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27/04 - Gaza : le Hamas publie une vidéo montrant deux otages israéliens
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a diffusé samedi 27 avril une vidéo montrant deux otages israéliens qu'il a enlevés lors de son attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël et emmenés dans la bande de Gaza. Les deux otages se présentent comme étant Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. Le Forum des familles d'otages a confirmé leur identité.
Le Hamas avait déjà diffusé mercredi une vidéo d'un autre otage israélien, Hersh Goldberg-Polin, 23 ans. Cette nouvelle vidéo n'est pas datée mais Omri Miran, 47 ans, indique être aux mains du Hamas depuis 202 jours. Son 202e jour de captivité correspond à jeudi.
Elle intervient sur fond de négociations, sous médiation qatarie et égyptienne, en vue d'une trêve dans les combats dans la bande de Gaza associée à la libération d'un certain nombre d'otages.Faire pression sur le gouvernement israélien
S'exprimant vraisemblablement sous la contrainte, Omri Miran décrit "une situation difficile" en raison de "nombreux bombardements" israéliens sur la bande de Gaza. Il appelle sa famille à faire pression sur le gouvernement pour qu'il parvienne à un accord avec le Hamas permettant la libération des otages. Il dit espérer pouvoir être réuni avec sa famille pour la fête de l'Indépendance d'Israël, le 14 mai.
"Cette preuve de vie de Keith Siegel et Omri Miran, montre clairement que le gouvernement israélien doit faire tout son possible pour conclure un accord pour le retour de tous les otages avant la fête de l'Indépendance", indique le Forum des familles...
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27/04 - Espagne : des milliers de manifestants demandent au Premier ministre de ne pas démissionner
"Pedro, reste !" Des milliers de sympathisants du Parti socialiste espagnol ont imploré samedi 27 avril le Premier ministre, Pedro Sánchez de ne pas quitter son poste. Au pouvoir depuis 2018, le chef du gouvernement, âgé de 52 ans, a pris l'Espagne de court mercredi en mettant sa démission dans la balance après l'annonce par un tribunal madrilène de l'ouverture d'une enquête pour trafic d'influence et corruption contre son épouse, Begoña Gómez.
Le chef de gouvernement s'est depuis muré dans le silence et a annulé tous ses engagements, laissant le pays suspendu à l'annonce de sa décision lundi 29 avril. Jeudi, le parquet a demandé le classement de l'enquête mais le juge chargé du dossier n'a pas encore dévoilé ses intentions.
L'enquête contre Begoña Gómez, ouverte à la suite d'accusations portées par une association d'extrême droite, porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens qu'elle a noués avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez l'obtention d'aides publiques.
Carta de la ciudadanía: pic.twitter.com/LqdtlHgBFq— PSOE (@PSOE) April 27, 2024
En attendant, quelque 12 500 personnes, selon la préfecture de Madrid, se sont rassemblés samedi à la mi-journée, pour exprimer leur soutien, devant le siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) où était réunie la direction de la formation.Campagne de destabilisation
Pedro Sánchez...
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27/04 - Poutine n’aurait pas ordonné la mort de Navalny en février, selon le renseignement américain
Et si Vladimir Poutine n’était pas directement à l’origine de la mort d’Alexeï Navalny, survenue le 16 février ? C’est en tout cas la conclusion d’agences américaines de renseignement, rapportée par le Wall Street Journal ce samedi 27 avril. Pour rappel, l’opposant numéro 1 du Kremlin est décédé dans sa prison de l’Arctique des suites d’un malaise, selon le service pénitentiaire russe de la région de Iamal.
Le jour de sa mort, le président américain, Joe Biden, tout comme l’ensemble de la communauté internationale avaient accusé le chef de l’Etat russe d'être le principal responsable de ce décès. Le Kremlin, de son côté, avait nié toute implication - Vladimir Poutine qualifiant la disparition d’Alexeï Navalny de "triste".
Ce 27 avril, c’est une toute autre hypothèse qui émerge "au sein de la communauté du renseignement et partagée par plusieurs agences, dont la CIA” et d’autres acteurs majeurs du renseignement, souligne le quotidien américain, qui se base sur des "sources proches du dossier".Un raisonnement "naïf" pour les proches de Navalny
Outre des "informations classifiées", le renseignement américain fonde sa théorie sur "l’analyse de faits publics, comme le timing de sa mort", qui est intervenue à un mois de l'élection présidentielle russe, "éclipsant la réélection de Vladimir Poutine", pointe le journal.
Des preuves insuffisantes selon les proches de l’opposant, qui qualifient ce raisonnement de "naïf". "L'idée que Poutine ne soit pas informé et n'approuve pas le meurtre de Navalny est ridicule", martèle Leonid...
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27/04 - Syphilis : des symptômes inquiétants accompagnent la hausse des cas aux Etats-Unis
Si la syphilis est apparue dès le Moyen-Âge, les symptômes cette infection sexuellement transmissible (IST) peuvent, encore aujourd’hui, évoluer. En témoigne cette nouvelle étude, relayée par CNN ce vendredi 26 avril et réalisée par des chercheurs américains de Chicago, qui montre l’apparition de nouveaux symptômes chez les personnes atteintes de cette IST.
Ainsi, les patients se plaignent notamment de troubles oculaires et optiques, de maux de tête ainsi que de vertiges. Outre la gravité de ces nouveaux symptômes, ils s’avèrent également atypiques chez les personnes atteintes de syphilis.
"Les médecins savent depuis longtemps que la syphilis peut endommager de façon permanente la vision et l’audition d’une personne et peut même entraîner des changements psychiatriques, mais ces symptômes sont généralement associés à des infections qui n’ont pas été diagnostiquées ni traitées pendant des années", relève CNN.
Selon les auteurs de l’étude, présentée le 24 avril lors de l’"Epidemic Intelligence Service Conference" à Atlanta, plus de deux dizaines de cas présentant ce type de symptômes ont été recensés à Chicago l’année dernière, et près d’un tiers d’entre eux en étaient aux premiers stades de l’infection.
Par ailleurs, plus des deux tiers de ces patients (68 %) ne présentaient pas les symptômes habituels de cette IST, tels qu’une éruption cutanée ou un chancre, susceptibles d’alerter les médecins sur l’infection. De fait, les chercheurs insistent sur l’importance du dépistage, mais également sur l’identification des facteurs de...
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27/04 - Gilles Kepel : "Sciences Po a capitulé face au woko-mélenchonisme"
La mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po n’aura finalement pas débouché sur une évacuation par la police, mais sur un accord annoncé dans la soirée du vendredi 26 avril. L’administrateur provisoire Jean Bassères s’est engagé à "organiser un townhall avec la direction et d’autres membres de l’institution ouvert à toutes les communautés de Sciences Po d’ici jeudi prochain". La remise en cause des "partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’Etat d’Israël" - l’une des revendications du mouvement - pourra notamment y être discutée.
Pour Gilles Kepel, longtemps professeur à Sciences Po et auteur du récent Holocaustes (Plon), la direction a capitulé devant les revendications idéologiques portées par les militants pro-palestiniens et La France insoumise. "La prise en otage d’une institution censée former les élites de la République me semble marquer un jour noir dans l’université française" estime-t'il. Le spécialiste du Moyen-Orient explique également comment Sciences Po, à l’instar des grandes universités américaines, est devenu le terrain d’expression privilégié de ceux qui rêvent d’opposer le Sud global à un Nord jugé coupable de tous les crimes.
La mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po a débouché sur un accord. Dans un communiqué, la direction de l’institution a notamment annoncé la tenue d’un "townhall". Qu’en pensez-vous ?
Gilles Kepel : C’est un texte de capitulation signé par la direction, et rédigé dans une novlangue woke traduite de l’anglais. J’y ai découvert le néologisme...
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27/04 - Philippe Collin : le premier roman remarqué d’un passeur d’histoire(s)
Nous en parlions récemment dans ces pages : en deux générations, les ventes de livres d’histoire se sont effondrées. Une certaine amnésie postmoderne l’aurait-elle emporté ? Alors qu’André Castelot se retourne dans sa tombe, l’intérêt pour le passé, loin de faiblir, se manifeste juste différemment. Par exemple à travers le succès grandissant des podcasts de Philippe Collin. Celui sur Léon Blum a été écouté par 2,4 millions de Français. Le dernier, sur Louis-Ferdinand Céline, en est déjà à plus de 1,5 million d’auditeurs. A 49 ans, Collin s’est imposé comme l’un des meilleurs passeurs d’histoire actuels, et cela quel que soit le format. Depuis la sortie du livre en 2018, il a écoulé 150 000 exemplaires du Voyage de Marcel Grob, son ambitieuse bande dessinée consacrée à l’un de ses grands-oncles, un "malgré-nous" enrôlé de force dans la Waffen-SS. Avec Le Barman du Ritz (Albin Michel), il s’essaie pour la première fois au roman. Autour de Frank Meier, le bartender autrichien (et juif) du célèbre palace de la place Vendôme, gravite tout le gratin nazi de l’Occupation ainsi qu’Ernst Jünger, Sacha Guitry ou Coco Chanel. Mélangeant au shaker sa connaissance de la période et son goût pour la psychologie, le tout allongé dans un récit habilement construit, Collin réussit un cocktail qui devrait griser les habitués de ses podcasts.
Ce n’est hélas pas au bar du Ritz qu’on retrouve l’auteur pour l’interviewer, mais plus sobrement chez son éditeur. Comme on s’en doutait, sa passion pour l’histoire, et singulièrement pour la Seconde...
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27/04 - L’Ukraine assure avoir frappé deux raffineries de pétrole russes
Alors que Kiev affirme avoir frappé deux raffineries de pétrole russes dans la nuit, des sites énergétiques ukrainiens ont été ciblés dans le même temps par Moscou lors d’une attaque "massive". Par ailleurs, deux hôpitaux de la capitale ukrainienne, dont un établissement pédiatrique, sont en cours d’évacuation par crainte de frappes russes sur ces infrastructures.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine dit avoir frappé deux raffineries de pétrole russes
⇒ Kiev annonce l’évacuation de deux hôpitaux par crainte de frappes russes
⇒ Washington annonce 6 milliards de dollars supplémentaires d’aide militaire à l’UkraineL’Ukraine dit avoir frappé deux raffineries de pétrole russes
Lors d’une attaque nocturne de grande envergure, dans la nuit de vendredi 26 au samedi 27 avril, des drones ukrainiens ont frappé deux raffineries de pétrole russes et un aérodrome militaire dans la région méridionale de Krasnodar, a déclaré samedi à l’AFP une source de la défense ukrainienne.
En amont, les autorités russes avaient fait état d’un incendie dans une raffinerie de la ville de Slavyansk-sur-Kuban et les médias d’Etat ont déclaré que l’installation avait partiellement interrompu sa production.
Le ministère russe de la Défense a également affirmé que 68 drones ukrainiens avaient été interceptés par la Russie dans la nuit de vendredi, dans la région de Krasnodar (sud) et en Crimée annexée.
"Ils ont essayé d’attaquer des raffineries de pétrole et des infrastructures. Selon les informations sur place, il n’y a pas de blessés ni de dégâts sérieux",...
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27/04 - Guerre en Ukraine : "Les Russes savent parfaitement où frapper nos installations énergétiques"
A 1h32 du matin, le 24 février 2022, les équipes d’Ukrenergo, le gestionnaire de réseau de transport ukrainien d’électricité, sont à pied d’œuvre. Ils terminent tout juste les tests "en mode isolé" de leur réseau électrique, une étape nécessaire pour se déconnecter du système russe, duquel ils dépendent encore. Le but, à terme, est de se synchroniser à la plaque européenne continentale. Le calendrier de la bascule est déjà défini sur plusieurs années. Mais il sera totalement bouleversé : à 4 heures, le même jour, l’invasion russe est lancée à grande échelle. Malgré la guerre, l’Ukraine poursuit son objectif et sera finalement connectée d’urgence au réseau européen à la mi-mars 2022, puis de manière définitive le 1er janvier dernier.
Une prouesse, alors que Kiev subit à intervalles réguliers de massives campagnes de bombardements russes sur ses installations énergétiques et électriques. Comment faire fonctionner un réseau en temps de guerre ? Maintenir un système fiable pour les industries critiques du pays, et les habitants ? Glib Didychenko, responsable de l’intégration d’Ukrenergo au sein de l’Union européenne, et Serhiy Fandul, chef du dispatching national, étaient pour la première fois en France cette semaine. L’Express les a rencontrés. Entretien.
L’Express : Quel est l’état actuel du réseau électrique ukrainien ?
Glib Didychenko : Moscou, avec sa guerre hybride, vise la destruction de l’Ukraine, de ses arrières, et cible donc des infrastructures critiques. Dans sa stratégie dirigée contre le fonctionnement du système...
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27/04 - Colère des agriculteurs : trésorerie, retraites, climat… Le gouvernement dévoile 14 mesures
Le mot d’ordre : l’apaisement. Après des semaines de crise, de nombreux blocages sur les routes et des échanges musclés entre le gouvernement et les agriculteurs, l’exécutif a dévoilé ce samedi une série de 14 mesures. Ces dernières viennent s’ajouter aux 67 déjà présentées par le Premier ministre, Gabriel Attal, le 26 janvier.
Ainsi, le gouvernement, se disant "soucieux de répondre aux préoccupations exprimées par les agriculteurs et de favoriser un dialogue constructif" dans un communiqué, souhaite "renforcer son engagement envers le secteur agricole, pilier essentiel de notre économie et de notre souveraineté alimentaire".
Reprenant l’un des engagements du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, qui avait promis la mise en place d’un "plan de trésorerie" lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture en février, l’exécutif a annoncé le développement des mesures de soutien financier "grâce à la banque publique d’investissement" (BPI), à hauteur d’au moins 100 millions d’euros.
Des prêts de trésorerie, pouvant aller jusqu’à 75 000 euros, seront directement accordés aux agriculteurs. En outre, la BPI pourra apporter une garantie pour un prêt dans une banque commerciale à hauteur de 200 000 euros pour les exploitants "traversant des difficultés" peut-on lire dans le communiqué du gouvernement. Pour les agriculteurs les plus endettés, à la suite d’un désastre sanitaire ou climatique, le Premier Ministre acte une exonération partielle d’impôt.Réforme des retraites agricoles
Parmi ces mesures figure également la...
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27/04 - Salman Rushdie, son dernier livre est-il un succès ? Découvrez notre palmarès
"A dix heures quarante-cinq le 12 août 2022, par un vendredi matin ensoleillé dans le nord de l’Etat de New York, j’ai été attaqué et j’ai failli être assassiné par un jeune homme armé d’un couteau juste après être monté sur scène dans l’amphithéâtre de Chautauqua pour y parler de l’importance de préserver la sécurité des écrivains", écrit Salman Rushdie dans Le Couteau, qui a bénéficié d’une sortie mondiale le 16 avril et qui prend derechef la première place de notre palmarès des essais.
Applaudi par la presse, son livre est encensé dans L’Express, sous la plume de notre chroniqueuse Abnousse Shalmani, qui a apprécié l’ironie dramatique et l’humour, "l’arme la plus résistante à toutes les tyrannies", de l’écrivain américano-britannique d’origine indienne de 76 ans, objet d’une fatwa de l’ayatollah Khomeini depuis 1989. Elle note : "C’est peu dire si Le Couteau de Salman Rushdie est bienvenu pour nous dessiller le regard, pour répéter que "vivre" est fondamental dans ce monde qui applaudit la grandeur du martyr confondant bourreaux et victimes dans un exercice de style postmarxiste."
La deuxième entrée de la semaine, La Promesse, d’Anne Lauvergeon (Grasset, à la 7e place) a également eu les honneurs de L’Express. Il s’agit du récit de cinq années de complicité de l’ancienne sherpa et secrétaire générale adjointe de l’Elysée avec François Mitterrand. "J’aimerais que tu me fasses une promesse, celle d’écrire un jour sur ces années, nos échanges, nos conversations", lui avait demandé le président dans l’été 1994. Promesse...
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27/04 - Sur le bout des langues
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27/04 - Vous souhaitez investir dans l’immobilier neuf ? Pourquoi il ne faut pas attendre
Depuis un an, la conjoncture immobilière s’est retournée. Si vous cherchez à investir, la période est donc intéressante pour vous positionner. Car, outre des tarifs moins élevés, vous profiterez aussi d’une offre plus large. "Depuis la mi-2023, les investisseurs ont quasiment tous disparu", soupire Clément Chaillet, directeur de l’agence AJP à Bordeaux. Mieux encore, avec le dispositif Pinel, vous vous constituerez un patrimoine tout en profitant d’une réduction d’impôt.
A condition d’acheter avant la fin de l’année, vous bénéficierez d’un coup de pouce fiscal, soumis au plafonnement global de 10 000 euros par an. Jusqu’au 31 décembre, deux mécanismes Pinel coexistent, avec un point commun : ils concernent l’achat d’un logement neuf mis en location pendant une certaine durée à des ménages qui respectent des conditions de ressources, moyennant des loyers plafonnés. Si ces critères sont respectés, avec le Pinel "classique", la réduction d’impôt est respectivement de 9 %, 12 % et 14 % du prix d’achat – dans la limite de 5 500 euros du mètre carré et de 300 000 euros –, selon que la location est de six, neuf ou douze ans.
Avec le Pinel +, elle se monte à, respectivement, 12 %, 18 % ou 21 %. Mais pour être éligibles à ce dernier, les programmes doivent respecter des normes environnementales strictes et répondre à des standards de confort minimaux, notamment dans la superficie de la surface habitable et de l’espace extérieur. Seuls les biens situés dans un Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV), et qui...
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27/04 - "PSG Confidential" : vol de documents, services secrets... Le club parisien, repaire de "barbouzes"
Les articles journalistiques pullulent sur le PSG, ses stars, son recrutement, son schéma tactique et sa stratégie sportive. Laurent Valdiguié, grand reporter à Marianne, et François Vignolle, coordinateur des enquêtes du groupe M6, ont choisi d’aller voir ailleurs, dans les coulisses politiques du club de football et de son propriétaire, l’émirat du Qatar. Et c’est passionnant. Dans PSG Confidential (Robert Laffont), on retrouve un Nicolas Sarkozy hyper-influent, "président bis" derrière l’inébranlable Nasser al-Khelaifi. On découvre surtout des luttes d’influence insoupçonnables, batailles homériques pour convaincre le gouvernement de valider un transfert, pour assister à un match dans les loges VIP du Parc des Princes, véritables ambassades du Qatar à Paris, ou pour obtenir de la mairie de Paris la vente du mythique stade.
Pendant plusieurs années, le PSG a surtout été infiltré par d’étranges officines. Une enquête policière a mis au jour un réseau de renseignement privé, aux multiples ramifications. Un lobbyiste a lui été accusé d’avoir pactisé avec les services secrets des Emirats arabes unis, pour porter préjudice au Qatar, avant d’être lui-même détenu dans l’émirat. Extraits.Ministère de l’Intérieur miniature
Des policiers du renseignement, de la sécurité publique se sont assis, quelques années durant, aux premières loges du Parc. Car Malik Naït-Liman, ancien de la Direction générale à la sécurité intérieure (DGSI), à l’époque "référent supporter" du PSG version qatarie, les y aurait conviés....
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27/04 - Hans-Werner Sinn : "L’Allemagne reconsidérera probablement sa politique nucléaire à partir de 2025"
C’est l’une des voix les plus respectées d’Allemagne. Hans-Werner Sinn, président émérite de l’Institut de conjoncture Ifo et professeur émérite à l’université de Munich, n’est membre d’aucun parti politique et il ne participe à aucun événement organisé par ces derniers, souligne le site Internet qui lui est dédié. Cette position lui permet de jeter un regard cru et objectif sur la politique allemande. Ainsi, l’économiste ne mâche pas ses mots sur les choix énergétiques de son pays. Non seulement ces derniers ont un coût démesuré, mais ils reposent sur des hypothèses irréalistes. La voie suivie par l’Allemagne est tellement problématique que le pays pourrait reconsidérer sa position sur le nucléaire.
L'Express : En 2022, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, vous avez déclaré que la politique énergétique de l’Allemagne conduisait inévitablement à l’échec. Avez-vous changé d’avis ?
Hans-Werner Sinn : Malheureusement, non. Le problème de base reste le même. La stratégie de l’Allemagne consiste à atteindre la neutralité carbone en s’appuyant presque exclusivement sur de l’énergie éolienne et solaire. Mais celles-ci sont par définition intermittentes et ne peuvent être adaptées aux besoins. En hiver, le manque de soleil et de vent peut durer plusieurs semaines. En été, il y a souvent un surplus d’énergie dont personne n’a besoin. Les dispositifs de stockage déplaçant l’énergie de l’été vers l’hiver n’existent pas encore. L’Allemagne a donc besoin d’une double structure : des installations vertes pour les conditions...
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27/04 - Energie, défense et modèle social : comment résoudre l’équation impossible de l’Europe
Une seule question, déterminante pour l’avenir de l’Europe, devrait agiter le débat public pendant cette campagne européenne : comment sortir de ce qui ressemble aujourd’hui à un triangle d’incompatibilités – préserver le modèle social européen d’un continent vieillissant, construire une véritable défense des Vingt-Sept et réconcilier transition énergétique, croissance et développement d’acteurs puissants dans le numérique ? Commençons par une bonne nouvelle : à quelques semaines des élections européennes, certains tentent de répondre à cette question d’une complexité sans nom, avec des propositions et un agenda détaillés.
Enrico Letta, ancien président du Conseil italien et aujourd’hui député, par ailleurs à la tête de l’Institut Jacques-Delors, s’y attelle dans le rapport "Beaucoup plus qu’un marché" qu’il vient de présenter à Bruxelles sur l’approfondissement du marché unique. C’est aussi le cas de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne et ex-chef du gouvernement italien, qui s’apprête à rendre son rapport sur la compétitivité européenne. La mauvaise nouvelle ? La campagne européenne, comme toujours centrée sur les enjeux politiques nationaux, au lieu d’aborder les enjeux à l’échelle européenne, les ignore largement. Triste paradoxe quand la résolution de cette équation est obligatoire sous peine de voir se poursuivre le décrochage de l’Europe par rapport aux Etats-Unis et sa dépendance aux technologies vertes chinoises.
L’inconnue de cette équation se résume en un mot : l’"argent". Car transformer...
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27/04 - Dette : la France peut-elle encore tirer sur la corde ?
Combien de temps encore vont-ils fermer les yeux ? Les économistes tirent la sonnette d’alarme, l’exécutif gesticule pour colmater les brèches, les journaux en font leur une… Les marchés, eux, semblent étrangement indifférents au dérapage des finances publiques françaises. Et les décisions des agences de notation, surveillées comme le lait sur le feu par le monde politico-médiatique, n’y ont jusqu’ici rien changé.
Alors que Moody’s et Fitch ont maintenu inchangées leurs opinions sur la dette française, les yeux vont désormais se tourner vers S & P, qui rendra son verdict le 31 mai. D’autant que le plus influent des trois arbitres américains a déjà passé la note de la France en perspective négative fin 2022. Mais même si une dégradation intervenait, de AA à AA-, il y a fort à parier que les investisseurs garderaient leur flegme.Pas d’impact sur l’écart de taux
Pour juger de leur disposition vis-à-vis de la dette française, on regarde le spread entre l’OAT et le Bund. En bon français, l’écart entre le taux d’intérêt à dix ans des obligations souveraines tricolores par rapport à celles de l’Etat allemand. Or, comme l’expliquait à L’Express Aymeric Poizot, responsable de l’agence Fitch, "depuis deux ans, en Europe, le coût de la dette n’est absolument pas influencé par les notations mais entièrement par la politique monétaire de la Banque centrale européenne. D’ailleurs, souvenez-vous, lors de la dégradation de la notation de la France l’an dernier, le spread par rapport à l’Allemagne n’a pas bougé." En avril 2023,...
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27/04 - Les secrets des miracles économiques du Vietnam et de la Pologne
Il y a trente ans, personne n’aurait osé parier sur eux. En 1990, le Vietnam était le pays le plus pauvre au monde. Avec un PIB de 98 dollars par habitant, il faisait pire que la Somalie ou le Sierra Leone. Depuis ? L’Etat d’Asie du Sud-Est a connu une ascension économique fulgurante. Aujourd’hui, moins de 5 % des Vietnamiens sont en situation d’extrême pauvreté (contre 80 % en 1990), tandis que deux tiers d’entre eux appartiennent à la classe moyenne.
Lors de la chute du mur de Berlin, la Pologne était l’un des pays les plus pauvres en Europe. Le Polonais moyen gagnait moins de 50 dollars par mois. En 1987, seuls 12 % d’entre eux possédaient un téléphone, contre 99 % des Allemands de l’Ouest. A cette époque, les cartes de rationnement pour le sucre, la viande, le beurre, le savon ou les cigarettes s’étaient généralisées. Même au sein des nations socialistes de l’Est, la Pologne faisait figure de cancre avec une forte dette et une inflation annuelle de 640 % en 1989. Depuis ? Le PIB par habitant a triplé grâce à une croissance moyenne de 3,5 %, ce qui en fait l’économie européenne la plus dynamique sur cette période. L’espérance de vie polonaise est passée de moins de 71 ans en 1990 à plus de 78 ans en 2020.
Comment les nations sortent-elles de la pauvreté ? La question obsède les économistes depuis le pionnier La Richesse des nations d’Adam Smith (1776). Dans How nation escape poverty (Encounter Books), tout juste paru en anglais, l’historien et sociologue allemand Rainer Zitelmann apporte sa contribution –...
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26/04 - Dette française : Moody’s et Fitch ne dégradent pas la note de la France
Soulagement à Bercy : les agences de notation ne sanctionnent pas la France, malgré la récente dégradation des finances publiques du pays. Moody’s a maintenu, ce vendredi 26 avril, la note souveraine de la France, au niveau "Aa2" avec perspective stable, jugeant le risque de défaut très faible. Même verdict de Fitch, qui avait dégradé l’année dernière la note française : elle reste inchangée, au niveau "AA-" avec perspective stable.
Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré ce vendredi soir prendre "note" de la décision des deux agences de notation. "Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3 % de déficit en 2027", a déclaré le ministre dans un communiqué.Un déficit public de 5,5 % en 2023
En février, le gouvernement avait dû abaisser de 1,4 % à 1 % la croissance attendue cette année, et annoncer qu’il devait trouver en urgence 10 milliards d’économies sur le budget de l’Etat. Fin mars, c’est l’Institut national de la statistique (Insee) qui annonçait que le déficit public avait dérapé à 5,5 % du PIB en 2023 au lieu de 4,9 %. Et comme Bercy a dû reconnaître qu’il serait encore de 5,1 % cette année, au lieu de 4,4 %, il faut encore réaliser des efforts divers de 10 milliards d’euros jusqu’à la fin de l’année.
Cependant, observent les économistes de la Banque Postale, la mauvaise surprise provient davantage de "recettes inférieures de 21 milliards d’euros...
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26/04 - Manifestation propalestinienne à Sciences Po Paris : la journée où la tension est montée d’un cran
Sit-in dans la rue, occupation de locaux historiques et face-à-face tendu avec des manifestants pro-Israël : la mobilisation propalestinienne a de nouveau perturbé ce vendredi 26 avril le fonctionnement de Sciences Po Paris, où les revendications de certains étudiants font écho aux contestations qui agitent certains prestigieux campus américains. Une petite foule d’étudiants, de militants ou de sympathisants du comité Palestine, s’efforcent de poursuivre la mobilisation dans et en dehors de locaux de Sciences Po, rue Saint-Guillaume, au coeur du huppé 7e arrondissement, a constaté une journaliste de l’AFP présente sur place.
La tension est nettement montée d’un cran aux alentours de 16h avec l’arrivée d’une cinquantaine de manifestants pro-Israël criant notamment "Libérez Sciences Po" ou "Libérez Gaza du Hamas". Certains étaient masqués et disposaient de casques de moto. Une bousculade entre partisans des deux camps est survenue au milieu des nombreux journalistes présents. Les forces de l’ordre se sont alors positionnées pour séparer sans violence les deux groupes.
Auparavant des étudiants pro-Gaza avaient commencé à enlever les poubelles qui obstruaient l’entrée du batiment. Mais des militants continuent d’occuper le site et un sit-in avait été organisé dans la foulée sur le pavé. Mercredi soir, une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour d’un autre bâtiment, avant que la police ne vienne déloger les étudiants favorables à la cause palestinienne.Le soutien de LFI
Les étudiants ont reçu ce...
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26/04 - Macron "à l’aise" mais "parfois technique" : son discours sur l’Europe jugé par nos voisins
A l’ombre des statues de Descartes, Richelieu et Lavoisier jalonnant le grand amphithéâtre choisi pour l’occasion, Emmanuel Macron voulait marquer les esprits pour l’acte II de son discours de la Sorbonne. Avec sa prise de parole empreinte de gravité, le président français - pour qui "l’Europe peut mourir" - a toutefois laissé la presse étrangère quelque peu perplexe. "Alors qu’en 2017 il faisait surtout preuve d’impatience et accusait l’UE d’être 'trop lente, trop faible, trop inefficace, il a dramatisé jeudi la situation sur le continent", souligne le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui titre sur "la sombre vision de Macron d’une Europe mortelle".
En étalant son allocution sur près de deux heures, le président français n’a pas fait non plus le pari de la clarté, estime La Libre Belgique. "Sept ans après son premier discours ambitieux, voire visionnaire sur l’Europe prononcé à la Sorbonne, M. Macron voulait à nouveau faire date, mais a dilué sa vision de la construction européenne pour les dix prochaines années dans une dissertation longue, parfois technique, dont on peine par moments à deviner l’audience cible - si ce n’est le Président lui-même", cingle le quotidien francophone."L’Europe reste le thème de Macron"
Moins sévère, El País voit dans le plaidoyer du chef de l’Etat pour une "Europe puissance" l’héritage de l’un de ses illustres prédécesseurs. "Tout comme le général Charles de Gaulle, avait "une certaine idée de la France", il a "une certaine idée de l’Europe", glisse le quotidien...
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26/04 - Ukraine : le réseau ferroviaire, la nouvelle cible hautement stratégique de Moscou
Une série de frappes qui témoigne d’un nouvel aspect de la stratégie de la Russie sur le front contre l’Ukraine. Ce vendredi 26 avril, l’armée russe a revendiqué avoir frappé un "train avec des armements occidentaux et des équipements militaires" dans la région de Donetsk, ainsi que des "troupes et équipements" militaires à Balaklia. Des annonces qui semblent correspondre à des frappes sur le réseau ferroviaire évoquées la veille par les autorités ukrainiennes.
Le but "est de paralyser les livraisons, le transport des cargaisons militaires", a déclaré sous couvert d’anonymat une source haut placée dans le système sécuritaire ukrainien interrogée par l’AFP sur ces attaques. "Il s’agit là de mesures classiques avant une offensive" d’ampleur, attendue ces prochaines semaines, a-t-il ajouté.
L’infrastructure ferroviaire est particulièrement vitale en Ukraine, aussi bien pour le transport passager et le commerce que pour l’armée, car depuis le début de l’invasion russe en février 2022, tout le trafic aérien civil y est paralysé. Le commandement russe le sait bien : ainsi, le réseau des chemins de fer ukrainien était régulièrement visé par des bombardements russes ces deux dernières années. Des frappes ont notamment touché des gares à l’instar de celle de Kramatorsk, dans l’Est, où des dizaines de personnes, essentiellement des civils tentant de fuir les combats, avaient été tuées en avril 2022.Des frappes qui se multiplient
Mais ces dernières semaines, une recrudescence des bombardements ciblant les infrastructures...
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26/04 - Espion chinois, paiements russes… L’opaque réseau de l’extrême droite allemande à Bruxelles
C’est une série de scandales qui vient directement percuter l’Europe, et rappeler sa vulnérabilité face à l’agressivité des autocraties. Réseau d’espionnage russe en Allemagne ou au Royaume-Uni, infiltration d’un agent du renseignement chinois au Parlement européen, paiements occultes de proches du Kremlin pour des élus à Bruxelles : ces dernières semaines furent particulièrement agitées.
Parmi toutes ces affaires, un parti politique revient très régulièrement : l’AfD (L’Alternative pour l’Allemagne), le parti d’extrême droite allemand. Déjà au coeur de polémiques après ses rassemblements en présence de néonazis ou son projet de "rémigration", l'AfD replonge dans la tourmente après l'ouverture d'enquêtes pour des soupçons de corruption et d’espionnage. Au centre des scandales figurent notamment trois noms : Jian Guo, assistant parlementaire à Bruxelles, Maximilian Krah, sulfureux eurodéputé et tête de liste du parti pour le scrutin européen, et Petr Bystron, son colistier. Retour sur ces trois profils qui pourraient bien faire plonger l’AfD, alliés du Rassemblement national à Bruxelles et un temps annoncés par les sondages proches d’arriver en tête du scrutin européen en Allemagne.Jian Guo, l’assistant parlementaire à la solde de Pékin
Ce fut peut-être l’affaire de trop pour l’AfD. Jian Guo, assistant parlementaire de l’eurodéputé allemand de l’AfD Maximilian Krah depuis 2019, a été arrêté ce mardi par la justice allemande pour des soupçons d’espionnage en faveur de Pékin. "Jian G. est employé par un service de...
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26/04 - Sciences Po, Mélenchon... Comment l’activisme propalestinien s’infiltre dans les facs françaises
"Auschwitz planète", "sionistes = nuls", "antifa donc antisioniste"… Dans les locaux de la Sorbonne nouvelle, à Paris, ces tags à connotation antisémite et antisioniste, que L’Express a pu consulter, ont été tracés durant le mois d’avril. "Danny Mouchard, viens nettoyer" ont également écrit les graffeurs, provocation ricanante à l’endroit du président de l’université. Et une allusion claire à l’épisode du 4 avril. Ce jour-là, une trentaine de militants manifestent contre la tenue d’une conférence de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). "Sionistes hors de nos facs", écrivent-ils sur une banderole déployée devant l’entrée de l’établissement. Daniel Mouchard se rend sur les lieux, appelle la police, et fait disperser le rassemblement. Une poignée d’étudiants sont désormais visés par une procédure disciplinaire et par un signalement judiciaire.
Depuis le 7 octobre 2023, le militantisme propalestinien essaime à l’université ; l’activisme virulent et perturbateur prend une place grandissante, même s’il émane d’une infime minorité d’étudiants. Dans les jours qui suivent l’attaque du Hamas, des déclarations, çà et là, témoignent d’un soutien à l’organisation terroriste. A Toulouse Jean-Jaurès, une vingtaine de militants de la Ligue de la jeunesse révolutionnaire s’immortalisent dans un amphithéâtre, le 11 octobre, derrière la banderole "Le Mirail soutient la résistance palestinienne". "Hier, des résistants palestiniens ont lancé une attaque contre Israël", écrit aussi Sciences Palestine, une association de Sciences Po Menton,...
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26/04 - UE : à quoi pourrait ressembler la "force de réaction rapide" européenne ?
Une première pierre pour construire la future Europe de la défense voulue par Paris ? Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé ce vendredi 26 avril que la "force de réaction rapide" européenne, évoquée jeudi par Emmanuel Macron et destinée à des opérations de type évacuations de ressortissants de pays en crise, pourrait voir le jour en 2025. "C’est un sujet clé et sur lequel je souhaite qu’on puisse aboutir dès l’année prochaine, en étant très réactif et très rapide", a-t-il déclaré lors d’un entretien sur France 2.
Le ministre des Armées a justifié ce projet par le fait qu’il y avait "beaucoup de crises sur lesquelles l’Otan n’est pas compétente et sur lesquelles la France, souvent, mène des opérations seule".
Il a cité l’exemple de l’évacuation de ressortissants du Soudan l’an passé. "On a lancé une opération à Khartoum […], dans laquelle on a mis en place un pont aérien majeur avec des A400M, avec des bateaux. Il se trouve que c’était la France […] pratiquement seule", a-t-il expliqué. Cette mission, baptisée Sagittaire, avait permis l’évacuation de près de 1 000 ressortissants de plus de 80 nationalités différentes, dont un peu plus de 200 ressortissants français. A partir du moment où les opérations de ce genre concernent de nombreux pays, il est naturel que ce fardeau, qui "a du prix, de la valeur", soit partagé, a-t-il estimé.
"Vous avez des missions qui sont militarisées, mais dont l’Otan n’a pas à connaître pour plein de raisons et sur lesquelles on se dit aujourd’hui ’faisons-le en Europe'. Et...
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26/04 - Le MGCS, ce char du futur qui scelle la coopération militaire entre Paris et Berlin
Ne reste plus qu’à se partager le travail. Les ministres allemand et français de la Défense se sont retrouvés, ce vendredi 26 avril, à Paris pour entériner la répartition des tâches entre industriels des deux pays sur le projet commun de char du futur, le MGCS. Longtemps plongé dans les limbes des rivalités entre industriels et les difficultés des Etats à s’accorder sur leurs besoins militaires, le programme MGCS (acronyme anglais de "Système de combat terrestre principal") est emblématique de la coopération de défense entre Paris et Berlin, au même titre que l’avion de combat du futur (Scaf), lancé en même temps en 2017. Après une série de difficultés, il est temps de remettre le projet sur les rails.
🇫🇷 Le ministre des Armées @SebLecornu et son homologue allemand Boris Pistorius ont signé aujourd'hui un accord sur le programme #MGCS. Il régule notamment la répartition des responsabilités industrielles.
🇩🇪 Minister #Pistorius and his 🇫🇷 counterpart @SebLecornu today signed… pic.twitter.com/2iIJ33ju8K— Ministère des Armées 🇫🇷 (@Armees_Gouv) April 26, 2024
Alors qu’on n’y croyait plus, Boris Pistorius et Sébastien Lecornu ont pris le dossier à bras-le-corps l’été dernier. Ils ont réussi à s’accorder sur les besoins des deux pays et ont paraphé un protocole d’accord gravant dans le marbre la répartition de la charge de travail à 50-50 entre industriels. Financé à parts égales par Paris et Berlin et mené sous direction allemande, ce programme, à l’origine conduit par KNDS, une entité créée pour l’occasion entre le...
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26/04 - Méningite : pourquoi la vaccination élargie va devenir obligatoire pour les bébés
La vaccination contre la méningite, actuellement obligatoire chez les nourrissons seulement pour une famille de bactéries, va être élargie à partir de début 2025 face au rebond de ces infections graves, officialise un nouveau calendrier vaccinal publié vendredi 26 avril par les autorités sanitaires.
La vaccination des moins d'un an contre les méningocoques A, B, W et Y - de même toujours que C - sera obligatoire à partir de l'an prochain, comme l'avait recommandé la Haute autorité de santé. Actuellement, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d'un an, celle contre B n'est que recommandée.
Actuellement, seule la vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d'un an, celle contre B n'est que recommandée. Un seul vaccin, dit tétravalent, ciblera désormais A, C, W et Y. Donné séparément en trois doses successives (3, 5 et 12 mois), un autre ciblera toujours la souche B.
L'objectif est de contrer le fort rebond des méningites bactériennes causées par les méningocoques, généralement bien plus graves que les méningites virales, et la montée des familles de méningocoques Y et W.
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26/04 - Israël-Hamas : sur les campus américains, l’antisémitisme a franchi un cap, par Abnousse Shalmani
Dès les pogroms du 7 octobre, nous avons assisté, médusés et écœurés, aux manifestations pro-Hamas dans les universités américaines qui minimisaient, voire niaient la réalité du massacre de civils israéliens. Et soudain une image s’imposa qui résume la réalité des universités d’élite américaine : en décembre 2023, un avion a traîné au-dessus du campus de la plus célèbre université américaine un drapeau palestinien et une bannière indiquant "Harvard hate Jews". Ce qui m’a tout de suite rappelé que de 1922 aux années 1960 les étudiants juifs furent soumis à un strict système de numerus clausus dans les universités d’élite américaine à l’initiative… de Harvard. Aujourd’hui, on conseille aux étudiants juifs de rester cloîtrés dans leurs chambres, d’éviter de sortir la nuit, de se protéger parce que juifs, parce que l’université, la police, l’Etat ne sont plus capables d’assurer leur sécurité.
Pendant que Nemat Shafik, présidente de Columbia, campus new-yorkais qui compte 36 000 étudiants dont 5 000 étudiants juifs, était auditionnée par la commission de la Chambre des représentants sur l’éducation au Congrès américain, les étudiants de Columbia installaient des tentes sur les pelouses de l’université pour créer "un camp de solidarité avec Gaza". Durant son audition, la présidente, d’origine égyptienne, a répondu à la question devenue rituelle "Est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le règlement intérieur de l’université ?" par un franc "oui, il le viole". Elle n’a pas commis l’indignité des présidentes des universités de Harvard,...
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26/04 - Gaza : les signaux d’une offensive terrestre sur Rafah qui se prépare
Et si le compte à rebours avait commencé pour Rafah ? Depuis quelques jours, les préparatifs d’une offensive terrestre semblent s’accélérer au sein de l’Etat hébreu. Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a informé, jeudi 25 avril, que le cabinet de guerre s’était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas". Le même jour, c’est l’état-major qui informait le cabinet de guerre que Tsahal - l’armée israélienne - était prête et n’attendait plus que le feu vert politique. D’après le chef du gouvernement, Benyamin Netanyahou, une date serait déjà fixée pour cette opération d’envergure dans le sud de la bande de Gaza.
Ainsi plusieurs signes montrent que Tel Aviv resserre son étau sur la ville de Rafah qui sert de refuge à près d’un million et demi de Palestiniens. Tout d’abord, deux unités de réservistes israéliens ont été mobilisées pour des "missions" dans la bande de Gaza, alors que le nombre de soldats israéliens déployés avait fortement baissé ces dernières semaines. Au-delà de mobiliser ses troupes, l’Etat hébreu prépare aussi le terrain diplomatique dans la région. Le chef d’état-major, Herzi Halevi, et le patron du service de sécurité intérieure, Ronen Bar, se sont rendus, mercredi 24 avril, au Caire. Objectif : rassurer son voisin égyptien qui craint qu’une attaque israélienne pousse les réfugiés palestiniens à forcer les frontières de leur pays.
Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la...
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26/04 - Les JO de Paris auront-ils un impact sur le bonheur des Français ? La science a la réponse
À trois mois, jour pour jour, du coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris, les préparatifs battent leur plein. Le 26 juillet, le monde entier aura les yeux rivés sur la Seine, où devrait se dérouler la cérémonie d’ouverture. Pour les autorités, les enjeux sont immenses : ces deux semaines doivent être une vitrine pour la France. Emmanuel Macron, en particulier, souhaite que cette fête "populaire" serve à promouvoir "l’universalisme des valeurs françaises". Plus encore, le président de la République nourrit l’ambition de faire de ces Jeux "un moment unificateur, un antidote contre l’archipélisation", confiait récemment un conseiller de l’Élysée à L’Express. Les JO pour réconcilier les Français. Rien que ça.
Au-delà des enjeux économiques et politiques, une question se pose : les Jeux pourraient-ils améliorer le moral des Français ? C’est ce que semblent suggérer un certain nombre d’études, selon lesquelles l’impact des grands événements sportifs sur la psychologie des populations hôtes est souvent positif. Seulement voilà, à quatre-vingt-dix jours de la cérémonie d’ouverture, cette perspective optimiste contraste vivement avec l’ambiance actuelle en France.
En 2012, la France regardait, avec un brin de jalousie, les festivités des JO de Londres. Douze ans plus tard, les Français en sont presque à regretter d’être le pays hôte. L’excitation a cédé sa place à l’inquiétude et à la morosité. En témoigne l’enquête menée par l’Ipsos, ce 13 avril. Selon l’institut de sondage, 47 % des Français se montrent désintéressés par...
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26/04 - Mayotte : trois premiers cas de choléra "autochtones" confirmés
Trois premiers cas de choléra "autochtones" ont été identifiés à Mayotte, où dix cas importés avaient été recensés depuis mi-mars chez des migrants en provenance notamment des Comores voisines, a annoncé vendredi l'Agence régionale de santé (ARS)
Ces cas, les premiers à découler d'une contamination interne au département de l'océan Indien ont été "identifiés dans la commune de Koungou" au nord de Mamoudzou, a précisé Olivier Brahic, directeur général de l’ARS lors d’une conférence de presse, précisant que "le plus probable" était que ces patients aient été contaminés par "une personne malade (qui) ne s'est pas présentée au Samu".
Les trois personnes concernées sont une femme, un homme et un nourrisson, sans lien biologique entre eux. "Nous devons suivre de près cette situation, nous sommes en train de mettre en place des mesures d'identification des contacts, de mise sous antibiotique et nous organisons la vaccination des habitants de cette zone", a ajouté Olivier Brahic.
En parallèle, un centre de dépistage va être ouvert sur place et 20 médecins et infirmiers arriveront en renfort samedi à Mayotte.Dix cas importés des Comores
Avant ces trois cas, dix avaient été confirmés à Mayotte depuis le 18 mars, mais tous importés, la plupart sur des personnes venant des Comores voisines où une épidémie sévit depuis le début de l'année et par où transitent vers Mayotte de nombreux migrants venant de la République démocratique du Congo.
Le choléra est une forme aiguë de diarrhée qui peut tuer en quelques heures et se contracte...
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26/04 - Israël-Gaza : ces quatre prestigieux campus américains qui mènent la fronde
Des centaines d’arrestations, des policiers anti-émeutes face à des étudiants qui ne décolèrent pas : la tension restait électrique, jeudi 25 avril, sur les campus américains, où le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise à travers le pays.
De Los Angeles à Atlanta, d’Austin à Boston en passant par Chicago, le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens grossit d’heure en heure et concerne certains des établissements les plus prestigieux au monde, comme Harvard, Yale ou encore Princeton.À Columbia, l’évacuation reportée
Le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens, qui se mobilisent contre les investissements de leur université dans des entreprises participant à l’effort de guerre israélien, a commencé il y a plus d’une semaine de l’université Columbia, à New York. De nombreux élèves ont installé un campement solidaire au sein de l’établissement afin de protester contre la guerre à Gaza. Jeudi 18 avril, 108 manifestants étudiant à l’université de Columbia ont été arrêtés.
De son côté, l’établissement a ajourné la date limite de vendredi à minuit (heure locale) fixée aux étudiants pro-palestiniens pour évacuer le campus. "Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu", a affirmé le bureau de la présidente de l’université new-yorkaise, Minouche Shafik, dans un communiqué publié jeudi 25 avril. "Nous avons nos demandes, ils ont les leurs", poursuit le bureau de la présidence, en démentant qu’une intervention de la police ait été réclamée. Leur campement gêne l’administration, tout...
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26/04 - TotalEnergies : la tentation d’une cotation principale à la Bourse de New York
TotalEnergies a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au 1er trimestre 2024 améliorant encore ses résultats de 3 % sur un an, grâce à des prix du pétrole et des marges de raffinage "soutenus", et en dépit de l’essoufflement des cours du gaz, a annoncé vendredi le groupe pétro-gazier.
La compagnie qui fête ses 100 ans cette année, "démontre une nouvelle fois ce trimestre la pertinence de sa stratégie de transition équilibrée ancrée sur deux piliers, les hydrocarbures et l’électricité", a déclaré le PDG Patrick Pouyanné cité dans un communiqué du groupe. Ces résultats s’inscrivent dans un "environnement marqué par des prix du pétrole et des marges de raffinage soutenus, mais des prix du gaz en retrait", a commenté le dirigeant.
En conséquence, le groupe affiche un Ebitda ajusté - l'indicateur de rentabilité le plus suivi par les investisseurs - en franche baisse de 19% par rapport au 1er trimestre à 11,5 milliards de dollars.
Le groupe a empoché en 2023 un bénéfice record de 21,4 milliards de dollars, le meilleur résultat de son histoire, après les 20,5 milliards de dollars enregistrés dans l'année 2022 grâce à l'envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, qui avait ravivé les appels à taxer davantage les "superprofits" et à arrêter l'exploitation d'hydrocarbures nocives pour climat.
Depuis, les cours se sont nettement assagis, mais ils restent soutenus pour le pétrole en raison des troubles géopolitiques en mer Rouge et de la guerre au Proche-Orient.
Le prix du baril...
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26/04 - Vendre TikTok ? ByteDance, sa maison mère chinoise, ferme la porte
C’est un "non" très ferme. ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, a annoncé jeudi qu’elle n’avait aucune intention de vendre son application, malgré une nouvelle loi américaine qui l’oblige à couper tout lien avec la Chine sous peine d’interdiction aux Etats-Unis.
TikTok est depuis plusieurs années dans le collimateur des autorités américaines qui estiment que l’application de vidéos courtes permet au gouvernement chinois d’espionner et de manipuler les citoyens américains. Son propriétaire, le groupe privé ByteDance, créé à Pékin, conteste farouchement ces allégations.
Au centre des craintes se trouve une loi chinoise de 2017 qui impose aux entreprises locales de remettre sur demande des autorités des données personnelles qui relèveraient de la sécurité nationale.
Le Sénat américain a adopté mardi un texte, promulgué le lendemain par le président Joe Biden, qui oblige ByteDance à vendre TikTok sous peine d’exclusion des boutiques d’applications d’Apple et de Google sur le territoire américain. Malgré la pression, ByteDance n’a pas l’intention de céder.
"Les informations de la presse étrangère selon lesquelles ByteDance envisagerait de vendre TikTok sont fausses", a affirmé le groupe sur Jinri Toutiao, une autre application qui lui appartient, ajoutant qu’il ne "compte pas vendre TikTok." "Nous allons continuer à nous battre pour vos droits dans les tribunaux. Les faits et la Constitution sont de notre côté et nous nous attendons à l’emporter", a assuré à ses abonnés le patron de TikTok, Shou Zi Chew, un...
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26/04 - Ukraine : Moscou affirme avoir frappé un train transportant des armements occidentaux
L’armée russe a affirmé, ce vendredi 26 avril, avoir frappé un train dans la région ukrainienne de Donetsk (est) transportant des armements occidentaux livrés à Kiev, une annonce intervenant après une série de frappes sur les chemins de fer d’Ukraine. "Un train avec des armements occidentaux et des équipements militaires a été touché près de la localité d’Oudatchné", a indiqué le ministère russe de la Défense. Un haut responsable sécuritaire ukrainien a indiqué que la Russie bombardait le réseau ferroviaire ukrainien pour "paralyser" les approvisionnements militaires. "Il s’agit là de mesures classiques avant une offensive", a-t-il indiqué sous couvert d’anonymat. Ces dernières semaines, une recrudescence des bombardements ciblant les infrastructures ferroviaires a été constatée.
Les infos à retenir
⇒ Zelensky commémore Tchernobyl et alerte contre le risque nucléaire
⇒ Le ministre suspecté de corruption libéré après le versement d’une importante caution
⇒ Un journaliste de l’édition russe de Forbes arrêté en Russie pour un post sur BoutchaKiev annonce l'évacuation de deux hôpitaux par crainte de frappes russes
La mairie de Kiev a annoncé ce vendredi l'évacuation d'urgence de deux hôpitaux de la capitale ukrainienne, dont un établissement pédiatrique, par crainte de frappes russes sur ces établissements.
"La ville commence à évacuer en urgence deux hôpitaux, dont un hôpital pour enfants (...) car une vidéo est abondamment partagée dans des médias en ligne annonçant de facto une attaque ennemie sur ces installations...
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26/04 - Philippe Claudel et le gaillard et séduisant Guy Drut : "Un peu bravache, un peu roi du monde"
"Je me souviens, vous vous souvenez peut-être, que l’été 1976 fut caniculaire. Il n’avait pas plu depuis le mois de mai. Les températures entre juin et juillet n’avaient cessé de monter. L’herbe des prés jaunissait. Les paysans de ma petite ville – quatre familles encore en ce temps, les Dehan, les Guillaumont, les Poulet, les Roussel – se lamentaient et nous les plaignions. La terre se craquelait, donnant à la campagne lorraine une peau de Sahel. Le bétail hurlait à la Lune. […] J’avais quatorze ans. La chaleur semblait plus encore étirer mes longues vacances. […]
Qu’allais-je devenir en ces journées étales ? Heureusement allaient s’ouvrir les Jeux olympiques. A Montréal. C’est-à-dire en quelque sorte chez nous. Un chez nous lointain, enrubanné d’un français chantonnant peuplé de mots bizarres, mais un chez nous tout de même. Le chez nous de la "Belle Province". Dans notre foyer, la télévision était alors un objet encore neuf. Révéré. Allumé parcimonieusement. Le Journal télévisé. Les Dossiers de l’écran. La Séquence du spectateur. Le Grand Echiquier. Intervilles. Roland-Garros où, en cette année, aucune de mes deux idoles, Martina Navratilova et Chris Evert, n’avait brillé. Et par-dessus tout, le Tour de France remporté le 18 juillet par Lucien Van Impe, devant Joop Zoetemelk et Raymond Poulidor, tandis que Jacques Goddet, impérial et debout dans sa décapotable, semblait un tribun romain échappé des Jeux du Cirque. Pour regarder la télé, il fallait demander la permission. On n’allumait pas comme cela le "poste"....
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26/04 - Décarbonation de l’industrie : la France va tester le stockage de CO2
Hier le pétrole, demain le CO2 : la France prévoit de tester dès début 2025 "quatre ou cinq projets de stockage de CO2" en priorité dans d’anciens gisements pétroliers du pays ou alors en fin de vie, pour aider l’industrie à tenir ses objectifs de décarbonation.
Ce n’est certes pas le Texas et son sous-sol gorgé d’hydrocarbures, mais la France dispose aussi de gisements pétroliers, anciens ou toujours actifs, en région parisienne et dans le bassin aquitain, dont certains seront mis à contribution pour accueillir du CO2 émis par les industries."Un appel à manifestations d’intérêt"
Le ministre délégué à l’Industrie et à l’Energie Roland Lescure va lancer vendredi "un appel à manifestations d’intérêt" ciblant notamment les acteurs des hydrocarbures afin qu’ils proposent des projets d’enfouissement du CO2 en priorité dans ces gisements. Le gouvernement vise notamment les quelques entreprises qui produisent environ 1 % du pétrole consommé en France, comme Vermillion, précise à l’AFP le cabinet du ministère.
L’annonce, qui sera faite officiellement vendredi lors d’une visite du ministre sur l’usine de Technip Energies à Sens (Yonne), marque "la concrétisation du lancement de la stratégie de stockage de la France".
Elle s’inscrit dans les travaux de planification écologique et de décarbonation de l’industrie, dont l’objectif fixé par l’Elysée est de diviser en 10 ans par deux ses émissions de CO2 qui réchauffent la planète. Selon le ministère, "le potentiel sur les concessions existantes d’hydrocarbures au niveau national...
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26/04 - Européennes : "Mélenchon voit les musulmans comme un gisement électoral"
Jeunes, ouvriers, employés, ou simples déçus du macronisme… Près de 1 électeur sur 2 ne s’est par rendu aux urnes lors des élections législatives de 2022. Ces abstentionnistes sont partout, et sollicités par tous. Avant chaque élection, chefs de partis et stratèges se plient à un véritable remue-méninges : dénicher la recette qui permettra de rallier un ou plusieurs segments de ce bloc protéiforme. Et ce, parfois au prix d’un "quoi qu’il en coûte" électoral.
Président du Comité d’histoire parlementaire et politique, l’historien Jean Garrigues décrypte pour L’Express le phénomène de l’abstentionnisme, son carburant, ainsi que ses conséquences sur les résultats des élections européennes du 9 juin prochain.
Contrairement aux idées reçues selon lesquelles le taux de participation chute lors des élections intermédiaires, on constate que celui des élections européennes a été relativement stable jusqu’en 2014, et a même considérablement augmenté en 2019. Peut-on espérer une nouvelle hausse en 2024 ?
Jean Garrigues Ce n’est pas ce que laissent entendre les sondages qui prédisent un taux de participation avoisinant 45 %. Par ailleurs, si on peut se réjouir de l’augmentation de la participation entre 2014 et 2019, celle-ci reste nettement inférieure aux niveaux de l’âge d’or des élections européennes. En 1979, le taux de participation dépassait les 60 % !
Pour la première fois en 2022, les élections législatives ont connu une abstention plus forte que les européennes de 2019. Comment interpréter ce précédent ?
Deux éléments...
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26/04 - Fin de vie : ces députés et sénateurs à contre-courant de leur parti
Une initiative à destination des 174 parlementaires de la feue Nupes. Le 9 avril, une vingtaine de députés ont répondu à l’invitation d’une poignée d’élus socialistes, PCF ou écolos, sceptiques, voire ouvertement opposés au projet de loi sur la fin de vie. "On veut sortir de l’évidence selon laquelle la légalisation de l’aide à mourir est de gauche", explique l’un des organisateurs, Pierre Dharréville, élu communiste des Bouches-du-Rhône, qui dénonce un "basculement éthique" de la loi. Dans l’assistance, certains sont venus par curiosité. D’autres pour exprimer leurs doutes, et se nourrir des réflexions des quatre intervenants issus de la société civile. Parmi eux, la psychologue Sara Piazza, coautrice du livre Euthanasie : un progrès social ? et opposée à ce nouveau droit, se souvient de discussions difficiles : "Il m’a semblé compliqué de faire entendre le risque collectif supposé par une telle légalisation." Les organisateurs sont lucides : "C’est clair que nous sommes minoritaires", souffle le socialiste meurthe-et-mosellan et co-invitant Dominique Potier.
De part et d’autre de l’hémicycle, ils sont des dizaines à nager à contre-courant de leur propre famille politique. Le projet de loi sur la fin de vie, avec son volet sur la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, transcende parfois les clivages, rappelant chaque élu à ses expériences personnelles, professionnelles, voire spirituelles. Une fois n’est pas coutume, les groupes politiques ont promis à leurs membres la liberté de vote. La ministre de...
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26/04 - Que sont les niches fiscales brunes ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Thibault Marotte, du service Economie de L’Express, nous explique ce que sont les niches fiscales brunes qui pourraient rapporter au moins 7 milliards d’euros à l’Etat.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture), Milena Rossi (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : France Inter, RTL, Boursorama
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Lionel BONAVENTURE/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Les niches fiscales brunes. Et quand on parle d’impôts, on fait souvent appel à Thibault Marotte, journaliste au service Economie de L’Express. D’abord Thibault, est-ce que tu peux nous rappeler ce qu’est une niche fiscale ?
Thibault Marotte : Une niche fiscale, très simplement, c’est un avantage fiscal qui permet à une personne, une entreprise ou à un secteur donné de payer moins d’impôts par rapport aux autres contribuables.
Charlotte Baris : Et donc quelle est la particularité d’une niche fiscale "brune" ?
Thibault Marotte : C’est une niche fiscale qui concerne les énergies fossiles donc le pétrole, le gaz, ou encore le charbon. Plusieurs secteurs profitent de ces niches fiscales brunes. BTP, agriculture, transports… Dans le bâtiment par exemple, les...
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25/04 - Sylvain Kahn : "Sur l’Europe de la défense, Macron prêche dans le désert"
"L’Europe peut mourir", a mis en garde Emmanuel Macron ce jeudi 25 avril à la Sorbonne, à 45 jours des élections européennes. Sept ans après avoir exposé ses ambitions pour l’UE dans ce même amphithéâtre, le président français a plaidé pour une "Europe puissance" dotée d’une "défense européenne crédible". Un constat "hyperlucide" qui se heurte aux réalités du Vieux continent, souligne Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, et auteur de L’Europe face à l’Ukraine (Ed. PUF, février 2024). Entretien.
L’Express : Le chef de l’Etat appelle à bâtir une défense européenne crédible. A-t-on les moyens d’y parvenir ?
Sylvain Kahn : Il y a un fossé énorme entre l’ambition d’Emmanuel Macron et la réalité. On a un président hyperlucide, qui fait un excellent diagnostic comme un super prof à la Sorbonne, sans nous donner de pistes réalistes quant au chemin pour y parvenir. Il y a vraiment un côté : "Yes, we can" ("Oui, nous le pouvons", NDLR) dans ce discours. De plus, beaucoup de problèmes pointés ce 25 avril l’étaient déjà en 2017.
Un passage du discours résume le paradoxe français : le président plaide pour l’Europe de la défense, tout en se félicitant dans la même phrase de l’achat de Rafale par deux pays européens. On a là l’un des principaux obstacles sur le chemin d’une défense européenne : en Europe, il existe une vingtaine de modèles d’avions de chasse alors qu’aux Etats-Unis il n’y en a que quatre ! Autrement dit, avec le même argent dépensé, on arrive à des résultats beaucoup plus fragmentés. Sur les 25 premiers exportateurs...
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25/04 - Européennes : Jordan Bardella ou l’art d’éviter la contradiction
Pas d’humeur. Jordan Bardella est rarement d’humeur à parler à la presse, ces temps-ci. C’est dommage en pleine campagne, surtout lorsqu’on convoque la presse pour lui présenter son projet européen. Ce jeudi 25 avril, donc, Jordan Bardella est arrivé à son propre rendez-vous avec une bonne vingtaine de minutes de retard, pour dérouler les éléments qu’il dispense en long, en large et en travers dans ses interventions depuis des mois. "Nous souhaitons bâtir une Europe adaptée aux grandes nécessités de notre temps autour de trois piliers : une Europe qui protège, qui produit et qui respecte", a-t-il commencé avant de réciter un condensé de ses dix derniers passages télévisés.
Une petite pique, tout de même, à Emmanuel Macron, qui prononçait ce jeudi matin un discours à la Sorbonne. Et cet éternel - et chimérique - appel à une dissolution de l’Assemblée nationale en cas de victoire le 9 juin. Concernant le projet frontiste, quelques morceaux choisis et déjà bien connus : "Mettre en place une Europe des nations souveraines adaptée aux réalités de notre temps", "En finir avec l’Europe normative", "mettre fin à la vague immigrationniste". Vingt-cinq minutes plus tard, la tête de liste frontiste remballe ses fiches et tourne les talons en précisant : "Je vous remercie et je vous laisse entre les mains expertes de notre directeur de campagne, qui répondra à toutes vos questions."
Voici donc Alexandre Loubet, le directeur de campagne en question, jeté sous les roues du bus. Accroché au pupitre, le député de Moselle fait...
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25/04 - Yariv Mozer : "Mélenchon se trompe totalement sur Eichmann et la ’banalité du mal’"
Le jeudi 18 avril, la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, qui devait se tenir à l’université de Lille, est annulée par le préfet du nord et le président de l’université, Régis Bordet. Il n’en fallait pas plus pour que le leader de La France insoumise s’indigne et lance une de ces saillies dont il a l’habitude, en comparant le président de la faculté à l’ancien dignitaire nazi Adolf Eichmann. Face à la polémique suscitée par ses propos, Jean-Luc Mélenchon n’en démord pas. Sur X, il persiste et signe : la complicité de Bordet dans l’annulation dont il est victime serait une illustration du mécanisme de la "banalité du mal".
Ce concept fut théorisé par Hannah Arendt en 1963. Dans son célèbre ouvrage Eichmann à Jérusalem, la philosophe décrit Eichmann non pas comme un monstre de sadisme, mais comme un bureaucrate étonnamment banal, parfait exemple de cette fameuse "banalité du mal" qui explique, selon elle, que des actes atroces peuvent être commis par des hommes normaux, simples exécutants de la machine bureaucratique.
Mais pour Yariv Mozer, réalisateur du documentaire Adolf Eichmann : les aveux du diable (2022), Jean-Luc Mélenchon se trompe doublement. Non seulement Régis Bordet n’a rien d’Adolf Eichmann, mais l’Eichmann que décrit Arendt et auquel fait référence l’Insoumis, petit fonctionnaire docile qui ne ferait qu’appliquer les ordres de sa hiérarchie, n’a en fait jamais existé.
Que vous inspire la comparaison faite par Jean-Luc Mélenchon, entre le président de l’université de Lille et Adolf Eichmann...
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25/04 - Traitements anti-obésité : le gendarme du médicament serre la vis sur les prescriptions
Le gendarme français du médicament s'apprête à restreindre les prescriptions d'une classe d'antidiabétiques qui fait l'objet d'une demande accrue notamment en raison de son utilisation dans la perte de poids, a-t-il annoncé ce jeudi 25 avril.
Pour des commencements de traitement, la prescription des médicaments dits analogues au GLP-1, "sera réservée aux patients diabétiques de type 2" avec un antécédent d’événement vasculaire, ou "une lésion athéromateuse significative", selon un communiqué de l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Pour les patients sans antécédent cardiovasculaire, "le recours à une autre classe d’antidiabétiques sera à privilégier, selon le profil du patient", ajoute l'ANSM.Des tensions d'approvisionnement
Les agonistes du GLP-1 sont utilisés dans le traitement du diabète de type 2 pour aider à contrôler la glycémie et peuvent également être utilisés pour aider à la perte de poids chez les personnes en surpoids ou obèses. Ils font fureur sur les réseaux sociaux car ils font maigrir, avec comme conséquence, des tensions d'approvisionnement au niveau international.
Fin 2023, l'ANSM, qui suit la situation de très près, a décidé de réserver les antidiabétiques Trulicity (Eli Lilly), Ozempic et Victoza (Novo Nordisk) aux patients déjà traités, de façon à leur assurer une continuité des soins.
Ses nouvelles recommandations "ne s’appliqueront que lorsque la reprise progressive des approvisionnements en Ozempic faiblement dosés et en Victoza sera confirmée", souligne l'Agence. "D’après...
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25/04 - Italie : comment Venise tente de lutter contre le surtourisme
Et si la métaphore du "musée à ciel ouvert" devenait réalité ? Venise semble en tout cas en prendre le chemin. Depuis ce jeudi 25 avril, la Cité des Doges impose une taxe de cinq euros à ses visiteurs journaliers. Une première mondiale, obtenue après six ans de débats vifs. L’objectif du dispositif : donner un coup de canif au surtourisme, dont se plaignent les quelque 260 000 Vénitiens.
Ainsi, pour pénétrer dans la Sérénissime, les touristes doivent désormais se munir d’un billet électronique qui prend la forme d’un QR code. Ces entrées sont vendues en ligne, ou dans des guichets postés aux deux principaux points d’entrée de la ville : la Piazzale Roma, et le parvis de la gare Santa Lucia. Au total, soixante-dix agents ont été recrutés pour contrôler les billets. Des patrouilles de la police locale, seront également prêtes à intervenir en cas de problème, et pourront verbaliser les fraudeurs qui s’exposent à une amende allant de 50 à 300 euros.Aucun plafond de vente
Pas sûr toutefois que le montant de cinq euros soit suffisamment dissuasif pour décourager les touristes de visiter la ville. En fin de matinée, près de treize mille billets auraient été vendus, affirme l’hôtel de ville auprès de nos confrères de l’AFP. Et de préciser que ce chiffre est "en constante évolution". D’autant qu’aucun plafond de vente n’a pour l’heure été fixé.
Par ailleurs, l’expérience est à portée très limitée : en 2024, seuls 29 jours de grande affluence sont concernés par cette nouvelle taxe, qui sera appliquée presque tous les week-ends...
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25/04 - Paris 2024 : les six grosses entreprises françaises qui pourraient profiter des JO
La banque privée Oddo BHF n’a pas attendu les Jeux olympiques pour désigner ses champions. Les analystes de l’établissement franco-allemand ont décortiqué les modèles des grandes entreprises des bourses européennes pour dénicher celles qui tireront leur épingle du jeu cet été, entre l’Euro de football en Allemagne, du 14 juin au 14 juillet, et les JO de Paris 2024, du 26 juillet au 8 septembre. Au total, 15 millions de visiteurs attendus en France, 7 millions outre-Rhin. Et de grandes espérances pour les deux puissances du Vieux continent, alors que l’une patine et l’autre glisse.
Les retombées économiques de ces méga événements sportifs sont difficiles à évaluer, le coup de fouet ponctuel étant généralement compensé négativement par la suite. "Aucune étude ne montre par exemple que les Jeux olympiques de Londres en 2012 ont eu le moindre impact macroéconomique durable, rappelle Bruno Cavalier, le chef économiste d’Oddo BHF. Les économistes du sport parlent de 'malédiction du vainqueur' (winner’s curse). Le pays ou la ville hôte n’affichent pas de meilleures performances économiques que leurs concurrents malheureux, voire souvent le contraire."
A l’échelle microéconomique en revanche, il y aura des gagnants. Les analystes financiers ont listé leurs favoris : JCDecaux, Accor, Sodexo, Adidas, Unibail-Rodamco-Westfield et easyJet. Six entreprises bien placées pour tirer parti de l’effervescence inhérente à ces manifestations sportives si populaires. Six valeurs cotées en Bourse, pleines d’attrait, pour lesquelles le...
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25/04 - Discours de Macron sur l’Europe : quand le messager percute le message
La phrase prononcée par cette ministre a la force de l’évidence. "Les élections européennes ne doivent pas devenir un référendum pour ou anti Macron. Nous devons tenir un angle européen." L’Europe comme planche de salut, la politique nationale reléguée au second plan. Quoi de plus naturel ? L’électorat macroniste est europhile, quand le chef de l’Etat est lesté d’une lourde impopularité. Mais le bon sens lui-même est parfois pétri de contradictions. La majorité a besoin du poids institutionnel d’Emmanuel Macron pour placer l’Europe au cœur de la campagne électorale. Au risque que le messager n’écrase le message. Que l’habitué des Conseils européens ne s’efface derrière "Macron", président à sanctionner.
C’est dans cette atmosphère ambiguë qu’Emmanuel Macron a appelé ce jeudi 25 avril au sursaut d’une Europe "mortelle", lors d’une allocution à la Sorbonne, sept ans après une première expression dans le même amphithéâtre de l’université parisienne. Le président de la République y a égrené les succès enregistrés depuis 2017, et a proposé de "répondre par la puissance, la prospérité et l’humanisme" aux défis posés à l’UE.Esprit de la Ve République ou de Bruxelles
L’Etat, c’est moi. L’Europe, c’est moi. Les présidents de la République ont la fâcheuse tendance à appliquer au continent européen les préceptes de notre monarchie républicaine. Qu’Emmanuel Macron puisse prononcer son discours au moment même où le Parlement européen tient son ultime séance, avec le vote de textes importants, avant le scrutin de juin, apparaît comme un lapsus ô...
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25/04 - "Mâle alpha" : trois minutes pour aller au-delà du mythe
"Sois dominant", "ne demande pas la permission", "ne cours pas après les femmes". Depuis des mois, voici le genre de conseils que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux dans le but de devenir un "mâle alpha". Avec des centaines de milliers de vues par vidéo, le concept rencontre son public, passionné par l’existence possible d’une masculinité absolue.
Une idée selon laquelle certains mâles domineraient, dans la nature, de manière tyrannique et agressive. Mais est-ce vraiment le cas ? Si ce rôle existe bel et bien chez certaines espèces, il y a en réalité des dizaines de manières de "devenir alpha". Une réalité scientifique méconnue, que nous raconte en vidéo Antoine Beau, journaliste au service Sciences de L’Express. C’est à retrouver sur notre chaîne YouTube, et tous nos réseaux sociaux.
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25/04 - Dette française : dans le secret des décisions des agences de notation
Tous les six mois, l’angoisse de la dégradation saisit de nouveau les équipes de Bercy. En ce printemps meurtrier pour la crédibilité de l’Etat en matière de gestion de ses finances, l’ambiance se fait plus étouffante dans l’attente du verdict des trois grandes agences de notations : Fitch et Moody’s ce vendredi 26 avril, et Standard & Poor’s (S & P) fin mai. Le risque ? Une révision à la baisse de la note attribuée à la dette française, par au moins l’une d’entre elles. "La notation n’est pas une opinion sur la qualité de la politique publique ou le risque pays, mais bien sur la capacité de l’Etat, en tant qu’emprunteur sur les marchés de capitaux, à rembourser sa dette, appuie Aymeric Poizot, responsable France chez Fitch Ratings. Dans les discours, cette notation est parfois invoquée comme un totem. D’autres fois, elle est désignée comme un thermomètre cassé. En réalité, l’utilisation qu’en fait la classe politique est complètement indépendante de nous."
C’est d’ailleurs Fitch qui a procédé à la dernière dégradation en date, il y a bientôt un an, de AA avec perspective négative à AA- avec perspective stable. Le dérapage du déficit à 5,5 % officialisé le 26 mars lui a donné raison a posteriori, estime l’analyste en charge du dossier français, Hannah Dimpker. "Nous avons un point de vue plus conservateur que celui du gouvernement français dans nos prévisions, il en aurait fallu plus pour que nous soyons surpris", remarque-t-elle. Dans la foulée, l’agence a nuancé l’impact de l’annonce de l’Insee : "Toute autre...
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25/04 - Le changement de dernière minute au RN, les déboires de Reconquête
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Cumul des mandats : le retour masqué
Eric Woerth, qui enverra d’ici le 3 mai à Emmanuel Macron le rapport de sa mission sur la décentralisation, se penche longuement sur le partage du pouvoir. Considérant qu’"une démocratie, cela s’incarne", l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy préconise de revenir sur l’épineuse question du cumul des mandats, mais il a trouvé une astuce lexicale pour éviter d’employer un terme qui sent le soufre…Reconquête pleure, LR rit
Les Républicains (LR) observent avec gourmandise les déboires de la campagne européenne de Reconquête. La tête de liste Marion Maréchal et Eric Zemmour ne cachent pas leurs divergences stratégiques, sur fond de sondages poussifs. Le chef de file de LR François-Xavier Bellamy dépeint en privé une campagne proche de la catastrophe. "Leur seule planche de salut est de faire plus de 5 %. Ils la sabotent en...
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25/04 - Paris 2024 : les primes obtenues par les conducteurs du métro pendant les JO
Bon pour accord. À quelques semaines de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 syndicats majoritaires - CGT et Force ouvrière - RATP se sont entendus, mercredi 24 avril, sur le montant de primes. Les conducteurs de métro et de RER les plus mobilisés pourront toucher jusqu’à 2 500 euros : une gratification de 1 600 euros accompagnée d’une prime "événement exceptionnel" de 44,10 euros par jour travaillé sur 12 lignes de métro et les RER A et B. Un dispositif qui concerne quelque 2 000 agents sur les 30 000 qui seront amenés à travailler sur les Jeux.
Car pour toucher le bonus, plusieurs conditions sont requises. Tout d’abord, les salariés ne devront pas poser plus de cinq jours de congé sur la période du 22 juillet au 8 septembre. La prime de 1600 euros sera réduite de moitié en cas d’absence de cinq jours. Et pour obtenir 100 % de la prime, les salariés ne devront pas être absents plus de quatre jours. En outre, seuls les salariés travaillant sur une ou plusieurs des douze lignes concernées par le dispositif bénéficieront de la gratification et de la prime exceptionnelle. À savoir, les lignes 1, 4, 5, 6, 7, 7bis, 8, 9, 10, 12, 13, 14.Possibilité de reporter jusqu’à 11 jours de congés
Afin d’éviter la tant redoutée pénurie de personnel cet été, d’autres dispositifs ont été mis en place par l’entreprise dirigée par Jean Castex. Il sera par exemple possible de décaler jusqu’à 11 jours de congés non pris en 2024 dans un délai qui court jusqu’à septembre 2025. Sur certaines lignes de métro, à...
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25/04 - Ukraine : la nouvelle aide américaine va-t-elle être suffisante pour soulager Kiev ?
L’aide militaire occidentale à l’Ukraine, qui s’était essoufflée ces derniers mois, bénéficie d’un nouveau souffle après que les Etats-Unis ont enfin débloqué le 22 avril un nouveau paquet de soutien à 61 milliards de dollars au total - soit 56,8 milliards d’euros - en direction de Kiev, dont 23 milliards d’euros consacrés à l’armement. Grace à cette nouvelle enveloppe, l’aide militaire pourrait retrouver d’ici la fin de l’année 2024 ses niveaux de début à mi-2023, estime ce jeudi 25 avril l’institut de recherche allemand Kiel Institute.
Selon les nouvelles données publiées par cet Institut, qui recense les armes promises et livrées à l’Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février 2022, l’Union européenne, les pays de l’Otan et d’autres nations comme l’Australie et le Japon s’étaient engagés à verser au total 112,05 milliards d’euros d’aide militaire à Kiev. Et ce, avant cette nouvelle enveloppe votée par les Etats-Unis.Des enveloppes européennes étalées sur des longues périodes
Les Etats-Unis avaient ainsi promis 43,2 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, l’UE et ses Etats membres 52,4 milliards d’euros. Mais les promesses européennes s’étalent sur plusieurs années, quand celles des Américains ont déjà toutes donné lieu à des livraisons ou bien leur montant a été alloué à des équipements, en particulier des armes. Pour l’instant, les Vingt-Sept n’ont livré ou alloué que 35,4 milliards d’euros d’aide militaire. Les montants des livraisons effectuées ou les sommes allouées par l’Europe tout entière se rapprochent cependant, avec...
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25/04 - Macron à la Sorbonne : défense, frontières… Ce qu’il faut retenir de son discours sur l’Europe
Sept ans après son discours sur la "souveraineté européenne", déjà à la Sorbonne, Emmanuel Macron a prononcé, ce jeudi 25 avril, une nouvelle allocution sur l’avenir de l’Union européenne. Une prise de parole qui intervient à seulement quelques semaines des élections européennes, où son camp est pour l’instant largement dépassé par le Rassemblement national dans les sondages. Défense européenne, souveraineté de l’UE, "autonomie stratégique"… Voici ce qu’il faut retenir du discours du chef de l’Etat.Bâtir une "défense européenne crédible"
Projet européen souvent évoqué mais jamais concrétisé, Emmanuel Macron a assuré ce jeudi qu’il comptait inviter dans les prochains mois "tous nos partenaires" à bâtir "une initiative européenne de défense" qui soit "crédible" face "aux missiles russes", incluant "peut-être" un bouclier antimissile européen.
Dans son discours à la Sorbonne, le chef de l’Etat a plaidé notamment pour "une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense". Il défend "une préférence européenne dans l’achat de matériel militaire" et soutient l’idée d’un emprunt européen pour financer cet effort de défense. Face au désengagement américain, le président français a plaidé jeudi pour une "Europe puissance", qui "se fait respecter", "assure sa sécurité" et reprend "son autonomie stratégique".Le concept de "souveraineté européenne", une victoire revendiquée
Le concept de souveraineté européenne, au centre du premier discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne en 2017, s’est "imposé en Europe" depuis 2017, s’est félicité le...
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25/04 - Meta : les raisons d’une embellie en trompe-l’œil
Jackpot pour Meta. La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp double son bénéfice sur un an au premier trimestre en engrangeant 12,4 milliards de dollars. Un résultat pour le géant américain qui dépasse de plusieurs milliards de dollars les prévisions. Son chiffre d’affaires trimestriel a quant à lui progressé de plus d’un quart, pour s’établir à 36,5 milliards de dollars.
Une embellie que Meta doit en grande partie au succès de son activité publicitaire. "En pleine effervescence", assure Max Willens du bureau d’étude eMarketer. Le fruit d’une stratégie payante : plus d’espaces publicitaires disponibles à la vente et un prix moyen revu à la hausse. Suffisant pour "dégager des marges enviables", note le spécialiste.Fidéliser les annonceurs
D’ici la fin de l’année, Meta pourrait également commencer à vendre de la publicité sur Threads, sa plateforme de messages écrits similaire à X (ex-Twitter), rattachée à Instagram. Une initiative qui ferait plaisir "aux annonceurs qui veulent communiquer en temps réel avec leur public et qui auront enfin une alternative viable à X", a noté Mike Proulx, vice-président du cabinet Forrester.
Autre ingrédient secret de Meta : les "reels", présents sur Instagram. Un format plagié sur son concurrent chinois TikTok, dans la tourmente depuis la promulgation d’un texte menaçant d’interdire l’application aux Etats-Unis. Comme sur TikTok, ces courtes vidéos divertissantes qui défilent incitent les utilisateurs à rester le plus longtemps possible sur le réseau social. On parle alors...
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25/04 - Macron à la Sorbonne : "Il faut se donner douze mois pour lancer l’Union des marchés de capitaux"
Sept ans après la "Sorbonne 1" Emmanuel Macron revient, ce jeudi 25 avril, dans la prestigieuse université parisienne. Le président de la République doit y tenir, à partir de 11 heures, un discours d’environ 90 minutes sur une Europe "plus souveraine et plus puissante", alors que son camp patine à six semaines des européennes.
Les infos à retenir
⇒ Macron veut lancer une "initiative européenne de Défense"
⇒ Macron réclame une "Union des marchés de capitaux"
⇒ Macron plaide pour une "Europe de la majorité numérique à 15 ans"
13h10
Macron plaide pour une "Europe de la majorité numérique à 15 ans"
Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour que la majorité numérique dans l'Union européenne passe à 15 ans, et pour un "contrôle parental" de l'accès aux réseaux sociaux en dessous de cet âge.
"Je veux défendre une Europe de la majorité numérique à quinze ans. Avant quinze ans, il doit y avoir un contrôle parental sur l'accès à cet espace numérique. Parce que c'est un accès, si on n'en contrôle pas les contenus, qui est le fruit de tous les risques et des déformations d'esprit, qui justifient toutes les haines", a déclaré le président
12h59
Macron : "Il faut se donner douze mois" pour lancer l'Union des marchés de capitaux
"Il faut se donner douze mois" pour mettre en place le projet d'Union des marchés de capitaux, "pas plus parce que cela fait trop d'années qu'on le promet", a plaidé jeudi Emmanuel Macron.
"On a besoin de créer cette union indispensable pour pour pouvoir faire circuler le capital", a ajouté le président, le jour...
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25/04 - Israël poursuit son "action offensive" sur le sud du Liban
L’armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur la ville de Rafah jeudi 25 avril au matin, alors que le gouvernement israélien promet une évacuation de ce camp de déplacés qui accueille des centaines de milliers de civils. Israël confirme également des frappes sur des infrastructures au sud du Liban, où une vaste offensive avait été déclenchée la veille contre le Hezbollah allié du Hamas. Les Etats-Unis demandent des explications à Israël concernant des fosses communes découvertes mercredi 24 avril dans les hôpitaux principaux de la ville de Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Des bombardements sur la zone sud du Liban et sur la ville de Rafah
⇒ Biden soutient la "liberté d’expression" des manifestations dans les universités
⇒ Les États-Unis demandent des réponses sur les fosses communesL’offensive continue à Rafah et au sud du Liban
Israël poursuit sa grande "action offensive" dans le sud du Liban, après avoir annoncé mercredi 24 avril avoir "éliminé la moitié des commandants du Hezbollah", sans toutefois avoir franchi la frontière.
L’armée israélienne a confirmé tôt jeudi des frappes aériennes la veille contre des "infrastructures" du Hezbollah à Maroun al-Ras, et contre un "poste d’observation" du mouvement chiite à Merkaba. Elle avait annoncé mercredi une "action offensive" sur "tout le sud" du Liban et précisé que son aviation et artillerie avaient frappé 40 cibles du Hezbollah libanais, allié du Hamas, autour d’Aïta el-Chaab.
Dans le même temps, de nouvelles frappes meurtrières ont été menées mercredi et tôt...
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25/04 - "Le Déserteur" : de Boris Vian au film de Dani Rosenberg, deux visions d’une même figure
Le 15 février 1954, Boris Vian dépose à la Sacem le texte d’une chanson intitulée Le Déserteur. Vian a 33 ans. La France est libérée depuis moins de dix ans, mais de nouveau en guerre, en Indochine, ce qui fait que tous les "réservistes" sont susceptibles d’aller se battre et mourir là-bas. La question qui se pose à la conscience des jeunes garçons est donc de savoir s’ils feraient preuve de lâcheté ou de courage en refusant d’y aller.
Comme chacun sait, la chanson de Vian est une lettre au président de la République, un président générique, René Coty n’est pas personnellement désigné. Mais Vian lui annonce en ambages qu’il ne veut pas la faire, la guerre, et qu’il ne la fera pas. Un déserteur encourt la peine de mort. On prend donc un sacré risque en chantant cette ode à la désertion. Si Boris Vian la chante, c’est dans des cabarets parisiens, ou à des amis, parmi lesquels Marcel Mouloudji, grande vedette de l’époque, qui voudrait bien l’inscrire à son répertoire mais dans une version un peu différente, si possible.
La version originale de Boris Vian se termine par "Si vous me condamnez/Prévenez vos gendarmes/Que j’emporte des armes/Et que je sais tirer." La version négociée par Mouloudji se termine ainsi : "Si vous me poursuivez/Dites à vos gendarmes/Que je n’aurai pas d’armes/Et qu’ils pourront tirer." Mouloudji alors chante Le Déserteur dans tous ses galas. Elle obtient, selon de divergents témoignages, l’enthousiasme, la colère ou l’indifférence du public. Ce n’est qu’une fois enregistrée, en 1955, par...
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25/04 - La SNCF et la retraite des cheminots : la fable de l’entreprise "privée"
L’accord sur les fins de carrière signé le 22 avril par la direction de la SNCF avec quatre syndicats exonère les conducteurs et les contrôleurs de l’effort que la dernière réforme des retraites avait exigé de tous les Français : travailler plus longtemps pour rétablir l’équilibre du système général.
On ne s’étonne même plus que ce régime dérogatoire, taillé sur mesure pour les cheminots, ait été extorqué sous la menace d’une énième grève, tant le procédé s’inscrit dans la longue tradition de "dialogue social" au sein de la maison.
On s’étonne, en revanche, que le ministre délégué chargé des Transports brandisse, sur l’antenne de BFMTV, l’argument suivant pour justifier ce texte léonin : "La SNCF est une entreprise privée, qui doit répondre à des enjeux de concurrence. Le contribuable ne sera pas sollicité. C’est un accord d’entreprise, qui ne concerne que l’entreprise SNCF."
Formellement, Patrice Vergriete dit vrai : dans son article 1er, la loi du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire indique bel et bien que "la société nationale SNCF est soumise aux dispositions législatives applicables aux sociétés anonymes."Un capital détenu à 100 % par l’Etat
S’en tenir à cette seule disposition relève toutefois d’une charmante fable, puisque dans les faits :
- La société nationale à capitaux publics SNCF et ses filiales constituent un groupe public unifié qui remplit des missions de service public.
- Le capital de la société nationale SNCF, incessible, est intégralement détenu par l’État.
- Le PDG de la SNCF est nommé par le...
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25/04 - La Russie fera bientôt face à "un déficit de cadres", admet Poutine
Les Etats-Unis ont détaillé la composition du nouveau paquet d’aide militaire dont une partie du premier milliard d’euros de matériel devrait très prochainement atteindre le sol ukrainien. En parallèle, un responsable ukrainien a révélé mercredi 24 avril que des missiles longue portée ATACMS avaient déjà été livrés à l’Ukraine en secret, sur demande de Joe Biden. Une aide reçue à bras ouverts par Kiev, qui annonce de son côté stopper la délivrance de passeports aux Ukrainiens de 25 à 60 ans à l’étranger, dans le but de les faire rentrer combattre au pays.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine a déjà reçu des missiles longue portée américains en avril
⇒ Kiev ne délivrera plus de passeports d’identité aux hommes ukrainiens à l’étranger
⇒ 16 enfants ukrainiens rendus par la RussieLa Russie fera bientôt face à "un déficit de cadres", reconnaît Poutine
La Russie va faire face à "un déficit de cadres" dans les prochaines années, a reconnu ce jeudi Vladimir Poutine, après le départ à l’étranger de centaines de milliers de Russes depuis le début du conflit en Ukraine début 2022. "Selon les experts, la Russie connaîtra un déficit de cadres et de qualifications dans les années à venir", a admis le président russe dans un discours face aux représentants du patronat.
"Et ce déficit ne pourra certainement pas être comblé mécaniquement, par […] l’importation de main-d’œuvre peu qualifiée de l’étranger", a-t-il poursuivi. Le maître du Kremlin a souligné que l’immigration, traditionnel levier de Moscou pour compenser ses manques de travailleurs, "ne...
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25/04 - Michel Duclos : "Le dialogue de Macron avec Poutine a affaibli l’autorité de la France en Europe"
Près de sept ans après son discours "pour une Europe souveraine, unie, démocratique" à la Sorbonne, Emmanuel Macron reprend la parole ce jeudi 25 avril dans l’amphithéâtre de la prestigieuse université parisienne. L’heure du bilan, après des années qui ont changé à jamais l’Europe, secouée par la crise du Covid puis par le retour de la guerre à ses portes. Dans la lignée de sa première allocution à la Sorbonne, le président plaidera pour une "Europe puissance". Mais sa voix porte-t-elle suffisamment ? Que reste-t-il du volontarisme et des promesses de 2017 ? Dans un brillant essai intitulé Diplomatie française, paru en avril 2024 (éd. Alpha), l’ancien ambassadeur Michel Duclos décrypte l’évolution de la "doctrine Macron" dans un monde déstabilisé par plusieurs conflits majeurs. Un président "opiniâtre" mais exagérément adepte des coups d’éclat, et qui s’est trop longtemps bercé d’illusions concernant la Russie de Poutine, analyse le conseiller spécial à l’Institut Montaigne.
L’Express : En 2017, Emmanuel Macron appelait au "sursaut des consciences" pour bâtir une Europe "souveraine, unie et démocratique". A-t-il réussi son pari ?
Michel Duclos : Le président français a enregistré des succès indéniables, au premier rang desquels le plan de relance négocié avec l’Allemagne pour affronter la pandémie de Covid-19 : pour la première fois, les Vingt-Sept ont approuvé un emprunt commun et la distribution des vaccins a été centralisée à l’échelon bruxellois. Ensuite, l’impulsion d’Emmanuel Macron a contribué à ce que l’UE...
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25/04 - En pleine crise financière, Atos repousse l’échéance au mois de mai
Le groupe informatique français Atos, en pleine crise financière, a repoussé au 3 mai la date butoir fixée à ses créanciers pour qu’ils lui fassent des propositions de refinancement, a-t-il annoncé dans un communiqué publié jeudi.
Le report de ce délai, qui devait initialement s’achever vendredi, est la conséquence d’un besoin pour l’entreprise de réajuster son plan d’affaires pour la période 2024-2027, ce qui pourrait entraîner un besoin accru en liquidités et une réduction de la dette plus importante qu’envisagé. A l’origine de ce réajustement, Atos a évoqué la baisse de son activité, avec un repli de ses ventes de 11 % au premier trimestre, et les "conditions de marché actuelles".
Sur les trois premiers mois de l'année, Atos, qui évoque également les "conditions de marché actuelles" pour expliquer sa décision, a vu son chiffre d'affaires atteindre 2,5 milliards d'euros, contre 2,8 milliards à la même période l'année précédente. La baisse d'activité a autant affecté le pôle Eviden, qui regroupe la cybersécurité, le numérique et le "big data", dont le chiffre d'affaires à chuté de 11,6% à 1,2 milliard d'euros, que la branche Tech Foundations (infogérance) qui a connu un recul de ses ventes de 10,8% à 1,3 milliard. A périmètre et changes constants, le chiffre d'affaires global est en repli de 2,6%, dont -3,9% pour Eviden et -1,5% pour Tech Foundations.Contrats repoussés
Au-delà de la faiblesse du marché, notamment dans la région Amérique et en Europe centrale, Paul Saleh, le directeur général d'Atos, a aussi signalé des...
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25/04 - Scandale en Espagne : le Premier ministre au bord de la démission
Elle est le fruit, selon lui, d’une campagne de déstabilisation orchestrée par l’opposition de droite. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé, mercredi 24 avril, à la surprise générale, "réfléchir" à une démission après l’ouverture d’une enquête contre son épouse pour trafic d’influence et corruption.
"J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir" afin de décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur", a écrit le responsable socialiste dans une lettre publiée sur le réseau social X.
Carta a la ciudadanía. pic.twitter.com/c2nFxTXQTK— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) April 24, 2024
Le chef du gouvernement espagnol, au pouvoir depuis 2018, a précisé qu’il annoncerait sa décision lundi devant la presse et qu’il suspendait ses activités d’ici là. Cette enquête préliminaire, placée sous le sceau du "secret de l’instruction", vise son épouse Begoña Gómez. Elle a été ouverte le 16 avril après une plainte de l’association "Manos limpias" (Mains propres), a annoncé mercredi le tribunal supérieur de justice de Madrid.
Ce collectif, à l’origine de plusieurs procédures judiciaires ces dernières années, est considéré comme proche de l’extrême droite. Dans sa lettre, Pedro Sánchez dénonce une plainte basée sur des faits "inexistants" et une campagne de "harcèlement" contre son épouse, menée par des médias "ultraconservateurs" et soutenue, selon lui, par l’opposition de droite et d’extrême droite.
"Je ne suis pas naïf", dit-il : "je suis conscient du fait qu’ils portent plainte contre...
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25/04 - Otages à Gaza : l’incroyable combat de Rachel Goldberg-Polin pour obtenir leur libération
Nouvel acte de terreur psychologique. Alors que la négociation autour des otages israéliens est au point mort, la branche militaire du Hamas a publié, le 24 avril, une vidéo de propagande montrant l’otage israélo-américain Hersh Goldberg-Polin, 24 ans, kidnappé au festival Nova (plus de 364 tués, 40 personnes enlevées), au sud d’Israël, lors de l’attaque du 7 octobre. Ce clip de trois minutes, mis en ligne en pleine semaine de Pâque juive constitue sa première preuve de vie. Le jeune homme qui a eu une partie du bras gauche arraché par l’explosion d’une grenade pendant l’assaut terroriste, déclare être captif depuis "près de 200 jours", un cap franchi le 23 avril.
The Goldberg-Polin family has given permission for the video of their son Hersh, who has been held captive by Hamas for 201 days, to be published and used after it was released by the terror organization Hamas today.
For more than 200 days, 133 hostages have been held captive by… pic.twitter.com/1pD4RcxEe0— Bring Them Home Now (@bringhomenow) April 24, 2024
Pâle et amaigri, il s’adresse au Premier ministre Benyamin Netanyahou, qu’il accuse de négliger les otages : "Pendant que vous préparez les repas de fête avec votre famille, pensez aux personnes enlevées qui sont ici dans un enfer souterrain". Un reproche dont est exempte sa mère, Rachel Goldberg-Polin, qui poste quasi quotidiennement une vidéo sur le compte Instagram bring.hersh.home", suivi par plus de 100 000 personnes. Depuis plus de six mois, cette enseignante de 54 ans native de...
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25/04 - Jean-Noël Barrot : "La France n’a jamais été aussi influente en Europe"
Sept ans après son discours de la Sorbonne, Emmanuel Macron est revenu ce jeudi 25 avril dans l’amphithéâtre de l’université parisienne. A un mois et demi des élections européennes, le président a énoncé les orientations françaises sur l’avenir de l’Union européenne. Dans le cadre de cet évènement, L’Express s’est entretenu avec le ministre délégué chargé de l’Europe. Jean-Noël Barrot juge que la France "a pesé dans chaque institution et dans chaque décision" de l’UE depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron. Il aborde aussi les grands défis auquel fait face le continent, dont la guerre en Ukraine et le développement de l’intelligence artificielle.
>> Cet entretien réalisé en amont du discours du chef de l'Etat a été mis à jour ce 25 avril.
L’Express : Quel rôle joue la France dans la transformation de l’Europe ?
Jean-Noël Barrot : Comme l’a rappelé le président de la République à la Sorbonne, nous pouvons reprendre le contrôle de nos vies et de notre destin en Europe. Nous devons changer de modèle pour bâtir une Europe puissante, prospère et humaniste. En sept ans, la France a changé la donne en Europe : nous avons pesé dans chaque institution et dans chaque décision, notamment lors de la présidence française de l’Union européenne en 2022. Résultat : l’Europe n’a jamais autant épousé les positions françaises qu’elle ne le fait aujourd’hui. Cette Europe bleu-blanc-rouge, nous la devons à l’influence internationale d’Emmanuel Macron, à notre poids grandissant à Bruxelles et à notre position centrale au Parlement...
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25/04 - Européennes : ces divergences de fond qui subsistent entre les partis d’extrême droite
La scène aura démontré, une fois de plus, combien les partis d’extrême droite du Vieux Continent ne se font pas de cadeaux entre eux, contrairement à d’autres familles politiques. Lors d’un rassemblement de la Ligue de son ami Matteo Salvini pour les élections européennes de début juin, le 23 mars, Marine Le Pen n’a pas hésité à interpeller l’actuelle dirigeante italienne, Giorgia Meloni. "Mme la Première ministre, allez-vous, oui ou non, soutenir un second mandat de Mme von der Leyen [NDLR : présidente de la Commission, issue de la droite] ?", a lancé dans un message vidéo la figure de proue du Rassemblement national.
Alors que leur progression s’annonce comme la plus importante des élections européennes, les mouvements nationaux-populistes pourraient se révéler incapables de capitaliser sur leur succès. Mais il ne faut pas exclure non plus des recompositions qui leur soient favorables. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de l’Institut Montaigne. "Il n’y aura pas un ensemble unique des nationaux-populistes, et les deux grandes familles pourraient continuer à connaître des divisions importantes", souligne l’un des rédacteurs de la note, le politologue Marc Lazar, professeur émérite à Sciences po et à l’université Luiss de Rome.
Actuellement, le Rassemblement national de Marine Le Pen, en tête des sondages des européennes en France (environ 30 % d’intentions de votes), siège au groupe Identité et démocratie (ID, 59 eurodéputés), avec la Ligue italienne, les Allemands de l’AfD, les Autrichiens du FPÖ et les...
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25/04 - Nucléaire : comment faire face à une pénurie mondiale d’uranium
Dans cet épisode, on vous explique pourquoi certains spécialistes commencent à craindre une pénurie de combustible, alors que de nombreux pays se convertissent à l’énergie atomique. Les explications de Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint de la rubrique Climat et Transitions de L’Express.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : RTL, BFMTV
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Lors de son adoption à l’été 2022, une directive européenne avait fait beaucoup parler d’elle. L'interdiction de tous les véhicules thermiques, c’est l’objectif que s’est fixé l’Union européenne pour réduire ses émissions de carbone... Mais pas que. Cela doit aussi lui permettre de devenir moins dépendante du pétrole qui - on le sait - est une ressource dont les stocks sont limités. Qu’en est-il de l'énergie électrique ?
63 % de notre électricité provient de nos centrales nucléaires. Et ces centrales sont elles-mêmes dépendantes d’une ressource naturelle - l'uranium. Quand on y réfléchit bien, là non plus, les stocks mondiaux ne sont pas illimités. Et comme ces dernières années,...
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24/04 - Centenaires en France : l’envolée spectaculaire de la longévité au fil des ans
C’est un article de l’Institut national d’études démographiques (Ined) qui vient confirmer la hausse importante de la durée de vie en France. Dans cette étude publiée dans la revue Population et Sociétés du mois d’avril, les auteurs l’assurent : l’augmentation du nombre de centenaires depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale est "spectaculaire". D’une centaine en 1900 ou près de 200 à 1950, leur nombre est ainsi passé à plus de 1 000 en 1970, puis à plus de 8 000 en 2000.
Une augmentation qui est loin de ralentir depuis, avec une multiplication par quatre du nombre de centenaires en France sur ces vingt-cinq dernières années, qui dépassaient les 31 000 au 1er janvier 2024. "Sous l’hypothèse d’une poursuite des tendances actuelles de la mortalité, l’Insee projette plus de 200 000 centenaires en 2070", pointe l’étude, rappelant qu’alors que "seules 0,02 % des personnes nées en 1850 sont devenues centenaires, cette proportion s’élève à 2 % pour la génération 1920 soit une multiplication par 100 de la probabilité d’atteindre 100 ans", y apprend-on également.La surreprésentation féminine
Plus particulièrement, les chercheurs se sont intéressés à la classe d’âge des plus de 105 ans, également en pleine augmentation ces dernières années. Leur nombre était ainsi estimé à près de 2 000 au 1er janvier 2023, rappelle l’Ined, soit le nombre de centenaires en France en 1981.
Pour pouvoir étudier plus précisément cette évolution, l’étude de l’Ined s’est notamment basée sur l’évolution de la mortalité à plus de 105 ans en France....
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24/04 - Européennes : Emmanuel Macron, chef de l’Etat et chef de meute au pied du mur
Ceci n’est pas un exercice de campagne. Non, l’Elysée le dépeint plutôt en "moment institutionnel". Qu’il serait mal intentionné de qualifier le grand discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, attendu ce jeudi 25 avril à La Sorbonne, de lancement officieux de campagne électorale. A huit semaines du scrutin européen du 9 juin ? Seuls les esprits chagrins oseront le rapprochement. Le chef de l’Etat prononcera à 11 heures une allocution dans l’université parisienne, sept ans après son ode à la "souveraineté européenne" dans ce même lieu. Il devrait y égrener les succès enregistrés depuis 2017 - emprunt commun pour financer le plan de relance, pacte asile et immigration… - et vanter la construction d’une "Europe puissance", exigence née du tumulte international.
L’exécutif défend une intervention non partisane, l’opposition hurle au mélange des genres. Habituel jeu de rôles. Nicolas Sarkozy s’était exposé à des critiques analogues en décembre 2011 après un discours à Toulon sur la crise économique à l’aube de la campagne présidentielle. Emmanuel Macron profite à son tour de l’ambiguïté de son statut de président, à la fois arbitre et chef de meute.
Dans le camp présidentiel, l’intervention du président est attendue avec impatience. La tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, est encalminée à 18 % d’intentions de vote, loin derrière le Rassemblement national. L’eurodéputée, peu connue des Français, peine à ramener à l’étiage européen une campagne que Jordan Bardella compte transformer en vote sanction contre la politique du...
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24/04 - Cette étrange mansuétude de l’Occident à l’égard du régime iranien, par Arnaud Lacheret
Le 14 septembre 2019, le Golfe persique se réveillait sous le coup d’une double attaque visant l’Arabie saoudite : des installations pétrolières d’Aramco situées à Abqaïq et Khurais dans l’est du pays étaient en flamme, officiellement cible du groupe yéménite Ansar Allah, "les partisans de Dieu", plus connus sous le nom de "Houthis" en Occident.
Ce qui surprenait les connaisseurs de la région, c’est que les attaques de ces islamistes chiites soutenus par l’Iran contre des installations saoudiennes étaient quasiment hebdomadaires depuis plusieurs années, mais jusqu’à présent elles causaient peu de dégâts. Très rapidement, on s’aperçut que l’Iran était en fait le véritable organisateur de cette attaque, notamment à travers ses milices présentes en Irak. Les brigades du parti de Dieu, connus sous le nom de Kataeb Hezbollah, sont, avec les Unités de mobilisation populaire (Hachd al Chaabi), les principales milices armées contrôlées par l’Iran qui de facto quadrillent le terrain en Irak et mettent le pays en coupe réglée.
Outre les Houthis au Yémen, qui poursuivent tous les jours leur entreprise terroriste contre les navires circulant en mer Rouge et les milices en Irak, l’Iran est également présent militairement en Syrie où des milliers de pasdarans ou gardiens de la révolution, et de miliciens du Hezbollah libanais servent de supplétifs aux forces du régime et sèment la terreur dans le pays.
En plus de ces théâtres d’opération, l’Iran est présent militairement dans un quatrième Etat du Moyen-Orient depuis les années...
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24/04 - Le RN et ses alliés européens : les dessous d’une relation tourmentée
Patience est mère de sûreté. La devise infuse, en ce moment, chez les eurodéputés du Rassemblement national. Habitués depuis des mois à n’être mis au courant de rien en ce qui concerne la campagne européenne du parti d’extrême droite (et donc leur propre sort directement), les élus frontistes se sont faits à l’idée. Pas d’informations sur la liste, quasiment rien sur le programme, alors pourquoi en serait-il autrement concernant la stratégie du RN vis-à-vis de ses alliés européens ?
Bon, tout le monde a bien compris que ça chauffait, en ce moment, avec l’AfD, parti allemand allié du RN, également membre du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen. En février, certains de ses dirigeants ont été pris la main dans le sac à se laisser conter un plan de "remigration". Alice Weidel, présidente du parti, a donc été sommée de s’expliquer par Marine Le Pen, et a peu goûté à cette humiliation. Elle s’est vengée, la semaine dernière, profitant d’un déplacement de cette dernière à Mayotte pour s’interroger sur la restitution de Mayotte aux Comores. "Le message des Allemands c’est : tu as voulu m’humilier, tu vas pouvoir aller te faire voir", commente un connaisseur des rouages européens. Au Parlement européen, on apprécie peu l’attitude de Marine Le Pen vis-à-vis des Allemands.
Dans les récents sondages, l’AfD frôle les 20 % d’intentions de vote, et constitue donc un allié de poids pour la prochaine mandature, surtout avec la perspective d’une Lega (le parti italien de Matteo Salvini, également membre du groupe ID) en...
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24/04 - Entre l’Allemagne et la Turquie, cette surprenante "diplomatie du kebab"
Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car, comme le disait déjà Bossuet au XVIIᵉ siècle, "c’est à table qu’on gouverne".
Lorsqu’il grimpe avec sa broche à kebab à bord de l’Airbus A350 de la Bundeswehr, floqué de l’aigle allemand, Arif Keles ne peut s’empêcher de penser au chemin parcouru par lui et sa famille. Alors que son grand-père a travaillé pendant des années dans une usine de fonte, avant d’ouvrir son propre snack en 1986, le voilà dans l’avion présidentiel avec Frank-Walter Steinmeier, le président allemand, qui effectue, depuis lundi 22 avril, un déplacement symbolique de trois jours en Turquie.
L’objectif de la visite du chef de l’Etat, dont les fonctions sont essentiellement protocolaires, est de célébrer le 100e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Mais aussi et surtout de rendre hommage aux liens étroits qui unissent leurs populations depuis 1960, lorsque les Turcs sont venus travailler en Allemagne. Quoi de mieux que de mettre dans ses bagages ce propriétaire de kebabs, dont la famille est présente depuis trois générations à Berlin, la capitale mondiale de ce succulent sandwich ?
Lors de la réception officielle, Arif Keles va avoir l’honneur de servir la viande de sa broche sur les rives du...
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24/04 - TikTok Lite suspend dans l’UE ses récompenses accusées de susciter l’addiction
Le réseau social TikTok a annoncé, ce mercredi 24 avril qu'il suspendait "volontairement" la fonction de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans, accusée dans l'UE de susciter l'addiction.
"Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux", a aussitôt réagi le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, qui avait annoncé lundi l'ouverture d'une enquête de Bruxelles et menacé de prononcer la suspension dès ce jeudi.
"TikTok cherche toujours à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et d'autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu'elles ont soulevées", a déclaré le réseau social, dans un message diffusé sur X.Risque de dépendance
"Je prends note de la décision de TikTok de suspendre le 'programme de récompenses' TikTok Lite dans l'UE. Les procédures engagées contre TikTok concernant le risque d'addiction à la plateforme se poursuivent", a déclaré Thierry Breton, dans un communiqué.
Des pièces virtuelles, convertibles en carte-cadeau, en échange du visionnage de vidéo... TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a lancé son nouveau service controversé en France et en Espagne fin mars. En poussant à rester connecté, il pourrait renforcer dangereusement la dépendance au réseau social.
La Commission européenne, qui joue le rôle de gendarme du numérique dans l'UE, avait estimé lundi que le mécanisme...
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24/04 - Dérive des finances publiques : le bilan accablant de la présidence Macron
L’insoutenable légèreté de l’être. Ou la conviction cimentée de pouvoir continuer à défier le réel. Continuer à repousser les limites, à enterrer les promesses, à s’asseoir sur ses engagements, à tordre indéfiniment l’acier des chiffres. En matière de finances publiques, Emmanuel Macron a fauté. Pas plus que ses prédécesseurs, rétorqueront ses soutiens. Certes, mais le président jupitérien a multiplié les erreurs, péché par naïveté ou couardise, embrassé les recettes du passé en s’accrochant au rêve un peu fou de l’argent gratuit, oubliant que les taux d’intérêt ne resteraient pas à zéro éternellement. Il a fait du "quoi qu’il en coûte" une doctrine anesthésiante et addictive. Et voici le Mozart de la finance métamorphosé en David Copperfield de la dette. Condamné aujourd’hui à entonner la sérénade aux agences de notation de plus en plus dubitatives quant aux promesses délivrées.
La France est au pied du mur. Le 26 avril, les deux agences Moody’s et Fitch devraient ouvrir le bal, suivies un mois plus tard par Standard & Poor’s. En janvier 2012, François Baroin, alors ministre de l’Economie, s’invitait au journal de 20 heures de France 2 pour tenter de justifier la perte du fameux triple A de la France. "Il faut relativiser et garder beaucoup de sang-froid […]. Ce ne sont pas les agences de notation qui font la politique de la France", soufflait-il. De fait, douze ans après, le pays n’a pas fait faillite et il est probable qu’en cas de nouvelle sanction, les marchés financiers ne s’emballeront pas. C’est peut-être pire,...
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24/04 - La vaccination sauve six vies chaque minute, rappelle l’OMS
Les vaccins ont permis de sauver au moins 154 millions de vies ces 50 dernières années, soit l’équivalent de six vies chaque minute, selon une étude de l’OMS publiée ce mercredi 24 avril par la revue scientifique The Lancet.
L’Organisation mondiale de la santé souligne, dans un communiqué, que cette estimation est "prudente" car l’étude ne porte que sur la vaccination contre 14 maladies, y compris la diphtérie, l’hépatite B, la rougeole, la coqueluche, le tétanos ou encore la fièvre jaune.
"Les vaccins comptent parmi les inventions les plus puissantes de l’histoire, permettant de prévenir des maladies autrefois redoutées", a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le communiqué.
"Grâce à la vaccination, jamais autant d’enfants n’ont pu survivre et se développer au-delà de leur cinquième anniversaire qu’à tout autre moment de l’histoire", a également commenté la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Catherine Russell, dans le même communiqué.
L’OMS, l’Unicef, l’alliance vaccinale Gavi et la Fondation Bill & Melinda Gates ont dévoilé la campagne conjointe "Humainement possible" visant à soutenir les efforts de vaccination. Des efforts qui butent parfois contre de très forts sentiments antivaccins alimentés par des théories du complot qui circulent sur les réseaux sociaux.
L’étude montre que la grande majorité des vies sauvées grâce aux vaccins au cours des 50 dernières années - 101 millions - sont celles de nourrissons. Ainsi, la vaccination...
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24/04 - De 50 à 15 lignes : le projet de Bercy pour simplifier votre bulletin de paie
Un bulletin de paie réduit à 15 lignes, contre près d’une cinquantaine aujourd’hui. Il s’agit sans doute de la proposition majeure du projet de Bruno Le Maire pour débarrasser les entreprises de "la paperasse", présenté ce mercredi 24 avril en Conseil des ministres. "Le plan d’action : simplification !", a ainsi assuré le patron de Bercy.
Concernant la fiche de paie, l’objectif est clair : "simplifier le bulletin de paie pour améliorer sa lisibilité", a assuré le ministre de l’Economie et des Finances dans un message posté sur X (ex-Twitter). Pour pouvoir passer de plus de 50 lignes à une quinzaine, c’est notamment la liste des différentes contributions salariales et patronales qui seraient largement élaguées. Ainsi, au lieu d’avoir le détail des différentes cotisations (assurance maladie, retraite, assurance chômage) et la répartition de la prise en charge entre l’employeur et le salarié - tel qu’affichées actuellement sur votre fiche de paie - celles-ci seraient regroupées en deux blocs : les "cotisations et contributions sociales patronales" ainsi que les "cotisations et contributions sociales du salarié". "L’intégralité des informations restera disponible sur demande par le salarié", a précisé Bruno Le Maire.
Nous voulons simplifier le bulletin de paie pour améliorer sa lisibilité. Ma proposition est de passer de plus de 50 lignes et à une quinzaine. ↓
PS : l'intégralité des informations restera disponible sur demande par le salarié. pic.twitter.com/u9dKoxZfqS— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 23,...
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24/04 - TikTok, l’appli chinoise qui a conquis le monde : tous nos contenus exclusifs, analyses et enquêtes
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24/04 - "Nous, féministes universalistes, voulons gagner la bataille culturelle !"
Nous sommes pacifistes, non-violentes et non-violents, nous sommes pour le débat d’idées et la défense des opinions. Nous sommes pluriels et profondément attachés à l’unité de nos luttes. Notre plus belle arme est notre culture commune, celle qui nous lie dans nos combats au quotidien pour défendre, ici et ailleurs, la cause des femmes. Depuis le 7 octobre 2023, nous nous tenons, seuls, aux côtés des femmes israéliennes. Nous, progressistes de gauche, féministes et républicains appelons les féministes à ne pas choisir leur camp !
Lors des marches féministes organisées les 25 novembre et 8 mars, et alors que nous venions apporter notre soutien aux femmes israéliennes victimes de viols, nous avons été empêchées de manifester, exfiltrées ou violentées. Depuis #Metoo, nous, féministes, mettons en avant la présomption de véracité pour la parole des femmes victimes. Mais soudain, concernant le 7 octobre, certains mouvements de gauche contestent cette revendication commune du "on te croit" et remettent en question la parole des femmes israéliennes, en exigeant "des preuves". Être féministe, c’est combattre les viols partout dans le monde, tous les viols, sans exception.
Nous sommes humanistes, nous combattons toutes les discriminations, la xénophobie, l’antisémitisme, toutes sortes de racismes comme nous devons lutter contre toutes les violences sexuelles, tous les viols et toutes les haines de l’autre. Le 12 avril 2024, l’Union européenne sanctionne enfin le Hamas pour "violences sexuelles généralisées" lors de...
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24/04 - Guerre Israël - Hamas : sur les campus américains, la tension ne retombe pas
Après avoir observé tout au long de la semaine les manifestations et arrestations de centaines d’élèves pro-palestiniens à travers les campus américains, une trentaine d’étudiants de l’université du Minnesota ont décidé d’occuper leur lieu d’étude, selon le Washington Post. Un tiers d’entre eux ont été arrêtés ce mardi 23 avril, accusés d’intrusion illégale.
Depuis plusieurs jours, les étudiants américains manifestent dans diverses universités pour exiger que leurs établissements rompent leurs partenariats avec les entreprises liées à Israël, ou qui tirent profit de la guerre à Gaza. La colère est repartie de l’université de Colombia où des centaines d’étudiants ont occupé, mercredi 17 avril, les pelouses du campus.
L’arrestation, jeudi 18 avril, d’une centaine d’entre eux après que la présidente a demandé à la police d’intervenir, a créé une onde de choc dans différents campus : "de l’université de Yale et du MIT sur la côte Est à l’université d’Etat de l’Ohio au centre du pays, en passant par l’université de Stanford et l’université de Californie à Berkeley, à l’Ouest", énumère le Washington Post. Le Time, de son côté, parle d’une douzaine d’universités mobilisées. Pour justifier son recours aux forces de l’ordre, l’université a affirmé avoir constaté des comportements "hostiles et perturbant l’ordre public". "Nous avons aussi appris qu’il y avait des slogans intimidants et que plusieurs incidents antisémites avaient été rapportés", selon un porte-parole.Des étudiants installent un campement à l'université de Berkeley (Californie,...
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24/04 - Affaire Fillon : la Cour de cassation confirme sa culpabilité mais ordonne un nouveau procès
Nouveau chapitre dans l’affaire Fillon. La Cour de cassation a définitivement confirmé, ce mercredi 24 avril, la culpabilité de François Fillon dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, mais la haute juridiction a ordonné un nouveau procès concernant les peines prononcées à son encontre et les dommages et intérêts.
Une nouvelle audience se tiendra donc dans les prochains mois devant la cour d’appel de Paris pour réexaminer les sanctions infligées à l’ancien Premier ministre, 70 ans, condamné en appel le 9 mai 2022 à quatre ans d’emprisonnement, dont un an ferme, 375 000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité.
La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des dossiers, a par ailleurs estimé que la cour d’appel devait se prononcer à nouveau sur le montant de 126 167 euros accordé à l’Assemblée nationale en dommages-intérêts pour le contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari en 2012-2013.Peines maintenues pour Penelope Fillon et Marc Joulaud
En revanche, la condamnation de Penelope Fillon, 68 ans (deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende) et celle de Marc Joulaud, 56 ans (trois ans de prison avec sursis) sont confirmées par la Cour de cassation.
"Notre réaction ne peut qu’être la déception" même si "à la marge l’arrêt porte tout de même une victoire", ont réagi les avocats au conseil Mes Patrice Spinosi et François-Henri Briard. L’annulation des peines est "la démonstration que leur sévérité et en...
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24/04 - Intelligence artificielle : cette start-up prête à s’attaquer au talon d’Achille de l’Europe
Un petit objet fait la pluie et le beau temps dans l’IA. De lui dépend le destin d’une myriade de start-up de l’intelligence artificielle. Son nom ? La H100, la célèbre puce IA de Nvidia que tout le monde s’arrache. Problème, ironisait Elon Musk, ces puces sont "plus dures à trouver que de la drogue". Une pénurie qui permet de mieux comprendre la curiosité qu’attise la start-up française FlexAI, qui annonce ce 24 avril avoir levé 28,5 millions d’euros, auprès d’Alpha Intelligence Capital (AIC), Elaia Partners, Heartcore Capital et BPI.
Montée par deux anciens de Nvidia, Brijesh Tripathi et Dali Kilani, elle s’attelle à un chantier de taille : la construction d’une" infrastructure IA universelle" en Europe. "L’attente pour obtenir les capacités de calcul se compte en mois. Et ceux qui ne prévoient pas de dépenser des millions de dollars par mois à ce niveau ont du mal à en obtenir tout court. Cela entraîne une vraie crise de croissance du secteur", explique à L’Express Dali Kilani, cofondateur et CTO de FlexAI.
Lui et son acolyte savent que de nombreuses entreprises ont tenté ces dernières années de développer leur propre puce IA pour ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Ces initiatives n’ont pas généré des revenus mirifiques. "Une puce en elle-même ne sert à personne, il faut le software qui va avec, le cloud, l’outil qui va la rendre utilisable", explique Brijesh Tripathi, le PDG de FlexAI. La start-up fait donc le pari qu’en donnant un accès simple et groupé à ces capacités hétéroclites, la...
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24/04 - Grippe : bras de fer autour d’un vaccin entre Sanofi et les autorités sanitaires
C’est une polémique qui agite le secteur du médicament. Les autorités sanitaires françaises ont annoncé, ce mardi 23 avril, l’arrêt de la commercialisation d’un vaccin antigrippal du géant pharmaceutique Sanofi, celui-ci les accusant d’avoir fixé un prix trop bas.
"Nous souhaitons vous informer du retrait du marché du vaccin Efluelda commercialisé par le laboratoire Sanofi dans les prochaines semaines", a annoncé la Direction générale de la Santé, qui dépend du ministère, dans un message aux pharmaciens.
Ce vaccin est réservé aux plus de 65 ans, car il a été spécifiquement élaboré pour protéger les personnes les plus à risque de complications. Il est, en effet, quatre fois plus dosé que le vaccin classique développé par Sanofi contre la grippe, dit VaxigripTetra.La commercialisation stoppée
Le groupe pharmaceutique a justifié son choix d’arrêter la commercialisation d’Efluelda, en renvoyant la responsabilité aux autorités sanitaires qu’il accuse d’avoir fixé un prix trop bas.
"Les autorités ont décidé d’établir son nouveau prix à un niveau inférieur aux coûts de production et de distribution de ce vaccin", a réagi Sanofi dans un communiqué. Le groupe, qui met aussi en avant le fait d’avoir investi 50 millions d’euros pour maintenir en France une partie de la production du vaccin, "regrette cette décision qui rend impossible la mise à disposition de ce vaccin".
Cet affrontement s’inscrit dans un contexte de débats sur les bénéfices réels d’Efluelda par rapport aux vaccins antigrippaux classiques. Une série d’études ont...
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24/04 - Dispositifs médicaux : pourquoi l’UE hausse le ton face à la Chine
Les tensions commerciales avec Pékin sont croissantes. L’Union européenne (UE) a ouvert, ce mercredi 24 avril, une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, soupçonnant des pratiques "discriminatoires" contre ses produits.
Bruxelles soupçonne la Chine de favoriser les fournisseurs locaux sur ce marché, via notamment la politique "acheter en Chine", selon l’avis d’ouverture de l’enquête publié au journal officiel (JO) de l’UE. Si ces mesures discriminatoires ne cessent pas, la procédure permettra à l’UE de pénaliser les entreprises chinoises dans les appels d’offres européens.Une UE jugée "protectionniste" par Pékin
Pékin a aussitôt accusé l’Europe de "protectionnisme". L’Union européenne s’est dotée ces dernières années d’un arsenal inédit pour lutter contre les pratiques commerciales discriminatoires dont elle estime être victime, notamment en Chine.
Proclamant la fin de l’Europe naïve, Bruxelles a ouvert ces derniers mois une série de procédures visant Pékin dans différents domaines : automobile, ferroviaire, panneaux solaires et éoliens.
La Commission européenne accuse cette fois le géant asiatique de "favoriser l’acquisition de dispositifs médicaux et de services médicaux nationaux", de "restreindre l’achat de marchandises importées" et d’imposer dans ses procédures d’achats centralisés de dispositifs médicaux "des conditions conduisant à des offres (de prix) anormalement basses qui ne peuvent être supportées par des entreprises à but lucratif", selon l’avis publié mercredi.
Ces "mesures et...
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24/04 - Grève des contrôleurs aériens : de fortes perturbations à prévoir jeudi
Les opérations aériennes resteront très perturbées jeudi en France malgré la levée d'un préavis de grève du syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, avec notamment 75% des vols annulés à Orly et 55% à Roissy, selon une notification aux compagnies consultée par l'AFP ce mercredi 24 avril.
Ces réductions de programmes de vols demandées par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) atteindront 65% à Marseille-Provence et 45% dans les autres aéroports de France métropolitaine. Ces taux sont, selon les aéroports, identiques ou légèrement inférieurs aux requêtes initiales communiquées mardi soir, avant l'annonce mercredi d'un accord de sortie de crise avec le syndicat majoritaire, le SNCTA.
"Un accord a été trouvé, le SNCTA lève son préavis", avait expliqué l'organisation dans un court message sur son site internet, à l'issue d'une conciliation de "dernière minute" avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Contactée par l'AFP, l'administration n'avait pas confirmé cette information dans l'immédiat, alors que deux autres syndicats, l'Unsa Icna et l'Usac-CGT, avaient également appelé à la grève.Une refonte du contrôle aérien
Le SNCTA, qui a rassemblé 60% des voix des contrôleurs aériens aux dernières élections professionnelles, protestait contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français. Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait demandé aux compagnies aériennes de...
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24/04 - Dengue : une explosion des contaminations qui inquiète à l’approche des JO
1 180 %. C’est le pourcentage d’augmentation du nombre de cas de dengue en France métropolitaine entre 2023 et 2024. Cette maladie virale répandue dans les pays chauds qui, à la faveur du dérèglement climatique, tend à faire son nid en Europe. "Nous sommes face à une situation inédite", a reconnu le directeur général de la Santé, le Docteur Grégory Emery lors d’une conférence de presse.
Plus précisément, du 1er janvier au 18 avril, 1 679 cas importés de dengue ont été comptabilisés en métropole. Selon des données de Santé publique France, ils n’étaient que 131 en 2023 sur la même période.
Ces cas "importés" concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde où circule de manière endémique ce virus transmis par une piqûre de moustique tigre (Aedes albopictus). Depuis mi-2023, la grande majorité des cas de dengue importés en métropole proviennent des Antilles françaises.Flambée de la dengue dans les Amériques
Cette progression de la maladie en France métropolitaine n’est donc pas sans lien avec la flambée de la maladie virale transmise par des moustiques dans les Amériques et les Caraïbes. "Ce que nous observons dans l’Hexagone est un miroir de ce qui se passe aux Antilles, et plus largement dans la zone Amérique latine et Caraïbe", a expliqué le Docteur Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Fin mars déjà, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu que l’Amérique latine et les Caraïbes devaient s’attendre à la pire saison de dengue jamais enregistrée, alimentée par le...
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24/04 - Israël dit avoir "éliminé la moitié" des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban
L’armée israélienne a annoncé, ce mercredi 24 avril, avoir mené une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.
"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué. "La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l’autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes. Il n’était pas clair dans l’immédiat si des troupes israéliennes au sol ont pénétré en territoire libanais. La Hezobollah n’a pas réagi dans l’immédiat, et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué qu’il n’y avait pas eu de franchissement de frontière.
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis vont construire une jetée pour acheminer de l’aide humanitaire
⇒ Les Etats-Unis approuvent une aide de 13 milliards de dollars d’aide à Israël
⇒ Israël dit vouloir déplacer les Palestiniens de Rafah pour poursuivre son offensiveUne offensive sur Rafah serait "apocalyptique"
Tôt mercredi, des sources hospitalières et sécuritaires à Gaza ont fait état de frappes aériennes israéliennes dans les secteurs de Nousseirat (centre) et de Rafah, "dernier" grand bastion du Hamas selon Israël, situé à la pointe sud du territoire, près de l’Egypte.
Selon des responsables égyptiens, cités par le...
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24/04 - Télétravail : le malaise des managers
Détérioration des interactions avec leurs équipes, sentiment d’être surveillé et de contrôler ses collègues, horaires de travail plus larges… Le télétravail est devenu, en quelques années, l’enfer des managers en entreprise. Dans une étude de la Confédération française de l’encadrement et des cadres (CFE CGC), publiée ce mercredi 24 avril, les concernés citent plusieurs conséquences négatives de ce mode de travail, largement démocratisé en entreprise depuis la pandémie de Covid-19. Des conséquences parfois graves : 71 % des managers se déclarent, en partie pour ces raisons, sujets à de l’anxiété.
Si plus de la moitié d’entre eux indiquent travailler en moyenne deux jours par semaine, l’enquête souligne que les manageurs ont "plus de difficultés que leurs collaborateurs à utiliser leurs jours de télétravail". Pour cause : ils ont tendance, notamment, à s’adapter aux jours de télétravail de leurs équipes plutôt qu’à concevoir leur propre emploi du temps, et passent davantage de temps au bureau afin de voir l’ensemble des collègues, qui ne sont pas tous là les mêmes jours.Collaboration moins humaine
Interrogés sur les difficultés qui les feraient réduire, ou même refuser le télétravail, les managers pointent des facteurs principalement humains. Le délitement des interactions avec leurs collègues est notamment cité par 14 % d’entre eux. Ces inconvénients entraînent eux-mêmes parfois des problèmes à se faire comprendre à distance tout comme à décoller des problèmes subtils : difficultés professionnelles ou personnelles de...
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24/04 - Casino : le groupe pourrait supprimer plus de 3 000 postes
Entre 1 293 et 3 267 postes pourraient être supprimés au sein du groupe Casino, en fonction du nombre de magasins grand format et d’entrepôts logistiques non encore cédés qui trouveront preneurs d’ici septembre, a annoncé le distributeur mercredi, précisant qu’un millier d’emplois seront préservés au siège de Saint-Etienne.
Le "projet de réorganisation", présenté mercredi aux représentants du personnel, "prévoit 1 293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions sièges du groupe, dont 554 à Saint-Etienne", indique Casino dans un communiqué.
Le siège historique du groupe conserverait à Saint-Etienne "1 010 postes sur 1 564 actuels", précise Casino, qui dispose aussi de sièges à Vitry-sur-Seine (enseigne Franprix), Clichy (Monoprix) et Bordeaux (CDiscount).A la recherche de repreneurs
Aux 1 293 suppressions nettes au sein des fonctions sièges du groupe pourraient s’ajouter, "à défaut de trouver des repreneurs", jusqu’à 1 974 postes supprimés si les hypermarchés et supermarchés qui n’ont pas été cédés à Intermarché, Auchan, Carrefour, ainsi que certaines plateformes logistiques, ne trouvent pas de repreneurs d’ici la fin septembre.
Casino, qui employait encore 200 000 personnes dans le monde et 50 000 en France fin 2022, a vu ses effectifs fondre au fil des cessions des derniers mois, à 28 212 pré-PSE et après cession de la quasi-totalité des magasins grands formats à la concurrence.
Le distributeur tombé fin mars dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et de ses alliés, le milliardaire Marc...
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24/04 - Ukraine : la stratégie de Zelensky pour faire revenir des combattants
L’objectif est clair : faire rentrer au pays des forces vives pour combattre la Russie. L’Ukraine a annoncé, mardi 23 avril, avoir suspendu ses services consulaires pour les hommes âgés de 18 à 60 ans et vivant à l’étranger.
Le pays, qui subit depuis deux ans l’invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d’autant que Kiev s’attend à ce que Moscou lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir. Kiev interdit aux hommes en âge de combattre, de voyager à l’étranger à quelques exceptions près. Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d’hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d’aller au front.Une loi sur la mobilisation
Les autorités ont récemment adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants. Elles ont aussi baissé l’âge de mobilisation de 27 à 25 ans. Dans cette dynamique, la diplomatie ukrainienne a donc annoncé mardi dans un communiqué "une suspension temporaire de la réception de nouveaux dossiers pour des services consulaires" concernant les hommes de 18 à 60 ans vivant à l’étranger.
Selon cette source, seule la délivrance de "cartes d’identité pour rentrer en Ukraine" est maintenue pour cette catégorie d’hommes.
L’arrêt des services consulaires, notamment le renouvellement des documents d’identité et d’autres démarches administratives importantes, pourrait théoriquement pousser des Ukrainiens à rentrer au pays. "Le mécanisme pour actualiser et vérifier les informations sur la situation militaire des hommes âgés de 18 à 60...
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24/04 - Grève des contrôleurs aériens : les "clairances", cette pratique occulte au cœur du conflit
La grève des contrôleurs aériens s’annonce massive, ce jeudi 25 avril, avec plus de la moitié des vols annulés dans toute la France. Au catalogue des exigences salariales - augmentations de 15 % sur trois ans, indemnités et primes en tout genre - accompagnant le préavis du SNCTA, le principal syndicat de la profession, une revendication intrigue : l’octroi de dix-huit jours de "récupération" supplémentaires par an.
La raison ? Ces trois semaines et demie de repos seraient censées compenser la suppression des "clairances", ces petits arrangements entre aiguilleurs qui font que les uns accordent aux autres des absences - non décomptées -, quand l’état du trafic est censé le permettre. Un "système occulte", dénoncé de longue date par la Cour des comptes. "Ces "clairances" - terme utilisé pour désigner cette pratique irrégulière - permettent de diminuer plus encore le temps de travail effectif des contrôleurs : celui-ci peut probablement descendre à moins de cent jours par an sans qu’il soit possible d’avancer un chiffre plus précis en raison du caractère officieux, mais admis, de cette pratique", pointait en 2010 le rapport annuel de la Cour, après qu’une enquête du Figaro a levé le lièvre.Quinze ans d’inertie
A l’époque, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait admis l’existence du phénomène. Mais elle avait reconnu sa difficulté à le contrôler, "en l’absence de système de pointage des présences ou de surveillance contradictoire des registres de tenue de position établi par les chefs d’équipe."...
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24/04 - Les Etats-Unis vont envoyer du matériel militaire à l’Ukraine dans les "prochaines heures"
"C'est un investissement dans notre propre sécurité", a déclaré ce mercredi 24 avril Joe Biden après avoir signé un vaste plan d'assistance à l'Ukraine, à laquelle il a promis d'envoyer des équipements militaires dans les "heures" qui viennent.
La loi, qui prévoit 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique pour Kiev, "va renforcer la sécurité de l'Amérique et la sécurité du monde", a estimé le président américain, en reconnaissant que le processus législatif avait été "difficile". "Nous ne nous inclinons devant personne. Personne. Et sûrement pas devant (le président russe) Vladimir Poutine", a encore déclaré le démocrate de 81 ans.
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis vont envoyer du matériel militaire à l'Ukraine dans les "prochaines heures"
⇒ L’Ukraine revendique des frappes sur des sites énergétiques en Russie
⇒ L’Ukraine suspend ses services consulaires à l’étrangerZelensky se félicite de recevoir le soutien dont l'Ukraine "a besoin"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité dans la foulée de recevoir le soutien dont l'Ukraine "a besoin". "Quoi qu'on en dise, nous recevons le soutien dont nous avons besoin. Il nous est nécessaire afin de continuer à protéger des vies des attaques russes", a-t-il affirmé dans son allocution quotidienne, promettant de "tout faire pour compenser" le retard de cette aide.La Russie annonce un accord avec Kiev pour échanger 48 enfants déplacés par la guerre
La commissaire russe à l’enfance Maria Lvova-Belova a annoncé, ce mercredi, un accord avec Kiev pour...
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24/04 - "Il est facile de croire à des choses fausses" : Willy Lafran, infatigable défenseur de la rationalité
"Lors de la première édition en 2021, organisée en trois mois, j’ai ouvert le Centre de Congrès la fleur au fusil. J’étais loin d’avoir anticipé les besoins en termes de personnel d’accueil, de sécurité et de logistique : je n’avais jamais travaillé dans l’événementiel et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre !", se souvient Willy Lafran, encore amusé de son inexpérience d’alors. Il s’agissait de son premier bain dans l’événementiel. Heureusement, des visiteurs le voyant courir partout avaient proposé leur aide et une équipe de bénévoles s’était constituée en temps réel pour remédier aux difficultés.
Les premières Rencontres de l’esprit critique (REC), festival réunissant une communauté de quelques centaines de passionnés fervents défenseurs de l’esprit critique, de la rationalité et de la lutte contre les dérives sectaires, furent sauvées, et même couronnées de succès. Depuis, les REC ont pris de l’ampleur. Jusqu’à devenir un incontournable dans ce milieu qui regroupe scientifiques, chercheurs, médecins, vulgarisateurs et citoyens passionnés.Combattre l’obscurantisme, l’extrémisme et le populisme
A quelques jours de l’édition 2024 (dont L’Express est partenaire), qui se déroulera les 27 et 28 avril près de Toulouse, Willy Lafran court encore. L’entrepreneur toulousain, père de deux enfants et cofondateur d’une entreprise de jeux vidéo, s’occupe lui-même d’une grande partie de l’organisation : recherche de financements, programmation des tables rondes et spectacles - quelque 150 intervenants chaque année -, captations vidéo...
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24/04 - TikTok interdit aux Etats-Unis ? Les scénarios après le vote du Sénat
Et de deux. Après la Chambre des représentants, samedi 20 avril, le Sénat américain a adopté ce mardi 23 avril une loi pouvant mener à l’interdiction de l’application TikTok sur son sol. Le réseau social ne dispose désormais plus que d’une bouée de sauvetage : une vente au cours de l’année à une autre entreprise conforme aux souhaits du gouvernement. Soit pour le résumer, une qui ne soit pas chinoise, comme son propriétaire ByteDance. Une perspective qui assombrit considérablement son avenir outre-Atlantique.
Amorcé depuis plusieurs années, le mouvement "TikTok ban" s’est soudainement accéléré ces dernières semaines. En mars, un premier projet de loi avait déjà passé la Chambre des représentants. Mais ses particularités - une vente forcée réduite à 6 mois - avaient refroidi un Sénat encore quelque peu réticent. La donne a changé. "Il semble à présent se dégager un consensus transpartisan très fort", note auprès de L’Express le sénateur français Claude Malhuret, rapporteur d’une commission d’enquête sur le réseau social le plus populaire au monde actuellement. Le délai pour une éventuelle revente de TikTok US a été prolongé à neuf mois (plus 3 si une vente est amorcée entre temps). Joe Biden a validé la teneur du texte. Puis les principaux instigateurs ont eu la bonne intuition de l’intégrer au vote du paquet d’aides militaires fournies à l’Ukraine ainsi qu’à Israël, et aux sanctions contre la Russie et l’Iran. Résultat : l’adoption au Congrès a été sans appel.
Il faut dire que les motifs d’inquiétudes ont aussi progressé....
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24/04 - Laurent Wauquiez : son plan (caché) pour les européennes et la suite
Le cancre a retrouvé le chemin de l’école. Chaque mardi, Laurent Wauquiez se rend au nouveau siège des Républicains (LR), à deux pas de l’Assemblée nationale, pour une réunion stratégique autour des élections européennes. Lui, Laurent Wauquiez, si longtemps détaché des affaires de son parti. Dans ce huis clos hebdomadaire, le patron d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) ne se contente pas de signer la feuille de présence. Il distille conseils et analyses à l’état-major de LR, sous le regard de la tête de liste François-Xavier Bellamy.
Le conclave commence souvent par une étude des derniers sondages. Laurent Wauquiez les dissèque devant ses pairs, s’intéressant aux seconds choix des électeurs d’Emmanuel Macron ou d’Eric Zemmour. "Il mène presque la réunion. Je sens que cela agace parfois Éric Ciotti", sourit un participant aux agapes.
L’ancien ministre souffle des orientations stratégiques. Il appelle son camp à s’arroger le monopole de la "droite" et plaide pour la dénonciation d’un "plan caché" du gouvernement pour augmenter les impôts. "Maîtriser notre destin" : le slogan choisi par la droite n’est pas le sien. Laurent Wauquiez a suggéré d’autres propositions à soumettre à l’institut de sondage Cluster 17, prestataire de LR.
Avec François-Xavier Bellamy, les échanges sont quasi-quotidiens. Laurent Wauquiez l’a reçu en banlieue lyonnaise le 27 mars pour un déplacement autour du trafic de drogue et assistait trois jours plus tôt à son meeting d’Aubervilliers. "Il a l’expérience et du recul sur le quotidien de la campagne. Son...
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24/04 - Rapport au travail : ce que les "millenial" managers nous apprennent
Tasse de café à la main, une jeune trentenaire liste, face caméra, les valeurs managériales qu’elle applique à son équipe. "Je suis une millenial manager : bien sûr que tu n’as pas besoin de justifier tes horaires, tant que tu remplis tes objectifs. Et bien sûr que je n’ai pas à savoir pourquoi tu as besoin de congés, tant que tu me préviens quand tu es là ou non", explique-t-elle dans une vidéo publiée sur TikTok, déjà visionnée par près d’un million de personnes. Sur le réseau social, prisé des 18-34 ans, la tendance explose : des dizaines de séquences de ce type mettent en scène des managers de la génération Y – née entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990 –, exposant leur vision du management post-Covid, entre télétravail, congés payés, horaires, santé mentale ou quête de sens. Parfois caricaturées par les internautes, qui moquent la bienveillance supposée de ces millenial managers, ces vidéos décalées et les débats qu’elles suscitent en commentaires témoignent d’un réel bouleversement dans la sphère professionnelle.
"Depuis la pandémie, ces nouvelles générations de chefs sont certainement celles qui sont confrontées au plus grand nombre de défis en termes de management, de flexibilité du temps de travail et d’écoute des collaborateurs", explique Elodie Gentina, professeure à l’IESEG School of management et auteure de Manager la génération Z, mieux appréhender les nouveaux comportements (Dunod, 2023). D’autant que ces millenial managers doivent apprendre à conjuguer les attentes de la génération Z (née...
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24/04 - Panneaux solaires : quand la France vote une loi qui profite aux industriels… chinois
Faut-il y voir une simple erreur de précipitation ? Ou plutôt la conséquence d’un empilement d’annonces qui se fracassent sur des contraintes de production ? Alors que Bruno Le Maire, le patron de Bercy, et le ministre délégué en charge de l’Industrie et de l’Energie Roland Lescure vantaient il y a quelques jours les grandes ambitions de la France en matière de photovoltaïque, la grande distribution tire la sonnette d’alarme. Le motif d’inquiétude ? Le timing imposé par l’exécutif pour équiper tous les parkings des zones commerciales d’ombrières recouvertes de panneaux solaires. Certes, les Auchan, Carrefour, Leclerc et consorts sont prêts à jouer le jeu du virage vert. Mais si les délais ne sont pas rallongés, ce sont les industriels chinois avec leurs équipements ultra compétitifs qui tireront les marrons du feu. Ubuesque ? Assurément. Anecdotique ? Pas vraiment, puisqu’il s’agit de recouvrir près de 35 millions de mètres carrés de parkings. Un investissement estimé à près de 11 milliards d’euros par la grande distribution.
Pour comprendre ce nouveau pataquès, il faut remonter en mars 2023 lorsque l’Assemblée nationale adopte la loi APER - loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables - qui doit permettre de créer les conditions pour doper les énergies vertes dans l’Hexagone. Parmi le chapelet d’articles, l’un d’eux concerne l’obligation d’ici à 2028 de couvrir par des ombrières solaires la moitié des zones de stationnement supérieures à 1 500 mètres carrés. Premier hic : la surface retenue...
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24/04 - Gaza, Ukraine, polémique sur l’UNRWA : l’ONU peut-elle se relever ?
L'ONU est pointée du doigt pour ses positions sur la guerre à Gaza, pour son incapacité à agir dans le conflit Russie-Ukraine, et pour son manque de soutien aux pays du Sud. Peut-on la réformer ou est-ce la fin de l’organisation ? La réponse avec Charles Haquet, rédacteur en chef du service Monde de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : Le Monde, Arte, France Info, Europe 1, RMC
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Charly TRIBALLEAU/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Chers auditeurs, pour commencer cet épisode je vais vous replonger dans un cours d’histoire. Vous vous souvenez peut-être ce qu’est le Traité de Versailles. Pour rappel, il est signé en 1919 pour mettre fin à la Première Guerre mondiale entre l’Allemagne et les Alliés.
Le jour de sa signature, est constituée la "Société des Nations". Un autre concept qui doit vaguement vous dire quelque chose… C’est la première organisation intergouvernementale créée pour garantir la paix. Tout repose sur le principe de sécurité collective : la paix doit être assurée par tous et pour tous, une agression contre un membre doit être considérée comme une agression...
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23/04 - Fosses communes dans des hôpitaux de Gaza : ces deux versions qui s’opposent
C’est une découverte macabre, qui vient de nouveau relancer la bataille de l’information entre les différents protagonistes du conflit. Ce mardi 23 avril, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas, a affirmé que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d’environ 340 personnes dans des fosses communes dans l’enceinte de l’hôpital Nasser. Pointant directement du doigt l’armée israélienne, l’accusant d’avoir tué et enterré ces personnes.
Israël a directement démenti les accusations palestiniennes "sans fondement" selon lesquelles elles seraient à l’origine de ces fosses communes. "Durant son opération dans la zone de l’hôpital Nasser" de la ville de Khan Younès, "pour tenter de localiser des otages et des disparus, des corps enterrés par des Palestiniens ont été examinés […] avec prudence et uniquement dans les endroits où des renseignements faisaient état de la possible présence d’otages", explique l’armée israélienne, assurant "avoir préservé la dignité des défunts", et que "les corps examinés n’étant pas ceux d’otages ont été remis à leur place".L'ONU veut une enquête "indépendante" et "transparente"
Au centre de ces versions des faits diamétralement opposées, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, a appelé ce mardi à une enquête "indépendante, sincère et transparente sur les morts", réclamant qu’elle inclue des enquêteurs internationaux, "vu le climat d’impunité qui prévaut". Le responsable s’est dit dans un communiqué "horrifié par les destructions...
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23/04 - Jay Mens : "Contre Israël, le génie diabolique de l’Iran a porté ses fruits"
Chercheur à la prestigieuse Harvard Kennedy School et expert au sein du think tank londonien Policy Exchange, Jay Mens est un spécialiste de l’histoire des relations internationales au Moyen-Orient. Il s’intéresse notamment à la façon dont la genèse des relations entre l’Iran et Israël pèse dans le conflit présent et à la politique des grandes puissances au Moyen-Orient depuis deux siècles. Sa fine connaissance de la région en fait un interlocuteur idéal pour mieux comprendre le conflit en cours entre Israël, le Hamas, le Hezbollah et, en sous-main, l’Iran. Selon lui, si Benyamin Netanyahou n’est pas dénué de machiavélisme, considérer ce conflit comme son obsession personnelle est aussi faux que superficiel. Selon lui, Israël fait face à une "menace existentielle" sur le plan géopolitique.
L’Express : En janvier dernier, dans les colonnes de L’Express, vous estimiez qu’"une guerre entre Israël et le Hezbollah sembl[ait] inévitable d’ici à la fin de l’année". Votre prédiction est-elle en train de se réaliser ?
Jay Mens : Nous n’en sommes pas encore là. Mais je pense qu’il ne s’agit plus d’une "guerre froide", expression que certains utilisent parfois pour décrire la relation entre les deux pays et qui reste empreinte d’une certaine assurance, parce que, de mémoire d’homme, nous nous souvenons que la guerre froide a été une période "heureuse", où personne n’est mort dans une explosion thermonucléaire.
Certes, en termes géopolitiques, les deux pays n’ont pas de frontière commune, tout comme la Russie et les...
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23/04 - Déficit public : Business France, cible idéale de Bercy pour faire des économies ?
Mais quelle mouche a piqué Bruno Le Maire le 18 mars dernier ? Invité du 20 Heures de TF1, le ministre de l’Economie est venu faire le service après-vente, après que le gouvernement a corrigé sa prévision de croissance à 1 %. Un retour à la réalité qui l’a contraint à présenter un plan d’économies de 10 milliards d’euros. Parmi les mesures actées, Bruno Le Maire a pointé du doigt les opérateurs d’Etat, ces 438 agences investies d’une mission de service public, dont les crédits vont être rabotés d’un milliard d’euros.
Pressé d’en dire davantage, le ministre de l’Economie a alors cité pêle-mêle le Centre national d’études spatiales, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, France Compétences… et Business France. Les ordres de grandeur n’ont pourtant rien à voir. L’agence spatiale a bénéficié en 2023 d’une subvention de plus de 640 millions d’euros et l’institution chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage de 1,6 milliard d’euros, quand Business France a touché à peine 110 millions d’euros. "J’ai trouvé cela un peu curieux. Je ne sais pas pourquoi ce nom est sorti. Bruno Le Maire a pu le constater lui-même et l’a d’ailleurs souvent dit : son efficacité est largement au rendez-vous", note l’un de ses anciens dirigeants.Peu de moyens, mais des résultats
L’action de cet opérateur d’Etat est assez méconnue des Français. Né en 2015 de la fusion de l’Agence française pour le développement international des entreprises Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux, Business France...
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23/04 - IA et maisons France Services : comment Attal veut "débureaucratiser" l’administration
Vers la fin de la complexité légendaire de l’administration française ? Oui, grâce à l’intelligence artificielle qui devrait enfin permettre de "débureaucratiser", a promis Gabriel Attal ce mardi 23 avril. L’IA développée en France sera ainsi mise dans le futur "au service" des usagers et des fonctionnaires. En parallèle, 300 nouvelles maisons France Services seront créées d’ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives, a promis le Premier ministre. Cet élan de volonté intervient après que le Premier ministre a réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).L’intelligence artificielle "Albert" au service des Français
"Osons mettre l’IA au service des Français. Débureaucratisons l’administration et simplifions les quotidiens", a-t-il affirmé après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100 % française. L’administration fiscale va déployer une IA 100 % française nommée "Albert", conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.
Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l’analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir. "L’IA ne remplacera pas les agents publics", a insisté...
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23/04 - Oleksandra Matviïtchouk, Nobel de la paix : "Si Poutine n’est pas arrêté en Ukraine…"
Après plusieurs semaines à militer sans relâche à Washington pour le déblocage de l’aide américaine à l’Ukraine, la militante ukrainienne des droits humains Oleksandra Matviïtchouk a, une fois sa mission accomplie, repris la route de son pays en guerre. Depuis 2014, le Centre pour les libertés civiles, qu’elle préside, documente les crimes de guerre commis par la Russie. Un travail pour lequel l’ONG a reçu, en 2022, le prix Nobel de la paix, de concert avec l’organisation russe Memorial et le militant biélorusse Ales Bialiatski, actuellement en prison dans son pays. Le temps d’un rapide crochet par Paris à l’occasion d’un événement sur les "Combattants de la Liberté" organisé par l’association Les Ponts Neufs, elle s’est entretenue avec L’Express. "Si nous voulons que notre pays, notre peuple, et notre démocratie survivent, nous devons nous battre pour les défendre", livre-t-elle. Interview.
L’Express : Quelle a été votre réaction après le vote à la Chambre américaine des représentants d’une aide de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine, après des mois de blocage ?
Oleksandra Matviïtchouk : Je me suis sentie soulagée, car nous nous trouvons à un moment crucial de cette guerre. Rappelons que la Russie consacre près de 40 % de son budget fédéral aux dépenses militaires. Et il faut avoir en tête qu’il ne s'agit là que des données officielles, les chiffres réels sont sans doute bien plus élevés. En face, le soutien militaire à l'Ukraine est resté bloqué pendant plus de six mois au Congrès américain [NDLR : la Chambre...
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23/04 - Mathilde Panot convoquée à son tour par la police pour "apologie du terrorisme"
La cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a annoncé, ce mardi 23 avril, être convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour "apologie du terrorisme" ouverte à la suite d’un communiqué du groupe parlementaire publié le 7 octobre dernier, jour de l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël.
"C’est la première fois dans toute l’histoire de la Cinquième République qu’une présidente d’un groupe d’opposition à l’Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave", a assuré l’élue dans un communiqué. "J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques", a ajouté la députée du Val-de-Marne.
Le 7 octobre, le groupe LFI avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l’attaque du Hamas, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes" et "l’intensification de la politique d’occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.
"Toute la sphère politique et intellectuelle anti génocide est menacée. Un événement sans précédent dans l’histoire de notre démocratie. On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi : protéger un génocide !", a vite réagi le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X. "Un basculement autoritaire inouï et gravissime", a quant à lui dénoncé Manuel Bompard, coordinateur national de LFI et député des Bouches-du-Rhône.Rima Hassan déjà convoquée la semaine dernière
Cette nouvelle intervient quatre...
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23/04 - Règles budgétaires de l’UE : les eurodéputés valident la réforme
Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont voté ce mardi 23 avril la réforme des règles budgétaires de l'UE censée garantir le redressement des finances publiques des Etats membres tout en préservant les investissements.
Le texte, âprement négocié pendant plus de deux ans, est considéré par des élus de gauche comme un outil installant l'austérité en Europe. Mais il a obtenu un large soutien des trois principaux groupes politiques : conservateurs du PPE, sociaux-démocrates (S&D) et libéraux (Renew).
Les nouvelles règles sont "plus flexibles, plus crédibles dans leur mise en œuvre", elles "permettront une réduction progressive des dettes publiques sans compromettre la croissance", a affirmé le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, au cours d'un débat juste avant le vote. Un accord sur cette réforme avait été trouvé le 10 février entre les négociateurs des eurodéputés et ceux des Etats membres. Le texte sera appliqué dès cette année par les ministres des Finances des Vingt-Sept pour préparer leurs budgets 2025.Un texte complexe
La réforme vise à moderniser le Pacte de stabilité, créé à la fin des années 1990 et qui limite pour chaque pays le déficit des administrations publiques à 3 % du PIB et la dette à 60 %. Jugé trop strict, ce cadre n'a jamais vraiment été respecté et était jugé obsolète.
Tout en confirmant ces ratios emblématiques, le nouveau texte rend un peu plus flexible l'ajustement réclamé aux pays de l'UE en cas de déficits excessifs, s'ils consentent à des investissements et...
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23/04 - Bureaucratie : le choc de simplification voulu par le gouvernement pour les patrons
Le gouvernement veut "faciliter la vie des entreprises", surtout des entrepreneurs qui dirigent des TPE et PME. C’est ce que répète Bruno Le Maire à longueur d’interviews. "Il faut alléger la charge mentale qui pèse sur les entrepreneurs", a-t-il déclaré dans un entretien au Monde. Le ministre de l’Economie doit présenter ce mercredi 24 avril un projet de loi de simplification devant le Conseil des ministres. Qu’est ce qui la différencie des multiples tentatives depuis les années 1960 ? Une approche de terrain, selon Bruno Le Maire. Depuis l’automne, il aurait multiplié les consultations en ligne et déplacements pour concocter un texte qui s’appuie sur la réalité du quotidien du chef d’entreprise, "accablé de normes". "Je ne suis pas là pour faire votre bonheur à votre place : c’est à vous de nous faire des propositions", avait-il déclaré le 16 novembre dernier, lors de l’ouverture des rencontres de la simplification, qui se sont poursuivies tout l’hiver, rappelle Le Figaro.
Le projet, transmis au Conseil d’Etat mi-avril, contient quelque 26 dispositions, inspirées des résultats d’une consultation citoyenne, qui ont permis de faire remonter plus de 5 000 propositions, selon Bercy. Le projet de loi s’appuie également sur les travaux d’une mission parlementaire, dont le rapport a été rendu public à la mi-février.Bulletins de salaire, Cerfa, marchés publics
Objectif de ce texte : "supprimer des démarches" pour "supprimer de la bureaucratie". Bercy met par exemple en avant le principe du "dites-nous le une...
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23/04 - Covid-19 : la bataille juridique qui se profile entre Moderna et Pfizer BioNTech
C’est le début d’une longue bataille juridique. Les laboratoires pharmaceutiques Moderna et Pfizer BioNTech s’affrontent -notamment à Londres- sur la paternité et le droit d’utiliser la technologie d’ARN messager qui a été cruciale dans la mise au point de leurs vaccins contre le Covid-19.
Un procès s’ouvre dans la capitale anglaise, ce mardi 23 avril, au cours duquel l’américain Moderna accuse la partie adverse d’enfreindre deux brevets européens liés à son vaccin contre le coronavirus. La haute cour de justice britannique va étudier "les enfreintes à et la validité des brevets EP 949 et EP 565, respectivement", d’après une déclaration d’un porte-parole de Moderna reçue par l’AFP.
Les audiences commenceront à 10H30, et devraient durer jusqu’au 15 mai. "Moderna est convaincu de l’ampleur et de la solidité de sa "technologie", "protégée par de nombreux brevets", commente encore le laboratoire américain.Un deuxième procès en mai
La bataille juridique ne se limite pas à cette procédure. En effet, un second procès s’ouvrira le 2 mai, dans lequel Pfizer et BioNTech mettent en cause des engagements de Moderna pendant la pandémie à ne pas poursuivre des laboratoires qui utiliseraient sa technologie de vaccins dans la lutte contre la pandémie. Un porte-parole de Moderna a expliqué à l’AFP que le laboratoire avait pris cet engagement au plus fort de la pandémie mais l’avait amendé en mars 2022.
Par ailleurs, Moderna s’était engagé à ne pas entamer de poursuites concernant la production de vaccins utilisant sa technologie...
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23/04 - "La France est une société gravement malade" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
De hauts fonctionnaires trop protégés
Albert Couzan, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
Plutôt que de s’attaquer aux fonctionnaires ordinaires qui, par leur grand nombre, représentent un pouvoir de nuisance insurmontable, le gouvernement ferait mieux de se concentrer sur les directeurs d’administration, qui constituent une population peu nombreuse. Est-il normal que ces dirigeants jouissent des mêmes protections que les exécutants ? Les exemples sont nombreux de ces hauts fonctionnaires, souvent fort bien payés, qui échouent sans jamais être sanctionnés. Aussi les nominations à ces postes devraient-elles être conditionnées au renoncement au statut et assorties d’objectifs clairs et négociés. Avec des dirigeants ainsi responsabilisés, on aurait plus de chance d’avoir une administration efficace. Cette réforme ne rencontrait sans doute pas d’opposition du côté des syndicats, mais on peut douter qu’elle soit portée par les politiques, issus pour la plupart de la haute fonction publique. (Déficit public : pourquoi la France fait moins d’efforts que les autres, L’Express du 11 avril.)La France, lanterne rouge
Claire Rodriguez, Poitiers (Vienne)
Désindustrialisation croissante, déficit commercial et dette publique en hausse vertigineuse : "la France est la lanterne rouge de l’économie mondiale", comme le dit l’économiste Marc Touati. La note de notre pays va sans doute être prochainement dégradée, et il est même curieux qu’elle ne l’ait pas déjà été. La France est une société gravement malade, que nos...
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23/04 - L’Arménie et l’Azerbaïdjan délimitent leur nouvelle frontière commune
C’est un pas important pour ces deux pays du Caucase qui se sont opposés lors de plusieurs guerres sur des questions territoriales. L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé, ce mardi 23 avril, avoir commencé la délimitation de leur frontière commune.
Le ministère de l’Intérieur azerbaïdjanais a indiqué dans un communiqué que des groupes d’experts procédaient à la "clarification des coordonnées sur la base d’une étude géodésique du terrain". Le ministère de l’Intérieur arménien, qui a confirmé des "travaux de délimitation" de la frontière, a lui exclu "le transfert de toute partie du territoire souverain de l’Arménie" à Bakou à la suite de ce processus.Quatre villages restitués
Le mois dernier, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait lui accepté une demande de Bakou de lui restituer quatre villages frontaliers saisis par les forces d’Erevan lors d’une guerre dans les années 1990. Cette décision a suscité des manifestations de centaines d’Arméniens dans une région frontalière de l’Azerbaïdjan, qui craignent leur isolement et que certaines de leurs maisons se retrouvent sous contrôle de Bakou.
Lundi, ils ont brièvement bloqué l’axe routier reliant l’Arménie et la Géorgie, qui passe à proximité et représente pour la population locale le principal lien vers le monde extérieur. Ils ont aussi tenté d’empêcher des travaux de déminage. Et mardi, de nouvelles protestations ont éclaté dans plusieurs endroits en Arménie, notamment près du lac Sevan et de la ville de Noyemberyan.Des cartes de l’époque soviétique
La semaine...
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23/04 - TikTok, une application tout sauf "light", par Eric Chol
Le tic-tac final de TikTok a-t-il débuté ? Le vote, le 20 avril, par la Chambre des représentants, d’un projet de loi menaçant d’interdire la plateforme d’origine chinoise procure, on l’imagine, des sueurs froides non seulement aux responsables du réseau social aux Etats-Unis mais également à leurs parrains de Pékin : le texte ouvre la possibilité de bannir TikTok du territoire américain, privant ses 170 millions d’abonnés de ses vidéos et autres jeux addictifs.
En cause ? Officiellement, les dangers que fait peser l’application sur la démocratie américaine. Avril Haines, la directrice du renseignement national, l’a confirmé à demi-mot lors d’une audition devant le Congrès : selon l’espionne la plus célèbre des Etats-Unis, rien ne garantit que le Parti communiste chinois ne soit pas derrière TikTok pour influencer les prochaines élections.
Preuve de la toute-puissance de TikTok, cette crainte est aussi partagée en Europe – à moins de deux mois des élections européennes - ou ailleurs dans le monde. Une crainte largement alimentée par les relations troubles entre TikTok et sa maison mère, ByteDance, mais aussi par l’influence croissante de l’application auprès d’une population toujours plus vaste : 1,5 milliard d’abonnés dans le monde, 134 millions en Europe dont 25 millions en France… Chez les jeunes, TikTok fait un carton plein, et c’est l’autre question qu’elle soulève, celle d’une forme de dépendance numérique. "On met le doigt sur les risques d’aliénation provoqués par l’usage de l’application, en particulier...
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23/04 - Expulsion de migrants au Rwanda : la presse britannique prédit de longues "batailles judiciaires"
Il a déjà déclenché un tollé auprès de nombreuses instances internationales. Dans la nuit du lundi au mardi 23 avril, le Parlement britannique a approuvé le projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni.
Après trois semaines de débats houleux, la presse britannique souligne dans son ensemble la fin d’un "interminable ping-pong", entre la chambre basse et la chambre haute, réticente. Un projet de loi "source de controverses et qui continuera de l’être", pointe la chaîne de télévision publique BBC. Tandis que le journal conservateur The Daily Telegraph, note "un coup majeur pour Rishi Sunak et en théorie un pas de plus vers son objectif d’arrêter les bateaux" qui traversent la Manche. De son côté, Kigali s’est dit "satisfait" par l’adoption du texte, la porte-parole du gouvernement Yolande Makolo ajoutant que les autorités étaient "impatientes d’accueillir les personnes relocalisées au Rwanda".Le Rwanda, un "pays sûr" ?
Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak et présenté comme une mesure phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile - d’où qu’ils viennent- entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques. Cette loi prévoit notamment la détention "sans préavis" de migrants pour éviter tout risque de fuite, avant de les envoyer vers les centres de rétention administrative au Rwanda, et ce "tant qu’il...
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23/04 - Médecins : l’enquête qui pointe les délais pour obtenir un rendez-vous
Les délais varient largement selon le type de professionnel médical, et selon les départements. Une nouvelle étude, publiée ce mardi 23 avril par la Fondation Jean-Jaurès analysant l’activité de 75 000 professionnels de santé utilisateurs de Doctolib et près de 200 millions de consultations en France en 2023, classe par nombre de jours l’attente des patients pour obtenir un rendez-vous.
Largement en tête, ce sont les généralistes qui affichent le délai le plus court : il faut au moins trois jours pour décrocher un créneau avec ces praticiens, selon l’étude. Plus de 87 millions de consultations chez les généralistes prises via la plateforme Doctolib ont été analysées. Viennent ensuite les pédiatres, avec qui il est possible de consulter en moins de sept jours. Puis les dentistes et les sages-femmes, qui affichent un délai de 11 jours, les gynécologues (22 jours), et les ophtalmologistes (25 jours).
Tout en bas de l’échelle de l’accessibilité, les dermatologues (36 jours) et les cardiologues (42 jours) nécessitent des délais les plus longs. "La dermatologie est une spécialité qui nécessite moins de prise en charge urgente, et les urgences cardiologiques sont fréquemment adressées à l’hôpital", note la Fondation Jean-Jaurès pour expliquer leurs délais nettement plus importants. Pour les masseurs-kinésithérapeutes, seule profession paramédicale scrutée par l’étude, la moitié des rendez-vous sont accordés en moins de 6 jours.
S’ils restent élevés pour certains types de praticiens, ces délais ont largement baissé...
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23/04 - Intelligence artificielle : ce que nous apprenait déjà le film "Her" il y a dix ans
Paris, avril 2024. Le regard brisé de Theodore Twombly apparaît subitement au détour d’une présentation sur l’intelligence artificielle d’un des maîtres en la matière, Yann LeCun. L’homme n’est pourtant pas un des éminents confrères du scientifique ou le patron d’une start-up en vogue du secteur. Juste un personnage de film, également identifiable à l’épaisse moustache couvrant le haut de ses lèvres et à sa chemise rouge fraise. Dans Her, réalisé par Spike Jonze, Twombly interagit avec une intelligence artificielle capable de dialoguer et de raisonner. Un peu à la manière d’un ChatGPT. Une référence d’actualité, donc, qui devient même bluffante lorsque l’on sait que Her a déjà dix ans.
Découvrir l’œuvre pour la première fois est en soi une expérience. Ne serait-ce que pour cette histoire d’amour si singulière entre un homme et une machine – ces dernières, au cinéma, ont souvent eu davantage tendance à vouloir nous détruire ou nous manipuler. Joaquin Phoenix incarne Théodore, un écrivain public du XXIe siècle, à qui l’on ne confie pas sa paperasse mais ses désirs, ses secrets, ses amours plus ou moins cachées pour qu’il les couche avec poésie sur du papier. Un homme seul, aussi, récemment divorcé, traînant son spleen dans ce qui ressemble à un quartier d’affaires géant, pâle et désincarné. Une âme sensible, qui tombe facilement pour les petites choses de la vie, dont cette publicité pour une toute nouvelle intelligence artificielle. Il enfile une oreillette, et commence à discuter avec elle. La voix chaude et subtilement...
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23/04 - Espionnage chinois au Parlement européen : le scandale qui fragilise l’extrême droite allemande
L’affaire fait des vagues au plus haut sommet de l’Etat. Un assistant d’un député européen du parti d’extrême droite allemand AfD a été arrêté en Allemagne en raison de soupçons d’espionnage en faveur de la Chine, a indiqué le parquet fédéral, ce mardi 23 avril. La Chine a "fermement" rejeté les accusations allemandes, selon l’agence chinoise d’Etat Xinhua.
L’homme, Jian G., est accusé d’avoir espionné des opposants chinois en Allemagne et d’avoir partagé des informations sur le Parlement européen avec un service de renseignement chinois, a précisé le parquet dans un communiqué. Sur le site Internet du Parlement européen, Jian Guo fait parti de la liste des assistants accrédités inscrits de l’eurodéputé Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD aux prochaines élections européennes.
"Les informations concernant l’arrestation d’un assistant de M. Krah sont très préoccupantes", a pour sa part réagi l’AfD à Berlin. "Comme nous ne disposons actuellement d’aucune autre information sur cette affaire, nous devons attendre la suite de l’enquête menée par le procureur général", a ajouté le parti.
La ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a qualifié mardi d’"extrêmement grave" cette arrestation. "S’il se confirme que les services de renseignement chinois ont espionné le Parlement européen de l’intérieur, il s’agirait d’une attaque contre la démocratie européenne", a-t-elle déclaré dans un communiqué.Son domicile a été perquisitionné
Dans son communiqué, le parquet a précisé que "l’accusé avait transmis en janvier 2024 à plusieurs...
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23/04 - Grève des contrôleurs aériens : la perpective d’un "jeudi noir" en France
Il faudra prendre son mal en patience dans les aéroports français. Les négociations pour éviter une grève des contrôleurs aériens français jeudi ont échoué, a annoncé, lundi 22 avril, leur principal syndicat, prédisant une "mobilisation record" le 25 avril des personnels, synonyme de nombreuses annulations de vols.
"On considère qu'il y a échec des négociations, de la conciliation" avec la Direction générale de l'aviation civile, a déclaré à l'AFP un secrétaire national du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) sous couvert d'anonymat. "On a une mobilisation record, et donc il faut s'attendre à de très fortes perturbations, à de très gros retards" jeudi, a ajouté ce responsable.
Le SNCTA et les autres organisations syndicales représentatives des contrôleurs aériens ont appelé à faire grève pour protester contre le projet de refonte du contrôle aérien présenté par l'administration.
La négociation, entamée il y a 15 mois, prévoit de refondre l'organisation du contrôle aérien en France, notamment le maillage territorial des services de navigation aérienne, de réorganiser le travail des contrôleurs pour faire face à l'augmentation annoncée du trafic aérien en contrepartie de hausses de rémunérations et d'embauches.Des discussions restaient possibles jusqu'à mardi midi
De son côté, la DGAC a souligné lundi soir que des discussions restaient possibles jusqu'à mardi midi, échéance pour se déclarer gréviste. En cas de grève des contrôleurs, la DGAC demande aux compagnies aériennes de renoncer à une partie de...
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23/04 - Ukraine : Rishi Sunak annonce une nouvelle aide militaire britannique pour Kiev
L’Ukraine et les Etats-Unis ont "commencé à travailler" à un accord de sécurité bilatéral, a annoncé, ce lundi 22 avril, le président Volodymyr Zelensky après s’être entretenu au téléphone avec Joe Biden, qu’il a remercié de la nouvelle tranche d’aide américaine que le Sénat américain doit encore entériner aujourd’hui.
Les infos à retenir
⇒ Nouvelle aide britannique à l’Ukraine
⇒ L’Ukraine et les Etats-Unis travaillent à "un accord de sécurité"
⇒ Le Sénat américain se saisit à son tour de l’aide à l’UkraineKiev suspend ses services consulaires pour les hommes en âge de combattre
L’Ukraine a annoncé ce mardi avoir suspendu ses services consulaires pour les hommes âgés de 18 à 60 ans, après que le chef de la diplomatie ukrainienne a annoncé des mesures prochaines pour faire rentrer au pays des hommes en âge de combattre.
"Le ministère des Affaires étrangères a annoncé une suspension temporaire de la réception de nouveaux dossiers pour des services consulaires concernant la catégorie de citoyens ukrainiens mentionnés", a indiqué dans un communiqué la diplomatie ukrainienne, précisant que cela concernait les hommes de 18 à 60 ans.Nouvelle aide britannique à l’Ukraine
*Le Royaume-Uni va sensiblement augmenter les dépenses consacrées à la défense d’ici à 2030, a annoncé ce mardi à Varsovie le Premier ministre britannique Rishi Sunak, tout en s’engageant à verser une aide supplémentaire de 500 millions de livres à l’Ukraine.
En visite en Pologne, Rishi Sunak a expliqué que ce "plus grand renforcement de la défense nationale en une...
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23/04 - "Complot criminel" : premier jour de procès mouvementé pour Donald Trump
Le procès pénal de Donald Trump s’est ouvert ce lundi 22 avril à New York. "Une première pour un ancien président", souligne The New York Times. L’actuel candidat républicain à la prochaine présidentielle est jugé pour 34 falsifications de documents comptables de son groupe d’entreprises, la Trump Organization. Des falsifications dans le but de dissimuler le paiement de 130 000 dollars à l’ancienne star de films X Stormy Daniels dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016. L’argent avait servi à acheter le silence de l’actrice qui affirme avoir eu une relation sexuelle en 2006 avec le milliardaire républicain (ce qu’il nie), alors qu’il était déjà marié à Melania Trump.
Après une première semaine consacrée à la sélection du jury, le décor est planté : 12 jurés titulaires, sept hommes et cinq femmes, et six suppléants sont prêts à juger Donald Trump dans cette affaire.Un "complot criminel"
Le procès est donc entré lundi dans le vif du sujet. En présentant les charges au jury, les procureurs de Manhattan ont accusé Donald Trump d’avoir "orchestré un complot criminel" pour fausser le jugement des électeurs avant le scrutin de 2016 et sa victoire serrée contre Hillary Clinton, puis d’avoir "menti dans des documents comptables" pour "dissimuler" ce stratagème.
Faux, a rétorqué la défense, qui a assuré que Donald Trump était "totalement innocent" et que les paiements n’avaient rien d’illégal. "Où est le crime dans tout ce qui vous a été décrit ?", a balayé l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, en...
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23/04 - Violence des mineurs : au-delà du "plan Attal", le bilan désastreux des centres éducatifs fermés
"Saisissez-vous de cette chance" : ce lundi 22 avril, devant une poignée d’adolescents venus passer leurs vacances en stage de "rupture" dans un internat éducatif à Nice, Gabriel Attal s’est voulu ferme. En déplacement dans cet établissement pilote, le Premier ministre a tenu à vanter les mérites de cette nouvelle mesure éducative, qui permettrait "d’investir le plus tôt possible dans la prévention pour éviter à des jeunes de tomber dans la délinquance". À la suite de plusieurs faits divers violents impliquant notamment de jeunes adolescents ces dernières semaines, l’ex-ministre de l’Education a rappelé son souhait de placer, "à l’année ou pendant les vacances, beaucoup plus de jeunes en internat pour éviter qu’ils dérivent".
La montée en puissance de cette mesure, prévue par le nouveau code de la justice pénale des mineurs entré en vigueur en 2021, permettrait notamment de prendre en charge au plus tôt les adolescents en difficulté, afin d’éviter une condamnation plus restrictive par la suite - tel que l’enfermement en centre éducatif fermé (CEF). Les difficultés de fonctionnement et l’efficacité relative des CEF ont récemment été épinglées par la Cour des comptes dans un rapport publié en octobre dernier. Au point que le dispositif de l’internat éducatif apparaît notamment comme une réponse à cet échec.
Les centres éducatifs fermés, créés par une loi de 2002, sont régulièrement présentés comme "la dernière étape avant l’incarcération d’un mineur". Conçus pour accueillir des adolescents multirécidivistes ou ayant...
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23/04 - Catastrophes climatiques : quelle est la région du monde la plus touchée ?
Le rapport est sans appel. L’Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.
"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l’environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.L’impact des vagues de chaleur
L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l’impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l’OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l’Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.
En outre, l’Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l’année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990. "Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l’OMM.
"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d’une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.
Le rapport sur l’état du climat en Asie 2023 souligne l’accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des...
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23/04 - Quand le mépris d’une langue masque le mépris de ses locuteurs
Ce sont des phrases que l’on entend régulièrement, notamment dans les médias. La première : "Les Africains parlent des dialectes." La seconde : "Dans certaines de nos régions, les paysans parlent encore le patois." Or, l’avez-vous remarqué ? Ceux qui sont censés pratiquer ces "dialectes" et ces "patois" sont généralement des pauvres, des vieux, des Noirs. Et ceux qui formulent ces propos détiennent généralement tout ou partie du pouvoir politique, économique, intellectuel ou médiatique. La conclusion en découle : "Derrière la hiérarchie des langues, il existe une hiérarchie des personnes", selon la formule le sociolinguiste James Costa.
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En veut-on d’autres illustrations ? Le parler particulier des voyous est qualifié d’"argot" et celui des bouchers, le louchébem, de "jargon". Deux termes qui, de manière significative, ne sont jamais utilisés pour évoquer les langages des poètes, des médecins ou des juristes, pourtant tout aussi incompréhensibles pour le commun des mortels, ainsi que le remarque le philosophe Malo Morvan (1).
On observe la même condescendance en matière de prononciation. Selon un cliché largement répandu, les élites utiliseraient un "français sans accent". Une stupidité sans nom, puisque l’accent décrit simplement la manière d’articuler une phrase. Dès lors que l’on parle, on parle avec un accent ! Pourtant, seuls les provinciaux et les catégories situées au bas de l’échelle sociale sont censés "en avoir...
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23/04 - Comment Emmanuel Macron s’est fait rattraper par la malédiction du second mandat
Emmanuel Macron aime défier les lois de l’Histoire, élu président à un âge inédit au terme d’un parcours inédit. Or le voilà plus que jamais englué dans la malédiction des seconds mandats à laquelle n’a échappé aucun de ses prédécesseurs, qu’ils s’appellent Charles de Gaulle, sorti par un référendum, François Mitterrand, écrasé dans des législatives, ou Jacques Chirac, humilié dans un autre référendum, aux conséquences européennes celui-là. Le quinquennat actuel, vicié dès le premier mois, à cause d’une majorité législative trop serrée pour être entraînante, vicié dès le premier jour même, à cause d’une campagne trop floue pour être forte, met en cause ce qui est l’essence même du macronisme.
Si celui-ci ne veut pas être une simple quoique brillante parenthèse de la Ve République, il doit rester fidèle à son identité : en marche, disait Emmanuel Macron au début de son aventure, c’était sa marque de fabrique, sa raison d’être. L’immobilisme serait donc son linceul. Le président n’a certes pas renoncé à agiter les conservatismes français, mais ses mots ne sont plus magiques au terme de sept ans d’exercice du pouvoir. Son bilan, sur les comptes publics par exemple, sur l’autorité aussi, est devenu son boulet.
On comprend bien pourquoi le chef de l’Etat s’efforce de ne pas tomber du côté où il penche, c’est-à-dire à droite. Conclure une alliance avec une partie des Républicains, ce serait renoncer au "en même temps", et donc donner un coup de canif au macronisme originel. Mais l’immobilisme, certes pas dans le verbe mais dans les résultats,...
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23/04 - Guerre en Ukraine : l’Europe doit livrer plus de systèmes antiaériens à Kiev, et vite
Voilà des mois que Kiev attendait cette décision. La Chambre des représentants américaine a donné son feu vert, le 20 avril, à une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine. Enfin, des obus américains vont pouvoir alimenter une artillerie ukrainienne actuellement en grande difficulté face à celle de la Russie – qui tire cinq à dix fois plus de projectiles. Il était temps : "Le risque est très réel que les Ukrainiens perdent sur le champ de bataille d’ici à la fin de 2024 [sans notre aide]", avait alerté le patron de la CIA, Bill Burns, avant le vote.
Un autre type de munitions est attendu avec encore plus d’empressement par Kiev : des missiles antiaériens pour ses systèmes Patriot de fabrication américaine. Car ces dernières semaines, profitant de l’épuisement progressif des défenses ukrainiennes, drones et missiles russes sont parvenus à frapper durement infrastructures énergétiques – 80 % des capacités endommagées – et grandes villes. Les Ukrainiens ont perdu 18 systèmes de missiles sol-air S-300, de conception soviétique, selon le site Oryx, qui recense les pertes en équipement.
Pour combler les trous de plus en plus larges du bouclier du ciel ukrainien, les Européens n’ont pas le choix, ils doivent donner plus, quitte à réduire, au moins pour un temps, leurs propres capacités (sans toutefois se mettre en danger). Le président ukrainien a indiqué aux membres de l’Otan avoir besoin urgent de sept systèmes Patriot supplémentaires, exhortant à ce que ceux-ci "sauvent des vies plutôt...
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23/04 - Livres : le vrai coût des frais de port obligatoires, par Frédéric Duval (Amazon)
En France, les politiques publiques culturelles restent prisonnières d’une lecture manichéenne des pratiques et acteurs culturels. Elles tendent ainsi à laisser de côté, voire à écarter délibérément, les formidables potentialités offertes par Internet. Elles se privent alors d’un levier efficace pour rendre la culture accessible sur tout le territoire, et la France se distingue sur ce point d’autres pays en Europe qui, eux, capitalisent sur le numérique pour rapprocher la culture des publics qui en sont le plus éloignés.
C’est d’autant plus regrettable que la culture se trouve être à la croisée des inégalités géographiques et sociales qui morcellent "l’archipel français". Prenons l’exemple des livres imprimés : plus de 90 % des 35 000 communes françaises n’ont pas de librairie quand Paris, à elle seule, concentre près de 20 % des librairies françaises pour seulement 3 % de la population. On comprend pourquoi près de la moitié des livres vendus par Amazon en France sont expédiés vers de petites villes et des zones rurales.
Internet permet en effet à de nombreux Français de s’affranchir des inégalités territoriales pour accéder à une vaste sélection de biens, services et contenus culturels qui leur correspondent – que l’on vive dans un village ou au cœur du Quartier latin. Malgré ses avantages indéniables, le numérique reste tenu à l’écart des politiques publiques culturelles en France, à l’image du Pass culture, qui aujourd’hui est largement ouvert aux offres en magasin, et beaucoup moins aux offres en ligne et...
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23/04 - Recrutements : "On ne connaît pas 50 % des métiers des dix prochaines années"
Avec 5 000 clients représentant 550 collaborateurs sur le marché français pour toutes les formes de contrats mises en œuvre sur l’ensemble de la chaîne RH, Samuel Tamagnaud cofondateur, directeur général adjoint et président France, Afrique et Moyen-Orient de Morgan Philips Group, constate, depuis la crise sanitaire, "un rééquilibrage total avec des candidats qui veulent choisir leur entreprise et travailler différemment". Premier changement : une augmentation du management de transition. Si une partie de ces managers y vient "par défaut", d’autres au contraire "ont envie de se faire plaisir avec des missions pendant un temps donné".
Deuxième changement : une montée en puissance des 25-30 ans qui veulent travailler en free-lance. "Ils ne veulent pas être dépendants d’une entreprise et acceptent des missions de trois à six mois en général" – avec un taux journalier moyen de 350 à 900 euros pour un développeur d’applications mobiles, de 450 à 900 euros pour un ingénieur en développement logiciel et opérations système (DevOps), selon Morgan Philips Group. Des jeunes plus fidèles à un métier qu’à un groupe : ils veulent des projets et savoir comment travaille l’entreprise, alors il faut être inventif."L’IA est un outil, mais l’humain reste primordial"
"En France, on recrute encore sur le CV, alors que, en Asie, c’est sur la compétence. Mais l’expertise ’à la française’ est très recherchée à l’international, cette capacité à réfléchir ’out of the box', ce supplément d’âme qui donne une vision différente", précise...
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23/04 - Cancer : les cas sont-ils vraiment en hausse chez les jeunes ?
Dans cet épisode, Antoine Beau, du service Sciences et Santé de L’Express, vous explique pourquoi les chiffres concernant la hausse de cancers chez les jeunes sont à relativiser.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture et montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : Europe 1
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Philippe Huguen/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 79 %… Ce chiffre, on l’a beaucoup entendu dans les médias récemment, notamment avec l’annonce choc de Kate Middleton. Et à L’Express, c’est Antoine Beau du service Sciences et Santé, qui en a parlé. Bonjour Antoine !
Antoine Beau : Bonjour !
Charlotte Baris : Antoine, quel est le lien entre le cancer de Kate Middleton et ces 79 % ?
Antoine Beau : Et bien, ce chiffre a été utilisé dans les médias pour expliquer qu’il y aurait une "épidémie" de cancers chez les jeunes. C’est tiré d’une étude, publiée en 2023, dans la revue scientifique British Medical Journal. Et ça désigne la hausse, du nombre de cancers chez les moins de 50 ans ces 30 dernières années. Mais je te préviens tout de suite Charlotte, c’est un chiffre à interpréter avec précaution, et en réalité il ne veut pas dire grand-chose…
Pour aller plus loin...
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22/04 - Meloni et la censure de la Rai : la polémique qui enflamme l’Italie
C’est la polémique sur toutes les lèvres en Italie. Ce jeudi, à l’occasion de l’anniversaire de la libération de l’Italie du pouvoir fasciste, le 25 avril 1945, une émission de la chaîne de télévision publique italienne Rai avait fait le choix d’inviter le célèbre écrivain et intellectuel Antonio Scurati. Ce dernier, auteur d’une série de romans traduite dans le monde entier sur Benito Mussolini, M. L’enfant du siècle, devait prononcer un court monologue. Avec au coeur de sa prise de parole, une critique très frontale contre la Première ministre Georgia Meloni et son parti, Fratelli d’Italia, l’accusant de manipuler l’histoire pour déprécier le rôle de la résistance antifasciste pour faire tomber le régime de Mussolini, mais aussi de certaines ambiguïtés quant aux responsables des crimes de l’époque.
Mais cette intervention a finalement été… déprogrammée ce samedi par la direction de la Rai, a révélé la présentatrice de l’émission ce week-end. Officiellement pour des motifs économiques, mettant en avant un tarif de 1 800 euros réclamé par Antono Scurati, ce que ce dernier récuse avec force. Mais selon certains médias italiens, qui ont pu consulter un document interne de la Rai, ce fut en réalité bien pour des raisons "éditoriales" que la prise de parole de Scurati fut annulée.Antonio Scurati, journaliste et écrivain italien, à Paris en 2011.
Il n’en fallait pas plus pour que la chaîne publique italienne soit accusée de censure, comme l’a titré ce dimanche le journal La Reppublica, quotidien de centre-gauche : "La Rai...
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22/04 - Guerre Israël - Hamas : ce que dit le rapport de Catherine Colonna sur l’UNRWA
L’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza a des "problèmes persistants de neutralité" politique, mais Israël doit encore fournir la "preuve" que ses membres sont liés à des "organisations terroristes", pointe, ce lundi 22 avril, un rapport remis au chef des Nations unies.
"L’UNRWA demeure cruciale pour apporter une aide humanitaire vitale et des services sociaux essentiels, notamment en matière de santé et d’éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie", souligne le groupe dans un rapport très attendu d’une cinquantaine de pages.
"L’UNRWA est irremplaçable et indispensable pour le développement humain et économique des Palestiniens. De plus, beaucoup considèrent que l’UNRWA est une planche de salut humanitaire", écrit la mission pilotée par l’ex-cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. "Mais en dépit de ce cadre solide, des problèmes liés à la neutralité persistent", relève-t-elle."Menaces"
Il s’agit "de cas d’employés du personnel exprimant publiquement leurs opinions politiques, de livres scolaires au contenu problématique venant du pays hôte et utilisés dans certaines écoles de l’UNRWA, de syndicalistes politisés proférant des menaces contre l’encadrement de l’UNRWA et perturbant des opérations" humanitaires, selon le groupe indépendant.
L’agence qui compte plus de 30 000 employés dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d’employer "plus de 400 terroristes" à Gaza. Et...
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22/04 - Médailles de l’Assemblée nationale : cette méconnue "légion d’honneur" des citoyens ordinaires
Souvent, elles n’occupent qu’une demi-page dans le quotidien régional, une photo dans un local un peu triste, permanence parlementaire ou siège associatif, une dizaine de personnes autour d’un élu, quelques croissants, du café, parfois un verre de l’amitié. Mais peu importe que ces cérémonies n’aient pas les honneurs de la presse nationale, ni ceux des ors de la République, dans les circonscriptions, elles font événement. En ces temps où les députés cherchent une manière de faire de la politique autrement, de garder un lien avec le terrain, de ne pas être taxés de déconnexion avec les électeurs, ils redécouvrent le charme de distribuer les "médailles de l’Assemblée nationale", des décorations sans décorum, un temps tombées en désuétude.
Hier, les députés pouvaient cumuler les casquettes de parlementaire et de maire et décerner des médailles de la Ville à leurs concitoyens méritants. La réserve parlementaire leur permettait aussi de manifester leur soutien à des initiatives locales. Privés de ces deux outils, il leur a fallu imaginer d’autres moyens de montrer que, bien que siégeant à Paris, ils n’en oubliaient pas pour autant la vie de leur circonscription. Plus distinction que décoration, la médaille de l’Assemblée nationale a l’avantage d’être à l’entière discrétion des députés. Aucune limite de nombre ne leur est fixée, il leur suffit de choisir le modèle parmi les trois proposés, d’y faire graver le nom de la personne concernée et de s’acquitter d’une somme variant de 11,60 à 47,10 euros.
A l’inverse de la Légion...
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22/04 - Violences des jeunes : l’internat éducatif, l’histoire d’un vieux serpent de mer
50 000 places d’internat vides ? "C’est fou quand on y pense", lance, mine de rien, Gabriel Attal. En visite au lycée du Parc impérial de Nice ce lundi 22 avril, le Premier ministre s’est engagé à "placer beaucoup plus de jeunes en internat". L’objectif ? Lutter contre les violences entre mineurs, et notamment, "éviter qu’ils dérivent", selon la formule du locataire de Matignon.
Il faut dire que depuis son passage à l’Education nationale, Gabriel Attal a fait du retour à l’autorité une priorité. N’a-t-il pas déclamé lors de son discours de politique générale le 30 janvier dernier : "Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. Tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter" ? Mais ce lundi, en suggérant un recours plus fréquent à l’internat, Gabriel Attal a déterré un vieux serpent de mer.Internats d’excellence, ERS… Les vestiges de l’ère Sarkozy
L’internat ? A l’Elysée, Nicolas Sarkozy en avait fait son cheval de bataille. En 2010, son ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, avait donné le coup d’envoi des "internats d’excellence". Des établissements ouverts aux enfants issus de milieux défavorisés censés leur permettre de grimper dans le sacro-saint ascenseur social. Au même moment, les "établissements de réinsertion scolaire", dit ERS, ont vu le jour.
A l’inverse des "internats d’excellence", qui accueillent les candidats "méritants" sur dossiers, les ERS sont destinés aux élèves "polyexclus" âgés de 13 à 16 ans, décrits comme "perturbateurs". Les mineurs y sont placés de façon temporaire et sur décision...
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22/04 - Nicholas Lardy : "Les Occidentaux se trompent sur l’état réel de l’économie chinoise"
Les réformes de libéralisation et d’ouverture initiées par Deng Xiaoping en 1978 ont propulsé l’économie chinoise, en l’espace de quarante ans, dans une croissance fulgurante, faisant de la Chine la deuxième puissance mondiale après les Etats-Unis. Mais depuis l’accession au pouvoir de Xi Jinping en 2012 et la pandémie du Covid-19, ses progrès sont plus timides, à tel point que de nombreux spécialistes occidentaux interprètent ce ralentissement comme le signe d’un système à bout de souffle.
Cependant, Nicholas R. Lardy, expert reconnu de l’économie chinoise au Peterson Institute for International Economics, ne partage pas ce pessimisme. Selon lui, de nombreux spécialistes ont tendance à sous-estimer l’état réel de l’économie chinoise. S’il s’est certes éloigné de ce qui a fait son succès depuis 1978, à savoir la libéralisation des marchés et le développement des entreprises privées au détriment des entreprises d’Etat, l’empire du Milieu "dispose encore d’un potentiel significatif qui lui permettrait de rattraper son retard avec les Etats-Unis", nous explique l’auteur de The States Strikes Back : The End of Economic Reform in China ? (2019).
L’Express : La Chine a annoncé la semaine dernière une croissance de 5,3 % pour le premier trimestre de l’année, dépassant ainsi toutes les prévisions. Est-ce que cette annonce vous étonne ?
Nicholas R. Lardy : Étant plus optimiste que la plupart des analystes sur la Chine, ce taux de croissance n’est pas une surprise pour moi. Je pense en effet que l’économie chinoise est...
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22/04 - TikTok Lite : la menace que l’UE fait peser sur le réseau social chinois
Bruxelles a ouvert, ce lundi 22 avril, une enquête visant la nouvelle application TikTok Lite et menacé de suspendre dès jeudi la fonctionnalité du réseau social chinois qui récompense le temps passé devant les écrans au risque d’augmenter l’addiction.
Des pièces virtuelles, convertibles en carte-cadeau, en échange du visionnage de vidéo… TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a lancé son nouveau service controversé en France et en Espagne fin mars. En poussant à rester connecté, il pourrait renforcer dangereusement la dépendance au réseau social.
La Commission européenne estime que le mécanisme pose "des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs". Or, la plateforme n’a pas communiqué à Bruxelles, avant son lancement, une évaluation des risques conformément à ses obligations dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).
C’est pourquoi l’exécutif européen s’apprête à imposer une suspension du programme de récompenses. "Avant de l’adopter formellement, il a été accordé à TikTok un délai jusqu’au (mercredi) 24 avril pour fournir les arguments de sa défense".Amendes et astreintes
La Commission européenne avait lancé une première mise en garde le 17 avril, en demandant à la plateforme de fournir sous 24 heures une évaluation des risques liés à ce déploiement et de détailler les moyens mis en oeuvre pour les réduire. Mais "TikTok n’a pas fourni le document dans les délais", a expliqué la Commission dans un communiqué. "Les flux incessants de vidéos courtes et rapides peuvent...
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22/04 - "En voyant les dégâts..." : en Turquie, le périlleux eldorado de la chirurgie esthétique
Ils ont d’abord suscité la surprise et la curiosité, évoluant le plus souvent en groupe dans les rues d’Istanbul, la nuque et le bas du crâne enveloppé de bandages et arborant des crânes ensanglantés. Des membres d’une secte ? Des blessés de guerre ? Apparus il y a une dizaine d’années, les rescapés des implants capillaires qui cheminent le long du Bosphore n’étonnent désormais plus personne. Au fil des ans, leurs rangs se sont étoffés des volontaires de la rhinoplastie, de la liposuccion et de bien d’autres, venus profiter d’installations médicales de qualité, de professionnels bien formés et de prix défiant toute concurrence.
C’est pourtant l’une de ces opérations, en l’occurrence le "lifting brésilien des fesses" qui, à la mi-janvier, a coûté la vie à une jeune patiente anglaise de 26 ans, mère de trois enfants. L’opération, qui dure de quatre à six heures, sous anesthésie générale, consiste à prélever du tissu adipeux dans certaines régions du corps pour le transférer dans les fesses, afin d’en augmenter la fermeté, le volume et le dessin. La jeune mère de famille s’était déjà rendue à Istanbul pour une opération dentaire dont elle était satisfaite et avait décidé de renouveler l’expérience pour un coût de 3 500 euros, trois fois inférieur au prix demandé dans les cliniques de son pays. Victime d’une embolie graisseuse, elle est décédée dans le taxi qui l’emmenait effectuer sa visite de contrôle postopératoire, juste avant de prendre son avion pour l’Angleterre.
"La Turquie est la nouvelle destination à la mode depuis dix...
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22/04 - Assurance chômage : le gouvernement fixera de nouvelles règles à partir du 1er juillet
Le gouvernement reprend la main. Il fixera de nouvelles règles d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi à partir du 1er juillet, prenant acte du "désaccord" entre les partenaires sociaux, selon un communiqué ce lundi 22 avril du ministère du Travail.
L’exécutif prendra "un décret de carence" qui aura "pour objectif de concourir à l’atteinte du plein emploi et de favoriser le retour rapide en emploi des chômeurs indemnisés", indique ce communiqué. Comme en 2019, patronat et syndicats perdent à nouveau la main sur la définition de ces règles au profit de l’exécutif. Le ministère rappelle que "les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à trouver un accord dans la négociation relative au Pacte de la vie au travail, qui portait sur l’emploi des seniors, les reconversions professionnelles et le compte épargne temps universel (Cetu)" engagée depuis décembre.
Il ajoute que "l’issue de cette négociation conditionnait l’entrée en vigueur" de l’accord sur l’assurance chômage de novembre, "afin de le rendre compatible avec le document de cadrage de l’été 2023" qui prévoyait des économies sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi seniors. L’assurance chômage était gouvernée par un décret de carence qui expirait fin 2023, mais dont la validité a été prolongée de six mois par un décret de "jointure" jusqu’au 30 juin.Vers une baisse de la durée d’indemnisation
Le Premier ministre Gabriel Attal a d’ores et déjà annoncé sa volonté de durcir encore les conditions d’indemnisation des chômeurs pour, justifie-t-il, les inciter...
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22/04 - Charles-de-Gaulle : la première mission sous l’égide de l’Otan du porte-avions français
Un premier déploiement sous commandement de l’Otan. Le porte-avions français Charles-de-Gaulle a appareillé, ce lundi 22 avril, de Toulon, après huit mois de travaux et plusieurs essais en mer, pour six semaines d’opérations en Méditerranée dont deux où il sera placé sous contrôle opérationnel de l’Alliance transatlantique.
Le fleuron de la flotte militaire française, avec ses avions de chasse Rafale Marine, a quitté le port du sud-est de la France vers 10 heures, ont constaté des journalistes de l’AFP. Il est escorté dans ses navigations par un sous-marin nucléaire d’attaque, des frégates spécialisées et un ravitailleur, le tout constituant le "groupe aéronaval" français, le plus gros d’Europe.
Du 26 avril au 10 mai, il participera à une mission de l’Otan, baptisée Akila, regroupant des bâtiments de plusieurs nations (Etats-Unis, Grèce, Espagne, Portugal, Italie) sous le commandement de l’état-major maritime, comptant quinze nations dont la France, et dirigée par un vice-amiral américain. Le porte-avions "participera aux activités de l’Alliance en Méditerranée et dans toute l’Europe pour renforcer sa posture défensive et dissuasive, contribuer à la sécurité collective et soutenir les opérations visant à favoriser la stabilité régionale", explique le ministère des Armées."Fer de lance" de la mission de l’Otan
Le 25 avril, à la veille de son passage sous le contrôle opérationnel de l’Otan, le porte-avions accueillera également pour la première fois à son bord la conférence des 32 ambassadeurs des pays membres de...
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22/04 - Allemagne : ces étranges arrestations d’espions présumés au profit de la Chine
Tôt ce lundi 22 avril, un couple résidant à Düsseldorf, dans l’ouest de l’Allemagne, et un homme de 59 ans de Bad Homburg, ont été arrêtés simultanément. Leur point commun ? Ils sont accusés d’être des espions au service des renseignements chinois. Ils "sont fortement soupçonnés d’avoir travaillé pour un service secret chinois à partir d’une date non exactement définie avant juin 2022", écrit le parquet fédéral, chargé des affaires d’espionnage en Allemagne.
Le principal suspect, "Thomas R. travaillait comme agent pour un membre du MSS (ministère de la Sécurité de l’Etat chinois, ndlr) se trouvant en Chine. Pour lui, il a récupéré des informations en Allemagne sur des technologies innovantes pouvant servir à des fins militaires", écrit le parquet.
Dans cet objectif, il s’est servi du couple formé par Herwig F. et Ina F., qui gèrent une entreprise à Düsseldorf, servant d’intermédiaire pour la coopération avec le monde scientifique et de la recherche. C’est ainsi que les époux ont conclu, par le biais de leur société, un accord avec une université allemande pour le transfert de données, ajoute le parquet, sans préciser de quelle université il s’agit.Transfert de technologie illégal
Selon le parquet fédéral, les informations qui auraient été transmises à l’officier des renseignements chinois concernaient, entre autres, des pièces de machines modernes qui pourraient être utilisées dans de puissants moteurs de navires, par exemple dans des navires de combat. En outre, ils sont soupçonnés d’avoir acheté un équipement laser...
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22/04 - Ukraine : la tour de télévision de Kharkiv détruite après une frappe russe
La tour de télévision de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a été détruite après une frappe russe qui n’a pas fait de victimes, ont indiqué ce lundi 22 avril les autorités régionales, annonçant l’interruption du signal.
Cette structure haute de 240 mètres s’est effondrée à mi-hauteur, a constaté un journaliste de l’AFP à proximité. Elle avait déjà été endommagée par une attaque en mars 2022, au début de l'invasion russe. "Les occupants ont attaqué une infrastructure de télévision à Kharkiv. Pendant l'alerte, les employés se sont cachés. Il n'y a pas eu de victimes", a indiqué de son côté Oleg Synegoubov, le gouverneur régional, qui a signalé des "interruptions dans le signal pour la télévision numérique".
Les infos à retenir
⇒ Aide à l’Ukraine : l’UE promet de ne pas se reposer sur les Etats-Unis
⇒ La situation sur le front va empirer vers la mi-mai, prévient Kiev
⇒ La Pologne se dit prête à accueillir des armes nucléaires sur son solL’armée russe revendique la conquête d’un village de la région de Donetsk
La Russie a revendiqué ce lundi la prise d’un village situé au sud-ouest de la ville de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, une nouvelle avancée de son armée face à des troupes ukrainiennes en difficulté.
Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk et non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Sud et Est que la Russie tente de conquérir depuis deux ans. Les forces russes revendiquent régulièrement la prise de villages et sont...
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22/04 - Ukraine, Moyen-Orient, mer de Chine… Ces dépenses militaires qui explosent en 2023
S’armer pour mieux se protéger, ou s’armer pour mieux attaquer ? À l’aune d’une multiplication des conflits internationaux, en Europe de l’Est et au Proche-Orient, et d’une menace persistante en mer de Chine, les Etats relancent leur machine de guerre.
D’après un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) publié ce lundi 22 avril, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 6,8 % en 2023. Une hausse sans précédent depuis 2009, qui porte leur niveau à 2 443 milliards de dollars.Les Etats-Unis, la Chine et la Russie sur le podium
Sans surprise, les Etats-Unis, la Chine et la Russie se hissent sur le podium des pays les plus dispendieux en matière d’armements. En 2023, Washington a dépensé 916 milliards de dollars, dont 35,7 milliards destinés au soutien à Kiev. En guerre contre Moscou depuis février 2022, l’Ukraine a doublé son budget militaire en 2023. Les dépenses défensives représentent ainsi 58 % des dépenses publiques totales, note le Sipri. Après de longues et laborieuses tractations, la Chambre américaine des représentants a adopté samedi un plan d’aide à l’Ukraine soutenu par des élus des deux bords. Près de 61 milliards de dollars, soit la majorité des fonds approuvés, sont consacrés à la guerre en Ukraine.
Au conflit russo-ukrainien s’est ajoutée la guerre au Proche-Orient déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Ainsi, le Congrès américain a aussi validé en novembre une aide militaire de 14,5 milliards destinée à soutenir Israël dans sa guerre...
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22/04 - Hangar géant et services à la communauté : en Angleterre, Suez mise sur l’impact social
En ce matin de printemps, les intempéries mettent le trafic ferroviaire anglais à rude épreuve. Mais, en dépit des annulations de trains en cascade, Sabrina Soussan, la PDG de Suez, affiche un flegme très britannique. Il faut dire que les dernières nouvelles sont bonnes : l’agglomération de Manchester vient de prolonger de huit ans les contrats qui la lient jusqu’en 2026 avec le groupe français. Celui-ci gérera les déchets de la ville et de ses environs jusqu’en 2034. Une manne financière estimée à plus d’un milliard de livres. De quoi éloigner un peu plus le mauvais souvenir de l’OPA lancée par Veolia en 2021, qui s’était traduite par un rétrécissement important du groupe ?
Sur le site de la communauté d'agglomération de Manchester (GMCA), un rapport d’évaluation daté du 15 décembre 2023 souligne les progrès constants accomplis par le "nouveau Suez" au cours de la période récente. "Depuis la signature des contrats en 2019, nous avons vu les taux de recyclage progresser, ce qui fait de notre région urbaine l’une des plus performantes du pays. Nous sommes en bonne voie pour que moins de 1 % des déchets que nous traitons soient mis en décharge", précise un porte-parole.
Si Manchester se montre aussi enthousiaste vis-à-vis du géant français, ce n’est pas seulement pour sa capacité à absorber efficacement 1,1 million de tonnes de détritus par an. C’est aussi en raison de son impact social. "De plus en plus, nos clients choisissent leur prestataire sur la base de nouveaux critères dont le but est de créer de la...
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22/04 - Vaccination : qui sont les Français les plus réticents ?
Les Français se vaccinent encore un peu plus. Selon un bilan publié par Santé publique France, lundi 22 avril, le niveau de vaccination des Français a progressé en 2023 mais "doit encore s’améliorer" contre certaines infections, notamment celles en recrudescence comme la rougeole.
Chez les nourrissons, l’agence sanitaire note "des progressions importantes de couverture vaccinale pour des vaccinations nouvellement recommandées". Contre le méningocoque B, près de 75 % des nourrissons nés en 2023 ont reçu au moins une dose à huit mois, contre près de 49 % des bébés de 2022. Contre le rotavirus, l’un des responsables de la gastro-entérite, environ un tiers des nourrissons nés en 2023 - première cohorte pour laquelle la vaccination est recommandée - a reçu au moins une dose à 8 mois, précise SpF.La vaccination contre la rougeole en progression, mais insuffisante
Pour les vaccinations obligatoires du nourrisson, les couvertures sont globalement élevées, mais progressent insuffisamment contre la rougeole, toujours sous l’objectif de 95 %. Au vu de "la recrudescence de maladies évitables telles que la rougeole" et la venue de millions de visiteurs étrangers lors des Jeux olympiques, "il est particulièrement nécessaire […] de renforcer le rattrapage vaccinal de tous les enfants, adolescents et jeunes adultes nés après 1980 qui n’auraient pas reçu un schéma complet à deux doses", plaide l’agence.
Chez les adolescents, la proportion de vaccinés contre le méningocoque C a fortement augmenté en 2023, à 48 % contre...
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22/04 - Affrontement Iran-Israël : comment Téhéran a perdu sa partie d’échecs
Dans la nuit du 13 avril au 14 avril, plus de 300 drones et missiles iraniens ont parcouru plus de 1 000 kilomètres pour tenter d’atteindre Israël. Alors que depuis 1979 elle appelle à la destruction du pays, pour la première fois la République islamique d’Iran a mené une attaque d’ampleur à visage découvert conduisant l’ensemble de la région au bord du "précipice" selon Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.
Un coup audacieux qui s’est in fine révélé un échec pour le régime des mollahs, tant sur le plan militaire que politique. En effet, 99 % de ces tirs mortels ont été interceptés. Le Dôme de fer, système de défense aérienne, a démontré l’efficacité et l’avance technologique israélienne. Sur le plan politique, l’Etat hébreu a pu compter sur les soutiens des Occidentaux pour intercepter les engins. L’allié américain, de plus en plus critique quant à l’intervention militaire menée à Gaza, a réitéré son engagement "inébranlable" pour "la sécurité d’Israël". Des déclarations qui se traduiront prochainement par de nouvelles sanctions contre la République islamique.
Mais au-delà de la réaction occidentale, c’est davantage celle des acteurs régionaux qui font figure de tournant majeur. Après six mois d’isolement total et de tensions diplomatiques extrêmes, Israël vient de bénéficier de soutiens régionaux inattendus dans un tel contexte ! En effet, l’aviation jordanienne aurait détruit jusqu’à 20 % des engins iraniens. Si officiellement la Jordanie a défendu son espace aérien, elle a de facto protégé la sécurité de son voisin....
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22/04 - Armes nucléaires : pourquoi la Pologne ouvre la porte à l’Otan
La Pologne est prête à accueillir l’arme nucléaire sur son territoire si l’Otan, dont elle est membre, décidait de renforcer son flanc Est face au déploiement par la Russie de nouvelles armes à Kaliningrad et en Biélorussie, a déclaré le président polonais dans un entretien publié lundi 22 avril.
"Si nos alliés décidaient de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l’Otan, nous sommes prêts à le faire", a expliqué Andrzej Duda au quotidien populaire Fakt.Des discussions avec les Etats-Unis
Le chef de l’Etat polonais, qui se trouve actuellement au Canada après une visite aux Etats-Unis où il a rencontré notamment l’ancien président Donald Trump et s’est rendu à l'ONU, a ajouté que la question d’un déploiement potentiel d’armes nucléaires en Pologne faisait l’objet de discussions entre la Pologne et les États-Unis "depuis un certain temps".
"J’ai déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises", a-t-il déclaré. Andrzej Duda avait rencontré en mars son homologue américain Joe Biden. Selon Andrzej Duda, "la Russie militarise de plus en plus l’enclave de Kaliningrad. Elle est en train de transférer ses armes nucléaires au Bélarus", deux territoires qui sont voisins de la Pologne.
En juin 2023, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir transféré en Biélorussie de premières armes nucléaires. Au sommet tenu à Vilnius en 2023, les Alliés ont réaffirmé que l’Otan ferait "tout ce qui est nécessaire pour assurer la crédibilité,...
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22/04 - Israël : le chef du renseignement militaire présente sa démission
Le chef du renseignement militaire israélien, le général Aharon Haliva, a présenté sa démission en raison de sa "responsabilité de commandement" dans l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, a annoncé, lundi 22 avril, l’armée israélienne. Israël, qui célèbre aujourd’hui le début de la Pâque juive, s’apprête à accentuer la pression militaire dans la bande de Gaza où son armée dit préparer "les prochaines étapes de la guerre" contre le Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Israël : le chef du renseignement militaire présente sa démission
⇒ Deux blessés dans une attaque à la voiture-bélier à Jérusalem
⇒ Israël promet de "nouveaux coups durs" au HamasIsraël : le chef du renseignement militaire présente sa démission
Le général Haliva "en coordination avec le chef d’état-major a demandé à ce que soit mis fin à ses fonctions", indique l’armée dans un communiqué. "Il a été décidé que le général Haliva quitte ses fonctions et prenne sa retraite de l’armée, une fois son successeur nommé".
"Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque surprise meurtrière contre l’Etat d’Israël […] le service du renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission nous ayant été confiée", indique le général Haliva, qui compte 38 ans de carrière militaire, dans sa lettre de démission publiée par l’armée israélienne. "Je porte avec moi ce jour noir depuis. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai pour toujours cette terrible douleur", ajoute-t-il.Deux blessés dans une attaque à la voiture-bélier à...
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22/04 - Israël : "Netzah Yehuda", ce bataillon dans le collimateur des Etats-Unis
C’est un bataillon de Tsahal régulièrement pointé du doigt et qui fait l’objet de nombreuses controverses. Formée en grande partie de soldats ultraorthodoxes, l’unité "Netzah Yehuda" semble désormais être dans le collimateur des Etats-Unis, qui fournissent une aide substantielle à l’armée israélienne.
Vendredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a été interrogé sur des informations selon lesquelles les Etats-Unis allaient cesser leur aide militaire à certaines unités de l’armée israélienne, en lien avec de possibles violations des droits humains en Cisjordanie avant le 7 octobre et l’attaque sans précédent du Hamas.
Le responsable américain a fait référence à la "loi Leahy", qui interdit au gouvernement américain d’utiliser des fonds pour aider des unités de forces de sécurité étrangères lorsqu’il existe des informations crédibles les impliquant dans des violations des droits humains. "C’est une loi importante que nous appliquons à tous les niveaux", a-t-il ajouté. "Et lorsque nous menons ces enquêtes, cela prend du temps. Cela doit être fait très soigneusement, à la fois en matière de collecte des faits et de leur analyse, et c’est exactement ce que nous avons fait. Et je pense qu’il est juste de dire que vous verrez les résultats très bientôt", a-t-il poursuivi. Cette décision significative intervient alors que le Congrès américain a voté une nouvelle aide d’urgence de 26 milliards de dollars à Israël, dont 13 milliards d’aide militaire. Si des sanctions des Américains étaient prises, ce serait une...
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22/04 - Face aux menaces de Xi Jinping, la rébellion du président philippin Marcos Junior
"Fils à papa" mais aussi fils de dictateur, le président Ferdinand Marcos Jr, dit "Bongbong Marcos", est en train de se faire un nom sur la scène internationale. Au pouvoir depuis bientôt deux ans, le fils d’Imelda – connue en son temps pour ses 3 000 paires de chaussures – et de Ferdinand Marcos (autocrate de 1965 à 1986) a choisi de ne plus se taire face aux provocations des garde-côtes chinois qui violent régulièrement l’espace maritime de son pays, les Philippines. Le dernier incident remonte au 23 mars sur Second Thomas Shoal, un atoll situé au sud des îles Spratleys, où est échouée la carcasse d’un navire de guerre rouillé, le Sierra Madre, placé là par Manille en 1999.Pékin revendique la quasi-totalité de l’espace maritime
Depuis un arbitrage international de 2016, ce grand récif de corail appartient aux Philippines, qui y stationnent douze soldats pour marquer leur souveraineté. Cela n’empêche pas Pékin d’en revendiquer, encore et toujours, la propriété de manière de plus en plus agressive. Ce jour-là, un navire qui ravitaille les militaires philippins est attaqué par un imposant garde-côte chinois à coups de canon à eau, blessant trois d’entre eux. S’ensuivent des manifestations à Manille et une crise diplomatique entre les deux pays.Japon, Taïwan et Philippines en première ligne face à la Chine.
Or cet acte hostile n’est que la énième intimidation d’une longue série, notamment dans l’archipel des Spratleys où la Chine a déjà bétonné 7 atolls pour en faire des îles artificielles habitées qui servent de...
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22/04 - Placements : comment diversifier son PEA à moindre coût
Mêler les atouts du plan d’épargne en actions (PEA) avec le potentiel de performance et la diversification apportée par les actions internationales : une combinaison trop belle pour être vraie ? Pas pour BlackRock : le gestionnaire d’actifs a fait grand bruit en lançant début avril le support iShares MSCI World Swap PEA UCITS ETF.
Il s’agit d’un fonds indiciel coté, éligible au PEA, dont le but est de reproduire fidèlement l’indice des actions mondiales, le MSCI World, constitué d’environ 1 500 titres de 23 pays développés. Accessible à partir de 5 euros, il supporte en outre des frais de gestion très limités de 0,25 % par an. Jusqu’à présent, seul Amundi proposait un ETF de ce type, légèrement plus onéreux, avec 0,38 % de frais par an. Une concurrence bienvenue, qui devrait profiter à l’épargnant final en tirant les prix vers le bas.
"Au sein des PEA, les participations directes en actions européennes représentent la moitié des montants investis, tandis que seulement 20 % des ETF éligibles au PEA offrent une exposition aux actions internationales", indique la société de gestion. Cette enveloppe est une véritable oasis fiscale : les plus-values y sont exonérées d’impôt après cinq ans d’ancienneté du plan et ne sont soumises qu’aux seuls prélèvements sociaux (17,2 %).
Pour contourner les contraintes réglementaires du PEA – il est réservé aux actions européennes –, ces fonds utilisent un mécanisme financier consistant à échanger la performance de leur portefeuille physique, investi localement, contre celle d’un...
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22/04 - Un océan sans plastique, c’est possible, par Teresa Ribera et Steven Guilbeault
Nous vivons entourés de plastique. Matériau polyvalent, dérivé en grande partie des combustibles fossiles, le plastique présente de nombreuses applications bénéfiques. Des dispositifs médicaux à la préservation des aliments pour éviter le gaspillage, le plastique est le secteur industriel récent qui s’est le plus développé et qui a le plus impacté les foyers du monde entier.
Cependant, au cours des dernières décennies, nous l’avons maltraité, étendant son utilisation à des fonctions inutiles. Sa consommation a augmenté de manière exponentielle : la production mondiale est passée de deux millions de tonnes en 1950 à près de 500 millions en 2023. Partout dans le monde, nous utilisons des matériaux qui mettent plus de 500 ans à se dégrader pour des utilisations ne durant que cinq minutes. Nous emballons et suremballons des articles de tous les jours comme l’eau, les fruits, la viande et le poisson dans du plastique. Nous emballons des contenants en plastique dans du plastique. Il y a du plastique dans la structure de nos maisons, dans les tableaux de bord de nos voitures, dans les fibres de nos vêtements.
Nous ajoutons des produits chimiques qui peuvent être dangereux et les combinons avec des polymères non recyclables, rendant leur réutilisation et leur recyclage impossibles. L’empreinte écologique mondiale est permanente, et son impact cumulatif est grave pour la vie des écosystèmes et la santé humaine. La pollution plastique dans l’océan a été multipliée par dix depuis 1980. 85 % des déchets en mer sont du...
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22/04 - Fin de vie : quelles sont les prochaines étapes du marathon législatif ?
Prélude d’un parcours qui pourrait durer jusqu’à deux ans, le projet de loi sur la fin de vie arrive, lundi 22 avril, à l’Assemblée, où la commission spéciale va mener durant un mois des auditions et éplucher le texte et ses amendements, dans un climat politique que chacun souhaite "apaisé".
Le départ du marathon législatif autour de cette grande réforme sociétale du deuxième quinquennat Macron sera donné lundi à 18H00. Première sur la ligne, la ministre de la Santé Catherine Vautrin qui, selon son entourage, entend se livrer à un "exercice de pédagogie", en expliquant notamment "comment nous sommes parvenus à un équilibre" sur ce texte hautement sensible.
Suivront, entre autres, des représentants du corps médical mardi, des cultes mercredi, d’associations jeudi, ou encore des psychologues, philosophes, sociologues, anciens ministres et parlementaires comme Alain Claeys et Jean Leonetti, auteurs de la dernière grande loi sur la fin de vie.
"Il faut savoir écouter tout le monde, tous les avis. L’important est qu’on puisse offrir à nos collègues un panel assez large d’acteurs" pour se forger un choix éclairé, fait valoir auprès de l’AFP la présidente de la commission Agnès Firmin Le Bodo (Horizons).21 articles et des amendements déposés
Puis, à partir du 13 mai, les 71 membres de cette commission entreront dans le vif du texte, décortiqué au fil de ses 21 articles et des amendements déposés, avant que l’hémicycle ne s’empare du projet remanié, à partir du 27 mai.
Au cœur des questionnements, le fait de proposer à...
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22/04 - Climat : un rapport inquiétant mesure le niveau de "stress thermique" sur le corps
Les effets sur les organismes ont été accentués par l’humidité, l’absence de vent ou la chaleur du béton urbain… L’Europe a connu en 2023 un nombre record de jours où la chaleur ressentie a été "extrême" pour les corps humains, à cause de températures au-delà de 35°C ou 40°C.
"L’année 2023 a atteint un nombre record de jours de stress thermique extrême, c’est-à-dire de journées où la température ressentie a dépassé l’équivalent de 46°C", selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi 22 avril. Cet indice de "stress thermique" prend en compte l’effet sur le corps humain de la température combinée à d’autres facteurs (humidité, vent, rayonnement).
Outre les canicules, le continent a subi de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes au cours de l’année : deux millions de personnes ont été touchées par des inondations ou des tempêtes, des sécheresses sévères ont affecté la péninsule ibérique et l’est de l’Europe et le plus grand incendie de forêt de l’histoire du continent a dévasté 96 000 hectares en Grèce, égrène ce rapport annuel du service changement climatique (C3S) de Copernicus, réalisé avec l’agence de l'ONU chargée des questions relatives au temps, au climat et à l’eau.
Ces catastrophes ont coûté 13,4 milliards d’euros, à 80 % imputables aux inondations lors d’une année marquée par des précipitations très au-dessus de la moyenne, notent les deux institutions.Stress thermique sévère dans le Sud de l'EuropeImpact sanitaire
Leur rapport s’attarde particulièrement...
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22/04 - Philippines : cet exercice militaire géant avec les Etats-Unis qui rend la Chine furieuse
Un exercice militaire annuel… dont les enjeux n’ont peut-être jamais été aussi élevés. Ce lundi 22 avril, commencent les 39e exercices "Balikatan" ("épaule contre épaule" en tagalog, la langue officielle philippine avec l’anglais), organisés conjointement par les Philippines et les Etats-Unis. Traditionnellement contenu à des répétitions d’opérations militaires sur le territoire philippin, le programme a été largement densifié pour cette année 2024, la "plus coûteuse" jamais organisée.
Ainsi, pour la première fois de son histoire, les plus de 16 000 soldats philippins et américains mobilisés manœuvreront notamment hors des eaux territoriales des Philippines, en mer de Chine méridionale. Des exercices qui répondent directement à la menace que fait peser Pékin sur l’Asie du sud-est, explique l’armée de Manille, alors que la flotte chinoise multiplie les manœuvres menaçantes près de Taïwan… mais aussi avec les Philippines.
En témoigne cet incident en décembre dernier, où un bateau philippin et un navire des garde-côtes chinois étaient entrés en collision dans les eaux des îles Spratleys, revendiquées par la Chine, avant de se jeter sur chacun la responsabilité. "La source de tension dans notre région est bien connue de tous", a justifié le ministre philippin des Affaires étrangères, soulignant que sa décision de renforcer les liens avec le Japon et les Etats-Unis était un "choix souverain" et exhortant la Chine à "réfléchir à ses propres actions" dans la région.La France également présente
Interrogé par le journal...
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22/04 - Guerre en Ukraine : comment la Russie a perdu la bataille de la mer Noire
C’est par une météo pluvieuse que le Moskva patrouille au large d’Odessa, ce 13 avril 2022, près de deux mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Soudain, le navire-amiral de la flotte russe est frappé par un missile antinavire ukrainien, puis par un second, quelques minutes plus tard. En dépit des efforts de l’équipage pour contenir l’incendie, ce joyau de la marine russe coule le lendemain à l’est de l’île des Serpents, dans la partie occidentale de la mer Noire. "L’ennemi n’était pas prêt pour cette frappe, a récemment commenté le porte-parole de la marine ukrainienne, Dmytro Pletenchuk, à l’occasion de la date anniversaire de cette opération. Les Russes ne soupçonnaient pas que nous avions notre propre missile de croisière et que nous pouvions leur causer des dommages." Encore aujourd’hui, cette perte résonne comme une humiliation pour le Kremlin. Aucun navire-amiral russe n’avait été envoyé par le fond depuis le Knyaz Suvorov, en 1905, lors de la guerre russo-japonaise.
Ce coup d’éclat des forces ukrainiennes a surtout marqué le début d’une longue série de succès en mer, qui contraste avec leurs difficultés actuelles sur le front terrestre. Des victoires d’autant plus spectaculaires que l’Ukraine est presque dépourvue de marine. "Beaucoup de nos navires avaient été capturés par la Russie lors de l’invasion de la Crimée en 2014, retrace Mykhailo Gonchar, président de l’institut ukrainien Centre for Global Studies Strategy XXI. En 2022, il ne nous restait qu’une poignée de petits bateaux mal équipés....
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22/04 - Moyen-Orient, le scénario du pire : la Une de L’Express à La Loupe
Cette semaine, retour sur la hausse brutale des tensions entre Israël et l’Iran avec Stéphane Amar, correspondant de L’Express à Jérusalem, et Clément Daniez, journaliste au service Monde, spécialiste des questions militaires.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : France Info
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : JIM HOLLANDER/AFP
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Charlotte Baris : Vous le savez maintenant, la plupart du temps, la Une de L’Express est validée près d’une semaine avant sa sortie en kiosques, lors d’une grande conférence de rédaction. Et c’était donc le cas la semaine dernière. Nos journalistes étaient sur le pont pour traiter un gros dossier politico-économique. Certains articles étaient déjà achevés et mis en page…
Et puis, pendant le week-end, l’attaque de drones lancée par Téhéran en direction d’Israël vient ponctuer plus de 40 ans de tensions entre les deux puissances. Pour le moment, la région ne s’est pas embrasée, mais la menace est loin d’être éradiquée.
Un évènement comme celui-ci, c’est exactement le type de sujet qui nous oblige à complètement revoir notre copie. Et dans ce cas-là, on repousse le dossier de Une à...
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21/04 - Mikheïl Saakachvili : "Je suis la seule personne menacée de mort par Poutine qui soit encore en vie"
Il est devenu l’un des symboles du bras de fer engagé entre la Russie et l’Occident. Dans une lettre de 13 pages qu’il nous fait parvenir de sa prison de Tbilissi (Géorgie), Mikhaïl Saakachvili, condamné en octobre 2021 à six ans de prison pour "abus de pouvoir", considère que le gouvernement pro-russe lui fait payer, sous l’influence de Vladimir Poutine, le rapprochement de son pays avec l’Union européenne. Depuis son lieu de détention, l’ancien président de Géorgie (2004-2013) soutient les manifestations dénonçant le vote, mardi 16 avril, par le Parlement géorgien, d’une loi controversée sur les "agents de l’étranger", inspirée d’un texte russe visant à réduire au silence les voix d’opposition.
"La Russie a de facto propagé une guerre hybride en imposant cette loi qui fermerait la route de l’Union européenne à la Géorgie", estime Mikhaïl Saakachvili, qui exhorte ses partisans à se mobiliser "pour défendre la liberté, l’indépendance et l’avenir européen de la Géorgie". Déterminé à garder cette ancienne république soviétique du Caucase sous sa coupe, le chef du Kremlin n’a jamais pardonné à l’ancien héros de la "révolution des roses" (2003) de s’être dressé contre lui. Aujourd’hui, Mikhaïl Saakachvili estime sa vie menacée.Message à l’Occident
Et tandis que le Parlement européen réclame sa libération, Volodymyr Zelensky, qui l’avait nommé en 2020, à Kiev, à la tête du Conseil national des réformes, accuse les autorités géorgiennes de le "tuer lentement", sa santé s’étant dégradée en prison.
Cette prise de parole dans la...
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21/04 - Gaza : Netanyahou promet d’accroître "la pression" sur le Hamas "dans les prochains jours"
Dans une vidéo diffusée à la veille de la fête juive de Pessar, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a promis aux Israéliens d’accroître la "pression militaire" sur le Hamas, "dans les prochains jours. "Nous lui porterons de nouveaux coups durs - et cela arrivera bientôt […] c’est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire", a-t-il déclaré ce dimanche 21 avril, sans évoquer directement un assaut sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu’il s’est dit à maintes reprises déterminé à lancer.
L’armée israélienne, elle, continue de bombarder cette ville où s’entassent près d’1,5 million de Palestiniens, à la frontière avec l’Egypte. Selon la Défense civile de Gaza, des frappes israéliennes sur deux maisons de Rafah ont fait au moins 16 morts ce dimanche. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 48 morts en 24 heures dans le territoire - sans que ces chiffres ne puissent être vérifiés de sources indépendantes.
Comme chaque jour, des rescapés fouillaient ce dimanche les décombres après les scènes de panique de la nuit. "Nous dormions et nous avons soudain été réveillés par le cauchemar d’une explosion. Le plafond est tombé sur les enfants", a raconté une femme de 35 ans, Umm Hassan Kloub, dont la maison abritait des familles déplacées. "A chaque instant, nous vivons dans la terreur. Nous ne savons pas si nous allons vivre ou mourir", a-t-elle ajouté. Vendredi, les pays du G7 avaient exprimé leur opposition à "une opération militaire d’ampleur à Rafah", tout en dénonçant...
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21/04 - Après la France, les Etats-Unis chassés du Niger : quelles forces occidentales encore sur place ?
Clap de fin. Les Etats-Unis vont retirer leur millier de soldats du Niger à la demande du régime de Niamey issu du coup d’Etat de juillet, sur fond de montée en puissance de la Russie dans la région. Le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, a accepté, samedi 30 avril, la demande des autorités nigériennes lors d’une rencontre à Washington avec le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. Les plus de 1 000 soldats américains présents dans le pays étaient engagés dans la lutte antidjihadiste au Sahel et disposaient d’une importante base de drones à Agadez (nord), construite pour environ 100 millions de dollars.
Le nouvel accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait des troupes. De son côté, le département d’Etat américain n’a pas immédiatement réagi de manière officielle. Le calendrier du retrait n’a pas été précisé.
Après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires. À noter que les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre.
Les Etats-Unis, de leur côté, faisaient profil bas, espérant éviter le même sort. Cet été, ils avaient mis deux mois avant de condamner le coup d’Etat : Washington avait préféré privilégier le dialogue contrairement à...
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21/04 - Comment l’informatique quantique menace les secrets militaires et nos paiements
Les informaticiens adorent se faire peur avec de sombres échéances technologiques, tel le bug de l’an 2000. Avec le Q-Day, en référence à l’informatique quantique, ils sont servis. Ce terme désigne le jour où un ordinateur quantique sera suffisamment puissant pour ne faire qu’une bouchée des indispensables algorithmes de chiffrement à clé publique, pour l’instant intouchables par l’informatique traditionnelle. Cette prouesse aura alors des allures de séisme. "Cela fera s’effondrer tout un pan de la cryptographie, employée pour des choses que l’on utilise au quotidien", résume Vincent Strubel, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Au-delà des secrets diplomatiques ou militaires, le fonctionnement sécurisé d’Internet, les paiements électroniques ou encore les signaux de géolocalisation GPS reposent en effet sur les technologies de chiffrement. Une menace qui constitue un risque important pour la sécurité des Etats-Unis, en mettant sous pression son leadership technologique et scientifique, avait signalé Joe Biden dans un mémorandum de mai 2022.
En réalité, les informaticiens ont en tête cette échéance fatidique depuis déjà près de trente ans. En 1994, le mathématicien Peter Shor, désormais professeur au Massachusetts Institute of Technology, à l’allure bonhomme de Père Noël, montre qu’un ordinateur quantique, alors à ses balbutiements, pourrait casser le très populaire algorithme RSA. Ce système de chiffrement asymétrique – il existe une clé publique et une clé...
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21/04 - Chine : l’inquiétante étude sur ces nombreuses villes qui s’affaissent
Près d’une ville chinoise sur deux est menacée par l’affaissement des sols : c’est ce que révèle une étude publiée jeudi 18 avril dans la revue Science. Une équipe de chercheurs de plusieurs universités chinoises ont mesuré, grâce aux données des satellites européens Sentinel-1, la déformation des terres à travers le pays, entre 2015 et 2022. Au total, sur les 82 grandes villes étudiées, 40 % connaissent un affaissement modéré à grave.
"Parmi les terrains urbains examinés, 45 % s’affaissent à une vitesse supérieure à 3 millimètres par an, et 16 % d’au moins 10 millimètres par an, touchant respectivement 29 et 7 % de la population urbaine", indiquent les auteurs de l’étude. Autrement dit, 67 millions de Chinois vivent ainsi dans des zones qui s’affaissent rapidement, précise le site de la BBC.Epuisement des nappes phréatiques
Parmi les principales raisons évoquées, outre les facteurs géologiques, ce phénomène est provoqué par l’épuisement des nappes phréatiques, utilisées pour alimenter les populations locales en eau, et le poids des constructions. "L’équipe de recherche a associé l’extraction de l’eau de plus de 1 600 puits à des niveaux croissants d’affaissement des sols" dans les mêmes zones, est-il écrit.
Pékin est l’une des villes qui s’enfonce le plus vite : au cours du siècle passé, elle a ainsi baissé de 3 mètres. Le média hongkongais HK01 rappelle également que la ville de Tianjin, dans le Nord, qui abrite une population de 15 millions d’habitants, est parmi les plus touchées. "En juin de l’année dernière, le sol...
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21/04 - Aide des Etats-Unis à l’Ukraine : le trumpiste Mike Johnson en payera-t-il le prix ?
Beaucoup d’attentes pesaient sur les épaules d’un homme. Visage poupin, chevelure poivre et sel et montures épaisses sur le nez, le chef de la chambre des représentants, Mike Johnson, a permis à Kiev de respirer un peu. Samedi 30 avril, une nouvelle aide de 60,8 milliards de dollars à l’Ukraine a été adoptée par l’hémicycle américain. "Pour le dire franchement : je préfère envoyer des munitions qu’envoyer nos garçons se battre", a plaidé l’élu républicain de 51 ans devant les journalistes. Or il y a encore quelques jours, le "speaker", partisan d’une certaine orthodoxie budgétaire, se montrait très sceptique sur ces milliards envoyés par les Etats-Unis, face à un conflit qui s’enlise.
Ce changement de braquet a sans doute pris de court le candidat républicain Donald Trump, qui lui avait donné sa bénédiction pour présider ce groupe parlementaire, après la destitution surprise de Kevin McCarthy, en octobre 2023. Ultrareligieux, Mike Johnson s’affiche comme un trumpiste de la première heure. À l’instar de son mentor, il se positionne contre l’avortement - à l’origine, selon lui, d’"un holocauste américain" - et s’oppose aux diverses avancées sociétales (mariage gay, droits des LGBT..). Sur l’Ukraine, alors qu’il avait la faculté ou non de bloquer l’enveloppe voulue par Joe Biden, sa position était très scrutée - et crainte. Il aura fallu plusieurs mois de tergiversations et de multiples allers-retours de Volodymyr Zelensky pour le faire plier.
Contre toute attente, lundi 15 avril en début de soirée, cet avocat...
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21/04 - Ukraine : à quoi vont servir les 61 milliards de dollars d’aide américaine ?
Kiev pousse un soupir de soulagement. Après de longues et laborieuses tractations, la Chambre américaine des représentants a adopté, samedi 20 avril, un énorme plan d’aide à l’Ukraine, soutenu par des élus des deux bords. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussitôt salué une assistance qui "sauvera des milliers de vies", tandis que son homologue Joe Biden a jugé que le Congrès se montrait à la hauteur de "l’histoire". Sans surprise, la Russie a, elle, affirmé que cette aide "tuera(it) encore plus d’Ukrainiens à cause du régime de Kiev".
Par 311 voix contre 112, une enveloppe de 95 milliards de dollars (destinée aussi à Taïwan et Israël) a été débloquée, dont 60,8 milliards (57 milliards d’euros) prévus pour venir en aide à l’Ukraine. D’après un document officiel, environ 23 milliards de dollars seraient utilisés par les États-Unis pour reconstituer leurs stocks militaires (notamment les munitions et les armes), ouvrant par la suite la voie à de futurs transferts militaires vers l’Ukraine.
Les autorités de Kiev ne cessent de réclamer davantage de munitions pour repousser les forces du Kremlin. Ils ont en effet dû rationner l’utilisation d’obus d’artillerie ces derniers quatre derniers mois, conduisant à la prise de la ville d’Avdiïvka et à d’autres gains russes. Outre les défenses aériennes telles que les missiles Patriot, une nouvelle injection d’obus "aura un impact immédiat et positif sur le cours de la guerre", affirme John E. Herbst, directeur principal de l’Eurasia Center de l’Atlantic Council et...
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21/04 - Les Américains auraient-ils mieux compris la pensée de Foucault que les Français ?
La scène se déroule en octobre 1980. "Invité par le Comité des Howison Lectures de Berkeley (Californie) à prononcer deux conférences sur "Truth and Subjectivity" (vérité et subjectivité), 800 personnes s’entassent dans le Wheeler Hall pour écouter Foucault parler des débuts de la confession chrétienne, tandis que 700 autres manifestent à l’extérieur pour entrer. Pour la première fois depuis les années 1970, la police devait réintervenir sur le campus", peut-on lire dans la chronologie des Dits et Écrits (Quarto) de Michel Foucault.
A l’instar d’autres grands penseurs français, tels Jacques Derrida, Pierre Bourdieu ou Gilles Deleuze, Foucault est alors une star outre-Atlantique, où, de 1970 jusqu’à sa mort, il effectuera plus d’une dizaine de séjours. Il y enseigne un peu partout, la plupart du temps en anglais, à l’université de Buffalo, à la New York University, à l’université de Berkeley, qui deviendra "sa résidence secondaire intellectuelle". Et c’est en anglais, au début des années 1980, que sont publiés les premiers essais importants sur son œuvre, signés A. Sheridan ou encore Dreyfus et Rabinow.
Les Américains auraient-ils plus apprécié et mieux compris la pensée de Foucault que les Français ? L’historien américain Michael C. Behrent le pense, qui explique dans Michel Foucault : L’homme et l’œuvre. Héritage et bilan critique (Ed. Sciences humaines, dirigé par Héloïse Lhérété) que le Foucault anglo-saxon nous offre une boîte à outils pour nous affranchir des pouvoirs disciplinaires et normalisateurs, tandis que...
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21/04 - Prélèvement à la source : faut-il choisir le taux d’imposition commun ou individualisé ?
"En amour, on ne compte pas", dit l’adage populaire. C’est pourtant ce que fait Bercy, lorsque vous déclarez vos impôts, pour calculer votre taux de prélèvement à la source. Tout en précisant désormais : "Afin de prendre en compte les différences éventuelles de niveaux de revenus au sein du couple, les conjoints peuvent, s’ils le souhaitent, opter pour un taux de prélèvement individualisé en fonction des revenus respectifs." En effet, la conjugalité de l’imposition étant à la base de notre système fiscal, la discussion reste encore d’ordre privé. Charge à chacun de veiller à ses intérêts.
Pour prendre la bonne décision entre taux commun au couple ou individualisé, il faut savoir d’abord que ce choix n’a aucun impact sur le montant global de l’impôt. "Un taux d’imposition commun à deux concubins pacsés, ou à deux personnes mariées, n’entraîne aucune optimisation fiscale à l’échelle du ménage, confirme Géraldine Métifeux, associée gérante du cabinet de gestion de patrimoine Alter Egale. Il sert simplement à s’aligner sur le régime marital par défaut de la communauté de biens."Le taux personnalisé sera proposé par défaut l’an prochain
Le taux n’est donc qu’une simple clé de répartition. Garder le taux mutualisé relève du bon sens si les dépenses et les ressources sont mises en commun. Or le régime de la communauté de biens, même dans le cadre du mariage, devient de plus en plus rare. Pour suivre cette évolution sociétale, et pour être moins discriminant envers les femmes, qui ont souvent le plus bas revenu, le taux personnalisé...
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21/04 - Cours d’empathie à l’école : et si on offrait plutôt de vrais cours de morale ?
Le ministère de l’Education nationale ne jure plus que par l’empathie. Après que Gabriel Attal a annoncé, quand il était encore ministre, l’instauration de cours d’empathie pour lutter contre la violence et le harcèlement scolaires, Nicole Belloubet, qui lui a succédé en février, lui a emboîté le pas et redouble désormais d’efforts en la matière après les dernières agressions d’élèves, dont l’une s’est avérée mortelle. Ces cours, expérimentés dans plusieurs écoles depuis janvier, devraient ainsi se voir généralisés à la rentrée prochaine dans le cadre d’un enseignement de la "vie affective". Cette méthode prétendument miracle provient du Danemark, où de telles leçons ont été mises en œuvre dès 1975, fortement promues et médiatisées par des personnalités comme Malene Rydahl, auteure de Heureux comme un Danois.
"Dans une société traversée par des courants de violence et d’irrespect, c’est important de dire que l’école apprend autre chose et vit autrement", a défendu la ministre en assistant à un cours d’empathie dans une classe de CP à Nice le 12 avril. Lors de cette séance, l’enseignante, pour représenter un élève harcelé, a froissé une feuille de papier et demandé à la classe de commenter son cas. Les enfants ont jugé l’élève fictif "moche" et "bizarre". Puis l’enseignante a pétri le papier en une boule pour faire prendre conscience du mal-être que pouvait engendrer ces propos, avant de redéployer la feuille et d’encourager les enfants à être davantage bienveillants. Comme le relate Le Figaro, "la professeur les a alors encouragés à...
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21/04 - Paul Dorfman : "En Ukraine ou au Moyen-Orient, le risque d’un accident nucléaire est réel"
Deux conflits, et une même crainte. Le 15 avril, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a tiré la sonnette d’alarme concernant les menaces que représentent la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient pour les infrastructures nucléaires de ces régions. "Nous nous approchons dangereusement d’un accident nucléaire [à Zaporijia, une centrale ukrainienne]", a-t-il même déclaré en marge du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pour Paul Dorfman, président du Nuclear Consulting Group et membre du comité consultatif sur la radioprotection de l’agence de protection de l’environnement du gouvernement irlandais, ces inquiétudes sont parfaitement justifiées. Selon lui, une attaque militaire contre une centrale nucléaire entraînerait des conséquences catastrophiques. Au point, même, de remettre en cause le développement du nucléaire civil dans le monde ? Entretien.
Existe-t-il un risque, selon vous, que le conflit en Ukraine puisse déclencher un accident nucléaire ?
Paul Dorfman Bien sûr, aucune centrale nucléaire dans le monde n’est à l’abri d’une attaque militaire. Ces attaques pourraient cibler soit le réacteur, soit les bassins de stockage des combustibles usés hautement radioactifs, qui sont nettement moins protégés.
Il ne fait aucun doute qu’une attaque militaire sur la centrale ukrainienne de Zaporijjia déclencherait une catastrophe, avec des rejets radioactifs qui auraient un impact sérieux sur l’environnement et la santé humaine aux alentours. De plus, si les...
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21/04 - Poutine vu par Wladimir Klitschko : "J’étais loin d’imaginer un cerveau aussi dérangé"
La première chose qui frappe chez Wladimir Klitschko, c’est sa stature physique imposante (1,98 mètre) et son regard franc – et doux – qui se plante dans les yeux de son interlocuteur comme un direct du droit. On l’image sans difficulté, façon Rocky III, du temps où le double champion du monde poids lourds (de 2000 à 2015, avec une interruption de trois ans) montait sur le ring pour envoyer son adversaire dans les cordes. Retraité de la boxe depuis 2017, il a, au cours de sa carrière, disputé 69 matchs, remporté 64 victoires dont 54 par K.-O. et essuyé seulement 5 défaites. En 2011, il a rencontré un autre amateur de sport : Vladimir Poutine.
Après le président Volodymyr Zelensky, Wladimir Klitschko est sans doute la personnalité ukrainienne la plus célèbre au monde avec son frère Vitali, le maire de Kiev, également champion de boxe (mais avec un palmarès moindre). En 2022, il s’est engagé dans la défense territoriale pour résister, armes à la main, à l’invasion russe. Et il figurait en bonne place sur la liste des cibles à abattre par l’armée de Poutine. Devenu homme d’affaires et consultant, il plaide aujourd’hui la cause de son pays auprès des dirigeants internationaux. L’Express l’a rencontré à Paris début avril.
L’Express : Comment la guerre a-t-elle modifié votre vie ?
Wladimir Klitschko : Au-delà de ma personne, elle a surtout changé la vie de millions d’Ukrainiens. Il y a un "avant", un "pendant" et il y a un "après" la guerre. Lorsque je regarde des images – photos ou vidéos – de mes compatriotes, je vois...
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21/04 - La stratégie payante de Mistral AI : entre ouverture et ingrédients secrets
Un petit nouveau est venu rejoindre le cheptel de Mistral AI. La star française de l’IA générative a déjà lancé cinq grands modèles de langage en douze mois. Elle vient d’en dévoiler un de plus, Mixtral 8X22B, présenté le 17 avril comme étant "moins coûteux, meilleur et plus rapide". Ce sont toutefois les rumeurs d’une nouvelle levée de fonds en préparation, à peine quatre mois après la dernière, qui agite le plus le landerneau de l’IA. Contactée par L’Express, la start-up française ne fait pas de commentaires. Mais selon le média américain The Information, Mistral AI serait de nouveau en discussion avec des investisseurs pour lever plusieurs centaines de millions de dollars sur la base d’une valorisation de 5 milliards de dollars cette fois.
Des signes que sa politique de la "porte entrouverte" paye. Comme les critiques se plaisent à le rappeler, si Mistral AI défend une approche "ouverte", elle n’est pas complètement open source. Comprendre par-là que l’entreprise ne dévoile pas l’intégralité de ses secrets de fabrication. Mistral a opté pour une approche hybride dite open weights. Elle partage les paramètres et l’architecture de plusieurs de ses modèles, pas les données sur lesquelles ceux-ci ont été entraînés.
Mais c’est sans doute l’approche la plus sensée pour une entreprise du secteur. Dans le monde logiciel traditionnel, plusieurs acteurs ont montré qu’il était tout à fait possible de gagner de l’argent en partageant la totalité de ses développements. Red Hat vend, par exemple, l’accompagnement fourni par ses...
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21/04 - L’étonnant succès de Philippe Boxho, médecin légiste et auteur de best sellers
Son nom est inconnu, sa maison d’édition modeste et les titres de ses ouvrages Les morts ont la parole et Entretien avec un cadavre laissent pensif. Pourtant, dans le cœur de l’hiver, Philippe Boxho s’est glissé en catimini dans les hauteurs du palmarès des livres de L’Express. Dans la catégorie "Essais et documents", l’homme, médecin légiste en Belgique, a doublé de bien plus célèbres que lui, Bernard-Henri Lévy, Gilles Kepel ou François Sureau. Mi-avril, son premier ouvrage s’était vendu à 45 000 exemplaires, le deuxième à 50 000, selon Edistat. Et ce, uniquement dans l’Hexagone. Outre-Quiévrain, il revendique 100 000 exemplaires de chaque opus et ses conférences – une par semaine en moyenne – attirent 600 amateurs et font 400 déçus, faute de place.
Avant lui, d’autres, comme Michel Sapanet et son En direct de la morgue (Plon), se sont essayés au genre – raconter de l’intérieur le métier de légiste – mais aucun n’a atteint sa notoriété née sur les réseaux sociaux. Son décollage subit en janvier tient pour beaucoup à sa présence sur la chaîne YouTube Legend. Ses entretiens avec Guillaume Pley, star du réseau, font un carton : 4,4 millions de vues pour le premier épisode, 3,3 pour le deuxième. Le troisième, qui vient d’être mis en ligne, a été vu 500 000 fois en vingt-quatre heures. Depuis, Philippe Boxho, 58 ans, intervient aussi en format court sur TikTok, répond volontiers à Cyril Hanouna sur C8 et vend toujours un peu plus de livres.
Il faut dire qu’avec ses chemises fleuries et ses lunettes en plastique transparent...
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20/04 - Ukraine : le Congrès américain vote l’aide très attendue de 61 milliards de dollars
Les parlementaires américains ont voté au pas de charge sur cette gigantesque enveloppe de 95 milliards de dollars, réclamée depuis des mois par le président Joe Biden. Le texte sur l’Ukraine prévoit 61 milliards pour venir en aide à Kiev face à la Russie ; celui sur Israël comprend plusieurs milliards de dollars, notamment pour renforcer le bouclier antimissile israélien, baptisé "Dôme de fer".
Les élus américains ont aussi voté un texte pour tenir tête à la Chine et venir en aide à Taïwan, et ont adopté une mesure lançant un ultimatum à TikTok, qui prévoit l’interdiction de l’application aux Etats-Unis à moins que le réseau social ne coupe ses liens avec sa maison mère ByteDance, et plus largement avec la Chine.
Dans l’hémicycle, des parlementaires ont agité des drapeaux ukrainiens en signe de soutien à Kiev, sous les huées d’élus trumpistes. Les textes devraient être rapidement examinés par le Sénat, qui pourrait se pencher sur les mesures dès mardi, a indiqué le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. C’est le fruit de mois de tractations acrimonieuses, d’allées et venues du président ukrainien à Washington et de pressions d’alliés à travers le monde. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays est en guerre contre la Russie, a aussitôt salué une assistance qui "sauvera des milliers et des milliers de vies"."Cela renforce notre sécurité à tous"
"Je salue le fait que la Chambre des représentants des États-Unis ait approuvé un nouveau programme d’aide important pour l’Ukraine. Il démontre le soutien...
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20/04 - Entre l’Iran et Israël, ces signes qui laissent présager une désescalade
Et si on calmait le jeu ? C’est l’option que semble avoir choisie l’Iran et Israël. Les autorités iraniennes, ont minimisé, ce samedi 30 avril, l’attaque de la veille imputée à Tel Aviv dans la région d’Ispahan, assurant qu’il n’y aurait pas de représailles. Elles se sont contentées d’affirmer que "plusieurs" petits drones ont été "abattus avec succès" par le "système de défense antiaérienne" du pays. L’opération n’a fait aucun dégât important, précise Téhéran.
"Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran", a ironisé le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans un entretien accordé à la chaîne américaine NBC, ajoutant que "tant qu’il n’y aura pas de nouvelle aventure (offensive militaire, NDLR) au nom du régime israélien contre les intérêts de l’Iran, nous ne répliquerons pas". Même son de cloche chez le député iranien Seyed Nezamedin Moussavi, qui a qualifié cette frappe de "ridicule", estimant qu’elle montrait qu’Israël "était satisfait de ces actions inefficaces". De son côté, un ancien ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, va même jusqu’à comparer cette attaque à un "feu d’artifice".
Si l’Iran laisse planer des zones d’ombre sur cette attaque - pas un mot dans la presse nationale - des images satellites révèlent tout de même qu’un radar de la base aérienne d’Ispahan a été endommagé ou détruit. Nos confrères du Monde précisent qu’il s’agissait d"un élément d’un système de défense S-300 fourni par la Russie à Téhéran".
Si...
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20/04 - Cisjordanie occupée : l’armée israélienne dit avoir tué dix "terroristes"
L’armée israélienne a dit, ce samedi 20 avril, avoir tué dix personnes et en avoir arrêté huit autres lors d’un raid dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Un correspondant de l’AFP sur place a rapporté avoir entendu des explosions et des tirs samedi matin, et avoir vu une maison exploser ainsi que des drones survoler le camp. Sur des images de l’AFPTV, on peut voir des véhicules militaires et des soldats parcourir les ruelles du camp.
"Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes pendant des affrontements" a indiqué l’armée dans un communiqué, ajoutant mener cette opération "depuis plus de 40 heures". L’armée israélienne affirme que ces incursions visent des groupes armés palestiniens, mais des civils font souvent partie des victimes."Incursion sans précédent"
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne de son côté fait état de "plusieurs personnes tuées et blessées à l’intérieur du camp, mais l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés". Un secouriste a été blessé par balles, a ajouté la même source dans un communiqué.
Selon des habitants joints par l’AFP, il n’y a plus d’électricité, la nourriture commence à manquer, et personne ne peut entrer ni sortir du camp. "Le siège du camp Nour-Shams se poursuit depuis plus de 42 heures", a indiqué Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur. "Cette incursion est sans précédent […], il y a des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées"...
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20/04 - Ukraine, Israël, Taïwan et TikTok : les détails du grand plan du Congrès américain
On attendait la fin de ce feuilleton politique qui tient le monde en haleine depuis plusieurs mois. La Chambre américaine des représentants va se prononcer, ce samedi 20 avril à partir de 19 heures (heure française), sur plusieurs sujets clés, dont un grand plan d’aide pour l’Ukraine, Israël et Taïwan - soutenu par des élus des deux bords. Cette gigantesque enveloppe de 95 milliards de dollars est réclamée depuis des mois par le président Joe Biden. Les parlementaires voteront en même temps sur une possible interdiction de l’application TikTok, attachée à cette proposition de loi. Si toutes ces mesures sont adoptées, elles seront examinées par le Sénat dans la foulée.
Dévoilés mercredi, ces textes sont le fruit de mois de tractations extrêmement tendues, d’allées et venues du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Washington, de pressions d’alliés à travers le monde. Vendredi 19 avril, le chef d’Etat ukrainien a demandé à l’Otan de livrer le plus rapidement possible des armes à son pays qui "ne peut plus attendre" face à la pression russe.
"Le président ukrainien a clairement indiqué les enjeux, affirmant cette semaine que sans le soutien américain, son pays ne pourrait pas gagner la guerre", assure le New York Times, traduit par Courrier International. Dans la même veine, le Wall Street Journal questionne : "L’Amérique laissera-t-elle l’Ukraine s’effondrer ?" De son côté, le directeur de la CIA, William Burns, a prévenu jeudi 18 avril qu’il existait un "risque réel que les Ukrainiens perdent sur le champ de...
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20/04 - La leçon d’humour de Rushdie, pendant qu’on tue en France au nom de l’islam, par Abnousse Shalmani
Une lycéenne se fait tabasser parce qu’elle s’habille à l’européenne ; un collégien se fait lyncher pour avoir échangé des propos relatifs à la sexualité avec une fille de son âge ; un Algérien se fait poignarder à mort pour avoir consommé de l’alcool dans l’espace public le jour de l’Aïd-el-Fitr. En dix jours, on a tué et blessé en France pour non-respect de la norme communautaire musulmane. Malgré la gravité, on relativise, on se protège, on pense esquiver, on parle de "rixe" autour de l’alcool, on renvoie à des jalousies de cour d’école, ce ne sont que des histoires d’Arabes finalement.
C’est peu dire si Le Couteau de Salman Rushdie est bienvenu pour nous dessiller le regard, pour répéter que "vivre" est fondamental dans ce monde qui applaudit la grandeur du martyr confondant bourreaux et victimes dans un exercice de style postmarxiste. "A dix heures quarante-cinq le 12 août 2022, par un vendredi matin ensoleillé dans le nord de l’Etat de New York, j’ai été attaqué et j’ai failli être assassiné par un jeune homme armé d’un couteau juste après être monté sur scène dans l’amphithéâtre de Chautauqua pour y parler de l’importance de préserver la sécurité des écrivains."
L’incipit du dernier opus de Salman Rushdie nous dit tout de suite que nous sommes en terrain littéraire. L’ironie dramatique - ou le destin farceur - est déjà là, cruelle et époustouflante. Et pour un écrivain réaliste magique, Salman Rushdie est le premier surpris de découvrir, dans la narration des jours qui l’ont emmené vers cette tragédie, une mystique, à...
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20/04 - Sergueï Medvedev : "Une confrontation militaire entre l’Occident et la Russie sera inévitable"
Historien spécialiste de la période post-soviétique, Serguei Medvedev a quitté Moscou deux semaines après le début de la guerre en Ukraine. Aujourd’hui enseignant à l’université Charles à Prague, il vient de publier en français le remarquable Une guerre made in Russia (Buchet-Chastel), qui montre comment Vladimir Poutine, désireux de lutter contre la lente décomposition de l’Empire russe, a fait de la guerre une véritable identité nationale. Dans un long entretien accordé à L’Express, Sergueï Medvedev ne cache pas son pessimisme face à l’évolution du conflit en Ukraine. "Regardez les yeux de Poutine. Il est tout à fait confiant, et heureux", confie-t-il. Selon lui, les pays occidentaux n’échapperont pas à une confrontation militaire avec la Russie dans les années à venir…
L’Express : La Russie n’a, selon vous, pas réussi la transition entre un empire et un Etat-nation. Vous allez jusqu’à la qualifier de "projet raté" dans le livre. Pourquoi ?
Sergueï Medvedev : La Russie est un Etat qui prouve en Ukraine qu’il est toujours capable de mener une guerre. Mais la Russie a échoué dans sa modernisation, n’arrivant pas à développer son capital humain et à rejoindre un monde globalisé. La raison, c’est que la Russie reste écrasée par l’Etat. Cette omnipotence du pouvoir est un héritage de l’histoire russe, avec un Etat qui s’est construit sans aucune limitation ou sans société civile pour apporter des contre-pouvoirs.
Après l’effondrement de l’empire soviétique, l’Etat a retrouvé de nouvelles ressources en construisant une...
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20/04 - Transition énergétique : comment changer tout en restant nous-mêmes ?
La "transition énergétique" consiste, dit-on, à abandonner progressivement les combustibles fossiles au profit d’énergies dites (abusivement) "renouvelables". Son objectif est de réduire le rythme et l’amplitude du changement climatique, et également de lutter contre la précarité énergétique, source d’inégalités sociales. Elle s’impose comme une nécessité : nous avons en effet compris que le système énergétique actuel ne saurait durer en l’état, car son maintien conduirait à toutes sortes de situations intenables. En clair, nous devons changer des choses.
Mais que veut dire "changer" ? Bien qu’elle semble relever de l’évidence, la notion de changement constitue une authentique difficulté conceptuelle, identifiée dès l’Antiquité grecque. Pourquoi ? Parce qu’elle fait germer une contradiction avec un principe fondamental, celui de l’identité "de soi à soi". De deux choses l’une :
- Ou bien l’être ou l’objet particulier dont on dit qu’il change – disons x - demeure un et le même, et alors il n’a pas changé. Son prétendu changement est alors au mieux une illusion, une apparence qui se jouerait de nous, au pire une absurdité.
- Ou bien il a vraiment changé, et alors il n’est plus un et le même : x cesse d’être x. Il n’y aurait alors plus de sens à parler d’un être ou d’un objet particulier qui serait strictement persistant dès lors qu’il est soumis au devenir.
Résumons l’alternative : soit nous acceptons le principe d’identité de soi à soi, et nous devons alors refuser l’idée de changement ; soit nous acceptons le changement,...
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20/04 - Violence des mineurs : "Il y a chez les plus jeunes une banalisation qui n’existait pas avant"
Deux semaines après le décès de Shemseddine, un adolescent de 15 ans frappé à mort à la sortie de son collège de Viry-Châtillon (Essonne), le Premier ministre, Gabriel Attal, a appelé, jeudi 18 avril, à une "mobilisation générale de la nation" afin d’enrayer "l’addiction d’une partie de nos adolescents à la violence". Après l’agression début avril de Samara, 13 ans, par trois mineurs âgés de 15 à 14 ans à Montpellier, ou celle de Philippe, 22 ans, tué en début de semaine par deux mineurs de 14 et 15 ans, Gabriel Attal invoque un "sursaut d’autorité". "Il y a deux fois plus d’adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il listé lors d’un discours à Viry-Châtillon, tout en évoquant, le soir même sur BFMTV, "un entrisme islamiste" prônant "les préceptes de la charia, notamment dans les écoles".
Olivier Galland, directeur de recherche émérite au CNRS et sociologue spécialiste de la jeunesse, évoque une "forte banalisation de la violence chez les jeunes, et une tolérance extrême des actes violents" chez les nouvelles générations, notamment poussées par les réseaux sociaux et une certaine "désinhibition vis-à-vis de la violence politique". Entretien.
L’Express : Dans son discours, Gabriel Attal a parlé d’une "addiction des jeunes à la violence". Les plus jeunes générations sont-elles, selon vous, plus violentes aujourd’hui qu’auparavant ?
Olivier Galland : Je ne pense pas que la violence juvénile soit...
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20/04 - Les Etats-Unis "n’ont pas mené de frappes" en Irak, assure le Pentagone
La tension reste élevée au Moyen-Orient. Dans la nuit de vendredi 19 à samedi 20 avril, une base militaire irakienne du centre du pays a subi une "explosion", faisant au moins un mort. Les Etats-Unis nient toute implication. Citant "un rapport du commandement de la défense aérienne" et l’inspection des radars, la cellule média des forces de sécurité irakienne assure qu'"il n’y avait pas de drone ou d’avion de combat dans l’espace aérien de la province de Babylone avant ou pendant l’explosion".
Les infos à retenir
⇒ En Irak, une "explosion" sur une base militaire fait au moins une victime
⇒ L’Iran minimise la riposte imputée à Israël
⇒ Liban : Macron s’investit à nouveau dans la crise et pour "prévenir" l’escalade avec IsraëlL’Iran minimise la riposte imputée à Israël
Téhéran a minimisé ce samedi l’attaque de la veille imputée à Israël dans le centre de l’Iran, affirmant qu’il n’y aurait pas de représailles, les deux parties semblant s’éloigner d’une escalade à l’heure où la guerre à Gaza ne connaît aucun répit. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a relativisé l’attaque qui s’est déroulée vendredi à l’aube dans le centre du pays.
"Ce qu’il s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran", a-t-il ironisé, ajoutant que "tant qu’il n’y aura pas de nouvelle aventure (offensive militaire, NDLR) au nom du régime israélien contre les intérêts...
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20/04 - "Sacrilège !" : les Archives nationales explorent les liens entre l’Etat et les religions
Le 1er juillet 1766, à Abbeville, dans la Somme, François Lefebvre, chevalier de La Barre, est décapité à l’âge de 20 ans, après avoir été condamné en appel par le Parlement de Paris. Il est accusé d’avoir profané deux crucifix et de s’être fait remarquer en parcourant le petit Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire mis à l’index par le pouvoir. Sous Louis XV, on ne plaisante pas avec les notions de blasphème et de sacrilège. Voltaire, qui se fait le défenseur posthume de Lefebvre, mourra avant de voir la première retirée de la liste des crimes dans le Code pénal de 1791. Le chevalier de La Barre sera le dernier mis à mort par la justice royale pour ce double chef d’accusation.
Aux Archives nationales, à Paris, l’arrêt de sa condamnation figure parmi la centaine d’œuvres et de documents inédits réunis sous l’intitulé Sacrilège ! qui interrogent, jusqu’au 1er juillet, les liens tissés au fil des siècles entre l’Etat, les religions et le sacré. "Une façon de rendre au sacrilège – ici, dans sa forme générique – sa dimension politique", souligne Jacques de Saint Victor, co-commissaire de l’exposition et auteur de Blasphème. Brève histoire d’un "crime imaginaire" (Gallimard).
De l’hérésie (opinion jugée erronée et obstination à la défendre) au sacrilège (atteinte aux édifices et objet du culte), en passant par la lèse-majesté (blesser la grandeur divine ou royale) et le blasphème (paroles ou actes offensant Dieu), la frontière est parfois mince. Du procès de Socrate, en 399 avant J.-C., pour "corruption de la...
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20/04 - "Vine Street", un polar fiévreux dans le Londres crépusculaire des années 1930
Il est parfois difficile de définir à quoi tient le charme d’un polar. Il en est ainsi de Vine Street de Dominic Nolan, publié chez Rivages. Résumé d’une phrase, la banalité guette puisqu’il s’agit de l’enquête menée par un policier londonien après la mort d’une femme qu’il refuse de classer en suicide ; pendant des décennies, il court après un tueur en série surnommé "le brigadier". Mais l’amateur averti de roman noir ne se laissera pas tromper par les étiquettes. Tueur en série, polar historique, grande saga… le roman est bien plus que ce à quoi sa présentation veut le réduire. Les nombreuses pistes ouvertes depuis le meurtre originel entraînent le lecteur sur des chemins inattendus.
Certes, on est heureux de suivre la quête du tueur et de découvrir quel visage lui a dessiné l’auteur. On se laisse porter par les péripéties, au fil d’une intrigue extrêmement complexe, sans toujours en comprendre les ressorts, mais là n’est pas l’important. Il n’est pas non plus dans le côté "saga historique". Car si le roman s’affiche comme se déroulant sur plusieurs périodes - 1935, 1963 et 2002 - la première compte en réalité beaucoup plus que les autres. C’est là, avant la Seconde Guerre mondiale, puis pendant les années où Londres n’en finit plus d’être bombardée, que se noue l’essentiel de l’intrigue. 1963 et 2002 sont des éclairages cruciaux, destinés à tromper, puis à éclairer avec habileté le lecteur, mais ces années n’occupent qu’un nombre réduit de pages sur les près de 700 que compte le livre.
Ces critiques apparentes n’en...
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20/04 - Crédit immobilier : la baisse des taux va-t-elle durer ?
Les taux des crédits immobiliers reculent enfin ! En moyenne, à vingt ans, ils s’établissent à 3,9 % début avril, d’après le courtier Meilleurtaux, contre 4,35 % en novembre 2023, au pic du phénomène. "Le recul observé depuis le début de l’année se confirme, avec des barèmes en baisse de 0,15 point en moyenne par rapport à mars, selon les profils et les durées", note Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. C’est un vrai bol d’air pour les emprunteurs : ils économisent 11 104 euros sur le coût total d’un crédit de 200 000 euros sur vingt ans, hors assurances, par rapport à novembre.
Ce n’est pas la seule bonne nouvelle : la concurrence joue désormais à plein, alors que certains réseaux ne prêtaient plus l’an dernier. Ils sont tous de retour sur le marché grâce au repli de l’emprunt d’Etat français – l’obligation assimilable du Trésor (OAT) – à dix ans, le point de référence utilisé pour fixer le coût du crédit. L’OAT s’est installée sous le seuil des 3 % depuis le début de l’année, contre 3,5 % à l’automne, les incitant à relancer cette activité dans de bonnes conditions. "Il faut entre 1 point et 1,5 point d’écart entre l’OAT dix ans et le taux d’un crédit immobilier pour que la banque dégage une marge", indique Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis.Jeunes couples aux carrières prometteuses
La balle est désormais dans le camp des emprunteurs. "Pour les acheteurs situés dans leur cœur de cible, certains établissements sont prêts à proposer des décotes de l’ordre de 0,2 à 0,4 % par rapport au barème affiché",...
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20/04 - Taïwan : nouvelle incursion d’avions militaires chinois autour de l’île
Vingt et un avions militaires chinois ont été détectés autour de l’île de Taïwan depuis 8 h 15 (heures locales), a annoncé le ministère de la Défense taïwanais, ce samedi 20 avril. Parmi eux, "dix-sept avions ont franchi la ligne médiane" du détroit de Taïwan, a déclaré le ministère dans un communiqué, une démarcation non officielle entre la Chine et Taïwan que la première ne reconnaît pas.
Les forces armées taïwanaises "observent ces activités à l’aide de systèmes de surveillance et ont déployé des moyens appropriés pour réagir en conséquence". Taïwan est une île autonome que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire et dont elle veut s’emparer un jour, par la force si nécessaire.
La recrudescence des incursions d’appareils chinois s’inscrit dans ce que les experts appellent la stratégie de la "zone grise", c’est-à-dire des actions d’intimidation qui ne vont pas jusqu’à des actes de guerre à proprement parler. Ces actions se sont intensifiées depuis l’élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui considère Taïwan comme "déjà indépendante" de facto, une ligne rouge pour Pékin.
La présidente doit céder sa place dans un mois, le 20 mai, à l’actuel vice-président, Lai Ching-te, membre du Parti démocrate progressiste (PDP) comme elle. Vainqueur de l’élection présidentielle du 13 janvier, il est également partisan d’une ligne de fermeté face à...
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20/04 - Leadership "quantique" et "vibratoire" : les étranges cours de la faculté de Montpellier
Après la crème "quantique", le master ? L’université Paul Valéry, à Montpellier, est dans la tourmente depuis mercredi. En cause : un de leurs masters de sciences humaines se revendique d’une approche pédagogique "quantique". De quoi laisser pantois les scientifiques : le terme ne s’applique qu’aux particules élémentaires, comme les électrons ou les photons.
Que vient donc faire cette notion de physique dans un très sérieux diplôme de science de l’éducation, reconnu par l’État ? A moins de réduire la dizaine d’employés des ressources humaines qui suivent ces cours chaque année à de la poussière de poussière, impossible de se référer à ce domaine de recherche en ces termes. Dénichée par un youtubeur spécialisé sur ces sujets, G Milgram, la plaquette de ce master ne cesse de tourner sur les réseaux sociaux.
Plusieurs scientifiques ont interpellé publiquement l’université, et son communicant, Fabrice Chomarat. Parmi eux, des noms influents, comme le physicien Etienne Klein, le docteur Jérôme Barrière, membre du Conseil scientifique de la société française du cancer, ou le chercheur critique Lonni Besançon. En pleines vacances, l’infrastructure a dû se mettre sur le pied de guerre pour répondre au "bad buzz". Et a décidé, une fois son équipe dirigeante rapatriée, de supprimer ces mots de ses plaquettes de présentation. L’ire des scientifiques
L’affaire en rappelle une autre. En janvier dernier, l’entreprise cosmétique Guerlain avait elle aussi utilisé à contresens le mot "quantique", pour vendre une de ses crèmes. Celle-ci...
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20/04 - Comment les entreprises françaises partent à la conquête de l’Allemagne
Acheter une entreprise en Allemagne, un parcours du combattant ? Ce n’est pas le directeur des fusions-acquisitions du groupe coopératif agricole breton Eureden qui dira le contraire. "J’ai travaillé dans trois ETI françaises, où j’ai toujours fait des rachats à l’international. Et nous nous sommes toujours cassé les dents en Allemagne", admet Cédric Lombard dans un éclat de rire. Jusqu’en septembre dernier, date à laquelle son employeur actuel – 8 500 salariés et 3,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires au compteur – a acquis Ovofit.
Nichée au cœur de la campagne bavaroise, à une heure de route de Munich, la PME familiale de 150 salariés produit depuis un demi-siècle des préparations à partir d’œufs qu’elle poche, frit, transforme en omelettes ou en pancakes. Des mets qu’elle commercialise bien au-delà de ses frontières, comme sait si bien le faire l’industrie allemande. "Nous connaissions Margit [Kurz-Rothmaier, la dirigeante actuelle de la société] depuis une dizaine d’années, au gré de nos rencontres lors de salons professionnels. Dans notre stratégie de croissance externe, nous avons ciblé l’Allemagne pour sa proximité géographique et fait d’Ovofit notre cible prioritaire. Mais je reste surpris qu'ils aient été aussi attirés par des Français", s’étonne encore Cédric Lombard, sept mois après l’annonce du rachat.
Les acquisitions menées par des sociétés françaises en Allemagne sont pourtant loin d’être des opérations isolées. Pour Olivier Lorang, l’un des directeurs du cabinet de conseil britannique PwC en...
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20/04 - François Zimeray : "La décence aurait voulu que le directeur de l’UNRWA démissionne"
C’est une organisation onusienne qui cristallise les tensions autour du conflit israélo-palestinien. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est sous le feu des critiques depuis qu’Israël a affirmé, en janvier, que certains de ses employés avaient participé aux atrocités du 7 octobre. Son commissaire général, Philippe Lazzarini, s’est défendu en évoquant des "allégations" sans preuves et en dénonçant une "campagne insidieuse" de la part d’Israël pour mettre un terme à l’agence. Le rapport d’un groupe d’examen indépendant sur la neutralité de l’UNRWA doit être remis dans les prochains jours au secrétaire général de l’ONU par l’ancienne ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna.
Avocat et ancien ambassadeur pour les droits de l’homme, François Zimeray représente des familles de victimes du 7 octobre, dont la mère de Jonathan Samerano, jeune homme parti assister au festival SuperNova et dont le corps probablement sans vie a été enlevé à bord d’un véhicule de l’UNRWA. "Comment puis-je expliquer à la mère de Jonathan que les terroristes qui ont enlevé et martyrisé son fils avaient un badge et un bulletin de salaire d’une agence de l’ONU ?" s’indigne aujourd’hui François Zimeray, qui estime que "plus que jamais, les Palestiniens ont droit à une aide sociale, éducative et sanitaire", mais appelle à "remettre à plat en profondeur les missions de l’UNRWA, son fonctionnement et sa gouvernance". Entretien.
L’Express : Vous êtes l’avocat d’une femme dont le fils a...
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20/04 - Intelligence artificielle : avec Llama 3, la périlleuse bascule de Meta
Ne pas scier la branche sur laquelle on est assis. C’est le dicton que Mark Zuckerberg doit garder en tête à l’heure de sa transformation IA menée tambour battant. Pour Meta, qui vient de dévoiler deux nouveaux modèles de langage de la famille Llama 3, cette bascule est à la fois simple et périlleuse. Simple, car, à l’inverse de beaucoup de ses concurrents, le géant américain a déjà un modèle économique florissant. Meta ne va pas vendre de l’IA pure, pas évidente à monétiser, il va "augmenter" tous ses produits existants (réseaux sociaux, système publicitaire…) grâce à elle. Il pourra ainsi offrir aux internautes des outils pour faire des textes, des images et des musiques de plus en plus créatives. Aux PME, des IA capables de leur créer en quelques secondes des campagnes de publicité très efficaces.
C’est à coup sûr comme cela que nous consommerons l’intelligence artificielle générative demain : elle ne sera plus séparée de nos outils numériques, mais hybridée à ces derniers. La transition IA est cependant aussi périlleuse pour Meta, au vu de la nature ses produits : des réseaux sociaux et des messageries instantanées. Autant de services centrés sur l’interaction entre humains. Meta a intérêt à procéder avec prudence, lorsqu’il administrera à ses milliards d’utilisateurs son cocktail d’IA.
La manière dont celle-ci va transformer le visage des réseaux sociaux de Meta se devine déjà. Instagram expérimente, par exemple, avec certains influenceurs célèbres un outil d’avatar virtuel qui entretient à leur place la discussion...
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19/04 - Européennes : la candidate LFI Rima Hassan convoquée par la police pour "apologie du terrorisme"
La militante franco-palestinienne controversée Rima Hassan, présente à la septième position de la liste Insoumise aux élections européennes, a été convoquée par la police pour "apologie du terrorisme", indique ce vendredi 19 avril LFI dans un communiqué.
Dans un autre communiqué, son avocat, Me Vincent Brengarth, "confirme les informations selon lesquelles Mme Rima Hassan a reçu ce jour une convocation de la part des services de police judiciaire", alors que l’intéressée a dénoncé sur X "des manoeuvres purement politiciennes visant à compromettre (sa) liberté d’expression sur la Palestine".
Selon le courrier adressé à la candidate de la France insoumise (LFI) consulté par Le Monde et l’AFP, Rima Hassan est convoquée le 30 avril "afin d’être entendue librement sur des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne". Les faits qui lui sont reprochés auraient été commis entre le 5 novembre et le 1er décembre, selon le document.Des déclarations controversées
La militante, qui a qualifié Israël d'"entité coloniale fasciste", est accusée d’avoir estimé après le 7 octobre qu’il était "vrai" que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. Un extrait d’interview tronqué, a-t-elle répondu depuis.
"Nous rappelons que Rima Hassan a condamné clairement, dès le premier jour, les actions commises par le Hamas le 7 octobre en les qualifiant d’attaques terroristes et en indiquant qu’il était moralement inacceptable de se réjouir de la mort...
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19/04 - Veolia : la stratégie du géant français pour conquérir les Etats-Unis
Estelle Brachlianoff a le sourire. Un ciel gris pointe derrière les vitres de cette tour de Manhattan où la directrice générale de Veolia est venue présenter, jeudi 18 avril, sa nouvelle stratégie aux Etats-Unis, mais la dirigeante voit loin : "Ce pays est en demande de plus de Veolia". Traitement de l’eau, des déchets dangereux, production d’énergie : le groupe français est devenu un mastodonte des services environnementaux depuis son rachat d’une partie des activités de son rival Suez en 2022.
Cette OPA a notamment permis à Veolia de croître aux Etats-Unis : entre 2019 et 2023, le groupe y a plus que doublé son chiffre d’affaires. L’année dernière, il atteignait 5,4 milliards d’euros, soit 11 % de son revenu global. Aujourd’hui, Veolia est le premier opérateur privé dans les services de l’eau outre-Atlantique. L’entreprise compte 12 000 salariés, et opère une centaine de sites industriels. "Le rapprochement avec Suez nous a fait changer d’échelle", souligne la directrice générale.Un potentiel de développement sans précédent
Du fait des investissements américains massifs au nom de la souveraineté, et de l’attention portée aux problématiques de pollution et d’accès à l’eau, Estelle Brachlianoff voit même dans les Etats-Unis un potentiel de développement sans précédent pour ses activités. "Aujourd’hui, les Etats-Unis sont l’un des marchés des services à l’environnement qui connaît la plus forte croissance. La réindustrialisation stratégique, la rareté de l’eau, la santé publique représentent autant de priorités qui...
