétante dérive des comptes
Dans un rapport publié ce mercredi 29 mai, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : l’Etat aurait perdu la "maîtrise des comptes sociaux". Et appelle l’exécutif à un "redressement" des dépenses sociales, qu’elle estime "nécessaire".
Les magistrats ont identifié deux principales explications à ce constat. La première, le déficit des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse. En 2023, celui-ci atteint les 10,8 milliards d’euros, soit une aggravation de 3,7 milliards par rapport aux prévisions de la loi de financement 2023.La branche maladie, boulet de la Sécurité sociale ?
Une aggravation, dont la responsabilité incomberait à la seule branche maladie, d’après les Sages de la rue Cambon qui précisent que "la réduction de 9,9 milliards d’euros de son déficit par rapport à 2022 est totalement imputable à la quasi-extinction des dépenses liées à la crise sanitaire (- 11 milliards)". Pour le reste, "la branche maladie porte à elle seule la totalité du déficit, les excédents et les déficits des autres branches, beaucoup plus réduits se compensent entre eux", explique le rapport.
Les hôpitaux publics et les Ehpad également, seraient les grands malades des dépenses sociales "avec des déficits de plus en plus élevés et des disparités importantes entre établissement selon la manière dont ils parviennent à concilier l’évolution de leur activité et la croissance de leurs charges".Des dépenses toujours trop élevées
La seconde ensuite, l’augmentation exponentielle des dépenses...
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30/05 - Jetée américaine à Gaza : le véritable couac humanitaire du Pentagone
Ce devait être un début de solution pour faire entrer un peu d’aide humanitaire dans l’enclave dévastée de Gaza. Et c’est finalement un énorme raté… L’utilisation de la jetée temporaire, construite par les Etats-Unis, a été suspendue. La raison ? Elle a été endommagée par conditions météorologiques délicates. "Depuis qu’elle était opérationnelle, elle fonctionnait, mais nous avons eu une sorte de succession malheureuse de tempêtes météorologiques qui l’ont rendue inopérante pendant un certain temps", a déclaré mardi la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh.
L’immense structure métallique flottante, aussi longue que cinq terrains de foot américain, avait été construite pour acheminer l’aide humanitaire, alors que l’Etat hébreu a imposé de sévères restrictions quant à son acheminement terrestre. Elle devait permettre de laisser passer 90 camions chaque jour, puis 150 dans les semaines à venir. En deux semaines d’exploitation, la jetée a pu acheminer 1 000 tonnes de vivres. Une précieuse aide que l’incident logistique vient de rompre, au moins pour sept jours.
"La reconstruction et la réparation de la jetée prendront au moins plus d’une semaine", a déclaré Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone, durant un point presse, alors que les livraisons d’aide humanitaire sont cruciales pour plus de deux millions de Gazaouis confrontés à des pénuries de nourriture. "Une fois la réparation et la reconstruction de la jetée terminées, le but est d’ancrer à nouveau la jetée temporaire sur la côte de Gaza et de reprendre la...
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30/05 - Guerre en Ukraine : feu vert de l’UE pour taxer les céréales russes
L’Otan se réunit ce jeudi et vendredi à Prague sous la pression de certains de ses membres, dont la France, qui veulent que l’Ukraine puisse désormais frapper le sol russe avec les armes que les Alliés lui fournissent. Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance veulent en parler lors de cette réunion informelle, destinée également à trouver des armes et des munitions, en particulier des systèmes de défense anti-aérienne, en pleine offensive russe autour de Kharkiv, seconde ville ukrainienne.
Le débat sur l’utilisation ou non sur le territoire de la Russie de certaines des armes fournies à Kiev par les Occidentaux, en l’occurrence des missiles à longue portée, agite les capitales des pays de l’Alliance. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, s’y est déclaré favorable, mais plusieurs pays alliés de l’Ukraine, dont les Etats-Unis, l’Allemagne ou l’Italie y sont beaucoup plus réticents, redoutant un conflit direct avec Moscou.
Les infos à retenir
⇒ Feu vert des 27 pour taxer les céréales russes importées dans l’UE
⇒ L’Ukraine dit avoir touché deux bateaux de patrouille russes en mer Noire
⇒ L’Otan se réunit sur l’usage des armes occidentalesFeu vert des 27 pour taxer les céréales russes importées dans l’UE
Les Etats membres de l’UE ont donné ce jeudi leur accord pour imposer des droits de douane prohibitifs sur les importations de produits agricoles russes, qui en sont actuellement largement exemptées, a annoncé le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.
Cette mesure, proposée en mars par la...
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30/05 - Les investissements responsables sont-ils vraiment performants ?
Epargner et investir sont deux actes répondant à des logiques bien différentes. Le premier consiste à limiter ses dépenses pour dégager un surplus de revenus à la fin du mois quand le second invite à placer cet excédent de façon à le faire croître dans le temps. Pour beaucoup de professionnels de la gestion de patrimoine, verser de l’argent chaque mois sur un livret A répond à une logique d’épargne alors qu’acquérir des actions ou des parts de fonds sur les marchés relève d’une démarche d’investisseur. Quelle différence ? L’horizon de placement, le risque pris… mais aussi l’espérance de gain. Là où les supports d’épargne réglementée ne promettent que de sauvegarder votre pouvoir d’achat, les produits plus risqués permettent d’envisager des gains plus substantiels à long terme.
Cette théorie tient-elle toujours la route si l’on s’intéresse à des supports d’épargne éthiques ou responsables ? En la matière, la réponse est - encore - un peu plus complexe. En premier lieu, il faut savoir de quoi l’on parle tant l’offre est vaste et recouvre des typologies de produits différentes. En outre, la notion de placements vertueux recouvre, elle aussi, une large variété de nuances.
Il faut ainsi distinguer l’épargne solidaire et celle dite responsable ou durable. La première consiste à financer, via une partie de son argent, des organismes de l’économie sociale et solidaire. Ces derniers ayant des objectifs de rentabilité faible ou nul, elle repose donc largement sur l’abandon d’une partie de sa performance financière. L’exemple des...
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30/05 - Cisjordanie : deux soldats israéliens tués dans une "attaque à la voiture bélier"
L’armée israélienne poursuit jeudi malgré les critiques son offensive sur Rafah après avoir affirmé la veille avoir pris le contrôle d’une zone tampon stratégique entre la bande de Gaza et l’Egypte située à proximité de Rafah, nouvel épicentre de sa guerre contre le Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Cisjordanie : deux soldats israéliens tués
⇒ Macron appelle Abbas à "réformer" l’Autorité palestinienne
⇒ Xi Jinping appelle à une conférence de paix "élargie"Cisjordanie : deux soldats israéliens tués
Deux soldats israéliens ont été tués dans une "attaque à la voiture bélier" au cours de la nuit près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué tôt jeudi l’armée israélienne. L’armée avait fait état mercredi soir dans un bref communiqué d’une "attaque à la voiture bélier" à la sortie de Naplouse, grande ville du nord de la Cisjordanie entourée de colonies israéliennes.
Interrogée par l’AFP, l’armée a plus tard indiqué que "deux citoyens israéliens" avaient été tués, puis précisé qu’il s’agissait de deux soldats âgés de 20 ans, Eliya Hilel et Diego Shvisha Harsaj, membres de la brigade Kfir, déployée en Cisjordanie occupée.Macron appelle Abbas à "réformer" l’Autorité palestinienne
Emmanuel Macron a appelé mercredi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à "mettre en œuvre les réformes indispensables" dans "la perspective de reconnaissance de l’Etat de Palestine", a rapporté la présidence française dans un communiqué.
Au cours d’un appel téléphonique, le président français "a marqué l’engagement de la France à...
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30/05 - La littérature, cette machine à broyer les croyances, par Abnousse Shalmani
"Tu es libre de choisir, libre de te tromper", disait toujours le père de Léa Vicens, "rejoneadora" star, torera à cheval pour les néophytes, qui est aussi l’incroyable héroïne du récit de Gaël Tchakaloff La vie à mort. Une héroïne qui existe dans le monde réel, captivante au point que l’auteure se croit sous emprise, avant d’être remise à la bonne heure par la rejoneadora : "Il faut effectivement que nous nous aimions pour faire un trajet l’une vers l’autre, ce n’est pas de l’emprise, c’est un choix raisonné." Et la route fut difficile pour celle qui ne supporte pas la tauromachie et s’évanouit quand le sang jaillit, mais s’accroche, par bravache, par fascination, par volonté de ne pas se limiter. Et nous offrant ce cadeau inestimable en ces jours où tout débat finit par du harcèlement, où toute nuance est inaudible, où tout paradoxe vous condamne, Gaël Tchakaloff honore la littérature.
J’ai toujours pensé que les essais étaient limités : on ne s’adresse qu’à son camp. Il suffit du nom de l’auteur et du titre pour savoir en quel territoire intellectuel nous sommes, et trop nombreux sont les lecteurs qui préfèrent passer leur chemin. En revanche, la littérature est vicieuse. Elle s’incruste en vous, détourne vos convictions intimes, installe dans le plus profond de votre être d’autres regards, différentes façons de marcher, des chemins inconnus. La littérature est une machine à broyer des croyances que vous pensiez éternelles.
Ainsi en est-il de la tauromachie, cet univers aussi repoussant que magnétisant dans lequel...
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30/05 - Russie : avec Alexeï Dioumine, Vladimir Poutine a-t-il trouvé un successeur ?
C’est un ancien garde du corps du président russe Vladimir Poutine, qui, selon certains médias, pourrait être l’un des futurs dirigeants du pays. Alexeï Dioumine, 51 ans, vient d’être nommé au poste de secrétaire général du Conseil d’Etat. Le décret de sa nomination a été publié ce mercredi 29 mai 2024 sur le site Internet du Kremlin, rapporte Reuters. L’homme a été le garde du corps du chef russe pendant ses deux premiers mandats entre 2000 et 2008.
Le rôle du Conseil d’Etat russe ? "Sa mission est d’assurer la bonne coordination de l’ensemble des organes d’État, à tous les niveaux", explique Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe à Moscou, auprès de nos confrères du Figaro. Le Conseil d’Etat réunit les dirigeants les plus notables de l’élite russe, dont les présidents des deux chambres, le chef de l’administration présidentielle, le chef du gouvernement, les gouverneurs et chefs de républiques, ainsi que les maires des grandes villes.Futur président russe ?
Selon de nombreux observateurs, la nomination d’Alexeï Dioumine à ce poste important et stratégique pourrait signaler qu’il est un potentiel successeur de Vladimir Poutine. "L’élite russe est en effervescence avec la nomination de Dioumine au poste de secrétaire du Conseil d’Etat", a déclaré Sergueï Markov, ancien conseiller du Kremlin et partisan de Poutine, sur Telegram. "C’est considéré comme une confirmation que Dioumine est le futur président de la Russie, le choix de Poutine", a déclaré Markov, ajoutant que c’était une rumeur de longue...
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30/05 - Pourquoi Israël a pris le contrôle du très stratégique "couloir de Philadelphie"
L’armée israélienne avance encore un peu plus dans l’enclave dévastée de Gaza. Mercredi 29 mai, Tsahal a annoncé avoir pris le contrôle d’une bande de terre à la frontière égyptienne, aussi appelée "couloir de Philadelphie". Il s’agit d’une zone tampon de 14 kilomètres de long à l’intérieur de Gaza.
Le journal libanais L’Orient Le Jour rappelle que, historiquement, le "corridor de Philadelphie" a été établi comme zone tampon lors des accords de camp David en 1979, au cours desquels l’Égypte et Israël ont signé la paix, mettant fin à trois décennies de conflits depuis la création de l’État hébreu en 1948. L’accord prévoyait entre autres que le corridor soit sous contrôle israélien pour prévenir toute nouvelle attaque.
Néanmoins, lorsque Israël s’est désengagé de Gaza à partir de 2005, le contrôle du corridor avait été transféré du côté égyptien. Depuis le 7 octobre, le couloir de Philadelphie est redevenu un enjeu stratégique pour Israël dans sa guerre contre le Hamas.Des tunnels utilisés par le Hamas
Mercredi 29 mai, l’armée de l’Etat hébreu a affirmé avoir découvert "une vingtaine de tunnels" dans le secteur frontalier, qu’elle soupçonne de servir à la contrebande pour les groupes armés. "Le couloir de Philadelphie servait de tuyau d’oxygène au Hamas, par lequel il faisait transiter régulièrement des armes vers la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. Déjà, en décembre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait fait part des velléités de l’armée israélienne...
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30/05 - Ticketmaster : derrière la cyberattaque, l’ombre du groupe de hackers "ShinyHunters"
C’est une faille gigantesque qui a mobilisé les Etats-Unis. Le FBI a proposé son aide au gouvernement australien qui enquête, jeudi 30 mai, sur les allégations d’un groupe de pirates informatiques affirmant avoir volé les données de 560 millions de clients du géant mondial de la billetterie Ticketmaster.
"Le Bureau national de la cybersécurité est en contact avec Ticketmaster pour comprendre le problème", a déclaré un porte-parole du gouvernement dans un communiqué, tout en invitant les personnes ayant des "demandes spécifiques" à contacter directement la plateforme.Les données disponibles pour 500 000 dollars
Le groupe de hackers de renommée mondiale baptisé les "ShinyHunters" a affirmé sur un forum en ligne que les données subtilisées comprenaient les noms, les adresses, les numéros de téléphone et une partie des détails des cartes de crédit des clients de Ticketmaster. Les données piratées étaient disponibles pour 500 000 dollars, soit quelque 460 000 euros, dans le cadre d’une "vente exceptionnelle", selon le message.
Le FBI a proposé son aide aux autorités australiennes pour faire la lumière sur cette affaire, a indiqué jeudi à l’AFP un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis. Les ShinyHunters se sont fait connaître en 2020 lorsqu’ils ont commencé à mettre en ligne d’énormes quantités d’informations sur les clients de plus de 60 entreprises, selon le ministère américain de la Justice.
En janvier, le hackeur français Sébastien Raoult, accusé par la justice américaine d’avoir fait partie des "ShinyHunters",...
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30/05 - Guerre en Ukraine : "Les déboires de Gazprom compliquent la donne pour Poutine"
En Russie aussi, l’issue de la guerre à un volet financier. Alors que Vladimir Poutine est passé en économie de guerre avec une envolée des dépenses militaires, les soucis de Gazprom compliquent l’équation budgétaire. Décryptage avec Agathe Demarais, spécialiste de géo-économie et chercheur au European Council on Foreign Relations.
L’Express : L’information est passée relativement inaperçue mais Gazprom est en mauvaise passe, conséquence directe des mesures de rétorsions occidentales. Trou d’air ou crise plus structurelle ?
Le géant russe énergétique a annoncé récemment une perte de 6,8 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2023, la première depuis 1999. Gazprom n’a aujourd’hui plus la capacité de vendre son gaz vers l’Europe puisque la Russie a décidé de couper le robinet, ce qui a poussé l’Europe, en réaction, à prendre la décision de se priver totalement d’hydrocarbures russes d’ici à 2027.
Pour exporter son gaz, le Kremlin peut le faire soit par le biais des pipelines, soit sous forme liquéfiée, avec le GNL. Le problème, c’est que les pipelines actuels sont dirigés vers l’Europe et que la Chine traîne des pieds pour conclure des contrats avec la Russie. En ce qui concerne le GNL, les sanctions occidentales freinent l’accès aux technologies nécessaires au développement du secteur. Finalement, les problèmes financiers de Gazprom pourraient encore s’accentuer.
Alors que les recettes de Gazprom alimentent les caisses de l’Etat russe, quelles peuvent être les conséquences pour Moscou ?
En 2022, Gazprom a reversé...
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30/05 - Procès de Donald Trump : les trois questions qui se posent dans l’attente du verdict
Une réponse positive ferait basculer la campagne présidentielle américaine de 2024 dans un scénario inconnu. 12 jurés ont entre leurs mains le sort judiciaire de Donald Trump. Ils vont poursuivre, ce jeudi 30 mai, au tribunal de Manhattan leur quête d’un verdict au premier procès pénal de l’histoire d’un ancien président des Etats-Unis, qui aspire à le redevenir.
Ces sept hommes et cinq femmes, citoyens de New York plongés depuis six semaines dans cette affaire aux enjeux extraordinaires ont commencé à délibérer mercredi.
Ils ont travaillé pendant environ trois heures à huis clos, dans une salle du tribunal, avec leurs notes et un ordinateur portable contenant les preuves du dossier. L’Express fait le point sur les scénarios possibles.A quelles questions les jurés doivent-ils répondre ?
Pendant les débats, l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels a détaillé crûment sa rencontre et la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006, et que ce dernier nie. L’ancien avocat personnel du magnat de l’immobilier Michael Cohen a assuré que Donald Trump l’avait chargé de verser 130 000 dollars à l’actrice en échange de son silence sur cet épisode, à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016. Une version également démentie par la défense.
Mais le jury ne se prononcera ni sur la réalité de cette liaison ni sur la légalité du paiement. La question qu’il lui appartient de trancher est de savoir si Donald Trump s’est rendu coupable de 34 falsifications de documents comptables pour...
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30/05 - Marie Mendras : "C’est quand même un constat d’échec de la part de Poutine…"
Assiste-t-on à un tournant stratégique de la part des pays occidentaux à l’égard de la Russie ? Le président français a une nouvelle fois franchi un cap en se disant prêt à autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des armes livrées par la France. Emmanuel Macron a justifié sa position par l’évolution du conflit à Kharkiv.
Marie Mendras est politologue au CNRS et au Ceri, professeure à Sciences Po et membre de la revue Esprit. Elle a récemment publié La Guerre permanente. L’ultime stratégie du Kremlin (Calmann-Lévy). Dans un grand entretien accordé à L’Express, la spécialiste confirme que "des tabous" sont en train d’être levés du côté des alliés de l’Ukraine. Marie Mendras analyse aussi les ambitions de Poutine, estimant que si l’autocrate ne peut maintenir son régime qu’en poursuivant une guerre d’usure, il n’a pas d’objectifs précis, et encore moins la volonté de reconquérir les territoires de l’ancien empire russe. Pour l’universitaire, l’intensification des bombardements à Kharkiv tout comme la purge au sein de l’armée russe, avec notamment le limogeage du fidèle Sergueï Choïgou de son poste de ministre de la Défense, ont en réalité tout d’un aveu de faiblesse de la part du Kremlin.
L’Express : Selon vous, Vladimir Poutine ne serait "ni un idéologue ni un conquérant", il serait un "déstabilisateur et un destructeur". Pourquoi ?
Marie Mendras : Les plus de huit cent vingt jours de bombardements et de terreur montrent bien qu’il s’agit d’une guerre de destruction. Il n’y a pas de but de guerre, puisque le...
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30/05 - Européennes : la gauche ou les Verts… Qui sabotera Marie Toussaint ?
La gauche enterrera-t-elle les écolos d’ici au 9 juin prochain ? Marie Toussaint répète pourtant qu’il n’y aura "pas d’écologie sans Les Écologistes". Mais permettez au moins à l’Insoumise Manon Aubry de rappeler qu’en termes d’écologie, il existe "un vote efficace" : le sien. Et que si les électeurs venaient à désespérer des derniers sondages, quelques transfuges de la maison verte – à l’instar de l’ex-eurodéputé EELV Damien Carême, ou de l’ancienne patronne des Jeunes écologistes, Camille Hachez – figurent également sur la liste mélenchoniste… EELV goûte peu aux propos de l’Insoumise dans Dimanche en politique le week-end dernier, déjà inaugurés en meeting à Paris, par celle qu’ils surnomment "le visage présentable de la brutalité mélenchonienne". Réaction sobre de Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’EELV auprès de L’Express : "Je la laisse à ses propos. Mais venant de quelqu’un qui a toujours prôné l’unité, l’unité, rien que l’unité…"
Hors de question pour Raphaël Glucksmann de s’adonner à ces basses besognes. "Ça ne devrait pas être des méthodes de partis de gauche ; c’est à l’image de la campagne de LFI, souffle l’un de ses stratèges. On a suffisamment de réservoirs pour ne pas qu’on aille souhaiter aux Verts de n’avoir aucun élu." Mais la campagne bat son plein, et l’optique d’un sorpasso à la liste macroniste de Valérie Hayer vaut bien quelques regards appuyés au peuple écologiste… Et autres banderilles au parti au tournesol. Comme lors de cette interview au site Reporterre à la mi-mai, quand l’ancien essayiste appelle à...
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30/05 - Iran - Israël : pourquoi Bachar el-Assad se fait si discret
Cette semaine, on s’interroge sur la posture étonnante du président syrien avec Corentin Pennarguear, journaliste au service Monde de L’Express et spécialiste du Moyen-Orient.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : France 24, TV5 Monde, France Info, LCI, Public Sénat, INA, AFP, Euronews
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Dès qu’on évoque la guerre de Gaza et ses ramifications dans la région, il est aussi forcément question de leaders politiques. Il y a ceux dont on entend parler tous les jours comme Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Ou encore Ebrahim Raïssi, le président iranien, récemment tué dans un accident d’hélicoptère.
Il y a aussi certains dirigeants du Moyen-Orient dont le nom revient plus ponctuellement. Mais dont l’importance dans la région est déterminante. Le Roi Abdallah de Jordanie et Mohamed Ben Salmane, le prince héritier saoudien font partie de ceux-là.
En revanche, il y en a un qui se fait très, très discret depuis des mois : c’est Bachar el-Assad, le président de la Syrie. Et cette réserve a de quoi étonner : depuis...