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19/04 - Immigration, identité, intégration : Guillaume Larrivé - Boris Vallaud, le débat qui dérange
C'est un livre qui mérite d'être lu, parce qu'il est né d'un travail sérieux et qu'il suscite un vrai débat politique. Guillaume Larrivé, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux, ex-député de l'Yonne, qui préside aujourd'hui l’institut La France demain, le think tank des Républicains, publie Immigrations (Editions de l'Observatoire). Le président du groupe socialiste à l'Assemblée Boris Vallaud l'a regardé de près, pour y trouver critiques, mais pas que. Et l'auteur prend ici la plume pour lui répondre, et entretenir ainsi une belle controverse française.Vallaud : "L’identité française, c’est l’universalité des droits de l’homme"
La plume est alerte, le style agréable, et l’auteur ne manque pas de talent, sans pour autant convaincre de la justesse d’une démonstration dont la conclusion se devine dès l’introduction. Guillaume Larrivé nous appelle à suivre l’invite de Péguy : "Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit", sans parvenir lui-même à voir les immigrés, continûment invisibilisés dans un ouvrage qui, bien qu’intitulé Immigrations au pluriel, ne traite en définitive celles-ci qu’au singulier. Or, en politique, le singulier est toujours suspect, et l’essentialisation ne sert pas ici la démonstration. L’auteur ne voit en définitive que ce qu’il veut voir. La statistique, qui ne parle jamais d’elle-même, tient ici lieu de rumeur et vite de vérité.
Une "vague" noierait donc notre "identité". La métaphore souffre d’une double...
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19/04 - Michelin et son "salaire décent" : l’histoire derrière l’annonce du pneumaticien
"Le 21 mai 1928, votre camarade Cartier trouve la mort en pénétrant sur une piste en marche." En lettres noires sur fond jaune, l’épitaphe a survécu à la rouille : elle s’affiche encore sur une plaque de tôle surplombant les anciennes pistes d’essai Michelin, au nord de Clermont-Ferrand, berceau du pneumaticien. C’est ici, dans l’enceinte de Cataroux, abandonnée depuis vingt ans, qu’étaient testées jadis l’adhérence et la résistance des gommes, montées sur de lourds chariots. L’un d’eux fut fatal. Et le souvenir de ce Cartier hanta des générations d’ouvriers.
Si l’accident survenait aujourd’hui, sur l’un des 121 sites de production Michelin disséminés sur la planète, la veuve du malheureux ne serait plus livrée à elle-même : elle toucherait, a minima, l’équivalent d’un an de salaire réel du défunt, et ses enfants une rente d’éducation jusqu’à la fin de leurs études supérieures.
Ce capital décès, valable partout dans le monde, est l’une des nouveautés dévoilées par le groupe. S’y ajoutent un congé maternité de quatorze semaines et un congé paternité de quatre semaines, payés à 100 %. Une couverture santé couvrant, outre l’hospitalisation, les consultations et les soins ambulatoires - banale en France, précieuse en Inde. Ou encore l’instauration d’un "salaire décent" pour les 132 000 collaborateurs du groupe, parfois bien supérieur au salaire minimum en vigueur dans chacun des 175 pays où opère "Bibendum".
Le montant de la "décence" est établi par un tiers, l’ONG Fair Wage Network. Prenant en compte les disparités de niveaux de...
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19/04 - Pourquoi les jeunes n’ont jamais été aussi riches qu’aujourd’hui
Les temps sont durs pour la jeunesse. Du moins, c’est la perception qui prédomine aujourd’hui dans le débat public. Pour illustrer cette apparente évidence, quelle meilleure image que celle des files d’étudiants attendant les distributions alimentaires durant la crise sanitaire ? Par-delà ce symbole, les difficultés économiques des jeunes sont largement documentées. En France, le baromètre annuel publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) en 2021 indique que 28 % des 18-29 ans ont déclaré rencontrer des difficultés économiques, et 36 % estiment leur qualité de vie inférieure à celle de leurs aînés.
A la précarité s’ajoute un mal-être psychologique en augmentation. Selon le rapport de l’association Nightline, publié en juin 2022, 43 % des étudiants souffrent d’une détresse psychologique, 36,6 % de symptômes dépressifs et 27,5 % de symptômes d’anxiété. Autrefois perçue comme une période d’insouciance et d’espoir, la jeunesse actuelle semble accablée par le doute et l’angoisse. Et pourtant : d’après un article de The Economist, la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2010) n’est pas si à plaindre.
Certes, le magazine britannique reconnaît les difficultés rencontrées par la "GenZ", cette "génération anxieuse", pour reprendre les mots du célèbre psychologue social Jonathan Haidt. "Les jeunes d’aujourd’hui, écrit The Economist, sont moins enclins à nouer des relations que ceux des générations précédentes. […] Ils sont moins enclins à boire, à avoir des relations...
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19/04 - Coqueluche : recrudescence de la maladie en France
Une reprise de la circulation de la coqueluche, maladie très contagieuse et parfois grave, "s’amorce en France" depuis le début de l’année, constate Santé publique France, en appelant à la vigilance et en rappelant l’importance de la vaccination.
L’agence sanitaire alerte notamment sur "une nette augmentation du nombre de cas groupés" : une quinzaine de cas groupés ont été rapportés dans huit régions de métropole depuis début 2024, contre deux dans la seule Ile-de-France sur toute l’année 2023. "Au premier trimestre, une quinzaine de clusters, majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, halte-garderies et maisons maternelles) mais aussi familiaux, et totalisant 70 cas ont été signalés", selon un document diffusé ce jeudi soir sur son site internet.
La coqueluche, infection respiratoire causée par une bactérie, se transmet très facilement par voie aérienne, au contact d’une personne malade présentant une toux, principalement dans la famille ou en collectivités. Elle provoque des quintes de toux fréquentes et prolongées, et peut être grave pour les nourrissons et les personnes vulnérables (malades respiratoires chroniques, immunodéprimés, femmes enceintes). Les décès sont rares mais peuvent survenir notamment chez les très jeunes nourrissons non vaccinés."La bactérie continue de circuler"
Comme la "reprise de la circulation de la bactérie en communautaire pourrait s’intensifier dans les prochains mois", Santé publique France souligne que "la vigilance reste de mise, avec la nécessité de...
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19/04 - Consulat d’Iran à Paris : l’homme retranché a été interpellé
Un homme a été interpellé, ce vendredi 19 avril, devant le consulat d’Iran à Paris, dans le 16e arrondissement. Le résultat d’une intervention policière de la BRI après qu'"un témoin a aperçu un homme y entrant porteur d’une grenade ou d’un gilet explosif" en fin de matinée, selon la préfecture de police (PP).
En réalité, aucun explosif n’a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la préfecture de police de Paris, après l’intervention de la BRI (brigade de recherche et d’intervention), une unité d’élite de la police. Selon une source policière, l’homme était porteur d’un gilet avec de grandes poches contenant trois grenades offensives factices. Le parquet de Paris a également affirmé à l’AFP qu'"aucune matière explosive" n’avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s’agit d’un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu’il était sorti "de lui-même" du consulat et qu’il "aurait proféré des menaces de passage à l’acte violent". "Les vérifications et compte-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.Condamné en octobre 2023
Le suspect a été placé en garde à vue. L’enquête est ouverte pour "menace de mort matérialisée par le port d’un gilet factice représentant des explosifs". Les investigations, confiées au 1er district de police judiciaire, ont pour "objectif de vérifier si les éléments constitutifs de l’infraction sont caractérisés et de comprendre l’intention qui animait...
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19/04 - Explosions en Iran : Ispahan, centre nucléaire et militaro-industriel du pays
Si Israël a bien riposté contre l’Iran, le lieu de la réplique est tout sauf anodin. La province d’Ispahan, située dans le centre du pays, qui, selon plusieurs médias américains, a fait l’objet d’une offensive de drones lancée par le régime de Benyamin Netanyahou dans la nuit du jeudi au vendredi 19 avril, abrite de nombreuses installations nucléaires, militaires et industrielles.
Si aucune des installations nucléaires n’a été touchée par les drones, selon l’Agence nationale de l’espace iranienne relayée par l’Agence internationale de l’énergie atomique de l'ONU, trois explosions ont été rapportées près d’une des bases militaires aériennes de la région. En 2023, une "usine de munitions" du gouvernement, située dans sa capitale Ispahan, avait déjà fait l’objet d’une attaque dont le régime iranien avait accusé Israël.Recherche nucléaire et raffinage d’uranium
La province accueille l’un des principaux sites nucléaires du pays, avec ceux de Natanz, Fordo ou Bouchehr, ville portuaire où est implantée l’unique centrale nucléaire. Construit en 1982, celui-ci est composé d’une usine de raffinage de l’uranium et d’une usine de production de zirconium (alliage nécessaire pour assembler le combustible nucléaire dans les réacteurs nucléaires), ainsi que d’un centre de recherche nucléaire. Supervisé par l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, il était déjà doté de trois réacteurs nucléaires de recherche, fournis par la Chine.
Les autorités iraniennes ont récemment concentré leurs efforts de développement de ce site, avec l’annonce...
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19/04 - Chrysoula Zacharopoulou : "Aux JO de 2004, la Grèce lance un appel universel à la paix"
Été 2004 : "Jeux olympiques, bienvenue de nouveau en Grèce !". Retour aux origines. Les Jeux d’Athènes s’ouvrent sur cette formule mythique et tout le stade s’embrase ! Une fête à ciel ouvert commence. Tellement attendue, tellement rêvée. Je ne suis pas à Athènes mais l’énergie qui s’en dégage me gagne vite. Je suis à Rome. Première année de mon internat en gynécologie-obstétrique. Ce jour-là, je suis de garde. Malgré mes obligations, j’essaie, dès que possible, de profiter de la cérémonie d’ouverture qui passe à la télé de la salle de repos de l’équipe médicale. Je suis captivée par le rythme de cette "immense fête pour les citoyens du monde". Le rythme est donné par les tambours grecs ; un rythme entraînant que j’ai encore dans la peau ; un rythme entêtant que je garderai toujours en mémoire !
Dans le bassin qui est au cœur du stade d’Athènes, un homme frappe sur son tambour. Sur l’écran géant qui s’élève devant lui, un second musicien lui répond depuis le stade d’Olympie. Leurs percussions font communier le passé et le présent. A cet instant, elles nous reconnectent aux origines ! Le stade entier vibre avec ce rythme. La foule est euphorique. Puis une surprise vient rompre cette chamade : l’eau du bassin prend feu. Cinq anneaux se forment dans les flammes. Ils projettent la lumière olympique aux yeux du monde entier ! Sa lueur d’espoir rayonne partout ! Le message est univoque : la Grèce appelle toutes les Nations à porter les valeurs olympiques qu’elle a fièrement fondées, celle de la trêve sacrée. Un appel universel à...
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19/04 - Carlos Tavares est sûrement meilleur que Kylian Mbappé, par Pierre Bentata
Le 16 avril, l’assemblée générale du groupe Stellantis a approuvé une rémunération de 36,5 millions d’euros pour son Carlos Tavares, son PDG. Parmi la vague de commentaires que cette annonce n’a pas manqué de susciter, il y en un qui, par son apparente incongruité, mérite qu’on s’y attarde.
Il s’agit de la comparaison entre les revenus des grands patrons et ceux des footballeurs. Les premiers seraient-ils au monde économique ce que les seconds sont au sport professionnel ? Carlos Tavares, le Kylian Mbappé du marché ? La question est plus profonde qu’elle n’en a l’air. Car de deux choses l’une : soit la réponse est affirmative, et il n’y a pas lieu de s’indigner davantage du salaire du premier que de la richesse du second ; soit elle est négative, et l’on doit s’interroger sur les raisons qui conduisent les actionnaires à autant rémunérer quelqu’un dépourvu de talent.
Le talent. C’est là le nœud du débat. Tout le monde reconnaît celui de Mbappé. Il suffit de le regarder courir, dribbler, marquer, pour admettre qu’on ne pourrait faire ce qu’il fait. Son salaire, il le mérite parce qu’il a un talent dont nous sommes dépourvus. Et pour son club, cela se traduit par davantage de spectateurs, un engouement de chaque instant, la vente de maillots, autant de bénéfices qu’il faut bien partager avec le joueur, sans quoi, il ira ailleurs, chez un concurrent prêt à mettre le prix.On peut gagner sans attaquant, pas sans milieu
C’est l’évidence de son talent unique qui explique notre admiration et donc sa rémunération....
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19/04 - Chine : Apple contraint par les autorités de retirer WhatsApp et Threads
Le régime ne lui a pas laissé le choix. Apple a été contraint de retirer WhatsApp et Threads de sa boutique d’applications en Chine à la demande des autorités, rapporte, ce vendredi 19 avril, l’agence Bloomberg qui cite le groupe américain Meta, propriétaire des deux programmes visés.
La Chine surveille étroitement ses médias et son Internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l’Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l’agitation. De nombreux sites (Google, Youtube…), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook…) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.
"L’administration chinoise du Cyberespace (CAC) a ordonné le retrait de ces applications en raison de préoccupations en matière de sécurité nationale", a indiqué Apple dans un communiqué, cité par l’agence d’information financière Bloomberg. "Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous sommes présents, même si nous ne sommes pas d’accord", a précisé Apple dans un communiqué, toujours selon Bloomberg.Indisponibles sur l’App Store
Apple n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire de l’AFP. WhatsApp est une populaire application de messagerie instantanée, tandis que le réseau social Threads est un concurrent de X (ex-Twitter). Toutes deux appartiennent au groupe américain Meta, qui a renvoyé l’AFP vers Apple pour un commentaire. Sollicités par...
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19/04 - Guerre en Ukraine : l’avertissement du patron de la CIA
Son constat est alarmant. Le patron de la CIA a prévenu, ce jeudi 18 avril, que l'Ukraine peut perdre la guerre contre la Russie d'ici à la fin de l'année 2024, à moins que les Etats-Unis ne lui fournissent davantage d'aide militaire.
L'avertissement du chef des services de renseignement américain Bill Burns intervient deux jours avant le vote, programmé samedi, de la chambre américaine des représentants sur une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, principalement militaire, après des mois de blocage politique."Tenir le coup"
"Avec l'élan - à la fois pratique et psychologique - que procurerait une aide militaire, je pense que les Ukrainiens sont parfaitement capables de tenir le coup en 2024", a déclaré Bill Burns lors d'un discours au George W. Bush Center.
"Sans aide supplémentaire, la situation est bien plus désastreuse", selon lui. "Le risque est très réel que les Ukrainiens perdent sur le champ de bataille d'ici la fin de 2024, ou au moins que (le président russe Vladimir) Poutine soit en position de dicter les termes d'un règlement politique", a-t-il ajouté, sans détailler ce qu'il entendait par "perdre" la guerre.Seulement "42 obus de mortier"
Pour illustrer le manque de munitions de l'armée ukrainienne, il a également affirmé que deux brigades - des unités de plus de 2 000 soldats - ne disposaient que de "15 obus d'artillerie par jour" et d'un total de "42 obus de mortier".
Face à une aide occidentale qui s'essouffle, l'Ukraine est confrontée à un manque croissant de...
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19/04 - Israël, l’heure de la riposte contre l’Iran ? Récit d’une nuit où tout s’est emballé
Depuis plusieurs jours, Israël réfléchissait à la réponse qu’elle adresserait aux centaines de missiles et drones tirés par l’Iran sur son territoire le week-end dernier. Ce vendredi 19 avril au matin, le Moyen-Orient s’est finalement réveillé avec la nouvelle d’une potentielle riposte de l’Etat hébreu à l’encontre de la République islamique.
Selon plusieurs médias américains, Israël serait responsable d’une attaque de drones, non revendiquée pour l’instant, lancée sur la province abritant des installations nucléaires d’Ispahan, dans le centre de l’Iran.
Plusieurs médias iraniens ont finalement confirmé trois explosions près d’une base militaire, sans toutefois accuser Israël, faisant craindre que ce nouvel événement n’enfonce la région un peu plus profondément encore dans le conflit, alors que l’Iran avait déjà prévenu que toute nouvelle attaque connaîtrait une réponse "immédiate et maximum".4h20 : activation des boucliers antiaériens en Iran
Vers 4h20 du matin (heure française), l’information est donnée par l’agence iranienne Fars, rapidement relayée par les chaînes américaines en pleine édition du soir. "Une explosion a été entendue dans la ville iranienne de Ghahjaworstan, située au nord-ouest de la ville d’Ispahan". La zone est sensible : cette province centrale de la République islamique abrite plusieurs installations nucléaires, ainsi que huit bases militaires de l’armée aérienne iranienne.
Les liaisons aériennes au-dessus des villes de Téhéran, Ispahan et Shiraz sont immédiatement suspendues. Dans les minutes qui...
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19/04 - Ukraine : accord des pays de l’Otan pour envoyer plus de systèmes de défense antiaérienne à Kiev
Les pays de l’Otan sont d’accord pour envoyer à l’Ukraine davantage de systèmes de défense antiaérienne, dont des batteries de Patriot, a annoncé ce vendredi 19 avril le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.
"L’Otan a vérifié les capacités existantes au sein de l’Alliance et il y a des systèmes qui peuvent être rendus disponibles pour l’Ukraine. Je m’attends donc bientôt à de nouvelles annonces sur des systèmes de défense antiaérienne", a déclaré Jens Stoltenberg, à l’issue d’un conseil entre les ministres de la Défense de l’Otan et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est tenu en visioconférence. "En plus des Patriot, il y a d’autres systèmes d’armes que les Alliés peuvent fournir, dont des SAMP-Ts", des missiles sol-air de fabrication franco-italienne, a encore affirmé Jens Stoltenberg
Les infos à retenir
⇒ Accord des pays de l’Otan pour envoyer plus de systèmes de défense antiaérienne à Kiev
⇒ Zelensky admet que les capacités terrestres de son armée sont "limitées"
⇒ Huit morts dans des frappes russes nocturnesZelensky admet que les capacités terrestres de son armée sont "limitées"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce vendredi que les capacités terrestres de son armée, en manque de munitions et d’hommes, sont "limitées" et le resteraient tant que la Russie tient l’avantage dans le ciel.
"Il est évident que maintenant, tant que la Russie a l’avantage dans les airs et peut s’appuyer sur la terreur menée par les drones et les roquettes, nos capacités au sol sont malheureusement limitées",...
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19/04 - Explosions en Iran : ce que l’on sait sur la possible attaque israélienne
Est-ce le début de la riposte ? De fortes explosions ont été rapportées vendredi en Iran, après qu'Israël a menacé de répondre à l'attaque lancée par Téhéran contre son territoire le week-end dernier.
>>> Les dernières informations à lire ici. Fortes explosions dans le centre
Téhéran a fait état de trois explosions survenues à l'aube vendredi près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars. Selon la télévision d'Etat, ces "fortes explosions" ont été entendues dans la province d'Ispahan, dans le centre, et les causes ne sont pas encore connues.
L'Iran a activé dans la foulée sa défense aérienne dans plusieurs provinces. Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Selon l'agence officielle Irna se basant sur les informations rapportées par ses journalistes, aucun dégât majeur n'a été signalé.Installations nucléaires pas touchées
Le centre de l'Iran abrite plusieurs des sites nucléaires iraniens connus. Les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l'agence Tasnim.
"Les installations importantes, en particulier les installations nucléaires, sont totalement sûres et aucun accident n'y a été signalé", a également souligné l'agence officielle iranienne Irna. Un constat confirmé par l'Agence internationale de l'énergie atomiqueRéactions israélienne et américaine
"Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", a indiqué un porte-parole de...
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19/04 - Le choléra, cette menace oubliée qui se rapproche du sol français
C’est une maladie dont on se croyait débarrassé. Enterrée, avec la crasse des sociétés du passé et des caniveaux à l’air libre. Et pourtant, en l’espace de trente jours, 13 cas de choléra ont été détectés sur le territoire national, à Mayotte. Un record, alors que d'ordinaire, les cas oscillent plutôt entre 0 et deux par an. Il faut remonter à 1986 pour trouver autant de ces diarrhées infernales, qui vident jusqu’à la mort les plus fragiles, en moyenne 5 % des malades.
Trois contaminations « autochtones » sont à déclarer. Un enquête doit en déterminer l’origine. Une course contre la montre est engagée. Car, à la différence des autres années, le choléra, encore très actif dans certaines zones du monde, pullule désormais dans l’archipel des Comores, tout proche. Et se propage aussi sur la côte africaine, en Zambie, au Zimbabwe, au Mozambique, en République démocratique du Congo ou en Ethiopie. Des pays en situation "critique", selon l’OMS. 60 000 infections y ont été découvertes depuis janvier.
Un centre de dépistage a été installé dans le quartier de Koungou où les cas locaux ont été détectés. La zone pourrait devenir un foyer épidémique et fait l'objet d'une vigilance particulière. Une autre est aussi particulièrement à risque : le centre de rétention administratif (CRA) de Pamandzi, à Petite-Terre. Au moins 8 des 10 malades pris en charge par l’agence régionale de santé (ARS) et le centre hospitalier de Mayotte (CHM), y avaient séjourné. Ils étaient entrés illégalement en France depuis l’Union des Comores, où couvait déjà...
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19/04 - Palestine à l’ONU : sans surprise, les Etats-Unis mettent leur veto
Alors que la situation s'embrase au Moyen-Orient avec une riposte israélienne en Iran, les Etats-Unis ont mis fin, ce jeudi 18 avril, au rêve d'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.... Ils ont mis sans surprise leur veto au Conseil de sécurité à une revendication honnie par leur allié israélien, en pleine guerre à Gaza.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur "d'Etat non membre observateur", ainsi que les pays arabes, imploraient le Conseil d'accepter qu'un "Etat palestinien" déjà reconnu par la majorité des capitales prenne sa place "légitime" au sein des Nations unies. En vain. Les Etats-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n'ont pas hésité à recourir à leur droit de veto qu'ils utilisent régulièrement pour protéger leur allié israélien.Veto des Etats-Unis à une adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONUDes critiques de l'Autorité palestinienne
Une décision immédiatement dénoncée par l'Autorité palestinienne y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". Ce rejet "ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n'arrêterons pas nos efforts. L'Etat de Palestine est inévitable, il est réel", a de son côté lancé en pleurs l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.
"N'oubliez pas que quand cette session sera ajournée, en Palestine des innocents continueront à payer de leur vie et de la vie de leurs enfants le prix des actions israéliennes, (...), le prix d'un retard de la...
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19/04 - Intelligence artificielle : Meta donne un coup d’accélérateur avec "Llama-3"
Meta met le turbo sur l’IA. Le groupe a dévoilé, jeudi 18 avril, la nouvelle version de Meta AI, son assistant d’intelligence artificielle (IA) générative, qui passe de l’ombre à la lumière sur toutes ses applications : Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Jusqu’à présent discret, l’outil qui répond aux questions des utilisateurs (comme ChatGPT) va figurer de façon plus proéminente sur les réseaux et messageries du groupe californien.
Meta AI est aussi plus performant grâce à la nouvelle version du modèle de langage sous-jacent, Llama-3, aussi lancé jeudi par l’entreprise. "Nous pensons que Meta AI est désormais l’assistant d’intelligence artificielle le plus intelligent que vous puissiez utiliser en accès libre", a déclaré Mark Zuckerberg, le patron du leader mondial des réseaux sociaux, dans une vidéo sur Instagram.Une course effrénée
Les géants technologiques sont engagés depuis plus d’un an dans une course effrénée au développement et déploiement de l’IA générative (production de textes, images et autres contenus, sur simple requête en langage courant).
En tête, OpenAI, qui a lancé cette nouvelle vague technologique avec ChatGPT, son principal investisseur Microsoft, et son concurrent Google, rivalisent à coups de robots conversationnels ("chatbots") et autres assistants virtuels pour aider les humains à faire des recherches en ligne, à créer des contenus ou encore éduquer leurs enfants.
Grâce à Llama 3, Meta AI est censé donner de meilleures réponses aux requêtes des utilisateurs, générer des images plus...
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19/04 - Pourquoi le gouvernement devrait s’inspirer de la méthode Pompidou, par Nicolas Bouzou
Le cinquantenaire de la mort de Georges Pompidou a été peu célébré. Christophe Tardieu et David Lisnard ont publié un essai inspiré sur la modernité de l’ancien président (Les leçons de Pompidou, aux Éditions de l’Observatoire) ; Michaël Miguères et Pierre Manenti ont organisé à l’Assemblée nationale un colloque où sont intervenues personnalités politiques et intellectuelles. En dehors de ça, pas grand-chose à noter.
Lors de ce colloque, le député de la majorité Benjamin Haddad observait même à regret qu’aucune personnalité politique ne se revendiquait de Pompidou alors même que la figure de De Gaulle était à l’origine de récupérations constantes, plus ou moins légitimes, parfois même par des gens qui n’hésiteraient pas à jeter la France dans les bras de la Russie comme Pétain a vendu notre pays à l’Allemagne.Indépendance et puissance
Tirer des leçons de l’ère pompidolienne pour aujourd’hui doit se faire avec prudence. La société a changé. L’émergence de l’Asie, l’islamisme, l’économie de l’endettement, l’arrivée des chaînes d’infos en continu et des réseaux sociaux ont profondément influencé la nature des défis auxquels nous faisons face comme le cadre public dans lequel s’exerce la politique. Il y a pourtant trois éléments de méthodes de Pompidou qui restent valables et auxquels nos dirigeants feraient bien de réfléchir.
Le premier relève du sens donné à la politique. La politique industrielle volontariste ou la politique budgétaire précautionneuse menées sous l’ère Pompidou n’avaient pas seulement la prospérité en ligne de mire mais...
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19/04 - "Les écolos ne connaissent rien à la nature" : rencontre avec l’écrivaine Françoise Chandernagor
Quand on parle de Françoise Chandernagor, on rappelle toujours qu’elle fut la première femme à sortir major de l’ENA, en 1969. On sait moins qu’elle fut également l’une des trois premières femmes à siéger au Siècle, en 1983. Le dîner de la célèbre association qui réunit les élites politiques, financières et médiatiques françaises avait alors lieu à l’Automobile Club, place de la Concorde. Depuis sa fondation en 1944, il ne rassemblait que des hommes. Les temps avaient changé et certains membres, dont Robert Badinter et Marceau Long, estimèrent qu’il était temps de se moderniser, ainsi que nous le raconte Françoise Chandernagor : "J’étais alors au Conseil d’Etat, dont je dirigeais l’un des services, et j’avais publié L’Allée du roi deux ans plus tôt. De plus en plus de gens voulaient qu’on teste des femmes au Siècle, mais leurs adversaires répondaient qu’il ne fallait pas en prendre car elles raconteraient tout à l’extérieur. C’était l’idée idiote que les femmes sont des bavardes impénitentes qui ne savent pas garder un secret ! J’ai fait mes débuts en même temps que Christine Ockrent et Michèle Cotta. Nous nous sommes bien tenues : nous n’avons pas craché dans nos assiettes, nous n’avons rien répété. Quand j’ai quitté le Siècle quelques années plus tard, la position des femmes s’était nettement améliorée…"
Fille d’André Chandernagor (qui fut député, ministre des Affaires européennes de Pierre Mauroy et premier président de la Cour des comptes), elle-même programmée pour briller dans la haute administration, l’énarque...
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19/04 - "Halving" du bitcoin : comment la discrète industrie du minage organise sa survie
Coup de frein sur le bitcoin. La plus célèbre des cryptomonnaies va affronter, dans la nuit de vendredi à samedi, le troisième "halving" de sa courte histoire. Ce mécanisme, planifié dès la création en 2009 par le mystérieux Satoshi Nakamoto, consiste en une division par deux de la production du bitcoin afin, d’atteindre, un jour, 21 millions de jetons en circulation - il y en a environ 19 aujourd’hui. Pas un de plus. Une offre limitée envisagée comme un mécanisme anti-inflationniste. En théorie, la rareté programmée de la cryptomonnaie devrait lui donner de plus en plus de valeur. Non sans douleur, cependant, pour toute l’industrie invisible qui supporte cet actif numérique : celle des mineurs.
"Le calcul est très simple, nos revenus aussi vont être divisés par deux", indique Sébastien Gouspillou, à la tête de BigBlock Datacenter, une entreprise spécialisée dans le minage de bitcoin. Son activité, vitale au système, se résume à valider des "blocs" de transaction réalisés avec la cryptomonnaie, afin de les inscrire dans une chaîne de blocs (ou blockchain), son livre de compte public. Ce travail, nécessitant d’importantes ressources en puissance de calcul et en énergie, est rémunéré en bitcoins, nouvellement créés. Ainsi, quand la production doit être divisée par deux - tous les 210 000 blocs validés, soit environ tous les quatre ans actuellement - cette récompense baisse également de moitié. De 6,25 bitcoins à 3,125 bitcoins par bloc, très précisément, dans la nuit de ce week-end. Le média américain Bloomberg...
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19/04 - Israël - Iran : Paris appelle "à cesser l’escalade militaire"
La communauté internationale a lancé, ce vendredi 19 avril, des appels à la retenue après une attaque de représailles contre l’Iran attribuée à Israël, dans un contexte d’escalade croissante au Moyen-Orient depuis le début de la guerre dévastatrice à Gaza il y a plus de six mois.
Les infos à retenir
⇒ Des explosions près d’Ispahan qui abrite des installations nucléaires
⇒ Les Etats-Unis "pas impliqués", dit Antony Blinken
⇒ Le G7 appelle à "empêcher une nouvelle escalade"Paris appelle "à cesser l’escalade militaire"
La France a réitéré vendredi son appel "à cesser l’escalade militaire au Moyen-Orient" après l’attaque attribuée à Israël contre l’Iran. Ce "n’est dans l’intérêt de personne et ne ferait qu’accroître l’instabilité et l’insécurité au Moyen-Orient", a réagi Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères. "La France travaille à la désescalade avec ses partenaires", a-t-il ajouté dans une déclaration écrite.Explosions en Iran : les Etats-Unis "pas impliqués", dit Blinken
Les Etats-Unis "n’ont pas été impliqués dans une opération offensive", a déclaré ce vendredi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken après des informations faisant état de frappes de représailles israéliennes contre l’Iran.
"Je ne vais pas parler de ces événements rapportés par les médias […] Tout ce que je peux dire de notre côté et de celui de tous les membres du G7 est que notre objectif est la désescalade", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des chefs de la diplomatie du G7 sur la...
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18/04 - Pologne : arrestation d’un homme soupçonné d’aider à préparer un attentat contre Zelensky
Un homme soupçonné d’aider le renseignement russe à préparer un éventuel attentat contre le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été interpellé en Pologne, ont annoncé ce jeudi 18 avril les parquets polonais et ukrainien.
Le ressortissant polonais, uniquement identifié comme Pawel K., avait pour tâche de "collecter et fournir des informations aux services de renseignement militaire de la Fédération de Russie […], notamment aider les services secrets russes à planifier une éventuelle tentative d’assassinat d’un chef d’Etat étranger, le président ukrainien Volodymyr Zelensky", selon un communiqué du parquet polonais.
Pawel K. s’est dit "prêt à agir pour le compte des services de renseignement militaire de la Fédération de Russie et a établi des contacts avec des citoyens de la Fédération de Russie directement impliqués dans la guerre en Ukraine", a-t-il ajouté. La notification des activités de Pawel K. a été transmise à Varsovie par le bureau du procureur général de l’Ukraine, permettant ensuite d’obtenir "des éléments de preuve essentiels". Il a été placé en détention provisoire, ont annoncé les parquets polonais et ukrainien."La menace persistante" de la Russie
Selon le procureur général ukrainien, Andriï Kostine, l’homme interpellé était en particulier chargé de "recueillir et de transmettre à l’Etat agresseur des informations sur la sécurité de l’aéroport de Rzeszów-Jasionka", dans le sud-est de la Pologne, par lequel passe souvent le chef de l’Etat ukrainien à l’occasion de ses déplacements étrangers, les...
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18/04 - Google : licenciement de 28 employés qui protestaient contre un contrat signé avec Israël
Le conflit à Gaza s’invite chez Google. Le géant américain a licencié 28 de ses employés qui avaient pris part, mardi, à une manifestation réclamant à l’entreprise de renoncer à un contrat avec l’armée et le gouvernement israéliens, les accusant d’avoir empêché leurs collègues de se rendre sur leur lieu de travail.
Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant des locaux de Google à Sunnyvale (Californie), et ont investi des bureaux à Seattle (Etat du Washington) et à New York. Certains ont occupé, à Sunnyvale, le bureau du directeur général de Google Cloud (filiale dédiée à l’informatique à distance), Thomas Kurian, durant plusieurs heures. Ils réclamaient l’annulation d’un contrat de 1,2 milliard de dollars, baptisé Project Nimbus, portant sur des services d’informatique à distance (cloud) fournis par Google et Amazon à l’armée et au gouvernement israéliens.
Certains des manifestants ont brandi des pancartes reprenant la police de caractères et les couleurs du célèbre logo de Google, en lui substituant le mot "génocide", en référence aux victimes civiles palestiniennes de l’offensive d’Israël à Gaza.
Several Google employees were detained at Google's Sunnyvale Campus in California, after staging a sit-in protesting the company's military contract with Israel.
The sit-in was in protest of Project Nimbus, the company’s $1.2 billion contract providing cloud computing services… pic.twitter.com/1HCirSvDEJ— TRT World (@trtworld) April 17, 2024
En octobre 2021, le quotidien britannique The Guardian avait...
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18/04 - Fin de la Françafrique : un ex-agent de la DGSE se confie
En service de 1985 à 2002, Jean-Pierre Augé passe dix-sept années au service "Afrique noire" de la DGSE. Une époque, qu'il décrit comme "le crépuscule de la Françafrique", où les relations se distendent, et les tensions s'accumulent avec les anciennes colonies françaises.
Dans son livre (Afrique adieu. Mémoires d’un officier du secteur Afrique noire de la DGSE - Mareuil éd.), il raconte ses faits d'armes, et certaines anecdotes aujourd'hui inimaginables, comme cette présidentielle au Tchad en 1996 où il fut suggéré au vainqueur du scrutin d'organiser un second tour, quand bien même il avait recueilli plus de 60% des suffrages dès le premier tour. Le témoignage de Jean-Pierre Augé est à retrouver dans cette vidéo, mais aussi dans un long entretien paru sur notre site.
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18/04 - "Taxe lapin" : et si elle augmentait le nombre de rendez-vous manqués ?
Pour lutter contre la pénurie de professionnels de santé, Gabriel Attal a tranché. Début avril, le Premier ministre a annoncé la mise en place prochaine d’une "taxe lapin". Un dispositif visant à sanctionner les patients qui font faux bon à leur médecin. Si le projet de loi est adopté par le Parlement, cinq euros pourront être ponctionnés sur le compte des patients à chaque consultation manquée.
La logique voudrait que chacun se plie à l’horaire et au jour choisis lors de la prise de rendez-vous de sorte à éviter l’amende. Mais pour Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Asterès, le dispositif n’est "pas suffisamment dissuasif" et pourrait même se révéler contre-productif.
Dans une note publiée lundi 15 avril, le spécialiste se réfère notamment à une étude israélienne "A fine is a Price". Dans ce rapport, Uri Gneezy et Aldo Rustichini dissèquent le cas de parents sanctionnés d’une amende pour avoir récupéré en retard leurs enfants à la crèche. Alors que cette pénalité financière avait pour objectif de faire reculer le nombre de retards, elle l’a au contraire fait augmenter.
"Sans l’amende, les parents avaient des remords à être en retard, car ils savaient que cela obligeait le personnel de la crèche à faire des heures supplémentaires", explique à L’Express Sylvain Bersinger. Mais l’instauration d’une pénalité financière leur a donné l’impression que payer leur conférait l’autorisation morale d’être en retard.Un seuil difficile à fixer
Plutôt que diminuer les "lapins", la taxe pourrait donc bien les faire...
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18/04 - Lisnard-Tardieu : "La mise en garde de Pompidou contre le fascisme mérite d’être relue"
Coincé entre une légende imposante et un modernisateur autoproclamé, Georges Pompidou, dont le septennat fut tristement écourté, pourrait bien être le président le plus sous-estimé, à tort, de la Vᵉ République. C’est la thèse que développent David Lisnard, maire de Cannes et président de Nouvelle Energie, et Christophe Tardieu, inspecteur général des finances et secrétaire général de France Télévisions, dans Les Leçons de Pompidou* (Editions de l’Observatoire), un essai enthousiaste qui extrait de l’œuvre du président élu en 1969 des leçons politiques et même philosophiques. Cet esthète, montrent-ils, a de quoi inspirer notre époque par sa façon d’exercer le pouvoir et sa politique de puissance, mais aussi son désintérêt pour la communication, devenue entre-temps, pour notre plus grand malheur, le b.a.-ba de la politique.
L’Express : David Lisnard, vous êtes né en 1969, Christophe Tardieu, en 1964, une période au cours de laquelle Georges Pompidou fut Premier ministre puis président de la République. L’époque que l’on aime le plus est-elle celle où l’on est né ?
Christophe Tardieu : Je ne crois pas ! Ce n’est pas du tout un livre nostalgique. David Lisnard et moi sommes très intéressés par Georges Pompidou pour des raisons objectives : il fut le deuxième président de la Vᵉ République, il avait un pied dans la glaise et un autre dans la modernité, il a beaucoup apporté à notre pays, et nous pouvons en retenir des leçons. Or son bilan a rarement été fait. Cela nous a semblé injuste.
David Lisnard : Même si la nostalgie n’est...
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18/04 - Les doutes du PS sur Anne Hidalgo, quand François Ruffin s’inspire de "Baron noir"
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Renaissance au féminin…
La succession de Stéphane Séjourné à la tête de Renaissance commence à aiguiser les appétits de certains… et de certaines. C’est ainsi que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé s’interrogent sur l’opportunité pour elles d’avancer leurs pions… Un congrès du parti présidentiel doit être organisé dans le second semestre 2024, après les européennes du 9 juin.… mais à court d'idées ?
Discrètement, au début du mois d’avril, le parti présidentiel a soufflé sa huitième bougie. Un bilan d’étape ? "Je vous mets au défi de me donner une idée impulsée par notre formation politique, souffle un macroniste historique. Donc les débats doctrinaux ont lieu au sein du groupe parlementaire, alors que ce n’est pas son...
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18/04 - Affaire d’Outreau : ces documentaires qui tentent de s’approcher de la vérité
L’affaire d’Outreau a inspiré près d’une trentaine de livres en vingt ans, une demi-douzaine de documentaires et un "film de fiction", Présumé coupable. Tiré du livre d’Alain Marécaux, l’huissier accusé avec sa femme de viols d’enfants, le film de Vincent Garenq raconte l’affaire, depuis l’irruption, à 6 heures du matin, au domicile des Marécaux, du juge Burgaud et des policiers qui viennent arrêter les époux, jusqu’à l’issue du second procès aux assises à l’issue duquel ils sont tous les deux acquittés après trente mois de prison, deux tentatives de suicide et une grève de la faim. Le film de Garenq, sorti en 2011, est sidérant, en partie grâce à la performance de Philippe Torreton qui, pour incarner Alain Marécaux, est allé jusqu’à maigrir de 27 kilos, ce qui lui a valu une dépression grave.
Il y a infiniment moins de professionnalisme dans le documentaire réalisé en 2013 par Serge Garde, professeur de français et d’histoire-géo à la retraite, émargeant comme journaliste à L’Humanité où il traite de faits divers, avec une préférence pour les affaires de pédophilie dont il n’a de cesse de dénoncer les ramifications secrètes. L’affaire d’Outreau correspond tout à fait à ses goûts. Et c’est tout naturellement que Serge Garde va aider Chérif Delay à écrire son livre Je suis debout. La phrase d’accroche sur la couverture du livre, "L’aîné des enfants d’Outreau sort du silence", ferait sourire car du silence, Chérif Delay et sa mère Myriam Badaoui en sont sortis dès le départ, en accusant, en plus des époux Marécaux, une...
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18/04 - Rapport sur le marché unique : "L’UE est en train de laisser partir le train des énergies propres"
Dans son rapport sur le marché unique présenté mercredi 17 avril aux dirigeants européens, l’ex-Premier ministre italien plaide pour un renforcement considérable du "Mécanisme pour l’interconnexion". Il plaide aussi pour la création d’une "agence pour la fourniture d’énergie propre". Cette nouvelle entité superviserait les systèmes d’incitation pour le déploiement à grande échelle des technologies propres. Elle servirait également de guichet unique pour les entreprises. Des mesures qui vont dans le bon sens mais qui ne compensent pas l’absence d’un "Inflation Reduction Act" à l’européenne, estime Thomas Pellerin-Carlin, candidat aux prochaines élections européennes sur la liste Place Publique et Parti Socialiste, portée par Raphaël Glucksmann.
L’Express : Le rapport Letta insiste beaucoup sur la coopération. En d’autres termes, pour s’assurer un avenir meilleur, les pays européens doivent mettre de côté leurs dissensions, notamment dans le domaine de l’énergie. N’est-ce pas enfoncer une porte ouverte ?
Thomas Pellerin-Carlin : Au contraire. Le rapport rappelle de manière opportune que l’intérêt national passe aussi, au moins en matière d’énergie, par plus d’intégration européenne. Il ne s’agit pas d’idéologie. De nombreux arguments techniques et économiques plaident dans ce sens. Par exemple, si vous n’avez que 10 % d’éolien et de solaire dans votre mix électrique, il est relativement facile de gérer la variabilité de leurs productions. En revanche, plus cette part grimpe à un niveau élevé, plus les questions de...
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18/04 - Allemagne : un réseau d’espionnage russe révélé au grand jour
La dernière preuve de la campagne de déstabilisation menée par la Russie en Europe. Les autorités allemandes ont annoncé ce jeudi 18 avril l’arrestation de deux espions russes présumés, soupçonnés d’avoir voulu commettre des actes de sabotage y compris contre l’armée américaine pour soutenir le "régime criminel de Poutine" dans sa guerre contre l’Ukraine.
Les deux hommes, qui possèdent les nationalités allemandes et russes, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière dans le sud-est du pays, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué. Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d’avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d’attaques, dont des "installations des forces armées américaines" stationnées sur le sol allemand. Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, la grande base américaine bavaroise de Grafenwoehr, où des soldats ukrainiens sont formés à l’utilisation de chars américains de combat Abrams, était notamment dans le viseur des deux espions.
La ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser a salué le travail des services de sécurité qui ont "empêché de possibles attentats à l’explosif qui devaient frapper et saper notre aide militaire à l’Ukraine". "Il s’agit d’un cas particulièrement grave d’activité présumée d’agents pour le régime criminel (du président russe Vladimir) Poutine", a-t-elle dénoncé sur son compte X.
L’affaire a d’ores et déjà des conséquences diplomatiques : la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a fait convoquer...
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18/04 - Discours sur la violence des jeunes : le pari de Gabriel Attal
Sortir de sa propre caricature. Depuis qu’il est à Matignon, comme avant d’y être nommé, Gabriel Attal ne lésine pas sur la communication qu’il veut la plus novatrice. Mercredi 17 avril encore, il interpelle, sur TikTok, les plus jeunes de ses concitoyens, à l’occasion de ses 100 premiers jours comme Premier ministre : "Je te propose de poser des questions en commentaire de cette vidéo et je répondrai aux questions les plus likées." On n’a pas souvenir que Pierre Messmer ait agi de la sorte. De même qu’on ne se rappelle pas Edouard Balladur posant en jeans, baskets, t-shirt sur les marches de l’hôtel Matignon en train de caresser un chow-chow, un cliché aussitôt posé sur Instagram. Seule reste en mémoire la photo, un tantinet ridicule, de Jacques Chirac en 1987, assis en tailleur avec un walk-man sur les oreilles mais avec des chaussettes fines noires trahissant le déguisement.
Mais Gabriel Attal a une autre ambition, plus classique, plus traditionnelle : redonner des lettres de noblesse aux discours politiques. Et donc être là où on n’attend pas forcément le plus jeune Premier ministre de la Ve république. Le 5 octobre 2023, il est encore ministre de l’Education nationale, cela ne l’empêche pas de soigner et de solenniser le cadre de son intervention : drapeaux tricolore et européen sur le côté, pupitre avec le slogan "unis pour notre école", lieu prestigieux. Sur l’esplanade de la bibliothèque François Mitterrand à Paris, il prononce un discours sur le métier d’enseignant, dans lequel il annonce le...
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18/04 - Grippe aviaire : l’OMS alerte sur la propagation croissante de l’épidémie
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de son "énorme inquiétude" ce jeudi 18 avril face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains.
"Cela reste, je pense, une énorme inquiétude", a déclaré Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’agence de santé des Nations unies, lors d’un point de presse à Genève. La crainte est que le virus du H5N1, qui chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés a démontré "un taux de mortalité extraordinairement élevé", s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain. Il n’y a pour l’heure aucune preuve d’une transmission d’humain à humain du H5N1.Un taux de létalité à 52 %
Entre le début de l’année 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %.
Au-delà de la surveillance des humains infectés par des animaux - des vaches dans un cas récent observé aux Etats-Unis - "il est encore plus important de comprendre combien d’infections humaines surviennent sans que vous en ayez connaissance, car c’est là que se produira l’adaptation" du virus, a expliqué Jeremy Farrar. "C’est tragique à dire, mais si je suis infecté par le H5N1 et que je meurs, c’est fini (la chaîne de transmission est rompue, NDLR). Si je fais le tour de la communauté et que je le transmets à quelqu’un d’autre, alors vous démarrez le cycle", a-t-il expliqué.
Il estime que les...
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18/04 - "Sandworm" : ces hackeurs d’élite russe qui ont tenté de cibler la France
Sandworm : c’est le nom d’un groupe de pirates informatiques lié aux services de renseignement russes, en passe de devenir une menace mondiale pour la cybersécurité. Dans un rapport publié mercredi 17 avril, Mandiant, une filiale de Google, déclare avoir repéré des opérations malveillantes menées par ce groupe à différents endroits du monde, considérés comme des points chauds politiques, militaires ou économiques pour les intérêts russes. "Nous avons observé le groupe mener des opérations d’espionnage en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Amérique latine", indiquent les chercheurs de Mandiant dans leur rapport.Possibles ingérences électorales
Les activités du groupe de hackers inquiètent d’autant plus que l’année 2024 doit connaître plusieurs scrutins électoraux cruciaux. "Avec un nombre record de personnes participant à des élections nationales en 2024, les antécédents de Sandworm en matière de tentatives d’ingérence dans les processus démocratiques augmentent encore la gravité de la menace que le groupe peut représenter à court terme", indique Mandiant.
Il y a cinq ans, une douzaine d’officiers du renseignement militaire russe ont en effet été inculpés aux Etats-Unis pour des accusations découlant de leur ingérence présumée dans l’élection présidentielle américaine de 2016 qui a porté Donald Trump à la Maison-Blanche, selon le FBI.Actifs dans la guerre en Ukraine
Sandworm a ciblé à plusieurs reprises les institutions électorales occidentales, y compris celles des pays membres...
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18/04 - Ukraine : Kiev a un "besoin urgent" en "défense antiaérienne", dit le chef de l’Otan
La Chambre des représentants américaine, dominée par l’opposition républicaine, doit enfin se prononcer ce samedi sur une enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, à laquelle le président Joe Biden s’est dit "très favorable". Les ministres des Affaires étrangères ukrainien et américain Antony Blinken et Dmytro Kuleba se sont ainsi rencontrés ce jeudi 18 avril en marge d’une réunion du G7, en Italie, pour réaffirmer "l’urgence" de ce vote.
Un soutien militaire qui pourrait être décisif pour Kiev, en difficulté sur le front et qui doit faire face à un manque d’équipements et de munitions. Une frappe russe a notamment fait 18 morts ce mercredi dans une grande ville du nord, Tcherniguiv. Deux personnes ont également été tuées jeudi dans des bombardements russes en Ukraine, selon les autorités locales
Les infos à retenir
⇒ Blinken et Kuleba insistent sur l’urgence de l’aide américaine pour Kiev
⇒ L’Ukraine revendique une frappe en Crimée annexée
⇒ Deux morts dans des bombardements russes en UkraineKiev a un "besoin urgent" en "défense antiaérienne", dit le chef de l'Otan au G7
L'Ukraine a un "besoin urgent et important de défenses antiariénnes supplémentaires", a souligné jeudi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie du G7 sur la petite italienne de Capri. Il a noté récemment des signes "encourageants" sur des annonces d'aide militaire de la part de membres de l'Otan. Mais "nous aurions dû leur en donner davantage plus tôt", a-t-il ajouté.Blinken et...
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18/04 - Take-Two, Microsoft… Le secteur des jeux vidéo en zone de fortes turbulences
Le secteur des jeux vidéo souffre. Take-Two, l’éditeur des très populaires "Grand Theft Auto" (GTA) et "NBA 2K", a annoncé ce mardi 16 avril le licenciement de 5 % de son personnel, soit plusieurs centaines de personnes. Une annonce d’autant plus surprenante qu’elle a lieu quelques jours seulement après le rachat du géant suédois Gearbox Entertainment, acquise pour près de 460 millions de dollars.
Un arbre qui cache peut-être une forêt. Car dans l’enceinte du géant américain, l’heure est plutôt aux économies. Ainsi, le conseil d’administration de Take-Two "a approuvé un plan de réduction des coûts visant à identifier des gains d’efficacité dans l’ensemble de ses activités et à améliorer les marges de la société, tout en continuant à investir pour la croissance", indique l’entreprise.
Le coût du plan est estimé entre 160 et 200 millions de dollars. Et d’après les informations communiquées par le groupe au gendarme américain des marchés (SEC), certains projets auraient déjà été avortés.Une crise sans précédent
Take-Two ne fait toutefois pas figure d’exception. La situation de l'entreprise, qui comptait jusqu’alors plus de 11 000 salariés, s’inscrit en réalité dans le sillage de ses concurrents. 1 900 postes supprimés chez Microsoft, 1 800 chez Unity, 375 chez Amazon Games. Au total, plus de 10 000 suppressions postes auraient été actées en 2023. L’année 2024 ne semble pas placée sous de meilleurs auspices : 255 entreprises de la filière auraient déjà licencié plus de 74 000 personnes, selon le site spécialisé Layoffs. fyi....
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18/04 - Biogaran : cette vente potentielle qui inquiète le secteur des médicaments génériques
Amoxiciline, paracétamol, ibuprofène… Autant de médicaments du quotidien, bien souvent commercialisés en France sous la marque Biogaran, le leader des médicaments génériques français qui produit pas moins de 900 références, et emploie 8 600 salariés. Mais il pourrait bientôt changer de nationalité. Selon des informations des Echos qui font suite aux révélations de "L’Informé", le groupe Servier a déclenché l’an dernier la vente de Biogaran, et quatre potentiels racheteurs, dont deux Indiens, se seraient positionnés, faisant poindre des craintes de délocalisation de la production.
La marque française produit, en effet, à 50 % dans l’Hexagone, et à 90 % en Europe, mais ne dispose pas d’usines propres. Elle fait appel à des sous-traitants, ce qui faciliterait la tâche d’un acheteur souhaitant délocaliser, en ne renouvelant simplement pas les contrats.Ventes à perte, taxes…
Parmi les médicaments distribués en France, environ 150 des 900 références sont vendues à marge négative, l’Etat encadrant les augmentations des prix des médicaments, et taxant le chiffre d’affaires lié à la vente des génériques. En septembre dernier, sur Franceinfo, Jérôme Wirotius, directeur général de Biogaran, tirait ainsi la sonnette d’alarme : "Nous avons alerté très fortement et très vivement les pouvoirs publics qu’on ne pourra pas, ni nous ni les autres laboratoires de génériques, faire une année de plus avec un contexte d’inflation et de nouvelles taxes qui sont aujourd’hui confiscatoires."
La marque, qui fournit ainsi 32 % du marché français des...
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18/04 - Violence des jeunes : Attal appelle à "la mobilisation générale de la nation"
Les mots sont forts. Gabriel Attal a dénoncé jeudi matin depuis Viry-Châtillon l'"addiction d’une partie de nos adolescents à la violence", appelant en conséquence à "un vrai sursaut d’autorité" pour "inverser cette forme de spirale de l’affaissement de l’autorité" et à une "mobilisation générale de la Nation" pour "juguler la violence".
"Il y a deux fois plus d’adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a énuméré le Premier ministre depuis cette ville de l’Essonne récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège.Huit semaines pour faire aboutir le "travail collectif"
Gabriel Attal a donné "huit semaines" pour faire aboutir le "travail collectif" de concertation demandé par le président Emmanuel Macron sur la violence des jeunes, avec "un point d’étape central dans quatre semaines".
Parmi les premières mesures pour attaquer "le mal à la racine", le Premier ministre a indiqué que tous les collégiens seraient "scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8H00 et 18H00" car "la journée, la place est à l’école, à travailler et à apprendre". Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et affirmé qu’une commission rendrait d’ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance aux écrans.Des sanctions
Le Premier ministre s'est dit "favorable" jeudi à ce que les élèves "qui perturbent le plus gravement les cours" soient sanctionnés "sur leur...
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18/04 - Royaume-Uni : comment le Brexit a accéléré la pénurie de médicaments
Une sortie de l’Union européenne ne se fait pas sans conséquences. En témoigne l’exemple du Brexit, validé en 2016 après un référendum, et acté en 2020. Récession économique, main-d’œuvre insuffisante, et désormais… des pénuries de médicaments. D’après une étude menée par le Nuffield Trust, un centre de réflexion spécialisé sur la santé, le nombre de déclarations d’alertes de pénuries imminentes de médicaments aurait doublé en trois ans, passant de 648 en 2020 à 1 634 l’an dernier.
Antibiotiques, traitements de l’épilepsie, ou hormones de substitution prescrites aux femmes ménopausées… Au Royaume-Uni, les pénuries de médicaments sont devenues la "nouvelle normalité", résume le rapport. "De plus en plus de patients […] voient leur pharmacien leur dire que leur traitement n’est pas disponible, ne sera peut-être pas disponible rapidement et ne sera probablement pas disponible dans aucune autre (pharmacie) à proximité", explique dans un communiqué Mark Dayan, du Nuffield Trust.Une circulation entravée
Un phénomène qu’il qualifie de "choquant", et qui semble s’être accentué avec la sortie du pays de l’Union européenne. Ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, depuis l’activation du Brexit, les médicaments "ne circulent plus aussi facilement" avec les Vingt-Sept. Ensuite, les autorités britanniques mettent aussi en général plus de temps que leurs homologues européennes pour autoriser de nouveaux médicaments.
Conséquence : le gouvernement déclenche beaucoup plus souvent le mécanisme financier lui permettant de surpayer des médicaments...
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18/04 - Burkina Faso : trois diplomates français expulsés pour "activités subversives"
Ils "sont priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures". Trois diplomates français, dont deux conseillers politiques à l’ambassade de France à Ouagadougou, ont été déclarés "persona non grata" pour "activités subversives" et priés de quitter le Burkina Faso, selon le ministère burkinabè des Affaires étrangères.
Ces trois diplomates "sont déclarés persona non grata sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives", écrit le ministère dans une note adressée à l’ambassade de France à Ouagadougou dont l’AFP a obtenu copie jeudi.
"La décision des autorités burkinabè ne repose sur aucun fondement légitime. Nous ne pouvons que la déplorer", a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, qui a également jugé "infondées" les accusations portées à l'encontre des Français.Quatre fonctionnaires en résidence surveillée
Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français - des agents du renseignement selon les autorités burkinabè, des techniciens de maintenance informatique selon une source diplomatique française - avaient été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés, selon la source française. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina.
Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés par les autorités d’être des espions.
Les relations entre la France et le Burkina se sont...
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18/04 - "Salaire décent" : le coup de pouce de Michelin pour ses employés
Le groupe de pneumatiques Michelin a annoncé mercredi 17 avril à Clermont-Ferrand la mise en place d’un salaire "décent" et d’un "socle de protection sociale universel" pour ses 132 000 salariés dans le monde. Ce salaire décent garantit une rémunération équivalente au "living wage" tel que défini par le Pacte mondial des Nations unies, a annoncé Michelin.
Le "living wage" est le niveau de rémunération nécessaire "à chaque salarié pour subvenir aux besoins essentiels" d’une famille de quatre personnes (alimentation, transport, éducation, frais de santé) mais également de constituer une épargne de précaution et d’acquérir des biens de consommation.
"C’est un engagement logique vis-à-vis de tous les salariés du groupe […] Vous consacrez du temps à vous développer et à développer l’entreprise et en contrepartie nous, on vous donne les moyens au minimum pour une famille de quatre individus – deux parents et deux enfants - qu’un seul salaire permette d’envisager le logement, la nourriture mais aussi le loisir, un peu d’épargne, etc.", a déclaré Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin.1,5 à 3 fois le SMIC
En France, cela représente 39 638 euros par an pour un salaire brut à Paris, 25 356 euros à Clermont-Ferrand, où se situe le siège du groupe. Le Smic s’élève à 21 203 euros bruts. Au Brésil, le salaire "décent" de Michelin est de 37 347 réaux (pour un salaire minimum à 16 944 réaux) et en Chine 69 312 yuans (salaire minimum à 29 040 yuans). "En moyenne, le salaire décent représente entre 1,5 fois et 3 fois le salaire...
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18/04 - Education : mon prof particulier est une IA, par Robin Rivaton
Tous les regards se tournent vers le système scolaire. Même dans les pays qui caracolent en tête du classement Pisa, les critiques se multiplient. Des voix s’élèvent contre le fait de mettre au même niveau une classe d’âge, faisant fi des différences individuelles. L’école ne serait pas capable d’augmenter sensiblement le niveau des élèves.
Des dizaines d’étude ont tenté de discerner les meilleures pratiques éducatives en comparant les établissements à l’échelle d’un pays mais aussi entre les pays, que ce soit en matière de méthode d’apprentissage, de recrutement et de valorisation des enseignants, de taille des classes ou d’accès aux outils informatiques, en prenant soin de neutraliser l’incidence socioprofessionnelle et financière du milieu d’origine. Le constat est implacable : tout cela n’a pas beaucoup d’importance.
La recherche a montré que décrocher le gros lot en fréquentant la prétendue meilleure école de la ville n’a pas d’impact sur la performance académique et professionnelle finale des heureux élus, que l’on se trouve à Chicago, New York ou en Chine. Des enfants qui ont échoué de quelques points à un test de sélection pour un collège et qui n’iront pas dans l’école d’élite visée auront, finalement, des résultats similaires à ceux qui l’ont réussi de quelques points et ont accédé au précieux sésame.
La massification de l’enseignement a remplacé le tutorat. Le tutorat a été le mode d’enseignement de l’aristocratie pendant des siècles. Il consistait à exposer de jeunes enfants, individuellement et en permanence, à...
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18/04 - "Je ne veux pas voir un crash" chez Boeing : les confidences des lanceurs d’alerte
Leurs récits des récents événements étaient très attendus aux Etats-Unis. Quatre lanceurs d’alerte, dont un ingénieur et des anciens employés de Boeing, ont témoigné, mercredi 17 avril, devant une commission d’enquête du Sénat américain pour prévenir de "graves problèmes" de production des avions Boeing 737 MAX, 787 Dreamliner et 777.
"Je ne suis pas ici parce que j’ai envie d’être ici. Je suis ici parce que […] je ne veux pas voir le crash d’un 787 ou d’un 777", a déclaré devant les sénateurs Sam Salehpour, ingénieur qualité chez Boeing depuis dix-sept ans, disant avoir "de sérieuses inquiétudes concernant la sécurité du 787" et du 777.
"J’ai été mis à l’écart. On m’a dit de la fermer, j’ai reçu des menaces physiques", a poursuivi l’ingénieur. "Si quelque chose m’arrive, je suis en paix, parce que j’ai le sentiment que, en témoignant ouvertement, je vais sauver de nombreuses vies".Une enquête sénatoriale
C’est un courrier de ses avocates, notamment à l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), qui est à l’origine de l’enquête sénatoriale. L’audition de presque deux heures était la première d’une série au cours de laquelle des responsables de Boeing et de la FAA vont être appelés à témoigner, a précisé le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président de la commission d’enquête.
"Il y a de plus en plus de graves accusations selon lesquelles la culture de la sécurité chez Boeing est brisée et que ses pratiques sont inacceptables", a relevé Richard Blumenthal, précisant avoir reçu de nombreux témoignages ces...
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18/04 - Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d’un "conflit généralisé", s’alarme le chef de l’ONU
Israël "se réserve le droit de se protéger" face à l’Iran, soutient son Premier ministre Benyamin Netanyahou, dont le gouvernement a, selon des médias, envisagé un temps des frappes de représailles rapides contre Téhéran après l’attaque du week-end, avant de se retirer face à la pression des Etats-Unis. Mais les autorités israéliennes répètent que cette attaque iranienne, ne restera pas "impunie", sans toutefois préciser les contours de cette réponse.
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis déterminés à ce que l’Iran "rende des comptes" après l’attaque contre Israël
⇒ L’UE va imposer des sanctions contre l’Iran
⇒ L’Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir "une expansion des tensions" avec IsraëlLe Moyen-Orient au bord du "précipice" d’un "conflit généralisé", s’alarme le chef de l'ONU
Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d’un "conflit régional généralisé", a alerté jeudi le secrétaire général de l'ONU devant le Conseil de sécurité, appelant à la "retenue maximale" face à "ce moment de danger maximal".
"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il lancé, condamnant notamment à nouveau l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël le week-end dernier.
"A Gaza, six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire", a également dénoncé Antonio Guterres, décrivant deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le...
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18/04 - "Elargissement", "Europe fédérale" : ces gros mots que l’on n’ose pas prononcer
C’est une bataille géopolitique existentielle qui se joue parallèlement à la guerre en Ukraine, et en partie à cause de la guerre en Ukraine. L’Union européenne doit impérativement s’élargir, afin notamment d’endiguer les ambitions impérialistes et hégémoniques de la Russie de Poutine. En décembre 2023, les 27 chefs d’Etat ou de gouvernement ont ainsi acté la future carte de l’UE, destinée à englober l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie). Mais comment ? Et à quel prix ?
Alors que ces pays sont pour certains des terrains de guerre (Ukraine) ou déchirés par des revendications territoriales (Serbie, Kosovo, Bosnie, Moldavie, Géorgie), comment repousser ses frontières sans exciter les mouvements nationalistes, comment s’agrandir de 27 à 36 Etats (rien que ça !) sans se diluer dans une masse informe qui aurait sur ses adversaires, comme la Russie de Poutine, la Chine de Xi Jinping ou l’Amérique de Donald Trump, l’effet inverse de la force politique escomptée ?Qu'élargissons-nous, en fait ?
Aucune stratégie, aucune feuille de route, aucune consultation n’accompagne cette transformation pourtant fondamentale qui a été décidée. Sylvie Goulard, ancienne députée européenne centriste qui n’ignore rien des qualités et des défauts de la grande machinerie bruxelloise, craint à juste titre que les Européens traitent le sujet par-dessus la jambe. Dans un petit livre dont le titre semble tiré d’un conte très moyennement optimiste,...
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18/04 - Européennes : le temps de parole, un casse-tête pour les candidats (et les médias)
Voilà ouverte la saison des nœuds au cerveau ! Depuis le début de la semaine – jusqu’au 7 juin prochain à minuit – le temps de parole des candidats aux élections européennes est scrupuleusement décompté par l’Arcom, l’autorité de régulation des médias. Un casse-tête pour les 27 chaînes de télévision et de radio, sommées de respecter un équilibre des candidats dans leurs grilles de programmes, mais surtout pour les différentes écuries, chargées d’organiser les huit prochaines semaines de campagne en conséquence. Dans ce marasme électoral, la gauche s’est réunie pour saisir avec précision les règles édictées par le gendarme de l’audiovisuel. "On s’est concertés avec les autres listes pour voir si on avait compris la même chose", explique un conseiller presse. Premier bilan : "Franchement, chacun avait son interprétation." Ensemble on va plus loin.
L’Express s’est donc plongé avec minutie - aidé de quelques aspirines - dans la recommandation du 6 mars 2024 de l’Arcom, relative à l’élection européenne du 9 juin prochain. Contrairement aux élections présidentielles, où la stricte égalité des temps de parole est de rigueur, le régulateur préconise aux éditeurs de veiller "à ce que les listes de candidats et leurs soutiens bénéficient d’une présentation et d’un accès équitables à l’antenne", évalué au regard du poids politique de chaque liste. Poids politique lui-même évalué en fonction des sondages d’opinion, des résultats aux dernières européennes, ainsi qu’aux "plus récentes élections".
"Quelle est la pondération entre les...
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18/04 - Gabriel Attal, cent jours à Matignon : la fin de l’état de grâce
Matignon n’épargne personne, pas même ceux qu’on a présentés comme les meilleurs de leur génération, les "talents précoces" comme l’on a longtemps dit au sujet de Gabriel Attal. Ce jeudi 18 avril, le plus jeune Premier ministre de la Ve République passe un cap, celui des cent jours. Trois mois dans le fauteuil doré de la rue de Varenne où il était censé, lui l’audacieux pari du remaniement d’Emmanuel Macron, redonner du carburant à ce second quinquennat déjà à la peine et déboussolé. La politique est ingrate, injuste, acariâtre. Ceux qui chantaient ses louanges hier, font la moue aujourd’hui, ou n’hésitent plus à dégainer la critique. Comme cette ministre, qui l’éloigne du bal des prétendants qui aimeraient succéder au chef de l’État en 2027 : "Il n’est pas au niveau d’Edouard Philippe, de Bruno Le Maire ou de Gérald Darmanin. On ne le perçoit pas de la même manière."
Trois mois de service, et un bail toujours aussi précaire. Le président de la République, après l’avoir nommé, réclamait "de l’audace, de l’action, de l’efficacité". Cent jours, mission impossible. L’efficacité ? À la peine. Gabriel Attal devait être "l’arme anti-Bardella" à l’aube des européennes mais le candidat du Rassemblement national n’a jamais cessé de caracoler en tête des intentions de votes dans les sondages, loin, très loin, devant Valérie Hayer, la candidate Renaissance. "Vous l’avez vu dans la campagne, vous ?" feint de s’interroger un membre du gouvernement, qui se fait l’écho des proches de Hayer se plaignant de ne pouvoir compter sur le soutien sans...
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17/04 - Déficit public : Moscovici tacle les promesses de baisse d’impôts de Macron
Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé ce mercredi 17 avril que le gouvernement "n’avait pas les moyens" au vu de l’état de ses finances publiques, de faire des "baisses d’impôts sèches", contrairement aux promesses de l’exécutif.
Pierre Moscovici, également premier président de la Cour des Comptes, était auditionné ce mercredi par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, au sujet de la nouvelle trajectoire de réduction du déficit du gouvernement, sur laquelle le HCFP a rendu mercredi un avis. La "nette réduction du déficit suppose […] un réexamen des baisses prévues de prélèvements obligatoires", a affirmé l’organisme indépendant placé auprès de la Cour des comptes."Un raisonnement de cohérence"
"Dans la situation compromise de nos finances publiques, nous n’avons pas en réalité les moyens faire des baisses d’impôts sèches", a précisé lors de son audition Pierre Moscovici, en référence aux promesses du président de la République Emmanuel Macron de réaliser "deux milliards de baisses d’impôts en 2025" pour les Français des classes moyennes.
"La quasi-stabilité des dépenses de l'État, malgré le reflux très important des dispositifs de sortie de crise, retarde encore la maitrise des dépenses", juge @pierremoscovici. "Il est indispensable que les revues des dépenses donnent lieu à des économises pérennes."#DirectAN pic.twitter.com/Rv8DxB0V2u— LCP (@LCP) April 17, 2024
Le gouvernement a aussi dans ses tuyaux la suppression totale de la CVAE, un...
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17/04 - Absentéisme : l’écart se creuse entre les TPE et les grandes entreprises
Petites et grandes entreprises ne sont pas sur un pied d’égalité. En matière d’effectifs, de moyens… et d’absentéisme. D’après le baromètre Malakoff humanis publié ce mercredi 17 avril, les données se croisent. Alors que les entreprises de plus de 1 000 salariés affichent la plus forte baisse d’arrêts maladie - moins 16 points entre 2021 et 2023 - les entreprises de moins de 10 salariés enregistrent à l’inverse la plus forte progression : plus de 10 points en seulement trois ans. Dans les entreprises de 10 à 49 salariés, le taux d’absentéisme avoisine les 50 %.Arrêts de travail en 2023 : la croissance continue dans les petites entreprises.
Un phénomène qui puise sa source dans plusieurs d’explications. Premièrement, le moindre recours au télétravail dans les petites structures. Seules 10 % d’entre elles le pratiquent contre 24 % des grandes entreprises. Ce, pour une raison simple : les petites entreprises sont moins présentes dans des secteurs où le recours au télétravail est possible. Deuxièmement, l’érosion de l’engagement. Alors qu’ils étaient 55 % à se déclarer "engagés" dans leur entreprise en 2020, seuls 48 % des salariés de petites entreprises le sont en 2023, note l’étude. Et de souligner : "37 % des dirigeants estiment que l’absentéisme va s’accroitre" en raison entre autres, de la diminution de l’engagement.Des arrêts maladie davantage respectés
Autre piste : la précarité salariale semble plus importante au sein des structures présentant une masse salariale moins volumineuse. "Difficultés financières,...
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17/04 - François Mitterrand : les derniers secrets d’un président racontés par Anne Lauvergeon
Brindille sexagénaire, tonus survolté et bague en turquoise, Anne Lauvergeon, ancienne patronne d’Areva, alors numéro un mondial du nucléaire civil, pose son carnet de notes, le décale un peu. Là étaient les parapheurs, là l’oursin fossilisé, ses mains dépassant d’un chemisier volanté recomposent la topographie du bureau de François Mitterrand. Elle corrige, redresse. Voilà, nous y sommes. La feuille était exactement posée à cette distance, et le président de la République, pendant des mois, a travaillé, téléphoné, réfléchi, le regard aimanté par ce morceau de papier, encre bleu outremer, sur laquelle il avait écrit ces phrases prononcées, visage glacé, le 4 mai 1993 à Nevers, lors de l’enterrement de Pierre Bérégovoy, son ancien Premier ministre suicidé trois jours auparavant : "Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme."
Une année après ce drame de son second septennat, un jour de juin 1994, il a pris cette feuille. "Si je te la donne, tu la prendrais ?" "Je l’ai cachée comme un écureuil", s’étonne-t-elle, si bien qu’elle ne la retrouve plus. Quelque part dans son appartement parisien, dans un livre peut-être, un de ceux, nombreux, que le président lui a offerts, la feuille dort. "Enfouissement", suggère-t-elle, vocabulaire nucléaire. Elle écarquille les yeux sous sa frange quand on s’aventure à suggérer une lecture psy de cette cachette introuvable. Pourquoi lui donner à elle, à l’époque jeune mariée sans enfant, ces mots violents signifiant que la...
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17/04 - Donald Trump : la diplomatie de l’ombre de l’ancien président
Donald Trump bichonne ses alliés diplomatiques. A moins de sept mois de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain va recevoir ce mercredi 17 avril le président polonais Andrzej Duda pour un dîner à New York, a indiqué l’entourage de l’ancien dirigeant américain. Les deux hommes dîneront à la Trump Tower, une des propriétés du magnat de l’immobilier, actuellement en procès à New York.
L’ultra conservateur président polonais Andrzej Duda est un proche allié de l’ancien dirigeant américain. Sous sa présidence, la Pologne a favorisé les relations avec les Etats-Unis, en particulier avec le président Donald Trump, parfois au détriment de celles avec l’Union européenne. Le dirigeant conservateur avait même proposé que la Pologne construise un "Fort Trump" pour abriter des milliers de soldats américains sur son sol. Il avait même attendu plus d’un mois avant de féliciter Joe Biden pour son élection.
Le républicain s’attelle - quand il n’est pas au tribunal - à mener une diplomatie de l’ombre, échangeant avec des dirigeants étrangers et critiquant la politique étrangère du président Joe Biden, son rival à l’élection de novembre."Revenez et apportez-nous la paix, M. Le Président !"
Donald Trump avait déjà reçu la semaine dernière le chef de la diplomatie britannique, David Cameron. Les deux hommes avaient entre autres échangé sur l’Otan et la guerre en Ukraine. "Il est courant pour les ministres de rencontrer les candidats de l’opposition dans le cadre de leur travail à l’international", avait justifié un...
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17/04 - Déficit public : "La feuille de route du gouvernement relève de la pensée magique"
Officiellement, tout est sous contrôle. Certes, le déficit public en 2023 a été plus élevé que ce qui était anticipé mais il devrait graduellement et continuellement diminuer, passant sous la barre des 3 % du PIB en 2027, d’après le programme de stabilité budgétaire que la France s’apprête à remettre à la Commission européenne. Alors que le rétablissement des comptes passe par un effort important sur la dépense publique, la croissance accélérerait pour atteindre 1,8 % à la fin du quinquennat : une hypothèse jugée irréaliste par l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE.
L’Express : Le programme de stabilité budgétaire, qui sera envoyé prochainement à la Commission européenne, a été présenté ce mercredi 17 avril en Conseil des ministres. Il table sur un retour des déficits publics sous la barre des 3 % du PIB en 2027. Quel regard portez-vous sur cette feuille de route ?
Eric Heyer : Elle manque sérieusement de crédibilité. Ce programme détaille année par année les prévisions de croissance, de déficits publics et de dette de la France jusqu’en 2027. L’idée forte, c’est l’ajustement budgétaire. C’est-à-dire des coupes franches et durables dans les dépenses publiques. Or le gouvernement fait l’hypothèse forte que cet ajustement budgétaire n’aura aucun impact sur l’activité. C’est même l’inverse puisque au fur et à mesure la croissance réaccélérerait pour atteindre 1,8 % en 2027, un niveau supérieur au potentiel de l’économie française. Nous sommes ici dans la pensée magique. Le risque, c’est...
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17/04 - Après l’attaque de l’Iran, le lourd dilemme de Netanyahou
Un silence assourdissant. Quatre jours après l’attaque iranienne sur son pays, Benyamin Netanyahou n’a toujours pas pris la parole. De Tel-Aviv à Eilat, beaucoup d’Israéliens, pourtant, aimeraient entendre leur chef. Car tous, ici, mesurent à quel point le moment est historique. Pour la première fois depuis la guerre du Golfe (1991), Israël a subi une attaque sur son sol. L’avenir du pays n’a jamais été aussi incertain depuis la guerre du Kippour, voilà un demi-siècle. Mais le Premier ministre israélien ne parle pas. Pis, le site d’information Walla a révélé que "Bibi" avait passé cette folle nuit du 13 au 14 avril dans la luxueuse villa du milliardaire Simon Falic, dotée d’un abri antimissile ultra-sophistiqué.
L’idée que Benyamin Netanyahou ait dormi ce jour de shabbath à proximité d’un bunker, coupé du monde, tandis que le ciel hébreu était constellé d’explosions et que le pays plongeait dans l’angoisse, lui sera sans doute reproché un jour – comme bien d’autres erreurs. Mais aujourd’hui, à Jérusalem, l’heure est trop grave pour lui demander des comptes.
En tirant pendant cinq heures plus de 300 drones et missiles (certes sans faire de dégâts, grâce à l’alliance défensive régionale pilotée par Washington et à l’efficacité du système antimissiles israélien), l’Iran n’en a pas moins brisé un tabou : celui d’oser frapper directement l’Etat juif sur son territoire. "Il s’agit d’un événement sans précédent dans l’histoire du Moyen-Orient, confirme l’ex-chef du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin, et aussi d’un...
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17/04 - Conférence sur la Palestine : pourquoi l’université de Lille annule l’évènement avec Mélenchon
Des conditions qui ne sont "plus réunies pour garantir la sérénité des débats", notamment en raison de la "montée préoccupante des tensions internationales au cours des derniers jours". C’est pour ces raisons que l’université de Lille a annoncé ce mercredi 17 avril l’annulation d’une conférence prévue ce jeudi dans ses murs, en présence du leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et de la militante palestinienne et candidate LFI aux élections européennes Rima Hassan. Avec pour thème "l’actualité en Palestine".
Cette conférence, organisée par l’association étudiante "Libre Palestine", avait été "autorisée en fin de semaine dernière", conformément au code de l’Education garantissant le cadre de "la liberté d’information et d’expression", précise l’université de Lille. Elle devait avoir lieu dans un amphithéâtre de l’un des campus, à Villeneuve-d’Ascq.
Mais l’organisation de cet événement n’a pas plu à tous, loin de là. La députée Renaissance du Nord Violette Spillebout, candidate malheureuse à la mairie de Lille en 2020, avait ainsi appelé à annuler "cette conférence de propagande". "Il est urgent de faire cesser la tragédie à Gaza, mais ce n’est pas avec ceux qui représentent l’antisémitisme le plus violent et la volonté de destruction d’Israël que les débats progresseront vers la paix", s’était-elle insurgée sur X.
#ANTISEMITISME #LILLE : En pleine campagne #européenne, alors que les débats se radicalisent, j’interpelle le Président de l’Université de Lille @bordet_regis pour lui demander l’annulation de cette...
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17/04 - Paris 2024 pour raccommoder la société française ? La vérité sur le pouvoir "magique" des JO
Février dernier, confidence d’un conseiller de l’Elysée à L’Express sur Emmanuel Macron et Paris 2024 : "Il veut faire de ces Jeux un moment unificateur, un antidote contre l’archipélisation". Bigre ! Ambition monumentale et tellement nécessaire, que faire de ces seize jours une opportunité de réparer la société française, ressouder pour de bon ces bouts de pays éparpillés. "En haut de la pile, il faut d’urgence repenser les liens politiques et sociaux qui tissent le pays. Recréer les conditions pour faire nation, au sens où Ernest Renan l’entendait, en renouant avec 'le désir de continuer à vivre ensemble'", écrivions-nous le 26 avril 2022, devant la réélection de celui que nous avons nommé "le président de la dernière chance", avant la tentation populiste.
A cent jours des Jeux olympiques, comment donc ne pas adhérer à cette volonté de raccommoder la France, dans un pays où les polémiques quotidiennes, parfois saines, artificiellement grossies jusqu’à la caricature le plus souvent, montrent l’étendue des fractures, politiques, économiques, identitaires ? L’excellente série La Fièvre reflète avec talent les névroses qui capturent le débat public depuis tant d’années, et notre incapacité collective à sortir de cette fascination pour les passions les plus virulentes. Hélas, les choses se passent rarement comme l’espère le président de la République. Il n’existe pas d’exemple d’un pays réparé par la grâce de soixante médailles olympiques. Il faut donc être extrêmement réaliste sur ce que peuvent et ne peuvent pas...
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17/04 - Paris 2024 : J-100 avant les JO, les cinq urgences à régler pour être prêts
A 100 jours de la cérémonie d’ouverture, l’organisation des Jeux olympiques de Paris apparaît comme une véritable course contre la montre. Le défilé aura-t-il lieu sur la Seine en cas de menace terroriste ? Le spectacle sera-t-il maintenu ? Les sites olympiques seront-ils suffisamment sécurisés ? Quid des transports en commun ? Au micro de France Info, mercredi 17 avril, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, l’assure : "La France sera au rendez-vous." Et martèle : "Nous serons prêts." Pourtant, incertitudes et zones d’ombre persistent.Urgence n° 1 : s’entendre sur la cérémonie d’ouverture
Premièrement, autour de la cérémonie d’ouverture des JO, qui aura lieu le 26 juillet prochain. Pour rappel, le plan initial prévoit un parcours fluvial sur la Seine, avec des délégations sportives qui défileront sur 6 kilomètres. Alors que les organisateurs assurent depuis plusieurs mois qu’aucune autre option n’est envisagée, Emmanuel Macron a évoqué en début de semaine différents scénarios en cas de menace terroriste.
Interrogé sur BFMTV, lundi 15 avril, le président de la République a en effet affirmé que "des plans B et même des plans C" étaient étudiés. Le Trocadéro figure parmi les options envisagées. "Rapatrier la cérémonie dans le Stade de France", également. Ce qui reviendrait en revanche à tirer un trait sur une cérémonie festive. Une hypothèse "non instruite", a relativisé un conseiller du président a posteriori.
Reste qu’en cas de "catastrophe absolue" à "J-3" des JO, l’exécutif se replierait sur "une cérémonie...
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17/04 - Désinformation sur le Covid : ces ONG américaines qui ont empoché des millions
Le faux peut rapporter gros. Selon une analyse de dossiers fiscaux publics réalisée par le site d’investigation ProPublica, un groupe anti-vaccins, fondé par le candidat à la présidence américaine, Robert Kennedy Junior, a empoché quelque 46 millions de dollars entre 2020 et 2022 en partageant de fausses informations pendant la crise sanitaire.
A l’instar de quatre autres ONG, l’organisation Children’s Health Defense (CHD) avait soutenu que les vaccins contre le Covid-19 causent des taux élevés de mortalité chez le nourrisson et rendent stériles. Des propos qui ont permis à ces ONG d’amasser plus de 100 millions de dollars en l’espace de deux ans.
Des experts estiment que ces organisations ont nui à la santé publique en questionnant l’efficacité du sérum. En outre, ce rapport révèle "à quel point la désinformation contre la vaccination et autour du Covid-19" peut s’avérer rentable, déplore David Gorski, professeur à l’école de médecine de l’Université de Wayne State, dans le Michigan. "Ce serait une chose si ces groupes ne faisaient rien d’autre que de vendre du charlatanisme, mais ils sont devenus politiquement influents", observe-t-il.
Ainsi, l’organisation fondée par Kennedy, avec 23,5 millions de dollars levés rien qu’en 2022, est devenue l’un des principaux sites de "médecine alternative et naturelle" au monde, selon le site d’analyse numérique Similarweb.510 000 dollars pour le patron de CHD
Les sommes versées aux organisations sans but lucratif protègent souvent l’anonymat de leurs donateurs par le biais...
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17/04 - Au Royaume-Uni, une génération sans tabac ? La presse anglo-saxonne juge l’ambition de Sunak
Rishi Sunak va-t-il gagner son pari ? A l’automne - et à la surprise générale - le Premier ministre britannique avait lancé une politique très ambitieuse de lutte contre le tabagisme. L’objectif : "créer une génération sans tabac" en rendant son achat illégal pour toute personne née à partir de 2009. Pour la ministre de la Santé britannique Victoria Atkins, le projet de loi pourrait "libérer les futures générations de la tyrannie de l’addiction et des problèmes de santé".
Ce 16 avril, le projet de loi a franchi "son premier obstacle à la Chambre des communes", comme l’affirme le Daily Telegraph (conservateur). En effet, à l’occasion du premier vote sur ce texte, 383 députés ont voté pour le "smoking ban" et 67, contre. Rishi Sunak s’est ainsi "appuyé sur les voix travaillistes pour vaincre les opposants de son propre camp", observe The Independant (centre gauche).
Au sein du Parti conservateur, en revanche, la mesure divise. Une soixantaine de députés de ce camp ont voté contre le texte, jugé contraire aux libertés individuelles. Au micro de la BBC, l’ancienne Première ministre, Liz Truss, a affirmé que cette mesure était "anticonservatrice". Lors du débat à la Chambre des communes, elle a averti que "la police de la santé" allait ensuite procéder à la restriction de la nourriture ou de l’alcool, comme le rapporte Politico.
Boris Johnson s’est également positionné contre le texte, porté par "le parti Winston Churchill" - connu pour sa consommation de cigares. D’autres élus conservateurs émettent des doutes sur...
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17/04 - Affrontement Iran-Israël : la République islamique a-t-elle les moyens d’aller plus loin ?
Il y a un mois, à la foire internationale de l’armement de Doha, l’Iran étalait avec fierté ses nouveautés, dont son dernier-né, un drone de haute précision symboliquement nommé "Gaza". La République islamique s’est fait depuis quelques années une spécialité de la production de ce type d’armes relativement low cost. A Doha, les Iraniens avaient pour but non seulement de montrer leurs armes, mais aussi de les vendre après l’expiration de l’embargo de l’ONU. Ces derniers jours, cependant, les dirigeants de Téhéran ont plutôt à cœur d’accumuler les stocks.
Avec l’attaque du 13 avril contre Israël, le pouvoir iranien a voulu solder les comptes avec l’ennemi israélien. "On peut raisonnablement penser que les dirigeants des Gardiens de la révolution avaient peur pour leur propre vie, et ils se devaient de faire quelque chose pour arrêter Israël", assure Fabian Hinz, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) et spécialiste en armement. "A un moment, les Iraniens se sont sentis obligés de répliquer, car les Israéliens frappaient de plus en plus fort. Après l’ambassade à Damas, cela aurait pu être Beyrouth", renchérit Alex Vatanka, directeur du programme Iran au Middle East Institute, à Washington.
Néanmoins il est peu probable que les Israéliens en restent là. "S’il devait y avoir une réplique d’Israël, une 'contre-réplique' iranienne serait logiquement encore plus importante que cette première salve", met en avant David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et...
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17/04 - Pessimisme sur l’avenir de l’UE : où se classent les Français ?
On savait les Français champions du monde du pessimisme économique, selon les enquêtes "Prédictions" d’Ipsos, publiées chaque année depuis 2012. Et désormais, les habitants de l’Hexagone remportent également le titre des moins optimistes parmi les citoyens européens sur l’avenir de l’Union européenne, comme le dévoile le dernier Eurobaromètre, publié ce mercredi 17 avril.
Ainsi, selon ce sondage réalisé entre le 7 février et le 3 mars, 52 % des Français se disent pessimistes pour l’avenir de l’Union, contre 35 % en moyenne à l’échelle du continent. Des chiffres qui contrastent avec les Danois, quant à eux optimistes à 83 %, les Irlandais (81 %) ou les Lituaniens (78 %).
Ces chiffres révèlent le ressenti des Français, à quelques mois des élections européennes. Mais également l’évolution de ce ressenti, alors que le pourcentage de personnes optimistes en France a baissé de 4 points depuis les dernières élections de 2019. L’Hexagone est d’ailleurs, cette année, le seul pays européen où les optimistes sont minoritaires (42 %).
Par ailleurs, 27 % des Français pensent que l’Union évoque une image négative, contre 17 % en moyenne à l’échelle européenne. 26 % pensent que le fait d’appartenir à l’UE n’a pas bénéficié à leur pays.67 % des Français ont l’intention d’aller voter
L’avenir de l’UE n’est toutefois pas la seule cible de cette morosité typiquement française. Si 65 % pensent que "les choses vont dans la mauvaise direction dans l’UE" (contre 49 % des Européens en moyenne), ils sont encore plus nombreux (76 %) à penser qu’elles...
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17/04 - Déficit : la nouvelle alerte du Haut Conseil des finances publiques
Alors que le programme de stabilité du déficit public d’ici à 2027 a été présenté aujourd’hui en Conseil des ministres, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a jugé, ce mercredi 17 avril, que cette nouvelle trajectoire proposée par le gouvernement, qui vise un retour sous les 3 % du PIB en 2027, manquait de "crédibilité" et de "cohérence".
Le nouveau programme de stabilité, ou "PSTAB", prévoit une réduction du déficit à 5,1 % en 2024, 4,1 % en 2025, 3,6 % en 2026 et finalement 2,9 % en 2027. Une telle trajectoire "supposerait un ajustement structurel massif entre 2023 et 2027 (2,2 points de PIB sur quatre ans)" qui "s’appuierait essentiellement sur un effort d’économies en dépenses", explique l’institution.
"Le Haut Conseil considère que cette prévision manque de crédibilité", entre autres car la documentation de cet effort "jamais réalisé par le passé" reste "à ce stade lacunaire", et qu’elle "manque également de cohérence", notamment sur les prévisions de croissance. Mais également parce que "sa réalisation suppose la mise en place d’une gouvernance rigoureuse, associant l’ensemble des acteurs concernés (l’État, les collectivités locales et la sécurité sociale), qui n’est pas réunie aujourd’hui", expose l’avis.La prévision de croissance demeure "optimiste"
Pour 2024, le HCFP estime que la prévision de croissance du gouvernement, révisée à la baisse en février, à 1 % contre 1,4 % précédemment, "demeure optimiste", "même si elle n’est pas hors d’atteinte".
Mais plus globalement, "la trajectoire de PIB" retenue...
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17/04 - Ukraine : la Chambre américaine des représentants votera sur l’aide à Kiev samedi
La Chambre américaine des représentants va voter samedi sur des textes débloquant des fonds pour l’Ukraine, a indiqué ce mercredi le chef républicain de l’institution, après des pressions répétées du président Joe Biden.
"Nous nous attendons à ce que le vote final sur ces propositions de loi ait lieu samedi soir", a-t-il écrit dans une lettre aux élus du Congrès, consultée par l’AFP. Les élus se prononceront sur une enveloppe de 61 milliards de dollars pour aider l'Ukraine. L’aide à l’Ukraine comprendra "un mécanisme de prêts pour l’aide", a indiqué le chef républicain. Empêtré dans des querelles partisanes, le Congrès bute depuis des mois sur l’adoption de fonds pour Kiev, en guerre avec la Russie depuis février 2022.
Les infos à retenir
⇒ Vote samedi à la Chambre américaine des représentants sur l’aide à l’Ukraine
⇒ Au moins 17 morts et plus de 60 blessés dans une triple frappe russe à Tcherniguiv
⇒ Plus de 50 000 soldats russes tués en Ukraine, selon une enquête de médiasL'Ukraine a besoin de "mesures immédiates" pour renforcer ses défenses antiaériennes, avertit Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti ce mercredi le chef de l'Otan que son pays avait besoin de "mesures immédiates" pour renforcer ses défenses antiaériennes face aux bombardements russes, après une frappe qui a fait 17 morts à Tcherniguiv. "L'Ukraine a besoin de mesures immédiates pour renforcer sa défense antiaérienne", a indiqué Volodymyr Zelensky sur X, disant avoir informé Jens Stoltenberg de cette frappe et de celles ayant visé le...
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17/04 - Réindustrialisation : ces sites ciblés par le gouvernement pour installer des usines
"C’est la mère des batailles", affirmait le président Emmanuel Macron à propos de la réindustrialisation, dans un entretien accordé à Challenges et publié le 10 mai dernier. Un an plus tard, ce mardi 16 avril, le gouvernement a publié la liste des 55 sites industriels clés en main qui seront proposés d’ici 2030 aux investisseurs, français ou étrangers, désireux de bâtir des usines rapidement en France.
De Noyon dans l’Oise à Saint-Paul de La Réunion, en passant par Lannion dans les Côtes-d’Armor… ces sites sont situés aux quatre coins de l’Hexagone. A noter que les régions Île-de-France, Normandie, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur recensent à elles quatre pas moins de 26 sites.
Sur les 55, cinq seront prêts en 2024, situés à Alixan dans la Drôme, Alloinay dans les Deux-Sèvres, Arles dans les Bouches-du-Rhône, Béziers dans l’Hérault et Etrechet dans l’Indre, ont détaillé les ministres de l’Industrie et de la Transition écologique, Roland Lescure et Christophe Béchu, au cours d’un entretien téléphonique avec la presse. Les autres doivent être dépollués, démolis, réaménagés ou raccordés aux réseaux d’électricité de gaz ou d’eau, et seront prêts en deux vagues, soit entre 2025 et 2027, soit entre 2027 et 2030, ont précisé les deux ministres.
Ces annonces interviennent après le vote de la loi Industrie verte en octobre. Dans le journal Challenges, Emmanuel Macron avait déjà dévoilé sa stratégie et demandé "un agenda de simplification et d’accélération de procédures" pour permettre à de grands investisseurs (data centers,...
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17/04 - Décarbonation : le label de référence des entreprises dans la tourmente
Voilà une boussole qui risque de perdre le nord. La semaine dernière, le conseil d’administration du SBTi (Science based targets initiative), un comité de certification fondé par différentes organisations comme le WWF, le Pacte mondial de l'ONU ou le World Resources Institute, a provoqué un coup de tonnerre. Cet organisme reconnu, qui valide la pertinence et la crédibilité des stratégies de décarbonation des entreprises, a annoncé son intention d’intégrer le recours aux crédits carbone dans les réductions d’émissions de CO2 visées.
Un dévoiement, selon de nombreux experts du climat. Car depuis 2015, ce comité s’est imposé comme le label de référence. Aujourd’hui plus de 4 000 sociétés ont fait approuver leur stratégie, parmi lesquelles un certain nombre de géants français comme EDF, Publicis, Accor, ou Saint-Gobain. Un moyen aussi pour ces compagnies de donner des gages de bonne foi auprès des investisseurs et du grand public sur leurs engagements climatiques.Risque de greenwashing
Jusqu’à présent, SBTi affirmait que les entreprises ne pouvaient pas utiliser des crédits carbone pour compenser leurs émissions de "scope 3", celles provenant de leurs chaînes d’approvisionnement et de l’utilisation de leurs produits par leurs clients. Ce changement de méthode permettrait donc aux sociétés dont le bilan comprend encore une partie importante d’émissions résiduelles, de les annuler par le financement de projets de reboisement ou de captage de CO2.
C’est cette pratique controversée qui a suscité un tumulte chez les...
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17/04 - Voitures électriques : un rapport tacle le risque croissant de "véhicules jetables"
Réglementations durcies, montée en puissance du numérique et véhicules plus difficiles à réparer : après la téléphonie, une association française pointe du doigt, ce mercredi 17 avril, le risque croissant d’obsolescence programmée dans l’automobile.
Dans un rapport, "Halte à l’obsolescence programmée" (HOP) appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour enrayer cette tendance potentiellement coûteuse pour le consommateur et néfaste pour l’environnement, en instaurant notamment un "indice de réparabilité" des véhicules.La fiabilité à long terme des batteries questionnée
La première cause d’obsolescence des voitures provient paradoxalement d’une volonté de les rendre moins polluantes : certaines villes comme Paris ont interdit l’entrée des voitures les plus anciennes, poussant "de nombreux automobilistes à se séparer d’anciens véhicules thermiques encore fonctionnels (mais polluants)", ce qui "représente un risque d’exclusion de certaines populations", remarque HOP en introduction.
Mais alors que le modèle économique actuel de l’achat et de l’entretien des automobiles est bien "huilé", gage d’une "longue vie en bonne santé" pour de nombreux véhicules, l’irruption des voitures électriques risque de le mettre à mal, met en garde l’association, qui s’interroge sur la fiabilité à long terme des batteries et à leur réparabilité. Certaines s’avèrent être assemblées d’une telle façon qu’elles ne sont pas démontables : d’où le risque de "batteries jetables" de facto alors que celles-ci représentent "entre 30 et 40 % de...
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17/04 - Le smartphone du futur ? Ne vous moquez pas des pin’s IA
Ce devait être le smartphone du futur. Aujourd’hui, le Humane AI Pin prête plutôt le flanc à la blague. Ce gadget à accrocher à sa veste permet, grâce à l’IA, d’appeler un ami, de chercher une information ou d'en noter une, sans téléphone. Mais les premiers tests de l’appareil sont sans appel. "Il ne marche tout simplement pas", résume le célèbre média tech américain The Verge. L’AI Pin met trop de temps à répondre, se trompe souvent, chauffe et se décharge très vite. Alors qu’il coûte la bagatelle de 699 dollars.
Mais gardons-nous de railler ce drôle de pin’s IA. D’abord, car le "hardware" est un pari difficile pour une start-up. Ensuite, car la nouvelle génération d’intelligences artificielles génératives est en train de changer radicalement la manière dont on peut interagir avec un appareil. Alors que des assistants comme ceux d’Apple ou de Google ne comprenaient que des demandes basiques, les grands modèles de langage (LLM) vont faire de ce type de programmes d’incroyables tout-terrain. Physique quantique, cuisine, histoire… Quelle que soit la demande, ces IA l’interprètent de mieux en mieux et répondent avec le ton et la profusion de détails souhaités.
Dialoguer avec les machines n’a plus rien de pénible. Et Humane a raison de penser que, demain, nous passerons moins de temps à regarder à nos écrans, et davantage à leur parler. Cela pourrait nous aider à ne plus être happés par ces lucarnes colorées. Mais peut-être faudra-t-il que des constructeurs expérimentés se lancent pour que la mayonnaise...
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17/04 - Iran : l’UE a le "devoir" d’élargir les sanctions, affirme Macron
L’armée israélienne a annoncé, ce mercredi 17 avril, que 14 soldats avaient été blessés, dont six grièvement, près de la frontière avec le Liban dans une frappe revendiquée par le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.
"Ces dernières heures, un certain nombre de missiles antichars et de drones ont été identifiés alors qu’ils traversaient la frontière depuis le territoire libanais vers le village d’Arab al-Aramche dans le nord d’Israël", a indiqué l’armée dans un communiqué. "Six soldats ont été grièvement blessés, deux modérément et les six autres légèrement", a-t-elle précisé. Les combattants du Hezbollah ont "mené une attaque complexe avec des missiles guidés et des drones explosifs contre le poste de commandement d’une compagnie de reconnaissance" de l’armée israélienne, a indiqué de son côté le parti pro-iranien dans un communiqué.
Les infos à retenir
⇒ Macron : l’UE a le "devoir" d’élargir les sanctions contre l’Iran
⇒ Netanyahou récuse les "allégations sur une famine" à Gaza
⇒ La Turquie accuse Netanyahou "d’entraîner la région dans la guerre pour rester au pouvoir"Macron : l’UE a le "devoir" d’élargir les sanctions contre l’Iran
Emmanuel Macron a jugé mercredi qu’il était du "devoir" de l’Union européenne d’élargir le champ des sanctions visant l’Iran, après l’attaque contre Israël.
"Nous sommes favorables à ce qu’il y ait des sanctions qui puissent viser aussi l’ensemble de ceux qui aident à faire des missiles, des drones qui ont été utilisés lors de l’attaque de samedi à dimanche", a-t-il déclaré à Bruxelles, peu avant...
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17/04 - Croissance chinoise : malgré le rebond surprise, "les problèmes demeurent"
La publication des chiffres de la croissance de la Chine est toujours un rendez-vous suivi de près par les analystes. D’autant qu’en 2023, la deuxième puissance économique mondiale a affiché son plus faible rythme depuis trente ans, à l’exception des années Covid. Ce mardi 16 avril, les autorités du pays ont fait état d’une progression inattendue du PIB de 5,3 % au premier trimestre, plus soutenue que prévu.
Pour l’économiste Mary-Françoise Renard, professeure à l’université Clermont-Auvergne et autrice du livre La Chine dans l’économie mondiale, le gouvernement chinois pourrait se servir de cette "bonne nouvelle" pour mettre en avant l’effet de certaines mesures mises en place ces derniers mois. En réalité, de nombreux risques pèsent toujours sur l'économie du pays.
Les chiffres qui viennent d’être publiés sont-ils vraiment surprenants ?
Cela dépend des analystes. Des experts avaient publié des prévisions qui ne sont pas très éloignées de ce que l’on observe. Mais les tendances de fond de la croissance chinoise n’ont pas changé. C’est pour cela que l’on n’est pas nécessairement très optimiste. Le gouvernement n’a toujours pas décidé d’un grand plan de relance qui permettrait de penser que les choses vont s’améliorer.
Le gouvernement pourrait-il se servir de ces résultats pour mettre en avant la capacité du pays à rebondir ?
Très probablement. Il y a effectivement eu une augmentation de la production industrielle, des exportations, ainsi qu’une reprise des services : les restaurants, les transports, le tourisme, etc....
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17/04 - Elections en Inde : les "jours heureux" promis par Modi sont encore bien loin
Le jour où il fut investi par son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP) pour conquérir le pouvoir, il y a un peu plus d’une décennie, Narendra Modi eut l’intuition que l’économie était un thème porteur. C’était en septembre 2013. Le leader nationaliste hindou, issu d’une modeste famille de presseurs d’huile, venait de fêter son 63e anniversaire. Aussitôt intronisé, l’autodidacte martela un mantra populiste qui fera florès dans ses meetings : sabka vikas ! (le développement pour tous). Conseillé par le cabinet américain de relations publiques APCO Worldwide, le candidat d’extrême droite promit "l’avènement de jours heureux" en surfant sur le prétendu "modèle" du Gujarat, l’Etat du nord-ouest qu’il dirigeait depuis 2001, un savant mélange de cadeaux fiscaux et de libération de terrains pour attirer usines et emplois.
Bien lui en prit : en mai 2014, Modi obtint une victoire sans appel, avec une majorité absolue de députés du BJP, une première depuis la création du parti. L’Inde confiait ainsi sa destinée au représentant du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation paramilitaire dont le BJP est la vitrine politique. Le RSS, qu’a rejoint l’apparatchik Modi dès l’enfance, a été créé en 1925 sur le modèle des phalanges fascistes de Mussolini. Pendant la Seconde Guerre mondiale, et même ensuite, il s’est distingué par ses références au IIIe Reich, considérant que l’Inde devait faire avec les musulmans ce que les nazis avaient fait avec les juifs.
Il y a dix ans, Modi ne jugea pas nécessaire de faire vibrer la corde...
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17/04 - Vladimir Poutine, grand profiteur du conflit Iran-Israël ?
L’escalade entre Israël et l’Iran fait déjà un vainqueur sans même que celui-ci ait pris part au conflit : Vladimir Poutine. A 3 700 kilomètres de l'Etat hébreu, confortablement installé dans sa luxueuse datcha de Novo-Ogaryovo, dans la banlieue aisée de Moscou, le président russe se réjouit probablement de la montée des tensions entre Tel-Aviv et Téhéran, qui présente l’avantage de détourner l’attention du théâtre de guerre ukrainien.
Pendant que les chancelleries du monde entier retiennent leur souffle en observant les événements au Proche et Moyen-Orient, l'armée russe continue de frapper l’Ukraine, alors que les livraisons d’armes et de munitions occidentales à Kiev se font attendre.
"Stratégiquement, Moscou a tout intérêt à l’ouverture de 'fronts secondaires', estime Jean-Sylvestre Mongrenier, de l’Institut Thomas-More. Ceux-ci conduisent les Etats-Unis et leurs principaux alliés à disperser leur attention et leur énergie politique, mais aussi à réallouer leurs efforts diplomatiques et leurs moyens militaires."Narratif anti-occidental
La crise alimente les critiques de la Russie sur l’incapacité de l’Occident à maintenir la paix au Proche et Moyen-Orient. Le ministère russe des Affaires étrangères, lui, "appelle les belligérants à la retenue". Et distribue les bons et les mauvais points. Après l’attaque iranienne du 14 avril, l’ambassadeur de la Russie aux Nations unies a déclaré que "les mesures iraniennes étaient une réponse à l’inaction honteuse de l'ONU et à l’attaque israélienne contre le consulat iranien...
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16/04 - Laura Thomas, ex-agente de la CIA : "Les autorités russes sont incompétentes et arrogantes"
Hier Moscou, aujourd’hui Israël. Le scénario de l’attaque iranienne contre Israël, ayant eu lieu dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, avait été annoncé depuis plusieurs jours par le renseignement américain. L’annonce, qui a permis d’anticiper l’assaut, rappelle les alertes émises par le Pentagone et la CIA quelques semaines plus tôt, alors que se préparait l’attaque de l’Etat islamique au Khorassan du 22 mars dans une salle de concert en banlieue de la capitale russe. L’agence avait prévenu les autorités russes d’une menace potentielle en raison d’un protocole prévu dans la loi américaine : le "duty to warn" - "l’obligation d’avertir", en français. Laura Thomas, qui a travaillé pendant seize ans à la CIA à des postes à responsabilité - dirigeant notamment une base des services de renseignement en Afghanistan - en explique le principe à L’Express.
L’Express : Cette "obligation d’avertir", depuis quand existe-t-elle à la CIA ?
Laura Thomas : Son inscription dans la loi américaine est assez récente. L’obligation d’avertir s’étend à tous (individus, organisations, Etats) et est issue de la directive 191 de la communauté du renseignement, qui en instaure le cadre précis. Mais si cette codification est relativement nouvelle, les actions qu’elle encadre ne le sont pas. Cela fait plusieurs années que la CIA avertit déjà des individus, un pays ou un groupe d’individus, même quand il s’agit d’adversaires, si une menace imminente semble poindre à l’encontre de la population civile. Les agents, individuellement, ont...
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16/04 - Européennes : Raphaël Glucksmann visé par une campagne de désinformation de la Chine
Une série d'intox mise au jour publiquement. Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique aux européennes, a été averti d'une campagne de désinformation le visant sur les réseaux sociaux, provenant de comptes liés à la Chine, a fait savoir ce mardi 16 avril son entourage.
Raphaël Glucksmann "fait l’objet de manœuvres informationnelles d’acteurs pro-chinois et venant de comptes pro-chinois, qui l’accusent d’être le cheval de Troie des Américains - notamment de la CIA en Europe", a confirmé à l'AFP une source sécuritaire. L'eurodéputé a été averti de cette campagne par l'organisme gouvernemental Viginum, chargé de traquer la désinformation en période électorale.
"Le régime chinois m'a déjà officiellement sanctionné et le régime russe a déjà multiplié fake news et menaces à mon égard, ce ne sont pas ces calomnies pathétiques qui nous feront dévier de notre chemin : la défense acharnée de notre démocratie et de l'Europe", a réagi l'intéressé sur X.Soutien indéfectible de la cause des Ouïghours
Raphaël Glucksmann, qui bénéficie de sondages favorables à moins de deux mois du scrutin, est dans le collimateur de Pékin pour son engagement en faveur de la minorité musulmane ouïghoure. Il a été sanctionné à ce titre en 2021 par la Chine, qui lui a notamment interdit de voyager sur son sol.
La rumeur liant Raphaël Glucksmann à la CIA court depuis de nombreuses années mais a refait surface avec davantage d'insistance sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, relayée à l'extrême droite comme par des représentants de la gauche...
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16/04 - Nadine Herrati : "Pourquoi je quitte Les Ecologistes…"
Douze années au sein d’Europe Ecologie-Les Verts, c’est long. Douze années de militantisme et d’engagement où elle a croisé la route de Yannick Jadot, Cécile Duflot, Julien Bayou et autre Marine Tondelier. Nadine Herrati, présidente du conseil fédéral, le parlement interne des écologistes, membre de la motion majoritaire au sein du parti, claque la porte de la maison verte. Elle déplore l’évolution idéologique d’EELV, le traitement de l’affaire Bayou et le harcèlement en ligne dont elle s’estime victime.
L’Express : Vous démissionnez et rendez la carte de votre parti alors même que la campagne européenne débute. Pourquoi avoir pris cette décision à cet instant ?
Nadine Herrati : Il se crée une distance croissante entre ce que je crois juste pour représenter l’écologie politique et la direction que prend le parti. L’emprise croissante d’une frange d’ultragauche vociférante chez les verts, qui exerce une forme de terrorisme intellectuel, à la manière de la révolution culturelle Maoïste, paralyse la majorité EELV à mener à bout ses actions. Et personnellement, je suis fatiguée des raids et insultes sur les réseaux sociaux à mon égard.
À vous entendre, on croirait que la direction des écologistes est bien trop tendre avec les motions minoritaires les plus radicales, alors même que Marine Tondelier a récemment entrepris de réduire leur poids dans l’appareil politique d’EELV…
Cette réforme des statuts [NDLR : adoptée à la mi-mars et prévoyant la suppression des motions] est une bonne chose, mais les cadres et autres...
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16/04 - Barbara Slavin : "Il pèse sur le Moyen-Orient un risque grave de nucléarisation du conflit"
Longtemps journaliste à The Economist et à USA Today, où elle a couvert le Moyen-Orient, Barbara Slavin est aujourd’hui chercheuse émérite au Stimson Center (think tank non partisan) et maître de conférences à l’université George Washington. Pour L’Express, cette spécialiste de l’Iran analyse les risques d’escalade à la suite de l’attaque de l’Iran contre Israël. Selon elle, "la pire chose qui pourrait arriver serait que les Israéliens décident d’attaquer le programme nucléaire iranien". Entretien.
L’Express : "La longue guerre de l’ombre entre Israël et l’Iran apparaît désormais au grand jour" avez-vous écrit dans le quotidien Haaretz. L’Iran a-t-il franchi le Rubicon en s’attaquant directement à Israël ?
Barbara Slavin : Nous en sommes à plus de quarante ans d’hostilité. La révolution iranienne est profondément anti-américaine et anti-israélienne (le "grand" et le "petit Satan"). Le régime ne défend pas seulement la cause palestinienne, il remet en question tout l’Etat juif. Dans un certain sens, c’est donc plutôt surprenant que cet affrontement ouvert ait pris tant de temps.
Au fil du temps, la guerre de l’ombre entre les deux pays a évolué. Dans les années 1980, Israël considérait l’Irak comme la menace principale et a aidé l’Iran avec des armes. Mais dans les années 1990, l’Iran a été exclu du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a donc promu le Hamas et le Jihad islamique palestinien afin de le faire échouer. Ensuite, dans les années 2000 et 2010, il y a eu des opportunités entre l’Iran et les...
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16/04 - Le FMI abaisse ses prévisions de croissance pour la France et l’Allemagne en 2024
La croissance de la France et de l’Allemagne sera nettement moins élevée qu’anticipé cette année et l’an prochain, pesant sur l’activité dans l’ensemble du bloc européen, a estimé ce mardi 16 avril le Fonds monétaire international (FMI). Dans son rapport sur l’économie mondiale, le FMI rabote de 0,3 point par rapport à janvier ses prévisions de croissance pour les deux premières économies de la zone euro. Il envisage désormais une croissance de 0,2 % pour Berlin et de 0,7 % pour Paris cette année.
Après la récession enregistrée l’an dernier, l’économie allemande redémarre plus lentement que prévu : le FMI dégrade pour la troisième fois de suite sa prévision de croissance 2024 en raison notamment de la "faiblesse" de la consommation dans le pays. Pour la France, c’est la deuxième dégradation de suite. Le FMI anticipait encore 1,3 % de croissance à l’automne dernier. L’Allemagne a ces derniers temps été décrite par beaucoup d’observateurs comme "l’homme malade de l’Europe", reprenant une expression employée à la fin des années 1990 après le contrecoup de la Réunification."Instabilité géopolitique"
La concurrence chinoise, l’effet de la transition verte sur l’industrie et la hausse des prix de l’énergie pèsent fortement sur l’économie allemande, souligne Stéphane Colliac, économiste spécialiste de l’Allemagne et de la France au sein de la banque BNP Paribas. La France subit de son côté l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, outre le contrecoup du ralentissement allemand, ajoute l’économiste. "Le contexte géopolitique...
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16/04 - Sécheresse : à quel niveau les nappes phréatiques se situent-elles juste avant l’été ?
Une situation bien plus favorable que l’année dernière, à l’approche de l’été. L’état des nappes phréatiques françaises s’est amélioré en mars, notamment grâce aux pluies importantes. Plus de la moitié d’entre elles se trouvent désormais au-dessus des normales, détaille le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin mensuel publié ce mardi 16 avril.
"En mars, la situation s’améliore de nouveau par rapport au mois précédent. L’état des nappes est généralement satisfaisant : 27 % des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 15 % sont comparables et 58 % sont au-dessus (respectivement 36 %, 18 % et 46 % en février)", résume le BRGM.La situation des nappes phréatiques est satisfaisante sur une grande partie du territoire au 1er avril 2024, avec 58% des niveaux au-dessus des normales, selon le BRGM.
La situation apparaît notamment bien meilleure qu’en mars 2023, où 75 % des niveaux étaient alors sous les normales. Le mois passé a en effet été marqué par des pluies abondantes avec, selon Météo-France, un excédent pluviométrique d’environ 85 % par rapport à la période de référence 1991-2020. Des intempéries et des crues ont même marqué plusieurs régions françaises.Le sud-ouest en difficulté
Le territoire a néanmoins été touché inégalement par ces précipitations, avec un déficit de 50 % dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, en grave manque de pluie depuis deux ans, selon Météo-France.
Par ailleurs, les pluies n’ont pas toujours un effet immédiat sur les nappes. Cela dépend de leur nature,...
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16/04 - Bombe, inondation, antisémitisme… Plongée dans l’histoire secrète de l’Assemblée nationale
Difficile à imaginer, lorsqu’on somnole aujourd’hui devant les débats retransmis sur La Chaîne parlementaire, que les murs de l’Assemblée nationale ont abrité de telles aventures. Pense-t-on, en s’attardant sur les dorures qui ornent les murs et plafonds du Palais Bourbon, qu’elles ont, un jour de décembre 1893, été recouvertes de poudre, après l’explosion d’une bombe, lancée par un anarchiste, en plein cœur de l’Hémicycle ? Ou que le sol en marbre a été quelques jours durant sous les eaux, en plein épisode de crue centennale, tandis que le rapporteur général du Budget, un certain Paul Doumer, insistait pour maintenir l’examen du projet de loi des Finances ?
Dans Histoires secrètes de l’Assemblée nationale, publié aux Editions du Rocher*, Wally Bordas, journaliste parlementaire au Figaro, revient sur ces moments qui ont marqué l’Assemblée nationale. Page après page, on redécouvre l’histoire du Palais Bourbon, et de ses heures parfois sombres. Comme ce 6 juin 1936, jour où Léon Blum, tout juste élu président du Conseil, doit subir une saillie antisémite venue des rangs de la droite. Du député Xavier Vallat, précisément, futur commissaire général aux questions juives sous Vichy, qui justifie ainsi le fait que son groupe ne votera pas la confiance : "Il est une autre raison qui m’interdit de voter pour le ministère de monsieur Blum : c’est monsieur Blum lui-même. Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du Conseil, est incontestablement historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné...
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16/04 - Israël - Iran : quand Tsahal frappait les installations nucléaires de ses ennemis
Après l’attaque de l’Iran contre Israël, faut-il s’attendre à des frappes de représailles contre les installations nucléaires de Téhéran ? "Nous sommes toujours préoccupés par cette possibilité", a affirmé lundi 15 avril le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui a également indiqué que l’Iran avait pris soin de fermer ses installations nucléaires dimanche, jour de son attaque aérienne massive contre le territoire hébreu.
"Nos inspecteurs en Iran ont été informés par le gouvernement que [dimanche], toutes les installations nucléaires que nous inspectons chaque jour resteraient fermées pour des raisons de sécurité", a expliqué Rafael Grossi. Selon lui, les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. "J’ai décidé de ne pas laisser les inspecteurs revenir tant que la situation n’est pas complètement calme", a-t-il ajouté, en expliquant que les activités de l’AIEA ne reprendraient que ce mardi. Cette fermeture "n’a pas eu d’impact sur nos activités d’inspection. Mais bien sûr, nous appelons toujours à la plus grande retenue", a-t-il poursuivi.1981, 2007, 2010, 2011
Et pour cause, il ne s’agirait pas de la première attaque d’Israël contre les installations nucléaires de ses ennemis dans la région. En 1981, le réacteur nucléaire d’Osirak, dans l’Irak de Saddam Hussein, avait ainsi été bombardé malgré l’opposition de Washington. Cinq ans plus tôt, l’Irak avait en effet acheté ce réacteur nucléaire de classe Osiris à la France, mais Israël accusant Bagdad de vouloir utiliser...
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16/04 - #MeToo à l’hôpital : quand le sexisme plombe l’attractivité des professions de santé
Blanche aurait dû devenir médecin. C’était son rêve, jusqu’à ce qu’un interne se dresse sur son chemin, un jour de stage, alors qu’elle commence ses études de médecine, après avoir arraché le concours. Elle a alors 21 ans. Il doit lui expliquer les gestes de base des examens médicaux. Au lieu de simplement lui montrer ce qu’elle doit faire, il en profite pour se plaquer contre elle, la toucher, la frotter. Il lui susurre "vilaine", "tu es mignonne". Son agression, Blanche en parle à visage découvert dans Des blouses pas si blanches, un documentaire qui doit être diffusé le 5 mai sur M6. Des fêtes où subsiste le bizutage aux salles de gardes dont les fresques exhibent des chefs de service distribuant des fellations, en passant par les affaires de viol, les réalisateurs Grégoire Huet et Marie Portolano y racontent l’ampleur du sexisme. D’hôpitaux en hôpitaux, de salles de garde en blocs opératoires.
Le documentaire paraît en plein "#MeToo des hôpitaux", une série de dénonciations des atteintes aux femmes déclenchée par l’infectiologue Karine Lacombe. La semaine dernière, elle confiait à Paris Match avoir été harcelée par Patrick Pelloux, un confrère apprécié des hautes sphères, proche du président François Hollande. Depuis, les témoignages sur le système hospitalier, longtemps peu féminisé et à la direction tenue par des hommes, inondent le débat public.Misogynie ambiante
Comme Blanche, de nombreuses autres soignantes se disent "dégoûtées" du métier à cause de la misogynie ambiante. C’est ce que raconte notamment Agnès...
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16/04 - 2026, les chars russes entrent en Estonie et en Lituanie : "La zone est un point faible de l’Otan"
En 2013, qui aurait pu imaginer Daech, l’invasion de l’Ukraine, l’assaut du Capitole ? Pour parer aux menaces même les plus surprenantes, le ministère des Armées a demandé aux chefs d’état-major, dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire, de détailler les dangers qui pèsent sur notre pays. En clair, de proposer des scénarios crédibles justifiant le recours à la force. En toute indépendance, L’Express a souhaité développer ses propres "scénarios noirs" afin d’interroger la préparation, les éventuelles failles de la défense française, et alimenter ainsi le nécessaire débat public sur ces questions à 60 milliards d’euros l’année.
Une quarantaine d’experts – chercheurs, généraux, diplomates, anciens cadres de la DGSE – ont été sollicités pour livrer leurs analyses des principales menaces qui guettent la France d’ici à 2030. La trame de ces sept scénarios a été élaborée à partir d’une tension géopolitique réelle, à laquelle on a intégré, sur les suggestions de nos grands témoins, la loi de Murphy, lui-même militaire américain : "Tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal." Russie, Chine, cyber, djihadisme… La majorité de ces hypothèses recoupent celles sur lesquelles travaillent les armées. Ces scénarios ne constituent aucunement des prévisions. Les militaires, en envisageant par principe le pire, sont les premiers à le savoir : celui-ci n’est jamais sûr. Surtout si on s’y prépare.
Scénario 2 : 2028, Madagascar reprend les îles Eparses à la France, la Chine tire les ficelles
Scénario 3 : 2026 : quatre missiles...
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16/04 - Hôpitaux publics : alerte sur l’explosion du déficit
Le déficit des hôpitaux publics explose et l’exécutif doit agir sur les causes, estime un comité d’experts chargé de surveiller les finances de la Sécurité sociale, qui craint aussi un dérapage des dépenses de santé en 2024, au regard d’économies prévues mais difficiles à réaliser.
Le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie est chargé d’avertir chaque année les parlementaires et le gouvernement en cas d’écart entre les dépenses réelles et l’objectif voté dans la loi de financement de la Sécurité sociale. Dans le budget prévisionnel pour 2024, les pouvoirs publics ont alloué 254,7 milliards d’euros aux dépenses d’assurance maladie, soit une progression de 3,2 % (hors Covid-19).
Mais ce montant - inférieur à ce qu’il serait si l’on prenait en compte la hausse "naturelle" des dépenses, estimée à 4,6 % - implique que soient réalisées 3,5 milliards d’euros d’économies, rappelle le comité d’alerte dans un avis publié lundi avril dans la soirée.
Parmi les mesures prévues figurent le doublement des franchises médicales (reste à charge des assurés sociaux) sur les médicaments ou actes paramédicaux, entré en vigueur en avril, et celui des participations forfaitaires chez le médecin, prévu pour juin. Le calendrier tardif limite la portée des économies, qui ne seront que "partiellement réalisées", prévient le comité.Mettre en place des mesures correctrices
Les experts soulignent aussi les "incertitudes" qui planent sur "le calendrier ou le montant" d’autres mesures prévues, notamment "les économies d’efficience...
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16/04 - Ukraine : Zelensky promulgue la loi controversée sur la mobilisation militaire
Confrontée à de multiples attaques terrestres sur la ligne de front, l'Ukraine, qui souffre d'une pénurie de soldats volontaires, s'est finalement dotée d'une nouvelle loi sur la mobilisation, après des mois de débats houleux au sein d'une société meurtrie par deux ans d'invasion russe. Alors que la Russie gagne du terrain et que ses bombardements ont fait plusieurs morts ces derniers jours, plusieurs alliés occidentaux comptent débloquer de nouveaux fonds, en partie issus d’avoirs gelés russes, pour soutenir l’Ukraine dans son combat contre Moscou.
Les infos à retenir
⇒ Zelensky promulgue la loi controversée sur la mobilisation militaire
⇒ La centrale nucléaire de Zaporijia se rapproche dangereusement d’"un accident nucléaire", alerte l’AIEA
⇒ Le Congrès américain devrait voter cette semaine une nouvelle enveloppe de 60 milliards pour KievZelensky promulgue la loi controversée sur la mobilisation militaire
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promulgué ce mardi la loi pour mobiliser plus d'hommes face aux assauts de la Russie, un texte controversé car il ne prévoit pas de délai de démobilisation pour les soldats. Selon une notice publiée sur le site de la Rada, le Parlement ukrainien, le texte a été soumis mardi au président qui l'a ensuite signé.
Ce texte, qui accroît notamment les sanctions contre les réfractaires, a fait scandale en raison de la suppression à la dernière minute d'une clause prévoyant la démobilisation des soldats ayant servi 36 mois, un coup dur pour les militaires présents sur...
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16/04 - Cérémonie d’ouverture des JO : la mise au point de Tony Estanguet
L’organisation de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine est le "plan principal" et "très probable", a assuré, ce mardi 16 avril, le président du comité d’organisation Tony Estanguet, au lendemain de déclarations d’Emmanuel Macron évoquant des solutions de repli au Trocadéro et au Stade de France.
"Aujourd’hui le plan vraiment principal et très probable, c’est d’organiser cette cérémonie sur la Seine", a déclaré sur RFI Tony Estanguet, interrogé depuis Olympie en Grèce quelques heures avant la cérémonie d’allumage traditionnelle de la flamme olympique.
"Le président de la République a été très clair hier, l’objectif principal est de réussir une très belle cérémonie d’ouverture absolument inédite, première fois qu’elle se tiendrait hors d’un stade, dans le centre de Paris sur la Seine", a-t-il dit."Je ne connais que le plan A"
"Je travaille sur un plan A, je ne connais que le plan A, il faut avoir confiance dans le travail qui est fait", a de son côté déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo, interrogée notamment par BFMTV-RMC en Grèce.
Lundi matin, le président de la République a tenté de rassurer sur la tenue de cette cérémonie, tout en esquissant pour la première fois des "plans B et C" en cas de menace terroriste. Il avait déjà assuré que des scénarios alternatifs étaient envisagés. Pour la première fois, il a commencé à les détailler, citant notamment le Stade de France, qui était jusqu’à présent exclu par les autorités.
Pour le patron du Cojo Tony Estanguet, "toutes les énergies et les moyens sont mis en œuvre...
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16/04 - Géorgie : la loi sur les agents de l’étranger continue de faire des vagues
"Non à la loi russe !", scandait la foule au nez de la police, brandissant, à l’extérieur du Parlement, le drapeau national et celui de l’Union européenne que la Géorgie ambitionne de rejoindre. Ils étaient plus de 10 000 manifestants rassemblés, lundi 15 avril, au soir à Tbilissi en Géorgie contre le projet de loi controversé sur les "agents de l’étranger".
Les députés géorgiens ont commencé mardi l'examen en première lecture du projet de loi que ses détracteurs, qui appellent à se mobiliser, jugent liberticide. Le parti au pouvoir du Rêve géorgien, qui dispose de la majorité au Parlement, devrait cependant être en mesure de faire voter ce texte, tandis qu'une manifestation de protestation est prévue dans la soirée à Tbilissi, la capitale de ce pays du Caucase.
La première mouture avait été abandonnée l’année dernière après des protestations ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Tbilissi en mars 2023. Le parti au pouvoir dans ce pays du Caucase avait finalement annoncé début avril le retour de ce projet de loi. Selon ses détracteurs, la loi serait, si elle est adoptée, une manière de faire taire les voix dissidentes au pouvoir en place, comme c’est le cas en Russie.Intimider ONG et voix dissidentes
Le texte oblige notamment les organisations recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger à s’enregistrer sous le label infamant d'"organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère", sous peine d’amendes. Le pouvoir défend ce projet de loi comme une façon d'obliger les...
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16/04 - Violence et désinformation : y a-t-il un lien entre les deux ? Par Gérald Bronner
Trois faits impliquant la violence de jeunes gens à Viry-Châtillon, Montpellier et Tours ont marqué l’actualité ces derniers jours, en particulier parce que l’un d’eux a conduit à la mort d’un adolescent de 15 ans. Il est tentant de voir dans la conjonction de ces trois faits préoccupants quelque chose de hautement significatif. Il se pourrait que ce soit le cas mais, pour le savoir, il conviendrait de prendre une échelle d’observation bien plus longue pour établir, par exemple, si l’existence d’une accélération des phénomènes de violence entre jeunes est réelle, comme certains le décrètent a priori, ou s’il s’agit, en l’espèce, d’une concentration statistique d’événements comme le hasard en produit souvent.
Ce temps de recul est un luxe que la société du commentaire permanent n’autorise plus. Ce que l’on peut accorder à l’analyse, c’est que les faits de violences extrêmes dans un cadre scolaire sont souvent multifactoriels. Dans plusieurs des cas récents, la variable religieuse et la police des mœurs qu’elle inspire à certains adolescents paraissent être impliquées. Une autre variable fait aussi sentir son poids : les conditions numériques de l’expression de cette violence. Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui ont inventé le harcèlement mais ceux-ci condamnent non seulement les victimes à en être des témoins involontaires permanents, mais encore offrent aux brutes de toutes espèces des possibilités de coalition inédite. Ils autorisent aussi, dans le secret des groupes privés, des formes de radicalisation où chacun...
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16/04 - Israël - Iran : que valent les deux puissances sur le plan militaire ?
Inédite, la salve de missiles et de drones tirés par l’Iran sur Israël ouvre la possibilité d’un affrontement plus massif entre ces deux puissances. Dans leurs capacités comme dans leurs façons d’agir, beaucoup de choses les opposent. Tour d’horizon.Une armée iranienne d’un autre âge
Sur le plan des effectifs, les forces israéliennes font davantage figure de David que de Goliath face à l’Iran, avec environ 170 000 soldats d’active contre près de 600 000, dont un tiers du corps des Gardiens de la révolution, un Etat dans l’Etat. Téhéran possède en outre davantage de matériel, mais celui-ci est ancien et peu modernisé : ses 1 500 tanks, pour la plupart soviétiques, ne feraient sans doute pas le poids face aux 400 chars Merkava israéliens. De toute façon, il n’est pas question de combat terrestre direct entre les deux pays, distants de mille kilomètres et séparés par la Jordanie et l’Irak, si ce n’est via les milices alliées du Liban (Hezbollah) et de Syrie.L’aviation iranienne surclassée
Dans le combat aérien aussi, le match est plié : la flotte iranienne date d’avant la révolution islamique de 1979. De son côté, Israël compte plus de 300 appareils sophistiqués, tous américains, dont une quarantaine de F-35, chasseur-bombardier furtif de dernière génération. L’aviation israélienne compte aussi des ravitailleurs. L’Etat hébreu possède, en sus, une capacité d’effectuer des raids aériens dont ne dispose pas la République islamique.
"Israël peut également compter sur des alliés au sol, en particulier les minorités...
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16/04 - Présidentielle américaine : Biden fait de sa déclaration d’impôts un argument de campagne
La tradition avait été rompue par Donald Trump. Elle est remise au goût du jour par Joe Biden, qui en fait un argument de confiance dans sa campagne face à Donald Trump. Le candidat démocrate a rendu publique sa déclaration d’impôts, lundi 15 avril. Cette publication survient cette année à quelques mois du scrutin présidentiel de novembre, qui oppose l’actuel président au républicain.
Cette pratique non obligatoire est censée entretenir la confiance des citoyens envers leurs dirigeants politiques, et est pratiquée par d’autres personnalités politiques.
Selon leur déclaration, les époux Biden ont perçu 619 976 dollars en 2023, dont la majeure partie provient du salaire de 400 000 dollars du président et de la rémunération de 85 985 dollars de sa femme Jill Biden pour son poste d’enseignante en Virginie, près de la capitale Washington. Ces revenus sont en hausse par rapport aux années précédentes : près de 580 000 dollars en 2022 et environ 610 000 en 2021."Etre honnête avec le peuple américain"
"Le président Biden estime que tous les locataires du bureau Ovale doivent être ouverts et honnêtes envers le peuple américain", a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué. "La longue tradition de publication annuelle des déclarations d’impôts des présidents doit se poursuivre sans interruption", a-t-elle ajouté, référence à peine voilée à l’ère Trump.
Célèbre homme d’affaires et des médias avant de devenir l’idole de la droite américaine, Donald Trump avait refusé de rendre publique sa déclaration d’impôts durant sa...
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16/04 - Von der Leyen et le "Piepergate" : l’eurodéputé renonce à sa nomination controversée
Il voulait mettre fin à la polémique. L’eurodéputé allemand Markus Pieper a annoncé, ce lundi 16 avril, qu’il renonçait à un poste hautement rémunéré à la Commission européenne, après une polémique qui menaçait la campagne électorale de la présidente Ursula von der Leyen, à quelques semaines des élections européennes.
Fin janvier, l’eurodéputé, élu de l’Union chrétienne-démocrate (CDU, droite), avait été choisi pour occuper au sein de l’exécutif européen le nouveau poste d’émissaire chargé des petites et moyennes entreprises. Ce recrutement était notamment contesté par le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.Accusations de favoritisme
Le choix d’un compatriote issu du même parti qu’Ursula von der Leyen alimentait les accusations de favoritisme. D’autant qu’il était intervenu quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars lors duquel le groupe PPE (dont fait partie la CDU) avait apporté son soutien à un second mandat d’Ursula von der Leyen. Le Parlement européen avait réclamé jeudi l’annulation de cette nomination et le lancement d’une nouvelle procédure par un vote à une large majorité.
Markus Pieper s’est dit victime d’une campagne politique menée par Thierry Breton, proche du groupe des libéraux Renew. "Vu la manière dont Breton boycotte mon entrée en fonction dès le début au sein de la Commission, je ne vois actuellement aucune possibilité de répondre aux attentes légitimes liées à cette fonction", a déclaré Markus Pieper lundi soir au quotidien allemand Handelsblatt. Il a affirmé que le commissaire...
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16/04 - "Un contraste choquant entre tabagisme et drogue" : nos lecteurs réagissent à nos enquêtes
Les bonnes affaires d’Olivier Véran
Marc Roché (Paris)
L’article du Pr Denys de Béchillon me paraît profondément manipulateur. En effet, après avoir brossé le rapide tableau d’un Olivier Véran ridicule - ce n’est pas méchant – il accuse la France et son rapport à l’argent. Selon lui, nous aurions simplement affaire à des "passions tristes". Or, c’est un sentiment de déception bien légitime qui est ressenti par la majorité des Français. Désabusé, l’un de mes amis médecins a commenté : "Il fait comme tout politique qui lâche l’affaire : il fait des affaires." Avec ce choix, c’est un masque qui tombe. Et le visage sans foi ni loi qui apparaît est celui d’un Rastignac. ("Reconversion d’Olivier Véran : il faut arrêter d’emmerder les ministres", L’Express du 4 avril.)
Une idée contre le déficit
Régis Fayolle, Villeurbanne (Rhône)
Il m’est venu une idée en rapprochant deux de vos articles : ne pourrait-on pas envisager la "cryptoactivation" de biens de l’Etat ? Les Français, passionnés par leur patrimoine, ne verraient peut-être pas d’un mauvais œil une compensation des sacrifices financiers à venir, sous forme d’attribution de NFT fondés sur un (ou plusieurs) de leurs biens culturels mondialement connus, négociables ensuite sur une plateforme. Pour rassurer, à juste titre, sur le risque de voir perdre le contrôle par l’Etat, des garanties pourraient être inscrites, si besoin, dans la loi ("Face au déficit, l’Etat cherche l’issue de secours" et "Cryptos : la France rattrape son retard", L’Express du 4 avril.)
Drogue : et les...
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16/04 - Stellantis : la rémunération du PDG Carlos Tavares largement approuvée par les actionnaires
Une rémunération qui fait polémique… mais finalement approuvée par l’entreprise. Les actionnaires de Stellantis, le quatrième groupe automobile mondial, se sont prononcés ce mardi à 70 % en faveur de l’augmentation de la rémunération de leur directeur général Carlos Tavares, à l’occasion d’un vote non contraignant mais particulièrement scruté.
Récit d’un pataquès qui dure désormais depuis plusieurs années, faisant réagir jusqu’au sommet de l’Etat français.Acte I : interpellé par Emmanuel Macron en 2022
Une nouvelle fois pointé du doigt, le salaire de Carlos Tavares faisait déjà grincer des dents les années précédentes. Et ce, jusqu’au sommet de l’Etat : en avril 2022 déjà, le président français Emmanuel Macron avait jugé "choquant et excessif" le montant "astronomique" de sa rétribution pour l’année 2021. Elle s’élevait alors à près de 66 millions d’euros, soit environ 3 500 années de Smic) répartis entre 19 millions de rémunération, auxquels s’ajoutent un plan d’actions gratuites de 32 millions d’euros et une rémunération de long terme payable en cash de 25 millions d’euros.
En réaction, le président de la République française s’était alors prononcé pour la mise en place de plafond contre les rémunérations abusives pour les patrons, européens, au niveau de l’UE. "Il faut se donner des plafonds et avoir une gouvernance pour notre Europe qui rende les choses acceptables, sinon la société, à un moment donné, explose. Les gens ne peuvent pas avoir des problèmes de pouvoir d’achat […] et voir ces sommes", avait-il alors expliqué. Le projet...
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16/04 - Israël prévient que l’Iran ne sortira "pas indemne" de son attaque
L’armée israélienne a prévenu, ce mardi 16 avril, que l’Iran ne sortirait "pas indemne" de l’attaque sans précédent qu’il a lancée samedi soir contre Israël en riposte à une frappe sur son consulat à Damas.
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à une telle agression, l’Iran ne sortira pas indemne" de son attaque, a déclaré le porte-parole de l’armée Daniel Hagari, lors d’une visite organisée pour les médias sur une base dans le sud d’Israël. "Tirer 110 missiles directement sur Israël ne restera pas impuni. Nous répondrons au moment, au lieu et à la manière que nous choisirons", a-t-il ajouté.
Les infos à retenir
⇒ Israël prévient que l’Iran ne sortira "pas indemne" de son attaque
⇒ Liban : un chef local du Hezbollah tué dans une frappe israélienne
⇒ Netanyahou dit aux recrues qu’Israël combat le Hamas "sans pitié"Liban : un chef local du Hezbollah tué dans une frappe israélienne
Un commandant local du Hezbollah a été tué ce mardi dans le sud du Liban selon l’armée israélienne qui a mené une série de frappes, la puissante formation soutenue par l’Iran.
Un avion de l’armée israélienne a "éliminé Ismail Youssef Baz, le commandant du secteur côtier du Hezbollah", a annoncé l’armée israélienne dans un communiqué. Selon une source proche du parti pro-iranien, l’homme tué dans une frappe sur le village de AÏn Baal, à une quinzaine de kilomètres de la frontière israélienne, était "commandant pour la région de Naqoura" dans le sud du Liban. Le Hezbollah s’est borné à annoncer la mort de Baz sans autre précision. Selon l’armée...
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16/04 - Attaque contre Israël : la réponse occidentale suscite des crispations à Kiev
Armes nucléaires, méfiance ou géographie ? Frustrée, l’Ukraine s’interroge sur les raisons de la réticence de ses alliés à l’aider davantage militairement face à la Russie, après une attaque aérienne iranienne contre Israël ce week-end repoussée avec succès notamment grâce au soutien occidental.
Bombardée quotidiennement par son voisin russe, l’Ukraine est le théâtre depuis plus de deux ans du pire conflit armé en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.Une profonde amertume à Kiev
Alors que l’aide occidentale s’essouffle, notamment en raison de divisions politiques au Congrès américain, la situation sur le front s’est récemment dégradée pour Kiev, qui exhorte depuis des mois ses partenaires à lui livrer davantage d’armements et de systèmes de défense antiaérienne.
Dans ce contexte, le soutien militaire occidental qui a aidé Israël à intercepter la quasi-totalité de missiles et drones explosifs iraniens a suscité une profonde amertume à Kiev.
"En défendant Israël, le monde libre a démontré qu’une telle unité est non seulement possible, mais aussi efficace à 100 %", a relevé le président Volodymyr Zelensky lundi soir. "La même chose est possible pour protéger l’Ukraine", a-t-il affirmé. La veille, il avait juré que "ce n’est pas la rhétorique qui protège le ciel", exhortant les soutiens de Kiev à ne pas "fermer les yeux sur les missiles et les drones russes" qui visent l’Ukraine.
Un appel répété lundi par son chef de la diplomatie, Dmytro Kouleba. "Tout ce que nous...
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16/04 - Procès pénal de Donald Trump : ce qu’il faut retenir de cette première journée
Tribune politique, stratégies, marche de la justice… Sans rentrer dans le fond du dossier, le premier jour du procès de Donald Trump à New York, qui a démarré lundi 15 avril, a révélé quelques éléments qui seront déterminants pour la suite. L’Express fait le point sur cette première journée.Le tribunal comme estrade politique
Dans ses quelques mots prononcés à la presse avant de s’engouffrer dans la salle d’audience lundi matin, Donald Trump s’en est attaqué à Joe Biden, son adversaire pour l’élection de novembre. "Le pays est mené par un homme incompétent, qui s’est énormément impliqué dans cette affaire. C’est une attaque contre un opposant politique", a-t-il lancé, en direct sur les télévisions américaines, dénonçant une "attaque contre l’Amérique".
Il tient couramment ce genre ce propos. Mais en le répétant à l’aube de semaines d’audiences à rallonge, le républicain confirme une fois de plus sa stratégie de faire des prétoires une estrade politique pour sa campagne.Un juge qui n’a pas de temps à perdre
Avec "500 jurés qui attendent", le juge de New York Juan Merchan semble ne pas vouloir que le procès s’éternise, et s’est ainsi opposé à l’équipe de Trump, qui joue elle la montre. Le juge a ainsi refusé de se récuser, comme le demandait la défense. Il a aussi balayé les accusations du camp Trump lui reprochant les liens de l’employeur de sa fille avec le Parti démocrate.
Le juge a souligné le retard de la défense après une brève suspension d’audience lundi après-midi. "Merci de veiller à respecter le temps alloué aux pauses...
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16/04 - Quand la langue française déclinait vraiment
Je vous le dis comme je le pense : nous, francophones de 2024, ne connaissons pas notre bonheur ! Car si nous étions nés quelques siècles plus tôt, nous aurions dû, sur les bancs de l’école, nous farcir des déclinaisons en français. Comme en latin ? Oui, comme en latin, à ceci près que l’ancien français n’avait pas six "cas" au singulier et autant au pluriel comme notre langue-mère (souvenez-vous de la chanson de Brel : "Rosa, rosa, rosam, rosae, rosae, rosa…"), mais deux. Certes, c’est trois fois moins, mais cela représente tout de même le double de un (ce qui prouve au passage que, quoique littéraire, je suis également très bon en maths).
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Loin de moi l’idée de vous infliger une assommante leçon de grammaire, mais rappelons tout de même qu’avec les déclinaisons, la forme des mots change selon leur fonction. Prenons un exemple nous ramenant au temps de l’ancien français (du IXe au XIIIe siècle, pour simplifier). Dans la phrase "Charles est le roi", Charles est le sujet : il fallait écrire "Carles est li rois" (on parle logiquement de "cas sujet"). Mais dans la phrase "je vois Charles", Charles est complément d’objet direct. Il fallait donc employer "je vois Carlon" (c’est le "cas régime"). Aujourd’hui, le brave "Charles" garde la même forme quelle que soit sa fonction dans la phrase. Il n’y a plus de déclinaisons. De profundis…
Nuançons. Si lesdites déclinaisons ont disparu, il nous en reste néanmoins quelques traces....
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16/04 - Attaque de l’Iran : entre Israël et des pays arabes, les dessous d’une improbable alliance
Il est presque minuit, le 13 avril, lorsque des centaines de drones iraniens font irruption dans l’espace aérien jordanien. Leur cible ? Israël, pays frontalier du royaume hachémite. Alertée par les Etats-Unis, l’aviation jordanienne prend en chasse les intrus. La plupart sont détruits. En s’impliquant aussi efficacement dans cette bataille, les Jordaniens ont directement participé à la défense d’Israël. Au grand dam d’une bonne partie de l’opinion arabe. "Les dirigeants arabes – tout particulièrement la monarchie jordanienne – sont accusés par leurs peuples de ne rien faire pour protéger les Gazaouis mais de tout faire pour protéger Israël", constate, pour le déplorer, Fadi Quran, un politologue palestinien, sur X (ex-Twitter).
Malgré les critiques, la Jordanie assume. Son ministre des Affaires étrangères convoque même l’ambassadeur iranien pour lui reprocher l’intrusion d’aéronefs chargés d’explosifs dans l’espace aérien jordanien. "Tout ce qui représente une menace pour la Jordanie et la sécurité des Jordaniens, nous l’affrontons avec toutes nos capacités et nos compétences", affirme-t-il, tout en appelant à la désescalade. Cette alliance stratégique avec Israël obéit à une double logique. Comme la plupart des Etats sunnites de la région, la Jordanie redoute d’abord et par-dessus tout la possibilité d’une domination chiite. Depuis de longues années, la République islamique tisse sa toile autour de la fragile monarchie. L’Iran dispose de puissantes milices à sa botte en Irak, en Syrie, au Sud-Liban et – beaucoup...
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16/04 - "Il hume l’époque" : Eric Benzekri, le créateur de "La Fièvre" que les politiques s’arrachent
Devant un épisode de Baron noir, Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du président de la République, bouillonne. Comment peut-on imaginer une série politique d’une telle précision et supporter de la filmer ailleurs qu’à l’Elysée ? "Demande à tourner ici !" intime-t-il à Eric Benzekri, son créateur. L’art dramatique comme la politique, c’est le sens du détail : a-t-on vu des dossiers et autres parapheurs présidentiels ressemblant autant à ceux qui trônent sur le bureau du président de fiction Francis Laugier ? Unis par le mitterrandisme, "BRP" et le scénariste se connaissent depuis plusieurs dizaines d’années, suffisamment pour que l’ancien journaliste convie l’ancien socialiste à prendre un verre à l’Elysée un soir entre les deux quinquennats, et que soudain apparaisse Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a englouti Baron noir et attend une pause pour regarder La Fièvre, sa dernière création. Lors de cette rencontre en 2022, il fait campagne pour sa réélection. A Benzekri, il pose mille questions. "Comment on écrit une fiction politique ? Comment faire pour qu’elle colle à la réalité ?"
Le chef de l’Etat saisit-il à cet instant qu’il a devant lui un spécimen peu courant parmi ceux qui l’entourent ? Oracle, prophète de malheur, visionnaire… Voilà comment beaucoup le définissent. N’est-il pas celui qui a écrit dans Baron noir la gifle à la présidente Amélie Dorendeu avant qu’Emmanuel Macron n’en soit lui aussi victime en 2021 ? Et ces manifestations devant le Conseil constitutionnel : vues à la télé, quelques années...
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16/04 - Israël - Iran, la riposte ? Trois scénarios décryptés par des experts
Joe Biden était visiblement bien informé. Dès le 10 avril, le président des Etats-Unis partageait ses préoccupations : l’Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël". Craintes confirmées trois jours plus tard, quand Téhéran envoie plus de 300 drones et missiles sur l’Etat hébreu - une première depuis la Révolution iranienne de 1979. La communauté internationale craint une escalade qui conduirait à une régionalisation du conflit israélo-palestinien.
La Maison-Blanche martèle vouloir éviter toute "guerre étendue avec l’Iran". Et se cambre sur une position : ne pas apporter de soutien militaire ou financier à Tel-Aviv en cas d’escalade. Forme de dissuasion. Mais dans les rangs du gouvernement israélien, la question divise. Comment répliquer ? Benny Gantz, membre du cabinet de guerre et rival principal du Premier ministre Benyamin Netanyahou, assure qu’Israël "imposera un prix à l’Iran de la manière et au moment qui nous conviendront". Ce lundi 15 avril, en visitant la base de Nevatim, dans le sud du pays, le chef d'Etat major n'en a pas dit tellement plus en promettant une "riposte". Sans toutefois en préciser les contours. A ce stade du conflit au Proche-Orient, plusieurs pistent se dessinent.Scénario n°1 : une attaque indirecte contre les "proxys"
La première : celle d’une riposte indirecte. Israël attaquerait Téhéran en frappant les relais iraniens présents dans la région, ses "proxys", tels que le Hezbollah libanais, les milices chiites irakiennes ou encore les rebelles yéménites...
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16/04 - Paris 2024 : les bénéfices sous-estimés des JO sur l’ambiance au travail
Il y a les princesses Cassandre. Transports bloqués, pénurie de certains aliments et le café au comptoir qui va faire fois trois. On réfute les arguments. Le télétravail est une solution, des provisions pour les apprentis survivalistes urbains stressés et oublier les restaurants situés dans les zones à touristes. Des solutions de bon sens. Immédiatement balayées. La princesse de Troie ressurgit sous forme d’Hydre de Lerne anxiogène : Paris sous cloche, des passes et QR codes pour circuler et Vigipirate XXL. Une catastrophe programmée en mode dix plaies d’Egypte. Certains redoutent tellement ce qui pourrait éventuellement se passer qu’ils vont fuir l’Ile-de-France du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août et du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre 2024, soit pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Les fake-news se déchaînent, les complots se chuchotent. Clap along if you feel like happiness is the truth (Because I’m happy)/Clap along if you know what happiness is to you/(Because I’m happy). Et si le manager "happy" de Pharrell William prenait les Jeux à bras-le-corps, pour faire baisser la pression à la machine à café et s’inspirer de cette formidable opportunité d’avoir des sportifs accueillis par la France ?
"Le sport, c’est la santé. A l’approche des JO, on peut commencer par prendre soin de son corps", conseille Camy Puech, président fondateur de Qualisocial (qui accompagne les entreprises dans l’amélioration de la santé des salariés). Dès le premier gel, on sort l’appareil à raclette. En...
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15/04 - Soudan : 2 milliards d’euros d’aide pour les victimes de la guerre entre "deux généraux impitoyables"
"Au total, nous pouvons annoncer que plus de 2 milliards d’euros seront mobilisés" pour les Soudanais victimes d’une guerre qui "ne produit que chagrin et souffrance", a déclaré le président français Emmanuel Macron, ce lundi 15 avril. A peine 190 millions d’engagements avaient été enregistrés avant la conférence, a-t-il dit. Sur les 2 milliards, les pays membres de l’Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d’euros, dont 110 millions pour Paris, 244 par Berlin, ou 350 par Bruxelles. Washington s’engage de son côté à donner 138 millions d’euros.
"Ce soutien […] va permettre de répondre aux besoins les plus urgents dans les secteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation, de la protection des plus vulnérables", a précisé Emmanuel Macron. Les Nations unies avaient toutefois estimé le montant nécessaire de l’aide au Soudan à 3,8 milliards de dollars pour 2024.
Quatorze pays, dont l’Allemagne, la France, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, Djibouti, le Tchad, ainsi que l'ONU ont également adopté une déclaration commune dans laquelle ils appellent "tous les acteurs étrangers" à "cesser d’apporter un soutien armé ou du matériel aux parties au conflit". "Depuis un an, les Soudanais sont victimes d’une guerre terrible", avait déploré plus tôt le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
La communauté internationale se doit de réagir pour apaiser la "souffrance indicible" et le sentiment d’abandon des Soudanais, victimes de la...
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15/04 - Tesla : Elon Musk taille massivement dans les effectifs du constructeur
C’est son patron Elon Musk qui l’a annoncé en personne, dans un email envoyé à ses salariés. Le géant de l’automobile électrique Tesla va supprimer "plus de 10 %" de ses effectifs à travers le monde, soit un total de plus de 14 000 emplois.
Dans son courrier, le dirigeant américain explique que Tesla "a grandi rapidement" ces dernières années, croissance qui a créé des "doublons […] dans certaines activités", selon lui. Elon Musk indique que le constructeur "se prépare pour sa prochaine phase de croissance" et cherche, ce faisant, à réaliser des "économies de coûts" et des "gains de productivité". "Nous avons effectué une analyse approfondie et pris la décision de réduire nos effectifs de plus de 10 % au niveau mondial", a indiqué l’entrepreneur.
Dans son dernier rapport annuel, Tesla indiquait compter, fin décembre, environ 140 000 salariés, ce qui signifie que le constructeur va se séparer d’au moins 14 000 employés. Sollicité par l’AFP, Tesla n’a pas donné suite dans l’immédiat. "Il n’y a rien que je déteste davantage" que de procéder à des licenciements, "mais il faut en passer par là", a écrit Elon Musk. "Cela va nous amincir, nous rendre plus innovants et mobilisés pour notre prochain cycle de croissance". La dernière coupe majeure dans les effectifs de Tesla remontait au milieu de l’année 2022, où le constructeur avait là aussi renvoyé 10 % de ses salariés.Chute des livraisons en début d’année
Après des années de succès, le constructeur automobile américain connaît une période plus délicate. Il a cédé au...
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15/04 - Ukraine - Israël, même combat ! Par Eric Chol
Parmi les multiples erreurs commises par Benyamin Netanyahou figure en haut de liste son aveuglement sur le rapprochement engagé depuis plusieurs années entre Moscou et Téhéran. C’est ainsi que depuis son retour à la tête du gouvernement israélien en décembre 2022, Bibi a tout simplement refusé d’octroyer l’aide militaire souhaitée par les Ukrainiens. C’était ne pas comprendre qu’entre son pays et celui envahi par les troupes russes le 24 février 2022, il existe de nombreux points communs : après l’attaque iranienne du 13 avril sur le territoire hébreu, Volodymyr Zelensky ne s’est pas trompé en réclamant "une réponse mondiale unie face à la terreur de l’Iran et de la Russie".
Kiev-Jérusalem, même combat, celui de deux démocraties, attaquées par cet axe du mal, "qui considère que l’hégémonie de l’Occident est révolue et qu’il est en mesure de lui infliger une défaite symbolique", résume le géopoliticien Thomas Gomart (L’accélération de l’histoire, Taillandier, 2024). "L’Ukraine et Israël sont les phares d’un combat de plus en plus global contre la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord, renchérit Sarah Fainberg, experte en défense à l’université de Tel Aviv, leurs succès opérationnels sont une enveloppe de sécurité pour l’Europe et les Etats-Unis."
Le message a beau être clair, il passe sous les radars des capitales européennes ou des Etats-Unis. Avec pour résultat une concurrence exacerbée entre Israël et l’Ukraine en matière d’assistance militaire. Car depuis le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas contre Israël, les...
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15/04 - Pétrole : "Si l’Iran bloquait le détroit d’Ormuz, il y aurait la guerre après-demain"
Les marchés pétroliers ont tremblé, mais n’ont pas cédé. Alors que tous les yeux étaient rivés sur le Moyen-Orient dans la nuit du 14 avril, lors de l’attaque menée par l’Iran contre Israël, les analystes craignaient que les cours de l’or noir ne s’envolent à la reprise des marchés lundi 15 avril. Il n’en fut rien et le baril de Brent de mer du Nord - référence en Europe - est même repassé sous la barre des 90 dollars.
Ces dernières semaines, les cours du pétrole avaient pourtant connu un net rebond en raison des tensions géopolitiques et de divers facteurs, certains investisseurs craignant même que la barre des 100 dollars ne soit de nouveau franchie pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine. Francis Perrin, directeur de recherche et professeur à l'Institut de relations internationales et stratégiques, spécialiste des questions énergétiques, analyse les répercussions de la crise israélo-iranienne, la stratégie de l’Opep + et l’hypothèse d’un blocage du détroit d'Ormuz par Téhéran.
Quelles pourraient être les conséquences de l’attaque de l’Iran sur les cours du pétrole ?
La question est justement de savoir si ce qu’il s’est passé ce week-end va déboucher sur une escalade ou si, comme le disent les responsables iraniens, le dossier est "clos". Ces deux scénarios géopolitiques complètement opposés auront des conséquences pétrolières très différentes. L’offensive s’est déroulée ce week-end lorsque les marchés étaient fermés.
Pour l’instant, c’est le calme. Les prix du pétrole n’ont pas fait un bond par...
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15/04 - De Bordeaux à Viry-Châtillon, la bataille de normes au sein de l’islam fait des victimes
"Ça ne te regarde pas." Cinq mots simples avant de mourir. Politiquement très justes, quand on y pense. Mais nous y reviendrons : d’abord, récapitulons. Peu avant 20 heures, mercredi 10 avril, deux amis natifs d’Algérie sirotent des bières sur l’herbe, à Bordeaux, près du miroir d’eau, place de la Bourse. Un Afghan de 26 ans les interpelle et, dans un français approximatif, leur reproche de boire de l’alcool le soir de l’Aïd – sous-entendu : "vous qui êtes musulmans". Selon la procureure de la République, les deux hommes lui répondent alors : "Ça ne te regarde pas". Une altercation s’ensuit, au cours de laquelle l’Afghan sort un cran d’arrêt, et met fin à la vie d’un des deux amis. Le deuxième s’en sortira avec des blessures.
"Ça ne te regarde pas". La phrase, anodine, pourrait en vérité résumer l’esprit laïque. Dans l’espace public – la Cité –, la religion des uns et des autres ne nous regarde littéralement pas. Il n’y a pas de loi qui s’y applique autre que celle de la République ; aucune coutume ne saurait s’imposer aux principes que nous nous sommes choisis et façonnés. Or, depuis quelques années, cet esprit laïque est percuté par la bataille de normes qui se joue - en France comme ailleurs – au sein même de l’islam. Et qui porte sur ce qui signale et définit "un bon musulman". Tenues, nourriture, pratique… les plus rigoristes cherchent à imposer leurs codes par l’intimidation et arment culturellement des agresseurs en tous genres. Ici, des collégiens qui harcèlent une jeune fille ne portant pas le voile et...
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15/04 - Paris 2024 : la dernière manœuvre de l’Etat pour remédier au manque d’agents de sécurité
Après les étudiants, les chômeurs ou les retraités, l’Etat lorgne désormais sur… les fonctionnaires. Ces derniers sont visés par des campagnes incitatives du gouvernement afin de devenir agents de sécurité pour l’été. Selon un projet de décret consulté ce lundi 15 avril par l’AFP, les agents publics pourront ainsi cumuler leur emploi avec des activités de sécurité privées pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), pour répondre aux difficultés de recrutement dans le secteur.
"À l’occasion de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, les entreprises privées de sécurité rencontrent des difficultés de recrutement", rappelle le gouvernement dans ce texte repéré par les médias spécialisés Acteurs publics et AEF Info. "Parmi les mesures susceptibles d’être mises en œuvre pour atténuer ces difficultés, a été identifiée la possibilité de permettre aux agents publics et ouvriers de l’Etat de cumuler leur emploi public avec l’activité accessoire lucrative de salarié d’une entreprise d’agents de sécurité privé", est-il encore précisé. Ce cumul d’activités, sur la base du volontariat, "impliquera une autorisation préalable et individuelle de l’employeur public" concerné.
Le dispositif ne durera que deux mois, du 15 juillet au 15 septembre, et seuls les agents déjà détenteurs d’une carte professionnelle d’agent privé de sécurité y seront éligibles. Sollicité par l’AFP, le ministère de la Fonction publique a affirmé que "quelques centaines d’agents publics" (sur un total de 5,7...
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15/04 - Fin du logement social "à vie" : une intention louable, mais…
En finir avec le logement social "à vie". L’expression, volontairement choc, est signée Guillaume Kasbarian. Dans un entretien aux Echos le 11 avril, le ministre délégué au Logement a rappelé les termes de l’équation : 5,2 millions de logements sociaux en France, 1,8 million de ménages candidats mais non servis, faute de place. Sa proposition ? Faire sortir "ceux qui ont largement dépassé les plafonds de revenus, ont pu hériter, ont parfois une résidence secondaire en leur possession, et dont le patrimoine - et c’est le sens de la vie - a évolué".
Cette formule a hérissé la gauche et les associations, qui rappellent que le Code de la construction et de l’habitation fixe déjà des bornes. Les bailleurs sociaux peuvent réclamer un surloyer au locataire dès lors que son revenu fiscal de référence dépasse d’au moins 20 % les ressources maximum à respecter pour l’attribution d’un logement. Et si son revenu excède, deux années de suite, de plus de 150 % le plafond en question, le locataire est expulsable sous dix-huit mois.
Dans le projet de loi qu’il compte présenter en mai, Guillaume Kasbarian entend donc baisser ce fameux couperet des 150 %, synonyme de déménagement forcé. Pour une personne seule, par exemple, il se situe actuellement autour de 50 000 euros par an. En le ramenant à 40 000 euros, comme l’envisage le ministère, la rotation, faible aujourd’hui – seuls 7 % des ménages quittent le parc chaque année –, pourrait s’accélérer au profit de ces "classes moyennes" dont le gouvernement fait grand cas....
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15/04 - Elections européennes : une liste "Free Palestine" va s’inviter au scrutin
L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) compte se présenter aux élections européennes de juin prochain au sein d’une coalition "Free Palestine party" réunissant plusieurs partis européens, a indiqué ce lundi 15 avril l’UDMF, confirmant une information de La Tribune dimanche. Il s’agit "de faire entendre la voix du peuple palestinien" et de "lutter contre la contamination des idées d’extrême droite visant les citoyens de confession musulmane", a expliqué à l’AFP le président et fondateur de l’UDMF, Nagib Azergui, qui compte déposer sa liste "début mai".
Cette coalition réunira "des partis indépendants partageant la même éthique musulmane" en France, Espagne (Partido Andalusi), Allemagne (BIG Partei), Belgique (porté par Fouad Ahidar), Pays-Bas (Nida) et Suède (Partiet Nyans). L’UDMF demande sur son site "un changement radical de la diplomatie française et européenne" avec la mise en place de sanctions vis-à-vis d’Israël, notamment l’interdiction de ventes d’armes, un embargo commercial et l’exclusion de toute compétition internationale."Travailler différemment" de LFI
Il liste aussi, en plus de la Palestine, des propositions en matière d’écologie, de lutte contre l’évasion fiscale et contre les discriminations. Créée en 2012, l’UDMF revendique 650 adhérents. Elle avait recueilli moins de 29 000 voix aux européennes de 2019, avec des pics dans certaines communes : 7,43 % à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) ou 6,77 % à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
Le parti compte compenser son manque de moyens financiers par une...
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15/04 - Cérémonie d’ouverture des JO : pourquoi le Stade de France n’est même plus le plan B
C’est l’Arlésienne du débat sur les Jeux olympiques : et si la cérémonie d’ouverture du 26 juillet était finalement transférée au Stade de France ? Chez tous les observateurs, l’enceinte de Saint-Denis apparaît comme la solution de repli naturelle, une évidence en cas de menace sécuritaire sur la Seine. Et pourtant. Selon nos informations, dans les réunions quotidiennes qui agitent actuellement les autorités de l’Etat, à l’Elysée, au ministère de l’Intérieur ainsi qu’à la préfecture de police, le stade de France ne constitue plus qu’un "plan C", au mieux. Emmanuel Macron l’a lui-même indiqué ce lundi 15 avril sur BFMTV. "On a une cérémonie qu’on prépare qui serait limitée au Trocadéro, par exemple", a prévenu le président de la République. Ajoutant tout de même : "Voire qui se rapatrierait au Stade de France, parce que c’est ce qui se fait classiquement".
C’est bien selon cet ordre de préférence que les alternatives à la Seine sont actuellement imaginées. D’abord en raison d’une complication technique, récemment décelée par les stratèges du gouvernement : le stade de France n’est pas complètement libre aux dates indiquées. La veille au soir de la cérémonie, le 25 juillet, le "grand stade" accueille… la fin des matchs de poule puis les quarts de finale du rugby à sept masculin, une épreuve pour laquelle les Français nourrissent des espoirs de médaille. Entre 21h et 22h30, les coéquipiers d’Antoine Dupont pourraient jouer un match couperet.
En cas de cérémonie d’ouverture, le lendemain, dans le même lieu, l’installation des...
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15/04 - Guerre Ukraine - Russie : quand Kiev veut contrecarrer l’influence de Moscou en Afrique
"Une nouvelle page". C’est en ces termes que le vice-ministre des Affaires étrangères ukrainien, Maksym Subkh, a inauguré une ambassade en Côte d'Ivoire le 11 avril, un jour après avoir ouvert un autre établissement de ce type, en République démocratique du Congo (RDC). A l’origine de ces nouvelles ambassades, "des instructions du président ukrainien Volodymyr Zelensky visant à étendre la présence diplomatique de l’Ukraine en Afrique", a-t-il indiqué, alors que six chancelleries doivent encore voir le jour ces deux prochaines semaines, au Ghana, au Botswana, au Mozambique et au Rwanda.
"L’objectif est d’arriver à 20 ambassades", a précisé Yurii Pyvovharo, ambassadeur d’Ukraine à Dakar, chargé d’assurer l’intérim pour la représentation d’Abidjan, en attendant la désignation d’un ambassadeur dévolu à la Côte d’Ivoire. Fort du soutien du gouvernement ivoirien depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, en février 2022, Kiev entend ainsi s’appuyer sur la première puissance économique francophone de la sous-région pour en faire "un pays pivot à partir duquel déployer sa stratégie d’influence en Afrique de l’Ouest", estime auprès du Monde l’analyste politique Sylvain N’Guessan, directeur de l’Institut de stratégies d’Abidjan. Pas de quoi rivaliser, toutefois, avec le vaste réseau d’influence russe déployé sur le continent via ses agences d’information, ses centres culturels et ses partenariats militaires, depuis des décennies."Un coup d’accélérateur"
De son côté, le ministre ivoirien délégué auprès des Affaires étrangères...
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15/04 - Dépenses publiques : l’éloge de la rigueur, par Jean Peyrelevade
Qu’est-ce que la rigueur ? Le mot a deux acceptions. Pour une très large partie de la population française et une forte majorité de ses dirigeants politiques, la rigueur est associée à la notion de dureté, de sévérité, d’austérité. En revanche, pour ceux d’entre nous qui ont une formation scientifique, c’est une incontournable qualité d’exactitude, de précision qui permet de construire un raisonnement. Nous sommes, hélas, très minoritaires.
Ce conflit de valeurs autour d’un même mot a des racines profondes. Notre système éducatif, tout d’abord, qui dès le secondaire laisse une place beaucoup trop réduite aux mathématiques et donc ensuite, au niveau universitaire, aux sciences dites "dures" dont la seule appellation les fait apparaître comme inhumaines. Notre vie publique ensuite, organisée autour des discours, où les scientifiques sont considérés comme trop spécialisés, trop rigides pour comprendre des problèmes qui relèvent tous (soi-disant) des sciences humaines. Nos débats sont donc dominés par des sociologues, des philosophes, des politologues, les scientifiques n’étant que des sous-traitants mobilisés pour répondre à des demandes spécifiques.
J’exagère ? Je vais être factuel : sur les huit présidents que nous avons connus depuis les débuts de la Ve République, un seul, Valéry Giscard d’Estaing, avait une formation scientifique, et ce fut loin d’être le pire. Sur les 25 Premiers ministres, Elisabeth Borne était la seule à relever de la même catégorie. Quant à la quarantaine de ministres de l’Education Nationale...
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15/04 - Bernard Haykel : "Le jeu auquel joue l’Iran est assez malin"
Professeur au département des études proche-orientales à l’université de Princeton, aux Etats-Unis, Bernard Haykel est l’un des meilleurs spécialistes internationaux du Moyen-Orient. Pour L’Express, le chercheur tire les enseignements de l’attaque inédite de l’Iran contre Israël. Selon lui, le régime iranien a surtout cherché à emporter des gains symboliques plutôt que militaires, afin de "se présenter comme le champion de la cause palestinienne, du monde arabe et du 'Sud global'". Tout en montrant aux Américains qu’il ne souhaitait pas un conflit généralisé… Entretien.
L’Express : L’Iran a, pour la première fois, attaqué directement Israël sur son territoire, mais sans causer de dégâts importants. N’est-ce pas un échec pour le régime iranien ?
Bernard Haykel : Je pense au contraire que le jeu auquel joue l’Iran est assez malin. Ce que les Israéliens n’ont jamais vraiment accepté, c’est qu’il s’agit aussi d’une guerre de symboles et de prestige politique. Les Iraniens avaient largement perdu en la matière du fait de leurs actions en Syrie ou en Irak, avec des massacres de populations sunnites. Leur domination sur le Liban, à travers le Hezbollah, est aussi mal perçue. Ils avaient ainsi perdu la "rue arabe", majoritairement sunnite. Mais pour Téhéran, la cause palestinienne est une manière de retrouver du prestige, et de résister à Israël et l’Occident. Les Iraniens veulent également stopper le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite, qui se fait à travers les Etats-Unis.
Avec cette attaque, l’Iran se pose...
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15/04 - Attaque de l’Iran contre Israël : l’aide précieuse de l’armée américaine
170 drones, 30 missiles de croisière et plus de 120 missiles balistiques. Dans la nuit du samedi 13 avril, l’armada déployée par l’Iran pour attaquer son ennemi de toujours, Israël, a été stoppée nette : 99 % des projectiles ont été arrêtés, et seul "un petit nombre" a atteint Israël, selon l’armée. Mais ce résultat, impressionnant, doit en grande partie à l’aide américaine : selon CNN, plus de 70 drones et trois missiles balistiques ont été interceptés par des navires et des avions militaires de la marine US.
Deux navires américains présents en Méditerranée orientale, l’USS Arleigh Burke et l’USS Carney, ont d’abord détruit une demi-douzaine de missiles, avant que des avions n’entrent en action. Une batterie de missiles Patriot a abattu non loin de la ville irakienne d’Erbil, dans le Kurdistan, un autre missile de croisière. Les forces américaines ont également détruit "un missile balistique sur son véhicule de lancement et sept drones détruits au sol avant leur lancement dans les zones du Yémen contrôlées par les houthistes soutenus par l’Iran", a affirmé le Commandement central de l’armée américaine (Centcom). "Grâce à ces déploiements et aux compétences extraordinaires de nos militaires, nous avons aidé Israël à détruire presque tous les drones et missiles entrants", s’est félicité Joe Biden, rappelant son soutien "inébranlable" à son homologue israélien Benyamin Netanyahou, lors d’un appel téléphonique quelques heures après l’attaque.Des informations en temps réel
Il faut dire que le président américain a passé la...
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15/04 - Paris 2024 : Macron annonce des "plans B et C" pour la cérémonie d’ouverture
Un plan B, et même un plan C. En cas de menace terroriste, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, prévue sur la Seine le 26 juillet, pourrait être "limitée au Trocadéro", voire "rapatriée dans le Stade de France", a déclaré ce lundi 15 avril Emmanuel Macron sur BFMTV et RMC.
"Cette cérémonie d’ouverture" le long de la Seine, "c’est une première au monde. On peut le faire et on va le faire", a dit le président dans une interview pour marquer le compte à rebours à 100 jours des JO. Mais "il y a des plans B et même des plans C", "et on les prépare en parallèle".
Le chef de l'Etat avait déjà assuré que des scénarios de repli étaient envisagés. Pour la première fois, il a commencé à les détailler. "On fera une analyse en temps réel" des risques, a-t-il ajouté. "On a une cérémonie qu'on prépare qui serait limitée au Trocadéro par exemple, et donc on ne ferait pas toute la Seine", "voire qu'on rapatrierait dans le stade de France", "parce que c'est ce qui se fait classiquement", a-t-il expliqué.
Cérémonie d'ouverture des JO: Emmanuel Macron évoque les alternatives au défilé sur la Seine en cas de menace pic.twitter.com/6mZUYOZItJ— BFMTV (@BFMTV) April 15, 2024"On met en place un périmètre de sécurité qui va être très large"
Jusqu'ici, l'exécutif excluait officiellement un repli au Stade de France, notamment parce que l'enceinte de Seine-Saint-Denis reçoit des épreuves avant le 26 juillet. Emmanuel Macron a néanmoins tenu à rassurer sur le dispositif de sécurité permettant de tenir le scénario fluvial,...
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15/04 - L’assurance-vie redémarre fort… mais le bilan est à nuancer
L’assurance-vie vole de record en record. Après un mois de janvier très prometteur, où les versements avaient atteint 15,9 milliards d’euros, le mois de février confirme cette nouvelle dynamique avec un niveau de collecte identique (16 milliards d’euros). Un attrait retrouvé qui peut s’expliquer à la fois par le bon niveau de rendement servi par les fonds en euros au titre de 2023 ainsi que par la performance des unités de compte actions et obligataires sur l’année écoulée.
Mais ces chiffres flatteurs ne doivent pas occulter le fait que les sorties de capitaux sont, elles aussi, élevées. Elles résultent des décès ou bien de rachats de contrats par leurs détenteurs, par exemple pour se constituer un apport dans le cadre d’un investissement immobilier.
De ce fait, la collecte nette sur les deux premiers mois de l’année est moins éblouissante, à 4,9 milliards d’euros. Certes, elle progresse par rapport à 2023 mais cela ne permet pas aux assureurs de retrouver des capacités d’investissement sur les fonds en euros. En effet, ce sont les seules unités de compte qui profitent de la situation, l’actif garanti étant encore en situation de décollecte nette, à -3,2 milliards d’euros en cumulé sur janvier et février.
Une épine dans le pied des assureurs qui veulent profiter de la période pour acquérir des obligations bien rémunérées sur le marché et ainsi améliorer le profil de leur fonds en euros. Le temps presse car les taux du marché sont amenés à se tasser dans les prochains mois. Les politiques commerciales...
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15/04 - Joe Biden assure vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient
Téhéran a mis à exécution sa menace de représailles contre Israël en lançant samedi soir une attaque massive et inédite contre son ennemi régional. Plusieurs analystes jugent quasi inévitable une riposte d’Israël. S’exprimant dimanche lors du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à une "retenue maximale" des deux Etats, afin d’éviter "des confrontations militaires majeures sur de multiples fronts au Moyen-Orient".
Les infos à retenir
⇒ La France a procédé à des "interceptions" à la demande de la Jordanie, assure Macron
⇒ A l'ONU, Israël et l’Iran s’accusent mutuellement
⇒ Une réunion d’urgence mardi des ministres des Affaires étrangères de l’UEL'attaque de l'Iran contre Israël a été "un échec spectaculaire"
L'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël a été "un échec spectaculaire et embarrassant", a affirmé ce lundi la Maison Blanche. "J'ai vu passer des informations selon lesquelles les Iraniens avaient prévu d'échouer, que cet échec spectaculaire et embarrassant était délibéré (...). Tout ceci est catégoriquement faux", a déclaré un porte-parole de l'exécutif américain, John Kirby.Biden assure vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient
Le président américain Joe Biden a déclaré ce lundi vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient après l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël. "Ensemble avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque" de l’Iran, a-t-il affirmé, en disant œuvrer "en faveur d’un cessez-le-feu (à Gaza) qui ramènera les otages à la maison et empêchera le...
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15/04 - Faut-il bannir les téléphones portables des collèges ? Ce qu’en dit la science
Dans une interview donnée le 7 avril lors de l’émission Questions politiques, diffusée sur France Inter, la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet a déclaré que : "L’impact [des] réseaux sociaux pour les jeunes est absolument catastrophique". Elle a ensuite mentionné la possibilité d’une "pause numérique" visant à interdire l’utilisation des smartphones dans les collèges.
La raison qui motive cette demande est la lutte contre les violences en ligne entre les adolescents. En 2018, l’Assemblée nationale avait déjà voté l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et les collèges. Mais cette mesure n’a finalement pas été accompagnée du succès escompté. Une des raisons est qu’elle cible principalement l’usage des téléphones dans les activités d’enseignement, mais pas spécifiquement la possession d’un mobile.Les violences en ligne ne s’arrêtent pas aux portes des collèges
Selon la ministre de l’Education nationale, une interdiction des smartphones dans l’enceinte des collèges éviterait les situations de violence entre adolescents, et en particulier le cyberharcèlement. Mais est-ce une bonne raison d’interdire les portables dans les collèges ?
Le cyberharcèlement se définit comme un comportement agressif intentionnel, répété, avec une inégalité de pouvoir entre les auteurs et les victimes et utilisant la technologie électronique comme support. Il se distingue notamment par la possibilité d’une intimidation constante, un degré d’anonymat des agresseurs et l’exposition à un public plus large conduisant à un...
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15/04 - Procès de Trump à New York : comment les jurés sont-ils désignés ?
Le "voir dire" : c’est une expression issue du vieux français qui régit une phase décisive du procès aux Etats-Unis, la sélection du jury. De leur adresse, profession ou statut familial à d’éventuels liens avec l’accusé ou ses adversaires, les jurés au procès de Donald Trump devront répondre à une batterie de questions. L’objectif de ce processus de "voir dire" (littéralement "dire la vérité") est de sélectionner 12 jurés et six suppléants pour ce procès qui débute ce lundi 15 avril, prévu pour durer jusqu’à la fin mai.
Des centaines d’habitants de Manhattan, tirés au sort, ont reçu une convocation à se présenter au tribunal lundi. Contrairement à la pratique, pour des raisons logistiques, le juge Juan Merchan a annoncé le 8 avril que les jurés potentiels qui se déclareraient incapables d’assister à toute la durée du procès ou de se montrer impartiaux seraient exemptés sans devoir fournir de justification.
Les autres devront répondre à une série de questions génériques portant sur leur quartier, leur situation professionnelle et familiale, leur niveau d’études, mais aussi plus ciblées, comme "avez-vous déjà assisté un rassemblement de campagne de Donald Trump ?" ou, au contraire, "à un rassemblement d’un mouvement ou organisation anti-Trump ?". Ils devront également préciser de quelle manière ils s’informent, s’ils ont un avis sur la façon dont Donald Trump est traité dans ce dossier ou sur l’incidence sur leur impartialité de son statut de candidat à l’élection présidentielle de novembre.Les noms gardés secrets
La...
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15/04 - Guy Ryder, secrétaire général adjoint de l’ONU : "Il est plus que jamais nécessaire de réformer le Conseil de sécurité"
Ancien directeur général de l’Organisation internationale du travail, le Britannique Guy Ryder a été nommé en octobre 2022 au poste de Ssecrétaire général adjoint chargé des politiques au sein du cabinet d’Antonio Guterres, le patron de l'ONU. Conscient que l’incapacité du Conseil de sécurité a un effet ravageur sur la crédibilité de l’organisation, il plaide pour des réformes urgentes.
Selon lui, les Nations unies, héritées de la géopolitique de 1945, devraient davantage refléter les rapports de puissance actuels. Le Sommet de l’avenir, que les Nations unies organisent en septembre à New York, a précisément pour objectif de rendre l’organisation "mieux adaptée à la réalité du monde" et à l’apparition de nouveaux défis, comme l’intelligence artificielle. S’il garde espoir, Guy Ryder ne nie pas, cependant, que le chemin sera semé d’embûches. Entretien.
A l’heure où deux conflits majeurs font rage en Ukraine et à Gaza, que l'ONU ne parvient pas à arrêter, l'organisation est la cible de nombreuses critiques. Au point que beaucoup se posent la question : sert-elle encore à quelque chose ?
Guy Ryder Indéniablement, les guerres en Ukraine et à Gaza posent la question de l’utilité des Nations unies dans le domaine du maintien de la paix. Et cela fait douter de leur efficacité dans d’autres domaines. Ces critiques ont toutefois tendance à se focaliser sur le Conseil de sécurité de l'ONU, un organe très visible et hautement politique. Quand il est incapable de prendre des décisions, de réagir efficacement à des situations...
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15/04 - 4 000 procès en 40 ans : comment Donald Trump utilise les tribunaux pour anéantir ses adversaires
Lorsque Donald Trump écope en 2006 d’une amende journalière de 1 250 dollars pour avoir planté sur la pelouse de Mar-a-Lago, son club de Floride, un mat avec le drapeau américain de 24 mètres de hauteur, presque le double de la limite légale, il intente un procès contre la municipalité de Palm Beach. Un mat plus court, affirme-t-il, n’exprimerait pas "l’ampleur de son patriotisme". Il demande 25 millions de dollars de dommages et intérêts. Après négociations, il obtient de garder son mat rogné de trois petits mètres.
Quand le spécialiste Architecture du Chicago Tribune critique son projet de tour à Manhattan de 150 étages censée être la plus haute du monde, il traîne en justice le quotidien et exige 500 millions de dollars de dédommagement. Il lance aussi des poursuites contre Jules et Eddie, deux promoteurs immobiliers sud africains qui ont le mauvais goût de s’appeler… Trump. Il leur demande simplement de ne plus utiliser leur nom. Et il va jusqu’à se retourner contre un de ses cabinets d’avocat disant qu’il l’a pris pour "une vache à lait" et lui a imposé des honoraires excessifs.
Le milliardaire new-yorkais ne rate jamais une occasion de ferrailler dans un prétoire. Ces derniers temps pourtant, c’est lui qui est sur le banc des accusés et dans pas moins de quatre procès au pénal. Le candidat à la présidentielle de novembre est inculpé d’avoir gardé illégalement des documents classifiés, essayé de manipuler le résultat des élections de 2020 et falsifié des documents dans le but de cacher un paiement à une...
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15/04 - Hanoch Dov Milwidsky : "L’Iran est un danger pour le monde entier"
La situation au Moyen-Orient connaît un nouveau tournant depuis l’attaque – inédite – de l’Iran sur Israël dans la nuit de samedi à dimanche. Plus de 300 drones et missiles ont été tirés depuis le territoire iranien, presque sans faire de victimes : 99,9 % des tirs ont été interceptés par la défense antiaérienne de l’Etat hébreu ; on dénombre une seule victime, une enfant de sept ans. Téhéran considère cette salve comme une réponse légitime à l’élimination par Tsahal de sept membres du Corps des gardiens de la révolution islamique, tués par un missile tiré sur le consulat d’Iran à Damas (Syrie) voilà quinze jours. Au Pentagone, tout le monde n’avait pas apprécié l’initiative israélienne en raison des risques d’escalade avec Téhéran. Les Etats-Unis craignent maintenant qu’une riposte israélienne n’entraîne le Proche et le Moyen-Orient dans un engrenage aux conséquences incalculables.
Membre du Likoud (le parti de Benyamin Netanyahou), le député Hanoch Dov Milwidsky est l’un des vice-présidents du Parlement israélien, la Knesset. La semaine dernière, il était à Paris avec une délégation parlementaire emmenée par le président du Parlement, Amir Ohan. Ce dernier a notamment été reçu par Emmanuel Macron. La mère de l’otage Jonathan Samerano, qui réclame la restitution du corps de son fils décédé à Gaza, faisait aussi partie de la délégation. Selon Milwidsky, il n’y aura pas de paix avec les Palestiniens aussi longtemps que la haine d’Israël sera enseignée dans les écoles de Gaza et de Cisjordanie. "Il n’y aura pas de "solution à deux...
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14/04 - Gilles Kepel : "L’Iran est dans une situation de faiblesse face à Israël"
C’est un tournant - un de plus - au Moyen-Orient. En tirant dans la nuit de samedi à dimanche plus de 300 drones et missiles, l’Iran a, pour la première fois, cherché à frapper directement Israël sur son territoire. Auteur de Holocaustes (Plon), essai qui analyse l’engrenage de violence déclenché par le 7 octobre, Gilles Kepel évoque pour L’Express les conséquences de cette attaque iranienne, qui "place Netanyahou dans la situation de la victime autorisée à répliquer". Pour le professeur des universités, le Premier ministre israélien, après avoir affaibli le Hamas, pourrait lourdement frapper le Hezbollah, autre pilier de "l’axe de la résistance", et connaître sur le plan intérieur un de ces rebonds politiques dont il a le secret. Entretien.
En attaquant pour la première fois directement le territoire israélien sans faire de grands dégâts, l’Iran n’a-t-il pas fait un cadeau à Benyamin Netanyahou ?
Gilles Kepel L’Iran me semble effectivement dans une position paradoxale de faiblesse. Ces six mois de guerre à Gaza, avec des dizaines de milliers de victimes civiles, ont terni la réputation d’Israël et de Netanyahou. Mais la réalité militaire n’est pas glorieuse pour le Hamas, qui n’a plus qu’une toute petite partie de ses effectifs intacts, cachés sous Rafah autour de Yahya Sinwar. Ce fer de lance de "l’axe de la résistance" n’est plus capable de représenter une menace importante.
En attaquant directement Israël, lequel a bénéficié non seulement de ses propres forces de défense antiaérienne, mais également...
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14/04 - Iran - Israël : récit des deux semaines qui ont mené à une attaque sans précédent
C’est un conflit qui couve depuis des décennies. Mais en l’espace de deux semaines, la tension est montée de plusieurs crans, conduisant à une escalade sans précédent. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, l’Iran a lancé depuis son territoire une attaque massive de drones et missiles sur Israël. D’après l’armée israélienne, près de 300 projectiles ont été tirés au cours de l’opération, dont 170 drones interceptés sans atteindre le pays cible. "Un succès qui a atteint tous ses objectifs", a affirmé Téhéran. Tsahal, de son côté, a annoncé avoir détruit 99 % des projectiles en provenance d’Iran et déjoué l’attaque.
Aucun drone ni missile "n’a pénétré le territoire d’Israël", a assuré le porte-parole de l’armée. "Avec les États-Unis et d’autres partenaires, nous avons réussi à défendre le territoire de l’État d’Israël", a indiqué le ministre de la Défense Yoav Gallant.Gardiens de la révolution tués en Syrie
Cette attaque inédite a été justifiée par Téhéran comme une riposte à la frappe ayant détruit une annexe de son consulat à Damas (Syrie) deux semaines plus tôt, que l’Iran attribue à Israël. Ce bombardement a tué sept Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, dont deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors d’Iran. Ce dimanche, le chef des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri, s’est félicité : l’attaque aurait permis de mettre "hors service" un "centre de renseignement et une base aérienne". Ces deux lieux ont été spécifiquement visés car ils ont servi à mener la frappe...
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14/04 - "Mâle alpha", aux origines du mythe : passion masculiniste et fake news scientifique
La vidéo a été tournée en 2017, trois ans avant le meurtre. On y voit Mickael Philétas, 35 ans, lunettes d’aviateur, barbe taillée de près, parler à la caméra, devant une bibliothèque qui dégouline de traités de développement personnel. Comme les vrais youtubeurs, il commence par saluer ses spectateurs, un petit millier de personnes environ. Ici le "virtuose de la séduction", entonne-t-il, le poignet cassé, l’index dressé vers le bas, mimant un chef d’orchestre.
D’une voix de costaud, malgré ses bafouilles et ses oublis de texte, l’apprenti vidéaste assène ses vérités sur la masculinité. Un homme, dit-il, se doit d’être "agressif", "dominant", pour séduire. Se comporter en "alpha", à l’instar des "mâles alpha" que l’on voit dans les documentaires animaliers, et qui cognent jusqu’à la mort pour soumettre leurs congénères et s’accoupler avec la femelle de leur choix.
Sa chaîne n’a jamais vraiment pris. Son crime mettra un terme à cette lubie. Le 29 janvier 2020, à 2 heures du matin, ce père de famille s’infiltre chez son ex-compagne, à Ecquevilly (Yvelines). Il la poignarde quatre-vingts fois. L’homme avec qui elle était cette nuit-là subit le même sort, mais contre toute attente, il survit. Mickael Philétas est arrêté, jugé, et en février 2024, la cour d’assises des Yvelines le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité."Si vous n’avez pas de force, vous servez à rien"
Durant l’enquête, les policiers décident de passer en revue ses 1 300 vidéos, toutes sur le même ton. Il y dépeint les hommes comme des gorilles,...
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14/04 - Ross Douthat (New York Times) : "Je placerais pas mal d’argent sur la réussite de la France au XXIe siècle"
Les uns se lamentent d’un supposé déclin occidental. Les autres estiment que les réussites scientifiques et économiques de notre temps suffisent à en décréter la perfection. Et tous soutiennent que nous vivons, pour le meilleur ou pour le pire, une "accélération du monde" ou encore une "révolution numérique". Dans ce contexte, la thèse de l’éditorialiste au New York Times Ross Douthat, dans Bienvenue dans la décadence (Presses de la cité/Perrin), pourra sembler provocatrice. Elle s’avère surtout fort convaincante. Economie, technologie, politique, idéologie, culture même, les Occidentaux sont gâtés, mais aussi embourbés, montre-t-il, dans la stagnation, la virtualité et la répétition. Ni l’enfer ni le paradis, mais les limbes. Dans ce livre rempli de références à la culture savante autant que populaire, cet esprit fin, conservateur modéré, retrace les évolutions des cinquante dernières années et s’interroge : sortira-t-on un jour de la nasse, et si oui, sera-ce par la catastrophe ou le sursaut ? Entretien exclusif.
L’Express : Depuis Apollo, nous sommes entrés en décadence… Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?
Ross Douthat : J’utilise Apollo par commodité, comme borne temporelle, mais il est vrai que cet événement est corrélé avec un grand nombre de tendances décrites dans le livre. La décadence, selon moi, est un phénomène pluriel. Dans les années 1970, on commence à constater un ralentissement de la croissance économique. Il devient plus difficile de trouver des innovations technologiques – de fait, le progrès...
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14/04 - Vers un "printemps de l’immobilier" ? Les premiers indices d’une embellie
Est-ce le "printemps de l’immobilier" ? Les professionnels du secteur, les acquéreurs et les vendeurs retrouvent un peu le sourire depuis quelques semaines. Auprès de L’Express, Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, évoque un "frémissement" du marché immobilier au premier trimestre 2024, alors que les mois de mars et avril sont généralement importants pour le secteur. "Le sens de la pente a changé, mais cela reste fragile", indique-t-il. "La reprise est timide mais elle est quand même réelle. Elle se confirme de mois en mois par rapport à l’automne dernier, confie également Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Nous avons basculé dans une dynamique plus positive, mais sans euphorie."
Le cadre est plus favorable qu’en 2023 pour les acheteurs. Baisse des prix dans certains territoires, baisse des taux des crédits immobiliers, banques davantage enclines à prêter… Ces bonnes nouvelles accompagnent la reprise d’un marché encore atone il y a quatre mois. Le taux moyen des crédits immobiliers, hors frais et assurances, a baissé en février à 4,11 %, selon des données publiées par la Banque de France. Pour la première fois depuis début 2022, le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est en repli de 6 points de base (4,11 % après 4,17 %).
Selon les chiffres communiqués le 5 mars, cette fois par l’Observatoire CSA/Crédit Logement, les taux d’intérêt sont passés de 4,24 % à 3,99 % entre décembre 2023 et février 2024. "La baisse des taux a un impact...
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14/04 - David Rigoulet-Roze : "L’attaque de l’Iran contre Israël est un ’game changer’"
Israël va-t-elle riposter face à l’attaque de Téhéran ? La question est dans toutes les têtes. L’Iran a tiré, dans la nuit de samedi à dimanche, plus de 300 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, en Syrie, le 1er avril. L’opération iranienne, directe et inédite, a été "déjouée", a affirmé ce dimanche 14 avril l’armée israélienne.
Parallèlement à l’attaque iranienne, les alliés de Téhéran, dont le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis, ont mené des attaques contre Israël, le premier en tirant deux salves de roquettes en quelques heures sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien. "L’affaire peut être considérée comme close", a fait savoir la mission iranienne à l'ONU, dans un message posté trois heures après le début de son opération.
Toutefois, "l’affaire close" pourrait ne pas être perçue de la même manière du côté israélien. Car si Tel Aviv et ses alliés ont réussi à contenir, selon l’armée israélienne, 99 % des frappes, "la sanctuarisation d’Israël a été violée", explique auprès de L’Express David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques chez (L’Harmattan). Entretien.
L'Express : Quels enseignements tirez-vous de cette attaque de l’Iran contre l’Israël ?
David Rigoulet-Roze : En premier lieu, il faut rappeler que c’est une attaque inédite. Jamais l’Iran en tant que tel n’avait frappé Israël directement...
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14/04 - Bourse : les actions japonaises effacent trente ans de perte
Après de nombreuses années atones, sur fond d’économie vieillissante et déflationniste, la Bourse nippone attire de nouveau les investisseurs. Résultat, le Nikkei 225, principal indice local, a franchi un cap symbolique, en février, en dépassant son point haut, qui remonte à fin 1989, pendant la bulle économique japonaise. Il s’est même hissé au-delà des 40 000 points début mars avant de céder un peu de terrain. Qu’importe : l’indice affichait toujours, début avril, près de 20 % de hausse depuis le début de 2024 après une année 2023 déjà très favorable. Autre facteur marquant, la banque centrale japonaise a tourné la page des taux négatifs. "En ce mois de mars, la Banque du Japon (BoJ) a clos un chapitre de l’histoire monétaire, devenant la dernière banque centrale à relever son taux directeur au-dessus de zéro", soulignent Bill Papadakis et Homin Lee, stratèges macro senior chez Lombard Odier. Un signe de bon augure, révélateur d’une normalisation de l’inflation dans le pays.
Cet environnement attire les investisseurs, d’autant que nombre d’entre eux ont allégé leur position sur un autre marché asiatique, la Chine. "Les actions japonaises affichent des valorisations qui nous semblent favorables", assure Jean-François Chambon, gérant actions Japon chez Ofi Invest AM. Pour cet expert, l’intérêt des investisseurs devrait notamment être soutenu "par la croissance bénéficiaire des entreprises japonaises, qui devrait persister, selon nous, portée par la hausse des prix."Des réactions boursières parfois excessives
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14/04 - Jouer de "sang-froid" ou se laisser porter par les émotions ? L’éternel paradoxe du comédien
Fut une époque, lointaine, où le comédien était considéré comme un double médiocre de l’orateur. Les temps ont changé, notamment grâce à Diderot, qui, dès les années 1750, incitait les acteurs à exprimer gestuellement leurs passions, avant de sembler tourner sa veste à partir de 1769 avec Paradoxe sur le comédien (remanié jusqu’à sa mort en 1784, et publié en 1830). Que nenni, nous informe Laurence Marie, enseignante à l’Université de Colombia (New York), qui explicite la pensée du philosophe des Lumières dans sa préface d’une nouvelle édition publiée chez Folio classique, rappelant qu’à travers sa thèse du "sang-froid", Diderot ne condamne pas les émotions (maîtrisées) du comédien, mais "la séduction, sur scène et dans la vie, pour leur préférer "le vrai"".
Toujours est-il que, deux siècles plus tard, le débat sur le rapport du comédien et son rôle, entre sensibilité et détachement, n’a en rien perdu de son actualité, comme en atteste le nombre de témoignages d’acteurs recueillis par Laurence Marie dans ce Folio. Du côté des "anti-Diderot", on citera Sarah Bernhardt ("Nous devons vivre nos personnages. Et rien n’est plus passionnant que de se quitter pour un autre être."), Isabelle Carré ou Guillaume Gallienne, et, parmi les pro, René Simon, Jacques Weber ("Lorsque la représentation est belle […], c’est quand justement j’ai une parfaite conscience, très froide, d’être en train de jouer"), ou encore Michel Bouquet, qui pense que "l’acteur parfait est celui qui voit exactement ce qui se passe, dont le sang-froid est total...
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14/04 - Etats-Unis, France, Jordanie… Ces pays qui ont aidé Israël à déjouer l’attaque de l’Iran
Plus de 300 projectiles tirés, dont 170 drones, 110 missiles balistiques et 30 missiles de croisière. L’Iran a mené une attaque massive et inédite vers Israël dans la nuit de samedi à dimanche. "L’attaque iranienne a été déjouée […]. Nous avons intercepté 99 % des tirs vers Israël", a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une allocution télévisée. Aucun drone ni missile "n’a pénétré le territoire d’Israël", tandis que seuls quelques missiles balistiques "sont entrés et ont touché légèrement la base de Nevatim", a-t-il poursuivi. "Avec les Etats-Unis et d’autres partenaires, nous avons réussi à défendre le territoire de l’Etat d’Israël", a abondé le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant.
Joe Biden a déclaré samedi soir que les forces américaines avaient contribué à abattre "presque tous" les drones et missiles tirés par l’Iran sur Israël. "Sous mes instructions, pour soutenir la défense d’Israël, l’armée américaine a déplacé des avions et des destroyers de défense antimissile balistique dans la région au cours de la semaine dernière", a déclaré Joe Biden dans un communiqué. "Grâce à ces déploiements et aux compétences extraordinaires de nos militaires, nous avons aidé Israël à détruire presque tous les drones et missiles entrants."
La défense antiaérienne des Etats-Unis a intercepté plusieurs drones tirés par l’Iran, ont notamment rapporté les chaînes de télévision CNN et ABC, sans préciser le nombre d’engins abattus ni au-dessus de quels territoires ces opérations ont eu...
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14/04 - "C’était un mercredi, il y a 150 ans..." : l’histoire de la "première exposition impressionniste"
C’était un mercredi, il y a cent cinquante ans, presque jour pour jour. Ce 15 avril 1874, à Paris, s’ouvre à 6 heures du soir ce qu’on baptisera plus tard la "première exposition impressionniste" au 35, boulevard des Capucines, dans les anciens ateliers du photographe Nadar : quelques étages desservis, comble du luxe, par un ascenseur. Réunis sous la bannière d’une société coopérative anonyme, 31 "affamés d’indépendance" en rupture avec le système – qui, le plus souvent, les rejette – y montrent leurs œuvres. Le samedi suivant paraît le compte-rendu de Louis Leroy dans les colonnes du Charivari. Se gaussant de ces nouvelles tendances "contemporaines", le journaliste ironise sur l’intitulé du tableau n° 98, Impression, soleil levant de M. Monet, une composition portuaire aux contours flous qui voit les reflets orangés caresser par petites touches le bleu embué des flots. Au hasard des déclinaisons terminologiques osées par Leroy pour amuser la galerie, le terme "impressionnisme" surgit et, aux antipodes des intentions satyriques du chroniqueur, restera dans la postérité comme une étape majeure de l’histoire de l’art. Quatre jours plus tard, Le Siècle publie le premier article usant positivement de l’appellation, sous la plume de Jules-Antoine Castagnary : "Ils sont impressionnistes en ce sens qu’ils rendent non le paysage, mais la sensation produite par le paysage." Tout est dit.
Que retenir aujourd’hui de ce 15 avril 1874, encore considéré de nos jours comme le coup d’envoi des avant-gardes ? A partir de...
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14/04 - L’Iran, quelles sont ses réelles intentions ? Nos articles pour comprendre
Début janvier, L’Express s’interrogeait déjà, après une série d’épisodes préoccupants au Moyen-Orient : où commence l’embrasement ? La question se pose encore plus intensément après l’attaque, dans la nuit de samedi à dimanche, de l’Iran contre Israël. Téhéran a tiré de plus de 300 drones et missiles balistiques vers l’Etat hébreu en réponse, justifie l’Iran, à une frappe contre son consulat à Damas (Syrie) le 1er avril. L’opération a été "déjouée", a affirmé l’armée israélienne, et suscité de très nombreuses réactions internationales, faisant craindre - une fois de plus - une escalade militaire dans la région.
L’Express, qui avait dédié sa couverture au début du mois de mars à l’Iran, "Le nouvel axe du mal", vous propose une sélection d’articles, d’entretiens, de vidéo et de podcast pour mieux comprendre les intentions et la stratégie de la République islamique au Moyen-Orient.Israël-Iran : de la guerre de "l’ombre" à la confrontation directe ?
La frappe contre l’ambassade iranienne à Damas, attribuée à l’Etat hébreu, relance les spéculations sur un risque d’affrontement direct entre les deux pays. Notre article.Emmanuel Razavi : "L’Iran d’aujourd’hui est un mélange de la famille Corleone et du régime nazi"
Dans son dernier livre, le grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient, dévoile les réalités du système mafieux de la dictature des mollahs. Lire l’entretien.Iran : la politique contradictoire des mollahs, par Frédéric Encel
La République islamique est dirigée par des fanatiques, mais ceux-ci n’en ignorent pas pour autant les...
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14/04 - Grégoire Borst : "On ne peut pas opposer temps d’écran et temps de lecture"
Leur rapport, commandé en janvier, devait tomber à la mi-avril. Il aura finalement quelques semaines de retard. "On y travaille encore, on mène toujours des auditions", indique dans un entretien à L’Express Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives et directeur de laboratoire au CNRS, l’un des 12 membres de la commission "écrans" nommée par Emmanuel Macron en début d’année. Cette dernière doit proposer à l’exécutif des solutions pour limiter l’exposition excessive des jeunes aux écrans, tels que les téléphones, tablettes et la télévision, qui pourraient être néfastes pour leur développement cognitif. L’actualité récente alimente cette réflexion, à l’image de la "pause numérique" pour les collégiens évoquée par la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, ou encore le projet de loi visant à interdire l’utilisation des écrans chez les professionnels de la petite enfance, déposé par deux députés Les Républicains. Ces idées peuvent-elles être des débuts de réponse au problème ? Entretien.
L’Express : Existe-t-il une solution miracle afin de limiter le temps d’écran des plus jeunes ? Les propositions se multiplient tous azimuts, de la crèche au collège…
Grégoire Borst : Les dispositifs de sensibilisation vont dans le bon sens. Il s’agit, il me semble, de l’esprit de la proposition de loi se focalisant sur les professionnels de la petite enfance. Ceci pour qu’ils comprennent, notamment en raison de potentiels effets de "technoférence", qu’il faut faire attention lors...
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14/04 - Déserts médicaux : la guerre sans merci des communes pour recruter des généralistes
Petit à petit, les patients de Villeneuve-sur-Yonne, en Bourgogne-Franche-Comté, ont dû s’habituer à faire leurs adieux aux médecins traitants qui les accompagnaient depuis des années. Alors que cette petite commune de 5 300 habitants comptait sept généralistes il y a vingt ans, seul un médecin vient désormais, à mi-temps, occuper le cabinet flambant neuf installé à l’étage de la pharmacie, en plein cœur du centre-ville. "On a beaucoup de mal à faire venir les gens… Et surtout, à les convaincre de rester", regrette Nadège Naze, la maire de la commune. En 2021, l’élue a ainsi dû encaisser le départ, coup sur coup, de ses deux derniers médecins : l’un partait à la retraite, l’autre a refusé de rester seule dans le cabinet… et s’est installée dans une commune voisine, à sept kilomètres de là. Pour tenter de maintenir le cabinet ouvert, l’élue a pourtant proposé le recrutement d’une infirmière en pratique avancée et évoqué un projet de maison de santé dans les années à venir. "Mais ça n’a pas suffi. Mon confrère, en face, lui a proposé un loyer de cabinet moins cher, à partager avec d’autres professionnels. Je ne pouvais pas rivaliser, mais je trouve dommage qu’on en vienne à se tirer la bourre entre maires pour recruter", souffle Nadège Naze.
Depuis quelques mois, l’élue témoigne d’une véritable "course à l’échalote" pour tenter de recruter des généralistes, dans un département où les effectifs de médecins ont baissé de plus de 13 % entre 2010 et 2023, selon le dernier Atlas de la démographie médicale. "On organise des...
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14/04 - Panneaux solaires : ce que l’agrivoltaïsme rapporte vraiment aux agriculteurs
Entre le monde de l’énergie et celui des agriculteurs, les règles du jeu étaient attendues de longue date. Le 9 avril, le gouvernement a dévoilé le décret encadrant le développement de l’agrivoltaïsme en France, au terme de longues négociations entre l’administration, les énergéticiens et le monde agricole. Jugée "impérative" pour tenir nos objectifs de décarbonation, la mise en place de panneaux solaires sur les installations agricoles doit permettre de concilier deux exigences : l’accélération de la production d’énergie renouvelable et le maintien de la production agricole.
Ce décret impose que les baisses de rendement induites par ces panneaux solaires sur des terres agricoles ne puissent excéder 10 % par rapport à "la moyenne du rendement" observé sur une parcelle témoin. Il fixe également à 40 % la surface maximale du terrain agricole couverte de panneaux, sauf pour les projets ayant fait leurs preuves. Autant de contraintes qui doivent permettre de maintenir la production, assure le gouvernement, mais aussi d’offrir aux agriculteurs "une source de rémunération garantie stable et dérisquée". "C’est aussi un outil pour répondre aux impératifs de pouvoir d’achat des agriculteurs", détaille le cabinet de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie.Partage entre propriétaire, exploitant et énergéticien
L’agrivoltaïsme, nouvelle manne pour les exploitants ? Si le décret ne fixe pour le moment pas de règles sur le partage de la valeur générée par les projets, il semble peu probable que...
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14/04 - L’infantilisation des citoyens, une politique qui nous coûte cher, par Nicolas Bouzou
Le président de la République a annoncé lui-même que le "pass rail" serait expérimenté en juillet et en août 2024. Les jeunes âgés de moins de 27 ans pourront, pour 49 euros par mois, circuler sur les trains Intercités et les lignes de nuit, en dehors de l’Ile-de-France, seule région à être exclue du dispositif. Cette expérimentation importée d’Allemagne coûtera 15 millions d’euros (80 % payés par l’Etat, 20 % par les régions). Autant dire rien du tout, pour un dispositif écologique et franchement très sympa. Pourquoi s’en priver ?
Sauf que. Ce pass rail arrive après le bonus réparation, en place quant à lui depuis 2022. Ce bonus est déduit directement de la facture de la réparation d’appareils électroménagers, d’appareils de cuisine, de matériels de sport, de matériels hi-fi, de smartphones, de matériels de bricolage ou d’entretien du jardin… qui ne bénéficient pas d’une garantie. Depuis fin 2023, ce dispositif a été étendu aux vêtements. Le site du gouvernement nous apprend qu’il est possible de récupérer 8 euros pour la pose d’un patin à chaussures ou 7 euros pour le rapiècement d’un trou. Formidable ! Le bonus réparation est aux biens de consommation ce que MaPrimeRenov (qui permet par exemple de changer un système de chauffage) est au logement ou le bonus écologique pour les voitures électriques et à hydrogène, à l’automobile : une aide afin de diminuer l’empreinte écologique des dépenses des ménages et contribuer ainsi à la décarbonation de notre économie. Il s’agit d’amener les Français à aller vers un mode de...
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14/04 - Pierre Boyer : "Il est urgent de réconcilier les Français avec l’impôt"
Pierre Boyer est professeur à Polytechnique, directeur adjoint de l’Institut des politiques publiques et membre du conseil des prélèvements obligatoires. Il est l’auteur de Peut-on être heureux de payer des impôts ?, un essai qui vient de paraître aux PUF. Pour L’Express, il pointe la relation complexe entre les Français et le fisc : faible consentement à l’impôt, mais fort civisme.
L'Express : Le sentiment de trop-plein fiscal est aujourd’hui largement répandu dans la population. Faut-il y voir la conséquence logique d’un taux de prélèvements obligatoires record ?
Pierre Boyer : Depuis la Révolution, l’histoire de France est émaillée de colères fiscales. Mais nous avions le sentiment que la relation entre les Français et l’impôt s’était plutôt apaisée depuis les Trente Glorieuses. On observe un mouvement inverse depuis dix ans, avec la multiplication des éruptions fiscales, des bonnets rouges aux gilets jaunes en passant par les pigeons. Et c’est vrai que, sur la décennie passée, le taux de prélèvements obligatoires a progressé, passant de 41 % en 2009 à près de 45 % aujourd’hui. Un niveau record.
Pour autant, nous n’avons pas vraiment d’instrument pour faire le lien entre les deux. Les données d’enquêtes portant sur la notion de ras-le-bol fiscal, recueillies par le conseil des prélèvements obligatoires, sont récentes. Ce que nous voyons, c’est que depuis 2021 ce sentiment est relativement stable. Dans l’absolu, le niveau des prélèvements n’est pas la seule chose à regarder pour justifier la perception du...
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14/04 - Le G7 affirme son "plein soutien" à Israël après l’attaque de l’Iran
L’Iran a lancé plus de 300 drones et missiles (balistiques et de croisière) contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien. Cette attaque a provoqué des dégâts mineurs sur une base militaire mais sans faire de victimes", a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité est prévue ce dimanche, après que le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "une grave escalade".
Les infos à retenir
⇒ L’Iran a lancé plus de 300 drones et missiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche
⇒ "99 % des tirs" ont été interceptés, annonce l’armée israélienne
⇒ "La France travaille à la désescalade", assure Emmanuel MacronLe G7 affirme son "plein soutien" à Israël après l’attaque de l’Iran
Les dirigeants des pays du G7 réunis par vidéoconférence ce dimanche ont exprimé leur "plein soutien à Israël et à son peuple" après l’attaque de l’Iran, affirmant leur "engagement en faveur de sa sécurité". "Nous exprimons notre solidarité et notre plein soutien à Israël et à son peuple, et nous réaffirmons notre engagement en faveur de sa sécurité", déclarent-ils dans le communiqué commun diffusé par la présidence italienne.
"Nous exigeons que l’Iran et ses alliés cessent leurs attaques, et nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures maintenant en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation", affirment-ils également. Le G7...
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14/04 - Russie : les bombes planantes, l’arme fatale de Moscou pour défaire l’Ukraine
Après une immense explosion, un large panache de fumée noire s’élève dans les airs au-dessus de la ville fortifiée de Vouhledar, en ce début avril. Quelques instants plus tôt, une bombe planante russe a percuté de plein fouet cette cité en ruines, âprement défendue par les Ukrainiens depuis plus de deux ans. Très destructrices, ces bombes ont vu leur usage exploser ces derniers mois sur le front ukrainien. A une cinquantaine de kilomètres au nord-est, à Avdiivka, il en serait tombé plus d’une soixantaine quotidiennement au plus fort de la bataille, avant que les forces de Kiev ne décident de quitter la ville mi-février face à la menace d’un encerclement.
Ce déluge de feu est parti pour durer. Selon l’état-major ukrainien, l’armée russe a déjà largué plus de 3500 de ces bombes depuis le début de l’année, soit seize fois plus qu’en 2023. Moscou a l’avantage d’avoir du stock. "A l’origine, ce sont des bombes basiques datant de l’ère soviétique, que la Russie possède en très grand nombre, détaille Mykhailo Gonchar, président de l’institut ukrainien Centre for Global Studies Strategy XXI. Mais les modèles actuels ont été modernisés par l’ajout d’ailes et d’un module de guidage, afin de gagner en portée et en précision." Un système connu sous le nom d’UMPK, venant se greffer à la bombe.
Grâce à cette évolution, les pilotes russes ne sont aujourd’hui plus contraints de les larguer à la verticale au-dessus de leur cible - comme les bombardiers de la Seconde Guerre mondiale -, mais peuvent faire feu à longue distance, sans risquer...
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14/04 - L’IA au travail, révolution ou catastrophe ? L’article à lire pour vous faire un avis
Un vent d’optimisme a récemment soufflé sur le pays. "CocorIAco", titrait-on mi-mars en Une de L’Express pour souligner la place que l’IA générative prend en France. D’une part, car les pépites technologiques tricolores sont bien placées dans la course mondiale. De l’autre, car une diffusion massive de la "GenAI" dans l’économie française pourrait faire grimper le PIB de plus de 400 milliards d’euros dans les dix années à venir. Pourtant, beaucoup de citoyens ne savent pas encore quoi penser de l’IA générative et de l’impact qu’elle aura sur le travail, notamment celui des cols blancs.
Plus d’un tiers (35 %) des Français y sont indifférents, d’après un sondage réalisé en janvier par l’Ifop auprès du grand public, pour le compte du site Learnthings. La troisième édition du baromètre de l’esprit critique d’Universcience, en partenariat avec L’Express, fait lui état d’une impression mitigée sur l’IA, vu par les sondés comme présentant "autant de risques que d’avantages".
Ces sentiments partagés sont tout à fait normaux. Certes, le spectre d’un "grand remplacement" par l’IA ne résiste pas à l’examen - le rapport de la commission sur l’IA missionnée par Matignon révèle que seuls 5 % des métiers sont composés d’une majorité de tâches pouvant être automatisées et sont de ce fait menacés. Le mode d’emploi à suivre pour transformer les autres n’est cependant pas évident.
A l’IA, devraient normalement être dévolues les tâches les plus rébarbatives. Celles ayant le moins de valeur ajoutée, les chronophages. Les routinières. Mais cette...
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13/04 - Récit, réactions... Ce qu’on sait de l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël
Il s’agit de la première attaque directe jamais menée par l’Iran contre le territoire de l’Etat hébreu. Le Corps des gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a lancé dans la nuit de samedi à dimanche une "vaste" attaque de "drones et de missiles" vers Israël, a annoncé la télévision d’Etat. Une heure environ après l’annonce du lancement de cette opération, baptisée "Promesse honnête", l’agence officielle Irna a indiqué qu'"une première vague de missiles balistiques" avait été lancée "profondément à l’intérieur des territoires occupés" [NDLR : Israël].
Au total, "l’armée de l’air de la Force aérospatiale du Corps des Gardiens de la révolution islamique a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques à l’intérieur des territoires occupés", selon la télévision d’Etat citant le service de relations publiques des Gardiens. Plus de 200 drones auraient été tirés en tout selon l’armée israélienne. Dans les minutes ayant suivi le début de l’opération, le compte X du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a republié un message affirmant : "le régime diabolique va être puni". Le 3 avril, l’ayatollah Khamenei avait déclaré qu’Israël serait "giflé" après les frappes aériennes qui lui ont été imputées sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, dans laquelle ont péri sept Gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors d’Iran.
Dans le même temps, les alliés de l’Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené...
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13/04 - Entre Israël et l’Iran, la tension ne cesse de s’amplifier
La tension monte d’un cran entre Israël et l’Iran. Les forces spéciales maritimes des Gardiens de la révolution iraniens, l’armée idéologique de la République islamique, ont saisi ce samedi 13 avril un porte-conteneurs "lié" à Israël dans le détroit d’Ormuz, dans le Golfe, a annoncé l’agence officielle Irna. "Un porte-conteneurs baptisé MCS Aries a été saisi par les forces spéciales maritimes" au cours "d’une opération menée avec un hélicoptère près du détroit d'Ormuz", a indiqué Irna.
Vingt-cinq membres d’équipage se trouvent à bord de ce navire saisi par l’Iran, a indiqué l’armateur italo-suisse MSC. "Nous avons le regret de confirmer que le MSC Aries, propriété de Gortal Shipping Inc, qui est affilié à Zodiac Maritime, et affrété par MSC, a été arraisonné par les autorités iraniennes par hélicoptère" et "il y a 25 membres d’équipage à bord", a indiqué à l’AFP Mediterranean Shipping Company (MSC), dont le siège est à Genève.
Peu avant l’annonce de la saisie de ce porte-conteneurs, toujours ce samedi, les pays du G7 ont indiqué avoir institué une "table ronde permanente" sur les attaques des rebelles houthis contre des navires marchands en mer Rouge, a annoncé le ministre italien des Transports Matteo Salvini, dont le pays assure la présidence du G7 en 2024. Dans le communiqué, le G7 appelle "les Houthis à cesser immédiatement leurs attaques sur des navires marchands" et "l’Iran à s’abstenir de fournir un soutien aux Houthis et de permettre de telles attaques".L’Iran "subira les conséquences"
La saisie du navire par Téhéran est...
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13/04 - Le rire, l’autre nom de la liberté, par Abnousse Shalmani
"Le clown blanc est l’élégance, la grâce, l’harmonie, l’intelligence, la lucidité. Et voilà qu’apparaît aussitôt l’aspect négatif de l’affaire ; parce que, de la sorte, le clown blanc devient Maman, Papa, le Maître, l’Artiste, le Beau, bref, 'ce qui doit se faire'. C’est alors que l’auguste qui subirait la fascination de ces perfections si elles n’étaient pas étalées avec tant de rigueur se rebelle. L’auguste qui est l’enfant qui chie dans son froc se révolte contre une telle perfection ; il se saoule, se roule à terre et anime ainsi une contestation perpétuelle…" Et Fellini de décrire le monde comme étant exclusivement habité par des hommes-clowns : Pasolini est un clown blanc animal et pédant, Antonioni un auguste triste et silencieux, Picasso un auguste triomphal et sans complexe qui finit clown blanc, Einstein un auguste rêveur, Visconti un clown blanc très autoritaire, Freud un clown blanc, Jung un auguste, etc. Et Fellini d’ajouter : "Le jeu est tellement vrai que si l’on a devant soi un clown blanc, on est tenté de faire l’auguste, et vice versa." Oui, si on est un homme libre et doué d’humour, ce qui est de plus en plus rare.
Pour Philippe Val aussi, qui fait paraître ces jours un livre intitulé Rire aux éditions de l’Observatoire, le monde est partagé en deux camps clownesques qui jouent un interminable sketch depuis les années 1920, "lorsque Mussolini prend le pouvoir et qu’un jeune intellectuel communiste, Antonio Gramsci, se dresse pour lui barrer la route". Depuis, le sketch se poursuit entre les deux...
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13/04 - Le Charles de Gaulle et l’Otan : pourquoi cette mission fait bondir Mélenchon et l’extrême droite
C’est un symbole de l’engagement renforcé de Paris auprès de l’Alliance atlantique face à la Russie. Le porte-avions Charles-de-Gaulle, fleuron de la flotte française, va passer pour la première fois sous contrôle opérationnel de l’Otan pour une mission de 15 jours en Méditerranée. Cette mission regroupant des bâtiments de plusieurs nations (Etats-Unis, Grèce, Espagne, Portugal) va se dérouler du 26 avril au 10 mai sous le commandement de l’état-major maritime StrikforNato, comptant quinze nations dont la France, et dirigée par un vice-amiral américain, a annoncé jeudi l’état-major des armées. Le Charles-de-Gaulle, avec ses avions de chasse Rafale Marine à son bord, reprendra ainsi fin avril les opérations après huit mois de travaux.
"C’est la première fois que l’on place le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et l’ensemble de son escorte, dont un sous-marin nucléaire d’attaque, sous le contrôle opérationnel de l’Otan pendant 15 jours", souligne auprès de l’AFP le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’Otan. Mais "à tout moment on peut récupérer le mandat, et en un claquement de doigts récupérer le commandement national en cours d’opérations si nécessaire", précise le haut gradé.Lecornu dénonce le "mensonge" de Mélenchon
Cette annonce a fait réagir plusieurs responsables politiques, à gauche comme à l’extrême droite. Sur le réseau social X, Jean-Luc Mélenchon a fait part de sa "tristesse" de voir le porte-avions Charles-de-Gaulle "passer sous commandement Otan", dénonçant la...
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13/04 - Attaque au couteau à Sydney : ce que l’on sait
Une attaque au couteau a fait six morts et plusieurs blessés, ce samedi 13 avril, dans un centre commercial bondé de Sydney, en Australie. Le motif de l’agression n’a pas été précisé dans l’immédiat mais Anthony Cooke, commissaire adjoint de la police de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, a déclaré que la piste "terroriste" n’a pas été écartée à ce stade. Cette agression a fait également plusieurs blessés. Huit d’entre eux, y compris un enfant, ont été transportés à l’hôpital. "Ils ont tous des blessures traumatiques", a indiqué le porte-parole des services de secours de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud.
La tragédie s’est produite dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction, qui était bondé de clients samedi après-midi. Les lieux ont été bouclés par la police qui a appelé la population à éviter le secteur. "Je ne sais pas encore qui il est (l’assaillant, NDLR). Vous comprendrez qu’il s’agit d’une affaire très complexe. Les enquêtes sont très récentes et nous continuons à tenter d’identifier le coupable", a fait savoir Anthony Cooke.
Les ambulances de Nouvelle-Galles du Sud ont indiqué à l’AFP qu’un homme avait été abattu par la police, et qu’il s’agissait vraisemblablement de l’agresseur. L’assaillant semble avoir agi seul, a déclaré le Premier ministre australien, Antony Albanese, lors d’une conférence de presse. "Pour nous tous ce soir, les scènes effroyables de Bondi Junction dépassent les mots et la compréhension", a-t-il ajouté. Des images de caméras de surveillance diffusées par des médias australiens ont...
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13/04 - "J’ai vécu une sorte de célébrité invisible" : Hervé Le Tellier de retour en librairies
L’Anomalie était le 27e livre d’Hervé Le Tellier. Comment avait-il vécu le fait de devenir une star des lettres à 63 ans, après une longue carrière d’auteur underground ? Assis face à nous au bar de l’hôtel Montalembert, près des éditions Gallimard, il en rigole : "Oh, il faut relativiser ! Se prendre pour une vedette, c’est une décision personnelle : dans la réalité, quand vous avez le Goncourt, il ne se passe rien, on ne vous arrête pas dans la rue. Un auteur reste anonyme – on n’est pas Brad Pitt, et je le regrette ! Au pic du succès de L’Anomalie, il m’est arrivé de voyager dans le train à côté de quelqu’un qui lisait mon roman, et jamais personne ne m’a reconnu. J’ai vécu une sorte de célébrité invisible, ce qui relativise beaucoup la notion de starification…"
Il poursuit : "Dans L’Anomalie, il y a des cliffhangers à la fin de chaque chapitre, méthodologie de gens comme Stephen King ou Michael Crichton qu’employaient déjà les feuilletonistes ou Hergé dans Tintin. J’avais joué avec les codes du best-seller, sans penser une seconde que ça aurait un quelconque effet sur les ventes du livre, qui est quand même littéraire et expérimental. Recevoir le Goncourt à plus de 60 ans, c’est une surprise joyeuse après un parcours extrêmement libre. J’aurais aimé connaître une telle réussite plus jeune, mais ça aurait peut-être été destructeur : manquant de recul, j’aurais risqué de m’enfermer dans un personnage qui reproduit toujours le même livre, ce qui est une erreur…"
Avec Le Nom sur le mur, Hervé Le Tellier n’a pas écrit...
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13/04 - Enseignement supérieur privé à but lucratif : "Gare aux marchands peu scrupuleux !"
Combien d’étudiants sont-ils inscrits dans un établissement privé à but lucratif ? Difficile de répondre avec exactitude à cette question puisqu’il n’existe pas à ce jour de statistiques consolidées sur le sujet. On sait, en revanche, qu’un quart de la totalité des étudiants français se trouvent aujourd’hui dans l’enseignement supérieur privé. Au sein de cette catégorie, il convient de distinguer les établissements privés dits "traditionnels" (comme des instituts confessionnels ou des écoles de commerce et d’ingénieurs) des nouveaux acteurs du marché appartenant au secteur dit "à but lucratif", très hétérogènes mais qui ont généralement pour point commun de proposer des formations "professionnalisantes".
"Entre 400 000 et 450 000 jeunes appartiendraient à cette seconde catégorie qui ne cesse sans aucun doute de gagner du terrain", avancent Estelle Folest, députée du Val-d’Oise du Modem, et Béatrice Descamps, députée du Nord du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires. Le 10 avril, les deux parlementaires ont présenté un rapport sur les dérives de ces groupes et écoles devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale et formulé 22 propositions. Dénonçant le manque de transparence et de lisibilité de leurs offres de formation, Estelle Folest plaide pour un meilleur contrôle de ce nouveau marché du privé lucratif en pleine explosion. Entretien.
L’Express : Pourquoi l’enseignement supérieur privé à but lucratif attire-t-il autant d’étudiants ?
Estelle Folest : L’une des...
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13/04 - Européennes : qui sont les 79 eurodéputés français ?
Alors que les élections européennes auront lieu le 9 juin prochain, et que la liste du RN, menée par son président Jordan Bardella, apparaît comme la grande favorite - 30 % des intentions de vote exprimées selon un sondage Elabe pour La Tribune du dimanche et BFMTV, L’Express fait le point sur les 79 députés français qui occupent actuellement le Parlement européen, depuis 2019.Répartition des eurodéputés français.Renew : 23 députés
Formation libérale-centriste du Parlement, Renew est créée le 12 juin 2019, et s’impose comme la troisième force politique de l’organe européen, avec 101 élus (plus de 14 % des eurodéputés). Il est dirigé par la Française Valérie Hayer, macroniste de la première heure et tête de liste du parti présidentiel aux prochaines européennes. Encore inconnue il y a quelques semaines, sa candidature est longtemps apparue comme un choix par défaut, face à un RN qui semble tout-puissant.Identité et démocratie : 18 députés
En mai 2019, 23 eurodéputés RN ont été élus pour siéger dans ce groupe de droite nationaliste et d’extrême droite, aux côtés de partis comme la Lega en Italie ou l’AFD en Allemagne. Parmi eux figure Jordan Bardella, devenu vice-président du groupe, et tête de liste du RN à l’élection du 9 juin, dont il est grand favori.
Quatre eurodéputés du groupe ont depuis quitté le RN pour rejoindre Eric Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022 : Maxette Pirkabas, Gilbert Collard, Jérôme Rivière et Nicolas Bay. Ce dernier a rejoint les rangs du groupe des Conservateurs et réformistes...
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13/04 - Voulons-nous un nucléaire pour 50 ou 5 000 ans ? Par Claire Kerboul
Pénurie d’uranium annoncée : avons-nous encore le choix d’un nucléaire pour 50 ou 5 000 ans ? L’électricité d’origine nucléaire, comme tout système de production, n’échappe pas à la question de la disponibilité de la ressource. C’est même un enjeu majeur du futur énergétique mondial puisque le nucléaire est, avec l’hydraulique, la seule source d’énergie décarbonée pilotable. Pourtant, en France, l’un des premiers pays nucléarisés au monde, des dirigeants de la filière négligent les évaluations existantes des ressources. Le prétexte avancé est celui, simpliste, d’un prix de l’uranium qui serait suffisamment bas pour reporter la mise au point de réacteurs à neutrons rapides de puissance (RNR).
Or seuls les RNR sont capables de fissionner la totalité de l’uranium naturel, inutilisable dans les réacteurs à neutrons lents (REP, EPR), car ceux-ci sont conçus pour la fission de l’uranium 235, seul isotope fissile, mais très rare dans le minerai (0,7 %). A la suite de décennies d’errance stratégique, magistralement mise au jour par la Commission d’enquête parlementaire sur les raisons de la perte de souveraineté de la France, le manque d’anticipation, l’absence de vision, l’incompétence et la désinvolture sur ces sujets régaliens se perpétuent. Dans un monde où les crises se multiplient, énergétique, climatique, géopolitique, le recours à l’énergie nucléaire devient une nécessité pour un nombre de pays de plus en plus important.
Dès lors, l’inventaire des ressources identifiées d’uranium dans la croûte terrestre montre qu’elles...
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13/04 - L’Iran "subira les conséquences" d’une escalade, prévient Israël
Les forces israéliennes ont mené de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza et le Hezbollah libanais a lancé des salves de roquettes vers le nord israélien, sur fond de crainte d’une attaque iranienne contre Israël. Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a annoncé vendredi avoir lancé "des dizaines de roquettes" sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban.
L’armée israélienne a indiqué de son côté qu'"environ 40 tirs ont été détectés en provenance du territoire libanais, dont certains ont été interceptés". "Aucun blessé n’a été signalé", a précisé l’armée, ajoutant qu’elle avait auparavant intercepté deux "drones explosifs du Hezbollah".
Les infos à retenir
⇒ Joe Biden s’attend à ce que l’Iran attaque "bientôt" Israël
⇒ L’Iran "subira les conséquences" d’une escalade, prévient Israël
⇒ L’Irlande, l’Espagne et la Norvège prêtes à reconnaître un Etat palestinienL’Iran "subira les conséquences" d’une escalade, prévient Israël
L’Iran "subira les conséquences de son choix d’aggraver davantage la situation", a mis en garde ce samedi l’armée israélienne, alors que le pays est en alerte face aux menaces de représailles de Téhéran, allié du Hamas palestinien. "Nous avons renforcé notre préparation pour protéger Israël d’une nouvelle agression iranienne. Nous sommes également prêts à réagir", a ajouté le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, dans une déclaration publiée après que l’Iran a annoncé avoir saisi un navire "lié" à Israël dans le Golfe.
Les forces...
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13/04 - Ukraine : la situation sur le front Est s’est "considérablement détériorée"
Les Russes continuent de pousser sur le front Est ukrainien. Ils ont notamment intensifié leur pression autour de Tchassiv Iar ces derniers jours, une localité clef se trouvant désormais "sous un feu constant", selon Kiev. Moscou, malgré les pertes au sein de son armée, déploie "de nouvelles unités blindées", d’après le commandant en chef ukrainien, Oleksandre Syrsky, ce qui lui permet d’engranger des "succès tactiques". L’Ukraine, déjà sous-dotée en munitions et système de défense aérienne, peine également à recruter.
Les infos à retenir
⇒ La situation sur le front Est ukrainien s’est "considérablement détériorée"
⇒ L’armée russe revendique la prise d’un village près d’Avdiïvka
⇒ L’Allemagne va envoyer un système de défense antiaérienne Patriot "supplémentaire" à KievL’armée russe revendique la prise d’un village près d’Avdiïvka
L’armée russe a revendiqué ce samedi 13 avril la prise d’un village près d’Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que ses soldats avaient "libéré" Pervomaïské, au sud-ouest d’Avdiïvka conquise en février. La Russie revendique régulièrement des avancées dans la zone face à une armée ukrainienne en manque de munitions et qui peine à recruter.Ukraine : la situation sur le front Est s’est "considérablement détériorée"
La situation sur le front Est s’est "considérablement détériorée au cours des derniers jours", a affirmé ce samedi 13 avril le commandant en chef ukrainien, Oleksandre Syrsky, constatant une "intensification" de l’offensive de l’armée russe, qui...
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13/04 - Climat : le marché européen des quotas carbone va-t-il droit dans le mur ?
Le marché européen des quotas carbone fait-il pschitt ? Conçu comme un outil pour inciter les entreprises à investir dans la transition, le mécanisme européen, qui implique aujourd’hui plus de 10 000 entreprises parmi les plus émettrices du continent, laisse dubitatif. Alors que la tonne de CO2 s’échangeait en février 2023 au prix record de 100 euros, un an plus tard sa valeur a chuté de 40 %. Dévalué par la baisse de la production liée au ralentissement économique du continent et la bonne santé du secteur des énergies renouvelables, le CO2 plafonne autour des 60 euros la tonne. "Le marché patine, si on souhaite atteindre les 55 % de réduction de nos émissions en 2030, il faudra que le prix du carbone augmente de manière spectaculaire, or pour le moment on n’en prend pas la direction", s’émeut Christian Gollier.
L’économiste de la Toulouse School of Economics est un fervent défenseur de la tarification du carbone. Longtemps, il a réfléchi sur la manière d’encourager l’économie, et notamment les secteurs les plus émetteurs comme l’industrie, à prendre le chemin de la transition verte. Sa conclusion est que seul un prix élevé du CO2 permettra de relever le défi de la neutralité carbone. Le principe : lorsque la tonne de carbone atteint un niveau suffisamment élevé, l’investissement dans la décarbonation est plus efficace d’un point de vue économique que l’achat de nouveaux quotas sur le marché pour compenser ses émissions. Avec le système d’échange de quota carbone de l’Union européenne, les entreprises qui...
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13/04 - Sur le marché de l’art, l’attrait retrouvé des oeuvres du Moyen Age
Qui aurait imaginé que la littérature d’heroic fantasy, les jeux vidéo, le film Dune ou la série Game of Thrones auraient un impact sur le marché de l’art du Moyen Age, jusqu’alors un segment confidentiel ? Réservée à des amateurs savants et souvent avancés en âge, la Haute Epoque - expression employée par les professionnels pour qualifier les créations artistiques réalisées de l’ère mérovingienne jusqu’à la fin du Moyen Age et pendant la Renaissance - est redevenue tendance. Et ce mouvement s’amplifie encore avec la restauration de Notre-Dame de Paris, qui suscite un regain d’intérêt pour ces siècles lointains. Une nouvelle clientèle, plus jeune, moins érudite, biberonnée à l’esthétique moyenâgeuse des jeux vidéo, s’y intéresse et achète, en salles de ventes ou dans les galeries, sculptures, objets décoratifs et livres enluminés.Des prix encore sages
Ce secteur longtemps poussif reprenant du poil de la bête, on aurait pu craindre une flambée des prix. Ce n’est heureusement pas le cas. Ils restent même plutôt sages si on les compare à d’autres secteurs spéculatifs du marché de l’art comme le design ou l’art moderne. En fait, mais ce n’est pas une nouveauté, seules les œuvres des grands artistes de la Renaissance, plus particulièrement les Italiens, affolent les compteurs. Un bronze de Giambologna, artiste né à Douai mais dont la carrière est italienne, se négocie aisément plusieurs millions d’euros. Quant aux grands peintres, rappelons que le Salvator Mundi de Léonard de Vinci s’est vendu pour la bagatelle de 450 millions...
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13/04 - Pr Alain Fischer : la drépanocytose, cas d’école d’une recherche médicale qui oublie les plus démunis
La drépanocytose est de loin la maladie héréditaire la plus fréquente au monde : 10 millions de personnes atteintes en Afrique subsaharienne, 30 000 en France, avec environ 600 nouveaux cas par an dans notre pays. Cette pathologie est provoquée par des mutations du gène de l’hémoglobine – sa chaîne dite "bêta (β)" –, si les deux gènes hérités des parents sont mutés. L’hémoglobine, le transporteur de l’oxygène au sein des globules rouges, tend alors à se polymériser, les globules deviennent rigides, obstruent les vaisseaux sanguins, ce qui cause des crises douloureuses violentes. Ils provoquent aussi des lésions chroniques des organes comme le cœur ou les reins, en plus d’une anémie. Chez l’enfant peuvent survenir des accidents vasculaires cérébraux. Sans traitement, l’espérance de vie ne dépasse pas l’âge de 10 à 20 ans. La maladie est répandue dans les populations d’origine subsaharienne, parce que, à l’état hétérozygote (porteur sain d’un seul gène muté), la mutation protège les globules rouges contre l’infection par le vecteur du paludisme.
Un traitement connu depuis plus de vingt-cinq ans, l’hydroxyurée, en prise quotidienne, favorise la présence dans les globules rouges d’hémoglobine fœtale (non concernée par l’anomalie) et réduit de 75 % le risque de crises douloureuses. C’est un progrès important bien qu’insuffisant. Et beaucoup, dans des pays où la prévalence peut atteindre 1 % de la population, n’en bénéficient pas encore ! L’allogreffe de moelle osseuse pour les patients disposant d’un donneur compatible peut...
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13/04 - Au Québec, Attal défend "l’attachement très fort" de la France à la laïcité
"J’ai affirmé un attachement très fort, qui est celui de la France, à la laïcité. Nous avons cette même approche en partage", a déclaré Gabriel Attal, lors d’une conférence de presse dans la ville de Québec, au côté du Premier ministre québécois François Legault, vendredi 12 avril. "C’est avant tout une liberté qui permet l’égalité et la fraternité", a-t-il précisé. Avant d’ajouter : "Les Québécois ne sont pas seuls sur ce sujet."
La question de la laïcité est l’un des points de friction très forts entre le Québec et le reste du Canada, qui considère les lois québécoises comme "anticonstitutionnelles" et "racistes". Une opposition qui va jusqu’au sommet du gouvernement canadien : le Premier ministre Justin Trudeau défend une approche multiculturaliste de la société et s’oppose frontalement au Québec sur le sujet.
Insistant sur les "liens solides et inébranlables" qui unissent le Québec et la France, les Premiers ministres français et québécois ont par ailleurs signé une déclaration commune pour renforcer le français et promouvoir la langue, y compris en ligne. "Nous avons un trésor en commun, notre langue. Et je veux vraiment vous remercier pour votre engagement sans faille pour la défense de la langue française. Vous pouvez compter sur la France pour vous aider", a déclaré Gabriel Attal.
Le Québec et la France s’engagent à renforcer la "découvrabilité" (potentiel pour un contenu en ligne de capter l’attention) des contenus de langue française dans l’espace numérique, la lutte contre la désinformation et la promotion de la...
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13/04 - Donald Trump : la dernière lubie du candidat républicain pour gagner de l’argent
Tout individu qui collectera la modique somme de 2,5 millions de dollars pour la réélection de Donald Trump se verra octroyer, outre un accès privilégié à diverses manifestations, une paire "personnalisée" de baskets dorées ornées d’un drapeau américain et d’un grand T. Le candidat républicain les a présentées le mois dernier lors d’un Salon de la chaussure de sport et les mille paires se sont vendues en quelques heures pour 399,99 dollars chacune. La campagne de Donald Trump ressemble de plus en plus à un grand bazar. Alors que l’ancien président a été condamné à 450 millions de dollars d’amende pour fraude financière, tout est bon pour gagner de l’argent.
Il fait aussi la promotion de "Victory47", un parfum dont le bouchon est un buste à son effigie. Et a lancé plusieurs séries de cartes à collectionner numériques sous forme de NFT (littéralement des jetons non fongibles, ou actifs numériques) qui le représentent en costumes de soldat, de cow-boy et de Superman. Juste avant Pâques, l’ancien président, notoirement adultère et condamné pour escroquerie et agression sexuelle, s’est par ailleurs mis à faire la promotion de Bibles patriotiques à 59,99 dollars. Décorées d’un drapeau américain, elles s’accompagnent de la Constitution, de la Déclaration d’indépendance et autres textes fondateurs. Dans une vidéo promotionnelle, le candidat s’exclame : "Tous les Américains ont besoin d’une Bible chez eux, et j’en ai beaucoup." Et il ajoute : "C’est mon livre favori." Il ne doit pas l’ouvrir souvent car en 2016 il avait été...
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13/04 - Von der Leyen empêtrée dans le "Piepergate" : ces noms qui circulent déjà pour la remplacer
La conversation reste informelle et discrète, mais les dirigeants des 27 pays de l’Union s’interrogent sur la reconduction d’Ursula von der Leyen pour un second mandat à la tête de la Commission européenne. Il faut dire que l’étoile de l’ex-ministre allemande de la Défense a un peu pâli ces derniers mois. Ses prises de position atlantistes ou pro-israéliennes font grincer des dents sur le continent tout comme sa gouvernance, jugée trop solitaire. Rebaptisée "Piepergate", la nomination de Markus Pieper, un eurodéputé de la CDU, au poste bien rémunéré d’envoyé de l’Union européenne pour les PME n’en finit pas de faire des vagues. Le propre camp de "VDL" peine à digérer son grand œuvre, le Pacte vert pour l’environnement. Le parti populaire européen (PPE) a d’ailleurs validé sa nouvelle candidature sans grand enthousiasme lors de son congrès de Bucarest début mars.
Même si ses chances restent sérieuses, ce faisceau d’éléments vient nourrir les spéculations. D’autres noms circulent, notamment à droite, car traditionnellement, la présidence de la Commission européenne revient au parti qui arrive en tête aux élections. Et cette fois encore, le PPE devrait s’imposer. Déjà intéressé par le poste il y a cinq ans, le Premier ministre croate Andrej Plenkovic demeure sur les rangs, mais les scandales de corruption qui marquent son exercice du pouvoir dans son pays inquiètent. Le président roumain Klaus Iohannis s’est lui positionné ouvertement pour le secrétariat général de l’Otan, poste pour lequel ses chances sont minces. Les...
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13/04 - Conflit israélo-palestinien : ce livre qui se classe numéro 1 des ventes
Le sujet, la qualité de ses auteurs et la coédition avec France Inter, radio à la force de frappe indéniable, tel est le cocktail gagnant de l’ouvrage de Vincent Lemire et de Thomas Snégaroff, Israël/Palestine. Anatomie d’un conflit (Les Arènes/France Inter). Aux manettes, donc, de cet essai synthétique sur le choc Israël-Palestine, l’historien Vincent Lemire, enseignant à l’université Paris-Est/Gustave Eiffel et l’historien et journaliste Thomas Snégaroff, présentateur du Grand Face-à-face sur France Inter et de C Politique sur France 5. Riche en cartes, infographies, chronologies et biographies de personnalités, l’essai propose un découpage en six dates clés, 1897 : l’utopie sioniste, 1917: les promesses trahies, 1947 : un partage et une colère, 1967 : le temps des guerres, 1987 : soulèvements et migrations, 2007 : vers le chaos. Une clarté qui a l’heur de plaire aux lecteurs qui ont propulsé l’ouvrage sur la plus haute marche du podium.
Changement de sujet avec Anaïs Quemener qui nous raconte son parcours hors du commun dans Tout ce que je voulais, c’était courir (Flammarion). Aide-soignante la nuit et athlète de haut niveau le jour, Anaïs Quemener a été atteinte d’un cancer du sein à l’âge de 24 ans. Après avoir combattu la maladie, elle ne cesse depuis d’accumuler les trophées et les records de marathon et s’infiltre à la 5e place du classement. Trois autres femmes font irruption dans le palmarès des meilleures ventes en cette semaine du 1er au 7 avril : la danseuse étoile Aurélie Dupont qui, avec N’oublie...
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12/04 - Haïti : près de 100 000 habitants ont fui Port-au-Prince en un mois
Un désastre à Haïti qui se traduit dans les chiffres. L’Organisation internationale pour les migrations, agence onusienne spécialisée sur le sujet, a annoncé ce vendredi que près de 100 000 personnes avaient fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince en un mois afin de se mettre à l’abri de l’escalade des attaques de gangs.
Grâce à la mise en place d’une collecte de données aux stations de bus les plus utilisées, l’OIM a observé entre le 8 mars et le 9 avril, le départ de 94 821 personnes de la capitale. Ces derniers rejoignent principalement les départements du Grand Sud qui accueillaient déjà 116 000 déplacés ayant fui les mois passés, a précisé l’organisme onusien dans un communiqué. Le précédent chiffre de l’OIM faisait état de 53 000 personnes ayant fui en trois semaines entre le 8 et le 27 mars.
Malgré ces chiffres déjà profondément alarmants, l’OIM pointe que ceux-ci ne reflètent pas nécessairement la totalité des flux, certains déplacés ne passant pas par les points de collecte des données ou y passant quand les données ne peuvent pas être collectées.
Les provinces de destination "n’ont pas suffisamment d’infrastructures et les communautés hôtes n’ont pas de ressources suffisantes qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux de déplacements massifs venant de la capitale", pointe également l’OIM.Des déplacements qui concernent tous les Haïtiens
Selon ces données, la majorité (63 %) de ces près de 100 000 personnes ayant fui la capitale étaient déjà des déplacés internes, s’étant souvent d’abord réfugiés...
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12/04 - Muselier et les "Parisiens" : à l’IHU Méditerranée, les coulisses d’un difficile renouvellement
Mais qu’est-il venu faire dans cette galère ? Chercheur de haut vol, président du Paris Saclay Cancer Cluster, cofondateur de la biotech Innate pharma, professeur à l’école polytechnique, directeur de deux laboratoires académiques, Eric Vivier devait également être nommé ce jeudi 11 avril à la présidence du conseil scientifique de l’IHU Méditerranée, le paquebot construit puis fracassé par Didier Raoult, que quelques-uns tentent aujourd’hui de rebâtir. Déjà membre de cette instance depuis environ un an, l’immunologue avait même été choisi à l’unanimité par ses confrères pour en prendre la tête. "Eric Vivier incarne l’excellence scientifique et le renouveau par rapport à l’ère Raoult. Cette nomination, c’est la suite logique de tout ce qui a déjà été entrepris jusqu’ici", nous indiquait aussi, quelques jours avant l’élection, un des administrateurs de l’Institut. Las ! c’était oublier le poids de l’écosystème politico-scientifique marseillais, mais également les vieilles rivalités avec la capitale.
Le jour dit, la réunion du conseil d’administration ne s’est pas déroulée du tout comme prévu. Renaud Muselier, le président de la région Paca et soutien historique de Didier Raoult, avec qui il est ami depuis la fac de médecine, a bloqué le processus, selon les informations du quotidien régional La Provence que L’Express a pu confirmer. L’élu Renaissance n’assistait plus depuis plusieurs mois à ces rendez-vous, s’y faisant représenter. Mais ce jeudi, il est venu en personne et a tétanisé l’assemblée avec un de ces coups de colère...
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12/04 - L’UE sanctionne le Hamas pour violences sexuelles lors de l’attaque du 7 octobre
Les risques d’un débordement du conflit au Proche-Orient s'intensifient, avec les menaces répétées de l’Iran contre Israël, accusé d’être à l'origine d'une frappe qui a visé le 1er avril le consulat iranien à Damas, en Syrie, et faisant selon une ONG 16 morts. Après la déclaration, mercredi 10 avril, du président américain, Joe Biden, selon lequel Téhéran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël. Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a de son côté recommandé aux Français "de s’abstenir impérativement de se rendre dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens".
Les infos à retenir
⇒ L’UE sanctionne le Hamas pour "violences sexuelles généralisées" lors de l’attaque du 7 octobre
⇒ La Norvège se dit prête à reconnaître un Etat palestinien
⇒ Les menaces de l’Iran contre Israël "réelles" et "crédibles", selon la Maison BlancheL’UE sanctionne le Hamas pour "violences sexuelles généralisées"
L’Union européenne a annoncé vendredi avoir sanctionné les branches militaires du Hamas et du Jihad Islamique pour des "violences sexuelles généralisées" lors de l’attaque du 7 octobre contre Israël.
Des combattants des Brigades al-Qods, branche armée du Jihad Islamique, de l’unité Nukhba du Hamas et des Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, ont "commis des violences sexuelles et sexistes généralisées, de manière systématique, en les utilisant comme arme de guerre",...
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12/04 - "Rien ne va dans cette histoire" : en coulisses, EELV se déchire après "l’affaire Bayou"
Une minute pour conclure. Marie Toussaint profite du temps additionnel de ce deuxième débat européen du mercredi 10 avril pour rappeler quelques faits d’armes des écolos. "Au cours de ces dernières années, Les Écologistes se sont battus pour vous", assène la tête de liste, face caméra. La formule prête à sourire… Car au même moment, loin des projecteurs, les cadres et militants de la famille verte se déchirent à coup de mails interposés et d’invectives dans les boucles internes. Dix jours après la démission de Julien Bayou, les conditions dans lesquelles le député de Paris a rendu sa carte suscitent une levée de bouclier en coulisses. Un désordre, un de plus, en pleine campagne des européennes, qui n’aide pas la tête de liste Marie Toussaint, déjà à la peine dans les sondages.
Visé par une plainte de son ex-compagne pour "violences psychologiques", l’ancien secrétaire national a quitté sa formation politique le 2 avril, après avoir appris l’externalisation par la direction des Verts d’une enquête le visant auprès d’un cabinet d’avocat. "EELV s’apprête à envoyer un courriel à plusieurs dizaines de milliers d’adhérent-es pour inviter 'toute personne concernée' par de prétendus comportements ou propos inadaptés de ma part à témoigner contre moi", s’est-il indigné dans son courrier de démission.
Son départ rendu public, la secrétaire nationale écologiste, Marine Tondelier, s’est fendue d’un communiqué à destination des militants, invitant "les personnes qui n’auraient pas parlé jusqu’à présent" à s’exprimer. Et d’esquisser...
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12/04 - La Russie convoque l’ambassadeur français à Moscou après les propos de Stéphane Séjourné
Nouvel épisode dans les tensions croissantes entre Paris et Moscou. La Russie a convoqué vendredi 12 avril l’ambassadeur de France à Moscou, Pierre Lévy ,après des propos du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, jugés "inacceptables".
"Ce n’est pas aujourd’hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes-rendus qui en sont faits, sont mensongers", avait déclaré le ministre français des Affaires étrangères ce lundi, quelques jours après un entretien téléphonique entre les ministres russe et français de la Défense, Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou. Cette discussion, à l’initiative de Paris, avait pour but de transmettre des "informations utiles" aux Russes sur l’attentat du Crocus City Hall près de Moscou, en mars.
Dans le compte-rendu de cet entretien, la Russie a dit "espérer" que les services secrets français n’aient pas été impliqués dans cet attentat qui a fait 144 morts le 22 mars. Des supputations démenties par la France, alors que le président français Emmanuel Macron a dénoncé des "commentaires baroques et menaçants" des Russes.Des campagnes récurrentes de désinformation russe
Ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a donc convoqué en réponse l’ambassadeur de France à Moscou, Pierre Lévy. Celui-ci "a été informé du caractère inacceptable de telles déclarations, qui n’ont rien à voir avec la réalité", a commenté la diplomatie russe dans un communiqué. "Nous considérons ces déclarations du ministre français des Affaires...
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12/04 - Un "gendre idéal" au "discours rassis" : quand Jordan Bardella intrigue nos voisins
Alors que l’échéance des élections européennes approche, le "phénomène Bardella" semble une nouvelle fois dépasser les frontières de l’Hexagone. En 2019 déjà, le jeune homme intriguait la presse internationale. "L’enfant de la banlieue qui a remis Le Pen sur les rails", titrait alors le quotidien italien Corriere della serra. Depuis, le poulain a été propulsé à la tête du Rassemblement national (RN), "premier parti de France", selon la formule des frontistes. D’après les derniers sondages, sa liste caracole à plus de 30 %, loin derrière celle de Valérie Hayer (Renaissance), qui touche du bout des doigts les 20 % d’intentions de vote. Et à seulement 28 ans, le jeune espoir des nationalistes se classe parmi les 50 personnalités préférées des Français, selon le baromètre du Journal du Dimanche.
À l’étranger comme en France, la fulgurance de son ascension fascine autant qu’elle interroge. En Suisse, la RTS dépeint le président du parti frontiste comme la "nouvelle idole des jeunes Français". Le quotidien libéral-conservateur allemand Die Welt va plus même plus loin, n’hésitant pas à convoquer des références bibliques : Jordan Bardella ? "Il est jeune, intelligent, et semble actuellement pouvoir marcher sur l’eau aux yeux de ses partisans".
"L’enfant prodige de la droite (qui) imite Chirac et fait de l’ombre à Le Pen", renchérit La Repubblica. Dans la presse étrangère, le terme "Bardella-mania" est régulièrement cité, comme dans La Stampa. Le périodique transalpin nuance toutefois : "Le "bardellisme" n’existe pas...
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12/04 - TikTok Lite : cette nouvelle version de l’application qui suscite l’inquiétude
Gagner de l’argent en se connectant sur TikTok, en y faisant défiler des vidéos ou en les "likant". Le concept peut paraître aberrant, et très vite inquiétant : il s’agit pourtant bien de TikTok Lite, la nouvelle application mise en ligne depuis la fin du mois de mars en France et en Espagne par le géant chinois ByteDance.
Sur l’interface, l’application est presque en tout point identique à TikTok, avec notamment le même flux ininterrompu de vidéos à "scroller". Mais très vite, TikTok Lite, notamment présenté comme une version moins gourmande en données et en espace de stockage, dévoile son vrai objectif. On découvre rapidement l’onglet "récompenses", avec un système de pièces virtuelles à accumuler, similaire à ceux de certains jeux vidéo mobile, que l’on peut gagner de différentes façons : 300 jetons pour l’inscription, 4 500 supplémentaires si l’on se connecte quotidiennement pendant dix jours, 4 200 pièces lorsqu’on regarde 25 minutes de vidéos, ou encore 150 jetons si l’on suit trois créateurs ou que l’on like trois vidéos, selon Le Figaro. 10 000 pièces étant équivalentes à… un euro.
Ces pièces sont ensuite échangeables contre des bons d’achat ou des chèques cadeaux sur différents sites, alors que pour l’instant, seuls Amazon et PayPal se prêtent au jeu. Cet argent peut également être utilisé afin de récompenser les créateurs de contenu du réseau social, par le biais de cadeaux virtuels."C’est un message envoyé extrêmement dangereux"
Déjà lancé en Corée du Sud et au Japon depuis la fin d’année 2023, TikTok Lite est...
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12/04 - La Suisse condamnée par la CEDH : beaucoup de bruit pour rien, par Cécile Maisonneuve
Au mois de novembre dernier, le Forum annuel du conseil des droits de l’homme de l’ONU se tenait à Genève avec, à sa tête, un président… iranien. Imaginons que cette réunion ait eu lieu quelques mois plus tard, par exemple le 10 avril 2024. Imaginons la réponse de la présidence iranienne aux défenseurs des droits de l’homme qui l’invectivent : "Nous violons les droits de l’homme ? Quelle instance internationale nous a condamnés ? Si vous voulez vous en prendre à un pays mis en cause sur cette question, prenez-vous en au pays hôte de la conférence, la Suisse, condamnée hier par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour violation de la convention éponyme !"
Cette scène n’a pas eu lieu, mais elle est possible dans un monde où l’Iran, qui massacre femmes, jeunes filles et toute personne mettant en cause le régime des mollahs, peut présider un forum des droits de l’homme et où la Suisse est condamnée pour violation de ces mêmes droits. La raison ? La plainte d’une association de femmes âgées suisses, arguant de l’insuffisante action de leur pays pour les protéger des conséquences du changement climatique. L’une des requérantes, écrit la Cour dans son arrêt, estime que "les canicules la privent de toute énergie. Elle explique qu’en été elle n’a pas le courage de sortir de chez elle pour aller nager".
"Le droit n’est jamais innocent de la société qui le fait naître", disait l’ancien secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros-Ghali. La lecture des 288 pages de l’arrêt du 9 avril 2024 de la Cour de Strasbourg en...
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12/04 - Comment sortir l’ONU de la paralysie ? Trois idées pour rendre l’organisation plus efficace
Réformer l'ONU ? Une idée aussi vieille que l’institution ! En octobre 1947, deux ans à peine après sa création, le Sénat américain suggère déjà de corriger ses dysfonctionnements. En 2005, le secrétaire général Kofi Annan propose de "revitaliser l'ONU". Et Antonio Guterres, à son tour, a de grandes ambitions pour son Sommet de l’avenir, en septembre prochain. Serpent de mer, le grand soir onusien n’est pas près d’arriver. Ce qui n’empêche pas de réfléchir à des pistes d’amélioration.Elargir le Conseil de sécurité
A New York, tout le monde est - à peu près - d’accord : le Conseil de sécurité doit évoluer. Guy Ryder, le n° 2 de l'ONU, le dit lui-même à L’Express : "Sa composition et son mode de fonctionnement sont fondés sur la géopolitique de 1945, mais cette architecture ne reflète pas la réalité des rapports de puissance actuels". Pour rappel, le "P5" compte cinq membres permanents et dix non-permanents, renouvelés tous les deux ans. Si la France et le Royaume-Uni sont prêts à agrandir le cénacle (avec l’entrée au P5 d’un représentant africain, mais aussi de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon), la Chine y est farouchement opposée.
"Il faut reprendre le chantier de l’élargissement du Conseil de sécurité. Mais aussi, plus globalement, étendre le dialogue Nord-Sud aux questions de sécurité, dans l’enceinte de l’ONU. Actuellement, on est dans une situation malsaine où les grands pays du Sud reprochent aux Occidentaux l’inefficacité du règlement des crises, mais sans prendre eux-mêmes leurs responsabilités. Cela...
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12/04 - Fin de vie : la difficile mise en place d’une "aide à mourir"
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12/04 - L’écrivain Jean-Paul Dubois, un homme de méthode(s) : "Je fais des petites listes"
Trois petits jours et puis s’en va. Autant dire qu’il faut viser juste pour rencontrer à Paris Jean-Paul Dubois. Et cela fait vingt-trois romans que cela dure. "Trois ou quatre jours de promotion, du lundi au jeudi normalement, j’adore cela, me mettre des règles à la c.. ", confie le Toulousain à la belle crinière blanche. Mais il peut faire moins. En 2019, pour accompagner son Goncourt décroché avec Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, il n’est resté que vingt-quatre heures, préoccupé par la maladie de "l’amour de sa vie", son golden retriever de 14 ans. Puis il n’a effectué que deux déplacements en France pour accompagner son trophée, ce qui n’a pas empêché son Goncourt de se vendre à plus de 565 000 exemplaires en grand format (et à 135 000 en Points). Pas de méprise, l’ex-journaliste, romancier depuis 1984, ne snobe pas ses lecteurs, au contraire, il les estime trop pour ne leur accorder que deux minutes distraites alors qu’ils viennent de longtemps patienter. Pour L’Origine des larmes, tout juste sorti, il a ainsi prévu deux uniques rencontres, à portée de scooter."Le livre est une forme adulte du jeu"
Jusque-là, pourquoi pas, mais bientôt apparaissent d’autres "règles", quelquefois étranges. En fait, ce "libertaire" (selon ses propres mots) de 74 ans est pétri de rituels. Ainsi écrit-il toujours ses romans en trente et un jours maximum. "J’avais lu J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian dont il avançait qu’il l’avait fait en vingt-quatre ou vingt-cinq jours, raconte Dubois,...
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12/04 - Le Quai d’Orsay demande aux Français de "s’abstenir" de se rendre en Iran, en Israël et au Liban
Une décision "actée en réunion de crise", face "aux risques d’escalade militaire" dans la région. Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné "recommande aux Français de s’abstenir impérativement de se rendre dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens", a indiqué ce vendredi 12 avril son entourage à l’AFP. Il a aussi demandé le "retour des familles des agents diplomatiques de Téhéran" ainsi que l’interdiction des missions de fonctionnaires français dans ces pays.
Les risques d’un débordement du conflit dans la région ont redoublé ces derniers jours avec les menaces de l’Iran contre Israël accusé d’une frappe qui a détruit le 1er avril son consulat à Damas faisant selon une ONG 16 morts, parmi lesquels sept membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran.
#ConseilsVoyageurs |🔴Face aux risques d’escalade militaire au #ProcheOrient, le ministre @steph_sejourne a acté en réunion de crise les mesures suivante ⤵️ pic.twitter.com/szF3sIXKfn— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) April 12, 2024Un général américain en Israël
Après l’annonce mercredi du président américain, Joe Biden, selon laquelle l’Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", les Etats-Unis ont décidé de restreindre les mouvements dans ce pays de leur personnel diplomatique. Washington a également envoyé son général en charge du Moyen-Orient en Israël afin de discuter avec de hauts responsables militaires sur place des "menaces sécuritaires dans la région".
"Le niveau...
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12/04 - Déficit public : l’impossible remise en cause des niches fiscales brunes
Ces derniers mois, le gouvernement est passé maître dans l’art de la correction. Début mars, il a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2024, de 1,4 % à 1 %. Un scénario encore très éloigné du taux de 0,6 % attendu par l’OCDE et la Commission européenne. Les économistes, eux, n’en finissent plus d’afficher leur scepticisme. Mercredi 10 avril, Bercy a dévoilé son programme de stabilité financière, qui sera envoyé prochainement à Bruxelles, dans lequel il réévalue son anticipation du déficit public à 5,1 % du PIB cette année, contre 4,4 % précédemment. Résultat, l’exécutif va devoir trouver 10 milliards d’euros supplémentaires pour combler cet écart. Comme un air de déjà-vu ? Un mois auparavant, Bruno Le Maire avait déjà dû présenter un plan de coupes budgétaires du même montant. Rebelote en 2025, où il est pour l’instant question de 20 milliards d’euros d’économies à gratter du côté de l’Etat, de la sécurité sociale et des collectivités locales. Le chantier s’annonce complexe.
Parmi les premières pistes étudiées pour la fin de l’année, on évoque la mise à contribution des ministères à hauteur de 5 milliards d’euros, mais aussi des collectivités locales - qui pour la plupart ont déjà bouclé leur budget - dans l’espoir de récupérer 2,5 milliards d’euros. Pour 2025, le gouvernement s’attaquera-t-il enfin aux niches brunes, ces avantages fiscaux jugés néfastes pour l’environnement ? En septembre dernier, le ministre de l’Economie déclarait qu’il souhaitait engager "une bascule de la fiscalité brune vers la fiscalité verte". Six...
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12/04 - En Bourse, la revanche symbolique de Renault sur Nissan
En vingt-cinq ans de tumultueuse union, Nissan a dû en faire plus d’une fois la preuve de sa position de force. La faible valorisation boursière de Renault ne plaidait-elle naturellement en faveur d’un rééquilibrage de l’Alliance ? Après la crise financière de 2008 et l’invasion russe en Ukraine en 2022, la chute de l’action a même fait dégringoler la capitalisation du groupe au losange en dessous de la valeur de sa participation dans Nissan.
Qu’importent ses 100 000 salariés dans le monde, capables de vendre 2 à 3 millions de voitures chaque année, d’innover dans l’électrique et l’économie circulaire : pour les marchés financiers, le constructeur tricolore a toujours été faiblement valorisé… Voire pas du du tout. "Outre la complexité de son alliance, Renault a longtemps été victime de la décote appliquée aux conglomérats ou aux holdings, où le tout est souvent inférieur à la somme de ses parties", observait l’année dernière un analyste auprès de l’agence Reuters, en référence aux activités automobiles de Renault, à sa banque et à ses parts dans le constructeur japonais. Pour la rationalité des marchés financiers, on repassera.
Mais depuis peu, la vapeur s’est renversée. La capitalisation de Renault a percé son plafond de verre autour de 10 milliards d’euros et dépasse quasiment d’un milliard d’euros celle de Nissan – à 14,7 milliards d’euros le 11 avril, contre l’équivalent de 13,9 milliards d’euros côté japonais. Le quasi-divorce acté en janvier par les partenaires de l’Alliance permet manifestement aux marchés d’y...
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12/04 - Autriche : comment Vienne fait face à un grand scandale d’espionnage au profit de la Russie
Vienne, nid d’espions. Comme aux grandes heures de la guerre froide, la capitale de l’Autriche a vu revenir les agents secrets du monde entier et son cortège de morts suspectes, relatait Le Monde en 2010. Le pays est de nouveau accusé d’être un repaire d’espions russes. L’arrestation le 29 mars de Egisto Ott, un ancien agent secret, a mis le feu aux poudres, comme l’avait révélé The Insider. Cet ex-employé de l’Office BVT rebaptisé DSN (Direction de la sûreté nationale et du renseignement) spécialisé dans la surveillance de l’extrémisme est soupçonné d’avoir "systématiquement" fourni contre rémunération des informations à la Russie, selon des éléments de l’enquête cités par l’agence de presse autrichienne APA.
A l’issue de la garde à vue de Egisto Ott, dont le mandat d’arrêt comporte pas loin de 100 pages, le tribunal régional de Vienne a ordonné le 1er avril son placement en détention provisoire en raison de "risques de collusion et de commission d’un délit", a indiqué à l’AFP la porte-parole de l’instance, Christina Salzborn.
L’information est partie de Grande-Bretagne, où ont été découverts des messages compromettants dans le cadre d’une affaire de cinq Bulgares jugés pour espionnage. Avec Egisto Ott, des agents doubles auraient agi pour le compte de l’Autrichien désormais mondialement célèbre Jan Marsalek, au cœur de la faillite de la société de paiements bavaroise Wirecard. Introuvable depuis qu’il a fui l’Allemagne en juin 2020, il se trouverait à Moscou sous une fausse identité, protégé par les services de...
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12/04 - La guerre vue par les jeunes : l’étude qui balaye les idées reçues
Quelles connaissances les jeunes ont-ils de la guerre ? Seraient-ils prêts à s’engager ? Une vaste enquête du Cevipof et de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (Irsem), publiée ce vendredi 12 avril, montre que la majorité des 18-25 ans prend très au sérieux le risque de conflit mondial, alors que la guerre en Ukraine se déroule sous nos yeux, aux portes de l’Europe.
Alors que 52 % des jeunes déclarent s’intéresser aux questions militaires, notamment par le prisme des jeux vidéo, le conflit ukrainien, ainsi que l’actuelle guerre à Gaza, créent chez eux à la fois "une conscience lucide des effets engendrés" par la guerre et "une peur omniprésente de son éventualité", relève l’étude réalisée auprès de 2301 personnes âgées de 18 à 25 ans. Le clivage idéologique autour des questions militaires s’estompe, note l’enquête. "Une orientation de droite s’accompagne toujours de dispositions plus favorables envers les armées et l’éventualité d’un engagement militaire. Néanmoins, les jeunes de gauche ne tournent pas le dos aux armées et leurs dispositions envers elles ne portent plus les traces de l’antimilitarisme que l’on pouvait constater avant la fin de la conscription obligatoire", explique dans l'étude qu’elle a pilotée, Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et directrice déléguée du Cevipof.
Plus de deux ans après l’invasion russe, 73 % des jeunes interrogés craignent que le conflit dégénère au-delà des frontières de l’Ukraine, et près des trois quarts redoutent l’éventualité d’une guerre nucléaire.1...
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12/04 - Pourquoi le concept de "Sud global" a tout d’un piège pour l’Occident
Il n’y a encore pas si longtemps, les dirigeants politiques de Washington et des autres capitales occidentales n’accordaient que peu d’importance à la possibilité que le reste du monde puisse ne pas partager leurs opinions. A quelques exceptions près, les régimes que l’Occident considérait comme de "bons partenaires" - en d’autres termes, ceux qui étaient prêts à promouvoir la sécurité ou les intérêts économiques des Etats-Unis et de l’Europe - continuaient à bénéficier de son soutien même s’ils ne se gouvernaient pas selon les valeurs occidentales. Mais après la fin de la guerre froide, la plupart des décideurs politiques occidentaux semblaient s’attendre à ce que les pays en développement se tournent, avec le temps, vers la démocratie et la mondialisation. Peu d’entre eux s’inquiétaient du fait que des Etats non occidentaux puissent s’opposer à leurs normes, ou percevoir la répartition du pouvoir de l’ordre international comme un vestige injuste du passé colonial. Les dirigeants qui exprimaient de telles opinions, à l’image du Vénézuélien Hugo Chávez, étaient considérés comme des excentriques aux idées dépassées.
Aujourd’hui, au contraire, le débat public occidental considère comme un fait établi l’existence d’un "Sud global" avec ses propres perspectives. Cette expression est devenue un raccourci presque inévitable. Des dirigeants, comme l’indien Narendra Modi et la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, ont commencé à énoncer les priorités du Sud global - bien qu’encore assez amorphe - sur des questions telles que...
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12/04 - Nathacha Appanah, son souvenir des JO : "A Séoul, Merlene Ottey et son visage de statue grecque"
"Je me souviens de la finale du 200 mètres féminin aux Jeux olympiques de Séoul, en 1988. Comment ai-je réussi à obtenir l’accord de mes parents pour regarder cette course diffusée en direct, en pleine nuit, alors que le lendemain j’ai une journée de cours, je ne sais pas. Entre la Corée du Sud et l’île Maurice, il y a un décalage horaire de cinq heures. […]
Je regrette que ma mère ne se soit pas réveillée, comme promis, j’aurais eu moins peur, j’aurais eu moins froid, elle aurait peut-être proposé un lait chaud.
J’ai 15 ans à peine, je pratique l’athlétisme depuis cinq ans, mais, du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours couru, j’ai toujours aimé courir. Quand je dis courir, je ne veux pas dire du footing autour du pâté de maisons, du jogging sur la plage, du cross‐country à travers les routes de campagne. Quand je dis courir, je veux dire démarrer plus vite que son ombre, sprinter de bout en bout, ne rien lâcher, finir par terre s’il le faut, mais tenter le tout pour le tout afin de gagner. […]
Les caméras et les commentateurs sont rivés sur Florence Griffith‐Joyner, ou Flo‐Jo, comme certains l’appellent. C’est vrai qu’elle est superbe, cette athlète : les cheveux au vent, le rouge à lèvres corail, les yeux surlignés d’un trait noir, les paupières ombrées et les ongles, les ongles ! Ils se placent telles des griffes sur la ligne du départ quand elle se cale dans le starting-block. Florence Griffith‐Joyner est au couloir n° 5 mais celle qui m’intéresse est au n° 3. Elle s’appelle Merlene Ottey. Je l’ai vue...
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12/04 - Logement social : le plan du gouvernement pour faire partir les locataires trop riches
Plus de 8 % des locataires de HLM ne seraient plus éligibles à un logement social s’ils en demandaient un aujourd’hui. C’est ce qu’indique au journal Les Echos Guillaume Kasbarian. Le ministre délégué au Logement annonce auprès du quotidien économique que le gouvernement entend favoriser la sortie du logement social des locataires qui ont "largement dépassé les plafonds de revenus".
"Quand on a 5,2 millions de logements sociaux en France et 1,8 million de ménages qui candidatent légitimement pour y entrer, est-il normal qu’ils soient empêchés de le faire alors qu’il y a des gens au sein du parc social dont la situation a largement changé depuis qu’ils se sont vu attribuer leur logement ?", s’interroge le ministre. "Il faut réinterroger la pertinence à continuer à occuper un logement social de ceux qui ont largement dépassé les plafonds de revenus, ont pu hériter, ont parfois une résidence secondaire en leur possession, et dont le patrimoine - et c’est le sens de la vie - a évolué", poursuit le ministre.
Guillaume Kasbarian entend exiger des bailleurs sociaux une évaluation régulière et obligatoire de "la situation personnelle, financière et patrimoniale" des locataires du parc social. "Cela permettra d’abord d’interroger le renouvellement du bail. Et ensuite d’interroger le niveau des loyers", ajoute le ministre délégué au Logement, sans donner davantage de précisions.Un projet de loi plus large
Actuellement, les locataires de HLM doivent répondre annuellement à une "enquête ressources" pour attester de leur...
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12/04 - Chine : Biden promet de défendre les Philippines en cas d’"attaque" de Pékin
Dans un avertissement clairement destiné à Pékin, Joe Biden s’est engagé jeudi 11 avril à défendre les Philippines en cas "d’attaque" en mer de Chine méridionale, lors d’un sommet inédit avec les dirigeants japonais et philippin.
Le président américain a déclaré que "toute attaque contre un avion, un navire ou les forces armées philippines en mer de Chine méridionale déclencherait la mise en oeuvre du traité de défense mutuelle" qui lie Washington et Manille. Quelques heures plus tard, les trois dirigeants ont exprimé dans un communiqué commun leur "vive inquiétude face au comportement dangereux et agressif de la République populaire de Chine en mer de Chine méridionale", se disant notamment "préoccupés par la militarisation des territoires gagnés et par les revendications maritimes illégales" dans cette région stratégique.
Le président Joe Biden a reçu à la Maison-Blanche le président philippin Ferdinand Marcos et le Premier ministre Fumio Kishida lors d’un sommet trilatéral inédit, sur fond d’incidents en série impliquant la Chine dans cette zone maritime sous tension. "L’engagement des Etats-Unis pour la sécurité du Japon et des Philippines est inébranlable", a encore dit le démocrate de 81 ans. Il a évoqué l’objectif partagé d’une zone Asie-Pacifique "libre, ouverte, prospère et sûre", l’expression désormais habituelle des Américains pour évoquer les projets jugés au contraire dangereux et agressifs par la Chine. Cette dernière ne devrait guère apprécier ces commentaires.
Les autorités chinoises avaient d’ores et...
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12/04 - Israël-Iran : la tension monte d’un cran, les Etats-Unis "mettent en garde" Téhéran
La guerre à Gaza provoque une nouvelle poussée de fièvre au Proche et Moyen-Orient. L’Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", a déclaré mercredi Joe Biden. Le président américain a assuré son allié de son soutien "inébranlable", en dépit des tensions entre les deux pays autour de la conduite de l’offensive israélienne contre le Hamas.
La Maison-Blanche a indiqué jeudi avoir "mis en garde" Téhéran, répétant que le soutien des Etats-Unis à la sécurité d’Israël était "à toute épreuve". Le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est quant à lui entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’Etat.
Signe concret des tensions, les Etats-Unis ont annoncé jeudi restreindre les mouvements en Israël de leur personnel diplomatique et des membres de leur famille par souci de sécurité. "Par mesure de précaution, les employés de l’administration américaine et les membres de leur famille ne sont pas autorisés à voyager en dehors des zones de Tel Aviv, Jérusalem et Beersheva jusqu’à nouvel ordre", selon un avis diffusé par l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Le personnel du gouvernement américain est toutefois autorisé "à transiter entre ces trois zones pour ses déplacements personnels", selon l’avis.
En outre, un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël pour discuter avec les dirigeants militaires du pays des "menaces sécuritaires dans la région", a annoncé...
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12/04 - Jean-Pierre Filiu : "Poutine reste à ce jour le grand vainqueur de la guerre de Gaza"
Jean-Pierre Filiu est professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po. Dans Comment la Palestine fut perdue, et pourquoi Israël n’a pas gagné (Seuil), le chroniqueur au Monde adopte une approche originale du conflit israélo-palestinien en mettant en avant, de manière thématique, les atouts du projet sioniste comme les faiblesses du mouvement palestinien.
Dans un grand entretien pour L’Express, le spécialiste estime que si Israël a mené de nombreuses guerres à Gaza, il "les a toutes "gagnées" militairement et toutes perdues politiquement". Selon lui, Benyamin Netanyahou "fera tout pour s’accrocher au pouvoir jusqu’à l’éventuelle réélection de Trump", quitte à ouvrir un second front au Liban. Ce qui ferait le jeu de la Russie de Poutine, qui a tout intérêt à une escalade au Proche-Orient…
L’Express : Votre livre, thématique, se divise entre des chapitres sur les "trois forces israéliennes" et les "trois faiblesses palestiniennes". N’est-ce pas adopter la vision manichéenne d’un Israël dominateur et responsable, face à des Palestiniens qui ne seraient que des victimes innocentes ?
Jean-Pierre Filiu : Soyons sérieux : que penseriez-vous d’un historien qui interpréterait ce conflit dans la longue durée à partir des "forces palestiniennes" et des "faiblesses israéliennes" ? Il n’y a absolument aucun manichéisme à rappeler que, en 1922, au début du mandat britannique sur la Palestine, la population juive y était ultra-minoritaire et que, aujourd’hui, Israël est une puissance...
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12/04 - Comment les entreprises minières veulent nous faire oublier Germinal
L’image leur colle à la peau. Les puits de charbon, la suie, Germinal. A chaque réunion publique, les entreprises minières luttent contre la réalité dépeinte dans le classique d’Emile Zola : non, les mines n’ont plus rien à voir avec celles du siècle dernier, ni celui d’avant, débarrassez-vous de cette idée, car elles ne servent plus les mêmes objectifs. La fermeture, il y a deux décennies, des dernières houillères en France n’a pas aidé à conserver, si ce n’est une "tradition", plutôt une accoutumance de la population à l’exploitation du sous-sol.
Imerys s’en rend compte dans l’Allier. La multinationale française veut ouvrir à Echassières, à horizon 2028, l’une des plus grandes mines de lithium d’Europe. L’exécutif et les élus locaux défendent le "projet Emili". Habitants et écologistes s’inquiètent, eux, des impacts environnementaux – car il y en aura toujours – et n’hésitent pas à le faire savoir lors du débat public ouvert début mars pour une durée de quatre mois.
Au niveau européen, le géant minier mondial Rio Tinto a connu une opposition autrement bruyante et massive contre son projet de mine de lithium en Serbie, encore plus grand que celui d’Imerys. Au point de pousser le gouvernement à annuler, début 2022, les permis d’exploitation et à enterrer le programme. Pas assez profondément, à l’évidence, pour que l’entreprise anglo-australienne n’abandonne son "projet Jadar" et les centaines de millions d’euros déjà investis. Le temps semble jouer en sa faveur : le président serbe Aleksandar Vucic a rencontré le patron...
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12/04 - "Barrez-vous" : l’association qui aide les Russes à échapper à la guerre
"Deux Russes m’ont appelé un jour, après s’être tiré chacun une balle dans la jambe pour éviter d’être enrôlés dans l’armée. Mais, arrivés à l’hôpital, on leur a fait comprendre qu’ils seraient quand même envoyés au front, à la fin de leur convalescence." De tels actes de désespoir, Grigory Sverdlin pourrait en raconter des centaines.
Depuis l’annonce de la mobilisation partielle en septembre 2022, qui a arraché 300 000 hommes à leur foyer pour les envoyer combattre en Ukraine, ce natif de Saint-Pétersbourg aide des Russes désemparés à échapper au champ de bataille. Ancien directeur d’une ONG aidant les sans-abris, il a lancé son projet "Iditié Lessom", ("barrez-vous", en russe) depuis la capitale géorgienne Tbilissi, où il est exilé depuis mars 2022, "pour éviter que plus de Russes ne participent à cette guerre immonde".
Rapidement, des dizaines de bénévoles - des Russes antiguerre réfugiés à l’étranger - se portent volontaires pour l’épauler. Le quarantenaire jongle depuis deux ans entre son travail de consultant pour des entreprises et l’organisation d’un véritable "mouvement de résistance non violente". Un mouvement qui ne cesse de grandir : la chaîne Telegram d'"Iditié Lessom" croule sous les appels au secours. Au total, "nous avons prêté assistance à plus de 25 000 Russes, parmi lesquels environ 2 000 ont déserté du front", précise-t-il à L’Express.Entre 10 et 15 ans de prison pour les déserteurs
Concrètement, les bénévoles d'"Iditié Lessom" donnent des conseils précieux à ceux qui ne veulent pas se battre : ne se...
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12/04 - Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Laurent Berbon, rédacteur en chef à L’Express, décortique la notion de "syndrome de l’imposteur" dont on parle très souvent dans le monde du travail.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Charlotte Baris (écriture), Sébastien Salis (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFMTV, France Inter, Louie Media, RTL
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Getty Images/iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Le syndrome de l’imposteur… Ce terme, vous l’employez peut-être régulièrement avec vos collègues. Pour le décrypter, j’ai fait appel à Laurent Berbon, rédacteur en chef à L’Express, en charge de la rubrique management. Bonjour Laurent !
Laurent Berbon : Bonjour !
Mathias Penguilly : Alors, ce syndrome de l’imposteur Laurent, ce n’est pas un terme médical. Si on a fait appel à toi, c’est qu’il est question ici du monde du travail !
Laurent Berbon : Oui le principe du syndrome de l’imposteur c’est que quand on a réussi à un poste, qu’on mène une brillante carrière, dans le même temps on a le sentiment de ne pas le mériter. Et ça va même plus loin, parce qu’à ça s’ajoute la crainte d’être un jour démasqué. Ce syndrome concernerait toutes les générations et toutes...
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11/04 - LR et le Conseil constitutionnel : les coulisses d’un divorce
On a parfois raison de crier avant d’avoir mal. Ces dernières semaines, les ténors des Républicains attendaient avec perplexité la décision du Conseil constitutionnel sur leur demande de référendum d'initiative partagée (RIP) sur l’immigration. "Ils sont capables de tout", persiflait le patron des députés LR Olivier Marleix. "Tout peut advenir depuis que cette institution ne respecte pas la Constitution", raillait en écho son homologue au Sénat Bruno Retailleau. La droite a en travers de la gorge la censure partielle de "sa" loi immigration en janvier ? La voilà contrainte d’avaler une nouvelle couleuvre. Plutôt un anaconda. Les Sages ont rejeté ce jeudi 11 avril le premier article de sa proposition de loi - et n’ont même pas examiné les quatre autres - qui prévoyait de subordonner "le bénéfice de prestations sociales" à une condition de résidence en France d’une durée d’au moins cinq ans aux étrangers en situation régulière qui ne travaillent pas. La procédure est mort-née.
Le diable se niche dans les détails. Cette mesure n’a pas été rejetée pour un motif procédural, mais pour "atteinte disproportionnée" aux droits à la protection sociale. Trop, c’est trop. La droite déclenche le feu nucléaire contre le Conseil constitutionnel, accusé de brider le législateur. "Il refuse au peuple français de se prononcer sur l’immigration, il outrepasse son rôle", dénonce Bruno Retailleau. "Le Conseil constitutionnel répond une nouvelle fois à la commande du gouvernement. Le scandale continue. Une petite caste a confisqué la...
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11/04 - Jean-François Colosimo : "Russie, Chine, Iran… Ils finiront tôt ou tard par se combattre"
On pensait l’impérialisme mort, enterré et relégué aux livres d’histoire. Rien n’est plus faux, nous rappelle le directeur des éditions du Cerf et spécialiste de l’histoire des religions, Jean-François Colosimo, dans son dernier essai, Occident, ennemi mondial n° 1*, paru chez Albin Michel. Pour lui, les empires n’ont fait qu’hiberner. Au nombre de cinq – Russie, Chine, Inde, Iran et Turquie –, ils menacent l’ordre planétaire. Mus par un profond ressentiment à l’égard d’un Occident qu’ils fantasment, ces "néo-empires" ne cachent plus leurs velléités expansionnistes, dont l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine et les visées de Xi Jinping sur Taïwan ne sont que deux exemples parmi d’autres.
L’Express : Dans votre dernier livre, vous alertez sur un "retour des empires". Comment le décririez-vous ?
Jean-François Colosimo : Les cinq néo-empires qui bouleversent désormais la scène internationale partagent une communauté de destin. Ils se rêvent les héritiers des grands ensembles dynastiques qui ont disparu au tournant du XXᵉ siècle : tsariste pour la Russie, ottoman pour la Turquie, perse pour l’Iran, mandchou pour la Chine et moghol pour l’Inde. Ils sont les descendants directs des révolutions et des expériences de modernisation à marche forcée qui ont été greffées sur ces réalités défuntes à partir de deux modèles européens : le communisme totalitaire et le nationalisme autoritaire. Et ils se sont livrés, après l’échec patent des utopies sociales et des religions séculières, à de similaires...
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11/04 - Fin de vie : cette mesure au cœur du projet de loi qui provoque un vif débat
Rarement projet de loi aura concentré autant de compromis sociétaux et politiques en si peu de pages. L’exécutif le sait, chaque ligne du texte "relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie", présenté le 10 avril en Conseil des ministres et examiné à l’Assemblée nationale à partir du 22, sera scrutée avec la plus grande attention. Depuis des mois, le gouvernement consulte, organise des débats, cherche la voie de passage entre les souhaits exprimés par une majorité de citoyens d’une évolution de la loi Claeys-Leonetti, le refus du suicide assisté et de l’euthanasie au nom de la primauté de la vie porté notamment par les religieux et les demandes de garde-fous exigés par les médecins. Mais à trop chercher le subtil équilibre, il a fini par laisser échapper une disposition anodine d’apparence, mais qui fragilise tout l’édifice : la possibilité de demander de l’aide à des proches dans l’ultime phase d’une euthanasie.
La mesure se niche au cœur du texte : "l’administration de la substance létale est effectuée par la personne elle-même. Lorsque celle-ci n’est pas en mesure d’y procéder physiquement, l’administration est effectuée, à sa demande, soit par une personne volontaire qu’elle désigne lorsqu’aucune contrainte n’y fait obstacle, soit par le professionnel de santé présent." En clair, si le patient n’entre pas dans la catégorie des suicides assistés parce qu’il n’est pas capable d’avaler seul le produit létal, mais dans celle de l’euthanasie, un proche, un ami, un membre de la famille ou un membre d’une...
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11/04 - Plus de 500 000 morts aux Etats-Unis : enquête sur le Fentanyl, cette drogue qui menace aussi la France
A l’heure où se multiplient en France les opérations "place nette XXL" de lutte contre les trafics de drogue, un danger venu de l’autre côté de l’Atlantique met les autorités sur le qui-vive : le Fentanyl, un opioïde de synthèse, 50 fois plus puissant que l’héroïne. En septembre dernier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avertissait déjà la commissaire européenne Ylva Johansson lors d’une entrevue, lui disant en substance : soit l’Europe a déjà une crise de drogues de synthèse sans le savoir, soit elle en aura bientôt une sur les bras. "Les drogues de synthèse, c’est le sujet qui monte aujourd’hui" confirme à L’Express Christian de Rocquigny, chef adjoint de l’Ofast (Office anti-stupéfiants).
L’hécatombe aux Etats-Unis - plus de 500 000 morts en vingt ans - est un lourd avertissement, bien reçu par les services français. Mais où en est aujourd’hui l’état de la menace en France ? L’Express a posé la question à des chercheurs, toxicologues, et à Bertrand Monnet, professeur à l’Edhec. "Les cartels mexicains, à qui j’ai pu parler, me parlent très clairement aujourd’hui d’exportations de Fentanyl vers l’Europe" raconte le spécialiste des réseaux criminels. Notre enquête vidéo est à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux...
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11/04 - Les défaillances d’entreprises au plus haut depuis neuf ans
Un contexte toujours difficile pour les entreprises en ce premier trimestre 2024. Après un exercice 2023 très difficile, avec une explosion du nombre de faillites, la dynamique semble se poursuivre en ce début d’année. 17 088 procédures de défaillances ont ainsi été ouvertes entre le 1er janvier et le 31 mars 2024, soit le plus haut niveau sur cette période depuis 2015, selon une étude du groupe Altares publiée ce mercredi 10 avril.
Les défaillances ont augmenté de 19,4 % au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023. "Avec plus de 17 000 défauts, sur les trois premiers mois 2024, la moyenne de la décennie pré-Covid pour un premier trimestre est dépassée (16 700)", observe Thierry Millon, directeur des études d’Altares, qui ajoute que "la barre symbolique des 60 000 défauts sur douze mois a été franchie en février pour la première fois depuis l’été 2016".
Ce dernier se veut néanmoins positif. "Une lente amélioration se dessine, à la faveur d’un mois de mars mieux orienté" explique-t-il, évoquant de "premiers signaux d’accalmie".Des disparités par secteur…
Au niveau des secteurs, si la tendance reste à la hausse des défaillances un peu partout, on remarque néanmoins des dynamiques différentes selon les activités. Ainsi, la construction est particulièrement touchée, avec une hausse de 30,8 % des défaillances par rapport à l’année dernière. Il en va de même pour les activités d’assurances et financières (+40,2 %) - en réalité largement tirées les défaillances de ces dernières (+61,5 %), alors que...
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11/04 - Raphaël Enthoven : "Mila est entrée en politique par la petite porte de l’identitarisme"
C’est le retour médiatique d’un symbole de la liberté de blasphémer. Il y a quatre ans, Mila avait été harcelée, menacée de mort et déscolarisée pour avoir, sur Instagram, exprimé sa détestation de la religion et dit que "l’islam, c’est de la merde". Ces derniers jours, la jeune femme s’est exprimée sur les violences dans le cadre scolaire, des menaces contre le proviseur du lycée Maurice-Ravel à l’agression de la collégienne Samara. Mila a évoqué "une véritable police des mœurs" dans les établissements scolaires et déclaré que "la laïcité est morte". Sur les réseaux sociaux, elle assume sa proximité avec le mouvement identitaire Némésis qui se réclame du féminisme face à l’immigration et à l’islam, mais se positionne par exemple contre la contraception.
Pour le philosophe Raphaël Enthoven, il est important de défendre le droit de Mila à parler. "Les opinions de Mila n’engagent que Mila, mais la liberté de Mila engage tout le monde", estime-t-il, tout en précisant que sa "conversion à l’identitarisme relève de sa seule décision", et en déplorant qu’elle semble aujourd’hui privilégier une idéologie à la laïcité républicaine. Au-delà du cas de la jeune femme, l’auteur du récent Esprit artificiel (L’Observatoire) analyse la tentation "civilisationnelle" d’une partie des militants de la laïcité issus de la gauche, et qui ont choisi de "défendre l’Occident avant l’universel". Entretien.
L’Express : Devenue un symbole du droit au blasphème, Mila s’est affichée avec des militants de l’association identitaire Némésis, dont Alice Cordier....
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11/04 - L’aide publique au développement atteint un niveau record en 2023
Il s'agit du cinquième record annuel d'affilée. L'aide publique au développement (APD) dans le monde a atteint un montant record de 223,7 milliards de dollars en 2023, selon le rapport annuel de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié jeudi 11 avril. Cette hausse a été particulièrement portée par l'augmentation de l'aide à l'Ukraine et aux pays en développement. En 2022, l'APD s'établissait à 211 milliards de dollars.
L'aide à l'Ukraine en guerre a augmenté de 9 % entre 2022 et 2023, pour atteindre 20 milliards de dollars, dont 3,2 milliards d'aide humanitaire. Dans le même temps, l'APD envers la Cisjordanie et la bande de Gaza a également augmenté, les estimations préliminaires de l'OCDE faisant état d'une hausse de 12 % par rapport à 2022, pour atteindre 1,4 milliard de dollars, dont 758 millions (+ 91 %) d'aide humanitaire, selon l'OCDE.
"Avec le ralentissement de la croissance et l’augmentation du service de la dette, les pays en développement font face à de nouvelles pressions budgétaires et un risque croissant de surendettement", a souligné le Secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormannn, appelant à "rester concentrés et déterminés à aider les plus vulnérables à atteindre leurs objectifs de développement économique et de croissance".La France, 11e pays donateur
En valeur absolue, les Etats-Unis sont le pays ayant dédié le plus d'argent à l'APD en 2023 : 66 milliards de dollars, selon l'OCDE. Ils sont suivis par l'Allemagne (36,7 milliards), les institutions de l'UE...
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11/04 - Les conseils d’Hanouna à Ciotti, la tentation présidentielle de Glucksmann
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.La motion de censure et le dilemme de Liot
Censure or not censure avec les LR ? Chez Liot, qui était à 9 voix de faire tomber le gouvernement lors de la réforme des retraites, pas si simple d’édicter cette fois-ci une position commune. "On est partagés sur le timing : seul un quart du groupe est prêt à la voter avant les européennes", explique un parlementaire qui observe l’autre quart du groupe qui, lui, n’aurait pas du tout intérêt à faire tomber le gouvernement avant le 9 juin. "L’UDI a signé un accord avec la majorité pour ces échéances, donc quelques-uns de nos collègues voudront sûrement se mettre en rang d’oignon." Et le même de se triturer les méninges : "Dans le fond, je ne veux vraiment pas donner le point aux LR…" Pourquoi faire simple…L’offensive Braun-Pivet
Yaël Braun-Pivet a déjeuné ce mercredi 10 avril avec François Bayrou. Au menu, la...
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11/04 - Aya Nakamura, Emmanuel Macron et les JO : ce qu’ils se sont vraiment dit
Fin février, L’Express révélait le souhait d’Emmanuel Macron de voir Aya Nakamura chanter du Edith Piaf lors la cérémonie d’ouverture des JO 2024. Cette possibilité avait soulevé l’indignation de la droite et de l’extrême droite, qui y avaient vu une manière de "diviser" et "d’humilier" les Français.
Jeudi 4 avril, le président de la République a assuré que cette décision revenait aux organisateurs des festivités… alors que c’est pourtant bien lui qui semble avoir imposé ce choix. Selon nos informations, Emmanuel Macron a rencontré la chanteuse lors d’une entrevue discrète à L’Elysée le 19 février dernier.
Dans cette vidéo, Laureline Dupont, directrice adjointe de la rédaction, revient sur les coulisses de cet échange révélé par L’Express.
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11/04 - Guerre en Ukraine : ces raisons qui poussent Kiev à élargir la mobilisation
Le texte aura suscité de nombreuses polémiques au cours des derniers mois, avant d’être finalement approuvé. Face à la pénurie de soldats volontaires pour maintenir son effort de guerre contre l’armée russe, le Parlement ukrainien a adopté, jeudi 11 avril, une nouvelle loi pour élargir la mobilisation des hommes. Affaiblie par une contre-offensive ratée à l’été 2023 et par une aide occidentale qui s’épuise, l’armée ukrainienne doit renouveler son vivier de combattants, sous peine de se retrouver rapidement en sous-nombre face à l’armée russe.
"Sans que le nombre de morts ne soit précisément connu, aussi bien côté ukrainien que côté russe - les deux parties ne communiquant pas à ce sujet - on estime que Kiev a perdu bien plus de 100 000 soldats", analyse pour L’Express le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU (1). "La Russie, qui subit également des pertes très importantes, a néanmoins l’avantage de disposer d’un réservoir de population bien supérieur à celui de l’Ukraine, qui manque d’hommes et de femmes pour combattre".
L’Ukraine est en effet confrontée à une chute démographique très importante. Le pays, qui comptait près de 52 millions d’Ukrainiens en 1990, n’en comptait déjà plus que 44 millions en 2020. Et le taux de natalité n’a cessé de baisser depuis le début de la guerre, en février 2022, se situant aujourd’hui autour de 1,2 enfant, là où au moins deux enfants par femme sont nécessaires pour assurer le renouvellement de la population.Davantage de temps sur le...
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11/04 - Atos en quête d’un sauveur : de OnePoint à Kretinsky, les jeux sont rouverts
Tel un plongeur infortuné – victime de son hybris, diront d’autres –, Atos continue de sombrer en eaux profondes. Lesté par 4,9 milliards d’euros de dette, l’ancien fleuron de services du numérique reste à la recherche de la bulle d’air qui lui permettra de remonter à la surface. Ses discussions avec Daniel Kretinsky ? Rompues, comme l’anticipaient beaucoup d’observateurs et l’espéraient la quasi-totalité des parties prenantes. Le milliardaire tchèque aurait été laissé "sans nouvelles" par Atos, déplore son entourage. Le deuxième round de négociations avec Airbus ? Refermées par l’avionneur, piégé par la rivalité franco-allemande et que d’aucuns disent déçu par ce qu’Atos avait vraiment à lui vendre.
Coup sur coup, la direction du groupe informatique a vu capoter les options qu’elle avait explorées pour faire le plein d’argent frais. Au pied du mur, elle a annoncé au début du mois d’avril avoir arraché un accord de principe auprès de banques et de détenteurs d’obligations sur un financement intermédiaire de 400 millions d’euros. Une béquille destinée à lui permettre de tenir jusqu’en juillet. Le mois est crucial pour le groupe, qui est l’une des pièces maîtresses du système de cybersécurité des Jeux olympiques et paralympiques. Auditionné par des sénateurs, son président Jean-Pierre Mustier s’est voulu rassurant. "Atos fera son travail de manière tout à fait normale" pendant l’événement, a promis l’ancien patron d’UniCredit.L’Etat sort du bois sur Atos
L’industriel malade joue d’autant plus gros que son contrat avec le CIO...
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11/04 - IA générative : que cache la prudence de Meta ?
Ses principaux concurrents comme Google ou Microsoft, à travers OpenAI, avancent à pas de géant sur leurs produits : chatbots, assistants, et autres générateurs d’images, de sons et de vidéos, à destination du grand public. Meta, elle, suit pour le moment une trajectoire singulière dans l’intelligence artificielle générative, une technologie en plein boom à travers la planète. La compagnie fondée par Mark Zuckerberg investit massivement dans l’invisible infrastructure – puces, supercalculateurs – qui la sous-tend. Et mise ensuite sur… le partage de connaissances. Auteure de plusieurs modèles de langue (LLM) de pointe, Meta livre gratuitement ses progrès à la communauté scientifique open source. Sans pleinement en profiter elle-même.
Une première raison, simple : Meta cherche toujours la bonne formule. L’IA n’est pas toujours très fiable, rapide et adaptable. Ceci, alors que la firme entend s’adresser à ses "3 milliards d’utilisateurs" à travers Facebook, Instagram et WhatsApp, présents dans plus d’une "centaine de pays", a rappelé Joëlle Pineau, la vice-présidente de la recherche en IA, lors d’un évènement organisé à Paris, mercredi 10 avril. Un déploiement d’envergure, encore "jamais réalisé, pas même par OpenAI [NDLR : le créateur de ChatGPT]", a surenchéri Chris Cox, responsable des produits. Meta, pas exempte de scandales dans son histoire, et déjà très surveillée sur les questions de modération et de désinformation par les régulateurs, marche sur des œufs. Dont acte.Yann LeCun, patron de l'IA chez Meta, lors du...
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11/04 - "Piepergate" : Ursula von der Leyen désavouée par les eurodéputés
Sérieux revers pour Ursula von der Leyen. Les eurodéputés ont demandé, ce jeudi 11 avril, à la Commission européenne de renoncer au recrutement controversé de l’eurodéputé conservateur allemand Markus Pieper pour un poste hautement rémunéré, en raison de soupçons de favoritisme.
Ils ont majoritairement approuvé un amendement appelant à annuler la nomination et à lancer une nouvelle procédure. Ce vote n’est pas contraignant mais affaiblit politiquement Ursula von der Leyen, tête de liste des conservateurs du PPE, à deux mois des élections européennes. "Grosse majorité pour notre amendement !", s’est félicité sur X son auteur, l’eurodéputé écologiste allemand Daniel Freund.
L’affaire, qui agite les milieux politiques bruxellois depuis plusieurs jours, concerne la nomination le 31 janvier par la Commission européenne d’un émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, un poste de conseiller hors classe hautement rémunéré. Ce poste a été attribué à l’eurodéputé allemand du Parti populaire européen (PPE, droite) Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars lors duquel le groupe PPE a apporté son soutien à un second mandat d’Ursula von der Leyen, elle-même issue des rangs conservateurs.Une rémunération de 18 430 euros bruts par mois
"On a amadoué un député européen parmi les plus grands détracteurs d’Ursula von der Leyen" au sein de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), pilier allemand du PPE, dont elle est membre, a dénoncé Daniel Freund. Le PPE a tenté de contrecarrer ce vote en tentant à la...
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11/04 - "Fallout", "The Last of Us", "The Handmaid’s Tale"… Pourquoi les dystopies nous fascinent
C’est l’une des sorties les plus attendues de 2024. Fallout, adaptation de la saga de jeux vidéo, est disponible sur Prime Video depuis ce jeudi 11 avril. Se déroulant sur une Terre dévastée par une catastrophe nucléaire, cette fiction d'anticipation envisage un futur proche transformé en cauchemar.
Dans le jargon, l'exercice prend le doux nom de dystopie, un genre qui a envahi le petit écran depuis quelques années. Citons Black Mirror, sorti en décembre 2011, qui imaginait les dérives possibles de l’usage des nouvelles technologies. Ou bien l’univers totalitaire de The Handmaid’s Tale, dans lequel les femmes fertiles sont exploitées par une élite sans enfant. Sans oublier le récent récit post-apocalyptique (et pandémique) The Last of Us, un des grands succès de 2023 (deuxième meilleur lancement de la décennie sur HBO).Un signe de notre bonne santé mentale
Covid-19, guerre au Proche-Orient et aux portes de l’Europe, crise climatique… Dans un contexte international anxiogène, comment expliquer cette fascination ? D’abord, par intérêt pour ces sujets. "Les sériephiles que j’ai interrogés sont inquiets du monde actuel, mais ils voient ces séries comme des aides à penser, analyse Marine Malet, docteure en sciences de l’information et de la communication, chercheuse à l’université de Bergen, à l’origine d’une thèse sur le sujet. Pour certains, c’est presque un geste citoyen, une manière de se sensibiliser et de se documenter sur les thématiques abordées. Et puis, il y a une fonction cathartique à les regarder."...
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11/04 - Impôts 2024 : les nouveautés de votre déclaration de revenus
La période de déclaration de revenus aux impôts débute ce jeudi 11 avril. Malgré la mise en place du prélèvement à la source, le contribuable doit toujours remplir sa déclaration, afin que soit actualisé le montant total de l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année d’imposition - ici il s’agit des revenus de l’année 2023.
La déclaration prend également en compte les charges (dons, dépenses éligibles aux crédits d’impôt…). Ainsi, l’administration peut établir si le contribuable est redevable d’un solde, en plus des contributions dont il a déjà été acquitté par le prélèvement à la source, ou bien, s’il peut bénéficier d’un remboursement. Elle permet de mettre à jour le taux de prélèvement à la source pour septembre, afin qu’il soit le plus adapté possible.Comment faire sa déclaration en ligne ?
La déclaration en ligne se fait à partir du site impots.gouv.fr, grâce à l’identifiant fiscal figurant sur le dernier avis d’imposition ainsi qu’un mot de passe. Cette dernière est déjà préremplie avec les informations connues par le fisc (charges de famille, montant des salaires, retraites, indemnités, allocations-chômage…) mais il convient de vérifier celles-ci et de les compléter.
Concernant le calendrier, les contribuables habitants les départements numérotés 01 (Ain) à 19 (Corrèze) ont jusqu’au 23 mai pour valider le document fiscal. Pour les départements 20 (Corse) à 54 (Meurthe-et-Moselle), la déclaration en ligne se termine le jeudi 30 mai, tandis qu’elle s’étale jusqu’au 6 juin pour les départements numérotés 55 (Meuse) à 95...
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11/04 - Corée du Nord : la dernière menace de Kim Jong-un
Le leader nord-coréen Kim Jong-un a juré de porter un "coup fatal" aux ennemis de son pays, a rapporté l’agence d’Etat KCNA ce jeudi 11 avril, alors que le parti au pouvoir en Corée du Sud a subi une défaite cuisante aux législatives.
La Corée du Nord "portera sans hésitation un coup fatal à l’ennemi en mobilisant tous les moyens en sa possession" en cas de provocation, a déclaré Kim Jong-un, selon KCNA. Il a formulé ces remarques lors de sa visite à l’université militaire et politique Kim Jong Il le 10 avril, le même jour que les élections législatives en Corée du Sud, a indiqué la même source.
"Le moment est venu de se préparer plus que jamais à une guerre", a-t-il également lancé, ajoutant que son pays devait "être plus fermement et parfaitement préparé à une guerre, qui devrait être gagnée sans faute, et pas seulement à une guerre éventuelle".Déroute électorale pour le président sud-coréen
Depuis début 2024, la Corée du Nord a désigné Séoul comme son "principal ennemi", fermé les agences consacrées au dialogue intercoréen et menacé d’entrer en guerre pour toute violation de son territoire "ne serait-ce que de 0,001 millimètre". Des images partiellement floues diffusées par KCNA montrent Kim Jong-un, entouré d’officiers de l’armée, inspectant ce qui semble être une représentation miniature de la capitale sud-coréenne, Séoul, ainsi que plusieurs cartes de différentes régions de la péninsule.
Le résultat des législatives a été désastreux pour le président Yoon Suk Yeol, qui a adopté une ligne dure à l’égard du Nord,...
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11/04 - Jean-Pierre Bellon : "Arrêtons de fermer les yeux sur les problèmes de discipline à l’école"
Et revoilà l’école, une nouvelle fois, en première ligne. Après la disparition de Shemseddine, cet élève de 15 ans battu à mort par d’autres jeunes à Viry-Châtillon dans l’Essonne et l’attaque dont a été victime Samara, 13 ans, rouée de coups à Montpellier, tous les regards se tournent vers l’institution scolaire bousculée par cette montée de la violence ou, tout du moins, par d’importants problèmes de discipline. Création d’une équipe mobile de sécurité nationale, instauration de conseils de discipline dès le primaire, déploiement de surveillants aux abords des établissements, obligation de laisser son portable dans des casiers dédiés à l’entrée… Ces derniers jours, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour tenter d’apaiser le climat scolaire. "Les professeurs, comme les médecins, les urgentistes ou les pompiers, sont contraints de prendre de plein fouet tous les maux de la société. Ils doivent faire face à des comportements, des propos, des attitudes qui jadis étaient moins fréquents", explique Jean-Pierre Bellon, Directeur du centre de ressources et d’études systémiques contre les intimidations scolaires. Cet ancien professeur de philosophie signe un livre, Renouer avec l’autorité à l’école : dix mesures immédiates (éd. ESF Sciences humaines), à paraître le 16 mai prochain. Ouvrage dans lequel il propose, à son tour, plusieurs pistes à suivre. Entretien.
L’Express : Le dernier rapport international Pisa montre que la France obtient de très mauvais résultats sur le plan du climat scolaire. Pour quelles raisons ?...
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11/04 - Ukraine : le Parlement adopte un projet de loi controversé sur la mobilisation militaire
Le Parlement ukrainien a adopté ce jeudi 11 avril, selon des députés, un projet de loi durcissant la mobilisation dans l’armée, un texte controversé car il ne prévoit pas de délai de démobilisation pour les soldats.
"C’est fait !! la loi sur la mobilisation est adoptée. 283 (députés ont voté) pour", a indiqué sur Telegram l’élu Oleksiï Gontcharenko, alors que l’Ukraine, confrontée à une pénurie de soldats volontaires, travaillait à ce texte depuis de longs mois, émaillés de controverses après plus de deux ans de guerre contre la Russie.
Les infos à retenir
⇒ Attaque russe de 40 missiles et 40 drones contre l’Ukraine dans la nuit
⇒ Le chef de la Chambre américaine des représentants toujours sans plan sur l’Ukraine
⇒ Une conférence en Suisse "sur la paix en Ukraine" mi-juinAttaque russe de 40 missiles et 40 drones contre l’Ukraine dans la nuit
La Russie a lancé plus de 40 missiles et 40 drones contre l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi en ciblant ses "infrastructures essentielles", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Au cours de la nuit, la Russie a tiré plus de 40 missiles et 40 drones sur l’Ukraine", a affirmé le chef d’Etat sur le réseau social X. "Certains missiles et drones Shahed ont été abattus avec succès. Malheureusement, seulement une partie d’entre eux", a-t-il précisé. "Les terroristes russes ont une fois de plus ciblé des infrastructures essentielles", a-t-il déploré.
Selon le chef d’Etat ukrainien, des infrastructures ont également été ciblées à Kiev, à Zaporijia et Odessa dans le...
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11/04 - L’Iran s’apprêterait à frapper Israël, selon des sources proches du renseignement américain
Il pourrait s’agir d’une nouvelle escalade majeure dans le conflit au Proche-Orient. Le renseignement américain s’attend à une frappe massive de la part de l’Iran contre Israël, à l’aide de missiles ou de drones, selon plusieurs médias américains dont l’agence de presse Bloomberg. L’attaque pourrait survenir dans les prochains jours, la question étant plutôt "de savoir quand et non pas si elle arrivera", affirme l’agence de presse, de sources du renseignement américain et israélien. Israël a promis de riposter si un tel scénario devait avoir lieu.
Selon le média américain Axios, "le haut commandant militaire américain en charge du Moyen-Orient devrait se rendre en Israël, ce jeudi 11 avril, pour se coordonner autour d’une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran et ses mandataires". Le général américain Erik Kurilla devrait ainsi rencontrer le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ainsi que des officiers de Tsahal. Cette crainte intervient alors que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a assuré mercredi qu’Israël serait "puni" après une attaque meurtrière lui ayant été imputée le 1er avril en Syrie.Représailles iraniennes
Cette frappe a détruit le consulat iranien à Damas et fait 16 morts, dont sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon une ONG. L’attaque a également tué le général de brigade Mohammad Reza Zahedi, un des principaux généraux de la Force Qods iranienne, responsable des opérations militaires de l’Iran au Liban et...
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11/04 - Richard Gowan : "Pour Poutine, l’ONU est un très bon endroit pour fragiliser l’Occident"
Les Nations unies traversent une crise majeure : l'organisation peine à imposer un cessez-le feu et à faire respecter le droit international dans les deux conflits majeurs du moment, la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas. Pour Richard Gowan, directeur des questions onusiennes au sein du think tank International Crisis Group, les Nations unies peuvent encore jouer un "rôle précieux" mais, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, il va falloir redéfinir les ambitions de l'organisation, et accepter qu'elle ne puisse "qu’atténuer les conséquences des conflits" et non, dans bien des cas, les résoudre.
L'Express : Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a évoqué en septembre l’imminence d’une "grande fracture" dans la gouvernance mondiale. La survie de l’ONU est-elle en jeu ?
Richard Gowan : certains établissent des parallèles avec la Société des nations dans les années 1930, mais je ne pense pas que la situation soit aussi grave : l'ONU n’est pas sur le point de s’effondrer. Certes, les trois décennies de coopération internationale durant lesquelles l'ONU s’est développée après la chute de l’URSS touchent clairement à leur fin. Nous sommes entrés dans une période caractérisée par une concurrence de plus en plus ouverte entre les grandes puissances et par de profondes tensions entre le monde occidental et les pays en développement.
Ces tensions se manifestent au sein des Nations unies. Elles se propagent au sein de l’institution, l’empoisonnent et rendent de plus...
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11/04 - Economie de guerre : Emmanuel Macron à court de munitions, par Jean-François Copé
En juin 2022, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine, le président de la République promettait d’entrer "dans une économie de guerre". Une économie dans laquelle, par définition, la défense et son secteur industriel devenaient la priorité absolue de la nation tout entière. L’objectif : "Aller plus vite pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces armées, pour nos alliés ou pour celles et ceux que nous voulons aider." Deux ans après le début du conflit, en février 2024, le président ukrainien rappelle que seuls 30 % des obus promis par l’UE ont été acheminés vers l’Ukraine. Le mois suivant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, menace de réquisition pour forcer les industriels à augmenter les cadences. Emmanuel Macron s’est résigné à acheter des munitions hors d’Europe pour l’Ukraine et à faire un constat sans appel le 14 mars 2024 : aujourd’hui la France "n’a pas une industrie prête pour une guerre de haute intensité". Pourtant, les fleurons tricolores sont légion dans ce secteur : EADS, Thales, Safran, Dassault pour ne citer qu’eux, sans oublier les milliers de PME qui travaillent à leurs côtés.
En réalité, il faut dire que depuis 2022, les industriels sont sommés de gagner une guerre seuls. L’Etat n’a donné aucune impulsion pour mobiliser les ressources du pays. Côté capitaux, la mise en place d’un produit d’épargne destiné à soutenir l’effort des industriels traîne. La proposition des parlementaires de défiscalisation partielle ou totale des actifs immobilisés par...
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11/04 - Sénégal : une transition "miracle", et après ?
Dans cet épisode, on analyse les changements à l’œuvre dans le pays avec Célia Cuordifede, correspondante de L’Express à Dakar et auteure de Ceux qui restent aux éditions du Rocher.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : CGTN, Dakarbuzz TV, Euronews, France 24, TV5 Monde
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : JOHN WESSELS/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Tout a commencé en 2020 avec un premier coup d’Etat au Mali. Après des mois de manifestations meurtrières, le président Ibrahim Boubacar Keïta, désavoué par la population, est destitué. Et une junte prend le pouvoir. Deux ans plus tard, c’est le Burkina Faso qui bascule. Puis en 2023, c’est une troisième junte qui prend cette fois-ci le contrôle du Niger.
Le point commun de ces trois pays : ce sont toutes d’anciennes colonies françaises dans lesquels les gouvernements étaient très critiqués. Trois pays où la France luttait contre les mouvements djihadistes - avec l’opération Barkhane. Trois pays aussi où le rôle de Paris était de plus en plus contesté. Et à chaque junte qui prend le pouvoir, c’est l’influence de la France en Afrique de l’Ouest qui...
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10/04 - "Macron, tout le monde dit qu’il ne m’aime pas" : Bruno Le Maire, ce sentiment d’injustice qui le ronge
Parfois, Bruno Le Maire agace Gabriel Attal. Très exceptionnellement, le Premier ministre exprime son exaspération contre "son" impétueux ministre de l’Economie, et a aussi le bon goût de choisir son public. En février, il confie à Eric Ciotti ses doutes sur la loyauté de son ministre. Ce n’est pas le président LR qui le démentira. Le 26 mars, l’heure n’est plus aux soupçons mais à la franche colère. Bruno Le Maire vient de répondre à l’Assemblée à Véronique Louwagie, députée LR modérée davantage soucieuse de travailler en harmonie avec l’exécutif qu’obsédée à l’idée de le faire tomber. "Je vous épargne les 1 743 amendements du groupe LR pour 127 milliards de dépenses, car je n’ai que deux minutes pour vous les présenter", étrille le locataire de Bercy. La majorité glousse, Gabriel Attal tique. La droite est susceptible. Avec cette charge, le ministre de l’Economie ne la pousse-t-il pas à la censure ? "C’est son objectif, je crois…", fulmine en privé le chef de gouvernement.
L’amitié s’étiole là où les intérêts divergent. Cette règle d’airain de la politique semble avoir été bâtie pour Gabriel Attal et Bruno Le Maire. Deux ambitieux aux convictions jumelles. Mais deux hommes soumis à des injonctions divergentes. Un Premier ministre chargé de cajoler une majorité diverse - il a échangé ce mardi 9 avril avec une quinzaine d’élus de l’aile gauche - et de ménager une droite prête à déclencher le feu nucléaire. Gabriel Attal s’entend bien avec Eric Ciotti, échange avec ses troupes et se garde de toute provocation envers eux. "Il...
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10/04 - Le Parlement européen adopte le Pacte sur la migration et l’asile
Le Parlement européen a voté mercredi 10 avril en faveur des 10 textes formant le "Pacte sur la migration et l'asile". La session plénière à Bruxelles a été brièvement interrompue par les protestations de militants hostiles à cette réforme. Présenté par la Commission européenne en septembre 2020, ce pacte est une nouvelle tentative de refonte des règles européennes, après l'échec d'une précédente proposition en 2016 dans la foulée de la crise des réfugiés. Il doit s'appliquer en 2026 et ses modalités de mise en œuvre devront encore être définies.
La réforme prévoit notamment la mise en place d'un "filtrage" obligatoire préalable à l'entrée d'un migrant dans l'UE. Ces contrôles d'identification et de sécurité peuvent durer jusqu'à sept jours. A l'issue de ce délai maximum, la personne est orientée vers une procédure d'asile - classique ou accélérée - ou renvoyée dans son pays d'origine ou de transit.
Les demandeurs d'asile qui ont statistiquement le moins de chances d'obtenir une protection internationale - les ressortissants de pays pour lequel le taux de reconnaissance du statut de réfugié, en moyenne dans l'UE, est inférieur à 20 % comme le Maroc, la Tunisie et le Bangladesh - seront orientés vers une "procédure à la frontière". Dans le cadre de cette procédure, il est prévu de créer quelque 30 000 places dans des centres dédiés, afin d'accueillir à terme jusqu'à 120 000 migrants par an.
Le nouveau système, qui remplace le règlement Dublin III, maintient le principe général en vigueur selon lequel le premier pays...
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10/04 - Commerce mondial : l’OMC s’inquiète de l’effet des tensions géopolitiques
Le commerce mondial de marchandises a baissé de 1,2 % en volume l’an passé, a annoncé ce mercredi 10 avril l’Organisation mondiale du commerce (OMC), alors que l’organisation tablait encore sur une hausse de 0,8 % en octobre dernier. La faute, notamment, à des prix de l’énergie élevés et à l’inflation, qui ont continué de peser lourdement sur la demande de produits manufacturés, en particulier en Europe.
L’OMC prévoit toutefois une reprise du commerce mondial cette année, même si les conflits et l’incertitude des politiques économiques font peser sur les prévisions "des risques de détérioration importants", a-t-elle indiqué mercredi. La croissance en volume du commerce mondial des marchandises devrait être de 2,6 % en 2024 (contre une prévision de 3,3 % en octobre) et de 3,3 % en 2025."Vers une reprise du commerce mondial"
"Nous progressons vers une reprise du commerce mondial, grâce à des chaînes d’approvisionnement résilientes et à un cadre commercial multilatéral solide", a commenté la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. "Il est impératif de limiter les risques comme les troubles géopolitiques et la fragmentation des échanges, pour maintenir la croissance économique et la stabilité", a-t-elle prévenu.
Le rapport estime en outre que la croissance du PIB mondial restera stable dans l’ensemble au cours des deux années à venir, devant atteindre 2,6 % en 2024 et 2,7 % en 2025.
"L’environnement commercial est manifestement difficile, mais il ne faut pas pour autant dresser un tableau trop sombre", a...
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10/04 - Irak, Libye, Ukraine, Gaza… Jusqu’où ira la descente aux enfers de l’ONU ?
En ce 19 septembre 2023, Joe Biden, le leader de la première puissance mondiale, paraît bien seul pour condamner l’invasion russe et réaffirmer son soutien à l’Ukraine, lors de la grand-messe annuelle de l’Organisation des nations unies, à New York. "Trouverons-nous en nous-mêmes le courage de faire ce qui doit être fait, de défendre les principes de l'ONU ?", lance l’octogénaire à l’assistance, d’une voix fatiguée.
Dans la salle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky applaudit. Mais aucun dirigeant du P5, le Conseil de sécurité de l’ONU, ne réagit. Et pour cause, ils ne sont pas là. Ciblé par un mandat d’arrêt de la Cour internationale de justice, le principal accusé, Vladimir Poutine, n’est pas venu, pas plus que son puissant "ami" chinois, Xi Jinping, qui a préféré se rendre au sommet des Brics, à Johannesburg, quelques semaines plus tôt. Si l’absence des deux autocrates était prévisible, comment, en revanche, justifier celle d’Emmanuel Macron et du Premier ministre britannique Rishi Sunak, alliés de Washington ? Le message envoyé est désastreux : celui d’une organisation en crise, d’un multilatéralisme en panne.
Rarement, dans son histoire, l’ONU n’a été autant décriée. On lui reproche de faillir à sa mission principale - mettre fin aux conflits du monde. "Où est donc la paix, pour laquelle les Nations unies ont été créées et qu’elles devaient garantir ?", cinglait déjà en avril 2022 Volodymyr Zelensky, dont le pays subit depuis plus de deux ans les assauts d’un membre permanent du Conseil de sécurité.Le Quai...
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10/04 - Macron vs Le Maire : fuites, couacs, règlements de comptes… Quand l’Elysée déballe tout
La présidence Macron avait commencé par une leçon de choses que le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, avait développée en allant chercher chez le chancelier allemand Otto von Bismarck la justification de ne rien raconter sur les coulisses du pouvoir : "Si les gens savaient comment on fabrique des saucisses, il n’est pas sûr qu’ils continueraient à en manger." Autant dire que les portes et les fenêtres du palais étaient fermées aux curieux journalistes, un moyen de plus de rompre avec le quinquennat Hollande. Le président lui-même avait publiquement repris la recette. "Je n’ai jamais raconté les coulisses", remarquait-il en 2018 au cours d’une conférence de presse avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, alors qu’il était interrogé sur un coup de fil houleux avec Donald Trump. Et de citer aussitôt Bismarck…
Ici, on verrouille. C’est le message que transmet un certain Alexis Kohler à un certain Bruno Le Maire à l’automne 2017. Le ministre de l’Economie est furieux de lire dans Le Canard enchaîné qu’Emmanuel Macron ne décolérerait pas contre lui. Le secrétaire général de l’Elysée est formel : croix de bois croix de fer, le président ne s’est pas exprimé de la sorte. Le chef de l’Etat demande même à son entourage d’appeler la rédaction de l’hebdomadaire pour démentir.
C’est fou comme les temps changent. On oublie tout et on fait exactement l’inverse. Depuis quelques jours, l’Elysée s’est lancé dans une opération Portes ouvertes dont la principale victime s’appelle Bruno Le Maire. Episode 1 : le...
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10/04 - Beauté, déco, cuisine, amour… M6, la chaîne qui coache les "classes moyennes"
Et vous ? Vous êtes plutôt Cauchemar en cuisine ou Top chef ? L’Amour est dans le pré ou Mariés au premier regard ? Les Reines du shopping ou Maison à vendre ? Stéphane Plaza, Karine Le Marchand, Philippe Etchebest ou Cyril Lignac ? Peu importe, d’ailleurs. Si vous connaissez l’une de ces émissions, vous faites partie, sinon des fidèles, du moins des téléspectateurs réguliers de M6. Une chaîne qui, depuis une quinzaine d’années, creuse un sillon original dans le PAF. Celui de la chaîne des classes moyennes qui, plutôt que de divertir ses téléspectateurs par l’évasion et le rêve, a choisi de leur tendre un miroir plus ou moins flatteur de leur quotidien. Loin de son ancêtre des années 1980, flux continu de clips et de séries américaines, loin aussi de la téléréalité des années 2000 et de Loft Story en début de soirée. Désormais, la chaîne se veut la plus normale, la plus familiale et la plus consensuelle du PAF. "M6 est proche de son public, elle interagit avec son public, à la fois dans la familiarité et dans la volonté de faire comprendre. Et ce, du matin, avec Julien Courbet, en passant par l’info et les magazines, jusqu’aux émissions de début de soirée", résume Nicolas de Tavernost, en recevant L’Express à quelques jours de son départ de la présidence du groupe, le 23 avril, après trente-cinq ans passés à le diriger.
Très vite, les dirigeants de M6 l’ont compris, ils ne seront jamais le n° 1, ni même le n° 2 du paysage cathodique. Et font de la contre-programmation leur marque de fabrique. Alors que TF1 la joue...
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10/04 - Licenciement d’un fonctionnaire pour insuffisance professionnelle : que dit la loi ?
En viendra-t-il à bout ? Mardi 9 avril, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé vouloir lever "le tabou du licenciement dans la fonction publique", alors qu’il lançait le même jour des concertations avec les collectivités, les hôpitaux et les syndicats autour de son projet de réforme de la fonction publique. "C’est un dévoiement du statut de la fonction publique que de considérer qu’au nom de la garantie de l’emploi, on ne puisse pas se séparer d’un agent qui ne ferait pas son boulot. La justice, c’est de récompenser les agents qui sont engagés et de sanctionner ceux qui ne font pas suffisamment leur travail", a-t-il expliqué au Parisien, soulignant en creux sa volonté d’accentuer la rémunération au mérite des fonctionnaires.
Si les huit syndicats représentatifs ont dénoncé dès lundi une réforme à leurs yeux "dogmatique", qui ne répondrait "à aucune des préoccupations exprimées par les agents publics", se pose la question de savoir ce que dit déjà la législation au sujet du licenciement des fonctionnaires.
Selon le Code général de la fonction publique, trois motifs de licenciement existent : l’abandon de poste, le refus de trois postes après une disponibilité ou encore l’insuffisance professionnelle. Des spécificités existent aussi selon la branche dans laquelle l’agent travaille : dans la fonction publique territoriale, ce dernier peut par exemple être licencié "pour refus d’une modification de la durée de travail d’un emploi à temps non complet" ou pour inaptitude physique.Un motif trop...
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10/04 - "Une anomalie française" : nos lecteurs s’alarment de l’état des finances publiques
Russie, Israël le poids des vidéos
Chantal Bourry, Jonzac (Charente-Maritime)
Les horribles et lamentables images des quatre assaillants de Moscou torturés et amochés circulent sans sembler susciter d’indignation. Qu’en aurait-il été si les Israéliens avaient diffusé de telles vidéos à la suite des massacres du 7 octobre ? ("Attentat l’œil de Moscou n’a rien vu", L’Express du 28 mars.)Les Palestiniens ont droit à un Etat
Jean Dhondt, Lacroix-Saint-Ouen (Oise)
Israël a, bien sûr, le droit d’exister et de se défendre et il est évident par ailleurs que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien. N’oublions pas toutefois que la communauté internationale a toujours réagi timidement à l’installation illégale de colons israéliens en Cisjordanie et que les Palestiniens ont droit à un Etat, ce que refuse obstinément Israël. ("Bernard-Henri Lévy : "L’Europe devrait se tenir aux côtés d’Israël sans réserve", L’Express du 28 mars.)Dette (1) : il était temps !
Rémi Plouraboué, Mesplède (Pyrénées-Atlantiques)
Il était temps. Désormais, la dette semble enfin être devenue LA préoccupation du gouvernement, sous la pression des agences de notation concernant notre capacité à rembourser notre dette. Le Covid (et le fameux "quoi qu’il en coûte"), la guerre en Ukraine, la transition écologique forcée - et j’en passe - ont certes été des facteurs aggravants, mais au fond, n’est-ce pas notre mode de vie démentiel qui va finir par causer notre perte ? Quand comprendrons-nous que nous vivons dans un pays qui peut se targuer d’avoir le...
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10/04 - Déficit public : Bercy relève sa prévision à 5,1 % du PIB en 2024
Un dérapage budgétaire qui ne devrait pas se cantonner à l’année 2023. Bercy a dévoilé sa nouvelle trajectoire des finances publiques pour les prochaines années, avec des prévisions encore une fois peu encourageantes. L'exécutif anticipe désormais un déficit public de 5,1 % du PIB pour l’année 2024, au lieu de 4,4 % prévus antérieurement, selon les données du nouveau programme de stabilité communiquées mercredi par le ministère de l’Economie et des Finances, qui table toujours sur un retour à 2,9 % en 2027.
Le chiffre élevé du déficit 2024 est la conséquence du fort dérapage enregistré en 2023, où il a atteint 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % prévus, en raison de recettes bien plus faibles qu’espéré, a rappelé Bercy. Le retour sous les 3 % en 2027 (après 4,1 % en 2025 et 3,6 % en 2026), exigé par Bruxelles, serait soutenu par une croissance de 1,4 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,8 % en 2027, selon Bercy, qui évoque "des signes de reprise".
Quant aux 10 milliards d’euros qu’il faudrait encore débusquer cette année, en plus des 10 milliards d’économies sur le budget de l’Etat déjà annoncés en février, ils pourraient partiellement se trouver dans "des mises en réserve assez significatives" des ministères, selon Bercy. Mais il sera également demandé aux collectivités locales, "comme aux autres acteurs et aux autres collectivités publiques", d’être "parties prenantes de ce redressement", a prévenu le ministère. Bercy a qualifié les nouveaux objectifs annoncés mercredi "d’ambitieux mais crédibles".
La dette, pour sa part,...
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10/04 - Asthme : cette découverte qui pourrait transformer le traitement des malades
Pourra-t-on bientôt pleinement soigner l’asthme ou les allergies respiratoires ? C’est en tout cas l’espoir suscité par une équipe de chercheurs français du CNRS et de l’Inserm, travaillant à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale de l’université Toulouse III. Dans une étude codirigée par deux biologistes, Corinne Cayrol (CNRS) et Jean-Philippe Girard (Inserm), ces derniers expliquent avoir identifié "l’une des molécules responsables du déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires, telles que l’asthme et la rhinite allergique".
Concrètement, ces chercheurs ont identifié l’existence d’une molécule de type alarmine, appelée TL1A, émise par les poumons lorsque ces derniers sont exposés à un allergène (des champignons dans l’air ou encore le pollen). Alarmine, car c’est celle-ci qui envoie ensuite des vagues de signaux d’alarmes au système immunitaire, déclenchant une véritable "cascade de réactions en chaîne responsables de l’inflammation allergique", explique l’étude."Une application qui peut être très rapide"
L’identification de cette molécule alarmine pourrait bien totalement transformer la manière de guérir les allergies respiratoires. "Si on arrive à bloquer ces signaux d’alarme, alors on peut réussir à bloquer toute la cascade qui en découle. Alors que si on bloque les effets plus tard, le traitement ne peut pas être aussi efficace", confirme à L’Express le biologiste Jean-Philippe Girard, qui a co-dirigé l’étude.
Le CNRS et l’Inserm assurent ainsi dans leur étude...
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10/04 - Russie : les jeux vidéo, la nouvelle arme de propagande de Poutine
PlayStation 5, Nintendo Switch ou Xbox. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, les joueurs russes sont privés des principales consoles de jeux vidéo, interdites de commercialisation. Dans un pays où le marché vidéoludique pesait environ 3,4 milliards de dollars en 2021, et où 69 % des joueurs ont joué à un jeu piraté en 2022, Vladimir Poutine sait pourtant que le secteur est prometteur. Alors, le président russe a annoncé vouloir produire ses "propres consoles de salon et portables", avec une première feuille de route d’ici juin 2024, selon un article du journal russe Kommersant.
Le projet, mis entre les mains de Mikhaïl Michoustine, Premier ministre russe, s’inscrit dans un programme plus global pour tirer vers le haut le développement des jeux vidéo dans le pays. La sortie d’une future console, qui bénéficierait d’un service à la demande - la possibilité de jouer à des jeux en ligne, moyennant un abonnement - est attendue pour 2026-2027.
"La Russie n’est pas compétente pour produire sa propre console Xbox ou PlayStation, et créer un tel produit de zéro pourrait prendre jusqu’à dix ans", a réagi de son côté Kommersant. Le quotidien économique relève entre autres la problématique de l’approvisionnement de certains composants électroniques, l’absence d’un réel savoir-faire, mais surtout le budget colossal d’un tel projet, qui dépasserait la barre des 100 millions de dollars.Une nouvelle méthode de propagande
Au-delà des enjeux économiques, le jeu vidéo est surtout perçu par Vladimir...
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10/04 - Ces cataclysmes sanitaires qui nous guettent : "Les infections et la pollution, un cocktail explosif"
A la tête du Covars, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, l’immunologiste Brigitte Autran sonde le pays, pour mieux le préparer aux crises. Avec son équipe, elle vient de remettre un rapport à l’exécutif sur les cataclysmes qui pourraient survenir dans les deux à cinq ans. Epidémies d’origine animale, nouveaux virus, moustiques contaminés, dérèglement climatique, pollutions… Le système de soin français est-il prêt ? Lorsque la spécialiste décroche pour nous en parler, elle vient de faire part de ses conclusions au gouvernement. Au tour des lecteurs de L’Express.
L’Express : Quelle est la principale menace qui plane sur la France ?
Pr Brigitte Autran : Il y en a plusieurs, et de plusieurs types, avec de nombreuses interactions possibles. Nous avons notamment étudié les liens entre les risques infectieux et les facteurs environnementaux qui exacerbent ces risques. Le réchauffement climatique, les pollutions atmosphériques ou chimiques représentent une lame de fond à laquelle la population est exposée en permanence et dont il faut tenir compte.
Dans les infections respiratoires, ce sont les grippes aviaires et l’émergence d’un nouveau coronavirus qui posent le plus grand risque. Ces maladies circulent chez l’animal, mais si elles passaient chez l’homme, elles pourraient générer une nouvelle épidémie, comme avec le Covid-19. Il faut aussi surveiller les arboviroses, les virus qui se transmettent par un vecteur, comme le moustique. La dengue, mais aussi le West Nile virus, sur le...
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10/04 - Reconnaissance d’un Etat palestinien : quels pays ont déjà franchi le pas ?
"La communauté internationale ne pourra pas aider l’Etat palestinien si elle ne reconnaît pas son existence". Mercredi 10 avril, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, parmi les voix les plus critiques en Europe vis-à-vis d’Israël, a déclaré devant les députés que Madrid était prête à reconnaître la Palestine en tant qu’Etat. Une telle reconnaissance "est dans l’intérêt géopolitique de l’Europe", a-t-il affirmé, sans toutefois préciser de date. Lors d’une tournée au Moyen-Orient la semaine passée, le socialiste avait confié à la presse que cette reconnaissance pourrait avoir lieu d’ici la fin du mois de juin.
Une éventualité longtemps taboue pour les pays occidentaux, mais désormais évoquée par les dirigeants de plusieurs d’entre eux. La veille, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, a également annoncé son intention de soumettre au gouvernement une proposition formelle sur la reconnaissance d’un Etat palestinien quand des "discussions internationales plus larges" seront terminées. La reconnaissance du statut d’Etat "pourrait servir de catalyseur pour aider la population de Gaza et de Cisjordanie et pour faire avancer une initiative de paix menée par les Arabes", a-t-il déclaré par la suite au site d’informations irlandais The Journal, indiquant que la proposition formelle serait faite "dans les prochaines semaines". Le même jour, l’Australie avait laissé entendre qu’elle pourrait faire de même.Reconnu par 137 pays
Dans l’Union européenne, où seuls 9 des 27 membres considèrent la...
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10/04 - Paris 2024 : la CGT a déposé des préavis de grève dans la fonction publique
La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique courant du 15 avril au 15 septembre et qui couvriront donc la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), a-t-elle annoncé ce mercredi 10 avril.
"Pas de trêve olympique" a prévenu le premier syndicat de la fonction publique dans un communiqué, qui avait déjà fait savoir son intention d’appeler à la grève pendant les JO. Il demande notamment "des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, […] des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion".
Ce préavis rejoint celui du deuxième syndicat de la fonction publique, Force Ouvrière (FO), qui avait également déposé début mars un préavis de grève s’étendant sur toute la période des Jeux olympiques, réclamant une meilleure rémunération des fonctionnaires.Pas de préavis du côté de la CFDT et de l’UNSA
La CFDT (3e syndicat) et l’Unsa (4e) ont à l’inverse fait savoir qu’ils n’appelaient à ce stade pas à la mobilisation pendant les Jeux olympiques, la secrétaire générale de la CFDT assurant début mars que la confédération n’avait "aucune envie de gâcher ce moment festif." "Tout le pays souhaite qu’il n’y ait pas de grèves" pendant les Jeux olympiques, avait martelé début mars le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini.
Il avait alors jugé "très inexacte" l’affirmation des syndicats selon laquelle il n’y aurait pas de dialogue avec le gouvernement pour préparer les...
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10/04 - Dupond-Moretti sermonné par le Conseil supérieur de la magistrature
Le recadrage de magistrats par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti est "de nature à porter atteinte" à la séparation des pouvoirs, a déploré ce mercredi 10 avril dans un communiqué le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le CSM, organe constitutionnellement chargé de protéger l’indépendance de la justice, avait reçu mardi les chefs du tribunal de Marseille, qui avaient été réprimandés mi-mars par le ministre après leurs propos devant la commission d’enquête sénatoriale sur la lutte contre le trafic de drogues.
En marge du déplacement à Marseille avec le chef de l’Etat Emmanuel Macron le 19 mars pour lancer les opérations anti-drogues "place nette XXL", des magistrats marseillais avaient raconté au Figaro s’être pris en privé "une soufflante" de la part du ministre, furieux contre des propos tenus durant leurs auditions devant la commission sénatoriale. Les magistrats y auraient selon le ministre tenu des propos emprunts de "défaitisme" et faisant "le jeu du RN", en disant notamment devant la commission craindre d’être "en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille".Une "atteinte à la liberté d’expression" et "à la séparation des pouvoirs"
"A la suite de critiques émises", est-il écrit dans le communiqué du CSM dans lequel Eric Dupond-Moretti n’est pas nommé, "le Conseil supérieur de la magistrature rappelle que les magistrats, comme toutes les personnes entendues sous serment par une commission d’enquête parlementaire, sont tenus de 'dire toute la vérité et rien que la vérité'...
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10/04 - "L’homme qui en a trop vu" et "Rwama" : deux histoires du monde arabe en BD
L’Orient compliqué aurait-il trouvé dans la simplicité de la bande dessinée son médium de prédilection ? Après L’Arabe du futur de Riad Sattouf, Dissident Club de Taha Siddiqui, pour ne parler que des deux albums dont je vous ai entretenus ici même, et avant Rwama de Salim Zerrouki dont je vous parlerai plus loin, voici L’homme qui en a trop vu d’Ali Arkady, Simon Rochepeau et Isaac Wens, paru ce mois-ci chez Futuropolis.
L’homme en question, c’est Ali Arkady, né au Kurdistan irakien en octobre 1982, il a grandi pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). "Je me souviens de l’obscurité dans les abris antiaériens où ma famille se réfugie. Ma mère me raconte des histoires pour m’endormir, pendant que mon père, artiste, pratique la calligraphie arabe, à la lueur des bougies." Les hélicoptères, les balles perdues, les rues en ruines où les chiens dévorent les cadavres, "c’était comme ça". Entre deux massacres de la population kurde perpétrés par Saddam Hussein, la famille d’Ali Arkady déménage, et ça continue avec la guerre du Golfe, je ne vais pas raconter toutes les guerres à travers lesquelles il est passé, je n’aurais plus la place de parler de son album qui commence le 16 octobre 2016, dans la voiture qui le conduit à la base militaire de Qayyarah à 90 kilomètres au sud de Mossoul alors tenu par le groupe Etat islamique et que les forces de la coalition interethnique nationale s’apprêtent à attaquer et qu’Ali Arkady doit suivre comme photographe reporter. Comme s’il n’en avait pas encore assez vu, des pillages,...
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10/04 - Gaza : Israël confirme avoir tué trois fils du chef du Hamas dans une frappe
"Une erreur" : le président américain Joe Biden a émis l’une de ses plus fortes critiques de la stratégie militaire à Gaza du gouvernement de Benyamin Netanyahou qui doit justifier ce mercredi 10 avril devant la Cour suprême son niveau d’aide humanitaire à ce territoire palestinien menacé de famine. En parallèle, de nouvelles frappes mortelles ont eu lieu dans la nuit, dans le nord et le centre du territoire.
Les infos à retenir
⇒ Israël confirme avoir tué trois fils du chef du Hamas dans une frappe
⇒ Le Hamas est "militairement vaincu" à Gaza, assure Benny Gantz
⇒ Biden critique fortement la stratégie militaire du gouvernement israélien, la qualifiant "d’erreur"Israël confirme avoir tué trois fils du chef du Hamas dans une frappe
L'armée israélienne et le renseignement intérieur ont confirmé avoir tué ce mercredi dans une frappe aérienne ciblée trois fils du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qualifiés d'"agents militaires" du mouvement islamiste palestinien.
"Les trois agents qui ont été frappés sont Amir Haniyeh, un commandant de cellule de l'aile militaire du Hamas, Mohammad Haniyeh, un agent militaire de l'organisation terroriste Hamas, et Hazem Haniyeh, également un agent militaire de l'organisation terroriste du Hamas", a indiqué un communiqué de l'armée.
Le chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, avait annoncé plus tôt ce mercredi la mort de trois de ses fils et de plusieurs petits-enfants dans une frappe israélienne à Gaza, en prévenant que cette attaque ne ferait pas plier son mouvement six mois...
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10/04 - Chasser la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU ? Une idée pas si folle...
Exclure la Russie du Conseil de sécurité ? Neutraliser l’Etat qui a le plus fait obstruction aux résolutions de l’ONU depuis sa création ? L'idée n'a rien d'incongru soutient Nicolas Tenzer. Dans son dernier ouvrage, Notre guerre (éd. de l’Observatoire), cet expert en questions stratégiques suggère même deux moyens d’y parvenir. D’abord, recourir à l’article 6 de la charte des Nations unies, qui stipule qu’un membre "peut être exclu de l’organisation par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité" s’il enfreint ses principes "de manière persistante". C’est bien le cas de la Russie, qui a violé la plupart des fondements de la Charte, qu’il s’agisse du "maintien de la paix", "du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes" (article 1), du "règlement pacifique des différends" (article 2) ou du refus de "l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale de tout Etat" (article 4).
La subtilité juridique réside dans le terme "recommandation", qui, contrairement à une » décision », n’est pas soumise au veto. Il reviendrait donc à l’Assemblée générale de trancher - cette même Assemblée qui a condamné l’invasion russe à plusieurs reprises... "Pour faire aboutir cette recommandation, il suffirait que 9 des 15 membres permanents et non permanents du Conseil votent en ce sens. La composition actuelle du Conseil le permettrait", explique Nicolas Tenzer, qui évoque également un second moyen de sortir la Russie du "P5". Encore plus radical, il consisterait à remettre en question la légitimité de la Fédération de Russie à...
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10/04 - "Lever le tabou du licenciement dans la fonction publique" : le gouvernement lance un débat explosif
Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a lancé mardi 9 avril à Paris la concertation autour de son projet de réforme de la fonction publique, se heurtant d’emblée à la colère des syndicats avec l’ouverture d’un débat explosif sur "le tabou du licenciement". Annoncée en septembre 2023, la réforme devait initialement être présentée au Conseil des ministres en février, mais est désormais annoncée pour l’automne.
Le projet de loi vise notamment à accentuer la rémunération au mérite des fonctionnaires et faciliter les mutations d’une branche à l’autre de la fonction publique (qui en compte trois : Etat, collectivités, hôpitaux). "Un projet injuste qui va accroître la division entre les agents publics", s’est inquiété Solidaires fonction publique (6e syndicat) dans un communiqué. Pour la Cfdt-FP (3e), "la priorité de nos collègues, c’est de maintenir leur pouvoir de vivre de leur travail, pour eux et leur famille […]. Le projet de loi ne sera socialement acceptable qu’à condition de répondre aux enjeux prioritaires pour les agents, pour les usagers et l’intérêt général du pays tout en laissant la place la plus large à la négociation collective", poursuit-elle dans un communiqué.
Le ministère de la Fonction publique tente de calmer le jeu en rappelant que le but de la réunion de mardi, qui a réuni syndicats, employeurs hospitaliers et collectivités, "est de poser sur la table tous les objets (de concertation, NDLR), sans tabou, sans dissimulation".
"On anticipe des divergences de vues, d’approche, de lexique,...
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10/04 - Chine : l’agence de notation Fitch avertit Pékin
L'agence de notation Fitch a abaissé la perspective du crédit souverain de la Chine à négative, a annoncé l'agence ce mercredi 10 avril, citant des risques accrus pour les finances publiques du pays.
"La révision des perspectives reflète les risques croissants qui pèsent sur les finances publiques de la Chine alors que le pays est confronté à des perspectives économiques plus incertaines", a indiqué l'agence dans un communiqué de presse. "Les déficits budgétaires importants et l'augmentation de la dette publique au cours des dernières années ont érodé les réserves budgétaires du point de vue de la notation", a averti l'agence.
"La politique budgétaire est de plus en plus susceptible de jouer un rôle important dans le soutien de la croissance au cours des prochaines années, ce qui pourrait maintenir la dette sur une tendance régulière à la hausse", a-t-elle ajouté.
Le ministère chinois des Finances a rapidement réagi, jugeant cette décision "regrettable". "Les résultats montrent que le système d'indicateurs de la méthodologie de notation du crédit souverain de Fitch n'a pas réussi à refléter de manière efficace et proactive les efforts déployés par Pékin pour promouvoir la croissance économique", a déclaré le ministère dans un communiqué.Crise prolongée du secteur immobilier
Mais Fitch a confirmé la note de crédit de la Chine à "A+", une décision qui, selon l'agence, reflète "l'économie vaste et diversifiée du pays, ses perspectives de croissance du PIB toujours solides par rapport à ses pairs, son rôle intégral dans...
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10/04 - Iran : la politique contradictoire des mollahs, par Frédéric Encel
La République islamique d’Iran incarne parfaitement ce qu’on pourrait appeler un ogni, un objet géopolitique non identifié. Instauré en 1979 sur les ruines de l’empire dynastique du nationaliste pro-occidental shah d’Iran, Reza Pahlavi, par un dignitaire religieux, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, ce régime en principe théocratique présente une politique apparemment contradictoire.
A l’intérieur, comme souvent dans les dictatures fanatiques, c’est contre les civils, les femmes et les minorités en particulier, que s’abat la violence d’Etat. Misogyne et phallocrate au dernier degré, la République islamique fait peser sur la moitié de la population une chape moraliste et viriliste insupportable pour des millions de femmes, en pratiquant une hideuse politique de viols et d’assassinats, qui ne sont même plus déguisés. A la manœuvre, les Gardiens de la révolution et la police des mœurs, bras armé littéralement fascisant du régime ; le courageux mouvement "Femme, vie, liberté", bien que réprimé dans le sang depuis de longs mois, ne s’éteint pas, tout comme progresse la défiance religieuse et sociétale à l’encontre d’un régime d’un autre âge. Les femmes (comme les homosexuels), assoiffées de liberté et de droits égaux devant le respect et les lois, ne sont pas les seules à subir les foudres de Téhéran ; militants culturels kurdes, azéris, baloutches et arabes, mais aussi Perses de souche adeptes du sunnisme – un culte pas même reconnu en Iran ! – sont soumis à surveillance, entraves, voire exactions et meurtres. L’Iran détient...
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10/04 - Retraites des fonctionnaires : quand allons-nous sortir du déni collectif ?
Nommer les choses, c’est déjà leur donner une vie, une substance. Tandis que le gouvernement peaufine sa feuille de route pour tenter de rétablir les finances publiques du pays, le dossier des retraites s’est presque évaporé. Comme si la réforme de l’an passé et le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans avaient définitivement réglé le problème. A l’origine de cette myopie, pour ne pas dire aveuglement, les projections à moyen terme du Conseil d’orientation des retraites sur lesquelles se base l’exécutif.
Depuis longtemps, de nombreux observateurs pointent à la fois les hypothèses très optimistes retenues par le COR pour bâtir ses fameuses projections et le mode de calcul choisi. Parmi les hypothèses, celles sur la productivité laissent songeur. Dans ses prochaines projections prévues pour juin prochain, le COR devrait présenter un scénario central retenant une croissance de la productivité de 1 % par an alors que cette dernière recule en France depuis 2017. Reconnaître cette réalité statistique aurait abouti à revoir mécaniquement à la hausse le déficit. Inacceptable pour les syndicats qui siègent au COR et pour lesquels toucher une nouvelle fois au dossier des retraites après le psychodrame du 49-3 serait une déclaration de guerre.
Second sujet de polémique : la méthode de calcul et la "convention statistique retenue" selon laquelle le système des retraites des fonctionnaires est équilibré puisque l’Etat employeur verse une "subvention" équivalente au déficit. Cette subvention prend la forme de...
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10/04 - Emploi des seniors : l’échec des négociations compromet la convention d’assurance chômage
Le texte final ne crée "aucun droit nouveau pour les salariés", a déclaré le négociateur de la CFDT Yvan Ricordeau. Après trois mois de négociations entre organisations syndicales, patronales et gouvernement, les syndicats ont dressé un constat d’échec dans la nuit de mardi à mercredi 10 avril des négociations autour de l’emploi des seniors.
"Il n’y a pas de nouveau droit, il y a moins de destructions (de droits) que prévu, mais surtout des grands manques", a aussi pointé le représentant de FO Michel Beaugas, qui a réservé la position de son organisation. "On va lister les plus et les moins : il n’y aura pas beaucoup de plus", a expliqué Denis Gravouil pour la CGT. "L’avis que je vais faire passer à nos instances n’est pas favorable", a renchéri Eric Courpotin (CFTC), tandis que Jean-François Foucard (CFE-CGC) a dit qu’il proposerait à son instance dirigeante "de ne pas signer cet accord".
Plusieurs syndicats ont souligné le fait qu’une ouverture patronale sur un droit à la retraite progressive aurait pu changer la donne, mais le Medef comme le gouvernement ont argué que la mesure coûtait trop cher. "Le patronat ne voulait pas de cette négociation depuis le départ, il a essayé de la retourner dans son sens" pour mieux l’évacuer, a estimé Yvan Ricordeau. L’adhésion de la CFDT au texte était déterminante pour parvenir à un compromis.Avis négatif des syndicats
FO et CFDT vont réunir mercredi et jeudi leurs instances dirigeantes pour décider formellement de valider ou non l’accord, mais les déclarations négatives...
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10/04 - L’adhésion de l’Ukraine à l’UE, "une folie" ? Ce qui se cache derrière les discours officiels
Vous avez aimé le débat sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne ? Vous allez adorer celui sur l’adhésion de l’Ukraine. Officiellement, la position de la France est claire. Emmanuel Macron l’a rappelé en décembre, Paris soutient l’ouverture de négociations d’adhésion de l’Ukraine, une décision "logique, juste et nécessaire". Mais au-delà des propos de façade, que la situation internationale oblige quasiment à tenir par solidarité avec Kiev attaqué par la Russie, le sujet est une véritable bombe à retardement.
C’est l’un des piliers du gouvernement Attal qui le confie, sous le sceau de l’anonymat : "L’Ukraine n’a pas sa place dans l’Union européenne. On refait la même erreur qu’avec la Turquie. Ce serait une faute qui tuerait l’UE. Intégrer le premier producteur de céréales du monde serait une folie."
Fin mars, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est en Ukraine. Quand elle s’adresse au parlement ukrainien, elle est frappée par le nombre de drapeaux européens qui flottent dans la salle. "Ce projet d’adhésion porte beaucoup le pays, qui fait les efforts et joue vraiment le jeu pour entrer dans l’UE", remarque-t-elle.
Sembler lâcher Kiev n’est pas une option pour la majorité présidentielle, qui se trouve embarquée en pleine campagne électorale dans une aventure incertaine. La tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, fait preuve de zèle en proposant d’accorder, comme premier signe d’encouragement, le statut d’observateur aux législateurs ukrainiens au Parlement européen "dès que possible" :...
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10/04 - Quand la Russie et la Chine lorgnent sur nos Outre-mer
Dans cet épisode de La Loupe, Alexandra Saviana, journaliste au service Société de L’Express, revient sur la présence de plus en plus forte de la Chine et de la Russie en Outre-mer.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : Elysée
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : GREG BAKER/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Il y a quelques semaines, nous avons consacré un épisode à un petit pays du Caucase, l’Azerbaïdjan. Si vous l’avez écouté, vous vous souvenez peut-être qu’il commençait par une histoire de punaises de lit.
Pour ceux qui l’auraient raté, en voici un court résumé : de l’invasion de ces nuisibles en septembre dernier, aux risques pesant sur les Jeux olympiques et paralympiques cet été, une journaliste de L’Express a découvert que de nombreux comptes sur les réseaux sociaux, liés à l’Azerbaïdjan, participaient à une campagne de déstabilisation de la France. La raison : nous serions trop proches, selon le pays, de son adversaire arménien.
Mais vous allez découvrir dans ce nouvel épisode que ce n’est pas le seul Etat qui tente de nous fragiliser. Loin de là… La Russie et la Chine, elles aussi, multiplient les ingérences contre...
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10/04 - Pr Antoine Flahault : "Mon rêve secret ? Que Netflix nous aide à vivre plus longtemps"
Les plats s’enchaînent. Du poisson, pas de vin, mais en dessert, une généreuse panacotta aux fruits rouges. "Pourquoi pas, si on ne grignote pas entre les repas", sourit l’épidémiologiste Antoine Flahault, entre deux bouchées. Consulté comme un oracle durant la crise sanitaire, le spécialiste est venu, le temps d’un déjeuner, nous présenter son nouveau livre, Prévenez-moi ! - Une meilleure santé à tout âge (Robert Laffont, mars 2024).
A l’intérieur de ces 300 pages dédiées à la prévention, quelques surprises : le scientifique, depuis dix ans à la tête de l’Institut de santé globale à Genève, une des vigies sanitaires en Europe, refuse de prêcher l’abstinence et l’élimination des risques. Une "utopie", écrit-il. Loin des carcans du genre, il préfère rappeler le consensus médical et présenter des alternatives, non sans gourmandise, aux habitudes mauvaises pour la santé, du mode de vie à l’alimentation.
Car il en est convaincu : pour se faire entendre, il faut éviter les injonctions. Et surtout, que la science infuse, dans les esprits, dans la culture. Ainsi Antoine Flahault a-t-il construit son ouvrage comme une succession de scènes de vie, assaisonnées de références littéraires, de La Peau de Chagrin de Balzac au Docteur Knock de Jules Romains. A table, il confie un rêve : que demain plus qu’hier ou aujourd’hui, les auteurs et les scénaristes en vogue profitent de leur succès pour rendre "cool" les bonnes pratiques. Entretien.
L’Express : On se plaint souvent en France de la faiblesse de la politique de prévention, et...
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09/04 - Réseaux sociaux, manque d’intérêt… Pourquoi les jeunes se détournent-ils de la lecture ?
Les réseaux sociaux font-ils obstacle à la lecture ? D’après une étude réalisée par le Centre national du livre (CNL) et publiée ce mardi 9 avril, chez les jeunes, la tendance est davantage au "scroll" qu’à l’ouverture d’un livre. "Le décrochage à l’adolescence se confirme fortement à partir de 16 ans pour les lectures obligatoires", souligne les auteurs de l’étude, menée auprès de 1 500 Français âgés de 7 à 19 ans en début d'année.
En effet, 36 % des jeunes âgés de 16 à 19 ans ne lisent pas du tout pour l’école ou le travail. Ce chiffre grimpe à 38 % dans le cadre des loisirs. Des constats préoccupants et attestant d’un décrochage de cette catégorie de la population. Entre 7 et 12 ans, ils ne sont que 8 % à affirmer ne pas lire pour l’école, et 7 % dans le cadre des loisirs.
Globalement, hors lectures obligatoires, les jeunes Français de plus de 16 ans consacrent en moyenne une heure vingt-cinq par semaine à lire un livre (en baisse de trete-trois minutes par rapport à 2022), soit environ douze minutes par jour. Par ailleurs, un écart se creuse entre les sexes : les filles - toujours âgées de 16 à 19 ans - lisent dix-sept minutes par jour, contre sept pour les garçons.Plus de cinq heures par jour consacrées aux écrans
Problème : la diminution du temps de lecture semble être compensée par la hausse de celui que les jeunes passent sur les écrans. Entre 16 et 19 ans, les Français consacrent en moyenne cinq heures dix quotidiennes sur leurs téléphones ou leurs ordinateurs (hors utilisation de ces écrans pour le travail)....
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09/04 - Joshua Cherniss : "Comment combattre les antilibéraux sans devenir aussi impitoyables qu’eux"
C’est bien connu, depuis 1793 et la Terreur, le culte révolutionnaire français entretient une fascination certaine pour la violence en politique, à l’image de la complaisance bien connue du philosophe Jean-Paul Sartre envers la brutalité du totalitarisme soviétique, qu’il jugeait comme un mal nécessaire. Ou pour ainsi dire : "On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs".
Aujourd’hui, cette maxime est pour certains toujours aussi pertinente. Après l’attentat de Moscou, les images des quatre terroristes se présentant dans le box des accusés, visiblement torturés par les autorités russes, ont circulé dans la "droitosphère", plusieurs commentaires laissant suggérer que la France devrait s’en inspirer. A gauche, l’urgence climatique pousse des associations et des militants à des actions de désobéissance civile, allant du sabotage d’outils agricoles à la perturbation d’aéroports, le plus souvent au mépris total du droit de propriété ou de la liberté de circulation.
Comment comprendre que des individus mus par les meilleures intentions puissent commettre des actes légalement et moralement répréhensibles ? Pour Joshua Cherniss, professeur associé à l’université de Georgetown, spécialiste de l’histoire des idées politiques et auteur du très remarqué Liberalism in Dark Times : the liberal ethos in the twentieth century* (Princeton University Press, 2021), la réponse est dans la question : c’est parce qu’un individu est convaincu d’agir pour le bien qu’il considère légitime de recourir à la violence.
L’Express : Selon...
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09/04 - Inès Reg - Natasha St-Pier : les cinq enseignements d’un clash très politique
Des voix qui s’élèvent, des esprits qui s’échauffent. Une famille – parents dans la cinquantaine, fille dans la vingtaine – qui, sur le quai de la gare d’une ville moyenne loin de Paris, se déchire. Objet de leur discorde : le "clash" entre Inès Reg et Natasha St-Pier. Une polémique comme seule la télévision – et la politique – aujourd’hui peut en produire. Pour ceux qui auraient manqué un ou plusieurs épisodes, en voici le résumé : Danse avec les stars, programme phare de TF1, DALS pour les intimes, réunit cette année notamment l’humoriste Inès Reg et la chanteuse Natasha St-Pier. Lors d’une répétition filmée le 31 janvier 2024 (mais non diffusée par la chaîne), Inès Reg aurait prié Natasha St-Pier et son entraîneur, le danseur Anthony Colette, de baisser le volume de leur musique. Après une discussion vive, la chanteuse aurait traité l’humoriste de "petite salo…" avant de lui présenter ses excuses, expliquant avoir cru qu’il s’agissait d’une "séquence", c’est-à-dire de jouer une dispute pour les caméras.
L’incident, révélé par le journaliste indépendant Clément Garin le 16 mars sur le réseau social X, prend une autre tournure quand le journal Le Parisien révèle le 21 mars que Natasha St-Pier a déposé une main courante contre Inès Reg. L’affaire rebondit ensuite sur Instagram où Inès Reg publie une vidéo de 47 minutes, à laquelle Natasha St-Pier réagit en publiant elle aussi plusieurs longues minutes d’explication. Incommunicabilité exacerbée : on explique, on pleure, on s’émeut devant sa caméra et ses followers au lieu...
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09/04 - "Premier ministre TikTok" : qui est Simon Harris, le nouveau chef du gouvernement irlandais ?
Le plus jeune Premier ministre de l’histoire de son pays, reconnu pour ses talents de communication y compris par ses opposants, mais qui arrive au pouvoir dans un contexte politique très délicat pour son parti. Toute ressemblance avec la situation politique française serait purement fortuite : il s’agit ici bien de Simon Harris, 37 ans, qui a officiellement été nommé ce mardi 9 avril nouveau chef du gouvernement de la République d’Irlande. De quoi faire de lui le plus jeune dirigeant à la table des sommets de l’Union européenne.
Membre du parti de centre-droit Fine Gael, il mènera le gouvernement de coalition à la tête du pays depuis 2020 avec l’autre parti de centre-droit, le Fianna Fall. Il remplace Leo Varadkar, qui avait démissionné en mars à la surprise générale dans un pays traversé par une importante crise du logement, mais aussi par des discussions de plus en plus intenses sur une éventuelle réunification avec l’Irlande du Nord."Le bébé" du Parlement
Né en 1986, Simon Harris a grandi dans une petite ville près de Dublin. Il a commencé par militer pour améliorer le sort des personnes autistes, sensibilisé à ce sujet par son frère atteint du syndrome d’Asperger. Entré dans la branche jeunesse du parti centriste du Fine Gael à l’âge de 16 ans, il est élu au Parlement dès l’âge de 24 ans, en 2011, de quoi lui valoir le surnom "Le bébé du Dail" (le nom du Parlement irlandais). Il a ensuite été nommé ministre de la Santé en 2016, à seulement 29 ans, puis ministre de l’Education supérieure, en 2020....
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09/04 - Pacte asile et migration : stop aux cris d’orfraie, le temps presse, par Eric Chol
C’est la dernière arme brandie par l’Union européenne avant les élections de juin. Le pacte Asile et migration, en gestation depuis 2020, et qui, après un accord au forceps entre les institutions bruxelloises en décembre, doit encore faire l’objet d’un vote décisif au Parlement européen le 10 avril avant une adoption juste avant le scrutin de juin. Un pacte de compromis, comme tout accord européen, à la fois suffisamment restrictif pour satisfaire une opinion publique de plus en plus préoccupée par l’arrivée de migrants, et suffisamment lucide pour activer un mécanisme de coopération et de solidarité entre pays. Un texte aussi indispensable que raisonnable, en dépit des cris d’orfraie de l’ensemble de l’opposition en France. Même Raphaël Glucksmann, qu’on a connu plus courageux, a promis de voter "contre la majorité des textes" constituant le pacte.
La réalité, c’est que le temps presse. Côté politique, l’extrême droite surfe sur le discours anti-migrants. Depuis 2010, elle a déjà rassemblé plus de 20 % des votes aux législatives dans un tiers des pays de l’UE. Et ce n’est pas fini. Le 10 mars, le mouvement Chega récoltait 18 % des votes au Portugal. Le 6 avril, les électeurs slovaques ont choisi comme président Peter Pellegrini, un populiste proche du premier ministre Fico. Quant à Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, il caracole en tête des sondages…
Coté frontières, la Méditerranée ne cesse d’accueillir de nouveaux flux de migrants. En 2023, Frontex, l’agence chargée de la surveillance des...
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09/04 - Guerre en Ukraine : Kharkiv, la prochaine cible de l’armée russe ?
Les sirènes assourdissantes, les bombardements incessants, les drones fusant dans le ciel… Tel est le quotidien des habitants de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine située à proximité de la frontière avec la Russie. Six personnes ont trouvé la mort à la suite de la dernière attaque en date, dans la nuit du 6 avril. À cette date, les Russes ont tiré 32 drones Shahed, de fabrication iranienne, principalement sur des cibles civiles : des immeubles d’habitation, une station-service, une dizaine de voitures…
En février 2022, rapidement après le début de l’offensive russe, l’armée de Moscou avait réussi à avancer jusqu’aux portes de Kharkiv, avant d’être repoussée jusqu’à la frontière lors de la contre-offensive de l’Ukraine, en septembre 2022. Depuis, les bombardements étaient moins fréquents et la population était remontée à 1,3 million d’habitants (contre 2 millions avant la guerre), peut-on lire dans Le Figaro.
Mais, ces derniers mois, les frappes ont repris et s’enchaînent à Kharkiv, tout comme dans la région environnante. Des groupes de soldats russes ont même été aperçus dans la ville, "pour attiser la peur", comme le rapporte The Washington Post.
À portée de frappe, "Kharkiv est l’une des cibles les plus faciles" pour Moscou, souligne le quotidien américain. "La ville est si proche de la frontière que même les systèmes de défense aérienne modernes auraient du mal à répondre dans les temps aux missiles russes à grande vitesse."Des rumeurs relayées par plusieurs médias
Cette proximité et cette convoitise...
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09/04 - Matthieu Valet au RN : ces policiers qui rejoignent l’extrême droite
Il assure rejoindre "le seul parti" apte à "redresser notre pays". Après l’ancien patron de la police aux frontières de l’Europe (Frontex), Fabrice Leggeri, puis l’essayiste, Malika Sorel, l’ancien porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, Matthieu Valet, a annoncé ce mardi 9 avril son inscription sur la liste du Rassemblement national pour les élections européennes de juin.
Approché par la tête de liste, Jordan Bardella, "il y a quelques semaines", il a affirmé, au micro de CNews et Europe 1, faire désormais partie d’un "grand mouvement populaire", "pro-Français" qui va "changer la vie des premiers de cordée".
Ancien chef adjoint de la brigade anti-criminalité (BAC) du Val-de-Marne, puis responsable syndical, Mathieu Valet a tenu à rappeler ses origines espagnoles et modestes, élevé "dans une tour de 15 étages d’une cité à Lille". "On ne m’a rien donné […], j’ai été tout chercher avec les dents", a-t-il insisté. Son ralliement a immédiatement été salué par le président du RN, Jordan Bardella, qui a souhaité la "bienvenue" à cet "homme de terrain dans une France en proie à l’ensauvagement", sur le réseau social X.
Homme de terrain dans une France en proie à l'ensauvagement, chef adjoint de la Bac Nord du Val-de-Marne, ex-porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, il fait le choix de s'engager en rejoignant notre liste de rassemblement :
Bienvenue à @mvalet_officiel !— Jordan Bardella (@J_Bardella) April 9, 2024Des agents de police devenus députés RN
Si le...
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09/04 - Réchauffement climatique : la Suisse, premier Etat à être condamné par la CEDH
C’est peut-être le début d’une longue liste de condamnations à venir. La Suisse vient d’être condamnée, ce mardi 9 avril, pour son inaction climatique. C’est la première fois que la Cour, qui fait respecter la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, condamne un Etat pour son manque d’initiatives pour lutter contre le changement climatique. La CEDH ne s’était encore jamais prononcée sur la responsabilité des Etats en matière d’action contre le changement climatique. Une décision "historique" selon de nombreux spécialistes.
L’institution, qui siège à Strasbourg, a dit à une majorité de 16 voix contre une qu’il y a eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la convention des droits de l’Homme et, à l’unanimité, violation de l’article 6 relatif à l’accès à un tribunal. Autrement dit : c’est la première fois que la CEDH condamne un Etat pour avoir manqué de mettre en œuvre des mesures suffisantes pour lutter contre le changement climatique.
Arrêt Verein KlimaSeniorinnen Schweiz et autres c. Suisse - Violations de la Convention, faute de mise en œuvre de mesures suffisantes pour lutter contre le changement climatiquehttps://t.co/fkX0rbz9s2#ECHR #CEDH #ECHRpress pic.twitter.com/BHWKlGJTEU— ECHR CEDH (@ECHR_CEDH) April 9, 2024"Un début"
L’affaire était portée par les "Aînées pour la protection du climat" (2 500 Suissesses âgées de 73 ans en moyenne) et quatre de ses membres qui avaient développé en plus des requêtes individuelles. La Cour a considéré que l’association...
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09/04 - IVG : comment Trump a réussi à se mettre les anti-avortement à dos
Donald Trump vient de trancher sa position sur l’avortement. "Et cela pourrait lui coûter cher sur le plan électoral", rapporte le quotidien américain New York Times. Dans une vidéo publiée ce lundi 8 avril, le candidat républicain à la Maison-Blanche s’est dit défavorable à une interdiction fédérale de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) aux Etats-Unis. Il a toutefois dit vouloir laisser la main libre aux Etats américains pour légiférer sur l’avortement, renonçant prudemment à une interdiction à l’échelle nationale.
"Les Etats détermineront par vote ou par une loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit avoir force de loi", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa plateforme Truth Social, après des mois d’allées et venues sur le sujet.
Déclaration du président Trump sur l'avortement et le droit à l'avortement pic.twitter.com/v6apys4As6— Brainless Partisans 🏴☠️☢️☣️🪆 (@BPartisans) April 8, 2024Des conservateurs "déçus"
De nouveau candidat en novembre face au démocrate Joe Biden, Donald Trump se targue lui-même d’avoir, par ses nominations de juges à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement. Depuis cette décision redonnant aux 50 Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’IVG.
Mais, d’après le Wall Street Journal, "ces mesures n’ont pas permis de faire baisser le nombre d’interventions de manière...
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09/04 - Déficit : pourquoi le message du COR reste trompeur, par Jean-Pascal Beaufret
Alors que l’épineuse question des déficits publics et des pistes pour les combler occupe tous les esprits, le sujet des retraites semble enterré. Comme si le report de l’âge de 62 à 64 ans décidé l’an passé avait clos le débat. Le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui travaille déjà sur son rapport de juin prochain, va très probablement nous dire, comme il le fait depuis longtemps, que les retraites ont été presque équilibrées voire excédentaires en 2023. Ce message sera comme d’habitude inexact. Il va à nouveau induire en erreur Parlement et opinion publique. En réalité, les retraites ont été à l’origine de 54 % du déficit public de 2022 et ont encore contribué pour près de la moitié à celui de 2023. Continuer de le nier pose un sérieux problème démocratique.Le COR de nouveau dans la tourmente
Le COR ne va donc pas tenir compte de l’avis d’experts de plus en plus nombreux qui soutiennent que les retraites sont à l’origine d’une très grande partie des déficits français. Ni de la présentation faite par François Bayrou, le 21 septembre 2023, devant l’ensemble du COR, pointant une contribution de notre système de retraites de 68 milliards d’euros sur un déficit public total 2022 de 126 milliards et, surtout, de la proposition simple faite à cette occasion de présenter un vrai solde des retraites, "avant" les subventions que les caisses de retraite reçoivent des autres administrations pour payer les prestations.
Certes, ces subventions, comprenant les surcotisations payées par l’Etat sur les traitements des...
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09/04 - Violence des ados : au-delà de l’école, ces responsabilités qui doivent être interrogées
Déployer des assistants d’éducation autour des collèges et des lycées pour aider à apaiser le climat scolaire : telle est l’une des pistes retenues par le gouvernement, le 4 avril dernier, après les agressions dont ont été victimes plusieurs jeunes ces dernières semaines. Notamment celle de Shemseddine, cet élève de 15 ans battu à mort à Viry-Châtillon dans l’Essonne et celle de Samara, 13 ans, rouée de coups à Montpellier. D’autres propositions ont été avancées comme la création d’une équipe mobile de sécurité nationale composée de proviseurs, psychologues ou inspecteurs. Le Premier ministre Gabriel Attal a, pour sa part, proposé d’instaurer des conseils de discipline dès le primaire. Tandis que la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, envisage d’obliger les collégiens à déposer leurs portables dans des boîtes à l’entrée des établissements. Autant de mesures certes salutaires pour certaines.
Pour autant, alors que tous les regards se tournent vers elle à chaque nouveau drame, il est important de rappeler que l’école ne peut pas tout. A noter, d’ailleurs, que les récentes agressions ont eu lieu à l’extérieur des établissements ! Les responsabilités des parents, des plateformes numériques, des collectivités locales, de l’institution judiciaire ou des forces de l’ordre doivent aussi être interrogées. La lutte contre le phénomène d’ultraviolence chez les adolescents nécessite une mobilisation de tous les acteurs et pas uniquement de l’institution...
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09/04 - Le plan d’Atos pour effacer la moitié de sa dette
Le groupe informatique français lourdement endetté Atos, qui a présenté son cadre de refinancement à ses créanciers lundi, est à la recherche de 1,2 milliard d’euros et prévoit de convertir en actions près de la moitié de sa dette, a-t-il annoncé ce mardi 9 avril avant l’ouverture de la Bourse de Paris.
Les propositions des créanciers sont attendues le 26 avril. Un accord de principe avec un groupe de banques et l’Etat sur un financement intermédiaire de 450 millions d’euros, permettant de donner de l’air au groupe informatique jusqu’à la conclusion d’un accord de refinancement "d’ici juillet 2024", a également été annoncé.
En échange d’un prêt de 50 millions d’euros, l’Etat aura "une action de préférence" sur Bull SA, une partie de la filiale "big data" et sécurité (BDS) qui contrôle les activités sensibles et souveraines d’Atos (notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française), a indiqué le directeur général d’Atos Paul Saleh, mardi, lors d’une conférence téléphonique.
Ce prêt constitue "une première étape dans la protection des activités stratégiques du groupe" annoncée fin mars dernier par le ministère de l’Economie, qui "utilisera tous les moyens à sa disposition pour garantir la protection des activités stratégiques", a indiqué Bruno Le Maire, dans un communiqué.
Atos, qui est l’un des piliers technologiques des Jeux olympiques 2024 à Paris, est plombé par une dette colossale s’élevant à près de 5 milliards d’euros, dont 3,65 milliards d’euros d’emprunts et...
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09/04 - Crédit immobilier : une première baisse des taux d’intérêt en deux ans
Faut-il y voir le signe d’une nouvelle tendance ? Pour la première fois depuis début 2022, le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est en repli de 6 points de base, passant à 4,11 % en février contre 4,17 % en janvier 2024, rapporte la Banque de France ce lundi 8 avril.
Le montant des nouveaux crédits à l’habitat, hors renégociations, est en léger recul en février, à 7,3 milliards d’euros hors renégociations, contre 7,6 milliards d’euros au cours du mois précédent. Le montant a été divisé par trois depuis le pic du printemps 2022, à plus de 22 milliards d’euros. Une conséquence directe de la politique monétaire de la Banque Centrale européenne, selon Les Echos, qui s’est resserrée à partir du printemps 2022 pour lutter contre l’inflation. Cette politique a eu pour conséquence une spectaculaire chute de la production de crédit immobilier : en 2021, année record, les banques ont encore prêté (hors renégociations) 244 milliards d’euros, puis 235 milliards en 2022. En 2023, avec un repli de 40 %, les banques n’auront accordé que 139 milliards d’euros de prêts. Mais en rendant leurs conditions d’emprunt plus attractives, les banques espèrent tourner cette page austère.Relancer le marché immobilier
Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), les ventes ont en effet baissé de 22 % en 2023. Et le montant des nouveaux crédits immobiliers accordés est tombé l’an dernier à un point bas historique depuis 2015, selon les données de la Banque de France...
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09/04 - Cérémonie d’ouverture de Paris 2024 : Darmanin précise le dispositif de sécurité
Maintenir la cérémonie d’ouverture des JO 2024 sur la Seine reste une "bonne idée" malgré le contexte de menace élevée d’attentat, a déclaré ce mardi 9 avril au Parisien le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
"A partir du moment où ils sont très sécurisés, les grands événements sont sans doute parmi les endroits les plus sûrs, ceux où il y aura le moins de possibilités de passer à l’acte", a déclaré le ministre au quotidien. "Donc, oui, je pense que c’est une bonne idée de maintenir cette cérémonie en bord de Seine", a-t-il ajouté. "Aujourd’hui, nous n’avons aucune menace terroriste caractérisée sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques", a-t-il insisté, en précisant qu’il ne "travaill [ait] pas" sur un plan B pour la cérémonie d’ouverture du 26 juillet.
"Aucune des 205 délégations ne refuse d’y participer, ni l’équipe américaine, ni l’équipe israélienne, ni l’équipe iranienne", a-t-il encore dit, y voyant une preuve "qu’on les rassure sur la sécurisation".La plate-forme pour entrer dans le périmètre de sécurité en ligne le 10 mai
La plateforme en ligne permettant de s’inscrire pour accéder aux périmètres de sécurité autour des sites de compétition sera opérationnelle le 10 mai, a par ailleurs indiqué le ministre. Cette plateforme concerne "plusieurs dizaines de milliers de personnes : habitants, ayants droit (invités), consommateurs, personnes travaillant dans le secteur".
Sans inscription sur ce site, "vous ne pourrez pas rentrer", a encore dit Gérald Darmanin, expliquant, sans détail, que "des criblages de...
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09/04 - Olena Tregub : "En Russie, on apprend aux écoliers qu’il faudra un jour s’emparer de Paris et de Berlin"
En 2014, Olena Tregub est une jeune fonctionnaire chargée de superviser les flux d’aide internationale vers l’Ukraine après l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass. Elle est aux premières loges pour observer les failles du système. Deux ans plus tard, sous l’égide de Transparency International, elle crée Nako, une ONG anticorruption spécialisée dans le "monitoring" des contrats d’armement. Tout en travaillant à assainir les pratiques dans le secteur de la défense, Nako se consacre, en prime, à l’étude de la "machine de guerre" russe et aux meilleurs moyens d’affaiblir celle-ci. En marge du forum France-Ukraine 2024, organisé à Paris par l’Institut français des relations internationales (Ifri), L’Express a interviewé la directrice de cette organisation non gouvernementale. "Depuis le début de la guerre, la société est devenue encore plus allergique à la corruption", dit-elle.
L’Express : l’Ukraine traîne encore une réputation de pays corrompu. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Olena Tregub : C’est injuste, car les progrès accomplis par l’Ukraine dans la lutte contre ce fléau sont spectaculaires. L’année dernière, l’Ukraine a amélioré de 3 points son indice de perception de la corruption selon le classement de Transparency International, ce qui est très inhabituel pour un pays en guerre. Notre pays a gagné 3 points en un an et obtient actuellement un score de 36 points sur 100 [NDLR : le Danemark a 90 points ; la France, 76 ; et la Russie, 26]. L’Ukraine se classe cette année à la 104ᵉ place sur 180 pays, alors...
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09/04 - Cyberattaque : les enseignements d’une catastrophe mondiale évitée in extremis
A quoi tiennent parfois les désastres ? Il y a quelques semaines, Andres Freund, un ingénieur chez Microsoft, constate une augmentation d’une demi-seconde du traitement de plusieurs connexions Internet par SSH, un outil permettant leur sécurisation. A ce stade, certains confrères se seraient juste dits : eh bien, dommage. Mais Freund décide fin mars, sur son temps libre, de suivre le lapin blanc. Il s’aperçoit alors, au fond du terrier, qu’une modification de code dans un obscur catalogue de logiciels open source utilisés sur le système d’exploitation Linux pour de la compression de données, appelée X-Utils, est à l’origine du problème. Et qu’elle n’est pas anodine.
L’informaticien découvre une véritable "porte dérobée". Soit une sorte de faille, volontairement installée, permettant à un potentiel assaillant d’installer des programmes malveillants sur la machine d’un utilisateur, pourquoi pas de détourner des informations. C’est ici que l’affaire devient sérieuse : une large majorité de serveurs à travers le monde, à l’image de ceux abritant les données des multinationales, des organes financiers ou encore des administrations tournent sur Linux et utilisent ses connexions SSH. Ainsi, pour le résumé, quelqu’un était sur le point de mettre en place un outil de cyberespionnage d’une ampleur colossale. Peut-être même, inédite.L’open source, ressource précieuse mais fragile
C’est aussi ce que disent le New York Times, le Guardian ou encore The Economist, qui ont tour à tour bruyamment relayé l’alerte déclenchée par...
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09/04 - Israël promet de répondre à la "violation unilatérale" des accords commerciaux par la Turquie
La Turquie a restreint, ce mardi 9 avril, les exportations vers Israël de nombreuses marchandises, en réponse à la guerre à Gaza. Une "violation unilatérale des accords commerciaux" bilatéraux, a dénoncé dans la foulée le ministère israélien des Affaires étrangères, qui promet des mesures de rétorsion à l'encontre d'Ankara.
"Cette décision restera en vigueur jusqu'à ce qu'Israël déclare un cessez-le-feu immédiat et autorise l'accès continu de l'aide humanitaire à Gaza", a affirmé le ministère turc du Commerce dans un communiqué. La restriction concerne 54 produits, dont de nombreux matériaux de construction composés d'acier, de fer ou d'aluminium, mais aussi du carburant d'aviation. Cette annonce intervient après qu'Ankara a annoncé lundi qu'Israël avait bloqué une demande turque de largage d'aide humanitaire sur Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Israël déploie pour la première fois son "Dôme de fer" des mers
⇒ Le Hamas étudie un projet d’accord de trêve à Gaza
⇒ Macron, Al-Sissi et Abdallah II appellent à un cessez-le-feu immédiatIsraël déploie pour la première fois son "Dôme de fer" des mers
C’est une première depuis le début du conflit. L’armée israélienne a annoncé tôt ce mardi avoir déployé son nouveau système de défense "C-Dome", la version navale de son bouclier antimissile "Dôme de fer", pour contrer un appareil "suspect" ayant pénétré son espace aérien. Lundi soir, les militaires ont fait état d’une alerte dans le secteur d’Eilat, ville à la pointe sud du territoire israélien qui avait été la cible en février de tirs,...
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09/04 - Climat : il n’a jamais fait aussi chaud dans le monde que sur les douze derniers mois
Avec un nouveau record de température en mars, les douze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, 1,58°C de plus que dans le climat de la planète au XIXe siècle, avant que se fasse sentir l’effet de la combustion des énergies fossiles, de la déforestation ou de l’agriculture intensive.
Poursuivant une série ininterrompue de dix records mensuels, mars 2024 constitue un nouveau signal après une année où le réchauffement climatique anthropique, accentué par le phénomène El Niño, a multiplié les catastrophes naturelles, alors que l’humanité n’a pas encore diminué ses émissions des gaz à effet de serre.Limite de 1,5°C
Si juillet 2023 est devenu le mois le plus chaud jamais mesuré dans le monde, tous les mois depuis juin ont aussi battu leur propre record. Mars 2024 poursuit la série, avec une température moyenne 1,68°C plus élevée qu’un mois de mars normal dans le climat de l’ère pré-industrielle (1850-1900), a annoncé mardi 9 avril le service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus.
Sur les douze derniers mois, la température du globe a été 1,58°C plus élevée qu’à l’ère pré-industrielle, dépassant la limite de 1,5°C fixée par l’accord de Paris. Cette anomalie devrait toutefois être relevée en moyenne sur "au moins 20 ans" pour considérer que le climat, et non la météo annuelle, a atteint ce seuil, rappelle l’observatoire. Mais "nous sommes extraordinairement proches de cette limite et nous sommes déjà en sursis", déclare à l’AFP Samantha Burgess, cheffe adjointe du...
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09/04 - Management : faut-il encore être politique pour réussir ?
Faire le gros dos dans les moments difficiles pour ne pas heurter son supérieur en furie. Etre capable de trouver le bon moment pour lui apporter ses chocolats préférés, afin que la pression descende et qu’il soit capable de reprendre la barre de son navire. Sourire quand il éructe et le calmer, en lui affirmant qu’il a raison mais que les autres n’ont pas forcément son intelligence rare. Un brin exagéré ou hypocrite, c’est une manière de s’assurer une place au chaud, à ses côtés. Le salaire et le grade qui vont avec et, par un bond extraordinaire dans un système en silo, quand on est politique dans l’entreprise, on peut monter très haut.
"Aller plus haut, aller plus haut / Et croire encore à l’avenir / Aller plus haut, aller plus haut / Se rapprocher de l’avenir", chante Tina Arena. Pas forcément le plus grand travailleur, ni nécessairement le plus doué, certainement pas l’inventeur qui met au point des algorithmes compliqués, il est en revanche le collègue privilégié de ceux qui sont en situation de pouvoir. C’est l’indispensable "politique", capable de rassurer et d’encourager sans jamais ni heurter, ni leur faire perdre de leur puissance. Est-ce toujours la voie royale pour progresser dans une entreprise qui se remet, aujourd’hui, ouvertement en cause ?Les leçons de l’Histoire
"Quels sont les mécanismes qui ont conduit le rejeton d’une famille de financiers 'moyens' du Languedoc à devenir, en 1726, le principal ministre de Louis XV ?", interroge l’historien Fabrice Malcor (L’Ascension du cardinal de...
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09/04 - Pourquoi les "élites" abandonnent le français pour l’anglais
Nous sommes au Ve siècle après Jésus-Christ. Homme politique, évêque et écrivain, le Lyonnais Sidoine Apollinaire maîtrise magnifiquement le latin. Et il ne cache pas sa satisfaction. Il aura fallu des siècles d’occupation romaine, mais le résultat est là, se félicite-t-il : la noblesse arverne s’est enfin débarrassée de "la crasse du gaulois". "La crasse du gaulois" ! Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites… (1).
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C’est ce que l’on appelle un invariant de l’Histoire. Quand un peuple change de langue après avoir été conquis par plus puissant que lui, ce sont en général les élites locales qui abandonnent les premières leur ancienne culture et adoptent celle du nouveau pouvoir. Un comportement "logique", à défaut d’être moral : ses membres comprennent généralement avant les autres qu’il y va de leur intérêt. La France en offre une excellente illustration.
Avant-hier, le gaulois face au latin. Nos "ancêtres" se sont-ils convertis à la langue de Cicéron parce que les Romains les auraient empêchés de parler gaulois sous peine d’amende ou de prison ? Pas du tout. Ces derniers ont employé une méthode plus douce en apparence, mais redoutablement efficace, en faisant du latin la langue officielle de l’Empire. C’est tout ? C’est tout, mais cela a suffi car, ipso facto, ils l’ont érigé en idiome de la promotion sociale. Comme notre Sidoine Apollinaire, les plus ambitieux des Gaulois n’ont pas tardé à saisir cette nouvelle réalité. Très...
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09/04 - Trop prudent, trop fade ? A l’ONU, la mission quasi impossible d’Antonio Guterres
Son poste est l’un des plus difficiles au monde. Une mission quasi impossible. Sur le conflit à Gaza, ses prises de position sont d’ailleurs loin de faire l’unanimité. Après avoir condamné les actes de terreur du 7 octobre 2023 en Israël, le secrétaire général de l’ONU s’est attiré les foudres de l’Etat hébreu - qui a demandé sa démission -, en estimant que les attaques du Hamas ne s’étaient pas produites "en dehors de tout contexte" et que les Palestiniens avaient "subi cinquante-six ans d’occupation étouffante". Depuis, ce Portugais de 74 ans a continué à dénoncer les "violations claires" du droit humanitaire à Gaza et à appeler à un cessez-le-feu. En décembre, il a invoqué l’article 99 de la Charte, un pouvoir rarement utilisé, qui permet à un secrétaire général d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur un sujet dangereux pour la paix internationale. Et en mars, il s’est rendu côté égyptien au poste frontière de Rafah pour dénoncer le "cauchemar sans fin" des Palestiniens. Au point que certains lui reprochent d’oublier le drame des Israéliens.
Tout cela sans grand résultat. Maintenir la paix est "souvent une tâche de Sisyphe", reconnaît ce polyglotte cultivé, passionné d’histoire et d’opéra, qui s’est d’abord fait un nom en gravissant les échelons politiques dans son pays. Désireux de pousser ses idées sociales, le jeune ingénieur, catholique pratiquant, devient membre du Parti socialiste en 1974, l’année de la Révolution des œillets. Il se hisse à sa tête en 1992 et ajoute une rose au symbole du poing fermé pour...
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09/04 - Agriculture : ce règlement européen qui pourrait raviver la colère des éleveurs bovins
Une allumette sur une botte de foin sèche. A quelques semaines des élections européennes, un texte européen pourrait bien embraser à nouveau les campagnes françaises. En cause, une loi mitonnée à Bruxelles, au cœur du Pacte vert cher à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen : le règlement européen sur la déforestation, le RDUE, en langage bruxellois. Quatre petites lettres pour ce qui est présenté comme le texte le plus ambitieux au monde pour lutter contre ce mal endémique. Ce règlement, voté en 2022 et qui doit entrer en vigueur au 31 décembre de cette année, vise à interdire la mise sur le marché européen, et donc la vente, d’une série de produits essentiellement alimentaires - ainsi que les produits transformés - participant à la déforestation ou à la dégradation des forêts, aussi bien dans l’Union européenne que dans le reste du monde.
Louable ambition. D’après les estimations de la Commission, quelque 420 millions d’hectares de forêts ont disparu de la surface de la planète entre 1990 et 2020. Un désastre écologique qui, malgré de nombreuses alertes lancées par les ONG, est toujours en cours. Si l’on en croit le dernier rapport du World Resources Institute, les régions tropicales, notamment, ont perdu 3,7 millions d’hectares l’an passé, soit l’équivalent de 10 terrains de football par minute.
Dans la liste des produits incriminés, on trouve le café, le cacao, l’huile de palme, le soja, le bois, le caoutchouc… et les bovins. L’élevage de bœuf qui, d’après les experts de Bruxelles, serait la...
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09/04 - Santé : la fuite des médecins vers l’esthétique
Dans cet épisode, Antoine Beau, du service Sciences et Santé de L’Express, vous explique pourquoi ce changement de carrière de nombreux praticiens fait beaucoup réagir.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : Google Translate
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : JENS KALAENE/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 9 000… Cette donnée, c’est Antoine Beau, journaliste au service Sciences et Santé de L’Express, qui l’a découverte. Bonjour Antoine !
Antoine Beau : Bonjour !
Charlotte Baris : Alors quel domaine de la santé ce chiffre concerne-t-il ?
Antoine Beau : La médecine esthétique. 9 000, c’est le nombre de médecins qui se consacrent à cette pratique en France aujourd’hui. Ça veut dire que c’est en plus, ou à la place, de leur activité. Comme il n’y a pas de registre précis, ce chiffre de 9 000, je l’ai obtenu auprès de l’ordre des médecins. Ils se sont penchés sur les documents que doivent remplir les praticiens lorsqu’ils s’installent quelque part et dans lequel ils peuvent préciser leur spécialité. Et donc sur cette base, l’ordre estime qu’au moins 9 000 médecins se consacrent à la médecine esthétique en France.
Pour aller...
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08/04 - Fin de vie : les deux nuages au-dessus du projet de loi
Vulnerant omnes, ultima necat, indiquait l’horloge. Toutes blessent, la dernière tue. Des heures qui font une vie… Cycle immuable. Mais quand le mouvement de l’aiguille, soudain, peut être précipité par la loi, c’est tout un monde à repenser. Les responsables politiques qui, à pas prudents, cheminent vers "l’aide à mourir", le font avec la conscience de se frotter à un sujet "intimidant", selon le terme choisi par Emmanuel Macron dans son grand entretien à La Croix et à Libération. "L’écoute", devient le maître-mot. "Ne pas heurter", le but catégorique. Depuis que le projet de loi a été annoncé par le président, ministres, élus et conseillers disent leur attention portée aux formulations ; surtout ne pas tourmenter, surtout ne pas blesser.
Pourtant, dans le texte transmis au Conseil d’Etat, deux phrases comme deux nuages qui s’amoncellent au-dessus des têtes de l’exécutif. En découvrant tout d’abord que le projet de loi "indique que l’accord donné à l’"aide à mourir" est pris par un seul professionnel", selon l’AFP qui a consulté le document, ceux qui, au sein de la majorité, avaient lu avec minutie l’interview du président n’ont pu contenir leur étonnement. Pourquoi donc la "collégialité" promise par le chef de l’Etat s’est-elle évanouie ? "Il revient à une équipe médicale de décider, collégialement et en transparence, quelle suite elle donne à cette demande", précisait ce dernier. Collégialement, écrit noir sur blanc. A la recherche de l’adverbe perdu, certains députés ont fait part de leur gêne à la ministre...
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08/04 - Emploi des seniors : la France parmi les mauvais élèves européens
La question de l’emploi des seniors de nouveau au centre des débats. Patronat et syndicats participent ce lundi à une nouvelle - et probablement dernière - séance de négociations afin de trouver un accord sur la "vie au travail" et l’emploi des seniors. Une problématique qui avait particulièrement été mise en avant durant les débats sur la réforme des retraites et le passage de l’âge légal de départ à 64 ans l’année dernière : le gouvernement assurant que celle-ci améliorerait la situation des plus âgés sur le marché du travail, ses opposants mettant en avant le faible taux d’emploi jusqu’à 62 ans aujourd’hui.
Si les moyens de résoudre ce problème divergent, le constat lui, est unanime : les seniors sont encore majoritairement trop exclus du monde du travail. Une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, publiée en septembre dernier, avait établi le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans à 56,9 % en 2022. De quoi placer la France au 17e rang au sein de l’Union européenne, avec un chiffre inférieur à la moyenne de l’UE, et surtout très loin de ceux de pays comme la Suède (77,3 %), l’Allemagne (73,3 %) ou encore les Pays-Bas (73,1 %).Un éloignement de l’emploi dès 60 ans
Ce net écart ne peut uniquement s’expliquer par les défaillances du système français. En 2022, l’âge légal de départ à la retraite en France était alors fixé à 62 ans, tandis qu’il était à 65 ans en Allemagne, à 66 ans aux Pays-Bas ou à 67 ans au Danemark. De quoi...
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08/04 - Jean-Claude Poizat : "Il y a un point commun entre puritanisme végétarien et recul du sexe chez les jeunes"
"Il est aujourd’hui nécessaire de défendre et de promouvoir la consommation de viande, non parce qu’elle serait absolument bonne en elle-même, mais parce qu’elle représente un moindre mal au regard de ce que nous proposent aujourd’hui ses adversaires." C’est la thèse que défend Jean-Claude Poizat, professeur agrégé de philosophie et docteur en sciences politiques à l’IEP de Paris, dans son essai Pro Steak – Le carnivorisme est un humanisme (Albin Michel). Ces "adversaires", l’essayiste les regroupe sous le concept de "végétaro-animalistes" - sorte de nébuleuse, vent debout contre la consommation et parfois même la production de viande. Quitte à s’écarter de la réalité scientifique et matérielle… L’auteur interroge en creux "l’agenda" de ces acteurs, au point d’identifier dans leurs discours un "cheval de Troie" ou une "ruse" pour renverser les principes et valeurs fondamentales de nos sociétés démocratiques occidentales modernes. Au point de pousser un peu loin l’interprétation d’une pensée qui, si l’on s’en tient aux chiffres disponibles (1,9 % de végétariens en France et 0,3 % de végétaliens), semble pour l’heure assez confidentielle ? Entretien.
L’Express : Votre ouvrage est-il une réponse au No Steak (J’ai lu) du député France insoumise Aymeric Caron ?
Jean-Claude Poizat : Absolument, même si Aymeric Caron est loin de représenter l’ensemble du problème. Je voulais surtout apporter un contrepoint aux discours abolitionnistes, animalistes et antispécistes qui criminalisent la consommation de viande – je les regroupe...
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08/04 - L’école en France, un "lieu dangereux" ? Le regard de la presse étrangère sur les violences
Vendredi 5 avril, un adolescent de 15 ans décède après avoir été agressé par une bande d’adolescents à Viry-Châtillon (Essonne). Mardi 2 avril, une jeune fille de 13 ans, traitée de "kouffar" ("mécréante" en arabe), est rouée de coups devant son collège à Montpellier. Fin mars, le proviseur d’un lycée démissionne après avoir reçu des menaces de mort alors qu’il avait demandé à une élève d’ôter son voile. Au même moment, des menaces d’attentat inondent les messageries de quelque 170 d’établissements scolaires. Une série d’incidents qui ont eu lieu en quelques semaines seulement dans des écoles publiques françaises, et qui ont dépassé les frontières de l’Hexagone.
Le quotidien autrichien Kurier évoque notamment la "violence brutale" qui s’abat sur "les élèves français". En Italie, La Repubblica tisse un parallèle avec la Finlande, où une fusillade dans un collège près d’Helsinki a fait un mort et plusieurs blessés début avril. Et titre : "Fusillades, bagarres et embuscades : de la France à la Scandinavie, les adolescents violents font peur". Le journal transalpin s’alarme d’une "violence de plus en plus décomplexée et incontrôlée". Même son de cloche du côté de la chaîne suisse RSI qui évoque une "violence débridée qui effraie et interroge".L’école, devenue "dangereuse"
Dans un article publié dimanche 7 avril, El Mundo va encore plus loin, affirmant que "l’école, pilier de la République française […] est devenue un lieu dangereux, où élèves et professeurs se sentent menacés". À l’instar d’une partie de la presse étrangère, le...
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08/04 - Nucléaire : manquera-t-on de combustible à l’avenir ?
Le nucléaire ? C’est un peu comme une voiture. Sans carburant, il cesse de fonctionner. Mais en ce matin d’avril, Christian Polak, expert en stratégie et développement au sein d’Orano Mine, se veut rassurant. "Ne vous en faites pas, il y aura suffisamment d’uranium pour tout le monde à l’avenir ", explique-t-il devant un parterre de spécialistes du monde de l’énergie réunis par la Société française d’énergie nucléaire (SFEN). Pendant près d’une demi-heure, le spécialiste livre sa vision optimiste. Il reste encore un gros potentiel du côté de l’exploration. Il suffit que les prix de l’uranium grimpent pour que certaines mines redeviennent rentables. Par ailleurs, les techniques d’extraction évoluent. L’une d’elles, en développement depuis plus de dix ans chez Orano, s’inspire du moustique. Baptisée Sabre, elle permettra, à la manière de l’insecte parasite, d’effectuer des prélèvements en profondeur dans des petits gisements, sans avoir besoin de monter de grosses installations.
Applaudissements. Christian Polak a su se montrer convaincant. Mais dans le public, quelqu’un doute encore. "Pouvez-vous certifier qu’il y aura assez de combustible pour les futurs EPR ?", demande Dominique Grenêche, micro en main, d’un air inquisiteur. Physicien, membre de l’Association de défense du patrimoine nucléaire et du climat (PNC-France), conseiller auprès du haut-commissaire à l’Energie atomique, l’homme connaît son sujet. "On fait un pari sur l’avenir en comptant sur les ressources probables. Le pire, c’est qu’une solution...
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08/04 - "Taxe lapin", bonne ou mauvaise idée ? Ce qu’en disent les médecins
La mesure fait déjà débat dans le monde médical. Samedi, le Premier ministre, Gabriel Attal, a déclaré vouloir que certains rendez-vous médicaux non honorés soient à l’avenir sanctionnés d’une pénalité financière de 5 euros à la charge du patient fautif. Le chef du gouvernement avait déjà annoncé lors de sa déclaration de politique générale sa volonté de mettre en place cette sanction dite "taxe lapin". Celle-ci s’inscrit dans une batterie de mesures présentées samedi pour tenter de répondre à la crise du système de soins de ville, avec la volonté de récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux.
Selon l’Ordre des médecins et certains syndicats comme l’UFML, ces "lapins" représentent 27 millions de consultations perdues chaque année. Dans la profession, les avis divergent et certains n’hésitent pas à pointer les limites que pourrait avoir une telle mesure.Un dispositif difficile à mettre en place ?
Le Premier ministre souhaite que l’application de cette taxe se fasse à l’appréciation de chaque médecin, qui devra juger si les raisons de l’annulation du rendez-vous par le patient sont légitimes ou pas. Dans le dernier cas, le patient pourrait alors se voir imposer une taxe de 5 euros. Beaucoup s’interrogent sur la faisabilité de la mesure. "Ça ne veut rien dire, c’est une taxe qu’on prélève", a lancé ce lundi matin sur RMC Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France. "Ça ne peut pas fonctionner, la finalité de tout ça, c’est la case de la Sécurité sociale et, là, on a tout à y perdre",...
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08/04 - Ursula von der Leyen : la nouvelle affaire qui fragilise la présidente de la Commission européenne
Eviter les maladresses, les couacs de communication. Se tenir à distance des scandales. Tel est l’agenda d’un candidat à quelques mois d’une élection qu’il compte briguer. Ainsi, à moins de douze semaines du renouvellement de la présidence de la Commission européenne, Ursula von der Leyen raréfie sa parole : pas un tweet depuis plus d’un mois. Elle pèse ses mots. Mais n’échappe pas aux controverses.
Après s’être pris les pieds dans le Pfizergate, voilà que la présidente de la Commission se trouve enkystée dans une nouvelle affaire, le "Piepergate", selon la formule des journalistes David Carretta et Christian Spillmann sur leur blog La Matinale Européenne. Le scandale serait né d’une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne par une partie du collège des commissaires : le vice-président et haut représentant Josep Borrell, et les commissaires Thierry Breton, Paolo Gentiloni et Nicolas Schmit.
Dans ce courrier en date du 17 mars, les hauts fonctionnaires européens contestent la récente nomination de Markus Pieper. Ce député européen allemand, patron de la délégation de la CDU-CSU au sein du Parti populaire européen (PPE), a été désigné le 31 janvier envoyé de l’UE pour les petites et moyennes entreprises. Un poste censé suppléer celui du commissaire au Marché intérieur. Mais le choix de Markus Pieper suscite "des questions sur la transparence et l’impartialité du processus de nomination", étrillent les quatre commissaires dans leur lettre.Un précieux soutien pour rempiler à la tête de la Commission ?...
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08/04 - DGSE, les coulisses d’une enquête inédite sur le service secret : "C’est du jamais-vu"
"90 % d’échec et 10 % de réussite" : le taux de succès d’un espion dans le recrutement de ses sources est plus faible que celui d’un joueur de roulette au casino. C’est un agent de la DGSE lui-même qui l’affirme, face caméra, dans le fascinant documentaire que Jean-Christophe Notin consacre au service secret, diffusé ce mardi 9 avril sur France 2, à 21 h 10.
Le projet, qui donne également lieu à un livre, La Fabrique des agents secrets (Tallandier), encore plus complet, est né d’une rencontre de deux audaces, celle de l’historien-journaliste et celle de Bernard Emié, le directeur de la DGSE jusqu’en décembre dernier. Le documentariste a obtenu d’avoir accès aux secrets les mieux gardés de l’agence de renseignement : ses locaux et ses fonctionnaires. Jean-Christophe Notin en fait témoigner une vingtaine, notamment un informaticien, un ancien du service action, des experts du contre-terrorisme, et même la cheffe d’un service ultrasecret chargé des espions clandestins. Il en découle une plongée inédite dans "l’orfèvrerie", le mot est de Bernard Emié, de l’espionnage français, entre traque des djihadistes, recrutement de sources, et lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Le maître espion, évincé en décembre 2023, laisse là son héritage dans la modernisation de l’institution, comme une continuation de Bernard Bajolet, directeur entre 2013 et 2017, architecte du partenariat avec Canal +, pour Le Bureau des légendes. La série a dopé, des années durant, les candidatures au sein de la "Boîte",...
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08/04 - Paris 2024 : comment le système de santé se prépare aux différents scénarios de crise
Les athlètes se préparent aux Jeux de Paris, et le système hospitalier aussi. "Le système de santé est prêt à accueillir les Jeux olympiques", assure le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux dans un entretien ce dimanche 8 avril au Parisien, assurant que "tous les scénarios" de crise sont envisagés. "Les personnels soignants ont à cœur de répondre présent pendant cette période, comme ils le font toujours", a dit le ministre alors que les hôpitaux et cliniques privées ont annoncé "une grève totale" à compter du 3 juin.Des hôpitaux de référence pour les JO
Alors que l’activité hospitalière est généralement soutenue pendant la période estivale en région parisienne, le ministre a assuré que la hausse de fréquentation attendue serait "modeste" (environ 150 passages en plus par jour). Soit 5 % au total, de passages aux urgences en plus. "Tout le monde est sur le pont", "les organisations sont prêtes, les plannings ont été faits", a-t-il indiqué.
En outre, une quinzaine d’hôpitaux parisiens et de banlieue seront fléchés comme "hôpitaux de référence". Parmi lesquels Bichat, Georges Pompidou, ou encore Avicenne à Bobigny et Foch à Suresne. "Une polyclinique dédiée aux athlètes est en train d’être aménagée au sein du village olympique, avec tous les équipements et les personnels nécessaires", détaille-t-il. Au total, Paris attend 10 000 athlètes olympiques, 4 350 paralympiques, et 26 000 journalistes accrédités, sans compter les 15 millions de visiteurs. Le ministre doit encore se réunir avec la ministre des Sports, Amélie...
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08/04 - Paris 2024 : à 100 jours des JO, quel est l’état des eaux de la Seine ?
A près de 100 jours des JO de Paris, l’ONG Surfrider Foudation a mis en garde ce lundi 8 avril contre l’état "alarmant" des eaux de la Seine, où doivent se tenir plusieurs épreuves olympiques, après avoir réalisé une campagne de prélèvements sur six mois.
Sur 14 mesures que l’association a effectuées entre fin septembre 2023 et fin mars 2024 sous les ponts Alexandre-III et de l’Alma, siège des futures épreuves de triathlon et nage en eau libre, treize se révèlent "au-dessus voire très largement au-dessus" des seuils recommandés pour la baignade. Au regard de la directive européenne "baignade" de 2006 et des barèmes des fédérations de natation et de triathlon, les concentrations de deux bactéries indicatrices de contamination fécale, Escherichia coli et enterocoques, ne doivent pas dépasser les 1 000 unités formant colonie (ufc)/100 ml en E. coli et 400 ufc/100 ml en entérocoques. Au-delà, l’eau est considérée comme impropre à la baignade.
Les analyses effectuées par Surfrider, en partenariat avec le laboratoire Eau de Paris (le même que la mairie de Paris) et Analy-Co, "réalisées de façon aléatoire et avec un calendrier prédéfini afin de s’affranchir des conditions météorologiques (pluie, soleil, inondation…)", montrent des concentrations en E. coli régulièrement supérieures à 2.000 ufc/100 ml (maximum de 7 250 sous le pont de l’Alma le 7 février 2024) et à 500 ufc/100 ml pour les entérocoques (maximum de 1 190 le 7 février).
La période analysée ne fait pas partie de celle envisagée pour la baignade en Seine, qui...
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08/04 - Pourquoi Musk est en guerre contre un juge brésilien
Une bataille féroce s’est déclenchée entre un juge brésilien et le propriétaire du réseau social X (ex-Twitter), Elon Musk ce week-end. Tout commence samedi soir, lorsque Elon Musk entame une série d’attaques aiguisées sur son compte X contre Alexandre de Moraes, un magistrat brésilien. Le patron de Tesla, Space X et X accuse le magistrat de "censure" en raison de ses demandes répétées de blocage de comptes soupçonnés de propager de la désinformation au Brésil.
Quelques heures plus tard, Elon Musk va plus loin, assurant vouloir contester les décisions judiciaires prises par ce magistrat brésilien en "levant toutes les restrictions" qu’il a ordonnées. "Nous allons probablement perdre tous nos revenus au Brésil et devoir fermer nos bureaux là-bas. Mais les principes sont plus importants que le profit", avait-il insisté. Durant tout le week-end, Musk n’arrête pas les invectives à l’encontre de son "nouvel adversaire". Dimanche, il a par exemple affirmé que le juge Alexandre de Moraes devrait "démissionner ou être destitué" pour avoir "trahi de façon effrontée et réitérée la constitution et le peuple du Brésil". Et d’ajouter : "Honte à toi Alexandre, honte à toi."
Coming shortly, 𝕏 will publish everything demanded by @Alexandre and how those requests violate Brazilian law.
This judge has brazenly and repeatedly betrayed the constitution and people of Brazil. He should resign or be impeached.
Shame @Alexandre, shame.— Elon Musk (@elonmusk) April 7, 2024Une enquête ouverte
C’est ainsi que dimanche soir, le juge...
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08/04 - Quand voir des biais cognitifs partout devient un piège, par Julia de Funès
Entre les biais d’attention, de négativité, de récence, de primauté, les biais de jugement, de probabilité, d’ancrage, d’engagement, d’intentionnalité, de confirmation, de normalité, les biais de raisonnement, de disponibilité, d’appariement, la liste est longue… Un biais, faut-il le rappeler, est une déviation de la pensée logique et rationnelle dans le traitement d’une information. L’étude des biais fait l’objet de nombreux travaux en sciences cognitives ou sociales, et en économie. Daniel Kahneman, décédé en mars dernier, a déconstruit l’idée selon laquelle les décisions économiques sont prises de manière rationnelle. Ses recherches sur les effets des biais cognitifs dans le processus de décision lui ont valu le "prix Nobel d’économie" en 2002.
Si ces théories ont bien des vertus quand elles sont appliquées par des économistes ou des scientifiques, elles virent au cocasse quand des amateurs (pseudopsys, coachs…), fiers de suivre quelques modules en neurosciences pour le gage scientifique qu’ils font mine d’apporter à leurs formations éthérées, s’offrent un fantasme d’omniscience en pensant relever des joyaux de signifiants derrière des phrases ordinaires. "Comme le disait mon père…", et nous voilà aussitôt fautifs d’un biais d’autorité ! "Je pense qu’il va y avoir du monde au cinéma" se retourne instantanément en biais de négativité ! "Je suis d’accord avec toi", et le biais de confirmation n’est pas loin. Notre esprit se retrouve rapidement fragmenté, fractionné, morcelé selon un découpage digne des plus grands...
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08/04 - Bourse : comment investir dès 1 euro
L’indice CAC 40 s’est installé au-dessus des 8 000 points il y a quelques semaines, battant son record historique. Bonne nouvelle pour le 1,5 million de nouveaux investisseurs arrivés à la Bourse entre 2019 et 2023, d’après l’Autorité des marchés financiers. Ce nombre devrait continuer de croître car la Bourse n’est plus réservée aux épargnants fortunés. De nouvelles plateformes permettent d’investir de très faibles sommes sur une sélection de plusieurs milliers de valeurs européennes et américaines ou de fonds indiciels cotés (ETF) grâce à l’investissement fractionné.
Ce service est proposé dès 1 euro, notamment par Trade Republic, Shares, Revolut, Lydia ou Bitpanda. Chez eToro, il coûte 10 dollars minimum. "Certains de nos clients ne mettent que quelques euros par semaine. L’achat de fractions d’actions ouvre les portes des marchés financiers à des épargnants qui n’avaient jamais investi auparavant", estime Vincent Grard, le directeur France de Trade Republic, qui compte 4 millions de clients en Europe.
Sur cette plateforme, le client détient des actions en bonne et due forme, lui permettant notamment de percevoir les éventuels dividendes versés par l’entreprise. A l’inverse, Bitpanda et Lydia vendent des produits dérivés reproduisant l’évolution du titre, et non des actions. Le client est alors exposé au risque de faillite de l’émetteur du produit dérivé. Il faut donc bien comprendre ce qu’on achète avant de se lancer. Dans la plupart des cas, ces néobrokers ne facturent pas de frais, notamment lorsqu’il s’agit...
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08/04 - Satellite espion : la Corée du Sud affirme ses ambitions spatiales face à Pyongyang
L’évènement traduit une intensification de la course à l’espace dans la péninsule coréenne. La Corée du Sud a annoncé, ce lundi 8 avril, avoir placé en orbite un deuxième satellite militaire espion.
Ce satellite, fabriqué sur son territoire et embarqué dans une fusée Falcon 9 de Space X, a établi une communication avec une station terrestre à l’étranger peu de temps après, a indiqué le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. "Le deuxième satellite de reconnaissance de notre armée s’est séparé avec succès du véhicule de lancement vers 09h02 (00h02 GMT) et est entré dans l’orbite cible", a-t-il précisé. Il "a établi avec succès le contact avec une station terrestre à l’étranger à environ 10:57 (0157 GMT)", a-t-il ajouté.
Selon l’armée sud-coréenne, les "capacités indépendantes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (du pays) ont été renforcées" par ce lancement réussi. Elle entend désormais "procéder à de nouveaux lancements".
En décembre, la Corée du Sud avait confirmé le lancement réussi de son premier satellite militaire espion, également transporté par une fusée Falcon 9 de Space X, la société d’Elon Musk, qui avait décollé du Centre spatial John F. Kennedy en Floride.Course aux capacités militaires spatiales
Le ministre de la Défense de Séoul a affirmé surveiller de près d’éventuels lancements de satellites par la Corée du Nord, qui étaient initialement prévus en mars. "Il semble qu’ils prennent des dispositions supplémentaires", a déclaré le ministre Shin Won-sik lundi, estimant probable un...
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08/04 - Gaza : Netanyahou affirme avoir fixé "une date" pour une offensive sur Rafah
La guerre entre Israël et le Hamas pourrait prendre une autre tournure. Les négociations pour une trêve dans la bande de Gaza et la libération des otages détenus par le Hamas connaissent "des progrès significatifs", a rapporté ce lundi 8 avril le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News.
Paradoxalement, la ville de Rafah, où s’entassent près de 1,5 million de Palestiniens à la frontière égyptienne, se prépare lundi à une possible offensive de l’armée israélienne.
Les infos à retenir
⇒ Des espoirs de trêve tempérés par Israël et le Hamas
⇒ Rafah se prépare à une possible offensive militaire d’Israël
⇒ L’Allemagne devant la CIJ accusée de "faciliter" un génocide à GazaNetanyahou dit qu'"il y a une date" pour l'offensive sur Rafah
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lundi qu'une date avait été fixée pour une offensive sur la ville de Rafah qui, selon Israël, est l'un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza. La victoire sur le mouvement islamiste palestinien "exige l'entrée dans Rafah et l'élimination des bataillons terroristes qui s'y trouvent. Cela se fera - il y a une date", a déclaré le Premier ministre israélien dans une déclaration vidéo.
Les Etats-Unis ont de leur côté réaffirmé leur opposition à toute opération israélienne majeure dans la ville du sud de la bande de Gaza, où sont regroupés près d'1,5 millions de Palestiniens. "Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu'une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces...
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08/04 - Au Danemark, le "scandale de la frégate" interroge sur les capacités militaires du pays
La presse danoise est en boucle depuis quelques jours. Oubliés les sujets liés aux affaires courantes, "le scandale de la frégate" fait couler beaucoup d’encre, relève Courrier international. Le 3 avril, le ministre de la Défense, Troels Lund Poulsen, a convoqué le chef d’état-major des armées pour le limoger. Comment en est-on arrivé là ? Retour en arrière, au 9 mars : ce jour-là, la frégate danoise est la cible de drones kamikazes dirigés par des rebelles houthistes. À l’origine, la mission du vaisseau était de sécuriser le trafic maritime, donc aucune surprise avec cet échange de tirs.
Officiellement, l’opération est un succès : quatre drones sont abattus. Ainsi, le royaume danois pense que la frégate s’en est sortie haut la main, aucun problème technique n’ayant été remonté à l’exécutif. Sauf que la presse nationale n’en est pas restée là : selon le média spécialisé Olfi, la frégate danoise "Iver Huitfeldt", envoyée en mer Rouge pour protéger les navires commerciaux des attaques houthies, a connu une défaillance de son système de munitions lors d’une de ces attaques.
Le site d’informations révèle qu’à la suite d’un dysfonctionnement entre le radar et le système principal de gestion de combat, aucun missile n’a pu être tiré pendant la première demi-heure de l’attaque. Autre raté : la moitié des obus tirés auraient explosé près du tube ou avant d’atteindre leur cible. La marine n’a pas nié ses informations une fois qu’elles ont été divulguées. Problème, Troels Lund Poulsen assure ne pas avoir été mis au courant de ces...
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08/04 - L’UNRWA, une agence dans la tourmente : "Il est inévitable qu’elle soit infiltrée par le Hamas"
Depuis le 26 janvier, l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens se trouve au cœur de la tourmente et de tous les soupçons. Ce jour-là, l’UNRWA, accaparée par la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, a pris les devants en indiquant que 12 de ses employés ont été accusés par Israël d’avoir "participé activement" à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Des révélations extrêmement graves. Résolu à récuser toute connivence avec le groupe terroriste, l'ONU a licencié neuf employés qu’elle a pu identifier – au moins un des trois autres a été déclaré mort – et lancé une enquête indépendante chargée de faire la lumière sur ces faits, confiée à l’ex-ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna.
Le scandale a eu des conséquences immédiates : une quinzaine de gouvernements ont annoncé la suspension de leurs financements, dont ses deux plus importants bailleurs, les Etats-Unis et l’Allemagne. Deux mois et demi après l’émoi suscité par les accusations israéliennes, l’UNRWA tente, tant bien que mal, de sortir de cette crise, dans un contexte d’urgence, face à un risque de famine. La promesse d’une surveillance étroite de l’agence et de ses activités a convaincu certains donateurs de reprendre leurs versements, comme la Finlande, la France et le Japon.
Si le rapport que doit rendre Catherine Colonna le 20 avril se révèle accablant, l’UNRWA pourrait voir son avenir compromis. Car l’agence, qui gère depuis soixante-quinze ans des programmes humanitaires, de santé et d’éducation à Gaza – mais également en...
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08/04 - Ces quartiers gouvernés par les dealers : la Une de L’Express à La Loupe
Cette semaine, Céline Delbecque, journaliste au service Société, nous raconte l’enquête de L’Express sur ces quartiers français où le trafic est partout. Elle nous explique comment la France est en train de "perdre la guerre contre les trafics de drogue".
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : France Info, TF1, Euronews, BFMTV, Public Sénat
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Pascal GUYOT/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Connaissez-vous l’Hydre de Lerne ? Dans la mythologie gréco-romaine, l’hydre est un serpent à neuf têtes qui terrorise la péninsule hellénique, massacre les troupeaux et détruit les plantations. A chaque fois qu’un héros coupe une de ses têtes, il lui en repousse deux nouvelles. Le serpent est immortel, en tout cas jusqu’à l’arrivée du demi-Dieu Hercule qui parviendra à s’en débarrasser après un combat de haute volée.
En France, aujourd’hui, il existe un fléau qu’on apparente parfois à cette créature mythologique… C’est le trafic de drogue. Depuis des années, les politiques au pouvoir promettent de faire la guerre aux narcotrafiquants, sans succès. Les demi-dieux n’existent pas dans la vraie vie ;...
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08/04 - Emploi des seniors : ces entreprises qui n’hésitent pas à recruter des plus de 55 ans
C’est un angle mort de la politique en matière d’emploi menée depuis sept ans par le gouvernement : la place des seniors. Cette catégorie d’actifs est pourtant un maillon essentiel de l’économie. Elle conditionne aussi l'atteinte - bien que fortement compromise - de l’objectif fixé par Emmanuel Macron d'un taux de chômage proche de 5 % en 2027, soit l’équivalent du plein-emploi pour la France. L’équation est complexe : comment convaincre les entreprises d’à la fois conserver et embaucher ces personnes âgées de plus 55 ans ? Comment remettre le pied à l’étrier de celles restées trop longtemps éloignées d’une activité ? Depuis novembre dernier, patronat et syndicats ferraillent pour négocier un accord sur le sujet. Une ultime réunion doit avoir lieu ce lundi 8 avril avec l’espoir d’arracher un compromis satisfaisant pour chaque partie.
Le temps presse. En 2030, la France comptabilisera 21 millions de personnes de plus de 60 ans, soit 3 millions de plus qu’il y a cinq ans. En 2022, le taux d’emploi des seniors atteignait 56,9 %, loin des 62,4 % de la moyenne européenne. Forcément, la réforme des retraites, en repoussant l’âge de départ à 64 ans, a changé la donne. Pour Xavier Ragot, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques, la tâche s’annonce de longue haleine. "On parle ici de changer la culture de l’emploi des seniors et l’état d’esprit dans les millions d’entreprises françaises. Il n’y a pas la magie d’un levier fiscal. Ce n’est pas un impôt qui va changer ça, cela va aider, mais il faut...
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07/04 - L’Ukraine "perdra la guerre" sans l’aide américaine bloquée au Congrès, avertit Zelensky
"Si le Congrès n’aide pas l’Ukraine, l’Ukraine perdra la guerre" face à la Russie, a déclaré, sur un ton grave, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un échange ce dimanche 7 avril en visioconférence avec des ambassadeurs de la plateforme de levées de fonds du gouvernement, United24.
Le programme américain d’assistance militaire et économique à Kiev d’un montant de 60 milliards de dollars, une aide voulue par Joe Biden, est bloqué au Congrès depuis l’année dernière du fait de l’opposition du camp républicain soutenant Donald Trump. Son adoption est suspendue au bon vouloir des partisans de l’ex-président à la Chambre, qui refusent d’examiner en l’état le texte en raison d’un différend sur la régulation de l’immigration aux États-Unis.
"Sans ce soutien, il nous sera difficile de gagner, voire de survivre" en tant que pays, a-t-il appuyé, selon une vidéo de son intervention diffusée sur ses réseaux sociaux. "Si l’Ukraine perd la guerre, d’autres États seront attaqués", a encore mis en garde le président ukrainien, estimant que la Russie agiterait alors fortement la menace nucléaire pour faire peur aux sociétés occidentales.
I spoke with @U24_gov_ua ambassadors about global support for Ukraine and how we can keep the focus on helping our people defend themselves against Russian terror.
Thank you for your donations, support, and voices that are heard all over the world. Special thanks for continuing… pic.twitter.com/cugWcqKRot— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 7, 2024Les soldats...
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07/04 - Héroïnes de séries policières : mais pourquoi sont-elles toujours tourmentées ?
True Detective 4, sorti en janvier sur HBO et Prime Video, s’avère une réussite. Jouant sur les thèmes des autres saisons - le flou entre le réel, le surnaturel, le passé et le présent -, ce dernier opus met en avant deux personnages féminins servis par d’excellentes actrices, Jodie Foster, que l’on ne présente plus, et une révélation, Kali Reis, championne du monde de boxe, qui crève l’écran par sa présence physique et son regard impassible. Dans cette intrigue des plus noires aux deux sens du terme - elle se déroule pendant les quelques jours de nuit complète d’une ville fictive d’Alaska -, les policières Liz Danvers et Evangeline Navarro frappent par leur courage mais aussi leurs blessures. L’agressivité de l’une et la carapace que l’autre s’est forgée cachent des esprits torturés et des âmes traumatisées. Alors que Danvers semble avoir perdu son mari et son fils dans un accident de voiture, Navarro, qui est métisse, peine à se remettre du meurtre sauvage d’une indigène. Ayant comme perdu espoir dans l’humanité, les voilà condamnées à souffrir sous ce ciel alaskien qui pèse comme un couvercle.
Cela n’aurait guère d’importance si ces caractéristiques psychologiques ne se retrouvaient chez un grand nombre d’héroïnes de séries policières. Dans Mare of Easttown (2021), l’enquêtrice Mare Sheehan, jouée avec brio par Kate Winslet, fraîchement divorcée, lutte pour obtenir la garde de son petit-fils après le suicide de son fils. Ou encore, dans Homeland (2011-2020), c’est d’un trouble bipolaire que souffre la principale...
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07/04 - Louer son logement pendant les JO : comment s’y prendre et à quel prix ?
A trois mois de l’ouverture des Jeux olympiques dans la capitale, il est encore temps de mettre son logement en location et de tirer parti des retombées économiques de cet événement mondial. L’idée est plus que tentante au vu de la flambée des prix de l’hébergement chez l’habitant pendant la période des Jeux, du 26 juillet au 11 août. "A Paris, les tarifs des logements meublés sont environ 2,5 fois plus élevés que la normale", souligne Stéphane Daumillare, président fondateur de Lycaon Immo, à l’origine d’un baromètre des locations saisonnières pour la période des Jeux olympiques.
L’analyse des offres recueillies sur les principales plateformes de réservation en ligne, à savoir Airbnb, Booking, Abritel et PAP, fait ressortir un prix médian de 670 euros par nuit à Paris. Dans les arrondissements les plus prestigieux, les tarifs dépassent largement la barre des 1 000 euros. La périphérie parisienne n’est pas en reste : les prix y ont été multipliés par quatre dans certaines communes comme à Versailles, Saint-Denis ou Saint-Ouen, à proximité de sites sportifs majeurs.
Si vous avez l’intention de profiter de cette aubaine, il faut vous organiser car le projet impose quelques formalités administratives. Tout d’abord, consultez le règlement de copropriété de votre immeuble pour vous assurer que votre copropriété n’interdit pas la location touristique. A Paris, si vous comptez mettre en location l’intégralité de votre résidence principale, vous devez vous déclarer à la mairie (démarche qui peut être facilement effectuée...
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07/04 - Immobilier : l’État a vendu pour 280 millions d’euros de ses biens en 2023
"Nous devons céder des mètres carrés et réduire les dépenses énergétiques dans nos bâtiments. C’est vertueux pour la planète, ça l’est aussi pour les finances publiques", a déclaré le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, dans un entretien à La Tribune ce dimanche 7 avril. Rien d’étonnant à cette déclaration, puisque l’exécutif est en quête d’économies après le dérapage inédit du déficit à 5,5 % en 2023. Au total, l’État français possède plus de 190 000 bâtiments et plus de 30 000 terrains pour une valeur estimée à environ 73 milliards d’euros.
"L’an dernier, les résultats ont été remarquables. Nous avons vendu 645 biens pour une valeur de 280 millions d’euros, soit une hausse des recettes de 37 %", a ajouté le ministre délégué.
Si le montant des cessions est supérieur à celui de 2022, il est toutefois inférieur à la moyenne depuis 10 ans (355 millions d’euros). Le ministre a donné les exemples de l’ancienne école d’architecture de Nanterre, vendue pour 11 millions d’euros, d’un centre de vacances à Saint-Raphaël pour 9 millions ou encore d’un bâtiment du ministère de la Culture à Paris pour 65 millions d’euros. Ces résultats sont, selon lui, "très encourageants pour la suite."Le stock de biens cessibles "atteint ses limites"
Comme le souligne toutefois la Cour des comptes dans son dernier rapport sur la politique immobilière de l’Etat, paru en décembre 2023, "la part des produits de cessions consacrée au désendettement a été supprimée depuis 2017. Les recettes correspondantes sont désormais mutualisées au bénéfice de...
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07/04 - Comment Israël est tombé dans le piège du Hamas, par Thierry Wolton
Les bavures répétées de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, la multiplication des morts de civils, les attaques menées au Liban et en Syrie, la prise de risque de précipiter l’Iran dans la guerre, voilà qui fait penser au jugement porté par de Gaulle sur les juifs, lors d’une conférence de presse, le 27 novembre 1967 : "Un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur." Le trait fit scandale. Quelques jours plus tard, Le Monde publiait un dessin de Tim montrant un déporté juif, étoile jaune à la poitrine, un pied conquérant sur les barbelés d’un camp de concentration, la main droite dans la chemise à la manière de Napoléon, avec, pour légende, ces mots présidentiels : "Sûr de lui et dominateur." Plus d’un demi-siècle plus tard, ces deux réactions opposées ont de quoi interpeller. De Gaulle condamnait la décision prise par Israël, en juin 1967, d’attaquer l’Egypte, la Syrie et la Jordanie, qui menaçaient l’Etat hébreu d’un blocus. La victoire éclair de l’armée israélienne permit à Tel-Aviv de s’emparer de la bande de Gaza, prise à l’Egypte, puis la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem. Des conquêtes qui sont justement au centre du conflit qui ensanglante de nouveau la région. Les deux contextes sont, il est vrai, différents.
En juin 1967, l’Etat hébreu avait déclenché une guerre préventive contre des armées régulières qui la menaçaient ; aujourd’hui il s’agit de riposter à l’attaque sanglante d’un groupe terroriste qui, le 7 octobre, a assassiné 1 140 personnes, dont une majorité de ressortissants israéliens, et...
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07/04 - Erasmus : la vraie raison pour laquelle le Royaume-Uni a quitté le programme d’échange
"Do you speak French, Spanish or Dutch ?" À ces questions, les étudiants britanniques bégayaient un peu trop. C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni a décidé de quitter, le 1er janvier 2021, le programme d’échange Erasmus + de l’Union européenne. En effet, les faibles compétences en langues étrangères des Britanniques rendaient l’adhésion trop coûteuse à maintenir…
"Je vais vous dire pourquoi nous ne voulons plus en faire partie : c’est parce qu’il y a toujours eu un déséquilibre entre notre incapacité à très bien parler les langues - et donc à tirer parti des opportunités de mobilité vers l’extérieur - et des personnes souhaitant venir au Royaume-Uni", a justifié, mercredi 3 avril, Nick Leake, un diplomate chevronné qui représentait le gouvernement britannique lors d’une réunion du Comité économique et social européen (Cese).
Autrement dit, Londres voulait éviter de gaspiller de l’argent pour ses élèves mauvais en langue. Car il faut savoir que la nature réciproque d’Erasmus + ignore les différences de frais entre les universités, ce qui rendait la perspective d’étudier au Royaume-Uni - où les écoles sont plus chères - plus attrayante pour les élèves étrangers. La moindre participation à Erasmus des élèves britanniques par rapport aux autres nationalités signifiait que Londres allait débourser, par an, près de 300 millions d’euros de plus que ce qu’elle recevait en retour."2 milliards d’euros de plus"
La participation continue à Erasmus pendant les négociations sur le Brexit "aurait obligé le Royaume-Uni à payer 2...
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07/04 - "Hors norme" : en Equateur, le stupéfiant raid de la police contre l’ambassade mexicaine
C’est une intrusion sans précédent récent dans le monde. Vendredi 5 avril, des policiers équatoriens ont fait irruption dans l’ambassade mexicaine à Quito, en Équateur, pour arrêter l’ancien vice-président équatorien, Jorge Glas, accusé de corruption, qui s’y était réfugié en décembre et avait quelques heures plus tôt obtenu l’asile politique.
Il s’agit d’une violation de la convention de Vienne qui garantit l’inviolabilité des ambassades, ont dénoncé plusieurs gouvernements d’Amérique latine. Le Mexique et le Nicaragua ont annoncé rompre leurs relations diplomatiques avec l’Équateur, tandis que l'ONU et les États-Unis se sont dits alarmés et ont demandé aux deux pays de "résoudre leurs différends". Le personnel diplomatique mexicain basé à Quito va quitter l’Équateur ce dimanche 7 avril.Escalade diplomatique
Mercredi 3 avril, le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, avait accusé les autorités équatoriennes d’avoir exploité l’assassinat du candidat d’opposition Fernando Villavicencio, le 9 août 2023, pour favoriser l’élection de Daniel Noboa à la présidence de l’Equateur, au détriment de la candidate de gauche. Le lendemain, le ministère des Affaires étrangères équatorien a décidé, en réponse, de "déclarer persona non grata l’ambassadrice du Mexique à Quito, Raquel Serur Smeke", sommée de quitter le pays "à brève échéance", a-t-il annoncé dans un communiqué. Le pouvoir équatorien exigeait par ailleurs la remise de l’ancien vice-président du pays, Jorge Glas, réfugié dans l’ambassade du Mexique depuis le 17 décembre....
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07/04 - Après Valdunes, MetEx et Ascometal : ce que ces dossiers révèlent de l’industrie française
Les cinq mois écoulés depuis son arrivée au poste de directeur général adjoint n’ont guère entamé l’admiration que porte Rudolph Hidalgo à la société de biochimie Metabolic Explorer – MetEx pour les intimes. "C’est une entreprise unique : elle est une des rares start-up en France à être passée à l’échelle industrielle. Dans son usine de Carling, elle dispose d’un savoir-faire unique au monde pour répondre à sa mission, qui consiste à développer des alternatives biosourcées au pétrole", s’émerveille ce spécialiste du management de crise, intarissable sur l’ETI clermontoise de 450 salariés. Grâce au vaste site d’Amiens – acquis en 2021 auprès du groupe japonais Ajinomoto, pressé de s’en défaire –, MetEx a été propulsé au rang de dernier producteur de lysine d’Europe, s’enthousiasme encore le dirigeant. Jugé essentiel pour l’être humain, cet acide aminé est aussi utilisé dans la nourriture animale. Il entre par ailleurs dans la production de médicaments tels que l’aspirine. Et Rudolph Hidalgo de vanter, à chaque intervention dans la presse, "la contribution de MetEx à la souveraineté alimentaire et sanitaire" de la France et du Vieux Continent.
Sauf que depuis la fin du mois de mars, les usines d’Amiens (Somme) et de Carling (Moselle) sont placées en redressement judiciaire, et l’entreprise, en sauvegarde. Entre le premier semestre 2022 et celui de 2023, son chiffre d’affaires a fondu comme neige au soleil, passant de 129 millions à 69 millions d’euros. La faute est entièrement imputable à des "facteurs exogènes", promet la...
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07/04 - En Slovaquie, Peter Pellegrini remporte la présidentielle : le pays bientôt sur la "voie Orban" ?
Les analystes s’attendaient à un résultat plus serré. Ça n’a pas été le cas. L’allié du gouvernement populiste, Peter Pellegrini, a remporté, ce samedi 6 avril, l’élection présidentielle en Slovaquie, devançant largement lors du second tour le diplomate pro-européen Ivan Korcok, selon des résultats quasi-définitifs. Peter Pellegrini, un économiste de formation, a obtenu 53,20 % des voix, contre 46,80 % pour Ivan Korcok, d’après les chiffres publiés par l’Office slovaque des statistiques portant la quasi-totalité (99,8 %) des suffrages.
"C’est une grande satisfaction", a déclaré Peter Pellegrini dans un discours devant ses sympathisants. "Je veux être un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie", a-t-il souligné. Il a assuré vouloir tout faire "pour que la Slovaquie reste du côté de la paix et non du côté de la guerre". L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été un des éléments clefs de la campagne électorale dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, notamment depuis que le Premier ministre populiste Robert Fico, allié de longue date de Peter Pellegrini, a remis en cause la souveraineté de Kiev et appelé à la paix avec Moscou. Depuis son retour au pouvoir en octobre 2023, Robert Fico a stoppé toute donation d’armes à Kiev, limitant le soutien à son voisin à l’"aide humanitaire et civile".
Peter Pellegrini a été ministre dans les précédents gouvernements de Robert Fico. Il l’a même remplacé au poste du Premier ministre après la chute de son gouvernement en 2018, à la suite du meurtre du journaliste...
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07/04 - L’armée israélienne dit retirer ses troupes du sud de la bande de Gaza
Alors que la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza entre, dimanche 7 avril, dans son septième mois, Donald Trump a affiché son soutien en demi-teinte à Israël, disant qu’il n’était "pas exactement sûr d’adorer la façon" dont Israël menait son offensive. Une rupture dans son discours.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne annonce le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza
⇒ Pour Netanyahou, Israël est à "un pas de la victoire"
⇒ Le Royaume-Uni "choqué par le bain de sang" à Gaza, où la guerre "doit cesser"Israël annonce "une nouvelle phase" pour se préparer à la "guerre" au Liban
L’armée israélienne a affirmé ce dimanche avoir achevé une "nouvelle phase" dans sa préparation à "la guerre" à sa frontière avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah s’intensifient. Dans un communiqué intitulé "Préparation à la transition de la défense à l’attaque" et publié sur son site Internet, l’armée a indiqué avoir "achevé ces derniers jours une nouvelle phase dans la préparation du commandement nord à la guerre".
Ces mesures logistiques "permettent la mobilisation immédiate des forces de la réserve en cas d’urgence et leur arrivée sur la ligne de front en peu de temps avec tout l’équipement requis pour le combat", ajoute-t-elle. Son commandement, précise l’armée, est ainsi en mesure de "convoquer et équiper tous les soldats nécessaires en quelques heures et de les transporter sur la ligne de front pour des missions défensives et offensives". Depuis le 7 octobre, des échanges de tirs opposent...
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07/04 - Titiou Lecoq : les mémoires d’une féministe pas si rangée
Pas de Big Bisou qui tienne avec Titiou Lecoq. En 1982, alors âgée de 2 ans, elle est inscrite à la Maison verte, une sorte de crèche alternative ouverte par Françoise Dolto, dans le XVe arrondissement de Paris. Le fils de Dolto, l’imposant chanteur Carlos, passe parfois faire des risettes aux bambins. Pas un excellent souvenir pour Titiou Lecoq : "Il me terrorisait… Je ne voulais pas qu’il s’approche de moi. Je pleurais, je hurlais !"
A l’écart du barbu rondouillard, elle plonge très tôt dans la littérature. Premier coup de foudre, la comtesse de Ségur : "C’est grâce à elle que, à 8 ou 9 ans, j’ai compris qu’il y avait des auteurs derrière les livres. Et j’aimais bien le côté manichéen de ses histoires. Il y a le bien et le mal, ce qui est autorisé et ce qui est interdit – quand on est enfant, on n’a pas envie qu’on nous parle de zone grise. Je trouvais aussi une satisfaction dans les scènes de violence physique. C’est quand même assez gore, la comtesse de Ségur ! Sophie se fait fouetter dès ses 4 ans. Une forme de SM transparaît, et ça m’attirait…"
La bibliothèque de sa mère déborde de livres des années 1960 et 1970 qu’elle lira plus tard, comme Les Petits Enfants du siècle, de Christiane Rochefort. Autre choc fondateur, en 1994 (l’année de la sortie de Baise-moi, de Virginie Despentes). Titiou Lecoq, alors ado, sèche le sport et rentre à la maison : "Il faut se remettre dans le contexte : il n’y avait pas encore Internet. Et quand on allumait la télé, on tombait sur Motus. Contre l’ennui, il n’y avait alors que...
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07/04 - La stratégie inédite de l’Ukraine pour éviter une nouvelle offensive russe d’ampleur
Avec l’arrivée des beaux jours en Ukraine et l’assèchement progressif des sols après les boues de la raspoutitsa, les craintes que les troupes russes mènent un nouvel assaut majeur grandissent sur le front. Afin de pouvoir le repousser, Volodymyr Zelensky a annoncé mi-mars la construction de 2000 kilomètres de fortifications, composées de trois lignes de défenses. Deux semaines plus tard, le président ukrainien a même enfilé ses habits de chef de chantier. "J’ai inspecté des tranchées, des abris, des postes de tir, de commandement et d’observation. Nous renforçons nos défenses", a-t-il lancé sur Telegram, le 27 mars, après une visite des travaux en cours dans la région de Soumy, au nord de l’Ukraine.
"Les Russes avaient fait ce travail l’année dernière avec leur ligne Sourovikine dont la construction avait en partie expliqué l’échec de la contre-offensive ukrainienne, souligne le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Aujourd’hui, les Ukrainiens veulent faire la même chose en urgence pour les empêcher de grignoter leur territoire." Selon le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, plus de 710 millions d’euros avaient d’ores et déjà été alloués aux constructions à la mi-février.
La pénurie de munitions dans le camp ukrainien - dans un contexte de blocage persistant des aides à Washington - pourrait inciter les forces russes à accentuer leur offensive. "La fenêtre d’opportunité, c’est maintenant, et les Russes le savent, abonde le général Nicolas Richoux, ancien commandant de la...
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07/04 - Présidentielle américaine : Donald Trump lève une somme colossale en une soirée
La guerre des dons fait rage. Fin mars, le président Joe Biden, candidat à sa réélection, avait levé 25 millions de dollars - un "record" selon son équipe de campagne - lors d’une grande réception à New York, en présence de Barack Obama et Bill Clinton. Son rival Donald Trump n’avait dès lors qu’un objectif : surpasser le montant récolté par le démocrate. C’est chose faite depuis ce samedi 6 avril.
Donald Trump a récolté 50,5 millions de dollars à l'occasion d’une gigantesque soirée de levée de fonds à Palm Beach (Floride), non loin de Mar-a-Lago, sa luxueuse résidence. Un montant qui rend celui récolté par Joe Biden de "désespéré", en comparaison, a ironisé son équipe de campagne. "La soirée a été incroyable avant même qu’elle ne commence, parce que les gens voulaient contribuer à une cause, rendre à l’Amérique sa grandeur. Et c’est ce qui s’est passé", a déclaré l’ancien président.
L’événement a été organisé par le milliardaire John Paulson, un des rares financiers à avoir tiré parti de la crise financière de 2008-2009 grâce à ses paris sur la débâcle du marché immobilier. Il a permis, selon lui, "de récolter le montant le plus élevé en une seule fois dans l’histoire" de la politique. Parmi les invités figuraient l’homme d’affaires Robert Bigelow, qui a fait fortune dans l’hôtellerie avant de diriger une société de recherche aérospatiale, et John Catsimatidis, propriétaire d’une grande chaîne d’épiceries. Les deux hommes sont connus pour être de grands donateurs du Parti républicain."Don le fauché"
Quelques anciens rivaux de Donald...
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07/04 - Commotions cérébrales : les pistes de la science pour réduire les séquelles
Il aura fallu attendre dix ans pour comprendre. Qu’est-il arrivé à Raphaël Varane, lors du match France - Allemagne, en quart de finale de la coupe du monde de football 2014 ? D’habitude si fiable, le joueur tricolore rate un ballon à jouer de la tête. L’allemand Mats Hummels, roublard, en profite, dévie la trajectoire et fait trembler les filets. 1 - 0. A la fin du match, les "bleus" sont éliminés.
Dix ans plus tard, le joueur vient de lever le mystère. Le match d’avant, quatre jours plus tôt, il avait reçu un choc à la tête. Un ballon, pleine vitesse, pleine tempe. Il en était encore groggy, au moment fatidique. Le protocole de récupération qu’il a suivi ne l’avait pas complètement rétabli. Il a révélé l’existence de cette commotion cérébrale, ce mardi, au journal L’Equipe. "Je n’étais pas dans mon état normal", dit-il aujourd’hui.
Les révélations du joueur ont mis l’accent sur les règles du football. Faut-il les faire évoluer, pour éviter les têtes trop cabossées ? Le rugby l’a bien fait, en interdisant certains gestes jugés trop dangereux. Mais un coup, dans le sport, comme ailleurs, est si vite arrivé. Comment, lorsque le mal est fait, éviter, à l’instar de Raphaël Varane, que les souffrances ne durent trop longtemps, et réduire les séquelles ?
Ces dernières années, de plus en plus de scientifiques se sont penchés sur cette question. Son intérêt dépasse largement les enceintes sportives, nul n’étant à l’abri, dans sa vie quotidienne, d’un accident entraînant une commotion cérébrale. "Pendant très longtemps, la...
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07/04 - IA : après l’euphorie, les start-up face au mur de la rentabilité
Depuis l’arrivée de ChatGPT, les promesses de l’intelligence artificielle générative ont saisi la planète, ouvrant la porte à un avenir radieux capable de créer un choc de productivité à la hauteur de l’introduction de la micro-informatique dans les années 1990. Il était évident que les entreprises et les individus allaient dépenser des sommes folles pour s’équiper de ces nouvelles technologies. Une génération de start-up s’est retrouvée à lever des milliards. Malheureusement, la promesse technologique semble avoir du mal à se traduire en miracle économique. Et commencent à poindre les premiers signes d’un hiver de l’intelligence artificielle où les investisseurs échaudés se retirent.
Aux annonces de levées de fonds colossales ont succédé, depuis quelques semaines, des nouvelles moins roses. Des sociétés sont obligées de se vendre à de plus gros concurrents. Microsoft a ainsi avalé Inflection AI, mettant la main sur de précieux talents, pour un prix confidentiel, mais, selon certaines sources, bien inférieur au milliard et demi de dollars investis dans la société depuis sa création en 2022. Il y a deux semaines, c’est le controversé PDG de Stability AI, entreprise connue pour avoir publié le modèle de génération automatisée d’images Stable Diffusion en 2022, qui a annoncé sa démission, a priori sous la pression de ses investisseurs Lightspeed Venture Partners et Coatue Management.
Il faut dire que la profondeur du marché n’est pas aussi élevée qu’anticipée. A l’exception du géant OpenAI, dont le 1,3 milliard de dollars...
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07/04 - 5 euros la "taxe lapin" : Gabriel Attal fixe la sanction pour les rendez-vous médicaux non honorés
Le gouvernement veut que certains rendez-vous médicaux non honorés soient à l’avenir sanctionnés d’une pénalité financière de 5 euros à la charge du patient fautif, a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, samedi 6 avril, dans un entretien avec plusieurs titres de la presse régionale.
Le chef du gouvernement avait déjà annoncé lors de sa déclaration de politique générale sa volonté de mettre en place cette sanction dite "taxe lapin". Celle-ci s’inscrit dans une batterie de mesures annoncées samedi pour tenter de répondre à la crise du système de soins de ville avec la volonté de récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux.
Selon Matignon, il s’agit de "répondre au souci majeur des Français : l’accès aux médecins, la capacité de trouver un rendez-vous dans des délais acceptables". A propos des rendez-vous médicaux non honorés, "on ne peut plus se le permettre", a déclaré le Premier ministre, qui souhaite la mise en œuvre d’un "mécanisme de responsabilisation" via un texte de loi. Selon l’Ordre des médecins et certains syndicats comme l’UFML, le coût de ces "lapins" est estimé à 27 millions de consultations perdues chaque année.16 000 étudiants en médecine en 2027
Le gouvernement souhaite qu’à partir du 1er janvier 2025, sur les plateformes de rendez-vous en ligne type Doctolib, une pénalité financière de cinq euros sanctionne le patient qui ne s’est pas présenté et qui n’a pas prévenu moins de 24 heures avant. Cette pénalité financière sera à la main mais aussi au bénéfice du médecin qui aura la mission de le...
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07/04 - "J’ai souffert le martyre" : mutilées après la pose d’implants vaginaux, elles témoignent
Sur le papier, l’idée paraissait séduisante. Pour traiter l’incontinence urinaire et le prolapsus (descente d'organes), des pathologies relativement fréquentes chez les femmes, des chirurgiens ont développé de fins et longs filets de polypropylène pour soutenir les organes. Mais la machine s’est emballée : ces dispositifs, loin d’être anodins, ont été posés à la pelle dans notre pays comme à l’étranger, souvent sans information des complications possibles, ni recherche de solutions alternatives. Les risques, pourtant, sont apparus rapidement : troubles urinaires et infections à répétition, perforation des organes ou des tissus, douleurs chroniques invalidantes.
Après des années d’errance médicale, souvent confrontées au déni ou à la méconnaissance de nombreux médecins, les victimes s’organisent, montent des collectifs, racontent leurs souffrances. Des plaintes ont été déposées, devant la justice et l’ordre des médecins. Mais pour comprendre à quel point elles ont été maltraitées, il faut écouter ces femmes. Pour nombre d’entre elles, la pose de ces bandelettes a été une véritable mutilation, avec un retentissement lourd sur leur vie quotidienne. Sur les groupes Facebook, près de 1000 d’entre elles partagent déjà leurs difficultés, et de nouvelles victimes les rejoignent tous les jours ou presque. Leurs témoignages poignants permettent de mieux comprendre l’enfer dans lequel la médecine les a plongées et, bien souvent, le mépris avec lequel elles ont été traitées. Six d’entre elles ont accepté que nous les reproduisions...
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07/04 - Attaque du Hamas : à Chypre, la longue guérison des rescapés du festival Tribe of Nova
Pendant quatre mois, ils se sont retrouvés "entre eux", ont maîtrisé leurs peurs et partagé leurs histoires au sein d’un établissement thermal aux murs blancs entouré d’une nature luxuriante. Perché sur les collines surplombant la station balnéaire de Paphos, le complexe haut de gamme Secret Forest a accueilli, pour de courts séjours thérapeutiques, plus d’un millier de rescapés de Tribe of Nova – la fête de musique techno où 364 festivaliers ont été massacrés par le Hamas au lever du soleil le 7 octobre. Certains avaient préalablement été mutilés ou violés. Une quarantaine d’autres ont été kidnappés.
Ce matin-là, posté près du buffet vegan dans une salle à manger inondée de lumière, Despina Maria, la propriétaire de l’établissement, et Chris Davarashvili, en charge des activités des "Nova", mesurent le chemin parcouru. "Voilà plus de quatre mois, le premier groupe de survivants du festival a franchi les portes de notre maison. Nous n’imaginions pas que cela durerait jusqu’à aujourd’hui", racontent-elles à propos de leur projet rendu possible par un entrepreneur israélien, Yoni Kahana. Le 7 octobre, ce professionnel du tourisme se trouve justement sur place pour célébrer la fête juive de Sim'hat Torah : il convainc la direction de ce centre de bien-être, avec spa et piscine, de se mobiliser pour les survivants. Aussitôt dit, aussitôt fait. L’établissement propose un espace de retraite et différents ateliers : art, théâtre, massage, etc. Le week-end, Secret Forest accueille aussi des parents endeuillés par la tragédie....
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07/04 - Non, le métavers n’est pas mort : voici pourquoi
Quelques centaines d’utilisateurs chaque jour, tout au plus. Horizon Worlds de Meta est pour l’heure un échec, malgré les milliards de dollars investis par le géant américain dans ce métavers. L’attention s’est déplacée vers l’intelligence artificielle générative, une innovation jugée plus tangible. Plus essentielle à la bonne marche du monde, aussi.
Mais le métavers n’est pas mort pour autant. S’il a abandonné la création de son propre univers virtuel l’an passé, Disney a annoncé en début d’année investir 1,5 milliard de dollars dans le propriétaire de Fortnite, Epic Games. Un contrat majeur permettant au père de Mickey de proposer dans le jeu des personnages et des décors de films et de séries : ceux de Star Wars, Marvel, Pixar dont le géant du divertissement possède les droits.
Fortnite est plus que jamais la locomotive du "métavers", dont il assume pleinement la filiation. Le jeu répond en effet à la définition communément admise : celle d’un monde doté de nombreuses expériences ludiques avec de la possession d’objets, d’habits, d’avatars ou bien de terrains. Outre l’accord avec Disney, Fortnite a par exemple fait de la place à l’univers de construction Lego, à des scènes de concert avec une Lady Gaga virtuelle… Soit à des dizaines d’autres espaces différents du jeu de tir "Battle royale", son succès d’origine.
La recette fonctionne. La plateforme dispose de 90 millions d’utilisateurs mensuels, en progression régulière. Dans le genre, elle n’est pas la seule à avoir du succès. Minecraft - 165 millions...
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06/04 - Ukraine : la ville stratégique de Tchassiv Iav subit les coups de boutoir russes
Les lignes bougent : après une année de relative stabilité, les forces russes progressent face à l’armée ukrainienne, qui peine à renouveler ses troupes et accuse un manque de munitions lié aux retards de l’aide occidentale. Les hommes du Kremlin visent désormais la conquête de Tchassiv Iar, perchée sur une hauteur, située à 20 kilomètres à l’ouest de Bakhmout, ville dont s’est emparée la Russie en mai 2023 après des mois de batailles violentes. "La situation concernant Tchassiv Iar est difficile et tendue, et ce n’est pas le premier jour" où c’est le cas, a déclaré Oleg Kalachnikov, officier de presse de la 26e brigade d’artillerie ukrainienne.
Depuis la position dominante autour de Tchassiv Iar, les Russes disposeraient d’une base importante et seraient en mesure de cibler les villes situées en contrebas : d’abord Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien et un important nœud logistique pour l’armée de Kiev, puis potentiellement Sloviansk. Ces deux villes ont une valeur symbolique pour Moscou : il y a une décennie, les séparatistes pro-russes s’en sont brièvement emparés lors des premiers affrontements face aux Ukrainiens.
La chaîne Telegram DeepState, proche de l’armée ukrainienne et suivie par près de 690 000 personnes, a indiqué que les Russes ont "pénétré dans des maisons" dans la périphérie est de cette ville. Aussi, des blogueurs militaires ukrainiens et russes ont écrit vendredi que les troupes russes avaient atteint les abords de la ville. Mais le commandant en chef ukrainien...
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06/04 - "Faire l’affaire de l’année" : en pleine inflation, le succès des lotos associatifs
Dans la salle municipale pleine à craquer de la commune de Bruguières, dans la périphérie de Toulouse, un cri brise le silence studieux dans lequel étaient plongés les près de 300 participants. "Ici !" s’exclame Virginie, en levant vivement la main. Par ce geste, la quadragénaire stoppe net l’énumération des numéros de loto tirés depuis l’estrade par l’organisateur de la partie. Moins de cinq minutes après le début de cette cinquième manche, la joueuse a fait un "carton plein". En remplissant, par pur hasard, l’intégralité de sa grille, elle remporte ainsi l’un des lots les plus attendus de la journée : un panier garni "spécial Pâques", rempli de différentes viandes – comprenant le traditionnel gigot d’agneau –, de bouteilles de vin et de produits apéritifs. Autour d’elle, de nombreux voisins poussent un soupir de frustration… Beaucoup étaient à "un numéro près" de gagner ce précieux coup de pouce alimentaire, particulièrement prisé en cette période d’inflation.
Virginie, elle, est radieuse. Au tour précédent, sa chance lui a également permis de gagner une machine à café de grande marque, accompagnée de plusieurs dizaines de dosettes. "Mon plein de courses pour la semaine est fait, et en plus, je m’amuse !" confie-t-elle avant de s’éclipser pour une pause cigarette. A l’entrée de la salle, elle doit se frayer un chemin entre les dizaines de joueurs venus, pendant l’entracte, acheter de nouvelles grilles proposées à moitié prix ou échanger leurs cartons, jugés "malchanceux". Ici, la superstition va de pair avec le...
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06/04 - Des pics de chaleur de plus en plus précoces en France : la preuve en chiffres
Si les Français se pressent dans les parcs ou sur les terrasses, ils le savent pertinemment : les températures sont anormalement élevées pour la saison. Le bref pic de chaleur prévu ce samedi, au-dessus de 25 °C dans la majeure partie de la France et jusqu’à 30 °C dans le Sud-Ouest, n’est pas inédit pour un début avril. Mais ces événements précoces se font de moins en moins rares, compte tenu du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine.
Le seuil de 25 °C, qui caractérise un "jour de chaleur" pour les climatologues, est d’habitude atteint pour la première fois dans la saison "entre le 20 avril et le 10 mai" sur la moitié nord, affirme Météo-France. Et la barre des 30 °C, synonyme de "forte chaleur", est généralement franchie "entre la mi-mai et la fin juin" sur l’ensemble de la métropole. La cause de ce pic anticipé ? Une masse d’air chaud venue du Sahara, accompagnée d’un nuage de sable.
"30 °C, c’est quelque chose qui résonne comme une température estivale mais dans un climat qui se réchauffe, c’est quelque chose qui va arriver de plus en plus précocement au printemps", explique à l’AFP Julien Cattiaux, climatologue au Centre national de recherches météorologiques (CNRM), à Toulouse. Observer ces seuils dès avril est rare, mais déjà vu. Les 30 °C ont déjà été atteints ou approchés en mars 1990 dans le Sud-Ouest et près de la Méditerranée ; en 1955, les 25 °C ont été dépassés dès le 25 mars à Paris comme dans l’Indre (28 °C à Châteauroux).
"Ce qui a changé depuis 1955, c’est que le climat s’est...
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06/04 - Turquie : "Le bloc de soutien à Erdogan et à l’islam politique s’effrite"
Pour la première fois depuis son accession au pouvoir, en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan n’est plus la principale force politique en Turquie. Lors des élections municipales du 31 mars, son rival et principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a remporté de nombreuses grandes villes et est arrivé en tête au niveau national.
Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, pressenti pour être le candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de 2028, voit dans cette victoire ni plus ni moins que "la résurgence de la démocratie". Une analyse nuancée par le docteur en relations internationales et spécialiste de la Turquie Aurélien Denizeau, pour qui le résultat du scrutin de dimanche dernier démontre la possibilité d’une alternance au pouvoir d’Erdogan, mais ne garantit pas une démocratisation et une libéralisation du pays dans l’avenir.
L’Express : Comment expliquer une telle déroute électorale pour Erdoğan et l’AKP, seulement un an après sa réélection en mai 2023 ?
Aurélien Denizeau : D’abord, l’insatisfaction de son électorat qui a connu une dégradation de ses conditions de vie à la suite de la crise économique. Ensuite, l’émergence en Turquie de nouvelles générations qui sont plus urbaines, plus sécularisées, qui se sont éloignées des valeurs portées par l’islam politique, et qui, n’ayant connu que Recep Tayyip Erdogan, souhaitent un changement. La conjugaison de ces deux phénomènes fait que, structurellement, le bloc de soutien au président turc et à...
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06/04 - Livres : l’incroyable revanche de la littérature québécoise
Dany Laferrière s’amuse avec sa statue, hérissée près de la grande bibliothèque de Montréal, et à quelques mètres de la rue où, dans les années 1960, un policier l’arrêtait pour la seule raison qu’il "cherchait un nègre". Les années ont passé, le natif de Port-au-Prince est désormais statufié par sa patrie d’adoption, (régime réservé aux politiciens et aux hockeyeurs), voire sacralisé. Et c’est avec cet emblème de l’excellence littéraire québécoise que s’achève le voyage éclair et intense de la délégation française conviée par les cousins d’Amérique.
Leur but ? Montrer la vitalité de littérature québécoise à quelques jours du Festival du Livre de Paris (du 12 au 14 avril), dont l’invité d’honneur est le Québec, vingt-cinq ans tout juste après sa dernière invitation. L'académicien français Dany Laferrière s’en souvient, qui avait été sur le plateau de Bouillon de culture pour Pays sans chapeau, (récit de son retour en Haïti vingt ans après avoir quitté précipitamment son pays). Il rejoignait alors le cercle très fermé des romanciers québécois salués en France (Marie-Claire Blais, Anne Hébert, Jean Ducharme, Michel Tremblay, Robert Lalonde, Victor-Lévy Beaulieu... ) qui, une fois adoubés à Paris, étaient en mesure d’acquérir une certaine légitimité dans leur pays.Un dynamisme fou pour une si petite province
"Personne ne voulait écrire sur la littérature québécoise", confirme la journaliste de La Presse, Chantal Guy. Aujourd’hui, l’édition québécoise s’étant grandement diversifiée, dynamisée par l’arrivée, il y a une vingtaine d’années, de...
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06/04 - Mer de Chine : les grandes manœuvres des Etats-Unis et de ses alliés pour contrer l’influence de Pékin
On dit que l’union fait la force. Les Philippines, les États-Unis, le Japon et l’Australie s’apprêtent donc à tester leur cohésion. Ils ont annoncé qu’ils organiseraient, dimanche 7 avril, des exercices navals et aériens conjoints en mer de Chine méridionale face à l’influence croissante de Pékin dans la région. Les manœuvres se tiendront dans une zone maritime sur laquelle le géant chinois revendique une souveraineté presque entière. Un événement qui survient quelques jours avant un sommet qui doit réunir, à Washington, le président américain Joe Biden et les dirigeants des Philippines et du Japon.
"Nos forces de défense et armées combinées vont organiser une activité de coopération maritime dans la zone économique exclusive philippine le 7 avril 2024", ont déclaré les quatre pays dans un communiqué conjoint publié ce samedi. Ils ont souligné que cela démontrera "l’engagement collectif" des alliés "à renforcer la coopération régionale et internationale en faveur d’une région Indo-Pacifique libre et ouverte". Les exercices, baptisés "Activité de coopération maritime", comprendront des unités de la marine et de l’armée de l’air des quatre pays, selon le communiqué conjoint.
Les quatre ministres de la Défense ont souligné que ces exercices "renforceraient l’interopérabilité de nos […] doctrines, tactiques, techniques et procédures". Aucun détail n’a été donné sur leur déroulement. L’ambassade du Japon à Manille a précisé dans un communiqué distinct que les exercices comprendraient une "formation aux combats contre les...
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06/04 - De 25 000 à 2,5 millions d’euros : huit Alfa Romeo de collection aux enchères
A en croire l’expert Adolfo Orsi, qui publie chaque année une cote des voitures de collection - le Classic Car Auction Yearbook -, ce placement plaisir séduit de plus en plus. En 2023, 11 000 véhicules sont ainsi passés en vente et 340 enchères ont franchi le million de dollars. Si les collectionneurs débutants achètent des 2CV pour moins de 30 000 euros, les plus fortunés dépensent plusieurs millions pour des modèles de courses mythiques, comme ceux de la marque Alfa Romeo.
Le 21 avril prochain, à Fontainebleau, les amateurs se régaleront. La maison de ventes Osenat propose aux enchères huit Alfa Romeo en parfait état de marche. Elles appartiennent à deux collectionneurs passionnés, Gérald et David Bugnon. L’histoire a débuté ainsi : partant aux sports d’hiver au volant de leur Dauphine, ils sont doublés par une vrombissante Alfa Romeo Giulietta. David asticote alors son père pour qu’il change de voiture au profit de ce bolide. Ce qu’il fit sans hésiter en acquérant une Giulietta pour son usage personnel et une GTV pour son épouse.
A partir des années 1990, Gérald commence une collection, participe à des rallyes, recherche les modèles les plus rares et crée une écurie de course engagée en VHC, les véhicules historiques de compétition. C’est le fruit de cette quête de perfection automobile qui sera mis en vente. En fonction de ses moyens, chacun y trouvera son bonheur. Les estimations vont de 25 000 euros pour une Giulietta TI type 753 de 1958 à 2,5 millions d’euros pour une Alfa Romeo 33/2 Daytona de...
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06/04 - Opéra de Paris, Philharmonie, théâtres… Ces institutions culturelles victimes de coupes budgétaires
Six millions d’euros pour l’Opéra de Paris, cinq pour la Comédie Française, trois pour le Louvre… De grandes institutions culturelles voient leur budget raboté cette année, suscitant incompréhension et colère dans le secteur et à la Mairie de Paris. Le Mobilier national Sèvres et l’Académie de France à Rome sont également touchés "pour un million d’euros chacun, le Théâtre de la Colline et le Théâtre national de la Danse-Chaillot (à Paris, NDLR) pour 500 000 euros chacun", a détaillé, vendredi à l’AFP, le ministère de la Culture, confirmant des informations de presse.
De son côté, la Philharmonie a indiqué à l’AFP s’être vu notifier "une coupe de 250 000 euros sur son budget d’investissement". S’ajoute à cela "1,5 million d’euros de crédits mis en réserve annulés". Ces coupes budgétaires font partie des 10 milliards d’euros d’économies "immédiates" annoncées mi-février par Bercy, après le dérapage du déficit public enregistré l’an passé.
A la Culture, où les économies demandées atteignent un peu plus de 200 millions d’euros (dont 96 millions concernent la création et 100 millions le patrimoine), la ministre Rachida Dati avait assuré qu’elle allait essentiellement récupérer les crédits de réserve, destinés à couvrir les aléas budgétaires en fin d’année, et que les "territoires" seraient préservés. Une façon de dire que les institutions nationales parisiennes, sous tutelle directe de l’Etat, pourraient, elles, mettre la main à la poche.
A l’Opéra, le montant de six millions d’euros "sera prélevé sur le fonds de roulement […]. ll ne...
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06/04 - Brigitte Bardot, le Che, Napoléon... L’expo qui interroge nos icônes
Qu’est-ce qui relie le Christ au Che, Jeanne d’Arc à Marilyn Monroe, Napoléon à Diego Maradona… ? Leur statut d’icône, répond le musée de l’Image d’Epinal (Vosges), qui s’est penché sur les mutations au fil des siècles de ces images fantasmées. Les commissaires François Cheval et Christelle Rochette ont ainsi réuni sur les cimaises des représentations d’hommes ou de femmes, dont la destinée, supposée hors du commun, s’est invitée durablement dans l’imaginaire collectif. "Peu importe la réalité. L’icône est une création fictionnelle, une image fabriquée", pointent-ils.
Voilà des lustres que le terme - du grec eikôn (image) -, qui désigne à l’origine une figure vénérée par l’Eglise orthodoxe, est passé de la sphère religieuse au monde profane. Jusqu’à se confondre avec son contraire : l’idole, incorporelle et donc irreprésentable. Ce qui n’a pas empêché les chrétiens de transgresser l’interdit biblique en construisant de toutes pièces une vaste iconographie christique ; après la douloureuse crucifixion à la Renaissance, place à la représentation apaisée d’une figure bienveillante conférée par l’Eglise romaine.Staline, France-URSS, décembre 1949. A dr. : Che Guevara, "Der Spiegel", 16 septembre 1996.
Dès le XIXe siècle, c’est tout un "roman national" qui s’élabore sous la plume des historiens, à l’instar de Michelet. Les grandes figures historiques, héroïsées à l’envi, comme Vercingétorix, Henri IV, Louis XIV ou Napoléon, envahissent les manuels scolaires pour devenir iconiques dans une France au patriotisme exacerbé. Plus tard,...
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06/04 - Trêve à Gaza : le Hamas "ne renoncera pas" à ses exigences
Les pourparlers pour une trêve à Gaza doivent reprendre ce samedi 6 avril au Caire, où Joe Biden a exhorté les négociateurs à convaincre le Hamas, alors que le territoire palestinien est ravagé par les destructions de presque six mois de guerre et au bord de la famine.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne annonce avoir récupéré le corps d’un otage à Gaza
⇒ Trêve à Gaza : le Hamas affirme qu’il "ne renoncera pas" à ses exigences
⇒ Humanitaires tués : Israël admet une série d’erreurs, sans convaincre l’ONG WCKTrêve : le Hamas affirme qu’il "ne renoncera pas" à ses exigences
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a indiqué ce samedi qu’il "ne renoncerait pas" à ses exigences pour un cessez-le-feu avec Israël, tout en annonçant l’envoi d’une délégation aux discussions prévues au Caire, après quasiment six mois de guerre dans la bande de Gaza. "Les demandes de notre population et de nos forces nationales sont un cessez-le-feu complet, un retrait des forces d’occupation (Israël, NDLR) de Gaza, le retour des déplacés dans leurs quartiers, une liberté de mouvement, assistance et abri pour la population. Et un accord d’échange d’otages sérieux", indique un communiqué du mouvement palestinien. "Le Hamas confirme son adhésion à la position présentée le 14 mars […] et n’y renoncera pas", ajoute-t-il. Sa délégation sera au Caire dès dimanche, à l’invitation des médiateurs égyptiens.Guerre à Gaza : Le chef humanitaire de l'ONU dénonce une "trahison de l’humanité"
Le patron du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha),...
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06/04 - Les Français et la science : le grand malentendu
Le dernier sondage OpinionWay pour Universcience sur l’esprit critique est révélateur de la confusion qui règne dans l’esprit de beaucoup de Français sur ce qu’est la science. Par la formulation de l’une de ses questions ("Pour chacun des domaines ou pratiques suivants, indiquez à quel point vous les considérez comme scientifiques", avec plusieurs propositions comme : la chimie, la médecine, la psychanalyse ou l’astrologie), ce sondage accrédite l’idée que l’on peut répartir les champs du savoir en deux catégories : les sciences et le reste. Et il induit une confusion entre les sciences - qui cherchent à comprendre - et les pratiques - qui cherchent à agir. Ne fournissant aucune définition ni aucun critère de ce qu’est la science, il laisse chacun interpréter ce mot à sa manière et selon sa propre compréhension.
Ces notions confuses sont assez révélatrices de ce qu’en transmet le système scolaire français, à savoir une catégorisation entre disciplines qui sont des sciences et d’autres qui ne le sont pas. Catégorisation parfois affinée par une distinction entre sciences dites "dures ou exactes" et sciences dites "molles ou humaines".P.67 du baromètre de l'esprit critique, sondage OpinionWay pour Universience
J’ai moi-même été longtemps sujet à cette confusion. A ma sortie de l’Ecole polytechnique, malgré cinq années d’études en mathématiques et en physique pourtant considérées comme un pinacle de l’éducation scientifique à la française, je ne savais toujours pas ce qu’était la science ! Je ne m’en suis rendu...
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06/04 - La campagne verrouillée de Bardella pour les Européennes : "On n’est au courant de rien"
On ferait mieux, parfois, de laisser sonner son téléphone. Parlez-en aux eurodéputés du Rassemblement national. Le 3 avril, ils ont été plusieurs à recevoir un appel de Jordan Bardella. Bonne pioche pour certains, qui ont appris qu’ils faisaient partie des sélectionnés sur la liste du parti d’extrême droite pour les élections européennes. Coup dur pour d’autres, qui se sont entendu dire qu’ils devaient songer à de nouveaux horizons. On a perçu quelques éclats de voix dans les couloirs du Parlement européen à la suite de cette vague de coups de fil.
Il faut dire que, depuis plusieurs semaines, l’ambiance est électrique à Bruxelles où, faute d’information, une nouvelle rumeur chasse l’autre quotidiennement. La dernière en date : Jean-Lin Lacapelle, eurodéputé, frontiste historique et membre du premier cercle de Jordan Bardella, se serait fait débarquer en plein vol. Lui qui était pourtant responsable de la tournée des fédérations pendant la campagne, et certain de conserver sa place sur la liste. "Le pauvre…", commente-t-on laconiquement dans la délégation, en espérant que ce nouveau sacrifié permettra de sauver sa propre peau, avant d’enchaîner : "Vous savez, ça sent le roussi pour Eric Minardi…"
Certains ont déjà passé la phase des regrets. Informés assez tôt que l’aventure européenne était terminée pour eux, ils ont entamé le processus de deuil depuis des semaines. C’est le cas de Gilles Lebreton, Dominique Bilde, Annika Bruna ou Aurélia Beigneux, à qui on a gentiment fait comprendre qu’il était temps de céder la...
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06/04 - Christopher Dembik : "Les investisseurs voient l’Inde de Modi d’un bon œil"
Au pouvoir en Inde depuis une décennie, Narendra Modi brigue un troisième mandat de cinq ans à l’occasion des élections législatives qui se dérouleront du 19 avril au 1er juin. Le nationaliste hindou a de bonnes chances d’être reconduit à la tête de la cinquième puissance mondiale en termes de PIB, malgré de nombreuses zones d’ombre : proximité avec les magnats locaux, dérive théocratique et récemment, scandale autour du financement de son parti, le BPJ. D’un point de vue économique néanmoins, Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement de la société de gestion suisse Pictet AM, estime le bilan du Premier ministre septuagénaire plutôt positif. L’Inde est devenue incontournable pour les investisseurs internationaux. Mais les défis demeurent, à la mesure du pays : gigantesques.
L’Express : Sur le plan économique, comment s’est traduite l’action de Narendra Modi ces dix dernières années ?
Christopher Dembik : Dans l’ensemble, les mesures prises ont été très bonnes, à l’exception de son erreur de démonétiser brutalement le pays en 2016, qui a pesé sur l’économie durant deux ou trois ans. Le point marquant, accentué par Modi, est la stabilité de la croissance sur le long terme : sur quinze ans, elle tourne autour de 5 % par an en moyenne. Cela s’explique par la structure de l’économie. Elle a la particularité, par rapport à d’autres pays émergents, d’être très diversifiée et peu dépendante du secteur public. On a la vision d’une activité à dominante manufacturière et technologique. En fait, elle repose...
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06/04 - En Corée du Nord, Kim Jong-un voudrait des bébés mais…
Kim Jong-un voudrait faire des bébés… mais ne sait pas comment s’y prendre. Ces derniers temps, le dictateur nord-coréen a une nouvelle obsession : relancer la natalité. D’où des efforts insistants pour convaincre ses compatriotes, rétifs à se reproduire davantage. Ainsi la Journée internationale des femmes, le 8 mars, a-t-elle été célébrée en grande pompe. "L’amour et l’affection pour nos femmes, fleurs de la nation, de la société et du foyer, se renforcent de jour en jour", scande alors l’organe officiel Rodong Sinmun (le Journal des Travailleurs). L’emphase, un brin désuète, rappelle les larmes versées en décembre par le dirigeant suprême devant le cinquième Congrès national des mères. Le "grand soleil du XXIe siècle" (l’un de ses surnoms) avait alors insisté sur l’importance croissante "de la contribution des mères au renforcement de la puissance nationale et à la promotion de la révolution". Comprendre : notre glorieuse nation a besoin d’enfants supplémentaires.
Au nord du 38e parallèle, il est bien difficile de connaître la réalité de la démographie. S’appuyant sur les recensements de 1993 et 2008 et des estimations sur la fécondité, l'ONU évalue la population à 26,2 millions d’habitants, avec un taux de fécondité de 1,8 enfant par femme. Toutefois, le centre de recherche sur la Corée du Nord de la Banque de Corée, à Séoul, situe plutôt le taux de fécondité à 1,38 sur la période 2010-2019 : un point bas historique.
D’après Era Seo, une réfugiée qui vit dans le Sud et écrit pour le site NK Insider – dédié à la Corée...
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06/04 - Soins palliatifs : 1,1 milliard d’euros supplémentaires promis par le gouvernement
Avant le passage du projet de loi sur la fin de vie, mercredi prochain en conseil des ministres, qui ouvre le droit à une controversée "aide à mourir", le gouvernement s’est engagé à fournir un effort financier de 1,1 milliard d’euros sur dix ans pour les soins palliatifs. "En 2034, on aura 2,7 milliards d’euros consacrés aux soins d’accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu’aujourd’hui", a affirmé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, ce samedi 6 avril dans un entretien au Monde, détaillant la stratégie de l’exécutif sur les soins palliatifs rebaptisés "d’accompagnement".
"On a besoin d’aller plus loin dans la prise en charge de la douleur dans sa globalité et pour tous les publics, y compris les enfants", met en avant Catherine Vautrin, qui précise que ce plan gouvernemental en faveur de ces soins "figure en partie dans le projet de loi sur la fin de vie". "Avant l’aide à mourir, le modèle français de la fin de vie, c’est d’abord une politique ambitieuse de renforcement des soins palliatifs et d’accompagnement", a vanté la ministre.
"Avant l’adoption de l’aide à mourir, on aura déjà augmenté l’offre de soins palliatifs car notre stratégie est, dans les 10 ans, de donner une impulsion forte, et ce dès les trois prochaines années", promet celle qui pilote cette réforme sociétale clef du second quinquennat d’Emmanuel Macron.Hausse du nombre de patients
Le projet de loi sur la fin de vie, qui devrait ouvrir la possibilité strictement encadrée d’une assistance au suicide, sera présenté mercredi en conseil...
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06/04 - Kiabi : une nouvelle stratégie ambitieuse et risquée
Les couleurs se délavent et le matériau s’effrite. Aux abords du siège social de Hem, près de Lille, un imposant panneau clame la devise historique de l’enseigne : "Kiabi, la mode à petits prix". Le bâtiment à la forme brute et peu accueillante sera bientôt de l’histoire ancienne. Le 7 août prochain, les 1 000 collaborateurs du groupe - sur plus de 10 000 dans le monde -, répartis entre Hem et le site tout proche de Lys-lez-Lannoy, s’installeront à Lezennes, en périphérie de la capitale des Flandres, dans un complexe de 30 000 mètres carrés flambant neuf. Il se partagera entre bureaux et surface commerciale, avec un "flagship" Kiabi de 3 000 mètres carrés, laboratoire des innovations destinées à irriguer les 553 magasins du groupe dans le monde. Deux restaurants, une garderie et une aire de jeux pour les enfants viendront compléter l’offre disponible sur place, tandis que des start-up en lien avec la famille pourront louer un espace, avec à la clé de potentiels partenariats futurs avec Kiabi.
Patrick Stassi, son directeur général, ne s’en cache pas : ce projet de "lieu de vie", où les employés cohabiteront avec les clients, est directement inspiré du Domyos Fitness Club de Decathlon. Il parle par expérience, lui qui dirigeait la marque fitness du leader de la distribution d’articles de sport - il y a passé dix-sept ans -, quand le centre a ouvert ses portes en 2009, à Marcq-en-Barœul. "Il y aura un avant et un après", promet-il. Car cette nouvelle ère intervient alors que l’enseigne opère depuis deux ans...
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06/04 - La France, nouveau "punching-ball" de la Russie : jusqu’où ira l’escalade ?
La Russie mène à la France une guerre des mots presque quotidienne. L’instrumentalisation de l’échange téléphonique avec le ministre de la Défense français par son homologue russe est le dernier exemple en date. Le 3 avril, Sébastien Lecornu propose à Sergueï Choïgou de reprendre avec la Russie la coopération antiterroriste contre l’organisation État Islamique (EI), laquelle a revendiqué le pire attentat terroriste commis sur le sol russe (le 22 mars) depuis longtemps. Bilan : plus de 150 morts dans la méga salle de spectacle du Crocus City Hall, à Moscou.
En dépit des bonnes intentions affichées par le Français, le compte rendu de l’appel téléphonique donné par le ministère russe des Affaires étrangères est bien différent. Selon celui-ci, Sergueï Choïgou aurait dit à Sébastien Lecornu : "Nous espérons que les services français ne sont pas derrière l’attentat." Moscou et la diplomatie russe continuent d’accuser l’Ukraine d’avoir fomenté l’attaque terroriste. Selon la version des Russes, "l’Ukraine ne fait rien sans l’aval de ses superviseurs occidentaux". Dans un exercice de mauvaise foi absolu, Moscou a réussi le tour de force de connecter l’EI, la France et l’Ukraine ! Mieux encore : Choïgou affirme que la France s’est portée volontaire pour un dialogue avec la Moscou sur l’Ukraine, ce que dément Emmanuel Macron. "Des commentaires baroques et menaçants", a cinglé le président français.
L’Hexagone serait-il devenu la cible préférée du Kremlin dans sa croisade contre l’Occident ? Multiplication de sites Internet de...
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06/04 - Electricité : l’Espagne et le Portugal sont-il vraiment sortis du marché européen ?
Et s’il suffisait de sortir du marché européen de l’électricité pour alléger la facture des Français ? Ces derniers mois, alors que les prix de l’électricité étaient au plus haut, des voix se sont élevées pour dénoncer le cadre réglementaire européen. Qualifié de "folie" par le président du groupe LR du Sénat Bruno Retailleau, d’"absurde" par Jordan Bardella, le chef du parti Rassemblement national, et rejeté par La France insoumise, le dispositif a été attaqué de tous bords. Au point que de nombreux responsables politiques ont appelé à en sortir. A l’exemple de Jordan Bardella qui évoquait le cas de l’Espagne et du Portugal, et demandait à suivre leur exemple. Pourtant, aussi tenace soit-elle, l’idée que la péninsule ibérique est sortie du marché européen est fausse.
"L’Espagne et le Portugal ne sont pas sortis du marché européen de l’électricité", réfute d’emblée Jacques Percebois, professeur émérite à l’Université de Montpellier. En réalité, les pays de la péninsule ibérique ont pu bénéficier d’un régime dérogatoire de juin 2022 à décembre 2023, leur permettant de subventionner le gaz entrant dans la production d’électricité, afin de réduire le poids de la note d’électricité pour les entreprises et les ménages.Pourquoi ces dérogations ?
Cette dérogation a été obtenue par le gouvernement espagnol auprès de la Commission européenne, en raison de l’isolement du réseau électrique ibérique, composé en majorité d’énergies renouvelables et moins connecté au reste de l’Europe. Contrairement à la France, l’Espagne et le Portugal ont peu de...
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06/04 - Compost humain : l’écologie nous poursuivra jusque dans la tombe, par Antoine Buéno
Dans l’ombre du débat sur la fin de vie se profile une réforme tendant à verdir la mort… En effet, la mort n’est pas écolo. Cela a de quoi surprendre. Car, à première vue, les défunts sont des parangons de vertu écologique : ils ne prennent plus l’avion, ne conduisent plus de SUV et ne mangent plus de viande. Sur le plan environnemental, un bon humain semble donc un humain mort. Au point que les plus fervents écologistes pourraient être tentés par le suicide collectif. Las ! Même cette solution radicale ne soulagerait pas mère Nature à la hauteur de leurs espérances. Songez un peu aux véhicules thermiques de secours qui devraient être mobilisés pour collecter les corps. Puis au bilan carbone des funérailles pour peu que les invités ne s’y rendent ni à vélo, ni en train. Et les obsèques elles-mêmes sont polluantes. C’est là qu’intervient l’idée de réforme.
Aujourd’hui, pour déterminer ce qu’il adviendra de son corps après sa mort, un Français n’a le choix qu’entre l’inhumation et la crémation. Même lorsque l’on donne son corps à la science, après les travaux de formation médicale ou de recherche, la dépouille est soit inhumée soit incinérée. Cette alternative entre inhumation et crémation découle d’une interprétation de l’article 16-1-1 du Code civil en vertu duquel "les restes des personnes décédées […] doivent être traités avec respect, dignité et décence". Seules l’inhumation et la crémation sont aujourd’hui supposées garantir ce principe. Oui mais voilà, l’une et l’autre sont polluantes.Une crémation équivaut à plus de...
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06/04 - Gaza : entre Israël et les humanitaires, la rupture est consommée
Le constat est sans appel. "Gaza est aujourd’hui l’endroit le plus critique pour opérer en tant qu’humanitaire sur la planète." Benjamin Gaudin, responsable des opérations au Moyen-Orient pour l’organisation Première urgence internationale, l’assure : "Il n’y a aujourd’hui plus aucun endroit sûr à Gaza." Alors que les ONG alertent chaque jour sur l’aggravation de la situation pour la population civile dans l’enclave palestinienne et la difficulté croissante de leurs conditions d’intervention, la mort, lundi 1er avril, de sept humanitaires de l’ONG World Central Kitchen, tués par une frappe de l’armée israélienne, a marqué un nouveau tournant. Si l’armée israélienne a bien reconnu une "série d’erreurs graves", la pression internationale sur l’Etat hébreu, notamment de la part des Etats-Unis, se fait de plus en plus insistante.
Ce drame a touché de plein fouet toutes les ONG. "C’est toujours un choc de voir des humanitaires mourir dans leur mission", déplore Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Mais ce ne sont malheureusement pas les premiers à avoir été tués en essayant d’assister la population civile à Gaza", poursuit-elle, alors que l'ONU porte à près de 200 le nombre de travailleurs humanitaires décédés depuis l’attaque terroriste du 7 octobre et la résurgence du conflit au Proche-Orient.La communication entre Israël et les ONG interroge
Une situation sécuritaire toujours plus dégradée qui pousse les ONG à repenser, voire pour certaines, à suspendre leur intervention....
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05/04 - Mort d’un adolescent à Viry-Châtillon : le choc au sein de la classe politique
Un nouveau drame, qui suscite l’émotion de la classe politique. Les responsables politiques ont dénoncé, ce vendredi 5 avril, la mort d’un adolescent de 15 ans, passé à tabac à Viry-Châtillon (Essonne), Marine Le Pen (RN) et Eric Ciotti (LR) dénonçant un "ensauvagement" et une "explosion de la violence", Fabien Roussel (PCF) appelant à ne pas laisser "la peur s’installer".
Selon le parquet, l’adolescent a été passé à tabac entre "16H00 et 16H30", soit à la sortie du collège, par "plusieurs individus". Après avoir été transporté jeudi à l’hôpital Necker à Paris, il a été opéré dans la nuit et est "décédé (vendredi) en début d’après-midi". Une enquête a été ouverte des "chefs d’assassinat et de violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire".
La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a réagi dès ce vendredi. "Il pourrait être notre frère, notre fils, notre camarade. Face à ce crime barbare et à la violence, notre société ne pliera pas", a-t-elle déclaré sur le réseau social X, affirmant que "les auteurs seront retrouvés et sanctionnés". "Profondément bouleversée par le décès du jeune agressé à Viry-Châtillon. Mes pensées vont d’abord à sa famille. À la communauté éducative, ensuite, dont j’ai pu mesurer l’infinie tristesse. À leurs côtés pour réaffirmer que jamais nous n’accepterons l’horreur de la violence", s’est de son côté émue sur X la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet.
Profondément bouleversée par le décès du jeune agressé à Viry-Châtillon.
Mes pensées vont d’abord à sa famille. À la communauté...
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05/04 - Affaire Samara : "Beaucoup d’adolescentes vivent sous la contrainte d’interdits religieux"
Le 2 avril dernier, Samara, une adolescente de 13 ans, est violemment agressée devant son collège Arthur-Rimbaud, à Montpellier, par plusieurs jeunes de son âge, au point d’être plongée dans un coma artificiel durant plusieurs heures. Trois mineurs ont été interpellés et ont "admis (lui) avoir porté des coups", a indiqué ce vendredi le parquet, qui a requis le placement en détention provisoire du plus âgé d’entre eux, un jeune de 15 ans. "Evidemment, je veux tout savoir sur ce qu’il s’est passé durant les mois précédents ou les semaines précédentes dans l’établissement où Samara était accueillie", a déclaré la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet deux jours après l’agression, avant d’annoncer la venue d’inspecteurs généraux dans le collège de la jeune fille pour une "mission flash".
La veille, la mère de Samara s’était exprimée au micro de plusieurs médias, mettant en cause une jeune fille en particulier, scolarisée dans le même établissement, qui serait à l’origine de la fronde menée contre sa fille. "Samara s’habille à l’européenne […], Samara avait fait une couleur rouge à ses cheveux, a-t-elle expliqué. Elle a tellement reçu de moqueries, d’insultes – on l’a traitée de 'mécréante' - qu’elle en est arrivée à se reteindre les cheveux parce qu’elle n’en pouvait plus. Elle était constamment molestée toute la journée. Des rires, des crachats dans ses cheveux, c’était infernal pour elle". Avant d’ajouter : "On est de la même communauté, je suis musulmane, ma fille aussi, et on n’a peut-être pas la même version de la...
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05/04 - Ventes de livres : ces polars qui séduisent les lecteurs
Fait rare, on ne constate que deux entrées cette semaine (du 25 au 31 mars) dans notre palmarès des fictions, à commencer par celle, au 5e rang, de l’auteure de polars Karine Giébel avec Et chaque fois, mourir un peu (t. I). Blast. Faut dire que son éditeur, Récamier, y croyait, qui a procédé à un premier tirage de 60 000 exemplaires. "Le meilleur démarrage de tous les Giébel", s’exclame-t-on dans la maison qui effectue dans la foulée un nouveau titrage et pointe aussi les bons chiffres de Glen Affric, sorti en poche (chez HarperCollins) le 27 mars.
L’auteure multiprimée de Meurtres pour rédemption (2006) et des Morsures de l’ombre (2007) était très attendue, nous dit-on, depuis, justement, la publication de Glen Affric (Plon), datant de 2011. Le contexte de Et chaque fois, mourir un peu ? Pas gai, gai, mais fort d’actualité. Il s’agit en effet de Grégory, infirmier sous l’égide du CICR, le Comité international de la Croix-Rouge internationale, qui, de Sarajevo à Gaza en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, tente de sauver des vies. Avec ce thriller psychologique des plus sombres, Karine Giébel fait donc mouche.
L’Anglo-Australien Terry Hayes est le deuxième entrant de la semaine avec l’Année de la Sauterelle (JC Lattès), en cours de traduction dans une vingtaine de pays. L’auteur, connu pour son premier roman, Je suis Pilgrim (JC Lattès, 2014), un thriller d’espionnage autour des attentats du 11 Septembre, nous fait ici vivre les aventures d’un espion de la CIA aux confins du Pakistan, de...
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05/04 - A Gaza, l’IA de l’armée israélienne au centre des critiques
Le débat sur l’utilisation de l’intelligence artificielle fait irruption sur le théâtre de la guerre à Gaza. L’alerte est venue du secrétaire général de l'ONU qui s’est dit, vendredi 5 avril, "profondément perturbé" par des informations faisant état de l’utilisation par Israël de l’IA pour identifier des cibles à Gaza, refusant, dit-il, que des "décisions de vie ou de mort" soient déléguées à des algorithmes.
"Je suis profondément perturbé par les informations disant que la campagne de bombardements de l’armée israélienne inclut l’intelligence artificielle comme outil pour identifier des cibles, particulièrement dans des zones résidentielles densément peuplées, conduisant à un nombre élevé de victimes civiles", a déclaré Antonio Guterres à la presse.
"Aucune portion de décisions de vie ou de mort qui ont un impact sur des familles entières ne devrait être déléguée au calcul froid d’algorithmes", a-t-il insisté.Un programme de l’armée israélienne
A quoi le patron de l'ONU fait-il référence ? Une enquête publiée par les médias +972 Magazine et Local Call, reprise par plusieurs publications américaines cette semaine, décrit l’existence d’un programme de l’armée israélienne baptisé Lavender qui utilise l’intelligence artificielle pour identifier des cibles à Gaza, avec une certaine marge d’erreur.
Selon ces médias indépendants, qui s'appuient sur six "officiers de renseignement israéliens", le programme "a joué un rôle central" pendant les premières semaines des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Les militaires, selon eux,...
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05/04 - Ces planques où les barons de la drogue jouissent d’une totale impunité
"Opération pichenette" et "communication XXL", moque le syndicat de la magistrature. Une "pieuvre" , une "hydre", constatent les magistrats, parfois désabusés. Le trafic de drogue n'a jamais été aussi florissant en France, porté par une consommation en hausse constante. Des "checkpoints", frontières revendiquées entre la rue et le royaume des dealers, coupent désormais certains quartiers du reste de la ville. Les actes de torture et les règlements de compte meurtriers s'y multiplient, on découvre aussi des commandos de mineurs tueurs, ignorant parfois tout de leur commanditaire. "Vertige" et "bord du gouffre", disent les sénateurs de la commission d'enquête sur le narcotrafic en France.
Face à la crise, le gouvernement tente de reprendre le contrôle. Des opérations "place nette XXL" se lancent à Marseille, Sevran, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Lille... De discrètes enquêtes anti-blanchiment, aussi, à la poursuite de criminels toujours plus ingénieux. A l'abri des regards, une lutte sourde se joue entre la police et ces princes du deal, réfugiés à Dubai, au Maroc ou en Espagne où ils prétendent blanchir l'argent sale en toute quiétude. Chaque camp tentent d'actionner tous les leviers pour distancer l'autre. Enquête sur une guerre aux ramifications politiques, sécuritaires, diplomatiques, technologiques et scientifiques.
EPISODE 1 - Ces quartiers gouvernés par les dealers : enquête sur l'ampleur du trafic de drogue en France
EPISODE 2 - Chimistes colombiens, messageries cryptées... Les complices...
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05/04 - Covid : pourquoi les antivax sont plus sujets aux effets indésirables
Existe-t-il un lien entre l’orientation politique et la défiance envers les vaccins, voire le sentiment antivax ? De nombreux scientifiques se sont penchés sur cette question, en particulier depuis la pandémie Covid-19. Une étude publiée le 29 mars dans la revue Jama Network Open apporte de nouvelles précisions. Selon ces travaux, les citoyens des Etats américains à majorité républicaine, le parti de Donald Trump, sont plus susceptibles de signaler des effets indésirables après avoir reçu un vaccin contre le Covid-19 que les habitants des Etats à majorité démocrate, le parti de Joe Biden. Avant de parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné, entre 2020 et 2022, plus de 620 000 entrées de la base de données du Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS). Ce système de surveillance permet aux patients, aux médecins et aux fabricants de vaccins de signaler volontairement les symptômes survenus après la vaccination.
Les chercheurs ont alors découvert qu’une augmentation de 10 % des votes en faveur du parti républicain lors de la dernière élection présidentielle était associée à trois effets : une augmentation de 5 % de risque qu’un effet indésirable après la vaccination Covid soit signalé, une augmentation de 25 % de risque qu’un effet indésirable grave soit signalé et, enfin, une augmentation de 21 % de risque qu’un effet indésirable signalé soit grave. Les auteurs de l’étude ont effectué la même analyse avec les vaccins antigrippe, afin de découvrir s’ils étaient sujets au même phénomène, mais...
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05/04 - Classement Forbes : combien la France compte-t-elle de nouveaux milliardaires ?
Il est toujours tout en haut. Si Bernard Arnault conserve toujours sa place d'"homme le plus riche du monde", la France compte dix nouveaux milliardaires en 2024, la plupart des héritiers, portant à 53 leur nombre total, selon le classement annuel Forbes publié vendredi 5 avril.
Avec Bernard Arnault et Françoise Bettencourt Meyers, héritière de L’Oréal, "l’homme le plus riche du monde et la femme la plus riche du monde sont Français" pour la deuxième année de suite, note le magazine.
Le patron de LVMH pèse 215 milliards d’euros, selon Forbes, qui utilise les cours des actions et les taux de change du 29 mars 2024 pour son palmarès. Il se place, au niveau mondial, devant le patron de Tesla, Elon Musk (195 milliards de dollars), et celui d’Amazon, Jeff Bezos (194 milliards de dollars).Le top 5 français
Françoise Bettencourt Meyers (91,8 milliards d’euros) arrive en 15e position au niveau mondial et deuxième en France, devant Alain et Gérard Wertheimer, propriétaires de Chanel (34 milliards chacun). François Pinault (fondateur de PPR, devenu Kering) et sa famille, avec 29,2 milliards d’euros, complètent le top 5 français. Au total neuf femmes, deux de plus qu’en 2023, figurent au palmarès français.
Les plus fortunés nouveaux entrants sont des héritiers : les enfants d’Olivier Dassault, Helena et Rémi Dassault ainsi que Natacha Nikolajevic, respectivement à la 36e, 37e et 38e place avec une fortune totale estimée à 2,5 milliards de dollars. "Plusieurs nouvelles fortunes sont réparties entre les enfants...
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05/04 - Ukraine : trois morts et 13 blessés dans une frappe russe sur Zaporijjia
Kiev a affirmé vendredi avoir détruit "au moins six avions militaires russes" sur une base aérienne de la région de Rostov-sur-le-Don, dans le sud-ouest de la Russie, tandis qu’une ville-clé de l’est de l’Ukraine est sous "le feu constant" des forces russes.
Les infos à retenir
⇒ Trois morts et 13 blessés dans une frappe russe sur Zaporijjia
⇒ Ukraine : six avions militaires russes détruits
⇒ La Russie affirme avoir conquis le village de VodianéTrois morts et 13 blessés dans une frappe russe sur Zaporijjia
Au moins trois personnes ont été tuées et treize autres ont été blessées dans une frappe russe de missiles sur Zaporijjia, une grande ville du sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région éponyme.
"Trois personnes sont mortes", a indiqué sur Telegram Ivan Fedorov. Sur les treize blessés, quatre sont dans un état grave, a-t-il précisé. Selon la police, la Russie a tiré sur la ville avec cinq missiles dans l'après-midi.Moldavie : une base militaire en Transdniestrie touchée par un drone, pas de victimes
La Transdniestrie, une région séparatiste prorusse de Moldavie, a affirmé ce vendredi qu'un drone explosif avait frappé une station radar sur l'une de ses bases militaires, sans faire de victimes, ni de dégâts importants, trois semaines après un incident similaire.
"Aujourd'hui, à 14H35, un drone kamikaze a attaqué une base militaire du ministère de la Défense de la République moldave de Transdniestrie, dans le district de Rybnitsa, à six kilomètres de la frontière avec l'Ukraine", a déclaré dans un...
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05/04 - L’IA, une arme d’influence pour la Chine ? Ces élections où la menace plane, d’après Microsoft
La Chine mène des "campagnes d’influence" grâce à des contenus générés par intelligence artificielle (IA), affirme un rapport de l’entreprise informatique américaine Microsoft, publié ce jeudi 4 avril. Alors que des élections vont avoir lieu en Inde, en Corée du Sud et aux États-Unis en 2024, "la Chine va, au minimum, créer et amplifier des contenus générés par l’IA pour servir ses intérêts", précise le billet de blog du Centre d’analyse des menaces de Microsoft, qui présente le rapport. "Bien qu’il soit peu probable que ces contenus influent sur les résultats des élections, les expériences de plus en plus nombreuses de la Chine […] pourraient s’avérer plus efficaces à l’avenir", alerte le document.
D’après ce dossier, des acteurs en ligne liés au gouvernement chinois utilisent de plus en plus l’IA pour recueillir des informations sur des sujets qui divisent l’opinion dans différents pays. Ils utilisent par exemple de faux comptes sur les réseaux sociaux pour "poser des questions litigieuses sur des sujets nationaux américains controversés afin de mieux comprendre les questions clés qui divisent les électeurs américains. Il pourrait s’agir de recueillir des renseignements et des précisions sur les principales caractéristiques démographiques des électeurs avant l’élection présidentielle américaine", analyse le Centre d’analyse des menaces.
"Ces tactiques ont été utilisées dans des campagnes visant à attiser les divisions aux États-Unis et à exacerber les dissensions dans la région Asie-Pacifique, notamment à Taïwan, au...
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05/04 - Formation des enseignants : Macron annonce des changements
C’est l’un des sujets érigés comme une grande cause de son quinquennat : l’éducation. Emmanuel Macron entend donc bien garder la main dessus. Lors d’une visite dans l’école primaire Blanche, à Paris, ce vendredi 5 avril, le président de la République a annoncé la création de "licences de formation des professeurs des écoles" et un concours qui sera désormais passé après la licence - contre en master actuellement - afin d’intégrer un "master professionnalisant". "On va monter en charge dès l’année prochaine et en fait sur deux ou trois ans, on va le systématiser", a précisé le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron a précisé que les étudiants seront rémunérés dès la première année de master, dans le cadre de leurs stages. Il ajoute que cette réforme du concours ne concerne, pour l’heure, pas l’enseignement du second degré. Avant ces annonces, le chef de l’Etat a échangé avec une classe d’unité d’enseignement élémentaire autisme, puis a visité le laboratoire académique de formation autisme, situé dans cet établissement du 9e arrondissement parisien."On voit bien que le système n’était sans doute pas le meilleur"
"Ce déplacement s’inscrit dans le prolongement du cap fixé par le président de la République pour changer le visage de notre école publique", détaillait l’Elysée avant la visite. "Une transformation qu’il souhaite poursuivre pour une école de l’exigence des savoirs, une école de l’apprentissage du civisme et de l’autorité et une école active qui assure le bien-être et l’émancipation de chacun."
Le successeur de Pap Ndiaye,...
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05/04 - Rachat de Believe : les coulisses de la bataille qui agite l’industrie musicale
"Believe doit rester indépendant". Son rachat aurait "des conséquences destructrices". Le syndicat de producteurs et distributeurs indépendants UPFI ne mâche pas ses mots dans la tribune qu’il consacre au sort incertain du poids lourd français de la musique, Believe. Coté à Euronext Paris depuis 2021, le groupe souhaite aujourd’hui s’en échapper. Et ce projet commençait à prendre forme autour de l’offre d’un consortium composé de son fondateur Denis Ladegaillerie, d’un investisseur actuel, TCV, et du fonds suédois EQT. Mais l’affaire s’est corsée, en mars, quand Warner Music Group (WMG) a fait part de son intérêt pour Believe, indiquant envisager une offre plus généreuse. "Un rachat par Warner serait un désastre", estime Vincent Frerebeau, patron du label Tôt ou Tard, qui a produit Vianney, Yael Naim ou encore Vincent Delerm et dont Believe détient une participation minoritaire.
[ Mise à jour : samedi 6 avril, Warner Music Group a finalement "pris la décision ne pas soumettre d'offre ferme" pour le rachat de Believe].
Que la bataille boursière autour de Believe provoque un émoi si vif est révélateur. Révélateur en premier lieu de la place qu’a prise Believe dans le monde de la musique. Si le groupe n’est pas très connu du grand public, il est le symbole d’une vraie success story française. En 2005, les Spotify et Deezer ne sont pas nés. L’industrie tire encore une partie écrasante de ses revenus de la vente de CD. Denis Ladegaillerie fait alors le pari de monter un groupe totalement focalisé sur la...
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05/04 - Hausse des impôts : combien de temps le gouvernement peut-il tenir ?
Une petite musique montait ces dernières semaines, dans le sillage de l’annonce attendue - mais non moins fracassante - d’un déficit public français à 5,5 % en 2023. Du très libéral Alain Minc à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, en passant par Camille Landais, le président délégué de Conseil d’analyse économique - groupe d’experts conseillant le Premier ministre -, plusieurs personnalités ont ouvert la porte, voire appelé, à une hausse de la fiscalité pour combler le trou béant dans les finances de l’Etat.
Pas question, leur répond Bruno Le Maire. Dans une tribune publiée, mardi 2 avril, dans Les Echos, le ministre de l’Economie est, une fois n’est pas coutume, monté au créneau pour affirmer que le gouvernement n’augmentera pas les impôts d’ici 2027. Un dogme défendu corps et âme par Emmanuel Macron depuis 7 ans et qui a, ces derniers jours, créé quelques remous au sein de sa propre majorité.Jusqu’à 75 milliards d’euros à trouver
Ne pas toucher aux contributions des ménages et des entreprises au budget de l’Etat relève pourtant du défi herculéen. Bercy entend toujours repasser sous la barre des 3 % de déficit public en 2027 afin de rentrer dans les clous européens. Pour ce faire, il devra trouver au moins 50 milliards d’euros, selon la Cour des Comptes, et entre 70 et 75 milliards d’euros de l’avis de nombreux économistes. "Cela veut dire qu’il va falloir, soit effectuer une baisse des dépenses publiques, soit procéder à des hausses d’impôts, soit accroître l’activité pour augmenter les recettes...
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05/04 - Coups bas, "affaire Bayou"… Chez les écolos, le supplice de Marie Toussaint avant les européennes
Est-ce la nostalgie qui s’empare de Marie Pochon, quand la députée Europe Écologie-Les Verts se remémore cette journée de septembre 2018 passée à plancher sur le balcon de la tête de liste écologiste aux européennes, alors militante associative ? "J’étais au RSA, Marie Toussaint au chômage, et à ce moment, avec l’association Notre Affaire à Tous, on décide d’organiser la première Marche pour le climat." Une première d’une longue série de rassemblements entre 2018 et 2019 permettant de mettre au centre de l’agenda politico-médiatique la lutte contre le réchauffement climatique jusqu’à l’avant-veille du scrutin européen de 2019. Tout n’allait pas si mal, et EELV avait réalisé un score de 13,47 % ; une surprise malgré un contexte favorable. La veille de l’appel aux urnes, la candidature menée à l’époque par Yannick Jadot était créditée d’à peine 8 % des intentions de vote."Les thèmes de la campagne ne sont pas les nôtres"
La candidate le sait, l’issue du scrutin risque, cette fois-ci, d’être bien moins favorable aux écologistes. Faute de dynamique dans les sondages – la liste de Marie Toussaint oscille entre 6 et 8 % dans les études d’opinion – c’est dans ce souvenir que déposent leurs espoirs stratèges et autres cadres écologistes. "Les européennes sont des échéances qui se jouent beaucoup plus tard que d’autres élections, relativise l’élue de la Drôme. Nous n’avons rien changé par rapport à 2019, tandis que le climat politique à, lui, totalement changé. On a le vent de face", admet-elle. Mais en politique, faire face aux vents...
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05/04 - Hein de Haas : "L’idée de grandes vagues de migrations climatiques est très improbable"
C’est un livre indispensable qui montre à quel point la droite comme la gauche propagent des "mythes" sur l’immigration, sans doute le sujet le plus clivant de notre époque. Paru en anglais, How migration really works a été salué par les journaux de tout bord (Financial Times, The Guardian, Wall Street Journal…). Son auteur, Hein de Haas, est professeur de sociologie à l’université d’Amsterdam et le co-fondateur de l’International migration Institute (IMI) à Oxford. Dans son livre, le chercheur passe au crible nombre d’idées reçues, de l’impact des migrants sur l’économie d’un pays aux migrations climatiques. Pour L’Express, il explique pourquoi les flux migratoires n’ont pas atteint un pic historique et pourraient bien diminuer à l’avenir, pourquoi la croissance économique et la pénurie de main-d’oeuvre s’opposent aux discours très fermes des dirigeants de droite, et pourquoi l’image misérabiliste et victimaire de migrants fuyant la misère ou manipulés par des passeurs, véhiculée par les associations pro-migrants, ne correspond pas à la réalité.
L’Express : Pourquoi critiquez-vous les "mythes" sur l’immigration à droite comme à gauche, chez les anti-immigration comme chez les pro ?
Hein de Haas : J’ai réalisé, au cours de mes recherches, que les deux côtés exagéraient sur le sujet. Du côté de l’extrême droite, on crée l’image d’une invasion et on veut mettre un terme à l’immigration. Mais du côté d’associations humanitaires, d’ONG ou d’organismes comme le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), il y a aussi la...
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05/04 - X : la nouvelle volte-face d’Elon Musk sur la certification des utilisateurs
Nouvel épisode dans la saga de la certification des comptes du réseau social X (ex-Twitter). Les utilisateurs ayant un grand nombre d’abonnés obtiendront désormais un abonnement gratuit à la plateforme, ainsi qu’une "coche bleue", un label normalement payant qui certifie le compte.
L’entrepreneur américain Elon Musk, qui a racheté la plateforme en octobre 2022, a annoncé le 28 mars dans un message qu'"à l’avenir, tous les comptes X ayant plus de 2 500 abonnés authentifiés bénéficieront gratuitement des fonctionnalités Premium et les comptes ayant plus de 5 000 abonnés bénéficieront gratuitement des fonctionnalités Premium + ".
Il s’agit d’une nouvelle volte-face sur le système de certification des usagers, sans pour autant être un total retour en arrière : avant le rachat du réseau social par le patron de Tesla et SpaceX, la coche bleue était gratuite mais réservée aux comptes notoires. Elle permettait d’authentifier les comptes de personnalités politiques et médiatiques, d’institutions et de journalistes - sans critère de nombre d’abonnés.Confusion générale autour de la certification
Elon Musk, considérant ce système injuste, a rendu les coches bleues accessibles à tous, mais payantes via des abonnements, privant ainsi des milliers de comptes de cette certification. Mercredi 3 avril en fin de journée, certains utilisateurs ont constaté que leur coche bleue avait été rétablie. Comme le signale le Washington Post, "des Youtubeurs populaires, des créateurs de contenu, des analystes, des artistes, des journalistes,...
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05/04 - Érosion côtière : 500 communes françaises sont menacées
"L’équivalent d’un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays sous l’effet de la progression des océans, un phénomène qui s’accélère", a déclaré ce jeudi 4 avril, sur TF1, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Quelque 500 communes à risques sont d’ores et déjà identifiées et le ministère a "commencé à travailler avec les maires" pour mettre en place "des plans sur mesure", a-t-il ajouté, en soulignant que "les documents d’urbanisme" allaient être "révisés" sur la base des cartes.
"Il y aura des zones qui seront inhabitables" sur le littoral, dont 20 % est grignoté par l’érosion côtière, a indiqué le ministre, dont les services publieront ce vendredi les cartes des territoires menacés.
#LE20H | L’objectif du Gouvernement : lutter contre le réchauffement climatique.
Cela passe aussi par l’adaptation de notre pays à ses effets. C’est le message que j’ai porté ce soir. pic.twitter.com/IvkIF7Wbne— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) April 4, 2024
Indemnisation ou relogement à l’arrière de la commune sur d’autres terrains sont "des solutions qui sont aujourd’hui sur la table", a-t-il souligné, en conseillant aux habitants concernés d’aller voir leur maire.Trois scénarios pour 2028, 2050 et 2100
Entre un millier de bâtiments en 2028 et plusieurs centaines de milliers d’ici à 2100 seront potentiellement touchés par l’érosion côtière en France, révèle un rapport du Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). La France est...
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05/04 - A Pau, la culture béarnaise au service de l’économie
Et si la culture locale permettait de renforcer la compétitivité des entreprises ? Et si l’on remplaçait une journée de saut à l’élastique par un atelier de danse traditionnelle ? Cette idée un peu folle a été lancée voilà quelques mois par le Pays de Béarn, un pôle métropolitain présidé par François Bayrou, regroupant les intercommunalités de ce petit territoire pyrénéen. Et les premiers résultats ont dépassé toutes les espérances. "Nous sommes partis d’une intuition simple : ici, depuis toujours, la culture est une machine à cohésion. Nous avons pensé que ce principe qui fonctionne dans les villages pouvait être décliné dans les entreprises ou les collectivités", explique Vincenç Javaloyès, le directeur de La Ciutat, un tiers-lieu qui met en valeur la langue et la culture locales.
L’analyse était séduisante. Encore fallait-il la valider. Alors, dans un premier temps, quatre expérimentations ont été lancées dans des structures différentes. Une entreprise de BTP, Despagnet, s’est essayée au jeu des quilles de neuf ; un espace d’animation économique, La Station, au chant polyphonique ; l’association Habitat jeunes formation, au conte. Quant à Gaz Systèmes, une jeune société d’une quinzaine de personnes composée pour l’essentiel de cadres et d’ingénieur, elle s’est confrontée aux sauts béarnais. "Au début, les collaborateurs étaient un peu dubitatifs, mais tous ou presque ont participé aux sessions organisées sur place, raconte Jean-Edouard de Cumont, son fondateur et PDG. Et l’impact sur notre cohésion a été positif. Sans...
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05/04 - Réindustrialisation : l’étrange désaveu d’un expert par l’exécutif
On le sait depuis Sophocle : "Les mauvaises nouvelles sont fatales à celui qui les apporte" (Antigone). Bruno Bonnell connaît ses classiques. Dans une interview au Point, le 3 avril, le secrétaire général pour l’investissement, placé sous l’autorité de Matignon, s’est chargé d’exécuter lui-même le messager. "L’objectif de passer la part de l’industrie dans le PIB à 15 % en 2030 est parfaitement atteignable", soutient mordicus l’ancien patron lyonnais, devenu, depuis deux ans, le chef d’état-major personnel d’Emmanuel Macron dans la "mère des batailles" : la réindustrialisation de la France.
Malheur, donc, à Olivier Lluansi, l’expert mandaté par Bercy qui doit rendre un rapport fin avril sur la relance industrielle tricolore. D’après ses calculs, l’horizon le plus "réaliste" serait de viser une industrie manufacturière autour de 12 % à 13 % du PIB, contre 10 % aujourd’hui, d’ici à… 2035. "Des experts, j’en ai 70 au secrétariat général pour l’investissement, cingle Bruno Bonnell, il y en a aussi des centaines chez nos opérateurs, sans oublier ceux de France Stratégie. Si Bruno Le Maire a confié une mission à Olivier Lluansi, cela ne l’intronise pas en seul spécialiste de l’industrie française […] Les experts comme Monsieur Lluansi raisonnent avec Excel. Je leur propose de rajouter des lignes et des colonnes à leurs tableurs !"Concert de klaxons au sommet de l’Etat
La charge, sévère, est d’autant plus déroutante qu’elle vise l’un des meilleurs connaisseurs du sujet. Ancien élève de Polytechnique, ingénieur en chef des...
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05/04 - Trouver refuge chez Yasmina Reza, par Abnousse Shalmani
Croisant par un hasard un sage ami écrivain, il me confia vouloir s’installer "ailleurs". Ailleurs qu’en France, ailleurs qu’en Occident, en dehors de cette polarisation franchement hystérique, où même ceux dont il partageait les idées les formulaient avec un tel dogme, s’encrassaient dans une telle boue de déni et d’idéologie, qu’il ne supportait même plus d’entendre leurs arguments… Sans parler du camp "d’en face". Où se réfugier ? me répétais-je en boucle en quittant l’ami écrivain, où trouver un terrain propice à contradiction, à débat, à altérité, à liberté ? Où vivre ? me demandais-je. Jusqu’au soir où je trouvais réponse lumineuse et émotion intense chez Yasmina Reza. Vivre et trouver refuge dans les mots et les personnages de Yasmina Reza, dans sa volonté de ne jamais fermer de portes, d’embrasser toute l’humanité, de l’absurde, du con, du génial, de l’incohérent, du méchant, de l’enfance, du populaire, du grinçant. Qu’importe si James Brown mettait des bigoudis*, qu’importe si la folie et la solitude sont toujours à domicile chez l’homme. Ce qui reste, nous relie, ce ne sera jamais autre chose que : "… Donne-moi ta main".
Il y a d’abord l’enfant Jacob. L’enfant qui fait sourire son monde, quand il se déguise en Céline Dion et chante en play-back sur ses tubes. Et puis, il y a l’enfant qui grandit et qui devient Céline Dion. Comme un refus obtus de quitter l’enfance et la toute-puissance de l’imaginaire comme du jeu, du trouble et des possibles. Il y a la maison de repos où Jacob/Céline est interné et ses parents,...
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05/04 - Gaza : "des mesures éparpillées ne seraient pas suffisantes", insiste le chef de l’ONU
Israël a annoncé, ce vendredi 5 avril, autoriser la livraison "temporaire" d’aide dans la bande de Gaza, assiégée et menacée de famine, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez, au lendemain d’une mise en garde inédite de Washington. En plein drame humanitaire à Gaza, la mort lundi, dans des frappes israéliennes, de sept travailleurs de l’ONG World Central Kitchen a accru le mécontentement international.
Le président américain Joe Biden a pressé jeudi le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de conclure "sans délai" un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et évoqué pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures "tangibles".
Les infos à retenir
⇒ Des mesures humanitaires "éparpillées" pas suffisantes pour la situation à Gaza, insiste le chef de l'ONU
⇒ Humanitaires tués à Gaza : l'armée israélienne reconnaît une série d'"erreurs graves"
⇒ Pressé par les États-Unis, Israël promet des "mesures immédiates" pour augmenter l’aide humanitaireDes mesures humanitaires "éparpillées" pas suffisantes, insiste le chef de l'ONU
Des "mesures éparpillées" ne seraient pas suffisantes pour améliorer l'aide humanitaire à Gaza", a plaidé vendredi le secrétaire général de l'ONU après les promesses israéliennes d'autoriser "temporairement" la livraison d'aide par de nouveaux points de passage. "Nous avons besoin d'un changement de paradigme. Nous verrons ce qui se passe", a commenté Antonio Guterres devant la presse, appelant toutefois Israël à respecter...
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05/04 - Eaux minérales : "La majeure partie de nos ressources est contaminée par des micropolluants"
Nouvelle alerte sur les eaux en bouteille. Une contamination "généralisée". Une note confidentielle de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), remise au ministère de la Santé en octobre 2023, a conclu que la "qualité sanitaire" des produits finis "n’est pas garantie". Le document, dont le contenu a été dévoilé par Le Monde et France Info, épingle deux sites industriels français du groupe Nestlé : celui des Vosges (Vittel, Contrex, Hépar) et celui du Gars (Perrier). Dans ces deux endroits, l’eau y est dégradée à la source.
Les conditions de confiance sont jugées insuffisantes concernant "la qualité des mélanges mis en place dans les filières de production des différentes eaux minérales naturelles". Un bilan qui justifie, d’après l’Anses, d’instaurer un "plan de surveillance renforcé" permettant une vigilance accrue sur "le risque sanitaire virologique". Deux éléments sont particulièrement pointés par l’agence : la présence "a priori transitoire" de contamination "d’origine fécale dans certaines ressources", et celle, généralisée, de micropolluants, dont certains peuvent être "permanents sur certains forages". L’alerte des autorités sanitaires doit-elle alarmer les consommateurs ? Eléments de réponse avec Christelle Wisniewski, professeure des universités en sciences pharmaceutiques et biologiques à Montpellier, spécialiste dans le traitement des eaux et le docteur en pharmacie Annette Setti, auteure de la thèse "Quelle eau choisir pour la préparation des...
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05/04 - Sahara occidental : la France prête à investir aux côtés du Maroc
La France est prête à investir aux côtés du Maroc au Sahara occidental, territoire revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, a déclaré jeudi 4 avril le ministre français au Commerce extérieur, Franck Riester, qui effectue une visite de deux jours au Maroc.
"Nous devons faire en sorte de travailler ensemble, nous avons des intérêts communs", a-t-il indiqué à des journalistes à la Chambre française de commerce et d’industrie de Casablanca, disant vouloir travailler "au rebond de la relation".
Rappelant la visite à Rabat du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, fin février, qui avait pour objectif de réchauffer les liens après une série de crises diplomatiques, Franck Riester a de nouveau salué les "efforts du Maroc en termes d’investissements dans le Sahara".La France "prête à accompagner ces efforts"
La France est "prête à accompagner ces efforts", a-t-il déclaré, indiquant que Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AfD) dédiée au secteur privé, pourrait contribuer au financement d’une ligne haute tension entre Dakhla (sud du Sahara occidental) et Casablanca.
Le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. L'ONU considère qu’il s’agit d’un "territoire non autonome".
La France est le premier investisseur étranger au Maroc et les échanges commerciaux ont atteint un record de 14 milliards d’euros en 2023. A Rabat, Franck...
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05/04 - Les enfants et les écrans : "Le plus frappant est la solitude de certains élèves"
"C’est comme si un fil invisible venait et t’accrochait le cerveau pour que tu restes devant ton écran, assis, debout, sur le canapé ou sur le lit", explique face caméra cet élève de CM2 de l’école élémentaire Manin, dans le XIXe arrondissement de Paris. Pendant dix mois, Gilles Vernet, ancien trader reconverti en professeur des écoles et réalisateur, a mené une expérience avec sa classe. Celle-ci est relatée dans son documentaire Et si on levait les yeux ? Une classe face aux écrans, disponible actuellement sur la chaîne Public Sénat mais également diffusé dans de nombreux établissements scolaires.
Le but ? Faire réfléchir les enfants à leur rapport aux écrans et les aider à reprendre le contrôle en débattant avec eux, en leur faisant rencontrer des spécialistes puis en organisant une classe verte durant laquelle les smartphones sont restés au vestiaire. Une démarche salutaire alors que les 8-12 ans passent aujourd’hui en moyenne 4h45 devant leurs téléphones, tablettes ou ordinateurs. Pour les 13-18 ans, le temps moyen s’élève à 6h45. Une commission écrans mandatée par le président Emmanuel Macron et composée d’experts (psychiatres, neurologues, chercheurs, juristes, spécialistes de l’éducation et du numérique) réfléchit actuellement à des mesures pour réguler ce phénomène. Ses conclusions devraient être rendues début mai. L’occasion pour Gilles Vernet de nous livrer son point de vue d’enseignant et de délivrer ses propres conseils.
L’Express : Comment vous est venue l’idée de travailler toute une année sur l’usage des...
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05/04 - "Prix planchers" pour les agriculteurs : la majorité mise en minorité à l’Assemblée
L’hémicycle était clairsemé, ce jeudi 4 avril au soir. Et les députés de la majorité peuvent s’en vouloir : ils n’étaient ainsi pas assez nombreux pour s’opposer à la proposition de loi écologiste, portée par la députée de la Drôme Marie Pochon, en faveur de prix planchers pour les agriculteurs. L’Assemblée a donc approuvé en première lecture le texte, par 89 voix contre 66, en dépit de l’opposition du gouvernement.
Le RN s’est, lui, abstenu, affirmant par la voix de Grégoire de Fournas avoir "toujours été pour des prix planchers" mais regrettant l’absence dans le texte de "dispositifs pour encadrer les marges" au risque de nourrir "l’inflation alimentaire". LR a été quasi absent du débat, mais le député Pierre Cordier a marqué son désaccord avec le texte.
Pour "garantir un revenu digne aux agriculteurs", le texte écologiste prévoit un prix minimal d’achat fixé par "une conférence publique" dans les filières qui le souhaitent, ou sur décision du gouvernement en cas de désaccord. Il indique que les prix ainsi déterminés permettent de rémunérer les agriculteurs à hauteur de deux fois le Smic, le prix minimum pouvant être revu tous les quatre mois.Dispositif "inopérant" pour l’exécutif
La proposition de loi, qui reprend une mesure proposée dans un texte de la France insoumise (LFI) rejeté de peu dans l’hémicycle en novembre dernier, fait aussi écho aux propos du président de la République Emmanuel Macron, qui avait fixé un objectif de "prix planchers" lors de sa visite houleuse du Salon de l’agriculture en février, sur fond...
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05/04 - Européennes : à chacun son Raphaël Glucksmann
Du mépris. Au moins, une condescendance un peu surjouée. Raphaël Glucksmann a longtemps suscité un simple haussement de sourcils en Macronie. Au mieux un "lanceur d’alerte" sur les Ouïgours. Au pire, un "influenceur", plus apte à accumuler les likes sur Instagram que les victoires au Parlement européen. Et puis, ce Parisien bien né, fils de philosophe, est si éloigné des préoccupations populaires. N’a-t-il pas admis se sentir "culturellement" davantage chez lui à New York qu’en Picardie ? Non, on ne pratique pas le même sport. En tout cas pas dans la même division. "C’est stupide de parler de lui. Cela nous dévalue", confiait récemment une ministre.
L’indifférence a vécu. Le candidat du Parti socialiste réalise une percée dans les sondages, à deux mois des élections européennes. Avec 13 % d’intentions de vote, le fondateur du mouvement Place publique n’est devancé que de quatre points par la cheffe de file Renaissance Valérie Hayer, dans une enquête menée par Harris-Interactive pour Challenges. Lui voilà poussé des ailes. "Ils avaient prévu que ce soit un duel avec l’extrême droite, nous montrons qu’il existe une troisième voie", s’est-il enflammé mercredi 3 avril dans un meeting à Rouen.Electorat composite
A chaque élection, sa surprise. Son récit médiatique d’une inexorable ascension, parfois démentie dans les urnes. Raphaël Glucksmann en coche les cases. Quand elle va sur un plateau télévisé, Valérie Hayer est assurée d’être interrogée sur son rival. Ce duel RN-Renaissance était décidément trop attendu. Enfin du...
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05/04 - Fin de vie : qu’est-ce que la loi Claeys-Leonetti ? L’Express vous explique tout
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on s’intéresse aux dispositions réglementant la fin de vie, grâce à la loi Claeys-Leonetti, avec Agnès Laurent, grand reporter à L’Express, alors qu'un nouveau projet de loi doit être présenté en conseil des ministres en avril.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Charlotte Baris (écriture) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : BFM TV, France Inter, LCP
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : La loi Claeys-Leonetti, c'est une des principales lois qui encadrent la fin de vie et nous avons à L’Express une journaliste qui s’intéresse de près au sujet : c’est Agnès Laurent, grand reporter. Agnès, de quand elle date cette loi ?
Agnès Laurent : Alors, elle date de 2016, mais pour bien comprendre ce qu'elle implique, je te propose de remonter un peu plus loin, au début des années 2000...
Pour aller plus loin :
Fin de vie : ce que contient le projet de loi transmis au Conseil d’Etat
Fin de vie : Attal annonce un projet de loi à l’Assemblée à compter du 27 mai
Droit de mourir dans la dignité : "Un combat humaniste, laïque et juste"
Fin de vie : ce qu’ont décidé nos voisins...
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05/04 - Le crédit d’impôt recherche, un gisement d’économies pour l’Etat ?
Faire mine de s’attaquer à la dérive des finances publiques sans jamais l’enrayer conduit nécessairement à proposer sans fin les mêmes remèdes. Si ce n’est qu’à chaque accès de fièvre, la maladie s’est aggravée. Avec le dérapage du déficit en 2023, sont déjà revenues sur la table 100 pistes rebattues. Faut-il accroître la contribution des collectivités à l’effort national ? Serrer les boulons des indemnités en cas d’arrêt maladie ? Passer en revue les comptes des opérateurs publics ? Séparer le bon grain de l’ivraie en matière d’aides aux entreprises ? Première niche fiscale, le crédit d’impôt recherche (CIR) n’est pas dans le viseur, nous assure-t-on à Bercy. Mais vu son coût annuel pour l’Etat, certaines voix commencent à demander son réexamen, en cette période de chasse au gaspi. Pour 2024, le projet de loi de finances évalue à 7,6 milliards d’euros cet avantage qui bénéficie à environ 30 000 entreprises assurant en France des activités de recherche, appliquée ou fondamentale, et de développement expérimental. Un effort considérable pour encourager l’innovation, moteur bien connu des gains de productivité et de la croissance d’un pays.
Comme les aides à l’apprentissage, le CIR a beaucoup - trop ? - de succès. Les industriels en raffolent, au point de clamer que cette carotte fiscale justifie à elle seule l’implantation de leurs activités de R & D dans l’Hexagone. "C’est un élément déterminant de la localisation de la recherche en France, où le coût du travail et la fiscalité des entreprises sont par ailleurs élevés,...
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04/04 - JO, Tom Cruise, nouveau siège... Le baroud d’honneur de la scientologie
Des vans défilent. Un noir, puis un blanc. A tour de rôle, les véhicules s’engouffrent dans les entrailles du nouveau siège de la Scientologie en France. A leur bord : des adeptes, seuls ou en famille. Ce polygone de 7 000 m² de verre, fraîchement rénové à Saint-Denis, à deux pas du Stade de France, n’a encore pas ouvert, que déjà les invités s’y bousculent. Privilège des "ministres", le nom donné à ceux qui dirigent les offices scientologues.
En cette journée de mars, les rendez-vous s’enchaînent. Sur le parking, à l’arrière, des ouvriers nettoient, enduisent, découpent. Le lieu, une nouvelle église, le troisième espace dédié à la scientologie en Ile-de-France, doit être inauguré dans les semaines à venir. Un moment charnière, l’apogée des efforts d'"expansion" de l’organisation dans l’Hexagone, dit-elle dans ses communiqués.
Le jardinier qui peaufine la devanture, la vingtaine, ne parle qu’anglais. Il aime les pelouses à ras, comme ses cheveux. Au-dessus de lui, des lettres pendent, recouvertes de plastique noire. A la nuit tombée, quand les derniers préparatifs seront terminés, elles scintilleront, comme les enseignes des grandes entreprises d’à côté. On pourra y lire : "Eglise de Scientologie", depuis la rue, de l’autoroute A1, toute proche, ou en allant au stade à pied, pour un match ou pour les Jeux olympiques.Le directeur, Tom Cruise et des "bus affrétés"
Avec son centre aquatique construit pour l’événement planétaire, le quartier promet d’être un des cœurs battants de la compétition, et tout en même temps le...
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04/04 - JO, Tom Cruise, nouveau siège... Le baroud d’honneur de la scientologie
Des vans défilent. Un noir, puis un blanc. A tour de rôle, les véhicules s’engouffrent dans les entrailles du nouveau siège de la Scientologie en France. A leur bord : des adeptes, seuls ou en famille. Ce polygone de 7 000 m² de verre, fraîchement rénové à Saint-Denis, à deux pas du Stade de France, n’a encore pas ouvert, que déjà les invités s’y bousculent. Privilège des "ministres", le nom donné à ceux qui dirigent les offices scientologues.
En cette journée de mars, les rendez-vous s’enchaînent. Sur le parking, à l’arrière, des ouvriers nettoient, enduisent, découpent. Le lieu, une nouvelle église, le troisième espace dédié à la scientologie en Ile-de-France, doit être inauguré dans les semaines à venir. Un moment charnière, l’apogée des efforts d'"expansion" de l’organisation dans l’Hexagone, dit-elle dans ses communiqués.
Le jardinier qui peaufine la devanture, la vingtaine, ne parle qu’anglais. Il aime les pelouses à ras, comme ses cheveux. Au-dessus de lui, des lettres pendent, recouvertes de plastique noire. A la nuit tombée, quand les derniers préparatifs seront terminés, elles scintilleront, comme les enseignes des grandes entreprises d’à côté. On pourra y lire : "Eglise de Scientologie", depuis la rue, de l’autoroute A1, toute proche, ou en allant au stade à pied, pour un match ou pour les Jeux olympiques.Le directeur, Tom Cruise et des "bus affrétés"
Avec son centre aquatique construit pour l’événement planétaire, le quartier promet d’être un des cœurs battants de la compétition, et tout en même temps le...
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04/04 - Gaza détruite à 70 % après six mois de guerre : qui paiera la reconstruction ?
Déjà une moitié d’année écoulée depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, point de départ d’une nouvelle guerre menée par Israël qui aura transformé la bande de Gaza en champ de ruines. Un niveau de destruction "semblable voire supérieur aux villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale", précise Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne. "Il faut revenir aux temps médiévaux et aux saccages des villes européennes par Gengis Khan pour trouver une comparaison pertinente" estime pour sa part Barakrishnan Rajagopal, rapporteur spécial auprès des Nations unies. L’agence estime à 70 % le nombre de bâtiments réduits en cendres à Gaza.
De plus en plus isolé sur la scène internationale, Benyamin Netanyahou martèle toujours sa volonté de poursuivre l’offensive vers Rafah - ultime bastion du Hamas selon l’Etat hébreu - et multiplie les frappes aériennes. Lundi 1er avril, sept humanitaires de l’ONG World Central Kitchen (WCK) ont trouvé la mort dans une "frappe non intentionnelle", a reconnu le Premier ministre israélien.
Immense, coûteux, épineux, le chantier de la reconstruction sera sur toutes les lèvres, dès que les pluies de missiles cesseront. "Ce n’est pas une question de moyens, mais de volonté politique" assure Frédéric Encel, géopolitologue et chroniqueur à L’Express. "Les pays responsables des destructions ont la responsabilité morale et juridique de reconstruire Gaza", estime de son côté Barakrishnan Rajagopal. Leurs analyses sont à retrouver dans notre nouveau long format...
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04/04 - Fabrice Balanche : "Tôt ou tard, Israël va vouloir faire le ménage et frapper le Hezbollah"
C’est une frappe qui marque sans doute un tournant dans la confrontation entre Israël et l’Iran. En détruisant le 1ᵉʳ avril une annexe de l’ambassade iranienne à Damas, en Syrie, l’Etat hébreu a humilié Téhéran, qui en retour a promis de "gifler" son adversaire. Maître de conférences à l’université Lyon II et chercheur au think tank Washington Institute, Fabrice Balanche analyse pour L’Express les risques très sérieux d’une escalade au Moyen-Orient. Arabophone spécialiste de la Syrie et du Liban, il publie Les Leçons de la crise syrienne (Odile Jacob), essai qui montre à quel point la guerre en Syrie a représenté un événement géopolitique majeur, la Russie et l’Iran infligeant aux pays occidentaux une première défaite en réussissant à maintenir Bachar el-Assad au pouvoir.
L’Express : Une frappe imputée à Israël a détruit le consulat iranien à Damas, tuant notamment le commandant de la Force Al-Qods iranienne pour la Syrie et le Liban. A quel point le risque d’une escalade au Moyen-Orient est-il aujourd’hui sérieux ?
Fabrice Balanche : Il est évident qu’Israël est à l’origine de la frappe du fait du type de missile utilisé, qui sert à effondrer un immeuble de manière chirurgicale, avec très peu de dégâts collatéraux. Israël montre à l’Iran que les Gardiens de la révolution ne sont à l’abri nulle part, y compris dans une enceinte diplomatique. Jusqu’à présent, ils avaient visé des bases iraniennes dans la banlieue de Damas et des dépôts d’armes du Hezbollah. Là, l’Etat hébreu hausse clairement le ton à l’égard de l’Iran,...
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04/04 - Chimistes colombiens, messageries cryptées... Les complices inattendus du trafic de drogue en France
"Opération pichenette" et "communication XXL", moque le syndicat de la magistrature. Une "pieuvre" , une "hydre", constatent les magistrats, parfois désabusés. Le trafic de drogue n'a jamais été aussi florissant en France, porté par une consommation en hausse constante. Des "checkpoints", frontières revendiquées entre la rue et le royaume des dealers, coupent désormais certains quartiers du reste de la ville. Les actes de torture et les règlements de compte meurtriers s'y multiplient, on découvre aussi des commandos de mineurs tueurs, ignorant parfois tout de leur commanditaire. "Vertige" et "bord du gouffre", disent les sénateurs de la commission d'enquête sur le narcotrafic en France.
Face à la crise, le gouvernement tente de reprendre le contrôle. Des opérations "place nette XXL" se lancent à Marseille, Sevran, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Lille... De discrètes enquêtes anti-blanchiment, aussi, à la poursuite de criminels toujours plus ingénieux. A l'abri des regards, une lutte sourde se joue entre la police et ces princes du deal, réfugiés à Dubai, au Maroc ou en Espagne où ils prétendent blanchir l'argent sale en toute quiétude. Chaque camp tentent d'actionner tous les leviers pour distancer l'autre. Enquête sur une guerre aux ramifications politiques, sécuritaires, diplomatiques, technologiques et scientifiques.
EPISODE 1 - Ces quartiers gouvernés par les dealers : enquête sur l'ampleur du trafic de drogue en France
EPISODE 3 - Ces planques où les barons de la drogue jouissent d'une totale...
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04/04 - BlackRock séduit par la France : "Nous avons investi 232 milliards d’euros"
Avec 10 000 milliards de dollars d’encours, BlackRock domine la gestion d’actifs au niveau mondial. Le groupe de Larry Fink, qui gère les pensions de retraite de 35 millions d’Américains, a un pied en France depuis 18 ans. Des investissements considérables ont déjà été réalisés, en actions du CAC 40 mais aussi dans les PME tricolores - comme Renner Energies, dans le solaire -, les infrastructures, l’immobilier. Le marché hexagonal offre de nombreux atouts, affirme Estelle Castres, directrice générale France, Belgique et Luxembourg.
L’Express : Il y a eu beaucoup de fantasmes en France sur BlackRock et son influence sur la finance mondiale. Concrètement, que faites-vous ?
Estelle Castres : BlackRock est une société de gestion. Nous gérons l’argent de nos clients qui sont très divers : des institutionnels comme des entreprises, des assureurs, des fonds de pension, mais aussi des banques privées et des distributeurs comme des banques de réseau ou des plateformes digitales. Nous ne proposons pas nos produits en direct aux clients particuliers, mais toujours au travers d’intermédiaires comme les réseaux de distribution, par exemple BoursoBank en France.
Notre offre s’appuie sur une plateforme technologique intégrée qui permet d’aller au-delà de la simple mise à disposition d’un produit mais accompagne aussi nos clients dans leurs besoins d’investissement, la gestion de leurs risques et la construction de leurs portefeuilles pour le long terme. Cette vision longue nous a permis d’être innovants et pionniers sur...
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04/04 - Marie-José Pérec sur Paris 2024 : "Je rêverais qu’on fasse appel à moi pour allumer la flamme"
"Il ne s’agit pas simplement d’allumer une flamme. Le 26 juillet au soir, à Paris, la France va s’adresser au monde. Qu’avons-nous à dire ? Quels messages, quels symboles livrerons-nous ? A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas qui allumera la flamme olympique au terme d’une cérémonie extraordinaire comme les Jeux n’en ont jamais connue dans l’histoire moderne. Mais j’adorerais qu‘on fasse appel à moi !
J’ai un souvenir à jamais ancré dans ma mémoire. Mohamed Ali en 1996 à Atlanta : tee-shirt, jogging et basket blancs, le visage bouffi, le regard trahissant difficilement la souffrance. La légende vivante de la boxe se tient debout, digne, ne cachant rien de la maladie de Parkinson qui le ronge. La nageuse américaine Janet Evans a fait un premier tour de stade avec le flambeau, puis en remontant une large rampe, elle s’arrête soudainement.
Mohamed Ali apparaît et électrise le stade. La main droite accrochée au flambeau comme à une bouée de sauvetage, son bras gauche tremblant. Les spectateurs scandent son nom. Il fait quelques pas, se tourne lentement et abaisse la torche qui embrase en quelques secondes le réceptacle de la flamme. Et moi, je suis là, le corps tremblant, les larmes aux yeux, le cerveau entièrement happé par ce qui se déroule sous mes yeux. Aux Jeux d’Atlanta, je suis porte-drapeau de l’équipe de France. Et dans ce stade bondé de 85 000 personnes, endeuillé la veille par un attentat qui a fait deux morts et des centaines de blessés, je pense soudainement à "Mémère", ma grand-mère qui...
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04/04 - Ce mot qui fâche entre Attal et Belloubet, Edouard Philippe sait-il compter ?
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.James Dean à l’Elysée
Les représentants de la majorité n’ont mis en place aucun mode de sélection pour désigner leur futur candidat à l’élection présidentielle, préférant pour l’heure s’en remettre aux sondages. Pronostic de Gilles Boyer, proche d’Edouard Philippe : "Ce sera une sélection à la James Dean ! On verra des voitures foncer vers le ravin, il y aura le lâche qui freinera avant qu’il ne soit trop tard, le courageux qui ira jusqu’au bout mais se précipitera dans le vide et se tuera." Et celui qui se détachera viendra du Havre ? C’est beaucoup attendre des sondages que d’espérer qu’ils soient l’arbitre des élégances.Horizons aurait des problèmes de calcul
Du côté du Havre justement, on organise avec entrain le grand raout du parti d’Edouard Philippe qui doit réunir ces vendredi 5 et samedi 6 avril à Besançon les 1 030 comités municipaux et les...
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04/04 - Rwanda : la France "aurait pu arrêter le génocide", estime Emmanuel Macron
Emmanuel Macron estime que la France "aurait pu arrêter le génocide" de 1994 au Rwanda "avec ses alliés occidentaux et africains", mais "n'en a pas eu la volonté", a rapporté jeudi 4 avril l'Elysée, quelques jours avant le 30e anniversaire du début des massacres, dimanche 7 avril. Le président français, qui avait déjà reconnu en 2021 les "responsabilités" de la France dans le génocide, s'exprimera dimanche "par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux", a dit son entourage à l'AFP.
"Le chef de l'État rappellera notamment que, quand la phase d'extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah", a ajouté la présidence.
Invité par le président rwandais, Paul Kagame, aux commémorations du 30e anniversaire du génocide dimanche, Emmanuel Macron ne s'y rendra pas, et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d'Etat chargé de la Mer Hervé Berville, né au Rwanda.
En cent jours, entre 800 000 et 1 million de personnes, en très grande majorité des Tutsi, groupe minoritaire face aux Hutu, ont été exterminées, la plupart à la machette. En mai 2021, à l'occasion d'une visite au Rwanda, Emmanuel Macron avait jugé que la France avait fait "trop longtemps prévaloir le silence sur l'examen de la vérité", tout en estimant que la France n'avait "pas été...
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04/04 - Iran : le guide suprême Khamenei affirme qu’Israël "sera giflé" pour les frappes en Syrie
Le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré ce mercredi qu’Israël serait "giflé" après les frappes aériennes qui lui sont imputées sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, dans laquelle ont péri lundi sept Gardiens de la Révolution.
"La défaite du régime sioniste à Gaza se poursuivra et ce régime sera proche du déclin et de la dissolution", a affirmé Ali Khamenei dans un discours prononcé à Téhéran devant un parterre de responsables iraniens. "Des efforts désespérés comme ceux qu’ils ont déployés en Syrie ne les sauveront pas de la défaite. Bien entendu, ils seront également giflés pour cette action", a-t-il prévenu.Le bilan du raid revu à la hausse
Ce lundi 1er avril, des frappes aériennes israéliennes avaient détruit l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, selon des responsables syriens et iraniens, tuant notamment sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Parmi ces victimes figurent notamment deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors des frontières, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a indiqué ce mercredi que le bilan du raid était passé à 16 morts, dont deux civils. Il s’agissait du cinquième raid israélien en l’espace d’une semaine en Syrie, dont le président Bachar al-Assad est soutenu par l’Iran, ennemi juré d’Israël dans la région. L’Iran a immédiatement accusé Israël, mais ce dernier, qui commente rarement ses frappes en Syrie, n’a...
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04/04 - Classement Forbes : des milliardaires russes de plus en plus nombreux… et de plus en plus riches
Taylor Swift est désormais milliardaire. Mais le patrimoine de la chanteuse américaine - première artiste, tout sexe confondu, à avoir franchi le seuil à 10 chiffres uniquement grâce aux revenus tirés de sa musique - n'est pas le seul enseignement du dernier classement des fortunes des célébrités mondiales publié mardi 2 avril par Forbes. Selon le magazine, les personnes les plus riches de Russie ont ajouté 72 milliards de dollars à leur fortune au cours de l’année 2023, ce qui porte leur fortune collective à 577 milliards de dollars en 2024.
Comme le rapporte Reuters, en 2021, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Forbes avait estimé la richesse totale des milliardaires russes à 606 milliards de dollars, environ 200 milliards de plus qu’en 2020 (385,1 milliards de dollars).
De nombreux milliardaires russes sont ensuite tombés sous le coup des sanctions occidentales en raison de la guerre en Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine en février 2022. Leur fortune totale est alors brusquement tombée à 353 milliards de dollars en 2022, avant donc de remonter depuis deux ans.15 milliardaires supplémentaires
La Russie était le cinquième pays avec le plus grand nombre de milliardaires au sein du classement Forbes des milliardaires 2023, avec 105 milliardaires au début de l’année 2023, contre 83 en 2022, 117 en 2021 et 99 en 2020. Moscou compte désormais 120 milliardaires dans ce classement. Dans le détail, 59 ont vu leur fortune augmenter depuis un et 19 ont fait leur entrée dans le classement. Selon...
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04/04 - Aya Nakamura aux JO : comment Macron a eu l’idée de lui faire "une place"
Emmanuel Macron persiste et signe. Le président français a estimé jeudi que la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura avait "tout à fait sa place dans une cérémonie d’ouverture ou de clôture" des Jeux olympiques de Paris, y voyant une "bonne chose".
En février dernier, L’Express avait révélé qu’Emmanuel Macron avait reçu à l’Elysée la chanteuse francophone la plus "streamée" du monde, afin de savoir si elle pouvait être intéressée pour participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Avec, notamment, la perspective pour elle de reprendre des titres d’Edith Piaf, peut-être la plus grande icône musicale française à l’international.
Mais la possibilité qu’Aya Nakamura participe aux festivités autour des Jeux de Paris avait soulevé l’indignation de la droite et de l’extrême droite, qui y avaient vu une manière de "diviser" et d’"humilier" les Français. S’en sont alors suivies plusieurs semaines de polémiques, marquées par le déploiement sur les bords de Seine, à Paris, d’une banderole raciste : "Ya pas moyen Aya. Ici c’est Paris, pas le marché de Bamako". Une action condamnée par le comité d’organisation des Jeux et plusieurs membres du gouvernement
Emmanuel Macron a ajouté que la décision quant à une éventuelle participation de la chanteuse revenait aux organisateurs des cérémonies… alors que c’est pourtant bien lui qui semble avoir imposé ce choix, toujours selon les informations de L’Express.La cérémonie d’ouverture sur la Seine toujours "privilégiée"
En visite pour inaugurer le nouveau centre aquatique de...
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04/04 - Russie : le conseil de François Hollande à l’exécutif
C’est l’expérience qui parle. Alors que l’entretien du ministre français des Armées avec son homologue russe a été l’occasion d’un nouveau couac diplomatique, l’ancien président François Hollande a recommandé, ce jeudi 4 avril, que le gouvernement n’entretienne "aucun contact" avec la Russie après "l’instrumentalisation" faite par Moscou.
"Vous avez vu comment la Russie instrumentalise ce genre de discussions et laisse même penser que ce serait la France qui aurait pu soutenir les attentats à Moscou […] Ma recommandation, c’est aucun contact avec la Russie", a plaidé l’ancien président sur France inter.Un échange téléphonique avec Choïgou
A la suite de l’attentat de Moscou du 22 mars qui a fait 144 morts et été revendiqué par l’organisation Etat islamique, Sébastien Lecornu a pris l’initiative mercredi d’un échange téléphonique avec Sergueï Choïgou, une première depuis octobre 2022.
Mais le ministère de la Défense russe a affirmé après cet entretien que les deux pays s’étaient dits "disposés à dialoguer" concernant le conflit en Ukraine, des propos démentis par Paris. Le ministère russe a même dit "espérer" que les services secrets français ne soient pas impliqués dans l’attentat.
Il faut "aider, aider et aider encore l’Ukraine […] Plus on aidera l’Ukraine, plus sera grande la chance que ce conflit s’arrête", a jugé François Hollande. "Ce n’est pas l’abandon qui fait la paix, c’est la capacité, face à des régimes autoritaires, de pouvoir montrer qu’il y a des limites et que ces limites entraînent un certain nombre de...
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04/04 - Karine Lacombe en procès contre les complotistes : "Protégeons les défenseurs de la science"
Ce vendredi 5 avril, se tiendra au tribunal de Paris la première audience d’un procès opposant l’infectiologue Karine Lacombe au réalisateur du documentaire Hold-Up Pierre Barnérias, ainsi qu’à Martine Wonner et à Christian Perronne, grands défenseurs des thèses complotistes pendant la pandémie. Karine Lacombe les avait attaqués en diffamation à la sortie du film en 2020, car son nom et son image y ont été mis en scène et utilisés à plusieurs reprises pour diffuser "des fausses informations attentatoires à sa considération", selon les termes de son avocate. Une démarche jusqu’ici unique en son genre, comme le déplorent les signataires de cette tribune publiée par L’Express. Dans ce texte de soutien, ces médecins, scientifiques et vulgarisateurs appellent à mieux défendre les défenseurs de la science et de la raison, "chaque jour moins nombreux" à cause des intimidations dont ils sont victimes.
Malgré les velléités de certains, de plus en plus bruyants, il n’est pas possible de tuer la science. Il n’est pas possible de transformer des pseudo-médecines en véritables thérapies, même si on veut y croire très fort. Il n’est pas possible de donner aux faits alternatifs le statut de faits.
Mais il est possible de "tuer" les chercheurs. Il est possible de bâillonner les médecins. Il est possible de réduire les vulgarisateurs au silence. Et cette tactique se développe de plus en plus ces dernières années, dans l’indifférence médiatique, dans le laisser-faire des institutions, dans le silence assourdissant de l’Ordre des...
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04/04 - Rennes : comment la ville est devenue l’une des plus économes en électricité
Opération sobriété. En décembre dernier, Rennes a reconduit son plan de réduction des illuminations de Noël, lancé en 2022 en pleine crise énergétique. Festivités retardées d’une semaine, extinction des lumières une heure plus tôt qu’auparavant, diminution d’un tiers du périmètre des célébrations… De quoi renforcer le statut de bonne élève de la préfecture de la Bretagne en la matière. Selon une étude de la jeune entreprise UpEnergie, basée sur les données publiées par l’agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie), Enedis et l’Insee, elle est l’une des trois villes de plus de 100 000 habitants qui consomment le moins d’électricité par habitant et par an, avec Saint-Etienne et Mulhouse.
Les raisons de cet excellent résultat sont multiples. En premier lieu, la métropole jouit d’un climat océanique tempéré. Il n’y fait ni trop froid en hiver, ni trop chaud en été, ce qui permet de limiter le recours au chauffage ou à la climatisation. Mais cet avantage naturel n’explique pas tout. La preuve : les localités voisines obtiennent de moins bonnes performances dans le classement.
"En Bretagne, le premier poste de consommation d’énergie concerne les bâtiments résidentiels et tertiaires (40 %), devant les transports (35 %) et l’industrie (14 %)", contextualise Renaud Michel, coordinateur du pôle transition énergétique au sein de la direction régionale de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Or, le bâti rennais s’avère bien plus récent que celui des villes comparables. Selon l’Insee, 43,5 % des...
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04/04 - Gaza : Joe Biden plaide pour un "cessez-le-feu immédiat" auprès de Benyamin Netanyahou
Joe Biden a pressé Benyamin Netanyahou de "conclure sans délai un accord" pour "un cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza, a rapporté jeudi 4 avril la Maison Blanche. Le président américain s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre israélien. Joe Biden a "clairement souligné la nécessité pour Israël d’annoncer et de mettre en œuvre une série de mesures spécifiques, concrètes et mesurables pour remédier aux dommages causés aux civils, aux souffrances humanitaires et à la sécurité des travailleurs humanitaires", souligne la Maison Blanche.
Le président américain est sous pression croissante aux Etats-Unis pour infléchir sa politique de soutien inconditionnel à Israël, lui qui a fait part cette semaine de son "indignation" après la mort d'humanitaires tués par une frappe israélienne dans la bande de Gaza. Ces sept personnes travaillaient pour l’ONG World Central Kitchen, basée aux Etats-Unis et ravitaillant la population gazaouie affamée. Joe Biden s’est publiquement "indigné" de cette frappe et a estimé qu’Israël n’en faisait "pas assez" pour protéger les volontaires venant en aide à la population civile à Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Un raid israélien mené en octobre sur un immeuble à Gaza pourrait relever du "crime de guerre", selon Human Rights Watch
⇒ Le Premier ministre espagnol critique le gouvernement israélien
⇒ Le ministère polonais des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’IsraëlHuman Rights Watch dénonce un possible "crime de guerre" à Gaza
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a publié...
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04/04 - Commission d’enquête TNT : le député Quentin Bataillon "assume" sa venue chez Hanouna
Le député Quentin Bataillon, président de la commission d'enquête sur les fréquences TNT, a dit jeudi "assumer" sa venue dans l'émission TPMP de Cyril Hanouna mardi mais "regretter" une "maladresse" dans ses critiques sur un animateur concurrent, Yann Barthès.
"C'était compliqué de le faire là-bas, parce qu'on voit bien qu'il y a un conflit très fort entre les deux émissions. Ce n'était pas mon rôle de le faire là-bas, c'était une maladresse et je le regrette", a déclaré l'élu de la majorité présidentielle à la radio franceinfo. Cependant, "ma présence sur le plateau, je l'assume", a-t-il ajouté.
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04/04 - Panneaux solaires : la nouvelle offensive de l’UE contre la Chine
L’UE durcit le ton. Bruxelles a annoncé mercredi des enquêtes visant des groupes chinois dans l’énergie solaire, dont le numéro un mondial du secteur, soupçonnés d’avoir reçu des subventions faussant la concurrence dans le marché européen, sur fond de tensions commerciales entre la Chine et l’UE.
Après l’automobile ou le rail, l’UE se penche sur l’industrie photovoltaïque : ces enquêtes sont lancées alors que les Vingt-Sept cherchent à muscler leurs parcs d’énergies renouvelables tout en réduisant leur forte dépendance à la Chine dans l’éolien et le solaire.
Les procédures, visant deux consortiums distincts, s’inscrivent dans le cadre de nouvelles règles entrées en vigueur mi-2023 pour empêcher les subventions de pays tiers soupçonnées de créer une concurrence déloyale dans l’UE dans le cadre d’appels d’offres. Le premier consortium ciblé associe le groupe roumain Enevo et une filiale -basée en Allemagne- du géant chinois Longi, premier fabricant mondial de cellules photovoltaïques.
Le second associe deux filiales entièrement contrôlées par le même groupe étatique chinois, Shanghai Electric, sous étroite supervision du gouvernement central. Ces deux consortiums sont candidats pour concevoir, construire et exploiter un parc photovoltaïque en Roumanie, d’une puissance installée de 110 MW, partiellement financé par des fonds européens.Quatre mois pour trancher
Or, la nouvelle réglementation oblige les entreprises à notifier à Bruxelles leur participation à des appels d’offres publics dans l’UE "dont la valeur estimée...
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04/04 - Guerre en Ukraine : six morts dans des frappes russes dans le nord-est du pays
L’Otan fête ce jeudi ses 75 ans d’existence, plus que jamais préoccupée par l’Ukraine. Née le 4 avril 1949, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a "bâti l’alliance la plus forte de l’histoire", s’est félicité mercredi son secrétaire général Jens Stoltenberg. Soixante-quinze plus tard, l’Europe est "confrontée à une guerre d’une ampleur que l’on croyait révolue", a estimé Jens Stoltenberg.
Le secrétaire général de l’Otan n’a pas caché son inquiétude quant à la situation sur le front en Ukraine, demandant aux Alliés de rapidement répondre aux "besoins urgents" de ce pays en munitions, artillerie et surtout en moyens de défense antiaérienne. Les troupes russes sont prêtes à des pertes considérables pour des gains territoriaux minimes, avec "très peu de respect pour la vie humaine", a-t-il relevé. "C’est pourquoi la situation sur le front est si difficile", a-t-il martelé.
L’Otan veut s’engager durablement aux côtés de l’Ukraine, en difficulté face aux forces russes, et a commencé mercredi à discuter d’un fonds d’aide de 100 milliards d’euros pour mieux soutenir Kiev. Cette proposition suscite toutefois le scepticisme parmi certains des Etats membres de l’organisation, qui s’interrogent sur le financement d’un tel fonds.