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29/05 - Arrêts maladie : la proposition choc de la Cour des comptes
Pour enrayer "l’insoutenable" creusement du déficit de la Sécurité sociale, la Cour des comptes propose de restreindre l’indemnisation des arrêts de travail par l’Assurance maladie et raboter certaines exonérations de cotisations sociales.
Les prévisions actuelles du gouvernement "montrent une dégradation continue" et "non maitrisée" du déficit de la Sécu, "qui atteindrait 17,2 milliards d’euros en 2027, sans plus de perspective de stabilisation et encore moins de retour à l’équilibre", souligne la Cour des comptes dans son rapport d’application sur les lois de financement de la Sécurité sociale, présenté ce mercredi 29 mai.
Parmi ses recommandations pour tenter de reprendre le contrôle, la Cour des comptes suggère de s’attaquer aux dépenses d’indemnisation des arrêts de travail, "qui ont augmenté de plus de 50 % entre 2017 et 2022 pour atteindre 12 milliards d’euros dans le régime général". Elle préconise "d’aller plus loin dans la lutte contre la fraude aux arrêts de travail et dans le contrôle des prescriptions des médecins", et de simplifier la réglementation existante. Parmi d’autres "mesures possibles", la Cour cite la non-indemnisation par l’Assurance maladie des arrêts de moins de 8 jours (470 millions d’euros de dépense en moins), l’augmentation à 7 jours du délai de carence (950 millions d’euros de dépenses en moins), la réduction à deux ans (contre trois aujourd’hui) de la durée maximale d’indemnisation (750 millions d’euros de dépenses en moins)…S’attaquer à certaines exonérations de cotisations...
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29/05 - Les coulisses de la diplomatie de Macron : fronde des ambassadeurs, faux passeport et "piège à crabes"
"On ne fait pas cornichon dans le pot de cornichons." Triviale, la formule, entendue de la bouche d’un éminent responsable de l’entourage d’Emmanuel Macron, signe l’ambition diplomatique française. Se distinguer, peser, manœuvrer et, toujours, se hisser dans la cour des grands, des beaucoup plus grands. Plus agile que l’Allemagne, plus européenne que le Royaume-Uni, moins empêtrée que les Etats-Unis. A Tel-Aviv, à Doha, à Kiev, à Beyrouth ou au premier étage de l’hôtel The Peninsula, à Paris, ambassadeurs, conseillers, agents secrets français courent, consultent, tentant de faire émerger de minuscules voies vers un apaisement politique, vers une esquisse de solution, la "moins pire" possible. Car, de meilleure, il ne saurait être question.
Depuis le 7 octobre, la stratégie française est un double, triple, quintuple plateau d’échecs, et un théâtre. Dans l’ombre des premiers rôles, ceux dont les tirades policées occupent la scène, s’agite une foultitude d’acteurs, émissaires ambitieux, intermédiaires fiévreux, janissaires muets. Leurs confidences tissent ici le récit des – vraies – coulisses de la diplomatie française.7 octobre 2023 : Benyamin Netanyahou, le "street fighter est hagard"
C’est "en source ouverte" – comprendre : sur les réseaux sociaux – que l’Elysée découvre l’horreur. Le conseiller diplomatique du chef de l’Etat, Emmanuel Bonne, mâchoire carrée et cheveux ras, un mental de "GI", comme il dit, moqueur, de lui-même, demande au Quai d’Orsay d’ouvrir une cellule de crise. Les réunions s’organisent...
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29/05 - Pourquoi votre pharmacie risque d’être fermée ce jeudi
Si vous comptiez vous rendre dans votre pharmacie habituelle ce jeudi, le résultat risque bien d'être le même, où que vous soyez en France : un rideau tiré et une officine fermée. A l'appel des principaux syndicats, les pharmaciens sont appelés à la grève pendant 24 heures, et manifesteront également à travers le pays. 90 à 95 % des 20 000 officines devraient être fermés, affirment les organisations syndicales, dans une mobilisation qui devrait atteindre des niveaux inédits depuis plus de dix ans.
"Les pharmaciens d’officine sont en colère et comptent bien le faire savoir !", affirme l'Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) dans son communiqué. Dans leur collimateur, des problématiques financières, et une volonté de mettre en exergue les difficultés économiques du secteur. Les pharmaciens réclament notamment une revalorisation de leurs honoraires et de leurs aides, selon eux indispensable pour faire face à l'explosion des charges en raison de l'inflation.Une revalorisation d'1 milliard d'euros réclamée
Alors que les syndicats espéraient une revalorisation de près d'1 milliard d'euros par rapport à 2019, le montant proposé par l'Assurance maladie lors des négociations conventionnelles, ouvertes fin 2023, serait loin du compte à leurs yeux. "Le budget qui est sur la table ne permet pas de financer toutes les officines", assure le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, rappelant que 46 pharmacies ont fermé depuis janvier, après 330 fermetures...
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29/05 - Corée du Nord : les ballons "poubelle", la dernière provocation de Pyongyang
La Corée du Nord poursuit ses opérations de déstabilisation. Pour ébranler son rival du Sud, Pyongyang a eu recours ces derniers jours à une méthode vieille de 70 ans : l’envoi de ballons dans l’espace aérien sud-coréen. Un procédé bien moins risqué qu’une action militaire ouverte, mais qui n’en constitue pas moins une nouvelle tentative d’intimidation.
Des centaines d’habitants ont vu des ballons flotter dans les airs, avant d’atterrir au sol. Au total, quelque 260 aéronefs ont été détectés par les autorités sud-coréennes, dans pas moins de huit provinces situées au nord de Séoul, et dans les zones frontalières. Chacun transportant un ou plusieurs sacs en plastique blanc.
À l’intérieur, des tracts de propagande nord-coréenne mêlés à des déchets et des excréments d’animaux. Des ballons "poubelle", ou des "cadeaux de sincérité", résume cyniquement Pyongyang. La Corée du Nord revendique ces représailles à la suite d’une campagne de propagande menée par des activistes sud-coréens dans son pays. "Des intrusions", datant du début du mois, lorsque des ballons avaient été envoyés en direction de la Corée du Nord.Des représailles nord-coréennes
Les activistes pro-démocratie, parmi lesquels des Nord-Coréens y avaient glissé des tracts anti-Pyongyang, de l’argent, de la nourriture et des médicaments interdits en Corée du Nord. Mais également du matériel informatique, à l’instar de clés USB chargées de clips de K-Pop, un genre musical banni au sein de la dictature. Une opération qui n’a pas manqué de mettre en rogne Pyongyang....
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29/05 - Netflix, MyCanal, Prime Video… ou Max : quelle plateforme est faite pour vous ?
Netflix
Pour qui ? Difficile de se passer de la plateforme de référence pour qui, autour de la machine à café, souhaite commenter le dernier phénomène du moment, de Stranger Things à Squid Game en passant par Le Jeu de la dame. Mais gare au formatage des algorithmes et à l’overdose de fictions médiocres…
La série emblématique : The Crown. Le joyau du catalogue, même si les dernières saisons centrées sur Diana et sa progéniture déçoivent un peu.
La pépite méconnue : Seinfeld. La sitcom star des années 1990 ne s’est jamais imposée chez nous. Elle est pourtant bien plus culte que Friends…Prime Video
Pour qui ? Au début, l’utilisateur d’Amazon n’est pas venu pour les séries, ni pour les films. Ce qu’il veut, c’est être livré, et vite. Au cours d’une séance de shopping compulsif, il découvre que son abonnement annuel lui donne accès à une plateforme schizophrène, perdue entre les créations originales ultra pointues (Swarm) et des nanars intersidéraux. Il reste un peu malgré lui. Après tout, il ne paie même pas pour ça. Et puis, un soir, il découvre dans cet immense supermarché de vieilles connaissances. Stargate SG-1, Charmed, Vampire Diaries : l’utilisateur soupire d’aise. Il a trouvé le bruit de fond parfait pour son shopping.
La série emblématique : Fleabag. Avec son one-woman-show adapté en série, Phoebe Waller-Bridge a donné un vernis prestigieux à la plateforme de Jeff Bezos.
La pépite méconnue : The Consultant. Dans cette minisérie, Christoph Waltz joue un manager délicieusement tortionnaire.MyCanal
Pour qui ? Les...
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29/05 - Recherche sur le cancer : comment une biologiste a débusqué un vaste réseau chinois de fraudes
Tout bon tricheur le sait : pour ne pas se faire prendre, il faut réinterpréter, en faisant particulièrement attention à ce que l’on copie. Car deux productions avec les mêmes absurdités, cela attire l’œil. C’est précisément ce qui a trahi un vaste réseau de biologistes faussaires, que des chercheurs viennent de mettre au jour, dans un article scientifique publié le 15 mai dans la revue International Journal of Cancer.
Les auteurs rapportent avoir découvert une série d’incohérences, répétées d’articles en articles, laissant justement penser aux fautes que font les tricheurs inconscients de ce qu’ils copient. "Tout indiquait que les scientifiques avaient fait des erreurs dans leur recopiage, quand ils n’avaient pas tout simplement inventé des recherches", détaille Jennifer Byrne, la biologiste à l’origine de ces révélations, professeur d’oncologie moléculaire à l’Université de Sydney.
Au total, 420 papiers ont ainsi été identifiés par cette spécialiste, une des 10 scientifiques les plus influentes au monde selon le prestigieux journal Nature. La plupart ont été écrits par des scientifiques chinois et publiés dans des journaux peu scrupuleux, mais certains avaient tout de même réussi à passer la relecture de grandes revues, comme Cancer Letters ou Oncogene. Les chercheurs incriminés rapportaient avoir disséqué des cellules de tumeurs, qui foi de spécialiste… n’existent pas.
Dans 235 cas, les erreurs étaient répétées tout au long des travaux. Après vérification, aucune mention de ces cellules aux noms étranges n’a été...
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29/05 - Guerre Israël - Hamas : retrouvez tous nos contenus
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29/05 - Emmanuel Macron ou la stratégie du déni, par Emmanuelle Mignon
S’il est un reproche qu’on ne peut faire à Emmanuel Macron, c’est de manquer de confiance en lui. Alors que l’immigration atteint des sommets, que le niveau de violence est sans précédent, que la dette publique a augmenté de 1 000 milliards d’euros en sept ans - dont 250 seulement à cause du Covid -, que partout les services publics se dégradent, que notre influence diplomatique est en repli et que le Rassemblement national risque de faire un score jamais égalé aux élections du 9 juin prochain, il faut somme toute un certain culot pour s’afficher fièrement à la Une de L’Express avec cette formule péremptoire : "Notre stratégie est la bonne". "Tout va très bien, Madame la Marquise", aurait sans doute été plus approprié.
Il serait injuste de rendre M. Macron seul comptable de l’affaissement de notre pays depuis quarante-cinq ans. Il le serait tout autant de ne pas approuver les réformes engagées depuis 2017 pour redresser l’économie autour des valeurs du travail et de l’investissement : suppression de l’ISF, hélas remplacé par l’IFI, tout aussi vicié idéologiquement et plus injuste ; réduction de l’IS ; flat tax ; retraites ; flexisécurité du marché du travail, déjà promise en 2007. Que ces réformes mettent du temps à produire des effets est inévitable.
Ce qu’Emmanuel Macron feint, en revanche, d’oublier, est qu’il est aux commandes depuis sept ans, et même douze si l’on veut bien considérer sa participation active au quinquennat de François Hollande - deux ans à l’Elysée, deux ans au gouvernement. A cette échelle de...
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29/05 - La Poste a-t-elle trop de missions ? L’alerte de la Caisse des dépôts
"Le sac à dos devient trop lourd pour La Poste". Ces mots, ce sont ceux d’Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), à propos des missions de service public du groupe. Interrogé ce mercredi 29 mai par la Commission des affaires économiques du Sénat à propos des pistes de redressement du budget de La Poste, ce dernier a évoqué la possibilité "d’ajuster les missions au niveau des compensations". Estimant par là que la disparité des tâches du groupe "commence à peser aussi pour la Caisse des dépôts, malgré la taille du groupe et sa capacité de résistance".
Aujourd’hui, les quatre missions de service public de La Poste sont le service universel postal, la contribution à l’aménagement du territoire, le transport et la distribution de la presse et l’accessibilité bancaire. Aujourd’hui, "les quatre missions de services publics sont intégralement compensées par le budget", mais le risque de surcompensation, "malheureusement, est extrêmement éloigné" a indiqué Eric Lombard.
Deux pistes sont possibles selon le dirigeant de la CDC : "le fait que l’Etat accroisse ce financement" ou "diminuer le coût des missions". Tout en étant extrêmement "attaché" par exemple, à la mission d’aménagement du territoire, "ce sujet doit être ouvert avec les pouvoirs publics. Et naturellement, avec le Parlement, dans le cadre de la loi postale que vous évoquez".Les missions de services publics en déficit
La CDC avait annoncé en mars avoir dégagé un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros en 2023, en baisse de 7 %, pénalisée par...
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29/05 - Géorgie : ces ONG qui entament un bras de fer avec le gouvernement
La société civile géorgienne engage un bras de fer avec les autorités. Près de 200 ONG ont annoncé, ce mercredi 29 mai, qu’elles refusaient d’obéir à la loi sur l"'influence étrangère", adoptée la veille à l’initiative du parti au pouvoir, malgré des protestations de masse dans ce pays du Caucase. "La loi russe ne marchera pas dans notre pays et restera une feuille de papier vide à laquelle personne n’obéira", ont affirmé les ONG dans un communiqué commun.
L’opposition géorgienne estime que ce texte va servir à réprimer les détracteurs du pouvoir, comme c’est le cas en Russie avec sa loi sur les "agents de l’étranger". Mardi, les députés du parti au pouvoir du Rêve géorgien ont définitivement adopté cette loi par 84 voix pour, contournant le veto qu’avait apposé la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili. La loi impose aux ONG ou médias recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger de s’enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère" et de se soumettre à un strict contrôle administratif."Défendre les voix de chaque électeur"
Plusieurs ONG, parmi lesquelles la branche géorgienne de Transparency International, ont dit à l’AFP s’attendre à ce que leurs actifs soient gelés et leur travail entravé après l’entrée en vigueur de la loi. Dans leur communiqué, les ONG ont affirmé que cette loi "met en danger la surveillance des élections" législatives prévues en Géorgie en octobre. "Mais nous, autres organisations civiles géorgiennes, promettons de défendre les élections et les...
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29/05 - Transition écologique : dans le BTP, des pratiques plus vert(e)ueuses
Il s’est imposé comme le plus gros producteur de déchets en France, dont une majorité catégorisée "inertes" (béton, pierre, briques, agrégats d’enrobés, déblais, ardoise, etc.). A lui seul, le secteur du bâtiment produit chaque année 230 millions de tonnes de rebuts, soit plus des deux tiers du total dans le pays. Ce n’est pas beaucoup mieux côté énergie, puisque, selon le ministère de la Transition écologique, il représente au niveau national 43 % de la consommation énergétique annuelle et 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Si ces chiffres demeurent loin de la neutralité carbone visée par l’accord de Paris à l’horizon 2050, la plupart des acteurs du BTP se mobilisent, les géants comme les plus petites entreprises, afin d’entamer une transition écologique qui commence par des actions concrètes et efficaces.
En cela, ils sont encouragés par l’Etat depuis l’instauration en 2020 de la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) établissant la mise en place d’une filière "responsabilité élargie des producteurs" (REP). Ainsi, par exemple, OBM Construction, spécialisé dans les édifices à ossature bois (54 millions de chiffre d’affaires), a optimisé ce poste en valorisant 90 tonnes de déchets en 2023. "Nous avons installé des bacs de récupération dans notre usine à Chevilly pour transformer les chutes de bois en granulats de chauffage et en panneaux stratifiés. Ce nouveau process de tri nous permet aujourd’hui de valoriser 70 % de nos déchets, contre 30 % auparavant", explique Aurore Roth Dit Bettoni,...
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29/05 - Ukraine : ces révélations sur l’incroyable complot russe déjoué par Kiev
C’est l’histoire d’espions russes qui s’infiltrent dans les rangs des services de sécurité du président ukrainien. Dans leur viseur, trois cibles. Le commandant des services de renseignements militaires ukrainiens, Kyrylo Boudanov, le lieutenant général Vassyl Maliouk, patron du SBU, les services de sécurité ukrainiens, et le chef de l’Etat en personne, Volodymyr Zelensky. Des révélations sur ce complot ont été livrées par un haut responsable du SBU sous couvert d’anonymat à nos confrères du Times.
L’opération est très sensible. En cas de succès, quel meilleur cadeau le FSB pourrait-il offrir à Vladimir Poutine à quelques jours des célébrations de la victoire du 9 mai 1945 ? Raison pour laquelle il aura fallu plusieurs mois aux espions pour préparer le terrain afin d’exécuter au mieux le plan concocté par Sergei Korolev, n° 1 des services secrets russes. Un "favori" du chef du Kremlin, selon le Times, décrit par la branche ukrainienne du renseignement militaire comme le "chien-loup de Poutine". Parmi ses prérogatives : éliminer les rivaux du chef du Kremlin à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières russes.Les hommes de main du "chien-loup de Poutine"
Et pour mener à bien ces basses besognes, Sergei Korolev a ses "marionnettes". La première, Andreï Huk, un colonel né en Russie, membre de la garde rapprochée de Zelensky. Soupçonné par les enquêteurs ukrainiens de travailler sous les ordres du FSB depuis 2014, il aurait été recruté pour cette mission le colonel Oleksandr Derkach. Et d’après le SBU, un troisième...
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29/05 - Moustique tigre, dengue… A quoi faut-il s’attendre cet été ?
Quasi toute la France est coloriée en rouge. Le nombre de cas de dengue importés en Métropole, principalement après des voyages aux Antilles, a déjà battu le record atteint sur toute l’année 2023, selon des données de Santé publique France publiées ce mercredi 29 mai. Du 1er janvier au 30 avril 2024, 2 166 cas importés de dengue ont été comptabilisés sur le continent, contre 128 en moyenne sur la même période les cinq années précédentes.
Avant même les Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août), qui favoriseront le brassage de populations en pleine saison du moustique tigre (vecteur de maladies virales), le record 2023 de cas de dengue importés (2019) a été battu en seulement quatre mois. "La circulation du virus de la dengue est plus importante cette année dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine", explique à L’Express Yannick Simonin, virologiste et enseignant chercheur à l’université de Montpellier.
"La dengue ou 'grippe tropicale' est une maladie transmise par la piqûre d’un moustique du genre Aedes porteur de l’un des quatre virus de la dengue. Il n’y a pas de transmission directe de personne à personne", précise le ministère de la Santé sur son site. Attention, le moustique n’est pas, en lui-même, porteur du virus : il faut qu’il pique une personne contaminée pour ensuite le transmettre à un autre individu. Pour rappel, la dengue est le plus souvent bénigne, mais peut évoluer, dans environ 1 % des cas, vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements. Les décès sont très rares....
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29/05 - Dépenses publiques : le vrai coût du "millefeuille administratif"
Une source d’économies connue de tous, souvent avancée comme la solution évidente, mais qui n’avait jusqu’ici pas été chiffrée. Le coût du "millefeuille administratif" lié aux compétences partagées par l’Etat et les collectivités "peut être estimé à 7,5 milliards d’euros", selon un rapport remis ce mercredi 29 avril au gouvernement.
Alors que l’exécutif a déjà acté 10 milliards d’euros de coupes dans les dépenses de l’Etat en 2024 et cherche 10 milliards d’économies supplémentaires, les coûts de l’enchevêtrement des compétences "ne peuvent pas être tous supprimés mais ils peuvent être diminués", note le gouvernement dans un communiqué adressé à l’AFP.
Le chiffre de 7,5 milliards d’euros communiqué par Thomas Cazenave (Comptes publics) et Dominique Faure (Collectivités territoriales) est issu d’un rapport commandé fin 2023 au maire de Charleville-Mézières Boris Ravignon, et remis ce mercredi au gouvernement. Il existe en France "trop d’empilements : vous avez des services de l’Etat, des opérateurs, des agences, quatre niveaux de collectivités, parfois des syndicats, des sociétés d’économie mixte… Ce qui ne va pas, c’est que sur une politique publique, on soit quatre ou cinq autour de la table", avait déploré Thomas Cazenave au lancement de la mission.
Le rapport de Boris Ravignon précise que le coût du "millefeuille administratif" pèse principalement sur les collectivités (6 milliards d’euros), l’Etat supportant une charge financière quatre fois moindre (1,5 milliard d’euros). Dans le détail, le coût de l’enchevêtrement des...
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29/05 - Intelligence artificielle : l’UE se dote d’un nouveau gendarme
Il veillera à encadrer l'intelligence artificielle. La Commission européenne a annoncé, mercredi 29 mai, la création d'un bureau de l'IA constitué d'experts chargés de mettre en oeuvre la nouvelle législation de l'Union européenne, inédite au niveau mondial. Etabli au sein de la Commission européenne, à Bruxelles, ce service emploiera 140 spécialistes en technologie, juristes et économistes.
Il "favorisera un écosystème européen de l'IA innovant, compétitif et respectueux des règles et des valeurs de l'UE", s'est félicité le commissaire au Numérique, Thierry Breton.Favoriser l'innovation en Europe
Prévu par le règlement sur l'IA définitivement adopté le 21 mai par les Vingt-Sept, le nouveau service jouera un rôle clé dans sa mise en œuvre. L'objectif affiché est de favoriser l'innovation en Europe tout en créant de la confiance en limitant les risques de dérives.