Les infos à retenir
⇒ Zelensky dénonce une attaque russe "méprisable" sur la ville de Kharkiv
⇒ Paris dément avoir évoqué avec Moscou un possible "dialogue" sur l’Ukraine
⇒ Le président finlandais a signé un accord de sécurité avec l’UkraineSix morts dans des frappes russes dans le nord-est de l'Ukraine...
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04/04 - Cancers de la prostate : l’étude qui alerte sur une explosion des cas dans le futur
Les cancers de la prostate vont fortement progresser au cours des prochaines années dans le monde, notamment dans les pays moins riches. C’est ce que dévoilent des modélisations parues dans The Lancet. "Selon nos conclusions, le nombre annuel de nouveaux cas va doubler de 1,4 million en 2020 à 2,9 millions en 2040", résument les auteurs de cette étude publiée ce jeudi, réalisée en extrapolant des changements démographiques déjà observés à l’heure actuelle.
La progression attendue de ces cancers s’expliquerait par "la hausse de l’espérance de vie et par des changements dans les pyramides des âges", avancent les auteurs. Le cancer de la prostate, qui est le plus courant chez les hommes - 15 % de l’ensemble des cancers masculins -, se déclare en effet à plus de 50 ans dans la plupart des cas. Et sa fréquence augmente fortement plus l’on avance en âge au-delà de ce seuil.Des facteurs de risque difficilement évitables
Or, un grand nombre de pays pauvres ou en voie de développement sont en train de rattraper partiellement leur retard d’espérance de vie par rapport à leurs homologues développés, ce qui devrait mécaniquement augmenter le nombre de cancers de la prostate.
Et "contrairement à d’autres problèmes d’ampleur, comme le cancer du poumon ou les maladies cardiovasculaires, on ne pourra pas éviter cette hausse des cas par des politiques de santé publique", relèvent les chercheurs. En effet, les facteurs de risque du cancer de la prostate - hérédité, taille élevée…- sont beaucoup moins évitables que, par...
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04/04 - Livres : le festival Quais du polar fête ses vingt ans en couleurs
C’est l’événement de la semaine, voire du mois. Quais du polar fête ses 20 ans ! Vingt ans de passions, vingt ans d’attractivités. Pas un seul grand du genre qui ne soit accouru du monde entier sur les quais du Rhône et de la Saône. Rebelote, bien sûr, en cette date anniversaire, du 5 au 7 avril : ils sont 135 auteurs à venir rencontrer le public lyonnais, toujours plus nombreux d’année en année (ils étaient 90 000 en 2023), à coups de débats, de séances de dédicaces et de croisières littéraires entre le Palais de la Bourse, l’Hôtel de Ville et la Chapelle de la Trinité. L’institut Lumière se met aussi au diapason, qui diffuse, sur proposition des auteurs, quelques films d’anthologie comme La Firme, de Sydney Pollack, Adieu Poulet, de Pierre Granier-Deferre, Shutter Island, de Martin Scorsese ou encore Soudain l’été dernier, de Joseph L. Mankiewicz.
John Grisham, Jo Nesbø, Donna Leon, Maxime Chattam, Val McDermid, Dennis Lehane, Valerio Varesi Terry Hayes, Jørn Lier Horst, Marion Brunet, Hervé Le Corre, DOA, Dominique Manotti, Michel Bussi, Tim Willocks, Abir Mukherjee, Ragnar Jónasson et Katrín Jakobsdóttir, Peter May, Patricia Melo, Piergiorgio Pulixi, Guillaume Musso, Ian Manook, Karine Giebel, Bernard Minier, Aro Sainz De La Maz, etc., etc. Excusez du peu. Pour notre part, vous retrouverez dans les pages de L’Express ou (et) sur son site des articles fort élogieux sur les nouveaux romans de ces deux derniers.
Pour Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Effacées (XO Editions), 12e roman de...
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04/04 - Israël : l’appel de Benny Gantz qui met la pression sur Netanyahou
Il prend date. Le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre et rival principal du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a appelé, ce mercredi 3 avril, à des élections législatives anticipées en septembre.
"Nous allons solliciter prochainement" les électeurs et "nous devons pour cela fixer une date consensuelle en septembre" pour des législatives, a déclaré Benny Gantz, qui est aussi député, dans un discours télévisé depuis son bureau à la Knesset (Parlement israélien).
L’organisation d’élections anticipées nécessite l’accord de 61 élus, soit la majorité des députés de la Knesset, où le Likoud, parti de Benyamin Netanyahou, compte le plus de sièges sans avoir cependant la majorité. "J’ai tenu au courant le Premier ministre -- à qui je souhaite une bonne santé et un prompt rétablissement (après son opération chirurgicale dimanche, NDLR), et nous allons poursuivre le dialogue sur cette question", a ajouté Benny Gantz, qui dirige le Parti de l’unité nationale (centre droit). Benyamin Netanyahou est sorti de l’hôpital mardi, deux jours après avoir été opéré d’une hernie, selon son bureau.Le Likoud rejette cet appel
Le Likoud a immédiatement rejeté l’appel de Benny Gantz, estimant dans un communiqué que des élections au moment où Israël est en guerre "conduiraient inévitablement à la paralysie" et "nuiraient aux combats" de l’armée en guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Le chef de la majorité démocrate au sénat américain Chuck Schumer a en revanche approuvé cet appel. "Quand un membre éminent du...
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04/04 - Taxation des superprofits : une croisade morale qui ignore les réalités cycliques des marchés
La taxation des superprofits, comme le rétablissement de l’ISF, fait partie des meubles qui donnent au débat public français son charme si particulier. Cette taxation est en ce moment exigée par la gauche et suggérée par plusieurs membres éminents de la majorité, de Yaël Braun-Pivet à François Bayrou. Au gouvernement, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, qu’on a connu mieux inspiré, a évoqué cette piste. Même le Premier ministre Gabriel Attal n’en fait pas un tabou, ce en quoi il peut être totalement rassuré puisqu’on en parle sans discontinuer. Et on sent bien que la droite, toujours encline à entretenir cette autre spécificité française, un antilibéralisme qui ne soit pas de gauche, se laisserait facilement séduire par l’idée.
Dans notre pays où gagner de l’argent cache forcément un crime, on comprend que cette proposition soit populaire. Cette idée qui emporte sans doute l’assentiment de nombreux Français est pourtant mauvaise pour les entreprises et ne serait pas rentable pour l’Etat. On peut déjà remarquer que les profits sont fortement taxés en France. L’impôt sur les bénéfices des entreprises en prélève une première fois 25 %. Si ces profits sont distribués sous forme de dividendes, ils sont taxés une deuxième fois à hauteur de 30 %. C’est le prélèvement forfaitaire unique, ou PFU, parfois appelé flat tax. Les profits distribués en dividendes, super ou pas, sont donc taxés à plus de 50 %. Ajoutons que pour certaines entreprises, dans l’énergie par exemple, il existe déjà une taxe sur les...
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04/04 - Lecornu - Choïgou : le coup de fil qui a déclenché un nouveau couac diplomatique
C’est une première depuis octobre 2022. Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu s’est entretenu mercredi au téléphone avec son homologue russe Sergueï Choïgou. Cet échange d’une heure sollicité par Paris sur la question du contre-terrorisme, intervient peu après l’attentat le 22 mars près de Moscou, qui a fait au moins 144 morts et 360 blessés, revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
Des dissensions sur la nature des discussions sont immédiatement intervenues dans les communiqués des deux capitales, qui ont aussi évoqué la guerre en Ukraine. Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi soir que les deux pays s’étaient dits "disposés à dialoguer" concernant le conflit en Ukraine. "Le point de départ pourrait être l’Initiative d’Istanbul pour la paix", a-t-il ajouté.
Des propos, a priori inattendus de la part de la France, immédiatement démentis par Paris. Le ministre russe a bien affirmé "être prêt à reprendre le dialogue sur l’Ukraine" mais "la France n’a accepté ni proposé quoi que ce soit" sur ce sujet, a souligné à l’AFP l’entourage du ministre français. Sébastien Lecornu avait plus tôt indiqué dans un communiqué avoir "condamné sans réserve la guerre d’agression que la Russie a lancée en Ukraine" pendant cet appel.Les soupçons de Moscou envers Paris
Concernant l’attentat de Moscou, les positions des deux pays semblaient également marquées mercredi par des lectures opposées des événements. Sébastien Lecornu a "rappelé la disponibilité de la France" à des "échanges accrus" avec la Russie dans la...
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04/04 - Fermeture de l’usine LU-Belin : comment la gauche et le RN se disputent les ouvriers
Le printemps est arrivé, mais il fait encore froid. Le soleil pénètre timidement la véranda du café des Sports. Il est 14 heures, en cette fin mars, à Château-Thierry (Aisne), et la ville de 15 000 habitants semble assoupie. Derrière le comptoir, la gérante du bistro s’active, range les vestiges du déjeuner. Voilà dix-sept ans qu’elle tient cet établissement situé à une centaine de mètres de l’usine LU-Belin, et qu’elle voit débarquer tous les midis les ouvriers pour commander un plat du jour, remplir une grille de Loto. Les gars de l’usine sont un peu chez eux ici. Le café sert aussi de QG aux réunions syndicales, de repaire pour boire un verre après la journée de travail. Bien sûr, auparavant, ils étaient plus nombreux, près de 300 il y a vingt ans. Mais il y a eu les plans sociaux, les rachats, par Danone, par la société américaine Kraft Foods, et enfin par la multinationale américaine Mondelez. Petit à petit, les effectifs ont été réduits, les CDI supprimés, ils ne sont plus qu’une soixantaine aujourd’hui. Pour les habitants de la ville, pourtant, l’usine, qui fabrique les biscuits Pépito, restait une entreprise indéboulonnable, presque centenaire, une part de leur patrimoine.
Jusqu’à ce 31 janvier 2024. Un matin comme un autre. Un poil plus gai, même. La veille, les salariés de LU ont reçu un message de félicitations de la part de Mondelez, les informant des chiffres record de cette année 2023, avec plus de 5 millions de bénéfices. C’est dire leur incompréhension lorsqu’ils voient débarquer le directeur...
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04/04 - Turquie : les manoeuvres d’Erdogan pour faire oublier sa défaite électorale
Pressentant peut-être la défaite à venir, Recep Tayyip Erdogan s’est exprimé ainsi juste avant le scrutin du 31 mars : "Pour moi c’est un final, la dernière fois que je participe à une élection." Habile, le politicien roué sait parfaitement jouer sur la corde sensible de son électorat qui le soutient depuis 2003 et apprécie le lien de sympathie populiste qui s’est noué au fil des années. Pourtant, cette fois, ce sentimentalisme n’a pas suffi. Non seulement le président turc à échouer à reconquérir les grandes villes du pays mais, de plus, il en a perdu de nouvelles. Avec 35,5 % des voix le parti islamo-nationaliste AKP fondé par Erdogan est devenu pour la première fois en vingt-et-un ans d’existence le second parti du pays derrière le Parti républicain du peuple (CHP, 37,7 % des voix), créé par le laïc Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
Pour Erdogan, la défaite est cinglante. "Cependant, il avait anticipé qu’une victoire, notamment à Istanbul, n’était pas du tout certaine et il a donc fait attention à ne pas s’impliquer personnellement dans la campagne autant qu’en 2019 afin de ne pas abîmer son image en cas de défaite", pointe le politologue Ismet Akça pour qui le "Reis" (Chef) est loin d’être cuit. Malgré la débâcle de son parti, ce dernier conserve en effet les manettes du pays et tous les pouvoirs pendant encore quatre ans. Le temps de redresser la situation politique et de changer la Constitution afin de pouvoir se présenter à nouveau devant les électeurs ou, à défaut, faire élire un hypothétique dauphin –...
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04/04 - Une épidémie de cancers chez les jeunes ? La vérité scientifique derrière les chiffres
Aucune ride, ni même de cheveux blancs, mais déjà, une tumeur, qui enfle. Avant Kate Middleton, de nombreuses jeunes célébrités ont annoncé souffrir d’un cancer, faisant les gros titres des médias. Comme la journaliste de France Info, Clémentine Vergnaud, 31 ans, emportée l’année dernière, après un an et demi à témoigner de son combat. Ou sa consœur, à BFM TV, Virgilia Hess, 34 ans, qui a brusquement disparu de l’antenne, contrainte de subir une chimiothérapie.
A chaque fois, l’âge surprend. Ne dit-on pas que ces pathologies, dont le développement est la plupart du temps très lent, surviennent surtout avec les années ? La star de téléréalité française Caroline Receveur n’a que 36 ans. Malade, elle aussi. L’actrice américaine Olivia Munn est à peine plus vieille : 43 ans. Son cancer était, dit-elle, "agressif" : elle a dû se faire retirer les deux seins. Chadwick Boseman, connu pour son rôle dans Black Panther, avait le même âge. Il est décédé en 2020.
Les exemples s’accumulent tellement vite que certains oncologues n’hésitent plus à parler d"’épidémie" chez les moins de 50 ans. Comme cet expert américain, citée par l’Agence France Presse, dans une dépêche écrite en réaction aux propos de Kate Middleton, le 27 mars dernier. Elle a été diffusée par une dizaine de médias, sans que ces derniers ne vérifient si cet avis faisait consensus dans la communauté scientifique. Depuis, le terme ne cesse de circuler.Une épidémie de mauvaises interprétations
Une épidémie de tumeurs précoces, vraiment ? Régulièrement interrogées à ce sujet...
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04/04 - Rachida Dati, un caméléon en Macronie
Dans cet épisode de La Loupe, Paul Chaulet et Eric Mandonnet, journalistes au service Politique de L’Express nous racontent comment Rachida Dati est devenue le caméléon de la scène politique française.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : France 3, France Inter, RTL
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Emmanuel Dunand/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Quand on commence l’écriture d’un épisode de La Loupe, on cherche des moyens de vous impliquer, vous auditeurs, dans l'histoire du jour et c’est donc le cas dans ce podcast.
Je vais vous demander de lister toutes les femmes politiques françaises d’envergure nationale, qui occupent des fonctions depuis au moins vingt ans. Je pense à des femmes élues à un mandat local, national ou européen. Des femmes ministres, des cheffes de parti, des porte-paroles. Des femmes capables de porter la voix de leur famille politique depuis les années 2000 et susceptibles d’être invitées plusieurs fois par an à faire le tour des médias. Je suis convaincue que vous n’avez qu’une poignée de noms en tête : Martine Aubry, Christiane Taubira ou Ségolène Royal pour...
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04/04 - 75 ans de l’Otan : cette double menace qui plane sur l’Alliance atlantique
Le reste du temps, il est conservé précieusement dans le grand bâtiment néoclassique des Archives nationales américaines, à Washington. Après avoir pris l’avion, le traité de l’Atlantique a rejoint sous escorte l’imposant siège bruxellois de l’Otan, où il sera l’une des attractions de l’anniversaire, ce jeudi 4 avril, des 75 ans de la naissance de cette organisation conçue pour défendre l’Europe contre une agression soviétique. Sous la couverture en cuir, les 12 signatures des ministres des Affaires étrangères de 1949, dont celles du Français Robert Schuman et de l’Américain Dean Acheson.
Au fil des décennies, l’attrait de l’alliance ne s’est pas démenti. Aucun membre ne l’a quittée. Et 20 autres pays l’ont rejointe, dont le dernier, la Suède (le 7 mars), après deux cents ans de non-alignement et de neutralité militaire. Une révolution ! Critiqué pour son apathie dans les années 2010, l’Otan se révèle en effet plus indispensable que jamais aux yeux des Européens pour faire face à la menace grandissante représentée par la Russie de Vladimir Poutine.
En lançant ses troupes à l’assaut de l’Ukraine, le 24 février 2022, le président russe "a réveillé une Alliance atlantique en mauvais état", précise une source diplomatique. "La Russie a créé un choc d’unité." Plutôt que de sombrer dans le piège de la division, les Etats membres ont fait le choix d’apporter, ensemble, une aide militaire conséquente à l’Ukraine. Ils ont également accueilli deux nouveaux pays qui préféraient rester à l’écart par souci d’apaisement avec Moscou – la...
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04/04 - Opération XXL anti-drogue à Toulouse : au coeur de la lutte contre un trafic en pleine expansion
Dans les rues encore sombres du quartier de Bellefontaine, dans la périphérie de Toulouse, une faible lumière se dégage de la fenêtre d’un pavillon. "Quelqu’un est déjà debout. On espère que c’est lui", souffle Fabien Grethen, directeur territorial adjoint de la police judiciaire (PJ) de Toulouse. La personne à laquelle le commissaire fait référence est considérée comme l’un des membres les plus importants d’un réseau de trafic de drogue local, sur lequel les enquêteurs spécialisés travaillent depuis plus de six mois. "On s’est renseignés sur les tenanciers des points de deal, les nourrices, les gérants, on veut taper sur la hiérarchie du réseau", explique-t-il, scrutant la dizaine d’agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) qui avance en silence devant le portail pourpre de la maison familiale.
Simultanément, plus de 150 policiers, collègues de la BRI, du Raid ou de la brigade anti-criminalité se sont postés devant les portes d’autres logements des quartiers environnants, qui composent l’ensemble du Mirail, connu pour la présence d’un fort trafic de stupéfiants. En ce mardi glacial du mois d’avril, quatorze personnes, considérées comme "haut placées" dans la hiérarchie du réseau, doivent être interpellées dans le cadre de l’opération "place nette XXL" qui vient de débuter à Toulouse. Chacune de ces interventions doit être lancée au même moment, pour éviter tout risque de fuites. Il est un peu plus de six heures quand le chef de groupe lance l’assaut, et brise le silence du lotissement.
"Police !",...
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03/04 - Gabriel Attal, Premier ministre ou porte-parole du gouvernement ?
On l’avait pourtant crié sur tous les toits : le "show Attal", c’était ce mercredi 3 avril, à 14 heures pétantes ! Certains l’auraient-ils oublié ? Le principal intéressé, lui, s’attendait-il à retrouver les travées de l’hémicycle si clairsemées ? Les quelques assidus applaudiront tout de même, non sans ironie, l’arrivée du Premier ministre au Palais Bourbon. Car c’est son jour, aujourd’hui : il est seul à répondre aux questions de la représentation nationale. Et Gabriel Attal, dont l’agitation nerveuse de la jambe sous le pupitre trahit l’anxiété, "est ravi de pouvoir expérimenter ce nouveau format", lui qui "accepte toujours les propositions qui [lui] sont faites". Au menu, côté députés, une douzaine de prises de paroles d’élus de la majorité et des oppositions. Le chef de gouvernement, pour l’occasion, a une garde-robe lourdement chargée de quinze casquettes différentes. Et cette mission : "Booster l’intérêt pour les QAG (questions au gouvernement)." Alors soit, "la parole est à Monsieur le Premier ministre".
Temps de l’exercice : 45 minutes ; ressenti : deux heures. L’Assemblée, elle, s’est remplie au compte-goutte, sans que l’on puisse dire que l’exercice ait déchaîné les curiosités. Et Gabriel Attal, dont l’imprécision de certaines réponses a agacé les oppositions, a davantage revêtu ses anciens habits de porte-parole du gouvernement que ceux d’un Premier ministre multi-casquettes. Voilà pour le premier bilan des courses.
Les principales oppositions se sont refusées à offrir au soliste les conditions du spectacle....
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03/04 - Asma Mhalla : "Les Gafam ne sont plus des entreprises privées mais des acteurs politiques"
C’est un succès d’édition inattendu : un premier ouvrage paru en février dernier, Technopolitique, vendu depuis à près de 10 000 exemplaires (Edistat). Mais c’est aussi un succès tout court. Asma Mhalla, fraîchement docteure en études politiques, n’était pas destinée à emprunter le chemin, volontiers arpenté par les geeks ou des hommes, de l’analyse des Big Tech, ces géants technologiques que l’on appelle aussi Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). D’origine turque et tunisienne, arrivée en France après le baccalauréat pour fuir une situation personnelle difficile, Asma Mhalla a travaillé d’arrache-pied, connu la misère puis la banque d’affaires, avant de se reconvertir dans la recherche.
Ce que souhaite cette politologue, chercheuse au laboratoire d’anthropologie politique de l’EHESS, c’est comprendre les relations de pouvoir qui nous lient aux Big Tech, et imaginer les moyens d’en sortir. Ce faisant, elle ramène la technologie à ce qu’elle devrait être, un moyen au service d’autres fins, et non un prétexte à ne plus faire de la politique. Un dessein louable et bienvenu, servi avec passion et éloquence, et dont elle a débattu avec L’Express.
L’Express : D’où vient votre passion pour l’analyse politique de la technologie, et plus particulièrement des Big Tech ?
Asma Mhalla : Ce sujet concentre tout ce qui me fascine, la violence intrinsèque que nous portons, les rapports de pouvoir et de domination, l’emprise, l’injustice, l’incapacité que l’on peut avoir à se défendre dans certaines situations, la...
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03/04 - PFAS : ce que contient la proposition de loi des Ecologistes contre les polluants éternels
Ce sera le premier des huit textes à être examiné lors de la "niche" ou séance d’initiative parlementaire du groupe Les Ecologistes, jeudi 4 avril à l’Assemblée nationale. La proposition de loi contre les PFAS, les substances per- et polyfluoroalkylées, est portée par le député écologiste de Gironde Nicolas Thierry. Elle comporte trois articles. Le premier vise à réduire l’exposition de la population à ces polluants éternels en interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de certains produits qui en contiennent.
Le 27 mars, en commission du Développement durable, Nicolas Thierry a accepté de restreindre la portée initiale de son texte afin d’obtenir une majorité de suffrages. Un amendement prévoit ainsi d’interdire à compter du 1er janvier 2026 tout ustensile de cuisine, produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d’habillement contenant des PFAS, à l’exception des vêtements de protection pour les professionnels de la sécurité et de la sécurité civile. Selon le texte voté le 27 mars, l’ensemble des textiles seront concernés par l’interdiction à compter du 1er janvier 2030. Le secteur des emballages sort du périmètre de la loi, mais un règlement européen doit "très prochainement" l’encadrer plus strictement.
Autres mesures présentes dans cette proposition de loi : l’obligation de contrôler la présence de PFAS dans l’eau potable sur tout le territoire et l’application du principe pollueur-payeur, avec une taxe visant les industriels rejetant des PFAS afin...
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03/04 - Les dessous de la drôle de candidature de Laurent Fabius à l’Académie française
Tandis que roulent les tambours de la Garde républicaine, descendant l’escalier de pierre, des épées, trois cannes, une jupe gracieuse, celle de Dominique Bona, des pas vifs, d’autres moins, voici les habits verts s’avançant vers leur fauteuil numéroté, ils s’assoient et se comptent : ils sont 13. Treize académiciens présents ce 14 mars pour accueillir la philosophe Sylviane Agacinski, l’épouse de Lionel Jospin, élue en juin au fauteuil 19. Seulement 13 sur 40, cela donne à voir des travées clairsemées, des dizaines de sièges vides. Cela signe la crise boudeuse. Nonobstant ce massif absentéisme, autour de l’immortelle en pantalon, 11e femme à rejoindre la Coupole, c’est la fête, et cocktail à la Maison de l’Amérique latine. Champagne, compliments et quelques rires quand Marc Lambron, fauteuil 38, clame haut que si son "ami" François Sureau, fauteuil 24, est absent de ces mondanités, c’est qu’il leur a préféré la promotion de son dernier livre sur le plateau télévisé de Quotidien. A l’écart de ces peu charitables rieurs, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, devise avec Laurent Fabius, cravate grenat. Le président du Conseil constitutionnel n’en laisse rien paraître, mais peut-il ne pas songer en cet instant que si tout se déroule comme prévu, dans l’ombre, il sera fin avril le prochain à revêtir le costume brodé de rameaux d’olivier ?
Le lendemain de cette courte trêve, les batailles repartent. C’est que le temps presse autour de l’incandescent fauteuil 16, dont le dernier occupant fut Valéry Giscard...
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03/04 - Ces quartiers gouvernés par les dealers : enquête sur l’ampleur du trafic de drogue en France
"Opération pichenette" et "communication XXL", moque le syndicat de la magistrature. Une "pieuvre" , une "hydre", constatent les magistrats, parfois désabusés. Le trafic de drogue n'a jamais été aussi florissant en France, porté par une consommation en hausse constante. Des "checkpoints", frontières revendiquées entre la rue et le royaume des dealers, coupent désormais certains quartiers du reste de la ville. Les actes de torture et les règlements de compte meurtriers s'y multiplient, on découvre aussi des commandos de mineurs tueurs, ignorant parfois tout de leur commanditaire. "Vertige" et "bord du gouffre", disent les sénateurs de la commission d'enquête sur le narcotrafic en France.
Face à la crise, le gouvernement tente de reprendre le contrôle. Des opérations "place nette XXL" se lancent à Marseille, Sevran, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Lille... De discrètes enquêtes anti-blanchiment, aussi, à la poursuite de criminels toujours plus ingénieux. A l'abri des regards, une lutte sourde se joue entre la police et ces princes du deal, réfugiés à Dubai, au Maroc ou en Espagne où ils prétendent blanchir l'argent sale en toute quiétude. Chaque camp tentent d'actionner tous les leviers pour distancer l'autre. Enquête sur une guerre aux ramifications politiques, sécuritaires, diplomatiques, technologiques et scientifiques.
EPISODE 2 - Chimistes colombiens, messageries cryptées... Les complices inattendus du trafic de drogue en France
EPISODE 3 - Ces planques où les barons de la drogue jouissent d'une...
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03/04 - Bernard Minier : le savoir-faire unique du "roi du thriller"
Bernard Minier n’aime pas qu’on lui rappelle ce fait d’armes, mais on n’y résiste pas. Le 15 avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès quittait l’hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens pour disparaître à jamais. Sur des images prises par les caméras de vidéosurveillance, les dernières connues de l’assassin, on le voyait avec un livre à la main : Glacé, le premier livre de Bernard Minier. Alors que Christine Dupont de Ligonnès fait actuellement le tour des médias en affirmant que son frère est toujours en vie (ainsi que sa famille), on a trouvé un bon argument pour défendre cette thèse complotiste : friand comme on le sait de romans policiers, notre homme est-il caché quelque part à lire et relire l’œuvre de Minier ?
De l’eau a coulé sous les ponts depuis le choc de Glacé, que le Sunday Times avait classé parmi les 100 meilleurs polars et thrillers publiés entre 1945 et aujourd’hui. Traduit en 27 langues, Minier a sorti 11 romans qui cumulent à ce jour 6 millions d’exemplaires vendus en France, et 1,3 million à l’étranger. Il cartonne en Espagne, en Allemagne et en Pologne, et depuis peu dans les pays scandinaves. Le "roi du thriller" (selon El Pais) peut-il conserver sa couronne avec Les Effacées, son 12e roman ?
On y retrouve le personnage de Lucia Guerrero, enquêtrice de l’UCO (l’Unidad Central Operativa, la section de recherches de la garde civile espagnole). Elle se trouve une nouvelle fois en Galice, où repose sur une plage le cadavre d’une jeune femme, une paire de ciseaux plantée dans le cou à la hauteur...
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03/04 - Mortalité maternelle : suicides, maladies cardiovasculaires… Quelles sont les causes de décès ?
La mortalité maternelle touche une femme tous les quatre jours en France. Selon une étude publiée ce mercredi 3 avril par l’Inserm et Santé publique France, 272 morts maternelles ont été recensées entre 2016 et 2018. Le ratio de mortalité maternelle (11,8 décès pour 100 000 naissances vivantes), qui se situe dans la moyenne européenne, n’a pas évolué par rapport aux enquêtes précédentes, selon la 7e édition de cette enquête de l’ENCMM (enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles).
Pour mesurer cette mortalité, l’ENCMM a inclus tous les décès "associés à la grossesse", c’est-à-dire "survenus pendant la grossesse ou jusqu’à un an suivant sa fin, quels que soient la cause et le mode de terminaison". L’ENCMM se distingue donc de la plupart des pays en ne comptant pas seulement les décès survenus jusqu’à 42 jours après la grossesse, la période classique d’étude de la santé maternelle. "L’avancée des connaissances montre que la santé des femmes reste affectée par la grossesse au-delà de ces 42 jours. Ainsi, l’OMS recommande, pour les pays qui le peuvent, d’étendre la fenêtre jusqu’à un an, en incluant les morts maternelles 'tardives', c’est-à-dire celles qui surviennent entre 43 et 365 jours après la fin de la grossesse", indique le rapport.
"La mortalité maternelle reste rare, mais il faut rester vigilant", résume auprès du Monde Catherine Deneux-Tharaux, directrice de recherche à l’Inserm et responsable scientifique de l’enquête. Selon ce rapport, 60 % des décès maternels sont considérés comme "probablement" (17...
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03/04 - Pour régler la crise des urgences, moins d’audits, plus de managers !, par Mathias Wargon
Nos urgences vont mal. Ce n’est pas une nouveauté, c’est même un marronnier journalistique que l’on ressort à l’occasion d’une grève, d’une fermeture ou d’un incident grave. Derniers recours dans un paysage médical qui se désertifie, l’effondrement s’accélère.
Ces dernières années, on a vu l’impensable arriver : fermetures d’urgences pendant de longues durées au pire, des régulations par le 15 au mieux, pour décider qui va y entrer ou pas - du travail de videur de boîte de nuit plutôt que du tri médical. Du jamais vu et surtout un état de fait incroyable pour ceux-là mêmes qui quelques années auparavant se vantaient de pouvoir accueillir tout le monde aux urgences (j’en ai fait partie). C’est une situation inacceptable pour les patients mais également pour les autres professionnels de santé chargés d’y pallier. Alors chacun y va de sa proposition plus ou moins pragmatique pour "désengorger", promesse faite par le président de la République et à laquelle personne ne croit.
Comme tous bons élèves qui ont appris la leçon, on sait que la problématique vient de l’amont (les patients qui rentrent aux urgences) et de l’aval (ceux qui en sortent vers l’hôpital ou une autre structure). Pour l’amont, on a créé le service d’accès aux soins, le fameux SAS qui consiste à faire le 15 pour être orienter au mieux et éviter le passage aux urgences. Il n’est pour l’instant pas pleinement efficace et s’il rend service, le manque de médecins de ville ou l’accès direct à d’autres professionnels de santé restent des obstacles à son déploiement...
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03/04 - Edouard Philippe : que sait-on de l’enquête visant l’ex-Premier ministre et son adjointe au Havre ?
Des perquisitions étaient en cours ce mercredi 3 avril à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine, dans le cadre d’une enquête du parquet national financier ouverte en décembre 2023 et visant notamment l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, a appris l’AFP de sources judiciaire et proche du dossier, confirmant une information du Monde.
Cette enquête, confiée à l'office anti-corruption (Oclciff) et à la police judiciaire de Rouen, a été ouverte après le dépôt d’une plainte et porte sur des soupçons de "prise illégale d’intérêts, favoritisme, détournement de fonds publics et harcèlement moral", a précisé la source judiciaire. Selon le journal, l’enquête vise aussi l’adjointe d’Edouard Philippe chargée de l’innovation et du numérique et conseillère communautaire de la métropole, Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias.
Le Monde avait révélé en septembre 2023 le dépôt d’une plainte par l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole. Celle-ci avait dénoncé "un contournement des règles de passation des marchés publics pour l’exploitation de la Cité numérique du Havre", selon le quotidien. Cette collaboratrice, qui a voulu garder l’anonymat, dénonce le fait que la communauté urbaine ait choisi l’association LH French Tech, dirigée par l’adjointe au maire Stéphanie de Bazelaire, pour l’animation et l’exploitation de ce nouvel édifice. Un "cumul de fonctions" qui aurait fait l’objet de plusieurs alertes...
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03/04 - Coût des JO : de 5 à 8,8 milliards... le flou s’intensifie
8,8 milliards d’euros par-ci, 5 milliards par là… À l’approche du lancement des Jeux olympiques de Paris, beaucoup de chiffres circulent, mêlant le coût total des JO à la facture de l’Etat. Les montants s’accumulent, les tentatives de justifications aussi. Et pourtant, le flou s’intensifie autour de la somme réellement dépensée.
Devant les députés, ce mardi 2 avril, la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, a assuré qu’il n’y avait "pas de coût caché ni de dérive budgétaire". "Ces JO sont les moins coûteux depuis Sydney", en 2000, se félicite-t-elle. Pour l’heure, l’exécutif avance une facture totale de 8,8 milliards d’euros, alors que le budget initialement prévu s’élevait à 6,3 milliards.
Une première enveloppe de 4,4 milliards d’euros est prise en charge par le comité d’organisation et se compose des recettes de billetterie, de la contribution du CIO et des recettes de sponsors. Sur son site, Paris 2024 affirme que le budget d’organisation des JO est "financé en quasi-intégralité (96 %) par des recettes privées". Une manière de rassurer l’opinion, alors que les JO étaient accusés de "dilapider l’argent public" dans une tribune d’intellectuels publiée dans Le Monde dès septembre 2020.2,44 milliards d’euros d’investissements publics
Seulement voilà : cette justification n'est valable que si l’on prend en considération un seul des deux volets de l’organisation des JO. Historiquement, les Jeux fonctionnent en effet avec deux budgets distincts. L’un concerne le Comité d’organisation des JO (Cojop). L’autre, la...
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03/04 - Ukraine : le grand chamboule-tout de Poutine au sein de la marine russe
Les changements s’enchaînent dans l’état-major de la marine russe. Après avoir intronisé un nouveau chef pour l’ensemble de sa flotte il y a quelques semaines, c’est cette fois-ci plus particulièrement sur la marine en mer Noire que le Kremlin a décidé de procéder à un nouveau remue-ménage.
Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a ainsi annoncé ce mardi "la nomination" du "vice-amiral Sergueï Pintchouk au poste de commandant de la flotte de la mer Noire", ont indiqué mardi ses services dans un communiqué. Il vient remplacer l’amiral Viktor Sokolov, qui n’avait plus été aperçu en public depuis… septembre dernier. Le reflet d’une situation très complexe pour l’armée de Poutine dans cette mer, où l’Ukraine enchaîne les succès malgré l’avantage numérique de Moscou.Un tiers de la flotte russe en mer Noire détruite
Selon sa biographie publiée sur le site du ministère, Sergueï Pintchouk est né en 1971 à Sébastopol, en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par Moscou. En 2011, il avait été promu commandant de la base navale de Novorossiïsk, en mer Noire, avant de se voir confier en 2016 les rênes de la flotte de la mer Caspienne.
Ce changement à la direction de la flotte russe en mer Noire intervient après une série de succès pour l’Ukraine dans la zone, menés à l’aide de drones maritimes de surface et de missiles, ce qui a forcé les navires russes à se replier. Ces attaques ont notamment permis à l’Ukraine de couler ou endommager de nombreux navires russes et de rouvrir un couloir maritime pour exporter ses céréales....
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03/04 - Ukraine : un registre des "dommages" pour cataloguer les crimes russes
En Ukraine, "les gens ont soif de justice". Plus de deux ans après le début de l’invasion russe dans le pays, un "registre des dommages pour l’Ukraine" a officiellement ouvert à La Haye, ce mardi 2 avril, au cours d’une conférence rassemblant des ministres et hauts fonctionnaires de Kiev, des Pays-Bas et des institutions européennes.
Ce registre permet aux Ukrainiens qui le souhaitent de déposer des demandes de dédommagement pour la destruction de leur propriété due à l’invasion de Moscou. "Des centaines" de réclamations ont déjà été soumises, selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. "C’est le signe de l’ampleur de la demande", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Entre 300 000 et 600 000 requêtes sont attendues, concernant les dommages ou destructions des habitations - la catégorie sur laquelle le registre se focalisera pour ses débuts. "Ceci est un premier pas concret", a assuré Dmytro Kouleba.Jusqu’à 10 millions de requêtes attendues
Par la suite, les victimes pourront déposer des plaintes dans d’autres catégories, comme "mort d’un proche, blessures, tortures ou violences sexuelles, déplacement involontaire", selon le registre. Les entreprises et l’État ukrainiens pourront également soumettre des demandes de réparation des infrastructures essentielles et des commerces détruits par la guerre.
"Le registre s’attend à six à huit millions de requêtes, peut-être même dix millions", soit "plus que tout autre système de réparation comparable", est-il précisé sur son site...
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03/04 - "Il abîme le Parlement" : le président de la commission d’enquête TNT fait polémique chez Hanouna
Son visage était jusqu’ici inconnu du grand public… Mais, mardi soir, sur la chaîne C8, le député (Renaissance) Quentin Bataillon, président de la très médiatisée commission d’enquête sur la TNT, a "fait le buzz" et suscité la polémique.
Dans Touche pas à mon poste, sur le plateau de Cyril Hanouna, l’élu de la majorité présidentielle a égratigné un animateur concurrent de Cyril Hanouna, Yann Barthès, tous les deux entendus par cette commission d’enquête, initiée par les députés LFI à l’automne dernier afin de faire la lumière sur l’attribution des fréquences TNT, dont celles de C8 et CNews remises en jeu cette année.
"Je crois que c’est la première fois que je me suis énervé, il avait une attitude assez arrogante dès le début, il refusait de répondre à nos questions", a lâché Quentin Bataillon au sujet du présentateur de Quotidien, sur TMC. Yann Barthès avait été sommé de s’expliquer devant la commission d’enquête sur la raison pour laquelle il n’invite pas d’élus du Rassemblement national dans son émission."Une faute lourde"
Les propos du député de 30 ans, élu dans la Loire en 2022, ont rapidement fait polémique. Des responsables politiques de gauche, notamment le député (LFI) de Marseille Manuel Bompard, ont demandé ce mercredi la démission de Quentin Bataillon de la commission d’enquête.
Le président de la commission d’enquête TNT couvre #Hanouna, pourtant largement sanctionné par l’Arcom.
Après les interviews de ministres au JDD, le macronisme s’enfonce dans la collusion avec Bolloré.@qbataillon est disqualifié, il ne peut...
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03/04 - Une IA peut-elle vraiment diriger une entreprise ? Par Gérald Bronner
Claude-Henri de Saint-Simon est un penseur un peu négligé du XIXe siècle. L’oubli de ce socialiste prémarxiste est un peu injuste. D’abord, parce qu’il a eu une vie assez extraordinaire en participant, par exemple, à la guerre d’Indépendance des Etats-Unis aux côtés de La Fayette. Ensuite, parce qu’il abandonna son titre de noblesse en se ruinant pour aider financièrement les savants de son temps. Enfin, parce qu’il tenta, dans son œuvre, de comprendre la société industrielle émergente qui était un fait majeur de son époque. Il aspirait à voir advenir une société mondialisée où des institutions d’experts prendraient les décisions importantes pour l’humanité à l’abri des passions de l’opinion publique. Sans faire de lui un prophète, on peut remarquer que l’Union européenne ou l’Organisation mondiale du commerce ont quelques caractéristiques qu’il appelait de ses vœux. Il aspirait à remplacer - et cette phrase est passée à la postérité - "le gouvernement des hommes par l’administration des choses".
Il se trouve que le surgissement de l’intelligence artificielle donne un nouveau tour aux espoirs saint-simoniens. Cette technologie soutient d’ores et déjà nombre d’activités humaines en corrigeant de bien des façons notre jugement. Il est assuré qu’elle deviendra une prothèse essentielle pour notre espèce, mais une question demeure : pourra-t-elle l’être au point de se substituer à la décision humaine et offrir de remplacer le "gouvernement des hommes par l’administration des choses" ? Ce ne serait que pure science-fiction si,...
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03/04 - Les neuf livres de ce mois d’avril à lire absolument
Les Papillons du bagne
Par Jean Rolin.
P. O. L., 208 p., 19 €.
Que serait la vie sans digressions ? Bien fade, assurément. Pour notre plus grand bonheur, Jean Rolin n’en est pas avare, et qui en effectue ici une immense, des côtes de la Riviera à la forêt amazonienne. L’écrivain solitaire a tout traqué, la banlieue (Zones), ses correspondances de guerre (Campagnes), ses années mao (L’Organisation), les chiens errants des "pays en désolation" et même le traquet kurde dans les montagnes du Kurdistan irakien et sur le mont Nemrut (Le Traquet kurde), alors, pourquoi pas les refuges de Katherine Mansfield (1888-1923) sur la Côte d’Azur ? C’est à pied qu’il entend cheminer, en février 2022, de Bandol à Hyères. Mais sa "tentative d’épuisement" de la Côte avorte lorsqu’il prend conscience de la cohorte d’écrivains qui s’y sont pressés depuis le milieu du XIXe siècle. Tout de suite, un autre projet s’impose : après être tombé, à la télévision de son hôtel, sur la scène du film Papillon de Schaffner (adapté du roman d’Henri Charrière) des bagnards Steve McQueen et Dustin Hoffman chassant des papillons du genre Morpho, (splendide espèce, d’un bleu métallique), Jean Rolin avoue avoir le "désir irrépressible" de partir en Guyane.
Le voilà, comme à son habitude, en immersion totale. Pour se familiariser avec le monde des lépidoptéristes, il rend d’abord visite au chercheur Vincent Debat au Muséum d’histoire naturelle, lit les écrits du naturaliste britannique Wallace, de Vladimir Nabokov, de la Surinamienne Merian, fait un tour à...
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03/04 - Les neufs livres de ce mois d’avril à lire absolument
Les Papillons du bagne
Par Jean Rolin.
P. P. L., 208 p., 19 €.
Que serait la vie sans digressions ? Bien fade, assurément. Pour notre plus grand bonheur, Jean Rolin n’en est pas avare, et qui en effectue ici une immense, des côtes de la Riviera à la forêt amazonienne. L’écrivain solitaire a tout traqué, la banlieue (Zones), ses correspondances de guerre (Campagnes), ses années mao (L’Organisation), les chiens errants des "pays en désolation" et même le traquet kurde dans les montagnes du Kurdistan irakien et sur le mont Nemrut (Le Traquet kurde), alors, pourquoi pas les refuges de Katherine Mansfield (1888-1923) sur la Côte d’Azur ? C’est à pied qu’il entend cheminer, en février 2022, de Bandol à Hyères. Mais sa "tentative d’épuisement" de la Côte avorte lorsqu’il prend conscience de la cohorte d’écrivains qui s’y sont pressés depuis le milieu du XIXe siècle. Tout de suite, un autre projet s’impose : après être tombé, à la télévision de son hôtel, sur la scène du film Papillon de Schaffner (adapté du roman d’Henri Charrière) des bagnards Steve McQueen et Dustin Hoffman chassant des papillons du genre Morpho, (splendide espèce, d’un bleu métallique), Jean Rolin avoue avoir le "désir irrépressible" de partir en Guyane.
Le voilà, comme à son habitude, en immersion totale. Pour se familiariser avec le monde des lépidoptéristes, il rend d’abord visite au chercheur Vincent Debat au Muséum d’histoire naturelle, lit les écrits du naturaliste britannique Wallace, de Vladimir Nabokov, de la Surinamienne Merian, fait un tour à...
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03/04 - Allergies aux pollens : quels sont les départements déjà en "alerte rouge" ?
24 °C à Paris, 21 à Strasbourg, 28 à Tarbes… En France, les températures vont grimper dans les prochains jours, jusqu’à frôler les 30°C samedi 6 avril, selon les prévisions de Météo-France. Et cette vague de chaleur s’accompagne du retour des allergies aux pollens. Ce mardi 2 avril, le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a placé une large partie de l’Hexagone au niveau le plus élevé du risque allergique.
Quelque 68 départements sont ainsi classés en rouge, et seuls trois territoires présentent un risque "faible" d’allergies : les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne et l’Ariège. "Les pollens sont de sortie en ce début avril à la faveur d’un temps printanier, notamment ceux de bouleau qui seront responsables d’un risque d’allergie élevé dans de nombreux départements au nord d’une ligne Bordeaux-Grenoble", indique le RNSA sur son site.
Dans le sud-est, "le mélange des pollens de Cupressacées (tels que les cyprès), chêne, platane et pariétaires (urticacées, comme les orties) donnera un risque d’allergie élevé dans plusieurs départements", précise par ailleurs l’instance. Sur la façade ouest, le risque est plus faible mais le RNSA incite à la vigilance : "Nous y retrouverons des pollens de graminées avec un risque d’allergie de niveau faible à moyen."Une forte concentration de pollens de fin mars à fin avril
Plus globalement, sur l’ensemble du territoire, "les pollens de frêne et de platane se répandent avec un risque d’allergie de niveau faible à moyen pour les platanes et de niveau faible à élevé pour les...
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03/04 - Pass rail : ce revirement qui permettra sa mise en place dès l’été 2024
C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron, et qui sera finalement mise en place dès cette année. "Toutes les régions" françaises sont finalement d'accord pour mettre en place cet été un "passe rail" réservé aux moins de 27 ans, a affirmé mercredi soir à l'AFP le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.
"La situation vient de se décanter à l'instant", a déclaré le ministre, qui avait déploré en début de journée que trois présidents de région n'aient pas donné leur feu vert à ce forfait à 49 euros permettant de voyager partout en France dans les trains régionaux et Intercités.
"On n’a toujours pas l’accord de l’ensemble des présidents de région. Il manque trois présidents de région", avait-il expliqué dans la matinée, citant "Hervé Morin (Normandie), Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes)", et en disant regretter une "attitude sans explication".Les régions décident des tarifs
Les régions financent les trains régionaux et décident des tarifs. Le gouvernement a, selon le ministre, accepté la demande des régions que l’Etat finance à 80 % le dispositif, estimé à 15 millions d’euros. Les régions avaient déjà obtenu de réserver le passe rail aux moins de 27 ans pendant la saison estivale.
L’instauration de ce forfait mensuel permettant de voyager de manière illimitée sur le territoire en trains Intercités et TER, sur le modèle ce que fait l’Allemagne, avait été promise par le président en septembre. "Bien entendu, le gouvernement reste ouvert et nous continuerons à faire...
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03/04 - Sénégal : le président choisit Ousmane Sonko pour diriger le gouvernement
Le panafricaniste de gauche Bassirou Diomaye Faye a nommé, ce mardi 2 avril, au poste de Premier ministre la figure-clé de son élection Ousmane Sonko, promettant "changement systémique", souveraineté et apaisement, en devenant le cinquième président du Sénégal, selon un décret présidentiel.
"M. Ousmane Sonko est nommé Premier ministre", indique ce décret lu par le secrétaire général de la présidence de la République Oumar Samba Bâ sur la télévision publique (RTS). "Je mesure l’importance de la confiance qu’il (le président Faye) a placée en ma personne", a déclaré sur la RTS Ousmane Sonko, 49 ans, qui avait proposé la candidature de Bassirou Diomaye Faye après l’invalidation de la sienne. Il a annoncé la formation "dans les prochaines heures" d’un nouveau gouvernement.Le président a prêté serment
Quelques heures auparavant, le nouveau président Faye, 44 ans, le verbe et l’allure assurés dans un costume-cravate bleu, avait prêté serment devant des centaines d’officiels sénégalais et plusieurs chefs d’Etat et dirigeants africains au Centre des expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
Puis il avait regagné la capitale, une garde à cheval ouvrant la voie à son cortège de voitures entre des centaines de Dakarois venus le saluer le long des axes menant aux grilles du palais présidentiel. Là, son prédécesseur Macky Sall, après de brèves et cordiales salutations, lui a remis symboliquement la clé du siège de la présidence avant d’en franchir les grilles en sens inverse.
Bassirou Diomaye Faye, jamais élu...
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03/04 - Humanitaires tués à Gaza : Israël reconnaît une "grave erreur"
Israël est accusé sur tous les fronts. D’une part, après la frappe qui a tué sept collaborateurs de l’ONG humanitaire World Central Kitchen dans la bande de Gaza, lundi 1er avril. Mais également, à la même date, une attaque ciblant le bâtiment jouxtant l’ambassade d’Iran en Syrie et imputée à l’Etat hébreu. Alors que Téhéran a juré de riposter, à l’ONU, la Russie accuse Israël de vouloir "alimenter le conflit".
Les infos à retenir
⇒ Mort des humanitaires : l’armée israélienne reconnaît une "grave erreur"
⇒ Une attaque à la voiture bélier fait quatre blessés en Israël
⇒ Moscou accuse Israël de vouloir "alimenter le conflit" après les frappes en SyrieHumanitaires tués à Gaza : l’armée israélienne reconnaît une "grave erreur"
Ce mercredi 3 avril, l’armée israélienne a reconnu une "grave erreur" qui "n’aurait pas dû se produire", après la frappe qui a tué sept collaborateurs de l’ONG humanitaire World Central Kitchen, dans la bande de Gaza. Le chef de l’état-major israélien, Herzi Halevi, a évoqué une "une mauvaise identification" dans des "conditions très complexes".
La veille, le président de l’Etat hébreu, Isaac Herzog, avait présenté ses "excuses sincères" et fait part de sa "profonde tristesse" pour cette frappe, que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, l’a qualifiée de "non intentionnelle" et de "tragique".
Ce drame a suscité la consternation internationale. Le président américain, Joe Biden, s’est dit "indigné", estimant qu’Israël ne protège "pas assez" les volontaires venant en aide à la population palestinienne "affamée"....
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03/04 - Ukraine : l’Otan va proposer un fonds d’aide de 100 milliards d’euros
Alors que le ministre français des Armées, Stéphane Séjourné, a annoncé une hausse de la production des canons Caesar, les Etats-Unis, par la voix de leur secrétaire d’Etat, Antony Blinken, disent travailler sans relâche pour éviter le transfert d’armes vers la Russie. En parallèle, dans l’objectif de muscler son armée, le président Zelensky a signé ce mardi 2 avril un projet de loi prévoyant l’abaissement de l’âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans.
Les infos à retenir
⇒ Une frappe russe fait 18 blessés sur la ville de Dnipro
⇒ La France va augmenter sa production de Caesar, selon le ministre des Armées
⇒ Un fonds de 100 milliards pour l’Ukraine proposé par le chef de l’Otan18 blessés dans une frappe russe sur la ville de Dnipro
A la suite d’une frappe russe sur la ville de Dnipro, dans le centre-sud de l’Ukraine, au moins 18 personnes, dont cinq enfants, ont été blessées ce mardi 2 avril, selon le gouverneur régional, Serguiï Lyssak. Ce dernier précise que la vie des victimes n’est pas en danger.
D’après les services de secours, une entreprise, un jardin d’enfants et un établissement d’enseignement supérieur ont été "détruits" dans cette attaque. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a quant à lui promis dans son message quotidien par vidéo qu’il y aurait une réponse à cette frappe. "Les répliques seront de plus en plus importantes à chaque fois", a-t-il averti.Blinken à Paris : la France va augmenter sa production de Caesar
Arrivé à Paris ce mardi, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a...
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03/04 - En Chine, l’incroyable envol de la SF malgré la censure
Une immense étoile de 60 000 mètres carrés posée sur un lac. Dessiné par le prestigieux cabinet de Zaha Hadid, le nouveau musée de la science-fiction chinois attire le regard. Pour la première fois, la Chine a accueilli, en octobre dernier à Chengdu, la 81e convention mondiale de la science-fiction, la Worldcon, le plus grand événement dédié à ce genre culturel. Une façon de reconnaître le poids pris par l’empire du Milieu dans un univers autrefois dominé par l’Occident, et plus spécialement le monde anglo-saxon.
Cet événement illustre la transformation, en quatre décennies, d’un genre littéraire considéré comme politiquement suspect, devenu l’un des produits d’exportation culturelle les plus fameux de Chine. Le porte-étendard de cette fièvre est l’auteur Liu Cixin, dont la trilogie Le Problème à trois corps, publiée en Chine en 2006, a conquis un prix Hugo dès sa parution en anglais en 2015 et un public international comprenant des fans comme Barack Obama ou Mark Zuckerberg. Sa cote devrait encore monter avec la sortie, il y a quelques semaines, d’une adaptation Netflix à gros budget. Neuf millions d’exemplaires des trois volets ont été vendus dans le monde depuis 2015.
Ce mouvement n’a pas été un long fleuve tranquille. La science-fiction a prospéré en Chine dans la première moitié du XXe siècle, un essor alimenté par l’intérêt pour les nouvelles technologies. Mais il a été emporté avec tant d’autres genres littéraires "bourgeois" pendant la Révolution culturelle. L’ouverture au monde dans les années 1980 a fait...
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03/04 - Déficit public : comment Attal tente de composer avec une majorité divisée
Un peu d’eau sur un début d’incendie. Gabriel Attal n’est pas venu les mains vides ce mardi 2 avril à la réunion hebdomadaire des députés Renaissance. Le Premier ministre a annoncé devant les siens le lancement d’une mission parlementaires sur la "taxation" des rentes, conduite par le rapporteur général du Budget, Jean-René Cazeneuve et chargée de faire des propositions d’ici juin. "On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l’offensive" pour "avancer de manière coordonnée, cohérente", a expliqué le locataire de Matignon. Les députés du camp présidentiel sont ostensiblement cajolés. Embarqués par l’exécutif dans la préparation du projet de loi de finances 2025. "Un député qui s’ennuie est un député dangereux", juge un ancien ministre. Il est temps de les occuper.
Gabriel Attal, l’homme aux injonctions contradictoires. Le Premier ministre compose avec une majorité tourmentée par la réforme de l’assurance chômage et inquiète d’un effort mal réparti pour résorber le déficit public. Cette angoisse étreint les macronistes historiques, guère à l’aise avec la mue droitière d’Emmanuel Macron. Elle remonte jusqu’au patron du Modem, François Bayrou, ou la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorables à une taxation des "plus riches" ou des "profits qui résultent d’une situation exceptionnelle".
Le chef du gouvernement doit leur donner des gages… tout en posant le cadre du débat. Cette mission parlementaire est une concession autant qu’un verrouillage. "Attal est le gardien du...
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03/04 - Comment Paris est devenue la première place financière de l’Union européenne
"Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble." Ces mots n’ont pas été prononcés par la désormais célèbre ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, mais par Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers. Si celle-ci reprend à son compte la célèbre devise de Pierre de Coubertin, c’est pour défendre une loi à venir sur l’attractivité financière de la France. Son objectif : renforcer le rayonnement de Paris comme place financière de premier rang. Un statut récent, qu’elle doit au Brexit.
Trois ans après le divorce du Royaume-Uni, la Ville Lumière a remplacé Londres comme première place financière de l’Union européenne. Son attractivité a fortement progressé ces dernières années, même au-delà de l’Europe, au point que le nouveau classement Ofex de l’institut Louis-Bachelier et du Center for Financial Studies place Paris comme cinquième place financière de la planète selon ce critère. Derrière New York, Chicago, Londres et Tokyo, certes, mais devant des poids lourds comme Francfort, Zurich, Singapour ou Hong Kong.
Rappelons les faits. Depuis l’entrée en vigueur du Brexit en 2021, les transactions portant sur des actions, des obligations ou des devises européennes ne peuvent plus être traitées au Royaume-Uni. La City a certes conservé la grande majorité de ses 800 000 emplois, mais certains ont dû être déplacés sur le Vieux Continent. Pour les récupérer, Paris ne partait pas favorite face à Francfort, berceau de la Banque Centrale Européenne, ou Dublin et sa fiscalité avantageuse. Mais c’est bien la...
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03/04 - Augmentation des impôts : la mise au point de Bruno Le Maire
Il le répète sur tous les tons. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a confirmé, ce mardi 2 avril, que le gouvernement n’augmenterait pas les impôts, une option qui divise dans la majorité après l’annonce d’un dérapage du déficit public en 2023.
"Nous n’augmenterons pas les impôts en France, pour une raison simple : ce serait contraire à notre intérêt national", avance-t-il dans une tribune publiée dans le quotidien économique Les Echos.Il est contre la taxe sur les superprofits
Bruno Le Maire refuse ainsi le recours à toute "taxe exceptionnelle, surtaxe, taxe temporaire ou taxe de rendement", visant explicitement la taxe sur les superprofits défendue par une partie de l’opposition et de la majorité, sur laquelle le Premier ministre Gabriel Attal avait déclaré "ne pas avoir de dogme".
"Je refuse de céder à la facilité coutumière des temps difficiles", insiste Bruno Le Maire, arguant qu’il ne serait pas juste d’augmenter les impôts, y compris des plus riches, "dans un pays où 10 % des contribuables paient les trois quarts de l’impôt sur le revenu". Toutefois, "nous sommes disposés à durcir la contribution sur la rente des énergéticiens, dont le rendement a été trop faible en 2023", réaffirme le ministre. "Avec le Premier ministre, nous voulons lutter contre toutes les rentes", dit-il.
Le ministre de l’Economie se défend de protéger les plus fortunés, avançant avoir déjà "mis en place la taxe sur les géants du numérique, qui comptent parmi les entreprises les plus riches au monde", ainsi que "l’impôt minimum...
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03/04 - Séisme à Taïwan : le bilan s’alourdit à 7 morts et plus de 700 blessés
Sur l’île, il s’agit du plus puissant tremblement de terre depuis 25 ans. Un séisme sous-marin de magnitude supérieure à 7 s’est produit ce mercredi 3 avril près de Taïwan. A Hualien, sur la côte orientale de l’île, près de l’épicentre, deux immeubles se sont effondrés, ont annoncé les pompiers.
Selon un bilan provisoire du centre des opérations de secours de Taipei, sept morts et plus de 700 blessés sont à déplorer. Une personne qui se trouvait sur un chemin de randonnée "est présumée morte", après avoir été écrasée par un rocher dans la région de Hualien, proche de l’épicentre du séisme, a également précisé ce centre.
La magnitude du séisme a été estimée à 7,5 par l’Agence météorologique japonaise (JMA), à 7,4 par l’Institut américain d’études géologiques (USGS) et à 7,2 par l’agence météorologique taïwanaise (CWA). Il a eu lieu à faible profondeur peu avant minuit, selon ces agences, et a été suivi de plusieurs répliques.
Le tremblement de terre a initialement déclenché des alertes au tsunami à Taïwan, dans les îles du sud-ouest du Japon et dans plusieurs provinces des Philippines, où la population des zones côtières a été priée de gagner les hauteurs. Ces alertes ont finalement été levées par les autorités japonaises et philippines.
Vers 2 heures du matin, le Centre d’alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï, a affirmé que "la menace de tsunami est maintenant largement passée", tout en appelant les habitants des régions littorales à rester prudents.Victimes de séismes à répétition
L’aéroport de Naha, le...
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03/04 - Pays pauvres : une aide française au rabais, par Eric Chol
"La France sera à la hauteur du défi de l’aide au développement !" assurait le président Macron, peu après sa première élection, lors d’une allocution devant les étudiants de l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso. Engagement pris, engagement tenu, du moins au cours de son premier quinquennat : alors que, sous François Hollande, l’aide aux pays pauvres avait été rognée, elle a bondi entre 2018 et 2022, passant de 10 à 15 milliards d’euros. Mieux, le chef de l’Etat peut s’enorgueillir d’avoir dépassé l’objectif de 0,55 % du PIB fixé dans son programme présidentiel : en 2022, l’aide publique au développement (APD) a atteint 0,56 %, plus très loin du fameux cap de 0,7 % arrêté par les pays riches en 1970 au titre de leur devoir de solidarité internationale.
Un objectif que la France n’avait jusque-là jamais respecté, mais une nouvelle loi votée par l’ensemble des partis politiques, en 2021, avait ravivé cet espoir, en crantant l’année 2025 pour y parvenir.
La dynamique alors bien réelle s’est définitivement brisée lors du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Pour quelles raisons ? A cause des coups d’Etat à répétition en Afrique, du dérapage complet du déficit budgétaire français ? Ce qui est certain, c’est que, depuis l’été 2023, la France a revu drastiquement à la baisse ses ambitions, d’abord, en renvoyant à 2030 le fameux seuil de 0,7 % et puis en amputant de 742 millions le budget de l’aide publique au développement. "Il n’y a rien de surprenant, c’est la variable d’ajustement par excellence et, à l’inverse des...
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03/04 - Face à Poutine, le pas de géant de l’Europe de la défense
C’est la seule nouvelle positive de la guerre d’invasion russe en Ukraine : le réveil d’une Union européenne qui se mobilise et avance à pas de géants. En deux ans, ses dirigeants ont opéré une révolution intellectuelle et politique. Ils sont passés d’une politique de marché à une politique de puissance. Pour préserver la paix à laquelle nous aspirons, il faut être prêts à faire la guerre, tous ensemble, face à celui qui nous la déclare. L’impérialisme et l’hégémonie de Vladimir Poutine, qui affiche des ambitions à la fois territoriales et idéologiques, une guerre de conquête et une guerre "contre l’Occident", oblige à remettre en question le pacifisme qui a présidé à la construction européenne, construite sur le traumatisme de deux guerres mondiales et sur la vieille idée, issue de Montesquieu, selon laquelle la paix et la résolution des conflits découlent du commerce entre les nations.
Le Conseil européen des 22 et 23 mars à Bruxelles, rebaptisé "sommet de guerre", a manifesté une unité et une détermination qui feront date. Après quelques mises au point et malgré leurs divergences, Paris et Berlin sont alignés sur l’objectif et décidés à l’être. Le sommet a même déclenché une "révolution copernicienne", selon les termes d’Emmanuel Macron : l’adoption commune du programme européen pour l’industrie de défense (Edip) proposé par Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur et à la Défense. Ce programme vise à stimuler la production d’armes et d’équipements militaires sur le marché de l’UE et ainsi de faire passer les...
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03/04 - Marins français contre matelots sous-payés : la Manche au cœur d’une guerre commerciale
Dans cet épisode de La Loupe, on décortique la bataille commerciale dans l’étroit passage de mer entre Calais et Douvres avec Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : SkyNews, LCP
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Daniel LEAL / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Je vous emmène aujourd’hui vers une des routes maritimes les plus fréquentées du monde. Environ 600 navires s’y croisent chaque jour. C’est une véritable autoroute du transport de marchandises et de personnes. Une interface vitale, pour nos échanges commerciaux, en particulier. Certains d’entre vous l’auront peut-être reconnu, il s’agit de l’étroit passage entre Calais et Douvres, dans la Manche.
Cette bande de mer d’environ 35 km est le théâtre d’une bataille navale grandeur nature. D’un côté, des compagnies de transport maritime françaises comme Brittany Ferries et DFDS. En face, leurs concurrents venus des pays voisins, comme l’anglais P&O ou l’irlandais Irish Ferries. Depuis 2020 – et la signature de l’accord final du Brexit – les comptes des sociétés françaises sont en train de sombrer,...
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02/04 - Cadres : les recrutements devraient continuer de progresser cette année
Un contexte qui reste toujours favorable. Après avoir augmenté de 7 % et atteint un record historique en 2023, les recrutements de cadres devraient encore progresser légèrement cette année, selon les prévisions de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiées ce mardi. Malgré le ralentissement conjoncturel de l'économie, le nombre de recrutements de cadres pourrait s'élever à 337 000 cette année, après 330 700 en 2023.
L'an dernier, 66 600 promotions au statut cadre sont venues s'ajouter à ces recrutements, 22,5% des salariés du secteur privé ayant au total ce statut, contre seulement 14% en 2005, a indiqué le directeur général de l'Apec Gilles Gateau lors d'une présentation à la presse.
Le nombre de sorties par démissions, licenciements et départs à la retraite a lui augmenté de 7 % en 2023 pour atteindre 311 900, dont 41 400 départs en retraite, les autres départs étant essentiellement liés à la mobilité de salariés quittant une entreprise pour une autre. L'an dernier, ce sont donc 85 400 postes de cadres supplémentaires qui ont été créés, soit 6 % de plus qu'en 2022. La hausse en nombre de postes est plus importante que les années précédentes."Pas d'effet de retournement"
En 2024, il n'y aura "pas d'effet de retournement" du marché de l'emploi des cadres, estime Gilles Gateau. Les entreprises "dans un contexte où il est difficile de recruter, difficile de trouver les compétences que l'on recherche, vont avoir des comportements de rétention" en évitant "d'ajuster leurs effectifs à trop court terme",...
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02/04 - Guerre en Ukraine : la débâcle inédite de l’armée russe près d’Avdiivka
"L’un des plus importants massacres de chars en 25 mois de guerre menés par la Russie en Ukraine". Il ne s’agit pas d’un objectif ou même d’un rêve de l’état-major ukrainien, mais bien du fiasco d’une offensive russe ce samedi autour de la ville d’Avdiivka, décrit par le magazine américain Forbes. Ce week-end, l’armée russe a en effet tenté une percée près du petit village de Tonenke, à l’est de l’Ukraine, dans l’oblast de Donetsk. Une région où elle revendique ces dernières semaines plusieurs victoires et des petits grignotages de terrain.
Alors que les dernières opérations étaient surtout conduites par des troupes au sol, pour celle-ci, d’importants moyens matériels furent déployés : 36 chars et 12 véhicules d’infanterie de combat BMP, soit au total 48 véhicules blindés. Une opération d’ampleur, à l’importance "significative", selon les mots du think tank américain Institute for the Study of War (ISW), la référence dans le suivi au quotidien du front.
Selon ces analystes, l’armée russe n’avait "pas mené d’assaut mécanisé d’une telle ampleur depuis le début de l’offensive russe visant à s’emparer d’Avdiivka, à la fin du mois d’octobre 2023". De quoi même faire voir à certains qu’il s’agissait du "plus grand assaut de ce type depuis le début du conflit en Ukraine, mené par une colonne de 48 véhicules blindés russes", comme le rapporte le magazine américain The War Zone.
The very first footages of repelling the largest Russian tank attack of the entire war began to appear. The attack took place on March 30th on the Avdiivka front...
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02/04 - Au Pérou, ce scandale du "Rolexgate" qui fait vaciller le gouvernement
La présidente du Pérou, Dina Boluarte, assure avoir les "mains propres". Qu’en est-il de ses poignets ? La cheffe de l’Etat se retrouve au cœur d’un scandale, baptisé "Rolexgate". Comme son nom l’indique, cette affaire fait référence à des montres de luxe que la présidente est soupçonnée de ne pas avoir mentionnées dans sa déclaration de patrimoine.
Samedi 31 mars, son domicile a été perquisitionné par une quarantaine de policiers et de magistrats, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour des faits présumés d’enrichissement illicite. Deux jours plus tard, lundi 1er avril, six des 18 ministres du gouvernement péruvien annonçaient leur démission. A commencer par le ministre de l’Intérieur, Victor Torres, en poste depuis novembre. "Je pars parce que je lui ai demandé et Madame [Boluarte] a accepté", a-t-il affirmé, invoquant des problèmes familiaux. Quelques heures plus tard, les ministres de l’Education, de la Femme, du Développement agraire, de la Production et du Commerce extérieur ont également annoncé leurs départs, sans fournir de raison. Leurs remplaçants ont d’ores et déjà prêté serment."Pas de place pour la corruption"
L'affaire, dont les conséquences sont explosives pour la vie politique péruvienne, est pour le moins rocambolesque. Le scandale éclate le 15 mars, quand le média La Encerrona dévoile une série de photos montrant Dina Boluarte avec, au poignet, différentes montres de luxe alors qu’elle était ministre de l’Inclusion sociale et vice-présidente, entre juillet 2021 et décembre 2022.
La présidente...
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02/04 - Les confidences d’un ex-agent de la DGSE sur la fin de la Françafrique
La scène est inimaginable aujourd’hui. Le 2 juin 1996, le Tchad est en ébullition. Le pays vient de voter lors de son premier scrutin pluraliste au suffrage universel. Le général Déby, qui a pris le pouvoir par les armes six ans plus tôt, est candidat à son maintien en poste. Quelques heures après le dépouillement, Jean-Pierre Augé, agent de la DGSE, est "le premier étranger informé des résultats officieux du scrutin". Il occupe une place essentielle dans le dispositif de renseignement français sur le continent.
En tant que membre du SR/N, le secteur Afrique noire - comme on disait à l’époque - de "la Boîte", il est conseiller spécial du président tchadien, au point que son bureau jouxte celui du chef de l’Etat. C’est donc lui qui téléphone en France pour informer de sa victoire avec 60 % des voix. Ces résultats confidentiels sont accueillis avec circonspection par Paris, qui lui prie de convaincre Déby d’organiser un second tour. "Sa victoire n’en sera que plus crédible, notamment aux yeux de la communauté internationale. Vous comprenez ?", lui indiquent ses chefs. La boule au ventre, Augé s’exécute. Déby laisse un long silence, puis accepte. "Au Tchad, ce jour, la France-Afrique est bien vivante, et mon poste de conseiller spécial, pleinement justifié !" raconte Jean-Pierre Augé dans son livre, Afrique adieu. Mémoires d’un officier du secteur Afrique noire de la DGSE (Mareuil éd.). Un mois plus tard, Idriss Déby devient le premier président tchadien élu au suffrage universel.Perte d’influence
Avec ses...
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02/04 - De Sherlock Holmes à Harry Bosch : pourquoi les héros de polars sont éternels
Ils sont policiers ou détectives privés, journalistes ou médecins légistes. Ils vivent à Paris, Londres, Los Angeles, Pretoria ou ailleurs. Ils s’appellent Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Nestor Burma ou Harry Bosch et sont nés de l’imagination de Conan Doyle, Agatha Christie, Léo Malet ou Michael Connelly. Tout leur est permis : enquêter, tomber amoureux, perdre des proches, se marier, divorcer, déménager, enquêter encore, être blessés, hospitalisés, se remarier. Tout sauf une chose : mourir. Tous les auteurs de romans policiers réunis du 5 au 7 avril à Lyon pour le Festival Quais du polar vous le diront : une fois le succès rencontré avec une série et un héros, il est quasi impossible de s’en séparer.
"Quand tu tues ton personnage, c’est le syndrome Misery : quelqu’un veut te tuer", s’amuse Niko Tackian, récent auteur de Triangle noir (Calmann-Lévy). Même lorsque le héros a largement dépassé sa date de péremption, il ne peut disparaître. Parce que les éditeurs ne veulent pas renoncer au filon d’une série attendue par des milliers de fans. Parce que les lecteurs veulent retrouver à intervalle régulier leur ami de papier. Biberonné dès l’enfance aux figures du Club des cinq, d’Alice détective ou de Michel, le lecteur de polar (souvent une lectrice) adore le côté "revenez-y" du genre, façon madeleine. "Tous les ans ou tous les dix-huit mois, quand un univers leur plaît, ils ont leur rendez-vous, leur 5 à 7 », note Marie-Caroline Aubert, célèbre éditrice de polars, passée par le Seuil et désormais à la Série noire...
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02/04 - Humanitaires tués à Gaza : qu’est-ce que l’ONG World Central Kitchen ?
"World Central Kitchen s’est lancée sur une idée simple : quand les gens ont faim, envoyez des cuisiniers. Pas demain, aujourd’hui." C’est ainsi que le chef américano-espagnol, José Andrés, a pensé son ONG qu’il a fondée en 2010. À cette époque, rien ne laissait présager que, quatorze ans plus tard, sept de ses collaborateurs seraient tués dans une frappe israélienne, ce lundi 1er avril.
En 2010, José Andrés pense puis crée son organisation à la suite du tremblement de terre en Haïti. Il s’était rendu sur cette île des Caraïbes pour y fournir une aide alimentaire d’urgence aux rescapés. Aux Etats-Unis, après les ouragans Harvey et Maria de 2017, à la suite du cyclone à Madagascar en 2022, au Maroc puis au Japon après les séismes de 2023 et 2024… L’ONG s’est rapidement développée pour intervenir dans régions touchées par des catastrophes naturelles.
"Lorsque d’autres s’éloignent des catastrophes, nous avons des personnes extraordinaires qui vont dans les zones sinistrées pour aider les gens", se félicitait le fondateur de WCK au micro de CBS, en novembre. Et de poursuivre : "Dans les pires moments de l’humanité, le meilleur de l’humanité se montre toujours. Ils font que la magie opère, littéralement."Déploiement en Ukraine puis à Gaza
En 2022, l’ONG s’est déployée en Ukraine pour sa première opération dans une zone de guerre. En deux ans, plus de 260 millions de repas ont été distribués, précise l’organisation sur son site. Mais pour les collaborateurs sur place, les risques sont grands. En témoigne la frappe russe qui a...
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02/04 - Après l’Allemagne, le cannabis légalisé en France ? Pas si vite...
La prohibition ne fonctionne pas, légalisons le cannabis. A première vue, l’analyse de Jeanne Barseghian, la maire EELV de Strasbourg, paraît fondée. "La France est l’un des pays les plus consommateurs d’Europe, malgré cette politique très sécuritaire", pointe l’édile, comme Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle. Constat plutôt juste, encore une fois.
Pour autant, quand quelque chose ne fonctionne pas, faut-il en déduire que l’alternative serait bénéfique ? Les exemples étrangers incitent à la prudence. Aux Pays-Bas, la dépénalisation n’a pas empêché l’acheminement illégal de cannabis depuis le Rif marocain. La Mocro Maffia, ce groupe de trafiquants qui terrorise actuellement le plat pays, au point de contraindre les principaux ministres et la princesse héritière à une protection spécifique, est issue de l’importation du haschich, grâce à laquelle elle s’est enrichie.
La concentration du cannabis en THC, cette molécule qui entraîne de puissants effets psychotropes et favorise l’addiction, a plus que doublé en dix ans en France, constate l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Si légalisation il y a, ce ne pourra être qu’à des taux de THC plus faibles, comme en Allemagne. Concurrencés par cette drogue "light", les trafiquants proposeront du cannabis plus fort, en parallèle de la cocaïne. Au Canada, la légalisation a par ailleurs entraîné, malgré d’autres effets plus positifs, une hausse spectaculaire des admissions à l’hôpital et des accidents de la route liés aux...
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02/04 - Pour éviter un procès, Google accepte de supprimer des milliards de données d’utilisateurs
C’est l’épilogue d’un feuilleton qui dure depuis maintenant quatre ans. Lundi 1er avril, Google a consenti à détruire des milliards d’enregistrements de données de ses utilisateurs, dans le cadre d’un accord conclu avec plusieurs plaignants. Ces derniers avaient accusé le célèbre moteur de recherche de collecter leurs données via le mode de navigation privée du navigateur Chrome, malgré ce que laissait penser le nom de cette option, "Incognito".
"Les efforts des plaignants ont permis d’obtenir des aveux clés de la part d’employés de Google, y compris des documents décrivant Incognito comme "un mensonge en pratique", un "problème d’éthique professionnelle et d’honnêteté élémentaire", et un "bazar qui prête à confusion"", relatent les avocats des plaignants, dans l’accord déposé devant un tribunal de San Francisco.Une étape historique
S’il est approuvé par la juge Yvonne Gonzalez Rogers en juillet, Google évitera un procès mais devra "supprimer et/ou remédier à des milliards d’enregistrements de données" récoltés pendant la navigation en ligne de personnes utilisant le mode Incognito. "Cet accord constitue une étape historique car il exige des entreprises technologiques dominantes qu’elles fassent preuve d’honnêteté dans leurs déclarations aux utilisateurs sur la manière dont elles collectent et utilisent les données des utilisateurs, et qu’elles suppriment les données ainsi collectées", indique le document.
Google s’est engagé à reformuler "immédiatement" la notice qui s’affiche sur le mode Incognito, pour "informer les...
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02/04 - "Honte à Poutine !" : nos lecteurs réagissent après l’attentat de Moscou
Le cynisme de Poutine
Eric Debray, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
Honte à Poutine qui, ce 22 mars, a provoqué ou laissé commettre un attentat contre son propre peuple afin d’accuser l’Ukraine. Déjà, en 1999, pour provoquer la guerre en Tchétchénie, on avait enregistré 300 morts à Moscou dans des bâtiments piégés par le FSB, dirigé encore peu de temps auparavant par le maître de Kremlin. Ce 22 mars n’est pas sans rappeler l’incendie du Reichstag en 1933 qui avait permis aux nazis de durcir le régime. (Attentat de l’EI : Moscou, "un ennemi de longue durée" pour les islamistes, sur Lexpress.fr)JO : halte aux râleurs !
Guylaine Remeur, Cagnes-sur-mer (Alpes-Maritimes)
Nos Jeux olympiques sont aux portes de Paris et de bien d’autres villes. Cependant, je suis triste, consternée et même en colère de constater que certains sont critiques sur cet événement planétaire. Toujours les mêmes, d’ailleurs, toujours ces mécontents qui nous tirent vers le bas… Pourquoi ces "râleurs" ne font-ils que dénigrer alors que tant de gens formidables oeuvrent jour et nuit pour que tout soit réussi ? Demain notre si beau pays, malgré ses difficultés, sera le centre du monde. En ces temps compliqués, soyons généreux et heureux pour ces semaines à venir. (Paris 2024 : comment les athlètes ukrainiens se préparent aux JO malgré l’horreur de la guerre, L’Express du 4 avril.)Quelle victoire du Hamas ?
Jean-Claude Broner, Rouen (Seine-Maritime)
Gilles Kepel nous explique que le Hamas a obtenu une "victoire". Avec plus de 30 000 morts...
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02/04 - Cancer : comment la science peut détecter une tumeur des années avant le diagnostic
Pouvons-nous savoir si nous allons être atteints d’un cancer plusieurs années avant d’avoir reçu un diagnostic ? C’est tout l’objectif du Early Cancer Institute, associé à l’Université de Cambridge, dont les scientifiques ont commencé à identifier des changements dans les cellules, de nombreuses années avant qu’elles ne se transforment en tumeurs.
"La latence de développement d’un cancer peut durer des années, parfois pendant une décennie ou deux, avant que la maladie ne se manifeste brusquement chez les patients", confirme la directrice de l’Institut, Rebecca Fitzgerald, à The Guardian.
Pour l’heure, de nombreux cancers sont détectés tardivement et les médecins "ont du mal à traiter cette tumeur" qui s’est "propagée dans le corps du patient", regrette la scientifique. "Nous avons besoin d’une approche différente, capable de détecter une personne à risque de cancer dès le début en utilisant des tests qui peuvent être administrés à un grand nombre de personnes."Des signes précoces dans le sang
En ce sens, avec son équipe, Rebecca Fitzgerald a développé la technique de la "cytosponge" - une gélule contenant une minuscule éponge suspendue au bout d’une ficelle - permettant de diagnostiquer de manière précoce le cancer de l’œsophage. Une fois cette gélule avalée, l’éponge recueille les cellules de l’œsophage avant d’être retirée à l’aide de la ficelle. Les cellules qui contiennent la protéine TFF3 - ne se trouvant que dans les cellules précancéreuses - fournissent ainsi un avertissement précoce indiquant qu’un patient est...
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02/04 - L’IRM la plus puissante du monde est née en France : ses premières images dévoilées
Les superlatifs ne manquent pas. L’appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) le plus puissant du monde a livré, près de Paris, ses premières images du cerveau humain avec une résolution étonnante. Un pas en avant pour les scientifiques vers une meilleure compréhension de son fonctionnement et de certaines maladies neurodégénératives ou psychiatriques.
En 2021, les chercheurs du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), situé sur le plateau de Saclay (Essonne), avaient choisi d’étrenner l’engin avec un potimarron, avant que les autorités sanitaires ne donnent récemment leur feu vert pour l’examen des sujets humains. Il fallait prouver aux autorités sanitaires que l’intensité du champ magnétique n’avait pas d’effet sur la santé.
Au cours des derniers mois, une vingtaine de volontaires sains ont pu entrer dans l’antre de la machine, qui a dévoilé les premières images de leur cerveau. "On a un niveau de finesse jamais atteint au CEA", se félicite le physicien Alexandre Vignaud, directeur de recherche au CEA. C’est ça la révolution : le champ magnétique de cet aimant hors norme atteint 11,7 teslas, permettant l’obtention d’images 10 fois plus précises que celles produites actuellement dans les hôpitaux, où la puissance des IRM ne dépasse pas 3 teslas.Comparaison des images produites par des IRM à 3 et 7 teslas et celles d’Iseult, à 11,7 teslas.
Sur l’écran d’Alexandre Vignaud, des images de coupes de cerveau sont comparées avec ce qu’aurait donné une IRM de 3 ou 7 teslas : "Avec...
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02/04 - Japon : l’ombre d’un scandale sanitaire sur les compléments alimentaires
Chaque jour, la liste s’allonge. Au point de faire planer au-dessus du Japon l’ombre d’un scandale sanitaire. Depuis le 26 mars, cinq personnes sont décédées après avoir ingéré des compléments alimentaires à base de levure de riz rouge, du beni koji, destiné à diminuer le cholestérol dans le sang.
Produites par le géant pharmaceutique Kobayashi Pharmaceutical - 18,5 tonnes ont été commercialisées en 2023 -, ces pilules brunes ou rouges auraient également entraîné l’hospitalisation de 157 consommateurs pour insuffisance rénale, selon une annonce du ministère de la Santé japonais, le 2 avril.
Pour l’heure, difficile de savoir quelle substance pourrait être à l’origine de l’affaire. Le groupe pharmaceutique, mais aussi les autorités de santé nippones, ont assuré que des enquêtes avaient été lancées, afin de comprendre le lien entre les compléments incriminés et les cas rapportés. Mais le scandale prend d’autant plus d’ampleur que Kobayashi Pharmaceutical avait révélé avoir eu un premier signalement par un médecin dès le 15 janvier, laissé lettre morte. Le rappel de trois gammes de produits n’a en effet été déclenché qu’après la mi-mars, au vu du nombre important d’appels de consommateurs exprimant des problèmes de santé, plus de 3 000.Une levure très répandue
Au cœur des critiques, Kobayashi Pharmaceutical, célèbre groupe familial fondé en 1886, a donc été contraint de faire acte de contrition. "Je m’excuse profondément pour la grande anxiété que nous avons causée", a déclaré Akihiro Kobayashi, le président, lors d’une...
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02/04 - L’ex-dirigeant d’EELV Julien Bayou, accusé de violences psychologiques, démissionne du parti
La pression de ses camarades écologistes était-elle trop forte ? Le député écologiste Julien Bayou démissionne du groupe parlementaire mais aussi du parti Les Écologistes. L’élu de Paris, déjà en retrait depuis que son ex-compagne qui l’accuse de violences psychologiques a déposé plainte début mars, a envoyé un courrier interne à la direction du parti, ce mardi 2 avril au petit matin, pour informer de sa décision. La cheffe de file des élus Verts à l’Assemblée, Cyrielle Châtelain, l'a annoncé dans la foulée dans la boucle de messagerie du groupe.
Le Bureau Exécutif des Ecologistes, réuni en urgence ce weekend, a décidé d'externaliser l’enquête à un cabinet d’avocat spécialiste des violences sexistes et sexuelles. Devant ses pairs, la patronne des écologistes Marine Tondelier s’est justifiée en indiquant l’existence de "plusieurs nouveaux témoignages sur des comportements inadaptés" depuis la suspension de Bayou. Lui, dans son courrier, a estimé qu’il trouvait anormal la tenue d’une telle enquête. Mail de démission dont le "timing" et le "ton" étonnent Tondelier et son entourage.
En fin de semaine dernière, les députés écologistes s’étaient penchés sur son cas pour savoir si, oui ou non, l’ancien secrétaire national d’EELV devait être suspendu du groupe. Lors du scrutin, la majorité qualifiée établie à 60 %, prévue par les règlements internes, n’avait pas été atteinte. Le résultat du vote avait créé des remous en interne : près de 80 élus et militants locaux ont par la suite menacé d’une grève militante à durée indéterminée....
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02/04 - Israël-Iran : de la guerre de "l’ombre" à la confrontation directe ?
Des milliers de soldats déployés, américains et israéliens, faisant face à une menace présente sur de multiples terrains. Des combats particulièrement appuyés dans le nord d’Israël, à la frontière avec le Liban. Parallèlement, l’Etat ennemi, à quelque 2000 de kilomètres de là, frappé par des bombardements aériens. Ce scénario, celui de l’opération "Chariots de feu", plus grands exercices militaires jamais menés conjointement par les Etats-Unis et Israël, au printemps 2022, devient-il de plus en plus plausible ? Lundi 1er avril, des frappes non revendiquées ont visé une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas, tuant notamment le général Mohammad Reza Zahedi, un des membres importants de la force Al-Qods, la force d’élite des Gardiens de la révolution iraniens.
En Israël, l’implication de Téhéran, soutien du Hamas et du Hezbollah, dans les évènements du 7 octobre, fait peu de doute, et peu importe si son ampleur demeure difficile à déterminer. Pour les Israéliens, l’équation se résume ainsi : comment frapper l’Iran sans frapper l’Iran ? Comment cibler tous ceux qui sont responsables d’une manière ou d’une autre pour ce "11 septembre" israélien, y compris au-delà des frontières de Gaza ? Le meilleur moyen de toucher le régime de Téhéran, c’est de frapper en Syrie, où le régime de Bachar el-Assad dépend depuis de nombreuses années du soutien de son allié, et où les milices chiites prospèrent. C’est donc là qu’ont eu lieu des centaines de frappes israéliennes depuis le 7 octobre, à la fois contre ces groupes armés et contre des...
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02/04 - Désinformation : quelles conséquences après la suppression de CrowdTangle par Meta ?
Cette année, du Mexique au Venezuela en passant par l’Inde, pas moins de 76 pays du monde organisent une élection. Et pourtant, c’est bien l’année 2024 que choisit le groupe Meta pour annoncer la suppression de son logiciel d’analyse de désinformation, CrowdTangle. Ce dernier sera mis hors service après le 14 août, annonce le géant des réseaux sociaux - soit trois mois avant l’élection présidentielle américaine.
Depuis des années, et notamment pendant les précédents cycles électoraux, CrowdTangle a permis à ses utilisateurs de suivre en temps réel la propagation de théories du complot, d’incitations à la violence ou de campagnes de manipulation pilotées de l’étranger. Déjà, en 2019, lors des élections en Louisiane, le logiciel a permis de détecter de mauvais horaires d’ouverture des bureaux de vote qui circulaient sur les réseaux.
Puis, en 2020, Facebook a proposé l’outil aux responsables électoraux américains de tous les Etats pour les aider à "identifier rapidement la désinformation, l’ingérence et la suppression d’électeurs". L’année suivante, alors que Donald Trump criait à la fraude électorale, le logiciel a identifié une vague de messages complotistes juste avant l’invasion du Capitole.Réduire la transparence
CrowdTangle, que Meta a racheté en 2016, propose en outre au public des tableaux de bord pour suivre ce que les principaux candidats publient sur leurs pages officielles et de campagne. La suppression de l’outil s’inscrit, selon les experts, dans la tendance actuelle des grandes plateformes numériques à...
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02/04 - Déficit public : Attal lance une mission parlementaire "sur la taxation des rentes"
Le gouvernement cherche encore des solutions pour soulager Bercy. Une mission de la majorité fera "d'ici à juin" des propositions "sur la taxation des rentes", a annoncé Gabriel Attal mardi devant le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, selon Matignon, alors que l'opportunité d'augmenter ou pas les impôts pour résorber le déficit divise le camp présidentiel.
"J'ai souhaité confier une mission à notre majorité, une mission conduite par Jean-René Cazeneuve, notre rapporteur du budget, avec un représentant de chaque groupe" de la majorité. "L'objectif de cette mission : faire des propositions sur la taxation des rentes, d’ici à juin", a déclaré le Premier ministre, selon ses propos rapportés à l'AFP par Matignon.
Gabriel Attal a aussi affirmé que "nous devons assumer" une réforme de l'assurance chômage "pour construire un pays plus fort" quand plusieurs ténors de "l'aile gauche" de la majorité ont exprimé leur opposition à une réduction de la durée de l'indemnisation des demandeurs d'emploi. "C’est grâce à l’emploi que nous pourrons désendetter le pays et réarmer nos services publics", a-t-il estimé, avançant que cette réforme a pour but de faciliter le retour des chômeurs à une activité.
Pour la mission sur "la taxation des rentes", Nadia Hai représentera Renaissance, Jean-Paul Mattei le Modem, et un autre député qui n'a pas encore été désigné le groupe Horizons, a-t-il précisé. "On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l’offensive. Maîtriser les débats qui montent dans...
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02/04 - Affaire du lycée Ravel : l’engrenage toxique qui hante les enseignants
"J’ai finalement pris la décision de quitter dès ce soir mes fonctions de proviseur par sécurité pour moi et pour l’établissement." La lettre envoyée le 22 mars dernier par le proviseur du lycée Maurice-Ravel, situé dans le XXe arrondissement de Paris, a provoqué une véritable onde de choc dans le monde éducatif et bien au-delà. Le 28 février, le chef d’établissement avait rappelé à trois jeunes filles l’obligation d’ôter leurs voiles dans l’enceinte scolaire. Ce dernier avait ensuite été fustigé sur les réseaux sociaux. Depuis, la plainte de l’une des élèves à l’égard du proviseur qu’elle accusait de violence a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée". Deux individus ont été identifiés comme étant à l’origine de menaces de mort et l’un d’eux sera jugé le 23 avril à Paris.
Si l’affaire suscite autant d’émotion, c’est qu’elle rappelle le terrible engrenage qui a mené à l’assassinat et à la décapitation de Samuel Paty, victime lui aussi de fausses accusations et de cet emballement infernal sur le Web où avaient circulé son nom et celui du collège du Bois-d’Aulne où il exerçait… jusqu’à ce que l’affaire ne tombe sous les yeux du terroriste islamiste Abdoullakh Anzorov. Combien d’enseignants sont-ils aujourd’hui victimes de "doxing", pratique qui consiste à attaquer l’un d’eux sur les réseaux sociaux en révélant des informations personnelles ? Le phénomène est difficile à quantifier. Selon un sondage de la Fondation Jean-Jaurès, sorti en 2021, 13 % des enseignants interrogés disent avoir fait l’objet d’insultes ou...
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02/04 - De Hitler à Poutine : l’étrange fascination de la droite américaine pour les dictateurs européens
Début février, six semaines avant la présidentielle russe, le journaliste Tucker Carlson interviewe Vladimir Poutine à Moscou. Cordial, voire complaisant, l’entretien est ponctué de sourires et de rires entendus. Pas une question sur les droits de l’homme, la liberté d’expression ou la santé d’Alexeï Navalny, décédé dix jours plus tard. Face à un Poutine matois, voici le nouveau "petit télégraphiste" du Kremlin dans ses œuvres. L’ancien journaliste vedette de Fox News (qui possède désormais sa propre chaîne suivie par des millions d’Américains) profite aussi de son passage dans la capitale pour se filmer dans un supermarché bien achalandé et montrer à ses millions de followers combien la vie est douce sur les rives de la Moskova… "Moscou est bien plus sympa que n’importe quelle ville de mon pays", s’émerveille-t-il. Au Congrès, les élus républicains sont, du reste, devenus les alliés objectifs de Poutine en faisant obstruction depuis trois mois au "paquet" de 60 milliards d’aide à l’Ukraine du président Volodymyr Zelensky – que Tucker Carlson qualifie de "vrai dictateur qui persécute les chrétiens".Les "idiots utiles" de la droite ont supplanté ceux de la gauche
De son côté, Viktor Orban – un autre héros de "Tucker" – est lui aussi en grâce chez les conservateurs américains. Récemment, on a pu le voir chez Donald Trump, en Floride. Le 8 mars, le Hongrois y félicite l’ancien président américain pour sa victoire écrasante aux primaires du Super Tuesday trois jours plus tôt. "Il n’y a pas de meilleur leader qu’Orban", le...
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02/04 - Agriculteurs : ce que contient le projet de loi qui veut simplifier la vie des exploitants
L’agriculture est toujours au menu du gouvernement. Attendu depuis plus d’un an, le projet de loi d’orientation sur l’agriculture, placé sous le signe de la "souveraineté alimentaire" et destiné au "renouvellement des générations", est présenté, mercredi 3 avril, en Conseil des ministres, pour une adoption espérée à l’été. Va-t-il permettre l’apaisement dans les milieux ruraux ?
Retravaillé après la crise agricole qui a secoué la France, pour tenir compte de certaines exigences des agriculteurs, qui croulent sous la paperasserie et rechignent parfois à se plier à certaines normes environnementales, ce texte arrive au terme d’une séquence politique houleuse.Souveraineté alimentaire et agricole
Le premier point évoqué dans ce projet de loi est la souveraineté agricole. Elle est définie comme liée à "la production durable de biomasse" et à "la décarbonation de l’économie" et la souveraineté alimentaire comme la capacité de la France à assurer son "approvisionnement alimentaire".
Par ailleurs, il est prévu de mentionner, dès le premier article, que "l’agriculture, la pêche, l’aquaculture et l’alimentation sont d’intérêt général majeur, en tant qu’elles garantissent la souveraineté alimentaire, qui contribue à la défense des intérêts fondamentaux de la nation." Le gouvernement remettra un rapport annuel au Parlement sur le sujet.Accélérer les projets d’irrigation et d’élevage
L’exécutif s’était engagé à accorder une "présomption d’urgence" en cas de contentieux autour de la construction d’une réserve d’eau pour l’irrigation....
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02/04 - Pourquoi la dette des Etats-Unis fait trembler la planète
Et si, en matière de dette, la bombe était aussi américaine ? Alors qu’en France, l’assainissement des comptes public est devenu un sujet aussi politique qu’économique, outre-Atlantique, aussi, la question pourrait s’inviter dans la course à la Maison-Blanche. L’attaque est partie du CBO, le Congressional Budget Office, une agence fédérale financée par le Congrès américain, chargée d’évaluer la situation des finances publiques et d’en faire des projections à moyen et long termes. Dans sa dernière livraison, le CBO lâche ses coups : "Si rien n’est fait, la dette publique atteindra d’ici à 2030 son plus haut niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Intenable !" Presque du Bruno Le Maire ou du Pierre Moscovici dans le texte.
Phillip Swagel, le président du CBO et auteur de ces lignes, est loin d’être un novice en la matière. Cet ancien sous-secrétaire d’Etat au Trésor de George W. Bush - sorte de ministre du Budget - et professeur d’économie à l’Université du Maryland, est un cador des finances publiques. La situation l’alarme. Le déficit des comptes publics s’est encore hissé à 6,2 % du PIB en 2023 et il ne devrait jamais redescendre sous la barre des 6 % au cours des dix prochaines années, d’après les pronostics du CBO… La dette publique, elle, qui frôle déjà les 97 % du PIB, se hisserait à près de 106 % d’ici la fin de la décennie, son plus haut niveau depuis 1945. Une dérive qui tient aux gigantesques plans de dépenses publiques mis en place par Joe Biden depuis trois ans, mais aussi aux très généreuses...
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02/04 - Menaces d’attentats à l’école : combien d’établissements ont été visés ?
Il s’agit de "canulars" que les autorités prennent très au sérieux. Les menaces d’attentats contre des collèges et des lycées, via la messagerie des espaces numériques de travail (ENT), ont concerné "à peu près 400 établissements visés sur une vingtaine d’académies", a indiqué, ce mardi 2 avril, la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet.
Jusqu’alors, le ministère avait évoqué plus de 150 établissements à Paris et en région visés la semaine dernière par des menaces d’attentats transmises via les espaces numériques servant de lien entre enseignants, élèves et parents. Une vidéo de décapitation a notamment été envoyée à plusieurs établissements. "Ces messages sont entrés par les comptes personnels de nos élèves. J’ai demandé que soit suspendue la messagerie des ENT pour réinitialiser les comptes, refaire passer des consignes", a déclaré la ministre au micro de RMC/BFM.
Interrogée sur l’horizon de rétablissement de ces messageries, Nicole Belloubet a expliqué que "l’objectif est de suspendre les ENT pendant les vacances de printemps, pour faire les premiers travaux de sécurisation, et de rouvrir après les vacances". Elle a précisé que ce travail se faisait "en lien avec les collectivités territoriales".Une nouvelle feuille de route
Jeudi dernier s’est tenue une réunion au ministère de l’Education sur la sécurité numérique en milieu scolaire, pour définir "une feuille de route partagée visant à mieux sécuriser les espaces numériques de travail et les logiciels de vie scolaire, à court et moyen terme", selon la rue de...
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02/04 - Ecole privée : le rapport parlementaire qui épingle son financement
Manque de transparence, dépense sous-estimée, contrôles laxistes… La liste est longue. Un rapport parlementaire que l’AFP a pu consulter, mardi 2 avril, étrille le financement public de l’enseignement privé sous contrat, majoritairement catholique, et propose des sanctions en cas de manquements. Ce texte, signé des députés LFI Paul Vannier et Renaissance Christopher Weissberg, doit être présenté mardi après-midi en commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale.
Pour dresser ce constat, les rapporteurs ont auditionné près de 60 organismes (administrations, collectivités territoriales, réseaux d’établissements, enseignants…). Objectif : évaluer les financements publics alloués aux établissements d’enseignement privés, qui scolarisent 17 % des élèves en France (2 millions) et sont financés "a minima à 75 % par la puissance publique". La question a son importance face à la ruée des élèves dans les établissements privés.
Au total, ce sont 37 % des élèves parisiens qui étudient dans le privé. L’académie de Paris se hisse à la troisième position de celles où la part du public est la plus faible, juste en dessous des académies de Rennes et de Nantes, rappelait-on dans L’Express.
Les moyens publics bénéficiant au secteur s’élèvent à 9,04 milliards d’euros en 2024, mais "malgré les sommes en jeu", l’allocation de cette dépense est "peu transparente", "sans cadre légal systématiquement défini et éminemment politique", regrettent-ils. Au micro de RMC, Christophe Weissberg a ajouté : "Je pense que...
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02/04 - "Sans cette ligne, on crève" : à Aurillac, l’avion sinon rien
A Aurillac, l’aéroport ressemble à une gare de sous-préfecture. Au milieu des champs et des montagnes, l’ATR de 48 places dépose cadres et chefs d’entreprise qui se pressent de rejoindre leur premier rendez-vous. Le paysage résume à lui seul l’isolement du chef-lieu du Cantal, considéré par les pouvoirs publics comme le département le plus enclavé de France. Le relief décourage depuis plusieurs décennies les gouvernements successifs de créer une ligne TGV. Le TER pour rallier la capitale met 5h04 - dans le meilleur des cas. Et il faut une heure minimum pour rejoindre l’autoroute A75, à une centaine de kilomètres de là.
L’avion atterrit donc chaque matin à 10h25 et repart à 18h05. Un autre se pose à 21h25 pour les réunions du lendemain. Deux rotations s’enchaînent ainsi chaque jour. Adrien Nivoliez, à la tête de Biose Industrie, une société de microbiologie qui réalise 90 % de son activité à l’international (42 millions d’euros de chiffre d’affaires, 350 salariés), fait partie de ses usagers réguliers. Son entreprise utilise "1 jour sur 3" la liaison : "S’il y avait un train rapide, il n’y aurait pas de sujet, on le prendrait. Mais ce n’est pas le cas. Or, aujourd’hui, pour être compétitif face à nos concurrents américains, nous devons être proches des centres de décisions." Entre les visites de contrôle qualité de ses laboratoires et celles de ses clients, il se doit d’être à "une heure de Paris". Sans la ligne ? Il songerait à délocaliser une entreprise installée ici depuis 1951.
Acteurs privés comme pouvoirs publics...
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02/04 - Comment Donald Trump s’est offert une bouffée d’oxygène financière
Il s’est offert un répit. Donald Trump a déposé lundi une garantie de 175 millions de dollars devant la justice américaine, lui évitant la perspective humiliante de saisies judiciaires sur son patrimoine après sa condamnation à 454 millions de dollars d’amendes pour fraudes financières en février, selon un document judiciaire rendu public.
L’ancien président des Etats-Unis, candidat à son retour à la Maison-Blanche, avait jusqu’à jeudi pour déposer cette garantie couverte par une compagnie d’assurances et qui équivaut à une caution, dans cette affaire civile où il a fait appel.
Cette garantie lui donne une bouffée d’oxygène, alors qu’il doit être jugé à partir du 15 avril, au pénal cette fois, dans une affaire de paiements dissimulés pour étouffer des affaires embarrassantes en 2016, une première historique pour un ancien président américain. Une cour d’appel de New York avait allégé il y a une semaine la pression financière sur le milliardaire républicain de 77 ans, en ramenant la caution dans l’affaire civile à 175 millions.
"Je respecte profondément la décision de la cour d’appel et je déposerai 175 millions de dollars […] très rapidement, dans les dix jours", avait réagi le candidat des républicains à la présidentielle de novembre, qui a multiplié les attaques virulentes contre ses juges dans les affaires où il est poursuivi.Bientôt en procès
Donald Trump avait été condamné mi-février à 454 millions de dollars de dollars d’amendes avec ses fils Eric et Don Jr., pour fraudes financières au sein de leur empire...
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02/04 - Humanitaires tués dans une frappe israélienne à Gaza : la Maison Blanche se dit "indignée"
Encore un jour noir au Proche-Orient. Lundi 1er avril, la guerre israélienne menée dans la bande de Gaza a fait sept morts chez les travailleurs d’une ONG américaine qui livre de la nourriture dans la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a admis mardi 2 avril que ces humanitaires avaient été tués par une frappe "non intentionnelle" de son armée. Les représentants de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, ont condamné cette frappe. La Maison Blanche s'est dite "indignée" mardi après la mort de sept collaborateurs de l'ONG World Central Kitchen lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza, et assuré que les travailleurs humanitaires devaient être protégés.
"Malheureusement hier, il s'est produit un incident tragique, nos forces ayant frappé de façon non intentionnelle des innocents dans la bande de Gaza. Cela arrive dans une guerre, nous allons vérifier jusqu'au bout, nous sommes en contact avec les gouvernements et ferons tout pour que cela ne se reproduise plus jamais", déclaré Benyamin Netanyahou.
Les infos à retenir
⇒ Sept travailleurs d’une ONG tués dans une frappe israélienne à Gaza
⇒ Humanitaires tués à Gaza : l'armée israélienne promet une enquête
⇒ Raid israélien sur Damas : onze morts dont sept Gardiens de la révolutionUne "condamnation ferme" de la France
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a exprimé ce mardi la "condamnation ferme" de la France après "la frappe israélienne qui a conduit à la mort de sept humanitaires" de l'ONG...
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02/04 - Israël : Al-Jazeera, la chaîne qatarie dans le viseur de Netanyahou
L’épreuve de force se poursuit entre Benyamin Netanyahou et la chaîne de télévision arabe. L’objet du litige ? Alors que l’armée israélienne a affirmé à plusieurs reprises que des journalistes d’Al-Jazeera étaient "des agents terroristes" affiliés au mouvement islamiste palestinien Hamas, le média nie farouchement ces accusations. De son côté, elle accuse Israël de cibler systématiquement ses employés dans la bande de Gaza. Retour sur ce litige.Acte I : l’armée israélienne accuse un journaliste blessé à Gaza d’être membre du Hamas
L’armée israélienne accuse, mercredi 14 février, un journaliste d’Al-Jazeera, blessé lors d’une frappe israélienne à Gaza, d’être un militant du Hamas, et de s’être même filmé dans un kibboutz attaqué le 7 octobre. Ismaïl Abou Omar "est le commandant adjoint d’une compagnie au sein du bataillon de l’est du Hamas, à Khan Younès.
Abou Omar s’est même filmé au kibboutz Nir Oz lors du massacre du 7 octobre et a publié (sa vidéo) sur les réseaux sociaux", affirme Tsahal dans un communiqué. Le kibboutz, en lisière de la bande de Gaza, a été le théâtre de l’un des pires massacres perpétrés par le Hamas ce jour-là.Acte II : la chaîne Al-Jazeera rejette les accusations israéliennes
Le lendemain, le média qatari, Al-Jazeera, rejette les accusations de l’armée israélienne. "La chaîne condamne les accusations portées contre ses journalistes et rappelle la longue histoire de mensonges et de fabrication de preuves d’Israël à travers laquelle il cherche à cacher ses crimes odieux", écrit Al-Jazeera dans un communiqué....
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02/04 - Reconstruire l’Ukraine avec des imprimantes 3D : le pari fou d’un Français
Ce n’est pas grand-chose, du béton. De l’eau, du sable, des graviers, du ciment. Mais pour Anna Vassilenko, c’est surtout de l’espoir. À Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, cette ingénieure observe les murs d’une école "imprimée" par une imprimante 3D. Cette machine un peu spéciale, aussi grande qu’une maison, est montée sur des poutres et coule du béton couche par couche, formant des parois qui seront les murs du futur bâtiment. Dans tout le pays, "nous devons reconstruire des écoles, des crèches, des logements… Tout est à refaire, commente cette directrice d’une grosse entreprise d’architecture. Nous mettons beaucoup d’espoir dans cette technologie 3D, qui va permettre de reconstruire l’Ukraine plus vite." Depuis le début de l’invasion, près de 3428 écoles ont été endommagées en Ukraine et 365 rasées. Seul un enfant sur trois suit une éducation en présentiel, selon l’Unicef.
À Lviv, donc, les frappes demeurent rares. Mais le millier d’élèves de l’école 23, juste à côté du chantier, suit les cours en ligne une semaine sur deux. Avec l’arrivée de nombreux réfugiés, "nous ne pouvions plus pousser les murs, explique Lydia Pylyptchak, une prof de maths. Les réfugiés sont d’abord venus de Boutcha et d’Irpin, puis de l’Est et du Sud. Certains sont restés. À Louhansk, Donetsk, Marioupol et Melitopol, ils n’ont nulle part où revenir." C’était sans compter sur l’idée un peu folle d’un Français, arrivé en Ukraine un peu par hasard."Besoin d’écoles ? Imprimez-les !"
Après s’être occupé d’acheminer des milliers de tonnes d’aide...
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02/04 - "Mélange des genres", "conflit d’intérêts"... A l’AMF, une présidente qui ne cesse de diviser
Rendre des comptes, justifier son parcours, motiver ses choix stratégiques. Marie-Anne Barbat-Layani se prête sans relâche à l’exercice depuis sa désignation par le chef de l’Etat à la présidence de l’Autorité des marchés financiers (AMF), à l’automne 2022. Sans se départir de sa placidité, elle fustige auprès de L’Express les esprits chagrins qui connaissent mal l’AMF et lui cherchent querelle. Le CV de cette quinqua aux cheveux d’or et au regard clair impressionne, autant qu’il questionne. La première moitié de sa carrière se déroule au Trésor, à Bercy, puis à la Fédération nationale du Crédit agricole. Elle rejoint ensuite le cabinet de François Fillon, alors Premier ministre. Après un passage à l’Inspection générale des finances, elle officie de 2014 à 2019 comme directrice générale de la Fédération bancaire française. Puis renoue avec Bercy. Des allers-retours entre sphère publique et secteur privé peu commentés. Jusqu’à ce que cette énarque, promotion Léon Gambetta, se positionne pour succéder à Robert Ophèle, le patron de l’AMF. Mandat de cinq ans, non renouvelable. L’idée fait grincer des dents. Députés et sénateurs des commissions des finances l’auditionnent, et ne manquent pas de mettre sur le gril l’ex-lobbyiste bancaire. "Mélange des genres", "conflit d’intérêts"… Leur inquiétude porte sur sa capacité à garantir son indépendance. Vis-à-vis de l’industrie de la finance, dont elle a défendu les positions plusieurs années durant. Mais aussi à l’égard du pouvoir : son époux, Stéphane Layani, patron des halles de Rungis,...
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02/04 - Pourquoi il est grand temps de mieux rémunérer les managers
Chef un jour, chef toujours. A l’école, on le voit dans la cour dominant les autres, chef de bande, parfois flic, parfois voyou, en mode Belmondo, à qui rien ne résiste. Jamais loser, il monte sa propre structure quand il déborde d’idées. Quand il ne devient pas patron, le manager s’impose dans la hiérarchie avec le sourire ou le hurlement – il y en a des toxiques – pour faire tourner l’entreprise d’un autre. Premier arrivé, dernier parti, comme à la maison : premier levé, dernier couché. C’est forcément à lui qu’on demande si deux couleurs s’assortissent, sa théorie sur les véhicules polluants et ce qu’il a pensé du dernier ouvrage polémique. Un winner qui fait avec deux brindilles un feu de joie. "Pendant la guerre contre les Indiens/Il combattit tout seul contre vingt/Ayant une flèche plantée dans une main/Il l’arracha avec son autre main/Davy, Davy Crockett, l’homme qui n’a jamais mal", chantait Annie Cordy. A force de restructurations et d’évolutions, le chef d’orchestre doit souvent jouer seul de ses instruments. Homme-orchestre. Et quand il n’a plus de Stradivarius ou de Gibson, son dirigeant lui demande de chanter a cappella. Juste et sans fausse note. Alors il pense à partir.
"Au sein même de l’entreprise, trois forces internes ont tendance à s’opposer : les actionnaires qui la financent, les clients qui la font vivre, et les talents qui la composent. Chaque partie a ses attentes, ses exigences, et exerce son pouvoir", analyse Pierre Calmard, qui dirige depuis 2020 Dentsu France (L’entreprise...
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02/04 - "Remède de cheval", "mettre à l’index"… Le monde infini des sens figurés
"Rodrigue, as-tu du cœur ?" Dans cette citation célèbre, tout le monde entend "cœur" mais personne ne pense à "l’organe musculaire creux, qui constitue l’élément moteur central de la circulation du sang". Logique : c’est évidemment le sens figuré que Corneille utilise ici, ou, plus exactement, l’un de ses sens figurés. Car les usages de ce terme sont innombrables, qui désignent selon les cas la bonté ("avoir bon cœur") ; l’ardeur ("mettre du cœur à l’ouvrage") ; l’amour ("une peine de cœur") ; la séduction ("faire le joli cœur") ; l’appétit ("manger de bon cœur") ; la sincérité ("parler à cœur ouvert") ; la conviction ("j’ai voulu en avoir le cœur net") ; la mémoire ("apprendre par cœur") ; le centre d’un espace ("le cœur d’une ville"). Sans oublier, bien entendu, le courage – de même étymologie – comme c’est le cas pour le noble Rodrigue ou pour la célèbre devise "A cœur vaillant, rien d’impossible" du bien nommé Jacques… Cœur.
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De nombreux mots de la langue française ont ainsi plusieurs acceptions. Et c’est à ce beau sujet que Roland Eluerd, agrégé de lettres modernes, a eu l’excellente idée de consacrer un ouvrage foisonnant (1). En voici quelques exemples :
- Aiguille. C’était inévitable : la forme de cette petite tige métallique est trop particulière pour ne pas avoir donné naissance à une foule d’images, que ce soit dans l’horlogerie ("les aiguilles d’une montre") ; la mode ("un talon aiguille") ; l’architecture ("l’aiguille de...
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02/04 - Déficit : à quoi correspond l’objectif des 3% ?
Aujourd’hui, Thibault Marotte, du service Economie de L’Express, nous explique à quoi correspond la règle des 3% de déficit.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFMTV
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Alain JOCARD / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 3%. C’est l’objectif que se fixe le gouvernement pour le déficit de la France, d’ici 3 ans. Mais alors pourquoi ? Pour y répondre, j’accueille Thibault Marotte, journaliste au service Economie de L’Express. Un déficit à 3% du PIB, pourquoi le gouvernement se fixe-t-il cet objectif précisément ?
Thibault Marotte : En fait c’est une règle Européenne, issue du traité de Maastricht en 1992. L’idée du texte, au moment de la mise en place de l’euro, c’est d’avoir des critères de convergence des économies européennes, alors très diverses. Et il ne faudrait pas qu’un pays avec des problèmes économiques fasse courir un risque à tous les autres. Alors pour avoir une forme d’équilibre, on fixe des cadres pour l’inflation, les taux d’intérêts, la dette et donc le déficit. C’est un peu un moyen de se surveiller les uns entre les autres.
Pour aller plus loin
Déficit public : la...
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02/04 - L’angoisse des profs face au "doxing" : "On a peur de voir notre nom livré sur les réseaux sociaux"
"Tout peut basculer très vite. On a tous en tête le risque de voir un élève livrer notre nom sur les réseaux sociaux en nous accusant à tort de dérapage ou de faits non avérés", souffle Sabrina*, la voix chargée d’émotion. Cette enseignante de la région parisienne, une fois assurée que son prénom sera bien changé et son anonymat totalement garanti, raconte la frayeur qu’elle a ressentie cet hiver à l’occasion d’une sortie scolaire. Ce jour-là, une de ses élèves de terminale refuse d’ôter son voile, comme l’exige la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles dans le cadre scolaire. La discussion s’envenime, la lycéenne, soutenue par une partie de ses camarades, empoigne son téléphone pour se plaindre à sa famille et à des proches. "Je n’ai jamais connu un tel niveau de stress. Qui sait ce que cette jeune fille, persuadée à tort d’être victime d’une forme d’agression de la part de ses enseignants, allait pouvoir raconter ?" poursuit la professeure d’histoire-géographie, le 27 mars, soit le lendemain de l’annonce du départ du proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel, pour des "raisons de sécurité".
Le récit de Sabrina fait écho à celui de ce chef d’établissement du XXᵉ arrondissement de Paris menacé de mort sur Internet après une altercation avec une élève majeure qui avait refusé de se dévoiler dans l’enceinte scolaire, le 28 février dernier. La plainte de cette dernière pour violence a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée", a annoncé le parquet cette semaine. "J’ai décidé que...
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01/04 - Grippe aviaire : une personne infectée par un bovin aux Etats-Unis
Une personne a été testée positive à la grippe aviaire après avoir été infectée par une vache laitière aux Etats-Unis, ont annoncé les autorités ce lundi 1er avril. Il s'agit seulement du deuxième cas de personne testée positive à la grippe aviaire dans le pays, après que le virus a rendu malade des troupeaux au Texas, au Kansas et dans plusieurs autres Etats au cours de la semaine dernière.
"Le patient a signalé une rougeur des yeux (correspondant à une conjonctivite), comme seul symptôme, et se rétablit", ont annoncé les autorités lundi, ajoutant qu'il a été isolé et traité avec un médicament antiviral utilisé pour la grippe. Les autorités précisent que cette infection ne changeait pas son évaluation du risque pour la population américaine, considéré comme "faible". Un premier cas avait été découvert dans le pays en 2022, dans le Colorado, mais il s'agissait d'une infection par des volailles.
Les experts s'inquiètent du nombre croissant de mammifères infectés par l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) et de son potentiel de propagation entre mammifères, même si les cas chez les humains sont très rares. Les autorités du Texas ont ajouté que l'infection des bovins ne présentait pas d'inquiétudes pour la commercialisation du lait, car les laiteries sont tenues de détruire le lait des vaches malades. La pasteurisation tue également les virus.
Elles ont également déclaré qu'elles s’efforçaient d'aider les laiteries touchées à limiter l'exposition de leurs employés et à surveiller et tester ceux travaillant avec...
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01/04 - Gabriel Weimann : "Le Hamas est bien plus efficace que la Russie en matière de guerre psychologique"
Il est de coutume d’analyser les guerres au prisme des victimes civiles, des dégâts matériels et des pertes militaires qu’elles engendrent. Mais selon Gabriel Weimann, professeur émérite de communication à l’Université de Haïfa et auteur d’un ouvrage intitulé Terrorism in Cyberspace, la guerre à Gaza se joue également sur le front psychologique.
Dans une étude intitulée "Coping with Hamas’s Psychological Warfare during the Gaza War" (Faire face à la guerre psychologique du Hamas pendant la guerre à Gaza ; Taylor and Francis) qu’il cosigne avec sa fille, la psychologue sociale Dana Weimann-Saks, le professeur décrit une stratégie minutieusement orchestrée en vue d’atteindre la société israélienne sur le plan moral. Mais si le Hamas, en tant que groupe terroriste, part avec un avantage sur Israël (soumis à plus de contraintes en tant qu’Etat démocratique), la réponse de l’Etat hébreu se révèle efficace, juge Gabriel Weimann auprès de L’Express. Dans les conflits à venir, prévient-il, "la guerre psychologique jouera certainement un rôle essentiel". Notamment avec l’émergence de l’intelligence artificielle. Entretien.
L’Express : Selon vous, l’attaque du 7 octobre n’a pas seulement marqué le point de départ d’une guerre "physique", mais aussi d’une "guerre psychologique" rigoureusement planifiée à l’avance…
Gabriel Weimann : Absolument. Le Hamas a investi le front psychologique dès le début de l’attaque du 7 octobre. L’objectif : briser l’ennemi sur le plan moral, nuire à la cohésion de sa société et saper sa résilience. Le...
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01/04 - Syrie : Israël accusé d’avoir frappé l’ambassade d’Iran, sept Gardiens de la révolution tués
Un raid imputé à Israël a visé ce lundi 1er avril une annexe de l'ambassade iranienne à Damas, faisant au moins onze morts selon une ONG, parmi lesquels au moins sept membres du Corps des Gardiens de la révolution d'Iran, dont deux hauts gradés de la Force Qods, dans un contexte régional tendu sur fond de guerre dans la bande de Gaza. Téhéran a promis de riposter à ce raid sans précédent sur un bâtiment diplomatique iranien en Syrie, où l'Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir de Bachar al-Assad. "L'ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant l'annexe de l'ambassade iranienne à Damas", a affirmé le ministère syrien de la Défense.
Un journaliste de l'AFP a constaté que l'annexe, jouxtant l'ambassade iranienne dans le quartier de Mazzeh à Damas qui abrite de nombreuses ambassades et des bâtiments des Nations unies, avait été entièrement détruit. "Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur ont été tués ou blessés", a poursuivi le ministère. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de huit morts dans cette attaque de "missiles israéliens", parmi lesquels deux "conseillers" iraniens et cinq membres du Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran. Un média iranien a confirmé la mort d'au moins cinq membres des Gardiens, dont un commandant, le général de brigade Mohammad Reza Zahedi. Il est l'un des principaux commandants...
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01/04 - Dette publique : l’Etat inspire confiance depuis la Révolution... mais pour combien de temps ?
Philippe le Bel est connu pour avoir exproprié les créanciers juifs, lombards, les trésoriers du temple, et pour avoir manipulé la monnaie, mais, contrairement à plusieurs de ses successeurs, il n’a pas eu l’occasion de faire défaut - pour cause : il n’existait pas de "dette publique" à son époque, du moins en France.
C’est François Ier qui, le premier, emprunte sur des marchés publics, avec un cours de marché. A l’époque, quand l’Etat emprunte, il n’inspire pas confiance, et il doit passer par l’intermédiaire des villes. Les hôtels de ville, à Lyon, Paris ou Rouen, garantissent la dette royale sur leurs recettes fiscales, celle-ci étant vendue sous forme de "rentes" perpétuelles. C’est parce que les villes inspirent davantage confiance : elles sont dotées de grandes libertés, administrées par des bourgeois sensibles aux intérêts financiers. On connaît les succès financiers des cités-Etats comme Venise. Lyon, en particulier, fut l’un des premiers berceaux de la dette publique, car elle possédait de nombreux capitaux à investir. En plus de bénéficier du commerce rhodanien, elle était devenue un centre pour l’imprimerie, possédait des foires majeures et servait de carrefour aux relations entre France et Italie qui s’étaient densifiées depuis le début des guerres d’Italie.
Ces premiers emprunts augurèrent mal de la suite : progressivement, l’administration royale phagocyte celle des villes, les volumes empruntés croissent démesurément alors que la lutte contre l’Espagne de Charles Quint s’éternise, et la charge des...
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01/04 - L’inexorable ascension du RN aux européennes entre 1979 et 2024
Le Rassemblement national arrivera-t-il en tête des élections européennes en France le 9 juin prochain ? C’est en tout cas ce qu’annoncent jusqu’ici la plupart des sondages, qui placent la liste du RN, menée par le président du parti, Jordan Bardella, largement devant celle du parti présidentiel Renaissance.
Voir le RN en tête du scrutin européen n’est pourtant plus vraiment une surprise : en 2014 et en 2019 déjà, le parti à la flamme avait déjà devancé toutes les autres listes. Le résultat de près de quarante ans de percées du Front national au Parlement européen, avec l’euroscepticisme et le rejet des institutions européennes comme axe de campagne central, que ce soit d’abord par l’intermédiaire de Jean-Marie Le Pen, puis de Marine Le Pen et Jordan Bardella.La concurrence eurosceptique et souverainiste
Si le Front national ne parvient pas à présenter une liste aux élections européennes en 1979, les scrutins suivants sont l'occasion des premières percées électorales du Front national de Jean-Marie Le Pen. Axant une grande partie de son programme politique sur un fort euroscepticisme et la défense d’une "Europe des nations", il obtient ainsi 10,95 % en 1984 - soit la première élection nationale où le FN dépasse la barre des 10 % -, puis 11,7 % en 1989.
En 1994, le Front national dépasse encore une fois les 10 %, en menant toujours une campagne très agressive sur la question européenne. Le contexte y est alors favorable, alors que deux ans plus tôt, le référendum sur le traité de Maastricht - et la création de...
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01/04 - Surtourisme en Europe : pour sauver leur patrimoine, des sites instaurent des restrictions
20 000 : c’est le nombre de touristes quotidiens pouvant accéder à l’Acropole d’Athènes à partir de ce lundi 1er avril. Cette restriction annoncée par la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni, en août 2023, était jusqu’ici en expérimentation. Elle sera dorénavant pérenne, répondant aux risques engendrés par la hausse du nombre de visiteurs dans les musées et sites archéologiques du pays.
Entre 2022 et 2023, ces lieux ont connu une hausse de fréquentation de 36,4 % selon l’autorité statistique hellénique (Elstat). En plus de cette limitation, les visiteurs devront s’acquitter de billets d’entrée horodatés afin de mieux répartir les flux.
Dans quelques semaines ce sera au tour de Venise, elle aussi victime de surfréquentation, d’instaurer des restrictions. Déjà fragilisée par les inondations intensifiées par le changement climatique, la Sérénissime étouffe sous le poids des 120 000 touristes quotidiens - selon les estimations de l’Institut Sapiens. À partir du 25 avril et jusqu’à la mi-juillet, la ville instaurera une taxe de 5 euros pour les personnes de passage sur une journée.
L’idée de ces mesures n’est pas d’interdire les touristes, mais de créer une prise de conscience et un changement dans la manière de consommer les voyages, juge Julien Buot. Le directeur de l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) et secrétaire des Acteurs du tourisme durable (ATD) défend le "voyager moins mais mieux". "Il ne s'agit pas de prôner la décroissance, explique-t-il, mais de proposer un tourisme plus qualitatif...
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01/04 - "Syndrome de La Havane" : l‘arme secrète qu’aurait utilisée la Russie
Migraines, vertiges, nausées, acouphènes, insomnie, troubles de la vision… A partir de 2016, des diplomates américains en poste à Cuba ont dit être frappés de troubles étranges. Ces "incidents anormaux de santé", selon la terminologie employée aux Etats-Unis, ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington. Au total, plus d’une centaine de diplomates, de membres de la CIA, d’officiers militaires et d’entrepreneurs américains, parfois leurs conjoints, leurs enfants et leurs animaux, ainsi que plusieurs responsables canadiens, ont été affectés par ces maux.
Plusieurs médias dévoilent de nouveaux éléments sur ce mystérieux syndrome. Selon une enquête publiée ce lundi 1er avril par le site d’information russe indépendant The Insider, le magazine allemand Der Spiegel et la chaîne américaine CBS, ce "syndrome de La Havane" est en lien avec une unité du renseignement russe.
Les diplomates pourraient être victimes d’une arme sonique de la Russie. L’enquête, qui a duré plus d’un an et qui se base notamment sur des documents des services de renseignement russes interceptés et des journaux de voyage, dit avoir "découvert des éléments suggérant que ces incidents anormaux de santé […] pourraient provenir de l’utilisation d’armes à énergie dirigée, maniées par des membres de l’unité 29155" du GRU, le service de renseignement militaire russe. L’unité 29155 est chargée des opérations à l’étranger et s’est déjà retrouvée au centre de plusieurs affaires. Elle est...
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01/04 - Revendications, actions… Tout savoir sur la grève de mardi dans les écoles, collèges et lycées
"Nous ne trierons pas nos élèves !" Des syndicats d’enseignants ont appelé à la grève et à manifester le mardi 2 avril pour demander l’abandon des mesures du "choc des savoirs", en particulier les groupes de niveau au collège, mais aussi pour les salaires et des moyens pour l’école publique. Cet appel à une "grève massive" concerne aussi bien les écoles maternelles et primaires que les collèges et les lycées.
Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, avec le SNEP-FSU (éducation physique et sportive), SUD Education, la CGT éduc’action et la FNEC-FP FO souhaitent "amplifier la mobilisation", principalement contre les groupes de niveau prévus à partir de la rentrée au collège qui, selon eux, organisent le "tri des élèves", selon un communiqué commun de l’intersyndicale.
🚮Oui au tri des réformes 🚫Non au tri des élèves ! Contre le "choc des savoirs", pour un choc des salaires et des moyens, toutes et tous en #grève2avril ! 👉https://t.co/gklIZxCYq7 #NousNeTrieronsPasNosElèves pic.twitter.com/7ka99JpHOF— SNES-FSU (@SNESFSU) March 27, 2024
Ces syndicats enseignants disent "exiger l’abandon du 'choc des savoirs'", l’ensemble de mesures annoncées par le gouvernement visant à élever le niveau des élèves, ainsi qu'"une revalorisation salariale sans contreparties et des moyens pour l’école publique".
"Depuis des mois, les personnels se mobilisent contre les groupes de niveau. Grèves les 1er et 6 février, actions locales, vote contre 'le choc des savoirs' en CSE (Conseil supérieur de l’éducation), réunions...
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01/04 - "Amal" : enfin un grand film sur l’école
Dans une précédente chronique, je parlais du film de Teddy Lussi-Modeste, Pas de vagues, l’histoire d’un prof de banlieue accusé à tort de harcèlement par une de ses élèves. Je regrettais le manque d’engagement personnel du réalisateur, passé à côté du grand film sur l’état actuel de l’enseignement dans certains établissements. Mais voici qu’Amal, le film de Jawad Rhalib, montre qu’il n’est pas forcément besoin d’engagement personnel pour réussir un grand film.
Amal est enseignante dans un lycée de Bruxelles. Autant le dire tout de suite, Lubna Azabal, l’actrice qui tient le rôle-titre, est très forte, magnifique. Ça n’est pas spoiler que d’annoncer ce qu’on apprend à la fin : en Belgique, l’éducation religieuse est obligatoire dans les établissements scolaires, qui doivent tous proposer des cours de religion, qu’elle soit catholique, protestante, juive ou musulmane. C’est au choix des parents d’y inscrire leurs enfants, mais ceux qui ne veulent pas suivre des cours de religion ne sont pas exemptés de cours de morale.
Ignorant ce détail d’importance, je me suis demandé pendant tout le film ce que c’était que ce bahut où pratiquement tous les élèves sont arabes et suivent des cours coraniques. La prof de français aussi est arabe, mais pas très versée dans la religion. Amal vit avec un type qui n’a pas l’air très religieux non plus. Elle a affaire à une classe pleine de diversités, mais pas très réceptive. Elle a du mal avec ses ados. On sent qu’elle ne va pas y arriver. Elle s’attaque à une montagne d’ignorance, de...
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01/04 - Israël : Netanyahou annonce l’interdiction de la diffusion d’Al Jazeera
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé lundi 1er avril vouloir "agir immédiatement" pour interdire la diffusion d'Al Jazeera en Israël, peu après le vote par le Parlement d'une loi l'autorisant à le faire.
"La chaîne terroriste Al Jazeera ne diffusera plus d'Israël. J'ai l'intention d'agir immédiatement en accord avec la nouvelle loi pour arrêter les activités de la chaîne", a déclaré M. Netanyahu sur le réseau social X. Un porte-parole de la Maison Blanche a jugé "préoccupante" une éventuelle interdiction de la chaîne qatarie par Israël.
Les infos à retenir
⇒ L'armée israélienne se retire de l'hôpital al-Chifa
⇒ La sœur du chef du Hamas arrêtée en Israël dans le cadre d’une enquête pour "terrorisme"
⇒ Une frappe israélienne sur un hôpital de Gaza fait quatre morts et 17 blessésIsraël se retire de l'hôpital al-Chifa
Les soldats israéliens se sont retirés ce lundi 1er avril du complexe hospitalier d’al-Chifa à Gaza. L’armée israélienne a annoncé avoir "achevé" les opérations dans la zone de l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, et s’est retirée de ce secteur, deux semaines après y être entrée. L’armée a ajouté dans un communiqué avoir tué plus de 200 "terroristes" dans cet hôpital et trouvé de nombreuses armes.
Un porte-parole de l'agence de défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, a lui fait état de 300 morts à l'intérieur et autour de l'hôpital durant l'opération israélienne. Un peu plus tôt dans la journée, le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas avait...
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01/04 - Livres : Josée Kamoun ou l’art de la traduction
"Lorsque je sentirai mes forces s’amenuiser, j’entreprendrai la traduction de Moby Dick, celle que j’ai toujours voulu faire, 700 pages d’une difficulté à la mesure de la bête […] De cette façon […], je suis sûre de mourir à l’ouvrage, et cette idée me réjouit." Nous n’en sommes pas là, Josée Kamoun est bel et bien vivante, qui nous offre un passionnant Dictionnaire amoureux de la traduction (Plon).
Grande traductrice, à l’égal d’un Brice Matthieussent, d’un Olivier Mannoni ou encore d’une Annie Morvan, pour ne citer qu’eux, Josée Kamoun, 74 ans, agrégée d’anglais et docteure es lettres, s’est faite la passeuse d’une cinquantaine d’ouvrages dont ceux de John Irving, de Richard Ford, de Jonathan Coe, d’Aldous Huxley, d’Orwell, de Kerouac ou encore de Philip Roth – auquel elle consacre ici des pages croustillantes, relatant leur première rencontre, à New York, autour de la traduction de Pastorale américaine, et leurs nombreuses collaborations jusqu’aux suspicions "d’infidélité" (alimentées par l’entourage de l’auteur), qui la poussèrent à jeter l’éponge. Philip Roth, qui ne parlait pas un mot de français, mettait notamment en doute sa traduction de "Everybody knows" par "Il est de notoriété publique".
Bourré d’anecdotes mais aussi de propos plus savants, son volumineux Dictionnaire traite avec fougue de toutes les chausse-trappes et des diverses difficultés rencontrées tout au long d’une vie d’archéologue de la langue. Comment traduire le parler populaire ou le patois, comme celui de L’Amant de Lady Chatterley, de D. H....
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01/04 - Municipales en Turquie : l’opposition inflige à Erdogan sa plus sévère défaite électorale
C’est la pire débâcle électorale en deux décennies de l’AKP. Le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan a concédé dimanche 31 mars la victoire historique de l’opposition aux élections municipales. "Malheureusement nous n’avons pas obtenu les résultats que nous souhaitions", a déclaré le chef de l’Etat, qui s’exprimait au siège de son parti à Ankara.
Près de 99 % des urnes à l’échelle nationale ont été dépouillées. Le principal parti de l’opposition, le CHP (social-démocrate), a revendiqué sa victoire à Istanbul et Ankara, les deux plus grandes villes de la Turquie. Il a également raflé de nombreuses autres, comme Bursa, grosse ville industrielle du nord-ouest acquise à l’AKP depuis 2004. La proclamation des résultats définitifs par la Haute commission électorale (YSK) attendue ce lundi dans la journée confirmera ces résultats, déjà intégrés par les principaux intéressés, dont le chef de l’Etat.
Interrogé par l’AFP, Berk Esen, politiste à l’université Sabanci à Istanbul, a évoqué "la plus grande défaite électorale de la carrière d’Erdogan", notant à l’inverse que le CHP avait enregistré "son meilleur résultat depuis les élections de 1977"."Ce soir la démocratie va déferler"
Depuis le siège de son parti à Ankara et devant une foule abattue, inhabituellement silencieuse, le président turc a promis de "respecter la décision de la Nation". Peu auparavant, le maire sortant d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, quinquagénaire médiatique et fringant, avait annoncé sa réélection à la tête de la plus grande ville de Turquie,...
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01/04 - Tramway, vélo, trains... Strasbourg, reine des mobilités écolos
Cela devient une habitude… Pionnière depuis des décennies en matière de mobilités durables, Strasbourg figure toujours parmi les meilleurs élèves dans cette discipline, tous types de transports confondus. Elle vient ainsi de remporter le Passe d’or du 32e palmarès des mobilités organisé par le magazine Ville Rail & Transports et caracole en tête du classement des villes françaises pour le vélo avec 755 kilomètres de voies aménagées et 13,8 % des actifs qui l’utilisent pour se rendre au travail, contre seulement 4,3 % à Paris ! Elle se classe même au cinquième rang européen des villes cyclables, derrière Copenhague, Amsterdam, Utrecht et Anvers.
Ce succès s’explique par la mise en place d’une politique avant-gardiste, impulsée dans les années 1990 par la maire (PS) Catherine Trautmann. La ville fut ainsi la première en France à se doter d’un tramway, dont la mise en service en 1994 s’est accompagnée d’une piétonnisation des rues et de l’aménagement de pistes cyclables le long des rails. Une offre complétée plus tard par les réseaux Vélhop (6 800 vélos en libre-service) et Velostras, un maillage d’autoroutes cyclistes. Une inspiration qui vient de loin. Dès 1848, un omnibus tracté par deux chevaux sillonnait déjà ses rues, tandis que trente ans plus tard, les premières lignes de tramway à vapeur voyaient le jour.
Si, au fil des ans, Strasbourg a su conserver son titre de pionnière, c’est grâce aux politiques volontaristes des élus, "partageant une même conscience écologique, quelles que soient leurs sensibilités...
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01/04 - Bourse : ces mauvais réflexes qui vous font perdre de l’argent
Sélectionner des titres, les acheter, se renforcer, encaisser des plus ou moins-values : la vie de l’investisseur en Bourse est jalonnée de décisions… pas toujours rationnelles. De nombreux biais - cognitifs, émotionnels et sociaux - viennent polluer ses choix. "Tout le monde est concerné, c’est humain", prévient Maxime Viémont, spécialiste en finance comportementale chez Portzamparc.
Pour autant, les ressorts ne sont pas les mêmes d’un individu à l’autre. "Chacun réagit différemment selon sa culture, sa religion, son sexe, mais aussi son expérience passée", relate Edouard Camblain, cofondateur de l’Institut français de finance et d’économie comportementales. Or, ces biais ont un impact sur la performance des investissements. "La recherche académique a démontré qu’ils entraînent un manque à gagner de 3,5 % par an. Quand vous cumulez cela sur vingt ans, c’est considérable", souligne Maxime Viémont.
La finance comportementale liste plus de 200 biais, mais certains sont plus marquants que d’autres, à l’instar du biais de représentativité, qui conduit à extrapoler les tendances passées et à penser qu’un marché en hausse va continuer de monter. Dans la même veine, le biais de confirmation nuit au bon traitement des informations. "C’est la tendance à rechercher des éléments qui vont dans notre sens ou à interpréter favorablement les renseignements qui nous arrivent", explique Mickaël Mangot, économiste et spécialiste de la finance comportementale.
Ne négligez pas non plus les biais liés à la perception de soi, tels que...
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01/04 - Gilles Babinet : "Avec l’IA, nos autoroutes et nos parkings deviendront obsolètes"
Les problèmes kafkaïens ne font pas peur à l’IA. Et la crise climatique est le plus complexe casse-tête auquel l’humanité fait face aujourd’hui. Il faut analyser une quantité invraisemblable de variables, dans tous les pans de l’économie. Optimiser ce qui peut l’être. Repenser nos modes de fonctionnement. Un chantier colossal dans lequel l’intelligence artificielle peut jouer un rôle central, explique Gilles Babinet, président du Conseil national du numérique, dans son dernier livre, Green IA. L’intelligence artificielle au service du climat, paru fin mars aux éditions Odile Jacob. Entretien.
L'Express : Voilà déjà quelques années que l’IA est présentée comme un outil intéressant dans la lutte contre le changement climatique. Cela ne semble pas si simple à mettre en pratique. Qu’est-ce qui bloque ?
Gilles Babinet : L’IA est un champ de recherche ancien, mais son intégration dans les systèmes productifs ne date que de quelques années. Pour que l’intelligence artificielle fasse une différence profonde, il faut un changement de logique et d’échelle très important. Si on veut réduire l’empreinte carbone des transports, par exemple, il ne suffit pas de construire des véhicules plus efficaces. Il faut être en mesure d’inciter les citoyens à se déplacer à des heures différentes. C’est la totalité de l’expérience qui doit être transformée.
Comment l’IA peut-elle concrètement modifier les transports ?
L’IA est très douée pour gérer des centaines de variables, ce qui est précisément le défi que pose la conduite, avec la...
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01/04 - Trafics, fausses ordonnances... L’inquiétant détournement de l’antidiabétique Ozempic
La folie Ozempic n’est pas près de s’arrêter. Commercialisé dans de nombreux pays dont la France depuis 2019, ce médicament prescrit contre le diabète de type 2 continue de faire face à des ruptures de stock. "Nous vivons une pénurie depuis plusieurs mois, des patients qui en ont besoin ne trouvent plus de cette classe de médicaments et leur diabète s’aggrave", déplore le professeur Fabrizio Andreelli, endocrinologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP, Paris).
De fait, les tensions sont telles que depuis la fin de l’année dernière, les médecins ne peuvent plus commencer de nouveaux traitements par Ozempic pour les patients souffrant de diabète de type 2. Une situation dont les autorités estiment qu’elle devrait perdurer au moins jusqu’au mois de juin, selon nos informations. "L’idée était de garder les produits disponibles pour les personnes déjà sous traitement. Mais pour l’instant, nos patients doivent bien souvent se rendre dans plusieurs pharmacies. Certains combinent deux injections pour arriver à la dose prescrite et une minorité réduisent transitoirement leurs doses, le temps que leur pharmacie soit approvisionnée", constate aussi le Dr Muriel Coupaye, endocrinologue à l'hôpital Louis-Mourier à Colombes.
La principale explication à ces difficultés d’approvisionnement est à chercher du côté de l’explosion de la demande mondiale et des capacités de production encore insuffisantes des industriels. Mais des personnes non diabétiques désirant profiter du pouvoir amaigrissant de cette molécule tentent...
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01/04 - Le chocolat plus cher que jamais : comment la filière tente de s’adapter
Pour les amateurs de chocolat, la chasse aux œufs de Pâques ressemblera peut-être bientôt à un loisir de luxe. Un luxe à la hauteur du prix des fèves de cacao qui ont littéralement explosé au cours des dernières semaines. Coté à la Bourse de New York, le cacao vole de record en record : alors qu’il flirtait avec les 3 500 dollars la tonne à l’automne dernier, il a dépassé la barre des 4 000 dollars tout début janvier, enfoncé le seuil des 5 000 dollars un mois plus tard puis explosé à plus de 10 000 dollars ces derniers jours. Un niveau jamais atteint dans l’histoire. Certes, comme souvent sur les marchés de matières premières très erratiques, une bonne dose de spéculation a sans doute joué pour précipiter les cours à ces sommets stratosphériques.La fève victime du big bang climatique
Mais le renchérissement de la fève de cacao tient d’abord à des effets structurels, au premier rang desquels le réchauffement climatique. Comme le soulignent les experts de Global Sovereign Advisory (GSA) dans une récente étude, depuis trois ans, la production mondiale enchaîne les contre-performances sur fond de dérèglement climatique lié notamment au phénomène El Niño. Deux années consécutives de sécheresse en 2022 et 2023 ont plombé les récoltes. Cette année, ce sont les pluies torrentielles qui ont précipité le développement de maladies - la peste brune - touchant en particulier les cacaoyers. En Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana où se concentre plus de la moitié de la production mondiale, l’offre pourrait...
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01/04 - Tarifs autoroutiers et poids des voitures : la proposition choc d’une députée Renaissance
Ce n’est encore qu’une proposition de loi sobrement intitulée "Transformation du parc automobile français". Mais à force de gagner en notoriété, elle pourrait bien servir de base à une future réglementation sur le poids des véhicules. Les vents sont favorables. La masse moyenne d’une voiture est passée, en un peu plus de soixante ans, de 778 à 1 233 kilos souligne l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Et ce n’est pas fini : en l’absence d’un changement d’habitudes dans l’usage et la production, elle pourrait atteindre 1 535 kilos en 2050. "Les exigences de sécurité, les options de confort et le triomphe de l’imaginaire des SUV ont eu raison de la sobriété initiale des voitures, qu’incarnent des modèles iconiques comme la Citroën 2 CV ou la Renault 4L", constate Olga Givernet, ingénieure et députée Renaissance de l’Ain, à l’origine du texte.
L’embonpoint automobile est donc dans le viseur. Ainsi, la proposition de loi obligerait les flottes d’entreprises à perdre du poids au fil du renouvellement des véhicules. "Les professionnels, qui représentent la moitié des achats neufs en France, choisissent en grande majorité des automobiles de grosse taille, qu’elles soient électriques ou non. Cette propension crée, sur le marché de la seconde main, une inadéquation entre les types de voitures disponibles et les besoins des particuliers, qui recherchent plutôt des modèles compacts ou des citadines", justifie la députée, qui souhaite introduire par ailleurs un malus pour les véhicules électriques d’un poids supérieur...
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01/04 - Cannabis récréatif légalisé en Allemagne : que font les autres pays d’Europe ?
En matière de cannabis, les législations européennes sont tout sauf harmonisées. Depuis quelques années toutefois, la tendance est à l’assouplissement et la décriminalisation, selon un rapport récent de l’EMCDDA, l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies.
L’Allemagne autorise ainsi à partir de ce lundi 1er avril la consommation et la culture de cannabis à visée récréative, sous conditions. Les personnes de plus de 18 ans, domiciliées en Allemagne depuis plus de six mois, sont autorisées à posséder sur eux jusqu’à 25 grammes de cannabis et "peuvent cultiver jusqu’à trois plants de cannabis à leur domicile et y détenir jusqu’à 50 grammes pour leur consommation personnelle", détaille le Centre européen de la consommation, qui gère les questions concernant la consommation transfrontalière en France et en Allemagne. Des "clubs de cannabis" seront également créés à partir du mois de juillet.L’Allemagne rejoint Malte et le Luxembourg
Dans l’Union européenne, seuls deux pays, outre l’Allemagne, ont légalisé le cannabis pour usage récréatif. Malte a été le premier, en décembre 2021, à autoriser la culture (dans la limite de quatre pieds de cannabis) et la consommation dans la sphère privée pour les plus de 18 ans. Il est autorisé de posséder sur soi jusqu’à sept grammes de cannabis, et 50 grammes en cas de stockage chez soi. La consommation de cannabis en public reste cependant interdite.
Le Luxembourg est le deuxième État de l’UE à avoir autorisé, depuis juillet 2023, la culture de cannabis dans la limite de quatre...
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31/03 - Recrutement en ligne, représailles filmées... Sur Internet, le nouveau visage du trafic de drogue
Comme pour les ingrédients d’une pizza commandée en ligne, il suffit de sélectionner les produits souhaités dans un menu déroulant. Au choix : du cannabis ou de la résine de cannabis, de toutes les sortes et de toutes les origines, de la cocaïne dans des pochons bleus, roses, violets ou jaunes, des "menus" combinant plusieurs types de drogues, à venir chercher directement dans le quartier de La Castellane, à Marseille, ou à se faire livrer chez soi. Malgré l’opération "place nette XXL" lancée par le gouvernement la semaine dernière partout en France, et la visite d’Emmanuel Macron lui-même dans ce quartier du nord de la cité phocéenne, le trafic de stupéfiants continue de prospérer sur Internet, depuis des applications comme Snapchat, Telegram ou WhatsApp. À peine les dealers commentent-ils, en live, les allées et venues des CRS dans le quartier, s’excusant auprès de leur clientèle de la "gêne occasionnée". Exceptionnellement, ils garantissent depuis quelques jours une ouverture du point de deal à 7 heures du matin, trois heures avant l’arrivée de la police entre les barres d’immeubles. De nouveaux canaux "de secours" ont même été créés sur Telegram, au cas où les discussions seraient interceptées par les forces de l’ordre. Le "système de livraison", lui, a été repensé "autour du quartier" afin de "ne plus avoir besoin de rentrer dans la cité pour le moment", promettent les vendeurs à leurs clients.
Sur les réseaux sociaux, ces derniers sont attirés à coups de promotions, d’emojis colorés et de propositions de...
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31/03 - Implants vaginaux, l’autre scandale : "J’ai dépensé 21 000 dollars pour les faire retirer"
Comme des coups de poignards dans les hanches, les jambes, le dos, le rectum, le vagin. Des douleurs inimaginables, au point de ne plus pouvoir bouger, marcher, ou même rester assise. Des infections urinaires à répétition. Plus de sport, plus de vie intime, plus de vie tout court. Des urètres érodés, des vessies perforées, des muscles abîmés. Des années d’errance, d’examens et d’opérations inutiles, à affronter le déni du corps médical. Sur leurs groupes Facebook, les femmes mutilées par des implants contre l’incontinence urinaire et le prolapsus racontent leurs souffrances. Des témoignages nombreux, poignants, pour un scandale dont on n’a pas fini de mesurer l’ampleur.
A ce drame s’en ajoute un autre : la difficulté pour les victimes à obtenir des soins adaptés. Les étroits et longs filets de polypropylène implantés pour soutenir leurs organes n’ont pas été conçus pour être retirés. Même une fois l’origine de leurs maux identifiée, l’immense majorité des chirurgiens français hésite donc à réopérer les patientes. Et plus encore à ôter en totalité la fameuse bandelette, tant l’intervention s’avère délicate. Les femmes concernées ne savent souvent pas vers qui se tourner. Au point que certaines traversent l’Atlantique et dépensent des fortunes pour être enfin "libérées" du dispositif. Une affaire qui illustre une nouvelle fois l’opacité de notre système de santé, mais aussi la difficulté à réguler l’activité des médecins. Car les implantations, elles, continuent à un rythme soutenu, alors même que les risques sont maintenant...
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31/03 - Pont effondré à Baltimore : qui va payer la facture "la plus importante" de l’histoire maritime ?
Après la tragédie de Baltimore (Etats-Unis) au cours de laquelle un pont percuté par un cargo s’est effondré, dans la nuit du 25 au 26 mars, tuant six ouvriers qui travaillaient sur l’ouvrage, l’heure est au début des réparations et au chiffrage des dégâts. Il pourrait s’agir de l’indemnisation la plus élevée jamais versée par les compagnies d’assurance maritime, ouvrant ainsi une bataille juridique.
Selon Bruce Carnegie-Brown, le patron du marché de l’assurance Lloyd’s of London interrogé par l’AFP, s’il est "trop tôt pour donner une estimation", les dégâts devraient "représenter une perte substantielle, sans doute la plus importante" de l’histoire du transport maritime. Parmi les raisons avancées : "l’arrêt de nombreuses entreprises, de certaines chaînes d’approvisionnement à cause de navires bloqués à la fois dans le port et qui ne pourront le rejoindre, et les effets de second ordre", concernant bien entendu le navire en lui-même, sa cargaison et le pont. Pour un analyste interrogé par Reuters, ces coûts pourraient atteindre jusqu’à 4 milliards de dollars. Et ainsi dépasser le record des pertes lors de l’accident du Costa Concordia, en 2012.Un déblaiement fastidieux
La priorité est au dégagement de la zone. Le port de Baltimore, sur la côte est des Etats-Unis, étant toujours bloqué, avec un impact économique considérable sur les "8 000 dockers" dont "le travail a été directement affecté", selon le gouverneur. "Nous devons dégager le chenal et ouvrir le trafic maritime vers le port. Parce que la santé de...
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31/03 - Ukraine : à Boutcha, deux ans après le drame, le traumatisme reste vif
Une forêt de pins enlace le cimetière d’Irpin. Longtemps, la nature aux portes de la capitale a attiré les familles ukrainiennes en quête de calme dans cette bourgade aisée des abords de Kiev. Derrière les cimes surgissent des immeubles neufs, signe de l’urbanisation galopante. Pendant un mois, en février et mars 2022, Irpin s’est retrouvé séparé de sa ville jumelle de Boutcha, non plus seulement par une rivière, mais aussi par une ligne de front. C’est ici que les Russes ont été arrêtés dans leur tentative de prendre la capitale "en 72 heures", laissant près de 100 000 habitants face à la tragédie : l’occupation russe à Boutcha, les combats à Irpin.
Deux ans après l’opération ratée, le grondement des bombardements a fait place aux bruits des grues et des tronçonneuses, sirènes de la reconstruction. Le claquement dans le vent des drapeaux sur les tombes des soldats a remplacé celui des armes automatiques. Mais il y a un bruit qui flotte toujours dans le cimetière : le chant funéraire. En ce doux mois de février, la voix liturgique du pope orthodoxe couvre les pleurs étouffés des familles endeuillées. Il y a un temps où sa voix résonnait tous les jours.
En 2022, près de 458 personnes ont été tuées pendant l’occupation, la plupart fusillées, torturées ou battues à mort, soit un habitant sur 10 parmi les quelques 4 000 habitants (contre 39 000 avant la guerre) qui sont restés a Boutcha.À l’ombre de Dieu
Ihor Horodetsky est l’une de ces personnes. Le 6 mars, cet habitant de Boutcha est sorti de chez lui, aux abords de...
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31/03 - Assurance chômage : les mises en garde de l’aile gauche de la majorité
Vers un nouvel épisode de divisions pour l’exécutif et sa majorité ? Après les plaies de la loi immigration, celles de la nouvelle réforme de l’assurance chômage ? Envisagée par Gabriel Attal, elle devrait prévoir une réduction de "plusieurs mois" de la durée d’indemnisation des chômeurs, actuellement de 18 mois pour les moins de 53 ans, sans aller en dessous de 12 mois. Plusieurs membres de la Macronie ont multiplié les mises en garde contre ce projet du gouvernement, qui intervient en plein contexte de dérapage dans les comptes publics, puisque la France a accusé un déficit de 5,5 % du PIB en 2023, bien plus que les 4,9 % initialement prévus.
Mais "soyons clairs : ce n’est pas une réforme financière. Nous ne la faisons pas pour faire des économies mais pour parvenir au plein-emploi, c’est-à-dire 5 % de taux de chômage", a assuré samedi à Ouest-France Bruno Le Maire. "On ne s’en prend pas aux chômeurs", a promis le ministre de l’Economie. Cette lecture a cependant été vivement contestée, ce dimanche 31 mars, par Sacha Houlié, sur le plateau du Grand Jury RTL/Le Figaro/M6. "Si nous réduisons la durée d’indemnisation, à quelles fins le faisons-nous ? Une mesure d’économie. Est-ce que je pense qu’il faut faire une mesure d’économie sur les chômeurs aujourd’hui ? Je ne le pense pas", a déclaré le président de la commission des Lois de l’Assemblée.
L’élu de la Vienne a fait valoir que l’exécutif avait déjà réformé par deux fois l’assurance chômage, en 2019 et 2023, en mettant notamment en place une mesure de...
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31/03 - Élections américaines : entre Trump et Biden, le duel des levées de fonds tourne en faveur de…
Le président américain Joe Biden a levé, jeudi 28 mars, la rondelette somme de 25 millions de dollars en une seule soirée avec l’aide de deux anciens présidents américains démocrates, Barack Obama et Bill Clinton. De quoi venir garnir le compte en banque de sa campagne présidentielle. Car question financements, pour l’heure, l’actuel locataire de la Maison Blanche dépasse largement le candidat républicain et ex-président Donald Trump.
D’après les dernières données de la Commission électorale fédérale, Joe Biden avait déjà collecté fin février près de 127 millions de dollars, contre 99 millions pour l’équipe de Donald Trump. En tenant compte des dépenses déjà effectuées, l’équipe de campagne pour la réélection de Joe Biden disposait donc de 71 millions de dollars (environ 65 millions d’euros), soit deux fois plus que les 33,5 millions de dollars (30,9 millions d’euros) disponibles pour la campagne de Donald Trump, selon les montants déclarés à la Commission.
Le milliardaire américain Donald Trump est en outre empêtré dans plusieurs affaires judiciaires et a écopé, avec ses fils, en février, d’une amende - certes réduite de 454 à 175 millions de dollars - pour fraudes financières au sein de leur empire immobilier Trump Organization.Grands et petits donateurs
Les collectes de fonds pour la présidentielle américaine permettent notamment aux candidats d’élaborer des campagnes publicitaires, d’envoyer les membres du comité de soutien convaincre d’éventuels électeurs ou de financer les appels téléphoniques auprès de ceux-ci....
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31/03 - Elections municipales en Turquie : "la bataille d’Istanbul", un scrutin à l’enjeu national
61 millions d’électeurs sont appelés au vote, ce dimanche 31 mars en Turquie. Les habitants des grandes villes élisent leurs représentants locaux : maires, conseillers municipaux, maires d’arrondissement et muhtar - sorte de chef de quartier. A Istanbul, où les votants ont le choix entre 49 candidats, le bulletin de vote ne mesure pas moins de… 97 centimètres de large. Mais parmi la ribambelle de partis politiques, deux d’entre eux, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan, et le Parti républicain du peuple (CHP, sociaux-démocrates), dont est issu l’actuel maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, jouent bien plus qu’une victoire à la municipalité.
L’AKP, qui a perdu Istanbul en 2019 après vingt-cinq ans à sa tête, et son candidat Murat Kurum entendent bien récupérer ce "trésor national" des mains d’Ekrem Imamoglu, le chef de l’opposition qui a ravi la principale et plus riche ville du pays. Son parti, le CHP (sociaux-démocrates), était également parvenu à remporter la capitale Ankara, mais aussi Izmir et Mersin. En cas de reconduction sur les rives du Bosphore, Ekrem Imamoglu pourrait ainsi faire figure de favori pour l’élection présidentielle de 2028.
Car l’ancienne Constantinople est "le plus gros trophée de la politique turque", résume auprès de l’AFP Berk Esen, politiste à l’université Sabanci d’Istanbul. Erdogan en a lui-même été maire dans les années 90, ce qui a propulsé sa carrière politique. En fin de semaine dernière, les sondages donnaient...
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31/03 - De Sciences Po à LFI, le renouveau controversé du keffieh
Dis-moi quels sont tes emblèmes, je te dirai quelles sont tes incohérences… Certains se rappellent peut-être cette pièce de coton à motifs noir et blanc que plusieurs marques de prêt-à-porter commercialisaient sous l’intitulé de "foulard antiguerre" au mitan des années 2000. Combien ignoraient alors que cet "accessoire" s’inspirait du keffieh, une coiffe traditionnelle moyen-orientale devenue l’emblème des Palestiniens pendant la révolte arabe contre le mandat britannique (1936-1939), puis dans les années 1960 sous l’impulsion du futur président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat ? C’était tout simplement "la mode".
Puis sont venues les années 2010. Fini, les articles de presse s’emballant pour l’effet "baba cool" et "hippie chic" d’un keffieh Isabel Marant ou Balenciaga. Le courant décolonial, une école de pensée jusqu’ici confidentielle postulant que des rapports de domination subsistent entre l’Occident et ses anciennes colonies et ceux qui en sont originaires, prenait son essor. Et dans son sillage, de nouvelles lignes rouges. On découvrait alors qu’une Kim Kardashian arborant des tresses africaines ou la funkitude du chanteur américain d’origine portoricaine, philippine et juive Bruno Mars pouvaient relever de "l’appropriation culturelle" - soit le fait qu’une personne issue de la "culture dominante" accapare et reproduise les codes d’une culture dite minoritaire (dans le pire des cas, en en tirant profit financièrement). En 2021, la marque Louis Vuitton avait ainsi retiré de la vente une étole...
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31/03 - Guerre à Gaza : les négociations pour une trêve reprennent au Caire
Le conflit se poursuit dans la bande de Gaza où ont eu lieu des dizaines de frappes meurtrières israéliennes ce dimanche 31 mars. Alors que les ministres des Affaires étrangères français, égyptien et jordanien ont appelé samedi soir à un "cessez-le-feu immédiat et permanent" à Gaza, les discussions pour une trêve reprennent au Caire.
Les infos à retenir
⇒ L’armée israélienne dit avoir "éliminé" un chef du Hezbollah
⇒ Des négociations pour une trêve reprennent au Caire, le Hamas n’a pas encore envoyé de délégation
⇒ La France, la Jordanie et l’Égypte appellent à un cessez-le-feu "permanent" à GazaL’armée israélienne dit avoir "éliminé" un chef du Hezbollah
L’armée israélienne a indiqué ce dimanche avoir "éliminé" un chef du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans une frappe aérienne dans le sud du Liban. "Un avion de l’armée de l’air a frappé un véhicule dans la région de Kounine au Liban, dans lequel se trouvait Ismaïl al-Zein", a affirmé l’armée dans un communiqué. L’homme était le "commandant d’une unité […] responsable de dizaines d’attaques" contre Israël, a-t-elle ajouté.Trêve : des négociations reprennent au Caire
Les négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas doivent reprendre ce dimanche 31 mars au Caire, selon le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News, proche des services de sécurité égyptiens. "Une source a confirmé à Al-Qahera News la reprise des négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas dans la capitale égyptienne", a indiqué la chaîne.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou...
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31/03 - Livres : "Carolyn et John", beaux et damnés
Il ne faisait pas bon être une figure de la jet-set à la fin des années 1990. Le 16 juillet 1999, deux ans après l’accident de voiture fatal de Lady Di, Carolyn Bessette et son mari, John Fitzgerald Kennedy Jr., trouvent à leur tour la mort au large de Martha’s Vineyard dans le crash de leur avion, piloté par le fils de l’ancien président. "John-John" avait tout pour lui : en 1988, l’année de ses 27 ans, le brillant héritier avait été élu homme le plus sexy de la planète par le magazine People. A lui la belle vie ? C’était compter sans la concurrence d’un fâcheux gigolo…
En 1996, "John-John" épouse sur l’île de Cumberland la socialite Carolyn Bessette. Certains contes de fées réservent des coulisses qu’on ne voit pas dans les films Disney. Avant de rencontrer le fils Kennedy, Carolyn a ainsi vécu une passion brûlante pour Michael Bergin, un apollon qui fait carrière grâce à son corps de culturiste cool – après avoir été mannequin pour les sous-vêtements Calvin Klein, l’éphèbe apparaîtra torse nu dans Alerte à Malibu. Mme Kennedy ne parviendra jamais à se séparer définitivement de cet amant. De temps en temps, elle le rappelle.
Cette addiction en cache une autre : elle est accro à la cocaïne. Très vite son mariage bat de l’aile, la pression des paparazzis et le fait qu’elle n’ait pas d’enfant n’arrangent rien – l’enfer dure trois ans jusqu’à la fin tragique. Aimant écrire sur les couples flamboyants, Stéphanie des Horts raconte à merveille la chute de ces deux nababs. Son livre serré, à la fois mélancolique et pimpant,...
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31/03 - Cryptomonnaies : comment la France rattrape son retard
En début d’année, 12 % des Français possédaient des cryptoactifs, un terme regroupant les cryptomonnaies (bitcoin, ethereum…), les NFT (non fongible tokens, une forme de certificat numérique) et les "stablecoins", des jetons liés à des devises comme l’euro ou le dollar. Ce chiffre est en progression de 28 % sur un an, selon une étude réalisée par l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) avec KPMG en France et Ipsos. La part des "actifs" – ceux qui souhaitent continuer à en acquérir – est en outre passée de 3 à 8 % en deux ans.
"En Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, l’adoption demeure plus importante qu’en France. Cependant, la France comble son retard en étant le seul pays dont le nombre de détenteurs actifs croît", précise l’étude. Les jeunes sont particulièrement friands de ces produits, puisque 57 % des personnes ayant déjà détenu des cryptoactifs ont moins de 35 ans.
Encore plus marquant : les 18-24 ans sont de plus en plus équipés, car, sur cette tranche d’âge, le taux de détention a doublé, passant de 12 à 24 %. L’étude, qui a exclu les mineurs de son périmètre, souligne que ces derniers "constituent une part importante des détenteurs à venir". Des jeunes potentiellement attirés par des perspectives de gains rapides, alors que le bitcoin, la principale cryptomonnaie, a progressé de plus de 50 % depuis le début de l’année, après un gain de l’ordre de 150 % en 2023 ! A noter que la source d’information privilégiée pour s’informer sur les cryptos demeure les réseaux...
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31/03 - Les recettes de Montpellier pour devenir la ville la plus attractive de France
Le phénomène est suivi de près par les experts de l’Insee : Montpellier enfle à vue d’œil, dopée par une irrésistible attractivité. Sa poussée démographique défie même les lois de la statistique. De 2015 à 2021, la cité héraultaise a gagné plus de 4 000 habitants par an, au point d’abriter désormais un demi-million d’âmes dans sa métropole et plus de 300 000 intra-muros, soit… 100 000 de plus en quarante ans. L’équivalent de la population d’une commune comme Nancy !
"La préfecture de l’Hérault est clairement la championne de la croissance", confirme Caroline Jamet, directrice de l’Insee en Occitanie. Elle "impressionne par sa capacité à attirer des populations", abonde le cabinet Arthur Loyd. "On y trouve aussi bien des étudiants que des actifs et des retraités, attirés par les trois cents jours de soleil par an, mais aussi par la proximité de Marseille et de Toulouse", observe Francis Cransac, président de l’association AVF (Accueil des villes françaises) à Montpellier.
Pour beaucoup, la ville coche toutes les cases : la proximité de la mer, une météo au beau fixe, les emplois, les formations et l’offre culturelle d’une métropole. Des arguments qui font mouche auprès des étudiants (les 18-24 ans représentent la moitié des arrivants), souvent séduits par les charmes de cette agglomération bouillonnante dotée d’un sens aigu de la mise en scène, avec son temple des loisirs Odysseum, ses "folies" architecturales, sans oublier son marché du Lez, où la jeunesse trinque sur des palettes recyclées quand elle ne se perd pas...
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31/03 - Déficit public : la crédibilité du gouvernement en jeu, le RN à l’affût
L’élève a reçu son bulletin de notes. Il n’est pas fameux. Ce 28 mars 2024, le chroniqueur économique de TF1 François Lenglet égrène devant Gabriel Attal une série d’indicateurs implacables. Dans la zone euro, la France occupe le 18e rang sur 20 en matière de déficit et de dette. "Seules la Grèce et l’Italie font pire", se désole le professeur, avant d’ériger notre pays en champion d’Europe des prélèvements obligatoires. Le Premier ministre encaisse et défend son action pour redresser des comptes publics dans le rouge.
Voilà le gouvernement coiffé d’un bonnet d’âne. L’exécutif, chantre du sérieux budgétaire, est épinglé pour ses largesses. Le macronisme est touché en plein cœur. Cette doctrine mouvante a évolué sur bien des sujets. Mais sa compétence économique, pilier politique, a rarement été interrogée. Désormais, elle l’est. "Qu’on approuve ou non notre action, on nous fait gage de crédibilité sur le sujet, observe un cadre de Renaissance. On ne peut pas se permettre de laisser filer cette image."Le cancre RN se rebiffe
Au fond de la classe, on ricane. Le Rassemblement national (RN) étrille l’échec d’Emmanuel Macron, "Mozart de la finance". La formation d’extrême droite agite ce surnom pour railler le chef de l’Etat, banquier d’affaires avant son entrée en politique. Complexe d’infériorité ? Peu fourni en cadres, le RN est trop heureux de prendre en défaut ce surdiplômé qui a réponse à tout. Sur Instagram, Marine Le Pen exhume une interview du 7 décembre 2021. "J’ai longtemps voulu être la bonne élève […]. C’est...
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31/03 - IA générative : les progrès fous des robots humanoïdes
Son visage n’a ni yeux, ni nez, ni bouche. Seulement un écran, un bandeau numérique lui voilant la face à l’horizontale ; presque une allusion grinçante à notre époque surconnectée. A l’allumage, il prévient "fonctionner à l’aide d’OpenAI", le créateur de ChatGPT. Cela va vite se voir. Le robot "One" de l’entreprise Figure faisait l’objet d’une nouvelle démonstration à la mi-mars. "Salut Figure One, qu’est-ce que tu vois maintenant ?", lui demande un ingénieur. "Je vois une pomme rouge sur une assiette au centre de la table, un égouttoir…". Bien planté sur ses deux jambes, le robot décrit parfaitement l’espace devant lui, d’une voix lente et métallique, comme sortie de ses entrailles. "Est-ce que je peux avoir quelque chose à manger ?", rétorque l’ingénieur. "Bien sûr". "One" déploie alors ses longs bras et attrape la pomme de ses mains. "Peux-tu m’expliquer pourquoi tu as fait ça ?", questionne l’humain, en lui tendant au passage une caisse et lui ordonnant d’y jeter des déchets. Le robot exécute simultanément avec aisance la tâche cognitive - expliquer son action - et la tâche physique - débarrasser.
Figure est la nouvelle start-up en vogue de la robotique. La société américaine vient de lever 675 millions de dollars auprès de prestigieux investisseurs : OpenAI, bien sûr, ainsi que Microsoft ou encore Amazon. Les grands noms de la "Big Tech". Elle incarne actuellement les fulgurants progrès de la discipline. Comme la démonstration l’a prouvé, l’avènement de l’IA générative y est pour quelque chose. La technologie...
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31/03 - Missiles Aster, "centaines" de blindés… La nouvelle livraison d’armes de Paris à Kiev
La France va livrer à l’Ukraine des "centaines" de blindés anciens - mais "encore fonctionnels" - et des missiles Aster, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aide à Kiev dans sa guerre contre la Russie, selon son ministre des Armées. "Pour tenir une ligne de front aussi grande, l’armée ukrainienne a besoin par exemple de nos véhicules de l’avant blindé (VAB) : c’est absolument clef pour la mobilité des troupes", a expliqué Sébastien Lecornu dans un entretien à La Tribune publié dans la soirée du samedi 30 mars.
"Ce matériel ancien, encore opérationnel, va pouvoir directement profiter à l’Ukraine en quantité importante. On peut en parler en centaines pour 2024 et début 2025", a-t-il ajouté. Les fameux blindés de transport de troupes VAB, plus de 40 ans au compteur, sont en train d’être remplacés dans l’armée de Terre française par les blindés de nouvelle génération Griffon.
Répondant aux demandes pressantes de Kiev de renforcer ses capacités de défense antiaérienne, Paris va aussi "débloquer un nouveau lot de missiles Aster 30" pour le dispositif SAMP/T MAMBA, l’équivalent du Patriot américain. "Nous développons aussi des munitions télé-opérées dans des délais très rapides, pour les livrer aux Ukrainiens dès cet été", a ajouté le ministre."J’exige la constitution de stocks"
Mardi, Sébastien Lecornu avait indiqué ne pas exclure de recourir à des réquisitions ou d’imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires par rapport aux besoins civils, pour accélérer la production. Paris enjoint à l’industrie de...
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31/03 - Pour en finir avec le simplisme climatique, (re)lisons Daniel Kahneman
Un homme exceptionnel vient de s’éteindre. Il s’appelait Daniel Kahneman. C’est à Paris qu’il aurait dû voir le jour, en 1934. Ses parents, des juifs lituaniens, avaient choisi la France comme terre d’accueil dans les années 1920, mais c’est au cours d’une visite familiale dans la Palestine alors sous mandat britannique que naît celui qui se définissait comme "le grand-père de l’économie comportementale". Une autodéfinition bien modeste pour un homme dont l’essayiste américain Nassim Nicholas Taleb, auteur du fameux livre sur l’improbabilité d’un événement (Le Cygne noir), mettait certains ouvrages au même niveau que La Richesse des nations d’Adam Smith. A juste titre : les travaux de Kahneman, psychologue de formation et lauréat du "prix Nobel" de sciences économiques (qu’il n’a jamais étudiées !), sont un contrepoids nécessaire à une approche exclusivement mathématique de l’économie, qu’il a érigée en science du comportement.
Pourquoi rendre hommage à l’auteur de Système 1 / Système 2. Les deux vitesses de la pensée dans une chronique dédiée à la transition énergétique ? Parce que les acteurs de celle-ci, un peu comme dans Le Bon, la Brute et le Truand, se divisent en deux catégories, ceux qui pensent que l’innovation technologique jouera un rôle majeur, permettant de concilier croissance économique et neutralité carbone, et ceux qui parient sur "un changement des comportements". Dans ce dernier groupe, on y traite les premiers de "technosolutionnistes", accusation supposée infamante qui vous range dans la catégorie...
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31/03 - Le pape François et le "bien manger" : entre coups de com’ et coups de fourchette
Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car, comme le disait déjà Bossuet au XVIIᵉ siècle, "c’est à table qu’on gouverne".
Rares sont ceux qui ont eu la chance de pénétrer dans ce lieu hors du temps où la solennité côtoie le sacré. En ce 27 mars 2014, Barack Obama arrive dans la cour Saint-Damase, au cœur même de la cité vaticane, accueilli par le préfet de la maison pontificale et les gardes suisses. Le président américain entre alors dans le majestueux palais apostolique et ses baies vitrées qui donnent à 360 degrés sur la place Saint-Pierre de Rome. S’ensuit une longue déambulation jusqu’à la bibliothèque du pape. C’est dans cette immense pièce, avec un simple bureau et quelques armoires vitrées garnies de livres anciens, que François reçoit les dirigeants des 180 pays avec lesquels le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques.
A l’issue de quarante-cinq minutes d’entretien, l’heure est à la traditionnelle remise des cadeaux. Ce jour-là, Barack Obama tient dans ses mains une étrange boîte. A l’intérieur, des semences de fruits et légumes plantés à la Maison-Blanche et destinées aux jardins de la résidence d’été des papes de Castel Gandolfo, construite sous le règne d’Urbain VIII (1623-1644) et située à 25 kilomètres de Rome.
A cet endroit, se...
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30/03 - Pour Pâques, sécurité renforcée près des lieux de culte
"J’ai donné instruction à l’ensemble des préfets de France de renforcer la sécurisation des lieux de culte catholiques et protestants", a indiqué, dans la soirée du vendredi 29 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le réseau social X, alors que la France est placée depuis lundi en "Urgence attentat". Pâques, qui commémore la résurrection du Christ pour les chrétiens, est célébrée ce dimanche 31 mars par les catholiques et les protestants, et le 5 mai par les orthodoxes.
Comme l’a constaté BFMTV devant une église de Versailles (Yvelines), la demande du ministre d’organiser une "présence physique" des forces de l’ordre, "systématiquement" et devant "toutes" les églises et temples, a bien été mise en place. Ce dimanche 31 mars, lors d'un déplacement à Pontoise (Val-d'Oise), Gérald Darmanin a annoncé la présence de "13 500 policiers, gendarmes et militaires Sentinelle", déployés "ce matin sur 4 350 lieux de culte chrétiens, protestants et catholiques, partout en France en Hexagone et en Outre-mer", rappelant au passage que "les chrétiens ont été largement touchés" ces dernières années par des attaques terroristes.Niveau "très élevé" de la menace terroriste
Dans sa note, que l’AFP a pu consulter, Gérald Darmanin a appelé les préfets à une "vigilance extrême" en raison du niveau "très élevé" de la menace terroriste, ainsi que de la "persistance des tensions" internationales. Il a demandé "d’insister" sur le "contrôle visuel des flux entrants aux fins de détection d’individus suspects" ou de porter une...
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30/03 - Espace Schengen : pourquoi la Bulgarie et la Roumanie ne font qu’une entrée partielle
Après treize ans d’attente, la Roumanie et la Bulgarie font officiellement leur entrée, ce dimanche 31 mars, dans l’espace de libre circulation européen. Du moins, en partie seulement, puisque les contrôles aux frontières terrestres seront maintenus. L’Autriche, seul pays de l’Union européenne ayant mis son veto, dit craindre un afflux de demandeurs d’asile. Les contrôles routiers se poursuivront donc, l’adhésion se limitant aux aéroports et ports maritimes.
La mesure a toutefois une forte valeur symbolique. "Il s’agit d’un grand succès pour les deux pays", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. "Le moment est historique pour l’espace Schengen, le plus grand espace de libre circulation au monde. Ensemble, nous construisons une Europe plus forte et plus unie pour tous nos citoyens", a-t-elle affirmé.Favoriser l’intégration européenne
Adhérer enfin, c’est "une question de dignité", note auprès de l’AFP Stefan Popescu, expert en relations internationales basé à Bucarest. "Tout Roumain, quand il empruntait une ligne séparée des autres ressortissants européens, se sentait traité différemment", dit-il. "Cela va favoriser notre intégration dans l’UE", se félicite l’analyste.
Dans l’aéroport de la capitale roumaine, où la majorité des vols desservent l’espace Schengen, les équipes se sont affairées toute la semaine pour préparer cette petite révolution. Avec la promesse d’un renforcement des effectifs pour mener des contrôles inopinés, notamment à l’égard des mineurs...
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30/03 - En Pologne, la pilule du lendemain au cœur d’une bataille politique
"Le président n’a pas profité de l’occasion pour se ranger du côté des femmes. Nous mettons en œuvre le plan B", a lancé, vendredi 29 mars, le Premier ministre polonais et ancien président du Conseil européen Donald Tusk. Un peu plus tôt, le président conservateur, Andrzej Duda, annonçait mettre son veto à la loi visant à libéraliser l’accès à la pilule du lendemain.
Voté en février, au Parlement, par 244 voix contre 196, le texte prévoit d’ouvrir l’accès sans prescription à la pilule du lendemain, "à compter de l’âge de 15 ans". Car depuis 2017, il n’est, en Pologne, accessible que sur prescription médicale, une décision prise à l’époque par le gouvernement du parti PiS, un parti politique conservateur et eurosceptique. Selon un rapport de 2018 de la Fédération internationale pour les droits humains, "cette législation régressive a un effet dissuasif sur les femmes et les jeunes filles, qui peuvent être contraintes de poursuivre leur grossesse ou de recourir à des avortements clandestins et dangereux." Rouvrir cet accès était une promesse électorale de la coalition pro-Union européenne (UE) menée par Donald Tusk, au gouvernement depuis les élections parlementaires de décembre 2023.
Mais le président Andrzej Duda, allié du PiS et catholique déclaré, a décidé de "renvoyer l’amendement à la loi sur les produits pharmaceutiques au Parlement en lui demandant de réexaminer la loi (veto)", a indiqué vendredi un communiqué de la présidence. Le chef de l’Etat a motivé son refus par le respect des "normes de protection de la...
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30/03 - "Voice Engine" : le nouvel outil d’OpenAI pour cloner une voix en 15 secondes
"Voice Engine" : c’est le nom du nouveau logiciel présenté vendredi 29 mars par OpenAI, le géant de l’intelligence artificielle (IA) générative, et éditeur de ChatGPT. Cet outil permet de cloner une voix à partir d’un échantillon audio de 15 secondes, et de lui faire interpréter un texte, selon un communiqué d’OpenAI sur les résultats d’un test à petite échelle. La marque a diffusé de premiers échantillons dans lesquels il est très difficile de différencier la voix générée par l’IA de celle de référence.
"Voice Engine" peut aussi bien lire un texte dans la langue du locuteur que dans une autre. Mais la sortie de ce nouveau logiciel soulève de nombreuses questions en matière de sécurité et d’éthique. Usages à visée frauduleuse, risques de plagiat d’artistes, diffusions de fausses informations… OpenAI a annoncé que l’utilisation de "Voice Engine" sera restreinte, pour empêcher des fraudes ou des crimes comme l’usurpation d’identité.
🚨 BREAKING NEWS 🚨 OpenAI Unveils Revolutionary Voice Engine: Synthesizing Natural-Sounding Speech with Just a Text Input and 15-Second Audio Sample!! pic.twitter.com/ITgX3IRUpz— Messiya (@MessiyaAI) March 30, 2024Pour quelles utilisations ?
La société assure adopter "une approche prudente et informée" avant une diffusion plus large du nouvel outil, "en raison du potentiel d’utilisation abusive des voix synthétiques". OpenAI travaillerait ainsi "avec des partenaires américains et internationaux issus du gouvernement, des médias, du divertissement, de l’éducation, de la société civile et...
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30/03 - La montagne en toute saison : ces stations forcées de s’adapter face au dérèglement climatique
Dévaler une piste, sentir le soleil picoter son visage, et rayer ses skis sur du gravier… Il faudra peut-être s’y habituer. L’or blanc, trésor des stations d'hiver, se fait de plus en plus rare, et son amenuisement menace sérieusement le portefeuille des vallées tricolores. "La viabilité économique d’un grand nombre de stations est d’ores et déjà fortement compromise à court terme", alerte la Cour des comptes dans un rapport publié le 6 février dernier. La rue Cambon se base notamment sur un document de Météo-France : les projections à l’horizon 2050 indiquent une réduction de la durée d’enneigement de plusieurs semaines. Plus précisément, l’épaisseur hivernale du manteau neigeux serait ainsi réduite de 10 à 40 % en moyenne montagne.
Au total, quelque 80 des 163 stations passées au crible par les sages de la Cour présentent un degré élevé de "vulnérabilité", notamment face au dérèglement climatique. "Statistiquement, il s’agit de stations de basse et de moyenne montagne", précisent les sages de la rue Cambon. C’est le cas de Peyragudes, qui figure dans le classement des cinq premières stations des Pyrénées. Nichée au cœur de la Vallée du Louron, à cheval sur deux départements, la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées, la station compte parmi les sites touristiques d’hiver les plus menacés par le réchauffement de la planète.Annualiser l'offre
Face à ce constat, un mot d’ordre : se réinventer. "Il faut se rendre à l’évidence, avec l’accélération dérèglement climatique, les stations ne peuvent plus compter uniquement sur le...
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30/03 - Gaza : un deuxième bateau d’aide humanitaire est parti de Chypre
Dans Gaza menacée de famine, plusieurs distributions d’aide ont dégénéré ces dernières semaines, faisant plusieurs morts. Alors qu’un habitant sur deux dans le territoire palestinien connaît une situation alimentaire catastrophique, selon un rapport de l'ONU, Israël a affirmé vendredi que l’évaluation contenait des inexactitudes, des sources douteuses et des lacunes.
Les infos à retenir
⇒ Plusieurs morts à Gaza lors d’une nouvelle distribution d’aide
⇒ Israël dénonce des inexactitudes dans un rapport de l’ICP pointant le risque de famine à Gaza
⇒ Netanyahou donne son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d’une trêveAide à Gaza : un deuxième bateau est parti de Chypre
Un deuxième bateau a quitté ce samedi le port de Larnaca, empruntant un couloir maritime entre l’île de Chypre et la bande de Gaza pour livrer de l’aide humanitaire au territoire palestinien au bord de la famine, a constaté un journaliste de l’AFP. Le "Jennifer" fait partie d’une flottille transportant environ 400 tonnes d’aide, affrétée par les ONG World Central Kitchen et Open Arms.
Le navire accompagné de deux remorqueurs, mettra environ 65 heures pour atteindre la bande de Gaza, où Israël et le mouvement islamiste Hamas se livrent une guerre dévastatrice depuis près de six mois, selon l’agence de presse chypriote. L’ONG américaine World Central Kitchen a précisé que la cargaison contenait notamment des produits alimentaires, comme le riz, des pâtes, de la farine, des légumes et des protéines.Plusieurs morts à Gaza lors d’une nouvelle...
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30/03 - Photographie : les gueules noires d’Ukraine
Dans le Donbass, qui abrite le plus important bassin houiller d’Ukraine avec 90 % des réserves de charbon du pays répartis sur 60 000 kilomètres carrés, la ville de Vouhledar, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Donetsk, renferme la mine de Pivdennodonbaska, exploitée depuis 1964. C’est ici que Youry Bilak a photographié les gueules noires du site en 2005 et qu’il les a à nouveau immortalisées sept ans plus tard dans leur labeur quotidien. De ces reportages restent des images fortes et autant d’histoires humaines singulières que le Centre historique minier de Lewarde, dans les Hauts-de-France, a choisi de relayer. Jusqu’au 22 septembre, plusieurs dizaines de clichés y sont exposés pour rendre hommage au courage de ces ouvriers souterrains dans un territoire de longue tradition minière, désormais meurtri par la guerre.
Youry Bilak, dont les parents ukrainiens se sont réfugiés en France après la Seconde Guerre mondiale, a été biberonné aux valeurs familiales d’origine autant qu’à la photographie, passion de son père. En 2004, il part à la rencontre de ses ancêtres, dans les Carpates, où vivent les Houtsoules, minorité dont est issue sa famille, puis dans les mines de charbon, avec toujours "le même angle d’attaque : la personne, son vécu, sa culture". Inspiré par la peinture naturaliste flamande des XIVe et XVe siècles, celle d’un Rembrandt ou d’un Van Dyck, et par les clair-obscur de Georges de La Tour au XVIIe siècle, Bilak partage avec eux "une certaine culture de la lumière", qu’il travaille...
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30/03 - JO 2024 : Paris cache ses pauvres, ses migrants et ses mineurs isolés, par Abnousse Shalmani
A l’approche des Jeux olympiques, les démocraties se mettent cruellement à ressembler aux dictatures. S’il est pertinent de faire peau neuve, de sortir l’argenterie, de faire reluire la table, de se présenter sous ses meilleurs atours quand on reçoit, ça coince pourtant quand on planque les cousins et les enfants à problèmes, qu’on ment sur la réalité de son emploi - on se présente comme gérant d’une boutique alors qu’on en est le manutentionnaire. Ce n’est pas bien grave, vous allez me dire. Cela peut même être touchant, mais c’est souvent brutal. Je me souviens encore, adolescente, d’une visite de ma famille exilée aux Etats-Unis, à qui ma famille exilée à Paris avait menti en disant que mes parents et moi habitions en province : ils voulaient nous cacher, par honte, par snobisme, par volonté de maintenir l’illusion que nous étions encore une grande famille de Téhéran.
A l’échelle d’une ville, c’est beaucoup plus violent. C’est ainsi que, comme à Pékin en 2008 ou à Rio de Janeiro en 2016, Paris cache ses pauvres, ses migrants, ses mineurs isolés drogués du Trocadéro. Que vont faire l’Etat et la Ville de Paris des rats et des souris qui pullulent ? Vont-ils être déplacés à Nice ? Le mystère reste entier.
"Orléans n’a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris" : la formule est forte, elle est du maire d’Orléans, Serge Grouard, qui a tenu une conférence de presse pour expliquer que, "faute de renseignements officiels, [il a] croisé quelques chiffres recueillis auprès d’associations et du centre communal...
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30/03 - Ukraine : "Sans soutien américain, nous devrons battre en retraite", alerte Zelensky
Alors qu’une aide militaire de 60 milliards de dollars en faveur de Kiev est toujours bloquée par le Congrès américain, le président Volodymyr Zelensky a alerté en fin de semaine sur le risque d’un retrait ukrainien sur certaines zones du front en raison du manque d’armement. Profitant de cette faiblesse, la Russie multiplie ces derniers jours des attaques aériennes contre les infrastructures stratégiques et les villes ukrainiennes. Donald Tusk, le Premier ministre de la Pologne, dont un missile russe a récemment violé l’espace aérien, a évoqué un risque d’escalade en Europe.
Les infos à retenir
⇒ Le courant a été rétabli dans la plupart des régions ukrainiennes dont les installations ont été ciblées par la Russie
⇒ En Russie, 5 000 enfants évacués des régions frontalières après les attaques de Kiev
⇒ Sans aide militaire, l’Ukraine va devoir "reculer à petits pas", déplore Volodymyr Zelensky.Deux morts après des bombardements russes dans l’Est
Des frappes russes ont tué au moins deux personnes et fait un blessé dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, ont indiqué ce samedi 30 mars les autorités ukrainiennes, qui affirment avoir détruit neuf drones ennemis pendant la nuit. La localité de Krasnohorivka, située tout près du front, a été sous "le feu ennemi pendant la nuit et la matinée", a déclaré le gouverneur régional, Vadym Filachkine, sur Telegram. Ces tirs ont tué une femme de 70 ans et un homme de 73 ans, et blessé un autre, a-t-il indiqué, en appelant les derniers civils présents à fuir la ville.
Dans...
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30/03 - Investir dans la peinture abstraite : un bon plan, mais la demande est forte
Le très réputé Salon Art Paris qui se tient du 4 au 7 avril au Grand Palais éphémère n’est pas exclusivement consacré aux créations contemporaines. La section art moderne, proposant des artistes du XXe siècle, représente 20 % des œuvres exposées. Parmi elles, les tableaux et dessins des artistes européens des années 1950-1970 liés à l’abstraction sont de plus en plus nombreux. Il y a quinze ans à peine, ces peintres n’intéressaient guère. Leurs œuvres apparaissaient peu sur le marché et se négociaient à des prix modiques. Il en va tout autrement aujourd’hui.
Ce retour en force s’explique par la réhabilitation entreprise par des galeristes qui, dans de grandes foires comme Art Basel ou la Fiac Paris, ont démontré l’importance de l’abstraction dans l’histoire de l’art moderne. C’est le cas de Franck Prazan qui a remis sur le devant de la scène un artiste comme Georges Mathieu en consacrant, en 2014, tout son stand de la Fiac à 16 grandes toiles de l’artiste. Depuis, sa cote ne cesse de grimper au point que l’une de ses toiles, un très grand format de quatre mètres de longueur, s’est récemment vendu 1,9 million d’euros. Mais on reste encore loin des records établis par les artistes abstraits américains comme Mark Rothko ou Barnett Newman dont les ventes dépassent parfois les 50 millions d’euros.A partir de 4 000 euros pour une œuvre sur papier
Rien de tel pour les artistes du Vieux Continent. Si les prix ne cessent d’augmenter, il est encore possible d’acheter à bon compte. Cette relative modération ne durera pas car la...
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30/03 - Guerre à Gaza : l’exemption militaire des ultraorthodoxes déchire la société israélienne
La fragile coalition de Benyamin Netanyahou va-t-elle imploser sur la question de l’exemption militaire des hommes ultraorthodoxes, dont ils bénéficient depuis 1948 ? S’il est encore trop tôt pour le savoir, nul doute que le pays, engagé dans le conflit armé le plus long et le plus douloureux de son existence, vient de connaître dans la soirée du jeudi 29 mars, un mini-séisme. Alors que le gouvernement avait jusqu’au 1er avril pour présenter son projet de loi destiné à trouver un compromis autour du statut dérogatoire accordé aux jeunes "hommes en noir" des écoles talmudiques (yeshivot), la Haute Cour de Justice a tranché.
Faisant fi de la requête de Bibi Netanyahou visant à obtenir in extremis un délai de grâce d’un mois, les juges ont en effet rendu un arrêt provisoire selon lequel faute de cadre légal, il ne sera plus possible, au 1er avril, de transférer les budgets accordés aux yeshivot pour les étudiants qui ne s’enrôlent pas. Concrètement, ce gel financier représentera un manque à gagner de l’ordre de 600 millions de shekels (150 millions d’euros) pour ces écoles, dont des dizaines de milliers d’étudiants âgés de 18 à 26 ans sont exemptés des trois ans de service militaire obligatoire et vivent de subsides publics quand ils fréquentent à plein temps des séminaires religieux."Signe de Caïn"
Une décision qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des partis ultraorthodoxes, piliers, aux côtés de la formation du chef de file de l’extrême droite Itamar Ben Gvir, de la coalition du chef du Likoud, Netanyahou. Le...
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30/03 - Pourquoi Georges Pompidou était un écologiste visionnaire, par Jérémie Gallon
Il peut sembler surprenant d’associer le terme "écologie" à Georges Pompidou. A une époque où ce mot ne faisait pas encore partie du vocabulaire usuel, le natif de Montboudif était d’abord connu pour sa passion de l’automobile. A peine nommé Premier ministre, n’était-il pas arrivé en Porsche 356 dans la cour de Matignon ? En 1967, n’est-ce pas lui qui inaugurait la voie express de la rive droite de la Seine et apportait un soutien sans faille au projet du boulevard périphérique de Paris ? Surtout, le successeur du général de Gaulle avait un objectif qui dominait tous les autres, une ambition en apparence inconciliable avec la protection de l’environnement : "Faire de la France une grande nation industrielle".
En ce domaine comme en tant d’autres, la pensée et l’action de Georges Pompidou ne peuvent cependant pas être réduites à des catégories préétablies. Lors de ses longues marches d’enfant sur les plateaux de la Haute-Auvergne, il avait appris à aimer la nature et les paysages qui façonnent la France. Tel le personnage de Morel dans Les Racines du ciel, ce roman de Romain Gary qui résonna tant en lui, il avait compris que ce que l’on n’appelait pas encore "l’écologie" est d’abord un combat pour sauver la beauté du monde. Il n’ignorait pas que, depuis trop d’années, des pollutions étaient tolérées, des nuisances acceptées et des sites naturels ravagés sur l’autel de la modernité. Surtout, il savait le lien étroit qui existe entre le respect qu’a l’homme de lui-même et la qualité de son cadre de vie.
Dès son...
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30/03 - Panneaux solaires : l’improbable angle mort de la réparation
Imaginez un champ de panneaux solaires, installé en bord de forêt. Une centrale de milliers de cellules à l’inclinaison et l’exposition réglées au millimètre. Au fil des ans, bien avant la fin de leur cycle de vie (environ 30 ans), plusieurs panneaux dysfonctionnent, aussitôt remplacés par d’autres. Mais le stock de réserve fond vite, trop vite, et il est impossible de le renouveler puisque le fabricant – très souvent chinois – a mis la clef sous la porte. Bienvenue dans le monde bien réel des producteurs européens d’énergie solaire.
La technologie évolue tant que les modèles choisis il y a dix ans, d’une taille, puissance et connectique précises pour une centrale, ne sont plus fabriqués en série. Il faudrait les produire sur-mesure. Impensable compte tenu du coût. "Ce serait comme faire de la haute couture dans un monde standardisé", image William Arkwright, directeur général d’Engie Green, qui exploite 250 centrales solaires en France. Résultat : quelques emplacements restent vides, autant de trous dans la constellation des panneaux photovoltaïques. Les éléments défaillants, plutôt que d’être fléchés illico vers la case recyclage, n’auraient-ils pas pu être réparés ? C’est l’improbable angle mort que souhaite combler Solreed.
La start-up veut "devenir le premier acteur européen à prolonger la vie des modules solaires", plante Luc Federzoni, l’un des deux cofondateurs. Certes, les réparations existent déjà pour les particuliers, avec des entreprises proposant de remettre en état les panneaux en toiture. Mais cette...
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30/03 - Casino va investir 1,2 milliard d’euros "pour remettre les magasins à niveau"
Casino va investir 1,2 milliard d’euros entre 2024 et 2028 "pour remettre les magasins à niveau", a affirmé le nouveau directeur général du distributeur Philippe Palazzi, intronisé mercredi, dans un entretien au Parisien. Cet investissement portera sur l'"implantation de meubles froids moins énergivores", la "mise en place d’un rayon fruits et légumes de qualité car il n’est pas à un niveau suffisant aujourd’hui, mais aussi d’un bon rayon frais", a détaillé cet ancien haut cadre du distributeur allemand Metro et du géant agro-industriel Lactalis.
Le tribunal de commerce a validé fin février le plan de sauvegarde accélérée du distributeur, âprement négocié pendant des mois et permis par des candidats à sa reprise, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière ainsi que le fonds d’investissement Attestor."Sans doute un plan de départs volontaires"
Mercredi dans un entretien à l’AFP, Philippe Palazzi avait indiqué qu’il entendait "garder le siège" de Saint-Etienne "à l’endroit où il se trouve […] mais on va redimensionner le siège à la taille des équipes que l’on aura suite au départ des hypermarchés et supermarchés". "Et on fera sans doute un plan de départs volontaires", avait-il dit.
Le dirigeant a aussi affirmé au Parisien qu’il entendait "à Paris, avant les JO", "multiplier le nombre de casiers permettant de récupérer les clefs d’un Airbnb. De même, nous proposerons un service permettant d’entreposer ses...
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30/03 - Gaspard Kœnig : "Le maire est la dernière soupape entre l’individu et l’Etat"
En 2020, c’est à cheval que Gaspard Kœnig décide de partir sur les traces de Montaigne. Comme son illustre devancier, il chemine de Bordeaux à Rome en passant par la Bavière, dormant chez l’habitant. Une manière pour ce philosophe atypique d’approfondir sa réflexion sur le centralisme français et le libéralisme.
L’Express : Le renforcement des métropoles est encouragé au nom de la théorie du "ruissellement". Une théorie que vous contestez…
Gaspard Kœnig : Je pense en effet qu’il faut se poser cette question simple : sans les métropoles, où se situerait la croissance ? Pendant mon voyage à cheval, j’ai traversé la Creuse, où il est difficile de trouver une épicerie. J’ai aussi parcouru la Bavière, un Land rural où les villages sont florissants. Pourquoi ? Parce qu’en Allemagne, pays décentralisé, les sièges des entreprises se situent dans les campagnes.
Mais les campagnes françaises ne ressemblent pas toutes à la Creuse. La plupart d’entre elles gagnent des habitants…
C’est exact. Mais chez nous, les ruraux se contentent souvent de dormir dans leur village tout en travaillant dans une métropole. Après avoir centralisé le pays au profit de la capitale, nous sommes en train de décliner ce modèle au niveau régional. Paris écrase la France ? Que Bordeaux écrase la Nouvelle-Aquitaine ! Il y a pourtant d’autres choix, nos voisins le prouvent.
Est-ce pour cela que vous contestez aussi la création des grandes régions ?
Bien sûr, d’autant que ces régions sont déconnectées des identités historiques des habitants. Quand je...
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30/03 - Christophe Ayad : "Le Hezbollah est un Hamas puissance 100"
D’un côté, des raids israéliens frappant les bastions du Hezbollah de plus en plus en profondeur. De l’autre, des roquettes qui visent le nord d’Israël. La guerre entre Israël et le Hamas peut-elle, par ricochet, déboucher sur un conflit plus large entre l’Etat hébreu et le Hezbollah ? Grand reporter au Monde, Christophe Ayad publie une passionnante Géopolitique du Hezbollah*, où il livre son analyse des motivations stratégiques et idéologiques de ce mouvement chiite devenu "l’acteur non étatique le plus armé du monde". Pour ce spécialiste du Moyen-Orient, le risque d’escalade est réel, mais les tensions actuelles laissent aussi la possibilité, sous l’égide américaine, d’avancées diplomatiques au sujet de la frontière entre Israël et le Liban.
L’Express : Le Hezbollah a-t-il aujourd’hui intérêt à une escalade avec Israël ? Vous expliquez que la situation économique dramatique au Liban restreint considérablement ses marges de manœuvre…
Christophe Ayad : Le risque d’escalade est réel. Le Hezbollah essaie de limiter ce risque en calculant sa riposte et en la maintenant dans les règles du jeu de la loi du talion. Il estime que le Liban n’est pas en état de supporter une guerre ouverte avec Israël et que la nécessité d’un tel conflit ne s’impose pas en ce moment. Le Hezbollah ne va pas se sacrifier pour le Hamas. S’il entrait en guerre, ce serait soit pour défendre le Liban d’une offensive généralisée d’Israël, soit pour défendre son parrain, l’Iran, contre une attaque directe. Voici les deux grandes préoccupations du...
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30/03 - Gilles Yabi : "La jeunesse sénégalaise souhaite une rupture nette avec l’héritage colonial"
Il y a encore quelques semaines, la démocratie sénégalaise vacillait. Le report de l’élection présidentielle par le président Macky Sall semait le doute sur la tenue même du scrutin, et les soulèvements de la rue signifiaient l’ampleur du refus de la société civile de voir Sall embarquer pour un troisième mandat. Une décision du Conseil constitutionnel invalidant le report a éteint la crise politique mais n’a pas suffi à calmer le mécontentement des Sénégalais.
Le résultat du premier tour du dimanche 24 mars le confirme. Le candidat du pouvoir, Amadou Ba, a reconnu la victoire de Bassirou Diomaye Faye, du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Libéré de prison par une loi d’amnistie le 15 mars dernier, Diomaye Faye a bénéficié de l’aura et du soutien de la figure de l’opposition et leader naturel du Pastef, Ousmane Sonko, frappé d’inéligibilité.
Avec le slogan "Diomaye, c’est Sonko", le nouveau président du Sénégal, qui s’est présenté comme le "candidat du changement de système", reprend le programme de "rupture" du Pastef : lutte contre la corruption et les ingérences étrangères, réforme des institutions, sortie du franc CFA… L’économiste et politologue Gilles Yabi, fondateur du think tank citoyen ouest-africain Wathi, revient pour L’Express sur ce qui apparaît comme un épisode inédit de la vie démocratique sénégalaise.
L’Express : Comment expliquer une victoire aussi large du candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye ?
Gilles Yabi : C’est d’abord un vote de rejet...
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30/03 - Reconversion d’Olivier Véran : il faut arrêter d’emmerder les ministres, par Denys de Béchillon
Ô, certes, tout un chacun peut faire de la reconversion d’Olivier Véran sa petite analyse politico-morale. Lui, qui n’était pas le dernier des donneurs de leçons quand il était ministre, va donc consacrer son art à la médecine esthétique, qui plus est dans une clinique très chic ? Mauvais genre… On dirait du Cahuzac… Franchement, il aurait dû revenir à sa neurologie natale dans les hôpitaux publics où l’on manque de bras ; surtout s’il veut continuer à exister dans la vie politique. Et puis cette manière de se justifier – je n’exercerai qu’à temps très partiel, me limiterai à certaines pratiques, continuerai à donner du temps à des causes désintéressées… – c’est d’un ridicule…
Soit. On a le droit de bien rire, de monter dans les cintres ou de s’en moquer comme de sa première injection de Botox. C’est l’affaire de chacun et ça passera comme le reste. Ce qui, en revanche, mérite une attention plus objective tient au sous-texte véritable de cette affaire : au fond, ce que l’on reproche à Véran, c’est son impureté, la trahison de son apostolat, la compromission de son âme. Dit autrement, on n’a pas le droit de passer d’un monde à l’autre. Quand on se donne à l’intérêt général, c’est pour la vie. Honni soit qui franchira la frontière, surtout si c’est pour quelques dollars de plus.
Décidément, la France a un problème avec l’argent des autres en plus qu’un appétit sans bornes pour la dénonciation de leurs turpitudes. Sous ce rapport, on ne dira jamais assez qu’il y a, dans le style torquemadesque d’Anticor, de Mediapart ou de LFI, le...
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30/03 - Réduire le déficit public : pourquoi les efforts du gouvernement risquent d’être vains
L’Histoire bégaie, y compris en matière de finances publiques. Lorsque Christian Eckert intègre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, le 9 avril 2014, en tant que secrétaire d’Etat au Budget, il se voit confier une mission pour le moins complexe : mener à son terme le plan d’économies de 50 milliards d’euros annoncé quelques mois plus tôt par le Premier ministre. Il hérite alors d’un certain nombre de tâches laissées inachevées par son prédécesseur, Bernard Cazeneuve, parti Place Beauvau. "Ce fut un moment difficile. Quand on maigrit, c’est simple au début, mais ensuite, il devient de plus en plus compliqué de perdre des kilos", raconte l’ancien ministre. L’une des mesures alors mises en œuvre porte sur la réduction des dotations des collectivités locales. Une erreur, admet-il avec le recul. "On a raboté tout le monde, sans distinction, alors que l’on aurait mieux fait de réformer ces dotations avec plus de ciblage. Procéder de manière uniforme a provoqué beaucoup de dégâts."
Dix ans plus tard, même combat. La confirmation par l’Insee, le 26 mars, du dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB, contre les 4,9 % initialement prévus par Bercy, accentue un peu plus la pression sur l’exécutif qui continue de viser un retour sous les 3 % en 2027. D’après la Cour des comptes, il faudrait au moins 60 milliards d’euros d’économies pour y parvenir, autant dire une montagne. Et lorsqu’on est au pied du mur, rien de tel que d’invoquer de vieux serpents de mer pour détourner l’attention. Acculé par la dégradation des finances...
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29/03 - Parlement européen : vers une enquête sur un réseau d’influence russe à Bruxelles ?
Les eurodéputés de nouveau au centre des soupçons. Les responsables des groupes libéraux et Verts au Parlement européen ont réclamé ce vendredi 29 mars l'ouverture d'une enquête interne après l'identification par des services de renseignement d'un réseau d'influence financé par Moscou. De quoi raviver les craintes d'interférences dans l'institution, plus d'un an après l'affaire dite du "Qatargate", autour de soupçons de corruption d'élus impliquant le Qatar et le Maroc.
Tout a débuté ce mercredi, lorsque Prague a annoncé que les services de renseignement tchèques avaient démasqué un réseau financé par Moscou. Celui-ci répandait la propagande prorusse sur l'Ukraine via le site Voice of Europe, et étendait son influence "jusqu'au Parlement européen", sans donner davantage de détails.
Dans le cadre de ce réseau, "la Russie a approché des eurodéputés, mais aussi payé pour promouvoir la propagande russe, il s'agit de parlementaires touchant de l'argent", a précisé jeudi 28 mars le Premier ministre belge, Alexander De Croo, devant la Chambre des représentants belge."Une attaque directe contre le tissu même de notre démocratie"
L'eurodéputée macroniste française Valérie Hayer, présidente de Renew Europe (centristes et libéraux), a écrit à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour réclamer l'ouverture d'une enquête interne "immédiate et transparente, en coopération avec les autorités nationales". A dix semaines des élections européennes, "les électeurs doivent savoir si les eurodéputés ou candidats...
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29/03 - Comment Russie et Chine déstabilisent la France en Outre-mer : au cœur de l’enquête
Depuis plusieurs années, certaines puissances étrangères n’hésitent pas à user de tous les stratagèmes pour déstabiliser la France dans ses territoires d’Outre-mer. En première ligne, la Chine de Xi Jinping et la Russie de Vladimir Poutine multiplient les ingérences avec des vues économiques… mais aussi géopolitiques. Comme en Afrique, le Kremlin a ciblé les Outre-mer comme le talon d’Achille de l’influence française. Il s’agit alors de présenter la France comme un Etat néocolonial, afin de se poser en allié des pays du Sud tout en déstabilisant un adversaire fort de 2,2 millions d’habitants ultramarins et de 10 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive, sur tous les continents.
La Chine joue également de ce levier. En Nouvelle-Calédonie, par exemple, l’Empire du Milieu a noué de longue date des relations avec des dirigeants indépendantistes. Le 9 février dernier, lors d’un déplacement du député Renaissance Sylvain Maillard, Roch Wamytan, le président indépendantiste du Congrès, le Parlement calédonien, lui aurait dit : "Les Chinois ne nous ont jamais colonisés, contrairement aux Français. Les Calédoniens descendent en partie des Mélanésiens, qui descendent en partie des Austronésiens, qui proviennent des Chinois. Donc je suis, comme tous les Kanaks, 75 % papou et 25 % chinois". Les experts géopolitiques estiment que la Chine rêve de parachever sur le Caillou son implantation pacifique, utile en cas de conflit avec les Etats-Unis… tout en lorgnant sa production de nickel, exportée à plus de 50 % vers...
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29/03 - Ventes de livres : la romance et les vieux briscards à l’honneur
Et de trois nouveaux livres de "genre", entre romance et romantasy, dans notre palmarès des fictions. En premier lieu, celle qu’on ne présente plus, ou presque, tant elle demeure maintenant sans interruption dans les meilleures ventes, la Française Morgane Moncomble. Dire qu’elle cartonne avec sa série Seasons (Hugo Roman) n’est pas un vain mot. Le premier tome s’est vendu à quelque 160 000 exemplaires depuis septembre 2023, le second, publié en janvier 2024 a d’ores et déjà capté 90 000 lecteurs et voilà que le 3e, Un printemps pour te succomber, décroche la première place. Bref, avec les trois tomes de sa série présents dans le palmarès de la semaine, Morgane Moncomble, 28 ans, qui a débuté sur la plateforme Wattpad sous le pseudonyme "blunicorn05", se pare des joyaux de la reine.
Ironie de l’histoire, Un printemps pour te succomber parle d’une jeune fleuriste fauchée obligée de se marier pour obtenir l’aide financière de sa famille et qui décide de s’allier à un inconnu. Or, le deuxième ouvrage entrant dans notre palmarès (à la 15e place), Dreamland Billionaires (t. II). Terms and conditions (HLab), de l’Américaine Lauren Asher traite d’un homme qui, sur le point de devenir le PDG de l’empire médiatique familial, doit accepter le testament du grand-père qui voulait qu’il soit marié… Pas de mariage pour le troisième roman de "genre", Le Royaume des Inferni (De Saxus, 18e rang), d’une autre Américaine à succès, Kerri Maniscalco, mais une histoire de sorcière, de sœur jumelle et de meurtre. Quand "gastronomie,...
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29/03 - Enseignes préférées des Français : la percée de Vinted, tout sauf un effet de mode
On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Quand il s’agit de s’habiller, nos commerçants favoris sont… les particuliers. Plateforme de revente de vêtements de seconde main, Vinted a pour la première fois trusté la première place du classement des enseignes préférées des Français dans le secteur de la mode adulte en 2024, coiffant au poteau Zalando et surtout H&M, Zara ou encore Kiabi, selon la traditionnelle étude annuelle du cabinet EY-Parthenon. Tous secteurs confondus, c’est le hard discounter néerlandais Action qui devance pour la deuxième année consécutive Decathlon et Leroy Merlin.Dix ans de présence en France
Toutes deux arrivées dans notre pays il y a une dizaine d’années, ces entreprises symbolisent à elles seules les évolutions de nos modes de consommation. L’inflation, d’abord, a conforté et consolidé leur place dans le quotidien des Français. Chez Action, le prix moyen des 6 000 produits en rayon ne dépasse pas 2 euros. Une aubaine quand le pouvoir d’achat s’érode.
Vinted, de son côté, compte 23 millions d’inscrits dans l’Hexagone et figure parmi les sites de commerce en ligne les plus consultés aux côtés d’Amazon, de Leboncoin et de Cdiscount. Face à son succès et dans un secteur du prêt-à-porter en crise, les marques se sont quasiment toutes converties à la seconde main, preuve que la percée de la plateforme lituanienne n’a rien d’un effet de mode. Outre le porte-monnaie, les considérations environnementales entrent plus que jamais en ligne de compte au moment de renouveler sa garde-robe. Et la...
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29/03 - JO 2024 : les généreux salaires du Comité d’organisation révélés dans un document confidentiel
C’est une petite musique qui commence à monter et qui pourrait bien finir par ternir un peu la fête. L’Express l’a déjà révélé dans ses colonnes : le vrai coût des JO sera sans doute très supérieur à ce qui était initialement estimé dans le projet de candidature. Mais voilà qu’une nouvelle polémique financière enfle. Celle des rémunérations très confortables des responsables du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop).
En janvier, le Parquet national financier a ouvert une enquête sur les conditions de rémunération du président du Cojop, Tony Estanguet. En tant que président d’une association, l’ex-champion ne pouvait pas avoir de statut de salarié. Il est donc payé sous forme de factures. Rien que sur l’année 2022, il aurait perçu près de 239 328 euros net, auxquels s’ajoute une part variable de 47 387 euros, soit un total de 286 715 euros net.
Mais le problème des salaires dépasse largement celui du seul président du Cojop. Et ce sujet a régulièrement été épinglé par les limiers de la Cour des comptes, chargés de passer au peigne fin toutes les dépenses des organisateurs. Dans un prérapport daté du 2 mars 2021 que nous avons pu consulter mais qui n’a jamais été rendu public, nous pouvons ainsi lire : "En pratique, le salaire fixe minimum versé aux directeurs est de 120 000 euros brut annuels, et la moyenne des rémunérations versées aux membres de l’équipe de direction est de 162 823 euros. Parmi ceux-ci, huit proviennent du GIP, le groupement d’intérêt public chargé de piloter le dossier de...
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29/03 - Qui est Evan Gershkovich, journaliste américain détenu en Russie pour "espionnage" ?
Sa famille veut garder espoir et promet de "continuer de [se] battre". Le président américain, Joe Biden, assure "travailler sans relâche" pour obtenir sa libération : le journaliste américain Evan Gershkovich est détenu en Russie depuis maintenant un an pour espionnage. Correspondant du Wall Street Journal, l’homme de 32 ans avait été arrêté le 29 mars 2023 par le FSB lors d’un reportage. Mardi, la justice russe a de nouveau prolongé son placement en détention provisoire, jusqu’au 30 juin, dans l’attente d’un possible procès ou d’un échange de prisonniers entre la Russie et les Etats-Unis.
Premier journaliste accusé d’espionnage depuis la chute de l’Union soviétique, il rejette ces accusations tout comme les Etats-Unis, son journal et ses proches. Joe Biden a dénoncé vendredi "les tentatives scandaleuses de la Russie d’utiliser des Américains comme monnaie d’échange".
A rebours de nombreux journalistes américains qui ont quitté la Russie dans la foulée de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, Evan Gershkovich avait fait le choix de continuer ses reportages. Attaché à décrire la façon dont les Russes vivaient le conflit, il s’était entretenu avec des proches de soldats tués, des détracteurs de Vladimir Poutine, ou s’était penché sur les effets des sanctions sur l’économie russe.Sujets sensibles
Lors de son arrestation à Ekaterinbourg, dans l’Oural, il semblait travailler sur des sujets sensibles : l’industrie de l’armement russe et le groupe paramilitaire Wagner. Mais la Russie n’a jamais apporté publiquement...
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29/03 - Famine à Gaza : les chiffres qui font craindre le pire à l’ONU
Près de six mois après l’offensive du Hamas en Israël, la famine "s’installe" dans le territoire palestinien, a déploré la Cour internationale de justice (CIJ), ce jeudi 28 mars. Cette dernière a ordonné à Israël d’assurer une "aide humanitaire de toute urgence", "conformément aux obligations lui incombant au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide".
Cette ordonnance de la CIJ répond à une demande, formulée début mars par l’Afrique du Sud, d’imposer à Israël des "mesures conservatoires additionnelles" à celles annoncées le 26 janvier.
A cette date, la Cour basée à La Haye avait enjoint l’Etat hébreu de prendre des mesures pour prévenir les actes à caractère génocidaire contre les Palestiniens et améliorer la situation humanitaire à Gaza. Elle avait donné un mois au pays pour présenter un rapport détaillé sur les mesures prises à cet égard.1,1 million de personnes concernées par la famine
Dans son ordonnance publiée ce jeudi, la Cour observe que "les conditions désastreuses dans lesquelles vivent les Palestiniens de la bande de Gaza se sont encore détériorées". "Les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement exposés à un risque de famine", conclut la CIJ.La crise alimentaire à Gaza ne cesse de croître depuis l'offensive du Hamas à l'octobre dernier.
2,4 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza sont menacées de famine, selon l’ONU. Pire, d’après les dernières projections du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), "dans le scénario le plus probable...
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29/03 - Paris 2024 : l’optimisme du patron de la SNCF
Il a tenu à rassurer ceux qui anticipaient déjà de nombreux déboires dans les transports pendant les JO. Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou s’attend à ce que les négociations sur des primes pour les Jeux olympiques de Paris 2024 pour les cheminots puissent "converger" en mai ou en juin, tout en se disant "pas pessimiste" face à la menace de grèves qui plane sur les Jeux de Paris.
Des "propositions" de primes "sont en cours de discussion" et "je pense qu’on sera en capacité de converger au mois de mai, au mois de juin", a expliqué le patron du groupe ferroviaire public sur BFMTV/RMC ce vendredi 29 mars.
"A ce stade", pour les JO, "je ne vois pas de risque particulier" de perturbations et "je ne suis pas pessimiste du tout", a-t-il répondu, alors que la CGT a par exemple annoncé des préavis de grève couvrant la période des Jeux (26 juillet-11 août) pour la fonction publique et la RATP.Des primes en fonction des congés
L’entreprise ferroviaire propose aux salariés mobilisés pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques une prime de 50 euros par jour et 200 à 500 euros de prime supplémentaire en fonction de la période où ils posent leurs congés.
Les syndicats sont sceptiques sur le chiffre de 1 500 euros (le montant maximal de primes cumulées), qui sera selon eux difficilement atteignable ou réservé à une petite minorité.
"On est dans cet ordre-là", a simplement dit Jean-Pierre Farandou au sujet du montant de 1 500 euros de primes. Dans plusieurs secteurs, les syndicats demandent des primes...
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29/03 - Macron, Lula et l’"album de mariage" : la presse étrangère moque "une escapade romantique"
Chemises accordées, mains liées et sourires synchronisés… Au cours des trois jours de visite officielle du président Emmanuel Macron au Brésil, du 26 au 28 mars, ce dernier s’est montré très proche de son homologue brésilien, Lula. "Une escapade plus romantique que ne l’est la diplomatie internationale", note The Guardian (centre-gauche), qui souligne à quel point les deux hommes politiques se sont comportés comme des "copains".
Sur les réseaux sociaux, "les images de Lula et de Macron main dans la main ont donné lieu à des mèmes", pointe le quotidien brésilien OGlobo (libéral). Voire, "à des comparaisons avec des essais photographiques ‘pré-mariage’". De Paris à Brasilia, les utilisateurs de X (ex-Twitter) ont multiplié les posts pour commenter la relation des deux chefs d’Etat.
La presse brésilienne s’est également amusée de cette visite. "Après la séance photo sensuelle mais pas vulgaire en Amazonie, Lula et le président français Emmanuel Macron ont vécu des moments intimes parmi les feuillages voluptueux de la jungle", a ainsi ironisé un journaliste d’OGlobo."Mariage" et "photos romantiques"
"Pour beaucoup, ces photos ressemblaient davantage à un album de mariage qu’à une visite d’Etat", remarque The Washington Post (centre-droit). Ce jeudi 28 mars, Emmanuel Macron a, à son tour, partagé une capture d’écran d’un photomontage remplaçant Emma Stone et Ryan Gosling sur l’affiche du film "Lalaland" par les deux chefs d’Etat.
"Certains ont comparé les images de ma visite au Brésil à celles d’un mariage, je leur...
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29/03 - Reconversion professionnelle : le retour en grâce des métiers de la main
Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Voici une des voies les plus originales.
Il faut parfois (se) faire la malle… Après dix années passées dans le secteur tertiaire, Michèle a tout plaqué pour se reconvertir dans la maroquinerie et la confection de malles et de coffrets chez Louis Vuitton. "J’ai toujours été manuelle, j’adore le cuir et la couture", explique cette quadragénaire qui n’a pas hésité à quitter Toulouse pour s’installer à Paris afin de préparer un CAP en alternance à l’Institut des métiers d’excellence (IME) du groupe LVMH. Au bout, un CDI à l’atelier Louis Vuitton d’Asnières (Hauts-de-Seine).Des métiers méconnus qui sont le premier capital du secteur du luxe
Dans les métiers du luxe, l’artisanat d’art recèle des métiers méconnus : maître bottier, modéliste, patronnier, ennoblisseur, brodeur, sellier, sertisseur, polisseur, etc. "Notre premier capital est notre savoir-faire qui repose sur le talent des artisans, rappelle Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines et synergies du groupe LVMH. Nous comptons plus de 280 métiers d’excellence répartis au sein de nos 75 maisons et proposons cette année 3 500 offres d’emploi en France sur ces métiers. D’où notre enjeu de les faire connaître." Selon le comité Colbert, qui regroupe 90 maisons de luxe françaises,...
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29/03 - Ukraine : des coupures d’électricité d’urgence après les attaques russes sur des centrales thermiques
Alors que la Russie a procédé à des tirs de missiles et de drones, dans la nuit du jeudi au vendredi 29 mars, trois centrales thermiques ukrainiennes ont subi des dommages, a annoncé vendredi le fournisseur d’énergie ukrainien DTEK.
Les infos à retenir
⇒ Des coupures d'électricité instaurées dans trois régions après les frappes russes
⇒ Certaines unités ont "peu ou pas" de munitions, déplore le chef d'état-major ukrainien
⇒ Surveillance renforcée en PologneDes coupures d'électricité instaurées dans trois régions après les frappes russes
Des coupures d'électricité d'urgence ont été instaurées vendredi dans trois régions d'Ukraine (Dnipropetrovsk, Zaporijjia et Kirovograd) après les frappes massives russes ayant visé pendant la nuit une nouvelle fois le réseau énergétique du pays, a annoncé l'opérateur national Ukrenergo.
"Ukrenergo est contraint d'appliquer des programmes de coupure d'urgence jusqu'au soir dans les régions de Dnipropetrovsk (centre-sud), Zaporijjia (sud) et Kirovograd (centre)", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Trois centrales thermiques ukrainiennes ont subi d'importants dommages après des frappes russes dans la nuit de jeudi à vendredi, a affirmé le fournisseur d'énergie ukrainien DTEK, sans donner la localisation de ces installations. "L'Ukraine a besoin de davantage de systèmes de défense antiaérienne", a plaidé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, dénonçant des "attaques barbares contre le système énergétique ukrainien".Certaines unités ont "peu ou pas" de munitions, déplore le chef...
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29/03 - Liban : un "important responsable" du Hezbollah tué dans un raid israélien
L’offensive militaire israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas se poursuit vendredi dans la bande de Gaza alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d’assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à la population civile sur place, menacée de famine.
Les dernières infos
⇒ Un chef du Hezbollah tué au Liban dans un raid imputé à Israël
⇒ Israël : l’injonction de la CIJ
⇒ Netanyahou veut toujours entrer à RafahUn chef du Hezbollah tué au Liban dans un raid imputé à Israël
Un "important responsable" du Hezbollah libanais a été tué dans une frappe sur sa voiture dans le sud du Liban, a indiqué une source militaire libanaise, accusant Israël. Une information confirmée par l'armée israélienne, qui a affirmé avoir éliminé un chef de l'unité des missiles du Hezbollah au Liban.
Ce vendredi, l'agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un "raid ciblé mené par un drone ennemi (israélien, ndlr) sur une voiture" à Bazouriyé, près de la ville côtière de Tyr, faisant état d'au moins un mort. S'exprimant sous couvert d'anonymat, une source militaire libanaise a précisé que la victime était "un important responsable du Hezbollah", bête noire d'Israël.Une frappe meurtrière en Syrie
Au moins 36 militaires syriens ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé vendredi à l’aube la région d’Alep, dans le nord de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
D’après cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, la frappe a...
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29/03 - Nucléaire : pourquoi la France veut installer une usine pour "recycler" l’uranium
L’objectif : prendre ses distances avec Moscou. Le ministère délégué à l'Industrie et l’Energie français a affirmé, ce jeudi 28 mars, qu’il était en train d’examiner "sérieusement" l'option de construire un site de conversion et d'enrichissement de l'uranium de retraitement sur le territoire. Jusqu’à présent, la Russie est le seul pays au monde à disposer d'une usine pour convertir cet uranium de recyclage destiné à être intégré dans des centrales nucléaires.
"Les conditions associées sont encore à l’étude", précise le ministère, confirmant ainsi des déclarations au journal Le Monde, dans un article consacré au commerce de la France avec l'industrie nucléaire russe. Un secteur qui, contrairement au pétrole, échappe encore aux sanctions internationales prononcées après l'invasion de l’Ukraine.
Pour l’heure, afin de convertir son uranium de retraitement (URT), la France n'a pas d'autres possibilités que de réaliser cette étape en Russie, via son opérateur public Rosatom. L'étape suivante d'enrichissement pouvant être réalisée en Russie ou aux Pays-Bas.Un contrat entre EDF et la Russie
Ces derniers mois, l’ONG environnementale Greenpeace a dénoncé la poursuite des livraisons d'uranium entre la Russie et la France, notamment au profit des centrales d'EDF, malgré la guerre. L’électricien est en effet toujours lié à un contrat de 600 millions d'euros conclu en 2018 avec Tenex, filiale de Rosatom, pour recycler et enrichir de l'uranium issu du retraitement des combustibles usés du groupe français.
EDF a toujours fait valoir...
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29/03 - Déficit public : pourquoi la France fait moins d’efforts que les autres
Depuis l’annonce du montant du déficit public de la France pour 2023, à hauteur de 5,5 % du PIB contre les 4,9 % prévus, le ciel semble nous être tombé sur la tête, le gouvernant n’ayant de cesse d’annoncer les réformes les plus rigoureuses. Rien de nouveau, pourtant, sous le soleil, puisque notre pays s’avère coutumier du dépassement de la limite de 3 % du PIB autorisé par l’UE. Plus largement, la France, depuis des décennies, témoigne de sa préférence pour une dépense publique élevée, que des impôts tout aussi élevés ne parviennent jamais à égaler. Pour preuve, le rapport des dépenses publiques sur le PIB est passé de 14,4 % en 1900 à 41,1 % en 1950, puis à 49,5 % en 1972, jusqu’à 57,3 % en 2023. Cette année-là, selon l’Insee, les dépenses publiques s’élevaient à 1 607 milliards d’euros. En la matière, notre pays se trouve dans le peloton de tête mondial.
Pour comprendre cette augmentation apparemment inexorable et guère corrélée, dans les dernières années, avec l’augmentation de la qualité de service, il faut distinguer deux phénomènes, la dynamique inhérente aux pays riches et la singularité des choix français.
L’existence de dépenses publiques élevées semble une caractéristique intrinsèque des démocraties avancées. L’Etat moderne étant synonyme de centralisation du pouvoir, son périmètre s’est d’autant plus accru que le Léviathan devait répondre à des crises. Lorsque Alexis de Tocqueville écrivait, dans De la démocratie en Amérique, que "la guerre ne livre pas toujours les peuples démocratiques au gouvernement militaire ;...
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29/03 - Déficit public : le rappel à l’ordre du gouverneur de la Banque de France
Un appel au sursaut. Lors d’un discours à l’université Paris Dauphine, ce jeudi 28 mars, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé que le dérapage du déficit public en 2023 imposait de s’occuper "enfin sérieusement des dépenses" publiques. "Voilà quinze ans que notre pays et ses gouvernements successifs ne tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement" des comptes publics, a-t-il déploré.
La dégradation du déficit public en 2023, qui a atteint 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % initialement prévus par le gouvernement, "ne signifie pas la faillite de la France", a-t-il tempéré, mais elle appelle à un "impératif". Dix milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncées pour 2025.
Mais des "économies supplémentaires" seront nécessaires, selon le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Malgré le dérapage de 2023, le gouvernement a maintenu son objectif de ramener le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027, comme promis à ses partenaires européens.Une nouvelle augmentation en 2024 ?
"Je crois profondément au modèle social européen mais il nous coûte en France environ dix points de PIB de plus que nos voisins européens : 58 contre 48 en pourcentage du PIB", a alerté le gouverneur de la Banque de France. Et de poursuivre : les dépenses publiques en volume "pourraient encore augmenter de plus de 2 % en 2024", selon des projections de la Cour des comptes.
Pour François Villeroy de Galhau, "il est plus que...
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29/03 - Après l’attentat de Moscou, les Centrasiatiques victimes de racisme en Russie
L’attentat du "Crocus", vendredi 22 mars, a mis la Russie entière en émoi face à l’une des pires attaques terroristes que le pays ait connu. Si les autorités russes accusent indirectement l’Ukraine comme responsable de l’attaque, pourtant revendiquée par l’Etat islamique, les premiers boucs émissaires semblent être les populations centrasiatiques vivant en Russie. Car les principaux suspects arrêtés par la police sont quatre citoyens originaires du Tadjikistan, que l’on a vus sur les réseaux sociaux avec des visages couverts d’ecchymoses et des regards hagards lors de leur comparution dans un tribunal moscovite, dimanche 24 mars, après des séances de torture par le FSB.
De quoi mettre ces citoyens d’Asie centrale sur le qui-vive. Ces anciennes républiques soviétiques voient partir chaque année des centaines de milliers de citoyens vers la Russie pour y travailler, "dans des conditions très difficiles, explique Marat, un avocat spécialisé dans les droits des minorités en Russie, préférant rester anonyme. Beaucoup travaillent dans le secteur du BTP, à des postes subalternes, et sont mal payés". Sans parler des pressions exercées par les autorités à leur encontre depuis deux ans pour qu’ils rejoignent l’armée russe en Ukraine, et les nombreux raids de policiers dans ces communautés de migrants.
Mais cette pression est montée d’un cran depuis l’attentat de Moscou. Les diasporas centrasiatiques en Russie sont désormais associées au terrorisme. Les actes racistes envers ces communautés augmentent en flèche,...
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29/03 - Qu’est-ce que l’Etat islamique au Khorasan ? L’Express vous explique tout
Cette semaine, Emma Collet, journaliste au service Monde de L’Express, nous explique ce qu’est le groupe Etat Islamique au Khorassan, responsable de l’attentat du 22 mars à Moscou.
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L’équipe : Mathias Penguilly (présentation), Charlotte Baris (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : LCI, Europe 1, BFMTV, CNews
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : STRINGER/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : L’Etat islamique au Khorassan, qu’on appelle aussi l’EI-K. C’est ce groupe qui a revendiqué l’attentat du 22 mars à Moscou, qui a fait près de 150 morts. Et pour tout comprendre à cette organisation terroriste, j’accueille Emma Collet, journaliste au service Monde de L’Express. Si j’ai fait appel à toi, c’est parce que tu es spécialiste de l’Asie centrale. L’Etat Islamique, on connait tous ce nom, mais qu’est-ce que c’est l’EI Khorassan ?
Emma Collet : C’est une branche de l’Etat Islamique fondée en 2015. Elle tire son nom d’une ancienne région de l’Asie centrale, son nom du Moyen-Age. J’ai apporté une carte pour te la situer. Elle se trouvait ici, sur la majeure partie de l’Afghanistan, le nord-est de l’Iran, une partie du Pakistan et le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan...
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29/03 - "Le choix de la rupture" : jusqu’où ira le nouveau président du Sénégal avec la France ?
Entre la continuité ou le changement, les Sénégalais ont tranché. Les résultats officiels annoncés ce mercredi 27 mars confirment une large victoire du candidat de l’opposition antisystème Bassirou Diomaye Faye, avec 54 % des suffrages, face au candidat du pouvoir, comptable du bilan du président sortant Macky Sall, qui n’a récolté que 35 % des voix. "En m’élisant Président, le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture", a déclaré Bassirou Diomaye Faye, qui a 44 ans, est le plus jeune à accéder à cette fonction dans son pays, lors de sa première prise de parole. Qu’en est-il réellement et quels sont les risques pour la France ?
L’obsession du vainqueur des élections est de doter son pays d’une vraie "souveraineté", un mot employé 18 fois dans son programme. Il entend renouveler la relation du Sénégal avec ses partenaires et notamment avec la France. Son objectif : obtenir des "collaborations gagnant-gagnant", mettant fin à la "spoliation". Le candidat, désormais président, a ainsi promis de revoir des accords de pêche avec les chalutiers européens et asiatiques, accusés de surpêche au détriment des pêcheurs sénégalais. Un enjeu majeur alors que le secteur qui fait vivre près de 20 % des 18 millions de Sénégalais traverse une crise sans précédent.
Dans la même veine, Bassirou Diomaye Faye a prévu de "renégocier" les contrats d’exploitation du pétrole et du gaz avec l’australien Woodside et le britannique BP, alors que la production devrait débuter d’ici la fin de l’année 2024. "Des renégociations dont on ignore...
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28/03 - Santé : comment la médecine de ville allemande pourrait "inspirer" la France
C’est une étude comparative très poussée entre les systèmes de santé allemand et français, et qui ouvre des pistes de réflexion pour améliorer la couverture médicale dans l’Hexagone. L’Institut de recherches et de documentation en économie de la santé (Irdes), en collaboration avec le Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCfips), a publié ce jeudi 28 mars un rapport très poussé, titré : "Comparaison des dépenses de santé en France et en Allemagne."
Avec un premier postulat : parmi les pays de l’OCDE, l’Allemagne est numéro deux en termes de dépenses de santé (12,7 % du PIB), juste devant la France (12,1 %), et derrière les Etats-Unis (16,6 %). La quasi-totalité des Français sont couverts par l’assurance maladie obligatoire, contre 87 % des Allemands qui peuvent, au-dessus d’un certain niveau de revenus, la quitter pour une assurance privée.Un modèle allemand "décentralisé"
Mais au-delà du montant brut de ces dépenses, c’est surtout leur efficacité qui interroge. Le rapport s’attarde notamment sur le sujet de la médecine de ville, avec un modèle allemand "décentralisé", "co-géré" avec les professionnels de santé et "plus régulé" qui pourrait "semble porteuse d’enseignements", a résumé lors d’une conférence de presse le directeur de l’Irdes, Denis Reynaud.
Entre les deux pays, la densité globale en médecins est "proche", explique l’étude. Néanmoins, les généralistes représentent 56 % des médecins de ville en France contre 36 % outre-Rhin. Notamment car la majorité des cabinets individuels en Allemagne font...
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28/03 - Élection présidentielle américaine 2024
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28/03 - Trump et la Bible pour Pâques : le nouveau commerce juteux de l’ex-président
Donald Trump à la recherche de deniers. Le milliardaire américain dispose de dix jours pour s’acquitter d’une amende de 175 millions de dollars, à laquelle pourraient s’ajouter de nouvelles peines financières. Cinq autres procès, pénal et civil confondus, attendent le candidat à l’élection présidentielle dans les prochains mois. Et pour renflouer les caisses, tous les moyens sont bons. Utiliser son réseau social Truth pour faire la publicité d’une Bible pour Pâques en est un. Davantage encore lorsque le livre sacré est vendu pour la modique somme de 59,99 dollars.
Dans une vidéo d’environ trois minutes, le champion des primaires républicaines joue aux influenceurs. Ou plutôt, aux missionnaires. Livre sacré en mains sur fond de drapeau américain, Donald Trump se livre à un éloge kitsch du christianisme. "Une des premières choses qu’il faut restaurer aux Etats-Unis […] et protéger de la censure des médias et des partis politiques de gauche." Raison pour laquelle, "chaque Américain devrait avoir une bible chez lui." Et de miser sur l’argument péremptoire : "J’en ai moi-même beaucoup, il s’agit de mon livre préféré." Personne n’en doute. Surtout lorsque celui-ci a vocation à l’aider financièrement. Car pour chaque Bible vendue, l’ancien président des Etats-Unis touche une commission, dont le pourcentage n’a pas été révélé.
Happy Holy Week! Let’s Make America Pray Again. As we lead into Good Friday and Easter, I encourage you to get a copy of the God Bless The USA Bible. @TheLeeGreenwood https://t.co/1KK5QgVK85...
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28/03 - Cryptomonnaies : l’ex-patron de FTX, Sam Bankman-Fried, condamné à 25 ans de prison
C’est la dernière marche d’une longue descente aux enfers. Sam Bankman-Fried, ancien patron de FTX et superstar déchue des cryptomonnaies, a été condamné ce jeudi 28 mars à 25 ans de prison pour l’une des plus importantes fraudes financières de l’histoire récente, après que le juge a notamment relevé qu’il avait commis plusieurs parjures à la barre.
Lors de l’audience devant un tribunal de New York, le trentenaire a présenté ses excuses, reconnaissant avoir "pris une série de mauvaises décisions", alors que celui-ci avait notamment détourné les fonds des clients de sa plateforme de cryptomonnaies FTX pour financer d’autres projets personnels. Il avait été reconnu coupable en novembre des sept chefs d’accusation retenus contre lui.Un personnage atypique
Milliardaire avant 30 ans, petit génie à l’allure fantasque, Sam Bankman-Fried avait conquis le monde des cryptomonnaies en quelques mois mais au prix de risques insensés qui vont le mener en prison. Accusé notamment de fraude, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent, le jeune trentenaire a été reconnu coupable en novembre à New York de tous les chefs d’accusation, après un procès retentissant.
En quelques mois seulement, ce diplômé de physique du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) a fait d’une petite startup, lancée en 2019, la deuxième plateforme mondiale d’échanges de cryptomonnaies. Il s’élève d’ailleurs rapidement au-dessus de sa condition de jeune patron, bien décidé à jouer un rôle d’ambassadeur des cryptos, auprès des...
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28/03 - La chasse aux "taupes" entre Zemmour et Maréchal, LFI inspire Ciotti
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Le Maire tacle Braun-Pivet
Depuis que les chiffres du déficit public (5,5 % du PIB) tourmentent le gouvernement, chaque membre de la majorité y va de sa proposition pour renflouer les caisses de l’Etat. "A dépenses exceptionnelles, recettes exceptionnelles", a ainsi soutenu Yaël Braun-Pivet sur BFMTV lundi 25 mars. La présidente de l’Assemblée nationale n’est pas la seule à réclamer la création d’une fiscalité exceptionnelle, le MoDem est sur la même ligne. Mais pas Bruno Le Maire qui persiste à refuser toute hausse d’impôts, y compris temporaire. "Quand vous mettez en place un impôt exceptionnel, il devient permanent", certifie le ministre de l’Economie et des Finances. Il en veut pour preuve la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus créée en 2011 par Nicolas Sarkozy et toujours en vigueur aujourd’hui.Borne-Darmanin, ils ne se quittent...
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28/03 - "S’engager en Ukraine" : un nouveau site web de désinformation pro-russe désactivé
A première vue, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’un site internet officiel de l’armée. Une photo d’Emmanuel Macron avec Volodymyr Zelensky, superposée d’un message : "Soyez parmi les premiers à défendre les intérêts de la France en Ukraine". Un peu plus haut, un engagement, celui que l’Armée de Terre "recrute et forme 200 000 hommes pour mener des opérations en Ukraine". Plus bas, la promesse d’un salaire "à partir de 5 000 euros". Sauf que tout ceci est évidemment… absolument faux.
Ce "faux site internet gouvernemental, relayé par des comptes malveillants pour une campagne de désinformation", des mots du ministère des Armées sur X, a été désactivé en début de matinée, pour une manœuvre qui ressemble tout droit à d’autres du même type déjà attribuées à des intérêts russes ou pro-russes.
🚨 #Désinformation. L’URL d’un site « s’engager en Ukraine » qui reprend la charte graphique des sites gouvernementaux circule actuellement sur X. Ce site est un faux site gouvernemental, relayé sur les réseaux sociaux par des comptes malveillants, pour une campagne de… pic.twitter.com/SuVUrocVPk— Ministère des Armées 🇫🇷 (@Armees_Gouv) March 28, 2024
Quelques clics en ligne suffisent à se rendre compte de la supercherie. Le nom de domaine de ce site - sengager-ukraine.fr -, a notamment été déposé par un anonyme le 15 mars 2024, soit le lendemain d’une interview d’Emmanuel Macron aux JT de 20h de TF1 et de France 2. Une prise de parole où le président français avait assuré "assumer" ses déclarations sur le potentiel envoi de troupes...
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28/03 - Entre Macron et LR, le divorce : le gouvernement peut-il tomber à cause du déficit public ?
Un parti faible est-il dangereux ? Un visiteur régulier d’Emmanuel Macron le pense. Ce conseiller de l’ombre s’est récemment inquiété devant le chef de l’Etat des intentions de vote modestes des Républicains aux élections européennes. Le parti oscille entre 7 % et 8 % des voix et n’est pas assuré de dépasser la barre fatidique des 5 %, seuil en dessous duquel une liste envoie des élus à Bruxelles. "Si je suis député LR, je fais dérailler le train et censure le gouvernement avant le vote, a-t-il glissé au président de la République. Il ne faut pas leur donner de prétexte de le faire."
Ce prétexte est là. A 5,5 % du PIB, le dérapage du déficit public en 2023 place le gouvernement dans un corner. Le voilà accusé d’insincérité budgétaire et de maquillage des comptes. La droite dénonce le "déclassement" d’un pays menacé d’un scénario grec et devrait lancer une commission d’enquête sur l’état de nos finances publiques. Le patron des députés LR Olivier Marleix a boycotté à Bercy une "réunion de travail" rassemblant les présidents de groupe des deux chambres et les parlementaires spécialistes des questions budgétaires. La stratégie est transparente : dénoncer l'incurie du gouvernement et "le laisser se débrouiller", résume un cadre LR. Pas question d'être comptable des économies d'urgences décidées au sommet de l'Etat."L’hypothèse est sur la table"
Entre l’exécutif et LR, le point de non-retour est atteint. Le partenariat tumultueux né au lendemain des législatives a vécu. Trop de coups bas, comme lors de l’examen de la loi...
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28/03 - Paris 2024 : une "coalition internationale" pour aider la France à sécuriser les JO
"Plusieurs nations étrangères" dont la Pologne vont envoyer des militaires pour aider à sécuriser les Jeux olympiques à Paris cet été, alors que la France est en alerte maximale face à la menace d’attentats, a appris ce jeudi 28 mars l’AFP auprès du ministère français des Armées.
"Plusieurs nations étrangères vont nous renforcer dans certains domaines critiques, comme les capacités cynophiles, où les besoins sont énormes" pendant les JO, selon le ministère, qui n'a pas précisé quelles nations étaient concernées. Cette pratique est courante, rappelle cette source. Ainsi, des gendarmes français avaient participé à la sécurisation des sites pendant la Coupe du Monde de foot au Qatar.
Afin de sécuriser les Jeux face aux menaces de toute part, près de 45 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en Ile-de-France pour la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine le 26 juillet. D'après les derniers chiffres en date, 18 000 militaires français interviendront également lors des Jeux, en plus des quelque 35 000 policiers et gendarmes."Une task force"
Un peu plus tôt, le ministre polonais de la Défense a annoncé que son pays allait envoyer des renforts militaires pour aider à la sécurisation des Jeux olympiques à Paris. "Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d’été 2024", a déclaré sur le réseau social X Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sans préciser le nombre de soldats déployés. "Une force opérationnelle...
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28/03 - Casino : l’action en Bourse chute après la reprise par Daniel Kretinsky
Le distributeur Casino, passé mercredi dans le giron du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a acté ce jeudi 28 mars la "réalisation effective" de sa restructuration financière. Une journée marquée par un effondrement de son action à la Bourse de Paris.
Le conseil d’administration, présidé par l’ancien secrétaire d’Etat macroniste Laurent Pietraszewski et incluant parmi ses membres le directeur général Philippe Palazzi et Athina Onassis - descendante du célèbre armateur grec Aristote Onassis -, s’est réuni mercredi en fin de journée. Jeudi matin, dans un communiqué, Casino "annonce la réalisation effective de sa restructuration financière" et indique que l’ensemble des opérations prévues par le plan de sauvegarde arrêté par le tribunal de commerce de Paris "ont été mises en oeuvre le 27 mars". L’opération a "entraîné un changement de contrôle du groupe Casino au profit de France Retail Holdings S. à r.l., une entité ultimement contrôlée par Daniel Kretinsky", détaille le distributeur qui précise que son capital est désormais "composé de 37 304 080 735 actions, représentant 37 351 145 246 droits de vote théoriques".
La cotation des actions Casino à la Bourse de Paris, suspendue depuis mardi 26 mars à la clôture du marché, a repris jeudi à l’ouverture. Peu après 15h30 à la Bourse de Paris, le titre Casino perdait 64,45 % à 0,04 euro. Depuis le début de l’année, l’action de Casino a perdu plus de 95 % et sa capitalisation boursière s’élève désormais à environ 1,37 milliard d’euros selon des données en temps réel de...
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28/03 - Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie 2002, est mort à 90 ans
Il était de ceux qui bouleversent et inspirent toute une génération de penseurs. Le prix Nobel d’économie israélo-américain Daniel Kahneman, qui a introduit des théories de psychologie dans les sciences économiques, est mort à l’âge de 90 ans, a confirmé ce mercredi 27 mars l’université Princeton, où il continuait d’enseigner.
Psychologue de formation, Daniel Kahneman, auteur du livre à succès "Système 1/Système 2 : Les deux vitesses de la pensée", a intégré à l’analyse économique les acquis de la recherche dans sa branche d’origine, influençant considérablement la discipline. Ses travaux furent récompensés par le prix Nobel d’économie, en 2002."La capacité à penser contre soi-même"
Prenant en compte le fait que l’homme n’était pas l’animal rationnel et égoïste que l’on croyait, Daniel Kahneman a montré comment la prise de décision des individus pouvait systématiquement s’écarter des prédictions de la théorie économique traditionnelle, introduisant une "variable d’irrationalité" dans les calculs.
"L’un des grands talents de Dany, c’est la capacité à penser contre soi-même, et à trouver les failles de son propre raisonnement, avec plus d’obstination que je n’ai jamais vu chez personne d’autre", témoignait auprès de L’Express en 2021 son ancien collaborateur, Olivier Sibony.
Ses travaux ont inspiré une nouvelle génération de chercheurs en économie et en finance. "De nombreux domaines des sciences sociales ne sont tout simplement plus les mêmes grâce à lui. Il nous manquera beaucoup", a déclaré son collègue Eldar Shafir, professeur...
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28/03 - Attentat de Moscou : la Russie évoque "des liens avec les nationalistes ukrainiens"
Moscou continue de viser Kiev. Les enquêteurs russes ont affirmé, ce jeudi 28 mars, que les auteurs de l’attentat contre la salle de concert du Crocus City Hall près de Moscou avaient reçu de l’argent venu d’Ukraine, Kiev démentant pour sa part toute implication dans l’attaque.
"Les enquêteurs disposent d’informations confirmant que les auteurs de l’attentat avaient reçu d’importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime", a indiqué le Comité d’enquête russe sur Telegram, ajoutant que les assaillants avaient "des liens avec les nationalistes ukrainiens", d’après "l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières". "Un autre suspect impliqué dans le système de financement des terroristes a été identifié et placé en détention", ont par ailleurs indiqué les enquêteurs russes. Les dirigeants russes sont des "marchands de fumier" essayant de diffuser une "propagande absurde" à propos de l’attentat dans la banlieue de la capitale russe, dont l’EI est "seul responsable", a réagi jeudi la Maison-Blanche.
Les infos à retenir
⇒ La Pologne annonce une opération contre un réseau d’espionnage russe
⇒ Série d’arrestations de journalistes russes de médias indépendants
⇒ L’Ukraine réclame des missiles PatriotLa Pologne annonce une opération en cours contre un réseau d’espionnage russe
Les services de contre-espionnage polonais ABW ont fait état jeudi d’une opération en cours visant un réseau...
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28/03 - Emploi à domicile : la charge de la Cour des comptes contre le crédit d’impôt
Les semonces de la Cour des comptes s’enchaînent et se ressemblent : maîtriser les dépenses publiques. Tel est le refrain à l’heure où Bercy est sommé de faire des économies. Après avoir étrillé les mesures exceptionnelles de lutte contre la hausse des prix de l’énergie, les sages de la rue Cambon ont désormais dans le viseur le crédit d’impôt sur les services à la personne. Un dispositif généralisé en 2018 qui permet aux Français ayant recours à une aide à domicile de bénéficier d’un avantage fiscal.
Dans un rapport publié ce mercredi 27 mars, le gendarme financier dénonce un dispositif "bien trop coûteux" pour des résultats "modestes" et "peu évalués". En 2022 par exemple, ce coup de pouce fiscal a coûté 8,8 milliards d’euros à l’Etat. C’est 40 % de plus qu’en 2012. Rapporté au taux horaire, ce chiffre représente en moyenne 9,38 euros d’aides publiques, "soit un montant proche de celui du Smic horaire brut", souligne la Cour des comptes.
Cette hausse vertigineuse puiserait sa source dans trois phénomènes distincts : le renforcement de certains dispositifs de soutien, l’augmentation du coût horaire des activités d’aide à domiciles liée en partie à la hausse du Smic, et, enfin, l’extension du recours aux prestataires, "dont les tarifs sont plus élevés" que ceux d’un auto-entrepreneur qui intervient en tant qu’aide à domicile et facture au particulier une prestation de service.Un coup de pouce aux plus aisés ?
Plus généralement, la Cour des comptes s’interroge dans son rapport sur la légitimité de cet avantage fiscal : ce...
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28/03 - "Trop d’accidents au travail" ? Derrière les propos d’Attal, la réalité des chiffres
"On a trop d’accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail", a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal lors d’une interview mercredi au 20h de TF1. "Je crois qu’en moyenne la statistique c’est deux par jour", a-t-il ajouté, une situation inacceptable selon lui.
Début mars, un accident sur le chantier du métro toulousain a fait un mort et plusieurs blessés, rappelant que le phénomène est très fréquent.Le nombre d’accidents du travail mortels augmente depuis dix ans
Les chiffres publiés en janvier 2024 par l’Assurance maladie, font état de 738 accidents mortels reconnus en 2022, soit 93 de plus qu’en 2021. Cela représente effectivement une moyenne d’un peu plus de deux par jour. Quelque 57 % de ces décès sont la conséquence de malaises, et plus de 13 % d’accidents routiers.
Le nombre d’accidents du travail global (avec arrêt et/ou incapacité) est, pour sa part, en diminution, avec un peu moins de 565 000 accidents, soit 6,7 % en moins par rapport à 2021. "2022 se situe très en deçà de ce qui pourrait être attendu", remarque l’Assurance maladie au regard du retour à la normalité de l’emploi salarié post-Covid19, qui rappelle que des corrections ultérieures pourraient être apportées.La France mauvaise élève en UE
Gabriel Attal a annoncé qu’il prévoyait de "réunir l’ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu’il y ait une grande initiative prise sur ce sujet", sans donner plus de détails. "On doit mieux prévenir les accidents du travail et on...
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28/03 - Gaz et électricité : voici combien l’Etat a économisé en 2023
Les efforts en matière d'économies sont demandés à tous les étages alors que le déficit a dérapé. Et l'Etat n'échappe pas à la règle. La facture d'électricité et de gaz des bâtiments de l'Etat a baissé de 150 millions d'euros entre 2022 et 2023, a indiqué, jeudi 28 mars, à Paris le Premier ministre Gabriel Attal.
"2023 a été l'année de la sobriété énergétique", s'est félicité le chef du gouvernement lors d'un évènement de présentation du plan de "transformation écologique" de l'Etat.11% de réduction de la consommation de gaz de l'Etat
Initiée en 2022 pour réduire la consommation de gaz et d'électricité de l'administration, face aux craintes de pénuries d'approvisionnement liées à l'offensive russe en Ukraine, la "sobriété énergétique" a permis de réduire de 11% sur un an la consommation de gaz de l'Etat, et de 7% celle d'électricité, a assuré Gabriel Attal.
Dans son plan de "transformation écologique" détaillé jeudi au Muséum national d'histoire naturelle, l'Etat vise une réduction de 10% de sa consommation d'énergie entre 2019 et 2024. D'ici 2027, l'objectif est de faire baisser la consommation de gaz et d'électricité de 25% par rapport à 2022.
Selon les dernières données disponibles, la consommation de l'Etat et de ses opérateurs a atteint 20 térawattheures en 2019. "En 2023, nous avons économisé 150 millions d'euros" sur les factures d'énergie, s'est félicité Gabriel Attal.
"C’est inédit. 150 millions d'euros, c’est le coût d’un bel hôpital neuf, c’est ça qui a été économisé pour le budget de l’Etat grâce à la sobriété...
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28/03 - Européennes : ce scénario surprise qui intrigue les sondeurs
Une courbe sondagière qui, au gré des études, stagne longuement, diminue à quelques semaines du scrutin, puis un score qui s’effondre brutalement le jour du décompte des voix. Une autre qui, au fil des semaines, s’élève progressivement jusqu’à s’envoler dans la dernière ligne droite. De quoi donner des sueurs froides, ou nourrir l’espoir – c’est selon –, des différentes têtes de liste et autres stratèges de campagne en vue des élections européennes du 9 juin prochain. C’est l’histoire de François-Xavier Bellamy, dont la liste Les Républicains oscillait entre 14 % et 13 %, jusqu’à la veille du scrutin de 2019, pour finalement n’obtenir que 8,48 % des voix. Ou au contraire, celle de Yannick Jadot cette même année, constamment testé sous la barre des 10 %, qui réalisa un score de 13,48 %. Car telle est la réputation de cette échéance : le sort des aspirants strasbourgeois ne se décanterait qu’en toute fin de campagne.
Cette réputation a des allures de règle d’airain. Il y a vingt ans déjà, la commission des sondages alertait sur ce phénomène dans un rapport : "S’agissant de ces élections pour lesquelles l’offre politique se cristallise plus tard que lors d’élections nationales, la fluidité de l’électorat est en effet considérable", écrivaient les magistrats en 2004. Ainsi, un sondage de l’Ifop réalisé le jour du vote en mai 2019 indiquait que 39 % des électeurs s’étaient décidés dans la semaine précédant le vote ; 7 points de plus que lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (32 %)."La dynamique ne concerne...
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28/03 - Assurance chômage : l’objectif inavoué de Gabriel Attal
Depuis son arrivée à Matignon, il ne s’en est jamais caché : Gabriel Attal veut durcir encore d’un cran les règles de l’assurance chômage, thème récurrent de l’exécutif depuis 2019. Si le projet était bien dans les tuyaux gouvernementaux, le coup de massue budgétaire reçu en début de semaine avec la publication officielle du chiffre du déficit public pour 2023 à 5,5 % - au lieu des 4,9 % anticipés par Bercy - a de toute évidence accéléré les choses.
Invité du 20 Heures de TF1, mercredi 27 mars, le Premier ministre a annoncé qu’une nouvelle réforme de l’assurance chômage aurait lieu "cette année". Les contours ne sont pas encore dessinés avec précision. Gabriel Attal a ainsi évoqué sa volonté de réduire la durée d’indemnisation "de plusieurs mois mais pas en dessous de 12 mois", contre 18 mois actuellement. Il envisage également la possibilité de toucher au montant de l’allocation-chômage et à sa dégressivité.Les caisses de l’Unédic dans le viseur
Un sérieux tour de vis à venir, au nom de l’incitation au retour à l’emploi. Ce sont pourtant bien deux objectifs à la fois distincts et liés qui entrent en collision : celui du plein-emploi, d’une part, visé pour 2027 et celui d’un déficit public à 3 % - sacro-sainte règle du traité de Maastricht bientôt assouplie -, fixé à la même échéance. Cette nouvelle réforme, la troisième en l’espace de cinq ans, est surtout censée permettre à l’Etat d’alléger sa charge budgétaire. D’après la Cour des comptes, il faudra trouver 60 milliards d’euros d’ici fin 2027 pour rentrer dans les clous de...
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28/03 - Massacre des Algériens le 17 octobre 1961 : une résolution votée à l’Assemblée
L’Assemblée nationale a approuvé, ce jeudi 28 mars, une proposition de résolution qui "condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961", au cours de laquelle entre une trentaine et plus de 200 manifestants pacifiques sont morts, selon les historiens.
Soixante-sept députés ont voté pour et 11 contre, issus des rangs du Rassemblement national. Le texte "souhaite" en outre "l’inscription d’une journée de commémoration (de ce) massacre" à "l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles".
La proposition de loi portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés, 11 votant contre, issus des rang du Rassemblement national.Un "vote pour l'histoire"
A l'origine du texte, Sabrina Sebaihi a salué par avance un "vote pour l'histoire", représentant la "première étape" du "travail pour la reconnaissance de ce crime colonial, pour la reconnaissance de ce crime d'Etat". Le terme - "crime d'Etat" - ne figure pas dans la proposition de résolution, issue d'un minutieux travail d'écriture avec le parti présidentiel et l'Elysée pour parvenir à un texte consensuel.
La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure a évoqué dans son discours une manifestation "réprimée dans la violence par les services agissant sous l'autorité du préfet de police de l'époque, Maurice Papon", au cours de laquelle "outre de nombreux blessés,...
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28/03 - Nucléaire : le nouveau calendrier pour l’EPR de Flamanville dévoilé par EDF
Douze ans de retard sur le calendrier prévu et une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le budget initial : la société française de production et de fourniture d’électricité EDF a annoncé, ce mercredi 27 mars, soir prévoir que l’EPR de Flamanville injectera pour la première fois de l’électricité dans le réseau national "à l’été 2024". "La connexion au réseau électrique national de l’unité de production est prévue à l’été 2024" et le chargement du combustible est prévu "d’ici quelques semaines", selon un communiqué de l’entreprise détenue à 100 % par l’Etat français.
En décembre, l’opérateur tablait sur un raccordement "mi-2024", jusqu’à l’annonce mardi par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire) selon laquelle le chargement du combustible était repoussé à mi-avril au mieux. Interrogé mercredi sur Franceinfo sur un maintien de ce calendrier, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, s’est montré très prudent : "démarrer une centrale nucléaire, ce n’est pas comme démarrer une Clio ou une 208, ça prend un peu plus de temps", a-t-il répondu.
"L’EPR de Flamanville 3 est techniquement prêt pour engager sa mise en service", souligne EDF dans son communiqué. "Le volume d’électricité produite à partir du premier couplage et jusqu’à l’arrêt suivant est estimé à environ 14 TWh".Consultation publique jusqu’au 17 avril
L’ASN a décidé de lancer une consultation du public "du 27 mars au 17 avril 2024 sur son projet de décision autorisant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville 3",...
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28/03 - Brésil : la charge de Macron contre l’accord UE-Mercosur
Alors que la fin de sa visite d’État au Brésil approche, le président français Emmanuel Macron a mis "les pieds dans le plat", selon sa propre expression, lors d'un Forum économique à Sao Paulo, la capitale économique. Selon lui, l'accord UE-Mercosur "tel qu'il est aujourd'hui négocié est un très mauvais accord, pour vous et pour nous", a-t-il affirmé devant un parterre d'hommes d'affaires brésiliens.
Cet accord commercial, négocié entre l'Union européenne et le marché commun sud-américain du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) en 2019 après 20 ans de tractations, entend supprimer plus de 90% des droits de douane entre les deux zones en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. Mais l'opposition de plusieurs pays dont la France a bloqué son adoption définitive, une opposition qui s'est renforcée avec la crise agricole qui sévit en Europe.
"Dans cet accord il n'y a rien qui prend en compte le sujet de la biodiversité et du climat. Rien ! C'est pour cela que je dis qu'il n'est pas bon", a asséné Emmanuel Macron."Un accord de nouvelle génération"
Le président français a appelé de ses vœux la conclusion d'un autre accord qui tienne compte des enjeux environnementaux pour l'UE comme pour le Mercosur. "Finissons-en avec le Mercosur d'il y a 20 ans! Bâtissons un nouvel accord (...) qui soit responsable d'un point de vue de développement, de climat et de biodiversité", a-t-il enchaîné. "Un accord de nouvelle génération avec des clauses miroirs qui facilitera l’accès au marché...
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28/03 - Autonomie de la Corse : le projet constitutionnel adopté par l’Assemblée insulaire
Le texte poursuit sa route législative. L’écriture constitutionnelle prévoyant "un statut d’autonomie" de la Corse "au sein de la République" a été adoptée à une large majorité, ce mercredi 27 mars, par l’Assemblée de Corse, 13 élus sur 63 votant cependant contre l’octroi d’un pouvoir normatif local.
Le texte, composé de six alinéas, a été soumis au vote en trois parties, sur la notion de communauté corse, la possibilité d’un pouvoir normatif octroyé aux élus insulaires, et enfin l’idée de soumettre ce texte aux électeurs corses via une consultation populaire.
La première partie, l’alinéa 1, a été approuvée par 62 élus sur 63 avec un vote contre. Elle prévoit "la reconnaissance d’un statut d’autonomie pour la Corse au sein de la République qui tient compte de ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle ayant développé un lien singulier à sa terre". La troisième partie, l’alinéa 6, envisageant une validation de ce texte par une consultation populaire des électeurs corses, sans date déterminée, a été également approuvée par 62 élus sur 63 avec un vote contre.
La partie sur le pouvoir normatif qui pourrait être octroyé aux élus corses, correspondant aux alinéas 2 à 5 du texte, a elle obtenu 49 votes pour, 13 contre et une abstention. Un quatrième vote enfin a acté, par 62 votes pour et un contre, que "le texte ainsi adopté soit transmis au parlement".
Envié par la Guyane, l’Alsace, le Pays basque ou la Bretagne, ce texte est celui sur lequel le ministre de...
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28/03 - Aliments ultra-transformés : l’enquête qui pointe le manque de transparence
La transparence est encore loin d’être effective dans l’agroalimentaire. Pour plus des deux tiers des ingrédients (69 %) composant les produits alimentaires transformés, sandwich ou raviolis en boîte par exemple, les fabricants ne donnent que peu d’information sur l’origine, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir qui appelle jeudi à rendre obligatoire un indicateur d’origine et à le faire figurer sur la face avant des emballages alimentaires.
"Pour 69 % des ingrédients que nous avons examinés, l’opacité règne sur leur origine", dénonce l’association de consommateurs, qui a disséqué 243 aliments transformés de grandes marques : conserves, plats tout préparés, salades, sandwich, jambon, charcuteries…Les céréales et légumes les plus touchés
Selon elle, 47 % des ingrédients "n’ont aucune origine mentionnée" et 22 % une "origine purement générique avec des mentions floues", comme "origine UE ou non UE".
Selon l’association, qui s’est focalisée sur les principaux ingrédients représentant une part significative de l’aliment fini, "c’est pour les céréales et les légumes, catégorie d’aliment n’ayant jamais fait l’objet d’une obligation d’étiquetage, que le manque d’information est le plus marqué avec 84 % d’ingrédients sans origine précise mentionnée, suivie par la volaille (64 %), le porc (38 %) et le boeuf (32 %)."Des marques plus transparentes que d’autres
L’UFC-Que choisir, qui a scanné au total 14 grandes marques nationales et de distributeurs, note que l’opacité "n’est pas due, comme le prétendent certains industriels, à une...
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28/03 - "Vous êtes le Greta Thunberg de l’industrie" : Lescure - Montebourg, le choc de deux visions
Ils n’avaient jamais débattu ensemble. Si l’un et l’autre partagent la même passion pour l’industrie française, leur diagnostic et leurs solutions ne se recoupent pas. Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, et Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Economie et du Redressement productif et désormais entrepreneur avec Bleu Blanc Ruche, la Compagnie des amandes ou Alfeor, un nouvel équipementier nucléaire, mettent cartes sur table pour faire redémarrer l’usine France.
La décarbonation de l’industrie est "une opportunité historique", insiste le premier, qui promeut une approche européenne de ces questions et refuse de forcer la main des détenteurs de capitaux pour les obliger à financer notre appareil de production. Pour lui, la stratégie du donnant-donnant - conditionner l’octroi de subventions publiques à des investissements privés - est la seule qui vaille. Son prédécesseur à Bercy n’y croit guère. Il fustige "l’incompétence crasse de l’Europe" face aux politiques industrielles agressives des Etats-Unis et de la Chine, et appelle à un sursaut de toute la nation.
L’Express : la crise du Covid et la guerre en Ukraine ont relancé l’impératif d’une renaissance industrielle en France. Emmanuel Macron considère même la réindustrialisation comme "la mère des batailles". Où en est-on ?
Roland Lescure : Arnaud Montebourg a longtemps porté seul le flambeau de la réindustrialisation, et je l’en remercie. Il a été le Greta Thunberg de l’industrie…
Arnaud Montebourg : Merci pour ce compliment,...
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28/03 - Emploi des seniors : les entreprises françaises peu mobilisées
Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Mais tout le monde n’est pas égal selon son âge pour tenter l’aventure.
Après l’adoption – dans la douleur - de la réforme des retraites l’an dernier (passage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans), le gouvernement a réitéré sa volonté d’inciter les entreprises à conserver leur population senior plus longtemps. Objectif : améliorer le taux d’emploi des 55-64 ans, aujourd’hui l’un des plus faibles de l’Union européenne (56,9 % contre 62,4 % dans l’UE en 2022 selon la Dares), quoique en légère progression, mais loin derrière ceux de pays comme l’Allemagne (73,3 %) ou la Suède (77,3 %). Côté entreprises, on constate que la mobilisation n’est pas au rendez-vous. Selon une enquête du cabinet Oasys (mai 2023), 73 % d’entre elles affirment n’avoir toujours pas engagé de politiques spécifiques sur le sujet, 21 % se contentant d’envisager, à court terme, de mettre en place des actions de sensibilisation du management pour "lutter contre les a priori et les préjugés liés à l’âge".Des managers peu impliqués
Ce manque d’enthousiasme à leur endroit n’échappe pas à la lucidité des seniors. Selon l’étude The New Human Age réalisée par Manpower Group en novembre 2022, 38 % seulement des salariés âgés de 55 à 64 ans estiment que leur manager s’implique dans leur...
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28/03 - Israël-Hamas : au Royaume-Uni, le multiculturalisme remis en cause
Dans cet épisode de La Loupe, Agnès C. Poirier, correspondante de L’Express à Londres, et Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction, nous expliquent pourquoi tout le modèle multiculturel anglais est aujourd'hui remis en cause.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : The Telegraph
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : HENRY NICHOLLS / AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, il y a un acteur qui est évoqué presque quotidiennement : ce sont les Etats-Unis. Dans La Loupe, on s'est d’ailleurs intéressé aux livraisons d’armes américaines à l’Etat hébreu, aux conséquences jusque dans la course à la Maison-Blanche en novembre prochain et même à la relation entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le président Joe Biden.
Nous aurions pu également évoquer l’agitation que provoque le sujet sur les campus des plus grandes facs américaines, poussant même la directrice d’Harvard à démissionner... Bref, les conséquences du conflit israélo-palestiniens sont nombreuses outre-Atlantique.
Mais il y a un autre pays, plus proche de nous, qui est largement divisé autour de cette...
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28/03 - Les surprenants résultats de la semaine de quatre jours aux Emirats arabes unis
Le 30 janvier, le Premier ministre français a créé la surprise en annonçant une expérimentation de la semaine de quatre jours dans toutes les administrations, dont les ministères. Traditionnellement associée à la gauche politique et considérée comme la suite logique de la réduction du temps de travail, cette idée apparaît souvent comme la prochaine conquête sociale, non loin du revenu universel. Gabriel Attal a souligné l’utilité sociétale qu’elle pourrait revêtir, permettant notamment aux parents divorcés de se libérer du temps pour s’occuper de leurs enfants.
L’idée est dans les cartons depuis longtemps. Pensée par Pierre Larrouturou en 1993, on la retrouvait déjà dans la loi Robien, balayée ensuite par les 35 heures. La gauche n’a jamais tiré un trait dessus, comme en témoigne l’annonce récente du président de la métropole de Lyon, l’écologiste Bruno Bernard, de généraliser cette mesure à l’ensemble des agents de cette collectivité.
Si cette mesure a parfois le vent en poupe sous nos latitudes, comme le prouvent les expérimentations dans les pays scandinaves, en Belgique, au Portugal, en Allemagne et même au Royaume-Uni, elle se heurte à des obstacles culturels ou officiellement "organisationnels". Elle ne concerne très souvent que des métiers tertiaires qui ont vu le télétravail se généraliser en leur sein. A l’inverse, pour les métiers manuels, l’ajustement du temps de travail relèverait quasiment de la mission impossible. Vraiment ? Dans ces conditions, la semaine de quatre jours perd largement de sa portée...
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28/03 - L’imparable stratégie de l’EI-K pour recruter des terroristes en Asie centrale
Pour comprendre l’origine de l’attentat de Moscou, ce 22 mars, dans le centre commercial russe du Crocus City Hall, qui a tué au moins 137 personnes, il faut regarder vers les confins des montagnes d’Asie centrale. En Afghanistan est présent, sur pratiquement tout le territoire, l’État islamique du Khorasan - l’ancien nom d’une zone englobant une partie de l’Afghanistan, du Pakistan, de l’Iran et de l’Asie centrale. Fondée en 2015, cette branche du groupe Etat islamique, qui a revendiqué le massacre perpétré par quatre citoyens d’origine tadjike, s’est établie en Afghanistan en 2019, après la chute du califat. Elle compterait 1 500 à 2 200 membres - tous prêts à assouvir ses ambitions internationales. Car le groupe cible non seulement le régime taliban d’Afghanistan, mais aussi la Russie, la Chine, le régime chiite d’Iran et l’Occident. Au point de représenter une menace multiforme pour les Etats régionaux comme pour les pays européens. En trois ans, la filiale afghane a ainsi commis près de 400 attentats en Afghanistan et dans la région pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa. Plusieurs dizaines d’autres ont visé la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Autriche.
Ces incursions sur le sol européen impliquent des djihadistes originaires des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, à l’image de Chamsiddine Faridouni, 24 ans, l’un des assaillants du Crocus City Hall, arrêté par la police russe alors qu’il prenait la fuite vers la frontière biélorusse. Dans une vidéo, où on le voit maintenu...
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28/03 - Assurance chômage : Attal ou la tentative de transformer une mauvaise nouvelle en opportunité
La première fois, tout était réglé comme du papier à musique. Le 5 décembre 2023, un organisme indépendant, l’OCDE, gifle la France pour ses résultats scolaires, via le classement Pisa. Gabriel Attal, alors ministre de l’Education, a anticipé : cela fait des semaines qu’il prépare son "choc des savoirs". "Il ne faut pas juste encaisser, confiait-il. Dans la foulée, il doit y avoir un sursaut. J’ai donné huit semaines à la mission Exigence des savoirs, comme ça les mesures que j’annoncerai auront été concertées." Le même jour, il présente donc dans une grande conférence de presse son plan d’action.
Mardi 26 mars, c’est au tour de l’Insee de gifler la France pour l’ampleur de son déficit, largement supérieur aux prévisions. Gabriel Attal, désormais Premier ministre, a anticipé : il a déjà programmé son 20 Heures sur TF1 depuis plusieurs jours. Avec toujours l’idée de faire du judo et de transformer une mauvaise nouvelle en opportunité politique. Sauf que l’effet de surprise ne fonctionne plus comme la première fois et, surtout, que le costume de Premier ministre ne ressemble pas du tout à un kimono.
Le choix du moment brouille en effet la réception du message, ainsi en est-il de la vie d’un chef de gouvernement. Gabriel Attal a annoncé mercredi soir 27 mars (pour son cinquième 20 Heures sur TF1 en moins de vingt mois) une nouvelle réforme de l’assurance-chômage en donnant forcément l’impression qu’elle répondait d’abord à des considérations financières, vu l’état des comptes publics. Ce n’est pas un hasard s’il avait...
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27/03 - Assurance chômage, déficit public : les annonces de Gabriel Attal sur TF1
Gabriel Attal veut rouvrir le chantier de l’assurance chômage afin d’en durcir encore les règles, après deux réformes controversées en 2019 et 2023. Le Premier ministre a annoncé, ce mercredi 27 mars, lors du 20 heures de TF1, une nouvelle réforme sur ce sujet "avant l’été" pour qu’elle puisse entrer en vigueur "à l’automne". "J’ai demandé à la ministre du Travail Catherine Vautrin de préparer de nouvelles négociations" pour "une vraie réforme, plus globale" avec les partenaires sociaux, alors que ces derniers doivent rendre dans les prochains jours des propositions sur le chômage des séniors.
Cette nouvelle réforme pourrait concerner la durée d’indemnisation, le temps de travail nécessaire pour bénéficier du chômage, ou encore le niveau d’indemnisation. Le Premier ministre a confirmé que cette dernière piste avait sa "préférence", tout en confirmant vouloir agir sur le premier levier en affirmant vouloir réduire la durée d’indemnisation "de plusieurs mois", sans que celle-ci ne passe pas en dessous de 12 mois.
🗣️@GabrielAttal annonce une réforme de l'assurance chômage "cette année"
▶️ #LE20H @GillesBouleau pic.twitter.com/lnizI0azhb— TF1Info (@TF1Info) March 27, 2024"Passer sous les 3 % de déficit" public en 2027
Alors que le déficit public de la France a finalement atteint 5,5 % du PIB en 2023, le Premier ministre a également confirmé "l’objectif de passer sous les 3 % de déficit en 2027", alors que l’agence de notation Moody’s a jugé ce mercredi "improbable" la réalisation des objectifs budgétaires...
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27/03 - Etat islamique, la menace mondiale
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27/03 - Menaces d’attentat : une semaine d’alertes dans les écoles
Six mois après l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, l’ombre du terrorisme plane toujours sur l’Education nationale. Davantage encore à l’heure où des menaces d’attentat inondent les environnements numériques de travail (ENT). Dans une série de messages envoyés au personnel d’établissements scolaires et aux élèves, des anonymes menacent de commettre des attaques contre des collégiens, lycéens et professeurs. En une semaine, plus de 150 établissements ont été ciblés, concentrés sur trois régions voisines : l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est. Le parquet de Paris, qui avait déjà ouvert une enquête sur des menaces contre des lycées franciliens le 21 mars, a indiqué ce mercredi que deux nouvelles enquêtes avaient été ouvertes dans la capitale sur les cyberattaques ayant visé des établissements scolaires ces derniers jours.
Les premières alertes remontent au mercredi 20 mars. Au beau milieu de l’après-midi, un message se glisse dans la boîte mail ENT de 74 établissements scolaires d’Ile-de-France. Le verbe est d’une violence rare : "Demain jeudi 21 mars, je ferai exploser l’établissement tout entier vers 11/15 heures et je décapiterai tous vos corps de kouffar pour servir Allah le tout-puissant qui règne sur le monde ? J’ai mis du C4 (un puissant explosif, NDLR) partout dans le lycée et dans les classes", annonce l’expéditeur, citant un verset du Coran débutant par "Tuez ceux qui ne croient pas en Allah". Puis de monter d’un cran dans l’abomination : "J’espère que vos corps de kuffars vous exploser...
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27/03 - Najat Vallaud-Belkacem : "Attal et Oudéa-Castéra ont, à leur corps défendant, rendu service à l’école"
Est-ce un retour ? En retrait de la politique depuis plusieurs années, Najat Vallaud-Belkacem a provoqué un débat national en proposant, dans Le Figaro, de rationner Internet. L’ancienne ministre de l’Education nationale défend aussi son bilan en matière de mixité sociale à l’école dans Le Ghetto scolaire*, ouvrage coécrit avec le sociologue François Dubet, paru au Seuil. Aujourd’hui directrice générale de l’ONG One France et présidente de France terre d’asile, Najat Vallaud-Belkacem y déplore l’entre-soi qui, selon elle, ne cesse d’augmenter à l’école, l’embourgeoisement de l’enseignement privé ou la "contre-culture" installée dans les établissements les plus défavorisés. Et elle ne mâche pas ses mots pour critiquer les solutions de facilité que représentent, selon elle, les classes de niveau comme le port de l’uniforme. Entretien.
L’Express : La France est un des pays de l’OCDE dans lesquels le lien entre le statut socio-économique de l’élève et ses performances à l’école est le plus élevé. Comment expliquer que, dans un pays si obsédé par les inégalités, celles-ci soient si fortes dans le système scolaire ?
Najat Vallaud-Belkacem : Derrière cette apparente obsession française pour l’égalité, il y a en réalité une préférence pour l’inégalité. Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux parents qui veulent toujours le meilleur pour leurs enfants, ce qui est très humain. Mais de constater que le système laisse faire, voire conforte les mécaniques qui augmentent la ségrégation scolaire. Laquelle est un énorme problème. D’un côté,...
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27/03 - Guerre en Ukraine : Zelensky fait le ménage à la tête de la sécurité nationale
Le remue-ménage continue dans les plus hautes sphères du pouvoir ukrainien. Après le remaniement controversé à la tête de l’état-major, avec le remplacement du populaire Valeri Zaloujny par Oleksandr Syrsky, Volodymyr Zelensky a limogé ce mardi 26 mars le chef de son Conseil de défense et de sécurité nationale (RNBO), Oleksiy Danilov. Une annonce laconique, sans explication officielle, et qui n’était pas vraiment attendue. Oleksandr Lytvynenko, ancien directeur du renseignement extérieur, sera son successeur, a annoncé le président ukrainien dans la foulée.
"Je suis reconnaissant envers Oleksiy Danilov pour son travail en tant que secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine. Il a été muté dans une autre direction. J’y reviendrai plus tard", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Facebook, alors que des rumeurs promettent déjà à Danilov le poste d’ambassadeur en Norvège. De son côté, ce dernier a remercié sur ses réseaux sociaux le président ukrainien pour sa "confiance", assurant que "le monstre russe sera annihilé" et appelant le peuple ukrainien à "ne jamais avoir peur de personne, d’aller de l’avant et de croire en l’Ukraine", sans donner non plus de son côté de raisons à son éviction.
4 years 5 months 24 days as Secretary of the National Security and Defense Council of Ukraine. A job that was dedicated to the last. Days for which I am not ashamed. Hours that flew by like lightning. I am grateful to fate for giving me the opportunity to serve my country and my…— Oleksiy...
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27/03 - Après Sarkozy 2007, la gauche féministe veut liquider l’héritage de Mai 68
"C’est horrible, horrible. C’est horrible ! Je ne veux pas voir ça !" Sur le plateau de l’émission Quelle époque ! sur France 2, le 2 mars 2024, Brigitte Fossey détourne le regard devant la scène d’un de ses films, Les Valseuses, dont on rediffuse un extrait. On l’y voit allaitant son nourrisson dans un train désert lorsque les deux voyous, stars du scénario, incarnés par Gérard Dépardieu et Patrick Dewaere, la harcèlent. "Moi, ce que j’aimerais bien, c’est que tu donnes la tétée à mon pote. C’est un grand amateur de lait et, en plus, il est né d’une mère inconnue", moque le premier, 24 ans à l’époque.
Le célèbre film de Bertrand Blier, sorti au cinéma en 1974, devait souffler ses cinquante bougies, le mercredi 20 mars dernier. Il n’en fut rien, pas un mot ni une fête pour ce long-métrage, celui d’une génération, celle de Mai 68 et ses lendemains, jeunesse enivrée d’un idéalisme et d’une liberté sexuelle sans borne, aucune. "Pornographie", "film d’obsédé"… La critique a beau grincer des dents, le public, lui, s’engouffre en masse dans les salles obscures : 5,7 millions d’entrées. En 1974, la jeunesse est encore impatiente et Bertrand Blier dira, dans un entretien à Transfuge, avoir voulu suivre la mode des films provocateurs "pour donner un tour de vis supplémentaire, choquer encore plus".Nouvelle norme
"Jouir sans entraves", ainsi allait le célèbre slogan, l’ère de violences sexuelles et sexistes emballées dans le papier cadeau du libertinage. L’injonction épicurienne d’alors n’avait cure du consentement des femmes et...
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27/03 - Assistants d’eurodéputés du FN : Marine Le Pen sera jugée à partir du 30 septembre
Le procès débutera après les élections européennes. Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, le RN et la direction du parti des années 2010, soupçonnés de détournement de fonds européens, seront jugés du 30 septembre au 27 novembre par le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé ce mercredi 27 mars cette juridiction.
Marine Le Pen et 26 autres personnes ainsi que le Rassemblement national en tant que personne morale sont soupçonnés d’avoir mis en place entre 2004 et 2016 un système de rémunération par l’Union européenne des assistants d’eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le parti.
Marine Le Pen, qui a toujours contesté toute infraction dans ce dossier, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité. Son père, co-fondateur en 1972 du parti à la flamme, sera également sur les bancs des prévenus aux côtés du maire de Perpignan Louis Aliot, de l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, du vice-président exécutif de Reconquête ! Nicolas Bay, et de l’ex-trésorier Wallerand de Saint-Just ou encore du député et porte-parole du RN Julien Odoul.
Le tribunal décidera le 3 juillet, après l'avis d'experts, si Jean-Marie Le Pen, 95 ans, est en état de préparer sa défense et d'assister au procès. "M. Le Pen ne peut plus se déplacer et ses facultés sont considérablement altérées", a indiqué au tribunal son avocat, Me François Wagner. Si les experts estiment que Jean-Marie Le Pen n'est pas en mesure de comparaître, il devrait être représenté par sa fille Marie-Caroline Le Pen, présente à l'audience mercredi. Les...
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27/03 - Tarifs des hôpitaux en 2024 : la colère des établissements privés
Trois milliards d’euros en plus, quasi-exclusivement réservés au public : le gouvernement a décidé de revaloriser de 4,3 % les tarifs des hôpitaux publics et du secteur non lucratif en 2024, mais seulement de 0,3 % ceux des établissements privés, déclenchant l’ire de leurs représentants.
Ces tarifs définissent chaque année, autour du mois de mars, le montant des remboursements par l’Assurance maladie aux établissements pour les actes de soins, et représentent l’essentiel des ressources des hôpitaux. Selon le ministère de la Santé, les revalorisations consenties représentent "une augmentation de 3,2 milliards (d’euros) des ressources des établissements", sur la base d’une croissance d’activité des hôpitaux de 2,5 %. L’exécutif dit vouloir "soutenir la reprise de l’activité des établissements" pour "répondre aux besoins de la population et poursuivre la normalisation progressive du financement post-crise sanitaire (du Covid)".
#Communiqué 🗞️ | Financement des établissements de #santé : le Gouvernement dévoile ce jour des tarifs hospitaliers 2024 en hausse pour tous les secteurs afin d’accompagner la reprise de l’activité et la réponse aux besoins de santé des Français ⤵️— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) March 27, 2024
Pressurés par l’inflation très forte et des revalorisations salariales des soignants, public comme privé réclamaient depuis le début de l’année des hausses de 10 %, essentielles pour résorber des déficits "jamais vus".
Au final, le public sort grand gagnant, même s’il obtient moins que...
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27/03 - "Un doigt d’honneur aux intégristes" : Kaouther Adimi et les jambes de Hassiba Boulmerka
"Je me souviens que le 8 août 1992, à Annaba, ville côtière de l’est de l’Algérie où je passe l’été avec mes parents, nous regardons sur le petit écran Hassiba Boulmerka gagner la médaille d’or olympique du 1 500 mètres. La toute première de l’Algérie, pays indépendant depuis à peine trente ans. Mais avant la victoire, la course. L’image est brouillée et le son assez pourri, ce qui donne au commentateur une étrange voix chevrotante. Mon père s’en agace à plusieurs reprises et trifouille nerveusement le câble de la télévision. Ma mère finit par planter une fourchette au dos de l’appareil, et miracle, l’image devient nette. La voix demeure un peu tremblante, mais rien de grave : le commentateur est ému.
Hassiba, vingt‐quatre ans, s’apprête à̀ s’élancer dans son couloir. Malgré la fourchette, les couleurs restent fades mais c’est la télévision algérienne qui veut cela. Il m’arrive de penser que nous, les Algériens, avons été conditionnés à voir la vie à travers ce filtre marron‐verdâtre que l’ENTV n’a eu de cesse d’utiliser (… et aujourd’hui encore). Mais en 1992, je m’en moque du filtre et des couleurs, je dévore des yeux Hassiba. […]
Sur l’écran, Hassiba court si vite et l’écran est si flou qu’on ne distingue pas vraiment son visage, ses yeux, deux billes noires, semblent être surmontés par un seul sourcil. Dans les gradins du stade olympique de Barcelone, des drapeaux de l’Algérie. Hassiba est vêtue de vert et porte le dossard numéro 5. Son short flotte. Il est si court – on dirait un justaucorps ou une culotte bouffante – qu’il...
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27/03 - Déficit public de la France : la mise en garde de l’agence Moody’s
Moody’s ne croit pas aux engagements de Paris. L’agence de notation américaine a jugé, ce mercredi 27 mars, "improbable" que la France tienne son objectif de réduire le déficit public à 2,7 % d’ici 2027, estimant en outre les 10 milliards d’économies supplémentaires en 2024 insuffisantes pour "remettre le gouvernement sur la trajectoire" budgétaire prévue.
L’annonce d’un dérapage du déficit à 5,5 % du PIB (Produit intérieur brut) en 2023 "rend improbable" la tenue par le gouvernement de son objectif de réduire le déficit à 2,7 % du PIB d’ici 2027, "tel qu’il le prévoit dans son plan budgétaire à moyen terme présenté en septembre", écrit Moody’s dans un communiqué, précisant que celui-ci n’est pas un avis de notation à proprement parler.
Ces signaux d’alerte sur les finances publiques surviennent à un mois du prochain verdict des agences de notation : le 26 avril, Fitch et Moody’s donneront une nouvelle appréciation de la capacité de la France à rembourser sa dette. Une dégradation de la note française pourrait renchérir le coût de ses emprunts et grever encore un peu plus les finances publiques."Des recettes plus faibles que prévu"
L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a indiqué mardi que le déficit, à 5,5 % du PIB en 2023, avait dépassé de 15,8 milliards d’euros et de 0,6 point de pourcentage, la prévision du gouvernement qui était de 4,9 %, compliquant encore l’objectif de désendettement affiché par le ministre français de l’Economie. Bruno Le Maire a malgré tout réaffirmé mardi sa...
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27/03 - Ces RH qui veulent changer de métier : comment mettre fin à l’hémorragie
Se préoccuper du bien-être des collaborateurs, tout en répondant aux exigences et aux contraintes économiques de l’entreprise. Laborieux jeu d’équilibriste auquel doivent se prêter les professionnels des ressources humaines qui sont de plus en plus nombreux à songer à rendre leur tablier… D’après une enquête réalisée par le cabinet d’étude Robert Walters, 56 % des cadres RH ont exprimé le souhait de changer d’emploi dans les douze prochains mois. Soit dix points de plus que l’an dernier.
La crise du Covid-19 pourrait bien être le point de départ du mal-être éprouvé par les responsables des ressources humaines. Au sein des entreprises, ce sont eux qui ont notamment été en première ligne pendant la pandémie : lorsque l’économie française a été mise sous cloche, il a fallu orchestrer la mise en œuvre des mesures restrictives, gérer et expliquer l’intégration d’une nouvelle organisation, mais également canaliser les inquiétudes et incertitudes liées au contexte jusqu’alors inédit.
"S’en est suivie une période durant laquelle certains secteurs comme la tech ont fait face à des phases de croissance et de décroissance rapides, envoyant des signaux contradictoires aux collaborateurs et renforçant leur besoin d’être rassurés", explique Audrey Silvain, senior consultant à Robert Walters et auteure de l’article "DRH : un rôle essentiel dans un environnement en constante évolution", qui s’appuie sur les données publiées dans l’enquête. Résultat : les professionnels RH ont été confrontés à des demandes toujours plus nombreuses et...
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27/03 - Israël appelle "le monde à agir" après les révélations d’agressions sexuelles d’une ex-otage
La guerre fait rage dans la bande de Gaza où d’intenses bombardements israéliens ont fait, ce mercredi 27 mars, des dizaines de morts à travers le territoire assiégé et menacé de famine, où l’armée poursuit ses opérations aux abords de plusieurs grands hôpitaux, malgré l’appel au "cessez-le-feu immédiat" du Conseil de sécurité de l'ONU. De son côté, Israël a réagi aux déclarations d’une ex-otage ayant pris la parole dans la presse américaine pour raconter les agressions sexuelles dont elle a été victime en captivité.
Les infos à retenir
⇒ Tsahal poursuit ses opérations aux abords des hôpitaux de la bande de Gaza
⇒ Une ex-otage israélienne du Hamas raconte les violences sexuelles qu’elle a subies en captivité
⇒ Plusieurs morts dans des tensions à la frontière israélo-libanaiseL’opération dans les hôpitaux se poursuit
La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre entre Israël et le Hamas ne connaît aucun répit dans le territoire palestinien, où 66 personnes ont été tuées dans les bombardements de la nuit, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Les opérations terrestres de l’armée israélienne se poursuivent dans et aux abords de trois grands hôpitaux, accusés par Israël d’abriter des bases du Hamas.
L’armée a annoncé mercredi continuer son opération commencée le 18 mars dans le grand complexe hospitalier al-Chifa de la ville de Gaza, dans le nord, affirmant avoir tué jusqu’à présent "des dizaines de terroristes", en avoir arrêté "des centaines" et avoir découvert des armes. Les opérations militaires continuent aussi...
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27/03 - Comment la Russie plonge encore l’Ukraine dans le noir
Kharkiv, le vendredi 22 mars 2024. La deuxième ville d’Ukraine est plongée dans l’obscurité totale à la nuit tombée, alors que des dizaines de missiles et de drones explosifs russes ont visé, plus tôt dans la matinée, des infrastructures énergétiques. Ses habitants sont privés de courant : peu avant 20 heures, seuls les phares des voitures ou les lampes des téléphones éclairent la chaussée. Les uniques bâtiments illuminés sont des magasins disposant de générateurs, relate l’AFP.
"Nous sommes habitués aux bombardements, ils sont assez fréquents, mais il n’y avait pas eu de panne d’électricité depuis longtemps", raconte Bogdan Kuriashiy, 21 ans, au micro de l’agence de presse. "Je dirais même que nous n’étions pas préparés. Nous avions oublié ce que sont les batteries externes" pour portable, ajoute le jeune étudiant. Selon le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, l’attaque, qui a été menée "avec plus de 20 missiles", était la "plus puissante" contre la ville et ses infrastructures énergétiques depuis le début de la guerre, mettant à l’arrêt les systèmes de chauffage et d’eau, a-t-il indiqué en milieu de journée sur Telegram.Sept régions touchées
Ces dernières semaines, la Russie a multiplié les bombardements chez son voisin, notamment contre les installations énergétiques, en représailles, dit-elle, aux attaques ukrainiennes contre ses régions frontalières. Vendredi dernier, l’opérateur ukrainien Ukrenergo a ainsi rapporté des coupures d’électricité "dans sept régions" du pays, dans un communiqué sur Telegram, précisant que la...
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27/03 - Un million d’emplois en 2035 ? Ces leviers pour réindustrialiser la France
Si elle veut faire renaître un tissu industriel conséquent sur son territoire, la France va devoir se glisser dans les chaussures d’un marathonien. Malgré des résultats sur le front de l’emploi et des ouvertures d’usines, la part de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB) n’a guère repris des couleurs, et la balance commerciale s’en ressent. A en croire Olivier Lluansi, un des experts du secteur, le pays dispose pourtant d’une foule de leviers pour faire passer la production manufacturière d'environ 10% de son PIB, à 12 %, voire 13 % en 2035.
Un objectif que le rapporteur d’une mission sur l’avenir des politiques industrielles en France, qui en a livré quelques conclusions dans le cadre du salon Global Industrie, juge plus réaliste que celui de 15 %, souvent avancé. A si brève échéance, il semble difficile à atteindre en raison des besoins colossaux requis en électricité et en main-d’œuvre. "Selon les modèles de France Stratégie, un tel scénario supposerait de recourir à l’immigration ou de basculer massivement des emplois de services vers l’industrie", illustre Olivier Lluansi.Une réflexion profonde
Mais avec une part de l’industrie à 12 %, la France pourrait guérir une bonne partie de son déficit commercial… A condition d’investir 200 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2035. Rien d’insurmontable en fléchant une partie des quelque 6 000 milliards d’euros d’épargne des Français vers l’industrie et en orientant la demande vers le "fait en France", assure l’expert, pour qui "la commande publique est...
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27/03 - Formations à distance : ces écueils à éviter
Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Voici les clefs pour réussir ce tournant vital. La formation à distance peut se révéler un choix judicieux.
Présentée par certains comme la pierre philosophale de la reconversion professionnelle, capable de transmuer les chômeurs en travailleurs et les démotivés en passionnés, la formation à distance est auréolée de nombreuses vertus. Signe du dynamisme du secteur, plusieurs salons lui sont consacrés. Learning Technologies a fermé ses portes en janvier, Innovative Learning les ouvrira du 19 au 21 mars à Paris. L’événement - une centaine d’exposants cette année, quand ils étaient 28 en 2001 - fera la part belle aux innovations au service d’un apprentissage "hors les murs". Les vedettes de la porte de Versailles seront le digital, l’immersive, l’adaptive, le social ou encore le rapid learning. Toutes ces modalités de formation, dopées à l’intelligence artificielle pour certaines, entendent maintenir l’attractivité du distanciel. Pourtant, pour la première fois depuis 2020, la popularité de celui-ci marque le pas, reculant de quatre points. Le baromètre 2024 de l’ISTF, l’institut des métiers du digital learning, précise : "En reprenant quatre points au distanciel, le présentiel redevient le plus standard des dispositifs pédagogiques."Du...
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27/03 - Paris 2024 : le jardin des Tuileries bien parti pour accueillir la flamme olympique ?
Exit l’idée de la Tour Eiffel ou du musée du Louvre. Pour accueillir la flamme olympique pendant les Jeux de Paris, le Comité d’organisation des jeux (Cojo), de concert avec la mairie de Paris, aurait finalement choisi le jardin des Tuileries, situé au cœur de Paris, à près d’un kilomètre à vol d’oiseau de l’Hôtel de Ville, précise une source bien informée à l’Agence France Presse. Une information déjà dévoilée par le journal L’Equipe la semaine dernière.
Plus précisément, l’aire d’installation choisie se situe au niveau du Grand bassin rond du Jardin des Tuileries, proche de l’entrée est, en face de la Pyramide du Louvre. Une décision qui aurait été prise il y a déjà "plusieurs semaines", toujours selon cette source consultée par l’AFP.
Niché entre le palais du Louvre et la place de La Concorde, le jardin des Tuileries serait plus accessible au public. Raison principale pour laquelle les organisateurs auraient finalement décidé d’y installer la vasque olympique qui accueillera la flamme pendant toute la durée des JO. Outre l’accessibilité, la zone "permet une sécurisation optimale", fait valoir la source. Et d’ajouter : "il y aura des forces de l’ordre 24 heures sur 24 pour protéger la flamme et le public pourra la voir notamment grâce à des passages sur le côté du Jardin qui sont surélevés".Maintenir le suspense
Interrogé par nos confrères de l’AFP, le comité d’organisation a toutefois refusé d’infirmer ou de confirmer cette information. De même que l’adjoint aux sports de la Mairie de Paris, Pierre Rabadan, qui n’a...
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27/03 - L’EI-K, la nouvelle menace mondiale ? "Les Occidentaux doivent faire très attention"
Ce sont les attaques les plus meurtrières en Europe depuis les attentats de Madrid en mars 2004 et ses 192 morts. Vendredi 22 mars, une opération menée par un groupe armé de mitrailleuses a tué au moins 139 personnes et fait plus de 100 blessés dans une salle de concert en périphérie de Moscou. En fin de soirée, le groupe Etat islamique a revendiqué l’attentat, précisant qu’une de ses branches, l’Etat islamique au Khorasan (EI-K) en était responsable. L’EI a expliqué que cette action s’inscrivait "dans le contexte […] de la guerre faisant rage" entre le groupe et "les pays combattant l’islam".
La perte d’influence de Daech, commanditaire des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, avait laissé croire à un remplacement du terrorisme "commando" par un "djihadisme de proximité". L’émergence à l’international d’une nouvelle ramification du groupe Etat islamique montre que, désormais, ces deux modes d’actions vont coexister. Analyse avec Barak Mendelsohn, professeur associé de science politique à l’Haverford College, en Pennsylvanie, et auteur notamment de l’article "A l’horizon : le futur du mouvement djihadiste".
Avez-vous été surpris de l’ampleur de l’attaque du 22 mars à Moscou ?
Barak Mendelsohn L’Etat islamique et d’autres groupes djihadistes ont déjà employé cette méthode, faite de multiples tireurs. Il n’y a rien de neuf là-dedans. L’attaque du Bataclan en est d’ailleurs l’exemple type, comme celle de novembre 2008 à Bombay, en Inde. A l’époque, dix attaques terroristes coordonnées avaient eu lieu dans la ville....
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27/03 - Réindustrialisation : le gouvernement dévoile les chiffres de 2023
En 2023, 57 nouvelles usines ont ouvert en France, soit au total, en incluant les agrandissements de sites avec de nouvelles lignes de production, 201 nouveaux sites industriels, contre 176 en 2022, a annoncé mercredi le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, Roland Lescure.
"Quand j’ai été nommé ministre de l’Industrie, il y a un an et demi, je n’avais pas de mesure objective exhaustive de la réindustrialisation", a déclaré le ministre sur Franceinfo en annonçant la création d’un nouveau "baromètre industriel de l’Etat", disponible depuis mercredi matin, et montrant le bilan net des ouvertures et fermetures de sites industriels, et extensions significatives de chaînes de production au cours de l’année écoulée.
L'an passé, "il est intéressant de noter que la base industrielle est présente et continue de s'étendre" en France, notamment dans l'agroalimentaire et dans les industries vertes et écocirculaires (recyclage, batteries, électrolyseurs à hydrogène, énergie renouvelables, méthaniseurs..), souligne-t-on au cabinet du ministre.Le baromètre affiche l'ouverture de 139 usines nouvelles
Selon les chiffres bruts publiés mercredi, basés sur les autorisations administratives délivrées par les préfectures et comptabilisant les "ouvertures effectives" de sites en 2023, 170 usines nouvelles ont ouvert en France, accompagnées de 184 "extensions significatives" de sites industriels, alors que 113 usines ont fermé et 40 "réductions significatives" ont été enregistrées. Soit un solde net de 57 usines...
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27/03 - PAC : ces règles environnementales que l’UE veut détricoter
Abandon des jachères obligatoires, haies, contrôles… Les Vingt-Sept ont approuvé, mardi 26 mars, une révision de la PAC détricotant ses règles environnementales, et discuté de pistes pour doper les revenus des agriculteurs, alors que des heurts ont opposé manifestants et policiers à Bruxelles.
Au grand dam des ONG écologistes, la Commission européenne a proposé mi-mars d’assouplir, voire de supprimer une partie des critères "verts" que la nouvelle Politique agricole commune impose depuis 2023 aux exploitations.
Réclamées par les Etats face à la colère agricole qui balaye le continent, ces révisions législatives ont été entérinées sans changement substantiel par des représentants des Vingt-Sept et seront désormais examinées en urgence par les eurodéputés.250 tracteurs à Bruxelles
Le sujet a aussi été discuté par les ministres de l’Agriculture réunis mardi à Bruxelles, alors qu’environ 250 tracteurs selon la police ont convergé dans le quartier européen, après de précédentes mobilisations en février.
Klaxons, jets d’oeufs, feux de foin ou de pneus, mais également des heurts : un homme a été arrêté pour jet de cocktails molotov et deux policiers ont été blessés, selon les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et canons à eau. "Nous n’avons pas oublié les agriculteurs ! On s’attaque à la PAC pour apporter plus de flexibilité, des réponses qui permettront d’augmenter leurs revenus", a déclaré le ministre belge David Clarinval.
Bruxelles propose de supprimer complètement l’obligation de laisser au moins 4 % des...
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27/03 - Du pont du Carroussel au Louvre : Parisien, je ne m’excuse pas de l’être
Ou alors le privilégié. Ou encore l’aristocrate d’un soir. Je me sentais comme ça. Il faisait nuit, la pluie s’était arrêtée, elle avait vidé les rues, l’air était frais, limpide d’humidité. J’ai traversé la Seine par le pont du Carrousel. Au 7 de la rue de Lille, dans ce lieu qui fut un entrepôt de papier, au temps où le quartier était farci d’imprimeries et d’ouvriers qui vont avec, et d’éditeurs, et d’écrivains, d’artistes, et qui plus récemment fut la galerie d’art très contemporain de Claude Berri, puis le studio de prise de vues de Karl Lagerfeld qui en fit sa bibliothèque, monumentale, des livres jusqu’au plafond de verre de sa démesure, bibliothèque-salon à laquelle on accède aujourd’hui par la librairie qu’il avait créée, exclusivement consacrée aux beaux livres d’art ; elle appartient désormais à la maison Chanel qui entretient ainsi la mémoire du couturier érudit, fantasque. Mythe de son vivant, il passe sa mort en compagnie de lecteurs d’images, tourneurs de pages et autres paresseux anachroniques venus écouter la conversation-concert ayant pour thème, ce soir-là, le franchissement par Arnold Schönberg et Vassily Kandinsky, du seuil de la tonalité dans la musique et la peinture, au début du XXe siècle, à Vienne.
Dans une robe très longue, en argent, Mimi Durand Kurihara présente les deux intervenants : le jeune chef d’orchestre Arnaud Arbet qui parlera du contrepoint, du tonal et de l’atonal, et de la dodécaphonie en jouant par moments du piano pour se faire mieux comprendre, tandis qu’Alexandre Devals causera...
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27/03 - Semaine de quatre jours, assurance chômage… Les dossiers chauds sur la table d’Attal
"Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité avec toujours un fil rouge […] celui du travail" : après le dérapage inédit du déficit public de la France - 5,5 % du PIB en 2023 - le chef du gouvernement Gabriel Attal est attendu sur TF1 ce mercredi soir après un séminaire du gouvernement à Matignon aux allures de Conseil des ministres consacré au travail.
La réunion a porté sur l’incitation à la reprise d’emploi, dont font partie les réformes contestées du RSA (revenu de solidarité active, ndlr) et de l’assurance chômage, sur la "désmicardisation" ou les bas salaires, et sur les nouvelles formes de travail comme la semaine en quatre jours, encore au stade expérimental.
A l’issue de ce séminaire, qui a duré près de deux heures trente, le Premier ministre a redit sur X l’engagement "total" de son gouvernement pour "la désmicardisation du pays" et le "retour à l’emploi". Il s’exprimera pendant 30 minutes au journal de 20 heures de TF1 et devrait dire sa "volonté très ferme" d’avancer sur le dossier de l’assurance chômage en évoquant les "leviers" pour la réformer et "un calendrier", selon son entourage.
Avec 15,8 milliards d’euros de déficit public de plus que ce qu’avait prévu le gouvernement, l’exécutif cherche à faire des économies sur les dépenses publiques afin de poursuivre l’objectif de désendettement réaffirmé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui exclut d’augmenter les impôts. C’est surtout dans le budget 2025 que des efforts devront être réalisés, estimés par Bercy à "au...
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27/03 - Revues littéraires : malgré une rentabilité incertaine, le genre fait florès
C’est le plus souvent une histoire de passion et d’amitié, façon élégante de dire que les revues littéraires dépensent plus d’argent qu’elles n’en gagnent. Ce qui ne les empêche pas de faire florès. Il y en aurait en France bien plus de 1 000, recensées sur le site Entr’revues, "la revue des revues francophones" lancée en 1986. Souvent pluridisciplinaires et financées à coups de crowdfunding (financement participatif), de mécénats et de subventions (notamment du CNL), elles font l’objet de petits tirages et s’auto-distribuent pour certaines d’entre elles. Rien qui ne saurait dissuader les nouveaux entrants tels que la revue Estrange, lancée en octobre 2023 et dédiée à l’étrange sous toutes ses formes avec des écrits de science-fiction, mais aussi Portoflio, créée en janvier 2024, qui publie dans son premier numéro trimestriel une rencontre entre le bédéiste Enki Bilal et Invader, figure du street art, ou encore, à l’initiative des éditeurs Louis Vendel et Manor Askenazi, Lettre Zola, une revue singulière mensuelle sous forme d’un livre-enveloppe, envoyé par voie postale, d’un auteur fraîchement primé (Blandine Rinkel, Mathieu Palain, Maud Ventura, Sabyl Ghoussoub, etc.).
On signalera aussi, dans ce flot de nouveautés, la revue trimestrielle Kometa ("comète" en ukrainien) née le 11 octobre 2023 de l’électrochoc de l’invasion russe en Ukraine. Sous la rédaction en chef de Léna Mauger, ancienne de la revue XXI, elle entend éclairer la géopolitique de l’Europe de l’Est avec, en premiers contributeurs, Emmanuel Carrère,...
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27/03 - Brésil : entre Macron et Lula, un partenariat stratégique sur les sous-marins
Après le décor luxuriant de la forêt, la Légion d’honneur pour le cacique Raoni et l’annonce d’un programme visant à lever "un milliard d’euros d’investissements" verts pour l’Amazonie brésilienne et française, place aujourd’hui à l’économie et l’industrie des sous-marins… Le président français Emmanuel Macron poursuit, mercredi 27 mars, sa visite d’Etat au Brésil, vouée à marquer le rapprochement avec le géant latino-américain, moteur parmi les pays émergents. Mercredi matin, les deux présidents se retrouvent près de Rio de Janeiro, sur le chantier naval d’Itaguaí, pour la mise à l’eau du troisième d’une série de quatre sous-marins de conception française à propulsion conventionnelle.
La livraison à la Marine brésilienne du Tonelero, un sous-marin "Scorpène" de conception française, s’intègre dans un partenariat stratégique inédit entre Paris et Brasília, qui doit aboutir à la construction par le Brésil de son premier sous-marin à propulsion nucléaire. La cérémonie renvoie à décembre 2008 et à la signature par le président français d’alors, Nicolas Sarkozy, et déjà Luiz Inacio Lula da Silva, d’un vaste accord stratégique portant aussi sur la vente de 50 hélicoptères et sur un contrat de 6,7 milliards d’euros pour développer les capacités sous-marines du Brésil et son industrie.Défendre l'"Amazonie bleue"
Fort de ses 8 500 kilomètres de côtes, le Brésil entend en effet assurer la sécurité de ce qu’il nomme l'"Amazonie bleue", son immense zone économique exclusive par laquelle transite plus de 95 % de son commerce extérieur et d’où...
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27/03 - Catastrophes climatiques : les chiffres d’une année inquiétante pour les assureurs
C’est un "changement d’échelle" manifeste. En 2023, les catastrophes climatiques en France ont coûté 6,5 milliards d’euros aux assureurs qui s’inquiètent de l’accélération de ces évènements dévastateurs, a indiqué mercredi à l’AFP Florence Lustman, présidente de France Assureurs.
Concernant le risque climatique, 2023 étant "la troisième année la plus grave en termes de sinistres climatiques après 1999 et 2022", a indiqué à l’AFP la présidente de la fédération. L’année 1999, marquée par les tempêtes Lothar et Martin, reste jusqu’ici la pire avec un coût estimé à 13,8 milliards d’euros en euros constants, suivie par 2022 dont les événements climatiques ont coûté 10 milliards d’euros aux assureurs.
Nous franchissons des "paliers successifs dans le coût du risque climatique". Dans les années 2000 à 2008 "on était en moyenne à 2,7 milliards d’euros par an". Ensuite entre 2010 et 2019 "on est passé à 3,7 milliards. Et si je prends la moyenne sur les quatre dernières années, dont 2022 et 2023, je suis à six milliards", a-t-elle ajouté.
Il y a eu beaucoup de phénomènes extrêmes en 2023, qui est d’ailleurs en France la deuxième année la plus chaude après 2022, dont "15 phénomènes venteux, avec des vents de plus de 150 km/h", "14 inondations avec à chaque fois, plus de 15 communes qui ont fait l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle, les "tempêtes Ciaran et Domingos qui ont touché le nord-ouest et ont occasionné 517 000 sinistres pour un coût de 1,6 milliard d’euros", et les inondations dans le nord qui ont fait "40 000...
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27/03 - Management : le malaise des cadres résumé en trois chiffres
Alors que le Premier ministre, Gabriel Attal, organise, mercredi 27 mars, un séminaire consacré au "travailler mieux", les signaux d’alerte sur le malaise des cadres se multiplient. Procrastination, stress, démotivation, surcharge, télétravail… Retour sur les chiffres qui témoignent du mal-être grandissant de ces salariés sur lesquels pèsent de plus en plus de responsabilités au sein de l’entreprise.1 cadre sur 4 estime que sa santé mentale s’est dégradée
Les chiffres qui illustrent le mal-être des cadres et cadres dirigeants s’accumulent avec les études, et celui-ci semble s’accentuer avec la proportion de responsabilité de chaque salarié. Selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée en septembre 2022, 1 cadre sur 4 estime que sa santé mentale s’est dégradée au cours des années précédentes. Pour les managers, c’est pire : 65 % ont la sensation d’une charge de travail insurmontable (contre 47 % pour les cadres non managers), 62 % ressentent un sentiment d’épuisement professionnel (contre 48 %) et 64 %, un stress intense (contre 48 %). Si bien que plus de 20 % des jeunes cadres ne veulent plus passer à des fonctions de management, de peur de ne voir leur état mental empirer. Et pour cause : parmi les répondants managers, 66 % trouvent cette fonction stressante et 43 % considèrent que cela représente trop de responsabilités.89 % des dirigeants et managers procrastinent au travail
Procrastiner est-il une preuve de fainéantise ? Près de 9 cadres dirigeants et managers sur 10 admettent...
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27/03 - Immigration : quand le RN s’inspire du RPR… et de Jacques Chirac
Etait-il vraiment nécessaire de débattre en vase clos pendant deux heures pour que les membres du Rassemblement national actent qu’ils sont bien d’accord sur la question migratoire ? Mardi 26 mars, à deux pas de l’Assemblée nationale, le parti d’extrême droite tenait ses "Etats généraux de l’immigration". Toute ressemblance avec l’événement du même nom organisé par le RPR en 1990 est parfaitement souhaitée.
On l’a même théorisé au RN : invoquer le patronage du parti de la droite républicaine servira à rassurer des électeurs réticents. "Notre programme sur l’immigration est très proche de ce que proposait le RPR" assurait encore Jordan Bardella le 29 février devant un parterre de journalistes. Dans sa sempiternelle quête de respectabilité, le RN va jusqu’à revendiquer un héritage chiraquien. Qu’importe si ce même Jacques Chirac, en 2002, a refusé de débattre face à Jean-Marie Le Pen lors du débat du second tour de l’élection présidentielle. Et tant pis si la première version des états généraux de l’immigration s’est justement tenue pour combattre la montée du Front national.Surtout pas de contradictions
Pas rancuniers pour un sou, c’est donc au RPR que les frontistes dédient leur événement. Au programme des deux volets de cette rencontre hermétique : constats et solutions. Surtout pas de contradictions. 17h30. Tout guilleret, le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio monte sur scène pour introduire les tables rondes, manifestement très amusé de citer du Chirac, du Seguin et du Pasqua devant un parterre frontiste.
Lui...
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27/03 - La guerre en Ukraine vue par le RN et LFI : quatre arguments, une même complaisance avec Poutine
Depuis les propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes au sol et à l’approche des élections européennes, la guerre en Ukraine a rarement suscité autant de débats sur la scène politique française. En corollaire, autant d’approximations à mettre au crédit du Rassemblement national ou de la France insoumise. De l’Europe qui "n’est pas aujourd’hui directement menacée" par la Russie, aux "territoires disputés" en Ukraine, L’Express a sélectionné, et corrigé, quatre déclarations d’une rare complaisance."L'Europe n'est pas aujourd'hui directement menacée" : Thierry Mariani, député européen du RN
Sa déclaration a aussitôt fait tiquer sur le plateau. Invité à débattre le 14 mars avec d’autres candidats aux élections européennes par la chaîne Public Sénat et les journaux du groupe Ebra, l’eurodéputé du Rassemblement national Thierry Mariani a livré son analyse sur l’invasion russe de l’Ukraine. "Qu’est-ce que nous disons aujourd’hui sur cette guerre ? Nous disons tout simplement d’abord que l’Europe n’est pas aujourd’hui directement menacée", a lancé l’ancien ministre, avant d’être qualifié quelques minutes plus tard de "petit télégraphiste du Kremlin" par la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann.
Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, les menaces proférées par la Russie contre l’Europe sont nombreuses et largement documentées. "Elles sont quasi quotidiennes : il suffit d’allumer la télévision russe, confirme l’historienne Françoise Thom, auteure de "Poutine ou l’obsession de la puissance" (Litos, 2022). C’est...
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27/03 - Du dopage "classique" à l’ADN modifié : les JO de Paris seront-ils prêts ?
Dans cet épisode, Yohan Blavignat, rédacteur en chef adjoint à L’Express, nous raconte comment Paris se prépare à surveiller massivement les sportifs pour les JO 2024.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation, écriture et montage) et Sébastien Salis (réalisation).
Crédits : France 2, INA
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : FRANCK FIFE/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Nous sommes en 2124. Cela fait près de 40 ans que la France n’a pas connu de gelées, les pics à 50 degrés durant l’été sont nombreux, et les vignes du sud-ouest ont même été remplacées par des pistachiers. Côté technologie, la réalité augmentée fait largement partie du quotidien. Même plus besoin de tenir un téléphone dans sa main. Bref, le monde a bien changé.
Et pourtant, certaines choses sont toujours là. Par exemple, en ce mois de juillet 2124, Paris accueille à nouveau les Jeux olympiques, 100 ans exactement après l’édition de 2024 !
Mais la compétition ne ressemble en rien à celle du siècle dernier. Désormais, ce ne sont pas les athlètes les mieux entrainés qui l’emportent, mais ceux qui savent le mieux tirer parti de la science. Exit les coachs sur le bord du terrain, les sportifs sont entourés de médecins et de chercheurs.
Sur...
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26/03 - Mélenchon-Glucksmann, les coulisses d’une rivalité qui bouscule la gauche
Dans le vieux train qui revient de Clermont, ce 25 juin 2020, le bruit des rails qui claquent et une conversation qui anime l’avant d’un wagon. Face à face, Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon. Hasard de la vie politique, les deux hommes se sont retrouvés au même endroit au même moment, avec le cégétiste Philippe Martinez et les ex-salariés de Luxfer, l’usine de fabrication de bouteille d’Oxygène fermée depuis un an. Une sombre histoire de retard les a embarqués dans la même voiture de l’intercités qui doit filer vers Paris. Cinq heures, ça laisse du temps pour débattre de la révolution française, l’Europe, la Chine, la Russie, la place de la France dans le monde, de l’avenir de la gauche aussi.
"J’ai souvenir d’une discussion très agréable, entre deux intellectuels qui s’écoutaient et prenaient plaisir à échanger", raconte l’insoumis Paul Vannier, témoin de la scène. "Vous voulez quitter l’Otan, très bien, mais il faudra bien faire une défense européenne dans ce cas", provoque Glucksmann. Mélenchon rechigne : "Jamais ! Ce sera sous l’égide des Allemands." Et à certains moments, des convergences aussi. "La géopolitique commande le politique qui commande l’économie", expose le leader de La France insoumise devant un Glucksmann qui opine du chef. "Au fond, tu es presque un insoumis", moque Vannier. Rires dans le train. On invite l’égérie de Place publique à Valence, la fête de rentrée des insoumis qui se tient fin août. Ça ne se fera finalement pas. "Dans ce train de Clermont, Mélenchon a compris qu’il avait un...
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26/03 - Effondrement d’un pont à Baltimore : quelles conséquences pour l’économie locale ?
Ce mardi 26 mars, le monde s’est réveillé avec les images spectaculaires de l’écroulement du pont routier de Baltimore, niché sur la côte est des Etats-Unis. La structure qui porte le nom de Francis-Scott-Key, l’auteur des paroles de l’hymne national américain, a été percutée cette nuit par un porte-conteneurs récent battant pavillon de Singapour, avant de se disloquer dans le fleuve Patapsco. La faute à une protection "inadéquate" des piliers, d’après Toby Mottram, professeur d’ingénierie structurelle à l’Université de Warwick.
Si les causes de cet incident demeurent encore floues, ses conséquences semblent d’ores et déjà apparentes. L’impact sur l’économie locale pourrait être important. Et pour cause, l’effondrement du pont de 2,6 km qui relie la ville de Baltimore à la communauté de Dundalk signe la mise à l’arrêt de l’un des ports les plus fréquentés des Etats-Unis : le Helen Delich Bentley Port of Baltimore. Le neuvième des Etats-Unis en termes de marchandises étrangères manutentionnées et de valeur des marchandises étrangères.52 millions de tonnes de marchandises
Chaque année, de gigantesques porte-conteneurs transitent par la ville portuaire du Maryland. En 2023 par exemple, 1,1 million de conteneurs - dans le jargon du transport maritime, des EVP (équivalent vingt pieds, l’unité de référence du secteur) - sont passés par le port de Baltimore. Plus précisément, quelque 52 millions de tonnes de marchandises étrangères sont entrées aux Etats-Unis la même année via ce port historique, bâti au XVIIe siècle. Pour...
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26/03 - Israël : écarter Netanyahou du pouvoir ? Pas si simple…
La pression monte sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, de plus en plus isolé. Pour la première fois depuis le début du conflit au Moyen-Orient, il y a plus de cinq mois, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza. Un camouflet pour Israël car cette fois, le fidèle allié américain n’a pas bloqué le vote.
Son abstention, qui a provoqué une réaction outragée de "Bibi", confirme la volonté de l’administration Biden de prendre ses distances avec lui. L’exaspération était palpable ces dernières semaines à Washington. Tandis que le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, appelait à de nouvelles élections en Israël, Joe Biden, qui a perdu du crédit politique, en pleine année électorale, en se liant à la droite et à l’extrême droite israéliennes, déclarait que Netanyahou causait "plus de tort que de bien" à l’Etat hébreu.
La crispation américaine se focalise désormais sur l’offensive que Tsahal compte mener à Rafah, dans le sud de Gaza, où se concentrent plus d’un million de personnes. Craignant de lourdes pertes civiles supplémentaires et un désastre humanitaire, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, n’a pas caché son hostilité envers cette opération.Le "dilemme de Netanyahou"
Pour l'heure, Netanyahou s'arc-boute sur sa stratégie. Dès le lendemain du vote, l’armée israélienne lançait de nouveaux raids contre Gaza. En réalité, "seule la suspension de l’aide militaire américaine acterait une crise et ferait véritablement pression", souligne...
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26/03 - "Economie de guerre" : en quoi consistent les "réquisitions" pour accélérer l’aide à l’Ukraine ?
Sébastien Lecornu hausse le ton contre les industriels. Le ministre des Armées a annoncé ce mardi 26 mars qu’il n’était pas impossible que l’Etat leur impose des réquisitions pour accélérer la production militaire, notamment dans le cadre du soutien à l’Ukraine face à la Russie. "Pour la première fois, je n’exclus pas d’utiliser ce que la loi permet au ministre et au délégué général pour l’armement (DGA) de faire, c’est-à-dire si le compte n’y était pas en matière de cadence et de délais de production, de faire des réquisitions le cas échéant ou de faire jouer le droit de priorisation", a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse inédite en présence de tous les chefs d’état-major.
Paris enjoint l’industrie de défense française à produire davantage et plus rapidement pour répondre aux besoins de son armée et assurer dans la durée son soutien à l’Ukraine. Et pour cela, les réquisitions, "l’outil le plus dur de notre arsenal juridique", des mots de Sébastien Lecornu, font désormais partie des possibles réponses envisagées.Le cadre des réquisitions élargi depuis 2023
Les réquisitions peuvent concerner des personnels, des stocks ou des outils de production, ou encore des biens et services, qui seraient saisis par l’Etat pour des raisons stratégiques vitales. Inscrites au sein du Code de la défense sans modification depuis 1959, le vote de la loi de programmation militaire à l’été dernier a modifié leur possible mise en œuvre.
Désormais, au lieu d’être seulement applicable en cas de mobilisation sur le territoire, une...
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26/03 - Salaires : pourquoi le versement de votre paie de mars pourrait avoir du retard
Salariés, ne soyez pas pressés. Car ce mois-ci, votre paie pourrait bien arriver avec quelques jours de retard. Et pour cause, le système Target 2, qui permet d’envoyer de l’argent gratuitement d’un compte à un autre sous la forme de virement SEPA, sera fermé du vendredi 29 mars au lundi 1er avril inclus.
Utilisé depuis 1999, Target 2 ferme en réalité tous les week-ends. Raison pour laquelle le délai requis pour un virement effectué un vendredi ou un samedi avoisine les 72 heures, contre une journée en semaine. Mais ces systèmes de règlement des paiements, se mettent également en veille "certains jours fériés". À l’instar du jour de l’an, de la fête du travail, de Noël, du 26 décembre, ou encore du Vendredi Saint dans les zones concernées (Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin pour la France, et Portugal, Espagne, Italie, Allemagne en Europe).2024 : une spécificité calendaire
C’est également le cas chaque année au moment du "week-end prolongé de Pâques", précise la Fédération bancaire française (FBF) dans un communiqué publié ce lundi 25 mars. Cette année revêt toutefois une petite spécificité : le week-end de Pâques tombe en fin de mois, "période de réception des salaires", explique FBF, qui se veut rassurante : les entreprises seraient bien à jour des calendriers de fermeture de Target.
Ce, grâce à une forte communication menée par les institutions bancaires : banque centrale européenne (BCE), chambres de compensation, Comité français d’organisation et de normalisation bancaires (CFONB), ou encore banques commerciales....
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26/03 - Attentat de Moscou : les zones d’ombre d’une enquête sous influence
"Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire". Quatre jours après l’attentat terroriste revendiqué par l’Etat islamique (EI) dans la salle de concert du Crocus City Hall, dans la périphérie de Moscou, le gouvernement russe continue d’accuser l’Ukraine d’être complice de l’attaque qui a fait 139 morts, selon un bilan provisoire.
Pour la première fois depuis l’attentat, Vladimir Poutine a reconnu lundi 25 mars que l’attaque avait été commise par des "islamistes radicaux", lors d’une réunion gouvernementale. Mais "ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire", a poursuivi le président russe récemment réélu. Une rhétorique reprise mardi par le secrétaire du Conseil de Sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, en conférence de presse : "Bien sûr que c’est l’Ukraine", a-t-il affirmé, répondant à la question de savoir si Kiev ou l’EI avait orchestré l’attaque.
Vendredi 22 mars, la Russie a connu le pire attentat de ces vingt dernières années - le plus meurtrier revendiqué par l’EI sur le sol européen jusqu’ici. En 13 minutes, entre 19h58 et 20h11, heures locales, des assaillants ont tiré sur des dizaines de personnes avant de mettre le feu à l’auditorium. Les policiers ont retrouvé quelque 500 balles, deux fusils d’assaut kalachnikov et 28 chargeurs sur les lieux de la tragédie, précisant qu’ils appartenaient "aux assaillants". Au total, le nombre de victimes s’élève à près de 139 tandis que 182 blessés ont été identifiés, selon un bilan non définitif - le déblaiement du bâtiment se poursuivant jusqu’à ce mardi. Quatre jours après...
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26/03 - Cessez-le-feu à Gaza : un tournant dans les relations entre Israël et les Etats-Unis ?
Entre Washington et Tel-Aviv, les tensions vont crescendo. Depuis plusieurs semaines, l’administration américaine ne fait pas l’économie de critiques à l’encontre de Benyamin Netanyahou dans sa conduite de la guerre à Gaza. Des sermons que le Premier ministre israélien goûte peu. Ce dernier n’a d’ailleurs pas hésité à réaffirmer son intention de lancer une offensive sur Rafah, alors que Joe Biden a exhorté Israël à ne pas attaquer cette ville du sud de Gaza.
Mais ce lundi 25 mars, un point culminant dans cette escalade des tensions semble avoir été atteint : en s’abstenant au Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis ont permis l’adoption d’une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat". Une première, qui constitue un tournant majeur ans la diplomatie américaine, dont le soutien à Israël apparaissait jusqu’alors sans faille. Retour sur les dernières vingt-quatre heures qui ont catalysé les dissensions entre les deux alliés historiques.Acte I : Washington s’abstient
Ce lundi 25 mars, les quinze membres élus du Conseil de sécurité se sont réunis au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York. À l’ordre du jour, une résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la bande de Gaza. La dixième depuis l’attaque du 7 octobre dernier à l’origine du déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas.
Le texte, qui a été soumis au vote, comprend trois exigences : "un cessez-le-feu immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un...
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26/03 - "Si Trump devient le prochain président des Etats-Unis…" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
De Munich à l’Ukraine
Dagmar Coward, La Tour-du-Crieu (Ariège)
Un parallèle a été dressé entre les accords de Munich de 1938 et la situation en Ukraine en 2024. Selon moi, si nous sommes prêts à défendre notre liberté - et cela n’ira pas sans sacrifices - il faut le dire de manière convaincante à un potentiel agresseur. Et s’il faut du courage pour le faire, cela prouve la dangerosité de la situation. (Marie Mendras : "Poutine a le désir irrépressible d’une guerre sans limite", L’Express du 14 mars.)Bravo, Denis Jeambar !
Gilles Bonin, Gleize (Rhône)
Enfin un article réaliste sur la situation actuelle ! En effet, nos politiques nous endorment avec des débats futiles alors que le monde bascule à nos frontières et même à l’intérieur de notre pays. Bravo, Denis Jeambar ! (Réveillez-vous ! Il faut savoir se battre, mais aussi gagner la paix, par Denis Jeambar, L’Express du 7 mars.)Kaliningrad, une monnaie d’échange ?
Pierre David, Le Tourne (Gironde)
Peut-être manquons-nous d’agressivité en réaction à l’invasion de l’Ukraine. Poutine serait vraiment puni s’il perdait des territoires. A ce titre, la revendication par l’Europe de l’enclave anachronique et aberrante de Kaliningrad serait de nature à le faire réfléchir. L’Europe a des arguments pour revendiquer cette enclave isolée située entre la Pologne et la Lituanie car elle représente un véritable danger, surtout depuis sa militarisation et sa nucléarisation. Peut-être pourrions-nous céder à Poutine, en échange de quelques territoires à l’est de l’Ukraine. Il pourrait...
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26/03 - Déficit public : un défi pour la France
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26/03 - Déficit public : le pari risqué du gouvernement
La confirmation par l’Insee, ce mardi 26 mars, du dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB, contre les 4,9 % initialement prévus par Bercy, accentue encore la pression sur l’exécutif. Et lorsqu’on est au pied du mur, rien de tel que d’invoquer un serpent de mer pour détourner l’attention. Acculé par la dégradation des finances publiques, le gouvernement cherche des pistes tous azimuts pour sortir la France de la zone rouge. En haut de sa liste figure la mise à contribution des collectivités locales.
"Ce problème n’est pas nouveau. En 1986, un rapport commandé par Charles Pasqua concluait que les dépenses des collectivités locales évoluaient plus vite que celles de l’Etat et qu’il fallait les réduire", se souvient Michel Bouvier, président de l’association pour la Fondation internationale de finances publiques (Fondafip). Sauf que le contexte a changé. En 2022, les collectivités ont dégagé un excédent de 4,8 milliards d’euros, après 4,5 milliards en 2021. La même année, le solde négatif de l’Etat a déraillé à 148,4 milliards d’euros, en hausse de près de 4 milliards d’euros. "Ce n’est pas simple. Globalement, les collectivités ne se portent pas si mal, elles vont même mieux que l’Etat. Mais leurs situations, localement, sont très diverses. Les taxer de manière indifférenciée n’est sûrement pas le bon choix", juge un ancien haut responsable de la Cour des comptes.Les collectivités craignent pour leur autonomie
Alors, par quel bout prendre cette participation à l’effort de guerre budgétaire ? Le 9 avril prochain, le...
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26/03 - Cyberattaques : ces révélations sur l’espionnage mondial opéré par la Chine
Ce sont des accusations et des révélations publiques très rares de la part de plusieurs capitales mondiales. Les gouvernements américain, britannique et néo-zélandais ont pointé, ce mardi 26 mars, une série de cyberattaques contre leurs institutions au cours des dernières années. Et toutes pointent vers la Chine. Le ministère américain de la Justice a annoncé avoir inculpé sept Chinois pour une "prolifique opération de piratage informatique à l’échelle mondiale" pendant 14 ans visant à contribuer aux "objectifs d’espionnage économique et de renseignement extérieur" de Pékin.
Cette opération a nécessité l’envoi de plus de 10 000 courriels visant des entreprises, hommes politiques, candidats aux élections et journalistes travaillant aux Etats-Unis et à l’étranger, a précisé lundi la vice-ministre de la Justice, Lisa Monaco.
Selon Washington, un groupe baptisé APT31 est à l’origine de ce "programme de cyberespionnage" qui aurait été géré par le puissant ministère chinois de la Sécurité de l’Etat depuis la ville de Wuhan (centre). Les pirates ont eu accès à "des comptes de messagerie, des comptes de stockage en nuage (cloud, ndlr) et des enregistrements d’appels téléphoniques", a déclaré le ministère américain de la Justice."Activités hostiles de la Chine"
Peu après, le vice-Premier ministre britannique Oliver Dowden a annoncé devant le parlement à Londres que "des acteurs affiliés à l’Etat chinois" avaient commis "deux cyberactions malveillantes" en 2020 et 2021. Il a dénoncé des cyberattaques contre des parlementaires...
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26/03 - Après l’attentat de Moscou, l’inquiétant retour du terrorisme "téléguidé"
Ici, il n’est pas question d’évoquer la figure du "loup solitaire". Le vendredi 22 mars, peu avant 19 heures, un groupe d’individus en tenue de camouflage entre dans le Crocus City Hall, une salle de concerts de la banlieue moscovite. Des rafales se font entendre, suivies d’un mouvement de foule, avant de nouveaux tirs, méthodiques, en direction des personnes qui tentent de s’enfuir. Le bilan est lourd : au moins 139 morts, dont trois enfants. Quelques heures plus tard, le groupe terroriste Etat islamique au Khorassan (EI-K) revendique la tuerie. Par son mode opératoire et son ampleur, l’attaque à Moscou évoque les attaques les plus meurtrières sur le sol européen.
A plus de 2 600 kilomètres de là, la France se remémore ainsi les scènes du Bataclan, et relève le plan Vigipirate à son niveau le plus élevé, "urgence attentat", abaissé depuis janvier. Le groupe EI-K "avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol", a expliqué Emmanuel Macron lors d’un déplacement en Guyane, lundi 25 mars. Et le Premier ministre, Gabriel Attal, de compléter que deux projets d’attentat avaient été "déjoués" depuis janvier. Le chef du gouvernement a promis de déployer des "moyens exceptionnels […] partout sur le territoire", dont "4 000 militaires supplémentaires" qui ont été placés "en alerte".
Douloureux constat pour l’Europe. On ne parle pas ici d’une "recrudescence du terrorisme djihadiste", qui n’avait de toute façon jamais quitté le continent. Celui, plutôt, du retour des attaques "téléguidées"...
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26/03 - Ettore Majorana ou la résurrection d’un jeune prodige de la physique
Équation de Majorana, forces de Majorana, transformation de Majorana, algèbre de Majorana, neutrino de Majorana, fermions de Majorana, sphère de Majorana… La physique fondamentale semble être en phase de "majoranisation" avancée. Mais qui était donc celui dont le nom se trouve aujourd’hui associé à autant de concepts ?
Né en 1906 à Catane, en Sicile, Ettore Majorana fut un théoricien pur jus, un chercheur fulgurant, un physicien productif jusqu’à ce qu’il se volatilise un soir de mars 1938, il y a pile quatre-vingt-six ans. À partir des années 1960, certaines de ses idées, longtemps restées dans l’ombre, voire au cimetière des oublis, ont fini par devenir vivaces : elles ont d’abord jeté un nouveau regard sur les propriétés du neutrino, cette particule élémentaire découverte en 1956 ; puis elles ont ouvert de nouvelles pistes à propos de certains problèmes fondamentaux, tel celui de l’hypothétique matière noire, cette matière invisible, de nature encore inconnue, qui semble bien plus abondante dans l’univers que la matière ordinaire ; et plus récemment, elles ont infusé jusque dans le domaine de l’ordinateur quantique, où elles laissent entrevoir, là aussi, de petites révolutions.
La carrière d’Ettore Majorana n’a pourtant duré que dix ans à peine. Elle commença pour de bon en 1928, lorsque Enrico Fermi accueillit ce jeune homme maigre, aux yeux sombres et incandescents, dans son laboratoire, à Rome. Le mentor italien prit très rapidement conscience qu’il avait en face de lui un authentique génie, de la même trempe...
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26/03 - Déficit public : un débat à l’Assemblée nationale le 29 avril
Il s’annonce particulièrement enflammé après les mauvais chiffres publiés aujourd’hui par l’Insee. Un débat sur les finances publiques sera organisé à l’Assemblée nationale le 29 avril, à la demande de la commission des Finances de la chambre basse, a-t-on appris, mardi 26 mars, de source parlementaire qui fait suite à la forte dégradation de la situation budgétaire de la France.
Après une prise de parole du gouvernement, les représentants de tous les groupes politiques pourront s’exprimer dans l’hémicycle lors de ce "débat d’orientation et de programmation des finances publiques".
Les oppositions ont de nouveau sévèrement attaqué le gouvernement à la suite de la publication de ces résultats par l'Insee. "La politique du gouvernement est en situation d'échec", a estimé le rapporteur du Budget au Sénat, Jean-François Husson (LR), pour qui le ministre de l'Economie et des Finances "Bruno Le Maire est discrédité et décrédibilisé". "C'est un effondrement de l'autorité de la France en Europe", a-t-il jugé, alors que le pays, troisième plus endetté de la zone euro, a promis à ses partenaires européens de faire passer son déficit sous les 3% de PIB en 2027.Un "désaveu cinglant" du "bilan d'Emmanuel Macron"
"C'est un débat sur la loi d'orientation" des finances publiques et "pas tout à fait" à propos "du budget dont nous parlons en ce moment", a déclaré auprès de Franceinfo Eric Coquerel, président insoumis de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. "Je l'ai demandé pour avoir au moins un débat sur...
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26/03 - "Etalage de testostérone" : la presse étrangère goguenarde après les photos de Macron boxeur
Les images de la récente séance de boxe d’Emmanuel Macron ont fait couler beaucoup d’encre en France… mais pas que. A l’étranger, les photos de son entraînement ont suscité les commentaires d’une presse dubitative, voire moqueuse.
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26/03 - Ecoles de commerce : dans la jungle des formations diplômantes
Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Voici les clefs pour réussir ce tournant vital, en fonction de vos diplômes et de votre âge. Comment se retrouver dans la jungle des diplômes dont le nombre explose ?
Jean-Jacques se souvient de la première fois où il a atterri sur le site des grandes écoles de commerce à la recherche d’une formation en management commercial. Il doit le reconnaître : il était perdu. Rien que sur le portail d’un établissement prestigieux comme l’ESCP, plus d’une cinquantaine de parcours sont proposés. Il y en a de toutes les durées - d’une journée à trente-six mois -, de toutes les modalités - en anglais, en français, à distance -, et accessibles aux bacheliers comme au bac + 6. Ces diplômes en dehors du système universitaire cartonnent et attirent autant les cadres supérieurs que les touche-à-tout désireux de lancer leur boîte. Mais, comment s’y retrouver dans cet océan de formations ?La peur du syndrome de l’imposteur
A 57 ans, Jean-Jacques, ce directeur commercial de PME qui n’avait pas fait d’études, rêvait de reprendre un cursus, notamment pour soigner son "syndrome de l’imposteur". "J’avais besoin de gagner en légitimité dans ma fonction et je voulais rester dans le coup", insiste celui qui a finalement choisi un master de management du développement...
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26/03 - Gaza : les pertes civiles sont "trop élevées", déplore le chef du Pentagone
Les raids aériens et les affrontements se poursuivent, ce mardi 25 mars, dans la bande de Gaza malgré une première résolution, la veille, de l'ONU exigeant un "cessez-le-feu immédiat" dans le territoire palestinien et qui a suscité l’ire d’Israël.
Les infos à retenir
⇒ Les pertes civiles à Gaza "trop élevées", déplore le chef du Pentagone
⇒ Israël accuse le Hamas de bloquer les pourparlers pour une trêve à Gaza
⇒ Le chef du Hamas palestinien en visite à TéhéranLes pertes civiles à Gaza "trop élevées", déplore le chef du Pentagone
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a jugé "trop élevées" les pertes civiles et "beaucoup trop faible" l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, alors qu'il recevait ce mardi à Washington son homologue israélien Yoav Gallant pour discuter d'alternatives à une opération israélienne de grande envergure dans le sud du territoire.
Ce dernier a, quant à lui, déclaré qu'ils parleraient de "l'évolution de la situation à Gaza et des moyens d'atteindre nos objectifs: l'élimination du Hamas et le retour des otages israéliens". Ces discussions interviennent au lendemain de l'annulation par Israël d'une visite parallèle de haut rang dans la capitale américaine, qui était censée aborder les plans en vue d'une offensive à Rafah.Israël accuse le Hamas de bloquer les pourparlers pour une trêve à Gaza, et pointe du doigt l'ONU
Israël a rejeté mardi la responsabilité sur le Hamas pour l'absence d'avancée dans les pourparlers en vue d'une trêve à Gaza, estimant que le mouvement islamiste...
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26/03 - Attentat de Moscou : le FSB russe accuse les services secrets ukrainiens d’avoir facilité l’attaque
Le patron du FSB russe, Alexandre Bortnikov, a accusé ce mardi 26 mars des services secrets ukrainiens et occidentaux d’avoir facilité l’attentat près de Moscou qui a fait 139 morts, revendiqué par le groupe djihadiste Etat Islamique (EI).
"Nous pensons que l’action a été préparée à la fois par des islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilitée par les services spéciaux occidentaux, et que les services spéciaux ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués", a déclaré Alexandre Bortnikov, cité par l’agence de presse Ria Novosti. D’après lui, les suspects comptaient se rendre en Ukraine, et "devaient être accueillis en héros de ce côté-là". "Le commanditaire n’a pas encore été identifié", a-t-il néanmoins précisé. La piste ukrainienne est fermement rejetée par Kiev et les Occidentaux.
Les infos à retenir
⇒ Le patron du FSB accuse des services secrets occidentaux d’avoir facilité l’attentat de Moscou
⇒ L’armée ukrainienne en difficulté à Tchassiv Iar (Est)
⇒ Dix personnes ont été blessées, lundi, par des débris de missiles russes abattus à KievSituation "difficile" pour l’armée ukrainienne à Tchassiv Iar
Le front reste en grande partie gelé depuis plus d’un an, aucun camp ne réussissant de véritable percée, mais Kiev est sur la défensive depuis plusieurs mois à cause du manque de munitions. L’armée ukrainienne a ainsi annoncé, lundi 25 mars dans la soirée que la situation était "difficile et tendue" dans l’Est autour de la ville de Tchassiv Iar.
"Aujourd’hui, c’est le point de focalisation de l’ennemi dans ses...
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26/03 - Déficit public : la France, l’un des cancres de l’Europe
Ces chiffres étaient très attendus, et viennent confirmer les inquiétudes qui montaient depuis plusieurs jours. L’Insee a publié ce mardi matin les chiffres définitifs du déficit public pour l’année 2023. Et comme redouté, celui-ci est "significativement" plus élevé que celui initialement prévu, des mots même du gouvernement ces dernières semaines, s’élevant à 5,6 % du PIB, contre 4,9 % dans toutes les prévisions jusqu’ici.
Ce chiffre est très légèrement inférieur à celui qu’avait révélé le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson, qui avait fait une visite surprise à Bercy jeudi dernier, usant du pouvoir de contrôle que lui octroie son poste et qui prévoyait un déficit à 5,6 % pour 2023. Il avait alors dénoncé la "gestion budgétaire calamiteuse" du gouvernement, lui reprochant d’être "incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu’il a lui même fait adopter". Il faut dire que ce niveau de déficit public place la France parmi les mauvais élèves de l’Union européenne, bien loin de pays comme le Portugal ou le Danemark, en excédent budgétaire, l’Allemagne, ou même l’Espagne.
Troisième pays le plus endetté de la zone euro, la France n’est pas le plus mauvais élève européen en matière de déficit public sur l’année 2023, avec l’Italie et ses 7,2 % faisant figure d’épouvantail. Mais cette nouvelle annonce reste une très mauvaise nouvelle pour Bercy. Notamment car elle éloigne toujours un peu plus la France de son objectif de repasser sous la barre des 3 % de déficit avant 2027, une ligne que le...
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26/03 - Déficit public : une cigale française fort dépourvue, par Eric Chol
Quand le moment est venu, l’heure est arrivée, plastronnait Raymond Barre. Celui que Valéry Giscard d’Estaing surnommait "le meilleur économiste de France" fut obligé, un mois seulement après son arrivée à Matignon, de se rendre à l’évidence : "La France vit au-dessus de ses moyens", martèle-t-il le 22 septembre 1976 dans le poste de télévision, imposant une cure de rigueur - le plan Barre - à des Français sonnés par la sécheresse estivale et surtout le choc pétrolier.
Depuis l’expression a fait florès, au point d’être rentrée dans le lexique de nos grands argentiers. "La France vit au-dessus de ses moyens", répète, trois décennies plus tard, le ministre de l’Economie Thierry Breton, le 21 juin 2005. "La France vit au-dessus de ses moyens", alerte à son tour en 2023 Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. Rien n’y fait : depuis cinquante ans, l’addiction pour la dépense publique est telle que pas une fois les comptes du pays ne sont revenus dans le vert, en dépit de tous les coups de sonnette, signaux d’alarme et rappels à l’ordre du FMI, de la Banque de France, de la Cour des comptes ou de Bruxelles… Toujours plus de dépenses, de prélèvements obligatoires, de dettes. Emmanuel Macron, à cet égard, n’a pas dérogé à la règle : depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, la dette publique de la France a bondi de 900 milliards d’euros.
Le moment est-il enfin venu de redresser les comptes, alors que la France vient d’annoncer un déficit record à 5,5% du PIB pour l’année 2023 ? Le temps presse : fin avril,...
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26/03 - En pleine crise financière, Atos espère restructurer sa dette "d’ici juillet"
Dans le rouge en 2023, le groupe informatique français Atos, en pleine crise financière, vise désormais "un accord global" pour restructurer son importante dette "d’ici juillet" mais assure que son rôle de prestataire des Jeux olympiques de Paris sera tenu sans "aucun souci".
Entré dans une procédure amiable de conciliation avec ses créanciers depuis février, cet ex-fleuron de la tech, qui a échoué ces dernières semaines à boucler la vente de plusieurs activités pour récupérer de l’argent frais, a indiqué mardi disposer de 2,4 milliards d’euros de trésorerie, un montant suffisant pour "couvrir (ses) besoins de liquidités" jusqu’à l’obtention potentielle de cet accord.
Avant cela, il prévoit de présenter "les paramètres de son cadre de refinancement" au cours de la semaine du 8 avril, alors qu’il a 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025.
"En tout état de cause, ce refinancement nécessitera une restructuration de la dette, y compris un abandon de créance significatif par les créanciers, impliquant une dilution massive pour les actionnaires", soulignent dans une note les analystes d’Oddo BHF.Chute boursière
La prise de parole d’Atos était très attendue, après qu’il a dû reporter à deux reprises la présentation de ses résultats annuels. Ceux-ci ont affiché une perte nette de 3,4 milliards d’euros en 2023, en grande partie due à une dépréciation d’actifs (pour 2,6 milliards d’euros), c’est-à-dire une opération destinée à ajuster la valeur de certains actifs dans les...
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26/03 - Déficit public : le dérapage de la France en 2023
Le déficit public de la France a atteint 5,5 % du PIB en 2023, à 154,0 milliards d’euros, a révélé mardi l’Insee, soit bien plus que les 4,8 % de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9 % initialement prévus par le gouvernement pour 2023.
Ce dérapage s'explique notamment par des recettes qui "ralentissent nettement en 2023", en progression de 2,0% contre +7,4% en 2022, expose l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué. Elles ont été "pénalisées par le ralentissement de l'économie, des mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires, et un recul des transferts reçus", précise l'institution, évoquant des impôts "quasi à l’arrêt", augmentant "seulement de 0,3% (+2,8 milliards d'euros) après +7,9% en 2022". Les recettes de TVA, notamment, "ralentissent nettement à +2,8% après +7,6%".
Les dépenses ont elles aussi "un peu" ralenti : "elles augmentent de 3,7% après +4,0% en 2022", indique l'Insee. "En proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et s’établissent à 57,3% du PIB après 58,8% en 2022", précise-t-il, mais elles restent cependant "sensiblement supérieures à l’avant Covid (55,2% du PIB en 2019)".
Les dépenses de fonctionnement (+6,0%) et les prestations sociales "accélèrent" (+3,3%, après +1,2% en 2022), portées "par la revalorisation des prestations indexées sur l'inflation", indique l'institution. "Les rémunérations versées accélèrent également : +4,6% après +4,4%, avec l’effet en année pleine de la revalorisation indiciaire de juillet 2022, la revalorisation...
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26/03 - Art, IA et métavers : YourArt, le dernier projet fou de Maurice Lévy
Une galerie d’art au nombre de salles infini, mais où l’on ne se perd jamais. C’est le dernier projet fou qu’a fait naître Maurice Lévy, cinquante ans de carrière chez Publicis, en mêlant création et technologie. Lancée il y a neuf mois, cette plateforme d’art en ligne, baptisée YourArt, arrive sur un secteur encombré. Artsy, Artsper, Singulart…, la concurrence est forte. Mais le marché, en plein essor. L’âge moyen des acheteurs a beaucoup baissé, passant de 63 à 41 ans en une vingtaine d’années. De nouveaux clients qui n’ont aucune réticence à passer commande sur Internet, bien au contraire. Les ventes y ont bondi de 285 % en 2023, pointe ainsi le dernier rapport d’Artprice, la référence en ligne de la cotation. Les chiffres dévoilés par YourArt mi-mars, en même temps que de nouvelles fonctionnalités, montre des débuts prometteurs. Depuis mai 2023, la plateforme a attiré plus de 2 000 artistes - 40 % d’amateurs et 60 % de professionnels, indépendants ou représentés -, 83 galeries et plus de 7 000 passionnés et collectionneurs.
Esthétique léchée, fonctions bien pensées, YourArt est tout à la fois une plateforme de vente, un réseau social et un média dédié à l’art. Les internautes peuvent aisément naviguer dans le catalogue où alternent tableaux, dessins ou photographies, et les artistes se créer leur "métagallerie", véritable salle d’exposition virtuelle où leurs œuvres sont présentées dans un cadre immersif. YourArt leur propose aussi de créer leur "musée imaginaire", un lieu virtuel où ils peuvent afficher leurs...
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26/03 - En Inde, Modi rattrapé par un énorme scandale de corruption présumée
Le ciel était jusqu’ici au beau fixe pour Narendra Modi. Après dix ans au pouvoir, sa reconduction à la tête de l’Inde pour un troisième mandat semblait une simple formalité. Mais, à la veille des élections générales qui vont se dérouler du 19 avril au 1er juin, le leader nationaliste hindou, 73 ans, est éclaboussé par un scandale monumental.
Le 15 février dernier, la Cour Suprême a mis fin à un système de financement de la vie politique particulièrement opaque, mis sur pied en 2018 par le premier gouvernement Modi. Cette usine à gaz était censée faire disparaître l’argent sale des campagnes électorales en faisant transiter les dons par les banques, tout en masquant l’identité des donateurs. Et c’est là tout le problème : pour les magistrats, ce dispositif "violait le droit à l’information" du milliard d’électeurs que compte le géant d’Asie du Sud.
Le dispositif reposait sur les "electoral bonds", des obligations bancaires exonérées d’impôt et non plafonnées, que toute personne privée, particulier ou entreprise, pouvait acheter sous le sceau de la confidentialité auprès de la plus grande banque publique du pays, la State Bank of India (SBI). Passé un certain délai, la SBI versait l’argent sur les comptes bancaires des formations politiques, en suivant les consignes des généreux donateurs.
Condamnée par la Cour Suprême à révéler qui a donné et qui a reçu, la SBI a communiqué ses chiffres à la mi-mars. Les Indiens ont alors découvert les montants faramineux que ces "obligations électorales" avaient permis de reverser en...
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26/03 - La redoutable stratégie de la Russie et de la Chine pour déstabiliser la France en Outre-mer
La photo datée de décembre 2017 est toujours disponible sur le compte Facebook de Kemi Seba. L’activiste franco-béninois y serre la main de l’idéologue russe Alexandre Douguine, à Moscou. Sous son cliché avec "le plus influent idéologue actuel du Kremlin et de Poutine", dixit Seba, le militant panafricaniste évoque "un échange fraternel et ô combien stratégique", annonce une "alliance" à venir. Six ans plus tard, en février 2024, Kemi Seba effectue une tournée outre-mer. En Guadeloupe, en Guyane… Le propagandiste y dénonce devant des amphithéâtres pleins le "système colonial", appelle les Noirs à se rebeller pour l’indépendance de leurs "pays". "Ils sont en train de repeupler la Guadeloupe, comme ils ont repeuplé la Palestine. "Vous êtes une colonie comme la Palestine !", lance-t-il par exemple le 16 février. Menacé par une procédure de déchéance de nationalité, il y répond, le 16 mars, en brûlant son passeport français devant les caméras.
La Russie savoure. Le 26 février, Kemi Seba était l’invité du Forum de la multipolarité, à Moscou, ouvert par Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, en présence de plusieurs éminences grises du Kremlin, dont Douguine ou Konstantin Malofeev. En 2022, plusieurs médias, dont Jeune Afrique et le quotidien allemand Die Welt ont révélé, documents à l’appui, que Kemi Seba a touché environ 440 000 dollars depuis des entités téléguidées par Wagner, la société paramilitaire russe, entre mai 2018 et juillet 2019. Ses meeting anti-Français en Afrique étaient soutenus par Moscou....
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26/03 - Terrorisme : l’inquiétante augmentation des femmes radicalisées
Dans cet épisode de La Loupe, Céline Delbecque, journaliste au service société de L’Express, analyse l’augmentation du nombre de femmes incarcérées pour terrorisme en France.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture et montage), Sébastien Salis (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : AFP / Delil SOULEIMAN
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Aujourd'hui, on zoome sur un chiffre... 94. A L’Express, on a une journaliste du service société qui enquête beaucoup sur les prisons françaises, c’est elle qui nous a parlé de cette donnée. Il s’agit de Céline Delbecque. Céline, tu as récemment travaillé sur la radicalisation islamiste des femmes et c’est à ce moment-là que tu as noté ce chiffre de "94". A quoi il correspond exactement ?
Céline Delbecque : C’est le nombre de femmes incarcérées en France pour terrorisme islamiste, pour djihadisme. C’est un record et ça nécessite donc des installations spécifiques. Un second quartier de prise en charge de la radicalisation, spécifiquement dédié aux femmes, vient d’ailleurs d’être inauguré au Centre pénitentiaire de Roanne, dans la Loire.
Pour aller plus loin
Le commando féminin version terro : procès d'un attentat raté
Louise...
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26/03 - Langues : faut-il accorder les mêmes droits au créole et au français en Martinique ?
La proportion est impressionnante : en Martinique, le créole est parlé ou compris par environ 80 % de la population ! Pour autant, son statut est celui de toutes les langues dites "régionales". Il est réduit à la portion congrue à la télévision. Il n’est pas enseigné systématiquement dans les écoles publiques ou, quand il l’est, c’est à raison de quelques heures par semaine à peine. Et s’il est toléré dans les administrations, les entreprises et les assemblées locales, c’est par effraction. C’est pourquoi les élus antillais ont décidé de poser un acte politique fort. Le 25 mai dernier, ils ont voté la délibération suivante : "L’Assemblée de Martinique reconnaît la langue créole comme langue officielle de la Martinique, au même titre que le français."
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Comme on pouvait s’y attendre, le préfet a aussitôt attaqué ce texte devant les tribunaux administratifs et, selon toute vraisemblance, la justice lui donnera raison in fine. Selon l’interprétation – contestée – du Conseil constitutionnel, le français doit être en effet partout la seule langue officielle de la République. Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel, pour les élus caribéens, consiste à passer d’un imaginaire à l’autre, à rappeler que toutes les langues se valent, et, au fond, à refuser une forme de colonialisme culturel. Il s’agit d’un "combat pour la dignité et l’identité du peuple martiniquais", a commenté Serge Letchimy, le président du Conseil exécutif de Martinique....
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26/03 - Management : où commence et où s’arrête la loyauté au travail ?
Il y a le droit et il y a les devoirs. A la confluence des deux dans le contrat de travail, la loyauté. Souvent citée, rarement définie. Un indice, toutefois : "Par principe, tous les salariés d’une entreprise sont soumis aux principes de loyauté et de discrétion pendant toute la durée de leur contrat de travail", indiquaient maîtres David Guillouet et François Hubert du cabinet Voltaire Avocats, dans une conférence sur les clauses de confidentialité et de non-concurrence ainsi que sur le secret des affaires (avril 2023). Ne pas divulguer à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur, conserver une discrétion de bon aloi, se taire, même si on a envie de raconter, tout est encadré. Et puis est arrivée une décision de la Cour de cassation, le 22 décembre 2023. Oubliée, sa jurisprudence de 2011 par laquelle une preuve obtenue de manière déloyale devait être déclarée irrecevable par le juge civil. Un renversement jurisprudentiel, un tsunami en matière de preuves : tout ce que vous pouvez sortir comme écrit, photographier, enregistrer, filmer à l’insu de votre adversaire pourra être retenu contre lui, si c’est nécessaire à votre défense. Il ne le sait pas, s’est énervé, a dit ce qu’il ne fallait pas : tant pis pour lui, silence on enregistre. "I’m a picker/I’m a grinner/I’m a lover/And I’m a sinner", c’est l’hommage de Steve Miller Band au Joker. Ce nouveau virage pourrait crisper les relations spontanées et rompre cette fragile trêve des rapports sociaux, dans un sens comme dans l’autre. Que reste-t-il de la valeur...
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26/03 - Bruno Le Maire, le déficit, la fiscalité : "Le courage, c’est de tenir sa ligne"
Que l’actualité semble serviable, parfois ! Alors qu’il publie La voie française (Flammarion) dont la quatrième de couverture indique : "Affirmer la France, bâtir une économie innovante capable de financer notre modèle social […] et de réduire la dette : telles sont les lignes de force de cette nouvelle voie française", voici Bruno Le Maire pris dans le tourbillon d’un débat provoqué par la dégradation des finances publiques. Accentuer la pression fiscale ou périr, disent les uns. Raisonner nos dépenses publiques ou rien, leur répond le ministre de l’Economie et des Finances, conscient qu’il a, peut-être, devant lui un de ces moments fondateurs que la vie politique offre les années bissextiles.
Car depuis qu’enfle la rumeur d’un déficit public largement supérieur aux prévisions du gouvernement et que l’Insee l'a établi formellement à 5,5% du PIB en 2023, ce mardi 26 mars, il n’a pas échappé au locataire de Bercy que ces vieux réflexes fiscaux qui resurgissent y compris au sein de la majorité peuvent lui donner l’occasion de se montrer à son avantage : garant d’une certaine épure macronienne de la première heure, et gestionnaire à la fois rigoureux et soucieux de repenser un modèle français tourné vers l’attractivité et devant récompenser davantage ceux qui travaillent. Alors, Yaël Braun-Pivet la présidente de l’Assemblée nationale, et les autres peuvent bien réclamer un effort fiscal, lui tiendra bon, "je le dis aux Français : augmenter les impôts, ce sera sans moi, désolé, que les choses soient bien claires". "Force...
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25/03 - Gaza : le vote à l’ONU d’un "cessez-le-feu immédiat" qui met la pression sur Israël
Vrai revirement, ou simple vote sans incidence concrète ? Le Conseil de sécurité de l'ONU a pour la première fois exigé ce lundi 25 mars un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, qui se sont cette fois-ci abstenus. La résolution, adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, celle de Washington, "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan" - qui a déjà commencé il y a deux semaines -, devant "mener à un cessez-le-feu durable", et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".
Cette résolution adoptée est issue du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques auprès de l’AFP. Vendredi dernier, la Russie et la Chine avaient en effet mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la "nécessité" d’un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien. "Ce bain de sang a duré trop longtemps. […] Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités", s’est félicité l’ambassadeur algérien Amar Bendjama, co-dépositaire du texte.
Cette fois-ci, la résolution ne lie donc pas ses demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, même si elle "reconnaît" l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un...
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25/03 - Attentat de Moscou : Poutine affirme que l’attaque a été commise par "des islamistes radicaux"
Vladimir Poutine a affirmé, ce lundi 25 mars, que l’attentat contre une salle de concert près de Moscou, revendiqué par le groupe Etat islamique, avait été commis par "des islamistes radicaux" qui selon lui ont tenté de fuir vers l’Ukraine.
"Nous savons que (ce) crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles", a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale, évoquant ce lien pour la première fois, trois jours après la revendication de l’attaque par l’EI.
"Nous savons qui a commis cette atrocité contre la Russie et son peuple. Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire", a-t-il ajouté. Il a ensuite répété que les assaillants, après l’attaque qui a fait au moins 139 morts, selon un nouveau bilan, avaient tenté de fuir vers le territoire ukrainien avant d’être arrêtés. "Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine ? Qui les attendait là-bas ? Ceux qui soutiennent le régime de Kiev ne veulent pas être des complices de la terreur et des soutiens du terrorisme, mais beaucoup de questions se posent", a dit le président russe.Des questions en suspens
Trois jours après le drame, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur l’identité et les motivations des quatre principaux suspects. Ces derniers, dont au moins un est originaire du Tadjikistan en Asie centrale, ont déjà été placés en détention provisoire jusqu’au 22 mai. Ils encourent...
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25/03 - Publications scientifiques : le controversé système Sigaps dans le viseur des chercheurs
Qui veut la peau du système Sigaps ? Tous les chercheurs, ou presque. Depuis des années et en particulier depuis la crise du Covid-19, le Système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques est dans le viseur de nombreux spécialistes de l’éthique scientifique. Mercredi 20 mars, il a même été l’objet d’une conférence-débat au sein du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), à Paris. Sobrement intitulé "Quel avenir pour le score Sigaps ?", l’événement s’est déroulé dans l’ambiance feutrée qui sied aux échanges d’experts mesurés. Les critiques peu amènes y ont pourtant fusé.
Initié au CHRU de Lille en 2002, le projet Sigaps s’est imposé quelques années plus tard à tous les établissements de santé effectuant de la recherche, avec pour ambition de fournir au gouvernement un outil d’évaluation fiable et objectif pour mesurer la production des scientifiques. Son fonctionnement est assez simple : quand des chercheurs publient leurs travaux dans des revues scientifiques, ils obtiennent des points Sigaps. Le nombre de points attribué dépend du classement de la revue (entre A + et E) et de l’ordre des signatures : le premier et le dernier auteur étant les mieux récompensés, puis le second et l’avant-dernier, etc.
Ces points Sigaps servent ensuite à mesurer une partie des financements que les établissements de recherche médicale - principalement les Centres hospitaliers universitaires (CHU) -, peuvent recevoir du ministère de la Santé. Rien d’anodin, puisque...
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25/03 - Pourquoi la biologie du comportement humain n’est pas l’ennemie du progrès social
D’où viennent les différences entre les hommes et les femmes ? A cette question, il existe généralement deux types de réponses. La première consiste à arguer que les différences entre les deux sexes sont exclusivement naturelles et que rien ni personne ne pourra y changer quoi que ce soit. La deuxième lui objecte qu’au contraire, les disparités entre les sexes ne sont que le produit de constructions sociales. Pour atteindre l’égalité, il suffirait de changer les représentations. Voilà qui nous plonge dans l’un des antagonismes les plus anciens de l’histoire de la pensée : l’opposition entre nature et culture.
Pour Stéphane Debove, docteur en biologie et psychologie de l’évolution de l’Ecole normale supérieure, ce débat est non seulement dépassé, mais il contribue à entretenir deux erreurs opposées : nier entièrement le rôle que jouent dans notre comportement soit l’acquis, soit l’inné.
Sur sa chaîne YouTube Homo Fabulus (31 000 abonnés), le chercheur devient vulgarisateur et tord le cou aux caricatures dont est la cible son champ de recherche, la psychologie évolutionnaire (une branche de la psychologie qui étudie comment les processus cognitifs, émotionnels et comportementaux humains ont été façonnés par la sélection naturelle à travers l’évolution).
Dans son dernier livre À qui profite (vraiment) la génétique ?*, Stéphane Debove s’adresse à tous ceux qui, comme l’indique le sous-titre "Pourquoi la biologie du comportement humain ne condamne pas le progrès social", s’inquiètent des répercussions politiques de la...
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25/03 - Paris 2024 : navettes gratuites, application… Le dispositif des transports des JO dévoilé
Navettes du dernier kilomètre ou pour les personnes handicapées, renforcement des lignes les plus sollicitées, application pour trouver le meilleur itinéraire… La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a détaillé, ce lundi 25 mars, son plan de transports pour les Jeux olympiques, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août.
Outil phare du dispositif : l’application "Transport public Paris 2024", qui sera lancée en mai dans six langues, et pourra mesurer "la répartition en temps réel des spectateurs" dans la capitale afin de donner au voyageur le meilleur trajet. Place aux itinéraires bis, donc : les usagers habituels doivent "enlever leurs automatismes de transports, les itinéraires qu’on vous donne sont les bons", selon la présidente de Ile-de-France Mobilités.Métro à 4 euros et bus gratuits
4 euros… C’est le tarif du ticket de métro "spécial JO" qui avait été annoncé par Valérie Pécresse, justifié selon elle par la nécessité de renforcer de 15 % la fréquence des lignes. Le renforcement atteindra finalement 23 % pour huit lignes desservant les sites olympiques. Et de 60 à 70 % pour trois lignes particulièrement sollicitées : le métro 9, le RER A et le RER C. Plus de 300 conducteurs sont en train d’être recrutés pour assurer cette offre supplémentaire.
🥇 #MerciLesJeux | Réductions des émissions pour les #constructions, création de nouvelles lignes et renforcement de l'offre de #transport et de l'#accessibilité, renaturation... La #RégionIDF a investi plus de 500 M€ pour faire des Jeux de...
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25/03 - "Dans quel futur allons-nous atterrir ?" : L’Express vous donne rendez-vous le 27 mars au MTI Experience
À quoi ressemblera le monde en 2050 ? Quel futur allons-nous choisir ? Comment évolueront nos moyens de transport ? Nos habitudes alimentaires ? Nos sources d'énergie ?
À l'aube de 2050, le monde se trouve à un carrefour critique, confronté à des défis écologiques d'une ampleur sans précédent. Les choix que nous faisons aujourd'hui influenceront directement le paysage écologique de demain, soulevant des questions fondamentales sur la manière dont nous pouvons façonner collectivement un avenir durable pour les générations à venir.
Cette année, à travers un format immersif et interactif, le MTI fait appel à la fiction pour encourager chaque participant à réfléchir au futur qu’il aimerait contribuer à construire. De nombreux experts provenant de divers horizons aborderont les principaux défis socio-environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ces enjeux seront explorés à travers le prisme des quatre scénarios de l'ADEME (Agence de la Transition Écologique). Ces scénarios présentent les futurs potentiels dans lesquels nous pourrions atteindre la neutralité carbone en 2050, impliquant des options économiques, sociales et techniques variées : Génération frugale, Coopérations territoriales, Technologies vertes et Pari réparateur.
Le MTI vous accueillera à partir de 17h30 dans un espace immersif dédié aux divers scénarios de 2050. Puis, dès 18h45, lors de la conférence interactive, chaque expert approfondira des thématiques clés liées à nos futurs potentiels, notamment l’agroalimentaire, les déplacements ou...
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25/03 - Attentat de Moscou : "Poutine est persuadé de la fragilité intrinsèque de l’Etat russe"
Journaliste d’investigation spécialisé dans les services secrets, cofondateur du site d’information indépendant Agentura.ru, Andreï Soldatov a dû fuir la Russie en septembre 2020. Vivant en exil à Londres, il a publié avec Irina Borogan Exilés, émigrés et agents russes (Gallimard), un essai dans lesquels ils reviennent sur un siècle de relations mouvementées entre le Kremlin et les émigrés russes. Pour L’Express, cet expert courageux - il a été qualifié "d’agent de l’étranger" et figure sur la liste des personnes recherchées par le Kremlin - analyse la façon dont Vladimir Poutine, tout juste réélu "triomphalement" pour un cinquième mandat, pourrait réagir dans les prochains mois à l’attentat contre le Crocus City Hall de Moscou, qui a fait plus de 130 morts. Il craint davantage de répression en Russie et n’exclut pas une escalade en Ukraine. Entretien.
L'Express : Après l’attaque terroriste qui a frappé Moscou, Vladimir Poutine a sous-entendu une responsabilité de l'Ukraine, sans même mentionner le groupe Etat islamique, qui avait pourtant revendiqué l'attentat. Cherche-t-il un prétexte pour déclencher une deuxième mobilisation et justifier des frappes encore plus dures contre l’Ukraine ?
Andreï Soldatov : Il ne se détache pas encore en Russie un "narratif" clair sur le rôle que sont supposés avoir joué les Ukrainiens dans cet attentat. Poutine laisse sa machine de propagande désigner agressivement l’Ukraine comme coupable - en pleine guerre, il est toujours judicieux de diaboliser l’ennemi, c’est un bon moyen de...
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25/03 - Trump : la justice de New York allège la pression financière sur l’ex-président
La justice de New York a allégé, ce lundi 25 mars, la pression financière sur Donald Trump en ramenant à 175 millions de dollars sa caution dans une procédure civile, mais refusé de reporter davantage son procès pénal historique, qui commencera le 15 avril.
Inculpé dans quatre affaires pénales et déjà condamné à de très lourdes amendes dans deux procès civils, le magnat de l’immobilier et candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, s’est félicité de la décision de la cour d’appel de New York sur sa caution. "Je respecte profondément la décision de la cour d’appel et je déposerai 175 millions de dollars en liquide, en obligations ou en actions, ou tout ce qui est nécessaire, très rapidement, dans les dix jours", a déclaré l’intéressé lors d’une pause dans l’audience devant le tribunal pénal de Manhattan pour l’affaire de paiements dissimulés en 2016 à une actrice de films X.
La cour a donné lundi 10 jours à Donald Trump, condamné à 454 millions de dollars d’amendes avec ses fils Eric et Don Jr., pour fraudes financières au sein de leur empire immobilier Trump Organization, pour rassembler ce montant.
Il avait précédemment jusqu’à lundi pour fournir la garantie qu’il paierait les 454 millions afin de suspendre, le temps de l’examen de l’appel, le jugement du juge new-yorkais Arthur Engoron le 16 février qui interdit aussi à Trump père et fils de diriger leurs entreprises à New York pendant trois et deux ans. Les trois hommes risquaient de voir leur patrimoine immobilier saisi et leurs comptes bancaires gelés...
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25/03 - Derrière les appels au boycott d’Israël, un véritable business
Chaque cause compte ses soutiens, ses détracteurs et… ses opportunistes. Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, les appels à mettre au ban les marques accusées de soutenir le régime de Benyamin Netanyahou se multiplient partout dans le monde en soutien à la cause palestinienne. En tête de gondole : la campagne "BDS" (pour "boycott, désinvestissement et sanctions"), lancée en 2005, et dont la branche française compte des relais allant des milieux associatifs – parmi les signataires de l’opération BDS en France, se trouvent la Confédération paysanne ou encore l’Union française des consommateurs musulmans – jusqu’à la sphère politique. Le 16 mars, le député insoumis Thomas Portes diffusait ainsi sur son compte X (ex-Twitter) un visuel de la campagne BDS France mentionnant des "entreprises soutenant l’apartheid israélien à boycotter", parmi lesquelles Carrefour, Puma, ou encore Axa.
Sans surprise, certaines des marques mises en cause (soit directement par la campagne BDS soit par des initiatives populaires) ont été affectées, à l’instar du géant de la restauration rapide McDonald’s, qui publiait en février un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux attentes – ce qui ne lui était pas arrivé depuis près de quatre ans. Mais ce mouvement, souvent analysé au prisme des dégâts qu’il génère chez ses cibles, ferait-il aussi des gagnants ?"Alternatives BDS safe"
A première vue, les comptes de Naz, alias "bdsbabe", sur TikTok (26 000 abonnés) et Instagram (13 000 abonnés) reprennent tous les codes rose poudré...
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25/03 - Achilli suspendu de France Info : plus contreproductif, tu meurs ! Par Abnousse Shalmani
Les livres de journalistes sur la politique ou avec des politiques sont apparus timidement après la Seconde Guerre mondiale et ont bénéficié de l’individualisation de la vie politique, d’une part, et de la place accordée au président de la République après 1965, d’autre part. La vie parlementaire s’étant considérablement affaiblie avec la Ve République, les politiques ont soudain pris la lumière. L’apparition et la généralisation des sondages d’opinion dans les années 1970 aidant, la population a exigé de les connaître davantage, les journalistes sont devenus des signatures, l’édition s’y est engouffrée, le couple journaliste-politique s’est formé.
Depuis, chaque année charrie son flot ininterrompu de livres d’entretiens de politiques, de livres sur les coulisses du monde politique, de livres écrits à la place des politiques, de biographies, de mémoires de journalistes qui ont vécu au plus près des politiques. En somme, voilà un concubinage contrarié mais résistant, que le couple journaliste-politique, qui a une histoire, des réussites et des échecs mais qui n’est ni exceptionnel ni inédit. Pourquoi, dès lors, le journaliste Jean-François Achilli a-t-il été si rapidement mis à pied par Radio France ?
Récapitulons. Le 13 mars, Le Monde publie un article affirmant que le journaliste Jean-François Achilli aurait "travaillé dans l’ombre, accouchant Bardella de ses souvenirs, permettant ainsi à un début de livre de voir le jour" – sans éditeur désigné. Dans le même article, Jean-François Achilli fait valoir, lui, qu’il n’a...
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25/03 - Travail : six étapes pour réussir sa reconversion professionnelle
Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Voici les clefs pour réussir ce tournant vital, étape par étape, en fonction de vos diplômes et de votre âge.
Héloïse Letellier était directrice marketing d’une grande marque de cosmétique quand elle a décidé de tout plaquer pour devenir orthophoniste. Un sacré défi pour la Francilienne, qui a dû rempiler pour cinq ans d’études. "J’ai fait une rupture conventionnelle, et Pôle emploi (ancien nom de France Travail) m’a versé l’allocation d’aide au retour à l’emploi formation (Aref) pendant deux ans", confie la quadra. Elle a ensuite fait des missions de conseil, en parallèle de ses études, pour joindre les deux bouts. "Mais ça en vaut la peine, c’est le job que j’ai toujours voulu faire !" témoigne cette courageuse mère de quatre garçons.
Changer de carrière, voilà un projet qui attire de plus en plus de Français. 1 actif sur 2 pense à changer d’emploi, et 21 % des personnes interrogées sont en train de préparer leur reconversion professionnelle, si l’on en croit l’enquête réalisée l’an dernier par Centre inffo, un spécialiste de la formation professionnelle, auprès de 1 600 adultes. La pandémie a accéléré les prises de conscience. "Les gens ont coupé leur routine, modifié leurs habitudes, ils ont pris le temps de se poser. Beaucoup se sont...
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25/03 - Attentat de Moscou : Attal annonce la mobilisation de 4 000 militaires supplémentaires
Gabriel Attal a annoncé, ce lundi 25 mars, que des "moyens exceptionnels" seraient déployés "partout sur le territoire", avec "4 000 militaires supplémentaires" placés "en alerte", après l'attentat de Moscou revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique.
"La menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte" et "elle n'a jamais faibli", a dit le Premier ministre lors d'une visite à la gare Saint-Lazare, à Paris, après le relèvement du dispositif Vigipirate à son niveau maximal. Il a déclaré que deux projets d'attentat avaient été "déjoués" en France depuis le début de l'année.
Une réunion organisée par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, placé sous son autorité, s'est tenue à midi pour décider des mesures à prendre, comme après chaque changement de posture du plan Vigipirate. Quand la France était passée à ce même niveau d'alerte "urgence attentat" après le meurtre de l'enseignant Dominique Bernard à Arras par un ancien élève radicalisé, jusqu’à 7 000 soldats de la force Sentinelle avaient été déployés sur le territoire. Le plan Vigipirate a été ensuite rétrogradé au niveau 2 ("sécurité renforcée - risque attentat") en janvier avant d'être de nouveau relevé dimanche soir.Près de 130 collèges et lycées visés par des menaces depuis la semaine dernière
La branche du groupe djihadiste Etat islamique "impliquée" dans l'attaque qui a fait 137 morts à Moscou "avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives" en France, a précisé lundi matin le président Emmanuel Macron.
Par ailleurs, près de...
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25/03 - Boeing : en pleine tourmente, l’avionneur américain remanie sa direction
L’avionneur américain Boeing, en pleine tourmente après plusieurs problèmes de sécurité sur ses avions, a annoncé ce lundi 25 mars le départ à la fin de l’année de son patron Dave Calhoun, ainsi que celui d’autres dirigeants.
Dave Calhoun restera aux manettes jusqu’à fin 2024, indique l’entreprise dans un communiqué. Stan Deal, directeur de la division de l’aviation commerciale, est, lui, remplacé avec effet immédiat par Stephanie Pope, l’actuelle directrice d’exploitation du groupe.
Le président du conseil d’administration, Larry Kellner, a en outre "informé le conseil qu’il ne prévoyait pas de se représenter lors de la prochaine élection" à l’occasion de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, selon le communiqué. Il occupait ce poste depuis fin 2019.
Le conseil d’administration a choisi Steve Mollenkopf, membre du conseil exécutif de Boeing et ancien patron du fabricant de puces Qualcomm, pour lui succéder. A ce titre, Steve Mollenkopf sera chargé de trouver un nouveau directeur général pour Boeing. "Servir Boeing a été le plus grand privilège de ma vie", a déclaré Dave Calhoun dans une lettre adressée aux employés du groupe. "Les yeux du monde sont rivés sur nous et je sais que nous en sortirons meilleurs en tant qu’entreprise", a-t-il ajouté.Déboires en série
Le constructeur aéronautique américain est au cœur de plusieurs enquêtes après une série d’incidents et de problèmes de production. Début janvier, une porte d’un Boeing 737 MAX 9, de la compagnie Alaska Airlines s’est détachée quelques minutes après...
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25/03 - Attentat de Moscou : l’EI-K, cette branche djihadiste qui menace aussi la France
Au moins 137 morts et 182 blessés. C’est le dernier bilan communiqué de l’attentat survenu vendredi soir à Moscou, au Crocus City Hall. Cette fusillade revendiquée dès vendredi soir par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) n’est pas qu’un message sanglant adressé par l’EI à la Russie : cette attaque montre à l’ensemble de la communauté internationale qu’elle est vit aussi sous la menace.
Si la branche de l’organisation ayant commis l’attentat n’a pas été précisée, les regards des experts se tournent vers la section afghane de Daech, l’Etat islamique du Khorasan (EI-K), du nom historique d’une partie du sous-continent indien. L’EI-K, qui a été créé en Afghanistan par des émissaires de l’EI venus d’Irak et de Syrie, affronte les talibans au pouvoir dans ce pays.
Cette filiale de l’EI voit au-delà de l’Afghanistan. "L’EI-K s’est imposé comme la branche de l’EI la plus tournée vers l’international. Il a produit de la propagande dans plus de langues que n’importe quelle autre filiale depuis l’apogée du califat (autoproclamé) en Irak en Syrie", analyse auprès de l’AFP Lucas Webber, cofondateur du site spécialisé Militant Wire."Ils ont des liens très étroits avec la centrale, bien plus que les autres filiales" du groupe dans le monde et obtiennent les fonds dont ils ont besoin, assure de son côté à l’AFP Hans-Jakob Schindler, directeur de l’ONG Counter Extremism project (CEP) et ancien expert des Nations unies sur le terrorisme."Cette organisation menace la France"
Comme plusieurs Etats, la France s’inquiète de la menace que...
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25/03 - Pandémies : le plan de l’OMS pour mettre fin aux "négligences" du Covid piétine
Il aura fallu deux ans pour coordonner les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur la stratégie à adopter en cas de pandémie… Cet accord, qui doit préparer la réponse collective en cas de nouvelle crise sanitaire semblable à celle du Covid-19 qui avait provoqué des millions de morts, sera contraignant s’il est adopté. Pour pouvoir voter le texte à l’Assemblée mondiale de la santé qui devrait avoir lieu en mai, à Genève, les pays membres doivent entamer ce lundi 25 mars la dernière phase de négociations, afin de conclure ce texte qui n’est pas encore finalisé.
Cet accord est né d’un constat : lors de la pandémie de Covid-19, de graves lacunes au niveau national et mondial ont entravé une réponse rapide et efficace. Le Règlement sanitaire international – qui est en cours de révision – a aussi montré ses lacunes. Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait pourtant mis en garde dès 2018 sur le degré d’impréparation de la communauté internationale à une crise sanitaire majeure. Il veut aujourd’hui mettre fin au cycle de négligence avant une nouvelle crise.
Parmi les erreurs majeures commises collectivement pendant la pandémie pointées par l’OMS : le nationalisme et l’égoïsme vaccinal, le manque d’équipements de protection, les agents de santé exposés et épuisés, et les pays riches donnant leurs stocks de sérums quasi périmés aux pays pauvres sous couvert de solidarité… Les pays ont donc décidé en décembre 2021 de prendre des engagements contraignant les uns envers les autres en matière...
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25/03 - Pourquoi les villes devraient-elles financer l’incurie de l’Etat ? Par Jean-François Copé
Mercredi 20 mars au soir : dîner panique à l’Elysée. C’est désormais un déficit de plus de 5 % du PIB qui est attendu pour 2023. Un trou béant supérieur aux 173,3 milliards annoncés en janvier. Bruno Le Maire, mais aussi la Cour des comptes, le FMI, la Commission européenne, les agences de notation n’ont cessé depuis deux ans de tirer la sonnette d’alarme dans l’indifférence macronienne générale. Mais cette fois, il n’était plus possible de masquer cette réalité impardonnable. Avec la croissance beaucoup moins forte que prévu, l’explosion des taux d’intérêt qui vont peser sur le coût de la dette et l’accumulation des promesses de dépenses, l’année 2024 s’annonce catastrophique sur le plan budgétaire. Et dans l’urgence, sans aucun état d’âme, Emmanuel Macron a immédiatement trouvé la parade : les collectivités locales paieront !
Voilà la décision que l’Etat incapable entend prendre pour faire financer par d’autres son incurie. Oui, l’Etat incapable ! Incapable de diminuer ses dépenses de personnel en réformant la fonction publique ni de dire non au moindre mécontentement en privilégiant la politique du chèque. Incapable d’engager la moindre réforme structurelle tant il est rongé par les tabous politiques et syndicaux. Le tabou des 30 heures dans la fonction publique, le tabou de l’emploi à vie, le tabou du dépenser mieux plutôt que dépenser plus, etc.
Mais l’Etat incapable, c’est aussi celui qui n’assume jamais ses responsabilités et ne reconnaît jamais qu’il s’est trompé alors même qu’il a commis des erreurs stratégiques...
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25/03 - Concurrence dans l’UE : Apple, Alphabet et Meta visés par des procédures d’infraction
La Commission européenne a lancé lundi des procédures contre Apple, Alphabet (Google) et Meta (Facebook, Instagram) pour des infractions présumées aux règles européennes de concurrence, dans le cadre du nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA).
La Commission européenne dialogue depuis des mois avec les trois géants américains de l’internet au sujet de leur plan de mise en conformité aux nouvelles règles européennes entrées en vigueur début mars. ""Nous pouvons déjà observer des changements sur le marché. Nous ne sommes pas convaincus que les solutions proposées par Alphabet, Apple et Meta respectent leurs obligations", a déclaré le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton.
L'UE veut ouvrir enfin les marchés numériques, protéger l'émergence et la croissance de start-up en Europe et améliorer le choix offert aux utilisateurs. Les procédures annoncées reprennent des griefs bien connus. L'exécutif européen espère les conclure dans un délai maximum de 12 mois.
La Commission ouvre ainsi une enquête contre Alphabet, soupçonné d'avoir exploité le quasi-monopole de son moteur de recherche Google pour favoriser, grâce à de meilleurs référencements, ses propres services de comparateurs de prix au détriment des concurrents dans la recherche d'hôtels, de billets d'avion ou d'autres biens de consommation vendus en ligne. Google a déjà été condamné en 2017 à une amende de 2,4 milliards d'euros pour ce motif. Mais les remèdes proposés n'ont jamais été jugés satisfaisants.
Alphabet et Apple sont par ailleurs visés...
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25/03 - Ukraine : 10 blessés après une attaque de missiles russes sur Kiev
La Russie, à l’offensive face à une Ukraine en manque de munitions, a revendiqué la conquête d’un nouveau village samedi, Ivanivské, dans un secteur important du front. Ce village est situé entre Bakhmout, ville détruite et occupée par la Russie depuis mai 2023, et Tchassiv Iar, ville-clé que Moscou veut conquérir.
Les infos à retenir
⇒ Une attaque de missiles russes sur Kiev
⇒ Onze personnes blessées lors d’une attaque russe de drones dans le sud de l’Ukraine
⇒ L’Ukraine a revendiqué dimanche un nouveau succès en mer Noire10 blessés après une attaque de missiles russes sur Kiev
10 personnes ont été blessées lundi matin à Kiev par des débris de missiles russes abattus par la défense aérienne dans le ciel de la capitale ukrainienne, ont annoncé les autorités. Les autorités ont indiqué que sept personnes avaient été blessées, dont deux ont été hospitalisées. Plus tôt, le maire de la ville, Vitali Klitschko avait déclaré qu’une jeune fille de 16 ans était soignée à l’hôpital. Selon lui, les recherches continuent dans les débris.
"L’ennemi a lancé deux missiles balistiques depuis le territoire de la Crimée temporairement occupée. Les deux missiles ennemis ont été détruits", par la défense aérienne, a indiqué le chef de l’administration militaire de Kiev, Serguiï Popko, sur les réseaux sociaux.
Il s’agit de la troisième attaque de missiles ou drones explosifs sur la capitale en cinq jours, alors que la Russie a intensifié récemment ses frappes sur l’Ukraine, ciblant des infrastructures énergétiques, à la suite de bombardements...
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25/03 - Dans le Grand Nord, l’Otan se prépare face à Poutine : notre reportage vidéo
90 000 hommes et femmes sont déployés en Europe à l'occasion de l'exercice Steadfast Defender 2024, le plus grand jamais orchestré par l'Otan depuis 1988. Dans les airs, les mers et sur terre, les forces armées des 32 pays membres travaillent leurs automatismes, via un scénario de confrontation contre une puissance qui a tous les atours de l'armée russe. "Nous devons nous préparer à tout ce qui peut arriver après l'Ukraine. Vladimir Poutine veut restaurer le grand empire russe, c'est un défi pour nous" avise le général norvégien Terje Bruøygard.
Dans le Grand Nord, la guerre en Ukraine a ravivé l'envie de conduire des exercices d'ampleur, dans le cas où le maître du Kremlin aurait l'envie d'y pousser ses pions, dans quelques années. La lente disparition de la banquise arctique ouvre par ailleurs de considérables opportunités économiques (routes maritimes, gisements d'hydrocarbures...). Les appétits s'aiguisent, la région se militarise.
Dans ce nouveau grand format vidéo, L'Express raconte comment le Grand Nord, autrefois terre de paix et de faible intérêt, est devenue au fil des années une zone hautement stratégique. C'est à découvrir sur notre site, et sur tous nos réseaux...
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25/03 - Opération "XXL" anti-drogue : Marseille est en train de perdre "la guerre" contre le trafic
Aux pieds des barres d’immeubles du quartier de la Castellane, dans le nord de Marseille, les habituels points de deal ont été désertés par les trafiquants. Les "choufs", ces guetteurs chargés de prévenir le réseau en cas d’arrivée de la police, se sont tus depuis des heures. Ne restent que les barricades de gravats érigées à l’entrée d’un parking de la cité, pour compliquer les rondes de police ou la venue de bandes rivales.
En ce mardi 19 mars, la visite surprise d’Emmanuel Macron dans le quartier, souvent cité comme l’un des plus touchés par le trafic de drogue à Marseille, a placé les dealers en chômage partiel contraint. "Attendez deux heures que le show soit terminé, et ils reviendront", raille une habitante, observant de loin la foule qui se presse autour du président.
Devant les caméras, le chef de l’Etat est justement venu promettre une opération anti-stups "XXL, partout en France". Celle-ci vient d’être lancée, ce lundi 25 mars, dans plusieurs villes de France, notamment dans la métropole lilloise. Le président jure aux Marseillais que les forces de l’ordre vont, "pendant des semaines, pilonner le territoire" contre les trafiquants de drogue, afin de "détruire les réseaux […], et que les quelques-uns qui [leur] rendent la vie impossible s’en aillent".Une opération sans précédent
Depuis la veille, plus de 2 000 policiers, gendarmes et douaniers ont été déployés dans la cité phocéenne, dans le cadre d’une opération "sans précédent" qui aurait permis d’interpeller "plus de 82 personnes" en vingt-quatre...
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25/03 - Gaza : le Conseil de sécurité de l’ONU adopte sa première résolution pour un "cessez-le-feu immédiat"
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, ce lundi 25 mars, pour la première fois depuis cinq mois, un texte exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus.
La résolution adoptée par 14 voix pour, et une abstention, "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan" - qui a déjà commencé il y a deux semaines -, devant "mener à un cessez-le-feu durable" et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages". "Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités", s’est félicité l’ambassadeur algérien Amar Bendjama, même si les résolutions du Conseil, contraignantes, sont régulièrement ignorées par les Etats concernés.
Les infos à retenir :
⇒ Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte sa première résolution pour un "cessez-le-feu immédiat"
⇒ L’Unrwa se dit interdite de toute livraison d’aide dans le nord de Gaza
⇒ Au moins 3 000 bombes n’ont pas explosé à GazaUn cessez-le-feu peut commencer "immédiatement" dès la libération d’un premier otage
L’ambassadrice américaine à l'ONU a estimé ce lundi qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement "avec la libération d’un premier otage". "Cette résolution reconnait que lors du mois du ramadan, nous devons nous engager pour la paix. Le Hamas peut le faire en acceptant l’accord sur la table. Un cessez-le-feu peut commencer...
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25/03 - Sénégal : l’opposant Bassirou Diomaye Faye va devenir président
L’incertitude s’est finalement levée ce lundi 25 mars. L’opposant antisystème Bassirou Diomaye Faye, encore en prison il y a une dizaine de jours, va devenir le président du Sénégal après la reconnaissance par son principal adversaire d’une victoire dès le premier tour de la présidentielle qui s’apparente à un séisme politique.
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, jamais porté à une fonction élective nationale auparavant, va devenir le cinquième président de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants, et le plus jeune de son histoire. Il était donné largement vainqueur après le dépouillement des suffrages, mais sa victoire restait suspendue à la reconnaissance par le candidat du pouvoir Amadou Ba, en l’absence de publication officielle des résultats, qui devrait prendre encore quelques jours.
Et c’est chose fait ce lundi après-midi, avec une prise de parole d’Amadou Ba admettant sa défaite. "Au regard des tendances des résultats de l’élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour", a-t-il dit dans un communiqué. Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a indiqué de son côté qu’Amadou Ba avait appelé son adversaire pour le féliciter. Après trois années d’agitation et de crise, les Sénégalais connaissent donc le nom de leur prochain chef de l’Etat à l’issue d’un scrutin dimanche qui a tranché entre continuité et changement peut-être radical.
En comptant Amadou Ba, 10 candidats sur 17 ont...
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25/03 - Attentat de Moscou : le Kremlin refuse toujours de pointer la responsabilité de l’EI
C’est l’attaque la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années. L'attentat, vendredi au Crocus City Hall près de Moscou, a fait au moins 137 morts et 182 blessés selon le dernier bilan. Les services de santé ont indiqué dimanche soir que le nombre de blessés avait été réévalué à 182, dont 101 étaient toujours hospitalisés.
Les enquêteurs continuent de fouiller les décombres du bâtiment abritant la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants. L’attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).Le Kremlin refuse de commenter la revendication de l'EI
Les autorités russes ont refusé ce lundi de commenter la revendication de ce groupe, citant à l’inverse, dès hier, une piste ukrainienne, démentie notamment par Washington et Kiev. "L'enquête est en cours et l'administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l'enquête. Nous ne le ferons pas", a assuré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Il a précisé que le président russe n'avait pas prévu à ce stade de se rendre au Crocus City Hall, lieu de l'attentat.
Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs refusé ce lundi de commenter les allégations de torture des suspects de l'attentat dans la banlieue de Moscou, apparues après la publication de vidéos sur les réseaux sociaux et de photos les montrant le visage ensanglanté. "Je laisserai cette question sans réponse", a déclaré Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes.La France a proposé à la Russie...
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25/03 - Vendre son or : gare à la fiscalité
A plus de 2 150 dollars l’once, le métal jaune enregistre un gain de 14 % sur un an, et bat de nouveaux records historiques. Le lingot de 1 kilo s’affiche quant à lui à plus de 62 000 euros et le napoléon 20 francs à 374 euros. Certains particuliers profitent de l’envolée des cours pour vendre leurs pièces et lingots. Encore faut-il tenir compte de l’impact fiscal de l’opération, qui est loin d’être négligeable.
Deux régimes coexistent. Les épargnants en mesure de justifier de la date et du prix d’acquisition de leur or peuvent opter pour la taxe sur les plus-values. Le justificatif peut être une facture d’achat ou un acte de succession, par exemple. La taxe s’élève alors à 36,2 % - 19 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux - sur le gain réalisé. Mais cette plus-value fait l’objet d’un abattement de 5 % par an à partir de la deuxième année de détention, ce qui correspond donc à une exonération après vingt-deux ans.
Si l’épargnant ne peut justifier son achat, la taxe sur les métaux précieux de 11,5 % s’applique. Elle est calculée non pas sur la plus-value mais sur le montant de la cession. Autrement dit, au prix de marché actuel, il faudra débourser environ 7 100 euros sur la vente d’un lingot, que l’épargnant dégage une plus-value ou une moins-value. Pour que l’opération soit rentable une fois la fiscalité prise en compte, il faut donc avoir acheté son lingot moins de 54 900 euros. De nombreux sites, tels que Bdor, Comptoir national de l’or ou Joubert change permettent de comparer les deux régimes fiscaux pour...
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25/03 - Réindustrialisation : une politique ambitieuse, une réalité moins flatteuse
C’est un de ces paradoxes dont la France a le secret. "Le pays est le plus désindustrialisé en Europe, mais c’est celui qui a toujours le plus parlé de politique industrielle", remarque Sarah Guillou de l’Observatoire français des conjonctures économiques, un laboratoire de recherche rattaché à Sciences Po. Difficile de donner tort à l’économiste. A l’ambition gaullienne et pompidolienne des grands champions ont succédé des décennies de nationalisations, sauvetages, états généraux et autres ministères du Redressement productif. Las. En un demi-siècle, l’Hexagone s’est vidé de ses usines avec une constance que les mouvements sociaux soulevés au gré des délocalisations n’ont guère ébranlée. L’adhésion à la pensée de l’entreprise libérée de ses usines – le fameux fabless théorisé au tournant des années 2000 par l’ex-patron d’Alcatel Serge Tchuruk – l’a laissé exsangue. Depuis les années 1970, 2,5 millions d’emplois industriels ont été détruits.
Mais les chocs engendrés par la pandémie de Covid et l’invasion russe en Ukraine ont fait émerger un consensus politique sur l’intérêt de renforcer l’industrie française, l’une des plus fragilisées d’Europe. Bras armé de la souveraineté, atout de la transition écologique, outil de création de valeur et d’emplois sur le territoire… : auréolée d’une foule de vertus, l’industrie et les modalités de sa résurrection sont de tous les discours. Pas de quoi déplaire aux industriels réunis toute cette semaine au nord de Paris pour célébrer la grand-messe du secteur, le salon Global industrie, et qui ont...
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25/03 - Macron-Attal, une rivalité inévitable : le grand récit à La Loupe
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Laureline Dupont et Eric Mandonnet, du service politique de L’Express, décortiquent la relation compliquée entre le président et le Premier ministre.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture et montage), Charlotte Baris (présentation) et Sébastien Salis (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : France 5
Crédits image : Ludovic Marin/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Il y a un peu plus de deux mois, Gabriel Attal faisait son entrée à Matignon. A cette occasion, La Loupe s’était invitée discrètement dans une réunion du service politique de L’Express et je me souviens qu’Olivier Pérou, mon collègue qui suit la gauche et l’exécutif, disait ceci :
Olivier Pérou : Gabriel Attal, c’est surtout et avant tout un pur produit d’Emmanuel Macron… Et je dis ça, ce n’est pas péjoratif, c’est vraiment l’incarnation même de ce qu’Emmanuel Macron a fait depuis qu’il s’est annoncé comme candidat avant 2017… Voilà, c’est vraiment le pur jus bébé Macron.
Charlotte Baris : Sur le papier, Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont beaucoup de points communs : un appétit certain pour la communication, une volonté affichée de dépasser les clivages politiques - y compris au sein de leur...
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25/03 - La pensée positive, cette solution de facilité, par Julia de Funès
Pour quelles raisons la pensée positive dans son ensemble (psychologie positive, éducation positive, développement personnel) continue-t-elle de se propager malgré des échecs évidents ? Cela fait des années que des hordes de bien-pensants rabâchent les mêmes refrains emplis de positivité béate sur les réseaux et dans les entreprises, or il n’y a jamais eu autant de mal-être dans les organisations, d’après la dernière étude QVTC d’Ipsos : 2 salariés sur 3 ne se sentent pas épanouis dans leurs fonctions, les burn-out ne cessent de flamber, et les arrêts de travail d’augmenter. Le baromètre de Santé publique France de février 2024 indique que la santé mentale des jeunes se détériore grandement. Enfin, la pédagogie positive n’a pas fait progresser le niveau des élèves, bien au contraire, comme l’atteste notre rang reculé au dernier classement Pisa. Pour quelles raisons alors les idéologies positives poursuivent-elles leur expansion, quand bien même leurs bienfaits se trouvent chaque jour démentis ?
Si des esprits éduqués adhèrent à ces exhortations positives, c’est qu’une puissance y est à l’œuvre et que la raison y trouve des intérêts. Partons de ce présupposé kantien selon lequel ce sont des intérêts et non des arguments qui orientent la pensée dès lors qu’elle sort de la sphère scientifique. Kant dévoile les intérêts de la raison pour les questions métaphysiques (qui excèdent la sphère physique et donc scientifique) ; essayons de découvrir quels sont ces intérêts dans le cadre des approches positives (dont les cautions...
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24/03 - Proportionnelle aux législatives : de gauche à droite, qui est pour, qui est contre ?
Son combat dure depuis des années. Tout juste réélu pour trois ans à la tête du MoDem, ce dimanche 24 mars, François Bayrou a une nouvelle fois plaidé pour l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives. Devant son parti, réuni en congrès à Blois (Loir-et-Cher), il a également évoqué l’hypothèse d’un référendum pour faire adopter cette modification de la loi électorale.
"J’ai la conviction que nous allons y arriver. Qu’après tant et tant d’années de combat, tant et tant de difficultés pour faire entendre l’évidence, une fenêtre s’est ouverte et que nous allons pouvoir trouver une résolution à cette question qui est vitale pour l’avenir de la démocratie française", a ainsi déclaré François Bayrou.
💬 La loi électorale doit être le moment d'articulation pour passer de l'univers de ceux qui veulent à tout prix imposer leurs idées aux autres, à ceux qui veulent défendre les leurs. Et c'est la proportionnelle !#CongrèsMoDem pic.twitter.com/Bo3nV2o47C— François Bayrou (@bayrou) March 24, 2024
Son discours faisait suite à l’intervention de la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui prône également l’instauration de la proportionnelle dans les départements comptant au moins 11 députés (soit 11 territoires : ceux d’Île-de-France sauf l’Essonne et le Val-d’Oise, ainsi que le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône, la Gironde, les Bouches-du-Rhône).
Dans un entretien au Figaro publié vendredi 22 mars, Yaël Braun-Pivet estime qu’"il est temps d’honorer" l’engagement d’Emmanuel Macron,...
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24/03 - Visite d’Etat au Brésil : Emmanuel Macron veut tourner la page Bolsonaro
Le programme s’annonce chargé pour le président de la République. Emmanuel Macron doit débuter ce lundi 25 mars un déplacement officiel en Amérique du Sud, jusqu’à jeudi. Cette première visite du chef de l’Etat sur ce continent depuis 2017 doit se faire en plusieurs étapes : un passage en Guyane, de lundi à mardi, avant une visite d'Etat au Brésil, dans trois villes du pays (Belém, Itaguaí et Brasilia), de mardi à jeudi.
Pour ce premier arrêt de deux jours en Guyane, Emmanuel Macron devrait notamment aborder les questions de la lutte contre l’insécurité, l’orpaillage illégal et l’évolution du niveau d’autonomie de cette collectivité territoriale. Après cette étape qui s’annonce tendue, le président français devrait ensuite rencontrer son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva (appelé communément Lula).Le Brésil est un important partenaire commercial de la France.
Les présidences française et brésilienne annoncent à cette occasion un retour en grâce de leurs relations diplomatiques. Ce rapprochement survient après "un quasi-gel des relations politiques lors de la présidence de Bolsonaro" de 2019 à 2022, reconnaît l’Elysée. L’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro et ses ministres avaient notamment eu des propos désobligeants envers le chef de l’Etat français et son épouse.
Malgré le changement de présidence au Brésil, les deux pays ont récemment exprimé leurs divergences sur plusieurs sujets. Que ce soit sur la guerre en Ukraine - le président Lula refuse de prendre parti contre la Russie - ou sur l’accord...
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24/03 - Bernard-Henri Lévy : "Mélenchon fait preuve dans ses discours d’un antisémitisme nourri"
Quel avenir peut espérer un monde qui oublie ? C’est, au fond, l’inquiétude qui imprègne le dernier ouvrage de Bernard-Henri Lévy, Solitude d’Israël (Grasset). Horrifiée quand elle découvre la sauvagerie à laquelle se sont livrés les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, l’opinion publique petit à petit détourne le regard, se désole le philosophe, aidée par certains acteurs politiques qui considèrent Israël comme coupable. Ainsi, de Jean-Luc Mélenchon, BHL dit sans détour qu’il prononce "des discours qui mettent le feu dans les âmes". Et s’étonne de l’indulgence collective.
L’Express : En quoi le 7 octobre représente-t-il un tournant majeur ?
Bernard-Henri Lévy : C’est un double tournant, géopolitique et métaphysique. L’événement a cristallisé la grande alliance de ceux que j’ai appelés "les cinq rois" : l’Iran, l’islamisme radical sunnite, la Chine, la Russie, la Turquie. Ce sont cinq puissances révisionnistes prêtes à jeter leurs anciennes rancunes à la rivière pour redevenir les empires qu’elles ont été. Ce sont cinq grandes et vraies puissances dont on a vu le lien se nouer avec l’invasion de l’Ukraine et apparaissant, là, avec cette nouvelle guerre, en pleine lumière.
Et le tournant métaphysique ?
Le retour du mal radical. Le mal pour le mal. Le mal qui raffine dans le sadisme et l’horreur. Le mal qui n’a pas d’autre passion que la passion de soi. Ce n’est pas nouveau, bien sûr. Et j’ai, pour ma part, au Nigeria ou en Somalie, au Darfour ou en Syrie, maintes fois vu et documenté ce pire que l’homme fait à l’homme....
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24/03 - Attentat de l’EI à Moscou : pourquoi les services russes ont échoué
Vendredi 22 mars, 19 heures. Les nouvelles de l’attaque meurtrière, revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique, sur la salle de concert Crocus City Hall font le tour de la Russie. Le pays entier suit la catastrophe en temps réel, au rythme des réseaux sociaux. Mais déjà, une question affleure : comment les services de renseignement russes ont-ils pu laisser se produire cette attaque, alors même que leur contrôle sur la société est plus strict que jamais, qu’ils disposent de pouvoirs quasiment illimités, que la capitale russe est filmée sous tous les angles, 24 heures sur 24, par un système de vidéosurveillance doté d’algorithmes de reconnaissance faciale ?
Et que, deux semaines avant l’attaque, les services américains avaient publiquement averti Moscou de l’imminence d’un attentat "extrémiste" qui viserait des sites très visités, tout particulièrement des salles de concert ? Sur sa chaîne Telegram, Ian Matveïev, membre de l’équipe d’Alexeï Navalny et spécialiste des questions de sécurité, poste ce message : "Ces hordes de flics et d’espions qui annoncent chaque jour des arrestations de ‘’terroristes", ces caméras dans tout Moscou et ce niveau sans précédent de répression ne servent qu’à défendre le pouvoir de Poutine, et absolument pas à protéger le pays contre les vraies menaces."Priorité absolue du FSB, l’Ukraine
A-t-il raison ? Pour Olivier Mas, ancien cadre de la DGSE et auteur de J’étais un autre et vous ne le saviez pas (éditions de l’Observatoire), la question peut effectivement se poser en ces...
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24/03 - Stage obligatoire de seconde : pourquoi les professeurs et les parents s’inquiètent
La mesure avait été annoncée à l'automne dernier par Gabriel Attal, lorsque celui-ci était encore ministre de l’Education nationale. "Pourtant, à la fin du mois de mars, on a toujours très peu de réponses du gouvernement sur la difficulté des élèves de seconde à trouver un stage de deux semaines en quelques mois seulement", fustige Sophie Vénétitay, enseignante de SES dans l’Essonne et secrétaire générale du syndicat de professeurs SNES-FSU. "Et cela met les professeurs et les familles dans une position compliquée", déclare-t-elle à L’Express.
Dans le détail, les 550 000 jeunes de seconde générale et technologie de l’hexagone devront, entre 17 et le 28 juin 2024, effectuer un stage d’observation de deux semaines au sein d’une entreprise, d’une administration, collectivité ou d’une association.
Une dérogation sera néanmoins accordée à tous les élèves qui souhaiteraient, en lieu et place de ce stage, effectuer un séjour de cohésion ou un une mission d’intérêt général dans le cadre du Service National Universel (SNU) que Gabriel Attal annonçait vouloir "généraliser" en octobre dernier. "L’objectif est d’améliorer la politique d’orientation des jeunes et de rendre toujours plus dynamique le lien entre l’école et les entreprises ainsi que tous les employeurs, publics comme privés", précise le ministère de l’Education nationale.La galère pour trouver un stage
Une initiative à laquelle les syndicats de professeurs ne sont pas opposés sur le principe. Mais "cette mesure a encore été mise en place dans la plus grande...
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24/03 - 30 ans du Sidaction : "5 000 personnes découvrent encore leur séropositivité chaque année en France"
Ces 22, 23 et 24 mars se tenait la trentième édition du Sidaction, événement annuel de collecte de dons pour la lutte contre le VIH organisé par l’association du même nom. L’heure n’est cependant pas à la fête pour le Sidaction. Outre la légère baisse des dons observée ces dernières années, la lutte contre le VIH pâtit d’un désintérêt croissant et d’un manque d’informations des jeunes sur ce virus.
En témoigne une étude de l’Ifop parue en novembre dernier sur "les idées reçues des jeunes sur le sida". "Les préjugés sur le VIH et les discriminations envers les personnes séropositives progressent de façon inquiétante : les indicateurs enregistrés sont les plus mauvais depuis la création du sondage en 2009", alerte l’institut d’études.
Par exemple, un quart des jeunes (entre 15 et 24 ans) estime que le VIH peut se transmettre en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques ou en buvant dans le verre d’une personne séropositive. Comment expliquer la persistance de ces idées reçues ? Sont-elles liées à la baisse des dons observée ces dernières années ? Entretien avec Florence Thune, directrice générale du Sidaction.
L’Express : Quelques heures avant la fin de la collecte du Sidaction, êtes-vous satisfaite de cette édition 2024 ?
Florence Thune : A ce stade, nous avons collecté 3,25 millions d’euros - un chiffre équivalent à celui de l’année dernière. Nous restons toutefois attentifs à la façon dont les dons vont évoluer d’ici la fin de la collecte. Je suis toujours impressionnée et admirative de voir que, malgré la...
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24/03 - Immobilier ancien : une aide méconnue pour rénover moins cher
Amateur de vieilles pierres, vous avez acheté une bâtisse de caractère en mauvais état. Vous ne ratez aucune des émissions de Stéphane Bern et rêvez de faire revivre votre bien en lui redonnant son lustre d’antan. Malheureusement, vous manquez de fonds pour financer des travaux de rénovation importants. Dès lors que votre bien présente un intérêt architectural ou patrimonial, sans être protégé pour autant au titre des monuments historiques, vous pouvez bénéficier d’une aide de la Fondation du patrimoine.
Cet organisme, qui possède des délégations dans chaque région, distribue des coups de pouce financiers, parfois non négligeables. Pour en profiter, vous devez obtenir le label de cette institution. Il faut déposer un dossier avant d’avoir lancé vos travaux. Pour être éligible, votre bien doit répondre à certains critères. Tout d’abord, il doit être situé dans une commune de moins de 20 000 habitants, dans un site patrimonial remarquable, dans un site classé au titre du Code de l’environnement, ou être non habitable mais afficher des caractéristiques typiques du patrimoine rural. C’est par exemple le cas d’un four à pain, d’un lavoir, d’un pigeonnier, etc.
L’autre condition à remplir concerne les travaux : seuls ceux qui touchent les parties de votre bâtiment visibles depuis la voie publique, ou l’intérieur s’il est ouvert au public, seront pris en compte. A noter : le label de la Fondation du patrimoine peut aussi être attribué pour des travaux liés à la rénovation d’un jardin ou d’un parc privé. Il faut alors...
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24/03 - Attentat de Moscou : le bilan s’alourdit à 137 morts
Tandis que la Russie observe ce dimanche 24 mars une journée de deuil national après l'attaque d'une salle de concert de la banlieue de Moscou, vendredi 22 mars, le bilan de ce massacre a été revu à la hausse. Selon les enquêteurs, 137 personnes, dont trois enfants, sont décédées dans cet attentat revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique. Un précédent bilan faisait état de 133 morts. Le Comité d'enquête russe a précisé que 62 corps avaient été identifiés jusqu'à présent.
Les enquêteurs ont aussi annoncé que deux fusils d'assaut et une grande quantité de munitions avaient été trouvés sur les lieux. Les djihadistes ont ciblé le Crocus City Hall, une salle de concert de 13 000 m2 située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe.
11 personnes ont été arrêtées samedi, dont quatre assaillants, dans la région de Briansk, frontalière de la Biélorussie et de l'Ukraine, selon le Kremlin."Aucune implication ukrainienne"
Lors d'une allocution télévisée samedi 23 mars, Vladimir Poutine a dénoncé un "acte terroriste barbare". Sans mentionner la revendication faite par Daech, le président russe a affirmé que tous les assaillants arrêtés tentaient de fuir vers l'Ukraine. "Ils se dirigeaient vers l'Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une fenêtre avait été préparée pour qu'ils franchissent la frontière", a-t-il accusé avant d'assurer que "ceux qui sont derrière ces terroristes" seraient "punis" et qu'ils n'auraient pas "un destin enviable".
Il n'y a "aucune preuve" selon laquelle...
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24/03 - Gaza : tout "transfert forcé de population" constituerait un "crime de guerre", prévient Macron
Emmanuel Macron a haussé le ton face à Benyamin Netanyahou, dimanche 24 mars. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé Israël à "lever les derniers obstacles" à l'entrée de l’aide dans la bande de Gaza, menacée de famine. Le Hamas a le même jour annoncé un nouveau bilan de plus de 32 200 morts au sein du territoire palestinien.
Les infos à retenir
⇒ "Le transfert forcé de population constitue un crime de guerre", a déclaré Emmanuel Macron à Benyamin Netanyahou.
⇒ 32 226 personnes sont mortes depuis le début de l'offensive israélienne, selon le Hamas.
⇒ Depuis l'Egypte, Antonio Guterres supplie les deux parties d’instaurer un cessez-le-feu.Macron hausse le ton face à Netanyahou
Le président français Emmanuel Macron a rappelé au Premier ministre israélien, dimanche 24 mars, "sa ferme opposition" à une offensive israélienne sur Rafah, avertissant que "le transfert forcé de population constituait un crime de guerre".
Lors d'un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, le dirigeant français a aussi réitéré son appel à "un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza" et condamné "fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation". Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée en vue d'y bâtir de nouvelles colonies.Le ministère de la Santé du Hamas annonce 32 200 morts
Exactement 32 226 personnes auraient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7...
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24/03 - Présidentielle en Slovaquie : Ivan Korcok, candidat pro-Kiev, en tête du premier tour
"Aucun sondage ne prévoyait une différence de cinq points de pourcentage", s’étonne le quotidien libéral Sme. Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle slovaque, samedi 23 mars, et alors qu’aucun candidat n’a remporté la majorité, les regards sont déjà tournés vers le second tour, le 6 avril prochain.
Celui-ci opposera Ivan Korcok, ancien ministre des Affaires étrangères, qui a obtenu 42,4 % des voix et Peter Pellegrini, actuel président du Parlement slovaque, qui en a comptabilisé 37,1 %, selon les résultats quasi-complets. "Un résultat très prometteur", affirme de son coté l’hebdomadaire de Bratislava Tyzden sur son site.
Si les deux candidats étaient en tête des sondages d’opinion avant le vote, l’avance prise par Ivan Korcok s’explique, selon Sme, par le soutien des "électeurs libéraux et conservateurs", traditionnellement implantés dans les grandes villes. Son rival, Peter Pellegrini, était pourtant soutenu par le Premier ministre pro-Russe Robert Fico, qui a refusé de prolonger l’aide militaire à l’Ukraine.
"C’est un énorme succès pour nous, s’est félicité Ivan Korcok, ouvertement pro-européen et pro-Ukrainien, devant la presse. Les résultats ont montré que la plupart des Slovaques ne veulent pas d’un président libéral, de droite ou progressiste." Et de poursuivre : "La plupart ont plutôt exprimé leur intérêt pour un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie, qui n’entraînera pas la Slovaquie dans une guerre mais parlera de paix."Les électeurs de Stefan Harabin "décideront du...
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24/03 - Guerre en Ukraine : un missile de croisière russe viole l’espace aérien polonais
Kiev, tout comme d’autres régions de l’ouest de l’Ukraine, ont été ciblées par de nouvelles attaques aériennes russes ce dimanche 24 mars au matin. Pour la troisième fois en une semaine, l’ensemble du territoire a été placé en état d’alerte durant la nuit. Des frappes qui surviennent au lendemain de la prise, par Moscou, du village d’Ivanivské, situé entre la ville-clé de Tchassiv Iar et Bakhmout, territoire détruit et occupé par la Russie depuis mai 2023.
Les infos à retenir
⇒ La Russie accusée de violer l’espace aérien polonais
⇒ Nouvelles attaques aériennes russes sur Kiev et d’autres régions d’Ukraine
⇒ L’armée ukrainienne dit avoir touché deux navires russes en CriméeUn missile de croisière russe viole l’espace aérien polonais
Un missile de croisière russe lancé contre des villes situées dans l’ouest de l’Ukraine a violé l’espace aérien polonais avant de le quitter, a indiqué ce dimanche le commandement opérationnel des forces armées sur le réseau social X. "L’objet a volé dans l’espace polonais à la hauteur du village d’Oserdow (est) et y est resté pendant 39 secondes", a-t-il précisé, soulignant que le missile a été observé par les radars militaires pendant toute la durée du vol.
La Pologne exigera des explications de la part de Moscou pour cette "nouvelle violation de l’espace aérien", a réagi le ministère polonais des Affaires étrangères dans un communiqué. "Avant tout, nous demandons à la Fédération de Russie de mettre fin aux frappes aériennes terroristes contre la population et le territoire de l’Ukraine, de mettre fin...
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24/03 - Le Petit Prince a-t-il effacé Antoine de Saint-Exupéry ?
Raphaël Enthoven avait ouvert les hostilités sur Europe 1 en 2017, avant de récidiver dans Le Point en 2018 : ne trouvant "aucun intérêt à toutes ces pages interchangeables", il dézinguait Le Petit Prince, une "salade consensuelle [pleine de] truismes". En 2023, la critique littéraire Elisabeth Philippe lui emboîtait le pas dans L’Obs, se gaussant de ce "petit conte gentillet et doucereux" qui aligne, selon elle, les "mantras de développement personnel". On sait que, avec 550 langues et dialectes au compteur, Le Petit Prince est le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible. On sait moins que l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry va tomber dans le domaine public à la fin de 2031. Pas de souci à se faire pour sa quinzaine d’ayants droit : le Petit Prince, personnage universel, est aussi (surtout ?) devenu une marque mondiale qui, entre films, expositions et produits dérivés, génère 80 % des revenus liés à leur grand-oncle. La fin des droits d’auteur sera presque un non-événement. Preuve que le business a pris le pas sur la littérature ?
Quelques mois avant la célébration des 80 ans de la mort de Saint-Exupéry (disparu en mer au large des côtes marseillaises, avec son avion, lors d’une mission de repérage, le 31 juillet 1944), deux essais saluent sa mémoire. Dans Saint-Exupéry. Du vent dans le cœur, livre serré comme du Pierre Michon, l’universitaire et auteure Nathalie Prince (nom prédestiné !) s’amuse à raconter la vie de l’écrivain en reprenant la structure du Petit Prince. Dans Saint-Exupéry. Un...
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24/03 - Visa, partenaire exclusif des JO 2024 : "Nous espérons faire mieux que Londres en 2012"
Ce contrat en or a déjà fait beaucoup parler. Sur les sites des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les spectateurs ne pourront payer leurs achats qu’à l’aide d’une carte de paiement Visa, ou bien en liquide. Une exclusivité imposée par le Comité international olympique (CIO) à l’organisation française, fruit d’un partenariat de longue date avec l’entreprise américaine.
Pour L’Express, le directeur général pour la France du leader mondial des paiements, Romain Boisson, analyse les enseignements que Visa a tirés de l’édition 2012 à Londres, où un partenariat similaire avait été mis en place, avec à la clé un boom du paiement sans contact.
L’Express : Que représentent les Jeux olympiques de Paris 2024 pour Visa ?
Romain Boisson : Visa est partenaire du CIO depuis 40 ans et du mouvement paralympique depuis 20 ans. Les Jeux olympiques et paralympiques sont l’événement mondial qui a le plus de résonance en termes de valeur sportive et d’inclusion. Il y a donc un sens pour Visa d’y être associé. Cela nous permet de donner accès à l’ensemble de nos clients à cette compétition. Certains l’utilisent pour mettre en place des campagnes et faire gagner des places à leurs propres clients. En France, c’est notamment le cas de BPCE, qui est un partenaire majeur de Visa, mais aussi de LCL, du Crédit Mutuel, du Crédit Agricole, de Lydia et d’autres. Il y a également les milliers de petites et moyennes entreprises qui adhèrent à notre programme "Les paiements gagnants", qui permet aux utilisateurs et aux commerçants de...
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24/03 - Non, le soja n’émascule pas : à l’origine du mythe du "soy boy"
L’extrait dure 12 secondes. On y voit l’acteur américain Nicholas Braun, dans la peau de Greg Hirsch, le cousin niais et envieux de Succession (HBO). Avec son mentor, Tom Wambsgans (Matthew Macfadyen), il forme le duo culte de la série à succès qui dépeint les luttes intestines d’une famille d’héritiers. A l’image, le premier, toujours gémissant, se plaint d’avoir été traité de "soy boy". Le second, rétorque, pince-sans-rire : "Tout va bien, c’est un safe space, ici".
12 petites secondes, quatre répliques. L’essence des luttes autour du genre qui déchirent les États-Unis, plein phare. Tout y est : du "safe space", concept d’espace inclusif cher à la gauche contemporaine, utilisé ironiquement par un capitaliste manipulateur et adepte de l’humiliation, à la notion de "soy boy", une insulte en vogue outre-Atlantique chez les masculinistes et conservateurs. Ils s’en servent pour rabaisser les hommes qui ne seraient pas assez virils. @hbo
My sweet, soy Greg. #succession #cousingreg ♬ original sound - HBO <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>
La scène, publiée à l’automne 2022, cumule plusieurs millions de vues en ligne. Elle marque l’incursion de l’expression "soy boy" dans la culture populaire. Lancée par des forums sur Internet comme 4Chan, il y a une dizaine d’années, elle se réfère à une croyance populaire : manger du soja donnerait l’apparence d’une femme, tuerait la virilité de ces messieurs. La star de Dune, Timothée Chalamet, ou encore l’acteur français...
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24/03 - Javier Milei : ses chiens clonés, Moïse... Les conseillers occultes du président argentin
Les bras en croix, coiffé d’une kippa, Javier Milei pleure à chaudes larmes face au Mur des Lamentations. En ce 7 février, à Jérusalem, le nouveau président argentin se retourne et tombe dans les bras d’un homme, lui aussi secoué de sanglots : Axel Wahnish, son guide spirituel. Ce rabbin qui cultive la discrétion est un des plus proches conseillers du chef de l’Etat. Désormais, il est son ambassadeur en Israël. Sa première mission : transférer l’ambassade de Tel-Aviv à la Ville sainte. La rencontre entre les deux hommes remonte à 2021. A l’époque, l’économiste libertarien écume les plateaux de télévision pour commenter l’actualité argentine. Parallèlement, il se produit dans un oneman-show humoristique, Le cabinet de Milei.
A Buenos Aires, l’excentrique personnage est alors considéré, au choix, comme un bouffon ou un fou. Mais pas par Julio Goldestein, un ami de confession juive, qui insiste pour lui présenter son rabbin. "Ils ont parlé longuement, puis la conversation s’est transformée en une réunion kabbalistique, a raconté Goldestein au quotidien espagnol El Pais. Le rabbin a dit à Javier qu’il dirigerait un jour un mouvement de libération en Argentine. Il en est sorti bouleversé." Dès lors, Milei, catholique pratiquant, se met à étudier la Torah auprès de Wahnish. Presque simultanément, il fait une entrée fracassante dans l’arène politique de ce pays de 45 millions d’âmes. Les deux événements sontils liés ? Peut-être.Javier Milei se prend pour Moïse
Un mois après, en tout cas, en juillet 2021, il crée son...
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24/03 - Guerre en Ukraine : comment la Finlande se barricade face à la menace russe
La vaste forêt de pins, de sapins et de bouleaux est silencieuse, près du poste frontière d’Imatra, dans le sud-est de la Finlande. Aucun signe de vie dans cette zone désormais interdite au public. Dissimulée aux regards, une barrière d’acier se dresse sur environ 3 kilomètres. En 2026, elle s’étirera sur 200 kilomètres. Soit une petite portion des 1 340 kilomètres de frontière que partage la Finlande avec la Russie. Son rôle ? "Contrôler les flux de migrants", précise Marko Saareks, adjoint à la direction opérationnelle des gardes-frontières. Car Helsinki se dit ciblé par une "attaque hybride", selon les termes du Premier ministre, le conservateur Petteri Orpo. Entre août et novembre 2023, plus de 1 300 personnes originaires d’Asie ou d’Afrique sont arrivées en Finlande via la Russie, un axe qui a été depuis fermé. Les chiffres restent faibles, mais les autorités les disent inhabituels pour cette région qui n’est pas une route migratoire. Pour Helsinki, l’arrivée de ces migrants pourrait bien être une des ripostes de Moscou à l’entrée de la Finlande dans l’Otan, il y a près d’un an.
Mais les menaces sont aussi militaires. En décembre, Vladimir Poutine avait averti : "Il n’y avait aucun problème [à la frontière finlandaise], mais il y en aura maintenant, car nous allons créer le district militaire de Leningrad et y concentrer un certain nombre d’unités." Les Finlandais savent que les déclarations du président russe s’inscrivent "dans une logique de propagande pour son peuple", tente de relativiser Marko Saareks.
Il...
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24/03 - Présidentielle au Sénégal : la sortie ratée de Macky Sall
Le président Macky Sall s’apprête à quitter le pouvoir sans la moindre autocritique, alors les électeurs du Sénégal (17 millions d’habitants) se rendent aux urnes ce dimanche. "Je n’ai pas d’excuse à présenter", a-t-il déclaré à la BBC à quelques jours du premier tour de la présidentielle du 24 mars, en faisant le bilan de ses douze années passées à la tête de son pays d’Afrique de l’ouest. Le chef de l’Etat se dit "vraiment étonné, et même meurtri par les jugements de valeur" faits sur sa personne. Le 3 février dernier, dix heures seulement avant le début de la campagne présidentielle, c’est pourtant lui qui a annulé l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. La crise politique qui s’ensuivit, avec des manifestations durement réprimées, s’est soldée par plusieurs morts. Mais finalement, les institutions sénégalaises ont tenu bon. Et le scrutin n’aura été reporté que d’un mois, selon la volonté du Conseil constitutionnel.
Accusé de vouloir se maintenir au pouvoir, Macky Sall, jugé "consensuel" lors de son arrivée au pouvoir en 2012, voit son image ternie. Et la démocratie sénégalaise paraît une nouvelle fois fragilisée. Après avoir (beaucoup) inquiété, au-delà même des frontières du Sénégal, en laissant planer la possibilité de se présenter pour un troisième mandat, Macky Sall a déçu. "Et cela, d’autant plus qu’il fut un des ténors des luttes démocratiques au Sénégal sous la présidence d’Abdoulaye Wade", regrette Abdou Latif Coulibaly, ministre démissionnaire. L’ancien maire de Saint-Louis Cheikh Bamba Dièye se...
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24/03 - Pornographie en ligne : comment protéger efficacement les mineurs
Les contenus pornographiques en ligne sont réservés aux adultes… du moins en théorie. En réalité, on ne peut ignorer que les mineurs y ont accès, intentionnellement ou non. Face à cette réalité, il devient essentiel de saisir les implications de cette exposition généralisée, d’instaurer des réglementations et de mettre en place des mesures préventives pour préserver la santé et le bien-être des enfants et des adolescents.
Pour les mineurs, la première exposition à des contenus pornographiques se produit principalement de manière involontaire. Selon une enquête menée par CommensMedia en 2022 auprès de 1 358 adolescents américains âgés de 13 à 17 ans, plus de la moitié (58 %) a été exposée à sa première image ou vidéo pornographique en ligne de manière accidentelle. La consultation de ces contenus peut aussi devenir volontaire et habituelle chez certains adolescents, comme le montre une enquête de l’ARCOM de mai 2023, menée auprès d’un échantillon de 25 000 individus français. Ces travaux révèlent notamment que plus de la moitié des garçons de 12 ans et 65 % des jeunes hommes de 16-17 ans visitent chaque mois des sites pornographiques.Une évaluation complexe des impacts sur les comportements sociosexuels
Mais quel impact le visionnage de ces contenus a-t-il chez les jeunes ? De nombreuses recherches en psychologie tentent de répondre à cette question. Des chercheurs ont par exemple analysé les scripts pornographiques, afin de déterminer si les contenus peuvent avoir un impact sur plusieurs dimensions sociosexuelles.
En...
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23/03 - LR et les européennes : le sursaut, le sursis ou la chute
L’angoisse étreint jusqu’à Manfred Weber. Il y a quelques mois, le président du PPE - groupe de droite au Parlement européen - converse avec un député Les Républicains. Et laisse percer son inquiétude. "On fait quoi si LR disparaît de Bruxelles ?" L’Allemand s’interroge à haute voix sur les conséquences d’un tel choc électoral, prélude d’une recomposition politique. Il n’est pas le seul.
"Scrutin de survie", "vote existentiel"… Les cadres LR rivalisent de formules solennelles pour résumer l’enjeu des élections européennes. La droite, créditée de 7 % à 8 % d’intentions de vote, devra dépasser la barre des 5 % pour conserver sa délégation d’élus. Voilà pour l’arithmétique. Mais l’héritier du RPR doit préserver bien plus qu’une poignée de sièges : son rang. Son apparence de grand parti. En politique, la mort prend la forme du déclassement.
Rien n’y fait. Ni les défaites successives aux législatives. Ni la déroute de Valérie Pécresse à la présidentielle. Les Républicains espèrent encore renouer avec leur glorieux passé et reconquérir le pouvoir en 2027. C’est en tout cas le discours officiel. Leur président, Éric Ciotti, entretient la flamme d’un "parti de gouvernement" prêt à incarner l’alternance à Emmanuel Macron. L’élu a constitué un contre-gouvernement, se fend de courriers réguliers au chef de l’Etat et pousse la candidature élyséenne de Laurent Wauquiez.
Le pays n’est-il pas à droite ? Les Français ne veulent-ils pas tourner la page du macronisme ? On empile les arguments - parfois justes - pour se rassurer. Les esprits...
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23/03 - "Le Problème à trois corps" : quelle est cette équation mathématique réputée insoluble ?
C’est la série la plus attendue de l’année. Ce 21 mars, Netflix a mis en ligne Le Problème à trois corps, l’adaptation par les créateurs de Game of Thrones d’un monument de la science-fiction. Le roman et best seller du Chinois Liu Cixin raconte une invasion extraterrestre déclenchée par un célèbre casse-tête mathématique : le problème à trois corps. Une équation sur laquelle les mathématiciens se penchent depuis longtemps, sans avoir réussi à y trouver une solution. Pour nous éclairer, nous avons interrogé - en trois questions - Alain Chenciner, professeur émérite à l’Université Paris-Cité, chercheur associé à l’Observatoire de Paris, spécialiste du problème à trois corps et lecteur de l’œuvre de Liu Cixin.
L’Express : Qu’est-ce que le problème à trois corps ?
Alain Chenciner : C’est un problème qui s’écrit très simplement, en une équation d’une demi-ligne, mais dont les solutions sont extraordinairement complexes. Il s’agit de prédire les mouvements de plusieurs corps [NDLR : des soleils et une planète, par exemple, dans l’œuvre de Liu Cixin] qui s’attirent mutuellement. Pour cela, il faut déterminer leur position et leur vitesse à un instant donné, ce qui permettra de définir leur trajectoire dans le futur et dans le passé. Le mouvement des engins spatiaux est régi, par exemple, par les équations du problème des "n" corps [NDLR : "n" désigne un nombre entier]. Si vous voulez envoyer quelque chose sur Mars, il vous faut des estimations très précises. Pour un corps, nous avons besoin de six coordonnées : trois pour la...
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23/03 - Attentat de l’EI : Moscou, "un ennemi de longue durée" pour les islamistes
Aux avertissements de l’ambassade des Etats-Unis en Russie, selon laquelle "des extrémistes" avaient "l’intention de prendre pour cible de grands rassemblements à Moscou", le chef du Kremlin s’était contenté de répondre "niet". "Tout cela ressemble à du chantage pur et simple et à l’intention d’intimider et de déstabiliser notre société", avait alors balayé Vladimir Poutine, le 7 mars dernier.
Près de deux semaines plus tard, à Moscou, quelque 133 personnes sont décédées dans un attentat visant une salle de concert de la banlieue de Moscou, ce vendredi 22 mars. Une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique sur l’un de ses comptes Telegram, dans la soirée.
Si la branche de l’organisation ayant commis l’attaque n’est pas précisée, le regard des experts se tourne vers la section afghane de Daech, l’Etat islamique du Khorasan (EI-K) - du nom historique d’une partie du sous-continent indien. "Dans l’imaginaire djihadiste, le Khorasan inclut également certains territoires d’ex-URSS", précise Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’Université internationale Schiller, interrogée par L’Express.
La Russie se savait pourtant ciblée. Le 7 mars, les services de sécurité (FSB) avaient annoncé dans un communiqué avoir tué des membres de l’EI-K qui "se préparaient à commettre un attentat à l’arme à feu contre les fidèles d’une synagogue" de Moscou. En outre, le FSB indiquait avoir saisi "des armes à feu, des munitions et des composants pour la fabrication d’un engin explosif".Des rivalités de longue date...
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23/03 - Le chef de la diplomatie israélienne qualifie l’ONU d’organisation "antisémite"
Nouvel épisode de tensions entre l'ONU et Israël. Samedi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a qualifié sur X (ex-Twitter) samedi 23 mars l'ONU d'"organisation anti-israélienne", après la visite en bordure de la bande de Gaza du secrétaire général des Nations unies. Antonio Guterres avait appelé à cette occasion à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".
Les infos à retenir
⇒ Le chef de la diplomatie israélite qualifie l'ONU d’organisation "anti-israélienne" et "antisémite"
⇒ "Le monde en a assez de ce cauchemar sans fin", déclare Antonio Guterres
⇒ Le Hamas accuse Israël d'avoir tué 19 personnes qui attendaient une distribution d'aide, ce que nie l'armée israélienneL'ONU, une "organisation anti-israélienne"
Après une visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, près de la frontière de Gaza, le ministre israélien des Affaires étrangères l’a accusé sur le réseau social X (ex-Twitter) d’être anti-Israël. "Sous sa direction, l'ONU est devenue une organisation antisémite et anti-israélienne qui abrite et encourage le terrorisme", écrit M. Katz.
the UN Secretary-General @antonioguterres, stood today on the Egyptian side of the Rafah crossing and blamed Israel for the humanitarian situation in Gaza, without condemning in any way the Hamas-ISIS terrorists who plunder humanitarian aid, without condemning @UNRWA that…— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) March 23, 2024
"Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est venu aujourd’hui du côté égyptien du passage de Rafah et a blâmé...
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23/03 - L’étonnant montage financier de Donald Trump qui pourrait lui éviter une saisie de ses biens
Donald Trump n’est pas en bonne posture. L’ex-président américain et ses deux fils, Donald Jr. et Eric, ont été condamnés, le 16 février, à verser des réparations financières extrêmement élevées. Environ 464 millions de dollars pour Donald Trump, huit millions de dollars pour ses fils. Une décision du juge new-yorkais Arthur Engoron, dans le cadre du procès civil sur son empire immobilier, pour avoir surévalué ses actifs dans le but d’obtenir de meilleures conditions de financement.
L’ancien président et ses fils ont fait appel du jugement, mais ils doivent tout de même mettre en garantie 120 % de l’amende prévue. Vendredi, Donald Trump a assuré avoir à disposition près de 500 millions de dollars, dans un message sur son réseau Truth Social. Ces derniers jours, il assurait avoir essuyé des refus de la part des multiples garants, souvent des compagnies d’assurances.
L’ex-occupant républicain de la Maison Blanche, qui rêve d’être réélu en novembre, dénonce toujours "une chasse aux sorcières politique" menée selon lui par la procureure générale de l’Etat de New York Letitia James, "raciste et corrompue", et le juge Engoron "contrôlé par la clique des démocrates".Menaces de saisie de ses biens
Dans un document judiciaire de 5 000 pages lundi, les avocats de Donald Trump avaient argué qu’une caution sur 464 millions de dollars était "pratiquement impossible", affirmant avoir essuyé un refus d’une trentaine de sociétés de garanties spécialisées.
A défaut de pouvoir rassembler la somme nécessaire, la procureure générale...
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23/03 - Attentat de Moscou : les Etats-Unis déclarent avoir prévenu la Russie du risque d’attaques
L'ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens que des "extrémistes (avaient) des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts", a déclaré une représentants de la Maison Blanche samedi 23 mars, au lendemain de l'attentat qui a visé une salle de concert dans la banlieue de Moscou. L'attaque, revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique, a fait au moins 133 morts, selon un bilan des enquêteurs donné samedi après-midi.
La porte-parole adjointe du Conseil de sécurité nationale Adrienne Watson a affirmé que les Etats-Unis avaient partagé ces renseignements avec les autorités russes. Le gouvernement du président américain, Joe Biden, a ainsi selon elle appliqué une politique de longue date de "devoir d'alerte", en vertu de laquelle les Etats-Unis préviennent les pays visés lorsqu'ils reçoivent des renseignements sur des menaces spécifiques d'enlèvements ou d'assassinats.
Earlier this month, the U.S. Government had information about a planned terrorist attack in Moscow – potentially targeting large gatherings, to include concerts – which prompted the State Department to issue a public advisory to Americans in Russia.— Adrienne Watson (@NSC_Spox) March 23, 2024
Selon les informations du New York Times, les États-Unis ont recueilli en mars des renseignements selon lesquels l'État islamique du Khorasan , connu sous le nom d'ISIS-K, la branche du groupe basé en Afghanistan, préparait une attaque contre Moscou. "ISIS-K est obsédé...
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23/03 - Japon : l’inquiétante augmentation des infections au streptocoque A
Après la fin de la pandémie de Covid-19, le Japon se retrouve à nouveau confronté à la multiplication inquiétante d’infections streptococciques, comme le rapporte The Guardian, poussant 27 des 47 départements de l’archipel à se mettre en alerte rouge. La bactérie à l’origine de ces infections, le streptocoque A, est la plupart du temps (80 %) responsable de pathologies bénignes comme l’angine, l’impétigo ou la scarlatine.
Mais elle peut aussi être à l’origine d’un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS), dont le taux de mortalité s’élève entre 30 et 70 %, selon la chaîne nippone TBS. En 2023, le pays avait recensé un nombre record de 941 cas de SCTS. 474 cas ont déjà été enregistrés entre le 1er janvier et le 10 mars 2024, poursuit la chaîne, signe que la situation s’aggrave rapidement. Seulement deux départements du pays ne sont pas touchés.
Dans le cas des formes sévères, la bactérie va s’attaquer au muscle du patient. "Son extension peut nécessiter l’excision chirurgicale des tissus nécrosés ou même l’amputation d’un membre", explique le Centre français de référence des streptocoques (CNR), ce qui a valu à ce streptocoque A le surnom de "bactérie mangeuse de chair". "Ces infections invasives surviennent sur des personnes de tout âge, sans facteur prédisposant", poursuit le CNR.
Ce pathogène a un fort potentiel épidémique et se transmet par voie aérienne, par contact direct ou indirect avec des patients atteints de lésions cutanées ou souffrant d’une angine, par exemple. "Il existe encore de nombreux facteurs...
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23/03 - L’Ukraine, au cœur de l’élection présidentielle en Slovaquie
La guerre en Ukraine a divisé les Slovaques pendant la campagne. Les deux candidats favoris, Peter Pellegrini, actuel président du Parlement, et Ivan Korcok, diplomate chevronné, sont diamétralement opposés sur le sujet. Le premier étant pro-russe, et le second prônant une politique pro-européenne de soutien à Kiev.
Les Slovaques ont commencé à voter ce samedi 23 mars au premier tour de l’élection présidentielle. Selon les sondages, Peter Pellegrini est crédité de 37 % des intentions de vote contre 36 % pour Ivan Korcok. M. Pellegrini, ex-chef de gouvernement, a le soutien de l’actuel Premier ministre populiste, Robert Fico, qui refuse de fournir toute aide militaire à l’Ukraine, a remis en question la souveraineté de ce pays et a appelé à la paix avec la Russie. "La scène politique slovaque est divisée entre ceux qui sont favorables à la continuation de la guerre (entre la Russie et l’Ukraine) à tout prix, et ceux qui exigent l’ouverture de négociations de paix", dit-il. "J’appartiens à cette dernière catégorie", a-t-il déclaré récemment à l’AFP.
M. Korcok, ancien ministre des Affaires étrangères, défend pour sa part la cause ukrainienne. Il a des opinions similaires à celles de la présidente sortante Zuzana Caputova, très critique du gouvernement et qui a décidé de ne pas briguer de second mandat. Parmi les autres candidats en lice, l’eurosceptique Stefan Harabin, 66 ans, qui a ouvertement fait l’éloge du président russe, Vladimir Poutine, arrive en troisième position dans les sondages. "Je ferais exactement la...
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23/03 - Paris 2024 : comment les athlètes ukrainiens se préparent aux JO malgré l’horreur de la guerre
L’écho du battement des flots résonne sous l’immense verrière de la piscine de Teremky, dans la banlieue de Kiev. Du haut du plongeoir de dix mètres flanqué du drapeau ukrainien, Oleksiy Sereda fait le vide. Inspiration, expiration. Il s’élance, quatre rotations carpées, puis fend l’eau chlorée avec grâce. Pour le jeune prodige du plongeon de 18 ans, en lice pour les Jeux olympiques 2024 de Paris, rester concentré sur ses figures pendant tout un entraînement relève de l’exploit, alors que son pays subit depuis plus de deux ans l’invasion de l’armée russe. A chaque instant, un missile ou un drone ennemi peut exploser sur la capitale.
Si les Ukrainiens respectent avec de moins en moins d’assiduité les alertes aériennes, l’équipe de plongeon ne prend pas de risques, sous une fragile verrière qui volerait en éclat au moindre impact. A chaque sirène, plusieurs fois par jour, Oleksiy doit donc interrompre son entraînement, courir aux abris et attendre que ça passe. Ainsi va le quotidien des athlètes ukrainiens, pour qui la trêve olympique, l’arrêt des conflits pendant la compétition demandée par une résolution de l’ONU, demeure un mythe grec. Ils n’oublient pas qu’en février 2022, Moscou avait lancé son attaque contre l’Ukraine entre les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en Chine."J’ai peur que ça tombe à nouveau chez nous"
Entre deux plongeons, Oleksiy jette régulièrement un œil sur son téléphone. Le plus jeune champion d’Europe de sa discipline suit les alertes aériennes à Mykolaïv, sa ville natale. Ses...
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23/03 - Au Kunstmuseum de Bâle, une exposition consacrée aux "femmes de génie"
"Fille de", "épouse de" ou "sœur de". C’est souvent grâce à leur proche entourage masculin que les femmes artistes ont pu tirer leur épingle du jeu à une époque où l’accès aux corporations et aux académies artistiques leur était refusé. Entre 1500 et 1800, au nord comme au sud du Vieux Continent, elles sont bien plus nombreuses qu’on ne le soupçonne à œuvrer comme peintres, graveuses, professeures ou éditrices d’art. Certaines ont laissé un nom à la postérité, d’autres sont tombées dans l’oubli, mais toutes ou presque ont travaillé à un haut niveau d’exigence, à l’égal des hommes.
C’est ce statut qu’éclaire l’exposition Femmes de génie présentée au Kunstmuseum de Bâle, en Suisse alémanique, jusqu’au 30 juin. Les historiens de l’art Bodo Brinkmann, Katrin Dyballa et Ariane Mensger y ont réuni des portraits, des natures mortes, des gravures et des eaux-fortes d’artistes italiennes, helvètes, flamandes ou allemandes de la Renaissance, du baroque et du classicisme.
Parmi ces personnalités issues de familles d’artistes, Marietta Robusti (vers 1555-1590) assiste, très jeune, son célèbre père Jacopo, dit Tintoretto – Tintoret en VF –, dans la réalisation d’œuvres de commande. Dès l’enfance, parfois travestie en garçon pour ne pas être remarquée, l’aînée de la fratrie Robusti accompagne l’illustre maître partout, avant de devenir à son tour une coloriste hors pair, ce qui lui apporte la gloire et lui vaut le sobriquet de Tintoretta. Sur l’un des tableaux accrochés à Bâle, la Vénitienne se figure au côté de Jacopo Strada, antiquaire de...
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23/03 - "Médecine douce", de Nicolas Rey : l’ordonnance d’un médecin malgré lui
L’incipit donne le ton : "Je m’appelle Martin Faubert et tu n’es pas en train de consulter un essai sur la sobriété heureuse ou la puissance des pensées positives qui ne demandent qu’à surgir de toi-même. Je ne suis vraiment pas d’humeur en ce moment." Fans de Natacha Calestrémé, passez votre chemin. Le narrateur de Médecine douce est un généraliste au bout du rouleau, qui a un sens bien à lui de son métier : il fait payer ses patients au gré de son humeur, parfois rien, parfois 150 euros quand ces fâcheux viennent se plaindre de leurs enfants HPI.
Hippocrate doit se retourner dans sa tombe – et ce n’est que le début. Un jour entre dans le cabinet du docteur Faubert une certaine Aurore Rosier, dont s’éprend le toubib. Il lui prescrit des analyses et, avec la complicité d’un laborantin ami à lui, lui diagnostique… une syphilis. Aurore ne comprend pas : elle n’a jamais trompé son mari. C’est donc lui qui a été infidèle ! Le mari passe à son tour par le piège des fausses analyses, il avoue une liaison adultérine avec une étudiante et la machination fonctionne parfaitement : Aurore demande le divorce et tombe dans les bras du docteur Faubert. Sur cet argument de théâtre de boulevard, Nicolas Rey construit une intrigue diabolique, qui n’aurait pas déplu à Sacha Guitry…
Que Rey se mette dans la peau d’un médecin, voilà qui ne manque pas de sel. S’il y a bien quelqu’un à qui on ne confierait pas notre santé, c’est lui. En 2010, l’ancien cocaïnomane avait raconté dans Un léger passage à vide sa cure de désintoxication. A...
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23/03 - Attentat de l’EI à Moscou : Poutine affirme que les assaillants tentaient de fuir vers l’Ukraine
Le bilan de l'attaque revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) contre une salle de concert de la banlieue de Moscou vendredi 22 mars s'alourdit d'heure en heure. L'assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20h15 à Moscou, a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert de 13 000 m2 située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe.
L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique sur l'un de ses comptes Telegram dans la soirée du vendredi.
Les infos à retenir
⇒ L'attaque a fait au moins 133 morts, selon un nouveau bilan communiqué samedi après-midi
⇒ 11 personnes ont été arrêtées, dont quatre assaillants, annonce le Kremlin
⇒ Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que les assaillants tentaient de fuir vers l'UkrainePoutine affirme que tous les responsables seront "punis"
Lors d'une allocution télévisée samedi, Vladimir Poutine a dénoncé un "acte terroriste barbare". Il a déclaré une journée de deuil national dimanche 24 mars.
Le président russe a aussi affirmé que tous les assaillants arrêtés tentaient de fuir vers l'Ukraine. "Ils se dirigeaient vers l'Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une fenêtre avait été préparée pour qu'ils franchissent la frontière", a-t-il accusé avant d'assurer que "ceux qui sont derrière ces terroristes" seraient "punis" et qu'ils n'auraient pas "un destin enviable".
Plus tôt dans la journée, les services de sécurité russes (FSB) avaient affirmé que les suspects...
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23/03 - Epargne : que valent les assurances-vie 100 % vertes ?
Donner du sens à son épargne, oui ! Mais comment s’y prendre face à l’hétérogénéité des fonds proposés en assurance-vie ? "C’est quasiment impossible à ce jour sur les offres traditionnelles", estime Ariel Le Bourdonnec, chargé de campagne assurance au sein de l’ONG Reclaim Finance, qui cherche à "mettre la finance au service du climat". Deux néobanques entendent pourtant changer la donne.
"Pour nous, aller sur l’assurance-vie était logique. On offre ainsi un moyen simple d’investir de manière éthique", relate Maëva Courtois, la fondatrice d’Hélios, qui vient de se lancer en janvier en partenariat avec Goodvest, une société d’investissement engagée pour l’environnement. Aujourd’hui, ce produit est réservé aux nouveaux clients. Mais 10 % de ceux déjà présents, sur les 25 000 comptes ouverts à ce jour, se sont dits intéressés et pourront y accéder dans les prochains mois. Green-Got, qui se définit comme "une alternative bancaire qui finance la transition écologique et énergétique", s’est également lancé en février. La société finit tout juste d’absorber les plus de 20 000 demandes de souscription, avec une collecte moyenne par client de 6 000 euros. Ces deux offres proposent une gestion clés en main, avec des portefeuilles soigneusement construits.Une sélection de fonds drastique
Les deux fintechs ont été très sélectives, s’appuyant notamment sur les expertises de Carbon4Finance, cofondé par le médiatique Jean-Marc Jancovici. "Notre but est clairement d’aller au-delà du greenwashing que nous observons à tous les niveaux,...
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23/03 - Palmarès des ventes : le livre de Christine Dupont de Ligonnès a-t-il séduit les lecteurs ?
Beaucoup de mouvements en cette semaine du 11 au 17 mars dans notre palmarès des essais proposé par Edistat. A commencer par l’arrivée en majesté de François Sureau avec S’en aller (Gallimard), dans lequel l’avocat et académicien français de 66 ans relate, entre autres, son amour de la littérature. Une place de choix (la 6e) qui arrive bien avant son invitation du 27 mars sur le plateau d’Augustin Trapenard. Sauf impair, il ne devrait donc pas quitter de sitôt le Top 10. Elle, était l’une des invitées de La Grande Librairie du 13 mars, et a tiré son épingle du jeu avec Kaddour (Stock), son premier roman récit. L’actrice et metteuse en scène Rachida Brakni (par ailleurs épouse d’Eric Cantona), a tenté, après la mort de son père, en août 2020, de restituer l’histoire de cet être mutique aussi proche que mystérieux. Elle retrace avec délicatesse son parcours d’Algérien exilé en France, où il fut routier puis chauffeur livreur.
BFMTV, Paris Match… ont offert leurs micros à Christine Dupont de Ligonnès et à Bertram de Verdun, sœur et beau-frère de Xavier dont ils sont convaincus de l’innocence. Impossible aux yeux des Versaillais que le fugitif introuvable depuis le 15 avril 2011 soit coupable du quintuple meurtre de sa famille en avril 2011 à Nantes. Leur plaidoirie a l’heur de toucher les lecteurs qui ont plébiscité Xavier, mon frère, présumé innocent (HarperColiins), 3e de notre liste. Place aussi à l’humoriste Guillaume Meurice qui revient avec Dans l’oreille du cyclone (Seuil) sur la tempête médiatique et la...
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23/03 - Patrons, tenez-vous prêts : l’IA va bouleverser les hiérarchies
Quand la vague de l’IA générative a déferlé, les prédictions les plus folles ont surgi quant à ses conséquences sur l’emploi. Des centaines de millions de postes étaient prétendument à risque. La poussière retombe désormais : les entreprises apprennent à évaluer ces outils, alors que débute une consolidation parmi les start-up opérant dans ce secteur, comme en témoigne l’acquisition bradée d’Inflection AI par Microsoft. Logiquement, des analyses plus raisonnables commencent à émerger.
Le World Economic Forum a ainsi estimé que l’IA générative aurait un impact net positif sur les emplois conduisant à la disparition de 85 millions d’entre eux d’ici à 2025 mais à la création de 97 millions de postes. Ces chiffres, sur un intervalle aussi court, semblent irréalistes pour qui connaît le temps des décisions de recrutement des entreprises, mais l’essentiel n’est pas là. L’analyse quantitative, très médiatisée, ne rend pas compte de la puissance de la transformation interne apportée par ces technologies.
Car c’est bien la façon dont l’IA va recomposer les relations au sein des organisations, et de facto les organisations elles-mêmes qui est intéressante. Pour commencer, ces outils sont très coûteux, du fait de la puissance de calcul qu’ils consomment. Le tarif pour Copilot de Microsoft est de 28 euros par mois, à comparer aux 6 euros environ de l’abonnement à Office 365. Un débat féroce a actuellement cours entre les directions des ressources humaines et les directions financières du CAC 40 pour déterminer quels grades d’employés...
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23/03 - Shai Davidaï : "Les juifs antisionistes donnent une approbation kasher aux antisémites"
En octobre 2023, Shai Davidaï, professeur de gestion d’entreprise à la Columbia Business School, avait alerté, dans une vidéo devenue virale, l’opinion publique sur la prolifération d’organisations étudiantes pro-Hamas au sein des universités américaines. Cinq mois plus tard, le bilan est le suivant : deux des présidentes d’université auditionnées par le Congrès américain sur les débordements antisémites survenus sur leurs campus ont quitté leurs fonctions (on se souvient de la fameuse question : "Est-ce qu’appeler au génocide des juifs est une violation de votre code de conduite, oui ou non ?", et de la réponse donnée par la présidente de Penn, "la décision dépend du contexte"). Quant à l’université de Columbia, où exerce Shai Davidaï, deux actions en justice ont été intentées contre celle-ci de la part d’étudiants juifs. La direction de l’institution doit d’ailleurs être auditionnée courant avril par le Congrès lors d’une audience sur l’antisémitisme. Enfin, un rapport rendu par un groupe de travail de Columbia vient de confirmer les allégations d’antisémitisme rapportées par des étudiants juifs. Un vent de changement ?
"Il faut que tout change pour que rien ne change", disait Tancrède Falconeri, le personnage interprété par Alain Delon dans le Guépard de Luchino Visconti. C’est, à écouter Shai Davidai, ce qu’il faudrait retenir de ces derniers mois. Pour la deuxième fois, le professeur répond aux questions de L’Express, et dévoile l’envers du décor : l’enquête qui le viserait depuis février (une pétition, qui cumule...
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23/03 - Pascal Perrineau : "Sciences Po n’arrive plus à faire vivre un véritable pluralisme"
A l’heure où la politique provoque volontiers du dégoût, l’un de nos meilleurs analystes de la Ve République a choisi d’exposer, dans Le Goût de la politique (Odile Jacob), un ouvrage en forme de mémoires mêlant l’autobiographie au regard du politologue, toutes les raisons de son goût pour la chose publique. On y apprend comment le professeur à Sciences Po et ancien directeur du Cevipof, aux origines géographiques et culturelles mêlées, s’est pris de passion pour la politique dès son plus jeune âge et a décidé, à défaut de s’y engager directement, d’en faire son objet d’étude.
Bien lui en a pris puisque Pascal Perrineau fut l’un des premiers à avoir identifié les changements de l’électorat du Front national, qu’il décida d’étudier dès le début des années 1980 et qualifia dans les années 1990 de "premier parti ouvrier de France", au grand dam de certains de ses collègues. Comprendre le monde, telle a toujours été la passion de cet homme chaleureux et curieux, amoureux de la stabilité autant que du mouvement. Avec lui, nous évoquons sa jeunesse, Mai 68, les figures politiques qui l’ont impressionné, le Front/Rassemblement national et la crise actuelle à Sciences Po Paris.
L’Express : Vos origines familiales sont diverses, géographiquement et culturellement. Ce choc des cultures a-t-il été pour vous une richesse ?
Pascal Perrineau : Mon goût de la politique a été d’abord formé par mes influences familiales, ce que j’appelle des "empreintes". Elles s’avèrent très diverses. En Alsace-Lorraine, où je suis né, nous nous...
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22/03 - Attentat à Moscou : l’Etat islamique revendique l’attaque, plus de 60 morts... Ce que l’on sait
Au moins 60 personnes ont été tuées et 115 blessées vendredi 22 mars dans une attaque armée suivie d'un énorme incendie dans une salle de concert en banlieue de Moscou, selon les autorités, qui ont averti que le bilan pouvait "augmenter". Aux alentours de 22h30, le groupe État islamique a revendiqué cette attaque. Les forces de l'ordre russes ont indiqué être "à la recherche" des assaillants, alors qu'une enquête pour "acte terroriste" a été ouverte.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a dénoncé un "attentat terroriste sanglant" et un "crime monstrueux". Cet assaut par plusieurs individus armés a eu lieu dans la soirée au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, juste à la sortie nord-ouest de la capitale russe.
Selon un journaliste de l'agence de presse publique Ria Novosti, des individus en tenue de camouflage ont fait irruption sur le parterre de la salle de concert avant d'ouvrir le feu et de lancer "une grenade ou une bombe incendiaire, ce qui a provoqué un incendie". L'incendie s'est propagé à près de 13 000m² du bâtiment, selon le ministère des Situations d'urgence cité par les agences russes. "Les personnes qui se trouvaient dans la salle se sont allongées sur le sol pour se protéger des tirs, pendant 15 à 20 minutes, après quoi elles ont commencé à sortir en rampant. Beaucoup ont réussi à sortir", a indiqué ce journaliste de Ria Novosti. Le président Vladimir Poutine est "constamment" informé et l'a été "dès les premières minutes" de l'attaque, a indiqué son...
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22/03 - Royaume-Uni : Kate Middleton annonce être atteinte d’un cancer
Nouveau choc au Royaume-Uni. La princesse Kate, épouse de William, l’héritier du trône britannique, a annoncé ce vendredi 22 mars dans une vidéo être atteinte d’un cancer, sans en préciser la nature, et avoir entamé une chimiothérapie, alors que l’état de santé de la princesse faisait l’objet de très nombreuses rumeurs et spéculations depuis plusieurs semaines outre-Manche.
Cette annonce représente un nouveau coup de massue pour la famille royale britannique. Il y a un mois et demi, le 6 février, le palais de Buckingham a annoncé que le roi Charles III, âgé de 75 ans et qui a accédé au trône en septembre 2022, avait été diagnostiqué d’un cancer.
"En janvier, j’ai subi une importante opération abdominale à Londres. A l’époque, on pensait que mon état n’était pas cancéreux", a expliqué la princesse de 42 ans dans une vidéo, où elle est apparue l’air éprouvé. "Cependant, les tests effectués après l’opération ont révélé la présence d’un cancer", a-t-elle poursuivi, parlant d’un "énorme choc". "Mon équipe médicale m’a donc conseillé de suivre une chimiothérapie préventive et je suis maintenant aux premiers stades de ce traitement", a ajouté la princesse de Galles. Elle a cependant assuré qu’elle allait "bien".
"Cela nous a pris du temps pour tout expliquer à George, Charlotte et Louis", ses trois enfants avec le prince William, a-t-elle déclaré. "Comme je leur ai dit, je vais bien, et deviens plus forte chaque jour en me concentrant sur les choses qui m’aideront à guérir", a-t-elle ajouté, disant espérer que le public comprendra que...
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22/03 - Adidas vs Nike : la polémique autour de la "Mannschaft" qui met l’Allemagne en émoi
"Je ne peux à peine m’imaginer le maillot allemand sans les trois bandes", le signe emblématique d’Adidas. Le ministre de l’Economie et vice-chancelier allemand Robert Habeck va pourtant devoir s’y faire. La Fédération nationale de football (DFB) a révélé ce jeudi 21 mars un partenariat avec le géant américain Nike pour la période 2027-2034, mettant fin à 77 ans de fidélité à l’entreprise bavaroise Adidas.
Un véritable séisme qui provoque l’émoi dans le pays à moins de trois mois du coup d’envoi de l’Euro 2024 masculin sur le sol allemand (14 juin - 14 juillet), notamment dans les plus hautes sphères politiques allemandes. "Adidas et le noir-rouge-or", couleurs du drapeau allemand, sont "indissociables", comme "une part de l’identité allemande", a poursuivi le ministre de l’Economie Robert Habeck. "J’aurais apprécié un peu plus de patriotisme local", a taclé l’écologiste.
"Erreur", a tranché le ministre de la Santé Karl Lauterbach, à propos du choix d’une entreprise américaine pour équiper la Mannschaft, déplorant que "le commerce détruise une partie de la patrie et une tradition". "L’équipe nationale qui joue avec les trois bandes, c’était aussi clair que le ballon est rond et qu’un match dure 90 minutes", s’est aussi ému le conservateur Markus Söder, chef du gouvernement de Bavière, région du sud de l’Allemagne et berceau d’Adidas.
L’affaire est même remontée dès ce vendredi jusqu’à… Olaf Scholz : interrogé à ce sujet à l’issue d’un sommet de l’UE à Bruxelles, le chancelier allemand a préféré botter en touche. "La DFB...
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22/03 - Ukraine, Ceta, déficit public… La mise au point d’Emmanuel Macron
A l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles, où les Vingt-Sept ont une nouvelle fois discuté de la meilleure stratégie pour accentuer l’aide à l’Ukraine face à l’invasion russe, Emmanuel Macron a pris la parole devant les journalistes pour répondre aux sujets chauds du moment. Du Ceta au conflit à Gaza, de la guerre en Ukraine à la dégradation des finances publiques, retour sur les principaux sujets évoqués par le chef de l’Etat ce vendredi 22 mars.Le Ceta est un "très bon accord" pour l’agriculture française
Alors que le Sénat a rejeté ce jeudi le projet de ratification du Ceta, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le président français a déclaré que celui-ci était "un très bon accord" pour les "catégories clés" de l’agriculture française.
Citant les bénéfices de l’accord pour les secteurs français du "lait", du "fromage" ou du "vin", le chef de l’Etat a appelé à ne pas "mettre dans le même sac tous les accords commerciaux" de libre-échange. "C’est de la démagogie", a-t-il encore dénoncé, mettant en avant que "des gens qui aujourd’hui le combattent la main sur le cœur sont ceux qui l’ont signé", en référence aux élus socialistes qui ont voté contre le projet de ratification du traité, qui avait été conclu au moment de la présidence de François Hollande.L'"indignité" des responsables russes qui s’attaquent à la France
Emmanuel Macron a dénoncé l'"indignité" de récents propos virulents de dirigeants russes à l’encontre de la France, et notamment du vice-président de la Douma Piotr Tolstoï, y voyant un...
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22/03 - Climat : et l’ONU oublia le nucléaire…
L’intention de départ était louable. En lançant jeudi 21 mars sa nouvelle campagne intitulée "La Météo des enfants" sur les chaînes de télévision du monde entier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation météorologique internationale (OMM) tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. "Du nord au sud et du sud au nord, côté climat, rien ne va" nous explique Noam dans cette vidéo où le futur se résume à un enchaînement d’événements météorologiques extrêmes.
Pas. Une. Minute. À perdre.
Il s'agit de l'avenir des générations futures.
Laissons un ciel dégagé aux enfants qui nous entourent.
Engagez-vous MAINTENANT : https://t.co/cTVWSBxYyj #LaMétéoDesEnfants pic.twitter.com/ec0NzKzCb8— ONU Développement (@pnudfr) March 21, 2024
"Imaginez ma situation quand je serai grand : sécheresse, canicule, feux de forêts… Je continue ? Ça fait peur hein ?", poursuit le jeune garçon qui nous rappelle que l’inaction coûtera mondialement la bagatelle de 600 000 milliards de dollars et qu’une parade existe : le développement des énergies renouvelables. Même si la culpabilité et la peur poussent parfois à l’action, on peut s’interroger sur l’efficacité du message. Certes, la transition ne va pas assez vite. Elle doit encore se traduire par de nombreuses mesures concrètes à tous les niveaux (citoyens, villes, Etats). Mais dans un contexte social tendu où la fatigue climatique guette, agiter le spectre des catastrophes en les qualifiant même de prévision à la fin du film risque de pousser davantage à la...
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22/03 - Dominique Costagliola : "J’ai reçu des menaces, mais si c’était à refaire je le referais"
Epidémiologiste, biostatisticienne, spécialiste du sida et des maladies infectieuses, Dominique Costagliola a reçu le grand prix de l’Inserm en 2020 pour son action lors de la crise sanitaire. Durant sa carrière, elle a développé des expertises déterminantes pour la compréhension du VIH. Ses travaux ont notamment permis d’améliorer les stratégies de lutte contre la transmission de la mère à l’enfant. Au plus fort de l’épidémie de Covid, Dominique Costagliola a participé à la coordination des efforts de recherche contre le virus. Mais elle s’est surtout distinguée par son discours "cash" et sa rigueur scientifique dans les médias et sur les réseaux sociaux. Un franc-parler qui s’est avéré très précieux.
L'Express : Pourquoi la défense de la rationalité et de la vérité scientifique est-elle un combat important pour vous ?
Dominique Costagliola : Votre question est baroque ! [Sourire.] On fait de la science parce que l’on recherche la vérité et que l’on a envie de la défendre, forcément. Pour cela, on doit se baser sur des faits, se poser des questions, essayer de bâtir des protocoles d’étude pour valider une hypothèse et, à la fin, laisser les données décider. Et, bien sûr, être capable d’admettre que l’on a pu se tromper.
Tous les scientifiques ne se sont pas autant engagés que vous, médiatiquement ou sur les réseaux sociaux, pendant la pandémie. Qu’est-ce qui vous a motivée ?
J’interviens peu sur les sujets où je ne suis pas compétente. En revanche, j’ai été souvent impliquée dans des comités qui décidaient du...
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22/03 - Laïcité à l’école : un fondement de notre République
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22/03 - Philippe Aghion : "L’IA ne va pas créer de chômage de masse"
Personne n’est à l’abri. Les intelligences artificielles génératives ont les dents qui rayent le plancher. Elles vont prendre nos emplois. Voilà le genre de messages catastrophistes qui se répandent depuis des mois, alimentés par des annonces chocs de licenciements mis sur le compte de l’IA. La réalité est beaucoup plus rassurante, affirme Philippe Aghion, professeur au Collège de France, économiste spécialiste de l’innovation et coprésident de la commission de l’intelligence artificielle.
La première raison à cela ? "Un emploi correspond à un ensemble de tâches. 5 % seulement des emplois devraient voir l’essentiel de leurs tâches automatisées par l’IA, et peuvent de ce fait être menacés. Dans la majorité des cas, les emplois vont être valorisés, car seule une partie des tâches qui les composent – les plus rébarbatives – seront automatisées, ce qui permettra aux employés d’être plus créatifs et performants sur les autres tâches", explique-t-il à L’Express. Si présentations et e-mails sont plus rapides à faire, les professionnels peuvent affiner les idées exposées dedans. Consacrer plus de temps aux clients, grâce aux IA qui se chargent à leur place de prendre des notes ou de fouiller des bases documentaires.
Même les sphères du centre d’appels ou de la relation client peuvent réserver des surprises. La fintech Klarna a troublé le secteur en révélant que son chatbot assurait aujourd’hui le travail de 700 équivalents temps plein. A long terme, l’intelligence artificielle pourrait néanmoins faire monter en gamme ce type...
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22/03 - Ukraine, Ceta, déficit public… La mise au point de d’Emmanuel Macron
A l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles, où les Vingt-Sept ont une nouvelle fois discuté de la meilleure stratégie pour accentuer l’aide à l’Ukraine face à l’invasion russe, Emmanuel Macron a pris la parole devant les journalistes pour répondre aux sujets chauds du moment. Du Ceta au conflit à Gaza, de la guerre en Ukraine à la dégradation des finances publiques, retour sur les principaux sujets évoqués par le chef de l’Etat ce vendredi 22 mars.Le Ceta est un "très bon accord" pour l’agriculture française
Alors que le Sénat a rejeté ce jeudi le projet de ratification du Ceta, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le président français a déclaré que celui-ci était "un très bon accord" pour les "catégories clés" de l’agriculture française.
Citant les bénéfices de l’accord pour les secteurs français du "lait", du "fromage" ou du "vin", le chef de l’Etat a appelé à ne pas "mettre dans le même sac tous les accords commerciaux" de libre-échange. "C’est de la démagogie", a-t-il encore dénoncé, mettant en avant que "des gens qui aujourd’hui le combattent la main sur le cœur sont ceux qui l’ont signé", en référence aux élus socialistes qui ont voté contre le projet de ratification du traité, qui avait été conclu au moment de la présidence de François Hollande.L'"indignité" des responsables russes qui s’attaquent à la France
Emmanuel Macron a dénoncé l'"indignité" de récents propos virulents de dirigeants russes à l’encontre de la France, et notamment du vice-président de la Douma Piotr Tolstoï, y voyant un...
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22/03 - Plan eau : la France patauge encore sur la réutilisation des eaux usées
D’un côté, il y a le discours officiel, forcément rassurant : depuis le lancement en grande pompe du plan Eau par Emmanuel Macron en mars 2023, "100 % des engagements ont été lancés", se satisfait-on au ministère de la Transition écologique. Et puis il y a le ressenti de terrain, moins optimiste celui-là. Notamment sur la réutilisation des eaux usées (REUT), l’un des éléments clef de la nouvelle stratégie du pays.
Petit retour en arrière : la France a accumulé un sérieux retard dans ce domaine, puisqu’elle recycle à peine 1 % de ses eaux usées. Une proportion bien plus faible que celle atteinte en Israël (plus de 85 %), à Singapour (40 %) ou même en Espagne (15 %). Pour se remettre à niveau, l’exécutif s’est fixé un objectif de 1 000 projets à développer d’ici à 2027, afin d’atteindre un taux de 10 % d’eaux recyclées à la fin de la décennie.
Le seuil visé semble toutefois hors d’atteinte au regard de la dynamique actuelle. Moins d’une quinzaine de projets ont vu le jour au cours des cinq dernières années, soulignait le groupe de travail sur l’évaluation des procédés nouveaux d’assainissement des petites et moyennes collectivités (Epnac), dans un panorama publié l’été dernier."Libérer un certain nombre de projets"
Le "gisement" de projets est conséquent, et l’affaire avance, rassure-t-on au ministère. Sur les 419 idées répertoriées, 136 seraient déjà mises en service, 88 en cours d’instruction et 200 à l’étude. Des données elles aussi réutilisées, puisqu’elles datent d’un précédent point d’étape réalisé en octobre. Cependant,...
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22/03 - Cisjordanie : Israël annonce un nouveau projet de colonisation de 800 hectares
C’est un nouveau projet d’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie vue par certains comme une "provocation". Le gouvernement israélien a annoncé ce vendredi 22 mars la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, le jour même d’une visite du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en Israël.
Figure de l’extrême droite israélienne et du mouvement de colonisation de la Cisjordanie, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a annoncé "la déclaration d’environ 8 000 dounams (800 hectares, NDLR) comme terres domaniales (de l’Etat d’Israël) dans la vallée du Jourdain", selon un communiqué de ses services. Il s’agit "d’une nouvelle mesure spectaculaire et importante pour la colonisation" juive en Cisjordanie, ajoute le texte.
Cette annonce a été vivement dénoncée par certaines voix au sein même d’Israël, et notamment l’organisation anti-colonisation La Paix maintenant. Selon cette dernière, il s’agit de la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis les accords de paix d’Oslo, de 1993. "Netanyahou et Smotrich sont déterminés à lutter contre le monde entier et contre les intérêts du peuple d’Israël au profit d’une poignée de colons qui reçoivent des milliers de dounams (une unité de mesure désignant la quantité de terrain labourable en un jour, NDLR) comme s’il n’y avait pas de conflit politique à résoudre ou de guerre à terminer", a déclaré l’organisation ce vendredi. "L’annonce de cette déclaration à la veille de la visite du secrétaire...
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22/03 - Déficit public : Bruno Le Maire exclut des hausses d’impôts
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a indiqué, ce vendredi 22 mars, que le gouvernement taxerait comme prévu les énergéticiens mais ne ferait "pas plus que ça", alors que la question de la taxation des "superprofits" interroge au sein de la majorité, face à l’état fragile des finances publiques.
Plus tôt dans la matinée, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a réclamé "d’entamer la réflexion" sur une contribution "exceptionnelle" des grandes entreprises en cas de "superprofits" ou de "superdividendes", alors que le déficit public dérape.
Interrogé ensuite sur BFMTV, Bruno Le Maire s’est opposé à cette option. Le ministre indique qu’il "y aura dans ce budget une récupération des rentes qui ont pu être faites par les énergéticiens parce que les prix ont flambé, […] pas plus que ça". "Il ne s’agit pas de dévier de notre ligne de politique économique qui a donné des résultats, qui sont de très bons résultats", a-t-il ajouté. Il s’est aussi dit opposé à l’augmentation des impôts pour les citoyens, y voyant une "solution de facilité" qui ne serait pas "la bonne".Vers un déficit public de 5,6 % ?
Le gouvernement se trouve sous le feu des critiques pour sa gestion des finances publiques. Le déficit public pour l’année 2023, initialement prévu à 4,9 % du PIB, pourrait en réalité s’élever à 5,6 %, selon de récentes prévisions de Bercy mises au jour jeudi par le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des Finances.
Pour corriger ce dérapage du déficit, dont la...
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22/03 - Rejet du Ceta par le Sénat : quel avenir pour le traité de libre-échange ?
"Un coup de tonnerre politique" : c’est ainsi que l’élu communiste Fabien Gay a qualifié le rejet au Sénat, jeudi 21 mars, de la ratification du traité Ceta de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, à 211 voix contre 44. Dans un climat d’extrême tension en pleine crise rurale, une alliance de circonstance entre la gauche et la droite républicaine a permis, lors de la "niche" parlementaire communiste, de rejeter cet accord très décrié par une partie du monde agricole. Le Ceta, qui supprime l’essentiel des droits de douane entre UE et Canada, est notamment critiqué par les éleveurs bovins, qui dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale. Appliqué provisoirement depuis 2017 à l’échelle européenne, il n’avait jamais été soumis aux sénateurs depuis lors.
"Nous disons stop à la concurrence déloyale que nous faisons subir aux producteurs européens en imposant des normes toujours plus draconiennes", a tonné le sénateur-agriculteur LR Laurent Duplomb. De son côté, la gauche, elle, s’est opposée d’un bloc, le groupe socialiste épinglant notamment un accord "en totale contradiction avec nos engagements environnementaux", selon son sénateur Didier Marie. A quelques mois des élections européennes, ce rejet de l’un des principaux accords de libre-échange apparaît comme un important revers pour l’exécutif. Quelles en sont les implications concrètes ?Un prochain passage à l’Assemblée ?
Ce rejet du Sénat ne suffit cependant pas à lui seul à dénoncer l’accord à l’échelle européenne. Il ne met pas non plus un terme...
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22/03 - Suzette Delaloge, l’oncologue qui attaque le cancer à la racine
Un grand pot de miel, une statuette de bois en forme de pirogue, une poupée Barbie "chimiothérapie" sans cheveux… Le bureau de Suzette Delaloge est garni d’objets offerts par des patientes. "J’ai reçu bien d’autres cadeaux, mais ils ne tiendraient pas dans cette pièce !" sourit l’oncologue, spécialiste du cancer du sein à l’hôpital Gustave-Roussy de Villejuif.
Cette brune au teint pâle, dont le visage rappelle vaguement celui de l’écrivaine Amélie Nothomb, officie depuis vingt-quatre ans dans ce centre de cancérologie reconnu internationalement. Elle a fait de la prophylaxie son combat. En janvier 2021, elle a créé Interception, un programme de prévention personnalisé pour les personnes présentant un haut risque de développer une tumeur. Les participants viennent pour "intercepter" la maladie, c’est-à-dire la repérer à un stade précoce ou, mieux, l’empêcher de survenir. "L’oncologie repose depuis ses débuts sur une vision thérapeutique où les traitements sont pensés pour des maladies déjà avancées, mais sans médicaments préventifs", regrette Suzette Delaloge.
L’intérêt d’agir tôt est pourtant immense. "Plus on attend, plus le cancer grandit et mute. Il devient de plus en plus complexe et résistant, tandis que les défenses de l’organisme s’affaiblissent", rappelle la scientifique de 56 ans, du haut de son mètre soixante-dix-neuf, cheveux longs aux teintes rousses, pantalon en cuir. Sa feuille de route : dépister la maladie dès que possible, la traiter suffisamment tôt pour éviter toute opération, et se contenter d’un...
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22/03 - "Char du futur" : un accord sur ce projet militaire commun entre Paris et Berlin
Il fallait très rapidement débloquer ce dossier qui était jusqu’ici miné par des intérêts divergents. Les ministres de la Défense allemand et français ont annoncé, vendredi 22 mars, un accord sur le projet commun de char du futur (MGCS) concernant la répartition du travail entre industriels.
"Nous nous sommes mis d’accord sur la répartition de toutes les tâches pour ce grand projet", a déclaré le ministre allemand Boris Pistorius lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue français Sébastien Lecornu. "Nous avons un accord et nous nous en réjouissons", a dit le ministre français soulignant l’importance de ce "programme structurant pour les armées de terre des deux pays, fondamentalement structurant pour l’Europe, structurant même pour l’Otan".
Le programme MGCS (acronyme anglais de Système de combat terrestre principal) a été lancé en 2017, en même temps que l’avion de combat futur (Scaf), autre projet de coopération de défense entre les deux pays.
Il vise à remplacer à partir de 2035 les chars Leclerc français et les Leopard 2 allemands, tout en marquant "un saut de génération en matière technologique" grâce à son "niveau d’innovation" et sa "connectivité", a souligné le ministre français.Il sera financé à parts égales
Boris Pistorius et Sébastien Lecornu avaient appelé l’an dernier à donner une nouvelle impulsion à ce projet franco-allemand entravé par les rivalités industrielles et les intérêts divergents de Paris et de Berlin. Financé à parts égales par les deux pays et mené sous direction allemande,...
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22/03 - Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch, le duo qui fait remarcher les paralysés
Ils arrivent ensemble, épaule contre épaule, absorbés par leurs échanges. Comme s’il n’y avait qu’eux dans cette salle du centre hospitalier universitaire vaudois, à Lausanne, où s’affairent des kinés, des ingénieurs de recherche et un de leurs patients. Voilà douze ans que Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch collaborent. A l’intensité du regard qu’ils portent l’un à l’autre, on dirait pourtant que le coup de foudre vient de se produire.
De l’union - professionnelle uniquement - entre ce neuroscientifique français, chef d’équipe à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, et cette neurochirurgienne vaudoise est née l’une des avancées médicales les plus impressionnantes du siècle. Grâce à leurs soins, les personnes paraplégiques se lèvent et marchent à nouveau. Une prouesse, fruit de vingt ans de recherche acharnée, menée en partenariat avec le centre de recherche Clinatec, à Grenoble.
A travers la fenêtre, le temps maussade tranche avec les chaleureuses retrouvailles. Le duo vient s’assurer que Michel, l’un de leurs miraculés, va bien. En 2017, un animal s’est jeté sous les roues de la moto que pilotait cet Italien de 32 ans aux cheveux longs. Sa moelle épinière a explosé. "J’ai dû me traîner dans les débris pour trouver mon téléphone et appeler les secours, avant de m’évanouir", raconte-t-il, comme s’il parlait d’un bleu. A son réveil, il ne sent plus ses jambes. Les médecins lui annoncent qu’il ne pourra plus jamais se tenir debout.
A l’époque, Grégoire Courtine faisait déjà remarcher les singes. Le deuxième exploit de...
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22/03 - Poutine réélu : pourquoi sa victoire écrasante a tout d’une défaite, par Pierre Bentata
Si la réélection de Vladimir Poutine ne faisait aucun doute, le résultat a provoqué de nombreuses réactions. Il faut dire qu’une victoire avec 87 % des suffrages au premier tour, ça ne laisse pas indifférent. Pour les uns, il s’agit d’une démonstration de force, la preuve d’une adhésion sans faille d’un peuple tout acquis à la cause du maître du Kremlin. C’est en substance ce que disait récemment le porte-parole de l’ambassade de Russie en France, largement relayé par les émissaires non officiels de la propagande russe sur les réseaux sociaux. Pour les autres, un tel score ne peut prêter qu’à sourire ou à s’attrister, car il est tout simplement trop gros pour être honnête. Selon eux, pour emporter une si grande adhésion, il faut nécessairement avoir triché. D’où la cristallisation du débat autour de la question de la fraude électorale.
Il s’agit là d’un piège rhétorique tendu par la Russie car, quoi qu’en disent ses détracteurs, Vladimir Poutine et ses sbires pourront toujours argumenter sur le respect des règles et la légitimité du scrutin. Mais au fond, il s’agit surtout d’une erreur d’analyse. Que les règles aient été violées ou non ne change rien au fait qu’un tel score est nécessairement une mauvaise nouvelle pour la démocratie et l’aveu d’une faiblesse pour l’élu.Brouiller les capacités des citoyens
Pour le comprendre, il faut revenir à ce qu’on appelle "le dilemme du dictateur". Lorsqu’un dictateur organise sa réélection, il sait par avance que les résultats ne lui apporteront aucune information sur le peuple. Il...
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22/03 - Déficit public : pourquoi la hausse des impôts est une mauvaise idée
L’heure de la rigueur est arrivée. Prévu pour être inférieur à 5 % du PIB, le déficit public 2023 de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales sera largement supérieur à ce chiffre. Laissons de côté les collectivités locales qui n’ont pas le droit de voter un budget de fonctionnement en déficit et dont la contribution au déficit public français est à ce titre secondaire. Le déficit de la Sécurité sociale aura légèrement dépassé les 10 milliards d’euros. Celui de l’Etat s’est quant à lui établi à… 173 milliards d’euros, soit pas loin de 40 % de ses dépenses. Voilà pour les ordres de grandeur. Le gouvernement veut raboter les dépenses de la Sécurité sociale en réduisant les frais de transport hospitalier ou en diminuant une fois de plus la durée d’indemnisation des chômeurs. Pourquoi pas. Sauf que l’on voit bien que le problème financier de la France concerne davantage l’Etat que la Sécu.
Bruno Le Maire a déjà demandé aux ministres d’économiser 10 milliards d’euros cette année. Mais entre la diminution des réserves de précaution de certains ministères - les crédits épargnés pour faire face à des dépenses imprévues —, les reports de projets immobiliers ou l’étalement des paiements des fournisseurs de l’Etat, soit des quasi-artifices comptables, il reste en réalité assez peu de véritables baisses de dépenses, que l’on peut évaluer à quelques milliards. Et pour cause : cette stratégie du rabot a déjà été utilisée dix fois, et il ne reste plus grand-chose à raboter.Risque de peser sur l’activité
D’où la grande tentation du...
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22/03 - Elèves radicalisés : ce rapport confidentiel qui embarrasse le gouvernement
Il est rare qu’un rapport administratif scandalise… l’institution qui l’a commandé. Tel est pourtant bien le cas du texte confidentiel rendu en décembre 2023, par huit hauts fonctionnaires, concernant la scolarisation des élèves radicalisés. "Pas à la hauteur de l’enjeu… Cela démontre, hélas, une méconnaissance de ce qu’est le processus très puissant de radicalisation", lâche par exemple ce haut fonctionnaire très au fait du dossier.
Ce rapport confidentiel, que L’Express a pu consulter, est signé par des inspecteurs généraux de l’Education nationale, de l’Intérieur et de la Justice… dont l’ancien directeur de cabinet d’une ex-ministre d’Emmanuel Macron. Il propose d’adapter le dispositif des projets d’accueil individualisés (PAI), jusqu’ici réservé aux enfants et aux adolescents scolarisés atteints de troubles de santé, aux élèves tentés par l’idéologie djihadiste. Les auteurs se prononcent également contre le placement de ces élèves en établissements dédiés avec internat, sous prétexte que "les laisser en dehors de l’école serait contreproductif tant sur le plan éducatif et sécuritaire" et susceptible de nourrir "le risque de création d’un cluster d’individus radicalisés". "Des problèmes de comportements des jeunes seraient également à anticiper" et "la sécurité des personnes y travaillant ne pourrait pas être garantie" est-il ajouté.
Ces conclusions sonnent comme un désaveu à l’égard du Premier ministre Gabriel Attal. Le 19 octobre, soit une semaine après l’attentat d’Arras qui avait coûté la vie au professeur Dominique...
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22/03 - Réchauffement climatique : une envolée des prix de l’alimentation à l’horizon
Le réchauffement climatique et les vagues de chaleur vont faire grimper encore plus les prix de l’alimentation dans les années à venir, selon une étude publiée jeudi 21 mars par la revue Communications Earth and Environnement, éditée par Springer Nature.
L’impact variera en fonction des saisons et des régions. Mais la hausse des températures prévue pour 2035 conduira à une augmentation moyenne des prix de l’alimentation de 1,49 point de pourcentage par an. Dans le pire des scénarios, l’augmentation sera de 1,79 point de pourcentage. L’effet sur l’inflation globale serait de respectivement 0,76 et 0,91 point de pourcentage.Les pays du Sud seront les plus affectés
En comparant les données historiques sur les prix et sur les conditions climatiques de 121 pays entre 1991 et 2020, "nous avons trouvé des preuves solides que des températures plus élevées, en particulier en été et dans des régions chaudes, provoquent des augmentations de prix dans l’alimentation", a résumé un des auteurs de l’étude, Maximilian Kotz. Les chercheurs, de l’université de Potsdam et de la Banque centrale européenne, ont ensuite extrapolé ces données en se basant sur les conditions climatiques prévues à l’avenir, entre 2035 et 2060.
Ces dernières "entraîneront probablement des augmentations de l’inflation alimentaire et de l’inflation globale dans le monde entier, en particulier dans les régions qui sont déjà plus chaudes, donc dans l’hémisphère sud", a indiqué Maximilian Kotz. L’Afrique et l’Amérique du Sud seront les continents les plus...
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22/03 - Marina Cavazzana et Karine Rossignol, en croisade contre les maladies génétiques
Marina Cavazzana est une pionnière des thérapies géniques. Professeure d’hématologie à l’hôpital Necker - Enfants malades et directrice de recherche à l’Institut des maladies génétiques Imagine, elle a consacré sa carrière à développer et tester des traitements de pointe pour lutter contre les maladies immunitaires et sanguines. Certains des médicaments innovants qu’elle a contribué à mettre au point commencent aujourd’hui à arriver sur le marché, à l’instar du Zynteglo contre la bêta-thalassémie, une redoutable pathologie du sang qui touche plus de 300 000 personnes dans le monde.Marina Cavazzana
"Le principe de la thérapie génique est simple : utiliser les cellules du patient, les corriger en laboratoire, puis greffer ces cellules génétiquement modifiées", explique cette scientifique de 65 ans, née à Venise d’un père cheminot et d’une mère institutrice. L’autogreffe présente deux intérêts majeurs : aucun donneur n’est nécessaire, et les risques de complications immunologiques, notamment de rejet par les cellules immunitaires du malade, sont nuls. A contrario, une greffe classique de cellules souches partiellement compatibles présente un risque de mortalité de 30 % à trois ans, car il faut de douze à dix-huit mois pour régénérer les globules blancs nécessaires pour lutter contre les agents pathogènes tels que les virus.Karine Rossignol
En vingt-cinq ans, Marina Cavazzana a pu soigner une cinquantaine de jeunes patients à l’aide de cellules génétiquement modifiées. Un domaine encore émergent de la médecine, dans lequel...
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22/03 - Déficit public : Braun-Pivet veut mettre à contribution les grandes entreprises
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a réclamé, ce vendredi 22 mars, "d’entamer la réflexion" sur une contribution "exceptionnelle" sur les "superprofits" ou "superdividendes" des grandes entreprises, alors que le déficit public dérape.
"Nous ne souhaitons pas que les impôts des Français augmentent". "Cela étant dit, je suis partisane de regarder" une possible contribution "exceptionnelle" des entreprises "lorsqu’il y a des superdividendes, des superprofits, des rachats d’actions massifs", a-t-elle déclaré sur France Bleu Sud Lorraine. "Ça me paraît en tout cas être quelque chose qu'il faut poser dans le débat", afin que "nous en discutions collectivement", a ajouté la titulaire du perchoir, à propos d'une question qui agite la majorité présidentielle.Elle se rend au congrès du Modem
Yaël Braun-Pivet se rend dimanche à Blois au congrès du MoDem, des alliés qui réclament depuis plusieurs années des mesures de "justice fiscale" sur la taxation des superdividendes ou des rachats d'actions des plus grandes entreprises, sans parvenir à convaincre le gouvernement. La présidente de l'Assemblée avait aussi plaidé en ce sens en septembre 2022.
Le chef des députés MoDem, Jean-Paul Mattei, suggère également une hausse ciblée de la taxation des revenus du patrimoine en relevant la "flat-tax" instaurée en 2018.
Mais le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est opposé à plusieurs reprises à toute hausse d'impôt, en tablant sur la réduction des dépenses publiques. Le gouvernement a déjà...
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22/03 - Cancer, greffes… Ces personnalités qui font avancer la médecine et la recherche
Les fausses informations, quelles qu’elles soient, polarisent le débat et fragmentent la société. Les sciences en général, et la médecine en particulier, sont particulièrement exposées à ces menaces. C’est pourquoi L’Express a placé au cœur de son ADN la lutte contre la désinformation médicale et scientifique, d’où qu’elle vienne. Notre ambition : aider nos lecteurs à se prémunir contre les discours trompeurs des vendeurs de rêve. Qu’il s’agisse de pseudothérapeutes, de médecins ou de scientifiques qui dérapent ou encore, comme cela arrive parfois, de laboratoires qui commercialisent des produits trop peu éprouvés, inutiles ou dangereux.
Parce que ce combat contre la désinformation passe aussi par la revalorisation de l’image de la science, L’Express a également à cœur de mettre en relief les réussites et les prouesses des chercheurs. Nous le faisons déjà régulièrement à travers nos articles, et nous avons à présent décidé d’aller plus loin, en organisant un événement dédié : le prix des personnalités sciences & santé de l’année.
Pour cette première édition, notre jury a attribué le grand prix de L’Express au duo formé par Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch. Ce neuroscientifique et cette chirurgienne sont en train d’écrire une nouvelle page de la médecine. Leurs travaux précurseurs, appliqués à l’homme depuis quelques années déjà, offrent l’espoir à des millions de personnes paralysées de retrouver un jour l’usage de leurs jambes.
Le prix de la prévention revient à Suzette Delaloge, une oncologue de Gustave-Roussy qui ambitionne...
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22/03 - Gaza : Blinken déplore un veto "cynique" à l’ONU de la part de la Chine et de la Russie
Israël prévoit une offensive à Rafah dans le sud de la bande de Gaza même sans le soutien des Etats-Unis, a déclaré ce vendredi Benyamin Netanyahou au secrétaire d'Etat Antony Blinken à Tel-Aviv, alors qu'une résolution de Washington à l'ONU sur un cessez-le-feu "immédiat" a été bloquée par la Russie et la Chine.
Les infos à retenir
⇒ Le Conseil de sécurité de l'ONU rejette la résolution américaine sur un cessez-le-feu
⇒ Blinken déplore un veto "cynique" de la Russie et la Chine
⇒ Israël annonce la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupéeBlinken déplore un veto "cynique" à l'ONU de la part de la Chine et de la Russie
La Russie et la Chine ont mis leur veto ce vendredi à une résolution américaine soulignant la "nécessité" d’un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, l’ambassadeur russe dénonçant un texte "hypocrite" qui n’appelle pas directement à faire taire les armes.
Avec cette "résolution, qui a reçu un soutien très fort mais qui ensuite s'est vu cyniquement imposer un veto par la Russie et la Chine, je pense que nous tentions de montrer de la part de la communauté internationale le sens de l'urgence qu'il y a à avoir un cessez-le-feu lié à la libération des otages, quelque chose que tout le monde, y compris les pays qui ont mis un veto, aurait dû soutenir", a déclaré Antony Blinken à la presse, avant de quitter Israël.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, les Américains s’étaient systématiquement opposés à l’utilisation du terme "cessez-le-feu" dans les résolutions de l'ONU,...
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22/03 - Céréales russes : Ursula von der Leyen veut aller au bras de fer
Cette proposition intervient sur fond de mouvement de colère des agriculteurs à travers l’Europe. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a demandé, jeudi 21 mars, d’imposer des droits de douane sur les céréales venant de Russie, alors qu’elles en sont actuellement exemptées au grand dam des agriculteurs de l’UE.
"Nous avons préparé une proposition visant à augmenter les droits de douane sur les importations de céréales, d’oléagineux et de produits dérivés, russes et biélorusses. Cela empêchera les céréales russes de déstabiliser le marché européen pour ces produits", a déclaré Ursula Von der Leyen, lors d’une conférence de presse, à l’issue de la première journée d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à Bruxelles.
Cette mesure privera la Russie des recettes de ces exportations et "garantira que les exportations illégales de céréales ukrainiennes volées par la Russie n’entrent pas sur le marché de l’UE", a souligné la présidente de la Commission.
Le commissaire chargé du Commerce, Valdis Dombrovskis, a précisé vendredi que ces taxes "n'affecteraient pas les céréales russes transitant vers des pays tiers".Elle doit être entérinée par 15 pays
Elle devra être entérinée par une majorité qualifiée d’Etats membres, soit au moins 15 pays représentant 65 % de la population de l’UE. En vertu des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les produits agricoles russes sont jusqu’à présent exemptés de droits de douane dans l’UE.
Dans les différents trains de sanctions adoptés contre...
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22/03 - Ukraine : des dégâts "très importants" sur la plus grande centrale hydroélectrique du pays
La plus grande centrale hydroélectrique d'Ukraine, située sur le fleuve Dniepr, a été touchée ce vendredi 22 mars par huit missiles russes qui ont infligé des "dégâts très importants" sans provoquer de danger immédiat pour la population, a indiqué le parquet ukrainien. "Huit missiles ont touché" la centrale de DniproHES située dans la ville de Zaporijia (sud) et provoqué sa mise hors service, a indiqué à la télévision Ioury Belooussov, un responsable du parquet général, tout en assurant qu'il n'y avait pas de risque de rupture du barrage.
Les infos à retenir
⇒ La Russie reconnaît être "en état de guerre"
⇒ Au moins 5 morts après une attaque massive de missiles et de drones russes contre l’Ukraine
⇒ L’Ukraine juge "possible" une offensive estivale russe impliquant 100 000 hommesLa Russie est "en état de guerre" contre l’Ukraine
La Russie est "en état de guerre" contre l’Ukraine, a reconnu le porte-parole du Kremlin dans une interview parue vendredi, après avoir insisté pour présenter l’assaut contre sa voisine, lancé il y a deux ans, comme une "opération spéciale" et rejeté l’emploi du mot "guerre".
"Nous nous trouvons en état de guerre. Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que toute cette bande s’est formée, quand l’Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l’Ukraine, pour nous, c’est devenu une guerre. J’en suis convaincu et chacun doit le comprendre", a indiqué Dmitri Peskov dans un entretien au média "Argoumenty I Fakty".Au moins cinq morts après une attaque massive de...
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22/03 - Hausse du niveau des océans : l’alerte de la Nasa
La hausse moyenne du niveau des océans dans le monde a été de 0,76 centimètre entre 2022 et 2023, un "bond important" par rapport à d’autres années, dû à la fois au phénomène El Niño et au changement climatique, a indiqué jeudi la Nasa. Le niveau des océans a en moyenne gagné 9,4 cm depuis 1993, selon ces données fondées sur des observations satellites.
Le principal responsable est le changement climatique, qui implique la fonte de glace (calotte glaciaire, glaciers) mais aussi l’expansion des océans sous l’effet de l’absorption de chaleur. L’élévation du niveau de la mer se fait de plus en plus rapidement : son rythme a plus que doublé entre 1993 (0,18 cm par an) et actuellement (0,42 cm).Accroître les inondations
"Le rythme actuel signifie que nous sommes en chemin pour ajouter 20 cm supplémentaires au niveau mondial des océans d’ici 2050", a déclaré dans un communiqué Nadya Vinogradova Shiffer, directrice de l’équipe en charge de ce dossier à la Nasa. Cela va "accroître la fréquence et les conséquences des inondations à travers le monde", a-t-elle souligné.
Entre 2022 et 2023, la hausse observée revient à verser dans les océans un quart du lac Supérieur, le plus grand des Grands lacs d’Amérique du Nord.
Cette hausse représente un peu moins de quatre fois le niveau observé l’année précédente (+0,21 cm entre 2021 et 2022). Cette année-là, le phénomène la Niña était alors à l’oeuvre. "Pendant la Niña, de la pluie qui tombe normalement dans les océans tombe à la place sur les terres, ce qui enlève temporairement de...
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22/03 - Européennes : sur l’économie, Bardella confronté à son seuil de compétence
Le costume trois-pièces avait été repassé pour l’occasion. Les 19 et 20 mars, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes, passait son grand oral auprès des chefs d’entreprise. Une ambition : faire "de la pédagogie" à propos du programme économique du parti d’extrême droite qui, assure-t-il, a toujours été mal compris par le monde de l’entreprise, traditionnellement hostile à la formation lepéniste.
Pour faire la promotion de son programme (dont les trois piliers sont "produire, protéger et permettre"), Jordan Bardella a donc sorti de sa manche ses meilleurs atouts de commercial. Sourire de meilleur employé du mois, présentation irréprochable, mots-clés affectionnés de son public libéral et déclarations consensuelles, qui avaient déjà fait leurs preuves sur les plateaux de télévision ou entre deux stands dans un salon. "L’économie, c’est d’abord de la confiance et du pragmatisme", a-t-il assuré mardi et mercredi aux patrons d’entreprise, en récitant un discours identique, à la virgule près, aux représentants de l'association d'investisseurs France Invest, de CroissancePlus (réseau de dirigeants de PME et d'entreprises de taille intermédiaire) et du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) mardi, et à ceux de la Confédération des Petites et Moyennes entreprises (CPME) mercredi.Un discours cajoleur
Il faut dire que Jordan Bardella se donne du mal pour séduire cet électorat qui lui échappe encore. En janvier, déjà, il avait été très bien reçu au selon de la...
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22/03 - Guerre en Ukraine : la crainte d’une avancée majeure de l’armée russe
Un mois après avoir pris de haute lutte la ville d’Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, les forces russes poursuivent inlassablement leur travail de grignotage. Quelque cinq kilomètres plus à l’ouest, elles ont revendiqué le 19 mars la conquête du village d’Orlivka - moins de 1 000 âmes - où les Ukrainiens avaient retranché une partie de leurs moyens durant leur retraite.
Confrontées à une pénurie de munitions depuis des mois, les forces de Kiev apparaissent de plus en plus en difficulté sur le front. En cause : le blocage à Washington d’une nouvelle aide de 60 milliards de dollars, sur fond de bataille rangée entre républicains et démocrates. "Il est d’une importance critique pour nous que le Congrès achève rapidement toutes les procédures nécessaires et prenne une décision finale", a martelé récemment Volodymyr Zelensky.
Sur le terrain, la coupure du robinet américain se fait douloureusement ressentir. Le rapport de feu - qui met en regard le volume de tirs d’artillerie effectués par chacune des deux parties - serait aujourd’hui de 1 pour 10 en faveur des Russes, selon les experts militaires. "Même si les Ukrainiens disposent de canons de meilleure qualité, il est handicapant de ne pouvoir tirer qu’un obus lorsque votre adversaire en envoie 10, insiste Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l’Otan, aujourd’hui chercheur au groupe de réflexion Conseil européen pour les relations internationales. Ce déséquilibre peut déboucher sur des situations difficilement tenables localement."
Les forces...
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22/03 - Trafic de drogue, faux papiers… Comment les réseaux sociaux ont ringardisé le dark web
Quand Anthony commence sa carrière de faussaire, courant 2020, il rencontre vite un gros problème. A l’époque, cet expert en sécurité d’un gros industriel de l’armement n’arrive pas à attirer suffisamment de clients sur les boutiques qu’il a ouvertes sur les forums francophones du dark web. Leurs noms sont évocateurs : "Le Monde Parallèle", "Dark French Anti System" ou encore "Criminality French Market". Mais ils ne font guère recette. "Le dark web est en train de mourir", glisse-t-on à ce jeune homme d’une vingtaine d’années aux airs de bon élève qui vit dans les environs de Belfort. Un problème qu’il va résoudre rapidement.
Anthony, alias "Volrys" en ligne, migre vers Telegram, la populaire messagerie instantanée d’origine russe des frères Durov basée aujourd’hui à Dubaï. Bonne pioche. Après avoir proposé des faux justificatifs de domicile à 5 euros pour appâter la clientèle, sa boutique de fausses cartes nationales d’identité enregistre jusqu’à dix demandes par jour. Le succès est tel que ce génie des faux papiers - il était considéré comme le faussaire le plus actif en France - doit automatiser le processus de demande et recruter un compère, un apprenti boulanger du coin qui galère. Une success story criminelle brutalement stoppée par la police, plusieurs mois après la chute de La Geneverie, un autre canal louche dont il était l’un des fournisseurs. Au début du mois de mars, l’ingénieur s’est retrouvé avec sept autres prévenus devant les juges parisiens de la 13e chambre correctionnelle. Un procès de marchés...
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22/03 - Climat : quand la technologie dément le pessimisme ambiant, par Nicolas Bouzou
Mentalement intoxiqués par le lobbying des ONG de l’effondrement écologique et par les refrains lancinants des extrémistes rouges-verts, nous avons intériorisé le fait que, dans le domaine environnemental, seules de mauvaises nouvelles peuvent survenir. Grosso modo, il faudrait passer notre vie à redoubler d’efforts, tout en sachant que cela ne sert a rien puisque l’apocalypse est au bout du chemin, punition de nos péchés capitalistes. Pourtant, des données récentes suggèrent que les pays occidentaux se décarbonent rapidement, et que le coût de la transition écologique pourrait être plus faible que prévu. Les bonnes nouvelles se multiplient mais nous n’osons même plus les regarder.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié il y a quelques jours son rapport sur les émissions de CO2 en 2023. Au niveau mondial, ces émissions ont augmenté de 1,1 % l’année dernière. Ce chiffre est à double tranchant. Certes, il marque un nouveau record des émissions. Mais les augmentations annuelles sont de plus en plus faibles et laissent entrevoir un début prochain de baisse. Pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, ces émissions devront ensuite décroître très rapidement avant d’atteindre la neutralité en 2050. Nous en sommes encore très loin mais la répartition géographique de celles-ci est intéressante et porteuse d’espoir.Le Royaume-Uni à la pointe
Dans les pays riches, les émissions sont revenues à leur niveau des années 1970. L’utilisation du charbon, le combustible le plus émetteur, a retrouvé quant à elle...
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22/03 - Qu’est-ce que la république autonome de Crimée ? L’Express vous explique tout
Dans cet épisode de La Loupe, Clara Marchaud, correspondante de L’Express en Ukraine, nous explique ce qu’est la république autonome de Crimée, dix ans après l’annexion de la péninsule par la Russie.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture et présentation), Jules Krot (montage et coréalisation) et Sébastien Salis (coréalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : Euronews, France 2, INA, LCI
Crédits image : Olga Maltseva/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Mathias Penguilly : Pour parler de la république autonome de Crimée, il nous fallait quelqu’un qui connait bien la région et j’ai donc logiquement fait appel à Clara Marchaud, correspondante de L’Express en Ukraine. Bonjour Clara !
Clara Marchaud : Bonjour Mathias !
Mathias Penguilly : Si vous êtes un fidèle auditeur de la Loupe, et que vous avez suivi nos épisodes dédiés à la guerre en Ukraine, vous savez sans doute situer la Crimée : c’est une région au sud du pays, sur la mer Noire. Mais sa particularité, Clara, c’est que c’est une péninsule.
Clara Marchaud : Oui, c’est une péninsule, une presqu’île, elle n’est reliée à l’Ukraine que par un étroit bras de terre. En superficie, c’est à peine plus petit que la Bretagne et ça a toujours été une région très...
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21/03 - Taïwan : l’armée chinoise multiplie les coups de pression
Des manœuvres qui inquiètent, et qui rappellent la menace que fait planer la Chine sur Taïwan. Trente-six avions militaires chinois ont été détectés autour de Taïwan, a annoncé le ministère de la Défense de l'île vendredi, le plus important déploiement cette année.
Le déploiement de vendredi, plus important encore que celui de la veille, s'inscrit dans la lignée de ce que les experts appellent les actions de "zone grise", des tactiques d'intimidation sans aller jusqu'à la guerre, qui se sont multipliées depuis l'élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen.
"Treize des appareils ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan", a déclaré le ministère, une démarcation non officielle entre la Chine et Taïwan que la première ne reconnaît pas. La veille au soir, la ministère avait annoncé que 20 avions de chasse, des drones et des avions de transport avaient été détectés. Plus tôt, 32 avions militaires avaient été observés, dans une période de 24 heures allant jusqu'à jeudi à 6 heures du matin.Des incidents à répétition
A deux autres reprises, fin janvier et début février, 33 avions de guerre chinois avaient été repérés autour de Taïwan, soit le nombre le plus élevé de ces appareils dans cette zone depuis le début de l’année. Ces déploiements ont été constatés peu après l’élection présidentielle du 13 janvier, remportée par l’ancien vice-président Lai Ching-te, très peu apprécié par Pékin.
Le mois dernier, Taipei avait annoncé que 11 navires de guerre chinois avaient été détectés autour de Taïwan, le chiffre le plus élevé...
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21/03 - Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture, est mort
Une voix lancinante au phrasé reconnaissable entre tous : l’ancien ministre de la Culture et homme de télé, Frédéric Mitterrand, 76 ans, est mort, après une lutte de "plusieurs mois contre un cancer agressif", a annoncé sa famille, ce jeudi 21 mars.
Neveu de l’ancien président François Mitterrand, ministre sous Nicolas Sarkozy, cette personnalité inclassable, grand cinéphile, avait annoncé en avril 2023 être "malade", sans en dire davantage.
"La mort de Frédéric Mitterrand me bouleverse. Une amitié de plus de 60 ans nous liait d’une affection inaltérable. Il a tout au long de sa vie servi les arts avec passion, érudition et amour. Notre fidélité commune pour François Mitterrand nous unissait profondément", a réagi sur X (ex-Twitter) Jack Lang, ancien ministre socialiste de la Culture.
Egalement écrivain, Frédéric Mitterrand n’hésitait pas à confesser sa "mauvaise vie". Il a ainsi fait le récit en 2005 de ses errances sexuelles et tarifées en Thaïlande et au Maghreb. D’abord salué, le livre suscitera ensuite la polémique, l’obligeant à se défendre de toute relation avec des mineurs ou d’apologie de la pédocriminalité.La passion du cinéma
Né le 21 août 1947 dans les beaux quartiers à Paris, Frédéric Mitterrand s’est fait un nom grâce au petit écran. "Etoiles et toiles" est le nom de la première émission qu’il anime sur la Une à partir de 1981 : il y ressuscite avec flamboyance les stars, surtout les actrices, et décortique les grands films. L’homme insuffle sa cinéphilie au spectateur.
Malgré son nom, il refuse de marcher...
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21/03 - Poutine réélu en Russie : les premières preuves d’une triche "sans précédent"
L’élection présidentielle "la plus salement falsifiée de l’histoire du pays". La conclusion de l’analyste électoral russe Ivan Shukshin est sans appel. Son étude pour l’ONG Golos, référence dans l’observation des élections en Russie depuis la chute de l’URSS (et évidemment classée "agent de l’étranger" par le Kremlin), est sans appel : près de 22 millions de voix auraient été ajoutées à Vladimir Poutine lors du scrutin du week-end dernier.
Pour cela, celui-ci se base sur ce qui est appelé la "méthode Shpilkin", du nom de son créateur, le statisticien russe Sergey Shpilkin. Le postulat est assez simple : plus la participation est élevée dans un bureau de vote (atteignant souvent des niveaux proches des 100 %), plus cela signifie que les commissions électorales locales ont largement trafiqué le résultat en faveur de Poutine. Cette méthode permet même de calculer le score qu’aurait "dû" obtenir l’autocrate du Kremlin sans falsification des résultats, mais sans oublier évidemment tous les autres outils du système autocratique russe (répression des opposants, pression sur les fonctionnaires d’Etat, autres candidats factices).
22 millions de voix ajoutées à Vladimir Poutine : cela semble être la valeur sur laquelle s’arrêtent la majorité des principaux médias d’opposition russes, de la Novaya Gazeta à Meduza, de Golos au site indépendant Important Stories. Alors que la commission électorale russe a officialisé ce jeudi 21 mars, la victoire de Poutine avec un peu plus de 86 % des scrutins sur une participation de 77,49 %...
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21/03 - Finances publiques : la guerre à distance entre Bruno Le Maire et Edouard Philippe
"L’homme qui veut la retraite à 67 ans." La campagne présidentielle de 2027 n’a pas commencé, mais le Rassemblement national a déjà identifié un angle d’attaque contre Edouard Philippe. La formation d’extrême droite dépeint l’ancien Premier ministre en apôtre de la rigueur, après des propos ambigus tenus à l’automne 2022 sur la réforme du gouvernement. Voilà les rôles distribués. A Marine Le Pen, la défense du peuple et des sans-grade. Au maire du Havre, le costume d’expert-comptable prêt à infliger une cure d’austérité aux Français. L’empathie contre la froideur.
Edouard Philippe pourrait hurler au mensonge. Expliquer combien ses propos ont été déformés par le RN. Mais non. Lui se borne à rappeler que d’autres pays européens ont repoussé l’âge légal de départ à 65, 66 ou 67 ans. Cette ambiguïté sied au positionnement du patron d’Horizons. L’homme érige la maîtrise des finances publiques en priorité nationale. Dans un entretien à L’Opinion, il appelle à faire de la dette une "obsession politique", au nom de la préservation de la "souveraineté française". Et s’adresse un satisfecit : son passage à Matignon s’est soldé par une "maîtrise historique de la dépense publique", loin des 50 milliards de déficit accumulés - hors Covid - depuis 2020.
Gravité teintée d’autosatisfaction. Bruno Le Maire adopte la même rhétorique que son rival. Rétablir le déficit à moins de 3 % en 2027 ? "Je l’ai fait entre 2017 et 2019. Je sais comment m’y prendre", confie le ministre de l’Economie au Parisien. Voilà pour l’orgueil. Lui aussi dresse le...
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21/03 - Mélenchon "obsédé" par Glucksmann, ça se crispe entre Le Maire et Vautrin
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Attal et la patate chaude
C’est un député Renaissance qui l’a relevé : lors des questions au gouvernement mardi 19 mars, Gabriel Attal a évoqué les dix milliards d’économies supplémentaires demandés sur le budget de l’Etat sans jamais dire "nous". "Il a parlé des mesures prises par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Mais ça ne trompe personne, le Premier ministre, c’est lui !", remarque cet ancien membre du gouvernement.Le Maire-Vautrin, friture sur la ligne
Le 18 février, peu avant d’aller annoncer au 20H de TF1 que le gouvernement allait faire dix milliards d’économies supplémentaires, Bruno Le Maire appelle Catherine Vautrin : son ministère doit trouver 650 millions d’euros. Trois jours plus tard, la ministre du Travail croise son collègue de l’Economie : "Dis-donc, l’inflation, ça marche !" Elle vient d’apprendre qu’elle devait en réalité...
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21/03 - Déficit public : le Sénat met la pression sur Bercy
Décidément, ce début d’année n’est pas un long fleuve tranquille pour Bruno le Maire. Alors qu’il a déjà annoncé 10 milliards de coupes dans les dépenses de l’Etat en 2024 et prévoit 20 milliards d’économies supplémentaires en 2025, voilà que le locataire de Bercy se retrouve sous la pression du Sénat. Le rapporteur général de la commission des Finances de la chambre haute, Jean-François Husson, s’est en effet invité ce jeudi 21 mars au ministère de l’Economie et des Finances pour tenter d’en savoir plus sur l’ampleur du déficit de la France en 2023.
Un contrôle "pièce et sur place" qui "vise à obtenir communication de l’ensemble des notes et documents produits par les services de Bercy et expliquant cette dégradation", résume dans un communiqué la commission, qui voit dans le "manque patent d’informations à disposition du Parlement", une marque de "mépris" du gouvernement à l’égard du pouvoir législatif.Un déficit qui avoisinerait les 5,6 % du PIB
Car si aucun chiffre officiel n’a pour l’heure été publié, l’objectif de 4,9 % du produit intérieur brut (PIB) visé par l’exécutif risque fort de ne pas être atteint. Au contraire, le déficit dépasserait même "significativement" les prévisions de Bercy. Qu’il soit de 5,6 %, comme l’ont affirmé mercredi nos confrères des Echos, ou de 5,5 % comme l’assure Le Figaro, le compte n’y est pas. Et d’après les informations recueillies cet après-midi par Jean-François Husson, les services de Bercy tablent sur un dérapage du déficit public de l’ordre de 5,6 % du PIB en 2023, de 5,7 % en 2024...
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21/03 - Jeûne, religion, vérités scientifiques... Le Dr Frédéric Saldmann répond aux critiques
Devant lui, des amandes salées, une camomille tiède et un hebdomadaire. "Je n’aurais jamais eu autant d’exposition sans ça", nous lance Frédéric Saldmann, cardiologue le plus populaire de France. Du fond d’un immense canapé velours dans un café parisien où il a ses habitudes, le médecin fait glisser le magazine, bandeau rouge vif et papier glacé. "Ça", c’est L’Express, millésime 2015. Il trône en Une, yeux bleus perçants, et petit sourire en coin.
Le numéro qu’il a soigneusement conservé raconte l’engouement d’alors pour l’"autoprévention", les petits gestes pour rester en bonne santé. Frédéric Saldmann, et ses millions d’ouvrages vendus, en est toujours le "pape", neuf ans plus tard, publiant Votre avenir sur ordonnance (Robert Laffont). A 70 ans, il est en forme, hormis un orteil cassé durant sa séance de sport quotidienne. Mais la crédibilité scientifique dont il était jusqu’ici auréolé dans les médias, a, elle, drastiquement molli. La faute à une, puis deux, puis trois et toute une quinte de fausses informations lâchées à la télévision cet hiver, sur le plateau de l’émission Quelle Époque !. Diffusées sur France 2, puis sur Internet, ces séquences ont provoqué le courroux de ses pairs et d’une partie de la communauté scientifique, nous l’avions rapporté. Coup de mou ou mal chronique ? Le médecin, pourtant partout dans les médias, s’est plaint de ne pas pouvoir s’expliquer. Il était temps de lui poser quelques questions.
L’Express : Le 27 janvier, vous affirmiez, sans sources et contre l’évidence, que les vacances...
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21/03 - Ceta : le Sénat vote contre le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada
L’opposition de gauche avait promis "un coup de tonnerre politique", cela ressemble a minima à une secousse pour l'exécutif. Le Sénat s’est opposé, ce jeudi 21 mars, à la ratification du traité Ceta de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada par un ultime vote dans l’hémicycle, grâce à une alliance gauche-droite de circonstance.
Dans un climat extrêmement tendu, les sénateurs avaient rejeté à 211 voix contre 44 l’article du projet de loi relatif à ce traité. Ils ont confirmé ce rejet quelques minutes plus tard par un vote définitif, avec 243 voix favorables à la non-ratification du traité.
Le Sénat confirme son rejet du #CETA avec 243 voix pour et seulement 26 contre, après avoir dit non à l'article 1er qui concernait le volet économique et commercial de l'accord. Le partenariat stratégique, rédigé dans l'article 2, est en revanche adopté. pic.twitter.com/8rDuje7vXE— Public Sénat (@publicsenat) March 21, 2024
A l’initiative du groupe communiste et avec l’aide de la droite, la chambre haute a étalé ses divisions en rejetant cet accord très décrié, appliqué provisoirement depuis 2017 à l’échelle européenne mais jamais soumis aux sénateurs depuis lors.
Les débats se sont enflammés jusqu’au bout entre défenseurs et opposants du traité : de multiples rappels au règlement ont accompagné la fin de la séance pour empêcher les prises de parole et faire accélérer le rythme de l’examen, limité dans le temps. Une image rarissime dans un hémicycle d’ordinaire apaisé. Les groupes centriste, macroniste et le...
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21/03 - Apple : le gouvernement américain attaque en justice le géant de la tech
Le gouvernement américain a assigné en justice Apple, ce jeudi 21 mars, pour pratiques anticoncurrentielles et monopolistiques liées à l’iPhone et aux contraintes fixées par le groupe californien aux développeurs d’applications.
Alors qu’Apple était surtout critiqué, ces dernières années, pour avoir obligé les sociétés tierces à passer par sa boutique d’application et payer des commissions importantes sur toutes les transactions, cette action se concentre sur d’autres aspects de l’écosystème iPhone, selon un document publié ce jeudi par le ministère de la Justice.Un "monopole dans le domaine des smartphones"
"Toutes les décisions prises par Apple ont établi et renforcé les défenses protégeant son monopole dans le domaine des smartphones", fait valoir le gouvernement américain, qui s’est associé aux procureurs de plusieurs Etats pour saisir la justice fédérale civile du New Jersey. Ce faisant, Apple a lésé "les utilisateurs, les développeurs et d’autres parties qui ont contribué à faire de l’iPhone ce qu’il est aujourd’hui", poursuit le document de l’assignation.
Selon le ministère de la Justice, le groupe de Cupertino (Californie) a empêché ou perturbé la création et l’offre de services de "streaming" sur iPhone, mais aussi de porte-monnaies numériques susceptibles d’être utilisés sur plusieurs plateformes.
Il a aussi fait obstacle au développement de services de messagerie utilisables sur plusieurs supports et volontairement limité les possibilités d’utilisation de ses montres connectées avec d’autres appareils que...
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21/03 - Intelligence Artificielle. Notre dossier complet
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21/03 - ChatGPT, la nouvelle ère de l’intelligence artificielle
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21/03 - Comment le nucléaire est revenu en grâce à Bruxelles
Une nouvelle ère pour l’atome ? Le sommet international du nucléaire qui s’est déroulé ce jeudi 21 mars à Bruxelles consacre son retour en grâce dans l’Union européenne, où il bénéficie désormais de législations plus accommodantes en tant que levier de décarbonation aux côtés des renouvelables. À la manœuvre : la France. Le sujet nucléaire a longtemps été tabou à Bruxelles, victime de l’hostilité de l’Allemagne, qui avait tourné le dos à l’atome après l’accident de Fukushima. Mais il s’impose à nouveau depuis deux ans dans l’agenda européen. "On voit une prise de conscience croissante de son caractère indispensable pour affronter certains défis mondiaux urgents" comme le réchauffement climatique, constate Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, vantant une électricité "propre et fiable".
Le premier sommet organisé par son institution pour promouvoir l’atome a réuni dans la capitale belge une cinquantaine de pays, dont la Chine et les Etats-Unis, et 25 dirigeants, dont le président français Emmanuel Macron, qui a œuvré à ce retour en force. À l’occasion de ce sommet, une trentaine d’Etats, dont la Chine, les Etats-Unis et le Brésil, ont convenu de collaborer pour accélérer et mieux financer le développement de l’énergie nucléaire. "C’est une source d’énergie sûre, propre et rentable […] pas une utopie", a insisté Rafael Grossi, qui initie ce sommet "historique".
Le changement de braquet remonte à fin 2021 : sous pression, la présidente de la Commission...
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21/03 - RATP : la CGT fait planer la menace d’une grève le 4 avril
Vers une journée compliquée dans les transports ? La CGT-RATP a appelé à la grève le jeudi 4 avril pour réclamer le versement dès les prochains mois d’augmentations de salaires négociées avec la direction.
Premier syndicat du groupe, la CGT n’avait pas signé l’augmentation de 100 euros brut mensuels proposée par la direction en février, et demande un "retour à la table des négociations". "Malgré le plan média de la Direction, sur les fameux 100 euros par mois d’augmentation de salaire à la RATP, les agents n’en verront la couleur, en réalité, qu’après Noël", fustige le syndicat dans un communiqué. "Cet argent, les agents RATP en ont besoin maintenant !", ajoute-t-il.
La CGT avait déposé un préavis de grève allant de février à septembre et couvrant donc la période des Jeux olympiques et paralympiques.Une hausse moyenne de 4,2 % pour tous les salariés
L’augmentation proposée par la RATP dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2024 représente une hausse moyenne de 4,2 % pour tous les salariés du périmètre historique de la RATP en Ile-de-France, soit 1 300 euros sur une année de salaire, selon le groupe public. Cette mesure équivalente à 15 points d’indice se décline en deux temps avec une première augmentation au 1er juin suivie d’une autre le 1er décembre.
La CGT revendiquait de son côté une augmentation salariale de 50 points d’indice "pour tous" et une indexation des salaires sur l’inflation, ainsi que des négociations pour passer à 32 heures de travail hebdomadaire.
Parallèlement, les...
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21/03 - Voiture électrique : le coup d’accélérateur historique de Biden
Un virage à 180 degrés outre-Atlantique ? Le gouvernement américain a annoncé, mercredi 20 mars, avoir finalisé de nouvelles normes sur les émissions polluantes des automobiles, les plus strictes jamais adoptées. Objectif : accélérer le passage aux voitures électriques. Par rapport au projet de réglementation annoncé l’année dernière, qui a depuis fait l’objet d’une consultation publique, ces normes finales sont plus souples et donnent toutefois davantage de temps et de flexibilité aux constructeurs pour atteindre les nouveaux objectifs d’émissions de CO2.
En pleine année électorale, le président Joe Biden joue les équilibristes. Et pour cause : il a besoin du soutien de l’industrie automobile et de ses employés. Mais il doit également convaincre sur ses promesses climatiques. Parmi elles : faire en sorte que la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis en 2030 soient électriques. "Je suis ravi d’annoncer les normes de pollution les plus strictes pour les véhicules jamais prises dans l’histoire des Etats-Unis", a indiqué Michael Regan, à la tête de l’agence de protection de l’environnement (EPA). Au contraire, son rival, Donald Trump, agite le chiffon rouge face aux conséquences sociales de la décarbonation. "Le secteur américain de la construction automobile a créé plus de 100 000 emplois", a rappelé l’EPA.
Devant un immense drapeau des Etats-Unis, pays où la voiture est reine, le patron de l’EPA a assuré : "j’ai toujours aimé les voitures, et je les aimerai toujours." Les nouvelles normes concernent les...
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21/03 - Kaja Kallas : "L’ambiguïté stratégique d’Emmanuel Macron sur l’Ukraine est une bonne chose"
Alors que les troupes ukrainiennes perdent du terrain et que 60 milliards de dollars d’aide sont toujours bloqués au Congrès américain, les 27 dirigeants de l’Union européenne se retrouvent à Bruxelles ce jeudi 21 et vendredi 22 mars. Comment aider l’Ukraine à gagner la guerre ? Comment réarmer l’Europe au plus vite ? La cheffe du gouvernement estonien, membre de la même famille politique qu’Emmanuel Macron, a accordé un entretien à plusieurs médias européens dont L’Express.
L’Express : Le président français a-t-il raison de ne pas vouloir exclure l’envoi de troupes au sol en Ukraine ?
Kaja Kallas : Pour une fois, nous semons le doute dans le camp russe sur ce que nous pourrions faire. Jusqu’à maintenant, nous avions surtout été transparents sur ce que nous n’allions pas faire. L’ambiguïté stratégique est une bonne chose, car il ne faut pas oublier que les Russes craignent de faire la guerre à l’Otan. Devant mon Parlement, j’ai également refusé de promettre que nous n’enverrions aucun soldat estonien en Ukraine. La seule personne qui aurait besoin de cette information, c’est Vladimir Poutine ! Souvenez-vous, en 2022, une semaine avant l’invasion, Joe Biden a laissé entendre qu’il ne se passerait rien en cas d’incursion mineure de la Russie en Ukraine. Les Russes se sont dit qu’ils pouvaient passer à l’action.
Si l’Ukraine perdait face à la Russie, quel est le risque pour l’Estonie ?
Le danger pour l’Estonie est le même que pour votre pays. Il n’y a pas d’alliés de première ou de deuxième classe dans l’Otan. Nous...
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21/03 - Rachat de Valdunes par Europlasma : les dessous d’une "nationalisation soft"
Le suspense était tout relatif : il n’y avait qu’un repreneur, adoubé par les pouvoirs publics. Mais sitôt connue la décision du tribunal de commerce de Lille, le 20 mars, Roland Lescure a quand même poussé un grand "Ouf !", résumé dans l’expression consacrée qu’il a postée sur X : "Valdunes est sauvée". Installé dans le Valenciennois, ce fabricant de roues et d’essieux pour les trains était devenu, depuis un an, l’objet de toutes les attentions politiques. Bien au-delà, en réalité, de son importance stratégique pour le pays.
En mai 2023, l’actionnaire chinois de Valdunes, MA Steel, qui avait racheté l’entreprise neuf ans plus tôt à la barre - déjà - du tribunal, jette l’éponge. Tous les élus du coin, des communistes aux écologistes, en passant par La France insoumise, le Rassemblement national, et jusqu’au patron LR de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, mettent alors la pression sur le gouvernement pour que les 330 salariés, répartis sur deux sites - une forge et une usine -, ne finissent pas sur le carreau. Par la voix de sa secrétaire générale fraîchement élue, Sophie Binet, la CGT réclame "une nationalisation, même temporaire, le temps de trouver un repreneur solide". Cette mobilisation générale est vite couronnée d’un premier succès : quelques jours après le retrait de MA Steel, Emmanuel Macron s’engage dans La Voix du Nord à "se battre jusqu’au dernier quart d’heure" pour trouver une solution.
Nombre d’entreprises, passées récemment par le redressement judiciaire ou la liquidation, et qui comptaient...
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21/03 - Portugal : Luis Montenegro a été nommé Premier ministre
C’est l’improbable champion. Le dirigeant de droite modérée Luis Montenegro a été nommé au poste de Premier ministre du Portugal dans la nuit de mercredi à jeudi 21 mars. Une victoire qui comporte un "mais" : en raison de sa courte victoire aux législatives du 10 mars, il devra former un gouvernement minoritaire et composer avec une extrême droite en nette progression. Dans ces conditions, l’avocat de formation et parlementaire chevronné de 51 ans succédera ainsi au socialiste Antonio Costa, au pouvoir depuis fin 2015.
Le candidat de l’Alliance démocratique (AD) présentera la composition de son gouvernement mercredi prochain, et celui-ci devrait entrer en fonctions le 2 avril, a-t-il dit à la presse lors d’une brève déclaration à l’issue d’une rencontre avec le président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa. Cette rencontre a marqué la fin des consultations que le chef de l’Etat devait tenir avec les partis politiques représentés au Parlement avant d’inviter le vainqueur des élections à former le nouveau gouvernement.
Selon les résultats complets annoncés au même moment, qui ont permis d’attribuer les quatre sièges des circonscriptions de l’étranger, l’AD a remporté les élections d’une très courte avance sur le Parti socialiste (PS). La formation de Luis Montenegro a recueilli 28,8 % des suffrages et 80 députés sur un total de 230. Elle restera donc loin du seuil de 116 élus synonyme de majorité absolue, mais sa tête de liste s’était déjà dite prête à former un gouvernement minoritaire.Chega,...
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21/03 - Gaza : l’armée israélienne a tué "140 terroristes" dans la zone de l’hôpital Al-Chifa
Les Etats-Unis ont présenté aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" à Gaza, a affirmé le secrétaire d’Etat Antony Blinken, attendu, jeudi 21 mars, en Egypte pour faire avancer les pourparlers en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas.
Les infos à retenir
⇒ "140 terroristes" tués dans la zone de l’hôpital Al-Chifa
⇒ Les Etats-Unis vont appeler l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, annonce Blinken
⇒ Le Canada cesse ses exportations d’armes vers Israël"140 terroristes" tués dans la zone de l’hôpital Al-Chifa
L’armée israélienne a indiqué jeudi avoir tué plus de 140 "terroristes" dans la zone de l’hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza, sur lequel il a lancé une opération lundi avant l’aube.
"Depuis le début de l’opération, plus de 140 terroristes ont été éliminés dans la zone de l’hôpital", a-t-elle indiqué dans un communiqué, en précisant que plus de 50 avaient été tués au cours de la dernière journée de combats.Les Etats-Unis vont appeler l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, annonce Blinken
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis ont présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" dans la bande de Gaza, dans une interview à un média saoudien.
"Nous avons en fait soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des...
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21/03 - Déficit public : Emmanuel Macron cherche la bonne formule
Il veut éviter de nourrir un procès en "incompétence" budgétaire instruit par les oppositions. Emmanuel Macron a enchaîné les réunions mercredi 20 mars à l’Elysée sur le dérapage du déficit public qui menace la crédibilité de la France sur les marchés.
L’Insee rendra son verdict le 26 mars, mais les chiffres ne sont pas bons et le gouvernement le sait : le déficit public sera "supérieur à 5%" du PIB en 2023, un niveau "plus élevé" que l'objectif de 4,9% qui avait été fixé par le gouvernement, a indiqué jeudi le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave. Le ministre, qui a invoqué un "nouveau contexte" économique pour expliquer ce dérapage, s'est toutefois refusé à confirmer sur franceinfo des informations de presse selon lesquelles l'exécutif s'attendrait désormais à un déficit autour de 5,6% du PIB.
Selon le journal Les Echos, le gouvernement craint désormais un déficit public qui se creuserait jusqu’à 5,6 % du PIB pour 2023. Le Figaro cite, lui, une source selon laquelle il atteindrait 5,5 % avec une marge d’erreur de 0,3 point.Un long dîner aux allures de réunion de crise
Le président a convié mercredi soir les chefs des partis et groupes parlementaires qui composent sa majorité, pour un long dîner aux allures de réunion de crise. "On doit faire face à un choc économique conjoncturel lié notamment à la géopolitique. On assume et on dit la vérité aux Français", a-t-il déclaré à ses hôtes, selon l’un d’eux, ajoutant que la France échappait à la récession, au contraire de plusieurs de ses voisins....
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21/03 - Ukraine : la Russie revendique la capture d’un nouveau village à l’ouest d’Avdiïvka
L'Ukraine a annoncé avoir abattu, ce jeudi 21 mars à l'aube, 31 missiles russes visant Kiev, première attaque d'ampleur contre la capitale depuis février, survenant après que Moscou a juré de se venger de bombardements meurtriers en territoire russe. Après cette nouvelle attaque qui a fait 17 blessés, le président Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à avoir la "volonté politique" d'aider son pays, réclamant spécifiquement des systèmes antiaériens tels que les modernes Patriot américains.
Les infos à retenir
⇒ La Russie revendique la capture d'un nouveau village à l'ouest d'Avdiïvka
⇒ Zelensky appelle l'Occident à avoir de la "volonté politique"
⇒ 31 missiles russes visant Kiev abattusLa Russie revendique la capture d'un nouveau village ukrainien, à l'ouest d'Avdiïvka
La Russie a revendiqué ce jeudi la capture du village de Tonenké, situé à l'ouest de la ville d'Avdiïvka prise en février, poursuivant sa lente avancée face à une armée ukrainienne en manque d'hommes et de munitions.
"Dans la zone d'Avdiïvka, la localité de Tonenké (...) a été libérée grâce aux actions coordonnées des unités du groupement de troupes Centre", a indiqué le ministère de la Défense dans son rapport quotidien.31 missiles russes visant Kiev abattus
L'Ukraine a annoncé avoir abattu jeudi à l'aube 31 missiles russes visant Kiev, première attaque d'ampleur contre la capitale depuis janvier survenant après que Moscou a juré de se venger de bombardements en territoire russe.
"Tous les missiles ont été abattus dans la région de Kiev", a...
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21/03 - Management : les vraies raisons de la procrastination
Travailler en dilettante : une habitude régulièrement attribuée aux seuls salariés. Près de 6 dirigeants sur 10 admettent d’ailleurs surveiller leurs collaborateurs sur leur temps de travail. Peut-être parce qu’eux-mêmes savent que l’antienne "ce qui est fait n’est plus à faire" est plus facile à dire qu’à faire. Nombre de dirigeants succomberaient ainsi régulièrement à une certaine paresse.
C’est ce que révèle une enquête réalisée par l’agence spécialisée en data FLASHS et le site d’hébergement web Hostinger.fr, publiée ce jeudi 21 mars. D’après l’étude, près de 9 dirigeants et managers sur 10 confessent procrastiner sur les heures de travail. Ils seraient même 23 % à le faire "souvent" et 10 % à le faire "toujours".
Un phénomène qui puise sa source dans plusieurs explications. La plus commune étant la motivation, ou plutôt la démotivation. 40 % des patrons et managers admettent procrastiner par manque ou perte de motivation, à égalité avec la surcharge de travail. Plus d’un quart d’entre eux évoquent en outre la peur de l’échec, et plus d’un tiers mettent en avant leur côté perfectionniste.L’administratif, bête noire des dirigeants
Sans surprise, l’âge semble avoir une influence sur les raisons de ces ajournements. Par exemple, le manque de motivation est avancé par plus de la moitié des managers de moins de 24 ans, contre seulement un tiers des dirigeants de plus de 64 ans. À l’inverse, les managers plus âgés vivent moins bien la surcharge de travail que les jeunes. 51 % des 55-64 ans l’invoquent comme une des causes de...
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21/03 - Ceta : les manœuvres du Sénat qui rêve d’un "coup de tonnerre politique"
Le Sénat aura-t-il raison du Ceta ? Voté de justesse par l’Assemblée nationale en 2019, le très controversé traité de libre-échange qui lie l’Union européenne au Canada s’apprête à être examiné par la chambre haute ce jeudi 21 mars. Une escale qui fait peser plus que jamais une épée de Damoclès sur le texte entré partiellement en vigueur en septembre 2017 : une mise sur la sellette par les sénateurs communistes. Le geste est aussi symbolique que rare : le groupe présidé par Cécile Cukierman a sacrifié deux de ses quatre heures de niche parlementaire annuelle pour inscrire le projet de ratification du Ceta à l’agenda du Palais du Luxembourg.
L’objectif est clairement assumé en pleine campagne européenne : vider l’accord commercial de sa substance, en s’attaquant à son article premier, qui établit les règles sur les investissements, ainsi que sur les normes sociales et environnementales. "Bien trop déséquilibré", de l’avis du sénateur communiste Fabien Gay à l’origine de l’initiative de l’inscription du traité à l’ordre du jour. Primo, "le Ceta ne prend pas acte des engagements environnementaux pris par l’Union européenne et ses Etats membres", explique l’élu de Seine-Saint-Denis. Deuxio, il "n’inclut aucune clause miroir, ce qui signifie que les filières agricoles canadiennes pourront importer des denrées produites dans des conditions sociales et environnementales bien moins exigeantes que celles auxquelles sont soumises nos exploitations".La filière bovine menacée par le protectionnisme américain
Car si le traité a en...
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21/03 - Grèce : dix ans après la crise, le pays est-il sorti d’affaire ?
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on examine cette remontée économique inattendue avec Muriel Breiman, rédactrice en chef adjointe du service Economie de L’Express et Elisa Perrigueur, correspondante à Athènes.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture et montage), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : France 2, France 24, France 3, INA, I-Télé, RTS
Crédits image : Angelos Tzortzinis/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : A l’approche de l’été, vous êtes peut-être déjà en train de préparer vos vacances et comme 1,8 million de Français en 2022, la Grèce vous fait de l’œil. Visite du Parthénon sur l’Acropole, dégustation de pains pita et de moussaka, couchers de soleil sur une île rocailleuse de la Mer Egée… Je parie que cette carte postale vous fait déjà envie.
Si je vous parle de l’économie grecque en revanche, je suis sûre que l’image qui vous vient en tête est beaucoup moins paradisiaque. Cela vous évoque plutôt des manifestations monstres dans le cœur de la capitale historique, des sermons répétés de la part des politiques de Bruxelles et, dans les bouches des officiels grecs, des annonces toujours plus amères… Une seule promesse : la rigueur et...
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21/03 - Dans le Grand Nord, l’Otan se prépare face à Poutine
Quand le thermomètre indique - 15 °C, le caporal suédois Juhani Ahokas juge qu’il ne fait pas froid. "Franchement, j’ai presque un peu chaud", sourit, par cette journée de mars glaciale mais ensoleillée, le conducteur de blindé. Autour de lui, les passagers de son véhicule de combat CV90, sanglés dans des tenues blanches, sont d’accord, tant ils sont habitués à des températures qui descendent à - 30 °C. Après un bref échange improvisé, l’équipage de six soldats repart au "combat" à travers le paysage sauvage du Finnmark, une succession de vallons enneigés et de rivières gelées que survolent des hélicoptères et des avions de chasse. Au loin, on entend des tirs d’artillerie…
Bienvenue dans le nord de l’Europe où, en janvier, a démarré Nordic Response 24, un vaste entraînement militaire qui fait partie d’un exercice encore plus grand, Steadfast Defender – le plus ambitieux organisé par l’Otan depuis la fin de la guerre froide. En tout, 90 000 soldats de 32 pays alliés seront déployés jusqu’en juin à travers le Vieux Continent, jusqu’en Roumanie. La première phase de ce war game se déroule à cheval sur la triple frontière de la Norvège, la Finlande et la Suède. Nordic Response 24 ne mobilise "que" 20 000 personnes de 13 pays, plus de 100 navires de guerre, cinq sous-marins, des tanks et blindés, des hélicoptères, des avions de chasse. Sans oublier des motoneiges : "On les utilise pour s’infiltrer derrière les lignes ennemies", glisse le colonel français Marc Antoine, du 7e bataillon de chasseurs alpins, qui participe aux...
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21/03 - Baisse de la fécondité : à quoi ressemblera le monde en 2100 ?
Tout commence par un paradoxe. En novembre 2022, le monde comptait 8 milliards d’êtres humains pour la première fois de l’histoire, trois fois plus que les 2,5 milliards comptabilisés en 1950. Et ce chiffre va continuer à grossir avec environ 9,7 milliards de personnes en 2050, avant un pic potentiel à 10,4 milliards dans les années 2080 et une stagnation jusqu’à la fin du siècle, selon les projections de l'ONU. Pourtant, dans le même temps, un grand nombre de pays, notamment développés, font face à une crise sans précédent de la natalité depuis 1945. En janvier dernier, les chiffres de la France avaient fait l’effet d’une bombe : le nombre de naissances a reculé de 6,6 % en 2023 dans le pays, passant sous la barre symbolique des 700 000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Corée du Sud, le Japon, l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne suivent le même chemin. Conséquence : le rythme de la croissance de la population mondiale, s’il continue de progresser, a radicalement baissé depuis le pic des années 1960, chutant en dessous des 1 % en 2020. Et la situation ne risque pas de s’améliorer selon une étude publiée ce jeudi 21 mars par The Lancet, qui affirme : "Le monde se rapproche d’un avenir avec une faible fécondité."
D’après cet article paru dans le très sérieux magazine britannique et mené par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’University of Washington’s School of Medicine, plus des trois quarts des Etats n’auront pas des taux de fécondité suffisants (soit...
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20/03 - Sécurité sociale : le déficit s’est réduit en 2023, pour atteindre 10,8 milliards
Le déficit de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) s’est réduit de près de 9 milliards d’euros en 2023 pour atteindre 10,8 milliards, a indiqué ce mercredi 20 mars le ministère délégué aux Comptes publics.
Le "trou de la Sécu" est néanmoins supérieur de 2,1 milliards d’euros aux prévisions de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (LFSS 2024) adoptée en décembre - qui tablait sur un déficit de 8,7 milliards d’euros en 2023 - en raison de recettes moins importantes qu’espéré, a détaillé le gouvernement dans un communiqué transmis à l’AFP. "Le déficit s’est amélioré de 8,9 milliards d’euros par rapport à 2022", année où il s’était établi à 19,7 milliards d’euros, se félicite Bercy, "et a été quasiment divisé par quatre depuis le point bas historique de 2020", où les dépenses liées à la pandémie de Covid-19 avaient fait plonger les comptes de la Sécu à -39,7 milliards d’euros.Baisse des recettes
En 2023, les dépenses ont été "globalement conformes" à la prévision de la LFSS 2024, mais "les recettes ont connu d’importantes moins-values, en lien avec la dégradation macroéconomique". La Sécurité sociale a perçu moins de cotisations et de contributions sociales sur l’activité que prévu (-1,1 milliard d'euros par rapport à la prévision) en raison d’une masse salariale moins dynamique qu’anticipé dans le secteur privé. Et la faible croissance économique de l’année dernière a réduit les recettes fiscales (-1,5 milliard d'euros par rapport à la prévision) de la Sécurité sociale.
Du côté des dépenses,...
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20/03 - Psychanalyse, ostéopathie… L’étrange indulgence des Français pour les pseudosciences
La France serait-elle la nation la plus craintive au monde en matière de nouvelles technologies ? Si nos concitoyens voient majoritairement l’intelligence artificielle (IA) comme une "révolution technologique majeure pour l’humanité" au même titre que ne l’a été l’imprimerie (61 %), ils sont plus nombreux à vouloir l’encadrer et la réguler (85 %), comme à estimer qu’elle pose des nouvelles questions éthiques et juridiques (77 %). L’établissement public Universcience (regroupement de la Cité des sciences et du Palais de la découverte) publie la troisième édition du baromètre de l’esprit critique, en partenariat avec L’Express. Réalisée par OpinionWay sur un échantillon de 2004 personnes, l’enquête se penche sur le rapport des Français à la science et aux médias, ainsi que sur la construction de leur opinion personnelle. Cette année, le baromètre fait un focus sur l’IA. "Les résultats confirment une spécificité française" analyse Michel Dubois, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur du Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne (Gemass) et membre du comité scientifique du baromètre. "Les personnes constatent qu’il y a quelque chose d’innovant dans l’IA, mais elles n’imaginent pas que cette technologie puisse se développer par elle-même. Chez nous, il faut absolument mettre un cadre, car on a l’impression que ça va déraper. C’est l’innovation qui génère de l’anxiété."
Questionnés sur les opportunités ou sur les dangers du développement de l’IA dans...
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20/03 - Xavier Dupont de Ligonnès : le désolant triomphe médiatique du complotisme
Nous sommes en mars 2013. Les blogs sont encore à la mode, le talk-show de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, taquine toujours les 2 millions de téléspectateurs et Touche pas à mon poste ! vient de dépasser le million. C’est à ce moment-là, deux ans après le meurtre sordide de la famille de Xavier Dupont de Ligonnès, toujours introuvable, que la thèse d’un "Xav" agent du renseignement américain, maquillant son exfiltration avec sa famille en un crime, prend corps sur le blog de sa sœur Christine. A l’époque, cette version aussi rocambolesque que farfelue est relayée dans la presse, avant de s’évaporer dans le flot informationnel. Une théorie parmi tant d’autres.
Nous sommes cette fois en mars 2024. Les blogs sont devenus has been. On n’est pas couché n’existe plus. Touche pas à mon poste ! cumule plus de 2 millions de téléspectateurs. Les équipes de la chaîne CNews et un Cyril Hanouna devenu vedette du PAF viennent d’être interrogés dans le cadre de la commission d’enquête sur les fréquences TNT à propos de pluralisme, de déontologie journalistique, de propagation de fake news… C’est pourtant bien aujourd’hui que ressurgit en grande pompe cette thèse de la fuite américaine.Mélange de vrai et de faux
Le 9 mars, Christine Dupont de Ligonnès et son mari Bertram de Verdun étaient les invités de l’émission Quelle époque !, sur France 2, à l’occasion de la sortie de leur livre Xavier, mon frère, présumé innocent (Harper Collins) pour donner, comme le veut la formule, "leur" vérité. Où l’on apprenait que "des gens...
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20/03 - Polémique Véran : urgentistes, anesthésistes… La fuite massive des médecins vers l’esthétique
L’annonce fait le tour des cabinets médicaux, en un rien de temps. Textée, entre deux consultations, stéthoscope au cou, masque sous le nez. Une secousse. "Tu as vu, pour Olivier Véran ?" Une autre : "C’est énorme". Encore : "Effarant". C’est officiel, depuis ce mardi : l’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, abandonne la neurologie. Finies, les consultations à l’hôpital public, au CHU de Grenoble, où il exerçait avant la politique. Redevenu simple député après le remaniement, le "monsieur Covid" de l’exécutif va se consacrer, en lieu et place, à la médecine esthétique, ces injections beauté toujours plus populaires.
L'élu isérois va se former à l’université et à la Clinique des Champs-Elysées, chaine en plein essor ces dernières années, et qui doit une partie de son succès aux influenceurs sur les réseaux sociaux. Un ancien premier médecin de France, en guerre contre les déserts médicaux lorsqu’il était en poste, qui déserte le soin, alors que le système se délite ? La nouvelle a provoqué l’ire quasi-unanime de la communauté médicale, d’autant que sa discipline n’échappe pas à la pénurie de personnel qui sévit un peu partout en France. "Attendez, ce doit être une fake news", bute un élu de l’ordre des médecins. "C'est répugnant, honteux", abonde un autre. Un véritable siphon
La France ne disposait que de trois neurologues pour 100 000 habitants en 2023, d’après l’Atlas de la démographie médicale. C'est peu, trop peu, selon les spécialistes. Comme dans de nombreuses autres spécialités, les bataillons se dégarnissent,...
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20/03 - "Le Problème à trois corps" adapté par Netflix : une "grande épopée" au service de la science
"Ils arrivent, et il n’y a rien que vous puissiez faire pour les en empêcher". La sentence, susurrée en fin de bande-annonce, reprend tous les codes de la science-fiction apocalyptique. "Ils", entité lointaine et mystérieuse à la technologie avancée, viennent visiter la Terre avec de funestes projets. Ce 21 mars, Netflix dévoile la très attendue adaptation du best-seller international Le Problème à trois corps. Ecrit en 2006 par Liu Cixin, l’œuvre a ouvert la voie à une reconnaissance internationale de la science-fiction chinoise. Entretien avec Gwennaël Gaffric, son traducteur français (le roman est publié aux éditions Acte Sud) et maître de conférences en études chinoises à l’Université Jean Moulin Lyon 3.
L’Express : L’œuvre de Liu Cixin a été pionnière dans la découverte internationale de la science-fiction chinoise. Est-elle fondamentalement différente de son pendant occidental ?
Gwennaël Gaffric : En réalité, il n’y a pas en soi de différence fondamentale. La science-fiction est le genre littéraire moderne par excellence. Ses œuvres ne sont donc pas issues d’une tradition ancestrale et culturelle, que ce soit en Chine, en Europe ou aux Etats-Unis. Plus que n’importe quel genre, peut-être, la science-fiction se nourrit de son contexte socio-historique, certes, mais aussi des autres ouvrages de science-fiction produits à l’international. Il y a certainement des points communs dans un corpus national, mais qui sont plus circonstanciels et contextuels que culturels et nationaux. Pendant la période maoïste, la...
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20/03 - Conflit israélo-palestinien : comment sortir du piège, par Yuval Noah Harari
Le conflit israélo-palestinien est alimenté par l’horreur mutuelle de la destruction. Chaque camp craint que l’autre ne veuille le tuer ou l’expulser, mettant fin à son existence en tant que collectivité nationale. Hélas, il ne s’agit pas de craintes irrationnelles provoquées par la paranoïa, mais de peurs raisonnables fondées sur la mémoire historique récente, et sur une analyse relativement sérieuse des intentions de l’autre partie.
L’événement fondateur de l’identité palestinienne moderne est la Nakba de 1948, lorsque l’Etat naissant d’Israël a anéanti les chances d’instaurer un Etat palestinien, chassant environ 750 000 Palestiniens de leurs demeures ancestrales. Au cours des décennies suivantes, les Palestiniens ont été victimes de massacres et d’expulsions répétés de la part des Israéliens, comme d’autres puissances régionales. En 1982, entre 800 et 3 000 personnes ont été massacrées dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila par une milice chrétienne libanaise, alliée d’Israël. En 1991, environ 300 000 Palestiniens ont été expulsés du Koweït.
La peur des Palestiniens d’être tués ou déplacés n’est pas seulement le fruit de ces souvenirs historiques. C’est une expérience qui accompagne chaque instant de leur vie. Chaque Palestinien des territoires occupés sait qu’il peut à tout moment être tué, emprisonné ou chassé de sa terre par des colons ou des forces de sécurité israéliens.Appels à la destruction totale de Gaza
Lorsque les Palestiniens analysent les intentions des Israéliens, ils concluent que, sans la communauté...
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20/03 - Mathématiques : le Français Michel Talagrand remporte le prix Abel 2024
Comment prédire ce qui est aléatoire ? Le prix Abel de mathématiques a récompensé ce mercredi 20 mars le Français Michel Talagrand, un spécialiste des probabilités et de l’analyse fonctionnelle, pour qui "les mathématiques donnent des ailes".
Agé de 72 ans, cet ex-directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est distingué "pour ses contributions révolutionnaires" qui ont eu "des applications remarquables en physique mathématique et en statistique", a expliqué l’Académie norvégienne des sciences et des lettres.
Dans un monde marqué par les phénomènes aléatoires, ses travaux ont contribué à développer des méthodes permettant de prédire ce qui va se produire, par exemple concernant la météorologie. Michel Talagrand, qui a fait carrière à l’Institut de mathématiques de Jussieu à Paris, est le cinquième Français à remporter le prix Abel depuis sa première édition en 2003.
"Je n’aurais jamais cru cela possible, c’était une expérience incroyable d’entendre ça", a-t-il dit à l’AFP après avoir été informé de sa récompense. "Je n’ai pas réagi, je n’ai littéralement rien pensé pendant au moins cinq secondes". "Les mathématiques françaises se portent extrêmement bien, nous pouvons en être fiers", a-t-il souligné.
Michel Talagrand raconte avoir a choisi les mathématiques "par nécessité". "A l’âge de 15 ans, j’ai eu de multiples décollements de la rétine et, pendant dix ans, j’ai vécu dans la terreur de devenir aveugle". Pour le supporter et faute de pouvoir "aller courir avec les copains", il se plonge en...
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20/03 - L’étude qui montre que les Français sont en bonne santé par rapport à leurs voisins européens
La santé des Français s’est constamment améliorée lors des dernières décennies et se situe à un excellent niveau par rapport aux autres pays d’Europe de l’Ouest : c’est la conclusion une étude de référence relayée ce mercredi 20 mars par l’Assurance Maladie.
"Sur la période considérée - 1990 à 2019 -, avant la pandémie de Covid-19, l’espérance de vie à la naissance en France s’est améliorée au fil du temps", souligne dans un communiqué l’Assurance maladie, à propos de cette étude publiée fin février dans le Lancet Regional Health.
Mené par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’université de Bordeaux et du CHU de Bordeaux, avec l’aide de Santé publique France et l’Assurance maladie, ce travail vise à constituer une référence. Il se base sur les chiffres du "Global burden of disease", un vaste programme financé par la fondation Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays. "Cette analyse montre que les indicateurs français de santé sont parmi les meilleurs en Europe", concluent les chercheurs, évoquant notamment l’espérance de vie en bonne santé.Moins de pathologies cardiovasculaires
Ils confirment notamment que les Français sont moins atteints de pathologies cardiovasculaires par rapport à la majorité de leurs voisins. Les chercheurs supposent que ces bonnes performances sont liées au système français de santé, qui permet aux habitants d’être bien suivis à un coût plus faible que dans de nombreux autres pays.
Ils font toutefois état...
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20/03 - Finlande, Danemark ou Suède ? Le pays le plus heureux du monde dévoilé
Le bonheur dure en Finlande. Le pays a une nouvelle fois décroché la place de nation la plus heureuse du monde, pour la septième année consécutive, selon le rapport mondial sur le bonheur publié ce mercredi 20 mars, et parrainé par l'ONU. Cet indicateur, dévoilé chaque année depuis 2012, est basé sur l’évaluation que les gens font de leur bonheur, ainsi que sur des données économiques et sociales concernant six facteurs clés : le soutien social, le revenu, la santé, la liberté, la générosité et l’absence de corruption.
Alors, quel est le secret de la Finlande ? "La proximité avec la nature et le bon équilibre entre travail et vie privée constituent la clef de la satisfaction des Finlandais", selon Jennifer De Paola, chercheuse spécialisée dans cette thématique à l’Université d’Helsinki. Les Finlandais ont peut-être une "compréhension plus accessible de ce qu’une vie réussie est", comparé par exemple aux Etats-Unis où la réussite est souvent associée aux gains financiers, ajoute-t-elle. La confiance dans les institutions, la faible corruption et l’accès gratuit aux soins et à l’éducation sont également primordiaux. "La société finlandaise est imprégnée d’un sentiment de confiance, de liberté et d’un niveau élevé d’autonomie", conclut la chercheuse.L’heureux essor des pays de l’Est
À la suite de la Finlande, ce sont les autres pays nordiques comme le Danemark, l’Islande et la Suède qui arrivent en tête des dix premières places. La France est 27e. Pour la première fois en plus de 10 ans, les Etats-Unis et l’Allemagne...
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20/03 - Russie : l’origine des "Jeux de l’amitié", ces "contre-JO" relancés par Poutine
Alors que les athlètes russes n’auront pas le droit de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 sous le drapeau de leur pays, mais sous bannière neutre, la Russie a annoncé il y a quelques mois la création de "Jeux de l’amitié". Une façon de "politiser le sport", accuse le Comité international olympique (CIO) mardi 19 mars, durcissant le ton envers la Russie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a vivement réagi à ces critiques, ce mercredi, en accusant le CIO de "néonazisme" et de "racisme".
En quoi consistent vraiment ces Jeux ? La nouvelle compétition concurrente se déroulera dans un premier temps en septembre prochain, du 15 au 29. Suivra, comme pour les JO, une édition hivernale qui aura lieu en 2026 à Sotchi, qui avait accueilli les JO 2014. Ces jeux multisports ne sont en réalité pas nouveaux. Ils resurgissent quarante ans après leur première édition, organisée en 1984 par l’Union soviétique et huit autres pays, soit les Etats qui avaient boycotté les Jeux olympiques d’été de cette année-là à Los Angeles.