Cette législation s'appliquera pour l'essentiel à partir de 2026. Elle adopte une approche "fondée sur le risque" et impose aux différents systèmes d'intelligence artificielle des contraintes proportionnées aux dangers qu'ils représentent pour la société.
Les systèmes d'IA ne présentant qu'un risque limité seront soumis à des obligations de transparence très légères, tandis que les systèmes à haut risque, utilisés par exemple dans les infrastructures critiques, l'éducation, les ressources humaines ou le maintien de l'ordre, seront soumis à des exigences renforcées avant d'être autorisés dans l'UE.
Les interdictions seront rares. Elles concerneront les...
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29/05 - Edouard Philippe - François Hollande : ces partants pour 2027 qui réfléchissent chacun à un "ticket"
"Ils se sont autoneutralisés." Le constat froid de Michel Rocard (dans son livre d’entretiens avec Georges-Marc Bénamou, Si la gauche savait) sur le ticket constitué par Gaston Defferre et Pierre Mendès France et leurs 5,01 % à la présidentielle de 1969 passerait à n’importe quel candidat l’envie de réitérer l’expérience. Tellement contraire à l’esprit de la Ve République… La France n’est pas les Etats-Unis, le Premier ministre n’est pas un vice-président ! Alors, le tandem Marine Le Pen-Jordan Bardella, d’ores et déjà annoncé par la candidate du Rassemblement national, risibles amours ou union prometteuse de changement ?
Il en est un, au moins, auquel n’a pas échappé ce que ce ticket avait de singulier. En bon fana de "poloche", Edouard Philippe observe. Ne dit-on pas qu’en politique, souvent, de la maîtrise du temps dépend le succès ? Marine Le Pen et Jordan Bardella, c’est d’abord un moment. Désigner son Premier ministre plus de trois ans avant l’élection présidentielle, du jamais-vu.
"Jusqu’à présent on gardait cette nouvelle pour plus tard et pour élargir son camp, pour rassembler ; ça montre la force tranquille du RN qui peut l’annoncer sans que ça provoque le moindre remous en interne", observe Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et secrétaire général d’Horizons. Aussitôt tempéré par l’eurodéputé et ami du Havrais Gilles Boyer : "La situation de Marine Le Pen est différente de la nôtre car on lui a souvent fait le procès de ne pas avoir d’équipe, de ne pas savoir avec qui gouverner… Donc si...
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29/05 - Algérie - France : la liste de biens à restituer bientôt sur le bureau de Macron
C'est un dossier particulièrement sensible. Alger a transmis une liste de biens à restituer par la France, lors d'une cinquième réunion de la commission d'historiens français et algériens, mise en place pour travailler sur la période de colonisation française, selon un communiqué transmis, lundi 27 mai, à l'AFP.
La partie algérienne a présenté, lors de travaux qui se sont tenus la semaine passée au Centre des archives nationales à Alger, "une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques".
La partie algérienne de la commission mixte a "invité la partie française à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres", selon le communiqué. "La mise en oeuvre d'actions tangibles concrétisera la volonté active et forte de prendre en compte toutes les dimensions de l'histoire de la période coloniale", souligne le document. Les historiens français se sont engagés à "transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne, afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d'origine puissent l'être le plus rapidement possible", ajoute le communiqué.Au coeur des préoccupations d'Alger
Le 7 mai, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé que la question des enjeux mémoriels devait être traitée de manière "audacieuse", dans un message lors de la commémoration en Algérie...
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29/05 - Baisse de la natalité : l’Europe à l’heure de l’hiver démographique, par Eric Chol
L’Europe meurt à peu à peu. Au sens propre du terme. "Depuis 2020, on compte un million de décès de plus que de naissances dans l’UE des 27 Etats membres", résume le géographe Laurent Chalard. Pourtant, l’UE, avec ses presque 450 millions d’habitants, paraît en pleine forme : n’a-t-elle pas enregistré une croissance de plus de 17 millions d’habitants depuis 2003, soit autant que la population des Pays-Bas ? Ne s’affiche-t-elle pas dans ce domaine comme la troisième puissance mondiale, après la Chine et l’Inde mais devant les Etats-Unis ? Des chiffres à manier avec précaution, tant ils cachent mal l’hiver démographique à l’œuvre depuis déjà un demi-siècle, et que rien, pas même l’immigration, ne semble pouvoir enrayer. Depuis 1975, l’Europe ne renouvelle plus ses générations. Une tendance à laquelle n’échappe désormais aucun pays, pas même l’Irlande, hier encore considérée comme le bon élève en termes de naissances. Quant à la France, elle a connu l’an passé son plus bas taux de natalité depuis la Seconde Guerre mondiale.
Sans surprise, le poids démographique de l’Union européenne baisse dans le monde. Sur une planète de 8 milliards d’habitants, les 27 Etats membres n’en représentent plus que 6 %, moitié moins qu’en 1960. Un étiolement appelé à se poursuivre, alors qu’à partir de 2025, la population de l’UE devrait commencer à diminuer. En 2070, l’UE comptera seulement 1 habitant sur 25 dans le monde.
Le premier risque de cet effondrement, c’est évidemment son impact géopolitique, sujet peu évoqué dans la campagne électorale...
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29/05 - Ukraine : la Suède annonce une aide militaire de plus d’un milliard d’euros
C’est la dernière ligne rouge en date que les Occidentaux pourraient, comme les précédentes, finir par franchir. L’Ukraine exhorte ses alliés à l’autoriser à frapper le territoire russe avec leurs armes suscitant en réponse une cacophonie favorable à Moscou. L’Otan pousse les capitales occidentales à lever des restrictions qui "lient les mains dans le dos des Ukrainiens", selon les termes de son secrétaire général, Jens Stoltenberg. La France est favorable à cette idée. A l’inverse de Rome et Berlin.
Les infos à retenir
⇒ La Suède annonce une aide militaire de plus d’un milliard d’euros
⇒ Huit morts dans des frappes russes
⇒ Les Etats-Unis s’opposent à des frappes ukrainiennes "sur le sol russe"La Suède annonce une aide militaire de plus d’un milliard d’euros
La Suède a promis mercredi une aide militaire de 13,3 milliards de couronnes, soit 1,16 milliard d’euros, à l’Ukraine, au moment où Kiev souffre des retards de livraison de matériel occidental face à la Russie. "La Suède soutient l’Ukraine avec un seizième paquet d’aide, son plus important", a dit la vice-Première ministre, Ebba Busch, lors d’une conférence de presse.
Stockholm va en particulier fournir des avions radar de reconnaissance ASC890. L’Ukraine disposera ainsi "d’une toute nouvelle capacité de reconnaissance radar aéroportée et de gestion du combat contre des cibles dans l’air et en mer", selon un communiqué du gouvernement.
Cette nouvelle aide militaire va "sauver des vies", s’est félicité Volodymyr Zelensky sur le réseau social X. "Ces...
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29/05 - Etat palestinien : le long cheminement d’une reconnaissance internationale
La gauche l’exige, la droite et l’extrême droite s’y opposent. Quant à Emmanuel Macron, il refuse d’agir sous le coup de l'"émotion". L’éventuelle reconnaissance d’un Etat palestinien a enflammé, mardi 28 mai, la campagne et l’Assemblée nationale, où un député LFI a été exclu après avoir brandi un drapeau palestinien. En pleine séance de questions au gouvernement, Sébastien Delogu a agité ce drapeau dans l’hémicycle. Il réagissait à l’intervention d’une autre députée de La France insoumise, Alma Dufour, sur l’offensive israélienne à Rafah, où une frappe meurtrière sur un camp de déplacés palestiniens a suscité l’indignation internationale.
Résultat : la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a dénoncé un comportement "inadmissible" et suspendu la séance. Le bureau de la chambre basse du Parlement a immédiatement proposé d’exclure le député des Bouches-du-Rhône pour 15 jours de séance, en raison du "tumulte" provoqué. Le même jour, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont franchi cette étape, malgré l’ire d’Israël. "Il s’agit d’une décision historique qui ne poursuit qu’un seul objectif. Et celui-ci est de contribuer à ce qu’Israéliens et palestiniens parviennent à la paix", déclarait le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.
La guerre de presque huit mois entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le territoire israélien, ravive les appels en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien. Ce dernier est désormais reconnu par 145 des 193 Etats...
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29/05 - Guerre Israël - Hamas : l’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie
Où est vraiment la "ligne rouge" de Joe Biden ? Alors que Rafah subit des bombardements incessants, la Maison-Blanche continue de juger qu’Israël n’a pas lancé contre cette ville du sud de la bande de Gaza une offensive "majeure", susceptible de remettre en cause le soutien américain.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie à la frontière Gaza-Egypte
⇒ Macron appelle Abbas à "réformer" l’Autorité palestinienne
⇒ Washington "ne ferme pas les yeux" mais maintient son soutien à IsraëlL’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie à la frontière Gaza-Egypte
L’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie, zone tampon à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, a affirmé mercredi soir un responsable militaire israélien. "Nous avons établi un contrôle opérationnel" sur cette route de 14 kilomètres dans la bande de Gaza le long de la frontière avec l’Egypte, a déclaré ce responsable à des journalistes sous le couvert de l’anonymat.Macron appelle Abbas à "réformer" l’Autorité palestinienne
Emmanuel Macron a appelé mercredi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à "mettre en œuvre les réformes indispensables" dans "la perspective de reconnaissance de l’Etat de Palestine", a rapporté l’Elysée dans un communiqué.
Dans leur appel téléphonique, le président français "a marqué l’engagement de la France à travailler à bâtir avec ses partenaires européens et arabes une vision commune de paix qui offre des garanties de sécurité pour les...
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29/05 - Ces cadres qui font le choix de devenir des "managers de transition"
Comment savoir où l’on sera dans cinq ans ? Des entreprises et des professionnels ont de plus en plus de mal à se projeter sur le long terme, selon une étude récente réalisée récemment par le cabinet Robert Walters. Mentionnant le contexte économique "mouvant", leurs travaux mettent en lumière des "recrutements plus difficiles" en Europe. Et pour remédier à ce problème ? Les organisations, en quête de flexibilité et de réactivité, font de plus en plus appel aux "managers de transition". Il s’agit de professionnels hyperflexibles et surqualifiés qui remplacent une personne clé et répondent aux besoins spécifiques des entreprises.
La France surfe sur cette tendance. Dans l’Hexagone, les entreprises ont majoritairement fait appel à des managers de transition pour remplacer un poste clé l’an dernier. Ces missions de management relais sont passées de 47 % en 2022 à 53 % en 2023.
"Après la fluidité des embauches post-Covid, nous avons remarqué un ralentissement des processus de recrutement depuis plusieurs mois. Ce ralentissement a poussé les entreprises à se tourner vers le management de transition, pour bénéficier rapidement de ressources et ainsi pallier la vacance de postes clés", explique Karina Sebti, Managing Director du cabinet Robert Walters Management de Transition.
Par ailleurs, leur profil est étayé dans le journal Les Échos : les managers de transition seraient des hommes à 71 % et les trois-quarts seraient des seniors expérimentés. Mais pourquoi ces professionnels décident-ils de se lancer dans...
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29/05 - Emeutes en Nouvelle-Calédonie : TikTok fait son retour
L'interdiction du réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie a été "levée", ont annoncé mercredi les autorités de l'archipel français du Pacifique sud, après une mesure inédite prise le 15 mai pour limiter notamment les contacts entre émeutiers.
"Pour faire suite à la fin des mesures d'état d'urgence sur le territoire depuis le mardi 28 mai 2024, l'interdiction de la plateforme TikTok a été levée", affirme le Haut-Commissariat de la République dans un communiqué, qui précise toutefois que le couvre-feu reste en vigueur.
Cette interdiction de TikTok avait été permise par la proclamation de l'état d'urgence le 15 mai et la présence d'un unique opérateur télécoms sur le territoire. Le gouvernement a considéré le réseau social, propriété de la société chinoise ByteDance, comme un des vecteurs de communication préférés entre les groupes qui commettaient des violences la nuit.
Cette mesure d'interdiction était également intervenue sur fond de craintes d'ingérences et de désinformation sur les réseaux sociaux venant de pays étrangers qui chercheraient à attiser les tensions, selon des sources gouvernementales et de sécurité, évoquant la Chine ou l'Azerbaïdjan.
Jeudi dernier, le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, avait confirmé le blocage du réseau social en tenant compte du "caractère limité et temporaire de la mesure" de blocage, ainsi que de "l'intérêt public qui s'attache au rétablissement de la sécurité", selon la décision dont l'AFP a eu copie. Il notait également que "les autres réseaux...
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29/05 - Drapeau palestinien à l’Assemblée : cette fièvre qui terrasse notre débat public
On pourrait regarder les faits froidement, un par un, dans l’ordre. La question de la députée LFI Alma Dufour appelant à boycotter Israël, le début de la réponse du ministre –"La France continuera"- sans qu’on sache la suite, et donc ce que la France compte continuer… Sur les bancs de l’Assemblée, côte gauche, un autre élu insoumis, Sébastien Delogu, député des Bouches-du-Rhône, se dresse et brandit le drapeau de la Palestine.
Hurlements dans l’hémicycle, brouhaha assourdissant, les huissiers qui saisissent l’étendard noir, vert et rouge, et Yaël Braun Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, annonçant une sanction à venir contre le fauteur de troubles, qui s’époumone : "C’est inadmissible." Interruption de séance. Rien de nouveau sous le soleil, le théâtre de la politique est si souvent fait de ces coups de mentons, ces "happenings."
On pourrait s’étonner, s’interroger. Brandir un drapeau, quelle affaire… Le règlement de l’Assemblée nationale n’en démord pas, la parole est libre et ne saurait être perturbée. Quand le député LREM avait brandi une banderole "La France tue au Yémen", il avait écopé d’un rappel à l’ordre. Même sort pour François Ruffin lorsqu’il s’était paré d’un maillot de foot à la tribune. Un drapeau, c’est toujours moins grave que de poser en photo le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, moins grave que de qualifier celui-ci "d’assassin" pendant la réforme des retraites ; et encore moins grave que de lancer "Retourne en Afrique", comme l’a fait le RN Grégoire de Fournas...
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29/05 - "Orlando, ma biographie politique" : Paul B. Preciado, un artiste complet et méconnu
"Et pourtant ils existent, chantait Léo Ferré. La plupart Espagnols, allez savoir pourquoi. Faut croire qu’en Espagne, on ne le comprend pas. Les anarchistes." Si vous ne comprenez pas Paul B. Preciado, il va falloir vous y mettre. Né à Burgos en septembre 1970, une ville dont j’ai connu l’existence précisément à cette époque, en manifestant contre les condamnations à mort émises à l’issue d’un procès inique et expéditif à l’encontre de 16 membres de l’ETA, dont six furent finalement exécutés dans cette ville de Burgos, sous le supplice du garrot. Vingt ans et des poussières plus tard, Preciado organisait le premier atelier drag-king à Paris.
Après une demi-douzaine de livres, quantité d’articles, de chroniques dans Libé et ailleurs, commis plusieurs expositions, notamment pour le musée d’Art contemporain de Barcelone, il a publié chez Grasset, en 2020, Je suis un monstre qui vous parle, une virulente adresse à l’institution psychanalytique dans laquelle on pouvait lire ceci : "Je ne suis pas parvenu là où je m’étais proposé d’aller, confiait-il dans cette brève conférence. Il n’est pas facile d’inventer une nouvelle langue." Y était-il parvenu deux ans plus tard, en sortant chez le même éditeur Dysphoria mundi ? Vous jugerez par vous-même cette espèce de Zarathoustra de la fin des genres et de la binarité. C’est moins un livre qu’un spectre qui hante l’humanité d’aujourd’hui et jusqu’au concours de l’Eurovision : les non-binaires sont là, "l’âme toute rongée par des foutues idées". Ils nous subjuguent, nous...
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29/05 - Des missiles occidentaux pour frapper la Russie ? Macron ouvre la porte
Faut-il utiliser sur le sol russe des armes occidentales fournies à l’Ukraine ? C’est la question qui obsède Washington et les capitales européennes. Côté français, le président Emmanuel Macron, en visite en Allemagne, est celui qui va le plus loin sur le sujet estimant que Kiev devrait avoir le droit de frapper en Russie avec des missiles occidentaux. "On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles […] les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée", a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à l’occasion d’un conseil des ministres franco-allemand au château de Meseberg, près de Berlin.
"Si on leur dit vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où sont tirés les missiles, en fait on leur dit, on vous livre des armes mais vous ne pouvez pas vous défendre", a pointé Emmanuel Macron. "Mais on ne doit pas permettre de toucher d’autres cibles en Russie et évidemment des capacités civiles", a-t-il toutefois précisé. Les plus réticentes jusqu’ici - Rome et Berlin notamment - brandissent le risque d’escalade, d’extension du conflit, avec en filigrane le risque de l’utilisation de l’arme nucléaire par le président russe Vladimir Poutine.
"Nous ne voulons pas d’escalade", a répété Emmanuel Macron. "Ce qui a changé c’est que la Russie a un peu adapté ses pratiques" et attaque l’Ukraine depuis des bases qui sont en Russie. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, est lui resté plus évasif, sachant que l’Allemagne refuse de livrer des missiles de longue portée (plus de...
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29/05 - Réindustrialisation : les bricolages de Bercy pour avoir un bilan plus flatteur
On connaissait les décomptes des manifestants "selon la police" et "selon les organisateurs". Pour mesurer l’élan de réindustrialisation vanté jusqu’à plus soif par l’exécutif, Bercy innove : désormais, il faudra distinguer les chiffres "selon Bruno Le Maire" et "selon l’Insee". La Direction générale des entreprises (DGE), un service du ministère de l’Economie, a dévoilé un nouvel indicateur censé suivre l’évolution des "métiers industriels" en France, et non des "emplois industriels", comme le fait classiquement l’Institut national de la statistique.
La différence ? Les "métiers industriels" comportent "des gestes manuels ou la mobilisation de compétences en lien direct avec l’industrie" mais peuvent être "réalisés dans l’industrie ou les services". Un ingénieur employé dans une société de conseil, un technicien qui travaille dans le commerce, et hop, voilà deux salariés de plus engagés dans la "mère des batailles" chère à Emmanuel Macron. Peu importe qu’ils n’aient jamais mis les pieds sur une chaîne de production ou dans un labo de R&D.
Comme on pouvait s’y attendre, "la dynamique des métiers industriels fait apparaître un phénomène de réindustrialisation plus marqué et plus précoce que les indicateurs d’emploi industriel traditionnels", affirme la DGE. Un exemple : en 2022, 108 000 créations de postes dans ces métiers auraient été enregistrées dans le pays, quand l’Insee ne comptabilise que 44 000 emplois industriels supplémentaires, soit un modeste + 1,3 % par rapport à l’année précédente. Bercy voit double....
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29/05 - François Lecointre : "Un chef qui ne s’expose pas à la contradiction risque l’indiscipline de ses subordonnés"
"Il fallait désormais […] que par un travail quotidien, minutieux et adapté à chaque être, à chaque situation, je parvienne à maîtriser l’alchimie qui permettrait de sublimer cet ensemble en instrument de guerre. Et en cohorte fraternelle." L’art du commandement ainsi résumé par François Lecointre dans son joli livre Entre guerres* (Gallimard) pourrait, devrait, inspirer tous les managers et autres chefs désabusés devant leurs équipes que n’unit plus le sentiment d’appartenance à une aventure commune. Favoriser l’initiative, responsabiliser, permettre et accompagner la contradiction, autant de principes que l’armée applique consciencieusement car la question de la légitimité du geste - celui de donner la mort - ne peut aller de pair avec une autorité abusive ou chancelante.
L’Express : Comment concilie-t-on dans l’armée le principe hiérarchique et cette fraternité que vous décrivez si bien dans votre livre ?
François Lecointre : Tout passe par la responsabilisation. Dans le guide que j’avais écrit en 2004 sur l’exercice du commandement dans l’armée de Terre, je décrivais la façon dont le bon fonctionnement de cette dernière repose sur une force morale qui ne peut être atteinte que par le sentiment d’appartenance aigu à une communauté humaine. Ce sentiment dépend de la conscience que chacun a du fait qu’il prend part au destin de cette communauté. Et qu’il en est, en partie, responsable.
Cette force morale que je décris dans le livre existe parce qu’il ne s’agit pas d’un ensemble de sujets subordonnés mais bien...
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29/05 - Ce scénario noir qui inquiète le gouvernement après les européennes
Dégradation vendredi, censure dans quinze jours ? Pour Gabriel Attal et son gouvernement, il y a de quoi en faire des insomnies. Vendredi 31 mai, Standard and Poor’s, considérée comme l’agence de notation la plus influente de toutes, livre son verdict. Le risque est maximal dès lors que l’agence a accolé une perspective négative à son AA dans sa dernière révision. "La plus forte probabilité, c’est qu’on soit dégradé", confie un ministre. A dix jours des élections européennes, ce ne serait pas du meilleur effet. Ce pessimisme explique la discrétion de l’exécutif quand la note française n’a pas été dégradée par Fitch et Moody’s en avril.
La première lame soulève le poil, la deuxième le coupe. On se rappelle cette publicité des années 1970. Après la sanction économique et l’éventuelle sanction électorale du 9 juin, la sanction politique ? Pas en raison des motions de censure que devraient déposer le RN et la Nupes dans quelques jours. C’est une autre date que le gouvernement a coché sur son agenda. A partir du 11 juin, l’Assemblée nationale examinera un projet de loi technique, en réalité sans importance, mais qui peut faire exploser le fragile équilibre politique actuel. L’intitulé du texte cache bien son jeu : "Projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année 2023".
Le conseil des ministres l’a examiné le 20 avril. Principaux points selon le gouvernement : un effort de maîtrise des dépenses a permis d’atténuer les effets du ralentissement économique sur les recettes...
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29/05 - Thierry Blandinières, le mystérieux patron de l’agriculture française
Dans cet épisode, on brosse le portrait de celui qui tire les ficelles de l’agriculture bleu blanc rouge, avec Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : Groupe InVivo, Sud Radio
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Invivo
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Je vous emmène aujourd’hui dans un stade de rugby. Vous allez vite comprendre pourquoi. Nous sommes au stadium de Brive-la-Gaillarde, dans le sud-ouest de la France. Le CA Brive affronte Biarritz lors de la dernière journée de Pro D2. Et dans les tribunes, la tension est à son comble. À la dernière seconde, les Brivistes marquent un ultime essai. Les cris fusent, les joueurs courent sur le terrain et l’hymne du club, un tube du groupe Trois café gourmands, résonne dans le stade. Le CA Brive termine 6e du championnat et arrache in extremis son billet pour les phases finales.
Parmi la foule en délire, il y en a un qui n’a pas raté une minute du match. Il s’appelle Thierry Blandinières. C’est le vice-président du club, et il a l’esprit rugby chevillé au corps. Plus jeune, il portait le numéro 10 dans l’équipe cadette de la...
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28/05 - Macron et Scholz appellent à créer un produit d’épargne européen pour doper la croissance
La France et l'Allemagne souhaitent la création d'un "produit d'épargne européen" afin de mobiliser les capitaux privés au service de la croissance, a déclaré ce mardi 28 mai Emmanuel Macron.
"Nous avons décidé ensemble d'appeler à la création d'un produit d'épargne européen", a dit le dirigeant français lors d'une conférence de presse en Allemagne aux côtés du chancelier Olaf Scholz, regrettant que faute d'instruments adéquats actuellement, des centaines de milliards d'euros "quittent le sol européen pour aller s'investir" aux Etats-Unis.
L'Union européenne souffre de la fragmentation de ses marchés des capitaux, morcelés entre les différents pays membres. Elle discute depuis des années de propositions pour bénéficier d'effets d'échelle comparables au marché américain. Mais ces débats achoppent sur des intérêts divergents au sein des Vingt-Sept.
La création d'un produit d'épargne européen est défendu depuis plusieurs mois par le ministre de l'économie Bruno Le Maire, dans le cadre plus large d'une "union des marchés de capitaux" (UMC). Il existe déjà un produit d'épargne paneuropéen, créé en 2019, le PEPP (Pan European Personal Pension Product) mais sa distribution se heurte à une tarification et une fiscalité non harmonisées d'un État membre à...
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28/05 - Les Européens hostiles à l’UE ? Cette étude qui contredit le discours des eurosceptiques
Ce sont des chiffres qui viennent à contre-courant de ce qui est parfois sous-entendu, d’une Union européenne rejetée par une majorité de citoyens et dominée par les eurosceptiques. Selon une étude publiée ce mardi 28 mai, les Européens partisans d’une sortie de leur pays de l’UE ou de la monnaie unique sont en réalité très largement minoritaires, y compris parmi les électeurs des partis d’extrême droite.
Selon cette enquête, réalisée par l’institut Ipsos pour la Fondapol dans les 27 pays de l’UE, seuls 13 % des électeurs souhaiteraient ainsi voir leur pays quitter l’Union européenne. Les pays dans lesquels le poids des électeurs voulant quitter l’UE est le plus important sont la Bulgarie (22 %), la République tchèque (20 %), l’Autriche (19 %), mais aussi la France (18 %). A l’inverse, seuls 3 % des Portugais, 5 % des Lituaniens ou 5 % des Espagnols veulent sortir de l’Union européenne.
Une large partie d’électeurs se trouve néanmoins dans un entre-deux : s’ils se déclarent défavorables à l’Union européenne, ils ne souhaitent pas pour autant voir leur pays la quitter. C’est le cas de 18 % des citoyens à travers les Etats-membres de l’UE. Mais aussi de près de 25 % des électeurs en France ou aux Pays-Bas, de 23 % d’entre eux en Hongrie, ou encore de 15 % de répondants en Allemagne.
Pour les pays ayant adopté l’euro, seuls 8 % veulent revenir à leur monnaie nationale. Le chiffre le plus élevé est en Croatie (14 %), dernier pays à avoir adopté la monnaie unique, et le plus faible là encore au Portugal (3 %). Il est de 10...
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28/05 - Loi sur "l’influence étrangère" en Géorgie : le Parlement contourne le veto présidentiel
Le Parlement géorgien a contourné, ce mardi 28 mai, le veto présidentiel et adopté définitivement une loi controversée sur l’influence étrangère, un texte qui a provoqué des manifestations très importantes et des critiques occidentales.
Les députés du parti au pouvoir du Rêve géorgien, majoritaires dans l’hémicycle, ont adopté la loi par 84 voix pour, et quatre contre, balayant ainsi le veto qu’avait apposé la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, après l’adoption du texte controversé au Parlement le 14 mai. La plupart des députés de l’opposition ont quitté l’hémicycle au moment du vote.
L’Union européenne a déclaré "profondément regretter" l’adoption du texte, et appelé le pays candidat à l’adhésion à "revenir fermement sur la voie de l’UE". Les détracteurs de cette loi, qui ont manifesté plusieurs fois par dizaines de milliers depuis début avril, qualifient le texte de "loi russe", en raison de sa similitude avec une législation sur les "agents de l’étranger" utilisée en Russie depuis 2012 pour réprimer toute voix dissidente.
La loi impose à toute ONG ou média recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger de s’enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère" et de se soumettre à un contrôle administratif. Plusieurs ONG ont indiqué à l’AFP s’attendre à ce que leurs actifs soient gelés et leur travail entravé avec l’entrée en vigueur de la loi.Des manifestations monstres
Dès avant le vote mardi, des manifestants avaient commencé à se rassembler devant le Parlement,...
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28/05 - Olivier Legrain, le millionnaire dans l’ombre de François Ruffin et de la gauche
Un quartier parisien anonyme. Une rue d’un calme alcyonien. Un restaurant comme un autre, pas vraiment cossu ni marmiteux non plus. Une arrière-salle fermée d’un rideau épais, loin des regards curieux et des oreilles qui traînent. Une table, dix convives. Les "frondeurs" insoumis François Ruffin, Clémentine Autain et Alexis Corbière, les socialistes Boris Vallaud et Johanna Rolland, les écologistes Eric Piolle et Cyrielle Chatelain, et les communistes Elsa Faucillon et Sébastien Jumel. Entre deux coups de fourchette, la bande litote "du chemin de la gauche vers 2027". Tous ont fait vœu de silence au sujet de ces agapes secrètes qui se tiennent depuis un peu moins d’un an. Assis au bout, il y a l’hôte de ces dîners où chacun paie sa part de l’addition. Olivier Legrain, amphitryon longiligne et grisonnant, souriant et 71 ans. A cet âge, on a eu "plusieurs vies", raconte cet ancien industriel qui a fait fortune avant de devenir psychothérapeute sur le tard et désormais millionnaire au service de la gauche.
Sa première vie fut communiste. Son polytechnicien de père le pensait gaulliste, comme lui, mais les discours révolutionnaires qui retentissent dans la cour du lycée Buffon dans le XVe arrondissement parisien en 1968 le captivent. Sa deuxième vie de patron a occupé les trois quarts de son existence, d’abord chez le chimiste Rhône-Poulenc, puis Lafarge et sa filiale Materis, spécialiste des matériaux de construction et de peinture qu’il extirpe du giron du cimentier français en 2000. "C’est comme cela...
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28/05 - Guerre en Ukraine : le sommet pour la paix que tente de saboter la Russie
Avec ses hôtels de luxe et sa vue imprenable sur le lac des Quatre-Cantons, Bürgenstock, petit sommet alpin situé en Suisse, est une station balnéaire très prisée des ultra-riches. Mais les 15 et 16 juin prochains, elle accueillera un grand sommet pour la paix sur lequel mise beaucoup le président ukrainien Volodymyr Zelensky, actuellement pleine tournée européenne.
Cette initiative est plus que jamais nécessaire, alors que l’Ukraine a du mal à résister aux offensives russes sur les fronts est et nord-est, notamment dans la région de Kharkiv. Au total, 90 pays ont déjà confirmé leur présence à cet événement, dont la plupart des Etats européens. Emmanuel Macron fera le déplacement, ainsi que l’Allemand Olaf Scholz, l’Italienne Giorgia Meloni, l’Espagnol Pedro Sanchez, qui vient de signer un accord bilatéral de sécurité avec Kiev, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Un pays fera figure de grand absent : la Russie, qui n’a pas été invitée par l’Ukraine. "Nous ne voyons pas la Russie y participer, parce qu'[elle] va tout bloquer", a déclaré Volodymyr Zelensky lundi 27 mai lors d’une conférence de presse à Madrid. De son côté, Moscou balaye ce sommet du revers de la main. "Il est absurde de se réunir et de discuter sérieusement de ces questions sans la participation de notre pays", a réagi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, dans une interview à la chaîne publique russe RT. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a même qualifié la Suisse, Etat historiquement neutre...
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28/05 - Ledger, la licorne française qui s’inspire des secrets d’Apple
Avec un bitcoin qui caracole à 63 000 euros, l’atmosphère est à la fête chez Ledger. La licorne française spécialisée dans les wallet - ces petits objets high-tech permettant de stocker crypto et NFT de manière sécurisée - a dû composer comme les autres avec un marché morose. Elle a d’ailleurs licencié, fin 2023, 12 % des effectifs. Mais elle a de nouveau un horizon dégagé devant elle. Ce 28 mai, Ledger a enfin annoncé le démarrage des livraisons de son dernier bébé, le Ledger Stax - présenté il y a tout de même plus d’un an. Ces livraisons concerneront dans un premier temps les clients ayant précommandé l’appareil. Ledger, qui devrait bientôt redevenir rentable, vise désormais la réalisation de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025.
Son bilan en dix ans lui donne des raisons d’espérer. Avec 6 millions d’appareils vendus dans 180 pays, elle s’est imposée comme le leader mondial du secteur : elle sécurise 20 % des actifs numériques de la planète. Un succès pas négligeable. Il est, en effet, trop rare de voir une start-up tricolore réussir dans le hardware. Les investisseurs européens jugent souvent que cette sphère est plus risquée que l’immatériel software et rechignent à y investir.
Mais Ledger a visiblement emprunté quelques pages au carnet d’Apple pour se développer. La première ? Soigner sans relâche le design. Avoir un produit innovant et performant ne garantit pas son succès, il est indispensable qu’il soit simple à utiliser. Ledger a bien compris que le secteur du Web3 avait encore de gros progrès à...
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28/05 - Allemagne : l’extrême droite, cette menace qui plane sur la Silicon Valley saxonne
Fonder une famille à Dresde ? Tarun Shahi, originaire du Pendjab en Inde, a du mal à se l’imaginer. "Je ne veux pas rester", lâche-t-il. En cause, la présence de l’extrême droite, un gros souci pour beaucoup d’étrangers dans la capitale de Saxe. "Je me sens en sécurité, assure-t-il, mais il faut savoir où l’on met les pieds, connaître les quartiers à éviter." A 36 ans, cet informaticien marié à une Allemande ne fait jamais ses courses le lundi en centre-ville. Ce jour-là, les adeptes du mouvement islamophobe Pegida y défilent chaque semaine depuis 2015. "Ils passent par ici, sur l’Altmarkt", dit-il en montrant la plus grande place historique de la ville, celle qui accueille les célèbres marchés de Noël de Saxe. "On voit maintenant des drapeaux russes", ajoute-t-il.
La montée de l’extrême droite dans les sondages, qui atteint dans cette région 35 % des intentions de vote, les défilés hebdomadaires de néonazis nostalgiques du IIIe Reich, d’ex-antivax ou autres "citoyens en colère" (Wutbürger) jettent une ombre sur l’un des plus grands clusters technologiques d’Allemagne. "Cette situation me rend triste. Je suis très triste de voir que ces gens n’ont pas conscience des conséquences dramatiques d’un repli sur soi-même", déplore Dirk Röhrborn, président de Silicon Saxony, l’association des entreprises de la high-tech saxonne.L’immigration, clef de la prospérité
La perspective d’une victoire de l’AfD (Alternative für Deutschland) aux élections régionales du 1er septembre, un parti qui n’exclut pas une sortie de l’Union...
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28/05 - Missiles occidentaux en Ukraine : pourquoi il faut donner à Kiev le droit de se défendre
Un non catégorique. Sur le plateau de la Rai, ce 26 mai, Giorgia Meloni a été claire. Jamais la présidente du Conseil italien n’autorisera Kiev à utiliser des missiles occidentaux sur le sol russe. Une réponse à Jens Stoltenberg, le chef de l’Otan, qui, la veille, s’était déclaré prêt à lever "certaines restrictions" sur leur usage. C’est la nouvelle ligne rouge. D’un côté, ceux qui craignent que ce revirement ne provoque l’escalade de Moscou. De l’autre, ceux qui veulent donner aux Ukrainiens les moyens de se battre à armes égales. Car les troupes de Poutine profitent d’un avantage inique : retranchées derrière leur frontière, elles pilonnent les villes ukrainiennes sans que Kiev ne puisse riposter.
Officiellement, seul le Royaume-Uni a sauté le pas. Aux Etats-Unis, un groupe bipartisan de parlementaires plaide pour que les armes américaines puissent frapper "sous certaines circonstances" le territoire russe. En France, le président de la Commission des affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, affirme que celui-ci ne doit plus être "sanctuarisé". De fait, "les missiles occidentaux frappent la Crimée et le Donbass qui, selon Poutine, font partie du territoire russe, note un diplomate ukrainien. Il n’y a pas eu d’escalade."
Depuis le début de la guerre, les alliés de Kiev ont brisé plusieurs tabous - envoi de chars, de missiles à longue portée, d’avions de combat… Quid, alors, du débat actuel, quand Moscou ne s’embarrasse d’aucun principe ? Comme si pilonner des civils - encore 16 morts et 43 blessés, ce 26...
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28/05 - Biogaran vendu à un laboratoire indien ? Les coulisses d’une transaction à haut risque
Comme si le dossier Atos ne suffisait pas… Voilà un nouveau caillou dans la chaussure de Bruno Le Maire. Alors que le ministre de l’Economie a fait de la reconquête industrielle et de la souveraineté ses marqueurs politiques, l’affaire pourrait faire grand bruit. D’autant qu’elle touche un secteur sensible et qui parle directement à des millions de Français : les médicaments.
C’est un secret de Polichinelle : le laboratoire Servier serait sur le point de se délester de sa filiale Biogaran, le spécialiste tricolore des médicaments génériques. Un poids lourd qui croque 32 % de parts de marché en France. Des milliers de molécules. Plus de 1 boîte de médicaments sur 8 vendues en France est estampillée Biogaran. L’entreprise, qui ne compte que 250 salariés, sous-traite l’intégralité de sa production à des dizaines de prestataires éparpillés en France et dans toute l’Europe. Rien que dans l’Hexagone, le laboratoire fait vivre directement et indirectement près de 8 600 personnes.
Officiellement, chez Servier, on jure que rien n’est acté et qu’il s’agit d’une "simple revue stratégique des actifs à laquelle procèdent toutes les entreprises une fois par an". Dans le secret du bureau des avocats et banquiers d’affaires - notamment ceux de la banque Lazard, chargée par Servier de piloter la vente -, les tractations avancent pourtant à grands pas. Pour ne pas servir d’épouvantail pendant la campagne des élections européennes, Bercy aurait discrètement invité Servier à repousser le dépôt des offres, initialement prévu à la...
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28/05 - Israël - Hamas : un député LFI brandit un drapeau palestinien à l’Assemblée
Incident de séance au Palais bourbon. Le député La France insoumise Sébastien Delogu a brandi, ce mardi 28 mai, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale un drapeau palestinien au cours des questions au gouvernement, provoquant une interruption de la présidente Yaël Braun-Pivet qui a dénoncé un comportement "inadmissible".
Le député LFI @sebastiendelogu brandit un drapeau de la Palestine pendant la séance des questions au gouvernement. La présidente de l'Assemblée nationale @YaelBRAUNPIVET suspend la séance. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/aTJz7ivZIZ— LCP (@LCP) May 28, 2024
Alors que le ministre Franck Riester répondait à une question de la députée LFI Alma Dufour sur la situation à Gaza, Sébastien Delogu s’est levé, muni d’un drapeau palestinien. Face au tumulte, la présidente Yaël Braun-Pivet a suspendu la séance pendant plusieurs minutes, avant de convoquer le bureau de l’Assemblée pour décider de sanctions contre l'élu. Le député des Bouches-du-Rhône a finalement été exclu pour quinze jours et sera privé de la moitié de l’indemnité parlementaire pendant deux mois. La sanction a été approuvée par la majorité, la droite et l’extrême droite, la gauche s’étant largement prononcée contre au cours d’un vote par "assis levé" dans l’hémicycle."Une stratégie de brutalisation du débat publique"
Le tumulte s’est poursuivi salle des Quatre Colonnes, où une violente altercation verbale est intervenue entre le député LFI David Guiraud et le LR Meyer Habib. "Ce monsieur est un porc, il fait honte à la France", a lancé le premier,...
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28/05 - Rougeole : cette inquiétante flambée des cas qui se poursuit en Europe
C’est une maladie qui se propage toujours de plus en plus vite. Le nombre de cas de rougeole en Europe continue d’exploser et pourrait dépasser le seuil très élevé de 2023, a averti ce mardi 28 mai l’Organisation mondiale de la santé (OMS), insistant sur l’importance de la vaccination.
56 634 cas de rougeole et quatre décès ont été enregistrés dans 45 des 53 pays membres de la région Europe de l’OMS, qui s’étend jusqu’en Asie centrale, au cours des trois premiers mois de 2024, selon les chiffres de l’organisation. Soit à peine 5 000 de moins que sur l’ensemble de l’année 2023, lors de laquelle 61 070 cas - et 13 décès - avaient été rapportés, à travers 41 pays. Mais c’est aussi et surtout 60 fois plus qu’en 2022, quand 941 cas de rougeole avaient été rapportés.
"Même un seul cas de rougeole devrait constituer un appel urgent à l’action", a alerté le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, cité dans un communiqué. "J’exhorte tous les pays à prendre des mesures immédiates, même lorsque la couverture vaccinale globale est élevée, afin de vacciner les personnes vulnérables, de combler les déficits d’immunité et d’empêcher ainsi le virus de s’implanter dans toute communauté", a-t-il ajouté.Une vaccination insuffisante
Maladie virale très contagieuse, la rougeole est souvent bénigne, mais peut entraîner des complications graves, respiratoires et neurologiques. Elle touche surtout des enfants, mais pas uniquement. En 2023, près de la moitié des cas concernaient des enfants de moins de cinq ans.
"Cela reflète l’accumulation d’enfants...
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28/05 - "La solution à deux Etats, meilleure garantie de la paix" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Deux Etats, oui, mais comment ?
Jean Dhondt, Lacroix-Saint-Ouen (Oise)
La solution à deux Etats est, de fait, la meilleure garantie d’une paix durable entre Israël et les Palestiniens. Toutefois, il faudrait pour cela démanteler les nombreuses implantations israéliennes en Cisjordanie. Lorsque l’on se souvient de la difficulté qu’ont eue les autorités israéliennes pour faire évacuer la bande de Gaza en 2005, l’évacuation de la Cisjordanie semble être une mission impossible. (Israël-Palestine : hors de la perspective de deux Etats, point de salut ! par Frédéric Encel, L’Express du 16 mai.)Congé de naissance
Dominique Calmels, Millau (Aveyron)
Emmanuel Macron souhaite un "réarmement démographique". Fort bien. Cependant, rien ne sera possible tant que les femmes continueront de devoir assumer la majeure partie des tâches ménagères et, surtout, tant qu’elles seront reléguées dans les entreprises après leurs maternités. Si rien ne change, elles continueront à privilégier leur vie professionnelle et feront peu ou pas d’enfant. (Elisabeth Badinter : “Si la baisse de la natalité continue à ce rythme…”, L’Express du 16 mai.)Bourse : merci pour vos conseils
Alain Rochat, Lyon (Rhône)
Vous avez raison d’indiquer qu’"il faut investir de manière régulière et automatique". Placer une même somme en centièmes de fonds communs de placement est en effet mathématiquement très rentable car on achète peu de titres quand ils sont chers et davantage quand ils sont bon marché. Cela est vrai si le Fonds commun de placements (FCP) est...
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28/05 - Seconde Guerre mondiale : l’étonnant rôle du guide Michelin dans le débarquement des Alliés
Entre initiés, on l’appelle le guide "américain". Ou "le war". Une version rarissime du Michelin que tout mordu du livre rouge aux étoiles se doit de posséder… s’il en a les moyens. Le 6 juin, à l’hôtel des ventes de Clermont-Ferrand, fief du pneumaticien, un exemplaire en bon état d’usage sera mis aux enchères à l’occasion du 80ᵉ anniversaire du Débarquement. Estimation : entre 5 000 et 7 000 euros. "C’est le Graal de tout passionné", confie Mᵉ Bernard Vassy. Depuis ses premières ventes d’objets estampillés Michelin, il y a vingt-cinq ans, ce commissaire-priseur n’en a adjugé que… sept.