Selon l’agence de presse russe TASS, l’édition 2024 se tiendra ainsi à Moscou ainsi qu’à Ekaterinbourg, quatrième plus grande ville du pays située dans l’Oural. "Au total, 5 500 personnes devraient participer aux Jeux, qui offriront des prix en argent comprenant un total de 4,6 milliards de roubles. Les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu à Moscou et une partie du programme aura lieu à Ekaterinbourg", précise le média d’Etat.
Le site officiel détaille la liste des 35...
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20/03 - L’ONU accuse Moscou de supprimer "l’identité ukrainienne" en zones occupées
La Russie a créé un "climat de peur" dans les zones occupées d’Ukraine où ses forces procèdent à des "détentions arbitraires", "tortures" et tentent de supprimer l’identité ukrainienne, surtout chez les enfants, a annoncé l'ONU dans un rapport publié ce mercredi. "La Russie a créé un climat de peur étouffant dans les zones occupées d’Ukraine, commettant des violations à grande échelle du droit international humanitaire et des droits de l’homme", selon ce rapport cité dans un communiqué du Haut-Commissariat des droits de l’Homme onusien et basé sur 2 300 entretiens avec des victimes et témoins.
La Russie "impose la langue, la citoyenneté, les lois, le système judiciaire et les programmes éducatifs russes […] tout en supprimant les expressions de la culture et de l’identité ukrainiennes", précise le communique. Les enfants sont particulièrement visés avec le remplacement du programme scolaire ukrainien par le russe, l’introduction de manuels justifiant l’invasion et l’enrôlement de mineurs dans des organisations de jeunesse "pour leur inculquer l’expression russe du patriotisme", énumère le texte.
Les infos à retenir
⇒ Le pape François appelle les belligérants à "négocier" pour sortir de "l’horreur de la guerre"
⇒ L’Union européenne plafonne les importations de certains produits agricoles ukrainiens
⇒ Les Etats-Unis affirment qu’ils ne laisseront pas l’Ukraine "échouer" face à la RussieFrançois appelle à "négocier" pour sortir de "l’horreur de la guerre"
Le pape François a exhorté les belligérants mercredi 20 mars à faire...
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20/03 - Droits voisins : Google écope d’une amende de 250 millions d’euros
L’Autorité de la concurrence française a annoncé mercredi 20 mars avoir sanctionné Google d’une amende de 250 millions d’euros "pour le non-respect de certains de ses engagements pris en juin 2022" concernant les droits voisins. Cette décision a été prise après une procédure de transaction, "Google s’étant engagé à ne pas contester les faits", a précisé l’institution.
Google n’aurait pas négocié "de bonne foi" avec des éditeurs de presse pour évaluer leur rémunération au titre de ces droits voisins, selon l’Autorité de la concurrence. Cette dernière pointe aussi des manquements dans la prise de mesures nécessaires afin que "les négociations n’affectent pas les autres relations économiques existant" entre eux et Google. En outre, l’institution a constaté que le groupe avait utilisé "des contenus des éditeurs et agences de presse" pour entraîner son application d’intelligence artificielle Bard, "sans avertir ces derniers ou l’Autorité".
Les droits voisins du droit d’auteur ont été institués pour les plateformes numériques en 2019 par une directive européenne. Ils permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur Internet par les géants comme Google, dont le moteur de recherche affiche des extraits de presse dans ses pages de résultats.
En juillet 2021, l’Autorité de la concurrence avait déjà condamné Google à 500 millions d’euros d’amende pour ne pas avoir négocié "de bonne foi" avec les éditeurs de presse. Elle avait par la suite mis fin à la procédure...
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20/03 - Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 4,8 % en 2023
Le ministre de la Transition écologique a annoncé mercredi 20 mars que les émissions de gaz à effet de serre de la France avaient reculé de 4,8 % en 2023, soit le double de l’année précédente. "C’est une année record", s’est félicité Christophe Béchu sur TF1, soulignant que cette baisse enregistrée "en une seule année" équivalait quasiment à la "totalité de la baisse" enregistrée en France entre 2012 et 2017. Cette baisse des émissions "vaut dans tous les secteurs", notamment en ce qui concerne les bâtiments et l’industrie, même si elle est "plus modeste dans les transports", "de l’ordre de 2 %", a indiqué Christophe Béchu.
"C’est la preuve que la planification écologique, les mesures qui sont engagées commencent à produire des effets", a-t-il affirmé, tout en estimant qu’il fallait se montrer "capable de tenir" ce rythme de diminution des émissions. Les pays de l’UE, dont la France, visent une réduction de 55 % des émissions de CO2 en 2030 par rapport à 1990. A l’horizon 2050, le pays ambitionne la neutralité carbone.
"L’ambition de la planification écologique donnée par le président de la République, c’est de dire qu’après avoir doublé la baisse entre 2017 et 2022, on doit à nouveau (la) doubler entre 2022 et 2030", a déclaré mercredi Christophe Béchu. Ce recul survient après une baisse de 4,6 % déjà observée sur les neuf premiers mois de l’année 2023, elle-même consécutive à un repli de 2,7 % sur l’ensemble de 2022.
Emmanuel Macron a annoncé depuis le début de son second mandat plusieurs mesures de "planification...
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20/03 - Guerre à Gaza : Blinken en Arabie saoudite pour de nouvelles discussions
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est arrivé, ce mercredi 20 mars, en Arabie saoudite pour de nouvelles discussions sur la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les Etats-Unis redoublant d’efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu.
Antony Blinken, arrivé à Jeddah dans l'ouest du royaume en provenance de Manille, devrait avoir des entretiens avec le prince héritier Mohamed ben Salmane, qu’il a déjà rencontré à plusieurs reprises depuis le début de la guerre le 7 octobre. Le chef de la diplomatie américaine a dit qu'il aborderait lors de ses entretiens les "efforts déployés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat garantissant la libération de tous les otages restants", ainsi que "l'intensification des efforts internationaux visant à accroître l'aide humanitaire à Gaza et la coordination de l'après-conflit à Gaza". Jeudi, il se rendra en Egypte et vendredi en Israël.
Les infos à retenir
⇒ Blinken en Arabie saoudite pour de nouvelles discussions
⇒ Le Parlement canadien a voté la fin des livraisons d’armes à Israël
⇒ L'ONU affirme que les restrictions d’accès humanitaire à Gaza pourraient être un "crime de guerre"Trêve à Gaza : le Hamas juge la réponse d'Israël "globalement négative"
Le Hamas juge la réponse d'Israël à sa proposition pour une trêve dans la bande de Gaza "globalement négative", a déclaré ce mercredi un responsable du mouvement islamiste palestinien à Beyrouth, Oussama Hamdane.
"Les médiateurs (au Qatar) nous ont transmis mardi soir la position" d'Israël vis-à-vis de...
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20/03 - Agriculture : l’UE plafonne les importations de certains produits ukrainiens
L’Union européenne veut rassurer ses producteurs. Mercredi 20 mars, les Etats membres et le Parlement européen ont trouvé un accord plafonnant les quantités importées de certains produits venus d’Ukraine et exemptés de droits de douane. Car depuis de nombreux mois, la colère monte chez les agriculteurs européens qui accusent l’afflux de produits ukrainiens de plomber les prix locaux, notamment dans les pays riverains.
Parmi ces produits "particulièrement sensibles" figurent les œufs, les volailles, le sucre, l’avoine, le maïs ou le miel. D’autres produits réclamés par les eurodéputés, comme le blé et l’orge, n’ont néanmoins pas été inclus à la liste. Les Vingt-Sept avaient assoupli les règles d’importation de produits agricoles ukrainiens comme mesure de soutien à Kiev après l’invasion russe déclenchée en février 2022. L’Ukraine est l'une des principales puissances agricoles du continent européen.
L'UE va reconduire pour un an cette exemption de droits de douane pour les produits ukrainiens. Mais elle y associe donc des "mécanismes de sauvegarde" pour les produits sensibles : ainsi, un "frein d’urgence" plafonne de facto les volumes d’importation de ces produits aux niveaux moyens importés par l’UE en 2022 et 2023. Au-delà, des droits de douane seront réimposés.Apaiser la colère des agriculteurs
Le dossier des importations agricoles ukrainiennes a particulièrement irrité en Pologne, où des cultivateurs mécontents bloquent ces dernières semaines des passages frontaliers avec l’Ukraine, ainsi qu'en Allemagne. Les...
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20/03 - "Mon espace santé" : une action de santé publique bienvenue, par le Pr Alain Fischer
Depuis deux ans, la France, via la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), dispose enfin d’un espace numérique de santé qui offre à chacun et aux professionnels de santé le partage d’informations essentielles à la bonne prise en charge des patients. Cette naissance fut douloureuse : vingt ans d’efforts ont été nécessaires pour créer un dossier médical et un carnet de santé numériques. Malgré des réticences exprimées par quelques associations et médecins, il faut se réjouir de cette nouvelle. La mise à disposition de ces données doit faciliter la prévention, la vaccination en particulier, assurer une meilleure coordination des soins entre ville et hôpital, améliorer la pertinence des soins en réduisant les risques de surconsommation médicale tant en ce qui concerne les examens que les thérapeutiques. Bien utilisé, il est de nature à responsabiliser chaque citoyen face à sa santé.
Que peut-on attendre du contenu de cet espace ? Il contient le dossier médical du patient nourri par le patient lui-même et par les professionnels de santé : résultats d’examens, comptes rendus de consultations et d’hospitalisations, ordonnances, courriers et toutes les autres données de nature à apporter les informations actualisées nécessaires à la prise en charge du malade. C’est aussi un carnet de vaccination électronique qui devrait se substituer avec bonheur au carnet de santé des enfants… trop souvent volatilisé à l’âge adulte. Ce nouvel espace numérique offre par ailleurs des services : la possibilité pour les patients de...
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20/03 - Consommation : les statistiques de l’Insee ont-elles encore un sens ?
La crédibilité de Bercy a encore été ébranlée. L’une après l’autre, la Banque de France et l’Insee ont, la semaine dernière, révisé leurs anticipations macroéconomiques pour 2024. La première, dirigée par François Villeroy de Galhau, a d’abord abaissé à 0,8 %, contre 0,9 % précédemment, sa prévision de croissance pour l’année en cours. Ce fut ensuite au tour de l’Insee de corriger son estimation pour le premier trimestre, en passant de 0,2 % à 0 %. Un motif d’espoir subsiste néanmoins pour le trimestre suivant : la progression du PIB est désormais attendue à 0,3 %, contre 0,1 % en février. Il n’empêche que l’objectif de croissance de 1 % du gouvernement, pourtant révisé à la baisse il y a quelques semaines, a déjà du plomb dans l’aile. Le salut viendra-t-il de la reprise de la consommation, moteur clé de l’économie tricolore ?
A la faveur de la désinflation, les dépenses des ménages devraient, d’après l’Insee, augmenter au premier semestre, notamment dans l’alimentaire. Ces données, récoltées par l’institut de la statistique, sont issues des comptes nationaux et constituent le premier outil pour mesurer l’évolution de la consommation et donc du pouvoir d’achat des Français. Mais à l’heure du boom de la seconde main et de la multiplication des transactions entre particuliers, ces chiffres reflètent-ils toujours finement la réalité ? "Ces statistiques obéissent aux règles de la comptabilité nationale, or celle-ci prend en compte les relations entre les grands acteurs économiques - ménages, entreprises et administrations publiques...
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20/03 - 2027 : Edouard Philippe avance ses pions en coulisses
L’appétit, ça compte en politique. Dans les derniers jours de 2020, Edouard Philippe, sorti de Matignon en juillet auréolé par sa gestion de la crise du Covid, est convié à déjeuner par deux vieux compères, les anciens ministres chiraquiens Jean-François Copé et Pierre Bédier. Ceux-ci lui expliquent qu’il a une fenêtre de tir à ne pas manquer avec l’élection présidentielle de 2022. Leur raisonnement est simple : quand on a acquis auprès des Français un vrai capital, l’histoire ne repasse jamais les plats. Le maire du Havre répond sans répondre, "évanescent", soulignant aussi qu’il serait confronté à un problème de loyauté vis-à-vis d’Emmanuel Macron, le président qui l’a nommé à Matignon, le chef de l’Etat qui a bien l’intention de se succéder à lui-même.
Jean-François Copé ne fait jamais les choses à moitié. Il va revoir une fois quelques mois plus tard Edouard Philippe pour tenter de le convaincre par A + B de saisir sa chance. Et puis… non. Pire que non, rien : l’ancien Premier ministre ne revient même pas vers le maire de Meaux (par ailleurs chroniqueur à L’Express) pour lui exposer le cheminement de sa pensée. Pas un signe, pas un coup de fil : Copé en conçoit quelque amertume. Dans les mois suivants, il explique, avec son art de la formule, que "Edouard rate tous les trains" ou se lamente qu’"au dernier moment il a eu piscine, comme à chaque fois, une coutume bordelaise sans doute" - l’ombre d’Alain Juppé poursuit toujours celui qui fut l’un de ses plus proches collaborateurs.
Quand Edouard Philippe publie avec...
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20/03 - Médicaments anti-obésité : remèdes miracles ou scandale sanitaire à venir ?
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on évalue s’ils sont vraiment sans risques avec Stéphanie Benz et Victor Garcia, journalistes au service Sciences et Santé de L’Express.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : ABC, ABC News, CBS Inside Edition, NBC Today, TikTok
Crédits image : Joël Saget/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Notre sujet du jour commence aux États-Unis, sur les réseaux sociaux, avec quelques stars de télé et des influenceurs minceurs. Nous sommes au début de l’année 2022 et l’Amérique pense avoir trouvé le traitement miracle contre les kilos en trop. De part et d’autre du continent, ils sont des milliers à documenter leur perte de poids, et se filment en train de s’injecter eux-mêmes le médicament. Le phénomène aurait pu en rester là, mais il a vraiment explosé quand des célébrités de premier plan ont elle aussi admis avoir recours à ces produits. Il y a d’abord eu Elon Musk, le magnat des technologies, dans une interview en octobre 2022 et plus récemment, Oprah Winfrey, superstar de la télévision américaine…
Nous sommes alors à la veille de Noël 2023 et les médias américains...
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20/03 - Laura, rescapée du festival frappé par le Hamas : "Notre vie s’est arrêtée le 7 octobre"
Vers 6 heures du matin, en ce 7 octobre 2023, alors que ses amis et elles prennent un café avant de repartir faire la fête, les premières roquettes volent au-dessus de la tête de Laura Blajman-Kadar, une des organisatrices du festival de musique transe "Tribe of Nova", près du kibboutz de Reïm, à quelques kilomètres de la bande de Gaza. En se réfugiant dans sa caravane avec son mari et ses amis après avoir entendu les premières rafales de Kalachnikov non loin, cette Franco-Israélienne de 35 ans a sauvé sa vie et celle de ses proches. Les terroristes du Hamas, déployés sur le terrain vague du festival, ont tué plus de 300 personnes et fait plus de 2 000 blessés parmi les 3 000 personnes présentes, selon le groupe de secouristes israélien Zaka. Une quarantaine d’otages a été emmenée de force à Gaza, certains sont encore prisonniers.
Son témoignage, Croire en la vie (Ed. Robert Laffont), qui sort en librairie le 21 mars, Laura Blajman-Kadar l’a écrit - depuis l’Inde, où elle s’est retirée pour essayer d’apaiser le traumatisme -, pour que l’Histoire n’oublie jamais ce drame. Et surtout, pour expliquer ce dont sont capables les terroristes du Hamas. Habitant une ville mixte, côtoyant Juifs et Arabes au quotidien, l’autrice ne désespère pas qu’un jour, la paix fasse son retour au Moyen-Orient. Entretien.
L’Express : Quand avez-vous compris que les premiers tirs que vous entendiez, le 7 octobre au matin, étaient une attaque de terroristes infiltrés sur le territoire israélien ?
Laura Blajman-Kadar : Après les...
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19/03 - Atos lâché par Airbus : "Certaines entreprises ont intérêt à un démantèlement"
Décidément, tout va de travers. Airbus ne rachètera finalement pas les activités Big Data & Security (BDS) d’Atos. L’avionneur franco-allemand a annoncé ce mardi matin dans un communiqué laconique mettre fin aux discussions. Une déconvenue de plus pour le groupe de services informatiques au bilan fragile - plus de 2 milliards d’euros de dette nette à fin 2023. Il y a quelques semaines, la cession de sa branche de conseil Tech Foundations au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky avait elle aussi tourné court. En Bourse, la sanction a été à la mesure de la déception : l’action a dévissé de 19 % mardi. De son côté, Bercy confirme son intention de se mêler de l’affaire : dans un communiqué paru dans la soirée, le ministère prévient : "S’agissant des activités sensibles d’Atos, en particulier Big Data & Security, l’Etat construira dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques."
Le fonds activiste Ciam était déjà monté au créneau sur ce dossier brûlant, dénonçant la mauvaise communication de la direction précédente. L’une de ses cofondatrices, Catherine Berjal, s’étonne de l’issue funeste des discussions avec Airbus. Et s’interroge sur les enjeux politiques de cette négociation avortée.
L’Express : Comment en est-on arrivé là ?
Catherine Berjal : Le projet de scission qu’avait porté l’ancien numéro un, Bertrand Meunier, n’était pas viable. Le président actuel, Jean-Pierre Mustier, a compris que les deux activités [NDLR : Tech Foundations dans l’infogérance et Eviden dans...
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19/03 - 2 000 soldats français envoyés en Ukraine ? La nouvelle "désinformation" russe
Une nouvelle tentative de "désinformation de masse" venant de Russie ? C’est en tout cas ce qu’affirme le ministère français des Armées, qui a très rapidement démenti ce mardi 19 mars "les informations relayées par Sergey Naryshkin, directeur des renseignements extérieurs russes."
Les informations relayées par Sergey Naryshkin, Directeur des renseignements extérieurs russes, relèvent d’un recours systématique à la désinformation de masse largement employée par la Russie.
Nous appelons à la plus grande vigilance afin d’éviter toute instrumentalisation par…— Ministère des Armées 🇫🇷 (@Armees_Gouv) March 19, 2024
En question, une dépêche publiée par l’agence de presse d’Etat russe TASS. Celle-ci affirme que "la France prépare l’envoi d’un contingent militaire de 2 000 hommes en Ukraine", selon les renseignements extérieurs de Moscou. "Les dirigeants actuels du pays ne se soucient pas de la mort des Français ordinaires ni des préoccupations de ses généraux. Selon les informations du renseignement russe, un contingent à envoyer en Ukraine est déjà en cours de préparation. Dans un premier temps, il comprendra environ 2 000 soldats", a ainsi déclaré Sergey Naryshkin, qui prévient que ce contingent "deviendra une cible prioritaire et légitime pour les attaques des forces armées russes".Instrumentaliser les propos controversés de Macron
"Nous appelons à la plus grande vigilance afin d’éviter toute instrumentalisation par ce type de manœuvre", a affirmé le ministère des Armées, alors qu’Emmanuel Macron continue à agiter depuis...
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19/03 - Nucléaire : l’Assemblée nationale adopte de justesse la fusion entre l’ASN et l’IRSN
Cette fois-ci, le texte est passé. Un an après l’avoir rejeté, l’Assemblée nationale a approuvé ce mardi 19 mars à une voix près la fusion des deux acteurs de la sûreté nucléaire, l’ASN, gendarme des centrales, et l’IRSN, chargé de l’expertise technique, ouvrant la voie à une adoption définitive de la réforme début avril.
Le projet de loi relatif à la gouvernance de la sûreté nucléaire, qui prévoit la création le 1er janvier 2025 d’une "Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection", a été approuvé par 260 députés contre 259, une partie des Républicains joignant leurs voix à celles de la majorité. Alors que le Sénat a également voté en faveur du projet de loi la semaine dernière, le gouvernement devrait désormais convoquer une commission mixte paritaire le 3 avril, en vue d’une adoption définitive dans les deux chambres début avril."Fluidifier" le secteur
La réforme, qui vise, selon le gouvernement, à "fluidifier" le secteur et à réduire les délais dans les processus d’expertise, d’autorisation et de contrôle, en pleine relance de l’atome, a provoqué l’ire des syndicats des deux entités et rencontré l’opposition de nombre d’élus, d’experts et d’associations.
Ses détracteurs alertent notamment sur le risque de désorganisation du système, de perte d’indépendance des experts et de transparence à l’égard du public. Des craintes injustifiées, aux yeux de certains acteurs du secteur, qui pointaient de leur côté les dérives d’un système à deux...
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19/03 - Gilles Kepel : "Le Hamas a atteint une victoire encore plus grande que le 11 Septembre"
Une "razzia" qui a vu le massacre de plus d’un millier de juifs, suivie d’une "hécatombe" à Gaza avec des dizaines de milliers de victimes palestiniennes. Dans un livre au titre provocateur, Holocaustes (Plon), Gilles Kepel, professeur des universités et grand arabisant, analyse l’engrenage de violence déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Au-delà de la Terre sainte, ce choc géopolitique majeur alimente les discours de tous ceux qui rêvent d’opposer un "Sud global" à un "Nord" jugé "colonialiste" et "impérialiste". La ligne de fracture divise jusqu’à nos propres sociétés occidentales, à commencer par les universités les plus prestigieuses, de Harvard à Sciences Po. Entretien avec un "prophète" qui, depuis quarante ans, a averti avec clairvoyance sur les mutations au Moyen-Orient.
L'Express : Pourquoi avoir intitulé votre livre Holocaustes, au pluriel ? Le terme, à connotation religieuse, peut choquer en France…
Gilles Kepel : En France, Claude Lanzmann a imposé le nom hébraïque Shoah pour désigner les massacres systématiques des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Mais, en anglais, Holocaust reste le terme canon. J’ai repris ce mot dans son sens originel, c’est-à-dire un massacre à vocation religieuse d’un grand nombre d’individus, en le mettant au pluriel. Car la razzia pogromiste du Hamas le 7 octobre comme l’hécatombe à Gaza provoquée par l’offensive israélienne mêlent mystique et politique. Les deux registres sont indissociables. Si on ne le comprend pas, on n’arrive pas à saisir la...
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19/03 - Football, extrême droite, indigénisme… "La Fièvre", la série qui autopsie notre époque
Il est des séries comme des films. Elles racontent, tantôt fiction, tantôt réalité. Il arrive, parfois, que les deux s’entremêlent et que le spectateur, ne sachant plus où il se trouve devant son écran, soit pris d’un vertige. Appelons cela "l’effet Benzek", pour Benzekri, prénom Eric, le scénariste de La Fièvre, la nouvelle création de Canal + disponible depuis le 18 mars. On l’avait laissé show runner de Baron Noir, série politique d’une rare justesse sur le théâtre de la politique, sa décomposition et la montée en puissance des populistes ; le voici conteur de la fabrique de l’opinion.
Autopsie féroce de notre époque en six épisodes, la série nous plonge dans une tornade sociétale née d’un coup de tête infligé par Fodé Thiam, prodige du football français incarné par Alassane Diong, à son entraîneur. Un geste, et une insulte : "sale toubab" ("sale blanc", en wolof). La machine médiatique se met en branle, les réseaux sociaux s’enflamment, l’opinion publique s’entredéchire, face à face, camp contre camp. Le politique n’a de prise sur rien. Les prémices d’une guerre civile. Ce n’était pourtant que du football diront certains, mais qu’est-ce qui fait encore nation sinon le ballon rond ?L’héroïne joue les Cassandre
Dans cette "bataille française" de crispations identitaires, où nervis d’extrême droite, libéraux mollassons et indigénistes absolutistes entrent dans la danse, deux femmes, ex-amies, communicantes brillantes, s’affrontent à distance. Très à droite du ring, Marie Kinsky (Ana Girardot), chimère d’un Dieudonné et...
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19/03 - Inceste : quand la réalisatrice Christine Angot anéantit le silence familial
Il y a un grand moment de littérature dans le film de Christine Angot, Une famille, à moins que ce ne soit qu’un moment de cinéma dans l’épopée de l’écrivain : elle est filmée par son équipe en bas d’un immeuble, elle tourne sur elle-même, hésite, va et vient devant la porte d’entrée, s’approche de l’interphone, s’adresse à son caméraman, à son assistante, comment faire, se demande-t-elle, j’y vais, j’y vais pas, son assistante pourrait-elle y aller à sa place, finalement non, elle se lance, elle presse le bouton de l’interphone. On attend. Une femme répond. Angot se présente : c’est moi, c’est Christine. Silence. Echange de quelques paroles dont je ne me souviens plus, et la porte s’ouvre. Christine Angot entre, suivie de son équipe, son, image, au moins trois ou quatre personnes qui prennent l’escalier, ou l’ascenseur, et se retrouvent devant la porte de l’appartement.
Christine Angot sonne. La femme ouvre et découvre, stupéfaite, que Christine n’est pas seule, il y a toute l’équipe, et la caméra tourne, et Angot qui veut entrer, l’autre la repousse, Angot met le pied dans la porte, il y a véritablement une bagarre entre les deux femmes, des cris, Angot est la plus forte, la plus déterminée, la plus jeune, la femme doit avoir plus de 70 ans, Christine Angot parvient à entrer, mais ça ne lui suffit pas, elle veut que tout ça soit filmé, elle appelle l’équipe, lui demande d’entrer, la femme refuse, refuse, tout ça va très vite et je ne sais plus à quel moment on comprend que cette femme, c’est la belle-mère de...
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19/03 - Russie : le dernier remue-ménage dans l’armée de Poutine
Un nouveau changement à la tête l’armée russe, cette fois-ci au niveau de sa flotte. On savait le commandant Nikolaï Evmenov, à la direction de la marine militaire russe depuis 2019, quasiment hors de course après les nombreux succès de l’Ukraine en mer Noire. Le 10 mars dernier, des médias russes avaient même affirmé, citant des sources anonymes, que celui-ci avait été démis de ses fonctions par le président Vladimir Poutine et remplacé par l’amiral Alexandre Moïsseïev. Le Kremlin avait alors refusé de se prononcer sur le sujet, sans pour autant nier ces informations.
Ce mardi 19 mars, Alexandre Moïsseïev a bien officiellement été présenté comme le commandement "par intérim" de la marine russe lors d’une cérémonie avec des équipages de sous-marins dans le port de Kronstadt (nord-ouest), ont rapporté les agences d’Etat TASS et Ria Novosti.
Selon sa biographie sur le site du ministère de la Défense, Alexandre Moïsseïev, 61 ans, sous-marinier de formation, dirigeait depuis 2019 la flotte du Nord. Son prédécesseur, l’amiral Nikolaï Evmenov commandait lui l’ensemble de la flotte russe depuis quatre ans. Avant cela, cet ancien sous-marinier avait aussi été le commandant de la flotte du Nord.Le calvaire de l’armée russe en mer Noire
Contrairement aux forces terrestres russes, qui ont repris initiative sur le front en Ukraine, la flotte russe a dû se replier en mer Noire face aux multiples attaques de drones maritimes de surface ainsi que les missiles de longue portée de l’armée de Kiev. Ces succès ont permis à l’armée...
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19/03 - Hervé Berville : "Le maritime est un élément de souveraineté qu’il faut protéger"
Dans la Manche, le dumping social et la guerre des prix mettent à mal les compagnies françaises. Le secrétaire d'Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité, Hervé Berville, a signé mardi 19 mars les décrets de la loi Le Gac, qui limite la concurrence déloyale. Ses dispositions pourraient cependant être retoquées par Bruxelles.
L’Express : Depuis près de deux ans, les ferries au départ de Calais vers Douvres battant pavillon français étaient victimes d’une forme de concurrence déloyale de la part de deux compagnies battant pavillon chypriote. La loi dont vous venez de signer les décrets devrait entrer en vigueur au début de l’été. Le problème est-il réglé ?
Hervé Berville : Cette loi et l’action rapide et collective du gouvernement avec les parlementaires, les régions, les départements, les syndicats, illustrent la volonté de répondre à une situation scandaleuse pratiquée par des sociétés peu scrupuleuses du bien-être de leurs marins et de la sécurité en mer. Cette loi s’inscrit donc dans l’engagement du président de la République de lutter contre le dumping social. On ne peut laisser passer ce type d’agissements car ce n’est pas le modèle social que l’on veut pour notre économie maritime. On a réussi quelque chose d’assez inédit : entre le moment où j’ai été saisi du dossier, c’est-à-dire en juillet 2022, et le moment où la loi a été votée, il s’est passé moins d’un an. Un temps extrêmement court. Cette volonté d’aller vite était guidée par la nécessité de protéger les marins français et aussi les entreprises...
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19/03 - La planète est "au bord du gouffre" climatique : le dernier coup de semonce de l’ONU
Records battus concernant la chaleur des océans, l’élévation du niveau de la mer, le recul des glaciers… 2023 a conclu la décennie la plus chaude jamais enregistrée, poussant la planète "au bord du gouffre", a alerté l'ONU ce mardi 19 mars.
Un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU, montre que des records ont été battus, voire dans certains cas "pulvérisés", s’agissant des niveaux de gaz à effet de serre, des températures de surface, du contenu thermique et de l’acidification des océans, de l’élévation du niveau de la mer, de l’étendue de la banquise antarctique et du recul des glaciers.
La planète est "au bord du gouffre" alors que "la pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans précédent", a alerté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "Il est encore temps de lancer une bouée de sauvetage aux populations et à la planète", selon lui, mais il faut agir "maintenant". Le rapport confirme que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45°C au-dessus du niveau de référence de l’ère préindustrielle. "Chaque fraction de degré de réchauffement climatique a un impact sur l’avenir de la vie sur Terre", a prévenu le chef de l'ONU.
The #StateOfClimate in 2023 gave new meaning to the phrase “off the charts” by marking the warmest year and decade on record. Check out the full report: https://t.co/5NVxGLLjL9 pic.twitter.com/3pQpCN2krT— World Meteorological Organization (@WMO) March...
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19/03 - Macron de retour à Marseille pour superviser une opération anti-drogue "sans précédent"
Emmanuel Macron a affirmé, ce mardi 19 mars, à Marseille ne "céder à aucun discours de défaite" face aux trafics de drogue, au début d’une vaste opération policière qui a déjà abouti à "plus de 82 interpellations et une soixantaine de gardes à vue" depuis lundi.
S’exprimant devant la presse après plus de deux heures de déambulation dans la cité de la Castellane, le chef de l’Etat a annoncé qu’il s’agissait de "la première d’une série d’une dizaine d’opérations'Place nette'dites'XXL'" qui doivent s’étendre sur plusieurs semaines. "Le narcotrafic est un fléau qui est croissant" et "la situation est très difficile", "à Marseille" comme dans "de plus en plus de villes, y compris de villes moyennes", a-t-il dit dans ce quartier sensible du nord de la cité phocéenne. "Oui, la drogue est notre ennemi", a-t-il insisté, promettant de mettre en place de nouveaux dispositifs pour "rendre la vie impossible aux consommateurs, rendre la vie impossible aux familles des plus jeunes qui servent de guetteurs"."Pilonner le territoire"
Le chef de l’Etat a assuré que son action depuis 2017 a déjà "eu des résultats" à Marseille, avec "des points de deal qui ont fondu" dans "plusieurs quartiers". Selon lui, les opérations "Place nette", qu’il avait dit vouloir systématiser lors de sa grande conférence de presse de mi-janvier, sont "inédites". Il a détaillé le déroulement des coups de filet : "En s’appuyant sur le travail de fond qui est mené depuis des années, on a identifié les cas qui étaient connus, les gens […] dont on sait qu’ils...
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19/03 - Fin de vie : ce que contient le projet de loi transmis au Conseil d’Etat
C’est le début d’un long processus législatif. Le "projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie", qui instaure une "aide à mourir" sous conditions pour les patients atteints d’une "affection grave et incurable", a été transmis au Conseil d’État. Selon nos confrères de l’Agence France Presse (AFP), qui ont pu le consulter, le texte préconise cinq conditions à remplir simultanément pour "accéder à l’aide à mourir".
Le projet de loi, dont Emmanuel Macron avait dévoilé les contours il y a une semaine, doit être présenté en Conseil des ministres en avril avant d’arriver en séance plénière à l’Assemblée nationale le 27 mai pour une première lecture. "Avec ce texte, on regarde la mort en face", avait affirmé le président au cours d’une interview à Libération et La Croix. Après des mois de réflexions et plusieurs reports, le chef de l’Etat avait ainsi exposé un "modèle français", refusant d’inscrire dans le marbre de la loi les mots "euthanasie" ou "suicide assisté", qui peuvent être clivants, même si cette "aide à mourir" peut s’y apparenter par certains aspects.Être âgé de 18 ans et de nationalité française
Selon la rédaction retenue par l’exécutif, "l’aide à mourir consiste en l’administration d’une substance létale, effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n’est pas en mesure physiquement d’y procéder, par un médecin, un infirmier ou une personne volontaire qu’elle désigne".
D’après le projet de loi déposé au Conseil d’Etat, pour prétendre à cette aide à mourir, une personne devra ainsi...
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19/03 - Nos lecteurs face à la polémique CNews : "Imposons aux médias audiovisuels une forme de pluralisme"
Les soldates de Poutine
Pierre Maufroy, La Salvetat-sur-Agout (Hérault)
D’ici deux ans – si les combats fratricides continuent avec la même intensité - la Russie aura perdu plus d’un million d’hommes, tués ou blessés. A ce moment, faute de combattants masculins disponibles, on peut imaginer que Poutine enrôlera alors davantage de femmes, lesquelles répondront probablement présent - plusieurs dizaines de milliers d’entre elles sont déjà engagées volontairement dans ce conflit. Leurs honorables grands-mères en firent de même en 1944, mais pour une cause beaucoup plus noble alors que le peuple russe était en position d’agressé. ("Poutine a le désir irrépressible d’une guerre sans limite", L’Express du 14 mars.)
Femmes : les quotas ne suffisent pas
Dominique Calmels, Millau (Aveyron)
Non seulement "les quotas ne suffisent pas pour percer complètement le plafond de verre", comme l’écrit Eric Chol, mais il est regrettable d’en être arrivé là pour permettre aux femmes d’accéder à des postes de direction. Pendant trop longtemps, les hommes ont cru que nous n’étions pas armées pour ça. Il faut que les mentalités masculines évoluent encore vers la parité, y compris dans le cadre de la vie familiale. Il faut aussi que les parents - et les mères en particulier - cessent de reproduire le schéma de la femme-enfant ou de la femme-objet, vivant uniquement à travers un homme. ("Femmes : les quotas ne suffisent pas", L’Express du 7 mars.)
IVG et liberté de pensée
Gilles Blanc, Saint-Jeoire-Prieuré (Savoie)
Partisan de l’égalité...
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19/03 - 40 PDG en speed dating, sept minutes pour convaincre : le succès du Top Afep
Plus de 1 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires concentrés sous le même toit : il fallait bien une salle monumentale, au Palais d’Iéna, à Paris, pour accueillir, le 16 mars, la sixième édition du Top Afep. Organisée par l’Association française des entreprises privées, cette manifestation, unique en son genre, a rassemblé une quarantaine de PDG ou DG parmi les plus puissants de France.
Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Xavier Huillard (Vinci), Catherine MacGregor (Engie), Florent Menegaux (Michelin), Jean-Paul Agon (L’Oréal), Frédéric Arnault (LVMH) ou Sophie Bellon (Sodexo), tous ont répondu à l’invitation de Patricia Barbizet, la présidente de l’Afep, à venir discuter avec 300 dirigeants de PME ou d’ETI - entreprise de taille intermédiaire - triés sur le volet.
Un ballet millimétré : à l’heure précise mentionnée sur son carnet de bal, l’heureux élu s’assoit à la table du groupe qu’il a demandé à voir et présente son produit, son pitch ou sa requête. Face à lui, le grand patron, flanqué de deux ou trois collaborateurs, pas plus, écoute, questionne, prend des notes. Sept minutes plus tard, le gong retentit : au suivant !
Depuis la création de ce speed dating patronal, en 2018, Alexandre Bompard n’a pas manqué une édition. "Aucun de ces tête-à-tête ne ressemble au précédent, raconte le PDG de Carrefour entre deux sessions – il en assurera une vingtaine. Là, j’ai vu quelqu’un qui fait 700 000 euros de revenus. Juste après, j’enchaîne avec un autre qui pèse 200 millions. Certains de ces entrepreneurs figurent déjà...
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19/03 - Hongkong : le Parlement vote la nouvelle loi sur la sécurité nationale
Le Conseil législatif, Parlement local de Hongkong, a voté unanimement, ce mardi 19 mars, une nouvelle loi sur la sécurité nationale qui prévoit la prison à perpétuité pour des infractions telles que la trahison et l’insurrection.
"Aujourd’hui est un moment historique pour Hongkong", a déclaré le dirigeant du territoire, John Lee, précisant que la loi entrerait en vigueur le 23 mars.
Ce texte doit venir compléter la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020 après les grandes manifestations de l’année précédente en faveur de la démocratie à Hongkong. La nouvelle loi énumère cinq catégories d’infractions en plus de celles punies par le texte de 2020 : la trahison, l’insurrection, l’espionnage et le vol de secrets d’Etat, le sabotage mettant en péril la sécurité nationale, la sédition et l'"interférence extérieure".Restreindre encore davantage les libertés
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union européenne ainsi que les milieux d’affaires se sont inquiétés d’une loi qui va restreindre encore davantage les libertés à Hongkong et avaient demandé aux législateurs de prendre plus de temps pour en examiner l’impact.
Mais le Conseil législatif (LegCo) de Hongkong, qui ne comprend pas de représentant de l’opposition, a débattu du texte de façon accélérée et ses 89 membres ont approuvé la loi, appelée "article 23", de façon unanime.
Selon John Lee, cette nouvelle législation était nécessaire pour combler les lacunes laissées par la loi de 2020. Il a également cité à plusieurs reprises la "responsabilité...
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19/03 - Nvidia : superpuces, robots… Les folles promesses du faiseur de rois de l’IA
Une intelligence artificielle (IA) bientôt plus puissante ? Promesse faite par Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs. Et comme pour joindre le geste à la parole son PDG Jensen Huang a présenté ce lundi 18 mars, à l’occasion d’une conférence destinée aux développeurs, sa dernière innovation : des "superpuces".
Baptisées Blackwell, en hommage à David Blackwell, premier universitaire afro-américain entré à la National Academy of Science, ces puces électroniques seraient jusqu’à quatre fois plus puissantes que celles de la génération précédente ayant servi à entraîner les modèles d’IA existants. En somme, de véritables outils à doper les IA.
"Le taux de progression de l’informatique est démentiel", a fait valoir Jensen Huang, le patron du groupe, assurant avoir "besoin de GPU [Graphics processing unit, des puces disposant d’une capacité de calcul très supérieure à celle des microprocesseurs classiques] plus grandes".Des superpuces moins gourmandes
Plus grandes certes, mais aussi moins énergivores. Car l’IA reste aujourd’hui encore très gourmande en électricité. Ce qui lui vaut d’ailleurs de nombreuses critiques. Premier dans le secteur depuis la sortie de son produit vedette, le H100 en 2022, Nvidia a ainsi mis les bouchées doubles, et les résultats sont là : les "superpuces" de Nvidia seraient 25 fois plus performantes en matière d’efficacité énergétique.
Suffisant pour laisser à la traîne ses concurrents, qui peinaient déjà à rattraper leur retard. Car bien qu’ils tentent de développer leurs propres puces,...
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19/03 - Soupçons, jalousie, manœuvres : le duo Macron-Attal à l’épreuve du pouvoir
La maison brûle, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ne peuvent plus regarder ailleurs. Voilà quelques semaines à peine que le premier a installé le second à Matignon, voilà quelques semaines déjà que le second répète qu’au premier "il doit tout", voilà quelques jours pourtant qu’à l’Elysée parviennent des crépitements agaçants. Autour du président s’agiterait une cour incapable de le pondérer, "un cirque" même ; pire, Emmanuel Macron manquerait parfois de rationalité. Rue du Faubourg Saint-Honoré, on ouvre les fenêtres, on hume l’air… L’odeur de roussi viendrait-elle de Matignon ? Vite, éteindre l’incendie. Ceux qui entourent ces animaux politiques ont vite saisi que la "paranoïa" du chef combinée au jusqu’au-boutisme du fougueux Premier ministre et de ses équipes teinteraient leur relation d’une méfiance inflammable. "Le président a vis-à-vis d’Attal une bienveillance sourcilleuse", énonce un conseiller élyséen. Afin qu’il en soit ainsi quelque temps encore, l’entourage du chef de l’Etat décide d’envoyer au locataire de Matignon une émissaire. Rumeurs égrenées, singularité de leur relation décortiquée, conversation qui s’étire, voici Gabriel Attal obligé de jouer les pompiers. Ton ferme : "Je n’ai pas donné mandat à qui que ce soit pour dire du mal du président" ; décidément, il n’y a pas qu’à la télévision que ce jeune homme est convaincant.
Mais… Se peut-il que l’un des siens, un mousquetaire, éminent membre du carré magique qui autour de lui gravite, ait un jour pris des libertés ? Avec eux, ses collaborateurs de la...
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19/03 - Alimentation : l’étude qui alerte sur l’omniprésence du sucre
Dans les produits transformés, le sucre est partout ! Outre les produits laitiers, les boissons ou encore les biscuits, il trouve aussi une place importante dans les plats préparés, la charcuterie ou encore les sauces. Malgré leur omniprésence, la part des ingrédients sucrants a baissé depuis les années 2010, selon un rapport rendu public ce mardi 19 mars par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses).
En étudiant la composition de près de 50 000 aliments entre 2008 et 2020, l’Anses a pu ainsi évaluer la fréquence à laquelle ils comportent des ingrédients sucrants. Et si leur part a diminué ces dix dernières années, cela n’équivaut pas forcément à des aliments globalement moins sucrés.
Parmi les produits évalués, l’Agence a noté la présence, non seulement du classique sucre blanc (saccharose, ou "sucre de table"), mais aussi des édulcorants comme l’aspartame. "Les sucres sont également présents dans les aliments sous d’autres appellations, telles que le sucre inverti, les sirops de glucose et de fructose, les jus concentrés et les sirops de fruits, les moûts, le miel…", précise le rapport. Selon les données les plus récentes, l’agence conclut qu’en 2020, la majorité des produits étudiés (77 %) contient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Ces ingrédients sont également présents dans des catégories de produits plutôt salés. Tandis que le saccharose est retrouvé dans plus de la moitié des produits alimentaires étudiés (58 %).
L’Anses précise que les cinq marchés étudiés...
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19/03 - Airbus renonce à racheter à Atos ses activités "Big Data" et sécurité
Le groupe Airbus a mis fin aux discussions engagées avec Atos en vue de l'acquisition de ses activités "Big Data" et sécurité, plongeant un peu plus le groupe informatique français dans l'incertitude, ont annoncé les deux groupes mardi.
"Après un examen attentif de tous les aspects d'une éventuelle acquisition de la branche BDS (Big Data and Security) d'Atos, Airbus a décidé de ne plus poursuivre les discussions avec Atos sur cette transaction potentielle", a indiqué l'avionneur européen dans un communiqué.
Dans un communiqué distinct, Atos a confirmé cette décision. Il précise qu'il "analyse la situation" qui en résulte et "évalue activement les alternatives stratégiques qui prendront en compte les impératifs de souveraineté de l'Etat français".Le report de la publication des résultats annuels 2023
Dans l'immédiat, cette nouvelle entraîne le report sine die de la publication des résultats annuels 2023 de l'entreprise, prévue mercredi et déjà repoussée une première fois fin février après l'annonce d'un échec concernant les discussions menées entre Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour lui céder une de ses branches.
Ce nouvel épisode rend encore un peu plus flou l'avenir du groupe, dont le projet de restructuration -avec une scission en deux entités- a été annoncé à l'été 2022. Celui-ci patine depuis et son action a cédé près de 70% de sa valeur à la Bourse de Paris depuis le début de l'année. Mardi matin, elle lâchait encore près de 18% peu après l'ouverture et ne valait plus que 1,77 euro, son...
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19/03 - Marwan Issa, le numéro 3 du Hamas, tué lors d’une opération israélienne
Les pourparlers en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas donnent des signes de progrès mardi. Mais les craintes d’une famine sont grandissantes, tout comme celle d’une opération armée dans le secteur de Rafah, où s’entassent 1,5 million de personnes.
Les infos à retenir
⇒ Marwan Issa, le numéro 3 du Hamas, tué dans une frappe israélienne
⇒ Les restrictions à l'aide imposées par Israël "pourraient constituer un crime de guerre", dit l'ONU
⇒ Anthony Blinken va se rendre en Egypte cette semaine, pour les négociations pour GazaMarwan Issa, le numéro 3 du Hamas, tué dans une frappe israélienne
Washington a de son côté confirmé la mort du chef adjoint de la branche armée du Hamas, Marwan Issa, qui devient le responsable le plus haut placé tué sur ce territoire par l'armée israélienne depuis le début de la guerre. "Marwan Issa a été tué lors d’une opération israélienne la semaine dernière", a dit le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, lors d’une conférence de presse lundi.
L’armée israélienne avait fait état d’une frappe aérienne "dans le centre de la bande de Gaza, près de Nuseirat", contre une "base souterraine", qui était "utilisée par deux hauts dirigeants de l’organisation (dont) Marwan Issa". Israël n’avait toutefois pas confirmé la mort de l’homme, né en 1965, qui était l’adjoint de Mohammed Deif, le chef des brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas.Les restrictions à l'aide imposées par Israël "pourraient constituer un crime de guerre", dit l'ONU
Les sévères restrictions imposées...
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19/03 - Dissuasion nucléaire : pourquoi l’armée fait appel à EDF
C’est "un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion". Le ministère des Armées a annoncé, lundi 18 mars, une "collaboration" avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), du tritium.
Cette annonce, présentée comme un projet de long terme, fait suite à une visite du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Civaux, dans la Vienne.
Dans un communiqué, son ministère annonce une "collaboration entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium".Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990
"Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA", "afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion", détaille le communiqué. "Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense", affirme le ministère, qui précise qu’une convention entre l’État, le CEA et EDF "sera signée, fixant le périmètre des activités, les droits et obligations de chacune des parties dans le respect des règles de gouvernance".
La mise à contribution de la centrale n’est pas pour tout de suite, a...
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19/03 - Face au Crif, Macron assume ses désaccords avec Netanyahou
"La même fermeté" et la "même intransigeance". Emmanuel Macron a martelé, ce lundi 18 mars, devant la communauté juive que l’Etat continuerait à combattre sans relâche l’antisémitisme, en pleine recrudescence depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre.
"A chaque fois que réapparaîtra la moindre trace d’antisémitisme, nous serons intraitables, comme nous l’avons toujours été et avant moi, mes prédécesseurs", a-t-il déclaré à l’occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), à l’Elysée.
Etaient présents les principaux responsables de la communauté juive de même que ceux des autres cultes, ainsi que le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.Le socle qui unit la nation qui est attaqué
Le gouvernement a été "intraitable pour réprimer l’antisémitisme où qu’il soit, dans la rue, derrière les écrans, dans nos universités", a poursuivi le chef de l’Etat, en évoquant le cas de Sciences Po Paris. Emmanuel Macron a dénoncé mercredi lors du Conseil des ministres des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d’une mobilisation pro-palestinienne dans le prestigieux établissement. "A travers l’antisémitisme, c’est le socle qui unit la nation qui est attaqué", a-t-il pointé.
Le président du Crif, Yonathan Arfi, a déploré que les actes antisémites se soient "multipliés depuis l’abîme du 7 octobre et que notre modèle républicain (soit) attaqué comme jamais auparavant depuis 80 ans". Ils ont bondi en 2023, à 1 676 contre 436 en 2022,...
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19/03 - Le retard de l’aide américaine "choque" l’Ukraine
Vladimir Poutine a ordonné, ce mardi 19 mars, aux services russes de sécurité, le FSB, de "punir" les combattants russes pro-Kiev menant des attaques dans des régions frontalières de l’Ukraine, les qualifiant d'"ordures" et de "traîtres".
"Nous ne devons pas oublier qui ils sont, les identifier par leur nom. Nous les punirons de manière imprescriptible, où qu’ils soient", a déclaré le président russe dans un discours aux responsables du FSB, le puissant service de sécurité qui contrôle également les frontières du pays et que Vladimir Poutine a dirigé dans les années 1990.
Les infos à retenir
⇒ Le retard de l’aide américaine "choque" l’Ukraine, selon Kiev
⇒ L’armée russe revendique la prise du village d’Horlivka
⇒ L’UE va soumettre un plan pour saisir au profit de Kiev les revenus des avoirs russes gelésLe retard de l’aide américaine "choque" l’Ukraine, selon Kiev
L’Ukraine est "choquée" par le blocage persistant au Congrès américain d’une enveloppe budgétaire cruciale pour aider Kiev à tenir face à l’invasion russe mais paralysée depuis des mois, a déclaré mardi le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba. "Ce qui compte vraiment et ce qui nous choque, c’est que la décision n’a pas encore été adoptée. Nous approchons de la fin de mars et les délibérations se poursuivent" toujours, a-t-il déclaré lors d’un briefing en ligne pour des médias étrangers.
Dmytro Kouleba a néanmoins estimé que "l’aide américaine arrivera" au bout du compte. "Il s’agit d’avoir confiance dans la capacité des Etats-Unis à soutenir les pays qui...
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19/03 - Dans les hypermarchés, le succès fou des "chariots mystères"
Sous les néons de l’hypermarché Auchan de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, Nathanaël observe scrupuleusement la forme des "chariots mystères" alignés devant lui. Dans les allées du magasin, une vingtaine de ces colis géants, recouverts de plastique noir et dont personne ne sait ce qu’ils contiennent, attendent de trouver preneur. Le petit garçon finit par désigner l’un d’entre eux, dont le prix s’élève à 188 euros, "au lieu de 563,76 euros" - soit une réduction de plus de 60 %. Sa grand-mère, Isabelle, saute le pas. "Le prix d’achat n’est pas anodin, surtout en ce moment… Mais quoi qu’il arrive, je serai gagnante", justifie-t-elle, convaincue par la promesse de cette bonne affaire. Sans même avoir pris le temps de réaliser le reste de ses courses, elle passe en caisse. En ce samedi matin, cette fidèle cliente confie "ne s’attendre à rien". La surprise fait partie du jeu, et la découverte de ses gains apportera "une petite touche d’inattendu" à sa corvée hebdomadaire.
Quelques minutes plus tard, un vendeur découpe au cutter le plastique opaque, laissant apparaître une housse de couette à motifs, des petits objets de décoration, un casque sans-fil, une brosse nettoyante ou encore un épilateur électrique d’une grande marque d’électroménager. Pas de jouets pour Nathanaël, ni de smartphone ou de matériel de cuisine dernier cri… Mais qu’importe. "Même si les objets ne me serviront pas tous, j’avais envie de tenter ma chance !", se rassure Isabelle, confirmant qu’elle pourra toujours offrir ou revendre ce qui...
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19/03 - "Un côté flic, bien renseigné" : Grégory Canal, le "monsieur Corse" de Darmanin
Le 12 mars dernier, à l’issue d’un ultime dîner réunissant les élus insulaires à Beauvau, Gérald Darmanin annonce la validation du projet "d’écriture constitutionnelle" qui prévoit la reconnaissance "d’un statut d’autonomie" de la Corse "au sein de la République" accompagné d’un "pouvoir normatif propre, qu’il soit législatif ou réglementaire". Le texte respecte dans le temps imparti les lignes rouges fixées par le président de la République depuis le début du processus entamé en mars 2022, à la suite de l’assassinat d’Yvan Colonna en prison. Le projet devra passer l’épreuve du Parlement, mais le message du ministre de l’Intérieur est clair : il a fait le "job".
Dans l’ombre du ministre, Grégory Canal, son conseiller, peut savourer l’agréable sentiment du travail accompli. L’artisan de l’accord avec les forces politiques insulaires aux divisions et inimitiés multiples, c’est lui. Le cabinet prend soin d’entretenir la discrétion à son égard, mais l’élégante silhouette de ce haut fonctionnaire de 48 ans est bien connue des premiers cercles du pouvoir. Né à Paris, juriste de formation, militant RPR, il rejoint François Fillon à Matignon pendant cinq ans, chargé des relations avec les élus d’abord, puis chef adjoint de son cabinet. Sous-préfet en 2012, directeur de cabinet du préfet de l’Aisne, il organise en 2017 la campagne de Fillon avant la chute de ce dernier.
En 2020, il devient premier adjoint au maire du XVe arrondissement, le LR Philippe Goujon, qui ne tarit pas d’éloges à son propos : "Il est très fort dans la...
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19/03 - Comment diriger une équipe en télétravail à 90 % ? La méthode Boursorama
La dématérialisation poussée à son maximum pour gérer son argent : c’est le pari qu’a fait Boursorama, filiale de la Société générale en 1998, au début de la massification du Web, et qui perdure dans un univers très concurrentiel où les technologies de l’information ont conquis tous les foyers. "C’est un acteur purement digital, nous ne sommes donc pas identifiables via un réseau d’agences physiques. Pourtant, nous sommes une grande banque avec 6 millions de clients et 70 milliards d’euros d’encours sur le territoire français", résume Caroline Zanaret-Giros, qui a commencé à travailler il y a vingt ans au sein du groupe Société générale et qui est aujourd’hui directrice générale adjointe de Boursorama.
L’autonomie du client qui prend en charge ses opérations à distance lui économise des coûts : c’est la banque "la moins chère, avec des frais bancaires en moyenne inférieurs à 10 euros par an et par client, contre environ 200 euros dans une banque traditionnelle". Une task force sous la houlette de huit grandes directions fonctionnant selon un principe d’autorité hiérarchique. "Il n’y a pas d’organisation hybride et matricielle. C’est possible car nous sommes une petite entreprise, avec moins de 1 000 salariés". Ceux-ci restent sept ans en moyenne.
Les pôles relation clients, middle et back office, risque et conformité et RH reviennent à la DGA. Le directeur général, Benoît Grisoni, chapeaute les départements marketing, finances, la DSI et le secrétariat général. "Nous sommes dix au Comex et nous travaillons sur des...
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19/03 - Ambassades, consulats… Quand la France se fait doubler par la Turquie et le Japon
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on analyse le recul diplomatique de la France, avec Clément Daniez, journaliste au service Monde de L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture et présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : Youtube French Accent Channel
Crédits image : AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 18, c’est le nombre d’ambassades et de consulats qu’un certain pays a perdu en moins de dix ans. Un nombre conséquent qui marque un vrai recul diplomatique et celui qui va nous en parler, c’est Clément Daniez, journaliste au service Monde de L’Express. Bonjour Clément !
Clément Daniez : Bonjour Charlotte ! Tu as une idée de quel pays on va parler ?
Charlotte Baris : Avec le retour de la guerre au Proche-Orient et en Ukraine, je suis tentée de dire la Russie ou Israël…
Clément Daniez : Eh bien non, c’est un piège ! C’est la France dont on parle. Elle en a perdu 18 entre 2016 et 2023, soit à peu près 7 % du nombre total de représentations diplomatiques. Et il y a une raison toute simple à ça, je vais te raconter pourquoi.
Pour aller plus loin :
Ambassade, armée… La France tourne la page au Niger
Crise diplomatique au Niger : ces pays où la France...
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19/03 - Langues : comment le normand et le français ont exercé une influence majeure sur l’anglais
Le saviez-vous ? Pendant plusieurs siècles, le français fut la langue officielle du… royaume d’Angleterre. Eh oui ! Souvenez-vous de vos cours d’histoire. En 1066, Guillaume le Conquérant remporte la bataille d’Hastings et s’installe sur le trône de Londres. Et bien sûr, l’aristocratie normande y impose sa langue.
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Corrigeons donc aussitôt ce que je viens d’écrire : à cette époque, ce n’est pas le français qui est en usage parmi les élites, mais le normand, autrement dit une langue d’oïl proche, mais différente, de celle parlée à Paris. Et, comme toute langue, elle possède des traits caractéristiques. Voilà pourquoi, pour désigner une voiture, nos amis britishs emploient encore aujourd’hui car (à la normande) et non pas "char" (à la parisienne). Pourquoi ils disent veil et non "voile" ; escape et non "échappé" ; market et non "marché". On y retrouve également le chuintement typique du normand, où "cendre" se dit chendre, dans la prononciation de termes comme nation, ocean ou push. Comme le souligne le linguiste Bernard Cerquiglini dans l’ouvrage qu’il vient de consacrer à ce sujet (1), le normand a véritablement exercé une influence majeure sur l’anglais. Ce qui n’empêche pas certains, par ignorance, de le considérer encore comme un méprisable "patois"…
La domination de la langue de Guillaume se prolonge plus ou moins jusqu’à la perte de la Normandie par le royaume d’Angleterre, en 1204. C’est alors le français de Paris qui...
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18/03 - Famine "imminente" à Gaza : quels sont les critères utilisés par l’ONU ?
Un nouveau signal d’alarme dressé par l'ONU. Alors que les différentes branches des Nations unies appellent de jour en jour à un arrêt des combats dans la bande de Gaza et à une entrée largement accrue d’aide humanitaire, c’est cette fois-ci un rapport sur l’insuffisance alimentaire et la famine dans l’enclave palestinienne qui vient alerter sur la situation infiniment difficile pour les populations civiles.
Ce rapport, publié ce lundi 18 mars, a été établi par un organisme technique, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Celui-ci se base sur les données de deux agences onusiennes : le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Il analyse et classifie la sévérité de l’insécurité alimentaire sur une échelle fondée sur des normes scientifiques internationales. Avec un constat clair : le risque de famine dans la bande de Gaza ne fait que s’aggraver de jour en jour, notamment au nord de l’enclave, L’Express revient pour vous sur ces dernières données chiffrées sur la situation humanitaire à Gaza.Quels sont les critères pour une situation de famine ?
La famine est définie par l’IPC comme "un état de privation alimentaire extrême". "Des niveaux d’inanition, de décès, de dénuement et de malnutrition aiguë critiques sont manifestes ou risquent de le devenir", ajoute l’organisme. La classification en état de "famine" représente la phase de sévérité la plus élevée de l’échelle de l’IPC d’insécurité alimentaire aiguë, qui en compte cinq :...
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18/03 - Défense : l’UE veut limiter sa dépendance aux importations d’armes américaines
L’initiative réunit plus de la moitié des Etats membres de l’Union européenne. Dans une lettre commune consultée lundi 18 mars par l’AFP, 14 pays de l’UE réclament à la Banque européenne d’investissement une augmentation de ses financements dans les industries européennes d’armement et de défense. Une liste de signataires qui comprend notamment la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne ou encore la Suède.
Pour ces Etats membres, ce renforcement du secteur européen de l’armement correspond "aux nouvelles priorités de l’UE" : ceux-ci constatent que l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a "provoqué un besoin accru d’investissements dans le secteur de la sécurité et de la défense".
Cette lettre fait par ailleurs écho à une proposition de la Commission européenne début mars. L’exécutif européen souhaite ainsi que, d’ici 2030, "50 % des équipements" militaires commandés par les Etats membres soient fournis par l’industrie européenne, a déclaré la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager.
Au-delà de pouvoir faire face à la menace russe, l’objectif est aussi d’être moins dépendant des Etats-Unis, alors que 68 % des armes achetées par l’UE destinées à l’Ukraine étaient américaines, selon le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton.
Une tendance qui s’observe indépendamment du contexte de la guerre en Ukraine. De 2019 à 2023, environ 55 % des importations d’armes cumulées des États d’Europe provenaient des États-Unis, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm...
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18/03 - Face au crash du multiculturalisme britannique, réaffirmons la force du modèle français
Les répliques du 7 octobre au sein des sociétés occidentales révèlent l’ampleur des fractures identitaires qui lézardent nos pays. Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Pays-Bas, France… Si nos lignes de failles présentent des similarités, leur nature et leur profondeur divergent d’une société à l’autre ; d’un modèle à l’autre. Et l’on pourrait dire, en détournant Tolstoï, que les nations qui vont mal vont mal chacune à leur façon.
Au Royaume-Uni, par exemple, les choses ont pris un tour spectaculairement grave – à un niveau que l’on ne mesure pas assez depuis l’Hexagone. Dernier choc en date, cette manchette du Daily Telegraph (l’équivalent du Figaro) constatait, le 8 mars, avec une pointe de sidération : "Londres est devenu une no-go zone pour les juifs". Depuis le 7 octobre, les haines identitaires d’où qu’elles viennent sont galvanisées. Un islamisme virulent s’exprime dans les rues de la capitale anglaise, notamment à travers de très nombreuses manifestations prenant prétexte de la tragédie au Proche-Orient pour déverser un flot mêlé de slogans haineux, de promesses vengeresses, et de prêches radicaux. Une manière de se compter, d’échauffer les uns et d’intimider les autres. Une marnière, aussi, de "tenir la rue" : le 21 février, le slogan From the River to the Sea, qui promet une Palestine du Jourdain à la Méditerranée – c’est-à-dire excluant de facto la survie d’un Etat israélien –, a été projeté sur Big Ben sans que la police, démunie, n’intervienne. L’extrême droite britannique fait feu de tout bois –...
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18/03 - Accès aux soins : la "dette de santé publique" qui pèse sur les hôpitaux
La dette publique donne des frissons à Bercy. Celle de la santé fera-t-elle le même effet avenue de Ségur ? Dans son baromètre réalisé en partenariat avec FranceInfo et publié ce lundi 18 mars, la Fédération hospitalière française (FHF) fait l’inventaire des retards accumulés dans la prise en charge de nombreuses pathologies. Avec un point de rupture clairement identifié : la crise sanitaire du Covid-19 qui a fait chuter le nombre de séjours hospitaliers de 15,9 millions en 2019 à 13,9 millions en 2020.
"Le Covid a déstructuré les organisations médicales", confirme au Parisien François Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Problème : ces retards de prise en charge, qui selon la FHF "n’ont pas été purgés", se traduisent par la multiplication de diagnostics tardifs. Pour nos confrères du Parisien, le maire de Reims, et directeur de la Fédération française hospitalière, Arnaud Robinet illustre : si un "patient atteint d’un diabète de type 2", ne dispose pas de médecin traitant, ce dernier "risque de voir son cas s’aggraver jusqu’à nécessiter une amputation du pied".Diagnostics tardifs
Ainsi, tout en s’inquiétant de l’insuffisante prise en charge des "diabétiques de plus de 35 ans", la FHF tire la sonnette d’alarme sur le retard pris sur la détection de certains cancers. "Le suivi d’un cancer en ville devient un parcours du combattant, et les chances de survie diminuent faute de bonne prise en charge", alerte la porte-parole de France Assos Santé, Catherine Simonin interrogé par Le Parisien....
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18/03 - Energie : un nouveau grand débat, pour quoi faire ?
Cette fois-ci, plus de "J’assume". Le mantra bien pratique et largement repris depuis plusieurs mois par Emmanuel Macron et Gabriel Attal n’a pas été convoqué pour la stratégie énergie et climat de la France. Au contraire : le Premier ministre a annoncé, en fin de semaine dernière, le lancement d’une "grande consultation" sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), portant à la fois sur la feuille de route énergétique (PPE) et sur son plan pour réduire les émissions de carbone (SNBC). Discuter collectivement d’un sujet aussi vital que la transition écologique du pays est toujours sain et nécessaire. Mais le débat ne doit pas être un prétexte à la dérobade.
Car les consultations dans ces domaines sont nombreuses, et récentes. Le rapport sur le dernier débat public de l’énergie a été publié en mars 2023, celui des experts pour la stratégie français énergie et climat le 28 novembre dernier… Sans oublier la profusion de documents prospectifs et détaillés de RTE, de l’Ademe ou du Haut Conseil pour le climat. Les trajectoires sont dessinées, il ne manque plus que la volonté politique. Mais l’exécutif est "tétanisé face à la décision et cherche à gagner du temps", juge un acteur de l’énergie, qui craint surtout "qu’on ne réouvre des débats clivants aujourd’hui mieux acceptés par la société"."L’absence de décision aura un coût"
"C’est l’illustration que quand il faut passer à l’acte, on entre dans le dur", résume Patrick Criqui, directeur de recherche émérite (CNRS/Université Grenoble-Alpes) et économiste de...
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18/03 - Russie : Poutine, la dangereuse fusion de Staline et Catherine II
"La démocratie ! En Russie, c’est un mot qui fait rire. Vous connaissez l’histoire drôle la plus courte qui soit : Poutine est un démocrate…". A lire ces mots de Svetlana Alexievitch de 2013 (1), on a presque envie de rire face à la tragico-bouffonnerie des urnes russes : pathétique, cette élection présidentielle s’est soldée non seulement par un score de maréchal pour l’ex-colonel du KGB (87 % des voix) mais aussi par des manipulations et une répression jamais connues depuis son arrivée au pouvoir en 1999.
En un quart de siècle, la Russie s’est transformée d’une démocratie fragile et récente en dictature, avec l’assurance pour le maître du Kremlin de régner plus longtemps que Staline et sans doute que Catherine II, à la tête de la Russie pendant trente et trente-quatre ans. Au petit père des peuples, il a emprunté l’autoritarisme, le culte de la personnalité, la manipulation des foules et la haine de l’Occident. A la "Grande" Catherine, qui étendit l’empire de 500 000 kilomètres carrés et annexa en 1783 la Crimée, ses ambitions territoriales.
Poutine, tsar de Russie, à la légitimité renouvelée par le vote de ses compatriotes. Surtout, l’agresseur de l’Ukraine a les mains libres pour poursuivre ses basses œuvres. Les 140 millions de Russes lui mettront-ils un jour des bâtons dans les roues ? "Le peuple ? Le peuple, ce qu’il attend, ce sont des choses simples. Des montagnes de pain d’épices. Et un tsar !", devinait déjà Svetlana Alexievitch. La Russie a obtenu les deux : les sanctions occidentales n’ont pour...
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18/03 - Groupes de niveau au collège : la note du ministère qui précise l’organisation
Le ministère de l'Education a publié, ce lundi 18 mars, la note détaillant l'instauration à partir de la rentrée prochaine de "groupes" afin "d'élever le niveau de tous les élèves" en mathématiques et en français au collège, en confirmant une "souplesse" dans leur organisation.
Dans cette note à destination notamment des chefs d'établissements et enseignants, publiée au Bulletin officiel de l'Education nationale, le ministère précise les objectifs et modalités d'organisation de ces "groupes" en classes de 6e et 5e à la rentrée 2024 et en 4e et 3e un an plus tard.
Ce texte, intitulé "Choc des savoirs, une nouvelle ambition pour le collège", attendu par les enseignants, est publié au lendemain de la parution de l'arrêté au Journal officiel. Comme dans l'arrêté, la formulation "groupes de niveau" n'apparait pas, alors qu'elle a été maintes fois employée par le Premier ministre Gabriel Attal, ex-ministre de l'Education, à l'origine du "Choc des savoirs", l'ensemble de mesures destinées à élever le niveau des élèves.
Ces "groupes" en maths et français au collège, selon le niveau des élèves, sont très critiqués par une partie des enseignants qui craignent un "tri" des élèves. La ministre de l’Education Nicole Belloubet, arrivée en février, a évoqué à plusieurs reprises une "certaine souplesse" dans la mise en place de ces groupes, qu'elle a préféré qualifier de "groupes de besoin".Des groupes limités à "une quinzaine d'élèves"
Cette idée de "souplesse" est reprise dans la note officielle : "la confiance dans les équipes...
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18/03 - Pascal Bruckner : "Cette jeunesse n’a rien à proposer d’autre que son propre désespoir"
On ressort toujours d’un entretien avec Pascal Bruckner comme lavé de ses éventuelles passions tristes. A mi-chemin entre le moraliste du XVIIᵉ siècle et l’homme des Lumières, Bruckner, comme tout philosophe, sait que la vie est tragique, mais ne compte pas se laisser aller au désespoir. Prolongeant le chemin commencé dans La Tentation de l’innocence (Grasset, 1995) et continué dans Un coupable presque parfait (Grasset, 2020), il a choisi de prendre pour cible, dans son dernier ouvrage, Je souffre donc je suis*, le nouveau héros de notre temps – ou plutôt la nouvelle héroïne –, la victime. C’est dans son appartement parisien que nous en discutons, un lieu sobre mais chaleureux, semblable à son occupant.
Bruckner parle comme il écrit, avec aisance et clarté, manie l’humour parfois, la grandiloquence jamais. On ne s’étonnera pas qu’il déteste l’auto-complaisance de notre époque, laquelle pratique à outrance l’expression et même la célébration de la souffrance. Individus privés, personnages publics, Etats, gauche, droite, chacun y va de sa complainte, la victimisation contemporaine ayant ceci de saisissant qu’elle dénonce un état de fait tout en réclamant le statut qui l’accompagne. D’où vient-elle, quels sont ses vrais motifs et comment s’en défaire ? Autant de questions que le philosophe évoque dans cet entretien.
L’Express : Dans ce livre, vous vous attelez à une question intemporelle : comment surmonter la souffrance, et pourquoi certains ne le veulent-ils pas ?
Pascal Bruckner : Si cette question est...
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18/03 - De l’Elysée à Matignon : ces "conseillers éducation" qui œuvrent dans l’ombre
Avant même sa nomination officielle, le 14 mars, Gilles Halbout arpentait déjà les bureaux de la rue de Varenne depuis quelques jours. L’ex-recteur de l’académie Orléans-Tours, qui endosse sa nouvelle fonction de chef du pôle "éducation, enseignement supérieur, jeunesse et sports" au cabinet du Premier ministre Gabriel Attal, est le dernier à rejoindre la liste très fermée des "conseillers éducation", ou "éduc", qui travaillent dans l’ombre de l’Elysée, de Matignon et du ministère de l’Education nationale. Un choix qui n’a rien d’étonnant puisque cet ancien recteur de Mayotte, après avoir été un grand acteur du paysage universitaire montpelliérain, connaît aussi bien l’univers scolaire que celui du supérieur. "Mais il doit sans doute son poste à la relation de confiance qu’il a nouée avec Gabriel Attal durant le passage de ce dernier Rue de Grenelle", analyse un fin connaisseur des rouages de l’hôtel de Rochechouart.
L’actuel Premier ministre avait suivi de près les actions menées par Gilles Halbout dans l’académie d’Outre-mer. Ses travaux "font pour moi référence", confiait-il au Monde le 6 octobre. "Lorsqu’il était recteur de Mayotte, Gilles Halbout, réputé pour son pragmatisme, ses capacités d’échange et de dialogue, a entrepris des politiques intéressantes, comme la mise en place d’un manuel unique de lecture. Il a aussi beaucoup mis l’accent sur les enseignements fondamentaux dans les petites classes", explique Caroline Pascal, cheffe de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Avec Gilles...
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18/03 - Russie : l’Occident va devoir "composer encore longtemps" avec Poutine
Le résultat du scrutin n’avait rien d’un mystère. Ce dimanche 17 mars, Vladimir Poutine a été réélu à 87 % des suffrages exprimés à l’issue de trois jours de vote. "Un résultat jamais vu en vingt-quatre ans de pouvoir", constate en toute fin de soirée le journal italien La Repubblica. D’autant qu’avec sa réélection, le chef d’Etat âgé de 71 ans est désormais en passe d’arracher à Staline le titre de la plus grande longévité au Kremlin. Un record, relevé par une grande partie de la presse étrangère depuis hier.
Le journal d’opposition russe Meduza, qui avait massivement relayé l’initiative "Midi contre Poutine" – consistant à se rendre dans tous les bureaux de vote dimanche 17 mars à midi et à voter contre Poutine – rappelle ainsi à juste titre : "Poutine est au pouvoir en Russie depuis près d’un quart de siècle et son prochain mandat court jusqu’en 2030, date à laquelle il sera libre de se présenter à nouveau aux élections, grâce aux amendements constitutionnels adoptés en 2021."Midi contre Poutine, une opération à "succès"
Indéboulonnable ? Facile de l’être, lorsque "le Kremlin veille à ce que Vladimir Poutine n’ait pas d’adversaire crédible", évacuent d’emblée nos confrères de la BBC News. D’autant que pour couper l’herbe sous le pied des opposants, les autorités russes regorgent d’imagination.
La Repubblica relaie notamment l’histoire de Vladislav, qui arbore une broche "Russie au travail" sur sa doudoune. Tout juste 20 ans, le jeune homme raconte à nos confrères avoir reçu 1000 roubles en échange de son vote. Ou encore de...
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18/03 - Algérie - Maroc : nouvelles tensions diplomatiques autour de biens immobiliers
Une nouvelle phase de tensions pourrait s’ouvrir entre Alger et Rabat. Selon des informations du site Maghreb Intelligence dévoilées vendredi 15 mars, le gouvernement marocain aurait décidé "d’exproprier plusieurs biens immobiliers et fonciers appartenant à l’Etat algérien" dans la capitale marocaine, "pour les besoins d’extension des locaux de services relevant du ministère des Affaires étrangères à Rabat".
D’après le site d’investigation, cette expropriation concernerait un bien foncier de 619 m2, une autre superficie de 630 m2 abritant une résidence sur deux étages et bureaux au rez-de-chaussée, ainsi qu’une villa d’une superficie de 491 m2 appelée "Villa du Soleil levant". Rabat n’a toutefois pas fait d’annonce officielle à ce sujet et aucun commentaire n’a pu être obtenu par l’AFP auprès de la diplomatie marocaine.
"L’Algérie condamne cette opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques", a affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué publié dimanche, ajoutant qu’Alger "répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés". L’Algérie considère qu'"il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains qui sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale", a poursuivi le ministère.Rabat rejette les accusations "infondées" d’Alger
"C’est infondé, ça contient beaucoup d’allégations erronées et ça préside d’un esprit d’escalade non justifiée", a réagi auprès...
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18/03 - Ukraine : avec ses fortifications, Kiev cherche la parade sur le front
C’est le signe que Kiev envisage un conflit qui pourrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années… C’est dans ce cadre que l’Ukraine a commencé à bâtir des fortifications le long de la ligne de front, une posture défensive censée retenir l’ennemi. Ce lundi 18 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué "deux mille kilomètres de travaux pour renforcer les fortifications existantes et en créer de nouvelles".
Une information que le ministère de la Défense britannique avait évoquée la veille, faisant état de "dents du dragon", fossés anti-char, tranchées d’infanterie, champs de mines et positions défensives fortifiées. "L’établissement de positions défensives majeures est indicatif d’un conflit d’attrition et signifie que toute tentative pour les percer sera probablement accompagnée de fortes pertes", estimait le ministère britannique sur X.L’échec de la contre-offensive
D’après le journal The Kyiv Independant, la question de la construction de ces fortifications a émergé dès le mois de novembre 2023. Un moment où le pays était confronté à des tensions politiques internes, à la menace d’un tarissement de l’aide militaire occidentale et à la lente prise de conscience que la contre-offensive de l’été s’était soldée par un échec stratégique, rapporte le journal. Radio Free Europe rapporte de son côté que Kiev aurait alloué près de 466 millions de dollars pour ce projet de défense massif, alors qu’une contre-offensive de la Russie est pressentie au printemps, voire au début de l’été.
Ces lignes "prouvent que...
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18/03 - Netanyahou dit à Biden qu’il est déterminé à "atteindre tous les objectifs de la guerre"
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué, ce lundi 18 mars, avoir dit au président américain Joe Biden qu'Israël était déterminé à "atteindre tous les objectifs de la guerre" à Gaza dont "l'élimination du Hamas", selon un communiqué publié par ses services.
"Nous avons discuté des derniers développements de la guerre dont l'engagement d'Israël à atteindre tous les objectifs de la guerre: l'élimination du Hamas, la libération de tous nos otages et s'assurer que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël tout en fournissant l'aide humanitaire nécessaire" à la population civile, a déclaré Benyamin Netanyahou dans ce communiqué. Cette conversation téléphonique était, selon la Maison-Blanche, la première entre les deux hommes en plus d'un mois. Joe Biden estime qu'une offensive terrestre majeure de l'armée israélienne à Rafah serait "une erreur", et il a dit au Premier ministre israélien être "profondément inquiet" à ce sujet, a déclaré son conseiller à la sécurité nationale.
Les infos à retenir
⇒ Netanyahou a dit à Biden qu'il était déterminé à "atteindre tous les objectifs de la guerre"
⇒ A Gaza, la situation alimentaire est "catastrophique" et la famine arrive dans le nord, selon l'ONU
⇒ L'armée israélienne annonce avoir "éliminé" 20 combattants palestiniens dans l'hôpital al-ChifaSituation alimentaire "catastrophique" à Gaza, la famine arrive dans le nord, dit l'ONU
Un habitant sur deux dans la bande de Gaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine...
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18/03 - Transnistrie : passe d’armes entre Kiev et Moscou après une attaque de drone
Après la réélection de Vladimir Poutine, la Transnistrie va-t-elle devenir un objectif prioritaire du Kremlin ? La tension monte dans cette région séparatiste pro-russe de Moldavie qui a affirmé, ce dimanche 17 mars, qu’un drone explosif envoyé depuis l’Ukraine avait frappé une base militaire de sa capitale, des accusations rejetées par les autorités moldaves. De son côté, Kiev a accusé Moscou d’avoir "mené une provocation en Transnistrie avec une attaque de drone kamikaze".
"Une explosion a provoqué un incendie sur le territoire d’une base militaire à Tiraspol. Les (constatations) préliminaires ont établi que l’explosion a été provoquée par une attaque de drone kamikaze", a indiqué le ministère de la sécurité d’Etat de la république autoproclamée, cité par les médias russes et locaux. Selon cette source, l’appareil provenait de la région ukrainienne d’Odessa. La télévision publique de Transnistrie a publié sur son compte Telegram une vidéo de surveillance montrant un projectile frapper un hélicoptère militaire qui explose et prend feu dans la foulée.La Moldavie a rejeté ces accusations
La Moldavie a, de son côté, rejeté ces accusations. "Les autorités à Chisinau, en contact avec la partie ukrainienne, ne confirment aucune attaque sur la région de Transnistrie", assure le gouvernement dans un communiqué. Selon les autorités, ces accusations participent d’une "tentative de provoquer la peur et la panique".
De son côté, le Conseil de sécurité ukrainien a accusé la Russie d’avoir "mené une provocation en Transnistrie avec...
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18/03 - Nucléaire : "l’humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", alerte le chef de l’ONU
Un an après son ennemi, l’Ukraine a commencé à son tour à bâtir des fortifications le long de la ligne de front, signe qu’elle se prépare pour une guerre longue, alors qu’elle semble avoir pour l’heure perdu l’initiative opérationnelle. Réélu avec 87 % des suffrages, le président Vladimir Poutine, a assuré lundi que son pays ne se laisserait pas "intimider" ni "écraser", après deux ans de conflit en Ukraine et de crise avec les Occidentaux.
Les infos à retenir
⇒ Nucléaire : "l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", alerte le chef de l'ONU
⇒ Ioulia Navalnaïa a "perdu ses racines" russes, dit le Kremlin
⇒ Kiev construit des fortifications défensivesNucléaire : "l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", alerte le chef de l'ONU
"L'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", film aux sept Oscars qui "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire", a mis en garde ce lundi le secrétaire général de l'ONU, s'alarmant une nouvelle fois d'un risque de "guerre nucléaire".
"Nous nous réunissons aujourd'hui à un moment où les tensions géopolitiques et la méfiance ont porté le risque de guerre nucléaire à son niveau le plus élevé depuis plusieurs dizaines d'années", a répété Antonio Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération nucléaire organisée par le Japon.
"L'Horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles". A Hollywood, le film de Christopher Nolan "Oppenheimer", "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse...
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18/03 - Que faire de sa participation ou de son intéressement ? Nos conseils
Les entreprises clôturant leurs comptes au 31 décembre ont jusqu’au 31 mai pour verser à leurs salariés les primes d’intéressement et de participation lorsqu’elles sont dues. Elles s’élevaient en moyenne à 2 457 euros par personne pour l’intéressement et à 2 926 euros pour la participation dans les entreprises du SBF 120 en 2022, d’après le Baromètre du partage du profit élaboré par le groupe Eres. Qu’en faire ? Le salarié peut percevoir ces primes pour financer une dépense importante. Mais attention, celles-ci seront alors taxables à l’impôt sur le revenu. "L’erreur serait de percevoir ces sommes pour les replacer ensuite sur un produit d’épargne tout en ayant réglé l’impôt au passage", souligne François Dillemann, directeur commercial épargne de Malakoff Humanis.
Si vous n’avez pas besoin de ces sommes dans l’immédiat, vous aurez plutôt intérêt à les placer sur un dispositif d’épargne salariale, c’est-à-dire dans le plan d’épargne entreprise (PEE), bloqué cinq ans, ou le plan d’épargne retraite collectif (PER), immobilisé jusqu’à la retraite. Dans ce cas, l’intéressement et la participation ne sont pas imposables. De plus, ce choix permet, dans les nombreuses entreprises le prévoyant, de percevoir un abondement de son employeur. Il s’agit d’une somme supplémentaire versée par l’entreprise et venant récompenser l’effort d’épargne du salarié.L’abondement varie d’une entreprise à l’autre
Chaque employeur fixe ses règles d’attribution, dans la limite de 300 % de l’intéressement et de la participation, avec un plafond de 3...
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18/03 - Démocratie : un sommet pour une année 2024 "critique"
La Corée du Sud accueille ce lundi 18 mars à Séoul la troisième édition du "sommet de la démocratie", qui se déroulera jusqu’au mercredi 20 mars. Initié par le président américain Joe Biden en 2021, cet événement vise à renforcer la solidarité entre les régimes démocratiques, face à la montée de l’autoritarisme dans le monde.
De nombreux responsables gouvernementaux, d’ONG et des membres de la société civile devraient donc à nouveau prendre part à ce programme de réunions sur la coopération internationale, centré cette année sur "la démocratie pour les générations futures". Un sommet toutefois critiqué les années précédentes pour ne pas avoir invité certains pays se considérant comme démocratiques, comme la Thaïlande ou la Turquie.
Les Etats-Unis ont quant à eux confirmé leur participation à cet événement avec la présence du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Dans une conférence de presse mercredi, la conseillère américaine pour la sécurité nationale, Kelly Razzouk, a estimé que ce sommet avait lieu "à un moment critique", alors que "2024 pourrait être l’une des années électorales les plus importantes de l’histoire", du fait de la quarantaine d’élections prévues cette année.
À cela s’ajoute une tendance à la baisse des normes démocratiques, selon le rapport 2023 du groupe de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU), publié le 15 février dernier. Ainsi, la moyenne mondiale de son indice de démocratie, attribué à chaque pays, est tombée à 5,23 sur 10, contre 5,29 l’année précédente. C’est le niveau le plus bas depuis...
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18/03 - Radicalisation des femmes : enquête sur un phénomène loin d’avoir disparu
Quatorze cellules individuelles, pour quatorze femmes déjà condamnées ou en attente de jugement pour des faits de terrorisme. En janvier, un nouveau quartier de prise en charge de la radicalisation, réservé aux femmes, a été inauguré au centre pénitentiaire de Roanne (Loire). Aménagé au rez-de-chaussée et totalement isolé du reste de l’établissement, ce quartier spécialisé est dédié à l’accueil, pour une période de six mois renouvelables, de femmes radicalisées ayant vécu sous la bannière de Daech en Irak ou en Syrie, ayant tenté de rejoindre l’Etat Islamique sans y parvenir, ou encore jugées pour des tentatives d’attentat. Ce quartier spécialisé est le deuxième du genre en France, après celui de la prison de Rennes (Ille-et-Vilaine), inauguré en 2021 et pouvant accueillir une trentaine de détenues. La prise en charge spécifique de ces femmes, qui purgeaient pour la plupart leurs peines dans des centres de détention classique, est primordiale : selon les derniers chiffres communiqués à L’Express par l’administration pénitentiaire, 94 femmes étaient incarcérées début janvier pour terrorisme – un record. Parmi elles, 79 étaient "présentes dans des camps en Syrie", précise le ministère de la Justice.
Dans une étude internationale sur la prise en charge juridique des femmes djihadistes, publiée le 31 janvier par le Centre international pour le contre-terrorisme, le chercheur à l’Ifri Marc Hecker explique notamment ce pic d’emprisonnements "féminins" par la décision du gouvernement français de modifier sa politique de...
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18/03 - Israël : pourquoi Netanyahou tient malgré son impopularité
Impossible d’y échapper. Affiché sur des milliers de panneaux publicitaires à travers le pays et diffusé abondamment sur la Toile, le slogan accusateur "Tu es le chef, tu es coupable" s’adresse à Benyamin Netanyahou, désigné comme principal responsable du fiasco sécuritaire du 7 octobre. Financée par le vaste mouvement d’opposition au Premier ministre israélien, cette nouvelle campagne dénonce l’incapacité de ce dernier à anticiper l’attaque du Hamas et à protéger sa population. Elle n’a pas tardé à trouver des relais parmi les manifestants du samedi soir et dans la classe politique.
"Nous demandons des élections anticipées non seulement à cause des échecs passés, mais aussi à cause des échecs présents. Après cinq mois de guerre, aucune solution ne se profile", tonne Yaïr Golan, héros du 7 octobre qui tente d’incarner une alternative de gauche face à Netanyahou. Haut gradé de l’armée israélienne, cet ancien député du parti d’extrême gauche Meretz joue sur le glorieux passé des militaires travaillistes et sur l’implication des Israéliens de gauche dans Tsahal.
Le Premier ministre israélien essuie aussi les assauts répétés du président américain. Soutien de la première heure, Joe Biden multiplie ces dernières semaines les sorties incendiaires, en off ou face caméra. "Il fait plus de mal que de bien à son pays", a-t-il cinglé récemment en dénonçant les souffrances infligées à la population civile à Gaza. Enfonçant le clou, un rapport du renseignement américain rendu public le 11 mars affirme que la position du Premier ministre...
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18/03 - En Crimée, dix ans d’annexion : de paradis balnéaire à base arrière de l’armée russe
Coucher du soleil sur les calanques, vignes à flanc de montagne, hôtel de luxe à 500 euros la nuit… Dans une vidéo sur YouTube, Bogdan Boulychev raconte comment il a atteint son "rêve", la Crimée, après un road trip de trois jours un peu spécial. Le blogueur russe traverse d’abord Marioupol, rasée par les Russes en 2022, mais qu’il trouve "pleine de vie". Puis, avec ses trois enfants, il s’extasie sur l’état des routes et la rapidité avec laquelle la famille franchit les checkpoints gardés par des soldats flanqués d’un Z, avant de rejoindre sa destination de carte postale.
Annexée par Moscou il y a dix ans lors d’un référendum encadré par 20 000 soldats russes sans insignes, la péninsule montagneuse, aussi grande que la Bretagne, se veut une vitrine de modernité, un trophée pour Vladimir Poutine. Mais ce que les relais de la propagande du Kremlin comme Bogdan ne disent pas, c’est que la région balnéaire est devenue depuis 2022 vulnérable aux ripostes ukrainiennes. En passant par Marioupol, Bogdan évite soigneusement le pont de 18 kilomètres au-dessus du détroit de Kertch, inauguré en 2018 par le président russe. Symbole de l’annexion, l’ouvrage à 4 milliards d’euros reliant la Crimée au continent russe a été touché en octobre 2022 puis à l’été 2023 par des tirs ukrainiens. Les forces de Kiev ont par ailleurs réussi à fragiliser les Russes en lançant 184 attaques l’an dernier contre la péninsule. Les frappes, via des drones ou des missiles, ont notamment détruit plusieurs navires et un sous-marin, qui mouillaient...
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18/03 - L’intelligence artificielle dope la France : la Une de L’Express à La Loupe
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on s’intéresse à la place que pourrait prendre la France dans le monde de l’intelligence artificielle générative, avec Anne Cagan et Maxime Recoquillé, spécialistes Tech à L’Express.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture et présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Michel Euler/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Maxime Recoquillé : Bonjour Charlotte, je peux entrer ?
Charlotte Baris : Bonjour Maxime. Merci d’être venu, installe-toi. Je rappelle pour nos auditeurs que tu es journaliste spécialiste de la Tech à L’Express et je t’ai demandé de passer en studio avant l’épisode, parce que je voulais qu’on fasse un point de vocabulaire, pour que tout le monde ait les clés pour comprendre le dossier en Une du magazine cette semaine
Maxime Recoquillé : Tu as raison ! Par quel terme tu veux commencer ?
Charlotte Baris : Eh bien je te propose de nous rappeler ce qu’est l’IA générative…
Maxime Recoquillé : C’est un type de système d’intelligence artificielle capable de générer du texte, des images ou autre en réponse à des demandes, ce qu’on appelle un prompt. L’IA au départ avait des paramètres et des règles figées. Mais petit à petit les...
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18/03 - Entre Calais et Douvres, ces "esclaves" de la Manche qui concurrencent les marins français
Ajay* est un petit soldat. Ou une victime. D’autres diraient un esclave. C’est selon. Un pion, en tout cas, dans une bataille maritime silencieuse, presque invisible, qui se déroule sur les côtes du nord de la France. A Calais notamment, et ces quelque 35 kilomètres de bras de mer qui séparent la France du Royaume-Uni. Des eaux glacées, de l’acier liquide, tombeau d’une forme de mondialisation qui profite de toutes les failles du droit, se nourrit de l’appât du gain, avide de toutes les dérives. Ajay est matelot à bord du Pioneer, un ferry dernier cri de la compagnie britannique P & O, le champion du trafic de marchandises et de passagers sur la liaison transmanche. Un navire nouvelle génération, inauguré il y a un an à peine, en avril 2023. Double passerelle, double proue, jusqu’à 1 800 passagers à bord et plus d’une centaine de camions, ponts en teck, salles de jeux d’arcade, aire de repos où de larges fauteuils moelleux accueillent les quidams le temps d’une traversée express. Un ersatz de La croisière s’amuse – les eaux turquoise en moins. Ni abordage ni torpille dans cette bataille navale, juste une guerre économique féroce qui oppose depuis 2022 deux compagnies, Irish Ferries et P & O, à leurs concurrents français, Brittany Ferries et DFDS. Une guerre alimentée par des baisses de tarifs inédites et un dumping social ravageur. Tout pour grappiller quelques parts de marché, avaler encore plus de camions, devenir un maillon incontournable dans la chaîne commerciale entre l’Europe et le Royaume-Uni....
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17/03 - Poutine réélu à la tête de la Russie : la spirale du pire est enclenchée
Comme prévu, la barre des 80 % a été franchie. À plus de 87 % des suffrages (selon de premières données), Vladimir Poutine est sacré ce dimanche soir grand vainqueur de l’élection présidentielle 2024 - son plus haut score depuis son arrivée au pouvoir en 2000. Qu’importe si le plébiscite est, une fois de plus, entaché d’irrégularités, ou s'il a été perturbé par des attaques ukrainiennes dans plusieurs villes russes et par l'arrestation de dizaines d'électeurs votant ensemble à midi, ce dimanche, "contre Poutine". Vladimir Poutine ira sûrement lundi soir au concert donné en l'honneur des dix ans de l'annexion de la Crimée à la Russie, sur la Place rouge, afin de célébrer sa victoire et entamer sereinement ses six prochaines années à la tête du Kremlin.
Sereinement ? Rien n’est moins sûr. Il n’y a qu’à voir le dispositif exceptionnel déployé autour de cette élection, une véritable "opération spéciale électorale" organisée par le Kremlin avec l'introduction du vote électronique à distance, un scrutin organisé sur trois jours, et la disqualification de tous les candidats présentant les moindres aspirations libérales et pacifiques en Ukraine. Tout comme les méthodes de coercition des électeurs - du jamais vu-, symptomatiques d'une paranoïa du pouvoir.Durcir le ton
À coup sûr, celle-ci les amènera à durcir le ton durant ce sixième mandat. La diplomatie russe n'envoie aucun signe de volonté de paix ou de négociation en Ukraine, le chef du Kremlin préférant agiter la menace nucléaire contre les Occidentaux à chaque intervention...
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17/03 - Présidentielle en Russie : Vladimir Poutine largement réélu, selon de premières estimations
Les premiers résultats préliminaires ont à peine été dévoilés que les réactions ont commencé à tomber. Sans surprise, après un scrutin étalé sur trois jours qui s’est achevé ce dimanche 17 mars, dénoué de tout suspense car contrôlé de main de fer par le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a été largement réélu pour un cinquième mandat. Il a recueilli près de 87 % des votes après le décompte de 36 % des bureaux, selon la Commission électorale russe. Un sondage à la sortie des urnes de l’institut officiel Vtsiom, annoncé à la télévision d’Etat, l'a aussi crédité de 87 % des voix.
Un record pour celui qui avait toujours recueilli entre 64 et 68 % des suffrages lors des précédents scrutins. "Soutien colossal", "consolidation incroyable" de la société : la télévision russe multipliait les superlatifs pour décrire le succèe du chef de l'Etat. "Je félicite Vladimir Poutine pour sa victoire éclatante", a félicité Dmitri Medvedev, numéro 2 du conseil de sécurité russe et qui avait occupé le présidence de 2008 à 2012, avec Vladimir Poutine comme Premier ministre - ce dernier étant touché, à l'époque, par la limite des mandats.
Un simulacre d’élection, a aussitôt dénoncé le ministère polonais des Affaires étrangères, estimant que le scrutin n’était "pas légal, libre et équitable", puisqu’il s’était déroulé "dans un contexte de répressions sévères". Des propos appuyés par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays est en guerre contre Moscou. "Il est clair pour tout le monde que ce personnage, comme cela s’est produit si...
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17/03 - Homophobie, vision rétrograde de l’autisme... Les dérives de la psychanalyse à la fac
Au lycée, Quentin avait un "bon a priori" sur la psychanalyse. Ses cours de philosophie, où "l’inconscient freudien" était abordé, l’avaient "passionné". Mais durant sa licence de psychologie à Brest, de 2016 à 2018, son regard sur la discipline a évolué. "Une enseignante psychanalyste nous a affirmé que l’autisme était lié au fait de vouloir inconsciemment coucher avec sa mère. Simplement, cela n’était plus possible de le dire selon elle, à cause des associations de parents", relate-t-il, encore "scandalisé". "Chez ceux qui se réfèrent à Jacques Lacan, l’autisme est considéré comme le résultat de rapports incestueux avec la mère, psychiquement parlant", confirme Delphine*, une psychanalyste enseignant à l’ex-université Paris-VII il y a quelques années. Dans cet établissement, où est né le premier département consacré à cette pratique, ce discours n’aurait aujourd’hui pas beaucoup changé. "Des jeunes psychologues d’obédience psychanalytique disent que les tests pour diagnostiquer l’autisme ne sont pas importants. Pour eux, il faut uniquement se focaliser sur les interactions que les enfants entretiennent avec leurs parents, notamment la mère", témoigne Victor*, un doctorant.
Si ces théories paraissent incongrues, elles n’ont surtout jamais été validées scientifiquement, rappelle Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. "Depuis 2010, la Haute autorité de santé (HAS) a établi que l’autisme était un trouble neuro-développemental avec une composante génétique, ce qui n’a rien à voir avec la psychologie des parents...
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17/03 - Management : et si on arrêtait enfin d’être "sous l’eau" ?
Quatre heures du mat’, un cri lointain. Vous êtes tiré d’un sommeil profond. Rien de grave. Un cauchemar de la petite dernière. Tourner en rond dans son lit, les yeux au plafond. Se refaire le film des contrariétés de la veille. 6h15, les paupières deviennent lourdes. 6h30, le réveil sonne. Dommage. Douche et petit-déjeuner expédiés, s’assurer que les cartables sont prêts, le sac de piscine de la grande aussi. Non, nous sommes lundi. La piscine c’est demain. Ne pas oublier de lancer une machine, programme long. Rassembler les troupes. "Allez, on va encore être en retard !". On enfile le manteau. Téléphone perso dans la poche gauche. Le pro dans la droite. Tiens, 16 notifications. L’angoisse. Un crochet par l’école, puis direction la ligne 6. Non. Incident voyageur. Sauvé, il reste un vélib’ de disponible. Non. Une pédale arrachée. Marcher. Courir. Transpirer. Adieu fraîcheur du matin. L’ascenseur du bureau s’ouvre (ouf il fonctionne aujourd’hui), tomber sur le directeur financier. Un certain talent pour vendre du rêve : "je nous ai calé un point à 9h30 pour préparer le prochain Codir". Les dossiers urgents attendront… "Tous les matins, on a une mission. Trouver la gaieté au milieu des raisons de désespérer", susurrait Edouard Baer au micro de Radio Nova. La journée s’annonce longue ? Il n’y a pas de fatalité.Mails et réunions, le grand ménage
Stop aux réunions le lundi matin. Selon des données récentes de Microsoft qui a passé au peigne fin les habitudes de millions d’utilisateurs dans le monde, nous...
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17/03 - Migrations, gaz, investissements… Ce que contient le partenariat signé entre l’UE et l’Egypte
7,4 milliards d’euros : c’est le montant de l’aide européenne attribuée à l’Egypte d’ici 2027. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que cinq chefs d’Etat et de gouvernements européens, se sont déplacés au Caire ce dimanche 17 mars pour signer avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi un nouveau partenariat afin de soutenir l’économie du pays nord-africain.
L’accord comprend "cinq milliards d’euros de prêts dont un milliard versé avant fin 2024, 1,8 milliard d’investissements, 400 millions d’aide pour des projets bilatéraux et 200 millions d’aide pour des programmes portant sur les questions de migration", a indiqué un haut responsable de la Commission européenne à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat. Le versement des aides devrait s’étaler jusqu’à 2027.
Avec cet accord, "nous élevons la relation entre l’Union européenne et l’Egypte au statut de partenariat stratégique global", s’est félicitée Ursula von der Leyen, évoquant des coopérations "allant du commerce aux énergies décarbonées en passant par la gestion des migrations".Meilleur contrôle des frontières
Alors que l’Egypte est en proie à de graves difficultés financières, l’Europe craint en effet que les conflits dans les territoires voisins, dans la bande de Gaza et au Soudan, viennent fragiliser un peu plus Le Caire et provoquent un afflux de migrants clandestins vers l’Europe. Le partenariat s’inscrit dans une série d’accords entre l’UE et les pays d’Afrique du Nord visant à éviter l’instabilité économique dans le voisinage de...
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17/03 - Stanislas Dehaene : "Les enfants doivent être initiés aux mathématiques dès la maternelle"
Informer les professeurs sur ce que la recherche préconise dans le domaine de l’apprentissage : telle est la vocation du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN), qui, le 20 mars, sort un ouvrage collectif Science et école : ensemble pour mieux apprendre (Odile Jacob). Le président du CSEN, Stanislas Dehaene, signe un chapitre consacré à l’enseignement des mathématiques et livre à L’Express les pistes essentielles à suivre pour enrayer la baisse de niveau très inquiétante des élèves.
L’Express : En février 2022, le Conseil scientifique de l’Education nationale a publié une note d’alerte sur les mathématiques. Pour quelles raisons ?
Stanislas Dehaene : Tout est parti d’un travail que nous avons réalisé avec la Depp, le service statistique de l’Education nationale, pour mesurer les connaissances des élèves en début de 6e sur les nombres entiers, décimaux et les fractions. Les résultats obtenus sont très inquiétants : lorsqu’on leur demande de placer des nombres décimaux sur une ligne entre 0 et 5, le taux d’erreurs de ces jeunes interrogés est de 20 %, et il grimpe jusqu’à 80 % pour les fractions, même aussi simples que 1/2 ou 3/2. Le taux d’erreurs reste proche de 50 % en seconde générale. Ces lacunes s’expliquent en partie par le fait qu’on introduit ces notions trop tardivement : les fractions sont au programme dès le CM1 mais, en pratique, beaucoup d’enseignants ne les évoquent qu’en CM2, souvent vers la fin de l’année, et de façon trop formelle. L’une de nos recommandations est de les aborder...
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17/03 - Bernard Kouchner : "Au Rwanda, les Français avaient formé l’armée génocidaire"
"Les Hutu tuent les Tutsi et, apparemment, ils ont décidé de les tuer tous. Ça s’appelle un génocide !" : à son retour du Rwanda, en mai 94, Bernard Kouchner, alors envoyé en tant qu’humanitaire pour faire sortir des orphelins du pays, affirme sans détour ce qui est en train de s’y passer. Le 7 avril, le Rwanda commémorera les 30 ans du génocide de 1994 : en cent jours, entre 800 000 et 1 million de personnes, en très grande majorité des Tutsi, groupe minoritaire face aux Hutu, sont exterminées, la plupart à la machette. Un carnage qui durera trois mois, dans une indifférence presque générale. Pour L’Express, celui qui a été ministre des Affaires étrangères de 2007 à 201, revient sur les zones d’ombre de l’attitude du président de l’époque François Mitterrand, la part de responsabilité des autorités françaises, le rôle des militaires, la lenteur de la réponse internationale… Il donne aussi sa vision du "miracle" rwandais, alors que l’actuel président, l’autocrate Paul Kagamé, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, sera probablement réélu le 15 juillet prochain, sans véritable opposition. Bernard Kouchner sera le grand témoin du colloque "Trente ans après le génocide des Tutsi" au Rwanda, organisé par le géopolitilogue Fréderic Encel, le 24 mars prochain à la Paris School of Business (Grand amphi,59, rue Nationale 13è – 24 mars / 10h-17h). Inscription obligatoire pour le matin et l'après-midi.
L’Express : Trente ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, quel regard portez-vous sur cette période et, en particulier, sur...
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17/03 - Présidentielle en Russie, dernier jour de vote : arrestations, hommages à Navalny…
L’issue de l’élection présidentielle russe ne fait aucun doute. Vladimir Poutine, qui a fait réformer en 2020 la Constitution pour pouvoir rester aux commandes du pays jusqu’en 2036, devrait être réélu pour un cinquième mandat, ce dimanche, lors du scrutin organisé du 15 au 17 mars. Les premières estimations et les résultats d’un sondage d’un institut étatique, Vtsiom, devraient être connus peu après la fermeture des derniers bureaux de vote à 18 heures (heure locale) dans l’enclave de Kaliningrad, et concrétiser la victoire du maître du Kremlin.
Le président russe, âgé de 71 ans, fait face à trois candidats triés sur le volet et sans envergure. L’opposition a été décimée par des années d’une répression qui s’est encore accélérée avec le conflit en Ukraine. Afin d’afficher un front uni, il est aussi important pour le Kremlin d’assurer un fort taux de participation. Ce dimanche en début d’après-midi, celui-ci s’élevait à 66 %, selon les chiffres officiels.Au moins 74 arrestations pour avoir protesté
Au moins 74 personnes ont été arrêtées en Russie pour avoir mené diverses actions de protestation lors de la présidentielle, a indiqué ce dimanche une ONG, OVD-Info. Selon cette organisation spécialisée dans le suivi de la répression, les arrestations ont eu lieu principalement à Kazan, dans le centre de la Russie, et à Moscou, la capitale. Elle précise que ce chiffre peut être revu à la hausse, à mesure que lui parviennent de nouveaux noms.A midi, l’hommage des électeurs à Navalny
A midi ce dimanche, des queues se sont formées...
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17/03 - "Choc des savoirs" : le détail des mesures annoncées par Gabriel Attal
Groupes en maths et français au collège, redoublement décidé désormais par les enseignants au primaire, mise en place d’une classe spécifique pour les élèves qui ont échoué au brevet… Les textes parus au Journal Officiel ce dimanche 17 mars détaillent ces mesures annoncées par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Education.
La création de "groupes" en mathématiques et français, pour les élèves en classe de 6e et 5e à la rentrée 2024, et de 4e et 3e un an plus tard, est la mesure la plus controversée. Elle est vivement critiquée par une partie des enseignants depuis plusieurs semaines : ils craignent un "tri" des élèves et s’interrogent par ailleurs sur les moyens disponibles pour cette mise en place, en raison du manque de professeurs.
La formulation dans le Journal officiel ne reprend pas le terme "groupe de niveau". "Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs" et "les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits", indique l’arrêté. Ces enseignements "en groupe" pour le français et les maths concernent "tout l’horaire" dédié à ces matières. Mais, "par dérogation et afin de garantir la cohérence des progressions pédagogiques des différents groupes", les élèves peuvent être "regroupés conformément à leur classe de référence pour ces enseignements" sur une ou plusieurs périodes allant d'"une à dix semaines" au total sur l’année.
La composition des groupes sera "réexaminée au cours de l’année scolaire, notamment à l’occasion des...
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17/03 - Missiles, drones et intrusions… Belgorod, la ville russe où Kiev a importé la guerre
C’est une ville russe de 335 000 habitants, cible régulière des ripostes ukrainiennes. Belgorod est située à seulement une trentaine de kilomètres de la frontière. Ces derniers jours, à l’approche de l’élection présidentielle russe, qui verra Vladimir Poutine réélu pour un nouveau mandat de six ans ce dimanche 17 mars, l’Ukraine a accru la pression militaire sur les régions russes frontalières de Belgorod et de Koursk. Ces deux territoires sont visés par une multitude d’attaques de drones et des incursions d’unités militaires composées de Russes basés en Ukraine, et déterminés à faire chuter le régime de Vladimir Poutine.
Samedi, l’un de ces groupes, "Légion Liberté de la Russie", a appelé les civils à évacuer la ville de Belgorod, chef-lieu de la région du même nom : "Vous n’êtes pas obligés d’être les boucliers humains de Vladimir Poutine." Un autre, le Bataillon sibérien, a affirmé ce dimanche matin être entré dans un hameau russe situé à la frontière avec l’Ukraine, Gorkovski.
A Belgorod et dans la région, le conflit cause régulièrement des décès. Une adolescente de 16 ans a été tuée ce dimanche dans une frappe, a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Viatcheslav Gladkov, avant d’annoncer quelques heures plus tard un autre mort et 11 blessés dans de nouvelles attaques aériennes. La veille, il avait aussi fait état de deux autres victimes dans un bombardement, alors que huit roquettes avaient été abattues au-dessus de Belgorod. Précédemment, le ministère russe de la Défense avait indiqué avoir abattu des missiles, des...
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17/03 - Benoît Grisoni (BoursoBank) : "La clientèle patrimoniale nous intéresse"
Avec 6 millions de clients, BoursoBank fait la course en tête parmi les établissements bancaires en ligne. La filiale de la Société générale ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Les explications de son directeur général, Benoît Grisoni.
L’Express : Quelle a été la dynamique pour BoursoBank en 2023 ?
Benoît Grisoni : Nous sommes restés sur un rythme de conquête très élevé, supérieur même à celui de l’année précédente, puisque nous avons recruté plus de 1,4 million de nouveaux clients en brut, et 1,2 million en net, pour atteindre 6 millions de clients début 2024. Notre taux d’attrition est assez bas : autour de 3,5 % par an, alors que ce chiffre tourne plutôt autour de 5 % dans les établissements traditionnels. Si certains craignaient que le digital ne conduise à une forme d’instabilité chez les clients, ce n’est pas du tout ce que l’on constate. Nous continuons notre trajectoire avec pour objectif d’atteindre 8 millions de clients d’ici à 2026. Nous voulons aussi être très rentables, avec un objectif de 300 millions d’euros de résultat net à cette même échéance.
Combiner forte croissance et rentabilité, n’est-ce pas contradictoire ?
Il ne faut pas les opposer ! Ces dernières années, en parallèle de notre croissance, nous avons développé nos revenus, qui proviennent des commissions financières sur les produits d’épargne et de la marge d’intérêt sur les dépôts et le crédit. Ainsi, nous avons multiplié par 7 le nombre de clients au cours des sept dernières années, et nos en-cours ont été multipliés par 4,5 sur la même...
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17/03 - Gaza : Netanyahou n’acceptera pas une paix rendant Israël "faible"
Plus de 60 Palestiniens ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza selon le Hamas, quelques heures avant une réunion, ce dimanche 17 mars, du cabinet de sécurité de Benyamin Netanyahou axée sur les prochaines négociations à Doha en vue d’une éventuelle trêve.
Les infos à retenir
⇒ L’aide humanitaire est toujours insuffisante à Gaza, déplore l’OMS
⇒ Nouveaux raids israéliens nocturnes dans la bande de Gaza
⇒ Benyamin Netanyahou réunit son cabinet de guerre dimanche en vue des négociations de trêveGaza : Netanyahou n’acceptera pas un accord affaiblissant Israël
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’acceptera pas une paix rendant Israël "faible" face à ses voisins du Proche-Orient, a-t-il souligné ce dimanche, alors qu’une éventuelle trêve dans la bande de Gaza est actuellement négociée après plus de cinq mois de guerre. "Si on nous offre un accord, un chemin vers la paix qui rend Israël faible et incapable de se défendre […], cela fera reculer la paix", a-t-il affirmé devant la presse, après une rencontre avec Olaf Scholz. Lechancelier allemand lui a demandé "un accord sur les otages et un cessez-le-feu durable".
Par ailleurs, lancer une opération à Rafah "n’est pas quelque chose que nous ferons en laissant la population enfermée sur place. Nous ferons en réalité le contraire", a indiqué Benyamin Netanyahou, alors que la perspective d’un tel assaut est redoutée par la communauté internationale dans cette ville où près de 1,5 million de Palestiniens sont entassés, selon...
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17/03 - Climat : les convertisseurs d’énergie, le nouveau champ de bataille entre les Etats-Unis et la Chine
"Le déclin de l’empire industriel européen" : le ton du quotidien suisse Le Temps, pourtant peu enclin à la grandiloquence, était sombre lorsque, à la fin du mois de février dernier, le fabricant helvétique de panneaux solaires Meyer Burger annonçait la fermeture de son usine de Freiberg, près de Dresde en Allemagne, pour se concentrer sur ses sites de production américains. Et pour cause ! Avec cette annonce, ce sont 10 % de la capacité globale de production de panneaux solaires qui s’effacent d’un trait de plume. "Les Européens sont en train de perdre cette industrie stratégique", pointait le PDG de Meyer Burger. La faute à qui ? D’abord à nous ; pour trouver le coupable, tendons-nous un miroir. Nous y verrons des politiques énergétiques, nationales ou européenne, inconséquentes, véritables bombes à retardement qui ont explosé avec la guerre en Ukraine.
Sans revenir sur un sujet largement traité dans ces colonnes, n’en doutons pas : le procès de la politique énergétique européenne, qui se paye aujourd’hui en prix de l’énergie beaucoup plus élevé que chez nos concurrents, aura lieu dans les urnes le 9 juin prochain, à l’occasion des élections au Parlement européen. Et le verdict devrait être sévère. En cause aussi, la politique fiscale américaine. Dans le cas de Meyer Burger, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’entreprise suisse va lever jusqu’à 262 millions d’euros pour financer ses nouveaux sites de production dans le Colorado et l’Arizona. En retour, elle s’attend à recevoir… 1,4 milliard d’euros de crédits...
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17/03 - Ukraine : Macron redit que des "opérations" au sol seront "peut-être" nécessaires
Les Russes votent ce dimanche 17 mars pour le troisième et dernier jour d’un scrutin sur mesure destiné à réélire triomphalement Vladimir Poutine. Les détracteurs du président russe, aux commandes du pays depuis 24 ans, vont néanmoins tenter de se faire entendre, malgré les mises en garde des autorités, en appelant leurs partisans à venir voter en masse à midi. De premières estimations et les résultats d’un sondage d’un institut étatique, Vtsiom, devraient être connus peu après la fermeture des derniers bureaux de vote, à 19 heures, dans l’enclave de Kaliningrad.
L’issue du scrutin, dans lequel Vladimir Poutine, 71 ans, fait face à trois candidats triés sur le volet et sans envergure, ne fait aucun doute. L’opposition a été décimée par des années d’une répression qui s’est encore accélérée avec le conflit en Ukraine, toile de fond de ces élections. Toute la semaine a été marquée par des frappes meurtrières et des tentatives d’incursion armées depuis l’Ukraine sur le territoire russe.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron réaffirme que des opérations au sol en Ukraine par les Occidentaux seraient peut-être nécessaires "à un moment donné"
⇒ Attaque en Transdniestrie : l'Ukraine évoque une "provocation" russe
⇒ La Russie veut renforcer sa défense en mer Noire face aux drones ukrainiensAttaque en Transdniestrie : l'Ukraine évoque une "provocation" russe
Les autorités ukrainiennes ont qualifié ce dimanche de "provocation" russe une attaque au drone explosif qui aurait visé une base militaire en Transdniestrie, région séparatiste...
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17/03 - "Moi, le glorieux" : Mathieu Belezi ou l’obsession algérienne
Le fœtus, dans le ventre de sa mère, est-il perméable à des odeurs, des lumières, des voix, bref, à un pays… ? Mathieu Belezi, conçu en Algérie alors que son père y faisait son service militaire en tant que parachutiste en 1953-1954, en émet l’hypothèse. Allez savoir si ce n’est pas pour complaire à son interlocutrice de la place de la Bastille, à Paris, qui, à l’occasion de la publication de Moi, le glorieux, s’étonne de son obsession algérienne, lui, qui, né à Limoges et vivant à Rome, a parcouru la planète mais n’a jamais mis les pieds sur la terre d’Albert Camus…
Plus sérieusement, Mathieu Belezi explique sa tétralogie, commencée en 2008, par un manque sidéral, à ses yeux, d’ouvrages sur la colonisation. "En France, qui parle de la conquête algérienne ?, s’enflamme l’auteur, à sa manière, mezza voce. Sur la fin de l’Algérie française, nous avons Laurent Mauvignier, Jérôme Ferrari, Erik Orsenna et quelques autres, mais sur les cent ans de turpitudes précédents, pas grand monde, à l’exception d’une poignée d’historiens tels Pierre Darmon et son formidable Un siècle de passions algériennes. 1830-1945, (Fayard, 2009), Catherine Brun (in la revue Mémoires en jeu) ou encore Annie Rey-Goldzeiguer (Aux origines de la guerre d’Algérie, La Découverte). Reste que l’amnésie continue. Emmanuel Macron a tout de même osé parler récemment 'd’histoire d’amour' avec l’Algérie. Une expression pour le moins maladroite, c’est une histoire de massacres, ce n’est pas une histoire d’amour."
"L’histoire d’amour", Mathieu Belezi la vit avec son...
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17/03 - Le Niger rompt aussi sa coopération militaire avec les Etats-Unis
Après les Français, les militaires américains pourraient à leur tour être chassés du Niger. Le régime des généraux au pouvoir à Niamey a dénoncé ce samedi 16 mars "avec effet immédiat" l’accord de coopération militaire passé avec les Etats-Unis en 2012, affirmant que la présence américaine était "illégale".
Rapidement après son arrivée au pouvoir lors d’un coup d’Etat le 26 juillet 2023, le régime de Niamey avait dénoncé des accords de coopération militaire avec la France, et les derniers soldats français ont quitté le Niger fin décembre. Washington avait suspendu sa coopération avec le Niger après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Mais les Etats-Unis comptent quelque 1 100 soldats engagés dans la lutte antidjihadiste dans le pays et disposent d’une importante base de drones à Agadez (nord). En décembre ils s’étaient dits prêts à reprendre cette coopération, sous conditions.
Samedi soir, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du régime a indiqué que le gouvernement nigérien "prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple" avait décidé "en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger". Dans un communiqué, lu à la télévision nationale, il précise que la présence militaire américaine est "illégale" et "viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques".
Selon Niamey, cet accord "injuste" a été "imposé...
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17/03 - En politique, le mensonge va payer de plus en plus, par Gérald Bronner
Les deepfakes sont déjà là, ces photos, enregistrements sonores ou vidéo qui, composés ou modifiés par l’intelligence artificielle, trompent nos sens au point de nous faire prendre le faux pour du vrai. Ayant fait leur première apparition au milieu des années 2010, ils servent aussi bien à assouvir les compulsions pornographiques qu’à manipuler les opinions, comme lorsqu’une fausse vidéo circula sur les réseaux sociaux mettant en scène un Volodymyr Zelensky appelant sa population à rendre les armes. L’ombre de la Russie n’était pas loin.
Le pire étant souvent certain dans ce domaine, ces mensonges visuels et réalistes ont fait leur entrée dans la campagne américaine, que le monde entier regarde. C’est ainsi que des partisans de Donald Trump ont fait circuler massivement sur les réseaux sociaux des dizaines d’images différentes de leur candidat chaleureusement entouré d’électeurs noirs : ceux-ci, souriants, paraissent lui accorder leur suffrage par avance. Le problème est que ces "photos" sont parfaitement fictives, puisqu’elles sont générées par intelligence artificielle avec le but évident de propager un récit au sein d’une population qui peut s’avérer décisive pour le résultat des élections. En effet, Joe Biden peut encore compter majoritairement sur le vote noir, mais moins massivement que lors de l’élection précédente. Or, dans certains Etats clefs, comme la Géorgie, la bascule d’une partie - même peu importante - du vote noir pourrait changer la face de l’élection. Dans les six Etats stratégiques pour cette...
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17/03 - Acupuncture, homéopathie… Faut-il encore financer la recherche sur ces pratiques farfelues ?
Plusieurs études récentes sur l’acupuncture - dont certaines ont même été publiées dans des revues de premier plan - ont abouti à des conclusions positives. L’une d’entre elles, par exemple, suggère que l’acupuncture améliore la fonction langagière, la qualité de vie et la déficience neurologique des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral. Une autre laisse entendre que l’acupuncture atténuera les problèmes neurologiques qui accompagnent souvent le diabète. Comme presque toutes les études faisant état de résultats positifs de l’acupuncture ou d’autres thérapies alternatives, ces essais ont en commun de présenter des défauts majeurs qui remettent sérieusement en question leurs conclusions optimistes. Cela m’amène à conclure que l’acupuncture n’est en fait guère plus qu’un placebo théâtral qui ne mérite pas que l’on poursuive les recherches.
Sans surprise, les partisans de l’acupuncture trouvent mon verdict inacceptable. Cela soulève deux questions connexes qui tourmentent les chercheurs depuis des décennies : 1) à quel moment peut-on supposer qu’une thérapie ne fonctionne pas ? 2) Pourquoi voit-on encore tant d’études sur des traitements qui ne sont pas efficaces ? Comme nous le verrons, les réponses à ces questions varient d’une personne à l’autre.
Les adeptes des médecines alternatives ont du mal à accepter qu’un essai clinique positif soit invalidé simplement parce qu’il présente des faiblesses méthodologiques. Même les études carrément négatives ne les convainquent pas. Au contraire, ils souligneront que...
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17/03 - Les chiffres du Hamas sont-ils fiables ? "Il y a une volonté de cacher la mort de combattants"
Peut-on faire confiance aux chiffres du Hamas ? La question a régulièrement été posée depuis le début de la riposte israélienne à Gaza. Bien souvent, sans obtenir de réponse claire. Pour cause : ces données sont impossibles à confirmer de façon indépendante, le conflit se déroulant presque à huis clos. Dans un article très commenté, intitulé "Comment le ministère de la Santé de Gaza falsifie les chiffres des victimes", publié dans Tablet, un magazine dédié à l’actualité et la culture juive, Abraham Wyner se montre formel : "Si les chiffres du Hamas sont truqués ou frauduleux d’une manière ou d’une autre, il peut exister des preuves dans les chiffres eux-mêmes permettant de le démontrer." Pour L’Express, ce professeur de statistiques et de science des données à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie revient sur ses conclusions, et analyse l’agenda politique que trahissent ces chiffres.
L’Express : L’évolution du nombre de morts dans le temps, d’après les chiffres du Hamas, est-elle cohérente ?
Abraham Wyner : Entre le 26 octobre et le 11 novembre, soit la seule période durant laquelle le Hamas – via l’Ocha [NDLR : le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires] – a publié des totaux quotidiens ventilés par sous-catégories (hommes, femmes, enfants), les chiffres ont augmenté à un rythme quasi constant (270 par jour, avec très peu de variations). En d’autres termes, si nous devions représenter ces données sur un graphique, nous obtiendrions une ligne droite presque parfaite. Je ne...
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17/03 - IA générative : pourquoi la Chine a un train de retard
Hong Kong, 20 octobre 2023. Le bruit court sur une mystérieuse cargaison regorgeant de processeurs Nvidia A100. Valeur sur catalogue : environ 100 millions d’euros. Dans la nuit, des équipes d’acheteurs provenant de firmes comme Pinduoduo ou Kingsoft affluent pour mettre la main sur le trésor, raconte le journal chinois Meiri Renwu, dans un article fleuve repéré par la newsletter ChinAI. Cette précipitation, dans l’atmosphère étouffante de la péninsule, s’explique par l’importance et la rareté de ce type de matériel, les GPU, indispensables à la fabrication de modèles d’IA de dernière génération, les LLM (pour large language models). Mais aussi par le fait que ces processeurs graphiques de conception américaine, de loin les meilleurs sur le marché, font l’objet d’interdictions de ventes par Washington sur le sol chinois. On ignore la fin du thriller. Qui a obtenu quoi, et surtout, à quel prix ?
L’avènement de ChatGPT, en novembre 2022, a été vécu comme un moment "Spoutnik" par de nombreux pays. Une prise de conscience soudaine de l’impact conséquent qu’aura l’IA générative sur les sociétés et l’économie mondiale. La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine tombe donc particulièrement mal pour cette dernière. Si elle peut parfois compter sur des livraisons secrètes sous le manteau, ce manque d’équipements spécialement dédié à la "GenAI" ne suffit pas à combler la distance. "La Chine est très avancée sur les voitures autonomes et d’autres segments nécessitant de l’IA classique, mais elle a un retard sur...
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17/03 - Denis Volkov : "La guerre a dopé la popularité de Poutine en Russie"
Il dirige le seul grand institut de sondage fiable en Russie, le Centre Levada, à Moscou, devenu une ONG indépendante en 2003, et classé depuis 2016 dans la catégorie des "agents de l’étranger". A la tête de cet organisme, Denis Volkov, sociologue de formation, scrute l’opinion des Russes, principalement à travers des entretiens en face-à-face.
Alors que Vladimir Poutine s’apprête à l'emporter ce dimanche pour un cinquième mandat, il mesure à quel point la guerre en Ukraine a dopé la popularité du président russe - malgré les morts et les blessés -, comme l’avait fait l’annexion de la Crimée en 2014. Et note que la propagande déversée par la télévision d’Etat a réussi à convaincre l’opinion que la Russie n’avait pas d’autre choix que de se défendre contre l’Occident. "Un tiers de la population pense désormais qu’un l’affrontement direct entre la Russie et les pays de l’Otan est possible", relève Denis Volkov. L’un des meilleurs connaisseurs de la société russe livre à L’Express son analyse en profondeur de la façon dont elle se positionne par rapport à la guerre, plus de deux ans après le début des hostilités. Entretien.
L'Express : En pleine élection présidentielle russe, à quel niveau se situe la popularité de Vladimir Poutine ? Est-elle stimulée par la guerre en Ukraine, comme ce fut le cas en 2014 ?
Denis Volkov : Oui, très nettement. Nous avons clairement constaté à nouveau "l’effet drapeau" sur la popularité de Vladimir Poutine. Déjà, dans les mois précédant le mois de février 2022 et le début la guerre, lorsque la...
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16/03 - Européennes : la tortue Mélenchon court vers… la présidentielle de 2027
Des élections européennes ? Quelles élections européennes ? Il est un peu plus de 16 heures dans le hall 5 du parc des expositions de Villepinte, et Jean-Luc Mélenchon s’avance vers le pupitre installé à l’avant de la scène. Cravate rouge, veste noire, énergie retrouvée. Il tonne, poing en l’air, cite Robespierre – ce qu’il fait rarement hors campagne présidentielle – et Jean Jaurès, évidemment puisque la guerre sonne en Ukraine, aux portes de l’Europe. Un discours de candidat, qu’on ne s’y trompe pas. Candidat aux européennes certes (il figure en toute fin de liste) – une coquetterie de sa part. Candidat à l’élection présidentielle de 2027, surtout. C’est ainsi qu’il s’est présenté, ce 16 mars, devant quelque 3000 personnes réunies sous une nouvelle bannière : "l’Union populaire". Exit La France insoumise. "Faites mieux", avait-il dit le soir du premier tour de la dernière présidentielle, défait. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
À croire que la retraite lui a fait du bien. Le voilà revenu plus en forme qu’on ne l’avait laissé en 2022, épuisé par une campagne présidentielle, fatigué par les interminables négociations qui ont mené à la création de la Nupes. On l’avait laissé affaibli aussi, dès la rentrée de septembre 2022, par sa gestion de l’affaire Quatennens, son "héritier" accusé et condamné pour violences conjugales. Il l’avait défendu envers et contre tous, comprenant trop tard que même ses insoumis lui avaient tourné le dos. Une fronde qui a grossi au fil des mois, composée de vieux partenaires de route...
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16/03 - Air, terre, mer : les chiffres de l’aide humanitaire acheminée à Gaza
Vendredi 15 mars, un bateau de l’ONG espagnole Open Arms transportant près de 200 tonnes de nourriture, soit 300 000 repas préparés par une autre ONG, World Central Kitchen, est arrivé le long des côtes de la bande de Gaza. Il s’agit de l’une des premières livraisons d’aide humanitaire par voie maritime à destination du territoire palestinien, dévasté par la guerre qui a débuté le 7 octobre dernier. La barge a été remorquée depuis Chypre, pays de l’Union européenne le plus proche géographiquement de Gaza.
Plus de cinq mois après le début du conflit dans la bande de Gaza, les 2,3 millions de civils palestiniens déplacés font face à une situation humanitaire catastrophique. Selon l'ONU "une famine généralisée" est désormais presque "inévitable". Dans la partie nord de l’enclave, la plus difficile d’accès, un enfant de moins de deux ans sur trois souffre de malnutrition sévère, selon l’Unicef. En début de semaine, l’UNRWA rapportait également qu’au moins "23 enfants étaient morts de déshydratation et de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza récemment". L’Express fait un point sur les différentes opérations qui ont pour but d’acheminer davantage d’aide humanitaire vers le territoire palestinien.Acheminement terrestre
La majeure partie de l’aide humanitaire qui arrive à Gaza transite par voie terrestre, en particulier via le sud de la bande, depuis les postes frontaliers de Rafah et Karem Abu Salem. Selon l’UNRWA "les 14 premiers jours de mars ont connu en moyenne l’entrée de 169 camions humanitaires quotidiennement...
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16/03 - Biden - Netanyahou, une relation qui se délite : récit en 5 actes
Le fossé entre le président américain et son homologue israélien semble se creuser un peu plus chaque jour. Joe Biden, qui a soutenu Tel-Aviv de manière quasi-inconditionnelle depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, s’éloigne de plus en plus ostensiblement de Benyamin Netanyahou. Les deux chefs de l’Etat se sont parlé pour la dernière fois le 15 février. Depuis, Joe Biden ne cesse de hausser le ton à l’égard de son homologue concernant l’aide humanitaire ou un possible cessez-le-feu…
Cette évolution peut aussi s’expliquer par un contexte national : à quelques mois des élections américaines, prévues en novembre 2024, sa fermeté à l’égard de Netanyahou pourrait lui faire gagner quelques voix, alors que son soutien à la politique menée par Israël est de plus en plus critiqué.
Un calcul électoral qui ne devrait pas affecter les milliards de dollars d’aide militaire américaine à Israël - une nouvelle enveloppe de 14 milliards (dont 10,6 en armement) est à l’examen au Congrès. À croire que Joe Biden a du mal à trouver un point d’équilibre entre son soutien à Israël et son hostilité vis-à-vis de Benyamin Netanyahou. Retour sur leurs dernières passes d’armes.Acte I : Biden dénonce des "bombardements indiscriminés"
Mardi 12 décembre 2023. Joe Biden affiche pour la première fois ses divergences avec l’exécutif israélien, déclarant qu’il s’agit du "gouvernement le plus conservateur de l’histoire d’Israël." Celui qui brigue un second mandat affirme que, contrairement à Washington, le gouvernement israélien" ne (veut)...
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16/03 - Européennes : les Insoumis lancent leur campagne, avec Mélenchon sur la liste
Ils comptent incarner "la dernière ligne de résistance". Les Insoumis ont officiellement lancé ce samedi 16 mars, depuis le Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), leur campagne pour les élections européennes qui auront lieu en juin. "C’est l’après-Macron qui commence maintenant", a lancé Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, devant plusieurs milliers - 3 000 selon les organisateurs - de militants, drapeaux en main et scandant "Union populaire", le slogan du mouvement de gauche radicale.
Un peu plus tôt, au 13h de TF1, la tête de liste insoumise Manon Aubry a également estimé que "l’enjeu qui est posé par ce scrutin du 9 juin, en réalité, c’est l’après-Macron". L’eurodéputée a par ailleurs officialisé, sans surprise, la présence symbolique de Jean-Luc Mélenchon sur sa liste, à l’avant-dernière place. "Ce n’est pas une élection européenne, c’est le premier tour de l’élection présidentielle de 2027. C’est vous qui choisissez à qui vous donnez de l’avance", avait prévenu dès jeudi soir, devant une foule d’étudiants à la faculté de Nanterre, le tribun insoumis, qui clôturera cette "convention de l’Union populaire" avec Manon Aubry.
Et si la campagne pour 2027 commence maintenant, l’union de la gauche semble bien compromise. "Nous incarnons, parfois bien seuls, la dernière ligne de résistance", a clamé Manuel Bompard, fustigeant l'"irresponsabilité de ceux qui ont fait le choix de la division" pour les Européennes, sous les huées des militants. Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion...
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16/03 - Colère des agriculteurs : Bruxelles veut revenir sur des règles vertes de la PAC
Jachères, haies, rotation des cultures… La Commission européenne rétropédale. Vendredi 15 mars, l’exécutif européen a proposé des révisions législatives. Objectif : alléger drastiquement les règles environnementales de la Politique agricole commune (PAC), représentant un tiers du budget communautaire. Pour rappel, la nouvelle PAC (2023-2027), entrée en vigueur l’an dernier, impose aux agriculteurs de respecter une série de critères environnementaux stricts en échange des paiements européens.
Sauf qu’à l’approche des élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, et alors que l’extrême droite est bien placée pour rafler la mise, les Vingt-Sept revoient leur priorité. Afin d’apaiser la colère des exploitants agricoles européens, Bruxelles fait marche arrière sur ses avancées écologiques. Au risque de tailler en pièces les acquis verts. "L’objectif est d’alléger davantage la charge administrative, de donner aux agriculteurs comme aux États une plus grande flexibilité pour se conformer à certaines conditions, sans réduire le niveau global d’ambition environnementale", tente de rassurer la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Ces propositions visent à assouplir fortement les critères environnementaux, voire à en supprimer certains, au grand dam des ONG écologistes. Parmi les conditions "vertes" sur la sellette : les exploitations doivent actuellement laisser au moins 4 % des terres arables en jachères ou surfaces non productives (haies, bosquets, mares…). La Commission avait déjà suspendu ce critère...
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16/03 - Flippers, baby-foot, jeux vidéo... La Monnaie de Paris se transforme en salle d’arcade
Leur âge d’or s’étire sur trois décennies, de la fin 1960 à la fin 1990. Mais, dès les années 1950, les jeux automatiques à pièces surgissent dans les cafés. Les exploitants démarchent alors les débits de boisson de l’Hexagone pour y installer flippers et baby-foot, et partager les bénéfices avec le patron. Très vite, ces machines lumineuses et bruyantes incarnant une nouvelle forme de sociabilité séduisent la jeunesse, celle notamment des "bandes" et des "blousons noirs", perçue comme turbulente, oisive, voire déviante. Quand la France, en pleine croissance, entre de plain-pied dans la société de consommation, le phénomène s’amplifie. Avec ses propres références, pour beaucoup issues d’outre-Atlantique, les jeunes constituent désormais un groupe social à part entière. Les yéyés dansent autour du juke-box, nouveau venu au bistrot. Le baby trouve sa forme définitive, qui a toujours court aujourd’hui chez les fabricants. Le flipper innove pour s’engager dans l’ère électromécanique.
A la Monnaie de Paris, jusqu’au 30 juin, c’est comme si on y était. Une plongée dans l’effervescence de ces années-là avec, sur fond de décors rappelant les cafés et salles d’arcade, les fameuses machines de divertissement à pièces. Pour favoriser l’immersion des visiteurs, le musée n’a pas hésité à éditer, dans son usine de Pessac (Gironde), des jetons spécifiques que chacun reçoit à l’entrée de l’exposition pour pouvoir activer les jeux, tous fonctionnels, dans les conditions réelles de l’époque.
Bruit, fureur, excitation, découverte, ou...
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16/03 - Congés payés et arrêt maladie : ce qui va bientôt changer
Les salariés français auront bientôt le droit d’acquérir des congés payés y compris pendant les périodes d’arrêt maladie, en vertu d’une disposition européenne prochainement adaptée en France. Qu’est-ce qui va changer et qu’en pensent patronat et syndicats ? L’Express fait le point.Combien de jours de congé pourra-t-on acquérir ?
Pour se conformer au droit européen, le gouvernement a prévu un amendement à un projet de loi qui sera examiné au Parlement à partir de lundi. Il prévoit qu’en cas de maladie d’origine non professionnelle, les salariés devront acquérir deux jours par mois de congés payés, dans la limite de 24 jours (soit 4 semaines) par an. Jusqu’à présent, ce n’était pas un droit, même si certaines entreprises pouvaient accorder de tels congés.
En cas de maladie professionnelle, les salariés continuent d’acquérir des congés payés pendant leur arrêt au même rythme qu’actuellement (5 semaines). A son retour au travail, l’employeur aura dix jours pour informer le salarié de ses droits acquis avant et pendant son arrêt maladie. Le salarié disposera ensuite de 15 mois pour les prendre. Pour les salariés en arrêt maladie depuis plus d’un an, la période de prise des congés ne sera pas rallongée.Quelle rétroactivité ?
Le principe de l’acquisition de congés payés pendant les arrêts de travail pour maladie non professionnelle s’appliquera rétroactivement jusqu’au 1er décembre 2009, date de l’entrée en vigueur du traité européen de Lisbonne. Dans ce cadre, les congés nouvellement accordés au titre des arrêts maladie ne...
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16/03 - En 2024, peut-on encore faire de la bonne poésie ?
C’était le 21 février, à l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian : avec son emphase habituelle, se frisant les moustaches, Arthur Teboul interprète L’Affiche rouge d’Aragon. De plus en plus en vue depuis quelques années, le trentenaire serait-il désormais notre barde officiel ? Pour les non-initiés, rappelons qui est cet Assurancetourix contemporain. Né en 1987, Teboul est le leader de Feu ! Chatterton (nom trouvé chez Alfred de Vigny), sans doute le pire groupe de rock français depuis Noir Désir. Ayant tous les talents, il est également poète à succès. Il avait ainsi sorti un recueil, Le Déversoir, en mars 2023 : en s’essayant à l’écriture automatique avec cent ans de retard, Teboul avait réussi à berner 25 000 acheteurs. Chapeau l’artiste ! Dans la foulée, il avait ouvert rue de Turenne à Paris un "cabinet de poèmes minute". L’idée ? Vous veniez vous asseoir quelques minutes, et Teboul vous pondait un texte original. 236 bobos avaient défilé dans cette boutique éphémère. Le mercantilisme n’épargnant pas ces âmes sensibles que sont les poètes, cela donne lieu à un second recueil, L’Adresse. Les rendez-vous du Déversoir, vendu 26 euros. Les affaires marchent fort pour Teboul.
Rayon poésie, l’autre grosse actualité du mois est la parution en France d’un livre de Maggie Nelson, Quelque chose de brillant avec des trous, sorti aux Etats-Unis en 2007. Maggie Nelson est l’auteure star des Argonautes et des Bleuets, un essai où elle citait tout un tas d’intellectuels (dont Wittgenstein, Merleau-Ponty et...
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16/03 - 260 mètres carrés à Paris : l’appartement de Karl Lagerfeld est à vendre
L’immobilier de collection : telle est l’idée développée par certaines agences parisiennes haut de gamme pour présenter comme des objets d’art des appartements aux vues époustouflantes, et les vendre à prix d’or à une clientèle étrangère éprise de la capitale.
Le 26 mars, le service des enchères immobilières des Notaires de Paris va s’essayer à ce nouveau concept lors de la vente d’un appartement du quai Voltaire donnant sur la Seine et le Louvre. Situé au troisième étage, ce bien d’une surface de 260 mètres carrés appartenait au célèbre couturier Karl Lagerfeld, décédé en 2019. Si vous êtes intéressé par l’idée d’habiter un immeuble de la fin du XVIIe siècle et de vivre dans les pas d’un personnage célèbre, ne vous attendez pas à découvrir un appartement du Grand Siècle avec poutres anciennes, cheminées en marbre du Languedoc et parquet Versailles. Avec des mots choisis, le descriptif de la Chambre des notaires évoque un style avant-gardiste, des lignes dépouillées et organiques.
Cet appartement, tout en longueur et ne comprenant qu’une chambre, s’apparente plutôt à un loft rigoriste, monacal, aux couleurs blanches et métalliques² : sol en ciment et silicone, rayonnages de verre dépoli qui accueillait l’immense bibliothèque du couturier, cuisine en inox et salle de bains clinique. Il faut aimer, car le bien n’est pas donné : la mise à prix est de 5,3 millions d’euros. Un montant susceptible de grimper s’il y a plusieurs enchérisseurs. Sans oublier qu’il faudra y ajouter environ 10 % de frais...
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16/03 - Gaza : un deuxième bateau d’aide humanitaire prêt à partir depuis Chypre
Un premier bateau chargé d’aide a déchargé, ce samedi 16 mars, des tonnes de vivres dans la bande de Gaza pour tenter d’éviter une famine, au moment où les négociations reprennent pour une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Toute la cargaison du premier bateau d’aide arrivé à Gaza a été déchargée
⇒ Un deuxième bateau prêt à partir pour Gaza depuis Chypre
⇒ Des ONG dénoncent les "abus systématiques" contre les Palestiniens en détention israélienneUn deuxième bateau prêt à partir pour Gaza depuis Chypre
Le porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, Theodoros Gotsis, a indiqué ce samedi sur la radio publique qu’un deuxième bateau chargé d’aide humanitaire, un navire baptisé "Jennifer", était prêt à partir "aujourd’hui (samedi) ou demain (dimanche)" pour la bande de Gaza. Le bateau empruntera le couloir humanitaire maritime ouvert depuis le port chypriote de Larnaca et emprunté pour la première fois par le navire de l’ONG espagnole Open Arms, qui a remorqué une barge de 200 tonnes de nourriture fournie par l’ONG américaine World Central Kitchen.
Cette ONG du chef hispano-américain José Andrés a également dit être en train de charger le deuxième bateau avec "240 tonnes" de nourriture : riz, farine, huile, conserves de protéines et de légumes ainsi que des dattes, produit consommé traditionnellement pendant le ramadan. Le navire d’Open Arms a, lui, remis le cap sur Larnaca, où il devrait arriver dimanche, a indiqué la porte-parole de l’ONG qui envisage de participer à d’autres...
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16/03 - Mines de lithium : pourquoi la France a une carte à jouer
A programme gigantesque, réflexion majeure. Depuis le 11 mars et jusqu’au 7 juillet prochain, les Français, résidents ou non dans l’Allier, sont invités à donner leur avis sur le projet de mine de lithium situé sur la commune d’Echassières et porté par la société Imerys. Ce débat public, une première pour le secteur, donne le ton d’une interrogation qui dépasse le cadre de ce département du Massif central : le pays doit-il rouvrir des mines et exploiter son sous-sol à la recherche des matériaux essentiels pour la transition énergétique ? Complexe réflexion dans laquelle se mêlent des enjeux de souveraineté et d’acceptabilité. Localement, habitants et écologistes s’inquiètent de l’impact environnemental d’une telle mine. Elle n’a pourtant plus grand-chose à voir avec celles d’il y a cinquante ans, estime Eric Marcoux, docteur ès sciences en géologie et auteur de Le Minéral dans notre quotidien, édité par la Société géologique de France : "Les gens se représentent toujours Germinal, mais entre la mine d’hier et celle d’aujourd’hui, le fossé est le même qu’entre une locomotive d’antan et notre TGV."
A Echassières, le gouvernement entend attraper le train de la transition et développer une filière de batteries électriques - dont le lithium est un composant essentiel. Il soutient ainsi le projet du groupe français et ambitionne de s’affranchir de la dépendance étrangère, surtout chinoise, en matière d’approvisionnement. Mais le pourra-t-il vraiment ?
Dans les années à venir, la demande globale en lithium s’annonce colossale,...
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16/03 - Tentes, matelas, couvertures... Quand Amazon se convertit à l’humanitaire
Au fond d’un vaste entrepôt gris posé dans la campagne allemande, des rayonnages s’élèvent à une dizaine de mètres. Sur cinq niveaux, des palettes de cartons remplis de tentes, de matelas, de couvertures… Mais aussi des produits de nettoyage, d’entretien et des kits d’hygiène. Le 13 mars, sur son site logistique de Rheinberg, Amazon a inauguré son premier centre européen dédié à l’aide aux victimes. Un dispositif stratégiquement situé à proximité des aéroports de Cologne et de Düsseldorf, et qui doit permettre d’envoyer en 72 heures des colis de première nécessité en cas de catastrophes en Europe ou en Afrique du Nord.
"Les articles que nous stockons ici correspondent à ce que nous avons appris de nos interventions précédentes", explique Bettina Stix, la directrice du programme de réponse humanitaire d’Amazon. Depuis que la firme américaine au 1,5 million de salariés dans le monde s’est lancée dans l’humanitaire il y a quelques années, sa logistique hors norme a permis de délivrer près de 24 millions d’articles, en réponse à 145 situations d’urgence. "Au moment de l’invasion de l’Ukraine, nous avons mis en place deux centres de distribution temporaires, en République tchèque et en Pologne. On a vu combien il était important d’avoir du matériel prépositionné pour pouvoir aller très vite dans l’acheminement", explique un responsable, qui ajoute : "Nous cherchons à appliquer à l’aide humanitaire l’approche qui fait notre réputation dans la vente au détail".Redorer son blason vert
Une initiative privée que les ONG...
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16/03 - Face aux Etats-Unis, l’Europe doit se défaire de sa passion pour la régulation
La thèse du déclin de l’Occident est devenue le refrain préféré de ceux qui, au lieu de regarder les faits, reprennent sans sourciller les éléments de langage russes : haine de soi, antiaméricanisme viscéral, antimacronisme qui, par effet de contagion, devient un antioccidentalisme… L’erreur est manifeste. Car il n’est point de déclin occidental, tout au plus la fin d’un monopole de la puissance absolue. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’il existe, au sein de l’Occident, un déclin relatif européen. Voilà le sujet qui devrait nous obséder alors que débute la campagne des élections européennes 2024, pour l’instant largement reléguée à un concours de beauté politique intérieur à la France. Pourtant, l’enjeu est crucial : voulons-nous une Europe autonome vis-à-vis des Etats-Unis ou acceptons-nous de nous laisser ballotter par les décisions de nos amis américains ? Voulons-nous assurer par nous-mêmes notre puissance scientifique et économique, condition de notre sécurité, ou nous résignons-nous à être terrorisés quand pointe la possible élection d’un hurluberlu imprévisible comme Donald Trump ? Voilà le sujet.
La première chose à faire consiste à regarder la réalité en face. Depuis vingt ans, l’économie américaine est plus dynamique que celle de l’Union européenne. Les écarts se sont creusés récemment avec la politique, certes coûteuse en termes de finances publiques, de réindustrialisation et de rénovation des infrastructures, menée par l’administration Biden et, de l’autre, les déboires de l’Allemagne, première économie...
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16/03 - De Napoléon à Louis Pasteur : ces "remontadas" qui ont marqué l’histoire
1881, Louis Pasteur est dévasté. Le chimiste, âgé de 59 ans, couvert d’honneurs pour ses travaux sur le choléra et la maladie du charbon, se relève hémiplégique à la suite d’une crise d’apoplexie et constate l’échec terrible de ses essais autour du vaccin contre la rage. Tant qu’il inoculait le bacille sur des lapins en cage ou travaillait avec des levures à l’abri de son laboratoire, tout allait à merveille, mais cette fois, le voici fini. Pressé de prouver que la rage pouvait être soignée et surtout évitée, il a conduit des expériences sur deux patients, or les deux sont morts foudroyés. Dont une jeune femme. Le scandale est gigantesque, la campagne de presse impitoyable et partant, Louis Pasteur convaincu à raison que sa carrière est achevée. Et puis, voici qu’on lui amène un jeune garçon, Joseph Meister, 9 ans, mordu 14 fois par un chien enragé. La main du chimiste tremble, il a peur, refuse, hésite, sa femme l’encourage. Il inocule au petit condamné le bacille, l’enfant survit. On connaît la suite ; 350 autres personnes vaccinées, création de l’institut portant son nom et, dix ans plus tard, des funérailles nationales.
1915, Churchill a quarante ans, il doit démissionner, honteusement, de son poste de premier lord de l’Amirauté. Le débarquement de la flotte britannique dans le détroit des Dardanelles, qu’il dirigeait, fut une catastrophe - cuirassiers britanniques coulés, des milliers de soldats anglais morts, défaite totale. "En un clin d’œil je me retrouvai sans portefeuille, sans siège sans parti et sans...
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16/03 - Donald Trump : et s’il finissait sur la paille ?
Donald Trump finira-t-il sur la paille ? La question se pose désormais, tant les soucis financiers de l’ancien président à nouveau candidat s’accumulent. Acculé par la justice, il lui faut trouver plus d’un demi-milliard de dollars d’ici au 25 mars. Le mois dernier, il a été condamné à payer plus de 450 millions - somme qui augmente avec les intérêts journaliers - pour avoir gonflé illégalement la valeur de ses actifs pendant des années. Quelques semaines auparavant, il a perdu un autre procès, cette fois pour diffamation, contre l’ex-journaliste E. Jean Carroll et doit débourser 92 millions de dollars de dommages et intérêts. L’an dernier, il avait déjà été jugé coupable d’agression sexuelle et de propos diffamatoires à son égard, et devait lui verser 5 millions de dollars. Ces sommes colossales risquent de porter un coup à sa fortune et à sa réputation de génie des affaires. Donald Trump se vante de posséder 10 milliards de dollars. Mais ses finances ont toujours été opaques, et en réalité son patrimoine serait plus proche des 2 milliards.
Le leader républicain a fait appel dans les deux cas et espère réduire le montant des pénalités. En attendant, comme le veut la loi, il doit fournir l’intégralité de la somme. Or il semble avoir du mal à rassembler les fonds, faute de liquidités, car ses investissements sont surtout concentrés dans l’immobilier. Il a dû faire appel à Chubb, une importante compagnie d’assurances, qui a donné une garantie de paiement pour les 92 millions de dollars du procès d’E. Jean Carroll, en...
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16/03 - Saint-Patrick : ce que le corned-beef raconte de l’Amérique… et de ses présidents
Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car comme le disait déjà Bossuet au XVIIe siècle, "c’est à table qu’on gouverne".
Cleveland, Ohio, un petit fast-food avec ses tables en formica et ses pipettes de yellow mustard, comme l’Amérique en compte par milliers. A ceci près que l’établissement Joe & Freddy Slyman’s, qui perpétue depuis 1964 la tradition du "meilleur sandwich de corned-beef" dixit la devanture, a déjà reçu plusieurs clients très célèbres : le président George W. Bush en 2007 et Joe Biden en 2011, à l’époque vice-président des Etats-Unis.
Ce petit faible des hommes d’Etat américains pour ces fines tranches de poitrine de bœuf rosées et saumurées - autrement meilleures que la bouillie en conserve qui porte le même nom - est tout sauf le fruit du hasard. Comme Biden, la moitié des présidents et plus de 30 millions d’Américains revendiquent être des descendants d’Irlandais. Ces racines communes ont ainsi consacré le corned-beef and cabbage (chou) comme le plat emblématique de la Saint-Patrick aux Etats-Unis.Le rosbeef devenu symbole de l’aristocratie
Mais est-il vraiment né en Irlande ? Si vous écumez en ce dimanche 17 mars les pubs de Dublin, il vous sera difficile d’en dénicher… Historiquement, c’est le porc qui joue un rôle primordial dans...
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16/03 - Livres : "new", "dark", "fantasy"… La romance au top des ventes
Les éditeurs s’en arrachent les cheveux, tant la romance, new, dark ou fantasy, prend possession de notre palmarès des fictions. Enfin, pas tous les éditeurs, puisque certains tels Hugo Publishing, désormais filiale de Glénat, ou encore HLab, filiale d’Hachette, tirent plus que jamais leur épingle du jeu. La semaine du 26 février au 3 mars, la romance prenait en effet possession de 12 des 30 premières places. Rebelote en cette semaine du 4 au 10 mars. Pour les repérer, il suffit de regarder leurs titres, la plupart du temps anglophones ; par ailleurs, faisant en général partie d’une série, ils arrivent rarement seuls, et les tomes 1, 2, 3 de s’enchaîner à une vitesse d’enfer. Autre spécificité, leur réseau de vente de prédilection, les GSS, (soit les grandes surfaces spécialisées, Fnac, Cultura, etc.) qui écoulent entre 60 et 70 % des ouvrages du genre _ contre 35 à 38 % des livres plus traditionnels comme ceux de Thomas Schlesser, Jean-Christophe Rufin, David Foenkinos ou encore Sylvain Tesson.
Pour se rendre compte de l’ampleur de la vague, il suffit de scruter les chiffres (d’Edistat). Ainsi de la romancière algérienne Sarah Rivens, présente trois fois dans notre palmarès des 30 meilleures ventes, qui affiche 155 000 exemplaires vendus de Lakestone 1 (publié le 12 janvier par HLab), 410 000 de Captive T. 1 (publié en août 2022) et 250 000 de Captive T.2 (datant de janvier 2023). L’Américaine Ana Huang n’est pas en reste avec 90 000 exemplaires écoulés de Twisted Love T. 1 (Hugo Roman) depuis octobre...
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16/03 - Elsa Vidal : "Nous nous trompons sur la manière dont les dirigeants russes perçoivent le monde"
Que révèle la guerre en Ukraine de notre diplomatie à l’égard de la Russie ? En premier lieu, des décennies de complaisance envers cette "grande Russie" qui aurait su conserver ses "valeurs traditionnelles" et serait un rempart pour notre souveraineté, selon Elsa Vidal, cheffe de la rédaction en langue russe de Radio France internationale (RFI). Dans La Fascination russe, parue aux éditions Robert Laffont, la journaliste dresse le constat d’une élite française prise au piège de l’image qu’elle se fait de la Russie, sans pour autant comprendre son langage et sa vision du monde.
L’Express : Pourquoi les élites françaises sont-elles particulièrement fascinées par la Russie ?
Elsa Vidal : Les élites soviétiques, puis russes, connaissent très bien les "tourments français". Elles s’en servent pour mieux nous manipuler. Ces "tourments" sont le fruit d’une certaine lecture de notre histoire. Il y a d’abord notre obsession pour l’antiaméricanisme : nos dirigeants cherchent depuis toujours à équilibrer leurs rapports à la puissance des Etats-Unis, qu’ils perçoivent comme prédatrice et dangereuse pour notre souveraineté. Pour eux, l’objectif est de restaurer la grandeur de la France, considérée comme perdue, et ils éprouvent une certaine nostalgie de l’empire français. Or la Russie aurait réussi à préserver cette grandeur par deux fois. D’abord en préservant son empire au moment de la révolution bolchevique, puis en maintenant, sous Vladimir Poutine, une influence dans l’ex-empire soviétique.
Enfin, nous, Français, vivons...
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15/03 - Afrique : la France envisage de mutualiser ses bases militaires avec ses partenaires
Les armées françaises envisagent de mutualiser leurs bases en Afrique avec d'autres partenaires comme les Etats-Unis, selon le compte-rendu d'une audition du chef d'Etat-major Thierry Burkhard devant la Commission de la défense de l'Assemblée nationale, publié vendredi. "Mutualiser" les bases "avec les Américains ou d'autres" partenaires est "souhaitable si nous voulons réduire notre visibilité tout en conservant le minimum d’empreinte nécessaire pour maintenir ouverts nos accès", a déclaré le général le 31 janvier dernier lors d'une audition à huis-clos.
Le président français Emmanuel Macron compte nettement réduire la présence militaire française en Afrique, à l'exception de Djibouti. Il a nommé à ce titre l'ex-ministre Jean-Marie Bockel pour discuter avec les pays partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leur sol.
Les armées françaises sont déployées sur quatre bases en Afrique, au Sénégal (450 militaires), en Côte d'Ivoire (600), au Gabon (400) et au Tchad (1 000). Quelque 1 500 soldats sont également basés à Djibouti. "La réduction des effectifs déployés en permanence est possible, elle ne doit pas avoir d’effets trop importants sur notre efficacité ou notre réactivité", a assuré Thierry Burckhard devant les députés."Modifier notre schéma d’implantation"
Les bases françaises "sont installées dans les capitales, et même parfois enclavées dans des aires urbaines en expansion. Leur empreinte et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer. Nous devrons sans doute...
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15/03 - Entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, la petite guerre parallèle
Fallait-il une gaffe ou une provocation non délibérée pour obtenir le sursaut collectif dont l’Europe a besoin ? Le sommet du Triangle de Weimar (France, Allemagne, Pologne) organisé sans délai à Berlin vendredi 15 mars est en tout cas le signe qu’au moment le plus critique de la guerre d’Ukraine, existentielle pour l’Europe, l’autre urgence était de régler la bataille parallèle entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, dont les désaccords et l’inimitié avaient atteint une intensité préoccupante. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a réconcilié les deux dirigeants qui, malgré leurs approches divergentes, partagent absolument le même objectif : celui d’une défaite de la Russie, indispensable à la sécurité de l’Europe.
On n’a pas fini d’évaluer les conséquences, à la fois négatives et positives, des propos d’Emmanuel Macron affirmant ne pas exclure l’envoi de "troupes au sol" en Ukraine. Le tollé provoqué par cette phrase à l’Elysée, le 26 février, y compris par les dirigeants invités qui venaient de se réunir précisément pour envoyer un message d’unité et de fermeté au Kremlin, n’était aucunement volontaire. Si l’éventualité de l’envoi de troupes avait été discutée en haut lieu depuis plusieurs mois, dans les états-majors comme entre chefs d’Etat ou de gouvernement alliés, il avait été convenu entre eux de maintenir le flou et l’ambiguïté stratégique sur cette question non consensuelle et clivante dans les opinions publiques. Dans un premier temps, l’effet a été ravageur. Du secrétaire général de l’Otan au Premier ministre...
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15/03 - Netanyahou approuve "les plans" de Tsahal en vue d’une offensive à Rafah
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a approuvé "les plans d’action" de l’armée en vue d’une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon un communiqué transmis ce vendredi 15 mars à la presse.
"L’armée israélienne est prête pour le côté opérationnel et pour l’évacuation de la population", selon le communiqué qui ne donne aucune autre précision sur cette opération annoncée de longue date, contre laquelle les Etats-Unis et l'ONU ne cessent de mettre en garde.
Les infos à retenir
⇒ Le bateau espagnol d’aide humanitaire est arrivé à Gaza
⇒ Des tirs meurtriers sur une foule attendant de l’aide humanitaire
⇒ Olaf Scholz en visite en Jordanie puis en Israël ce week-endLes pays médiateurs travaillent d’arrache-pied pour "combler le fossé restant", dit Blinken
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré, ce vendredi 15 mars, que les pays médiateurs travaillaient "d’arrache-pied pour combler le fossé restant" en vue d’un accord sur les otages et sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
"Oui, il y a une contre-proposition qui a été avancée par le Hamas. Je ne peux évidemment pas entrer dans le détail, mais ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons d’arrache-pied avec Israël, le Qatar, l’Egypte, pour combler le fossé restant et tenter de parvenir à un accord", a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Vienne en Autriche. Il a indiqué qu’Israël avait "renvoyé des négociateurs pour poursuivre le processus". "Je pense que cela reflète le sentiment de possibilité et...
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15/03 - Travail : les notes de frais en hausse en 2023
Des dépenses en hausse sur l'année 2023 pour les salariés. C'est ce que révèle une étude publiée ce vendredi 15 mars par l'entreprise Expensya, qui s'est spécialisée dans la gestion des dépenses professionnelles. Ainsi, si le nombre de notes de frais a augmenté de 5 % l'année passée, cela se traduit par des dépenses moyennes de 2 525 euros sur l'année pour les salariés. Soit une hausse de 8,57 % par rapport à l'année 2022
Parmi les principaux postes de dépenses, les transports figurent toujours en première place, pesant pour près de 51,5 %. Les frais de déplacement ont notamment augmenté de 8,85 % en 2023 par rapport à 2022, avec la voiture restant "le mode de transport préféré des salariés français, suivie du train et de l'avion en troisième position", explique Expansya.
Les dépenses en repas d'affaires ont également augmenté de 0,31%, pour atteindre 19,7% du total. Enfin, Expensya relève une augmentation des dépenses de formation : si celles-ci ne pèsent que pour 0,44 % des dépenses totales, c'est surtout leur nombre qui a explosé, avec une augmentation de 51,25% des transactions liées aux formations en 2023.Inflation et reprise économique
Selon Expensya, une première raison de cette hausse des dépenses réside dans l'inflation, qui a continué d'accélérer sur l'année 2023, et qui "se traduit par une augmentation des dépenses pour les repas, les transports, l'hébergement et autres frais professionnels", explique l'entreprise.
La reprise définitive de l'activité économique après la pandémie de Covid-19 explique...
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15/03 - Management dans la fonction publique : pourquoi le DRH Macron a raison
Emmanuel Macron, "top manager" de l’Etat ? Ce mardi 12 mars, face à 700 hauts cadres de l’administration, le président de la République n’a pas mâché ses mots pour remobiliser ses troupes. Voyant dans la crise des démocraties "une crise de l’efficacité de l’action publique", il s’impatiente : "A chaque étage, on met des freins et à la fin, là où vous avez mis 100 en force, on arrive à 5 ou 10", déplorant les maigres résultats perçus de la réforme de l’Etat.
Certains regretteront que cette remontrance ait eu lieu face aux caméras. "On ne tance pas publiquement un collectif de managers en prenant à témoin le pays", s’indigne un consultant. Mais sur le fond, le message fait mouche. Le chef de l’Etat "comprend que le management est un levier extrêmement important de la productivité et de la création de valeur, y compris dans le secteur public, salue Laurent Cappelletti, professeur au Cnam. Des travaux de recherche français en font la démonstration, de même qu’à Harvard et à la London School of Economics".
Peut-on parler de productivité dans la fonction publique sans susciter la défiance des uns ou l’incrédulité, voire la raillerie, des autres ? "Les services publics se sont construits sur une sorte d’anti-management guidé par la procédure, la classification, la rigidité. On met les agents dans des cases, les salaires n’augmentent pas par rapport à la qualité du travail, mais sur la base d’un concours passé qui n’a rien à voir avec la réalité, poursuit Laurent Cappelletti. Les managers du public doivent motiver,...
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15/03 - La "guerre du carburant", nouvelle stratégie de l’Ukraine face à la Russie
Avec son bruit de moteur caractéristique, le drone ukrainien fend le ciel au-dessus de la ville de Riazan, à quelque 200 kilomètres au sud-est de Moscou. Arrivé à destination, il pique soudain vers la raffinerie de pétrole, avant de s’écraser dans une gerbe de flammes. Cette scène, captée en vidéo le 13 mars, deviendrait presque banale ces dernières semaines en Russie. La veille, deux installations pétrolières des régions d’Orel et Nijni Novgorod - respectivement à 160 et près de 1000 kilomètres de la frontière ukrainienne - étaient victimes d’incendies à la suite de précédentes attaques.
Depuis la mi-janvier, celles-ci se sont multipliées à un rythme inquiétant pour Moscou, avec plus d’une dizaine d’infrastructures touchées. "Les hydrocarbures sont la principale source de revenu de l’économie russe, pointe le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Avec cette guerre du carburant, les Ukrainiens veulent frapper là où ça fait mal." Selon des données publiées par Rosstat (le service fédéral des statistiques de l’État russe) en décembre 2023, le secteur pétrolier et gazier représente à lui seul plus de 17 % du PIB russe et couvre plus de 34 % des recettes de l’Etat fédéral. Une cible stratégique pour les Ukrainiens.Accroître le coût de la guerre
Le 12 mars, l’attaque contre la raffinerie Norsi du groupe Lukoil, la quatrième plus grande de Russie, à Kstovo, a entraîné la mise à l’arrêt de la moitié de la production. À elle seule, l’installation a la capacité de raffiner environ 17...
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15/03 - Russie : urnes en feu, vote de Poutine… Une première journée électorale chaotique
Les bureaux de vote pour l’élection présidentielle russe ont ouvert ce vendredi 15 mars, pour une élection vouée à faire triompher très largement ce dimanche Vladimir Poutine pour un cinquième mandat, jusqu’en 2030.
Mais ce début d’élection a été marqué par de nombreux incidents, allant d’urnes électorales brûlées à une bombe ayant explosé en Ukraine occupée, où le scrutin a également été ouvert, malgré les condamnations de la communauté internationale. Et ce, alors que des combattants russes pro-Kiev poursuivent leurs attaques près de la frontière avec l’Ukraine. Retour sur ce premier jour d’une élection sans suspense.Des incidents en nombre
Les attaques contre des bureaux de vote se sont multipliées ce vendredi. Une femme a ainsi été interpellée après avoir incendié un isoloir à Moscou, selon des médias russes, tandis qu’une deuxième, âgée de 20 ans, a tenté de jeter un cocktail Molotov sur un bureau de vote de Saint-Pétersbourg, d’après un responsable local.
Une personne a été interpellée pour avoir tenté de mettre le feu à une urne à Khanty-Mansisk en Sibérie et une autre pour avoir tenté d’allumer un pétard dans un bureau de vote de la région de Tcheliabinsk, non loin des monts Oural. Six personnes ont aussi été interpellées pour avoir versé du colorant dans les urnes près de la capitale russe, en Sibérie et dans les régions de Voronej (ouest), de Rostov-sur-le-Don (sus-ouest) et de Karatchaïévo-Tcherkessie, dans le Caucase.
Russian presidential elections: a woman tries to set ballot box on fire in the town of Kogalym, in...
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15/03 - Présidentielle russe : Poutine et les trois candidats fantoches
Ce dimanche, Vladimir Poutine sera réélu dès le premier tour président de la Fédération de Russie pour six nouvelles années. Nul besoin d’entretenir de faux suspens. La seule interrogation qui subsiste réside dans le pourcentage de voix que le Kremlin aura choisi d’accorder à son autocrate. 71,9 % en 2004, 64,3 % en 2012, 77,5 % en 2018 ; le résultat devrait avoisiner ou peut-être même dépasser les 80 % cette année.
Dans les urnes, les Russes auront en tout cas officiellement bien le choix entre quatre candidats. Aucune voix critique du pouvoir, évidemment, et notamment à propos de l’invasion de l’Ukraine ou de la dérive totalitaire toujours plus oppressante dans le pays. Les candidats trop dérangeants ont ainsi été évincés du scrutin, avec le dernier espoir incarné jusqu’à fin février par Boris Nadejdine, peu à peu devenu une figure d’opposition trop menaçante et pouvant ternir la grande victoire souhaitée par le Kremlin.
Hormis le futur vainqueur, Vladimir Poutine, trois courtisans du pouvoir ont ainsi été autorisés à se présenter : Léonid Sloutski, Nikolaï Kharitonov et Vladislav Davankov. En dépit de leurs étiquettes partisanes affichées (nationaliste, communiste, libéral), ces derniers se démarquent surtout pour savoir qui saura le mieux flatter au mieux l’autocrate du Kremlin. Tour d’horizon des candidats fantoches du scrutin qui s’est ouvert ce vendredi.Léonid Sloutski, le nationaliste et serviteur du Kremlin
Il fut le premier candidat officiellement autorisé à se présenter face à Vladimir Poutine. "Face"...
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15/03 - Russie : le signal GPS de l’avion du ministre britannique de la Défense brouillé en plein vol
Petite frayeur pour le ministre britannique de la Défense. L’avion qui transportait Grant Shapps a subi, ce mercredi 13 mars, un brouillage de signal GPS lorsqu’il est passé près de l’enclave russe de Kaliningrad.
Alors qu’il rentrait de Pologne mercredi, où il a assisté à un entraînement dans le cadre d’un vaste exercice de l’Otan, "l’avion qui transportait le ministre de la Défense et sa délégation a connu un brouillage temporaire de GPS en passant à proximité de Kaliningrad", a rapporté jeudi le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak. La sécurité de l’appareil n’a pas été compromise, a précisé cette source. Il n’est pas "inhabituel" que des avions subissent un brouillage de GPS près de l’enclave russe, a ajouté le porte-parole.Une demi-heure de brouillage
Selon le quotidien britannique The Times, dont des journalistes se trouvaient à bord de l’appareil, le phénomène a duré une demi-heure. Les téléphones ne pouvaient plus se connecter à Internet, et l’avion a dû utiliser des méthodes alternatives pour déterminer sa localisation.
"Il est rare qu’un avion transportant une personnalité importante soit touché", par ce type brouillage, poursuit le journal conservateur. Toutefois, une source au sein du ministère la Défense confie au Times que "la RAF [l’aviation militaire britannique] est bien préparée pour affronter ce type d’épisodes".
Le Royaume-Uni est l’un des plus importants soutiens de l’Ukraine depuis l’invasion lancée il y a deux ans par la Russie. L’exercice Steadfast est le plus important de l’Otan à être...
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15/03 - Sous-marins : les Pays-Bas choisissent le français Naval Group
Une victoire pour l’industrie de l’armement tricolore. Les Pays-Bas ont annoncé, ce vendredi 15 mars, avoir choisi le français Naval Group pour la construction de quatre sous-marins, un projet de plusieurs milliards d’euros, au détriment notamment du tandem entre le suédois Saab et le néerlandais Damen.
"Après un processus de devis minutieux, Naval Group construira les nouveaux sous-marins" pour les Pays-Bas, a déclaré le secrétaire d’Etat à la Défense, Christophe van der Maat, présent à Le Helder, dans le nord du pays, où se situe la plus grande base navale de la marine néerlandaise. "Ils ont réussi à proposer une offre équilibrée, polyvalente et réaliste. L’industrie néerlandaise a également un rôle important à jouer, condition importante dans le processus d’attribution", a-t-il ajouté.
La compétition opposait le groupe public français Naval Group, allié au néerlandais Royal IHC, à l’allemand thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) et au suédois Saab qui a fait alliance avec le constructeur naval néerlandais Damen.Quatre sous-marins de classe Barracuda
Ce long processus entamé en 2015 vise à remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus lancés au début des années 1990 et dont le premier a été retiré du service à l’automne dernier pour que ses pièces puissent servir à l’entretien des autres. "Equipés des derniers systèmes et technologies, les nouveaux sous-marins sont un digne successeur de la classe Walrus", a déclaré dans un communiqué le ministère néerlandais de la Défense. "Les nouveaux sous-marins constituent une...
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15/03 - Refus du rachat d’U.S. Steel par le Japon : comment Biden en fait un argument de campagne
Son principal argument : la défense des "travailleurs" américains. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’est farouchement opposé au rachat du groupe national United States Steel (U.S. Steel) par le Japonais Nippon Steel. "U.S. Steel est une entreprise emblématique depuis plus d’un siècle, et il est vital qu’elle reste une société américaine, contrôlée et gérée depuis les Etats-Unis", a affirmé le démocrate dans un communiqué, publié ce vendredi 15 mars.
"Il est important que nous maintenions des entreprises sidérurgiques américaines solides, opérées par des travailleurs américains", a-t-il martelé. C’est la première fois que le dirigeant démocrate se prononçait aussi clairement sur le sort du groupe. Jusqu’ici, la Maison-Blanche avait simplement indiqué que le projet d’acquisition monté par Nippon Steel exigeait un "examen approfondi", étant donné le rôle central d’U.S. Steel dans la production d’acier, essentielle à la sécurité nationale.
Pour l’actuel candidat à sa propre succession, outre l’enjeu crucial de souveraineté industrielle, l’élection présidentielle à venir pèse lourdement dans ce choix. Le siège d’U.S. Steel se trouve en Pennsylvanie, un "swing-state" pour lequel les résultats seront décisifs pour l’élection finale. Cet Etat du nord-est des Etats-Unis a été emporté par Donald Trump en 2016, mais c’est Joe Biden qui l’a gagné en 2020. A cette date, l’écart était toutefois très mince et l’actuel président l’avait emporté d’un peu plus de 80 000 voix seulement.Les syndicats "rassurés"
Une fois n’est pas...
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15/03 - Complotisme : ces six théories de plus en plus populaires chez les Français
Les théories complotistes ont-elles réellement le vent en poupe ? A en croire la dernière étude publiée, ce jeudi 14 mars, par le régulateur de la communication visuelle et numérique, l’Arcom, elles sont en tout cas très populaires chez les Français. Ainsi, selon le gendarme de l’audiovisuel, 60 % de la population de l’Hexagone dit croire au moins une des six théories complotistes proposées dans son étude.
Parmi les théories proposées par l’Arcom, on trouve par exemple l’existence d’un "complot juif mondial" ou l’idée selon laquelle "les Américains n’ont pas marché sur la Lune". S’y ajoutent les thèses selon lesquelles Donald Trump est le véritable vainqueur des dernières élections américaines, que la CIA est à l’origine de l’attaque des tours jumelles à New York, le 11 septembre 2001 ou encore la négation de la cause humaine du réchauffement climatique.
Les personnes interrogées sont 10 % à croire la moitié des thèses proposées, et 24 % à adhérer à la plus répandue : celle qui affirme que "le gouvernement est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher la nocivité des vaccins".
Ce phénomène reste particulièrement marqué chez les utilisateurs réguliers des réseaux sociaux - 47 % des Français affirment s’informer tous les jours via ces canaux - et notamment sur les plateformes vidéos. L’âge et le niveau d’études entrent également en compte : les personnes âgées de plus de 60 ans ainsi que celles qui n’ont pas suivi des études supérieures sont davantage susceptibles de croire à certaines théories...
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15/03 - Sciences Po, Judith Butler… La situation est grave ! Par Abnousse Shalmani
Est-ce que le fait d’empêcher une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) d’accéder à un amphithéâtre à Sciences Po aux cris de "Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste !" - propos rapportés par l’UEJF – est un "incident dérisoire", comme le dit Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce que cet accident relève de l’antisémitisme ? Est-ce que l’intervention du Premier ministre, Gabriel Attal, qui s’est déplacé sur place et a fait une déclaration devant le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques était nécessaire ? Est-ce qu’on en fait trop ou pas assez ?
Les étudiants qui participaient à l’action du Comité Palestine de Sciences Po Paris, à l’appel de Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine pour "mettre fin à la guerre génocidaire et à la colonisation en Palestine", ont tous anonymement et courageusement dénoncé la version de l’étudiante virée de l’amphithéâtre, affirmant que la jeune femme entrait, depuis les pogroms du 7 octobre, "quasi systématiquement dans des altercations et avait tendance à sortir son téléphone pour filmer les visages", afin d’envoyer les images à CNews, qui en profiterait pour présenter les étudiants de Sciences Po comme pro-Hamas et antisémites, ce qui provoquerait "une vague de harcèlement". Compte tenu de l’augmentation des actes et propos antisémites depuis le 7 octobre, nous pouvons légitimement nous demander où se situe le harcèlement.
Au vu des images de la manifestation néoféministe du 8 mars, où un groupe de féministes défilant...
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15/03 - Comment faire de la France un géant de l’IA : mode d’emploi
Coupes de champagne, ordinateurs. Dans le Marais, deux étoiles de l’IA générative française, Nabla et Mistral AI, tiennent salon. On blague sur les "X", on taquine le chatbot de Mistral. Les conversations sont spirituelles, les visages enthousiastes. A juste titre. Les Français savent que l’IA générative vient de remettre à zéro les compteurs. Personne n’a encore de longue expérience de l’IA générative. Une opportunité unique pour Paris. Car "la France est un des leaders mondiaux de l’IA", souligne Laura Connell, associée du fonds européen Atomico. Plus de 600 start-up IA y ont poussé, dont 141 dans la GenAI, révèle un récent rapport du cabinet Wavestone. "Et parmi elles, plusieurs sont spécialisées dans les modèles de fondation, la pierre angulaire de ce marché", souligne Chadi Hantouche, associé du cabinet.
Le modèle le plus puissant de Mistral AI talonne même aujourd’hui celui d’OpenAI. Le Français a d’ailleurs bouclé une spectaculaire levée de fonds (385 millions d’euros) en décembre dernier. En début d’année, Photoroom et Nabla ont également réalisé de beaux tours de table. "La France est devenue très attractive", résume Olivier Martret, associé de Serena Capital. Entre 2019 et 2023, note Dealroom, c’est d’ailleurs elle qui a attiré le plus d’investissement en capital-risque en IA générative après les Etats-Unis et Israël.
Réforme du marché du travail et de l’ISF, flat tax… Les réformes d’Emmanuel Macron ont, il faut dire, remis Paris sur la carte ces dernières années. L’action de Bpifrance et de la mission French...
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15/03 - Guerre en Ukraine : Macron a-t-il les moyens de faire peur à Poutine ?
Face à un Poutine qui ne comprend que le rapport de force, l’Europe doit montrer les dents sous peine de voir sa survie menacée. C’est en substance le discours qu’a tenu d’Emmanuel Macron qui, malgré les accusations de bellicisme, a de nouveau revêtu ses habits de chef de guerre, hier soir, lors des JT de TF1 et France 2. Sur le fond, Macron, n’en démord pas : l’heure est grave, dans un moment où la situation se complique pour les Ukrainiens et où la Russie se fait de plus en plus "menaçante". "La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre", a-t-il martelé, car ce qui se joue en Ukraine est "une guerre existentielle pour l’Europe et la France".
Revendiquant les vertus de "l’ambiguïté stratégique", Macron, est revenu jeudi soir sur sa fameuse phrase sur un possible envoi de "troupes" en Ukraine - déclaration qui avait provoqué un tollé parmi ses opposants en France, mais aussi en Europe, notamment en Allemagne. Le locataire de l’Elysée juge dangereux pour les Européens de se fixer a priori des lignes rouges quand la Russie n’en a aucune. "Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire", estime-t-il. Or, "pour avoir la paix en Europe, il ne faut pas être faible". Avec en filigrane, un constat : si l’Ukraine perd, Poutine ne s’arrêtera pas là.Olaf Scholz, le principal obstacle
Cette rhétorique offensive a permis, ces derniers jours, au président français de redorer son blason auprès des pays baltes et d’Europe de l’Est comme la Pologne, mais il lui reste encore à lever un obstacle de...
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15/03 - Rodolphe Saadé va racheter Altice Media, maison-mère de BFMTV
Le paysage audiovisuel français va être modifié. Le groupe de transport maritime CMA CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé, a annoncé, ce vendredi 15 mars, avoir signé un accord pour racheter Altice Media, maison-mère de BFMTV et RMC, à l’homme d’affaires Patrick Drahi.
"Le Groupe CMA CGM a signé ce jour une promesse d’achat avec le groupe Altice France en vue de l’acquisition de 100 % du capital d’Altice Media", a indiqué l’acquéreur dans un communiqué, précisant que la valeur d’entreprise dans la transaction était de 1,55 milliard d’euros.
Selon Altice Media, la transaction "devrait être finalisée au cours de l'été". CMA CGM a indiqué qu'il prendrait 80% d'Altice Media, les 20% restants devant être acquis par la holding de Rodolphe Saadé, Merit France.
Altice France, dans un communiqué séparé, a annoncé des "négociations exclusives" pour céder à CMA CGM et Merit France 100% d'Altice Media pour un montant total en numéraire de 1,55 milliard d'euros. "Patrick Drahi exprime toute sa confiance en Rodolphe Saadé, avec qui il entretient des relations étroites et amicales depuis de nombreuses années, à sa famille, à CMA CGM et Merit France, pour continuer à investir et à développer Altice Media", a ajouté Altice.Un endettement considérable
Patrick Drahi était vendeur en raison de son endettement considérable. Il conserve les autres activités d'Altice, à savoir l'opérateur télécoms SFR, et de plus petites entreprises dans les technologies et télécoms. Le PDG d'Altice France, Arthur Dreyfus, s'est félicité dans un...
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15/03 - Paris 2024 : dans les stades, de l’électricité... mais encore du fioul
Les groupes électrogènes seront-ils vraiment mis au placard à l’occasion des JO de Paris ? Pas sûr. Certes, le comité organisateur ne plaisante pas avec le bilan carbone de l’événement qu’il annonce deux fois plus faible que celui de Londres en 2012 ou de Rio en 2016. Pour l’occasion, plusieurs stades et grandes salles de spectacles accueillant les épreuves seront connectés au réseau électrique national. Une première. Ces installations n’auront donc pas besoin de recourir au fioul pour leur approvisionnement en énergie. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure.
"Le Cojo délègue pour partie l’organisation à des infrastructures locales. Et celles-ci accueillent ensuite des prestataires. Certains pourraient arriver avec leur groupe électrogène et l’allumer le jour d’une épreuve importante. Une manière de se rassurer face à un éventuel risque de coupure", explique un fin connaisseur des grandes compétitions.
Ce ne serait pas si étonnant. En matière de retransmissions sportives ou de concerts, le recours aux solutions carbonées reste fréquent dès qu’il y a un enjeu important. "Pour le premier tour de badminton, la question ne se posera pas, mais pour la finale du 100 mètres, tout le monde sera sur les nerfs. Alors, pourquoi ne pas consommer un peu de fioul le temps de l’épreuve, tout en gardant en parallèle la connexion au réseau électrique, histoire d’avoir ceinture et bretelles ?", poursuit l’expert. L’efficacité avant l’écologie. Un classique. "De manière générale, l’usage des groupes électrogènes pendant les...
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15/03 - Mon souvenir des JO : Paul Fournel et le coup de trop du pentathlonien suédois Hans-Gunnar
"Je me souviens du pentathlon moderne de Mexico. Pourquoi me suis-je intéressé, en cet automne 1968, à Hans‐Gunnar Liljenwall ? Nous sortions d’un printemps agité, je préparais un concours difficile qui avait été repoussé à novembre et, pour m’accorder de petites récrés, je suivais les JO de Mexico‐City. […]
Je n’ai aucune passion pour le pentathlon moderne, cette série de cinq épreuves inventées par le baron de Coubertin lui-même, sur un mode vaguement militaire et qui combine l’escrime, la natation, l’équitation, le tir au pistolet et la course à pied, tout cela dans un ordre et selon des contraintes qui n’ont pas cessé de changer. Je le suivais pourtant, comme je suivais le reste.
Hans‐Gunnar, le Suédois, était un pentathlonien modeste mais expérimenté qui avait déjà participé aux JO et qui était un membre solide de sa délégation, en individuel comme par équipe. J’imagine le choc qu’a été son arrivée à Mexico en provenance de sa paisible petite bourgade de Jönköping. La chaleur, le bruit, l’altitude, l’énormité de la mégalopole, l’atmosphère si particulière, faite d’agitation frénétique et d’immobilité quasi minérale : des gens qui courent en tous sens et d’autres qui attendent interminablement, leur visage indien fermé, leur regard perdu loin du monde.
Pour se détendre avant l’épreuve de tir au pistolet, Hans‐Gunnar a eu l’idée de flâner un moment, loin des autres et des épreuves à venir, sur le Zócalo, cette place immense qui sert de cœur à la ville. Il flâne sans autre but que celui de ne penser à rien et de se...
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15/03 - AVC, Alzheimer… L’inquiétante progression des pathologies neurologiques
Accident vasculaire cérébral (AVC), séquelles du Covid, Alzheimer… Selon une vaste étude publiée, ce vendredi 15 mars, dans The Lancet Neurology, les pathologies qui frappent le système nerveux sont devenues la principale cause de problèmes de santé dans le monde. En 2021, 3,4 milliards de personnes -soit 43 % de la population mondiale- ont en effet été touchées par un trouble neurologique, selon les recherches menées par des centaines de scientifiques sous l’égide de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), l’organisme de référence en matière de statistiques de santé.
Ce type d’affections passent ainsi devant les pathologies cardiovasculaires - comme les infarctus du myocarde ou l’insuffisance cardiaque - qui demeurent néanmoins la première cause de mortalité dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMC), avec 19,8 millions de décès contre 11 millions pour les pathologies neurologiques.
Au total, ces dernières sont responsables de la perte de 443 millions d’années de vie en bonne santé - un indicateur censé aller au-delà de la simple espérance de vie, calculant la période durant laquelle une personne peut vivre sans être limitée dans les activités de la vie quotidienne - de l’ensemble de la population mondiale. En comparaison, en 1990, les chercheurs estimaient que les affections neurologiques expliquaient la perte de 375 millions d’années de vie en bonne santé. Ce chiffre a donc bondi de 18 % en 31 ans.Les AVC en tête des affections neurologiques
En tête de liste figurent les...
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15/03 - Otages à Gaza : Israël va envoyer une délégation au Qatar
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré, ce vendredi 15 mars, que les pays médiateurs travaillaient "d’arrache-pied pour combler le fossé restant" en vue d’un accord sur les otages et sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
"Oui, il y a une contre-proposition qui a été avancée par le Hamas. Je ne peux évidemment pas entrer dans le détail, mais ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons d’arrache-pied avec Israël, le Qatar, l’Egypte, pour combler le fossé restant et tenter de parvenir à un accord", a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Vienne en Autriche. Il a indiqué qu’Israël avait "renvoyé des négociateurs pour poursuivre le processus". "Je pense que cela reflète le sentiment de possibilité et d’urgence d’obtenir un accord, un cessez-le-feu, de récupérer les otages et d’acheminer encore plus d’aide humanitaire", a-t-il ajouté. Peu auparavant, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué dans un communiqué qu'Israël allait "envoyer une délégation à Doha, au Qatar, dans le cadre des négociations autour d'un échange d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens".
Les infos à retenir
⇒ Le bateau espagnol d’aide humanitaire est arrivé à Gaza
⇒ Des tirs meurtriers sur une foule attendant de l’aide humanitaire
⇒ Olaf Scholz en visite en Jordanie puis en Israël ce week-endL’aide humanitaire arrivée par bateau à Gaza a commencé à être déchargée
Le premier bateau amenant de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza via un couloir maritime...
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15/03 - Sénégal : l’opposition à Macky Sall retrouve des couleurs
La nouvelle a suscité la liesse de milliers de Dakarois descendus spontanément dans les rues de la capitale. L’opposant sénégalais Ousmane Sonko et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, sont sortis de prison jeudi 14 mars, dix jours avant l’élection.
"Ils sont sortis devant nous. Ça y est", a dit à l’AFP un de leurs avocats Me Cheikh Koureyssi Ba. Un journaliste de l’AFP a vu un 4 X 4 s’éloigner en cortège de la prison du cap Manuel à travers une foule considérable drainée par la nouvelle de la libération, peu avant minuit (locales et GMT).
Deux heures plus tard, alors que le cortège progressait lentement dans Dakar, des journalistes de l’AFP ont vu Bassirou Diomaye Faye, tunique bleu ciel et casquette blanche, saluer la foule en souriant depuis le toit ouvrant de sa voiture qui entourait son cortège. "On a vu votre soutien et votre solidarité. Nous sommes très contents", a-t-il lancé, avant d’ajouter "Sonko est libre" et d’annoncer la tenue d’une conférence de presse vendredi.
#Senegal 23H46, les opposants Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye libérés. « Sonko est libre ! » scandent des milliers de personnes réunies devant le domicile de Sonko à Dakar. pic.twitter.com/5XHlzzdBuX— Célia Cuordifede (@c_cdfe) March 15, 2024Sonko disqualifié
Ousmane Sonko n’était pas visible dans le convoi de Bassirou Diomaye Faye. Acteur principal d’un bras de fer meurtrier avec le pouvoir depuis 2021, Ousmane Sonko a été disqualifié de la présidentielle par le Conseil constitutionnel en janvier. Son...
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15/03 - Poutine promet une réplique aux attaques ukrainiennes sur le sol russe
Vladimir Poutine a juré, ce vendredi 15 mars, de répondre aux récentes attaques contre le territoire russe de combattants se disant des Russes pro-Ukrainiens, dénonçant une tentative de "perturber" la présidentielle organisée jusqu’à dimanche et censée le voir être réélu sans opposition. "Ces frappes de l’ennemi ne restent et ne resteront pas impunies", a déclaré le président russe lors d’une réunion télévisée de son conseil de sécurité. "Je suis sûr que notre peuple, le peuple russe, réagira avec encore plus d’unité", a-t-il ajouté. Evoquant plus spécifiquement les incursions terrestres, il a assuré que, "dans toutes les directions, l'ennemi n'a connu aucun succès, il a été partout repoussé et s'est retiré, ou plutôt a fui avec de lourdes pertes".
Les infos à retenir
⇒ La France, l'Allemagne et la Pologne "unis" contre Moscou
⇒ Au moins 20 morts dans l'une des attaques russes les plus meurtrières à Odessa
⇒ Un mort et deux blessés dans un bombardement ukrainien à BelgorodScholz annonce une coalition des alliés de l'Ukraine sur les armes à longue portée
La France, l'Allemagne et la Pologne sont "unies, déterminées" et "résolues à ne jamais laisser gagner la Russie", a déclaré vendredi Emmanuel Macron à Berlin au côté du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre polonais Donald Tusk.
"Nous continuerons comme nous l'avons fait depuis le premier jour à ne jamais prendre l'initiative de quelque escalade", a ajouté le président français après des semaines de tensions, notamment avec l'Allemagne, sur la stratégie de...
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15/03 - Dans l’édition, une inédite valse des transferts
On a déjà évoqué le sujet ici, en novembre dernier, mais on ne peut s’empêcher d’y revenir, tant le phénomène, intarissable, prend de l’ampleur, chaque jour apportant son lot d’annonces. De mémoire d’observateur littéraire, on n’a jamais vu une telle valse des transferts. Hier, la plupart des transfuges quittaient un "petit" éditeur pour aller chez un grand, ainsi de Fred Vargas, migrant en 2015 de Viviane Hamy vers Flammarion, ou de Franck Bouysse, délaissant la Manufacture de livres pour Albin Michel en 2020 (puis pour Phébus). Aujourd’hui, aucune maison d’édition n’est épargnée par la fuite de ses auteurs phares, pas même les plus prestigieuses, telle Gallimard, qui a perdu Jean-Christophe Rufin, parti chez Calmann-Lévy, Marc Dugain, en route pour Albin Michel, Aurélien Bellanger, réfugié au Seuil, ou encore Gilles Kepel.
A l’inverse, la maison a opéré une belle prise avec Salman Rushdie, auteur d’Actes Sud, dont elle publie Le Couteau à la mi-avril. Si Albin Michel engrange ces temps-ci avec Tatiana de Rosnay lâchant EHO, Simonetta Greggio venue de chez Stock ou Grégoire Delacourt, ex-auteur Grasset, dont on annonce La Liste 2 mes envies pour le 17 avril, rappelons qu’elle a perdu son Goncourt Pierre Lemaitre en 2020, embarqué chez Calmann-Lévy, et que Ian Manook publie début avril chez Flammarion, tandis que Françoise Chandernagor sortira un récit, L’Or des rivières, chez Gallimard fin avril… Bref, nul n’est à l’abri d’une humeur.
La tête vous tourne ? Arrêtons là, momentanément, et rappelons les raisons...
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15/03 - Européennes : les 1 001 astuces des élus LR pour être sur la liste
Faut-il répondre à un appel inconnu ? Certains passent leur tour, par crainte d’une arnaque. D’autres prennent le risque, "au cas où". A son grand regret, Frédérique Meunier appartient à la seconde catégorie. Il y a quelques jours, la députée LR décroche son téléphone. Au bout du fil, une Nadine Morano en colère. L’élue de Corrèze a commis un crime de lèse-majesté : en réunion de groupe, elle a interrogé la présence de la sarkozyste et de Brice Hortefeux sur la liste LR aux européennes, au nom du renouvellement.
Les deux femmes ne se connaissent pas. Pas un souci pour l’ancienne ministre, au tutoiement facile. "Je vais venir dans ta circonscription", "Qui te connaît ?" "T’as fait quoi ?"… Frédérique Meunier laisse passer l’orage et s’explique. Au moins le SMS envoyé par Brice Hortefeux était-il plus urbain. Sa collègue Nathalie Serre, auteure de propos analogues, a droit au même démarchage. Avec, en supplément, un coup de fil de l’eurodéputé Geoffroy Didier, qu’elle avait cité dans sa démonstration.Offensive médiatique ou discrétion
Les oreilles traînent. Séduction et pressions s’entremêlent. La bataille pour arracher des places éligibles fait rage chez Les Républicains. La droite devra dépasser 5 % des suffrages le 9 juin pour envoyer des eurodéputés à Bruxelles. Chaque point récolté au-dessus de ce seuil est la promesse d’un nouvel élu. Avec des sondages oscillant entre 7 % et 9 %, les places sont chères. Finis les passe-droits, il faut se vendre pour en être. Redécouvrir les vertus de l’humilité. Seules deux places ont...
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15/03 - "Midi contre Poutine" : la stratégie de l’opposition russe pour saper l’élection présidentielle
Que faire face à la réélection de Vladimir Poutine, acquise d’avance ? Malgré son impuissance face au processus électoral contrôlé d’une main de fer par le Kremlin, l’opposition russe n’a pas dit son dernier mot. Les cercles de dissidents ont imaginé une action collective pour que les Russes puissent manifester leur colère et désaccord avec le régime : se rendre dans tous les bureaux de vote dimanche 17 mars (au troisième et dernier jour de l'élection présidentielle), à midi, et voter contre Poutine.
"Le but de l’action est de montrer à Poutine, aux élites, aux forces de sécurité, au monde entier, mais d’abord à nous-mêmes, que le tsar est seul ! précise le site Internet "Midi contre Poutine", créé pour l’occasion - et bloqué en Russie depuis le début du mois de mars. Nous sommes plus nombreux et plus forts qu’il n’y paraît. Nous pouvons détruire l’illusion du soutien populaire à Poutine, surmonter le désespoir, trouver la force de résister davantage".Action coordonnée
Cette idée, c’est Maxim Reznik, ancien député de Saint-Pétersbourg, désormais en exil, qui l’a soufflée en premier. "J’ai émigré avec un seul objectif : combattre le fascisme de Poutine. […] J’ai longuement réfléchi à une méthode pour infliger un maximum de dégâts", explique-t-il au média russe indépendant Kholod. Lui et ses collègues du mouvement "Petersbourg européen" se sont mis d’accord pour trouver une idée qui "conviendrait à tout le monde" - car appeler à voter pour tel ou tel candidat aurait contribué à diviser l’opposition et appeler à manifester aurait...
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15/03 - Qu’est-ce que l’écocide ? L’Express vous explique tout
Dans cet épisode de La Loupe, Valentin Ehkirch, journaliste à la rubrique Climat de L’Express, nous explique ce qu'est le crime "d'écocide".
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L’équipe : Léa Bertrand (écriture et montage), Mathias Penguilly (présentation) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
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Mathias Penguilly : À L’Express, le journaliste s'y connaît le mieux quand on parle d'écocide, c’est Valentin Ehkirch de la rubrique Climat. Valentin, "écocide" ça ressemble à "génocide", la destruction d’un peuple, ou "fratricide", le fait de tuer son frère. C’est le même raisonnement ici ?
Valentin Ehkirch : Oui, tu es sur la bonne voie ! Ici, c’est la destruction de l’environnement qui est concerné, d’où le préfixe "éco". Mais c’est un terme qui est difficile à définir au niveau juridique et je vais t'expliquer pourquoi...
Pour aller plus loin :
Union européenne : et si tout restait à faire autour de l'écocide ?
"Ecocide", "islamo-gauchisme"… Quand les mots deviennent des armes politiques
Convention citoyenne pour le climat : faut-il créer le crime...
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14/03 - "Vous êtes le petit télégraphiste du Kremlin" : Mariani, cible numéro 1 du débat sur les européennes
Thierry Mariani avait oublié son parapluie pour se rendre sur Public Sénat. Il lui aurait été pourtant utile, ce jeudi, pour parer le torrent de reproches qui s’est abattu sur lui, lorsque les candidats aux élections européennes ont évoqué le conflit ukrainien. Reprenons. Les têtes de liste étaient réunies au Parlement européen pour ce premier débat de campagne avant le scrutin du 9 juin. Jordan Bardella, qui avait manifestement mieux à faire que de se rendre sur le plateau de la chaîne parlementaire ("et pourquoi pas Coquelicot TV ?" avait-il raillé, comme le rapportait La Tribune dimanche), a préféré envoyer à sa place l’eurodéputé RN Thierry Mariani, pourtant régulièrement accusé d’entretenir des accointances pro-russes. Choix judicieux s’il en est alors que l’argument principal de la majorité pour discréditer le Rassemblement national porte précisément sur ce sujet…
Il a toutefois fallu attendre le milieu de l’émission pour que tous les candidats, ou presque, tombent enfin d’accord. Au moment d’aborder la question de la guerre en Ukraine. C’est le journaliste Thomas Hugues qui a lancé les hostilités, rappelant à Thierry Mariani des propos tenus le 23 février 2022, trois jours après l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, à savoir : "La France a intérêt à avoir de bonnes relations avec la Russie." Reprenant la parole, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a tenté de se défendre, rappelant que le soutien à l’Ukraine et la délibération du 1er mars 2022 avaient été votés par "l’écrasante majorité du groupe RN"...
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14/03 - Guerre en Ukraine : "La Russie ne doit pas gagner", déclare Emmanuel Macron
Après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux en Ukraine, Emmanuel Macron a tenté ce jeudi soir de s’expliquer sur la stratégie française. Lors d’un entretien aux 20 heures de TF1 et France 2, le chef de l’Etat a dit "assumer" ses déclarations, jugeant que "la Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre". Un conflit qui est "existentiel pour notre Europe et pour la France", a-t-il déclaré. "Jamais nous ne mènerons d’offensive, jamais nous ne prendrons l’initiative", a-t-il expliqué, tout en estimant qu’il ne fallait "pas exclure des options".
"Si la Russie venait à gagner […] nous n’aurons plus de sécurité" et la "crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro", a-t-il encore lancé. "Face à l'"escalade" de Moscou, "nous devons dire que nous sommes prêts à répondre", a-t-il ajouté, prévenant au passage que "si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro"."Qui peut penser que Poutine s’arrêtera là ?
"Si face à quelqu’un qui n’a pas de limites, a franchi toutes les limites qu’il nous avait données, nous lui disons naïvement 'je n’irai pas plus loin que ceci ou que cela', à ce moment-là nous ne décidons pas la paix, on décide déjà la défaite", a-t-il assuré ce jeudi soir.
"Qui peut penser une seule seconde que le président Poutine qui n’a respecté aucun de ses engagements s’arrêtera là ?", a-t-il ajouté, en référence aux assurances répétées de la Russie avant le lancement de son offensive en Ukraine le 22 février 2022.Ceux qui posent "des limites font le...
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14/03 - Affaire TikTok aux Etats-Unis : le symbole d’une domination chinoise contrariée
TikTok n’est pas chinois. Depuis des mois, ce message est martelé par sa direction afin de convaincre les Américains qu’ils n’ont aucune raison de bannir le réseau social. Un risque qui se précise : la Chambre américaine des représentants a adopté le 13 mars une proposition de loi prévoyant l’interdiction de TikTok aux Etats-Unis si la plateforme ne rompt pas ses liens avec sa maison-mère ByteDance. L’issue du vote au Sénat demeure, elle, incertaine.
Sur le papier, ce n’est pas faux : ByteDance est immatriculée aux Iles Caïmans. Son PDG Shou Zi Chew, est basé à Singapour, et une bonne part de sa direction aux Etats-Unis ou en Europe. En pratique, c’est plus compliqué. "ByteDance Ltd est en partie détenue par un fonds chinois. Surtout, le fondateur Zhang Yiming détient 20 % du capital. Or Bytedance est probablement une "variable interest entities" (VIE), structure très fréquente pour les entreprises chinoises mondialisées, dont les statuts permettent à un détenteur minoritaire d’en exercer le contrôle. Zhang Yiming est soumis à un contrôle renforcé des autorités chinoises, ayant dû faire son "autocritique" publique en 2018, pointe le rapport de la commission d’enquête du Sénat français sur TikTok, publié en juillet dernier.
Ce rapport souligne également que TikTok a besoin des technologies, des brevets et des ingénieurs de la branche de Pékin, véritable cœur de la société ByteDance, soumis au contrôle des autorités via une "golden share". L’activité de TikTok aux Etats-Unis ne peut d’ailleurs être vendue à un...
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14/03 - Fast fashion : les députés votent des mesures pour limiter sa consommation
C’est un consensus rare dans une Assemblée nationale divisée. Jeudi 14 mars, les députés de tous bords politiques ont voté unanimement pour une proposition de loi visant à limiter la consommation en France de la mode éphémère, notamment incarnée par le groupe chinois Shein.
Aussi appelée "fast fashion", ce secteur est caractérisé par des vêtements à prix cassés, souvent fabriqués dans des pays asiatiques et dont les modèles sont constamment renouvelés. Cette industrie est critiquée par les élus pour son impact écologique et ses conditions de fabrication peu éthiques. Un marché notamment incarné en France par l’entreprise chinoise Shein.
Portée par le groupe Horizons, cette proposition de loi soutenue par le gouvernement a ainsi été adoptée en première lecture. S’il est adopté par le Sénat, ce texte ferait de la France "le premier pays au monde à légiférer pour limiter les dérives de l’ultra fast fashion", a salué dans l’hémicycle le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.Interdiction de la publicité
Ce texte prévoit deux mesures principales. D’abord, le renforcement du système de "bonus-malus" existant dans le secteur du textile. Il obligerait ainsi les sociétés de la fast fashion à intégrer "les coûts environnementaux" de leur production dans le prix de vente. A l’inverse, un "bonus" réduirait ce prix pour les entreprises les plus écoresponsables.
Le montant du malus reste à fixer par décret, mais il pourrait atteindre progressivement jusqu’à 10 euros par produit, en 2030, avec un plafond de 50 % du prix...
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14/03 - En Israël, un général recadré après avoir émis de rares critiques contre Netanyahou
Israël n’est de toute évidence pas la Russie. La presse n’est pas verrouillée et les oppositions ne sont pas bâillonnées. Mais dans l’Etat hébreu comme ailleurs, la parole des soldats est hautement surveillée, et les pas de côté, peu appréciés. Raison pour laquelle, seule une infime partie d’entre eux s’essaient à l’exercice. En sortant du silence, mercredi 13 mars, le général de brigade Dan Goldfus qui compte parmi les meilleurs éléments de Tsahal, appartient désormais à ce petit cercle de téméraires.
"Vous devez être dignes de nous", lance-t-il, en pleine conférence de presse depuis la frontière de Gaza. Le commandant de la 98ᵉ division de Tsahal s’adresse ainsi aux dirigeants de l’Etat hébreu. Grand, massif, la barbe longue, le général de 48 ans martèle dans sa tenue vert kaki : "Vous devez être dignes des soldats qui ont perdu la vie. Vous devez être dignes des réservistes […] qui se sont battus et se battent les uns aux côtés des autres." Sans omettre de rappeler au gouvernement, "l’échec retentissant" du 7 octobre. Aujourd’hui encore inavouable, pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.Le discrédit de Tsahal
Dans sa lancée, Dan Goldfus, qui a dirigé les opérations à Khan Younès, s’autorise même des critiques contre le gouvernement d’union nationale, dont le spectre s’étend des centristes libéraux aux plus conservateurs. "Assurez-vous que tout le monde participe, vous devez le faire", en référence aux juifs ultra-orthodoxes, exemptés de service militaire.
Et de poursuivre, sans préciser clairement son...
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14/03 - Brigitte Macron face à la complosphère : le rôle trouble de l’extrême droite américaine
Ce mardi 12 mars 2024, le soleil n’est pas encore levé que la complosphère française s’enflamme déjà. Sur X (anciennement Twitter), les comptes les plus influents du complotisme d’extrême droite ne cachent pas leur plaisir et crient victoire. "Le régime ne pourra plus cacher ce qui était pour l’instant une rumeur internet. Est-ce le grain de sable qui manquait pour faire dérailler la machine ?" se réjouit Mike Borowski, figure médiatique de l’extrême droite identitaire en France suivie par plus de 172 000 personnes sur X, prorusse, et gros diffuseur de fausses informations. La cause d’une telle agitation ? La sortie d’une vidéo YouTube sur la chaîne de la commentatrice politique américaine Candace Owens, qui apporterait une nouvelle preuve accablante de l’authenticité d’une théorie conspirationniste qui circule depuis 2018 sur les réseaux sociaux. Cette théorie prétend que Brigitte Macron serait née sous le nom de Jean-Michel Trogneux et que "le système" s’est organisé pour cacher la transidentité de la Première dame.
Cette Afro-Américaine, soutien de Donald Trump, est devenue en quelques années une personnalité phare de l’alt-right, un courant radical de la droite américaine. Comme le reste de la mouvance trumpiste, Owens se dit profondément "anti-establishment" et propage, lors de ses nombreuses interventions publiques, un discours ouvertement complotiste. Elle assène ses propos avec une assurance déconcertante et une irrévérence qui séduit les Américains révoltés contre le "système". Lorsqu’il s’agit de...
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14/03 - De "Mis Hermanos" à "Pas de vagues", les ados d’ici et de là-bas au cinéma
Le 21 octobre 2007, au centre de détention de Puerto Montt, à 1 000 kilomètres au sud de Santiago du Chili, une dizaine d’adolescents de 14 à 18 ans sont morts, asphyxiés ou brûlés, dans l’incendie qu’ils avaient allumé lors d’un soulèvement désespéré en vue d’une évasion improbable. Les jeunes taulards n’en pouvaient plus des humiliations, des sévices, des tortures infligées par leurs gardiens.
Seize ans plus tard, Claudia Huaiquimilla leur rend hommage avec son film Mis Hermanos ("mes frères"). Elle a créé une histoire qui aurait très bien pu être celle qui s’est passée, mais qui pourrait tout aussi bien arriver demain. La difficulté de faire un film en prison est probablement insurmontable, la réalité de l’enfermement est insaisissable. Ce film-là repose sur l’histoire de deux frangins, le plus jeune voulait faire partie du "coup" organisé par le caïd du coin. L’aîné voulait laisser le petit en dehors de tout ça, mais il a fini par céder à son caprice, et voilà le résultat : ils se retrouvent tous les deux en taule. Reproches et culpabilité sont arbitrés par une assistante sociale qui n’en peut mais.
A quel moment, dans le cœur du spectateur, ces jeunes délinquants, voleurs, violents, violeurs, assassins pour certains, par accident peut-être, infestés des pires préjugés sexistes, raciaux, culturellement appauvris par une scolarité déficiente, moralement déstabilisés par un environnement familial toxique, sexuellement anesthésiés à coups de médocs, au bout de combien de minutes de film, après les avoir acceptés en...
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14/03 - Amélie Oudéa-Castera mise en examen pour diffamation envers Noël Le Graët
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a été mise en examen en décembre dans l’enquête de la Cour de justice de la République (CJR) après la plainte en diffamation de Noël Le Graët, a-t-on appris ce jeudi 14 mars de source proche du dossier, confirmée par le parquet général de la Cour de cassation.
Une information judiciaire est ouverte à la CJR, seule juridiction habilitée à juger les ministres dans l’exercice de leurs fonctions, depuis le 21 juin pour examiner la plainte de l’ex-patron du foot français, qui reproche à la ministre des propos tenus en février 2023 sur sa gestion de la Fédération française de football (FFF).
Dans un communiqué, Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui fait office de ministère public à la CJR, a confirmé la mise en examen de la ministre par la commission d’instruction pour "diffamation publique envers un particulier".Oudéa-Castera "prête à répondre"
A l’ouverture de l’information judiciaire, le ministère des Sports avait assuré qu’Amélie Oudéa-Castera était "sereine" et "prête à répondre", ce qu’elle a fait "publiquement et à différentes reprises ces derniers mois, aux accusations infondées de Noël Le Graët".
Noël Le Graët a démissionné en février avec fracas de la FFF, qu’il dirigeait depuis 2011, après un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur sa gestion, sur fond d’accusations de harcèlement sexuel. Les inspecteurs de l’IGESR estimaient dans ce rapport que Noël Le Graët "ne dispos (ait) plus de la...
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14/03 - Le Pen impressionne un ministre, Le Maire ne ressuscite qu’une fois
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Les arrière-pensées de Breton
Si le récent tweet de Thierry Breton ("Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen mise en minorité par son propre parti") n’a guère été du goût de l’Elysée, le commissaire français a plusieurs arrière-pensées. "Il voit un schéma d’échec pour la présidente sortante de la Commission d’une part, et il vise d’autre part un poste de vice-président exécutif dans la prochaine Commission, il n’a nulle envie de laisser sa place à Amélie de Montchalin ou à Clément Beaune", raconte l’un de ses interlocuteurs.Un petit-déjeuner chez Oudéa-Castéra
Elles s’étaient vues pour la première fois chez Catherine Vautrin. Les ministres femmes du gouvernement Attal se retrouveront - normalement le mercredi 20 mars - pour un petit-déjeuner chez Amélie Oudéa-Castéra. A leur demande, elle les familiarisera avec les Jeux olympiques.Le Pen impressionne un...
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14/03 - SpaceX : le vaisseau Starship a été "perdu" lors de son troisième vol d’essai
Le troisième vol d’essai de l’immense fusée Starship de SpaceX s’est soldé, ce jeudi 14 mars, par la perte du vaisseau au moment de son retour vers la Terre, mais l’entreprise spatiale américaine s’est félicitée d’avoir rempli de nouveaux objectifs."Starship n’a jamais volé aussi loin et aussi vite", a déclaré une commentatrice lors du direct vidéo de l’entreprise du milliardaire Elon Musk.
Le décollage a eu lieu depuis la base spatiale "Starbase" de SpaceX, à Boca Chica, dans l’extrême sud du Texas, comme les deux premiers tests qui s’étaient achevés dans de spectaculaires explosions l’année dernière. Pour ce troisième essai, SpaceX avait dit vouloir accomplir plusieurs "objectifs ambitieux".Un "amerrissage dur"
Avec ses 120 mètres de haut, Starship est la fusée la plus grande du monde. Elle est aussi la plus puissante. La fusée est composée de deux étages : l’étage de propulsion Super Heavy, et au-dessus le vaisseau Starship, qui donne par extension son nom à la fusée entière.
Les deux étages se sont séparés avec succès quelques minutes après le décollage. Super Heavy devait ensuite retomber en douceur dans le Golfe du Mexique, mais n’a pas complètement réussi cette manoeuvre et a expérimenté un "amerrissage dur", selon un commentateur lors du direct vidéo de l’entreprise.
Le vaisseau a lui continué sa course durant environ une heure. Il a largement dépassé la frontière de l’espace, atteignant les plus de 200 km d’altitude selon la vidéo de SpaceX, suivie par plus de trois millions de personnes. Il devait retomber...
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14/03 - TikTok : Steven Mnuchin, l’ancien ministre de Trump qui rêve de racheter le géant chinois
TikTok bientôt sous pavillon américain ? En coulisses, certains s’activent en tout cas dans ce sens, et notamment l’ancien secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin. Ce dernier a déclaré ce jeudi 14 mars vouloir réunir un groupe d’investisseurs pour racheter le réseau social, alors que le Congrès des Etats-Unis pourrait pousser sa maison mère, le géant chinois ByteDance, à le vendre.
"C’est une belle société. Je vais assembler un groupe pour acheter TikTok", a dit l’ancien ministre républicain du gouvernement de Donald Trump (2017-2021), "parce que (la plateforme) devrait être contrôlée par des intérêts américains". "J’ai parlé à plusieurs personnes" du projet, a affirmé l’ancien dirigeant de la banque d’affaires Goldman Sachs, refusant néanmoins de révéler des noms."Des méthodes de voyou"
Cette annonce fait donc suite à un vote historique de la Chambre des représentants ce mercredi. Cette dernière a adopté un texte qui, en cas de vote favorable au Sénat et de promulgation par le président américain Joe Biden, contraindrait ByteDance à céder TikTok, sous peine d’interdiction du réseau social aux Etats-Unis. L’issue du vote au Sénat apparaît cependant pour l’instant encore incertaine.
La Chine, de son côté, a dénoncé jeudi des "méthodes de voyou" de Washington. "Si un soi-disant prétexte de sécurité nationale peut être utilisé pour écarter arbitrairement des entreprises performantes d’autres pays, alors il n’y a plus d’équité ni de justice", a fustigé face à la presse Wang Wenbin, un porte-parole du ministère des...
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14/03 - Les salariés en arrêt maladie auront droit à quatre semaines de congés payés
Les salariés en arrêt pour maladie non professionnelle vont désormais acquérir des congés payés, qui seront limités à quatre semaines sur une année, a tranché le Conseil d’Etat, interrogé par le gouvernement sur la transposition d’une directive européenne.
La durée minimale des congés payés est de quatre semaines par an en Europe contre cinq semaines en France, mais dans l’Hexagone, les absences pour maladie d’origine non professionnelle ne donnaient jusqu’ici pas lieu à l’acquisition de congés payés. "Le législateur n’est pas tenu, pour assurer la conformité de la loi française à la Constitution et au droit de l’Union européenne, de conférer aux périodes d’absence pour maladie le même effet d’acquisition de droits à congés que les périodes de travail effectif", indique le Conseil d’Etat, dans un avis publié ce mercredi 13 mars.
La plus haute juridiction administrative a par ailleurs limité à trois ans la rétroactivité des indemnités dues aux salariés qui ont été malades et ont perdu pour cela des congés depuis le 1er décembre 2009, date d’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. "L’action en paiement peut porter sur les sommes dues au titre des trois dernières années à compter de ce jour ou, lorsque le contrat de travail est rompu, sur les sommes dues au titre des trois années précédant la rupture du contrat", précise l’avis."Une absurdité vient enfin d’être corrigée"
Les organisations patronales avaient vivement protesté contre l’acquisition de congés payés pendant les absences pour maladie, et s’étaient alarmées devant le...
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14/03 - Bernard Arnault et la Légion d’honneur : les VIP de la planète à l’Elysée
Un mercredi soir pas tout à fait comme les autres, même pour un endroit comme l’Elysée. À la tombée de la nuit, ce 13 mars, les gardiens du Château ont vu défiler un impressionnant ballet de voitures de luxe. La raison ? Emmanuel Macron a remis la grand-croix de la Légion d’honneur au PDG du géant français du luxe LVMH, Bernard Arnault, en présence d’un parterre d’invités prestigieux, confirmant une information de Politico.
Parmi eux : la reine Rania de Jordanie, la chanteuse texane Beyoncé accompagnée de son mari Jay-Z, l’artiste plasticien Jeff Koons, les milliardaires Rodolphe Saadé et Vincent Bolloré, patron du groupe Vivendi et ami de Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République est aussi de la partie.
Plusieurs ministres ont fait le déplacement. Les numéros un et deux du gouvernement : Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ainsi que Rachida Dati. L’occasion pour la nouvelle ministre de la Culture de retrouver son ancienne camarade du Conseil municipal, Anne Hidalgo maire de Paris. Autre convive de cette liste non exhaustive : le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton.La consécration de l’homme le plus riche du monde
La plus haute dignité de la République a donc été remise à l’homme le plus riche de France et même… du monde, avec un patrimoine estimé à 230 milliards de dollars devant Elon Musk et ses 210 milliards de dollars, selon le classement Forbes.
Bernard Arnault s’est imposé ces trente dernières années comme le leader mondial du luxe, dans un rayon de secteurs : habillage de...
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14/03 - Ursula von der Leyen au Groenland : pourquoi l’UE lorgne sur ce territoire autonome danois
Le communiqué de la Commission européenne, publié mercredi, est plutôt sobre, pour ne pas dire discret sur les objectifs du déplacement d'Ursula von der Leyen dans le nord de l’Europe. La présidente de la Commission européenne se rend ce jeudi à Tórshavn, la capitale des Îles Féroé, où elle rencontrera le Premier ministre, Aksel Vilhelmsson Johannesen, ainsi que la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a indiqué la Commission européenne.
Ursula von der Leyen et le Premier ministre des îles Féroé devraient à cette occasion "signer une déclaration sur le renforcement de la coopération entre l’UE et les îles Féroé". Les trois dirigeants rencontreront par ailleurs des représentants d’une entreprise visant à cultiver des algues afin d’absorber le carbone et atténuer le changement climatique. Ils visiteront également les installations d’un producteur d’énergie renouvelable.
Mette Frederiksen et Ursula von der Leyen, qui brigue un second mandat en tant que présidente de l’organe exécutif de l’UE, poursuivront leur déplacement au Groenland vendredi, où ils rencontreront à Nuuk le Premier ministre, Múte Bourup Egede. Les temps forts de cette visite dans ce territoire autonome du Danemark devraient être la signature, par les trois dirigeants, d'accords dans les domaines de l’éducation et de l’environnement, ainsi que la création d’un bureau de la Commission européenne au Groenland.L’importance stratégique du Groenland
Bien qu’elle ne fasse pas partie de l’UE, la plus vaste île du monde intéresse fortement Bruxelles,...
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14/03 - Deepfakes, produits dangereux… Le tour de vis de l’UE contre les géants du web
Diffusion de "deepfakes", vente de faux médicaments, exploitation de données personnelles sensibles pour le ciblage publicitaire… Bruxelles a poursuivi, jeudi 14 mars, un vaste tour de vis contre les grandes plateformes en ligne, visant notamment les chinois TikTok et AliExpress.
La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une "enquête formelle" contre le site de commerce en ligne AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba. Il est soupçonné de ne pas avoir respecté ses obligations en matière de lutte contre la vente de produits dangereux - comme des faux médicaments.
Il s’agit de la troisième enquête ouverte dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA) entré en application depuis fin août pour mieux protéger les consommateurs contre les pratiques illégales des géants de l’internet.
Les deux premières enquêtes, ouvertes en décembre et en février, ciblaient respectivement X (anciennement Twitter) soupçonné de ne pas suffisamment lutter contre la désinformation, et TikTok, propriété du chinois ByteDance, pour des manquements présumés à ses obligations de protection des mineurs. "Le DSA tourne à plein régime et nos équipes en charge de le faire respecter à travers l’Europe sont pleinement mobilisées", s’est félicité le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton.
La Commission européenne a également réclamé jeudi des explications à huit grands services en ligne, dont TikTok, Facebook, Google, YouTube et X, sur la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de contenus...
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14/03 - TikTok bientôt interdit aux Etats-Unis ? Ces pays qui ont déjà coupé le réseau social
Le réseau social est depuis plusieurs mois dans le collimateur des autorités américaines. La menace d’une interdiction de TikTok se précise, ce jeudi 14 mars aux Etats-Unis, au lendemain de l’adoption par la Chambre américaine des représentants d’une proposition de loi qui demande à la plateforme de couper les liens avec la Chine. Il s’agit d’un développement majeur pour le réseau social, même si l’issue du vote à venir au Sénat reste incertaine.
La proposition de loi, adoptée à une large majorité de 352 voix sur 432 élus de la Chambre américaine des représentants, obligerait ByteDance, la société mère de TikTok, à vendre l’application dans un délai de cent quatre-vingts jours, faute de quoi elle serait exclue des boutiques d’applications d’Apple et de Google aux Etats-Unis. Le texte de loi "n’interdit pas TikTok", a précisé le chef de file des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries. "Il vise à résoudre des questions légitimes de sécurité nationale et de protection des données liées aux rapports du Parti communiste chinois avec un réseau social", a-t-il expliqué.
La Chine a rapidement répliqué, dénonçant une décision "contraire au principe de concurrence". "Si un soi-disant prétexte de sécurité nationale peut être utilisé pour écarter arbitrairement des entreprises performantes d’autres pays, alors il n’y a plus d’équité ni de justice", a fustigé Wang Wenbin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ajoutant : "Quand quelqu’un voit une bonne chose d’une autre personne et veut la lui...
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14/03 - Génocide des Tutsi au Rwanda : funeste trentième anniversaire, par Frédéric Encel
Voilà trente ans, en cent jours, se déroula au Rwanda le dernier génocide du XXe siècle, après celui des Arméniens par le pouvoir Jeune-Turc ottoman (1915-1916) et celui des juifs par le IIIe Reich et ses complices (1941-1945). Déclenché le 7 avril 1994 à la suite de l’assassinat du président dictateur hutu Juvénal Habyarimana, attentat qui représenta le prétexte et le signalement - et non la cause - du génocide, cet "ouragan de mort" (dixit l’historien Jean-Pierre Chrétien) frappa plus de 800 000 civils tutsi, abattus par un gouvernement Hutu Power fanatiquement raciste et une grande partie de la population, majoritairement hutu.
Trois décennies plus tard, le monde géopolitique a changé, mais deux rappels s’imposent, dont le premier concerne la France : sous François Mitterrand, un président de la République pouvait sans scrupule nommer son propre fils – notoirement incompétent en l’espèce – à la tête de la puissante "cellule Afrique" de l’Elysée, pilier majeur de la décriée Françafrique, puis passer outre les organes de commandement et la chaîne de décision traditionnelle en temps de crise militaire pour privilégier un pilotage quasi direct et volontiers occulte : le fils, le chef d’état-major personnel, des godillots aveuglément obéissants, voire des mercenaires… Durant les trois années précédant le génocide, et alors que tout indiquait que le pouvoir hutu se radicalisait, l’Elysée aura systématiquement privilégié son soutien militaire face aux rebelles extérieurs et écarté les voix et multiples indices...
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14/03 - Grippe : l’épidémie touche-t-elle à sa fin ?
La grippe montrerait-elle ses premiers signes d’essoufflement ? C’est le constat qui ressort des derniers chiffres de Santé publique France, publiés ce mercredi 13 mars, et qui font état d’un net recul de l’épidémie sur tout le territoire.
Douze des treize régions seraient même désormais en phase post-épidémique, selon les derniers chiffres de Santé publique France. Au cours de la semaine du 4 au 10 mars, cinq régions au total auraient quitté la phase épidémique, parmi lesquelles la Guyane, particulièrement touchée par l’épidémie cet hiver. La Provence-Alpes-Côte-d’Azur fait figure d’exception, demeurant à ce jour la seule région de France métropolitaine à être en phase épidémique.12 régions sur 15 tirées d’affaire
Les voyants sont également toujours au rouge dans deux régions d’Outre-mer : la Guadeloupe et la Martinique, qui peinent à sortir du niveau épidémique, s’inscrivant ainsi à rebours du reste de la France, où "la diminution de l’ensemble des indicateurs de la grippe (s’est poursuivi) […] dans toutes les classes d’âge", constate Santé publique France dans son bulletin.
📉 #Grippe #Bronchiolite #COVID19 : diminutions des indicateurs ➡️circulation active des autres virus respiratoires observée, en particulier les #rhinovirus#Gestesbarrières recommandés pour limiter leur transmission 👉Lire le bulletin IRA : https://t.co/21L7DKfejf pic.twitter.com/a0SvZf3IgN— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) March 13, 2024
Parmi les premiers indicateurs : le taux de positivité au virus de la grippe, passé de 28,6 % fin février, à...
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14/03 - Le chef du Hezbollah estime Israël trop affaibli pour lancer une guerre contre le Liban
Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres, qui a quitté mardi Chypre, progresse lentement jeudi vers la bande de Gaza au moment où les efforts s’accélèrent pour tenter d’acheminer davantage d’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. Ce bateau de l’ONG espagnole Open Arms, qui remorque une barge, faisait route à petite vitesse ce jeudi matin au large d’Israël, selon le site spécialisé Marine Traffic. Chypre, distante d’environ 370 kilomètres du territoire palestinien, a annoncé qu’un deuxième bateau était prêt à partir avec une cargaison plus importante.
La distribution de l’aide à l’intérieur même de Gaza demeure hasardeuse. Après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas, l'ONU craint une famine généralisée dans la bande de Gaza, où des dizaines de milliers de personnes ont déjà été tuées et où les bombardements israéliens se poursuivent sans répit.
Les infos à retenir
⇒ Nasrallah estime qu’Israël est trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban
⇒ Une frappe meurtrière a visé un entrepôt de l'ONU à Gaza
⇒ Amnesty dénonce la "faiblesse" de la communauté internationale Le chef du Hezbollah estime Israël trop affaibli pour lancer une guerre contre le Liban
Le chef du Hezbollah libanais, dont le parti échange des tirs avec Israël depuis des mois en soutien au Hamas palestinien, a estimé mercredi qu’Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban. "L’armée israélienne est épuisée […] sur le front nord, en Cisjordanie et à Gaza", a...
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14/03 - Russie : Moscou met en garde contre toute protestation lors de la présidentielle
Emmanuel Macron va s’expliquer ce jeudi soir devant les Français, "les yeux dans les yeux", sur les enjeux du soutien à l’Ukraine, après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux, face à une Russie de plus en plus "menaçante" en Europe.
A trois mois des élections européennes, son interview au journal télévisé de 20 heures sur TF1 et France 2 marquera aussi de facto son entrée dans la campagne, après le premier meeting de son camp dimanche à Lille. "Le président va rendre compte de la situation de manière pédagogique", résume un proche, après la signature de l’accord bilatéral de sécurité avec Kiev et le débat au Parlement sur le soutien à l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Les autorités de Moscou mettent en garde contre toute protestation lors de la présidentielle
⇒ La Russie ne montre "aucun signe" qu’elle se prépare à utiliser une arme nucléaire
⇒ Le FSB a arrêté des militants d’un groupe paramilitaire pro-UkraineLes autorités de Moscou mettent en garde contre toute protestation lors de la présidentielle
Le Parquet moscovite a mis en garde jeudi les Russes contre toute action de protestation pendant la présidentielle de vendredi à dimanche, pour laquelle l’opposante Ioulia Navalnaïa a appelé ses soutiens à se rassembler dans les bureaux de vote au même moment, vraisemblablement ce dimanche à 12h.
"L’organisation et la participation à ces événements de masse sont punissables en vertu de la législation en vigueur", a indiqué le Parquet de la capitale sur Telegram, en faisant référence aux...
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14/03 - Pays-Bas : Geert Wilders ne sera pas Premier ministre
Il jette l’éponge. Le dirigeant néerlandais d’extrême droite islamophobe Geert Wilders a annoncé, mercredi 13 mars, qu’il ne serait pas Premier ministre faute de soutien des partis politiques avec lesquels il tente de former une coalition gouvernementale.
"Je ne peux devenir Premier ministre que si TOUS les partis de la coalition me soutiennent. Ce n’était pas le cas", a déclaré M. Wilders sur X, près de quatre mois après les élections législatives.Un gouvernement de technocrates ?
L’annonce intervient la veille de la publication d’un rapport très attendu, tandis que les médias néerlandais ont fait état d’une percée dans les négociations pouvant mener à la constitution d’un gouvernement de technocrates, que Geert Wilders ne pourrait pas diriger. Les partis politiques sont prêts à franchir une "prochaine étape" dans la formation d’un gouvernement à l’issue de "bonnes" et "intenses" discussions lundi et mardi, selon le superviseur des négociations.
Alors qu’il avait régulièrement exprimé son souhait de diriger le pays après sa large victoire électorale, Geert Wilders a déclaré que son "amour pour [son] pays et [ses] électeurs est grand et plus important que [sa] propre position". Il a souligné vouloir "un gouvernement de droite. Moins d’asile et d’immigration. Les Néerlandais en premier".
La composition exacte d’un cabinet "extra-parlementaire" ou de technocrates doit encore être définie mais un tel cas de figure signifie que les chefs des partis en pourparlers - y compris Geert Wilders - doivent rester députés. Les...
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14/03 - Groupes de niveau au collège : Gabriel Attal persiste et signe
Gabriel Attal ne veut rien lâcher. Le Premier ministre a maintenu auprès de l'AFP mercredi son souhait de mettre en place des groupes de niveau en français et mathématiques au collège, très contestés, assurant qu'ils seraient "la règle" dans ces matières, et la classe entière "l'exception".
Dans un entretien à l'AFP, le Premier ministre - qui a été ministre de l'Education six mois avant d'être appelé à Matignon en janvier - a souligné qu'il parlerait de "groupes de niveau" parce que ça lui semble "plus clair pour les Français". Et il y aura bien "trois groupes selon le niveau de difficulté des élèves, avec un objectif : qu'on puisse faire le point sur le niveau des élèves, ce qui permettra de changer de groupe".Une "certaine souplesse"
Après des semaines de consultations, la ministre de l'Education Nicole Belloubet, arrivée rue de Grenelle il y a un mois, avait annoncé la semaine dernière une "certaine souplesse" dans la mise en place l'an prochain en 6e et 5e de ces groupes, censés élever le niveau des élèves. Elle avait préféré les qualifier de "groupes de besoin" et évoqué la possibilité de "rassembler les élèves en classe entière" à certains moments.
Des mots qui avaient soulagé les syndicats enseignants, qui y ont vu un infléchissement de cette réforme, à laquelle ils sont fortement opposés. Mais Gabriel Attal avait réaffirmé dès le lendemain que ces groupes seraient bien des "groupes de niveau".
"Qu'importe le nom, pourvu qu'il y ait la mesure", a déclaré mercredi Gabriel Attal auprès de l'AFP, sans préciser...
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14/03 - Sébastien Bazin - Aissata Fane, le grand patron et la jeune entrepreneuse : "On a le même problème"
On dit souvent que les groupes français, contrairement à leurs homologues allemands, ne savent pas "chasser en meute". En clair, qu’ils oublient d’embarquer dans leurs projets, notamment à l’export, les PME ou les TPE du pays, faute de bien les connaître. Pour créer du lien entre ces deux mondes, l’Association française des entreprises privées (Afep) organise depuis quelques années un événement original, le Top Afep. Durant une matinée, une quarantaine de patrons en vue reçoivent en face-à-face 300 dirigeants de petites entreprises, venus de toute la France. L’occasion de parler marché, produit, innovation. Discuter d’un éventuel partenariat. Ou simplement demander conseil. "Des conversations d’égal à égal, entre chefs d’entreprise", insiste Stéphanie Robert, la directrice générale de l’Afep.
Aissata Fane, 28 ans, a créé en 2019 la chaîne de restaurants francilienne Savane & Mousson avec son associé Julien Doan, rencontré sur les bancs de l’EM Lyon. Sélectionnée pour la 6e édition du Top Afep, qui se tiendra le 16 mars à Paris, elle a demandé à voir Sébastien Bazin, le PDG d’Accor. L’Express les a fait se rencontrer en amont, pour comprendre ce que le patron du 6e groupe hôtelier mondial – 822 000 chambres, 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier – peut bien avoir à raconter à une jeune entrepreneuse partie de rien, mais pétrie d’ambitions. Un dialogue savoureux.
L’Express : Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours et de votre société ?
Aissata Fane : Savane & Mousson est un...
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14/03 - Gain de temps, bénéfices… L’IA générative, cette révolution pour les entreprises françaises
Discret, il ne quitte jamais son poste. Il connaît les besoins de chacun, apporte un coup de pouce sur demande, et se charge de tâches que les autres renâclent à faire. Sans jamais se plaindre. Ce collègue "idéal" n’existe évidemment pas. Du moins, pas physiquement. L’apparition de ChatGPT, une intelligence artificielle générative grand public, en novembre 2022, a toutefois rendu plausible l’émergence de ce genre d’assistant virtuel, polyvalent et mobilisable 24 heures sur 24 au sein d’une entreprise ou d’une administration. Outre ChatGPT, qui dispose désormais d’une version "business", Microsoft, Google, Salesforce, et en France des compagnies telles que Mistral, Dust ou LightOn, développent également des solutions professionnelles. Au total, plusieurs centaines de LLM, ces grands modèles de langue à la base des applications d’IA génératives comme ChatGPT, se propagent dans le monde. Ces derniers excellent dans la synthèse de documents, la traduction en des dizaines de langues, la génération de textes, d’images, de voix ou de vidéos. Et si leur fiabilité n’est pas irréprochable dans la recherche de connaissances ou l’écriture de code informatique, ils ne cessent de s’améliorer. Autant de tâches que l’on pensait réservées à cette étrange faune qui hante les open spaces : les cols blancs.
En France, le géant industriel Alstom utilise l’IA générative en interne. Elle remonte rapidement à ses collaborateurs des informations auparavant contenues dans d’épais classeurs. Ceux concernant la fabrication d’un train,...
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14/03 - Paris 2024 : bientôt un médaillé à l’ADN modifié ? Enquête sur le dopage de demain
Le scénario a de quoi surprendre, mais il est loin d’être fantaisiste. Imaginez un athlète médaillé aux Jeux olympiques de Paris se présentant au contrôle antidopage. L’air serein, il remplit un flacon d’urine, voire accepte de réaliser un test sanguin. Il sourit, tout heureux de sa victoire comme de sa certitude à propos du résultat de ce test. Négatif. Pourtant, ce sportif de haut niveau le sait : il a enfreint les règles. Mais il ne risque rien à l’heure actuelle, car la méthode utilisée est tout bonnement indétectable. Pour booster ses performances et ne pas se faire prendre, le médaillé n’a utilisé aucune des substances connues, comme la testostérone ou les stéroïdes anabolisants, mais a opté pour un nouvel artifice : le dopage génétique. Il consiste à modifier son patrimoine génétique, afin de stimuler la production endogène d’une substance interdite, comme l’hormone de croissance ou l’érythropoïétine (EPO). Une utilisation détournée de la thérapie génique qui vise à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. En somme, il serait un athlète "augmenté".
Si cette menace est identifiée depuis une vingtaine d’années par les instances antidopage, aucun cas n’a été détecté jusqu’ici. Mais son ombre envahissante ne fait que s’étendre. "Le principe, dans le fond, est le même qu’avec le dopage dit ‘classique’ : on détourne une avancée scientifique utile à la population pour tricher", précise l’expert en sciences antidopage Raphaël Faiss, responsable de recherche à l’université de Lausanne. En ce...
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14/03 - Européennes : comment la guerre en Ukraine s’invite dans la campagne électorale
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Olivier Pérou, grand reporter au service politique de L’Express, vous explique comment la guerre vient bousculer les programmes.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture, présentation et montage) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits : Euronews, France 2, LCP
Crédits image : Thomas Samson/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Dans La Loupe ces dernières semaines, on vous parle très régulièrement d’une échéance importante du mois de juin : les élections européennes. Avec la crise agricole, le sujet de l’Europe est devenu inévitable. Normes, souveraineté alimentaire, climat… On s’était même dit que c’était sur ce thème de l’agriculture que la campagne allait se concentrer, avec en toile de fond notre alimentation au quotidien. C’était sans compter sur la guerre en Ukraine. Le conflit ne figure pas vraiment dans les préoccupations des Français : d’après une enquête de l’institut de sondages Odoxa, ce sont l’inflation et le pouvoir d’achat qui compteront le plus dans le vote du 9 juin. La guerre en Ukraine, elle, est très loin dans la liste : seulement 1 Français sur 10 estime que c’est un enjeu pour ces élections. Pourtant, soudainement, on ne parle...
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13/03 - Gabriel Attal à Sciences Po, son réquisitoire musclé : "Le poisson pourrit toujours par la tête"
Coup de théâtre et coup de pression, le tout en quinze minutes chrono. Il est vers 17h15, ce mardi 12 mars, dans la salle des conseils de Sciences Po, située dans l’annexe de la rue de l’Université, à Paris, lorsque Laurence Bertrand Dorléac, la présidente de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), l’instance qui chapeaute l’école, annonce à son conseil d’administration l’arrivée imminente d’un invité imprévu. Il s’agit du Premier ministre, Gabriel Attal, accompagné de Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur. Irruption inédite, de mémoire de professeur. Jamais un membre du gouvernement n’avait assisté à une telle réunion aux enjeux essentiellement budgétaires et techniques. Personne n’a été prévenu, ni Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, ni François Delattre, l’ambassadeur de France à Berlin, ni Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, participant au cénacle en "visio" : tous découvrent en direct la visite du locataire de Matignon.
Gabriel Attal ne vient pas pour commenter la démission de Mathias Vicherat, le directeur de l’école, survenue au début de cette journée irréelle, vers 8h30. L’ancien condisciple d’Emmanuel Macron à l’ENA est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales réciproques avec son ex-compagne. Quoique le chef du gouvernement en dit quand même indirectement un mot : l’administrateur provisoire de l’école, appelé à gérer les affaires courantes avant l’élection d’un nouveau patron, et le prochain directeur, devront respecter une...
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13/03 - La laïcité à l’école est "aujourd’hui plus que jamais menacée", déclare Gabriel Attal
La laïcité est "aujourd’hui plus que jamais menacée" à l’école, a estimé ce mercredi 13 mars dans un entretien à l’AFP Gabriel Attal, qui promet la mise en place de "cellules d’appui pédagogiques" pour aider les professeurs confrontés à des "résistances, voire des contestations" de leurs enseignements.
"La laïcité est menacée. Elle l’est probablement aujourd’hui plus que jamais. Elle a ses ennemis, ils sont politiques, religieux. Mais elle a aussi ses défenseurs : nos professeurs, nos fonctionnaires, nos forces de l’ordre", a déclaré le Premier ministre, à deux jours de l’anniversaire des 20 ans de la loi de 2004 contre le port de tenues ou de signes religieux ostentatoires à l’école."Les ennemis de la laïcité cherchent à infiltrer l'école"
"Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui, c'est qu'on assiste à une augmentation du nombre de signalements pour contestation d'enseignement. J'y vois à la fois le signe que les ennemis de la laïcité sont toujours présents et cherchent à infiltrer l'école et à l'affaiblir", mais aussi "le signe qu'une parole se libère" chez les enseignants, a ajouté le chef du gouvernement. Contre ce phénomène, il promet la mise en place de "cellules d’appui pédagogique" pour les enseignants qui le souhaitent, "joignables directement par les professeurs qui appréhendent une séquence d'enseignement, qui font face à des résistances, voire des contestations de leurs enseignements".
Il s'agira "d'un contact au niveau du rectorat qui puisse leur proposer trois grandes solutions : un accompagnement...
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13/03 - ONU : le monde a retrouvé son niveau de développement pré-Covid
Des conditions de vie mondiales qui n’ont jamais été aussi élevées ? Le Programme des Nations unies pour le développement a publié ce mercredi 13 mars son rapport annuel sur l’évolution de l’Indice de Développement Humain (IDH), l’indicateur de référence prenant en compte l’espérance de vie, éducation, et niveau de vie.
Au sommet de ce classement, comme souvent, on retrouve la Suisse, la Norvège et l’Islande. Suivent ensuite Hongkong, le Danemark, la Suède et l’Allemagne, tandis que la France ne se porte qu’au 28e rang, soit une place de moins qu’en 2021.
Surtout, le Pnud insiste sur le fait que le monde, de façon globale, a retrouvé son niveau de développement pré-2019, c’est-à-dire avant la crise du Covid qui a mis à l’arrêt pendant de longs mois l’économie mondiale. On assiste ainsi un retour de toutes les composantes de l’IDH "au-dessus des niveaux pré-2019". En 2020 et en 2021 pourtant, pour la première fois depuis sa création il y a plus de 30 ans, l’indicateur avait reculé deux ans de suite, revenant à des valeurs d’il y a près de cinq ans en arrière en raison d’une superposition de crises sans précédent, dont le Covid.Des inégalités qui se creusent entre Nord et Sud
Mais malgré ces nouvelles à première vue très positives, ce rapport de l'ONU se veut plus alarmant. Et notamment en raison d’un différentiel toujours plus important entre les plus développés et les pays en voie de développement. "Cette valeur mondiale masque des divergences inquiétantes entre les pays : les prévisions indiquent que tous les pays de...
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13/03 - Immobilier : les banques de nouveau en position de faire des crédits ?
La banque centrale française se veut rassurante concernant les prêts immobiliers. Dans un entretien accordé mercredi 13 mars à Franceinfo, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a assuré que les établissements bancaires étaient à nouveau plus enclins à accorder aux particuliers des crédits à l’habitat.
Et ce, alors que les banques n’ont jamais aussi peu prêté depuis 2015, selon le volume annuel cumulé des crédits immobiliers accordés en 2023. Une tendance qui continue aujourd’hui : selon les derniers chiffres de la Banque de France, le taux de croissance annuel des nouveaux prêts accordés aux ménages français a de nouveau ralenti en janvier, à 0,7 % sur 12 mois glissants, contre 0,9 % en décembre. Un niveau inédit depuis 1996. Cette situation est surtout liée à la hausse rapide des taux d’intérêt depuis 2022, décidée par la Banque centrale européenne pour tenter de contenir l’inflation.
Si ces taux d’intérêt restent élevés - en particulier pour les nouveaux crédits immobiliers hors renégociations, évalués à 4,17 % en janvier 2024, selon la Banque de France -, François Villeroy de Galhau affirme que ce bas niveau de prêts accordés "n’est plus un problème d’offre de crédit". Il invite même la population à "aller tester son banquier", tout en rappelant que la Banque de France a "demandé aux banques de mettre en place une procédure de réexamen" pour les ménages ayant vu leur première demande refusée.
Plus généralement, le gouverneur de la Banque de France a estimé que les difficultés du secteur...
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13/03 - TikTok bientôt interdit aux Etats-Unis ? Son PDG et la Chine contre-attaquent
Face à la montée en puissance de TikTok, la méfiance gagne du terrain. Et a franchi ce mercredi 13 mars un nouveau seuil. Aux Etats-Unis, une proposition de loi vient d’être adoptée par les députés de la Chambre des représentants. Voté à une large majorité par 352 des 432 élus, le texte pose au réseau social un ultimatum : rompre tout lien avec sa maison mère ByteDance dans un délai de 180 jours et plus largement avec la Chine. Ou bien devenir officiellement persona non grata aux Etats-Unis. Comprendre : être exclu des boutiques d’applications d’Apple et de Google.
Interdire TikTok. L’injonction assortie d’une pareille menace est inédite. Jusqu’alors, seule l’Inde avait prononcé l’interdiction nette et définitive de la plateforme chinoise. C’était en 2020, quelques jours après des affrontements meurtriers à la frontière sino-indienne. L’application n’a, depuis, pas été réautorisée. Mais entre-temps, d’autres Etats, et institutions ont emboîté le pas à New Delhi, sans pour autant aller aussi loin. L’an dernier, la Commission européenne, le gouvernement fédéral des Etats-Unis et plusieurs Etats américains ont interdit le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils professionnels de leurs employés. Plus récemment enfin, le gouvernement et le Parlement britanniques ont annoncé l’interdiction du réseau social sur tous leurs appareils.Ingérence chinoise
Mais depuis plusieurs mois, l’inquiétude grandit outre-Atlantique. De nombreux élus américains se montrent préoccupés par la relation en sous-marin...
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13/03 - Défense : la France doit continuer d’investir dans l’IA, par Eric Chol
Quand on pense intelligence artificielle, on pense le pape en doudoune, cette fameuse photo générée par Midjourney il y a un an, qui a fait depuis le tour des réseaux sociaux. On pense moins aux drones, supercalculateurs, ou systèmes d’armement. On a tort, car l’essor de l’intelligence artificielle provoque un tremblement de terre dans la défense. Et la France, dans le domaine, a de sérieux atouts à faire valoir pour émerger dans le peloton de tête de cette nouvelle course technologique.
En réalité, cela fait déjà belle lurette que nos gradés s’intéressent à l’IA, comme en témoigne la notoriété de nos start-up tricolores (Preligens, Comand AI, Helsing…). En 2018, le mathématicien Cédric Villani émettait déjà des recommandations pour le domaine militaire et celui du renseignement, dans son rapport sur l’intelligence artificielle. Il aura fallu attendre six ans pour voir celles-ci se concrétiser. Entretemps, la guerre en Ukraine et l’apparition de ChatGPT ont servi de catalyseurs, et l’acte de naissance de l’IA militaire vient enfin de paraître. C’est simple : sans IA, pas de défense viable ! C’est ainsi que Sébastien Lecornu, ministre des Armées, résume l’effort engagé par la France, avec l’annonce dans une interview aux Echos de la création d’une Agence ministérielle pour l’IA de défense (Amiad) et d’un supercalculateur.
Cette nouvelle structure regroupera dès cet été une cinquantaine de personnes (300 à terme), parmi lesquelles des chercheurs, des ingénieurs, des militaires. Décidée à devenir le champion militaire...
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13/03 - "Un gloubi-boulga raciste" : la polémique Aya Nakamura aux JO vue de l’étranger
Depuis que L’Express a révélé qu’Emmanuel Macron songeait à faire chanter Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la nouvelle a fait le tour des discussions et des débats, suscitant autant l’approbation pour certains que le rejet absolu chez d’autres.
De quoi parvenir jusqu’aux colonnes de la presse étrangère, qui observe avec une certaine ironie l’amplitude des débats et des commentaires sur une annonce… qui n’a rien d’officielle. "Peut-être, éventuellement, probablement : la chanteuse franco-malienne de pop urbaine et de R & B Aya Nakamura, 28 ans, devrait interpréter des chansons d’Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris le 26 juillet", ironise le journal allemand Der Spiegel.
Même constat du côté du média suisse Blick, qui insiste sur le profil des détracteurs d’Aya Nakamura. "Le plus triste est que cette polémique sordide, à relents ouvertement racistes, ne repose pour l’heure sur rien d’autre qu’une information confidentielle parue dans un magazine, selon laquelle Emmanuel Macron aurait évoqué cette possibilité avec la chanteuse. Sans aucune confirmation officielle"."Refrain connu"
Ces derniers jours, Aya Nakamura est notamment l’une des cibles du parti d’extrême droite Reconquête et de sa tête de liste aux élections européennes Marion Maréchal. "Les bébés détectent la beauté. Ils ne votent pas pour le rap, ni pour la langue banale, ni pour Aya Nakamura mais pour Mozart !", a pesté Eric Zemmour lors d’un meeting à Paris le week-end dernier, tandis qu’un...
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13/03 - "Le Problème à trois corps" bientôt sur Netflix : quelle vision de la Chine ?
Même Barack Obama en a fait l’un de ses livres de chevet. Le Problème à trois corps, succès de science-fiction international, est adapté en série sur Netflix par les showrunners de Game of Thrones. Avec ce nouveau feuilleton très attendu, la plateforme se lance dans le genre balisé de l’invasion extraterrestre : une entité lointaine et mystérieuse à la technologie avancée vient visiter l’humanité avec de funestes projets. De La Guerre des mondes à Independance Day, le refrain est classique. A une différence près : cette fois, notre envahisseur n’est découvert ni par un Britannique ni par un Américain, mais de l’autre côté du globe, en Chine.
La série Le Problème à trois corps est une nouvelle preuve du succès mondial du livre éponyme de Liu Cixin. Depuis sa publication en 2008, les trois tomes de sa trilogie se sont écoulés à plus de 35 millions d’exemplaires chacun. Traduit en 2013 aux Etats-Unis, le premier a remporté deux ans plus tard le prestigieux prix Hugo du meilleur roman. Ce triomphe, inédit pour un auteur chinois de science-fiction, a braqué l’attention des intellectuels sur l’œuvre des deux côtés du Pacifique.Enfant de la Révolution culturelle
Instrument de soft power pour Pékin, le roman est aussi perçu comme un outil de décryptage d’une "vision chinoise" du futur. "Comme toute œuvre littéraire, il s’inscrit dans un contexte précis", explique Gwennaël Gaffric, traducteur français du Problème à trois corps. Comme celui lié à l’héritage de la Révolution culturelle, par exemple, lancée en 1966 par un Mao...
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13/03 - Crise du logement : le gouvernement face à un secteur à bout de nerfs
La colère monte crescendo dans le secteur de l’immobilier. Certains seraient même tentés de rejoindre la fronde lancée par les agriculteurs mi-janvier… C’est en tout cas ce qu’a affirmé, ce mercredi 13 mars, Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lors d’un point presse au Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim), premier salon mondial du secteur.
Un courroux dopé par les récentes annonces du gouvernement, contraint de raboter le budget 2024 de 10 milliards d’euros. Enkysté dans ce véritable casse-tête budgétaire, Bercy n’a pas épargné le ministère du Logement, qui se retrouve donc amputé de quelque 300 millions d’euros. Suffisant pour signer l’arrêt de mort d’un certain nombre de dispositifs de soutien à la construction.
Plongé dans une crise sans précédent depuis plus de dix ans, le secteur s’interroge. Pour le président du Medef, Patrick Martin, les arbitrages budgétaires reviennent tout simplement à "faire de mauvaises économies".Un gouvernement en retard
La veille, le nouveau ministre du Logement Guillaume Kasbarian est arrivé au Mipim avec un bouquet de dix mesures censées endiguer la crise de l’offre de logements. Parmi lesquelles plusieurs pistes de simplification ayant pour promesse de stimuler la construction. En plus d’apparaître aux yeux des professionnels de l’immobilier comme insuffisant, ce plan présente un autre problème, et pas des moindres : le ministre aurait, selon Pascal Boulanger, plus d’un an de retard : "Les mesures prises...
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13/03 - Chaos à Haïti : aux origines d’une violence qui remonte à loin
Haïti devient un Etat souverain le 1er janvier 1804, lorsque Jean-Jacques Dessalines, esclave affranchi devenu officier de l’armée française avant de se retourner contre celle-ci, proclame l’indépendance de Saint-Domingue, la colonie française qui occupe la partie occidentale de l’île de Hispaniola (la partie orientale étant la colonie espagnole de Santo Domingo, l’actuel Saint Domingue).
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Le premier Etat noir des Amériques, qui a repris son nom précolombien après plusieurs siècles d’esclavage et de traite négrière, parachève alors treize années de guerre civile. C’est en effet dans la nuit du 22 au 23 août 1791 que des milliers d’esclaves se sont emparés des plantations des colons après la "cérémonie du Bois-Caïman", où les insurgés, mêlant rites vaudou et africains, mais aussi aspirations à l’émancipation issues de la toute jeune Révolution française, décident de se soulever contre leurs maîtres. Les sucreries sont détruites et un millier de planteurs sont massacrés, même si des témoignages font état de la clémence d’anciens esclaves, en particulier de femmes, qui auraient aidé les familles de colons dans leur fuite.
En France, le traumatisme est à l’aune de la violence qui a déferlé sur l’île. Pour ceux, majoritaires, qui dénient toute liberté aux esclaves, c’est d’abord un système économique reposant sur "l’or blanc", la canne à sucre, mais aussi le café et l’indigo, récolté par environ 500 000 esclaves, qui risque de...
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13/03 - L’intelligence artificielle
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13/03 - Nucléaire : la fusion entre l’ASN et l’IRSN, un épisode qui risque de laisser des traces
Ils ont finalement dit oui. Par 206 voix contre 117, les députés ont validé mardi soir 12 mars, quelques semaines après les sénateurs, le principe d’une fusion entre l’ASN, l’Autorité de sûreté nucléaire, et l’IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Cette victoire pour le gouvernement ne donnera pourtant pas lieu à de grandes effusions de joie.
D’abord parce que l’image du système de sûreté français sort écornée de cette longue séquence, qui dure depuis plus d’un an. "Depuis le départ, le débat est déséquilibré. On a surtout entendu les opposants à la réforme", souligne un expert du nucléaire. Certes, le président de l’ASN s’est exprimé en faveur de la fusion. L’association PNC-France (Patrimoine Nucléaire et Climat) a souligné les dérives d’un système à deux entités. La Société française d'énergie nucléaire (SFEN) a publié deux communiqués destinés à éclairer les enjeux et contrer la propagation d’idées fausses. Mais en face, un "bulldozer" a écrasé toute discussion, animé par les réflexes corporatistes, les calculs politiques et la crainte - injustifiée - d’une forte dégradation du niveau de sûreté de nos réacteurs.
"Plus c’est dangereux, moins c’est risqué", nous disent les ingénieurs de l’atome. En fait, le niveau d’exigence et de contrôle restera très élevé en France, même après la fusion. Une majorité de pays fonctionne d’ailleurs avec une seule entité, sans que cela ne pose de problème particulier. Mais en agitant le spectre de l’accident nucléaire, les opposants à la réforme ont instillé le doute chez une...
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13/03 - IA : comment faire de tous les Français des virtuoses dans ce domaine
C’est un petit groupe qui pourrait changer le destin de la France. Composé de 15 experts, le comité sur l’IA générative a rendu ce 13 mars un rapport très attendu sur ce que Paris doit mettre en place pour devenir un leader mondial de l’intelligence artificielle. Une feuille de route que le comité, co-présidé par l’économiste Philippe Aghion et la présidente du conseil d’administration de l’ENS Anne Bouverot, a mûrement réfléchie avant de la remettre à Emmanuel Macron : 600 experts ont été auditionnés et 7000 citoyens ont été sondés via une consultation. Financement des start-up, infrastructures…. Tous les chantiers que la France doit mener pour gagner la grande course de l’IA sont finement analysés. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait celui de la formation.
C’est le premier atout de Paris dans ce domaine : l’excellence de ses filières (Polytechnique, master MVA de Saclay…) en mathématiques et en ingénierie. C’est ce qui explique la forte présence de Français dans les pôles IA des géants du numérique et l’essor des entreprises tricolores de l’intelligence artificielle. La France compte plus de 600 start-up de l’IA, dont déjà 141 dans l’IA générative, pointe le dernier radar du cabinet Wavestone. "Et parmi elles, plusieurs sont spécialisées dans les modèles de fondation, la pierre angulaire de ce marché", souligne Chadi Hantouche, associé du cabinet. En particulier, Mistral AI qui talonne désormais le champion OpenAI. Pour Laura Connell, partenaire du fonds européen Atomico, cela ne fait aucun doute : "la France...
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13/03 - Fast fashion : ce que contient la proposition de loi à l’Assemblée aujourd’hui
Voilà un texte autour duquel l’hémicycle le plus polarisé de la Ve République pourrait bien faire bloc. Après avoir reçu le feu vert de la Commission du développement durable la semaine dernière, la proposition de loi qui promet de "démoder la mode éphémère" s’apprête à faire son entrée à l'Assemblée nationale. Et sera examinée ce jeudi 14 mars par l’ensemble des députés.
Le texte s’engage "à instaurer un cadre législatif pour réguler les pratiques commerciales des collections vestimentaires et d’accessoires à renouvellement très rapide, afin de réduire leur impact environnemental et de promouvoir une consommation plus durable". Et pour cause, comme le souligne la rapporteure de la proposition de loi, la députée Horizons Anne-Cécile Violland, la vente de vêtements à des prix cassés n’est rendue "possible qu’au détriment du respect d’exigences sociales et environnementales élémentaires".Mise en place d’un malus
Saluée par l’ensemble des groupes d’opposition, la proposition de loi prévoit ainsi un bouquet de mesures visant à mettre à sec les entreprises qui commercialisent des vêtements bon marché, de piètre qualité, et dont les conditions de fabrication outrepassent de plusieurs mètres les normes imposées en Europe. Plusieurs fois cité, le géant du textile chinois Shein et ses "7 200 nouveaux modèles de vêtements par jour" - soit "900 fois plus de produits" qu’une enseigne traditionnelle en France - s'illustre notamment comme l’incarnation type de la fast fashion.
Et les députés l’ont bien compris : pour anéantir un secteur,...
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13/03 - Méthane : l’inquiétante hausse des fuites de ce puissant gaz à effet de serre
La Chine, les Etats-Unis et la Russie ont un point commun dont la planète se passerait bien. Pékin, Washington et Moscou sont responsables des deux tiers des émissions de méthane, selon une analyse publiée ce mercredi 13 mars par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les émissions mondiales de méthane de l’industrie fossile, essentiellement dues aux fuites de ce puissant gaz à effet de serre, sont restées à des niveaux records en 2023, "sans raison" puisque les solutions existent et sont abordables, selon l’AIE.
La production d’énergie liée au pétrole, au gaz et au charbon "a entraîné environ 120 millions de tonnes d’émissions de méthane en 2023, soit une légère augmentation par rapport à 2022", estime l’AIE dans cette édition 2024 de son "Global Methane Tracker". L’AIE prévoit toutefois une diminution très prochaine compte tenu des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28. "Dix autres millions de tonnes" proviennent "de la bioénergie", comme le bois brûlé pour les foyers de cuisson, indique l’AIE.
Environ les deux tiers du méthane émis par l’industrie fossile "proviennent de seulement dix pays", a souligné Christophe McGlade, expert énergie à l’AIE. La Chine est "de loin" le premier émetteur pour le méthane issu du charbon, les Etats-Unis sont en tête pour celui lié au pétrole et au gaz, "suivis de près par la Russie".Des émissions proches du record de 2019
Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel, qui s’échappe des...
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13/03 - IA : une loi de régulation historique adoptée au Parlement européen
C’est une législation unique au monde. Le Parlement européen a adopté, ce mercredi 13 mars, à une très large majorité (523 voix pour, 46 voix contre) des règles pour encadrer l’intelligence artificielle. Ce texte vise notamment à protéger les droits et la sécurité, tout en soutenant l’innovation.
Ce projet de loi avait été présenté par la Commission européenne en avril 2021. L’apparition fin 2022 de ChatGPT, de la start-up californienne OpenAI, capable de rédiger des dissertations, poèmes ou traductions en quelques secondes, lui a donné une nouvelle dimension.Une réglementation "historique, pionnière"
Lors du débat ce mardi au Parlement européen, le co-rapporteur du texte, Brando Benifei (sociaux-démocrates) a souligné que le texte présenté au vote des eurodéputés constituait la "première loi contraignante du monde sur l’intelligence artificielle".
Grâce à ce texte, "les pratiques inacceptables en Europe seront maintenant interdites comme la reconnaissance des émotions sur le lieu de travail ou la déduction de l’appartenance ethnique ou religieuse d’une personne sur la base des données biométriques".
C’est une réglementation "historique, pionnière", a ajouté un autre corapporteur du texte, Dragos Tudorache (Renew, centristes et libéraux), souhaitant que l’UE "joue son rôle sur la scène internationale", et "non seulement crée des règles mais les exporte".Une approche à deux niveaux
La législation prévoit une approche à deux niveaux. Les modèles d’IA à "usage général" devront respecter des obligations de transparence...
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13/03 - Mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po : Macron dénonce des propos "intolérables"
Emmanuel Macron a dénoncé, ce mercredi 13 mars, lors du Conseil des ministres des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables" rapportés lors d’une mobilisation pro-palestinienne la veille à Sciences Po Paris.
Le chef de l’Etat "a rappelé avec clarté et fermeté sa position : oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie en aucun cas le moindre début de séparatisme", a déclaré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dans la soirée, devant le conseil d’administration de Sciences Po, que son gouvernement allait saisir la justice, via l’article 40 de procédure pénale.Journée de mobilisation
Mardi matin, une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, creuset des élites françaises, dans le cadre d’une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".
Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors "été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre" où se tenait l’action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l’encontre" de l’association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X.
"Des témoins ont été entendus" par la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau qui s’est rendue sur place mardi, selon Prisca Thevenot qui a invité "la jeune étudiante qui a été victime de ces propos […] à se présenter devant la justice."
La direction de Sciences-Po a annoncé saisir "la section...
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13/03 - Mortalité infantile : le continent africain, épicentre d’un fléau
C’est une nouvelle encourageante. La mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé à un plus bas historique en 2022, passant enfin sous la barre des 5 millions, mais ces progrès "précaires" selon un rapport dirigé par l’Unicef, préparé en coopération avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale et publié ce mercredi 13 mars.
"Il y a de bonnes nouvelles, et la plus importante est que nous avons atteint un record historique pour la mortalité des moins de 5 ans, qui est passée pour la première fois sous 5 millions : à 4,9 millions", indique à l’AFP Helga Fogstad, responsable des questions de santé à l’Unicef. Cette nouvelle estimation de 4,9 millions en 2022 représente une baisse de 51 % depuis 2000 et de 62 % depuis 1990. Des chiffres qui, comme chaque année, s’accompagnent d’une certaine marge d’erreur.Des progrès notables dans certains pays…
Les progrès sont particulièrement notables dans quelques pays en développement (Malawi, Rwanda, République démocratique du Congo, Cambodge ou Mongolie), où cette mortalité infantile a chuté de plus de 75 % depuis 2000.
"Derrière ces chiffres, il y a les histoires de sages-femmes et de personnels de santé qualifiés qui aident les mères à accoucher en toute sécurité […], qui vaccinent et protègent les enfants contre des maladies mortelles" ou qui vont "à domicile" pour s’assurer de la bonne santé et de la nutrition des enfants, a commenté dans un communiqué Catherine Russell.… Mais qui ralentissent en Afrique subsaharienne
Mais la patronne de l’Unicef...
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13/03 - L’intelligence artificielle dope la France - Le dossier de L’Express
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13/03 - Leonid Volkov : l’étrange guet-apens qui a visé l’ancien bras droit de Navalny
Mardi 12 mars, il est 22 heures passées. Dans les rues de la capitale lituanienne, Vilnius, un homme se fait agresser à quelques mètres seulement de son domicile. Munis d’un marteau, les agresseurs, dont les identités restent pour l’heure inconnues, s’acharnent sur leur victime, qu’ils aspergent de gaz lacrymogène. Pas moins de 15 coups lui sont portés. Rapidement, on apprend que l’homme n’est autre que Leonid Volkov, un opposant russe en exil, ex-député de la Douma, membre du mouvement Solidarnost et… ancien bras droit d’Alexeï Navalny, décédé à l’âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique où il purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour "extrémisme".
Leonid Volkov, 43 ans, qui a été le chef de cabinet de la campagne présidentielle de 2018 de Navalny, est immédiatement conduit aux urgences, où il passe quelques heures. Vers 1 heure du matin, son épouse se veut rassurante.
Sur son compte X (anciennement Twitter), Anna Birioukova indique que le couple est rentré "à la maison". Leonid Volkov a survécu à cette agression. Mais n’en ressort pas totalement indemne. Photos à l’appui, Anna Birioukova dévoile l’œil au beurre noir de son mari, mais également son front marqué d’une trace rouge et ses jambes tachées de sang. D’après elle, l’opposant politique russe ne peut pas marcher et son bras est cassé.Leonid Volkov, énième victime du pouvoir russe ?
Au même moment, Leonid Volkov donne de ses nouvelles sur son canal Telegram. Dans une vidéo d’une minute, bras en écharpe, le Russe exilé depuis 2019 en...
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13/03 - Ukraine : un sommet avec la Pologne, l’Allemagne et la France vendredi à Berlin
Les dirigeants de la Pologne, de l’Allemagne et de la France vont se réunir vendredi à Berlin pour un sommet en urgence consacré à l’Ukraine, a annoncé le Premier ministre polonais Donald Tusk.
"Vendredi, je serai à Berlin avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz pour discuter de la situation", a déclaré Donald Tusk, lors d’une interview à la chaîne de télévision publique TVP Info diffusée mardi soir, après sa rencontre avec le président américain Joe Biden à Washington.
Donald Tusk et le président polonais Andrzej Duda ont été reçus mardi à Washington par le président américain Joe Biden dont l'administration a affiché, malgré un blocage au Congrès, son soutien à l'Ukraine en annonçant une nouvelle aide militaire à Kiev. Le sommet tripartite se tiendra au moment où la relation franco-allemande semble fragilisée suite notamment à des divergences sur l'Ukraine.
La Pologne, l'un des plus fidèles alliés de Kiev, a exhorté à plusieurs reprises ses partenaires occidentaux à augmenter leurs dépenses en matière d'aide militaire pour contrer l'invasion russe. Dotée d'un nouveau gouvernement pro-européen, la Pologne cherche à renforcer la coopération avec Berlin et Paris face à Moscou. "À mon avis, ces trois capitales ont la tâche et le pouvoir de mobiliser toute l'Europe" pour fournir une nouvelle aide à l'Ukraine, a estimé Donald...
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13/03 - Gaza : l’Allemagne va participer aux largages aériens d’aide
Un premier bateau chargé de vivres est en route ce mercredi pour la bande de Gaza où la population est menacée par la famine, en plus des bombardements. Face à l’insuffisance de l’aide arrivant par voie terrestre dans le territoire dévasté par des mois de guerre, la communauté internationale cherche à diversifier les voies d’acheminement.
Le bateau de l’ONG espagnole Open Arms, chargé de 200 tonnes de vivres, a quitté mardi le port chypriote de Larnaca, en empruntant un couloir mis en place par l’UE et plusieurs pays. Il devrait mettre "plusieurs jours" pour arriver sur les côtes de Gaza, selon Laura Lanuza, porte-parole de cette organisation. Selon le site Vessel Finder, le navire évoluait tôt ce mercredi à très petite vitesse et se trouvait encore à environ 155 milles nautiques de la bande de Gaza, soit un peu plus de 285 kilomètres. Chypre, pays de l’UE le plus proche de Gaza, a annoncé préparer un deuxième chargement, "bien plus grand".
Les infos à retenir
⇒ Borrell dénonce l’utilisation de la faim comme "arme de guerre"
⇒ L'Allemagne va participer aux largages aériens d'aide sur Gaza
⇒ Le Maroc envoie de l’aide à Gaza via le territoire israélienL'Allemagne va participer aux largages aériens d'aide sur Gaza
L'armée allemande va participer aux opérations de largage d'aide humanitaire sur Gaza, avec d'autres pays dont la Jordanie, a annoncé ce mercredi le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius. "L'armée allemande participera au pont aérien pour Gaza initié par la Jordanie", a indiqué Boris...
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13/03 - Accusations de violences conjugales : le directeur de Sciences Po Paris Mathias Vicherat démissionne
Le directeur de Sciences-Po Paris Mathias Vicherat démissionne de son poste après avoir appris son renvoi devant un tribunal dans une affaire de violences conjugales, a-t-il annoncé mercredi dans un message interne.
"J’ai appris que mon ex-compagne et moi-même étions renvoyés devant le tribunal correctionnel […] J’ai décidé, afin de préserver (l’institution), de démissionner de mes fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques de Paris et d’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques", a-t-il écrit dans ce message envoyé à la communauté éducative de Sciences-Po et confirmé à l’AFP par la direction de l’établissement.
"C’est moins ma personne que l’institution qui m’importe, c’est pourquoi j’ai décidé, afin de la préserver, de démissionner de mes fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques de Paris et d’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques", a-t-il ajouté.
En accord avec la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, "une administration provisoire sera nommée dans les prochains jours (...) jusqu'à la nomination d'une prochaine direction", a indiqué de son côté à l'AFP la direction de Sciences Po Paris.Ils s'accusent réciproquement de violences conjugales
Mathias Vicherat, en poste depuis 2021, et sa compagne, s'accusent réciproquement de violences conjugales et ont été placés en garde à vue début décembre avant d'être remis en liberté.
Dans son message interne, Mathias Vicherat indique contester "toujours les accusations de violences...
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13/03 - Ukraine : accord européen sur une enveloppe de 5 milliards d’euros pour l’achat d’armes pour Kiev
Les 27 pays membres de l'UE ont trouvé, ce mercredi 13 mars, un accord pour ajouter 5 milliards d'euros à un fonds visant à financer l'achat d'armes pour l'Ukraine, a-t-on appris de source officielle. "Accord !", a annoncé sur X la présidence belge du Conseil de l'UE. "Les ambassadeurs de l'UE se sont mis d'accord sur le principe d'une réforme de la Facilité européenne pour la paix (FEP) pour soutenir l'Ukraine avec un budget de 5 milliards d'euros pour 2024", a-t-elle ajouté.
Après un peu plus de deux ans de guerre, l'armée ukrainienne est en manque d'effectifs et réclame des munitions et des systèmes de défense aérienne pour contenir une armée russe à l'offensive. L'UE a déjà dépensé plus de six milliards d'euros dans le cadre de sa Facilité européenne pour la paix, destinée essentiellement à rembourser les livraisons d'armes effectuées par certains Etats membres à l'Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Pour Poutine, l’Ukraine veut tenter de saper la présidentielle
⇒ Une frappe russe sur la ville de Kryvyï Rig fait au moins 3 morts
⇒ Un mort et dix blessés dans lors de l’incursion ukrainienneUne situation "difficile" dans l'est de l'Ukraine
Le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky a reconnu ce mercredi une situation "difficile" sur le front Est où les troupes russes restent à l'offensive, contrairement à d'autres zones où leur activité a "fortement diminué".
"La situation opérationnelle sur le front de l'Est reste difficile", a déclaré le général Syrsky sur la messagerie Telegram, disant s'être rendu...
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13/03 - Décès de l’amiral Philippe de Gaulle : un hommage national la semaine prochaine aux Invalides
L’amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle, est décédé à l’âge de 102 ans à Paris, a appris mercredi l’AFP auprès de sa famille. "Il est mort dans la nuit de mardi à mercredi à l’Institution nationale des Invalides dont il était pensionnaire depuis deux ans", a précisé son fils Yves de Gaulle. "Saluons la mémoire d'un père formidable et d'un grand Français, dont le sens du devoir n'avait d'égal que l'élégance et la modestie. Vision, honneur et simplicité, c'est cela finalement le gaullisme", a écrit sur X Pierre de Gaulle, autre fils de l'amiral.
"Philippe de Gaulle avait devancé l'appel de son père pour entrer en Résistance. Marin, amiral, sénateur, il ne manqua jamais le rendez-vous du courage et de l'honneur. Un siècle de bravoure française. A sa famille, les condoléances de la Nation", a de son côté salué le président de la République, Emmanuel Macron, sur X. Un hommage national aura par ailleurs lieu la semaine prochaine aux Invalides, a annoncé le gouvernement ce mercredi.Sénateur de Paris
Né le 28 décembre 1921 à Paris, Philippe de Gaulle, ancien élève de l’Ecole navale, s’était engagé dès 1940 dans les Forces navales françaises libres. Il avait participé comme enseigne de vaisseau aux campagnes dans l’Atlantique Nord jusqu’en 1944, puis à la campagne de France (1944-45) dans la division Leclerc. Lieutenant de vaisseau en 1948, capitaine de corvette en 1956, amiral en 1980, il avait mis fin à sa carrière militaire deux ans plus tard.
L'aîné des trois enfants du couple de Gaulle avait ensuite été...
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13/03 - Présidentielle américaine : Biden et Trump se donnent rendez-vous en novembre
Le duel attendu se confirme. Joe Biden et son rival Donald Trump ont obtenu, dès mardi 12 mars, assez de délégués pour s’assurer l’investiture de leur parti pour l’élection présidentielle de novembre, selon des estimations de médias américains, s’offrant pour les mois à venir un des plus longs face-à-face électoraux de l’histoire américaine.
Les résultats des primaires démocrates et républicaines organisées mardi étaient pratiquement acquis d’avance, Joe Biden et Trump ayant éliminé la concurrence. Le président sortant Joe Biden a franchi le seuil des 1 968 délégués nécessaires en remportant la primaire démocrate de Géorgie (sud). Du côté de Donald Trump, 77 ans, sa victoire dans l’Etat du Washington (nord-ouest) lui a permis de franchir la barre des 1.215 délégués nécessaires pour décrocher l’investiture du Parti républicain.La "menace Trump"
Alors que les deux hommes s’apprêtent à refaire le match de 2020, Joe Biden s’en est pris à son adversaire dans un communiqué. "Je suis honoré que la large coalition de votants représentant la riche diversité du Parti démocrate à travers le pays ait placé leur foi en moi une fois encore pour conduire le parti - et le pays -, à un moment où la menace que constitue Trump est plus grande que jamais", a déclaré le démocrate.
Si la réinvestiture précoce d’un président sortant est la norme, la victoire de l’ex-président républicain dans quasiment toutes les primaires républicaines à ce jour lui a permis de s’assurer l’investiture bien plus tôt que la plupart des candidats d’opposition lors...
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13/03 - Nucléaire : le parcours inattendu de Julia Cantel, étoile montante de la filière française
Mais qu’est-ce qui fait courir Julia Cantel ? La fierté de travailler sur le plus gros chantier nucléaire d’Europe de l’Ouest ? Le désir de montrer que les femmes peuvent embrasser avec succès une carrière scientifique et technique, même quand elles ne viennent pas d’un milieu social privilégié ? Les deux, assurément.
A 38 ans, cette figure montante de la filière nucléaire française, chargée par EDF de la sûreté sur l’énorme chantier de Hinkley Point C, à l’ouest de Londres, semble investie d’une mission. Quand elle ne s’occupe pas de neutronique ou de thermohydraulique sur la future centrale britannique, elle promeut l’énergie de l’atome partout où elle passe. Devant les dirigeants d’entreprise, les élus, les étudiants, sur son compte LinkedIn aux 23 000 abonnés et même, à l’occasion, en maternelle ! Le jour de cette rencontre, Julia Cantel revient d’un déplacement à l’université de Cambridge. Quelques jours auparavant, elle planchait devant les futurs ingénieurs de l’Ecole de chimie de Paris, "la meilleure dans son domaine". C’est là, en troisième année, que sa passion pour le nucléaire a véritablement éclos, avec l’ouverture, par curiosité autant que par défi, d’un ouvrage sur la transmutation des actinides mineurs."Renvoyer l'ascenseur"
Que raconte-t-elle à ses nombreux auditoires ? "Du factuel, jure-t-elle. Souvent, les étudiants ne se rendent pas compte des avantages du nucléaire en matière de bilan carbone. Par ailleurs, 75 % des jeunes de 24 à 35 ans pensent encore que le nucléaire pollue. Il reste donc beaucoup à...
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13/03 - Trump-Biden : un match retour "tragicomique", par Jean-François Copé
À l’aube de l’élection présidentielle américaine de 2024, un nouveau duel entre Joe Biden et Donald Trump est acquis. Voilà qui en dit long sur cette société américaine qui, tout en feignant l’enthousiasme, s’inflige ce match tragicomique alors que flotte dans l’ensemble du monde occidental une ambiance "1938". Une Amérique profondément polarisée et radicalisée où la politique est désormais réduite à des débats caricaturaux sur des sujets majeurs que l’on simplifie et déforme à l’excès.
Ce duel sans surprise met en scène Joe Biden, incarnation de l’establishment, face à Donald Trump, symbole de l’Amérique antisystème. Plus que l’adhésion, c’est bien l’opposition qui motivera les votes des électeurs. Les sondages indiquent que plus de la moitié des Américains qui se disent prêts à voter Biden le feront pour contrer Trump. A l’inverse, près de 40 % des électeurs de Trump espèrent en réalité expulser Biden de la Maison-Blanche. C’est dire le peu d’importance laissé au débat d’idées.
Avec en prime, une question lancinante : qu’est-ce qui fait qu’une démocratie, première puissance économique mondiale, incarnation pendant plus de deux cents ans de la liberté et de l’espérance pour un monde meilleur, est incapable de proposer autre chose que l’affrontement entre deux octogénaires dont on peut raisonnablement considérer du point de vue biologique qu’ils ne seront peut-être pas, dans l’exercice de leurs fonctions, au maximum de leurs capacités intellectuelles et physiques. C’est d’ailleurs davantage sur les bilans de santé des deux...