Claude de Bruycker, une sommité dans le petit club des collectionneurs, en possède, lui, "quelques-uns". Discret sur le nombre exact de ses trésors, ce Belge vivant à Gand est en revanche intarissable sur leur rareté. "Le premier guide Michelin, daté de 1900, qui est très recherché lui aussi, a été édité à 30 000 exemplaires. Mais 'l’américain' n’est vraiment pas courant. D’après moi, il n’a été fabriqué qu’à quelques milliers d’unités. Dont l’immense majorité a très certainement disparu. Je suis fier de l’avoir : dans ma bibliothèque, je le montre de face, et non sur la tranche."
A l’Aventure Michelin, le musée du groupe installé dans le nord de la capitale auvergnate, un spécimen trône lui aussi en vitrine. Marie-Claire Demain-Frackowiak nous accueille dans les réserves. C’est ici, dans une salle ignifugée où sont rangés des milliers de cartes et de guides, qu’est conservé, dans une boîte à archives, l’autre original en possession de...
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28/05 - Management : les exigences des cadres avant de passer un entretien d’embauche
Télétravail, goût pour le temps libre, rapports moins hiérarchisés… La relation des Français à leur travail a évolué depuis la pandémie de Covid-19. Les cadres, très convoités, ont tendance à se montrer plus exigeants envers les recruteurs, qui ont donc plus de difficultés à trouver des candidats. En 2023, 60 % des entreprises qui en ont recruté ont eu du mal à le faire, alors qu’elles étaient à peine 50 % en 2019, selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée ce mardi 28 mai.
Première raison citée par les candidats, la durée du processus de recrutement. Plus de la moitié des cadres interrogés souhaitent avoir une réponse à leur candidature sous moins de trois semaines et 90 % d’entre eux ne veulent pas passer plus de deux ou trois entretiens d’embauche. "Si on ajoute deux mois de recrutement aux quatre mois de préavis, six mois c’est long. Une demi-année… Il s’en passe des choses en six mois", explique une jeune chargée d’assurance de 25 ans à l’Apec. Des conditions éloignées des habitudes des entreprises, qui mettent en moyenne neuf semaines à engager quelqu’un et organisent en général au moins trois rencontres avec des interlocuteurs différents.
Outre un recrutement plus rapide, les cadres demandent aussi plus de transparence dans le processus pour mieux pouvoir l’anticiper. Nombre d’entretiens, nature des tests et des exercices à faire, rencontre avec l’équipe pour évaluer les conditions de travail… Les candidats veulent éviter les mauvaises surprises et prévoir les échéances le plus tôt...
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28/05 - Mobilités durables : la RSE, un atout aussi pour les services RH
N’en déplaise aux cassandres, l’électrification du parc automobile des entreprises françaises ne connaît pas de coup d’arrêt. La suppression subite et inattendue, en février dernier, du bonus écologique pour les voitures de fonction a tout juste perturbé les gestionnaires. "Il a fallu repasser les commandes en quarante-huit heures, dans certains cas, pour en bénéficier. D’autres ont reporté leurs projets d’acquisition de quelques semaines, voire quelques mois, le temps de recalculer l’impact sur le coût total de possession et sur le choix des modèles", témoigne Solal Botbol, fondateur de la start-up Beev, spécialisée dans l’équipement des professionnels en véhicules électriques.
Un diagnostic partagé par Guillaume Maureau, directeur général adjoint chargé du commerce chez Ayvens (ex-ALD Automotive - LeasePlan). "La fin de la subvention a un peu ralenti le rythme de diffusion. Mais la tendance de fond est en marche, elle ne changera pas. Les clients ont intégré le changement de paradigme", confirme-t-il.L’électrique massivement adopté par les flottes automobiles
Dans son baromètre 2024 des flottes et de la mobilité, paru au mois de mars, l’observatoire d’Arval constate que 83 % des sociétés ont adopté une technologie alternative aux moteurs thermiques, hybride en tête, et près d’un tiers d’entre elles incorpore déjà des gammes 100 % électriques. Cette transition est motivée par la politique RSE (26 %) et la volonté de limiter l’impact environnemental (27 %). "Les TPE et PME possédant moins de 100 véhicules sont...
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28/05 - Ukraine : Poutine met en garde l’Europe contre l’usage d’armes occidentales sur le sol russe
Le président russe Vladimir Poutine a émis, ce lundi, des menaces à peine voilées contre les Etats européens qui accepteraient que des armes occidentales frappent le sol russe. Les Européens et les Américains sont divisés sur cette stratégie et craignent une escalade du conflit.
Les infos à retenir
⇒ Poutine met en garde l’Europe contre l’usage d’armes occidentales sur le sol russe
⇒ Un accord avec la Belgique sur les avions F-16
⇒ Zelensky déplore l’absence de Biden au sommet pour la paix en SuissePoutine met en garde l’Europe
"En Europe, en particulier dans les petits pays, ils doivent réfléchir à ce avec quoi ils jouent. Ils doivent se souvenir qu’ils sont bien souvent des Etats ayant un petit territoire et une population très dense", a déclaré le président russe pendant un déplacement en Ouzbékistan.
"Ce facteur est une chose sérieuse qu’ils doivent avoir à l’esprit avant de parler de frapper en profondeur le territoire russe", a-t-il continué.Un accord avec la Belgique sur les F-16
"Alexander De Croo et moi avons signé un accord bilatéral de sécurité et de soutien sur le long terme entre l’Ukraine et la Belgique", a rapporté le président ukrainien sur le réseau social X.
Volodymyr Zelensky a précisé que l’accord incluait une aide militaire de la Belgique s’élevant à 977 millions d’euros sur la seule année 2024, ainsi que cet engagement "inédit" des Belges sur un nombre exact d’avions de combat F-16.Zelensky déplore l’absence de Biden
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mardi son homologue russe...
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28/05 - Recrutement : les trois coûts cachés d’une erreur de casting
Le recrutement fait partie des aspects les plus positifs de la vie de l’entreprise : une rencontre, des défis et un contrat qui engage. Le "contrat à durée indéterminée" (CDI) n’est d’ailleurs pas anodin, puisqu’il a un début mais "par définition, il ne prévoit pas la date à laquelle il prendra fin… C’est la forme normale du contrat de travail, passé entre un employeur et un salarié, sans limitation de durée", rappelle l’Insee. Mais avant de passer à la phase opérationnelle, il faut comparer les fameux "talents".
Qui dit étude dit travail/Qui dit taf te dit les thunes… /Alors on danse, rappelle Stromae en médiateur entre les parties. Selon l’Ecole du recrutement et Factorial.fr, le coût moyen d’un recrutement en France varie de 5 000 à 8 000 euros. "Il y a les coûts mesurables et les coûts cachés dont on ne peut faire une mesure", nuance Nicolas Lepercq, docteur en management et responsable R&D chez Ignition Program (agence RH).
"Recruter prend du temps", poursuit l’expert. Et de l’argent. Il faut bien sûr dédier une personne ou des heures à la rédaction de la fiche de poste, réfléchir aux missions, salaire, avantages, parcours d’intégration… Chiffrer. En budget analytique, c’est aussi rédiger l’annonce, trier les CV, multiplier les rencontres, subir le fameux "no show" quand le postulant ne vient pas : relancer "l’évincé de la short list" ou tout recommencer à zéro. Quand on le tient, on espère le retour sur l’investissement. La somme avancée est compensée, multipliée. Exponentielle ? Banco.
Conserver cette...
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28/05 - Financièrement, la Nouvelle-Calédonie est au pied du mur
"Attendez une minute, il y a eu une explosion", s’exclame Philippe Martin. Au téléphone, le directeur de la formation professionnelle continue de Nouvelle-Calédonie reprend : "J’habite dans un quartier toujours un peu tendu". Voilà deux semaines que ce responsable économique télétravaille. Situés au dernier étage d’un immeuble de la zone industrielle de Ducos, ses bureaux ont brûlé dans les émeutes qui secouent le territoire depuis le 13 mai. Avec ses 3 000 entreprises, la presqu’île, située au nord-ouest de Nouméa, est le poumon industriel de l’archipel. "C’est la zone qui a été la plus touchée par les dégradations", observe-t-il. Selon les premières estimations, le quartier aurait été détruit à près de 80 %.
Routes bloquées, magasins et sociétés pillés, bâtiments incendiés, locaux saccagés : de l’aveu même du chef de l’Etat, les dégâts des émeutes déclenchées après le vote à l’Assemblée nationale de la réforme du corps électoral sont "colossaux". Le coût total des dégâts avoisinerait un milliard d’euros d’après la chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie. Entre "6 000 et 8 000 emplois" ont été détruits, détaille Philippe Martin : "Sur un archipel réunissant 270 000 habitants, c’est tout sauf anodin". Pour réparer, la contribution des assurances sera indispensable. Celle de l’Etat aussi. "La problématique la plus immédiate est désormais de savoir comment payer les salaires du mois de mai", souligne Thomas Govedarica, premier conseiller à la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie.Le coût de la colère...
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28/05 - Travail à distance : ces métiers bouleversés par la nouvelle délocalisation numérique
Lorsque Amazon a lancé ses magasins sans caisse, Just Walk Out, l’innovation a été saluée comme l’avenir du commerce de détail. Les clients entrent dans les magasins en utilisant la reconnaissance palmaire connectée à une carte de crédit. Des caméras capturent ensuite des images de ce que les clients prennent. Puis, une intelligence artificielle se charge de les analyser et de les facturer automatiquement. Début avril, Amazon a cependant annoncé qu’il supprimait la technologie dans ses épiceries américaines Amazon Fresh - même s’il la maintient dans ses magasins Amazon Go. L’innovation a alors été décriée. Les critiques suggéraient qu’Amazon utilisait un millier de travailleurs en Inde pour accomplir la tâche censément assurée par l’intelligence artificielle. En réalité, ces travailleurs sont chargés de comparer les achats réels avec ce qui a été analysé par l’algorithme afin de le réentraîner. Un processus très classique en apprentissage automatique.
Le recours à des "Turcs mécaniques" a souvent été dénoncé. L’expression fait référence à cette célèbre mystification construite à la fin du XVIIIe siècle où un prétendu automate joueur d’échecs était en fait animé par un humain. Tiny Mile, qui gère un service de robots de livraison de nourriture à domicile, s’appuie sur des pilotes aux Philippines, tandis que les robots de Kiwi, utilisés sur certains campus universitaires américains, font appel à des travailleurs en Colombie gagnant moins de 2 dollars de l’heure pour les aider à effectuer les livraisons. Dans le registre de...
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28/05 - Guerre entre Israël et le Hamas : Rafah, l’horreur de trop
Des colonnes de flammes, des enfants brûlés vifs et des femmes agonisant au sol. Ce 26 mai, une nouvelle vision de l’enfer a surgi des entrailles de la bande de Gaza, où plusieurs missiles israéliens ont semé la mort dans un camp de réfugiés. Des dizaines de victimes, dans ce que Benyamin Netanyahou a qualifié "d’accident tragique". Mais pour un "accident tragique" filmé et diffusé dans le monde entier, combien restent invisibles dans cet îlot assiégé ?
Depuis le 8 octobre, Israël mène une guerre sans merci pour éradiquer le Hamas dans l’enclave palestinienne, au prix de milliers de vies innocentes. Mais l’objectif, légitime, se heurte au cynisme et à l’incompétence du gouvernement Netanyahou. Sa propre armée, observant que le Hamas se redéploie dans des zones a priori "nettoyées", réclame une solution politique. Après sept mois de guerre, l’organisation terroriste semble loin d’être vaincue, comme l’ont montré ses nouveaux tirs de roquettes sur Tel-Aviv le 26 mai. "Avec ce que nous faisons à Gaza, sans projet réaliste ni discussions pour l’après, nous sommes en train de créer cent fois pire que le Hamas", nous confiait récemment une source israélienne impliquée dans les négociations pour les otages.
Ce Premier ministre, poursuivi dans trois affaires de corruption en Israël et bientôt sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, porte une responsabilité énorme. En s’alliant avec l’extrême droite messianique, dont l’objectif assumé est de créer un "Grand Israël"...
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28/05 - Des instructeurs français bientôt en Ukraine ? Le flou de Paris, le rétropédalage de Kiev
Le discours a-t-il évolué ? Une chose est sûre : l’envoi d’instructeurs français en Ukraine a donné lieu à des déclarations contradictoires du côté ukrainien. Alors que Kiev semble en attente de précisions du côté français, Paris préfère se montrer prudent.
Dimanche 26 mai, le général ukrainien Oleksandr Syrsky s’avance sur cette question brûlante. Après un entretien en visio avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue ukrainien, Rustem Umerov, le chef de guerre écrit sur Telegram : "Je salue l’initiative de la France d’envoyer des instructeurs en Ukraine pour former les militaires ukrainiens. J’ai déjà signé les documents qui permettront aux premiers instructeurs français de se rendre prochainement dans nos centres de formation et de se familiariser avec les infrastructures et leur personnel."
Au palais de l’Elysée, personne ne dément. Sébastien Lecornu répète que le dossier est à l’étude, mais sans être aussi catégorique que le général ukrainien. "Comme déjà évoqué plusieurs fois, la formation sur le sol ukrainien fait partie des chantiers discutés depuis la conférence sur le soutien à l’Ukraine réunie par le président Emmanuel Macron le 26 février dernier", a indiqué le ministère. "Comme tous les chantiers discutés à cette occasion, cette piste continue de faire l’objet de travaux avec les Ukrainiens, notamment pour comprendre leurs besoins exacts", a-t-il ajouté. Sur ce dossier hautement sensible, Paris entretient le flou."Toujours en discussion"
Devant cette réaction, Kiev rétropédale, lundi...
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28/05 - Macron a-t-il fait baisser les impôts locaux des ménages ? Cette note qui lève le voile
Les impôts locaux des ménages ont baissé de 18,4 % entre 2017 et 2023, à la faveur de la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, selon une note du rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale à paraître mardi 28 mai. Elle porte sur les impôts locaux directs, répartis entre les ménages, les entreprises et les administrations. À ceux-ci s’ajoute la fiscalité indirecte locale (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, taxe de séjour…).
Résultat : les taxes foncières, taxes d’habitation sur les résidences secondaires ou encore celles liées au ramassage des ordures ont représenté 37,1 milliards d’euros en 2023, contre 45,5 milliards d’euros en 2017, selon cette note de Jean-René Cazeneuve (Renaissance). En 2023, un ménage français paie en moyenne 1 200 euros d’impôts locaux, soit une baisse de 22 % en euros courants, précisent les travaux. Concrètement, chaque ménage français a vu ses taxes diminuer de 340 euros en sept ans.
Et dans le détail ? La suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, achevée en 2023, représente à elle seule 17 milliards d’euros en moins à payer pour les ménages. Cette baisse fait plus que compenser la hausse de l’ensemble des autres impôts locaux sur la période : taxe d’habitation sur les résidences secondaires (+ 40,1 %), taxe foncière (+ 30,1 % sur les propriétés bâties, + 13,4 % sur les propriétés non bâties), taxe d’enlèvement des ordures ménagères (+ 26,5 %)… Des majorations qui répondent à un contexte inflationniste...
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28/05 - Atos : l’Etat se positionne sur les activités nucléaires stratégiques
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé, mardi 28 mai, son intention de placer sous le contrôle de l’Etat les activités de contrôle-commande des centrales nucléaires françaises actuellement détenues par le géant informatique français en difficulté Atos et jugées "stratégiques".
"Je vous confirme que toutes les activités stratégiques resteront sous le contrôle de la puissance publique, y compris les commandes de contrôle de nos centrales nucléaires", a déclaré Bruno Le Maire sur CNews-Europe 1, évoquant une éventuelle reprise par "EDF, ou une entreprise proche d’EDF".
Bruno Le Maire assure que «toutes les activités stratégiques d’Atos resteront sous le contrôle de la puissance publique», dans #LaGrandeInterview pic.twitter.com/b0kfF2Dzal— CNEWS (@CNEWS) May 28, 2024
Bercy, qui avait déjà exprimé son intérêt pour les activités souveraines du groupe (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l'armée française et produits de cybersécurité), s'est déjà engagé à prêter 50 millions d'euros à l'entreprise pour l'aider à stabiliser sa situation financière et a acquis une "action de préférence", lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale d'Atos qui construit ses supercalculateurs.
Mais Worldgrid, la filiale hautement critique d'Atos qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires notamment pour EDF, ne fait partie du périmètre "sécurisé" par l'Etat, alors qu'elle pourrait être cédée. "Je ferais en sorte que le contrôle-commande des...
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28/05 - Sûreté nucléaire : le gouvernement coche le nom de Pierre-Marie Abadie
Familier des sujets énergétiques, Pierre-Marie Abadie est proposé par le gouvernement pour prendre la tête de la future autorité de sûreté nucléaire dont il aura d’abord la tâche délicate d’organiser au terme d’une réforme âprement contestée. Le président de la République Emmanuel Macron envisage de nommer Pierre-Marie Abadie, sur proposition du Premier ministre, a annoncé l’Elysée lundi 27 mai.
Actuel directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), Pierre-Marie Abadie prendrait d’abord la tête de l’actuelle Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et serait aussi chargé d’une mission de préfiguration de la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), autorité unique qui remplacera l’ASN et dont il prendrait la tête à compter de sa création le 1er janvier 2025.
La présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat ont été saisis de ce projet de nomination, les commissions intéressées des deux chambres devant se prononcer, a indiqué la présidence de la République. Pierre-Marie Abadie, s’il était nommé, remplacerait à la présidence de l’ASN Bernard Doroszczuk, dont le mandat, non renouvelable, s’achève le 12 novembre."Incompréhension"
D’ici là, il aura pour tâche de conduire les travaux de préparation de la future ASNR, issue de la fusion contestée entre l’ASN, gendarme des centrales nucléaires, et l’IRSN, l’institut expert du secteur, tous deux nés au début des années 2000 des leçons de l’accident de Tchernobyl. Pour cette mission, il sera "placé auprès de M. Doroszczuk", a...
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28/05 - Nouvelle-Calédonie : les cinq signes encourageants d’un retour au calme
Etat d’urgence levé, couvre-feu maintenu et un calme relatif qui se confirme nuit après nuit… La Nouvelle-Calédonie poursuit, mardi 28 mai, son fragile retour à la normale dans la foulée d’une crise aiguë, marquée par sept décès, des barrages et des dégradations.
Jusqu’à 3 500 effectifs de forces de l’ordre, au total, vont être déployés dans cet archipel français du Pacifique Sud engagé depuis 1998 dans un processus d’émancipation. Un projet de loi constitutionnelle a déclenché des émeutes et aucune sortie de crise politique ne se dessine pour l’heure, faute d’accord entre loyalistes et indépendantistes. L’Express fait le point sur la situation.Aucune barricade à Montravel
La nuit de lundi à mardi a été "relativement calme", a écrit le Haut-Commissariat de la République (représentant de l’Etat) dans un communiqué. Dans le quartier populaire de Montravel à Nouméa, majoritairement peuplé par les communautés kanak et océanienne et qui a été à la pointe de la révolte, aucune barricade n’était dressée mardi. A Apogoti, comme à Païta et Dumbéa-sur-Mer, sur chaque barrage, le mot d’ordre semble être le même : laisser passer, même si des détours sont encore nécessaires du fait des débris barrant la route, entraînant de nombreux embouteillages.Les transports reprennent du service
A l’arrêt depuis le 14 mai, les taxis de Nouméa reprennent du service, a annoncé mardi l’association des radio-taxis, au lendemain de la reprise du trafic routier dans l’agglomération, ce qui a aussi généré de longs embouteillages. Le réseau de bus qui dessert...
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28/05 - Guerre Israël - Hamas : des chars israéliens déployés dans le centre de Rafah
Israël multiplie mardi 28 mai, les frappes sur Rafah malgré les condamnations de son bombardement meurtrier contre un camp de déplacés local qui a poussé le Conseil de sécurité de l'ONU à convoquer une réunion d’urgence sur la situation dans ce secteur de Gaza. De leur côté, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande vont reconnaître mardi l’Etat de Palestine lors d’une conférence de presse à Bruxelles, une annonce faite la semaine dernière et qui avait suscité l’ire d’Israël.
Les infos à retenir
⇒ La reconnaissance de l’Etat de Palestine actée par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège
⇒ Nouvelles frappes à Rafah, réunion d’urgence du Conseil de Sécurité
⇒ Environ 10 000 personnes à Paris pour dénoncer les derniers bombardements à RafahDes témoins font état de chars israéliens déployés dans le centre de Rafah
Deux témoins ont affirmé ce mardi à l’AFP avoir vu des chars israéliens dans le centre de la ville de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où des bombardements et combats intenses ont eu lieu ces dernières semaines.
Des chars israéliens "sont déployés au rond-point d’Al-Aouda, dans le centre de la ville de Rafah", a dit un témoin à l’AFP. Une source de sécurité de Rafah a également confirmé avoir vu des chars israéliens dans le centre de cette ville. Des habitants ont fait état en outre d’affrontements entre soldats israéliens et groupes armés palestiniens à ce même rond-point.L’Irlande, l’Espagne et la Norvège reconnaissent officiellement l’Etat de Palestine
Madrid, Dublin et Oslo reconnaissent officiellement ce mardi l’Etat de...
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28/05 - Alberto Alemanno : "Le discours alarmiste de Macron sur l’état de l’Europe est contre-productif"
A moins de trois semaines des élections européennes, on observe dans de nombreux pays une poussée des partis politiques de droite ou d’extrême droite. Quelles conséquences pour le fonctionnement des institutions ? Pour la composition de la prochaine commission ? L’analyse d’Alberto Alemanno, professeur de droit à HEC Paris et titulaire de la Chaire Jean Monnet en droit européen.
L’Express : Partout sur le continent, les élections européennes se métamorphosent en référendum national "pour ou contre" le dirigeant du pays. Peut-on parler de dé-européanisation du scrutin ?
Alberto Alemanno : Les élections européennes n’ont pas toujours été que 27 élections nationales, organisées dans 27 pays, selon des règles électorales souvent différentes. Il n’y a jamais rien eu d’européen dans ces scrutins ! Pourtant, en 2009, nous avions assisté à une tentative de création d’un espace politique européen : le traité de Lisbonne stipule qu’il appartient au Parlement d’élire le président ou la présidente de la Commission européenne après proposition du Conseil européen. Un ballon d’essai pour créer une forme de démocratie parlementaire avec un gouvernement qui a besoin de la confiance d’un Parlement.
Cela a conduit les partis politiques européens, qui d’ailleurs sont assez invisibles aux yeux des citoyens, à désigner des candidats "chefs d’élite", aboutissant de fait à l’élection de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, en 2014. Ce processus a été interrompu en 2019. Même si c’est sa famille politique, Ursula...
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28/05 - Européennes : Bellamy, un succès d’estime en quête d’adhésion populaire
Nadine Morano n’a pas le compliment facile. Réputée pour ses coups de sang, l’eurodéputée s’est laissée aller à un moment de tendresse après le débat télévisé des têtes de liste aux européennes, le 21 mai sur LCI. Lors d’un échange téléphonique avec Brice Hortefeux, elle loue la prestation incisive de François-Xavier Bellamy. Elle n’est pas la seule. Sitôt l’émission terminée, le compte X (ex-Twitter) du chef de file LR relaie les commentaires laudatifs de journalistes politiques invités par la chaîne à commenter cette joute. On y applaudit sa "pugnacité" et la "précision" d’un intellectuel capable "d’y aller à la machette".
N’en jetez plus ! Voilà François-Xavier Bellamy couvert d’éloges inédits. Le numéro 2 de LR a surtout l’habitude d’être raillé pour son conservatisme, frein supposé à la reconquête de la droite macroniste, ou sa prudence excessive. "Saisis-toi davantage de l’actualité !, "Assène plus et démontre moins"… Combien de fois l’élu a-t-il entendu ces conseils aux airs de critique ? L’homme semble les avoir écoutés. Un succès d’estime entoure sa fin de campagne."Il faut venir à l’actualité, sinon elle ne vient pas à vous"
Enfin, il prend des risques… et la lumière médiatique. Son coup de gueule sur France 2 contre l’organisation d’un débat Attal-Bardella a dépassé les cinq millions de vues sur X… et lui a valu les félicitations de ses adversaires. Il y fustige une "mise en scène du service public", symptôme d'un effacement des autres offres politiques, devant une journaliste interloquée.
L’élu est offensif dans les...
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28/05 - Les JO de Paris 2024, une chance pour la langue française ?
Sur le papier, cela paraît évident : les JO de Paris de 2024 représentent une occasion en or de mettre en avant la langue française. Le monde entier n’aura-t-il pas les yeux tournés vers notre pays pendant plusieurs semaines ? Le sens des réalités, hélas, invite à la prudence.
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Commençons par un petit rappel historique. La place prééminente réservée à notre idiome national dans cet événement à nul autre pareil doit évidemment beaucoup à Pierre de Coubertin. C’est lui qui, en relançant la compétition à la fin du XIXe siècle, offrit au français son statut de langue officielle. Un privilège dont il garda longtemps le monopole, avant de devoir le partager avec l’anglais, à partir de 1972, à une époque où le Comité international olympique était dominé par les Anglo-saxons - ce n’est pas exactement un hasard.
Quoi qu’il en soit, depuis cette date, ces deux langues sont censées être systématiquement employées dans les documents officiels et la signalétique mais aussi lors des annonces des épreuves, le déroulement des cérémonies, les conférences de presse des membres du Comité international olympique (CIO) et de son bras armé, le comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo).
Présence sur notre sol oblige, un effort supplémentaire a même été prévu cette année, avec notamment la diffusion d’un Guide des bonnes pratiques linguistiques pour les acteurs du sport francophone. Surtout, un impressionnant travail de terminologie a été mené, afin de...
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28/05 - Est-ce la faute de l’Europe... si nos factures d’énergie sont en hausse ?
Aujourd’hui, on s’intéresse au prix de l’électricité, avec Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint du service Climat de L’Express, et Isabelle Ory, correspondante de L’Express à Bruxelles.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Milena Rossi (montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFMTV
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Daniel Roland / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Avant les élections européennes du 9 juin, La Loupe vous propose de comprendre comment les institutions européennes influencent notre quotidien, dans une série de cinq épisodes. Est-ce toujours la faute de l’Europe, comme on l’entend beaucoup chez nos politiques ?
Depuis plusieurs mois, vous avez certainement changé certaines de vos habitudes. On débranche tous les appareils électroniques quand ils ne sont pas utilisés. On baisse un peu la température du chauffage, autour de 19 degrés, même quand il fait très froid dehors. Qui sait, vous avez peut-être également opté pour de nouvelles installations, comme des panneaux solaires. Le tout avec un seul objectif : faire des économies d’énergie.
Pourtant, votre facture d’électricité n’a pas vraiment diminué. Alors, est-ce la faute de l’Europe ? La...
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28/05 - Désinformation : cette étrange obsession des complotistes pour l’OMS
Un convoi des complotistes de tous les pays, avec pour but un grand rassemblement à Genève le samedi 1er juin. Depuis quelques semaines, les sphères connues pour la diffusion de fake news se déchaînent sur les réseaux sociaux, autour du hashtag #GenevaProject. Leur objectif : perturber la 77e Assemblée mondiale de la santé qui a démarré ce lundi 27 mai et se déroule toute la semaine au siège de l’OMS, sur les bords du lac Léman. Un événement où doivent être discutés le projet d’accord mondial sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, ainsi qu’une révision du règlement sanitaire international.
"Il n’est pas très étonnant que cette réunion suscite ce type de réaction, car il y a là tous les ingrédients des théories conspirationnistes : une organisation internationale et des discussions au plus haut niveau, sur un sujet autour duquel les acteurs se sont déjà structurés depuis la pandémie", constate Laurent Cordonier, sociologue et directeur de la recherche de la Fondation Descartes. De fait, derrière ce "Projet Genève", on retrouve avant tout des groupes trumpistes et de l’extrême droite américaine, dont beaucoup ont émergé pendant la crise sanitaire.
Un des organisateurs du mouvement est ainsi le "Brownstone institute", présidé par un certain Jeffrey Tucker, également éditorialiste pour Epoch times, un média alternatif lié à la galaxie Trump et très écouté des covido-sceptiques européens. Parmi les têtes d’affiche annoncées, on retrouve Katarina Lindley, médecin et ostéopathe qui a relayé...
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27/05 - En Allemagne, l’appel de Macron contre l’extrême droite : "Réveillons-nous !"
Emmanuel Macron a mis en garde, ce lundi 27 mai, contre l’extrême droite, "ce vent mauvais" qui "souffle en Europe" appelant à se réveiller pour défendre la démocratie à moins de deux semaines des élections européennes.
"Regardons autour de nous la fascination pour les régimes autoritaires, regardons autour de nous le moment illibéral que nous vivons", a déclaré le chef de l’Etat français lors d’un discours devant de jeunes Européens, à Dresde, dans l’est de l’Allemagne où il effectue une visite d’Etat. "L’extrême droite, ce vent mauvais souffle en Europe, c’est une réalité, alors réveillons nous !", a-t-il lancé, assurant que l’Europe est à "un moment inédit de son histoire" qui la contraint à penser par elle-même "sa défense et sa sécurité", face notamment à une Russie qui "sera là demain, après-demain".
"La géographie, nous ne la changerons pas avec la Russie qui aujourd’hui menace notre sécurité et a agressé l’Ukraine", a-t-il poursuivi. "Nous Européens nous voulons une paix durable c’est-à-dire la paix que les Ukrainiens - parce que nous leur aurons permis de se défendre - auront choisi et négocié", et qui ne sera pas une "capitulation".L’alliance avec les Etats-Unis questionnée
Emmanuel Macron a également évoqué la question de l’alliance entre l’Union européenne et les Etats-Unis, encore aujourd’hui le premier fournisseur en armement de l’Ukraine pour l’aider à repousser l’agresseur russe. "Nous avons le droit et même le devoir de nous dire quelle chance nous avons d’avoir ces alliés. Mais est-ce raisonnable de leur...
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27/05 - Frappe meurtrière à Rafah : "accident tragique", enquête... Israël répond aux condamnations
Un "accident tragique". C’est par ces mots que Benyamin Netanyahou a qualifié ce lundi 27 mai les événements de la veille au soir, près de Rafah. Une frappe aérienne israélienne a provoqué un incendie dans un camp de déplacés du sud de la bande de Gaza, entraînant, selon le ministère de la Santé du Hamas, la mort d’au moins 45 personnes et 249 autres blessés.
"A Rafah, nous avons évacué un million de résidents qui ne sont pas impliqués et, malgré tous les efforts déployés, un accident tragique s’est produit hier. Nous enquêtons sur ce qui s’est passé et nous en tirerons les conclusions", a ainsi déclaré Benyamin Netanyahou devant le Parlement israélien. Tout en pointant du doigt le Hamas : "Pour nous, c’est une tragédie, pour le Hamas, c’est une stratégie", a-t-il ajouté.Une enquête ouverte par l’armée israélienne
Ces déclarations vont dans le sens du discours de l’exécutif israélien, qui avait en début de journée déjà commencé à infléchir ses déclarations officielles, tout en justifiant de la légitimité de cette frappe. Selon le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman, la frappe visait ainsi deux membres du Hamas responsables de "nombreuses attaques en Judée et Samarie", termes bibliques juifs pour désigner la Cisjordanie occupée. "Ils étaient couverts de sang israélien", a-t-il dénoncé. "D’après les premiers éléments, un incendie s’est déclaré après l’attaque. Ces 'terroristes' se cachaient en sous-sol", a déclaré Avi Hyman lors d’un point presse.
"Nous examinons la question. C’était vraiment grave. Toute perte...
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27/05 - Italie : cette réforme constitutionnelle portée par Meloni qui enflamme le pays
Donner la possibilité aux électeurs de choisir leur Premier ministre… Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé les Français à l’élire "Premier ministre" pendant la campagne des législatives de 2022 en aurait rêvé. L’Italie est peut-être sur le point de le faire. Dans l’hémicycle du Palazzo Montecitorio, les députés épluchent depuis bientôt quinze jours un projet de révision constitutionnelle qui prévoit l’élection du Président du conseil au suffrage universel direct pour cinq ans.
Une première sur le Vieux continent, contre laquelle une immense partie de l’opposition est vent debout. "La démocratie est plus complexe qu’acclamer un chef une fois tous les cinq ans pour ensuite le laisser faire ce qu’il veut", fustige l’élue démocrate Elly Schlein. Le leader du mouvement 5 étoiles Giuseppe Conte a de son côté dénoncé une réforme qui ferait du président de la République "un gratte-papier". "Le Parlement sera soumis au Premier ministre. Cela n’arrive dans aucun pays au monde", a-t-il ajouté.La coalition gouvernementale fait front commun
Des accusations balayées d’un revers de la main par la présidente du Conseil, Giorgia Meloni. "Le Parti démocrate et le Mouvement 5 étoiles ne veulent pas de la réforme, ils ne veulent pas changer, ils préfèrent continuer à faire les gouvernements dans le Palais [la chambre des députés, NDLR], et décider sans consulter les Italiens, en choisissant des Premiers ministres non élus qui ne connaissent personne".
Et bien qu’adversaire dans la campagne des européennes, son allié au gouvernement, Matteo...
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27/05 - Au sein de l’armée française, la surprenante tradition des pèlerinages religieux
Lourdes : ses églises, son sanctuaire, sa source, et… ses militaires. Chaque année, entre 14 000 et 15 000 soldats se déplacent au mois de mai dans la ville des Hautes-Pyrénées pour participer au pèlerinage militaire international (PMI). Parmi eux, une délégation d’environ 5 000 Français, en uniforme, se joint aux trois journées de célébrations catholiques. Au programme de chaque édition : "cérémonies religieuses solennelles", "moments de recueillement" et "échanges entre les militaires", comme l’indique le communiqué de presse de l’édition 2024, qui s’est déroulé du 24 au 26 mai dans la cité mariale.
"J’ai commencé à y aller en 2005, quand j’étais encore gendarme-adjoint, raconte Gilbert Painblanc, devenu photographe - bénévole - de l’Hospitalité Notre-Dame des armées. Depuis, j’y retourne chaque année : c’est le plus gros rassemblement de militaires au monde hors des zones de conflit." La tradition se perpétue depuis 1945. Institutionnalisé en 1958, le PMI rassemble annuellement des militaires de toute la planète. Des membres de l’exécutif français s’y rendent même parfois : en 2018, à l’occasion de sa 60e édition, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, y était présente. Les avions de la patrouille de France avaient survolé Lourdes à l’occasion de cet anniversaire. Unique par son ampleur, le PMI n’est pourtant pas le seul pèlerinage ayant cours au sein des forces armées. Chaque année, le courant protestant organise le sien. Un temps, des militaires musulmans partaient de leur côté...
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27/05 - Choléra à Mayotte : nos révélations sur l’origine de l’épidémie
Et d’un coup, le passé a ressurgi. La France a brusquement plongé en arrière. Durant cent trente-deux ans, pas la moindre épidémie de choléra n’avait été à déplorer dans le pays. Même si des malades importent quasiment chaque année la bactérie, cela n’avait plus jamais suffi à ce qu’elle se diffuse. Jusqu’à ce qu’elle flambe subitement, en avril 2024, dans les bidonvilles de M’Tsangamouji et à Koungou, deux villes du nord de Mayotte.
Depuis, 122 cas ont été enregistrés, quasiment tous dans les zones d’habitations illégales de migrants que l’Etat tente actuellement d’éradiquer. Une femme de 62 ans vient d’en décéder, la deuxième victime après une fillette de trois ans le 8 mai. Pour retrouver pareille propagation, il faut revenir en 1892, dans la crasse des cellules d’antan. Le Vibrio cholerae avait infecté un détenu à Nanterre (Hauts-de-Seine), avant de se répandre, profitant des défauts des égouts d’alors.
L’Express s’est procuré deux analyses confidentielles rédigées par des scientifiques et remises aux autorités sanitaires. Jamais rendus publics, ces rapports désignent un coupable à cette résurgence anormale : l’absence de raccordement à l’eau dans ces abris. Une entorse au droit français, généralisée à Mayotte, département où les pressions sont nombreuses pour que les étrangers n’aient pas accès à cette ressource vitale.L’absence de raccordement à l’eau, facteur principal
Alors que garantir l’accès à l’eau fait partie des leviers les plus importants contre cette maladie, aucun ajout n’a été fait. Du moins, pas à l’endroit...
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27/05 - Dépenses publiques : "Les déclarations d’Emmanuel Macron détruisent la confiance avec les collectivités"
Une simple phrase qui remet de l’huile sur le feu. Dans l’entretien qu’il a accordé à L’Express la semaine dernière, Emmanuel Macron a eu le don d’irriter les collectivités locales. Au moment d’évoquer le dérapage des finances publiques, le chef de l’Etat a affirmé qu'"hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités locales, il n’y a pas de dérapage de la dépense de l’Etat, son budget est même plutôt sous-consommé".
Deux jours après sa publication, l’Association des maires de France (AMF), Régions de France et Départements de France ont publié un communiqué commun dénonçant une "affirmation déloyale". Ils estiment notamment "que cette déclaration provocatrice porte une nouvelle atteinte à la confiance pourtant nécessaire entre l’exécutif et les élus locaux". Philippe Laurent, vice-président de l’AMF et maire de Sceaux, juge cette sortie irresponsable et défend le bilan des collectivités locales.
Emmanuel Macron a-t-il raison d’affirmer que la dérive des dépenses publiques est du fait des collectivités locales ?
Philippe Laurent Naturellement, non. C’est quand même incroyable d’entendre des choses pareilles, surtout venant du président de la République. Il est irresponsable de faire porter la responsabilité de la situation budgétaire sur les collectivités, alors qu’il faudrait plutôt regarder du côté des comptes de l’Etat et de la Sécurité sociale. Nous ne comprenons pas.
Quel message voulait-il faire passer selon vous ?
Certainement de soumettre à une rigueur beaucoup plus importante...
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27/05 - Guerre en Ukraine : ce que contient l’accord de défense signé entre Madrid et Kiev
Pour sa première visite officielle en Espagne, Volodymyr Zelensky ne repartira pas de Madrid les mains vides. Ce lundi 27 mai, le gouvernement espagnol a conclu avec Kiev un accord bilatéral de sécurité afin de soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Cet accord "inclut un engagement d’aide militaire pour 2024 d’un milliard d’euros qui va permettre à l’Ukraine de renforcer ses capacités" de défense face à l’offensive russe, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez lors d’une conférence de presse commune avec le président ukrainien. "Nous serons aux côtés de l’Ukraine tout le temps qu’il faudra", a-t-il ajouté.
Selon le journal espagnol El Pais, cet accord doit notamment comprendre la livraison d’un deuxième lot de missiles antiaériens Patriot, qui viendront s’ajouter à la demi-douzaine déjà fournis en avril. Ces munitions clés sont réclamées jour après jour par l’armée ukrainienne afin qu’elle puisse défendre son ciel face aux bombardements incessants de l’armée russe contre ses infrastructures civiles, notamment ces dernières semaines autour de Kharkiv, la deuxième ville du pays. 19 chars de combat Leopard d’occasion doivent également être livrés par Madrid pour l’Ukraine, selon l’accord.L’Espagne, petit contributeur européen pour Kiev
Néanmoins, précise toujours El Pais, le coeur de ce nouvel accord de sécurité se trouve dans de nouvelles armes directement fabriquées par le tissu industriel espagnol, que ce soient des obus d’artillerie, des systèmes anti-drones, des véhicules tactiques, des...
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27/05 - Aide à mourir : les cinq points clivants de la loi sur la fin de vie
Le président de la République est quelque peu embarrassé. Ce lundi 27 mai, débute l’examen par les députés du projet de loi sur la fin de vie, approuvé le 18 mai dernier en commission spéciale. Seulement, le texte ne ressemble plus vraiment à celui que l’exécutif a concocté des mois durant. Et pour cause, les 71 membres de la commission parlementaire ont fait sauter de nombreux verrous qu’il avait soigneusement fermés, modifiant ainsi considérablement la portée du texte.
Depuis, de nombreuses voix se sont élevées à l’encontre de cette nouvelle mouture. Dans La Tribune dimanche, l’ancien ministre de la Santé, et médecin urgentiste, François Braun a dénoncé des "choses inacceptables". Avis partagé par plus d’une vingtaine d’associations de soignants qui ont pris la plume dans un communiqué : "Les députés […] ont davantage élargi l’accès à la mort provoquée que ne l’ont fait les deux pays les plus permissifs sur l’aide à mourir [NDLR : la Belgique et le Canada]." L’Express revient sur les cinq points qui divisent.1 - Elargissement de l’accès de l’aide à mourir
Dans sa version originelle, le projet de loi cantonnait le recours à l’aide médicale à mourir aux cas de patients dont le "pronostic vital [était] engagé à court ou moyen terme". Garde-fou dont les frontières ont été quelque peu repoussées par les députés en commission spéciale. Ainsi, la version du texte qui s’apprête à être décortiquée par l’ensemble des élus du Palais-Bourbon prévoit, elle, la possibilité de déclencher le dispositif en cas d’affection "en phase...
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27/05 - Covid-19 : variants, clusters liés à des concerts… Le virus risque-t-il de revenir cet été ?
Le Covid-19 n’est toujours pas derrière nous. L’épidémie continue à toucher du monde, en Amérique du Nord comme en Europe, même si les contaminations sont plus basses que ces dernières années. Selon un bulletin de Santé Publique France daté du jeudi 23 mai, les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 dans l’Hexagone "étaient en légère hausse pour la 5e semaine consécutive (+ 8 % tous âges) mais restaient à un niveau inférieur à ceux des années précédentes".
Dans un précédent bilan, daté du 14 mai, Santé publique France évoquait une recrudescence des cas "observée depuis plusieurs semaines", faisant état d’une augmentation des passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, notamment chez les moins de 15 ans (+20 %) et les 15 ans et plus (+28 %). "L’augmentation est principalement marquée chez les 75 ans et plus (+46 %)", notait Santé publique France. En outre, comme le précise un journaliste du Parisien sur le réseau social X, la "circulation virale dans les eaux usées est en hausse pour la cinquième semaine consécutive à l’échelle nationale".Le variant "FLiRT" gagne du terrain
Un variant, baptisé "FLiRT", est surveillé de près par les scientifiques. Très contagieux, il circule aux Etats-Unis et en Europe et fait craindre une nouvelle vague de contaminations cet été. Le variant Omicron KP.2, un sous-lignage de JN.1 qui fait partie des variants "FLiRT", est devenu la souche dominante aux Etats-Unis, où il représentait début mai 28,2 % des contaminations, contre 3,8 % fin mars, selon le Centre pour le...