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13/03 - "Le quinquennat est à la croisée des chemins" : et Le Maire lança son offensive pour 2027
"Est-ce qu’il y a un tabou là-dessus, sinon je dis ce que j’en pense ?" Cela s’appelle mettre les pieds dans le plat et les pieds, ce jour-là, ne sont pas ceux de n’importe qui. Le samedi 9 février, Gérald Darmanin, tout ministre de l’Intérieur qu’il soit, laisse de côté les questions sécuritaires pour s’interroger, et de quelle manière, sur les choix financiers du gouvernement. Il faut faire des économies, c’est entendu, mais comment et lesquelles ? Celui qui maugrée parfois en privé contre "le lemairisme" soigne sa ligne : lui ne veut pas que les dépenses sociales soient les plus percutées. Et il fait de la politique : un collectif budgétaire, en plein printemps ? Comme lui, Gabriel Attal en écarte l’idée, estimant qu’il ne serait nécessaire que si des mesures fiscales devaient être prises.
Un mois a passé et la situation est encore pire. Ce mardi, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, donne un coup de semonce. Dans Les Echos, il prévient que "des efforts d’économie sans précédent dans l’histoire récente sont nécessaires". Les comptes sont dans le rouge.
Au gouvernement, il y en a au moins un qui a apprécié l’interview choc de Moscovici. Bruno Le Maire le sait, il est dans la ligne de mire car il ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Lui estime que "le quinquennat est à la croisée des chemins" et que plane la menace d’un retour en arrière. Or après sept années passées au ministère de l’Economie et des Finances, il ne veut pas voir son bilan entaché par des chiffres dévastateurs. Dans quinze...
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13/03 - Joëlle Barral (Google DeepMind) : "Dans l’IA, la France a de nombreux atouts"
Matignon ne s’y est pas trompé. Pour lancer la fusée France dans l’espace de l’intelligence artificielle générative, l’expertise d’une Joëlle Barral est précieuse. Diplômée de Polytechnique et de Stanford, la Française directrice de la recherche en IA de Google DeepMind connaît aussi bien la vibrante Silicon Valley que l’écosystème numérique tricolore. Tout au long de sa carrière, elle a œuvré à mettre la technologie au service de la science et de la santé, accumulant les brevets dans la robotique chirurgicale ou l’imagerie médicale. Cela n’a donc rien d’un hasard si elle a été invitée à faire partie du comité de l’IA générative qui rendra sous peu ses recommandations au président de la République. Rencontre.
L’Express : Dans l’IA, il semble y avoir un triptyque clef : les talents, les datas, les infrastructures. Commençons par les talents. Comment se situe la France sur ce plan par rapport à d’autres pays, notamment les Etats-Unis ?
Joëlle Barral : La France fait partie des acteurs qui comptent dans l’IA. Elle a de nombreux atouts dans ce domaine, notamment des talents, de par son héritage scientifique. Grâce à ses formations d’excellence, elle a des gens formidablement bien formés en mathématiques, mais aussi dans d’autres matières qui leur permettent d’être les entrepreneurs d’aujourd’hui. Ne prenons pas cet atout pour acquis : il faut continuer à faire beaucoup de maths pures, mais il faut aussi faire plus de maths appliquées. Avoir des personnes à même de construire de grands modèles de langage (LLM) est...
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13/03 - Azerbaïdjan-Arménie : propagande anti-française et escalade des tensions
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Emma Collet, journaliste au service Monde de L’Express, vous raconte comment la dérive nationaliste de l’Azerbaïdjan et son opposition à l’Arménie poussent le pays à une désinformation massive à l’égard de ses ennemis, dont la France.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture, présentation et montage) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Ozan Kose/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Oui, vous avez bien lu le titre du podcast du jour : "Le dictateur et les punaises de lit". Au début de l’automne dernier, vous n’avez pas pu passer à côté de l’emballement médiatique autour de ces petites bêtes qui avaient, semble-t-il, envahi nos maisons, nos trains et même nos cinémas. Eh bien, vous allez découvrir aujourd’hui que ces punaises de lit ont un rapport avec un petit pays au bord de la mer Caspienne, entre l’Europe et l’Asie. Récemment, lors d’une de ses enquêtes, une journaliste de L’Express a remonté le fil des publications sur les réseaux sociaux mentionnant ces nuisibles. Et elle a rapidement remarqué que de nombreux comptes qui participaient à amplifier ce phénomène étaient liés à l’Azerbaïdjan. La tonalité de ces posts : "Il ne fait pas bon...
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12/03 - Aide à l’Ukraine : quand le RN et la Macronie surjouent
C’est une règle d’airain des élections européennes : celui qui emporte la mise est celui qui mobilise son camp. Qui trouve les mots pour pousser les siens à sortir du lit un dimanche matin. Avec le conflit ukrainien, l’exécutif pense avoir trouvé l’alarme idéale. Lors du meeting de lancement de Renaissance à Lille, la salle vibrait davantage aux attaques contre la poutinophilie supposée du RN qu’aux éloges de la construction européenne. "Notre électorat est attentif aux questions de géopolitique, note un cadre de la campagne. Cela le soude et le pousse. C’est bien de taper et cliver sur ce sujet." "La peur est un levier de mobilisation", assumait en février un stratège macroniste. Gabriel Attal a joué cette partition ce mardi à l’Assemblée, à l’occasion du vote de l’accord de sécurité avec Kiev. "Hausse des prix de l’énergie", "Augmentation de l’inflation alimentaire", "vague migratoire"… le Premier ministre a mis en garde contre les conséquences d’une victoire russe, dans son discours défendant la stratégie française d’aide à Kiev.
Le contexte international se prête à cette stratégie, nourrie par les errements tactiques du RN. Quand il crée une Commission d’enquête sur les ingérences étrangères, il laisse soin à la majorité de tenir la plume du rapport final en lui accordant le poste de rapporteur. Jeudi, la formation d’extrême droite enverra le très russophile Thierry Mariani ferrailler à la place de Jordan Bardella lors du premier débat télévisé de la campagne. "Du pain béni pour nous, se régale un pilier...
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12/03 - Photo retouchée de Kate Middleton : on ne peut pas être à la fois princesse et authentique
"L’image du chaos", a titré mardi 12 mars le tabloïd The Mirror, tandis que le nom "Kate" fait partie des sujets les plus discutés depuis dimanche sur X (ex-Twitter). Kate Middleton, duchesse de Cornouailles et de Cambridge, future reine du Royaume-Uni, vient de présenter ses excuses pour avoir retouché de façon "amateure" une photo la représentant entourée de ses trois enfants, publiée à l’occasion de la Fête des mères britannique, lundi 10 mars. Depuis que plusieurs agences de presse ont annoncé ne plus rendre le cliché disponible, nombre d’observateurs multiplient les commentaires sur les réseaux sociaux, les uns remarquant la forme étrange des doigts du petit Louis, les autres l’absence d’alliance et de bague de fiançailles à la main de la princesse.
Il s’agit de la première photo officielle de Kate Middleton après qu’elle a subi une opération à l’abdomen il y a deux mois, laquelle l’oblige à suspendre ses obligations pendant plusieurs semaines. L’absence de la princesse, et les interrogations quant à son état de santé, semblent avoir provoqué, dans le pays et au-delà, une forte anxiété. Cet épisode anecdotique en dit long sur une époque prise entre deux tendances contradictoires, celle qui valorise l’authenticité - comme en témoignent toutes les tranches de vie que nous partageons sur les réseaux - et celle qui continue de célébrer l’exceptionnalité - comme le montre la notoriété extraordinaire de certaines personnalités. De ce fait, on attend des reines et des stars qu’elles nous ressemblent, tout en nous...
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12/03 - Prix des Personnalités Sciences et Santé de L’Express 2024 : rendez-vous le 21 mars
Au cours d'une soirée prestigieuse, L’Express remettra le 21 mars prochain les Prix des Personnalités Sciences et Santé de l’année en présence de nombreux professionnels de santé, de représentants de l’écosystème de la pharmacie, de scientifiques, intellectuels et politiques… Ces prix sont destinés à récompenser des personnes emblématiques sélectionnées par un jury de L’Express, qui se sont illustrées par leurs actions, recherches et leurs prises de position sur les sciences et la santé.
À l’invitation d’Alain Weill, président-directeur général de L’Express et d’Eric Chol, directeur de la rédaction, des figures du monde de la santé, des sciences et des affaires remettront quatre prix, dont le Grand prix de L’Express. Contre le complotisme et les remises en question de la science, cette soirée d'exception vise à récompenser les progrès médicaux et scientifiques.
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12/03 - Dans la course à l’IA, la France entend sortir dans le peloton de tête, par Guillaume Avrin
L’intelligence artificielle, au centre de toutes les attentions et spéculations depuis l’essor prodigieux de l’IA générative, va transformer notre société. Elle deviendra une composante clé des produits et services dans l’ensemble de l’économie, de la découverte de médicaments et de matériaux aux solutions au changement climatique. Une course technologique entre grandes nations s’est ainsi lancée sur les modèles dits "à la frontière", de grande dimension et dont les capacités dépassent celles des modèles les plus avancés commercialisés en 2023. Elle est stimulée par les nouvelles perspectives économiques et de progrès social offertes par cette évolution. La France dispose d’atouts et entend bien sortir de cette course dans le peloton de tête.
Quels sont ces atouts ? D’abord, les talents et les entreprises déterminées capables de produire des modèles génératifs à l’état de l’art, notamment pour la génération de textes, comme Mistral, LigthOn ou OpenLLM France. Ainsi que dans la génération d’images (PhotoRoom), la génération de vidéos (Aive) et les applicatifs (Poolside, Nabla, Bioptimus, Comand.ai, Dust et beaucoup d’autres). C’est, au-delà, tout un écosystème national qui s’affaire avec ses plus de 600 start-up en IA, dont une dizaine de licornes.
Notre politique doit être d’accompagner ces initiatives et d’en faire des champions en leur assurant un accès aux ressources et infrastructures qui leur permettront de mener à bien leurs développements. Leur compétitivité dépendra du concours de talents en mathématiques,...
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12/03 - Ukraine : les députés approuvent largement l’accord de sécurité entre Kiev et Paris
C’est un vote sans valeur contraignante, mais qui pointe les divergences politiques à l'Assemblée nationale. Les députés ont approuvé, ce mardi 12 mars, l'accord de sécurité signé en février entre la France et l'Ukraine. Un large soutien malgré l'abstention du RN et l'opposition de LFI et des communistes.
Après de longs débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre, a annoncé dans la soirée la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à l'issue du scrutin.
🔴🏛️ Ukraine : l'Assemblée nationale approuve la déclaration du gouvernement sur l'accord de sécurité franco-ukrainien et sur le soutien à l'Ukraine. ➡️ Résultat du vote : - Pour : 372 voix - Contre : 99 voix #DirectAN pic.twitter.com/fYjDNdMGbQ— LCP (@LCP) March 12, 2024"Nous n’excluons par principe aucune option" face à la Russie
Un peu plus tôt dans la journée, le Premier ministre Gabriel Attal a été le premier à s’exprimer à la tribune pour présenter dans les détails aux députés l’accord de sécurité avec Kiev. "Nous sommes à un moment de bascule" du conflit entre Moscou et Kiev, a estimé Gabriel Attal, saluant au passage la "résistance du peuple ukrainien (qui) a été et reste exceptionnelle".
Le chef du gouvernement a poursuivi en affirmant que "le message du président de la République a été très clair : nous n’abandonnerons pas l’Ukraine et nous n’excluons par principe aucune option. Nous nous inscrivons dans un cadre réfléchi pour réaffirmer notre soutien à l’Ukraine, mais sans faire la guerre à la Russie et en refusant toute logique...
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12/03 - Boeing : la mort d’un lanceur d’alerte replonge l’avionneur dans la tempête
Il n’avait que 62 ans et aurait pu couler une retraite paisible après trente-deux ans de bons et loyaux services. Mais John Barnett en a décidé autrement. Cet ancien salarié de Boeing a été retrouvé mort ce samedi 9 mars dans son camion stationné sur le parking de l’hôtel dans lequel il résidait depuis plusieurs jours. Selon les informations du coroner du comté de Charleston, John Barnett aurait lui-même mis fin à ses jours.
Afin de comprendre le contexte dans lequel s’inscrit ce geste ultime, rembobinons le fil pour atterrir début mars en Caroline du Sud. Une semaine avant de se donner la mort, John Barnett pose ses valises dans la ville portuaire de Charleston avec en ligne de mire, un projet : celui de faire tomber Boeing, dont il n’a cessé de dénoncer les manquements.Une dernière semaine rythmée par les interrogatoires
Retraité depuis plus de six ans, le sexagénaire attend toutefois ce mois de mars pour effectuer une déposition officielle à l’encontre de son ancien employeur. S’en suivent alors une série d’interrogatoires, conduits alternativement par ses propres avocats et ceux de Boeing. John Barnett accuse notamment son ancien employeur de s’être livré à une stratégie de dénigrement. Pis, d’avoir entravé sa carrière en raison des problèmes qu’il aurait signalés alors qu’il travaillait encore pour le compte de Boeing.
Car dès son arrivée en 2010 en tant que responsable qualité à l’usine de North Charleston où sont fabriqués les 787 Dreamliner - des avions ultramodernes utilisés principalement sur les...
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12/03 - Changement climatique : l’atténuer et s’y adapter
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12/03 - Présidentielle américaine : entre Trump et Biden, la Chine a choisi
"La Chine est l’ennemie des Etats-Unis, c’est là le seul point d’accord entre les républicains et les démocrates", soulignait récemment dans L’Express le chef économiste du fonds d’investissement Carmignac, Raphaël Gallardo. Ce qui ne signifie pas que le choix du futur président américain, entre Donald Trump et Joe Biden, lui soit indifférent. En fait, le candidat républicain aurait les faveurs du pays de Xi Jinping, parce qu’il "se met en porte-à-faux avec tous les alliés potentiels des Etats-Unis, et in fine n’a pas tant un objectif géostratégique qu’une ambition strictement personnelle de puissance et de réélection en interne, justifie l’économiste de l’institut Merics, François Chimits. Ce qui dérange le plus Pékin est la construction d’alliances par les Etats-Unis", dans la mesure où "les Américains ne sont plus assez puissants d’un point de vue économique et géopolitique pour, seuls, entraver sa remise en cause de l’ordre international". Or Joe Biden est plus enclin à favoriser de telles unions que son concurrent dans la course à la Maison-Blanche.Le secteur tech visé par Biden
Même conclusion en matière d’échanges commerciaux. Les Chinois redoutent davantage la stratégie du démocrate, plus subtile et plus néfaste pour leur économie. "Biden a une façon beaucoup plus ciblée d’aborder la question, avec des mesures de principe circonscrites aux secteurs technologiques de pointe." Des domaines dans lesquels, justement, Pékin cherche à monter en puissance… François Chimits, également affilié au Centre d’études...
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12/03 - Guerre en Ukraine : ces soldats russes pro-Kiev qui tentent une percée en Russie
C’est une petite percée ukrainienne sur le territoire russe menée par… des soldats russes. Ce mardi 12 mars, des volontaires combattant pour Kiev ont affirmé s’être infiltrés en Russie et avoir pris le contrôle du village frontalier de Tetkino, dans la région de Koursk. Au cœur de l’opération, deux unités : le bataillon sibérien et la Légion Liberté de la Russie. Deux groupes se revendiquant russes et luttant contre le régime de Vladimir Poutine, et qui mènent depuis le début de la guerre des actions ponctuelles contre l’armée de Moscou, que ce soient des sabotages ou des offensives éclair.
Ce mardi marquait néanmoins une offensive d’une certaine ampleur. Dans la matinée, ces combattants avaient annoncé avoir traversé la frontière russe depuis l’Ukraine, publiant une vidéo sur laquelle on peut voir trois véhicules blindés rouler dans le noir sur un chemin de campagne. Très vite dans la matinée, la Légion Liberté de la Russie, qui revendique près de 2 000 soldats sur le terrain, a affirmé sur Telegram que le village de Tetkino était désormais "entièrement contrôlé par les forces de libération russes". Ces derniers ont assuré avoir "détruit" un blindé russe dans ce village et que les forces de Moscou ont "quitté rapidement" les lieux en laissant derrière elles des armes lourdes.Des combats qui se poursuivent
Les combats étaient néanmoins toujours en cours en fin de matinée, a affirmé à l’AFP un représentant d’une de ces unités russes pro-Kiev, Alexeï Baranovsky. "L’armée russe a perdu plusieurs blindés" a-t-il affirmé,...
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12/03 - Climat : s’adapter ou se désendetter, le dilemme français
C’est l’archétype même d’une injonction contradictoire. D’un côté, la Cour des comptes dénonce la dérive de nos finances publiques, et notamment l’envolée de la dette nationale dont le montant dépasse désormais le seuil de 3 000 milliards d’euros, selon l’Insee. Mais de l’autre, les Sages pointent du doigt le retard de la France en matière d’adaptation au changement climatique. Un volet qui pourrait se révéler extrêmement coûteux.
Depuis plusieurs mois déjà, les scientifiques nous alertent : la France a beaucoup misé sur la réduction des émissions de CO2 sans réfléchir suffisamment aux questions d’adaptation. Quelques hauts fonctionnaires voyaient eux aussi le problème prendre de l’ampleur. "En matière d’adaptation, il nous faudrait anticiper des coûts de dépollution des sols, ou provisionner des ressources pour le déplacement de certaines activités humaines menacées par les inondations, pour ne citer que deux exemples", confiait récemment à L’Express un membre du réseau de fonctionnaires Le Lierre.
Un chiffre vaut parfois mieux que de longs discours : selon l’Obs’COP 2023, le baromètre annuel de l’opinion sur le climat publié par EDF, 8 % des Français interrogés sont déjà certains de devoir déménager dans les dix ans qui viennent en raison du changement climatique et de son cortège d’événements météorologiques extrêmes. Or, comme le souligne le rapport de la Cour des comptes, "de nombreux territoires fortement affectés par l’érosion côtière ne sont toujours pas couverts par un plan de prévention des risques littoraux"....
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12/03 - "Simplifiez plus vite" : l’appel de Macron aux hauts fonctionnaires
Emmanuel Macron a enjoint, ce mardi 12 mars, les hauts fonctionnaires à "simplifier plus vite" l’action publique et à être au rendez-vous, sur le terrain des "engagements" pris par l’exécutif, constatant qu’à la fin, "c’est bibi qui paye".
"Il faut aller beaucoup plus vite et plus fort en termes de simplification", a-t-il recadré dans un discours de près d’une heure devant 700 "cadres dirigeants de l’État" réunis en présentiel à Paris ou en visioconférence. "À chaque étage, on met des freins et à la fin, là où vous avez mis cent en force, on arrive à cinq ou dix" en termes de réforme de l’Etat, a-t-il déploré.
Il a rappelé à ces hauts fonctionnaires les reproches ("il vit ailleurs", "il est déconnecté") que lui adressent les Français lors de ses déplacements : "alors c’est 'bibi' qui paye", a-t-il tancé. "C’est bon pour personne, parce que ça veut dire qu’on a laissé le président de la République […] prendre un engagement, et on s’est accommodé, on a dit 'on va faire comme on a toujours fait'", a-t-il déploré, en insistant : "à la fin il faut que le dernier kilomètre soit fait."
"Si nous savons nous réformer nous-mêmes, changer de culture (administrative), nous pouvons être un des premiers pays à répondre à cette crise de confiance", a-t-il assuré.Une "culture du résultat"
Empruntant aux vocables du monde de l’entreprise, les "cadres dirigeants" plutôt que les hauts fonctionnaires, ou les "pratiques managériales", Emmanuel Macron a appelé à une "culture du résultat", de la responsabilité" et de la "prise de risque" au sein...
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12/03 - "Hisser le drapeau blanc" : on vous résume les tensions entre le pape et l’Ukraine
En voulant prôner la paix, c’est un nouveau front que le pape François a ouvert. Samedi 19 mars, le pontife a appelé l’Ukraine à sortir le "drapeau blanc". Des propos perçus par Kiev comme une demande de capitulation face à l’envahisseur russe. De là, part un imbroglio diplomatique : le président ukrainien Volodymyr Zelensky répond qu’il ne hissera "jamais" le drapeau blanc et rappelle à l’ordre l’Eglise. Berlin s’en mêle également, défendant le droit des Ukrainiens à se défendre. Depuis les propos du pape, le Vatican cherche à rectifier le tir.Acte I : "Ayez le courage de négocier", appelle le pape
Tout part de la déclaration du pape François, diffusée samedi 9 mars. Dans une interview à la télévision suisse, le pontife appelle à "avoir le courage de hisser un drapeau blanc et à négocier" pour mettre un terme à la guerre en Ukraine "avant que les choses ne s’aggravent". Dans une allusion apparente à Kiev, il ajoute : "Négocier est un mot courageux. Quand vous voyez que vous êtes vaincu, que les choses ne marchent pas, ayez le courage de négocier." Dans la foulée, le chef de l’Eglise catholique rappelle qu’il y a de "nombreux" acteurs "prêts à jouer le rôle de médiateurs", "par exemple la Turquie". Un message pour la paix sur le point d’engendrer une passe d’armes diplomatique.Acte II : l’Ukraine ne hissera "jamais" le drapeau blanc, répond Kiev au pape
L’Ukraine répond vertement, dimanche, au pape François, jurant de ne "jamais" se rendre face à la Russie. "Les assassins et les bourreaux russes ne pénètrent pas...
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12/03 - Recul de l’espérance de vie : l’effet dévastateur du Covid
La pandémie aurait-elle sonné le glas de soixante-dix ans de progression – que l’on pensait irréversible – de l’espérance de vie ? Peut-être bien que oui. Car, avec près de 7 millions de morts en un peu moins de quatre ans, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Covid-19 a largement contribué à faire reculer l’espérance de vie dans le monde. C’est ce que confirme une étude parue lundi 11 mars dans The Lancet.
D’après la revue britannique, le taux de mortalité mondiale aurait augmenté de 5,1 % sur la période de la pandémie, qui court de 2020 à 2021. Et ce alors même qu’il n’avait cessé de diminuer depuis les années 1950. En effet, entre 1950 et 2021, l’espérance de vie mondiale à la naissance a augmenté de 22,7 ans, passant de 49 ans à 71,7 ans. Or, sur les deux années de crise sanitaire, celle-ci a régressé de plus d’un an et demi, "inversant ainsi les tendances historiques", souligne l’étude.Un recul qui concerne le monde entier
Et l’atrophie observée par les chercheurs est loin d’être négligeable : le recul de l’espérance de vie aurait touché 84 % des quelque 204 pays et territoires passés au crible, soit la quasi-totalité des Etats. "Chez les adultes du monde entier, la pandémie de Covid a eu un impact sans équivalent depuis un demi-siècle, même en prenant en compte les guerres et les catastrophes naturelles", a souligné le principal auteur de l’étude, Austin Schumacher, chercheur à l’Institut de métrique et d’évaluation de la santé (Institute for Health Metrics and Evaluation, IHME) de...
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12/03 - Cadres : le télétravail, l’argument choc pour rester fidèle à son entreprise
Lancer sa machine à laver entre deux réunions, préparer le déjeuner de ses enfants… De nombreux actifs se sont parfaitement accommodés à ce nouveau modèle. Au risque de ne pas pouvoir faire marche arrière ? Le télétravail régulier est "désormais bien installé dans l’organisation du travail des cadres", selon une étude de l’Apec publiée mardi 12 mars. On découvre que près d’un cadre sur deux (45 %) démissionnerait si l’accès au télétravail était supprimé. L’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres rapporte qu’aucun "retour en arrière n’est envisageable pour les cadres" et ajoute que 69 % seraient mécontents en cas de réduction du télétravail (82 % en cas de suppression).
Actuellement, 67 % des cadres déclarent désormais travailler à distance contre 63 % en 2021. Et la pratique se répand en dehors des grandes entreprises. Deux tiers des cadres interrogés télétravaillent au moins un jour par semaine, dont un quart plus de deux jours par semaine, preuve de l’essor considérable du télétravail dans cette catégorie professionnelle depuis quelques années et la pandémie de Covid-19.
"On aurait pu penser qu’au fil du temps nous assisterions à un mouvement de reflux, et bien pas du tout, c’est le contraire qui se produit", soutient à nos confrères du Monde, Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, mardi 12 mars. Un cadre sur deux (51 %) considère même que le recours au télétravail n’est plus une option mais un acquis, rejoindre une entreprise sans accès au télétravail étant devenu rédhibitoire.
Cette pratique permet à sept...
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12/03 - Fin de vie : "Un pronostic vital à moyen terme, c’est six mois, douze mois ?"
Le projet de loi doit être présenté en avril en Conseil des ministres, et être examiné en première lecture le 27 mai à l’Assemblée nationale. Ce dimanche 10 mars, dans un entretien accordé à Libération et La Croix, Emmanuel Macron a annoncé l’arrivée d’une proposition de loi sur l’aide active à mourir. Pour pouvoir la demander, les patients devront cumuler un certain nombre de critères : être majeurs, atteints d’une "maladie incurable" et "capables d’un discernement plein et entier". Ils devront également subir des souffrances "réfractaires" - qui ne peuvent être soulagées - mais également avoir "un pronostic vital engagé à court ou moyen terme". Cette notion temporelle de "moyen terme", qui demande encore à être détaillée, suit un avis publié le 13 septembre 2022 par le Comité consultatif national d’éthique. Martine Lombard, professeure émérite de droit public à l’université Paris II-Panthéon-Assas, favorable à une évolution sur le sujet et auteure de L’Ultime Demande : Fin de vie, la réponse passera par la loi, analyse son inscription dans le projet de loi.
L'Express : Que pensez-vous de l’introduction de la notion de "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" dans l’aide active à mourir ? Comment définir ce "moyen terme" ?
Martine Lombard : Je m’étonne que ce projet annoncé par le président de la République ajoute une quatrième condition dans toutes celles que l’on retrouve toujours dans une législation sur l’aide active à mourir. D’abord la demande constante d’un malade lucide. Ensuite les souffrances, que le...
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12/03 - La France et l’IVG dans la Constitution : "Une détermination dont l’Allemagne pourrait s’inspirer"
La sortie d’Emmanuel Macron sur le possible envoi de troupes au sol en Ukraine n’est pas la seule exception française à avoir retenu dernièrement l’attention de la presse étrangère. Dans un tout autre registre, l’inscription de l’IVG dans la Constitution, début mars, a, elle, été largement saluée hors de France. "Une nouvelle de portée historique", s’enthousiasme le quotidien italien La Repubblica. "Cette décision "verrouille" le droit à l’avortement - légal en France depuis 1975 - et empêchera les futurs gouvernements de limiter l’accès à l’IVG à moins d’entrer en conflit avec le Conseil constitutionnel", salue le journal progressiste, qui regrette le recul de ce droit en Italie ou aux Etats-Unis.
C’est "un signal fort que la France envoie au monde", abonde le quotidien Die Welt. "La modification de la loi fondamentale française ne tombe pas du ciel. Elle est une réaction à la décision de la Cour suprême américaine qui avait annulé le droit fédéral des femmes américaines à l’avortement il y a un an et demi, retrace le journal allemand. Le président Macron […] fait preuve d’une détermination dont l’Allemagne pourrait s’inspirer."
D’autant que, exceptionnellement, cette question a fait l’objet d’un large consensus, relève le New York Times. "Le Vatican et la Conférence des évêques de France se sont opposés à l’amendement, tout comme les groupes militants antiavortement. Mais en France, pays où les appels à manifester font régulièrement descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues, l’opposition a été...
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12/03 - Des villes mal préparées face au dérèglement du climat ? L’alerte de la Cour des comptes
35,5 °C à Paris, 41 °C à Lyon, 43,2 °C à Carcassonne… De l’avis de nombreux experts, ces pics de chaleur enregistrés l’été dernier dans plusieurs villes de l’Hexagone sont un avant-goût de ce qui nous attend fréquemment dans le futur, avec une question en suspens : sommes-nous prêts à y faire face ? Pour la Cour des comptes, dont le rapport annuel est publié ce mardi 12 mars, la réponse semble évidente : nous ne le sommes pas encore.
Et pour cause, les villes françaises n’auraient adopté que "tardivement" des stratégies d’adaptation au changement climatique, prévues notamment dans les "plans climat-air-énergie territoriaux" (PCAET). Élaborée par les intercommunalités de plus de 20 000 habitants, cette planification est, par ailleurs, loin de faire l’unanimité. Dans leur rapport, les Sages de la rue Cambon étrillent des stratégies qui ne répondraient "que partiellement" aux enjeux identifiés.Paris, ville "la plus exposée en cas de canicule"
À en croire la Cour des comptes, les plans s’appuient sur des diagnostics incomplets qui, de surcroît, ne prennent pas suffisamment en compte les effets du changement climatique. Certains manqueraient même de données scientifiques.
Dans ce rapport au vitriol, le gendarme budgétaire cible les pouvoirs publics, et appelle l’Etat à définir clairement les "étapes à franchir" et les "objectifs à atteindre" afin de faciliter l’émergence de "transformations structurelles". "L’Etat ne joue pas correctement son rôle de stratège, qui consiste à fixer des objectifs clairs et à définir une...
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12/03 - L’Ukraine vous fait réagir : "Comment l’Histoire nous jugera-t-elle si nous n’intervenons pas ?"
Intervention en Ukraine : les pour…
Lucien Héritier, Margency (Val-d’Oise)
Comment l’Histoire nous jugera-t-elle si nous n’intervenons pas en Ukraine ? Depuis le début de l’agression russe, j’ai honte de notre attitude. Heureusement, une petite lueur est apparue avec les déclarations d’Emmanuel Macron, concernant l’envoi de troupes au sol en Ukraine. Merci à notre président ! ("Emmanuel Macron, le président qui fâche à tort et à raison", L’Express du 7 mars.)… et les contre
Bruno Lonchampt, Dole (Jura)
"Chargez !!!" Après avoir lancé cette réplique dans la BD Les Tuniques Bleues, le général se retourne et découvre qu’il est seul. C’est ce qui arrive au président français. Après avoir usé des appels téléphoniques avec la Russie, le voilà qui veut envoyer des soldats européens en Ukraine. Encore eût-il fallu au préalable consulter ses alliés… ("Envoi de troupes en Ukraine : le pavé dans la mare d’Emmanuel Macron", sur Lexpress.fr)L’Iran contre l’Europe
Julie Terzian, Paris
Selon une ONG protestante, 1 chrétien sur 7 serait persécuté dans le monde. De fait, le silence assourdissant du monde occidental au sujet des massacres et épurations ethniques visant les chrétiens d’Arménie, du Nigeria et du Soudan fait froid dans le dos. Cela semble aller de pair avec le déchaînement de haine antisémite à la suite de l’atroce pogrom du 7 octobre. Tout comme le nazisme hitlérien, le nazisme islamiste est totalitaire et génocidaire. Mais par une sorte d’ironie de l’histoire, le Royaume-Uni, qui avait le mieux résisté au premier, aura...
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12/03 - Madeleine Chapsal et L’Express : les trois rencontres marquantes de la journaliste
En septembre 1947, Madeleine Chapsal épouse Jean-Jacques Servan-Schreiber, cinq ans après leur rencontre à Megève pendant la guerre. La jeune femme est aux premières loges lorsque son mari, éditorialiste au Monde, et Françoise Giroud, directrice de la rédaction du magazine Elle, décident de lancer un journal.
Dans son livre L’Homme de ma vie, l’ancienne épouse de Jean-Jacques Servan-Schreiber raconte sans fard la rencontre sentimentale entre son mari et Françoise Giroud et décrit l’alchimie intellectuelle qui règne entre les fondateurs de l’hebdomadaire : "Jean-Jacques regorge d’idées neuves - il en a des dizaines par jour - et Françoise sait retenir celles qui lui paraissent pouvoir se réaliser, et elle met tout en œuvre pour les concrétiser. C’est de ces deux talents d’exception et complémentaires que va surgir L’Express".
Témoin privilégié de cette aventure journalistique, Madeleine Chapsal en est aussi actrice. Férue de littérature, elle signe trois notules littéraires dans le premier numéro paru le 16 mai 1953. Ainsi naît une collaboration qui s’achèvera 25 ans plus tard, en 1978, lorsque Jean-Jacques Servan-Schreiber cédera L’Express au milliardaire Jimmy Goldsmith. Quant à l’union entre Madeleine et Jean-Jacques, elle avait pris fin en 1960 mais la première épouse de JJSS restera toujours très proche de la famille Servan-Schreiber. C’est à Sabine de Fouquières, la deuxième épouse de JJSS et ses 4 fils, que Madeleine Chapsal avait dédié son récit L’Homme de ma vie.
Durant son quart de siècle passé à...
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12/03 - En crise, l’enseigne "Maisons du Monde" lance un plan de sauvetage
Prévenir vaut mieux que guérir. Alors que les ventes sont en baisse, Maisons du Monde, le distributeur de meubles et d’objets de décoration, a annoncé, mardi 12 mars, dans un communiqué vouloir réaliser "40 à 50 fermetures ou transferts de magasins" d’ici à 2026, sur les 340 gérés par le groupe. L’enseigne, qui a par ailleurs annoncé un bénéfice net en baisse de 74 % en 2023 par rapport à 2022, à 8,8 millions d’euros, souhaite aussi passer "près de 30 % du réseau sous affiliation ou franchise" d’ici à 2026.
Cette stratégie est déjà en ordre de marche. "À fin décembre 2023, le réseau de magasins atteignait 340 magasins en propre, suite à 18 fermetures nettes dont cinq transferts de magasins vers des affiliés, comme prévu", précise le groupe dans son communiqué. Un dispositif mis en place face à une diminution des ventes de 9,3 % par rapport à 2022.
Les ventes de décoration ont diminué de 9,9 % en un an, celles de meubles de 8,4 %. On observe également une chute à l’international, avec des ventes qui ont baissé de 12,9 %. La faute selon les principaux concernés à un "contexte difficile pour le secteur Maisons et Décoration, accentué par des facteurs macroéconomiques défavorables (incertitudes géopolitiques, inflation sans précédent, baisse de la confiance des consommateurs)".85 millions d’euros d’économies en trois ans
Dans ce contexte, le groupe a identifié une cinquantaine de magasins dont la rentabilité est à améliorer. Parmi les solutions pour y arriver, figurent notamment la renégociation des loyers, la cession à des...
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12/03 - Corse : Darmanin décroche un accord sur une nouvelle "écriture constitutionnelle"
C’est un autre sujet brûlant pour l’exécutif. Le gouvernement et des élus insulaires sont tombés d’accord, dans la nuit du lundi au mardi 12 mars, sur un projet d’"écriture constitutionnelle" prévoyant "la reconnaissance d’un statut d’autonomie" de l’île "au sein de la République", a annoncé Gérald Darmanin.
Première victoire : ce projet d’accord, qui a obtenu un "consensus large" auprès des élus, va désormais être transmis à l’Assemblée de Corse pour qu’elle le vote, a précisé à la presse le ministre de l’intérieur, à l’issue d’une rencontre de près de cinq heures au ministère. Le texte est le fruit d’un subtil équilibre. Il "respecte à la fois les lignes rouges fixées par le président de la République et moi-même, et également le temps imparti" par Emmanuel Macron, une période de six mois censée s’achever à la fin de mars et déboucher sur un accord, a fait valoir le ministre.
Ce soir, avec les représentants politiques corses, nous avons trouvé un large accord institutionnel conforme aux exigences fixées par @EmmanuelMacron. Cet accord sera prochainement débattu par l’Assemblée de Corse avant de prendre le chemin des consultations politiques… pic.twitter.com/6GaUrqD29A— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 12, 2024
Parmi les forces présentes : l’autonomiste Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, et Laurent Marcangeli, député de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, ont trouvé un accord unanime sur le premier alinéa de cette "écriture".
Concrètement sur quoi sont-ils tombés...
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12/03 - Débat sur l’Ukraine à l’Assemblée : le RN va s’abstenir
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a annoncé mardi que "le RN s'abstiendra" sur le vote symbolique concernant la stratégie de la France en Ukraine qui se tiendra dans l'après-midi à l'Assemblée nationale.
Pour justifier cette décision, le tête de liste aux Européennes a expliqué sur France 2 que cette stratégie comportait "des lignes rouges", notamment l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et à l'OTAN.
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12/03 - Haïti : confronté à la violence des gangs, le Premier ministre démissionne
La situation sécuritaire est loin de s’être améliorée ces derniers jours. C’est dans ce cadre que le Premier ministre haïtien Ariel Henry, contesté et confronté à une vague de violences des gangs dans son pays, a démissionné, lundi 11 mars, ont annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et un responsable américain. "Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry", a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti.
Il s’est dit "heureux" d’annoncer "un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables".Une réunion d’urgence en Jamaïque
Les pays des Caraïbes s’étaient réunis d’urgence lundi en Jamaïque, à l’initiative de la Caricom, avec des représentants de l'ONU et de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, pour tenter d’avancer sur une solution en Haïti. Port-au-Prince a continué ce week-end à s’enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclamaient la démission d’Ariel Henry, tout comme une partie de la population.
Bloqué sur le territoire américain de Porto Rico après avoir été empêché de rentrer dans la capitale haïtienne, Ariel Henry a échangé à distance avec les membres de la Caricom au cours de la réunion. Ariel Henry a confirmé sa démission lors d’un échange téléphonique lundi avec le...
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12/03 - Guerre en Ukraine : Washington annonce une aide de 300 millions de dollars pour Kiev
Ce mardi 12 mars, le président américain Joe Biden entend réaffirmer avec son homologue Andrzej Duda et le Premier ministre Donald Tusk un "indéfectible engagement pour la défense de l’Ukraine face à la brutale agression de la Russie", a fait savoir la Maison-Blanche.
Les infos à retenir
⇒ Washington annonce une aide "modeste" pour l'Ukraine
⇒ Moscou affirme avoir repoussé des incursions de combattants russes pro-Ukraine
⇒ Un avion militaire russe s’écrase avec 15 personnes à bordFaute d'action du Congrès, Washington annonce une aide "modeste" pour l'Ukraine
Les Etats-Unis ont annoncé mardi une nouvelle aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine, bien loin de la grande enveloppe réclamée par le président Biden, toujours bloquée au Congrès.
L'aide comprend notamment des missiles antiaériens, des munitions et des obus d'artillerie et répond à "certains besoins urgents de l'Ukraine", a souligné Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. "C'est une aide relativement modeste, destinée à donner à l'Ukraine le minimum nécessaire pour une courte période", a indiqué un haut responsable américain. Elle est financée grâce à une réévaluation comptable du Pentagone.Moscou affirme avoir repoussé des incursions de combattants russes pro-Ukraine
La Russie a affirmé mardi avoir "repoussé" des incursions armées sur son territoire de combattants russes pro-Ukraine qui avaient assuré avoir capturé un village frontalier. Selon le ministère russe de la Défense, des combattants venus d'Ukraine ont tenté de...
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12/03 - Gaza : Israël et le Hamas ne sont "pas près d’un accord" pour une trêve, dit le Qatar
La population de Gaza s’est rassemblée "sans joie" lundi soir pour une première rupture quotidienne du jeûne en ce début de ramadan marqué cette année par la menace d’une famine et les raids aériens, au sixième mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien.
Les infos à retenir
⇒ Israël et le Hamas "pas près d’un accord", déclare le Qatar
⇒ Le Hezbollah dit avoir lancé plus de 100 roquettes sur des positions israéliennes
⇒ Le premier bateau amenant de l’aide pour Gaza est parti de ChypreLe Qatar déclare qu’Israël et le Hamas ne sont "pas près d’un accord" pour une trêve à Gaza
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ne sont pas près de parvenir à un accord sur une trêve dans la bande de Gaza et la libération des otages, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur.
"Nous ne sommes pas près d’un accord, ce qui signifie que nous ne voyons pas les deux parties converger vers un langage susceptible de résoudre le désaccord actuel sur la mise en œuvre d’un accord", a déclaré Majed al-Ansari lors d’une conférence de presse, ajoutant que les pourparlers entre les parties se poursuivaient, après un peu plus de cinq mois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.Le Hezbollah dit avoir lancé plus de 100 roquettes sur des positions israéliennes
Le mouvement islamiste libanais Hezbollah a affirmé ce mardi avoir lancé "plus de 100 roquettes" sur des positions militaires israéliennes, en représailles à une frappe de l’aviation israélienne qui a...
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12/03 - Stress, charge de travail… Pourquoi les cadres ne veulent plus devenir managers
Le monde du travail est bourré de contradictions. Certains veulent plus d’autonomie tout en rêvant d’une chefferie jupitérienne. "We don’t need no education/We don’t need no thought control/No dark sarcasm in the classroom/Teacher, leave them kids alone" : l’hymne de Pink Floyd a fait des émules. L’enfant-roi défie l’autorité dans les écoles et on déplore le mal-être des professeurs. Ailleurs, on dit rechercher l’ordre, mais la police se sent mal-aimée. Ce n’est même plus une question politique mais un paradoxe qui traverse notre siècle. Les managers n’y échappent pas : ils faisaient rêver avant-hier – "Tu seras chef, mon fils" –, on les a critiqués hier sur les réseaux sociaux – #balancetastartup. Maintenant, on enjoint aux 32 % de personnes qui déclarent exercer une fonction d’encadrement, soit environ 8 millions d’individus (estimation Ifop/Fondation Jean-Jaurès, septembre 2022), de rendre des comptes. L’aboutissement en serait le "360° feedback", importé en France des Etats-Unis : cette évaluation inversée permet de noter son chef anonymement, tandis que les managers procèdent de leur côté à leur autoévaluation. Ce sont 20 % des cadres qui ne veulent pas gérer d’équipe, 27 % parmi les 35-49 ans, apprend-on dans l’étude "Ces cadres qui ne veulent pas (ou plus) être managers" (septembre 2021, Opinionway/Indeed). Parmi les répondants managers, 66 % trouvent cette fonction stressante et 43 % considèrent que cela représente trop de responsabilités.
Il n’y a pas un seul lien de causalité mais des causes qui...
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12/03 - Guerre en Ukraine : que doit faire la France ? Le débat qui va enflammer l’Assemblée
La France doit-elle continuer à aider l’Ukraine sans "aucune limite", comme le soutient Emmanuel Macron ? La question exacerbe les clivages politiques, surtout depuis que le président de la République a décidé de hausser sa rhétorique contre Moscou. Les députés se prononcent, ce mardi 12 mars, sur l’accord de sécurité signé en février par Kiev et Paris, un débat qui s’annonce inflammable, et qui sera suivi d’un vote symbolique, sans valeur contraignante.
A trois mois des élections européennes, ce débat à l’Assemblée nationale sur la stratégie française d’aide à l’Ukraine, organisé en application de l’article 50-1 de la Constitution, va surtout servir de confrontation entre macronistes, RN et LFI. Le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella a confirmé, mardi, que son parti s’abstiendra lors du vote. Pour justifier cette décision, la tête de liste aux européennes a expliqué sur France 2 que cette stratégie comportait "des lignes rouges", notamment l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan. Mêmes "lignes rouges" exposées sur RTL par le coordonnateur de LFI Manuel Bompard, opposé à un accord "qui contient en son sein la perspective de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan" et à l’UE. Les députés LFI voteront donc contre la stratégie française. Malgré ces réserves, l’issue du vote devrait être assez largement favorable, avec le soutien du groupe Les Républicains (LR), des socialistes et des écologistes.
Plusieurs responsables politiques ont toutefois dénoncé une instrumentalisation de la question ukrainienne à...
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12/03 - "La délation est partout" : comment Poutine met la Russie sur la voie de la Corée du Nord
En trois mois, des dizaines de milliers de Russes ont admiré cette photographie d’un pays dans lequel tout va bien. Vladimir Poutine a inauguré en décembre dernier à Moscou une gigantesque exposition constellée de clichés sur la "Russie éternelle", où des dizaines de régions idéalisées forment une nation Potemkine. Cette mise en scène joue un rôle clé dans la stratégie du président russe, qui organise sa réélection pour un cinquième mandat du 15 au 17 mars face à trois candidats mineurs et cooptés par le pouvoir. Des corporations venues de tout le territoire y sont amenées quotidiennement : gymnastes, pompiers, soldats, agents des services publics…
On en oublierait presque les horreurs de la guerre en Ukraine. Un pavillon entier est dédié au ministère de la Défense, mais il semble surtout destiné aux enfants. On y découvre le conflit de façon ludique, par des jeux vidéo, un simulateur de saut en parachute ou encore un hôpital de campagne peuplé de mannequins sur lesquels les petits peuvent s’exercer à la médecine de guerre.
Plus que jamais, Vladimir Poutine cherche à attiser le sentiment patriotique et à militariser la population dès le plus jeune âge. Mêlant nationalisme et conservatisme, il veut notamment inciter les femmes à enfanter de futurs défenseurs de la patrie. Et pourchasse tous ceux qui s’opposent à son "opération militaire spéciale". Dès le lendemain de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, il appelle à s’attaquer aux "mauvais citoyens" : "le peuple russe est capable de distinguer les vrais...
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12/03 - L’éternel (et vain) retour des corrections visuelles pour la dyslexie, par Frank Ramus
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture qui touche entre 3 et 7 % des enfants. Décrite pour la première fois en 1896 par le pédiatre anglais William Pringle Morgan, elle a dès l’origine été comprise comme un trouble de nature visuelle : une "cécité congénitale spécifique aux mots", non imputable à un problème ophtalmologique général tel que l’hypermétropie. Cette conception de ce trouble a continué à dominer la première moitié du XXe siècle, notamment sous l’influence du médecin américain Samuel Orton, qui a popularisé l’idée selon laquelle les enfants dyslexiques voyaient les lettres inversées, déformées ou dans le désordre. Une croyance qui demeure à ce jour l’un des principaux lieux communs sur la dyslexie.
Pourtant, on sait aujourd’hui que les confusions de lettres symétriques (b et d ou p et q) ne sont pas caractéristiques de la dyslexie : elles sont fréquentes chez les apprentis lecteurs. On a aussi compris depuis les années 1970 que les fréquentes erreurs de lecture des enfants dyslexiques ne sont pas dues à la similarité visuelle entre les lettres, mais à la similarité sonore entre les sons élémentaires de parole (phonèmes) qu’elles représentent (comme t et d, ou k et g). Ainsi, on sait que la dyslexie est dans la plupart des cas un trouble de nature langagière plutôt que visuelle. Les enfants dyslexiques ont du mal à apprendre à lire, non pas parce qu’ils voient mal les lettres, mais parce qu’ils ont du mal à conceptualiser et mémoriser les phonèmes. Ce "déficit phonologique" se...
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12/03 - Bientôt des méga-camions sur les routes européennes ? Le dossier qui divise Bruxelles
Des camions plus longs transportant des charges plus lourdes, voire des méga-camions à plusieurs remorques : ces véhicules contribueront-ils à réduire les émissions de gaz à effet du fret routier ? L’idée peut paraître saugrenue. Mais c’est grâce à elle que des membres de la commission des transports et du tourisme (TRAN) du Parlement européen entendent hâter la décarbonation du secteur des transports. En augmentant les capacités de chargement des poids lourds qui sillonnent le Vieux Continent, la mesure soumise à un vote du Parlement mardi pourrait permettre de réduire le trafic… Et donc, les émissions de CO2 des véhicules diesel déjà en circulation.
Toutefois, le projet prétend surtout améliorer la compétitivité des camions et des bus électriques. En augmentant la capacité de chargement pour compenser la perte de place induite par l'installation de batteries ou de piles à combustible, il doit pousser les transporteurs routiers à adopter ces véhicules "verts" au plus vite. Il y a urgence : si les modèles hybrides et électriques ont bien pénétré le marché des bus – ils ont représenté quasiment 30 % des ventes en 2023 d’après l’ACEA, le lobby européen de l’industrie automobile –, ils peinent à conquérir celui des camions. L’an dernier, 96 % des poids lourds achetés en Europe roulaient au diesel, contre 1,5 % grâce à des batteries ou à de l’hydrogène.
Reste que la révision soutenue par la rapporteuse espagnole Isabel García Muñoz n’est parvenue qu’à susciter une vaste fronde contre elle. Et ce, jusqu’au sein même de la...
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12/03 - Les langues régionales contraires à "l’universalisme", vraiment ?
Ce qui suit est une histoire vraie. Voilà une dizaine d’années, la Caisse d’allocations familiales du Morbihan reçoit une demande de subventions de la part d’une nouvelle crèche bilingue breton-français qui entend appliquer la méthode "immersive". Verdict ? Refus avec, en substance, cet argument : "Une telle pratique serait contraire à l’universalisme". Aussitôt, Alain Le Dem, l’un des fondateurs de ladite crèche, fait part de son incompréhension : en quoi serait-il moins "universaliste" de parler deux langues qu’une seule ? Et, dans la foulée, il annonce son intention d’attaquer cette décision devant le tribunal administratif. Si cette dernière initiative lui permettra finalement d’obtenir gain de cause, l’anecdote montre à quel point il reste difficile, en France, de faire vivre les langues minoritaires. Et combien la belle notion d’universalisme est parfois dévoyée.
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Commençons par en rappeler la définition. L’universalisme est une "conception selon laquelle les idées et les valeurs sont indépendantes du temps et du lieu", précise le Petit Larousse, qui cite pour exemple "l’universalisme des droits de l’homme". Jusque-là, tout va bien. Hélas, il se trouve que c’est en son nom que l’on s’est opposé et que l’on s’oppose encore aux langues minoritaires, comme le montre l’exemple ci-dessus. Une théorie qui ne résiste pas à l’examen, et ce pour plusieurs raisons.
Les droits linguistiques sont un droit de l’homme. On le sait...
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12/03 - Baignade dans la Seine pour les JO : ce scénario catastrophe que Paris 2024 veut éviter
La Une repose sur un meuble dans le bureau du préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume. On y voit une photo de Paris au crépuscule, encadrée du célèbre liseré rouge du magazine américain Time. Son titre : "Sauver la Seine" – suivi de : "L’effort radical pour sauver la rivière la plus romantique du monde", en anglais dans le texte. A sa sortie, en avril 2023, le magazine a fait fureur auprès des responsables publics d’Ile-de-France. Un an plus tard, Marc Guillaume ne s’en remet toujours pas. "Faire la une du Time sur la dépollution de la Seine… Il y a peu de nos projets qui intéressent autant le monde entier !" savoure-t-il. A un peu plus de quatre mois des Jeux olympiques, il est confiant : les travaux titanesques engagés pour assainir la Seine seront terminés plusieurs semaines avant l’inauguration. Sauf météo exceptionnelle, les deux épreuves en milieu naturel, la natation marathon – 10 kilomètres de nage en eau libre –, ainsi que la première partie du triathlon, auront bien lieu.
Le cadre des épreuves olympiques est époustouflant : entre le Grand-Palais et la tour Eiffel, les athlètes s’élanceront au pied du Pont-Alexandre III, l’un des plus beaux de Paris. "Ce décor est exceptionnel, s’émerveille Cédric Gosse, président de la Fédération française de triathlon. Surtout pour notre petite fédération." Le doute semble pourtant être de mise chez certains sportifs. Dans un entretien à l’AFP publié le 7 mars, la nageuse brésilienne Ana Marcela Cunha, championne olympique en titre de natation en eau libre,...
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12/03 - 31 usines de plus en 2023 : pourquoi la réindustrialisation de la France patine
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, focus sur l’étrange succession de Nicolas Puech, Julie Thoin-Bousquié, grand reporter Economie à L’Express analyse pourquoi il ne faut pas se réjouir trop vite du nombre d’ouvertures d’usines en France en 2023.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture et montage), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Philippe Huguen/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Ceux qui nous écoutent régulièrement connaissent sans aucun doute la journaliste qui nous a soufflé ce chiffre de "31 usines fermées en 2023". C’est Julie Thoin-Bousquié, notre grand reporter Economie, spécialiste des questions industrielles… En général, quand on t’invite dans le studio de La Loupe, c’est pour parler de nos usines, de leurs transformations, de leurs technologies innovantes et c’est aussi un peu le cas aujourd’hui. A quoi il correspond exactement ce chiffre ?
Julie Thoin-Bousquié : Concrètement, c’est le solde entre le nombre d’usines qui ont été ouvertes en France et celles qui ont été fermées sur l’année dernière. C’est un net recul par rapport à l’année précédente et je vais t’expliquer pourquoi ça devrait tous nous interpeler.
Pour...
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11/03 - Guerre en Ukraine : "l’avancée de la Russie a été stoppée", déclare Zelensky
"L’avancée de la Russie a été stoppée" et la situation est "bien meilleure" sur le front, a déclaré ce lundi 11 mars le président ukrainien Volodymyr Zelensky, contredisant de nombreuses évaluations récentes de la campagne militaire russe en Ukraine.
"Je peux vous donner l’information fraîche : la situation est bien meilleure que durant les trois derniers mois", a-t-il assuré, dans une interview à BFMTV et au quotidien Le Monde. L’avancée russe "se poursuivait dans l’Est du pays, aujourd’hui notre commandement, nos militaires (l') ont arrêtée", a-t-il estimé.
Volodymyr Zelensky: "L'avancée de la Russie a été stoppée" pic.twitter.com/DBKDvAfgM5— BFMTV (@BFMTV) March 11, 2024"Tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français"
"Vous devez savoir que lorsque nous parlons des fortifications, il s’agit d’un processus constant, nous ne parlons pas de kilomètres ou pas des centaines de kilomètres mais de plus de 1 000 kilomètres de construction. Il s’agit par conséquent d’une tâche très complexe", a par ailleurs assuré le président ukrainien, selon des propos traduits, mentionnant "trois lignes de défense" déjà "construites" contre les forces russes, dans l’Est, le Sud et le Nord de l’Ukraine.
Alors qu’Emmanuel Macron a affirmé que l’envoi à l’avenir de troupes occidentales en Ukraine ne devait pas "être exclu", Volodymyr Zelensky a déclaré que "tant que l’Ukraine tient, l’armée française peut rester sur le territoire français", plaidant toutefois pour l’envoi de "personnel...
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11/03 - Macron et la fin de vie : de l’art de laisser les autres cliver
Ne lui parlez pas de "suicide assisté" ou d'"euthanasie". Le projet de loi sur la "fin de vie", fruit de multiples concertations, est un texte de "fraternité" et de "rassemblement". Emmanuel Macron le défend avec une prudence de sioux. Chaque mot est pesé au trébuchet. Le chef de l’Etat n’en a-t-il pas dévoilé les grandes lignes dans La Croix et Libération, deux quotidiens aux sensibilités distinctes ? Cette réforme ne sera pas imposée par une France à une autre.
L’objectif est noble. Il sera difficile à atteindre. Emmanuel Macron admet lui-même l’existence de "67 millions d’avis" sur ce sujet intime. A l’Assemblée nationale, il y en aura 577. La majorité présidentielle pourrait être prise en étau entre une gauche tentée d’élargir la loi et l’opposition philosophique d’élus conservateurs. Mais qu’on se le dise : le camp présidentiel incarnera la voix de la modération dans l’hémicycle. Celle d’un juste milieu, respectueux de toutes les oppositions mais déterminé à "regarder la mort en face".
Quelques outrances ne déplairaient en réalité pas au camp présidentiel, à trois mois des élections européennes. Le cynisme n’est pas un délit. "L’unique motivation de Macron est de cliver, note un interlocuteur régulier du chef de l’Etat. Que ceux qui sont contre se fassent entendre, afin de renforcer ce clivage." Au hasard, la tête de liste LR François-Xavier Bellamy, au net tropisme conservateur. "On n’est pas dupe de cette diversion", assure l’eurodéputé. Cette lucidité ne rend pas le piège moins...
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11/03 - "Tout le monde a la trouille…" : Rachida Dati, sa vie en Macronie
Les pupitres claquent, les oppositions grondent. On peine à distinguer la voix de Gabriel Attal, couverte des éructations de La France insoumise et du Rassemblement national. Le 30 janvier, le Premier ministre prononce sa déclaration de politique générale dans une ambiance incandescente. Au premier rang, Rachida Dati écoute. S’agace, surtout. Ce vacarme, quelle indignité ! La ministre de la Culture prend son mal en patience. Puis craque et se tourne vers sa collègue Marie Lebec, chargée des relations avec le Parlement. "Ecris à Yaël [Braun-Pivet]. Ce bordel est insupportable. A mon époque, cela ne se passait pas comme ça !" La ministre s’exécute. En vain. "C’est la vie", rétorque la présidente de l’Assemblée nationale. Bienvenue en Macronie ! On y goûte les délices de la majorité relative. Adieu, le sage Parlement des années Sarkozy.
Rachida Dati s’en remettra. "Insubmersible" : quatre syllabes qui disent tout ce qu’Emmanuel Macron pense d’elle. Lui songe à cette prise de guerre depuis sa réélection, un poste régalien a même été envisagé. Elle ne l’a jamais ciblé personnellement, sauf dans une tribune au vitriol sur les violences faites aux femmes, publiée par la candidate LR aux municipales à Paris juste après sa défaite, faute d’alliance avec les amis du président.Les sueurs froides de Matignon
Gabriel Attal ne connaissait pas beaucoup Rachida Dati. Emmanuel Macron l’a informé sur le tard, Les Echos l’ont raconté, de sa tentation Dati. Quand le cachottier président finit par dévoiler ses cartes, il le soumet à...
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11/03 - Le conflit à Gaza n’en finit plus d’embraser le Royaume-Uni
"This is for Gaza !" a lancé l’antisémite notoire et ex-Labour George Galloway à la face de Keir Starmer, leader de l'opposition travailliste, après sa victoire aux élections partielles de Rochdale dans le nord de l’Angleterre le 29 février. Ayant fait campagne sur le conflit au Moyen-Orient dans cette circonscription de 110 000 habitants dont un tiers de musulmans d’origine indo-pakistanaise, George Galloway a profité de la destitution du candidat travailliste pour cause d’antisémitisme avéré afin de se présenter en indépendant. Sa victoire marque non seulement le retour de ce marxiste proche du Hezbollah et du Hamas à la Chambre des communes, mais il symbolise également la grave crise que traverse la société britannique, déchirée par les répercussions de l’attaque du 7 octobre en Israël. Qu’un soutien sans faille de Vladimir Poutine, Bachar el-Assad et des mollahs iraniens puisse ainsi devenir député en faisant campagne pour la libération de la Palestine, qualifiant au passage les terroristes du Hamas de "résistants", créé une onde de choc dans le pays. Quelques heures après la victoire de Galloway, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak s’adressait au pays pour mettre en garde contre "le chaos et la violence", jugeant qu’avec cette élection à Rochdale "la cote d’alerte avait été dépassée".
Le conflit entre Israël et le Hamas n’en finit pas de troubler l’ordre public au Royaume-Uni et d’échauffer des esprits britanniques à qui l’on prête traditionnellement flegme et pragmatisme. Personne n’est...
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11/03 - Paris 2024 : qui pourrait toucher les primes promises aux fonctionnaires ?
500, 1 000, 1 500 euros… Le montant des primes versées aux fonctionnaires dans le cadre des Jeux olympiques (JO) et paralympique cet été se précise. De même que leurs conditions d’octroi. C’est ce que laisse entrevoir l’administration dans un document consulté ce lundi 11 mars par nos confrères de l’AFP et transmis aux secrétaires généraux des ministères.
Encore à l’état de projet, le texte qui contient les modalités de versement des primes annoncées par le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ce samedi 9 mars, doit être débattu lors d’une réunion ce mardi qui réunira la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et les syndicats d’agents publics.Réservées aux agents subissant une hausse d’activité
Mais d’après les premières informations de l’AFP, ces gratifications liées à la période des Jeux olympiques seraient versées "à compter d’octobre et d’ici fin 2024" aux "agents directement mobilisés dans la préparation et le déroulement des Jeux" et aux fonctionnaires "exposés à un surcroît significatif d’activité directement généré par des changements d’organisation de service liés aux Jeux".
Les agents dont les services connaissent un "accroissement temporaire de leur activité" et une contrainte "ponctuelle" sur la prise de congés à l’occasion des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) ou paralympiques (28 août-8 septembre), recevront une prime exceptionnelle de 500 euros. Le double sera versé aux fonctionnaires qui subissent également une hausse temporaire de l’activité de leur service et...
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11/03 - Ce que l’on sait sur la cyberattaque qui a visé plusieurs ministères
Plusieurs ministères font l'objet depuis dimanche soir d’attaques informatiques d’une "intensité inédite", une cyberattaque revendiquée par différents groupes de hackers réputés prorusses, rapporte le gouvernement ce lundi 11 mars. Une "intensité inédite"
Les attaques ont été menées par "déni de service" (DDoS), une méthode qui consiste à faire tomber en panne un service en le submergeant de requêtes. "Depuis hier soir (dimanche), plusieurs services de l'Etat font l'objet d'attaques informatiques dont les modalités techniques sont classiques mais l'intensité inédite", ont annoncé les services du Premier ministre.
Matignon a indiqué qu'une cellule de crise a été activée dès dimanche soir "pour déployer des contre-mesures et garantir la continuité des services informatiques". "A ce stade, l’impact de ces attaques a été réduit pour la plupart des services et l’accès aux sites de l’Etat rétabli", a-t-on ajouté. "Les équipes mobilisées de la DINUM (direction interministérielle du numérique) et de l'ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) continuent à mettre en œuvre des mesures de filtrage jusqu’à la fin de ces attaques", ont précisé les services du Premier ministre.Une cyberattaque de hackers pro-russes ?
Différents groupes de hackers ont revendiqué ces attaques sur Telegram. Parmi eux, Anonymous Sudan, un groupe qui soutient la Russie et plusieurs causes islamistes. Ces hackers évoquent une "cyberattaque massive" visant notamment les ministères de l’Economie, de la Culture, de la Transition...
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11/03 - Aya Nakamura chantant Piaf aux JO : la nouvelle cible de l’extrême droite
"Les bébés détectent la beauté. Ils ne votent pas pour le rap, ni pour la langue banale, ni pour Aya Nakamura mais pour Mozart !" : ce verbatim signé Eric Zemmour semble faire l’unanimité dans l’enceinte du Dôme de Paris où Reconquête tient son premier grand raout de la campagne des élections européennes dimanche 10 mars.
Il faut dire que depuis que L’Express a révélé sa possible participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Aya Nakamura déchaîne les passions au point de voir la France se diviser en deux camps : les pro et les anti, qui rejettent la star franco-malienne. Une "France rance", selon Carole Boinet, directrice de la rédaction du magazine culturel Les Inrockuptibles.
Cette France, qui s’offusque, entre autres, de la liberté de ton prise par la chanteuse, qui s’essaie à des medleys de vocabulaires empruntés aux quatre coins du monde. "Aya Nakamura a inventé cette langue qui est formidable", fait valoir auprès de l’AFP Carole Boinet qui partage avec Emmanuel Macron le souhait de voir la chanteuse la plus écoutée de France pousser la chansonnette aux Jeux olympiques en juillet prochain. Un besoin "impérieux", selon elle.Passe d’armes entre Nakamura et l’extrême droite
Davantage encore à l’heure où les propos racistes affluent sur les réseaux sociaux. La veille, le média d’extrême droite Livre noir a publié la photo d’une banderole tenue par des militants du groupuscule d’ultra-droite Les Natifs. En lettres majuscules, les paroles d’une des chansons d’Aya Nakamura remixées : "Ya pas moyen...
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11/03 - Fin de vie, agriculture… Voici les projets de loi qui attendent les parlementaires
Deux mois après la nomination de Gabriel Attal, les parlementaires peuvent enfin y voir plus clair : le gouvernement a dévoilé, ce lundi 11 mars, son agenda législatif des prochains mois, avec en point d’orgue ses projets de loi sur la "fin de vie" et l’agriculture en mai à l’Assemblée nationale. En l’absence de majorité absolue, il sera de nouveau contraint de chercher des majorités texte par texte. La session ordinaire du Parlement se termine fin juin, mais le gouvernement envisage une session extraordinaire de "deux à trois semaines" en juillet, selon l’avancée de l’examen des textes."Fin de vie"
Après de longs mois de réflexion, Emmanuel Macron a annoncé dimanche que le texte sur la "fin de vie" ouvrirait pour les majeurs la "possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes".
Le Premier ministre Gabriel Attal a précisé lundi sur X le calendrier : le projet de loi sera examiné à partir du 27 mai en séance plénière à l’Assemblée nationale, avec "probablement quinze jours de débats", a précisé devant des journalistes la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec. Le texte ne fera pas l’objet d’une procédure accélérée et devrait arriver au Sénat "après l’été", a ajouté la ministre, invoquant "le temps nécessaire pour un débat de qualité, apaisé dans les deux chambres".Agriculture
Les députés devraient se saisir à compter du 13 mai d’un projet de loi attendu sur l’agriculture. Il "a été retravaillé suite à la crise agricole, à la mobilisation des filières et à l’engagement" de...
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11/03 - Kate Middleton : la photo retouchée "s’est retournée contre elle"
La princesse n’avait pas le choix. Lundi 11 mars, Kate Middleton a présenté ses excuses après la diffusion d’une photo modifiée. "Comme beaucoup de photographes amateurs, j’expérimente occasionnellement le montage. Je voulais exprimer mes excuses pour toute confusion causée par la photo de famille que nous avons partagée hier", écrit-elle sur le réseau social X (ex-Twitter).
Cette photo, la première depuis son opération il y a deux mois, a été dépubliée par les grandes agences mondiales en raison des altérations.
Like many amateur photographers, I do occasionally experiment with editing. I wanted to express my apologies for any confusion the family photograph we shared yesterday caused. I hope everyone celebrating had a very happy Mother’s Day. C— The Prince and Princess of Wales (@KensingtonRoyal) March 11, 2024
Le cliché transmis dimanche pour la fête des mères au Royaume-Uni montre la princesse de 42 ans souriante, en jeans, pull et blazer, assise sur une chaise en rotin sur une terrasse, entourée de ses trois enfants hilares. Prise la semaine dernière à Windsor, selon les services du couple princier, elle était accompagnée d’un court message signé "C" (pour Catherine) : "Merci pour vos vœux et votre soutien continu au cours des deux derniers mois. Je souhaite à tout le monde une joyeuse fête des mères".
Mais un examen détaillé montre, entre autres anomalies, que la main gauche de la princesse Charlotte présente un défaut d’alignement avec la manche de son gilet. Et puis ses bras sont-ils vraiment si...
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11/03 - Fin de vie : ce qu’ont décidé nos voisins européens
Ce ne sera "ni un droit nouveau ni une liberté", mais une "possibilité", affirme le président de la République. Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé, dimanche 10 mars, son "modèle français de la fin de vie". Prévu depuis un an, ce futur projet de loi comprend une "aide à mourir" qui doit permettre à certains patients, selon des "conditions strictes", de recevoir une "substance létale", expose le chef de l’Etat dans un entretien à La Croix et Libération.
Mais qu’en est-il chez nos voisins européens où l’euthanasie suscite également de vifs débats publics ? Sur le Vieux Continent, seuls cinq pays ont légalisé "l’euthanasie active", soit celle effectuée par le corps médical. Les premiers à s’être lancés, sans surprise, sont les Pays-Bas. Dès 2001, l’Etat du nord de l’Europe a fait le choix de dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté.
En théorie, ces deux processus demeurent officiellement un crime aux Pays-Bas. Ce qui a changé : un décret assure que les médecins le pratiquant dans un cadre strict et dans des circonstances précises ne peuvent être poursuivis. Comment ça marche ? Le patient fait la demande lui-même et la formule par écrit. Pour qu’elle soit recevable, il doit souffrir d’une maladie incurable. A noter que les médecins conservent une clause de conscience et peuvent ne pas coopérer à cette euthanasie pour des raisons personnelles.
En 2022, les autorités locales ont assisté à un boom de la pratique : "L’euthanasie a représenté 1 décès sur 20 l’année dernière aux...
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11/03 - L’Europe en "économie de guerre" : les limites du plan Breton
Les mots claquent comme des coups de canon. "La Russie de Vladimir Poutine est devenue un acteur méthodique de la déstabilisation du monde qui n’hésite pas à menacer son environnement mais aussi plus directement nos intérêts", a lancé, martial, Emmanuel Macron. Alors que le chef de l’Etat n’hésite plus à évoquer l’envoi de troupes en Ukraine, sur le front de l’économie aussi, le ton est encore monté d’un cran. A Bruxelles, un autre Français, Thierry Breton, le commissaire européen à l’industrie et au numérique, est à la manœuvre. "Nous devons passer en économie de guerre" a déclaré avec emphase l’ancien dirigeant d’Atos, autoproclamé commissaire à la Défense.
Les usines d’armement européennes ont beau tourner à plein régime, elles n’arrivent pas à augmenter suffisamment les cadences de production pour satisfaire les besoins. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, affirmait même récemment que sur le million d’obus promis par l’Europe il y a un an, 30 % seulement auraient été livrés. Même si ce chiffrage est contesté par Thierry Breton, les retards de livraisons sont patents. L’industrie européenne de l’armement est certes puissante, mais elle est encore trop fragmentée et mal organisée pour répondre à ces commandes de masse.
Résultat, depuis le début de la guerre en Ukraine, près des trois quarts des armes achetées par les 27 Etats membres l’ont été auprès d’entreprises non européennes et en grande partie américaines… Dans le camp d’en face, Vladimir Poutine a réorienté en un temps record sa machine économique : les...
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11/03 - La France vend aujourd’hui plus d’armes que la Russie
Avec une augmentation de près de 50 % de ses exportations entre 2014-2018 et 2019-2023, la France se hisse au deuxième rang des exportateurs mondiaux d’armes. C’est ce que révèle un rapport du Stockholm International Peace Research Institute (Sipri) publié ce lundi 11 mars.
"La France profite de la forte demande mondiale pour dynamiser son industrie d’armement par le biais des exportations", observe Katarina Djokic, chercheuse au Sipri, qui constate que Paris a "particulièrement réussi à vendre ses avions de combat hors d’Europe".Net recul des exportations russes
Une première pour l’Hexagone qui devance ainsi la Russie, rétrogradée à la troisième position. Et pour cause, entre les deux périodes quinquennales évaluées, les exportations de Moscou accusent une chute de 53 %. Une forte baisse qui se traduit aussi bien en volume, qu’en nombre de pays importateurs. En 2019, trente et un pays importaient des armes en provenance de Russie. En 2023, ils n’étaient plus que douze.
Par ailleurs, la part de la Russie dans le total des importations de ses clients enregistre elle aussi une forte diminution. L’Inde, qui constitue aujourd’hui encore le premier importateur d’armes au monde, en est l’exemple criant. Car bien que la Russie demeure son principal fournisseur, 2019-2023 est "la première période quinquennale depuis 1960-1964 au cours de laquelle les livraisons de la Russie, ou de l’Union soviétique avant 1991, (ont représenté) moins de la moitié des importations d’armes en Inde", note le rapport.
En outre,...
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11/03 - Tesla en Allemagne : les écologistes toujours vent debout contre Musk
L’implantation de la marque américaine outre-Rhin révèle du parcours du combattant pour Elon Musk. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, dimanche 11 mars, près de Berlin, en invoquant des préoccupations environnementales, contre le projet de Tesla d’agrandir son usine de voitures électriques implantée depuis 2022 à Gruenheide, à une trentaine de kilomètres au sud-est de la ville.
Les organisateurs, une coalition d’associations de protection de l’environnement, parmi lesquelles Extinction Rebellion, Nabu et Robin des Bois, ont revendiqué plus d’un millier de manifestants, les médias locaux estimant leur nombre à environ 800.
La manifestation a eu lieu quelques jours après que le site de Tesla a dû arrêter ses chaînes de production en raison d’une panne de courant causée mardi par l’incendie volontaire d’un pylône électrique voisin. Un groupuscule allemand d’extrême gauche, le "Vulkan Gruppe", a revendiqué ce "sabotage", dans un communiqué publié sur une plateforme d’activistes, et les procureurs fédéraux ont pris en charge l’enquête.
Les organisateurs de la manifestation en appelaient, eux, à la sécurité de "l’approvisionnement en eau" et à "une réelle protection du climat", en protestant contre les "solutions capitalistes bidon" d’Elon Musk.Agrandir de 170 hectares
Le milliardaire américain souhaite agrandir de 170 hectares l’usine de Gruenheide afin d’y doubler la production, pour atteindre un million de véhicules électriques par an. Cette "Gigafactory", la seule de Tesla en Europe, occupe déjà environ...
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11/03 - Fin de vie : Attal annonce un projet de loi à l’Assemblée à compter du 27 mai
Le calendrier se précise. Le projet de loi sur la "fin de vie", qui comprendra une "aide à mourir" très encadrée, sera examiné en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 27 mai, a annoncé, lundi 11 mars, le Premier ministre Gabriel Attal sur X.
Le président Emmanuel Macron a finalement annoncé dimanche que le projet de loi ouvrirait pour les majeurs la "possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes", notamment que les candidats soient "capables d’un discernement plein et entier", ce qui exclut par exemple les malades psychiatriques ou les cas d'Alzheimer.
La mort ne peut pas être un sujet tabou, silencieux. Malgré des avancées considérables ces dernières années, certains de nos concitoyens se trouvent parfois impuissants face à la maladie et la douleur. Voilà pourquoi, conformément à son engagement de 2022, le président de la… pic.twitter.com/8rX6uCR05s— Gabriel Attal (@GabrielAttal) March 11, 2024
Le projet de loi, qui doit être transmis d'ici dix jours au Conseil d'État concernera les personnes atteintes d'une pathologie "incurable" avec "pronostic vital engagé à court ou moyen terme", et subissant des souffrances "réfractaires" que l'on ne peut soulager.
Cette "aide" sera conditionnée à l'avis "collégial" de l'équipe médicale sous 15 jours. Le malade pourra absorber le produit mortel seul ou, lorsqu'il est dans l'incapacité de le faire, notamment dans le cas de certaines maladies neuro-dégénératives comme la maladie de Charcot, avec l'assistance d'un membre du corps...
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11/03 - Israël met en garde contre tout débordement pendant le ramadan
Le ramadan a commencé, ce lundi 11 mars, dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, sans espoir de trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, pendant que la communauté internationale multiplie les efforts pour faire parvenir de l’aide à la population frappée par la famine.
Les infos à retenir
⇒ Pas de trêve en vue au début du ramadan à Gaza
⇒ Le roi saoudien appelle à la fin des "crimes odieux" à Gaza
⇒ Gaza : le président Biden "a tort", déclare Netanyahou"Ne nous cherchez pas"
Israël "respecte" la liberté de prier, mais sera "prêt" à répondre à toute provocation ou débordement pendant le mois de ramadan, qui a débuté lundi, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dans un message vidéo. "L’Etat d’Israël respecte la liberté de prier à al-Aqsa (NDLR, le troisième lieu saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, secteur de la ville occupé par Israël depuis 1967) et dans tous les lieux saints", a assuré Yoav Gallant dans ce message posté sur sa chaîne Telegram. Mais "le mois de ramadan peut aussi être un mois de djihad, et nous disons à tous : ne nous cherchez pas. Nous sommes prêts, ne commettez pas d’erreur", a-t-il averti.
Cette mise en garde intervient dans le contexte extrêmement tendu de la guerre à Gaza, qui fait notamment redouter des heurts dans la Vieille Ville de Jérusalem. L’Esplanade des Mosquées (ou Mont du Temple pour les juifs) est le troisième lieu saint de l’islam et le lieu le plus sacré du judaïsme. Si ce lieu saint musulman est administré par la Jordanie, Israël y impose des...
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11/03 - Guerre en Ukraine : le drapeau de la Suède hissé au siège de l’Otan
Le président français, Emmanuel Macron, devrait se rendre en Ukraine "dans les prochaines semaines", a indiqué l’Élysée, dimanche 10 mars, à l’issue d’un entretien téléphonique avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Une décision qui arrive après que le chef d’Etat a rétorqué au pape François qu’il ne se rendrait "jamais" face à la Russie.
Les infos à retenir
⇒ Macron en Ukraine "dans les prochaines semaines"
⇒ L’Ukraine ne hissera "jamais" le drapeau blanc, répond Kiev au pape
⇒ Poutine place ses espoirs dans une victoire de TrumpEmmanuel Macron en Ukraine "dans les prochaines semaines"
Emmanuel Macron devrait se rendre en Ukraine "dans les prochaines semaines", a indiqué l’Élysée dimanche à l’issue d’un entretien téléphonique avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Le président de la République avait dans un premier temps dit qu’il se rendrait en février en Ukraine, avant d’indiquer que cette visite aurait lieu avant la mi-mars. Les deux chefs d’État sont "convenus de rester en étroit contact, notamment concernant la visite du Président de la République en Ukraine, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines", selon un communiqué de la présidence française.
Dans la foulée de la réunion de suivi consacrée au soutien à l’Ukraine organisée par la France le 7 mars à Paris, Emmanuel Macron a réaffirmé, lors de cet entretien téléphonique, "sa volonté de poursuivre les efforts pour mettre rapidement en place la coalition sur les frappes dans la profondeur, ainsi que le soutien à l’initiative tchèque...
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11/03 - Climat : le rapport qui pointe les risques majeurs pour l’Europe
C’est un véritable coup de semonce de l’Agence européenne de l’Environnement (AEE). L’Europe pourrait être confrontée à des situations "catastrophiques" si elle ne prend pas la mesure des risques climatiques qu’elle encourt et dont beaucoup sont déjà à un niveau critique, prévient l’AEE.
"La chaleur extrême, la sécheresse, les incendies de forêt et les inondations que nous avons connus ces dernières années en Europe vont s’aggraver, y compris dans les scénarios optimistes du réchauffement climatique, et affecteront les conditions de vie sur tout le continent", a écrit l’agence dans un communiqué présentant son premier rapport sur l’évaluation des risques climatiques en Europe.
"Ces événements représentent la nouvelle norme", a insisté la directrice de l’AEE, Leena Ylä-Mononen lors d’un point presse. "Ils doivent être aussi un coup de semonce".36 risques climatiques
L’étude répertorie 36 risques climatiques majeurs pour l’Europe. 21 d’entre eux nécessitent plus d’action immédiate et huit une réponse en urgence. Au premier rang d’entre eux, les risques liés aux écosystèmes, principalement marins et côtiers. Par exemple, les effets combinés des vagues de chaleur marine, de l’acidification et de l’appauvrissement en oxygène des mers et d’autres facteurs anthropiques (pollution, pêche…) menacent le fonctionnement des écosystèmes marins, a relevé le rapport. "Il peut en résulter une perte substantielle de la biodiversité, y compris des événements de mortalité massive", est-il ajouté.
Pour l’AEE, la priorité est que les...
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11/03 - Législatives au Portugal : un virage à droite et une forte poussée des populistes
Un parlementaire chevronné, sans expérience gouvernementale, perçu comme honnête et compétent malgré un manque de charisme. Voilà comment on pourrait décrire Luis Montenegro, leader d’une coalition de centre droit et vainqueur des élections portugaises, dimanche 10 mars. Les résultats partiels lui attribuent une très courte victoire devant les socialistes au pouvoir depuis huit ans. Mais ce n’est pas tout : à trois mois des européennes, ce scrutin précipité par la démission du Premier ministre sortant Antonio Costa, qui ne briguait pas un nouveau mandat, vient aussi confirmer que l’extrême droite progresse à travers le Vieux Continent, comme l’avaient déjà montré les électeurs italiens ou néerlandais.
Le Portugal était un des rares pays en Europe à être dirigé par la gauche lorsque Antonio Costa, 62 ans, a jeté l’éponge après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence au début du mois de novembre. Alors que seuls les quatre sièges des circonscriptions de l’étranger n’avaient pas encore été attribués, l’Alliance démocratique de centre droit (AD) emmenée par Luis Montenegro, 51 ans, avait remporté 29,49 % des voix et 79 députés sur un total de 230.
Le Parti socialiste (PS), qui avait obtenu une majorité absolue en 2022 avec un score de 41,4 %, arrive désormais en deuxième position avec 28,66 % des voix et 77 sièges. Ce résultat ne permet donc pas au gagnant de former une majorité absolue d’au moins 116 élus à lui seul, ni même en coalition avec un petit parti libéral arrivé en quatrième position avec 5 % des...
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11/03 - La Grèce, nouvelle terre d’opportunités pour les entreprises françaises
Dans le respect de la tradition antique, sous le soleil du Péloponnèse, la flamme olympique sera allumée le 16 avril, avant de rallier Athènes. Le début de son long périple vers Marseille, puis Paris. Aux premières loges de ce cérémonial, le gratin de la représentation française, ministres compris, se pressera à Olympie et sur le port du Pirée. L’ambiance s’annonce d’autant plus joyeuse qu’une autre flamme se rallume en Grèce, celle de la reprise économique.
Après des années d’efforts pour assainir ses finances et défendre sa place en Europe, le pays connaît une croissance bien plus rapide que celle de la zone euro. La dette publique reflue. Le taux de chômage aussi. Et les investisseurs reviennent. Depuis sa nomination comme Premier ministre en 2019, Kyriákos Mitsotákis, un ancien financier francophone, s’est attaché à redorer le blason de l’Etat hellène. A l’appui, un plan "Grèce 2.0" décliné en 108 investissements et 68 réformes. "Elaboré avec des économistes de renom, ce programme lui a permis d’obtenir 36 milliards d’euros de l’Union européenne, dans le cadre du plan de relance post-Covid. Il a donc été jugé crédible", insiste Laurent Thuillier, le président de la Chambre de commerce franco-grecque. Une manne qui s’ajoute aux 90 milliards de fonds structurels européens."Un retournement de situation extraordinaire"
Toutefois, si les Français se déplacent volontiers pour bronzer en Crète ou convoler à Santorin – 1,8 million de touristes au total en 2022, sur les 30 millions accueillis -, ils sont plus timorés...
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11/03 - Birmanie : avec les forces rebelles, qui grignotent du terrain sur la junte
Jasmine, 6 ans, ne comprend toujours pas pourquoi, le 2 février, le ciel s’est écroulé sur son école dans la campagne de Demoso, ville du nord-ouest de l’Etat Kayah (Karenni). Quatre de ses petits camarades ont été tués sur le coup, elle a été grièvement blessée, ainsi qu’un garçonnet de deux ans. Comment lui expliquer que la foudre a été déclenchée par un avion de chasse de l’armée birmane ? En entendant les explosions, son père, Ko Yone Lay, s’est précipité à moto jusqu’à l’école, a découvert sa fille, l’abdomen en sang, dans les bras de son institutrice, puis l’a déposé dans un pick-up qui l’a emmenée à quelques heures de route à l’hôpital Luke, dissimulé au cœur de la jungle. "Elle était atteinte à l’estomac, au pancréas et aux intestins, les médecins ont réussi à tout recoudre mais ils ont dû lui enlever un rein", raconte-t-il dans la salle des urgences où Jasmine récupère doucement de son opération. "C’est la chose la plus cruelle que les militaires puissent faire, il n’y a pas de mot pour décrire cela…"
Non loin, un jeune combattant de 18 ans est étendu sur une table. L’éclat d’un obus lâché par un drone de la junte lui a traversé le poumon droit, provoquant une hémorragie interne. Les deux tables du bloc opératoire voisin sont occupées, il faut donc improviser aux urgences. Le Dr Vincent, un chirurgien de 36 ans, lui enfonce un drain dans le flanc. L’adolescent est sauvé de justesse.
L’hôpital est le principal établissement d’un réseau clandestin de soins d’urgence : une demi-douzaine d’hôpitaux et une cinquantaine de...
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11/03 - Moins de cours d’empathie, plus de liberté d’esprit, par Julia de Funès
Expérimentés dans certains établissements depuis le début de l’année, les cours d’empathie doivent être généralisés dans toutes les écoles de France dès septembre prochain. Des coachs en bien-être issus du monde de l’entreprise seront chargés de les dispenser. Le bien-être en entreprise a été, rappelons-le, un fiasco, puisqu’il n’y a jamais eu autant d’arrêts de travail, de burn-out, de dépressions depuis que ces "formateurs" en bien-être ont envahi la sphère professionnelle ! Qu’à cela ne tienne, réutilisons ces dispositifs inopérants pour nos enfants… Il n’est jamais trop tôt pour formater les jeunes esprits à cette bienveillance fusionnelle, à cet angélisme unificateur.
Si seulement les fondamentaux scolaires étaient acquis, personne ne contesterait cette initiative. Il ne s’agit pas de nier l’importance de l’empathie, de la dénigrer, mais de la relativiser. Quand l’illettrisme, la baisse du niveau, l’échec scolaire n’ont jamais été aussi élevés, l’urgence est ailleurs qu’aux cours d’empathie. Deuxièmement, ce qui est de l’ordre de l’éducation par les parents ne relève pas de l’école, dont le rôle n’est pas de se vouer à l’affinage des qualités d’âme. Troisièmement, ce ne sont pas des enseignants qui dispenseront ces cours, mais bien des coachs. Rappelons que le coaching n’a jamais été académiquement reconnu, et qu’il est de moins en moins référencé au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) tellement les dérives et l’amateurisme y règnent. Comment dès lors imposer aux parents que des coachs non reconnus...
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11/03 - Trump de retour au pouvoir ? Le scénario qui rend le Japon fébrile
Echaudés par le premier mandat de Donald Trump, les Japonais redoutent le pire si le chantre de l'"America First" en remporte un second en novembre prochain. Tokyo a indiqué "suivre avec grande attention l’élection présidentielle américaine". Doux euphémisme pour un pays dont le deuxième partenaire commercial est les Etats-Unis, qui abrite 50 000 GI et ne peut se passer de Washington pour sa défense, face à l’intensification des menaces chinoises, nord-coréennes et russes.
Tokyo craint notamment de voir Trump marchander une nouvelle fois son soutien militaire, en exigeant que le Japon participe davantage financièrement à la présence des militaires américains sur son sol. Et traiter le dossier brûlant de Taïwan comme une monnaie d’échange avec Pékin.
Même s’il ne s’est pas exprimé clairement sur ses projets, les saillies passées du candidat républicain et sa propension à vouloir conclure des "deals" avec des dirigeants autoritaires inquiètent l’archipel sur nombre de sujets sensibles. Dans les milieux d’affaires, 54 % des entreprises, selon un récent sondage Reuters, redoutent un renforcement du protectionnisme américain - qui pourrait se traduire par de nouveaux droits de douane sur des produits japonais. Trump a par ailleurs promis de bloquer le projet de rachat du fleuron United States Steel par le japonais Nippon Steel - un projet de 14,9 milliards de dollars.La crainte d'une invasion de Taïwan
Autre peur, celle que Trump conclue un accord commercial ou sécuritaire avec Pékin, à l’encontre des...
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11/03 - Hermès et les milliards évaporés de l’héritier rebelle : le grand récit à La Loupe
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, focus sur l’étrange succession de Nicolas Puech, un des principaux héritiers de l’empire Hermès avec Emilie Lanez, grand reporter à L’Express.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Sameer Al-Doumy/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : S’il y a une chose que les auteurs de fictions aiment plus que tout, ce sont les histoires de riches familles et de guerres patrimoniales. Les années 80 ont ainsi vu éclore des séries cultes comme Dallas et Dynastie. En France, ces dernières années, Dix pour cent démarrait avec la mort d’un personnage et la guéguerre entre ses héritiers et plus récemment, la plateforme américaine HBO a été multirécompensée grâce à la série Succession.
L’histoire qu’on vous raconte aujourd’hui pourrait aussi faire l’objet d’un feuilleton télévisé, tant elle est romanesque. Cette série aurait pour décor de grandes propriétés cachées dans la campagne andalouse et dans les monts du Valais, en Suisse. Au centre du scénario : une marque de luxe française emblématique, une famille profondément divisée et un couple de prétendants qui pourrait bouleverser...
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10/03 - Fin de vie : Macron annonce un projet de loi sous "conditions strictes"
Emmanuel Macron a annoncé qu’un projet de loi ouvrant une "aide à mourir" sous "conditions strictes" serait présenté en avril en Conseil des ministres, en vue d’une première lecture en mai à l’Assemblée nationale. Les patients majeurs, "capables d’un discernement plein et entier", atteints d’une "maladie incurable" avec "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" et subissant des souffrances "réfractaires" (ne pouvant être soulagées), pourront "demander à pouvoir être aidés afin de mourir", a dit le chef de l’Etat dans un entretien accordé à La Croix et Libération.
En cas d’avis collégial favorable de l’équipe médicale, une substance létale sera prescrite à la personne, qu’elle pourra s’administrer elle-même, ou avec l’aide d’un tiers si elle "n’est pas en mesure d’y procéder physiquement", a-t-il précisé aux deux quotidiens. Les mineurs et les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, en seront donc exclus.
En cas d’avis collégial favorable de l’équipe médicale, une substance létale sera prescrite à la personne, qu’elle pourra s’administrer elle-même, ou avec l’aide d’un tiers si elle "n’est pas en mesure d’y procéder physiquement". Ce tiers pourra être "une personne volontaire qu’elle désigne lorsque aucune contrainte d’ordre technique n’y fait obstacle", ou bien "le médecin ou l’infirmier qui l’accompagne", selon le texte qui doit être transmis d’ici dix jours au Conseil d’Etat. L’administration peut avoir lieu au domicile, à l’Ehpad ou dans un...
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10/03 - Nicolas Jutzet : "La Suisse abandonne peu à peu tout ce qui a fait sa réussite"
C’est un "vote historique", titre le journal helvétique Le Temps. "Un coup de tonnerre dans ce pays libéral", commente Le Monde. Dimanche 3 mars 2024, la Suisse a décidé, à l’issue de l’initiative populaire "Mieux vivre à la retraite", la mise en place d’un treizième mois de pension appelé "13e rente". Vue de France, cette décision est une nouvelle preuve de la vitalité démocratique du système politique suisse. En se prononçant en faveur (à 58,2 % des suffrages exprimés) d’une hausse annuelle de 8,33 % de l’allocation de retraite, les Suisses font le choix de politiques redistributives et d’une extension de l’Etat providence, et tournent pour la première fois le dos à des décennies de politiques libérales.
Pour Nicolas Jutzet, auteur de La Suisse n’existe plus (Éditions Slatkine) et vice-directeur de l’Institut Libéral, ce vote est mémorable en ce qu’il témoigne du dépérissement du "modèle suisse". Lentement mais sûrement, nous confie l’essayiste, la Suisse s’éloigne de l’esprit libéral et responsabilisant qui a fait son succès.
L’Express : Pourquoi parle-t-on d’un vote historique ?
Nicolas Jutzet : C’est une décision historique parce que c’est la première fois, depuis l’instauration des initiatives populaires en 1891 [NDLR : qui permettent de changer la Constitution], qu’on accepte une initiative qui prévoit un renforcement de l’Etat social. En général, les propositions de redistribution sont rejetées avec une majorité assez claire par la population. Par exemple, en 2016, l’initiative populaire "AVSPlus : pour une AVS...
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10/03 - Munitions, recrutement, budget… Pourquoi l’armée canadienne est à bout de souffle
A la suite de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, le Canada s’était engagé à aider Kiev à hauteur de 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) sous forme d’équipements militaires. Deux ans plus tard, la promesse est loin d’avoir été honorée. Selon les données du gouvernement canadien, rapportées par le journal québécois Le Devoir, "1,4 milliard ne s’est toujours pas matérialisé sur le terrain, […] soit 58 % du montant total des dons annoncés".
Ce montant comprend notamment le système national de missiles surface‑air perfectionné (NASAMS) et les munitions associées, d’une valeur de 406 millions de dollars, qu’Ottawa avait pour ambition d’acheter aux États-Unis en janvier 2023 pour les livrer à l’Ukraine par la suite. A l’heure où Kiev fait face à une importante pénurie de matériel et à la recrudescence d’attaques aériennes russes, ces défauts de livraison pèsent lourdement sur les forces armées ukrainiennes.
Outre l’impact sur le champ de bataille, l’écart entre le soutien affiché et chiffré d’Ottawa envers Kiev et la réalité détériore "l’image du Canada auprès de [ses] alliés", regrette le spécialiste des armées Christian Leuprecht, professeur au Collège militaire royal du Canada, dans les colonnes du Devoir. Des alliés qui, de fait, perçoivent le pays comme "de plus en plus indifférent face à cette guerre et surtout peu fiable".1,38 % du PIB canadien alloué à la défense
Mais cette situation est liée à problème plus global concernant l’armée canadienne. Alors que l’article 5 de l’Organisation du Traité de...
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10/03 - Kathleen Stock : "Le mouvement LGBT est désormais fractionné entre les LGB et les T"
Le nom de cette professeure de philosophie à l’Université du Sussex a traversé la Manche à l’automne 2021, lorsqu'elle a démissionné à la suite d’une campagne agressive dénonçant sa supposée "transphobie". Son tort ? S’être exprimée, comme universitaire et féministe, sur l’un des phénomènes les plus surprenants des dix dernières années au Royaume-Uni, l’augmentation spectaculaire du nombre de personnes trans et les revendications associées à celle-ci. Son livre sur le sujet, Material Girls, où elle dénonçait les conséquences négatives de ces changements pour les femmes et les enfants, paraît en français chez H & O éditions (Material girls : nouveau féminisme - La théorie du genre à l'épreuve de la réalité, trad. Olivier Bosseau). Parfaitement documenté, il propose notamment une analyse rigoureuse, selon les principes de la philosophie analytique, des concepts d'"identité de genre" et de "femme", et montre que le concept de "sexe", avant celui de "genre", possède à la fois une existence et une légitimité. Une évidence, direz-vous ? Sans doute, mais à l’heure où le militantisme se drape dans des concepts fumeux, il devient nécessaire de discuter sérieusement du sexe des anges.
Pourquoi le phénomène trans et les revendications associées à ce dernier ont-ils été si forts dans votre pays, le Royaume-Uni ?
Kathleen Stock En partie en raison de la forte proximité entre les organisations caritatives LGBT et les employeurs. Je pense notamment à Stonewall. Cette organisation historique [NDLR : la plus importante d’Europe] a - ou...
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10/03 - Européennes et RN : les avertissements des alliés de la majorité
"Amis de Poutine", "fantômes" de Bruxelles… Réuni à Lille, ce samedi 9 mars, pour lancer la campagne des européennes, le camp d’Emmanuel Macron s’est largement appliqué à critiquer son principal adversaire, le Rassemblement national (RN), donné favori du scrutin.
La candidate Valérie Hayer, dont c’était la première grande exposition publique, a appelé au "sursaut" pour "déjouer le scénario du pire", "face à ceux qui veulent abattre" l’Europe, alors que la majorité est distancée de 10 points dans les sondages par le RN de Jordan Bardella. Même ton offensif pour le Premier ministre Gabriel Attal, qui a fustigé la "vaste tromperie" du "clan Le Pen" dont les votes au Parlement européen sont "une litanie de trahisons contre les intérêts des Français".Le "message n’est plus audible"
Une stratégie dont il ne faudrait pas abuser, selon certains alliés de la majorité. Le camp d’Emmanuel Macron ne doit pas "faire du Rassemblement national le seul sujet" de la campagne des européennes, a mis en garde ce dimanche François Bayrou, sur le plateau de BFMTV. "Je ne crois pas que la solution soit de faire du Rassemblement national le seul sujet de la campagne électorale. Je pense que d’une certaine manière, c’est lui faire un cadeau", a-t-il estimé. "D’habitude, les élections européennes, c’est de la politique. C’est-à-dire des rapports de force, des discours, des promesses, des critiques". Mais "ce n’est pas du tout la situation aujourd’hui", a jugé le patron du MoDem, également maire de Pau.
Le 24 février, le maire Horizons...
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10/03 - L’Inria "en péril" ? Tensions et défiance chez le futur stratège français du numérique
A lire les mots employés, il s’agirait d’ores et déjà d’un succès. Selon un rapport publié ce jeudi 7 mars par le Hcéres, Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria) serait en bonne voie pour défendre la France contre les périls numériques. Cyberattaques, intelligences artificielles, numérisation des services publics, capacités de calcul… L’exécutif tente depuis des années de faire de l’établissement public son bras armé sur le front des nouvelles technologies. Il lui demande désormais de conseiller la puissance publique ainsi que d’orienter l’activité scientifique, en plus des missions purement scientifiques.
Une bonne nouvelle ? En apparence, uniquement. Les sourires étaient pour le moins crispés, au siège du Hcéres à l’annonce de ce bilan, prononcé à l’occasion de la fin du contrat qui unit l’institution à l’État. Car si ces nouvelles missions sont considérées comme cruciales, elles suscitent de vives tensions dans les différents bataillons de l’organisme, qui se décline en unités de recherche rattachées aux universités. Signe de l’électricité ambiante, l’année dernière, pas moins de deux pétitions soutenues par plus d’un tiers des chercheurs permanents ont circulé pour "sauver" l’institut, qui serait proche du "péril", selon les syndicats.
Les conclusions du Hcéres ont donc été doubles. Oui, le rapport fait état d’une prise en main "remarquable" de ce destin forcé par l’Inria, qui a notamment recruté et constitué des...
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10/03 - IA, espace… La France se prépare aux guerres du futur
Il est loin le temps où l’utilisation de l’intelligence artificielle dans des combats relevait de la science-fiction. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’IA s’est invitée dans le conflit et offre à ses utilisateurs un nouveau panel de stratégies. L’Ukraine est "le meilleur terrain d’essai pour toutes les technologies les plus récentes, parce qu’ici, vous pouvez les tester dans des conditions réelles", assure Mykhailo Fedorov, ministre ukrainien de la Transformation numérique, dans les colonnes du Time Magazine.
En deux ans de guerre, de nombreuses entreprises venues des quatre coins du globe ont cherché à s’implanter en Ukraine, devenue un véritable laboratoire pour les nouvelles technologies. A commencer par la société d’analyse de données Palantir Technologies qui, aujourd’hui, a conquis "plus d’une demi-douzaine d’agences ukrainiennes, y compris les ministères de la Défense, de l’Economie et de l’Education", est-il précisé dans le magazine américain.
S’y ajoutent des géants américains comme Microsoft, Amazon, Google et Starlink qui ont aidé les forces de Kiev à lutter contre les cyberattaques russes et à protéger des données gouvernementales. En outre, la société de reconnaissance faciale Clearview AI a permis d’identifier 230 000 soldats russes qui ont participé à l’invasion militaire en Ukraine, "ce qui a permis de les lier à des preuves de crimes de guerre présumés", souligne le Time Magazine.
Mais les Etats-Unis sont loin d’être les seuls à avoir mis le grappin sur le potentiel ukrainien en matière...
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10/03 - Attaques en mer Rouge : ce mystérieux navire iranien suspecté d’aider les Houthis
Vu de l’extérieur, le Behshad, qui stationne sous pavillon iranien en mer Rouge depuis 2021, a tout l’air d’un cargo à usage commercial. Il s’agirait en réalité d’un navire espion, exploité par le Corps des Gardiens de la révolution islamique. Son objectif ? Délivrer des renseignements utiles à l’identification des navires occidentaux dans le golfe d’Aden, alors que les Houthis du Yémen, qui ont entamé une campagne de frappes en soutien aux Palestiniens, n’ont pas d’accès direct au littoral.
Ces dernières semaines, les attaques de navires en mer Rouge par ces rebelles ne faiblissent pas. En l’espace de 48 heures, pas moins 43 drones tirés par les Houthis ont été abattus par les forces américaines et alliées. Mercredi 6 mars, les attaques ont fait leurs premières victimes dans le golfe d’Aden : trois marins d’un bateau de commerce sont morts lors d’une frappe de missile balistique antinavire.Contrebande et renseignements
Construit en 1999, le Behshad n’a commencé à attirer l’attention qu’en 2021, lorsqu’il a remplacé un autre navire iranien, le Saviz, en mer Rouge. Et pour cause : ce dernier était soupçonné depuis longtemps de contribuer à la contrebande d’armes et de fournir des renseignements aux Houthis, avant d’être remorqué vers l’Iran après une mystérieuse explosion. Selon Aurora Intel, un groupe de renseignement open source qui surveille le Behshad via l’imagerie satellite, il n’aurait pas bougé de ses positions en mer Rouge depuis qu’il a remplacé le Saviz. En outre, le groupe de renseignement rapporte auprès...
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10/03 - L’Ukraine répond au pape François : Kiev ne "hissera jamais" le drapeau blanc
Entre les deux pays, la guerre des drones continue. Dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 mars, l’armée de l’air ukrainienne a affirmé qu’elle avait abattu 35 drones sur un total de 39 lancés par la Russie. La veille, Moscou avait annoncé la destruction de 47 engins ukrainiens, principalement dans la région de Rostov-sur-le-Don, frontalière de l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Une femme a été tuée dans l’oblast de Koursk après des bombardements ukrainiens
⇒ L’armée de l’air ukrainienne affirme avoir abattu 35 drones russes dans la nuit
⇒ Le Vatican affirme que le pape n’a pas demandé à l’Ukraine de capitulerL’Ukraine ne hissera "jamais" le drapeau blanc, réagit Kiev
Kiev a juré ce dimanche de ne jamais se rendre face à la Russie, en réaction à l’appel lancé par le pape François aux belligérants du conflit en Ukraine d’avoir "le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier". "Notre drapeau est jaune et bleu. C’est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d’autres drapeaux", a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, dans un message sur X (ex-Twitter).Des frappes font trois morts en Ukraine et un en Russie
Une femme a été tuée à Kulbaki, dans l’oblast de Koursk, à quelques kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, après des tirs d’obus ukrainiens contre "un immeuble résidentiel", a écrit ce dimanche 10 mars le gouverneur de l’oblast, Roman Starovoït, sur sa chaîne Telegram.
Par ailleurs, "pendant la nuit, les Russes ont attaqué Dobropillia...
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10/03 - Netanyahou fait "plus de mal que de bien à Israël", juge Biden
Les choses ne vont pas en s’apaisant dans le sud du Liban. Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, un allié du mouvement islamiste palestinien. Depuis le début des violences transfrontalières le 8 octobre, au moins 312 personnes, la plupart des combattants du Hezbollah et 53 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP.
Les infos à retenir
⇒ Au Liban, cinq morts, dont trois membres du Hezbollah dans une frappe
⇒ 28 drones houthis abattus en mer Rouge
⇒ Un navire d’aide humanitaire prêt à quitter Chypre pour rejoindre GazaCritiqué par Biden, Netanyahou lui répond
Le président américain Joe Biden, qui a critiqué la conduite de la guerre à Gaza, "a tort", a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans une interview dimanche au journal Politico. Le président américain a dit samedi que Benyamin Netanyahou "faisait plus de mal que de bien à Israël" par sa conduite de la guerre à Gaza. "Je ne sais pas exactement ce que le président voulait dire, mais s’il entendait par là que je mène une politique personnelle contre le souhait de la majorité des Israéliens, et que je vais contre les intérêts d’Israël, alors il a tort sur les deux points", a estimé le Premier ministre.
"Premièrement, je ne mène pas une politique privée, c’est une politique soutenue par une majorité écrasante d’Israéliens. Ils soutiennent l’action que nous avons entreprise pour détruire les bataillons...
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10/03 - "Si le soleil s’en souvient" : quand Jean-Paul Enthoven tombe le masque
Que faire quand le destin vous fait naître dans un endroit qui vous répugne ? Peut-on, quand on se fantasme en prince de Ligne, s’affranchir totalement d’une enfance au milieu de "rocailles en éruption" et de "ruelles parfumées de crottins"? Jean-Paul Enthoven a passé ses quinze premières années à Mascara, "une petite ville dépourvue de charme et perchée sur les hauts plateaux d’une Algérie encore française". Longtemps, cet adepte du mentir-vrai a tenté de faire croire qu’il était le rejeton des beaux quartiers de Paris, en dépit du bronzage le plus flamboyant de la capitale.
Mais avec l’âge, l’écrivain et éditeur s’est mis à tomber les masques, ce qui lui a permis de signer des livres de plus en plus émouvants. Dans Si le soleil s’en souvient, il lève enfin le voile sur ses origines nord-africaines. Une jeunesse en plein crépuscule de l’Algérie française, sur fond d’attentats et de ratonnades, d’OAS et de fellagas. Qu’on se rassure : Jean-Paul Enthoven ne s’est pas transformé en Annie Ernaux version coloniale.
Ce grand proustien avoue que si tout ici est "presque vrai", il a quelque peu enjolivé des souvenirs, notamment le portrait de son père Edmond, bâtisseur de cinémas aux limites du Sahara dépeint en sosie de Gregory Peck. Mais qu’importe la vérité du passé, le lecteur a droit à une restitution voluptueuse de la fin d’un monde, comme celle d’une existence primitive que l’auteur s’est évertué à faire oublier et à dépasser. Le tout agrémenté de beaux hommages à Herman Melville et à Albert Camus, comme de...
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10/03 - Label ISR : la moitié des fonds ne respecte pas les nouveaux critères
Depuis le 1ᵉʳ mars, tous les fonds désireux de décrocher le label investissement socialement responsable (ISR) doivent respecter les critères du nouveau référentiel paru fin 2023. Ce dernier comprend désormais un critère d’exclusion sur les énergies fossiles, portant sur "les entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que celles qui lancent de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation ou de raffinage d’hydrocarbures (pétrole ou gaz)".
Dans la dernière édition de son étude annuelle sur les fonds d’investissement responsables en France, le spécialiste de l’épargne salariale Epsor constate que la moitié des produits actuellement détenteurs du label ne respectent pas ce nouveau critère. Par exemple, 1 fonds ISR sur 4 investit dans TotalEnergies, poids lourd de la cote, et 1 sur 10 dans l’énergéticien italien ENI.
Encore plus surprenant, l’exposition de ces supports aux valeurs des énergies fossiles a crû depuis deux ans, pour atteindre 6,63 % de leurs en-cours, un niveau proche de celui des fonds non labellisés ISR. "Nous nous attendions à une inversion de tendance, mais ce n’est pas encore le cas, regrette Julien Niquet, cofondateur d’Epsor. Nous devrions voir l’inflexion lors de la prochaine édition, car nous sommes confiants sur le fait que l’essentiel des sociétés de gestion va faire l’effort de se conformer au nouveau cahier des charges." Les véhicules déjà labellisés ISR ont jusqu’à la fin de l’année pour faire le ménage dans leur...
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10/03 - Dans les cinémas russes, le flop de la propagande de guerre de Poutine
Parcourant les tranchées sous les bombes, Nikolaï Ryabinine, un écrivain moscovite à succès, recherche son frère soldat disparu dans le Donbass à l’été 2015. Dans les territoires occupés, des soldats russes pacifiques vivent en harmonie avec les Ukrainiens russophones, mais sont harcelés par l’armée ukrainienne, sanglante et sans pitié. Le héros n’a d’autre choix que de prendre les armes à son tour, martèle la bande-annonce d’Indicatif : Passager, qui sort dans tous les cinémas de Russie ce 14 mars.
Le film viendra grossir la vague des récits de guerre qui inonde les salles obscures depuis six mois. Les intrigues se focalisent de plus en plus sur l’"opération militaire spéciale". Parmi eux, Le Témoin, tourné dans le Donbass, suit un musicien belge en tournée en Ukraine, qui devient prisonnier de guerre et assiste, derrière les barreaux, aux crimes des "ukronazis", présentés comme une armée de violeurs achevant des vieillards sur les routes. Après s’être échappé, il témoigne sur un plateau de télévision américain pour "faire éclater la vérité".Flop d’audience
Garanties 100 % conformes à l’idéologie du Kremlin, mettant en scène les vaillants soldats russes face à l’Occident perverti, ces productions sont commandées et financées par l’Etat. Elles sont censées relancer l’élan patriotique à l’approche de l’élection présidentielle (du 15 au 17 mars), selon des rapports confidentiels de l’administration présidentielle russe divulgués par des journalistes estoniens. Une "opération culturelle spéciale" orchestrée à coups de...
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10/03 - L’ONU, tribune préférée des dictateurs et tyrans du monde, par Abnousse Shalmani
A quoi sert encore l’ONU, si ce n’est à être une scène de spectacle où les représentants des Etats criminels viennent effectuer un numéro de claquette qui emprunte au burlesque ? A l’image d’Ebrahim Raïssi, président Iranien, à la tribune des Nations unies en septembre 2022, après l’assassinat de Mahsa Amini. Alors que les manifestations étaient quotidiennes dans tout l’Iran, le maître de la répression y brandissait, comme preuve de l’oppression impérialiste américaine, un portrait du général Qassem Soleimani, l’artisan de la victoire de Bachar el-Assad en Syrie avec ses redoutables milices chiites, le fer de lance de la politique extérieure toxique iranienne au Liban, au Yémen, à Gaza, en Irak. Puis, ne pouvant s’arrêter en si bon chemin, de disserter sur les succès de la révolution iranienne, "une société gravée dans la justice et la préservation des droits de l’homme", sans rire.
Ce discours dit ce qu’est devenu l’ONU. Une mauvaise blague. Kofi Annan, son ex-secrétaire général, avait déjà mis en garde en 2006 : "La politisation a miné les sessions du Conseil des droits de l’homme à un tel point que sa crédibilité déclinante jette une ombre sur la réputation du système des Nations unies dans son ensemble." C’est ainsi que l’ONU a confié à la République islamique d’Iran la présidence du Forum social du Conseil des droits de l’homme de novembre 2023 à Genève. D’ailleurs, ce fut un Forum édifiant : les responsables iraniens ont tout simplement coupé les micros d’ONG critiques lors des réunions. Les mollahs ont censuré...
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10/03 - David Guetta, Patrick Boucheron, Rachida Dati... Le plan du château de Chambord pour se relancer
Arriver par un matin d’hiver légèrement brumeux, apercevoir au loin, sur la pelouse, un cheval tournoyer, fougueux, nerveux, en cours de dressage. Deviner, depuis la cour, l’escalier à double révolution qui amuse tant le public. Glisser d’une salle à l’autre, frissonner dans le donjon ouvert aux quatre vents. Circuler dans les coursives, monter sur les toits, écouter le carillon de midi faire écho au clocher de l’église. Observer le village assoupi, se demander pourquoi, dans cette ambiance paisible, le dernier conseil municipal de la minuscule commune a envisagé l’achat d’une caméra pour surveiller l’église, admirer les jardins à la française et, plus loin, la forêt giboyeuse. A Chambord, au cœur du Loir-et-Cher, la "magie" fonctionne toujours. Avec 1,15 million de personnes en 2023, le château de François Ier reste le deuxième plus visité de France derrière celui de Versailles.
Mais en coulisses, le lieu révèle sa fragilité. Il y a ces pièces fermées depuis l’été dernier dans l’aile François Ier, privant le public des décors de la cour itinérante créés par Jacques Garcia en 2019. Les débris de plâtre jonchant le sol d’un espace accueillant il y a peu des ateliers pédagogiques. Les larges fissures et ces cheminées lézardées dans les étages supérieurs et sous les combles, au sol, les tommettes, soulevées et cassées parce que soumises à trop forte pression. Est-ce les variations de niveau dans les douves en contrebas ? Le poids des murs ajoutés à différentes époques ? La sécheresse des derniers étés ? A l’automne, un...
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10/03 - Kostis Hatzidakis, ministre grec des Finances : "Les leçons du passé ont été tirées"
L’ancien paria de la zone euro s’est-il mué en élève modèle ? Sortie d’une crise économique qui a failli l’exclure en 2008 du cénacle monétaire européen, la Grèce relève fièrement la tête. Le rythme de croissance de son PIB a de quoi faire pâlir d’envie les grandes puissances du continent. Alors que la France devrait se contenter d’une hausse de 1 % en 2024, Athènes vise 2,3 %. Soutiens de l’Europe, mesures de rigueur et réformes profondes lui ont permis de stimuler l’activité des entreprises, les investissements étrangers et les exportations, tout en réduisant la dette publique et le chômage. Fin 2023, les agences Fitch et Standard & Poor's ont salué ces progrès en propulsant la note de crédit de la dette grecque dans la catégorie "Investissement", le club des pays emprunteurs les plus sûrs. La garantie de se financer à des taux plus raisonnables.
Reconduit au terme d’une large victoire de son parti de centre droit, la Nouvelle Démocratie, lors des élections législatives de juin dernier, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis entend poursuivre sur cette voie. Pour son ministre des Finances, Kostis Hatzidakis, la clé du succès réside dans la combinaison du sérieux budgétaire et d’une politique pro-business. Il s’en explique à L’Express.
L’Express : Après des années sombres pour l’économie grecque, la trajectoire actuelle est très encourageante. La reprise semble même avoir été plus rapide que prévu…
Kostis Hatzidakis : Nous avons connu une décennie dramatique. Aujourd’hui, je pense que la Grèce se révèle être...
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10/03 - Moquée par Berlusconi, critiquée par Chirac… La revanche de la gastronomie finlandaise
Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car comme le disait déjà Bossuet au XVIIe siècle, "c’est à table qu’on gouverne".
L’effervescence règne en ce 14 décembre 2001 au château de Laeken, somptueuse demeure du XVIIIe siècle dans la banlieue nord de Bruxelles. C’est dans l’actuelle résidence du roi Philippe et de la reine Mathilde que se retrouvent les chefs d’Etat et de gouvernement pour un Conseil européen. Tandis qu’ils s’accordent pour investir Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la Convention sur l’avenir de l’UE, une autre bataille se joue en coulisses dans la capitale belge. Celle de l’attribution des sièges de plusieurs agences spécialisées de l’UE, puissant instrument d’influence des politiques européennes.
Et il y en a une pour laquelle Silvio Berlusconi joue des coudes. Le président du Conseil italien s’oppose frontalement à ce que la Finlande – seul pays orphelin avec la Suède d’une de ces organisations –, obtienne l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Face à ses homologues du Vieux Continent, le vieux briscard de la politique, bien connu pour ses excès, sait que la formule va faire mouche : "Helsinki est bonne pour les surgelés !"
Après moult efforts diplomatiques, le Cavaliere obtient gain de cause puisque c’est finalement...
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10/03 - Immobilier en Chine : "Il y a encore beaucoup de cadavres dans les placards"
L’optimisme est de rigueur à Pékin, en cette semaine de session annuelle du Parlement, qui réunit des milliers de députés jusqu’au lundi 11 mars. C’est à l’occasion de cette grand-messe que le gouvernement présente ses ambitions économiques et sociales. Il y a un an, le pays était en phase de réouverture post-Covid. Cette fois, le contexte est marqué par la crise de l’immobilier, un chômage frôlant 15 % chez les jeunes, une confiance entamée des consommateurs. Malgré tout, les autorités tablent sur un rythme de croissance d’environ 5 % et une inflation de 3 % en 2024. Des cibles qui paraissent hors de portée, au vu des indications du début de l’année.
Entre communication et réalité, le spécialiste de l’économie chinoise François Chimits détricote ces signaux paradoxaux. Analyste au Mercator Institute for China Studies (Merics) et économiste affilié au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), il décrypte dans les annonces du gouvernement de vrais sujets d’inquiétude, mais aussi quelques points positifs.
Pékin a fixé pour 2024 un objectif de croissance de 5 %. Après un rythme de 5,2 %, cela vous paraît-il prudent ou au contraire ambitieux ?
François Chimits La Chine est sortie du Covid officiellement en 2023. Elle a bénéficié d’un effet rebond, mais les chiffres se sont révélés décevants. Certes, la cible a été atteinte, avec une croissance réelle officielle de 5,2 %. Toutefois, cette donnée est sujette à caution. Un point en particulier paraît étrange : l’évolution du déflateur de PIB...
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10/03 - Michel Winock : "Aux décadentistes comme Onfray ou Finkielkraut, je dis ’arrêtez de déconner’…"
C’est une anthologie de ses textes les plus personnels, qui retracent le parcours d’un enfant de la République devenu l’un de nos plus éminents historiens. Dans Ego-histoire, on retrouve notamment un cours sur la France donné par Michel Winock à des étudiants russes dans les années 1990. Aujourd’hui âgé de 86 ans, le professeur émérite des universités à Science Po analyse pour L’Express les maux de la société française, les conséquences du gouvernement du centre mené par Emmanuel Macron, la disparition des grands leaders politiques, avec toujours le souci du temps long. Mais, s’opposant à Michel Onfray ou Alain Finkielkraut, il se refuse à verser dans le "c’était mieux avant". Entretien.
L’Express : Emmanuel Macron promettait de "réconcilier" la France après son élection en 2022, mais on en semble loin. Comment l’expliquez-vous ?
Michel Winock : Si la société française est extrêmement divisée, c’est aussi parce que nous avons une histoire conflictuelle. Nous avons eu un conflit religieux, un conflit sur la Constitution, un conflit social sur la lutte des classes qui, au XIXe siècle, fut sanglant. Et nous avons un conflit majeur, qui recouvre tous les autres : celui entre l’Etat et les citoyens. La Ve République a réussi à structurer ces conflits par l’élection du président au suffrage universel à deux tours. A partir de 1965, la multiplicité des intérêts défendus par différents partis a été réduite à un face-à-face entre deux camps, la droite et la gauche, avec une alternance rendue possible en 1981. Entre 1965...
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09/03 - Elections européennes : Renaissance entame sa guerre éclair contre le RN
Les lancements de campagne ne sont pas un monument d’improvisation. On y coche des cases, autant de figures imposées. Au menu : mobilisation militante, images de rassemblement et installation du candidat. Le premier meeting de Renaissance des Européennes, orchestré ce samedi devant plus de 2000 militants réunis à Lille, n’a pas échappé à ce rituel. Avec, en toile de fond, l’installation d’un duel avec le Rassemblement national (RN) autour du conflit ukrainien.
"Valérie Hayer, je ne crois pas que vous connaissez !!!" Dans l’enceinte du Grand Palais, les militants scandent le nom de la tête de liste Renaissance sur la chanson de Benjamin Pavard lors du mondial 2018. Valérie Hayer ? Peu de Français connaissent en effet l’eurodéputée, propulsée chef de file du camp présidentiel après une série de défections. Il y a urgence à la faire entrer dans les foyers, et à faire taire ce chant. Des clichés de l’eurodéputée enfant sont dévoilés dans un autoportrait vidéo retransmis sur écran géant. Dans son discours, elle se présente en "femme de la Mayenne" et retrace son engagement politique. Son image de candidate par défaut ? "J’ose espérer qu’on ne dit pas cela car je suis une femme."Le RN ciblé
Edouard Philippe, François Bayrou, Gérald Darmanin… Les ténors de la majorité se succèdent pour dresser son éloge. Le Premier ministre Gabriel Attal loue sa "force et son engagement" au Parlement européen, miroir inversé des "fantômes […] sans projet ni bilan". Comprendre : le "clan Le Pen", qu’il éreinte méthodiquement. La majorité...
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09/03 - Européennes : Gabriel Attal fustige la "vaste tromperie" du "clan Le Pen"
Pour les élections européennes, la majorité présidentielle a bien décidé d’installer le face-à-face avec le Rassemblement national (RN). À l’occasion du lancement de la campagne de Renaissance pour l’échéance de juin, ce samedi 9 mars à Lille, le Premier ministre Gabriel Attal a fustigé la "vaste tromperie" du "clan Le Pen", dont les votes au Parlement européen sont "une litanie de trahisons contre les intérêts des Français".
"Ils ont toujours dit non à l’Europe. La seule différence maintenant, c’est qu’ils le cachent un peu et que le non s’est transformé en niet", a-t-il tancé, après avoir accusé le RN de proximité avec Vladimir Poutine. "Le bilan du clan Le Pen c’est 40 ans de Parlement européen, 40 ans d’indemnités de mandat, 40 ans de fantômes dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg", a insisté le Premier ministre, à propos de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine.
"C’est quelques signatures sur les registres de présence pour toucher les indemnités, quelques interventions pour meubler sur les réseaux sociaux", a-t-il encore taclé. "Ils nous disent'la France revient'. Mais de quel droit parlent-ils au nom de la France ? Ce sont eux qui ont quitté la France. Où étaient-ils partis ? Au bal de Vienne à danser avec des néonazis ? Dans un congrès identitaire à chanter avec les antisémites ? A Moscou pour chercher l’approbation de Vladimir Poutine ? Sur un tabouret du Starbucks de la Trump Tower pour négocier un selfie avec Donald Trump qu’elle n’aura jamais réussi finalement à avoir", a cinglé Gabriel Attal à...
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09/03 - Portugal : les grands enjeux des législatives anticipées
Victoire annoncée de la droite, forte progression des populistes… Au Portugal, les élections législatives anticipées de ce dimanche 10 mars s’annoncent inédites pour ce pays traditionnellement modéré. Les socialistes espèrent, via ce scrutin, prendre un nouveau départ après la démission du Premier ministre sortant, Antonio Costa, cité dans une enquête pour trafic d’influence en novembre dernier. Le Parti socialiste s’est depuis rassemblé autour de Pedro Nuno Santos, un ancien ministre âgé de 46 ans et issu de l’aile gauche du mouvement.
Toutefois, à la veille du vote, les derniers sondages ne lui semblent pas favorables. La Radio Renascença crédite le PS de 27,9 % des intentions de vote, contre 32,6 % pour l’Alliance démocratique de centre droit (AD), dirigée par le parlementaire Luis Montenegro. Ce dernier a appelé les électeurs à "inverser le cap du pays" en se posant comme le seul candidat capable d'"unir le Portugal". Jusqu’alors, son parti possédait 77 sièges au Parlement, contre 120 pour le PS.Au sein du précédent gouvernement, le PS possédait 120 sièges sur 230.
Ces deux partis sont talonnés par les populistes du Chega ("Ça suffit", en français) qui, depuis la fondation du mouvement en 2019, ne cessent de croître dans les sondages. Ce 10 mars, le jeune parti d’extrême droite pourrait confirmer son statut de troisième force politique du pays, avec 16,8 % des suffrages attendus. Une ascension non négligeable avec un tel résultat qui, s’il était confirmé, doublerait le score du parti par rapport aux...
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09/03 - Présidentielle au Sénégal : la campagne débute sans le principal opposant, toujours emprisonné
C’est officiel : la campagne pour l’élection présidentielle a débuté au Sénégal ce samedi 9 mars. Après de longues semaines d’attente et d’incertitudes, la décision de Macky Sall de fixer l’élection présidentielle au dimanche 24 mars vient mettre un coup d’accélérateur à un processus qu’il avait lui-même stoppé. Le 3 février dernier, le président sénégalais avait en effet annoncé annuler la présidentielle du 25 février, à peine dix heures avant le début de la campagne électorale. Sa décision avait provoqué de vives tensions dans ce pays de 18 millions d’habitants, réputé stable et démocratique.
La campagne, qui vient donc de débuter, se terminera vendredi 22 mars, selon un décret présidentiel publié jeudi soir, soit une semaine de moins que le délai normalement prévu par le code électoral. Elle se déroulera pendant le mois de jeûne musulman, le ramadan, qui doit débuter ce lundi. "Cet horizon qui se dégage, c’est la victoire de tout le peuple qui voulait aller à une élection dont il était privé", a indiqué Babacar Guèye, membre d’un mouvement citoyen, à l’AFP.
Les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel sont tous en ordre de bataille pour réorganiser leur campagne. Ils ont tous été convoqués vendredi à la RTS, la chaîne de télévision publique, pour enregistrer les clips de campagne qui seront diffusés à partir de dimanche. En coulisses, certains candidats se disent néanmoins déboussolés de voir l’élection arriver si vite, rapporte Jeune Afrique. "Nous n’étions pas dans cette logique. Nous, nous nous attendions à un...
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09/03 - Etats-Unis : comment Trump étend son emprise sur le parti républicain
"Au cours des huit prochains mois, le Comité national républicain travaillera main dans la main avec la campagne présidentielle de Trump." Par ces mots, le fraîchement nommé coprésident du parti, Michael Whatley, entérine le fait que l’objectif de Donald Trump a été atteint. A savoir celui de placer ses fidèles au sommet du Comité national républicain (RNC), chargé de financer la campagne présidentielle.
Ce vendredi 9 mars, lors d’une réunion des instances de la formation du RNC à Houston (Texas), le dirigeant du parti républicain en Caroline du Nord, Michael Whatley, ainsi que Lara Trump, l’épouse d’Eric, fils de l’ex-président, ont été élus à l’unanimité à la tête de l’instance. En outre, Chris LaCivita, ancien marine et actuel directeur de campagne de Trump, est devenu le principal responsable exécutif du Comité national, en charge de ses "opérations au jour le jour".
Quelques jours après le retrait de sa candidature, mercredi 6 mars, faisant ainsi de Donald Trump l’unique candidat républicain encore en lice, Nikki Haley a dénoncé la prise de contrôle du Comité national par l’ancien président. "Il va faire du RNC sa propre caisse noire", a-t-elle déploré cette semaine.Le parti républicain, un "bon partenaire", selon Trump
Cette triple élection devrait "resserrer l’emprise du candidat présomptif sur l’appareil du parti avant l’élection présidentielle", anticipe le New York Times. C’est loin d’être une surprise. D’une part, parce qu’il n’y avait aucun autre candidat à ces postes. D’autre part, Donald Trump avait déjà...
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09/03 - Expansion des colonies en Cisjordanie : ce plan d’Israël que condamne la France
Israël grignote encore un peu plus les territoires palestiniens. Mercredi 6 mars, dans un simple message publié sur le réseau social X, Orit Struck, le ministre des Missions nationales, chargée des colonies juives, a annoncé la construction de près de 3 500 logements en Cisjordanie occupée. Une réponse à la fusillade meurtrière perpétrée la semaine dernière par trois Palestiniens entre Jérusalem et Maale Adumim, une implantation israélienne en Cisjordanie, rapporte The Times of Israël. "Que ce soit clair pour tous les terroristes qui envisagent de nous attaquer : la moindre agression contre des citoyens israéliens entraînera un coup mortel et la destruction, ainsi que la consolidation de notre emprise éternelle sur l’ensemble de la terre d’Israël", a déclaré le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.
Ces plans de construction auraient d’ores et déjà été approuvés par le Comité supérieur de planification de l’administration civile, l’organisme qui met en œuvre la politique du gouvernement israélien en Cisjordanie, selon le journal israélien Haaretz. Dans un post sur X, le ministre des Finances précise en outre que "18 515 permis" auraient été délivrés ces douze derniers mois. "Parallèlement aux permis de construire, nous investissons énormément dans le développement des infrastructures de transport, de l’emploi et de la qualité de vie", écrit-il.
ממשיכים לבנות את הארץ! 18,515 אישורים השנה ביהודה ושומרון.
לצד אישורי הבניה אנו משקיעים השקעה עצומה בפיתוח תשתיות תחבורה, תעסוקה ואיכות חיים.
האויבים מנסים לפגוע ולהחליש...
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09/03 - UNRWA : ces pays qui ont repris leur aide, ceux qui bloquent encore
Petit à petit, certains Etats rebroussent chemin. Alors qu’une quinzaine de pays avaient annoncé suspendre leur aide financière à l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) fin janvier, la Suède et le Canada sont revenus ce samedi 9 mars sur leur décision. Pour rappel, l’UNRWA est au cœur d’accusations des autorités israéliennes selon lesquelles douze employés de l’agence de l'ONU pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. L'ONU s’est immédiatement séparée des employés accusés encore vivants et une enquête interne a été lancée.
Ainsi, après avoir obtenu certaines garanties - "des audits indépendants" et des "contrôles supplémentaires du personnel" -, le gouvernement suédois a annoncé qu’il allait "allouer 400 millions de couronnes [soit quelque 35 millions d’euros] à l’UNRWA pour l’année 2024". "La décision de ce jour concerne un premier paiement de 200 millions de couronnes [environ 17,5 millions d’euros]", a indiqué l’exécutif suédois dans un communiqué.
De son côté, le Canada justifie la reprise de son financement par la "situation humanitaire désastreuse sur le terrain", comme l’a déploré le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, lors d’un point presse. Ce dernier s’est par ailleurs dit "rassuré", après un premier examen du "rapport provisoire de l’enquête sur l’UNRWA". Avec ces annonces, le Canada devient le "premier pays du G7 à reprendre le financement", insiste le ministre.
Si, pour l’heure, aucun montant n’a été mentionné, le Canada a également affirmé...
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09/03 - Punk : dans les archives des Bérurier noir à la BnF
Ce sont les premières archives du mouvement punk français à intégrer les fonds d’une institution publique. En 2021, deux ex-Bérurier noir, le chanteur Fanfan, dit aussi FanXoa (François Guillemot), et le saxophoniste mastO (Thomas Heuer), ont fait don de leurs archives à la Bibliothèque nationale de France (BnF), qui les expose aujourd’hui sur le site François-Mitterrand, à Paris XIIIe, jusqu’au 28 avril. Une centaine de pièces, photographies, carnets, affiches, vidéos sont ainsi déployées pour proposer aux visiteurs une véritable immersion dans l’émergence de la scène musicale alternative en France.
Fanfan et Loran (Loran Béru) fondent Bérurier noir en 1983, sous l’influence de la vague punk qui déferle sur l’Hexagone à la fin des années 1970. Faute de lieu dédié, le tandem, accompagné par sa boîte à rythmes Dédé, se produit dans des friches industrielles et squats parisiens, dans la rue ou le métro. Leurs premiers enregistrements sortent avec le soutien des labels indépendants Visa et Bondage, tandis que de nouveaux membres issus de la musique ou du cirque renforcent la troupe. Parmi eux, mastO, cofondateur du groupe culte Lucrate Milk, est passé par les Beaux-Arts de Paris, tout comme Fanfan. Ensemble, ils forgent l’identité visuelle des Bérus - BxN en abrégé -, le premier immortalisant avec son objectif tournées et répétitions, le second composant, au côté du dessinateur Laul, affiches, pochettes et fanzines.Photomatons des membres de Bérurier Noir ayant servi à la composition de la pochette de l’album...
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09/03 - Guerre en Ukraine : trois civils tués dans des bombardements russes
S’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, lors d’une session sur l’Ukraine, l’ambassadeur adjoint à l’ONU pour la Russie, Dmitry Polyanskiy, a affirmé que son pays n’avait aucune intention "de se débarrasser du leader du régime de Kiev", Volodymyr Zelensky. La finalité de l’armée russe reste, selon l’ambassadeur adjoint, d'"atteindre les objectifs de notre opération militaire spéciale" - nom donné par le Kremlin à l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Les infos à retenir
⇒ Moscou affirme avoir détruit 47 drones ukrainiens
⇒ La Russie assure n’avoir aucune intention d’assassiner Volodymyr Zelensky
⇒ Erdogan se dit prêt à accueillir un sommet de paix russo-ukrainienTrois civils ukrainiens tués dans des bombardements
Dans le village de Olguivka, sur la rive du fleuve Dniepr tenue par Kiev, une femme de 58 ans est morte lors d’un "bombardement d’artillerie" qui a aussi blessé un homme de 49 ans, ce samedi 9 mars, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur.
Plus au nord, des tirs d’artillerie russes ont touché la localité de Tchervonogrygorivka, près de la ville de Nikopol dans la région de Dnipropetrovsk. Ces tirs ont atteint deux frères de 16 et 22 ans. "Le plus jeune est mort de ses blessures, l’aîné a été conduit à l’hôpital avec des blessures graves, les médecins se battent pour sa vie", a indiqué le ministère. Par ailleurs, dans la région de Donetsk, à l’est, soumise à des combats permanents, un homme de 46 ans a perdu la vie lors de frappes sur la localité de Tchassiv Iar, a précisé le gouverneur.
L’armée de...
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09/03 - 24 heures de la vie d’une femme juive et universaliste : le 8 mars de la honte, par Sarah Barukh
8 mars 2024, 00 h 01. J’appuie sur "valider". Sur mon compte Instagram apparaît alors une photo - près de mille paires de chaussures que nous avons peintes en rouge sang - et sous la photo, un texte qui se termine ainsi :
En ce jour consacré aux droits des femmes, notre rôle de femmes devenues féministes par la chair est d’identifier, dénoncer et condamner les zones de Non-droit visant spécifiquement les femmes. Dénoncer les systèmes gouvernementaux, religieux et traditionalistes qui autorisent à violer, soumettre, mutiler, menacer, lapider, marier de force, isoler, enfermer, terroriser, tuer, pendre et invisibiliser les femmes.
Féministes dites intersectionnelles, cessez de soutenir nos agresseurs. Nous sommes celles que vous ne voulez pas voir et nous ne nous tairons pas. Cette photo est notre réponse à votre aveuglement. Pas de paix pour les femmes sans dénonciation de leurs bourreaux.
Nous sommes iraniennes, afghanes, israéliennes, pakistanaises, algériennes, yézidis et tant d’autres, à dénoncer les ravages de l’apartheid sexuel qu’impose l’islamisme radical. Nous sommes aux côtés des femmes victimes de traditions barbares comme l’excision, en France et ailleurs. Nous sommes aux côtés de celles qui souffrent dans leur foyer, de la violence d’hommes qui les détestent. Nous sommes ces femmes dont on vend le corps, qu’on drogue pour mieux les soumettre. Nous sommes toutes et unies. Nous sommes féministes universalistes.
En arrière-plan de la photo, nous nous tenons fières, pancartes en mains, la...
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09/03 - "Du coup", "impacter", "contre-intuitif"... L’enfer des tics de langage
Lorsque quelque chose vous chagrine, autant s’en amuser. D’où ce petit exercice effectué sur un article lambda, en l’occurrence, le mien, consacré précédemment au nouveau roman de Tatiana de Rosnay, Poussière blonde (Albin Michel). Avec un peu d’imagination, malheureusement pas si ample que cela, voilà ce que cela pourrait donner.
"Eté 1960, nous sommes sur Reno, dans le Nevada. Pauline, 21 ans, l’héroïne du nouveau roman porté par Tatiana de Rosnay, est une fille-mère. Elle a été séduite par le cynique Spencer, directeur adjoint de l’hôtel phare de la cité, le Mapes Hotel, qui, du coup, lui a trouvé un travail sur son établissement : elle est en responsabilité du ménage des toilettes pour dames. Une situation qui impacte le moral de celle qu’on appelle la Frenchie – née sur Paris, elle a débarqué ici avec sa mère mariée à un GI mécanicien originaire vous de cette ville du Nevada connu pour ses divorces systémiques. Mais une rencontre va radicalement percuter la vie de Pauline, dont le rêve, en première intention, était de devenir vétérinaire équin.
Par une belle journée, en effet, on lui demande de prioriser la suite 614. Elle est en capacité et s’acquitte de sa tâche, effrayée par le "foutoir" régnant – en clair, des monceaux de bouteilles d’alcool vides et de flacons de pilules. Elle tombe sur une femme hagarde, aux yeux rougis et au teint blafard, une certaine Mrs Miller. Elle ne la capte pas – la situation est contre-intuitive – mais, pas de souci, Marilyn Monroe, c’est bien elle, ne lui en veut pas. En vrai, elle...
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09/03 - Gaza : Israël accuse le Hamas de vouloir "enflammer la région pendant le ramadan"
Les efforts internationaux s’accélèrent pour acheminer l’aide humanitaire par la mer dans la bande de Gaza menacée de famine et bombardée par Israël, qui n’y laisse entrer les camions d’aide qu’au compte-gouttes. Après cinq mois de guerre, la situation humanitaire désastreuse dans le territoire a conduit plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, à effectuer de nouveaux largages aériens de nourriture et d’aide médicale.
Les infos à retenir
⇒ 15 drones houthis abattus au large du Yémen
⇒ 5 morts dans un largage de colis chargé d’aide humanitaire
⇒ Le Hamas veut "enflammer la région pendant le ramadan", selon le gouvernement israélienLe Hamas veut "enflammer la région pendant le ramadan", selon le gouvernement israélien
Le gouvernement israélien a indiqué ce samedi que les chefs des services de renseignement israélien (Mossad) et américain (CIA) se sont rencontrés vendredi en vue "d’avancer vers un autre accord de libération d’otages" retenus à Gaza. Le Hamas semble "ne pas être intéressé par un accord et s’efforce d’enflammer la région pendant le ramadan", le mois de jeûne des musulmans, qui commence en début de semaine prochaine, affirment par ailleurs les autorités israéliennes dans ce communiqué publié par les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour le compte du Mossad.Le Premier ministre espagnol veut proposer au Parlement de reconnaître l’Etat palestinien
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé ce samedi qu’il proposerait au Parlement de voter en...
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09/03 - Nicolas Baverez : "Les vrais libéraux savent que l’histoire est tragique"
"Avoir des opinions politiques, ce n’est pas avoir une fois pour toutes une idéologie, c’est prendre des décisions justes dans des circonstances qui changent". On doit ces propos humbles et salutaires, qui tranchent avec l’air du temps, à un grand penseur de la liberté au temps de la guerre froide, Raymond Aron. Professeur, philosophe, journaliste, libéral inclassable, Aron fut entre autres qualités éditorialiste à L’Express de 1977 à 1983.
Le think tank GenerationLibre lui consacre un colloque, mardi 12 mars à l’Assemblée nationale, et il était naturel que L’Express en soit partenaire. C’est l’occasion de nous attarder dans ce podcast sur la vie et l’œuvre d’Aron, dont les écrits restent d’actualité même 40 ans après sa mort. Il y a un paradoxe Aron. Très cité, il n’est plus beaucoup lu et encore moins imité, au sens où le point de vue qu’il a toujours tenu à adopter, celui du "spectateur engagé", tend à être remplacé par l’indifférence ou l’engagement militant. D’où le thème de ce grand entretien : que signifiait pour Aron être un spectateur engagé ? Et comment l’être aujourd’hui ?
Pour en discuter, L’Express reçoit l’un des intellectuels français qui connaît le mieux Raymond Aron, Nicolas Baverez. Avocat et essayiste, ce dernier s’est fait connaître par ses ouvrages dénonçant le déclin économique français, notamment son best-seller paru en 2003 La France qui tombe. Quelques années auparavant, il avait publié l’une des meilleures bibliographies sur Aron, Raymond Aron, un moraliste au temps des idéologies (1997, réédité en...
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09/03 - SCPI : pourquoi la revente des parts vire au casse-tête
Sale temps pour les détenteurs de SCPI. Les nuages s’accumulent au-dessus de ces sociétés civiles de placement immobilier, qui permettent aux épargnants d’investir avec quelques milliers d’euros dans un parc de bureaux, commerces ou entrepôts, et d’en percevoir les loyers à proportion de leur mise. Certes, les revenus sont toujours au rendez-vous, avec un rendement moyen stable à 4,52 % l’an dernier. Mais il devient de plus en plus compliqué pour les détenteurs de SCPI de se séparer de leurs parts, alors que de nombreux supports ont vu leur prix baisser. C’est même mission impossible pour certains fonds !
Les offres de rachat se sont multipliées au cours des derniers mois, alors que les souscriptions se sont, elles, taries. Conséquence, il y a embouteillage et le marché se grippe. En fin d’année dernière, 2 milliards d’euros de parts étaient en attente de trouver preneur, selon l’Aspim, l’association professionnelle du secteur. Pour quatre SCPI, cela représente plus de 10 % de la capitalisation totale du produit : Pierrevenus d’Aestiam, Novapierre Résidentiel de Paref Gestion, ainsi que LF Grand Paris Patrimoine et Crédit Mutuel Pierre 1 de la française REM.
Pour dix autres produits, ce problème d’illiquidité concerne 5 % de leur encours, dont quelques poids lourds du secteur comme Primopierre de Primonial REIM, Epargne Financière de la française REM ou encore PFO2 de Perial AM. Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea, évoque dans l’observatoire des SCPI publié mi-février la possibilité de...
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09/03 - JO de Paris 2024 : des primes de 500 à 1 500 euros pour les agents de la fonction publique
Les agents de la fonction publique mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) toucheront des primes, a confirmé ce samedi 9 mars Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique. Elles s’élèveront de 500 à 1 500 euros en fonction du degré d’implication des agents et de l’impact de l’évènement sur leur métier, a-t-il précisé sur Franceinfo.
"Un dispositif particulier, supplémentaire" est prévu "pour les forces de sécurité, qui seront particulièrement mobilisées", a ajouté le ministre, quelques semaines après l’annonce par le gouvernement de primes allant jusqu’à 1 900 euros pour certains policiers et gendarmes.
Stanislas Guerini a également annoncé que 10 000 chèques emplois service universels (Cesu) seraient versés aux fonctionnaires mobilisés pendant les JO, à hauteur de 200 euros par enfant en règle générale, et 350 euros par enfant pour les familles monoparentales. "On va mettre en place des places de crèche, réserver 1 000 places dans des centres de vacances pour pouvoir aider davantage les familles qui enverraient les enfants en colo", a-t-il poursuivi."Tout le pays souhaite qu’il n’y ait pas de grèves"
Lors de l’entretien, Stanislas Guerini a surtout tenu à rassurer sur le contexte social lors des Jeux parisiens, deux jours après des appels à la grève lancés par la CGT et FO. "Tout le pays souhaite qu’il n’y ait pas de grèves", a martelé le ministre. "Il faut que ce moment (les Jeux : NDLR) soit un moment de réussite pour la nation […]. Je rencontre beaucoup d’agents publics, il n’y en...
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09/03 - Gaza : "Les dirigeants arabes dénonçant un génocide n’ont rien dit sur la Chine ou la Russie"
C’est une charge régulièrement lancée à l’encontre d’Israël depuis le début de sa riposte contre le Hamas. Scandée lors des manifestations propalestiniennes, portée jusque devant la Cour internationale de justice par l’Afrique du Sud, l’accusation de "génocide" est pourtant loin de faire consensus. En France, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a d’ailleurs estimé en janvier qu’"accuser l’État juif de génocide" revenait à "franchir un seuil moral".
Pour L’Express, Carl Gershman, collaborateur émérite du Centre Raoul Wallenberg (Canada), président fondateur de la fondation National Endowment for Democracy (1984-2021), analyse la pertinence de cette accusation, et dénonce le "deux-poids deux mesures" dont font preuve ceux qui la portent contre l’État hébreu. Ce dernier fustige notamment le silence des États arabes vis-à-vis du génocide de la minorité ethnique des Rohingyas par la Chine, "trop importante économiquement et politiquement". Et ne cache pas son scepticisme quant à la capacité future des institutions internationales à "prendre des décisions avec intégrité". Entretien.
L’Express : Que pensez-vous des accusations de "génocide" portées contre Israël dans le cadre de sa campagne militaire à Gaza ?
Carl Gershman : L’utilisation de cette notion pour décrire la réponse d’Israël est essentiellement politique. Ceux qui lancent de telles accusations le font pour des raisons polémiques, sans avoir établi qu’Israël aurait commis des actes à Gaza "dans l’intention de détruire" le peuple palestinien, ce...
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09/03 - Numérique : face aux services publics kafkaïens, le bel avenir de la GovTech
A première vue, OpenGov ressemble à une société de logiciels comme les autres. Elle a été créée en 2012 à San Francisco, a levé 125 millions de dollars auprès de grands investisseurs en capital-risque comme Founders Fund, Thrive Capital ou Andreessen Horowitz. Marc Andreessen siège à son conseil d’administration aux côtés de l’ancien PDG de Cisco, John Chambers. Forte de son succès, OpenGov vient d’être rachetée 1,8 milliard par Cox Enterprises, un conglomérat familial diversifié dans les médias et l’automobile, affichant 22 milliards de revenus et basé à Atlanta.
Comme les autres ? Pas tout à fait. Les cofondateurs d’OpenGov se sont rencontrés alors qu’ils travaillaient pour California Common Sense, une organisation à but non lucratif qui défend le principe du partage des données publiques. Ils ont créé OpenGov afin, à long terme, de proposer une suite logicielle moderne aux acteurs publics, notamment les collectivités territoriales.
Il s’agissait, et s’agit encore, d’une ambition folle tant ces acteurs sont habitués à commander au privé des développements informatiques spécifiques, persuadés qu’ils sont que leurs besoins sont uniques. Ces outils maison sont ensuite hébergés sur leurs propres serveurs. Et chaque évolution demande de nouveaux développements. L’approche d’OpenGov est de leur vendre à tous, selon un modèle d’abonnement, les mêmes logiciels pour la budgétisation et la planification financière, la gestion des actifs et de la dette, les achats ou encore la gestion des permis et licences.
Le modèle, questionné...
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09/03 - En Grèce, les couchers de soleil sur l’Acropole bientôt réservés aux riches ?
"Des VIP qui pourront profiter du coucher de soleil au sommet de l’Acropole, pendant que les précaires les regarderont d’en bas, privés de ce privilège." Kostas Paschalidis, le président du syndicat des archéologues grecs, résume avec amertume la nouvelle "expérience" proposée par le gouvernement grec à compter d’avril. Pour 5 000 euros, des groupes de cinq personnes au maximum pourront profiter d’une visite privée du Parthénon, au sommet de l’Acropole qui domine Athènes, seuls ou presque.Un simple "service amélioré" selon les autorités
Ces excursions à huis clos se dérouleront le matin de 7 à 9 heures, et le soir de 20 à 22 heures, d’avril à octobre, "soit juste avant et après l’ouverture du site aux touristes", insiste Nicoletta Divari-Valakou, responsable de l’Organisation hellénique pour le développement des ressources culturelles. "Nous créons un service amélioré qui s’adressera à une clientèle particulière, détaille-t-elle. Un guide privé et des cadeaux spéciaux seront inclus dans cette offre. Il s’agit d’une expérience qui ne fera que rapporter des revenus supplémentaires, sans priver de droit de visite les autres visiteurs, qui paient un tarif régulier."
Pour le grand public, le prix d’entrée de l’Acropole, comme ceux de nombreux autres sites antiques du pays, passera toutefois à 30 euros en haute saison en 2025, contre 20 actuellement.
Selon Kostas Paschalidis, du syndicat des archéologues, les autorités grecques minimisent la portée sociale de cette décision. "Il s’agit du monument le plus fréquenté de Grèce,...
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09/03 - Abayas, haine de la laïcité et BD pour enfants : au cœur des librairies islamiques d’Ile-de-France
Vendredi après-midi, la librairie Maison d’Ennour à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) est chargée de visiteurs. Ils viennent de sortir de la mosquée La Fraternité, juste à côté. La prière et le prêche de l’imam n’ont pas été longs, ils ont été divisés en deux temps afin que la mosquée, malgré sa grande surface, accueille les nombreux croyants. Dans la librairie, des livres en français ou en arabe sont rangés sur les rayons, à côté de djellabas, de voiles, de parfums et de bouteilles d’huile d’olive. Au cœur de ce lieu, des bandes dessinées pour les enfants, toutes imprimées par la même maison d’édition, MuslimKid. Sur un autre rayon, de nombreux ouvrages d’Ibn Taymiyya (1263-1328), l’inspirateur de l’idéologie salafiste, et de Youssef al-Qardaoui (1926-2022) prédicateur qatarien d’origine égyptienne et théologien de référence des Frères musulmans. Très médiatisé sur les chaînes islamistes, ce dernier a été interdit de séjour en France en 2012, Nicolas Sarkozy justifiant cette décision pour deux raisons : ses propos antisémites et sa déclaration sur la chaîne Al-Jazeera selon laquelle "le djihad est un devoir pour tous les musulmans".
L’ambiance de la Maison d’Ennour ("lumière" en français) n’est pas si différente de celle de la librairie Al Bayyinah, le nom d’une sourate dans le Coran. Celle-ci est située à Argenteuil (Val-d’Oise). Son fondateur, Thomas Sibille, connu pour son opposition à la modernité comme moyen de faire progresser l’islam, déclare dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube d’Al Bayyinah : "Si l’islam est...
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09/03 - Smic : comment sortir de la trappe à bas salaires, par Nicolas Bouzou
La "désmicardisation" de l’économie a été érigée par Gabriel Attal comme l’une des priorités du nouveau gouvernement. Derrière ce terme phonétiquement atroce se cache une spécificité bien française : la part des salariés payés au salaire minimum ne cesse d’augmenter. Elle a atteint 17 % en 2023. D’après l’OCDE, le smic équivaut à 60 % du revenu médian français, un record en Europe. Ces chiffres signifient que les smicards sont de plus en plus nombreux, mais aussi qu’une part croissante des salariés de notre pays sont rémunérés à proximité du salaire minimum.
Le mot de "smicardisation" est laid mais il exprime une réalité inquiétante. Cet écrasement de l’échelle des salaires traduit un manque de dynamisme salarial qui pose un vrai souci de mobilité sociale. Dans une société qui a une haute idée d’elle-même, le fait que les rémunérations convergent vers le salaire minimum, même si celui-ci est en augmentation, a quelque chose de désespérant.
Fondamentalement, nous retrouverons une dynamique salariale durable à tous les échelons quand notre productivité et notre croissance seront plus élevées. On ne peut pas contraindre les lois de la gravitation économique : impossible de générer des salaires sans croissance, et de la croissance sans productivité. Or, la croissance de la France tourne autour de 1 % et la productivité est en baisse depuis le Covid. Avec une once de provocation, mais sans travestir la réalité, on pourrait dire que la croissance actuelle est miraculeuse vu la productivité, et que l’augmentation des salaires est...
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09/03 - Guerre en Ukraine : les drones de surface, cauchemar des Russes en mer Noire
En cette nuit du 4 au 5 mars, à proximité du détroit de Kertch en mer Noire, plusieurs drones de surface ukrainiens voguent discrètement en direction du patrouilleur russe Sergueï Kotov. Après avoir atteint sa coque, l’un des engins détonne dans une immense gerbe de flammes. Sévèrement endommagé par plusieurs impacts, le navire – 1300 tonnes et 94 mètres de long – finira, selon Kiev, par couler à cinq kilomètres des côtes de Crimée. La vidéo de cette opération, diffusée par le renseignement militaire ukrainien, n’est que la dernière d’une longue série d’actions du même type lancées par Kiev ces derniers mois.
Moins de trois semaines avant, le 14 février, les forces ukrainiennes avaient envoyé par le fond le Caesar Kunikov, un navire de débarquement, au large de la Crimée. "L’Ukraine a prouvé ce dont elle est capable, s’est enorgueilli Volodymyr Zelensky, le 6 mars. Il n’y a pas de refuge pour les terroristes russes en mer Noire et il n’y en aura jamais." Dans un cas comme dans l’autre, l’attaque a été menée par l’unité de forces spéciales ukrainiennes "Groupe 13", à l’aide de drones Magura V5, des engins sans pilote se déplaçant à la surface de l’eau."Une très bonne affaire"
"Ce sont des embarcations assez basiques contrôlées à distance par un opérateur relié à une caméra embarquée, détaille Léo Péria-Peigné, chercheur en armement et prospective à l’Institut français des relations internationales. Grâce à leur hydro-jet, elles sont capables de se déplacer relativement rapidement au ras des vagues pour venir frapper...
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09/03 - France - Maroc : et si leur entente passait par l’énergie ?
Après la "léthargie totale" entre Paris et Rabat, Hamza Hraoui ne s’attendait pas à ce que le dégel soit si rapide. Les sujets qui fâchent de part et d’autre de la Méditerranée sont connus, et nombreux : Sahara occidental, écoute Pegasus, affaire des visas, rapprochement avec l’Algérie… Mais ceux qui réunissent le sont encore plus, assure le cofondateur du cabinet d’influence MGH Partners. En octobre 2023, il avait entrepris une opération de réconciliation entre la France et le Maroc à l’Institut du monde arabe. Six tables rondes organisées sous sa houlette, en coordination avec l’Élysée et le Quai d’Orsay, avaient réuni historiens, diplomates et chefs d’entreprise. Il n’en fallait pas moins pour saisir les "relations denses et complexes" entre les deux Etats, comme le présentait l’événement. Un colloque jugé "remarquable" par Jack Lang, le président de l’Institut. Six mois plus tard, Hamza Hraoui savoure les récents signaux de rapprochement. "Le dialogue stratégique est nécessaire", appuie-t-il. Et dans la recherche d’un agenda commun, il est persuadé que "l’énergie sera un axe de la relance".
Le dossier est constamment évoqué lors du service après-vente des derniers échanges entre représentants des deux pays. Les intérêts réciproques sont évidents : le contexte géopolitique chaotique – guerre en Ukraine, à Gaza, auparavant pandémie de Covid-19 – a provoqué un électrochoc en Europe et en France, poussés à accélérer leur transition énergétique. De l’autre côté de la Méditerranée, "le Maroc, faute de ressources...
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08/03 - Ventes de livres : Joël Dicker en majesté, Stephen King indémodable…
Impossible, évidemment, d’échapper à la tornade suisse qui déferle sur les librairies françaises et s’installe sur la plus haute marche de notre podium. Un animal sauvage, 7e roman de Joël Dicker, enregistre en effet pas moins de 100 000 exemplaires en une semaine, selon Edistat. Certes, l’ouvrage a été tiré à 450 000 exemplaires (!), reste que ce démarrage est tonitruant - à tel point que la maison fondée par son auteur en 2021, Rosie & Wolfe, a derechef effectué un nouveau tirage de 50 000 exemplaires. Dans Un animal sauvage, Dicker raconte un casse dans une bijouterie de Genève et les conséquences que cela aura sur cinq personnages, dont un banquier et un policier, tandis que surgit un mystérieux rôdeur. Et la sauce prend. Et déborde même, le format poche de son précédent polar, L’Affaire Alaska Sanders, publié le même jour, dépassant d’ores et déjà les 50 000 exemplaires vendus.
Impossible, aussi, d’oublier le King du thriller, l’Américain Stephen King, qui débarque à la 3e place du palmarès des fictions avec Holly. "Avec ce nouveau chef-d’œuvre, on retrouve un Stephen King au sommet de l’horreur, et son enquêtrice Holly, célèbre héroïne de la trilogie Mr Mercedes et de L’Outsider", prévient son éditeur, Albin Michel. L’histoire se déroule dans une petite ville du Midwest qui voit se volatiliser une série de jeunes gens non loin de la demeure d’un couple de "paisibles" retraités. Avis aux amateurs de frissons… Il fallait bien une représentante de la dark romance parmi les entrants. Cette fois, il s’agit de la...
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08/03 - Climat : les engagement de 70 pays pour adapter les règles de construction des bâtiments
Au moins 70 pays se sont engagés, ce vendredi 8 mars, à revoir et adapter les façons de construire des bâtiments afin de freiner le réchauffement climatique, tout en protégeant le bâti des aléas qui se multiplient, ont annoncé l'ONU et le gouvernement français.
Les ministres de l'environnement ou de la construction des pays signataires - dont les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, mais pas la Chine - ont adopté une "déclaration de Chaillot", du nom du palais à Paris dans laquelle elle a été finalisée, lors du premier "Forum mondial bâtiments et climat" organisé par l'agence des Nations unies pour l'environnement et le gouvernement français.
La déclaration de Chaillot est approuvée au Forum Mondial Bâtiments et Climat ✒️ Tous les engagements 👉 https://t.co/7v64U14rJD#BuildForClimate pic.twitter.com/QGiWXzKIi8— Ministère Écologie Territoires (@Ecologie_Gouv) March 8, 2024
Normes, financements immobiliers, matériaux, énergie... L'objet est à la fois de décarboner l'industrie du bâtiment, fortement émettrice de gaz à effet de serre responsable de l'élévation des températures mondiales. Il s'agit aussi de rendre le bâti plus résilient face aux tempêtes, inondations et canicules qui se multiplient, notamment dans les pays du Sud les plus vulnérables.
Pour la première fois, tout ce que la planète compte de bâtisseurs, architectes, ingénieurs, bureaux d'étude, industriels des matériaux ou de la construction, diplomates ou bailleurs de fonds internationaux étaient réunis ensemble depuis jeudi autour de la question...
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08/03 - Climat : les engagements de 70 pays pour adapter les règles de construction des bâtiments
Au moins 70 pays se sont engagés, ce vendredi 8 mars, à revoir et adapter les façons de construire des bâtiments afin de freiner le réchauffement climatique, tout en protégeant le bâti des aléas qui se multiplient, ont annoncé l'ONU et le gouvernement français.
Les ministres de l'environnement ou de la construction des pays signataires - dont les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, mais pas la Chine - ont adopté une "déclaration de Chaillot", du nom du palais à Paris dans laquelle elle a été finalisée, lors du premier "Forum mondial bâtiments et climat" organisé par l'agence des Nations unies pour l'environnement et le gouvernement français.
La déclaration de Chaillot est approuvée au Forum Mondial Bâtiments et Climat ✒️ Tous les engagements 👉 https://t.co/7v64U14rJD#BuildForClimate pic.twitter.com/QGiWXzKIi8— Ministère Écologie Territoires (@Ecologie_Gouv) March 8, 2024
Normes, financements immobiliers, matériaux, énergie... L'objet est à la fois de décarboner l'industrie du bâtiment, fortement émettrice de gaz à effet de serre responsable de l'élévation des températures mondiales. Il s'agit aussi de rendre le bâti plus résilient face aux tempêtes, inondations et canicules qui se multiplient, notamment dans les pays du Sud les plus vulnérables.
Pour la première fois, tout ce que la planète compte de bâtisseurs, architectes, ingénieurs, bureaux d'étude, industriels des matériaux ou de la construction, diplomates ou bailleurs de fonds internationaux étaient réunis ensemble depuis jeudi autour de la question...
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08/03 - Israël : dans la ville mixte de Lod, le ramadan se prépare dans l’angoisse
Ce mardi 5 mars, c’est jour de marché à Lod, mais Ahmed Abu Shareh, qui tient l’une des principales pâtisseries de cette bourgade de 86 000 âmes située près de l’aéroport David Ben Gourion (Tel Aviv), regarde d’un air désolé ses plateaux de knafeh et autres kadaïfs. D’ordinaire, ses clients doivent se faufiler entre les cartons stockés dans l’entrée et faire la queue pour être servis à l’approche du ramadan, le mois le plus sacré du calendrier musulman, qui démarre ce dimanche 10 mars.
Mais depuis les événements du 7 octobre et la guerre contre le Hamas à Gaza, l’activité est en berne et rien ne semble pouvoir la réveiller – pas même l’espoir, de plus en plus frêle, de voir aboutir, avant le début de cette fête, les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu contre la libération des otages, ou encore le soulagement qui a suivi l’annonce de l’Etat hébreu, selon laquelle le nombre de fidèles arabes d’Israël autorisés à prier à la Mosquée Al-Aqsa, sur le Mont du Temple, ne serait pas limité."Personne n’a le cœur à célébrer quoi que ce soit"
"Les gens ont peur. Ils ne prennent plus la route pour venir au marché et les marchands ambulants originaires de Hébron [NDLR : en Cisjordanie], de confession juive ou arabe, sont également aux abonnés absents", se désole ce trentenaire, qui a dû remercier la plupart de ses employés et coursiers, faute de commandes ou de permis de travail, retirés aux forces vives des territoires palestiniens.
"Avant le 7 octobre, notre activité traiteur tournait à raison de quatre à cinq événements par...
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08/03 - Affiche des JO de Paris 2024 : dénigrer pour tenter d’exister
C’est un mouvement de balancier, comme le tennisman courant de gauche à droite pour rattraper les attaques de son adversaire. Après les critiques de la gauche radicale sur la "gabegie" des JO, liées notamment à une quinzaine de millions d’euros investis dans des livrets distribués aux écoliers, l’extrême-droite délire à son tour sur les Jeux olympiques. Participation indirecte à l’islamisation de la France, avance Guillaume Peltier, cadre de Reconquête, "invisibilisation de notre identité" et "wokisme" affirme le député RN Nicolas Meizonnet… L’objet de leur fureur ? L’affiche officielle des Jeux, dévoilée ce 4 mars, laquelle ne contient ni le drapeau français ni la croix sur le dôme des Invalides. L’occasion était semble-t-il trop belle pour ne pas faire de l’évènement le réceptacle de leurs obsessions politiques. Un peu comme la Russie de Poutine cherche à creuser les fractures dans les sociétés occidentales pour les affaiblir, les populistes français utilisent les JO comme un prétexte pour polémiquer contre le gouvernement. A se demander s’ils souhaitent même le succès de la compétition.
Rappelons que la France aura largement l’occasion de mettre en avant son histoire et son patrimoine pendant les épreuves. C’est même dans cet objectif de promotion du pays qu’Emmanuel Macron et le comité d’organisation ont fait la plupart de leurs choix, de la cérémonie d’ouverture sur la Seine aux épreuves d’équitation au château de Versailles. Quant à l’affiche des JO, elle ne reproduit ni drapeau tricolore, ni symbole...
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08/03 - Et si Joe Biden se retirait de la course à la Maison-Blanche ? Les scénarios possibles
Ce n’est plus un cri isolé, c’est un chœur antique. Dans les médias depuis quelques semaines, on ne compte plus les commentateurs politiques qui appellent Joe Biden à laisser la place à un candidat plus fringant. "Dans l’intérêt de la démocratie, Biden doit se retirer", titre le magazine The Progressive. "Les démocrates devraient choisir maintenant un nouveau prétendant aux présidentielles," clame le mensuel The Atlantic. "La question n’est pas : Biden devrait-il abandonner ? C’est plutôt : comment (le faire) ?", affirme Ross Douthat, le chroniqueur de droite du New York Times.
Mais, à 81 ans, le président ne semble avoir aucune envie de prendre sa retraite. Se voit-il comme une figure messianique ? Il répète en tout cas qu’il est "le seul à avoir jamais vaincu" Donald Trump. Et il est persuadé qu’il "le vaincra de nouveau". L’opinion publique est plus réservée. Selon un sondage, 73 % des Américains le trouvent trop vieux pour un second mandat (56 % des démocrates pensent la même chose).
Le discours de Biden sur l’état de l’Union, jeudi soir, a ainsi pris des allures de test existentiel. Des dizaines de millions d’Américains ont scruté sur leur écran de télé le président pour détecter des signes de sénilité. Ils ont pu voir un Biden énergique, offensif, drôle et parfaitement capable de lire sur le téléprompteur un discours musclé. Cela va-t-il les rassurer ? Voire. Ces derniers mois, le président octogénaire a pris un coup de vieux et multiplié les lapsus. Par exemple, il a mentionné une conversation avec Emmanuel...
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08/03 - RATP : des résultats toujours le rouge pour Jean Castex
Malgré un redressement de son activité en région parisienne, la RATP reste dans le rouge en 2023, pour la deuxième année consécutive, selon des résultats publiés ce vendredi 8 mars. L’entreprise dirigée par Jean Castex mise désormais sur la réussite des Jeux olympiques, durant desquels l’efficacité des transports sera particulièrement scrutée. Etat des lieux.La RATP toujours dans le rouge
L’année 2023 s’est terminée sur une perte nette de 109 millions d’euros pour le groupe public de transports, plus importante que les 26 millions de 2022. Le chiffre d’affaires a lui progressé de 7,2 % pour atteindre 6,5 milliards d’euros, tiré à la fois par l’Etablissement public à caractère commercial (Epic, +6 %) - les transports en Ile-de-France - et les filiales (+10 %). "Si nos résultats restent comme en 2022 fortement pénalisés par le niveau élevé de l’inflation, en particulier sur le prix de l’électricité, les tendances de fond sont encourageantes", a voulu relativiser le PDG du groupe, Jean Castex, cité dans un communiqué.
L’Epic, qui représente les trois quarts du chiffre d’affaires, a affiché des comptes à l’équilibre avec un léger bénéfice net de 18 millions d’euros, en retrait par rapport à 2022 (98 millions d’euros). La RATP a souligné "l’impact massif de l’inflation sur les coûts de production (+396 millions d’euros)", ne parvenant à basculer dans le vert que grâce à une rallonge accordée en fin d’année dernière par l’autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités (IDFM) et une aide exceptionnelle de l’État.Intéressement...
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08/03 - RATP : des résultats toujours dans le rouge pour Jean Castex
Malgré un redressement de son activité en région parisienne, la RATP reste dans le rouge en 2023, pour la deuxième année consécutive, selon des résultats publiés ce vendredi 8 mars. L’entreprise dirigée par Jean Castex mise désormais sur la réussite des Jeux olympiques, durant desquels l’efficacité des transports sera particulièrement scrutée. Etat des lieux.La RATP toujours dans le rouge
L’année 2023 s’est terminée sur une perte nette de 109 millions d’euros pour le groupe public de transports, plus importante que les 26 millions de 2022. Le chiffre d’affaires a lui progressé de 7,2 % pour atteindre 6,5 milliards d’euros, tiré à la fois par l’Etablissement public à caractère commercial (Epic, +6 %) - les transports en Ile-de-France - et les filiales (+10 %). "Si nos résultats restent comme en 2022 fortement pénalisés par le niveau élevé de l’inflation, en particulier sur le prix de l’électricité, les tendances de fond sont encourageantes", a voulu relativiser le PDG du groupe, Jean Castex, cité dans un communiqué.
L’Epic, qui représente les trois quarts du chiffre d’affaires, a affiché des comptes à l’équilibre avec un léger bénéfice net de 18 millions d’euros, en retrait par rapport à 2022 (98 millions d’euros). La RATP a souligné "l’impact massif de l’inflation sur les coûts de production (+396 millions d’euros)", ne parvenant à basculer dans le vert que grâce à une rallonge accordée en fin d’année dernière par l’autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités (IDFM) et une aide exceptionnelle de l’État.Intéressement...
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08/03 - Mort d’Akira Toriyama : "Dragon Ball a démocratisé le manga dans le monde entier"
Sur les réseaux sociaux, les hommages au "génie du manga" se multiplient ce vendredi 8 mars. Le mangaka Akira Toriyama, créateur notamment des séries mondialement connues "Dragon Ball" et "Dr Slump", est décédé à l’âge de 68 ans d’un hématome sous-dural le 1er mars, ont annoncé sa maison d’édition et son studio. Son œuvre la plus connue, "Dragon Ball", a accompagné plusieurs générations d’enfants et d’adolescents, engendrant de multiples adaptations, à la télévision, au cinéma, en jeux vidéo…
Né à Nagoya, dans le centre du Japon, en 1955, Akira Toriyama était avant tout connu pour le manga "Dragon Ball", créé en 1984 et librement inspiré d’un roman chinois du XVIe siècle, contant la vie et les aventures du prodige des arts martiaux Son Goku depuis son enfance. Pour L’Express, Julien Bouvard, maître de conférences en études japonaises à l’Université Jean Moulin Lyon 3 retrace l’histoire d’un succès mondial.
L’Express : Le manga "Dragon Ball", c’est plus de 260 millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Comment expliquer un tel succès ?
Julien Bouvard : "Dragon Ball" a eu un succès incroyable en dehors du Japon. C’est le premier manga qui a été autant traduit et distribué à l’étranger. D’ailleurs, sur les quelque 300 millions d’exemplaires vendus, il doit y en avoir près de la moitié qui a été distribuée à l’étranger.
Dragon Ball est un alliage assez intelligent d’éléments japonais, voire asiatiques (NDLR, en réalité "Dragon Ball" est tiré d’une légende chinoise), qui mélangent les arts martiaux, avec une influence de...
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08/03 - Thierry Breton recadré à Bruxelles après une pique contre Ursula von der Leyen
Ambiance tendue à Bruxelles. Le commissaire européen Thierry Breton a mis en doute l’ampleur du soutien dont bénéficie la candidature de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a été investie jeudi 7 mars par les conservateurs en vue d’un second mandat. Cette pique du commissaire français, en période de campagne pour les élections européennes, a - fait rare - conduit ce vendredi l’exécutif européen à faire un rappel des règles de conduite.
Ursula von der Leyen a vu sa candidature entérinée lors d’un congrès à Bucarest du Parti populaire européen (PPE), première force politique au Parlement européen et qui fait figure de favorite des élections prévues du 6 au 9 juin.
"Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen mise en minorité par son propre parti. La vraie question désormais : 'Est-il possible de (re) confier la gestion de l’Europe au PPE pour 5 ans de plus, soit 25 ans d’affilée ?'", a écrit Thierry Breton jeudi soir sur X. "Le PPE lui-même ne semble pas croire en sa candidate", a encore taclé le commissaire français au Marché intérieur, issu de Renew Europe (centristes et libéraux), groupe qui travaille régulièrement avec le PPE dans la mandature actuelle.
Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen mise en minorité par son propre parti.
La vraie question désormais:
“Est-il possible de (re)confier la gestion de l’Europe au PPE pour 5 ans de plus, soit 25 ans d’affilée?”
Le PPE lui-même ne semble pas croire en sa candidate. https://t.co/fmlqOqm7j0— Thierry Breton (@ThierryBreton) March 7, 2024"Une...
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08/03 - IVG scellée dans la Constitution : Macron veut mener ce "combat" au sein de l’UE
La cérémonie a une grande portée symbolique. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a apposé, ce vendredi 8 mars, lors d'une cérémonie publique place Vendôme à Paris, le sceau de la République sur la loi inscrivant la "liberté garantie" d'accès à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
En présence du président Emmanuel Macron, il a manié la presse de 1810 sortie expressément de son bureau, dans un grand silence, avant que n'éclatent de longs applaudissements des invités et des quelques centaines de personnes venues assister à cette cérémonie de scellement de la Constitution.
🔴 IVG dans la Constitution : le texte adopté est scellé pic.twitter.com/rZI4ndByMh— Info France 2 (@infofrance2) March 8, 2024
La chanteuse Catherine Ringer a interprété une Marseillaise revisitée vendredi: elle a remplacé le "sang impur" qui, dans l'hymne national, "abreuve nos sillons" par "une loi pure dans la Constitution" pour évoquer l’inscription de l'IVG dans la Loi fondamentale.
"Citoyens, citoyennes", a aussi ajouté la star des Rita Mitsuko lors de la cérémonie de scellement de la Constitution place Vendôme, en présence d'un président Emmanuel Macron tout sourire. "Marchons, chantons", a-t-elle entonné, sous les applaudissements de la foule venue assister à ce moment historique.
💬 "Aux armes citoyens... citoyennes"
🔴 Catherine Ringer revisite la Marseillaise lors de la cérémonie de scellement de la loi constitutionnelle pic.twitter.com/CEXCapw6fx— franceinfo (@franceinfo) March 8, 2024Une...
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08/03 - A Gaza, un port pour acheminer l’aide humanitaire ? L’ambitieux projet de Biden
La pression des Etats-Unis sur Israël s’accentue, alors que les Gazaouis souffrent du manque de nourriture faute d’aide humanitaire. Pour pallier au blocage de l’aide par Israël, Joe Biden a annoncé, ce jeudi 7 mars lors de son discours au Congrès, une opération majeure pour acheminer davantage d’aide dans la bande de Gaza, tandis que les espoirs d’une trêve rapide entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien s’amenuisent.
Le président américain a de nouveau appelé à un "un cessez-le-feu immédiat" de six semaines à Gaza, et a ainsi annoncé vouloir construire un port dans l’enclave, afin de permettre à des centaines de camions chargés d’aide d’y être acheminés par voie maritime. "Ce soir, j'ordonne aux forces armées américaines de conduire une mission d'urgence pour établir un port temporaire sur la côte de Gaza pouvant accueillir de grands navires transportant de la nourriture, de l'eau des médicaments et des abris provisoires", a-t-il indiqué.Un ponton flottant, sans troupes au sol
En pratique, il s’agirait de la mise en œuvre d’un ponton flottant, qui serait construit à partir de navires américains, puis déplacé près de la côte et relié à une sorte de chaussée temporaire, indique The New York Times. La construction d’une "jetée temporaire" prendra plusieurs semaines et n'implique pas le déploiement au sol de soldats américains, ont expliqué des responsables américains, précisant que les Israéliens avaient été informés.
Le port permettra l’arrivée à Gaza de l’équivalent de la capacité "de centaines de camions...
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08/03 - Capture du CO2 : les forêts ne suffiront pas
Après avoir relâché des milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, la France peut-elle, et doit-elle, désormais le capter pour stabiliser le climat et limiter le réchauffement ? Deux fois oui, répond Carbon Gap. Alors que les informations manquaient jusqu’à présent sur la capacité des pays quant à l’élimination du dioxyde de carbone (EDC), l’ONG a réalisé une première étude du potentiel tricolore, en métropole et en outre-mer, sur le plan des émissions négatives. Car, pour atteindre nos objectifs climatiques, tous les experts, Giec en tête, s’accordent sur le caractère indispensable de ces solutions, en parallèle des politiques d’atténuation.
Point positif : la France dispose d’atouts importants. Elle pourrait même devenir, en y mettant les moyens, un "émetteur net négatif" avant 2050. Sauf que, pour l’heure, "elle reste le dernier de la classe en Europe, alors que d’autres pays, comme le Royaume-Uni, le Danemark, l’Allemagne ou la Suisse, ont lancé des travaux pour se doter d’une stratégie d’EDC, regrette Sylvain Delerce, directeur de recherche chez Carbon Gap. Les pouvoirs publics rechignent à aborder ces sujets, ou alors à la marge".
Jusqu’à présent, la réponse française reposait essentiellement sur la capacité de nos forêts à capter le carbone. Hélas, celles-ci s’avèrent bien plus dégradées que prévu. D’où l’intérêt crucial de "diversifier la stratégie et faire appel à des méthodes aussi bien naturelles que technologiques", pointe Sylvain Delerce.
Selon Carbon Gap, l’effort d’investissement nécessaire en...
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08/03 - Ukraine : Kiev s’inquiète de l’aide occidentale "au compte-gouttes"
Le chef de la diplomatie ukrainienne a mis en garde, ce vendredi 8 mars, les Occidentaux contre l'"aide au compte-gouttes" fournie à Kiev, affirmant que des livraisons régulières de matériel militaire permettraient d’éviter une extension de la guerre hors d’Ukraine. "La stratégie consistant à fournir de l’aide à l’Ukraine au compte-gouttes ne fonctionne plus", a déclaré Dmytro Kouleba lors d’une visite à Vilnius, appelant à des fournitures "sans restriction et en temps voulu" d’armes et de munitions. Il a appelé à un "approvisionnement sans restriction et en temps voulu en armes et en munitions pour s’assurer que l’Ukraine batte la Russie".
Les infos à retenir
⇒ Des dizaines de drones abattus en Ukraine et en Russie
⇒ Après de longues tractations, la Suède a officiellement rejoint l’Otan
⇒ Joe Biden exhorte le Congrès à aider l’UkraineMoldavie : "Il faut arrêter Vladimir Poutine"
La présidente de la Moldavie Maia Sandu a plaidé pour un soutien accru à l’Ukraine, rempart pour son pays "tant que Kiev résiste", en jugeant qu’il fallait "arrêter Vladimir Poutine" pour la sécurité de l’Europe, dans un entretien au Monde publié vendredi.
"Aujourd’hui, nous nous sentons en sécurité grâce à la résistance des Ukrainiens, mais l’Europe - non seulement l’Europe, mais aussi tous les pays qui tiennent au respect de leurs frontières - devraient comprendre qu’il faut arrêter Vladimir Poutine. Si nous voulons la paix, nous devons aider l’Ukraine par tous les moyens", a affirmé au quotidien français la cheffe de l’Etat de ce pays situé...
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08/03 - A Pasteur, Cochin, Necker et Imagine, quatre femmes fortes en quête de parité
Un rendez-vous exclusivement féminin, organisé à l’initiative de Yasmine Belkaid, la nouvelle directrice générale de l’Institut Pasteur. En cette fin de journée mardi 4 mars, elle reçoit dans son bureau Fabiola Terzi, directrice de l’Institut Necker, et Florence Niedergang, directrice de l’Institut Cochin. Bana Jabri, future directrice de l’Institut Imagine, encore en poste à Chicago, suit la réunion en visio. Quatre femmes fortes, qui ont réussi à tracer leur voie dans le milieu de la recherche, bien décidées aujourd’hui à promouvoir la diversité et l’égalité dans les structures qu’elles dirigent.
"On ne peut pas se passer de 50 % de l’humanité, et la recherche a des spécificités qui mettent particulièrement les femmes en situation de vulnérabilité", martèle Yasmine Belkaid. Toutes les scientifiques le savent : combiner une grossesse et la direction d’un projet de recherche s’avère plus qu’un casse-tête, presque une mission impossible. Bien souvent, le projet doit être mis en pause voire s’arrêter, et la carrière de la chercheuse en pâtit. De quoi décourager nombre de jeunes femmes à s’engager dans ce parcours semé d’embûches.
Que quatre femmes se trouvent pour la première fois aujourd’hui à la tête de ces instituts de recherche prestigieux est un signe indéniable des changements en cours. La preuve d’une nette évolution par rapport à leurs débuts de carrière respectifs, que trois d’entre elles, de la même génération, racontent presque avec les mêmes mots. Née en Algérie, Yasmine Belkaid a fait sa thèse en France. Son...
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08/03 - Gaza : cinq personnes tuées par un largage d’aide humanitaire
Cinq personnes ont été tuées, ce vendredi 8 mars, et dix autres blessés par la chute de colis d’aide humanitaire largués par des avions sur la ville de Gaza, a-t-on appris de source hospitalière.
Les victimes ont été prises en charge à l’hôpital al-Chifa de Gaza, a indiqué à l’AFP Mohammed al-Chiekh, infirmier en chef au sein du service des urgences de cet établissement, qui a précisé que l’accident avait eu lieu dans le camp de réfugiés d’al-Chati, à l’ouest de la ville de Gaza. "Quand les avions ont commencé à larguer la cargaison, moi et mon frère nous sommes rendus dans la zone dans l’espoir de récupérer un sac de farine", a raconté pour sa part Mohammed al-Ghoul, un homme de 50 ans vivant dans ce camp situé près de la mer. "Mais le parachute ne s’est pas ouvert et la cargaison est tombée comme une roquette sur le toit d’une des maisons", a-t-il expliqué, indiquant avoir ensuite vu des gens transporter trois corps et vu des blessés parmi les gens qui s’étaient rassemblés sur le toit de l’immeuble pour tenter de récupérer de l’aide.
Les infos à retenir
⇒ Corridor entre Gaza et Chypre : Israël se félicite
⇒ Biden dit œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat
⇒ L’aide par voie terrestre indispensable rappelle l’ONUCorridor entre Gaza et Chypre : Israël se félicite
Le gouvernement israélien "se félicite" de l’ouverture prochaine d’un corridor humanitaire maritime entre Chypre et la bande de Gaza, plongée dans une crise humanitaire majeure après cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas, a indiqué vendredi le porte-parole du...
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08/03 - La Chine et Hongkong au diapason sur leur sécurité nationale
Est-ce un hasard du calendrier ? La Chine et Hongkong ont fait, ce vendredi 8 mars, des annonces sur leur sécurité nationale. Pékin a annoncé qu’elle adoptera en 2024 de nouvelles lois afin de "sauvegarder sa souveraineté", a indiqué vendredi un haut responsable, sur fond de volonté constante du président Xi Jinping d’éliminer toute menace à son pouvoir.
Le numéro trois du gouvernement communiste, Zhao Leji, a fait cette annonce à Pékin lors de l’actuelle session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), dont il est le président du comité permanent - l’organe d’environ 170 membres qui rédige et vote les lois.
Dans sa présentation de l’agenda législatif pour l’année à venir, Zhao Leji, a promis vendredi que les législateurs travailleraient entre autres à "sauvegarder résolument la souveraineté, la sécurité et les intérêts en matière de développement de la Chine". "Afin de moderniser le système et la capacité de la Chine en matière de sécurité nationale", la Chine adoptera "une loi sur la gestion des urgences, une loi sur l’énergie, une loi sur l’énergie atomique et une loi sur la sécurité vis-à-vis des produits chimiques dangereux", a-t-il détaillé dans son discours.
L’ANP, dans les faits très dépendante du Parti communiste au pouvoir, prévoit également de réviser "la loi sur l’éducation à la défense nationale et la loi sur la cybersécurité", a-t-il déclaré devant les députés.Anti-espionnage
Zhao Leji n’a pas donné davantage de détails sur le contenu de ces nouvelles lois, ni sur la date précise de leur adoption. La...
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08/03 - Trump "soumis" à Poutine, avortement… Les cinq temps forts du discours de Joe Biden
Constamment moqué et remis en cause sur son âge avancé, Joe Biden a rapidement donné le ton de son discours sur l’état de l’Union, ce jeudi 7 mars, un rituel annuel. Dans une prestation énergique et engagée, comme une rampe de lancement pour sa campagne, le président américain a multiplié les attaques à l’égard de son rival républicain Donald Trump. Le président, candidat à sa réélection en novembre prochain, a également défendu son bilan économique et vivement défendu le droit à l’avortement pendant un peu plus d’une heure devant le Congrès.Attaque de Trump, "sa rancune" et "sa rancœur"
Il a promis d’incarner l'"optimisme" contre la "rancœur" de Donald Trump, la "force morale" contre la "haine" alimentée par le républicain : jeudi devant le Congrès, Joe Biden a attaqué son rival avec une férocité rare. Pendant son discours sur l’état de l’Union, de plus d’une heure, le démocrate de 81 ans a mentionné à 13 reprises son "prédécesseur", qu’il est quasiment assuré d’affronter à nouveau à la présidentielle de novembre.
Sans jamais le nommer, il a en particulier accusé le républicain de 77 ans de se "soumettre" au président russe à Vladimir Poutine et de mettre en "danger" la démocratie américaine. "Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine : "Faites ce que vous voulez". Je le cite. Un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c’est scandaleux. C’est dangereux, et c’est inacceptable !", a-t-il lancé. Donald Trump, qui a multiplié pendant sa campagne les déclarations...
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08/03 - Placements : quand les dessins deviennent de bons investissements
En quelques années, le dessin s’est fait une place de choix dans le marché de l’art. Durant l’été 2020, à Paris, le Petit Palais avait consacré une exposition aux 184 dessins anciens français provenant de la collection de l’historien d’art Louis-Antoine Prat. Baptisée La Force du dessin, elle avait séduit un large public davantage habitué à contempler des tableaux. Ce n’est pourtant pas la première fois que des musées présentaient des dessins. Pour le dessin contemporain, les expositions sont même nombreuses. Ainsi, l’ensemble exceptionnel réuni par Florence et Daniel Guerlain a fait l’objet d’un bel accrochage au Centre Pompidou mais également dans les Frac, les Fonds régionaux d’art contemporain de province.
Parallèlement à cette ouverture au public, les marchands d’art ont anticipé le succès du dessin. En 1991, dans une relative indifférence, se tenait dans la capitale le premier salon du dessin. Aujourd’hui, c’est un événement majeur qui se déroule tous les ans au palais Brongniart - cette année, du 20 au 25 mars - et réunit 39 galeries attirant des collectionneurs du monde entier. Par la suite, en 2007, le Salon du dessin contemporain Drawing Now Art Fair a vu le jour. Il accueille cette année, du 21 au 24 mars, 73 exposants au Carreau du Temple. Les maisons de vente organisent de prestigieuses vacations tandis que les musées et galeries montent des expositions thématiques. Paris deviendra ainsi pendant une semaine la capitale mondiale du dessin.
Un tel engouement laisserait supposer une surchauffe sur les...
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08/03 - Guerre en Ukraine : Zelensky recase Valery Zaloujny à Londres
Ces derniers mois, les désaccords croissants étaient croissants avec le chef de l’Etat. L’ex-commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général Valery Zaloujny, remplacé début février, a été nommé ambassadeur au Royaume-Uni, un allié clé de Kiev dans sa guerre contre la Russie, a annoncé jeudi le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
"Le président a approuvé la candidature de Valery Zaloujny au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Ukraine auprès du Royaume-Uni", a déclaré le ministère dans un communiqué, un mois après ce changement majeur à la tête des forces ukrainiennes.
"Notre alliance avec le Royaume-Uni ne peut que se renforcer", a souligné dans son message quotidien le président Volodymyr Zelensky, s’exprimant au sujet de cette décision. "M. Zaloujny m’a dit qu’il souhaitait s’engager dans la voie diplomatique", a-t-il assuré."La compréhension du contexte militaire"
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a salué cette décision, jugeant nécessaire "la compréhension du contexte militaire" que Valery Zaloujny a selon lui pour être ambassadeur à Londres. Fin février, le chef de l’Etat ukrainien avait remplacé Valery Zaloujny par Oleksandre Syrsky, un général moins connu.
Cette mesure, objet de rumeurs persistantes, faisait suite à l’échec de la contre-offensive de Kiev en 2023 et sur fond de tensions entre Volodymyr Zelensky et le général Zaloujny, un chef militaire très populaire.
Valery Zaloujny, 50 ans, avait été nommé commandant en chef en juillet 2021, quelques mois...
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08/03 - Face à la dark romance, le grand malaise des éditeurs et des libraires
Ici, une tranche noire pour Borderline (Hugo), là, un film plastique pour ne pas laisser L’Ombre d’Adeline (Roncière) tomber sous n’importe quel regard, ailleurs encore un "Pour public averti" pour Lakestone (BMR) ou un "A partir de 18 ans" pour Hooked (Plumes du Web)… Depuis quelques semaines fleurissent, dans les rayons des librairies, des emballages produits et des avertissements que l’on imagine plus à leur place dans les magasins pour adultes de Pigalle que dans les enseignes culturelles grand public. A l’origine de cette soudaine poussée de précautions ? Le rajeunissement du lectorat de la dark romance, une littérature mettant en scène des histoires d’amour dans un climat de violence et de relations toxiques entre les personnages. L’irruption de collégiennes, parfois âgées de 11 ou 12 ans, venues entre copines acquérir tel ou tel livre après en avoir entendu parler sur les réseaux sociaux, a conduit les éditeurs à réfléchir sérieusement à la question. Entre volonté de mettre en garde sans donner l’impression de censurer. Entre souhait d’éviter les critiques en ces années MeToo et désir de ne pas tuer la poule aux œufs d’or.
Porté par le déploiement du Pass culture, le marché de la dark romance affiche des performances qui laissent rêveur, concentrées sur quelques titres. Chez BMR, la série Captive de Sarah Rivens a réalisé plus de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires avec un premier tome vendu à plus de 400 000 exemplaires selon Edistat, ce qui lui a valu de figurer dans le palmarès des best-sellers...
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08/03 - Européennes : Valérie Hayer, les coulisses d’une préparation éclair
Elle était pourtant prévenue. Ce 29 février, Valérie Hayer discute avec Gabriel Attal, au terme d’une réunion du bureau exécutif de Renaissance. La nouvelle tête de liste du parti présidentiel aux européennes est attendue quelques minutes plus tard sur le plateau du JT de TF1. Le Premier ministre, habitué aux joutes médiatiques, se fend de quelques conseils. L’entretien est court. Il faut être vif, avoir son propos en tête. "Et ne fais pas comme moi ! J’ai appelé Gilles Bouleau "Gilles Bourreau" lors de ma première interview avec lui", s’amuse le chef de gouvernement.
Loupé. "Bonjour Gilles Boyer", lance Valérie Hayer au présentateur, confondant son patronyme avec celui de l’eurodéputé Renew. Une parlementaire européenne s’amuse de ce lapsus dans un SMS à ce proche d’Edouard Philippe. "T’es une star", lui écrit-elle en substance. La séquence prête à sourire. Les réseaux sociaux, eux, ne loupent pas la prestation poussive de la candidate. Le vice-président de LR Guilhem Carayon raille un "crash". Son élocution et ses quelques erreurs de syntaxes sont moquées. Sa prédécesseure Nathalie Loiseau l’a mise en garde : "Ne perds pas une seconde à regarder les commentaires sur Internet, ils sont faits pour te blesser.""Rodage médiatique"
Voilà Valérie Hayer plongée dans le grand bain. Chaque mot y est disséqué, l’indulgence n’existe pas. L’entrée dans la cour des grands est à ce prix. "Je suis en plein rodage médiatique, pour ne pas dire bizutage", lance-t-elle mardi lors de la réunion de groupe des députés Renaissance....
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08/03 - Femmes à la tête de grandes entreprises : les quotas ne suffisent pas
Il faut savoir se réjouir. II y a, dans le baromètre IFA-Ethics & Boards publié le 29 février, deux courbes qui devraient nous rassurer sur la société française. La première concerne la place des femmes dans les instances dirigeantes des grandes entreprises. Lorsque la loi Copé-Zimmermann a été instaurée en 2011, imposant 40 % de femmes dans les conseils d’administration – à l’époque on en comptait seulement 10 % – peu imaginaient l’incroyable transformation qui allait suivre. Non seulement ce seuil de 40 % a été atteint, mais il est dépassé, puisque les femmes occupent près de 47 % des sièges du CAC 40 : encore un effort, et la parité sera au rendez-vous !
Deuxième motif de satisfaction, la mixité croissante des comités de direction. Là aussi, cette tendance a été dopée par la loi Rixain de 2021, qui impose "une représentation équilibrée entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes" et prévoit des quotas à atteindre d’ici à 2026 puis à 2029. En douze ans, la part des femmes dans les comités de direction a plus que doublé, dépassant 27 % pour les entreprises du CAC 40, plus très loin de l’objectif de 30 % fixé pour 2026. Une progression moins rapide que celle observée au sein des conseils d’administration, mais constante.Façonner dès l’école les chemins de cette égalité
C’est bien la preuve que les quotas obligatoires pour changer le visage des entreprises, ça marche. Mais est-ce suffisant ? A l’évidence non : quand on cherche les grandes patronnes en France,...
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08/03 - Marie Mendras : "Poutine a le désir irrépressible d’une guerre sans limite"
Vladimir Poutine était loin de lancer sa première guerre, lorsqu’il a envahi l’Ukraine, en février 2022. Il avait déjà fait parler les armes en Tchétchénie, en Géorgie, en Crimée et dans le Donbass, et en Syrie, aux côtés de Bachar el-Assad. Tous ces conflits correspondent à une logique commune, que retrace Marie Mendras, politologue chargée de recherches au CNRS et au Ceri, et professeure à Sciences Po, dans son dernier livre La Guerre permanente. L’ultime stratégie du Kremlin, récemment publié aux éditions Calmann-Lévy. Elle décrit le conflit incessant que mène le Kremlin contre le reste du monde comme un état devenu la norme. Et dont les motivations restent inchangées : la déstabilisation des démocraties et de la sécurité européenne ; et la crainte que sa population exige plus de libertés. Entretien.
L’Express : Pourquoi considérez-vous que mener une guerre permanente est la principale stratégie du Kremlin ?
Marie Mendras : La guerre permanente fait référence à la fois aux conflits que le régime poutinien a choisi de mener contre des pays étrangers depuis 1999, à la confrontation exacerbée avec l’Occident, et à l’état d’exception imposé aux Russes, et pas seulement aux opposants politiques. Ces dernières années, le conflit violent est un état permanent, que subissent directement les Ukrainiens depuis deux ans, et qu’endurent indirectement la population de Russie et aussi l’Europe. Nous sommes otages de la conflictualité incessante et perverse d’un homme qui ne veut pas négocier une sortie des conflits. Vladimir...
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08/03 - Ukraine : qu’est-ce que les missiles Taurus ? L’Express vous explique tout
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Paul Véronique, du service Monde de L’Express, nous explique ce que sont les missiles Taurus, réclamés depuis longtemps par l’Ukraine.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture), Mathias Penguilly (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : Euronews, Europe 1, France Info, LCI
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : John MacDougall/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Aujourd’hui, on vous parle des fameux "Taurus"… Je vous précise déjà qu’il s’agit de missiles et j’ai donc fait appel à l’un des spécialistes des sujets défense à L’Express, Paul Véronique. Paul, pourquoi ces missiles sont si particuliers ?
Paul Véronique : En fait, ce sont des missiles allemands très précis, que l’on tire depuis des avions, en direction du sol. Si on en croit les déclarations de Volodymyr Zelensky, l’Ukraine a vraiment besoin de ces missiles et je vais te raconter pourquoi…
Pour aller plus loin :
Fuites dans l’armée allemande : le scandale d’écoute qui vise à "discréditer" Olaf Scholz
Fuites dans l’armée allemande : Berlin dément la convocation de son ambassadeur à Moscou
Guerre en Ukraine : Macron met en garde contre "l’esprit de...
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08/03 - Obésité : y a-t-il vraiment une exception française ?
Depuis la parution la semaine dernière de l’étude mondiale du Lancet sur la prévalence de l’obésité, la petite communauté française des spécialistes de cette pathologie est en émoi. "Nous sommes, collectivement, en train de rédiger une lettre à l’éditeur, pour questionner ces résultats qui sont 'surprenants' pour la France", confirme le Pr Olivier Ziegler, spécialiste de cette pathologie au CHU de Nancy.
D’après les données publiées par la prestigieuse revue scientifique, l’obésité resterait finalement assez contenue dans notre pays, avec seulement 9,8 % des femmes et 10,2 % des hommes touchés. Mieux encore, alors que la planète entière semble prendre du poids, les Français auraient vu leur ligne s’alléger depuis 2005, où la prévalence de l’obésité atteignait respectivement 13 % chez les femmes et 12,6 % chez les hommes.
Une bonne nouvelle dont il faudrait se réjouir… Si ce n’est que ces chiffres, en très net décalage avec les données publiées jusqu’ici, posent question. La dernière étude nationale sur le sujet, publiée en 2023 sous l’égide de l’Inserm, faisait état d’une prévalence de l’obésité de 17 % en 2020, en hausse de deux points par rapport à 2012. Connue sous le nom d’Obépi, cette enquête présente une méthodologie critiquable car elle est uniquement déclarative, basée sur des sondages d’abord réalisés par téléphone, puis par Internet pour la dernière année disponible.Des précédentes publications ou du Lancet, qui dit vrai ?
Elle était pourtant régulièrement citée, car elle apparaissait cohérente avec d’autres travaux...
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07/03 - Discours sur l’état de l’Union : ce que va dire Joe Biden
Taxer les multinationales et les milliardaires : Joe Biden réitérera ces promesses de campagne, ce jeudi 7 mars, dans son discours annuel sur l’état de l’Union et enfoncera le clou avec de nouvelles mesures comme la taxation des avions privés.
Le président démocrate exposera "ses projets visant à réduire les coûts et à créer un système fiscal plus équitable", a déclaré sa principale conseillère économique, Lael Brainard, lors d’une conférence téléphonique.
Le traditionnel discours annuel du président devant le Congrès aura cette année des airs de campagne électorale. Avec en ligne de mire, son prédécesseur et probable rival pour l’élection présidentielle de novembre, le magnat républicain Donald Trump. Joe Biden plaidera de nouveau en faveur d’un relèvement du taux d’imposition des entreprises, de 21 à 28 % - ce qui resterait inférieur aux 35 % appliqués avant la réforme des impôts de Donald Trump en 2017.
"Le président Biden se bat pour rendre le système fiscal plus équitable tandis que les républicains continuent de promouvoir des réductions d’impôts pour les riches et les grandes entreprises", a taclé la Maison-Blanche dans un communiqué. Joe Biden veut ainsi, entre autres, supprimer les déductions fiscales pour les primes de plusieurs millions de dollars accordées à certains PDG. Il relancera aussi l’idée d’imposer les milliardaires à hauteur de 25 %."Réduire les coûts"
"Le président Biden se bat pour que notre code des impôts récompense le travail, et non la richesse", a assuré Lael Brainard. Le démocrate compte...
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07/03 - Guerre en Ukraine : plongée dans la Crimée version Poutine, dix ans après son annexion
Une militarisation à grande vitesse, des cours de maniement des armes à l’école primaire, un pont titanesque de 18 kilomètres de long pour relier la Russie… La Crimée a bien changé depuis la prise de pouvoir par les Russes en 2014.
En dix ans, le Kremlin a opéré une véritable "russification" de la presqu’île, située au sud de l’Ukraine. Aux nouvelles infrastructures civiles et militaires se mêlent aussi des stratégies de propagande pour tenter de faire oublier des siècles d’histoire. A Kiev, on planifie déjà une "dé-occupation" cognitive une fois la Crimée reconquise. Le mot est de Tamila Tasheva, la représentante de Volodymyr Zelensky pour la Crimée.
Retrouvez notre long format vidéo sur le site de L’Express, et tous nos réseaux sociaux, avec l’analyse en fil rouge de Melinda Haring, chercheuse spécialiste de l’Ukraine au centre Eurasie de l’Atlantic Council.
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07/03 - "Eviter le cauchemar ultime" : pourquoi l’Europe doit se réarmer face à Poutine, par Niall Ferguson
"Perdre une guerre sur son propre sol est le pire des cauchemars. Un cauchemar que l’Angleterre a évité pendant près de dix siècles. Mais elle l’a échappé belle en 1940. Le Royaume-Uni a évité la défaite parce qu’un nombre suffisant de ses soldats avaient été sauvés de Dunkerque, et que suffisamment d’efforts avaient été déployés pour préparer l’armée de l’air à la bataille d’Angleterre. Entre 1923 et 1933, les dépenses de défense britanniques ont pratiquement stagné. Mais entre l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne [1933] et 1938, elles ont été multipliées par quatre. Par rapport au PIB, elles sont passées de 2,6 % à 7,4 %.
Aujourd’hui, l’armée britannique continue de bénéficier d’un poids économique supérieur à celles de la plupart des pays européens. En termes financiers, c’est le budget de défense le plus important d’Europe – 60 milliards d’euros cette année, devant la France et l’Allemagne. L’année dernière, il équivalait à 2,1 % du PIB, ce qui fait du Royaume-Uni l’un des onze membres de l’Otan qui dépensent plus de 2 % de leur PIB pour leur défense.
Les soldats, marins et aviateurs britanniques sont présents dans de nombreuses zones de conflit à travers le monde. L’armée a formé plus de 60 000 soldats ukrainiens au cours des dix dernières années. La Royal Air Force s’est jointe aux attaques menées par les Américains contre les rebelles houthistes au Yémen, dont les missiles et les drones ont fait fuir une grande partie de la marine marchande de la mer Rouge. Le porte-avions HMS Prince of Wales de la Royal Navy joue...
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07/03 - "Sephora kids" : les ravages des crèmes anti-âge chez les enfants
C’est un classique du genre. Smartphone posé entre la vasque et le miroir de sa salle de bains, une demoiselle se filme en train d’"entretenir sa peau" en musique. Ces tutoriels font partie des plus anciens et plus populaires formats des réseaux sociaux. Sauf qu’à l’image, la jeune femme qui dodeline en s’appliquant un masque, une crème et une lotion, princesses et lutins sur le pyjama, n’en est pas une : elle n’a que 10 ans et aucune ride.
La vidéo en question a été réalisée par North West, fille du rappeur Kanye West et de la star de la téléréalité Kim Kardashian. Publiée sur TikTok fin 2022, elle fait partie des succès du genre, version enfantine des contenus où les "grandes" testent les produits envoyés par des marques en quête de notoriété. Plusieurs millions de fillettes ont ainsi vu l’enfant d’Internet se badigeonner de toutes sortes de décoctions. Et à leur tour, se sont secouées devant leur téléphone, armées des cosmétiques de Maman. @kimandnorth
♬ santa tell me dirty ver - honeymoonspeed 𓆩♡𓆪 <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>
Plutôt récente, cette tendance, regroupée sous le hashtag #Sephorakids, comptabilise déjà plus d’un demi-milliard de vues, rien que sur la plateforme chinoise. Qu’importe si ces produits ne sont pas adaptés à des visages aussi juvéniles - d’une dizaine d’années tout au plus - et dont la peau vient à peine d’être formée. "Il n’y a aucune justification pour utiliser ce genre de produit sur ces populations. La pratique est a minima...
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07/03 - IST : que faire face à l’"inquiétante" hausse que connait l’Europe ?
Haro sur les IST ! Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) tire la sonnette d’alarme ce jeudi 7 mars face à la recrudescence "inquiétante" d’infections sexuellement transmissibles (IST) sur le Vieux Continent. "Les résultats révèlent une augmentation inquiétante des cas de syphilis, de gonorrhée et de chlamydia", égrène l’agence européenne.
En 2022, les cas de gonorrhée ont par exemple bondi de 48 %, avec un total de 70 881 cas dans l’Union européenne, selon le rapport annuel de l’agence. De son côté, la syphilis accuse une hausse de 34 %, avec 35 391 cas en 2022. Des infections curables, qui "peuvent toutefois entraîner de graves complications si elles ne sont pas traitées", insiste le rapport.Les cas de chlamydia atteignent un niveau record
D’autant qu’un florilège d’autres IST, parfois moins connues continuent de proliférer. "Les cas de lymphogranulome vénérien (LGV) et de syphilis congénitale (causée par la transmission de la mère au fœtus) ont également augmenté de manière substantielle", observe l’ECDC dans son rapport. Et d’ajouter : "Ces tendances soulignent l’urgence d’une action immédiate pour prévenir la transmission et atténuer l’impact des IST sur la santé publique", alerte l’ECDC.
En outre, le nombre de cas de chlamydia en hausse de 16 %, enregistre un niveau record en 2022, avec quelque 216 508 cas observés. Un chiffre particulièrement élevé au regard des autres IST, nuancé par l’ECDC qui explique que "les inégalités dans les stratégies de dépistage de la chlamydia […] ont...
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07/03 - Otan : pourquoi l’entrée de la Suède inquiète la Russie de Poutine
Deux cents années de non-alignement militaire qui s’achèvent. Ce jeudi 7 mars, la Suède a officiellement rejoint l’Otan, devenant son 32e membre après de longs mois de tractations, notamment auprès de la Hongrie de Viktor Orban. Il y a encore quelques années pourtant, l’adhésion de Stockholm à l’Alliance était perçue comme une ligne rouge infranchissable dans la société suédoise, marquée par deux siècles de neutralité. Mais le 24 février 2022 a tout bouleversé, lorsque la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine par la Russie, illustrant l’appétit du Kremlin sur l’Europe de l’est.
Cette entrée de la Suède dans l’Otan, combinée à celle de la Finlande en avril 2023, rebat totalement les cartes dans la région. Au-delà de la force militaire et industrielle notable que représente le Royaume, ce sont également des enjeux géographiques qui s’en voient largement bousculés. De la mer Baltique à l’océan Arctique, L’Express revient sur les différents enjeux militaires et politiques dans la région que revêt cette adhésion.La mer Baltique, le "lac de l’Otan" ?
C’est peut-être la principale conclusion faite par la plupart des experts militaires. Avec l’adhésion de la Suède - ainsi que celle de la Finlande l’année - à l’Otan, la mer Baltique serait désormais quasiment entièrement bordée de pays membres de l’Alliance.
Un territoire est notamment particulièrement stratégique : l’île de Gotland. Appartenant à la Suède, cette île de plus de 3 000 km², remilitarisée depuis 2018, est la réelle porte d’entrée au nord de la mer Baltique. Contrôler...
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07/03 - Poutine : sa nouvelle manipulation historique qui fait bondir la Belgique
Il y a ceux qui aiment l’Histoire telle qu’elle est et ceux qui la préfèrent avec quelques amendements. C’est le cas de Vladimir Poutine, qui a décidé, ce mercredi 6 mars, d’enjamber de plusieurs mètres la réalité historique. A l’occasion du Festival mondial de la jeunesse, organisé à Sotchi, au bord de la mer Noire, le président russe a lâché, comme une évidence : "La Belgique est largement apparue sur la carte du monde comme un Etat indépendant, en grande partie grâce à la Russie et à la position de la Russie." CQFD.
Sauf que l’Histoire, la vraie, lui donne tort. "Une réécriture de l’Histoire", dénonce immédiatement le quotidien Le Soir. Plusieurs personnalités belges n’ont pas tardé non plus à réagir en administrant au chef du Kremlin un petit cours de rattrapage : "La Russie a offert une aide militaire aux Pays-Bas pour écraser la révolution belge. C’est l’insurrection en Pologne qui empêche l’envoi de troupes. On peut lire ça comme ’On vous aurait bien pulvérisés, mais on a dû s’occuper des Polonais d’abord'", raille l’historien belge Jonathan Piron, sur le réseau social X (ex-Twitter).Une tentative d’aide avortée
En effet, si l’on remonte le fil du passé, on comprend rapidement que les assertions de Vladimir Poutine confinent à la fantaisie. Avant la proclamation de son indépendance, le 3 octobre 1830, et depuis le congrès de Vienne de 1815, la Belgique appartient au royaume des Pays-Bas, sous la couronne de Guillaume d’Orange. Sur le Vieux Continent règne alors un climat de tension propice aux révoltes. Ainsi, dans...
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07/03 - Ça chauffe entre Le Maire et Vautrin, Hollande appuie là où ça fait mal
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Interviews : la consigne de Matignon aux ministres
Les interviews, c’est démodé. Matignon a fait passer la consigne aux membres du gouvernement de privilégier les "articles à l’anglo-saxonne" avec des citations des ministres aux entretiens trop souvent soporifiques. Un moyen aussi d’insister sur la priorité du moment : l’obsession des résultats plutôt que les effets d’annonces. Une instruction que Gabriel Attal s’applique à lui-même, comme l’a relevé L’Opinion.Hollande appuie là où ça fait mal
François Hollande profite de ses multiples déplacements sur le territoire français pour interroger les députés socialistes qu’il croise : "En 2022, avec la Nupes, vous avez fait campagne pour faire de Jean-Luc Mélenchon le Premier ministre. S’il était chef de gouvernement aujourd’hui, comment se comporterait-il face à l’invasion de l’Ukraine et dans la gestion des...
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07/03 - Nucléaire : le gouvernement annonce le prolongement de l’usine de retraitement de La Hague
La durée de vie des deux usines françaises de recyclage de combustible nucléaire, situées à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard) sera étendue "au-delà de 2040", a déclaré ce jeudi 7 mars le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Bruno Le Maire, en visite sur le site d'Orano de La Hague avec le ministre de l'Industrie Roland Lescure, a également annoncé le lancement d’études pour construire "deux nouvelles usines à La Hague, pour la fabrication de combustible recyclé MOX et le retraitement"."Une nouvelle page de l'industrie nucléaire"
"Le président de la République a décidé de poursuivre la politique de traitement et de recyclage du combustible au-delà de 2040" lors du conseil de politique nucléaire qui s'est tenu le 26 février, sans toutefois chiffrer les dépenses qui en découleront, a précisé Bruno Le Maire.
"Une nouvelle page de l'industrie nucléaire va s’ouvrir. Le temps des grands projets nationaux est revenu", a ajouté le ministre de l'Economie, assurant que "l'indépendance énergétique de la France" passait par trois leviers : "la sobriété et l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, et le nucléaire avec la réalisation de six nouveaux EPR".
"Rien n'est plus précieux que d'avoir l'indépendance énergétique", a-t-il estimé, après avoir visité le site de retraitement qui emploie 5 700 personnes à quelques kilomètres à l'ouest de Cherbourg-en-Cotentin. Le directeur général d'Orano Nicolas Maes a lui parlé d'un "événement historique" et salué "la confiance que le gouvernement" accorde à son groupe pour...
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07/03 - Guerre en Ukraine : nos analyses, décryptages et entretiens
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07/03 - Bourse : le CAC 40 bat un record historique
L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a franchi le seuil symbolique des 8 000 points en séance ce jeudi 7 mars, pour la première fois de son histoire, propulsé comme l’ensemble des Bourses mondiales par les performances des entreprises et le repli de l’inflation.
Le CAC 40 a clôturé la journée à 8 016,22 points (+0,77 %) après avoir touché un plus haut historique en séance à 8 007,66 points. Depuis quatre mois et demi, l’indice parisien connaît un bond fulgurant, plus de 18 % par rapport à son point bas en séance du 23 octobre. Ce mouvement s’est fait en deux temps : une première phase en fin d’année 2023, avec le repli des taux d’intérêt sur le marché de la dette, et une deuxième phase entre fin janvier et mi-février avec les résultats d’entreprises. Depuis 10 jours, la place parisienne restait bloquée juste en dessous des 8 000 points et c’est finalement la réunion de la Banque centrale européenne jeudi qui lui a permis de franchir le seuil, avec l’espoir d’une politique monétaire plus souple grâce au progrès sur le front de l’inflation.
La place parisienne n’est pas la seule à enchaîner les records : de New York, à Tokyo en passant par Francfort, Amsterdam ou Copenhague de nombreux indices ont atteint leur sommet historique en 2024.
Si l’économie française reste fragile, les fleurons du CAC 40 affichent une santé de fer : avant les résultats de Vivendi jeudi après la clôture, ils s’approchent des 146 milliards d’euros de bénéfices nets cumulés en 2023, selon un décompte réalisé par l’AFP. Beaucoup...
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07/03 - Egalité femmes-hommes : les pistes pour améliorer un index qui a montré ses limites
Cette année, l’index égalité femmes/hommes souffle sa cinquième bougie. Et l’on peut d’ores et déjà affirmer que le bilan est mitigé. L’outil qui sert à mesurer les inégalités entre les sexes au sein d’une l’entreprise "n’a pas rempli toutes ses promesses", reconnaît le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) dans un rapport publié ce jeudi 7 mars.
D’après l’instance indépendante, l’indice que l’on surnomme "Index Pénicaud" du nom de la ministre du Travail d’alors, Muriel Pénicaud (2017-2020), présente plusieurs "inconvénients". Au premier rang duquel, le périmètre limité de l’index, puisque "1 % seulement des entreprises (y) sont assujetties". Par ailleurs, ce dernier est limité au principe d’égalité de rémunération à "postes équivalents", et ne prend ainsi pas en compte "la sous-valorisation systématique des métiers féminisés".
En outre, le rapport fait état d’une "méthodologie discutée", qui ferait fi du facteur "temps partiel". Ce, alors même que "près de 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes", souligne le Haut Conseil à l’Egalité. La non-prise en compte de la proportion des femmes parmi les plus bas salaires est également fortement contestée au sein du HCE.
De même que la notation plus que correcte de l’Hexagone, qui s’élève à 75 sur 100. Suffisant pour déclencher l’effet "bonne note" et ainsi laisser "penser que la question des inégalités salariales est résolue", déplore le gendarme des inégalités.Intégration des heures supplémentaire, primes…
Face à ces constats, le Haut Conseil à l’Egalité propose dans son...
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07/03 - Intelligence artificielle : l’alerte de l’Unesco sur les préjugés sexistes
"Les discriminations du monde réel ne font pas que se refléter dans la sphère numérique, elles y sont aussi amplifiées". Tawfik Jelassi, sous-directeur général de l’Unesco pour la communication et l’information, alerte sur des préjugés sexistes dans l’intelligence artificielle générative. Selon une étude dévoilée, ce jeudi 7 mars, par l’Unesco, à la veille de la journée internationale des droits des femmes, les grands modèles de langage de Meta et d’OpenAI, qui servent de base à leurs outils d’intelligence artificielle générative, véhiculent des préjugés sexistes.
Les modèles GPT 2 et GPT 3.5 d’OpenAI, ce dernier étant au cœur de la version gratuite de ChatGPT, ainsi que Llama 2 du concurrent Meta, font preuve "sans équivoque de préjugés à l’encontre des femmes", prévient l’instance onusienne dans un communiqué.
Selon cette étude, menée d’août 2023 à mars 2024, ces modèles de langage ont davantage tendance à associer les noms féminins à des mots comme "maison", "famille" ou "enfants", tandis que les noms masculins sont davantage associés aux mots "commerce", "salaire" ou "carrière".Des stéréotypes raciaux
Les chercheurs ont par ailleurs demandé à ces interfaces de produire des récits sur des personnes de différentes origines et genres. Les résultats ont montré que les histoires concernant les "personnes de cultures minoritaires ou les femmes étaient souvent plus répétitives et basées sur des stéréotypes". Un homme anglais a ainsi davantage tendance à être présenté comme un professeur, un chauffeur ou un employé de banque,...
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07/03 - Commission européenne : Ursula von der Leyen fait un pas de plus vers un second mandat
Ursula von der Leyen se rapproche d’un second mandat à la présidence de la Commission européenne. Elle nouveau a été officiellement investie, ce jeudi 7 mars, par sa famille politique conservatrice réunie en Congrès à Bucarest.
Elle a reçu le large soutien des membres présents (400 voix pour, 89 contre), a annoncé à la tribune une représentante du Parti populaire européen (PPE) à l’issue du vote.
Après un mandat secoué par les turbulences, du Covid-19 à la guerre en Ukraine, l’ex-ministre de la Défense veut rester le visage de l’UE jusqu’en 2029. "Nous avons 90 jours avant les élections", a-t-elle lancé à la tribune, remerciant l’assistance pour sa "confiance" et son large "soutien". "Maintenant il est temps d’aller sur le terrain et de conquérir les coeurs et les esprits !" Son compatriote Manfred Weber, le président du groupe PPE au Parlement, avait auparavant salué "une dirigeante solide". Avec elle aux commandes, l’Europe est "entre de bonnes mains"."Image positive"
Première force politique du Parlement, le PPE fait figure de favori des élections européennes prévues du 6 au 9 juin. "Notre Europe pacifique et unie est défiée comme jamais. Par les populistes, les nationalistes, les démagogues. Qu’il s’agisse de l’extrême droite ou de l’extrême gauche", a averti la candidate. "Leur but est le même : piétiner nos valeurs et détruire notre Europe. Et nous, le PPE, ne laisserons jamais cela se produire".
Le scrutin européen débouchera sur un renouvellement des dirigeants des principales institutions de l’UE, dont...
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07/03 - RATP, fonction publique… Ces menaces de grève qui planent sur les JO
La menace a été mise à exécution. La CGT, mécontente de l’état du dialogue social, va déposer début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques pour la période couvrant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) de Paris. C’est ce qu’a confirmé, ce jeudi 7 mars, sa secrétaire générale, Sophie Binet.
"Nous voulons que le gouvernement prenne immédiatement des mesures pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les Jeux soient préparés d’un point de vue social", a déclaré Sophie Binet sur franceinfo. "Cela fait des mois qu’on répète la même chose et que tout le monde s’en fiche", a poursuivi la numéro un de la CGT. "Les Jeux, ce sont des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés", a exposé la leader syndicaliste.
Mardi, la CGT avait "tiré la sonnette d’alarme" et demandé au Premier ministre qu'"une table ronde soit organisée rapidement" pour répondre aux attentes des salariés qui vont être touchés par l’organisation des Jeux olympiques de Paris cet été. "Ce sont la quasi-totalité des salariés franciliens qui vont être impactés plus ou moins directement, ainsi que de nombreux salariés des autres territoires d’accueil des JOP (Jeux olympiques et paralympiques), à commencer par Marseille et Lille", a écrit Sophie Binet dans un courrier adressé à Gabriel Attal et à sa ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, dont l’AFP a obtenu une copie. Dimanche, sur LCI, la secrétaire générale...
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07/03 - Endométriose : un test salivaire remboursé dès 2025 ?
Aujourd’hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept ans. Pour remédier à cela, le gouvernement vise 2025 pour la mise à disposition et le remboursement d’un test salivaire de détection de l’endométriose, a indiqué, jeudi 7 mars, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. "C’est notre objectif", mais "cela nécessite une dernière validation par la Haute autorité de santé", a déclaré Catherine Vautrin sur France 2.
Avant d’arriver au remboursement du test salivaire de la société française Ziwig, "qui coûte à peu près 1 000 euros" selon la ministre, il faut attendre les résultats d’une nouvelle étude clinique sur 3 000 femmes. Après cette campagne, le gouvernement pourra "dégager le budget qui permettra demain à 10 000, 20 000 femmes de pouvoir bénéficier" du test, "remboursé", a-t-elle dit.L'endométrioseUne femme sur dix
Maladie chronique frappant environ une femme sur dix, l’endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs lors des règles et/ou par des troubles de la fertilité. En janvier, la HAS avait jugé "prometteur" et "novateur" le test sur la base d’une étude concernant 1 000 femmes. Mais elle avait aussi souligné la nécessité de "mener des études complémentaires" avant de statuer sur l’opportunité ou non d’un remboursement pérenne.
L’une des principales associations de malades de l’endométriose, ENDOmind, s’est "réjouie de la volonté de pouvoir faire bénéficier aux femmes françaises de cette innovation française par un...
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07/03 - Guerre en Ukraine : les conseils de François Hollande à Emmanuel Macron
Ce sont deux personnalités politiques dont les relations ne sont pas excellentes. Pour autant, Emmanuel Macron et François Hollande ont échangé sur la guerre en Ukraine. Après ses propos controversés sur l’envoi potentiel de troupes occidentales en Ukraine, option rejetée par les alliés européens et les Etats-Unis, le chef de l’Etat a rencontré mercredi soir l’ancien président socialiste puis un autre ancien président, Nicolas Sarkozy. Des rencontres qui se sont déroulées plus de deux ans après le début de l’invasion russe.
"Tout ce qui altère à l’unité de l’Europe" est "contraire au soutien le plus large possible à l’Ukraine", a estimé François Hollande à la sortie de cette entrevue avec Emmanuel Macron. "Il est très important qu’il y ait le consensus le plus large pour le soutien à l’Ukraine, sur tout ce qui peut être l’aide matérielle, l’aide militaire, au niveau de la France et au niveau européen", a-t-il insisté, alors que Kiev demande davantage d’armes et de munitions.
Pour François Hollande, qui a "beaucoup rencontré" Vladimir Poutine, "c’est ça qui peut (le) faire réfléchir". "Il était toujours dans cette recherche du rapport de force, il veut impressionner, donc la seule réponse possible, c’est de montrer que nous sommes avec les Ukrainiens dans une totale solidarité, que nous leur apportons tout le soutien nécessaire, sans nous-mêmes participer à quelque combat que ce soit", a-t-il insisté."Moins on en dit, mieux on agit"
Interrogé plus précisément sur les propos d’Emmanuel Macron concernant d’éventuels envois...
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07/03 - Israël - Hamas : les espoirs de trêve s’éloignent à Gaza
La délégation du Hamas présente en Egypte depuis dimanche pour des discussions en vue d’une trêve dans l’enclave palestinienne, où Israël combat le mouvement islamiste, a quitté Le Caire pour des "consultations", a annoncé ce jeudi 7 mars un haut responsable du Hamas. "Les réponses initiales" fournies par Israël "ne répondent pas aux exigences minimales" formulées par le mouvement palestinien, a déclaré ce dirigeant. "Les médiateurs décideront quand les négociations reprendront", a-t-il encore dit. Les négociations "ne sont pas rompues" et les "divergences s'estompent", a toutefois souligné l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Jack Lew.
Face au désastre humanitaire et au lourd bilan parmi la population civile, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte tentent d’arracher un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan, qui commence en début de semaine prochaine.
Les infos à retenir
⇒ Trois morts dans une nouvelle attaque de navire par les houthistes au Yémen
⇒ La guerre à Gaza est "une honte pour la civilisation", selon le chef de la diplomatie chinoise
⇒ La situation "doit changer" dit David Cameron à propos de la crise humanitaire à GazaBiden ordonne à l'armée américaine d'établir un port à Gaza pour l'aide humanitaire
Le président américain Joe Biden va annoncer au Congrès ce jeudi qu'il a ordonné à l'armée américaine d'établir un port à Gaza, afin d'acheminer par la mer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon de hauts responsables.
"Ce soir, le président...
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07/03 - Climat : les trois derniers mois les plus chauds jamais enregistrés dans le monde
Années après années, les records climatiques dans le monde s’enchaînent. Les trois derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, février s’inscrivant dans une série de neuf records mensuels consécutifs, sous l’effet de la poursuite des émissions de gaz à effet de serre et du phénomène climatique El Niño, selon Copernicus.
L’observatoire européen a égrené, dans son dernier bulletin mensuel publié, jeudi 7 mars, une nouvelle série de chiffres chocs : avec une température de l’air de 13,54°C en moyenne, le mois passé s’est inscrit 1,77°C au-dessus d’un février moyen sur la période 1850-1900. C’est aussi 0,12°C de plus que le record précédent pour un mois de février, qui remontait à 2016.
Sur quatre journées, du 8 au 11 février, les températures ont même été supérieures de 2°C à l’ère pré-industrielle - ce qui ne signifie toutefois pas pour autant que la limite haute de l’accord de Paris, qui s’exprime en moyenne sur plusieurs décennies, a été atteinte. Sur les 12 derniers mois, le monde a connu une température 1,56°C plus élevée que le climat moyen du XIXe siècle, un nouveau record.
Février 2024 représente ainsi le neuvième record mensuel consécutif battu, souligne Copernicus. L’hiver météorologique dans l’hémisphère nord (décembre à février) est donc le plus chaud dans le monde, succédant aux trois mois d’automne et d’été les plus chauds. Des chaleurs remarquables ont été relevées à travers le monde, de l’Amérique du Nord au Vietnam en passant par le Maroc et la majorité de l’Amérique du Sud. Mais l’Europe...
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07/03 - Ukraine : Macron accroît "l’implication" de la France dans le conflit, prévient le Kremlin
Le Kremlin a estimé, ce jeudi 7 mars, que le président Emmanuel Macron augmentait "l'implication" de la France dans le conflit en Ukraine depuis ses propos n'excluant pas d'envoyer des troupes occidentales sur place, une éventualité rejetée par la plupart de ses alliés.
"M. Macron est convaincu de sa politique consistant à vouloir infliger une défaite stratégique à notre pays et il continue d'augmenter le niveau d'implication directe de la France" dans le conflit en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée sur Telegram par un journaliste russe. Dmitri Peskov a néanmoins souligné le caractère "contradictoire" des déclarations faites à Paris à ce sujet depuis les premiers propos d'Emmanuel Macron le 26 février, lorsque le président français avait dit "ne pas exclure" l'envoi de troupes occidentales en Ukraine à l'avenir.
Les infos à retenir
⇒ Macron a dit aux partis politiques qu’il n’y a "aucune limite" au soutien français à Kiev
⇒ La Russie convoque l’ambassadrice américaine face à des "tentatives d’ingérence"
⇒ La Suède devient officiellement jeudi le 32e membre de l’OtanMacron a dit aux partis politiques qu’il n’y a "aucune limite" au soutien français à Kiev
Le président Emmanuel Macron a expliqué ce jeudi qu’il n’y avait "aucune limite" ni "aucune ligne rouge" au soutien de la France à l’Ukraine, ont rapporté les responsables des oppositions qui ont dénoncé une posture "irresponsable" avant un débat parlementaire qui s’annonce tumultueux.
"Je suis arrivé inquiet et je...
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07/03 - Taïwan, Russie, Gaza… La Chine fixe les lignes rouges de sa politique étrangère
Sa parole est extrêmement scrutée dans un moment de très fortes tensions géopolitiques. Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a dénoncé, jeudi 7 mars, devant la presse le comportement des Etats-Unis et loué le partenariat Pékin-Moscou, qualifiant également la situation humanitaire à Gaza de "honte pour la civilisation".
L’expérimenté diplomate de 70 ans a fustigé les multiples tentatives américaines d’exercer une "pression" sur Pékin et a dénoncé "la volonté de blâmer la Chine sous n’importe quel prétexte", qui "a atteint un niveau inimaginable". "Les moyens de pression sur la Chine sont sans cesse renouvelés et la liste des sanctions unilatérales constamment allongée", a déploré Wang Yi. "Nous nous opposons résolument à toute hégémonie et intimidation."
Les tensions sino-américaines sont vives sur plusieurs dossiers : Taïwan, commerce, rivalité dans les nouvelles technologies, lutte d’influence en Asie-Pacifique ou encore droits humains. Wang Yi s’exprimait lors de la session annuelle du Parlement chinois.Les actions qui "menacent la paix" en mer de Chine méridionale
Sa prise de parole intervient à un moment où l’influence politique croissante de Pékin suscite des inquiétudes parmi les Occidentaux et certains de ses voisins asiatiques. Les dirigeants des pays d’Asie du sud-est (Asean) et d’Australie ont ainsi mis en garde mercredi contre les actions qui "menacent la paix" en mer de Chine méridionale, après de nouveaux incidents entre la Chine et les Philippines dans ces eaux disputées.
Les...
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07/03 - Macron-Attal, la gauche, LR : ce que les européennes peuvent changer (ou pas)
Cela s’appelle un coup d’épée dans l’eau. En 2014, les élections européennes ont lieu 56 jours après l’arrivée de Manuel Valls à Matignon. Après des municipales désastreuses pour la gauche en mars, Jean-Marc Ayrault a tenté de convaincre François Hollande de le conserver jusqu’au scrutin de juin, mais le président socialiste a préféré tout changer, escomptant un regain pour l’exécutif. "Valls est très populaire à l’époque place Beauvau, c’est le Gabriel Attal de l’Intérieur en quelque sorte", se souvient-il.
A l’arrivée, l’incidence du changement de chef de gouvernement sur le résultat des européennes est nulle : Marine Le Pen triomphe aux européennes avec près de 25 %, et le PS emmené par Jean-Christophe Cambadélis réalise un score jugé à l’époque catastrophique : moins de 14 %. Et que se passe-t-il ensuite au sommet de l’Etat ? Rien ne change ou presque, le quinquennat se poursuit comme avant.
La vie nationale a une influence sur les résultats des européennes, mais les européennes ont-elles une influence sur la vie nationale ? Cette année, comme Jean-Marc Ayrault en son temps, Elisabeth Borne a, jusqu’à la dernière minute, essayé de persuader Emmanuel Macron de prolonger son bail au moins jusqu’en juin, elle lui a proposé de modifier amplement l’architecture comme la composition de son gouvernement. Le président ne l’a pas écoutée. Gabriel Attal est arrivé à Matignon exactement cinq mois avant le scrutin et, pour le moment, cela n’a entraîné aucun changement dans le rapport de force tel que le mesurent les sondages. Le...
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07/03 - Dopage : les JO de Paris 2024 peuvent-ils éviter le scandale ?
Dans les tribunes du Stade de France, les spectateurs retiennent leur souffle. Quoi qu’il arrive, cette soirée du 4 août 2024 restera dans la légende et ils le savent. En contrebas, sur la piste couleur ocre, dix sprinteurs s’apprêtent à conquérir le Graal seulement 100 mètres plus loin. Moins de dix secondes plus tard, le nouveau champion lève les bras. L’image fait la Une des journaux du monde entier. Après une série d’interviews, l’athlète reçoit le lendemain sa médaille d’or et signe par dizaines des contrats de sponsoring. Entre-temps, il a répondu à certaines obligations, dont le fameux contrôle antidopage. Le verdict tombe : négatif. Gloire au nouveau héros ! Il faudra pourtant attendre dix ans, 2034, pour que tout doute soit définitivement levé. Les échantillons des sportifs sont en effet conservés une décennie et testés à nouveau à ce moment-là, au cas où des avancées scientifiques permettraient de révéler une tricherie. Bienvenue dans la nouvelle réalité du sport.
Retour en arrière : Jeux olympiques de Londres, 2012. Neuf athlètes sont contrôlés positifs durant la compétition, un nombre relativement faible. Dix ans plus tard, en 2022, la réalité est tout autre : 73 violations aux règles antidopage ont été constatées après de nouvelles analyses sur 2 727 échantillons ; 31 médailles ont été retirées et 46 réattribuées. Certes, ces Jeux ont été frappés de plein fouet par le scandale du dopage étatique de la Russie, mais le constat est amer.
Les JO de Paris 2024 parviendront-ils à s’éviter une si mauvaise...
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07/03 - Leroy Merlin et la Russie : les dessous d’un vrai-faux départ
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Béatrice Mathieu, grand reporter Economie, et Charles Haquet, rédacteur en chef du service Monde, détaillent leurs découvertes sur le magasin de bricolage préféré des Français.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : NurPhoto/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Imaginez un instant que vous vous promenez dans un magasin Leroy Merlin. Vous marchez dans les larges allées de l’enseigne, peut-être à la recherche d’un outil pour réaliser quelques travaux. Si vous avez décidé de refaire votre salon ou votre salle de bains, vous demanderez certainement de l’aide à un conseiller qui pourra vous montrer des échantillons ou vous aider à modéliser votre pièce sur un ordinateur. Tout ça, c’est le type de services assez classiques qu’on peut trouver dans un magasin Leroy Merlin en France.
Si vous étiez en Russie, l’expérience pourrait être un peu différente. Depuis son installation près de Moscou au début des années 2000, Leroy Merlin a fait du pays son "laboratoire". Aujourd’hui, dans certains magasins russes de l’enseigne, les clients peuvent visualiser leurs...
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06/03 - Menaces à l’école : un rapport sénatorial pointe la "terrible solitude" des enseignants
Un rapport sénatorial issu d’une commission d’enquête a pointé, ce mercredi 6 mars, la "terrible solitude" des enseignants face aux menaces et agressions, exhortant l’Etat à enclencher une "démarche proactive" et l’Education nationale à "reprendre la main" pour défendre la laïcité à l’école.
Le rapport des sénateurs François-Noël Buffet (LR) et Laurent Lafon (UDI) propose 38 recommandations pour "promouvoir cette laïcité à la française, mieux former le personnel éducatif et le doter des outils nécessaires pour conduire sa mission", a détaillé Laurent Lafon lors d’une conférence de presse.
La commission d’enquête, lancée en réponse à la demande de la famille de Samuel Paty et renforcée encore après l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, s’attardait formellement sur le "signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes".Un "mur" dressé entre enseignants et autorités
Au cours de leurs travaux, les parlementaires ont notamment auditionné Mickaëlle Paty, la soeur de l’enseignant assassiné en 2020. "Le constat le plus marquant, c’est la terrible solitude vécue par les membres du personnel éducatif face à un quotidien marqué par les tensions et par les conflits", s’est alarmé François-Noël Buffet.
Laurent Lafon a noté lui une "méfiance" croissante entre les acteurs de terrain et leur hiérarchie administrative, évoquant un "mur" dressé entre enseignants et autorités comme le rectorat.
Les auteurs du rapport, issus de l’alliance majoritaire de droite et du centre au Sénat,...
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06/03 - Dominique Costagliola perquisitionnée par le PNF : le récit d’une folle affaire
Incompréhensible, inquiétant, consternant ? Les adjectifs manquent lorsqu’on prend connaissance de cette affaire. Grande spécialiste du virus du sida, épidémiologiste et biostatisticienne reconnue, Dominique Costagliola est une figure respectée du monde scientifique. Elle a aussi été l’une des personnalités en première ligne durant la pandémie de Covid-19, notamment en participant à la coordination des efforts de recherche contre le virus, ce qui lui a valu le grand prix de l’Inserm 2020.
Elle se distingue aussi par son discours "cash", son indépendance et sa rigueur scientifique dans les médias et sur Internet. Raison pour laquelle elle a été une cible privilégiée des sphères complotistes et a reçu des milliers d’e-mails et de messages sur les réseaux sociaux contenant insultes, menaces de mort, voire promesse d’un "Nuremberg 2.0" [NDLR : un projet de procès défendu par les milieux complotistes qui comparent les responsables des politiques sanitaires à des dignitaires de l’Allemagne nazie].
"J’ai commencé à être attaquée quand j’ai obtenu le grand prix de l’Inserm. Certains ont pris ça comme une réponse de l’institut à l’attitude de Didier Raoult et ont commencé à me diffamer, se souvient Dominique Costagliola. Cela s’est accentué quand j’ai écrit, en mars 2021, un article dans The Conversation, dans lequel j’expliquais qu’il n’y avait aucune donnée montrant l’efficacité de l’ivermectine contre le Covid." Quelques jours plus tard, le site FranceSoir, connu pour ses positions antivax et pro-Raoult, ainsi que pour...
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06/03 - Tabac : ces banques françaises qui continuent à perfuser une industrie "mortifère"
"Chose promise, chose due"… Il arrive toutefois que la maxime fasse des déçus. Après s’être engagés à cesser d’alimenter l’industrie du tabac, une dizaine d’établissements bancaires français ont continué à financer par le biais de crédits, d’assurances ou d’investissements les géants d’un "commerce mortifère". C’est ce qu’affirme un communiqué de l’Alliance contre le Tabac (ACT) publié ce mercredi 6 mars.
"Malgré le désastre humain, sociétal et environnemental que représente l’industrie du tabac, celle-ci continue de bénéficier de soutien financier […] de la part d’établissements français", déplore le collectif qui rappelle que le tabac est à l’origine de 75 000 décès chaque année en France. Raison pour laquelle "il est urgent […] d’exclure strictement l’industrie du tabac de toutes formes de financement", martèle Marion Cattelin, directrice de l’ACT-Alliance contre le tabac.5 milliards de dollars de financements depuis 2018
À l’appui, un rapport commandé à l’organisme d’investigation Profundo, et dont les résultats sont accablants. Le document révèle que plus de cinq milliards de dollars de crédits ont été accordés par des acteurs bancaires français aux cigarettiers. Dans le détail, deux milliards de dollars ont été prêtés à l’industriel British Américain Tobacco, 1,3 milliard à Philip Morris International et 1,1 milliard à Impérial Brands sur une période qui s’étend de 2018 à 2023. "Des financements […] représentant des montants d’une particulière importance au vu des conséquences parfaitement connues du tabac sur la santé́...
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06/03 - Rencontres secrètes, dîners fastueux... A l’Elysée, les mystères de la salle des fêtes
Une salle des fêtes vieille de presque cent cinquante ans, avec ses dorures, ses tapisseries du XVIIIe siècle, ses lustres en cristal de baccarat, une hauteur sous plafond de six mètres, située au cœur d’un palais symbole de l’Etat en majesté, ça se camoufle. Cachez ces ors que l’on ne saurait voir. Le 3 décembre 2020, Emmanuel Macron s’adresse solennellement à la nation pour rendre hommage à Valéry Giscard d’Estaing dans un décor blanc minimaliste sur lequel figurent les sigles de la République française. C’est une première pour une allocution retransmise à 20 heures sur toutes les chaînes, hors crise sanitaire. Le président se trouve à cet instant dans la salle des fêtes, dont la sobriété n’est pas la marque première. Le décor blanc sert à cela : tout cacher. L’Histoire est taquine, Emmanuel Macron salue Valéry Giscard d'Estaing non loin de là où, un soir de mai 1981, ce dernier prit congé de ses concitoyens avec son inoubliable "au revoir".
Depuis l’interview télévisée du 14 juillet 2020, la salle des fêtes s’est transformée en studio de télé en carton-pâte, elle servira encore pour l’entretien du 14 octobre sur TF1 et France 2. Le hasard n’a évidemment pas sa place, le décor est un message. Que ses proches surlignent : "Emmanuel Macron ne parle plus depuis un salon doré, il ne fait pas riche."
Quand on vous dit que le pouvoir n’est plus ce qu’il était. Bienvenue au XXIe siècle, il y a belle lurette que le roi thaumaturge s’est mué en Vénus de Milo. Dans la salle des fêtes, le président n’est guère plus protégé que le...
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06/03 - Guerre en Ukraine : l’Europe à la croisée des chemins, par le général Benoît Durieux
Voici deux ans, le 24 février, nous avons assisté, incrédules, à ces images de chars russes franchissant la frontière ukrainienne. Nous avons été tentés de croire à la rediffusion matinale d’un documentaire sur la Seconde Guerre mondiale avant de nous rendre à l’évidence. C’était pourtant invraisemblable. Avant cette date, qui aurait donné crédit à l’hypothèse d’un conflit engendrant sur le sol européen des centaines de milliers de tués et de blessés, des bâtiments de guerre coulés, des dizaines de chars et d’avions détruits ? Qui aurait cru que seraient proférées des menaces d’emploi de l’arme nucléaire ?
C’est pourtant ce qui s’est passé. Depuis, le Hamas a attaqué Israël et les Houthis s’en prennent au trafic maritime en mer Rouge. Les déclarations de Donald Trump ont jeté le trouble et Ursula von der Leyen estime qu’une guerre en Europe n’est pas impossible. Les Russes poursuivent leur offensive. Sans que l’on eût donc dû en être surpris, le président de la République a évoqué publiquement une perspective que chacun redoute, celle de ne pouvoir échapper à l’envoi de troupes occidentales en Ukraine.
Car il faut regarder la réalité en face. Oui, l’Europe est à la croisée des chemins. Son destin lui appartient et il sera le résultat de nos décisions et de nos actes. Et, plus que jamais, ces actes devront naître de nos débats. Nous ne ferons rien sans avoir compris les perceptions de nos partenaires et alliés sur les plans politique, économique et militaire ; sans avoir compris, aussi, ce qui anime ceux dont nous devons arrêter...
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06/03 - Budget : Bercy cherche au moins 20 milliards d’économies en plus pour 2025
Les économies à réaliser sur les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale devront atteindre "au moins 20 milliards d'euros" en 2025, et non plus les 12 milliards envisagés jusqu'ici, a annoncé ce mercredi 6 mars le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave.
"Compte tenu des résultats 2023" des finances publiques et "de la révision de nos prévisions de croissance en 2024", abaissée de 1,4 % à 1 %, "je dois vous dire en transparence que (...) nous devons vraisemblablement porter notre effort de douze à au moins 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires", a annoncé lors d'une audition à l'Assemblée nationale le ministre, venu avec le ministre de l'Economie Bruno Le Maire présenter l'annulation de dix milliards d'euros de crédits de l'Etat pour 2024. Les 20 milliards porteront pour leur part l'an prochain à la fois sur l'Etat et la Sécurité sociale.
"Les annulations" de cette année "ne sont qu'une première étape", a prévenu Thomas Cazenave, considérant que "nous sommes entrés dans un nouveau contexte des finances publiques marqué par une conjoncture moins favorable et des taux d'intérêt élevés". "Nous savons d'ores et déjà que la cible de déficit public à 4,9 % - en 2023 - sera nettement dépassée", a-t-il confirmé.
"Ces annulations ne sont qu'une première étape", annonce @T_Cazenave. "Nous devons porter notre effort de 12 à au moins 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour l'année 2025."#DirectAN pic.twitter.com/MyRFXE2JP7— LCP (@LCP) March 6,...
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06/03 - Perrine Simon-Nahum : "Lorsque les juifs sont attaqués, c’est le signe que la démocratie va mal"
Selon un rapport du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) publié le 24 janvier dernier, le nombre d’actes antisémites en France a explosé après l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Pour Perrine Simon-Nahum, directrice de recherche au CNRS et directrice du département de philosophie de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, cela ne fait que révéler la permanence de la haine des juifs. Dans son essai La Nouvelle Causalité diabolique*, paru aux Editions de l’Observatoire, l’historienne et philosophe décèle dans l’antisémitisme "une des clés d’entrée dans la crise actuelle des démocraties".
L’Express : Après l’horreur de la Shoah, l’antisémitisme aurait dû se voir reléguer à des temps anciens. L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 est un rappel brutal à la réalité ?
Perrine Simon-Nahum : Le 7 octobre marque une rupture du point de vue de l’expression de la violence. Ce qui est nouveau, c’est non pas la nature juive des victimes, mais la manière dont les assassins, équipés de GoPro, ont fait de la violence un argument politique. Là où les nazis avaient caché l’extermination, les assassins du Hamas ont filmé leur massacre et fait circuler les images sur les réseaux. En réalité, l’antisémitisme n’a jamais disparu, car il pose depuis la nuit des temps la question de l’Autre. Le juif n’est en effet jamais ni tout à fait le même, identique à soi, ni tout à fait l’Autre. Cette incapacité à l’assigner à une identité fixe a conduit jusqu’à aujourd’hui à l’assimiler à...
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06/03 - Aya Nakamura chantant Piaf aux JO : quand les conservateurs fantasment nos icônes
"Oh, Djadja/Y a pas moyen, Djadja/J’suis pas ta catin, Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça…" Depuis que L’Express a révélé que l’auteure de ces paroles, la chanteuse Aya Nakamura, serait pressentie pour interpréter du Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, certains commentateurs ont eu beau jeu de dénoncer la vacuité de sa prose, et son illégitimité à représenter la France à l’international. Dans le flot de critiques, un argument d’autorité s’est détaché, et il n’a rien d’un hymne à l’amour. Il consiste à pointer (plus ou moins subtilement) le gouffre entre l’œuvre de "la môme Piaf" et le style de l’artiste féminine actuellement la plus écoutée en France sur Spotify.
Dans un tweet, le polémiste Jean Messiha commentait ainsi une vidéo montrant l’interprète de Djadja sur scène par un sobre (mais éloquent) "je vous présente Edith Piaf". Dans le même registre, le député Rassemblement national Julien Odoul, invité des Grandes Gueules, sur RMC, s’est carrément dit "terrifié pour l’image de la France et la langue française". "Mme Aya Nakamura est l’antithèse de la chanson française !" a-t-il avancé, ajoutant : "Elle va saccager une merveille comme Edith Piaf." Dans son émission, le présentateur de Sud Radio André Bercoff a également fait valoir : "L’Hymne à l’amour est devenu l’hymne à Djadja ! Extraordinaire, qu’on veuille absolument faire du métissage !""C’est d’la faute à tes yeux"
Pour qui ne connaît pas le pedigree de l’interprète de Pookie, la circonspection peut s’entendre. On peut en...
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06/03 - Covid : pourquoi le cas de cet Allemand vacciné 217 fois intrigue les scientifiques
Une réponse immunitaire à une "hypervaccination" qui interroge. Un Allemand a reçu, délibérément 217 doses de vaccin contre le Covid, un nombre d’injections record, et n’a manifesté aucun effet secondaire, selon des chercheurs qui ont étudié le cas de cet humain probablement "le plus vacciné" dans l’histoire.
Le système immunitaire de cet Allemand de 62 ans, originaire de la ville de Magdebourg (centre) - dont l’identité n’a pas été révélée - fonctionne également parfaitement, ont observé des scientifiques des universités Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg et de d’Erlangen dans une étude publiée lundi 4 mars dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases.
Les chercheurs ont expliqué avoir entendu parler de son cas grâce à des articles de presse en 2022. Cette année-là, les médias allemands avaient évoqué le cas d’un sexagénaire de Magdebourg soupçonné d’avoir cumulé près de 90 vaccinations anti-Covid pour engranger les certificats associés et les revendre à des réfractaires.
When, in 2022, the media reported about a man from Germany who received at least 90 vaccinations against SARS-CoV-2, we (as many others) wondered what kind of consequences such hypervaccination would have on the immune system. 2/19 pic.twitter.com/U7CvK4wKv9— Kilian Schober (@kischober) March 5, 2024
Une enquête judiciaire a été ouverte à l’encontre de cet homme pour des allégations de fraude, mais aucune action pénale n’a été engagée jusqu’alors, selon l’étude. Le parquet a récolté les preuves de 130 vaccinations sur 9...
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06/03 - Covid-19 en Espagne : le scandale de corruption qui ébranle le gouvernement Sánchez
Un scandale dont l’exécutif espagnol se serait bien passé. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement socialiste est englué dans une affaire de corruption présumée autour d’un système de contrats d’achats de masques pendant la pandémie de Covid-19. Et ce mercredi 6 mars, une première tête est tombée. Il s’agit d’Álvaro Sánchez Manzanares, un haut fonctionnaire du ministère des Transports qui dirigeait jusqu’alors l’entité chargée des ports. "Une mise à pied" seulement, relativise l’actuel ministre des Transports, Óscar Puente, dont le prédécesseur, José Luis Ábalos, redevenu aujourd’hui membre du Cortes Generales - le Parlement espagnol - se trouve au cœur du scandale.
C’est en effet au sein même de son équipe que le montage crapuleux aurait été imaginé. Depuis plusieurs mois, son ancien bras droit et homme de confiance Koldo Garcia Izaguirre est accusé d’avoir joué un rôle clef dans une escroquerie de grande envergure. Et les soupçons autour de ce personnage qui a donné son nom à "l’affaire Koldo", également baptisée "Combine Koldo" par les journaux conservateurs, n’ont eu de cesse de grandir à mesure que l’enquête avançait. Au point, le 21 février dernier d’être arrêté par la Guarda Civil - la police espagnole - dans la ville portuaire d’Alicante au sud-est de l’Espagne.Pots-de-vin, contrats à 50 millions d’euros…
Il faut dire que les charges à son encontre sont lourdes. Selon nos confrères du quotidien espagnol El País, Koldo Garcia Izaguirre aurait touché des pots-de-vin sur des achats de masques sanitaires "via des...
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06/03 - Présidentielle américaine : ces républicains qui continuent de bouder Trump
Au lendemain du Super Tuesday, évènement électoral des primaires américaines durant lequel Donald Trump a raflé les votes de plusieurs Etats clés, entrainant l’abandon de sa seule adversaire Nikki Haley ce mercredi 6 mars, son intronisation à l’investiture républicaine ne fait plus de doute. Mais des éléments laissent à penser qu’après les primaires, le nécessaire élargissement de sa base aux électeurs modérés, et au-delà de ses fidèles partisans, ne sera pas si aisé. À la sortie des urnes, une série de sondages réalisés par les médias américains révèlent l’ampleur de la tâche pour l’ancien président. "Une petite mais significative partie des électeurs républicains des primaires disent qu’ils seraient tellement insatisfaits si Donald Trump devenait le candidat à la présidence du parti qu’ils ne voteraient pas pour lui aux élections générales de novembre", explique l’agence américaine Associated Press (AP).
En Caroline du Nord par exemple, 66 % des électeurs de Nikki Haley (son opposante principale jusqu’à ce mercredi) pensent que le milliardaire n’est pas apte, mentalement ou physiquement, à être président, selon un sondage de CNN. Et 81 % d’entre eux affirment qu’ils ne soutiendraient pas automatiquement le gagnant des primaires de leur parti. Dans cet Etat, cette part des républicains soutenant l’opposante représente environ 30 % des voix républicaines. Une proportion qui pèsera dans la balance lors du vote présidentiel final. Donald Trump, cerné par les procès, "devrait s’inquiéter de l’unification du parti républicain",...
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06/03 - Primaires républicaines : Nikki Haley jette l’éponge face à Trump
Le match entre Trump et Biden se profilait déjà après le "Super Tuesday"... L’ancienne ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a annoncé, ce mercredi 6 mars, qu’elle mettait un terme à sa campagne pour l’investiture républicaine, laissant l’ancien président Donald Trump seul en lice pour la présidentielle de novembre.
"C'est maintenant à Donald Trump de mériter les voix de ceux, dans notre parti et au-delà, qui ne l'ont pas soutenu et j'espère qu'il va le faire", a indiqué Nikki Haley depuis Charleston (sud-est), ville de l'Etat de Caroline du Sud dont elle a été gouverneure.
Haley: The time has now come to suspend my campaign. I have no regrets pic.twitter.com/tomRn7V6xq— Acyn (@Acyn) March 6, 2024
Donald Trump et l'actuel président Joe Biden ont tous les deux appelé les électeurs de Nikki Haley à les rejoindre. L'ancien président, qui devrait être désigné comme le candidat républicain lors de la convention du parti cet été, a invité les soutiens de Nikki Haley à rallier le "le plus grand mouvement de l'histoire" des Etats-Unis tandis que le démocrate, lui aussi quasiment assuré d'être au rendez-vous de la présidentielle de novembre pour son parti, a affirmé qu'il y avait "une place pour eux" dans son camp. Joe Biden a par ailleurs salué le "courage" de la candidate républicaine pour avoir défié Donald Trump.Trump net vainqueur
L’ancien président Trump (2017-2021), candidat à l’élection de novembre, l’a emporté dans quasiment tous les Etats - 14 sur 15 - en jeu au cours de la grande journée électorale de...
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06/03 - Drame lors d’un pèlerinage en Israël : Netanyahou mis en cause par une commission d’enquête
C’est une nouvelle épine dans le pied pour le Premier ministre israélien en pleine guerre face au Hamas. La commission d’enquête israélienne sur une bousculade ayant entraîné la mort de 45 personnes lors d’un pèlerinage juif au Mont Meron en avril 2021 a conclu à la "responsabilité personnelle" de Benyamin Netanyahou, dans son rapport publié mercredi 6 mars.
"Nous sommes arrivés à la conclusion que le Premier ministre Benyamin Netanyahou a une responsabilité personnelle" dans cette tragédie, indique ce rapport, car il était censé "savoir que le site […] avait été mal entretenu pendant des années" et pouvait représenter "un risque pour les nombreux participants" au pèlerinage marquant la fête juive de Lag Baomer.
Benjamin Netanyahou a, avec ses services, la responsabilité "d'identifier pro-activement" des problèmes représentant "un risque pour des vies humaines", et n'a "pas agi comme on peut l'attendre d'un Premier ministre pour corriger cet état de fait", dit encore la commission d'enquête.Des mises en garde sur l'équipement du site
Chargé de superviser le fonctionnement des institutions publiques, le bureau du contrôleur d'Etat avait à deux reprises, en 2008 et 2011, mis en garde sur les déficiences de l'équipement du site au mont Meron.
Quarante-cinq personnes, dont des enfants, étaient morts dans une cohue géante le 30 avril 2021 lors d'un pèlerinage religieux annuel réunissant des dizaines de milliers de juifs orthodoxes au Mont Meron, dans le nord du pays, autour du tombeau présumé de Rabbi Shimon Bar...
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06/03 - Un "bouclier cyber" : ce nouvel outil de l’UE pour se protéger des attaques
C'est un nouvel outil qui vise à mieux se protéger des attaques informatiques. L'Union européenne va se doter d'un "bouclier cyber", ont annoncé, mercredi 6 mars, les 27 pays membres dans un communiqué. Afin de mieux détecter d'éventuelles cyberattaques, qui se sont multipliées depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, l'UE va se doter d'un système d'alerte, étendu à l'ensemble de son territoire.
La détection sera confiée à un réseau européen de six ou sept "cyber hubs", selon ce communiqué. Equipés de supercalculateurs et de systèmes d'intelligence artificielle, ils fonctionneront sur le modèle du système de satellites Galileo, avait indiqué la Commission européenne lors de la présentation l'an dernier de ce projet de "cyber bouclier".Réduire le temps de détection d'une attaque informatique
L'idée est de réduire au maximum le temps de détection d'une attaque informatique sur des infrastructures européennes (hôpitaux, réseaux énergétiques, etc) afin de mieux la contrer. Il s'écoule aujourd'hui en moyenne 190 jours entre le début de la diffusion d'un malware, logiciel malveillant, et le moment où on le détecte, soulignait en avril dernier la Commission.
L'UE va également se doter d'une "réserve cyber", constituée de plusieurs milliers d'intervenants, des prestataires publics et privés, sur la base du volontariat, pour soutenir l'effort de défense en cas d'attaque. Un Etat membre, une institution et certains pays tiers associés, comme la Suisse ou la Norvège, pourront faire appel à cette "réserve"...
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06/03 - Livres : Antoinette Fouque, une pionnière du féminisme mise à l’honneur
C’était il y a cinquante ans, Antoinette Fouque créait les éditions Des Femmes où dialogueront essais, romans, poèmes et défenses des militantes à travers le monde – publiant notamment Hélène Cixous, Chantal Chawaf, la Basque Eva Forest, l’Egyptienne Nawal El Saadawi, l’Argentine Silvina Ocampo, l’Américaine Anne Sexton ou encore les Brésiliennes Clarice Lispector et Conceição Evaristo. C’était il y a dix ans, disparaissait cette intellectuelle inclassable, née à Marseille en 1936, au terme d’une vie intense marquée par des prises de position singulières dans les domaines de la psychanalyse, de la politique, de la philosophie et de l’écriture.
Autant de (bonnes) raisons pour évoquer en cette semaine internationale des droits des femmes cette grande figure encyclopédique qui pourrait inspirer bien des générations futures. A lire sa notice biographique, l’on se rappelle qu’elle fut plus d’une fois pionnière. Thésarde sur l’avant-garde littéraire, avec Roland Barthes, psychanalyste dans le sillage de Jacques Lacan, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF), en octobre 1968, elle invente "Psychanalyse et Politique", un groupe de recherche d’analyse de l’inconscient par le politique et du politique par la psychanalyse, tandis qu’elle sera la première femme du mouvement à être élue (au nom des radicaux de gauche) au Parlement européen où elle assurera la vice-présidence de la Commission des droits des femmes. Elle fut également membre de l’Observatoire de la parité de 2002 à 2010.
Après avoir mis en...
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06/03 - Yémen : une explosion près d’un navire au large d’Aden
L’accord de trêve est "dans les mains du Hamas" a déclaré le président américain, ce mardi 5 mars. Le quatrième jour de négociations entre Israël, l’organisation terroriste palestinienne et les médiateurs du conflit débute au Caire. Pendant ce temps, l'ONU appelle à "inonder Gaza" d’aide alimentaire pour permettre à la population de survivre dans une situation humanitaire terrible, alors que la famine gagne la zone et que des cas de décès d’enfants pour malnutrition sont rapportés par les hôpitaux.
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis pressent le Hamas d’avancer dans l’accord de trêve
⇒ L'ONU appelle à une aide humanitaire massive et d’urgence à Gaza
⇒ Une explosion près d'un navire au Yémen Une explosion près d'un navire au Yémen
Une explosion a été signalée près d'un navire au large du Yémen, où les rebelles houthistes multiplient les attaques contre la marine marchande, a indiqué mercredi la société de sécurité maritime Ambrey.
"Un navire proche a signalé une explosion à proximité d'(un) vraquier battant pavillon de la Barbade et appartenant à une compagnie américaine", a rapporté la société britannique, en précisant qu'il se trouvait à 57 milles nautiques (105 km) au sud-ouest de la ville d'Aden.Les Etats-Unis appellent le Hamas à accepter la trêve
Joe Biden a exhorté le Hamas à accepter un cessez-le-feu à Gaza avant le ramadan qui débutera le 10 ou le 11 mars, à l’issue d’une troisième journée de pourparlers mardi 5 mars au Caire entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. "C’est dans les mains du Hamas", a...
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06/03 - Ukraine : des frappes russes sur Odessa pendant une visite de Zelensky
L’armée russe a effectué, ce mercredi 6 mars, des frappes sur Odessa qui ont fait cinq morts au moment où le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis étaient en déplacement dans ce grand port du sud de l’Ukraine.
"À la toute fin (de la visite, ndlr), nous avons entendu le son des sirènes antiaériennes et des explosions tout près de nous. Nous n’avons pas eu le temps de nous mettre à l’abri", a raconté Kyriakos Mitsotakis à l’issue des bombardements, évoquant "une expérience impressionnante". Les militaires russes "ne se soucient pas de savoir si (les cibles) sont des militaires ou des civils (...), de savoir s'il s'agit d'invités internationaux. Ces gens s'en moquent", a pour sa part réagi Volodymyr Zelensky. A Moscou, le ministère russe de la Défense a revendiqué un tir de missile sur une zone portuaire commerciale d'Odessa, affirmant y avoir touché un "hangar" dans lequel "des drones navals étaient préparés pour le combat par les forces armées ukrainiennes".
Les frappes ont eu lieu après une visite par les deux dirigeants du port, essentiel pour les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, où Volodymyr Zelensky a expliqué les efforts entrepris "pour restaurer et renforcer la route maritime ukrainienne", selon Kyriakos Mitsotakis, d'après la traduction de ses propos.
Les infos à retenir
⇒ L’opposant Garry Kasparov placé sur la liste des "terroristes" par Moscou
⇒ Les alliés se réuniront à Kiev jeudi 7 mars
⇒ Ioulia Navalnaïa appelle à la...
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06/03 - Déficit public : Le Maire fixe un calendrier budgétaire jusqu’en 2032
Il veut coûte que coûte réduire la dépense publique. Dans une interview au journal Le Monde, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, annonce qu’au-delà des 10 milliards d’euros d’économies -"pas un coup de rabot mais un frein d’urgence"-, d’autres étapes interviendront. Le déficit public sera "significativement au-delà des 4,9 %" en 2023, soit l’objectif fixé par le gouvernement, en raison de moindres rentrées fiscales, a-t-il prévenu.
Ces coupes, qui visent notamment la transition écologique, le travail ou l’éducation, doivent permettre au gouvernement de respecter son objectif de réduire le déficit public à 4,4 % du produit intérieur brut en 2024, le tout sous le regard des agences de notation.
"A un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins", selon Bruno Le Maire.Un possible projet de loi de finances rectificative à l’été
Il a répété que cette baisse des dépenses n’était qu’une première étape, avant un possible "projet de loi de finances rectificative à l’été, si nécessaire", puis la nécessité de trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2025. Le gouvernement a dû abaisser sa prévision de croissance à 1 % pour 2024, contre 1,4 % dans le budget initial - un chiffre nettement supérieur au consensus des conjoncturistes et que le Haut Conseil des finances publiques avait jugé "élevé" dès son dévoilement...
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06/03 - Dans le monde de la Tech, le capital-risque n’est plus la solution miracle
Le capital-risque est un catalyseur méconnu de nos vies quotidiennes. Nous n’utiliserions pas les réseaux sociaux de Meta, la néobanque Revolut, ChatGPT d’OpenAI, la plateforme d’hébergement Airbnb ou l’application de VTC Uber - pour ne citer qu’eux - sans les financements décisifs des fonds de capital-risque au début de la vie de ses sociétés. Mais cette industrie est sur le point de connaître une transition brutale. Pour de nombreuses start-up, le capital-risque était un passage obligé pour obtenir rapidement des fonds capables de supporter les pertes pendant la période de création et de commercialisation d’un produit, avec des tours de financement progressifs : amorçage, puis séries A, B, C et au-delà.
Ce modèle développé dans la Silicon Valley s’est répandu à travers le monde comme la meilleure façon de développer rapidement des entreprises en alignant l’intérêt des investisseurs financiers avec ceux des entrepreneurs talentueux. La classe d’actifs a crû de manière exponentielle. Selon Preqin, un fournisseur d’informations financières, le capital-risque s’établit aujourd’hui autour de 2 000 milliards de dollars gérés, contre 200 milliards il y a dix ans. Au cours de la dernière décennie, 1 200 fonds de capital-risque ont vu le jour, marquant l’une des périodes les plus remarquables du secteur technologique.
Cette époque a vu affluer des centaines de milliards de dollars de la part d’investisseurs chevronnés, attirés par des promesses faramineuses de rendement. Les années 2021 et 2022 ont explosé les plafonds...
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06/03 - "Super Tuesday" : le match retour entre Trump et Biden se profile déjà
L’investiture républicaine approche à grands pas pour Donald Trump. L’ancien président de 77 ans a raflé, ce mardi 5 mars, la plupart des Etats en jeu lors de la grande journée électorale du "Super Tuesday". Il a été déclaré vainqueur de 12 Etats sur 15 par plusieurs médias américains. Parmi eux la Californie, la Caroline du Nord et le Texas.
Des résultats qui confirment son avance face à sa rivale républicaine Nikki Haley et qui ouvrent la voie pour à un nouvel affrontement avec Joe Biden. "Une soirée formidable, une journée incroyable" a-t-il salué devant ses partisans réunis dans sa résidence Mar-a-Lago, en Floride à l’issue de la journée. Seule note négative pour le camp trumpiste : Nikki Haley l’a privé d’un grand chelem en remportant le Vermont. Les résultats des Etats restants devraient être connus dans la matinée.
Côté démocrate, le président Joe Biden, 81 ans, brigue un second mandat et ne fait face à aucune opposition sérieuse. Il a remporté mardi soir les 13 premiers Etats en jeu, attaquant son potentiel futur rival au passage. Donald Trump est "déterminé à détruire notre démocratie" et il est "focalisé sur sa propre revanche et sa vengeance, pas sur le peuple américain", a-t-il affirmé dans un communiqué. Il ne règne pratiquement aucun suspense dans ce processus des primaires tant les deux candidats font quasiment cavalier seul, chacun dans son parti.Nikki Haley tiendra-t-elle ?
Depuis le 15 janvier et en dépit de ses ennuis judiciaires, Donald Trump a remporté quasiment toutes les primaires organisées par...
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06/03 - Cheveu étrangleur, syndrome de Kiss, noyade sèche… Les mythes et vérités de la pédiatrie
Non, le cheveu étrangleur n’est pas une légende urbaine. Même avec son nom loufoque, à peine plus évocateur que celui consacré par les pédiatres de "syndrome du tourniquet". Ce fameux cheveu étrangleur, qui peut aussi être un simple fil échappé d’un vêtement, ne va pas étouffer votre bout de chou. En revanche, il peut facilement s’entortiller (d’où le tourniquet) autour de l’un de ses minuscules orteils, où il va couper la circulation du sang. Le mignon arpion virera alors au rouge puis au violet-bleu et deviendra très douloureux. A ce stade, un passage par le bloc opératoire s’imposera sûrement…
Les jeunes parents peuvent en revanche se rassurer : la noyade sèche, la crise de foie et le coup de froid sont bien des mythes. Gudule, 5 ans, a peut-être bu la tasse à la piscine, mais il ne mourra pas dans son sommeil dans les jours qui viennent : il s’agit là d’une vraie fake news. Si Jérémie mange trop de chocolat, il sera barbouillé à coup sûr, il vomira peut-être, mais le foie n’a rien à voir là-dedans. Quant au froid, il facilite certes la vie des virus, mais ce sont bien ces microbes qui nous rendent malades et pas, à eux seuls, la baisse des températures ou l’oubli du bonnet."Les parents ne savent plus distinguer le vrai du faux"
"Toutes ces idées fausses, et bien d’autres, vous n’imaginez pas à quel point elles sont répandues. Dans ma pratique d’urgentiste en pédiatrie, j’en entends tous les jours", soupire le Dr Nicolas Winter. Plus connu sous le pseudo de "To be or not Toubib", le trentenaire, star des...
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06/03 - Facebook, Google... Ce que change le règlement sur les marchés numériques pour les internautes
Facebook, Google Chrome, l’App Store… Autant de plateformes qui sont concernées par le nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA) qui entre en vigueur ce mercredi 6 mars. A cette date, les géants de la tech - également appelés "contrôleurs d’accès" dans le jargon juridique de l’Union européenne - vont devoir se conformer à ces règles draconiennes établies par l’UE.
Désignées début septembre par la Commission européenne, les cibles du DMA sont au nombre de six : Alphabet, Amazon, Apple, Meta et Microsoft côté américain, et ByteDance, propriétaire de TikTok, côté chinois. L’objectif : ouvrir les plateformes, propriétés de ces entreprises, à la concurrence.
Ainsi, depuis le début de l’année, les groupes concernés multiplient les annonces pour se conformer aux règles. Certains changements ont déjà été opérés et sont bénéfiques aux consommateurs. A commencer par l’ouverture inédite aux iPhone à d’autres boutiques que son App Store, annoncée par Apple - à contre-coeur - en janvier. La marque à la pomme est particulièrement hostile au DMA, ayant construit son succès sur un écosystème fermé dont elle contrôle tous les paramètres.Consentement des utilisateurs
De son côté, Google a désormais l’interdiction d’exploiter le quasi-monopole de son moteur de recherche pour mieux référencer ses propres services, à l’instar du comparateur de prix Google Shopping. Le géant américain a ainsi promis de remanier ses pages de résultats des recherches en ligne, pour mettre mieux en valeur des liens vers des sites concurrents.
Des alternatives...
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06/03 - Glenn Fogel, PDG de Booking : "Les prix des logements pour les JO finiront par baisser"
Frontières fermées, villes désertes et avions collés au tarmac : la pandémie de Covid-19 avait mis sur pause l’industrie du tourisme. Cette page douloureuse semble sur le point d’être tournée. C’est en tout cas ce que traduisent des derniers résultats de l’un des géants du secteur, le site de réservations d’hôtels en ligne Booking.com. Celui-ci vient d’annoncer un record de chiffre d’affaires annuel de plus de 21 milliards de dollars, en hausse de 25 % par rapport à 2022. Auprès de L’Express, Glenn Fogel, son patron, mentionne la "revanche" prise par les voyageurs frustrés durant la crise sanitaire. Et s’exprime sur les énormes défis à venir, avec le déploiement rapide de l’intelligence artificielle générative, ainsi que le réchauffement climatique, qui devraient chacun à leur manière, repenser notre manière de parcourir le monde. Entretien.
L’Express : Booking a publié des résultats financiers en forte hausse au titre de 2023. Le tourisme mondial a donc bien tourné la page du Covid ?
Glenn Fogel : Notre plateforme a enregistré plus d’un milliard de nuitées réservées l’an dernier ! Nous sommes plus que satisfaits de nos performances, qui reposent sur une amélioration de nos services à long terme, aussi bien pour les consommateurs que pour les hôtels partenaires. Ceci nous laisse penser que les bases du futur de l’entreprise sont posées. Nous nous attendons d’ailleurs à une excellente année 2024. Il est vrai que beaucoup de régions dans le monde ont dépassé la crise sanitaire. Dans l’impossibilité de voyager pendant...
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06/03 - Faux SMS et arnaques en ligne : le nouveau terrain de jeu des ados
Sur la messagerie Telegram, "CRN" a un message important à transmettre à ses abonnés. Il sera "totalement indispo jusqu’à début mars". "Je ne prends aucune commande", ajoute le propriétaire de ce profil qui vend pêle-mêle des formations aux arnaques en ligne, des listes de numéros de portables et des packages pour lancer des attaques d’hameçonnage via SMS. Et pour cause : le jour où il poste son message, les vacances de février 2023 viennent de commencer dans la zone C. Ce jeune homme aux cheveux bouclés est un lycéen parisien de 16 ans. Arrêté depuis, il vendait des kits permettant de faire main basse sur les informations bancaires des quidams.
Ce genre de profil est devenu monnaie courante dans les arnaques en ligne. Une chaîne criminelle très organisée, avec ses spécialités et son jargon. Les kits sont appelés les "scama", les listes de téléphones les "NL", et les supports pour récolter les informations volées les "rez". Ce monde fait rêver des jeunes en quête d’argent facile. "C’est presque un jeu, une manne pour s’acheter un iPhone ou financer ses sorties, sans aucune prise de conscience du trouble généré", déplore le commissaire Fabrice Billot, le chef de la brigade de lutte contre la cybercriminalité, l’un des services de la préfecture de police de Paris qui suit ces affaires avec la brigade des fraudes aux moyens de paiement.
Tout commence par le vol de données personnelles à la suite d’un hameçonnage effectué par SMS ou par mail. En clair, ces messages prétendument envoyés par Chronopost, Netflix ou...
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06/03 - Transition énergétique : les (trop) belles promesses de l’hydrogène
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, vous allez assister à un petit cours de physique avec Julie Thoin-Bousquié, Valentin Ehkirch et Baptiste Langlois, journalistes au service Economie de L’Express.
RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPE
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture, présentation et montage) et Jules Krot (réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Sébastien Salom-Gomis/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Pour préparer cet épisode chers auditeurs, j’ai dû me replonger dans un cours de physique niveau lycée et j’ai même retrouvé un outil qui va peut-être rappeler de mauvais souvenirs à certains d’entre vous : le tableau périodique des éléments. Ce qui nous intéresse sur ce tableau de Mendeleïev c’est la première case, tout en haut de la première colonne : un H pour hydrogène. Alors je vous épargne le passage sur les protons et les neutrons. Mais j’ai tout de même noté quelques faits sur ce gaz : l’hydrogène, c’est par exemple l’élément le plus abondant de l’Univers, il est présent en grande quantité dans les étoiles et les planètes gazeuses. II est aussi inodore, incolore, et très léger. Mais surtout : l’hydrogène est considéré depuis plusieurs années comme un élément clef de la transition énergétique. Il représente à lui seul...
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05/03 - Colombie : Necocli, ce port de pêche théâtre d’un flux migratoire "inédit" vers les Etats-Unis
Les matins, vers 7 heures, l’embarcadère de Necocli ressemble à une ruche. Pedro Carrillo se fraye un chemin entre les voyageurs qui s’apprêtent à partir pour le grand voyage vers les Etats-Unis. La première étape de leur dangereux périple consiste en une traversée de dix heures en bateau à travers le golfe d’Uraba. Ils atteindront alors la localité de Capurgana, à 70 kilomètres de là – également en Colombie, mais à la frontière panaméenne. Ensuite, un autre obstacle naturel attend les migrants : la forêt du Darien. Au Panama, cette épaisse jungle montagneuse, vaste comme la Belgique, constitue une barrière naturelle qu’aucune route n’a jamais traversée. Puis il restera à parcourir tous les autres Etats d’Amérique centrale – Costa Rica, Nicaragua, Honduras, Guatemala, Mexique – pour rejoindre le Texas, au terme d’un voyage de 3 500 kilomètres et de plusieurs semaines.
Pour le moment, Pedro Carrillo se contente d’aborder les passagers pour leur vendre des sacs-poubelles, indispensables pour protéger les bagages à bord du bateau. Mais bientôt, lui aussi s’élancera. Cela fait un mois que ce trentenaire vénézuélien dort dans une tente de fortune plantée sur la plage voisine dans l’attente de traverser le golfe d’Uraba. "J’essaye de me faire un petit peu d’argent pour payer la traversée", explique l’habitant provisoire de Necocli, le petit port de pêche devenu un "hub" international.En dix ans, 216 fois plus de migrants
La traversée du Darien n’est pas un phénomène nouveau. "Des vestiges de l’époque maya [NDLR : qui a...
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05/03 - Paris 2024 : jauge, billetterie... Les détails de la cérémonie d’ouverture des JO
La jauge des spectateurs qui pourront assister à la parade fluviale de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 le long de la Seine, a été fixée à 326 000 personnes, dont 222 000 munis de billets gratuits, a annoncé ce mardi 5 mars le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Devant la commission des Lois du Sénat, le ministre a précisé que 104 000 spectateurs payants seraient accueillis sur les quais bas et certains ponts, 222 000 sur les quais hauts et il a chiffré à environ "200 000" les personnes qui suivront la cérémonie depuis des immeubles donnant sur la Seine. Alors qu’il avait initialement envisagé la mise en place d’une billetterie accessible à tous, l’exécutif a finalement décidé de confier la distribution des tickets gratuits aux partenaires institutionnels franciliens (Etat, villes hôtes, région Ile de France, Paris 2024). "Ces tiers de confiance", comme les a nommés Gérald Darmanin, proposeront à des personnes qu’ils auront choisies de s’inscrire ensuite sur le site internet utilisé pour l’acquisition des places payantes. Ils recevront alors un QR code. Dans la pratique, à titre d’exemple, un "Thierry de Béziers" ne pourra pas acquérir de place gratuite sauf à connaître un "tiers de confiance" francilien.
Gérald Darmanin a précisé devant les sénateurs que l’opération de distribution des billets gratuits serait dirigée par le délégué interministériel aux JO. Toutes ces places devront être distribuées fin mai, a-t-il ajouté.Une flotte de 180 bateaux
Le ministre a fait valoir que la...
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05/03 - Arnaques en ligne : l’escroquerie au faux conseiller bancaire, "phénomène de 2023"
La méthode de l’escroquerie au faux conseiller bancaire gagne du terrain, selon la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr. Dans son rapport annuel publié mardi 5 mars, le site gouvernemental de sensibilisation et d’aide aux victimes de crimes numériques a estimé que cette forme d’arnaque en ligne était le "phénomène de 2023".
Concrètement, des escrocs usurpent le numéro d’appel du service client de la banque de la victime et, grâce à leur ton assuré et à de bons renseignements, la poussent à valider des achats en ligne ou des transferts d’argent. Une technique qui semble donc gagner du terrain selon la plateforme gouvernementale : en 2023, les visites de la page web dédiée à ce type d’arnaques ont ainsi augmenté de 78 % par rapport à l’année précédente.
Une technique classée dans la catégorie du hameçonnage (ou phishing) : un type d’arnaque sous forme d’une demande urgente d’information ou d’argent venant d’un organisme en apparence légitime. Le faux conseiller bancaire est ainsi devenu la cinquième escroquerie par hameçonnage la plus consultée sur le site Cybermalveillance.gouv.fr. Elle reste toutefois loin derrière les fausses amendes pour infraction routière ou pédopornographique.
Plus généralement, l’hameçonnage est la principale menace rapportée dans les 282 000 demandes d’assistance reçues en 2023 par Cybermalveillance.gouv.fr. Des appels à l’aide en hausse de 13 % sur un an pour les particuliers. En cause, selon le rapport de la plateforme : "Un véritable écosystème cybercriminel de l’hameçonnage." "On peut...
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05/03 - Israël et l’Eurovision : un concours qui se veut "apolitique" (quand ça l’arrange)
Le conflit à Gaza s’est invité dans les universités américaines, les tribunaux, les manifestations féministes, la dernière conférence sur le climat, la 49e cérémonie des Césars… Il n’y avait pas de raison que l’Eurovision fasse exception. Le concours, habitué depuis bien longtemps à faire le grand écart entre ABBA et la géopolitique, est traversé depuis plusieurs semaines par une polémique autour d’Israël. L’artiste Eden Golan a été choisie pour représenter l’Etat hébreu le 11 mai prochain à Malmö, en Suède. Sa participation n’est toutefois pas encore assurée. En cause, les paroles de sa chanson, jugées trop politiques par l’organisation. Lequel rappelle sur son site Internet : L’Eurovision "est un événement apolitique. Tous les diffuseurs participants, y compris le diffuseur hôte, seront responsables de veiller […] à ce que le concours ne soit en aucun cas politisé…". Pas de message politique. Dont acte. Que reprochent au juste les organisateurs à la première version du titre October Rain (Pluie d’octobre) présenté par Israël ? Certains passages feraient trop explicitement référence à l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Les voici. Chacun jugera : "Quelqu’un a volé la lune ce soir, a pris ma lumière, tout est noir et blanc. […] Il n’y a plus d’air à respirer… C’étaient tous de bons enfants, chacun d’entre eux."
Après avoir dans un premier temps refusé de changer les extraits incriminés, la société de radiodiffusion publique israélienne (KAN) a fait marche arrière, acceptant de revoir sa copie plusieurs fois. "Au moment...
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05/03 - "Le bureau qui rend fou" de l’Elysée, Souzy-la-Briche... Dans le secret des lieux du pouvoir
Le "bureau qui rend fou" de l’Elysée, la ruche de Matignon, le fort de Brégançon, les chasses présidentielles, mais aussi la brasserie Lipp, Saint-Germain-des-Prés ou la tribune du Stade de France… Dans la lignée du mythique inventaire Les Lieux de mémoire de Pierre Nora, Les Lieux du pouvoir (Perrin) dévoile une histoire secrète et intime de notre République. Rarement palais, hôtels particuliers, résidences, cercles et cantines influentes n’auront été aussi finement scrutés, des entrailles du bunker "PC Jupiter" jusque dans les airs, à bord de l’avion présidentiel. Sous la direction de Sébastien Le Fol, ex-directeur de la rédaction du Point, cet ouvrage collectif réunit la fine fleur du journalisme (Solenn de Royer, Nathalie Schuck, Florent Barraco…) comme des écrivains de talent qui ont pu prêter leur plume à des puissants (Camille Pascal, Sylvain Fort…).
Nos lecteurs y retrouveront deux signatures de L’Express, Laureline Dupont et Louis-Henri de La Rochefoucauld. La première s’est aventurée par-dessus le mur de buis de la gentilhommière de Souzy-la-Briche, afin de raconter un manoir méconnu qui, dans les années 1980, a abrité la famille clandestine de François Mitterrand, sa compagne "morganatique" Anne Pingeot et leur fille Mazarine, avant de devenir le lieu de repos des Premiers ministres. Le second s'est promené dans les cénacles chics de la capitale, du très aristocratique Jockey Club immortalisé (et fantasmé) par Marcel Proust ("les demi-dieux du Jockey") au Siècle, bien plus prosaïque réseau...
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05/03 - Hermès : trahison, emprise… Enquête sur les milliards "évaporés" de l’héritier
Mai 2018, Séville. Fleuristes, paysagiste, cochers, musiciens, danseurs, deux chefs étoilés Michelin, c’est parti pour le tourbillon andalou, trois jours et trois nuits, moyens mirobolants et goût parfait. Nicolas Puech, un arrière-petit-fils du fondateur Thierry Hermès, propriétaire de 5,8 % des actions de la maison de luxe, disposant d’une fortune de 10 milliards de francs suisses - cheveux blancs, yeux clairs, culture exquise - fête ici ses 75 ans. Et que lui paraissent lointains les tourments de ses ombreuses années 2010 qui l’opposèrent à sa famille, celle-ci lui reprochant d’avoir trahi en permettant à LVMH de monter au capital de leur auguste enseigne, et celles, plus anciennes encore, plus douloureuses aussi, où ces mêmes parents tentèrent de le détourner de ses amours. Eclairés par des cierges blancs, embaumés par les brassées de lys, 70 invités, aucun Hermès, chambres réservées à l’Alphonse XIII, déplacements en calèche, et l’apothéose en ce palais de Lebrija, une magnificence mise en scène par Alejandro Muguerza, l’homme qui organise les fêtes des Obama. Avant le spectacle de flamenco, dîner servi par une nuée de serveurs gantés.
Au centre de la salle, la table du roi de la fête, celle où il a placé ses intimes ; à sa droite, Farah Diba, la troisième épouse du chah d’Iran, qui fit le voyage en compagnie de Frédéric Mitterrand, amie si chère, amie ruinée que le milliardaire envisage d’épouser. Des noces arrangées entre l’impératrice déchue et le célibataire endurci, si docile. À droite encore, Jadil...
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05/03 - "Stonehouse" : une mini-série hilarante sur un piètre espion
Au cinéma, les affaires d’espionnage sont une mine d’effrois ou d’hilarités selon qu’il s’agit d’un film dramatique ou d’une comédie. Mais si un film dramatique peut se passer d’hilarité, en revanche, une comédie ne peut se passer de cet effroi qu’on appelle le suspens. Démonstration avec la mini-série britannique Stonehouse : député, amant et espion, diffusée sur Arte, avec, dans le rôle-titre, Matthew Macfadyen (qui fut l’inoubliable gendre de Logan Roy, alias Rupert Murdoch, dans la série Succession).
Tout part d’une histoire vraie (youpi !). John Stonehouse a vraiment existé et il fut effectivement député, espion et mari adultère. Né en 1925, élu député de Wednesbury (Angleterre) de 1957 à 1976, avec un intermède de juillet 1968 à juin 1970 durant lequel il a occupé le poste de ministre des Postes, un portefeuille qui semble sorti d’une pièce de Feydeau.Lâche, bête... et hilarant
Stonehouse a commencé à travailler pour les services secrets tchécoslovaques dès l’année 1962, alors qu’il était au ministère de l’Aviation. Il touche assez d’argent des communistes pour investir dans des combines financières frauduleuses, maladroites et de plus en plus visibles. Sur le point d’être découvert, il ne trouve rien de mieux que de disparaître, le 20 novembre 1974, laissant derrière lui une femme, deux enfants et un Premier ministre, Harold Wilson, dans la panade. A sa lâcheté il ajoute la bêtise de mettre en scène sa mort par noyade du côté de Miami. Déclaré mort, supposément dévoré par les requins, il est arrêté par la police le...
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05/03 - Xiang Biao : "Les jeunes Chinois sont beaucoup plus pessimistes qu’avant"
Directeur de l’Institut Max-Planck pour l’anthropologie sociale et ancien professeur à Oxford, Xiang Biao est l’un des plus éminents spécialistes de la Chine. Il s’intéresse particulièrement à la jeunesse, dont il a mis en évidence dans ses travaux la tendance récente au repli sur soi. Le contexte de chômage élevé de cette tranche d'âge inquiète particulièrement les autorités, alors qu'a débuté ce mardi 5 mars la session annuelle du Parlement, événement majeur de la vie politique chinoise.
L'Express : Comment les jeunes Chinois sont-ils affectés par le ralentissement économique de leur pays ?
Xiang Biao : Il les affecte de manière beaucoup plus significative que les personnes plus âgées, qui ont profité de la croissance rapide des quarante dernières années et possèdent de l’épargne, des biens immobiliers. Les jeunes diplômés actuels ont grandi avec des attentes élevées concernant leur avenir. L’écart avec la réalité est très difficile à vivre pour eux. Il y a moins d’emplois, moins d’opportunités de carrière. Et pour ceux qui trouvent un travail, les conditions sont plus dures, car les entreprises se livrent désormais une concurrence féroce, comme dans l’informatique.
Il existe bien sûr des différences entre les groupes sociaux. Ceux qui ont grandi dans les grandes villes, et rêvaient de voyager et d’avoir des emplois très rémunérateurs à Pékin et à Shanghai, doivent y renoncer. Mais leurs parents ont les moyens de les loger et de les aider : ils peuvent donc se permettre de refuser des petits boulots peu qualifiés, de...
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05/03 - Finances publiques : l’écologie reste une variable d’ajustement
Avec déjà quatre budgets verts à son actif, on croyait la France à jour en matière de comptabilité environnementale. Las, c’est loin d’être le cas. Dans une note récente, des hauts fonctionnaires du réseau Le Lierre fustigent la direction prise par les finances publiques nationales, qu’ils jugent déconnectées des enjeux climatiques. "Les mauvaises pratiques ont la vie dure", signale l’un des auteurs. En témoigne la séquence récente qui a vu l’Etat reculer sur la taxation du gazole non routier destiné aux agriculteurs puis raboter d’un milliard d’euros le dispositif MaPrimeRénov. Il n’y a toujours personne à Bercy pour dire stop lorsqu’il s’agit de sabrer dans des mesures écolos, déplore ce collectif.
"Pis, c’est l’ensemble du cadre général qu’il faut revoir au plus vite", estime l’expert. L’estimation de la dette, qui sert de boussole à la programmation des finances publiques, ne reflète ni notre passif écologique au regard de la préservation ou de la restauration des écosystèmes, ni l’ardoise liée à notre inaction face au réchauffement climatique. Or cette "dette grise" s’accroît d’année en année, constate la note.Sortir du déni
"En matière d’adaptation, il nous faudrait anticiper des coûts de dépollution des sols, ou provisionner des ressources pour le déplacement de certaines activités humaines menacées par les inondations, pour ne citer que deux exemples", détaille un auteur. Le tri entre dépenses vertes, neutres et brunes ne satisfait pas non plus ce haut fonctionnaire. De nombreuses dépenses publiques - subventions,...
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05/03 - Les "idées irréfléchies" de Macron à l’international : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Attal, les agriculteurs et l’autorité
François Soquet, Ugine (Savoie)
Le 30 janvier, Gabriel Attal, dans sa déclaration de politique générale, marquait sa détermination dans deux phrases chocs : "Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies ! Tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter !" Trois semaines plus tard, à coups de lisier et de tracteurs "défonceurs", des édifices sont "salis", des panneaux, "dérobés et cassés", sous l’œil impassible des forces de l’ordre. Quelle que soit la justesse du combat, il y a là un télescopage bien inconfortable… ("Salon de l’agriculture : la mise en garde de Gabriel Attal", publié sur Lexpress.fr le 26 février)Les idées irréfléchies de Macron
Paul Perret, Montmorency (Val-d’Oise)
Pour juger de la qualité d’une personne, je me suis toujours posé la question suivante : "Si j’avais une entreprise, lui en donnerais-je la direction ?" Au vu des résultats d’Emmanuel Macron en matière d’économie, d’immigration, de sécurité et de ses idées irréfléchies à l’international – coaliser les Etats contre le Hamas, possiblement engager l’armée française sur le front ukrainien –, la réponse paraît évidente. Il n’est ni de Gaulle ni Clemenceau. Il ferait en revanche un très bon Jack Lang. ("Envoi de troupes en Ukraine : le pavé dans la mare d’Emmanuel Macron", publié sur Lexpress.fr le 27 février)Du pont Alexandre-III au pont Navalny ?
Xavier Viollet, Paris
La France s’honorerait en rebaptisant provisoirement à Paris le pont Alexandre-III "pont Alexeï-Navalny", au moins pendant la durée des JO. Ce...
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05/03 - Tesla : le "Vulkan Gruppe", ce collectif derrière le sabotage d’une usine en Allemagne
Leur mode opératoire est désormais identifié. Le collectif baptisé "Vulkan Gruppe" - ou le groupe de volcans, en français - a revendiqué ce mardi 5 mars le "sabotage" d’une usine de Tesla, située à Grünheide, en banlieue de Berlin. Le fabricant américain de voitures électriques a annoncé avoir été contraint de mettre en arrêt sa production dans cette zone, à la suite d’un incendie visant un pylône électrique à proximité du site. Le préjudice est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros.
"Avec notre sabotage, nous nous sommes fixés pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la gigafactory" de Tesla, a ainsi publié le groupe, classé comme extrémiste de gauche par l’Office de protection de la Constitution, sur la plateforme Indymedia. Et de compléter : Tesla "mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main-d’œuvre et crache pour cela 6 000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine". Le patron de Tesla, Elon Musk, a réagit sur sa plateforme X (ex-Twitter) : "Ce sont soit les écoterroristes les plus stupides de la planète, soit les marionnettes de ceux qui n’ont pas de bons objectifs environnementaux", a-t-il fustigé.
Ce n’est pas la première fois que le collectif s’en prend à l’usine de Grünheide. Le "Vulkan Gruppe" était déjà soupçonné, en 2021, d’avoir mis le feu à six câbles à haute tension à proximité du site, alors que l’usine était encore en chantier. Même technique : après l’incendie, le groupe a posté un message sur la plateforme Indymedia, assurant que Tesla n’était...
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05/03 - Industrie de la défense : la nouvelle stratégie de l’UE pour moins dépendre des Etats-Unis
La Commission européenne a proposé, ce mardi 5 mars, de renforcer drastiquement l’industrie de défense de l’UE face à la menace russe, afin aussi de moins dépendre des Etats-Unis dans la production d’armements.
Dans le détail, elle propose que d’ici 2030, "50 % des équipements" militaires commandés par les Etats membres soient fournis par l’industrie européenne, a déclaré devant la presse sa vice-présidente, Margrethe Vestager, alors que 68 % des achats d’armement réalisés dans l’UE au profit de l’Ukraine se font auprès de fabricants américains, a précisé de son côté le commissaire européen Thierry Breton, en charge des industries de défense.
Bruxelles veut inciter les 27 à acquérir ensemble des équipements militaires en créant les conditions favorables pour des programmes d’achat en commun. "On n’est pas là pour financer" les achats d’armes mais pour aider les Etats membres à le faire mieux et ensemble, a précisé Thierry Breton.
La nouvelle stratégie de défense européenne, présentée mardi par la Commission, sera dotée d’un budget initial de 1,5 milliard d’euros. "Ce n’est pas beaucoup d’argent", a reconnu Margrethe Vestager. Mais cette somme servira d’incitation, de bonus pour les Etats membres à chaque fois qu’ils voudront mettre leurs ressources en commun pour acquérir ou développer la production d’armes en Europe, a-t-elle ajouté. "Le véritable financement viendra des Etats membres", a encore expliqué la commissaire à la concurrence.Concurrencer l'industrie de défense américaine
Les pays de l’UE ont dépensé 58...
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05/03 - Gaza : Biden appelle le Hamas à un cessez-le-feu en pleines négociations pour une trêve
Le président américain Joe Biden a appelé, ce mardi 5 mars, le Hamas à accepter un cessez-le-feu avant le ramadan dans la bande de Gaza pour dénouer les difficiles tractations des médiateurs qui tentent de parvenir à une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
"C’est dans les mains du Hamas", a déclaré Joe Biden, qui a dit craindre une situation "très dangereuse" si la trêve n’intervenait pas avant le début du mois sacré du jeûne musulman, le 10 ou le 11 mars. Il a ajouté que les Israéliens étaient "coopératifs" et qu’une proposition "raisonnable" était sur la table pour permettre une libération d’otages retenus à Gaza accompagnée d’une pause des combats.
Les infos à retenir
⇒ Les négociations continuent au Caire pour trouver un accord de trêve
⇒ Les villes de Rafah et Khan Younès, qui abritent de nombreux civils, ont de nouveau été bombardées pendant la nuit
⇒ Le Hamas annonce un nouveau bilan de 30 631 mortsTrouver un accord de trêve avant le ramadan
Les négociations entre le Hamas et les médiateurs internationaux continueront ce mercredi au Caire dans l’espoir de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza après quasiment cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Les médiateurs égyptiens, américains et qataris tentent d’arracher un compromis aux deux camps, afin d’obtenir un accord de trêve avant le début le 10 ou 11 mars du ramadan, mois sacré du jeûne pour les musulmans. Un tel accord permettrait notamment une libération d’otages retenus à Gaza en échange de...
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05/03 - Macron à Prague : la République tchèque, l’alliée indéfectible de l’Ukraine
"Nous devrions fournir à l’Ukraine tous les moyens pour l’aider à repousser l’armée russe hors de son territoire." En février 2023, tout juste élu président de la République, Petr Pavel a clairement affiché ses ambitions. Et, en proposant d’acheter des munitions hors de l’Union européenne, un an plus tard lors d’une conférence internationale organisée le 26 février à l’Elysée, le vétéran de l’armée tchèque prouve une nouvelle fois son indéfectible soutien à Kiev.
Petr Pavel avait ainsi évoqué quelque 800 000 de munitions qui pourraient être envoyées en Ukraine "en quelques semaines" si les financements nécessaires - 1,5 milliard de dollars, soit 1,38 milliard d’euros - étaient rassemblés. C’est d’ailleurs à ce sujet que son homologue français, Emmanuel Macron, est à Prague ce mardi 5 mars. A cette occasion, le chef de l’Etat français a appelé ses alliés européens à "ne pas être lâches". Et d’insister : "Il nous faudra être à la hauteur de l’Histoire et du courage qu’elle implique" face à "des puissances devenues inarrêtables".
Emmanuel Macron avait déjà affirmé, fin février, que Paris participerait à l’initiative tchèque, sans chiffrer sa contribution. A l’inverse, la Belgique a déjà promis 200 millions d’euros et les Pays-Bas, 250 millions. "Notre plan était là depuis des mois, mais la France a longtemps freiné au nom du'Buy European', alors qu’on n’a pas les capacités de production nécessaire : l’Europe a promis un million de munitions et nous n’avons même pas pu en fournir la moitié", souligne Pavel Fischer, président de la...
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05/03 - Travail : la souffrance psychique touche davantage les femmes
Non seulement la fréquence de la souffrance psychique liée au travail a fortement augmenté en France, mais elle affecte les femmes deux fois plus que les hommes, selon une étude de Santé publique France réalisée avant la pandémie de Covid. Publiée le 5 mars, elle exploite des données d’enquêtes transversales répétées reposant sur des médecins du travail volontaires.
Globalement "en 2019, la prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail - c’est-à-dire des troubles mentaux causés, ou aggravés, par le travail et ses conditions d’exécution - était plus de deux fois supérieure à celle de 2007. L’augmentation est particulièrement notable à partir de 2016", résument les auteurs dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Selon les auteurs, "ces augmentations peuvent être dues à de multiples détériorations des conditions de travail, mais elles pourraient également être en partie expliquées par une meilleure information des problèmes de santé mentale, provoquant une meilleure sensibilisation des médecins au diagnostic et une plus ample verbalisation des salariés", avancent-ils. Les troubles anxieux et dépressifs mixtes sont les affections psychiques les plus fréquemment signalées par les médecins du travail, suivis des troubles dépressifs.Les femmes deux à trois fois plus touchées
Une très grande disparité entre les sexes est aussi révélée par ces données. Les femmes sont ainsi "deux à trois fois plus" concernées que les hommes chaque année, révèle l’étude. Chez elles, la prévalence de la souffrance...
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05/03 - Diplomatie : le recul de la France sur la scène internationale, un signal inquiétant
Non, les Etats-Unis ne possèdent pas le plus large réseau diplomatique mondial. Avec 274 représentations (contre 271 pour Washington), la Chine se trouve en tête du dernier classement bisannuel établi par le groupe de réflexion australien Lowy Institute, et ceci pour la troisième fois. "Cela ne veut pas dire que les Chinois sont plus influents que les Américains, estime Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques. Mais cela rappelle la volonté de Pékin de devenir la première puissance mondiale, avec une politique étrangère qui se projette bien plus sur le long terme que celle des Occidentaux."
Le volontarisme chinois a inspiré depuis quelques années déjà la Turquie de l’ambitieux président Erdogan, qui a ouvert 24 ambassades, consulats et autres représentations depuis 2016. Dans le même temps, la France en a fermé 18… Résultat : la troisième place du classement, longtemps occupée par Paris, revient dorénavant à Ankara avec 252 représentations diplomatiques (contre 249 pour la France, derrière le Japon, avec 251). "La priorité a longtemps été de réduire les coûts au Quai d’Orsay, en supprimant des consulats et des instituts culturels, et en ouvrant moins de postes de diplomates", déplore Didier Billion.
Le classement du Lowy Institute envoie un signal inquiétant : sur la scène internationale, la France régresse. Difficile, dès lors, de gagner en capacité d’influence et de convaincre les autres Etats que le France, comme le défend Emmanuel Macron, peut s’imposer...
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05/03 - L’ONU, son agence pour les réfugiés palestiniens et Israël : la polémique en 5 actes
La polémique ne désenfle pas depuis le début de l’année entre l'ONU et Israël, qui avait déjà accusé certains employés de l’agence des Nations unies pour les réfugiés Palestiniens (UNRWA) à Gaza d’être impliqués dans le massacre de civils le 7 octobre…
Mais la tension a atteint son paroxysme ce lundi 4 mars, lors d’un violent échange d’accusations entre les deux parties : dans la même journée, l’armée israélienne a dénoncé l’emploi par l’UNRWA de centaines "terroristes" à Gaza, tandis que l’agence, elle, affirme que plusieurs de ses employés ont été torturés par Israël pour avouer leurs liens avec le Hamas.Acte I : le rappel de l’ambassadeur
L’annonce tombe vers 19h30 (heure française) lundi 4 mars : l’ambassadeur aux Nations unies d’Israël, Gilad Erdan, est rappelé par le ministre des Affaires étrangères Israël Katz. La raison ? Des "consultations immédiates à la suite de la tentative de passer sous silence le rapport sérieux de l'ONU sur les viols massifs commis par le Hamas et ses alliés le 7 octobre", qui s’apprête à être publié par les experts des Nations unies.
"Cela a pris aux Nations unies cinq mois pour finalement reconnaître les crimes sexuels", renchérit l’ambassadeur, évoquant la "honte de l'ONU exposée à la vue de tous", qui réclame régulièrement la démission du secrétaire général Antonio Guterres, et a accusé l'ONU "d’être elle-même une organisation terroriste à Gaza". Le porte-parole d’Antonio Guterres dément immédiatement ces accusations. "En aucun cas le secrétaire général n’a fait quoi que ce soit pour garder...
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05/03 - Energie : gigaoctets cherchent petits réacteurs nucléaires
"Vous êtes ingénieur nucléaire ? Bienvenue chez Microsoft !" Depuis plusieurs mois, le réseau professionnel LinkedIn voit régulièrement passer des offres d’emploi de la firme de Seattle, qui est en train de constituer une véritable équipe d’ingénierie nucléaire. Directrice des technologies nucléaires, directrice de "l’accélération du développement nucléaire", cette équipe – très féminine : chapeau, Microsoft ! - a une feuille de route claire, garantir "la faisabilité technique et l’intégration optimale des systèmes SMR et des microréacteurs".
Il y a quelques années, quand un géant du numérique parlait d’énergie, c’était généralement d’énergies renouvelables. D’ailleurs, le secteur reste un gros investisseur en la matière, décarbonation oblige. Avec le basculement vers l’énergie nucléaire, c’est autre chose qui se joue, au-delà du sujet environnemental : les Gafam ne veulent plus seulement être verts, ils veulent aussi sécuriser des quantités gigantesques d’électricité, disponibles en permanence.
C’est un fait connu : le numérique est un secteur électro-intensif. L’Agence internationale de l’énergie vient de le rappeler dans son bilan mondial sur l’électricité : la consommation d’électricité des centres de données, de l’intelligence artificielle (IA) et du secteur des cryptomonnaies pourrait doubler d’ici à 2026. Après une consommation mondiale estimée à 460 térawattheures en 2022, la consommation totale d’électricité des seuls centres de données pourrait atteindre plus de 1 000 térawattheures en 2026, demande à peu près...
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05/03 - Constitution : Nouvelle-Calédonie, Corse… Ces autres révisions encore en chantier
C'est une première révision de la Constitution depuis 2008. L’inscription de la "liberté garantie" de recourir à l’IVG, approuvée par le Parlement réuni en Congrès ce lundi 4 mars, demeure la première à aboutir sous la présidence d’Emmanuel Macron. Mais ce n’est qu’un projet de loi constitutionnel parmi d’autres que le chef de l’Etat ambitionne de mener à bout avant 2027, malgré l’absence de majorité à l’Assemblée.
Le dernier en date étant la réforme du droit du sol à Mayotte, qui nécessite une modification de la Constitution. Pour enrayer la crise migratoire dans ce département de l’océan Indien, Emmanuel Macron souhaite mettre fin au droit du sol. Ce faisant, toute personne née dans le département n’aura plus la nationalité française.
"Il est légitime de poser cette question, car les Mahorais souffrent. Ils ont d’ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Nous devons casser le phénomène migratoire à Mayotte, au risque d’un effondrement des services publics sur l’île", s’est ainsi justifié le chef de l’Etat le 21 février, dans un entretien à L’Humanité.
Une mission d’information sur le sujet, sollicitée par les Républicains (LR), a été créée mercredi 28 février par la commission des lois à l’Assemblée. Un texte sera déposé "avant l’été", a pour sa part annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. "Il faut juste ne pas se laisser emprisonner par les LR et le RN qui veulent transposer ça à l’ensemble du sol national", souligne un conseiller de l’exécutif....
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05/03 - Ukraine : après la fuite dans l’armée allemande, Berlin plaide l’"erreur individuelle"
Les informations concernant les récentes fuites dans l’armée allemande sur des livraisons d’armes à Kiev commencent à sortir. Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a attribué, mardi 5 mars, a attribué cela à une "erreur individuelle" grave.
Les premiers résultats de l'enquête sur la fuite ont montré que les "systèmes de communication de l'armée allemande ne sont pas et n'ont pas été compromis", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. L'un des participants, qui se trouvait à Singapour, a accédé à la vidéoconférence via "une connexion non autorisée, donc quasiment une connexion ouverte", conduisant à la fuite."Du pain bénit pour les services secrets russes"
Au même moment se tenait le salon de l'aéronautique, auquel participaient aussi des hauts gradés de pays européens alliés, "du pain bénit pour les services secrets russes", a-t-il expliqué, partant du principe que l'accès par les espions russes à la discussion entre les officiers allemands via le canal commercial Webex "était le fruit du hasard dans le cadre d'écoutes à grande échelle".
Il s'agit "d'une grave erreur qui n'aurait pas dû se produire", a souligné le ministre, jugeant toutefois "gérable" ce qui a été abordé dans cette conversation en termes de niveau de confidentialité.
Le ministre a assuré que "la confiance" des alliés à l'égard de l'Allemagne demeurait "intacte". "Tout le monde connaît le danger de ces écoutes et sait que personne ne peut offrir une protection à 100%, a-t-il déclaré. "Nos partenaires savent que nous...
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05/03 - Super Tuesday : pourquoi Nikki Haley s’obstine face à "l’ouragan Trump"
Rien ne se passe comme prévu. Voilà six mois, le calendrier judiciaire prévoyait l’ouverture du procès fédéral contre Donald Trump - accusé d’avoir fomenté l’insurrection du Capitole le 6 janvier 2021 - à la date du 4 mars, soit à la veille du Super Tuesday. Ce devait être le début de sa dégringolade, espéraient ses adversaires. Mais ce procès a été repoussé à la Saint-Glinglin. Et, au contraire, la décision de justice prononcée hier par la Cour suprême dans une autre procédure (également liée aux événements du 6 janvier 2021) place l’ancien président dans une position favorable.
Lundi 4 mars, la plus haute juridiction américaine a unanimement rejeté la décision de la Cour suprême du Colorado qui voulait empêcher Donald Trump de se présenter dans cet Etat au motif qu’il aurait fomenté l’insurrection du Capitole. Une confirmation de la position des juges du Colorado aurait eu pour effet de créer un précédent qui aurait sans doute empêché Trump de concourir dans d’autres Etats. Il n’en est rien. Au contraire, l’unanimité des neuf sages américains a frappé les esprits. Ils ont pris leur décision à neuf voix contre zéro. La décision de lundi – en somme, un "super lundi" pour Trump – galvanise le camp MAGA (Make America Great Again) pour le vote du "Super Tuesday" de ce jour.
Dans 15 Etats (1) sur 50, dont le Texas et la Californie, qui sont parmi les plus peuplés, les républicains se prononcent aujourd’hui sur le candidat du parti. Ils doivent choisir entre Donald Trump et Nikki Haley, l’ex-gouverneur de la Caroline du Sud et...
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05/03 - Une "dangereuse période glaciaire" : la relation Macron-Scholz vue par la presse allemande
Ne vous fiez pas à l’image de leur dernière poignée de main chaleureuse sur le perron de l’Elysée fin février. Entre Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ce serait plutôt le début d’une "dangereuse période glaciaire", pointe le quotidien Bild, comme l’ensemble de la presse allemande. "Le principal moteur de l’Europe ? Depuis des décennies, la réponse standard de tout diplomate européen est : le moteur franco-allemand. Cela fonctionne rarement comme sur des roulettes. Mais il a rarement été aussi malmené qu’aujourd’hui", détaille le tabloïd.
En cause : des désaccords croissants sur le dossier ukrainien, dont la récente querelle sur l’envoi de "troupes au sol" en Ukraine – évoquée par Paris puis rejetée en bloc par Berlin. "Les paroles d’Olaf Scholz sont souvent prononcées tardivement et en chuchotant, souligne le Süddeutsche Zeitung. On est d’autant plus frappé par l’audace avec lequel le chancelier vient d’assurer qu’il n’enverrait en aucun cas des soldats allemands en Ukraine."
Les rapports compliqués entre les deux hommes ne datent pas d’hier. "Ce n’est que le dernier accroc en date dans les relations franco-allemandes, retrace Die Welt. La France et l’Allemagne se disputent sur les projets d’avions de combat et de chars communs. Elles se bloquent mutuellement sur la livraison d’armes à l’Ukraine au niveau européen. Les relations sont rompues, et ce précisément au moment où l’avenir de la solidarité de l’Otan en matière de politique de sécurité est remis en question plus vivement que jamais...
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05/03 - Chine : ses grandes orientations économiques pour 2024
C’était l’un des enjeux de sa Session annuelle du Parlement. Face à un contexte morose, la Chine a présenté, mardi 5 mars, ses grandes orientations économiques pour 2024, dans un contexte de ralentissement et de chômage élevé chez les jeunes. L’Express a sélectionné quelques chiffres clés à retenir.Croissance en 2024
La Chine vise une croissance "d’environ 5 %" cette année. Cet objectif est le même que celui qu’elle s’était fixé en 2023, au moment où la levée des restrictions sanitaires contre le Covid devait permettre un rebond de l’économie. Mais la reprise tant espérée bute sur une crise de l’immobilier, un chômage record chez les jeunes et le manque de confiance des ménages qui grippe la consommation.
L’an dernier, le Produit intérieur brut (PIB) du géant asiatique a officiellement progressé de 5,2 %. Mais ce rythme, que nombre d’économistes jugent surestimé, était pour la Chine le plus faible depuis les années 90 (hors période de Covid).2023 : la Chine connaît la croissance la plus faible depuis trois décenniesEmploi et chômage
Pékin se fixe comme objectif de créer cette année plus de 12 millions d’emplois, un chiffre identique au cap de l’an dernier. Ce critère ne concerne que les créations d’emplois en ville et ne reflète donc pas la situation en zone rurale, où vivent des millions de travailleurs migrants ou de locaux, aux conditions souvent plus précaires.
L’objectif ne renseigne pas sur le nombre d’emplois détruits en Chine du fait du ralentissement de l’économie. La Chine vise un taux de chômage à 5,5 %,...
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05/03 - Souveraineté économique : l’empire funeste du simple et du tranchant
La mode est à la souveraineté. On n’arrête plus de vouloir la "retrouver", d’en annoncer le retour, d’en espérer les merveilles. Selon toute évidence, nous avons envie de croire en la magie du pouvoir, en la puissance du "politique". Nous nous rêvons libérés des entraves, maîtres de notre destin. Les sirènes de la radicalité chantent à nos oreilles la fin des aliénations, le triomphe du bon sens. Des boucs émissaires surgissent. A ce rythme, il sera bientôt impossible d’esquisser une nuance, d’avouer un doute, de murmurer "qu’en même temps"…
Il faudrait, pourtant. Prenez la question alimentaire, par exemple. Même réduite à sa plus simple expression, elle suppose d’appréhender au moins six problèmes à la fois : le revenu des agriculteurs, le degré de l’autosuffisance nationale, la protection de l’environnement, le niveau des prix à la consommation, le taux de chômage, la santé des personnes. Tous essentiels. Comment n’en sacrifier aucun ? En commençant par admettre que ce n’est pas facile, et que personne n’y arrivera en choisissant un camp. Dans le fond, nous le savons en y réfléchissant trois secondes : le consommateur pauvre doit pouvoir se nourrir à prix raisonnablement bas sans avoir à manger n’importe quoi ; l’agriculteur pauvre doit pouvoir produire à prix raisonnablement haut sans avoir à se suicider ; la grande distribution doit pouvoir continuer à employer des centaines de milliers de travailleurs peu qualifiés ; les "riches" et les grandes entreprises entremêlées dans la chaîne de valeur doivent n’être pas...
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05/03 - Guerre en Ukraine : Macron met en garde contre "l’esprit de défaite"
Emmanuel Macron a "assumé", ce mardi 5 mars, d’avoir appelé à un "sursaut stratégique" en évoquant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine, mettant en garde contre "l’esprit de défaite", "qui rôde", lors d’une conférence de presse avec son homologue tchèque à Prague.
"Est-ce notre guerre ou n’est-ce pas notre guerre ? Pouvons-nous nous détourner, considérer que les choses peuvent continuer à se jouer ? Je ne crois pas et donc c’est un sursaut stratégique auquel j’ai appelé et que j’assume pleinement", a expliqué le chef de l’Etat français, estimant que "la clarté" de ses propos était "ce dont l’Europe avait besoin".
"Nous ne voulons pas d’escalade, n’avons jamais été dans la belligérance", a-t-il insisté. Aux côtés du président tchèque Petr Pavel, Emmanuel Macron a par ailleurs considéré que l’initiative de Prague d’acheter des munitions hors de l’Union européenne pour soutenir l’Ukraine était "extrêmement utile".
Les infos à retenir
⇒ Soutien à l’Ukraine : un débat le 12 mars à l’Assemblée nationale
⇒ Les fuites dans l’armée allemande dues à une "erreur individuelle"
⇒ L’Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer NoireSoutien à l’Ukraine : débat le 12 mars à l’Assemblée
Le débat suivi d’un vote sur la question du soutien à Kiev aura lieu le 12 mars à l’Assemblée, et le 13 mars au Sénat, ont annoncé mardi des sources parlementaires à l’AFP, alors que le chef de l’Etat doit recevoir jeudi les chefs de parti pour évoquer la situation en Ukraine.
L’Elysée avait annoncé fin février avoir demandé...
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05/03 - Tesla : pour Elon Musk, la conquête de l’Europe vire au cauchemar
En partant à la conquête de l’Europe, le cow-boy Tesla n’avait certainement pas anticipé pareil choc culturel. Depuis plus de quatre mois, les mécaniciens de ses ateliers de réparation en Suède mènent ce qui est devenu "la plus longue grève de l’histoire récente du pays", selon les mots de Jesper Pettersson, un porte-parole du puissant syndicat national IF Metall – 300 000 adhérents à son actif. A l’origine de ce conflit inédit, le refus du producteur de voitures électriques de signer la convention collective qui fixe les bases de leurs conditions de travail, sous prétexte qu’il ne le fait dans aucun autre pays. Une décision téméraire : plus de 90 % des salariés suédois sont couverts par de tels accords. "Qu’il s’agisse des salaires, des horaires ou des retraites, tout est fixé par conventions collectives en Suède. Elles se trouvent au cœur de notre modèle", insiste Jesper Pettersson.
De quoi expliquer la vaste fronde qui s’est ouverte contre l’entreprise du milliardaire Elon Musk dans le pays scandinave. Par solidarité avec les 130 mécaniciens en grève et pour protéger l’un des piliers de leur modèle social, les syndicats multiplient les opérations à l’encontre du groupe américain : arrêt du déchargement de ses véhicules dans les ports, des livraisons des plaques d’immatriculation par la poste locale et de l’entretien de ses bornes de recharge électriques, suspension de la collecte des ordures devant ses points de vente… L’ancien Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven – qui a longtemps présidé IF Metall –...
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05/03 - "Le contrat d’une vie" : comment les JO 2024 ont sauvé Le Coq Sportif
L’odeur de peinture, encore fraîche, titille les narines, à l’heure des dernières finitions. Le calme du lieu, flambant neuf, tranche avec l’agitation qui règne dans les locaux attenants, là où les employés de l’usine du Coq Sportif à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, s’activent sur les machines à coudre et les appareils de découpe de vêtements. Cette extension de 3 000 mètres carrés, ornée d’immenses baies vitrées et de longues poutres en fer forgé, va permettre de doubler la production du site. Avec son style moderne, ses concepteurs ont tout de même tenu à conserver la forme atypique en triangle penché du toit du site historique. Sans le méga contrat signé il y a quatre ans avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, ce bâtiment n’aurait peut-être jamais vu le jour et la marque tricolore aurait pu sombrer.La nouvelle extension de l'usine de Romilly-sur-Seine.
La nouvelle est tombée le 9 mars 2020, une semaine avant que la France ne rentre dans son premier confinement. Ce jour-là, les équipes du Coq Sportif apprennent qu’ils ont remporté deux lots de l’appel d’offres "équipementier" émis par Paris 2024. Le premier, intitulé "Performance", prévoit la fabrication des équipements des athlètes français olympiques et paralympiques, dont des kimonos ou des vêtements particulièrement techniques pour les cyclistes. Le second, dit "Représentation", comprend les tenues des membres de l’équipe de France pour les podiums et le Village olympique, ainsi que celles des officiels et des membres du staff. A cela...
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05/03 - IVG dans la Constitution : "En théorie, le législateur peut toujours limiter l’accès à l’avortement"
Le jour est historique. Ce lundi 4 mars, la France est devenue le premier pays à autoriser explicitement l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution. Pour la 17e fois en soixante-six ans, tous les parlementaires se sont réunis en Congrès dans l’aile du Midi du Château de Versailles. Une large majorité - 780 sur 925 - a approuvé l’introduction à l’article 34 du texte fondamental de la phrase : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Ce vote est la 24e révision de la Constitution de la Ve République depuis sa promulgation en 1958.
Alors que l’avortement est menacé à travers le monde, notamment aux Etats-Unis, cette journée a donc été hautement symbolique. Mais quelle sera la place de cette décision dans l’histoire de la Ve ? Pour répondre à cette question, L’Express s'est entretenu avec Laurie Marguet, maître de conférences en droit public, spécialisée dans le droit des libertés fondamentales.
L’Express : L’impact du vote qui s’est joué aujourd’hui à Versailles est-il similaire à celui qui a permis la constitutionnalisation de l’abolition de la peine de mort ?
Laurie Marguet : Oui et non. Oui, cette décision est comparable, dans le sens où la constitutionnalisation de l’abolition de la peine de mort, comme celle de l’IVG, se sont faites à des moments où ces deux droits n’étaient pas forcément en danger. La loi abolissant la peine de mort a été promulguée le 9 octobre 1981, quand son...
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05/03 - Qui a inventé l’arobase ? L’étonnante épopée de ce petit signe
En 2007, un couple chinois décide de prénommer son enfant "@" – un symbole dont le nom anglais, "at sign", ressemble en mandarin à "je l’aime". L’initiative n’aura pas l’heur d’être acceptée par le pouvoir chinois, mais elle illustre l’incroyable succès d’un caractère devenu l’emblème de notre ère de communication numérique, dont l’histoire vient d’être brillamment retracée par le paléographe Marc Smith*.
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La première utilisation de notre fameux @ pour le courrier électronique débute en 1971. L’informaticien Ray Tomlinson a alors 25 ans et s’apprête à envoyer un message d’un ordinateur à une autre – situé dans la même pièce – dans le cadre du réseau expérimental militaire Arpanet, ancêtre d’Internet. Or, pour y parvenir, il a besoin de créer une adresse en deux parties et de les relier par un caractère non alphabétique – de telle sorte qu’il ne puisse jamais se retrouver dans le nom d’un individu. Il aurait pu choisir &, * ou %, mais il opte pour @, qui se lit [at] en anglais ("à", en français). Ce sera donc tomlinson@bbn-tenexa.
Ray Tomlinson n’a pas inventé le signe auquel il recourt. La preuve : il se trouve à sa disposition sur le clavier, et pour cause, puisqu’il existe depuis longtemps, et même très longtemps. Depuis quand exactement ? D’innombrables hypothèses ont circulé à ce propos, dont certaines sont totalement farfelues. On a prêté à l’arobase une origine latine, anglaise, américaine, arabe, andalouse, catalane,...
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05/03 - Retour de congé maternité : le rôle déterminant du manager
"Et ils eurent beaucoup d’enfants." Fin du conte de fées, début d’une nouvelle réalité que Perrault s’est bien gardé de décrire : même avec un seul enfant, la vie est totalement modifiée. Surtout, quand on n’est ni reine ni princesse. C’est évidemment profiter de son enfant : Déploie jamais tes ailes, Lolita t’envole pas, Renaud en a fait un hymne tendre. C’est aussi revenir sur son lieu de travail, se reconnecter, reprendre son portable pro avec, désormais dans la tête, son bébé et tout ce qui va avec - soucis, organisation, santé. "Chaque année en France, des centaines de milliers de femmes donnent naissance à des enfants, puis retournent au travail au terme de leur congé maternité ou parental", résume Thi Nhu An Pham dans son ouvrage La reprise. Le tabou de la condition des femmes après le congé maternité (Payot, 2023). Or le premier à accueillir la mère de retour d’accouchement ou d’adoption (la loi prévoit des congés dans les deux cas) est le manager, surtout dans les structures sans RH. "La reprise du travail après un congé maternité représente une période de vulnérabilité physique et psychologique peu explorée", souligne l’INRS (n° 173, mars 2023). En France, 80 % des salariées retournent au travail dans la période post-partum, l’année qui suit l’accouchement (ibid).
Thi Nhu An Pham a créé un podcast [La reprise. Parentalité & travail] et reçu des centaines de témoignages. "Tous mettent en évidence le fait que la reprise est un impensé sur les lieux de travail et à l’échelle de la société." Le problème est...
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05/03 - 13,20 euros le kilo : le prix réel du bœuf dans votre assiette
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Alexandra Saviana, journaliste au service Société de L’Express, étudie les composantes du prix des morceaux de viande qui terminent dans votre assiette.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Eric Feferberg/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : 13,20 euros le kilo, c’est le prix moyen d’un produit très important dans l’alimentation des Français et pour le décortiquer, j’ai fait appel à Alexandra Saviana, du service Société de L’Express. On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps, Alexandra. De quel produit on parle aujourd’hui ?
Alexandra Saviana : On parle de la viande bovine. 13,20 euros, c’est le prix moyen hors taxe d’un kilo de viande bovine d’après notre calcul. Je vais t’expliquer comment on en est arrivés là.
Pour aller plus loin :
"Les braises sont brûlantes" : le Salon de l’agriculture est fini, mais la colère continue
Quelle agriculture si le RN arrivait au pouvoir ? Les limites du programme de Marine Le Pen
Macron au Salon de l’agriculture, les coulisses du chaos : "Les gens qui gueulent ont un projet...
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04/03 - Israël annonce le rappel de son ambassadeur auprès de l’ONU
Israël a annoncé, ce lundi 4 mars, le rappel de son ambassadeur auprès de l'ONU pour consultations, accusant les Nations unies de passivité face au Hamas juste avant la publication d’un rapport sur les violences sexuelles commises par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
"J’ai ordonné à notre ambassadeur auprès de l'ONU, Gilad Erdan, de retourner en Israël pour des consultations immédiates suite à la tentative de passer sous silence le rapport sérieux de l'ONU sur les viols massifs commis par le Hamas et ses alliés le 7 octobre", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Israël Katz dans un message publié sur X.
Il existe de "bonnes raisons de croire" que des violences sexuelles, dont des viols, ont été commises lors des attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre, selon le rapport de l'ONU publié ce lundi qui ne peut préciser leur nombre. Concernant les otages, la mission menée par la représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits Pramila Patten a recueilli "des informations claires et convaincantes" selon lesquelles certains ont été violés, et "il existe de bonnes raisons de croire que de telles violences sont toujours en cours".
En février, un rapport de l’Association des centres d’aide aux victimes de viol en Israël (ARCCI), qui chapeaute de centres de lutte contre les violences sexuelles dans le pays, avait décrit ces exactions comme une partie intégrante des attaques du 7 octobre. Il soulignait à cet égard les "similitudes" dans toutes les attaques -...
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04/03 - "Sephora Kids" : quand les algorithmes percutent la transmission familiale, par Anne Rosencher
Le phénomène est aussi intrigant que le nom qu’il s’est lui-même donné : #SephoraKids est le hashtag de ralliement sur les réseaux sociaux de très nombreuses préadolescentes qui s’enflamment pour les produits de beauté ou de soin de la peau. Telles des nuées d’étourneaux, des groupes de très jeunes filles investissent désormais chroniquement les travées des magasins spécialisés, dont celles de la célèbre enseigne française en noir et blanc : Sephora – les amateurs d’ironie sémantique noteront que le nom de ce personnage biblique signifie justement "petit oiseau". Ces très jeunes consommatrices y recherchent des blush, des gloss et des paillettes, mais aussi – et je ne me lasse pas de cette nouveauté – des crèmes anti-âge, des tenseurs de peau et autres repulpeurs de chairs…
Où diable ces petites filles de 9 à 13 ans sont-elles allées inventer un besoin (dispendieux) de batailler contre les rides et les ridules ? Sur les réseaux sociaux, pardi – TikTok et Instagram en tête –, où certaines de leurs congénères influenceuses leur expliquent, tout en se tartinant elles-mêmes de rétinol devant l’œil gourmand de leur téléphone, que pour une peau parfaite, le maître-mot est d’an-ti-ci-per.Un engouement de plus en plus précoce
Cette nouvelle mode est assez difficile à quantifier, mais donnons tout de même deux indicateurs. D’abord, le hashtag #SephoraKids avait été vu en ce début du mois de mars quelque 597 millions de fois sur TikTok. Ensuite, les données de Statista, citées récemment par la BBC, montrent que, porté par un...
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04/03 - IVG : un si long combat
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04/03 - IVG : quand les Romains étaient progressistes, et le XIXe siècle régressif
Si l’inscription dans la Constitution française d’une "liberté garantie" aux femmes de recourir à l’IVG n’a pas fait surgir ou resurgir un débat comparable à celui qui fait rage aux Etats-Unis, certains élus et commentateurs, essentiellement de droite, continuent de s’opposer à cette pratique. Ces conservateurs, en l’espèce, rejoignent la position de leurs homologues américains, selon laquelle la vie s’avère "sacrée" dès la conception et sa préservation relevant d’un impératif moral.
Cette position s’accompagne d’un préjugé répandu selon lequel l’acceptation sociale de l’avortement, au regard de l’histoire humaine, serait récente, notamment encouragée par la vague de libéralisation des mœurs des années 1960. La réalité est tout autre. Pendant des milliers d’années, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ont vécu dans des communautés de petite taille dans lesquelles, pour reprendre les termes du sociologue américain Robert Nisbet dans Prejudices : A Philosophical Dictionary (1982), "la sentimentalité à l’égard de la vie fœtale, et même envers le nouveau-né, était absente". Possédant littéralement un droit de vie ou de mort sur les nourrissons et les enfants à naître, ces groupes humains l’exerçaient en fonction des ressources de la communauté, du ratio existant entre hommes et femmes et de la santé de l’enfant. La véritable naissance, plus tardive, prenait la forme d’un rituel d’admission dans la communauté.
Chez les Romains, l’autorité du pater familias s’exerçait quasiment sans limites sur les autres membres du foyer, y compris...
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04/03 - Emmanuel Razavi : "L’Iran d’aujourd’hui est un mélange de la famille Corleone et du régime nazi"
Après quarante-cinq ans d’existence, comment fonctionne aujourd’hui la République islamique d’Iran ? Quels sont les rouages de son système, et comment se maintient-elle malgré l’hostilité d’une grande partie de la population, une rivalité régionale forte avec l’Arabie saoudite, et une hostilité sans concession vis-à-vis d’Israël et des Etats-Unis ? Pour son ouvrage, La Face cachée des mollahs : le livre noir de la République islamique d’Iran (éd. Cerf), Emmanuel Razavi, excellent connaisseur du Moyen-Orient où il effectue des reportages depuis trente ans, a rencontré de nombreux acteurs de la région. Il décrypte dans son livre tout un système mafieux, très largement contrôlé par les Gardiens de la révolution (la milice au service du Guide suprême), qui permet à la République islamique de survivre.
L’Iran a connu le 1er mars les premières élections depuis le mouvement de contestation de l’automne 2022. Les Iraniens étaient appelés aux urnes pour deux scrutins : l’Assemblée des experts, un conseil de religieux chargé d’élire le Guide suprême (le Guide actuel Ali Khamenei a 84 ans), et le Parlement. Le taux de participation officiel indique un ordre de 40 % des 61 millions d’électeurs, le chiffre le plus bas depuis le début de la République islamique, mais celui-ci est difficile à vérifier. Dans les deux élections, la plupart des candidats non issus des rangs des ultraconservateurs ont été disqualifiés.
"Le régime est terminé, mais ils ne savent pas encore" : voilà une phrase qu’Emmanuel Razavi a souvent entendue pendant...
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04/03 - Aides à l’Ukraine : Kiev remet la pression sur les Occidentaux
Kiev s’impatiente et en redemande. Ce lundi 4 mars, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a exhorté les Occidentaux à transférer à l’Ukraine les actifs russes gelés. 300 milliards d’euros au total qui pourraient s’avérer d’une aide précieuse dans son combat face aux troupes russes qui tentent chaque jour de gagner du terrain.
"La confiscation des actifs russes devrait devenir une source fiable de soutien pour notre Etat et pour financer notre reconstruction", a-t-il souligné. D’autant qu’à l’heure où des dizaines d’élections s’apprêtent à avoir lieu dans les pays alliés à l’Ukraine, l’urgence est à son comble.
Le gouvernement ukrainien craint en effet que des changements de dirigeants aient des répercussions considérables dans le soutien apporté à l’Ukraine dans la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022. Les élections européennes font notamment l’objet d’une vive attention. Et pour cause, sur le Vieux continent, l’extrême droite a le vent en poupe, et Kiev s’inquiète d’un raz de marée nationaliste au Parlement en juin prochain.Des élections surveillées de très près
"L’aide de nos partenaires est un outil extrêmement important, mais nous avons besoin de prévisibilité et de stabilité indépendamment du temps, des fluctuations politiques, des cycles électoraux qui auront lieu dans le monde", a déclaré Denys Chmygal lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter : l’incertitude sur la poursuite d’aides qu’elles entraînent "représente un grand stress pour nos partenaires comme pour nous".
Un scrutin tout...
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04/03 - Proviseur menacé de mort : "La loi sur la laïcité est perçue comme coercitive par les jeunes"
A quelques jours des vingt ans de la loi du 15 mars 2004, qui interdit le port de signes religieux ostensibles dans les établissements scolaires publics, un nouvel incident démontre que son application peut susciter des tensions. Le 28 février dernier, le proviseur du lycée Maurice-Ravel, situé dans le XXe arrondissement de Paris, rappelle à trois élèves l’obligation de retirer leur voile dans l’enceinte du lycée. "L’une d’elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation", a relaté à l’AFP le parquet qui a ouvert une enquête. "Depuis ces faits, des menaces de mort à l’encontre du proviseur ont été constatées en ligne. Le pôle national de lutte contre la haine en ligne s’est saisi de cette partie", a expliqué le ministère public. Les investigations portent également sur deux plaintes déposées respectivement par l’élève, qui accuse le chef d’établissement de violence, et par le proviseur pour "acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service". Le 1er mars au matin, l’entrée de la cité scolaire a été bloquée avec des poubelles par plusieurs dizaines de jeunes, arborant une banderole "élève frappée, lycée bloqué".
Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis, directeur de l’Observatoire de l’éducation à la Fondation Jean-Jaurès et membre du Conseil des sages de la laïcité, signe justement un livre intitulé Préserver la laïcité. Les 20 ans de la loi de...
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04/03 - De 6 euros chez l’éleveur à 15 euros au supermarché : enquête sur le vrai prix de la viande
"Je vous arrête tout de suite : ne vous fatiguez pas, on ne vous parlera pas." La sentence est lâchée au siège de Bigard, à Quimperlé (Finistère). La tonalité du téléphone retentit quelques secondes plus tard. Deux jours après, une scène similaire se produit, cette fois au Salon de l’agriculture. Sur le stand de la région Pays de la Loire, entre les vaches charolaises et limousines, un éleveur bio collaborant avec Auchan s’exclame, fier : "Un journaliste est venu sur ma ferme pendant un jour et demi. Il m’a demandé les chiffres. Je n’ai rien lâché !" Le secret est bien gardé. Il ne s’agit pourtant pas de codes nucléaires, ni même d’une pratique répréhensible, mais… du prix d’un kilo de viande.
Dans la grande distribution, les prix varient selon les morceaux, mais aussi selon les rayons et les supermarchés. L’entrecôte de la marque Reflets de France race Limousine se monnaie ainsi à 38,14 euros le kilo chez Carrefour. Dans un Super U de l’Aude, l’entrecôte Charal grimpe à 39,37 euros le kilo. La gamme des prix devient encore plus extensible lorsque l’on se penche sur les steaks hachés : 14,56 euros le kilo "Le Limousin façon bouchère" de la marque Carrefour, ou 18,10 euros le kilo de la viande hachée pur bœuf Jean Rozé, prix affiché dans un Intermarché à Bastia. Combien coûte une viande ? Pour comprendre les prix, et un peu des ressorts de la crise agricole en cours, L’Express a cherché à retracer le trajet d’un bovin de son pré jusqu’à votre assiette, étape par étape. Plongée dans des secrets aussi bien gardés que...
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04/03 - Inéligibilité de Donald Trump : victoire judiciaire pour l’ex-président
Donald Trump peut enfin se frotter les mains après une série de revers judiciaires. La Cour suprême américaine a unanimement annulé, ce lundi 4 mars, une décision de la justice du Colorado déclarant l'ancien président inéligible dans cet Etat du Nord-Ouest pour ses actes lors de l’assaut du Capitole.
Cette décision intervient à la veille du "Super Tuesday" lors duquel 15 Etats, dont le Colorado, organisent simultanément leurs primaires pour la présidentielle de novembre. Sans qualifier les actes du président républicain sortant lors du 6 janvier 2021, les neuf juges considèrent que seul le Congrès et non un Etat est habilité à retirer un candidat du bulletin pour l’élection présidentielle.
Donald Trump, favori des primaires républicaines, a aussitôt salué "Une grande victoire pour l’Amérique !!!", sur son réseau, Truth Social.
Sur la trentaine d’Etats dans lesquels des recours en inéligibilité ont été engagés contre lui, seuls deux ont abouti, dans le Colorado, le Maine (nord-est), qui vote également mardi, et l’Illinois (nord). Plusieurs Etats attendaient néanmoins que la Cour suprême se prononce pour statuer définitivement. Les commentateurs juridiques se disputaient sur la validité comme sur l’opportunité politique de ces procédures. Mais tous s’accordaient sur l’hypothèse que la cour à majorité conservatrice, échaudée par sa décision controversée de 2000 donnant la victoire au républicain George W. Bush sur le démocrate Al Gore, tient à éviter de prêter le flanc aux soupçons d’ingérence électorale.Obstacles...
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04/03 - IVG dans la Constitution : le "oui" massif du Congrès de Versailles
Dans le décor solennel du Château de Versailles, le Parlement, réuni ce lundi après-midi en Congrès, a voté pour faire de la France le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
780 parlementaires ont approuvé l’introduction à l’article 34 du texte fondamental de la phrase : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Seuls 72 parlementaires ont voté contre. Ce vote historique a été salué par une ovation debout de l’hémicycle. La majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés, requise pour modifier le texte suprême, a ainsi été atteinte sans difficulté et le sceau du Congrès a été apposé sur le texte dans une salle voisine.
🔴🏛️ "Le Congrès a adopté le projet de loi constitutionnelle relatif à la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse", annonce @YaelBRAUNPIVET, sous les vivats des élus. 780 parlementaires ont voté pour - sur 512 voix requises - et 72 contre.#DirectAN #IVG pic.twitter.com/VyOdfGl5nz— LCP (@LCP) March 4, 2024
"Fierté française, message universel", a écrit sur X Emmanuel Macron, invitant les Français à une cérémonie de scellement de la Constitution "ouverte au public" le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Ce vote fait de la France une pionnière dans le monde avec une référence aussi claire à l’IVG dans son texte fondamental, à rebours de plusieurs pays où le droit à...
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04/03 - La Cour des comptes étrille le Comité de prévention de la radicalisation
C’est ce que l’on appelle un rapport au vitriol. Ce lundi 4 mars, la Cour des comptes a publié son rapport sur le Comité de prévention de la radicalisation (CIPDR). Un organe crée en 2006 pour "concevoir et piloter la seule politique de prévention de la délinquance aux niveaux national et déconcentré", et dont les compétences ont depuis été élargies à "la prévention de la radicalisation" et à la lutte contre les séparatismes.
Et les conclusions de la Cour des comptes sur le CIPDR sont pour le moins sévères. Au cours d’une conférence de presse ce lundi 4 mars, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici tire la sonnette d’alarme : "L’organisation et la gestion du CIPDR appellent une remise en ordre rapide."Une organisation "défaillante"
"Missions sans cadre ni évaluation", "gestion gravement défaillante", "un secrétaire général dépourvu de statut", "absence de transmission annuelle au Parlement"… Les sages de la rue Cambon étrillent le CIPDR. Tout y passe. Les ressources humaines tout d’abord. "Le secrétariat général, dont les effectifs approchent 60 agents fin 2022, ne dispose pourtant toujours pas d’un statut propre, conforme à la réalité de son action en constant développement", pointe le rapport qui dénonce en parallèle le "manque de clarté" de l’organigramme.
Semonce qui vaut également concernant le rattachement du CIPDR à certaines entités. Au premier rang desquelles la Miviludes, chargée de surveiller les dérives sectaires et crée en 2002. Le statut du secrétariat général du comité de la prévention...
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04/03 - Apple : l’UE inflige 1,8 milliard d’euros d’amende au géant américain
La Commission européenne a infligé, ce lundi 4 mars, à Apple une amende de 1,84 milliard d'euros pour non-respect des règles de concurrence de l'UE sur le marché de la musique en ligne, une sanction inédite contre laquelle le géant américain a décidé de faire appel.
Spotify, très populaire plateforme de streaming musical, avait saisi Bruxelles contre les pratiques du géant californien, jugées contraires aux règles européennes de "concurrence loyale" et qui ne permettent pas selon lui de "garantir la liberté de choix aux consommateurs et un environnement équitable aux développeurs" Au terme d'une enquête formelle ouverte en juin 2020, l'exécutif européen a donné raison au requérant.
"Pendant une décennie, Apple a abusé de sa position dominante sur le marché de la distribution d'applications d'écoute de musique en streaming" via sa boutique d'applications AppStore, a expliqué la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager. Le groupe à la pomme a ainsi mis en place des restrictions pour empêcher les développeurs d'applications de promouvoir auprès des usagers sur iPhone et iPad "des services alternatifs et moins chers disponibles en dehors de l'écosystème Apple", le Music, a-t-elle ajouté. "Ceci est illégal : en vertu des règles antitrust de l'UE, nous avons donc aujourd'hui infligé à Apple une amende de plus de 1,8 milliard d'euros", a-t-elle indiqué. Le groupe devra par ailleurs mettre fin aux pratiques épinglées et s'abstenir à l'avenir d'adopter des dispositifs équivalents."Dissuader Apple de répéter...
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04/03 - Fuites dans l’armée allemande : le scandale d’écoute qui vise à "discréditer" Olaf Scholz
Quarante minutes d’enregistrement ont suffi à provoquer des jours de scandale. Diffusé sur les réseaux sociaux vendredi 1ᵉʳ mars par le média de propagande russe Russia Today, un document audio dévoile l’intégralité d’une conversation entre officiers de l’armée de l’air allemande, notamment autour de la livraison de missiles à longue portée Taurus en Ukraine. Réalisé par des "espions russes", cet enregistrement révèle "des détails classifiés sur l’implication occidentale" à Kiev, souligne le Wall Street Journal, un quotidien conservateur américain.
La conversation entre hauts gradés allemands "aborde notamment la question de savoir si les missiles de croisière Taurus seraient théoriquement capables de détruire le pont construit par la Russie vers la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en violation du droit international" en 2014, rapporte le journal allemand libéral Die Welt.
Qu’ils en soient capables ou non, la position du chancelier allemand reste la même depuis le début de la guerre : Olaf Scholz refuse de livrer ces missiles à l’armée ukrainienne. Et ce, malgré les appels répétés de Kiev – ces engins ayant une portée de plus de 500 kilomètres. "Avec la publication de cette conversation de l’armée de l’air, le Kremlin veut s’assurer que Scholz reste dans son choix de ne pas livrer de missiles Taurus", suggère le quotidien de centre gauche Der Spiegel."Des informations militaires très sensibles"
Une question demeure : pourquoi le chancelier allemand refuse-t-il ces livraisons ? L’utilisation des Taurus...
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04/03 - IVG : comment la Constitution est devenue un objet politique
Qu’est-ce qu’une Constitution ? Le texte qui organise le fonctionnement des institutions, répondrait avec application un étudiant en droit. Définition juste, mais incomplète. Elle ne rend pas compte de l’évolution de notre norme fondamentale, actrice du débat politique. Pour certains, elle est un coffre-fort de droits individuels, indispensable bouclier contre les abus du législateur. Pour d’autres, un frein à l’action publique en raison de la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Vigie ou obstacle. Parfois les deux. Dis-moi comment tu parles du texte suprême, je te dirai qui tu es.
La Constitution est louée ce lundi 4 mars comme gardienne, à l’occasion de la réunion du Congrès à Versailles pour y inscrire la "liberté" de recourir l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’opportunité de cette réforme a divisé la classe politique. Le président LR du Sénat Gérard Larcher y est hostile, jugeant que la Constitution n’est pas un "catalogue de droits sociaux et sociétaux". A droite, on déplore parfois un désir de coller à l’air du temps. D’utiliser la révision constitutionnelle comme outil de communication politique. Les partisans de la réforme louent en revanche sa valeur symbolique et un verrou supplémentaire pour protéger un droit menacé à l’étranger. "La Constitution est un objet politique qui construit la figure du citoyen, défend le professeur de droit Constitutionnel Dominique Rousseau. Ce dernier bâtit son identité en y intégrant des droits.""Deux philosophies possibles"
Rien de nouveau. La...
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04/03 - IVG : ces 24 autres révisions de la Constitution depuis 1958
Pour la 17e fois en soixante-six ans, tous les parlementaires - qui sont aujourd’hui 925- vont se réunir en Congrès dans l’aile du Midi de Château de Versailles. Et ce lundi 4 mars, l’enjeu est hautement symbolique : il s’agit de faire entrer l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Pour ce faire, les deux chambres réunies devront se prononcer à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.
Et pour cause, en vertu de l’article 89 de la Constitution qui fixe les règles de la révision constitutionnelle, le président de la République a le choix entre soumettre la révision constitutionnelle au peuple par la voix référendaire ou s’en remettre aux parlementaires. Emmanuel Macron, comme nombreux de ses prédécesseurs, a opté pour la seconde option.Vingt-quatre révisions depuis 1958
Car, depuis 1958, date de la promulgation de la Constitution de la Ve République, le texte pensé par le général de Gaulle et celui qui deviendra son Premier ministre Michel Debré, a subi de nombreuses modifications. Vingt-quatre au total. La première modification a été votée le 4 juin 1960. Celle-ci visait à rendre compatible l’indépendance des Etats africains avec leur appartenance à la Communauté constituée avec la France. Et la plus célèbre d’entre toutes étant, jusqu’alors, la révision de 1992 qui a permis la ratification du traité de Maastricht, un traité fondateur de l’UE.
Au total, le projet européen aura nécessité pas moins de six révisions constitutionnelles. Toutes l’ont été par voix parlementaire...
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04/03 - Chine : les sujets brûlants qui vont rythmer la session annuelle du Parlement
A Pékin, il s’agit du plus grand rendez-vous politique de l’année. Quelque 3 000 délégués, venus de toute la Chine, participeront aux "Deux Sessions" - la réunion du Parlement proprement dit et celle de l’assemblée consultative - qui s’ouvriront ce mardi 5 mars au sein du Palais du Peuple longeant la place Tiananmen. La cérémonie d’ouverture a quant à elle eu lieu ce lundi.
La sécurité et la surveillance ont été renforcées dans les rues de la capitale. Pour cause, l’édition 2024 est toute particulière pour Pékin. Non seulement, parce que c’est la première à se dérouler "normalement" depuis le début de la crise sanitaire, fin 2019, en Chine. Mais également parce que le contexte économique est particulièrement morose cette année.
Passé les trois années de mesures sanitaires et de restrictions anti-Covid, la relance chinoise s’est heurtée à une crise immobilière inédite, une consommation poussive et un manque de confiance des entreprises. Conséquence : début janvier, la Chine a annoncé une hausse de 5,2 % de sa croissance économique en 2023, soit le rythme le plus faible depuis trois décennies hors période de Covid-19.
L’économie sera donc au cœur de ces sessions parlementaires. En ce sens, le Premier ministre désigné il y a un an par Xi Jinping, Li Qiang, va présenter son rapport d’activité et ses objectifs de croissance du PIB. Ces derniers pourraient être fixés à 5 %, selon des données de la Banque populaire de Chine relayées par Reuters, "si les investissements augmentent de 4 %-5 %, la consommation de 6 %-7 % et si les...
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04/03 - Assurance-vie : le fonds en euros retrouve de sa superbe
Avec 1 923 milliards d’euros d’épargne logée dans des contrats d’assurance-vie à fin 2023, cette enveloppe est un véritable mastodonte dans le paysage patrimonial de Français. Un poids largement dû aux qualités du fonds en euros, qui recueille 71 % de ces sommes. Sa garantie en capital, sa liquidité et son rendement en ont fait un placement incontournable dans la plupart des foyers. Une position partiellement remise en cause ces dernières années du fait d’une rémunération en chute libre et de la mise en place de nombreuses contraintes à l’investissement.
Mais la communication des assureurs sur les rendements 2023 confirme ce qui avait été pressenti l’an dernier : cette ère est désormais derrière nous. "Le contrat multisupport, qui combine le fonds en euros à capital garanti et des unités de compte, est un produit très intéressant du point de vue du client car il allie la capacité de prendre du risque de manière très diversifiée et la sécurité, grâce au fonds en euros qui reste le socle de l’assurance-vie", estime Philippe Perret, directeur général de Société Générale Assurances.2023, une année faste sur les marchés financiers
Alors que les taux d’intérêt ont remonté et que les obligations qui composent l’essentiel de cet actif affichent des rémunérations plus attractives, les compagnies ont levé les barrières à l’entrée de ce support garanti. "Actuellement, il est possible de faire du 100 % fonds en euros sur nos différents contrats", assure Yves Conan, directeur général du courtier Linxea, qui référence quatre...
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04/03 - Livres : nos sept incontournables de ce mois de mars
Le Royaume enchanté
Par Russell Banks, trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan
Actes Sud, 502 P., 23,50 €.
Ultime roman de Russell Banks, Le Royaume enchanté est paru outre-Atlantique quelques mois avant la disparition de ce géant des lettres en janvier 2023, à 82 ans. Il clôt une œuvre magistrale sur une note très différente d’Oh Canada (2022), qui avait tout d’un récit autobiographique (en filigrane) et testamentaire. Le Royaume enchanté s’intéresse à une page d’histoire méconnue des Etats-Unis, et plus particulièrement de la Floride, Etat où Banks résida de longues années. Son narrateur est un certain Harley Mann, septuagénaire ayant fait fortune dans l’immobilier qui décide de confier son parcours à un magnétophone en 1971. Mann relate ses jeunes années de misère, au sein d’une communauté d’obédience communiste, les Ruskinites, puis sur une plantation de Géorgie encore régie par les lois de l’esclavage, avant d’atterrir dans la communauté Shaker de la Nouvelle-Béthanie.
C’est là, véritablement, que tout commence, sous la direction de l’Ainé John, dont l’ingéniosité a porté à des niveaux de prospérité inégalée cette collectivité religieuse issue du protestantisme, qui proscrit notamment les rapports sexuels entre ses membres. Harley Mann n’en fait pas mystère : il est celui qui est à l’origine de sa chute. Dans une langue sensorielle, abondante en détails, il raconte sa rencontre avec la jolie Sadie Pratt, pensionnaire des lieux à la santé chancelante, et comment tout s’enclencha pour aboutir à la catastrophe....
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04/03 - Ukraine : Caesar, missiles, blindés… Paris publie l’arsenal militaire fourni à Kiev
Le mot d’ordre de Paris est clair : "livrer des capacités complètes sans fragiliser nos armées et en maîtrisant l’escalade". Deux semaines après la signature d’un accord de sécurité bilatérale entre la France et l’Ukraine, le ministère des Armées a publié, ce dimanche 3 mars, la liste presque complète du matériel livré à Kiev depuis le début de la guerre, il y a plus de deux ans.
"Au bilan, la France a livré pour une valeur totale de 2,615 milliards d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, auxquels viennent s’ajouter 1,2 milliard d’euros donnés à la Facilité européenne pour la paix (FEP), soit un soutien de plus de 3,8 milliards d’euros entre le 24 février 2022 et le 31 décembre 2023", peut-on ainsi lire sur le site du ministère. Cet "effort financier" est complété par la formation de quelque 10 000 soldats ukrainiens par les armées en Pologne et en France.
Dans le détail, en matière de défense sol-air, Paris a donc livré un système de moyenne portée (Samp/T). S’y ajoutent six missiles transportables anti-aériens léger Mistral, de très courte portée ainsi que deux systèmes Crotale NG, de courte portée également. Un radar Ground Master 200 (CM200), permettant de détecter et d’identifier les aéronefs ennemis, figure aussi sur la liste.Type d'équipementQuantités livréesCrotale NG2Missiles Crotaledonnée confidentielleRadar CM2001Mistral6Missiles Mistraldonnée confidentielleSamp/T1Missiles Asterdonnée confidentielle
Pour certains équipements, comme le nombre de missiles Mistral, Milan ou Crotale, les données demeurent...
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04/03 - Gaza : l’ONU craint "une conflagration beaucoup plus large"
A Washington, les appels à la trêve entre le Hamas et Israël se multiplient, notamment après la distribution d’aide à Gaza qui a tourné au drame, jeudi 29 février, où une centaine de personnes sont mortes. C’est justement au sein de la capitale américaine que l’influent membre du cabinet de guerre israélien, Benny Gantz, est attendu ce lundi 4 mars. L’objectif, oeuvrer à la mise en application d’un "cessez-le-feu temporaire" et d’insister sur "la nécessité d’accroître considérablement" l’aide humanitaire à Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Kamala Harris appelle à un "cessez-le-feu immédiat"
⇒ Benny Gantz attendu à Washington ce lundi
⇒ Une personne accusée d’espionnage pour le compte d’Israël a été exécutée en IranGaza : l'ONU craint "une conflagration beaucoup plus large"
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a dit sa crainte lundi que la guerre à Gaza ne conduise "à une conflagration beaucoup plus large", devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.
"Je suis profondément préoccupé par le fait que dans cette poudrière, toute étincelle pourrait conduire à une conflagration beaucoup plus large", a dit Volker Türk, ajoutant que "cela aurait des implications pour tous les pays du Moyen-Orient, et pour bien d'autres au-delà".Kamala Harris appelle à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza
"Etant donné l’ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table des négociations" entre Israël et le Hamas, a...
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04/03 - Pétrole : ces pays de l’Opep + qui prolongent leurs coupes pour doper les cours
L’objectif est de soutenir des cours minés par l’incertitude économique. Ryad et Moscou, piliers de l’alliance Opep + des pays exportateurs de pétrole, ont annoncé, dimanche 3 mars, avec d’autres membres prolonger leurs coupes volontaires jusqu’à mi-2024. L’Arabie saoudite va continuer de sabrer son volume d’un million de barils par jour (bpj) pour la période d’avril à juin, selon son ministère de l’Energie, cité par l’agence de presse officielle saoudienne (SPA). La Russie a également fait état d’une extension à hauteur de 471 000 bpj, portant à la fois sur la production et les exportations.
Dans les deux cas, ces mesures s’ajoutent à la réduction de 500 000 barils annoncée en avril 2023 et qui court jusqu’à fin 2024. Ryad compte sur les prix élevés du pétrole pour financer un important programme de diversification économique destinée précisément à sortir le royaume de sa dépendance à l’exportation de brut. Pour Moscou qui, face aux sanctions occidentales, a réorienté ses exportations en masse vers la Chine et l’Inde, c’est aussi une manne essentielle pour financer son offensive militaire en Ukraine.
Au sein de l’Opep +, d’autres pays leur ont emboîté le pas et vont resserrer les vannes trois mois de plus, comme l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Kazakhstan. Cette stratégie coordonnée avait été dévoilée au printemps 2023 pour un total de 1,6 million de barils quotidiens, avant d’être renforcée au cours de l’été.Fragile unité
Dans la perspective de ces prolongations, les prix du pétrole avaient bondi...
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04/03 - Fuites dans l’armée allemande : Berlin dément la convocation de son ambassadeur à Moscou
Alors que la Russie accentue la pression sur l’Ukraine, son armée et ses habitants sur le terrain, le Canada a annoncé de nouvelles sanctions contre des hauts fonctionnaires russes. Ces dernières interviennent plus de deux semaines après la mort d’Alexeï Navalny, le 16 février dernier. Ottawa estime que ces responsables russes "ont participé à la violation des droits de la personne de l’opposant russe".
Les infos à retenir
⇒ 12 morts après une attaque de drones russes à Odessa
⇒ Le Canada annonce de nouvelles sanctions contre Moscou
⇒ Sept avions militaires russes ont été abattus cette semaine, selon ZelenksyFuite dans l'armée allemande : la Russie convoque l'ambassadeur d'Allemagne
Le gouvernement allemand a démenti lundi la convocation de son ambassadeur à Moscou au ministère russe des Affaires étrangères, après la diffusion d'échanges confidentiels entre plusieurs officiers allemands sur des livraisons d'armes à l'Ukraine. "Notre ambassadeur avait ce matin un rendez-vous prévu de longue date au ministère russe des Affaires étrangères", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christian Wagner, interrogé sur le fait de savoir s'il avait été ou non convoqué.
L'ambassadeur Alexander Graf Lambsdorff est effectivement arrivé lundi matin au ministère, sans faire de commentaires aux journalistes, ont rapporté les agences de presse russes. De son côté, le Kremlin a dénoncé lundi "l'implication directe" de l'Occident en Ukraine, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri...
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04/03 - Haïti : le gouvernement décrète l’état d’urgence et un couvre-feu à Port-au-Prince
La situation sécuritaire s’était considérablement dégradée ces dernières heures. Le gouvernement haïtien a donc décrété, dimanche 3 mars, l’état d’urgence et un couvre-feu pour reprendre le contrôle de la capitale Port-au-Prince, après l’évasion de plusieurs milliers de détenus d’un centre pénitentiaire attaqué par des gangs armés, lors de laquelle au moins une dizaine de personnes sont mortes.
"Le Gouvernement de la République, se référant à l’arrêté du 3 mars 2024 déclarant l’état d’urgence sur toute l’étendue du département de l’Ouest pour une période de 72 heures renouvelable", département dont fait partie la capitale, "décrète un couvre-feu sur tout ce territoire" entre 18H00 et 05H00 locales lundi, mardi et mercredi, ainsi que dimanche de 20H00 locales à 05H00, indique un communiqué du gouvernement.
Le ministre de l’Economie et des Finances de Haïti, Patrick Michel Boisvert, a signé le document en tant que Premier ministre par intérim. Le Premier ministre Ariel Henry était en déplacement au Kenya la semaine dernière, où Port-au-Prince et Nairobi ont signé un accord pour l’envoi de policiers kényans dans l’île. Le couvre-feu a été annoncé "en raison de la dégradation sécuritaire", notamment à Port-au-Prince, "caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents perpétrés par les gangs armés", ainsi qu’en tenant compte de "l’évasion de prisonniers dangereux", actions mettant "en péril la sécurité nationale" selon le gouvernement.
"Les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’user de tous les moyens légaux à leur...
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04/03 - Leroy Merlin, ses contrats en Russie : d’un sous-traitant du FSB au ministère de la Défense
Plus grande entreprise étrangère installée en Russie, Leroy Merlin fait l’objet de nombreuses critiques, d’autant qu’elle n’a, comme l’a révélé L’Express le 20 février, jamais quitté le pays. Surnommée "Leroy Kremlin" par ses détracteurs, l’enseigne nordiste a, depuis son implantation sur le sol russe au début des années 2000, conclu plusieurs contrats avec des organisations liées à l’Etat russe. En 2016 et 2017, Leroy Merlin Vostok, le nom de sa filiale locale, a ainsi noué deux contrats avec le complexe hôtelier "Planernoïe", appartenant à la présidence russe, selon le site d’appels d’offres "Zakoupki" consulté par L’Express.
En 2017, Leroy Merlin était également l’unique répondant à un appel d’offres de 47 346 euros du Moscow Country Club, un hôtel cinq étoiles situé à 13 kilomètres de Moscou. La filiale russe de l’enseigne nordiste a livré du matériel de bricolage et jardinage à ce complexe de luxe qui appartient au ministère des Affaires étrangères russe. Sur son site, l’organisme fondé en 1921 se présente comme une "plateforme" que les diplomates russes et étrangers utilisent pour des "dialogues efficaces en dehors des espaces diplomatiques conventionnels".Contrat avec le ministère russe de la Défense
Au-delà des organismes étatiques civils, Leroy Merlin a également servi le ministère russe de la Défense en juillet 2017, trois ans après l’annexion illégale de la Crimée par Moscou. Selon le contrat consulté par L’Express, Leroy Merlin a livré du matériel au centre d’ingénierie et technique de ce ministère. Aucun détail...
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04/03 - Ukraine : le plan de Kiev pour stocker le gaz européen
L’Europe stockera-t-elle davantage de gaz en Ukraine à l’avenir, malgré la guerre ? Petit à petit, l’idée fait son chemin. Fin février, le géant ukrainien Naftogaz a annoncé que sa filiale Ukrtransgaz allait mener une série de "tests de résistance". Le but de l’opération ? Montrer que même en temps de conflit armé, l’Ukraine reste capable d’acheminer et de stocker du gaz pour le compte d’autres pays. "Cela peut sembler étonnant car les combats se poursuivent, mais l’Ukraine entend bien monter en puissance rapidement dans le stockage de gaz, confirme Sami Ramdani, enseignant-chercheur en géopolitique de l’énergie à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Les discussions s’accélèrent même avec les membres de l’UE.
Et pour cause, il devient capital pour l’Ukraine d’accélérer son processus d’intégration à l’Union. Déjà considérablement réduit, le transit de gaz en provenance de Russie arrivera à son terme à la fin de l’année. L’Ukraine devra donc trouver une nouvelle source pour rentabiliser son immense réseau. Parallèlement, en utilisant davantage les infrastructures ukrainiennes, l’Europe pourrait augmenter ses capacités de stockage de 10 %. De quoi passer les hivers froids plus facilement. En 2023, plusieurs acteurs européens ont déjà profité des infrastructures ukrainiennes, en y stockant 2,5 milliards de mètres cubes de gaz. Cette année, Naftogaz vise les 4 milliards.
"Le gros dossier du moment pour Kiev, c’est l’inversion du flux sur le gazoduc transbalkanique, qui part de la Russie, traverse...
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04/03 - Partir ou rester ? Les dessous de la crise au Conseil scientifique de l’Education nationale
"Nos travaux et notre avis n’intéressent absolument pas le ministère !" Elise Huillery, professeure d’économie à l’université Paris-Dauphine, a démissionné du Conseil scientifique de l’Education nationale le 23 décembre dernier, comme elle s’en explique à L’Express. Avec ses confrères Yann Algan, qui enseigne à HEC, et Julien Grenet, directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’Ecole d’économie de Paris, elle a détaillé les raisons de leur départ devant les autres membres de l’instance lors d’une réunion de crise organisée en visio, le 21 décembre. Au cœur des discussions : la mission "Exigence des savoirs", lancée par Gabriel Attal, alors à la tête de la Rue de Grenelle, le 5 octobre. Un mois plus tard, au lendemain des résultats très préoccupants de l’enquête internationale Pisa, ce dernier annonçait plusieurs réformes destinées à remonter le niveau des élèves : l’instauration de groupes de niveau en mathématiques et en français au collège, la facilitation du recours au redoublement, la création de classes "prépa lycée" dédiées aux élèves ayant échoué au brevet.
"Le problème est que nous, membres du CSEN, n’avons pas été consultés en bonne et due forme sur ces mesures dont la plupart vont à l’encontre des résultats de la recherche", déplore Elise Huillery qui, durant ce fameux mois, n’aura pu s’exprimer qu’à l’occasion d’une audition individuelle "menée en dépit du bon sens puisqu’on ne nous avait pas donné les thématiques à l’avance". Le 29 novembre, c’est "le coup de grâce" : à l’occasion d’une conférence...
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04/03 - Management : les fausses croyances du "syndrome" de l’imposteur
Mener une brillante carrière mais avoir le sentiment de ne pas le mériter. En théorisant en 1978 le "phénomène" de l’imposteur, Pauline Clance et Suzanne Imes n’auraient jamais imaginé que leurs travaux donneraient lieu, un demi-siècle plus tard, à l’un des termes les plus en vogue des rubriques management et leadership de la presse mondiale. A l’époque, les deux psychologues américaines interrogent 150 femmes occupant des postes prestigieux dans différents domaines. Il en ressort que celles-ci n’attribuent pas leur réussite à leurs compétences pourtant reconnues par leurs pairs, mais à la chance ou à des facteurs extérieurs. Ces femmes décrivent leur peur d’être un jour démasquées, que l’on se rende compte après coup de leur supposée incompétence.
Cinq décennies se sont écoulées et le "phénomène" de l’imposteur - rebaptisé entretemps "syndrome" - n’a jamais aussi bien porté son nom. Comme le souligne l’essayiste Leslie Jamison dans le New Yorker, "ce n’est qu’avec l’essor des réseaux sociaux que l’idée a véritablement explosé". Les médias leur ont emboîté le pas. Conseils pour s’en débarrasser, tests pour l’identifier… les articles de presse publiés sur le sujet sont légion – Rien qu’en 2023, la version américaine du site Forbes lui en a consacré plus d’une dizaine. Autre terrain d’exploration du "syndrome" de l’imposteur ? YouTube. Sur la plateforme de streaming de Google, coachs, mentalistes et psychanalystes imaginent chaque jour des tutos et donnent des clés "pour s’en sortir". Des vidéos visionnées pour certaines des...
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04/03 - Iran, le nouvel axe du mal : la Une de L’Express à La Loupe
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Hamdam Mostafavi, directrice adjointe de la rédaction de L’Express, et spécialiste du Moyen-Orient, s’intéresse à une puissance dont les Occidentaux devraient plus se méfier, l’Iran.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture et présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : AFP Photo/HO/KHAMENEI.IR
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Aujourd’hui, nous allons parler d’un pays où le pouvoir est entre les mains d’un homme et de sa garde rapprochée. Un pays où le régime en place est autoritaire, où les médias ne sont pas libres et où les emprisonnements d’opposants politiques sont de plus en plus nombreux. On pourrait ajouter que ce pays tente aussi de régner sur toute la région qui l’entoure, en pointant du doigt un ennemi commun, les Etats-Unis. Enfin, la perspective d’un conflit armé ne l’effraie pas et il sait jouer de sa position sur la scène internationale.
Si vous avez lu le titre de ce podcast, vous savez déjà que je ne parle pas de la Russie de Vladimir Poutine, mais de l’Iran ! Car cette semaine avec sa Une, L’Express met en garde contre cet autre axe du mal. Depuis les attaques du 7 octobre et la guerre à Gaza, la...
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04/03 - IVG : en 1971, Françoise Giroud et le droit des femmes à dire "non"
Dès la création de L’Express, Françoise Giroud a régulièrement pris la parole dans nos colonnes au sujet de l’avortement. En 1956, dans un article intitulé "Les malades du samedi", elle raconte : "Les médecins le savent bien. C’est toujours le samedi soir qu’on les appelle lorsqu’il y a eu un accident. Parce qu’on a compté sur le dimanche pour se reposer." En 1962, elle interpelle à propos de l’avortement clandestin : "Ou [l’opération] est clandestine, et il faut se vouloir sourd et aveugle pour croire qu’une femme se soumet à ce martyre sans y être durement contrainte." En 1971, alors que les couvertures de L’Express pour la légalisation se multiplient, la directrice de la rédaction défend "la plus intime des libertés individuelles" désormais entrée dans la Constitution après le vote du Parlement réuni en Congrès ce lundi 4 mars.
L’Express du 12 avril 1971Le droit de dire non
Le directeur du Nouvel Observateur, qui a du coeur et qui aime bien les dames, presse chacun de choisir son camp et de se dire de gauche en se déclarant pour l’avortement libre. Il ajoute que "c’est un problème très simple". Je ne crois pas.
Je crois, au contraire, qu’il n’y a pas de problème plus compliqué et qui mette plus profondément en jeu la relation avec soi-même. Et avec l’Autre, car, jusqu’à nouvel ordre, les enfants se font à deux. Mais laissons l’inconscient, bien que, dans cette affaire, il ait plus que son mot à dire.
Et laissons la collectivité, bien que ce ne soit pas un aspect négligeable du problème. On pourrait même dire,...
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04/03 - Science, intégrité et éthique : une enquête révèle l’inquiétude des chercheurs de l’Inserm
Comment les scientifiques français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) perçoivent le respect de l’intégrité et l’éthique scientifique dans leur travail ? Pour répondre à cette question, des chercheurs du Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne (Gemass), une unité mixte de recherche CNRS et Sorbonne Université, ont soumis un questionnaire entre juin et septembre 2023 auprès de 1 240 personnels du deuxième institut de recherche mondial dans le secteur de la santé. Leur enquête publiée ce lundi 4 mars - la seconde du genre seulement en France - apporte des réponses qui permettent de mieux comprendre les problématiques rencontrées par le monde de la science.
L’éthique et l’intégrité scientifique, qui visent à garantir aux travaux de recherche leur caractère honnête et rigoureux et à consolider le lien de confiance avec la société, sont devenues des sujets de plus en plus importants ces dernières années, notamment à cause - ou grâce - à la crise du Covid-19. Une période pendant laquelle la confiance en la science a pu apparaître ébranlée, notamment en raison de la communication hasardeuse - voire la tenue de propos complotistes - de certains médecins ou chercheurs. "En outre, ce type de travaux n’existent quasiment pas en France : nous souffrons d’un important déficit comparé aux Etats-Unis ou aux Pays-Bas. Avec cette enquête et celle que nous avons menée en 2022 au sein du CNRS, cela nous permet d’y voir un peu plus clair", soutient Michel Dubois,...
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03/03 - "Je suis un raisonnable, un pragmatique" : quand Bardella s’essaie au "en même temps"
Le DJ est presque arrivé à l’heure. C’est la tradition. Au Rassemblement national, les militants ont droit à leur dose de chansons un peu ringardes avant le début de chaque meeting. La groupie du pianiste a été remixée pour l’occasion, et ça chamboule cet ancien de la légion étrangère, frontiste depuis 30 ans, venu assister au lancement de campagne européenne du parti d’extrême droite à Marseille. Le volume est poussé à bloc. Jordan Bardella et Marine Le Pen font leur entrée sur une sorte de musique électro et traversent la foule entourés d’une horde de journalistes.
Ces élections sont le deuxième round pour le jeune prodige de l’extrême droite, Jordan Bardella, déjà tête de liste pour le parti aux élections européennes de 2019. Cette fois-ci, les sondages avoisinent les 30 %, meilleur score jamais réalisé lors d’un scrutin européen par le RN. Marine Le Pen a confié à son poulain la mission de dépasser ce score. A 28 ans, l’eurodéputé marche sur l’eau, conforté par une nouvelle dimension médiatique acquise à force d’occuper les plateaux de télévision, et par le traitement indulgent que lui réserve la Macronie, qui semble préférer à Marine Le Pen sa progéniture politique.Rassurer à tout prix
Pour cette nouvelle campagne, Jordan Bardella n’a donc qu’un mot en tête : rassurer. Et qu’est-ce qui rassure les Français, aujourd’hui ? La droite, évidemment. Depuis des mois, il multiplie donc les signaux plus ou moins grossiers. Son ambition : attirer l’électorat zemmouriste de 2022, et même celui de Nicolas Sarkozy 2007. Dans ses...
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03/03 - "Sam Bankman-Fried devient fou en prison" : le roi déchu de la crypto raconté par Michael Lewis
Sam Bankman-Fried déteste Shakespeare, ses personnages "irréalistes" et ses "dénouements" évidents. Il est horripilé par l’idée que l’on puisse considérer le dramaturge anglais comme le plus grand écrivain au monde. Pure logique mathématique. A son époque, "presque tous les Européens étaient occupés à cultiver la terre et très peu de gens allaient à l’université […] Peu savaient lire et écrire, probablement moins de 10 millions, contre un milliard de personnes dans le monde occidental aujourd’hui. Quelles sont les chances que le plus grand écrivain soit né en 1564 ?", s’est-il un jour épanché sur un blog.
L’anecdote est consignée par Michael Lewis dans un livre, Going Infinite, récemment traduit en France chez Talent Editions. Cette obsession pour les chiffres, les probabilités et les statistiques tourne parfois à l’irrationnel : "J’ai 60 % de chance de me rendre au Texas demain", était-il capable de dire sérieusement à son assistante. Mais le trait de caractère amuse beaucoup l’auteur tout au long de l’ouvrage. Car il a le mérite d’éclairer, en partie, l’aisance de "SBF" dans la finance, milieu dont il sera l’éphémère coqueluche.Drôle de poisson dans un monde de requins
Michael Lewis a partagé avec lui la période dorée de Bankman-Fried, entre 2021 et fin 2022. Quand "chaque célébrité voulait être son amie, où tout le monde à Wall Street souhaitait entendre ce qu’il avait à dire", raconte-t-il à L’Express. Sam Bankman-Fried est alors à la tête d’une plateforme d’échange de cryptomonnaies baptisée FTX. Celle-ci a...
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03/03 - "Les braises sont brûlantes" : le Salon de l’agriculture est fini, mais la colère continue
Plus de 80 visites officielles, 3 500 journalistes accrédités et des centaines de milliers de visiteurs : le président du Salon international de l’agriculture, Jean-Luc Poulain, a salué ce dimanche 3 mars une "belle édition" 2024 du grand rendez-vous des Français avec le monde agricole, en pleine période de colère du secteur. Plus de 603 000 ont participé à cette 60e édition, ont indiqué les organisateurs à l’AFP. En 2022, année des retrouvailles après la crise sanitaire, le Salon en avait accueilli 503 000. Le record remonte à 2014, avec plus de 700 000 personnes.
Deux ans après le début de la guerre en Ukraine et alors que les aléas climatiques pèsent sur la production agricole, le Salon a permis de montrer les attentes de ces professions, affirme Jean-Luc Poulain, lui-même agriculteur dans l’Oise. "Ce qui était considéré comme acquis - une alimentation abondante et pas chère - est confronté à une série de contraintes : l’inflation, la géopolitique, le climat, qui posent la question de la souveraineté alimentaire de la France", a-t-il affirmé.
Le président des Chambres d’agricultures, Sébastien Windsor, a de son côté constaté une "sensibilité particulière des responsables politiques cette année au sujet agricole", avec plus de visites que d’habitude "alors qu’on n’est pas en période électorale". Ce Salon s’est en effet déroulé dans un contexte particulier, en pleine crise du secteur. Pour tenter d’y remédier, plus de 400 millions d’euros de mesures d’urgence ont été annoncés par le gouvernement. L’exécutif a...
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03/03 - Environnement, câbles sous-marins… Les dommages collatéraux des Houthis en mer Rouge
Les effets économiques des attaques contre des navires en mer Rouge sont pour l’instant "modérés". C’est ce qu’affirme à l’AFP l’économiste en chef de l’OMC, Ralph Ossa. "Je pense que pour l’instant, l’impact macroéconomique semble modéré, ce qui s’explique par le fait que la demande en Europe est relativement faible et que les capacités de transport maritime sont suffisantes", a-t-il déclaré.
Mais les effets néfastes des attaques régulièrement menées par les rebelles houthis depuis novembre se font déjà sentir dans d’autres domaines. En premier lieu sur l’environnement. Le Rubymar, un cargo chargé d’engrais qui a coulé dans le golfe d'Aden après avoir été endommagé par des missiles des Houthis, présente un risque pour l’environnement, a averti samedi 2 mars l’armée américaine. Les rebelles ont revendiqué l’attaque du 19 février contre ce navire marchand battant pavillon du Bélize et exploité par une entreprise libanaise, Blue Feet. Le gouvernement du Yémen a fait savoir, samedi, que le navire avait coulé.Le risque d’une "catastrophe environnementale"
Une information confirmée dans la foulée par le Commandement central des États-Unis (CENTCOM). "Les quelque 21 000 tonnes d’engrais à base de sulfate de phosphate d’ammonium que transportait le navire présentent un risque environnemental en mer Rouge", a-t-il indiqué dans un communiqué. "En coulant, le navire présente également un risque d’impact sous la surface pour les autres navires qui empruntent les routes de navigation très fréquentées de la voie navigable", a ajouté le...
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03/03 - Owen Matthews : "Navalny a surestimé son invincibilité"
Britannique et descendant de Russes ukrainiens par sa mère, le romancier, historien et journaliste Owen Matthews pose sur le conflit en Ukraine un regard informé et subtil. Ses origines et sa carrière - il a notamment été responsable du bureau de Newsweek en Russie - lui ont inspiré des œuvres de fiction, dont un grand succès, Les Enfants de Staline (Belfond, 2009) et, plus récemment, un essai, Overreach : The Inside Story of Putin’s War Against Ukraine (Mudlark/HarperCollins, 2022, nouvelle édition en 2023) où il décrit, à partir de ses reportages en Russie et en Ukraine durant le conflit, les conditions de l’éclatement de la guerre et les événements de la première année de celle-ci. Pour L’Express, il revient sur la proximité historique de la Russie et de l’Ukraine, la russophobie culturelle en Ukraine, les maintes nuances de nationalisme russe, la figure de Navalny, qu’il connaissait de près, et les scénarios possibles de règlement du conflit.
L'Express : Vous êtes britannique et votre mère est née en Ukraine soviétique. Vous-même parlez russe. Comme vous l’expliquez dans votre livre, cela vous permet de mieux comprendre certains enjeux de cette guerre.
Owen Matthews : Le fait que je parle russe et non ukrainien illustre bien la spécificité de la relation entre la Russie et l’Ukraine. J’ai toujours expliqué que ma mère était une Russe de Kharkiv, ce qui sonne "politiquement correct" mais s’avère la stricte vérité. Ma mère est née en 1934, quand l’Ukraine était soviétique, mais elle ne s’est jamais...
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03/03 - IVG dans la Constitution : la France sera-t-elle vraiment la première ?
Cela faisait un moment que l’Hexagone n’avait pas été précurseur. Après le vote historique du Sénat, mercredi 28 février, la France va devenir le premier pays à autoriser explicitement l’avortement dans sa Constitution. Le Parlement se réunit, ce lundi 4 mars en Congrès à Versailles, pour adopter définitivement le texte. "Le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes", a savouré le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
Avant la France, des précédents moins explicites avaient eu lieu. À l’instar du Chili qui a tenté, en septembre 2022, d’inscrire le droit à l’avortement dans une nouvelle Constitution. Une tentative soutenue par le jeune président de gauche, Gabriel Boric, qui voulait remplacer la loi fondamentale héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). À l’intérieur de celle-ci était mentionnée la protection de "la vie de celui qui va naître". Le projet constitutionnel plus progressiste, féministe et écologique, avait été rejeté massivement, par 61,9 % de la population.
Ce refus a marqué la fin d’un grand chapitre. Depuis, le Conseil constitutionnel, chargé de rédiger la nouvelle loi fondamentale, est passé sous le contrôle de la droite ultra-conservatrice et a soumis au vote un nouveau texte, qui faisait de l’embryon une personne. Une initiative également rejetée.Un "droit humain de décider librement de la naissance de ses enfants"
Dans le monde, actuellement, plusieurs pays "offrent une protection constitutionnelle du droit à l’avortement, mais pas à travers une formulation...
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03/03 - En Iran, les conservateurs gagnent des élections largement boudées
Deux jours après le scrutin en Iran, le dépouillement des bulletins de vote s’est poursuivi ce dimanche 3 mars, dans l’attente de la proclamation des résultats définitifs par le ministère de l’Intérieur. Mais des médias officiels ont d’ores et déjà estimé que le taux de participation s’était élevé à environ 41 %. Le double scrutin destiné à élire les 290 députés et les 88 membres de l’Assemblée des experts, chargée de désigner le guide suprême, a donc mobilisé quelque 25 millions des 61 millions d’électeurs, dans un pays de 85 millions d’habitants. Aucune estimation indépendante n’était disponible.
La participation était le principal enjeu de ces élections, considérées comme un test pour le pouvoir : elles sont les premières depuis le vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays à la suite de la mort, en septembre 2022, de la jeune Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du strict code vestimentaire du pays. Les chiffres montrent une tendance à la baisse marquée de la participation, qui s’était élevée à 42,57 % aux précédentes législatives de 2020, organisées au début de la crise du Covid. Elle était déjà au plus bas depuis la proclamation de la République islamique en 1979.
Les autorités se sont cependant félicitées du niveau de la participation, qui démontre que "le plan de boycott des élections fomenté par des ennemis de l’étranger" n’avait pas fonctionné. C’est "un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l’Iran après les émeutes" de 2022, a jugé samedi le président Ebrahim Raïssi."Appel au réveil"
La presse était...
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03/03 - Croisières : de la Norvège au Groenland, des itinéraires vers le Grand Nord
Aujourd’hui, vous ne voyagerez plus jamais comme avant. Ce pourrait être un slogan publicitaire post-pandémie de Covid-19. Les Français ont repris goût aux voyages mais cherchent à s’évader différemment. Finis les voyages trop éloignés et trop classiques, place aux destinations moins fréquentées, plus rares et donc aussi moins onéreuses.
Liverpool plutôt que Londres, Gérone plutôt que Barcelone, la Suède plutôt que la Finlande, les îles Sporades en Grèce plutôt que les Cyclades, etc. Sans oublier une tendance forte du tourisme actuel : l’engouement pour les croisières. De la Méditerranée à la Baltique, elles sont une autre façon de découvrir l’Europe, loin des sentiers battus. Parés à l’appareillage ?Les fjords norvégiens à bord du MSC Euribia
Une nature grandiose et des villages baignés par une lumière exceptionnelle : la croisière reste le plus sûr moyen de succomber à l’atmosphère unique de la mer du Nord. D’avril à octobre, lorsque les jours s’allongent ici plus qu’ailleurs, le nouveau navire MSC Euribia est entièrement dédié à la découverte des fjords norvégiens ainsi qu’à des périples entre Angleterre, Allemagne, Belgique et Pays-Bas. Le croisiériste propose des itinéraires de sept nuits aux légères variations pour répondre aux envies de chacun. L’un des voyages phares se fait au départ du port de Kiel (Allemagne). Le navire marque une première escale à Copenhague, avant de mettre le cap sur la Norvège pour faire faire un stop à Hellesylt, adorable village au cœur du Sunnylvsfjord. L’occasion de débarquer pour visiter...
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03/03 - En 2028, des TVG du quotidien à prix réduit ? Pourquoi le projet de Kevin Speed est loin d’être gagné
"Promesse bancale" ou "révolution" ferroviaire ? L’annonce de Kevin Speed de la signature d’un accord avec SNCF réseau pour lancer ses trains en 2028 a suscité des réactions contrastées. La start-up ferroviaire a indiqué, jeudi 29 février, avoir signé d’un accord-cadre avec SNCF Réseau pour faire rouler vingt trains à petits prix entre Paris, Lille, Lyon et Strasbourg à partir de 2028.
Kevin Speed, une entreprise française fondée en 2021 dirigée par Laurent Fourtune, promet 16 passages quotidiens, à chaque heure, de 6 heures à 22 heures dans les deux sens de trois lignes. Cela concerne la ligne Nord aux gares de Lille Flandres, TGV Haute-Picardie et Paris Gare du Nord ; la ligne Est aux gares de Strasbourg-Lorraine TGV, Meuse TGV1, Champagne-Ardenne TGV et Paris Gare de l’Est ainsi que la ligne centre aux gares de Lyon Part-Dieu, Macon-Loché TGV, Le Creusot-Montceau-Montchanin TGV et Paris Gare de Lyon."Je ne vois pas du tout comment ils vont faire"
Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, s’est réjoui de cette annonce. "Kevin Speed et SNCF Réseau signent pour révolutionner les liaisons depuis Lille, Strasbourg et Lyon vers Paris, garantissant une desserte des villes moyennes et améliorant ainsi l’accessibilité pour tous les citoyens", s’est-il félicité sur X. D’autres sont en revanche plus sceptiques. "Pour l’instant, ils sont quatre dans l’entreprise. Ils n’ont aucun train, aucune commande en cours, aucun personnel, aucun atelier. Je ne vois pas du tout comment ils vont faire", a ainsi mis en...
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03/03 - Nordic Response : l’exercice militaire XXL de l’Otan auquel participe déjà la Suède
Nordic Response : le nom fait penser à un opus de science-fiction. Pourtant, cet exercice militaire de l’Otan commence bel et bien dans l’Arctique ce dimanche 3 mars. Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, la force atlantique montre les muscles. Au total, plus de 20 000 soldats de treize pays alliés participent à ces manœuvres militaires. L’exercice devrait courir jusqu’au 14 mars.
Si elle n’est pas encore officiellement membre de l’alliance, la Suède se joint à eux, engageant 4 500 soldats dans cet exercice. Ses territoires sont donc mis à disposition de l’Otan : aéroports et bases militaires suédoises seront investis par les troupes de l’Alliance. L’occasion de s’entraîner pour la première fois sur l’ensemble de la Laponie occidentale. Un terrain de jeu qui s’agrandit de plus de 500 kilomètres carrés grâce à la Suède. "La réponse nordique démontre que l’Otan a clairement la capacité, la volonté et la force de défendre son territoire et son flanc nord", explique sur son site Internet les forces armées norvégiennes.
Cet exercice militaire XXL est capital à plus d’un titre. Tout d’abord, l’Ukraine est venu rappeler à l’alliance Atlantique qu’un conflit avec la Russie était possible. Fin janvier 2023, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, affirmait que Moscou pourrait attaquer l’Otan dans "5 à 8 ans". Autre point important : ce sera la première fois que tous les pays nordiques s’associeront à une opération de défense aérienne conjointe. L’occasion aussi de tester la cohésion de la Norvège, la...
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03/03 - Affaire d’espionnage : Poutine cherche à "déstabiliser" l’Allemagne, accuse Berlin
L’Ukraine procède régulièrement à des attaques de drones en territoires contrôlés par la Russie. Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir déjoué dans la nuit de samedi à dimanche une "attaque de 38 drones" qui ont "tous" été détruits au-dessus de la Crimée. La nuit précédente, la garde nationale russe avait indiqué que "le crash d’un drone" était la cause "probable" d’un incident qui a conduit à l’évacuation d'"une centaine de personnes" dans un quartier résidentiel de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, située à environ 1 000 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Kiev réclame de nouveau à ses alliés occidentaux de livrer davantage de munitions
⇒ Le bilan de la frappe russe contre Odessa grimpe à 10 morts
⇒ L’Allemagne embarrassée par une affaire d’espionnage liée à l’UkraineAffaire d’espionnage : Poutine cherche à "déstabiliser" l’Allemagne
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a accusé ce dimanche le président russe Vladimir Poutine de chercher à "déstabiliser" le pays, à la suite de la diffusion depuis la Russie d’échanges confidentiels entre des officiers allemands sur des livraisons d’armes à l’Ukraine. "Il s’agit simplement d’utiliser cet enregistrement pour déstabiliser" et pour mettre à mal "l’unité" de l’Allemagne, a-t-il déclaré devant la presse à Berlin. "Il s’agit clairement de saper notre unité […], de semer la division politique sur le plan intérieur et j’espère sincèrement que Poutine n’y parviendra pas et que nous resterons unis", a-t-il ajouté.
Un...
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03/03 - Gaza : le Hamas dit qu’une trêve est possible d’ici "24 à 48 heures" si Israël accepte ses demandes
L’espoir d’une accalmie ? Les négociations reprennent, ce dimanche 3 mars au Caire (Egypte), sur une possible trêve pendant le ramadan à Gaza, où les premiers largages américains d’aide humanitaire ont commencé à destination de la population civile affamée.
Les infos à retenir
⇒ Gaza : le Hamas dit qu’une trêve est possible d’ici "24 à 48 heures" si Israël accepte ses demandes
⇒ Les Etats-Unis ont commencé les largages aériens d’aide sur Gaza
⇒ Gaza : le ministère de la Santé du Hamas annonce onze morts dans une frappe israélienne près d’un hôpitalMahmoud Abbas en Turquie mardi
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se rendra mardi en Turquie à l’invitation du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé ce dimanche le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan. "Le président Erdogan a invité Mahmoud Abbas en Turquie pour discuter de la situation en Palestine et de la guerre en cours et pour être informé des pourparlers inter-palestiniens" avec le Hamas et les autres groupes palestiniens, a indiqué le ministre des Affaires étrangères en clôture du Forum diplomatique d’Antalya (sud). Le lieu des entretiens n’a pas été précisé.Le Hamas dit qu’une trêve est possible d’ici "24 à 48 heures" si Israël accepte ses demandes
Un haut responsable du Hamas a déclaré ce dimanche à l’AFP qu’une trêve dans la bande de Gaza était possible "d’ici 24 à 48 heures" si Israël acceptait les demandes du mouvement islamiste palestinien. "Si Israël accepte les demandes du Hamas, qui incluent le retour dans le nord de Gaza des...
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03/03 - Monika Schnitzer : "L’Allemagne doit reconsidérer la manière de dépenser son argent"
Le diagnostic est tranché, sans équivoque et peut-être un brin alarmiste ? Le 14 février dernier, le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck, se livrait à une inhabituelle confession lors d’un débat organisé à l’occasion de la Foire artisanale d’Allemagne centrale à Leipzig. Face au ministre-président de Saxe, Michael Kretschmer, l’écologiste a déclaré que l’économie du pays était dans une situation "dramatiquement mauvaise".
La première puissance européenne a en effet terminé l’année à bout de force. En 2023, son PIB a reculé de 0,3 %, quand celui de la France a progressé de 0,9 %. Mais l’Allemagne est-elle réellement redevenue "l’homme malade de l’Europe" ? Dans un entretien à L’Express, l’économiste Monika Schnitzer, présidente du Conseil allemand des experts économiques, remet les choses à plat et analyse les causes du déclin actuel de son pays, tout en nuançant les propos de Robert Habeck.
L'Express : il y a deux semaines, Robert Habeck a déclaré que la situation économique de l’Allemagne était dramatique. Partagez-vous ce constat ?
Monika Schnitzer : En 2023, notre économie s’est contractée de 0,3 %, tandis que nous prévoyons très peu de croissance cette année. Nous sommes clairement en queue de peloton par rapport au reste de l'Europe. La situation n’est pas bonne. D’un autre côté, il ne s’agit pas d’une crise comparable à celles de la crise financière ou de la pandémie. En ce sens, il apparaît plus pessimiste qu’il n’y paraît.
Il n’est pas courant d'entendre ce genre de déclaration. Quand on a affirmé pendant...
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03/03 - Primaire républicaine : Donald Trump se rapproche de l’investiture après sa triple victoire
Triple victoire pour Donald Trump. Le milliardaire républicain a gagné, ce samedi 2 mars, les élections internes de son parti dans trois nouveaux Etats américains : le Missouri, le Michigan et l’Idaho. Il enterre presque, s’il y en restait, tout suspens avant le "Super Tuesday", étant quasiment assuré d’être investi par le parti républicain pour l’élection présidentielle de novembre prochain.
Dans le Missouri, Donald Trump a écrasé sa rivale Nikki Haley en remportant tous les caucus organisés dans l’Etat, selon le New York Times. Et dans le Michigan, l’ex-président a raflé les 39 délégués élus lors d’un caucus rassemblant quelque 2 000 militants, a rapporté CNN. Plus tôt dans la semaine, l’ancien président avait déjà remporté les 16 délégués restants du Michigan, désignés au cours d’une élection primaire."Super Tuesday" en vue
Il s’est aussi imposé dans l’Idaho, un Etat du nord-ouest des Etats-Unis, l’un des derniers qui aurait pu permettre à Nikki Haley de gagner des délégués avant le grand rendez-vous du 5 mars. Les scrutins organisés dans le Missouri, le Michigan et l’Idaho étaient des élections internes hybrides avec des règles différentes, reflétant dans certains cas des dissensions et des tensions malgré l’influence de Donald Trump.
Ce dernier a remporté toutes les primaires organisées jusqu’à présent. Et ses nouvelles victoires de samedi interviennent à trois jours du "Super Tuesday", rendez-vous crucial au cours duquel 15 Etats organisent simultanément leurs primaires démocrates et...
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03/03 - "Mon premier vrai choc littéraire..." : Frédéric Taddeï, itinéraire d’un lecteur éclectique
Ne faisant jamais rien comme tout le monde, Frédéric Taddeï publie… 15 livres en même temps. Et ce n’est pas fini : en cas de succès, les Birthday Books devraient compter 40 titres, un par âge, de 15 à 54 ans. Un pari pour l’éditeur, Grasset, qui a déjà imprimé 250 000 exemplaires pour lancer cette nouvelle collection de petits volumes peu chers (8 euros), parfaits quand on cherche un cadeau d’appoint pour un anniversaire. Avec sa décontraction habituelle, l’animateur nous explique le concept dans un café du Marais où il vient de s’installer : "L’âge est l’angle mort de l’Histoire, de toutes les histoires. On nous dit constamment à quelle date s’est passé tel ou tel événement, mais sans préciser l’âge des acteurs, alors que c’est essentiel. Si vous tapez '1972' sur Google, vous aurez plein de résultats, mais rien avec '37 ans'. Par les Birthday Books, j’ai voulu présenter âge par âge où en étaient les uns et les autres – qui était mort, qui n’avait pas encore trouvé sa voie, qui était déjà fini. On est souvent surpris ! On imagine ainsi que c’est à un vieillard que l’on doit Mignonne, allons voir si la rose, alors que Ronsard n’avait que 20 ans quand il a écrit ce poème. A l’inverse, Chandler avait 50 ans quand il a écrit en trois mois son premier roman, Le Grand Sommeil. Chaque Birthday Book est un guide culturel génial : vous prenez le volume qui correspond à votre âge, et vous savez où en étaient les personnalités. Par exemple, si vous avez 28 ans et que vous vous intéressez à la littérature, c’est le moment de lire ou...
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03/03 - Compléments alimentaires : ces entreprises françaises qui surfent sur le boom des gummies
Les influenceurs américains en raffolent. L’une des papesses de cette industrie, l’aînée de la famille Kardashian, Kourtney, en fait directement commerce : elle a créé sa propre gamme de produits. Et confirmé le goût de la fratrie pour le scandale, puisque l’une de ses offres vise à corriger l’odeur intime des femmes… De quoi susciter la consternation des gynécologues de l’autre côté de l’Atlantique. Plus raisonnables, les stars françaises des réseaux sociaux n’en restent pas moins séduites par les prétendues vertus de ces gommes à mâcher, qui de vanter leurs bienfaits pour embellir cheveux et ongles, qui de louer leurs effets sur le sommeil, qui d’assurer avoir retrouvé la forme, ou la ligne, grâce à eux. Avec leur goût acidulé, une texture colle aux dents proche des bonbons et des emballages tape-à-l’œil, les gummies font florès.
Au cours des trois dernières années, ces compléments alimentaires ont connu une croissance fulgurante. Et ce, même si leur coût est supérieur à leurs équivalents sous forme de cachets et autres gélules – nouveauté oblige. GERS Data, une filiale du groupe Cegedim spécialiste de l’analyse de données dans le domaine de la santé, estime que leurs ventes en pharmacie ont grimpé de 27 % l’an dernier, pour atteindre un montant total de 88 millions d’euros. Entre 2021 et 2022, le marché avait déjà bondi de 82 %. Un dynamisme à des années-lumière de celui des compléments alimentaires, aidé par une commercialisation de ces gommes en grande surface.Une offre pléthorique
Les pionniers des gummies en...
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03/03 - Taguieff : "L’influence des ’Protocoles des Sages de Sion’ sur le Hamas est déterminante"
De la Russie de Nicolas II jusqu’à la charte du Hamas en passant par Hitler, Henry Ford ou l’Egyptien Gamal Abdel Nasser : publié en 1903, Les Protocoles des sages de Sion est le faux antisémite le plus diffusé depuis un siècle. Dans Les Protocoles des sages de Sion. Des origines à nos jours (Hermann), l’historien Pierre-André Taguieff revient sur le succès et la réception d’un texte prétendant révéler la conspiration de "chefs de l’internationale juive" en vue d’une domination totale du monde. Pour le directeur de recherche au CNRS, Les Protocoles demeurent aujourd’hui "le principal véhicule du mythe moderne du "complot juif mondial". Entretien.
L’Express : Comment expliquer l’incroyable longévité des Protocoles des Sages de Sion ?
Pierre-André Taguieff : On connaît de multiples faux antijuifs qui ont eu une durée de vie limitée. Il n’en va pas de même pour Les Protocoles. Parmi les faux à visée antijuive, ils restent au premier rang des best-sellers et des long-sellers. Cent vingt-six ans après leur publication en Russie, ils continuent d’être lus et pris au sérieux dans le monde, alors même qu’on sait depuis l’été 1921, grâce au journaliste du Times de Londres Philip Graves, que ce texte est en grande partie le produit d’un plagiat du pamphlet anti-bonapartiste de l’avocat républicain d’extrême gauche Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, ou la politique de Machiavel au XIXe siècle, publié anonymement à Bruxelles en 1864. Censés théoriser la "politique de la force" (opposée à la...
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03/03 - Faux profils, arnaques, deepfakes... Quand l’IA sème le trouble sur les applis de rencontre
Nul besoin de boule de cristal pour voir les problèmes que peut poser l’IA générative. Il suffit de regarder le secteur de la rencontre amoureuse. Tinder, Bumble, Hinge… Les applis de dating abritent une multitude de personnes d’âges, de nationalités et de catégories socioprofessionnelles variées, qui interagissent non-stop. Une vraie boîte de Petri virtuelle. Et qu’y observe-t-on ? Une prolifération des arnaques dopées à l’IA.
Les intelligences artificielles génératives portent en effet la création de faux profils à un tout autre niveau. Plus besoin de récupérer les photos de séduisants inconnus sur Internet et se faire passer pour un autre, médiocre technique qu’une "recherche inversée" sur Google permettait d’éventer. Avec des générateurs d’images tels que Midjourney ou Dall-E 2, les voleurs peuvent créer de faux alias par milliers. Chevelure brune ou blonde, regard sombre ou yeux clairs, trentenaire ou senior… Il suffit de décrire le résultat voulu pour l’obtenir.
Grâce à ChatGPT et consorts, les escrocs automatisent aussi l’envoi de réponses cohérentes aux messages de leurs victimes, s’adaptant instantanément à leur langue et à leur champ sémantique. Leur cible est prise d’un doute et demande des "preuves" ? Aucun problème, les IA génératives permettent de produire des vidéos et des messages audios criants de réalisme.Des campagnes malveillantes étalées sur des mois
Les arnaques amoureuses ou "romance scam" ont toujours été lucratives : 1,3 milliard de dollars ont été dérobés aux Etats-Unis par ce biais sur la...
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03/03 - Adrien Estève : "La France est clairement un leader moral dans les négociations climatiques"
Incendies, inondations ou sécheresses… Les effets du changement climatique s’intensifient et se multiplient. Ils mettent à l’épreuve aussi bien les Etats eux-mêmes, sommés de s’adapter à toute vitesse dans la course contre la montre de la transition écologique, que les relations internationales, en raison du défi planétaire que représente la diminution massive des émissions de gaz à effet de serre. Une recomposition géopolitique a commencé, sur fond de protection des espaces naturels et d’exploitation des ressources critiques pour la transition énergétique. Qui pourrait en ressortir gagnant ? Dans Géopolitique de l’environnement (Editions Que sais-je ?), Adrien Estève, maître de conférences contractuel en relations internationales à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, nous donne les clés de compréhension de ces interactions en pleine évolution.
L’Express : Les puissances du futur, au même titre qu’elles sont aujourd’hui économiques, militaires ou technologiques, seront-elles écologiques ?
Adrien Estève : Des logiques de puissances écologiques existent déjà, avec des nations qui ont la responsabilité d’écosystèmes importants, critiques même, comme l’Amazonie pour le Brésil ou les forêts boréales en Russie. Ces nations peuvent les utiliser dans les négociations internationales pour marchander ou faire du chantage à leur protection ou à leur destruction. Le Brésil le fait très bien depuis un certain nombre d’années, aussi bien sous la présidence Bolsonaro, quand il s’agissait de menacer de détruire l’Amazonie, que...
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03/03 - Un salaire à vie ? Comment les nouvelles loteries manipulent notre crédulité
Le seul gain raisonnable qu’on est certain d’obtenir en jouant à une loterie, c’est le temps de rêverie qui précède un tirage lequel est, mathématiquement, toujours défavorable. Que ferais-je avec une telle somme si je gagnais ? Le plus souvent, on imagine changer de vie. Or, pour que le rêve soit possible, il faut que le gros lot soit mirobolant. Mille euros ne sont pas suffisants mais 10 millions, 100 millions d’euros ? Notre esprit a toujours assez d’imagination pour savoir comment il en userait et pas assez de compétence pour comprendre que les probabilités de réussite sont si faibles qu’elles confinent à l’impossible. Récemment, cependant, le rêve trompeur des loteries tend à se métamorphoser en faisant des offres inédites.
Ainsi, les jeux se multiplient qui proposent de faire gagner au chanceux, plutôt qu’une somme prodigieuse, un salaire mensuel… à vie, ou presque. Pour le nouveau jeu de la Française des jeux baptisé EuroDreams, par exemple, il ne s’agit plus de gagner des centaines de millions d’euros mais 20 000 euros par mois pendant trente ans. Soit plus de 7 millions d’euros. Une mutation du rêve qui en dit sans doute long sur le besoin de sécurité de nos concitoyens. Le pactole faramineux se transforme en placement de père de famille. Rêver oui, mais rêver "confort". D’ailleurs, celui qui décroche le lot n° 2 doit se contenter de 2000 euros pendant cinq ans… Il ne s’agit plus tout à fait du même "rêve".
Mais pourquoi pas ? Cette façon d’obtenir son gain progressivement ne représente-t-elle pas...
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03/03 - Missiles Taurus pour l’Ukraine : Olaf Scholz se prend (encore) les pieds dans le tapis
Olaf Scholz a au moins le mérite de la constance. Pressé depuis des mois par Kiev et ses alliés de fournir des missiles longue portée Taurus aux forces ukrainiennes, le chancelier allemand n’en démord pas : hors de question de sauter le pas. Deux jours après la date anniversaire des deux ans de l’invasion russe, le chef de la coalition au pouvoir a même réitéré son refus dans la presse et sur les réseaux sociaux. "Nous ne deviendrons pas cobelligérants - ni directement ni indirectement", a-t-il martelé sur X (ex-Twitter), le 26, suscitant comme un air de déjà-vu. En 2022, le dirigeant allemand avait résisté pendant de longs mois aux appels à livrer des chars Leopard 2, avant de finir par céder, début 2023.
Très convoités par les Ukrainiens, les missiles Taurus pourraient se révéler particulièrement précieux dans leur campagne de frappe contre les installations russes en Crimée. D’une portée d’au moins 500 kilomètres, ils sont conçus pour atteindre des objectifs situés loin en territoire ennemi avec une grande précision. "Ces missiles sont parfaitement adaptés pour neutraliser des cibles de haute valeur, comme des dépôts logistiques ou des postes de commandement", résume le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Pendant des missiles Storm Shadow et Scalp livrés par Londres et Paris - pouvant frapper jusqu’à 250 km -, l’engin allemand a l’avantage non négligeable de disposer d’un rayon d’action plus élargi.Levée de boucliers
Dans son entretien à l’agence de presse allemande...
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02/03 - JO 2024 : voici les règles définitives pour circuler à Paris pendant la compétition
Le préfet de police de Paris est fier de montrer sa nouvelle copie, ce vendredi 1er mars, lors d’un point presse sur les périmètres de sécurité qui seront mis en place autour des sites de compétition pour les Jeux olympiques. Après avoir échangé avec les collectivités locales et les professionnels, Laurent Nuñez a dévoilé les nouvelles règles des zones d’exclusion. Alors que la première mouture, présentée en novembre 2023, avait essuyé de nombreuses critiques chez les Franciliens, les autorités ont décidé de faire preuve de souplesse. Des amendements ont ainsi été apportés tant aux contours de certaines zones d’exclusion qu’aux conditions de leur accès, rapportent nos confrères du Monde.
Il y a toujours trois couleurs pour définir les interdictions et les limitations de circulation et de mouvement. Pas de changement non plus pour les zones grises où se trouvent des lieux de compétitions, dont l’accès est réservé aux athlètes et aux spectateurs munis d’un billet.
Les lignes bougent dans la zone rouge : ici, les cyclistes et piétons seront autorisés à circuler et, désormais, les véhicules motorisés le pourront également s’ils montrent un laissez-passer. La circulation des cars de tourisme et des bus y sera prohibée. Et pour les bus de transports en commun ? Des dérogations sont à l’étude s’il n’y a pas d’autres solutions. Laurent Nuñez a souligné qu’en cas d’urgence (soins, dépannages…), une attestation ne sera pas requise. Par ailleurs, les riverains des zones rouges pourront rejoindre leur domicile en voiture ou en...
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02/03 - Guerre en Ukraine : ce que l’on sait de la "très grave" fuite au sein de l’armée allemande
Panique outre-Rhin ! En visite à Rome, ce samedi 2 mars, le chancelier Olaf Scholz a été rattrapé par les affaires intérieures. Après la fuite d’un enregistrement d’officiers de l’armée allemande discutant d’éléments confidentiels sur la guerre en Ukraine, le chef de l’Etat a mentionné une "affaire très grave" qui fera l’objet d’une "enquête très minutieuse, très approfondie et très rapide". Dans la foulée, le ministère allemand de la Défense a confirmé que des échanges entre officiers ont bien été "interceptés", sans pouvoir encore "dire avec certitude si des modifications ont été apportées à la version enregistrée ou transcrite qui circule sur les réseaux sociaux".
L’armée allemande, la Bundeswehr, a indiqué enquêter sur des soupçons d’écoutes illégales d’échanges entre plusieurs de ses officiers de haut rang concernant des livraisons d’armes à l’Ukraine. Ces conversations ont été diffusées vendredi sur des réseaux sociaux en Russie et leur contenu est potentiellement très embarrassant pour Berlin. "Nous examinons si des communications liées à l’armée de l’air ont fait l’objet d’écoutes, le contre-espionnage militaire (BAMAD) a engagé toutes les mesures nécessaires", a précisé à l’AFP une porte-parole du ministère de la Défense.
La Russie, elle, se frotte les mains. La rédactrice en chef de la chaîne d’Etat russe RT, Margarita Simonian, a publié un fichier de plus d’une demi-heure, en le présentant comme un échange entre militaires allemands discutant de frappes visant la Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014. Parmi les...
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02/03 - Croisières : le charme des voiliers de luxe
Aujourd’hui, vous ne voyagerez plus jamais comme avant. Ce pourrait être un slogan publicitaire post-pandémie de Covid-19. Les Français ont repris goût aux voyages mais cherchent à s’évader différemment. Finis les voyages trop éloignés et trop classiques, place aux destinations moins fréquentées, plus rares et donc aussi moins onéreuses.
Liverpool plutôt que Londres, Gérone plutôt que Barcelone, la Suède plutôt que la Finlande, les îles Sporades en Grèce plutôt que les Cyclades, etc. Sans oublier une tendance forte du tourisme actuel : l’engouement pour les croisières. De la Méditerranée à la Baltique, elles sont une autre façon de découvrir l’Europe, loin des sentiers battus. Parés à l’appareillage ?Une transatlantique à bord du Club Med 2
Les amoureux de la mer en rêvent souvent sans jamais oser… Une transatlantique est un voyage unique, qui réclame du temps et l’envie d’apprécier l’océan à perte de vue. De nombreux paquebots et cargos entreprennent ce trajet mythique régulièrement, mais embarquer sur le Club Med 2 est l’occasion de l’effectuer à bord d’un bateau à taille humaine, dont les voiles immenses assurent cet esprit de nautisme classique tant recherché. Avec son élégante silhouette de goélette, ce cinq-mâts croise selon les saisons en mer Méditerranée ou dans les Caraïbes, et traverse l’Atlantique une fois par an.
Fleuron de la marque Exclusive Collection, ce voilier de 187 mètres de long offre le luxe d’une croisière originale, dotée d’un authentique raffinement. Si le navire a été conçu en 1992, il a bénéficié...
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02/03 - Largages aériens humanitaires à Gaza : ces pays qui ont déjà sauté le pas
Et si l’aide pouvait tomber du ciel ? Face à une situation qualifiée de "désespérée", les Etats-Unis ont annoncé, vendredi 1er mars, qu’ils allaient participer "dans les prochains jours", et pour la première fois, à des largages aériens de colis humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée par l’armée israélienne. Une volonté confirmée dès ce samedi : trois avions militaires américains ont largué de la nourriture sur la bande de Gaza, a déclaré un responsable du Pentagone.
"Des innocents sont pris au piège d’une guerre terrible, incapables de nourrir leurs familles, et vous avez vu la réponse lorsqu’ils ont essayé d’obtenir de l’aide", avait assuré la veille le président Joe Biden, faisant référence au drame, jeudi 29 février, lors d’une distribution d’aide humanitaire à Gaza, où plus de 110 personnes ont péri. Le président américain a également souligné que les Etats-Unis allaient "chercher à ouvrir d’autres voies d’accès à Gaza, y compris la possibilité d’un corridor maritime pour acheminer de grandes quantités d’aide humanitaire". Interrogé par des journalistes, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, avait précisé peu après qu’il ne s’agira pas d’une opération unique.
Jusqu’à présent, les Etats-Unis n’avaient pas procédé à de tels largages d’aide, jugeant leur efficacité limitée. Mais alors que la bande de Gaza est, d’après l'ONU, menacée de famine, et dans l’attente d’un accord de cessez-le-feu, la position de Washington a évolué.Plus coûteux et risqués
Face à la situation désespérée, des avions...
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02/03 - Quelle agriculture si le RN arrivait au pouvoir ? Les limites du programme de Marine Le Pen
Le contraste est saisissant. D’un côté, le président de la République Emmanuel Macron, inaugurant le Salon de l’agriculture sous les sifflets et les huées. De l’autre, le jeune chef de file du Rassemblement national Jordan Bardella, acclamé lors d’un bain de foule au milieu d’agriculteurs conquis. Le RN serait-il le sauveur d’un monde agricole en détresse ? C’est bien ce que semble suggérer une agricultrice qui, face à Jordan Bardella, s’effondre en larmes et implore : "Monsieur Macron, ses mesures, c’est nul, il faut que vous nous aidiez."
Depuis le début de la crise agricole, le premier parti d’opposition se présente en véritable défenseur des agriculteurs avec un objectif clair : la France doit retrouver sa souveraineté alimentaire, c’est-à-dire, selon le RN, garantir la sécurité alimentaire en sortant la France de la dépendance aux importations extérieures, et de favoriser la consommation de produits de qualités en imposant un contrôle plus strict sur les produits disponibles sur le marché.Concurrence déloyale
Dans ce contexte, le principal obstacle à la souveraineté alimentaire réside dans la "concurrence déloyale" dont seraient victimes les agriculteurs français. Les exploitations tricolores sont en concurrence directe avec des producteurs étrangers qui bénéficient d’un droit du travail plus souple voire quasi inexistant dans certains pays, d’une fiscalité avantageuse et de normes sanitaires et environnementales beaucoup moins permissives.
"On met en concurrence déloyale notre agriculture avec des pays...
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02/03 - Gaza : la France fustige Israël, "clairement" responsable du blocage de l’aide humanitaire
La communauté internationale réclame un cessez-le-feu à Gaza et une enquête sur les responsabilités après qu’une distribution d’aide humanitaire a tourné à la tragédie, jeudi, à la suite de tirs israéliens et d’une bousculade. Des témoins ont affirmé que des soldats israéliens avaient tiré sur une foule affamée qui se précipitait vers des camions d’aide humanitaire dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire. Le bilan est de 115 morts et environ 760 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas - des chiffres invérifiables de source indépendante.
Une équipe de l'ONU ayant visité vendredi l’hôpital al-Chifa de Gaza, qui a accueilli des dizaines de blessés après ce drame, ont vu "un grand nombre de blessures par balles", a indiqué Stéphane Dujarric, un porte-parole de l'ONU. Du personnel du bureau humanitaire de l'ONU (Ocha), de l’OMS et de l’Unicef, les premiers à pouvoir pu se rendre dans le nord depuis plus d’une semaine, ont passé vendredi matin un peu plus de deux heures dans cet hôpital de la ville de Gaza, apportant médicaments et carburant, a expliqué Stéphane Dujarric.
Les infos à retenir
⇒ Paris fustige les autorités israéliennes jugées "comptables" des situations "injustifiables" à Gaza
⇒ Joe Biden "espère" qu’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pourrait intervenir d’ici au ramadan
⇒ Les Etats-Unis ont commencé les largages aériens d’aide sur GazaNégociations de trêve : une délégation du Hamas au Caire
Une délégation du Hamas doit se rendre ce samedi au Caire, en Egypte, où reprendront dimanche...
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02/03 - Toni Grand, sculpteur du vivant
Une crise de la représentation. Voilà ce qui a conduit Toni Grand à construire une statuaire minimale et singulière. "A la suite de l’école de Paris, la question était de savoir comment faire une peinture et une sculpture radicalement nouvelles. Il fallait repartir à zéro", résumait le Camarguais taiseux au cours de l’un de ses rares entretiens accordés à la presse. Les œuvres de l’artiste, mort en 2005 à l’âge de 70 ans et célébré à l’international de son vivant, se sont faites discrètes sur les cimaises ces dernières décennies. Un hommage au MAC de Marseille en 2007 et une grande exposition à Genève il y a plus de dix ans, c’est tout. Autant dire que la rétrospective que lui consacre aujourd’hui le musée Fabre, à Montpellier, jusqu’au 5 mai, a des allures de résurrection. Près de 80 pièces s’y déploient sur 850 mètres carrés dans un parcours aéré qui donne toute leur place aux grands formats.
On a volontiers américanisé le sculpteur. Pour son prénom, parfois faussement lesté d’un y – en fait, Toni n’est que le diminutif d’Antoine, qui, toute sa vie, resta fidèle à son Midi natal. Ce fils d’un exploitant agricole du Gard, qui gagne chaque matin les bancs de l’école à cheval, commence à bricoler le bois et le fer à l’adolescence. Diplômé maître berger, il passe brièvement par les Beaux-Arts de Montpellier, revient traumatisé de son service militaire en Algérie où on l’a affecté dans des commandos pratiquant la torture, avant se former à Paris dans l’atelier de la sculptrice hongroise Marta Pan. Dès 1967, à la Biennale de...
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02/03 - Guerre en Ukraine : Zelensky réitère son appel pour des systèmes de défense aérienne
La guerre continue. Des attaques de drones russes ont fait au moins deux morts dans la nuit de vendredi à samedi en Ukraine, dans les régions de Kharkiv (nord-est) et Odessa (sud), selon les autorités de Kiev. Ces attaques meurtrières se sont produites alors que des alertes aériennes étaient en cours dans les régions de l’est de l’Ukraine, les autorités ayant détecté l’arrivée de drones explosifs Shahed. La Russie cherche à réaliser une percée dans la région de Donetsk.
Les infos à retenir
⇒ Funérailles de Navalny : Macron salue le "courage" des Russes qui lui ont rendu hommage
⇒ Deux morts dans des attaques de drones russes en Ukraine
⇒ Ukraine : enquête sur de possibles écoutes visant l’armée allemandeZelensky réclame de nouveau des systèmes de défense aérienne
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré ce samedi 2 mars un appel à ses alliés occidentaux, pour qu’ils fournissent à Kiev davantage de systèmes de défense aérienne, et plus rapidement, après des attaques russes qui ont fait au moins six morts, selon Kiev. "La Russie continue de frapper des civils", a-t-il déploré sur les réseaux sociaux.
"Nous avons besoin de davantage de défense aérienne de la part de nos partenaires. Nous devons renforcer le bouclier aérien ukrainien pour mieux protéger notre peuple du terrorisme russe. Davantage de systèmes de défense aérienne et davantage de missiles pour les systèmes de défense aérienne sauvent des vies", a demandé Volodymyr Zelensky. Après plus de deux ans de guerre, ces derniers jours, le dirigeant...
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02/03 - "Un beau jour", d’Agnès Laurent : et soudain surgit l’absence
Clairvoyants, les personnages du détonnant Clair de femme de Romain Gary avaient prévenu : "Est-ce que je suis envahissante ? Terriblement, lorsque tu n’es pas là." L’absence à profusion, l’absence omniprésente, l’absence qui rend fous les êtres les plus équilibrés, quel éclat revêt-elle quand elle surgit dans une famille et s’installe pour un temps sans fin annoncée ? Agnès Laurent, grand reporter à L’Express, a mis son esprit journalistique et sa plume aiguë dans ce qui ressemble à une enquête psychologique autant qu’à un roman de mœurs. Elle s’est documentée, beaucoup, pour ciseler l’intrigue et les personnages de ce deuxième livre, Un beau jour, paru aux éditions Récamier, trois années après la publication de son polar Rendors-toi, tout va bien (Plon).
Un chalet accroché à la montagne, un père, une mère, quatre enfants - deux filles, deux garçons : pas de fioritures, suffisant pour élaborer un récit qui surprend. Voici les parents, Claude et Marie Cotraz, décidés à profiter d’une belle journée d’été et de la maturité de leur aînée pour s’élancer à l’assaut de la haute montagne capricieuse pendant que maison, animaux et enfants restent sous l’œil vigilant de leur sage Marie-Pierre. Pas d’illusion entretenue sur un bonheur familial sans nuages, aucune mièvrerie, ni dans l’histoire ni dans le style, net, percutant dès les premières pages ; ici, il est question de réalisme. L’auteure taille des personnages sans fard, le père tempétueux, qui crie et corrige les enfants à coups de baguette, la mère sans bruit qui se fait...
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02/03 - Ventes de livres : la rabbine, le procureur et le gynécologue
C’est fou, cette femme a une plume en or. Tout ce qu’elle publie depuis plus de dix ans se vend comme des petits pains. En 2013, En tenue d’Eve : féminin, pudeur et judaïsme pointait (selon Edistat) à 42 000 exemplaires, en 2019, Réflexions sur la question antisémite glanait quelque 68 000 aficionados, et en 2021, Vivre avec nos morts remportait la mise avec 280 000 exemplaires vendus !
Après Il n’y a pas de Ajar en 2022 (82 000 ventes), la rabbine préférée des Français sort aujourd’hui, toujours chez Grasset, Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre, qui, en moins de quatre jours, s’est écoulé à 9 000 exemplaires, de quoi prendre la première place du podium des essais. Profondément traumatisée par le massacre perpétré par le Hamas en Israël, Delphine Horvilleur tente, autour de 10 conversations, réelles ou imaginaires, de renouer le dialogue avec les autres.
Lui aussi s’est confronté à l’horreur : figure emblématique lors de la vague d’attentats de 2012 à 2018, le procureur François Moulins relate dans Au nom du peuple français. Mémoires (Flammarion) son long parcours au sein de l’institution judiciaire à travers quelques grandes affaires politico-financières, Bygmalion, Cahuzac, Dupond-Moretti, au cours desquelles il a incarné un inflexible contre-pouvoir. Publiés également le 21 février, ses Mémoires s’infiltrent à la 6e place du palmarès.
Troisième et dernier entrant cette semaine, Israël Nisand. Avec Parler sexe. Comment informer nos ados (Grasset), le professeur de gynécologie reproduit sans...
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02/03 - Agriculture, pêche… L’OMC, toujours bloquée, s’enfonce dans la crise
Les résultats de la Conférence ministérielle ont mis en évidence les profondes divisions entre les 164 membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tenait à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) cette semaine. Les dossiers majeurs de la pêche et l’agriculture n’ont pas avancé, seul le moratoire électronique a été "sauvé". Était-ce prévisible ? Selon L’Express, oui. "Sur fond de bruits de bottes et de tensions géopolitiques croissantes, d’attaques en règle contre le libre-échange et de guerre stratégique sino-américaine, l’OMC est en état de mort clinique", écrivions-nous lors de l’ouverture de cette réunion.
"Malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à nous mettre d’accord sur certains textes qui revêtent une grande importance pour bon nombre de nos membres", a reconnu le ministre d’Etat émirati au Commerce extérieur, Thani al-Zeyoudi, qui a présidé le rendez-vous. "Je terminerai par une citation que j’attribue à Winston Churchill, qui a dit, et je cite, 'le succès n’est pas définitif. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte'", a déclaré pour sa part la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. Mais elle a affirmé voir "le verre à moitié plein", citant notamment l’accession à l’OMC des Comores et le Timor-Oriental ou encore la finalisation, en marge de la rencontre, d’un accord sur les services.
Elle a évoqué le "contexte international marqué par une incertitude plus grande que jamais" et pointé du doigt les tensions géopolitiques, les inquiétudes économiques et les...
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02/03 - Mon conseil au gouvernement : supprimez toutes les normes possibles ! Par Nicolas Bouzou
Après avoir reculé de 7,5 % en 2020, le PIB de la France a augmenté de 6,4 % en 2021, de 2,5 % en 2022 et de 0,9 % en 2023. En 2024, il devrait croître à peu près au même rythme que l’année dernière. Cette performance n’est pas catastrophique mais elle n’est pas glorieuse non plus, surtout si l’on tient compte du fait que la population augmente, ce qui signifie que le PIB par habitant, qui mesure l’enrichissement individuel, est quasiment stagnant. Dans ces conditions, il est impossible d’augmenter durablement les salaires ou d’injecter de l’argent dans nos services publics. Sans croissance, on ne finance plus rien, la population est condamnée à la frustration et le débat politique au ressentiment.La France n’est jamais sortie du "quoi qu’il en coûte"
Mais il y a plus inquiétant. Cette faible croissance a été largement soutenue par nos déficits publics, c’est-à-dire par l’augmentation de notre endettement. En 2023, le déficit de l’Etat - hors sécurité sociale et collectivités locales - a dépassé les 170 milliards d’euros, soit à peine 5 milliards de moins qu’en 2020, l’année du Covid. A elles seules, les aides aux entreprises et aux ménages pour faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie ont absorbé 85 milliards d’euros. Ces chiffres astronomiques montrent deux choses. D’une part, le niveau de protection du secteur privé par le secteur public est, en France, exceptionnellement élevé. Il faut toujours le rappeler. D’autre part, notre pays n’est jamais sorti du "quoi qu’il en coûte". S'il en avait été autrement,...
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02/03 - De Jaurès à Mélenchon et Glucksmann : comment la guerre ne cesse de diviser la gauche
La gauche n’aime rien tant que réveiller ses morts pour les faire parler. Si ce n’est pas François Mitterrand, c’est Michel Rocard ou Léon Blum, parfois Léon Trotski ou Karl Marx pour les plus audacieux, et Jean Jaurès ad nauseam depuis que la Russie de Vladimir Poutine a déclenché la guerre contre l’Ukraine en 2022. Voilà le socialiste à la barbe hirsute ressuscité sur la scène des élections européennes, à la faveur d’Emmanuel Macron évoquant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales pour soutenir Kiev.
Ironie de l’histoire, Insoumis et communistes se revendiquent héritiers du même Jaurès pour se différencier de feu leurs camarades de la Nupes, en particulier du Parti socialiste, et alimenter, de plus belle, l’ABC des gauches irréconciliables. En déclarant que "la France devrait être totalement passée en économie de guerre", Raphaël Glucksmann est devenu la nouvelle cible de LFI et du PCF qui l’accusent de prôner une "cobelligérance" contre la Russie, et donc de trahir l’idéal pacifiste jauressien.Les morts parlent
C’est Antoine Léaument, député LFI et proche de Jean-Luc Mélenchon, qui écrit à l’adresse de Glucksmann : "Le livret A pour financer des bombes plutôt que des logements, c’est un programme socialiste ? Je rêve ! Jaurès doit se retourner dans sa tombe." C’est son camarade Éric Coquerel qui interpelle Olivier Faure en lui demandant si c’est bien ce "va t’en guerre" qui mènera la liste socialiste ; c’est la tête de liste communiste aux européennes Léon Deffontaines qui apostrophe son adversaire...
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02/03 - Vous voulez comprendre Poutine ? Lisez Vassili Grossman
"L’œuvre de Staline s’est perpétuée après sa mort. L’État sans liberté construit par Staline vit toujours." Écrites au début des années 1960, ces deux phrases de Tout passe continuent à s’appliquer à la Russie contemporaine. En septembre prochain, on fêtera le soixantième anniversaire de la mort de leur auteur, Vassili Grossman, écrivain juif né dans la ville ukrainienne de Berditchev. On lui doit notamment un chef-d’œuvre, Vie et Destin, fresque tolstoïenne autour de la bataille de Stalingrad, où les folies totalitaires nazies et staliniennes sont mises en parallèle.
Tout passe évoque en particulier l’enfer concentrationnaire soviétique à travers son personnage principal, Ivan Grigoriévitch, sorti de trente ans de goulag. Le récit trouve des échos saisissants avec l’actualité, alors que la répression s'accentue en Russie, avec la détention d'opposants politiques... et leur mort. Alexeï Navalny, décédé dans d’obscures circonstances le 16 février, a vécu ses dernières années dans un centre pénitentiaire du grand nord, héritier de ce système. "Si le goulag a cessé d’exister en tant qu’institution à la mort de Staline, certaines pratiques ont perduré, à savoir l’éloignement, parfois jusqu'en Sibérie, des conditions de vie très difficiles et des mauvais traitements", relève la traductrice de Grossman, Luba Jurgenson.
Tout passe raconte également la terrible famine des Ukrainiens orchestrée par le Kremlin au début des années 1930, événement devenu un marqueur mémoriel crucial de l’émancipation des Ukrainiens vis-à-vis de Moscou....
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02/03 - Iran, Arabie saoudite, Syrie... Où en sont les pays arabo-musulmans ? Par Abnousse Shalmani
Le 11 novembre dernier étaient réunis à Riyad les pays membres de la Ligue arabe et ceux de l’Organisation de la coopération islamique. C’est inédit, ils n’aiment pas trop se mélanger, les chiites, les sunnites, les Frères musulmans et les monarchies ; il n’y a ni concorde ni homogénéité dans le monde arabo-musulman. Mais ils sont tous venus, ils étaient tous là, le roi Abdallah II de Jordanie, Mahmoud Abbas, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, l’incontournable émir du Qatar le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
Ils ont parlé d’une seule voix, pour une fois. Ils ont été d’accord pour se mettre d’accord sur l’ennemi commun : Israël. Ils ont demandé un cessez-le-feu à Gaza, condamné "l’agression israélienne" et "les crimes de guerre et les massacres barbares et inhumains perpétrés par le gouvernement d’occupation", et puis c’est tout. Ah non ! Ils ont aussi écouté le sultan Erdogan, Ebrahim Raïssi, surnommé le "boucher de Téhéran" depuis 1981, et Bachar el-Assad, le boucher de la Syrie, sans broncher.
Et pourtant il y avait de quoi broncher quand le président iranien Raïssi a demandé de rompre les relations économiques et politiques avec "l’entité sioniste", puis réclamé à tous de qualifier Tsahal, l’armée israélienne, d’organisation "terroriste" et d’armer les Palestiniens, histoire d’être certain que la région sera à feu et à sang pendant de longues décennies. Et il s’est aussi permis un peu pire, le boucher de Téhéran : "Nous baisons les mains du Hamas pour sa résistance à Israël." Personne n’a bronché, et tout le monde a...
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01/03 - Aliments ultra-transformés : les 32 problèmes de santé exposés par une nouvelle étude
C’est une étude d’une ampleur inédite. Ou plutôt une compilation de travaux, qui montrent une fois de plus les dangers très concrets des aliments ultra-transformés sur notre santé. Publiée dans le British Medical Journal ce mercredi 28 février, cette étude montre que la consommation de ces produits augmenterait drastiquement l’exposition à pas moins de 32 problèmes de santé, que ce soit le cancer, des maladies cardiaques ou pulmonaires, le diabète, des troubles mentaux ou même… de décès prématuré.
Pour ce compte rendu, une équipe de chercheurs internationaux a compilé les résultats de 14 études, menées sur un peu moins de 10 millions de personnes au total, et ayant déjà montré les risques présentés par la consommation de ces produits ultra-transformés. Ces derniers sont pourtant omniprésents dans nos supermarchés et dans nos placards, du pain de mie aux céréales, des chips aux gâteaux industriels, des plats préparés aux sodas… A eux seuls, ces produits représentent en moyenne déjà plus de 30 % de nos apports énergétiques en France, et jusqu’à 60 % au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, avec une prépondérance encore plus forte chez les plus jeunes ou les personnes les plus défavorisées.Un risque accru de 50 % de décès liés à une maladie cardiovasculaire
Le résultat de l’étude est sans appel : il existe des "preuves convaincantes" (celles qui sont les plus certaines, selon le barème des chercheurs) que la consommation importante des aliments ultra-transformés est associée à un risque accru de près de 50 % de décès liés à une...
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01/03 - IA : les dessous de la plainte d’Elon Musk contre OpenAI
L’enfant terrible de la tech américaine fait encore des siennes. Le milliardaire Elon Musk a déposé plainte, jeudi 29 février, contre la société OpenAI, l’un des grands leaders mondiaux de l’intelligence artificielle. Sa plainte concerne également les deux cofondateurs de la société mère de ChatGPT, Sam Altman et Gregory Brockman. Son action en justice replace la jeune société sous le feu des projecteurs, quatre mois après la crise provoquée par le limogeage surprise - puis le retour - de Sam Altman décidé par le conseil d’administration de l’entreprise.
Comprendre les raisons de cette action en justice implique de revenir neuf années en arrière. En 2015, le 11 décembre, plusieurs figures de l’entrepreneuriat américain se réunissaient pour fonder OpenAI, pensé comme un organisme à but non lucratif. La "raison d’être" de cette société ? La recherche sur l’intelligence artificielle. Son objectif à long terme ? S’assurer que l’IA "bénéficie à l’humanité dans son ensemble", promettait le communiqué de presse actant la naissance de l’entreprise, "sans être contraint par la nécessité de générer un rendement financier".
Plus d’un milliard de dollars avaient été réunis pour donner naissance au centre de recherche. Parmi les cofondateurs d’OpenAI se trouvaient Sam Atlman et Gregory Brockman, mais aussi Peter Thiel, Ilya Sutskever et… Elon Musk. L’entrepreneur originaire d’Afrique du Sud, par ailleurs fondateur de SpaceX et directeur de Tesla, multipliait les alertes au cours des années précédentes sur les dangers potentiels qui...
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01/03 - Nucléaire, le retour en grâce : retrouvez tous nos contenus
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01/03 - Assurance chômage : Attal "prêt" à prendre des "décisions difficiles"
Gabriel Attal a prévenu, ce vendredi 1er mars, qu'il était "prêt" à prendre des "décisions difficiles" pour "inciter au travail" et atteindre le plein emploi, alors que le gouvernement envisage une nouvelle réforme de l'assurance chômage.
Lors d'un déplacement dans les Vosges, le Premier ministre a indiqué qu'il réunirait "à la mi-mars" un séminaire gouvernemental "dédié à la question du travail" pour notamment "préparer les grandes décisions" à prendre en la matière. Depuis trois mois, l'exécutif manifeste sa volonté de durcir encore les droits à l'assurance chômage, après deux réformes controversées en ce sens en 2019 et 2023.
"Ce chemin vers le plein emploi, (...) nous ne l'avons pas encore terminé", a affirmé Gabriel Attal au siège de l'entreprise Numalliance, à Saint-Michel-sur-Meurthe, en souhaitant à nouveau que le travail "paie mieux et toujours plus que l'inactivité". "Cela nécessitera des décisions difficiles et nous sommes prêts à les prendre", a ajouté le chef du gouvernement."Accélérer" les contrôles de France Travail
Accompagné par les ministres Catherine Vautrin (Travail) et Roland Lescure (Industrie), il s'était rendu auparavant à l'agence France Travail (ex-Pôle emploi) d'Epinal où il a échangé avec des personnes sans emploi ou bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) désormais conditionné à des heures d'activité ou de formation. "Nous ne lâcherons rien tant que tous ceux qui peuvent revenir vers l’emploi, perdureront dans le chômage", a assuré Gabriel Attal, en défendant la réforme du...
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01/03 - "Mon espace santé" : cette option par défaut qui risque de faire fuiter vos données médicales
Des ballons de baudruche XXL, du personnel à chaque embrasure et quelques bouteilles de champagne, dont les "pop" ont résonné jusque tard dans la nuit. Ce jeudi 29 février, le ministère de la Santé fêtait en grande pompe les deux ans de "Mon espace santé", ce carnet de santé en ligne qui permet de stocker et de partager les documents de santé. Il y a de quoi trinquer : après une gestation difficile, le dernier né de la numérisation des services publics séduit enfin les Français.
Rassemblés à la maison de la Chimie, près de l’Assemblée nationale, les quelque 300 convives présents ce soir-là ont ainsi pu apprécier la réussite du projet. 11 millions de Français ont activé l’outil depuis sa naissance en 2022, après le Ségur de la Santé. 220 millions d’ordonnances, d’analyses médicales et de comptes rendus y ont été déposés en 2023, soit la moitié des écrits sanitaires produits dans l’année. Une "excellente utilisation du numérique", s’est félicitée la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin.La ministre de la santé Catherine Vautrin était l'invitée d'honneur des deux ans de "Mon espace santé"
Devant les petites mains de l’Assurance maladie et quelques médecins et industriels triés sur le volet, la ministre, venue clôturer la cérémonie, a également loué l’ardeur à la tâche des équipes en charge du projet. L’initiative avait en effet suscité d’importantes résistances, jusqu’au sein des institutions elles-mêmes. "Au début de l’aventure, on portait plus une croyance qu’autre chose", a confié Olivier Clatz, le pilote...
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01/03 - Ukraine, Taïwan, Otan : Emmanuel Macron, le président qui fâche à tort... et à raison
Que restera-t-il des désormais fameuses "troupes au sol" d’Emmanuel Macron ? Le mot de trop qui a divisé les alliés de l’Ukraine et gâché l’initiative naissante d’une défense mieux coordonnée ? Ou au contraire une faute tactique délibérée, destinée à secouer le cocotier et à faire avancer un débat salutaire ? Le président français a encore déclenché un de ces brouhahas polémiques dont il a le secret. En cause, sa réponse à une journaliste à l’issue de la conférence de soutien à l’Ukraine qui a rassemblé à l’Elysée, lundi 26 février, les dirigeants de 25 pays occidentaux. Il a déclaré que si l’envoi de "troupes au sol" des alliés en Ukraine ne faisait "pas consensus aujourd’hui", il restait possible, car "en dynamique, rien ne doit être exclu".
Sur le fond, Emmanuel Macron a raison. Si l’objectif de ce sommet exceptionnel est d’envoyer à Vladimir Poutine le message dissuasif d’une détermination totale, rien ne doit être exclu. Littéralement, il a raison aussi. Ses propos reflètent d’une part la conviction partagée qu’une victoire de Poutine aurait des conséquences incommensurables sur la sécurité de l’Europe, et d’autre part la stratégie décidée : "… faire aussi longtemps que ce qui est nécessaire, et tout ce qui est nécessaire, pour que la Russie ne puisse gagner cette guerre."
Mais le président a lâché le mot de trop : les "troupes au sol". Le spectre d’une escalade incontrôlée vers une guerre totale. De Washington à Varsovie, les dirigeants ont contredit le président français. L’Allemand Olaf Scholz a apporté le démenti le plus...
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01/03 - Tourisme : les grands atouts de la Suède
Aujourd’hui, vous ne voyagerez plus jamais comme avant. Ce pourrait être un slogan publicitaire post pandémie de Covid-19. Les Français ont repris goût aux voyages mais cherchent à s’évader différemment. Finis les voyages trop éloignés et trop classiques, place aux destinations moins fréquentées et plus rares.
Pour sa dernière campagne de promotion touristique, la Suède a choisi le slogan "Bienvenue en Suède (pas en Suisse)". Le spot, plein d’humour, poursuit deux objectifs : rappeler que le royaume scandinave ne doit pas être confondu avec le territoire helvétique (une méprise qui semble perdurer) et surtout insister sur sa véritable richesse : la nature.
Toute l’équation touristique du pays est ici résumée. La Suède souffre d’un déficit d’image, alors qu’elle dispose d’un environnement qui constitue son vrai luxe. Moins réputée que la Norvège – avec ses fjords mondialement connus – et la Finlande – destination phare des amateurs de Laponie –, le pays ne manque pourtant pas d’atouts. La Suède offre ainsi trois villes de premier plan – Stockholm, Göteborg et Malmö – qui mettent l’accent sur son milieu, la culture, le design et la gastronomie et se situent en bord de mer, au plus près de la nature. "C’est aussi un pays de vastes forêts, de lacs et d’immenses étendues arctiques. Ajoutez un style de vie moderne et vous avez une bonne idée de ce qu’est le pays", résume Nils Persson, directeur marketing de Visit Sweden.Deux villes capitales
Sans surprise, Stockholm et Göteborg arrivent en tête des régions préférées des...
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01/03 - Paris 2024 : un "village saoudien" aux Invalides ? Le projet qui fait polémique avant les JO
L'installation pendant quatre mois d'un village olympique saoudien aux Invalides, lieu emblématique des armées françaises à Paris, est à l'étude et suscite l'opposition de députés de droite qui ont interpellé le gouvernement. "Il existe un projet qui a été déposé. Beaucoup de pays cherchent des endroits pour les délégations de leur pays et des athlètes. La décision n’est pas encore prise. L’Arabie saoudite a accepté de respecter les mesures de sécurité et de financement des Invalides, musée des armées", a déclaré le ministre des Armées Sébastien Lecornu en déplacement dans le sud-ouest de la France. Affirmant que Riyad était un "partenaire de défense important", le ministre a appelé à "regarder avec bienveillance la demande saoudienne qui pourrait conduire à des mécènes".
Ce projet est contesté à droite par la députée LR Nathalie Serre, membre de la commission Défense à l'Assemblée nationale, selon qui ce village pourrait être installé à partir du 10 mai dans l'enceinte de l'Hôtel national des Invalides, possiblement à proximité de la nécropole militaire où repose Napoléon. "L'Arabie saoudite pose un problème spécifique sur le respect des droits de l'Homme mais si c’était un village danois ou canadien, la problématique aurait été la même", explique-t-elle à l'AFP. "Il y a des choses qui ne sont pas vendables, monnayables et les Invalides, à mon sens, en font partie". L'Hôtel des Invalides abrite notamment le musée des Armées, le tombeau de Napoléon et le musée de l'Ordre de la Libération."On parle des valeurs de la...
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01/03 - Bourse : les bénéfices des entreprises du CAC 40 proches du record historique
Contre vents et marées, les grandes entreprises françaises ont enregistré une augmentation de leurs bénéfices et ont même frisé leur record historique. Alors que l’économie mondiale est minée par les rivalités géopolitiques (Ukraine, Moyen-Orient) ainsi que par les crises énergétique et inflationniste, les entreprises du CAC 40 ont dévoilé leurs comptes, et confirment leur forme olympique. Les 35 entreprises ayant déjà révélé leurs comptes ont réalisé en 2023 près de 144,2 milliards d’euros de bénéfices nets. Des chiffres supérieurs à ceux enregistrés par l’ensemble du CAC 40 en 2022, estimés à près de 142 milliards.
Très attendue par les investisseurs, la publication des résultats financiers de ces grandes firmes confirme la très bonne santé des secteurs de l’énergie, des banques, du luxe et de l’automobile. TotalEnergies a réalisé le plus gros bénéfice (19,8 milliards d’euros), quasi stable vis-à-vis de 2022. Du côté du luxe, LVMH, l’Oréal, Kering et Hermès étincellent, cumulant près de 29 milliards d’euros. Des résultats en progression de 7 % sur un an, pourtant pénalisés par un recul de 17 % subi chez Kering.
L’horizon est également dégagé dans le secteur des banques, favorisées par la hausse des taux menée par les banques centrales dans la perspective d’étouffer le choc inflationniste. Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paris voient leurs bénéfices cumulés progresser de 17 %, s’établissant à près de 20 milliards d’euros. De même, le secteur de l’automobile tient la route. Stellantis a publié le second plus gros résultat...
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01/03 - IVG : Congrès, scellement… Les étapes à franchir pour l’inscrire dans la Constitution
L’inscription de l’IVG dans la Constitution a franchi mercredi 28 février son étape la plus délicate au Parlement avec un vote largement favorable du Sénat. La révision constitutionnelle, déjà adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée nationale, a reçu le soutien de 267 voix contre 50 au Palais du Luxembourg, après plus de trois heures de discussions parfois agitées dans cet hémicycle habituellement très apaisé.
Malgré les réticences de certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, l’hémicycle s’est prononcé en faveur d’une "liberté garantie" à l’interruption volontaire de grossesse, sans modifier le texte du gouvernement. Emmanuel Macron, qui a salué "un pas décisif" après le vote du Sénat, a immédiatement convoqué le Congrès des deux chambres du Parlement, qui se réunira à Versailles lundi 4 mars, à 15 h 30.Un vote favorable attendu au Congrès
Le vote du Sénat a évacué les derniers doutes entourant l’adoption définitive de cette réforme historique par l’ensemble des parlementaires lundi dans la prestigieuse salle du Congrès du château de Versailles. A l’Assemblée nationale, 493 députés avaient approuvé le texte. En comptant les 267 sénateurs ayant fait de même, le Congrès devrait donc en théorie approuver l’inscription de l’IVG dans la Constitution avec environ 200 voix de plus que la majorité des trois cinquièmes nécessaires - 545 voix - nécessaire pour permettre la révision constitutionnelle.
A quatre jours du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, la date du 4 mars sera...
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01/03 - KGB, services tchèques… Ce que le renseignement savait des espions français
Le faux des services secrets tchèques figure toujours, en février 2024, dans les archives de la préfecture de police de Paris. Preuve que les policiers français sont totalement tombés dans le piège tendu par les espions de l’Est. "Un correspondant anonyme m’a adressé une lettre dont vous trouverez ci-jointe la photocopie", écrit le préfet de police, Maurice Papon, pas encore rattrapé par ses turpitudes vichystes, dans ce courrier daté du 8 novembre 1966, et adressé notamment au ministre de l’Intérieur ainsi que la Direction de la surveillance du territoire (DST), ancêtre de la DGSI.Courrier envoyé par le préfet de police Maurice Papon le 8 novembre 1966.Courrier envoyé par le préfet de police Maurice Papon le 8 novembre 1966.
La missive en question a été entièrement fabriquée par la Statni bezpecnost (STB), le service de renseignement de Tchécoslovaquie, avec la complicité d’un de leurs meilleurs agents en France, Gérard Leconte, conseiller du préfet de police. Le grand reporter Vincent Jauvert en raconte l’histoire dans son livre à paraître le 1er mars, A la solde de Moscou (Seuil) - dans lequel il révèle comment des journalistes et des politiques de premier plan ont été recrutés les services de renseignement tchécoslovaques durant la guerre froide.
La manœuvre vise à discréditer Pavel Tigrid, un opposant en exil en France. Le faux document, signé d’un certain "Harry", prétendu patriote antigaulliste, doit le présenter comme un affidé d’un courant extrême de la CIA, prêt à faire tuer de Gaulle. Ce courrier,...
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01/03 - Pourquoi les voitures connectées chinoises sont dans le viseur des Etats-Unis
Après les semi-conducteurs, les technologies de pointe et les données personnelles, c’est désormais au tour des véhicules connectés et des logiciels embarqués d’être au cœur de l’attention de Washington. Le gouvernement américain a annoncé, jeudi 29 février, lancer une enquête sur les risques que peuvent représenter les véhicules connectés ainsi que les composants liés provenant de la Chine.
Le département du Commerce a lancé une enquête publique ouverte à tous afin de "déterminer dans quelle mesure la technologie embarquée dans ces véhicules permet de capter de nombreuses données et agir à distance sur ces véhicules" et quelles mesures correctrices sont nécessaires."Nos inquiétudes grandissent"
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a justifié cette décision par le fait que "les véhicules connectés en provenance de Chine peuvent collecter des données sensibles sur nos citoyens et nos infrastructures et les envoyer directement en Chine". "La Chine impose des restrictions aux voitures américaines et d’autres pays roulant en Chine. Pourquoi des véhicules connectés provenant de Chine devraient être autorisés à rouler dans notre pays sans garde-fou ?" s’est interrogé Joe Biden.
Dans ces conditions, il est important pour les Etats-Unis d’avoir "une idée précise des risques potentiels pour la sécurité nationale associés aux véhicules connectés", a insisté de son côté, lors d’une conférence de presse, la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo. "Plus nous travaillons sur les véhicules électriques chinois plus nos...
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01/03 - Funérailles de Navalny : des milliers de Russes pour rendre un dernier hommage à l’opposant de Poutine
Un moment de recueillement. Des milliers de partisans de l’opposant russe Alexeï Navalny se sont rassemblés, ce vendredi 1er mars, pour lui rendre hommage dans une église de Moscou, malgré le risque d’arrestation. Le corps du principal adversaire de Vladimir Poutine a été enterré au cimetière de Borissovo, entouré d’une partie de ses proches. Au moment de l’enterrement a retenti la bande son du film "Terminator 2", qui selon l’opposant le "meilleur film jamais réalisé", a expliqué sa porte-parole Kira Iarmych.
Avant cela, le corps de l’opposant a été brièvement exposé dans cette église du sud-est de la capitale russe, en présence notamment de ses parents. La dépouille d’Alexeï Navalny était présentée à cercueil ouvert, selon le rite orthodoxe, des dizaines de fleurs rouges et blanches le couvrant, tandis que les personnes présentes tenaient des cierges.Dans l'église, son corps a été montré pour la première fois au public, couvert de dizaines de fleurs rouges et blanche.
Le corbillard transportant le cercueil était arrivé quelques instants plus tôt sous les applaudissements de la foule, quatre hommes avec des brassards noirs et rouge le transportant à l’intérieur. A l’extérieur de l’église, une importante foule de plusieurs milliers de personnes s’est rassemblée, formant une très longue queue, certaines personnes étant venues avec des fleurs, d’autres avec les larmes aux yeux. La police était présente en nombre et a parsemé la zone de barrières.
L’arrivée du cercueil d’Alexeï Navalny dans une église de Moscou....
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01/03 - Ukraine : Macron réunira les représentants des partis jeudi prochain à l’Elysée
Emmanuel Macron réunira jeudi matin les patrons de partis politiques à l'Elysée pour évoquer "la situation en Ukraine", a appris l'AFP auprès de la présidence et de plusieurs dirigeants politiques ce vendredi 1er mars.
La réunion est programmée à 10h30 sous le format des "Rencontres de Saint-Denis", déjà menées par le président de la République ces derniers mois avec les chefs des partis de la majorité et de l'opposition représentés au Parlement, a fait savoir l'Elysée, confirmant une information du Figaro. Elle devrait précéder le débat, suivi d'un vote, qui doit avoir lieu au Parlement sur la question du soutien à Kiev à la demande d'Emmanuel Macron, et dont la date n'a pas encore été fixée.
Les oppositions ont pour la plupart critiqué les récentes prises de positions du chef de l'Etat, qui a affirmé lundi qu'il ne fallait pas exclure un possible envoi de militaires occidentaux en Ukraine à l'avenir.
Les infos à retenir
⇒ L'opposant russe Navalny enterré en présence de milliers de ses partisans
⇒ Le ministre français des Armées a sommé Poutine de "ne pas être irresponsable"
⇒ La France va commander 2 000 drones kamikazes français, en partie destinés à l’Ukraine"On ne t'oubliera pas !" : l'adieu des Russes à Navalny
L'opposant russe Alexeï Navalny a été enterré ce vendredi dans un cimetière de Moscou en présence de milliers de ses partisans venu rendre un dernier hommage au principal détracteur du Kremlin. Venus en nombre avec des fleurs, pour certains en pleurs ou avec les larmes aux yeux, les soutiens de Navalny...
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01/03 - Drame lors d’une distribution d’aide à Gaza : ces deux versions qui s’opposent
C’est un drame qui est intervenu le jour où le mouvement islamiste du Hamas a annoncé que plus de 30 000 personnes étaient mortes en près de cinq mois de guerre dans le territoire palestinien. Une foule s’est ruée sur un convoi d’aide alimentaire dans la ville de Gaza, faisant, selon le ministère de la Santé du Hamas, 112 morts par balle et 760 blessées, ce jeudi 29 mars. Un bilan qu’aucune source indépendante n’est pourtant en mesure de vérifier. Ce drame a soulevé au sein de la communauté internationale indignation et appels à établir la vérité.
Deux versions différentes ont rapidement émergé. Le Hamas affirme que l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule. Israël reconnaît de son côté des "tirs limités" des soldats qui se sentaient "menacés", assurant que la majorité des personnes tuées l’ont été dans une bousculade."Une réponse limitée, des tirs limités"
Un témoin a déclaré à l’AFP que les violences ont éclaté alors que des milliers de personnes désespérées en quête de nourriture s’agglutinaient près du "rond-point de Naplouse", dans l’ouest de Gaza-Ville. "Des camions remplis d’aide se sont approchés trop près de certains chars de l’armée qui se trouvaient dans la zone et la foule, des milliers de personnes, a pris d’assaut les camions", a déclaré le témoin, refusant d’être nommé pour des raisons de sécurité. "Les soldats ont tiré sur la foule car les gens s’approchaient trop près des chars".
Hossam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Gaza-Ville, a déclaré que toutes les victimes avaient été touchées par...
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01/03 - Energie : une année 2023 record pour les émissions de CO2
Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont progressé de 1,1 % en 2023 pour atteindre un niveau record, en raison notamment de la faible production hydroélectrique causée par les sécheresses et de la croissance chinoise, a indiqué vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Ces émissions énergétiques, qui représentent de l’ordre de 90 % du gaz carbonique émis par les humains, ont ainsi augmenté de 410 millions de tonnes pour atteindre 37,4 milliards de tonnes l’an dernier, selon ce bilan de référence de l’AIE, basée à Paris. La tendance apparaît toutefois moins mauvaise que l’année précédente, puisque les émissions avaient augmenté de 490 millions de tonnes en 2022.Un déclin record de la production hydroélectrique
Le bilan 2023 a été plombé par un déclin record de la production hydroélectrique mondiale en lien avec les sécheresses, graves et prolongées, qui ont affecté plusieurs régions du monde. Cet effet s’est traduit, à lui seul, par une augmentation des émissions d’environ 170 millions de tonnes : les pays concernés (Chine, Canada, Mexique,…) ont en effet eu recours à la place à d’autres moyens de production d’électricité polluants, comme le fioul ou le charbon.
La Chine, qui a ajouté 565 millions de tonnes de CO2 au bilan mondial, a pour sa part poursuivi sa croissance économique riche en émissions, engagée après la crise du Covid-19. Une tendance contraire à celle des économies avancées, qui ont vu leurs émissions enregistrer une baisse record malgré la progression de leur PIB, avec notamment un...
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01/03 - Drame lors d’une distribution d’aide à Gaza : Macron exprime sa "ferme réprobation"
Des tirs israéliens sur une foule affamée et une vaste bousculade pendant une distribution d’aide a tourné au chaos jeudi dans la ville de Gaza. Au moins 112 Palestiniens ont été tués et 760 blessés, selon le Hamas. Deux versions s’affrontent. Le Hamas affirme que l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule. Israël reconnaît de son côté des "tirs limités" des soldats qui se sentaient "menacés", assurant que la majorité des personnes tuées l’ont été dans une bousculade.
Ce drame est survenu le jour où le Hamas a annoncé que plus de 30 000 personnes étaient mortes en près de cinq mois de guerre dans le territoire palestinien, également menacé par la famine. Il a soulevé au sein de la communauté internationale indignation et appels à établir la vérité.
Les infos à retenir
⇒ Macron a exprimé sa "plus ferme réprobation" après le drame lié à la distribution d’aide à Gaza
⇒ Le secrétaire général de l'ONU a quant à lui "condamné" ces événements
⇒ La ministre des Affaires étrangères allemande a appelé les autorités militaires israéliennes à "mener une enquête complète"Morts lors d’une distribution d’aide à Gaza : Macron exprime sa "ferme réprobation"
Le président français Emmanuel Macron a exprimé ce vendredi sa "plus ferme réprobation" et exigé "vérité" et "justice" après la mort annoncée par le Hamas de plus de 110 personnes lors d’une distribution d’aide à Gaza. "Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens", a écrit le chef de l’Etat sur X....
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01/03 - Royaume-Uni : à Londres, des soirées au théâtre réservées aux Noirs
Le théâtre Noël Coward, joyau du West End, quartier des grandes scènes londoniennes, s’apprête à n’accepter certains soirs que des spectateurs de couleur noire ou "s’identifiant comme noir". Ce sera le cas les 17 juillet et 17 septembre prochains pour la pièce controversée Slave Play de l’auteur afro-américain Jeremy O. Harris. L’histoire de trois couples mixtes dont la femme ou le mari noir n’éprouve plus de désir sexuel pour son partenaire blanc. Les producteurs de la pièce expliquent que ces soirées, baptisées "Black Out", "constituent la création résolue d’un environnement dans lequel les spectateurs noirs ou s’identifiant comme tel peuvent faire l’expérience d’un événement et en discuter à l’abri du regard des Blancs." Si le succès est au rendez-vous, les producteurs promettent d’autres dates.
Ces soirées ségrégatives, qui ont vu le jour à New York en 2019 à l’occasion de la création américaine de Slave Play, ne sont pas nouvelles outre-Manche. Des théâtres publics prestigieux comme le Lyric Hammersmith, le Theatre Royal Stratford East et l’Almeida Theatre en ont déjà organisées, à l’occasion de pièces d’un auteur noir racontant des "histoires noires". Cependant, c’est la première fois qu’elles sont instaurées au cœur du théâtre commercial et de ses grandes productions du West End, où le prix moyen des places avoisine souvent les 150 euros et peuvent monter jusqu’à 400 euros.Des avertissements au public avant chaque pièce
S’exprimant sur la BBC, Jeremy O Harris se dit ravi d’avoir ainsi introduit le concept de Black...
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01/03 - Européennes : le RN ou nous, Renaissance rejoue le tube de 2019
Gabriel Attal aime les Questions au gouvernement (QAG). Le jeune Premier ministre y déploie son aisance oratoire, et tance ses adversaires de formules ciselées. Ce mardi 27 février, la foudre s’abat sur Marine Le Pen, coupable d’avoir épinglé les propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. "Vous défendiez une alliance militaire avec la Russie il y a seulement deux ans […] Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays", lance le chef du gouvernement à l’ex-patronne du Rassemblement national (RN). L’ex-ministre de l’Education avait soigneusement préparé sa saillie la veille. La France insoumise est en revanche épargnée. Et qu’importe si sa mise en garde d’une "cobelligérance" épouse la rhétorique frontiste.
La Macronie a désigné son adversaire en vue des européennes : le RN, rien que le RN. Dans un scrutin frappé par l’abstention, l’exécutif mise sur le péril nationaliste pour mobiliser son socle électoral. Il y a urgence. La liste Renaissance est devancée de 9 à 12 points par celle menée par Jordan Bardella dans les enquêtes d’opinion. Le 9 juin se dessinera autant le nouveau visage du Parlement européen que la fin du mandat d’Emmanuel Macron. "Si on finit dix points derrière, le quinquennat est terminé", tranche un cadre Renaissance.Monopole de l’engagement européen
En 2019, le parti présidentiel avait tutoyé le score de l’extrême droite en mettant en scène l’opposition entre "progressistes" et "nationalistes". On ne change pas une...
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01/03 - Qu’est-ce que le "Super Tuesday" ? L’Express vous explique tout
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Hélène Vissière, correspondante de L’Express aux Etats-Unis, explique pourquoi tous les Américains scrutent avec attention cette étape clé de l’élection présidentielle américaine.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : C-SPAN, France 24, France Inter, INA, RTL, Voice of America
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Joseph Prezioso/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Aujourd’hui, on parle du "Super Tuesday" avec Hélène Vissière, la correspondante de L’Express à Washington. "Tuesday", ça signifie "mardi" en anglais. On parle donc d’un évènement daté. Alors à quel moment il intervient ce "Super Tuesday", Hélène ?
Hélène Vissière : Généralement c’est au début du mois de mars, mais ce n’est pas toujours à la même date - cette année par exemple, c’est le mardi 5 mars. C’est un jour très important dans la campagne présidentielle américaine et je vais t’expliquer pourquoi.
Pour aller plus loin :
Présidentielle américaine : Donald Trump a-t-il peur de Nikki Haley ?
Présidentielle américaine : Nikki Haley, le dernier espoir des républicains anti-Trump
Etats-Unis : Donald Trump, président dans huit mois...
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01/03 - Recoloniser Gaza, le rêve plus si fou de certains Israéliens
Il a conservé la clé de sa maison du Goush Katif. Et aussi la porte qui va avec. "Lorsque nous avons été expulsés de notre village, Ganeï Tal, mes garçons ont démonté la porte d’entrée pour la remonter dans la villa où nous vivons. Et quand nous retournerons habiter là-bas, nous rapporterons la porte avec nous." D’une voix calme et grave, Shlomo Wasserteil rêve tout haut au grand soir, celui du retour au Goush Katif, le groupe de colonies démantelées par Ariel Sharon à l’été 2005. Sa famille et lui faisaient partie des quelque 7 000 juifs installés au cœur de la bande de Gaza depuis les années 1980. Des Israéliens souvent pratiquants, en majorité agriculteurs ou enseignants, viscéralement attachés à cette bande de terre sablonneuse qui s’étirait entre Khan Younès et Rafah. "Quand nous sommes arrivés, la région n’était pas ce repaire de terroristes que le Hamas en a fait. Nous nous entendions à merveille avec nos voisins arabes. Tout s’est dégradé avec les accords d’Oslo [NDLR : en 1993] et l’arrivée d’Arafat et de sa bande d’assassins", déplore Shlomo Wasserteil.
Depuis le retrait de 2005, ce jeune grand-père rencontre régulièrement les anciens du Goush Katif pour parler du bon vieux temps et prier pour un miracle qui les ramènerait là-bas. "Avant le 7 octobre, la perspective du retour nous paraissait floue, irréelle. Aujourd’hui cela prend un tour beaucoup plus concret, nous sentons que l’heure se rapproche", assure Shlomo.
Avant le 7 octobre 2023, Shlomo Wasserteil appartenait à une infime minorité d’illuminés...
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01/03 - Obésité : l’étude qui chiffre une inquiétante progression dans le monde
Les chiffres sont très inquiétants. L’obésité touche près de 16 % de la population mondiale, soit plus d’1 milliard de personnes. En 2022, 859 millions d’adultes étaient concernés et 179 millions d’enfants. C’est le résultat d’une étude publiée, ce vendredi 1er mars, dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet.
La recherche a été menée par le NCD Risk Factor Collaboration (NCD-RisC), un groupe de scientifiques, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Présentée comme l’une des études les plus complètes réalisées à ce jour sur le sujet, elle se fonde sur des données concernant 220 millions de personnes âgées de cinq ans et plus (63 millions de personnes âgées de cinq à 19 ans et 158 millions de personnes âgées de 20 ans et plus), dans plus de 190 pays.
Au total, plus de 1 500 chercheurs ont contribué à l’étude, qui a examiné l’indice de masse corporelle (IMC) pour comprendre comment l’obésité et l’insuffisance pondérale ont changé dans le monde entre 1990 et 2022.Quatre fois plus qu’en 1990
D’après la définition de l’OMS, une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et elle est obèse lorsque celui-ci est supérieur à 30. Entre 1990 et 2022, chez les enfants et adolescents, les taux mondiaux d’obésité ont plus que quadruplé chez les filles (1,7 % à 6,9 %) et les garçons (2,1 % à 9,3 %), avec des augmentations observées dans presque tous les pays. A l’inverse, le taux d’enfants en sous-poids décroît doucement. La proportion de filles ayant un poids...
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01/03 - Bien dans mon assiette
L'un des plus gros changements provoqués par mon cancer a été d'ordre alimentaire. Avec le recul, je me rends compte que l'arrêt du sucre au moment où la maladie est entrée dans ma vie ne constitue que la partie émergée de l'iceberg. Le reste de mes habitudes a évolué plus progressivement, même si mon but a toujours été le même : essayer de donner à mon corps ce dont il a besoin, sans renoncer au plaisir de manger. Ça peut paraître simple. Ça ne l'est pas quand une tendance chronique aux compulsions vous fait préférer les frites aux épinards.
J'ai changé mon rapport aux légumes. J'en mangeais déjà tous les jours, mais lorsque ma micronutritionniste m'a dit qu'elle en recommandait, au déjeuner et au dîner, une portion de 200 à 250 grammes, j'ai été surprise de constater que j'étais loin du compte. J'ai doublé les doses, balance à l'appui. Ça a si bien accru ma sensation de satiété que j'y ai pris goût. Je n'en reviens pas moi-même : après avoir dit pendant des années que je n'aimais pas les brocolis, voilà que j'en mange un jour sur trois ! Le fait de bien les digérer et de les parer de vertus protectrices -la crainte de la récidive reste entière- n'est pas pour rien dans ce revirement.
En revanche, je ne me mets aucune pression pour les cuisiner. J'ai compris que ça n'était pas mon truc. Je me mets aux fourneaux le dimanche parce que j'ai du temps et que j'écoute des podcasts en même temps, mais le reste de la semaine, je connais les rayons de Picard par coeur. Après trois ans d'hésitations, j'ai tout de même cédé...
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29/02 - Elections européennes : Valérie Hayer sera la candidate de la majorité présidentielle
Elle était pressentie depuis plusieurs semaines, c’est cette fois-ci officiel. Dans une interview au Figaro, l’eurodéputée Renaissance Valérie Hayer a déclaré ce jeudi 29 février qu’elle sera bien la tête de liste de la majorité pour les élections européennes, une étape longuement reportée dans le camp d’Emmanuel Macron qui doit lancer sa campagne pour tenter de refaire son retard sur le Rassemblement national. "Je mesure l’honneur qui m’est fait et l’immense défi qui m’attend. J’ai accepté avec fierté, enthousiasme et esprit de responsabilité", a déclaré la femme de 38 ans, qui s’est dite "fière d’être le porte-drapeau de la seule coalition pro-européenne de ce scrutin."
Après nombre de refus dans le camp présidentiel, de Bruno Le Maire à Julien Denormandie, et nombre d’hypothèses ayant circulé dans la presse, de Jean-Yves Le Drian à Olivier Véran, le choix d’Emmanuel Macron s’est porté sur Valérie Hayer, originaire de la Mayenne, et encore largement inconnue du grand public.
Fille, petite-fille et sœur d’agriculteurs, diplômée en droit public, ancienne vice-présidente du Conseil départemental de la Mayenne, Valérie Hayer est issue du parti centriste UDI. Ancienne collaboratrice parlementaire de l’ex-ministre Jean Arthuis, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2017 avant d’être élue députée européenne en 2019. Elle a aussi et surtout succédé en janvier à la tête du groupe centriste Renew au Parlement européen à Stéphane Séjourné, longtemps pressenti pour la tête de liste mais finalement nommé ministre des Affaires étrangères...
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29/02 - Attractivité de la France : le satisfecit de Macron
La France a attiré en 2023 davantage de projets d'investissement qu'en 2022, a dévoilé, ce jeudi 29 février, le président Emmanuel Macron, saluant sur le réseau X "la confiance" des partenaires et la "stratégie d'attractivité" française.
"Grâce aux réformes et à notre stratégie d'attractivité, la France attire toujours plus d'investissements internationaux. Nos partenaires nous font confiance ! C'est bon pour l'emploi et la vie des territoires", a écrit le dirigeant français, commentant les résultats d'un rapport annuel de Business France.
Selon ce rapport, la France a attiré l'an dernier 1 815 projets d'investissements, un nombre en hausse par rapport à 2022 à la faveur d'un nouveau mode de calcul. Cette moisson pourrait permettre de créer ou maintenir 59 254 emplois sur le territoire, un nombre là aussi en légère hausse sur un an. "La France consolide son attractivité dans un contexte international instable", s'est réjoui auprès de l'AFP le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester, mettant en avant les réformes de compétitivité et structurelles depuis 2017.
La 🇫🇷 confirme son niveau d’attractivité dans un contexte mondial instable.
1815 projets d’investissements étrangers ont été recensés en France en 2023 : les chiffres nationaux du Bilan de l’investissement international sont publiés.
Ce qu'il faut retenir 👇#ChooseFrance pic.twitter.com/mQEfakX48O— Business France (@businessfrance) February 29, 2024Les Américains, premiers investisseurs
Les Etats-Unis restent en tête des plus grands...
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29/02 - Chine, Pologne... Ces pays où les libertés ont reculé en 2023
La liberté serait-elle en train de fondre comme neige au soleil ? Peut-être bien. En tout état de cause, 2023 est à l’image des dix-huit années précédentes : la liberté dans le monde s’est une fois de plus émaciée. C’est ce que révèle une étude publiée ce jeudi 29 février par l’organisation américaine Freedom House. Au total, 52 pays ont été frappés par un recul des libertés civiles et des droits politiques. À l’inverse, seuls 21 ont connu une amélioration.
"La portée et l’ampleur de la détérioration ont été considérables", alertent Yana Gorokhovskaia et Cathryn Grothe, co-rédactrices du rapport. Car en 2023, pas moins d’un cinquième de la population mondiale aurait vu son champ de droits et libertés se réduire.Manipulations politiques, coups d’Etat…
D’après l’étude, la manipulation et les trucages politiques sont l’une des principales causes de l’érosion générale des libertés. Dans 26 pays à travers le monde, le pouvoir en place a par exemple tenté d’empêcher l’opposition de se battre à armes égales. Parmi les Etats touchés par cette asphyxie démocratique figurent, le Cambodge, le Guatemala, la Pologne, la Turquie, le Zimbabwe, le Salvador, ou encore le Venezuela.
Sans oublier l’Equateur, où plusieurs fonctionnaires et hommes politiques ont été assassinés. Pas plus tard qu’en août dernier, Fernando Villavicencio le candidat centriste à l’élection présidentielle donné deuxième dans les sondages, a été tué par balles à la fin d’un meeting à Quito. C’est donc sans surprise que la "Petite Suisse" de l’Amérique latine a été...
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29/02 - Hermès, l’héritier milliardaire et le jardinier : nos révélations sur l’affaire qui affole la Suisse
La dernière photo que ses amis ont vue de lui date de l’été. Etait-ce le dernier ? Celui d’avant ? Ils l’ignorent, ils peinent à le joindre, son téléphone dort et leurs courriers demeurent sans réponse. Jean et chemise bleu ciel repassée, baskets turquoise et jaune citron, Nicolas Puech, main posée sur une jarre de terre cuite dont jaillissent des lauriers, sourit. L’image, se rassurent ses proches, le montre heureux, portant beau, tout juste dans le visage pourrait-on distinguer un voile crispé - le reflet du piquant soleil andalou ? L’image a été prise, racontent ceux qui reconnaissent la patine moussue de la propriété espagnole, aux "Quatre vents", domaine chéri du milliardaire octogénaire, détenteur de 5,8 % des actions Hermès, fortune estimée à plus de 10 milliards d’euros. Une bâtisse isolée, en altitude, échappant aux regards, aux importuns, aux questions.
C’est là, entre lauriers et cactus, qu’il passe le plus de temps possible, entouré de son jardinier Jadil Butrak, silhouette de marathonien, mise élégante, et la compagne de celui-ci, Maria Paz Pineiro, brunette pimpante, prompte à monter la voix. Jadil, cavalier hors pair qui apprit à monter à beaucoup des amis de Nicolas, à l’époque où celui-ci les voyait encore, prend soin des chevaux de son bienfaiteur, tandis que Maria Paz dirige la maisonnée et soigne le vieil homme, non sans quelque brusquerie - c’est qu’elle a beaucoup à faire. L’hiver, le trio prend ses quartiers en Suisse, dans le Valais, où le vieil homme s’est installé en 1999 à la faveur...
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29/02 - Aya Nakamura chantant Piaf : les exigences secrètes d’Emmanuel Macron pour les JO 2024
Aya Nakamura n’est pas Gabriel Attal. Quand la chanteuse du tube Djadja traverse, en tailleur noir discret et en catimini, la cour de l’Elysée le 19 février dernier, imagine-t-elle qu’elle est sur le point de se soumettre à un interrogatoire conduit par le président de la République en personne ? Avant, après, rien ou presque n’a fuité. Plus que ce rendez-vous élyséen, c’est son ordre du jour qui, coûte que coûte, doit demeurer secret : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 à laquelle l’artiste franco-malienne va, selon nos informations, participer. Pas une petite affaire, aux yeux d’Emmanuel Macron. De quoi justifier qu’il exig… "qu’il propose", rectifie-t-on à l’Elysée, deux ou trois broutilles pour le grand jour. La fête, imaginée par le metteur en scène Thomas Jolly, doit retranscrire "l’universalisme des valeurs françaises", répète-t-on autour du chef de l’Etat. Un moment que lui, président de cultures mêlées, inconditionnel de Sardou et lecteur de l’exigeant Pierre Michon, rêve populaire et élitiste. En même temps. "Alors, quels chanteurs ou quelles chansons du répertoire français comptent pour vous ?" L’interprète de Jolie Nana est priée de ne pas décevoir, trouver un terrain d’entente avec le directeur artistique bis de la cérémonie qui se passionne pour la variété française et compte bien qu’hommage soit rendu à ce pan de notre patrimoine. "… J’aime beaucoup Edith Piaf." La réponse ravit Emmanuel Macron. Qui tout à trac se fait coach : "Eh bien, il faut que le jour J vous chantiez ce que vous...
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29/02 - La folle promesse de Macron, Le Pen snobe Attal, le livre de Blanquer...
Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.Le projet secret d’un Bercy coupé en deux
Parmi les grands projets présidentiels pour le fameux "reset" du début de l’année, il en est un qui concernait Bercy. Emmanuel Macron avait en tête de scinder le ministère de l’Economie et des Finances en deux grands ministères. L’un regroupant la production et l’agriculture, qu’il espérait confier à Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture, si celui-ci n’atterrissait pas à Matignon, et l’autre regroupant les finances et les comptes publics. Une ambition abandonnée devant la volonté de Bruno Le Maire de conserver son poste et de le conserver tel quel.Bellamy avait vu juste
Il y a quelques mois, François-Xavier Bellamy avait dit à Valérie Hayer… qu’elle ferait une très bonne tête de liste Renaissance pour les européennes. Et le pire, c’est qu’il le pensait : "Elle n’est urticante pour personne, ce ne...
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29/02 - Etats-Unis : comment expliquer le déclin du recours au préservatif ?
Au cours des années 2000, son utilisation s’est généralisée. Aujourd’hui, elle tend à décliner. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue AIDS and Behavior mardi 27 février sur le recul de l’usage du préservatif aux Etats-Unis. Les scientifiques ont suivi près de 45 000 hommes ayant des relations homosexuelles entre 2014 et 2019. Ils ont constaté que la proportion d’hommes séronégatifs (non infectés par le VIH) qui avaient déclaré avoir eu des rapports sexuels sans préservatif au cours des douze derniers mois augmentait systématiquement dans le même groupe l’année suivante. Cette part passait d’environ 68 à 70 %, mais l’augmentation était plus marquée encore dans certains groupes ethniques et catégories d’âge.
Environ 1,2 million de personnes vivaient avec le VIH aux Etats-Unis en 2021, selon les chiffres du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Et bien que le nombre d’infections ait baissé de 12 % depuis 2017, l’inquiétude grimpe face à la baisse du recours au préservatif.Le revers de la médaille de la PrEP
Un recul qui s’explique en partie par la généralisation de nouveaux traitements préventifs. C’est notamment le cas de la prophylaxie pré-exposition, plus connue sous le nom de PrEP, qui a fait son apparition en 2012. Administré quotidiennement, ce médicament antirétroviral permet d’éviter le risque de contracter le VIH, le virus responsable du Sida.
Si l’efficacité de la PrEP a été scientifiquement démontrée, plusieurs spécialistes tirent toutefois la sonnette d’alarme sur les...
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29/02 - Mon souvenir des JO : Colombe Schneck et l’immense Mark Spitz
Je me souviens qu’en septembre 1972 Mark Spitz est devenu, avec ses sept médailles d’or, le plus grand nageur de l’histoire des Jeux, et qu’il était juif, et que, du haut de mes six ans, cela n’allait pas ensemble. À six ans, je pensais qu’un homme juif était un homme comme mon père, mon oncle, mes grands‐pères morts avant ma naissance, mais que j’imaginais sur le même modèle ; un homme à la chair molle qui craignait d’être constipé ou sujet aux migraines. La pratique de leur corps, tel qu’il m’était familier, se limitait à l’expérience de la maladie, le discours à celui de la plainte et à comment soigner ce corps qui fonctionnait de travers. Un corps juif était frêle, souffreteux, la peau trop claire, sans muscles, ne connaissait pas d’autres sports qu’une lente marche digestive en forêt le dimanche après‐midi ou l’exploration à petits pas d’un musée ou d’une boutique de pullovers. Cette absence d’enveloppe était compensée par leurs cerveaux, ils lisaient des livres et racontaient des blagues. […]
J’étais une enfant qui avait parfaitement intégré les codes antisémites classiques, un juif était un être à l’anatomie dévirilisée méritant d’être exterminé. Et arrive Mark Spitz, son corps doré et victorieux de cette fin d’été 1972. Il était donc possible d’être juif et de ne pas être comme mes parents, splendides platoniciens célébrant leur âme et méprisant leur corps, mais de s’investir entièrement dans ce corps, de le prendre, de manière nietzschéenne, pour maître ? […]
Lorsque, le 27 août 1972, il se tient pour la première...
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29/02 - Tchad : opposant tué, assaut de l’armée... Que se passe-t-il à N’Djamena ?
La situation est de plus en plus chaotique à N’Djamena, la capitale tchadienne, où l’armée siège depuis 48 heures. Ce mercredi 28 février, le principal opposant à la junte a été tué dans un assaut de l’armée contre le siège de son parti, accusé par le gouvernement d’avoir mené la veille une attaque meurtrière contre les locaux des services de renseignement. L’Express fait le point.Tirs nourris en pleine journée
"Il est 13 h 33 mercredi 28 février à N’Djamena lorsque des rafales d’armes automatiques et de sourdes détonations réveillent le centre-ville de la capitale tchadienne, jusque-là écrasé par la chaleur", rapporte le correspondant du Monde. Dans le même temps, le réseau téléphonique est fortement perturbé alors que l’Internet mobile, majoritairement utilisé par les Tchadiens, est totalement interrompu, constatent des journalistes de l’Agence France Presse. En l’espace de quelques heures, la capitale est désertée par ses habitants et assiégée par les forces de défense et de sécurité, armées lourdement.
Le déploiement de l’armée ainsi que la dégradation de la situation dans les rues de N’Djamena interviennent au lendemain d’une attaque meurtrière, qui a fait deux morts selon le gouvernement, menée contre le siège des renseignements intérieurs, explique le journal Jeune Afrique. Les tirs nourris en pleine journée ce mercredi se dirigent vers le QG du Parti socialiste sans frontières (PSF), l’un des partis d’opposition. A ce moment-là, les forces de défense et de sécurité viennent ainsi de donner l’assaut au siège de ce...
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29/02 - Logement : les raisons de la chute des prix de l’immobilier ancien
Selon l’indice Notaires-Insee de référence publié ce jeudi 29 février, les prix de l’immobilier ancien ont baissé de 4 % l’an dernier. Cette chute devrait se poursuivre au cours des prochains mois, dans un contexte sensible : l’accès au crédit est rendu plus difficile, conséquence directe des politiques monétaires restrictives engagées depuis la fin 2021. Mais cette chute des prix se place en rupture avec le passé, étant d’autant plus frappante que la valeur moyenne des biens était encore en augmentation lors du 2e trimestre 2023.
Ce retournement du marché de l’immobilier ancien met effectivement un terme à trois années de hausse consécutives des prix. Elodie Frémont, présidente de la commission "Statistiques immobilières" des notaires du Grand Paris, observe auprès de l'AFP que l’année 2023 était "enfoncée dans une crise qui avait déjà été amorcée depuis deux ans et qui se concrétise", notant que cette crise "s’accélère, surtout en volume de transactions".
En effet, les difficultés entourant l’accès au crédit ont des conséquences directes sur le nombre de transactions. En 2023, ces dernières ont vu leur nombre plonger à 869 000, contre 1,12 million en 2022. "Les acquéreurs doivent comprendre que leur capacité d’emprunt est maintenant réduite", fait savoir Elodie Frémont, soulignant que les acheteurs doivent se résoudre à avoir un apport "conséquent", avec parfois l’appui d’une "aide familiale ou d’une vente préalable".
Le profil des acquéreurs a évolué. Plus âgés que dans le passé, ils appartiennent en outre aux...
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29/02 - Evasion : embrasser le Royaume-Uni par la mer
Aujourd’hui, vous ne voyagerez plus jamais comme avant. Ce pourrait être un slogan publicitaire post-pandémie de Covid-19. Les Français ont repris goût aux voyages mais cherchent à s’évader différemment. Finis les voyages trop éloignés et trop classiques, place aux destinations moins fréquentées et plus rares.
Une tendance forte du tourisme actuel : l’engouement pour les croisières. De la Méditerranée à la Baltique, elles sont une autre façon de découvrir l’Europe, loin des sentiers battus. Parés à l’appareillage ?A bord du Queen Anne avec la Cunard
Le nom de la compagnie sonne déjà comme une promesse d’un voyage d’exception… Lancée en 1840 par le Canadien Samuel Cunard, elle fut la première à exploiter la ligne transatlantique pour assurer le service du courrier entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Sa flotte de trois splendides paquebots s’est récemment enrichie du Queen Anne, sorti du chantier naval Fincantieri Marghera à Venise en 2023. Vous pourrez embarquer fin mai à bord de ce luxueux vaisseau de 373 mètres pour un voyage inaugural à destination des îles cernant l’Ecosse, la Grande-Bretagne et l’Irlande. Un programme inédit alternant côtes sauvages, falaises escarpées et villes typiques. Après un départ de Southampton, le navire fera escale à Queensferry, en Ecosse, puis contournera l’étonnante île de Bass Rock, habitée uniquement par une colonie de fous de Bassan, avant de rejoindre l’île de May. Viendra ensuite Kirkwall, où il faut visiter la surprenante distillerie de whisky Highland Park, une...
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29/02 - Climat : l’hiver 2023-2024 au 3e rang des hivers les plus chauds en France
C’est un triste record climatique. Avec une température moyenne supérieure de 3,6 degrés par rapport aux normales de la période 1991-2020, février 2024 est le deuxième mois de février le plus chaud jamais enregistré derrière 1990 (+4°C). C’est aussi le 25e mois d’affilée à ne pas passer sous les normales. Après un automne record en termes de douceur, l’hiver 2023-2024 se classe au 3e rang des hivers les plus chauds jamais mesurés en France et se conclut par un mois de février excessivement doux, proche du record de 1990, a par ailleurs annoncé ce jeudi 29 février Météo-France.
Sur l’ensemble de l’hiver météorologique, qui couvre les mois de décembre, janvier et février et qui est traditionnellement la période la plus froide de l’année, le mercure devrait dépasser "d’environ deux degrés" les normales de saison, derrière les hivers 2020 (+2,3°C) et 2016 (+2,1°C). Ces chiffres sont d’autant plus notables que les normales actuelles sont calculées à partir des températures des trois décennies précédentes, elles-mêmes déjà plus chaudes que le climat de l’ère pré-industrielle.Une douceur installée
"Après un épisode hivernal du 8 au 20 janvier, la douceur s’est installée sur la France avec des températures dignes de la période printanière", note Météo-France dans un communiqué. Et depuis février 2022, tous les mois ont été au-dessus des normales, excepté avril 2023, qui était tout juste conforme aux normales. Pour Météo-France, cette "hausse des températures, conséquence du changement climatique, entraîne un raccourcissement de la...
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29/02 - Le Village olympique de Paris 2024 : Macron salue "l’aventure d’un siècle"
Après sept années de travaux, le gigantesque épicentre des JO est fin prêt. Emmanuel Macron a salué, ce jeudi 29 février, "l’aventure d’un siècle" jeudi lors de l’inauguration du Village olympique des Jeux de Paris, un complexe capable d’accueillir plus de 14 000 athlètes, à Saint-Denis.
"Nous sommes au rendez-vous des engagements qui avaient été pris", le chantier a été réalisé "dans les temps", "malgré le Covid", et dans des "conditions sociales exemplaires", notamment en termes de "sécurité" des ouvriers, a-t-il ajouté. "C’est une étape essentielle de ces Jeux" qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.
Point d’orgue de ce moment festif, le directeur général de la Solideo (la Société de livraison des ouvrages olympiques), Nicolas Ferrand, a symboliquement remis la clé du site au président du comité d’organisation des Jeux, Tony Estanguet. "On a fait du Village olympique non seulement une vitrine mais aussi un manifeste sur les grandes questions urbaines du 21e siècle", s’est félicité Nicolas Ferrand."Un village pour les athlètes"
Construit en sept ans, ce village olympique regroupe 82 bâtiments, 3 000 appartements et 7 200 chambres sur un site qui s’étend sur 52 hectares entre Saint-Denis, l’île Saint-Denis et Saint-Ouen, au nord de Paris. "C’est assez fort ce que la Solideo et les constructeurs sont parvenus à faire, il faut le souligner", note un cadre d’une société ayant travaillé sur cet immense chantier. "Le milieu était sceptique sur la capacité à monter un village de cette taille en si peu de temps"....
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29/02 - Iran : Masih Alinejad, tête nue contre les mollahs
"Femme, vie, liberté" : à l’encre noire se détache au creux de son bras un tatouage qui porte l’inscription en persan "zan, jian, azadi". On ne le remarque que lorsque, emportée par son propos, elle lève le bras. Pour le reste, Masih Alinejad, déjà rencontrée fin 2022 alors que la contestation contre le pouvoir iranien était plus vive que jamais, n’a pas changé. Une fleur orne toujours sa grande tignasse de cheveux frisés, elle ne se départit jamais d’une élégance sobre et soignée qui fait écho à la dignité et l’intensité de ses combats. La militante des droits de la femme dégage malgré son petit gabarit une énergie et une force captivantes. Sa foi en les Iraniennes est intacte, malgré les nombreuses déconvenues qu’a connues le mouvement de contestation en Iran. Rien qu’en janvier 2024, la République islamique a exécuté 65 condamnés, souvent pour des crimes "d’espionnage", après des procès expéditifs. De nombreux militants et intellectuels croupissent à la prison d’Evine, à Téhéran, sans que cela ne suscite une forme d’intérêt de la communauté internationale.
Lors de son passage à Paris en novembre 2022, Masih Alinejad avait eu les honneurs de l’Elysée. Cette fois-ci sa venue se fait plus discrète, presque en catimini au retour de la conférence de Munich, où lors d’une table ronde animée par Hillary Clinton, elle a porté la voix des Iraniennes. A ses côtés, l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, la ministre birmane Zin Mar Aung et la Prix Nobel de la paix américano-philippine Maria Ressa. Mais ce qui l’a le plus...
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29/02 - Morts lors d’une distribution d’aide à Gaza : Washington exige d’Israël "des réponses"
A Gaza, une distribution d'aide alimentaire a tourné au cauchemar. Plus d'une centaine de personnes ont perdu la vie, ce jeudi 29 février, ont annoncé le Hamas et le directeur d’un hôpital gazaoui. Des témoins ont raconté à l’AFP des scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide dans un rond-point de l’ouest de la ville.
Des sources israéliennes ont confirmé que des soldats, se sentant "menacés", avaient tiré à balles réelles mais nié que ces tirs soient responsables de ce bilan. L’armée a fait état de "dizaines de morts et de blessés", bousculés ou piétinés par la foule qui a "encerclé les camions et pillé" les cargaisons. Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a indiqué sur X "qu'aucune agence de l'ONU n'était impliqué dans cette distribution". L'Autorité palestinienne basée en Cisjordanie occupée, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien, a "condamné un massacre odieux commis par les forces d'occupation". A Washington, le président Joe Biden a dit que son administration "vérifiait" les "deux versions contradictoires de ce qui s'est produit" et exigé d'Israël "des réponses".
Les infos à retenir
⇒ Des tirs israéliens lors d’une distribution d’aide font 104 morts à Gaza, selon le Hamas
⇒ 30 000 personnes sont mortes à Gaza depuis le début du conflit
⇒ Des frappes israéliennes au sud Liban font deux mortsBiden a échangé avec les dirigeants qatari et égyptien sur un cessez-le-feu à Gaza
Joe Biden a échangé...
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29/02 - Au Parlement européen, le réseau trouble du RN : Action française, prorusses et identitaires
C’est une fondation politique européenne comme les autres. Affiliée au groupe Identité et Démocratie, le groupe du Rassemblement national au Parlement européen, la Fondation ID a pour objectif de produire du contenu idéologique. Des rapports, des études, des débats mis au service des eurodéputés frontistes et de leurs alliés. Mais, durant la dernière mandature, la Fondation ID, d’abord présidée par l’eurodéputé RN Hervé Juvin – placé là par Marine Le Pen –, démis de ses fonctions après avoir été condamné en 2022 pour violences conjugales, et remplacé par l’eurodéputée RN Mathilde Androuët, a aussi servi à rémunérer tout un écosystème sulfureux, composé de personnalités proches de groupuscules radicaux, accusées de proximité avec le Kremlin ou condamnées pour harcèlement sexuel. Plongée dans ces réseaux du RN, loin de la dédiabolisation.Des personnalités radicales
12 décembre 2023, au Parlement européen. Les eurodéputés RN Thierry Mariani et Eric Minardi accueillent un invité particulier. Un certain Ferenc Almassy, journaliste franco-hongrois, venu présenter un rapport commandé par Thierry Mariani sur "Les médias et la liberté de la presse en Europe centrale et orientale", en particulier les cas hongrois et polonais. Le rapport a été rédigé avec Claude Chollet, ancien président du Groupement de recherche pour la civilisation européenne (Grece) et directeur de l’Observatoire du journalisme, dont la mission principale est de publier des fiches sur les journalistes couvrant l’extrême droite. Ferenc Almassy est un collaborateur...
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29/02 - Poutine met en garde les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire
Lors de son discours annuel à la Nation à Moscou, plus de deux ans après le lancement de son assaut contre l’Ukraine, Vladimir Poutine s’est félicité, ce jeudi 29 février, de l’avancée en Ukraine de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face à des forces de Kiev sur la défensive et manquant de munitions.
"Les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions" du front, a déclaré le président russe devant l’élite politique du pays, promettant une victoire certaine après près de deux ans d’offensive militaire : "Les membres des forces armées ne reculeront pas, n’échoueront pas, ne trahiront pas.""Nous avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leur territoire"
D’un ton calme, sous les applaudissements très réguliers du public, il est revenu sur les propos polémiques de son homologue français Emmanuel Macron, qui a évoqué cette semaine l’éventualité de l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. "Ils (les Occidentaux) ont parlé de la possibilité d’envoyer en Ukraine des contingents militaires occidentaux […] Mais les conséquences de ces interventions seraient vraiment plus tragiques", a-t-il déclaré, depuis le Gostiny Dvor, un palais des Congrès situé près de la place Rouge à Moscou.
"Ils doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leur territoire. Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec...
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29/02 - Moldavie : la Transnistrie, cette région où plane l’ombre de la Russie
Ce petit territoire au sud-est de la Moldavie, à la frontière de l’Ukraine, va-t-il être un nouveau terrain de guerre pour la Russie ? Ce mercredi 28 février au soir, les autorités de Transnistrie ont adopté une déclaration officielle demandant la "protection" de la Russie face à la Moldavie, qui a récemment adopté des mesures de rétorsion économique à son encontre. La Transnistrie est confrontée à des "menaces sans précédent de nature économique, socio-humanitaire et militaro-politique", est-il écrit dans une déclaration.
La diplomatie russe a rapidement répondu, assurant avoir pour "priorité" la "protection" des habitants de la Transnistrie et ajoutant que Moscou allait "examiner avec attention" la demande de Tiraspol, sans donner plus de précisions. Tandis que le gouvernement moldave a quant à lui dit "rejeter la propagande" des dirigeants séparatistes et affirmé que la région bénéficiait des "politiques de paix, de sécurité et d’intégration économique" dans le cadre de ses liens avec l’Union européenne.
L’enchaînement de ces événements rappelle toutefois au stade actuel celui similaire de février 2022, lorsque l’appel des séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine avait ensuite été l’un des prétextes mis en avant par le président russe Vladimir Poutine pour déclencher une attaque de grande ampleur contre ce pays. Pour mieux comprendre les enjeux de cette déclaration, L’Express fait le point sur cette région séparatiste prorusse peu connue.Que s’est-il passé ?
Les députés de Transnistrie se sont réunis à Tiraspol,...
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29/02 - Ukraine : Macron affirme que tous ses mots sont "pesés" et "mesurés"
Conforté par les succès russes en Ukraine, Vladimir Poutine doit prononcer, jeudi 29 février, son discours à la nation, grand-messe annuelle très médiatisée lors de laquelle il définit les priorités de la Russie, à deux semaines d’une élection présidentielle qu’il devrait remporter sans surprise. Le président russe apparaît en meilleure posture qu’il y a un an, quand son armée était sous le coup de retraites humiliantes dans le sud et le nord-est de l’Ukraine, après une tentative avortée de s’emparer de Kiev au printemps 2022.
Les infos à retenir
⇒ Poutine met en garde les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire
⇒ Les séparatistes de Transdniestrie demandent la "protection" de la Russie
⇒ L’Ukraine met en garde contre toute "interférence extérieure destructrice"Macron affirme que tous ses mots sont "pesés" et "mesurés"
Emmanuel Macron a affirmé jeudi que chacun de ses mots sur l’Ukraine était "pesé" et "mesuré" après ses propos sur l’envoi potentiel de troupes au sol dans le pays, qui lui ont valu une fin de non-recevoir de ses principaux alliés et une riposte cinglante de Vladimir Poutine.
"Ce sont des sujets suffisamment graves. Chacun des mots que je prononce sur cette matière est pesé, pensé et mesuré", a-t-il déclaré lors de l’inauguration du Village olympique des Jeux de Paris à Saint-Denis.Poutine met en garde les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire
Vladimir Poutine a averti jeudi les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire en cas d'escalade du...
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29/02 - Meta : sa formule payante visée par une nouvelle plainte en Europe
Le groupe est régulièrement accusé d’enfreindre les règles de l’UE. Des associations de consommateurs de huit pays européens ont porté plainte, jeudi 29 février, auprès des autorités de protection des données personnelles contre le système d’abonnement payant mis en place par Meta sur Facebook et Instagram.
Pour ces organisations, dont l’UFC-Que Choisir en France, ce système consistant à payer pour éviter d’être ciblé par la publicité est "un écran de fumée destiné à détourner l’attention du consommateur quant au traitement illicite de ses données personnelles".
Depuis novembre, Meta propose aux utilisateurs européens de Facebook et Instagram de choisir entre continuer à utiliser gratuitement ces services en consentant à livrer leurs données personnelles à des fins de publicité ciblée, ou payer un abonnement pour ne plus voir de publicités. Cette formule était présentée par le géant américain comme une façon de se mettre en conformité avec les règles européennes sur le traitement des données personnelles, qui lui ont déjà valu plusieurs condamnations et amendes.
Mais Meta est à nouveau accusé de violer les dispositions du règlement général sur la protection des données (RGPD). "Ce genre de modèle commercial fondé sur la surveillance pose toutes sortes de problèmes par rapport au RGPD. Il est temps que les autorités chargées de la protection des données mettent un terme au traitement abusif des données par Meta et à la violation des droits fondamentaux" des utilisateurs, estime Ursula Pachl, directrice générale adjointe du...
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29/02 - Immunité pénale de Trump : la Cour suprême va devoir se prononcer
La question du "timing" judiciaire est devenue cruciale pour l’ex-président avant l’élection américaine du mois de novembre. La Cour suprême des Etats-Unis s’est saisie, mercredi 28 février, de la question de l’immunité pénale invoquée par Donald Trump, différant encore la tenue du procès fédéral de l’ex-président pour tentative d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020.
Visé par quatre inculpations pénales distinctes, le grand favori des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de novembre cherche par ses multiples recours à passer en jugement le plus tard possible, en tout cas après le scrutin. Le procès de l’ex-président républicain pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection remportée par le démocrate Joe Biden, aurait initialement dû débuter le 4 mars. Mais l’ensemble de la procédure a été suspendu le temps que la question de l’immunité pénale revendiquée par Donald Trump soit tranchée par la justice.
Une cour d’appel fédérale a écarté le 6 février cette immunité pénale. Donald Trump s’est donc tourné vers la Cour suprême pour obtenir la suspension de l’entrée en vigueur de cette décision. Le procureur spécial Jack Smith, qui instruit le dossier, exhortait au contraire la Cour suprême à rejeter cette demande de suspension. Il lui recommandait également de ne pas se saisir de la question, mais si jamais elle le faisait, de fixer un calendrier accéléré afin qu’en cas de rejet définitif de l’immunité pénale de Donald Trump, "le procès puisse se tenir avec un délai supplémentaire...
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29/02 - Russie : après les funérailles de Navalny, que reste-t-il de l’opposition à Poutine ?
Deux des voix dissidentes les plus influentes au Kremlin en moins, quasiment coup pour coup. Après la mort d’Alexeï Navalny dans sa colonie pénitentiaire en Arctique le 16 février, enterré à Moscou ce vendredi 1er mars, la machine infernale de Poutine a cette fois-ci frappé un autre opposant historique : Oleg Orlov. Figure de l’ONG Memorial, luttant pour les droits humains en Russie et qui avait obtenu le prix Nobel de la Paix en 2022, a été condamné, ce mardi 27 février, à deux ans et demi de prison. Agé de 70 ans, Orlov, qui se battait déjà pour aider les prisonniers politiques sous Gorbatchev à l’époque de l’URSS, aura finalement subi les conséquences de sa critique acharnée de l’invasion russe de l’Ukraine.
Si la Russie de Vladimir Poutine n’a bien sûr jamais été un havre de liberté, la répression envers les opposants au pouvoir s’est nettement accentuée depuis le début de "l’opération spéciale" en l’Ukraine, le 24 février 2022. Le constat est simple : bien rares sont les figures de l’opposition à 1. être toujours en Russie, 2. ne pas être en prison, 3. être encore en vie.
Au-delà d’Oleg Orlov et d’Alexeï Navalny, on retrouve également de nombreux autres exemples, comme celui de Vladimir Kara-Mourza. Fervent opposant à la guerre en Ukraine et critique acerbe du régime de Poutine, il avait notamment déjà été victime de deux empoisonnements, en 2015 et 2017. Avant d’être finalement condamné en avril 2023 à vingt-cinq ans de prison pour "haute trahison", le terme utilisé pour discréditer toute opposition, ainsi que...
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29/02 - Guerre à Gaza : une nouvelle Nakba, le pire des scénarios
Sarah n’a pas 20 ans, mais elle connaît la guerre par cœur. 2008, 2012, 2014, 2019. Cette jeune Palestinienne en exil à Paris se contente de donner les années pour parler des bombardements israéliens sur sa ville de naissance, Gaza. "Avec cette guerre, j’ai tout perdu : mon père, ma maison d’enfance, toute une ville, énumère-t-elle. Je ne sais pas ce que je perdrai demain. A Gaza, nous vivons chaque jour une Nakba sans fin." Dans sa bouche, ce mot claque, en boucle : Nakba, ou "catastrophe" en arabe. Une expression entrée dans le langage courant pour désigner l’exode de plus de 700 000 Palestiniens en 1948, à la création de l’Etat d’Israël. Un aller sans retour, dont le récit reste transmis de génération en génération.
Depuis le 7 octobre, les civils de Gaza vivent leur catastrophe des temps modernes. 1,4 million de personnes s’entassent tout au sud de l’enclave palestinienne, à Rafah, dans des conditions "inhumaines", selon l’OMS. Pour éradiquer le Hamas, le gouvernement Netanyahou répète sa volonté d’attaquer cette zone et demande aux civils d’évacuer. Mais pour aller où ? Au nord, Gaza n’est que ruines et combats ; à l’est se dresse la frontière israélienne et à l’ouest les flots de la Méditerranée.
Reste le désert du Sinaï au sud, bloqué par un mur avec l’Egypte. "Mais pensez-vous qu’une foule de centaines de milliers de personnes bombardées attendra longtemps avant de faire exploser cette porte ?, interroge l’intellectuel palestinien Elias Sanbar. Dans une situation de panique, cette barrière ne tiendrait pas...
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29/02 - L’Ukraine nous protège du monde que le nouveau Staline veut nous imposer, par Denis Jeambar
Comme un recommencement. En 1936, se dressant contre la guerre en Espagne, Georges Bernanos sonnait le tocsin dans Les grands Cimetières sous la Lune : "Dans ma jeunesse, les prélats ou les académiciens libéraux ripostaient : “La Démocratie coule à plein bord. C’est maintenant qu’elle coule. Et vous coulez avec.”" Il ajoutait, prophétique : "L’Europe va crever, quoi de plus simple ?" Il y a un quart de siècle, surfant sur l’effondrement soviétique, Francis Fukuyama, héritier de ces prélats et académiciens libéraux, célébrait à son tour une victoire de la démocratie qu’il imaginait définitive et annonçait la fin de l’Histoire. Nul ne voulait alors écouter son principal contradicteur, Samuel Huttington, qu’il faut relire aujourd’hui tant ses analyses étaient lucides. N’annonçait-il pas un puissant retour des identités traditionnelles, l’apparition de nouvelles idéologies, la naissance de schismes dans le monde démocratique, le surgissement de conflits culturels de grande ampleur et un choc des civilisations?
Faut-il être à ce point aveugle pour nier que nous en sommes bien là ! Trente-cinq ans après avoir entendu monter comme une promesse de bonheur le merveilleux son du violoncelle de Mstislav Rostropovitch devant le Mur de Berlin enfin éventré, le paradis annoncé s’éloigne. Chaque jour qui passe nous apporte son lot de désillusions et souligne la faillite des gouvernants occidentaux depuis plus de trois décennies. Que d’errements ! Que de lâcheté ! Devenus les laquais de leurs opinions publiques, nos grands...
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29/02 - Société Générale : la méthode Slawomir Krupa à l’épreuve de la crise
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, on brosse le portrait de ce patron qui multiplie les économies - et qui divise ! - avec Béatrice Mathieu, grand reporter à L’Express.
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L’équipe : Mathias Penguilly (écriture et montage), Charlotte Baris (présentation) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : BFM TV, France 2, France 24, France Info, France Inter
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Fabrice Coffrini/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : Nous sommes un samedi de janvier 2008, dans une tour du quartier de La Défense à Paris, qui appartient à une grande banque française. Ce jour-là, un petit groupe d’hommes d’affaires s’agite nerveusement. Ils ont été avertis par leurs organes de contrôle qu’un de leur trader vient de réaliser une opération non-réglementaire. Une opération qui pourrait coûter très cher à cette banque, la Société Générale.
Les dirigeants de la "SoGé" - comme on la surnomme - mettent au point un plan d’attaque pour revendre les actifs achetés frauduleusement par leur trader et communiquer sur ce que cela pourrait coûter. Pendant plusieurs jours, c’est le branle-bas de combat dans le vaisseau amiral. La banque décide de prendre la parole sur ses pertes records en pleine crise boursière et...
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28/02 - IVG dans la Constitution : le Congrès va se réunir dès lundi à Versailles
Un vote "historique" au-delà des "clivages", ont souligné le camp présidentiel et la gauche. Le Sénat a voté, ce mercredi 28 février, l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
Malgré les réticences de certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, l’hémicycle s’est prononcé à 267 voix contre 50 en faveur d’une "liberté garantie" à l’interruption volontaire de grossesse, sans modifier le texte du gouvernement.
#IVGconstitution : Le Sénat adopte le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’IVG dans la Constitution. Le Parlement, réuni en Congrès, doit être convoqué le lundi 4 février à Versailles pour inscrire l’IVG dans la Constitution. pic.twitter.com/hPVezfG0Bw— Public Sénat (@publicsenat) February 28, 2024
Dans la foulée du vote des sénateurs, Emmanuel Macron a annoncé, sur le réseau social X, que le Parlement allait se réunir lundi en Congrès à Versailles pour adopter définitivement le texte. Le projet de loi avait déjà adopté dans les mêmes termes en janvier à l’Assemblée nationale. La voie choisie pour une révision constitutionnelle nécessitait que les deux chambres adoptent le même texte, avant qu’il soit soumis à un scrutin au Congrès réunissant l’ensemble des parlementaires, et nécessitant trois cinquièmes des voix.
"Le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes", a savouré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui assure que la France serait "le premier pays au monde" à protéger l’avortement dans son texte...
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28/02 - SNCF : "La déconstruction de l’identité cheminote" au cœur de tous les conflits
"On est bien à l’âge d’or du train", se félicitait en début d’année le patron de la filiale Voyageurs, Christophe Fanichet. Et les comptes de la SNCF s’en ressentent. En 2023, le groupe de transport ferroviaire a annoncé être bénéficiaire pour la troisième année consécutive, avec un résultat net de 1,3 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de quasiment 42 milliards. Un profit en baisse par rapport à l’année précédente, mais que les dirigeants de l’entreprise publique estiment satisfaisant en raison de la dégradation du contexte économique et du poids de l’inflation. Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, n’a cessé d’assurer, lors de la présentation des résultats financiers à Saint-Denis le 28 février, que ces performances continueraient à profiter aux salariés.
Ceux-ci ont déjà bénéficié de 800 euros de primes exceptionnelles pour l’année écoulée, sans que cela n’apaise les tensions au sein du groupe, en témoigne la grève des contrôleurs pendant les vacances du mois de février. D’où la création d’une "plateforme de progrès social", dont Jean-Pierre Farandou espère qu’elle permettra notamment d’"identifier le champ des revendications accessibles" et de "discuter de l’ensemble des besoins des cheminots" aussi bien sur la rémunération que les conditions de travail et les fins de carrière, plutôt que "d’additionner des revendications catégorielles par métiers, voire par sous-métiers". L’initiative vise aussi à lancer une réflexion sur l’enveloppe dédiée à la rémunération pour les trois années à venir, du jamais-vu à la SNCF,...
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28/02 - Emmanuel Droit : "Poutine se sert de la ’dénazification’ pour légitimer une guerre coloniale"
Epurer et rééduquer des millions d’Allemands jugés coupables d’avoir soutenu jusqu’au bout le régime d’Adolf Hitler. Telle fut l’ambition, démesurée, de la dénazification, processus initié par les Alliés au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Professeur d’histoire contemporaine à Science Po Strasbourg, Emmanuel Droit revient dans La Dénazification sur cette expérience historique inscrite dans un contexte particulier, celui de la reconstruction de deux Allemagne, l’une démocratique, l’autre socialiste. Jusqu’à ce qu’en envahissant l’Ukraine, le 24 février 2022, Vladimir Poutine ne justifie cette agression par la volonté de "dénazifier" un pays voisin. Mais comme l’explique Emmanuel Droit, au-delà de cet usage scandaleux de la part du président russe, la dénazification et ses fantômes ne cessent de revenir hanter l’Allemagne, marquée aujourd’hui par une percée spectaculaire d’un parti d’extrême droite, l’AfD. Entretien.
L’Express : Qu’est-ce que la dénazification ?
Emmanuel Droit : Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les membres de la coalition anti-hitlérienne ont voulu procéder à une épuration de grande ampleur afin de refonder une nouvelle Allemagne. Les Américains sont les initiateurs de cette dénazification, de par la méfiance que leur inspire une population allemande dont le soutien à Hitler fut selon eux indéfectible jusqu’à l’effondrement du régime. Il s’agit donc d’épurer les différents secteurs de la société, c’est-à-dire de réussir à distinguer le grain de l’ivraie, et de s’appuyer sur les meilleurs...
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28/02 - Abbas Milani : "Pour Ali Khamenei, la domination de l’islam sur le monde est arrivée"
Abbas Milani, l’un des plus fins connaisseurs de la pensée du Guide suprême iranien Ali Khamenei, a publié de nombreux ouvrages qui décryptent les fondements de la République islamique, qu’il a souvent comparé à l’Union soviétique. Il a récemment signé des textes dans l’ouvrage Femme, vie, liberté sous la direction de Marjane Satrapi (Ed. L’Iconoclaste, 2023). Pour L’Express, il analyse la lecture du monde moderne des mollahs au pouvoir à Téhéran, et les fragilités de la République islamique sur la scène internationale.
L’Express : Vous êtes expert de la pensée d'Ali Khamenei, le Guide suprême iranien. Quel est le cœur de son idéologie ?
Abbas Milani : Khamenei a une idéologie très cohérente. Selon lui, le monde se trouve à un tournant historique : l’heure de l’islam est arrivée, alors que l’Occident et le monde communiste sont en crise. La seule étoile qui brille à l’horizon est celle de l’islam. La République islamique d’Iran constitue la base pionnière de la conquête pour constituer le gouvernement islamique du monde entier. Il est très clair à ce sujet. L’autre élément central pour lui est que la modernité, et les Etats-Unis qui l'incarnent, représente l’ennemi principal. Pour lui, la modernité a été créée par le monde judéo-chrétien afin de faire disparaître l’islam de la carte. Ces deux éléments sont les piliers constants de son idéologie.
Cet avènement supposé de l’islam va au-delà du fait que les musulmans soient divisés entre chiites et sunnites ?
C’est l’une des principales idées fausses que l’Occident se fait à...
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28/02 - Pourquoi la France n’a plus la cote auprès des investisseurs américains
Les investisseurs américains vont-ils bouder la France ? C’est ce que laisse entendre une enquête réalisée par la Chambre de commerce américaine en France (AmCham) avec le cabinet Bain & Company et publiée ce mercredi 28 février. L’attractivité du pays se dégraderait "pour la deuxième année consécutive", selon le rapport.
Malgré de "bonnes nouvelles", on ne peut ignorer "les signaux d’alertes depuis deux ans" : "On voit l’attractivité de la France s’éroder encore plus" qu’en 2022, au point d’en arriver à des niveaux d’avant-Covid, a noté Marc-André Kamel, vice-président de l’AmCham lors d’une présentation presse.Lourdeur administrative, fiscalité, coût du travail…
Après avoir sondé 140 dirigeants de filiales d’entreprises américaines, la chambre de commerce constate en effet une nette diminution de la propension des investisseurs à recommander la France pour implanter une entité. Dans l’étude, le moral des investisseurs américains en France y est décrit comme "mitigé" en 2023.
Selon le baromètre, les investisseurs américains seraient par exemple aussi nombreux à estimer que le contexte économique en France s’est amélioré en 2023 (33 %) qu’à penser qu’il s’est détérioré (32 %). Par ailleurs, seuls 22 % d’entre eux voient l’économie française évoluer favorablement dans les prochaines années. Ils étaient 56 % l’an dernier. Suffisant selon l’AmCham, pour confirmer l'"incertitude croissante depuis 2022".
Pour Marc-André Kamel, la conséquence de "certains irritants historiques de la France (qui) sont en train de remonter à la...
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28/02 - Investissements du Qatar : "Faute de vendre assez, la France se vend aux autres"
En France, on proclame régulièrement les bienfaits de "l’attractivité" et l’on s’y félicite bruyamment lorsque des pays extérieurs, comme récemment le Qatar, annoncent des investissements sur son territoire. Pourtant, il faut comprendre que ces investissements préparent avant tout la prédation d’une partie du travail de la génération future. On y soutient également les bienfaits de la consommation en termes de croissance, quand cette consommation se nourrit d’un niveau élevé d’importations et donc de déficit commercial. Or, le financement de ce déficit oblige la France à livrer à des investisseurs étrangers ses titres publics, sa capitalisation boursière, son immobilier. On y imagine enfin, sans état d’âme, passer à la semaine de 4 jours quand la faiblesse de la production tricolore rend le pays incapable de maintenir la part de ses exportations dans le commerce mondial.
En fait, ce dont souffre la France, ce n’est pas d’une attractivité trop faible. Elle souffre d’une demande excessive qui, ne trouvant pas en regard une offre nationale suffisante, se porte sur les importations. Résultat, la France accumule les déficits extérieurs, dont la conséquence est un transfert de moyens financiers à ses fournisseurs, et plus généralement au reste du monde. Comme elle ne parvient pas à vendre assez pour couvrir le coût de ses importations, elle se vend, ses partenaires commerciaux utilisant le produit de leurs ventes réalisées sur son territoire pour acheter son patrimoine.
Concrètement, l’avoir extérieur net de la...
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28/02 - Catastrophes naturelles : un coût élevé pour l’économie des pays touchés
Les catastrophes naturelles pèsent sur l’économie mondiale. Selon une étude publiée mardi 28 février par le groupe de réassurance Swiss Re, les principaux phénomènes climatiques coûtent environ 200 milliards de dollars (soit 184 milliards d’euros) chaque année.
Pour réaliser ces calculs, les économistes de l’entreprise se sont basés sur des données de 2022 dans 36 pays. Ils se sont par ailleurs limités aux quatre risques météorologiques les plus fréquents et coûteux : les ouragans, les orages, les inondations et les tempêtes hivernales. Dès lors, cette estimation ne prend pas en compte les épisodes de canicule et de sécheresse.
Le rapport de Swiss Re détaille également le poids de ces phénomènes climatiques sur l’économie de chacun des pays étudiés. Ainsi, les Philippines se retrouvent largement en tête du classement, avec des dégâts matériels annuels évalués à 3 % du PIB national. Le pays est notamment fortement touché par les cyclones tropicaux et les inondations.
Les Etats-Unis sont le deuxième pays de l’échantillon le plus touché, avec des dégâts estimés à 0,38 % du PIB… Soit huit fois moins que les Philippines. La suite du classement se compose de la Thaïlande (0,36 %), de l’Autriche (0,25 %) et de la Chine (0,22 %). La France arrive quant à elle en 12e position (0,14 %), à égalité avec l’Allemagne et la Belgique.
Surtout, l’étude de Swiss Re souligne que "le changement climatique conduit à des événements climatiques plus sévères". L’occasion pour les économistes du groupe de répéter leur estimation publiée en 2021 :...
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28/02 - 2027 : après Macron, le déluge ? Par Jean-François Copé
Le regrettable épisode du Salon de l’agriculture, même si Emmanuel Macron s’en est remarquablement sorti en improvisant un débat modèle "vrais gens", est venu confirmer l’atmosphère de fin de règne née en 2022 d’une absence de majorité absolue au Parlement et donc d’une incapacité totale de réformer notre pays. Alors que l’année 2017 avait été le théâtre d’une improbable et fulgurante prise de pouvoir du paysage politique français par les centristes, avec le siphonnage de la droite et de la gauche de gouvernement, l’année 2022 a été comme on pouvait le redouter celle de la consolidation des extrêmes.
Il y a fort à parier que 2027 sera marquée par un nouveau fait politique majeur : l’implosion du macronisme, signant ainsi la clôture d’une parenthèse politique victime de ses propres contradictions et limites. S’il est une chose que les citoyens ne supportent pas, c’est que la démocratie soit synonyme d’inefficacité. En cela, jamais le risque d’une accession au pouvoir de l’extrême droite en France n’a été aussi fort depuis 1958 à l’époque du chaos algérien. D’autant que dans ces périodes de doute et de troubles, beaucoup s’imaginent pouvoir endosser les habits de successeur dans le camp des partis de gouvernement. Ainsi, toutes les conditions sont réunies pour qu’au lendemain des Jeux olympiques et paralympiques, la guerre de succession commence.
Privé de fondements idéologiques solides et de remplaçant naturel, le parti présidentiel est destiné à agoniser lentement jusqu’en 2027. Une décrépitude sans surprise pour un parti...
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28/02 - Armes nucléaires : ces documents qui lèvent le voile sur les scénarios du Kremlin
Avec 5 889 ogives, la Russie est la puissance qui possède le plus important arsenal nucléaire dans le monde. Le dernier rapport de la Fédération des scientifiques américains (FAS), qui fait autorité en la matière, estime que les Etats-Unis, en deuxième position, disposent, pour leur part, de 5 244 têtes nucléaires – 290 pour la France. La détention de ces arsenaux s’accompagne de doctrines et de discours qui posent un cadre général pour chaque Etat doté du feu atomique et entretiennent une "ambiguïté stratégique".
Il y a cependant des limites fines à ne pas franchir, que les puissances nucléaires gardent secrètes pour que leurs adversaires ne sachent pas précisément jusqu’où ils peuvent aller avant que le seuil d’utilisation soit franchi. Certains de ces critères, concernant la Russie, viennent cependant d’être révélés par le Financial Times, qui affirme avoir eu accès à des documents classifiés établis entre 2008 et 2014, fournis par des "sources occidentales".
Il ne s’agit pas là d’éléments de doctrine secrets, mais de "scénarios de jeux de guerre" et de "présentations destinées aux officiers de la marine" en ce qui concerne l’emploi d’armes nucléaires dites "tactiques" – ces armes, de moindre portée et de moindre puissance que les armes stratégiques, sont potentiellement employables entre deux puissances égales. On apprend ainsi, sans surprise, qu’une "incursion ennemie sur le territoire russe" est un motif de déclenchement du feu nucléaire, de même qu’une "situation critique pour l’Etat russe" telle qu’une...
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28/02 - Vers une taxation des milliardaires à l’échelle mondiale ? La France veut "accélérer"
La France veut "accélérer" les négociations internationales en vue de la mise en place d’une taxation minimale des milliardaires, a affirmé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire ce mercredi 28 février, en marge d’un G20 des ministres des Finances au Brésil.
"Nous sommes pleinement engagés à accélérer le processus de mise en place au niveau international, au niveau de l’OCDE, au niveau du G20, et je l’espère au niveau des pays européens, d’une taxation minimale des individus afin de combattre toute forme d’optimisation fiscale des personnes à travers le monde", a affirmé le ministre français devant des journalistes.
Près de 140 Etats se sont accordés à la fin 2021 sur une taxation minimale des multinationales sous l’égide de l’OCDE, consistant en deux piliers, le premier visant à une meilleure répartition de la fiscalité des géants du numérique et le second à une imposition minimale à 15 % sur les sociétés."La seule voie efficace"
La communauté internationale a désormais besoin d’un "troisième pilier", a estimé mercredi le ministre français, affirmant que "la France sera en pointe sur le sujet". "Aujourd’hui vous avez la possibilité pour les personnes les plus riches d’éviter de payer le même montant d’impôt sur le revenu que d’autres personnes pourtant moins riches. Nous voulons éviter cette optimisation fiscale, nous voulons le faire au niveau international parce que c’est la seule voie efficace", a encore affirmé le ministre au Brésil.
Le niveau de taxation des plus riches revient à intervalle très régulier dans...
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28/02 - HLM : et si on soutenait les ménages, plutôt que le logement ?
L’inefficacité de la politique du logement social en France ne date pas d’hier. A peine un quart de la demande potentielle est satisfaite. De nombreux ménages sont contraints de se reporter vers le parc privé. A l’arrivée, des surfaces trop petites ou des distances domicile-travail trop longues. Le taux de rotation, de 8 % seulement dans les HLM contre 28 % dans le privé, s’aggrave avec le vieillissement de la population. Et le surloyer prévu par la loi pour les ménages sortis des critères d’éligibilité n’est guère dissuasif. Rien de très nouveau donc. Sauf que les blocages apparaissent encore plus insupportables lorsque tout le secteur immobilier se sclérose, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt : les Français peinent à obtenir un crédit bancaire, l’offre locative rétrécit, la promotion s’effondre…
Dans leur note à paraître jeudi, les experts de l’Institut Sapiens apportent leur pierre à la réflexion, en déconstruisant le modèle existant. "Il faut changer de logiciel", plaident les membres de l’observatoire immobilier de ce think-tank indépendant. Avec une proposition détonante : basculer du concept de "logement social" à celui de "ménage social". Ils résument : "L’idée est de soutenir les ménages éligibles et non la pierre". Comment ? En instaurant un "avantage loyer", soit la différence entre le loyer social et celui pratiqué dans le secteur libre. "Pour éviter les effets d’aubaine et les effets inflationnistes, cette subvention sera versée directement au propriétaire […] qui la déduira alors du prix du...
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28/02 - Tarifs bancaires en 2024 : les principales hausses
Sans surprise, les tarifs bancaires repartent à la hausse en 2024 : c’est le constat tiré de l’étude annuelle du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) publiée ce mercredi 28 février. Après une année 2023 relativement stable, "une large majorité des tarifs bancaires" vont augmenter en 2024, indiquent les membres de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB).
Sous tutelle du CCSF, l’OTB a passé au peigne fin les grilles de 100 établissements, 93 banques de réseau et 7 banques en ligne. Commission d’intervention, retrait d’espèces, fourniture d’une carte de débit, virement occasionnel en agence, tenue de compte… Sur 14 produits examinés à la loupe par l’OTB, huit ont augmenté à la faveur des nouvelles grilles tarifaires des établissements bancaires. Le coût annuel des frais de tenue de compte a par exemple bondi de 3,01 %, passant en moyenne de 20,60 euros l’an dernier à 21,22 euros.Petits et moyens clients, les plus touchés
"Autre fait notable, 76 établissements proposent désormais des cartes de paiement à débit immédiat et des cartes de paiement à débit différé au même tarif confortant ainsi la convergence tarifaire en cours depuis plusieurs années entre ces deux produits", analyse le CCSF.
D’après l’étude, deux clientèles en particulier pâtissent de la majoration : les "petits consommateurs" disposant d’un ensemble de services de base (frais de tenue de compte, carte à débit immédiat…) qui débourseront en moyenne 66,23 euros cette année. Et les consommateurs dits "moyens" (propriétaires d’une carte assortie...
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28/02 - "De Staline à Poutine, rien n’a changé" : Navalny-Sharansky, des lettres à l’épreuve du goulag
En parcourant les rayonnages de la bibliothèque de la sinistre colonie pénitentiaire IK-6 à Melekhovo, où il purgeait une partie de sa peine, Alexeï Navalny a déniché Tu ne craindras point le mal, l’autobiographie du célèbre refuznik Natan Sharansky. En mars 1977, ce jeune juif soviétique avait été condamné à treize ans de goulag pour avoir milité en faveur du droit d’émigrer en Israël. Dans son livre, écrit après sa libération en février 1986, Sharansky raconte la cruauté du régime soviétique, sa justice aux ordres, son système pénitentiaire inhumain. Aux descriptions cliniques de la machine totalitaire, à la manière d’un Varlam Chalamov, Sharansky mêle des réflexions philosophiques de haute volée sur la liberté, le totalitarisme, la foi. Un récit bouleversant et somme toute optimiste car le petit mathématicien juif a fini par triompher de la dictature soviétique."Le virus de la liberté est loin d’être éradiqué"
"Je voudrais vous remercier pour ce livre qui m’a beaucoup aidé et continue à m’aider", a écrit Navalny à Sharansky, le 3 avril 2023. Les deux hommes ont entretenu une correspondance, brève (deux lettres chacun) mais fort émouvante. "Dans votre préface à l’édition de 1991 vous écriviez que les dissidents en prison avaient contracté le 'virus de la liberté' et qu’il était important d’empêcher le KGB d'inventer un vaccin contre lui […] Sachez que le virus de la liberté est loin d’être éradiqué", écrit alors la bête noire de Vladimir Poutine, mort en détention le 16 février dernier.
Légende vivante en Israël, où son...
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28/02 - Voyage : dans le sud de l’Europe, des villes pépites à l’abri des capitales
Aujourd’hui, vous ne voyagerez plus jamais comme avant. Ce pourrait être un slogan publicitaire post pandémie de Covid-19. Les Français ont repris goût aux voyages mais cherchent à s'évader différemment. Finis les voyages trop éloignés et trop classiques, place aux destinations moins fréquentées, plus rares et donc aussi moins onéreuses.
Nos conseils pour découvrir autrement le sud de l'Europe, de l'Espagne à l'Italie, en passant par la Croatie.Espagne : le charme des catalanes Gérone et Tarragone
Quand l’une exhorte son esprit d’indépendance – Gérone est la ville de naissance du politicien en exil Carlès Puigdemont –, l’autre célèbre ses Castells, spectaculaires pyramides humaines, classés au patrimoine culturel immatériel par l’Unesco. Leur point commun ? Un passé romain, un charme fou et une sacrée dose de catalanisme ! Cette revendication identitaire dotée d’un bon sens de la solidarité se trouve au cœur d’un courant de pensée bien ancré qui remonte au XIXe siècle. L’équilibre, il en est question à Gérone dans la construction de cette double enceinte fortifiée. L’une romaine et l’autre érigée à cheval entre la fin du Moyen Age et l’époque moderne. A l’intérieur trônent en majesté une cathédrale romano-gothique, la basilique Sant Feliu, un ancien monastère bénédictin, des bains arabes et l’un des quartiers juifs les mieux conservés au monde. Pour les relier, une accumulation de ruelles tortueuses gravite autour de places à portiques et de jardins enclavés. Une impression de quiétude se dégage du haut de ces murs...
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28/02 - Atos annonce la fin des négociations avec Daniel Kretinsky
C’est un rebondissement clé dans ce feuilleton suivi de près par le monde économique et politique. Le groupe français informatique Atos, enfoncé dans une grave crise financière, a mis un terme ce mercredi 28 février à des mois de suspense en annonçant la fin des négociations entamées avec la société du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la vente de sa branche Tech Foundations.
Afin de faire face à son endettement colossal - 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025 -, le groupe informatique avait annoncé un projet de cession de ses activités en deux entités. L’objectif : conserver les activités dynamiques autour du cloud, de la big data et de la cybersécurité, regroupées sur le pavillon Eviden, tout en cédant les activités traditionnelles de maintenance des parcs informatiques, sous l’entité Tech Foundations.
Et si Daniel Kretinsky faisait office de favori depuis plusieurs mois pour acquérir cette dernière, volte-face donc. Atos et EPEI, la société du milliardaire tchèque, "ne sont pas parvenues à un accord mutuel satisfaisant", a indiqué l’entreprise dans un communiqué. Son directeur général Paul Saleh a ajouté que la rupture des discussions s’était faite par "consentement mutuel". Cet abandon n’entraînera pas de dédommagement de l’une ou l’autre partie, a précisé le groupe.Un calendrier chamboulé
Le timing de ce renoncement peut surprendre. Atos, scruté de très près par les investisseurs et les créanciers, a bouleversé le calendrier en délivrant cette...
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28/02 - Iran : comment la République islamique déstabilise le Moyen-Orient
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28/02 - Immigration : qui sont ces 200 000 personnes redevenues françaises après avoir perdu la nationalité ?
Avez-vous déjà entendu parler de la procédure de "réintégration" ? Cette méthode d’acquisition de la nationalité française qui date de 1804 a récemment fait l’objet d’une étude inédite de l’Institut national d’études démographiques (Ined). Car bien que minoritaire aux côtés de la "naturalisation" ou de la "déclaration" (destinée aux mineurs nés en France de parents étrangers, ou d’étrangers mariés à un Français), la réintégration a été à l’origine de plus de 200 000 acquisitions de la nationalité depuis les années 60.
Cette procédure jusqu’alors "discrète" et "méconnue", permet aux individus ayant perdu leur nationalité de redevenir français. Sans surprise, les ressortissants des anciennes colonies sont les plus nombreux à avoir opté pour la procédure de réintégration. "Les arrivées en France dépendent beaucoup de trajectoires familiales liées en partie au passé colonial", rappelle auprès de l’AFP Emmanuel Blanchard, chercheur associé à l’Ined et co-auteur de l’étude.
Ainsi, sur quelque 2 350 réintégrés en 1981, près de 1 700 sont Algériens et 538 sont Vietnamiens. "Au moment des décolonisations, les anciens indigènes s’étaient quasiment tous de nationalité française", expliquent les chercheurs. Mais l’indépendance des anciennes colonies, arrivée comme un chien dans un jeu de quilles, a bouleversé leur statut administratif.La décolonisation, un contexte propice
C’est ainsi qu’après la vague d’indépendances survenue à la fin des années 50 et au début des années 60, les demandes de réintégration explosent. Les chercheurs constatent en...
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28/02 - IVG dans la Constitution : le gouvernement veut aller vite
Le gouvernement n'a pas l'intention de temporiser. Le Parlement "pourra être réuni la semaine prochaine" en Congrès à Versailles pour inscrire définitivement l'IVG dans la Constitution en cas de feu vert du Sénat lors d'un vote très indécis prévu ce mercredi, a déclaré, mercredi 28 février, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot.
"Les Français nous regardent et attendent que nous soyons tous collectivement à la hauteur de l'attente populaire, à la hauteur des combats passés, à la hauteur de la vocation universelle de la France", a lancé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti en ouverture de la séance, évoquant "une journée historique" pour faire de la France "le premier pays au monde à protéger dans sa Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps".
Constitutionnalisation de l’IVG : “J’espère que cette fois-ci sera la bonne”, affirme le garde des Sceaux @E_DupondM qui ouvre la discussion générale. Le ministre défend “un texte de compromis, qui apporte les garanties juridiques indispensables à l'œuvre du constituant”. pic.twitter.com/MfERD1Nkzh— Public Sénat (@publicsenat) February 28, 2024
En cas de vote conforme du Sénat, le Congrès du Parlement "pourra être réuni la semaine prochaine" à Versailles pour adopter définitivement le projet, a affirmé un peu plus tôt la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. La date du lundi 4 mars, évoquée de longue date non sans froisser la droite sénatoriale, continue de "tenir la corde" selon plusieurs sources gouvernementales et...
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28/02 - Bronchiolite : le Beyfortus a-t-il permis un recul des épidémies cet hiver ?
Une saison moins agitée sur le front des épidémies. C’est la principale conclusion d’un premier bilan rendu public, mardi 27 février, par Grégory Emery, directeur général de la Santé. La saison hivernale rime avec la circulation de nombreuses malades virales, dont la grippe et la bronchiolite, affectant chaque année des millions de personnes.
La circulation de trois infections respiratoires aiguës est particulièrement scrutée par les autorités sanitaires : celle du Covid, de la grippe et de la bronchiolite. La saison hivernale 2022-2023, jugée "épouvantable" par Grégory Emery, avait provoqué une explosion des appels au 15 et saturation des services hospitaliers. L’automne-hiver 2023 s’est finalement révélé plus "serein", a estimé hier le directeur général de la Santé, selon un bilan réalisé avec des responsables de l’Assurance Maladie et de Santé publique France.
La saturation du milieu hospitalier (urgences, pédiatrie) a été "observée ponctuellement" reconnaît Dr. Grégory Emery, mais elle a été "beaucoup moins généralisée et prolongée que l’année dernière". En cause, une certaine évolution de l’épidémie de bronchiolite observée par les autorités sanitaires, jugée "différente" de la précédente saison hivernale. Le virus respiratoire syncytial (VRS), à l’origine de la bronchiolite, a impacté "beaucoup moins de bébés de moins de trois mois", a annoncé hier le Docteur Emery. Ce dernier a toutefois rappelé que "les professionnels de santé sur le terrain" ont parfois "connu des gardes ou des week-ends difficiles".La piste du...
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28/02 - Apple abandonne son rêve de voiture électrique : récit d’une volte-face
C’est "l’effort d’une décennie", voire "le projet le plus ambitieux d’Apple" qui vient d’être "annulé", "supprimé" faute de stratégie claire. Le sujet fait la Une depuis quelques heures et la presse américaine n’est pas tendre. "Après une décennie d’Odyssée, Apple met fin à son projet de voiture électrique", titre l’agence de presse américaine Bloomberg qui a révélé l’information ce mardi 27 février au soir. "Apple tue son projet", pointe le Washington Post. "La voiture électrique d’Apple est morte", ose le site spécialisé The Verge. Tandis que le quotidien britannique The Guardian note la fin d’un projet gourmand en ressources, annonçant des licenciements à venir.
Mardi, en interne, Apple a en effet révélé mettre un terme à son projet de voiture électrique, surprenant les près de 2 000 employés affiliés au programme. L’annonce n’a pas été rendue publique, précise le média Bloomberg racontant que la décision a été partagée par le directeur de l’exploitation, Jeff Williams et Kevin Lynch, vice-président chargé des technologies chez Apple. Le dirigeant a par ailleurs déclaré que de nombreux employés de l’équipe automobile, connue sous le nom de "Special Projects Group", ou projet "Titan", seront transférés à la division de l’intelligence artificielle pour se concentrer sur des projets d’IA générative, une priorité de plus en plus importante pour l’entreprise. Nombre d’entre eux pourraient toutefois être contraints à un licenciement selon la presse américaine.Des milliards de dollars envolés
Apple aurait dépensé des milliards de...
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28/02 - Gaza : l’ONU s’alarme d’une famine "presque inévitable"
L’inquiétude reste vive mercredi pour plus de 2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza, malgré les espoirs d’une trêve entre Israël et Hamas que tentent d’arracher les Etats-Unis et le Qatar. Le territoire palestinien dévasté est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine.
Les infos à retenir
⇒ Lula nie avoir parlé d’Holocauste à Gaza
⇒ L’ONU s’alarme d’une famine "presque inévitable" à Gaza
⇒ Le Hamas annonce avoir bombardé le nord d’Israël depuis le LibanBiden sanctionné sur Gaza dans le Michigan
Joe Biden a remporté mardi la primaire démocrate du Michigan, mais a été sévèrement sanctionné pour son soutien à Israël dans cet Etat à forte population musulmane et arabe, un résultat qui pourrait être de mauvais augure pour ses chances de réélection. Selon de premières estimations, plus de 50 000 votes "non engagés", l’équivalent d’un vote blanc, ont été déposés dans les urnes de cet Etat, répondant à un appel à faire pression sur le président américain pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Des militants de cette région clef du Midwest avaient lancé la campagne "Listen to Michigan" (Ecoutez le Michigan), pour délivrer un "message puissant et sans équivoque" selon lequel le financement et le soutien de la guerre à Gaza sont "en contradiction avec les valeurs du Parti démocrate".Lula nie avoir parlé d’Holocauste
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, au centre d’une crise diplomatique avec Israël, a nié mardi...
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28/02 - Casino : les chiffres d’une chute spectaculaire en 2023
La chute est brutale. Le groupe Casino a publié, mercredi 28 février, une perte nette spectaculaire de 5,7 milliards d'euros en 2023, imputable notamment aux grandes difficultés de ses hypermarchés et supermarchés qu'il a depuis cédés en grande partie à des concurrents.
Le groupe, également plombé par une perte de valeur de ses magasins Monoprix et Franprix, a fait valider en début de semaine son plan de sauvetage par le tribunal de commerce de Paris qui prévoit un écrasement de son énorme dette et la prise de contrôle dans les semaines à venir de repreneurs emmenés par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.288 magasins cédés
Casino indique avoir cédé pour 1,4 milliard d'euros d'actifs en 2023, dont la part encore détenue dans l'enseigne brésilienne Assai, et 1,7 milliard depuis début 2024, dont 288 magasins à ses concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. Le groupe a publié un chiffre d'affaires (hors taxe) d'un peu moins de 9 milliards d'euros sur l'année, en baisse de 4,7%. En 2022, sa perte nette était de 316 millions d'euros.
Changeant bientôt de main, Casino annonce encore que "compte tenu du processus de cession" des magasins de grande surface, ses perspectives financières "sont caduques". Mais Casino ne "publie pas de nouvelles perspectives 2024".
Le groupe qui employait fin 2022 50 000 personnes en France sous des enseignes bien connues comme Casino, Franprix ou Monoprix, a dû entrer en sauvegarde accélérée fin octobre car il ne pouvait plus faire face à ses échéances de dette.5...
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28/02 - Présidentielle américaine : Biden sanctionné pour son soutien à Israël... dans le Michigan
C'est un résultat qui pourrait être de mauvais augure pour ses chances de réélection. Joe Biden a remporté, mardi 28 février, la primaire démocrate du Michigan, mais a été sévèrement sanctionné pour son soutien à Israël dans cet Etat à forte population musulmane et arabe.
Selon de premières estimations, plus de 50 000 votes "non engagés", l'équivalent d'un vote blanc, ont été déposés dans les urnes de cet Etat, répondant à un appel à faire pression sur le président américain pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Ce résultat est inquiétant pour le dirigeant démocrate car il avait remporté de peu cet Etat face à Donald Trump il y a quatre ans. Chaque défection entame ses chances d'être réélu à la présidentielle de novembre.
Des militants de cette région clé du Midwest avaient lancé la campagne "Listen to Michigan" (Ecoutez le Michigan), pour délivrer un "message puissant et sans équivoque" selon lequel le financement et le soutien de la guerre à Gaza sont "en contradiction avec les valeurs du Parti démocrate".
"Le président Biden finance les bombes qui tombent sur des proches de familles vivant ici-même dans le Michigan, des gens qui ont voté pour lui et qui se sentent complètement trahis", a expliqué Layla Elabed, une responsable du groupe. A mesure que le nombre de victimes civiles augmente dans le conflit entre Israël et le Hamas, Joe Biden a vu son soutien s'éroder significativement parmi les musulmans et les Américains d'origine arabe, un électorat qui avait été décisif dans sa victoire face à Donald Trump en 2020. Le...
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28/02 - Médecins : la confraternité, un principe à réformer d’urgence
Pour la première fois, la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins s’est prononcée en appel sur l’opportunité de sanctionner un des signataires d’une tribune parue en mars 2018 dans Le Figaro. Ce texte qui dénonçait les pratiques des médecins homéopathes avait abouti au déremboursement des granules. Pourtant, cette instance nationale a confirmé récemment l’avertissement prononcé par la chambre disciplinaire de Bretagne à l’encontre d’un généraliste pour manquement au devoir de prudence et méconnaissance de "l’obligation de confraternité".
Alors que cette décision pourrait faire jurisprudence, elle interroge sur la notion de confraternité. C’est en son nom que des praticiens recourant à des techniques à l’efficacité non démontrée ont pu lancer ce qui s’apparente à de véritables procédures bâillon. Un paradoxe, alors que la tribune incriminée rappelait un autre grand principe du Code de déontologie médicale : l’obligation de se conformer aux données acquises par la science.
Un principe que l’ordre lui-même a bien du mal à faire respecter, alors qu’il continue à reconnaître aux médecins la possibilité de pratiquer l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie et la mésothérapie. Mais si, demain, plus aucun médecin n’ose dénoncer des procédés inefficaces, inutiles ou dangereux, même quand ils sont mis en œuvre par des "confrères", alors les premiers perdants seront les patients. Parce que la priorité du corps médical devrait être de garantir la qualité des soins, la définition de la confraternité devrait d’urgence...
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28/02 - Moldavie : les séparatistes prorusses de Transdniestrie demandent la "protection" de la Russie
Les propos d’Emmanuel Macron sur l’éventualité d’envoyer des troupes des alliés en Ukraine n’ont pas fait l’unanimité. Les Etats-Unis et les alliés européens de Kiev ont opposé mardi une fin de non-recevoir aux propos du président français Emmanuel Macron estimant la veille que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait pas "être exclu". Outre les Etats-Unis, l’Otan, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni s’y sont opposés.
Le Kremlin de son côté a jugé qu’il n’était "absolument pas dans l’intérêt de ces pays" d’envoyer des soldats en Ukraine. Le simple fait d’évoquer cette possibilité constituait "un nouvel élément très important" dans le conflit, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Les infos à retenir
⇒ Moldavie : les séparatistes prorusses de Transdniestrie demandent la "protection" de la Russie
⇒ Zelensky dans les Balkans pour rallier des soutiens face à la Russie
⇒ Les Etats-Unis ont écarté mardi toute idée d’envoyer des troupes en UkraineLes séparatistes de Transdniestrie demandent la "protection" de la Russie face à la Moldavie
Les autorités de la Transdniestrie, une région séparatiste prorusse de Moldavie, ont demandé mercredi à la Russie des "mesures de protection" face à la "pression accrue" présumée de Chisinau, sur fond de tensions exacerbées par le conflit en Ukraine voisine.
La diplomatie russe a rapidement répondu, assurant avoir pour "priorité" la "protection" des habitants de la Transdniestrie et ajoutant que Moscou allait "examiner avec attention" la demande...
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28/02 - France-Qatar : Mbappé, un chèque de 10 milliards… Les coulisses du dîner à l’Elysée
Le Qatar poursuit ses investissements sur le territoire. L’émir Tamim ben Hamad Al-Thani a signé, mardi 27 février, au premier jour de sa visite d’Etat en France, un accord portant sur des engagements d’investissements qataris à hauteur de 10 milliards d’euros dans l’économie française à l’horizon 2030.
"Nous avons signé un plan ambitieux d’investissements de 10 milliards d’euros", a annoncé le président Emmanuel Macron lors de l’échange de toasts avec son hôte, en ouverture du dîner donné en son honneur à l’Elysée. "Ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays", a renchéri l’émir. Ils interviendront dans des secteurs tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture.
Cette première visite d’Etat d’un émir du Qatar depuis 15 ans en France, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani, parfait francophone, depuis son accession au trône en 2013, est un "immense honneur pour la France", a souligné Emmanuel Macron. "Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle, stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations difficiles", a ajouté le président, en rappelant l’agenda commun de "défense et de sécurité" que les deux Etats sont "en train de renforcer" ou celui dans la "lutte contre le terrorisme".
L’ex-président Nicolas Sarkozy, ardent artisan du renforcement des liens avec le Qatar durant son mandat (2007-2012), était à la table d’honneur,...
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28/02 - Etats-Unis : Donald Trump, président dans huit mois ?
Mais qui pour empêcher Donald Trump de gagner un nouveau mandat le 5 novembre prochain ? Il y a un peu plus de trois ans, la question aurait pu faire sourire, quand, après l’assaut du Capitole à Washington, on pensait que l’avenir du président sortant relevait plus des tribunaux que des estrades de campagne. Jamais, disait-on, le vieux Parti républicain, celui d’Abraham Lincoln, de Theodore Roosevelt ou de Ronald Reagan n’accepterait de donner un nouveau quitus à celui qui se considère lui-même comme un "dissident politique". C’est pourtant, au fil des primaires qui s’égrènent depuis janvier, ce qui est en train de se passer. La large victoire de Donald Trump en Caroline du Sud contre Nikki Haley, le 24 février, offre désormais à l’homme d’affaires new-yorkais un boulevard pour décrocher l’investiture républicaine.
Beaucoup espèrent encore que l’ex-locataire de la Maison-Blanche, qui fait la course en tête dans les sondages, sera rattrapé par ses ennuis judiciaires, ou tout simplement par ses outrances politiques. Ce qui, bien sûr, reste possible. Mais aurait-on déjà oublié le scénario de 2016, et la victoire de Donald Trump, qualifiée d’improbable jusqu’à la dernière minute ? Avec l’élection du démocrate Joe Biden en 2020, une partie de l’Amérique – mais aussi du monde – pensait avoir mis fin au cauchemar peroxydé et ses tweets avoinés, qui, pendant quatre ans, avait semé la division dans son pays et causé le désordre mondial. Sans comprendre la séduction exercée par le dirigeant populiste, qui, à 77 ans, entend...
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28/02 - Hydrogène vert : pour la filière française, le difficile retour à la réalité
A l’entrée de la vaste zone industrielle, scindée en deux par une large voie bitumée, le vent rabat une odeur douceâtre de gaufre. Une manière de rappeler aux visiteurs qu’ils sont bien arrivés en territoire belge. Et plus précisément à Herentals, petite ville à l’est d’Anvers. C’est là que l’équipementier automobile français Plastic Omnium produit une partie des 18 millions de réservoirs pour voitures thermiques qu’il écoule chaque année à travers le monde.
Mais depuis des mois, l’usine est en pleine refonte. Les machines, qui gonflent comme des baudruches ces grandes pièces en plastique, ont été priées de se retirer au fond de l’atelier. Place à des robots capables de dérouler des kilomètres de fibre de carbone pour emmailloter des réservoirs d’un nouveau genre : ceux des véhicules à hydrogène. Laurent Carme, en charge des opérations de la division "nouvelles énergies", en est convaincu : la petite molécule est promise à un avenir certain dans la mobilité.
Et il n’est pas le seul à le penser. Transport terrestre, aérien, maritime, industries lourdes comme la chimie et l’acier… Sur le papier, le potentiel de décarbonation de l’hydrogène est immense. Utilisé de longue date comme matière de base dans l’industrie – dans sa version grise, forte en CO2 –, il apparaît aussi comme un vecteur énergétique prometteur quand il est vert. Sa production par électrolyse de l’eau avec de l’électricité renouvelable émet uniquement de l’oxygène. Et les véhicules qui l’utilisent ne rejettent que de l’eau.Une économie de l’hydrogène sur les...
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28/02 - Israël : et si le prochain Premier ministre s’appelait Benny Gantz ?
Dans ce nouvel épisode de La Loupe, Corentin Pennarguear, journaliste au service Monde de L’Express et spécialiste du Proche et Moyen-Orient, nous brosse le portrait de celui qui pourrait donner une nouvelle direction à l’Etat hébreu.
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L’équipe : Charlotte Baris (écriture et présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).
Crédits : Middle East Eye
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Crédits image : Jack Guez/AFP
Logo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin Chazal
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Corentin Pennarguear : Charlotte, je peux te déranger un instant ?
Charlotte Baris : Bonjour Corentin, oui bien sûr !
Corentin Pennarguear : Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais à la fin de l’épisode qu’on a fait ensemble il y a quelques semaines sur Benyamin Netanyahou, j’avais parlé d’un certain Benny Gantz…
Charlotte Baris : Je m’en souviens, Benny Gantz c’est cet ancien militaire qui pourrait un jour succéder à Benyamin Netanyahou.
Corentin Pennarguear : Exactement ! Eh bien, Benny Gantz, le monde a un peu découvert son visage il y a quelques jours, dans une vidéo où il défend une position assez offensive. Depuis, l’inquiétude grandit concernant une offensive sur Rafah, au sud de la bande Gaza où ont fui des millions de Palestiniens et où les conditions sont déjà très...
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28/02 - Overdose de process dans l’entreprise : ayons le courage de résister, par Julia de Funès
L’arsenal procédurier ne connaît plus aucune borne. Process administratif, process de recrutement, process juridique, process médical, process bancaire, process téléphonique (pour obtenir… tapez 1, pour obtenir… tapez 2), process pour le tri jaune et vert des ordures, process de sécurité allant jusqu’à imposer une taille au tube de dentifrice à emmener dans un avion ! Les absurdités ne manquent pas, car il faut tout prévoir, tout encadrer, tout assurer, tout bâillonner. Plus rien ne doit être laissé à l’esprit critique, au hasard, au pragmatisme, à la responsabilité. La peur du risque, de l’aléa, des contingences de la vie nous tétanise et explique en partie cette hégémonie procédurale. Du principe de précaution qui borne nos actions à l’aide de normes éthiques en cas de risque humanitaire, environnemental ou sanitaire, nous sommes insidieusement passés à une idéologie "précautionniste" qui traque le moindre risque, prévoit nos moindres faits et gestes, dirige la plupart de nos conduites pour s’assurer que tout est sécurisé par des alinéas divers et des appendices appropriés. Ces circuits imposés sont devenus des normes paralysantes devant lesquelles on s’agenouille impuissant, et nous sentons que notre liberté est systématiquement entravée par une machinerie souvent absurde, insensible et dédaléenne. Alors, comment résister à cette orgie procédurale quand celle-ci vire à l’ineptie ? Comment retrouver une intelligence d’action ?
En distinguant procédure et loi. La procédure n’est pas le droit, elle n’est pas légale...
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27/02 - MistralAI contre OpenAI : Sam Altman, source d’inspiration et modèle à dépasser
"Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Cette célèbre morale de Jean de la Fontaine n’a jamais été aussi fausse que dans l’IA générative, où il est préférable de partir le premier, et de courir sans se retourner. Sam Altman l’a bien compris. La première fois quand sa société OpenAI a basculé d’une philosophie "open source" à une ligne "propriétaire" où l’on protège ses secrets de fabrication. Puis, lorsqu’elle s’est associée à Microsoft qui détient l’une des meilleures infrastructures de cloud et de calcul au monde, avant de publier ChatGPT, dont les formules d’abonnement ont cartonné. C’était aussi l’une des leçons de son psychodrame de novembre dernier, quand son iconique fondateur a été délogé de son poste par un conseil d’administration quelque peu effrayé par la vitesse à laquelle se diffusent ses technologies. Sam Altman a gagné avec brio cette bataille, et mène donc la course à un rythme effréné.
Mistral AI, pépite française du secteur fondée en avril 2023, est partie loin derrière OpenAI. Mais elle a compris tout de suite que la vitesse était essentielle pour se faire une place dans un marché qui devrait atteindre les 100 milliards de dollars d’ici quatre ans, selon Sopra Steria Next. Elle a multiplié les levées de fonds pour soutenir sa croissance - près de 500 millions d’euros collectés à ce jour. Et repris plusieurs recettes éprouvées par OpenAI. Lundi 26 février, l’entreprise dirigée par Arthur Mensch a effectué des annonces majeures, notamment le lancement d’un nouveau grand modèle de langue...
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27/02 - OMC : ces failles béantes qui minent l’organisation internationale
Dans un an tout juste, l’Organisation mondiale du commerce soufflera ses trente bougies. Trente ans, l’âge de tous les possibles. Et pourtant, l’institution genevoise a tout de la très vieille dame. Paralysée, inaudible dans le concert des nations.
La 13e conférence ministérielle de l’OMC qui se tient jusqu’à jeudi à Abou Dhabi – la première depuis 2022 – va révéler au grand jour les failles béantes qui minent l’organisation internationale. "Le multilatéralisme est attaqué de toute part. Et il ne s’agit pas seulement de l’OMC", a déclaré avec emphase sa directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, en ouverture de la grand-messe, appelant la communauté internationale à une plus grande coopération. Un appel vain. Sur fond de bruits de bottes et de tensions géopolitiques croissantes, d’attaques en règle contre le libre-échange et de guerre stratégique sino-américaine, l’OMC est en état de mort clinique.
De fait, sur les trois grands dossiers qui vont occuper les débats cette semaine, un seul a une petite chance d’aboutir à un accord, celui de la pêche illégale où de nouvelles règles pourraient être adoptées. Les autres sujets sur la table sont explosifs. Le premier : l’agriculture. Un club de 19 pays, très gros exportateurs de produits agricoles et qui rassemble une bonne partie de l’Amérique du Sud, le Canada, l’Australie ou encore l’Indonésie, milite pour une réduction drastique – on parle de la moitié ! - des soutiens publics aux agriculteurs d’ici à 2034. Une feuille de route que l’Union européenne, en pleine...
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27/02 - Abou Dhabi, nouvel eldorado de l’IA générative ?
Le monde de l’IA générative a dû revoir son atlas. Alors que les poids lourds de l’intelligence artificielle se défient à coups d’annonces et de milliards, un nouveau venu a fait une entrée tonitruante sur la scène : les Emirats arabes unis. Sam Altman, le patron d’OpenAI, voit même dans cet Etat fédéral un idéal "terrain d’expérimentation" pour tester l’IA et définir une régulation mondiale adaptée. "Il est très difficile de déterminer les bonnes règles. S’il est possible de laisser les citoyens toucher et essayer ce futur dans un environnement clos, voir ce qui a du sens, quels problèmes cela pose et quels bienfaits cela amène, ce serait une expérience utile", a-t-il déclaré en visioconférence à l’occasion du Sommet mondial des gouvernements de Dubaï, mi-février.
Abou Dhabi fait partie du club sélect des pays disposant d’un grand modèle de langue (LLM) : Falcon. Sa version la plus puissante compte 180 milliards de paramètres et elle est open source - tout le monde peut l’étudier et s’en servir pour développer des produits. "Falcon s’est immédiatement classé parmi les meilleurs modèles ouverts", constate Rahul Arya, associé directeur du cabinet de conseil en IA Artefact, chargé de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord. Depuis un an, les Emirats arabes unis multiplient les annonces dans le domaine.
En avril dernier, l’Etat a lancé un guide de l’IA générative afin de doper l’innovation et l’adoption de cette technologie. Comme l’Arabie saoudite, il s’est mis à acheter par milliers ces coûteuses puces Nvidia...
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27/02 - Immigration : les départements dépassés face à l’afflux de mineurs non accompagnés
Dans l'univers administratif, l'infaisable est l'ennemi du bien. Prenez la loi Taquet sur la protection de l'enfance, entrée en vigueur le 1er février dernier. Elle prévoit l’interdiction de l’hébergement à l’hôtel des jeunes dépendant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ce type de logement a été jugé "peu sécurisant" et "fondamentalement inadapté pour l’accueil et l’accompagnement de mineurs" par un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), en 2020. Seuls les jeunes de 16 à 21 ans pourront désormais, par le biais d’une dérogation, être mis à l’abri dans ce type de structures pour une durée maximum de deux mois, uniquement pour les "situations d’urgence", et avec une surveillance "de nuit comme de jour" d’un professionnel "formé". "Le problème, c’est que cette loi est dans les faits inapplicable", alerte François Sauvadet, président de l'association des départements de France.
L'ancien ministre, président du conseil départemental de Côte d'Or, évoque une "situation intenable". Une sorte de goulet d'étranglement entre un afflux massif de mineurs et cette loi dont les grands principes tranchent avec la modestie des moyens sur le terrain. C'est aux départements d'accueillir ceux qu'on appelle les mineurs non accompagnés (MNA), étrangers pour la plupart, souvent arrivés en France après un long périple migratoire. En 2023, 19 370 de ces enfants ont été confiés à l’Aide sociale à l'enfance (ASE) - soit une augmentation de 31 % en un an.
"Rien que sur mon territoire, 37 mineurs sont actuellement...
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27/02 - Paris-Saclay au bord de l’implosion : tensions et tractations dans la première université d’Europe
C’est un curieux ballet. Des élus d’universités, des syndicalistes, des cadres administratifs. Tous défilent, le long des verrières de l’Ecole normale supérieure (ENS), derrière les colonnes en béton de l’Ecole centrale ou sous les balustrades du "château", surnom de la faculté des sciences d’Orsay, d’où sont sortis tant de Prix Nobel. Le visage fermé, parfois marqué, des délégations se saluent. Puis se mettent à parlementer.
L’avenir de Paris-Saclay, et plus largement de la politique de regroupements des universités françaises, se joue là, dans l’intimité de ces conciliabules tenus en pleines vacances scolaires, un peu partout sur le campus. D’apparence tranquille avec ses allées momentanément vides, ce fleuron français de la recherche bouillonne. Depuis le 9 février, l’institution, première tricolore au classement de Shanghai, est bloquée. Une crise la paralyse et menace la dizaine d’établissements scientifiques qui la composent.
Fonctionnant encore aujourd’hui sur des statuts expérimentaux, Paris-Saclay se trouve en incapacité d’élire un président à sa tête, pris en otage par son propre conseil d’administration (CA). Quasiment un putsch : "C’est un monde inconnu qui va s’ouvrir si aucune fumée blanche ne sort des conclaves actuels dans les prochains jours", glisse Jean-Yves Mérindol, ancien président de l’ENS Cachan et fin connaisseur du mastodonte, créé officiellement en 2020, notamment pour peser à l’étranger.Un quasi-putsch
Une partie des membres du CA, élu le 1er février après un premier scrutin, refuse de...
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26/02 - "Rachida Dati ? Il la fera réussir" : Gaëtan Bruel, le discret mais puissant "dircab" de la Culture
Dans le chambranle de la porte, capitonnée de tissu mauve, Gaëtan Bruel, 36 ans, silhouette dégingandée, look pittoresque - mèche noire couvrant de biais le front, minuscules lunettes rondes. Un coup d’œil vers ses pieds - ses amis new-yorkais riant encore de ses croquenots fatigués par ses trajets à bicyclette -, ouf, le directeur de cabinet de Rachida Dati, ministre de la Culture, porte des souliers lacés, Paris oblige. Le chef d’orchestre de la plus surprenante des successeurs d’André Malraux se distingue de ses contemporains en Macronie ; ni costume bleu roi de chez Jonas, ni logorrhée vibrionnante, ni collection de portables, en revanche des paroles habitées, et puis ses yeux humides à l’évocation de son père, éducateur spécialisé, mort quand il était lycéen à Montpellier.
Cinq postes de top niveau embrassés au pas de course, à chaque étape florilège d’éloges. "Un ami parfait", selon le haut fonctionnaire David Djaïz, cothurne à Normale sup, "du peps, de l’envie, de l’intelligence", d’après le patron du Centre Pompidou Laurent Le Bon, "imaginatif, très cultivé, extraordinairement efficace", salue le président de la Fondation pour la sauvegarde de l’art français Olivier de Rohan-Chabot, "doué, travailleur, organisé", approuve l’ex-ambassadeur à Washington Philippe Etienne ; quant à Jean-Yves Le Drian, ancien ministre, qui, le premier, l’embaucha : "Il fut mon périscope et mon sémaphore."
Philippe Bélaval, conseiller culture d’Emmanuel Macron à l’origine de sa nomination Rue de Valois, parachève le concert :...