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27/05 - Ukraine : l’Otan pointe les restrictions sur l’usage d’armes occidentales
Le président pro-européen de Lituanie Gitanas Nauseda a été réélu triomphalement dimanche 26 mai au second tour de l’élection présidentielle, face à sa Première ministre et rivale Ingrida Simonyte qui a reconnu sa défaite. Le scrutin s’est tenu alors que ce pays de 2,8 millions d’habitants, membre de l’UE et de l’Otan, se sent menacé par la Russie voisine, vivement critiquée par Gitanas Nauseda qui s’est imposé comme un fervent défenseur de l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs été l’un des premiers à féliciter son homologue.
Les infos à retenir
⇒ L’Otan pointe les restrictions sur l’usage d’armes occidentales
⇒ L’Espagne s’engage à apporter un milliard d’euros d’aide militaire à Kiev
⇒ La Russie revendique la prise de deux localités dans l’est de l’UkraineL’Otan pointe les restrictions sur l’usage d’armes occidentales
L’Ukraine a les mains liées en raison des restrictions sur l’usage des armes fournies par ses alliés occidentaux sur le territoire russe, a déploré lundi à Sofia le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.
"Cela lie les mains dans le dos des Ukrainiens et rend très difficile pour eux d’assurer leur défense", a déclaré Jens Stoltenberg, à l’ouverture d’une réunion de l’Otan dans la capitale bulgare.
Plusieurs pays ont restreint l’usage des armes qu’ils fournissent à l’Ukraine à son seul territoire, Crimée et Donbass compris, interdisant des frappes sur le sol russe. "Je pense qu’il est temps de reconsidérer certaines de ces restrictions", a souligné plus tard devant la presse Jens...
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27/05 - Jeffrey Pfeffer, professeur à Stanford : "Si vous voulez réussir sur votre lieu de travail..."
Le pouvoir. Il y a ceux qui courent après mais ne l’obtiennent jamais. Ceux qui le reçoivent en héritage mais qui n’en font rien. Ceux qui se sont battus pour l’avoir mais qui le perdent faute de combativité. Et enfin ceux qui s’y accrochent jusqu’à leur dernier souffle. Jeffrey Pfeffer, professeur de comportement organisationnel à Stanford, a publié de nombreux best-sellers sur le rôle du pouvoir au travail, dont les très remarqués Pouvoir : pourquoi certaines personnes en ont et d’autres n’en ont pas (HarperBusiness, 2014) et Les 7 lois du pouvoir (Pearson, 2023).
Pour L’Express, il revient sur la mécanique du pouvoir à la fois comme instrument d’influence pour changer les choses au sein des organisations et comme accélérateur de carrière. Le spécialiste insiste sur l’importance de travailler en réseau, le rôle crucial joué par la confiance en soi, soulignant qu'"avec de la formation et de la pratique, tout le monde peut être plus puissant qu’il ne l’est actuellement". De Vladimir Poutine à Taylor Swift, Jeffrey Pfeffer explique en quoi des personnalités "aux parcours tout à fait ordinaires" ont réussi à devenir aussi puissantes.
L’Express : Vous avez écrit plusieurs livres sur le rôle du pouvoir dans les organisations. Pourquoi y accordez-vous autant d’importance ?
Jeffrey Pfeffer : J’enseigne dans une université [NDLR : Stanford], dont la devise est la suivante : "Changer les vies, changer les organisations, changer le monde". Si vous voulez changer la trajectoire d’une entreprise en termes de performance...
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27/05 - Un référendum en Nouvelle-Calédonie ? La proposition inflammable de Macron
C’est une proposition politique qui risque de faire polémique. Dans un entretien au Parisien paru samedi, Emmanuel Macron s’est dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, notamment si les élus locaux échouaient à s’accorder sur le sujet. "Je peux aller à tout moment au référendum" sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée, a fait valoir Emmanuel Macron.
Après un vote dans les mêmes termes des deux chambres, le président peut en effet choisir, pour entériner une réforme constitutionnelle, de convoquer un référendum ou bien le Congrès, c’est-à-dire la réunion des députés et sénateurs à Versailles. C’est cette dernière option qui était jusque-là privilégiée, alors que les parlementaires devaient entériner ce dégel du corps électoral avant la "fin juin", avait indiqué mi-mai Emmanuel Macron.Une simple "lecture de la Constitution"
Mais, entre-temps, l’archipel a connu plusieurs journées d’émeutes qui ont fait sept morts, alors que les indépendantistes rejettent cette réforme qui conduirait à intégrer dans le corps électoral les personnes installées sur le territoire depuis au moins 10 ans. Les Kanaks craignent que leur influence ne soit ainsi diluée. Cette situation a précipité une visite éclair d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, jeudi 23 mai, pressé par les oppositions et une partie de son propre camp de repousser ce Congrès. Une demande à laquelle n’a pas accédé le chef de l’Etat, tout en promettant qu’il n’y aurait pas de "passage en force" et...
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27/05 - Ces renoncements qui affaiblissent la France, par Jean-François Copé
Magasins pillés, routes barrées, voitures brûlées, sept morts et des centaines de blessés. Le dégel du corps électoral a plongé la Nouvelle-Calédonie dans le chaos. L’extension du droit de vote à environ 25 000 natifs de l’île ou résidents de longue date, soit un cinquième du corps électoral, relève pourtant de l’évidence démocratique. Pour éteindre l’incendie, Emmanuel Macron a annoncé sur un ton solennel mais en mode panique, le report de "plusieurs semaines" de la réforme. Il y a fort à parier que ce temps sera suffisant pour que le sujet du corps électoral disparaisse de l’actualité et qu’il ne soit en réalité jamais remis sur la table par le gouvernement. La violence des minorités fait donc une nouvelle fois office de juge de paix sur un sujet aussi essentiel pour une démocratie que celui du suffrage universel… et dix jours auront suffi à remettre en cause la suite logique des résultats de trois référendums d’autodétermination.
Un renoncement loin d’être inédit. Après dix jours de blocages dans les transports en 2008, Nicolas Sarkozy et François Fillon cédaient sur la réforme des régimes spéciaux soutenue pourtant par 6 Français sur 10 dans les sondages : les compensations accordées aux syndicats en échange de l’allongement de la durée de cotisations ont annulé les effets de la réforme initialement présentée. Dix ans plus tard, en 2018, l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes face aux zadistes a contredit une promesse de campagne, un référendum local et 180 décisions de justice. Puis est venue...
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27/05 - Netanyahou déclare que la frappe sur Rafah est "un accident tragique"
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré ce lundi devant des familles d'otages détenus dans la bande de Gaza que la frappe israélienne sur Rafah la veille était "un accident tragique".
"A Rafah, nous avons évacué un million de résidents qui ne sont pas impliqués et, malgré tous les efforts déployés, un accident tragique s'est produit hier. Nous enquêtons sur ce qui s'est passé et nous en tirerons les conclusions", a déclaré Benyamin Netanyahou au Parlement. Dimanche, une frappe aérienne israélienne a provoqué un incendie dans un camp de déplacés du sud de la bande de Gaza, entraînant, selon les autorités de ce territoire, la mort d'au moins 45 personnes.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne dit enquêter sur la mort de civils dans un camp de Rafah après une frappe
⇒ Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 45 morts
⇒ L’UE réclame l’application des décisions de la CIJIsraël dit examiner les faits concernant la frappe sur un camp à Rafah, qualifiée de "grave"
L’armée israélienne a dit lundi enquêter sur la mort de civils dans un camp de Rafah après une de ses opérations qui a fait au moins 45 morts au cours de la nuit de dimanche à lundi dans cette ville de l’extrême sud de la bande de Gaza.
"Avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe, notamment l’usage de surveillance aérienne, le recours à des 'munitions précises' par l’armée de l’air israélienne, et des informations de...
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27/05 - Trois livres pour faire découvrir Paris aux touristes autrement
Ils vont bientôt débarquer les… touristes et autres amateurs des Jeux olympiques. L’occasion de leur conseiller trois ouvrages savoureux, mises en bouche historiques pour leur permettre de mieux comprendre les états d’âme des mangeurs de grenouille. Ainsi de Quand vous serez en France, un Traité de savoir-vivre à l’usage des soldats britanniques dans la France occupée de 1944, réédité dans une version bilingue par la Manufacture de livres. "Tenez-vous bien !", martèle-t-on aux hommes du Débarquement, "la France est un pays qui aime les touristes, pas les envahisseurs". Entre autres conseils, il leur faut également apprendre à "tenir l’alcool" ("Si on vous offre du vin ou de l’alcool, n’oubliez pas que ces boissons sont plus fortes que celles auxquelles vous êtes habitués"). Pas un mot, en revanche, sur l’épuration et les règlements de compte sauvages au coin du bois.
Comme le note Pierre Assouline dans sa préface, ce livre de poche de battledress est un "modèle d’empathie pour les souffrances et les humiliations des Français sous la botte" allemande. Son rédacteur serait le francophile Herbert David Ziman (1902-1983), éminent journaliste du Daily Telegraph et membre des services de renseignement en 1942 de la section française du ministère de la Guerre. En fin de l’ouvrage, figure d’ailleurs un délicieux lexique de quelques mots essentiels, avec leur prononciation anglaise (Commont allay-voo ? Sher ner compron pah). Mais avant cela, après un court rappel géographique et historique, l’auteur dresse le...
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27/05 - Placements : le premiers fonds en euros vert est né
Les solutions se sont multipliées pour investir de façon "verte" au sein de l’assurance-vie, avec les initiatives de quelques fintechs et de nombreuses unités de compte labellisées investissement socialement responsable (ISR). Mais il y avait jusqu’à peu un grand oublié : le fonds en euros. Il s’agit pourtant du pilier de l’assurance-vie, tant pour placer son épargne de façon sécurisée que pour recevoir des capitaux entre deux arbitrages. Or, rares sont les offres responsables sur ce placement.
Un manque comblé en avril par l’assureur Spirica - Crédit agricole assurances - qui propose le premier fonds en euros dédié à la lutte contre le réchauffement climatique, dénommé Fonds Euro Objectif Climat. Selon la compagnie, il poursuit deux objectifs majeurs : l’adaptation au changement climatique et la gestion durable de nos ressources. Pour cela, son portefeuille est composé, entre 70 à 80 %, d’obligations vertes (ou green bonds). Ces titres permettent de flécher les capitaux vers des projets liés au climat ou à l’environnement. "Le marché obligataire offre désormais une palette large d’obligations vertes, ce qui permet de diversifier suffisamment le risque pour un fonds en euros dont le capital est garanti", note Clara Teboul, responsable assurance-vie et PER chez Linxea.
Ce fonds est distribué dans plusieurs contrats assurés par Spirica, accessible dans le cadre de la gestion libre, via des versements initiaux, complémentaires ou encore libres programmés. Il ne peut pas être le réceptacle de capitaux...
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27/05 - Le président Gitanas Nauseda réélu en Lituanie : cette bonne nouvelle pour l’Ukraine
Le président pro-européen de Lituanie Gitanas Nauseda a été réélu triomphalement dimanche au second tour de la présidentielle, face à sa Première ministre et rivale Ingrida Simonyte qui a reconnu sa défaite.
Après dépouillement de 96 % des bulletins, Gitanas Nauseda, un ancien banquier de centre droit de 60 ans, recueillait 74,6 % des suffrages, selon la Commission électorale, lui assurant un deuxième mandat de cinq ans à la tête du pays balte. Le taux de participation s’est élevé à 49,61 %.
Le scrutin s’est tenu alors que ce pays de 2,8 millions d’habitants, membre de l’UE et de l’Otan, se sent menacé par la Russie voisine, vivement critiquée par Gitanas Nauseda qui s’est imposé comme un fervent défenseur de l’Ukraine.
Le peuple lituanien "m’a confié un grand mandat de confiance et je suis bien conscient que je devrai chérir ce crédit de confiance", a déclaré Gitanas Nauseda à la presse à Vilnius. "Maintenant que j’ai cinq ans d’expérience, je pense que je serai certainement en mesure d’utiliser ce joyau correctement, avant tout pour atteindre les objectifs de bien-être pour tous les habitants de la Lituanie", a-t-il ajouté. La Première ministre conservatrice Ingrida Simonyte, 49 ans, qui se présentait pour la deuxième fois contre Gitanas Nauseda mais a obtenu moins d’un quart des suffrages, a reconnu sa défaite et a dit "féliciter le président élu de la Lituanie".Félicitations de Zelensky
Au cours de son premier mandat, la Lituanie a accueilli des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens depuis le début de...
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27/05 - La frappe d’Israël à Rafah, "massacre" ou "accident tragique" : ces deux versions qui s’opposent
Les responsables palestiniens ont accusé Israël, ce lundi 27 mai, d’avoir bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré en fin de journée que la frappe était "un accident tragique".
La Défense civile palestinienne de la bande de Gaza a annoncé, en milieu de journée, un nouveau bilan de 45 morts après cette frappe nocturne sur un camp de Rafah. Elle a fait état de nombreux corps "carbonisés" dans un incendie qui a ravagé le camp de déplacés de Barkasat, géré par l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté "un grand nombre" de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque.
"Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales", a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué. Elle a accusé Israël d’avoir "délibérément visé" le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah. "Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère", a écrit le mouvement islamiste du Hamas dans un communiqué, dénonçant un "horrible massacre"."D’importants terroristes"
L’armée israélienne a de son côté affirmé, dans un premier temps, que l’un de ses avions avait "frappé un complexe du Hamas à Rafah...
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27/05 - Transition climatique : dans le secteur de l’énergie, une impossible transformation ?
Du Greenwashing à une vraie politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : où en est-on vraiment ? Depuis la mise en place de la Directive européenne sur les publications des données extra-financières (CSRD), les sociétés de plus de 500 salariés doivent analyser les risques financiers auxquelles elles sont exposées mais aussi les conséquences environnementales de leurs activités (quantité de CO2 émis, atteinte aux milieux naturels, etc.). Ce rapport de durabilité rendra compte de la réalité de leur politique en matière de RSE. Or dans l’application de cette directive européenne, le France est plutôt en avance. Peu à peu, tout un mouvement se développe, avec d’un côté les contraintes de la loi, et de l’autre, le poids des salariés convaincus du rôle social et environnemental des entreprises. Au point d’en faire un choix pour leur carrière et de venir peser au sein des organes de direction. Silencieuse, la révolution RSE est inéluctable. Surtout dans les secteurs les plus pollueurs.
Avec près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, le secteur de l’énergie reste l’un des plus polluants de la planète. Les raisons sont connues : activités sur le temps long particulièrement gourmandes en capitaux, fortes ressources mobilisées (foncier, eau, matériaux). Si certains énergéticiens pratiquent le greenwashing, ce procédé semble aujourd’hui intenable. "L’accès au financement est de plus en plus conditionné par un bon niveau de transparence sur la performance environnementale", alerte Quentin...
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27/05 - Nouvelle-Calédonie : l’Elysée annonce que l’état d’urgence va être levé mardi matin
La nuit de dimanche à lundi dans Nouméa et son agglomération a été relativement calme, même si des traces d’échauffourées étaient visibles dans le quartier de la Vallée-du-Tir, un bastion indépendantiste. Ailleurs, de nombreux barrages ont été déblayés, d’autres sont toujours en place mais sont désertés.
La route qui mène à l’aéroport international de Nouméa, très dégradée par endroits, reste notamment jonchée de carcasses de véhicules. En conséquence, l’aéroport restera fermé aux vols commerciaux jusqu’au 2 juin au moins. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de l’aéroport, décidée au lendemain des émeutes.
Les infos à retenir
⇒ L’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie sera levé mardi matin
⇒ Macron prêt au référendum sur la réforme contestée
⇒ Sept unités de forces mobiles supplémentaires envoyéesL’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie bientôt levé
L’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie sera levé ce lundi à 20h (heure de Paris), soit 18h GMT, mardi 05h à Nouméa, a annoncé dimanche la présidence française. La levée de ces mesures d’exception doit "permettre les réunions des différentes composantes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) (NDLR : la principale composante indépendantiste) et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d’appeler à leur levée", a expliqué la même source dans un communiqué. Malgré des tensions encore vives, "le Président a décidé pour le moment de ne pas reconduire l’état d’urgence. Celui-ci ne sera pas prorogé" au-delà de son délai légal de 12 jours, a souligné...
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27/05 - Friedrich Merz, le futur chancelier allemand ? La résurrection d’un has been
On le croyait prisonnier des années 1990. Mais "l’homme du passé", comme l’ont longtemps surnommé les médias qui doutaient de ses capacités à renaître de ses cendres, a réussi son come-back, en se faisant réélire triomphalement à la présidence de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le 6 mai dernier. Un retour au premier plan qui n’a rien eu d’évident. "Bonjour, je m’appelle Friedrich Merz. Ça s’écrit avec un 'e' [NDLR : son nom se prononce comme le mois de mars, März]", avait-il lâché, sourire en coin, le 31 octobre 2018, pour sa première conférence de presse… seize ans après avoir été évincé de l’Assemblée fédérale par Angela Merkel, son ennemie intime.
En plus de son image has been, il lui a aussi fallu effacer son profil de "requin de la finance" qui lui collait à la peau. Pour cela, Friedrich Merz a quitté discrètement, en 2018, la présidence du conseil de surveillance de BlackRock Allemagne, le leader mondial de gestion d’actifs dont la réputation ne fait pas bon ménage avec cette Allemagne très attachée à son système de protection sociale - et beaucoup moins libérale que dans les années 1970.
Avec des revenus de 1 million d’euros par an et deux avions privés, Merz s’était présenté aux électeurs comme un "citoyen de la classe moyenne". Il a fini par abandonner son costume d’homme d’affaires pour reprendre - avec éloquence - son rôle de leader de l’opposition, abandonné en 2002. Avec un "programme fondateur", voté début mai au congrès de Berlin, Friedrich Merz a redressé un parti laminé par la déroute électorale de 2021 et...
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27/05 - Pr Elie Azoulay : "La santé a complètement disparu du débat des européennes"
Chef du service de réanimation médicale de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP) à Paris et président de la Société européenne de médecine intensive, le Pr Elie Azoulay représente plus de 10 000 de ses confrères, un peu partout sur le Vieux Continent et même au-delà. Il appelle à profiter des élections du 9 juin pour mettre au cœur des discussions européennes les réformes indispensables à une meilleure préparation à une prochaine pandémie. Avec une conviction : une plus grande coordination entre les Vingt-Sept est un préalable indispensable. Entretien.
L’Express : La société savante que vous représentez est très active au niveau européen. Pour quelles raisons ?
Pr Elie Azoulay : Durant la pandémie, nous avons développé avec le Parlement européen un projet pour former en soins intensifs et réanimation des soignants d’autres disciplines, afin qu’ils puissent très rapidement se rendre disponibles pour venir aider les réanimateurs. Plusieurs milliers de soignants ont ainsi été formés. A cette occasion, un groupe d’intérêt a aussi été créé au sein du Parlement, le European parlement intensive care interest group. Nous avons pu signer avec l’appui d’eurodéputés de différents pays deux manifestes, le premier en juillet dernier sur la santé mentale des soignants, et le second en avril autour de 10 priorités de santé.
Un des objectifs est de renforcer les moyens dédiés à la médecine intensive, en nous appuyant sur des faits. Il est bien documenté aujourd’hui qu’à chaque fois que l’on augmente le nombre de patients à la charge d’une...
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27/05 - Union européenne : le "Coreper", ce comité très sélect où se négocient tous les compromis
Printemps 2020, à Bruxelles. Le Covid met l’Europe à l’arrêt. Alors que ministres, commissaires et députés européens découvrent les réunions virtuelles, quelques irréductibles résistent. Dans la plus grande salle du Conseil de l’Union européenne, les ambassadeurs des 27 Etats membres se retrouvent "en vrai" pour une mission de la plus haute importance : tenter vaille que vaille de maintenir la cohésion européenne, alors que les capitales se disputent masques ou respirateurs et que les frontières se ferment. "Faute de chauffage, on gelait de froid dans un bâtiment vide qui rappelait furieusement l’hôtel du film Shining", se remémore l’un d’eux.
Dès l’amorce de la pandémie, ces diplomates expérimentés ont longuement débattu de l’éventualité de basculer en visioconférence. Mais certains se sont inquiétés : le système européen allait-il tenir s’ils cessaient de se voir en chair et en os ? Ces derniers ont eu gain de cause : les représentants permanents des Etats (et leurs adjoints) sont les seuls à n’avoir jamais cessé de se rassembler physiquement dans la capitale européenne pendant toute la crise. Un symbole très fort qui a marqué tous les esprits à Bruxelles.
S’il est totalement inconnu du grand public, le Comité des représentants permanents – Coreper, en jargon bruxellois – est en réalité incontournable dans la machinerie européenne. Derrière ses portes toujours closes se négocient la plupart des compromis entre les 27 membres de l’Union. "C’est la boîte sur laquelle tout le monde compte pour résoudre des problèmes que...
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27/05 - L’Allemagne, anatomie d’un modèle dépassé : le dossier de L’Express à La Loupe
Cette semaine, on s’envole outre-Rhin et on analyse comment la puissante Allemagne d’Angela Merkel a laissé place à un pays timoré en proie à de nombreuses divisions. Avec Charles Haquet, rédacteur en chef du service Monde de L’Express et Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : BERND VON JUTRCZENKA/DPA/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Quand on pense à l’Allemagne, les images qui nous viennent en tête sont généralement positives. Une économie stable et performante, un régime politique qui favorise le compromis, et une capacité d’influence très importante sur la scène européenne. Tous ces éléments, on peut le dire, ont longtemps été incarnés par une seule personne : la chancelière Angela Merkel, qui a gouverné le pays entre 2005 et 2021.
Mais depuis qu’elle a laissé sa place à Olaf Scholz, il y a trois ans maintenant, les déboires s’accumulent en Allemagne. Récession économique, infrastructures délabrées, percée historique d’un parti d’extrême droite parmi les plus radicaux au monde… Autant de grains de sable venus gripper la machine bien huilée...
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26/05 - Macron-Larcher et l’hypothèse Matignon : manipulations, faux semblants et vraies discussions
Le jeudi 7 mars, Emmanuel Macron déjeune avec Maia Sandu, présidente de la république de Moldavie. Le rendez-vous figure à l’agenda officiel. Mais c’est son dîner du jour, pas annoncé, qui va lancer le temps des rumeurs. Gérard Larcher est venu à la demande du chef de l’Etat, lequel met les pieds dans le plat : "Seriez-vous prêt à aller à Matignon ?" Rectificatif : Emmanuel Macron met juste un orteil dans le plat, il dit les choses sans les dire. Et Gérard Larcher n’est pas né de la dernière pluie, il n’a pas oublié que Catherine Vautrin a été nommée puis dénommée, et que Gérald Darmanin a presque emprunté le même chemin. Au président, il répète ce qu’il a déjà eu l’occasion de lui dire : "Vous aurez besoin de nous."
Il n’empêche, depuis ce soir-là, le président du Sénat s’interroge : à quoi joue Emmanuel Macron ? Cette question en masque une autre : au fond, est-il seulement possible de gouverner avec ce chef de l’Etat ? "Penses-tu qu’il est sincère ?", demande Gérard Larcher à ses interlocuteurs. Sincère, Gérard Larcher l’est quand il considère que la France, au bord du précipice, ne peut s’offrir trois ans d’immobilisme faute de majorité absolue à l’Assemblée. Le tout sous le regard d’un Rassemblement national aux portes du pouvoir. Quel homme politique ne s’est jamais rêvé de Gaulle ? Protégeant le pays des griffes de l’extrême droite ? Lorsqu’il échange avec Xavier Bertrand fin avril, il n’est ainsi pas mécontent d’entendre le président de la région des Hauts-de-France lui expliquer que lui est sur une autre "trajectoire"...
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26/05 - Réforme de l’assurance chômage : quel possibles effets sur le retour à l’emploi ?
A partir du 1er décembre, les règles d’indemnisation de l’assurance chômage seront durcies "pour aller vers le plein-emploi" et "valoriser encore plus le travail", a déclaré Gabriel Attal dans une interview à La Tribune Dimanche, ce dimanche 26 mai. La durée d’indemnisation sera réduite à quinze mois "dans les conditions actuelles" - si le taux de chômage se maintient en dessous de 9 % -, pour les chômeurs âgés de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé huit mois sur les derniers vingt mois pour être indemnisé. Actuellement, la règle est d'avoir travaillé six mois au cours des vingt-quatre derniers mois.
Gabriel Attal a aussi confirmé l’ajout d’un nouveau seuil pour diminuer la durée d’indemnisation - qui avait déjà été réduite de 25 % depuis février 2023 - encore davantage si le taux de chômage tombe sous les 6,5 %. Il n’a pas précisé de combien. La CGT avait rapporté que cette durée serait diminuée dans ce cas de 15 points de pourcentage supplémentaires, soit 40 %, ce qui la ramènerait à douze mois.3,6 milliards d’économies
"Pour préparer le rebond économique de 2025 que nous annoncent les prévisionnistes, je souhaite que les règles soient encore plus incitatives quand la croissance repartira davantage et que le taux de chômage diminuera", a déclaré Gabriel Attal. Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend de la réforme 3,6 milliards d’euros d’économies et projette une augmentation du nombre de personnes en emploi "de 90 000".
Gabriel Attal a précisé que le gouvernement allait prendre un décret le...
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26/05 - L’ex-agent du Mossad qui avait prévu le 7 octobre : "Aucun dirigeant israélien ne voulait y croire"
Qui aurait pu imaginer qu’il y a quelques années, dans un petit village situé près de Jérusalem, dans sa ferme où il élève des poneys welsh, un ex-agent du Mossad devenu écrivain à succès était en train d’écrire un roman anticipant l’attaque du 7 octobre ? L’histoire a tout de la fiction, et pourtant… En 2017, quand sort son roman Le Requin, qui s’ouvre sur une attaque du kibboutz de Kfar Aza par des combattants du Hamas stupéfiante de ressemblance avec les événements du 7 octobre, pas un leader ne semble prendre au sérieux la menace décrite par Mishka Ben-David, aujourd’hui âgé de 72 ans et auteur de pas moins de 20 ouvrages.
Ne pas se fier à cette imposante barbe blanche et à ce regard pénétrant : l’auteur n’a rien d’un prophète, mais tout de l’observateur patient et renseigné. Pour L’Express, Mishka Ben-David décrit la genèse méthodique et ultrarationnelle de cet ouvrage visionnaire, et analyse la faillite du renseignement israélien à voir venir l’attaque du 7 octobre. L’écrivain évoque aussi son rôle, en 1997, dans la fameuse opération ratée qui devait éliminer Khaled Mechaal, un chef politique du Hamas, en Jordanie. Entretien.
L’Express : Dans votre best-seller Le Requin, paru en 2017, vous décriviez des attaques menées par le Hamas contre des kibboutz israéliens confondantes de ressemblance avec celles du 7 octobre 2023, ainsi qu’une frappe de missiles iraniens. Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?
Mishka Ben-David : Parce que j’avais vraiment peur que la réalité dépasse la fiction. Pour que les Israéliens prennent...
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26/05 - Macron en Allemagne : 5 points de blocage que le couple franco-allemand doit encore résoudre
Alors que l’Allemagne célèbre ce dimanche 26 mai le 75e anniversaire de sa "Loi fondamentale", la Constitution allemande, le président français, Emmanuel Macron, commence Outre-Rhin une visite d’Etat - le plus haut niveau protocolaire des déplacements présidentiels - de trois jours. Il s’agit de la première visite d’Etat dans le pays depuis celle de Jacques Chirac en 2000, il y a vingt-quatre ans. Elle se terminera par un conseil des ministres franco-allemand près de Berlin.
Protocole oblige, Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont été accueillis par le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, dont la fonction est essentiellement honorifique. Le chancelier, Olaf Scholz, qui détient l’essentiel du pouvoir exécutif, ne devrait être présent qu’à partir de mardi, mais le président Steinmeier ayant aussi été ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier d’Angela Merkel, la politique devrait être au menu de la rencontre. L’occasion de tourner la page des sujets qui fâchent ? Depuis quelques années, le couple Emmanuel Macron - Olaf Scholz affiche des dissensions de fond sur plusieurs sujets.La guerre en Ukraine
Le désaccord le plus récent concerne la réponse à adopter pour aider l’Ukraine face à l’armée russe. A plusieurs reprises - en février, en mars, et plus récemment en mai dans le quotidien britannique The Economist - Emmanuel Macron avait déclaré que les alliés de l’Ukraine devraient se poser la question, et ne pas exclure, d’envoyer des soldats occidentaux au sol. Une position loin de faire...
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26/05 - Le Hamas dit avoir visé Israël avec un "important barrage de roquettes"
La branche armée du Hamas palestinien a dit dimanche 26 mai avoir visé Tel-Aviv avec un "important barrage de roquettes". Dans le même temps, Israël continue de bombarder le sud de la bande de Gaza, malgré une décision de la Cour internationale de justice qui a ordonné au pays de suspendre son opération. Une réunion du cabinet de guerre israélien est prévue dimanche soir afin d'évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d'otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas dit avoir tiré des roquettes en direction de Tel-Aviv.
⇒ Le bilan humain côté palestinien avoisine les 36 000 morts, selon le Hamas.
⇒ Le cabinet de guerre israélien doit se réunir ce soir.Le Hamas tire des roquettes vers Tel-Aviv
La branche armée du Hamas palestinien a dit dimanche avoir visé Tel-Aviv avec un "important barrage de roquettes" dans un message publié sur le réseau social Telegram.
"Nous avons bombardé Tel-Aviv avec un important barrage de roquettes en réponse aux massacres sionistes contre les civils", ont écrit les brigades Ezzedine al-Qassam dans leur message mis en ligne quelques minutes après que des sirènes d'alerte aient retenti dans le centre d'Israël.
Un peu plus tôt, l'armée israélienne avait indiqué qu'au moins huit roquettes avaient été tirées vers le centre du pays depuis Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, où ses troupes sont engagées dans des combats acharnés avec les groupes armés palestiniens.
L'armée a affirmé que "certaines des roquettes" avaient été...
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26/05 - Puis-je mettre fin au bail de mon locataire avant les JO ? Les règles à respecter
Cet été, plus de 15 millions de visiteurs assisteront aux Jeux olympiques et paralympiques 2024. Il n’en fallait pas moins pour aiguiser l’appétit de certains bailleurs, qui envisagent de mettre leurs locataires à la porte pour louer leur bien, très cher, à la nuitée. Mais donner congé à un locataire n’est pas toujours possible, que le logement soit loué en meublé de long terme ou avec un bail nu.
Tout d’abord, "pour être considéré comme valable, un congé ne peut être donné par le bailleur qu’à l’échéance du bail de trois ou six ans", rappelle Laurent Dubois, fondateur de Monsuperlocataire.fr. Il faut, en plus, le signifier au plus tard six mois avant cette échéance par courrier recommandé ou lettre remise par huissier. La loi du 6 juillet 1989 impose en plus des conditions, car "un propriétaire ne peut résilier un bail que pour trois motifs, à indiquer dans le courrier", précise Thierry Benedic, président du groupe Benedic.
Le premier est la reprise pour habiter le logement en tant que résidence principale ou y loger un ascendant (parent, grand-parent…) ou descendant (enfant, petit-enfant…).
Le deuxième est la reprise pour vente, mais dans ce cas, le locataire dispose d’un droit de préemption. "Il faut donc lui fournir les conditions de mise en vente et le prix, il a alors deux mois pour se positionner", explique Thierry Benedic. Bon à savoir : si le prix de mise en vente est abaissé, le droit de préemption du locataire doit à nouveau être purgé.
Troisièmement, la rupture d’un bail est possible si le...
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26/05 - Une ex-salariée d’un laboratoire homéopathique déballe tout : "Arrêtons d’appeler ça des médicaments !"
Céline Masquelier a travaillé pendant 18 mois pour un laboratoire spécialisé dans les produits homéopathiques. Diplômée de neurosciences, passée par plusieurs entreprises pharmaceutiques où elle dirigeait des essais cliniques, cette trentenaire n’a jamais vraiment cru aux vertus des petits granules blancs. Ce poste lui a en revanche permis d’observer de près les arrière-cuisines peu ragoûtantes de l’homéopathie. Elle tient aujourd’hui à dénoncer la légèreté de son encadrement réglementaire, et s’indigne que ces produits continuent à bénéficier de l’appellation "médicament" alors qu’ils "n’en présentent aucune des caractéristiques". Entretien.
L’Express : Vous êtes spécialiste de la gestion des essais cliniques. Pourquoi une scientifique comme vous a-t-elle accepté un poste au sein d’un fabricant de produits homéopathiques ?
Céline Masquelier : Mon embauche était liée à la stratégie de diversification de cet industriel, qui souhaitait développer une nouvelle ligne de médicaments sans rapport avec l’homéopathie. Je devais mettre en place des essais pour ces traitements, mais cela n’a finalement pas été possible. A cette occasion, j’ai découvert à quel point il était facile pour les fabricants de produits homéopathiques d’obtenir des autorisations de mise sur le marché. Leurs granules sont présentés comme sûrs et efficaces, alors qu’ils n’en ont jamais fait la moindre démonstration. Récemment, l’appellation "steak végétal" a été remise en question pour les préparations culinaires ne comportant pas de protéines animales, afin de...
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26/05 - Nouvelle-Calédonie : Macron prêt à "aller au référendum" sur la réforme du corps électoral
La situation restait "difficile", dimanche 26 mai, en Nouvelle-Calédonie, où les forces de l’ordre peinent toujours à contrôler certains quartiers du Grand Nouméa malgré la volonté de "rétablir l’ordre" d’Emmanuel Macron, qui se dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron se dit prêt à "aller au référendum" sur la réforme controversée du corps électoral.
⇒ L'aéroport de Nouméa va rester fermé encore une semaine.
⇒ Les tensions demeurent vives sur le terrain.Macron prêt à "aller au référendum"
"Je peux aller à tout moment au référendum" sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a fait valoir le chef de l’Etat dans un entretien au Parisien. Il rappelle toutefois sa volonté de voir les élus calédoniens s’entendre sur "un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement".
Le territoire français du Pacifique Sud est plongé dans le chaos depuis le 13 mai, sur fond d’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins 10 ans. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de "minoriser" encore plus le peuple autochtone kanak.L'aéroport de Nouméa fermé jusqu'au 2 juin
L'aéroport international va rester fermé aux vols commerciaux au moins jusqu'au 2 juin. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de cet aéroport, décidée au lendemain du début de violentes émeutes sur l'archipel français du Pacifique,...
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26/05 - A la Biennale de Venise, Mounira Al Solh délivre Europe
Du Titien à Fernando Botero, en passant par Veronese ou Picasso, nombre d’artistes se sont réapproprié le mythe d’Europe, cette princesse phénicienne enlevée par un Zeus métamorphosé en taureau blanc dont elle aura trois fils. Dans la représentation occidentale, très largement portée par les hommes, la soumission de la femme contrainte de s’unir au dieu grec que charrie le récit antique s’est muée, au fil des siècles, en consentement. Née à Beyrouth en 1978, sur les vestiges de la Phénicie, la plasticienne Mounira Al Solh s’inscrit en marge du point de vue masculin.
A la Biennale de Venise, elle revisite à son tour le mythe en l’assaisonnant à la sauce paritaire, à travers une œuvre monumentale qui occupe l’entièreté des 180 mètres carrés de l’espace dévolu au Liban. Dans sa relecture, Europe manipule Zeus : c’est elle qui opère le rapt et fait tournoyer sa proie avec ses pieds comme un ballon. Une façon de "pousser à l’extrême la déconstruction des stéréotypes de genre par l’inversion des rôles et des sexes", souligne la curatrice Nada Ghandour.
Sous l’intitulé Danser avec son mythe, l’artiste déploie une installation multimédia constituée de 41 pièces – dessins, peintures, sculptures, broderies, vidéo –, scénographiée par Karim Bekdache. Elle s’articule autour d’un bateau sur le point de chavirer, pour la réalisation duquel Mounira Al Solh a collaboré avec l’un des derniers artisans libanais capables de construire une embarcation phénicienne. Complètement décloisonné, le parcours invite à une véritable immersion...
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26/05 - Du Goncourt au prix de la page 111... Y a-t-il trop de récompenses littéraires ?
Une fin d’après-midi d’avril, à l’Hôtel du Nord, sur les berges du canal Saint-Martin à Paris. Sorj Chalandon reçoit le prix du roman populiste Eugène-Dabit pour L’Enragé (Grasset). Rien d’ostentatoire, une vingtaine de personnes, un bref discours de remerciement composé d’extraits d’ouvrages des lauréats précédents, quelques bouteilles et, pour récompense, un dessin original de Boucq et 3 000 euros. Quelques heures plus tard, un peu plus à l’est, un autre jury distingue Et, refleurir (Philippe Rey) de Kiyémis pour le prix Régine-Deforges du premier roman. Même soir, autre ambiance encore, nettement plus germanopratine : dans le quartier de Montparnasse, le prix de la Closerie des Lilas est remis à Arièle Butaux pour Le Cratère (Sabine Wespieser). Là, pas de chèque, mais un gain en nature : pendant un an, la lauréate pourra manger dans la célèbre brasserie. Exceptionnelle, cette soirée parisienne où les plus assidus courent d’une cérémonie à l’autre, d’apéros sages en fêtes arrosées ? Pas vraiment.
La France raffole des prix littéraires. Et pas seulement des "grands" de l’automne, Goncourt, Femina, Renaudot. Difficile de donner un chiffre. Au moins 1 000, avancent les plus prudents. Jusqu’à 2 000, osent les plus joueurs. Certains ont été créés par des académies ou des médias, d’autres par des bandes de potes ou des mécènes généreux, au nom de bien-vivants ou de déjà-morts. Prix de la page 111, prix Envoyé par la Poste, prix du manuscrit refusé, les intitulés sont parfois baroques, mais la vitalité bien réelle....
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26/05 - Ukraine : les frappes russes sur Kharkiv se poursuivent, au moins 16 morts dans un supermarché
Le bilan de la frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, s’est alourdi à 16 morts, dimanche 26 mai, au lendemain de cette attaque qualifiée d'"ignoble" par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Les infos à retenir
⇒ La Russie poursuit ses bombardements sur la région ukrainienne de Kharkiv.
⇒ Après une frappe sur un supermarché, samedi 25 mai, le bilan humain s’est alourdi à 16 morts.
⇒ La Russie revendique la prise d'un nouveau village dans l'Est de l'Ukraine16 morts dans une frappe sur un supermarché
"Malheureusement, 16 morts ont déjà été recensés", a déclaré le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegubov, après une attaque sur un supermarché samedi 25 mai. Un précédent bilan communiqué par le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, faisait également état de 43 blessés et 16 disparus à la suite de cette frappe réalisée selon le gouverneur à l’aide de deux bombes aériennes guidées.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux ukrainiens montrent le bâtiment de l’hypermarché Epitsentr au toit éventré dont s’échappe une énorme colonne de fumée noire, les pompiers arrosant d’eau l’incendie déclenché par les frappes. "La Russie a porté un nouveau coup brutal à notre ville de Kharkiv - un hypermarché de construction - samedi, en plein milieu de la journée", a dénoncé le président, Volodymyr Zelensky, sur Telegram, condamnant une attaque en plein jour sur une cible "clairement civile".
L’agence étatique russe TASS a cité une source sécuritaire russe qui a affirmé qu’une...
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25/05 - Tesla en crise : "En Europe, Elon Musk prend le risque de courir à la catastrophe"
Tesla traverse une passe difficile. Le constructeur américain de voitures électriques a vu ses ventes reculer et son bénéfice fondre comme neige au soleil au premier trimestre de 2024. Acculé, le milliardaire Elon Musk a annoncé en avril vouloir accélérer le déploiement d'un véhicule à bas coûts, alors que la concurrence des constructeurs chinois se fait de plus en plus pressante. Au quatrième trimestre de 2023, l'ambitieux BYD lui a d'ailleurs ravi la place de plus gros vendeur de voitures électriques au monde.
Pour poursuivre son développement sur ses trois marchés américain, européen et chinois, Tesla a démarré les travaux de sa deuxième usine de batteries à Shanghai alors que la contestation continue de faire rage en Allemagne, où il prévoit l'agrandissement de son site proche de Berlin. Pour le maître de conférences à l'université de Bordeaux, Bernard Jullien, le cap à passer pour Tesla sera "très périlleux".
L'Express : Ventes, bénéfices, cours de Bourse… Les performances de Tesla sont en berne. Son patron Elon Musk a annoncé le licenciement de 10 % des effectifs. Cette nouvelle crise est-elle la conséquence de la guerre des prix initiée par Tesla ? Tient-elle au ralentissement du marché de l’électrique ou a-t-elle des racines plus profondes dans l’entreprise ?
Bernard Jullien: Ce n’est effectivement pas la première crise que traverse Tesla. Chacune suscite la crainte des observateurs, qui se demandent si le groupe sera capable de passer le cap. Je dois reconnaître que je faisais partie des sceptiques...
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24/05 - Taïwan : comment le nouveau président a ravivé la colère de la Chine
A peine trois jours. C’est le temps qu’aura mis la Chine pour placer sur le gril le nouveau président taïwanais, Lai Ching-te, dont le mandat commence sous des auspices compliqués. A 7h45, jeudi 23 mai, l’armée populaire de libération (APL) lançait dans un déluge de menaces verbales l’opération Joint Sword-2024A : des exercices militaires de deux jours autour de Taïwan.
Ces manœuvres, qui mobilisent l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et l’unité des fusées, ont mis les défenses de Taïwan en alerte. L’objectif est de vérifier la "capacité à prendre le pouvoir, à mener des frappes conjointes et à contrôler des territoires clés", a averti vendredi 24 mai l’armée chinoise. "Conçus pour encercler Taïwan à l’Est comme à l’Ouest, les exercices mettent en évidence la capacité de frappe de l’APL dans toutes les directions sur l’île, sans aucun angle mort, créant ainsi une situation où elle est coincée des deux côtés", tambourine le quotidien chinois en langue anglaise Global Times, proche du Parti communiste chinois, tandis que sur son site Internet une vidéo à la musique grandiloquente montre des navires et des avions se préparant à l’action.
La Chine, qui considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire, présente ces manœuvres comme une réponse au discours d’investiture de celui qui se fait aussi appeler William Lai, prononcé en début de semaine. "Depuis sa prise de fonctions, le dirigeant de la région de Taïwan a sérieusement remis en question le principe d’une seule Chine […], ce qui pousse nos compatriotes de...
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30/04 - Élections européennes 2024 - Actualité, analyses et vidéos